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2 eé
Préface de
pour préparer les concours Annette Ciattoni
Grandes éc
oles
LA FRANCE
croissante.
• Les acteurs de l’aménagement qui s’adaptent au fil des réformes
pour mener des politiques d’aménagement et de développement.
• La valorisation des territoires et de leur patrimoine qui fait parfois
face à des contestations locales.
• La puissance française, qui reste un acteur majeur sur l’échiquier
Atlas géographique +
géopolitique européen et mondial.
• Les enjeux des nouvelles grandes régions : trouver leur place
et mener des politiques à toutes les échelles.
de 150 cartes
Cartes de synthèse
Coordination
Stéphanie Beucher, agrégée et docteur
Les auteurs
Arnaud Brennetot • Lucie Dejouhanet
et géopolitique des 18 régions
en géographie, est professeur en CPGE Stéphane Dubois • Vincent Dubreuil
au lycée Montaigne (Bordeaux). Elle est membre Solène Gaudin • Cécile Gintrac
associée du laboratoire Habiter (EA2076), Élisabeth Grimaud • Lionel Laslaz
université de Reims Champagne-Ardenne Marion Mare • Sarah Mekdjian
et membre associée de la chaire Paix Johan Milian • Nancy Meschinet
économique, Grenoble École de Management. de Richemond • Pascale Nédélec
Florence Smits, agrégée et docteur Marie-Laure Perrodeau • Colette
en géographie, est inspectrice générale Ranély Vergé-Dépré • Sophie de Ruffray
de l’éducation, des sports et de la recherche. Christophe Quéva • Kevin Sutton.
En couverture :
© Full Design / Shutterstock
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• PRÉFACE
Annette Ciattoni est agrégée de géographie.
Cartographe
Aurélie Boissière (www.boiteacartes.fr) est géographe-cartographe indépendante.
Elle travaille dans l’édition et la presse et collabore depuis de nombreuses années
à la collection Atlas des éditions Autrement. Elle a notamment réalisé les cartes de
l’Atlas de l’Afrique (nouvelle édition 2018) et de l’Atlas de la mondialisation (nouvelle
édition 2020).
Maquette : Twapimoa
Coordination éditoriale : Anne Lacambre
Lecture-correction : Carol Rouchès
Fabrication : Chloé Brossard
ISBN : 978-2-0802-9339-8
© Autrement, un département de Flammarion, 2022.
82, rue Saint-Lazare, 75009 Paris
www.autrement.com
Tous droits réservés. Aucun élément de cet ouvrage ne peut être reproduit,
sous quelque forme que ce soit, sans l’autorisation expresse de l’éditeur et du
propriétaire, les Éditions Autrement.
S ous la direction de
S téphanie B eucher et F lorence S mits
Deuxième édition
Autrement
Collection Atlas / Concours
La France
Atlas géographique et géopolitique
99 P
olitiques et territoires 147 Les régions françaises
de l’aménagement 148 Île-de-France
100 Améliorer la compétitivité des territoires 150 Auvergne-Rhône-Alpes
102 Protéger le territoire 152 Provence-Alpes-Côte d’Azur
au risque de l’acceptation
154 Occitanie
104 Des risques gérés, entre héritages
et nouveaux défis 156 Nouvelle-Aquitaine
106 La gestion de l’eau en France 158 Pays de la Loire
108 Les mutations du système 160 Bretagne
énergétique français 162 Centre-Val de Loire
110 Les recompositions 164 Normandie
des territoires de l’énergie 166 Hauts-de-France
112 Patrimonialisation : 168 Grand Est
un enjeu pour les territoires
170 Bourgogne-Franche-Comté
114 Lutter contre les inégalités
172 Corse
116 Aménager la ville
174 Guadeloupe
118 Les espaces de la contestation
176 Martinique
120 Améliorer les réseaux
178 Guyane
122 Accessibilités aux services de proximité
180 La Réunion et Mayotte
182 L’Outre-mer (hors DROM)
125 La France dans l’UE
et dans le monde
126 La France, acteur global 184 Conclusion
128 L’influence française La France : des atouts multiples, mais des défis
130 La France, un acteur géopolitique de poids nombreux dans un contexte instable
132 Un territoire attractif
134 Le commerce extérieur 186 Glossaire
136 La France : puissance maritime (1)
138 La France : puissance maritime (2)
188 Indications bibliographiques
140 La France, pays fondateur de l’UE
142 La France face à la polycrise européenne
144 Des dynamiques frontalières multiples 191 Les auteurs
Préface
C
onsacrer un atlas à la France est à la fois un défi a transformé les anciens espaces productifs, voire en a
et une nécessité. C’est un défi, car d’une part tout créé de nouveaux, a défini des systèmes spatiaux com-
le monde croit connaître la France, a des idées plexes, multiscalaires et interconnectés qui ont recomposé
préconçues et, d’autre part, rendre compte de la singu- l’organisation multiséculaire du territoire. Depuis le début
larité géographique de la France, de ses paradoxes et de du xxie siècle, la France a renforcé ses infrastructures
ses richesses en moins de 200 pages est une gageure. logistiques, a développé ses réseaux immatériels afin de
rester compétitive à l’échelle mondiale. L’existence de ces
C’est aussi une nécessité, à un moment où la France est réseaux permet à la France d’être ouverte sur l’extérieur et
confrontée à de nombreux défis que de donner à cha- de faire découvrir, notamment aux touristes étrangers, la
cun, étudiants, enseignants, citoyens, les moyens de la richesse de son patrimoine naturel et culturel en métropole
connaître, de la comprendre pour mieux y agir car aborder et dans les territoires ultramarins.
un pays avec le regard du géographe c’est s’intéresser
aux liens entre les hommes et leurs milieux, leurs cadres Les trames réticulaires renvoient aussi en France aux
de vie et l’approche géopolitique permet d’analyser les réseaux des périmètres de protection qui se sont multipliés
jeux d’acteurs. Sans prétendre offrir un portrait exhaustif dans les milieux littoraux, marins, montagnards, urbains,
de la France, les géographes, aux spécialités variées, qui périurbains, forestiers en métropole et dans les territoires
ont contribué aux illustrations et aux textes de cet atlas, ultramarins.
invitent à un voyage de découverte qui aborde à la fois les
tendances générales, souvent communes à d’autres pays, La figure du réseau se décline aussi dans le champ diplo-
mais aussi les singularités françaises et leurs expressions matique et géopolitique avec un pays qui démontre ses
territoriales à un moment où la France est en recompo- atouts comme acteur global au sein d’un monde confronté
sition et évolue dans un contexte lui-même en pleine à de nombreux défis environnementaux, économiques
mutation. mais également sécuritaires. La France est un acteur clé
de la réflexion sur la protection et la mise en valeur des
Un pays remodelé par les réseaux ressources maritimes à l’échelle mondiale. L’importance
Le premier élément qui caractérise le territoire français des réseaux diplomatiques et militaires français se voit
est le réseau, c’est-à-dire la mise en relation entre diffé- dans des espaces variés : de l’Afrique francophone à
rents éléments. La mise en réseau du territoire à toutes les l’Indopacifique en passant par l’Union européenne, malgré
échelles a remodelé en profondeur les territoires urbains l’émergence de nouveaux acteurs aux ambitions straté-
et ruraux en modifiant les manières d’habiter l’espace, giques marquées.
Toutefois la mise en réseau des territoires s’accompagne populaires et délaissées, mérite d’être nuancée et impose
d’une polarisation des richesses et des activités autour de de changer d’échelle d’analyse. Les inégalités les plus
quelques centres fortement hiérarchisés et accentue les fortes sont souvent plus marquées au sein des grandes
inégalités sociales et les fractures spatiales à toutes les métropoles comme en région parisienne.
échelles.
Ces défis qui marquent le territoire et la société s’inscrivent
Un pays qui fait face à de nombreux défis dans un contexte international en pleine recomposition
La société et l’économie françaises se transforment en avec le réveil des États-puissances, un projet européen
lien avec l’urbanisation, la métropolisation du territoire, qui cherche un second souffle et des crises d’ampleur et
les mutations profondes du monde rural, les adaptations de nature nouvelles comme celle associée à la Covid-19.
des systèmes productifs aux logiques de compétitivité
et de concurrence dans le cadre de la mondialisation et Un pays riche de ses capacités
de l’intégration européenne, la transition énergétique et d’adaptation et d’innovation
environnementale, l’émergence d’un monde en réseaux. Pourtant, comme l’écrit Pierre Veltz, « Dans les fracas des
Toutes ces transformations impactent les territoires et la colères, mais aussi à travers mille changements silencieux,
société de manière dissemblable : les métropoles et les au cœur des territoires, la société française se réinvente »
grandes villes sont attractives mais certaines banlieues se (La France des territoires, défis et promesses, 2019). La
sentent en marge, abandonnées ; l’espace agricole devient France métropolitaine et ultramarine, forte de nombreux
un espace plurifonctionnel, fragmenté, le « rural profond » atouts, fait face aux recompositions économiques et terri-
faiblement peuplé se sent à l’écart d’équipements et de toriales qui interrogent son organisation et les acteurs de
services de base (santé, enseignement, internet) et des son aménagement, toujours plus nombreux. Les jeux d’ac-
grands axes de communication. Certaines conséquences teurs évoluent tout comme les politiques de rééquilibrage,
des mutations sont parfois perçues comme déstabilisa- de redistribution et de développement pour répondre aux
trices : la périurbanisation exige souvent le recours coûteux nouvelles attentes des citoyens et au contexte économique
à l’automobile, certains espaces ruraux sont marqués par et social, voire à l’anticiper.
un manque de services de proximité, notamment de santé,
une couverture numérique insuffisante… Pour autant la Ce sont ces contrastes et ces évolutions différenciées que
« crise des gilets jaunes » de novembre 2018 interprétée l’atlas analyse et donne à voir en faisant varier les échelles,
dans un premier temps, à tort, comme celle d’une oppo- les exemples et les approches pour mieux saisir les atouts
sition entre des métropoles élitistes et des périphéries et les forces du territoire.
Annette Ciattoni
INTRODUCTION
La France : dynamiques
et lignes de force
L’
atlas vise à identifier et caractériser les lignes La deuxième partie, « Un environnement largement
de force qui structurent le territoire français anthropisé », permet de prendre conscience qu’en dehors
à différentes échelles. Ces éléments majeurs des espaces urbains, les différents milieux, que l’on a ten-
– concentration de population, unités de relief, métropoles, dance à considérer comme « naturels » (comme les forêts,
réseaux de transports, périmètres de protection, lois… – les montagnes, les littoraux, les espaces ruraux) sont riches
sont le fruit d’héritages, s’inscrivant dans le temps long, d’une grande diversité mais sont tous le produit de l’action
et de transformations majeures, plus ou moins visibles au humaine et de la mise en valeur des territoires. L’ensemble
premier abord et aux temporalités plus ou moins rapides. de l’environnement de la société est soumis aux effets du
Au-delà de ces éléments généraux, l’objectif est également changement climatique.
de mettre en évidence l’extrême diversité des dynamiques
territoriales à l’œuvre et de présenter les éléments néces- La troisième partie, « Des cadres de vie renouvelés »,
saires à l’analyse des changements en cours à différentes montre l’importance du fait urbain en France et interroge
échelles. Cela a conduit, d’une part, à exposer les grands l’urbanisation et la métropolisation du territoire, ainsi que
enjeux territoriaux avant d’aborder la richesse des régions leurs conséquences sur les systèmes urbains, sur les
et, d’autre part, à faire des renvois entre les thèmes et les espaces ruraux sous influence urbaine et sur les pratiques
lieux. Les cartes et les exemples ont été sélectionnés et des habitants.
développés de manière à rendre davantage perceptibles
la géographie et la géopolitique de la France mais aussi à La quatrième partie, « Les systèmes productifs », aborde
servir de points d’appui à la réalisation de croquis. les recompositions en cours des systèmes productifs
(transports, activités logistiques, industrie, agriculture, tou-
La première partie, « 67,8 millions d’habitants », brosse risme) dans un monde ouvert, concurrentiel où l’ancrage
un portrait de la population de la France, qu’il s’agisse de la territorial est susceptible de devenir un atout. Les stratégies
démographie, des pratiques ou des défis de la société. La des grandes entreprises industrielles évoluent, l’agriculture
population de la France vieillit et l’on peut se demander si se transforme pour répondre à une demande croissante
c’est la fin de « l’exception démographique française ». Elle de nourriture « bio » dans le cadre de circuits courts. La
évolue avec les mouvements migratoires internationaux question des relocalisations et du made in France se pose
mais elle est aussi de plus en plus mobile. La géographie avec de plus en plus d’acuité.
de la population de la France révèle également des inéga-
lités socio-spatiales à différentes échelles au-delà d’une
richesse d’ensemble.
La cinquième partie, « Les acteurs de l’aménagement », La septième partie, « La France dans l’Union euro-
souligne deux bouleversements majeurs dans la géopoli- péenne et dans le monde », souligne le rôle singulier et
tique nationale : celui de la réforme territoriale engagée pour exceptionnel de la France dans le monde pour une puis-
lutter contre le « millefeuille territorial » et créer des régions sance moyenne. Même si ses positions s’effritent dans les
de « taille européenne » disposant de réelles compétences échanges commerciaux ou si elle peine à faire prévaloir
de gestion, et celui de la décentralisation de l’aménagement ses vues au sein de l’Union européenne, la France est un
du territoire pour promouvoir l’aménagement des territoires. acteur géopolitique de poids dans les grandes institutions
L’État n’est plus l’acteur unique de l’aménagement. D’une internationales et sur la scène militaire mondiale. Elle reste
part, la politique de l’Union européenne a un volet territo- une figure majeure de l’Union européenne dont elle est
rial, et d’autre part la décentralisation permet aux différentes un des pays fondateurs. Elle est une puissance maritime
collectivités dotées de compétences élargies de prendre en en plus d’avoir un territoire attractif. Selon le classement
compte la spécificité des territoires locaux. Une importance Soft power 30 établi par l’Institut Portland et l’université de
grandissante est en effet accordée au local, notamment aux Caroline du Sud, la France occupait en 2019 la première
communes et communautés de communes perçues comme place des pays les plus influents de la planète.
les plus capables de comprendre et résoudre les besoins.
Toutefois cet enchevêtrement des niveaux de pouvoirs et de La huitième partie, « Les régions françaises », consacrée
compétences n’est pas toujours compréhensible pour les à l’analyse des 18 régions métropolitaines et ultramarines,
citoyens et leur appropriation reste difficile. ainsi que des collectivités de la France du lointain, donne
à voir la diversité géographique de la France mais aussi la
La sixième partie, « Politiques et territoires de l’amé- complexité de la fabrique de nouveaux territoires dans le
nagement », met en évidence que ce cadre institutionnel cadre de la réforme territoriale.
permet de définir des politiques spécifiques pour relever
les nombreux défis sociaux, économiques, environne- Un glossaire des nombreux acronymes et sigles qui
mentaux auxquels est confrontée la France. Il s’agit de marquent désormais l’aménagement et la valorisation
répondre aux questions de l’amélioration de la compéti- du territoire français ainsi que des ressources bibliogra-
tivité des territoires, de la gestion durable des ressources, phiques et sitographiques complètent cet ensemble.
de la gestion des risques pour améliorer la résilience de la
société française, des mutations du système énergétique Nous espérons que cet ouvrage offre aux étudiants, aux
pour développer les énergies propres, du renforcement enseignants, mais aussi à tous les amateurs de la géogra-
des services de proximité, de la patrimonialisation comme phie de la France, des clés de lecture et des exemples pour
enjeu économique nouveau. mieux la comprendre dans un contexte de mutations liées
aux différentes crises (Covid, Ukraine…) et pour mieux en
mesurer la richesse.
67,8 millions
d’habitants
Au 1er janvier 2022, la France compte 67,8 millions d’habitants.
Elle possède la fécondité la plus élevée de l’UE malgré une
natalité en baisse depuis quelques années. Le vieillissement
de la population, constitue un défi social et économique
majeur pour les années à venir. Si la croissance de la
population s’explique avant tout par le solde naturel,
la France continue d’accueillir des populations issues de
son environnement géographique proche (reste de l’Europe,
Afrique). Les dynamiques de peuplement du territoire évoluent,
en raison notamment des mobilités des Français à toutes
les échelles. Le territoire français n’est pas homogène :
on y observe d’importantes disparités de peuplement et de
revenus selon les régions. Si les Français sont globalement
en bonne santé, les inégalités socio-économiques
se traduisent par d’importantes inégalités sanitaires
et une vulnérabilité plus ou moins grande face à la maladie
selon l’âge, selon les catégories sociales mais également
selon les territoires.
La fin de l’exception
démographique française ?
Avec 67,8 millions d’habitants en 2022, dont 2,2 millions dans les départements d’Outre-mer,
la France est la 2e puissance démographique de l’Union européenne (UE) après l’Allemagne.
Elle représente 15 % de sa population et joue un rôle moteur dans son accroissement
démographique. Entre 2009 et 2021, la France a contribué au quart de la croissance
de la population de l’UE. Cependant, sa croissance démographique ralentit depuis 2014.
De 10 à 100
De 1,65 à 1,80 De 0 à 10
De 1,55 à 1,64 De 0 à –10
Négatif
0 10 20 30 40 0 10 20 30 0 10 20 – 10 0 10 20
En ‰ 12-13 LeEn nombre
‰ d’enfantsEnpar
% femme depuis 1946
En % :
quels effets des politiques familiales, économiques et sociales ?
Source : Insee, Composantes de la croissance démographique en 2019.
Évolution du nombre d’enfants par femme : les effets des politiques familiales, économiques et sociales
0,5
0
1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015
Sources : Insee, Statistiques de l’état civil et estimations de population pour la France ; Eurostat ; G.-F. Dumont « La fécondité en France, des évolutions aléatoires ? », Population et Avenir n°732, 2017.
doit être relativisée. Sa population France, auquel il faut ajouter l’Île- la Guyane sont des régions jeunes,
continue d’augmenter, et la France de-France. Les départements per- où la croissance naturelle est éle-
présente une situation bien moins cri- dant de la population se situent dans vée ; si elles accueillent des habitants
tique que l’Allemagne ou l’Italie, en une diagonale joignant les Ardennes des pays voisins, leurs populations
décroissance démographique. au Massif central. Les départe- migrent vers la métropole. La Réunion
ments d’Outre-mer s’écartent du occupe une situation intermédiaire
Des France démographiques profil démographique national. La avec des taux de natalité et de mor-
En métropole, un croissant démo- Guadeloupe et la Martinique ont un talité relativement faibles, mais une
graphique dynamique englobe les solde naturel faible et présentent un fécondité élevée.
régions du sud et de l’ouest de la profil migratoire négatif. Mayotte et
En couple
ou avec
les enfants
51,8
Nombre de places
38,4 en institution pour
1 000 personnes âgées
de plus de 75 ans
Personnes 9,7 Plus de 170
vivant De 140 à 170
seules
De 110 à 139,9
En collectivité Moins de 110
14-15 Évolution
Source : Insee. de l’espérance de vie à 60 ans Sources : ARS et Drees, Finess ; Insee, estimations de population.
25
Femmes
20
15
Hommes
10
5 Taux d’évolution
du nombre de personnes
0 de plus de 65 ans
par département
1800 1850 1900 1950 2000 entre 2013 et 2050*, en %
Source : G. Pison, Atlas de la population mondiale,
Autrement, 2019. De 118 à 262
De 70 à 83
De 60 à 69,9
(CDCA), permettant à des personnes
De 50 à 59,9
âgées et handicapées de se pronon-
Moins de 50
cer sur diverses politiques (accès aux
* Scénario moyen de l’Insee.
soins, transport, logement, aide aux
aidants, etc.).
Immigration et émigration
La France, pays historique d’immigration, connaît un solde migratoire positif, avec des admissions
aujourd’hui principalement pour motifs familiaux et d’études. Les personnes immigrées et
étrangères sont surreprésentées dans les grands pôles urbains, en particulier dans l’aire urbaine
parisienne. Les migrations internationales s’inscrivent dans un contexte d’inégalités territoriales
croissantes à toutes les échelles, associées à un renforcement des contrôles frontaliers.
En comparaison, les personnes le nombre d’arrivées en France a été des demandes d’asile politique de
étrangères représentaient 7,2 % de stable. En moyenne, la moitié des personnes essentiellement originaires
la population de l’Union européenne. personnes qui arrivent chaque année d’Afghanistan, d’Irak et du Soudan.
Parmi l’ensemble des étrangers, en en France sont nées en France (et En termes d’émigration, la plupart
2016, les nationalités les plus repré- reviennent en France après un séjour des sorties du territoire concernent
sentées étaient portugaise, algé- à l’étranger) ou ailleurs en Europe. des personnes nées en France et
rienne et marocaine. En France, la Les principaux titres de séjour pour sont en augmentation : 257 000 sor-
population immigrée s’est largement les personnes étrangères sont déli- ties du territoire en 2015, contre
féminisée : 51 % de femmes en 2014 vrés pour motifs familiaux et d’études. 160 000 en 2006. Les ressortissants
contre 44 % en 1968. En 2015, le Entre 2006 et 2009, le solde migra- français à l’étranger, surreprésentés
solde migratoire annuel de la France toire des immigrés a baissé légère- dans les classes sociales favorisées,
était de + 35 000 personnes (364 000 ment, avant de croître en 2015 pour résident pour près de la moitié dans
arrivées et 323 000 départs). Comme atteindre + 188 000 personnes. En un pays européen, 20 % en Amérique
le précise l’Insee, entre 2006 et 2010, 2015, a été enregistrée une hausse du Nord, 15 % en Afrique, 9 % au
Proche et Moyen-Orient et 7 % en
Asie et Océanie.
16-17 La frontière France/Italie
La frontière France/Italie : lieu de contrôles,
Une question politique
d’enfermements et de refoulements
L’immigration, en particulier issue des
St-Jean-de-Maurienne 20 km pays anciennement colonisés ou en
SAVOIE Modane guerre, est de plus en plus contrôlée.
Les trois nationalités les plus repré-
Col de l’Échelle Tunnel de Fréjus sentées pour les demandes d’asile
Névache Bardonecchia
en 2018 étaient afghane, guinéenne
Turin
Clavière et albanaise, avec 64 % de refus et
Vallée de la Clarée Col de Montgenèvre 36 % d’accords de protection. La
situation migratoire à Mayotte est par-
Briançon ticulièrement violente avec de nom-
L’Argentière-
la-Bessée breux enfermements de personnes
St-Crépin étrangères, y compris mineures, et
Col Agnel des morts, notamment noyés au large
HAUTES-ALPES ITALIE de la Grande Comore. La remise en
Gap cause de l’espace Schengen et le ren-
forcement des contrôles à la frontière
Col de Larche franco-italienne (Vintimille) depuis
Barcelonnette 2015 ont entraîné de nouvelles voies
16-17
de passage, notamment par les cols
Les 10 premiers pays d'origine
alpins, en amont de Briançon.
Col de Tende des demandeurs d'asile en France
FRANCE
ALPES- Les 10 premiers pays d’origine
Digne-les-Bains MARITIMES
Breil-sur-Roya des demandeurs d’asile en France
Nombre de demandeurs d’asile
ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE par pays d’origine en 2018
Sospel
Afghanistan
Péage de l’A8 Vintimille
Guinée
Menton Albanie
Grasse Nice
VAR Roquebrune-Cap-Martin Géorgie
Cannes Côte d’Ivoire
Draguignan
Soudan
Frontière Bangladesh
Contrôles et police aux frontières Accueil et secours Rép. dém.
Point de passage autorisé (PPA), Camp de migrants du Congo
contrôles permanents Mali
Contrôles réguliers Lieux d’accueil et initiatives d’hébergement En milliers
Chine de personnes
Refoulement des migrants Maraudes (secours, nourriture, soins)
Menton Enfermement des migrants
0 2 4 6 8 10
Source : Cimade, Dedans, dehors : une Europe qui s’enferme, 2018. Source : OFPRA, 2018.
Les mobilités
à l’échelle nationale
Les mobilités des Français à l’échelle nationale sont plurielles : elles incluent les migrations
domestiques, qui désignent des changements de résidence au sein du territoire français, et les
mobilités touristiques, temporaires et saisonnières. Elles témoignent de l’attractivité différenciée
des régions selon leurs caractéristiques économiques, climatiques et éducatives.
18-19 Soldes migratoire et naturel
Soldes naturel et migratoire sont eux qui sont les plus enclins à
150 km avoir des enfants, à l’inverse des flux
Lille
migratoires de retraités. Ceci explique
que ce sont avant tout les territoires
sous l’influence directe des métro-
Rouen poles régionales, présentant les plus
grandes opportunités économiques
Paris et éducatives, qui concentrent des
Strasbourg soldes migratoires et naturels positifs.
Rennes
Orléans L’Île-de-France se démarque par
son décalage entre solde migratoire
Nantes Dijon négatif et solde naturel positif. Il y a
plus de naissances que de décès, car
la population y est légèrement plus
jeune que dans le reste du territoire.
Lyon Toutefois, nombreux sont ceux qui
quittent la région à la suite de l’achè-
vement des études ou par volonté de
Bordeaux trouver un cadre de vie moins cher et/
ou moins urbanisé.
HAUTS-DE-
FRANCE
NORMANDIE
ÎLE-DE- GRAND EST
FRANCE
BRETAGNE
PAYS DE
Profil des individus surreprésentés LA LOIRE
CENTRE
parmi les nouveaux arrivants
BOURGOGNE-
dans les EPCI* en 2014 FRANCHE-COMTÉ
Jeunes adultes, étudiants et cadres
Trentenaires, cadres et professions intermédiaires
Employés et ouvriers
Ouvriers et jeunes enfants AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
Profil diversifié, plutôt âgé
Retraités PROVENCE-ALPES
NOUVELLE-
AQUITAINE CÔTE D’AZUR
* Établissement public de
coopération intercommunale
OCCITANIE
CORSE
Source : CGET, 2018.
d’aménités (paysagères, climatiques, (p. 78-79). Selon l’Insee, les mobilités d’un territoire français et l’altérité de
culturelles…) est prédominante, dans touristiques des Français sont polari- territoires tropicaux (climat, végéta-
les limites néanmoins des moyens sées par les villes, qui accueillent trois tion). Ceci explique la surreprésenta-
financiers disponibles. En revanche, voyages sur dix. Viennent ensuite les tion des touristes français au sein des
les étudiants et les familles sont littoraux méditerranéen et atlantique, flux touristiques ultramarins. Les des-
avant tout préoccupés par les oppor- les plus propices aux activités bal- tinations insulaires de Guadeloupe,
tunités économiques. Ceci explique néaires, ainsi que les espaces monta- La Réunion et Martinique s’imposent
qu’ils soient surreprésentés dans les gnards (stations de sports d’hiver en en tête des territoires ultramarins
espaces urbains, et notamment les Auvergne-Rhône-Alpes notamment). européens les plus fréquentés par les
métropoles régionales, qui polarisent L’Outre-mer français est attractif à touristes, français comme étrangers.
l’emploi, l’éducation et les loisirs. À double titre : il offre à la fois le confort
l’échelle locale, l’attractivité de com-
munes périurbaines aux dépens des
villes-centres peut s’expliquer par la Domination de la fréquentation métropolitaine
plus grande facilité d’achat immobilier dans le tourisme ultramarin
ou par des coûts locatifs moindres. Nombre de visiteurs en 2018-2019 (sans les excursionnistes)
Visiteurs métropolitains Visiteurs ultramarins Visiteurs étrangers
Les mobilités touristiques
Guadeloupe
des Français
Selon un sondage Ipsos en 2019, Martinique
56 % des Français passent leurs La Réunion
vacances en France, soit l’un des
Guyane
taux les plus élevés de l’OCDE. Il
est en effet plus facile de se dépla- Mayotte
cer dans son pays (maîtrise de la
Nouvelle-Calédonie
langue, connaissance des réseaux
de transport, familiarité culturelle) Polynésie française Milliers de visiteurs
qu’à l’étranger, et la France offre de 0 100 200 300 400 500 600 700 800
nombreuses opportunités touristiques Source : Agence de développement touristique de la France.
Évolutions croisées mobilités/ urbains grâce à la démocratisation entre les métropoles régionales et
localisation de l’habitat des déplacements automobiles. Le l’aire urbaine parisienne.
Dans la seconde moitié du xxe siècle, recours aux transports individuels Les navetteurs disposent d’un vaste
les mobilités ont augmenté parallèle- offre en effet une grande liberté en éventail de transports, individuels
ment à un éloignement grandissant termes de localisation de l’habitat. comme collectifs, qui peuvent être
entre zones d’habitat et d’emplois, combinés selon les politiques d’amé-
et à la diversification des lieux de loi- Des mobilités pendulaires nagement (p. 120-122) et les situa-
sirs. Le terme de « navetteur » a été multimodales tions locales. Les collectivités locales
inventé pour désigner les personnes Les mobilités pendulaires s’orga- peuvent ainsi investir dans des
se déplaçant quotidiennement pour nisent à toutes les échelles autour parkings-relais pour faciliter la mul-
rejoindre leur travail depuis leur domi- des pôles urbains qui concentrent le timodalité avec les réseaux de bus
cile. L’expression mobilités pendu- plus d’emplois. Si les villes-centres ou de TER. L’essor du covoiturage
laires insiste sur leur nature récurrente. polarisent encore le plus d’emplois, témoigne à l’inverse d’un manque
Deux dynamiques croisées sous- l’apparition de pôles secondaires d’adéquation entre besoins des tra-
tendent l’accroissement des mobilités a diversifié les flux de travailleurs. vailleurs et offre de transports publics.
pendulaires : les nouvelles logiques En Île-de-France, par exemple, la
résidentielles et la relative stabilité des plupart des mobilités pendulaires se Une recomposition
pôles d’emploi dans les villes-centres. font de banlieue à banlieue. Même des habitudes de mobilité ?
Dans un contexte de périurbanisation, si l’essentiel des mobilités a lieu En moyenne, 70 % des déplace-
de plus en plus de Français habitent à l’échelle locale, certains flux se ments quotidiens reposent sur l’utili-
dans les couronnes des grands pôles déroulent à une échelle plus large, sation de la voiture, même s’il y a une
remise en question progressive de
cette dépendance en raison de ses
Modes de transport pour les déplacements coûts financiers et environnementaux
domicile/travail selon la distance (saturation des axes routiers et pol-
Mode de transport utilisé en 2017, en % lutions). Toutefois, tous les Français
100 ne peuvent pas facilement changer
90 leurs habitudes de mobilité. Les habi-
tants des espaces éloignés des villes-
80
centres n’ont que peu ou pas accès
70
aux transports en commun. Ils sont
60 aussi confrontés à un effet de seuil :
50 au-delà de 3 à 4 km, les durées sont
40 trop longues et/ou l’effort physique
trop conséquent pour marcher ou
30
prendre le vélo. L’inégal accès aux
20
mobilités douces, c’est-à-dire à la fois
10 les mobilités non motorisées (marche,
0 vélo) et les mobilités qui utilisent des
Moins de 1 De 1 à 2 De 2 à 5 De 5 à 10 De 10 à 15 De 15 à 20
modes de transport respectueux de
Distance en km
l’environnement (transports collec-
Marche, roller ou patinette Vélo Deux-roues motorisé tifs), est ainsi révélateur des inégalités
Transports en commun Voiture, camion ou fourgonnette Source : Insee. socio-spatiales.
Déplacements domicile-travail entre communes en 2016, Dunkerque Population des aires urbaines
nombre de navetteurs par jour de plus de 200 000 habitants en 2016
Lille 12,5 millions
6 000
Béthune Valenciennes
3 000
1 000 Douai-Lens 2 millions
500 Amiens 1 million
500 000
100 Rouen
Seuls les flux supérieurs à 100 Le Havre 200 000
personnes sont représentés.
Reims
Caen Metz
Paris
Brest Nancy
Strasbourg
Rennes
Lorient Le Mans
Orléans
Mulhouse
Nantes Angers
St-Nazaire Besançon
Tours Dijon
GUADELOUPE
Pointe-à-Pitre Poitiers
La Rochelle
Lyon
Clermont- Annecy
Limoges
Ferrand
Chambéry
St-Étienne
Bordeaux Grenoble
MARTINIQUE
GUYANE
Ville-centre Autres
des grands pôles pôles
Les inégalités
socio-économiques en France
Si, à l’échelle mondiale et européenne, la France est un pays plutôt égalitaire,
de fortes inégalités spatiales s’expriment sur son territoire en termes de revenus
mais aussi d’accès aux services de base. Les inégalités sont très fortes entre les
métropoles et les espaces ruraux, mais aussi entre les régions elles-mêmes.
Les métropoles En revanche, la France est un pays induit un sentiment de relégation qui
concentrent la richesse où les inégalités spatiales sont fortes. conduit à s’interroger sur l’existence
Selon le coefficient de Gini, la France Les métropoles se distinguent par des d’une « France à deux vitesses ».
se place parmi les pays les plus éga- revenus supérieurs à ceux des milieux
litaires à l’échelle mondiale et euro- ruraux. Elles sont des moteurs écono- Dépasser l’opposition
péenne. Cet indicateur synthétique miques et captent ainsi les richesses périphérie/métropoles
permet de mesurer la concentration produites (p. 48-49). Selon l’OCDE, La géographie des inégalités ne
de la richesse : il vaut zéro quand tous les métropoles ont représenté plus de saurait se limiter à une opposition
les revenus sont identiques et 100 70 % des créations nettes d’emplois simpliste entre une France, rurale
quand une seule personne dispose de entre 2007 et 2014. Les inégalités de et périurbaine, dite périphérique,
la totalité des revenus. En 2018, il est revenus et d’emplois sont renforcées et une France des métropoles, qui
de 28,8 en France, pour une moyenne au quotidien par un moindre accès concentrerait seule la production de
de 30,8 dans l’Union européenne en aux services de base. 40 % des com- richesses. Cette division duale du
2016. En 2018, parmi les grands munes rurales ont perdu des écoles territoire français peut être largement
pays européens comparables, seuls ou des gares. La fermeture de nom- remise en question.
deux ont un coefficient plus faible : breux services publics s’y accentue, D’une part, les couronnes péri-
les Pays-Bas (27,4) et la Suède (27) or ces communes sont souvent éloi- urbaines peuvent présenter des reve-
alors que ceux du Royaume-Uni et gnées des grandes infrastructures nus plus élevés que les villes-centres
de l’Espagne sont, respectivement, de transports et sont mal couvertes (Toulouse, Reims). Le schéma déter-
de 34,2 et de 33,2 (source Eurostat). par les réseaux numériques. Ceci ministe qui fait coïncider éloignement
Écoles Gares
0
Amiens
Le Havre
Rouen Reims
Metz
Caen
Brest Paris et Nancy
petite
couronne Strasbourg
Rennes
Le Mans Troyes
Orléans
Angers Auxerre
Tours Dijon
Nantes
Poitiers
La Rochelle Clermont-
Ferrand
Lyon Annecy
Limoges
Grenoble
Saint-Étienne
Revenu moyen mensuel
par commune en 2019 Bordeaux
De 2 600 à 4 310
De 2 400 à 2 599
De 2 200 à 2 399
De 2 000 à 2 199 Toulouse Montpellier Nice
De 1 839 à 1 999
De 1 600 à 1 839 Pau
De 1 400 à 1 599
Aix-Marseille
De 1 200 à 1 399
De 978 à 1 200
Moyenne
française = 1 839
Pas de données Source : Insee, Filisofi 2022.
du centre et décroissance des reve- revenus largement plus faibles que régions rurales du nord-ouest de la
nus est souvent invalidé. la moyenne nationale, tels que le France (Normandie, Pays de Loire), les
D’autre part, les espaces ruraux sont Languedoc, la Corse, ou l’ancien écarts de revenus sont parfois très forts.
loin d’être uniformes : certains ter- bassin minier du nord de la France. À titre d’exemple, la région PACA, où
ritoires connaissent une forme de Inversement, d’autres territoires sont se trouve la Côte d’Azur, était en 2014
« gentrification » rurale à la faveur, plus riches que la moyenne : c’est le la deuxième région la plus inégalitaire
notamment, de l’essor du phénomène cas des territoires frontaliers (Alsace, après l’Île-de-France. Le revenu dis-
de bi-résidentialité. Jura) dont beaucoup de résidents tra- ponible est supérieur à 3 080 euros
vaillent en Allemagne ou en Suisse, où par mois et par unité de consomma-
Des inégalités les salaires sont élevés. tion (UC) pour les 10 % de personnes
entre et au sein des régions Les inégalités se déclinent aussi à les plus aisées, tandis que les 10 %
De fortes inégalités spatiales l’échelle intra-régionale : alors que des les plus modestes disposent de moins
demeurent entre les régions. régions se caractérisent par des reve- de 824 euros par mois et par UC.
Certains territoires présentent des nus assez uniformes, à l’image des
nord-ouest de Lyon (Saint-Cyr-au- s’expriment entre établissements sco- cette catégorie d’élèves est surrepré-
Mont-d’Or) présentent des revenus laires dont le recrutement peut être sentée dans le collège privé.
médians supérieurs à 30 000 euros. très inégalitaire, comme le montre Le renforcement des inégalités à tra-
la comparaison de la composition vers les choix scolaires est confirmé
Concentration de la pauvreté sociale de deux collèges, l’un public et par les taux de réussite aux épreuves
et entre-soi l’autre privé, du 18e arrondissement de écrites du diplôme national du brevet
On relève des cas de concentra- Paris. Alors que les catégories socio- qui peuvent varier du simple au double
tion exacerbée de la pauvreté en professionnelles favorisées représentent entre les espaces favorisés et ceux qui
centre-ville comme dans certaines 17 % de la population du secteur du concentrent les difficultés sociales,
villes industrielles et ouvrières collège public, les élèves issus de ces d’où les politiques et actions mises en
(Saint-Étienne) ou des villes médi- ménages ne sont que 4 %, traduisant place comme les réseaux d’éducation
terranéennes (Béziers, Perpignan, 24-25 Le logement
un évitement scolaire. insalubre dans
Inversement, le centre-ville de Marseille
prioritaire.
Carpentras) liée notamment à l’évo-
lution des bases économiques et aux Le logement insalubre dans le centre-ville de Marseille
opportunités foncières en périphérie.
Part de logements 15e
La concentration de la pauvreté s’ex-
potentiellement 14e
prime matériellement dans la qualité insalubres* en 2011,
du bâti. Le centre-ville de Marseille est en %
ainsi marqué par une insalubrité quasi Plus de 35
généralisée, ayant conduit à la catas- De 25 à 35
trophe de la rue d’Aubagne (quartier De 15 à 25
De 10 à 15 Belle
de Noailles) le 5 novembre 2018, où de Mai
3e arrondissement
deux immeubles se sont effondrés Moins de 10
4e
entraînant la mort de 8 personnes. * Parc privé
potentiellement indigne
Par ailleurs, sur l’ensemble du terri-
Marseille
toire, la tendance à l’entre-soi, maté-
rialisé dans l’espace par la création Saint-Lazare Saint-Charles
d’ensembles résidentiels fermés sépa-
Mer
La Joliette
rés de la ville par des grilles et murs,
Méditerranée
tend à se renforcer. Sur la seule com- 2 arrondissement
e
1er arrondissement
mune de Marseille, il en existerait plus
de 400 de toute taille, lotissements ou Le Panier Belsunce
groupes d’immeubles entourés d’es- Thiers
paces communs clôturés et sécurisés 5e
Noailles
et de voies fermées. Vieux-Port
lis e m e nt
i
La santé, reflet
des contrastes territoriaux
La Constitution de l’OMS établit que « la possession du meilleur état de santé qu’il est capable
d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain ». Au-delà d’un bon niveau
d’ensemble, la France fait partie des pays où les inégalités sociales de mortalité et de santé sont
les plus élevées en Europe occidentale, ce qui se marque par de très forts écarts spatiaux.
ESSONNE Ma
s
Pal sy-Pal
ais ais
Indice de mortalité eau eau
comparé à la
moyenne française
Or
Très inférieur sa
Bur y-Ville
Inférieur es-s
ur-Y
Un peu inférieur Gif vet
te
-sur
Un peu supérieur -Yv
Sai ette
Supérieur lès- nt-Ré
Ch my
ev -
Source : Observatoire
des territoires, 2009-2013. YVELINES reuse
Nombre de sages-femmes
Nombre
pour 100de sages-femmes
000 femmes, par commune
pour
Nombre100de000 femmes, par commune
sages-femmes
Nombre de sages-femmes Pas de données
pour
pour 100 000 femmes, par commune Pas de données
0 100 5000 femmes,
10 par20commune
103 Source : Insee.
0 5 10 20 103 Pas
Pas de
de données
Source : Insee.
données
00 55 10
10 20
20 103
103 Source : Insee.
Source : Insee.
Un environnement
largement
anthropisé
L’environnement qui « fait dialoguer la nature au sens
le plus large, incluant faune, flore, eau, air, roches et autres
ressources « naturelles », et la société dans les interrelations
complexes qui accordent à la dimension culturelle une place
majeure » (Y. Veyret) est riche et dépasse largement
ce que certains qualifient de « nature ». Il est le reflet de
données « naturelles », des héritages et de la diversité des
cultures et des formes de mises en valeur tant en métropole
qu’en Outre-mer. Qu’il s’agisse de lieux de vie, de
ressources, de paysages…, l’environnement est aujourd’hui
de plus en plus artificialisé et est soumis à des tensions entre
valorisation et protection. Les usages et les perceptions
de l’environnement sont multiples ce qui conduit à des
arbitrages, des aménagements et des protections spécifiques
afin de limiter les effets négatifs de l’anthropisation,
de prévenir les risques, de préserver et développer les
littoraux et les montagnes, de valoriser les forêts, de concilier
la diversité croissante des usages des espaces ruraux
et de s’adapter au changement climatique.
