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ROYAUME DU MAROC

MINISTERE DE LA SANTE
INSTITUT NATIONAL D’ADMINISTRATION SANITAIRE

Centre collaborateur de l’OMS

Neuvième Cours de Maîtrise en Administration Sanitaire


et Santé Publique
Promotion (2006-2008)

EVALUATION DE LA GESTION DES DECHETS


SOLIDES MEDICAUX ET PHARMACEUTIQUES
A L’HOPITAL HASSAN II D’AGADIR

Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de maîtrise


en Administration Sanitaire et Santé Publique

Option : Santé publique

Elaboré par : Dr. Mohammed Abdou DAOUDI

Juillet 2008
RESUME

La Croissance démographique, le développement industriel et le


développement de la technologie médicale entraînent une augmentation de la
production des différents types de déchets responsables d’une menace sérieuse
pour l’Homme et l’environnement. Parmi ces déchets, les déchets médicaux et
pharmaceutiques produits par les formations hospitalières, dont la gestion
nécessite une politique d'hygiène appropriée, des moyens humains, matériels et
financiers suffisants, du personnel formé et une réglementation adéquate pour
pouvoir prévenir, si non réduire, tout risque pour les patients, les
professionnels et l'écosystème.
Notre étude s’est proposée d’éclaircir la problématique de la gestion des
déchets solides médicaux et pharmaceutiques (DSMP) au niveau de l’hôpital
Hassan II d’Agadir, et d’évaluer la gestion de ces déchets.
La méthodologie adoptée est une appréciation normative, utilisant comme
démarche l'approche systémique (structure, processus, résultat). Dans un 1er
temps nous avons assimilé les déterminants de la gestion des DSMP à la
structure, la filière de gestion des DSMP au processus proprement dit, les
résultats sont assimilés aux DSMP qui ont été géré et traité. Dans un 2ème
temps, nous avons comparé la structure, le processus et les résultats aux
normes préconisées.
Cependant, la gestion des DSMP au niveau de l’hôpital Hassan II d’Agadir
souffre dans son ensemble d'un certain nombre de contraintes humaines,
matérielles, financières et organisationnelles.
(a) Les contraintes humaines se traduisent par une insuffisance en agents de
collecte des DSMP, une insuffisance en formation et sensibilisation des
différents intervenants dans la filière de gestion des déchets et une insuffisance
en mesures de protection du personnel (gants, vaccination, suivi médical).
(b) Les contraintes matérielles se traduisent par une insuffisance en matériel
de conditionnement des déchets. (c) Sur le plan financier, l’hôpital alloue un
faible budget pour la gestion des déchets (moins de 0,25% du budget total de
fonctionnement de l’hôpital, comme le recommande l'OMS). (d) Quant aux
contraintes organisationnelles, elles se manifestent par l’absence d'un
programme d'hygiène clair, l’absence de plan de gestion des déchets et le
manque d'implication des responsables hospitaliers qui se traduit par une
insuffisance de supervision, de suivi et d'évaluation et une insuffisance de
coordination entre l’hôpital et les collectivités locales.
Toutes les contraintes sus citées, ont fait que le processus de gestion des
DSMP au niveau de l’hôpital est défaillant, malgré l’acquisition d’un appareil
de broyage /désinfection, et malgré l’externalisation de la gestion des DSMP.
L'amélioration de la gestion DSMP au niveau de l’hôpital passe inévitablement
par la levée des contraintes, et l’élaboration d’un plan rigoureux suscitant
l’adhésion effective de tous les intervenants dans la filière de gestion des
DSMP.

Mots clés : Déchets solides, médicaux, pharmaceutiques, gestion, évaluation,


hôpital.
TABLES DES MATIERES

INTRODUCTION…………………………………………………………………........ 1
Partie I- ENONCE DU PROBLEME ET OBJECTIFS DE L’ETUDE…………. 3
1. Présentation du site de l’étude ……………………………………………. 4
1.1. Contexte général …………………………………………………….. 4
1.2. Hôpital Hassan II d’Agadir.......................................................... 5
2. Définition de la problématique …………………………………………… 6
3. Objectifs de l’étude………………………………………………………….. 8
- Objectif général…………………………………………………………. 8
- Objectifs spécifiques…………………………………………………… 8
Partie II- ETAT DES CONNAISSANCES ET CADRE CONCEPTUEL ……... 9
1. ETAT DES CONNAISSANCES…………………………………………... 10
1.1. Définition des concepts………………………………………………. 10
1.2. Textes réglementaires………………………………………………... 14
1.3. Typologie des déchets solides médicaux et pharmaceutiques
et leurs lieux de production………………………………………………. 16
1.4. Estimation de la production des déchets solides médicaux
et pharmaceutiques………………………………………………………... 19
1.5. Risques liés aux déchets solides médicaux et pharmaceutiques 21

1.6. Filière de gestion des déchets solides médicaux


et pharmaceutiques………………………………………………………... 23
1.7. Plan de gestion des déchets solides médicaux
et pharmaceutiques………………………………………………………... 27
1.8. Déterminants de la gestion des déchets solides médicaux
et pharmaceutiques ……………………………………………………….. 27
2. CADRE CONCEPTUEL……………………………………………………. 31
Partie III- METHODOLOGIE……………………………………………………….. 32
1. Méthodologie de recherche ……………………………………………….. 33
2. Questions de validité………………………………………………………. 34
3. Population à l’étude………………………………………………………... 35
4. Sources et méthodes de collecte de données…………………………… 35
5. Plan d’analyse des données………………………………………………. 36
6. Considérations éthiques…………………………………………………... 37
Partie IV- PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS,
DISCUSSION ET RECOMMANDATIONS……………………………. 38
1. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS………………... 39
2. DISCUSSION……………………………………………………………….. 48

3. RECOMMANDATIONS…………………………………………………… 53

CONCLUSION…………………………………………………………………………... 56
REFERENCES
ANNEXES
LISTE DES ANNEXES

Annexe -1- Catégories des Déchets Médicaux et Pharmaceutiques

Annexe -2- Production moyenne par lit occupé et par jour

Annexe -3- Principales maladies résultant de l’exposition aux déchets à risque

Annexe -4- Circulaires du Ministère de la Santé

Annexe -5- Evaluation des conditions de gestion des déchets médicaux et


pharmaceutiques
Annexe -6- Marché de sous traitance de la gestion des déchets MP à l’hôpital
HASSAN II d’Agadir
Annexe -7- Tri des déchets

Annexe -8- Correspondance concernant la rupture du stock des moyens de


conditionnement des DSMP
Annexe -9- Programme de collecte des DSMP par les collectivités locales au
niveau de l’hôpital HASSAN II d’Agadir
LISTE DES ABREVIATIONS

CHP Centre Hospitalier Provincial


CHR Centre Hospitalier Régional
CPS Cahier des Prescriptions Spéciales
DELM Direction de l’Epidémiologie et de la Lutte contre les Maladies
DHSA Direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires
DMP Déchets Médicaux Pharmaceutiques
DSMP Déchets Solides Médicaux et Pharmaceutiques
MS Ministère de la Santé
OMS Organisation Mondiale de la Santé
PFGSS Projet de Financement et de Gestion du Secteur Santé
SMD Région Souss Massa Draa
SSI Service des Soins Infirmiers
INTRODUCTION

Aujourd'hui, la question des déchets à l'hôpital se pose avec de plus en plus


d'acuité, ces derniers occasionnent des risques aussi bien pour la santé de
l'homme que pour son environnement sur lequel leur impact prend de plus en
plus d’ampleur et génèrent différentes formes de pollution (sol, air, eau). Diverses
publications et enquêtes ont montré que les conditions actuelles d'élimination des
déchets solides médicaux et pharmaceutiques ne sont pas toujours satisfaisantes.
Si cette situation peut se comprendre, cela n'implique pas que l'on ne tente pas
d'y remédier .En effet, en matière d'élimination des déchets, les établissements
de soins publics et privés sont concernés à double titre :
¾ en tant que producteurs de déchets et donc responsables de leur bonne
élimination ;
¾ en tant qu'acteurs de santé soucieux d'une bonne hygiène pour la
protection de la population et de l’environnement ;

Ainsi, l'élimination rationnelle des pollutions est l'une des conditions essentielles
du respect des règles d'hygiène, non seulement à l'intérieur des établissements,
mais également dans l'environnement général. Parmi ces pollutions, celle
imputable aux déchets solides médicaux et pharmaceutiques est sans doute l'une
des plus complexes à résoudre .Ces déchets produits par les établissements de
soins entraînent, en effet, du fait de leur spécificité, des sujétions particulières
quant à leurs modalités de gestion.
De ce fait et conscient de la nécessité et de l'obligation de résoudre la situation
engendrée par la problématique des déchets solides médicaux et
pharmaceutiques au Maroc, le Ministère de la santé est en quête permanente
d’une gestion rationnelle et écologique de ces déchets. Des directives
ministérielles dans ce sens ont été transmises aux hôpitaux publics depuis 1992.

Dans l'ère de la réforme hospitalière, nous nous somme intéressé à cet aspect de
gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques au niveau de l’hôpital Hassan
II d’Agadir ; faire un état des lieux, relever les dysfonctionnements existants et
leurs causes dans le but de suggérer des solutions à leur encontre.

Ce travail s'est intéressé dans sa première partie à la problématique et aux


objectifs de l'étude. Dans sa deuxième partie à l'état des connaissances et au
cadre conceptuel. Dans sa troisième partie à la méthodologie suivie. Puis la
quatrième partie sera consacrée aux résultats, aux discussions et
recommandations jugées nécessaires.
Première
Partie
ENONCE DU PROBLEME
ET OBJECTIFS DE L’ETUDE
1. PRESENTATION DU SITE DE L’ETUDE
1.1. Contexte général :
La préfecture d’Agadir fait partie de la région Souss Massa Darâa qui comprend
07 provinces : Tiznit, Chtouk Ait Baha, Taroudant, Inzegane, Ouarzazate et
Zagoura et dont les caractéristiques socio-démographiques sont représentées ci-
dessous :

SIDI BELKACEM
Provinces d’Essaouira
Et de Chichaoua PREFECTURE
IMSOUANE
AGADIR IDA OUTANANE
ASSAKA

AZIAR TADRART

TIQQI
TAMRI IGHALEN

IMOUZZER

IMSKER
Province de
Taroudannt
IKHARDIDENE
AQSRI
ASSAKA

TAGHAZOUTE
Océan AMSKROUD

Atlantique
TAMRAGHT AZRARAGUE SIDI BOUSHAB
T.OUFELLA

ANZA
AGADIR
Préfecture d’Agadir IO :
•Une municipalité DRARGA
T.IZDAR
•12 communes rurales BENSERGAO
•4 districts urbains •Superficie : 2500 km²
•1 district Agadir Banlieue TIKIOUINE •4/5 zones montagneuses
•Population 2006
Provinces D’Inezgane Ait •Population totale : 512 000
Melloul •Population urbaine : 368 432
•Population rurale : 143 568

1.2. Hôpital Hassan II d’Agadir:


C’est un centre hospitalier préfectoral à vocation régionale bâtit sur une surface
de 19.25 Ha et dont la date de construction remonte à 1963 et celle de l’ouverture
à 1967. Elle a une structure pavillonnaire du fait de son emplacement dans une
région connue sismique, dotée d’une autonomie financière (SEGMA). Constitue
l’un des cinq sites pilotes du PFGSS qui a pour objectif d’améliorer
significativement la qualité des soins et des services avec des outils modernes de
gestion , au regard de la prise en charge des patients.
Bassin de desserte (recensement 2004)
Population Préfecture Agadir Région Sous
desservie idaoutanane Massa Draa
Urbain 382 811 1 401 000
Rural 145 193 1 872 000
Total 528 000 3 273 000

Ressources humaines : Effectif total 526 (au 30 décembre 2007)


Personnel médical 92 17 %
Personnel infirmier 326 62%
Personnel administratif 45 9%
Personnel de soutien 63 12%
Personnel biomédical 6 1%

Capacité litière fonctionnelle : 500 lits


En plus des disciplines de base, il existe d'autres spécialités tels que :
Traumatologie, Ophtalmologie, ORL, Neurochirurgie, Chirurgie infantile,
Réanimation médicale et néonatalogie, l'Urologie, Néphrologie, Neurologie;
Pneumologie, Gastroentérologie, Médecine interne, service brûlé, Chirurgie
esthétique, Chirurgie infantile, Biologie et Radiologie, Médecine de travail et
Médecine légale. A noter qu’il existe un centre d’oncologie à vocation régionale
qui est rattaché financièrement au CHP et à sa proximité une maison de vie.

