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E1858
SOUS-DIRECTION DE L’HYGIENE ET DE
L’ASSAINISSEMENT ---------------
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RAPPORT PROVISOIRE
Avril 2008
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TABLE DE MATIERES
A. INTRODUCTION ............................................................................................................... 5
3. Méthodologie de l’étude.............................................................................................................. 6
4. Structuration du rapport............................................................................................................ 6
F. ANNEXES .......................................................................................................................... 82
1. Annexes Techniques.................................................................................................................. 82
BM : Banque Mondiale
CAP : Connaissance, Attitudes et Pratiques
CCC : Communication pour le Changement de Comportements
CET : Centres d’Enfouissement Technique
CHH : Comité d’Hygiène Hospitalière
CMA : Centre Médical Ambulatoire
CSI : Centre de Santé Intégré
DEP : Direction Etudes et Projets
DH : Déchets hospitaliers
DPS : Direction de la Promotion de la Santé
DPSP : Délégation Provinciale de la Santé Publique
DOSTS : Direction de l’Organisation des Soins et de la Technologie Sanitaire
DN : Direction des Normes (MINEP)
DRFP : Direction Ressources Financière et du Patrimoine
DROS : Division da la Recherche Opérationnelle en santé
DS : District Sanitaire
DSF : Direction Santé Familiale
HD : Hôpital de District
HP : Hôpital Provincial
GDH : Gestion des déchets hospitaliers
MINEP : Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature
MINSANTE : Ministère de la Santé Publique
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
OCB : Organisation Communautaire de Base
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAP : Plan d’Action Prioritaire
PNGE : Plan National de Gestion de l’Environnement
SG : Secrétaire Général (MINSANTE)
SIDA : Syndrome d’Immunodéficience Acquise
SNGD : Stratégie National de Gestion des Déchets
ST/SSS : Secrétariat Technique/ Stratégie Sectorielle de Santé
ST/CUY : Service Technique de la Communauté Urbaine de Yaoundé
TGS : Technicien du Génie sanitaire
UHH : Unité d’Hygiène Hospitalière
VIH : Virus d’Immunodéficience Humaine
5
INTRODUCTION
PROBLEMATIQUE ET CONTEXTE
Les établissements hospitaliers toutes catégories confondues génèrent de quantités importantes de déchets.
Au Cameroun en général, la gestion des déchets hospitaliers est réalisée dans des conditions peu
satisfaisantes. Leur évacuation se fait sans précaution dans la grande majorité des cas au même titre que
les ordures ménagères et autres déchets urbains. Les facteurs d’aggravation de la situation sont d’une part
l’augmentation du volume des déchets qui se traduit par la fréquentation croissante des formations
sanitaires, la couverture vaccinale de tous les antigènes, plus l’introduction de nouveaux vaccins,
l’utilisation du matériel à usage unique (seringue…) et d’autre part les comportements des personnels de
Santé et les usagers.
La gestion des déchets hospitaliers constitue une préoccupation majeure en termes de risque
environnemental et sanitaire aussi bien pour les autorités du MINSANTE que pour les formations
sanitaires, les collectivités locales et les populations en général. En effet, dans la plupart des formations
sanitaires, des déficiences sont notées en termes de matériel de stockage et de collecte, de systèmes
écologiques d’élimination, de faiblesses des connaissances et de médiocrité des comportements dans la
manipulation des déchets hospitaliers.
La gestion inappropriée des déchets hospitaliers, notamment ceux infectés, fait peser de graves menaces,
non seulement sur le milieu environnant, mais surtout sur la santé de plusieurs catégories d’acteurs, en
particulier le personnel travaillant dans les formations sanitaires, mais aussi les agents de collecte
municipaux et les personnes (notamment les enfants) qui s’adonnent au recyclage des déchets. Cette
situation est aggravée par le rejet quais généralisé des déchets hospitaliers au niveau des décharges
municipales d’ordures ménagères (à cause d’absence de systèmes performants d’élimination), mais aussi
par le développement des soins à domicile (automédication) qui s’accompagne d’un rejet de déchets
infectieux.
Pour pallier à cette situation fort déconcertante, les autorités gouvernementales du Cameroun, par le biais
du Ministère de la Santé Publique (MINSANTE), ont décidé de prendre à bras le corps cette
problématique et d’élaborer, avec l’appui de la Banque mondiale, un Plan National de Gestion des
Déchets Hospitaliers.
OBJECTIF DE L’ETUDE
L’objectif de la présente étude est d’élaborer un système pertinent de planification et de gestion des déchets
hospitaliers dont la mise en œuvre permettra d’améliorer la santé publique, tout en respectant les exigences et
normes environnementales, techniques et socioculturelles du Cameroun. L’étude devra permettre de
déterminer les différentes étapes de gestion, de renforcer la coordination et d’identifier les besoins en
investissements spécifiques et renforcement de capacités ainsi que les mesures de formation. Elle devra
6
permettre également une évaluation adéquate des ressources financières requises ainsi qu’un dispositif
institutionnel approprié pour sa mise en œuvre opérationnelle.
En d’autres termes, il s’agira d’élaborer (i) un document d’évaluation de la situation actuelle ; (ii) un
document de stratégie fixant les orientations majeures et les arrangements institutionnels de
financement, de mise en œuvre et de suivi; (iii) un Plan d’action permettant d’identifier des activités
précises mettre en œuvre à court, moyen et long terme et incluant un Plan d’action prioritaire (PAP)
chiffré.
MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE
La méthodologie mise en œuvre dans le cadre de l’étude a combiné plusieurs types de démarches, en
particulier :
- la collecte et l’exploitation de l’ensemble des documents relatives aux déchets hospitaliers au
Cameroun (textes législatifs et réglementaires, documents techniques, etc.) ;
- l’organisation de rencontres avec les principales catégories d’acteurs interpellées par la gestion
des déchets hospitaliers au niveau central que provincial :
o services techniques de l’Etat : MINSANTE (ST/SSS, DSP ; DEP ; DOSTS, DSF, etc.) ;
DPSP (Littoral, Ouest, Sud Ouest, Adamaoua et Nord) ; MINEP/DN ; Délégation
o services techniques des Collectivités locales (Service Environnement/CU Douala),
o institutions privées (HYSACAM, BOCOM)
o Partenaires au Développement (OMS, GTZ, etc.)
- les visites des formations sanitaires sur la base d’un échantillon représentatif de la typologie des
de structures sanitaires1 ( HG, HC, HP, HD ; CMA et CSI au niveau des provinces du Centre, du
Littoral, du Sud Ouest, de l’Ouest , de l’Adamaoua et du Nord)
- la visite de décharges publiques d’ordures ménagères (Douala et Yaoundé).
STRUCTURATION DU RAPPORT
Le présent rapport est structuré autour des parties suivantes :
- Introduction
- Généralités sur le pays
- Evaluation de la gestion des déchets hospitaliers
- Document de Stratégie gestion des déchets hospitaliers
- Plan d’action
- Annexes généraux et techniques
1
Les paramètres d’échantillonnage ont été raisonnés sur la base de la typologie des formations, les questions liées au
statut (public, privé) et à l’échelle (niveau national, provincial et district.).
7
PRÉSENTATION DU PAYS
Pays d’Afrique Centrale, situé au fond du Golfe de Guinée, entre les 2ème et 3ème degré latitude nord, le
Cameroun s’étire en hauteur, du Sud au lac Tchad, sur près de 1200km ; la base s’étale d’Ouest en Est sur
800 km , présentant ainsi une superficie d’environ 472 000 km². Le Cameroun est limité à l’Est par le
Tchad et la République Centrafricaine, au Sud par le Congo, le Gabon et la Guinée Equatoriale, au Sud-
Ouest par l’Océan Atlantique, à l’Ouest par le Nigeria. Enfin, au sommet supérieur du triangle, au Nord, il
est coiffé par le Lac Tchad.
Sur le plan politique, la constitution de janvier 1996, institue un Etat unitaire décentralisé avec séparation
des pouvoirs et un multipartisme intégral engagé depuis 1990. Au plan de l’organisation administrative, le
Cameroun est découpé en 10 Provinces subdivisées en 58 Départements, eux-mêmes éclatés en 269
Arrondissements et 53 Districts administratifs. Le Cameroun compte plus de 200 langues nationales et
deux langues officielles : le Français et l’Anglais.
• Le sud forestier (provinces du Centre, de l’Est, du Littoral, du Sud et Sud-ouest) se situe dans des
zones maritimes et équatoriales et se caractérise par une végétation dense, un vaste réseau
Hydrographique et un climat chaud et humide aux précipitations abondantes. Cette région est
propice à la culture du cacao, du palmier à huile, de la banane, de l’hévéa, du tabac… Elle abrite
les deux plus grandes villes du pays ; Douala (principal port maritime et capitale économique avec
ses activités commerciales et industrielles) et Yaoundé (deuxième ville et capitale politique et
administrative). D’importants Centres urbains comme la ville d’Edéa, caractérisée par son
industrie lourde et sa centrale hydroélectrique, et Limbé, siège de l’industrie pétrolière, font
également partie de cette région.
• Les hauts plateaux de l’Ouest (provinces de l’Ouest et du Nord-Ouest), dont l’altitude moyenne
est supérieure à 1 100 m, forment une région riche en terres volcaniques favorables à l’agriculture
(café, produits maraîchers…) La végétation y est moins dense que dans le sud forestier et le climat
frais qui y règne et favorable à l’éclosion de toutes sortes d’activités. La forte densité de
peuplement par rapport à la moyenne nationale en fait une des premières zones d’émigration. Les
principales villes sont Bafoussam et Bamenda.
• Le Nord soudano sahélien (provinces de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême- Nord) est une
région de savanes et de steppes. En dehors du plateau de l’Adamaoua où le climat est plus
tempéré, le reste de cette région est caractérisé par un climat tropical chaud et sec aux
précipitations de plus en plus limitées au fur et à mesure que l’on se rapproche du Lac Tchad. La
région est propice à l’élevage du bovin et à la culture du coton et mil.
8
Sa population est estimée 15200 000 habitants. Elle vit à 62% en milieu rural. En termes numériques, la
province de l’Extrême Nord est la plus peuplée des dix, que compte le Cameroun. Elle abrite 17,3 % de
la population totale, et est suivie des provinces du Centre et du Littoral qui ont respectivement 15,9 et 14
% de la population totale. La province du Sud est la moins peuplée avec 3,4 % de la population totale.
Le Cameroun compte plus de 230 ethnies réparties en cinq grands groupes qui sont : les Soudanais, les
Hamites, les Sémites, les Bantous, les Pygmées. Ces groupes pratiquent des religions diverses :
Christianisme, Islam, Animisme, etc.
L’économie du Cameroun est essentiellement agropastorale, les secteurs primaire et secondaire occupent
respectivement 73,8% et 6,3% de la population active. La croissance de l’économie camerounaise au
cours des dernières années repose surtout sur le secteur pétrolier, qui compte pour près de 5% du PIB,
50% des recettes d’exportation et environ 25% des recettes de l’Etat. L’analyse quantitative révèle que
le taux de pauvreté monétaire au Cameroun demeure encore élevé à 40% de la population en 2001. Le
pouvoir d’achat reste très bas et limite l’accès aux soins de santé primaires. L’espérance de vie est de 56,7
ans chez les hommes et 61,3 ans chez les femmes.
SITUATION SANITAIRE
Le Cameroun dispose d’une infrastructure sanitaire acceptable malgré les disparités régionales et les
problèmes liés à la qualité de service. Moins de la moitié de la population accédait à l’eau potable en l’an
2000. Le système d’assainissement collectif est presque inexistant dans les grandes villes du pays. Le
contrôle de qualité des aliments ne s’opère pas de manière efficace faute d’un laboratoire de contrôle de
qualité viable et d’une insuffisance de personnel qualifié. L’enlèvement des déchets urbains est régulier
uniquement dans les villes de Yaoundé et Douala. Il faut cependant relever l’absence d’une politique
intégrée d’IEC en matière de santé et environnement.
Le profil épidémiologique du Cameroun, comme celui de la plupart des pays en Afrique au Sud du Sahara,
est dominé par les maladies infectieuses et parasitaires. Il convient ce pendant de souligner la tendance à
l’augmentation de la prévalence de certaines pathologies telles que l’hypertension artérielle, le diabète
sucré et les cancers. Par ailleurs, certaines maladies qui avaient considérablement régressé sont en
recrudescence : c’est le cas de la tuberculose, de la Trypanosomiase humaine africaine (THA) etc…. La
situation épidémiologique se trouve aujourd’hui aggravée par la pandémie galopante de l’infection à
VIH/SIDA. Les infections respiratoires, les dermatoses, les maladies gastro-intestinales constituent les
principales causes de morbidité après le paludisme dans la population générale. Les indicateurs de santé,
eau et assainissement se présentent ainsi :
• Population ayant accès aux services de Santé : 15%
• Taux de mortalité infantile : 77%o
• Naissance suivie par du personnel de santé : 50%
• Taux de couverture vaccinale : 50%
• Taux de personnes ayant accès à l’Eau potable : 44,2%
• Population ayant accès aux services adéquats d’assainissement : 89%
9
La politique sectorielle de santé a pour objectif principal « l’amélioration de l’état de santé des
populations grâce à l’accroissement de l’accessibilité aux soins intégrés et de qualité pour l’ensemble de la
population et avec la participation des communautés ». Les éléments essentiels de cette politique
sectorielle visent entre autres ;
• L’implication des communautés au co-financement et à la co-gestion des services de santé
(création des structures de dialogue à tous les niveaux telles que comités de santé, comités de
gestion etc.), en vue de la responsabilisation de celles-ci vis à vis de leurs problèmes de santé.
• Le développement du partenariat entre les pouvoirs publics, les communautés bénéficiaires et tous
les autres intervenant en matière de santé.
C’est dans le cadre de la mise en œuvre de ces principes que le Système National de Santé (SNS) a été
organisé en trois grands niveaux :
• Le niveau Central ou stratégique, chargé de la conception des stratégies permettant l’exécution
des grands programmes et projets de santé, appuyé par les hôpitaux de 1ère et 2ème catégorie dont
les tâches primaires sont la formation, la recherche et la prestation des soins secondaires ;
• Le niveau intermédiaire ou provincial, chargé de l’appui technique du niveau périphérique et qui
dispose des hôpitaux de 3ème catégorie dont la tâche essentielle est la prestation des soins
secondaires ;
• Le niveau périphérique ou opérationnel, zone d’interface entre la communauté et les services de
santé, chargé de l’exécution proprement dite des activités de soins de santé primaires.
Cette approche a été matérialisée par le Décret du 19 août 2002 portant organisation du Ministère de la
Santé Publique en :
• Services centraux :
- Le Cabinet du Ministre ;
- L’Administration Centrale placée sous la coordination d’un Secrétariat Général et comportant
des Cellules, des Divisions et des Directions dont celle de la Promotion de la Santé.
• Services extérieurs :
- Les Délégations Provinciales ;
- Les Services de santé de district ;
- Les formations sanitaires publiques.
Infrastructures sanitaires
Le Cameroun est divisé en dix provinces sanitaires dénommées « Délégations provinciales de Santé
Publique ». Chaque délégation est répartie en districts de santé et le Cameroun en compte ce jour cent
soixante quatorze. La carte sanitaire du pays compte 2474 formations sanitaires reparties en 06 catégories
(cat ) : Hôpital Général (cat 1) Hôpital central (cat 2), Hôpital Provincial ( cat 3), Hôpital de District (cat
4), Centre Médical d’Arrondissement (cat 5) Centres de Santé intégrés (cat 6). La Stratégie Sectorielle de
Santé, la Réforme Hospitalière et le Développement Sanitaire au niveau du District visent l’amélioration
de la qualité des soins au Cameroun.
