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La sobriété énergétique,
une notion disruptive de plus en plus étudiée
Edouard Toulouse*
Le concept de sobriété énergétique n’est pas et la création en 2017 d’un réseau international
nouveau. Les principes de sobriété et frugalité sur la recherche et les politiques de sobriété1 a
ont été de tout temps portés par des penseurs, permis d’améliorer l’identification des travaux
notamment depuis l’avènement de la société de sur le sujet. Plusieurs dizaines de publications
consommation. On peut trouver un aperçu de se référant explicitement à la notion de sobrié-
ce riche historique dans un panorama récent té — souvent énergétique — sont désormais
sur la notion de sobriété publié par l’ADEME répertoriées [Toulouse et al., 2019].
[Cézard et al., 2019]. Sur un plan plus pratique,
l’association négaWatt, formée d’experts prati- Il convient d’ailleurs de noter que cette
ciens de l’énergie, propose depuis 2003 un scé- notion n’est pas spécifiquement française, des
nario de transition énergétique pour la France travaux (souvent méconnus dans notre pays)
basé sur le triptyque sobriété-efficacité-renou- creusent aussi la question dans les pays anglo-
velables, qui a aussi aidé à populariser la no- saxons (où l’on parle de « sufficiency »), en Alle-
tion de sobriété énergétique [négaWatt, 2018].* magne (« suffizienz »), et ailleurs dans le monde.
Pour autant, la sobriété a manqué pendant Le panorama général proposé ici couvre
longtemps d’une certaine assise scientifique, surtout les aspects sociologiques et politiques
car peu de travaux académiques lui étaient de la sobriété, moins ses dimensions écono-
consacrés. Certains aspects étaient certes ap- miques. L’exercice oblige à n’évoquer que
prochés dans le cadre des théories compor- très succinctement les nombreuses références
tementales (par exemple dans les champs du citées, ce qui ne permet pas de rendre compte
changement de comportement ou des modes de toute leur richesse.
de vie durables), mais sans une vision globale,
systémique et politique. Les choses évoluent,
Limiter la production de données et les Stocker les données dans un data cen-
Communication
besoins en stockage d’une entreprise ter à efficacité élevée
besoins quotidiens, plutôt qu’un grand frigo potentiel à explorer, qui est encore peu ana-
américain clinquant qui sera rarement rempli) ; lysé [Bocken et al., 2016].
• La sobriété collaborative : elle a pour
objectif de partager le plus possible les ser- Pour finir sur les aspects terminologiques,
vices énergétiques afin d’en réduire le volume on entend parfois également la notion de
total (par exemple l’autopartage). « sobriété carbone ». Consistant à appliquer les
principes de la sobriété aux activités émet-
Il est utile de noter ici que la sobriété trices de CO2, elle recoupe souvent la sobriété
souffre d’un biais courant qui consisterait à énergétique mais pas toujours, puisque les fac-
la restreindre à la sphère des comportements teurs d’émission varient selon le type d’éner-
et choix individuels. En réalité, la sobriété est gie utilisée et que des services peu émetteurs
une notion qui peut être pensée et appliquée en carbone peuvent se révéler très intensifs en
à tous les niveaux économiques et sociétaux énergie (par exemple une mobilité hydrogène
(même si les rythmes de changement, les in- à partir de renouvelables avec un faible rende-
vestissements nécessaires et les cobénéfices ment global).
varient selon les cas). Dans l’aménagement du
territoire par exemple, une manière différente
Distinguer la sobriété de l’efficacité
d’organiser les villes pour réduire les distances
à parcourir, ou encore la mise en place d’alter-
Certains auteurs ont une acceptation large
natives à de grands projets d’aménagement à
de la notion d’efficacité énergétique comme
forte empreinte énergétique totale (aéroports,
tout ce qui peut réduire la demande d’énergie,
autoroutes…) peuvent entrer dans le champ
et à ce titre peuvent revendiquer de couvrir
d’une sobriété que l’association négaWatt qua-
d’ores et déjà le champ de la sobriété à travers
lifie de structurelle. Dans le privé, les entre-
la notion « d’efficacité appliquée aux comporte-
prises peuvent repenser leurs activités et leur
ments » (cf. par exemple [AEE, 2013]). Toutefois,
façon de fournir des services pour appliquer
c’est une vision assez réductrice de la sobriété,
et inciter à la sobriété ; il y a là un énorme
et elle n’est pas largement partagée.