2. DEFINITION DE LA PROBLEMATIQUE

La Croissance démographique, le développement industriel et le développement


de la technologie médicale entraînent une augmentation de la production des
différents types de déchets responsables d’une menace sérieuse pour l’Homme et
l’environnement.
Une gestion inappropriée des déchets médicaux et pharmaceutiques au niveau
des formations hospitalières, accroît les risques traumatiques, infectieux, toxique,
radioactif et psycho émotionnel pour les professionnels de santé et les usagers de
l’Hôpital.
Mounier et col. rapportent que la majorité des piqûres (60%) survient lors de
l'élimination du matériel souillé (25).

Au niveau des décharges publiques qui sont souvent non contrôlées pour les pays
en voie de développement, ces déchets s'infiltrent et posent le risque de
contamination infectieuse, toxique ou radioactive du sol et des eaux souterraines,
à l'origine de la pollution de l'écosystème et de l'apparition d'un certain nombre
d'état morbide (choléra, typhoïde...) chez la population (22).
Une étude (OMS) menée en 2002 auprès de 22 pays en voie de développement a
montré que 18 à 64 % des établissements de soins n’éliminent pas correctement
leurs déchets. Les injections par seringues contaminées sont responsable de :
• 21 millions d’hépatite B (32 % des nouveaux cas) ;
• 2 millions d’hépatite C (40 % des nouveaux cas) ;
• 260 000 cas VIH Sida (5 % des nouveaux cas).
Selon l'OMS, une gestion adéquate de ces déchets nécessiterait une politique
d'hygiène appropriée, des moyens humains, matériels et financiers suffisants, du
personnel formé et une réglementation adéquate pour pouvoir prévenir, si non
réduire, tout risque pour les patients, les professionnels et l'environnement (31).

Le Ministère de la Santé au Maroc, conscient de la problématique, a engagé


depuis 1982, des études dans le domaine, des consultations des experts et des
mesures réglementaires et organisationnelles dont les consignes d'application ont
été transmises à l'ensemble des hôpitaux publics.

Notre étude a étayé la problématique de la gestion des déchets solides médicaux


et pharmaceutiques au niveau de l’hôpital Hassan II d’Agadir. Ont été exclus de
l’étude :
• les déchets radioactifs pour lesquels il existe une réglementation
particulière ;
• les corps et les grandes pièces anatomiques destinés à la crémation ou à
l'inhumation ;
• les déchets liquides admissibles dans le réseau d'assainissement et les
déchets qui font l'objet d'une élimination particulière (déchets chimiques
par exemple) ;
3. OBJECTIFS DE L’ETUDE

Notre étude a visé un certain nombre d'objectifs qui sont présentés comme
suit :

¾ Objectif général
Evaluer la gestion des déchets solides médicaux et pharmaceutiques au
niveau de l’hôpital Hassan II d’Agadir.

¾ Objectifs spécifiques
o Faire un état des lieux concernant la gestion des déchets solides
médicaux et pharmaceutiques au niveau de l’hôpital Hassan II
d’Agadir
o Apprécier l'écart existant sur le terrain par rapport aux normes de
gestion préconisées
o Discuter les facteurs qui expliquent ces écarts.
o Proposer des recommandations pour y remédier.
Deuxième
Partie
ETAT DES CONNAISSANCES
ET CADRE CONCEPTUEL
1. ETAT DES CONNAISSANCES
1.1. Définition des concepts :
DECHET : n.m, d'abord dechié (1270-1280), est le déverbal de déchoir. Par
substitution de suffixe, il a pris la forme déchiet (1328-1342) réduite à déchet. Le
mot a pris au XIVème siècle son sens actuel de quantité perdue dans l'emploi
d'un produit (1328-1342). DECHOIR : v. issu du bas latin "decadere"- tomber -.
En français, le verbe a seulement conservé le sens moral, tomber dans un état
inférieur à celui où on était. (Tiré de "LE ROBERT": Dictionnaire français)

"Les déchets sont les débris, les restes sans valeur de quelque chose ou ce qui
tombent d'une matière qu'on travaille "(le dictionnaire Français Larousse). De
façon plus administrative, la directive européenne 91/56/EEC définit un déchet
comme étant "toute substance que le propriétaire abandonne, destine à l'abandon
ou se trouve dans l'obligation de s'en débarrasser "(33).
Les déchets d'activités de soins sont définis comme étant "des déchets issus des
activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif ou palliatif dans
les domaines de la médecine humaine et vétérinaire". Article R.44-1 du code de la
santé publique française (11). Les déchets d'activités de soins sont le synonyme
des déchets médicaux (3,25).

Cependant, les déchets d'activités de soins ne sont pas uniquement produits à


l'hôpital, ils sont également produits en ambulatoire (8,25). Au niveau de
l'hôpital, ils sont appelés "hospitaliers" ou "concentrés" et au niveau de
l'ambulatoire ces déchets sont dits "diffus"(25).
Les déchets hospitaliers représentent "tous les déchets générés par le
fonctionnement d'un hôpital, tant au niveau de ses services d’hospitalisation et de
soins qu'au niveau des services médico-techniques, techniques, administratifs et
de ses dépendances" (3).
Les déchets hospitaliers peuvent être solides et/ou liquides. Les déchets liquides
concernent essentiellement les eaux usées hospitalières, mais aussi les déchets
chimiques tels que les réactifs de laboratoires, les solvants, les produits de
fixation, les liquides de développement des films radiologiques(fixateur et
révélateur), le sang et dérivés...(16,24). Ce volet ne sera pas abordé dans notre
étude.
Au Maroc, le Dahir n° 1-06-153 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006), publié
dans le B.O N° 5480 du 15 Kaada 1427 (7/12/2006), portant promulgation de la
loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination. (86Articles),
dans son Titre V (gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques), les
déchets d’activités de soins prennent la nomination de déchets médicaux et
pharmaceutiques (15).
Les définitions qui ont été adoptés par cette loi 28-00 sont les suivantes :
1- Déchets : tout résidu résultant d'un processus d'extraction, exploitation,
transformation, production, consommation, utilisation, contrôle ou filtration, et
d'une manière générale, tout objet et matière abandonnés ou que le détenteur
doit éliminer pour ne pas porter atteinte à la santé, à la salubrité publique et à
l'environnement;
2- Déchets médicaux et pharmaceutiques : tout déchet issu des
activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, palliatif ou curatif
dans les domaines de la médecine humaine ou vétérinaire et tous les déchets
résultant des activités des hôpitaux publics, des cliniques, des établissements de
la recherche scientifique, des laboratoires d'analyses opérant dans ces domaines
et de tous établissements similaires;
3- Déchets dangereux : toutes formes de déchets qui, par leur nature
dangereuse, toxique, réactive, explosive, inflammable, biologique ou bactérienne,
constituent un danger pour l'équilibre écologique tel que fixé par les normes
internationales dans ce domaine ou contenu dans des annexes complémentaires;
4- Déchets ménagers : tout déchet issu des activités des ménages;
5- Déchets assimilés aux déchets ménagers : tout déchet provenant des
activités économiques, commerciales ou artisanales et qui par leur nature, leur
composition et leurs caractéristiques, sont similaires aux déchets ménagers;
6- Gestion des déchets : toute opération de pré collecte, de collecte, de
stockage, de tri, de transport, de mise en décharge, de traitement, de valorisation,
de recyclage et d'élimination des déchets y compris le contrôle de ces opérations
ainsi que la surveillance des sites de décharges pendant la période de leur
exploitation ou après leur fermeture ;
7- Générateur de déchets : toute personne physique ou morale dont
l’activité de production, de distribution, d’importation ou d’exportation génère
des déchets.
8- Traitement des déchets : toute opération physique, thermique,
chimique ou biologique conduisant à un changement dans la nature ou la
composition des déchets en vue de réduire dans des conditions contrôlées, le
potentiel polluant ou le volume et la quantité des déchets, ou d'en extraire la
partie recyclable ;
9- Elimination des déchets : toute opération d’incinération, de
traitement, de mise en décharge contrôlée ou tout procédé similaire permettant
de stocker ou de se débarrasser des déchets conformément aux conditions
assurant la prévention des risques pour la santé de l'homme et de
l'environnement;

GESTION : selon Larousse: "la gestion, du latin gestion, est une action ou une
manière de gérer, d'administrer, de diriger ou d'organiser quelque chose".
Certains auteurs considèrent la gestion comme un processus. "Le processus de
gestion" regroupe quatre fonctions, étroitement liées les unes aux autres: la
planification, l'organisation, la direction et le contrôle, comme l'a conçu Henri
Fayol (1841-1925). (14)

Dans notre étude, le processus de gestion des déchets solides médicaux et


pharmaceutiques consiste en l'établissement d'une filière de gestion
comprenant: le tri, le conditionnement, le stockage, la collecte, le traitement et
l'élimination de ces déchets.
Le plan d’amélioration de la gestion des DSMP contribue à assurer une gestion
durable de ces déchets en mettant en place des systèmes viables au plan
environnemental, techniquement faisable, socialement acceptable, susceptibles
d’éliminer les risques d’infections et de garantir un environnement sain et
propre, il ambitionne de donner une vision et des orientations majeures d’une
gestion rationnelle des DSMP, mais aussi d’être une base pour le développement
d’un consensus avec les acteurs institutionnels impliqués dans les activités liées
à la gestion des DSMP.
1.2. Textes réglementaires :

9 Loi n° 11-03 relative à la protection et à la mise en valeur de


l’environnement qui stipule que l’administration et les collectivités
locales et leurs groupements prennent les mesures nécessaires pour la
réduction du danger des déchets, par leur gestion, leur traitement et leur
élimination d’une manière adéquate, susceptible de préserver
l’environnement.

9 Loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur élimination


o Article 38
Les déchets médicaux et pharmaceutiques doivent faire l'objet d'une gestion
spécifique visant à éviter toute atteinte à la santé de l'homme et à
l'environnement.
Toutefois, certains types des déchets générés par les établissements de soin
peuvent être assimilés aux déchets ménagers sur la base d'un rapport
d'analyse, exigé par la commune et établi par un laboratoire agréé, à condition
que ces déchets soient triés au préalable et ne soient pas contaminés par les
déchets dangereux.
Les modalités de gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques sont fixées
par voie réglementaire.
o Article 39
Le rejet, le stockage, le traitement, l'élimination ou l'incinération des déchets
médicaux et pharmaceutiques sont interdits en dehors des endroits désignés
par les plans directeurs régionaux prévus à l'article 10 ci-dessus.

o Article 40
La collecte et le transport des déchets médicaux et pharmaceutiques sont
soumis à une autorisation délivrée par l'administration pour une période
maximale de cinq (5) ans renouvelable.
L'octroi de cette autorisation est subordonné aux conditions précisées à
l'article 30 ci-dessus.
Les conditions et les modalités de délivrance de cette autorisation sont fixées
par voie réglementaire.
o Article 41
L'élimination par enfouissement des déchets médicaux et pharmaceutiques
dans les lieux de leur génération est interdite.

9 Circulaires du Ministère de la Santé (voir annexe 4) :


o Circulaire N° 16/DE/10 sur la création des commissions d’inspection des
établissements de soins.
o Circulaire du 04/07/1994, relative à la création des commissions
d’inspection des établissements de soins.
o Circulaire du 02/11/1992, relative à la propreté et l’hygiène des
établissements hospitaliers.
o Circulaire du 22/11/1992, relative à la propreté, l’hygiène des locaux, la
gestion et le traitement des déchets des établissements de soins ;
o Circulaire n° 230 DHSA/22/, du 22 novembre 1996, relative à la
propreté, l’hygiène des locaux, la gestion et le traitement des déchets
des établissements de soins
o Circulaire° 59/DHSA/20/21, du 28/11/2000, relative au programme
d’hygiène hospitalière, de gestion de traitement des déchets des
établissements de soins.
9 Le règlement intérieur des Hôpitaux stipule dans son :
o Article 32 : Hygiène hospitalière
Le directeur de l’hôpital met en place un programme de gestion des déchets
hospitaliers notamment en ce qui concerne les modalités et les conditions de
tri, de traitement, de manipulation, de stockage, de transport et de
destruction des déchets hospitaliers. Une signalisation adaptée doit mettre en
garde le personnel de l’hôpital contre les risques liés aux déchets hospitaliers
(27).