11
Province de l’Adamaoua
Province Département District de Nombre Nombre Hôpitaux De Hôpitaux
Santé De CSI De CMA Districts et Provinciaux
Assimiles et Centraux
MAYO Bankim 6 1 HD Bankim
BANYO Banyo 9 0 HD Banyo
MBERE Djohong 4 0 HD Djohong
ADAMAOUA Meiganga 10 1 HD Meiganga
VINA Ngaoundere 35 4 HD Ngaoundere HP
Ngaoundéré
DJEREM Tibati 15 2 HD Tibati
FARO ET Tignere 10 1 HD Tignere
DEO
TOTAL
PROVINCE 05 07 89 9 07 01
Province du Centre
Province Département District de Nombre Nombre Hôpitaux de Hôpitaux
Santé de CSI de CMA Districts et Provinciaux et
Assimiles Centraux
NYONG ET Akonolinga 14 1 HD Akonolinga
MFOUMOU Awae 3 0 HD Awae
Ayos 10 0 HD Ayos
MBAM ET Bafia 32 5 HD Bafia/Hop.
INOUBOU EPC
Donenkeng
Ndikinemiki 11 1 HD
Ndikinemiki
Biyem Assi 11 0 HD Biyem Assi
Efoulan 3 0 HD Efoulan
MFOUNDI Cité verte 21 3 HD Cité verte HCY / FCB
Nkoldongo 24 4 HD
Nkolndongo
Djoungolo 21 4 HD Djoungolo CNPS/HGOPY/
HGY/HJY
CENTRE Eseka 29 3 HD Eséka
NYONG ET Ngog Mapubi 14 3 HD Ngog
KELLE Mapubi
Mfou 15 0 HD Mfou
MEFOU ET Esse 8 0 HD Esse
AFAMBA Soa 4 0 HD Soa
12
Povince de l’Est
Province Département District de Nombre Nombre Hôpitaux de Hôpitaux
Santé de CSI de CMA Districts et Provinciaux
Assimiles et Centraux
Abong Mbang 28 1 HD Abong
Mbang
Hop de
HAUT Nkolvolan
NYONG Messamena 9 1 HD Messamena
Doume 9 1 HD DIMAKO
Lomie 10 1 HD Lomié
EST Nguelemedouka 5 0 HD
Nguelemedouka
Batouri 17 2 Hop Adventiste
KADEY Ndelele 8 1 HD Ndelele
Mbang 9 0 HD Mbang
LOM ET Bertoua 21 3 - Hop
DJEREM Provincial
Betare Oya 9 0 HD Betare Oya
Garoua Boulai 5 1 Hop Protest
Garoua
Mouloundou 10 0 HD Moloundou
13
Province de l’Extrême-Nord
Province Département District de Nombre Nombre Hôpitaux de Hôpitaux
Santé de CSI de CMA Districts et Provinciaux
Assimiles Et Centraux
Bogo 9 0 HD Bogo
Maroua urbain 21 0 Hop. CNPS Hop
DIAMARE Provincial
Maroua rural 15 0 HD Meskine
Meri 7 0 HD Meri
Pete
Guere 5 0 HD Guere
Maga 7 0 HD Maga
MAYO - Yagoua 8 1 - Hop
DANAY Provincial
Vele HD Vele
Kar Hay 6 0 HD Kar Hay
Guidiguis 10 0 HD Guidiguis
EXTREME Mindif 12 1 HD Mindif -
NORD MAYO - Mouvouldaye Moulvoudaye
KANI Kaele 19 1 HD Kaele -
Moutourwa Moutourwa
Kolofata 4 0 HD Kolofata
MAYO - Tokombere 5 0 HD Tokombere
SAVA Mora 11 0 HD Mora
Kousseri 11 2 HD Kousseri
LOGONE ET Makary 5 0 HD Makary
CHARI Mada 4 0 HD Maga
Goulfey (*) 1 HD Goulfey
Bourha 5 0 HD Bourha
Koza 6 0 Hop Advent.
MAYO - Koza
TSANAGA Mogode 5 0 HD Mogode
Mokolo 16 0 HD Mokolo
Roua (*)
Hina 5 0 HD Zidim
TOTAL 06 26 196 06
PROVINCE
N.B. (*) désigne les Districts récemment créés
Province du Littoral
Province Département District de Nombre Nombre Hôpitaux de Hôpitaux
Santé de CSI de CMA Districts et Provinciaux
14
Assimiles Et Centraux
Bonassama 15 0 HD Bonassama
Cité des 28 1 HD Cité palmiers
LITTORAL WOURI palmiers
New Bell 6 2 HD New Bell
Nylon 15 1 HD Nylon
Deido 37 5 HD Deido HLD/HGD
Logbaba 8 2 HD Logbaba
Edéa 12 3 HD Edéa
Ngambe 5 0 HD Ngambe
SANAGA Pouma 5 0 Hop. Pro
MARITIME Sakbayene
Ndom 7 0 HD Ndom
Loum 7 0 HD Loum
Manjo 4 0 HD Manjo
Mbanga 5 0 HD Mbanga
MOUNGO Dibombari 15 1 HD Dibombari
Nkongsamba 16 2 HD Nkongsamba
Melong 16 1 HD Melong
NKAM Nkondjock 10 0 HD Nkondjock
Yabassi 7 1 HD Yabassi
TOTAL 04 18 215 19
PROVINCE
15
Province du Nord
Province Département District de Nombre Nombre Hôpitaux de Hôpitaux
Santé de CSI de CMA Districts et Provinciaux
Assimiles Et Centraux
Bibemi 14 0 HD Bibemi
Garoua urbain 28 1 - Hop.
Provincial
BENOUE Garoua rural 9 0 HD Gashiga
Nord
Garoua rural 14 0 HD Ngong
Sud
NORD Pitoa 12 0 HD Pitoa
Lagdo 11 0 HD Lagdo
Guider 17 HD Guider
Guider Ouest
MAYO - (*)
LOUTI Figuil 10 0 HD Figuil
Mayo Oulo 7 0 HD Mayo
Oulo
FARO Poli 14 0 HD Poli
Rey Bouba 11 0 HD Rey
MAYO - REY Bouba
Tchollire 11 1 HD Tcholiire
Touboro 11 1 Hd Touboro
TOTAL 14 169 03
PROVINCE 04
Province du Nord-Ouest
Province Département District de Nombre Nombre Hôpitaux de Hôpitaux
Santé De CSI De CMA Districts et Provinciaux
assimiles et Centraux
Bamenda 35 3 - Hop
Provincial
MEZAM Santa 12 0 HD Santa
Tuba
Bafut 9 0 HD Bafut
Bali 6 0 HD Bali
Mbengwi 7 4 HD Mbengwi
MOMO Batibo 7 3 HD Batibo
Njikwa HD Njikwa
NORD - BOYO Fundong 24 0 HD Fundong
OUEST NGOKETUNJIA Ndop 17 1 HD Ndop
Ndu 11 1 HD Ndu
DONGA Nkambe 16 2 HD Nkambe
MANTUNG Ako
MENCHUM Wum 14 1 HD Wum
Banekuma HD Banekuma
16
Bafang 18 2 HD Bafang
HAUT- Kekem 9 1 HD Kekem
NKAM Bandja 15 1 HD Bandja
HAUTS Baham 18 3 HD Baham
PLATEAUX Bamedjou 9 0 HD Bamendou
KOUNG KHI Bandjoun 22 3 HD Bandjoun
NDE Bangangté 29 3 HD Bagangté
MIFI Mifi 65 6 Hop
Provincial
OUEST Bafoussam
Batcham 17 0 HD Batcham
BAMBOUTO Mbouda 32 3 HD Mbouda
S Galim 1 HD Galim
Penka Michel 19 1 HD Penka
MENOUA Michel
Dschang 38 3 HD Dschang
Santchou 7 HD Santchou
Foumban 49 2 HD Foumban
Foubot 38 3 HD Foumbot
NOUN Kouoptamo HD Kouoptamo
Massangam HD Massagam
Malantouen 25 2 HD Malantouen
TOTAL 19 411 34
PROVINCE 08
Province du Sud
Province Département District de Nombre Nombre Hôpitaux De Hôpitaux
Sante de CSI De Districts et Provinciaux
CMA assimiles Et Centraux
Zoétélé 16 3 HD Zoetele
Meyomessala HD
Meyomessala
Mvangan HD Mvangan
MVILA Ebolowa 45 4 Hop Prov
Ebolowa
TOTAL 9 157 17
PROVINCE 04
18
Province du Sud-Ouest
Province Département District de Nombre Nombre de hopitaux de Hôpitaux
santé de CSI CMA districts et provinciaux
assimiles et centraux
Bangem 5 HD Banguem
KUPE Tombel 5 HD Tombel
MANEBGOUBA Nguti 6 HD Nguti
NDIAN Ekondo Titi 7 HD Ekondo
Titi
Mundemba 8 HD
SUD - Mundemba
OUEST LEBIALEM Fontem 13 HD Fontem
Wabane HD Wabane
MEME Kumba 26 2 HD Kumba
Mbonge/ 8 Hd Mbonge
Konye
Buea 21 1 HD Buea
Limbe 22 Hop Prov.
FAKO Limbe
Muyuka 9 HD Muyuka
Tiko 12 HD Tiko
Mamfe 18 1 HD Mamfe
MANYU Akwaya HD Akwaya
Eyumojock 1 1 HD
Eyumojock
TOTAL 16 161 05
PROVINCE
19
Les déchets hospitaliers concernent l’ensemble des rejets produits au niveau des formations sanitaires. Ils
sont constitués de déchets solides et liquides, présentant ou non des risques d’infection, de contamination
ou d’intoxication. Ils proviennent des services de diagnostic, de traitement, de prévention ou de recherche
en matière de santé, mais aussi des administrations, des services de restauration, de buanderie, des
morgues, etc.
L’évaluation de la gestion des DH dans les formations sanitaires fait ressortir quatre principaux types de
déchets : les déchets souillés ou infectieux, les déchets spéciaux non souillés, les déchets ménagers et les
eaux usées.
Déchets solides
Ces déchets peuvent être répartis en deux catégories :
- les déchets d’activités de soins à risque infectieux (DASRI) : il s’agit des déchets issus de
santé provenant des hôpitaux, centres de santé, cliniques, cabinets médicaux, laboratoires d’analyses
médicales, centres de fabrication de produits pharmaceutiques et cabinets vétérinaires et qui
contiennent des agents infectieux, ou qui présentent des risques d’infection. Ces déchets sont
constitués de:
- déchets anatomiques (tissus d’organes du corps humain, organes, sang, fœtus, placentas,
prélèvements biologiques, éléments d’amputation, autres liquides physiologiques, matériel imbibé
des liquides corporels, etc.) ;
- les déchets anatomiques animaux provenant des laboratoires de recherche en santé humaine ;
- les déchets non anatomiques et non désinfectés, constitués par:
o le sang ou les autres liquides biologiques provenant des soins d'un patient;
o le matériel jetable provenant de soins chirurgicaux et obstétricaux;
o le matériel jetable ayant été en contact avec du sang ou d'autres liquides biologiques;
o le matériel jetable provenant des soins reliés à la dialyse;
o les cultures d'agents infectieux et le matériel de laboratoire jetable en contact avec ces
cultures provenant des laboratoires de microbiologie ou de pathologie, des laboratoires de
recherche ou d'analyse microbiologique;
o les vaccins inutilisables constitués de souches vivantes et les produits de manipulation
génétique, ainsi que tout matériel qui a été en contact avec eux;
o tous les objets piquants et tranchants (aiguilles, seringues, lames, verrerie, lamelles, ou
tout autre objet pouvant causer des piqûres ou des coupures) ayant servi à des soins
médicaux ou ayant été utilisé dans les laboratoires effectuant de la recherche, du
diagnostic, du dépistage, des autopsies.
- les déchets assimilables aux ordures ménagères produits par le personnel de santé ou par les
accompagnateurs des malades (papiers provenant des bureaux ; papiers et plastiques d’emballage,
boîtes de médicaments vides ; flacons et bouteilles vides de médicaments, restes alimentaires
20
provenant des malades et des accompagnants, résidus de cuisines ; produits de balayages des cours et
d’élagage des jardins et gazons ; etc.).
Déchets liquides
Ils sont constitués de résidus de sang, de produits chimiques liquides, de liquides médicaux tels que les
liquides de lavage gastrique, de ponction pleurale et cardiaque ainsi que les liquides de drainage post-
opératoire et les aspirations bronchiques et gastriques. Le sang constitue un effluent liquide important en
raison de son pouvoir de contamination élevé. Les effluents incluent également les eaux de rinçage de
films radiologiques, comme les révélateurs et fixateurs, les produits chimiques en laboratoire comme les
réactifs et les solvants.
Les déchets liquides comprennent aussi les eaux usées ménagères en provenance des salles de bains, des
cuisines et buanderies ainsi que les eaux vannes provenant des toilettes. Les déchets liquides comprennent
aussi des déchets toxiques (substances chimiques, mercure et composés mercurés, films radiographiques,
bain de développement, etc.).
Les déchets liquides sont généralement traités comme les eaux usées domestiques : leur évacuation
s’effectue au niveau de stations d’épuration rarement fonctionnels ou dans des fosses sceptiques qu’il
s’agit de vidanger régulièrement. Le plus souvent, les eaux sont rejetées par la suite dans la nature sans
traitement préalable. Ces déchets contiennent parfois des produits toxiques et nécessitent un examen
particulier.
En règle générale, la production de DH dépend de plusieurs facteurs, notamment les méthodes de gestion, le
type de formation sanitaire, le nombre de lits et le taux d’occupation, le nombre de patients traités
quotidiennement, le degré de spécialisation des soins pratiqués. Au niveau du pays, aucune étude n’a été
effectuée sur la caractérisation des DH (quantité produite et typologie). C’est pourquoi les estimations
effectuées s’appuient sur les campagnes de pesages effectuées lors de la mission de terrain et leur
extrapolation pour l’ensemble des formations sanitaires du pays.
- HG : 220 kg/jour
- HC : 175 kg/jour
- HP : 140 kg/jour
- HD : 30 kg/jour
- CMA : 20 kg/jour
- CSI : 15 kg/jour
Le tableau ci-dessous indique la production journalière de 43 tonnes/jour de DH, soit environ une
production annuelle de 15 700 tonnes, calculée sur la base des campagnes de pesages effectuées lors de
l’étude. Si on sait que de 20% de ces DH seulement sont infectieux (déchet biomédicaux ou DBM), la
production journalière de DBM serait de 8562 kg/j (soit 3 125 tonnes/an).
Tableau 2 Production journalière de DH
Hôpital Hôpital Hôpital Hôpital CMA CSI TOTAL
Général Central Provincial District
Nombre 4 2 9 174 165 2120 2474
Ratio en kg/j 220 175 140 30 20 15
Total production 880 350 1260 5220 3300 31 800 42 810 kg/j
de DH (kg/j)
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Documents de stratégies
Plusieurs documents stratégiques existent, qui traitent avec plus ou moins de pertinence sur la question des
DH. On notera :
- La Stratégie Nationale sur la sécurité des injections et la gestion du matériel d’injection, 2002
La Stratégie Nationale sur la sécurité des injections et la gestion du matériel d’injection utilisé
(septembre 2002) qui met un accent particulier sur la collecte et la destruction du matériel d’injection
utilisé. « Les seringues et aiguilles utilisées devront être immédiatement jetées ensemble dans des
réceptacles appropriés notamment les boîtes de sécurité » (Enoncé N°5). « En aucun cas, le matériel
d’injection ne devrait être jeté dans les poubelles ou décharges publiques » (Enoncé N°6). « La
méthode de destruction du matériel d’injection utilisé est l’incinérateur à haute température et
l’enfouissement des résidus de la combustion dans une fosse » (Enoncé N°7).
Documents techniques
Des études ont été effectuées dans le cadre de la gestion des DHG aussi bien par les services de la
DPS/MINSANTE que par des partenaires au développement (KFW).
Le rapport intitulé « Inventaire des déchets hospitaliers au Cameroun, Rapport – juillet 2007,
DPS/MINSANTE, République du Cameroun », élaboré par la DPS/MINSANTE met un accent particulier
sur la caractérisation et la production des DH au niveau de certaines formations sanitaires du pays, avec un
diagnostic complet de la situation, l’état de gestion, les actions initiées, les forces et les faiblesses et des
recommandations pertinentes pour améliorer la gestion des DH.
