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80 DÉCOUVERTE N°344-345 JANVIER-FÉVRIER 2007

La pile
à combustible
Un convertisseur d’énergie d’avenir
© P. Stroppa/CEA.

LAURENT ANTONI Les besoins en énergie, de plus en plus


Docteur-ingénieur, importants de nos sociétés, sont associés
responsable du Laboratoire à la volonté politique de réduire les émissions
des systèmes piles à combustible
basse température au Commissariat
polluantes pour l’environnement, et en
à l’énergie atomique, particulier les gaz à effet de serre. La pile à
Laboratoire d’innovations combustible s’inscrit dans ces
pour les technologies préoccupations, à savoir utiliser les énergies
des énergies nouvelles renouvelables (EnR), augmenter le rendement
et les nanomatériaux
de conversion des systèmes énergétiques,
(CEA/LITEN), Grenoble
généraliser l’électricité, comme énergie
secondaire du fait de la qualité et de la
commodité du service qu’elle permet
d’atteindre.
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es progrès techniques dans la connais-

L sance et la fabrication des matériaux ont


relancé, depuis quelques années,
l’intérêt de développer les piles à com-
bustible (PAC). Leur développement ne
sera cependant assuré que dans la mesure où
les coûts de production et leur durée de vie
seront compétitifs par rapport aux moyens de
production actuels d’énergie électrique.
Pour relever ce défi, il faut inventer des
matériaux, des techniques de fabrication D. R. Photographie V. Varène.
aussi économiques que possible. Ces verrous
ne pourront cependant être levés qu’à partir
de la connaissance approfondie des pro-
priétés de chaque composant des PAC et de
l’impact de l’un sur les autres. part, la limitation des émissions polluantes à
Après le rappel du principe de fonctionne- durée de vie courte (pollution locale : CO,
ment d’une PAC et des différentes technolo- NOx, HC, particules…) et, d’autre part, la
gies associées, nous présenterons des limitation des émissions de polluants à durée
exemples de leur intégration à des systèmes de vie longue et en particulier ceux à effet de
et à des prototypes. Enfin, nous aborderons, serre (pollution globale).
pour les piles à combustible PEMFC, les axes L’utilisation des PAC reste indissociable de
de développement nécessaires pour relever le l’élément hydrogène qui, à défaut d’être dis-
défi du coût et de la durée de vie et ainsi ponible tel quel, présente l’avantage d’être un
conduire à leur commercialisation. composé chimique transportable, stockable et
qui peut être produit à partir d’énergies renou-
velables diversifiées.
Contexte Au sens du rendement de la chaîne de
Dans la dernière partie du XXe siècle, l’avè- conversion énergétique, une approche sim-
nement des PAC s’inscrit dans une évolution pliste du problème fait apparaître la PAC
globale au travers des siècles de la production comme plus prometteuse par principe que les
d’énergie dictée par quatre grandes convertisseurs « électrothermiques » (électro-
contraintes : diesel, électroturbine).
- la recherche d’un vecteur énergétique Le nombre d’étapes de la transformation
unique et généralisé facilement convertible énergétique et de composants nécessaires
en d’autres formes d’énergie plus apte à semble être moindre que dans le cas du pas-
répondre aux divers besoins de l’homme sage par une conversion (fig. 1) :
(transport, chauffage, communications) ; « chimique ---> thermique ---> mécanique
l’électricité est le candidat retenu, car il est ---> électrique. »
facile de la produire et de la transporter, mais L’autre intérêt en particulier pour les PAC à
elle a le gros inconvénient d’être difficile à haute température est d’être intégrable à un
stocker ; cycle de conversion dit « combiné » où l’on
- la recherche d’une diversification des éner- met en cascade une PAC et une ou deux tur-
gies primaires pour limiter les dépendances bines à gaz ou vapeur. Le rendement élec-
énergétiques en particulier vis-à-vis des éner- trique global peut alors monter jusqu’à 80 %.
gies fossiles (pétrole ou gaz) ; D’autre part, du fait de sa modularité, la PAC
- l’augmentation des rendements des conver- s’intègre bien dans les stratégies actuelles
tisseurs y compris dans le transport ; d’accompagnement des grands réseaux de
- la contrainte environnementale, elle-même distribution électrique par des sources d’éner-
déclinable en deux sous-contraintes : d’une gie locales, de faible puissance.
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Énergie chimique dans les combustibles fossiles Fonctionnement d’une pile


à combustible :
Gazéficateur, reformeur
cas de la PEMFC
Énergie chimique Principe de fonctionnement
Réacteur chimique d’une PAC