HAUTS-DE-
FRANCE
NORMANDIE
IDF
GRAND EST
BRETAGNE
PAYS DE
GUADELOUPE LA LOIRE
CENTRE- BOURGOGNE-
VAL DE LOIRE FRANCHE-COMTÉ
MARTINIQUE
NOUVELLE-AQUITAINE AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
GUYANE
RÉUNION PACA
OCCITANIE
MAYOTTE
CORSE
Artificialisation évidente et massive Espaces mosaïques, degré et visibilité Espaces perçus comme naturels
Paysages urbains et industriels, de l’artificialisation variables mais gérés ou modifiés par l’homme
grandes infrastructures de transport Paysages agricoles peu dynamiques Forêts, landes, lagunes
ou en déprise
Paysages agricoles Parcs naturels, sites protégés
Grandes vallées fluviales
Paysages dominés par le tourisme Ancien polder Haute montagne
ou site industriel « renaturalisé »
Littoraux Principaux
touristiques sites touristiques Source : CORINE Land Cover, ministère de la Transition écologique et solidaire, 2018.
Une anthropisation des degrés divers l’air, l’eau, les sols, et 2014 l’ont été pour construire des
ancienne mais longtemps la faune, la flore, de manière directe logements individuels. Le mode
peu visible et réversible (zones urbaines, usines, polders) ou d’habiter associé aux zones pavillon-
L’anthropisation correspond au pro- indirecte (effets sur la biodiversité naires accélère aussi l’anthropisa-
cessus par lequel l’humanité imprime des pollutions de l’air et des eaux, tion à travers le développement des
durablement sa marque sur des milieux modification des régimes fluviaux par réseaux, la dépendance à la voiture
naturels, relevant ainsi d’une vision du les barrages). Le ministère de l’Agri- et la multiplication des déplacements.
monde qui sépare l’humain et la nature. culture regroupe sous l’appellation Anthropisation et artificialisation sont
En France, l’anthropisation a long- « sols artificialisés » : les surfaces ainsi de plus en plus complexes,
temps été lente et peu visible (prélève- bâties, celles liées aux transports, les notamment en raison des consé-
ment, sélection de ressources), car la chantiers, terrains vagues, carrières quences à long terme (tassements
population était peu nombreuse. Mais et espaces verts artificiels, soit 9,3 % de sol dus aux anciennes mines) et
l’arrivée de l’agriculture il y a 7 500 ans du territoire métropolitain (enquête à longue distance (polluants atmos-
environ et l’essor des villes depuis l’An- Teruti-Lucas, 2015). L’artificialisation phériques piégés dans les glaces
tiquité ont conduit à une artificialisation des sols a progressé de 1,3 % par alpines). Les dynamiques côtières
d’abord aréolaire et réversible, puis an en moyenne depuis 1992 : elle a en sont un bon exemple, entre effets
de plus en plus massive et continue. cependant ralenti depuis 2008 et est pervers des digues ou épis, déficit
Oscillations climatiques favorables aux de + 0,8 % par an depuis 2010. Si on sédimentaire lié aux aménagements
récoltes, augmentation de la popula- ajoute à ces 9,3 % de « sols artificia- fluviaux, pollutions de la charge allu-
tion et amélioration des outils ont incité, lisés » les terres agricoles (51 %), on viale et réensablement des plages
aux xie-xiie siècles, à étendre les terres atteint 60 % du territoire, les 39,7 % touristiques. Les différences de per-
agricoles au détriment des forêts, mais restant étant occupés par les zones ception selon les acteurs ajoutent
aussi des zones marécageuses et des « boisées, naturelles, humides ou en à la complexité. Ainsi, la définition
landes. Phases d’anthropisation active eau ». Une partie d’entre elles est en européenne des « sols artificialisés »
et phases locales d’abandon se sont réalité anthropisée, comme les forêts ne retient que les sols bâtis ou liés
succédées au gré des variations démo- (31 %) gérées par des propriétaires aux transports et place la France
graphiques du Moyen Âge. Un seuil fut privés ou l’ONF, pour la production au 10e rang (5,4 %), au-dessus de
franchi avec les transformations de de bois ou des usages récréatifs. la moyenne de l’UE (4,2 %). Enfin,
l’agriculture – qui se sont accélérées au les différences de représentation
xixe siècle –, l’industrialisation et l’urba- Une artificialisation expliquent le paradoxe d’une artifi-
nisation, entraînant une artificialisation complexe et systémique, cialisation croissante de la protec-
irréversible à l’échelle humaine. diversement perçue tion de l’environnement, illustrée par
L’artificialisation est hétérogène, la « renaturalisation » de sites miniers
Une artificialisation discrète (forêt guyanaise) ou évi- comme celui de Chabaud-Latour
généralisée dente (Paris), à la fois statique et intégré à la trame verte et bleue du
L’artificialisation, résultat de l’anthro- dynamique. Selon le ministère de la Nord-Pas-de-Calais.
pisation progressive du territoire, est Transition écologique, près de 50 %
aujourd’hui générale. Elle concerne à des surfaces artificialisées entre 2006
30-31 Renaturalisation et patrimonialisation d’un ancien site minier
Renaturalisation et patrimonialisation d’un ancien site minier
EN 1971 EN 2010 1 km
Bois de Bon-Secours Bois de Bon-Secours
BELGIQUE BELGIQUE
Périmètre classé
sur la liste du
patrimoine mondial
de l’Unesco
Terril Terril
Ledoux- Ledoux-
Moulineaux Moulineaux
FRANCE
Étang FRANCE Étang
Chabaud-Latour Chabaud-Latour
Condé-
Condé- Canal de Mons sur-l’Escaut Canal de Mons
sur-l’Escaut
Des espaces singuliers et 29 %), alors que les côtes artificia- Des milieux convoités
et fragiles lisées sont moins étendues (17 % et et densément occupés
À l’échelle 1/1 000 000 – le tracé 12 %). La mangrove couvre 18 % du Les littoraux sont dotés de ressources
variant selon la prise en compte des linéaire côtier en Outre-mer. spécifiques : poissons et algues, gra-
anfractuosités –, la France compte À la suite de l’érosion marine et nulats, houle et vents, plages, micro-
près de 20 000 km de côtes : environ des opérations d’aménagement, climats, paysages singuliers… Ils
5 500 km en métropole et 14 500 km près du cinquième des côtes est donnent accès à l’espace maritime
en Outre-mer. Les littoraux offrent en recul. Entre 1960 et 2010, près − de plus en plus convoité par les
des milieux variés et uniques sous de 30 km2 ont été perdus, dont la touristes − particulièrement impor-
la double influence de la mer et de moitié dans les départements de tant dans le cadre de la maritimisa-
la terre. Outre les caractères liés aux Gironde, de Charente-Maritime et des tion actuelle des économies liées à
mers et océans bordiers, les diffé- Bouches-du-Rhône. la mondialisation. De ce fait, les lit-
rences sont notamment liées au mode Avec le réchauffement climatique toraux accueillent de nombreuses
de contact entre la terre et la mer. La (p. 40-41) et l’aggravation des tem- activités : pêche, aquaculture, exploi-
majeure partie des côtes est rocheuse pêtes qui en résulte, les littoraux sont tation des énergies marines renouve-
ou à falaise (44 % en métropole, 41 % de plus en plus soumis aux risques lables (pour lesquelles la France a un
en Outre-mer), suivie par les côtes de submersion, d’inondation et aux des meilleurs potentiels européens
d’accumulation (respectivement 39 % cyclones (Outre-mer). mais qui est encore peu développé
en raison, notamment, de contraintes
32-33 Menaces et protection sur le littoral de la côte ouest de la Réunion administratives), ports et zones
Menaces et protection sur le littoral de la côte ouest de La Réunion industrialo-portuaires, tourisme bal-
néaire, agriculture… Si certaines
St-Paul sont quasi exclusivement littorales
Limite de l’unité littorale
Zone urbanisée – les chantiers navals, les conserve-
ries de poissons… –, d’autres sont
St-Gilles- St-Gilles- En 1965 En 2017
les-Bains les-Hauts plus ubiquistes mais sont largement
Zones protégées concentrées sur les littoraux, comme
Domaine protégé
L’Ermitage du Conservatoire du littoral le tourisme (p. 80-81).
La Saline Les atouts du littoral en font un espace
Autres protections
La Saline les Bains attractif marqué par une forte crois-
Les Trois Bassins Zones à enjeux
sance de la population et par l’arti-
Enjeux liés à la biodiversité
et à la ressource en eau ficialisation des côtes et des terres
La Réunion Enjeux liés aux paysages (p. 30-31). En France métropolitaine,
et aux activités humaines entre 1962 et 2010, la population litto-
Interface terre-mer rale a crû de plus de 40 % et de qua-
Oc
St-Leu
population de la France progressait
n In
traduit par un accroissement des prix 1986 la loi relative à l’aménagement, soustraits à toute construction, voire
de l’immobilier dans les communes la protection et la mise en valeur du sont re-naturalisés, grâce à l’action
côtières et de l’arrière-pays proche, littoral (loi littoral) fixant des mesures du Conservatoire du littoral qui a
ce qui rend parfois difficile l’accès spécifiques par rapport au cadre acquis 204 000 ha en bord de mer et
au logement pour les populations général des règlements d’urbanisme a passé 1 500 conventions d’usage
résidentes. afin d’articuler développement et dont 1 000 avec des agriculteurs. De
protection. Par exemple, l’urbanisa- plus en plus, l’État et les collectivités
Des espaces protégés tion n’est pas interdite mais le mitage créent des périmètres de protection
Face à l’urbanisation croissante, à la de l’espace est limité et les pouvoirs qui associent valorisation et protec-
dégradation mais aussi au nécessaire d’aménagement du maire sont plus tion des espaces littoraux terrestres et
développement de ces milieux natu- restreints que dans les communes maritimes, comme les parcs naturels
rels singuliers, l’État a mis en place en non littorales. Certains espaces sont marins (p. 102).
32-33 La multiplicité des usages sur le littoral
La multiplicité des usages sur le littoral
100 km
Dunkerque
Boulogne-sur-Mer
Manche
Cherbourg Le Havre
Rouen
Port-
en-Bessin
Roscoff
Brest
Erquy
Le Guilvinec St-Quay-Portrieux
Lorient
St-Nazaire
Nantes
Les Sables-d’Olonne
La Rochelle
Océan Oléron
Atlantique
Bordeaux
St-Jean-de-Luz Marseille
Toulon
Principaux ports
Grand port maritime
10 premiers ports de pêche Mer Méditerranée
Port militaire
Activités multiples Site d’essai d’énergies renouvelables Espaces protégés (hors sites Espaces touristiques
Aquaculture marine Éolien posé en mer du conservatoire du littoral) Plus de 100 lits par km2
Extraction de granulats Éolien flottant Parc naturel marin De 50 à 100 lits par km2
Liaison ferry Marémoteur Parc national Zone de plaisance
Atterrissement de Hydrolien Réserve naturelle
câbles sous-marins Houlomoteur Site Natura 2000
Sources : Centre d’études stratégiques de la Marine, Études marines n°11, 2016 ; ministère de l’Environnement, La Fonction touristique des territoires, 2017.
Forêt privée, forêt morcelée à un morcellement, favorable à l’au- régie par l’ordonnance de Colbert
La forêt couvre 16,9 millions d’hec- toconsommation mais entravant la – 1669 – pour la Marine) ou la pape-
tares (le double de 1830), soit 31 % du gestion et l’exploitation. Sur 3,5 mil- terie (Vosges), cette dernière générant
territoire métropolitain (4e rang euro- lions de privés, 2,631 possèdent 60 000 emplois.
péen, en hausse de 0,7 %/an depuis moins d’un hectare et se partagent La forêt française demeure peu exploi-
1980), pour 8,25 millions d’hectares 745 000 hectares. tée, avec un déficit commercial de la
en Outre-mer. Corse-du-Sud, Var et filière bois de 6,7 milliards d’euros,
Landes ont les taux de boisement Une forêt en mal d’exploitation même si la première AOC est obtenue
les plus élevés, quand Nouvelle- Les finalités des forêts sont diverses ; en 2018 avec le bois de Chartreuse.
Aquitaine et Grand Est assurent la protection, notamment dans le La récolte de bois commercialisé
respectivement 26 % et 19 % de la cadre du boisement pour lutter contre (39 millions de m3) progresse légère-
récolte nationale de bois. Parmi les le surpâturage à la fin du xixe siècle, ment ces dernières années : le bois
136 espèces d’arbres de métropole, stabiliser les sols, limiter les risques d’œuvre représente 52 %, celui pour
le chêne domine et les feuillus repré- torrentiels, d’avalanches ou de glisse- l’industrie 27 % et celui de l’énergie se
sentent 67 % du couvert forestier. ments (mesures de RTM, 250 000 ha), stabilise à 22 %. Le bois est valorisé
Des statuts divers les caractérisent : puis pour planter sur les terres aban- désormais sous toutes ses formes et,
les trois quarts sont privées (surtout données par l’agriculture (FFN, 1946). paradoxalement, abattre des arbres
dans l’ouest), ouvertes ou non au Le drainage des marécages sous le demeure difficilement accepté. La
public ; 1,5 million d’hectares sont Second Empire, créant de vastes symbolique de la nature et du mystère
des forêts domaniales (9 %) quand forêts (Landes, 1857 ; Sologne, 1859), associée à la forêt, mais aussi les mul-
les 2,7 millions restants (16 %) ont leur a conféré un objectif sanitaire. tiples usages qu’elle abrite (chasse,
d’autres statuts publics et leur ges- Enfin, elles revêtent une fonction de cueillette de champignons et de baies,
tion peut être déléguée à l’ONF. Le production, pour le bois d’œuvre : activités sportives et contemplatives)
nombre élevé de propriétaires conduit charpente, tonnellerie (Tronçais, expliquent aussi sa patrimonialisation :
34-35 Évolution de la production de bois commercialisé en France
34-35 Évolution du marché du bois scié en France
Évolution du marché du bois Évolution de la production de bois
scié en France commercialisé en France
Évolution du marché des sciages bruts En millions de m3 ronds sur écorce
40 Total du bois
En 2001 En 2010 En 2015 commercialisé
35
Production 30
25
Importation
20 Bois d’œuvre
Exportation 15
Bois d’industrie
10
Bois d’énergie
Consommation
5
–2 0 4 8 12 0
En millions de m3 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016
Source : Observatoire économique de
l’interprofession nationale de la filière forêt bois. Source : Agreste, 2018.
arbres remarquables, forêts d’excep- redynamisé par les cours élevés du renouvelables, souvent hors circuit
tion (parmi les 13 labellisées, mon- métal. La Guyane produit légalement de commercialisation. Il est en effet
tagne de Reims, avec les faux de 1,2 à 2 tonnes d’or/an, mais 10 tonnes utilisé à 70 % dans le secteur domes-
Verzy ; Verdun, Grande Chartreuse, annuelles sont extraites clandestine- tique, 7 millions de logements dis-
Sainte-Baume ou Fontainebleau, la ment, avec de lourds effets environne- posant d’un système de chauffage
plus parcourue de France avec près mentaux (coupes à blanc, décapage au bois. La biomasse solide, dont
de 17 millions d’usagers par an). La des sols, pollution au mercure). En il constitue l’essentiel, ne repré-
création en novembre 2019 du parc 2017, Maripasoula, plus vaste com- sente que 10,8 millions TEP. Sur les
national de forêts exprime la consi- mune de France, concentre l’essen- 55 000 emplois relevant des éco-
dération accrue pour la biodiversité tiel des 177 sites aurifères du territoire activités dans les énergies renouve-
forestière. amazonien (p.178). lables, seuls 27 % sont dans cette
Plus que l’exploitation (1 000 ha/an filière. Les chaufferies collectives
entre 2004 et 2008), la forêt guya- Les promesses de la filière et industrielles ont toutefois forte-
naise (97 % du territoire) fait l’objet, bois-énergie ment augmenté depuis 10 ans, avec
depuis la création du parc national Le bois-énergie représente 39,6 % 6 000 installations de plus de 50 kW,
amazonien (2007), d’une lutte ren- (en recul) de la consommation d’éner- preuves que les acteurs publics s’y
forcée contre l’orpaillage clandestin, gie primaire issue de ressources emploient.
Massif montagneux
Commune classée
en zone de montagne
Densité de population supérieure
à 100 habitants au km2
Appellations AOC ou AOP laitières
Manche Fromage
Autre produit laitier
Neufchâtel Maroilles
Beurre d’Isigny
Livarot
Brie Vosges
Camembert de Melun Brie de Meaux
Pont-l’Évêque
de Normandie
Langres
Munster
Chaource
Ste-Maure-de-Touraine Époisses
Chavignol
Selles-sur-Cher Jura
Valençay Morbier Mont d’Or
Pouligny-St-Pierre Beurre de Bresse Comté
Chabichou du Poitou Mâconnais Bleu de Gex
Charolais Reblochon
St-Nectaire Chevrotin
Beurre Fourme d’Ambert Fourme de Abondance
Charente-Poitou Montbrison Tomme des Bauges
Cantal
Massif central Rigotte de Beaufort
Océan Salers Condrieu
Rocamadour Bleu du
Atlantique Bleu d’Auvergne Vercors
Bleu des Causses Laguiole Picodon Alpes
Pélardon
Banon
Roquefort
Ossau-Iraty
P y ré n é e s
Corse
Mer Méditerranée
Brocciu
GUADELOUPE MARTINIQUE LA RÉUNION GUYANE MAYOTTE
100 km
Source : Observatoire des Territoires.
École nationale de
Le Savoy ski et d’alpinisme
vers
Maison de la Mémoire ten
et du Patrimoine Janny Couttet on
Compagnie des Guides
d uM
de Chamonix et École
Télécabine de du ski français Musée alpin f er
Planpraz-Brévent de
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Club alpin e
PGHM*
français Ch
Casino
Le Majestic Statue des
conquérants
du Mont-Blanc
Cimetière
de Biollay
Chamonix-Mont-Blanc
200 m
Les terres d’en haut, principaux pôles gagnent sous l’effet Une agriculture condamnée
des espaces peuplés du desserrement urbain, le vieillisse- à la labellisation
et sous influence urbaine ment progresse ailleurs, occasionnant Si l’industrie dispose encore de
Six massifs métropolitains et trois un solde naturel négatif (montagne quelques bastions montagnards
ultramarins abritent 8,5 à 10 millions corse, Alpes du Sud, Pyrénées cen- (jouets et lunettes près de Morez et
d’habitants en fonction des critères trales) que compense inégalement Saint-Claude, papeterie autour de
retenus. Près de 6 000 communes l’attractivité migratoire. Clairefontaine-Étival ou d’Ambert,
(29 % du territoire) dans 42 départe- décolletage et domotique en vallée de
ments, 28 des 54 parcs naturels régio- Espaces touristiques et résiden- l’Arve, roulement à billes dans le bassin
naux et 7 des 11 parcs nationaux sont tialisation : moteur et frein annécien, secteur ferroviaire à Tarbes),
ainsi dans le périmètre de la loi mon- La montagne française dispose ces derniers ont souffert de crises suc-
tagne (80 % de la commune à plus de de revenus nets imposables (hor- cessives, et le recours au FNTR, par
600 m). La population se répartit entre mis les Alpes du Nord et le Jura, exemple, n’a pas suffi à entretenir le
316 000 Corses, 510 000 Pyrénéens, notamment en raison de la proximité dynamisme. L’agroalimentaire (eaux
575 000 Jurassiens, 618 000 suisse), mais aussi de taux de chô- minérales, produits carnés, froma-
Vosgiens, 2,7 millions d’Alpins, près mage plus faibles que la moyenne gerie et laiterie) s’impose proportion-
de 4 millions d’habitants dans le nationale. Une part significative des nellement encore plus qu’ailleurs en
Massif central et 20 000 habitants 3,5 millions de résidences secon- France. Il traduit la place de l’agricul-
dans les Hauts de La Réunion (plus daires en France se concentre dans ture, tôt tournée vers la labellisation :
largement, un Réunionnais sur 4 vit les montagnes (Corse, sud-est du 1925 pour le roquefort, 1958 pour le
au-dessus de 400 m). Les montagnes Massif central, Pyrénées et Alpes comté et le reblochon, 1969 pour le
corses et réunionnaises, l’essentiel du du Nord), où leur taux dépasse dans munster ou encore 1980 pour l’ossau-
Massif central et les Pyrénées cen- certaines communes 90 % des loge- iraty. Ainsi, 26 des 50 produits lai-
trales cumulent les classements loi ments, provoquant une forte pression tiers sous AOP/AOC sont en mon-
montagne 2 (décembre 2016) et ZRR. sur l’immobilier pour les habitants. tagne (sans compter IGP ou labels
Le réseau urbain, péri-massif (sillon L’emploi touristique, notamment rouges), dont les premiers fromages
alpin, piémont pyrénéen ou jurassien) dans les 300 stations de sports d’hi- par volume de production : comté,
ou intra-massif (vallées vosgiennes ou ver (52 millions de journées skieurs/ roquefort, reblochon, saint-nectaire,
de l’Arve), structure les peuplements an), prédomine (50 000 emplois cantal et morbier. Des dispositifs tels
et les mobilités du quotidien. La dyna- directs pour les seuls départements que l’ICHN depuis 1974 ou la PHAE,
mique démographique est certes iné- de la Savoie, de la Haute-Savoie et ex-prime à l’herbe, soutiennent une
gale : si les espaces proches des de l’Isère). agriculture plus extensive qu’ailleurs.
sur cette période, si 40 % ont été arti- l’objet d’opérations de valorisation larges et s’inscrivent dans un cadre
ficialisés, 60 % sont devenus des sols et de protection par les politiques réglementaire moins contraignant. Ils
« naturels » par l’enfrichement lié à la publiques (p.102-103), dans le cadre visent principalement à valoriser les
déprise de certaines régions, de mon- des parcs naturels régionaux (PNR) patrimoines ruraux, naturels ou cultu-
tagne notamment. et des parcs nationaux. En 2020, on rels, à favoriser le développement
compte en France 54 PNR et 11 parcs économique et le cadre de vie. Ils se
Environnement et protection nationaux. L’objectif des parcs natio- caractérisent chacun par une grande
Les paysages ruraux français sont dif- naux est de protéger des environne- diversité de paysages, tout en valori-
férenciés au regard de l’importance ments jugés exceptionnels (hautes sant généralement une certaine iden-
des surfaces « naturelles » (zones montagnes alpines et pyrénéennes, tité paysagère : forêt des Landes de
humides, forêts, montagnes…), du forêt guyanaise, calanques, etc.). Les Gascogne, vignoble de la Montagne
type de culture (vignes, banane- dispositifs de protection y sont très de Reims ou de Loire-Anjou-Touraine,
raies…) ou encore du type de pay- stricts dans le cœur de parc et les cultures en terrasses du Lubéron,
sage agraire dominant (bocage, activités y sont fortement réglemen- des Monts d’Ardèche ou encore du
openfield…). Ces paysages font tées. Les objectifs des PNR sont plus Haut-Languedoc.
100 km
Manche
Fôrets
Océan
Atlantique
Sources : J.-B. Bouron, P.-M. Georges, Les Territoires ruraux en France, 2019 ; Insee ; parcs-naturels-regionaux.fr ; parcsnationaux.fr.
GUADELOUPE MARTINIQUE
RÉUNION GUYANE
Vanoise
Écrins
Mercantour
MAYOTTE Cévennes
Calanques
Port-Cros
Pyrénées
Mer Méditerranée
Paysages ruraux
Protection des paysages ruraux
Bocage Vignoble
Parc naturel régional
Openfield Zone humide, marais
Parc national (cœur de parc)
Polyculture Principaux massifs forestiers
Cultures maraîchères, Montagne (prairies, forêts) Les paysages ruraux face à l’artificialisation
vignes et vergers
Plantations (banane, Principales zones urbanisées (plus de 2 000 hab./km2)
Garrigue, maquis
et terres de parcours canne à sucre) Autres zones urbanisées et étalement urbain (300 à 2 000 hab./km2)
Le changement climatique
Le changement climatique observé en France se traduit par une hausse générale
des températures et une évolution plus hétérogène des précipitations selon les régions et les
saisons. Les modèles climatiques s’appuyant sur les scénarios du GIEC prévoient une poursuite
de la hausse des températures qui pourrait être accompagnée par une plus forte fréquence
des années chaudes et des événements extrêmes (sécheresses, vagues de chaleur, inondations).
La réalité du changement nombre de jours chauds augmente variables selon les régions et selon
climatique (par exemple de 60 à 80 à Toulouse) ; les mois en métropole comme en
Une première hausse des tempéra- l’épaisseur de neige au sol se fait Outre-mer.
tures est observée dans la première aussi plus mince dans les Alpes du
moitié du xxe siècle, suivie par une Nord. Les conséquences sont nom- Un climat futur plus chaud
phase de relative stagnation dans breuses, sur la végétation notam- mais plus incertain concernant
les années 1960 et 1970. Depuis la ment : ainsi les stades phénologiques les précipitations
décennie 1980, l’augmentation est sont plus précoces comme en Les projections à court et moyen
plus rapide avec près de 1 °C en témoignent la date de la floraison du termes montrent peu de différences
moyenne. Parallèlement le nombre pommier ou les dates des vendanges. selon les scénarios quant à l’augmen-
de jours de gel diminue (il passe de Pour les précipitations, les change- tation des températures. En fin de
80 à 60 en moyenne à Nancy) et le
40-41 La réalité du changement climatique observé en France
ments observés sont extrêmement xxie siècle, en revanche, si l’élévation
Un climat futur plus chaud mais plus incertain concernant les précipitations
ÉVOLUTION POSSIBLE DES TEMPÉRATURES À L’HORIZON 2071-2100 D’APRÈS LES SCENARIOS DU GIEC
Une approche probabiliste par les types de climats de la température reste la règle, on
Types de climats annuels par ville au cours d’une période de 30 ans observera de forts contrastes avec
une augmentation de la moyenne
Aujourd’hui comprise entre +1 et +5 °C selon les
Rennes régions et les scénarios. Les modèles
Horizon 2071-2100 et les scénarios divergent davantage
concernant l’évolution des précipita-
tions qui pourraient aussi connaître
Aujourd’hui
des évolutions régionales et saison-
Bordeaux
Horizon 2071-2100 nières très différentes.
Un mode de vie
majoritairement urbain
Depuis 1931, la France compte plus d’habitants dans les espaces urbains que dans les espaces
ruraux. Depuis, le nombre de citadins n’a cessé d’augmenter, en valeurs absolues comme
en valeurs relatives. Au début du xxie siècle, les statistiques oscillent entre 85 et 95 % d’urbains,
ce qui révèle la complexe quantification des réalités urbaines. Si le mode de vie urbain domine,
il est néanmoins à appréhender dans toute sa diversité.
44-45 Évolution des densités urbaines et périurbaines
Évolution des densités urbaines et périurbaines
Population des aires urbaines en 2016 Évolution de la densité entre 1999 et 2016,
12,5 millions par pôle ou couronne des aires urbaines, en %
Pôle urbain
– 30 – 10 0 10 25 50 250
Lille
2,3 millions Communes faisant
partie de la couronne
1 million
500 000
200 000 Amiens
100 000 Le Havre
50 000 Rouen
10 000 Caen Reims
Paris Metz
Brest
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Strasbourg
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Vil
le-ce Nancy
Rennes
Lorient Orléans
Nantes Tours
Dijon
GUADELOUPE
Pointe-à-Pitre Poitiers
Genève
Clermont- Lyon
Limoges Ferrand
MARTINIQUE
St-Étienne
Grenoble
Fort-de- Bordeaux
France
GUYANE
Cayenne Nice
Toulouse
Bayonne Bastia
LA RÉUNION Montpellier
Marseille
Toulon
St-Denis
Perpignan
Une aire urbaine est composée d’un pôle, groupe Ajaccio
de communes concentrant au moins 1 500 emplois,
et d’une couronne, groupe de communes dont au moins 40% des actifs résidents travaillent dans le pôle. Source : Insee.
Statistiques urbaines : une Il existe des écarts notables entre Évolution des populations
nécessaire distance critique habiter le centre-ville d’une très urbaine et rurale
Les distinctions entre rural et urbain grande ville, la banlieue d’une ville
ont varié au cours de l’histoire, ce moyenne, ou encore un petit bourg 55 Millions d’habitants
qui influence les données. Le seuil dans un territoire rural. Même si les 50
de 2 000 habitants agglomérés est grandes villes (plus de 200 000 hab.) 45
retenu dans le courant du xixe siècle, dominent les représentations col- Population
40 urbaine
pour différencier quantitativement une lectives, elles ne concernent qu’une
ville d’un village, seuil encore employé minorité des citadins (8,7 %). Ce sont 35
par l’Insee. donc les villes moyennes (entre 20 000 30
Les définitions quantitatives de l’ur- et 200 000 hab.) et petites (entre 2 000 25
bain ont été progressivement rempla- et 20 000 hab.) qui sont les plus repré- Population
20 rurale
cées par des définitions fonctionnelles sentatives des modes de vie urbains
qui s’appuient sur les flux domicile/ en France (p. 50 à 55). 15
travail entre une ville-centre et les
1930
Source : Insee.
10
communes qui dépendent d’elles, Des modes de vie urbains
en recomposition 5
que ce soient des communes périur-
0
baines, dans la continuité du bâti, ou La périurbanisation a profondé-
1810 1850 1900 1950 2000
des communes plus éloignées mais ment recomposé les modes de vie
dont au moins 40 % de la population urbains depuis les années 1970. Ce
active travaillent dans l’aire urbaine. sont les communes périurbaines qui périurbains, via l’intégration de plus de
Cette acception beaucoup plus large connaissent aujourd’hui les plus fortes nature en ville et des interrogations sur
explique l’écrasante majorité de cita- croissances démographiques, parfois l’artificialisation (p. 30-31) et la domina-
dins, jusqu’à 95 % avec les méthodes aux dépens des villes-centres. Cette tion de l’automobile dans les déplace-
de calcul les plus englobantes, ce qui urbanisation en périphérie des villes- ments quotidiens et dans les espaces
ne doit pas effacer la diversité des réa- centres, caractérisée par la séparation publics. De nombreux élus municipaux
lités urbaines. des fonctions et par la prédominance investissent dans la piétonnisation, en
des logements individuels, oblige lien avec des politiques de soutien aux
Unité et diversité souvent à avoir recours à la mobilité commerces de proximité, des pistes
des modes de vie urbains individuelle (p. 20-21). La diversité cyclables ou encore la réhabilitation
Habiter en ville est caractérisé par des pratiques de mobilité est ainsi des cours d’eau et des espaces natu-
la rencontre et la confrontation plus plus souvent restreinte dans les com- rels fragiles. Par exemple, les élus
grande qu’ailleurs avec la diversité. munes périurbaines, souvent moins de Fort-de-France, en Martinique,
La spécificité du mode de vie urbain dotées en transports en commun et cherchent à mieux protéger les man-
repose alors sur la conjugaison entre plus résidentielles. groves face à l’urbanisation et aux
densité et diversité qui démultiplie les Parallèlement, une prise de conscience pollutions diverses par le biais de cam-
interactions sociales, les pratiques et environnementale interroge progressi- pagnes de sensibilisation de l’opinion
les opportunités (éducatives, cultu- vement les modes de vie urbains et publique.
relles, politiques…). Les modes de vie
44-45 Répartition de la population urbaine selon les types de villes
urbains se différencient par le moindre
temps d’accès aux services et aux La répartition de la population urbaine selon les types de villes
fonctions, grâce à leur proximité, et 40 En % de la population nationale
En 1962
à un plus large choix que dans les
espaces ruraux. La diversité est aussi 35 En 2014
déterminante en termes de paysages
30
et de profils socio-économiques des
quartiers. 25
Néanmoins, la concentration de trans-
20
ports, de commerces, d’institutions
culturelles ne garantit pas un accès 15
égal à tous : les inégalités sont plus
marquées en ville (p. 24-25), du fait 10
de la plus grande diversité de profils
5
socio-économiques. De même, les
prix de l’immobilier sont généralement 0
Petites villes Villes moyennes Grandes villes Très grandes villes
plus élevés en ville et notamment dans
1 800 à 20 000 20 000 à 200 000 200 000 à Plus de 2 millions
les centres-villes des métropoles, qui habitants habitants 1 million d’habitants d’habitants (Paris)
ne sont donc pas accessibles à tous. Source : www.lagazettedescommunes.com
Rodez Gap
Une transformation qualitative pointe à Toulouse, logistique à Lille, agrandissements de l’aéroport (1998-
du système urbain etc.), plus de cadres (notamment 2006). À ce fonctionnement poly-
Dans un contexte de mondialisa- les CFM) et bénéficient d’une image centrique s’ajoutent des connexions
tion et d’intégration européenne, les renouvelée. À Marseille, ville por- accrues avec les autres métropoles,
entreprises mettent les territoires en tuaire et industrielle en difficulté dans remettant en cause la logique du
compétition. Certaines grandes villes, les années 1970-1980, la métropoli- continuum territorial. Par ailleurs, la
disposant d’avantages comparatifs et sation engagée par l’État avec l’OIN transformation des centres-villes par-
d’externalités positives pour capter Euroméditerranée en 1995 puis par ticipe à leur gentrification, renforçant
les fonctions supérieures, deviennent les acteurs locaux a radicalement les inégalités socio-spatiales. Même si
des métropoles. Elles concentrent transformé la ville devenue tertiaire. Marseille fait exception à ce schéma
plus d’activités décisionnelles avec La capitale européenne de la culture avec des périphéries plus aisées
souvent une spécialisation fonction- en 2013 est dotée d’un quartier d’af- que le centre, la rénovation urbaine
nelle (aérospatial et technologie de faires symbolisé par la tour CMA- a modifié – non sans conflits – la
CGM, de grands équipements publics composition sociale de certains quar-
(Cité internationale, MuCEM), de tiers centraux. Les espaces périur-
Part des cadres structures commerciales (Terrasses bains discontinus posent le problème
des fonctions métropolitaines du Port, Les Docks Village) et du TGV de la cohésion territoriale et de la
dans l’emploi total par ville
(2001). Le pourcentage d’ouvriers est politique des transports (350 000
Part des cadres des fonctions métropolitaines passé de 24 % en 1999 à 13 % en navetteurs quotidiens dans la métro-
dans l’emploi total dans les 11 plus
2016 (8,6 % dans la ville-centre en pole Aix-Marseille), discontinuité
grandes agglomérations, en 2017
2018), tandis que celui des cadres accrue par la fermeture résidentielle
Paris supérieurs est de 21 %, même s’il qui touche tous les espaces urbains.
reste plus faible que dans les autres À Marseille, les ensembles résidentiels
Toulouse métropoles (29 % à Toulouse). fermés représentent 29 % des loge-
ments et ont une emprise sur 11 % de
Grenoble Ville-réseau et ville-territoire : la voirie, fragmentant l’espace urbain.
des espaces urbains
Lyon
fragmentés ? Quelle échelle
Nantes La polarisation des grandes villes se de gouvernance ?
traduit par une croissance de la popu- Par la loi MAPTAM (2014-2015), l’État
Montpellier lation en périphérie des villes-centres tente de construire de nouvelles ter-
le long des axes de communication, ritorialités politiques qui prennent en
Rennes autour des pôles secondaires et des compte le polycentrisme (p. 88-89).
Marseille- communes périurbaines bien connec- Cela peut s’avérer conflictuel : lors de
Aix-en-Provence tées. Certains équipements ont la création institutionnelle de la métro-
Lille gagné les périphéries : technopôles, pole d’Aix-Marseille-Provence en
plateformes multimodales, zones 2016 se sont opposés la communauté
Bordeaux logistiques, grands équipements de urbaine de Marseille, plus pauvre
loisirs, engendrant de nouvelles cen- mais disposant de plus de pouvoir et
Strasbourg tralités comme à Marseille avec la les autres EPCI, Aix-en-Provence en
En %
création des technopôles de Château- tête, ville bien plus riche et refusant
0 5 10 15 20 25 Gombert (1989), de l’Arbois à Aix-en- d’être noyée dans ce que la maire a
Source : Insee. Provence (1991) et de Luminy, et les appelé une « monstropole ».
10 km
Sénas
Pertuis
ITER
Salon-de-
Provence
St-Cannat
Venelles
Miramas
Éguilles
St-Chamas
Aix-en-Provence
Istres Berre- Arbois
Étang l’Étang Rognac
de Berre
Vitrolles Cabriès Bouc- Fuveau
Bel-Air Gardanne Trets
Martigues Marignane
Château-Gombert Peypin
Fos-sur-Mer
Port-St-Louis Port-de-Bouc Auriol
du Rhône Plan-de-
Cuques
Sausset- Carry- Port de Allauch
les-Pins le-Rouet Marseille Marseille
Aubagne
Mer Méditerranée
Limite de la commune de Marseille Espace à dominante : Bâtie Non bâtie Emprise des ensembles résidentiels fermés
Source : E. Dorier, J. Dario, « Les résidences fermées en France, des marges choisies et construites », E. Grésillon, B. Alexandre, B. Sajaloli, La France des marges, Armand Colin, 2016.
ch
Av . du M al-Fo
Av . du M al-Fo
Limite du centre-ville
au
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Paul- Paul-
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4- Sep
du
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G.-Péri G.-Péri
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du Forum du Forum
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Jean-Jaurès Jean-Jaurès
Source : M. Bouvier, P. Madry, « La vacance commerciale dans les centres-villes en France. Mesure, facteurs et premiers remèdes », Les Cahiers de l’Institut pour la Ville et le Commerce, n°1, mai 2017.
la désindustrialisation puis par les fer- Vitry-le-François, au centre (Limoges Des politiques publiques
metures de services liées à la RGPP par exemple) et dans les DROM adaptées ?
et par un double mouvement de comme à Fort-de-France, sont en L’État a lancé le programme natio-
mondialisation-métropolisation. Ces déprise, les villes qui s’inscrivent dans nal « Action cœur de ville » en 2018
villes peinent à attirer les entreprises des réseaux métropolitains, surtout (222 villes). Les projets élaborés
innovantes et les cadres. Conjugué à l’ouest et au sud (Challans, Agen, par les acteurs locaux s’articulent
au développement des grandes sur- Montauban, etc.) sont très dyna- autour du triptyque revitalisation du
faces en périphérie, cela se traduit par miques tandis que certaines résistent commerce/amélioration de l’habitat/
la vacance commerciale des centres- grâce au tourisme et à l’économie requalification des espaces publics.
villes qui y a progressé plus rapide- présentielle (p. 46-47). Les trajec- Si des effets sont déjà perceptibles
ment comme à Béziers, accentuant toires de ces villes sont finalement (de 143 à 100 commerces vacants
l’image de « crise ». liées aux dynamiques des territoires au centre de Troyes entre 2017 et
dans lesquels elles s’inscrivent ainsi 2019), le plan ne propose pas de
Des trajectoires spatiales qu’à la connexion ou non à un réseau stratégie globale de resserrement
différenciées de transport rapide. Par ailleurs, ce urbain (peu de lutte contre l’étale-
Si les villes moyennes monofonc- ne sont pas, dans la majorité des cas, ment urbain) et laisse de côté des
tionnelles situées dans les territoires les aires urbaines des villes moyennes enjeux tels que la gestion du vieil-
fragilisés par la mondialisation (désin- qui sont en décroissance, mais leur lissement ou des friches commer-
dustrialisation, faible connexion), ville-centre comme à Montluçon, ciales, la participation des habitants,
au nord-est comme à Sedan ou entraînant une périurbanisation. l’accessibilité, etc.
50-51 Troyes : une ville moyenne polarisant un département
Troyes : une ville moyenne polarisant un département
2 km
Ste-Maure
Creney-
près-Troyes
McArthur
Glen
Pont-Ste-Marie
La Chapelle- Villechétif
St-Luc
Montgueux Stade
St-Parres-
aux-Tertres Belley
Troyes Préfecture de l’Aube A26
Parc du Grand-Troyes
La Rivière-
de-Corps St-André- Hôpital Marques Avenue
Torvilliers les-Vergers
St-Julien-
les-Villas
Pôle urbain
Université de technologie
Centre historique de Troyes Rouilly-St-Loup
Agglomération
Communes périurbaines St-Germain Rosières-
en croissance près-Troyes
Équipement ou service public Bréviandes
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Les Cadaux
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Vers Toulouse Vers Toulouse
(35 min) (30 min) Vers Castres (1 h)
Occupation du sol Transports Évolutions Mise en scène du paysage
Centre historique Autoroute Industries lourdes en difficulté et valorisation des espaces naturels
Espace bâti Route principale Friche industrielle Point de vue aménagé
Espace agricole ou ouvert Chemin de fer Zone d’enfrichement urbain Monument
Forêt ou vigne Gare Rétractation du bâti Voie touristique et de loisirs
Équipement public Expansion du bâti Camping
Zone d’activités Tourisme sportif
La diversité croissante
des espaces ruraux
La multifonctionnalité des espaces ruraux désigne le développement, aux côtés des activités
agricoles, de fonctions résidentielles, touristiques ou encore environnementales. La distance
à la ville est un élément essentiel de compréhension de l’inégale multifonctionnalité des espaces
ruraux. Les enjeux d’aménagement y sont forts, l’idéal d’égalité territoriale impliquant
notamment d’y repenser les équipements et l’offre de services à la population.
