Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Auteur:
Amanda Hébert
Author:
Date: 2019
Type: Mémoire ou thèse / Dissertation or Thesis
Référence: Hébert, A. (2019). Transmetteur d'énergie sans fil à haute puissance pour la
recharge d'appareils électroniques [Mémoire de maîtrise, Polytechnique
Citation: Montréal]. PolyPublie. https://publications.polymtl.ca/4183/
URL de PolyPublie:
https://publications.polymtl.ca/4183/
PolyPublie URL:
Directeurs de
recherche: Frédéric Sirois
Advisors:
Programme:
génie électrique
Program:
AMANDA HÉBERT
Département de génie électrique
c Amanda Hébert, 2019.
POLYTECHNIQUE MONTRÉAL
affiliée à l’Université de Montréal
Ce mémoire intitulé :
REMERCIEMENTS
Tout d’abord, je souhaite remercier mon directeur de recherche, M. Frédéric Sirois, qui a
été très présent tout au long de mon projet de recherche. Son soutien, ses conseils et sa
disponibilité m’ont énormément aidé lors de la réalisation de ce projet de maîtrise. Je lui
suis aussi très reconnaissant pour l’opportunité qu’il m’a donné de travailler au sein de son
laboratoire de recherche.
Je tiens à remercier Philippe Boulanger et Xavier Bidaut, de SINAP Interaction Inc., pour
leur encadrement durant les deux dernières années. Ils m’ont très bien accueilli dans leur
entreprise, et c’est en grande partie grâce à eux que j’ai eu l’occasion de réaliser ce projet de
maîtrise.
Je veux également remercier Mathieu qui m’a supporté et conseillé tout au long de ma
maîtrise. Mes remerciements vont aussi à mes collègues de laboratoires, tout spécialement
Jonathan, qui m’a donné un coup de main à plusieurs reprises. Je suis également très recon-
naissante envers ma sœur Mélodie, qui m’a grandement aidée lors de la révision linguistique.
Finalement, je tiens aussi à remercier messieurs Jean-Jacques Laurin et Yves Audet d’avoir
accepté d’être membres de mon jury.
Je suis aussi très reconnaissante envers M. Maurice Brisson pour la bouse d’étude qu’il m’a
octroyée, ainsi qu’envers Mitacs et SINAP Interaction Inc., qui ont financé mon projet de
recherche.
Une dernière petite mention pour mes parents Mario et Manon, qui m’ont encouragé tout au
long de ma vie à poursuivre mes études et qui ont toujours été très présents pour moi.
iv
RÉSUMÉ
La majorité des appareils utilisés dans notre quotidien fonctionnent avec une batterie qu’il
faut recharger, sans quoi ils doivent être branchés au mur. Depuis peu, nous sommes en mesure
d’utiliser ces appareils sans devoir les recharger avec un fil, mais en les posant simplement sur
une surface qui transmet de l’énergie par le biais d’un champ magnétique ce qui permettrait
d’augmenter leur mobilité.
Les systèmes de transfert d’énergie sans fil font de plus en plus leur entrée sur le marché.
Cependant, la majorité des systèmes existants ont plusieurs limitations. Ils transmettent de
faibles puissances sur de très courtes distances, et ce, à un seul appareil à la fois, qui doit être
positionné d’une façon spécifique. De plus ces chargeurs sont souvent à un prix trop élevé
par rapport aux chargeurs avec fil, qui sont, pour l’instant, bien plus efficaces. En utilisant
des circuits résonants et une fréquence plus élevée, par exemple, de 6,78 MHz, il est possible
d’améliorer tous ces aspects afin de réaliser des produits plus performants et attrayants pour
les utilisateurs. C’est l’un des buts de la compagnie avec laquelle le projet de maîtrise est
réalisé.
L’objectif principal de ce projet est de développer un programme de simulation permettant
d’optimiser la forme de bobines dans un système de transfert d’énergie sans fil fonctionnant
sur une grande surface et avec une puissance de plus de 30 W. La recherche est axée plus
particulièrement sur la topologie et les composantes du circuit résonant, ainsi que sur la forme
de la bobine.
Le code de simulation créé permet à l’entreprise de simuler des bobines et d’avoir une idée
assez précise de leurs caractéristiques, et cela, sans devoir les fabriquer ou utiliser un logiciel
d’éléments finis, qui est trop coûteux en temps pour être commode d’utilisation. Ainsi, les
bobines qui seront utilisées pour les produits sont celles qui offrent de meilleures performances
selon les calculs effectués par le code.
Afin de réaliser l’objectif du projet, on utilise le logiciel de programmation Python. Le code de
simulation développé permet de créer des bobines et de les caractériser, c’est-à-dire de calculer
leurs inductances propres et mutuelles ainsi que leurs résistances. Le calcul d’inductances est
fait avec une version numérique de la formule de Neumann. On peut ensuite en déduire la
valeur des condensateurs à utiliser pour syntoniser le circuit résonant ainsi que le facteur de
qualité des bobines. Les valeurs des caractéristiques sont ensuite utilisées dans un simulateur
de circuits qui calcule la tension en tout point du circuit et le courant traversant chaque
composante. Ainsi, on peut déterminer la puissance et l’efficacité du transfert d’énergie. Le
v
code de simulation calcule aussi les champs magnétique et électrique afin de s’assurer que le
dispositif est sécuritaire.
Un aspect très intéressant du code est qu’il peut réaliser des calculs sur des bobines de
forme quelconque pour les calculs. Cela ne limite donc pas les choix pour la conception. Le
code est aussi adapté pour prendre en entrée une bobine transmettrice et plusieurs bobines
réceptrices ce qui permet d’observer l’impact de plusieurs récepteurs sur le transfert d’énergie
et son efficacité. Il est aussi possible de connecter plusieurs bobines en parallèle ou en série afin
de créer un transmetteur ou un récepteur, ce qui permet dans la majorité des cas d’améliorer
le facteur de qualité.
Le simulateur de circuits permet de donner des résultats de tension et de courant en fonction
du temps ou de la fréquence. Cela permet de voir le temps que le circuit prend pour se
stabiliser, ou la réponse en fréquence du système résonant. De ces données, on peut aussi
tirer des informations sur la puissance transmise et l’efficacité du transfert.
Une des options du code permet de calculer le coefficient de couplage et la puissance en fonc-
tion de la position du récepteur par rapport au transmetteur. On constate que le transfert
d’énergie n’est pas uniforme sur toute la surface et qu’il n’est pas optimal à de courtes dis-
tances pour les systèmes résonants. Une courte analyse démontre qu’il est possible d’améliorer
le transfert de puissance en ajustant la valeur des condensateurs.
Les résultats obtenus avec le code de simulation peuvent être comparés avec des résultats
théoriques ou expérimentaux afin de confirmer la validité des calculs. Ainsi, on constate que
les valeurs de résistances et d’inductances calculées ne sont pas nécessairement exactes, mais
du bon ordre de grandeur. Pour ce qui est des calculs d’inductances mutuelles et de champ
magnétique, les résultats obtenus correspondent bien aux résultats tirés de la littérature.
Plusieurs graphiques sont donnés en sorties du code afin de permettre à l’utilisateur de visua-
liser divers paramètres, tels que la forme et le positionnement des bobines. Des graphiques
des tensions, des courants, des puissances et de l’efficacité en fonction du temps ou de la
fréquence sont aussi produits avec le simulateur de circuits. Finalement, il est aussi possible
de visualiser les champs magnétique et électrique, ainsi que le coefficient de couplage et la
puissance en fonction du positionnement des bobines.
Ce projet de maîtrise présente donc un code de simulation utile à la conception de bobines
pour le transfert d’énergie sans fil, en plus de prédire les paramètres électriques de bobines
aux géométries non conventionnelles. Avec ces données en main, on peut utiliser un simple
simulateur de circuits et déduire à partir des résultats les valeurs des champs magnétique et
électrique.
vi
Plusieurs améliorations doivent encore être faites afin de rendre ce code de simulation plus
complet et fiable. Dans un futur proche, il serait nécessaire de développer une méthode
de mesure robuste qui permettra de mesurer expérimentalement les résultats obtenus par
simulation afin de valider tous les aspects du code.
Dans le cadre de ce projet, le code est utilisé pour optimiser la forme des bobines et le choix
des composantes pour différents systèmes de transfert d’énergie sans fil. Cependant, le code
peut aussi être utile dans d’autres domaines de recherche où il est nécessaire de connaître les
paramètres électriques de bobines de forme particulière. Le code est simple d’utilisation et
ne prend pas trop de temps afin de sortir des résultats pour la majorité des cas.
vii
ABSTRACT
Most of the devices used daily are battery powered and need to be charged with an electric
wire. These wires greatly limit the mobility of our devices. It is now possible to use our device
without connect them to any wire and only by being close to a wireless charger transmitting
energy with a magnetic field.
Currently, the wireless power transfer system on the market can charge only one device at a
time at low power, at a distance of less than a few centimetres and the device needs to be
well positioned. The price of those chargers is also too high to be competitive in comparison
to regular chargers with wire, which are also more efficient than the wireless ones. It is
a necessity to improve the transmission power, the distance of charge and the number of
devices that can be charged simultaneously while respecting the magnetic and electrical field
restrictions for the human body. To achieve that, we can use a resonant circuit at higher
frequency (e.g. 6,78 MHz). This is the main goal of SINAP Interaction Inc., the company
with which this master of research project is realized.
The main objective of the project is to create a simulation code that optimizes the shape of
the transmitter and receptors, to have an uniform charging surface transmitting more than
30 watts. The research is done mostly on the system’s topologies, the choice of components
and the shape of the coils.
With the simulation code, the company can propose coils and characterize them without the
need of creating them physically or using the Finite Element Method (FEM), two ways which
are time consuming. By calculating the coil caracteristics before the conception, it improves
the coils and their transfer efficiency.
The first step is to create a coil and to develop a method to calculate the self and mutual
inductance of coils which can have any shape. To calculate those inductances, a numerical
version of the Neumann formula is used. It is also necessary to calculate other characteristics
such as the resistance of the coil. Then we can deduct the capacity needed in the resonant
circuit. That information is used in another part of the code, the circuit simulator. It allows
us to find the voltage and current at all points in the circuit which leads to the value of the
power and efficiency transmitted. The circuit simulator can give results as a function of the
time or frequency. The code also calculates the magnetic and electric fields in a user-defined
volume.
A really interesting feature of the simulation code is that any shape of coils can be used
viii
which does not restrict the conception. The program can also take in entries a transmitter
coil and many receptors. The user can analyze the impact of using many receptors on the
energy transfer and its efficiency. It is possible to connect many coils together in parallel or
series to create a transmitter or receptor, this mostly improves the quality factor.
The simulations of the mutual inductance and the magnetic field are done without using
the Finite Element Method (FEM). It is done by numerical methods with the programming
language Python which permitted reducing the calculation time. It is also possible to have
a map of the coupling coefficient and the power as a function of the position of the receptor.
To have uniform surface of charge, it might be necessary to change the value of the capacity
according to the coupling coefficient. A brief analysis on the subject is presented.
The results obtained by simulation are compared with theoretical and measured results. The
mutual inductance and the magnetic field lead to the same results as the one in the literature.
The results for the self-inductance and the resistance are not exact but are quite close. For
the electric field, there are still some research to do to confirm the results.
Finally, a simulation code is realized to calculate the characteristics of coils, the power and
efficiency of the transfer and to simulate the magnetic field for any shape of the coil. There
is still some work to do to validate all the results obtained and to add new features that will
be useful in the design of a wireless power transfer system. The simulation code can also be
useful for other applications than wireless power transfer. It can caracaterize coil from any
shape for many possible applications.
ix
REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iii
RÉSUMÉ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . iv
ABSTRACT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . vii
CHAPITRE 1 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1 Définitions et concepts de base . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.1 La compagnie SINAP Interaction Inc. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.2 Principe de fonctionnement et composantes d’un dispositif de transfert
d’énergie sans fil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.1.3 Circuit résonant et frequency splitting . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.1.4 Inductance et résistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2 Éléments de la problématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.1 Appareils existants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.2 Caractéristiques des bobines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.3 Sécurité du dispositif . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.3 Objectifs de recherche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.4 Plan du mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
CHAPITRE 6 CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
6.1 Synthèse des résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
6.2 Proposition pour des travaux futurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
RÉFÉRENCES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
xiii
A4WP Alliance pour le transfert d’énergie sans fil (Alliance for Wireless Power)
FCC Commission fédérale des communications (Federal Communications Commis-
sion)
ICNIRP Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants
(International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection)
IEEE Institut des ingénieurs électriciens et électroniciens (Institute of Electrical and
Electronics Engineers)
ISM Union internationale des télécommunications pour les secteurs industriel,
scientifique et médical (International Telecommunication Union for industrial,
scientific and medical)
MIT Institut de technologie du Massachusetts (Massachusetts Institute of Techno-
logy)
WPC Consortium sur le transfert d’énergie sans fil (Wireless Power Consortium)
PMA Power Matters Alliance
AC Courant alternatif
DC Courant continu
EMI Interférence électromagnétique (Electromagnetic interference)
FOD Détection d’objects étrangers (Foreign Object Detection)
IMN Réseau d’adaptation d’impédance (Impedance Matching Network)
PCB Circuit imprimé (Printed Circuit Board)
RF Radiofréquences
Rx Récepteur
SAR Taux d’absorbtion spécifique (Specific absorption rate)
Tx Transmetteur
VNA Analyseur de réseau vectoriel (Vector Network Analyser)
A Vecteur potentiel
B Densité de flux magnétique, T
C Condensateur (capacité), F
E Champ électrique, V/m
f Fréquence, Hz
H Champ magnétique, A/m
xviii
I Courant, A
j Nombre complexe
k Coefficient de couplage
L Bobine (inductance), H
M Inductance mutuelle, H
P Puissance, W
Q Facteur de qualité
R Résistance, Ω
SI Système international d’unités
t Temps, s
V Tension, V
Z Impédance, Ω
δ Pronfondeur de pénétration du courant, m
η Efficacité, %
µ Perméabilité magnétique, H/m
µ0 Perméabilité magnétique du vide, 4π × 10−7 H/m
ρ Résistivité, Ω·m
φ Flux magnétique, Wb
ω Fréquence angulaire, rad/s
xix
CHAPITRE 1 INTRODUCTION
La majorité des appareils utilisés dans notre quotidien fonctionnent à batterie ou doivent être
directement branchés à une prise électrique. L’autonomie de leur batterie se limite souvent
à quelques heures nécessitant une charge fréquente avec un connecteur spécifique ainsi que
la proximité d’une prise électrique. Cela limite notre mobilité ainsi que notre assurance de
pouvoir utiliser ces appareils en tout temps. Dans un futur proche, ces derniers pourront
être rechargés sans fil et idéalement avec un transmetteur commun à tous. La technologie de
recharge sans fil commence à se développer autant pour les voitures électriques que pour les
petits appareils. Cependant, les chargeurs existants transmettent peu de puissance avec une
faible efficacité et nécessitent un positionnement spécifique à moins d’un ou deux centimètres
du chargeur afin de permettre la recharge.
L’amélioration de l’efficacité et de la puissance transmise par les chargeurs sans fil est une
nécessité. Cela permetterait une meilleure intégration de ces appareils dans notre quotidien.
Ce sont donc les buts de ce projet de maîtrise, réalisé en partenariat avec la start-up SINAP
Interaction Inc.. Plus spécifiquement, le projet a pour objectif la conception d’un système per-
mettant de transmettre de l’énergie sans fil vers divers appareils rechargés simultanément. Ce
transmetteur pourra se situer sous une table de travail et alimenter plusieurs dispositifs élec-
triques sans être sensible à leur positionnement et pouvant même se situer jusqu’à quelques
dizaines de centimètres de l’appareil.
Du point de vue de l’utilisateur, pouvoir recharger ses appareils sans l’utilisation d’un fil dans
une zone de quelques dizaines de centimètres de largeur apporterait plusieurs avantages. Tout
d’abord, il ne sera plus nécessaire de trimballer les différents fils associés à chacun de nos
appareils, puisque ces derniers pourraient tous être rechargés via une seule surface transmet-
trice. À long terme, on peut penser que plusieurs surfaces dans les lieux publics permettraient
la recharge sans fil, et ainsi il n’y aurait plus à craindre de manquer de batterie. De plus, une
autre motivation serait d’avoir des appareils électroniques complètement étanches, ce que la
recharge sans fil permettrait d’atteindre, puisque le port de recharge des appareils pourrait
être retiré, et ainsi, avec les écouteurs Bluetooth, le boitier du cellulaire, par exemple, serait
complètement étanche. Il pourrait donc être immergé dans l’eau ou exposé à des environne-
ments très humides sans aucune conséquence.
2
SINAP Interaction Inc. est une compagnie québécoise qui se spécialise dans le transfert
d’énergie sans fil depuis 4 ans. La compagnie a déjà un dispositif fonctionnel d’une puissance
maximale de 16 W. Elle cherche cependant à l’améliorer en augmentant l’efficacité, la puis-
sance transmise ainsi que la distance de transfert d’énergie afin d’avoir un dispositif plus
performant à mettre sur le marché.
Débutons par une brève explication du fonctionnement d’un système de transmission d’élec-
tricité sans fil. Dans ce type de transmission, l’énergie électrique se propage par le biais d’un
champ magnétique proche. Ce champ oscillant dans le temps est créé par la circulation d’un
courant alternatif dans une bobine. Lorsque le champ créé par une première bobine atteint
une deuxième bobine, il induit une tension dans cette dernière. Cette tension permet ensuite
d’alimenter ou recharger un appareil connecté à la bobine. Un système de transfert d’éner-
gie sans fil est normalement composé de deux dispositifs, un transmetteur et un récepteur.
Parfois, un répéteur est aussi utilisé.
Transmetteur (Tx)
Le transmetteur est le dispositif principal qui transfère de l’énergie à un ou plusieurs récep-
teur(s) sans connexion filaire. Il est composé de plusieurs éléments illustrés à la figure 1.1.
Le premier est une source d’alimentation, par exemple une prise murale avec une tension AC
transformée en courant DC, ou une batterie, qui fournit directement une tension DC. En-
suite, nous avons un amplificateur qui génère une tension de forme et de fréquence désirées.
L’élément suivant est un circuit résonant qui est composé d’une bobine et d’un condensateur.
Il est aussi possible d’utiliser un Impedance Matching Network (IMN) qui permet d’ajuster
les impédances du transmetteur et des récepteurs.
Récepteur (Rx)
Le récepteur est le dispositif qui reçoit l’énergie du transmetteur. Il est composé d’un circuit
résonant, d’un redresseur pour retransformer la tension AC en tension DC, et finalement
d’une charge (un appareil à charger). Dans le cas où le transmetteur à un IMN, le récepteur
en aura un aussi.
Répéteur
Il est possible d’utiliser un répéteur entre le transmetteur et le récepteur. Ce dispositif est
simplement composé d’une bobine avec un condensateur formant un circuit résonant. Le
répéteur n’a pas besoin d’être branché et est positionné entre le transmetteur et le récepteur.