Bien souvent, l’efficacité est plutôt entendue tient dans la persistance de forces majeures
comme l’amélioration technique d’un service générant plutôt de « l’ébriété énergétique » que
énergétique sans que soit interrogés le fonde- de la sobriété. Les publications consacrées au
ment et le niveau de consommation de ce der- sujet recensent ainsi [Toulouse et al., 2019] :
nier. Le Tableau 1 fournit quelques exemples • Le paradigme social dominant dans
de démarcation entre sobriété et efficacité. nos sociétés, qui véhicule et entretient des
valeurs telles que le matérialisme, le consumé-
Il est vrai que la frontière n’est pas toujours risme, l’individualisme, la puissance, etc. ;
parfaitement fixée, car elle dépend de la ma- • La plupart des modèles économiques
nière dont on interprète une même action4. et de développement actuels, qui bien souvent
Les deux approches relèvent toutefois de conduisent au surdimensionnement et à l’in-
conceptions assez différenciées quant à la citation au « toujours plus » ; en témoigne par
manière de réduire la demande en énergie, et exemple le déploiement à marche forcée de
peuvent être vues comme complémentaires. la 5G, qui suscite des interrogations quant à sa
contradiction avec une logique de sobriété5 ;
Pour certains auteurs toutefois, l’efficacité • Les contextes sociotechniques et déci-
peut devenir dans son principe probléma- sions d’aménagement passées qui enferment
tique lorsqu’elle se contente de renforcer et les usagers dans certains choix de services
perpétuer aveuglément les modèles actuels énergétiques limités ;
de consommation de services énergétiques • Certaines normes sociales dominantes
[Shove, 2018]. De nombreux travaux ont été (par exemple sur le confort « moderne ») ;
par exemple consacrés aux effets rebond, que • La résistance au changement dans les
nous ne rappellerons pas ici mais qui tendent pratiques quotidiennes ;
à légitimer la nécessité de ne pas s’en tenir à la • Le manque de visibilité et de tangibi-
seule efficacité technique pour espérer aboutir lité de l’impact énergétique de nos choix à tous
à des réductions drastiques de consommation niveaux.
d’énergie : « pour être opérante, l’efficacité doit
impérativement être couplée à la sobriété éner- En allant à l’encontre de paradigmes et
gétique » [Labo de l’ESS, 2018]. normes encore largement dominants, la so-
briété revêt ainsi une dimension disruptive,
L’association négaWatt quant à elle consi- voire subversive. Ce caractère subversif peut
dère la sobriété et l’efficacité comme complé- d’ailleurs être considéré bienvenu, en ce qu’il
mentaires, mais avec des logiques de priorité permet de remettre en question « certaines
différentes (interroger d’abord les services éner- pseudo-évidences de notre relation à l’éner-
gétiques avant de se demander comment les gie » [Villalba et al., 2018]. Mais il peut égale-
optimiser techniquement) [négaWatt, 2018]. ment expliquer pourquoi la sobriété fait l’objet
de préconceptions idéologiques et réactions
émotionnelles parfois fortes contraignant
Freins et limites
son appropriation chez certaines personnes
aux comportements de sobriété [Dufournet et al., 2019].
Zoom sur une étude explorant les préférences pour des styles de vie sobres
Dans une étude suisse utilisant la méthode d’analyse conjointe [Moser et al., 2015],
150 participants ont été confrontés à une liste de modes de vie combinant des ni-
veaux différents de distance domicile-travail, modes de transport disponibles, types
de destination de vacances, taille de logement, température intérieure et consomma-
tion de viande. Chaque participant a reçu une liste contenant 10 combinaisons tirées
au hasard par rapport aux 729 possibles et présentées sous une forme narrative pour
les rendre plus concrètes. Il leur a été demandé de classer ces modes de vie par ordre
de préférence.
L’étude montre ainsi que des modes de vie incluant des distances plus réduites,
l’usage du vélo et des transports en commun, et une modération sur le chauffage
sont susceptibles d’être attractifs pour un large public, tandis que les options com-
portant un régime végétarien strict et une réduction des surfaces des logements le
sont beaucoup moins.
la modestie des mesures prises jusqu’à mainte- de la sobriété énergétique au niveau européen.
nant et au manque de visibilité des travaux et Dans ce cadre, différents experts et chercheurs
débats dans ce domaine. Il existe pourtant un ont été mobilisés pour préparer des docu-
nombre croissant de publications analysant et ments de travail concernant différents secteurs
proposant des idées de politiques et mesures, (le bâtiment, les appareils, la mobilité, etc.).
qui ne visent pas nécessairement à imposer la On y trouve des analyses détaillées sur les po-
sobriété de manière coercitive, mais à l’encou- tentiels de sobriété dans chacun de ces secteurs
rager et créer des conditions rendant son appli- et sur les politiques et mesures envisageables.
cation plus facile et plus désirable. Des exemples de politiques en place dans
différents États sont fournis8. On en retiendra
Sans être exhaustif, quelques exemples en notamment que s’il existe encore peu de poli-
sont fournis dans le Tableau 2. tiques de sobriété affichées comme telles, cer-
taines expériences (notamment en Allemagne
Un projet lancé depuis 2017 par l’eceee et Suisse) peuvent être inspirantes.