Le rapport élaboré avec l’appui de la KFW et intitulé « Description de la situation des déchets hospitaliers
au Cameroun, Analyse de la situation actuelle effectuée lors d’une mission en novembre 2004, EPOS
Health Consultants/KFW, 2004 », présente un diagnostic sans complaisance de la situation de la gestion
des DH dans certaines formations sanitaires, avec aussi des recommandations à caractère stratégique pour
élaborer un plan d’action opérationnel.
Au total, ces deux documents techniques donnent une parfaite présentation de la problématique, situent les
différents enjeux environnementaux et sanitaires et dégagent des pistes d’actions stratégiques pour une
meilleure gestion des DH au Cameroun.
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Au plan juridique, il n’existe aucun texte législatif et/ou réglementaire régissant la gestion des DH en
particulier. Les déchets hospitaliers sont généralement classifiés en déchets spéciaux, classés dangereux au
même titre que les déchets industriels. Ils obéissent de ce fait aux lois appliquées à cette catégorie de
déchets.
- Loi n°89/027 du 29 décembre 1989 portant sur les déchets toxiques et dangereux
Cette loi ne réglemente pas la procédure de pré-collecte, de collecte, de transport, de stockage et de
traitement des DH. Par contre, elle interdit le déversement de déchets toxiques et dangereux sur le
territoire national. Les industries locales qui, du fait de leurs activités, génèrent des déchets toxiques
ou dangereux sont tenues de déclarer les volumes et la nature de leur production et d’assurer
l’élimination sans danger pour l’homme et son environnement. La loi ne dispose pas spécifiquement
sur les DH, mais elle fait référence aux déchets radioactifs que certaines formations sanitaires utilisent
dans le traitement des maladies (cobalt en radiothérapie, Iode 125 et Technétium en médecine
nucléaire par exemple) ;
- Décision portant création d’une unité d’hygiène hospitalière dans les formations sanitaires
publiques, 2006
La Décision n°0178/D/MSP/SESP/SG/DPS/SDHA/SHM/BPHE du 24 avril 2006 institue la création
d’une Unité d’Hygiène Hospitalière (UHH) dans les formations sanitaires publiques, notamment les
Hôpitaux Généraux, le Hôpitaux Centraux, Provinciaux et de District de Santé. Ces unités, aminées
par des Techniciens du Génie sanitaire, sont placées sous l’autorité du responsable de la formation
sanitaire concernée et sont chargées de (i) la mise en œuvre des mesures de prévention et de lutte
contre les infections nosocomiales et (ii) la promotion de la salubrité environnementale dans les
formations sanitaires. Elles doivent, entre autres, préparer des plans d’action à mener ; assurer la
surveillance des infections ; contribuer à la conception des ouvrages et technologies ; organiser les
Comités d’hygiène en milieu hospitalier ; assurer l’éducation pour le changement des comportements
en matière d’hygiène ; le suivi de la gestion des déchets hospitaliers. Le texte précise que les
ressources destinées au fonctionnement et à l’équipement technique des UHH sont supportées par le
budget de la formation sanitaire. Si dans la plupart des formations sanitaires, ces UHH existe, il faut
souligner que ces structures connaissent de sérieuses difficultés de fonctionnement :
absence/insuffisance de matériel/équipement de travail ; absence d’autorité réelle dans la gestion des
DH ; démotivation car n’étant pas écouté par les responsables ; etc.) ;
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- Note circulaire définissant les fonctions des Techniciens et Agents Techniques du Génie sanitaire
Le MINSANTE a initié une note circulaire définissant les fonctions des Techniciens et Agents
Techniques du Génie sanitaire. Il faut tout de même relever que les fonctions décrites portent
essentiellement sur l’approvisionnement en eau potable ; la gestion des excréta et eaux suées ;
l’évacuation des déchets solides ; l’hygiène de l’habitat. La note ne fait aucune référence aux déchets
hospitaliers.
- Manuel de formation
Le document met un accent particulier sur l’hygiène hospitalière, notamment la gestion des déchets
hospitaliers (catégorisation; pré-collecte et collecte ; transport interne et externe ; stockage ; modes
d’élimination ; gestion des déchets liquides).
Il n’existe pas de procédures nationales réglementant spécifiquement la gestion des déchets hospitaliers,
notamment en matière de collecte, de transport, d’entreposage et de traitement, d’identification des types de
déchets et de caractérisation, de mesures de sécurité et de protection pour le personnel de gestion. Selon
les dispositions de la loi-cadre portant gestion de l’environnement, les formations sanitaires sont
assimilées aux établissements classés. L’inspection des formations sanitaires relève des services du
MINSANTE. Toutefois, les services du MINEP peuvent être sollicités pour un appui-conseil sur la
conformité environnementale des modes de gestion DH. En principe, un certificat de conformité devrait
être requis pour l’entreposage des déchets hospitaliers hors de leurs lieux de production, leur transport ou
leur traitement par incinération. Les systèmes de gestion et traitement devraient être soumis aux
procédures d’étude d’impact environnemental.
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• Au niveau provincial et local, les structures de référence dans le domaine de la santé sont les
Délégation Provinciales de la Santé Publique (DPSP) et les Districts Sanitaires.
• Dans ses attributions, la DPS assure la maîtrise d’œuvre de la gestion des déchets hospitaliers. Dans le
domaine du renforcement des capacités, la DPS a eu à initier des séances de formation en direction
des agents aux niveaux provincial et de district. En matière de contrôle et du suivi de la mise en œuvre
des politiques d’hygiène et d’assainissement, la DPS, par le biais de ses services déconcentrés au
niveau provincial et district, devrait assurer le contrôle externe de la gestion des DH dans les
formations sanitaires, y compris les aspects liés à l’hygiène et l’assainissement de l’environnement.
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Mais les moyens très limités en termes de déplacements réduisent leur efficacité dans le suivi de la
mise en œuvre.
Formations publiques
- Les DH sont essentiellement générés dans les formations sanitaires qui, de ce fait, constituent les
principales sources de production. Dans ces structures, le constat majeur est que le personnel
soignant s’investit très faiblement dans la gestion quotidienne des DH, alors qu’il devrait
constituer l’élément central du système de gestion durable des déchets. En réalité, les
préoccupations en matière d’amélioration de la gestion écologique des déchets sont perçues
comme une priorité de second ordre par les équipes de soins qui sont non seulement assaillies par
une masse considérable d’urgences médicales quotidiennes, mais aussi et surtout confrontées aux
difficultés de fonctionnement. De surcroît, même si des directives sont généralement données, la
plupart des formations sanitaires ne disposent pas d’organisation, de procédures ou de référentiels
permettant au personnel de gérer rationnellement les déchets ou d’adopter les comportements
prescrits.
- L’insuffisance des ressources financières limite considérablement les initiatives visant à assurer
une gestion correcte des DH : aucune formation sanitaire n’a prévu une provision dans son budget
pour prendre en charge les activités spécifiques de gestion des DH. Certaines formations sanitaires
publiques ont un Comité d’Hygiène Hospitalière, mais ces structures sont rarement fonctionnelles,
pas toujours dynamiques, et sont très peu consultées. Les Techniciens du Génie Sanitaire qui en
sont les principaux animateurs sont généralement perçus comme des trouble-fête : ils n’ont aucun
moyens de travail, sont très peu suivis dans leurs recommandations et restent pour l’essentiel
relativement démotivés.
- Il n’existe pas de plan de gestion des déchets hospitaliers faisant partie de la qualité générale du
système de l’hôpital. Alors que dans les hôpitaux tertiaires, la gestion des déchets est attribuée au
département d’hygiène, dans les hôpitaux secondaires et primaires, elle est du ressort du service
de nettoyage.
Formations privées
- Au niveau des formations privées, les contraintes se posent avec beaucoup moins d’ampleur pour
les cliniques professionnelles que pour les cabinets de soins dont l’essentiel exerce dans les
habitations domestiques. Une telle cohabitation élargit le champ de non-maîtrise des risques
d’infections car les DH sont rejetés dans les poubelles à ordures ménagères.
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- Au sein de ce département, la Direction des Normes (DN) est principalement concernée par la
gestion des DH. Cette structure est représentée au niveau provincial et départemental. Toutefois,
le MINEP n’est pas saisi sur les projets de gestion de déchets hospitaliers, notamment en cas
d’installation et mise en œuvre d’équipements de traitement des déchets médicaux (incinérateurs
surtout, mais aussi station d’épuration, etc.).
Les municipalités
- Elles ont la responsabilité d’assurer la gestion des déchets solides ménagers et la salubrité
publique. Au plan réglementaire, ces collectivités locales ne doivent pas prendre en charge la
gestion des déchets hospitaliers qui ne sont pas des ordures ménagères. Mais dans la pratique, on
retrouve des DH dans les bacs à ordures placées dans les formations sanitaires, même dans les
bacs en ville (avec les soins à domicile-automédication), et surtout au niveau des décharges
municipales d’ordures.
- Dans la plupart des hôpitaux, les déchets assimilables aux ordures ménagères sont collectés dans
des containers municipaux et évacués à la décharge municipale où ces types de déchets
représentent une menace non seulement environnementale, mais surtout sanitaire pour les
nombreux récupérateurs qui s’activent dans ces sites.
- Pour le moment, seule la ville de Douala envisage la réalisation d’un Centre d’Enfouissement
Technique qui permettra la prise en charge écologique de ces types de déchets.
Il existe des sociétés et entreprises privées très actives dans la gestion des déchets en général et surtout des
déchets solides (à l’instar de HYSACAM, BOCOM, BOCAM, etc.), mais aussi de petites organisations de
quartiers impliquées dans cette gestion. Mais il faut dire qu’aucune d’entre elle n’est réellement
spécialisée et active exclusivement pour les Déchets hospitaliers, en termes de collecte, transport et
traitement. Ces différentes structures sont actives dans la gestion et la récupération des déchets solides et
liquides, et de ce fait, constituent des opportunités dans la l’amélioration de la gestion des hospitaliers ;
D’autres structures privées effectuent des prestations d’entretien et de nettoiement dans les formations
sanitaires. Parallèlement aux tâches de nettoiement, ces agents d’entretien s’occupent également de la
collecte et de l’évacuation des poubelles et sachets de DH vers les sites internes d’élimination. Il faut
relever que le champ d’intervention de ces structures ne couvre pas tout le domaine de l’hygiène
hospitalière. En plus, les clauses techniques de leurs interventions ne sont pas élaborées par les UHH.
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Les initiatives du secteur communautaire ont été très nombreuses, mais elles sont focalisées
principalement sur la gestion des déchets ménagers dans les quartiers périurbains, mais aussi la
sensibilisation des populations sur l’hygiène du milieu.
Plusieurs ONGs Nationales interviennent dans le secteur santé ; mais, à l’exception de la Fondation Ad
Lucem, leur faible crédibilité et leur capacité d’expertise très limitée les ont amenés à se regrouper en un
Réseau d’ONG Santé du Cameroun (ROSACAM). Les ONG et OCB, regroupées au sein des structures
fédératives, pourraient constituer des instruments importants de mobilisation des populations locales pour
impulser une dynamique plus vigoureuse autour des questions d’hygiène et de salubrité publique,
notamment dans les zones périphériques des formations sanitaires.
Au plan législatif et réglementaire, la Décision portant création d’une unité d’hygiène hospitalière dans les
formations sanitaires publiques, la note circulaire portant fonction des Techniciens et Agents Techniques
du Génie sanitaire ainsi que le draft de l’avant-projet de décret portant sur le Code d’Hygiène du
Cameroun constituent des signaux très forts dans la prise en charge de la question des DH.
Au plan technique, l’inventaire des déchets hospitaliers au Cameroun effectué en juillet 2007 par la
DPS/MINSANTE ainsi que l’évaluation faite en 2004 par EPOS Health Consultants, avec l’appui de la
KFW, constituent non seulement des études de bases, mais traduisent surtout l’intérêt manifeste du
MINSANTE concernant la gestion des DH et sa ferme volonté de prendre à bras le corps cette
problématique.
Sur un autre registre, il faut fortement saluer l’initiative prise d’améliorer les incinérateurs type Montfort
notamment dans la Province du Littoral. Ces initiatives du Délégué Provincial constituent des avancées
significatives dans la recherche de technologies appropriées, à faible coût, techniquement performantes
tout en se rapprochant des exigences des normes environnementales.
Au total, les points positifs notés dans la gestion des DH dans les formations sanitaires sont les suivants :
- Présence d’agents d’hygiène dans certaines formations sanitaires
- Existence et dynamisme du service DPS au niveau de la DPSP
- Existence d’incinérateurs locaux assez performants (Type Montfort amélioré par Dr BITA, Douala)
- Existence de poubelles dans toutes les FS
- Opportunités offertes par des privés (HYSACAM et BOCOM) dans la gestion des DH
- Existence d’un système de pré collecte et de collecte (d’agent)
- Utilisation de boites de sécurités dans certaines formations sanitaires
- Existence de services d’UHH dans certaines formations sanitaires
- Existence d’un texte instituant la création des UHH
- Prise en compte des préoccupations de gestion des DH (traitement) dans la conception des hôpitaux
généraux.
Contraintes institutionnelles
- Au niveau provincial et de districts de santé, des difficultés sont aussi notées en termes de
coordination, de suivi de la mise en œuvre, de contrôle et d’évaluation des activités liées à la
gestion des DH.
- Dans certaines formations sanitaires (23% ont des UHH ; 46% ont 1 TGS dans les FS visitées), les
Unités d’Hygiène Hospitalières existent pour l’essentiel, mais n’ont pas d’autorité et surtout de
moyens matériel et techniques pour assurer une bonne gestion des DH. En plus, les Comités
d’Hygiène Hospitalière sont très peu fonctionnels dans certaines formations sanitaires et ne
constituent pas une priorité dans l’organisation et la gestion des formations sanitaires.
Contraintes réglementaires
Le cadre législatif et réglementaire est caractérisé par l’inexistence de textes régissant les DH, aussi bien
au niveau national qu’au sein des formations sanitaires. Cette situation ne permet de garantir une gestion
écologique et sanitaire des DH et de déterminer de façon claire et précise les rôles et les responsabilités de
chacune des catégories d’acteurs concernées. Plus spécifiquement, il n’existe pas actuellement de
procédure normalisée (guides techniques ou directives ; normes et standards de gestion) pour la collecte,
le transport, le stockage et le traitement des DH, mais aussi pour le contrôle et le suivi de la mise en
œuvre. Une autre insuffisance réside dans l’absence de dispositions relatives aux autorisations ou permis en
matière de gestion des déchets médicaux. Le processus de gestion n’est pas réglementé en termes
d’identification des types de déchets, de caractérisation et surtout de dispositions à respecter aussi bien
pour la pré-collecte, la collecte, l’entreposage, le transport, l’évacuation, l’élimination mais aussi
concernant le personnel de gestion, les mesures de sécurité, les équipements de protection etc.
• Aspects organisationnels
L’organisation interne de la gestion des DH est marquée par l’absence d’une structure de supervision
des DH impliquant l’ensemble des acteurs de l’hôpital mais aussi l’inexistence quasi généralisée
(seuls 5% de formations visités) d’une procédure interne de gestion des DH, malgré les efforts notés
dans certaine d’entre elles. Il n’existe pas de plan de gestion globale des déchets hospitaliers
comprenant toutes les étapes et les responsabilités, mais plutôt des initiatives individuelles en termes
de procédures (tri, collecte, transport, etc.). Les autres contraintes majeures portent sur l’absence de
données fiables sur les quantités de DH produits. On note dans certaines formations sanitaires
l’existence de Comités d’Hygiène dont la plupart n’existe que de nom. Dans les formations sanitaires,
la gestion des DH ne semble pas être l’affaire des premiers responsables que sont les Directeurs et
Chef de Centres. Seuls les Techniciens d’Hygiène existants tentent, tant bien que mal, de faire
quelques activités, sans beaucoup de résultats probants. Les Comités d’Hygiène existants souffrent
d’une léthargie chronique, par manque de moyens, de motivation, de programmes et surtout de soutien
administratif.
Par ailleurs, dans les formations sanitaires, les autorités responsables n’ont pas mis en place un
système de surveillance et de monitoring de la gestion des DH. De manière générale, le contrôle de
conformité des standards d’hygiène et de protection de l’environnement n’est pratiquement pas
pratiqué. Il n’y a pas de surveillance interne ou de monitoring
(placenta) ou à la famille du patient qui les emportent chez eux pour les enterrer, conformément à la
tradition locale. En revanche, les autres DH sont le plus souvent mélangés avec les ordures ménagères
dans des poubelles de types variés.
