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République du Cameroun Republic of Cameroon

Paix – Travail - Patrie Peace – Work - Fatherland


i
UNIVERSITE DE DOUALA UNIVERSITY OF DOUALA
Ecole Doctorale des Sciences Doctoral School of Fundamental
Fondamentales et Appliquées andApplied Sciences
Unité de Formation Doctorale Doctoral Training Unit
en Sciences de l’Ingénieur in Engineering Sciences

Laboratoire de Génie Informatique Laboratory of Computer Engineering


et Automatique and Automation

THESE DE DOCTORAT /Ph.D


Spécialité :SYSTEME D’ENERGIE ELECTRIQUE / RESEAU DE TRANSPORT

Présenté
Par
MANDENG Jean-Jacques

THEME :

Nouveau Système de Compensation Asymétrique de Ligne


de Transport d’Energie Electrique par Régulateurs de
Puissance Interphases Duaux à Trois Branches

Soutenu publiquement le 29 janvier 2018,devant le jury composé de :

Président : M. MOUKENGUE IMANO Adolphe, Professeur, Université de Douala;

M. FOTSIN Hilaire Bertrand, Professeur, Université de Dschang ;


Rapporteurs : M. KENNE Godpromesse, Maître de Conférences, Université de Dschang ;
M. NNEME NNEME Léandre, Maître de Conférences, Université de Douala ;

M. MBIHI Jean (Directeur de thèse), Maître de Conférences, Université de Douala ;


Membres : M.KOM CharlesHubert (Co-directeur de thèse), Maître de Conférences, Université
de Douala.

Année 2018
ii

Dédicace

A
mes chers parents
iii

Remerciements

Merci à Monsieur le président du jury, pour m’avoir fait l’honneur de présider ce jury.

J’adresse également mes remerciements aux membres du jury de soutenance de cette thèse,
pour avoir accepté d’être membre, portant ainsi un intérêt particulier aux travaux de
recherche présentés.

Je tiens également à remercier les membres du jury des doctorales de niveaux D1 et D2 pour
les discussions critiques et constructives que nous avons eues.

Merci à Monsieur le chef du laboratoire EEAT, Pr ELE Pierre, pour les efforts qu’il a
déploiés dans le cadre de la tenue des doctoriales.

J’exprime ma pleine reconnaissance au Pr MBIHI Jean. Ses orientations, son encadrement


technique et les longues discussions critiques que nous avions eues m’ont mis en confiance.

Ma reconnaissance va également au Pr KOM Charles pour sa disponibilité et l’énergie mises


en œuvre en vue de l’aboutissement de cette thèse.

Merci à feu le chief Pr John MANGEA OSAIGBOVO EBANJA, pour la formation


rigoureuse de base qu’il m’a donnée en électrotechnique.

Merci également à MORAOGUE sirandi, Ph.D, pour la formation qu’il m’a donnée dans le
domaine de transport d’énergie, son encradement de mes mémoires de 1er et 2nd cycle et ses
multiples conseils.

Ma reconnaissance va également au Pasteur ONDO nicolas et au Pr ESSIBEN Jean François,


pour m’avoir permis de dispenser mes premiers enseignements de spécialité Electrotechnique
à l’Université de Douala.

Merci à Cathérinemon petit cœur,àDavid Andrès et Hermann, vous êtes mon équilibre.

Merci à tous mes collègues, parents et amis qui m’ont encouragé tout au long de la
préparation de cette thèse.
iv

Résumé

Les équipements des réseaux électriques de transport d’énergie sont généralement


construits pour effectuer des opérations symétriques. Ainsi, quand une contingence de type
court-circuit monophasé ou biphasé affecte une ligne, toutes les phases sont hors service. En
outre, les méthodes conventionnelles demitigation de courant de défaut, exploitées par les
opérateurs des réseaux, posent des problèmes liés à la dégradation topologique desdits
réseaux, suite à la réorientation des flux de puissance vers les lignes non infectées. Par
ailleurs, la littérature expose les avantages des modes d’exploitation asymétrique des réseaux,
permettant ainsi d’optimiser leur gestion en minimisant les interruptions face aux incidents. A
notre connaissance, les récentes topologies et technologies d’appoint de compensation de
puissance dans les lignes de transport d’énergie électrique sujettes de fortes contingences,
sont construites à base de RPI (Régulateurs de Puissance Interphase), tel que le RPI 240
symétrique à 2 branches.
Dans cette thèse, un nouveau dispositif RPI à trois branches est proposé, en vue de la
synthèse d’une nouvelle topologie de compensation asymétrique de puissance, dans une ligne
de transport d’énergie électrique, sujette aux fortes contingences monophasées ou biphasées.
Dans cette nouvelle topologie, la compensation asymétrique de puissance est réaliséepar un
système composite de RPI 240 duaux à trois branches, dont le premier est installé en début de
ligne, alors que le second est placé au poste de charge, en vue de restaurer les angles des
intensités de courant et tensions altérés par le premier, et d’annuler l’échange supplémentaire
en énergie réactive du sous-réseau.
En absence de contingence, les réactances des RPI 240 duaux à trois branches sont
synchronisées, et l’ensemble se comporte comme des couches duales de transit sans perte de
puissance électrique.
Par contre, pendant la contingence, chaque RPI se reconfigure pour fournir à la
source et à la charge uniquementdes courants de système direct (équilibrés). Ainsi, face à une
contingence monophasée, le RPI 240 à trois branches en amont et celui opérant en aval de la
ligne, réalisent respectivement les transformations de puissance électriques triphasée/biphasée
et biphasée/triphasée. Par contre, lors d’une contingence biphasée survenue sur la ligne, on
assiste plutôt aux transformations électriques successives triphasée-monophasée en amont et
monophasée/triphasée en aval. Cette riche palette de transformations électriques originales,
v

