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CHAPITRE 4

CONVERSION ANALOGIQUE ↔ NUMÉRIQUE

1. NOTION D’ÉCHANTILLONNAGE

1.1. Définitions

Soit un signal analogique e ( t ) . Il s’agît d’une fonction continue en fonction du temps.


Soit un signal échantillonné e* ( t ) . Il s’agît d’une suite discrète de valeurs numériques. Il sera
représenté par une suite d’impulsions de Dirac en fonctions du temps. Les temps entre chaque
impulsion sont a priori identiques et égaux à Te.
e(t) e*(t)

t t
a) b) Te

Figure 46 : Signaux analogiques et numériques


1
Un signal analogique peut donc être échantillonné à une fréquence f e = .
Te
En pratique, l’échantillonnage ne peut pas être instantané. La valeur discrète prise à instant
multiple de Te, est figée pendant un temps non pas infiniment cours mais un temps τ < Te .
e*(t) τ

Te

Figure 47 : Échantillonneur – bloqueur

61
Cette opération de tenue de la valeur s’appelle blocage. On parle alors d’échantillonneur-
bloqueur. Les modèles les plus répandus sont des échantillonneurs-bloqueurs dits d’ordre 0,
où τ = Te .
e*(t) τ =Te

Te

Figure 48 : Échantillonneur-bloqueur d’ordre 0

1.2. Recouvrement spectral et théorème de Shannon

Ce paragraphe rappelle quelques notions développées dans le cours de traitement du signal


auquel on se reportera pour les démonstrations et les détails.
Lorsque l’on échantillonne le signal à une fréquence f e , son spectre est convolué par un
peigne de Dirac de périodicité f e .
S*(f)

spectre BF

f
fmax fe – fmax fe fe+fmax 2fe

Figure 49 : Spectre d’un signal échantillonné

On voit alors que si la fréquence maximale du spectre du signal analogique est supérieure à
f e / 2 , l’effet de convolution peut conduire à ce que l’on appelle du recouvrement de spectre.
S(f)
recouvrement

spectre BF

f
fe
fmax > fe/2

Figure 50 : Recouvrement spectral

62
L’information contenue dans le spectre initial peut être dénaturée si le recouvrement est
important.
Il est donc impératif pour éviter ce problème de respecter la condition dite de Shannon :

f e ≥ 2 f max

Cette relation est à respecter impérativement. Le choix des échantillonneurs et des


convertisseurs commence donc par aboutir sur un composant qui possède une fréquence
d’échantillonnage suffisante par rapport à la fréquence maximale du spectre du signal
analogique. Cela suppose que l’étude du spectre de celui-ci a été correctement menée
auparavant.
Si cette relation n’est pas satisfaite, on fait souvent appel à un filtre dit anti-repliement. Il
s’agit d’un filtre passe-bas qui filtre sévèrement à f e / 2 . Ceci limite le spectre du signal basse
fréquence au détriment parfois de sa partie supérieure mais évite le recouvrement qui peut
être très néfaste.

1.3. Réalisation d’échantillonneur-bloqueur

Réaliser un échantillonneur-bloqueur peut être en principe très simple :


9 l’effet échantillonnage est réalisé par un interrupteur commandé par une horloge,
9 l’effet mémoire-blocage est réalisé par une charge de capacité.

La figure ci-dessous représente le schéma de principe. L’horloge H de fréquence f e


commande l’ouverture et la fermeture de l’interrupteur.

K e*(t)

e (t) C

Interrupteur
commandé par
une horloge H

Figure 51 : Échantillonneur-bloqueur

A tout les instant multiple de Te, l’interrupteur se ferme, la capacité se charge instantanément
et alors e* ( t ) = e ( t ) . Puis l’interrupteur s’ouvre. La capacité n’a pas de raison de se décharger
a priori et la tension de sortie est maintenue jusqu’à la prochaine fermeture de l’interrupteur.

