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Cours : ENS Date : 25/09/2020

Classe : Terminale
Cours 2 : Deux Siècles d’Energie Electrique
(Alternateur-Cellule Photovoltaïque)

 L’objectif de réduction drastique d’émissions de gaz à effet de serre à court ou moyen terme est
aujourd’hui des plus importants.
 L’un de ces gaz à effet de serre, le dioxyde de carbone (CO2), est émis de manière anthropique (dû
à l’activité humain) et non renouvelable par la combustion de pétrole, gaz et charbon (énergies
fossiles).
 L’utilisation de ces énergies carbonées nécessite ainsi des convertisseurs d’énergie : par exemple,
un moteur thermique est un convertisseur d’énergie chimique en énergie mécanique.
 L’abandon de ces ressources au profit d’énergies dites renouvelables (énergies éolienne,
hydroélectrique, solaire, marémotrice…) nécessite également des convertisseurs d’énergie.
 Un panneau photovoltaïque est par exemple un convertisseur d’énergie électromagnétique (forme
sous laquelle l’énergie solaire nous parvient) en énergie électrique : une autre ressource aborde ce
sujet.
 Dans le cas des énergies éolienne, hydroélectrique ou marémotrice, on dispose d’énergie mécanique
(énergie cinétique du vent pour l’énergie éolienne ou énergie potentielle de pesanteur pour l’eau d’un
barrage) que l’on convertit en énergie électrique : on parle de conversion électromécanique.
 Plus de 98 % de la production d’énergie électrique mondiale aujourd’hui provient d’une conversion
électromécanique.
 Pour limiter le dégagement de CO2 lié à l’obtention d’énergie électrique, il faut disposer de dispositifs
de production ou d’exploitation d’énergie mécanique qui ne nécessitent pas de combustion.
 C’est le cas des productions hydroélectrique, éolienne et nucléaire.

1. Principe Général d’un Alternateur

 Un alternateur est un convertisseur d’énergie mécanique en énergie électrique qui exploite


le phénomène d’induction.
Phénomènes magnétiques ⇔ Phénomènes électriques
 L’énergie mécanique, qui est la grandeur d’entrée du convertisseur (énergie fournie, ou dépensée),
est à l’origine de la mise en rotation d’une partie tournante (pales d’une éolienne, turbine d’une
centrale hydroélectrique), qui elle-même entraîne en rotation des sources de champ magnétique :
aimants ou électroaimants ; cette partie en rotation est nommée rotor.
 Ces sources de champ magnétique sont alors en mouvement à l’intérieur (parfois autour) d’un ou
plusieurs circuits électriques fixes (le stator) dans le référentiel d’usage de l’alternateur.
 Ce convertisseur associant stator et rotor est appelé alternateur. Les puissances mises en jeu vont
du W au GW (Gigawatt, 109) suivant les applications.
Rappel : Puissance Electrique
Puissance électrique (en watt) notée P est calculée suivant la relation : 𝑃 = 𝑈 × 𝐼 ou U est la tension en volt
et I est l’intensité en ampère.
Il ne faut pas oublier que la puissance électrique correspond à l'énergie consommée par un appareil en 1
seconde.
Ex : Le téléviseur de puissance 100 W consomme une énergie de 100 J chaque seconde.
Une lave-vaisselle de puissance 1500W consomme une énergie de 1500 joules chaque seconde.
L'organisme humain présente une température corporelle stable de 37 °C et la puissance thermique de
l'organisme au repos est d'environ 100 W, donc il consomme 100 joules chaque seconde.

Figure 1 : Alternateur de vélo (« dynamo »). Taille de l’ordre du cm. Puissance de l’ordre du W.

Figure 2 : Alternateur de voiture. Taille de l’ordre de la dizaine de cm. Puissance de l’ordre du kW.

Figure 3 : Alternateur de centrale nucléaire lors d’une opération de maintenance à Paluel : le rotor long de 20m et pesant 240 tonnes
a été extrait du stator. Puissance de plusieurs centaines de MW.

 Pour tous ces alternateurs, le schéma de principe est le même. Il comporte un rotor (composé
d’aimants ou d’électroaimants qui doivent donc être alimentés électriquement, symbolisés par leurs
pôles nord N et sud S en rotation), lié à l’axe de rotation du système, et un stator composé d’un ou
plusieurs circuits électriques dans lesquels se produisent des phénomènes d’induction, et qui se
comporteront dès lors comme des sources d’énergie électrique.
(https://www.youtube.com/watch?v=LCIU6yZmCSk –Vidéo expliquant le fonctionnement d’un alternateur)
2. Rendement d’un Alternateur

 Le rendement noté r ou η d’un appareil est le rapport entre la puissance utile 𝑃 délivrée par celui-ci
et la puissance 𝑃 qui lui est fournie. Ou encore, le rapport entre l’énergie utile 𝐸 délivrée par celui-
ci et l’énergie 𝐸 qui lui est fournie.
 Ici, il ne faut pas oublier que pendant la conversion d’énergie pour l’obtention de l’énergie électrique,
il y a une partie de l’énergie fournie transformée en énergie thermique qui n’est pas utile au processus.
Donc on appelle cette énergie inutile, « l’énergie perdue ou l’énergie dissipée »