(European Council for an Energy Efficient Eco-
nomy) a pour objectif d’accroître la visibilité
intégrant de telles hypothèses. Ailleurs, la situa- production des industries les plus intensives
tion est d’ailleurs similaire [Samadi et al., 2017]. en énergie ;
• Enfin, les « excès » de consommation de
Pourtant, un scénario de transition éner- viande se résorbent et le gaspillage alimentaire
gétique tel que celui proposé par l’associa- diminue fortement d’ici 2050.
tion négaWatt pour la France, qui se base sur
des hypothèses de sobriété précises et réflé- Les documents ne précisent pas toujours
chies (analysées au niveau de chaque service comment ces hypothèses ont été traduites dans
énergétique), montre un potentiel significatif. la modélisation, ni ce qu’elles représentent au
La sobriété y représente 40 % des économies final dans les volumes d’économies d’énergie
d’énergie primaire jugées atteignables d’ici 2050 escomptés d’ici 2050. En tout état de cause,
(le reste relevant de l’efficacité). En termes de elles ne sont pas introduites de manière prio-
consommation d’énergie finale, la part monte ritaire et systémique dans l’exercice de scéna-
même à 60 % [négaWatt, 2018]. risation et sont clairement en-deçà de celles
proposées par l’association négaWatt (qui en-
La méthodologie d’élaboration des hypo- visage par exemple d’ici 2050 une modération
thèses de sobriété de ce scénario ne peut être sur la taille et l’usage de plusieurs équipements
détaillée ici faute de place, mais une intro- résidentiels et tertiaires, une réduction de 16 %
duction sur le sujet est disponible dans une des distances parcourues par personne, des ef-
brochure disponible sur le site internet de l’as- forts importants de recyclage et d’allongement
sociation [Association négaWatt, 2018]. de la durée de vie des produits, ou encore une
réduction de 40 à 50 % de la consommation
Si l’on se penche maintenant sur le tout moyenne de viande par habitant).
dernier scénario officiel disponible en France,
celui de 2019 qui appuie la Stratégie nationale La difficulté principale que pose la sobriété
bas carbone, on remarque des inflexions no- dans de tels exercices prospectifs est de parve-
tables par rapport au passé. On y trouve ainsi nir à des hypothèses qui soient robustes et pas
(pour la première fois) la mention d’une « solli- simplement normatives (c’est-à-dire représen-
citation équilibrée des leviers de sobriété » pour tant ce que l’on souhaiterait idéalement qu’il se
atteindre la neutralité carbone en 2050 [DGEC, passe). Une bonne appréciation et modélisa-
2020] : tion des chaînes de causalité intervenant dans
• Dans les bâtiments, il y est surtout les évolutions de comportements, des effets
question de quelques changements de com- rebond et des impacts des politiques publiques
portements volontaires (par exemple la baisse sont nécessaires. Les changements de modes
de la température de chauffage) ; de vie et d’organisation sociétale sont souvent
• Dans les transports, le scénario évoque les parents pauvres des modules de modélisa-
l’encouragement du report modal, du covoitu- tion énergétique [Saujot et al., 2020].
rage et du télétravail ainsi que la limitation de
l’étalement urbain, avec un trafic de voyageurs Un certain nombre de travaux méthodo-
qui augmente tout de même de plus de 25 % logiques commence à creuser cet aspect afin
entre 2015 et 2050. De même, le fret croît en- d’améliorer la situation [Saujot et al., 2020].
