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Les problèmes relatifs au collage industriel sont peu souvent sujets à des
expertises judiciaires. Dans le bâtiment, les litiges résultent en général de
non-conformités aux préconisations des fournisseurs de colle. Dans l’industrie,
quelques litiges peuvent survenir, associés à des fabrications automatisées. Les
principaux types de colle sont énumérés, avec leurs conditions de mise en
œuvre.
Le collage industriel
Dans les travaux de bâtiment, des défauts de mise en œuvre sont majoritaires,
faciles à déceler et, à ma connaissance, n’ont jamais attribué à la colle
elle-même un rôle défavorable, quant à ses aptitudes propres. Une colle en
dispersion aqueuse ayant subi un gel accidentel peut être aisément reconnue
inapte à l’emploi, dès l’ouverture de son récipient, lors de sa remise en
dispersion.
Dans les travaux relevant de l’industrie, dont le champ s’est beaucoup étendu,
au cours de ces vingt dernières années, les problèmes survenus ont échappé,
la plupart du temps, à l’expertise judiciaire. Ils ont été résolus à l’amiable,
après débats entre techniciens avertis du fabricant et de l’utilisateur. Dès lors
qu’une mise en œuvre industrielle est concernée, relative à une fabrication «de
série», la création d’un prototype définitif nécessite généralement un délai
important destiné à minimiser le risque d’incidents ultérieurs. Mais un taux de
rebut est aussi, normalement, prévisible, quand le «risque zéro» ne peut être
assuré.
Il peut arriver, malgré toutes les précautions prises en amont sur la faisabilité
et la fiabilité de la procédure, que des dysfonctionnements se produisent, sur
la chaîne de fabrication, entraînant des rebuts anormalement élevés, à court
terme.
Ce fut le cas d’un matériau composite, constituant le plancher de véhicules de
transport en commun, muni d’une structure interne en nid d’abeille, en alliage
léger, où des décollements partiels du contreplaqué de surface s’étaient
manifestés. Des problèmes similaires ont concerné des matériaux composites
utilisés comme parois de conteneurs et camions frigorifiques, ainsi que figurant
sous forme de pales d’hélices de certains équipements d’aéro-réfrigérants.
Dans de telles circonstances, l’étendue des désordres peut s’opposer à toute forme
de règlement amiable et le litige parvient, par la voie des avocats, devant la
juridiction compétente : l’avis de l’expert désigné permet alors généralement aux
parties en cause d’élaborer un accord transactionnel que leurs directions techniques
et financières n’avaient pu formaliser.
L’expert est une personnalité scientifique, qui dispose d’un laboratoire performant.
D’autre part, je vous signale l’excellent ouvrage Le Collage industriel2, qui n’a pas
connu, sauf erreur, une édition actualisée. Cette «bible» de 250 pages mérite encore
aujourd’hui la meilleure attention.
Voici un passage de cet ouvrage destiné à une mise au point terminologique pour le
lecteur non averti.
1. DÉFINITIONS
«La distinction entre les termes “colle”et “adhésif” n’est pas très rigoureuse, les
deux mots étant employés de façon interchangeable. La tendance est d’appeler
“colles” des produits préparés à base de produits naturels, végétaux, animaux ou
minéraux, le terme “adhésif” étant plutôt réservé aux produits obtenus à partir de
résines synthétiques ou d’élastomères.
L’existence d’un terme classique, traditionnel, “colle” et d’un terme plus moderne
“adhésif”, d’apparence plus précise, se retrouve aussi dans les autres langues,
notamment en anglais et en allemand et la distinction en est également d’usage et
empirique. Certains utilisent à tort le terme adhésif pour des rubans autoadhésifs».
«Les adhésifs sont obtenus par mélange ou addition de plusieurs constituants ayant
chacun une fonction déterminée (agents mouillants, anti-oxydants, de réticulation,
charges, fongicides, solvants) et d’un ou de plusieurs composants collants (résines
élastomères) qui assurent la résistance du collage réalisé. C’est le composant collant
principal qui définit le type chimique de la colle, et donne son nom à la colle».
«Les colles et adhésifs sont en général des produits liquides ou pâteux, à viscosité
plus ou moins élevée. Ils existent aussi à l’état solide, sous forme de poudre ou de
morceaux ou de films.
Les mastics sont un cas intermédiaire, la limite entre l’état liquide et l’état solide.
Enfin, les colles et adhésifs peuvent être présentés sur un support papier, tissu,
matière plastique, pour donner notamment des rubans adhésifs ou des feuilles
adhésives».
2. TECHNIQUES DE COLLAGE
Le mécanisme du collage, tel que présenté par le SFCA, établit une distinction entre
la «prise physique» et la «prise chimique», phénomènes permettant de solidariser
deux matériaux en contact, les «deux éléments fondamentaux nécessaires à
l’obtention d’un bon collage étant :
Ces colles ont un extrait sec de 100 %. Elles sont appliquées à l’état fondu à des
températures de l’ordre de 180° C et effectuent leur prise par refroidissement. Leur
temps de prise est très court (quelques secondes) et elles peuvent être utilisées sur
des matériaux non poreux. De par leur vitesse de prise élevée, elles permettent de
réduire considérablement la longueur des chaînes par conditionnement.
Elles nécessitent toutefois un matériel d’application adapté. Comme pour les colles
en dispersion (émulsion), elles permettront, suivant leur composition, le collage des
matériaux les plus divers. La vitesse de prise de ces colles dépendra d’une façon très
sensible de la température d’application, de la quantité de colle déposée, de la
température du substrat et de sa conductibilité thermique, de la température de
l’environnement de la machine.
Ces colles, avec ou sans solvants, se présentent soit sous forme de deux
composants que l’on mélange juste avant l’utilisation, soit sous forme d’un seul
composant qui réagira avec l’humidité de l’air ou qui sera débloqué par un
rayonnement UV ou de la chaleur. Elles permettent l’assemblage de films souples
destinés à la réalisation de complexes souples pour l’emballage.
3. LE COLLAGE «STRUCTURAL»
les nouveaux produits développés allient des polymères, conjuguant ainsi les
meilleures propriétés de chacun des constituants.
la préparation des surfaces à coller est simplifiée.
l’apparition de logiciels de calcul rend moins empirique l’approche du collage.
les nouvelles techniques de durcissement rapide des adhésifs (UV, HF,
induction, infrarouge) facilitent l’industrialisation du collage. Désormais, le
temps de manipulation des pièces est compatible avec les cadences de
production industrielles.
Les conditionnements sont adaptés aux applications manuelles et
semi-manuelles.