63
On peut déjà discerner un compromis : la capacité doit être la plus faible possible pour se
charger vite à travers l’impédance de sortie de e ( t ) lors de la phase de charge, mais doit être
la plus forte possible pour éviter des décharges rapides à travers l’impédance d’entrée de
l’étage e* ( t ) . Ces deux points sont en contradiction.
On rajoute donc souvent un suiveur de part et d’autre. En amont pour assurer une charge
rapide à travers une impédance très faible, et en aval pour assurer une parfaite isolation via
une impédance d’entrée très forte.

+
K
+ e*(t)
-
e (t) -
C

Figure 52 : Échantillonneur-bloqueur amélioré

Ceci reste un schéma de principe qui dépend également des performances de l’interrupteur
analogique K qui n’est jamais parfait : résistances parasites, temps de fermeture et
d’ouverture, etc…

64
2. CONVERSIONS ANALOGIQUES ↔ NUMÉRIQUES

2.1. Définitions
On utilisera dans la suite les abréviations suivantes :
9 CAN : Convertisseurs Analogique-Numérique
ADC en anglais : Analog to Digital Converter
9 CNA : Convertisseur Numérique-Analogique
DAC en anglais : Digital to Analog Converter

Il s’agit de deux composants aux fonctions contraires. Un CAN transforme une tension
analogique e ( t ) en une série de codes numériques, souvent codés en binaire sur n bits. e ( t )
peut être une tension continue ou une tension variable en fonction du temps.

Code numérique N

CAN
e(t) n bits

Figure 53 : Convertisseur CAN

Un CNA transforme une série de codes numériques en une suite de tensions qui varient en
fonction du temps.

Code numérique N e(t)


CAN
n bits

Figure 54 : Convertisseur CNA

2.2. Principes généraux de fonctionnements

Dans le cas général la tension E à convertir est dépendante du temps, elle sera notée e ( t ) .

Pour les CAN, le signal est déjà échantillonné et bloqué comme vu précédemment. Pendant ce
temps de blocage, un circuit complémentaire convertit la tension bloquée en une valeur
numérique. Il est évidemment nécessaire que cette conversion se fasse dans le laps de temps
de blocage. Différents types de conversions existent qui seront précisés dans les paragraphes
suivants. Une fois le codage effectué, un nouvel échantillonnage-blocage est permis et ainsi
de suite.

65
Code numérique N

e(t) Echantillonneur Conversion


bloqueur

Figure 55 : Principe général du CAN

Pour les CNA, la première étape consiste à convertir le code numérique en une grandeur
analogique, en règle générale un courant. Plusieurs types de conversion existent qui seront
détaillées plus loin. Le courant est ensuite converti en une tension par un étage de sortie à
base d’un amplificateur opérationnel monté en inverseur.

Code numérique N
R
- e(t)
N→i
Is
+

Figure 56 : Principe général du CNA

2.3. Caractéristiques des convertisseurs

Les caractéristiques suivantes sont décrites pour des CAN ; l’analogie est valable et parfois
précisée pour les CNA.

2.3.1. La tension de référence


Pour effectuer sa conversion, le convertisseur a besoin d’une tension de référence à laquelle il
compare les tensions à convertir. Cette tension est souvent intégrée directement dans le
composant. On la notera Eref . Sa stabilité est très importante car toute fluctuation de sa valeur
peut entraîner des erreurs dans les conversions.

2.3.2. La pleine échelle


Il s’agit de la tension analogique maximale acceptée par le CAN (respectivement délivrée en
sortie par le CNA). Elle peut être
unipolaire 0 < e ( t ) < Emax ou
bipolaire − Emax < e ( t ) < Emax .

2.3.3. Le nombre de bits


Le code binaire N en entrée (respectivement en sortie) est codé sur n bits. Cela donne 2n
combinaisons.

66
2.3.4. La résolution
La résolution est le pas minimum de codage, appelée pas de quantification. Elle est liée à la
pleine échelle et au nombre de bits :
E
q = max dans le cas d’un CAN/CNA unipolaire et
2n
2.Emax
q= dans le cas d’un CAN/CNA bipolaire.
2n
On peut noter que plus le nombre de bits est grand, plus la résolution est bonne. La tension de
référence doit être impérativement stable à mieux que la résolution.