Des espaces attractifs, multifonctionnalité et cette attractivité visent à recréer des services publics
multifonctionnels retrouvée dans les espaces ruraux de santé de proximité en renforçant
et inégalement intégrés modifient le profil des populations l’attractivité des zones peu denses
Depuis les années 1990, les espaces rurales (les agriculteurs ne sont plus et en ouvrant aux professionnels un
ruraux français attirent plus de popu- majoritaires), entraînent des conflits mode d’exercice collectif censé amé-
lation qu’ils n’en perdent, après une d’usages et impliquent d’y repen- liorer la qualité de prise en charge des
longue phase d’exode rural. Ce ren- ser l’offre de services et d’équipe- patients. La France comptait 910 mai-
versement des trajectoires démogra- ments. C’est le cas notamment dans sons de santé en mars 2017, contre
phiques s’est d’abord opéré dans les le domaine de la santé, où l’offre de seulement une vingtaine en 2008 ; le
espaces ruraux périurbains, avant soin s’est progressivement concen- rythme de création de MSP se ralentit
de toucher également des espaces trée dans les zones les plus denses, depuis 2014 en raison d’un maillage
ruraux plus éloignés de l’influence faute d’une patientèle suffisamment qui s’est progressivement densifié sur
urbaine. Cette attractivité s’explique importante dans les espaces ruraux. Il le territoire. Pour la seule année 2018,
par une pluralité de facteurs : coût du n’en reste pas moins que les besoins 3,2 millions de patients ont été pris en
foncier, cadre de vie, liens de proxi- en soins y sont majeurs avec l’arri- charge et 13 096 professionnels de
mité ou encore développement de vée de populations néorurales et santé exerçaient dans une MSP.
nouvelles activités (télétravail, tou- le vieillissement de la population,
risme rural, industrie des agrocarbu- plus marqué que dans les espaces Fragilités et inégalités
rants…) au-delà des seules fonctions urbains. L’une des réponses appor- Les espaces ruraux se définissent par
agricole, industrielle ou artisanale tées est la création des MSP : struc- leurs faibles densités en termes de
(serrurerie dans le Vimeu, décolle- tures rassemblant, en un même lieu, population, d’emplois, de services et
tage dans la vallée de l’Arve) qui les professionnels médicaux, auxiliaires d’activités. Ils sont toutefois très diffé-
ont longtemps caractérisés. Cette médicaux et/ou pharmaciens, elles renciés, et les espaces ruraux les plus
touristiques ou les plus proches des
54-55 L’évolution des maisons de santé en France villes sont généralement les mieux
équipés et les plus attractifs. Ce sont
Évolution des maisons de santé en France (2005-2018) les espaces ruraux très peu denses
Nombre de créations annuelles de maisons de santé (moins de 10 hab./km2) qui sont dans
200
la situation de fragilité la plus pronon-
180 cée, liée à la déprise rurale. Celle-ci
160 se caractérise par le dépeuplement,
le vieillissement de la population
140
et une fragilisation d’ensemble des
120 activités traditionnelles (abandon
100 des terres cultivées ou de parcours
dans les Cévennes, crise de l’indus-
80
trie textile dans les campagnes vos-
60 giennes, etc.). Ponctuellement, des
40 signes de renouveau peuvent s’ob-
server, notamment dans les régions
20
de montagne (Massif central, Corse,
0
2005 2010 2015 2018 Alpes du Sud, Pyrénées…), grâce au
Source : Ministère de la Santé ; DGOS ; Observatoire des recompositions. développement du tourisme ; il est
GUYANE Guillestre
La Réole Decazeville Largentière
Marvejols
Villeneuve- Lauzerte
Maripasoula de-Marsan Pont-St-Esprit Castellane
Lavelanet
MAYOTTE Vico
Bandraboua
susceptible cependant d’être un vec- d’impôts) soutenant la création ou de redynamiser les espaces ruraux
teur de gentrification rurale et donc la reprise d’entreprises, dans des environnants. Lancé en 2020 pour
d’accentuation des disparités. secteurs tels que l’artisanat, le com- une période de six ans, le programme
Les politiques publiques d’aména- merce, le tourisme ou les professions « Petites villes de demain » accom-
gement visent à lutter contre les iné- libérales. Le programme de revitali- pagne 1 600 petites villes de moins de
galités entre les territoires. Lancées sation des centres-bourgs, lancé en 20 000 habitants avec un budget de
en 1995 par l’État dans les espaces 2014, soutient 54 communes – sur 3,9 milliards d’euros, afin de renfor-
ruraux les plus fragiles (faibles den- 267 communes candidates – connais- cer l’attractivité de leurs centres-villes
sités, faibles revenus fiscaux), les sant une dévitalisation de leur centre. (habitat, cadre de vie, services…) et
ZRR visent à favoriser le dévelop- L’enjeu est de recréer dans le centre de permettre la redynamisation des
pement grâce à des aides (exonéra- des bourgs sélectionnés une offre de espaces ruraux environnants.
tions fiscales et sociales, réductions services et de commerces pour tenter
Déchets et pollutions
Les données publiées par l’ADEME révèlent une prise de conscience accrue des Français
concernant les enjeux environnementaux (qui seraient désormais aussi importants que
le chômage). Le changement climatique constitue l’inquiétude environnementale principale
devant la pollution de l’air et de l’eau. Le tri des déchets constitue l’« écogeste » le plus répandu.
Toutefois, les politiques de gestion peinent à modifier les comportements.
Des pollutions d’origines dévolues à la culture du maïs, les « mise en danger de la vie d’autrui ».
diverses régions viticoles, les plantations de La mobilisation de la société civile
Les polluants peuvent être d’origine canne à sucre ou les bananeraies s’appuie sur les résultats de plu-
naturelle mais ils résultent le plus (p. 38-39). sieurs études scientifiques récentes
souvent d’activités anthropiques. La Les impacts sanitaires des polluants qui révèlent les lourds impacts sani-
carte de la contamination des eaux d’origine agricole ou industrielle taires (taux de cancer deux fois plus
de surface par les pesticides révèle sont de plus en plus dénoncés par élevés que la moyenne nationale) et
une contamination quasi généralisée les Français. Les riverains de l’étang environnementaux pour les habitants
des cours d’eau français et l’impact de Berre ont lancé depuis 2018 plu- de cet espace, un des plus importants
de l’utilisation de pesticides dans les sieurs actions en justice contre des sites industriels du sud de l’Europe.
espaces d’agriculture productiviste : sites industriels de la ZIP de Fos-sur- Aux pollutions générées par les acti-
les régions céréalières, les régions Mer et du complexe de Lavéra pour vités pétrochimiques, s’ajoute la pol-
lution générée par un trafic routier et
autoroutier (A54) important. Au total,
Les pesticides : concentrations dans les eaux de surface le cumul des émissions atmosphé-
200 km riques issues de ces activités (plomb,
benzène, dioxyde d’azote, monoxyde
de carbone, dioxyde de soufre, parti-
cules fines, etc.) représente une part
significative de la production totale
de polluants à l’échelle nationale. La
mobilisation à Fos-sur-Mer a ouvert
la voie à la dénonciation de l’inaction
face aux pollutions : des maires et
habitants affectés par la catastrophe
industrielle de Rouen, après l’incen-
die de l’usine Lubrizol fin septembre
2019, commencent à déposer des
plaintes contre X.
L’amélioration de la gestion
des déchets
En 2016, la France a produit
4,6 tonnes de déchets par habitant,
selon l’ADEME. Les déchets sont
traités diversement selon leur nature :
mis en décharge, incinérés (avec ou
Concentration Plus de 2 sans récupération d’énergie), ou recy-
moyenne de De 0,5 à 2 clés. La gestion des déchets s’ins-
pesticides par
sous-secteur De 0,1 à 0,5 crit de plus en plus dans le passage
hydrographique Moins de 0,1 d’un modèle économique linéaire
en 2014, Inférieur au seuil de quantification « fabriquer, consommer, jeter » à un
en µg par litre Pesticides non recherchés
Source : Ministère de la Transition
écologique et solidaire. modèle circulaire (limiter au maximum
Girond
CHARENTE
risation des déchets du Libournais
St-Aubin-
e
Haute-Gironde), qui regroupe de-Blaye
141 communes, souhaite rendre les CHARENTE-MARITIME
200 000 habitants du territoire acteurs
et responsables de leur production de Blaye
St-Girons-
déchets, en développant les collectes d’Aiguevives La Roche-
St-Mariens Chalais
sélectives en porte-à-porte, en cou-
vrant largement le territoire de bornes Lapouyade
Bourg
d’apport volontaire et de déchetteries. St-Gervais
En outre, il a développé le modèle du Vérac
St-André- St-Denis-de-Pile
« supermarché inversé » pour chan- de-Cubzac
ger la vision des déchets et redonner Dordog St-Seurin-
ne sur-l’Isle
de la valeur aux objets et matériaux Fronsac DORDOGNE
GIRONDE
pour leur seconde vie. L’espace est Libourne
organisé en rayons comme dans un St-Émilion
de Berre
précisé, les normes ont été affinées, Marignane
et les dispositifs de surveillance et Martigues
d’alerte se sont perfectionnés. Ainsi, Mer Méditerranée Port-Saint-Louis-
du-Rhône
la loi sur la transition énergétique pour Marseille
la croissance verte de 2015 prévoit
Qualité de l’air : dépassement des seuils
plusieurs dispositions pour améliorer Axes routiers (route, autoroute)
la valorisation des déchets et dimi- Usine classée Seveso
Moyen Très important
nuer les pollutions en France. Sources : Air Paca, Synthèse du projet SCENARII, 2018 ; CGEDD, La pollution de l’air dans le secteur de l’étang de Berre, 2018.
L’Union européenne a adopté
diverses directives comme le paquet de l’opinion publique et de lobbying controverse chez les agriculteurs car
économie circulaire adopté en mai de la part de ceux qui cherchent à ils leur permettent de faire des éco-
2018 ou encore la directive SUP en limiter la portée. Ainsi, l’utilisation nomies de carburant et d’heures de
(« single used plastics ») adop- des glyphosates, herbicides classés travail et de limiter les risques d’éro-
tée en mars 2019 par le Parlement. comme cancérogènes probables par sion des sols liés aux passages d’en-
Néanmoins ces législations sus- l’OMS, interdite pour les collectivités gins dans le cadre de désherbage
citent d’importants débats au sein et les particuliers, reste un sujet de mécanique.
Les systèmes
productifs
L’appareil productif français a subi de profondes
mutations depuis trois décennies sous le double effet
de la mondialisation et de l’intégration européenne.
Les transformations ne sont pas seulement sectorielles,
elles sont également territoriales avec des recompositions
spatiales à toutes les échelles. Le concept de système
productif permet de mettre en évidence l’articulation entre
économie, territoires et sociétés et dépasse les concepts
d’appareil productif ou de secteur de production. La France
dispose d’atouts indéniables pour faire face à l’évolution
des structures productives : des infrastructures logistiques
performantes connectant l’espace français à plus petite
échelle, des entreprises puissantes, un savoir-faire dans
de nombreux domaines, un potentiel de recherche et
d’innovation, la mise en place de politiques publiques afin
d’accompagner la reterritorialisation des systèmes productifs
français. Cependant certains territoires restent fragiles
voire en crise, du fait de faiblesses structurelles.
Amsterdam
Londres Thalys ALLEMAGNE
Eurostar Calais Depuis 1996
ROYAUME-UNI Depuis 1994 Dunkerque Cologne
Bruxelles
Boulogne
Lille BELGIQUE
Manche Arras
Charleville- Francfort
Mézières
Luxembourg Alleo
Le Havre
Rouen Depuis 2007
Metz
Paris
St-Malo
Brest Nancy
Strasbourg
Quimper Laval St-Dié
Rennes Munich
Mulhouse
Le Mans
Vannes
Angers
Dijon Zurich
Le Croisic Tours / Besançon
Nantes St-Pierre- Ligne de Cœur
des-Corps Berne
Neufchâtel 1993-2002
Lyria
Niort Lausanne SUISSE Depuis 2002
Poitiers Genève Évian
La Rochelle Mâcon
St-Gervais
Océan Lyon Annecy
Atlantique Angoulême Bourg-St-Maurice Milan
St-Étienne Chambéry Artesia
1995-2009
Bordeaux Grenoble Modane Turin TGV Europe
Arcachon Valence Depuis 2009
ITALIE
Mer Méditerranée
Barcelone, Madrid
100 km
Lignes à grande vitesse Lignes classiques avec service TGV Tête de ligne et principal nœud de correspondances
Ouverte avant 1996 Principaux services TGV Principales destinations
Mise en service sur ligne classique en 2019
Aire de service international
entre 1996 et 2004 Ligne classique avec service (entreprises appartenant en partie à la SNCF)
Mise en service saisonnier (depuis 1991)
depuis 2005 Destinations situées à moins de 2 h de train de Paris
n
2 600 km) s’est d’abord organisé
autour de Paris avant, pour le réseau
autoroutier principalement, de relier
Paris
les métropoles régionales entre elles. Strasbourg
Parallèlement à son extension, les Rennes
logiques d’aménagement ont évolué.
Les premières lignes à grande vitesse
(LGV) ouvertes entre 1981 et 1983
(Paris-Lyon), 1989 (Paris-Le Mans/
Tours) et 1993 (Paris-Lille-Calais) ont
été réalisées selon les standards de
la planification, avec un État aména- Lyon
geur s’appuyant sur des entreprises
nationales (SNCF, Alstom). La réalisa- Groupe de BTP
concerné par Bordeaux
tion de la LGV Méditerranée (Valence- la concession
Marseille/Nîmes) entre 1996 et 2001 Vinci
marque une première inflexion avec Eiffage
une contestation locale qui se met Abertis Toulouse
en place le long du tracé, mobili- Autre
Marseille
sant des arguments environnemen- Type de concession
taux. Le tournant de la loi « relative Autoroute
au renforcement de la protection de Ligne à grande vitesse
l’environnement » de 1995 oblige Ouvrage d’art Source : Ministère de la Transition écologique et solidaire.
l’organisation d’un débat public pour
chaque projet. Le processus d’équi- réalisées depuis 2004 sont toutes éli- substitution de ceux-ci. La privatisa-
pement, qui dessine une France des gibles à ces financements, et portent tion, en 2003, du réseau autoroutier
métropoles reliées autour de la capi- d’ailleurs jusque dans leur nom l’am- concédé ouvre la voie à la mobilisation
tale, est désormais de plus en plus bition du changement de portée : de la capacité d’investissement de
confronté aux enjeux locaux : les LGV Est-européenne, Sud-Europe- grands groupes de BTP pour conduire
acteurs locaux opposent leurs inté- Atlantique… La carte qui se dessine des chantiers majeurs et entretenir le
rêts à ceux de schémas directeurs montre l’archipel métropolitain fran- réseau existant. Le recours aux parte-
d’échelle nationale et européenne. çais et son articulation aux réseaux nariats public-privé est toujours plus
européens. fréquent, y compris dans le ferroviaire,
Un réseau toujours ce qui fait apparaître de nouveaux
plus européen Une diversification des acteurs propriétaires de l’infrastructure aux
En effet, le tournant des années 1990 Ce tournant européen s’accompagne côtés de SNCF Réseau. Les 2 814 km
est aussi scalaire. Tant d’un point de d’une transformation du jeu des de LGV et les 9 173 km d’autoroutes
vue ferroviaire que routier, la France acteurs impliqués dans la conduite des concédées sont ainsi emblématiques
cherche à valoriser sa situation de car- aménagements des grandes infras- du renforcement des interdépen-
refour dans l’espace communautaire tructures. Avec la décentralisation, les dances scalaires et actorielles.
à 12 puis 15 membres, qui plus est régions deviennent des financeurs. La
dans le contexte de l’ouverture annon- réalisation des LGV et des autoroutes Des projets sans avenir ?
cée vers l’Est. La SNCF souhaite aussi entre ainsi dans l’ère de la contractua- La réalisation de nouvelles grandes
valoriser son expérience en se proje- lisation. L’État doit composer toujours infrastructures est aujourd’hui forte-
tant par-delà les frontières nationales davantage avec les attentes d’acteurs ment mise en question tant d’un point
via la participation à la création de territoriaux, ce qui peut redéfinir le de vue budgétaire, environnemental
sociétés ferroviaires internationales sens de la notion de rentabilité socio- que sociétal. Le rapport Duron, à la
(Eurostar, Thalys…). La politique euro- économique. Les débats publics se suite des travaux de la commission
péenne des transports, qui se déve- centrent sur l’efficacité de l’investisse- « mobilités 21 », préconise ainsi un
loppe dans les années 1990 avec les ment public au regard de projections recentrage des moyens sur les ser-
30 projets d’Essen (1994) et le RTE-T chiffrées souvent discutées. Cela est vices du quotidien et l’entretien des
(2004), recompose la priorisation des d’autant plus vrai que les acteurs pri- infrastructures existantes, en repor-
projets en fonction des opportunités vés sont toujours plus mobilisés aux tant par exemple l’horizon de réalisa-
de financements européens. Les LGV côtés des acteurs publics, voire en tion de nouvelles LGV.
et de consommation. Une finalité fon- de réseaux de points relais pour les sa qualité de levier de reconversion
damentale de la logistique demeure particuliers et de centre de distribution territoriale. L’articulation des dyna-
l’approvisionnement des marchés de urbain (CDU) pour les entreprises. miques de localisation des deux acti-
consommation urbains. vités est d’ailleurs manifeste jusque
Un levier de reconversion dans la construction d’un paysage
Transitions et innovations des territoires identifiable. La logistique est perçue
Plus les entrepôts principaux La logistique est ainsi un révélateur comme une solution pour accompa-
s’éloignent des espaces urbanisés, des problématiques d’attractivité gner la transition de territoires indus-
plus il est nécessaire d’inventer des et de fonctionnalité auxquelles les triels. Delta 3 est implantée sur une
solutions logistiques hybrides et inno- territoires sont confrontés. Elle fait ancienne emprise minière desservie
vantes pour la desserte des villes d’ailleurs l’objet d’un plan gouverne- par les modes ferroviaire et fluvial et
centres. Les évolutions des modes mental « France logistique 2025 » qui un échangeur entre les autoroutes A1
de consommation, que ce soit avec l’identifie comme un levier de trans- et A21. Des centres logistiques de
le développement du e-commerce formation des territoires et des poli- grands groupes comme Décathlon
ou l’attente de proximité exploitée par tiques industrielles et énergétiques. sont implantés dans son périmètre, ce
les supérettes contribuent à faire de La logistique se place à la rencontre qui en fait un pôle d’emplois régional.
la question du « dernier kilomètre » d’une géographie industrielle et d’une La nodalité devient ainsi un facteur
un enjeu toujours plus prégnant. La
logistique a toujours été affaire de
62-63 Une plateforme multimodale, Delta 3
géographie commerciale, jusqu’en de centralité.
Le Havre
Manche Ludwigshafen
Rouen
Nantes-St-Nazaire Dijon
SUISSE
FRANCE Chalon-sur-Saône
Chavornay
La Rochelle
Océan
Atlantique Cognac Lyon
Clermont-
Ferrand
Bordeaux
Avignon
Bayonne Toulouse Miramas
Marseille-
Fos-sur-Mer
Perpignan
Mer Méditerranée
Sources : Greenmodal novatrans ; naviland cargo ; Grand port maritime
du Havre ; Grand port maritime de Marseille ; Lloyds ; CNUCED.
200 km
Guyane 255
810 582 77 838 222 137 64 817 10 555
Des statuts divers affichées. Ils sont concurrencés par en Méditerranée et dans les Caraïbes.
Le système portuaire français est Anvers et Rotterdam comme en Marseille s’empare de cette opportu-
composé de 66 ports de commerce témoigne le schéma de desserte des nité, comme certaines villes portuaires
maritimes. Seuls 11 d’entre eux, qui navettes ferroviaires de transport ultramarines, mais leur intégration
traitent 80 % du trafic maritime de combiné. Les ports français cherchent dans les circuits touristiques demeure
marchandises en France, ont le statut à étendre leur influence jusque dans très inégale (p. 78-79) et les ports
de GPM depuis la réforme de 2008. l’Europe rhénane en s’appuyant sur français sont là encore concurrencés
Les acteurs publics demeurent omni- des services ferroviaires et fluviaux par leurs voisins.
présents dans la gestion des ports. les mettant en relation avec des pla-
Si les GPM sont des établissements teformes multimodales continentales Des sites industrialisés en
publics de l’État, les régions gèrent comme à Dourges, Ludwigshafen recherche de complémentarités
depuis 2004 les ports d’intérêt natio- ou Duisbourg. Mais la faiblesse du Les grands ports français de com-
nal alors que les départements ou les fret ferroviaire français continue merce ont fait l’objet d’une intense
communes ont la responsabilité de d’handicaper cette stratégie qui fait industrialisation, tout particulièrement
plus de 500 ports de pêche et plai- en partie la force de leurs concurrents. à partir des années 1960 avec la réali-
sance depuis 1983. Les ports sont sation de zones industrialo-portuaires
donc révélateurs des phases succes- Des fonctions stratégiques (ZIP). Les aires portuaires polarisent
sives de la décentralisation. Ils sont Les ports français ne sont pas pour un important appareil industriel de
aussi représentatifs de l’ouverture autant en marge des systèmes mari- transformation, notamment pétro-
croissante aux acteurs privés, notam- times internationaux et territoriaux chimique (Le Havre, Fos) et métallur-
ment pour la gestion des terminaux. locaux. L’importance des vracs gique (Dunkerque). Ce sont aussi des
liquides dans le trafic des ports pôles agroalimentaires, à commencer
Structurer les hinterlands ultra-marins révèle leur contribution par Rouen et son rôle majeur dans le
Cette densité portuaire rappelle l’im- au traitement de la question de la commerce du blé. Cette industrialisa-
portance des façades maritimes fran- continuité territoriale, notamment à tion conduit les ports à s’étendre spa-
çaises qui contraste avec la faiblesse travers l’approvisionnement des ter- tialement, voire à mettre en réseau des
des trafics constatés : 360 millions de ritoires insulaires en produits pétro- sites aux activités complémentaires.
tonnes et moins de 6 millions d’EVP liers. La différence entre le nombre de Historiquement, le port de Marseille
traités en 2019. Les GPM peinent à conteneurs pleins à l’import et celui réalise un saut spatial pour s’étendre
s’inscrire dans la compétition logis- à l’export révèle plus largement une autour de l’étang de Berre. Aujourd’hui
tique européenne et à structurer leurs situation de dépendance de ces ter- ce sont les ports maritimes et flu-
arrière-pays. Malgré la modernisation ritoires. Les ports sont des outils de viaux du Havre, Rouen et Paris qui se
des terminaux à conteneurs au Havre gestion de l’éloignement et de l’isole- regroupent au sein d’Haropa, un grou-
(Port 2000) et à Fos (Fos 2XL), ces ment. Ce sont aussi des pôles d’acti- pement d’intérêt économique créé en
ports ne parviennent pas à attirer vité majeurs. L’accueil des bateaux 2012, faisant de la Seine un corridor
un trafic à la hauteur des ambitions de croisière y participe, notamment portuaire et logistique.
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maraîchères valorisant la qualité (bio,
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Da
AOP), comme la Drôme.
Al
66-67 Des espaces agricoles différenciés Source : Eurostat.
Dunkerque
Union européenne, Asie, Russie
Amérique du Nord Lille Vins, viande, produits laitiers, alcool
Vins, alcools, fromages
Manche
HAUTS-DE-
Rouen FRANCE
MARTINIQUE
La Rochelle
NOUVELLE- Lyon
AQUITAINE Moyen-Orient
Céréales,
Union européenne Grenoble viande, légumes
GUYANE AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
Bananes, sucre, rhum
Bordeaux
Océan
Atlantique
RÉUNION Agen
OCCITANIE Avignon Cavaillon
Bayonne
Source : M. Reghezza-Zitt, La documentation photographique, 2013.
Espaces à forte productivité Espaces à plus faible Insertion dans les échanges Dynamiques agricoles contrastées
Grandes cultures intensives productivité Principaux ports exportateurs Expansion des cultures
(blé, maïs, betterave) céréalières
Polyculture Marché d’intérêt national
Élevage intensif Agrotourisme
Élevage extensif Exportations : principales
Vignoble, cultures maraîchères
ou culture de plantation destinations et grands types
Huerta de produits exportés 100 km
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met de distinguer les productions
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agricoles selon leur type de terroir : Source : Eurostat.
Ro
l’AOP (appellation d’origine proté-
gée) est un signe d’identification des
produits agricoles garantissant leur SAU et part du bio 150 km
origine géographique ; il a été créé
en 1992 à l’échelle européenne, pre-
nant la suite des AOC (appellations
d’origine contrôlée) en France. L’IGP
(indication géographique protégée)
est également un signe d’identifica-
tion de l’Union européenne pour les
produits dont la qualité, la réputation
ou d’autres caractéristiques sont liées
à leur origine géographique. Comme
les AOP, les IGP doivent répondre à
un cahier des charges précis, mais
contrairement à l’AOP, l’ensemble
des savoir-faire et/ou des ingrédients
ne vient pas nécessairement de la
zone géographique indiquée.
Au sein de l’Union européenne, la
France occupe la seconde place pour
le nombre de produits labellisés AOP
ou IGP, derrière l’Italie et devant l’Es-
pagne. Les productions concernent
des secteurs très variés allant, pour
les AOP, de l’élevage (agneau des
prés-salés de la baie du Mont-Saint-
Michel, volailles de Bresse, jambon Nombre d’exploitations engagées Part de la SAU cultivée
sec de Corse…) aux cultures fruitières dans l’agriculture biologique en agriculture biologique
et maraîchères (pomme du Limousin, en 2019, par département par département en 2019, en %
noix du Périgord, lentille verte du Plus de 25
1 560
De 15 à 25
Puy…), en passant par les produits
De 10 à 14,9
transformés (huile d’olive de Nyons,
1 000 De 5 à 9,9
farine de châtaigne corse…). Les IGP Moins de 5
sont tout aussi variées (œuf de Loué, 500 Pas ou peu d’agriculture
jambon de l’Ardèche, raclette de 100
Savoie, riz de Camargue, clémentine 20 Source : Agence bio, 2021.
Une partie de la France industrielle est Valenciennes) devient numéro 2 mon- Montluçon perd encore 10,3 % de ses
en crise : Lorraine minière et sidérur- dial après l’achat du groupe canadien habitants entre 2007 et 2017 et a une
gique, sillon charbonnier du pays de Bombardier. À plus grande échelle, économie dépendante d’entreprises au
Calais, pôles textiles du Nord, pays des villes (mono)industrielles sont destin plus ou moins précaire (Dunlop
noirs du Massif central. Cependant, confrontées au risque de rétrac- a compté jusqu’à 5 000 salariés contre
la résilience industrielle est toujours tion économique et démographique 650 aujourd’hui et Safran 1 200 salariés
possible : Alstom-Transport (Belfort, (shrinking cities) et de marginalisation. contre 2 400 en 1970).
Londres Dunkerque
ROYAUME-UNI (Technip FMC) Up-Tex BELGIQUE Bruxelles (Solvay-Rhodia)
Boulogne I-Trans
(Capécure) Lille St-Saulve (Ascométal)
Manche Béthune Onnaing (Toyota) ALLEMAGNE
(Bridgestone)
ÉTATS-UNIS Givet (Cellatex)
Cherbourg Amiens
(Whirlpool) LUXEMBOURG
Le Havre Aulnay-sous- Clairoix Florange (ArcelorMittal)
Bois (PSA) (Continental) Materalia
Carmaux Alès
Terralia
Source : K. Sutton et al, La France. Géographies d’un pays qui se réinvente , Bréal, 2018.
Bayonne Toulouse
Montpellier Nice
Aerospace Valley Marseille
Sète
Toulon
ESPAGNE CHINE,
100 km Rive sud de
la Méditerranée Asie
Désindustrialisation Les groupes étrangers emploient luxe. Une partie de la production des
massive, réindustrialisation dans le pays deux millions de salariés, grands maroquiniers repose sur des
sélective et, entre 2008 et 2017, 92 entreprises aires productives spécialisées, comme
Avec la crise des années 1970, la françaises choisissent d’y relocaliser en Auvergne où la filière emploie
France entre dans une longue désin- des usines (Paraboot à Saint-Jean- 2 000 salariés au savoir-faire reconnu
dustrialisation que chaque épisode de-Moirans, Rossignol à Sallanches). (Louis Vuitton à Saint-Pourçain-sur-
récessif aggrave (crise de 2009). Sioule, Hermès à Sayat, Sofama à
Concurrencés à l’international, des Transnationalisation Espinasse-Vozelle près de Vichy).
secteurs s’effondrent : le textile perd versus Made in France Produire localement des biens de
85 % de ses emplois (1970-2013). Les grandes firmes françaises ont haute technicité peut être une oppor-
L’industrie s’efface au sein de la largement joué la carte du global tunité de résilience économique.
population active (37,4 % en 1972 (investissement à l’étranger, exter- Sinistrée par les crises charbonnière
contre 11,1 % en 2019). Le taux de nalisation productive, délocalisation). et sidérurgique, Decazeville tente une
chômage des ouvriers non qualifiés En 2018, Renault n’assure plus que reconversion fonctionnelle (écotou-
(18,4 % en 2019) est trois fois supé- 18 % de sa production en France risme) et industrielle. Elle est le siège
rieur à celui des employés. quand plus de 1 300 voitures sortent de la Mecanic Vallée – SPL high-tech
Pourtant l’industrie reste structu- quotidiennement de son usine rou- de l’aéronautique aux 200 PMI et ETI
rante pour de nombreux bassins de maine de Mioveni. performantes (Ratier-Figeac Aero) et
vie : 35,5 % des emplois à Vitré en Toutefois, le « Made in France » reste aux 13 000 salariés qui travaillent en
dépendent. Elle est aussi attractive. un atout majeur, notamment dans le réseau avec le pôle toulousain.
72-73 Decazeville: un « territoire anciennement industriel » ? Plutôt une ville-usine entre décroissance et quête de résilience
Decazeville : une ville-usine entre décroissance et quête de résilience
Vers Clermont-Ferrand 500 m
(3 h)
Decazeville
Vi l
3 % en Allemagne) pour un outil de
production qui compte 1,8 fois moins
de robots industriels qu’en Allemagne. FIVE Les Délices du Valplessis
SVA Jean Rozé Noël (chaussures)
Son positionnement productif, qui RFID Texier (maroquinnerie)
doit cibler des produits plus haut en
gamme, demeure trop dépendant de
Vitré
MMO Allflex Europe (électronique)
quelques secteurs exportateurs (aéro- Médical Kervalis
Idemia
nautique, militaire, agroalimentaire, (biométrie)
luxe). De plus, plusieurs fleurons indus- BCM
(cosmétique)
triels sont récemment passés sous
la coupe de concurrents étrangers ILLE-ET-VILAINE Cooper Standard
(sous-traitance
(Alstom-Énergies, General Electric, automobile)
Alcatel/Nokia). Lactalis
La priorité des politiques industrielles
Spécialisations industrielles traditionnelles Logiques industrielles en mutation
est alors de soutenir la compétitivité
Cuir Site industriel récent
des entreprises (CICE, loi PACTE), de
Abattage et équarrissage Dont site de haute technologie
faciliter leur financement (BPI) et de
Laiterie Site lié au numérique (cluster ou Fablab)
les faire rayonner (Business France).
Ferme en lien avec les industries Muséification des activités traditionnelles
Et la crise du Covid-19 – lacunes pro- agroalimentaires locales
ductives dans des secteurs sensibles Sources : Géoportail ; G .François Dumont (dir.), La France en villes, Sedes/Cned, 2010.
(pharmacie), blocage des chaînes
72-73
de valeur mondiales – incite L’écosystème
l’État à actoriel mondialisé de l’industrie française du luxe
encourager la réindustrialisation au
nom de la souveraineté productive L’industrie du luxe : un écosystème économique mondialisé
(programme « Territoires d’industrie »,
Plan « France 2030 »). DÉFENSE - INFLUENCE - PROJECTION
- Comité Colbert
- Fédération de la haute couture et de la mode
- Confédération française des métiers d’art,
de l’excellence et du luxe
Types de relations
Structuration des Renforcement des Marketing Opérations Approvisionnement,
interprofessions capacités de lobbying Fabrication financières commercialisation
Entreprises et mondialisation
Les entreprises constituent un acteur clé des systèmes productifs français et de leurs
mutations. La puissance économique de la France dans le monde est largement portée par
l’internationalisation de ses entreprises, qui s’est accélérée ces trente dernières années.
Cette internationalisation se traduit non seulement par la conquête de nouveaux marchés,
mais également par l’inscription de la production dans des réseaux mondiaux à travers
le contrôle de 48 200 filiales en 2019 en Europe et dans le monde.
leur inscription dans un processus du xxie siècle, notamment les défis lui ont valu d’être promue Global
complexe de division des proces- sociaux et environnementaux. Les Compact Lead lors du sommet des
sus productifs fait de la question efforts soutenus de L’Oréal pour agir Nations unies pour l’action pour le cli-
des délocalisations un sujet de vives en tant qu’entreprise responsable mat à New York, en septembre 2019.
polémiques. Même dans le secteur
du luxe où le fait main reste souvent Le top 100 : pays d’origine
la règle, les délocalisations existent.
Louis Vuitton sous-traite certains Répartition des entreprises du top 100 du cabinet d’audit PwC par pays d’implantation
pans de la maroquinerie en Roumanie En 2009 En 2018 En 2021
et Hermès fait broder ses plus beaux
châles à Bombay. Le deuxième défi États-Unis
consiste à s’adapter à un contexte
fortement concurrentiel. Ainsi une Chine
entreprise comme Godrej surnommée
le « L’Oréal indien » cherche de plus
en plus à concurrencer les géants du Royaume-Uni
secteur des cosmétiques, notamment
en Afrique. Pour contrer cette concur- France
rence, les firmes doivent relever le
défi de l’innovation : L’Oréal avec
Allemagne
505 brevets déposés en 2018 fait
partie des entreprises françaises les
plus innovantes. Enfin, les entreprises Suisse
Nombre d’entreprises
françaises doivent montrer qu’elles
sont capables de relever le défi des 0 10 20 30 40 50 60
Source : www.pwc.com
grandes problématiques planétaires
13,6 % 12,6 %
Europe de l’Ouest
20,3 %
Asie-Pacifique
Afrique 9,6 %
Amérique du Sud Moyen-Orient
7,9 % 9,8 %
Répartition
du chiffre d’affaires
par région en 2020
Europe Amérique
de l’Ouest du Nord
26,8 % 24,7 %
Sites d’implantation Parts de marché, en %
Europe Pays d’implantation de L’Oréal Centre de recherche Part de marché
6 % de l’Est
(hors pôles) de L’Oréal
Asie-Pacifique Siège social
5,2 % Am. latine Centre d’évaluation dans la zone
35 % en 2017
Pôle régional de recherche Site de production
2,2 % Afr. et M.-O. Source : L’Oréal.
Entreprises et territoires
Les entreprises sont des acteurs clés et des moteurs des transformations économiques
à l’échelle locale. À l’heure de l’économie de la connaissance et de l’économie tertiarisée,
les villes et les métropoles semblent être le territoire privilégié des entreprises, mais ces dernières
peuvent également jouer un rôle fondamental dans la structuration des espaces ruraux.
76-77
La proximité et l’ancrage local deviennent
Clermont-Ferrand des
la ville de valeurs en soi pour les entreprises.
Michelin
Excideuil
e
I sl
Hautefort
Ribérac
Périgueux
La France, première
destination touristique
Avec 90 millions de touristes étrangers en 2019 (42 millions en 2020 du fait de la pandémie),
la France est la première destination touristique mondiale pour le nombre d’arrivées. La France
est un pays qui possède un fort potentiel touristique, grâce à la mise en tourisme de nombreux
lieux et à la diversité des pratiques (tourisme récréatif, de santé, tourisme religieux, tourisme
de découverte, tourisme d’affaires, etc.). La France est également la destination préférée
78-79affinitaire
des vacanciers français, qu’il s’agisse d’un tourisme Le tourisme
ou de croisière en Outre-mer
découverte.
ne
nis
lie
uie
ue
ni
e
n
ich
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c
-U
Ita
an
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Fr
Au
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Éta
Es
u
ya
Source : OMT.
Ro
RUSSIE
Estuaires picards et mer d’Opale Lille BELGIQUE
Manche Le Touquet
Amériques
LUX. ALLEMAGNE
Parc Astérix Waligator
Perros-Guirec
Rhin
Deauville Paris
Mer d’Iroise Disneyland Paris Nancy Strasbourg
St-Malo
Se
ine
Asie
Quiberon
Forêts
GUADELOUPE La Baule
e
Loir SUISSE
Nantes
St-Jean- Le Puy-du-Fou
Guadeloupe de-Monts
MARTINIQUE Futuroscope
Les Sables-d’Olonne
Océan Lyon
Royan Vulcania
Atlantique ITALIE
GUYANE
Vanoise
Guyane Bassin Écrins
d’Arcachon Bordeaux e
Rhôn
Cévennes
Arcachon Mercantour
Gar
RÉUNION onn
e
AUSTRALIE
La Réunion
Toulouse La Grande-Motte Nice
Biarritz Marseille Cannes
de la lavande), de réseaux (réseau accessible le lieu, de le doter des Cependant, si l’appropriation des
des fortifications Vauban), de circuits infrastructures d’hébergement et territoires touristiques peut s’exami-
(comme le montre le développement récréatives nécessaires à la mise en ner en termes d’opportunités pour
des croisières dans les Antilles, arti- tourisme et de résister à la concur- les résidents, elle peut également
culées parfois avec des circuits ter- rence. Entre 2012 et 2017, le Grand se penser en termes de nuisances
restres à la Guadeloupe). Port Maritime de la Martinique a (embouteillages récurrents, prix de
investi 12 millions d’euros dans les l’immobilier plus élevés, pression sur
Une mise en tourisme permise infrastructures d’accueil des croisié- le logement du fait de la multiplication
par de multiples acteurs ristes afin de répondre aux attentes des plateformes internet de location
Le développement de l’activité tou- des compagnies, qui mettent en cir- saisonnière), ce qui peut se traduire
ristique suppose des aménagements culation des navires toujours plus par des tensions de plus en plus
nombreux de la part des acteurs grands pouvant transporter jusqu’à fortes entre les touristes, qui incarnent
publics et privés, afin de rendre 5 000, voire 6 000 passagers. l’altérité, et les locaux.
Le tourisme :
une activité économique
Si la France est la première destination touristique, elle ne se classe qu’à la troisième place pour
les recettes (elle était même descendue à la 5e place en 2016) avec 58 milliards de dollars de
recettes en 2019. Ces résultats posent la question de la capacité du pays à faire du tourisme une
activité créatrice de richesses, en évitant la surfréquentation de certains sites, afin de concilier
développement touristique, développement local et enjeux environnementaux.
80-81 Recettes du tourisme
Une branche économique touristes qui dépensent davantage
Recettes du tourisme international
insuffisamment performante (notamment les clientèles asiatiques),
Recettes liées au tourisme par pays
Le système touristique français est mais aussi de mettre en valeur des
France États-Unis moins compétitif que celui d’autres lieux jusque-là peu connus (grâce
Chine Espagne
Thaïlande pays (États-Unis, Espagne), alors à la campagne #ExploreFrance de
25 En pourcentage du total mondial même que la destination France est l’agence Atout France).
attractive. Ce décalage s’explique
20 par le fait que la France est un pays Un moteur de développement
de transit et les séjours s’y inscrivent pour les territoires ?
15 souvent dans un circuit de visite de La part du PIB généré par le tourisme
différents pays européens : 43 % des en France est de 7,5 %. Ce sec-
10 touristes internationaux sont venus en teur représente 2 millions d’emplois
France en 2018 pour un séjour d’une directs et indirects. L’Île-de-France,
5
à trois nuits. Surtout, les étrangers l’Auvergne-Rhône-Alpes, la PACA, la
0 dépensent moins en France qu’ail- Corse et l’Occitanie, qui concentrent
1980 1990 2000 2010 2017 leurs. L’enjeu est donc de capter les les principaux lieux du tourisme
Source : DGE, Mémento du tourisme 2017.
urbain, balnéaire et de montagne,
créent le plus d’emplois dans le sec-
teur du tourisme. Toutefois nombre de
L’emploi touristique ces emplois sont saisonniers. Le tou-
HAUTS-DE- risme donne lieu à une forte économie
FRANCE
présentielle qui selon L. Davezies se
NORMANDIE
fait au bénéfice des territoires ruraux
et au détriment des espaces urbains,
GRAND EST pourtant fondés sur l’économie pro-
IDF
BRETAGNE PAYS DE ductive. Le bassin d’Arcachon fait
LA LOIRE partie de ces territoires périphériques
CENTRE qui se sont développés grâce au tou-
Nombre d’emplois
salariés dans BOURGOGNE- risme à partir du xixe siècle, représen-
FRANCHE-COMTÉ
les secteurs d’activités tant environ 10 millions de nuitées par
du tourisme en 2017,
en milliers an et générant 760 millions d’euros de
NOUVELLE- AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
420 AQUITAINE revenus. Les atouts sont nombreux
150 et permettent une offre touristique
90 large : tourisme balnéaire, tourisme
50
9 de glisse, plaisance, tourisme d’af-
OCCITANIE faires, tourisme patrimonial autour de
PACA
Part du tourisme dans
l’ensemble des emplois l’ostréiculture et de la pêche, cyclo-
salariés de la région, en % tourisme, tourisme de « bien-être »…
Plus de 7 CORSE Au total 4 000 emplois y sont liés au
De 6 à 7 tourisme, ce qui représente 10 % de
De 5 à 6 l’emploi total local. Le développement
Moins de 5 200 km touristique a d’ailleurs entraîné une
Source : DGE, Mémento du tourisme 2017.
attractivité résidentielle : le territoire Concilier développement créé en 2014. La forêt est également
connaît depuis 30 ans une croissance touristique et préservation protégée par le parc naturel régional
démographique rapide et continue, la des ressources des Landes de Gascogne. Plusieurs
plus forte de Gironde. Les dix com- Améliorer les performances touris- sites sont classés, dont ceux de l’Île
munes du bassin ont créé une marque tiques d’un territoire en captant tou- aux oiseaux et la dune du Pilat, plus
territoriale B’A avec 600 entreprises jours plus de flux peut être un objectif, haute dune d’Europe. Jusqu’en 2016,
partenaires afin de montrer que le mais cela ne doit pas entraîner la des- le site le plus visité d’Aquitaine était
bassin n’est pas uniquement une des- truction de la ressource qui a donné possédé à 65 % par des propriétaires
tination touristique mais un territoire naissance à la mise en tourisme. privés. Le conservatoire du littoral a
de vie et de développement écono- Ainsi les acteurs du bassin d’Arca- donc décidé de lancer une procé-
mique (p. 101). L’activité touristique chon cherchent aujourd’hui à limiter dure d’expropriation reconnue d’uti-
n’est toutefois pas toujours créatrice les effets négatifs de la fréquenta- lité publique, afin de mieux assurer la
de richesses suffisantes : certaines tion touristique : pollution marine, protection du milieu dunaire et fores-
stations de sports d’hiver sont très perturbation des écosystèmes, éro- tier. Plus de la moitié du périmètre a
endettées.