Augmentation Une PAC est un convertisseur d’énergie chi-


de l’énergie mique en énergie électrique et thermique. La
interne réaction mise en œuvre est une réaction élec-
trochimique entre l’hydrogène H2 (carburant)
Turbo Moteurs et l’oxygène O2 (comburant) avec production
machines à piston simultanée d’eau, d’électricité et de chaleur
selon la réaction globale de synthèse de l’eau :
Énergie mécanique H2 + 1/2 O2 H2O
Contrairement aux piles traditionnelles ou
Générateurs électriques Piles à combustibles
aux batteries, l’énergie n’est donc pas stockée
Énergie électrique dans le volume fini de la pile lui-même mais
dans des réservoirs de gaz qui peuvent ali-
FIGURE 1
Comparaison des chaînes de conversion
menter la PAC de manière continue. Le flux
chimique/électrique traditionnelle et à PAC. d'énergie délivré par la PAC découle de la cir-
culation du gaz combustible (H2) et du gaz
oxydant (O2).
La mise en œuvre de cette réaction s'effectue
au travers de deux demi-réactions l'une à
l'anode correspondant à l'oxydation de l'hy-
drogène et l'autre à la cathode avec la réduc-
Le défi à relever pour les PAC , comme pour tion de l'oxygène produisant de l'eau.
toute nouvelle chaîne énergétique est de Parmi les différentes technologies, deux sont
répondre aux cinq critères suivants : privilégiées : la filière polymère à basse
– la qualité du service ; température PEMFC et la filière céramique à
– la commodité du service ; haute température SOFC. Elles offrent des
– le rendement économique de la chaîne déli- perspectives d’utilisation larges dans trois
vrant le service ; domaines : les applications portables, les
– le rendement énergétique de celle-ci ; transports et les applications stationnaires.
– la qualité « environnementale » de la chaîne
énergétique délivrant le service. Piles PEMFC
Le critère coût est le plus difficile à respec- Dans le cas des piles de technologie PEMFC
ter actuellement, sachant que les solutions (Proton Exchange Membrane Fuel Cell ou
concurrentes (thermiques) ont plusieurs géné- pile à membrane échangeuse de protons), le
rations d’avance et occupent les marchés lien entre ces deux demi-réactions est réalisé
actuels. L’application à la traction automobile par une membrane électrolyte conduisant les
illustre bien cette problématique. protons H+. Le principe de fonctionnement
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nécessite une cellule élémentaire comprenant aujourd’hui le platine. La production d’énergie


une anode, une cathode, un électrolyte ainsi électrique s’accompagne de pertes thermiques
que les alimentations en combustible et com- qu’il convient d’évacuer par l’intermédiaire
burant (fig. 2) d’un circuit de refroidissement.
Le circuit électrique externe est également La cellule élémentaire de PAC est un mon-
représenté. tage constitué d’un assemblage membrane
Les réactions mises en œuvre sur chaque électrodes (noté AME), inséré entre deux col-
électrode sont : lecteurs de courant ou plaques bipolaires
à l'anode H2 2H+ + 2e- (fig. 3). Ces dernières permettent le passage
à la cathode des fluides, y compris celui de refroidisse-
1/2 O2 + 2 H+ + 2e- H2O ment et assurent l’étanchéité entre les trois
-------------------------------------------------------------------- circuits fluidiques.
bilan H2 + 1/2 O2 H2O Une pile proprement dite est un empilement
de ces cellules élémentaires, connectées en
Pour que ces réactions aient lieu aux tempé- série d’un point de vue électrique, et en
ratures de fonctionnement d’une pile PEMFC, parallèle d’un point de vue hydraulique. Les
l’ajout d’un catalyseur dans les électrodes est plaques bipolaires séparent deux AME adja-
nécessaire. Le meilleur catalyseur reste cents et permettent leur connexion électrique.

e-
e- e- e-

e-

FIGURE 2
Principe de fonctionnement d'une pile à combustible PEMFC.
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Plaque bipolaire H2 AME Air Empilement

FIGURE 3
Cellule élémentaire et empilement PEMFC.