Il permet de relayer l’énergie sur une plus grande distance.
Les circuits résonants se retrouvent souvent dans les filtres, dans les syntonisateurs et aussi
dans les dispositifs de transfert d’énergie sans fil. Ces circuits contiennent au moins une
bobine L et un condensateur C. La résonance se produit lorsque les parties imaginaires de
l’impédance du circuit s’annulent. Un circuit résonant n’est pas nécessaire pour transférer de
l’énergie sans fil, mais augmente la distance de transfert, c’est pourquoi il est utilisé dans la
majorité des cas. En première approche, les composantes du transmetteur et des récepteurs
sont choisies pour opérer à la fréquence de résonance ω0 souhaitée en se basant sur l’équation
1
ω0 = √ . (1.1)
LC
Dans le cadre du projet, la fréquence de résonance choisie est de 6,78 MHz, ce choix est
expliqué dans la section 2.1.1. Un élément contraignant de l’utilisation de circuit résonant
est le phénomène de frequency splitting. Il s’agit d’un phénomène qui modifie la fréquence
4
de résonance d’un système lorsqu’il est fortement couplé. En fait, lorsque le couplage entre
deux bobines est faible, les bobines s’affectent peu entre elles et la fréquence de résonance
de chacune reste celle calculée avec (1.1). Cependant, lorsque le couplage augmente pour un
système transmetteur-récepteur, la fréquence de résonance du système se dédouble et s’éloigne
de la fréquence initiale de chaque système. Plus ce couplage est fort, plus les fréquences
s’éloignent de la fréquence de résonance voulue.
Une bobine emmagasine de l’énergie sous forme de champ magnétique générée par le courant I
qui y circule. L’inductance propre L d’une bobine se calcule selon le flux magnétique Φ qui
la traverse, ce qui est directement lié à la géométrie de la bobine.
Φ
L= . (1.2)
I
Lorsque deux bobines ou plus sont à proximité, elles auront une inductance mutuelle M qui
peut être perçue comme un lien magnétique entre deux bobines.
q
M = k L1 L2 . (1.3)
Cette inductance mutuelle dépend de la géométrie des deux bobines et de la distance entre
elles. Le coefficient de couplage k correspond à un ratio de flux transmis d’une bobine à
l’autre. Dans le meilleur des cas il est de 1, ce qui signifie que la totalité des lignes de flux
sont captées par la deuxième bobine. L’unité de l’inductance est le Henry (H).
La résistance d’un conducteur lorsqu’un courant continu le traverse dépend de la résistivité
ρ du matériel et de la géométrie du conducteur, soit son aire A et sa longueur l.
ρl
RDC = . (1.4)
A
Dans notre cas, puisque la fréquence utilisée est dans les MHz, il sera nécessaire de considérer
l’effet de peau lors des calculs de résistances. Ce phénomène se produit lorsqu’un courant AC
circule dans un conducteur. Le courant tend alors à circuler en surface du conducteur, causant
une augmentation de la résistance. Il faut alors tenir compte de la perméabilité magnétique
µ = µ0 µr et de la fréquence f afin de déterminer la profondeur de pénétration du courant δ,
s
ρ
δ= , (1.5)
µ0 µr πf
5
que l’on peut utiliser pour calculer la résistance AC. L’équation à utiliser dépend du type de
conducteur ce qui est expliqué en détail dans la section 2.2.3.
Actuellement, les systèmes de recharge existants sur le marché fonctionnent en majorité avec
la norme Qi. Cette norme utilise une recharge par couplage inductif (parfois avec un système
résonant) à une fréquence entre 100 et 300 kHz. L’appareil doit être placé à moins de 10 mm
du chargeur avec une orientation spécifique pour charger avec une bonne efficacité, et un seul
appareil peut être chargé à la fois. Les chargeurs peuvent transférer une puissance autour de
7,5 W, et 30 W dans le meilleur des cas, ce qui permet de charger un cellulaire ou une tablette.
La majorité des ordinateurs portables se rechargent cependant avec une puissance entre 50
et 65 W, donc les chargeurs actuels ne sont pas assez puissants pour cette application. De
plus, les chargeurs Qi ne peuvent pas être disposés sous une table, car la distance de charge
serait trop grande et l’on se retrouve toujours avec le problème de fils encombrants sur nos
espaces de travail.
Il est aussi nécessaire d’implémenter un système Foreign Object Detection (FOD) afin d’être
conforme à la norme. En effet, aux fréquences de fonctionnement de ce système, les petits
objets métalliques tels que les broches ou les trombones peuvent chauffer à des températures
de plus de 100˚C s’ils se retrouvent dans la zone de charge. Cela peut causer des brûlures ou
endommager l’appareil ainsi que le chargeur. Toutefois, ces chargeurs présentent aussi leurs
avantages : ils permettent notamment d’avoir une méthode de charge commune à plusieurs
appareils (si le système de recharge sans fil est implémenté dans l’appareil). Ils sont aussi une
bonne option pour rendre éventuellement les appareils électroniques imperméables à l’eau en
retirant leur port extérieur. Ils ont donc quelques avantages qui pourraient en faire des appa-
reils très populaires, à condition d’améliorer encore quelques-unes de leurs caractéristiques.
En ce qui concerne les tissus humains, les études actuelles semblent démontrer qu’il n’y aurait
pas d’impact sur la santé tant que l’appareil respecte les normes en vigueur. C’est d’ailleurs
pourquoi il est important d’acheter des appareils qui ont été certifiés.
Améliorer la puissance, la distance de transfert, le nombre d’appareils pouvant être rechargés
en même temps ainsi que la sécurité des appareils de recharge sans fil est donc un nouvel
enjeu dans ce domaine. Pour ce faire, il peut être nécessaire d’explorer une alternative à la
norme Qi.
6
Être en mesure de simuler les inductances propres et mutuelles des bobines, ainsi que leur
résistance, sans passer par une méthode d’éléments finis permettrait une grande économie de
temps. Sans code de simulation, il faut fabriquer les bobines et mesurer leurs caractéristiques
physiquement, ce qui nécessite du temps et des coûts. De plus, plusieurs tentatives doivent
être faites afin de trouver une forme optimale, ce qui peut être fait très rapidement par
simulation. L’objectif est de pouvoir caractériser des bobines de forme quelconque.
Les bobines utilisées pour le transfert d’énergie sans fil sont majoritairement des spirales
rondes ou de forme carrée avec des coins arrondis, fabriquées avec des fils ou imprimées sur
des circuits imprimés. Puisque la forme des bobines peut être non conventionnelle et les
traces rectangulaires, cela rajoute une difficulté aux différents calculs. En effet, les formules
des calculs d’inductances simples ne peuvent être utilisées et une méthode pour calculer
l’inductance, peu importe la forme des bobines, doit être développée. Les formules pour
calculer les résistances DC sont bien connues, mais en AC, cela se complique, puisque l’effet
de peau doit être considéré. Pour un conducteur cylindrique, les équations sont bien établies.
Cependant, dans notre cas, on veut être en mesure de calculer des résistances de traces de
forme rectangulaire, ce qui implique de considérer d’autres phénomènes en plus de l’effet de
peau. Être en mesure de simuler la résistance est d’un grand intérêt, puisque sa mesure est
difficile. Les résistances des bobines utilisées sont de l’ordre des milliohms. Dans notre cas,
la partie réelle (résistance) de l’impédance est beaucoup plus petite que la partie imaginaire
(inductance), il est donc difficile d’extraire la résistance d’une mesure d’impédance.
Afin de passer les certifications pour commercialiser un appareil, plusieurs normes doivent être
respectées. Il y a des contraintes concernant l’émission de champs magnétique et électrique.
Mesurer des champs magnétiques et électriques peut être assez complexe et nécessite l’achat
d’un appareil spécialisé. L’obtention des valeurs de champs par simulation est une très bonne
alternative afin de s’assurer que le dispositif respecte les normes de sécurité avant de débuter
sa fabrication. C’est donc un aspect inclus dans le projet de recherche.
sur la topologie et les composantes du circuit résonant, ainsi que sur la forme de la bobine.
Ce but peut être divisé en quatre sous-objectifs.
1) Création de bobines et caractérisation
Dans un premier temps, l’objectif est de créer un code permettant de générer des bobines
avec des paramètres différents, qui est aussi compatible avec un logiciel de design de
PCB. Par la suite, ces bobines doivent être caractérisées, ce qui nécessite une méthode
pour calculer les inductances propres et mutuelles ainsi que leurs résistances.
2) Simulateur de circuit
Dans un deuxième temps, un simulateur de circuit est conçu dans le but de calculer
la puissance transmise et reçue par les systèmes. Ce simulateur doit avoir l’option de
calculer la tension et le courant en tout point dans le domaine temporel ou fréquentiel.
3) Optimisation de la zone de charge
Le troisième objectif est de faire un balayage de différents paramètres des bobines et
ajuster les composantes afin de créer un volume de charge uniforme pour un ou plusieurs
récepteurs.
4) Sécurité du dispositif
La dernière étape consiste à simuler les champs magnétique et électrique autour des
bobines afin de s’assurer que le dispositif respecte les normes de sécurité. De plus, les
tensions et courants dans les composantes électriques ne doivent être trop élevés pour
des questions de sécurité et empêcher les bris.
Afin de développer un code de simulation permettant d’optimiser la forme des antennes et sé-
lectionner les composantes requises pour les circuits résonants, certaines notions et équations
sont nécessaires. La revue de littérature est divisée en quatre grandes sections présentant les
connaissances nécessaires pour bien poser le problème d’analyse qui permettra de réaliser ce
projet.
Il existe différentes approches pour réaliser un transfert d’énergie sans fil fonctionnant à des
fréquences particulières. Dans le tableau 2.1, on fait une brève revue des technologies de trans-
fert d’énergie sans fil avec leurs applications typiques ainsi que les dispositifs technologiques
sous-adjacents permettant à ces systèmes de fonctionner [1]. Dans le cadre de ce projet, c’est
la technologie du couplage inductif résonant qui est utilisée et dont le fonctionnement est
approfondi.
Depuis deux cents ans déjà, des chercheurs s’intéressent à la transmission d’énergie sans fil. En
1831, Michel Faraday a fait la découverte de l’induction électromagnétique, soit qu’un champ
magnétique variant dans le temps induit une tension dans un fil [5]. Puis au 20e siècle c’est
au tour de Nicolas Tesla de découvrir le transfert d’énergie par système résonant, permettant
une transmission sur une plus grande distance [6]. En 2006, le concept de transfert d’énergie
sans fil basé sur l’électromagnétisme en champ proche refait surface avec une démonstration
assez spectaculaire au MIT. Des chercheurs allument une lampe de 60 W située à deux mètres
Tableau 2.1 Types et applications des technologies de transfert sans fil [1].
de distance d’un transmetteur avec une efficacité de 40 %. Ils développent aussi la théorie
derrière le phénomène [6, 7].
Le principe derrière ce mode de transfert d’énergie est très différent de celui d’une antenne
conventionnelle. Plutôt que d’utiliser la propagation des ondes électromagnétiques pour trans-
porter de l’énergie, qui est un mode très dispersif et limité à de faibles puissances, le transfert
d’énergie sans fil utilise le principe de résonance électromagnétique. Comme expliqué précé-
demment, le courant circulant dans la bobine transmettrice génère un champ magnétique
près de celle-ci, appelé champ proche, qui ne se propage pas dans l’espace. Ce champ magné-
tique alternatif, qui est à une fréquence de 6,78 MHz, n’interagit pas (ou très peu) avec les
objets qui l’entourent, mis à part la bobine réceptrice. Cette dernière est construite de façon
à réagir très fortement avec cette fréquence d’excitation : on dit qu’elle entre en résonance ce
qui rend cette approche très sélective en ce qui concerne le transfert d’énergie. La puissance
du transfert décroit avec la distance entre le transmetteur et le récepteur.
en présence d’une variation temporelle de champs magnétiques. Ces derniers induisent des
courants électriques dans le conducteur qui va alors chauffer par effet de Joule [5]. Plus la
fréquence est grande, plus la profondeur de pénétration des courants de Foucault est faible,
ce qui entraîne une plus faible variation de température dans le conducteur. L’équation 1.5
donnée dans la section 1.1.4 permettant de calculer la profondeur de pénétration est aussi
valide pour la profondeur des courants de Foucault.
Il existe très peu de chargeurs fonctionnant selon les spécifications de la norme Airfuel. La
majorité des chargeurs sur le marché respectent la norme Qi ou aucune norme ; le marché
des appareils de transfert d’énergie sans fil n’étant encore pas bien règlementé. La majorité
des chargeurs fonctionnent avec une puissance entre 5 et 10 W, coûtent entre 10 et 200 $, et
sont compatibles avec les appareils intégrant la technologie de recharge sans fil, entre autres
80 modèles de cellulaires [10]. Ces chargeurs permettent de charger un appareil à la fois. Il
y en a pour les cellulaires, pour les tablettes, pour les voitures, pour les montres et certains
pour plusieurs appareils. Par exemple, le chargeur de la compagnie Belkin illustré à la figure
2.1 permet de charger une montre et un cellulaire, coûte 150 $, et ne fonctionne pas très bien
selon la moitié des acheteurs [3]. En fait, pour la majorité des appareils de la norme Qi, il
faut que l’appareil soit collé sur le chargeur et avec un alignement particulier, ce qui ne plaît
pas à plusieurs utilisateurs.
En 2017, la compagnie Dell a lancé le premier ordinateur portable au monde incorporant un
système de charge sans fil. L’ordinateur prend la forme d’une tablette auquel il est possible
d’ajouter différents types de claviers. Afin de pouvoir charger l’ordinateur sans brancher un
fil, les utilisateurs doivent acheter un clavier particulier qui contient le récepteur sans fil (au
prix de 380 $ USD) [11] ainsi qu’un tapis de charge qui doit être placé sous l’ordinateur,
agissant à titre de transmetteur. Ce tapis peut fournir une puissance de 30 W et se vend
200 $ USD [12]. L’ensemble est relativement coûteux pour arriver à une recharge qui n’est
pas plus performante qu’un système classique avec fil. De plus, on constate qu’il serait pro-
bablement plus simple de brancher l’ordinateur directement à la prise, le système de recharge
sans fil n’améliorant pas vraiment la mobilité de l’appareil portable dans ce cas.
En 2017, la compagnie Apple annonçait la sortie du AirPower, son chargeur sans fil basé sur la
norme Qi pour pouvoir charger plusieurs de ses appareils comme les Airpods, la Apple Watch
et les iPhone. Le produit devait être mis en marché en 2018. Or, en mars 2019, la compagnie
annonce que le projet est abandonné puisqu’il n’atteignait pas les hauts standards de leur
compagnie [13]. Des rapports suggèrent que le produit avait des problèmes de surchauffe.
Le transfert d’énergie sans fil a aussi une application très importante dans le domaine biomé-
dical, soit la recharge d’implants. Un grand nombre d’articles proposent différentes méthodes
pour améliorer le transfert d’énergie sans fil dans ce domaine, qui a des objectifs et des limites
très différentes de celles du transfert d’énergie pour des appareils électroniques. Tout d’abord,
ces implants doivent être très petits, et il est donc difficile de les munir d’une batterie pouvant
durer de nombreuses années, c’est pourquoi on a recourt au transfert d’énergie sans fil. Le
transmetteur qui se situe à l’intérieur du corps du patient ne doit pas trop chauffer pour ne
pas endommager les cellules voisines. On parle ici d’une variation de température de moins
de 2˚C [14]. Le design doit donc être pensé en conséquence. Il est aussi souvent important de
créer un lien permettant de transférer diverses données en provenance de l’implant.
Dans certains cas, il est possible d’utiliser le transfert d’énergie avec un couplage inductif
à basse fréquence, mais pour ce faire, il faut que l’implant soit très proche de la surface de
la peau comme illustré à la figure 2.2. En effet, le couplage inductif à basse fréquence est
utilisable seulement pour de courtes distances, ce qui implique que lorsque l’implant est plus
profond dans le corps, il faut le relier à une bobine qui sera proche de la surface du corps.
Une meilleure alternative dans ce cas est d’utiliser le transfert d’énergie sans fil avec couplage
résonant. Ainsi, il est possible de charger l’implant sur une plus grande distance et diminuer
la région du corps nécessitant une opération.
Le code de simulation réalisé dans le cadre de ce mémoire pourrait être utilisé pour créer des
bobines pour le domaine biomédical. Le concept est sensiblement le même, mais les bobines
devront être beaucoup plus petites, opérer à une fréquence plus élevée, soit 13,56 MHz,
et transférer une plus petite puissance, soit entre 0 et 12 W [4]. Il serait aussi important
12
Figure 2.2 Système de transfert d’énergie sans fil à un implant (left ventricular assist devices
LVAD) avec couplage inductif [4].
d’être en mesure d’avoir une très haute efficacité, pour éviter les pertes par effet Joule et
d’échauffement dans le corps. Différentes méthodes présentées dans des articles permettent
d’augmenter l’efficacité des systèmes de transfert dans le cas spécifique d’implants [4, 15].
Bien que l’application du transfert d’énergie sans fil dans le domaine biomédical soit très
intéressante, elle ne sera pas étudiée plus en détail dans le cadre de ce mémoire.
Dans cette section, les équations pour calculer l’inductance et la résistance d’une bobine de
forme quelconque sont présentées. Pour les définitions de base, se référer à la section 1.1.4.
Diverses méthodes peuvent être utilisées afin de calculer les inductances propres et mutuelles
de bobines. Cependant, puisque la forme de la bobine n’est pas définie à l’avance et qu’elle
peut varier beaucoup, les équations pour le calcul de l’inductance propre se basant sur une
géométrie spécifique ne peuvent être utilisées. On peut tout de même se servir de certaines de
ces équations pour valider le calcul d’inductance propre. Nous négligeons l’inductance interne
du fil. Nous utilisons la formule de Maxwell [16, p.110] qui permet de calculer l’inductance
propre L pour des bobines circulaires :
13
" ! !#
2 3R2 8a R2
L = µ0 µr n a 1+ log − 2 + , (2.1)
16a2 R 16a2
où µ0 et µr sont respectivement les perméabilités du vide et relative, n est le nombre de tours,
R est la distance moyenne géométrique, a est le rayon de la bobine. Les distances moyennes
géométriques sont de 0,7788ρ pour une section circulaire de rayon, ρ et de 0,223464(w + t)
pour une section rectangulaire de largeur w et d’épaisseur t [16].
Afin de calculer l’inductance mutuelle M entre deux bobines, l’équation 2.8, appelée équation
de Neumann, est utilisée. Pour arriver à cette équation, partons d’abord du potentiel vecteur
magnétique A en coordonnées cartésiennes
µo Il I dl
Al (r) = , (2.2)
4π l |R − R0 |
où Bl est le champ magnétique produit par la bobine l et dSk est un élément de surface de
la bobine k. Ensuite, à l’aide de l’équation 2.5 et du théorème de Stokes (équation 2.4), on
réécrit le flux Φk en fonction du vecteur de potentiel magnétique A, i.e.
