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Étude d’une bobine

1. Introduction
L’objectif est d’étudier l’impédance d’une bobine en fonction de la fréquence afin d’en
faire un modèle. Le modèle sera utilisé pour prévoir la réponse fréquentielle d’un filtre résonant
réalisé avec cette bobine.
Matériel :
. Bobine 500 ou 1000 spires.
. Résistances de 100 Ω, 1 kΩ et 10 kΩ (soudées sur plaquette avec fiche banane).
. Boîte de condensateurs à décade.
. Générateur de signaux.
. Oscilloscope.
. Carte Sysam SP5.

2. Mesures d’impédance
2.a. Montage
Pour mesurer l’impédance de la bobine à différentes fréquences, on utilise le montage
suivant :

Générateur

i(t)
50 Ω EA0

Z u(t)

e(t)
EA4 et EA1

R ur(t)

Z désigne le dipôle dont on veut mesurer l’impédance, ici la bobine. La résistance R doit être
de l’ordre de grandeur de l’impédance de la bobine dans la plage de fréquence explorée et sa
valeur doit être connue avec précision.
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La tension u(t) aux bornes de la bobine est numérisée avec la carte Sysam SP5 en mode
différentiel (entrées EA0 et EA4). La tension ur (t) est numérisée en mode simple sur l’entrée
EA1. Elle donne accès à l’intensité du courant dans la bobine : i(t) = ur (t)/R.
La tension e(t) est sinusoïdale, avec une fréquence variant de 100 Hz à 100 kHz. Son
amplitude est de 1 volt et on configure donc les amplificateurs de la carte Sysam sur le calibre
1 V, qui permet d’obtenir une précision de tension de 0,5 mV.
La fréquence d’échantillonnage est 100 fois plus grande que la fréquence de e(t) et le
nombre d’échantillons est N = 50000, ce qui permet de numériser 500 cycles.

2.b. Traitement des signaux


On note Uef f la valeur efficace de u(t) et Ief f celle de i(t). Pour des signaux échantillonnés,
les grandeurs efficaces sont des écart-types, calculés avec la fonction numpy.std.
Les signaux sont sinusoïdaux et ont donc la forme suivante :


i(t) = 2Ief f cos(ωt)

u(t) = 2Uef f cos(ωt + φ)

[1] Soit Z l’impédance complexe de la bobine. Exprimer le module de cette impédance


en fonction des grandeurs efficaces. Exprimer les parties réelle et imaginaire de l’impédance
en fonction de son module et de φ.
[2] Démontrer la relation suivante et en déduire un moyen de calculer cos(φ) à partir
des signaux échantillonnés.

1 T
Z
u(t)i(t)dt = Uef f Ief f cos(φ) (1)
T 0
[3] Pour une bobine, quel est a priori le signe de sin(φ) ? En déduire comment calculer
sin(φ).
Le script ci-dessous permet de faire l’acquisition des signaux et de calculer l’impédance
pour différentes fréquences. Dans la boucle While, il est demandé à l’utilisateur d’entrer la
fréquence du signal ou bien ’N’ pour stopper les mesures. Si on utilise le générateur numérique
SIGLENT, on peut entrer la fréquence exacte mais le script calcule la fréquence par analyse
spectrale (fréquence expérimentale). La fréquence entrée, la fréquence expérimentale, la partie
réelle de l’impédance et sa partie imaginaire sont enregistrées dans un fichier texte pour analyse
ultérieure.
Certaines lignes du script sont à compléter.
acquisitionImpedance.py
[4] Compléter le script.

