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Electricité
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Préambule
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les transports, le bâtiment ou encore l’industrie, pour peu que cette électricité ne soit pas
elle-même obtenue à partir d’énergie primaire d’origine fossile.
L’électricité est aussi un vecteur d’information. Sans elle, ce document n’existerait pas. Une
grande partie des capteurs convertissent des grandeurs physiques en information électrique (rien
que dans votre téléphone, le CCD de l’appareil photos, le micro, les accéléromètres, gyromètres
et teslamètres utiles à la navigation...). Ces données sont échangées dans des réseaux (satellite,
wifi, fibre optique, réseau mobile...) et traitées dans des terminaux ou des serveurs qui reposent
tous sur l’électricité.
Pour toutes ces raisons, l’électricité sera au coeur des défis que les scientifiques et ingé-
nieurs du XXI eme siècle devront relever. Ce cours a pour but de vous donner les bases pour
appréhender ces défis, et (nous l’espérons) l’envie de les relever.
∆E = P ∆t
dE = p(t)dt
Pour décrire des échanges énergétiques permis par l’électricité, il est donc nécessaire de bien
connaître 3 grandeurs : puissance, tension, intensité. Comme elles ne sont pas nécessairement
intuitives, le premier semestre vous permettra de vous les approprier :
— Les circuits électriques sont composés de dipôles. L’intensité et la tension y sont reliées
par le concept de caractéristique, présenté dans le chapitre 1.
— Le chapitre 2 aborde les méthodes permettant de déterminer les grandeurs électriques
dans un circuit, où plusieurs dipôles sont reliés.
— Pour certains dipôles (condensateur et bobine), l’évolution temporelle des grandeurs peut
suivre un régime transitoire, qui est étudié dans le chapitre 3.
Dans la plupart des applications technologiques, ces grandeurs évoluent au cours du temps
de manière sinusoïdale. Vous étudierez ce cas particulier au second semestre :
— Pour relier tension et intensité, le chapitre 4 introduit le concept d’impédance.
— Le chapitre 5 se concentre sur le calcul et l’optimisation de la puissance échangée dans
un dipôle.
— Le chapitre 6 présente l’électricité comme un vecteur d’informations, à travers l’exemple
du filtrage des signaux.
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Table des matières
1 Dipôles 7
Exercices 27
Exercices 49
Exercices 81
4 Le régime sinusoïdal 87
Exercices 99
Exercices 111
Exercices 125
5
6
Chapitre 1
Dipôles
Objectifs
— Connaître les symboles associés aux principaux dipôles
— Comprendre et construire la courbe caractéristique d’un dipôle, en déduire le
point de fonctionnement d’un circuit, analytiquement et graphiquement
— Quantifier les échanges d’énergie d’un dipôle
Prérequis mathématiques
— Grandeurs algébriques
— Lecture graphique
— Représentation de droites
— Équations du premier degré
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- Ions (anions -, cations +) dans un électrolyte ou une pile chimique.
- Électrons ou lacunes d’électrons (trous) dans un semi-conducteur.
- Électrons dans un conducteur métallique.
- ...
A l’échelle macroscopique, on pourra éventuellement considérer le déplacement d’un support
chargé (c’est alors un déplacement macroscopique de charges).
1.1.1.2 Isolants-conducteurs
On définit deux types de milieux :
i) Les conducteurs, dans lesquels les charges peuvent se déplacer.
ii) Les isolants, dans lesquels aucun mouvement d’ensemble de charge n’est possible 2 .
Application 1. Chercher parmi les matériaux suivant lesquels sont des isolants ou des conduc-
teurs : tungstène, téflon, porcelaine, plexiglas, PVC, or, aluminium, cuivre, argent, air, eau
pure, bois...
Les aspects microscopiques feront l’objet du cours au 1er semestre de 2 année (S3). Par
la suite, on traitera essentiellement les phénomènes à l’échelle macroscopique en utilisant les
grandeurs courant et tension.
1.1.2 Courant
1.1.2.1 Définition
Le courant est un mouvement d’ensemble de particules chargées. Par convention, on appelle
sens du courant le sens de déplacement des charges positives. Le sens du courant est donc
l’opposé du sens du déplacement de porteurs de charge négatifs comme les électrons.
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b) Convention de comptage des charges échangées
Lorsque la charge dq traverse la section (S), elle est échangée entre les 2 parties du conducteur
situées de part et d’autre de (S). Pour connaître le sens de passage de dq il suffit donc de fixer
le côté du conducteur que l’on choisit comme système.
Par exemple, choisissons conventionnellement de compter l’échange des charges à travers (S)
du point de vue de la portion de conducteur à droite de (S) : Figure 1.1.
Figure 1.1
Dans ce cas-là dq > 0 signifie que la portion de conducteur à droite de (S) a effectivement
reçu des charges positives ou effectivement perdu des charges négatives, c’est-à-dire que le
courant circule effectivement de gauche à droite.
Ainsi, fixer la convention (toujours de manière arbitraire) nous permet de connaître le sens
réel du courant à partir du signe de dq et donc de i.
Application 2 : Lors d’un échange de charges à travers une section (S) d’un conducteur, on
compte N1 électrons traversant (S) de gauche à droite et N2 électrons traversant (S) de droite
à gauche. En déduire la quantité de charge dq échangée à travers (S) avec la même convention
que ci-dessus. Et si on avait pris l’autre convention ?
Figure 1.2
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Application 4 : Sur la figure ci-dessous sont définies les intensités du courant i et i’ traversant
un fil conducteur. Quelle relation relie i et i’ ?
1.1.3 Tension
1.1.3.1 Potentiel
L’intensité ne suffit pas pour décrire complètement les phénomènes électrocinétiques. En
un point du conducteur, importe non seulement le nombre de charges qui passent mais aussi
leur énergie potentielle électrique (qui sera définie avec plus de précision ultérieurement). De
même que l’énergie potentielle de pesanteur dépend de l’altitude de l’objet, l’énergie potentielle
électrique dépend de la position des charges dans le conducteur. On définit le potentiel V comme
l’énergie potentielle électrique par unité de charge. Il suffit de savoir que V est une grandeur
qui ne dépend que de la position sur le conducteur.
1.1.3.2 Tension
La tension u entre 2 points A et B du conducteur est définie comme la différence de potentiel
entre ces deux points : u = VA − VB .
L’unité SI de la tension, comme celle du potentiel, est le volt (V). La dimension de la
tension (et du potentiel) est dim(energie)
dim(charge)
.
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Figure 1.4
La tension est une grandeur algébrique dont le signe dépend du sens de la différence. Ce
signe doit donc obligatoirement être défini dès que l’on parle de tension, de manière à fixer si
l’on parle de VA − VB ou VB − VA . La tension entre deux points se représente par une flèche à
côté du conducteur : pour la tension VA − VB cette flèche est dirigée de B vers A.
Application 7. Dans le conducteur de la figure 1.4, u est la tension VA − VB , et u’ est la
tension VB − VA . Quelle relation lie u et u’ ?
p = ui
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Bien entendu, ce résultat a des fondements plus « physiques » qui ne seront envisagés que
plus tard dans le cours de physique. Mais intuitivement, on conçoit aisément que la mise en
mouvement de charges correspond à l’existence de forces et donc aux notions de travail puis
d’énergie.
On retiendra également que tout comme le courant ou la tension, la puissance électrique
est une grandeur algébrique : son signe – et l’interprétation physique que l’on pourra en faire –
dépend de conventions. Nous y reviendrons en détail par la suite.
a) Intensité
L’intensité (continue) circulant dans le moteur d’un train qui démarre est de l’ordre du kA,
dans une montre de l’ordre du nA, une lampe de projecteur de cinéma 10²A. L’intensité de
décharge d’un éclair varie entre 1 kA et 100 kA.
Application 8. Quel est le courant produit par une cellule solaire de calculatrice si elle débite
une charge de 4 C en 4 h ?
Remarque : Une intensité de plus de 30mA traversant le corps humain peut être dangereuse.
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Effet du passage du courant alternatif dans le corps humain en fonction de l’intensité, d’après
wikipédia
b) Tension
En France,
√ la valeur de l’amplitude maximale de la tension alternative délivrée par EDF
est 230 2 V. Tous les appareils électroménagers fonctionnent donc sous cette même tension,
mais sont traversés par des intensités différentes. L’alimentation d’environ un tiers des lignes
ferroviaires SNCF se fait en 1500 V continu.
La tension permettant l’ionisation de l’air (et donc le passage d’un éclair) est de l’ordre
du MV par mètre, ce qui conduit dans un orage à des tensions de l’ordre de 108 V entre le
nuage et le sol avant l’éclair. Dans un tout autre domaine, l’amplitude maximale du potentiel
d’action (=pulse d’un influx nerveux le long d’un axone) est de l’ordre 100 mV.
1.2 Dipôles
1.2.1 Généralités
1.2.1.1 Définition
Un dipôle est un composant électrique possédant deux bornes, c’est à dire deux connexions
avec le reste du circuit électrique. Il est souvent représenté par un rectangle (cf Figure 1.6).
L’état électrique d’un dipôle est caractérisé par l’intensité i qui le traverse et la tension u à
ses bornes. On observe que l’intensité i traversant un dipôle donné est directement liée à la
tension u à ses bornes, et qu’on ne peut donc pas choisir librement i et u, la valeur de l’une
de ces deux grandeurs imposant généralement la valeur de l’autre, par l’intermédiaire d’une loi
représentée par la caractéristique du dipôle.
1.2.1.2 Caractéristique
La caractéristique d’un dipôle est la courbe représentant les variations de l’intensité i traver-
sant le dipôle en fonction de la tension u à ses bornes. Tout point M (u,i) de cette caractéristique
s’appelle un point de fonctionnement du dipôle.
— Si la caractéristique est symétrique par rapport au point (0,0), on dit que le dipôle est
symétrique ou non-polarisé : on peut le brancher dans n’importe quel sens.
— Si la caractéristique n’est pas symétrique par rapport au point (0,0) on dit que le dipôle
est non-symétrique ou polarisé : on obtiendra des résultats différents suivant le sens
de branchement du dipôle.
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Figure 1.6 – Convention récepteur
— Si la caractéristique passe par le point (0,0), on dit que le dipôle est passif : la tension
aux bornes du dipôle débranché est nulle.
— Si la caractéristique ne passe pas par le point (0,0), on dit que le dipôle est actif : la
tension à ses bornes est non nulle une fois débranchée.
— Si la caractéristique est une droite on dit que le dipôle est linéaire, sinon il est dit non
linéaire.
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b) Puissance électrique en convention générateur
Pour éviter d’avoir à manipuler des puissances négatives quand on étudie un dipôle dont
on pense qu’il fournit de l’énergie, on utilise parfois la convention générateur (cf Figure 1.7).
Appelons p′ la puissance calculée en convention générateur :
c) Zones de fonctionnement
Certains dipôles peuvent parfois fournir et parfois recevoir de l’énergie, on dit qu’ils peuvent
fonctionner à la fois comme récepteur ou comme générateur. C’est le cas des accumulateurs,
comme par exemple les batteries des téléphones portables. La position du point de fonctionne-
ment sur la caractéristique donne immédiatement le rôle générateur ou récepteur que joue le
dipôle. En effet ce rôle est déterminé à la fois par le signe du produit ui et la convention choisie.
On peut donc définir les zones de fonctionnement décrites sur la Figure 1.8.
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Figure 1.9 – Caractéristique de la résistance
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Figure 1.10 – Le condensateur
a) Définitions
Un condensateur est formé de deux armatures métalliques en regard (cf. Figure 1.10) qui
portent des charges opposées q et −q. L’espace entre les 2 armatures est rempli d’un isolant :
les charges ne peuvent donc pas le traverser.
On montrera que la charge q d’un condensateur est proportionnelle à la tension u appliquée
à ses bornes (avec la convention d’orientation de la figure 1.10).
q = Cu
b) Régime continu
En régime continu U = cste, Q = cste, donc I = 0. Le condensateur (chargé ou non) se
comporte en régime continu comme un interrupteur ouvert.
Application 12. Quelle serait la caractéristique d’un condensateur en régime continu ? (Quels
régimes de fonctionnement traverse-t-elle ?)
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Figure 1.11 – La bobine idéale
c) Régime variable
Si la charge q de l’armature varie, c’est qu’il y a un apport de charge dq qui arrive sur
cette armature par unité de temps dt, donc un courant i = dq/dt (avec les conventions de la
figure 1.10). Pour un condensateur, la relation entre l’intensité et la tension est donc :
dq du
i= =C .
dt dt
Remarque : si dq arrive sur l’armature de droite pendant dt, alors dq repart dans le même temps de
l’armature de gauche (car les charges des 2 armatures sont toujours opposées). Ainsi le même courant
circule à gauche et à droite du condensateur, même si aucune charge ne le traverse !
Nous étudierons le comportement du condensateur dans le chapitre sur le régime transitoire.
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Éteindre une source idéale de tension revient à la remplacer par un interrupteur fermé
(u = 0), Figure 1.12.
Remarque : Avec la convention générateur, si i et u sont de même signe ce dipôle est bien un
générateur. Mais si u et i sont de signes opposés, ce dipôle se comporte comme un récepteur.
Application 14. Quelle serait la caractéristique d’une source idéale de tension continue ? Quels
régimes de fonctionnement traverse-t-elle ? Démontrer la remarque ci-dessus.
Éteindre une source idéale de courant revient à la remplacer par un interrupteur ouvert
(i=0), Figure 1.13.
Remarque : De même ce dipôle peut se comporter soit en générateur, soit en récepteur.
Application 15. Quelle serait la caractéristique d’une source idéale de courant continu ? Quels
régimes de fonctionnement traverse-t-elle ? Démontrer la remarque ci-dessus.
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ni horizontale ni verticale, mais oblique (Figure 1.14), de pente négative −g = −1/r. Quand
la tension est nulle, le courant vaut icc = e/r (on parle de courant de court-circuit). Quand le
courant est nul, la tension vaut la force électromotrice u = e.
c) Aspect énergétique
En convention générateur P = ui = ei − ri2 = uj − u2 /r donne la puissance fournie par le
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(a) symbole (b) caractéristique
dipôle. Le terme u2 /r = ri2 étant toujours positif, la puissance fournie par ce dipôle est donc
forcément plus petite que celle fournie par un générateur idéal : l’effet Joule convertit en effet
une partie de cette puissance en chaleur au sein même du générateur.
Remarque : on peut voir que l’emploi du terme « générateur » dans le dernier paragraphe est donc
abusif, puisque P = ui peut parfois être négative si i et u sont de signes opposés.
1.2.4.1 Diode
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Figure 1.18 – Électrolyseur (symbole et modélisations équivalentes selon le signe de i)
-eo
eo
u
1.2.4.2 Électrolyseur
Un électrolyseur est constitué d’une cuve contenant un électrolyte et de deux électrodes
reliées au circuit extérieur. Ce dispositif peut être utilisée pour la production de certain ma-
tériau : production d’hydrogène à partir de l’électrolyse de l’eau, production d’aluminium à
partir de minerai.