core de 40 % sur la même période (mais moins, Au niveau français, le Shift Project a élaboré
faut-il croire, que dans un scénario purement des guides méthodologiques pour les scéna-
tendanciel) ; ristes comprenant un volet sur la modélisation
• Les Français sont supposés consom- des changements de modes de vie. Il recom-
mer des produits de plus en plus durables et mande notamment d’intégrer pleinement les
nécessitant moins d’énergie à produire (sans sciences sociales dans la production de visions
que l’on sache précisément comment), tou- énergétiques futures et d’appuyer plus systé-
tefois il n’est pas prévu de réduction de la matiquement les hypothèses d’évolution de
modes de vie sur des narrations [Shift Project,
2019]. Une autre étude (allemande) estime que champs à explorer et renforcer. Si on constate
la question de la sobriété devrait être systé- un intérêt grandissant pour la sobriété et une
matiquement incluse dans toute réflexion éner- multiplication des appels à la prendre en
gétique prospective. Les modèles devraient considération, elle nécessiterait sans doute une
permettre d’intégrer des hypothèses de sobrié- exposition beaucoup plus forte dans le débat
té, et celles-ci gagneraient à être mieux ados- public pour espérer être traduite de manière
sées à des résultats de travaux scientifiques. En cohérente et systématique dans les politiques,
outre, les limites et difficultés de production de normes sociales et pratiques.
ces hypothèses devraient être bien précisées
[Förster et al., 2018].
RÉFÉRENCES
Au-delà de la mécanique de scénarisation, la
manière dont les hypothèses et potentiels de ADEME, « Représentations sociales du changement clima-
sobriété sont présentés peut jouer un rôle non tique – 20e vague », 2019.
négligeable sur leur réception et appréciation. AEE (Agence Européenne de l’Environnement), “Achieving
Ainsi, le concept de sobriété peut être mieux energy efficiency through behaviour change: what does it
compris s’il est introduit comme une réflexion take?”, 2013.
en amont sur les besoins et services énergé- Association négaWatt, « La sobriété énergétique – Pour une
tiques, plutôt que sous la forme d’une « variable société plus juste et plus durable », 2018.
d’ajustement » ajoutée à la fin pour tenter de Bocken Nancy, Short Samuel, “Towards a sufficiency-driv-
boucler sur l’objectif d’un scénario. En outre, en business model: Experiences and opportunities”, Envi-
il existe différentes manières d’éviter que les ronmental Innovation and Societal Transitions, 2016.
potentiels de sobriété soient perçus comme
Bourg Dominique, Papaux Alain, « Vers une société sobre
trop abstraits, abrupts, ou normalisants [Du-
et désirable », PUF, 2010.
fournet et al., 2019 ; Saujot et al., 2020].
Cézard Florian, Mourad Marie, « Panorama sur la notion de
sobriété – définitions, mises en œuvre, enjeux », rapport
Conclusion pour l’ADEME, 2019.
Cherrier Hélène, Szuba Mathilde, Özçaglar-Toulouse Nil,
La sobriété, en tant qu’approche pour (ré) “Barriers to downward carbon emission: Exploring sustain-
inventer des modes de vie et organisations able consumption in the face of the glass floor”, Journal of
sociétales compatibles avec les limites écolo- Marketing Management, 2015.
giques, a longtemps été ignorée et sujette à Darby Sarah, Fawcett Tina, “Energy sufficiency: an intro-
des préjugés. Sa mise en œuvre soulève certes duction”, rapport pour l’eceee, 2018.
des questionnements importants de plusieurs
DGEC (Direction Générale de l’Énergie et du Climat), « Syn-
ordres, mais un corpus scientifique internatio-
thèse du scénario de référence de la stratégie française
nal de plus en plus riche devient disponible
pour l’énergie et le climat », 2020.
pour les éclairer.
Druckman Angela, Jackson Tim, “The bare necessities:
How much household carbon do we really need?”, Eco-
On peut se demander s’il est possible d’at-
logical Economics, 2010.
teindre les objectifs forts et pressants de neu-
tralité carbone à l’échelle planétaire sans la Dufournet Charline, Toulouse Edouard, Marignac Yves,
perspective de la sobriété énergétique et sans Förster Hannah, “Energy sufficiency: how to win the argu-
mettre en place des politiques publiques, des ment on potentials?”, Actes de la conférence eceee Summer
nouveaux modèles économiques et des pra- Study, 2019.
tiques idoines. Dugast César, Soyeux Alexia, « Faire sa part ? Pouvoir et
responsabilité des individus, des entreprises et de l’État
La France est plutôt en bonne position dans face à l’urgence climatique », rapport de Carbone 4, 2019.
la production de connaissances et de travaux
sur le sujet, mais il existe encore de nombreux
Förster Hannah, Zell Ziegler Carina, Eichhorn Daniel, Shift Project, “Lifestyles and consumption behaviors in en-
“Energy efficiency first; sufficiency next?”, Actes de la con- ergy transition scenarios – Technical file #5 Information
férence eceee Summer Study, 2019. and recommendations for scenario producers”, 2019.
Gorge Hélène, Herbert Maud, Özçaglar-Toulouse Nil, Shove Elizabeth, “What is wrong with energy efficiency?”,
Robert Isabelle, “What Do We Really Need? Questioning Building Research & Information, 2018.