Z I
∇ × A · dSk = A · dk, (2.4)
Sk k
B = ∇ × A, (2.5)
I
Φk = Al · dk. (2.6)
k
Φk
M= . (2.7)
Il
µ0 I I dl · dk
M= . (2.8)
4π k l |R − R0 |
L’inductance mutuelle dépend donc uniquement de la géométrie des bobines ainsi que de leurs
positions et orientations. De plus, l’inductance mutuelle reste inchangée si on interchange la
bobine réceptrice avec la bobine transmettrice, i.e.
Équation numérique
Nous utilisons la solution numérique de ces équations afin de calculer plus facilement l’induc-
tance mutuelle. La méthode décrite subséquemment est utilisée pour le code de simulation.
Elle est détaillée dans l’article [17].
Tout d’abord, les contours des bobines transmettrice l et réceptrice k sont divisés par un
certain nombre de segments αl et αk . Les coordonnées de chaque point pour les deux bobines
correspondent aux vecteurs ql et qk . Les indices en exposant indiquent s’il s’agit d’une variable
de la bobine transmettrice l ou de la bobine réceptrice k. On utilise aussi l’indice m qui indique
15
où xm , ym et zm sont les coordonnées d’un point et xm+1 , ym+1 et zm+1 sont les coordonnées
du point suivant. L’équation 2.11 permet de déterminer le vecteur de position normalisé
l
nm pour chaque segment de la bobine transmettrice. La même démarche s’applique pour la
bobine réceptrice, mais en remplaçant l par k.
l l
l qm+1 − qm
nm = . (2.11)
clm
Dans le cas où les segments sont discrétisés avec un pas (∆l ou ∆k) constant, la variable cl
ou ck est presque toujours constante. On peut alors écrire cl = ∆l ce qui évite le calcul de
la longueur euclidienne pour chaque segment et diminue le temps de calcul. Nous utiliserons
donc l’équation 2.12.
l l
l qm+1 − qm
nm = . (2.12)
∆l
αk
αl X
µo ∆l ∆k X nαl · nβk
M= , (2.13)
4π α=1 β=1 |qαl − qβk |
2.2.3 Résistance
Une autre caractéristique importante d’une bobine est sa résistance. Deux méthodes sont
utilisées pour la calculer qui dépendent de son design : fil circulaire ou trace à section rec-
tangulaire sur un Printed Circuit Board (PCB). Le matériel utilisé pour les fils est dans la
majorité du temps du cuivre qui a une résistivité ρ = 1,7×10−8 Ω·m à 300 K [18].
Débutons par l’équation de la résistance DC définie à l’équation 1.4. Puisque les fréquences
utilisées sont élevées, l’effet de peau δ (équation 1.5) doit être considéré. Pour calculer la
résistance AC d’un fil de section circulaire, il faut soustraire l’aire de la section où aucun
courant ne circule à l’aire du fil afin d’obtenir uniquement l’aire de la section en surface où
16
ρl
RAC =
π(R2− (R − δ)2 )
(2.14)
ρl
= ,
πδ(2R − δ)
où θ0 est la température de référence (en K), ρ0 est la résistivité à la température θ0 (en Ωm),
θcarac est la température caractéristique du matériau (en K) et θ est la température (en K)
du conducteur. Pour le cuivre, θcarac =38,7 K [18].
Finalement, la résistance AC tient aussi compte des pertes par diffusion, qui sont représentées
par le dénominateur de l’équation 2.20, et donc du paramètre x, i.e.
17
3
2 δt 1 + t
w
+ 8 wt δ
t
x= 0.33 −3.5t
(2.19)
w
t
e δ +1
RDC × Kc
RAC = . (2.20)
1 − e−x
2.3 Circuiterie
Une portion importante du rendement du transfert d’énergie sans fil provient de la circuiterie.
Afin de simplifier les analyses, il est considéré qu’une source AC idéale alimente le circuit
résonant du transmetteur à la fréquence et tension désirée. En réalité, c’est un amplificateur
de classe D ou E qui crée préalablement le signal AC, tel que détaillé dans le Wireless Power
Hanbook [20]. À partir de cette source, plusieurs topologies de circuit peuvent être utilisées
comme décrites dans la section suivante. Il faut connaître la tension et le courant en plusieurs
points du circuit afin de calculer la puissance et l’efficacité du transfert d’énergie sans fil.
L’appareil à charger est modélisé comme une résistance de charge. Idéalement, un circuit-
redresseur de courant ou un convertisseur AC-DC devrait être considéré en détail puisque
la majorité des appareils se chargent avec une tension continue. Pour simplifier l’analyse,
aucun redresseur de tension n’est considéré. La valeur de l’efficacité du redresseur pourrait
être ajoutée à la fin des calculs pour avoir l’efficacité totale du système. Il en va de même
pour l’efficacité de l’amplificateur qui génère l’excitation AC.
La figure 2.4 illustre différentes topologies de circuits résonants couplés. Les lettres s et p
représentent respectivement des circuits résonants en série et en parallèle. La lettre d provient
du mot device, qui est en fait l’appareil à charger, soit le côté du récepteur. Il est aussi possible
de combiner différentes topologies de circuits transmetteur et récepteur, par exemple dans un
circuit sp, le transmetteur aurait une topologie série et le récepteur une topologie parallèle.
Il est intéressant de noter qu’avec une topologie spsp, il est possible d’obtenir une topologie
ss, en posant que les condensateurs parallèles Csp et Cdp sont nuls. Pour cette raison, la suite
de la modélisation de circuit est faite avec une topologie spsp.
18
Cs Cd
+ − + −
+ + +
+
+ + +
+
• • • •
Vg Ls Ld Rl Vg Csp Ls Ld Cdp Rl
− − − − − −
− −
(a) Topologie série du côté transmetteur et (b) Topologie parallèle du côté transmetteur
du côté récepteur - ss et du côté récepteur - pp
Cs Cd Cs Cd
+ − + − + − + −
+
+ + +
+
+
+ + +
+
• • • •
Vg Csp Ls Ld Cdp Rl Vg Csp Ls Ld Cdp Rl
− − −
− − − − −
− −
(c) Topologie série-parallèle du côté trans- (d) Topologie parallèle-série du côté trans-
metteur et du côté récepteur - spsp metteur et du côté récepteur - psps
Afin de faire une analyse des circuits, la méthode des nœuds est utilisée. Cette méthode
utilise les deux lois de Kirchhoff décrites ci-dessous. Elle permet de déterminer la tension de
chaque nœud et le courant circulant dans chaque composante.
La deuxième loi de Kirchhoff (loi des courants) stipule que la somme des courants entrants
dans un nœud doit être égale à la somme des courants sortant de ce nœud
m
X n
X
Iini = Ioutj , (2.21)
i=1 j=1
où m est le nombre de courants entrants dans le nœud et n est le nombre de courants sortants
du noeud.
19
Une analyse temporelle des tensions et des courants du circuit permet de déterminer le temps
qu’un système prend pour se stabiliser. Cela permet aussi de simuler les tensions et courants
maximaux dans les composantes. La section qui suit explique les grandes lignes permettant
de créer un simulateur de circuit en régime temporel.
Afin de discrétiser les équations différentielles associées aux inductances et aux condensateurs,
on utilise les équivalents Norton qui sont illustrés aux figures 2.5a et 2.5b. Les équations reliées
à ces figures sont écrites aux équations 2.26 à 2.34.
Débutons avec l’équation de la tension v dans une inductance L qui est définie comme suit
di
v=L , (2.22)
dt
où t est la variable de temps. Cela implique que le courant i dans une bobine s’écrit
1Z
i= vdt, (2.23)
L
1 Z t+∆t
i(t + ∆t) = i(t) + v(t)dt. (2.24)
L t
Puis, en effectuant une intégration par la méthode des trapèzes, nous obtenons :
!
1 v(t) + v(t + ∆t)
i(t + ∆t) = i(t) + ∆t. (2.25)
L 2
Ensuite, nous définissons une constante de résistance "effective", donné par les équivalents
Norton, pour l’inductance RL de la façon suivante
2L
RL = , (2.26)
∆t
où ihL est appelé terme d’historique pour l’inductance et iRL est le courant dans la résis-
tance RL .
Nous utilisons donc les équations suivantes afin de définir le courant iL dans l’inductance, et
20
C
+
L − + −
vk RL vm vk RC vm
+ − + −
iL iC
ihL ihC
v(t + ∆t)
iL (t + ∆t) = + ihL , (2.28)
RL
v(t)
ihL = + ihL (t). (2.29)
RL
dv
i=C . (2.30)
dt
∆t
RC = . (2.32)
2C
Nous obtenons finalement les équations suivantes pour le courant dans le condensateur iC et
21
v(t + ∆t)
iC (t + ∆t) = + ihC , (2.33)
RC
v(t)
ihC = − − ihC (t). (2.34)
RC
L’analyse dans le domaine temporel est très générale, car elle permet d’analyser le circuit
lorsqu’il comporte des composantes non linéaires, par exemple des transistors qui alimentent
le circuit résonant du côté du transmetteur. Cependant, dans le cadre de ce mémoire, il a
été décidé de se concentrer plutôt sur la conception des bobines, et il est possible de rester
en régime linéaire en tout temps, ce qui permet de simplifier la mise en équation en passant
dans le domaine fréquentiel, tel que présenté à la section suivante.
Une alternative à l’analyse dans le domaine temporel décrite précédemment est celle en
régime fréquentiel. Elle permet de trouver plus rapidement les tensions et courants en régime
permanent en tout point du circuit en fonction de la fréquence puisqu’une seule résolution
matricielle est faite par fréquence. Afin de résoudre le circuit dans le domaine fréquentiel, et
ainsi obtenir les fréquences de résonance pour chaque circuit résonant, les équations suivantes
sont utilisées afin de déterminer l’impédance des inductances ZL et des condensateurs ZC en
fonction de la fréquence angulaire ω et du nombre complexe j
ZL = jωL, (2.35)
1
ZC = . (2.36)
jωC
Les équations 2.28 et 2.33 de la résolution en domaine temporel pourront être utilisées, mais
en utilisant les impédances ZL et ZC au lieu de RL et RC , et en posant que les termes
d’historiques sont nuls.
2.3.5 Puissance
Une des données principales qu’on cherche à optimiser est la puissance transmise du transmet-
teur au récepteur. Les valeurs efficaces (RMS) des courants et tensions doivent être utilisées
pour la calculer. Lorsqu’on travaille en phaseur, il faut utiliser
où V̄ est un nombre complexe décrivant le phaseur de la tension et I¯∗ est le complexe conjugué
du phaseur de courant, tous les deux exprimés en termes de leur valeur efficace.
Le facteur de qualité d’un circuit résonant permet de mesurer son efficacité à conserver
l’énergie. Plus le facteur de qualité est élevé, plus le système a une bande passante étroite et
une grande amplitude de sortie [21]. L’équation générale pour décrire le facteur qualité est
fr
Q= , (2.38)
∆f
où fr est la fréquence de résonance et ∆f est la bande passante. Dans le cas d’une bobine
conçue pour le transfert d’énergie sans fil, on cherche à avoir un haut facteur de qualité, ce
qui permet un meilleur transfert de puissance. Le facteur de qualité intrinsèque d’une bobine,
est donné par
ωL
Q= , (2.39)
Rind
où ω est la fréquence angulaire, L est l’inductance et Rind est la résistance intrinsèque de la
bobine. On cherchera donc toujours à diminuer la résistance de la bobine pour augmenter
son facteur de qualité.
Afin de calculer le champ magnétique en tout point de l’espace autour des bobines, la loi de
Biot-Savart de l’équation 2.40 est utilisée ce qui nous évite de passer par une méthode des
éléments finis qui serait plus coûteuse en temps. Cette équation décrit le champ magnétique B
en fonction d’une constante, du courant efficace circulant dans la bobine I (densité de courant
linéaire), d’un élément de longueur dl, de la distance r entre le point d’observation et la bobine
et de l’orientation de cette distance br.
µo Il I dl × br
Bl (r) = (2.40)
4π C r2
23
Comme on travaille en champ proche, le champ dans l’espace est à tout moment proportionnel
au courant circulant dans les bobines, c’est pourquoi il est possible d’utiliser l’équation de
Biot-Savart. Les effets radiatifs sont négligés, car les bobines considérées ici sont trop petites
pour être de bonnes antennes à 6,78 MHz (donc longueur d’onde de 44,25 m).
Afin de confirmer les résultats obtenus par simulation pour le calcul de champ magnétique,
il est possible d’utiliser un cas simple, soit celui d’une bobine circulaire.
Afin de trouver le champ magnétique sur l’axe central Bz , débutons avec l’équation
µ0 Idl sin θ
dBz = .
4πr2
Cette équation provient de la loi de Biot-Savart pour un fil mince et permet de trouver le
champ Bz à un point P se situant à une distance r d’une boucle de rayon R, traversé par un
courant I. L’ensemble des variables sont illustrées à la figure 2.6.
Il y a seulement une composante de champ en z, puisque sur l’axe central, les composantes
en x et y s’annulent par symétrie. Dans le cas spécifique où le champ est calculé sur l’axe ẑ,
R
sin θ = ,
r
√
r = z + R2 .
2
Puis en intégrant dl, on obtient la circonférence du cercle, 2πR ce qui mène finalement au
résultat suivant qui nous permettra de vérifier les résultats obtenus avec les simulations
µ0 R 2 I
Bz = . (2.41)
2(z 2 + R2 )3/2
∂B
∇×E+ = 0. (2.42)
∂t
Puis en suivant les étapes présentées dans [22], nous obtenons l’équation suivante, qui est
utilisée pour approximer le champ électrique autour de la bobine
E = −jωA − ∇V (2.43)
où A est le potentiel vecteur défini à l’équation 2.2, ω est la fréquence angulaire et ∇V est
le gradient de potentiel, que l’on peut estimer à partir de la tension la plus élevée qui sera
rencontrée dans le circuit résonant.
Afin de certifier un nouvel appareil, certaines normes de santé et sécurité doivent être res-
pectées. Parmi celles-ci, il y a entre autres le Specific absorption rate (SAR), qui est une
mesure de l’absorption d’énergie par les tissus humains, ainsi que des limites concernant l’ex-
position aux champs électromagnétiques. Dans le cadre du projet de maîtrise, le SAR n’est
pas directement calculé ou mesuré, c’est plutôt une approximation de la valeur des champs
magnétiques et électriques qui est faite.
Les normes de sécurité concernant les expositions aux champs électromagnétiques varient
Tableau 2.2 Seuils limites d’exposition aux champs magnétiques et électriques pour le grand
public.
Institut Fréquence Champ E Champ H Champ B
MHz V/m A/m µT
FCC [23] 1,34 - 30 824/f 121,5 2,19/f 0,32 0,41
ICNIRP 1998 [24] 1 - 10 87/f 0,5 33,4 0,73/f 0,11 0,92/f 0,14
ICNIRP 2010 [25] 0,003 - 10 83 21 27
IEEE [26] 3-30 823,8/f 121,5 16,3/f 2,4 3
25
selon la fréquence des champs, les parties du corps exposées, ainsi que l’institut qui les a
définies. Le tableau 2.2 présente les valeurs limites pour le Federal Communications Commis-
sion) (FCC), le International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (ICNIRP)
et le Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE) pour différente plage de fré-
quence. Les valeurs en gras pour le champ E, H et B représentent les limites pour une
fréquence de 6,78 MHz. Elles ont été calculés avec la formule située juste à gauche de la
valeur, les normes donnant parfois une formule pour une large plage de fréquence. Attention,
la fréquence f est en MHz dans le tableau.
On remarque que les normes sont très différentes selon les instituts. Le transfert d’énergie
sans-fil étant relativement récent, peu de recherches ont été faites pour l’instant sur les
impacts de ces fréquences particulières sur la santé. Comme on le voit dans le tableau, les
plages de fréquences sont très grandes dans la majorité des cas, et c’est donc ce qui pourrait
expliquer les grandes différences entre chaque institut. Il est certain qu’avec le développement
du transfert d’énergie sans fil, des normes internationales devraient voir le jour afin d’encadrer
plus adéquatement ce type de systèmes.
Pour ce qui est des radiations, la bande de fréquence choisie par l’ISM n’impose pas de res-
triction sur les émissions électromagnétiques radiatives [20]. En fait, aux fréquences utilisées,
il n’y a pas ou très peu de radiations électromagnétiques parce que la bobine est une mauvaise
antenne. Néanmoins, il se peut qu’à forte puissance, les harmoniques de 6,78 MHz engendrent
une antenne de radiation puisque l’antenne devient meilleure lorsque la fréquence augmente.
Ce problème ne sera cependant pas étudié dans ce mémoire.
26
Dans cette section, les diverses parties du code de simulation développées dans le cadre de ce
mémoire, ainsi que les méthodes de mesures pour valider les simulations sont détaillées. Le
schéma 3.1 présente les principales étapes du code de simulation et l’ordre dans lequel elles
sont réalisées. Chacune d’entre elles est expliquée en détail dans les prochaines sous-sections.
La première étape du code consiste à créer les bobines utilisées dans le système de transfert
d’énergie sans fil. Les différentes étapes pour ce faire sont détaillées dans les sections suivantes.
Brièvement, les bobines sont créées soit à partir d’un fichier de points, ce qui permet d’avoir
des formes particulières, soit avec une fonction calculant le parcours des bobines spirales
rondes ou carrées. Ces bobines peuvent ensuite être connectées en parallèle ou en série sur
une ou plusieurs couches d’un PCB.
Les bobines sont enregistrées sous forme de fichier texte contenant une série de points qui
servent à définir le parcours du conducteur formant la bobine. Le format du fichier d’entrée
pris en charge doit comporter 4 colonnes contenant les variables x, y, z et un angle ϕ. Les
trois premières colonnes correspondent aux coordonnées x, y et z du point et la dernière
indique la longueur angulaire ϕ de l’arc de cercle partant du point spécifié. Voici les valeurs
que peut prendre la variable ϕ et ce à quoi cela correspond :
0 segment droit.
ϕ= > 0 arc de cercle avec rayon de courbure vers l’intérieur de la boucle.
< 0 arc de cercle avec rayon de courbure vers l’extérieur de la boucle.
La valeur absolue de la longueur d’arc ϕ doit se situer entre 0˚et 359˚. La figure 3.6b associé
au tableau 3.4 donne un exemple numérique et graphique de la courbure pour des angles
positifs ou négatifs.
Si la forme de la bobine n’est pas déjà définie par des points enregistrés dans un fichier
texte, elle peut être créée à l’aide de la fonction create_spiral. Cette fonction permet de
concevoir des spirales rondes ou carrées ainsi que des bobines circulaires à partir de différents
paramètres. Les bobines définies par la fonction sont ensuite enregistrées dans un fichier texte
qui respecte le format spécifié à la section 3.1.1.