L’ensemble des déchets produits par le secteur de la Santé est catégorisé comme déchets industriels.
Un système de classification utilisant des couleurs différentes pour la ségrégation et le tri simplifiés
des déchets n’a pas été introduit. Par contre de façon interne, la plupart des hôpitaux collecte les objets
tranchants et piquants et les parties du corps séparément.
• Collecte des DH
La collecte des déchets est effectuée par le personnel d’entretien de l’hôpital, en moyenne 1 fois/jour
dans 75 % des formations sanitaires. Dans les HG, les HC et les HP, les poubelles sont récupérées
quotidiennement. Pour cela, les sacs poubelles provenant des différents points de collecte sont mis
dans un sac plus grand pour être transportés jusqu’à l’entrepôt central ou à la décharge.
Concernant les HD, CMA et les CSI, de petites poubelles sont transvasées dans de plus grandes
(points de collecte décentralisés). Ces bennes à ordures sont normalement situées à l’extérieur de
l’établissement et sont accessibles à toute personne non autorisée et aux animaux. De temps en temps,
ces bennes sont transportées jusqu’à la décharge et y sont vidées. Un nettoyage régulier de ces bennes
n’est pas effectué. Il est courant de trouver des déchets dangereux (tranchants, etc.) et non dangereux
aux alentours des points de collecte.
Le personnel n’est pas formé pour procéder à la collecte des déchets. Il n’existe pas de planning du
transport de façon à minimiser les risques de contamination des autres services. L’équipement de
protection du personnel tel des gants, des bottes, des tabliers ou blouses de travail, des lunettes de
protection n’est pas disponible.
En matière de collecte et stockage, on note la présence de poubelles très variées et non codifiées, en
nombre insuffisant et le plus souvent pas très appropriées pour la manutention des déchets infectieux
ou piquants (seaux en plastique sans couvercle, demi-fût, cartons, etc.). En plus, on note une
insuffisance de poubelles de pré collecte, et surtout de stockage des DH. Très peu de structures (8%
des formations visitées) disposent d’endroit approprié pour le stockage provisoire des poubelles de
DH en attente de leur élimination.
Dans le cas où il n’y a pas de poubelle, des cartons sont utilisés. Un nettoyage régulier des poubelles
n’a pu être noté. Dans la plupart des cas, les poubelles sont de mauvaise qualité et ne possèdent pas de
couvercle.
HG HC HP HD CMA CSI
Boite de sécurité 100 20% 20% 3,8% 25% 6,7%
%
Poubelle (seau/ Couvercle muni d’un 0 0 0
sac plastique/ poubelle) 25% 20% 0,6%
Seau plastique/poubelle 25% 20% 20% 3,8% 25% 13,3%
Sac plastique/poubelle Différentes 25% 20% - 3,8% - -
couleurs
Autres : Bouteille Eau minérale, - - -
carton, panier, demi-Fùt 20% 3,8% 25%
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• Transport/transfert des DH
Le transport « in situ » des poubelles se fait en général manuellement, ou par chariot, ou par brouettes.
Le transport « ex situ » des DH hors des formations sanitaires s’effectue par le biais des conteneurs
des ordures ménagères (contenant aussi les DH). Au niveau du transport extérieur, l’inexistence de
sociétés privées spécialisées dans la collecte des DH constitue une contrainte majeure pour les centres
de santé ne disposant pas de systèmes internes de traitement, ce qui les amène à créer des systèmes
d’élimination pas souvent appropriés : brûlage à l’air libre, enfouissement non sécurisé, décharges
sauvages internes, etc.
Dans les hôpitaux primaires et secondaires, les déchets sont récupérés pour être acheminés vers la
décharge, donc il n ’y a pas de stockage/ entreposage. Dans les hôpitaux tertiaires, le soin de récupérer
les déchets ménagers et partiellement radioactifs est donné à une tierce personne. Une visite de
l’endroit où sont entreposés les déchets radioactifs n’a pas été possible. Selon le personnel y
travaillant, le stockage répond aux normes internationales.
Les déchets ménagers sont stockés dans des conteneurs à déchets non couverts. Les déchets ne sont
pas récupérés et sont accessibles à toute personne étrangère et aux animaux. Les conteneurs sont
normalement vidés une à deux fois par semaine. Tout autour des conteneurs, on note la propagation de
déchets (déchets hautement infectieux entre autres).
L’incinération des déchets dans les petits incinérateurs existants (le plus souvent de genre Montfort)
s’effectue tant bien que mal à cause de leur valeur énergétique trop faible, surtout quand les déchets
sont mouillés par la pluie, ce qui rend la combustion difficile, occasionnant ainsi des dégagements de
fortes fumées noires.
Des incinérateurs plus modernes (pyrolyse) ne sont disponibles que dans les hôpitaux tertiaires.
Certains d’entre eux ne fonctionnent pas pour cause de manque de combustible et d’entretien.
Toutefois, il faut souligner les initiatives prises au niveau de la Province du Littoral par le Délégué
Provincial de la Santé Publique, pour améliorer l’incinérateur Montfort. Cet incinérateur, à deux
chambres de combustion, a été récemment expérimenté dans certaines formations sanitaires du
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Littoral, avec des résultats très encourageants. Ainsi, il a pu être constaté : une amélioration de la
combustion avec un aérateur externe et une 2ème chambre de combustion pour réduire les effets des
fumées ; une augmentation de la capacité (volume) de fournée ; une amélioration de la combustion
avec un revêtement interne par des briques réfractaires permettant d’atteindre des températures
relativement élevées (plus de 800°C) occasionnant la fusion des aiguilles ; une amélioration de la
conception de cheminée. L’investissement et l’entretien sont relativement modestes (5 millions de
FCFA) et nécessite un personnel peu qualifié.
Une mission a été conduite par le MINSANTE pour évaluer les performances de cet incinérateur
amélioré. A l’issue des visites, la mission a fait les recommandations suivantes :
Pour le MINSANTE
ƒ Réaliser une étude d’impact environnemental pour chaque projet de construction
d’incinérateurs conformément à la réglementation en vigueur au Cameroun ;
ƒ Intégrer la construction de ce modèle d’incinérateurs et les locaux de stockage des déchets dans
les plans de construction de nouvelles formations sanitaires avec pour priorité les 33 districts de
santé retenus dans le plan d’action du PEV ;
ƒ Assurer la formation continue des personnels pour l’entretien et la maintenance des
incinérateurs dans le cadre global de l’hygiène en milieu hospitalier ;
ƒ Améliorer l’étanchéité des portes des chambres de construction et de post combustion par la
tôle striée ;
ƒ Construire la cheminée des projets futurs à une hauteur plus élevée que la maison la plus
proche.
Selon l’étude financée par la KFW, de l’argile est utilisé comme barrière au fond des alvéoles.
Comme la teneur en sable contenu dans l’argile n’est pas connue, on suppose que la base est semi-
perméable et qu’une contamination de la nappe phréatique est probable. Les gaz s’échappant de la
décharge ne sont pas récupérés et traités. Les lixiviats sont récupérés dans trois bassins. Après le
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tassement de la boue, l’eau récupérée est déversée dans un cours d’eau avoisinant. L’opérateur permet
l’utilisation de sa décharge à une trentaine de collecteurs de déchets actifs dans la collecte du verre,
des piles et batteries et de la ferraille.
Dans les autres villes, il existe seulement des déchetteries le long de la route périphérique. Elles ne
sont ni gérées, ni protégées ou contrôlées, de quelque façon que se soit et sont librement accessibles à
tous.
Les patients et les accompagnateurs : De manière générale, le public qui fréquente les hôpitaux
(notamment les accompagnants de malades) a besoin de recevoir des informations sur les exigences
d’hygiène en milieu hospitalier et aussi sur les risques liés aux déchets médicaux. Pour susciter un
éveil de conscience au niveau de cette catégorie d’acteurs, il est nécessaire d’élaborer un programme
« in situ » d’information et de sensibilisation sur les comportements sécuritaires à adopter dans ces
milieux.
L’évaluation réalisée par la DSP/MINSANTE concernant la perception des personnes riveraines des
formations sanitaires sur des déchets hospitaliers révèle que ces populations ne font pas attention à la
production. La connaissance des risques que posent lesdits déchets n’est pas bien cernée. En effet, la
majorité estime qu’il n’y a pas de différence avec les déchets ménagers qui jouxtent maisons et abords
des rues, responsables des odeurs nauséabondes, de la contamination du sol, de l’eau et de la
prolifération des vecteurs de maladies et d’animaux domestiques.
Tableau 3 Appréciation des CAP en gestion DH pour les catégories d’acteurs
Catégorie d’acteurs exposés Connaissances Attitudes Pratiques
(savoir) (savoir être) (savoir-faire)
Personnel médical Très bonnes Correctes Bonnes
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Principales causes
- Comités d’hygiène léthargiques, non fonctionnels ou inexistants
- Absence de procédures/directives et d’organisation de la gestion des DH
- Comportement médiocres et négligences du personnel de santé
- Absence de budget spécifique à la gestion des DH
- Absence d’agents d’hygiène dans certaines formations sanitaires
- Manque de personnel spécialisé en hygiène hospitalière dans les FS
- Méconnaissance des règles d’hygiène hospitalières
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- Architecture inadaptée des formations sanitaires (en rapport avec localisation installations de gestion
des DH)
- Manque de clôture de sécurité des zones de stockage de déchets
- Sous utilisation du personnel d’hygiène (formation sanitaire, Province et District)
- Absence d’incinérateurs dans les FS
- Absence de contrôle et de suivi
- Absence de schéma de gestion des DH
- Absence de normes et standards
- Absences de personnels qualifiés (agents d’hygiène)
- Absence ligne budgétaire pour la gestion des DH
- Absence d’outil réglementant la gestion des DH
- Insuffisance de l’application des textes sur l’hygiène et l’environnement au niveau des formations
sanitaire.
• On note la présence des unités d’hygiène non fonctionnelles dans la majorité des cas ;
• Le conditionnement se fait par le personnel avec utilisation des boites de sécurité pour les objets
piquant/ coupant et les poubelles rudimentaires pour le reste de déchets ;
• La collecte est assurée par les agents de surface temporaires essentiellement non protégés ;
• L’élimination des déchets solides se fait par brûlage à l’air libre et le circuit des déchets urbains est
archaïque dans la majorité des cas ;
• Les déchets liquides vont dans les fosses septiques ; le contenu n’est pas neutralisé avant la vidange et
le dépotage n’est pas contrôlé.
Problème central : Les défaillances notées dans gestion des déchets hospitaliers posent des préjudices
notoires à la santé et à l’environnement.
• La gestion des DH n’est pas une priorité dans la Stratégie du Secteur Santé
Le cadre politique du secteur de santé est marqué par l’absence d’une stratégie nationale en matière de
gestion des déchets hospitaliers, avec une vision et des orientations claires, mais aussi une délimitation
précise des domaines de compétences, des rôles et de responsabilités des différentes institutions
concernées, notamment entre le MINSANTE, le MINEP, les formations sanitaires et les Collectivités
locales. De même, on constate l’inexistence de procédures formalisées de gestion. La Stratégie du
Secteur de Santé n’accorde pas un rang de priorité élevé à la gestion des DH. Toutefois, la Stratégie
Nationale de Gestion des Déchets, élaborée par le MINEP, aborde la question des DH et recommande
l’élaboration du Plan National de Gestion des DH par le MINSANTE.
• Dans la gestion des DH, les comportements et pratiques du personnel de santé sont médiocres
A priori, le personnel soignant dispose de connaissances de base sur l’hygiène hospitalière, mais dans
la pratique, les comportements sont le plus souvent déplorables. La manipulation quotidienne des
déchets finit par installer des attitudes d’indifférence et de banalisation du risque liés aux DH.
S’agissant du personnel d’entretien, l’ignorance des risques réels, mais aussi l’insuffisance de codes
de bonnes pratiques (sur ce qu’il faut faire et ne pas faire) ainsi que l’insuffisance des équipements de
protection semble être à la base du peu d’attention qu’ils accordent à la manipulation des DH. Le
manque de qualification des techniciens de surface ne permet pas une bonne prestation dans la gestion
des déchets hospitaliers
• Les infrastructures sont soit inexistantes, soit inadaptées, soit non performantes
- le défaut de conception de certains incinérateurs artisanaux ;
- l’absence de maîtrise des techniques de fonctionnement et d’entretien ;
- la défaillance des systèmes de traitement des déchets solides et liquides
• Le partenariat public-privé n’est pas très soutenu pour une gestion professionnelle des DH
Les insuffisances dans le partenariat public privé ne permettent pas une implication efficiente du
secteur privé dans la gestion des déchets hospitaliers. Aucune société privée n’est réellement active
exclusivement dans la gestion globalement (collecte, transport et traitement) des DH. Cette situation
constitue une contrainte majeure dans la professionnalisation du secteur des DH. Pourtant, des
opportunités existent avec des structures avec des structures telles que HYSACAM et BOCOM, s’il y
a une visibilité et une clarté dans le partenariat et si des garanties de paiement sont fournies aux
privés. Les rares qui interviennent sont ceux qui ramassent les ordures ménagères, et le même matériel
inapproprié (camions benne) est utilisé pour les deux prestations.
• La collaboration intersectorielle n’est pas effective dans la gestion des déchets hospitaliers
Il existe plusieurs acteurs interpellés par la gestion des DH, ayant des missions différentes mais qui
s’activent pour un même objectif : améliorer le bien être et la santé des populations. Le plus souvent
ces acteurs travaillent isolément dans l’exercice de leurs compétences, sans une réelle concertation
entre eux et sans établir des synergies de leurs actions sectorielles.
• La supervision et le contrôle font défaut dans le suivi de la mise en œuvre de la gestion des DH
En l’absence de contrôle et de suivi, notamment externe, il s’avère difficile d’améliorer la gestion des
DH dans les formations sanitaires : le système (organisation, personnel) a besoin d’être suivi et évalué
dans une perspective d’accroître les performances de gestion, mais aussi dans un souci de vérifier la
conformité aux lois et règlements, notamment environnementaux, régissant le secteur.
43
La situation des déchets hospitaliers dans les formations sanitaires du Cameroun est relativement
préoccupante aux plans environnemental et sanitaire. Il faut souligner que la défaillance dans la gestion
des DH peut provoquer une pollution chimique et biologique pour l’environnement ; des infections pour
les personnels de Santé et utilisateurs de services ; la contamination de l’eau de surface et nappes
souterraines ; la prolifération des vecteurs de maladies ; l’incommodité et l’insalubrité dans les formations
sanitaires. Sous ce rapport, la formation sanitaire perd ses lettres de noblesses : au lieu d’assurer sa
mission première qui est de permettre au patient de recouvrer sa santé, elle devient une source de
pollution, de nuisance et un maillon de la chaîne de transmission de maladies, perdant du même coup sa
vocation de structure de référence en matière de promotion de la santé où l’usager devrait voir et
apprendre comment éviter la maladie.
Impacts environnementaux
Les impacts environnementaux sont multiples quand on ne procède pas à une gestion des déchets. La
combustion non contrôlée de déchets sanitaires peut produire une grave pollution de l’air, incluant la
formation de dioxines et de furanes. Les déchets liquides qui rejoignent les circuits d’évacuation d’eaux
usées sont un danger pour les eaux superficielles; les décharges brutes sur le terrain de l’hôpital sont un
danger permanent pour la nappe phréatique et les habitations aux alentours.
Les déchets liés aux soins de santé constituent un réservoir de micro-organismes potentiellement
dangereux susceptibles d’infecter les malades hospitalisés, les agents de santé et le grand public. Les
autres risques infectieux potentiels sont notamment la propagation à l’extérieur de micro-organismes
parfois résistants présents dans les établissements de soins.
Les risques d’infections nosocomiales pour le personnel, les patients et les visiteurs sont importants. Les
poubelles de déchets de soins médicaux infectieux et hautement infectieux sont à la portée de tous. Des
vecteurs de maladies comme les insectes, les rongeurs et autres animaux domestiques (chiens, chats,
poules, etc.) ont accès libre aux poubelles de déchets.