L’électrolyseur est modélisable par une résistance en série avec une source idéale de tension
en fonctionnement récepteur (Figure 1.18). Si on permute les branchements de l’électrolyseur
on constate qu’un point de vue électrique, c’est un dipôle symétrique réversible : il est toujours
assimilable à la même résistance montée en série avec une source de tension de fém de même
valeur absolue, toujours en fonctionnement récepteur, et donc de sens opposé par rapport au
cas précédent. La fém d’une source de tension qui fonctionne toujours en récepteur quel que
soit le sens du courant la traversant est appelée une force contre-électromotrice (fcém) e0 . La
fcém e0 est par définition une tension positive. Son sens est tel que son fonctionnement soit
toujours récepteur.
Après linéarisation par morceau, la caractéristique de l’électrolyseur en convention récepteur
peut être modélisée en 1ère approximation par la Figure 1.19.
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Application 17. Retrouver la caractéristique ci-dessus à partir des modélisations équivalentes
du moteur en fonction du signe de i.
1.2.4.3 Moteur
Un moteur est ce qu’on appelle un « transducteur électro-mécanique », c’est-à-dire que c’est
un appareil qui convertit de l’énergie électrique en énergie mécanique.
On fait circuler un courant dans une bobine en présence d’un champ magnétique. Les élé-
ments conducteurs du moteur subissent alors des forces magnétiques et sont mises en mouve-
ment, comme vous le verrez l’an prochain.
La caractéristique courant-tension du moteur dépend en général de son régime de fonction-
nement mécanique : il peut par exemple entrainer une charge à vitesse de rotation constante
ou bien fonctionner « à vide ».
Figure 1.20 – Exemple de la chaine énergétique qui modélise une éolienne alimentant une
lampe après stockage dans une batterie
23
Annexe 2 : Bilan sur les conventions en électricité
1) Donner la relation entre U et I dans les 10 cas de la Figure 1.21.
2) Donner un nom à chacune des 2 colonnes de cette figure.
3) Si I est négatif, qu’est-ce que cela veut dire ? Qu’est-ce que cela change (dans le premier
cas par exemple ?).
Figure 1.21
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Application 10 : droite passant par (0,0) de pente négative. Dans tous les cas fonctionne-
ment récepteur.
Application 11 : 5,7 mΩ
Application 12 : axe des abscisses (fonctionnement générateur et récepteur)
Application 13 : axe des ordonnées (fonctionnement générateur et récepteur)
Application 14 : droite verticale (fonctionnement générateur et récepteur) : En convention
générateur, si i et u sont de signes opposés P = ui < 0 , signifie que le dipôle reçoit effectivement
de l’énergie, il se comporte donc comme un récepteur. (et inversement).
Application 15 : droite horizontale (fonctionnement générateur et récepteur) : En conven-
tion générateur, si i et u sont de signes opposés P = ui < 0 , signifie que le dipôle reçoit
effectivement de l’énergie, il se comporte donc comme un récepteur. (et inversement).
Application 16 : voir Figure 1.22
Figure 1.22
25
26
Exercices du chapitre 1
Objectifs
Dans le titre de chaque exercice les objectifs sont indiqués :
— C. Comprendre et construire la Caractéristique d’un dipôle, en déduire le
point de fonctionnement d’un circuit, analytiquement et graphiquement
— E. Quantifier les échanges d’Energie d’un dipôle
Ressources Moodle
Page "OMNI/calcul" : QCM rappels de calcul
Page ""Physique 1A/électricité" :
— QCM Conventions et QCM Dipôles
— Bibliographie
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(c) Modélisation mathématique de la courbe : proposer une équation de la fonction
I = f (U ) correspondant au tracé. Vous pourrez bien-sûr introduire des coefficients
(par ex. a, b, c. . .) et/ou utiliser les coordonnées des points repérés précédemment.
(d) Analyse dimensionnelle : si vous avez dû introduire des coefficients dans votre
équation précédente (a, b, c. . .), à quelle(s) grandeur(s) électriques sont-ils homo-
gènes ?
(g) Application : lorsque c’est possible, préciser quelle est la relation qui lie la puissance
P à l’intensité I qui parcourt le dipôle. S’agit-il d’une puissance fournie ou d’une
puissance consommée par le dipôle ? Commenter.
3. Deux autres dipôles sont présentés dans le tableau 2, avec leurs relations I = f (U )
respectives : le condensateur (tableau 2 a) et la bobine (tableau 2 b).
(a) D’après les représentations symboliques de ces dipôles, dans quelle convention les
relations I = f (U ) sont-elles données : pour le condensateur ? pour la bobine ?
(b) Sachant qu’en courant continu (CC), la tension et l’intensité du courant sont des
grandeurs constantes (indépendantes du temps), que deviennent ces relations ?
(c) Parmi tous les cas du tableau 1, trouver lequel correspond alors à la représentation
graphique de la relation I = f (U ) du condensateur en CC ? Conclusion : en courant
continu, le condensateur se comporte comme quel autre dipôle ?
(a) En général, quand trace-t-on les courbes I = f (U ) de dipôles isolés (= non connectés
à un circuit) en convention récepteur ? et en convention générateur ? Pourquoi ?
(b) Pourrait-on décider de faire l’inverse (par exemple représenter graphiquement les
relations I = f (U ) des cas a et g du tableau 1 en convention générateur) ?
(c) Si vous avez répondu oui à la question précédente : que donnerait alors la représen-
tation graphique de la relation I = f (U ) en convention générateur dans le cas d’un
dipôle de « type cas a » ? Commenter.
(d) En vous basant sur vos réponses précédentes, pourquoi les conventions n’ont pas été
indiquées pour les cas c et e du tableau 1 ?
5. Conclusion à retenir : Dans le cas général, quel lien existe-t-il entre la tension u aux
bornes d’un dipôle et l’intensité du courant i le traversant ?
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a) 1er type de dipôle usuel ; b) 2ème type de dipôle ;
courbe en convention courbe en convention c) 3ème type de dipôle
récepteur générateur
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i (t) = C du(t)
dt
u (t) = L di(t)
dt
a) 8ème type de dipôle b) 9ème type de dipôle :
usuel : condensateur bobine
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Exercice 4 : Dipôle inconnu (C)
La figure 1.23 donne la caractéristique courant-tension en régime continu d’un dipôle ima-
ginaire.
1. S’agit-il d’un dipôle polarisé ou non, actif ou passif, linéaire etc. ?
2. Ce dipôle peut-il fonctionner en générateur ? en récepteur ? Expliquer.
3. Proposez une caractéristique linéaire par morceaux, approximative. La représenter sur le
graphique.
4. Estimer l’écart maximal entre les courbes réelle et approchée.
31
Exercice 6 : Photopile (C,E)
On considère le montage de la figure
1.24, constitué d’un résisteur de résistance
R = 1 Ω et d’une photopile éclairée. La ca-
ractéristique de la photopile éclairée en
convention générateur (tracée par un étu-
diant INSA avec des barres d’erreurs) est
donnée sur la Figure 1.25.
1. Dans un premier temps l’interrupteur
est ouvert. Déterminer le courant I et
la tension U définis sur la figure 1.24,
avec leur incertitude.
2. On ferme l’interrupteur, même ques-
tion.
3. Calculez l’énergie échangée sur une Figure 1.24 – Montage de la photopile
journée, commentez son signe.
32
Exercice 7 : Diode (C)
Soit un circuit contenant
— dans sa branche gauche : une source réelle de tension (de f.e.m e=6 V et de résistance
interne r=100 Ω) orientée pôle positif en haut,
— dans sa branche droite : une diode orientée sens passant vers le bas.
1. Faire un schéma du circuit.
2. En utilisant la caractéristique de la diode réelle donnée en figure 1.26 (en convention
récepteur), déterminer le courant I dans le circuit.
3. On change ensuite le sens de branchement de la diode. Que devient I ?
4. On change enfin le sens de branchement du générateur. Même question.
33
Fiche récapitulative : les caractéristiques des dipôles
Les notions contenues dans cette fiche sont à retenir et seront dorénavant considérées comme sues.
NB : si besoin, vous retrouverez les analyses dimensionnelles des grandeurs électriques de cette fiche en faisant l’exercice 1 du chapitre
« Grandeurs physiques, Dimensions et Unités » du polycopié « Démarche Scientifique ».
Représentation de la
Grandeur Relation i = f (u) Relation P = f (i) Représentation / courbe i = f (U ) en
Nom du dipôle caractéristique (préciser la (préciser la symbolisation courant continu
(préciser son unité) convention) convention) électrique (précisez la
convention)
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Représentation de la
Grandeur Relation i = f (u) Relation P = f (i) Représentation / courbe i = f (U ) en
Nom du dipôle caractéristique (préciser la (préciser la symbolisation courant continu
(préciser son unité) convention) convention) électrique (précisez la
convention)
Modélisation Modélisation
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mathématique vue mathématique vue
lors d’activités lors d’activités
ultérieures ultérieures
Cas général :
sera vue dans un
capacité notée C en i (t) = C du
dt
en
Condensateur chapitre ultérieur
farad (F) convention récepteur
(régime transitoire)
en CC
Cas général :
di sera vue dans un
inductance notée L en u (t) = L dt en
Bobine chapitre ultérieur
henry (H) convention récepteur
(régime transitoire)
en CC
Eléments de correction des exercices
Ex 2. Caractéristiques de dipôles
a) U=-RI, b) U=E+RI, c) I=0 et U= ?, d) U=0 et et I= ?, e) U=0 et I= ?, f) I=0 et U= ?,
g) U= ? et I=0, h) U=0 et I= ?
Ex 3. Modèle de pile
Caractéristiques de la pile : E = 4,2V.r = 10Ω.
Puissances fournie et dissipée par effet Joule : Pf = U ∗ I = 0.36W.PJ = rI 2 = 0.114W.
Rendement de la pile : η = Putile /Pdepense = Pf /(Pf + PJ ) = 76%
36
Chapitre 2
Objectifs
— Déterminer une grandeur électrique (courant ou tension) dans un circuit com-
portant des dipôles linéaires en régime stationnaire, en s’appuyant sur les lois
de Kirchhoff et/ou des transfigurations :
— Écrire toutes les lois des mailles, lois des nœuds et lois d’Ohm indépen-
dantes dans un circuit électrique en régime stationnaire
— Dénombrer les inconnues et les équations indépendantes dans un circuit
électrique
— Réaliser des transfigurations Thévenin-Norton et des associations de ré-
sistances pour simplifier le circuit en conservant la grandeur recherchée.
— Savoir que toute portion d’un réseau linéaire actif est équivalente à une source
réelle de tension.
— Faire un bilan de puissance au niveau d’un tronçon et au niveau du circuit
complet en régime stationnaire.
Prérequis mathématiques
— Résolution de systèmes d’équations linéaires
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de rôle en régime continu, plus précisément le condensateur peut être remplacé par un
interrupteur ouvert (branche de résistance infinie).
— Pour la bobine idéale, nous avons écrit u (t) = L dt
di
qui devient en régime continu U = 0
car dt = 0. En conséquence, nous nous apercevons que la bobine idéale n’a pas de rôle
di
en régime continu, plus précisément la bobine peut être remplacée par un fil parfait (de
résistance nulle).
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Dans la figure 2.1, on a U1 − U2 + U3 + U4 − U5 = 0.
Convention 2 (Figure 2.2-b) : si le sens positif arbitraire est le même pour tous les courants
(arrivée au nœud ou départ du nœud),
— La somme algébrique de ces courants est nulle.
39
2.3 Méthodes de résolution
2.3.1 Méthode générale de résolution
La détermination complète de l’état électrique d’un réseau comprenant b branches passe par
la détermination des b courants correspondants. Si ce réseau comporte n nœuds, les équations
aux nœuds fournissent n − 1 relations indépendantes entres ces courants (la nième équation
n’est qu’une combinaison linéaire des autres équations). Le nombre de courants inconnus in-
dépendants est donc de b − n + 1. Il s’agit donc d’établir un système de b − n + 1 équations
indépendantes à l’aide de la loi des mailles pour déterminer ces inconnues.
L’objectif est de calculer les intensités dans les différentes branches du réseau. Prenons par
exemple le circuit donné par la figure 2.4. Ce réseau comporte 6 branches et 4 nœuds. Il suffit
donc de flécher 3 intensités inconnues (que l’on notera : I, J, K) pour définir complètement
son état électrique. On appelle I le courant dans la branche du générateur E ′ dont on définit
arbitrairement le sens de C vers D et on définit également deux autres courants inconnus J et
K. On écrira alors les 3 équations issues de la loi des mailles en les orientant clairement (par
exemple ici dans le sens horaire) et en prenant garde à la convention (générateur ou récepteur)
à chaque écriture de la loi d’Ohm. Ci-après, le système de 3 équations associé à 3 mailles :
— Maille FBDAF : RK + 3RJ + R(J − I) − E = 0
— Maille FBCAF : RK + R(K − J) + 3R(K − J + I) − E = 0
— Maille ADCA : −R(J − I) − E ′ + RI + 3R(K − J + I) = 0
−I + 4J + K = E/R (1)
3I − 4J + 5K = E/R (2)
5I − 4J + 3K = E ′ /R (3)
soit
(1) + (2) =⇒ 2I + 6K = 2E/R
(1) + (3) =⇒ 4I + 4K = (E + E ′ )/R
donc
I + 3K = E/R
I + K = (E + E ′ )/(4R)
et finalement
40
′
I = 3E8R−E = −3A
3E−E ′ ′
2K = 4R
soit J = E+E 8R ′
= 4A
3E−E
K = 8R = 11A
Définitions :
On dit que deux dipôles sont associés en série s’ils sont traversés par le même courant.
On dit que deux dipôles sont associés en parallèle (ou en dérivation) s’ils ont la même tension
à leurs bornes.
Deux sources idéales de tension en série peuvent être directement simplifiées en appliquant
la loi des mailles (on ajoute ou on soustrait alors les f.e.m., attention au sens des flèches !).
Deux sources idéales de courant en parallèle peuvent être directement simplifiées en applicant
la loi des noeuds (on ajoute ou on soustrait alors les courants électromoteurs, attention au sens
des flèches !)..
41
Figure 2.6 – Association série
soit
k=n
P
Req = Rk
k=1
42
En appelant Gk = 1
Rk
la conductance du résistor k et Geq = 1
Req
celle de l’ensemble des
k=n
résistors en parallèle, on obtient immédiatement : Geq = Gk .
P
k=1
Les conductances d’un ensemble de conducteurs en parallèle s’ajoutent.
Application 3
Pour chacun des montages de la figure ci-dessus : déterminez la résistance équivalente vue des
points A et B
(Application numérique : on prendra R = 1 kΩ, R1 = 500 Ω, R2 = 800 Ω, R3 = 1333 Ω).
43
2.4 Exemple d’application
On calcule le courant I dans la résistance R du circuit de la figure 2.8a par transfiguration
des sources. Les sources étant en parallèle, on choisit de les transfigurer en sources réelles de
courant (étape 1, Figure 2.8b). On associe alors d’une part les 2 résistances R1 et R2 en parallèle
et d’autre part les 2 sources idéales de courant (de courant électromoteurI2 et E1 /R1 ) : c’est
l’étape 2, Figure 2.8c. Enfin (étape 3, Figure 2.8d) on repasse la source de courant équivalente
obtenue en source de tension réelle pour retrouver une seule maille et appliquer la loi des mailles
pour trouver I.