Dans les PAC céramiques à haute tempéra- les deux années à venir avec un nouveau produit
ture dites SOFC, par suite du choix d’un d’une durée de vie annoncée de 80 000 heures
-
oxyde solide, ce sont les anions O2 qui (ceci serait alors le record sur le marché).
migrent à travers l’électrolyte solide. La réac- Pour les plus petites puissances, nous consta-
tion de réduction de l’oxygène se produit à la tons que le marché des véhicules à moteur est
cathode (aussi appelée « électrode à air »), dominé par les piles PEMFC qui prennent près
-
générant les ions O2 qui migrent dans l’élec- de 100 % de la part de marché. Néanmoins,
trolyte solide jusqu’à l’anode où ils partici- elles sont actuellement clairement absentes du
pent à l'oxydation de l’hydrogène pour grand marché stationnaire au-dessus de
former de l’eau. 50 kW. Les piles SOFC ont également pénétré
le marché des transports mais en grande partie
Les différents types de piles comme générateur auxiliaire de puissance
à combustible (APU) (jusqu’à 3 - 5 kW).
Les différents types de PAC ainsi que leurs Un marché relativement nouveau est le mar-
domaines de température de fonctionnement ché stationnaire résidentiel ou « petit station-
sont résumés sur la figure 4 . naire ». Dans la réalité, comme dans la
Jusqu’en 2005, plus de 14 500 unités de terminologie, ceci est considéré comme deux
PAC ont été produites à travers le monde. La marchés séparés avec des sociétés misant sur
technologie dominante est la PAC à mem- l’un des marchés ou sur l’autre, plutôt que
brane échangeuse de protons (PEMFC) qui d'essayer de vendre le même produit dans les
constitue la technologie la plus flexible et la deux marchés. La technologie principale est la
seule vraiment examinée pour le marché pile PEMFC, mais la pile SOFC a une petite
automobile (fig. 5). Cependant, les autres mais significative part de marché.
technologies prennent lentement leurs Enfin, les petits marchés portables
marques, créant ainsi une industrie plus dyna- (nomades) sont dominés à part égale par les
mique et robuste. piles PEMFC et DMFC. Cependant, il faut
Pour les plus fortes puissances, les piles à car- noter que d'autres technologies sont actuelle-
bonates fondus (MCFC) restent toujours la ment à l'étude.
technologie de choix. Les piles SOFC, malgré Dans le marché de niches moins bien défi-
les grandes avancées de ces dernières années, nies, les piles PEMFC dominent toujours.
luttent toujours pour passer des unités de Non seulement cette technologie est sans
recherche à un démonstrateur en conditions doute la plus appropriée, mais surtout elle est
réelles d’usage. Bien que le nombre d'unités en la plus facile à acheter et à des tailles très
pile à combustible à acide phosphorique variables. Lorsque d'autres piles seront deve-
(PAFC) demeure pratiquement inchangé en nues plus facilement disponibles, il n’est pas
2005 (et donc avec une part de marché cumu- exclu qu’elles se vendent également dans ces
latif qui a diminué), ceci devrait changer dans marchés variables.
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Anode Électrode Cathode

SOFC Céramiques
H2, CH4, ... O2/air
800 - 1000 °C O2 -

MCFC Carbonates fondus


600 - 650 °C H2, CH4, ... O2/air
CO32 -

PAFC Acide Ph. (liquide)


H2 O2/air
160 220 °C H+

DMFC / DEFC
Methanol, ethanol Polymère
80 110 °C
O2/air
PEMFC H+
H2
60 80 150 °C

Alkaline FC H2 KOH (liquide) O2


60 90 °C OH-
FIGURE 4
Différents types de piles à combustible.

Système à pile à combustible - la gestion électrique pour la transformation


Un système à PAC (fig. 6), ou module de du courant continu délivré par la pile en cou-
puissance est un système réalisant de façon rant alternatif au voltage désiré.
autonome la conversion de l’énergie de com- Enfin, pour les applications transport, la
bustion d’un carburant en énergie électrique chaîne de traction électrique est constituée de
directement utilisable. Pour cela, la pile est l’ensemble des systèmes intervenant dans la
accompagnée d’équipements auxiliaires pour conversion d’énergie, depuis la sortie du
que sa fonction principale, la fourniture d’é- réservoir de carburant jusqu’aux roues. Le
nergie électrique, puisse être remplie. Ces groupe électrogène à pile à combustible est
composants assurent l’approvisionnement des l’un des éléments principaux de cette chaîne
réactifs, leur conditionnement, l’évacuation de traction, où l’on peut distinguer deux
des produits, de la chaleur, la conduction et la autres composants majeurs : le groupe moto-
transformation de l’électricité au profit des propulseur et l’éventuel stockage secondaire
équipements consommateurs électriques
(moteur électrique, auxiliaires divers…).
Suivant la nature de la pile et son application MCFC
(notamment son combustible) l'environne- SOFC AFC
ment devra être adapté avec :
- la gestion des apports en combustible et
comburant avec une étape de pré-reformage DMFC PEM
éventuelle et/ou une mise sous pression pour
les PEMFC ; PAFC
- la gestion thermique avec des plaques bipo-
laires à circuit liquide ou air pour le refroidis-
sement des PEMFC ou l’utilisation de la FIGURE 5
chaleur fournie pour la SOFC pour réchauffer Répartition des systèmes PAC produits (2005).
les gaz en entrée ; Source : Fuel Cell Today.
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Vers circuit Circuit électrique


électrique Demande de
puissance
Arrivée d’air
Groupe moto- H2
Évapo-
compresseur condensateur Séparateur Détendeur
Ventilateur

Cathode
Anode
Recirculation

Régulations des températures Sortie de H2


en entrée/sortie de pile Séparateur

Pompe Séparateur
Vers circuit Sortie d’air
électrique Régulation
Réservoir de la pression
Pompe du système Trop plein
d’humidification Eau

Hydrogène Refroidissement/chauffage
Air, air humide, diphasique Circuit électrique
Eau liquide (circuit d’humidification)
FIGURE 6
Système PAC pour le transport automobile.