2.3.5. Fréquence d’échantillonnage maximale


C’est la fréquence d’échantillonnage à laquelle peut travailler le CAN. Elle dépend de sa
structure interne. Le signal à l’entrée ne pourra donc pas avoir de composante spectrale
supérieure à f e max / 2 pour respecter le théorème de Shannon. Pour un CNA, c’est la
fréquence maximale où les codes numériques peuvent être convertis en tension analogique en
sortie.
C’est avec le nombre de bits la caractéristique la plus importante. Plus un convertisseur a une
fréquence d’échantillonnage grande ou un nombre de bits important, plus il est complexe et
cher.

2.3.6. Erreur de zéro ou de décalage


C’est l’écart entre la tension correspondant normalement au code 0 et la tension d’entrée
(resp. de sortie) réelle pour laquelle le code de sortie est effectivement 0.

N V
CNA
Erreur de
zéro

Erreur de
CAN zéro
V N

Figure 57 : Erreur de zéro

Elle est exprimée en % du pas de quantification ou en % de la tension de référence. On la veut


la plus faible possible.

2.3.7. Erreur de gain ou erreur d’échelle


Cette erreur se mesure une fois l’erreur de zéro compensée. C’est l’écart entre la tension
correspondant normalement au code maximal et la tension d’entrée (resp. de sortie) réelle
pour laquelle le code de sortie est effectivement le code maximal. Cela revient également à
l’erreur de la pente moyenne d’où le nom erreur de gain.

67
N Erreur de V
gain Erreur de
gain

CAN CNA
V
N

Figure 58 : Erreur de gain

2.3.8. Erreur de non-linéarité


Cette erreur se mesure une fois les erreurs de zéro et de gain compensées. Il s’agit de l’écart
maximal entre la droite moyenne idéale et la courbe réelle sur toute la gamme d’entrée.

N V

Nmax Vmax

ε
CAN CNA

ε V N

Vmax Nmax

Figure 59 : Erreur de non-linéarité

2.3.9. Monotonicité
Il y a non-monotonicité lorsqu’il y a un code manquant ou décalé.

Code
manquant

CAN

Figure 60 : Erreur de monotonicité

68
2.3.10. Erreur de non-linéarité différentielle
Il s’agit de l’écart maximal entre une transition réelle et le pas théorique, ceci examiné à
chaque code. On observe pour chaque pas ∆V − q . L’erreur de non-linéarité différentielle
correspond au ∆V − q max . Il s’agit en fait d’une erreur qui tient compte à la fois de la non-
linéarité et de la non-monotonicité.

CAN

∆V
q

Figure 61 : Erreur de non-linéarité différentielle

2.4. La quantification

La quantification représente le passage de la valeur analogique à la valeur numérique (et


réciproquement). Cette valeur numérique codée sur n bits est un multiple de la résolution q.
Deux principales familles de méthodes existent : par troncature et par arrondi.

9 Quantification par arrondi


La tension e ( t ) est arrondie au multiple de la résolution le plus proche :
 1  1
Si  n −  q < e (t ) <  n +  q alors e* ( t ) = n.q
 2  2

9 Quantification par troncature


La tension e ( t ) est tronquée (comme une partie entière) au multiple de la
résolution juste en-dessous :
Si n.q < e ( t ) < ( n + 1) .q alors e* ( t ) = n.q

On peut exprimer ε ( t ) le résidu égal à ε ( t ) = e ( t ) − e* ( t ) . En considérant des variations


fortes du signal e ( t ) , le signal d’erreur ε ( t ) aurait l’allure représentée ci-dessous :

69
ε ε
troncature q
arrondi
q/2

t
t

Figure 62 : Signal d’erreur de quantification

On peut relever deux points importants :

9 La valeur moyenne de ε ( t ) est nulle pour le cas de la quantification par arrondi et


q
égale à vmoy = dans la cas de la quantification par troncature. Le premier cas est
2
donc meilleur.