ENERGIE UTILE

ENERGIE FOURNIE CONVERTISSEUR

ENERGIE DISSPEE

 𝐸 = 𝐸 + 𝐸 (Energie fournie = Energie utile + Energie dissipée)

 Rendement : 𝑟 =

 Dans un système de type électro-magnéto-mécanique (ou électromécanique), les sources de


dissipation d’énergie sont de plusieurs natures : pertes mécaniques (frottements), pertes par effet
Joule dans les circuits électriques et pertes dites « fer ».
 Dans tous les cas, la puissance dissipée l’est sous forme de chaleur.
 Si cette puissance est trop élevée et mal évacuée, le système va s’échauffer au risque de se
détériorer.
 Le rendement est nécessairement compris entre 0 et 1. Pour les systèmes industriels haute
performance, les rendements dépassent 0,99 (soit 99 %). Pour un alternateur de 100MW, un
rendement de 99 % signifie tout de même qu’il est nécessaire d’évacuer une puissance thermique de
1MW, soit l’équivalent d’un millier de radiateurs électriques de 1kW.

3. Les Cellules Photovoltaïques

 Il y a 180 ans, en 1839, Edmond Becquerel


présentait l’effet photovoltaïque à l’Académie des
Sciences. La première cellule photovoltaïque au
sélénium est créée en 1877, les premières cellules
au silicium datent de 1954, elles présentent alors un
rendement de 4,5% puis 6% quelques mois plus
tard. 1955 voit la première commercialisation d’une cellule PV de 14 mW à 25
dollars. En 1958, les premiers satellites équipés de panneaux solaires sont
envoyés dans l’espace, les cellules PV ont fonctionné huit ans. Les années
1960 voient la montée des rendements et des puissances, au japon une maison
est équipée, en toiture, de 242 W en 1963. Les premiers programmes de grande ampleur de
production PV raccordée au réseau datent de la dernière décennie du 20e siècle, ce sont eux qui vont
enclencher une incroyable croissance du développement de cette technologie de production
d’électricité qui pourrait devenir la plus importante au cours du 21e siècle. Les applications sont
diverses des satellites à l’électrification des sites isolés (surtout dans les pays en développement), et
aux installations de pompage de l’eau. De façon marginale, quelques véhicules sont propulsés à
l’énergie photovoltaïque (bateaux, aéronefs, voitures).
 L'avènement de la physique quantique au début de XXe siècle a permis d'expliquer les phénomènes
d'absorption et d'émission de la lumière par la matière (spectres de raies d'émission des atomes).
L'exploitation des semi-conducteurs se fonde sur cette théorie quantique.
Rappel : Spectres d’émission et d’absorption
Un spectre d’émission est un spectre produit par la lumière directement émise par une source (lampe à
incandescence, corps chauffé, lampe à vapeur de sodium…) Les gaz portés à haute température émettent
une lumière dont le spectre est discontinu : c’est un spectre de raies d’émission, constitué de raies colorées
sur fond noir.

Un spectre d’absorption est obtenu en analysant la lumière blanche qui a traversé une substance. Lorsqu’un
gaz à basse température est traversé par de la lumière blanche, le spectre de la lumière obtenue est constitué
de raies noires se détachant sur le fond coloré du spectre de la lumière blanche : c’est un spectre de raies
d’absorption.
 Un matériau semi-conducteur est un matériau isolant qui nécessite un apport d’énergie extérieur
pour devenir conducteur. Cette propriété est au cœur du principe de fonctionnement des capteurs
photovoltaïques pour lesquels l’apport d’énergie est assuré par la lumière du Soleil.
 Le spectre d’absorption d’un matériau semi-conducteur lui est propre, c’est-à-dire qu’il n’absorbe que
certaines longueurs d’onde.
 Un atome ne peut exister que dans des états d’énergie quantifiés et discontinus. Chaque raie
d’émission correspond au passage de l’atome d’un état d’énergie à un état d’énergie inférieur. On dit
que l’énergie est quantifiée. Parmi toutes les transitions possibles, seules certaines sont autorisées
par les lois de la physique quantique et leur intensité lumineuse dépend de la probabilité de la
transition.

 Les matériaux semi-conducteurs, comme le silicium, sont utilisés dans les capteurs photovoltaïques.
Ces capteurs absorbent l’énergie radiative et la convertissent en partie en énergie électrique.

 Une cellule photovoltaïque est un capteur photovoltaïque obtenu en réalisant la jonction de deux
semi-conducteurs. L’un contient un excédent d'électrons mobiles (semi-conducteur dopé n), et l'autre
un déficit d'électrons entraînant l'apparition de trous considérés comme positifs (semi-conducteur
dopé p). La plupart des cellules photovoltaïques sont réalisées à partir du silicium et leur rendement
est d’environ 20 à 25 %.
 Pour augmenter le rendement, on peut multiplier les jonctions avec différents types de semi-
conducteurs. Ainsi, le spectre d’absorption du capteur est beaucoup plus large.

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