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La Danse du feu

Alors que vous cheminez dans le comté d’Haran, vous êtes surpris par une violente et brusque
averse.
Trempés jusqu’aux os vous vous hâtez sur le chemin boueux qui doit vous conduire jusqu’à
Thurmaistre. Frigorifiés, c’est avec soulagement que vous apercevez une auberge routière alors que
la pluie s’estompe peu. La battisse bien qu’ancienne est cossue, son enseigne sur le fronton est
étrange et représente un créature grimaçante et menaçante.

Des éclats de voix, un parfum de nourriture et la promesse d’une douce chaleur vous conduisent à
l’intérieur. La taverne est vaste et chaleureuse, une jeune fille au nom de Léa vous conduit a une
table non loin du feu et vous propose de faire sécher vos manteaux. L’auberge est remplie et les
serveuses vont de tables en tables avec d’énormes plateaux remplis de plats et de boissons. Vous
écoutez distraitement les conversations, et notamment un groupe de marchands qui disent que des
hameaux à l’Est de Thurmestre ont été attaqué par des loups-garous lors des nuits de pleine lune.
Les autorités locales seraient en alerte et sur la trace de ces bêtes.
Alors que vous dodelinez de la tête, une étrange musique résonne dans l’auberge. Trois hommes,
aux tenues amples et bariolées improvisent une sorte de concert musical. Il y a deux jeunes hommes
qui accompagnent un vieillard, l’un joue d’un étrange luth et l’autre tape dans ces mains. Le
vieillard se lève alors et dit : « J’ai une histoire à vous conter » et d’un geste ample il invite
l’assistance à se rassembler autour du feu. Alors que les gens s’installent il attrape une cruche et se
remplit le gosier d’une grande rasade de vin, puis crache dans le feu. Les flammes passent de
l’orange au vert. Et derrière les flammes qui dansent et qui ondulent, au cœur du feu, apparaît une
forme sombre ». La musique s’atténue alors, accompagnant parfaitement le récit du vieillard.
« Nous venons d’une terre ancienne, la terre des rois dont le nom a été oublié depuis des lustres.
Nos ennemis nous ont obligés à abandonner nos demeures et nous errons à présent sur des routes
elles aussi oubliées.›› La forme sombre dans le feu prend l'apparence d'un soldat qui chute de son
cheval, une lance plantée dans le flanc.
Le vieillard continue. « Une nuit, un soldat blessé a surgi, titubant, dans notre campement et s'est
effondré devant nous. Nous avons pris soin de sa terrible blessure et étanche sa soif avec du vin. Il a
survécu. Il ne nous a pas répondu quand nous lui avons demandé son nom. Tout ce qu'il voulait,
c'était retourner chez lui, mais nous étions loin dans les terres de ses ennemis. Nous l'avons traité
comme l'un des nôtres et nous l'avons suivi jusque chez lui. Ses ennemis le pourchassaient. Ils
disaient que c'était un prince. Nous ne l'avons pas abandonné, même quand leurs assassins
tombaient sur nous comme des loups. ››
Au cœur du feu. vous voyez une sombre silhouette, épée au clair, en train de combattre une horde
de formes noires.
« Cet homme de sang royal s'est battu pour nous protéger comme nous nous étions battus pour lui.
Nous l'avons ramené chez lui et il nous a remercié. Il a dit : Je vous dois la vie. Restez aussi
longtemps que vous le voudrez, partez dès que l'envie vous en prend, mais sachez que vous serez
toujours en sécurité ici. »
La silhouette dans les flammes ondulantes abat son dernier adversaire puis se disperse en une fine
volute de fumée et de braises.
Le vieillard prend un air maussade : « Une malédiction accable désormais notre noble prince et a
fait de lui un tyran. Nous seuls pouvons sortir de son domaine maudits. Nous voyageons loin et
longtemps dans l’espoir de trouver un moyen de lever cette malédiction ». Mais jusqu’alors notre
quête est restée vaine. Et en Barovie l’âme de notre épouvantable seigneur reste maudite et son âme
agitée ne trouve pas le repos éternel…
Les conversations reprennent alors dans la taverne, la bière tiède et mousseuse est de qualité. Un
des deux jeunes hommes passe alors de tables en tables tendant un chapeau dans l’espoir de récolter
quelques pièces. Il s’approche de vous avec un large sourire, en secouant le chapeau, quelques
pièces messires ? Alors que vous déposez votre écot, celui-ci vif comme un serpent s’empare de ton
avant bras, alors qu’un étrange voile blanc semble avoir aveuglé ses yeux, et prononce avec une
voix sortie d’Outre tombe les mots suivants « cherchez Dame Eva, ses cartes seront votre salut ». Il
lâche brusquement le bras et dans un sourire vous remercie tandis qu’il s’éloigne à la table d’à coté.
La soirée prend fin, les chanteurs aux tenues bariolées se sont éclipsés un peu plus tôt. Vous
rejoignez vos chambres et peu à peu vous vous endormez dans un silence à peine troublé par le
hurlement de loups dans le lointain.
Au cœur de la nuit, vous êtes réveillés en sursaut par d’horribles grognements et de violents
aboiements de chiens. Une meute de loup ne doit pas être loin car au moins plusieurs loups
s’appellent et se répondent. Une brume épaisse s’est levée, faisant passer les arbres alentours pour
d’étranges fantômes gris. Des cris s’élèvent dans la forêt « A l’aide, à l’aide ». Un frisson parcours
l’assistance « ça vient de la cabane des Willers ! ». Fermiers, marchands, voyageurs portent leurs
regards sur vous. Il faut leur porter secours !
N’écoutant que votre courage, vous vous engagez dans la forêt brumeuse...Alors que vous
progressez les arbres semblent se resserrer sur vous, le sol couvert d’aiguilles de pins craque sous
vos pieds. Le voile de brume recouvre le sol comme une nappe qui s’étire sans fin, vous parvenez
seulement a distinguer un chemin de terre qui semble couper à travers bois…
Un grondement menaçant vous fait vous retourner, des loups sanguinaires se jettent sur vous !

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