découvertes dans le cadre des travaux de cette thèse, sont suffisamment innovantes et
technologiquement attractives, pour faire l’objet d’une demande de brevet d’invention.
L’analyse théorique, confirmée par les simulations virtuelles sous l’environnement
Matlab / Simulink, montrent la faisabilité et l’efficacité de la technologie des RPI 240 duaux
à trois branches, dans un contexte de compensation asymétrique des lignes de transport
soumises aux fortes contingences non fugitives. Nous avons en plus synthétisé et implémenté,
un Automate de Commande Logique (ACL) des réactances et interrupteurs des RPI 240
duaux à trois branches. Les résultats de simulation virtuelle obtenus attestent la faisabilité et
les enjeux de la nouvelle topologie de compensation asymétrique de puissance, par un
système composite de RPI 240 duaux à trois branches, proposé, prototypé et caractérisé dans
cette thèse.

Mots clés : Ligne de transport d’énergie ; Fortes Contingences ; Compensation asymétrique


de puissance ; RPI 240 duaux à trois branches ; Transformations électrique de puissance ;
Modélisation virtuelle ; Automate de commande logique.
vi

Abstract

The electrical network equipments for the energy transmission are generally built to
perform symmetric operation. Hence, when a contingency such as single-phase or two phases
short circuit affect a line, all the phases are switch off. More over, conventional methods for
the mitigation of fault current exploited by network operators, poses problems linked to the
topological degradation of the said network, further to the reorientation of power flux toward
unaffected lines. Elsewhere, the literature shows the advantages of the asymmetric
exploitation of the networks modes, enabling the optimisation of their management in
minimizing interruptions in case of incidents. To our knowledge, the recent topologies and
technologies at the power compensation point in the electrical transmission lines subject to
hard contingencies are constructed at the base of IPC (Interphase Power Controller), such as
symmetric 240 IPC with 2 branches.
In this work, a new device IPC with 3 branches is proposed, in accordance with the
synthesis of a novel topology for asymmetrical power compensation, in an electrical
transmission line, subject to hard single phase or two phases contingencies. In this new
topology, the asymmetrical power compensation is done by a 240 IPC dual with 3 branches
composite system. Where the first is installed at the sending end of the line, the second is
placed at the substation of load, as to restore intensity angles and voltage of current altered by
the first, and cancel the additional exchange in reactive energy of the subnetwork.
In the absence of contingencies, the reactances of two IPC are synchronized, and the
assembly act as layers of dual transit without electrical power losses.
On the contrary, during the contingency, each IPC is reconfigured to supply to the
source as well as the load only the direct system current (balanced). Hence, when face with a
single phase contingency, the upstream IPC 240 with 3 branches and the one at downstream
of the line, realized three phases-two phases and two phases-three phases electrical
transformation respectively. On the contrary, during a two phases contingency on the line, it
is instead assisted successively to three phases-single phase electrical transformation at
upstream and single phase-three phases electrical transformation at downstream. This rich
original electrical transformation discovered in this work, are sufficiently attractive to ask for
a patent.
The electrical analysis confirmed by simulations with Matlab/Simulink show the
feasibility and the efficiency of the dual IPC technology, for the asymmetric compensation of
vii

transmission lines under non fugitive contingences actions. Secondly, we have designed and
implemented an Automatic Control Logic (ACL) of reactance and switch for each IPC.
Results of virtual simulation obtained testify the feasibility and the pertinence of the new
power asymmetric compensation topology, for a composite dual IPC 240 with three
branches, proposed and characterized in this work.