La gestion des DH, notamment, la manipulation inappropriée des matériels (surtout ceux infectés par le
VIH/SIDA) fait peser de graves menaces sur la santé de plusieurs catégories d’acteurs. D’après l’OMS,
5% de toutes les contaminations récentes avec le VIH/SIDA sont dues à des injections non sûres ou à des
piqûres accidentelles, ce qui est la conséquence d’une mauvaise gestion des déchets de soins médicaux.
Personnes exposées
Les problèmes posés par une mauvaise gestion des DH revêtent une grande acuité. Les principales
personnes exposées dans le processus de gestion des DH sont :
• les patients et les professionnels de la santé (personnel médical et paramédical) se trouvant dans les
établissements de soins ;
• les aides-soignants, les servants, les agents d’entretien, les préposés à l’incinération, etc.;
• en dehors du périmètre hospitalier, les agents des sociétés privées ou des ONG chargés de la collecte,
du transport et de la mise en décharge des ordures ménagères mélangées aux DH;
• les récupérateurs informels qui pratiquent de façon permanente ou occasionnelle la fouille des ordures,
les femmes et les enfants de la rue et les malades mentaux ;
• les populations qui utilisent des objets hospitaliers récupérés pour des usages domestiques.
44
Risques
Les risques liés à une mauvaise gestion des déchets issus des soins de santé portent globalement sur :
• des blessures accidentelles : risques d’accidents pour personnel de santé; les enfants qui jouent (ou qui
font leurs besoins) sur les décharges d’ordures ainsi que les récupérateurs non avisés ;
• des intoxications aiguës, des infections nosocomiales et des nuisances pour le personnel de santé et de
collecte (odeurs, exposition, manque d’équipements de protection, absence de suivi médical, etc.).
Pour ce qui concerne les infections, les catégories suivantes sont identifiées :
• les maladies virales telles que le HIV/SIDA l’Hépatite Virale B (HVB) et l’Hépatite Virale A. Sont
principalement exposés à ces pathologies le personnel de santé, les accompagnants, le personnel
d’entretien et les populations riveraines des décharges (enfants, récupérateurs, etc.) ;
• les maladies microbiennes ou bactériennes, telles que la tuberculose, les streptocoques, la fièvre
typhoïde, etc. ;
• les maladies parasitaires, (issues des selles provenant des centres de santé et rejetées dans les dépotoirs
publics situés près des habitations) telles que la dysenterie, les ascaris, etc.
• Les infections nosocomiales;
• la contamination de la chaîne alimentaire : les animaux domestiques en quête de nourriture au niveau
des décharges publiques ou sauvages peuvent ingérer ces types de déchets, ce qui peut entraîner une
propagation potentielle de maladies et de contaminants chimiques à travers la chaîne alimentaire.
Impacts sociaux
La récupération et le recyclage de certains déchets hospitaliers constituent une activité majeure dans les
formations sanitaires. Pour l’essentiel, les activités de récupération sont effectuées en majorité par le
personnel de soin et celui d’entretien. Dans un contexte d’exacerbation de la pauvreté, les activités
informelles de récupération ou de recyclage des DH (/bouteilles et flacons vides, etc.) constituent des
opportunités et des sources de revenus pour les populations démunies. Au niveau des décharges
municipales (Douala, etc.) les activités de récupération sont plus importantes et plus organisées.
Toutefois, la récupération des DH comporte des risques sanitaires réels, notamment de contagion et de
blessures par les aiguilles et d’autres objets coupants, mais aussi d’intoxication en cas d’utilisation de
flacons et autres contenants de produits chimiques pour des besoins domestiques (huiles, eau, etc.).
Par ailleurs, il convient de souligner que les populations font montre d’une grande sensibilité face à
certains types de déchets, notamment anatomiques (amputations, placentas, etc.). Elles sont le plus
souvent très exigeantes quant aux modalités de leur élimination. En général, ces types de déchets sont
remis aux patients ou aux membres de la famille. Dans la gestion des DH, il est essentiel de prendre en
compte les croyances socioculturelles et religieuses afin d’éviter des conflits.
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La présente stratégie ambitionne de donner une vision et des orientations majeures d’une gestion
rationnelle des DH, mais aussi d’être une base pour le développement d’un consensus avec les acteurs
institutionnels impliqués dans les activités liées à la gestion des DH. Les départements ministériels
(MINSANTE, MINEP), les formations sanitaires publiques et privées, les collectivités locales, les ONG et
autres acteurs de la Société civile, le secteur privé, etc. En particulier, ce document de stratégie constitue
un cadre global à l’intérieur duquel plusieurs programmes et plans sectoriels détaillés pourraient être
développés dans la gestion des DH.
L’objectif global est d’assurer une gestion durable des DH en mettant en place des systèmes viables au
plan environnemental, techniquement faisable, socialement acceptable, susceptibles d’éliminer les risques
d’infections et de garantir un environnement sain et propre.
Orientations stratégiques
L’atteinte de ces objectifs devrait passer par la matérialisation des orientations stratégiques suivantes :
• Développement des stratégies organisationnelles et opérationnelles sur la gestion des DH
• Renforcement des lois et règlements sur la gestion des DH;
• Garantie de ressources financières constantes et consistantes à la gestion des DH
• Renforcement des capacités humaines dans la gestion des DH ;
• Appui matériel, technique et technologique à la gestion des DH (pré-collecte, collecte et traitement);
• Développement des Connaissances, Attitudes et Pratiques pour un changement de comportements
dans la gestion des DH;
• Plaidoyer pour l’implication des sociétés privées dans la gestion des DH.
La stratégie de gestion des DH devrait initier un processus et apporter une réponse nationale permettant
l’atteinte des ces objectifs. Elle met l’accent sur des mesures préventives, principalement les initiatives à
prendre pour réduire les risques sur la santé et sur l’environnement liés aux pratiques actuelles. Elle met
l’accent également sur les actions positives, qui, dans le long terme, conduiront à un changement de
comportement, à une gestion durable des DH, et à la protection des individus contre les risques
d’infection.
46
Principes directeurs
• Principe de « précaution » : quand l’ampleur du risque est incertaine dans la gestion des DH, il sera
retenu que le risque est particulièrement significatif, et que des mesures appropriées devront être
prises pour assurer la protection et la sécurité sanitaire.
• Principe du « devoir de soin et d’attention » : toute personne manipulant ou gérant des DH ou des
équipements y relatifs, est responsable, au plan de l’éthique, de prendre le maximum de soins et
d’attention dans ses activités.
• Développement durable : les activités de gestion des DH peuvent être gérées avec des techniques
satisfaisant les exigences actuelles, sans compromettre l’avenir.
• Approche de Santé Publique : la gestion des DH doit (i) impliquer la protection de la population dans
l’enceinte des formations sanitaires, contre les blessures et maladies nosocomiales ; (ii) garantir que
tous les DH qui quittent l’enceinte des formations sanitaires présentent un minimum de risques
potentiels pour les travailleurs externes et la population ; préserver l’environnement contre la pollution
de l’eau, du sol et de l’air.
• Renforcement des capacités des acteurs de la gestion des DH : à travers la formation académique et
la formation continue (incluant les formations sanitaires privées) en gestion des DH, hygiène
hospitalière, santé environnementale, en sécurité, etc..
• Collaboration Multisectorielle : Par le biais d’une coalition nationale regroupant les services
gouvernementaux (MINSANTE, MINEP, MINAT, etc.) et les collectivités locales, les partenaires au
développement, les ONG, les OCB, pour la mobilisation des ressources, la mise en œuvre, le suivi et
la supervision de la mise en œuvre des activités de gestion des DH ;
• Respect des cultures et des croyances religieuses : Par la considération des aspects sociaux et
culturels de la gestion des DH.
Orientations stratégiques
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• Déterminer les rôles et le partage des responsabilités entre des agences gouvernementales impliquées
dans la gestion des DH (MINSANTE ; MINEP ; formations sanitaires et municipalités).
• Développer des principes directeurs à l’échelle nationale concernant les bonnes pratiques d’hygiène
requises pour la gestion des déchets hospitaliers, la surveillance de la santé des travailleurs et de leur
environnement de travail.
• Donner un mandat juridique et autorité aux Techniciens du Génie sanitaire du MINSANTE/DPS dans
l’intention de renforcer la conformité aux normes nationales sur la gestion des DH.
• Prendre des mesures persuasives et punitives pour promouvoir le respect des normes établies pour la
gestion des DH.
• Articuler et intégrer dans le système national d’informations sanitaires (SNIS) les informations et
données relatives à la gestion des DH pour permettre une meilleure prise de décision au niveau
national, provincial et district.
• Acquérir des bourses d’études et stages pour les Techniciens du Génie Sanitaire de la
DPS/MINSANTE pour accroître leurs capacités en matière de gestion des DH.
• Intensifier au niveau national une sensibilisation et une éducation portant sur la gestion des DH, les
facteurs de nuisances liés à ces activités ainsi que les mesures de prévention et de contrôle de leurs
impacts sur l’environnement, la santé et la qualité de la vie humaine.
• Introduire des incitations financières et autres motivations pour assurer les coûts et l’implication du
Secteur privé dans la gestion des DH.
• Assurer l’équité dans la dotation effective et l’utilisation des ressources disponibles dans les activités
de la gestion des DH.
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La gestion des déchets dans les formations sanitaires devrait suivre la démarche décrite ci-dessous :
• Les quantités de déchets générés doivent être enregistrées et évaluées pour le contrôle de la production
de déchets dangereux effectué par le MINEP et le MINSANTE.
• Les déchets dangereux doivent être collectés et manipulés par un groupe restreint du personnel chargé
des déchets formé à cet effet et non par le personnel de nettoyage. Ces personnes devront avoir accès à
l’équipement de protection nécessaire et être immunisées, au minimum contre l’Hépatite A et B et le
Tétanos. Ces vaccinations doivent être gratuites pour elles.
• Alors que les déchets infectieux et autres déchets biologiques (parties anatomiques, sang etc.) doivent
être collectés quotidiennement, les autres déchets dangereux peuvent être collectés au besoin.
• Pour le stockage, deux différents endroits pour les déchets dangereux : un pour les déchets infectieux
et l’autre pour les autres déchets dangereux doivent être disponibles.
Déchets anatomiques humains : Ces déchets doivent être collectés dans des sacs plastiques résistants. Le
traitement doit être effectué dans le respect des traditions locales et des croyances religieuses. Dans le cas
où l’on supposerait que les déchets pourraient être infectieux (par ex. placenta ou grandes parties
corporelles d’un patient contagieux), les déchets ne doivent pas être rendus aux patients ou à leurs proches
mais doivent être incinérés. Si l’établissement sanitaire fait usage d’une fosse placentaire non accessible et
qui n’influence pas la nappe phréatique, les déchets anatomiques contaminés pourront y être jetés.
50
Déchets piquants et tranchants : Les déchets piquants et tranchants doivent être collectés dans des boîtes
de sécurité ou conteneurs résistants aux perforations. Si des boîtes de sécurité sont fournies, les aiguilles et
seringues doivent être collectées ensemble. Si les aiguilles doivent être collectées séparément, des
broyeurs d’aiguilles ou un équipement permettant de faire tomber directement l’aiguille dans un conteneur
résistant aux perforations doit être fourni. Les boîtes collectées doivent être remises, conformément à la
stratégie nationale mise en place, aux autorités de la santé de la Province. Les déchets tranchants et
piquants doivent toujours être surveillés et stockés de façon à ce qu’ils ne soient accessibles à aucune
tierce personne.
Déchets pharmaceutiques : Les déchets pharmaceutiques doivent être collectés, selon le protocole mis en
place par l’Inspection Générale des Services Pharmaceutiques de façon à éviter d’éventuels abus. Selon
leur dangerosité, ils seront traités de manière différente. Dans la mesure du possible, ils devraient être
rendus au fournisseur – si les déchets pharmaceutiques dangereux et non dangereux sont séparés. Ceux qui
sont non dangereux peuvent être jetés à un endroit prédestiné et sûr de la décharge d’ordures ménagères et
ceux qui sont dangereux doivent subir un traitement selon leur classe.
Déchets cytotoxiques : Ce genre de déchets est surtout produit dans les hôpitaux tertiaires. Ils doivent être
stockés et traités avec une grande précaution. Si un traitement central n’est pas possible, leur destruction
chimique sur site doit être effectuée par la pharmacie. Les instructions quant au traitement approprié sont
données par l’OMS.
Déchets infectieux : Des conteneurs pour déchets infectieux doivent être localisés à des endroits bien
gérables (par ex. la salle d’infirmiers), accessibles ni aux patients, ni aux visiteurs. Ces conteneurs doivent
être équipés de sacs en plastique comme protection pour éviter la contamination de la poubelle. Dans la
mesure du possible, ces déchets doivent être donnés à une organisation spécialisée responsable de ce genre
traitement. Si ce genre de service n’est pas disponible, la possibilité d’une incinération sur site, comme
solution provisoire, doit être considérée jusqu’à la mise en place de ce service.
Si une incinération sur site doit avoir lieu, le traitement des cendres de grille (mâchefer d’incinération)
doit être assuré. Si elles ne peuvent être déposées dans une décharge bien contrôlée, les cendres doivent
être jetées dans une fosse placentaire. En ce qui concerne la fosse placentaire, il faut s’assurer que le
niveau le plus bas de cette fosse soit toute l’année en dessus du niveau de la nappe phréatique.
La manipulation de l’incinérateur doit être pratiquée par du personnel formé et un budget pour les
combustibles nécessaires doit être disponible pendant toute la durée d’utilisation de l’incinérateur. Comme
les déchets sont transportés par des camions, la quantité de déchets est abondante. De ce fait, tous les
déchets ne peuvent pas être incinérés en une fois et il faut donc assurer leur entreposage sûr. Quant au
modèle général de l’entreposage temporaire et au lieu d’exploitation, des standards nationaux doivent être
mis en place.
Déchets hautement infectieux : Les déchets hautement infectieux sont surtout produits par les hôpitaux
tertiaires. L’hôpital doit assurer le prétraitement de ces déchets, de préférence à l’aide du traitement à la
vapeur (autoclavage). Les déchets ainsi prétraités peuvent alors rejoindre le flux de déchet infectieux pour
le traitement ultérieur. Ces déchets ne doivent en aucun cas quitter leur lieu de production (unité
d’isolement, laboratoire de microbiologie) sans aucun traitement préalable.
Les déchets chimiques dangereux : Ces déchets doivent être remis autant que possible à une société de
traitement. Les déchets chimiques non corrosifs et non inflammables doivent être emballés séparément
pour éviter des réactions chimiques non désirables après leur neutralisation. Les grandes quantités de
substances chimiques doivent être, si possible, rendues au fournisseur pour un traitement adéquat. Les
déchets comportant de grandes quantités de métaux lourds, en particulier de mercure ou de cadmium, ne
doivent jamais être incinérés. Ils doivent être normalement traités dans des unités de traitement/recyclage
si elles existent ou alors conditionnés de façon sécurisée.
51
Déchets radioactifs : Ces déchets doivent être triés en déchets dont la demi-vie est brève et perdent leur
activité rapidement (6 heures pour le 99Tcm, 8 jours pour le 131 I et 74 jours pour le 192 Ir) et déchets dont la
demi-vie est longue (ex. le cobalt 60Co). Il est possible de les entreposer pendant la durée nécessaire pour
permettre leur décadence à leur niveau de base, soit au minimum 10 fois le temps de demi-vie. Une bonne
gestion du stockage est nécessaire, et les déchets doivent être placés uniquement dans de grands
conteneurs ou tonnelets et étiquetés avec le symbole de radiation indiquant le radionucléide qu’ils
comportent ainsi que le temps de stockage nécessaire. Ces conteneurs doivent être stockés dans une pièce
signalée, à murs de béton épais (de 25 cm au minimum).
Les déchets radioactifs non infectieux qui se sont dégradés à leur niveau de base doivent suivre le circuit
des déchets de soins médicaux non dangereux alors que les déchets radioactifs infectieux ayant atteint leur
dégradation au niveau de base doivent suivre le circuit des déchets de soins médicaux infectieux.
