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TP BTS Electrotechnique : FILTRAGE NUMERIQUE

…avec quelques éléments de réponses!

Bernard BAUDIER bernard.baudier@ac-besancon.fr

Enseignant de Sciences Physiques (certifié PA) en STS Electrotechnique du Lycée J Duhamel 39107 DOLE

Résumé : La notion de filtrage numérique figurant dans le référentiel du BTS Electrotechnque, et les
compétences des étudiants ne permettant pas vraiment de traiter magistralement cette notion, ce sujet
de TP, s'appuyant sur la simulation, permet de l'aborder beaucoup plus simplement !

Mise en situation : e- p Te ; inversement, une avance de Te correspond à


une multiplication par e+ p Te
Comment peut-on ‘’récupérer’’ les informations type
EJP délivrées par le fournisseur d’énergie ??
II Exemple d’application : utilisation du filtrage
Quel intérêt supplémentaire apportent les disjoncteurs
numérique dans les disjoncteurs électroniques.
dits ‘’numériques’’ ??
Cas de la protection thermique (protection Long
I Introduction : présentation générale
Retard) Approche mathématique des lois physiques
régissant l’échauffement et le refroidissement d’un
Constat : Il n’est parfois, pas pratique, voir impossible,
conducteur.
de traiter une information ‘ en analogique ‘.
Avertissement : nous pouvons nous appuyer sur une
Premier exemple : la ‘’ récupération’’ des informations
documentation technique ; comme par exemple celle
EJP consiste principalement à extraire un signal de très
du cahier technique Merlin Gérin n°182 (pages 4 ; 5
faible amplitude (de l’ordre de 1% de signal principal) de
et page 6 à modifier éventuellement )
fréquence égale à175 Hz superposé au 50 Hz ; ce qui
exigerait en analogique un filtre aux performances
2-1 Questions générales permettant de mieux
rédhibitoires (car l’ordre requis serait beaucoup trop
appréhender les phénomènes
élevé !) .
- Quel est le rôle principal d’un disjoncteur Basse
Autre exemple : utilisation dans les ‘’disjoncteurs Tension ?
électroniques numériques’’.
- Préciser quelles sont les principales évolutions
actuelles des récepteurs faisant que le déclencheur
* La solution ‘’numérique’’ consiste à traiter en temps
du disjoncteur doit évoluer ‘’avec les charges’’ à
réel les échantillons (résultats de mesures) d’une
protéger.
grandeur quelconque, et ceci à intervalle de temps
régulier ; l’intervalle de temps étant alors appelé : - Dans un tel contexte, préciser pourquoi les
‘‘période d’échantillonnage’. déclencheurs électroniques sont une solution
* Le traitement se fait à l’aide d’un algorithme dit ‘’de technologique intéressante.
filtrage’’ censé reproduire le comportement d’un filtre - Nous allons donc nous intéresser plus
analogique. particulièrement à ce type de matériel.
* L’écriture ou l’établissement des algorithmes, donc la - Dire qu’elle est la grandeur principale ‘’à
conception même des filtres numériques exige un bagage mesurer’’ dans ce type d’appareillage ?
mathématique particulier appelé ‘’transformée en Z ‘’
- Citer les différents blocs ‘’acteurs’’ constituant un
(l’équivalent, en numérique, de la transformée de
déclencheur électronique.
Laplace pour l’analogique ; hors programme en BTS
Electrotechnique.). Il n’est par contre pas nécessaire de - Préciser succinctement le rôle de ces différentes
maîtriser cet outil mathématique pour mettre en évidence parties.
les seuls principes de base du filtrage numérique ; il
suffit pour cela de considérer tout simplement que Nous allons maintenant, nous intéresser plus
l’échantillon sn+1, résultat de la mesure à l’instant particulièrement à la ''fonction LR''.
[(n + 1).Te], ‘’ arrive’’ avec un retard égal à Te par
rapport à l’échantillon sn ! (ou bien inversement, que - Préciser ce que signifie le sigle LR, et préciser le
l’échantillon sn est ‘’ arrivé’’ avec une avance de Te par rôle plus particulier de cette partie.
rapport à l’échantillon sn+1 !) - Dans ce cas, préciser quelle est la technologie plus
On admet de plus qu’en ‘’Transformée de Laplace’’, un particulière utilisée.
retard de Te correspondant à une multiplication par
Si l’on veut appréhender, un peu mieux, le (k) correspond ici à la ''chaleur massique'', il
fonctionnement, nous devons bien entendu explorer la s'exprime en (J/°C), souvent notée (c)
piste des lois physiques régissant l’échauffement et le
refroidissement des conducteurs électriques ! Montrer que, finalement, on peut écrire :
(d /dt) + = (A/ ).i2.t en posant = k/
A . i2 . t . dt - .dt = k.d
2-2 Protection thermique
2-2-1 échauffement D'où en divisant par le produit ( .dt) et en posant
= k/ ; on obtient bien l'expression citée! est la
*l’échauffement est en fait le ‘’taux de variation’’ de ''constante de temps thermique'' du système
l’effet JOULE au cours du temps.
Dire de quel type est cette relation?
Traduire ceci mathématiquement :
Cette relation est donc une équation différentielle du
l’échauffement correspond donc à (dWJ/dt) premier ordre, avec second membre.
On note : (a) la constante de proportionnalité liée à la Préciser quelle est, habituellement, l’étape suivante ?
nature du métal constitutif du conducteur et à sa masse,
donc par exemple à sa section. Habituellement, en mathématiques, on tente de la
résoudre.
Traduire ce phénomène par une expression, ou équation
mathématique, simple, dans laquelle interviennent Nous choisissons ici une autre ‘’façon d’avancer’’ en
dWJ/dt ; R ; a ; i et t. passant par la numérisation du problème !
dWJ/dt = a . R . i2 (t – 0) 2-3 numérisation du problème :
On pose : A = a . R Exprimer la variation de l’énergie
liée à l’effet Joule dWJ. Préciser à quelle grandeur numérique, notée (Te), va
correspondre le petit intervalle de temps dt, de
dWJ = A . i2 . t .dt l’analogique.