9 La valeur efficace de ε ( t ) vaut dans les deux cas :


2 T /2
q2  t 3 
T /2 T /2
1 1  q.t  q
Arrondi : veff = . ∫ f ( t ) .dt =
2
. ∫   .dt = . 
3 
=
T −T / 2 T −T / 2  T  T  3  −T / 2 12

2 T
q2  t 3 
T T
1 1  q.t  q
Troncature : veff = .∫ f ( t ) .dt =
2
.∫   .dt = .  =
3 
T 0 T 0 T  2T  3  0 3
De même, le cas arrondi est préférable car l’énergie contenu dans ε ( t ) est plus
faible.

La quantification par arrondi est donc généralement préférable car l’erreur est minimisée.
Toutefois la quantification par troncature est parfois plus simple à réaliser.

70
3. DIFFÉRENTS TYPES DE CONVERTISSEURS

3.1. Liste des convertisseurs


Les moyens de réaliser la conversion, soit tension bloquée → code numérique, soit code
numérique → courant, sont multiples. Les paragraphes suivants décrivent quelques uns des
convertisseurs typiques existants :
CNA à résistances pondérées
CNA à réseau R/2R
CAN parallèle
CAN à approximations successives
CAN simple rampe
CAN double rampe
CAN tension-fréquence

3.2. CNA à résistances pondérées

Le principe d’un CNA à résistances pondérées est illustré ici :

An-1 R
R -
An-2 2R Is

4R +
Eref
. . Vs
. .
. .
A0 2n-1.R

Figure 63 : CNA à résistances pondérées

On peut calculer aisément le courant de sortie :


I S = I 0 + I1 + ... + I n − 2 + I n −1 par superposition, ce qui donne
E . A0 Eref . A1 E .A E .A
I S = refn −1
+ n − 2 + ... + ref n − 2 + ref n −1 ,
2 .R 2 .R 2.R R
en adoptant la notation suivante : si Ax = 0 alors, l’interrupteur x est ouvert, si Ax = 1 alors
l’interrupteur est fermé. Les interrupteurs sont ainsi actionnés par des bits de commandes.
On obtient alors :
 A A 
Vs = − Eref  n 0−1 + n −12 + ... + An −1  .
2 2 

71
A A A A 
Dans l’exemple d’un CNA 4 bits, Vs = − Eref  0 + 1 + 2 + 3  . Le pas de quantification est
 8 4 2 1 
Eref
.
8

Ce type de convertisseur est limité à un faible nombre de bits car sa précision dépend de la
bonne réalisation des 2n-1 résistances et de leurs valeurs respectives. On peut noter également
que ce type de convertisseur est peu rapide : les courants de commutation dans les résistances
et les inévitables capacités parasites entraînent des temps de conversion assez longs.

3.3. CNA à réseau R-2R

Le principe d’un CNA à réseau R-2R est illustré par un exemple 4 bits.

R R R
B C D R
A
-
Is
2R 2R 2R 2R
+
2R Vs

A0 A1 A2 A3

Eref

Figure 64 : CNA à réseau R-2R

Afin de calculer la tension de sortie, il est nécessaire de calculer le courant I S . On procède


par superposition. Dans un premier temps, A0 est à Eref et les autres interrupteurs à la masse :
on peut calculer I0. Ainsi de suite pour les autres courant In. Le courant de sortie est la somme
des quatre courants calculés séparément.
Revenons sur le calcul de I0. En appliquant Thévenin au point A, il vient le nouveau schéma :

72
R R R
R
-
I0
2R 2R 2R
R +
Vs

Eref/2

Figure 65 : Simplification du réseau R-2R

On peut procéder ensuite en réitérant Thévenin jusqu’à obtenir le schéma équivalent de la


figure suivante.