1. Nombre de tours.
2. Diamètre.
3. Espacement entre les tours (à partir du milieu du conducteur).
Chaque tour de la bobine est défini avec 4 points. Ces points qu’on voit sur la figure 3.2 sont
ceux qui sont enregistrés dans le fichier texte. La ligne continue provient de la discrétisation
qui est expliquée à la prochaine section. Afin de créer une bobine circulaire (figure 3.2b), on
définit une spirale ronde avec la fonction et on pose les variables du nombre de tour à 1 et
de l’espacement à 0 m.
Spirales carrées
La bobine peut être une spirale carrée. Dans ce type de spirale, un plus grand nombre de
paramètres sont nécessaires puisque plus d’options sont possibles.
1. Nombre de tours.
2. Longueur et largeur.
3. Espacement entre les tours (à partir du milieu du conducteur) et largeur du conducteur
qui peut être un fil ou une trace de PCB.
4. Angle : par défaut, l’angle des coins est à 90˚, mais il est possible de le modifier.
29
Figure 3.3 Spirales carrées avec une longueur de 15 cm et une largeur de 6 cm.
Dans le cadre du projet, tous les systèmes de transfert d’énergie sont composés d’un seul
transmetteur dont le centre est positionné au point (0,0,0) dans notre repère. Pour ce qui est
30
des récepteurs, il est possible d’en avoir plusieurs indépendants. Dans ce cas, il faut les créer
séparément en les enregistrant dans un fichier de points, tel que spécifié dans la section 3.1.1.
Il est possible d’avoir un récepteur composé de plusieurs bobines sur la même couche. Dans ce
cas, une option dans la fonction create_spiral permet de créer plusieurs spirales imbriquées,
tel qu’illustré à la figure 3.4. Ces spirales peuvent ensuite être reliées en série ou en parallèle,
selon un paramètre du code. Finalement, il est aussi possible de créer des spirales différentes
sur la même couche en combinant deux fichiers de points. On peut connecter deux spirales
sur des couches différentes, dans ce cas, il faut les créer individuellement et ensuite spécifier
la connexion.
Chaque bobine sur la même couche est enregistrée sous un nom de fichier différent : c’est le
dernier chiffre du fichier qui change. Dans les prochaines étapes, on verra qu’il est possible
de créer un récepteur ou transmetteur combinant plusieurs fichiers textes.
La discrétisation crée une série de points entre deux coordonnées : un point initial pi = (xi , yi )
et un point final pf = (xf , yf ), tel qu’illustrés à la figure 3.5. La méthode pour déterminer
ces points est différente pour les segments de cercle et pour les segments droits. Dans la
majorité des cas, la bobine sera seulement 2D, dans ce cas la composante z n’est pas néces-
saire pour la discrétisation. Les étapes pour effectuer la discrétisation sont détaillées dans
les prochaines sections. La démarche présentée est valide pour une discrétisation avec deux
coordonnées x et y, cependant il est simple de généraliser pour ajouter la coordonnée z.
Le tableau 3.1 résume les paramètres d’entrée et de sortie de la fonction. Il est possible
d’ajouter un paramètre d’entrée supplémentaire, soit le pas de discrétisation dc pour effectuer
une discrétisation différente des arcs de cercle et des sections droites. Par défaut, on pose
dc = dl.
Comme il est écrit dans le tableau 3.1, la valeur du pas de discrétisation peut être une
distance en m, ou un nombre de points. Si la valeur de dl est plus grande que 1, on suppose
que l’utilisateur a entré un nombre de points total pour la bobine. À ce moment-là, on
commence par calculer le pas de discrétisation en mètres, puis on peut poursuivre avec la
suite des étapes pour effectuer la discrétisation. Pour calculer le pas de discrétisation, il faut
cependant avoir la longueur de la bobine qui est calculée uniquement à la fin de la fonction
discretisation. On fait alors une estimation rapide de la longueur entre les points afin de
calculer le dl. Cela peut cependant donner des valeurs de s aberrantes dans le cas où y a des
sections avec de grands angles. Donc, lorsque l’utilisateur entre un nombre de points, c’est
une valeur approximative et non exacte.
Section de droite
Tout d’abord, la distance d et l’angle θ entre les deux points sont calculés avec les équations 3.1
et 3.2. Par la suite, une multitude de points sont ajoutés entre les points entrés.
q
d= (xf − xi )2 + (yf − yi )2 . (3.1)
!
yf − yi
θ = arctan . (3.2)
xf − xi
L’utilisation de la fonction atan2 dans Python, permet d’obtenir un résultat unique. La valeur
de d correspond directement à la longueur l du segment total. On trouve ensuite le nombre
s de nouveaux points entre les points donnés initialement (pi et pf ), ce qui correspond à
l
s= . (3.3)
dl
Cependant, s ne sera pas entier, il faut donc l’arrondir vers le haut ou vers le bas. Dans le
cas où la partie décimale de s est plus petite que 0.1, nous arrondissons s vers le bas, et dans
le cas contraire, vers le haut
floor(s) si s-floor(s) < 0.1,
α= (3.4)
floor(s) + 1 sinon.
33
La valeur de α correspond à s arrondi adéquatement. Ainsi, il n’y aura pas deux points à une
distance de presque 0 ce qui serait problématique pour la suite de l’exécution du code. Le
critère de 0,1 est choisi afin de réduire le plus possible l’espace entre les deux derniers points
d’un segment, sans pour autant que l’espace soit trop proche de 0 si le segment est très petit.
Finalement, on calcule les coordonnées des points ajoutés (xdl , ydl ) sur les segments droits
xdl (g) = xi + g · dl · cos θ,
(3.5)
ydl (g) = yi + g · dl · sin θ,
où g est une variable itérative entre 0 ≤ g ≤ α et θ est un angle qui correspond à celui illustré
à la figure 3.5.
Arc de cercle
Dans le cas où c’est un arc de cercle d’angle ϕ qui relie le point final et initial, il faut d’abord
calculer le rayon r du cercle
d
si |ϕ| = 180˚,
2
r= (3.6)
sin(ψ)
d ·
sinon .
sin(2ψ)
Rappelons que ϕ est l’angle en radians provenant du fichier d’entrée, et d donné par l’équa-
tion 3.1. L’angle ψ est défini par
π − |ϕ|
ψ= . (3.7)
2
Par la suite, il est possible de calculer la longueur de l’arc de cercle avec
l = |ϕ| · r. (3.8)
Puis, il faut trouver la position du centre du cercle pc = (xc , yc ). Pour ce faire, la fonction
centre_cercle décrite à la section 3.2.2 est utilisée. Une fois les coordonnées du centre du
cercle déterminées, on trouve l’angle Φ illustré à la figure 3.5. Cet angle correspond au
décalage entre le vecteur dont les extrémités sont les pc et 0, et le point pi , i.e.
yi − yc
Φ = arctan . (3.9)
x i − xc
34
π
dθ = . (3.10)
2α
Rappelons que s, α et g sont déterminés de la même façon que pour un segment de droite
(voir équation 3.3 et 3.4).
Ensuite, on trouve la position de chaque nouveau point entre les deux coordonnées initiales
(pi et pf )
xdl = xc + r · cos(−g · ζ · χ · dθ + Φ),
(3.11)
ydl = yc + r · sin(−g · ζ · χ · dθ + Φ),
où la variable ζ est un facteur multiplicatif de g
−1
si |ϕ| > 180˚,
ζ= (3.12)
1 sinon.
Pour expliquer brièvement cette équation, on prend la coordonnée du centre xc et on lui ajoute
le rayon ce qui nous amène au point 0 (voir figure 3.5). Par la suite, on calcule le cosinus
ou sinus de la fraction d’angle multiplié par l’incrément −g, le signe négatif correspond au
sens de rotation, dans notre cas, il sera dans le sens des aiguilles d’une montre. Puis, on
ajoute le décalage du point xi par rapport au point 0. La variable χ dépend de l’angle ϕ du
fichier d’entrée et est aussi nécessaire dans la fonction centre_cercle c’est pourquoi elle est
différente du facteur ζ. Si l’angle est positif, χ = 1, et le centre est à l’intérieur de la boucle.
Sinon, si l’angle est négatif, χ = −1, et le rayon se retrouve à l’extérieur de la boucle.
1 si 0 < ϕ ≤ 180˚ ou ϕ < −180˚,
χ= (3.13)
−1 sinon.
La dernière étape de la fonction discretisation est de sommer tous les éléments de longueur l
afin de trouver la longueur totale de la bobine utilisée ensuite pour calculer la résistance.
cos(θ) − sin(θ) 0
cos(φ) 0 sin(φ)
Rz (θ) = sin(θ) cos(θ) 0
, Ry (Φ) = 0 1 0 . (3.14)
0 0 1 − sin(φ) 0 cos(φ)
Les matrices 3.14 permettent de modifier les coordonnées selon une rotation autour de l’axe z
avec Rz (axe x vers l’axe y), et autour de l’axe y avec Ry . Il suffit de faire un produit scalaire
entre les deux matrices et les coordonnées x, y et z de la bobine initiale pour effectuer la
rotation. Puis, pour faire la translation en z ou en x, on additionne la distance entre les deux
bobines aux coordonnées z ou x initiales.
L’angle θ et l’angle φ sont les deux paramètres de rotation à spécifier au début du code. Ils
représentent respectivement les angles de rotation par rapport au plan xz et au plan xy.
Finalement, on effectue la translation en ajoutant le vecteur dist = [distx , disty , distz ] aux
nouveaux points obtenus par la rotation ce qui nous donne la position finale des points du
récepteur.
Fonction rotation
Afin de démontrer les fonctions centre_cercle et discretisation, il est possible de tracer diverses
courbes avec des fichiers de points tout en localisant la position du rayon. La figure 3.6 en
est un exemple. La figure 3.6b découle du fichier de points dont les données sont dans le
tableau 3.4.
Chaque fois qu’un angle est négatif, le centre (point vert) se situe à l’extérieur de la forme.
Il est aussi possible de remarquer l’effet du paramètre dl lors de la discrétisation. On note
que, par défaut, un point vert est situé en (0,0). C’est un choix arbitraire qui a été fait au
niveau du code et non par le résultat d’un calcul.
x y z ϕ
2 0 0 30
0 2 0 90
0 5 0 120
2 7 0 180
6 7 0 270
8 5 0 -220
8 2 0 -180
6 0 0 -90
2 0 0 30
37
(a) Droites avec pas discrétisation dl = 0,5. (b) Arcs de cercle avec différents angles et pas dis-
crétisation dl = 0,05, correspondant aux données
du tableau 3.4.
Figure 3.6 Démonstration de la fonction discrétisation pour des droites et des arcs de cercle.
Pour le calcul des inductances propres et mutuelles, l’équation de Neumann sous forme numé-
rique telle que décrite à la section 2.2.2 est utilisée. Pour le calcul de l’inductance, la fonction
prend en entrée les vecteurs des points des deux bobines une fois la discrétisation effectuée
(incluant la rotation et la translation) et donne en sortie l’inductance.
Ces distances, tirées du livre [16, p.110–167], sont en fait la distance moyenne géométrique
pour un cercle et un rectangle. La valeur pour calculer l’inductance du fil avec une section
carrée est une approximation valide dans le cas où le ratio de w/t est aux alentours de 20.
De plus, la fréquence ayant un faible impact sur l’inductance, celle-ci n’est pas considérée.
Ensuite, avec la fonction connection_ymat (détaillée dans l’annexe C), les bobines peuvent
être regroupées entre elles afin d’obtenir une matrice équivalente incluant seulement les in-
ductances propres et mutuelles des transmetteurs et récepteurs. La fonction prend en entrée
les trois paramètres énumérés ci-dessous et donne en sortie la matrice équivalente. La docu-
mentation relative à la fonction est présentée à l’annexe C [27].
+ − + + + +
• • • •
L1 L2 L1 L2 L1 L2
• •
− i + − i − − i − i
Figure 3.7 Type de connexions pour les bobines dans un même récepteur ou transmetteur.
Il est possible de mesurer avec une bonne précision l’inductance propre des bobines avec
un analyseur d’impédance ou un Vector Network Analyser (VNA). Pour ce faire, il suffit de
calibrer l’appareil avec les fils qui sont ensuite soudés sur la bobine.
Différentes méthodes peuvent être utilisées pour mesurer l’inductance mutuelle. Dans le cadre
de ce mémoire, nous en présentons une qui utilise un oscilloscope et une source de tension.
Tout d’abord, on applique une tension sinusoïdale connue Vs à une fréquence angulaire ω
dans la bobine transmettrice L1 . Ensuite, on place le récepteur à une distance de notre choix
et on mesure la tension induite V2 à ses bornes.
Les tensions sous forme de phaseur V¯s et V¯2 sont mesurées, la résistance intrinsèque de la
40
R1
+ −
+ M +
• •
V¯s I¯1 L1 L2 V¯2
− −
Figure 3.8 Montage pour mesurer l’inductance mutuelle entre deux bobines.
bobine R1 ainsi que l’inductance L1 sont aussi mesurées préalablement. Il est finalement
possible d’obtenir l’inductance mutuelle avec l’équation suivante :
V¯2 L1
M= . (3.18)
V¯s
Cette équation peut être démontrée par la démarche qui suit. Tout d’abord, il est possible
d’écrire la tension V¯s comme suit avec la loi des mailles sur le circuit de la figure 3.8 :
V¯2
I¯1 = . (3.21)
jωM
V¯2
V¯s = (R1 + jωL1 ) , (3.22)
jωM
V¯2 jωM
= . (3.23)
V¯s R1 + jωL1
41
Dans la majorité des cas dans le cadre du projet de maîtrise, R1 jωL1 , et il est donc
possible de négliger R1 dans l’équation 3.25, ce qui donne l’équation 3.18 énoncée en début
de section.
Pour la résistance des bobines, le calcul se fait selon le type de bobine. Dans le cas d’un fil,
il faut spécifier le diamètre, la longueur de la bobine et la fréquence, ensuite la résistance
est trouvée à l’aide de l’équation 2.14. Pour une trace de PCB, il faut entrer la largeur et
l’épaisseur de la trace (à la place du diamètre comme pour un fil). Ensuite, la résistance
est calculée avec l’équation 2.20. La fonction retourne la résistance AC et DC ainsi que la
profondeur de l’effet de peau et prend en entrée les paramètres présentés dans le tableau 3.5.
Dans le cadre du projet, on cherche à avoir les plus petites valeurs de résistances possibles
pour les bobines afin d’avoir un bon facteur de qualité. Cependant, la mesure de la résistance
AC n’est réalisable que de façon approximative. En fait, il est difficile de mesurer de très
petites résistances AC (plus petite qu’une centaine de milliohms) avec les instruments à
notre disposition. Cela s’explique par le fait que les appareils mesurent l’impédance de la
bobine. Puisque la partie imaginaire est beaucoup plus grande que la partie réelle, l’appareil
ne peut dire avec précision la valeur de la composante réelle, qui est en fait la résistance. Un
analyseur d’impédance ou un VNA sont utilisés pour les mesures AC.
Il est cependant possible de valider avec précision la valeur des résistances DC, puisqu’il n’y
aura pas de composante inductive. Un pont de Wheastone ou un nanovoltmètre permet de
réaliser ces mesures.
Il est nécessaire de résoudre le modèle de circuit résonant illustré à la figure 3.9 afin d’obtenir
la tension à chaque nœud ainsi que le courant circulant dans chaque composante. Deux
circuits résonants couplés sont présents dans la figure 3.9. Dans la partie de gauche, il y a
le transmetteur dont les composantes sont notées avec un indice s (pour source). Dans ce
circuit, il y a la source de tension Vg et sa résistance Rg , les condensateurs série Cs et parallèle
Csp , la bobine Ls et sa résistance Rs . Dans la partie de droite, il y a le récepteur, dont les
composantes seront notées avec un indice d (pour device). Dans ce circuit, il y a la bobine
Cs Cd
Rs Rd
+ − + − + − + −
−
ii i2 +
Rg + +
+ +
+ • •
Csp Ls Ld Cdp Rl
ig
− −
Vg − − −
Figure 3.9 Modèle de circuits résonants couplés pour le transfert d’énergie sans fil.
43
L1 = Ls − LM , (3.26)
L2 = Ld − LM . (3.27)
Cs Cd
v1 Rs Ls − LM Ld − LM Rd v6
+ − v2+ −v3 + − v4 + − v5+ − + − v7
−
i1 i3 + i2 +
Rg + +
+
v0 Csp LM Cdp Rl
ig
Vg − −
− −
À cela il faut ajouter l’équation 3.28, car il y a 9 inconnus, donc il faut 9 équations.
v0 = vg . (3.28)
L’étape suivante consiste à remplacer les courants de branches par leur expression en termes
des tensions de branche avec la loi d’Ohm. Ces équations de courants sont valides pour le do-
maine temporel. Dans le cas où nous voudrions faire une analyse dans le domaine fréquentiel,
il suffit de poser que les termes d’historiques sont nuls et les tensions et courants deviennent
des phaseurs. Les détails sont donnés à la section 2.3.4.
v0 − v1 v1 − v2 v3 − v4
1. iRg = . 5. iCs = + ihCs . 9. iL1 = + ihL1 .
Rg RCs RL1
v2 − v3 v7 − v6 v5 − v4
2. iRs = . 6. iCd = + ihCd . 10. iL2 = + ihL2 .
Rs RCd RL2
v6 − v5 v2 v4
3. iRd = . 7. iCsp = + ihCsp . 11. iLM = + ihLM .
Rd RCsp RLM
v7 −v6
4. iRl = − . 8. iCdp = + ihCdp .
Rl RCdp
Pour le cas du domaine temporel, le temps final tf et le pas de temps ∆t sont définis par les
équations 3.29 et 3.30. La variable step détermine le nombre de pas de temps total qui sont
calculés. Plus step est élevée, meilleure est la précision, mais plus long est le temps de calcul.
45
La variable cycle permet de déterminer le nombre de cycles qui seront calculés et tracés.
cycle
tf = . (3.29)
f
tf
∆t = . (3.30)
step
Par la suite, on crée un vecteur t qui va de 0 à tf , avec un nombre step d’incréments. Une
boucle permet ensuite de calculer la matrice b contenant les termes d’historiques en fonction
du temps, tel que décrit aux équations 2.29 et 2.28, ainsi que 2.34 et 2.33.
Dans le cas d’un transmetteur avec plus d’un récepteur, il est difficile de représenter le circuit
avec un modèle en T. Le circuit équivalent utilisé dans ce cas est légèrement différent et inclut
les inductances mutuelles entre chaque pair de bobines.
Reprenons donc les étapes élaborées dans la section 3.5 et adaptons-les pour le circuit à deux
récepteurs présentés à la figure 3.11. Les démarches qui suivent sont pour résoudre le système
dans le domaine fréquentiel. Afin de faciliter la notation, les composantes du transmetteur
sont nommées avec l’indice 0, celles du récepteur 1 avec l’indice 1, et celles du récepteur 2
avec l’indice 2.