Consumption Through Sufficiency”, Journal of Macromar- Sköld Bore, Baltruszewicz Marta, Aall Carlo, Andersson
keting, 2015. Camilla, Herrmann Alina, Amelung Dorothee, Barbier Ca-
Labo de l’ESS (Économie Sociale et Solidaire), « Sobriété rine, Nilsson Maria, Bruyère Sébastien, Sauerborn Rainer,
énergétique », 2018. “Household Preferences to Reduce Their Greenhouse Gas
Lejeune Caroline, « Face à l’épreuve de la sobriété imposée. Footprint: A Comparative Study from Four European Cit-
Capabilités, reconnaissance, et participation au Forum per- ies”, Sustainability, 2018.
manent de l’insertion », in [Villalba et al., 2018]. Toulouse E., Sahakian M., Bohnenberger K., Lorek S.,
Maresca Bruno, « Mode de vie : de quoi parle-t-on ? Peut-on Leuser L., Bierwirth A., “Energy sufficiency: how can re-
le transformer ? », La Pensée Écologique 2017/1, 2017. search better help and inform policy-making?”, Actes de la
Martin Solange, Gaspard Albane, « Changer les comporte- conférence eceee Summer Study, 2019.
ments, faire évoluer les pratiques sociales vers plus de du- Toulouse E., Le Dû M., Gorge H., Semal L., “Stimulating
rabilité – L’apport des sciences humaines et sociales pour energy sufficiency: barriers and opportunities”, Actes de la
comprendre et agir », ADEME, 2016. conférence eceee Summer Study, 2017.
Moser Corinne, Rösch Andreas, Stauffacher Michael, Villalba Bruno, Semal Luc, « Sobriété énergétique : con-
“Exploring societal preferences for energy sufficiency mea- traintes matérielles, équité sociale et perspectives institu-
sures in Switzerland”, Front. Energy Res., 2015. tionnelles », Éditions Quae, 2018.
Muller Adrian, Huppenbauer Markus, “Sufficiency, Liberal
Societies and Environmental Policy in the Face of Planetary NOTES
Boundaries”, GAIA – Ecological Perspectives for Science
and Society, 2016.
1. Réseau ENOUGH : https://www.researchgate.net/proj-
O’Neill Daniel W., Fanning Andrew L., Lamb William F.,
ect/ENOUGH-International-network-for-sufficiency-re-
Steinberger Julia K., “A good life for all within planetary
search-policy
boundaries”, Nature Sustainability, 2018.
2. Par « services énergétiques », on entend l’ensemble des
Princen Thomas, “The Logic of Sufficiency”, MIT Press,
services rendus par le biais d’un équipement ou d’une in-
2005.
frastructure requérant de l’énergie.
Royston Sarah, Selby Jan, Shove Elizabeth, “Invisible ener-
3. La place manque ici pour détailler la méthodologie de
gy policies: A new agenda for energy demand reduction”,
cette étude, mais celle-ci est décrite précisément dans la
Energy Policy, 2018.
publication en référence.
Sahakian Marlyne, Naef Patrick, Jensen Charlotte, Goggins
4. Par exemple, se déplacer à vélo plutôt qu’en voiture
Gary, Fahy Frances, “Challenging conventions towards en-
peut être vu comme une modification substantielle du
ergy sufficiency: ruptures in laundry and heating routines
type de service énergétique consommé, ou éventuellement
in Europe”, Actes de la conférence eceee Summer Study,
comme une forme très poussée d’efficacité énergétique sur
2019.
le « véhicule ».
Samadi Sascha, Gröne Marie-Christine, Schneidewind Uwe,
5. Cf. la tribune « La 5G est-elle vraiment utile ? » d’Hugues
Luhmann Hans-Jochen, Venjakob Johannes, Best Benja-
Ferreboeuf et Jean-Marc Jancovici, Le Monde, 9 janvier
min, “Sufficiency in energy scenario studies: Taking the
2020.
potential benefits of lifestyle changes into account”, Tech-
6. L’appel de 1 000 scientifiques : « Face à la crise écologique,
nological Forecasting & Social Change, 2017.
la rébellion est nécessaire », Le Monde, 20 février 2020.
Saujot Mathieu, Waisman Henri, « Mieux représenter les
7. Tribune « Nous ne prendrons plus l’avion ! », Libération,
modes de vie dans les prospectives énergie-climat », Étude
11 février 2019.
N°02/20 IDDRI, 2020.
8. https://www.energysufficiency.org/