80-81 Le bassin d’Arcachon : les enjeux de la protection d’un territoire touristique
sion côtière, etc. Un parc marin a été déjà été acquis.
Andernos-les-Bains
Lège-Cap Ferret
ue
Atlantiq
Cassy-
les-Bains
Île aux
Océan
ey
qu Oiseaux Lanton
i
eP
et
uch
al d
apo
Chen
l de M
Audenge
a
Chenal
Chen
de Teychan
Parc naturel
Grand Rade d’Eyrac
Banc régional
des Landes
de Gascogne
Arcachon L’Aiguillon
Biganos
Gujan-Mestras Le Teich
Le Cap-Ferret La Teste-de-Buch
Pyla-
sur- Milieu Activités traditionnelles
Passe nord Passe
sud Mer Estran Concession conchylicole
Banc du Espace subtidal (toujours en eau) Réserve de chasse ou de pêche
Toulinguet Espace densément urbanisé Site touristique lié aux activités
traditionnelles
Érosion importante
Protection
lat
Les acteurs
de l’aménagement
En France, l’État et les collectivités territoriales mènent
des politiques d’aménagement et de développement de
l’espace qui visent des buts divers et plus ou moins
cohérents entre eux. Au principe d’un État centralisateur
et omnipotent s’est progressivement substituée l’idée
d’un cadre national et d’une mise en œuvre de plus en plus
autonome par des acteurs plus nombreux (services
déconcentrés, collectivités territoriales, EPCI, syndicats
mixtes, agences et établissements publics, acteurs privés).
Atteindre un tel objectif suppose de lever les obstacles liés
à la difficulté à faire évoluer les cadres (l’idée d’une
nécessaire fusion entre les communes remonte à 1919),
à la nécessité d’une coopération entre des entités aux profils
divers, aux rivalités de pouvoir et au maintien d’une logique
centralisatrice. Cela conduit à une architecture en perpétuelle
évolution pour s’adapter au mieux au contexte politique
économique et social des territoires, apaiser les tensions
et atteindre une certaine efficience.
Une décentralisation
inachevée
Depuis le début de la IIIe République, la France est engagée dans un processus de décentralisation
politique qui réinterroge en permanence les relations entre l’État central et les pouvoirs locaux.
Si les réformes engagées depuis les années 1980 ont renforcé le rôle et la responsabilité des élus
locaux dans les communes, les départements et les régions, de puissantes logiques
centralisatrices continuent à structurer le système politique français.
84-85 Répartition des compétences entre collectivités territoriales
Répartition des compétences entre collectivités territoriales la crise de légitimité que rencontre
l’État au cours des années 1970,
un consensus s’instaure au sein
des élites politiques en faveur de la
Parcs décentralisation. Celle-ci est censée
régionaux
Formation professionnelle permettre de rapprocher la décision
Transports et apprentissage des citoyens, limiter la bureaucra-
N
G IO ferroviaires Eau tie et rendre l’action publique locale
RÉ régionaux (gestion et protection)
plus souple et plus efficace, mais
Lycées Transports Développement
routiers et scolaires économique aussi revitaliser la vie démocratique
hors milieu urbain (aides directes et favoriser une meilleure recon-
et indirectes)
Voirie naissance des identités locales et
(schéma régional)
régionales.
T Solidarités
M EN (aides, PMI, RSA...) La « grande affaire »
T E Déchets Sécurité des années 1980
AR Eau
D ÉP (plan départemental) (circulation,
prévention, incendies) (restauration) Après de timides tentatives
Collèges Développement menées par la droite au cours des
économique
(aides indirectes) années 1970, l’arrivée de la gauche au
pouvoir en 1981 marque une rupture
Voirie
(routes avec Gaston Defferre au ministère
Enfance départementales) de l’Intérieur. Avec la « loi de décen-
Permis
(crèches, de construire
E tralisation » de mars 1982, la région
UN
centres de loisirs)
M Sécurité Eau (distribution devient une collectivité territoriale au
M Déchets (police,
CO (collecte, traitement) stationnement)
et assainissement) même titre que le département et la
Écoles Développement commune. Ces trois niveaux sont
Transports
Urbanisme urbains et scolaires économique affranchis de la tutelle préfectorale
(aides indirectes)
et bénéficient de la libre administra-
Voirie tion. En plus de nouvelles compé-
(voies communales)
tences obligatoires prévues par la loi,
les collectivités territoriales jouissent
de la clause de compétence géné-
rale qui les autorise à intervenir dans
Un régime complexe premier socle de responsabilités. tout secteur susceptible d’affecter
associant État et notables Plutôt qu’une structure descendante l’intérêt local. Pour mener à bien leurs
Historiquement, la France est un commandée par le sommet, le sys- missions, elles peuvent compter sur
État centralisé et organisé en trois tème politique français prend la forme l’appui de la fonction publique terri-
échelons administratifs hérités de d’une régulation croisée fondée sur la toriale. Censée renforcer le caractère
la Révolution française : l’État, le recherche de compromis permanents démocratique du système politique
département et la commune. Sous entre les notables locaux (conseil- français, la décentralisation est per-
la III e République, plusieurs lois lers généraux, députés-maires), les çue comme la « grande affaire » du
de décentralisation confèrent aux préfets de département et les « ser- septennat de François Mitterrand.
départements et aux communes un vices extérieurs » de l’État. Face à Elle ne présente pas les traits d’un
programme achevé mais se conçoit Chronologie des réformes territoriales depuis 1982
davantage comme un processus Loi n°82-213 du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes,
incrémental. 1982 des départements et des régions
Les collectivités territoriales bénéficient du principe de libre administration
Une histoire sans fin Lois n°83-8 du 7 janvier 1983 et n°83-663 du 22 juillet 1983 relatives à la répartition
de compétences entre les communes, les départements, les régions et l’État
Au cours des années 1990, les col- 1983 Les collectivités territoriales reçoivent de nouvelles compétences,
lectivités territoriales s’approprient assorties de moyens nouveaux (en matière de personnel et de finances).
leurs nouvelles compétences et s’af- Loi d’orientation n°92-125 du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale
firment comme les symboles d’un 1992 de la République
pouvoir local renouvelé, dynamique Les communes sont incitées à s’organiser en communautés de communes.
et entreprenant. En 2002, le gou- Loi n°99-533 du 25 juin 1999 d’orientation pour l’aménagement et le développement
vernement de Jean-Pierre Raffarin durable du territoire ; Loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement
et à la simplification de la coopération intercommunale
lance un « acte II » de la décentra- 1999 Incitation à la contractualisation intercommunale et la réalisation de territoires
lisation : le principe de décentrali- de projets (« pays ») ; renforcement des incitations en faveur de la coopération
sation est désormais inscrit dans la intercommunale autour des services publics locaux.
Constitution tandis que des compé- Loi n°2000-1208 du 13 déc. 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains.
tences nouvelles sont transférées aux 2000 Création des PLU et des SCoT. Instauration du principe de la mixité résidentielle
au sein des communes.
collectivités territoriales. En 2015, la
loi NOTRe tente de clarifier le rôle des Loi n° 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité
2002 Création des conseils de quartiers.
différents niveaux de collectivités en
redistribuant les compétences et en Loi constitutionnelle n°2003-276 du 28 mars 2003 relative à l’organisation
2003 décentralisée de la République
supprimant la clause de compétence Le principe de la décentralisation est inscrit dans l’article 1er de la Constitution.
générale pour les départements et les
régions. 2004 Loi n°2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales
Nouveaux transferts de compétences au profit des départements et des régions.
Malgré les efforts menés en faveur
Loi n°2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en œuvre
de la décentralisation, l’État central 2009 des 268 engagements du Grenelle Environnement
conserve un rôle prépondérant (l’ex- La politique en faveur du respect des équilibres écologiques devient multisectorielle.
clusivité de la charge des fonctions Loi n°2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales
régaliennes, le monopole du pouvoir 2010 Création des pôles métropolitains et de la métropole de Nice.
normatif qui fixe l’agenda de l’ac- Tentative avortée de fusion des conseillers de département et de région.
tion publique à tous les niveaux, une Loi n°2014-366 du 24 mars 2014 pour l’accès au logement et un urbanisme rénové ;
très forte maîtrise des circuits de la Loi n°2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l’action publique territoriale
2014 et d’affirmation des métropoles
finance publique, etc.). En parallèle, Création des PLU à l’échelle intercommunale ; généralisation de la politique
l’État engage une refonte des services des métropoles
déconcentrés de l’État : les préfets de Loi n°2015-29 du 16 janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections
département et de régions sont char- régionales et départementales et modifiant le calendrier électoral ; Loi n° 2015-991
2015 du 7 août 2015 portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République
gés d’assurer la cohérence interminis-
Fusion de 16 régions en 7 nouvelles régions. Réorganisation des compétences et
térielle des actions locales de l’État. suppression de la clause de compétence générale pour les départements et les régions.
84-85 L’affirmation des collectivités territoriales
Affirmation des collectivités territoriales
1 000
80
800
60
600
40
Source : www.collectivites-locales.gouv.fr.
400
20
200
0 0
2000 2005 2010 2015 2006 2008 2010 2012 2014 2016
Régions, conseils régionaux Communes et établissements communaux
Départements, conseils départementaux Établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre
La démultiplication des acteurs communes). Il convient de leur ajouter rectorats) et des départements
En 2019, la France possède 5 503 SIVU, 1 341 SIVOM, 1 904 syn- (DDTM, DDCS, DDPP). Interviennent
34 970 communes, 101 départe- dicats mixtes fermés, 826 syndicats aussi divers établissements publics
ments, 13 régions métropolitaines, mixtes ouverts, 26 pôles métropoli- nationaux tels que l’ANCT, le CGET,
une collectivité territoriale à compé- tains, 123 PETR et 11 EPT. l’ANAH, l’ANRU, l’ADEME, l’AFB, le
tences spécifiques (Corse), 5 régions L’action publique locale concerne CEREMA) ou le Conservatoire de l’es-
ultramarines et 1 257 EPCI à fiscalité également les services déconcen- pace littoral et des rivages lacustres.
propre (22 métropoles, 13 communau- trés de l’État au niveau des régions Aux échelles locale et régionale, parti-
tés urbaines, 223 communautés d’ag- (préfectures, SGAR, DRAAF, DREAL, cipent à la gouvernance les chambres
glomération, 1 001 communautés de DIRRECTE, DRJSCS, ARS, INSEE, consulaires (chambres d’agriculture,
88-89 Les acteurs de la gouvernance régionale
Les acteurs de la gouvernance régionale
SEINE-ET-MARNE
publics à caractère industriel et com-
mercial (SNCF, RATP, ONF, CEA,
IFREMER), les grands ports mari-
PARIS
times, les universités, les grandes HAUTS-
écoles et les établissements publics DE-SEINE
à caractère scientifique et technolo-
gique (CNRS, INRA) et les diverses
institutions créées par les collecti-
VAL-DE-MARNE
vités territoriales (agences de déve-
loppement économique, agences
de marketing). On peut y ajouter les
instances consultatives (CESER, Limite de département
Limite de la métropole
conseils de développement, conseils du Grand Paris
de quartiers), les entreprises privées, Densité de population des communes ESSONNE
les syndicats professionnels et les du Grand Paris en 2016,
associations de filière. nombre d’habitants au km2
Cette liste impressionnante offre un
aperçu de la complexité des jeux 88-89 L’aéroport de Bâle-Mulhouse : les innovations
5 km d’une gouvernance transfrontalière
0
0
35
50
00
50
00
00
00
10
20
32
Source : Insee.
pliquer les nouvelles formes de gou-
vernance territoriale. Le statut unique de l’aéroport Bâle-Mulhouse
Vo
ie
Vers un particularisme f er
rée Saint-Louis
territorial Mu
lho
Cette complexité est accentuée par use
- Bâ
l’introduction progressive de régimes le
particuliers pour certains territoires,
rompant avec la tradition d’unifor- DÉPARTEMENT DU HAUT-RHIN
Pist
transfrontaliers.
Les grandes villes bénéficient éga-
lement de régimes propres. Depuis
A35
- Stratégie nationale « bas carbone » Régles générales, Servitudes d’utilité publique (SUP),
- Orientations nationales continuités écologiques opérations d’intérêt national (OIN), projets d’intérêt général (PIG)
- Charte parc national
SDAGE SRADDET
Schéma directeur d’aménagement Charte des PNR Schéma régional d’aménagement,
et de gestion des eaux de développement durable
RÉGIONAL
La région, chargée
de la mise en cohérence
Le SRADDET, instauré par la loi
État d’avancement des SCoT en 2019
NOTRe, est un document de planifica-
Approuvé En préparation (périmètre approuvé)
tion stratégique et prescriptif qui ren-
En cours d’élaboration Existant, en cours de révision Pas de SCoT
force la région, comme étant le niveau
de mise en cohérence et d’articulation
90-91 Qui gère l’eau des grandes métropoles ?
des politiques publiques. Il définit les
Qui gère l’eau des grandes métropoles ?
orientations générales que les docu-
ments d’urbanisme locaux (SCoT, 150 km
Lille
PLU) doivent respecter et vise à ratio-
naliser les anciens documents de pla-
nification d’échelle régionale, dont il Rouen Metz
doit intégrer certaines composantes Paris
Brest
pour devenir le principal schéma de Rennes Nancy Strasbourg
référence. En effet, les régions avaient Orléans
une certaine expérience de la plani- Nantes Tours Dijon
fication avec l’élaboration préalable
des SRCE, des SRCAE, des SRIT, Régie publique
des SRI et des PPGD. En matière Lyon
Veolia Clermont-Ferrand
de développement économique, la
Suez St-Étienne Grenoble
région est aussi chargée d’élaborer
Société publique Bordeaux
un SRDEII qui a une valeur prescrip- locale (SPL)
tive et définit les régimes d’aides aux Nice
Saur, Veolia, SPL
entreprises. L’objectif est un modèle Mixte (Veolia Toulouse*
favorisant un « développement éco- et régie publique) Montpellier
Marseille
nomique innovant, durable et équili- Fragmenté
bré », avec le « maintien des activités
* Discussions en cours Sources : EPCI concernés.
exercées sur son territoire », avec des
solutions plus locales et des circuits
courts. publics ou privés, dont la rémunération 2026 avec une réduction des autorités
est substantiellement liée au résultat organisatrices (de 22 000 à 3 000). De
Une simplification de la carte de l’exploitation du service (services nombreux services ont connu un chan-
des délégations des services de l’eau, assainissement, transport gement dans leur mode de gestion (de
publics (DSP) en commun…). Face aux enjeux, la loi la délégation de service public en régie
Les collectivités locales ont confié NOTRe prévoit le transfert des compé- et/ou inversement) entre 2010 et 2015
la gestion d’un certain nombre de tences en eau potable et en assainis- en lien avec la dimension collective de
services publics à des délégataires sement collectif au profit des EPCI en l’assainissement.
La difficile coopération
entre territoires
La multiplication des acteurs induite par la décentralisation et l’émergence d’une gouvernance
multiniveaux conduit à développer des outils de régulation et de contractualisation. Malgré les
efforts entrepris, la coopération entre acteurs publics locaux demeure souvent difficile.
La territorialisation s’apparente parfois à un piège qu’il est possible d’éviter par le développement
des logiques interterritoriales.
La contractualisation verticale locaux pour leur permettre d’obtenir l’absence de tutelle entre collectivités
entre les territoires des financements. Ces dispositifs per- territoriales : chaque niveau peut ainsi
Il existe une coopération verticale entre mettent aux acteurs du sommet d’exer- envisager son action de façon indépen-
des acteurs de niveaux différents. Par cer un contrôle financier sur les acteurs dante, sans se préoccuper des effets et
exemple, depuis les années 1980, des locaux, de participer à la définition de des interactions avec les autres éche-
contrats de plans État-régions (CPER) leur agenda et de diffuser des normes lons. Une telle situation tend à générer
visent à coordonner les stratégies de d’action publique (compétitivité, dura- des interférences et à susciter des riva-
l’État et des collectivités régionales à bilité, cohésion) du sommet à la base. lités latentes entre échelons, entre les
travers des programmes pluriannuels Ces techniques de gestion publique régions et les départements ou entre
d’investissements en matière de déve- participent au maintien de logiques de les intercommunalités et les régions
loppement économique et d’aménage- centralisation indirecte, tendance sus- quand ce n’est pas entre l’État et les
ment du territoire. Dans certains cas, il ceptible d’aller à l’encontre de l’idéal institutions européennes. Pour remé-
existe des contrats de plan interrégio- décentralisateur promu de façon offi- dier à cette situation, le législateur a
nal État-régions (CPIER) comme celui cielle depuis les années 1980. introduit la notion de chef de file pour
mis en place pour la vallée de la Seine Cette perpétuation des logiques cen- certaines compétences.
pour la période 2015-2020. tralisatrices se manifeste à propos de la
En parallèle, les conseils régionaux ont question des finances locales puisque Les enjeux de la coopération
pris l’habitude de signer avec les EPCI l’État, à travers les diverses dotations horizontale
des contrats de développement terri- qu’il verse aux collectivités territo- La coopération horizontale repose
torial, souvent pluriannuels, pour les riales, reste leur principale source de souvent sur l’intercommunalité, aucun
accompagner dans leurs projets. recettes. Or, depuis la crise financière, instrument équivalent n’existant pour
Depuis plusieurs décennies, la procé- l’État oblige les collectivités territoriales les départements ou pour les régions.
dure des appels à projets s’est consi- à participer à l’effort de rigueur en les Malgré des progrès réalisés ces der-
dérablement développée. Elle consiste incitant à réduire leurs dépenses, de nières décennies en matière de coopé-
pour un acteur intervenant à un niveau fonctionnement notamment, et res- ration intercommunale, des blocages
élevé (UE, État, région) à lancer des
92-93 Évolution du poids de treint
concours à l’adresse des acteurs
la DGFle montant des dotations versées.
dans la fiscalité locale
S’ajoute également la question de
subsistent. Les conseillers commu-
nautaires sont souvent tiraillés entre
la défense de l’intérêt de la commune
L’évolution du poids de la DGF dans la fiscalité locale qu’ils représentent au sein de leur
Communes EPCI EPCI et la prise en compte des enjeux
Départements Régions
d’échelle intercommunale. Ce cumul
20 En milliards d’euros
de mandats peut conduire les maires
à exercer des pressions discrètes pour
15 obtenir des avantages financiers ou des
Dotation investissements en faveur de leur com-
globale de mune, tout en affichant des postures
10 fonctionnement
(DGF) conciliantes permettant un consensus
de façade à l’échelle intercommunale.
5 La définition d’une stratégie intercom-
Péréquation et munale affranchie des contingences
compensations municipales s’avère presque impos-
0 fiscales
sible, ce qui peut nuire à l’efficacité et
2006 2008 2010 2012 2014 2016
Source : www.collectivites-locales.gouv.fr. à la lisibilité de l’action publique locale.
POLEM de Lyon
POLEM Annecy-Chambéry
AQUITAINE
7 300 Rennes Métropole 39,69
Grenoble-Alpes Métropole 39,41
2 000 PACA Toulouse Métropole 38,94
OCCITANIE
1 000 35,9 Aix-Marseille Provence
500 33,97 M. Rouen Normandie
150 CORSE
11,67 Métropole du Grand Paris
Source : CGET.
L’influence de l’UE l’espace communautaire. Les trois l’ensemble des politiques d’interven-
sur les politiques territoriales principes directeurs : développe- tion (politique régionale avec les fonds
Le SDEC (1999) marque une étape ment d’un système urbain équili- structurels, politique des transports,
décisive, car il est à la fois un outil au bré et polycentrique, parité d’accès politique de l’environnement…) et
service de l’intégration européenne aux infrastructures et aux savoirs, réglementation (cf. directive-cadre sur
et un projet de développement de développement durable déterminent l’eau p. 106-107) de l’UE. Le SDEC
94-95 Les régions ultra-périphériques
Les régions ultrapériphériques (RUP)
2 000 km
Açores Madère
Canaries
St-Martin
Guadeloupe
Martinique
Guyane Océan
Indien
Océan Atlantique
Mayotte
La Réunion
Montants alloués 1 200
par l’Union européenne FEDER (Fonds européen
aux régions 1 000 de développement régional)
ultrapériphériques
800
pour la période FFSE (Fonds social européen)
2014-2020, 600
en milliers d’euros
400
FEADER (Fonds européen agricole
200 pour le développement rural)
Source : Commission européenne, Les régions ultrapériphériques,
0 terres d’Europe dans le monde, 2017.
La démocratie locale
en question
Depuis les lois de décentralisation des années 1980, le législateur a cherché à renforcer la
participation démocratique grâce à des dispositifs variés. La complexification de la gouvernance
territoriale rend cependant l’action publique locale peu lisible, ce qui tend à défavoriser la
mobilisation du public et à renforcer les formes d’incompréhension et de défiance populaires
à l’égard des institutions publiques locales.
96-97 L’inégale confiance dans les différents niveaux d’action publique
L’inégale confiance dans les différents niveaux d’action publique paritaire sur les listes municipales),
les hommes demeurent fortement
Réponses à la question : « Pour permettre une meilleure efficacité de l’action publique,
majoritaires à la présidence des exé-
quels niveaux territoriaux mériteraient de voir leurs pouvoirs supprimés, diminués,
conservés en l’état ou renforcés ? » cutifs locaux (maires et présidents
de département ou de régions). De
Supprimé Diminué Conservé en l’état Renforcé la même façon, les jeunes et les
catégories populaires restent sous-
Quartier représentés. Sur le plan de la pratique
du pouvoir, la figure du « notable »
tend peu à peu à s’effacer au profit de
Commune
celle de l’élu-entrepreneur ou de l’élu-
expert. La technicité des dossiers
Intercommunalité exige par ailleurs des compétences
accrues qui tendent à renforcer l’in-
Département fluence du personnel administratif,
voire des consultants et des services
déconcentrés de l’État, sur la gestion
Région
publique locale.
CATÉGORIES SOCIO-PROFESSIONNELLES
Répartition des élus par CSP, en %
100 Autres
80 Retraités
Employés et ouvriers
60
Professions intermédiaires
40 Cadres et professions
intellectuelles supérieures
Artisans, commerçants
20 et chefs d'entreprises
0 Agriculteurs
1995 2014 2008 2011 2004 2015
Maires Conseillers municipaux Conseillers régionaux
et territoriaux
ÂGE FÉMINISATION
Répartition des élus par classe d’âge, en % Part des femmes chez les élus locaux, en %
100
60 ans et plus 50
80
40
60
30 Régions
Source : Les collectivités locales en chiffres.
40
20
De 40 à 59 ans
20 Moins de 40 ans Maires
10
0 Départements
1995 2005 2015 1995 2005 2015 1995 2005 2015 0
Maires Départements Régions 1991 1995 2000 2005 2010 2015 2018
N. B. Avant 2009, les données portent sur la France métropolitaine. À partir de 2009, les données concernent métropole et DROM.
Politiques
et territoires
de l’aménagement
Les mises en œuvre et les finalités de l’aménagement
du territoire se sont diversifiées et complexifiées avec les
différentes phases de la décentralisation, l’action de l’Union
européenne et les mutations économiques et sociales.
Il s’agit à la fois de développer et de valoriser les territoires
et leur patrimoine, d’atteindre une certaine équité territoriale
notamment quant à l’accès aux services et aux équipements,
de gérer les risques et de protéger les territoires. Même si
les différentes réformes territoriales ont contribué à mieux
préciser la répartition des compétences, les chevauchements
sont encore nombreux d’où un empilement des dispositifs
et des périmètres sur un même territoire sans qu’il y ait
nécessairement une cohérence entre eux, d’autant que
les intérêts des différents acteurs ne sont pas toujours
convergents. Par ailleurs, les procédures de concertation
sont plus nombreuses, mais la question de l’acceptation
sociale se pose de manière toujours plus vive : l’échelle locale
devient le lieu de la contestation de politiques ou de projets
d’intérêt national. Il ne faudrait cependant pas en déduire
que tout est figé ou source de tensions, beaucoup d’actions
sont menées avec succès.
Améliorer la compétitivité
des territoires
Le terme de « compétitivité », ou la capacité à produire de la richesse en situation de concurrence,
est devenu omniprésent dans le discours public. Autrefois employé pour parler des firmes
et de leurs produits, il s’applique aujourd’hui aux territoires dans leur ensemble. Dans le cadre
des politiques de développement, il s’agit d’accompagner l’intégration des systèmes productifs
locaux dans la mondialisation et de soutenir les territoires en cas de crise (plan « France Relance »
100-101 Les territoires d’innovation de Grande ambition
face à la crise de 2019).
dans le cadre du Programme d’Investissements d’avenir de l’Etat
Les premiers territoires d’innovation-grande ambition et privés et qui répondent aux grands
défis contemporains : transition
SECTEUR INTITULÉ DU PROJET RANG PORTEUR DU PROJET
Acteurs économiques et citoyens construisent numérique, énergie durable, mobili-
les territoires viticoles de demain 2 Région Nouvelle-Aquitaine
tés propres, promotion de l’agroéco-
LIT Ouest Territoires d’Élevage 3 INRA
logie, transformation du système de
Cœur d’Essonne, territoire pionnier de la transition 5 Cœur d’Essonne
Agriculture- agricole et alimentaire en région Île-de-France Agglomération santé, etc. L’innovation est également
alimentation Dijon, territoire modèle
7 Dijon métropole au cœur de certains projets urbains
du « système alimentaire durable de 2030 »
Littoral + 1 Région Occitanie
comme le projet Euratlantique autour
Des hommes et des arbres, les racines de demain 6 Métropole du Grand Nancy de la gare Saint-Jean à Bordeaux,
HAPPI MONTANA : Accélérateur d’innovation reconnu opération d’intérêt national
22 MACEO
Environnement- et de développement pour les massifs de montagnes en 2009 dans la perspective de la
écologie
Terres de sources : Outil structurant pour 23 Collectivité Eau
développer une économie locale soutenable du Bassin rennais mise en service de la LGV en 2017
Vers un littoral urbain zéro carbone français 24 Comm. d’agglo. de La Rochelle (Bordeaux-Paris : 2 h 05). L’objectif
Champs du possible, villes du futur 4 Mulhouse Alsace Agglo. du projet est de produire de nouvelles
GREAT Grenoble Alps Together - L’économie
du partage pour la ville en transition 8 Grenoble Alpes Métropole formes urbaines autour d’un quartier
Pour une urbanité numérique du droit à la ville 15 EPT de Plaine Commune d’affaires à vocation européenne,
La ville Smart Port City - Vers un nouveau modèle de territoire 18 Comm. d’agglo. havraise mais aussi de créer de nouveaux
urbain et industrialo-portuaire intégré par l’innovation
de demain
Transformation d’un écosystème industrialo-portuaire 19 Comm. urb. de Dunkerque quartiers d’habitation proches du
Bordeaux, première métropole à énergie positive 21 Bordeaux Métropole centre historique au sein duquel les
Projet « Mobilités intelligentes » porté 16 Rennes Métropole mobilités seront à terme repensées
par l’écosystème d’innovation rennais
Mobilité intelligente pour tous. Pour un système (boucle vélo-intermodalité-piéton).
Mobilités intégré de mobilité multimodale et décarbonée 17 Métropole Rouen Normandie
Vieille
FLOIRAC
ville
Maison de l’économie créative
et de la culture en Aquitaine (MECA)
B O R D E A U X
Pont Jean-
World Jacques-Bosc
Voie ferrée Trade Center
Innovation économique
Périmètre de l’opération d’intérêt national (OIN)
BOULIAC
Nouveau centre métropolitain Cité numérique
Activité tertiaire
Circulations douces BÈGLES
Boucle VIP (vélo intermodalité piéton)
Parc de l’intelligence
Nouveau pont environnementale
Gestion environnementale
Garo
Renforcement des berges
Îlot d’expérimentation du modèle smart grid
nne
Parc des berges
Nouveaux habitats plus résilients aux inondations 1 000 m
Protéger le territoire
au risque de l’acceptation
La grande diversité actuelle est le fruit de près d’un siècle et demi de dispositifs de protection,
depuis les séries artistiques en forêt de Fontainebleau (1861). Privilégiant les montagnes et les
vallées, ces outils de protection maillent désormais le territoire, reliés en partie selon des principes
de connectivité écologique. Marqués par des finalités disparates, ils sont interrogés sur leur
compatibilité avec des usages de plus en plus divers.
100 km
Manche
Océan
Atlantique
GUADELOUPE MARTINIQUE
RÉUNION GUYANE
MAYOTTE
Mer
Méditerranée
139 000
Paris Strasbourg
50 000
Tours
Nantes
Lyon 10 000
Villeurbanne
5 000
1 000
Grenoble 500
100
50
Toulouse
Nîmes
150 km Avignon Nice Source : Observatoire national des
Cannes risques naturels, Géorisques.
S’adapter aux nouvelles La sinistralité des catastrophes Les citoyens, entreprises, collectivi-
vulnérabilités et aux naturelles tés locales apparaissent comme des
changements environnementaux acteurs à part entière de la gestion des
Comparaison de la sinistralité récente
Longtemps centrée sur les aléas et une et de l’exposition modélisée risques qui s’informent, se préparent
approche technique (9 791 barrages et en France métropolitaine et s’organisent grâce à la moderni-
à l’horizon 2050 800
8 902 km de digues en 2017), la ges- sation des outils de communication
Millions d’euros
tion des risques en France évolue pro- (sites internet, réseaux sociaux). Pour
560
fondément dans les années 2000 : (loi améliorer la résilience des territoires,
Bachelot de 2003, création des PPRT) 456 la prévention se veut plus pragma-
sous la pression de crises (accident tique (2e plan national d’adaptation au
338
industriel d’AZF en 2001, tempête changement climatique 2018-2022,
Xynthia en 2010…) qui amènent à cahier des charges « PAPI 3 » simpli-
développer des mesures non structu- fié en 2021). Les moyens du FPRNM
relles (sensibilisation du public, culture 55
ont augmenté depuis 20 ans (210 M€
du risque, veille et alerte). L’évolution 11 en 2021) et son périmètre d’action
s’articule avec la transposition de la Séismes Sécheresse Inondations et a été élargi (mise en place en 2021
directive européenne inondation de submersion marine du dispositif expérimental « mieux
2007 en France (loi « Grenelle 2 » : Dommages assurés annuels reconstruire après inondation »).
définition des territoires à risques entre 1995 et 2016 Cependant les bilans annuels des
importants d’inondation centrés sur les Perte moyenne annuelle modélisée dommages et les prévisions pour 2050
à l’horizon 2050
enjeux à l’échelle des bassins, mise en Source : www.georisques.gouv.fr. montrent combien les progrès de la
place de plans de gestion des risques gestion peinent à compenser l’aug-
d’inondation, environ 200 PAPI label- mentation des vulnérabilités et les
lisés entre 2011 et 2020 pour un total par un rôle accru des collectivités transformations environnementales.
de 2,34 M€) et l’accent mis sur la rési- locales dans le cadre de la décentra-
lience (cadre d’action de Sendai 2015- lisation et une approche plus intégrée
2030) dans le contexte du changement (compétence GEMAPI des EPCI en
climatique (p. 40-41). Si l’État reste un 2018) engendrant parfois des difficul-
acteur majeur, cette évolution se traduit tés de coordination.
Mayotte
Corse
Source : www.gesteau.fr.
150 km
Une gestion intégrée, objectifs de gestion du bassin sont usées. Les autres acteurs sont aussi
dans un cadre européen définis dans le SDAGE – établi par le divers qu’Aquaref (réseau de 5 éta-
La gestion de l’eau en France répond comité de bassin composé de repré- blissements publics qui contribuent
à des finalités, définies par la direc- sentants de l’État, des collectivités et aux programmes de surveillance des
tive-cadre sur l’eau et les lois relatives des usagers (agriculteurs, industriels, milieux aquatiques), des opérateurs
à l’eau : le droit à l’eau, le principe de associations de consommateurs, de privés tels que Suez ou Véolia Eau
pollueur et d’utilisateur-payeur, le bon protection de l’environnement…) – auxquels les communes ou les EPCI
état général des eaux souterraines et complétés localement par des SAGE. ont pu déléguer la gestion de l’eau
de surface, la participation du public Les deux principaux acteurs de la (p. 90-91), EDF, Voies navigables de
et la prise en compte du changement mise en œuvre de la gestion de l’eau France…
climatique. Cela conduit à une ges- sont l’État – responsable des autori-
tion intégrée et concertée au sein de sations de prélèvement et de rejet et Pollution, excès, rareté
12 bassins hydrographiques, dont de la garantie de la salubrité et de la et protection
5 en Outre-mer. Chaque bassin est sécurité publique – et les communes La qualité de l’eau est essentielle,
administré par une Agence de l’eau et les EPCI, qui ont la charge de l’ad- qu’il s’agisse de l’approvisionnement
chargée d’assurer la qualité de l’eau duction de l’eau potable ainsi que de (près de 70 contrôles depuis le prélè-
et de préserver la ressource. Les la collecte et du traitement des eaux vement jusqu’au robinet) ou des rejets
Le cycle de l’eau
Échanges d’eau,
en milliards de m3 par an
Précipitations
503
Évapotranspiration
314
Ruissellement
80
Infiltrations Consommation
sol et végétation 6
PAYS
VOISINS 120
18 Rivières, lacs
et retenues
11 296
Stock des nappes souterraines Source : Les services publics d’eau et d’assainissement en France,
données économiques, sociales et environnementales, 2015.
Internationalisation, euro-
Un mix énergétique −17 % et −54 % depuis 1990, d’au- péanisation et libéralisation
très nucléarisé et toujours tant que la France a fermé ses mines Pour s’approvisionner, la France a
partiellement carboné (2004) et produit à peine 1 % de son diversifié ses importations d’hydro-
Plus de 2/5 de l’énergie et 70 % de pétrole. Mais certaines consomma- carbures (Norvège, Afrique) pour éviter
la production électrique dépendent tions sont incompressibles (trans- une trop grande dépendance au golfe
du nucléaire car l’État investisseur ports, industrie, chauffage) et celle de Persique et à la Russie. Quatrième
(Plan Messmer 1974) et innovateur gaz augmente (+44 % depuis 1990) major pétrolière et gazière, Total
(CEA), a fait le choix de la sécurité en lien avec des techniques de pro- contribue à sécuriser les achats par
énergétique en disposant de 58 réac- duction électrique peu polluantes ses gisements mondialisés.
teurs (2e parc mondial) et d’une filière (centrale à cycle combiné). Dès lors, le L’Europe de l’énergie a accéléré la libé-
nucléaire complète. La fermeture coût des importations d’énergie reste ration du système énergétique national.
du site de Fessenheim ainsi que de lourd (45,1 milliards d’€ en 2018). Il s’ensuit l’abolition des monopoles
14 réacteurs d’ici 2035 annonce la fin ainsi que l’ouverture à la concurrence
du « tout atome » qui reste néanmoins La transition énergétique : et l’interconnexion des marchés natio-
incontournable : en 2021, le gouver- un défi au long cours naux (77,8 TWh d’électricité française
nement a choisi de développer de La France fut pionnière dans la pro- exportés en 2020). Des entreprises
petits réacteurs (dits SMR) d’ici 2030 duction d’énergies renouvelables publiques ont été privatisées (GDF),
et de relancer la construction de réac- grâce à l’équipement hydroélectrique d’autres se déploient à l’international
teurs de forte puissance (EPR). des cours d’eau et des montagnes (EDF 2e électricien mondial) ou sont fra-
Le pétrole, le gaz et le charbon repré- (vallées, lacs glaciaires). Dès 1933, gilisées. Ainsi, en 2018, le géant Areva
sentent encore près de 50 % de la la Compagnie nationale du Rhône est démantelé entre Orano (traite-
consommation d’énergie. Certes, équipe l’axe rhodanien. Aujourd’hui, ment de l’uranium) et Framatone-EDF
le pétrole et le charbon déclinent : la houille blanche fournit 12 % de (construction des centrales).
ge
100 km
N o r vè
ge
r vè
No
ROYAUME-UNI Dunkerque
e
Paluel Penly
ssi
Flamanville Chooz
Ru
Bassin
Le Havre Bazancourt-Pomacle lorrain
Baie de St-Brieuc 2004
Obergailbach
Ouessant Paris
Cattenom
La Rance Arthenay Nogent-sur-Seine
Fessenheim
Dampierre
St-Nazaire Chinon
St-Laurent- Belleville
des-Eaux
Commentry
Civaux 1961
Océan
La Rochelle Montceau- SUISSE
Atlantique
les-Mines
St-Éloy- 1992-2000
les-Mines Bugey Tignes
1978
Bordeaux-Port-Atlantique Bort-les-Orgues Feyzin
L’Aigle Grandmaison
Blayais Saint-Alban
Sarrans St-Étienne Romanche-
1973 Cruas Gavet
Montézic
Decazeville Tricastin ITALIE
1966-2001 Serre-Ponçon
Alès
2001 Cadarache
Carmaux
La Mède
Golfech 1987-1997
Gardanne
2003
Lacq
Fos-Marseille
Les recompositions
des territoires de l’énergie
Secteur majeur de l’économie nationale (plus de 180 000 emplois), l’énergie évolue entre
diversification productive, transition environnementale et nouveaux enjeux à long terme (plan
hydrogène). Dans le cadre de l’internationalisation accrue d’un système énergétique
à la fois importateur et exportateur (électricité) et interconnecté aux réseaux de six pays européens,
quelles dynamiques modifient l’organisation des territoires de l’énergie en France ?
110-111 L’axe rhodanien: entre vocation électronucléaire et diversification énergétique
L’axe rhodanien : la diversification énergétique
Dunkerque reçoit les importations
de pétrole et de gaz par voie mari-
CEA time (Dunkerque LNG) et par le gazo-
duc international Franpipe depuis la
C a n a l de D
G. Besse II
site Nord bone : fermeture de deux raffineries,
Comurhex implantation d’un parc éolien et d’un
A7
rants (BioTFueL).
Le Tricastin Les littoraux portent la transition éner-
gétique. Aux grands parcs éoliens
4 réacteurs côtiers s’ajoutent des parcs éoliens
(900 MW chacun)
offshore. Six projets ont déjà été lan-
Usine cés (ouverture entre 2022 et 2027),
G. Besse I
et une filière productive se structure
autour d’entreprises françaises (chan-
Usine tiers de l’Atlantique) et étrangères
G. Besse II (General Electric à Montoir).
site Sud
Socatri
La consolidation
des régions de production
Bollène
et de consommation
Ces régions, densément peuplées
Périmètre du site nucléaire du Tricastin et économiquement structurantes,
DRÔME
Centrale électro-nucléaire associent des unités de production-
Usine intégrée dans le cycle du combustible importation d’énergie à des mar-
Usine d’enrichissement abandonnée chés urbains demandeurs. La Basse-
(1978-2012), à démanteler Seine, pour approvisionner Paris (via
Éolienne notamment l’oléoduc Trapil), dis-
Barrage hydroélectrique pose de ports (stockages pétroliers
Autoroute d’Antifer), de raffineries (Port-Jérôme-
Route Gravenchon, Gonfreville-l’Orcher), de
Ligne de chemin de fer 500 m centrales nucléaires (Penly, Paluel)
et de la centrale thermique du Havre
Littoralisation pétrolier qui alimente l’axe rhodanien (fermée en 2021).
et polarisation portuaire par oléoduc, Fos-Marseille s’est doté Connectée aux réseaux électriques
Les littoraux sont les interfaces com- de deux terminaux méthaniers (Fos suisses et italiens, la région rhônalpine
merciales privilégiées des impor- Cavaou et Fos Tonkin). possède un imposant équipement
tations d’énergie via des ports aux Approvisionnant le nord de la France hydro-électrique, éolien et nucléaire.
infrastructures spécifiques. Port mais aussi la Belgique, le port de Le site du Tricastin, spécialisé sur
Patrimonialisation :
un enjeu pour les territoires
Le patrimoine est devenu plus qu’un héritage, une véritable ressource territoriale.
Sa reconnaissance et sa préservation sont au cœur de l’aménagement urbain et contribuent
à une attractivité renouvelée des centres anciens et des espaces naturels. C’est aussi la
multiplication des sites à caractère patrimoniaux qui impose de penser la patrimonialisation
comme un processus stratégique contribuant à l’attractivité et la valorisation des territoires.
112-113 Patrimoines et sites protégés
Patrimoine et sites protégés en France
Bibracte-
Mont Beuvray
Cathédrale Saline royale d’Arc-et-Senans
St-Savin-sur- de Bourges
Marais poitevin Gartempe
Sources : Réseau des grands sites de France, Direction générale des patrimoines, 2020 ; UNESCO, 2017.