1.3. Typologie des déchets solides médicaux et pharmac-


eutiques et leurs lieux de production au dans l’hôpital
Pour établir la classification des déchets produits nous devons utiliser une
nomenclature de base, dans le but de trouver un consensus général sur ce concept
et d'instaurer des options de traitement et d'évacuation acceptables. (Voir
annexe1)

La classification internationale de l'OMS distingue (19) :


1. Les déchets sans risque: comparables aux ordures ménagères. Ils
comprennent surtout des déchets provenant du secteur hôtelier et administratif
des hôpitaux.
2. Les déchets très infectieux: comprennent tous les déchets contenant de
fortes concentrations de microbes pathogènes, tels que les cultures microbiennes,
les cadavres d'animaux de laboratoire et d'autres déchets pathologiques très
infectieux.
3. Les déchets infectieux ni coupants ni piquants: comprennent tous les
autres déchets pathologiques et anatomiques, ainsi que les pansements, le sang
et les excréta des patients et tout déchet taché de sang ou d'excréta humains.
4. Les déchets coupants ou piquants: comprennent les seringues jetées, les
scalpels brisés et tout autre déchet piquant ou coupant.
5. Les déchets chimiques et pharmaceutiques: comprennent les résidus de
produits pharmaceutiques et chimiques avec leurs emballages internes.
6. Les déchets spéciaux: comprennent 5 sous catégories:
-Les déchets radioactifs.
-Les résidus de produits cytotoxiques, avec leurs emballages internes.
-Les conteneurs usagés de gaz pressurisés
-Les déchets contenant de fortes concentrations de métaux lourds toxiques
(arsenic, mercure, plomb...) tels que les piles électriques usagés et les
thermomètres brisés.
- Les produits chimiques périmés.

Au niveau national les déchets médicaux et pharmaceutiques sont classés


selon leurs caractéristiques et leur nature comme suit : (projet du décret
d’application de la Loi 28-00)
o Catégorie 1 :
a) Déchets comportant un risque d’infection ou contenant des micro-
organismes viables ou des toxines susceptibles de causer la
maladie chez l’homme ou chez d’autres organismes vivants ainsi
que les organes et tissus humains ou animaux non identifiables;
b) Matériel piquant ou tranchant, qu’il ait été ou non en contact avec
un produit biologique ;
c) Produits ou dérivés sanguins a usage thérapeutique
incomplètement utilisés, avariés ou périmés ;
o Catégorie 2 :
a) Médicaments et produits chimiques et biologiques non utilisés,
avariés ou périmés ;
b) Déchets cytostatique et cytotoxique ;
o Catégorie 3 : Organes et tissus humains ou animaux aisément
identifiables par un non spécialiste ;
o Catégorie 4 : Déchets assimilés aux déchets ménagers ;

Lieux de production

Administration,
cuisine, services Déchets ménagers
généraux ou assimilables

Services cliniques et
Services médico-
techniques Déchets
médicaux et
pharmaceut
Blocs opératoires et iques
pharmacie
Lieux de production des DSMP dans l’hôpital
1.4. Estimation de la production des déchets solides
médicaux et pharmaceutiques

En règle générale, la production des DSMP dépend de plusieurs facteurs,


notamment les méthodes de gestion, le nombre de lits et le taux d’occupation, le
nombre de patients traités quotidiennement, le degré de spécialisation des soins
pratiqués, le plateau technique, l’utilisation du matériel jetable… (26)
Au niveau du pays, on a un manque de méthodes précises de mesures, c’est
pourquoi les estimations effectuées s’appuient sur les campagnes de pesages
exécutées lors de la mission de terrain et leur extrapolation pour l’ensemble des
formations sanitaires du pays.

Aux Etats Unis, les déchets hospitaliers sont estimés à 158 millions de tonnes
par an (25). En France, les déchets hospitaliers et diffus sont estimés à 1,4
millions de tonnes par an (25). Comparés aux déchets ménagers ou industriels,
les quantités annuelles de déchets d'activités de soins sont faibles. En France, ils
représentent1/20ème des ordures ménagères et environ 1/400ème du total des
déchets produits (25). Certains auteurs estiment que la France est le 1er
producteur européen de déchets hospitaliers, environ 700.000 tonnes par an
(23,35).

La moyenne de production varie d'un pays à un autre: elle est de 1,5 kg/lit
occupé/j au Japon, 2,5 à 4 kg/lit occupé /j à Taiwan, 3,5 kg/lit occupé /j en France
et de 7 à 10 kg/lit occupé /j aux Etats Unis (6,25).
Au Maroc, la production totale hospitalière publique est estimée a 20 400
tonnes /an, dont les déchets ménagers et assimilables 14 300 à 16 300 tonnes/an,
et les déchets médicaux 4 100 à 6 100 tonnes/an (estimée selon la capacité litière
fonctionnelle des hôpitaux publics).
La production unitaire moyenne à l’échelle nationale est estimée à 3 Kg par lit
occupé et par jour (3), avec des variations, selon la discipline hospitalière, allant
de 1,5 à 4,5 kg par lit occupé et par jour (3,6). La nature de la pathologie
constitue un facteur déterminant dans la production des déchets. A titre
d’exemple, un hôpital général de faible capacité produit plus de déchets qu’un
hôpital psychiatrique de plus grande capacité. (Voir annexe2)

Pour cela, il importe de procéder dans chaque établissement de soins, à la


quantification exacte des déchets produits selon une méthodologie rigoureuse.
L’intérêt de quantifier la production journalière des déchets dans chaque
établissement de soins réside dans la connaissance du poids et du volume des
déchets produits quotidiennement (12).
Ceci permettra de :
- Prévoir les besoins en matériel de collecte, de conditionnement et de traitement
des déchets (sacs, conteneurs, poubelles, équipement de traitement, etc.). Par
exemple, pour un service froid de 30 lits, la production journalière se situe
autour de 3 kg / lit occupé / jour. Ce service produira donc environ 90 kg / jour
et aura besoin d’environ de 3 sacs de 50 kg par jour ou de 30 sacs par mois,
dont 75 à 90 % de couleur noire, pour le conditionnement des déchets
ménagers et 10 à 25 % de couleur rouge ou jaune, pour les déchets de soins à
risque.
- Surveiller la qualité du tri des déchets et plus particulièrement sa sélectivité
doit tendre vers la diminution du nombre de sacs de couleur rouge réservés
aux déchets de soins à risque, sans nuire à l’efficacité du tri (par exemple un
plâtre non souillé peut être mis dans un sac noir).
1.5. Risques liés aux déchets solides médicaux et
pharmaceutiques :

Tout individu en contact avec les DSMP est potentiellement exposé aux risques
encourus par ces déchets. Les personnes les plus exposées sont le personnel de
santé, le personnel des laboratoires, de la pharmacie, les patients et les visiteurs,
les personnes qui entrent en contact avec les DSMP à l’extérieur de l’hôpital.
(Voir annexe3)
Parmi ces risques :
9 Les risques infectieux : les déchets peuvent contenir des micro organismes
viables ou leurs toxines.
La contamination peut intervenir à trois moments :
ƒ Lors du conditionnement
ƒ Lors de la collecte et du transport
ƒ Lors du traitement
Les agents infectieux transmissibles :
ƒ Les virus : Hépatite B, C et le VIH
ƒ Les bactéries : bactéries multi résistantes
ƒ Les parasites et les champignons
9 Les risques liés aux activités du personnel de santé
ƒ La nuisance visuelle
ƒ La nuisance olfactive
ƒ La nuisance de contact des déchets
9 Risque traumatique : Les objets piquants et tranchants peuvent entraîner
des piqûres et des blessures dont la taille et la gravité sont variables en
fonction des circonstances de l’accident
9 Risque radioactif : le risque ionisant (mutagène et tératogène) supérieure à
2 micro curies par kilogramme de poids corporel.
9 Risque toxique :
Les produits toxiques : Réactifs, mercure, solvants, résidus
médicamenteux, les milieux de culture, les produits de nettoyage et/ ou
d’entretien tels acides bases et produits caustiques, solvants, huiles,
pesticides…
Le risque intervient :
ƒ lors du conditionnement
ƒ lors de la collecte, de l’entreposage et du transport
ƒ lors du traitement
9 Risque psycho-emotionnel : c’est un risque ressenti qui traduit la crainte
du public, des professionnels de santé ou des agents lorsqu’ils
reconnaissent des déchets souillés par du sang ou par du liquide
biologique, des pièces anatomiques.
ƒ Anxiété
ƒ Dépression
ƒ Baisse du rendement professionnel
ƒ Changement de poste
9 Risque sur l’environnement
1.6. Filière de gestion des déchets solides médicaux et
pharmaceutiques:

Définition : c’est l’ensemble des étapes par lesquelles doivent cheminer les
déchets à l’intérieur puis à l’extérieur de l’hôpital à savoir :
- Identification, tri, conditionnement et étiquetage
- Stockage intermédiaire
- Transport
- Traitement et élimination interne
- Stockage central
- Transport et élimination finale
- Le tri : C’est la première activité dans le processus de gestion des déchets. Elle
s’effectue dès leur génération au niveau des unités de soins. La qualité et la
sélectivité de tri permettent d’éviter que les déchets à risque ne se mélangent avec
ceux assimilable aux ordures ménagères.
Le tri est supervisé par un cadre responsable des déchets désigné par chaque
établissement (26).
- Le conditionnement : c’est l’emballage des déchets suivi de l’étiquetage
(Barrière physique contre les microorganismes pathogènes)
• Déchets solides médicaux et pharmaceutiques non dangereux,
assimilables aux ordures ménagères, à collecter dans des sacs de
couleur noire.
• Déchets piquants ou coupants, qui seront dans tous les cas considérés
comme infectieux, à collecter, dès leur production, dans des collecteurs
rigides et étanches de couleur rouge ou jaune.
• Les déchets infectieux non piquants ni coupants doivent être collectés
dans des sacs étanches de couleur rouge ou jaune.

- Le stockage intermédiaire : Chaque unité de soins doit disposer d’un local de


stockage intermédiaire respectant les caractéristiques suivantes :
- Emplacement loin des malades et proches de la porte du service ;
- Eclairage et aération assurés ;
- Paroi facilement lavable ;
- Existence de points d’eau pour lavage et désinfection ;
- Inaccessible aux chats, insectes et rongeurs ;
- Accessible que pour le personnel autorisé ;
- Le transport
• l’objectif est d’assurer de façon sécuritaire la collecte et l’acheminement
des déchets « à risque » au lieu de stockage central en tenant compte des
caractéristiques des déchets à transporter.
• Outils : Chariots, équipement de protection personnelle (gants, tabliers,
masques ...).
- Le stockage central
• l’objectif est de permettre le stockage sécuritaire des déchets en attendant
l’élimination finale.
• C’est un lieu de stockage provisoire des déchets à l’intérieur de
l’établissement de soins. Il doit disposer de deux locaux distincts : l’un pour
les déchets ménagers (sacs noirs) et l’autre pour les déchets de soins à
risque (sacs rouges ou jaune).
- Prétraitement
L’encapsulation :
Procédé qui peut être envisagé pour les piquants et les tranchants, il consiste
à neutraliser les déchets piquants ou coupants ainsi que les flacons contenant
des résidus de produits chimiques et pharmaceutiques. Les déchets sont
placés dans des ruts métalliques étanches, résistants au poinçonnage,
contenant un désinfectant. Une fois remplis au 3/4, on y coule un liant
constitué de plâtre ou de ciment, puis on les stocke dans les décharges en
attendant leur incinération. Ce procédé est peu coûteux et permet d'éviter les
blessures et les coupures (19).
Le broyage /désinfection : (Désinfection thermique et humide)
C’est un procédé de prétraitement qui vise à modifier l’apparence des déchets,
et à réduire la contamination microbiologique. Les déchets broyés et banalisés
ne seront pas différenciés (absence de pollution visuelle) et peuvent par la
suite être mis en décharge avec les ordures ménagères.
Le procédé de désinfection des déchets par voie thermique et humide,
fonctionne selon un principe analogue à celui de l'autoclave: c'est-à-dire par
exposition de ces déchets à la vapeur d'eau, à une pression de 1 bar (100 kPa)
et une température minimum de 120° C pendant une heure (17).

- Traitement final :
L’incinération
C’est un procédé de combustion à haute température (+800°C) des DSMP, qui
sont transformés en gaz et en résidu non combustible. Les gaz de combustion
sont déversés dans l’atmosphère après traitement. L'incinération reste encore
dans l'inconscient la solution la plus radicale et la plus rassurante, donc la
plus recommandée pour éliminer les déchets médicaux (21). Actuellement, la
méthode la plus utilisée est la pyrolyse. Cette incinération peut être "in situ"
ou"centralisée" (20) :
1) L'incinération "in situ": il s'agit d'une installation d'incinération réservée à
l'usage d'un établissement de santé et implantée dans son enceinte.
2) L'incinération "centralisée" (régionale): Il s'agit d'une unité extérieure et
indépendante des établissements de soins. Cette unité est installée, gérée et
exploitée par un organisme indépendant (société privée...) (7).
- La mise en décharge :
C'est" l'installation de déchets par dépôt ou enfouissement dans des cavités
artificielles ou naturelles du sol sans intention de reprise ultérieure" (1).
Trois catégories de décharges (classe I, II, III) sont à distinguer selon les
caractéristiques du site et l'étanchéité du sol.

Les catégories de décharges avec les déchets correspondants (1)

Catégories de sites Nature des sols Déchets admissibles

Certains types de
déchets spéciaux et
dangereux (déchets
Classe I Imperméable
médicaux...). Nécessité
de traitement des
lixiviats.