2-2-2 refroidissement (Te) est la ''période d'échantillonnage''


Nous posons : α = (dt/ ), Montrer qu’alors α peut
* le refroidissement correspond aux pertes qui se s’exprimer en fonction de , k et Te
produisent soit par conduction, soit par convection, soit
par rayonnement, et on admet que ces pertes sont, α = Te / donc, puisque l'on a posé plus tôt = k/
sensiblement, proportionnelles à l’écart de température on obtient ainsi α = Te / k
(on dit aussi au ‘delta de température’ !); le facteur de
proportionnalité étant lié à l’inertie thermique du Nous considérons que θn est l’échantillon, ou résultat
conducteur donc à ses caractéristiques physiques comme de la mesure, obtenu à l’instant (n.Te).
sa section ou la nature du matériau le constituant. Exprimer : dθ en fonction de θn et de θn+1
dθ = θn+1 - θn
Traduire ce phénomène par une expression ou équation
mathématique simple ( étant la constante de Préciser ce que représente la ‘’valeur quadratique
proportionnalité liée à l’inertie thermique du conducteur, moyenne’’ de l’intensité, calculée sur une période Te.
et le ‘’delta de température’’, souvent appelé
improprement échauffement). C' est la valeur moyenne, calculée sur l'intervalle
[0 ; t], de l'intensité élevée au carré; autrement dit,
dWP / dt = . c'est ce que l'on nomme habituellement ''l'intensité
efficace'', mais élevée au carré!
Exprimer la variation de l’énergie liée aux pertes
diverses dWP. Traduire alors, numériquement, l’équation
dWP = . . dt différentielle obtenue plus haut.

2-2-3 bilan thermique (d /dt) + = (A/ ).i2.t Devient :


( n+1 - n )/ Te + n = (A/ ) < i2.t >
Pour dresser le bilan thermique, nous allons utiliser le
fait, que l’énergie Joule non dissipée induit En posant = Te/ et = (A. )/ montrer que
l’échauffement du conducteur.
n+1 = (1 - ). n + .< i2.t >
D’où : dWJ – dWP = k.d
n+1 - n + (Te/ ). n = (Te / ).(A/ ).< i2.t >
Préciser à quelle grandeur correspond la constante (k)…
qui n’est pas habituellement notée ainsi ! n+1 = (A/ ).(Te/ ) < i2.t > + n- (Te/ ). n
2
Soit n+1 = <i .t > + (1 - ) . n
Dans un but de simplification, nous allons maintenant III ‘’Pseudo réalisation’’ en simulation ;
supposer que = A ; ceci revenant à admettre que
III ‘’Pseudo réalisation’’ en simulation ;
l’échauffement et le refroidissement suivent
sensiblement les mêmes lois physiques . Avec le logiciel ‘’Schématics’’, version
‘’évaluation’’, nous avons pu réaliser le schéma ci
Montrer que l’équation s’écrit maintenant :
dessous :
Θn+1 = (1- α). Θn + α .In² remarque : pour les logiciels anglo-saxons ; (p) de
Laplace se note (s)

2-4 Etablissement de l’algorithme : 3-1 Montrer que le schéma de simulation


proposé ici est bien conforme à l’algorithme
Préciser qu’elles seront, d’un point de vue pratique, les
véritables grandeurs d’entrée et de sortie. 3.2 Réaliser le schéma et lancer une simulation
permettant d’obtenir la représentation de BODE.
grandeur d’entrée : In 2
Commenter : préciser les rôles de Te et de α
grandeur de sortie : Θn+1
IV Conclusion : intérêt ?
Proposer un ‘’agencement’’ de schémas-blocs et de
comparateurs permettant de traduire l’équation Une simple mesure de valeur efficace, tous les Te,
précédente. donne la valeur réelle de l’échauffement grâce à un
traitement numérique ‘’temps réel’’ avec une échelle
de temps adaptable aux véritables constantes de
temps thermiques, et ceci de façon totalement
indépendante de la fréquence de travail du réseau.

Schéma de simulation :

Représentation de BODE

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