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Mineralurgie

INDICE DE BOND POUR BROYEURS A BOULETS

Classification de cet essai

Essai de broyabilité à l’échelle laboratoire (discontinu, en circuit fermé) / Essai standard de Bond

Généralités

Il est appelé « Bond Ball Mill Work index » (BBMWi) en anglais.

Cet indice énergétique ne doit pas être confondu avec les 2 autres indices de Bond: celui pour les

concasseurs (BCWi) et celui pour les broyeurs à barres (BRMWi). Comme il n’ a donc pas « un » mais

« des » indices de Bond, il faut bien préciser lequel il s’agit car ils sont mesurés et s’utilisent
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différemment. Pour ne rien arranger, tous ces indices de Bond sont souvent désignés par Wi dans la

bibliographie.

Comme l’indique leur nom, ces 3 indices ont été développés par l’américain Fred C. Bond dans sa

publication de référence de 1952 [1].

INDICE DE BOND POUR BROYEURS A BOULETS


A l’origine les formules ont été développées en utilisant les unités impériales (voir plus loin). Parfois on

ignore si une valeur est donnée en kWh par tonne courte (1sht=0,907t) ou par tonne métrique. Je conseille

vivement de préciser l’unité de mesure à chaque fois que l’on donne une valeur d’indice de Bond: « t »

pour le système métrique et « sht » pour le système impérial. La conversion est facile à faire mais il arrive

que l’on ait des doutes à la lecture d’une publication ou d’un rapport.

A quoi servent les résultats de ce test?

La valeur du BBMWi que l’on mesure est généralement utile pour:

1) Avoir une simple indication de la broyabilité d’un matériau, comme par exemple avec ce type de

classification:
D’après [3]:

Classi&cation des matériaux selon leur indice de

Bond pour broyeurs à boulets BBMWi

2) La comparer à d’autres valeurs de BBMWi

Valeurs de la bibliographie, comme par exemple celles données un peu plus loin

Autres valeurs issues d’une campagne de mesures

3) Estimer la consommation en énergie électrique nette des broyeurs à boulets à axe horizontal

(conventionnels)

ATTENTION: ce qui suit est valable uniquement pour faire une première estimation (un calcul de « coin de

table »).

Tout d’abord on utilise la formule classique développée par Bond:

Avec:

W: Consommation spécifique en énergie (en kWh par tonne métrique)

BBMWi: Indice de Bond pour les broyeurs à boulets (en kWh par tonne métrique)

P80: Maille du tamis à maille carrées au travers duquel 80% du matériau concassé passe

(en µm). Le « P » signifie « Product ».

F80: Maille du tamis à maille carrées au travers duquel 80% du matériau de l’alimentation

(avant concassage) passe (en µm). Le « F » signifie « Feed ».

Une fois que la consommation spécifique W a été calculée, on la multiplie par le débit massique horaire de
matériau à concasser (sur sec) pour estimer la consommation en énergie électrique nette.

4) Dimensionner et sélectionner un appareil pilote ou industriel

Comment réalise t-on cet essai?

La procédure simplifiée est la suivante:

1) Matériel principal utilisé

Le broyeur standard de Bond aussi appelé « jarre de Bond »: C’est un petit appareil de 12″ (305 mm) de

diamètre et de longueur. Il a un revêtement interne lisse. On le fait tourner à 70 tours par minute.

Le broyeur est chargé de 285 boulets dont la répartition est la suivante: 43 boulets de Ø3,68cm, 67

boulets de Ø2,97cm, 10 boulets de Ø1,90cm, 71 boulets de 1,90cm et enfin 94 boulets de Ø1,55cm.

Quels sont les avantages de l’essai de Bond?

Quels sont les inconvénients et les limites de l’essai de Bond?