(c) 2ème étape (fusion des 2 sources de cou- (d) Dernière étape : une seule maille
rant)
1 R1 R2 R1 R2 E1
R0 = 1 1 = ; E0 = + I2
R1
+ R2
R1 + R2 R1 + R2 R1
soit
E0 R1 R2 I2 + R2 E1
I= =
R0 + R R1 R2 + R (R1 + R2 )
Application 5
Pour chacun des 3 expressions ci-dessus, vérifier leur homogénéité.
44
2.5 Bilans de puissance
2.5.1 au niveau du dipôle
Quelle que soit la convention de fléchage (récepteur ou générateur), la puissance électrique
algébrique au niveau d’un dipôle passif ou actif s’écrira toujours P = U I et est constante,
puisque nous sommes en régime continu. Cependant la signification de cette puissance diffère
suivant la convention. En effet : en convention générateur, une puissance calculée positive
représentera la puissance électrique fournie par le dipôle au reste du circuit ; tandis qu’en
convention récepteur, une puissance calculée positive représentera la puissance reçue (dissipée
ou consommée ou stockée) par ce dipôle. Comme le calcul de puissance est algébrique, on peut
alors évoquer le cas de puissance calculée négative : en convention générateur, une puissance
calculée négative signifiera que le dipôle actif reçoit cette puissance (il est en réalité récepteur) ;
en convention récepteur, une puissance calculée négative signifiera que le dipôle actif fournit
cette puissance (il est en réalité générateur). Le tableau ci-après donne l’expression du bilan
de puissance dans le dipôle AB selon que celui-ci est décrit en convention générateur ou en
convention récepteur.
Convention Récepteur Générateur
Loi d’Ohm U = rI − E U = E − rI
P représente la puissance reçue par le dipôle fournie par le dipôle
P = UI P = rI 2 − EI P = EI − rI 2
La somme des puissances consommées par chacun des dipôles d’un circuit
est nulle.
Très souvent, on peut distinguer de façon certaine, parmi les dipôles constitutifs d’un circuit,
ceux qui se comportent effectivement comme des générateurs de ceux qui se comportent comme
des récepteurs, et vouloir les décrire avec la convention associée la plus naturelle. On peut alors
reformuler le bilan de puissance comme suit.
45
Pourquoi parle-t-on de courant électrique ?
Ce n’est pas par hasard si le mot courant a été adopté par les premiers scientifiques étudiant
l’électricité. Il y a bien sûr une analogie avec le courant d’un fluide, par exemple l’eau circulant
dans une canalisation. C’est un modèle très simple qui peut aider à se repérer en électricité :
— L’intensité du courant correspond au débit des molécules d’eau dans la canalisation. La
loi des nœuds se comprend alors aisément puisque dans les deux cas chaque particule
entrant dans un nœud doit en sortir.
— Un interrupteur correspond à un robinet qui laisse passer le courant ou le coupe.
— Il est plus difficile de trouver l’équivalent de la tension, c’est à dire la différence de
potentiel. Vous verrez l’an prochain que l’énergie potentielle d’une particule chargée est
proportionnelle à son potentiel. Or vous savez que l’énergie potentielle des molécules
d’eau (Ep = mgh) est proportionnelle à leur altitude (h). On peut donc associer la
tension entre deux points à la différence d’altitude entre deux point d’un tuyau, dit
autrement à son dénivelé.
— Dès lors la loi des mailles se comprend facilement : si un tuyau forme une maille, la
différence de hauteur entre le début et la fin est nulle.
— Le rôle du générateur est de créer une tension (différence de potentiel) entre ses bornes
pour que les particules chargées se mettent en mouvement. On peut donc faire le pa-
rallèle avec la pompe qui crée une hauteur entre ses extrémités pour mettre l’eau en
mouvement.
— Vous savez que la tension aux bornes d’un fil idéal est nulle. On peut donc faire le
parallèle avec un tuyau horizontal.
Vous pouvez continuer le parallèle en identifiant par exemple une diode à un clapet anti-
retour... Mais, comme tous les modèles, ce parallèle présente des limites :
— Si la masse d’une molécule est toujours positive, la charge des particules qui circulent
peut être positive ou négative. Le courant "descend les potentiels" comme l’eau "descend
les dénivelés", mais les particules négatives "remontent les potentiels" (en particulier
les électrons qui circulent donc dans le sens opposé au courant)
— On peut faire correspondre la grandeur résistance à l’étroitesse d’un tuyau (Cf. l’illus-
tration de couverture de ce poly), mais la loi d’Ohm "résiste" à ce modèle : on manipule
rarement des tuyaux dont le dénivelé est proportionnel au débit d’eau...
— De même nous n’avons pas trouvé d’équivalent au courant alternatif, au moteur, à
l’alternateur... Contactez-nous si vous avez des idées !
46
– Quelle est l’expression de la résistance équivalente à plusieurs résistances en parallèle ?
(+démo)
– Quelle est l’expression de la résistance équivalente à plusieurs résistances en série ?
(+démo)
— Générateur
– Qu’est-ce qu’un générateur ? Idéal de courant, idéal de tension et réel ?
– Quelles sont leurs caractéristiques ?
– Quelles sont les deux modélisations possibles d’un tel générateur (Modèle de Thévenin,
de Norton) ? Comment passer de l’une à l’autre ? (+ démo)
— Qu’est-ce que la puissance d’un dipôle ? Que peut-on en déduire sur le comportement de
ce dipôle ?
— Énoncer les lois de Kirshhoff.
— Qu’est-ce qu’un point de fonctionnement ? Comment le trouver (graphiquement et ana-
lytiquement) ?
Application2
U1 R1
U
= R1 +R2
Application 3
On peut dire par exemple : R1 en parallèle avec R4 , R3 en série avec R7 ...
Application 4
a) Req = 4R = 4kΩ
b) Req = R1 + RR22+R
R3
3
= 1kΩ
Application 5
[R][U ]+[R][U ] [U ]
[R0 ] évident, [E0 ] = [R] ([I] + [I]) et [I] = [R]2 +[R]2
= [R]
47
48
Exercices du chapitre 2
Objectifs
Dans le titre de chaque exercice les objectifs sont indiqués :
— C. Comprendre et construire la Caractéristique d’un dipôle, en déduire le
point de fonctionnement d’un circuit
— E. Quantifier les échanges d’Energie d’un dipôle
— K. Utiliser les lois de Kirchhoff pour déterminer les grandeurs électriques.
— S. Simplifier un circuit complexe avec des modèles équivalents.
— I. Déterminer et propager des Incertitudes
— TP. Intégrer les aspects expérimentaux et de sécurité
— P. Résoudre un Problème ouvert
Ressources Moodle
Page "Physique 1A/électricité" :
— QCM Parallèle ou série, QCM Loi des mailles à une maille et QCM Un peu
plus difficile
— QCM Economies d’énergie
— QCM Avis aux amateurs, pour aller plus loin
— Réponses aux exercices
A C A B
R2
10 Ω
K Ω Ω Ω Ω
R1 R3 10 10
5 5
2,5 Ω
B D C D
(a) (b)
49
Exercice 2 : Modèles équivalents de Thévenin et de Norton (S)
Par des modélisations successives sur les différents circuits linéaires de la figure 2.10, dé-
terminer les modèles équivalents de Thévenin (M.E.T.) et de Norton (M.E.N.) en précisant à
chaque fois les caractéristiques E, R et I0 de ces modèles.
A A
5A + R
(2 V, 4 Ω)
− E1
2,4 Ω
− A B
(4 V, 6 Ω) E2
+
R
B B
C
10 Ω A
4A
5V
10 Ω
10 Ω
B
D
(d)
R1
Soit le pont diviseur de tension de la figure
ci-contre : déterminer l’expression de Us en Ue Us
R2
fonction de Ue , R1 et R2 . Vous verrez dans
le dernier chapitre que ce dispositif est très
courant. A votre avis, à quoi peut-il servir ?
B
A
Générateur
En considérant le pont diviseur de tension
de la figure ci-contre qui associe un généra- Rg=50Ω
teur de tension de résistance de sortie 50Ω
1Ω Us
avec une résistance en parallèle de 1Ω : cal-
culer Us en fonction de E. Donner le géné- E
rateur de thévenin équivalent. Quel peut
être l’intérêt de ce pont diviseur de ten-
B
sion ?
50
Exercice 4 (Problème ouvert) : Clôture électrique (S, E, TP, P)
La Norme de Sécurité impose aux électrificateurs de clôtures de délivrer au maximum 5 J
lorsqu’ils sont branchés à une résistance de 500 Ω 1 .
1. On installe une clôture électrique dont l’électrificateur délivre des impulsions de moins de
0,1 ms sous une tension constante de 4 kV. Cet électrificateur est-il conforme à la norme ?
Vous ferez une estimation d’ordre de grandeur avant d’utiliser la calculette.
2. Une personne touche cette clôture électrique tout en tenant par la main son ami(e) 2 .
Déterminer l’intensité du courant traversant chacune des 2 personnes. On pourra utiliser
le modèle extrêmement simplifié de la résistance du corps humain de la Figure 2.11.
Commenter.
Figure 2.12 – Mesure de tensions (Les traits pleins sont reliés à l’âme du câble coaxial et les
traits pointillés au blindage extérieur)
1. https://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/documents/pdf/guideElectrifWEBopt-2.pdf
2. https://www.youtube.com/watch?v=GKi-YpmCWzY
51
1. Quelles sont les valeurs des tensions U1 et U2 avant que l’oscilloscope ne soit branché ?
2. On branche l’oscilloscope, dont la masse est reliée à la terre, comme celle du générateur.
Tracez le schéma équivalent.
3. Quelles sont les valeurs des tensions U1 et U2 réellement mesurées ?
4. Comment l’étudiant devrait-il procéder pour éviter ce défaut ?
5. Que se passe-t-il si on débranche la sortie - du GBF ?
2. Montrer que le reste du circuit schématisé sur la figure 2.13 (partie encadrée en pointillés)
peut être modélisé par le dipôle représenté sur la figure 2.15. Donner les expressions
littérales de ET h et RT h .
3. Trouver graphiquement le point de fonctionnement du circuit de la figure 2.13 en prenant
les valeurs numériques suivantes : ET h = 2 V ; RT h = 250 Ω ; R+ = 200 Ω ; R− = 1 kΩ.
52
Figure 2.13
Figure 2.14
Figure 2.15
53
A
I
R1 R2
R
E1 E2
54
3. Pour chaque configuration, donner l’expression littérale de l’erreur systématique de mesure
qui est commise si l’on ne prend pas en compte la résistance des appareils de mesure,
puis faire l’application numérique. Pour quelle configuration peut-on négliger cette erreur
systématique et pourquoi ?
I U
4. Exprimer pour la configuration 1 (IX étant le courant qui traverse X) ainsi que
IX UX
pour la configuration 2 (UX étant la tension aux bornes de X), en fonction de X, RA
et RV . Justifier alors de la configuration qui sera la mieux appropriée pour X = 100 Ω et
X = 100 kΩ.
55
1. Quelle est la distance maximale que peut parcourir le train avant de s’arrêter si toute la
ligne n’est alimentée que par une seule source de tension continue ?
2. Pour remédier à ce problème et alimenter les trains en énergie électrique sur de longues
distances, la SNCF dispose de« sous-stations » (modélisées par des sources de tension
idéales, délivrant chacune une f.é.m. de 1500 V) qui sont espacées le long des lignes de
train.
3. De quelle distance maximale peut-on espacer deux sous-stations consécutives, pour que
le train puisse circuler ? (Indice : On pourra commencer par chercher à quel endroit sur la
ligne, entre deux stations consécutives, la puissance reçue par la locomotive sera minimale)
4. Quelle(s) modification(s) pourrait-on faire pour améliorer l’alimentation de la ligne et/ou
réduire le coût des infrastructures d’une ligne SNCF ?
56
Figure 2.20 – (Gauche) Caractéristique de la diode Zener. (Droite) schéma équivalent dans
un domaine.
2. Montrez que dans cette zone, l’équation liant I et U est de la forme U = −Uz + Rz I, où
Uz = 6.1V et Rz = 5Ω. En déduire que la diode Zener peut être modélisée par un modèle
de Thévenin dont on précisera les caractéristiques avec les conventions de la figure 2.20
(droite).
On suppose maintenant que la diode Zener est montée dans le schéma 2.19 et travaille dans
ce mode de fonctionnement dit mode de polarisation inverse.
ERz + Uz (Rg + Rp )
Ur = Ru ×
Ru Rz + (Rg + Rp )(Ru + Rz )
4. Calculez numériquement la plage de variation de la tension de sortie Ur ainsi que sa
variation relative (qui est définie par : UUrmax
rmax −Urmin
+Urmin
). Comparez cette variation relative
avec la variation relative de E et conclure sur « l’efficacité de la stabilisation en tension
réalisée. »
57
Exercice 12. Sonde de température – Pont de Wheatstone (K, S, TP)
La résistance d’un conducteur ohmique dépend de la température (essentiellement par l’in-
termédiaire de sa conductivité σ). Nous supposons ici que le conducteur étudié possède une
résistance R0 (résistance de « repos ») à la température T0 . Une modification de température
occasionne une modification de la résistance de sorte que : R(T ) = R0 + δR, où δR est la
variation de la résistance (grandeur algébrique) qui dépend de T .
On pourra donc accéder aux valeurs de T si l’on est capable de mesurer δR. C’est l’objet
de cet exercice. On cherche à mesurer δR à l’aide du montage en pont (figure 2.21). Le pont
est alimenté par une source de tension constante E et on mesure la tension V à vide à l’aide
d’un voltmètre dont l’impédance d’entrée est supposée infinie.
58
Exercice 13. Panneau photovoltaïque (C, E)
La caractéristique courant-tension d’une cellule photovoltaïque de surface S éclairée par un
flux lumineux Φ (puissance par unité de surface) est donnée en convention générateur par :
U
I(U ) = I0 (1 − exp( )) + kSΦ
V0
1. Exprimer UCO , tension aux bornes de la cellule en circuit ouvert et ICC , intensité à travers
la cellule en court-circuit en fonction de V0 , I0 , k, S et Φ. Faire l’application numérique
pour une cellule carrée de côté 13 cm éclairée par un flux de Φ = 1000 W · m−2 .
2. Un panneau solaire est constitué de N cellules identiques à la précédente. A l’aide de la
figure 2.22, identifiez la courbe correspondant au flux lumineux Φ égale à 1 000 W · m−2 ,
puis en déduire les valeurs de UCO et ICC . Déterminez la manière dont les cellules sont
connectées ainsi que la valeur de N sachant que c’est un multiple de 8.
3. Le flux lumineux valant Φ = 1 000 W · m−2 , on branche une résistance Rc aux bornes
du panneau. Quelles sont les valeurs UM P et IM P de la tension et de l’intensité dans ce
cas ? Pour quelle valeur Rc,max de Rc la puissance dissipée dans cette résistance est-elle
maximale ?
4. Sachant que Rc = 3 Ω, tracez la droite U = Rc I sur le même graphe que la caractéristique
du panneau (figure 2.22 gauche). En déduire le point de fonctionnement du couple (U,I)
pour la même valeur du flux lumineux de Φ = 1 000 W · m−2 . Quelle est la puissance
fournie par le panneau ?