Secteur sauvegardé
Extension du secteur
sauvegardé (2008)
Jardin
Monument inscrit ou classé des
Secteur d'aménagement N A N T E S Plantes
prioritaire des espaces publics
Espace naturel remarquable Cathédrale
Secteur à enjeux identifié
par le plan de sauvegarde Bouffay
et de mise en valeur (PSMV) Basilique St-Nicolas
Restructuration de l’espace
Ca
par requalification de la voirie
na
Graslin
lS
t-F
Théâtre Graslin Château des ducs
éli
x
Feydeau de Bretagne
Madeleine-
Champs de Mars
« L’inflation patrimoniale » avec en moyenne 400 nouvelles pro- propriété. Aujourd’hui, l’État ne pos-
Le patrimoine n’existe pas a priori, il tections par an. L’élargissement du sède plus que 4 % des biens classés,
est le reflet de choix et d’un système champ patrimonial englobe ainsi de les collectivités et les propriétaires
de reconnaissance reposant sur des nouveaux territoires hétérogènes et privés se partageant à parts égales
outils de préservation. La France se de plus en plus récents (logements l’ensemble du stock patrimonial. Le
démarque par une ambitieuse et pré- sociaux, bâtiments industriels, patri- recours au mécénat, aux partenariats
coce politique patrimoniale qui se tra- moine immatériel). Cette inflation patri- public-privé, ainsi qu’aux dispositifs
duit par de multiples périmètres de moniale est aussi créatrice d’activités de défiscalisation traduit une gestion
protection (MH, secteurs sauvegardés et d’emplois, notamment dans le sec- de plus en plus partagée et parfois
et SPR), des labels (Ville et Pays d’art teur touristique et culturel, dans un conflictuelle. Les espaces naturels
et d’histoire, Patrimoine du xxe siècle, pays où celui-ci génère sept fois plus protégés offrent une illustration des
Grands Sites de France). On dénombre de richesse que le secteur industriel de contradictions entre objectifs de
aujourd’hui près de 45 000 monuments l’automobile ! conservation et de développement,
protégés, 860 sites patrimoniaux lorsqu’il s’agit d’arbitrer entre protec-
remarquables, 530 000 sites archéolo- Préservation tion de la nature tout en faisant de la
versus valorisation
112-113 Évolution de classements
giques et la liste continue de s’allonger
L’enjeu d’un classement patrimonial
valorisation de la biodiversité un levier
du développement territorial.
au titre des monuments historiques est devenu fondamental pour cer-
tains territoires, notamment lorsqu’il Un redéploiement
Évolution de classements au titre s’agit du prestigieux label UNESCO. des centres anciens
des monuments historiques Au Havre, les acteurs locaux ont for- À l’échelle locale, l’exemple nantais
10 Milliers de classements par décennie tement misé sur une reconnaissance montre la complexité des contraintes
9 par l’extérieur du centre-ville Perret, d’aménagement sur un site relati-
8 localement peu apprécié, pour chan- vement restreint où la valorisation
ger l’image de la ville. De nombreuses du patrimoine n’est pas considérée
7
villes moyennes s’inscrivent ainsi dans comme un frein, mais comme un outil
6
de véritables politiques de conver- d’aménagement. Ainsi la dynamisa-
5 sions touristiques patrimoniales et tion du centre ancien est pleinement
4 une course aux labels patrimoniaux : intégrée dans le projet urbain à travers
3 Lens, Saint-Étienne, Royan, etc. Mais une politique de sites remarquables et
2 l’entretien du patrimoine est coûteux la mise en place de circuits « architec-
1 et sa gestion suit le mouvement de ture xxe siècle », « patrimoine indus-
0 décentralisation entamée au début triel et portuaire » visant à élargir les
1850 1900 1950 2000 des années 2000, accompagnant pratiques touristiques et urbaines à
Source : pop.culture.gouv.fr. un transfert de gestion et parfois de d’autres quartiers.
GUADELOUPE
MARTINIQUE
GUYANE
RÉUNION
MAYOTTE
Sources : Insee, 2011 ; Observatoire national de la politique de la ville, 2020 ; Commissariat général à l’égalité des territoires, 2017.
de l’éducation, de la santé et de la 2006. Menée sous forme d’appels à d’investissement. À titre d’exemple,
justice. projets nationaux permettant l’obten- la commune de Rémire-Montjoly en
Afin de favoriser le développement tion du label PER, cette politique vise, Guyane a pu disposer d’une aide 7
local et les embauches dans les zones grâce à une aide financière conjointe millions d’euros du FEDER pour créer
de revitalisation rurale et les quar- de l’État et de l’Union européenne, à un nouvel écoquartier sur 76 hec-
tiers prioritaires, les entreprises qui soutenir des projets de développe- tares comprenant 1 500 logements,
souhaitent s’y implanter bénéficient ment économique situés en milieu 15 classes maternelles, 21 élémen-
d’exonérations fiscales. rural, par exemple en accompagnant taires et un collège.
l’innovation autour de filières artisa- Force est néanmoins de constater
Développer les territoires nales (p. 156-157) ou de valorisation que, sur la durée, ces dispositifs terri-
pour réduire les inégalités touristique. torialisés demeurent souvent impuis-
D’autres politiques consistent à sou- L’Union européenne intervient éga- sants à modifier structurellement la
tenir des projets de développement et lement via ses différents fonds, géographie des inégalités. Politique
de compétitivité. notamment le FEDER pour aider de la ville, aides à l’Outre-mer, etc.
C’est le cas de la politique des pôles par exemple les régions ultrapé- sont ainsi critiquées pour leur relative
d’excellence rurale (PER), lancée en riphériques et soutenir les projets inefficacité.
Aménager la ville
L’aménagement des villes est une nécessité pour répondre aux besoins de logements,
d’emplois, d’accès aux services, à la demande d’une vie plus agréable et de mobilités
plus durables. Néanmoins, cela suppose une ingénierie et une gouvernance particulièrement
complexes, notamment à l’heure de la métropolisation.
Une variété d’acteurs considérés comme stratégiques. Des projets pour des sites à aménager
et d’outils dispositifs et des délimitations sont (par exemple « Inventons la métro-
De nombreux acteurs interviennent alors créés : ce sont les ZAC (zones pole » organisé par la Métropole du
pour aménager le quotidien des mil- d’aménagement concerté). Certaines Grand Paris).
lions de citadins en France. Ces pro- peuvent aussi devenir des OIN (opé-
cessus complexes mobilisent tous rations d’intérêt national) quand l’État Rendre la ville attractive
les échelons administratifs, de la veut s’assurer de la bonne conduite Une des préoccupations de l’aména-
commune à l’État, en passant par d’un espace d’importance nationale, gement est de rendre les villes et les
les établissements territoriaux et les voire internationale. C’est le cas des quartiers attractifs. La concurrence
métropoles, créés par la loi MAPTAM futurs sites des Jeux olympiques de interurbaine pousse en effet à faire de
en 2014. 2024 à Saint-Denis : le village olym- l’aménagement un levier de compéti-
Cela se traduit par des plans qui visent pique et le centre aquatique qui tivité. Dans la région parisienne, et à
à permettre une vision d’ensemble doivent être construits dans des délais Saint-Denis en particulier, la logique
de l’aménagement : les Schémas contraints. métropolitaine conduit à multiplier
de cohérence territoriale (SCoT) Outre les acteurs publics, tout un les quartiers d’affaires, d’immobilier
à l’échelle intercommunale, voire ensemble d’acteurs privés – cabinet de bureaux et les projets d’ampleur
métropolitaine, et les Plans locaux d’architectes et d’urbanisme, promo- (Campus Condorcet, sites des JO)
d’urbanisme (PLU) intercommunaux teurs de BTP, investisseurs, popula- dans les quartiers de La Plaine et de
ou communaux. Tous ces documents tion – interviennent dans la réalisation Pleyel, en raison des disponibilités
doivent entrer en cohérence. de ces projets. Ceux-ci sont de plus foncières.
L’aménagement concerne aussi, en plus appelés à contribuer à la Ces projets exploitent souvent les
de manière ciblée, des territoires conception même via des appels à nouvelles polarités offertes par les
116-117 Contexte socio-économique
Contexte socio-économique en Seine-Saint-Denis
REVENU MÉDIAN TAUX DE PAUVRETÉ
Saint- Saint-
Denis Denis
Aménager Saint-Denis, entre grands projets urbains et lutte contre les inégalités
VILLETANEUSE PIERREFITTE-
SUR-SEINE STAINS
ÉPINAY-SUR-SEINE
Saint-Denis-Université
T5 Paris 8 Floréal-Saussaie-
T8 Courtille
L A COURNEUVE
HAUTS-
DE- Confluence SEINE-SAINT-DENIS
SEINE
T1
Saint-Denis Centre ville
VILLENEUVE-
LA-GARENNE L’ÎLE- T1
SAINT-DENIS
SAINT-
DENIS Saint-Denis-
Porte de Paris
Limite départementale
Franc-Moisin- Limite communale
Centre Bel-Air
Village aquatique Autoroute Route
olympique Station de métro
Voie ferrée ou de RER
Pl eyel
Amélioration des mobilités urbaines
Carrefour Pleyel Couverture de l’autoroute
ne
Sei
Amélioration de l’habitat
al-S t
Quartier prioritaire
Front Populaire
-Den
gares du Grand Paris Express ou des Aménager la ville durable des résidences, notamment en acces-
gares TGV. C’est le cas à Bordeaux Aménager la ville, c’est aussi la rendre sion à la propriété. La production de
avec le projet Saint-Jean-Belcier, vivable pour ses habitants et usagers. logements pose néanmoins la question
dans le cadre de l’OIN Euratlantique Cela passe avant tout par la produc- de la densification, certes nécessaire
(p. 100-101). Ces logiques soulèvent tion de logements, dans un contexte de pour éviter l’étalement urbain, mais dif-
bien souvent la crainte d’une spécu- pénurie et de dégradation d’une par- ficile à accepter localement alors que
lation immobilière renforcée. tie du bâti (insalubrité, vieillissement se multiplient les revendications pour
La concurrence entre villes conduit des grands ensembles). De nombreux plus de nature en ville.
aussi à une certaine uniformisation logements sont ainsi devenus des pas- Pour aménager la ville durable, la
des projets et des paysages, avec soires énergétiques. À Saint-Denis, question des transports est essen-
des réalisations que l’on trouve d’une plusieurs quartiers doivent être requali- tielle. Les mobilités douces (piétonnes
ville à l’autre : reconquête des fronts fiés : le centre-ville avec un plan de lutte et cyclistes), les transports en commun
d’eau, écoquartiers, campus, etc. contre l’habitat dégradé (PNRQAD) et (tramway notamment), l’accessibilité
conduisant à la généralisation d’une les quartiers prioritaires. Le NPRNU des personnes à mobilité réduite sont
« ville standardisée ». du Franc-Moisin prévoit par exemple intégrés aux schémas d’aménagement
la destruction de 500 logements dans afin de faire reculer la place de la voi-
les barres d’immeubles pour construire ture et des autoroutes en ville.
118-119 Les blocages de ronds-points par les Gilets Jaunes dans l’Oise
Inégalités et opposition Les blocages des ronds-points par les gilets jaunes dans l’Oise
aux « grands projets inutiles » 20 km
Une partie des contestations, par-
SOMME
fois violentes, s’explique par les iné-
galités spatiales du territoire français Noyon
SEINE-MARITIME
Breteuil (zone
qui créent un sentiment de relégation (zone commerciale) commerciale)
parmi certaines catégories sociales.
Ainsi les écarts entre centres et péri- Ressons-sur-Matz
St-Just-en-Chaussée (péage)
phéries ont été dénoncés lors des (rond-point)
émeutes des banlieues de 2005 ou Beauvais
(péage)
lors du mouvement des gilets jaunes, Clermont Compiègne
Allonne (route nationale)
tandis que lors des contestations (autoroute)
sociales en Guyane en 2017, il s’agit OISE St-Martin-Longueau
(opération escargot) AISNE
pour les populations de réclamer des EURE
Source : oisehebdo.fr
mesures pour mettre fin à l’enclave-
ment de certaines communes ultrama- Chambly Senlis
rines et garantir un niveau de service (péages) N2
plus proche de celui de la métropole.
Depuis le début des années 2000, on Manifestations du 17 novembre 2018
assiste surtout au rejet des grands Blocage Opération escargot SEINE-ET-MARNE
projets d’aménagement du territoire
qui deviennent de plus en plus dif-
ficiles à mettre en œuvre. C’est ce Le durcissement des conflits C’est le cas de l’exemple du Grand
qu’exprime la remise en cause de ce environnementaux Contournement Ouest, dans la région
que certains collectifs et ONG qua- Les habitants cherchent souvent à strasbourgeoise, cas analysé par
lifient de « grands projets inutiles », défendre la qualité de leur cadre de Olivier Vergne. Ce projet envisagé
regroupant sous une même étiquette vie. C’est ce que l’on regroupe sous depuis les années 1970, actuelle-
les infrastructures énergétiques (bar- l’appellation NIMBY (« Not in My ment en construction, a fait face à
rage, lignes à haute tension, éoliennes, Backyard », « pas dans mon jardin ») une forte opposition locale des maires
centrales nucléaires), les infrastruc- qui désigne l’opposition d’intérêts d’une part et des militants écologistes
tures de transports (voies routières ou privés à l’implantation à proximité d’autre part qui avaient constitué une
ferroviaires, aéroport, comme celui de de leur domicile d’un équipement ZAD (« zone à défendre »), expression
Notre-Dame-des-Landes), les projets destiné à satisfaire des besoins col- détournée du sigle originel signifiant
immobiliers ou commerciaux (centres lectifs. C’est ce qui s’exprime avec « zone d’aménagement différé ». Le
commerciaux et de loisirs tels qu’Euro- le refus de lieux d’accueil des popu- « dialogue environnemental » prévu
pacity), industriels ou agro-industriels lations précaires (usagers de drogue par l’article 7 de la charte de l’environ-
(ferme des mille vaches). La réparti- ou migrants). De plus en plus, les nement débouche bien souvent sur
tion de ces projets dessine en creux contestations prennent une dimen- des visions opposées de l’écologie.
une géographie des espaces périphé- sion environnementale. Les mili-
riques aux métropoles, qui accueillent tants sont alors davantage dans Des formes de contestation
aujourd’hui les externalités négatives une défense du « NIABY », « Not in elles-mêmes spatiales
de ce que Guillaume Faburel qualifie Anyone Backyard », littéralement Les contestations et conflits s’expri-
de « métropoles barbares ». « dans aucun jardin ». ment par la voie légale par le biais de
5 km
Eckwersheim A35
FRANCE Vendenheim
Truchtersheim
BAS-RHIN
Wasselonne
A4
Marlenheim Hurtigheim
Limite du territoire de
l’Eurométropole A351
de Strasbourg
Osthoffen
Autoroute Strasbourg
Axe secondaire
Projet du Grand
Contournement Ouest (CGO)
Tracé
Échangeur Molsheim
Contestation des riverains Duppigheim A35
Commune dont le maire
s’est officiellement prononcé A352
contre le projet en 2012 N353
Cabane anti-GCO (2014)
Zone d’habitat ALLEMAGNE
du grand hamster
Source : O. Vergne, « La contestation des projets d’infrastructures de transports : l’exemple du Grand Contournement Ouest (GCO) de Strasbourg », Revue géographique de l’Est, 2017.
Source : monreseaumobile.fr
fois en France en 2003, le recense-
ment des « zones blanches » (terri-
toires qui ne bénéficient d’aucune
couverture mobile) fait apparaître
l’existence d’une fracture numérique :
3 500 centres-bourgs se trouvent
alors en dehors de toute couverture
numérique. Enjeu national d’aména-
gement, 2 plans de déploiement du
numérique sont mis en place succes-
sivement par l’État : en 2013 « France
très haut débit » qui ambitionne la Couverture des territoires en 4G
couverture intégrale de la population
en très haut débit d’ici fin 2022 et, en Pas de Faible Bonne
couverture
2018, « New Deal Mobile ». La cou- 150 km
verture numérique globale a fortement
progressé mais le très haut débit FIBRE OPTIQUE
demeure centré sur quelques terri-
toires. En 2019, la fibre ne concerne
que 6 millions de personnes, soit
20 % du nombre total d’abonnés à
l’Internet haut et très haut débit. Le
déploiement du réseau, réalisé par
les opérateurs privés, s’est tourné
prioritairement vers les zones les plus
densément peuplées : en 2021, 27 %
supplémentaires de logements sont
éligibles à la fibre. Le déploiement
des différents réseaux (fibre, 4/5G…)
a creusé des écarts de connectivité
Source : cartefibre.arcep.fr.
La France à 20 minutes, 6 minutes. Ce chiffre masque cepen- de santé spécialisé, etc.) : ces équipe-
vraiment ? dant d’importantes disparités. 842 ments sont concentrés dans 5 % des
La grande majorité des déplacements communes ne disposent par exemple communes françaises. Pour autant, les
(80 %) se réalise dans un périmètre pas d’école publique en France, dont deux tiers des communes françaises
relativement restreint nécessitant 60 pour le seul département du Maine- se trouvent effectivement à moins de
moins de 20 minutes de trajet. Le et-Loire. Les différences géogra- 20 minutes d’une offre. Cela révèle que
temps d’accès moyen aux services phiques sont encore plus marquées l’entrée par l’échelle communale pour
publics courants (La Poste, éducation dans le cas d’équipements collectifs apprécier la qualité de l’équipement
nationale) est assez faible, autour de plus coûteux (piscines couvertes, pôle n’est plus nécessairement pertinente
122-123 Le réseau structurant francilien accessible aux personnes en fauteuil roulant
Le réseau structurant francilien accessible aux personnes en fauteuil roulant
Oise CDGVal
H
B
H
H T5
C
Cergy- B
Pontoise
T11
M arn e
T8
L
T1 St-Denis T4
T1
J T2 E P
Nanterre P
St-Lazare Marne-la-Vallée
A T3b
Gare du Nord
Paris Gare de l‘Est
Seine
Mantes- L14 P
la-Jolie C A
Montparnasse
L R
T3a P
T2
N
N Réseau accessible aux
L
personnes en fauteuil roulant
D
Versailles C
Ligne de RER
Créteil Ligne transilien
A
T6 T7 Ligne de métro
N Ligne tram
Orlyval Orlyval et CDGVal
Aménagement des gares
B Tzen 1
Accessibilité autonome
Corbeil- aux trains
Essonnes
Équipement nécessitant
Source : IDF mobilités. une assistance
A16
s’impose à celle de l’équipement pour
interroger la notion d’accessibilité aux
services. D’ailleurs, apparue en 2003, N1
l’échelle du bassin de vie est définie par
l’Insee comme « le plus petit territoire Somme AMIENS-
sur lequel les habitants ont accès aux NORD SOMME
équipements et services les plus cou- ÉTOUVIE
rants (services aux particuliers, com- Citadelle N25
merces, enseignement, santé, sports,
loisirs et culture, transports) ». Cette Cathédrale
Zenith
échelle révèle le lien qui existe entre
la densité urbaine et la densité des Stade de la Licorne
services. Sur les 1 666 bassins, 1 287
sont considérés comme « ruraux ». Ce Somme
sont ces derniers qui présentent les
PIERRE-ROLLIN
gammes de services les plus incom- CHU H
Amiens- H
plets, notamment en matière de santé
Picardie Pôle des
et d’éducation : 50 % des habitants Cliniques
des bassins de vie ruraux sont à plus Avre
s
Selle
Une participation active maintes fois la présidence du FMI Une voix singulière
aux affaires du monde (30 ans cumulés au départ de La France a un rôle d’initiative, de
La France est un des membres fon- C. Lagarde). Elle accueille les sièges propositions et affirme des positions
dateurs de la plupart des organisa- d’organisations internationales, parfois singulières au sein de ces
tions internationales créées depuis notamment l’UNESCO ou l’OCDE organisations. Ainsi, elle n’a pas uti-
la Seconde Guerre mondiale, qu’il à Paris, le Parlement européen à lisé son droit de veto au Conseil de
s’agisse de l’ONU et de ses agences, Strasbourg ou Interpol à Lyon. En rai- sécurité depuis plus de 25 ans, mais
de l’OCDE, du FMI, de la Communauté son de sa richesse, la France participe elle a menacé de le faire, ce qui a
du Pacifique, du GATT/de l’OMC, de également de manière sensible aux conduit à l’intervention hors cadre
l’OTAN, de la CEE puis de l’UE (p. 140- budgets de ces organisations. Avec un ONU en Irak en 2003 d’une coalition
141), de l’OIF (p. 128-129)… peu plus de 128 millions de dollars en menée par les États-Unis. La France
Ce rôle explique l’influence de la 2021, la France est le 6e contributeur est favorable au multilatéralisme
France au sein de ces institutions, au budget ordinaire de l’ONU (4,43 % et aux discussions internationales,
comme membre permanent du Conseil de celui-ci) ou au budget des opéra- dans un contexte où les institutions
126-127
de sécurité de Les principales
l’ONU, organisations
en assurant tions deinternationales en France
maintien de la paix. internationales et les traités qu’elles
ont contribué à mettre en place sont
fragilisés par le « réveil » des États-
Les organisations internationales
en France 150 km puissances. Elle n’a cependant pas
réussi, par exemple, à faire adopter
Valenciennes
Agence ferroviaire européenne (AFE) 1 par les autres membres permanents
du Conseil de sécurité le principe de
UNESCO non-recours au veto en cas de crime
Paris et Strasbourg
Organisation internationale Île-de-France Parlement européen de masse ou de génocide.
de la vigne et du vin (OIV)
Organisation internationale 35 Pharmacopée 10 La France a très tôt affirmé sa volonté
de la francophonie (OIF) européenne de rester maîtresse de ses décisions
OCDE Commission et de ses choix. Pour maîtriser la puis-
internationale
Conférence Bureau international de l'état civil sance que lui confère l’arme nucléaire,
Angers 1 européenne de des poids et mesures
Office communautaire l'aviation civile (CIEC) la France a quitté le commandement
(BIPM)
des variétés végétales (OCVV) (CEAC)
intégré de l’OTAN de 1966 à 2009,
Lyon sans pour autant réintégrer le Groupe
Interpol des plans nucléaires. Néanmoins elle
3
Centre international de formation Centre international de est toujours restée dans les opérations
des acteurs locaux (CIFAL) recherche sur le cancer et les organismes de normalisation de
(CIRC)
l’OTAN, ce qui garantit l’interopérabi-
lité des armées. L’OTAN reste, pour
la France, l’instrument de la défense
Montpellier collective. Parallèlement, la France
1
Institut international des ressources phytosanitaires 2 St-Paul-lez-Durance cherche à assurer une autonomie de
International défense européenne en développant
Groupe consultatif pour la recherche Thermonuclear
agricole internationale (CGIAR) Experimental Reactor à la fois une Europe de la défense et
(ITER)
un partenariat actif au sein de l’OTAN,
3 Nombre d’organisations internationales par ville ou région les deux se renforçant mutuellement.
Principales organisations internationales présentes Source : onu-geneve.delegfrance.org. Ceci n’est parfois pas bien compris de
Source : Senat.fr.
0 20 40 60 80 100 120
Le budget de l’UE
GRÈCE
MALTE 500 km
* Le budget a été adapté à la durée d’adhésion CHYPRE
du Royaume-Uni à l’Union européenne. Source : Commission européenne via Wikipedia.
L’influence française
La place de la France dans le monde (p. 126-127 et 130-131) est liée à son influence,
ou soft power, défini par Joseph Nye comme l’ensemble des moyens mis en œuvre
par un pays pour faire prévaloir ses vues sans recourir à la force. Ancienne sur le plan culturel,
son influence se diversifie et se renforce malgré une vive concurrence dans un monde
marqué par le réveil des États puissances.
128-129 les centres culturels et instituts français dans le monde
Les centres culturels et instituts français dans le monde
ÉTATS-UNIS
CHINE
MEXIQUE
BRÉSIL
MADAGASCAR AUSTRALIE
ARGENTINE
PAYS-BAS
ESPAGNE
117 50 20 10 5 2 1
*Instituts français, alliances françaises, services de coopération ITALIE
et d'action culturelle des ambassades de France Source : www.institutfrancais.com.
Une influence des avantages considérables pour réa- que celui du nombre de locuteurs,
culturelle ancienne liser des échanges, notamment com- de langue maternelle ou de langue
Avec l’Alliance française, dont la mis- merciaux et scientifiques. seconde, ce qui explique la mise en
sion depuis 1883 est de propager Si l’anglais est la langue des échanges place de programmes comme ELAN-
la langue et la civilisation françaises à l’échelle mondiale et des institutions Afrique – piloté par l’Organisation
grâce aux liens tissés avec les pays internationales (y compris au sein internationale de la Francophonie et
dans lesquels elle est implantée, la de l’UE après le Brexit), le français soutenu par la France – qui vise à asso-
France a établi un premier réseau d’in- joue encore un rôle non négligeable cier langues africaines et français dans
fluence, renforcé par la création des dans certaines parties du monde, l’enseignement. Ces actions menées
lycées français et des Instituts fran- notamment à forte croissance démo- par la France pour défendre la langue
çais. Le principe sous-jacent est que graphique comme en Afrique subsa- française ont un succès croissant,
connaître les autres cultures et faire harienne. Dès lors, l’enseignement du elles défendent le multilinguisme face
partager sa langue et sa culture sont français est un enjeu plus important à l’omniprésence de l’anglais. Cette
situation explique que la France a à rugby en 2023 ou les Jeux olympiques mondial de Davos. L’ensemble de
la fois reconnu le français comme sa en 2024, la France a l’opportunité de ces actions est couronné d’un certain
langue dans la Constitution et accepté montrer ses savoir-faire dans la gestion succès puisque depuis 2015, date de
qu’une partie de l’enseignement soit des grands évènements mondiaux. création de l’indice Soft Power par
assurée en anglais dans le supérieur La chaîne de TV France 24, l’Agence l’Institut Portland (cabinet britannique
(loi Fioraso 2013). Il s’agit de continuer France Presse, l’une des premières de conseil en stratégie), la France a
à attirer les meilleurs étudiants franco- agences mondiales, le Fonds Sud été classée au premier rang en 2017
phones du monde à travers Campus Cinéma, qui soutient la diversité ciné- et en 2019.
France et de constituer un réseau matographique dans le monde, sont Cependant, la France a des progrès à
des anciens qui s’appuie sur France aussi des représentants de la présence réaliser notamment dans le domaine
Alumni. française dans le monde. de l’intelligence économique et du
À ces éléments connus s’ajoute une lobbying.
Des vecteurs influence dans des domaines aussi
d’influence multiples variés que celui de la réglementation
Outre sa présence dans les organisa- (participation de notaires français à la
Les dix pays qui accueillent
le plus d’étudiants étrangers
tions internationales (p. 126-127), la rédaction de la loi chinoise sur le nota-
force de la France est aussi d’avoir une riat), des mathématiques (la France est Nombre d’étudiants internationaux
par pays en 2017
image assez clairement identifiable : parmi les premiers pays de formation
États-Unis
celle d’un pays où l’art de vivre est des lauréats de la médaille Fields),
exceptionnel. Les retombées écono- ou du numérique (OVH est parmi les Royaume-Uni
miques sont sensibles dans le tourisme 10 premières entreprises mondiales),
Australie
(p. 78-79), le cinéma ou les produc- même si la France a du mal à atteindre
tions du luxe, dans la mode, l’archi- une masse critique suffisante dans ce France
tecture et la culture pour laquelle la domaine. Allemagne
France dispose d’une expertise expor-
Une image renouvelée Russie
tée à l’étranger (Louvre Abu Dhabi)…
La France valorise ses atouts : la pro- qui reste à consolider Source : www.businessinsider.fr. Canada
motion de la gastronomie est assurée La France cherche à renouveler son
Chine
par des acteurs privés, mais aussi par image et à la faire connaître à travers
le MEAE depuis 2015. des opérations comme « Choose Japon
Avec l’accueil de grandes manifesta- France », qui se tient juste avant la réu- En milliers
Italie de personnes
tions comme la Coupe de monde de nion annuelle du Forum économique
0 20 40 60 80 100
Monaco
Saint-Tropez Le Louis XV
Cucina Byblos
Source : www.ducasse-paris.com
La France, un acteur
géopolitique de poids
Un des cinq États membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (p. 126-127)
et dotés de l’arme nucléaire au sens du traité de non-prolifération, la France est très présente
sur la scène géopolitique. Elle cherche d’une part à préserver sa souveraineté et, d’autre part,
à adapter son outil militaire et ses interventions aux nouvelles menaces. Cependant,
la force militaire n’est pas son seul outil.
Une puissance militaire rang mondial. Cela explique le déve- l’arme nucléaire ne sera utilisée que si
structurée autour loppement d’une filière nucléaire, la les intérêts vitaux de la France – dont
de la dissuasion nucléaire présence de chantiers navals spéci- aucune définition n’est intentionnel-
Depuis les années 1960, la France a fiques ou encore le dimensionnement lement donnée – sont menacés. Elle
organisé ses armées et les logiques de l’outil militaire : tout vise à protéger est dimensionnée selon un principe
diplomatique et militaro-industrielle les « unités précieuses » que sont les de juste suffisance, à savoir être en
autour de la notion de dissuasion vecteurs de la dissuasion nucléaire mesure d’infliger des dommages tels
afin de préserver la souveraineté 130-131
(SNLE, aéronautique navale etUne présence
forces que militaire mondiale
l’agresseur et multiforme
n’a aucun intérêt à
française et rester une puissance de aériennes). Selon la doctrine française, lancer une attaque car sa perte sera
130-131 Une présence militaire mondiale et multiforme
Une présence
Nombre militaire
de soldats par lieumondiale
de et multiforme EFF
déploiement, en janvier 2019
Nombre de soldats par lieu13de000
DE
EFF
déploiement, en janvier 2019
DE
13 000
4 500
1 000
14 000
500 ESTONIE
200 500 1 000 Mission
1 000 Atlantique Nord ESTONIE
Indéterminé
200 500 Mission FRANCE
Type de déploiement Atlantique Nord
Indéterminé
Territoire métropolitain Sous-marin nucléaire FRANCE
Type de déploiement lanceur d’engins Opération
Forces de souveraineté Chammal(1)
Territoire métropolitain Sous-marin nucléaire Frontex, Sophia 1
Forces de présence LIBAN Opération
Forces de souveraineté lanceur d’engins
Opérations extérieures Frontex, Sophia Chammal(1)
ÉMIRATS
Sahara occidental LIBAN 1
Forces de présence ARABES UNIS
Missions maritimes Opération
Opérations extérieures ÉMIRATS
Dissuasion nucléaire Antilles SaharaSÉNÉGAL
occidental Barkhane(2) ARABES UNIS
DJIBOUTI
Mission
Missions maritimes Opération CTF-150
ONU MALI Mission
Dissuasion nucléaire Antilles SÉNÉGAL Barkhane (2)
Océan Pacifique
Un territoire attractif
La France, « grande puissance moyenne » (Valéry Giscard d’Estaing en 2009), constitue un
territoire attractif pour les touristes, mais aussi pour les investisseurs qui choisissent l’Hexagone
pour s’implanter. Elle est au 5e rang mondial pour le flux d’IDE. La présence de FTN étrangères sur
le sol français est déterminante en termes de création d’emplois et d’innovation. Les investisseurs
étrangers détiennent également 42,7 % du capital des entreprises du CAC 40.
Le commerce extérieur
La France fait partie des dix premières puissances exportatrices mondiales, derrière la Chine,
les États-Unis, l’Allemagne, le Japon et les Pays-Bas. La part de la France dans les exportations
mondiales est stable depuis 2012, avec 3,5 % de part de marché du commerce mondial
des biens et des services. Néanmoins, le déficit commercial de la France se creuse du fait
de la hausse de sa facture énergétique et de la désindustrialisation de ses territoires.
face aux produits à bas coûts des financiers et assurance). La France parfums et cosmétiques avec 13,9 %
pays du Sud ou aux produits haut est le 2e exportateur pour l’industrie des exportations mondiales en 2019.
de gamme à haute valeur ajoutée. aéronautique et spatiale (16,4 % des Sanofi symbolise le dynamisme des
Les exportations françaises sont exportations mondiales). Malgré les industries chimiques et pharmaceu-
concentrées sur quelques secteurs interruptions de commande dues la tiques françaises. En revanche le
(agroalimentaire avec les boissons crise sanitaire, le groupe Airbus s’est secteur automobile, historiquement
et les céréales, aéronautique, auto- montré résilient. La France est éga- porteur connaît des difficultés. Les
mobile, chimie, textile, services lement le 1er exportateur mondial de échanges de service reculent forte-
134-135 La structure des échanges ment en 2020 en raison de l’arrêt des
voyages internationaux.
La structure des échanges
Des régions plus ou moins
exportatrices
Amérique Les régions françaises sont diver-
du Nord sement ouvertes sur l’extérieur. La
région Île-de-France, qui concentre
Union la moitié des sièges sociaux des
européenne
50 plus gros exportateurs français,
Europe
hors UE Asie-Pacifique est en tête des régions exportatrices.
Amérique L’Occitanie, 4e région exportatrice,
centrale Proche derrière le Grand Est et Auvergne-
et du Sud et Moyen-
Orient Rhône-Alpes, offre un « modèle » dif-
Afrique férent car très spécialisé : sa position
du Nord est liée principalement à Airbus, dont
le siège social est à Toulouse, et au
Part des exportations françaises dynamisme du système productif qui
par zone géographique en 2017,
en % s’est constitué autour. La Bretagne
Afrique
subsaharienne 60 pèse peu dans les exportations natio-
et australe 15 nales (12e rang), mais se distingue par
10
Source : Business France, Rapport ses performances dans le domaine de
sur l’internationalisation
5
l’agroalimentaire et par ses exporta-
de l’économie française, 2017.
134-135 2
Des régions plus ou moins ouvertes sur l’extérieur
tions vers l’Allemagne ou la Chine.
La France : puissance
maritime (1)
Trois éléments principaux font de la France une puissance maritime : l’étendue de sa zone
économique exclusive (ZEE), l’importance de la mer dans son PIB (14 %) et la force de sa marine.
Sa ZEE, la 2e du monde (10,18 millions de km2, 10,75 millions de km2 avec l’extension du plateau
continental), et les profils des acteurs économiques et scientifiques liés à la mer sont
d’incontestables atouts. Cependant, la France n’en tire pas pleinement parti.
136-137 Une ZEE au fort potentiel
Une ZEE au fort potentiel
Océan Arctique
Océan
Atlantique
St-Pierre-et-Miquelon France
Océan
Pacifique
Antilles
Océan Austral Zone économique exclusive (ZEE) française Ressources minérales des grands fonds
Présence d’hydrocarbures dans la ZEE française Nodules polymétalliques
Grandes zones de pêche Cobalt
Sources : Le Marin ; Enseigner la mer, Canopé, Sulfures polymétalliques
2013 ; Critical Ecosystem Partner Ship Fund. Zone de concentration de la biodiversité marine (hotspot)
Une ZEE convoitée les limites ne sont pas fixées par des La France s’attache à faire reconnaître
au riche potentiel accords et des différends existent avec les limites de sa ZEE et soumet des
Espace de souveraineté économique plusieurs pays. Si certains, comme la dossiers au titre de l’expansion du pla-
qui s’étend sur 200 milles à partir de la délimitation des ZEE de la France et teau continental.
ligne de base selon la CNUDM, la ZEE de l’Italie en Méditerranée, ne posent 97 % de la ZEE sont liés aux terri-
française s’étend sur tous les océans pas vraiment de problèmes de gestion toires ultramarins, notamment dans
du globe, à l’exception des océans et de protection des espaces, d’autres les océans Pacifique et Indien. La
Arctique et Antarctique. La France sont plus conflictuels. Les Comores richesse de la biodiversité de la ZEE
est, de fait, riveraine de 31 pays, dont ont par exemple accordé un permis française est remarquable : le lagon
l’Australie, le Canada, Madagascar d’exploitation pétrolière dans ce qui est de Nouméa est inscrit au patrimoine
ou les Pays-Bas. Cependant, toutes considéré comme la ZEE de Mayotte. mondial de l’UNESCO. Cette diversité
GUATEMALA
Nlle-Calédonie
Réunion-Mayotte-
Îles Éparses
Clipperton
France
métropolitaine Clipperton Océan Pacifique
(FRANCE)
Wallis-et-Futuna
Antilles-Guyane
En millions
St-Pierre-et-Miquelon 0,1 de km2
Source : SHOM. 0 1 2 3 4 5
Zones économiques exclusives
Pêche Ressources des fonds marins
de la biodiversité, notamment dans les
Zone riche en thonidés Cobalt Îles
eaux intertropicales, est un atout pour Galápagos
Zone de pêche japonaise Sulfures polymétalliques
la pêche (cf. les thons à proximité de (ÉQUATEUR)
Zone de pêche mexicaine Nodules polymétalliques
Clipperton) ou pour les biotechno- Source : www.vuessurlemonde.com.
logies. La ZEE abrite de nombreux
gisements de nodules polymétal- leaders mondiaux dans leur domaine, à 6 000 m de profondeur, ce qui lui
liques susceptibles de constituer des qu’il s’agisse de Naval Group et permet d’explorer près de 97 % des
sources de terres rares. La ZEE fran- des chantiers de l’Atlantique pour océans.
çaise offre un important potentiel en la construction navale, d’Orange
ce qui concerne les énergies marines Marine pour la pose des câbles sous- Un potentiel
renouvelables (p. 32-33). marins, de Beneteau ou Fontaine pas totalement valorisé
La France se doit de surveiller (p. 138- Pajot pour les navires de plaisance, Si les ports français (p. 64-65) sont
139) les atouts de sa ZEE et de les d’EDF Renouvelable et Engie pour importants à l’échelle européenne,
protéger selon la réglementation de les énergies marines ou encore de la moitié des marchandises trans-
la CNUDM. À cette fin, elle crée de CMA-CGM (4e rang mondial) pour le portées par conteneurs arrivent en
nombreuses aires marines protégées transport de conteneurs et de Louis France via un port étranger et l’on
à l’image du parc naturel marin de Dreyfus Armateurs pour l’arme- peut dire qu’Anvers est le premier
Mayotte qui s’étend sur l’ensemble de ment des navires. De ce fait, 86 % port français. Cette situation est lar-
la ZEE (68 000 km2). Il a pour vocation du chiffre d’affaires de la filière des gement liée à la faiblesse de l’amé-
à rendre compatibles les différents énergies marines, 75 % de celui de la nagement des arrière-pays qui repose
usages de la ZEE (pêche, aquaculture, construction navale et 46 % de celui quasi exclusivement sur la route, plus
tourisme et loisirs) tout en garantissant de la navigation de plaisance, sont souple mais plus onéreuse que la voie
la préservation des ressources renou- réalisés à l’export. Hors tourisme, d’eau ou la voie ferrée pour le trans-
velables ou non dans une optique de l’économie maritime emploie plus de port de marchandises. Le rôle de hub
développement durable. L’obligation 350 000 personnes en France. de ces ports reste également limité,
de protection est aussi à l’origine des La France est également bien pla- même si CMA-CGM a fait de Port
opérations de lutte contre la pollution cée dans le domaine de la recherche. Réunion son hub de transbordement
et de réglementation de la pêche pour Or, on estime que seulement 10 à des conteneurs pour l’océan Indien.
lesquelles la France mène des actions 20 % de la biodiversité marine sont Seulement la moitié des navires
nationales qui s’inscrivent aussi dans connus et l’augmentation du nombre armés par une compagnie française
un cadre européen. de brevets dans le domaine des bio- bat pavillon français.
technologies bleues est dix fois plus La France importe 85 % de sa
Des acteurs de premier plan rapide que la description de nou- consommation de produits de la mer
à l’échelle mondiale velles espèces. L’IFREMER est un des et 40 % des prises de la pêche métro-
La mer joue un rôle important dans seuls établissements scientifiques politaine sont effectuées dans la ZEE
l’économie française. Plusieurs au monde à disposer d’un sous- britannique, ce qui pose problème
entreprises françaises sont parmi les marin d’exploration capable d’aller dans le cadre du Brexit.
La France : puissance
maritime (2)
L’importance des intérêts maritimes français, le fort degré de maritimisation de l’économie
nationale et le droit de la mer font des mers et des océans des éléments essentiels de l’économie
et de la géopolitique françaises. Le besoin de préserver, surveiller et protéger ce patrimoine
rend nécessaires la présence et le déploiement de la marine nationale dont les opérations
se déroulent au sein de la ZEE et dans l’ensemble des mers et des océans.
Une des premières marines aux opérations maritimes : anticipa- dispose. Cette position est liée à son
du monde tion, dissuasion, prévention, inter- format complet, quoique resserré
Avec la marine des États-Unis, qui vention et protection. Ainsi la marine (du porte-avions aux patrouilleurs en
est de loin la première au monde, la nationale, bien qu’au 7e rang mondial passant par les sous-marins), renforcé
marine française fait partie des rares par le tonnage, est, avec la marine par des points d’appui sur toutes les
marines à maîtriser l’ensemble des britannique, parmi les trois premières mers du globe, grâce aux territoires
fonctions stratégiques nécessaires du monde par les capacités dont elle ultramarins.
138-139 La nécessité de préserver les intérêts de la France
Préserver les intérêts de la France
Cherbourg
Pas-de-Calais
St-Pierre-et-Miquelon Brest Toulon
Dardanelles
La Réunion
Polynésie
française
Océan
Atlantique Océan Indien
Mondialisation des échanges
Principales routes maritimes
Route maritime en projet
Câbles sous-marins
Tensions et défis Respect du droit de la mer et protection des intérêts français
Détroit ou canal : point de passage « obligé » Zone économique exclusive française
Zone de narcotrafic Base navale ou point d’appui de la Marine nationale
Zone de piraterie Pêche illicite et illégale Présence permanente de la Marine nationale*
Zone contestée Immigration clandestine Présence ponctuelle
La France,
pays fondateur de l’UE
La France, 2e pays le plus peuplé de l’UE, a toujours été un pays moteur dans la définition du
projet européen et de ses réalisations. L’appartenance à l’UE a des conséquences politiques,
sociales et économiques importantes sur les territoires français. Mais les élargissements successifs
ont déplacé le centre de gravité de l’UE vers l’est et la France ne parvient pas toujours à faire
entendre sa voix et à défendre ses intérêts au sein de l’Union.