Déchets ménagers et
Classe II Semi-perméable assimilables aux
ordures ménagères.

Déchets inertes:
Classe ln Perméable
gravats, déblais... .

1 Mémoire INAS – Juillet 2008


1.2. Plan de gestion des déchets solides médicaux
et pharmaceutiques :

Selon les recommandations de l’OMS, chaque établissement de soins devra


préparer un plan même simple de gestion des déchets déterminant les
objectifs, les activités, les intervenants et leurs attributions, les ressources
nécessaires, ainsi que les mécanismes de suivi, de supervision et de contrôle
(37).
1.3. Déterminants de la gestion des déchets solides
médicaux et pharmaceutiques :
1.3.1. Les ressources humaines
La problématique de la gestion des DSMP nécessite la désignation d’un
responsable au sein de l’établissement. Idéalement, une petite commission sera
érigée au sein de l’hôpital et sera chargée d’étudier la problématique des
déchets dans son contexte élargi et de transmettre des avis à la direction (7).

¾ La formation et la sensibilisation du personnel :


La formation et la sensibilisation du personnel fait partie intégrante du plan
de gestion des DSMP. Car, dans de nombreux hôpitaux, il a été constaté que
les erreurs humaines constituent une des causes parmi les plus importantes de
mauvaises pratiques dans le processus de gestion des DSMP (18,30). Ainsi,
l'OMS recommande que le personnel médical, infirmier et d'entretien doit être
formé et sensibilisé concernant les risques engendrés par DSMP sur l'homme
et son environnement, puis sur les précautions à prendre et les méthodes à
appliquer pour une élimination optimale de ces déchets (19,30).

2 Mémoire INAS – Juillet 2008


¾ Les mesures de protection du personnel :
Vu l'exposition aux différents risques, l'OMS recommande de protéger le
personnel contre tout risque de traumatisme ou d'infection, en prenant des
dispositions nécessaires: vêtements de protection appropriés, masques et gants
(19,30). En plus de ces mesures, d'autres auteurs préconisent une vaccination
contre l'hépatite B et la tuberculose et une surveillance médicale par le
médecin du travail (suivi médical, dépistage et prévention des risques et
maladies professionnels) (10,28).

¾ L'effectif :
Le personnel nécessaire pour cette gestion est estimé pour chaque hôpital,
compte tenu entre autre, de la capacité litière occupée de l'hôpital, du nombre
de ses unités...
1.3.2. Les ressources matérielles :
Elles concernent le matériel et les équipements de conditionnement, de
stockage, de transport et de traitement des DSMP.
1.3.3. le financement de la gestion des déchets solides
médicaux et pharmaceutiques :
Selon l'OMS, ce coût fait partie des dépenses d'hygiène hospitalière.Son
financement est prévu dans le cadre de ce budget. En Europe, le coût de
l'hygiène hospitalière représente environ 1% du total du budget d'un hôpital et
le coût spécifique de la gestion des déchets représente 0,25% de ce même
budget (19).
Par ailleurs, le coût de traitement des DSMP est variable selon les pays et
selon le procédé de traitement utilisé. Suite à une enquête réalisée par la
commission des communautés européennes, une évaluation des coûts moyens
des principaux modes de traitement et d'élimination a pu être opérée en
Europe (2).

3 Mémoire INAS – Juillet 2008


1.3.4. Le programme de gestion des déchets solides
médicaux et pharmaceutiques :
Ce programme applique les grandes orientations de la politique générale en
matière de santé et de l'environnement du pays. Pour pouvoir établir un
programme efficace, l'OMS (30) recommande certaines mesures:
9 Nécessité d'exécuter une étude au préalable sur les déchets qui sont
produits ou qui sont susceptibles de l'être, pour déterminer leur quantité
et leur typologie.
9 Etablissement du circuit (plans des bâtiments): circuit propre et sale.
9 Faire des choix sur les modalités de gestion (tri, conditionnement,
stockage, transport) et les moyens utilisés (humains, matériels,
financiers).
9 Stratégie de traitement et d'élimination: incinération sur les lieux ou en
dehors de l'hôpital, broyage stérilisation, compactage
9 Planification individuelle, sectorielle ou régionale.
9 Faire des études de la faisabilité et de l'intérêt économique.
9 Faire des études d’impact sur l’environnement
1.3.5. L’implication des responsables hospitaliers :
La réduction des risques liés aux déchets est de la responsabilité de la
direction de l’établissement ou l’hôpital. Pour cela, le directeur doit veiller à la
mise en place d’un programme de gestion des DSMP notamment en ce qui
concerne : les modalités et les conditions de tri, de traitement, de
manipulation, de stockage, de transport et de destruction des DSMP (27).
En France, le Ministère chargé de la santé, en liaison avec le Ministère
chargé de l'environnement, a engagé dès 1982, une politique d'information et
de sensibilisation des gestionnaires des établissements hospitaliers (10).
Cette politique s'est concrétisée en 1988, par la parution d'un guide sur les
déchets solides (10). Chaque responsable peut se référer à ce guide pour
élaborer et mettre en application sa propre démarche de gestion des déchets.
4 Mémoire INAS – Juillet 2008
Le guide les oriente également vers les moyens adéquats à utiliser et vers les
possibilités de les améliorer. Cet intérêt s'explique par le fait que dans la
législation européenne, la responsabilité du traitement et d'élimination des
déchets dangereux incombe aux producteurs (principe du "pollueur payeur")
(4).
1.3.6. Le suivi et l'évaluation :
¾ Par le niveau central :
L'OMS recommande les Ministères de Santé des différents pays d'inspecter les
systèmes de gestion des déchets, au niveau des hôpitaux.
En utilisant leurs pouvoirs légaux d'inspection relatifs à l'hygiène
hospitalière (19). Dans ce cadre, le MS marocain a élaboré la circulaire du
04/07/94 relative à la création des commissions d'inspection des établissements
de soins (voir annexe 5).
¾ Par le niveau local:
La gestion des déchets à l'intérieur de l'hôpital, dépend du chef de service de
l'hygiène hospitalière. Celui ci affectera un technicien spécialisé, muni des
moyens nécessaires en main d'œuvre et matériel, à la gestion des déchets. Eh
absence de ce service, le directeur de l'hôpital va designer "un responsable"
pour les déchets (19,30).
Au niveau des hôpitaux publics marocains, selon le règlement intérieur des
hôpitaux, la gestion des déchets relève du bureau d'hygiène hospitalière qui est
sous la responsabilité immédiat de l'infirmier chef du SSI. C'est à ce bureau
d'hygiène hospitalière de procéder à la supervision, au suivi et à l'évaluation
de cette activité au niveau de l'hôpital (27).

5 Mémoire INAS – Juillet 2008


1. CADRE CONCEPTUEL DE L’ETUDE
D’après les données de la littérature, nous avons pu dégager les facteurs
explicatifs et les conséquences de la gestion des DSMP que nous présentons
comme suit :

Stratégie d’hygiène :
études, plan d’action,
DETERMINANTS coordination
Humaines : effectifs,
formation,
sensibilisation et Législation,
protection du personnel réglementation, guides,
procédures de gestion
Gestion des

Organisatio
Ressources

Matérielles : sacs, déchets solides Organes responsables :


poubelles, chariots, (médicaux et commission
locaux, incinérateurs… pharmaceutiques) d’inspection, SSI,

Financières : ligne Implication des


budgétaire responsables hospitaliers

Suivi et évaluation
CONSEQUENCES

Homme : risque traumatique, infectieux,


toxique, radioactif et psycho émotionnel

Environnement : pollution de
l’eau, du sol et de l’air

Economie et finance

6 Mémoire INAS – Juillet 2008


Troisième
Partie
METHODOLOGIE

7 Mémoire INAS – Juillet 2008


1. Méthodologie de recherche :

La méthodologie adoptée est une évaluation normative, utilisant l'approche


systémique qui consiste à porter un jugement sur une intervention en
comparant les ressources mises en œuvre (structure), et leur organisation
(processus), les services ou les biens produits et les résultats obtenus par rapport
à des normes (14). Ces normes sont des valeurs acceptables "standards".
Dans notre cas :
• la structure est représentée par les ressources utilisées (humaines,
matérielles et financières) et leur organisation (le programme d'hygiène, la
réglementation, la coordination avec les collectivités locales, les organes
responsables d'hygiène, l'implication des responsables hospitaliers, le suivi
et l'évaluation...).
• le processus consiste en l'établissement d'une filière de gestion comprenant
les étapes suivantes: le tri, le conditionnement, le stockage, la collecte, le
traitement et l'évacuation.
• les résultats immédiats en terme de DSMP gérés et traités.
• Les résultats à long terme ou impact, intéressent les conséquences d'une
gestion inappropriée de ces déchets sur la santé de l'homme (personnel,
malades, population) et de son environnement (pollution du sol, eau et air).
Ils ne feront pas partie de notre étude.

8 Mémoire INAS – Juillet 2008


2. Questions de validité
Nous nous sommes proposé d'étudier la gestion des DSMP au niveau de
l’Hôpital Hassan II d’Agadir pour des raisons suivantes :
• L'intérêt accordé à cette problématique par les responsables du MS : le
coordonnateur régional, le médecin directeur du CHP... ;
• Documenter cette problématique à l'échelle de l’Hôpital, puis émettre des
réflexions et des recommandations qui peuvent être utilisées par la suite ;
• L’Hôpital est l’un des hôpitaux pilotes de la réforme hospitalière;
• L’Hôpital est doté d’un broyeur stérilisateur ;
• L’Hôpital est devenu un CHR qui dessert la région de SMD ;
• La gestion des DSMP à l’hôpital est en voie d’externalisation (Voir annexe6)
La validité interne de l'étude de cas repose sur la qualité et la complexité du
cadre conceptuel et l'adéquation entre le mode d'analyse choisi et ce cadre
conceptuel. La validité interne de la présente étude découle de sa capacité à
mettre à l‘épreuve, de façon simultanée, un ensemble de relations composant le
modèle conceptuel et dépend de la convergence des résultats entre les
différents groupes d’acteurs impliqués dans la gestion des DSMP a l’hôpital.
La validité externe ou la capacité de généralisation des résultats de cette
étude ne repose pas dans notre cas sur les principes de similitude et de
robustesse, puisque certaines conditions liées à la gestion des DSMP a l’hôpital
sont très contextuelles sur des plans tel que le mode de gestion, les outils
implantés et les ressources disponibles, et ceci même si tous les hôpitaux du
Royaume sont soumis aux mêmes dispositions institutionnelles et
réglementaires.
Par contre, un certain degré de validité externe peut être accordé à la présente
étude grâce à un potentiel d’explication des conditions de réussite ou des
obstacles à l’élaboration de tout plan de gestion des DSMP.

9 Mémoire INAS – Juillet 2008


3. Population à l’étude :
Nous avons procédé à un choix raisonné des unités de soins que nous avons
jugé représentatives : département mère-enfant, unité d’hémodialyse,
département médico-technique (pharmacie, laboratoire d’analyse, anatomo-
pathologie, radiologie).

4. Sources et méthodes de collecte de données :


Afin d’accumuler différents points de vue pour investiguer les aspects
convergents, l’étude a fait appel à une variété de sources de données :
¾ L'observation directe : elle nous a permis d'apprécier le processus et
les résultats immédiats de cette gestion. Elle a intéressé toute la filière
d'élimination des DSMP depuis la production jusqu'à l'élimination.
L'observation a été réalisée à l'aide d'une grille d'observation.
¾ Les entretiens semi-directifs : ont été réalisés avec certains
intervenants dans la gestion des DSMP : le directeur, le chef du SSI, les
professionnels de santé, les agents de la société sous traitante, les
responsables de la commune et leurs agents, pour expliciter certains
points qui restent sombres, recueillir les problèmes vécus et les points
de vue des différents intervenants.
¾ La compulsion de certains documents : tels les documents qui sont
en rapport avec les actions menées par les différents intervenants
concernant le processus de la gestion des DSMP, les dossiers du
personnel ou des agents de la société sous traitante pour savoir leur état
de protection, aussi chercher l'existence des circulaires ministérielles,
des guides et procédures de gestion des DSMP.