5. On définit le rendement η comme le rapport de la puissance électrique fournie à la puis-
sance lumineuse reçue. Calculer la valeur de η dans les conditions des deux questions
précédentes (Rc = Rc,max et Rc = 3 Ω).
59
Exercice 14. Montage 2 fils ou 4 fils (S, I)
Il existe différentes façons de brancher un ohmmètre pour mesurer une résistance : montages
dits « 2 fils », « 3 fils » ou « 4 fils ». L’objectif de cet exercice est de comprendre l’intérêt de
ces différents branchements.
On souhaite mesurer la résistance d’un capteur en milieu industriel. L’installation avec le
capteur est situé à 20 m de l’ohmmètre auquel il est branché par des fils en cuivre de diamètre
20 mm2 (résistivité du cuivre : ρ = 17 · 10−9 Ω · m). L’ohmmètre peut être modélisé par un
générateur idéal de courant en série avec un ampèremètre, eux-même en dérivation avec un
voltmètre (cf. figure 2.23). On rappelle que la résistance interne d’un voltmètre est de l’ordre
de 10 MΩ. On nommera Rmes la résistance mesurée par l’ohmmètre, telle que
Umes
Rmes = .
Imes
Rf il Rf il
I
Imes Imes
Rf0 il
R
Umes R Umes
V
V
U U
Iv I
Rf0 il
Iv
A
Rf il Rf il
ohmmètre ohmmètre
1. Exprimez la résistance mesurée Rmes2 dans le cas d’un montage 2 fils en fonction des
grandeurs du problème.
2. Même question pour la résistance Rmes4 mesurée lors du montage 4 fils.
3. Quelle est l’erreur sur la température engendrée par le montage 2 fils, dans le cas d’une
sonde PT100, avec les caractéristiques de l’exercice précédent ?
4. Pour diminuer le coût et l’encombrement des montages de mesure, on peut utiliser un
montage dit 3 fils, tels que représenté à la figure 2.24. Le voltmètre se branche tout d’abord
au point A (mesure de U1 ), puis au point B (mesure de U2 ). Quelle opération doit faire
l’appareil pour déterminer la résistance R ? A quelle condition sur les fils est-ce possible ?
5. Si l’on utilise maintenant une sonde non métallique de température, dont la résistance est
de l’ordre de quelques kΩ, quel montage préconiseriez-vous ?
Vous pouvez prolonger l’exercice par le visionnage de la vidéo de TP suivante :
https://moodle.insa-lyon.fr/mod/h5pactivity/view.php?id=162375
60
Montage 3 fils
Rf il1
B •
Imes
A •
Rf il2
R
Umes U
V
I
A
Iv
Rf il3
ohmmètre
1. Ue = (R1 + R2 ) ∗ I et Us = R2 ∗ I. On en déduit Us = R2
U.
R1 +R2 e
2. Us = r
r+Rg
E ∼ (r/Rg )E
61
Ex 8 : Résolution de circuit
Méthode de calcul formel avec Jupyter-Python (Sympy). On a nommé I1 le courant circulant
dans la branche de gauche, et I2 celui circulant dans la branche de droite. Les deux sont comptés
dirigés vers le haut
Ex 9 : Mesure de puissance
1. P1 = (5.443 ± 0.017)mW et P2 = (5.3632 ± 0.016)mW . Mesures incompatibles.
2 et 3. erreurs systématiques : Config a : U 2 /RV = 8 ∗ 10−5 W . Config b : RA I 2 = 0,36W .
4. I/Ix = (RV + X)/X ; U/Ux = (X + RA )/X.
62
Chapitre 3
Objectifs
— Établir l’équation différentielle régissant l’évolution d’une grandeur électrique.
— Déterminer la loi d’évolution temporelle d’une grandeur électrique en tenant
compte de conditions initiales.
— Caractériser expérimentalement un régime transitoire.
— Interpréter le comportement physique d’un circuit électrique pendant un ré-
gime transitoire.
— Réaliser un bilan d’échange énergétique à l’issue d’un régime transitoire.
Prérequis mathématiques
— Résoudre une équation différentielle linéaire du premier ordre (coefficients
constants, avec second membre nul ou constant)
3.1 Introduction
Dans les chapitres précédents, nous avons étudié les grandeurs électriques (puissance, ten-
sion, intensité) en régime stationnaire (ou régime continu) : elles sont constantes au cours du
temps. Dans ce chapitre nous allons étudier ce qui se passe lorsqu’un circuit bascule d’un régime
stationnaire à un autre.
Si le changement de régime paraît parfois instantané, nous verrons qu’on observe dans
d’autres situations une transition au cours du temps. Nous étudierons comment la caractériser,
et si on peut l’influencer. Nous déterminerons si elle est susceptible de représenter une nuisance
ou au contraire d’être exploitée.
Prenons un exemple concret. A l’instant t = 0s, on ferme l’interrupteur d’un pont diviseur
de tension (figure 3.1.a). Grâce à un ocilloscope, on mesure l’évolution au cours du temps de
la tension u(t) (figure 3.1.b). On remarque que, pour t < 0s, cette tension est nulle tandis que,
pour t > 0s, elle satisfait à u = R+R
R
E = 2,5 V.
Le basculement entre les deux régimes parait instantané, sans transition autre qu’un saut
de la tension u(t). Ce comportement est cohérent avec ce que l’on a vu jusqu’à présent : dans
chaque domaine temporel, les lois de l’électrocinétique (loi des nœuds, loi des mailles, loi d’Ohm)
s’appliquent et ne laissent aucune ambiguïté sur la valeur prise par la tension u(t).
Ajoutons à présent un condensateur en parallèle de la seconde résistance comme représenté
sur la figure 3.2. La visualisation de l’évolution temporelle de la la tension u(t) conduit à
63
R
R u
Figure 3.1 – Diviseur de tension purement résistif : le signal observé est discontinu et atteint
immédiatement le nouveau régime stationnaire.
R u
Figure 3.2 – Diviseur de tension avec condensateur : le signal suit un comportement transitoire
avant d’atteindre le nouveau régime stationnaire.
plusieurs observations :
— On retrouve les même régimes stationnaires que précédemment, que ce soit avant, ou
longtemps après le basculement de l’interrupteur.
— Entre les deux régimes stationnaires, la discontinuité observée précédemment disparaît
au profit d’une transition qu’on appelle le «régime transitoire».
Dans ce chapitre, nous allons nous intéresser à la façon dont l’existence d’effets capacitifs et
d’effets inductifs, essentiellement dûs à la présence de condensateurs et de bobines, conduisent
à l’apparition de régimes transitoires. Nous allons également étudier comment caractériser ces
régimes.
64
3.2.1 Rappel sur les condensateurs
Les condensateurs ont été brièvement introduits dans le premier
chapitre. Sous leur forme la plus simple, ils sont constitués de deux q −q
plaques métalliques se faisant face, séparées par un milieu isolant. Cette
configuration est à l’origine du symbole utilisé pour les représenter ic
(figure ci-contre).
Lorsque le condensateur est soumis à une tension uc , l’isolant em- uc
pêche les charges de traverser comme cela serait le cas dans un conduc-
teur ohmique : la loi d’Ohm ne s’applique donc pas. Toutefois, des Figure 3.3
électrons issus du milieu conducteur viennent s’accumuler sur l’une des
plaques, lui conférant une certaine charge (algébrique) q, tandis qu’une quantité exactement
égale d’électrons quittent la plaque d’en face, lui conférant la charge exactement opposée −q.
L’étude détaillée des condensateurs, réalisée en début de deuxième année, montre qu’il s’établit
très vite (de façon instantanée à nos échelles de temps) un équilibre dans lequel la charge q et
la tension uc sont liés par la relation
q = C uc
où :
— q est la charge algébrique portée par la plaque vers laquelle pointe la flèche représentant
la tension uc
— C est une grandeur caractéristique du condensateur appelée «capacité». Nous verrons l’an
prochain qu’elle dépend de la géométrie des plaques et de la nature de l’isolant.
Du fait de cette relation, toute variation duc de la tension conduit à une variation dq de la
charge accumulée et donc à la circulation d’un courant ic dans les fils d’amenée, suivant la loi
(en convention récepteur, cf Figure 3.3)
dq duc
ic = =C .
dt dt
C’est cette loi qui permet d’expliquer l’existence du régime transitoire. Qui plus est, elle conduit
à la propriété fondamentale des condensateurs, responsable de l’effet capacitif : le courant ic
ne pouvant physiquement pas être infini, la tension uc est forcément continue, elle ne peut pas
présenter de discontinuité.
Cette propriété permet d’expliquer que les régimes stationnaires soient les mêmes avec et sans
condensateur dans l’exemple étudié : en régime continu, le condensateur se comportant comme
un interrupteur ouvert, les deux montages des figures 3.1 et 3.2 sont équivalents.
E = R i + uc , uc = u = R i1 et i = i1 + ic .
65
i
R
ic
E
i1
u R uc
Figure 3.4
E = R i1 + R ic + uc = R ic + 2 uc .
duc
E = RC + 2 uc .
dt
Comme cette équation différentielle est d’ordre 1, on dit que le circuit électrique, et son
régime transitoire, sont également d’ordre 1. Plus généralement,
Application 1
Exprimer l’équation différentielle régissant l’évolution de la tension uc dans le circuit suivant.
uR
R
i
ue C
duc 2 E
+ uc =
dt RC RC
E
uc,p =
2
66
On remarque que cette solution particulière coïncide avec la tension du régime stationnaire que
l’on atteint après transition. Sans être une règle, cette propriété sera le plus souvent vraie.
Toujours d’après le cours de mathématiques, la solution générale de l’équation homogène
est de la forme :
2
uc,h = A e− RC t
où A est une constante qu’il nous faut encore déterminer. La solution générale de l’équation
différentielle sur uc est donc
E 2
uc = + A e− RC t
2
solution qui est valable pour t > 0, puisque pour t < 0, l’interrupteur était encore ouvert : le
système était alors régi par d’autres équations.
Plus généralement, il faut autant de conditions initiales indépendantes que l’ordre du circuit.
— Pour pouvoir faire le lien avec la situation avant actionnement de l’interrupteur, il faut
considérer des grandeurs qui varient continûment.
En règle générale, il faut donc s’intéresser aux tensions aux bornes des condensateurs (effet
capacitif ) ou aux courants traversant les bobines (effet inductif, voir plus loin).
Dans le cas présent, la situation est simple puisque la tension aux bornes du condensateur, uc ,
est aussi la tension étudiée. Avant actionnement de l’interrupteur, le condensateur était dé-
chargé, on peut donc écrire 1 :
uc (t = 0+ ) = uc (t = 0− ) = 0 V
1. La notation uc (t = 0+ ) ou uc (0+ ) désigne la limite de uc en zéro par valeur positive :
67
Soit, en utilisant l’expression générale trouvée pour uc ,
E
+A=0
2
et donc
E 2
− RC t
uc (t > 0) = 1−e .
2
Si la grandeur étudiée n’avait pas été la tension aux bornes du condensateur, il nous aurait
fallu écrire la continuité de la tension du condensateur puis en déduire, de proche en proche, les
valeurs en 0+ des autres grandeurs électriques du système en s’appuyant sur les lois du circuit.
Par exemple, ici, de la continuité de la tension du condensateur, on déduit
uc (0+ ) 1 E
i1 (0+ ) = =0 et i(0+ ) = E − uc (0+ ) = .
R R R
puis,
E duc + 1 E
ic (0+ ) = i(0+ ) − i1 (0+ ) = et (0 ) = ic (0+ ) = .
R dt C RC
En se montrant un peu astucieux, on a pu déterminer les valeurs initiales de toutes les grandeurs
du circuit à partir de la seule continuité de la tension du condensateur ! On remarque au passage
que seuls uc et i1 sont continus en zéro. Toutes les autres grandeurs présentent des discontinuités,
y compris la dérivée de uc .
Profitons de ce dernier résultat pour signaler une erreur classique : ce n’est pas parce que uc
est continu et nul en zéro que sa dérivée s’annule : connaître une fonction en un point ne permet
pas de connaître sa dérivée...
Application 2
Résoudre l’équation différentielle du circuit suivant (cf. Application III.1) et en déduire les
expressions des différents courants et tensions, dont on représentera l’allure en fonction du
temps. La tension ue (t) est de la forme :
(
0 si t < 0
ue (t) =
V0 si t ≥ 0
uR
R
i
ue C
68
3.2.4.1 Détermination qualitative
Physiquement, le temps τ caractérise la durée d’existence du régime transitoire : pour des
durées faibles devant τ, l’existence du régime transitoire doit être prise en compte tandis que
pour des durées grandes devant τ , on peut considérer le régime permanent atteint. Dès lors,
on peut estimer l’ordre de grandeur de τ simplement en mesurant grossièrement la durée
d’existence du régime transitoire.
du + up − ui
p= (t0 ) =
dt τ
Pour mesurer τ sur un oscilloscope, on peut donc procéder comme suit (voir figure 3.5) :
τ
up − ui
zoom
Abs isse : 250µs/division ; Ordonnée : 0, 5V/division Abs isse : 50µs/division ; Ordonnée : 0, 2V/division
69
2. On zoome ensuite fortement sur la région du changement de régime jusqu’à ce que le
signal paraisse rectiligne. A l’aide des curseurs, on mesure alors la pente p de cette demi-
droite. Pour la mesurer, on peuts’aider du quadrillage de l’oscilloscope et on doit veiller
à prendre des points les plus éloignés possible.
up −ui
3. On en déduit τ , en prenant garde aux unités, à l’aide de la relation : τ = p
Autrement dit, après le temps τ depuis le changement de régime, le signal a varié (écart u(t)−ui )
de 63% de sa variation totale lorsqu’il aura atteint le régime stationnaire (écart up − ui ). Par
conséquent, pour mesurer τ , il suffit de rechercher l’instant où le signal atteint 63% de sa
variation maximale. On en déduit le protocole suivant :
1. On zoome une première fois afin d’avoir une vision d’ensemble nette du signal, en veillant
à ce qu’il occupe le plus de place possible sur l’écran. A l’aide des curseurs, on mesure
alors la variation maximale up − ui .
2. Afin d’améliorer la mesure, on zoome alors d’avantage afin de ne conserver que le démar-
rage du signal jusqu’à un peu plus de 63% de la montée.
3. A la calculatrice, on détermine 0,63 × (up − ui ). A l’aide des curseurs en mode tension, on
recherche alors le point du signal correspondant à une variation de 63%. (Pour simplifier
la mesure suivante, on pourra déplacer horizontalement et verticalement le signal pour
placer ce point sur une intersection du quadrillage de l’oscilloscope.)
4. En basculant en mode temps, on mesure à l’aide des curseurs la durée écoulée entre
le changement de régime et le point précédemment identifié. Cette durée est le temps
caractéristique τ .
τ
0, 63 × (up − ui )
up − ui
70
(i, ic et i1 ) de celles que l’on connaît (E et uc ) grâce aux lois des nœuds et des mailles.
duc E 2
ic (t > 0) = C = e− RC t
dt R
uc E 2
− RC t
i1 (t > 0) = = 1−e
R 2R
E 2
− RC t
i(t > 0) = ic + i1 = 1+e
2R
Notons que, par mesure de prudence, on peut vérifier que ces lois sont bien compatibles avec
les valeurs initiales déterminées précédemment, ce qui est le cas :
E E
ic (0+ ) = , i1 (0+ ) = 0 et i(0+ ) =
R R
Avec l’homogénéité des relations, ces vérifications sont d’excellentes habitudes à prendre.