d’énergie. Le premier réalise la conversion tionnelles mais aucune ne répond pour l’ins-
d’énergie électrique en énergie mécanique, et tant parfaitement à ces trois critères.
le second est un stockage tampon d’énergie Si l’utilisation de l’hydrogène reste encore
électrique (par exemple une batterie ou une faible dans le domaine de l’énergie, il est une
super capacité). des matières de base de l’industrie chimique et
pétrochimique et est utilisé dans les secteurs
Le combustible : l’hydrogène de la métallurgie, de l’électronique, de la phar-
Comme précisé plus haut, la PAC est un macologie ainsi que dans le traitement de pro-
convertisseur d’énergie chimique en énergie duits alimentaires. Ceci représente environ
électrique et ne stocke pas d’énergie. 50 millions de tonnes d’hydrogène produites
L’énergie chimique est contenue dans l’hy- par an.
drogène entrant dans la PAC. Mais l’hy-
drogène n’est pas directement disponible dans
la nature.
Les applications des piles
Il peut être produit à partir de trois énergies à combustible
primaires : les énergies fossiles, nucléaire et et les prototypes actuels
renouvelables (fig. 7). Pour être économique-
ment et écologiquement viable, la production Même si l’état de développement des PAC
d’hydrogène doit répondre à trois critères : se situe encore pour beaucoup au stade de la
- la compétitivité économique, avec un coût recherche et développement, le nombre de
de production pas trop élevé ; démonstrateurs, de prototypes, voire de
- le rendement énergétique (la production d’hy- systèmes commercialisés ne cesse d’augmen-
drogène ne consommant pas trop d’énergie) ; ter. Ainsi, en 2004, le marché des PAC a
- la propreté en utilisant un processus de fabri- connu un impressionnant taux de croissance
cation non polluant. de 32 %. Le nombre total d’unités produites
Plusieurs méthodes sont aujourd’hui opéra- s’élève actuellement à environ 14 500 (fig. 8).
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Énergies Énergie Énergies


fossiles nucléaire renouvelables
Production
biologique
• Hydraulique d’hydrogène
• Gaz
• Éolienne (microalgues,
• Charbon
• Solaire organismes
• Pétrole
• Géothermique photosynthétiques,
bactéries non
Biomasse photosynthétiques)

Transformation
thermochimique
et gazéification
de la biomasse

• Vapoformage • Électrolyse
• Oxydation partielle • Dissociation de l’eau par
• Reformage autothermique cycles thermochimiques

Réseau de distribution

FIGURE 7
La filière hydrogène
de sa production
à sa conversion
Stockage
dans une PAC.
• Vapoformage
• Oxydation partielle
• Reformage autothermique

Pile à combustible
Applications :
• Vapoformage
• Oxydation partielle
• Reformage autothermique

Le fonctionnement de ces unités constitue de Grâce à leur propriété de modularité et aux


par leur retour d’expérience une source d’in- différentes technologies développées, les PAC
formations essentielle au développement de peuvent s’appliquer avantageusement à
composants et de systèmes PAC améliorés, presque tous les domaines de puissance du
répondant ainsi aux critères de performance, watt à plusieurs mégawatts. Les applications
durabilité et fiabilité et aux critères écono- essentiellement militaires et spatiales à l’ori-
miques. gine ont permis le développement des piles de
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16 000
2008 et la Corée, les grandes nations
12 000 européennes (à l’exception de la France) se
8 000 sont dotées avec le projet CUTE de flottes
4 000
expérimentales (fig. 9). Il s’agit d’un retour
d’expérience indispensable au déploiement de
0 ce type de bus qui affiche plus de
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004
1 000 000 km cumulés parcourus, 100 tonnes
FIGURE 8 d’hydrogène consommé et 2,5 millions de
Évolution du nombre d’unités PAC produites personnes transportées dans trente bus dotés
depuis 1990. Source : Fuel Cell Today.
de PEMFC répartis dans dix villes.

type AFC, PEMFC et même DMFC. Depuis Véhicules légers


1990, apparaissent également des prototypes Depuis les années 1990, un important
de véhicules pour des marchés de niche constructeur automobile développe des ver-
comme la voiturette de golf, l’auxiliaire de sions toujours plus compactes et plus perfor-
puissance pour camping-car ou le véhicule mantes d’un véhicule électrique (« NECAR »)
utilitaire urbain. alimenté par une pile PEMFC. Il a livré à ce
jour soixante véhicules dans le monde.
Le marché de niche Ce constructeur est désormais rejoint par la
On peut constater depuis quelques années quasi-totalité de ses concurrents qui disposent
que ce marché est en pleine croissance avec tous d’un ou plusieurs démonstrateurs. Si
notamment une multiplication par cinq du dans un premier temps, les piles utilisées pro-
nombre d’unités annoncées entre 2005 et venaient toutes d’un seul fabricant, les
2006. Les principales applications sont les constructeurs automobiles développent désor-
auxiliaires de puissance (une unité fournissant mais leur propre pile. On dénombre au total
une puissance qui ne sert pas à la propulsion), plus de cinquante modèles représentant envi-
les applications maritimes (sous-marins alle- ron 600 véhicules dans le monde en 2006.
mands, par exemple), les chariots élévateurs Une attention particulière peut être accordée
(ces trois domaines représentant plus de 85 % à la pile à combustible de 80 kW (fig. 10)
des unités produites en 2006), les deux roues, développée dans le cadre d’une collaboration
le transport ferroviaire et les applications entre un constructeur automobile français et le
aérospatiales. Les piles PEMFC couvrent plus CEA. Cette pile, présentée en 2006, présente
de 80 % de la production avec l’émergence des performances de compacité (1,5 kW/L
des piles SOFC pour les auxiliaires de puis- et 1,1 kW/kg) au meilleur niveau mondial.
sance.

