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La Samaritaine

Le dialogue entre Jésus et la Samaritaine c'est l'un des plus beaux passages de la Bible. C’est Un passage
plein de mystères et d'enseignements.

Jésus avait quitté Jérusalem pour s'installer en Galilée, où il allait exercer principalement sa mission de
prédication. Entre Jérusalem et la Galilée se trouve la Samarie, que les Juifs tentaient d'éviter lors de
leurs voyages en faisant un détour. Mais Jésus, qui est venu abattre les murs entre Juifs et païens, a pris
le chemin de la Samarie. Arrivé dans cette région, fatigué par son voyage, il s'est arrête à un puits pour
boire et se reposer. Ce puits datait de l'époque de Jacob.

Les puits avaient été le lieu de rencontre des paysans, où l'on se parlait, où l'on échangeait des nouvelles
; c'était la place publique par excellence. Dans l'A.T., les puits étaient liés aux mariages, car c'est là que
des personnes célèbres commençaient leur voyage vers le mariage. C'est là que Jésus a rencontré cette
femme. Et ici aussi, curieusement, il est question de mariage, car cette femme avait fait preuve
d'infidélités répétées. L'infidélité caractérisait également le peuple d'Israël, dont cette femme était le
symbole. Mais cette femme, comme l'ont noté les saints pères, est aussi un signe de l'Église qui sort de
peuples Païens.

Jésus, pour étancher sa soif, a demandé de l'eau à cette femme. Une fois de plus, Dieu prend
l'initiative : il entame le dialogue, il demande d'abord de l'eau, en plus il connaissait déjà cette femme
par sa science divine. Mais Jésus, en demandant de l'eau, voulait amener cette femme à demander une
autre eau qu'il avait à lui offrir. Il s'agit d'une eau qui étanche la soif, non pas pour un temps, mais pour
toujours. Dans l’écriture l’ eau est signe de la vie éternelle. L'une des promesses de l'Apocalypse est la
suivante : "Si quelqu'un a soif, je lui donnerai gratuitement de la source d'eau de la vie" (Apocalypse
21:6). Jésus veut l'amener sur le plan spirituel en utilisant des images terrestres, mais son âme, encore
obscurcie par le péché, était empêchée de comprendre les réalités spirituelles. En effet, cette femme
avait cherché à étancher sa soif de bonheur dans les affections humaines, non pas dans l'amour d'un
seul homme, mais dans l'amour de plusieurs.

Cette Samaritaine s'étonne qu'un Juif lui demande de l'eau à boire. En effet, l'inimitié et le mépris entre
Juifs et Samaritains étaient ancestrale. Surtout de la part des Juifs, parce que les Samaritains, des siècles
auparavant, avaient corrompu la religion de Moïse en la mélangeant avec des cultes païens et en plus ils
avaient remplacé Jérusalem par le mont Garizim comme lieu de culte. Mais Jésus, qui est venu pour
sauver tout le monde, s'est aussi révélé à ce peuple infidèle. Et ce qui est curieux, c'est qu'il s'est révélé
directement comme Messie, ce qu'il n'a pas fait avec le peuple d'Israël. Et Jésus, pour donner de la
véracité à ce qu'il affirmait, a fait un geste d'omniscience en révélant la vie privée de cette femme.

Jésus fait remarquer à cette femme que les Samaritains croient en Dieu, mais que ce Dieu n'est pas le
vrai Dieu. Ils ont abandonné la révélation du vrai Dieu pour se livrer en partie aux idolâtries païennes. Et
il lui dit que le salut vient des Juifs. Le salut vient d'eux, parce que c'est aux Juifs que Dieu s'est révélé et
a fait ses promesses, mais surtout parce que c'est d'eux que Jésus-Christ est venu à nous selon la chair.

Jésus révèle à la femme que ce n'est ni sur le mont Garizim ni sur le mont Sion que les hommes
adoreront le vrai Dieu, mais qu'ils l'adoreront en esprit et en vérité. Et il insiste sur l'esprit, parce que le
culte juif était encore très lié au charnel, et il insiste sur la vérité, parce que les Samaritains ne rendaient
pas le culte de Dieu conforme à la réalité. C'est pourquoi Jésus dit que le vrai culte de Dieu commence
par celui qui appelle Dieu « Père ». C'est avec Jésus-Christ que la pleine vérité de Dieu est révélée.
Cette femme a été amenée petit à petit, soit par une grâce intérieure, soit par des paroles extérieures, à
reconnaître Jésus comme Sauveur. Elle l'avait d'abord considéré comme un prophète, puis comme le
Messie et enfin comme le Sauveur.

Cette femme a été le premier apôtre à annoncer Jésus-Christ parmi les païens. Les Samaritains, à
l'invitation de la femme, sont allés à la rencontre de Jésus et ont fait l'expérience directe de Jésus-Christ.

Les apôtres, influencés par les coutumes de leur époque, s'étonnent qu'il parle à une femme. Les Juifs et
surtout les peuples païens considéraient les femmes comme une catégorie inférieure. C'est ici que
commence la véritable restauration de la dignité de la femme. La femme, après la chute originelle, elle
avait été assujettie. Par le péché, elle n'était plus une partenaire mais une soumise. Jésus est venu
sauver tous les hommes et toutes les femmes, les juifs et les païens, en brisant les murs par sa croix.

Aujourd'hui, nous sommes aussi cette femme que Jésus appelle à la conversion, à une compréhension
plus profonde de lui, pour nous offrir l'eau qui étanche la soif : la grâce qui coule de son côté ouvert.
Demandons, en ce temps de Carême, ce don que Jésus veut nous faire pour étancher notre soif dans un
monde qui n'offre que des "liquides" qui, au lieu d'étancher notre soif, provoquent une plus grande
insatisfaction et un plus grand vide intérieur.

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