140-141La France carrefour du réseau à grande vitesse européen
La France, carrefour du réseau à grande vitesse européen Le poids de la France dans
Ligne à grande vitesse (plus de 270 km/h) 500 km
la construction européenne
Autre ligne rapide (plus de 200 km/h) La construction européenne prend
Umea
Ligne en travaux une place prépondérante dans la
Ligne en projet politique étrangère française au
Gare majeure Oslo
xxe siècle. Dès 1929, Aristide Briand
Gare secondaire Helsinki Saint-
Stockholm Pétersbourg lance à la tribune de la Société des
Nations l’idée d’une fédération euro-
Copenhague péenne. À partir de là, la France joue
Malmö
Birmingham Gdansk
un rôle décisif à plusieurs reprises
Bruxelles Amsterdam dans l’approfondissement des insti-
Londres Berlin tutions communautaires. Après 1945,
Cologne
Lille Varsovie les Français Jean Monnet et Robert
Paris Francfort Dresde Schuman plaident pour une intégra-
Strasbourg Stuttgart
tion sectorielle progressive qui aboutit
Bâle Munich Vienne
La Corogne à la création de la CECA en 1951, pre-
Bordeaux Lyon Milan mière étape de l’Europe institution-
Porto Turin nelle. La France s’implique beaucoup
Salamanque Bologne
Gênes dans la mise en place du marché
Lisbonne Madrid Marseille Florence
Barcelone commun avec la création de la CEE
Rome
Valence née des traités de Rome en 1957,
Séville Naples Thessalonique
Alicante mais également dans la création de
l’UE avec le traité de Maastricht rati-
Athènes fié par référendum en 1992, mais elle
140-141 DesGéoconfluences,
Source : R. Woessner, liens commerciaux étroitsRéseaux
2014 ; N. Baron, P. Messulam, avecferrés
lesetpays
territoires,fondateurs de la CEE
Presses des Ponts, 2017. n’a pas réussi à faire accepter l’idée
d’une Europe de la défense. En 2020,
Des liens commerciaux étroits avec les pays fondateurs de la CEE elle soutient l’idée d’une mutualisation
EXPORTATIONS FRANÇAISES IMPORTATIONS FRANÇAISES des dettes européennes.
12,4
Avec presque 26,4 milliards d’euros
14,6
24,8 26,5 en 2021, la France est le deuxième
70,7 86,9 contributeur au budget de l’Union.
32,5 42,2
Source : DGDDI, Le chiffre du commerce extérieur 2018, 2019.
36,3 43
(2018) (2018) péennes dont l’Autorité européenne
4
ne 3 2
2 8 6,
29,8 36,6
ro p
européen.
ée
79,4 98,9
ur
op
eu
e io n
Un io n Un
Les impacts économiques
Allemagne Royaume-Uni Amérique Afrique et territoriaux
Espagne Nouveaux États membres Asie Moyen-Orient La construction européenne a inventé
Italie Reste de l’UE Europe hors UE une nouvelle territorialité, « celle-ci est
TURQUIE
GRÈCE
MALTE
500 km CHYPRE
Source : Geoconfluences, 2019.
feuilletée, hybride, intriquée », selon qui portent les exportations fran- Une perte d’influence ?
S. Kahn. La France, en appartenant à çaises, les eurométropoles comme la Un rapport parlementaire de 2016
la fois à l’UE, à la zone euro et à l’es- métropole lilloise qui jouissent d’une met en évidence le fait que la France
pace Schengen, place ses territoires situation de carrefour privilégiée, ou a, ces dernières années, disparu des
au cœur des dynamiques continen- encore les territoires reliés au reste de présidences des institutions majeures
tales de libre circulation des hommes, l’UE par les grands couloirs de réseau de l’UE (Parlement, Conseil euro-
des marchandises et des capitaux. transeuropéen de transport (RTE-T), péen, Commission). La nomination
Les directives européennes sont programme de développement des de Christine Lagarde à la tête de la
transposées en droit français. Ainsi infrastructures de l’UE mis en œuvre BCE en 2019 change la donne. En
la fabrication des territoires français depuis le milieu des années 1990. outre, les difficultés économiques du
relève autant des acteurs locaux et La France est ainsi au carrefour des pays depuis 2010 auraient affaibli son
nationaux que de l’échelon européen, réseaux atlantiques, méditerranéens, poids diplomatique. Mais cet état de
qui grâce aux fonds communautaires rhénans et de la mer du Nord. Ces fait n’est-il pas le reflet de ce qu’est
finance les régions dans la réalisa- réseaux logistiques et les accords l’UE, à savoir un système qui mutua-
tion de nouveaux équipements ou de libre-échange jouent un rôle lise les souverainetés et les territoires
aide les agriculteurs à valoriser leurs important dans les synergies indus- nationaux, « un système sans centre
productions à l’échelle internationale. trielles et commerciales qui se sont ni hegemon » (S. Kahn) où les péri-
Si tous les territoires français sont construites à l’échelle européenne. phéries ont autant de considération
concernés par le processus, certains La France échange majoritairement et de voix que les régions du cœur
sont davantage ancrés en Europe avec l’Allemagne, puis avec l’Espagne de l’Europe. En outre, le Brexit peut
que d’autres : les interfaces fronta- et l’Italie et de plus en plus avec les conduire à repenser la place de la
lières par lesquelles transitent les flux pays d’Europe centrale et orientale. France au sein de l’UE, voire à modi-
du commerce intracommunautaire fier la vision du rôle de l’UE en France.
Rosslare Birmingham
Cork
Brexit : rétablissement Mer Amsterdam
Ipswich
Mer de la frontière du
d'Irlande entre Royaume-Uni Felixtowe Nord
et Union européenne
Harwich Rotterdam
Cardiff
Bristol Londres Ramsgate Zeebruges
Southampton Medway Douvres
Portsmouth Anvers
Poole
Newhaven
Plymouth Calais Dunkerque
Lille
Le Tréport
Cherbourg Fécamp
Dieppe
Le Havre
Manche
Rouen
Océan
Atlantique
Des dynamiques
frontalières multiples
Les fonctions des frontières françaises ont évolué dans le temps : de barrières, elles sont devenues
des interfaces, c’est-à-dire des zones de contact entre des espaces de nature différente.
Les espaces frontaliers, dont l’extension dépend des déplacements générés par la frontière, sont
d’autant plus prospères que les États limitrophes ont, pour la plupart, une économie florissante.
Ceci explique les différences de dynamiques selon les espaces frontaliers considérés.
Dunkerque 100 km
ROYAUME-UNI
Tunnel sous la Manche Ostende
Tournai BELGIQUE
Manche
Lille- LUXEMBOURG
Roubaix-
Tourcoing
Îles anglo- Sarrebruck
normandes Longwy
(R.-U.) Audun-le-Tiche
Forbach ALLEMAGNE
Strasbourg Kehl
Guadeloupe
Mulhouse
Bâle
Martinique Morteau
Océan Neuchâtel SUISSE
Atlantique Genève
Jura
Réunion
Annemasse Tunnel du Mont-Blanc
Alpes ITALIE*
Guyane
Autoroute
1 Pont de Nice-Vintimille
l’Oyapock Hendaye Nice
2 MONACO
SURINAME
3 Irun Pyrénées
4
BRÉSIL Tunnel
du Somport Mer Méditerranée
1. Albina ANDORRE Tunnel du Perthus
2. St-Laurent-du-Maroni
3. St-Georges ESPAGNE
4. Oiapoque
Frontières répulsives Interfaces attractives
Espaces montagnards Zone économique exclusive Immigration clandestine économique
contraignant
Sources : Insee ; UE.
A 40
sa partie métropolitaine (Belgique,
Luxembourg, Allemagne, Suisse, FRANCE Bonneville
Italie, Monaco, Andorre, Espagne), A4
0 La Roche- Vers
et 3 en Outre-mer (Brésil et Suriname
A 41
sur-Foron St-Gervais
pour la Guyane, Pays-Bas pour
Saint-Martin). Vers Annecy
Les frontières sont des construc- Frontière franco-suisse Réseau ferroviaire Léman Express
tions historiques et politiques, même Aire urbaine transfrontalière (43 gares)
lorsqu’elles semblent prendre appui Intercommunalités : Autoroute
sur des éléments naturels (cours Pôle métropolitain du Genevois français Aéroport
d’eau : Rhin, Oyapock ; ou massifs Grand Genève Flux de navetteurs transfrontaliers
montagneux : Alpes, Jura, Pyrénées).
Il n’existe pas de « frontières natu- ciblent ainsi spécifiquement la ques- C’est le cas depuis le Brésil et le
relles » ; les frontières sont le fruit de tion des transports pour dépasser les Suriname vers la Guyane et surtout
négociations et d’équilibre de force : contraintes topographiques. Ceci a des Comores vers Mayotte (p. 16-17).
la frontière avec l’Allemagne n’a pas contribué à la construction de tun-
toujours été située au milieu du Rhin. nels et d’autoroutes pour faciliter les L’aire urbaine transfrontalière
échanges commerciaux et les flux de du Grand Genève
Des frontières personnes (tunnels sous la Manche, du Le Grand Genève est emblématique
aux espaces frontaliers Mont-Blanc, du Somport…). de l’attractivité des espaces fronta-
Un espace frontalier se caractérise par Les dynamiques des espaces fron- liers et de l’affaiblissement du rôle de
son statut d’interface et le rôle majeur taliers français reposent également barrière des frontières politiques en
de la frontière dans son développe- sur le différentiel de développement Europe (+ 37 % d’hab. entre 1990 et
ment territorial. Les dynamiques fron- (coût de la vie dont logement, niveau 2014). L’aire urbaine s’est dévelop-
talières ont varié dans le temps puisque des rémunérations et de qualification pée à cheval sur les territoires suisse
le rôle des frontières a évolué depuis le de la main-d’œuvre) qui est à l’origine et français, dans le sillage de la crois-
début du xxe siècle : de répulsifs, voire des mobilités pendulaires et des flux sance économique de la métropole
dangereux dans l’est (conflits avec l’Al- migratoires entre États voisins. Les flux genevoise. Sur le million de « Grand
lemagne), les espaces frontaliers sont de travailleurs frontaliers (qui habitent Genevois », 405 000 habitent en
devenus attractifs dans un contexte dans un pays mais travaillent dans un France (en 2016), attirés par le dyna-
d’intégration européenne (p. 140- autre) les plus massifs sont concentrés misme du bassin d’emploi côté suisse
141), de mise en place de l’espace le long des frontières du nord-est de et les prix de l’immobilier plus faibles
Schengen, facilitant la libre circulation la France, polarisés par des régions côté français. L’aire urbaine est un
des personnes, et de mondialisation qui offrent de meilleures opportunités exemple de coopération transfron-
des échanges. d’emplois avec des salaires plus éle- talière entre élus français et suisses,
Les espaces frontaliers sont traversés vés. La dynamique est inversée dans pensant l’aménagement du territoire
par des flux croissants de marchan- les territoires ultramarins qui attirent indépendamment du tracé de la fron-
dises et de personnes. Les politiques des flux migratoires, souvent illégaux, tière (développement d’un réseau de
européennes de coopération transfron- en raison de leur niveau de développe- transport en commun transfrontalier
talière (tels les programmes Interreg) ment supérieur à la moyenne régionale. par exemple).
Limite régionale
Plus de 10 millions d’hab.
Autoroute
Plus de 1 million d’hab.
Route principale
500 000 à 1 million d’ hab.
Ligne de chemin de fer
Principaux aéroports 100 000 à 500 000 hab.
(10 premiers) 50 000 à 100 000 hab.
Principaux ports (20 premiers) 20 000 à 50 000 hab.
Moins de 20 000 hab.
Les régions
françaises
Depuis la réforme territoriale de 2015, qui vise notamment
à réduire le « millefeuille » administratif et les coûts qui lui sont
associés, la France compte 18 régions – 13 en métropole
et 5 en Outre-mer – nées de la fusion de 16 régions et du
maintien de 11 autres, auxquelles s’ajoutent les territoires
d’Outre-mer qui ont choisi une plus grande autonomie.
Le caractère récent de cette réforme explique que beaucoup
de régions peinent à offrir une cohérence territoriale et une
identité spécifique, d’autant que les régions en tant que
collectivité territoriale de plein exercice n’existent que depuis
1986 (première élection des conseils régionaux au suffrage
universel). Néanmoins entre 1982, date à laquelle elles
deviennent des collectivités territoriales, et la mise en œuvre
de la réforme en 2015, beaucoup avaient su créer une
dynamique et une identité régionale alors même que leurs
périmètres ne répondaient pas nécessairement à ces
objectifs, puisqu’ils étaient largement hérités des régions
de programme instaurées en 1955 pour préparer les plans
régionaux de développement. La variété des profils,
de l’histoire et de la situation des régions engendre
des défis multiples.
Île-de-France
L’Île-de-France est la plus petite région métropolitaine (après la Corse), mais la plus peuplée
avec 19 % de la population, et de loin la plus riche. Elle assure à elle seule 30,9 % du PIB national
et incarne des siècles de centralisation politique dans la capitale parisienne et de concentration
des pouvoirs économiques. Région française la plus intégrée aux flux de la mondialisation,
ses habitants profitent néanmoins inégalement de cette production de richesses.
tournés vers l’exportation. Les grandes 1 017 hab./km 2. Cette moyenne en Île-de-France, dont six pour la
exploitations spécialisées dans le blé masque des contrastes très forts : seule Seine-Saint-Denis (p. 116-117).
dominent (Beauce, Brie). La région d’un côté, la région compte les com- Les fractures franciliennes concernent
polarise plus largement les produc- munes les plus denses de France l’accès au logement, à l’emploi, aux
tions agricoles de toute la France (plus de 26 000 hab./km2 à Levallois- transports ou encore à la culture. La
grâce au Marché d’intérêt national Perret et Vincennes), de l’autre, 4/5e polarisation sociale augmente et les
(MIN) de Rungis, le plus grand marché de sa superficie sont des espaces populations défavorisées sont relé-
de produits frais au monde assurant agricoles et forestiers peu peuplés. guées dans les territoires les moins
l’approvisionnement quotidien d’un La région est de même structu- bien dotés. Ceux-ci ne sont pas uni-
quart de la population française. rée par de fortes inégalités socio- quement situés dans des communes
économiques : elle compte les com- de la proche banlieue parisienne,
Une région contrastée munes les plus riches et les plus mais aussi dans des territoires ruraux
et inégalitaire pauvres de France (Outre-mer mis à éloignés du rayonnement écono-
L’Île-de-France est la région fran- part). Huit des dix communes au plus mique parisien (bordure orientale de
çaise la plus densément peuplée : fort taux de pauvreté sont situées Seine-et-Marne).
VOIR P.146
NORMANDIE Vexin français Légende commune
HAUTS-DE-FRANCE
Oise-Pays-de-France aux cartes des pages
148 à 183
VAL-D’OISE
Oise
Cergy-Pontoise
Paris-Charles-de-Gaulle
Mantes-la-Jolie Meaux
Seine
Argenteuil
St-Denis 93
rne
Ma
Nanterre Bobigny
YVELINES La Défense
92 Paris Marne-la-Vallée
Boulogne-Billancourt Montreuil
Rungis Créteil
St-Quentin-en-Yvelines Versailles GRAND
94 EST
Haute-Vallée Plateau de Saclay Paris-Orly
de Chevreuse Palaiseau SEINE-ET-MARNE
Se
ine
Rambouillet Sénart Brie
»)
Évry
Provins
ESSONNE
Melun
e)
Beauce
Gâtinais français Fontainebleau
Étampes
ing
Esso
Lo
n ne
BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ
CENTRE-VAL DE LOIRE
20 km
Variation annuelle de la Part du PIB (2018) 30,8 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
population 2017-2020 + 0,3 %
b. Taux de chômage (2020) 6,9 % Agriculture 0,1 % Industrie et BTP 11,9 %
m2 Variation annuelle due - 0,5 % Taux de pauvreté (2018) 15,6 % Tertiaire Tertiaire
au solde migratoire Revenu médian (2018) 1 988 par hab. par mois marchand 63 % non marchand 25 %
Auvergne-Rhône-Alpes
En fusionnant Auvergne et Rhône-Alpes, l’ambition était de créer une région économiquement
puissante, ouverte par ses réseaux et susceptible de peser dans l’architecture du territoire européen,
tout en renforçant un contrepoids à la centralité francilienne dans l’espace français. L’idée était aussi
de susciter des synergies territoriales afin de stimuler le développement des espaces en marge. Dès
lors, cette nouvelle entité a-t-elle entraîné un double processus régional d’affirmation et d’intégration ?
Une aire économiquement historique majeur, la réactivation des urbain, la région s’organise autour de
diversifiée et motrice activités thermales (Aix-les-Bains), un logiques axiales : couloir rhodanien
Plus peuplée que le Danemark, potentiel d’écotourisme rural. et axes connexes – Limagne, sillon
doté d’un PIB supérieur à celui de alpin, Maurienne, Tarentaise, vallée
la Finlande et qui la classe au qua- Clivages spatiaux de l’Arve – polarisés par des villes
trième rang des régions européennes, et marges territoriales structurantes.
l’Auvergne-Rhône-Alpes est, après Deux tiers de l’espace régional sont Le réseau urbain alpin s’articule
l’Île-de-France, la région de province en zone de montagne et trois quarts autour de villes dynamiques (Annecy,
la plus riche (11,5 % du PIB national) en zone rurale – où vit un quart des Chambéry). Il est dominé par deux
et la plus peuplée de France. habitants. Ce sont notamment les métropoles : Genève et son extension
Elle fait partie des grands bassins confins de la région : Cantal, Forez, transfrontalière (Annemasse-Évian) et
(hyper)industriels nationaux. Le cou- Combrailles, Ardèche, Haute- surtout Grenoble (aire urbaine : 690 000
loir rhodanien constitue un puissant Loire, Est-Drôme, Alpes. Ces aires hab.). Son attractivité repose sur des
axe productif fondé tant sur l’industrie de marge spatiale sont parfois en firmes majeures (STMicroelectronics),
lourde (raffinerie de Feyzin, complexes difficulté : désertification médicale son potentiel d’innovation (techno-
chimiques du Péage-de-Roussillon, (2,2 médecins pour 1 000 habitants en pole Innovallée, CEA), des structures
de Pierre-Bénite et de Saint-Fons) Haute-Loire contre 4,5 dans le Rhône), d’enseignement supérieur (univer-
que sur les industries mécaniques enclavement, fracture numérique (157 sité, Grenoble École de management)
(Iveco à Vénissieux) et de hautes sites en zone blanche listés en 2018), et un urbanisme novateur (quartiers
technologies (Schneider Electrics à déclin démographique. Dans le Forez, Europole et Presqu’île).
Lyon Saint-Priest). L’industrie dyna- Thiers (12 000 hab.) a perdu 28 % de Clermont-Ferrand (aire urbaine :
mise aussi plus ponctuellement cer- sa population en 40 ans. 480 000 hab.) pilote l’Auvergne par ses
taines villes (aluminium à Issoire, Une marge n’est pas nécessairement services (université, CHU) et une éco-
électroménager à Rumilly, plasturgie un angle mort. En Ardèche, la renais- nomie locale industrielle. Mais la ville
à Oyonnax) et certains axes (district sance rurale est en marche. Le tou- n’est plus capitale régionale et pâtit de
industriel de la vallée de l’Arve). risme vert se double d’un tourisme réseaux déclinants (rail).
L’agriculture renvoie à une grande hivernal dans de petites stations de Saint-Étienne (aire urbaine :
diversité d’agrosystèmes. La Limagne ski nordique (La Chavade-Bel Air). 520 000 hab.) est une ville entre désin-
de Clermont-Ferrand est une terre de Parmi les dix PNR de la région, celui dustrialisation et dynamiques nouvelles
grande culture céréalière. La vallée du des Monts d’Ardèche favorise les (design) incarnées par des quartiers en
Rhône combine de grands vignobles agricultures durables de terroir : la requalification (Châteaucreux) et inter-
(Condrieu, Tain l’Hermitage) à des production locale des châtaignes a nationalement reconnue (label Ville
logiques de huertas (maraîchage, obtenu l’AOP (tout comme le bœuf fin Créative de l’UNESCO).
arboriculture). Les montagnes (Massif gras du Mézenc) et l’élevage entretient Ces villes s’inscrivent dans un réseau
central, Alpes du Nord) sont des aires les pâturages d’altitude. La coopéra- dominé par l’aire lyonnaise (2,3 mil-
d’élevage extensif de haute qualité tive Ardelaine relance l’activité textile lions d’hab.). Collectivité aux compé-
environnementale à vocation bou- et Iveco Bus à Annonay est le premier tences élargies, forte de ses quartiers
chère mais plus encore fromagère. employeur du département. incubateurs (Gerland, Confluence) et
Deuxième aire touristique en France, d’affaires (Part-Dieu), le Grand Lyon
la région dispose de multiples fac- Des centralités métropo- est une métropole riche, rayonnante
teurs d’attractivité : le plus vaste litaines… dominées par Lyon et un carrefour multimodal (voies navi-
domaine skiable au monde (173 sta- Outre le clivage entre un Ouest gables, autoroutes, TGV, 4e aéroport
tions de sports d’hiver), un patrimoine auvergnat plus rural et un Est plus de France).
50 km VOIR P.146
Légende commune
aux cartes des pages
148 à 183
BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ
Haut-Jura SUISSE
Moulins Thonon-
les-Bains
ALLIER Bourg-
en-Bresse Oyonnax Mor
Morzine-Avoriaz
Montluçon nax
Loire
Vichy HAUTE-SAVOIE
Roanne RHÔNE AIN
AQUITAINE
Annecy
CANTAL Annonay
e
Isèr ITALIE
ISÈRE
Lioran
Aurillac Le Puy-en-Velay Valence
Écrins
ARDÈCHE
Rhône
DRÔME Vercors
Monté
Montélimar
OCCITANIE Monts d’Ardèche PROVENCE-ALPES-
CÔTE D'AZUR
(RÉGION SUD)
Baronnies
Superficie 69 711 km2 Densité (2021) 116 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 + 0,4 %
Population (2022) 8 153 233 hab. Plus de 60 ans 26,4 % Variation annuelle due au solde migratoire + 0,1 %
Part du PIB (2018) 11,5 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 6,8 % Agriculture 2% Industrie et BTP 21,3 %
Taux de pauvreté (2018) 12,7 % Tertiaire Tertiaire
marchand 46,9 % non marchand 29,7 %
Revenu médian (2018) 1 873 par hab. par mois
Provence-Alpes-Côte d’Azur
Profondément transformée dans la deuxième moitié du xxe siècle, la région PACA se distingue
par sa grande diversité géographique et les forts contrastes entre les trois ensembles qui
la composent (la basse vallée du Rhône et de la Durance, le littoral et l’immense arrière-pays
montagnard). Les caractères apportant à cet ensemble une forme de cohérence sont en définitive
assez peu nombreux et puisent surtout dans des héritages culturels et politiques.
Attractivité et urbanisation elle est, avec Auvergne-Rhône-Alpes, sont fortement contraints notamment
continues la région dont le PIB par habitant est le par l’importance du marché des rési-
Sur le plan démographique, deux phé- plus élevé et fournit 7 % de la richesse dences secondaires. À cela s’ajoutent
nomènes marquent cette région depuis nationale. De fait, pour une région les risques naturels et industriels
les années d’après-guerre. Son dyna- de l’Europe méditerranéenne, PACA (p. 56-57) et les enjeux de protection
misme d’abord : PACA est la région affiche de bons taux d’emploi (62 % en de l’environnement.
française qui a connu la plus forte 2016) et de chômage (9,9 % en 2019). Les disparités à l’intérieur de cette
croissance démographique depuis L’économie a longtemps été tirée par région sont par ailleurs importantes.
1962 avec une progression double les activités industrielles du couloir rho- Les départements alpins sont ainsi
de la moyenne nationale (73 %), danien, notamment autour de la pétro- marqués par le poids du secteur
mais qui s’est tassée au tournant des chimie et l’agroalimentaire, ainsi que touristique et une réelle attracti-
années 2000. L’impressionnant pro- par les activités portuaires. Marseille vité démographique, mais les fortes
cessus de concentration et de littorali- reste d’ailleurs le premier port fran- variations saisonnières de popula-
sation de la population engagé depuis çais de fret. Les filières aéronautique, tion représentent un défi pour l’amé-
le xixe siècle constitue l’autre particu- électronique, cosmétique ou encore nagement. La structure de l’emploi
larité de la région : 75 % de la popula- la silver économie (dans une région témoigne ici de la forte place de
tion vit aujourd’hui sur à peine 10 % de où 30 % de la population a plus de l’économie sociale et solidaire. Le
son territoire. Comme en Occitanie, on 60 ans) constituent de nouveaux fleu- potentiel des filières stratégiques de
voit en PACA la constitution de « cam- rons. Mais c’est le tertiaire qui domine l’économie montagnarde (tourisme,
pagnes périurbaines » de plus en plus fortement aujourd’hui avec plus de agriculture) est important, mais il
étendues, localisées dans le ruban 80 % des emplois. Services publics souffre d’une faible identification sur
littoral, la vallée du Rhône et l’arrière- et services aux entreprises y sont for- le marché international à la différence
pays varois. L’hyperurbanisation est tement développés. PACA est égale- de la Savoie ou même des massifs
illustrée par le poids démographique ment la deuxième région touristique du Dauphiné. Les zones urbaines lit-
des agglomérations de Marseille et métropolitaine après l’Île-de-France. torales abritent des poches de pau-
Nice qui rassemblent à elles deux la L’« invention » touristique est ancienne vreté marquées (quartiers de l’Ariane
moitié de la population régionale. Le sur la Côte d’Azur, avant une exten- ou des Moulins à Nice, les cinq arron-
littoral concentre aussi les infrastruc- sion à l’ensemble de la région à partir dissements du nord de Marseille, la
tures de transports qui le connectent des années 1950, autour du tourisme Sainte-Musse à Toulon), reflétant
avec le reste du territoire français. balnéaire (près de 900 km de côtes et l’importance des inégalités infra-
L’aéroport de Nice-Côte d’Azur est des stations célèbres comme Saint- urbaines. La pression sur les milieux
troisième au classement national après Tropez ou Cannes) et plus récemment et les ressources enfin est devenue
les aéroports parisiens. Les politiques des tourismes culturel, vert et rural très forte dans cette région souvent
et actions d’aménagement tentent de (dans les Alpes-de-Haute-Provence saluée pour la richesse de son patri-
corriger les dysfonctionnements terri- par exemple) et quelques stations de moine naturel (quatre des onze parcs
toriaux régionaux. ski (Isola 2000). nationaux), mais dont la densité de
population est nettement plus élevée
Un socle économique Les défis de cohésion que la moyenne nationale (158 hab./
dynamique territoriale et de précaution km2). Exemple emblématique de ces
Limitrophe de la dorsale européenne à environnementale tensions, la gestion du bassin de la
laquelle elle a même parfois été inté- PACA est une région complexe à Durance constitue un enjeu majeur
grée, PACA est considérée comme une aménager. Le foncier et l’immobilier y du fait de la multiplicité des usages et
région riche. Hormis l’Île-de-France, sont souvent chers, certains secteurs des prélèvements.
VOIR P.146 50 km
Légende commune
aux cartes des pages
148 à 183
Briançonnais
Col de Montgenèvre
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
Briançon ITALIE
Queyras
Écrins
HAUTES-ALPES
Col Agnel
Gap Embrun Vars
Rhône
Baronnies
Barronies provençales Col de Larche
e Barcelonnette
nc
D ura Mercantour
Col de la Col de Tende
Lombarde
Sisteron
Digne-
VAUCLUSE les-Bains Isola 2000
Mercantour-
Mont-Ventoux Lubéron ALPES-DE-HAUTE- Haut Verdon ALPES-
PROVENCE MARITIMES
OCCITANIE
Avignon Forcalquier Menton
Apt Verdon
Manosque Préalpes
Ver d’Azur Nice
don
Alpilles
Arles Antibes-
BOUCHES-DU-RHÔNE Draguignan
Juan-les-Pins
Camargue Salon-de- Cannes
Aix-en-Provence Côte d’Azur
Provence
Rhô
Brignoles Fréjus
ne
Aix-Marseille St-Raphaël
VAR Corse
Ste-Baume St-Tropez
Marseille
Port-Cros
Golfe du Lion Toulon
Calanques Le Lavandou
Hyères
La Seyne-
sur-Mer Mer Méditerranée
Corse
Afrique Italie
du Nord
Corse et Italie
FICHE D’IDENTITÉ
Superficie 31 400 km2 Densité (2021) 162 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 + 0,2 %
Population (2022) 5 131 187 hab. Plus de 60 ans 30,1 % Variation annuelle due au solde migratoire + 0,1 %
Part du PIB (2018) 7,1 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 8,9 % Agriculture 1,5 % Industrie et BTP 14,4 %
Taux de pauvreté (2018) 17,3 % Tertiaire Tertiaire
marchand 50,5 % non marchand 33,6 %
Revenu médian (2018) 1 779 par hab. par mois
Occitanie
Le périmètre de la région Occitanie correspond dans les grandes lignes au Languedoc
historique, complété par la Catalogne nord. Cet ensemble tranche avec la représentation régionale
du « Sud-Ouest » couramment diffusée depuis les années 1950. Ouvert sur la Méditerranée,
il est organisé autour du corridor entre Rhône et Garonne auquel se connectent des régions
rurales d’arrière-pays.
attestent la diversité des produc- particulièrement riches (pas moins de rhodanien. Le réseau de transports ne
tions et l’ancrage de grands sec- huit biens figurent ainsi au patrimoine facilite pas sa cohésion. Les inégali-
teurs agro-industriels (protéagineux, mondial de l’UNESCO). L’Occitanie tés risquent de s’y creuser, entre deux
céréales), mais aussi la présence de est ainsi la première destination pour métropoles puissantes, quelques
nombreux labels de qualité et un ratio le tourisme intérieur mais elle attire villes moyennes et des arrière-pays
élevé d’exploitations pratiquant l’agri- également une clientèle étrangère, accrochés à cette dynamique, et
culture biologique (2e rang national). notamment d’Europe du Nord. d’autres territoires marqués par la
Avec 8 millions de visiteurs annuels crise (petites et moyennes villes en
(2016), le tourisme compte égale- Une faible cohérence régionale déclin, zones rurales mal desservies)
ment beaucoup dans cette économie. Au-delà des nombreuses images où chômage et pauvreté sont élevés.
Depuis l’aménagement du littoral lan- positives qu’elle véhicule, l’Occita- L’ampleur des récentes mobilisations
guedocien à partir des années 1960, nie fait face à un sérieux enjeu de citoyennes relatives à la précarité
le tourisme balnéaire tient une place cohésion territoriale. La région est (gilets jaunes notamment) le reflète
clé, mais les ressources sont nom- encore tiraillée entre un pôle toulou- bien.
breuses dans une région dotée de sain tourné vers l’ouest et le pôle de
patrimoines naturel, bâti et culturel Montpellier davantage relié au couloir
VOIR P.146
Légende commune
aux cartes des pages
NOUVELLE-AQUITAINE LOT 148 à 183
Figeac AUVERGNE-
Rhône
Causses Aubrac Mende
du Quercy Decazeville RHÔNE-ALPES
Lot Cahors
Rodez LOZÈRE Valence
Vallée Aveyron
du Lot Causses
Villefranche- et Cévennes
de-Rouergue AVEYRON
Gar Bagnols-sur-Cèze
on ne
TARN-ET-GARONNE Cévennes Alès
Carmaux Millau Uzès
Castelsarrasin Montauban GARD
Tarn Grands
Gaillac Albi Causses Nîmes
GERS
TARN Beaucaire
Graulhet Clermont- Lunel
Auch Lavaur Haut- l’Hérault
Castres Languedoc Marseille
Toulouse HÉRAULT Montpellier
PACA
Mazamet RUBAN LANGUEDOCIEN
ÉTOILE TOULOUSAINE
Gers
Pau Béziers
sque Sète
Tarbes HAUTE- Castelnaudary Lézignan-
GARONNE Carcassonne Corbières Agde
urdes St-Gaudens Côte languedocienne
Pamiers
Bagnères- AUDE Narbonne
de-Bigorre Limoux Narbonnaise
Narbo en Méditerranée
Pyrénées ARIÈGE Corbières- Mer
Foix Fenouillèdes Méditerranée
HTES-PYRÉNÉES Pyrénées
Pyrénées ariégeoises
centrales
Perpignan Golfe du Lion
Pyrénées
catalanes
ESPAGNE Cerdagne Côte Vermeille
ANDORRE PYRÉNÉES-
ORIENTALES
Figueres
Girone
Barceline
Variation annuelle de la Part du PIB (2018) 7,4 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
population 2017-2020 + 0,5 %
b. Taux de chômage (2020) 9,2 % Agriculture 3,4 % Industrie et BTP 16,9 %
Variation annuelle due + 0,5 % Taux de pauvreté (2018) 17,2 % Tertiaire Tertiaire
au solde migratoire Revenu médian (2018) 1 728 par hab. par mois marchand 45,8 % non marchand 33,9 %
Nouvelle-Aquitaine
La Nouvelle-Aquitaine est la région métropolitaine la plus étendue et est parmi les plus grandes en
Europe. Sa démographie connaît un dynamisme remarquable. Au-delà de certains traits communs
(importance du littoral, de la forêt, poids de l’agriculture et du tourisme), c’est une région marquée
par de grands contrastes. Bordeaux, la capitale régionale, organise et domine un espace encore
fortement marqué par la ruralité.
Un ensemble très étendu Malgré des traits communs, la région Des systèmes productifs
et très hétérogène cependant est traversée par plu- en mutation
Le nouveau découpage régional dans sieurs discontinuités : opposition lit- Troisième région française en termes
le sud-ouest de la France a une cer- toral/intérieur, opposition entre aires de production de richesses et cin-
taine cohérence historique, puisqu’à urbaines dynamiques et espaces quième pour les créations d’entre-
l’époque des Plantagenêts (xiie s.), ruraux fragiles et peu densément peu- prises, la région souhaite renforcer
l’Aquitaine rayonnait sur un périmètre plés, opposition ente le centre borde- son poids au sein de l’économie natio-
qui correspond à celui de l’actuelle lais et ses périphéries plus ou moins nale. La qualité de la desserte logis-
« grande région ». Toutefois, les mul- intégrées. Le défi pour les politiques tique constitue un atout indéniable
tiples découpages issus de l’his- régionales est de favoriser le passage pour les acteurs économiques :
toire ont donné naissance à autant d’une organisation spatiale largement lignes TGV, aéroports de Bordeaux et
d’identités infrarégionales (Limousin, structurée par le modèle centre-péri- Biarritz, port de La Rochelle, réseaux
Périgord, Poitou, Agenais, Saintonge, phérie à une organisation davantage routier et autoroutier denses, etc. La
Angoumois, Béarn, Pays basque, etc.). polycentrique, solidaire et intégrée. région est la première région agri-
Le défi est donc aujourd’hui de créer cole avec une agriculture diversifiée,
une nouvelle identité régionale fédé- Une région attractive souvent de qualité et labellisée. Le
ratrice. Le logo choisi pour la nouvelle et dynamique secteur viticole représente 30 % de
entité territoriale en esquisse les pre- Quatrième région la plus peuplée, la la valeur ajoutée agricole régionale.
miers traits. Le lion rappelle l’histoire du Nouvelle-Aquitaine est dynamique L’ostréiculture dans le bassin d’Arca-
duché d’Aquitaine tandis que la crinière démographiquement. Entre 2008 et chon et à Marennes-Oléron constitue
symbolise les cinq grandes rivières qui 2019, la population a crû de 5,8 % autant une activité économique qu’un
traversent l’ensemble et se jettent dans contre 5,1 % à l’échelle nationale. élément de l’identité régionale. Au
l’océan Atlantique. Même si les milieux Cette croissance est avant tout por- côté des activités agricoles, les ser-
naturels sont très variés (bassin aqui- tée par une importante attractivité vices marchands et non marchands
tain drainé par la Garonne séparé du migratoire. La Gironde, qui concentre représentent une part importante du
Bassin parisien par le seuil du Poitou, plus du quart de la population régio- PIB régional, en particulier le tou-
plateaux du Massif central, chaînons nale, connaît la croissance la plus risme (9 % du PIB) ou le secteur des
des Pyrénées centrales et occiden- forte (14,9 % par an en moyenne mutuelles et assurances, historique-
tales, ourlés par un vaste piémont de entre 2008 et 2019). Les départe- ment développé autour du pôle nior-
collines), l’ensemble du territoire est ments littoraux gagnent également tais. Enfin les systèmes productifs
marqué par l’importance de l’eau et des habitants (la croissance du industriels se structurent autour de
de la forêt. L’espace régional est en département des Landes est la plus secteurs historiques comme l’aéro-
effet structuré par de multiples rivières significative), tandis que la Haute- nautique militaire, la pétrochimie, la
et marais, des lacs des Pyrénées aux Vienne, la Creuse, la Corrèze et la porcelaine ou le cuir, ou de nouvelles
étangs de la Creuse, mais également Charente en ont perdu. L’attrait du activités comme le numérique, la
par une vaste façade maritime ouverte littoral et la pression urbaine, foncière photonique ou la domotique, la région
sur l’Atlantique. Avec 2,8 millions et touristique qu’il entraîne oblige à tentant de faire du vieillissement de
d’hectares, la Nouvelle-Aquitaine dis- renforcer les stratégies d’aménage- sa population une opportunité écono-
pose de la surface forestière la plus ment et de protection des espaces mique (silver économie). Les politiques
étendue de France métropolitaine. La naturels convoités. régionales accordent une importance
forêt est une ressource économique croissante à l’innovation et à la for-
importante à la fois pour son exploita- mation, mais la part du PIB régional
tion et son usage récréatif. consacré à la R&D n’est que de 1,4 %.
Niort Montmorillon
Creuse
VIENNE
Vienne
Guéret
La Rochelle Bellac
Confolens
Rochefort HAUTE-VIENNE CREUSE
CHARENTE Aubusson
te
Limoges
ren
CHARENTE-MARITIME
a
Saintes Ch Millevaches
Angoulême en Limousin
Estuaire de la
Gironde et de la Royan Cognac
mer des Pertuis Nontron
Périgord Limousin Ussel
CORRÈZE
Océan DORDOGNE
Tulle
Atlantique Blaye Périgueux AUVERGNE-
Brive-la-Gaillarde RHÔNE-ALPES
Sarlat-la-
Bordeaux Libourne Bergerac Caneda
La Teste-de-Buch-Arcachon Ga
ron
Langon ne LOT-ET-GARONNE OCCITANIE
Villeneuve-sur-Lot
50 km
Agen Une identité commune
Limite de la province
LANDES Landes de gallo-romaine Aquitania
Gascogne Nérac
Limite de l’héritage d’Aliénor d’Aquitaine
Mont-de-Marsan Poids de la ruralité
Espaces agricoles Forêt
Adour OCCITANIE
Dax Densité de population
Bayonne supérieure à 70 hab./km2
Parc national, marin ou naturel régional
PYRÉNÉES-ATLANTIQUES Façade maritime Conchyliculture
Pau
Oloron- Disparités socio-spatiales Intégration et interactions
Ste-Marie Population Réseau de transport
des aires urbaines (détail p.146)
(détail p.146) Anciennes limites régionales
Pyrénées Flux dominants toujours présentes
ESPAGNE entre aires urbaines dans les pratiques
et les représentations
Dynamisme économique et
démographique des départements Espace de coopération
transfrontalière
LANDES Bon à très bon
Influence de région voisine
CREUSE Déprise Liens de Bordeaux
FICHE D’IDENTITÉ avec Paris et Toulouse
Superficie 84 061 km2 Densité (2021) 71,8 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 + 0,2 %
Population (2022) 6 081 985 hab. Plus de 60 ans 31,5 % Variation annuelle due au solde migratoire + 0,4 %
Part du PIB (2018) 7,5 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 7,2 % Agriculture 4,5 % Industrie et BTP 18,4 %
Taux de pauvreté (2018) 13,6 % Tertiaire Tertiaire
marchand 44,3 % non marchand 32,8 %
Revenu médian (2018) 1 774 par hab. par mois
Pays de la Loire
La région des Pays de la Loire a conservé ses limites régionales anciennes après la réforme
territoriale non sans débats politiques autour d’une éventuelle intégration à la région Bretagne.
Région dynamique, à la croissance démographique supérieure à la moyenne nationale, elle
combine des pôles urbains attractifs, une agriculture productive, une industrie intégrée aux flux
de la mondialisation et une façade maritime offrant un cadre de vie de plus en plus recherché.