R
-
I0
R +
Vs

Eref/16

Figure 66 : Calcul du courant de sortie du réseau R-2R

A0 .Eref
On obtient I 0 = . On peut procéder de même pour calculer I1 ce qui donne
16 R
A1.Eref A2 .Eref A3 .Eref
I1 = ; puis I 2 = et I 3 = .
8R 4R 2R
A0 .Eref A1.Eref A2 .Eref A3 .Eref
Ce qui donne en final : I s = + + + , soit la tension de sortie
16 R 8R 4R 2R
suivante :

 A0 .Eref A1.Eref A2 .Eref A3 .Eref  E


Vs = − RI s = − + + +  = − ref4 ( A0 + 2 A1 + 4 A2 + 8 A3 ) .
 16 8 4 2  2

On peut reconnaître 24 qui correspond à un convertisseur 4 bits. A0 est le bit de poids faible et
A3 le bit de poids fort.

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On retrouve les défauts de commutation et de rapidité du CNA à réseau de résistances dans ce
type de convertisseurs : lenteur due aux commutations et précision fortement dépendante des
valeurs de résistances.

3.4. CAN parallèle

Le principe d’un CAN parallèle est illustré par un exemple 2 bits.

e(t)
+
Eref C2
R
_
A

A1
+
R C1 Système
logique de
A0
_ codage
B

R
+
C0

C _

Figure 67 : CAN parallèle 4 bits

Grâce à 3 comparateurs (2n-1 comparateurs pour un CAN n bits), , la tension à convertir est
E
comparée à une tension de référence Eref . La résolution vaut ref . La tension au point A vaut
4
3.Eref E E
, au point B ref et au point C ref . Toutes les comparaisons se font en même temps
4 2 4
d’où le nom de parallèle.
Les comparateurs fournissent des 0 ou des 1 logiques. Une logique de décodage transforme
les 3 bits (respectivement 2n-1) en 2 bits (respectivement n bits) qui forment alors le code N.
2.Eref
Prenons un exemple : e ( t ) = . On a les trois sorties des comparateurs C0 = 1, C1 = 0 et
5
C2 = 0. La logique de codage compte alors le nombre de 1 et transforme le code en N = A1A0
= 01.

74
De part ses comparaisons simultanées, ce type de convertisseur s’avère très rapide. Il est par
contre nécessaire d’avoir 2n-1 comparateur ce qui aboutit à une structure très lourde en cas de
convertisseurs avec n grand.

3.5. CAN à approximations successives

Le principe d’un CNA à approximations successives est représenté sur la figure suivante :

+
e(t) Horloge
C
Registre à décalage n bits
_


CNA
V0 n bits

Eref

Figure 68 : CAN à approximations successives

Un CNA est intégré à l’intérieur. Le registre élabore n bits An-1…A1A0 par une suite de
comparaisons cadencées par une horloge. Si C = 1, alors le registre mets le bit de poids le plus
fort à 1. Si ce bit est déjà à 1, c’est le bit de poids juste inférieur qui est mis à 1, et ainsi de
suite. Si C = 0, le registre repère le bit de poids le plus faible qui est déjà à 1 noté Ax ; ce bit
est mis à 0 et le bits Ax-1 est mis à 1. S’il s’agit de A0, la série de comparaisons s’arrête et la
valeur obtenue est la valeur finale.
Prenons un exemple de CAN 4 bits et de résolution égale à 1 V. On a donc A3A2A1A0 avec
les bits qui valent respectivement 8 V, 4 V, 2 V et 1 V. La tension à convertir vaut e ( t ) = 9 V.
9 Première étape : le registre vaut A3A2A1A0 = 0000 = 0 V < 9 V
→C=1
→ A3 mis à 1
9 Seconde étape : le registre vaut A3A2A1A0 = 1000 = 8 V < 9 V
→C=1
→ A2 mis à 1
9 Troisième étape : le registre vaut A3A2A1A0 = 1100 = 12 V > 9 V
→C=0
→ A2 mis à 0 et A1 mis à 1
9 Quatrième étape : le registre vaut A3A2A1A0 = 1010 = 10 V > 9 V
→C=0
→ A1 mis à 0 et A0 mis à 1

75
→ La comparaison s’arrête ; on a A3A2A1A0 = 1001 = 9 V = e ( t ) .