Bilan de puissance On peut à présent déterminer les puissances fournies et reçues à n’im-
porte quel instant t > 0 :
— Le générateur fournit au circuit la puissance :
E2 2
Pg = E i(t) = 1 + e− RC t
2R
— La première résistance reçoit :
E 2
E 2
E2 2
2
PR,1 = (E − uc (t)) i(t) = 1 + e− RC t × 1 + e− RC t = 1 + e− RC t
2 2R 4R
— La seconde résistance reçoit quant à elle :
E2 2
− RC t
2
PR,2 = uc (t) i1 (t) = 1−e
4R
— Enfin, le condensateur reçoit la puissance :
E2 2
2
Pc = uc (t) ic (t) = 1 − e− RC t e− RC t
2R
En premier lieu, on peut vérifier que la somme des puissances reçues et bien égale à la puissance
fournie 3 :
E2 h 2 4 2 4
2 4
i
PR,1 + PR,2 + Pc = 1 + 2e− RC t + e− RC t + 1 − 2e− RC t + e− RC t + 2 e− RC t − e− RC t
4R
E2 h 2
i
= 2 + 2e− RC t + 0
4R
E2 h 2
i
PR,1 + PR,2 + Pc = 1 + e− RC t = Pg
2R
On remarque ensuite que la puissance reçue par le condensateur tend vers zéro, tandis que
celles reçues par chacune des résistances tendent vers E 2 /(4R), ce qui est compatible avec le
régime limite précédemment décrit pour lequel tout se passe comme si le condensateur n’était
pas là : puisque pour les temps longs, le condensateur ne joue plus aucun rôle, il ne reçoit plus
de puissance.
3. Là encore, cette vérification est une bonne habitude qui permet de détecter des erreurs de calculs.
71
Enfin, comparons les puissances obtenues à celles qu’on aurait eu sans le condensateur, et
donc sans régime transitoire. Dans ce cas, le montage est un simple diviseur de tension parcouru
par le courant i = E/(2R) et on a donc
E2 E2
Pg′ = , PR,1
′ ′
= PR,2 =
2R 4R
ˆ t
Wc (t) = Pc (t′ ) dt′
0
La puissance reçue est donc une dérivée exacte et, par conséquent,
ˆ t
d 1 1 1
Wc (t) = C uc 2 dt′ = C uc (t)2 − C uc (0)2
0 dt 2 2 2
Ainsi, l’énergie reçue par le condensateur entre 0 et t, s’écrit comme la variation de la gran-
deur C uc 2 /2 entre ces deux instants. L’existence de cette grandeur, à rapprocher des énergies
potentielles en mécanique et des fonctions d’états en thermodynamique 5 , traduit que l’éner-
gie fournie par le générateur au condensateur n’est pas de l’énergie “perdue” ou “dissipée” –
comme peut l’être celle fournit aux résistances – mais qu’elle est stockée et pourra être resti-
tuée ultérieurement au circuit, par exemple, lorsque l’interrupteur sera ré-ouvert (voir l’exercice
d’application).
Pour résumer, on pourra retenir que
4. L’instant t étant une borne d’intégration, on utilise comme paramètre d’intégration un paramètre t′ . Ce
paramètre servant juste à mener l’intégrale, le résultat ne doit pas en dépendre...
5. Les unes comme les autres seront étudiées au second semestre.
72
À un condensateur de capacité C et de tension à ses bornes uc , on associe
une énergie
1
Ec = C uc 2
2
Cette grandeur représente l’énergie stockée dans le condensateur par les
charges accumulées. La puissance reçue par le condensateur s’écrit alors
dEc duc
Pc = = Cuc
dt dt
tandis que l’énergie totale fournie par le circuit au condensateur entre deux
instants t1 et t2 > t1 est donnée par
L’origine de cette énergie sera étudiée plus en détails dans le cours de seconde année.
Bilan d’énergie Pour terminer, faisons le bilan des énergies échangées pendant le régime
transitoire. A l’image du bilan de puissance, ce bilan se fait en comparant l’énergie totale
apportée par les dipôles générateurs – les sources – à l’énergie totale reçue par les dipôles
récepteurs. Si l’étude est correcte, on doit trouver une égalité. La principale différence avec le
bilan de puissance est que le bilan d’énergie se fait entre deux instants. Dans le cas présent, on
veut réaliser le bilan d’énergie pendant le régime transitoire, donc entre t = 0 et t 7→ ∞. Sur
cet intervalle de temps :
— Le générateur fournit l’énergie :
ˆ ∞
Wg = Pg dt = +∞
0
— Et le condensateur reçoit
1
Wc = ∆Ec = Ec (∞) − Ec (0) = C E 2
8
On remarque que la quasi-totalité de ces grandeurs sont infinies. Cela est normal, puisque le
générateur ne cesse jamais d’apporter de l’énergie aux résistances qui la dissipent, et ce même
lorsque le condensateur est chargé. On peut toutefois surmonter cette difficulté en faisant le bilan
d’énergie non plus sur la totalité du régime transitoire, mais sur une sous-partie. Considérons
par exemple le bilan d’énergie entre le début du régime transitoire et un instant t ultérieur. Le
calcul nous conduit alors à
E2 t E2 t
0,t C − 2 t 0,t 2
− RC t C − 4 t
Wg = − e RC WR,1 = −Ce − e RC
2 R 2 4 R 4
2
E2
0,t E t 2 C 4 1 2 4
WR,2 = + C e− RC t − e− RC t Wc0,t = Ec (t) − Ec (0) = C uc 2 = C 1 − 2 e− RC t + e− RC t
4 R 4 2 8
73
expressions qui vérifient le bilan énergétique :
0,t 0,t
Wg0,t = WR,1 + WR,2 + Wc0,t .
Puisque ce résultat est vrai pour tout instant t > 0, il le reste pour t 7→ ∞, en dépit du fait
que plusieurs des grandeurs impliquées deviennent infinies.
Application 3
On considère le montage du diviseur de tension avec condensateur (figure 3.4) alors qu’il est
en régime permanent avec l’interrupteur fermé. Autrement dit, pour t < 0 :
E E
i(t < 0) = i1 (t < 0) = , ic (t < 0) = 0 et uc (t < 0) = .
2R 2
A l’instant t = 0, on ouvre l’interrupteur.
1. Exprimez l’énergie initialement stockée dans le condensateur (t = 0), ainsi que son
énergie après le régime transitoire (t 7→ ∞).
2. Étudiez l’évolution de la tension uc et montrez que :
t t
i(t > 0) = 0 , uc (t > 0) = E2 e− RC , i1 (t > 0) = E
2R
e− RC
t
et ic (t > 0) = − 2R
E − RC
e
3. Justifiez que l’énergie totale dissipée dans la résistance pendant le régime transitoire
(entre t = 0 et t 7→ ∞) doit être exactement opposée à la variation d’énergie du conden-
sateur.
4. Vérifiez cette relation par le calcul.
Rappel sur les bobines Une bobine est constituée d’un conducteur fi-
i liforme enroulé sur une armature isolante. Dans le cas où la résistance du
conducteur peut-être négligée, on parle d’une bobine idéale. La tension uL
uL aux bornes de la bobine et le courant iL qui le traverse sont alors liés par la
relation (convention récepteur, voir figure 3.7)
Figure 3.7
diL
uL = L
dt
où L est le «coefficient d’auto-inductance», plus généralement appelé inductance, de la bobine.
Il dépend du nombre d’enroulements, de la forme de la bobine et des propriétés des éventuels
matériaux que l’on peut placer dans l’espace intérieur de la bobine.
La tension uL ne pouvant pas physiquement être infinie, il ressort de cette loi que le
courant iL ne peut pas présenter de discontinuité. C’est l’effet inductif.
74
Si un événement (par exemple, l’ouverture d’un interrupteur) devait conduire à une va-
riation brutale du système, la présence d’une bobine aura pour effet d’adoucir cette variation
pour le courant qui la traverse. C’est ce qui explique l’éclair qui se produit parfois sur cer-
tains interrupteur lorsqu’on les ouvre : lorsque ces interrupteurs sont placés en série avec un
bobinage (transformateurs ou, dans une moindre mesure, anciennes ampoules à incandescence)
et qu’ils sont ouverts alors qu’un régime stationnaire était établi, le courant devrait s’inter-
rompre brutalement. Toutefois, la présence du bobinage empêche cette interruption brutale et
maintient provisoirement un courant. Les électrons vont alors s’accumuler sur une des branches
de l’interrupteur jusqu’à être en telle concentration qu’un éclair se produit pour décharger le
système.
Étude d’un circuit comportant une seule bobine L’étude d’un circuit ne comportant
qu’une seule bobine en plus de résistances et de générateurs se fait exactement suivant la même
démarche que pour le condensateur. On obtient de même une équation différentielle d’ordre 1 à
coefficients constants qui conduit à des solutions exponentielles décroissant rapidement vers un
régime permanent. Pour déterminer la solution complète, il faut de même utiliser une condition
initiale qu’on obtient en écrivant la continuité du courant traversant la bobine.
Application 4
Déterminer et résoudre l’équation différentielle vérifiée respectivement par i (premier circuit)
et iL (second circuit), et en déduire les expressions des différents courants et tensions, dont
on représentera l’allure en fonction du temps. La tension ue (t) et le courant ie (t) sont de la
forme :
( (
0 si t < 0 0 si t < 0
ue (t) = et ie (t) =
V0 si t ≥ 0 I0 si t ≥ 0
uR
R
i
ie
L R u
ue L uL
iL iR
6. Le courant étant une grandeur cinétique, puisqu’il décrit le mouvement d’ensemble des charges dans le
conducteur, on peut rapprocher l’énergie stockée dans une bobine d’une énergie cinétique plutôt que d’une
énergie potentielle comme pour le condensateur.
75
À une bobine d’auto-inductance L traversée par un courant iL , on associe
une énergie
1
EL = L iL 2 .
2
Cette grandeur représente l’énergie stockée dans le champ magnétique créé
par la bobine. La puissance reçue par la bobine s’écrit alors
dEL diL
PL = = LiL
dt dt
tandis que l’énergie totale fournie par le circuit à la bobine entre deux ins-
tants t1 et t2 > t1 est donnée par
Là encore, l’origine de cette énergie sera étudiée plus en détails dans le cours de seconde
année.
7. Pas si simpliste en fait : les dispositifs d’alimentation sans interruption (souvent appelés "onduleurs" par
abus), dont la fonction est précisément de protéger les installations électriques telles que les ordinateurs contre les
fluctuations du réseau électrique (micro-coupure et surtension) reposent précisément sur ce principe. Le problème
continu/sinusoïdal est résolu en plaçant l’élément régulateur (condensateur, batterie...) entre un redresseur, qui
transforme signal alternatif en signal continu, et un onduleur (d’où l’abus signalé), qui retransforme le signal
continu en signal alternatif.
76
3.5 Conclusion
Pour résumer, nous avons vu que lorsque qu’un changement survient de façon brutale dans
un montage, le circuit n’atteint pas immédiatement un nouveau régime permanent. L’existence
d’effets capacitif ou inductif impose la continuité temporelle de grandeurs électriques, retardant
l’établissement du nouveau régime.
La durée et la nature du régime transitoire sont régis par les éléments capacitifs et induc-
tifs, mais aussi par les éléments résistifs. On peut donc influencer le déroulement du régime
transitoire, en le prolongeant s’il est souhaitable, ou au contraire en réduisant au maximum sa
durée, si on souhaite l’éviter.
— Condensateur :
– Qu’est-ce qu’un condensateur ?
– Quelle est la caractéristique d’un condensateur (lien i,u) ? N’oubliez pas de préciser la
convention choisie !
– Quel est le lien entre la charge portée par une armature et la tension aux bornes du
condensateur ? N’oubliez de l’accompagner d’un schéma avec ces grandeurs.
– Quelle est la grandeur qui est continue pour un condensateur ?
– Quelle est l’expression de l’énergie stockée par un condensateur ? A quoi est-elle liée ?
— Bobine :
– Qu’est-ce qu’une bobine ?
– Quelle est la caractéristique d’une bobine (lien i,u) ? N’oubliez pas de préciser la conven-
tion choisie !
– Quelle est la grandeur qui est continue pour une bobine ?
– Quelle est l’expression de l’énergie stockée par une bobine ? A quoi est-elle liée ?
— A quoi correspond la constante de temps d’un circuit ?
Application 2
t
Solution générale : uc (t) = A e− RC + V0
Conditions initiales : uc (0) = 0
t
Solution complète : uc (t) = V0 1 − e− RC
77
t t
Autres grandeurs : i(t) = C du
dt
c
= V0
R
e− RC et uR (t) = R i(t) = V0 e− RC
Tension normalisée v(t)/U0 (u.a.)
0.8 uC(t)
uR(t)
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10
t/τ (u.a.)
Courant normalisé R × i(t)/U0 (u.a.)
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10
t/τ (u.a.)
Application 3
1) Initialement : Ec (0) = 21 C uc (0)2 = 18 C E 2
Après disparition du régime transitoire, le régime permanent atteint est celui où le conden-
sateur est déchargé : uc (∞) = 0 donc Ec (∞) = 0
2) L’interrupteur étant ouvert, i = 0. Dès lors, le circuit se réduit à la boucle entre la deuxième
résistance et le condensateur avec ic = −i1 et uc = u = R i1 = −R ic . Et comme,
ic = C du
dt
c
, on obtient l’équation différentielle : uc + RC du
dt
c
= 0. En l’absence de second
t
membre, la solution de cette équation différentielle se réduit à uc = A e− RC avec A une
constante réelle. Par ailleurs, la tension aux bornes du condensateur étant continue et
le condensateur étant initialement chargé avec uc (0− ) = E2 , on a uc (0+ ) = A = E2 .