Le transport
Bus doté de pile à combustible
La PAC trouve dans le marché de la flotte
captive un environnement très propice à son
développement. En effet, il s’agit d’un envi-
ronnement industriel habitué à respecter des
consignes de sécurité inhérentes à l’utilisation
de l’hydrogène et pour lequel le critère envi-
ronnemental de réduction locale des émis-
sions de polluant est majeur.
De même que les États-Unis, le Canada et FIGURE 9
bientôt la Chine avec les Jeux olympiques en Bus du programme CUTE. © Hyfleet : CUTE project.
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FIGURE 10
La pile GENEPAC de 80 kW avec et sans capots. © P. Stroppa/CEA

Des industriels révisent déjà intégralement utilisées pour faire fonctionner n’importe quel
la conception des véhicules pour l’adapter aux appareil, de l’ordinateur portable au chargeur
spécificités de la PAC, du stockage du com- de téléphone portable. Pour la PEM, le princi-
bustible et d’une architecture électrique pal verrou reste le stockage de l’hydrogène.
(rétroviseur remplacé par une caméra, suspen- Pour la DMFC, c’est le convertisseur lui-
sion électrique active, réservoir H2 intégré même et notamment sa membrane qui limite
dans la structure). En effet, l’ensemble des sa performance.
constructeurs s’accorde à penser que la
démarche actuelle d’intégrer dans une plate-
forme existante une pile à combustible n’a pas
Les axes de développement
d’avenir et qu’il faudra réinventer le véhicule. L’augmentation importante des systèmes
Leur dernière prévision de démarrage de la PAC produits ces dernières années répond à la
commercialisation des véhicules légers à piles demande croissante en énergie tout en préser-
à combustible est en 2015 avec une produc- vant l’environnement. Cependant, le glisse-
tion en masse à partir de 2020. ment répété de la date de début de
commercialisation massive de cette technolo-
Le stationnaire gie démontre l’existence de verrous qu’il
La dérégulation de l’énergie favorise l’im-
plantation de centrales électriques décentra-
lisées, marché sur lequel la pile à combustible à
de légitimes espoirs de développement (fig. 11).
Certains bureaux de poste, des banques, des
centres informatiques et diverses entreprises
profitent déjà de cet approvisionnement
énergétique très sûr, sans interruptions, et
décentralisé, fourni par les piles à combus-
tible, ou en font usage comme générateur de
secours.