Les courants entrants et sortants dans chaque nœud pour le transmetteur et les récepteurs
s’écrivent comme suit
nœud 0 : − ig + iRg = 0, nœud 2 : − iC0 + iR0 + iCp0 = 0,
Transmetteur
nœud 1 : − iRg + iC0 = 0, nœud 3 : − iR0 + iL0 = 0,
nœud 4 : iL1 + iR1 = 0, nœud 6 : − iC1 + iRl1 = 0,
Récepteur 1
nœud 5 : − iR1 + iC1 + iCp1 = 0,
nœud 7 : iL2 + iR2 = 0 nœud 9 : − iC2 + iRl2 = 0,
Récepteur 2
nœud 8 : − iR2 + iC2 + iCp2 = 0.
V
0
M
00
M01 M02 I0
V1 = jω M10 M11 M12 × I1 . (3.31)
V2 M20 M21 M22 I2
Les tensions de chaque inductance peuvent donc s’écrire à l’aide de la matrice 3.31, où Vi et
46
Récepteur 1
C1
v4 R1
+ − v5 + − v6
+ i1 +
Transmetteur +
C0 k01
v1 + R0 L1 Cp1 Rl1
− v2 + − v3
− −
i0 − −
Rg +
+
+
v0 Cp0 L0 k12
ig C2
v7 R2
− + − v8 + − v9
Vg −
+ i2 +
+
−
− −
Récepteur 2
Figure 3.11 Circuits résonants pour le transfert d’énergie sans fil avec un transmetteur et
deux récepteurs de topologies série-parallèle
Ensuite, le courant de chaque composante du circuit est donné par les équations suivantes :
v1 − v2 v2
v0 − v1
Condensateurs
v2 − v3
1. iRg =
1. iC0 = 2. iCp0 =
Résistances
2. iR0 =
Rg R0
ZC0 ZCp0
v5 − v6
v4 − v5 v6
v5
3. iR1 = 4. iRl1 = 3. iC
1 = 4. iCp1 =
R1 Rl1
ZC1 ZCp1
v9
v7 − v8 v8 − v9 v8
5. iR2 = 6. iRl2 =
5. iC2 = 6. iCp2 =
R2 Rl2
ZC2 ZCp2
Inductances
1. iL0 = K00 × v3 + K01 × v4 + K02 × v7
2. iL1 = K10 × v3 + K11 × v4 + K12 × v7
3. i = K20 × v3 + K21 × v4 + K22 × v7
L2
Posons que K = jω 1
M−1 . Dans la matrice, Y représente les admittances, soit 1/Z ou 1/R.
De plus, afin de simplifier l’écriture de la matrice suivante, posons Y CRi = YRi + YCi + YCpi
qui est une somme des admittances des condensateurs et de la résistance intrinsèque de la
bobine.
−YRg −1
YR g 0 0 0 0 0 0 0 0 v0 0
−YRg YRg + YC0 −YC0 0 0 0 0 0 0 0 0 v1 0
−YC0 −YR0
0 Y CR0 0 0 0 0 0 0 0 v2 0
−YR0 YR0 + K00
0 0 K01 0 0 K02 0 0 0 v3 0
K10 YR1 + K11 −YR1 K12
0 0 0 0 0 0 0 v4 0
−YR1 Y CR1 −YC1 0 × v5 = 0
0 0 0 0 0 0 0
−YC1 YC1 + YRL
0 0 0 0 0 0 0 0 0 v6 0
1
K20 K21 K22 + YR2 −YR2
0 0 0 0 0 0 0
v 0
7
−YR2 Y CR2 −YC2
0 0 0 0 0 0 0 0
v 0
8
−YC2 YC2 + YRL
0 0 0 0 0 0 0 0 0
v 0
9
1
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ig vg
Dans le code, la démarche est adaptée pour un transmetteur ainsi qu’un nombre n de bobines
réceptrices.
à l’aide des étapes expliquées précédemment, il est possible de retrouver le courant Ii dans
chaque bobine individuelle.
1
I= V × M−1 (3.33)
jω
La fonction resonateur utilise les concepts de la section précédente afin de calculer la tension
à chaque nœud ainsi que le courant qui circule.
Le tableau B.1 dans l’annexe B présente les paramètres d’entrée et de sortie de la fonction
resonateur.
Dans cette équation, Bl (p) est un vecteur de champ magnétique calculé pour divers points
p = (x, y, z) spécifiés en entrée. Ii est le courant circulant dans la bobine i, αi est le nombre
de segments discrétisés de la bobine l, dln est un petit élément de distance entre les points qnl
l
et qn+1 , rn est un vecteur entre le vecteur qnl et le point p et finalement rn est la norme de ce
vecteur. Pour une meilleure visualisation des éléments, se référer à la figure 2.3. On rappelle
49
que la notation q représente des vecteurs avec les coordonnées des points comme définis à la
section 2.2.2.
Ensuite, pour chaque point p de l’espace, il faut additionner les vecteurs de champ calculés
pour chaque bobine i afin d’obtenir le vecteur de champ final B(p) en un point p. Il est
ensuite possible de calculer la norme de ce vecteur, qui nous indique la grandeur du champ
qu’on peut ensuite comparer avec les normes de la section 2.4.4. Ensuite, une représentation
graphique en 2D ou 3D est faite pour illustrer le champ dans l’espace.
Le tableau 3.6 représente les variables d’entrée et de sortie de la fonction qui calcule le champ.
Il est possible de spécifier de calculer les vecteurs de champ sur une surface ou un volume. La
fonction permet aussi de retourner directement la valeur du champ en un point particulier.
Pour la mesure du champ magnétique, un gaussmètre est utilisé, soit le modèle 475 DSP de
la compagnie Lake Shore. Le gaussmètre permet des mesures entre 0 et 15 kHz (ou jusqu’à
400 kHz) selon la sonde, mais cela n’est pas suffisant pour le cadre du projet. Donc, les
mesures des champs magnétiques sont effectuées en mode DC à l’aide d’une sonde à effet
Hall dans une enveloppe cylindrique en fibres de verre, qui permet d’éviter tout effet de
courant de Foucault dans la gaine de la sonde. Selon l’hypothèse posée dans la section 2.4.1,
puisqu’on travaille en champ proche, les effets radiatifs peuvent être négligés, donc la mesure
en mode DC devrait être suffisante.
D’ailleurs, comme il est spécifié dans la section 2.4, la composante temporelle n’est pas
considérée dans le calcul du champ. La sensibilité des sondes va jusqu’à 5 mG (0.5 µT), il
est cependant important de faire initialement une calibration du gaussmètre.
Pour ce qui est du champ électrique, la démarche est semblable à celle de la simulation
du champ magnétique, sauf pour ce qui est de l’équation utilisée. Le vecteur potentiel de
l’équation 2.2 est utilisé dans l’équation 2.43. Ainsi, il est possible de trouver un vecteur de
champ électrique Ei (p) en chaque point pour chaque bobine
n
µ0 Ii X dln
Ei (p) = −jω . (3.36)
4π 0 rn
Dans un premier temps, nous avons négligé −∇V de l’équation 2.43 pour le calcul du champ
électrique. Cette hypothèse devra cependant être confirmée dans de futurs travaux.
50
Le tableau de la fonction du champ électrique est le même que celui pour le champ magnétique
(soit le tableau 3.6), mais les variables de champ magnétique B sont remplacées par des
variables de champ électrique E. De plus, il faut aussi ajouter la fréquence comme variable
d’entrée.
Pour faire la mesure de champ électrique, il est possible d’utiliser un analyseur de spectre,
soit le N9320B, qui permet des mesures entre 9 kHz et 3 GHz. Une antenne de type monopole
court dont nous connaissons le facteur d’antenne AF peut être utilisé comme sonde, puisque
nous travaillons à basse fréquence et en champ proche. Puisque ce monopole est beaucoup
plus petit que la longueur d’onde du signal utilisé dans les bobines (44,24 m), le facteur
d’antenne sera simplement égal à la longueur du monopole. Une fois le facteur d’antenne
connu et la tension de sortie V mesurée avec l’analyseur de spectre, il est possible de calculer
51
E
AF = . (3.37)
V
3.7 Optimisation
Ce chapitre présente et analyse les résultats obtenus à l’aide du code de simulation. Les
résultats sont comparés avec des mesures expérimentales, avec des valeurs tirées d’articles ou
encore avec des simulations obtenues avec d’autres logiciels commerciaux ou gratuits.
Tout d’abord, on présente les bobines qui sont utilisées pour diverses validations. Ensuite,
les calculs d’inductances et de résistances sont confirmés avec des données théoriques ainsi
qu’avec des valeurs expérimentales. La variation de l’inductance propre en fonction de la fré-
quence et du paramètre de discrétisation est aussi présentée. Puis, on compare les résultats
obtenus avec le simulateur de circuits à ceux du logiciel LT spice. L’étape suivante est de
présenter d’autres options du code, telles que l’affichage du coefficient de couplage et de la
puissance en fonction de la position du récepteur. La suite présente la fréquence de résonance
des circuits et l’ajustement des condensateurs afin de maximiser le transfert de puissance.
Finalement, les résultats des simulations des champs magnétiques et électriques sont présen-
tés, ainsi que le début de la phase d’optimisation. Le tout se termine avec un cas typique
permettant de visualiser comment le code de simulation fonctionne.
Des bobines imprimées sur des PCB permettent de valider les résultats obtenus avec le code
de simulation. À plusieurs reprises dans les sections qui suivent, les quatre bobines présentées
à la figure 4.1 sont utilisées. Le design initial des bobines est fait avec le logiciel Eagle, puis
ces dernières sont imprimées sur des PCB. Les informations relatives aux bobines sont ensuite
utilisées pour reproduire les bobines dans le logiciel de simulation. Les caractéristiques des
bobines, telles que leur forme, leur diamètre, la largeur des traces sur le PCB et le nombre
de couches utilisés sur le PCB (nombre de bobines identiques sur le PCB) sont présentées
dans le tableau 4.1. Spécifiquement dans le tableau 4.1, dans le cas d’une spirale carrée, on
considère que le mot diamètre représente en fait la longueur de chaque côté.
Les bobines R-1.19 et R-1.20 sont créées dans le logiciel de simulation en entrant les coordon-
nées des points et un angle dans un fichier texte, tel que décrit à la section 3.1.1. Les bobines
R-1.15v1 et R-1.11 sont créées à l’aide de la fonction create_spiral, décrite à la section 3.1.2,
avec les caractéristiques présentées au tableau 4.1. La bobine R-1.11 est composée de deux
spirales rondes identiques situées sur chaque face du PCB. Ces bobines sont connectées en
parallèle par des vias dans le PCB.
53
Figure 4.1 Bobines utilisées pour la validation des calculs. Les points orange sont ceux présents
dans le fichier texte, et les points bleus sont ceux ajoutés par la discrétisation.
Ensuite, afin de vérifier que les bobines calculées sont presque identiques physiquement aux
bobines créées sur PCB, il est possible de comparer les longueurs de tous les segments ma-
nuellement entre le fichier Eagle et la bobine créée sur Python. Une autre option est de
comparer la longueur totale du parcours de la bobine. Pour la bobine sur PCB, il est pos-
sible d’avoir sa longueur avec le module ULP length dans Eagle. Pour la bobine calculée,
la fonction discretisation donne en sortie la longueur totale de la bobine. Les comparaisons
des longueurs des quatre bobines sont présentées dans le tableau 4.2. L’erreur relative sur la
longueur est inférieure à 0.22% dans tous les cas. La longueur du parcours calculée est donc
très proche de la longueur de la bobine imprimée sur le PCB. Le logiciel de simulation peut
donc reproduire des bobines déjà créées de façon simple.
54
Tableau 4.1 Caractéristiques des bobines utilisées pour la validation des résultats
Tableau 4.2 Comparaison des longueurs de parcours des bobines modélisées et réelles.
Dans le but de confirmer les calculs de l’inductance mutuelle entre deux bobines, la première
étape est de comparer les résultats des cas de références tirés d’un article : Mutual inductance
calculation between circular filaments arbitrarily positioned in space : Alternative to Grover’s
formula [2]. Dans cet article, les auteurs présentent une formule permettant de calculer l’in-
ductance mutuelle entre des bobines circulaires pouvant être inclinées. Ils comparent leurs
résultats avec ceux développés par Grover il y a plus de 50 ans.
Une simulation prenant en compte les paramètres donnés dans les neuf premiers exemples de
l’article est faite. Les résultats sont présentés dans le tableau 4.3. Dans ce tableau, Rp et Rs
sont les rayons des deux bobines, φ est l’angle de la bobine par rapport à l’axe des z, distx et
distz sont les distances en x et en z entre les bobines, dl est le pas de discrétisation utilisé dans
le code de calcul, et finalement, ∆M est l’erreur relative entre les résultats des calculs et ceux
de l’article. Pour ce qui est des inductances mutuelles, Mcalculé représente la valeur calculée
par le code Python, la valeur de Marticle est celle calculée par la formule présentée dans
l’article, et finalement, la valeur MGrover sont ceux obtenus par Grover d’après les formules
de son livre [16].
La valeur calculée se rapproche avec une bonne précision des résultats de l’article et ceux de
55
Tableau 4.3 Comparaison des résultats des calculs d’inductances mutuelles avec des résultats
de référence tirés d’un article [2].
Grover. Dans tous les cas, l’erreur relative est de moins de 1 %. On peut donc en conclure
que le calcul d’inductance mutuelle est valide, et ce, malgré les simplifications effectuées afin
de diminuer le temps de calcul.
Idéalement, pour la suite du projet il serait aussi intéressant de comparer les résultats de
simulation avec des mesures expérimentales tel que décrit à la section 3.3.4
Dans un premier temps, comparons les résultats des calculs de l’inductance propre de diverses
bobines circulaires avec des résultats théoriques pour des fils ronds et des traces de PCB.
Pour les valeurs théoriques, nous utilisons la formule 2.1 pour les calculer.
Tableau 4.4 Comparaison des inductances théoriques avec les inductances calculées avec le
code Python, pour des bobines circulaires de section ronde.
Tableau 4.5 Comparaison des inductances théoriques avec les inductances calculées avec le
code Python, pour des bobines circulaires de section rectangulaire.
Le tableau 4.4 présente les résultats et l’erreur relative pour le calcul de l’inductance de
bobines circulaires avec une section ronde. On constate que les résultats sont très près de la
formule théorique utilisée, soit un écart d’au plus 0,06 %.
Pour le tableau 4.5, les mêmes bobines sont utilisées, mais cette fois avec des sections rectan-
gulaire. Les résultats obtenus sont aussi très proches des valeurs attendues, la plus grande
erreur étant de 0,25% sur la plus grande bobine. Il s’agit d’une erreur causée en grande par-
tie par le pas de discrétisation utilisé. On peut aussi comparer les valeurs des deux premiers
cercles avec les bobines R-1.19 et R-1.20, qui sont approximativement de la même forme.
On constate que les inductances mesurées se rapprochent beaucoup des valeurs calculées et
théoriques pour des cercles de même rayon.
Idéalement, il serait intéressant de comparer les résultats d’inductances obtenus pour diverses
autres formes de bobines régulières dont les équations d’inductances propres sont connues,
telles que des rectangles ou encore des spirales rondes.
Afin de valider le calcul d’inductance propre, les valeurs mesurées et calculées sont comparées.
Les mesures ont été prises avec un analyseur d’impédance. L’erreur sur l’inductance se situe
entre 2 et 22 %. Cette grande erreur peut s’expliquer par diverses causes. Premièrement, sur
le PCB, il y a des "pads" permettant de souder des composantes qui ne sont pas présent
dans les simulations et peuvent avoir un petit impact sur l’inductance. Deuxièmement, il
est nécessaire de souder des fils au PCB afin de pouvoir connecter la bobine à l’appareil de
mesure. L’appareil est calibré avec les fils, mais ces derniers peuvent tout de même avoir
une influence sur l’inductance de la bobine selon leur positionnement. Les mesures sont
difficilement répétables, sujet qui est abordé à la section 5. Notons aussi que la bobine R-
1.11 est composé de deux bobines en parallèle de chaque côté d’un PCB. La simulation prédit
bien la valeur calculé pour ce cas aussi.
57
Inductance Inductance ∆L
Nom
mesurée (µH) calculée (µH) (%)
R-1.19 0,175 0,162 7,43
R-1.20 0,295 0,301 2,03
R-1.15v1 2,158 2,237 3,66
R-1.11 1,497 1,441 3,89
Tableau 4.7 Inductances propres (en µH) de deux bobines en fonction de la fréquence.
Initialement, afin de simplifier les calculs, on avait posé l’hypothèse que le calcul de l’in-
ductance pouvait être indépendant de la fréquence. Cette hypothèse est valide, comme on
peut l’observer dans le tableau 4.7, où l’inductance varie peu avec la fréquence. De plus, la
variation est plus faible que l’erreur sur le calcul d’inductance propre. Les mesures ont été
prises avec l’analyseur d’impédance, en le calibrant de nouveau avant chaque mesure à une
nouvelle fréquence.
Dans cette section, on analyse l’impact du pas de discrétisation sur la valeur de l’inductance
propre calculée. Les résultats sont présentés dans le tableau 4.8. Le temps t requis pour le
calcul ainsi que l’erreur relative ∆L sur l’inductance propre sont aussi donnés.
On observe avec ce tableau que la valeur n’est pas valide lorsque la discrétisation est trop
grossière, puis qu’elle finit par converger avec une discrétisation suffisamment fine. Pour
les deux premières bobines, une discrétisation de 0,1 mm donne des valeurs d’inductance
assez précise. Dans le cas de la troisième bobine, qui a une longueur de parcours et une
inductance plus élevée, une discrétisation de 0,25 mm est suffisante pour avoir une bonne
précision. La valeur de la discrétisation peut donc être plus grande pour des bobines de plus
grande dimension. Selon la précision désirée, on peut aussi adapter la précision désirée afin
de diminuer le temps de calcul. Il est à noter que si le temps de calcul est grand, il l’est aussi
pour le calcul des inductances mutuelles et des champs magnétique et électrique.
58
4.4 Résistance
La deuxième étape pour valider le calcul des valeurs de résistance est de comparer les résultats
calculés avec des mesures expérimentales en régime continu et alternatif.
Afin de mesurer la résistance DC des bobines, un pont de Wheatstone est utilisé. Il est
nécessaire d’ajouter des fils soudés au PCB pour la mesure. La résistance de ces fils est
ensuite soustraite à la mesure de la résistance. Les valeurs mesurées sont comparées avec les
valeurs calculées dans le tableau 4.9. Pour ce qui est de la mesure AC, l’analyseur d’impédance
est utilisé.
Les bobines R-1.19 et R-1.20 sont des PCB "maison", n’ayant pas été réalisées dans une
compagnie fabricant des PCB. Il est fort probable que l’épaisseur de cuivre déposée n’est pas
exactement celle utilisée pour les calculs ce qui peut faire grandement différer les résultats.
La valeur n’étant pas connue, il aurait fallu la mesurer. La température peut aussi avoir
Tableau 4.9 Comparaison des résistances calculées avec les valeurs mesurées.
un léger impact sur la résistivité, ce qui n’a pas été considéré dans les calculs, puisqu’on
considère cette erreur comme étant plutôt négligeable. Il pourrait cependant être intéressant
de le confirmer dans le futur.