Finalement, pour t > 0, on trouve
E − t uc E − t E − t
uc (t > 0) = e RC , i1 (t > 0) = = e RC et ic (t) = −i1 = − e RC
2 R 2R 2R
3) A tout instant, la puissance reçue par la résistance s’écrit PR = u × i1 et celle reçue par le
condensateur Pc = uc × ic . Comme u = uc et i1 = −ic , il vient Pc = −PR et donc, entre
t = 0 et t 7→ ∞ : ˆ ∞ ˆ ∞
∆Ec = Pc dt = − PR dt = −ER
0 0
Application 4
a) ue (t) = Ri(t) + L di(t)
dt
−R R R
U0
i(t) = R 1 − e L t
; uL (t) = L dt
di
(t) = U0 e− L t ; uR (t) = R i(t) = U0 1 − e− L t
78
Tension normalisée u/U0
1
0.8 uL
0.6 uR
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10
Temps normalisé t/τ
Courant normalisée i/(U0/R)
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10
Temps normalisé t/τ
L diL (t)
b) + iL (t) = ie (t)
R dt
−R R R
iL (t) = I0 1 − e L
t
; iR (t) = ie (t) − iL (t) = I0 e− L t ; u(t) = RI0 e− L t
1
Courant normalisé i/I0
0.8
iL
0.6
iR
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10
Temps normalisé t/τ
Tension normalisée u/(RI0)
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10
Temps normalisé t/τ
79
80
Exercices du chapitre 3
Objectifs
Dans le titre de chaque exercice les objectifs sont indiqués :
— H. Vérifier l’Homogénéité d’une relation
— E. Quantifier les échanges d’Energie d’un dipôle
— T. Décrire le régime Transitoire
— TP. Intégrer les aspects expérimentaux et de sécurité
— P. Résoudre un Problème ouvert
Ressources Moodle
Page "OMNI/Calculs" : rappel sur les équations différentielles
Page "Physique 1A/électricité" :
— QCM Equa Diff et QCM Transitoire
— Réponses des exercices
— Un exercice corrigé en détail avec des conseils méthodologiques
81
E
r
2E
r
3E
r
i L K
R
Figure 3.8
1 2 i
C
E C u′
u
Figure 3.9
82
Exercice 6 : Onduleur à éclateur (d’après IE3 décembre 2013) (T, TP)
Un onduleur est un appareil électronique permettant de générer un courant périodique à
partir d’un courant continu. Nous allons montrer qu’il est possible d’utiliser un condensateur
pour fabriquer un onduleur, c’est à dire une source de tension périodique. Le schéma de principe
est donné figure 3.10 :
Figure 3.10
83
Exercice 7 (Problème ouvert) Etincelle de rupture (T, E, TP, P)
Il arrive que lorsqu’on ouvre un circuit électrique, une étincelle se produise au niveau de
l’interrupteur. Ceci apparaît surtout dans des circuits avec une ou plusieurs bobines, ce qui est
notamment le cas d’un moteur. Cette étincelle peut provoquer d’important dommages à cause
du court-circuit ainsi formé.
Il existe une tension au-delà de laquelle l’air devient conducteur. On l’appelle tension de
claquage de l’air. Cette tension est de l’ordre de 30kV pour une épaisseur de 1cm d’air 8 .
On pourra modéliser le moteur par une bobine de 3mH en série avec une résistance de 3Ω,
alimentée par une source idéale de tension de 12V . On peut modéliser un interrupteur ouvert
par une résistance de l’ordre de 10kΩ, représentant la résistance de la couche d’air entre les
bornes de l’interrupteur.
1. Après avoir utilisé le moteur, on ouvre l’interrupteur. Une étincelle s’y produira-t-elle ?
2. Interpréter ce phénomène d’un point de vue énergétique. A l’aide d’une diode, proposer
une amélioration au montage pour éviter l’étincelle.
8. La tension de claquage permet d’arracher les électrons des atomes de l’air (on dit que l’air est ionisé), ce
qui permet le passage d’un courant. La relocalisation des électrons s’accompagne d’émission lumineuse, ce qui
se traduit par une étincelle. C’est ce phénomène qui donne lieu aux éclairs lors des orages.
84
Ex 5 : Transfert de charge
t
1. i(t) = ER
e− τ avec τ = RC/2.
2. u(t 7→ ∞) = u′ (t 7→ ∞) = E/2.
3. Estock (t = 0) = 12 CE 2 et Estock
′
(t = 0) = 0J.
Puis Estock (t 7→ ∞) = Estock (t 7→ ∞) = 21 C( E2 )2 .
′
2 −2t
4. Presisteur (t) = ER e τ . Edissipee = C( E2 )2 .
Ex 6 : Onduleur à éclateur
1. u(t) = ue (1 − e−t/τ ) avec τ = RC.
2. Ue
t1 = τ ln( U e−V 1
) = 1,4ms.
3. T = t1 .
5. i = ue /Re−t/τ .
6. attention aux masses
7. Si V1 > Ue, l’éclateur n’est jamais activé.
85
86
Chapitre 4
Le régime sinusoïdal
Objectifs
— Comprendre l’origine du déphasage entre courant et tension dans un circuit
alimenté en sinusoïdal
— Comprendre la notion d’impédance complexe et son utilisation dans la loi
d’Ohm pour rendre compte du déphasage entre les grandeurs
— Faire le lien entre l’impédance et la représentation temporelle du courant i(t)
et de la tension u(t)
— Mesurer ce déphasage sur la représentation temporelle des grandeurs et l’ex-
ploiter, par exemple pour en déduire l’impédance d’un tronçon de circuit
— Utiliser la notation exponentielle complexe ou sinusoïdale selon les situations
— Modéliser un dipôle ou une association de dipôles par une impédance
Prérequis mathématiques
— Nombres complexes
— Fonctions sinusoïdales
Introduction
87
Figure 4.1 – Représentation temporelle d’un signal sinusoïdal : définition de la période T et
de l’amplitude Sm .
La figure 4.1 donne la représentation du signal “s” en fonction du temps. Il s’agit d’une
2π 1
fonction périodique, de période T = (s) et de fréquence f = (Hz).
ω T
Le terme Sm est appelé amplitude du signal, l’amplitude crête à crête du signal est la
différence entre sa valeur maximale et sa valeur minimale, elle est donc égale à 2Sm . Au cours
du temps : −Sm ≤ s(t) ≤ Sm .
Remarque : Si s(t) représente une tension sinusoïdale mesurée à l’oscilloscope, le signal
observé à l’écran de l’appareil correspond à la représentation temporelle : il sera similaire à
celui illustré sur la figure 4.1. En optimisant les réglages de l’oscilloscope, il est donc facile de
mesurer T et Sm .
ˆ
to+T
1
< s(t) >T = s(t)dt = 0 (4.1.2)
T
to
88
ˆ
to+T
1
2
Seff 2
= < s (t) >T = s 2 (t)dt (4.1.3)
T
to
Sm
Pour un signal sinusoïdal, on montre que : Seff = √ . Dans ce cas s(t) s’écrit : s(t) =
√ 2
Seff 2 cos (ωt + φ). Attention aux notations, la notation S est ambigüe et peut représenter
soit Sm ou Seff selon les cas.
Remarque − 2 : Physiquement, si s(t) est une tension, Seff est la valeur de la tension
continue qui provoquerait la même dissipation de puissance aux bornes d’une résistance que la
tension s(t).
En revanche, comme le montre la figure 4.2, ils n’ont pas nécessairement la même phase à
l’origine φ (rad). Si les deux signaux ont une phase à l’origine φ1 respectivement φ2 différente,
cela se traduit par un décalage temporel entre les deux signaux s1 (t) et s2 (t).
On définit le déphasage φ2/1 du signal s2 (t) par rapport à s1 (t) par φ2/1 = φ2 − φ1 . Le
déphasage s’exprime en radians.
Remarque : Le déphasage φ2/1 ne peut être défini que si les deux signaux s1 (t) et s2 (t)
sont synchrones (c’est à dire de même pulsation ou même fréquence).
89
Figure 4.2 – Le signal s2 (t) est en avance de phase de π/2 sur s1 (t). (a) Mesure effectuée
au passage des signaux à 0. (b) Mesure effectuée entre deux maximums (τ = T /4 avec mesure
effectuée au passage des signaux par zéro) (a).
Remarque : Lorsque, comme sur la figure 4.2(a) et (b), on utilise la représentation tempo-
relle des signaux s1 (t) et s2 (t), l’écart de temps mesuré entre les deux signaux, noté τ , permet
de calculer le déphasage φ2/1 . Le lien entre les deux grandeurs sera vu en TP − TD.
• Notation
En physique, le complexe de module 1 et d’argument π/2 sera noté j et non pas i comme
en Maths pour des raison évidente de confusion possible avec l’intensité. On aura donc j 2 = −1
et 1/j = −j.
Remarque : Les grandeurs physiques (tension, intensité, ...) sont des grandeurs réelles. Les
grandeurs complexes ne sont utilisées que comme outil mathématique pour faciliter les calculs.
Il est donc impératif de savoir comment retrouver la grandeur réelle lorsque l’on souhaite revenir
à la grandeur physique (comme par exemple une tension observée à l’oscilloscope).
90
Figure 4.3 – Représentation de Fresnel de l’amplitude complexe S m .
Application 1
Une grandeur
√ sinusoïdale sous sa forme instantanée s’écrit :
s(t) = 12 2 cos 100πt + 2 . π
Remarque : Les grandeurs physiques (tension, intensité, ...) sont des grandeurs réelles. Ici
encore, la représentation de Fresnel ne sera utilisée que comme outil pour faciliter les calculs :
comme il est souvent d’usage lors de calculs portant sur des grandeurs réelles de type sinusoïdal,
les calculs seront menés en utilisant la grandeur complexe ou le vecteur de Fresnel associé. La
manipulation des grandeurs sinusoïdales, sous la forme complexe ou vectorielle sera proposée
en TD.
Il est en tous cas impératif de savoir comment retrouver la grandeur réelle lorsque l’on sou-
haite revenir à la grandeur physique (comme par exemple une tension observée à l’oscilloscope).
91
Figure 4.4 – Circuit RLC série.
Application 2
Somme de deux grandeurs sinusoïdales :
Soit deux grandeurs sinusoïdales s1 (t) et s2 (t). !
√ √ π
s1 (t) = 3 2 cos(100πt) et s2 (t) = 3 2 cos 100πt + .
3
Déterminer les caractéristiques de la grandeur s(t) = s1 (t) + s2 (t) et l’exprimer sous sa forme
instantanée.
1 ) A partir de la construction de Fresnel,
2 ) A partir de la représentation complexe.
ˆt
di(t) 1
e(t) = Ri(t) + L + i(t)dt (4.2.1)
dt C
o
Ou, en dérivant :
92
La démarche la plus générale consisterait donc à résoudre l’équation (déterminer i1 et i2 ) et
utiliser les conditions initiales pour trouver les constantes d’intégration (comme au chapitre 3).
En pratique, nous allons dissocier l’étude du régime transitoire et celle du régime forcé.
— L’évolution temporelle du courant i1 , pour un circuit série R − L − C alimenté par une
source de tension continue, sera étudiée lors du TP 18. À cette occasion, le lien sera fait
avec la méthodologie de résolution des équations différentielles vue en OMNI. On verra
que dans certaines conditions (i.e. pour des valeurs particulières des composants R, L
et C), le régime transitoire peut faire apparaître des oscillations. On parlera d’oscillations
libres, par opposition au régime sinusoïdal forcé (que l’on qualifie parfois d’oscillations
forcées).
— Dans la suite de ce chapitre, nous nous focaliserons sur le cas particulier régime sinusoïdal
forcé qui correspond à l’étude√ de la solution particulière de l’équation (4.2.2) lorsque e(t)
est de la forme : e(t) = E 2 cos (ωt) . Nous verrons dans ce chapitre que la notation
complexe est un outil particulièrement adapté pour trouver cette solution particulière. Ce
choix se justifie du fait des nombreuses applications pratiques, qui seront abordées dans
le chapitre 6 (Filtres).
Notons que nous reviendrons, dans la suite du semestre, sur les phénomènes d’oscillations
libres et oscillations forcées en mécanique.
4.3.1 Résistance
Si i(t) = Im cos(ωt) , alors u(t) = Ri(t) = RIm cos(ωt) (figure 4.5). Aucun déphasage
n’existe entre u et i .
• Représentation de Fresnel :
u et i .sont représentés par deux vecteurs colinéaires (car il n’y a aucun déphasage entre les
deux grandeurs), d’amplitude respective Im et RIm (figure 4.5b).
• Représentation complexe :
93
Figure 4.5 – Relations entre courant et tension pour un dipôle purement résistif. (a) Conven-
tions. (b)Représentation de Fresnel.
u
i = Iejωt ⇒ u = RIm ejωt soit z = = R (4.3.1)
i
Par conséquent, l’impédance complexe associée à une résistance est un réel pur.
4.3.2 Condensateur
Si
ˆt !
1 Im Im π
i(t) = Im cos(ωt) alors : u(t) = idt = sin(ωt) = cos ωt − (4.3.2)
C Cω Cω 2
0
La tension aux bornes d’un condensateur pur est donc en quadrature retard sur le courant.
• Représentation complexe :
i = Im ejωt alors :
Im j(ωt− π ) 1 u 1
u = z.i = e 2 = Im ejωt soit z = = (4.3.3)
Cω jCω i jCω
• Représentation de Fresnel :
π
Les vecteurs représentant la tension et le courant font un angle de - et les modules des
2
1
vecteurs ont un rapport de (figure 4.6b).
Cω
Par conséquent, l’impédance complexe associée à un condensateur ou plus généralement à un
circuit de type capacitif est un imaginaire pur et négatif qui est constant pour un condensateur
et une fréquence donnée.
94
Figure 4.6 – Dipôle purement capacitif. (a) Conventions. (b )Représentation de Fresnel.
La tension aux bornes d’une bobine pure est donc en quadrature avance sur le courant.
• Représentation complexe :
i = Im ejωt alors :
π u
u = z.i = jLωIm ejωt = LωIm ej(ωt+ 2 ) soit z = = jLω (4.3.5)
i
• Représentation de Fresnel :
π
Le vecteur représentant la tension fait un angle de avec le vecteur représentant le courant.
2
Le rapport des modules de ces vecteurs est Lω (figure 4.7b).
95
D’après ce qui précède, R, partie réelle de z , représente la résistance du circuit et X , partie
imaginaire, représente la réactance du circuit. X sera positif dans le cas d’un circuit de type
selfique et négatif dans le cas d’un circuit de type capacitif.
Les données de X et R permettent donc d’accéder à l’amplitude réelle du courant ainsi qu’à
son déphasage avec la tension appliquée.
• Représentation de Fresnel :
Application 3
Donner les valeurs numériques des modules des impédances suivantes et le déphasage de leur
tension d’alimentation par rapport au courant qui les parcourt (fréquence 50 Hz) :
1 ) pour une résistance de valeur 874 Ω,
2 ) pour une bobine d’inductance 0,2 H,
3 ) pour un condensateur de capacité 0,1 mF.
Application 4
À l’aide des impedances complexes retrouver la dimension des expressions suivantes : RC,
√ q
L/R, LC, R CL
96
Application 5
Pont diviseur de tension :
1 ) En utilisant la loi d’Ohm et les lois de Kirchhoff, exprimer les tensions u1 et u2 en fonction
de e, z 1 et z 2
2 ) Appliquer les relations trouvées précédemment dans le cas où l’impédance z 1 est celle d’une
bobine d’inductance L et l’impédance z 2 est celle d’un condensateur de capacité C.
Application 6
Transfiguration (question issue du DS 2012-2013 ) :
Application 1
√
1) < s(t) >T = 0, Seff = 12 (unité de s(t)), Sm = 12 2 (unité de s(t))
2) ω = 100π rad/s, T = 20 ms, φ = π2
√ jπ
3 ) Sm = 12 2e 2
97
Figure 4.8 – Construction de Fresnel - Application 2.
Application 2
1) A partir de la construction de Fresnel (figure 4.8) :
→
− →
− →
− →
−
\ π
∥S1 ∥ = ∥S2 ∥, S1 , S2 =
3
→
− →
− →
− →
− √
\ π π
Le triangle OAB est isocèle ⇒ S1 , S = et ∥ S ∥ = 2∥S1 ∥ cos = 3 3
! 6 6
√ √ π
D’où : s(t) = (3 3) 2 cos 100πt +
6
2) A partir des grandeurs complexes :
√ √ √ √
s = 3 2 + 3 2 cos π3!+ jsin π3 = 3 2 2 3 + j 3
√ !