Les déchets radioactifs ayant une demi-vie longue doivent être remis au fournisseur qui est responsable
de leur traitement correct. Les déchets liquides radioactifs doivent être déversés dans le système
d’évacuation ou dans une fosse septique seulement après avoir atteint leur niveau de dégradation de base
dans des tonneaux de tamisage.
Principes majeurs
• Tous les centres de santé doivent être dotés des structures d’élimination des déchets solides
(autoclave, incinération, désinfection chimique, mise en décharge contrôlée, enfouissement, etc.) et
des déchets liquides (systèmes d’épuration, fosses septiques avec puits perdus ou non, etc.).
• Un personnel formé à dessein doit prendre en charge le traitement des DH, tout en disposant de
matériel de protection complet et approprié (masques, gants, bottes en plastiques, blouses, etc.).
• Les déchets doivent être traités avant leur mise en décharge finale pour réduire les risques de
blessures. Les déchets généraux non infectieux ne sont pas plus nuisibles que les déchets solides
municipaux avec lesquels ils peuvent être mélangés. Les déchets dangereux doivent être traités en
priorité sur tous les autres types avant leur dépôt.
• Pour les déchets infectieux qui représentent la plus grande part de risques dans les DH, l’incinération
est la méthode la plus indiquée. Les déchets chimiques nécessitent souvent un traitement chimique
(neutralisation, dénaturation, etc.), alors que les substances radioactives doivent être paquetées et
scellées pour une élimination finale.
• Les méthodes d’élimination finales dépendent du type de déchets. A l’instar des ordures ménagères,
les cendres provenant de l’incinération et les déchets chimiques neutralisés ou dénaturés provenant
des formations sanitaires peuvent être déposés avec les ordures solides de la municipalité.
• Des systèmes de traitement centralisés devront être mis en place au niveau des provinces et des
districts, dans des sites pouvant focaliser un certains nombres de formations sanitaires publiques et
privés, avec un dispositif de ramassage/collecte sécurisé et performant.
• A défaut d’option d’un traitement centralisé des déchets à risque, et en dépit des expériences négatives
et des impacts environnementaux, des incinérateurs artisanaux de petite taille doivent être installés
comme solution temporaire jusqu’à ce qu’un service d’élimination centralisé soit mis en place.
52
• Les déchets pathologiques tels les membres du corps, les tissus et fœtus humains, etc., nécessitent une
manipulation et une élimination spéciales pour raisons hygiéniques, culturelles et éthiques.
• Quelques déchets nuisibles tels que les radioactifs et les infectieux doivent être déposés séparément.
Les places appropriées pour l’élimination des déchets nuisibles sont des sites spécifiques indiqués
pour leur dépôt, ou des fosses à ordures.
• Les Plan type des formations sanitaires doivent inclure des installations de gestion des DH (stockage,
traitement) et normaliser leur cohabitation (proximité) avec les autres services de soin,
d’hospitalisation et de restauration
Système de traitement :
• Désinfection thermique et par micro-onde
• Incinération
• Désinfection Chimique
• Enfouissement
neutralisation des fumées. On peut aussi considérer la capacité à empêcher le passage des métaux dans les
fumées au niveau même de la combustion. Enfin, les composés organiques chlorés présents dans certains
produits phytosanitaires émettent des toxiques tels que les dioxines : ils doivent alors être incinérés à haute
température (supérieures à 1200 °C).
Les atouts concernent : réduction de plus de 90% du volume et de 70% du poids des déchets ; Nombreux
types de déchets acceptés en mélange : certains liquides, pâteux, solides ; Possibilité de valorisation
énergétique. Concernant les limites, l'incinération produit trois types de résidus, qu'il est impossible
d'évacuer sans traitement approprié : les fumées (les procédés d'épuration poussée de ces fumées pour
certains composés rendent cette filière très coûteuse) ; les mâchefers (ou encore scories) récupérés en
sortie de fours et qui doivent être stockés en tant que déchets ultimes ; les résidus de traitement
comprenant les cendres, etc.
- l’Incinérateur à une ou deux chambre de combustion (Incinérateur type Montfort, mais plus amélioré
car réalisé exclusivement et de façon artisanale avec de la terre cuite dosée avec du ciment blanc ou
avec des briques réfractaires, résistants à la chaleur.
La Désinfection Chimique
Ce traitement est utilisé pour les déchets infectieux. Des produits chimiques tels que l’eau de javel et
autres acides sont utilisés pour détruire les germes pathogènes avant d’être déposés sur la décharge ou
enfouis. Les désinfectants chimiques couramment utilisés sont :
- le chlore (hypochlorite de sodium) qui est un désinfectant universel, très actif contre les micro-
organismes. Pour les situations possibles d’infection avec le VIH/SIDA, des concentrations de 5
g/litre (5000ppm) de chlore actif sont recommandées ;
- le formaldéhyde qui est un gaz actif contre tous les micro-organismes, sauf à basse température (<
20°C) ; l’humidité relative doit être de près de 7°%. Il est aussi commercialisé sous forme de gaz DH
dans l’eau, le formol, à la concentration de 370 g/litre. Le formaldéhyde serait cancérigène.
L’inconvénient de ce système est qu’il laisse entier la gestion des déchets ainsi désinfectés et pour lesquels
il faut envisager d’autres méthodes d’élimination finale.
HG HC HP HD CMA CSI
• Incinération pyrolytique • Incinération • Incinération Montfort • Incinération Montfort
pour les déchets Montfort pour les pour les déchets pour les déchets
biomédicaux (DBM) déchets biomédicaux (DBM) biomédicaux (DBM)
• Décharge pour les biomédicaux • Décharge pour les • Décharge pour les
Ordures ménagères (DBM) Ordures ménagères Ordures ménagères
(OM) • Décharge pour les (OM) (OM)
Ordures • Option : déchets • Option : déchets
ménagères (OM) piquants, coupants et piquants, coupants et
tranchants envoyés aux tranchants envoyés aux
HD (DS) HD (DS)
• Fossés
d’enfouissement
sanitaire
56
• Les eaux usées provenant des formations sanitaires, particulièrement les eaux de laboratoire, devraient
faire l’objet d’une épuration physicochimique, biologique et bactériologique particulière. Dans ce
domaine précis, la désinfection chimique devra accompagner tout système à mettre en place. En effet,
la désinfection chimique est certainement la méthode la plus efficiente pour le traitement des eaux
usées infectieuses. C’est pourquoi elle devra être privilégiée dans le cadre de ce projet centré
précisément sur la lutte contre le VIH/SIDA.
• Au niveau des hôpitaux Généraux (HG), Centraux (HC) et de Province HP), il est préférable, compte
tenu des importants volumes d’eaux, d’opter pour un traitement physico-chimique, combinée au
besoin d’une épuration biologique qui inclue un poste de désinfection.
• En revanche pour les formations sanitaires de District (HD), les CMA et les CSI, on pourra envisager
un système de fosses septiques combiné avec une unité de désinfection.
Le tableau ci-dessous présente une analyse comparative de technologies susceptibles d’être envisagées
pour les déchets liquides dans les formations sanitaires.
Tableau 6 Analyse comparative des différentes technologies de traitement des déchets liquides
Système de Installation et fonctionnement Performanc Coûts Recommandation
traitement e Technique (investissemen pour le Cameroun
t et entretien)
Fosses Septiques - curage des boues Moyenne Peu élevé HD, CMA et CSI
(stabilisation, - nécessite peu de surface
décantation et
digestion)
Puisards avec - nécessite assez peu de surface Passable faible HD, CMA et CSI
poste de
neutralisation
Traitement - dégrillage Très élevée Elevés Peut être envisagé pour les
biologique - curage des boues HG, HC et HP, mais
nécessite un traitement
(Système à boues - ventilation physico-chimique
activées) - nécessite surface assez
important
Traitement - dégrillage Elevée Elevée Pas recommandé
biologique (disques - curage des boues
biologiques, Lits - nécessite surface assez
bactériens, etc.) important
Traitement - dégrillage Très élevée Elevée Peut être envisagé pour
Physico-chimique - produits chimiques les HG, HC et HP,
- nécessite surface assez mais nécessite une
important désinfection
Désinfection - utilisation de produits Elevé Moyen Recommandé pour tout
Chimique chimiques système de traitement
- peu de surface des eaux usées
- pas d’investissements en
infrastructures
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HG HC HP HD CMA CSI
Station d’épuration avec un traitement physicochimique et fosse septique, et/ou Puisards avec poste de neutralisation
biologique
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Contexte
La lutte contre la maladie est une composante importante dans la stratégie de réduction de la Pauvreté
dont découle la stratégie sectorielle de la santé au sein de laquelle la refonte du système de santé est une
trame de fond. Des grands programmes de santé depuis le déclanchement de cette lutte qui ont vu le jour
mobilisent des acteurs et compétences qui replacent le secteur de la santé dans la production, l’utilisation
et la promotion de la connaissance.
Dans cette mouvance, l’hôpital s’enrichit chaque jour de spécialistes dans toutes ses composantes dont les
gestes et les actes requièrent et procèdent des applications rigoureuses de la science exacte. Ceci a
également développé une culture de la formation et de l’information.
Les acteurs et professionnels dans le domaine de l’hygiène hospitalière sont pressés de toutes parts pour
prendre le train des innovations que connaît l’hôpital et contribuer au partage des bienfaits des sciences de
la santé en créant une ambiance nouvelle et vivifiante non seulement au sein de l’hôpital mais dans les
écosystèmes voisins du milieu hospitalier.
Loin de prétendre créer un monde sans maladie et un hôpital pur et irréprochable, il serait inadmissible
que l’inactivité, l’amateurisme et les improvisations fassent partie des dénominateurs distinctifs du
personnel d’hygiène concerné statutairement par la mise en œuvre des activités d’hygiène hospitalière. Si
leur prise de service aux côtés de l’équipe médicale est désormais une réalité, les actes qui découlent de
cette responsabilité seront désormais consignés et commandés par les normes, les standards et les
procédures scientifiquement admis et validés.
Le paquet minimum des activités présente leur diversité et la description des opérations et actes que sous-
tend la lutte contre les infections en milieu hospitalier et la sauvegarde de l’environnement et la
préservation de l’eau et des autres composantes de l’environnement.
Objectif général
Il s’agit de garantir un haut niveau de prestation et de rendement des activités d’hygiène en milieu
hospitalier au Cameroun
Objectifs spécifiques :
- Disposer d’un cadre de référence en matière d’hygiène et de surveillance de l’environnement
hospitalier;
- Promouvoir une gestion plus hygiénique des déchets hospitaliers dans tous les établissements
hospitaliers du Cameroun ;
- Disposer de compétences en matière d’hygiène hospitalière.
Domaines de normalisation : Eau ; Fumées ; Cendres ; Air ; Eaux usées ; Techniques de laboratoires
Concentration des germes ; Désinfection, température, installation e équipement ; etc.
59
Stratégie
Le développement des normes, standards et procédures nous réfère à la démarche ci-après :
- mise en place d’un comité chargé de la rédaction du document des normes, standards et procédures
en matière d’hygiène hospitalière;
- organisation des ateliers d’enrichissement du document avec la participation des autres départements
ministériels;
- la multiplication et la distribution du document validé;
- élaboration des modules de formation ;
- la tenue des ateliers de formation des formateurs.
Un vague de formations prenant en compte la formation des Techniciens de surface entrera en jeu.
Un manuel de normes, standards et procédures en matière d’hygiène hospitalière n’est pas seulement une
littérature profane, mais un véritable compagnon de route et de bord des acteurs dans la science qui
coordonne les gestes et réflexes que toute personne en service dans une formation sanitaire se doit de
développer.
Ces normes réguleront les prestations de tous les intervenants à l’intérieur du territoire national
Les normes qui seront élaborées s’appliquent aux prestations de soins, aux instruments de mesures, aux
produits, aux résultats des diverses analyses et expertises, aux valeurs guides des composantes de
l’environnement, aux rejets dans l’environnement.
Les standards seront le passage obligé dans toutes les phases opérationnelles et interventions sur toute
l’étendue du champ que couvre le processus de gestion des déchets hospitaliers. Ils sont un ensemble de
critères fondés sur les normes retenues que devront vérifier les équipements, les personnes, les techniques,
les pratiques consacrées.
Les procédures se résument à la certification des résultats, d’un cycle vérifiée par le respect d’un
cheminement qui intègre les standards et les normes admis sur le plan national.
La production d’un manuel de normes, procédures et standards c’est une grande ambition qui nécessite un
investissement en ressources intellectuelles, matérielles logistiques plurisectorielles qu’il importe de
placer dans un processus transparent et fiable.
60
La mise en œuvre du Plan National de Gestion des Déchets Hospitaliers nécessité le renforcement des
compétences à travers la Formations des Formateurs et la formation du personnel de santé des 174
Districts de Santé fonctionnels du Cameroun.
Objectif Général
Améliorer les compétences des personnels des Formations Sanitaires en Hygiène et gestion des déchets
hospitaliers.
Objectifs Pédagogique
A la fin de la formation, les personnels de Santé devront être capables de :
• Maîtriser la typologie des déchets hospitaliers ;
• Comprendre l’importance du tri à la source avec convention de couleur et matériels ;
• Organiser le circuit des déchets ;
• Mener selon les règles de l’art le conditionnement, la collecte, le stockage et l’évacuation des déchets ;
• Maîtriser les techniques d’élimination /traitement des Déchets Hospitaliers ;
• Décrire le fonctionnement des technologies de traitement ;
• Maîtriser les techniques de neutralisation des déchets et d’élimination des résidus de traitement ;
• Sensibiliser toutes les parties prenantes ;
• Développer la collaboration avec les services apparentés et secteur privé ;
Cibles
• Directeurs et Surveillants Généraux ;
• Formations sanitaires ;
• Personnels de soins ;
• Personnels du génie Sanitaire ;
• Equipes cadres des DS ;
• Equipes de supervision ;
• Techniciens de surface.
Modules à élaborer
• Module de Formation des Formateurs ;
• Module de Formation des équipes cadres de District ;
• Module de Formation des Directeurs et Surveillants Généraux des Hôpitaux ;
• Module de Formation des Superviseurs.
61
• La formation devra être ciblée et adaptée aux groupes ciblés : personnel de santé et personnel de
gestion des DH. La formation devra s’appuyer sur des études spécifiques et sur les informations
disponibles en matière de bonnes pratiques. En règle générale, les meilleurs formateurs se trouvent au
sein du personnel (hospitalier), et l’éducation par des pairs est recommandée à tous les niveaux. La
formation devra concerner en priorité les agents de santé et le personnel de gestion des DH.
Les modules de formation porteront sur les risques liés à la manipulation des DH, les méthodes
écologiques de gestion (collecte, élimination, entreposage, transport, traitement), les comportements
adéquats et les bonnes pratiques, la maintenance des installations et équipements, les mesures de
protection. Au niveau du personnel de santé, l’accent sera mis sur la nécessité de procéder au tri préalable
des DH pour éviter le mélange avec les autres déchets moins dangereux et réduire ainsi le volume de
déchets contaminés.
Il est recommandé de former les formateurs en les amenant à produire eux-mêmes un guide de bonne
pratique/gestion des DH, plutôt que de les instruire de manière passive. La formation du personnel
médical et paramédical constitue une priorité si accroître l’impact du plan de gestion des DH.
A moyen et long terme, il s’agira de réviser les référentiels pédagogiques des institutions de formation en
médecine, des écoles de sages-femmes et d’infirmiers (en y incluant à terme une composante sur l’hygiène
hospitalière et la gestion des DH).
62
Les programmes d’information et de sensibilisation au niveau des centres de santé, mais surtout en
direction du public en général et des décideurs en particulier, sont essentiels pour réduire les risques
d’infection et d’affection par les DH. Ces programmes devront revêtir un caractère multiforme et
s’appuyer plusieurs supports. Ils devront être dispensés par des personnes dignes de confiance et de
respect. Dans la mesure du possible, les programmes d’information et de sensibilisation sur la gestion des
DH devraient être reliés aux campagnes plus larges de lutte contre les IST/VIH/SIDA, menées à l’échelle
communautaire, sectorielle, régionale ou nationale. Dans le cadre de leur réalisation, il conviendra de
s’appuyer sur des informations fiables et actuelles relatives aux DH, aux modalités de leur gestion, aux
précautions à prendre en cas de manipulation, aux impacts sur les personnes et le milieu, etc. Autant que
possible, les campagnes devront être intégrées dans les politiques et programmes existants, notamment au
niveau du Ministère de la Santé.