10 Mémoire INAS – Juillet 2008


5. Plan d’analyse des données :
¾ Analyse des données issues de l’observation, et de l’exploitation des
documents qui sont en rapport avec les actions menées par les différents
intervenants concernant le processus de la gestion des DSMP. Cette
analyse a permis de dresser un état des lieux sur la gestion des DSMP à
l’Hôpital.
¾ Analyse des données recueillies au cours des entretiens avec les
différents intervenants dont le but d’approfondir l’explication et la
compréhension à propos des facteurs et conditions qui influencent la
réussite de tout plan de gestion rationnelle des DSMP.
Notre étude qui est une appréciation normative, a utilisé comme démarche
l'approche systémique (structure, processus, résultat). Dans un 1er temps nous
avons assimilé les déterminants à la structure, la filière de gestion des DSMP
au processus proprement dit, les résultats sont assimilés aux DSMP qui ont
été géré et traité et les conséquences à l'impact. Dans un 2ème temps, nous
avons comparé la structure, le processus et les résultats aux normes
préconisées.
• Notre référentiel comprend les normes nationales et internationales. Les
normes nationales utilisées pour notre étude sont puisées du guide de
gestion des déchets des Etablissements de Soins (élaboré par le MS/
DHSA), du Dahir n° 1-06-153 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006),
publié dans le B.O N° 5480 du 15 Kaada 1427 (7/12/2006), portant
promulgation de la loi n° 28-00 relative à la gestion des déchets et à leur
élimination. (86Articles), des circulaires ministérielles relatives à la
propreté et l'hygiène hospitalière, à la gestion et le traitement des
déchets hospitaliers: circulaires du 02/11/1992, du 04/07/94 du 22/11/96
et du 28/11/2000. Les normes internationales sont puisées des directives
de l'OMS.

11 Mémoire INAS – Juillet 2008


6. Considérations éthiques :
¾ La nature de la recherche est assez sensible, puisqu’elle se réalise dans
un hôpital régional (dessert la région SMD) site du projet pilote de la
réforme hospitalière au Maroc.
¾ Ainsi un entretien préliminaire avec le directeur de l’hôpital a été
nécessaire et déterminant pour la poursuite de la recherche, en
expliquant largement et clairement au premier responsable de l’hôpital
les objectifs de l’étude.
¾ Le respect de la confidentialité et de l’anonymat a été garanti à deux
reprises ; l’une à travers une lettre adressée aux responsables des
différents pôles pour les informer et demander un entretien, l’autre au
début de l’entretien, pour qu’ils puissent prendre la décision de
participer de manière libre et éclairée.

12 Mémoire INAS – Juillet 2008


Quatrième
Partie
PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

DISCUSSION

ET RECOMMANDATIONS

13 Mémoire INAS – Juillet 2008


1. PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS

Durant notre étude, nous avons pu constater que la gestion des DSMP au
niveau de l’hôpital Hassan II d’Agadir est multisectorielle; il y a plusieurs
intervenants aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'hôpital (les
professionnels de santé, les collectivités locales, la société de sous-traitance...).

1.1. Les ressources humaines

-Le personnel responsable de la collecte des DSMP à l'intérieur de l’hôpital est


composé de deux agents da la société sous-traitante, cette collecte se fait au
niveau de toutes les unités 1 fois par jour, 5 jours sur 7 parfois même le samedi
matin dans certaines unités (cas de l’unité d’hémodialyse). Le rythme de la
collecte des déchets est parfois irrégulier (les déchets peuvent séjourner au
sein de l’unité jusqu'à 15jour,-cas du laboratoire d’anatomopathologie- a titre
d’exemple), ceci est dù au manque de temps et à la surcharge de travail selon
l'agent. En plus, ils manquent souvent d’équipements de protection appropriés
(tenues, gants, masques, des bottes, des tabliers ou blouses de travail, des
lunettes de protection etc.) ou alors rechignent à les porter. Ces agents
témoignent aussi qu’ils ne bénéficient pas de formation ou d’encadrement
régulier dans la gestion des DSMP qu’ils manipulent à longueur de journée.
Les responsables de l’hôpital accusent une insuffisance en nombre de ces
agents et c'est à la société sous traitante de remédier à cette situation
inconfortable.

-Le personnel de santé : en règle générale, le personnel médical et paramédical


est relativement conscient des risques liés à la manipulation des DSMP, même
si la majorité n’a pas été formée dans ce sens . A priori, le personnel soignant
(médecins, sages-femmes, infirmiers) dispose d’un niveau de connaissances qui
se traduit, dans la pratique, par des attitudes et comportements relativement
satisfaisants en matière de gestion des DSMP, mais certains comportements
14 Mémoire INAS – Juillet 2008
sont déplorables car la manipulation quotidienne des déchets finit par installer
des attitudes d’indifférence et de banalisation du risque liés aux DSMP. Ainsi,
le port de gants n'a été constaté que chez 22% des professionnels de santé
observés (l cas sur 5). Cette mesure a été respectée surtout au niveau du bloc
opératoire, du laboratoire, de la maternité et de l’unité d’hémodialyse.
Quelques insuffisances de formation et d’information sont notées, notamment
avec le renouvellement continu du personnel de soins et l’arrivée permanente
et massive des stagiaires (la systématisation du tri à la source reste à
parfaire). En plus, on note cependant quelques cas de négligence, des accidents
avec expositions au sang (sans enregistrement et suivi médical). On a
remarqué que ce personnel de santé consacre plus de temps aux tâches de
soins qu’à la gestion des DSMP. Démotivation du personnel du fait des
conditions de travail défavorables: manque de matériel, absence de mesures de
protection, absence d'encadrement, de supervision...
La vaccination et le suivi médical du personnel sont une activité qui vient de
démarrer pendant que nous faisons notre étude car une unité de Médecine de
travail vient d’être instaurée.

1.2. Les ressources matérielles


Le non respect du tri des DSMP est imputable en grande partie au manque de
ces ressources, à coté du manque de formation et de sensibilisation, comme l’a
soulevé la plupart des professionnels de l’hôpital. Le conditionnement des
DSMP utilise des poubelles et des sacs en plastique rouge, en polyéthylène,
ayant une résistance mécanique suffisante, dépourvues de ficelles. Le volume
des sacs varie entre 40 et 100 litres, le nombre utilisé est fonction du rythme
de la collecte, généralement un sac par jour pour chaque unité. Des boites
spécifiques inviolables pour les objets tranchants et piquants de couleur jaune
ou rouge de quantité souvent insuffisante. L'entretien avec les prestataires a
révélé qu'il existe souvent des ruptures de stock. (Voir annexe 7 et 8)
15 Mémoire INAS – Juillet 2008
Pour le stockage intermédiaire, aucune des unités étudiées ne possède un local
spécifique pour les déchets. Ces derniers sont stockés soit au niveau des
toilettes, la salle de soins, le couloir ou même au niveau de la chambre des
malades. A l’exception de l’unité d’hémodialyse qui possède un local réserve au
dépôt intermédiaire des DSMP avant leur évacuation par l’agent de la société
sous traitante. Le transport des déchets vers le local du broyeur stérilisateur
se fait par un motocycle muni d’une benne couverte où on met les sacs rouges
et les boites inviolables pour les objets tranchants et piquants. Aucune unité
étudiée ne possède un local à double chambre pour le stockage des DSMP.

1.3. Les ressources financières


Sur le terrain, les renseignements fournis ne nous permettent pas
d'évaluer correctement le coût de la gestion des DSMP et la part qu'il
représente dans le budget global de l'établissement, il est diluée dans le budget
d'entretien et d'hygiène. Il n'y a pas d'études ni d'évaluations économiques
rigoureuses sur les besoins en ressources, en matière de gestion des DSMP, ni
les dépenses prévues pour optimiser cette gestion, surtout que la
quantification par pesée de ces déchets ne se fait pas et laisse la place a
l’estimation volontaire de l’agent de la société de sous traitance.

1.4. Les contraintes organisationnelles


-L’hôpital ne possède pas de plan clair concernant l'hygiène. Nous avons senti
que cette activité est reléguée au second plan. Il n'y a pas de programme bien
structuré, ni un plan d'action bien établi. Pourtant les circulaires
ministérielles recommandent aux différents hôpitaux, surtout publics
d'élaborer leur plan d'action annuellement (voir annexe 5). Un responsable
nous a confié "il y a eu des circulaires mais ils n'y a pas eu de mesures
d'accompagnement... "

16 Mémoire INAS – Juillet 2008


En l’absence d’un responsable pour gérer les DSMP, l’administration de
l’hôpital a désigné une sage femme (de l’unité de la maternité) pour se charger
de la gestion des DSMP et qui a suivi des séminaires sur l’hygiène hospitalière.
Celle ci sous le poids de ses activités a la maternité, relègue la gestion de ces
DSMP au second plan .Malgré une réelle prise de conscience sur l'importance
de l'hygiène, ses interventions en la matière sont limitées et n'obéissent pas à
un plan d'action: les activités de formation et de sensibilisation du personnel
sont absentes, la supervision à l'intérieur ou à l'extérieur des unités est
occasionnelle et non structurée. Pourtant la supervision est une occasion pour
informer et sensibiliser le personnel et aussi une occasion pour s'assurer et
assurer la disponibilité des moyens de travail.
En plus de l’absence de données fiables sur les quantités produites, et l’absence
d’une vision/perception « environnementale » de la gestion des DSMP.
-Le manque d'une coordination effective entre l’hôpital et les collectivités
locales c’est ainsi que l'entretien avec les responsables hospitaliers et des
collectivités locales montre que le type de relation entretenu entre eux est
"ordinaire". Il se limite à l'évacuation des déchets hors de l'enceinte de
l'hôpital. Cependant il est nécessaire de renforcer cette coordination, discuter
de la problématique des DSMP et collaborer ensemble pour trouver un moyen
optimal concernant le transport de ces déchets.

1.5. Le tri et le conditionnement


Le tri n’est pas respecté au niveau des unités étudiées à l’exception de l’unité
d’hémodialyse qui procède au tri des déchets. Les déchets ménagers et
assimilables sont mis dans des sacs noirs, à l'intérieur des poubelles en
plastique noirs, avec couvercles. Les DSMP, dès leur production sont mis dans
des sacs rouges, à l'intérieur des conteneurs en plastique jaunes avec
couvercles, parfois ils sont mélangés aux déchets ménagers. Quant aux objets
piquants et tranchants, certains professionnels les mettent directement dans
17 Mémoire INAS – Juillet 2008
les conteneurs inviolables de couleur rouge ou jaune réservés a ces objets,
après avoir capuchonné leurs biseaux; d'autres les isolent dans des flacons de
sérums ou bouteilles en plastique contenant un antiseptique (eau de Javel);
pour eux, c'est une mesure de prévention supplémentaire.

L'entretien avec les professionnels montre que le non respect du tri est dû:
- au manque de matériel et équipements: absence de sacs rouges, parfois
rupture de stock des sacs noirs, absence de boites spécifiques pour les piquants
et tranchants, existence d'une poubelle unique au niveau de l’unité.
- à la méconnaissance de cette procédure (tri) par certain personnel,
- à la conviction de certains personnels que le tri est inutile, "à quoi sert le tri?
Disent ils, puisqu’en fin de compte, tous les déchets se retrouvent pêle-mêle au
niveau de la décharge publique ".
"Tous les déchets sont dangereux"a dit une infirmière.
"J’ai passé 30 années de service a faire la même chose, pas question de changer
de comportement "a réplique une deuxième infirmière.

1.6. Le stockage intermédiaire


Seule l’unité d’hémodialyse possède un local spécifique pour les DSMP. Sur les
unités médicaux et médico-téchniques visités; les poubelles des déchets sont
déposées au niveau des toilettes des services dans 51 % des cas, au niveau du
hall ou couloir du service dans 22% des cas. Le stockage se fait au niveau de la
salle de soins dans 19% des cas. Enfin, dans 8% des cas, au niveau même de la
chambre des malades.
Cette conduite est à notre sens non hygiénique et non sécuritaire surtout si on
sait que les poubelles destinées à cet effet contiennent aussi bien les déchets
médicaux à risque que ménagers et qu'elles sont dépourvues de couvercles
dans 1 cas sur 4. Le fait que ces poubelles soient accessibles aux malades et
aux visiteurs, constitue un risque traumatique mais surtout infectieux pour
eux. En plus de la mauvaise odeur et le développement des insectes.

18 Mémoire INAS – Juillet 2008


1.7. La collecte et le transport interne

Le rythme de la collecte des DSMP au niveau des unités étudiées est d’une fois
par jour dans les meilleurs des cas ;(dans le laboratoire d’anatomopathologie il
dépasse 15 jours). Le transport des DSMP au sein des unités se fait par des
chariots spécifiques, seulement ces chariots ne sont pas nettoyés et désinfectés
quotidiennement (1 à 2 fois/semaine).
Et pour réaliser cette collecte, les agents pénètrent les unités (y compris les
services septiques tels que le bloc opératoire, la réanimation...), tout en
empruntant le circuit commun car il n'existe pas un circuit étudié spécifique
pour les déchets.

1.8. Le stockage central


Au sein de l’hôpital Hassan II d’Agadir, lieu de notre étude, il n’existe pas de
local pour le stockage central, les DSMP collectés sont acheminés vers le local
du broyeur stérilisateur ou ils sont prétraités et y séjournent jusqu'à leur
transport vers les bennes éparpillés a l’intérieur de l’hôpital avant l’arrivée
du camion de la commune pour l’évacuation vers la décharge public.