2.c. Expérience
[5] On utilise la résistance de valeur nominale 100 Ω. Mesurer cette résistance avec l’ohm-
mètre et reporter sa valeur dans le script.
[6] Réaliser le montage. La tension en sortie du générateur sera visualisée sur la voie 1 de
l’oscilloscope, celle aux bornes de R sur la voie 2.
[7] Réaliser les mesures pour une fréquence variant de 100 Hz à 50 kHz de la manière
suivante : de 100 Hz à 1000 Hz par incréments de 100 Hz, de 1000 Hz à 20 kHz par incréments
de 1000Hz, puis de 20 kHz à 50 kHz par incréments de 10 kHz.
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2.d. Interprétation des résultats


[8] Écrire un script python effectuant le tracé de la partie réelle et la partie imaginaire
de l’impédance en fonction de la fréquence. Pour lire le fichier de données on utilisera la
commande suivante :

[f,fexp,ReZ,ImZ] = np.loadtxt(’impedance-bobine-1.txt’,unpack=True,skiprows=1)

En première approche, la bobine est modélisée par une auto-inductance L en série avec une
résistance r.
[9] Quelle est l’impédance complexe de ce modèle ? Jusqu’à quelle fréquence la partie
imaginaire de l’impédance est-elle correctement représentée par ce modèle ? On notera f1 cette
fréquence.
[10] Au moyen de la fonction polyfit présentée en annexe, déterminer la valeur de
L.
[11] Que remarque-t-on sur la résistance r pour f < f1 ? Comparer à la résistance
indiquée sur la bobine et commenter.
Afin de déterminer si l’augmentation de résistance peut être attribuée à l’effet de peau
dans le fil, on considère la courbe suivante, qui représente, pour un fil rectiligne de rayon a, le
rapport de sa résistance sur sa résistance en courant continu (RDC ), en fonction de la fréquence.
Cette courbe concerne un fil rectiligne très loin de tout autre fil.

On rappelle aussi l’expression de la profondeur de pénétration du champ électromagnétique


dans un métal de conductivité électrique γ :
r
2
δ= (2)
µ0 ωγ
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[12] Pourquoi l’effet de peau est-il responsable d’une augmentation de la résistance


avec la fréquence ?
[13] À partir de quelle fréquence la résistance du fil est-elle notablement modifiée ?
Comment évoluerait cette fréquence pour un fil de plus grand rayon ?
[14] L’effet de peau dans un fil rectiligne éloigné d’autres fils peut-il expliquer l’aug-
mentation de la résistance observée dans la bobine ?

3. Circuit résonant
3.a. Étude théorique
La bobine est modélisée par une auto-inductance L en série avec une résistance r mais
celle-ci dépend de la fréquence. On s’intéresse au circuit suivant :

Voie 1

Voie 2
L r I
50 Ω
C
e(t) Ve Bobine Vs

Générateur

On note Ve la tension en sortie du générateur, observée sur la voie 1 d’un oscilloscope, et Vs


la tension aux bornes du condensateur, observée sur la voie 2. Ces deux tensions constituent
l’entrée et la sortie d’un filtre LC qui présente une résonance avec un gain très élevé à la
résonance. Cependant,√l’amplitude de Ve diminue fortement au voisinage de la résonance. À
la pulsation ωr = 1/ LC, l’impédance du circuit se réduit à r, qui est du même ordre de
grandeur que la résistance de sortie du générateur. L’amplitude de e(t) est constante ; elle
est configurée sur le générateur et on peut la mesurer lorsque la sortie est quasi ouverte. On
s’intéresse à la fonction de transfert suivante, rapport entre la tension en sortie du générateur
et la tension qu’il délivre en circuit ouvert :
Ve
H= (3)
e
[15] Expliciter la fonction H(ω) sans cherche à la simplifier. Quel est le type de filtrage
réalisé ?
1
[16] Pour la pulsation ωr = √LC , quelle est l’expression du gain Gm en fonction de r
et Rs ?
Afin de vérifier que le minimum du gain est réalisé pour la pulsation ωr et que ce minimum
est Gm , on utilise la simulation ci-dessous :
simulation-LC.py
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[17] Après avoir remplacé la valeur de L par celle obtenue précédemment, choisir une
valeur de fr et des valeurs de ra et rb du même ordre de grandeur que la valeur de résistance
obtenue par mesure d’impédance. Essayer plusieurs valeurs de fr . Conclure sur le fait que le
gain Gm est approximativement le gain minimal.
[18] Pourquoi le minimum du gain correspond-t-il exactement au minimum de l’ampli-
tude de la tension Ve (t) ?
[19] En déduire une méthode de mesure de r à différentes fréquences.