• les responsables et décideurs au niveau des formations sanitaires: Il s’agira de préparer un document
de plaidoyer à envoyer aux responsables des formations sanitaires, qui pourra faire l’objet d’une
présentation par le MINSANTE lors d’un atelier organisé à cet effet.
• les cabinets privés de santé : Ces structures privées doivent aussi assurer une saine gestion de leurs
DH (les traiter ou les acheminer, par leurs propres moyens ou par le biais d’un service de collecte,
vers les établissements de santé dotés d’incinérateurs situés dans leur zone de référence, selon des
modalités de cogestion à déterminer de façon consensuelle).
Les média publics peuvent jouer un rôle important dans la sensibilisation de la population sur les risques
liés aux DH. Les structures fédératives des ONG et des OCB devront aussi être mises à contribution dans
la sensibilisation des populations compte tenu de leur position de proximité et de la confiance dont elles
bénéficient auprès des populations locales.
63
Si des résultats durables d’amélioration de la gestion des déchets de soins médicaux veulent être obtenus,
il est indispensable d’en assurer le financement à long terme. Pour le planning et le financement, il y a lieu
de prendre en considération différentes dépenses faisant partie d’un schéma général de financement.
Au niveau de la Province :
• Coûts de la mise en œuvre du plan national de gestion des DH au niveau de la Province ;
• Coûts du renforcement des capacités au niveau des établissements sanitaires ;
• Coûts du monitoring et de la surveillance des systèmes de gestion des déchets de soins médicaux ;
• Coûts de la mise en place et de l’exploitation d’unités centrales de traitements de déchets, par
exemple.
Une estimation détaillée des coûts de gestion des déchets hospitaliers à court terme, à moyen terme et à
long terme a été faite dans la partie portant Plan d’action du présent document.
La priorité de financement de la gestion des DH est souvent sous-estimée, car des résultats immédiats ne
sont pas «visibles». Pour s’assurer que les sommes allouées à la gestion des déchets de soins médicaux ne
soient pas utilisées pour d’autres effets, des lignes directrices spécifiques quant au budget doivent être
développées et contrôlées à tous les niveaux de comptabilité mentionnés ci-dessus.
Particulièrement la mise en place d’une infrastructure pour le traitement des déchets de soins médicaux
dangereux pose problème. Différentes études ont montré les avantages généraux d’un traitement centralisé
des déchets de soins médicaux7 ainsi que les avantages d’un traitement utilisant des technologies
alternatives par rapport à un incinérateur de petite taille8. Aussi, le planning méticuleux d’une
infrastructure de traitement des déchets de soins médicaux à long terme doit être une tâche importante du
plan national de déchets de soins médicaux. Lors de l’étude de faisabilité, l’accent doit être mis sur les
frais d’exploitation de toute la logistique et de la procédure de traitement.
64
La question de la collecte des DH constitue une préoccupation majeure au niveau des formations sanitaires
publiques et de cabinets privés de santé. Toutefois, les contraintes portent en général sur l’insuffisance
ressources financières susceptibles de rémunérer les prestations. Mais si les privés arrivent tant bien que
mal à assurer ce service, il n’est pas évident que cela soit le cas pour les formations publiques. Toutefois,
selon le principe du « pollueur-payeur » toutes ces structures sanitaires ont la responsabilité et l’obligation
d’assurer une gestion écologiquement durable de leurs déchets, en particuliers les DH.
La contrainte majeure pour les cabinets privés concerne le traitement des DH. En effet, ces cabinets
relativement modestes et de capacité réduite pourraient difficilement s’installer des unités de traitement
(incinérateurs). D’ailleurs, l’exiguïté de leur emplacement ne permettrait pas d’installer de tels
équipements, notamment en plein centre urbain.
Le marché de la gestion des DH constitue un potentiel financier relativement important avec une
production nationale de près 43 tonnes/j. Cependant, pour permettre à ce marché potentiel d’être attractif
au point d’intéresser les sociétés de collecte privées, il faudrait qu’il y ait des garanties sérieuses de
paiement des services qui seront offerts. En effet, si le problème semble à priori ne pas se poser pour les
cabinets privés qui payent en général le service de collecte, il n’en est pas de même au niveau des
formations sanitaires publiques dont les budgets de fonctionnement connaissent des fortes tensions et font
l’objet de sollicitations quotidiennes pour régler des urgences d’ordre médical.
Si des incinérateurs sont installés dans les formations sanitaires publiques, il est envisageable de mettre en
place un mécanisme de partenariat public-privé pour le traitement des DH sur la base des principes
suivants :
• dotation d’incinérateurs aux formations sanitaires publiques;
• obligation faite aux formations sanitaires publiques dotées d’incinérateurs de polariser des cabinets
privés (sur une zone de référence à déterminer) et de prendre en charge les DH provenant de ces
cabinets, selon des modalités de cogestion à déterminer (grille de répartition des coûts de
fonctionnement et d’entretien) ;
• incitation des cabinets privés ainsi polarisés à contracter avec des privés un service de collecte et de
transport des DH vers l’incinérateur de leur zone.
Pour mieux garantir l’implication des privés dans le processus de gestion des DH il est nécessaire de
prévoir des mesures incitatives, dont la plus essentielle porte sur le renforcement et l’application de la
réglementation basée sur les principes « pollueur- payeur ».
Il faut encourager la participation du secteur privé dans la gestion des déchets hospitaliers. En effet, le
secteur privé travaille de façon plus rentable, mais surtout il crée des synergies possibles au niveau de
toute la chaîne de gestion : services, production, logistique et traitement. Les domaines de participation du
secteur privé dans la mise en œuvre de solutions pour les déchets hospitaliers pourraient être les suivants :
Au niveau national :
• La production locale des fournitures faciles à produire tels les plastiques ou conteneurs/poubelles.
• La mise en place et/ou en marche d’installations de traitement spécialisées pour de petits groupes de
déchets (substances photochimiques, solvants et divers métaux lourds comme l’amalgame).
• La collecte et le recyclage de déchets encombrants sans risque (verre, papier, plastique).
65
Nota : L’implication du secteur privé devra s’effectuer dans un cadre de concurrence loyale, pour éviter
autant que possible les situations de monopole.
Un autre domaine d’implication du secteur privé est le marketing social dans la gestion des déchets
hospitaliers. A l’instar des programme de lutte contre le VIH/SIDA où des services sociaux font la
publicité et la distribution de préservatifs, il s’agit de tester l’application de ce concept pour la formation
et le renforcement des capacités ainsi que pour la distribution de boîtes de sécurité pour les déchets
tranchants et piquants, ce qui réduirait le risque d’accident lors d’injections non sûres. Les performances
d’un tel service social devraient inclure en plus la collecte des déchets infectieux et tranchants.
Les conteneurs pour déchets tranchants et piquants sont relativement simples à produire, surtout qu’il
existe des usines de fabrication de plastiques à Douala, qui seraient à même de les produire. A ce jour, les
boîtes de sécurité sont importées et la quantité ne suffit pas pour tous les déchets tranchants et piquants.
Avec un usage plus efficient, les conteneurs pour déchets piquants et tranchants sont plus rentables. Une
production locale représenterait plus de 50% d’économie, selon l’étude financée par la KFW en 2004.
Avec le budget actuel du secteur de la santé pour les boîtes de sécurité, un effet beaucoup plus important
serait atteint si des conteneurs pour déchets tranchants étaient fournis localement.
66
C’est la responsabilité du MINSANTE de créer un cadre pour une gestion sure des DH, et de s’assurer que
les gestionnaires des DH et ceux des ordures municipales prennent leur part de responsabilité et gèrent les
DH avec sécurité. Cela nécessite un mécanisme de coordination nationale comprenant le MINSANTE et
les autres partenaires.
Au niveau Central
Le MINSANTE sera responsable pour formuler, mettre en œuvre et coordonner les politiques et les
programmes concernant la gestion des DH. Dans la réglementation spécifique au DH, le MINSANTE est
responsable de la gestion des DH à l’intérieur des formations sanitaires.
x Assurer la mise en œuvre de la politique de gestion des DH. Cette Direction sera responsable de la
La DPS devra :
coordination avec les institutions gouvernementales indiquées, les formations sanitaires et les
municipalités. La DPS sera responsable de la mise en œuvre de la politique de gestion des DH avec
x Initier et coordonner la révision de la législation et les normes, les procédures et les directives
exigences de la gestion des DH ;
x Appuyer les services déconcentrés et les formations sanitaires dans l’élaboration de leur plan de
formations sanitaires, le personnel DPS au niveau national, provincial et district) ;
x Veiller à ce que les hôpitaux publics et privés puissent disposer d’un plan de gestion interne des DH
La DOSTS devra :
x Elaborer des Plans-types pour chaque type de formation sanitaire, en tenant compte des exigences
La DEP devra :
x Apporter son expertise dans la conception d’infrastructures et d’équipements de gestion efficiente des
traitement, normes de proximité et de cohabitation des infrastructures, etc.) ;
x Procéder à l’audit/évaluation des infrastructures existantes en matière de gestion des DH dans les
DH selon la taille et la typologie des formations sanitaires ;
x Promouvoir les modèles d’équipements performants de gestion des DH auprès des formations
et équipements de gestion des DH ;
sanitaires.
x Initier des programmes de recherche et d’évaluation sur les infections nosocomiales en milieu
La Division da la Recherche Opérationnelle en santé (DROS) devra :
hospitalier.
x Renforcer les capacités des agents chargés de la maintenance des infrastructures de gestion des DH
La Direction Ressources Financière et du Patrimoine (DRFP) devra :
x Avoir des ressources financières adéquates pour s’assurer que les services techniques et les
dans les formations sanitaires
x Réviser et approuver les rapports d’études d’impactes et plan d’action relatifs à la gestion des DH ;
x Conduire des campagnes d’IEC pour promouvoir les activités de gestion des DH ;
x Promouvoir une collaboration et une coopération intersectorielle dans la gestion des DH ;
x Préparer des rapports périodiques sur l’état de la gestion des DH dans les formations sanitaires.
x Le MINEP devra assumer la responsabilité de dresser les normes et lignes directives pour un
environnement de qualité, puisqu’il est l’agent régulateur pour la qualité environnementale et les
normes effluentes. Ce ministère sera aussi, responsable pour la conduite et la surveillance des
procédures d’évaluation des impactes environnementaux pour des projets de gestion des DH.
x En plus de cela, le MINEP devra être responsable du développement des normes basées sur la
demande des structures de gestion des DH, principalement le Ministère de la Santé Publique.
Globalement, le MINEP définit les domaines où les normes sont requises, développe les normes
requises et veille sur le respect et la mise en œuvre de ces normes.
x Dans la réglementation spécifique des DH, le MINEP est responsable de la gestion des DH en dehors
des formations sanitaires (pour ce qui est la supervision du transport, du traitement et des procédures
et processus d’élimination).
Les municipalités
x Les municipalités ont la responsabilité de concevoir leurs décharges d’ordures selon les normes et
modèles définis par le MINEP et le MINSANTE, pour éviter la pollution du sol, de l’eau et de l’air en
recevant les DH. En cas de réalisation de Centres d’Enfouissement Techniques (CET), des zones
spécifiques pourront être réservées pour l’enfouissement sanitaires des DH.
x En plus, les municipalités devront s’assurer de l’interdiction (ou refuser de recevoir) du mélange de
DH avec des déchets non infectieux. Elles devront aussi interdire le dépôt sauvage des DH e zones
urbaines et rurales.
Le secteur privé
x Fournir des prestations de gestion écologique et financièrement abordable aux formations sanitaires ;
Les sociétés privées qui seront être impliquées dans la gestion des DH devront :
x Participer à informer, éduquer et conscientiser la population sur les risques liés aux DH ;
Les ONG, CBO et la société civile devront :
x Participer aux activités de marketing social dans les activités de gestion des DH.
69
Administration et organisation
x Le CHH est responsable de la préparation, la mise à jour et la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation
Tâches du Comité d’Hygiène Hospitalière (CHH)
x Veille à ce que le personnel de soins applique les bonnes procédures de gestion des DH ;
x Coordonne avec le chef de l’UHH ou le TGS sur les aspects technique du plan de gestion des DH.
x Veille à la suffisance et la disponibilité des équipements de collecte des DH dans les salles ;
Personnel de soins
x S’assure que tout le personnel a bien assimilé les guides techniques de gestion des DH ;
x Nomme un responsable journalier dans chaque salle pour le suivi de la gestion des DH ;
x Veille à ce que tous les agents de santé sous leur ordre disposent d’équipement de protection
x S’assure que les équipements de protection sont disponibles ;
x Veille à ce que les malades soient à l’abri des risques d’infection lies aux DH.
x Veille à ce que le personnel de maintenance préposé soit bien formé dans ces tâches.
x Veille à la diligence des commandes relative aux équipements de collecte, traitement des DH.
72
PLAN D’ACTION
Malgré l’urgence manifeste d’améliorer la gestion des déchets hospitaliers, il est reconnu que des mesures
« ad hoc », pas bien réfléchies, ralentissent le plus souvent la qualité de la gestion et sont généralement
vouées à l’échec. Si on veut atteindre des changements durables dans la qualité de la gestion des déchets
hospitaliers, il faut considérer le processus dans son ensemble : réglementation, procédures ; logistique de
collecte ; traitement ; financement et surveillance (monitoring) du système.
Les acquis notés dans la gestion des déchets hospitaliers doivent être améliorés et renforcés, et les
insuffisances corrigées. Dans cette perspective, la stratégie d’intervention devra s’articuler autour des
objectifs stratégiques suivant :
• renforcer le cadre politiques, législatif et réglementaire de gestion des déchets hospitaliers ;
• améliorer la gestion des déchets (organisation, personnel, matériel et équipements) dans les hôpitaux;
• former le personnel de santé et les agents d’entretien sur la gestion des déchets hospitaliers;
• sensibiliser les populations et les usagers sur les risques liés aux déchets hospitaliers;
• impliquer les opérateurs privés dans la gestion des déchets hospitaliers ;
• assurer le suivi de la mise en œuvre des mesures environnementales d’amélioration de la gestion ;
• développer une vision nationale en matière de gestion des déchets hospitaliers.
Plus spécifiquement, la stratégie devra être sous-tendue par un certain nombre de mesures d’urgence,
notamment :
• Mettre en place, au niveau de chaque formation sanitaire, un CHH. Ce Comité, placé sous la
responsabilité du Responsable de la formation sanitaire et animé principalement par le TGS ou chef de
l’UHH, devra regrouper les représentants de tous les services impliqués de prés ou de loin dans la
gestion des déchets (le personnel soignant, le personnel administratif, le personnel d’entretien, etc.).
• Elaborer une Plan (procédures) interne de gestion des déchets dans chaque formation sanitaire et
inclure la gestion des déchets dans le projet d’établissements hospitaliers. Ce plan hospitalier devra
permettre :
- de réglementer la gestion des déchets hospitaliers, et notamment de définir les rôles et les
responsabilités du personnel; d’élaborer des guides ou procédures, comprenant, entres autres, la
mise en place d’un système de tri à la source, la désignation d’un responsable dans les services et
la mise en place d’un budget de gestion des DH;
- de définir des équipements de pré-collecte, collecte et traitement appropriés des déchets;
d’élaborer et d’adopter des procédures de sanction (positive et négative) du personnel impliqué
dans la gestion des déchets; (iii) de mettre en place des procédures de contrôle et de suivi.
• Développer des guides de bonnes pratiques (pour le tri sélectif, utilisation des poubelles, etc.) et
afficher les procédures internes de gestion des déchets.
• Maîtriser le processus d’approvisionnement en équipements de collecte pour éviter les ruptures et,
plus globalement, doter les formation sanitaire d’équipements et matériels de gestion des déchets
médicaux (poubelles appropriées de pré-collecte, de conditionnement et de stockage des déchets ;
systèmes performants de traitement et d’élimination écologique des déchets).