1.9. Le prétraitement in situ

Le prétraitement in situ est effectué par broyage stérilisation au sein de


l’hôpital même .les sacs rouges et les conteneurs des piquants et tranchants,
sont vidés de leur contenu pour être réutilisés, ce qui est incompatible avec les
directives internationales de l’OMS qui préconisent te broyage /stérilisation
des DSMP avec leur moyens de conditionnement.

19 Mémoire INAS – Juillet 2008


1.10. L’évacuation en dehors de l'enceinte de l'hôpital

L'évacuation des déchets en dehors de l’hôpital se fait en général par


l'intermédiaire des camions à ordures à benne découverte relevant de la
commune. La collecte se fait quotidiennement (y compris les jours fériés).Pour
les placentas et certains déchets médicaux, leur évacuation se fait par un
passage bihebdomadaire (lundi et jeudi), (Voir annexe9). La seule contrainte
qui guète ce rythme est la grève des agents de la commune.

9 Les cas particuliers :

- la maternité : les placentas sont conditionnés seuls dans des sacs en


plastique noirs et rejoignent la décharge publique, ils ne sont pas traités in
situ.

- le laboratoire: les seringues jetables utilisées pour les prélèvements


sanguins, sont mises dans les conteneurs des piquants et tranchants, les
boites de culture (riches en germes) et les tubes d'hémolyse en matière
plastique rejoignent les sacs rouges des déchets médicaux, le reste du
matériel (en verre) : pipettes, lames, lamelles, tubes à essai, tubes
d'hémolyse, boites de cultures…, est lavé par un antiseptique avant d'être
stérilisé et réutilisé. Alors que le sang, les urines, le liquide céphalo-
rachidien... rejoignent tous les égouts sans traitement préalable.

- la radiologie: les clichés et le liquide de fixation sont récupérés par une


société privée (paye 7 dh par Kg de films (clichés ratés) et 3 dh par litre de
fixateur), le liquide de révélation rejoint les égouts sans traitement
préalable. ''Dans la gestion des déchets une règle d'or dit que le meilleur
déchet est celui qui n'est pas produit" (5). Il est donc possible de recycler les
bains de développement et de fixation des clichés radiographiques ainsi que
les clichés périmés.
20 Mémoire INAS – Juillet 2008
-la pharmacie: la procédure de destruction des produits pharmaceutiques
périmés est maîtrisée, cette opération se fait par une commission et
sanctionnée par un procès verbal.

Après avoir passer en revu les différents facteurs explicatifs d’une gestion
inappropriée des DSMP au niveau de l’hôpital Hassan II d’Agadir. Nous allons
les présenter sur le graphique ou Diagramme d'ISHIKAWA (causes - effets).

21 Mémoire INAS – Juillet 2008


Contraintes matérielles Contraintes humaines

Nombre insuffisant
Locaux de stockage
Manque de gants, de des agents
inadéquats Motivation insuffisante
masques… responsables des
déchets du personnel

Insuffisance de poubelles, Insuffisance de formation


Décharges publiques et de sensibilisation du
de chariots et de sacs noirs Protection insuffisante du personnel
non contrôlées personnel
Manque de sacs rouges, de (vaccination, tenue…)
boites inviolables pour les Transport commun des
objets piquants déchets avec camions à Gestion
benne découverte irrationnelle des
déchets solides
médicaux et
Vide juridique
Insuffisance de pharmaceutiques
Faiblesse des moyens supervision et
financiers Absence de protocole
de gestion d’évaluation
Absence
d’études et Insuffisance de Absence d’un programme
Absence de ligne d’évaluation coordination avec les d’hygiène claire
budgétaire pour les économique collectivités locales
DSMP Absence d’organes responsables
Manque d’implication des permanents (commission d’inspection,
responsables hospitaliers responsable des DSMP, …)

Contraintes financières Contraintes organisationnelles

22 Mémoire INAS – Juillet 2008


1. DISCUSSION

L'écart concernant la gestion des DSMP, constaté sur le terrain par rapport à
notre référentiel se résume de la façon suivante :

9 Les ressources humaines :


-Le personnel responsable de la collecte des DSMP à l'intérieur de l’hôpital :
est composé de deux agents da la société sous-traitante. Les responsables de
l’hôpital accusent une insuffisance en nombre de ces agents, cependant le
personnel nécessaire pour cette gestion doit être suffisant en nombre et
compétence compte tenu entre autre, de la capacité litière occupée de l'hôpital,
et du nombre de ses unités. Le rythme de la collecte des déchets est irrégulier
(les déchets peuvent séjourner au sein de l’unité jusqu'à 15jour,-cas du
laboratoire d’anatomopathologie- a titre d’exemple), ceci est dù au manque de
temps et à la surcharge de travail selon les agents. Ce rythme est à notre sens
insuffisant pour éviter le risque de développement microbien, surtout en
présence d'un climat chaud (comme le notre), d'où la nécessité de collecter ces
déchets de manière quotidienne, sinon au plus tard 48 heures après la
production.
-Le personnel de santé : ont certains comportements déplorables car la
manipulation quotidienne des déchets finit par installer des attitudes
d’indifférence et de banalisation du risque liés aux DSMP et ne se soucient pas
du tri des déchets.
Les professionnels de santé, ainsi que les agents de collecte des DSMP courent
le risque de traumatismes et d'infections. Ce risque est encore plus important
pour les personnes qui ne bénéficient pas de mesures de protection, d’autant
plus qu’il est préconisé de développer les connaissances, les attitudes et
pratiques pour un changement de comportements dans la gestion des DSMP.
Ils n'ont jamais bénéficié d'une formation ou d'une sensibilisation concernant

23 Mémoire INAS – Juillet 2008


la gestion des DSMP. Cependant, la formation et la sensibilisation des
différentes catégories du personnel impliqué dans la gestion des déchets
constituent une étape importante pour obtenir leur adhésion et leur
collaboration.
-Les patients et les accompagnateurs : De manière générale, le public qui
fréquente les hôpitaux (notamment les accompagnants de malades) a besoin de
recevoir des informations sur les exigences d’hygiène en milieu hospitalier et
aussi sur les risques liés aux déchets médicaux. Pour susciter un éveil de
conscience au niveau de cette catégorie d’acteurs, il est nécessaire d’élaborer
un programme «in situ »d’information et de sensibilisation sur les
comportements sécuritaires à adopter dans ces milieux.

9 Les ressources matérielles


Elles concernent le matériel et les équipements de conditionnement, de
stockage, de transport et de traitement des DSMP. Les responsables de la
gestion des DSMP doivent mette à la disposition au niveau de chaque unité de
soins, le matériel nécessaire au tri selon chaque catégorie de déchets
(conteneurs, poubelles, sacs de couleur spéciale…). Le matériel proposé doit
répondre aux normes de conditionnement tel qu’ils sont définit dans le guide
de déchets des établissements de soins. Une étiquette doit être placée sur les
emballages indiquant la provenance et la date de dépôt des déchets.
-Le tri : Le non respect du tri des DSMP est imputable en grande partie au
manque de ces ressources, à coté du manque de formation et de sensibilisation,
comme l’a soulevé la plupart des professionnels de l’hôpital .Ce qui est
recommandé selon les directives nationales (guide de gestion des déchets de
soins, circulaires) et internationales (OMS), est de séparer les déchets
ménagers et médicaux et les conditionner différemment.

24 Mémoire INAS – Juillet 2008


A notre sens, les principales raisons justifiant un tri pertinent à la source sont
de trois ordres :
¾ Raisons de sécurité et d'hygiène : le tri permet d'identifier les déchets à
risque et les isoler. Il permet également de réduire les accidents
traumatiques lors de la collecte et l'élimination des déchets, par un
conditionnement adapté.
¾ Raisons économiques: il faut savoir que le coût de traitement des
déchets médicaux est cinq fois supérieur que celui des déchets
ménagers.
¾ Raisons techniques: l'absence de tri, rend par continuité l'ensemble des
déchets un déchet à risque.
-Stockage intermédiaire : Les unités étudiées au niveau de l’hôpital ne
possèdent pas de local spécifique pour le stockage intermédiaire des déchets
avant leur évacuation, à l’exception de l’unité d’hémodialyse. Le stockage des
DSMP au niveau des unités est une mesure contribuant à la sécurité et à
l'hygiène de l’unité. C'est pourquoi, il a été préconisé d'avoir un local spécifique
pour les déchets, qui doit être aéré, avec un point d'eau, un protocole
d'entretien du local et muni d'un système de fermeture (3).
-Stockage central : L’hôpital n’a pas de local où les déchets seront collectés
avant leur récupération par les agents des collectivités locales pour être
transportés vers la décharge publique. Les DSMP, une fois évacués des unités,
sont censés être stockés d'une façon hygiénique et sécuritaire c'est à dire au
niveau d'un local avec une double chambre séparée, aéré, facilement
nettoyable, muni d'un point d'eau et d'une serrure (26).

25 Mémoire INAS – Juillet 2008


9 Les ressources financières
L’OMS recommande un budget pour la gestion des DSMP au moins de 0,25%
du budget total de fonctionnement de l’hôpital et il doit être prévu dans le
cadre du budget d'hygiène de chaque hôpital (19).
A l’hôpital Hassan II d’Agadir les renseignements fournis ne nous permettent
pas d'évaluer correctement le coût de la gestion des DSMP et la part qu'il
représente dans le budget global de l'établissement, il est dilué dans le budget
d'entretien et d’hygiène, qui souffre toujours d’un manque.

9 Contraintes organisationnelles :
L’hôpital ne possède pas de plan clair concernant l'hygiène. Nous avons senti
que cette activité est reléguée au second plan. Il n'y a pas de programme bien
structuré, ni un plan d'action bien établi,d’autant plus qu’il n’y a pas de
responsable permanent désigné pour évaluer, superviser, et contrôler la société
de sous traitance de la gestion des DSMP .
En outre le "vide juridique" en la matière fait que les attributions des
différents intervenants sont peu claires, les modalités d'une gestion appropriée
peu connues. Le projet du décret d’application de la loi 28-00 relative à la
gestion des déchets et leur élimination, est en cours d’approbation.

26 Mémoire INAS – Juillet 2008


Limites de l’étude :
¾ Les normes utilisées ne sont pas précises (exemple: la quantité
préconisée de sacs, poubelles, ...le nombre d'agents..?) chose qui a rendu
l'appréciation difficile sur le terrain.
¾ La contrainte de temps: Le temps imparti pour réaliser cette étude est
insuffisant. Il nous a fallu un peu plus de temps pour mieux observer la
filière de gestion et interviewer le maximum d'intervenants dans cette
gestion. L'idéal serait d'étudier toutes les unités de l’hôpital avec leurs
différents services, c'est pourquoi nous avons procédé à un choix
raisonné de certaines unités de soins que nous avons jugé
représentatives
¾ C'est une étude cas unique dont la validité externe est faible, nous ne
nous prétendons pas la généralisation des résultats.

27 Mémoire INAS – Juillet 2008


2. RECOMMANDATIONS

La gestion des déchets solides médicaux et pharmaceutiques doit être traitée


comme un "système", depuis leur production jusqu'à leur élimination
finale (30). Le tri constitue le maillon faible de la chaîne de gestion des DSMP,
le succès de cette gestion dépend généralement de cette étape. Car un tri trop
restrictif crée un risque d'infection et trop large, il augmente la charge
financière du traitement des déchets (34). Cependant, un tri fiable et pérenne
dans le temps doit répondre aux 5 critères suivants (35) : la simplicité (connu
de tous), la sécurité, la cohérence (avec la réglementation en vigueur), la
stabilité dans le temps et l'évaluation périodique pour garantir la qualité du
tri.
C’est ainsi que nos recommandations émanent des résultats et des écarts
soulevés pendant notre étude, et qu’on présente comme suit :

-Renforcer l’effectif des agents chargés de la collecte, du transport, et du


traitement des DSMP à l’hôpital.

- Former et sensibiliser le personnel impliqué dans la filière de gestion des


DSMP: concernant les risques liés à la manipulation des déchets, la typologie
des déchets, les modalités de leur gestion (tri, collecte, stockage)... etc.

- Informer le personnel et les usagers de l’hôpital concernant le tri et les


circuits de gestion des déchets (édition de plaquettes, affichages...)

- Renforcer l’information, l’éducation et la sensibilisation du public sur


l’importance de la gestion des DSMP dans l’amélioration du cadre de vie, de
l’hygiène environnementale et de la santé.

28 Mémoire INAS – Juillet 2008


- Motiver le personnel: les possibilités de formation offertes, les moyens de
protection, la vaccination et le suivi médical sont souvent perçues positivement
par le personnel.

- Assurer une protection suffisante du personnel : en les dotant d'équipements


de travail (tenue, gants, bottes, masques, lunettes..), en assurant leur
vaccination (surtout contre l'hépatite B).