Ce type de CAN dépend fortement du CNA interne. Bien qu’il procède par plusieurs étapes
successives, si le CNA est rapide, l’horloge de cadencement peut être assez haute et le
convertisseur assez rapide également.

3.6. CAN simple rampe

Le principe d’un CAN simple rampe est illustré ci-dessous :

RAZ

Compteur N
R C
-
-
Eref < 0
+
V1(t) &
+
V2(t) V3(t)
H
Ve(t) = E > 0
Tension à convertir

Figure 69 : CAN simple rampe

Eref dV1
Le premier AOP est un système intégrateur. On a : i = = −C , il vient donc
R dt
dV1 Eref
=− ; soit en intégrant par rapport au temps :
dt RC
E
V1 = − ref t + E0 . En prend E0 = 0.
RC

La tension à la sortie du premier AOP croit linéairement avec une pente positive. Lorsque sa
valeur arrive à E, le deuxième AOP bascule en saturation négative, le condensateur se
décharge quasiment instantanément, et ainsi de suite. Le & logique n’est là que pour passer en
raisonnement numérique. On considère que la période de l’horloge H est très petite devant la
constante de temps de charge du condensateur. Les chronogrammes des différentes tensions
sont reportés ci-dessous.

76
V1(t)
t1

E
Pente : -Eref/RC
t
V2(t) +vsat

-vsat
V3(t)

Figure 70 : Chronogrammes du CAN simple rampe

N représente le nombre de coups d’horloge H de période T pendant le temps de charge t1. On


E
pose donc t1 = N × T . D’autre part, on sait que V1 (t1 ) = − ref t1 = E .
RC

Eref RC
On obtient donc E = − NT ce qui donne donc N = − × E . On obtient bien un code
RC E ref T
N proportionnel à une tension E.

Dans ce type de CAN, la précision sur N est assez mauvaise car N dépend de trop de
paramètres : R, C, Eref et T. On peut connaître assez finement T, et assez bien Eref. Mais R et
C dépendent de la température d’une manière forte, ce qui induit une incertitude sur la pente
de charge à tout instant.

3.7. CAN double rampe

Le défaut du convertisseur simple rampe de dépendance des valeurs de R et de C est évité


dans le CAN double rampe. Le principe global reste identique, un intégrateur charge une
capacité. Un temps de charge t1 est alors mesuré. Puis le condensateur est déchargé jusqu’à 0,
cette fois-ci non pas instantanément mais pendant un temps t2. Ce deuxième temps dépend
également de R et de C. Le rapport des temps permet de s’affranchir des incertitudes sur R et
C, améliorant ainsi la précision du convertisseur.

Voir document associé des annales d’examens pour le schéma complet et les détails.

3.8. CAN tension-fréquence

Le principe d’un CAN tension-fréquence est très similaire au convertisseur simple rampe
mais fonctionne en fait sur le principe inverse. Au lieu de compter un nombre de coup

77
d’horloge rapide pendant un temps de charge long, on compte un nombre de charge du
condensateur pendant un temps d’horloge long.

Voir document associé des travaux dirigés pour le schéma complet et les détails.

Compteur N
R C
-
-
Ve(t)
+
V1(t) &
+
V2(t) V3(t)
Eref H

Figure 71 : CAN tension-fréquence

Le principe étant relativement similaire, les avantages et défauts sont comparables à ceux du
CAN simple rampe.

78
4. CONCLUSIONS

9 Un CAN comprend un échantillonneur-bloqueur qui doit impérativement respecter le


théorème de Shannon,

9 Les paramètres des CAN-CNA sont multiples, les plus importants sont le nombre de bits
n, la résolution qui diminue avec n, et la fréquence d’échantillonnage,

9 Différents types de structures de conversions existent pour les CAN et les CNA ; chacun à
ses intérêts et inconvénients,

9 Quelle que soit la méthode de conversion, il existe toujours une erreur résiduelle entre le
signal analogique et le signal quantifié ε ( t ) = e ( t ) − e* ( t ) .

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