3 π √ √ π
arg(s) = arctan = , | s | = 3 6 , Au final :s(t) = 3 6 cos 100πt +
3 6 6
Application 3
1) 874 Ω ; φu/i = 0
2) 62,8 Ω ; φu/i = + π2
3 ) 31,8 Ω ; φu/i = − π2
Application 4
T, T, T, 1
Application 5
z1 z2
1) On retrouve la formule du pont diviseur de tension : u1 = z 1 +z 2
e et u2 = z 1 +z 2
e
1 e et u2 = 1−LCω 2 e
Lω 1
2) u1 = Lω−
Cω
Application 6
e
z th = R + R
1+jRCω
et eth = 1+jRCω
98
Exercices sur le régime sinusoïdal
Objectifs
Dans le titre de chaque exercice les objectifs sont indiqués :
— D. Mesurer et exploiter un Déphasage
— N. Utiliser la Notation exponentielle ou algébrique selon les situations
— Z. Modéliser un dipôle ou une association de dipôles par une impédance
— T. Faire le lien entre l’impédance et la représentation Temporelle du courant
i(t) et de la tension u(t)
— S. Simuler un problème scientifique avec python.
— TP. Intégrer les aspects expérimentaux et de sécurité
— P. Résoudre un Problème ouvert
Ressources Moodle
Page "Physique 1A/électricité" :
— QCM Sinusoïdal
— Petit Guide de l’alternatif pour les TP/TD
— Réponses des exercices
Déterminer le déphasage de us (t) par rapport à ue (t) sur les oscillogrammes de la figure 4.9.
En régime sinusoïdal, les calculs peuvent être lourds. Heureusement un outil mathématique
permet de les simplifier beaucoup : les nombres complexes – qui portent donc mal leur nom...
Rappel d’OMNI : un nombre complexe peut s’écrire sous la forme algébrique z = a + j × b
ou sous la forme exponentielle z = |z| × ejϕ .
1. Pourquoi dans le domaine de l’électricité (et en physique plus généralement) note-t-on
habituellement j et non i le nombre imaginaire tel que j 2 = −1 ? Rappelez le nom des grandeurs
a, b, |z| et ϕ, et à quoi elles correspondent dans le plan complexe.
2. Soit les tensions u1 (t) = U1 cos(100πt), u2 (t) = U1 cos(100πt + π/3), et l’intensité i(t) =
I0 cos(100πt + π/2). Quelle est la fréquence de ces signaux ? (NOTE : le réseau électrique a la
même fréquence en France)
3. Associez-leur les grandeurs complexes u1 (t), u2 (t) et i(t). Donnez leur forme exponentielle
et leur forme algébrique.
99
Figure 4.9 – Détermination de déphasages
100
4. On souhaite calculer la grandeur complexe z(t) = u1 (t)/i(t). Quelle forme complexe est
la plus adaptée ? Donner les caractéristiques de z(t), et un exemple où ce calcul est intéressant.
5. On souhaite calculer la grandeur réelle u(t) = u1 (t) + u2 (t). Quelle forme complexe est la
plus adaptée ? Donner les caractéristiques de u(t), et un exemple où ce calcul est intéressant.
Déterminer la valeur de R pour que le circuit de la figure 4.10 soit équivalent à une résistance
pure dont on déterminera également la valeur.
Remarque : envisager une résolution ou une vérification avec Python-Sympy.
101
2 ) Retrouver le même résultat grâce à la construction de Fresnel.
3 ) Application Numérique : Lω= 400 Ω et f = 50 Hz.
Remarque : envisager une résolution ou une vérification avec Python-Sympy.
Un tronçon de câble coaxial est alimenté par une source de tension sinusoïdale de pulsation
ω. Pour cette longueur de câble, l’âme et l’armature externe présentent des résistances respec-
tives R1 et R2 et des inductances propres respectives L1 et L2 . Ces deux armatures constituent
un condensateur de capacité C. Le matériau qui constitue la gaine représente une résistance
Rg .
1 ) Donner les impédances complexes de chaque élément de la figure 4.12.
2 ) En déduire l’impédance complexe du dipôle entre les bornes P et Q.
3 ) Comment se comporte ce dipôle lorsque la pulsation du générateur tend vers 0 ? vers ∞ ?
4 ) Calculer l’impédance totale du dipôle entre les points M et N.
5 ) Exprimer le rapport de la tension entre les bornes P et Q (notée uP Q ) sur celle mesurée
entre les points M et N (notée uM N ).
6 ) Que devient ce rapport lorsque la pulsation tend vers 0 ? vers ∞ ?
102
vA − vF = Um cos(ωt) est appliquée entre les points A et F.
1 ) Déterminer l’expression de l’impédance complexe équivalente z de ce réseau. La donner
sous la forme z = a + jb, a et b étant des réels.
2 ) Le courant traversant l’impédance z est de la forme i = Im cos(ωt + Φ). Déterminer les
expressions de Im et de Φ en fonction de Um , R , L, C et ω .
3 ) Application numérique : R = 3Ω , L = 1mH, C = 500µF , Um = 5V et f = 50Hz .
Calculer Im et Φ.
4 ) Déterminer la puissance moyenne P dissipée dans z par deux méthodes différentes.
5 ) Déterminer la valeur de la pulsation pour laquelle le réseau est équivalent à une résistance
pure dont on donnera l’expression. Remarque : envisager une résolution ou une vérification avec
Python-Sympy.
6 ) On donne maintenant les valeurs suivantes : R = 5Ω , Lω = 3Ω, 1/Cω = 2Ω et Im = 1A.
Faire un diagramme de Fresnel où l’on fera d’abord figurer les tensions uAB et uBE . On prendra
comme échelle 1cm = 1V.
7 ) A l’aide de l’expression numérique de z, tracer sur le même diagramme le vecteur repré-
sentant u et en déduire le tracé de uEF .
8 ) Déterminer à partir de ce diagramme l’amplitude de uEF et son déphasage Ψ par rapport
à i.
L’entrée d’un oscilloscope est modélisée par un dipôle constitué d’une résistance pure R
en parallèle avec un condensateur de capacité C. On souhaite concevoir une sonde atténua-
trice constituée d’une résistance Rsonde en parallèle avec un condensateur de capacité Csonde .
L’ensemble est schématisé sur la figure 4.14.
V oscillo
1. Exprimez le rapport V mesure
où V désigne une tension complexe.
2. Quelles valeurs faut-il donner à la capacité Csonde et la résistance Rsonde pour avoir une
atténuation d’un facteur 10 quelle que soit la fréquence du signal à mesurer ?
Données : R = 1M Ω ; C = 30µF .
3. Donner la relation entre Csonde , Rsonde , R et C pour avoir un déphasage nul entre la
tension d’entrée (Vmesure ) et la tension de sortie (Voscillo ) quelle que soit la fréquence du
signal à mesurer.
Un composant inconnu est alimenté par une source de tension alternative de fréquence f.
Le module de l’impédance de ce composant est mesuré et sa valeur est représentée en fonction
103
Figure 4.14 – Sonde atténuatrice en entrée d’oscilloscope.
de la fréquence de la tension alternative sur la figure 4.15. Il est constitué de deux dipôles
différents parmi : une résistance, une bobine et un condensateur. Proposer, en justifiant votre
réponse, une association possible de deux dipôles pouvant correspondre à ce composant en
précisant leur disposition (série ou parallèle) ainsi que leurs caractéristiques (résistance, capacité
ou inductance). En déduire l’argument de l’impédance de ce composant à une fréquence de
f = 200 Hz.
104
Chapitre 5
Puissances en alternatif
Objectifs
— Déterminer la puissance moyenne (active) consommée par un dipôle en régime
sinusoïdal établi.
— Réaliser un bilan de puissance moyenne (active) dans un circuit linéaire.
— Déterminer les conditions d’adaptation d’impédance.
Prérequis mathématiques
— Nombres complexes
5.1 Introduction
Pour un élément de circuit en régime sinusoïdal forcé, la tension à ses bornes et l’intensité le
traversant sont des fonctions périodiques du temps. Il en sera donc de même pour la puissance
p(t) = u(t) ∗ i(t) que l’on appellera√à juste titre puissance
√ instantanée.
En effet, en posant u = Uef f 2 cos ωt et i = Ief f 2 cos(ωt − φ) 1 , φ est l’argument de
l’impédance complexe ; puis en utilisant une simple identité trigonométrique 2 on obtient :
C’est-à-dire que la puissance instantanée est la somme de deux termes : un premier terme
indépendant du temps et un second périodique à valeur moyenne nulle et de pulsation doublée
par rapport à la tension ou l’intensité. Pour bien comprendre l’influence de ces deux termes,
étudions d’abord les cas limites.
5.1.1 Cas où φ = 0
Dans ce cas, présenté dans la figure 5.1, u(t) et i(t) sont phase. L’impédance est donc réelle,
il s’agit d’un dipôle purement résistif (comme une résistance).
La puissance est toujours positive : le dipôle consomme de l’énergie à chaque instant. Si on
néglige la dissipation d’énergie lors du transfert (résistance des fils négligeables), toute l’énergie
fournie par la source est consommée par le dipôle. Nous avons déjà rencontré de fonctionnement
en courant continu : un dipôle purement résistif ne peut que jouer le rôle d’un récepteur.
√
1. On note Uef f l’amplitude efficace qui est reliée à l’amplitude de la sinusoïde Um par : Um = Uef f 2
2. 2 cos(a) cos(b) = cos(a − b) + cos(a + b)
105
Figure 5.1 – Évolution temporelle des 3 grandeurs électriques quand φ = 0 (résistance)
Figure 5.2 – Évolution temporelle des 3 grandeurs électriques quand φ = π/2 (condensateur)
La puissance évolue de manière sinusoïdale car le premier terme de l’équation 5.1.1 est nul.
Le dipôle consomme autant d’énergie (puissance positive en convention récepteur) qu’il n’en
restitue à la source (puissance négative). Vous verrez l’an prochain que cette énergie permet
l’apparition de champs magnétiques (bobines) et/ou électriques (condensateurs). Retenez cette
année que la consommation d’énergie du dipôle est nulle en moyenne.
106
Figure 5.3 – Évolution temporelle de la tension, l’intensité et la puissance dans le cas où φ
est quelconque
107
Si on multiplie toutes les longueurs par la valeur efficace du courant, nous obtenons le
triangle présenté dans la figure 5.5, qui s’appelle triangle des puissances. Il a l’avantage de
représenter à l’échelle 3 puissances d’intérêt :
Application 1
La tension et le courant aux bornes d’un dipôle sont donnés :
i(t) = (1A) ∗ cos(100πt) et u(t) = (12V ) ∗ cos(100πt + π4 ).
Donner la puissance moyenne et le facteur de puissance.
Remarque 1 :En utilisant le théorème de Pythagore dans le triangle rectangle, nous avons
la relation suivante entre les trois puissances : S 2 = P 2 + Q2 .
√
Remarque 2 : Si on prend√ les notations complexes associées à la tension u(t) = Uef f 2 cos(ωt+
φ) et au courant i(t) = Ief f 2 cos(ωt) , alors le produit de la tension par le conjugué du
¯ = 2Uef f Ief f ejφ , ce qui permet de formuler la puissance active :
courant s’écrit u(t) ∗ i(t)
¯ ¯ 4.
P = 2 ℜ{u(t) ∗ i(t)}, et la puissance réactive Q = 12 ℑ{u(t) ∗ i(t)}
1
3. On nomme cathètes les segments perpendiculaires entre eux dans un triangle rectangle.
4. On note ℜ{Z} et ℑ{Z} respectivement la partie réelle et imaginaire du complexe Z
108
5.3 Généralisation à un circuit complexe : théorème du
Boucherot
Le théorème du Boucherot permet de calculer simplement la puissance totale consommée
par une installation électrique comportant plusieurs dipôles électriques, ainsi que l’intensité
totale appelée.
Théorème du Boucherot : Dans un circuit comprenant N dipôles (impédances), la puis-
sance active (respectivement réactive) totale est la somme des puissances actives (respective-
ment réactives) dissipées dans chacun des dipôles quelle que soit la configuration du circuit
(éléments en série ou parallèle ou n’importe quelle combinaison) :
X
Ptot = Pi
X
Qtot = Qi
La valeur efficace de la tension Uef f est constante (en France, elle est de 230V) et donc la
puissance active de l’usager dépend de l’intensité efficace du courant et du facteur de puissance :
P = Uef f Ief f cos(φ). L’énergie électrique consommée par l’usager (et facturée par le distributeur
d’électricité) est la somme au cours du temps de la puissance active. Elle s’exprime en kW h.
L’énergie fournie par le distributeur d’électricité peut se repartir en trois termes :
— Énergie consommée par l’usager, liée à la puissance active P de l’installation de l’usager.
— Énergie qui transite entre le distributeur d’électricité et l’usager, qui dépend de la puis-
sance réactive Q de l’installation de l’usager (ce terme est surtout important pour les gros
consommateurs industriels, qui utilisent beaucoup d’appareils inductifs dans leurs usines :
fours...) ; ce terme est négligeable pour les utilisations domestiques.
109
— Énergie perdue par effet Joule dans la ligne de distribution : il s’agit des pertes en ligne.
L’intérêt du distributeur est de correctement dimensionner l’installation pour satisfaire les
besoins de l’usager (ce dimensionnement est directement lié à la puissance apparente S dont
l’usager peut disposer) et d’avoir le moins de pertes en ligne (pertes par effet Joule dans la ligne
de distribution d’électricité).
La puissance dissipée par effet Joule dans les fils d’alimentation s’écrit :
2 S2 P2
Pligne = 2rIef f = 2r 2
= 2r 2 2
Uef f Uef f cos(φ)
Avec S = Uef f Ief f la puissance apparente, P = Uef f Ief f cos(φ) la puissance active, et cos(φ)
le facteur de puissance. La puissance apparente représente la puissance active maximale dont le
consommateur pourra disposer pour son installation, elle est directement liée à l’abonnement
souscrit par l’usager (en kV A).
Les valeurs de P et Uef f étant souvent fixés par les besoins de l’usager, le distributeur
d’énergie a donc tout intérêt à augmenter le facteur de puissance cos(φ) pour diminuer les
pertes en ligne. On peut l’obtenir en diminuant la puissance réactive.
La plupart des consommateurs industriels utilisent de la puissance réactive inductive qui est
positive (liée par exemple à la présence de moteurs composés de bobines). Si on veut diminuer la
puissance réactive totale, il est intéressant d’utiliser un circuit capacitif qui aura une puissance
réactive négative : la puissance réactive totale de l’installation diminuera.
z = z ∗i = Ri − jXi (5.5.1)
Si cette condition n’est pas remplie, on peut placer entre le générateur et le récepteur, un
adaptateur d’impédance.
Pour une puissance moyenne absorbée par une installation, les pertes par effet Joule dans
les lignes sont minimales et l’utilisation du générateur est optimale, si le facteur de puissance de
l’installation est le plus élevé possible (proche de 1 ). Ainsi, le fournisseur « E.D.F. » est conduit
à pénaliser les usagers importants dont les installations ont des facteurs de puissance trop
faibles. Pour améliorer le facteur de puissance, on peut par exemple installer un condensateur
en parallèle sur l’installation (cf. TP 13 ).