Une région attractive, vitalité régionale du secteur agricole. Des pôles de compétitivité struc-
un réseau urbain dense L’agroalimentaire est la première turent des filières innovantes autour
Les Pays de la Loire connaissent une industrie de la région, environ 20 % du végétal et de l’agroalimentaire
croissance démographique (natu- des emplois du secteur. Elle témoigne (Végépolys à Angers), des biomédi-
relle et migratoire) positive depuis les de la prédominance de l’élevage (2/3 caments (Atlanpole Biotherapies), de
années 2000, même si elle touche diffé- de la SAU régionale), bovin à vocation l’aéronautique (EMC2) et de l’auto-
remment les territoires. L’augmentation laitière, avicole (œufs) ou porcin. La mobile (ID4Car) à Nantes. La ville du
la plus marquée se situe dans l’aire région concentre les sièges de grands Mans est le siège historique du groupe
urbaine nantaise et le long de la façade groupes alimentaires, notamment à d’assurances MMA et son circuit auto-
atlantique. La LGV (Nantes et Le Mans Sablé-sur-Sarthe et à Ancenis (Charal mobile mondialement connu accueille
sont respectivement à 2 h et 1 h de spécialisé dans la viande, Terrena et des compétitions à fortes retombées
Paris) a accru l’attractivité de ces villes ses marques Douce France, Père Dodu, financières.
et suscite d’importantes mobilités Paysan breton…). L’agriculture régio-
pendulaires. nale rayonne aussi par ses productions Un littoral sous pression
La région est structurée par un maillage de qualité : viticulture dans le Val de touristique
urbain dense et équilibré, dominé par Loire (AOP muscadet, anjou, saumur), Le littoral des Pays de la Loire (stations
l’aire urbaine de Nantes-Saint-Nazaire ceinture maraîchère autour de Nantes balnéaires des Sables-d’Olonne, de
(1 million d’hab.). Elle concentre des (mâche) et d’Angers, conchyliculture et Pornic, du Croisic) est mis en tourisme
fonctions de commandement de rayon- marais salants sur le littoral (Bourgneuf, dès le xixe siècle. Les vastes plages
nement national : elle rassemble environ Noirmoutier, baie de l’Aiguillon). de sable blanc et les îles (Noirmoutier,
30 % des emplois et de la population de Le port de Nantes-Saint-Nazaire est Yeu) sont à l’origine de la popula-
la région. Les villes moyennes du Mans le second pôle industriel de la région : rité touristique (à 80 % française) et
et Angers (143 200 et 154 500 hab. res- il s’étend sur 65 km le long de l’es- résidentielle du littoral qui a conduit
pectivement en 2018) polarisent à leur tuaire de la Loire. Outre l’emploi direct à son urbanisation soutenue. Le
tour un réseau de petites villes (Cholet, (près de 25 000 en 2015), les emplois Conservatoire du littoral essaie de limi-
La Roche-sur-Yon, Laval, Saumur…) indirects irriguent l’économie locale ter l’extension urbaine (environ 11 %
qui quadrille l’ensemble de la région. du département Loire-Atlantique. du linéaire côtier préservés). Ces efforts
Seules quelques communes du nord Il associe les activités portuaires s’articulent avec le classement en PNR
de la Mayenne sont en dehors de l’in- (importation énergétique, chantiers des Marais poitevin et de Brière, parti-
fluence des pôles urbains. navals) avec des industries de transfor- culièrement fragiles.
mation (pétrochimie à Donges). Fondés L’urbanisation littorale accentue le
Des secteurs industriels en 1861, les Chantiers de l’Atlantique risque inondation, déjà fort en raison
et agricoles moteurs sont l’un des derniers chantiers navals d’une exposition élevée aux tempêtes
de dynamisme et d’innovation de France et le plus grand d’Europe. et aux dynamiques d’érosion. Ce
La région est marquée par une surre- Malgré des difficultés économiques risque est considéré comme « majeur »
présentation des métiers ouvriers de dans les années 2000, ils concentrent par la préfecture pour 37 % des com-
l’industrie par rapport à la moyenne encore 40 % de l’emploi portuaire et munes de la région. La prise en compte
nationale, liée à l’importance de sont spécialisés dans la construction de ce risque et les mesures de préven-
l’industrie agroalimentaire et au de paquebots. tion ont fortement augmenté depuis
complexe industrialo-portuaire de Le dynamisme économique est aussi la catastrophe de la tempête Xynthia
Nantes-Saint-Nazaire. porté par un dense réseau de PME et qui a causé la mort de 47 personnes
Les liens entre industrie et agriculture PMI qui investissent plus qu’ailleurs habitant dans des zones inondables
sont étroits et témoignent de la dans la recherche et développement. (La Faute-sur-Mer).
NORMANDIE
VOIR P.146
Légende commune
aux cartes des pages Normandie-Maine
148 à 183 Mayenne
MAYENNE
La Ferté-Bernard
Lactalis
BRETAGNE Laval
Le Mans
Sablé- SARTHE
Château-Gontier sur-Sarthe Charal
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Châteaubriant La Flèche Loir
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Segré
LOIRE-ATLANTIQUE CENTRE-
Brière Angers Loire, Anjour, Touraine VAL DE LOIRE
La Turballe Saint- Ancenis
Nazaire Terrana L
oire Anjou
Nantes
Le Croisic Saumur
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ET-LOIRE
Baie de Bourgneuf Cholet
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Île de Noirmoutier Sèvr
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St-Jean-de-Monts La Mie Câline VENDÉE
Île d’Yeu La Roche-sur-Yon
St-Gilles-Croix-de-Vie NOUVELLE-AQUITAINE
Les Sables-d'Olonne Marais Poitevin
Fontenay-le-Comte
50 km
Océan Atlantique La Faute-sur-Mer
Superficie 32 082 km2 Densité (2021) 119,6 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 + 0,4 %
Population (2022) 3 873 096 hab. Plus de 60 ans 27,7 % Variation annuelle due au solde migratoire + 0,3 %
Part du PIB (2018) 5 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 6,7 % Agriculture 3,5 % Industrie et BTP 22,9 %
Taux de pauvreté (2018) 10,8 % Tertiaire Tertiaire
marchand 45,2 % non marchand 28,4 %
Revenu médian (2018) 1 802 par hab. par mois
Bretagne
Région péninsulaire marquée par un certain éloignement géographique, la Bretagne est un espace
ouvert sur la mer, mais dont le rapport au littoral demeure inégalement structurant à l’échelle
du territoire. Depuis vingt ans, la région connaît une forte attractivité et d’importantes mutations
sur les plans socio-économiques et spatiaux : réorganisation du tissu productif, émergence
de nouvelles polarités et une valorisation différenciée du littoral.
breton » fait face à une concurrence secteur de la pêche connaît lui aussi couplé à un souci de préservation
internationale accrue. L’intégration d’importantes transformations liées à du littoral et des îles, traduit la forte
économique, mais aussi les formes l’évolution des techniques de pêche, complémentarité des espaces bre-
de dépendances qui en découlent, a aux quotas et récemment à la restric- tons. La redécouverte de la maritimité
fortement déstabilisé le tissu produc- tion des zones de pêche dans le cadre après une forme de négligence pour
tif régional, conduisant à des plans du Brexit. Enfin, l’offre touristique est les enjeux strictement péninsulaires
sociaux, médiatisés, de grandes en plein développement, au niveau ainsi qu’une attractivité touristico-
entreprises spécialisées comme le des littoraux, mais aussi au sein des résidentielle marquée du littoral sud
groupe Doux, ou Gad. Les activités espaces ruraux et par les nombreux expliquent le développement d’un
maritimes représentent l’autre volet événements et festivals, dont cer- différentiel grandissant entre Haute
stratégique de l’économie régionale tains ont une renommée internatio- Bretagne, polarisée par Rennes, et
au travers de la construction et la nale (Les Vieilles Charrues à Carhaix, la partie occidentale qui se substitue
réparation navales (Naval Group), ou le festival InterCeltic de Lorient, etc.). progressivement au découpage tradi-
dans la dynamique des sciences de Le déploiement de ces activités valo- tionnel entre Armor et Argoät.
la mer (technopôle Brest-Iroise). Le risant l’identité et la culture locale,
Carhaix-Plouguer Fougères
Crozon
Douarnenez-Camaret Loudéac ILLE-ET-VILAINE
e Sein FINISTÈRE
Audierne Quimper Rennes
Pontivy Vitré
Ou
Cornouaille Brocéliance
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Quimperlé
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Pont-l’Abbé MORBIHAN
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Concarneau Ploërmel
Penmarch
Le Guilvinec Lorient
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Morbihan
Vila
Vannes
Archipel des Glénan Auray Redon
Île de Groix
Variation annuelle de la Part du PIB (2018) 4,2 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
population 2017-2020 + 0,2 %
b. Taux de chômage (2020) 6,4 % Agriculture 4% Industrie et BTP 19,8 %
m2 Variation annuelle due + 0,3 % Taux de pauvreté (2018) 10,9 % Tertiaire Tertiaire
au solde migratoire Revenu médian (2018) 1 813 par hab. par mois marchand 43,4 % non marchand 32,8 %
Centre-Val de Loire
Le Centre-Val de Loire est une région majoritairement rurale, structurée par la Loire et sa situation
au sud de l’aire métropolitaine parisienne. Si ses limites n’ont pas changé lors de la réforme
des régions, son nom a été modifié pour souligner l’importance de la vallée ligérienne. Celle-ci
concentre les ressources (agricoles, forestières et énergétiques) et son attractivité touristique.
Un gradient marqué de de ses exploitations. Les espaces les dynamiques se concentrent dans
dynamisme du nord vers le sud plus dynamiques sont consacrés à la la moitié nord, tandis que les indus-
La région s’organise autour de deux céréaliculture intensive (Beauce) et aux tries les plus en difficulté (automobile,
éléments structurants : la concentra- cultures industrielles, tournées vers métallurgie) se situent dans la moitié
tion de populations et de richesses l’agroalimentaire et les exportations ; sud, ce qui participe du déclin éco-
dans la vallée de la Loire et la proximité tandis que les espaces de polyculture nomique de villes comme Vierzon ou
et l’influence de l’aire métropolitaine de l’ouest et du sud connaissent plus Châteauroux.
parisienne. Ceci dessine un gradient de difficulté (élevage laitier notamment).
de dynamisme. Le nord de la région Le Val de Loire se distingue à nouveau Tourisme et loisirs,
concentre le dynamisme économique en concentrant les vignobles de qualité moteurs de développement
et démographique : le Loiret et l’Eure- (AOC saumur, bourgueil) et les espaces territorial
et-Loir connaissent les plus fortes de maraîchage, profitant des sols sédi- Le tourisme et les loisirs sont des
augmentations de population (+ 30 % mentaires fertiles. moteurs de développement territorial
entre 1975 et 2015). L’influence métro- Avec 19,2 % de la valeur ajoutée régio- conséquents pour la région, même
politaine se ressent jusqu’à Chartres nale en 2014 (soit un taux supérieur si leur importance est inégale selon
et Montargis, en témoignent les flux à la moyenne nationale), l’industrie les espaces concernés. La vallée de
de navetteurs en direction des zones y occupe une place importante. Les la Loire est la plus mise en tourisme
d’emplois franciliennes. Le sud de secteurs pharmaceutiques et cosmé- en raison de la concentration de
la région est quant à lui éloigné des tiques assurent l’essentiel des revenus patrimoine architectural de renom-
métropoles régionales et a un solde industriels de la région et les princi- mée internationale que sont les châ-
démographique négatif. Le vieillisse- pales exportations. Les cosmétiques teaux Renaissance de Chambord,
ment de la population et la pauvreté et la parfumerie sont structurés par le Chenonceau, Amboise, Blois, Azay-
(revenus inférieurs à la moyenne natio- pôle de compétitivité Cosmetic Valley, le-Rideau… La renommée de la région
nale) y sont plus marqués que dans la polarisé par Chartres (L’Oréal, LVMH, est reconnue à l’échelle mondiale
moitié nord. Shiseido…). Le secteur pharmaceutique depuis 2000 avec le classement au
Le Val de Loire est un axe privilé- est spécialisé dans la sous-traitance patrimoine mondial de l’UNESCO. La
gié de développement : il concentre pour la fabrication de médicaments zone classée « Val de Loire » s’étend
richesses et dynamisme démogra- et la R&D (Laboratoire Servier, Sanofi, ainsi sur 280 km, de Sully-sur-Loire,
phique ; les villes d’Orléans et de Pierre Fabre…). Ces secteurs industriels à l’est d’Orléans jusqu’à Chalonnes,
Tours concentrent 30 % de la popula- innovants s’articulent avec un secteur à l’ouest d’Angers, englobant les
tion régionale. Moteurs économiques, automobile (équipementiers et sous- lits mineur et majeur du fleuve. En
elles regroupent les pôles de compéti- traitants) encore fortement pourvoyeur dehors de la vallée ligérienne, les
tivité ainsi que les fonctions éducatives d’emplois (27 500 emplois en 2019). La flux touristiques sont polarisés par
et médicales. Avec respectivement région est aussi marquée par le secteur des hauts lieux de l’architecture reli-
136 400 et 116 200 habitants en 2018, énergétique et un potentiel énergé- gieuse, notamment les cathédrales de
Tours et Orléans demeurent toute- tique sans équivalent grâce aux res- Chartres et de Bourges.
fois des villes moyennes, sans réelle sources hydriques de la Loire : région Les forêts de la région sont un autre
capacité de rayonnement au-delà des la plus nucléarisée de France avec atout touristique et récréatif, en raison
limites régionales. l’Auvergne-Rhône-Alpes (4 centrales de l’importance du gibier présent. Les
nucléaires dont dépendent 31 500 per- forêts d’Orléans et de Sologne sont
Une région agricole et industrielle sonnes en 2016). ainsi une destination privilégiée des
Cette région agricole se caractérise L’industrie renforce les inégalités chasseurs pour la pratique cynégé-
par la diversité de ses productions et régionales nord-sud : les secteurs tique, notamment la chasse à courre.
Normandie-Maine
VOIR P.146
Légende commune
Chartres ÎLE-DE-FRANCE aux cartes des pages
148 à 183
Nogent-le-Rotrou Cathédrale
Pithiviers
EURE-ET-LOIR
Châteaudun LOIRET
PAYS DE LA LOIRE
Orléans Forêt Montargis
d’Orléans
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Vendôme Sully-sur-Loire
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Vendômois Saint-Laurent- Dampierre Gien
des-Eaux
Blois Sologne
Loire-Anjou- LOIR-ET-CHER
Touraine BOURGOGNE-
Touraine Belleville-sur-Loire
Val de Loire Romorantin- FRANCHE-COMTÉ
Tours Lanthenay
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Chinon Sancerre
Chinon Valençay
Vierzon
Chinon Loches Bourges
INDRE-
ET-LOIRE Indre INDRE Cathédrale
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Châteauroux Saint-Amand-
Brenne Montrond
Vienne
NOUVELLE- Neuvy-Saint-
Le Blanc Sépulchre
AQUITAINE
La Châtre
Creuse
Collégiale St-Étienne AUVERGNE-RHÔNE-ALPES
(chemins de St-Jacques)
50 km
Réseau de transport (détail p.146)
Une région polarisée par l’axe ligérien Un gradient nord-sud de dynamisme économique et démographique
Population des aires urbaines Zone bénéficiant du dynamisme de la métropole parisienne
(détail p.146)
Tête du système urbain régional Zone en difficulté : vieillissement et revenus inférieurs à la moyenne régionale
Centrale nucléaire (approvisionnement Une région majoritairement agricole
de la métropole parisienne)
Céréaliculture intensive et cultures industrielles
Site inscrit au patrimoine mondial
de l’UNESCO Polyculture et polyélevage en difficulté
Concentration de population, Maraîchage et viticulture (« jardin de France »)
production de richesse et patrimoine
Chinon Principales appellations viticoles
Massif forestier
FICHE D’IDENTITÉ
Superficie 39 151 km2 Densité (2021) 65,4 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 -- 0,2 %
Population (2022) 2 564 915 hab. Plus de 60 ans 29,8 % Variation annuelle due au solde migratoire -- 0,2 %
Part du PIB (2018) 3,1 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 7,3 % Agriculture 3,1 % Industrie et BTP 21,5 %
Taux de pauvreté (2018) 13,1 % Tertiaire Tertiaire
marchand 44,2 % non marchand 31,4 %
Revenu médian (2018) 1 797 par hab. par mois
Normandie
La Normandie est une région située dans le nord-ouest de la France, à l’interface entre le Bassin
parisien, le Massif armoricain et le littoral de la Manche. Région longtemps jeune et prospère, elle
subit depuis quatre décennies une démographie atone et des difficultés économiques chroniques.
La fusion régionale opérée en 2015 offre l’opportunité d’un nouveau départ dont la réussite est
conditionnée à l’activation de coopérations territoriales renforcées.
ROYAUME-UNI
(détail p.146)
solde migratoire est depuis longtemps turer le territoire. Au sommet de la Grande agglomération
négatif, ce qui traduit un manque d’at- hiérarchie urbaine, la Normandie ne Réseau de villes moyennes
tractivité de la région. La Normandie compte aucune véritable métropole
Aire d’influence de pôle extérieur
compte une proportion importante de régionale, mais trois grandes agglo-
villes déclinantes (Le Havre, Dieppe, mérations : Rouen (665 249 habi- Espace hors de l’influence
des pôles urbains
Cherbourg). tants), Caen (419 974) et Le Havre
Zone intégrée à la dynamique urbaine
Depuis la transition postfordiste (289 134). Ensemble elles forment un
amorcée dans les années 1970, la triangle qui polarise la Basse-Seine Un espace ouvert du la mer et le monde
Normandie rencontre des difficultés sans pour autant former un réseau Système portuaire
économiques structurelles. Elle subit urbain intégré en mesure de géné- Grand port de commerce
une désindustrialisation continue, rer des synergies métropolitaines. En Rails de circulation sur la Manche
une incapacité à créer des services conséquence, de nombreux services Principaux ports de pêche
spécialisés du fait de la proximité rares sont fournis par l’agglomération
avec l’agglomération parisienne, un parisienne. Le tissu économique est Littoral touristique
déficit de formation de la population d’ailleurs caractérisé par la présence Littoral industriel
résidente et un sous-équipement de grands groupes industriels dont les Projet d’exploitation des énergies
marines renouvelables
en matière de transports régionaux. centres de décision sont extérieurs à
Terminal passager vers le Royaume-Uni
Premier ensemble portuaire national, la région. La Normandie correspond
Réactivation de la frontière avec
la Basse-Seine peine à faire face à la donc à une région périmétropolitaine le Royaume-Uni dans le cadre du Brexit
concurrence des autres ports de la placée sous la dépendance directe
rangée nord-européenne. d’une ville mondiale. Une région en voie d’intégration
Axe Seine
Une région éclatée Un projet territorial Triangle métropolitain potentiel
entre des influences multiples à inventer
Réseau de transport (détail p.146)
La Normandie occupe une situation La Normandie dispose par ailleurs
Projet de liaison ferroviaire
originale en France, entre la métro- d’atouts à valoriser. La fusion de la
Pôle ou territoire mal intégré
pole parisienne et la Manche, l’un Haute-Normandie et de la Basse- B
des principaux couloirs de circu- Normandie en 2015 a permis l’amélio- Parc naturel régional
lation maritime au monde. La val- ration de la gouvernance régionale et
lée de la Seine, bien que de taille une montée en capacité des acteurs
modeste, assure la connexion entre concernés. Bénéficiant d’une identité FICHE D’IDENTITÉ
ces deux ensembles. Le littoral, long valorisante et d’une notoriété inter- Superficie 29 906 km2 Varia
de 603 km, présente des paysages et nationale, la Normandie peut comp- Population (2022) 3 307 286 hab. popu
des mises en valeur variés. L’intérieur ter sur son littoral et sur un riche Densité (2021) 110,5 hab./km2 Varia
du territoire est moins dynamique. patrimoine (l’architecture civile et Plus de 60 ans 29,1 % au so
religieuse, l’héritage de l’impression- créer un ensemble intégré capable de changement climatique oblige les
nisme, la mémoire du débarquement stimuler le développement des capa- acteurs normands à imaginer des
et de la bataille de Normandie) pour cités logistiques et des connexions solutions pour rendre la région plus
consolider son attractivité touris- avec l’arrière-pays. Un autre chantier résiliente face à la recomposition des
tique ancienne. Si le Brexit remet en concerne la construction d’une ligne risques environnementaux, technolo-
cause un certain nombre d’acquis, la nouvelle entre Paris et la Normandie giques et sociaux. Plusieurs enjeux
Normandie n’en reste pas moins liée, (LNPN) qui aurait pour particularité spécifiques à la région sont d’ores et
par sa proximité comme par son his- de concerner les voyageurs et le fret. déjà identifiés : la gestion des muta-
toire, au Royaume-Uni. Pour mener à bien tous ces projets, tions littorales, la préservation de la
De son côté, la vallée de la Seine les coopérations territoriales entre la ressource en eau, la lutte contre l’ar-
représente un axe stratégique entre Normandie, l’Île-de-France, le gou- tificialisation des sols, le renouvelle-
Paris et les océans du monde. Depuis vernement français et les institutions ment du mix énergétique et la gestion
plusieurs années, elle fait l’objet d’im- européennes restent à consolider. des infrastructures industrielles et
portants projets de développement. L’agriculture normande demeure nucléaires.
La fusion des trois ports du Havre, de quant à elle diversifiée, puissante
Rouen et de Paris doit permettre de et innovante. La perspective du
Manche
ROYAUME-UNI
HAUTS-
DE-FRANCE
Penly
Paluel Dieppe
Fécamp SEINE-MARITIME
e La Hague Cherbourg
Baie de la Seine Yvetot
Flammanville
Le Havre Boucles de la
Seine normande
MANCHE Port-en-Bessin
Rouen
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et du Bessin Caen
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PARIS
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ORNE FRANCE
Normandie-
Maine ayenne CENTRE-
M e Mortagne-
Alençon Sa r t h au-Perche VAL DE LOIRE
VOIR P.146
BRETAGNE Légende commune
aux cartes des pages
PAYS DE LA LOIRE 148 à 183
RENNES
50 km
Variation annuelle de la Part du PIB (2018) 4,1 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
population 2017-2020 -- 0,3 %
b. Taux de chômage (2020) 7,7 % Agriculture 3,1 % Industrie et BTP 22,6 %
2 Variation annuelle due -- 0,3 % Taux de pauvreté (2018) 13,5 % Tertiaire Tertiaire
au solde migratoire Revenu médian (2018) 1 767 par hab. par mois marchand 42,5 % non marchand 31,9 %
Hauts-de-France
La région regroupe des espaces très contrastés en termes de densités ou d’activités économiques,
reflétant les déséquilibres entre les anciennes régions Nord-Pas-de-Calais et Picardie.
Les inégalités sont fortes, même si la région est globalement très intégrée et ouverte à la fois
vers la région parisienne au sud (Oise), la Belgique et le Royaume-Uni au nord, avec un rôle majeur
de la métropole lilloise, capitale européenne de la culture en 2004.
a
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Calais commune
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Caps et marais d’Opale 148 à 183
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Hazebrouck
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Boulogne- Lille
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Baie de Somme- Arras Sca
Baie de Somme Picardie maritime HAINAUT Maubeuge
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Haute Picardie THIÉRACHE
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NORMANDIE
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Soissons
Creil Oise-Pays
de France REIMS
VALOIS
Chantilly Senlis
Parc Astérix
GRAND EST
Château-
Chateau-
Thierry
PARIS 50 km
ÎLE-DE-FRANCE
Une région intégrée et ouverte Un système urbain hiérarchisé Des systèmes productifs contrastés
sur l’Europe du Nord et dominé par Lille Grandes cultures (céréales, betterave...)
Réseau de transport Population des aires urbaines Polyculture
(détail p.146) ou des villes-centres
(détail p.146) Élevage
Liaison grande vitesse
(TGV, Thalys, Eurostar) Capitale régionale et eurométropole Principaux ports de commerce
Gare TGV de passage Port de pêche important
Ville principale
Ouverture européenne Site sidérurgique ou métallurgique
Principales universités
Zone d’influence Site automobile
des grandes villes voisines Réseau universitaire
Pôle de compétitivité à vocation mondiale
VALOIS Sous-ensemble régional
Ancien bassin minier en reconversion
Parcs d’attractions
FICHE D’IDENTITÉ
Superficie 31 813 km2 Densité (2021) 187,8 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 -- 0,2 %
Population (2022) 5 987 172 hab. Plus de 60 ans 25 % Variation annuelle due au solde migratoire -- 0,4 %
Part du PIB (2018) 7,1 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 9,6 % Agriculture 1,9 % Industrie et BTP 19,2 %
Taux de pauvreté (2018) 18 % Tertiaire Tertiaire
marchand 44,7 % non marchand 37,2 %
Revenu médian (2018) 1 676 par hab. par mois
Grand Est
De la cuesta d’Île-de-France à la plaine d’Alsace, le Grand Est (Champagne-Ardenne, Lorraine
et Alsace) s’étend sur 57 441 km². Ce vaste territoire très productif et rural, composé d’entités
infrarégionales peu reliées entre elles et aux dynamiques très contrastées, peine à trouver
son unité, entre influence parisienne et ouverture européenne. Le choix comme capitale régionale
de Strasbourg, très excentrée, rend encore plus difficile la cohésion régionale.
protéagineux intégrés au marché Les fragilités du tissu productif Principaux sites mémoriels
mondial) jusqu’au plateau lorrain au expliquent une faible attractivité régio- Industries en restructuration
nord entrecoupé de vallées parfois nale. Entre 1975 et 2019, la popula- Principaux pôles industriels
encaissées (vallées de la Meuse et de tion a augmenté de 6,4 % (+ 23,2 % Site nucléaire (centrale ou déchets)
la Moselle) et au plateau de Langres au en France). Le solde migratoire néga- Une région multipolaire
sud. Le massif des Vosges, moyenne tif est à peine compensé par l’excé- Population des aires urbaines
montagne recouverte de forêts entre- dent des naissances. L’arc Charleville (détail p.146)
coupées de zones d’élevage extensif – Verdun – Bar-le-Duc – Saint-Dizier Métropole institutionnelle Mon
sur les chaumes, marque une rup- – Langres et la ligne Forbach – Autre ville importante de
ÎLE-DE-FRANCE
ture franche avant que ne se déploie Sarrebourg – Saint-Dié-des-Vosges Villes petites et moyennes
la vaste dépression du fossé rhénan sont particulièrement touchés par la
En déprise Dynamiques
large d’une trentaine de kilomètres. déprise liée à la désindustrialisation
Les terres riches de la plaine d’Alsace qui entraîne un vieillissement de la Réseau de transport (détail p.146)
No
permettent une grande culture inten- population (Haute-Marne et Vosges Gare TGV
sive performante (maïs notamment). surtout). A contrario, l’Alsace, en posi-
La viticulture de qualité est une autre tion d’interface frontalière, est plus Des dynamiques spatiales différenciées
caractéristique de la région. Les vins attractive. La densité suit ces dyna- Aire d’influence de pôle extérieur
AOP de Champagne (dont le territoire miques contrastées avec 227 hab./ Ouverture européenne : espace
dynamisé par la proximité de la frontière
viticole est au patrimoine mondial de km² sur les plaines du Rhin, 99 hab./
Programme de coopération
l’UNESCO) et d’Alsace sur les pié- km² sur la partie centrale de la région transfrontalier (2014-2020)
monts vosgiens abrités assurent une pour atteindre 52 hab./km² dans la Eurométropole
grande partie de l’excédent du com- plaine et sur les côtes champenoises. Territoire fragile (déprise, désindustrialisation,
moyenne montagne en crise)
merce extérieur de la région (6,4 mil- Les espaces marginalisés des Vosges,
Pôle de compétitivité
liards d’euros, dont 3,6 milliards de la Haute-Marne, des Ardennes et
Parc national ou naturel régional
pour les boissons) et sa renommée de la Meuse tentent de se redynami-
internationale. ser par la création d’espaces naturels
Grand Est est aussi une région de tra- protégés. La région compte 6 PNR FICHE D’IDENTITÉ
dition industrielle. Les industries textile et, depuis 2019, le parc national des
Superficie 57 433 km2 Varia
et minière ont laissé place à l’industrie forêts de Bourgogne et Champagne Population (2022) 5 542 094 hab. popu
automobile, à la fabrication d’équi- dont le cœur se situe principalement Densité (2021) 96,1 hab./km2 Varia
pements électriques et de machines. en Haute-Marne. Les villes moyennes Plus de 60 ans 27,7% au s
50 km
BELGIQUE
Chooz
Mo
VOIR P.146
sel
Légende commune
le
Ais ALLEMAGNE
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Longwy
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Thionville
MEUSE Forbach
Reims
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Verdun Sarreguemines
Metz MOSELLE
Épernay
Épern
Montagne
de Reims Chalons-en- Meuse TGV Haguenau
Lorraine TGV
ÎLE-DE-FRANCE
Bar-le-Duc
MARNE Saverne
rne
Bourgogne-Franche-Comté
Du Bassin parisien à la frontière suisse, la Bourgogne-Franche-Comté s’étend sur 47 800 km2.
Région de tradition industrielle et agricole, peu dense et située à proximité de Paris et de Lyon,
elle bénéficie d’un réseau efficace de transport. Pourtant, la région est peu attractive et les fortes
disparités entre l’ouest en difficulté et l’est plus dynamique rendent difficile la cohésion régionale,
comme en témoigne le choix du logo, purement typographique.
CENTRE-VAL DE LOIRE
Villes petites et moyennes
au patrimoine mondial de l’UNESCO emplois tertiaires, dont le poids reste En déprise Dynamiques
– et dont l’histoire – se mêlant avec largement inférieur à la moyenne
celle des ducs de Bourgogne – font la nationale. Aire d’influence de pôle extérieur
renommée internationale de la région. Ces difficultés économiques
Enfin le massif du Jura, le long de la expliquent en partie la faible attrac- Tentatives d’unification d’une région contrastée
frontière suisse, est le domaine de tivité de la région, qui connaît la plus Réseau de transport (détail p.146)
l’élevage extensif de qualité (AOP faible croissance économique des Évolution démographique des départements
comté, morbier) et de la sylviculture régions métropolitaines entre 2008 et entre 2010 et 2015
intégrée dans une filière bois assez 2014. Les soldes migratoire et natu- YONNE Baisse de la population
performante. rel sont négatifs, la région perd des DOUBS Augmentation de la population
habitants depuis 2015 après cinq Établissement de l’université
Une région industrielle années de croissance très ralentie. Bourgogne-Franche-Comté
à la croissance ralentie Elle est aussi vieillissante avec 28 % Pôle de compétitivité
et peu attractive des habitants qui ont plus de 60 ans Parc national ou naturel régional :
tourisme vert et valorisation des AOP
L’autre grande caractéristique de contre 25 % au niveau national.
la région est sa tradition industrielle FICHE D’IDENTITÉ
avec 17,6 % de ses emplois dans ce Des dynamiques spatiales
Superficie 47 784 km2 Varia
secteur, record français cinq points différenciées Population (2022) 2 785 293 hab. popu
au-dessus de la moyenne nationale. C’est dans le Morvan, le Nivernais, Densité (2021) 58,3 hab./km2 Varia
Il s’agit avant tout d’une industrie la Haute-Saône et le Haut-Jura, très Plus de 60 ans 30,8 % au so
peu denses et polarisés par une qua- Chalon-sur-Saône, Beaune, Dijon et attractif en lien avec les opportunités
rantaine de petites et moyennes villes Besançon forme un couloir urbain d’emplois mieux rémunérés attirant
assez isolées, que la déprise démo- dont les systèmes sont certes peu des jeunes actifs (30 000 travailleurs
graphique est la plus marquée. La reliés entre eux mais sont plutôt frontaliers au total), ce qui pose en
population est âgée et l’accès aux dynamiques et en croissance. Cet contrepartie les problèmes du mitage,
équipements, notamment de santé arc concentre plus de la moitié des de la pression foncière, des inégalités
et à une couverture numérique, emplois et de la population de la socio-spatiales et de l’engorgement
reste limité. Le développement du région. Cet espace dispose d’un des réseaux routiers.
tourisme vert, valorisant les pay- réseau de transport dense et struc- Ces dynamiques contrastées affai-
sages de moyenne montagne entre turant à l’échelle nationale qui offre blissent finalement la cohésion
lacs et forêts, ne compense pas les des potentialités, mais la région reste régionale d’autant que la région est
difficultés. davantage traversée que desservie polarisée par des influences exté-
Néanmoins, ces dynamiques néga- (effet tunnel) et le poids des villes reste rieures : Paris au nord-ouest, Lyon au
tives ne sont pas généralisées. faible à l’échelle nationale (absence sud, la Suisse à l’est.
L’arc qui s’étire de Mâcon au sud à de métropoles). La zone frontalière
Belfort au nord-est, en passant par avec la Suisse est aussi un territoire
PARIS ÎLE-DE-
FRANCE VOIR P.146
Légende commune
aux cartes des pages
148 à 183
GRAND EST
Se
Sens
ine
Joigny
Forêts Ballons des Vosges
YONNE
ins Châtillon-sur-S
Châtillon-sur-Seine
Auxerre HAUTE-SAÔNE
Belfort
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Montbard Saô Vesoul
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CENTRE-VAL DE LOIRE
Doubs Horloger
NIÈVRE DOUBS
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Morvan Morteau
Nevers Beaune
Autun Pontarlier
Le Creusot
astée SUISSE
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SAÔNE-ET-LOIRE
r
JURA LAUSANNE
Digoin
Cluny
Saint-Claude
Mâcon
AUVERGNE- GENÈVE
RHÔNE-ALPES
P
50 km
LYON
Variation annuelle de la Part du PIB (2018) 3,3 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
population 2017-2020 – 0,3 %
b. Taux de chômage (2020) 6,7 % Agriculture 3,9 % Industrie et BTP 22,3 %
2 Variation annuelle due – 0,2 % Taux de pauvreté (2018) 12,9 % Tertiaire Tertiaire
au solde migratoire Revenu médian (2018) 1 790 par hab. par mois marchand 40,9 % non marchand 32,9 %
Corse
La Corse, caractérisée par son insularité, apparaît comme un territoire de petite taille, peu peuplé
et dont les activités économiques sont limitées par rapport aux autres régions métropolitaines.
À l’échelle régionale, l’organisation de l’espace est marquée par le poids des espaces urbains
situés sur le rivage méditerranéen, faisant de l’île un exemple de littoralisation.
Un espace spécifique au sein contraintes ne manque pas d’intérêt Par contraste avec les espaces
de l’ensemble métropolitain (Insee, 2015). Elle met en lumière la côtiers, l’intérieur apparaît comme
La Corse présente un certain nombre faiblesse du peuplement corse, mais peu peuplé et peu actif. Marqué
de spécificités par rapport aux autres une production de richesse supé- par un relief accidenté, éloigné
régions métropolitaines. Sa situation rieure aux territoires insulaires simi- des espaces les plus attractifs, cet
tout d’abord : il s’agit d’une île, plus laires, à l’exception des Baléares. espace mal desservi est relativement
proche de l’Italie (90 km entre Bastia enclavé. Il n’est de plus pas réelle-
et Piombino en Toscane) que du ter- Une littoralisation ment dynamisé par la petite agglo-
ritoire français continental (170 km très marquée mération de Corte (7 500 habitants)
entre Calvi et Nice). Sa gouvernance La densité en Corse est en effet seu- dont l’influence est limitée en dépit
ensuite : la Collectivité de Corse a un lement de 39 hab./km2. Mais la popu- de son passé de capitale paoliste
statut et des compétences uniques lation augmente rapidement (+ 1 % au xviiie siècle et de l’implantation
à l’échelle régionale en métropole. par an entre 2017 et 2020), du fait actuelle de l’université de Corse.
L’expression d’une volonté d’évolu- essentiellement de migrations interré- L’intérieur n’est pas non plus animé
tion du rapport à l’État central enfin : gionales. Ces deux constats effectués par les flux entre les pôles ajaccien
depuis 2017, la majorité de l’Assem- à l’échelle de l’ensemble de l’île n’ont et bastiais, qui coexistent, chacun
blée de Corse et trois des quatre cependant pas beaucoup de sens. La sur leur façade littorale, plus qu’ils
députés représentant la population population et la croissance démogra- n’échangent.
insulaire sont issus de partis autono- phique sont en effet très concentrées Les défis pour l’avenir sont ainsi
mistes ou indépendantistes. sur quelques espaces urbains litto- posés. Il s’agit de gérer des littoraux
Avec 8 680 km2 et 344 679 habitants, raux. Les unités urbaines d’Ajaccio et convoités pour l’urbanisation et les
la Corse est la plus petite et de loin de Bastia, avec 82 000 et 71 000 habi- activités économiques. La question
la moins peuplée des 13 régions tants, rassemblent à elles seules 44 % du devenir des espaces ruraux inté-
métropolitaines. Elle figure égale- de la population insulaire. Les agglo- rieurs est un autre sujet majeur de
ment en bas de classement pour le mérations secondaires sont déjà net- préoccupation. La saisonnalité des
PIB et le revenu médian par habi- tement moins peuplées : la troisième activités économiques liées au tou-
tant. Ces éléments sont en partie liés unité urbaine, Porto-Vecchio, compte risme pose également problème.
au contexte d’insularité qui pèse sur moins de 12 000 habitants. Toutes Ces enjeux sont bien identifiés et
le secteur productif (surcoût lié au ces villes sont situées à proximité de certains indicateurs les concernant
transport maritime ou aérien pour la mer, à l’exception de Corte. Les semblent montrer une évolution posi-
les échanges avec le continent, mar- espaces urbains littoraux concentrent tive comme l’importance des espaces
ché souvent limité à la consomma- aussi les activités économiques. Les dont le Conservatoire du littoral est
tion intérieure). Cela peut expliquer deux zones d’emploi d’Ajaccio et de propriétaire (un quart du linéaire
certains traits de l’économie corse : Bastia comptent ainsi plus de 70 % côtier) ou l’attractivité des chemins
industrie réduite, poids des activités des emplois. Le littoral sud-est de de randonnée valorisant l’intérieur
destinées à répondre aux besoins l’île entre Porto-Vecchio et Bonifacio, proposés par le parc naturel régio-
de la population locale (services la Balagne, le golfe d’Ajaccio, le golfe nal. Mais gérer de manière durable la
publics, commerce, bâtiment). Dans de Valinco et la Costa Verde autour de double problématique de l’insularité
ce contexte, une mise en perspec- Moriani-Plage concentrent par ailleurs et des équilibres territoriaux internes
tive avec d’autres grandes îles médi- l’essentiel de l’importante activité tou- reste un défi complexe à relever pour
terranéennes partageant les mêmes ristique estivale. les acteurs du développement corse.
Bastia Bastia
Un déséquilibre marqué
entre littoral et intérieur Monte d’Oro Aleria
Densités de population par commune 2 389 m
(nombre d’hab./km2) Golfe de
Plus de 100 Sagone
Afa Ghisonaccia
De 10 à 100 Toulon, Prunelli-
Marseille Monte di-Fiumorbo
Moins de 10 Renoso
Ajaccio Bastelicaccia 2 352 m
Population des aires urbaines
ou des villes-centres Mer
(détail p.146) Tyrrhénienne
Zone d’emploi majeure Golfe
d’Ajaccio
Capacité importante
d’hébergements touristiques
Zone de revitalisation rurale
Golfe de Valinco Propriano
Les défis de l’aménagement d’un territoire contrasté
Protection du littoral Sartène
Site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO Porto-Vecchio
Principaux secteurs côtiers appartenant
au Conservatoire du littoral
Dynamisation de l’intérieur
Pôle universitaire
GR 20 Bonifacio
cio
Parc naturel régional
Sardaigne Bouches de
(ITALIE) Bonifacio
FICHE D’IDENTITÉ ITALIE
Superficie 8 680 km2 Densité (2021) 40,2 hab./km 2 Variation annuelle de la population 2017-2020 +1%
Population (2022) 349 465 hab. Plus de 60 ans 30,9 % Variation annuelle due au solde migratoire + 1,1 %
Part du PIB (2018) 0,4 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 7,8 % Agriculture 4,2 % Industrie et BTP 16,8 %
Taux de pauvreté (2018) 18,5 % Tertiaire Tertiaire
marchand 44 % non marchand 35 %
Revenu médian (2018) 1 723 par hab. par mois
Guadeloupe
La Guadeloupe est un archipel des Petites Antilles. Elle est composée de six îles habitées,
dont les deux plus grandes concentrent 88 % de la superficie et 96 % de la population.
Ce territoire-archipel doit pallier les déséquilibres de son organisation spatiale et relever les défis
des mutations socio-économiques et environnementales auxquels il est aujourd’hui confronté.
Un territoire toutefois d’atouts certains, notam- européenne, ce qui lui permet d’obte-
de plus en plus centralisé ment en matière d’agriculture, de nir des aides financières.