Divers autres problèmes avec les appareils de mesure empêchent de faire des mesures de pré-
cision de petites résistances AC : cela est abordé plus en détail dans la section 5. Cependant,
la valeur exacte de la résistance des bobines n’est pas essentielle pour atteindre l’objectif du
projet. Un bon ordre de grandeur suffit.
Afin de valider les résultats de la simulation de circuits électriques dans Python, les résultats
obtenus sont comparés avec une simulation effectuée dans LTspice. Les résultats de LTspice
sont importés dans Python afin de produire des graphiques contenant les résultats des deux
types de simulation. Dans un premier temps, une simulation simple en domaine temporel est
effectuée avec un transmetteur et un récepteur. Ensuite, on effectue une simulation avec un
transmetteur et trois récepteurs dans les domaines temporel et fréquentiel.
Débutons avec un circuit simple composé d’un transmetteur et d’un récepteur. Les valeurs
exactes des composantes utilisées ainsi que les commandes LTspice (en violet) sont présentées
à la figure 4.2.
Les commandes en violet sont nécessaires afin de faire la simulation dans le logiciel LTspice.
La commande "SINE (0 25 6780k)" indique que la source envoie un signal sinusoïdal de 25V
avec un offset DC de 0V et à une fréquence de 6780 kHz. La commande ".tran 0 7u 1n"
signifie qu’une analyse temporelle est faite, qu’on enregistre les données de 0 à 7µs avec un
pas de temps de 1 ns. Finalement, la commande "K01 L0 L1 6.819m" indique le coefficient
de couplage entre les inductances L0 et L1 est de 0,006819. Cette valeur provient du calcul
d’inductance mutuelle effectué entre les bobines R-1.20 et R-1.19 situées à une distance de 10
cm sur l’axe des z. L’inductance mutuelle est ensuite transformée en coefficient de couplage
avec l’équation 1.3.
Les tensions de chaque nœud et les courants dans chaque composante sont comparés afin de
valider le code réalisé. Les résultats sont identiques pour tous les cas. Un graphique comparant
les tensions aux nœuds 1, 4 et 6 est présenté à la figure 4.3. Les courbes simulées suivent
très bien celle de LTspice. Les tensions diffèrent de quelques millivolts, ce qui peut être dû à
une légère différence dans la valeur des composantes entre les deux simulations. Idéalement,
60
Rg C0 C1
v0 R0 R1
+ − v1 + − v2 + − v3 v4 + − v5 + − v6
i0 i1
ig 400 mΩ 219 mΩ 335 mΩ
3402 pF 1831 pF +
L0 L1
Vg 25 V 162 nH 301 nH 5Ω Rl
• •
SINE (0 25 6780k)
−
.tran 0 7u 1n K01 L0 L1 6.819m
Figure 4.2 Schéma d’un circuit électrique avec un transmetteur et un récepteur (en violet :
commandes nécessaires dans LTspice).
Figure 4.3 Comparaisons des tensions obtenues avec notre code Python et avec LTspice.
il faudrait arrondir les valeurs d’inductances et de résistances obtenues avec les calculs.
Dans un deuxième temps, on simule le cas d’un transmetteur avec trois récepteurs.
Cette simulation permet de vérifier que le modèle et son implémentation dans le simulateur
fonctionnent bien dans le cas où il y a plusieurs récepteurs, ainsi que le cas où on a un circuit
comprenant un condensateur en parallèle, comme c’est le cas pour le troisième récepteur. La
représentation spatiale des bobines est illustrée à la figure 4.4.
La figure 4.5 représente le schéma électrique du système tout en incluant les commandes
61
LTspice (en violet) ainsi que les coefficients de couplage entre les bobines. Les valeurs de
chaque composante sont dans le tableau 4.10. Une analyse dans les domaines temporel et
fréquentiel est faite. Pour le domaine fréquentiel, la commande LTspice est ".ac lin 10000 2000k
10000k", qui signifie qu’on fait une analyse AC, avec 10000 points distribués linéairement entre
les fréquences de 2 MHz et 10 MHz.
La première analyse du circuit se fait dans le domaine temporel. On compare quelques valeurs
simulées avec Python et avec LTspice afin de valider le code. Les valeurs crêtes des tensions
Figure 4.4 Position d’un transmetteur et de trois récepteurs pour la validation de cette section.
Tableau 4.11 Valeur de tensions et de courants crêtes pour l’analyse en domaine temporel.
Récepteur 1
C1
v4 R1 v
K01 L0 L1 0.06347 + − 5 + − v6
K02 L0 L2 0.04037
+ i1 +
K03 L0 L3 0.05318
K12 L1 L2 0.04283
L1 Rl1
K13 L1 L3 0.02068
K23 L2 L3 0.00425 − −
k01
Transmetteur
C0 Récepteur 2
v1 + R0 k12
− v2 + − v3 C2
v7 R2 v
− + − 8 + − v9
i0 k13
Rg + i2 +
+
+
v0 L0 L2 Rl2
ig k03
−
Vg − −
Récepteur 3
k23
C3
v10 R3
+ − v11 + − v12
SINE (0 25 6780k)
k02
.tran 0 7u 0.1n + i3 +
+
L3 Cp,3 Rl3
−
− −
Figure 4.5 Schéma d’un circuit électrique pour un transmetteur et trois récepteurs avec les
coefficients de couplage les reliant (en violet : commandes nécessaires dans LTspice).
aux bornes des inductances et des courants circulant dans les résistances de charge (ou la
résistance de la source pour le transmetteur) sont données dans tableau 4.11. L’erreur relative
est aussi donnée et se situe entre 0,00 et 0,56 %. La différence entre les résultats est donc
très négligeable. La simulation pour plusieurs récepteurs est considérée comme concluante.
Pour ce qui est du troisième récepteur, qui est de topologie série-parallèle, le courant simulé
circulant dans le condensateur est de 673,7 mAp , et la valeur donnée par LTspice est de
63
672,7 mAp . Cela représente une erreur relative de 0,15 %. On peut donc en conclure que
notre modélisation pour ce type de récepteur est valable.
Pour le cas de l’analyse dans le domaine fréquentiel, on a simulé la tension et le courant
sur une plage de 2 à 10 MHz. Tous les courants et tensions ont été comparés avec le logiciel
LTspice, et les valeurs correspondaient. Un exemple des courbes obtenues est présenté dans le
graphique 4.6. On observe que les courbes des deux simulations se superposaient parfaitement,
ce qui confirme la validité du code pour la simulation dans le domaine fréquentiel. Il est aussi
possible de présenter les données avec une échelle de fréquence logarithmique et avec des
décibels sur l’axe vertical.
Afin d’avoir une meilleure visualisation de l’impact du déplacement d’un récepteur par rap-
port au transmetteur, il est possible de représenter le coefficient de couplage k ou la puissance
à la résistance de charge P en fonction de la position du récepteur. Les simulations sont faites
pour une bobine transmettrice R-1.15v1 centrée au point (0,0,0) ainsi qu’une bobine récep-
trice R-1.20 qui se déplace en x et en z. Les distances affichées correspondent aux coordonnées
du centre de la bobine. Les deux bobines sont parallèles au plan xy.
La figure 4.7 présente le coefficient de couplage et la puissance à la résistance de charge, selon
la position en x et z du récepteur. Afin d’observer plus précisément la variation selon chacun
des axes, on peut se référer à la figure 4.8, qui illustre la variation de la distance en x pour
une position en z fixe à 1 mm, et la variation de la distance en z pour une distance en x fixe
de 0 mm. Le trajet effectué pour la figure 4.8 est équivalent à parcourir l’axe des x ou des z
Figure 4.6 Tensions obtenues par simulation sur Python et LTspice pour un transmetteur et
trois récepteurs dans le domaine fréquentiel.
64
(a) Coefficient de couplage k avec distz =1 mm. (b) Puissance avec distz =1 mm.
(c) Coefficient de couplage k avec distx =0 mm. (d) Puissance avec distx =0 mm.
centimètres. Encore une fois, la puissance transmise n’est pas proportionnelle au coefficient
de couplage. On observe un maximum de puissance transmise à une distance de 5 cm cor-
respondant à un coefficient de couplage de 0,06. D’ailleurs, sur la figure 4.7, la puissance est
maximale partout où le coefficient de couplage était aux alentours de 0,06.
66
Sur le graphique, le coefficient de couplage le plus élevé est de 0,5. Si on augmente davantage
ce coefficient, les fréquences de résonance où le transfert de puissance est optimal s’éloignent
de plus en plus de la fréquence de résonance initiale. De plus, la largeur de bande de la
fréquence de droite s’élargit plus k est élevé.
Une des solutions potentielles au frequency splitting est de modifier la valeur des condensa-
teurs dans les circuits résonants du transmetteur et/ou du récepteur afin de décaler un des
deux maximums de tensions vers la fréquence désirée. Afin d’observer l’impact de cette mo-
dification, on trace la puissance transmise en fonction de la valeur des condensateurs. C’est
ce qu’on peut observer sur la figure 4.11.
Dans le cas simulé, les bobines transmettrice et réceptrices sont les mêmes, donc, les valeurs
initiales des condensateurs de la bobine source (Cs ) et de la bobine réceptrice (Cd ) sont aussi
les mêmes et correspondent à 0,246 nF.
Sur la figure 4.11a, lorsque la valeur de k est faible, la valeur optimale des condensateurs
correspond à leur valeur initiale. Pour ce qui est de la figure 4.11b, on y observe deux com-
binaisons de condensateurs qui permettent d’avoir un transfert de puissance maximale. Plus
k augmente, plus la valeur des condensateurs modifiés s’éloigne de la valeur initiale. Avec un
68
Figure 4.11 Puissance en fonction de la valeur des condensateurs pour différentes valeurs de
coefficient de couplage k à une fréquence de 6,78 MHz. Les échelles en x et y varie pour
chaque k. La valeur des condensateurs qui permet d’obtenir la fréquence de résonance dans
chaque bobine lorsque celles-ci sont découplées est de 0,246 nF (points blancs sur les figures).
69
k de 0,5 (figure 4.11f), si on ne modifie pas la valeur des condensateurs, on observe que le
transfert de puissance est nul.
Deux zones se forment lorsque le coefficient de couplage augmente, dont une zone plus large
à droite. Cette zone correspond au pic de résonance le plus large observé sur la figure 4.10.
Idéalement, la combinaison de condensateurs choisie se trouve dans la zone la plus large, ce qui
minimise l’impact sur le transfert de puissance d’un condensateur n’étant pas exactement à la
valeur désiré. Il faut noter qu’il y a une marge d’erreur sur la valeur donnée par le fabricant,
qui se reflète souvent sur le prix de la composante.
Pour les des champs magnétique et électrique, le code de simulation permet de les visualiser
sous différentes formes présentées à la figure 4.12.
Le graphique 3D permet de visualiser les vecteurs des champs magnétique ou électrique aux
points spécifiés en considérant l’impact de toutes les bobines réceptrices. La visualisation
est plus facile avec le graphique 3D produit par Python, qu’il est possible de déplacer et
d’observer sous plusieurs angles.
Il est aussi possible de représenter sur un graphique 2D la norme du vecteur en chaque point
dans les plans xy ou xz. Il faut alors fixer une des valeurs et ensuite faire un balayage dans
les deux autres directions. Cette visualisation est plus simple lorsqu’il y a plusieurs bobines
ou beaucoup de points de champs et qu’on ne peut déplacer le graphique 3D pour l’observer
sous plusieurs angles.
4.8.2 Comparaison avec des mesures théoriques pour des cas simples
À partir de l’équation 2.41, on peut calculer le champ magnétique théorique pour une simple
boucle de courant. Ensuite, ce champ est simulé avec le code afin de comparer les résultats,
ce qui est fait dans le tableau 4.12.
On observe différentes caractéristiques du code de simulation. Tout d’abord, les résultats
concordent très bien avec la formule théorique, l’erreur relative étant plus faible que 0,04%
pour tous les cas. Ensuite, plus la discrétisation est petite, meilleur est le résultat. Cependant,
lorsque l’on compare deux bobines de rayons différents, discrétisées de la même façon, on
réalise que le résultat du champ de la plus grande bobine à une meilleure précision.
Pour ce qui est des mesures expérimentales des champs, cela n’a pas été réalisé avant la
70
Figure 4.12 Exemple du résultat d’une simulation pour la visualisation des champs en 3D et
en 2D pour un courant de 1 A circulant dans la bobine est à une distance en z de 2 mm.
remise du mémoire. Il s’agit de mesures qui seraient importantes à réaliser pour la suite du
projet afin de valider autrement les résultats du code de simulation, surtout pour la partie
du champ électrique. De plus amples informations sur les difficultés rencontrées lors d’une
première tentative de mesure des champs sont présentées dans la section 5.
71
Tableau 4.12 Champ magnétique Bz théorique et simulé pour une boucle parcourue par un
courant de 1 A. Distance par rapport au centre de la boucle sur l’axe des z.
Comme décrit à la section 3.7, pour la première étape de l’optimisation, on effectue une
analyse visuelle de l’impact de divers paramètres sur l’uniformité du champ magnétique.
Les résultats sont présentés dans la section qui suit, les figures sont seulement celles des
paramètres minimaux et maximaux testés. En réalité, l’analyse peut être faite sur une image
animée qui inclut de nombreuses images. Pour les cas présentés, on se positionne dans le
plan xy, à une distance de 2 cm de la bobine. L’analyse pourrait aussi être faite dans n’importe
quel autre plan et à une distance différente. Si on se place plus loin de la bobine, la variation
du champ est différente, et ce dernier présente une forme plus arrondie.
Tout d’abord, on constate que la variation du nombre de tours a un gros impact sur le champ
magnétique ce qui peut être observé sur la figure 4.13. Plus on ajoute de tours, plus le champ
Figure 4.13 Norme du champ magnétique pour une variation du nombre de tours.
72
Figure 4.14 Norme du champ magnétique pour une variation de l’espacement entre les traces.
Figure 4.15 Norme du champ magnétique pour une variation du rayon des coins.
73
(a) 6 cm (b) 17 cm
Figure 4.16 Norme du champ magnétique pour une variation dans le diamètre.
Figure 4.17 Norme du champ magnétique pour une variation de l’angle des coins.
74
Ce type d’analyse permet de voir rapidement quels sont les paramètres principaux qui ont
un impact sur l’uniformité du champ. Idéalement, il faudrait par la suite prendre aussi en
compte l’impact sur l’inductance et le facteur de qualité de la bobine. La partie optimisation
du projet pourra être poursuivie dans le futur. Quelques améliorations sont présentées à la
section 5.
Le code de simulation créé rassemble toutes les options vues précédemment dans un même
fichier .py en faisant référence à de nombreuses fonctions. Les sections qui suivent permettent
de démontrer les utilisations possibles du code de simulation réalisé pour la conception de
circuits résonants couplés.
Pour l’exemple qui suit, nous utilisons 3 bobines : un transmetteur de la dimension d’une
feuille de papier, composé de plusieurs bobines en parallèle, et deux récepteurs avec les dimen-
sions d’un cellulaire et d’une tablette. Les caractéristiques de chaque bobine sont présentées
dans le tableau 4.13, et ces bobines sont illustrées à la figure 4.18. Les bobines sont préala-
blement créées avec la fonction create_spiral, et le nom de leur fichier .txt peut ensuite être
utilisé dans le code principal.
Une fois les bobines créées, l’étape suivante est d’entrer toutes les données requises au début
du code. Plusieurs options permettent à l’utilisateur différentes façons d’entrer les données.
Par exemple, il est possible d’aller chercher directement toutes les caractéristiques de la bobine
directement dans un fichier Excel lorsque seul son nom est spécifié dans le code Python. Ce
fichier Excel, nommé data_base contient toutes les données relatives à chaque bobine, et
permet de diminuer la quantité de données à écrire dans l’initialisation des variables. Il est
aussi possible d’entrer à la main toutes ces données si la bobine n’a pas encore été entrée
Tableau 4.13 Caractéristique des bobines utilisées dans l’exemple du code de simulation.
Nom Nb de Spirale Nb de Longueur Largeur Espacement Largeur Reliure Coin Rayon Rayon
bobines tours (m) (m) (m) trace (m) 1 ou 2 1 à 3 int. (m) ext. (m)
Tx 2 Carrée 3 0,30 0,20 0,005 0,002 1 2 0,025 -
Rx-1 1 Carrée 5 0,12 0,06 0,002 0,001 2 3 0,004 0,01
Rx-2 3 Ronde 2 0,15 - 0,005 0,001 - - - -
75
Figure 4.18 Bobine transmettrice. Les points sont ceux enregistrés dans le fichier texte portant
le nom de la bobine.
L’option sélection automatique (#2) pour les variables group_custom et conn_custom de-
76
mande à l’utilisateur des questions auxquelles il doit répondre, puis le logiciel crée en suite le
vecteur associé aux réponses dans le bon format. Pour la variable espace, si le nombre de fois
associé à la bobine est 1, par défaut, le code ne va pas considérer la valeur inscrite vis-à-vis
l’indice de la bobine.
On remarque que la bobine composant le premier récepteur est répétée deux fois, soit sur les
deux faces d’un PCB de 1 mm d’épais.
Le code présente un menu avec diverses options pouvant être sélectionnées par l’utilisateur
selon ce qu’il souhaite accomplir. Tant que l’option 0 n’est pas sélectionnée, il est possible
de continuer de sélectionner de nouvelles ou anciennes options. Lorsqu’on parle d’inductance
propre ou résistance individuelles, il s’agit de ceux des "sous-bobines" avant que celle-ci ne
soit connectée en parallèle ou en série avec d’autres bobines.
0. Arrêter le programme
1. Afficher les bobines discrétisées
2. Calculs des inductances propres et mutuelles ainsi que les résistances (calcul tout, donc
2.1. est inclus)
2.1. Calcule seulement les inductances propres individuelles et des résistances indivi-
duelles
4. Simulateur de circuit calculant la tension, le courant, la puissance et l’efficacité des
circuits résonants
5. Visualiser et imprimer dans un fichier texte les valeurs de champ magnétique
6. Visualiser et imprimer dans un fichier texte les valeurs de champ électrique
7. Afficher le coefficient de couplage et la puissance en fonction de la distance pour un
récepteur particulier
Si on sélectionne une option qui nécessite les calculs d’une option précédente afin de fonction-
ner, le code effectue automatiquement les calculs nécessaires, puis effectue ceux demandés
par l’utilisateur. Tout au long du code, différents affichages de progression des calculs sont
présentés afin de donner à l’utilisateur une estimation du temps que peut prendre chaque
calcul.
Figure 4.19 Affichage en trois dimensions (a) et en deux dimensions (b) des bobines pour
l’option #1 du code Python.
et 3D. Les graphiques obtenus lors de la sélection de l’option 1 sont présentés à la figure 4.19.