• Définir un cahier de charge précis pour les contrats des prestataires d’entretien et de nettoiement
de manière à garantir une meilleure prise en compte de la gestions des déchets (formation personnel,
moyens de protection, etc.) et renforcer le contrôle de l’exécution des activités.
• Former les techniciens hospitaliers de maintenance, mais aussi les agents préposés à l’élimination
des DH, à l’opération et la maintenance des incinérateurs.
• Prévoir un plan de contrôle et d’évaluation des mesures environnementales de gestion des déchets
hospitaliers.
• Formaliser l’implication du secteur privé dans la gestion des déchets hospitaliers, avec la mise en
place un cadre de partenariat « gagnant-gagnant » entre le secteur public, les communes et les
opérateurs privés afin d’intéresser et d’impliquer davantage ces dernier dans la gestion.
• Etudier, pour les Hôpitaux Généraux, Centraux et Provinciaux, les possibilités et modalités, dans le
moyen/long terme, de la privatisation de tout le processus de gestion (collecte et traitement) des
déchets hospitaliers.
Objectif 1 : Intégrer la gestion des DH dans la stratégie du secteur de santé avec un rang de
priorité élevé
Il s’agit de valider le présent document de stratégie et l’intégrer dans la SSS en cours de
révision en lui accordant une importance et une priorité élevée avec des moyens
conséquents.
Activités :
• Valider et diffuser le plan en atelier national
• Organiser des ateliers provinciaux de vulgarisation de la stratégie de gestion des DH
Activités :
• Elaborer un texte législatif relatif à la gestion des DH
• Elaborer des guides de gestion des DH
• Mettre en place des Comités d’Hygiène Hospitalière (CHH) et désigner des
responsables du suivi de la gestion (UHH) au niveau des formations sanitaires
Activités :
• Rappeler la note circulaire du MINSANTE portant création des CHH
• Faire appliquer par le MINSANTE les textes/décisions créant les UHH
• Aménager des bureaux équipés pour les UHH
• Mettre en place des procédures internes d’organisation et de suivi
• Désigner un « Point focal d’hygiène hospitalière » dans tous les services
• Assurer le suivi et la supervision interne et externe de la gestion des DH
Objectif 4 : Renforcer les capacités à tous les niveau dans la gestion des DH
Il s’agira d’améliorer les comportements à risques, les aptitudes et les pratiques du
personnel de santé, mais aussi des agents du MINSANTE, des municipalités et du secteur
privé, dans la gestion des DH.
Activités :
• Formation et recyclage du personnel
• Formation des formateurs
• Formation du personnel de soin et des techniciens de surface
• Formation des superviseurs au niveau des districts et DPSP
• Formation des agents de suivi
75
Activités :
• Plaidoyers (Municipalité, Privée, Service Technique de l’Etat, etc.)
• Sensibilisation des partenaires au développement et des directeurs des formations
sanitaires
• Sensibilisation des populations riveraines, des usagers et du personnel de santé sur les
risques liés au DH
Activités :
• matériel ou équipement de conditionnement (poubelles, boîte de sécurité, chariots,
brouettes)
• matériels de protection (gants, blouses / combinaison / imperméables, bottes, lunettes,
casques et masques)
• petit matériel d’assainissement (râteaux, pelles, fourches, etc.)
Activités :
• Local de stockage des déchets sécurisé
• Infrastructures de traitement/élimination performantes
Activités :
• Prévoir des inscriptions spécifiques aux DH dans le budget des formations sanitaires
• Prévoir un appui financier spécifique du MINSANTE concernant la gestion des DH
• Inclure dans les programmes de santé (PEV, SIDA, etc.) un appui à la gestion des DH
• Rechercher des financements additionnels externes pour la gestion des DH
Activités :
• Affectation et recrutement des Techniciens d’hygiène sanitaire (DS, DSPS, FS)
• Recrutement et affectation des Techniciens de surface dans les formations sanitaires
Objectif 9 : Impliquer le secteur privé dans la gestion des DH dans le cadre d’un partenariat public-
privé
Il s’agir de mettre en place un cadre et des mécanismes de partenariat entre le secteur
public et les opérateurs privés dans la gestion professionnelle des DH (domaines
d’intervention ; charte des responsabilités), mais aussi de renforcer les capacités des
sociétés privées dans la gestion des DH et dans le choix d’équipements appropriés.
Activité :
• Faire un inventeur du secteur privé, animation, sensibiliser
• Sécuriser les provisions financières relative à la gestion des déchets dans les
formations sanitaires
• Rechercher des mesures d’incitation à la gestion des déchets hospitaliers
Objectif 10 : Développer une collaboration intersectorielle effective et dynamique dans la gestion des
déchets hospitaliers
La gestion des DRH interpelles plusieurs acteurs qui ont des missions différentes mais qui
visent un même objectif : l’amélioration du cadre de vie et la santé des populations. Il
s’agira de mettre en place un cadre de concertation, d’échange, et d’harmonisation pour
créer les conditions d’une synergie féconde entres les différentes interventions
sectorielles.
Activité :
• Cadre de concertation de tous les acteurs impliqués et interpellés, partage des
informations
• Supervision et suivi
• Charte des rôles et responsabilités
Activités :
• Assurer le suivi interne par le TGS, les UHH
• Assurer la supervision interne par les CHH
• Assurer la supervision externe par les TGS des DSPS et des District de Santé
• Assurer la supervision externe au niveau national (DPS)
• Evaluer de façon continue les performances des plans de gestion des DH
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RÉSULTATS ATTENDUS
L’amélioration de la gestion des DBM suppose au préalable de clarifier les responsabilités et les domaines
de compétence de chaque acteur institutionnel interpellé dans cette gestion. Dans cette perspective, la
répartition suivante peut être proposée :
Le Plan d’action Prioritaire de gestion des DH sera conduite par la Direction de la Promotion de la Santé
(DPS) du MINSANTE et ses structures déconcentrées au niveau des DPSP et des DS qui vont assurer la
supervision externe de la mise en œuvre.
Le suivi interne, en rapport avec les UHH dans les formations sanitaires. La supervision interne sera
effectuée par les CHH.
78
Dans une logique de réaliste et de donner une impulsion significative à la mise en œuvre de la stratégie de
gestion des DH, il est indiqué d’élaborer un plan d’actions prioritaires (sur trois ans) concernant les
mesures d’urgence à mettre en place. L’objectif vise par le Plan d’Action Prioritaire de gestion des DH est
d’impulser les activités d’urgence, durant les premières années, la mise en œuvre de la stratégie et des
guides techniques de gestion des DH, dans la perspective de mettre en place un système durable de gestion
dans les formations sanitaires.
Les mesures définies dans le Plan d’action concernent les activités suivantes :
La stratégie de mise en œuvre du plan de gestion des DH sera articulée autour (i) du renforcement des
capacités, (ii) d’appui à la mise en œuvre d’activités pilotes de référence ; (ii) des activités de
recherche et des études sur la gestion des DRH et (iv) de supervision, suivi/évaluation.
- Supervision, suivi/évaluation.
La supervision, le suivi et l’évaluation sont nécessaires non seulement pour évaluation le niveau
d’atteinte des objectifs et de performance des résultats, mais surtout ils constituent des motifs de
stimulation et de motivation des agents chargés de la mise en œuvre.
La stratégie de mise en œuvre du plan de gestion des DH sera articulée autour des axes suivants :
• 1ère phase : formation, Information, et sensibilisation ; Structures de gestion des DH dans les
formations sanitaires;
• 2ème phase : Elaboration et approbation des plans et guides de gestion des DH; Doter les formations
sanitaires d’équipements et matériels minima de gestion des DH
• 3ème phase : Mise des activités pilotes (tests) au niveau de certaines formations sanitaires)
• 4ème phase : Etudes et recherche sur la performance des systèmes de gestion des DH
• 5ème phase : Mise en œuvre et suivi/évaluation de la gestion des DH
80
ANNEXES
ANNEXES TECHNIQUES
Production de DH
- Principles sources de production
- Evaluation de la production
Caractérisation des DH
Quatre (4) principales catégories :
- déchets généraux assimilables aux ordures ménagères;
- déchets infectieux;
- déchets anatomiques
- déchets chimiques/radioactifs
Catégories Description
déchets généraux déchets assimilables aux ordures ménagères produits par le personnel de santé ou par les
accompagnateurs des malades (restes de repas, papiers et emballages non souillés, serviettes
hygiéniques non souillées, déchets provenant des services administratifs, etc.)
déchets infectieux cultures et stocks d’agents infectieux, déchets de malades infectieux, déchets contaminés par
le sang et les dérivés sanguins, échantillons diagnostiques jetés, animaux de laboratoire
infectés, ainsi que matériels (tampons, pansements) et appareils divers contaminés (appareils
médicaux jetables, etc.) objets pointus et tranchants
déchets anatomiques Amputation, restes de tissues et organes humains, etc.
Déchets chimiques Produits chimiques; Produits pharmaceutiques; Produits radioactifs ; Déchets à forte teneur
en métaux lourds
Résistants à l’humidité
- Résistants à la manipulation
- fermés
- facilement manipulable
- Conçu pour éviter le minimum de contact avec les DRH
84
Facteurs de choix :
- Efficacité de désinfection des DH
- considérations environnementales et sanitaires
- Réduction des volumes et du poids des DH
- Risques d’accidents et de blessures
- Capacité de traitement
- Types de DH admis
- Besoins en infrastructures
- Disponibilité locale en technicités et technologies
- Disponibilité en options d’éliminations finales des résidus
- Besoins en formations
- Exigences en mise en œuvre et en entretien
- Surfaces disponibles pour l’implantation
- Coûts d’investissements et de gestion
- Acceptation sociale
- Exigences réglementaires
Système de traitement :
- Désinfection thermique et par micro-onde
- Incinération
- Désinfection Chimique
- Enfouissement
- Systèmes d’élimination des DH solides et liquides pour toutes les formations sanitaires
- Formation et protection du personnel préposé à l’élimination des DH
- Ségrégation des déchets à éliminer (décharge municipale pour les déchets assimilés à des ordures
- Evaluation environnementale pour tous les systèmes d’élimination de DH
- Brûlage dans les 24 h de tout déchets infectieux évacués à l’incinération
- Cendre d’incinération enterrées ou évacuées vers la décharge publique
- Tout déchet liquide doit être au préalable désinfecté avant rejet dans l’égout
Le Plan Hospitalier de gestion des DH devra être préparé, sous la conduite du technicien d’Hygiène et du
Directeur, par l’ensemble des membres du Comité de Gestion des DH.
Il comprendra :
2. Aspects techniques
- Procédures et guides internes et de bonnes pratiques de gestion des DH
- Caractérisation des DH (évaluation des quantités produites, typologie des DH,)
- Traçabilité des DH (source de production, modes d’enregistrement et cheminement)
- Procédures de ségrégation et le tri à la source ; la collecte, le transport, le stockage et l’élimination
finale, avec un plan indiquant la localisation des points de collecte et d’entreposage dans les services ;
- Marquage ou codage des récipients, leur nombre, etc. ;
- Détermination des infrastructures et équipement de gestion (stockage, transport, traitement, etc.) ;
- Détermination des équipements de protection du personnel de gestion (masques gants, bottes lunettes,
blouses, etc.);
- Calendrier, circuit, horaire et fréquence de collecte pour chaque service ;
4. Financement et partenariat
- Dotations budgétaires
- Besoins et capacités de financement local de la gestion des déchets
- Partenariat (implication de structures privés, municipalités, etc.)
Les représentants du MINEP des municipalités concernées devront être associées dans la préparation du
plan, qui sera approuvé par les services du MINSANTE (notamment la DSP). Le plan devra être
régulièrement suivi, évalué et actualisé par les CHH de chaque formation sanitaire.
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Niveau réglementaire :
- existence d’une loi sur la gestion des déchets médicaux
- existence de procédures, guides, normes et standards sur la gestion des DH
- niveau d’application des textes réglementaires et techniques
Collecte et stockage
- existence d’un système de tri à la source (équipements et organisation)
- existence d’un système de collecte interne et performance
- existence d’un système de collecte externe (équipements, autorisation, performance)
- existence de poubelles appropriés et niveau de suffisance
- existence d’équipements de sécurité et niveau de suffisance
- existence d’un calendrier, circuit et fréquence de collecte
- existence d’un site de stockage
Transport externe
- niveau de conformité des contractant (Autorisation, permis)
- Sureté et sécurité des conditions de transport (signalisation, etc.)
- Niveau d’adaptation des équipement et véhicules de transfert
Traitement
- existence d’un système d’élimination des DH et niveau de performance
- existence d’un système d’élimination des eaux usées et niveau de performance
- existence d’un système de nettoiement de la formation sanitaire et niveau de performance
- Disposition des résidus
- Types de désinfectants utilisés, niveau de toxicité et performance
DH : Déchets assimilables
Incinération in situ ou aux ordures
transport vers un site ménagères :
d’incinération Elimination avec les
(polarisation) déchets ordinaires
(décharges)
Service
privés ou
Agents
d’entretien
89
DH : Déchets assimilables
Incinération in situ ou aux ordures
transport vers un site ménagères :
d’incinération Elimination avec les
(polarisation) déchets ordinaires
(décharges)
Service
privés ou
Agents
d’entretien
90
A1 : Déchets recyclables
Ils comprennent le papier, les caisses en carton, les plastiques ou métaux non contaminés, les cannettes ou
verres recyclables si une industrie de recyclage n’existe pas dans le pays.
B3 : Déchets pharmaceutiques
Les déchets pharmaceutiques sont divisés en trois classes. Leur traitement s’effectue d’une manière
spécifique à chaque classe.
- B31 : Déchets pharmaceutiques non dangereux
Cette classe comprend les produits pharmaceutiques tel que des infusions de camomille ou les
sirops antitussifs qui ne posent pas de danger. Ils ne sont pas considérés comme dangereux et
doivent être traités en même temps que les déchets municipaux.
C1 : Déchets infectieux
Cette classe comprend tous les déchets biomédicaux et d’activités de soins connus ou cliniquement
démontré par un professionnel de la médecine humaine ou vétérinaire, comme ayant le potentiel de
transmettre des agents infectieux aux hommes ou aux animaux.
ANNEXES GÉNÉRALES
Personnes rencontrées
Bibliographie
Intitulé
Inventaire des déchets hospitaliers au Cameroun, Rapport – juillet 2007, DPS/MINSANTE, République du
Cameroun
Stratégie Nationale de Gestion des Déchets (SNGD), 2007, MINEP, République du Cameroun
Draft de l’avant-projet de décret portant sur le Code d’Hygiène du Cameroun, 2006, MINSANTE, République du
Cameroun
Décision N°0178/D/MSP/SESP/SG/DPS/SDHA/SHM/BPH du 24 avril 2006 portant création d’une unité
d’hygiène hospitalière dans les formations sanitaires publiques
Description de la situation des déchets sanitaires au Cameroun, Analyse de la situation actuelle effectuée lors
d’une mission en novembre 2004, EPOS Health Consultants/KFW, 2004
Normes environnementales et procédure d’inspection des installations industrielles et commerciales au
Cameroun, 2006, MINEP, République du Cameroun
Stratégie nationale de Santé et Environnement, juillet 2003, MINSANTE, République du Cameroun
Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, 2003, République du Cameroun
Stratégie Sectorielle de Santé, Edition 2002, MINSANTE, République du Cameroun
Stratégie Nationale sur la Sécurité des Injections et la Gestion du Matériel d’Injection utilisé, Septembre 2002,
MINSANTE, République du Cameroun
Plan National de Gestion de l’Environnement (PNGE), 1998, MINEP, République du Cameroun
Loi N°96/027 du 29 décembre 1987 portant sur les déchets toxiques et dangereux, République du Cameroun
Note circulaire N°D 67/NC/MSP/DMPHP/SHPA du 19/0678 portant fonction des Techniciens et Agents
Techniques du Génie sanitaire
Loi N° 87/LF/23 du 13 novembre 1964 portant protection de la Santé Publique, République du Cameroun
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