Les applications nomades


Depuis 2000, on assiste à une course à la
miniaturisation des PAC en vue de concurren- FIGURE 11
cer l’autonomie et la durée de vie des batte- Générateur stationnaire Hélion pour alimentation
ries. Cette miniaturisation concerne les piles de secours de 30 kWe nets, installé au siège
de type PEM ou DMFC qui peuvent alors être du CEA, 2006. © Hélion.
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Production
L’utilisation de l’hydrogène comme vecteur
énergétique impose également d’augmenter
radicalement sa production tout en contrôlant
l’impact sur l’environnement.
Actuellement 95 % de l’hydrogène est pro-
FIGURE 12 duit à partir des combustibles fossiles par
Chargeur nomade de téléphone portable composé reformage. Mais ce procédé a l’inconvénient
d’une cartouche H2 jetable (PAC PEMFC miniature de rejeter du CO2 dans l’atmosphère. Pour
(boîtier noir) développée au CEA). © P. Stroppa/CEA. éviter cela, il conviendrait de le séquestrer par
des techniques qui doivent faire l’objet de
développements.
Une autre voie possible est la dissociation
convient d’identifier, puis de lever. des atomes d’hydrogène et d’oxygène de
Les principales limitations actuelles identi- l’eau par électrolyse ou par cycles thermochi-
fiées sont : miques. Ces techniques ont l’avantage de ne
- le combustible (production, stockage, distri- pas émettre de CO2. Mais pour être rentable,
bution en toute sécurité avec un contrôle de l’électrolyse exige de pouvoir disposer de
l’effet sur l’environnement) ; courant électrique à très bas coût. L’énergie
- le coût des composants critiques et du nucléaire ou un couplage avec les énergies
système intégré ; renouvelables (photovoltaïque, éolienne) sont
- les performances et la durabilité des produits les candidats envisagés. Par ailleurs, l’électro-
existants. lyse à haute température (EHT) qui fait
actuellement l’objet de nouveaux développe-
Combustible H2 ments, permettrait d’améliorer les rendements
L’utilisation de l’hydrogène comme vecteur énergétiques.
énergétique et son acceptation sociale impo- La biomasse, constituée de tous les végé-
sent le développement de technologies qui taux, est une énergie primaire potentiellement
offre un niveau de sûreté et de sécurité au très importante pour la production d’hy-
niveau de la production, du stockage et de la drogène par un procédé de gazéification puis
distribution au moins équivalent à l’industrie de purification. Au niveau écologique, l’éco-
du gaz naturel et une réglementation adaptée. bilan est nul car la quantité de CO2 émise lors
L’hydrogène n’est pas plus dangereux que le de la conversion de la biomasse correspond à
gaz naturel ou l’essence, il est différent. Le celle absorbée par les plantes au cours de leur
risque objectif associé est maîtrisable à condi- croissance.
tion que la sécurité soit intégrée dès la
conception des installations et des systèmes, Stockage
comme cela est le cas dans les différents L’autonomie de fonctionnement d’une PAC
développements actuels et dans les travaux de est directement liée à la quantité d’hydrogène
normalisation et de réglementation(1) aux disponible. Son intégration dans des véhicules
niveaux national, européen et mondial. ne pourra se faire que si la sécurité, la fiabilité
et la facilité d’emploi de l’hydrogène sont
équivalentes à l’utilisation des carburants
actuels et si la quantité embarquée permet de
(1) ISO/TC 197 pour les technologies de l’hydrogène IEC/TC garantir une autonomie comparable. Les
105 pour les PAC. objectifs technico-économiques fixés pour le
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stockage embarqué d’hydrogène sont donc Aux États-Unis, ce déploiement se fait prin-
essentiellement basés sur les spécifications cipalement le long de la côte ouest. L’objectif
des véhicules plus que sur les limitations des est de relier le nord du Mexique au Canada
différentes technologies envisagées. Celles-ci par l’autoroute de l’hydrogène (from Baja
sont au nombre de trois : California to British Columbia).
- Stockage sous forme liquide
Cette forme de stockage à 20 K et 10 bar per- Réduire le coût des composants
met d’atteindre des densités volumique et critiques et du système intégré
massique intéressantes mais nécessite des En l'absence de pression écologique majeure
réservoirs bien isolés thermiquement pour (effet de serre provoquant des catastrophes
limiter l’évaporation. De plus, l’énergie climatiques, épuisement des réserves fossiles,
nécessaire et les coûts engendrés pour la etc.) les PAC doivent produire une électricité
liquéfaction limitent son application à grande au même coût pour pénétrer le marché. Or les
échelle. coûts annoncés actuellement restent bien
- Stockage gazeux sous haute pression supérieurs. Un effort particulier doit donc être
Actuellement à 350 bar, il permet d’atteindre apporté pour rendre cette technologie plus
une densité massique satisfaisante avec des attractive du point de vue économique. Pour
réservoirs en composite. Un passage à une cela, il est intéressant de décomposer les coûts
pression de 700 bar paraît inévitable pour des différents éléments d’un système PAC.
répondre aux exigences de densité volumique. Il en ressort d’une étude récente sur la répar-
- Stockage sous forme solide tition des coûts d’un système PAC d’une puis-
Ce stockage sur des substrats sous forme sance nette 80 kW pour le transport, produit à
adsorbée ou absorbée, notamment sur des 500 000 unités par an, que la pile est le com-
hydrures métalliques présente une densité posant le plus cher du système (63 % du coût
volumique intéressante mais une densité mas- total). Les auxiliaires (compresseur d’air,