Ces derniers permettent d’avoir un premier aperçu de la forme et de la position des bobines
avant la suite des calculs, ce qui permet de modifier le tout rapidement advenant une mauvaise
entrée des données géométriques.
La figure 4.19b présente une vue du dessus, soit dans le plan xy. Les bobines d’un même trans-
metteur ou récepteur sont de la même couleur, peu importe leur type de connexion (série,
parallèle ou anti-parallèle). Sur la figure 4.19a, les bobines du même récepteur ou transmet-
teur sont dans les mêmes teintes, mais de couleurs différentes afin de pouvoir distinguer les
différentes sous-bobines composant le transmetteur ou récepteur.
Ces matrices sont sauvées dans un fichier texte. Une option au début du code permet d’entrer
une matrice d’inductance mutuelle, ce qui permet de ne pas avoir à recalculer les inductances
mutuelles dans le cas où les bobines restent positionnées à la même position.
Le code donne aussi en sortie le tableau de la figure 4.21, qui présente les valeurs associées
aux transmetteur et récepteurs, donc une fois que les sous-bobines sont connectées selon la
variable group et conn. Le tableau indique aussi la distance par rapport au transmetteur,
ainsi que le nom des sous-bobines qui sont connectées ensemble.
La valeur des condensateurs Ceq est celle calculée avec l’équation 1.1 afin d’avoir un circuit
résonant à une fréquence de 6,78 MHz. Si les valeurs sont trop faibles (< 10 pF), il faut revoir
les bobines puisque des condensateurs avec une capacité si faible sont difficiles à trouver et
souvent instables pour notre ce type d’application.
Pour ce qui est des facteurs qualité Qeq , il s’agit des facteurs de qualité de la bobine équiva-
lente calculée avec l’équation 2.39. On donne uniquement le facteur de qualité de la bobine,
puisque c’est un facteur important qui peut augmenter le transfert de puissance entre les
79
Figure 4.21 Inductances propres, résistances, condensateurs et facteurs de qualité des bobines
complètes une fois qu’elles sont connectées.
circuits résonants.
Initialement, l’utilisateur a l’option de faire des calculs dans les domaines temporel ou fré-
quentiel. Dans les deux cas, le logiciel donne en sortie un tableau comme celui de la figure 4.22.
Dans ce tableau, L et C sont les inductances propres et les condensateurs dans le circuit. Il y a
aussi deux résistances, Rcoil et Rload qui sont respectivement les résistances intrinsèques de la
bobine et les résistances de la charge. Ensuite, on donne les valeurs du courant dans la charge
Iload et des tensions aux bornes de la charge (Vload ), l’inductance (Vcoil ), et des condensateurs
(Vcap ). Puis, on donne la puissance dans la charge (Pload ) dans chaque récepteur. Pour le
transmetteur, cette puissance correspond à celle fournie par la source. Finalement, on donne
l’efficacité ηef f , et la distance par rapport au transmetteur. La dernière ligne fait le total de
la puissance et calcule l’efficacité dans tous les récepteurs.
On remarque que l’efficacité totale est plus faible que 100 %, cela s’explique par les pertes
dans les résistances. En effet, une partie de la puissance est dissipée sous forme de chaleur
par effet Joule, ces pertes sont équivalentes à RI 2 . On constate ainsi que plus la valeur des
résistances et faible, plus l’efficacité de transfert est meilleure.
Dans le cas où l’un ou plusieurs des circuits résonants ont une topologie avec un condensateur
en parallèle comme le récepteur trois de la 4.5, un nouveau tableau affiche aussi le courant
traversant ces condensateurs.
Dans le cas des simulations dans le domaine temporel, la tension aux bornes des inductances
(figure 4.23a) et le courant les traversant (figure 4.23b) se stabilisent après un court laps de
temps. Dans le tableau 4.22 dans le domaine temporel, les valeurs affichées correspondent
aux tensions ou aux courants après plusieurs cycles. Le code affiche aussi d’autres graphiques
Figure 4.23 Tensions aux bornes des inductances dans le domaine temporel.
81
tels que les tensions aux bornes des condensateurs et des résistances de charge, ainsi que les
courants les traversant.
Dans le domaine fréquentiel, le code renvoie aussi des graphiques des tensions aux bornes de
chaque composante ainsi que du courant les traversant en fonction de la fréquence. En plus,
il renvoie les graphiques de la puissance transférée et de l’efficacité de chaque récepteur, tel
qu’illustré à la figure 4.24.
Il est primordial de faire attention avec l’analyse du graphique de l’efficacité. En effet, il
est possible d’avoir une très bonne efficacité sans pour autant avoir une bonne puissance
Figure 4.24 Puissance pour chaque système résonant et efficacité du transfert de puissance
en fonction de la fréquence.
82
transmise, comme on peut observer pour une fréquence de plus de 10 MHz. Cela se produit
lorsque la tension envoyée et celle reçue sont très petites. De plus aux alentours de 6,78 MHz,
l’efficacité est la meilleure, mais ce n’est pas la fréquence où le transfert de puissance est le
plus élevé. On en conclut donc que ces deux graphiques doivent être analysés en paire.
Un dernier résultat obtenu avec la simulation de circuits est le courant circulant dans chaque
sous-bobine. Le tableau obtenu par le code est présenté à la figure 4.25. Lorsque les bobines
sont connectées en parallèle, par exemple, le courant n’est pas distribué uniformément entre
les différentes sous-bobines. La connaissance du courant circulant dans chaque sous-bobine
est nécessaire afin de pouvoir calculer le champ magnétique et surtout pour calculer les pertes
RI 2 dans les bobines.
Pour le champ magnétique, le code renvoie le graphique 3D de la figure 4.26a, qui illustre
les vecteurs de champ magnétique en fonction de la position. Il faut initialement spécifier la
plage de points où le champ doit être calculé. Finalement, le code renvoie aussi le champ à
un point précis, qui doit aussi être donné initialement dans le code.
Figure 4.26 Visualisation 3D des vecteurs de champs (a) magnétique et (b) électrique.
initialement.
Finalement, après l’exécution du code, l’ensemble des variables est enregistré dans un fi-
chier .py qui peut ensuite être importé dans Python pour une utilisation future. Les gra-
phiques sont aussi enregistrés. Une partie des données est aussi enregistrée dans des fichiers
.txt, notamment toutes les options et variables entrées par l’utilisateur en début de code.
85
Le chapitre qui suit présente les problèmes rencontrés lors du projet de maîtrise, ainsi que
quelques améliorations possibles pour régler en partie ou totalement ces problèmes. Dans
certains cas, plus de recherches sont nécessaires afin d’aboutir à une solution.
La simulation du calcul des inductances propres pourrait être améliorée. La méthode actuelle
est très sensible à la discrétisation. Dans le cas où une meilleure méthode ne pourrait être
développée, il faudrait que le code évalue la convergence pour chaque inductance propre
simulée afin de s’assurer que la valeur est valide pour la suite des calculs. Idéalement, le code
pourrait même choisir par lui-même le pas de discrétisation adéquat selon la bobine choisie
pour réaliser un calcul avec une bonne précision et un temps minimal.
Lors des calculs d’inductance mutuelle pour des bobines qui sont extrêmement proches, on se
retrouve aussi parfois face à un problème de simulation. Dans certains cas, les coefficients de
couplage sont plus élevés que 1, ce qui est impossible physiquement. Cela se produit lorsque la
distance entre les bobines est plus petite que celle utilisée pour calculer l’inductance propre,
ou encore, lorsque la discrétisation utilisée est trop grande. Cela peut créer des matrices dont
le déterminant est nul, ce qui ne permet pas de les inverser, une nécessité pour le calcul de la
matrice de mutuelles équivalentes. Afin de contourner ces problèmes, il faudrait soit réviser le
calcul d’inductance propre, soit procéder manuellement pour enlever les valeurs plus grandes
que 1 dans la matrice, ce qui n’est pas la solution idéale. Une recherche plus approfondie sur
ce problème pourrait être effectuée.
Il serait intéressant de faire davantage de simulations et mesures afin de confirmer la simula-
tion des résistances AC pour les PCB. Puisque les mesures à haute fréquence sont difficiles,
le code pourrait être validé avec des fréquences un peu plus basses, on pourrait aussi utiliser
des résistances plus élevées.
Pour améliorer le code de simulation, il pourrait être intéressant de créer une meilleure
interface. Actuellement, l’utilisateur doit écrire directement dans le script. Certaines variables
doivent être écrites avec la bonne nomenclature, ce qui peut devenir long et problématique
pour un utilisateur connaissant peu le code. Par conséquent, améliorer le logiciel afin de le
86
rendre plus facile d’utilisation pour n’importe quelle personne n’ayant pas nécessairement de
connaissance en programmation pourrait être une des prochaines étapes à accomplir.
Plusieurs autres aspects pourraient être intéressants à ajouter au code. Par exemple, un plus
vaste choix pour la création de bobines. On pourrait ajouter une option pour la création de
bobines hélicoïdales ou avec des formes plus particulières afin de voir l’impact sur la zone de
charge.
Une autre amélioration très intéressante pourrait être le développement d’un programme
permettant de transférer directement les bobines créées par le code dans un logiciel de design
de PCB comme Eagle. Il faudrait alors voir s’il est possible d’établir une connexion entre
Eagle et P ython ou d’utiliser un fichier .txt dans Eagle contenant les données des bobines
de façon à ce que le logiciel puisse les recréer.
Dans le cadre de la maîtrise, on s’est peu attaqué aux problèmes de prise de mesures, même si
ces dernières n’étaient pas tout aussi précises que désiré. Avoir une idée de l’ordre de grandeur
était suffisant pour le but de la maîtrise.
Pour diverses raisons, les mesures à prendre pour confirmer les valeurs de simulation étaient
difficiles à obtenir. Nous discutons entre autres de la calibration des appareils, de l’environ-
nement lors des prises de mesures, de la connexion entre la bobine et l’appareil et finalement
de la limitation des appareils. Quelques pistes de solutions pour un travail futur sont aussi
présentées.
Développer un protocole efficace et répétable pour la prise de mesures adaptées pour des
composantes typiques d’un système de transfert d’énergie sans fil est un travail de plusieurs
mois. D’autres appareils que ceux utilisés pour la prise des mesures seraient peut-être plus
adéquats afin d’obtenir de bons résultats.
Lors de l’utilisation du VNA pour la mesure de résistance et d’inductance propre, il était
nécessaire de débuter par une calibration de l’appareil à la fréquence utilisée. Pour se faire,
on utilisait des fils soudés sur un connecteur SMA en circuit ouvert et en court-circuit ainsi
qu’une calibration avec une résistance de 50 Ω. La calibration à la fréquence voulue pouvait
être enregistrée dans l’appareil. Pour les fois suivantes, la calibration enregistrée pouvait
directement être utilisée afin d’économiser du temps. Cependant, on a réalisé que la méthode
de calibration pouvait affecter les données. Avant d’utiliser un VNA, il est important de
le laisser réchauffer un certain temps afin de s’assurer que la température des composantes
internes ne varie pas durant les mesures. Or, si la calibration et la mesure ne sont pas prises
87
dans un intervalle de temps où la température est stable, cela peut avoir un impact sur
la qualité des mesures. On a aussi réalisé que le modèle de VNA utilisé était sensible à son
environnement. La présence d’un cellulaire, d’une source allumée ou encore d’un autre circuit
dans les parages pouvait avoir un impact sur la calibration, et donc sur les mesures aussi.
Une autre source d’erreur dans les mesures était les fils reliant le PCB à l’appareil de mesure.
Ces fils, reliés directement au connecteur de l’appareil devaient être soudés et dessoudés
régulièrement des PCB lorsque les mesures sur différentes bobines devaient être prises. Le
positionnement et les soudures des fils avaient un impact sur la mesure de l’inductance propre,
malgré le fait qu’on les torsadait afin de réduire leur inductance. Idéalement, un câble coaxial
pouvant être relié avec un connecteur à la bobine aurait permis de diminuer ce type d’erreur.
Une des grandes problématiques rencontrées fut la mesure de faible résistance AC des bobines.
Un appareil comme un VNA ou un analyseur d’impédance mesure l’impédance comme un
vecteur. Ensuite, la partie imaginaire est reliée à la réactance et la partie réelle à la résistance.
Lorsque l’ordre de grandeur de la résistance à mesurer est beaucoup plus petit que celui de la
réactance, l’appareil a de la difficulté à donner avec précision une mesure pour la résistance.
Il est même possible qu’il la considère comme négative. Afin de contrer ce problème, diverses
solutions ont été brièvement explorées, mais sans trop d’acharnement, puisque ce n’était
pas l’objectif de la maîtrise. Par exemple, on pourrait utiliser un condensateur afin de créer
un circuit résonant qui masquerait la réactance du circuit. L’utilisation d’un nanovoltmètre
afin de mesurer la tension aux bornes de la résistance lorsque le courant était connu aurait
mené à une meilleure connaissance de la valeur de la résistance. Cependant, aucun appareil
fonctionnant dans la plage de fréquence recherchée n’était à notre disposition. Un générateur
de fonction n’était pas suffisant pour une telle mesure, puisqu’il était difficile de mesurer avec
précision le courant envoyé.
Une autre difficulté rencontrée dans les prises de mesures est celle de la tension et du courant
en tout point. En effet, les sondes mesurant le système ajoutent une petite capacité au
système, ce qui modifie la résonance du circuit et alors les données mesurées ne sont plus
les bonnes. Comme solutions, on pourrait utiliser des sondes plus adaptées, ou intégrer des
points de mesures directement sur un PCB test avec un petit circuit qui minimiserait ou
annulerait l’effet capacitif des sondes.
Finalement, pour la mesure du champ magnétique, un gaussmètre était à notre disposition.
Cependant, les mesures étaient très difficiles à prendre, puisque de nombreux facteurs les
affectaient. Les champs à mesurer étaient plutôt faibles, et il était difficile de conclure que
les mesures prises provenaient uniquement de la bobine. Idéalement, il aurait fallu un envi-
ronnement avec la présence de très peu de sources de champs magnétiques, donc le moins
88
d’appareils électroniques possible. Une autre option aurait été de fabriquer une cage de Fara-
day pouvant être positionné au-dessus de la bobine et du dispositif de mesure afin de réduire
l’impact des champs magnétiques extérieurs.
Pour ce qui est du champ électrique, un processus de mesure a été établi, mais aucune
mesure n’a été prise encore. La connaissance des champs n’était pas une priorité dans le
cadre du projet. Davantage de mesures pourraient être faites afin de valider les champs
calculés. Cependant, il est de souligner que les bonnes prédictions réalisées avec le simulateur
de circuits sont une preuve indirecte que les calculs de champs magnétique sont corrects.
La valeur de l’inductance des bobines créées ne peut être trop élevée, puisque le choix de
condensateurs de petites valeurs est limité, surtout pour les tensions et courants qui peuvent
être assez élevés. De plus, il est difficile et coûteux d’avoir un condensateur en dessous de
quelques dizaines de picofarads qui peuvent supporter une haute tension d’opération (plus
de quelques centaines de volts). De plus, la valeur du condensateur choisi dans un circuit réel
ne peut pas être aussi précise que celle calculée. Cela peut donc engendrer des différences
au niveau des valeurs de tension et de courant simulées et mesurées et aussi faire varier
les fréquences de résonance. Pour limiter les coûts, ce sont souvent des combinaisons de
condensateur qui sont choisies afin de reproduire la valeur exacte. Actuellement, le marché
des composantes électroniques offre peu de choix de condensateurs pour des fréquences de
quelques MHz qui peuvent supporter une grande différence de potentiel et un courant allant
jusqu’à une dizaine d’ampères.
Dans un travail futur, il pourrait être intéressant d’ajouter une option permettant d’entrer
une banque de condensateur à la disposition de l’utilisateur. Le code s’occuperait ensuite de
faire une combinaison en parallèle ou en série de ces condensateurs afin d’obtenir une valeur
la plus proche possible de celle requise.
Avec les résultats obtenus, on réalise que si la valeur des condensateurs n’est pas modifiée dans
les circuits résonants, le transfert de puissance n’est pas efficace sur une grande surface. Il est
donc nécessaire de trouver une solution à ce problème, afin de pouvoir transférer de l’énergie
le plus uniformément possible sur un grand volume. Une des options pourrait être d’avoir une
grande quantité de condensateurs avec des interrupteurs qui permettent de choisir le meilleur
condensateur en fonction de la position. Cependant, cela nécessite le développement d’un
bon protocole de communication entre les bobines et ça complique le circuit. De la recherche
est encore nécessaire afin de déterminer si une meilleure solution que celle-ci pourrait être
89
envisagée, en n’oubliant pas que les courants et les tensions en jeu éliminent la majorité des
composantes commerciales qui pourraient autrement remplir les fonctions désirées.
5.5 Optimisation
La phase d’optimisation n’a pas été beaucoup entamée lors du projet. Cela peut se révéler
assez compliqué, puisqu’il y a une très grande quantité de paramètres modifiables. Idéalement,
pour le futur du projet, il serait intéressant d’être en mesure d’entrer une dimension de bobine
et un objectif de puissance à transmettre, et que le logiciel donne en sortie quelques choix
de bobines idéales. Ces bobines permettraient un transfert de puissance le plus uniforme
possible sur une certaine zone. Cependant, avant d’arriver à un tel résultat, il reste encore
quelques problèmes de design à régler. Il ne faut pas oublier que le développement d’un
module d’optimisation requiert d’abord et avant tout de connaître très précisément l’objectif
poursuivi, de même que les contraintes associées.
90
CHAPITRE 6 CONCLUSION
Les systèmes de recharge sans fil transfèrent de l’énergie entre un transmetteur, qui est
branché au mur, et un récepteur qui peut être un cellulaire, une tablette, un ordinateur, ou
tout autre appareil qui a besoin d’électricité afin de fonctionner. Actuellement, les chargeurs
sans fil sur le marché sont très limités. Ils peuvent charger un appareil à la fois, sont coûteux,
transfèrent peu de puissance, et cela, avec une faible efficacité. Afin de pouvoir améliorer la
mobilité de nos appareils sans fil, il faudrait idéalement avoir un chargeur qui transmet une
grande puissance, à plusieurs récepteurs à la fois, et avec une efficacité presque équivalente
à celle des chargeurs à fil. L’entreprise Sinap Interaction Inc travaille à la création d’un
système de ce type, conçu avec des circuits résonants à une fréquence de 6,78 MHz. C’est en
partenariat avec elle que le projet de recherche a été réalisé.
Dans le cadre de ce projet de maitrise, un code de simulation a été développé. Ce dernier
permet d’aider l’utilisateur à concevoir des bobines transmettrices et réceptrices pour le
transfert d’énergie sans fil. Le but étant d’uniformiser la surface de charge, de transférer une
puissance de plus de 30 W et de charger plusieurs appareils simultanément.