3.b. Expérience
[20] Au moyen de la résistance de valeur nominale 100 Ω (déjà utilisée dans la partie
précédente), vérifier la valeur de la résistance de sortie du générateur de signaux.
[21] Réaliser le circuit avec la bobine et la boîte à décade de condensateurs. L’amplitude
configurée sur le générateur est fixée à 5 V, soit 10 V de crête à crête.
[22] Pour une dizaine de valeurs de C réparties entre 1000 nF et 5 nF, relever très
précisément la fréquence qui minimise l’amplitude de Ve (t) et la valeur efficace de Ve (t) pour
cette fréquence.
[23] Compléter le script Python de la partie précédente (tracé de Re(Z) et Im(Z)). Re-
porter les valeurs obtenues expérimentalement dans deux tableaux. Calculer la résistance r
pour chaque fréquence. Tracer sous forme de points ces valeurs de résistance sur le graphique
représentant la partie réelle de l’impédance en fonction de la fréquence.
[24] Conclusion : cette expérience confirme-t-elle les valeurs de résistances détermi-
nées par mesure d’impédance ?

3.c. Résonance aux bornes du condensateur


On s’intéresse au filtre dont la fonction de transfert est définie par :
Vs
H1 (ω) = (4)
Ve
Le gain de ce filtre est noté G1 .
On cherche tout d’abord à savoir si la fréquence f1 qui rend le gain G1 maximal est proche
de la fréquence f2 qui maximise l’amplitude de Vs , et si ces deux fréquences sont proches de :
1
fr = √ (5)
2π LC
Le script suivant permet de faire cette comparaison :
simulationResonanceLC.py
[25] Exécuter ce script pour C égal à 1000 nF, 100 nF et 10 nF. On pourra aussi faire varier
r.
[26] Pour quelle plage de valeurs de C peut-on considérer que f2 constitue une déter-
mination de f1 à mieux que 1% et que f1 est égal à fr à mieux que 1% ?
[27] Choisir une valeur de C qui réalise la condition. Relever f1 et f2 . Commenter.
[28] Calculer L au moyen de la relation (5). Comparer à la valeur obtenue par mesure
d’impédance.
[29] Mesurer la valeur maximale du gain Gmax
1 . Dans la simulation, ajuster la valeur de
max
r afin que le gain maximal corresponde à G1 . Commenter la valeur de r obtenue.
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3.d. Simulation du circuit


Une simulation précise du gain H1 nécessite de prendre en compte les variations de r avec
la fréquence. On se place dans un domaine de fréquence où le modèle (r, L) est valable, c’est-
à-dire où la partie imaginaire de Z est de la forme Lω.
[30] Au moyen de la fonction numpy.polyfit, obtenir une modélisation de r en fonc-
tion de la fréquence sous la forme d’un polynome de degré 3 (compléter le script de la première
partie).
[31] Utiliser ce modèle pour obtenir la courbe de gain G1 en fonction de la fréquence, avec
la valeur de C choisie précédemment.
[32] Comparer la fréquence qui rend maximal G1 et la valeur de ce maximum à celles
obtenues expérimentalement. Conclure.

4. Annexe : ajustement par moindres carrés


La fonction numpy.polyfit permet d’ajuster les coefficients d’un polynome afin qu’il
corresponde au mieux à une série de N données (xi , yi ). L’erreur minimisée est défini par :
N
X −1
E= |p(xi )| − yi |2
i=0

où p(x) désigne le polynome.


Voici la syntaxe de la fonction polyfit :

coef,cov = polyfit(x,y,deg,cov=True)

deg est le degré du polynome. La fonction renvoie la liste des coefficients du polynome et
la matrice de covariance.

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