110
Exercices sur la puissance en régime
sinusoïdal
Objectifs
Dans le titre de chaque exercice les objectifs sont indiqués :
— E. Quantifier les échanges d’Energie d’un dipôle
— T. Faire le lien entre l’impédance, la représentation Temporelle du courant
i(t) et de la tension u(t)
— Z. Modéliser un dipôle ou une association de dipôles par une impédance
— S. Simuler un problème scientifique avec python.
— TP. Intégrer les aspects expérimentaux et de sécurité
Ressources Moodle
Page "Physique 1A/électricité" :
— QCM Sinusoïdal
— Petit Guide de l’alternatif pour les TP/TD
— Réponses des exercices
RE 2
P = .
(Ri + R)2 + (Xi + X)2
111
Figure 5.7 – Circuits à considérer pour l’exercice 11.
2 ) Montrer pour que cette puissance soit maximale, il est nécessaire que : z = Ri − jXi .
E2
3 ) Dans ce cas, montrer que : Pmax = .
4R
Si cette condition n’est pas réalisée, on place entre le générateur et le récepteur un adaptateur
d’impédance. Cet adaptateur est constitué par un condensateur de capacité C et d’une bobine
idéale d’inductance L (figure 5.7b).
112
Figure 5.8 – Dipôles D1 , D2 et D3 .
113
Figure 5.9 – Dipôles D1 et D2 associés en parallèle.
√
i2 = I2 2 cos (ωt − φ2 ) (5.5.3)
1. Déterminer les intensités efficaces I1 et I2 ainsi que les facteurs de puissance associés à
chaque dipôle, cos(φ1 ) et cos(φ2 ). Commenter
2. Exprimer les courants i1 et i2 sous forme complexe.
3. En prenant comme référence la tension u(t) qui est la même pour les dipôles en parallèle,
construire le vecteur de Fresnel associé à i′ (courant principal) à partir de i1 et de i2 .
En déduire l’intensité efficace du courant principal I ′ et le facteur de puissance cos φ′ de
l’installation.
4. Vérifier vos résultats (I ′ et φ′ ) en calculant l’impédance équivalente du dipôle (D1 +D2
en //)
5. Calculer alors la puissance moyenne P ′ fournie à l’installation.
6. Calculer dans ce cas les pertes de lignes (puissance Joule PJ′ ) sachant que la résistance
linéique est de 80 µΩ/m. On précise que le transport entre le distributeur et l’usager se
fait au moyen de deux lignes (phase et neutre) de longueur 5 km chacune. Commenter.
114
1. Le fait de rajouter un troisième dipôle en parallèle change-t-il i1 et i2 ? Pourquoi ?
2. Déterminer, grâce à la construction de Fresnel réalisée à la partie 3, la valeur de la capacité
C du dipôle D3 à insérer en parallèle avec D1 et D2 .
3. Calculer alors le courant I ′′ et la puissance P ” fournie par la source à l’installation.
4. Calculer les nouvelles pertes de lignes (puissance Joule PJ′′ ). Conclusion ?
5. Regrouper vos résultats dans le tableau récapitulatif où figureront (avec leur unité !) les
grandeurs : I1 , I2 , I3 , U , P1 , P2 , P3 , I ′ , cos φ′ , P ′ , PJ′ , I ′′ , cos φ′′ , P ′′ , PJ′′ .
115
116
Chapitre 6
Filtres électroniques
Objectifs
— Analyser rapidement un Filtre avec les modèles équivalents limites
— Traitement du signal : prévoir l’allure d’un signal en sortie d’un filtre, quanti-
tativement
— Établir la fonction de transfert d’un filtre
— Tracer le diagramme de Bode à partir de la fonction de transfert sous forme
canonique, et l’exploiter
— Simuler un problème scientifique avec python.
Prérequis mathématiques
— Nombres complexes
6.2 Filtre
Un filtre est un circuit électronique qui permet de privilégier ou d’éliminer certaines fré-
quences d’un signal électronique. Par exemple, sur une chaîne hi-fi, un égaliseur permet de
sélectionner les bandes de fréquences transmises aux haut-parleurs et ainsi de privilégier les
graves ou les aigus. Citons également les filtres ADSL que l’on branche sur une prise télé-
phonique et qui permettent de séparer le signal basse fréquence du téléphone de celui haute
fréquence du modem, les deux signaux étant initialement superposés.
117
Un filtre est donc concu comme un système linéaire (passif ou actif) dont le module et
la phase de la fonction de transfert dépendent, en régime harmonique, de la fréquence. De
cette manière, il pourra transmettre sélectivement et avec des caractéristiques bien définies, les
diverses composantes fréquentielles de l’entrée e(t).
Des exemples de filtres sont donnés dans la suite et l’un des TP − TD leur sera consacré.
Application 1
Si l’on considère un gain en tension, à quels rapports d’amplitudes correspondent les gains de
0 dB , -3 dB , +10 dB et +50 dB ?
En utilisant les impédances des dipôles et la loi des mailles, il vient aisément :
vs R 1
H(jω) = = = (6.3.2)
ve R + jLω 1 + jωL/R
si on pose L/R = 1/ωo (rappel : L/R a la dimension d’un temps !), il vient :
118
Figure 6.1 – Filtre LR.
1
H(jω) = (6.3.3)
ω
1+j
ωo
Diagramme de Bode : On étudie d’abord le comportement asymptotique du module du gain
G et de la phase φ, c’est-à-dire quel est le comportement du filtre pour des fréquences (ou
pulsations) très faibles et quel est son comportement pour des fréquences très élevées.
i) Étude du gain
1
G(ω) = |H(jω)| = v !2 (6.3.4)
u
u
t1 + ω
ωo
ω
⇒ si << 1 (autrement dit si la pulsation est très basse par rapport à ωo ), G = 1 et
ωo
G(dB) = 0 . Cela définit une droite horizontale qui est la première asymptote à la courbe de
gain.
!−1
ω ω
⇒ si >>1 (si la pulsation est très élevée par rapport à ωo ), G ∼
= et GdB ∼
=
ωo ωo
!
ω
−20log = 20log (ωo ) − 20log (ω).
ωo
Ceci est l’équation d’une droite, coupant l’axe des abscisses au point ω/ωo = 1. Si ω varie
de ω1 à 2ω1 , GdB varie de −6 dB. On dit que cette droite possède une pente de −6 dB par
octave ou, ce qui est équivalent, de −20 dB par décade (lorsque ω varie de ω1 à 10ω1 alors GdB
varie de −20 dB). La courbe réelle de gain (figure 6.2) a donc pour asymptotes les deux droites
décrites ci-dessus.
On peut également calculer
√ que pour ω = ωo , elle passera par le point
GdB (ωo ) = 20log 1/ 2 ≈ −3dB . 1
119
Figure 6.2 – Diagramme de Bode en gain.
!
ω
La phase φ(ω) est l’argument de H(jω) et vaut −arctan .
ωo
ω
⇒ si << 1 alors φ(ω) → 0.
ωo
ω π
⇒ si >>1 conduit à φ(ω) → − .
ωo 2
π
Pour ω = ωo , φ(ω) → − .
4
La figure 6.3 donne les courbes asymptotiques du diagramme de Bode en phase qui sont les
deux droites φ(ω) = 0 et φ(ω) = −π/2 , ainsi que la courbe réelle de phase dans le domaine
[0,01ωo − 100ωo ].
Application 2
1 ) On considère la fonction de transfert H(jω) = 1
1+j ωω
. Tracer son diagramme de Bode
o
asymptotique (gain et phase). Comment qualifieriez-vous ce type de filtre ?
2 ) On considère la fonction de transfert H(jω) = 1 + j ωω1 . Tracer son diagramme de Bode
asymptotique (gain et phase). Commentez.
120
Figure 6.4 – Filtres passifs les plus courants : (a) Filtre passe-bas. (b) Filtre passe-haut. (c)
Filtre passe-bande. (d) Filtre coupe-bande.
On définit également sa bande passante comme l’ensemble des fréquences pour lesquelles
GdB (f ) ≥ Gmax
dB − 3dB.
121
Figure 6.5 – Exemple de tracé asymptotique du gain.
122
Annexe : Éléments de réponses aux exercices d’applications
sur les fonctions de transfert et filtres
Application 1
1 ; 0,71 ; 3,16 ; 316
Application 2
1) Filtre passe-bas : cf. figure 6.7
2) G (dB) ≥ 0 : le filtre fournit de l’énergie pour une pulsation ω > ω1 : cf. figure 6.8
123
124
Exercices sur les fonctions de transfert et
le filtrage
Objectifs
Dans le titre de chaque exercice les objectifs sont indiqués :
— F. Analyser rapidement un Filtre avec les modèles équivalents limites
— TS. Traitement du signal : prévoir l’allure d’un signal en sortie d’un filtre,
quantitativement
— H. Établir la fonction de transfert H(jω) d’un filtre
— B. Tracer le diagramme de Bode à partir de la fonction de transfert sous forme
canonique, et l’exploiter
— S. Simuler un problème scientifique avec python.
— P. Résoudre un Problème ouvert
Ressources Moodle
Page "Physique 1A/électricité" :
— QCM Filtres
— Réponses des exercices
— Script python pour comprendre l’intérêt du tracé du diagramme de Bode
125
R
ue C us
1. Calculer la fonction de transfert complexe du filtre RC puis montrer que G(ω) peut se
mettre sous la forme 2 :
1
G(ω) = q
1 + ( ωω0 )2
2. Expliciter ω0 en fonction de R et C.
3. Quelle est la dimension de la grandeur 1
RC
? Et de ω
ω0
?
Remarque : pour simplifier et normaliser l’expression de G(ω), on peut introduire une quan-
tité x = ωω0 appelée pulsation réduite.
2. On rappelle les relations : ab = |a|
|b| et arg a
b = arg (a) − arg (b)
3. Le bel (symbole B) est une unité de mesure logarithmique qui exprime le rapport de deux quantités.
Elle est largement utilisée dans les domaines de l’acoustique, de la physique et de l’électronique et permet de
représenter facilement de très petits ou grands nombres. Une échelle logarithmique est particulièrement adaptée
à la perception humaine des sons ou de la lumière. Cette unité, d’abord appelée Transmission Unit (TU), a été
inventée par des ingénieurs des célèbres Bell Labs pour quantifier l’atténuation du signal audio dans les lignes
téléphoniques. Elle a été renommée en 1923 ou 1924 en l’honneur de l’inventeur du téléphone et pionnier des
télécommunications, Alexander Graham Bell. On utilise généralement le décibel, qui vaut le dixième du bel.
126
4. Donner l’expression théorique de GdB (ω) pour ce filtre.
Remarque : le calcul de GdB (ω) fait intervenir le logarithme décimal, pas le logarithme
népérien.
6. Donner l’équivalent (au sens mathématique du terme) du gain théorique G(ω) lorsque
ω −→ 0 et ω −→ +∞ . En déduire qu’à TBF GdB ∼0 A log ω + B et à THF GdB ∼∞
A′ log ω + B ′ avec A,A′ ,B,B ′ 4 constantes à déterminer. Expliquer pourquoi ces 2 expres-
sions correspondent à des asymptotes pour la courbe GdB (ω) sur papier semi-log.
1.4 Déphasage
8. Montrer que, avec les conventions choisies, le déphasage φ(ω) de la tension de sortie par
rapport à la tension d’entrée correspond à l’argument de la fonction de transfert complexe
H(jω).
9. Calculer les valeurs asymptotiques de φ(ω) en THF et en TBF. Quelle est la valeur de φ
pour ω = ω0 ?
127
Ex 3 : Le quadripôle inconnu (IE 2012-2013) (F, TS, B)
On dispose d’un boîtier électronique (quadripôle) scellé (donc on ne peut pas l’ouvrir sans
risque d’endommagement) dont on aimerait connaître le type de fonction de transfert. Pour cela,
on se propose de mesurer à l’aide d’un oscilloscope l’amplitude de la tension de sortie et son
déphasage par rapport à la tension d’entrée fournie par un générateur de signaux. Les mesures
réalisées permettent de tracer le diagramme de Bode de la figure 6.11 (gain uniquement). La
pulsation pour laquelle le gain est maximal est notée ωmax dans la suite.
ω (rad.s-1)
1 ) Justifier de quel type de filtre il s’agit. Préciser la valeur de ωmax et donner les caracté-
ristiques principales du filtre.
2 ) Le signal appliqué à l’entrée est représenté sur la figure 6.12. Ce signal est une composition
de 3 termes sinusoïdaux de pulsations ω1 , ω2 et ω3 (avec ω1 < ω2 < ω3 ). En analysant la figure,
déterminer les valeurs de ω1 , ω2 et ω3 en fonction de ωmax .
3 ) Choisir en justifiant votre réponse le signal de sortie le plus probable parmi les figures
6.13 a, b, c, d (sur ces figures, les amplitudes ont des échelles arbitraires). Hormis la figure
choisie, les trois autres correspondent à des fonctions de filtrage particulières appliquées au
signal d’entrée. Dire de quels types de filtres il s’agit.
4 ) A partir d’un raisonnement que vous détaillerez sur le comportement asymptotique
(schémas équivalents à très basses et à très hautes fréquences), donner le type de filtre pour
chacun des quadripôles représentés sur la figure 6.14 et en déduire celui (ceux) qui pourrait
(pourraient) correspondre au diagramme de Bode de la figure 6.11.
128
Figure 6.12 – Tension appliquée à l’entrée du quadripôle.
129
Figure 6.14 – Quatre propositions de filtres.
Lors de votre stage, vous travaillez dans une entreprise qui cherche à améliorer les per-
formances d’une chaîne de transmission d’un signal audio. Votre responsable vous donne deux
objectifs : optimiser la chaîne de transmission en filtrant le signal et en maximisant la puissance
reçue. Dans cet exercice, ces objectifs sont indépendants.
130
basse fréquence perturbe le signal. Il vous demande d’en réduire le niveau, en vous laissant
à disposition les dipôles suivants : des résistances de 1 Ω, 10 Ω, 100 Ω et 1 kΩ et une bobine
d’inductance 1 mH.
1. Estimez l’amplitude et la fréquence du signal utile (haute fréquence) et du bruit (basse
fréquence).
2. À l’aide des dipôles disponibles et en explicitant votre démarche, proposez un filtre à
votre responsable.
3. Tracez l’allure du signal de sortie.
Votre responsable vous propose d’utiliser un nouveau filtre, dont le diagramme de Bode en
gain est donné dans la figure 6.16.
Votre responsable souhaite optimiser la chaîne de transmission et hésite entre trois modèles
de haut-parleurs, caractérisés respectivement par R = 10 Ω, 50 Ω et 100 Ω.
7. Exprimez la puissance instantanée fournie par la source idéale de tension en fonction de
e (t) et de l’intensité i (t) du courant du circuit. Commenter son signe.
8. Quel modèle de haut-parleur conseilleriez-vous pour optimiser la puissance moyenne reçue
par le haut-parleur ?
9. On définit le rendement d’une installation par η = PfPournie
utile
Dans ce montage, précisez
quelle est la puissance utile, la puissance fournie et calculez le rendement moyen obtenu
avec la résistance optimale.
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