Afin d’atteindre ce but, quatre sous-objectifs de recherche ont été développés, soit i) la
modélisation et le calcul des paramètres bobines, ii) la conception d’un simulateur de circuits,
iii) l’optimisation de la zone de charge, et iv) le calcul des champs magnétiques et électriques
autour des bobines. Dans cette section, un retour sur les principaux résultats obtenus avec
le code de simulation est fait.
d’avoir une valeur très proche de valeurs théoriques pour des cas simples. En comparaison aux
mesures expérimentales, l’inductance propre calculée est très proche de la valeur théorique.
Simulateur de circuits
Le simulateur de circuits permet de simuler les circuits résonants. Le code permet d’obtenir
les tensions à chaque nœud ainsi que le courant traversant chaque composante, et ce, dans le
domaine temporel ou fréquentiel. Ces calculs permettent d’obtenir les puissances et efficacités
de chaque circuit résonant. Les calculs peuvent être effectués pour plusieurs récepteurs. Il
est aussi possible de connecter plusieurs sous-bobines en parallèle ou en série. Différentes
topologies de circuits résonants peuvent être utilisées pour les simulations. Les résultats
obtenus avec le code de simulation sont presque identiques à ceux obtenus avec le logiciel
LTSpice. Le simulateur de circuit donne donc de bons résultats. Sa grande utilité est qu’il
permet à l’utilisateur de faire les calculs directement dans Python et utiliser les résultats
pour faire d’autres simulations sans devoir recourir à un logiciel externe, ce qui pose les bases
d’une automatisation nécessaires avant de passer à la phase d’optimisation.
Optimisation
Dans le cadre du projet de maitrise, pour la partie optimisation, nous nous sommes principa-
lement concentrés sur l’effet de plusieurs paramètres sur l’uniformité du champ magnétique.
L’analyse n’est toutefois pas encore complète, c’est à poursuivre dans le futur, et ce sont donc
seulement les grandes lignes qui sont présentées dans le cadre de ce mémoire. Il reste encore
du travail à faire avant d’atteindre le point où l’utilisateur entre quelques paramètres et le
code lui donne en sortie la bobine idéale. Il s’agit cependant de l’un des buts à long terme
du projet de simulation.
Somme toute, dans le cadre de ce projet, un code de simulation a été créé dans le but
de faciliter la conception de bobines pour des systèmes de transfert d’énergie sans fil. La
compagnie utilise déjà le logiciel, surtout la première partie qui crée et modélise les bobines.
92
Nous avons discuté de quelques aspects directement reliés au projet pouvant être améliorés
dans les pistes d’améliorations. Nous avons mentionné entre autres le développement de nou-
velles méthodes de mesures, d’une meilleure méthode de simulation de l’inductance mutuelle,
ou encore de modifier l’interface du logiciel pour faciliter son utilisation. D’autres éléments
importants pourraient aussi être intéressants à ajouter au code de simulation pour la suite
du projet.
RÉFÉRENCES
[1] “Wireless power transfer,” dans Wikipédia, Novembre 2019. [En ligne]. Disponible :
https://en.wikipedia.org/wiki/Wireless_power_transfer
[2] S. Babic et al., “Mutual inductance calculation between circular filaments arbitrarily
positioned in space : Alternative to grover’s formula,” IEEE Transactions on Magnetics,
vol. 46, no . 9, p. 3591–3600, 2010.
[3] Belkin Valet Charge Dock for Apple Watch + iPhone. Apple.
[En ligne]. Disponible : https://www.apple.com/ca/shop/product/HKR92VC/A/
belkin-valet-charge-dock-for-apple-watch-iphone?fnode=85
[4] P. Si et al., “A frequency control method for regulating wireless power to implantable
devices,” IEEE Transactions on Biomedical Circuits and Systems, vol. 2, no . 1, p. 22–29,
March 2008.
[5] P. Lorrain, D. P. Corson et L. François, Electromagnetic fields and waves, 3e éd. New
York : W.H. Freeman and Company, 1988.
[6] A. Kurs et al., “Wireless Power Transfer via Strongly Coupled Magnetic Resonances,”
Science, vol. 317, p. 83–86, June 2007.
[7] A. Karalis, J. D. Joannopoulos et M. Soljacic, “Efficient wireless non-radiative mid-range
energy transfer,” Annals of Physics, vol. 323, p. 34–48, 2008.
[8] “Qi (standard),” dans Wikipédia, Avril 2019. [En ligne]. Disponible : https:
//en.wikipedia.org/wiki/Qi_(standard)
[9] K. Sealy. (2018, Octobre) Frequency choice. [En ligne]. Disponible : https:
//www.airfuel.org/2018/10/25/frequency-choice/
[10] Wireless Charging Compatible Phones. powermat. [En ligne]. Disponible : https:
//www.powermat.com/technology/compatible-phones/
[11] Dell Latitude 7285 Wireless Charging Keyboard - K02T.
Dell. [En ligne]. Disponible : https://www.dell.com/en-us/work/shop/
dell-latitude-7285-wireless-charging-keyboard-k02t/apd/580-agle/handhelds-tablet-pcs
[12] Dell Wireless Charging Mat - PM30W17. Dell. [En ligne]. Disponible : http://accessories.
us.dell.com/sna/productdetail.aspx?c=us&l=en&s=hied&cs=73&sku=580-AGLI
[13] K. Leswing, “Apple cancels airpower, the wireless charging pad it announced over a
year ago,” CNBC, March 2019. [En ligne]. Disponible : https://www.cnbc.com/2019/
03/29/apple-cancels-airpower.html
94
[14] R. Bashirullah, “Wireless implants,” IEEE Microwave Magazine, vol. 11, no . 7, p. S14–
S23, Dec 2010.
[15] R. Xue, K. Cheng et M. Je, “High-efficiency wireless power transfer for biomedical
implants by optimal resonant load transformation,” IEEE Transactions on Circuits and
Systems I : Regular Papers, vol. 60, no . 4, p. 867–874, April 2013.
[16] E. B. Rosa et F. W. Grover, “Formulas and tables for the calculation of mutual
and self-inductance (Revised),” Bulletin of the Bureau of Standards, vol. 8, no . 1,
p. 1, 1912. [En ligne]. Disponible : http://nvlpubs.nist.gov/nistpubs/bulletin/08/
nbsbulletinv8n1p1{_}A2b.pdf
[17] C. L. Sonntag, E. A. Lomonova et J. L. Duarte, “Implementation of the Neumann for-
mula for calculating the mutual inductance between planar PCB inductors,” Proceedings
of the 2008 International Conference on Electrical Machines, ICEM’08, p. 1–6, 2008.
[18] “Résistivité,” dans Wikipédia, Juin 2019. [En ligne]. Disponible : https://fr.wikipedia.
org/wiki/R%C3%A9sistivit%C3%A9
[19] Payne A., “The AC resistance of rectangular conductors,” no . ref 2, p. 1–27, 2017.
[20] M. A. de Rooij, Wireless Power Hanbook : A suppplement to GaN Transistors for Effi-
cient Power Conversion, 2e éd. Hong Kong : Power Conversion Publications, 2015.
[21] M. Kesler. (2017) Highly Resonant Wireless Power Transfer : Safe, Efficient, and
over Distance. WiTricity Corporation. [En ligne]. Disponible : https://witricity.com/
wp-content/uploads/2016/12/White_Paper_20161218.pdf
[22] S. V. Hum, “Radio and microwave wireless systems : Vector magnetic potential,”
University of Toronto Course Notes, 2007-2018. [En ligne]. Disponible : http:
//www.waves.utoronto.ca/prof/svhum/ece422.html
[23] “1.1310 Radiofrequency radiation exposure limits.” [En ligne].
Disponible : https://www.govinfo.gov/content/pkg/CFR-2002-title47-vol1/pdf/
CFR-2002-title47-vol1-sec1-1310.pdf
[24] “ICNIRP guidelines for limiting exposure to time-varying electric, magnetic and
electromagnetic fields (up to 300 GHz),” Health Physics, vol. 74, no . 4, p. 494–522,
Avril 1998. [En ligne]. Disponible : https://www.icnirp.org/cms/upload/publications/
ICNIRPemfgdl.pdf
[25] “ICNIRP guidelines for limiting exposure to time-varying electric and magnetic fields
(1Hz – 100 kHz),” Health Physics, vol. 99, no . 6, p. 818–836, Décembre 2010. [En ligne].
Disponible : https://www.icnirp.org/cms/upload/publications/ICNIRPLFgdl.pdf
95
[26] “IEEE Standard for Safety Levels with Respect to Human Exposure to Radio Frequency
Electromagnetic Fields, 3 kHz to 300 GHz,” Avril 2006. [En ligne]. Disponible :
https://ieeexplore.ieee.org/stamp/stamp.jsp?arnumber=1626482
[27] F. Sirois, “Details about the matrix formulation used in matlab function ymat coils,”
June 2016.
[28] “Antenna factor,” dans Wikipédia, Octobre 2019. [En ligne]. Disponible : https:
//en.wikipedia.org/wiki/Antenna_factor
[29] T.-T. Nguyen et al., “3-D Integral Formulation Using Facet Elements for Thin Conduc-
tive Shells Coupled With an External Circuit,” vol. 51, no . 3, p. 1–4, March 2015.
96
Afin d’obtenir une équation quadratique, on soustrait l’équation A.3 de l’équation A.2 ce qui
Figure A.1 Schéma pour les deux positions du centre du cercle possible.
97
Ces conditions ont été déterminées et validées selon des essais pour de nombreux cas différents.
98
f Hz Fréquence
Vsource V Tension peak de la source
Rg A Résistance interne de la source
M H Matrice des inductances
C F Capacités en série avec l’inductance
Entrée Cp F Capacités en parallèle avec l’inductance
R Ω Résistance des bobines transmettrice et réceptrice
Rload Ω Résistance de la charge des circuits récepteurs
T opo - Topologie des circuits (se référer à la figure 2.4)
Dist_group m Distance par rapport au transmetteur
fr Hz Fréquence de résonance (par défault =6.78 MHz)
graph - "y" si on veut tracer le graphique (par défault)
Facultatif
plot_cycle m Nb de cycles (domaine temporel) (par défaut =100)
temporel - Domaine : temporel (="y") ou fréquentiel (="no")
sol - Résolution de la matrice : vecteur x
vload , iload V&A Tension et courant pour la charge
vcoil , icoil V&A Tension et courant pour inductances
vcond , icond V&A Tension et courant pour condensateurs en série
Sortie vcondp , icondp V&A Tension et courant pour condensateurs en parallèle
nr , nl , nc , ncp - Numéros des nœuds associés à chaque composante
P W Puissance dans chaque résistance de charge
nrecep % Efficacité de transfert de chaque paire de bobine
ntot % Efficacité globale
99
Cette section présente les détails de la fonction connection_ymat qui permet d’obtenir la
matrice d’inductances mutuelles de bobines connectées en parallèle ou en série. La documen-
tation a été réalisée par Frédéric Sirois [27]. La partie de code développé pour ce mémoire est
basée sur cette documentation, mais est adaptée pour le langage de programmation Python.
F u n c t i o n used t o form t h e Y m a t r i x o f a s e t o f m a g n e t i c a l l y c o u p l e d
c o n d u c t o r s . The c o n d u c t o r s can be c o n n e c t e d i n p a r a l l e l ( 0 ) o r i n s e r i e s ,
e i t h e r with i n d u c t i v e ( 1 ) o r non−i n d u c t i v e ( −1) c o n n e c t i o n s , and we can
form a s many g r o u p s o f c o n d u c t o r s a s we need .
I n i n p u t , we o n l y need t o s p e c i f y t h e Y m a t r i x o f t h e i n d i v i d u a l
c o n d u c t o r s ( b e f o r e t h e i r e l e c t r i c a l c o n n e x i o n s ) , wich u s u a l l y comes from
f i n i t e e l e m e n t s i m u l a t i o n s , and a l i s t o f t h e g r o u p s o f c o n d u c t o r s and
t h e t y p e o f c o n n e c t i o n f o r each one o f them .
The i n p u t p a r a m e t e r s r e a d s a s f o l l o w s :
Y: t h e Y m a t r i x o f i n d i v i d u a l c o n d u c t o r s
group : t h e l i s t o f group o f c o n d u c t o r s t o c o n n e c t t o g e t h e r
conn_mode : t h e t y p e o f c o n n e c t i o n d e s i r e d f o r each group , i . e .
0 : Parallel
1 : Inductive ( s e r i e s additive p o l a r i t i e s )
−1 : Non−i n d u c t i v e ( s e r i e s with p o l a r i t y i n v e r s e d a t each c o n s e c u t i v e t u r n )
Y=[1 0 . 5 0 . 3 ; 0 . 5 1 0 . 2 ; 0 . 3 0 . 2 1 ] ; % A 3 x3 m a t r i x
group = { [ 1 ] , [ 2 3 ] } ; % Cond . 1 i s a l o n e , and cond . 2 and 3 a r e c o n n e c t e d t o g e t h e r
conn_mode = [ 1 , 0 ] ; % Cond . 1 i s i n d u c t i v e , and cond . 2+3 a r e i n p a r a l l e l
In this short document, we provide explanations about the way this function works.
We start with the Y matrix, which comes from finite element (FE) simulations (a separate
document explains the procedure for generating this matrix with COMSOL or with any other
FE tool). As a reminder, each conductor in the FE framework is excited with its own current
source Ii , such as illustrated in figure C.1. The associated voltage Vi is computed in a time
harmonic simulation at a given frequency f . In this particular case of a 3-conductor system,
this results in a Y matrix relating the Ii ’s and the Vi ’s as
I1
Y11 Y12 Y13
V1
I2 = Y21 Y22 Y23 V2 , or simply I = YV. (C.1)
I3 Y31 Y32 Y33 V3
In order to use this Y matrix in a way that allows making connections between the different
conductors, it is necessary to define voltages also on the back side of the conductors. We then
end up with the notation of figure C.2, where each back voltage and current is identified with
a prime sign (’).
From that point, one must write the connection equations between the conductors. Let us
I1 I2 I3
+ V1
+ V2
+ V3
– – –
Figure C.1 Model used in the finite element model to determine the relationship between the
Ii ’s and the Vi ’s.
101
+ + + V3'
V1' V2'
– – –
I1 I2 I3
+ V1
+ V2
+ V3
– – –
Figure C.2 General model used to connect the conductors prior to define the connection
matrix and the equivalent Y matrix of the connected conductors.
first write the final form of the matrix, and then explain the content of each submatrix :
Y −Y −I 0 (Ac )T
V
0
−Y Y 0 −I (A0c )T V0 0
AV 0 A I 0 0
I
=
Vs ,
or simply MX = b, (C.2)
0 0
0 AV 0 AI 0 I0 0
Ac A0c 0 0 0 Ic 0
where V, V0 , I, I0 are the vectors containing the voltages Vi , Vi0 and currents Ii , Ii0 defined
in figure C.2, Ic is a vector containing the currents flowing in interconnections between the
conductors (see below), Y is the admittance matrix defined in (C.1), I is the identity matrix,
0 is the null matrix, AV and A0V are matrices containing equations relative to the voltages on
the front terminals and back terminals of the conductors, AI and A0I are matrices containing
equations relative to the currents flowing into the front terminals and back terminals of the
conductors, and Ac and A0c are matrices containing coefficients relative to the connections
between the conductors (see below). All matrices are square and of the same size as Y, except
for Ac and A0c and the corresponding null matrices on the last row and column of M, which
contain only as many equations as the number of interconnections between the conductors.
In order to illustrate how to write the equations for this system, let us take the example
illustrated in figure C.3. There we have n = 3 conductors, and m = 1 connection. All
matrices must be 3 × 3 matrices (n × n), except for Ac and A0c , which must be 1 × 3 matrices
102
V1 = Vs1 ,
V2 = 0,
V3 = Vs2 , (C.3)
I1 I2 I3
+ +
V1=Vs1 V2=0 V3=Vs2
– –
Figure C.3 Example involving 2 groups of conductors : the first one consists of an anti-
inductive series connection of conductors 1 and 2, and the second one consists of conductor
3 alone.
103
I10 = 0,
I20 = 0,
V30 = 0. (C.4)
These 6 equations completely define matrices AV , A0V , AI , A0I and Vs , i.e. the first 2 × n
augmented equations, i.e.
V1
V2
V3
1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 V10
V 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 V20
AV 0 AI 0 V0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 V30
= (C.5)
0 A0V 0 A0I I 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 I1
I0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 I2
0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 I3
I10
I20
I30
The last equation here (since n = 1) is provided by the connection equation between terminals
10 and 20 . It is expressed simply as :
V10 = V20 , (C.7)
104
From this point, one only need to solve (C.2) with all Vsi = 1 (the reason for that is given
below), i.e.
V
A
V0 B
X = M−1 b → I = C , (C.9)
I0 D
Ic E
where A, B, C, D, E are all n × m matrices. Since our goal is to obtain the equivalent
admittance matrix Yeq of the grouped conductors, now forming coils, we just need to keep
the part corresponding to I, i.e.
I1 C11 C12 . . . C1m
I2
C21 C22 . . . C2m
I=C →
.. =
.. .. .. .. . (C.10)
. . . . .
In Cn1 Cn2 . . . Cnm
For obtaining the final solution, one must extract only the lines corresponding to the voltage
sources Vsi . Since there is only one voltage source per group of conductor, this will result in
a square matrix of dimension m × m. Because we chose to set all Vsi = 1, it turns out that
C ≡ Yeq . For the example of figure C.3, we would thus have :
I
group 1 I C
= 1 = 11
C12
≡ Yeq . (C.11)
Igroup 2 I3 C31 C32
example of figure C.3 (see figure C.4 for an explicit illustration), then Igroup 1 = I1 + I2 , and
we would have :
I
group 1 I + I2 C11 + C21 C12 + C22
= 1 = ≡ Yeq , (C.12)
Igroup 2 I3 C31 C32
Note that in the case of the parallel connection, there is no need to add connection equations
in the Ac and A0c matrices. Instead, one can simply duplicate the voltage source Vs1 and the
ground node and write only voltage equations. In the particular case illustrated in figure C.4,
this leads to the following 6 equations :
V1 = Vs1 ,
V2 = Vs1 ,
V3 = Vs2 ,
V10 = 0,
V20 = 0,
V30 = 0, (C.13)
As a last information in this document, we show schematically in figure C.5 the 3 possible
connexions for a group of conductors, i.e. the a) series inductive, b) series anti-inductive, and
I3'
I1' I2'
I1 I2 I3
+ + +
V1=Vs1 V2=Vs1 V3=Vs2
– – –
Figure C.4 Example involving 2 groups of conductors : the first one consists of a parallel
connection of conductors 1 and 2, and the second one consists of conductor 3 alone. Note
that the parallel connection can be simply represented by duplicating voltage source Vs1 and
the ground node.
106
c) parallel connections. The Ymat_coils Matlab function described in this document takes
care of setting all equations and building all matrices required to get Yeq in output.
I1
+ Vs1
–
a) Series inductive
I1
+
Vs1
–
b) Series anti-inductive
I1 I2 I3
+ Vs1
–
c) Parallel
Figure C.5 Illustration of all types of connections that can be used within a group of conduc-
tors.