sique très faible. La cinétique, la température humidificateur, échangeur thermique, vannes,
et la pression de cyclage restent également des débitmètres…) représentent 34 % et l’assem-
points durs à lever. blage du système 3 %. Contrairement aux
auxiliaires pour lesquels chaque composant
Transport est unique ou à quelques unités par système,
et distribution de l’hydrogène la pile est composée de nombreux éléments
Il faudra pour cela répondre aux questions semblables (empilement de plusieurs cen-
sur les lieux de production : délocalisée avec taines d’AME et de plaques bipolaires par
des usines de production, des points de ravi- pile). On peut donc a priori espérer une baisse
taillement (stations services, dépôts de du coût de la pile par effet de volume bien
bus…), ou bien in situ (sites isolés, embar- supérieure à celle des auxiliaires.
quée sur véhicule). En fonction du choix En considérant la répartition des coûts de la
précédent, il faudra mettre en place respecti- pile, l’étude montre que plus de 80 % de son
vement une distribution par un réseau de dis- coût est lié à l’électrode (principalement le
tribution, un stockage tampon ou bien une platine) et la membrane. Or il n’y aura pas
alimentation en hydrocarbure. Le mode de d’effet de volume sur le coût du platine, si ce
production et de distribution reste à définir. n’est au contraire une augmentation possible
Le nombre total de stations hydrogène a du fait d’une demande accrue.
atteint 115 unités en 2005. Pour 2006, il était Ces considérations expliquent les nom-
prévu l’ouverture de trente à quarante nou- breuses études qui cherchent soit à continuer
velles stations à travers le globe. à diminuer la quantité de platine soit à le
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substituer par des éléments nettement moins natures : la surtension d’activation (région 1),
onéreux. la surtension ohmique (région 2) et la surten-
sion de concentration (région 3).
Accroître les performances La surtension d’activation (région 1)
et la durabilité des produits existants observée aux faibles densités de courant traduit
Le niveau de performance d’un système à une limitation des cinétiques de mécanismes
pile à combustible est le résultat d’une opti- réactionnels aux électrodes (transfert de
misation entre les paramètres de fonctionne- charge), notamment celles liées à la réduction
ment de la pile (température, pression, de l’oxygène à la cathode. Améliorer les per-
humidité des gaz), les points de fonctionne- formances conduirait à décaler la courbe i-V
ment et la consommation d’énergie associée vers le haut. Ceci peut être atteint en augmen-
des différents auxiliaires. Le marché des piles tant :
à combustible n’existant pas encore aujour- - la quantité de catalyseur platine (Pt) mais
d’hui, les composants auxiliaires présents cela est incompatible avec les aspects écono-
dans les systèmes n’ont généralement pas été miques,
conçus et optimisés pour cette application. - la surface d’échange du catalyseur par l’op-
L’amélioration sensible des performances (en timisation de la taille des particules (aujour-
terme de puissances volumique et massique et d’hui nanométriques) de catalyseur,
de rendement) et de la durabilité passera donc - la température de fonctionnement des piles
par un développement spécifique de compo- PEMFC, ce dernier point impliquant de chan-
sants adaptés aux plages de fonctionnement ger d'électrolyte.
des différentes technologies de PAC et per- La surtension de concentration (région 3)
mettant, par une meilleure intégration de la observée aux fortes densités de courant traduit
pile dans le système, de trouver un équilibre une limitation liée à des phénomènes de trans-
entre les contraintes appliquées à la pile et aux port. La quantité de gaz (H2, air) et d’eau pro-
auxiliaires. duite est proportionnelle au courant délivré
La performance et la durabilité des piles ne par la pile. Il convient donc aux fortes densités
pourront être améliorées qu’à partir de la de courant d’assurer à la fois l’arrivée d’une
connaissance approfondie des propriétés et grande quantité de gaz au niveau des élec-
des mécanismes de fonctionnement et de trodes et l’évacuation hors de la pile de l’eau
vieillissement de chaque composant des PAC produite. Le risque est d’immerger les sites
et de leurs interactions mutuelles. La figure 13 réactionnels des électrodes et donc d’empê-
illustre une courbe de polarisation(2) représen- cher les réactions électrochimiques (on parle
tative d’une PAC. Le cas idéal est représenté alors de « noyage » de la pile). Améliorer les
par la droite horizontale en bleu clair en performances conduirait à décaler la courbe
arrière plan et le cas réel par la courbe en vert i-V vers les plus fortes densités de courant.
au premier plan. L’écart entre ces deux Ceci peut être atteint en adaptant la morpho-
courbes représente l’énergie chimique dis- logie et l’hydrophobicité de la couche de dif-
sipée en chaleur et donc non transformée en fusion en contact avec les électrodes dans
électricité. Ces limitations sont de trois l’AME et la géométrie des plaques bipolaires.
La surtension ohmique (région 2) traduit une
limitation de la conduction électrique (élec-
trodes, plaque bipolaire) et/ou ionique (élec-
(2) Évolution de la tension de la pile V en fonction de la den-
sité de courant i (A/cm2) ; la puissance délivrée par la pile trolyte) dans les différentes parties de la pile.
étant le produit de ces deux grandeurs. Dans les piles PEMFC, la chute ohmique au
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Potentiel de Nernst