- Doter suffisamment les unités en matériel nécessaire pour l'accomplissement


des tâches relatives à la collecte et le transport des déchets au niveau de
l’hôpital (sacs rouges, poubelles, boites pour les objets piquants et coupants,
chariots à poubelle... etc.).

- Equiper les unités en locaux adéquats de stockage des déchets.

- Prévoir une ligne budgétaire au niveau de la morasse pour les déchets


hospitaliers, et l’alimenter d’environ 0,25% du budget de fonctionnement de
l'hôpital, comme suggèrent les recommandations de l'OMS.

- Instituer des relations de coordination à travers des commissions ou comités


régionaux dans un cadre de collaboration intersectorielle (Ministère
d'agriculture, Ministère d'intérieur, Ministère d'environnement, Collectivités
locales, ONEP...).

29 Mémoire INAS – Juillet 2008


- Elaborer un plan clair se rapportant aux différents aspects de la gestion des
DSMP: par la détermination des activités à réaliser, les différents intervenants
et leurs attributions, les ressources nécessaires, les objectifs à atteindre et les
organes de contrôle, de suivi, de supervision. Six stades de base sont
recommandés pour l’élaboration de ce plan de gestion des déchets dans
l’hôpital :

Stade 1 : Désignation d’une personne responsable de la gestion des déchets au


niveau de l’établissement.
Stade 2 : Avant la mise en place du système de gestion des déchets, le
responsable de gestion des déchets commencera par établir un état des lieux de
la situation actuelle dans son établissement, en réalisant une enquête sur la
gestion des déchets d’activités de soins.
Stade 3 : Formulation des recommandations nécessaires pour l’amélioration
de la gestion des déchets et les mesures nécessaires pour leur exécution.
Stade 4 : Rédaction d’un projet de plan de gestion des déchets d’activités de
soins. L’information et la sensibilisation doivent faire partie intégrante du
plan de gestion proposé. Il devra s’adapter au personnel en fonction de leur
grade d’implication dans la gestion des déchets
Stade 5 : Approbation du plan de gestion par les responsables et
commencement de son exécution.
Stade 6 : Révision du plan de gestion des déchets d’activités de soins.
Il est donc important de rester vigilant, de procéder à des évaluations
régulières et de redonner les informations assez fréquemment si l'on veut
obtenir de bons résultats. Ne pas oublier qu'impliquer les personnes nécessite
un retour d'information (publication des résultats obtenus et des coûts).

30 Mémoire INAS – Juillet 2008


CONCLUSION

Les déchets solides médicaux et pharmaceutiques doivent faire l'objet d'une


gestion spécifique et rationnelle visant à éviter toute atteinte à la santé de
l'homme et à l'environnement. D’où la nécessité de faire une étude au
préalable sur les déchets qui sont produits au niveau des hôpitaux ou qui sont
susceptibles de l'être, pour déterminer leur quantité et leur typologie et
programmer ainsi le matériel et les équipements de conditionnement, de
stockage, de transport et de traitement de ces déchets, et le personnel
nécessaire pour cette gestion compte tenu entre autre, de la capacité litière
occupée de l'hôpital, et du nombre de ses unités.
La formation et la sensibilisation du personnel de santé, du personnel
responsable de la collecte des DSMP, des patients et des accompagnateurs
doivent faire partie intégrante du plan de gestion des DSMP, car dans de
nombreux hôpitaux, il a été constaté que les erreurs humaines constituent une
des causes parmi les plus importantes de mauvaises pratiques dans le
processus de gestion des DSMP
Cependant, la gestion des DSMP au niveau de l’hôpital Hassan II d’Agadir
souffre dans son ensemble d'un certain nombre de contraintes humaines,
matérielles, financières et organisationnelles. L'amélioration de cette gestion
passe inévitablement par la levée de ces contraintes qui nécessiterait une
implication des responsables à tous les niveaux et une coordination et une
collaboration intersectorielle harmonieuse et efficace, et la préparation d’un
plan même simple de gestion des déchets déterminant les objectifs, les
activités, les intervenants et leurs attributions, les ressources nécessaires,
ainsi que les mécanismes de suivi, de supervision et de contrôle.

31 Mémoire INAS – Juillet 2008


REFERENCES

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Rabat-Salé et de l'hôpital El idrissi de kenitra". Thèse de doctorat en
médecine, n° 136, 2000, 108p.
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et de traitement des déchets hospitaliers" MSIDHSNSPAH/ATELD
HONEP/ Juillet 2000, IIp.
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service de dermatologie", CHU ffiN SINA. Thèse de doctorat en
médecine, n° 71, 1999, 105p.
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Décembre 1996, 17p.
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région de Chaouia - Ouardigha", mémoire INAS, juillet 2001
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diffus", Techniques hospitalières, n0594, Mars 1995, pp 25-29.
9. CETRE et col. "Bilan et recommandations sur les conditions de rejet des
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12. Conseil Supérieur d’Hygiène, Bruxelles. Recommandations en matière
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13. Conseil supérieur d'hygiène publique de France, "100 recommandations
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spéciale du bulletin épidémiologique, Paris, Juin 1992.
14. CONTANDRIOPOULOS A.P. et col "L'évaluation dans le domaine de la
santé: concepts et méthodes", Université de Montréal C.D 6128, Suce. A
Montréal, Québec, IDC3J7, Canada, Novembre 1992.
15. Dahir n° 1-06-153 du 30 chaoual 1427 (22 novembre 2006) portant
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réglementaires et recommandations", vie du laboratoire, biologie, vol 15,
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pp 40-43.
21. JUNG M. "Etat descriptif des différents procédés de désinfection",
Techniques hospitalières, Janvier - Février 1999 n° 633, pp 34-39.
22. LARDI M. et JAD M. "L'environnement et la santé", Ministère de
l'environnement, Juillet 1997, pp 36-39.
23. LEFEBRE J. "Le traitement des déchets d'activités de soins en lIe de
France". Techniques hospitalières, n° 582, Mars 1994, pp 56-58.
24. MATON P. "Le raccordement des rejets hospitaliers au système
d'assainissement collectif', Techniques hospitalières, Mars 1999, n°634,
pp 62-63.
25. MOUNIER M. et DENIS F. "Risques épidémiologiques liés aux déchets
d'activités de soins", Techniques hospitalières, Décembre 1998, n° 632,
pp 57-63.
26. MS- DHSA. Guide de Gestion des Déchets des Etablissements de Soins.
Décembre 2004
27. MS, "Règlement intérieur des hôpitaux", 1993, 106 p. (mise à jour Juillet
2004)
28. MS, CHU de Rabat-Salé "Guide pratique de gestion des déchets
hospitaliers du CHU Rabat-Salé", Novembre 1999, 46 p.
29. MS/DHSA. Rapport concernant la gestion des déchets hospitaliers
(PFGSS) Pôle G : Planification des stratégies, immobilisations et
Equipement ; 2003
30. OMS, "La gestion des déchets des hôpitaux", Rapport et études EURO
97 pp 1-47.
31. OMS, "Les déchets liés aux soins de santé", aide mémoire 2 n°53 ; 2000.
32. OMS. Le traitement sans précaution des déchets d’activité de soins est
responsable de décès et d’incapacités, 2004
33. PICHAT P. "La gestion des déchets: un exposé pour comprendre, un
essai pour réfléchir"; Paris, Flammarion, 1995, 124 p.
34. RAMON L et LEBOUCHER L. "Hôpital propre", Gestions hospitalières
n° 314 Mars 1992, pp 210-218.
35. SQUINAZI F. "Définition des besoins hospitaliers en matière de
déchets". Techniques hospitalières, Décembre 1998, n°632 pp 50-56.
36. World Health Organization, Safe management of wastes from health-
care activities, Genève – 1999.
37. World Health Organization/ Regional Center for Environmental Health
Activities (CEHA), Basic steps in the preparation of health care waste
management plans for health care etablisements, Amman –Jordan 2002.
Annexes
ANNEXE -1-

Catégories des Déchets Médicaux et Pharmaceutiques

Catégories des déchets Description et exemple de déchets


Déchets infectieux Déchets suspectés de contenir des agents
pathogènes : cultures des laboratoires, déchets
des pansements de soins, déchets infectés des
malades, tissus ayant été en contact avec les
malades infectés, excrétas...
Déchets biologiques Tissus humains ou sérosités : parties du corps,
sang et autres sérosités du corps, placenta,
foetus…
Déchets piquants et coupants Matériel et instruments : seringues et aiguilles,
mandrins, scalpels, ampoules vides, verre cassé,
lames de bistouris, aiguilles…
Déchets chimiques Réactifs de laboratoires, films et produits
utilisés dans l’imagerie médicale, fixateurs,
révélateurs, solvants, colorants, métaux lourds.
Déchets pharmaceutiques Les médicaments et produits pharmaceutiques
périmés, les médicaments contaminés, les
anesthésiques, les vaccins, les dispositifs
médicaux, les produits cytotoxiques…
Déchets radioactifs Liquides provenant de radiothérapie et des
laboratoires de recherche, papier absorbant,
emballages, excrétas et urines des malades
traités, sources scellées.
Conteneurs pressurisés Cylindres à gaz, les canettes aérosols…
ANNEXE -2-

Production moyenne par lit occupé et par jour

CAPACITÉ PRODUCTI
LITIÈRE ON CATÉGORIE DES DÉCHETS HOSPITALIERS
FONCTIONNE MOYENNE
LLE KG/LIT.O/J D.M.A (%) D.M.P (%)
CLF<80 1,5 70 30
80<CLF<120 2 72 28
120<CLF<300 2,5 65 35
300<CLF<500 3 65 35
500<CLF<750 3,5 64 36
750<CLF<1000 4 62 38
CLF> 1 000 4,5 60 40
D.M.A : Déchets ménagers et assimilables
D.M.P : Déchets médicaux et pharmaceutiques
ANNEXE -3-

Principales maladies résultant de l’exposition aux déchets à risque (51)


ANNEXE -4-

9 Circulaires du Ministère de la Santé


o Circulaire N° 16/DE/10 sur la création des commissions d’inspection des
établissements de soins.
o Circulaire du 04/07/1994, relative à la création des commissions
d’inspection des établissements de soins.
o Circulaire du 02/11/1992, relative à la propreté et l’hygiène des
établissements hospitaliers.
o Circulaire du 22/11/1992, relative à la propreté, l’hygiène des locaux, la
gestion et le traitement des déchets des établissements de soins ;
o Circulaire n° 230 DHSA/22/, du 22 novembre 1996, relative à la
propreté, l’hygiène des locaux, la gestion et le traitement des déchets
des établissements de soins
o Circulaire° 59/DHSA/20/21, du 28/11/2000, relative au programme
d’hygiène hospitalière, de gestion de traitement des déchets des
établissements de soins.
ANNEXE -5-

Evaluation des conditions de gestion des déchets médicaux et pharmaceutiques

Région : Souss Massa Daraa ………………………………………………….


Province / Préfecture : Agadir………………………………………………………
Identification de l'établissement : Hôpital Hassan II…………………………………

I. Conditions de tri et de conditionnement des déchets :

- Existe-t-il une séparation entre les déchets médicaux et pharmaceutiques et les déchets
assimilables aux déchets ménagers (non contaminés) au sein de l’établissement ?

oui = 1 non = 0 [__]

- L'établissement procède-t-il à une séparation suivant la typologie du guide sur la gestion des
déchets médicaux et pharmaceutiques ? (à risque spécifiques, domestiques)

oui = 1 non = 0 [__]

- Existe-t-il des conditionnements particuliers dotés d'un marquage apparent pour les déchets
contaminés ?

oui = 1 non = 0 [__]


Si oui, pour les déchets suivants ?

- Aiguilles, seringues ……………..…oui = 1 non = 0 [__]

- Objets tranchants ……………..…oui = 1 non = 0 [__]

- Autres (préciser) ……………..…oui = 1 non = 0 [__]

Quelle est la destination des conditionnements ?

1 = vers déchets contaminés [__]

2 = vers déchets assimilables aux ordures ménagères [__]

- L'établissement est-il équipé de matériel de conditionnement des déchets de type suivant :

- Les sacs en plastique…………………oui = 1 non = 0 [__]

- Les poubelles ………………………. oui = 1 non = 0 [__]

- Autres (préciser) ……………..… oui = 1 non = 0 [__]


…………………………………………………………………………………

1
Si oui, préciser les capacités du matériel de conditionnement :

- Sacs en plastiques …………………………………………………….

- Poubelles………………………………………………………….

- Autres (préciser) ……………..…..................................................

II. Conditions actuelles de collecte, stockage et transport des déchets médicaux et


pharmaceutiques de l’établissement de soins :

- Existe-t-il des portes poubelles adéquat pour la collecte et le transport interne (ou intra
hospitalier) des déchets médicaux et pharmaceutiques?

oui = 1 non = 0 [__]

- Les portes poubelles sont-elles lavées et désinfectées périodiquement. ?

oui = 1 non = 0 [__]

Préciser la fréquence :………………………………………………………..