L’essentiel de la population gua- tourisme vert et de ressources éner-
deloupéenne vit sur les deux îles gétiques (centrale géothermique de Un territoire-archipel
principales, la Grande-Terre et la Bouillante). L’espace archipélagique de la
Basse-Terre, reliées par deux ponts Guadeloupe est organisé par un
franchissant un étroit bras de mer. Au Une économie dépendante système de relations (liens commer-
sud et à l’est, les autres îles, commu- de l’extérieur ciaux, mouvements migratoires, etc.),
nément appelées « dépendances », lui En 2018, l’économie de la Guadeloupe dont les dynamiques récentes, liées
sont administrativement rattachées reste dominée par les services non à l’augmentation du nombre de des-
en raison de leur proximité et d’une marchands (essentiellement dans les sertes maritimes, témoignent d’un
histoire commune : Marie-Galante, administrations) et marchands (en resserrement des liens interinsu-
l’archipel des Saintes et La Désirade. partie liés au commerce et au tou- laires. Les flux maritimes de passa-
À plus de 200 km au nord, Saint- risme de séjour et de croisière), alors gers entre la Guadeloupe et ses îles
Martin et Saint-Barthélemy, asso- que l’industrie ne regroupe que 7,9 % proches sont ainsi passés de 244 000
ciées à la Guadeloupe dès 1674, s’en des emplois, la construction 4,5 % et en 1984 à près de 600 000 en 1987 et
sont séparé en 2007 en devenant des le secteur primaire 1,3 % (IEDOM, à environ 1 000 000 en 2018. Les trois
COM. 2019). Dans ce dernier secteur, la pro- quarts desservent Marie-Galante, la
Au cœur du DROM guadeloupéen, duction de la banane représente plus « Grande Dépendance ». Le succès
l’agglomération de Pointe-à-Pitre est de 88 % des exportations. Avec les de ces transports maritimes s’ex-
le principal pôle démographique et industries agroalimentaires, en par- plique par la modernisation de la flotte
économique. Elle abrite un tiers de ticulier la filière canne-sucre-rhum, depuis la fin des années 1980 qui a
la population de l’archipel et plus de l’agriculture contribue à environ 32 % provoqué un report modal au détri-
la moitié des emplois, même si son de la valeur des exportations. Les dif- ment de l’avion, moins concurren-
centre perd des habitants au profit ficultés liées au passage des cyclones tiel sur de courtes distances. Cette
de sa périphérie. Les activités écono- Irma et Maria en 2017, au scandale du desserte répond à un réel besoin de
miques se concentrent surtout dans la chlordécone, pesticide utilisé jusqu’en désenclavement et de continuité ter-
zone industrielle de Jarry, à proximité 1993 dans les bananeraies, ainsi qu’à ritoriale, car les habitants des îles du
du port commercial qui constitue, la fin des quotas rhumiers européens Sud vivent au quotidien leur « surin-
avec l’aéroport international, la prin- début 2017, mettent cependant à sularité » ou « double insularité ». Les
cipale porte d’entrée de l’archipel. Le mal ce secteur. Longtemps prin- petites îles continuent à se dépeupler
dynamisme de la région pointoise se cipal poste d’exportations, il com- et à subir le déclin de leurs activités
ressent jusqu’au nord de la Basse- pense peu le fort déficit commercial traditionnelles comme la pêche, l’agri-
Terre, qui lui envoie des navetteurs, de la Guadeloupe, très dépendante culture de subsistance et de planta-
et se diffuse également vers l’est tou- de la France hexagonale qui lui pro- tion, mais elles s’ouvrent de plus en
ristique de la Grande-Terre. Il tranche cure les deux tiers de ses importa- plus au tourisme. L’« archipélarité »
avec le déclin du chef-lieu adminis- tions en valeur. Le chômage reste est ainsi devenue un outil de promo-
tratif, Basse-Terre, centre secondaire élevé (23,1 % de la population active tion touristique de la destination « Îles
qui se dépeuple depuis l’éruption de en 2018) et touche 47 % des jeunes de Guadeloupe », même si ces der-
la Soufrière en 1976 et la conteneuri- actifs de moins de trente ans. Afin nières restent encore peu intégrées à
sation des bananes d’exportation au de minimiser les effets de l’éloigne- leur espace régional.
profit du port de Pointe-à-Pitre/Jarry ment et de l’insularité, la Guadeloupe
en 1980. Cette partie de l’île dispose bénéficie du statut de RUP de l’Union
VOIR P.146
Anse-Bertrand Légende commune
aux cartes des pages
Grand 148 à 183
Cul-
de- Port-Louis
Sa
cM
Guadeloupe a
Petit-Canal
rin
La Désirade
Le Moule
Superficie 1 628 km2 Densité (2021) 230,8 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 -- 1,2 %
Population (2022) 372 939 hab. Plus de 60 ans 28,7 % Variation annuelle due au solde migratoire -- 1,5 %
Part du PIB (2018) 0,4 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 17 % Agriculture 4% Industrie et BTP 12,3 %
Taux de pauvreté (2018) 34 % Tertiaire Tertiaire
marchand 42,2 % non marchand 41,6 %
Revenu médian (2018) 1 310 par hab. par mois
Martinique
Au cœur de l’arc des Petites Antilles, l’île de la Martinique est devenue Collectivité territoriale
d’Outre-mer en 2015, fusionnant département et région en une collectivité unique. Ses nouvelles
compétences, s’ajoutant au statut de région ultrapériphérique (RUP) de l’Union européenne,
lui confèrent plus de moyens pour lutter contre les déséquilibres démographiques et territoriaux
et innover face aux défis économiques et environnementaux.
Une situation démographique des axes routiers empruntés par Elle est à l’origine du scandale du
préoccupante les navetteurs : 122 000 véhicules chlordécone. Ce pesticide a été auto-
Densément peuplée, la Martinique empruntent quotidiennement l’axe risé dans les plantations antillaises
perd, en moyenne, 1,3 % de sa reliant Le Lamentin et Fort-de-France. jusqu’en 1993, alors qu’il avait déjà
population par an. Ce phénomène Cette artère principale dessert le port été reconnu toxique et interdit aux
s’explique à la fois par la baisse de commercial, l’aéroport international États-Unis depuis plus de vingt ans.
la natalité et le déficit migratoire et les nombreuses zones d’activités, Il pollue durablement les sols et les
qui s’accélère depuis le milieu des qui s’étendent de plus en plus vers eaux martiniquaises et constitue une
années 2000. Ce sont principalement le sud guidant la croissance démo- grave menace sanitaire. Deuxième
les jeunes qui quittent l’île pour suivre graphique. La mise en service d’un poste d’exportation, le rhum est au
certaines filières d’études ou pour TCSP (transport en commun en site centre d’une filière dynamique et
chercher un emploi, entraînant un propre) le long de cet axe en 2018 innovante, grâce à l’obtention en
vieillissement de la population. Près et de nouvelles navettes maritimes 1996 d’une AOC, au développement
de 28 % des habitants ont ainsi plus vise à décharger le réseau routier des récent d’une production bio et de la
de 60 ans, faisant de la Martinique nombreux engorgements qu’il subit. constitution de marchés de niche.
la région la plus âgée de France. La Le secteur des transports et la pro- Il participe également à la promo-
mortalité infantile (10,7 ‰ en 2017) duction électrique entraînent une fac- tion du patrimoine martiniquais, au
est trois fois plus élevée que la ture énergétique lourde dominée par rayonnement de l’île à l’international
moyenne nationale, ce qui est révé- les hydrocarbures. Les tentatives de et à l’attractivité touristique. En 2017
lateur d’inégalités socio-économiques diversification restent timides avec et 2018, le territoire a reçu plus d’un
et de problèmes de santé publique. quelques investissements dans les million de visiteurs, dont la moitié est
énergies renouvelables. composée de touristes de séjour. Il a
Le poids de l’agglomération bénéficié de la chute de la fréquenta-
foyalaise Vers un nouveau modèle tion de Saint-Martin après le passage
Cumulant les fonctions de capitale de développement ? des cyclones de 2017, en accueillant
politique (depuis la seconde moi- L’économie martiniquaise, très près de 400 000 croisiéristes par an.
tié du xviie siècle) et économique, dépendante des échanges avec la La valorisation des atouts naturels
Fort-de-France est la commune la France hexagonale, est assez peu de la Martinique est aujourd’hui un
plus peuplée de l’île. La ville a connu intégrée dans l’économie régionale. axe de développement privilégié, à
un apport de population important Elle est dominée par le secteur ter- l’exemple de la demande d’inscrip-
après la destruction de Saint-Pierre tiaire qui représente 82,6 % de la tion des forêts et volcans du nord
par l’éruption de la montagne Pelée valeur ajoutée totale en 2015 et de la Martinique au patrimoine mon-
en 1902. À partir des années 1960, regroupe 70 % des entreprises. Le dial de l’UNESCO. Mettant en avant
la crise de l’économie de planta- marché de l’automobile et la grande la forte biodiversité et les paysages
tion engendre un fort exode rural, distribution sont parmi les secteurs les remarquables de l’île, le projet vise
marquant le début de l’extension plus dynamiques, dans lesquels les à rééquilibrer les activités sur le terri-
de l’agglomération. En 2016, cette békés, descendants des colons, sont toire en redynamisant le nord rural. Il
dernière polarise 42 % de la popu- très présents. L’industrie occupe 7 % ouvre également des perspectives de
lation, 60 % des emplois salariés, des emplois en 2017 (IEDOM, 2019). coopération avec les autres îles de la
80 % des activités économiques, sur La production de bananes génère la Caraïbe, déjà inscrites au patrimoine
seulement 17 % du territoire martini- moitié de la valeur ajoutée du secteur de l’UNESCO.
quais (CACEM, 2016). La polarisation primaire, elle est en quasi-totalité
des activités entraîne la congestion exportée vers le marché hexagonal.
Le Prêcheur Sainte-Marie
Le Morne-Rouge Presqu’île de
la Caravelle
Bellefontaine
Case-Pilote
Le François
Le Lamentin
Schœlcher
Martinique
Fort-de-France
de Fort-de-France Ducos Saint-Esprit
Baie
Le Vauclin
Les Trois-Îlets Rivière-
Mer des Caraïbes Salée
L’agglomération foyalaise : cœur de la Martinique Des activités ancrées sur les territoires
Population des aires urbaines ou des communes Activités traditionnelles
(détail p.146) Plantation (canne à sucre, bananes) Port de pêche
Évolution de la population des villes Forêt Port de plaisance
entre 1999 et 2015 Mangrove
Littoraux touristiques
Hausse Baisse Sucrerie ou distillerie
Zone d’attractivité de l’agglomération Un modèle de développement en crise
de Fort-de-France
Zone d’échouage des sargasses
Route très empruntée quotidiennement
(plus de 50 000 véhicules par jour) Zone potentielle de pollution au chlordécone
Grand port de commerce Aéroport Des tentatives de rééquilibrage
Raffinerie
Zone de développement du tourisme vert
Centrale thermique
Zone candidate à l’inscription au patrimoine mondial
de l’UNESCO en 2019 (forêts des volcans)
Site de production d’énergies renouvelables (éolien, solaire, ordures)
FICHE D’IDENTITÉ
Superficie 1 128 km2 Densité (2021) 314,6 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 – 1,3 %
Population (2022) 350 373 hab. Plus de 60 ans 31,4 % Variation annuelle due au solde migratoire – 1,4 %
Part du PIB (2018) 0,4 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 12 % Agriculture 5% Industrie et BTP 11,7 %
Taux de pauvreté (2018) 29,8 % Tertiaire Tertiaire
marchand 44,8 % non marchand 38,5 %
Revenu médian (2018) 1 490 par hab. par mois
Guyane
Seul territoire continental français d’Outre-mer, la Guyane est la deuxième plus grande région,
mais également la moins densément peuplée et celle qui possède la plus forte croissance
démographique avec Mayotte. Le défi pour la collectivité est de parvenir à sortir de son isolement
et de sa dépendance à l’égard de la métropole, et de tirer davantage profit de ses appartenances
multiples : française, européenne, amazonienne, sud-américaine, mais aussi caribéenne.
Un territoire français singulier densités de population. Il est en par- en difficulté. Le Maroni, qui sépare
en Amérique du Sud tie protégé depuis la création du parc la Guyane du Surinam, constitue à
Plus vieille terre française en amazonien de Guyane en 2007, qui la fois une frontière et un bassin de
Amérique, la Guyane, marge de l’em- couvre 40 % du territoire. Sur le litto- vie. Dans ces territoires ruraux isolés
pire français depuis le xviie siècle, ral, trois pôles urbains se distinguent : (seule la moitié des communes sont
devient une colonie pénitentiaire avec l’agglomération de Cayenne, qui accessibles par la route, les autres
l’installation du bagne de Cayenne au concentre presque la moitié de la comme Maripasoula sont accessibles
xixe siècle. Le peuplement et l’identité population guyanaise, l’aggloméra- par le fleuve et/ou par avion), l’agri-
cosmopolite du territoire sont le résul- tion de Saint-Laurent-du-Maroni et culture sur abattis peu productive est
tat de différentes vagues migratoires l’agglomération de Kourou, dynami- largement répandue et la dépendance
en provenance d’Asie, d’Haïti ou des sée par la présence du CSG, dont aux transferts sociaux est plus impor-
pays voisins : à la fin du xixe siècle, l’activité représente 15 % du PIB tante qu’ailleurs.
lors de la ruée vers l’or et à partir des du territoire. Depuis 2015, le CSG
années 1960, avec la construction est en chantier pour l’arrivée de lan- Les paradoxes d’un territoire
du Centre spatial guyanais (CSG). ceurs nouvelles générations Ariane 6 français en Amérique du Sud
Aujourd’hui, un tiers de la popula- et Vega C. Si le nord du territoire Jusque dans les années 1980, la
tion est de nationalité étrangère : les concentre les hommes et les activi- Guyane est restée isolée à l’échelle
Surinamais constituent la plus impor- tés (activités spatiales, administration, continentale. Néanmoins, depuis la
tante communauté étrangère, mais BTP, activités portuaires, émergence fin des années 1990, des dynamiques
les communautés brésiliennes et haï- du tourisme de croisière), il est égale- d’intégration régionale semblent s’es-
tiennes sont en forte progression. ment marqué par de fortes inégalités. quisser, à travers plusieurs accords
L’insertion véritable de la Guyane L’île de Cayenne abrite ainsi 23 des franco-brésiliens depuis 1996, des
dans la République française com- 32 quartiers prioritaires de la Guyane. tentatives de rapprochement écono-
mence par la départementalisation La précarité, les forts taux de chô- mique avec le Surinam et le Guyana
de 1946 qui suivit de peu la ferme- mage (19 % pour tous les actifs, mais ou encore les programmes transfron-
ture définitive du bagne. Au 1er jan- 32 % pour les 18-29 ans) expliquent taliers Interreg de l’UE. Inauguré en
vier 2016, le territoire est devenu la l’importance de la crise sociale et 2017, le pont sur l’Oyapock, baptisé
Collectivité territoriale de Guyane. La des manifestations qui ont touché la « pont de l’amitié » entre la France
Guyane appartient également depuis région en 2017. et le Brésil, enregistre des flux limi-
le traité de Maastricht de 1992 au Au-delà de l’opposition entre litto- tés : 100 voitures par jour. Surtout, la
groupe des régions ultrapériphériques ral et intérieur, la forte croissance Guyane constitue un territoire attrac-
de l’Union européenne. démographique ainsi que les dif- tif pour les pays voisins, car elle a un
férentes vagues migratoires ont niveau de développement élevé du
Une opposition suscité de nouvelles dynamiques ter- fait des redistributions nationales et
littoral/intérieur ritoriales. Ainsi depuis le milieu des communautaires. Pression migra-
toujours très marquée années 2000, alors que le centre et toire, développement de l’orpaillage
80 % des habitants sont regroupés l’est affichent des croissances démo- clandestin, trafics de drogue et pêche
sur une étroite bande littorale de graphiques inférieures à la moyenne illégale constituent des sources de
450 km de long entre Saint-Laurent- régionale, voire faibles, la périphé- tension. Paradoxalement la volonté
du-Maroni à l’ouest et Saint-Georges- rie de Cayenne et les territoires de de s’ancrer davantage en Amérique
de-l’Oyapock à l’est. Le reste du l’ouest, le long du fleuve Maroni, du Sud se traduit par un renforcement
territoire, principalement forestier, sont les moteurs de la croissance des frontières avec les pays voisins.
est caractérisé par de très faibles démographique, bien qu’ils soient
Guyane
mary
Océan
Atlantique
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Parc amazonien e
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A
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VOIR P.146
Villa Brazil Légende commune
aux cartes des pages
pi
148 à 183
mo
Ca
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poc
Oya
Superficie 85 534 km2 Densité (2021) 3,4 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 + 2,7 %
Population (2022) 294 436 hab. Plus de 60 ans 9,9 % Variation annuelle due au solde migratoire + 0,2 %
Part du PIB (2018) 0,2 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 16 % Agriculture 2,5 % Industrie et BTP 13,7 %
Taux de pauvreté (2018) 53 % Tertiaire Tertiaire
marchand 35,7 % non marchand 48,1 %
Revenu médian (2018) 920 par hab. par mois
La Réunion et Mayotte
La Réunion et Mayotte sont les deux DROM français de l’océan Indien, situés à plus de 7 000 km
de l’Hexagone, dans l’hémisphère sud. Ces îles volcaniques, caractérisées par la jeunesse
et la diversité de la population, partagent une situation économique et sociale difficile, ce qui n’est
pas sans créer des tensions, particulièrement à Mayotte, devenue le 101e département français
le 31 mars 2011.
Deux îles volcaniques Une population jeune et des Des îles tertiaires largement
tropicales tensions socio-économiques tournées vers la France
Les îles de La Réunion et de Mayotte Régions les plus denses de France Leur statut de DROM et de RUP
(Grande-Terre et Petite-Terre) font (après l’Île-de-France), La Réunion explique les nombreux programmes
partie respectivement des archipels et Mayotte ont une population jeune d’investissements, les mesures déro-
des Mascareignes et des Comores. (50 % de la population de Mayotte a gatoires (comme les zones franches)
L’activité volcanique y est soute- moins de 17 ans ; 31 % de celle de ainsi que les programmes et soutiens
nue – qu’il s’agisse du piton de la La Réunion moins de 20 ans) liée financiers au titre de la convergence
Fournaise (d’où l’absence de déve- à une forte fécondité. La population et de l’égalité territoriale, comme la
loppement au sud-est de La Réunion) a des origines diverses, notamment politique de la ville qui est mise en
ou du volcan sous-marin au large de africaine, malgache, française et œuvre dans de nombreux quartiers.
Mayotte qui contribue à son affais- indienne, liées à la situation de car- À Mayotte, cela conduit aussi à faire
sement en raison de la vidange de refour d’échanges maritimes et au évoluer le droit : le « statut personnel »
la poche de magma située sous l’île. passé colonial. Aujourd’hui 48 % de la était incompatible avec les principes
À La Réunion, le relief est très escarpé population de Mayotte est étrangère, constitutionnels d’égalité entre les
tandis qu’à Mayotte, un récif corallien principalement d’origine comorienne citoyens et de laïcité de la République
enserre le plus grand lagon de l’océan (p. 16-17), près de la moitié sont des ou ceux de la Convention européenne
Indien, au cœur d’une des plus vastes clandestins. La Réunion et Mayotte des droits de l’homme et des liber-
AMP du monde. sont des îlots de prospérité dans leur tés fondamentales. La création d’un
L’intérieur des îles est peu accessible, environnement régional malgré de cadastre est indispensable pour rendre
ce qui limite le peuplement et la circu- fortes inégalités internes (indice de possibles l’impôt et les subventions :
lation. À La Réunion, l’importance des Gini : 38 à La Réunion, 28 en France seuls 23 % des agriculteurs ont un titre
dénivellations (le piton des Neiges est métropolitaine) et un niveau de vie de propriété ou un bail écrit et 20 % de
le point culminant de l’océan Indien : inférieur à celui de la métropole. la SAU sont déclarés à la PAC.
3 069 m) et de l’érosion, liée à des En 2017, le PIB/hab. à La Réunion Les populations sont dépendantes de
précipitations abondantes, a engen- représente 63 % du PIB/hab. national l’extérieur pour leur alimentation, mal-
dré des paysages singuliers recon- et celui de Mayotte environ 40 % de gré une agriculture surtout vivrière, et
nus par le classement au patrimoine celui de La Réunion, mais il est 13 fois leur équipement, l’économie repo-
mondial de l’humanité des « pitons, plus élevé que celui des Comores. sant principalement sur les services.
cirques et remparts ». La saisonnalité À Mayotte, l’illettrisme touche 40 % Le taux de couverture (exportations/
des pluies, d’avril à octobre (doublée de la population et 6 logements importations) est très faible : 6,31 %
d’une forte dissymétrie à La Réunion sur 10 ne disposent pas du confort à La Réunion et 2,1 % à Mayotte.
entre côtes au vent et sous le vent), sanitaire de base dans les villages. La Réunion exporte sucre, rhum et
est à l’origine de problèmes d’appro- La pauvreté, le chômage, le coût de poisson (pour l’essentiel pêché dans
visionnement en eau, d’autant que les la vie sont les principales causes des les TAAF). La Réunion et Mayotte par-
réseaux d’adduction et d’assainisse- grèves et manifestations qui frappent ticipent à des organisations régionales,
ment doivent être améliorés. ces îles de manière régulière. Elles telle la Commission de l’océan Indien,
Le littoral est étroit et les côtes sont contribuent au départ d’une partie mais les liens commerciaux, les aides
principalement rocheuses, ce qui de la population vers la métropole (et financières unissent avant tout ces
n’exclut pas la présence de belles La Réunion depuis Mayotte). îles lointaines à la métropole et à l’UE.
plages et de la mangrove, notamment La métropole représente plus de la
à Mayotte. moitié des importations et les autres
pays de l’UE environ 13 %.
VOIR P.146
Légende commune
Mayotte aux cartes des pages
148 à 183
Mtsamboro Lagon Parc naturel
Bandraboua marin de
Koungou Mayotte
Canal du Mozambique
Petite-Terre
Mamoudzou
Tsingoni
Grande-Terre Dzaoudzi
Chiconi
Dembeni La Réunion
Lagon
Océan Indien
Bouéni Bandrele Saint-Denis
Sainte-Suzanne
Sainte-Marie
Le Port
Saint-André
La Possession
Saint-Paul Bras-Panon
10 km
Cirque Cirque Saint-Benoît
de Matafe de Salazie
Piton
La Réunion des Neiges
Sainte-Rose
Cirque
de Cialos
Une concentration de la population
et des activités sur le littoral Saint-Leu
Population des aires urbaines
ou des villes-centres
(détail p.146) Piton de
la Fournaise
Zone urbanisée L’Étang-Salé
Zones d’activités et d’emploi Le Tampon
Saint-Louis
Principale Secondaire
FICHES D’IDENTITÉ
Superficie 2 512 km2 Densité (2021) 341,5 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 + 0,2 %
Population (2022) 868 846 hab. Plus de 60 ans 19,2 % Variation annuelle due au solde migratoire – 0,8 %
LA RÉUNION
Part du PIB (2018) 0,8 % du PIB national Part des emplois régionaux (2018)
Taux de chômage (2020) 17 % Agriculture 3,3 % Industrie et BTP 12,8 %
Taux de pauvreté (2018) 38,9 % Tertiaire Tertiaire
marchand 44,3 % non marchand 39,5 %
Revenu médian (2018) 1 287 par hab. par mois
Superficie 374 km2 Densité (2021) 772,5 hab./km2 Variation annuelle de la population 2017-2020 + 3,8 %
MAYOTTE
Population (2022) 299 348 hab. Plus de 60 ans 4,3 % Variation annuelle due au solde migratoire – 0,4 %
Les îles de l’océan Pacifique de Nouméa qui a institué un proces- Elles ont été affectées par de nom-
Les 118 îles des trois archipels vol- sus référendaire sur l’indépendance breux cyclones ces dernières décen-
caniques (La Société – îles du Vent en plusieurs étapes à partir de 2018. nies dont Irma en 2018.
dont Tahiti et Moorea et îles Sous-le- Ancien bagne, la NC est aujourd’hui Au large de Terre-Neuve, l’économie
Vent –, Les Marquises, les Australes) une île assez prospère dont l’écono- de Saint-Pierre-et-Miquelon (8 îles
et des deux coralliens (Tuamotou, mie repose sur le nickel et les ser- dont deux sont habitées) repose sur-
Gambier) de la Polynésie française vices. Les inégalités socio-spatiales tout sur les services administrés après
(PF) s’étendent sur environ 2,5 mil- sont cependant très fortes : le taux de avoir connu une certaine prospérité
lions de km2. La croissance démogra- pauvreté est de 9 % dans la province liée à la pêche à la morue. La pêche
phique ralentit à cause de l’émigration Sud, 35 % dans la province Nord et est aujourd’hui artisanale (concombre
et du recul de la fécondité. La popu- 52 % aux Loyauté. La riche biodiver- de mer) et hauturière. Cette dernière
lation et l’activité économique se sité marine a conduit au classement connaît un renouveau dans le but
concentrent sur les îles du Vent, du lagon et des récifs au patrimoine d’exploiter les quotas alloués dans les
notamment à Papeete, capitale de la de l’humanité et est à l’origine d’une eaux internationales entre le Canada
PF. 20 % des ménages vivent sous le pêche importante. La NC est princi- et le Groenland et pour les thons de
seuil de pauvreté. Le développement palement tournée vers l’Asie pour ses l’Atlantique. Le Canada est de loin le
a été marqué par les essais nucléaires échanges commerciaux (la France premier partenaire commercial.
français et la construction de l’aéro- reste le 1er fournisseur), dont le taux
port de Tahiti en 1961, les liaisons de couverture est de 68 %. La NC et Les îles et terres des océans
aériennes atténuant la surinsularité. la PF sont membres du Forum des Indien et Antarctique
L’activité économique est aujourd’hui îles du Pacifique. Les Terres australes et antarctiques
dominée par le secteur public et Clipperton, domaine public de françaises (TAAF) sont formées de
le tourisme, mais la perliculture, la l’État français, est un atoll corallien trois ensembles : les îles Éparses
pêche et l’aquaculture jouent un rôle autour d’un rocher volcanique dans (archipel des Glorieuses, Juan de
important pour les archipels éloignés le Pacifique nord. Il accueille des Nova, Europa, Bassas da India,
et les échanges extérieurs. Si les missions militaires et scientifiques Tromelin), les îles australes (archi-
premiers fournisseurs de la PF sont venues étudier El Niño ou la montée pel de Crozet, îles Kerguelen, îles
la France, les autres pays de l’UE et du niveau de la mer et affirmer la sou- Saint-Paul-et-Amsterdam) et la Terre
la Chine, les clients sont Hong Kong, veraineté française sur une ZEE aux Adélie. Elles ne sont peuplées que de
le Japon et les États-Unis. La PF a riches ressources halieutiques et, militaires (Éparses) et de scientifiques
peu de contacts commerciaux avec potentiellement, minières. venus étudier la très riche biodiversité
ses « voisins » : Australie, Nouvelle- (réserve naturelle nationale des Terres
Calédonie, Nouvelle-Zélande. Les îles de l’océan Atlantique australes et parc national marin des
La Nouvelle-Calédonie (Grande-Terre, Saint-Barthélemy et Saint-Martin, Glorieuses) ou les paramètres phy-
île des Pins, archipel des Bélep, îles après avoir été rattachées à la siques. La souveraineté française sur
Loyauté, îlots de Matthew et Hunter) Guadeloupe, sont devenues des COM les îles Éparses est contestée par plu-
a une population jeune, pluriethnique en 2007. L’économie repose sur le sieurs pays voisins. La France déter-
et métissée qui se concentre de tourisme mais le positionnement haut mine les quotas de pêche de la légine
plus en plus dans le grand Nouméa. de gamme de « St-Barth » génère une dans les TAAF, des langoustes à
Les revendications des populations richesse plus importante qu’à Saint- Saint-Paul-et-Amsterdam et des tho-
kanakes et les tensions dans les Martin où, de plus, les croisiéristes ne nidés dans les Éparses et lutte contre
années 1970-1980 ont conduit aux fréquentent guère que la partie néer- la surpêche et la pêche illégale.
accords de Matignon et au protocole landaise de l’île où se trouve le port.
St-Pierre- FRANCE
St-Pierre-
et-Miquelon FRANCE
et-Miquelon
St-Barthélemy,
St-Barthélemy,
St-Martin
St-Martin Océan Pacifique
Océan Pacifique
Clipperton
Clipperton
Océan Glorieuses
Océan
Atlantique Glorieuses Wallis-et-Futuna
Atlantique Juan de Nova Océan Wallis-et-Futuna
Juan de Nova Tromelin
Polynésie Bassas da India Tromelin Océan
Indien
Polynésie
française Bassas da India Indien
française Europa Nouvelle-
Europa Nouvelle-
Calédonie
Amsterdam Calédonie
Amsterdam
St-Paul
Océan Pacifique Crozet St-Paul
Océan Pacifique Crozet Kerguelen
Kerguelen
Océan Antarctique
Océan Antarctique
Terre-Adélie
Terre-Adélie
Zone économique exclusive (ZEE) des communautés d’Outre-mer
Zone économique exclusive (ZEE) des communautés d’Outre-mer
Polynésie Collectivité Spécialité législative mise en œuvre selon 3 600 15 720 275 900 0,74 28,1
Polynésie
française Collectivité
d’outre-mer Spécialité
les législative
modalités définiesmise
en loienorganique.
œuvre selon 3 600
/ 15 720 275 900
(2018) 0,74 28,1
française d’outre-mer
(article 74 de les modalités définies en loi organique. /
4,8 millions (2018)
(article
la 74 de
Constitution) 4,8 millions
la Constitution)
CONCLUSION
produire plusieurs milliers de masques pour la métropole La diversité des territoires, louée par Fernand Braudel dans
bordelaise, quand la filière Mode & Luxe tout entière se L’identité de la France (1986), devient de plus en plus syno-
structure sous l’égide du président du Slip Français pour nyme de disparités. Les inégalités socio-territoriales sus-
confectionner masques et sur-blouses et créer un mou- citent ou ravivent des lignes de fractures qui ne sont pas
vement « Savoir Faire Ensemble », c’est tout une filière de nécessairement nouvelles mais qui peuvent se manifes-
l’économie qui semblait affaiblie par différentes vagues de ter parfois violemment comme en témoigne la « crise des
délocalisation qui montre sa résilience, son haut niveau de gilets jaunes » de l’automne 2018 malgré un modèle social
savoir-faire, sa capacité d’innovation et son ancrage réel plutôt protecteur et solidaire. Les écarts qui se creusent
aux échelles locale et nationale. entre individus et entre territoires sont de moins en moins
acceptés par les Français, et les politiques publiques
Des paradoxes et des défis à relever peinent à répondre aux aspirations dans ce domaine alors
Néanmoins si la crise a montré la créativité des Français, même que la France est un des pays où la part du PIB
les difficultés d’approvisionnement en masques, en maté- consacrée à la redistribution est parmi les plus élevées.
riel médical et en médicaments ont mis en évidence les Les acteurs de l’aménagement ont développé de nom-
faiblesses de l’appareil productif français de plus en plus breux outils à toutes les échelles afin d’accompagner les
dépendant de l’Asie, en particulier de la Chine, et l’ampleur transitions numérique, écologique et démographique et
de la désindustrialisation dans de nombreuses filières. Si renforcer la cohésion des territoires, mais les périmètres
le terme de relocalisation constitue un des termes les plus et les instruments définis correspondent parfois mal à la
recherchés dans les moteurs de recherche ces dernières nature réticulaire de territoires aux limites désormais mou-
semaines selon le journal Les Échos, c’est en réalité la vantes. La crise de la Covid-19 a ravivé les conflits sca-
reconstitution de l’ensemble du tissu industriel français qui laires entre les décisions prises à l’échelle nationale pour
est en question. Pour les pouvoirs publics, un défi majeur à l’ensemble du territoire et les volontés locales de défendre
relever dans les années à venir sera donc de définir des poli- les intérêts et les besoins de chacun des territoires. Ces
tiques adaptées afin non seulement de répondre à la crise conflits reflètent un des paradoxes français entre, d’une
sociale et économique créée par la crise sanitaire, mais aussi part, le souhait d’un État qui protège de manière égale l’en-
d’aider à reconstruire l’appareil productif pour répondre à la semble des populations et des territoires et, d’autre part,
fois à la question de l’emploi et aux impératifs environne- les demandes régulièrement affirmées de prise en compte
mentaux dans un contexte de transition écologique et éner- des spécificités territoriales.
gétique et d’une place accrue du numérique. La France doit Le défi est ici de savoir comment réinventer les politiques
certes repenser sa souveraineté industrielle mais en colla- d’aménagement afin de rendre les territoires plus résilients,
boration avec ses partenaires européens, échelle bien plus mieux desservis par les réseaux, en particulier numériques,
pertinente dans le cadre de la mondialisation pour définir des et davantage en capacité de s’adapter aux enjeux du vieil-
modèles alternatifs en matière de numérique, d’utilisation de lissement de la population, du changement climatique, des
l’intelligence artificielle, de normes environnementales, etc. mutations économiques et géopolitiques.
Glossaire
AdCF : Assemblée des CGET : Commissariat général
communautés de France à l’égalité des territoires
ADEME : Agence de l’environnement CICE : crédit d’impôt pour la
et de la maîtrise de l’énergie compétitivité et l’emploi
ADF : Assemblée des CNUDM : Convention des Nations unies
départements de France sur le droit de la mer, dite Convention
de Montego Bay
AEFE : Agence pour l’enseignement
français à l’étranger COM : collectivité d’Outre-mer
AFB : Agence française COS : coefficient d’occupation des sols
pour la biodiversité
CPER : contrat de plan État-région
AMF : Association des
maires de France CPIER : contrat de plan interrégionnal
État-régions
AMP : aire marine protégée
DDCS : Direction départementale
AMRF : Association des maires de la cohésion sociale
ruraux de France
DDPP : Direction départementale
ANAH : Agence nationale pour de la protection des populations
l’amélioration de l’habitat
DDRM : dossier départemental sur les
ANCT : Agence nationale risques majeurs
de la cohésion des territoires
DDTM : Direction départementale
ANRU : Agence nationale pour des territoires et de la mer
la rénovation urbaine
DICRIM : document d’information
AOC : appellation d’origine contrôlée communal sur les risques majeurs
AOP : appellation d’origine protégée DIRRECTE : Direction régionale des
APVF : Association des petites entreprises, de la concurrence, de la
villes de France consommation, du travail et de l’emploi
EPT : établissement MH : monument historique PLH : programme local SDEC : schéma de
public territorial de l’habitat développement de l’espace
MSAP : maison de services
communautaire
ETI : entreprise de taille au public PLU : plan local d’urbanisme
intermédiaire SGAR : secrétariat général
MSP : maison de santé PNR : parc naturel régional
pour les affaires régionales
EVP : équivalent vingt pieds. pluriprofessionnelle
PNRQAD : plan national de
Unité de mesure des SIVOM : syndicat
NIMBY : Not in my backyard, requalification des quartiers
conteneurs. intercommunal à vocation
pas dans mon jardin anciens dégradés
multiple
FFN : Fonds forestier national
NOTRe (loi) : loi portant POS : plan d’occupation
nouvelle organisation des sols SIVU : syndicat
FNTR : Fonds national de
territoriale de la République intercommunal à vocation
revitalisation des territoires
PPGD : plan partenarial unique
FTN : firme transnationale NPRNU : nouveau de gestion de la demande
programme national de SPL : système productif local
GATT : General Agreement renouvellement urbain PPMS : plan particulier
on Tariffs and Trade (accord de mise en sûreté SPR : site patrimonial
sur le commerce et les droits OCDE : Organisation remarquable
de coopération et de PPRN : plan de prévention
de douane) devenu l’OMC SRADDET : schéma
développement économiques des risques naturels
GEMAPI : gestion des milieux prévisibles régional d’aménagement,
aquatiques et prévention des ODD : objectifs de de développement durable
développement durable PPRT : plan de prévention et d’égalité des territoires
inondations
(définis par l’ONU) des risques technologiques
GPM : grand port maritime SRCAE : schéma régional
OIF : organisation PTOM : pays et territoire climat air énergie
ICHN : indemnité compen- internationale de la d’Outre-mer
satoire de handicaps naturels francophonie SRCE : schéma régional
RGA : recensement de cohérence écologique
IFREMER : Institut français OIN : opération d’intérêt général agricole
de recherche pour national SRDEII : schéma régional
RGPP : révision générale de développement
l’exploitation de la mer
OMC : Organisation des politiques publiques économique, d’innovation
IGP : indication géographique mondiale du commerce et d’internationalisation
RTE : réseau transeuropéen
protégée
ONF : Office national de transport SRI : schéma régional
INRAE : Institut national des forêts de l’intermodalité
RTE-T : réseau transeuropéen
de la recherche pour
ORSEC : (dispositif) de transport
l’agriculture, l’alimentation SRIT : schéma régional
et l’environnement d’organisation de la réponse des infrastructures
RTM : restauration des
de la Sécurité civile et des transports
terrains en montagne
INSEE : Institut national
de la statistique PAC : politique agricole TIC : technologies
RUP : région
et des études économiques commune de l’information
ultrapériphérique
PACTE (loi) : loi relative et de la communication
LGV : ligne à grande vitesse SAGE : schéma
à la croissance et à la
d’aménagement et de ZAC : zone d’aménagement
LOADDT : loi d’orientation transformation des
gestion des eaux concerté
pour l’aménagement et le entreprises, dite loi PACTE
développement durable SAU : surface agricole utile ZEE : zone économique
PAPI : programme d’actions
du territoire exclusive
de prévention des SCoT : schéma de
LOADT : loi d’orientation inondations cohérence territoriale ZIP : zone industrialo-
pour l’aménagement et le portuaire
PCS : plan communal SDAASP : schéma
développement du territoire
de sauvegarde départemental d’amélioration ZNIEFF : zone naturelle
LOF : loi d’orientation de l’accessibilité des d’intérêt écologique,
PDU : plan de déplacements
foncière services au public faunistique et floristique
urbains
MEAE : ministère de l’Europe SDAGE : schéma directeur ZPPAUP : zone de protection
PER : pôle d’excellence rurale
et des Affaires étrangères d’aménagement et de du patrimoine architectural,
PETR : pôle d’équilibre gestion des eaux urbain et paysager
MAPTAM (loi) : loi de
territorial et rural
modernisation de l’action SDAU : schéma directeur ZRR : zone de revitalisation
publique territoriale et PHAE : prime herbagère d’aménagement et rurale
d’affirmation des métropoles agro-environnementale d’urbanisme
Indications
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2017, en ligne. p. 249 à 266.
SITOGRAPHIE
Les auteurs
Stéphanie Beucher, agrégée et docteur en géographie, est professeur en CPGE
au lycée Montaigne (Bordeaux). Elle est membre associée du laboratoire Habiter
(EA2076), université de Reims Champagne-Ardenne et membre associée
de la chaire Paix économique, Grenoble École de Management.
Le Centre d’information sur l’eau : Lucie Dejouhanet est maître de conférences en géographie à l’université des Antilles
www.cieau.com/le-cieau/ et membre junior de l’Institut universitaire de France. Associée à l’UMR LADYSS
(7533), elle est membre de l’EA 929 AIHP-GEODE (Archéologie industrielle, Histoire,
Patrimoine – Géographie, Développement, Environnement de la Caraïbe).
Le Conservatoire du littoral :
www.conservatoire-du-littoral.fr/ Stéphane Dubois, agrégé de géographie, est professeur en classes préparatoires
littéraires au lycée Blaise Pascal (Clermont-Ferrand).
www.diplomatie.gouv.fr
Vincent Dubreuil est professeur de géographie à l’université Rennes 2 et membre
de l’UMR 6554 (Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique) du CNRS.
Portail Drias sur les futurs du climat :
www.drias-climat.fr/ Solène Gaudin est maître de conférences en géographie - université Rennes 2.
Chercheuse au laboratoire ESO-Rennes UMR CNRS ESO.
Géolittoral qui regroupe l’ensemble Cécile Gintrac, agrégée et docteur en géographie, est professeur en classes
des données sur le littoral et la mer : préparatoires littéraires au lycée Gustave Monod (Enghien-les-Bain).
www.geolittoral.developpement-durable.
gouv.fr/sommaire.php3 Élisabeth Grimaud, agrégée de géographie, est professeur en classes préparatoires
littéraires au lycée militaire d’Aix-en-Provence.
Site du GIEC : Lionel Laslaz est maître de conférences HDR en géographie, université Savoie
www.ipcc.ch Mont Blanc. Il est membre de UMR 5204 EDYTEM (Environnements, DYnamiques
et TErritoires de la Montagne) CNRS / université Savoie Mont Blanc.
IEDOM, les rapports d’activités
Marion Mare, agrégée de géographie, est professeur en classes préparatoires
annuels sur la Polynésie française, la
littéraires au lycée Montaigne (Bordeaux).
Nouvelle-Calédonie, Saint-Barthélemy,
Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon Sarah Mekdjian est maître de conférences en géographie à l’université Grenoble
et les TAAF consultables sur l’onglet Alpes. Elle est membre de l’UMR 5194 PACTE.
de chaque territoire :
Johan Milian est maître de conférences en géographie, université Paris 8,
www.iedom.fr/iedom/
UMR LADYSS.
Site du programme Interreg : Pascale Nédélec, agrégée et docteur en géographie, est professeur en classes
www.interreg-fwvl.eu préparatoires littéraires au lycée Janson de Sailly (Paris).
Atlas du développement Atlas de l’empire Atlas mondial de l’eau Atlas des forêts
durable napoléonien Défendre et protéger dans le monde
Un monde en transition 1799-1815. Vers une nouvelle notre bien commun Joël Boulier
civilisation européenne David Blanchon Laurent Simon
Yvette Veyret
Paul Arnould Jean-Luc Chappey
Bernard Gainot
our
2 eé
Préface de
pour préparer les concours Annette Ciattoni
Grandes éc
oles
LA FRANCE
croissante.
• Les acteurs de l’aménagement qui s’adaptent au fil des réformes
pour mener des politiques d’aménagement et de développement.
• La valorisation des territoires et de leur patrimoine qui fait parfois
face à des contestations locales.
• La puissance française, qui reste un acteur majeur sur l’échiquier
Atlas géographique +
géopolitique européen et mondial.
• Les enjeux des nouvelles grandes régions : trouver leur place
et mener des politiques à toutes les échelles.
de 150 cartes
Cartes de synthèse
Coordination
Stéphanie Beucher, agrégée et docteur
Les auteurs
Arnaud Brennetot • Lucie Dejouhanet
et géopolitique des 18 régions
en géographie, est professeur en CPGE Stéphane Dubois • Vincent Dubreuil
au lycée Montaigne (Bordeaux). Elle est membre Solène Gaudin • Cécile Gintrac
associée du laboratoire Habiter (EA2076), Élisabeth Grimaud • Lionel Laslaz
université de Reims Champagne-Ardenne Marion Mare • Sarah Mekdjian
et membre associée de la chaire Paix Johan Milian • Nancy Meschinet
économique, Grenoble École de Management. de Richemond • Pascale Nédélec
Florence Smits, agrégée et docteur Marie-Laure Perrodeau • Colette
en géographie, est inspectrice générale Ranély Vergé-Dépré • Sophie de Ruffray
de l’éducation, des sports et de la recherche. Christophe Quéva • Kevin Sutton.
En couverture :
© Full Design / Shutterstock