Surtension d'activation
Décaler la courbe i-V vers le haut

Surtension ohmique
Réduire la pente i-V
Tension (V)

Étendre le domaine i-V


avant la courbure
Augmenter la résistance
V Pile de la cellule augmente
la pente
Surtension
Limitation de concentration
activation Limitation
Limitation
ohmique
transport
Région 1
Région 2
Région 3
Densité de courant (A/cm²)

FIGURE 13
Courbe de polarisation typique et mise en évidence des trois surtensions (activation, ohmique
et de concentration) limitant les performances d’une PAC.

travers de la membrane polymère peut varier - en augmentant les pressions de serrage avec
entre 5 % et 20 % de la tension aux bornes de le risque de dégrader les performances des
la pile en fonction de l’épaisseur et de la AME vis-à-vis de la surtension de concentra-
teneur en eau de la membrane. Les résistances tion et de devoir surdimensionner les éléments
de contact électrique sont essentiellement d’assemblage de la pile.
liées à la nature des plaques bipolaires (le gra- Il ressort de cette analyse que les axes de
phite présente des résistances de contact infé- développement pour améliorer les perfor-
rieures à l’acier inoxydable) et à la pression mances des piles sont globalement bien iden-
de serrage de la pile. Améliorer les perfor- tifiés. Cependant, les solutions envisagées
mances conduirait à réduire la pente de la par- pour un composant peuvent avoir des effets
tie linéaire de la courbe i-V. Ceci peut être antagonistes sur les autres composants de la
atteint : pile. Le challenge consiste donc à déterminer
- en diminuant l’épaisseur des membranes les meilleurs compromis en fonction du
avec le risque de les fragiliser et donc de domaine d’utilisation du système PAC.
réduire leur durée de vie ; Enfin, la compréhension et la modélisation
- en maintenant une teneur en eau élevée dans de l’évolution temporelle des différents points
les membranes quelles que soient les condi- décrits précédemment permettent de mieux
tions de fonctionnement tout en évitant de appréhender la durabilité des piles. Cela
conduire à un noyage de la pile ; pourra conduire au développement de nou-
- en développant des électrolytes à conduction veaux matériaux, de nouvelles architectures
ionique améliorée ; des composants de l’AME et de la plaque
- en adaptant la conductivité électrique des bipolaire et enfin à l’émergence de nouvelles
surfaces des plaques bipolaires, notamment architectures pile ou à l’adaptation de la
métalliques, par un revêtement ou un traite- stratégie de contrôle commande du système à
ment de surface ; pile à combustible.
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Conclusion ticulièrement celui des composants de


Nul doute que les piles à combustible parti- l’AME) ciblé à 30 $ par kW pour les applica-
ciperont au bouquet énergétique du futur. La tions automobiles à l’horizon 2015 pour un
diversité et la modularité des technologies système PAC. Ceci pourra être réalisé à tra-
PAC leur permettent de toucher tous les vers des actions de recherche et développe-
domaines d’application depuis les « micro- ment visant dans un premier temps des
sources » d’énergie pour les applications por- applications stationnaires et portables dont les
tables à la production de mégawatts pour coûts d’entrée de marché pourront être plus
l’alimentation de réseaux électriques. élevés que pour le secteur du transport auto-
Ces technologies, et plus particulièrement mobile. Au niveau technique, la durée de vie
les piles PEMFC, sont notamment appelées à des piles et l’intégration du système à pile à
jouer un rôle important dans le transport et combustible sont autant de points qui restent à
l’automobile sur le long terme, secteur gros surmonter.
consommateur d’énergies fossiles et émettant Enfin, un travail important doit être mené
les plus grandes quantités de CO2. Les avan- sur le combustible hydrogène (production,
tages de la PAC sont nombreux. Outre la stockage, sûreté et réglementation) pour
réduction des émissions de CO2, nécessaire à rendre viable ce vecteur énergétique. De plus,
la maîtrise de l’effet de serre, la PAC contri- la mise en place d'une infrastructure de distri-
bue à l’amélioration de la qualité de vie en bution nécessitera des investissements impor-
ville, grâce au silence des véhicules utilisant tants.
un moteur électrique et à la suppression des L. A.
émissions polluantes locales (NOx, parti-
cules...). Les voitures dotées d’une PAC, ali-
mentées en hydrogène stocké à bord, sont
potentiellement, avec les véhicules électriques
à batterie, les seuls véhicules à zéro émission
(ZEV). La PAC contribuera à rompre la supré-
matie du pétrole comme énergie primaire
dans les transports individuels, ce qui, dans le
contexte énergétique futur, constitue un avan-
Pour en savoir plus

tage majeur. En effet, la PAC fonctionne avec STEVENS (P.), NOVEL-CATTIN (F.),
de l’hydrogène. Ce gaz peut être fabriqué non HAMMOU (A.), LAMY (C.), CASSIR (M.),
seulement à partir d'hydrocarbures tels que le Les piles à combustible, Techniques de
pétrole et le gaz, mais de préférence à partir l’Ingénieur D3340.
d'énergies renouvelables (éolienne, solaire, MOSDALE (R.), Transport électrique
hydraulique, biomasse) ou du nucléaire. routier. Véhicules électriques à pile à
Cette technologie, au fort potentiel d’évolu- combustible, Techniques de l’Ingénieur
tion, doit cependant encore relever de nom- D5570.
breux challenges tant techniques La filière hydrogène,
qu’économiques avant d’être commercialisée Clefs CEA N° 50-51, 2004-2005.
en grande série. Au niveau économique, les
principaux verrous à lever se situent au niveau
du coût des composants de la pile (et plus par-

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