- Le stockage des déchets médicaux et pharmaceutiques dans la zone de stockage au sein


de l’unité de soins est-il au maximum égal à :

1 = 24 heures ?
2 = 48 heures ?
3 = 72 heures ?
4 = + de 72 heures ? [__]

- Quels sont les problèmes rencontrés dans l’établissement pour la collecte intra-
hospitalière des déchets médicaux et pharmaceutiques ?

…………………………………………………………………………………………………

2
III. Traitement des déchets in situ (dans l’enceinte de l’établissement)

- L'établissement utilise-t-il des autoclaves pour traiter les déchets contaminés de


laboratoire?

oui = 1 non = 0 [__]

- Existe-t-il un appareil de broyage- désinfection dans l’enceinte de l'établissement ?

oui = 1 non = 0 [__]


Si oui, préciser :

• marque du matériel :…………………………………………………….

• capacité en kg/heure :……………………………………………………

• date de mise en fonctionnement :…………………………………….....

• combustible :……………………………………………………………..

- L'appareil de broyage- désinfection est-il exclusivement utilisé pour les déchets


contaminés?

oui = 1 non = 0 [__]

- Recevez-vous des déchets étrangers à votre activité ?

oui = 1 non = 0 [__]

Si oui
D’autres établissements de soins [__]
D’autres professionnels de santé [__]
Autres (préciser) [__]
………………………………………………………………………………
- La capacité de votre appareil de broyage- désinfection satisfait-elle vos besoins ?

oui = 1 non = 0 [__]

3
IV. Elimination a l'extérieur de l'établissement :

Déchets contaminés :

- L'établissement fait-il éliminer ce type de déchets médicaux et pharmaceutiques à


l'extérieur ?
oui = 1 non = 0 [__]

Si oui, qui transporte les déchets vers le lieu de traitement ou d’élimination ?

- l'établissement lui- même 1


- les services communaux 2
- une société spécialisée 3

- autres (préciser) 4 [__]

- Y-a-t-il un contrat entre l'établissement et l'éliminateur ?

oui = 1 non = 0 [__]

- Connaissez-vous le mode de traitement ou d’élimination de vos déchets contaminés ?

oui = 1 non = 0 [__]


Si oui, préciser le mode :
Incinération (Traitement) 1
Broyage – désinfection (Traitement) 2
Décharge contrôlée (Elimination) 3
Décharge sauvage (Elimination) 4
Autres (préciser) 5 [__]
Indiquer le lieu :…………………………………………………………………

- Existe-t-il des déchets faisant l'objet d'une élimination particulière ?

oui = 1 non = 0 [__]


Si oui, lesquels ? Préciser le mode d'élimination

- Médicaments :.........................

- Produits radioactifs :……………

4
V. Questions générales :

- Avez-vous procédé à une étude sur l'estimation quantitative des déchets médicaux et
pharmaceutiques de votre établissement ?

oui = 1 non = 0 [__]

- Avez-vous procédé à une étude sur l'approche économique de la collecte et de


l'élimination de vos déchets médicaux et pharmaceutiques ?

oui = 1 non = 0 [__]

- L'établissement a-t-il désigné une personne responsable des déchets médicaux et


pharmaceutiques

oui = 1 non = 0 [__]

- Quels sont vos besoins en formation et information dans le domaine de gestion des
déchets médicaux et pharmaceutiques ?

……………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………
- Quel est le principal problème rencontré dans votre établissement pour l'élimination des
déchets médicaux et pharmaceutiques ?

5
ANNEXE -6-
Marché de sous traitance de la gestion des déchets MP à l’hôpital HASSAN II
d’Agadir

CENTRE HOSPITALIER PREFECTORAL Agadir le 23/04/2007


HOPITAL HASSAN II AGADIR
SERVICE DES SOINS INFIRMIERS
UNITE HYGIENE HOSPITALIERE

Monsieur le directeur du CHP


D’Agadir

A Monsieur le directeur des hôpitaux


Et des soins ambulatoires

S/C De Monsieur le Délégué du Ministère de la santé à Agadir Idaoutanane

Objet : Au sujet de l’élaboration d’un projet de dossier type pour la sous traitance de la
gestion des déchets d’activités de soins.

Réf : Votre correspondance n° 008017 du 29/03/2007

ARTICLE 35 _ Classification des déchets hospitaliers :


Deux catégories à ajouter :
¾ Catégorie 5 : Déchets Radioactifs
¾ Catégorie 6 : Déchets Cytotoxiques
ARTICLES 36 Etapes du processus de gestion de déchets :
Tri et conditionnement :
¾ Prévoir des conteneurs spéciaux (3 l, 5 l et 10littres) de préférence avec un seul issu
pour éviter l’introduction de tout autres que les aiguilles et les lames de bistouri.
¾ Prévoir des poubelles (60l et 100 litres) avec couvercle en pédale
¾ Prévoir des sacs de différents couleurs (rouges, marrons, verts et noirs) de
différents tailles : petites, moyens et grandes.
¾ Les sacs et les conteneurs doivent être jetables.
La collecte :
¾ Préparer un circuit typique de la collecte.
Transport :
¾ Prévoir un moyen de collecte (véhicule)

ARTICLES 42 _Gestion du personnel


¾ La tenue de protection des agents sera composée de :
• Combinaison
• Bottes
• Masque
• Badge
• Gants
¾ Visite médicale des agents au moins 2fois/an.
ARTICLE 43_ Exploitation et entretien du système de traitement :

Entretien et la réparation du Broyeur Stérilisateur est sous la responsabilité du titulaire du


marché.
ANNEXE -7-

CENTRE HOSPITALIER PREFECTORAL


HOPITAL HASSAN II AGADIR
SERVICE DES SOINS INFIRMIERS
UNITE D’HYGIENE HOSPITALIERE

Tri des déchets selon la catégorie et la couleur des sacs

SACS NOIRS SACS ROUGES

• Emballages du matériel • Gants à usage unique ;


stérile ; • Compresses souillées ;
• Flacons de perfusion sans • Champs à usage unique
tubulure ; utilisés ;
• Journaux : Papiers ; • Matériel à usage unique
• Restes de nourriture ; utilisé ;
• Sacs et bouteilles en • Membranes de dialyse ;
plastiques vides ; • Pansements ;
• Sac du chariot de ménage ; • Plâtres souillés
• Sac de poubelle ; Verre ; etc. • Poches de drainage et
• Fleurs ; irrigation ;
• Plâtres non souillés ; • Poches de sang et d’urines ;
• Emballages divers ; • Prélèvements biologiques ;
• Couches ; • Seringues ;
• Bottes à usage unique ; • Sondes diverses ;
• Coiffes à usage unique ; etc. • Tubes divers ;
• Tubulures de perfusion
(partie piquante est mise
dans le conteneur pour
piquant coupant)
• Verre souillé, etc.
CENTRE HOSPITALIER PREFECTORAL Agadir le 24/12/2007
HOPITAL HASSAN II D’AGADIR
SERVICES DES SOINS INFIRMIERS

Le chef du Pole soins infirmiers

Mr :………………………..
………………………………

Objet : Tri des objets tranchants et piquants.

Il a été constaté que les boites d’instruments utilisées et remis à la stérilisation


par le BOC, présente un risque d’accidents de blessures au personnel de la
stérilisation, par manque de tri, en renfermant du matériel à usage unique de
nature tranchant et piquant, tel que les lames de bistouris, les aiguilles à
sutures et à injections etc…
Pour réduire le risque d’exposition du personnel, panseurs et anesthésistes
sont exhortes à procéder au tri systématique et évacuation sélective des objets
tranchants et piquants, dans les containers appropriés placés dans les salles
d’opérations.
CENTRE HOSPITALIER PREFECTORAL
HOPITAL HASSAN II AGADIR
SERVICE DES SOINS INFIRMIERS
UNITE HYGIENE HOSPITALIERE

SERVICE DES SOINS INFIRMIERS

A,

M ………………………………
Chef d’unité Du :…………..

Suite à une tournée de contrôle effectuée par l’équipe opérationnelle


d’hygiène en présence du chef des soins infirmiers le 06/03/2007 au niveau du
local de stockage central des déchets à haut risque infectieux, on a le regret de
vous informer qu’il y a un mauvais triage des déchets au niveau des unités de
soins.
En effet, les conteneurs sont rapidement remplis de corps de seringues,
cotons, emballage, flacon de médicaments, sparadraps, gants …., alors qui ils
sont destinés exclusivement aux matériels piquants tranchants.
Ceci entraîne un gaspillage important des conteneurs auquel l’hôpital ne peut
faire face.
A cet effet, on compte beaucoup sur votre collaboration pour informer votre
personnel médical, infirmier, stagiaire et les agents de services sur
l’importance du triage comme première étape dans la procédure de gestion
des déchets à haut risque infectieux.
CENTRE HOSPITALIER PREFECTORAL
HOPITAL HASSAN II
SERVICE DES SOINS INFIRMIERS
UNITE D’HYGIENE HOSPITALIERE

Le Directeur de l’Hôpital
A
Messieurs les Chefs des unités de soins et de service
CHP

OBJET : Gestion des déchets à haut risque

Suite à des tournées effectuées par les responsables de


l’unité d’hygiène hospitalière, il s’est avéré que le triage des
déchets ne s’effectue pas de manière homogène au niveau
des structures hospitalières.
Il ne vous échappe pas l’impact de cette activité sur
l’environnement et par conséquence sur la santé de nos
concitoyens.
A cet effet je vous invite à être vigilants et veiller
personnellement sur cette activité qui relève de votre
responsabilité telle que décrite dans la description de vos
postes.

A titre de rappel, il convient de veiller :

1. Les déchets à haut risque doivent être triés au service et


mis dans un sac à part (rouge de préférence) et en
aucun cas être mélange avec les déchets domestiques.
2. Les déchets à haut risque de type tranchants et piquants
doivent être mis dans des bidons inviolables.
3. Il faut que ces déchets à haut risque soient acheminés
vers le dépôt intermédiaire aménagé à cet effet au
niveau de l’hôpital.
ANNEXE -8-
Correspondance concernant la rupture du stock des moyens de
conditionnement des DSMP

CENTRE HOSPITALIER PREFECTORAL Agadir le 01/03/2007


HOPITAL HASSAN II AGADIR
SERVICE DES SOINS INFIRMIERS
UNITE HYGIENE HOSPITALIERE

A,

Monsieur le Directeur

Objet : Rupture de stock des Sacs Noirs

Suites à des tournées quotidiennes effectuées par l’équipe

opérationnelle d’hygiène aux niveaux des unités de soins, j’ai le regret de

vous informer Monsieur le Directeur qu’il y a une rupture des Sacs Noirs au

niveau de l’hôpital ce qui entrave le circuit du triage des déchets (Mélange

des déchets ménagers et déchets infectieux dans les sacs rouges).

Copie transmise à M le chef de service des affaires administratives.


ANNEXE -9-
Programme de collecte des DSMP par les collectivités locales au niveau de l’hôpital HASSAN II

Vendredi
Mercredi
Mardi
Lundi

Jeudi
N° Secteur d’activité Adresse

1 Clinique SALAM Rue d’Oujda X


2 Polyclinique CNSS Extension Ennahda X X
3
Centre d’hémodialyse
d’Agadir
Extension x X X
4 Clinque JIHANE Bd. Cheikh Saadi X
5
Clinique Spécialisée
Moulay Youssef
Bd. Moulay Youssef X
6 Clinique TILILA
Rue sidi waguague cité sidi
Mohamed
X
7
Centre d’hémodialyse du
SOUSS
Lotissement ILIGH X X
8 Clinique ILIGH Lotissement ILIGH X
9 Clinique du SOUS
Bd.Abderrahim Bouâbid Cité
Hassani
X X
10 Clinique ASSOULIL Immeuble assouplis Bb.Hassan 2 X
11
Clinique Agadir des
Spécialités
Bd. Hassan 2 X
12 Clinique Al-Massira AV. 29 février X
13 Clinique de la Résidence
Rue Mehdi Ben toummert
Talborjt
X
14 Clinique Mokhtar Soussi
Bd.Abderrahim Bouâbid
Amsernat
X
15 Clinique IBN SINA Bd.Hassan 1 Cité Dakhla X
16 Clinique INBIAAT Bd. Hassan II X
17 Clinique ARGANA Rue de la foire X
18 Hôpital HASSAN II R.N n° 1 X X
19
Centre de santé 29
février
AV 29 Février X
20 Laboratoire B.M.H Hôtel de ville X
21 Dispensaire Talborjt
Près de l’école privée AL -
HODAIGUI
X
22
Centre diagnostic
yehchach
Rue 18 novembre X

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