Selon le fournisseur Nordberg [2], la méthode de Bond a plusieurs limites dont les principales sont les

suivantes:

Elle a été conçue pour prédire l’énergie nécessaire dans un circuit de broyage en voie

humide dont la charge circulante est de 250%. En s’éloignant de cette condition, on

réduit la précision de l’essai,

Elle ne prédit pas le comportement des gros blocs dans un circuit de broyage où le
:
mode de rupture par impact domine,

La définition de l’indice de Bond est l’énergie par unité de masse requise pour broyer une

particule d’une taille « infinie » jusqu’à 80% de passants à 100µm. Une fois que les

particules devient plus petites que 100µm, des divergences importantes peuvent se

produire. Le tamis de fermeture choisi pour l’essai doit refléter la taille à laquelle les

particules vont être broyées industriellement. C’est pour cette raison qu’il est important

d’assortir une valeur d’indice de Bond du tamis de fermeture utilisé (on l’oublie souvent!). A

des finesses de l’ordre de 10µm, il n’est normalement pas possible d’appliquer les

formules d’estimation de consommation d’énergie de Bond,

En cas de broyage en 2 étapes successives, le facteur correctif EF4 doit être limité à sa

fonction de correction d’une alimentation trop grossière. Une valeur d’EF4 limitée à 1,2 est

suggérée dans un tel cas.

Souvent, la forme de la distribution granulométrique générée par un broyage en 2

étapes diffère significativement de celle obtenue en concassant un échantillon par faire un

essai de Bond. le F80 peut être le même, mais la quantité de fines (F30 ou F20 par

exemple) sera différent. Une correction de la distribution granulométrique doit être

appliquée avant d’utiliser la méthode de Bond pour prédire le besoin en énergie de la

seconde étape de broyage. Ceci s’applique tout particulièrement au broyeur Semi-

Autogène (SAG) suivi d’un broyeur à boulets, mais aussi à 2 broyeurs à boulets en série,

et par extension au broyeur à barres suivi d’un broyeur à boulets. Ceci se vérifie aussi pour

les distribution d’alimentation « non naturelles » ou scalpées. Ces conditions demandent

de l’énergie supplémentaire de broyage basée sur la variation à partir d’une distribution

granulométrique plus standard.

Valeurs moyennes de BBMWi mesurées sur différents matériaux et selon différentes

sources

Ce tableau comparatif donne pour différents type de matériaux (minerais, minéraux industriels…)

différentes valeurs d’indice de Bond pour broyeurs à boulets issues de 6 sources.

Seules les valeurs moyennes sont données ici. Pour certains matériaux les auteurs constatent une très
:
grande variabilité du BBMWi. C’est bien plus visible quand les écart-types ou la plage des mesures sur

chaque matériau sont connus….ce qui est plutôt rare.

La plupart de ces valeurs proviennent de F.C. Bond lui même (les sources [#1] et [#2] du tableau), c’est à

dire de la société Allis-Chalmers (désormais Metso Minerals). La source [#1] a été publiée en xxxx et se

base sur xxxx valeurs expérimentales. La source [2] date de xxxx et repose quant à elle sur 2088

mesures. Quand on compare ligne par ligne les valeurs de ces 6 sources, on retrouve souvent les mêmes

valeurs…jusqu’au 2° chiffre après la virgule, ce qui plaide en faveur d’une origine unique. J’ignore

pourquoi celle de XXXX a été moins « reprise » que la première, elle pourtant plus récente et compile bien

plus de mesures.

La source #6 se base sur davantage de mesures: 2633 pour être précis. L’auteur de la section du « SME

Handbook for Mineral Processing » d’où sont extraites les données (2 fois et demi plus de mesures que la

source #1) n’est autre qu’une personne d’Allis-Chalmers.

En conclusion: Allis-Chalmers semble bien souvent à l’origine de valeurs moyennes citées dans la

bibliographie mais ce ne sont malheureusement pas les les plus récentes qui sont reprises. Par ailleurs,

seules les sources #4 et #6 donnent quelques informations sur la variabilité de ces mesures.

Certains laboratoires spécialisés comme JK TECH ou SGS disposent de bases de données bien plus

exhaustives mais ne les publient pas bien évidemment.


:
Exemples de valeurs de BBMWi
INVENTAIRE DES P…

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:
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Le graphique suivant exploite les même données de la source [2] mais elles sont classées de la plus faible

à la plus grande.

La moyenne de ces moyennes de cette source [2] est de 15,8 kWh par tonne métrique.

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Valeurs de BBMWi classées par ordre croissant

Bibliographie

[1] « The third theory of comminution », Transactions of the American Institute of Mining,

Metallurgical, and Petroleum Engineers 193: 484–494.

[2] « The Science of comminution », OUTOTEC

[3] Napier-Munn T. J. et al. « Mineral Comminution Circuits, Their operation and

optimization », JKMRC, Brisbane, Australia, 1996, 413p.

(C) Sébastien MUNNIER – 2015 / 2016

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