Keyswords: Power Transmission Line; High Contingencies; Power Asymmetric


Compensation; Dual IPC 240 with three branches; Power transformation; Virtual modelling;
Automatic control logic.
viii

Liste des figures


Page

Figure 1-1: RLC entre deux barres et entre un générateur connecté au jeu de barre ............... 11
Figure 1-2: Schéma d’un limiteur d’intensité Is....................................................................... 12
Figure 1-3: Méthode alternative de fractionnement de réseau ................................................. 13
Figure 1-4: Corridor avec phase de réserve (R) ....................................................................... 14
Figure 1-5: Corridor à trois lignes à réactance de réserve ........................................................ 15
Figure 1-6: Ligne de transport à filtres de systèmes ................................................................ 15
Figure 1-7 : Schéma de principe d'un UPFC ............................................................................ 18
Figure 1-8: Schéma générique d’un RPI .................................................................................. 19
Figure 1-9 : Modèle du RPI 60................................................................................................. 21
Figure 1-10 : Modèle du RPI 30............................................................................................... 22
Figure 1-11: Modèle du RPI 120.............................................................................................. 22
Figure 1-12 : Modèle du RPI 180 monophasé ........................................................................ 23
Figure 1-13 : Schéma de principe du RPI 240 à deux branches à éléments réactifs ................ 25
Figure1-14 : Chronogrammes des tensions aux bords du RPI à deux branches ..................... 27
Figure 1-15 : Circuit logique d'analyse de fiabilité d'une ligne de transport symétrique ........ 29
Figure 1-16 : Circuit logique d'analyse de fiabilité d'une ligne de transport asymétrique ..... 30
Figure 2-1 : Topologie d’une ligne courte déséquilibrée ......................................................... 38
Figure 2-2: Configurations des compensateurs du système inverse ....................................... 39
Figure 2-3: Arrangement des compensateurs du système inverse sur phase A, B et C .......... 40
Figure 2-4: Schéma de principe du RPI 240 à trois branches à éléments réactifs ................... 41
Figure 2-5 : Reconfiguration du RPI 240 à trois pendant un défaut monophasé ..................... 41
Figure 2-6: Variation de réactance de compensateur du système inverse................................ 44
Figure 2-7 : Topologie d’une ligne courte ............................................................................... 47
Figure 2-8: RPI à deux branches inséré sur une ligne courte ................................................... 47
Figure 2-9 : Reconfiguration du sous réseau à partir de la phase A de source ........................ 48
Figure 2-10 : Reconfiguration du sous réseau à partir de la phase B de source ....................... 48
Figure 2-11 : Reconfiguration du RPI à partir de la phase C de source ................................... 48
Figure 2-12: Modèle d’une ligne à deux nœuds équivalent en Π ........................................... 53
Figure 2-13 : Transformateur triphasé en compensateur homopolaire ................................ 56
Figure 3-1 : Implantation d’un seul RPI dans une ligne de transport d’énergie ...................... 60
Figure 3-2 : Implantation de deux RPI dans une ligne de transport d’énergie......................... 61
ix

Figure 3-3 : Topologie d’une ligne de transport d’énergie équipée de RPI duaux .................. 62
Figure 3-4 : Reconfiguration du sous-réseau après un court-circuit monophasé ..................... 64
Figure 3-5 : Topologie du sous-réseau à étudier ...................................................................... 65
Figure 3-6 : Diagramme de simulation virtuelle en absence de contingence .......................... 69
Figure 3-7: Diagramme de simulation virtuelle en présence de contingence sur la phase A.. 70
Figure 3-8: Diagramme de simulation virtuelle en présence de contingence sur la phase B .. 71
Figure 3-9: Diagramme de simulation virtuelle en présence de contingence sur la phase C .. 72
Figure 3-10: Echantillons de l’évolution de la tension en pré-contingence ............................. 73
Figure 3-11: Echantillons de l’évolution de l’intensité en pré contingence ............................. 74
Figure 3-12: Echantillons de l’évolution de tension à la source (a) / charge (b) du sous-réseau
à RPI en contingence. ............................................................................................................. 74
Figure 3-13 : Echantillons de résultats de simulation suite à une contingence sur la phase A 75
Figure 3-14 : Echantillons de résultats de simulation suite à une contingence sur la phase B 76
Figure 3-15 : Echantillons de résultats de simulation suite à une contingence sur la phase C 77
Figure 4-1: Ligne de transport d’énergie équipée de RPI 240 duaux ...................................... 82
Figure 4-2: Ligne de transport d’énergie en contingence équipée de RPI 240 duaux ............. 85
Figure 4-3: Schéma logique de l’ACL pour un système à RPI 240 dual. ................................ 87
Figure 4-4: Schéma électrique de simulation virtuelle de l’ACL. .......................................... 88
Figure 4-5 : Comportement de l’’ACL sous contingence simple ........................................... 89
Figure 4-6 : Courbe de fonctionnement de l’ACL sous contingence sévère ........................... 90
x

Liste des tableaux


Page

Tableau 1-1: Caractéristiques des topologies des RPI synchrones d’après ........................... 21
Tableau 2-1 : Niveau de courant de phase et du système avant et après la contingence ........ 37
Tableau 2-2: Expression des réactances de compensateur ....................................................... 43
Tableau 3-1 : Données du sous-réseau ..................................................................................... 65
Tableau 3-2 : Inductance / Capacité du RPI source par rapport à la phase en contingence .... 67
Tableau 3-3 : Intensité de courant de phase et de système....................................................... 79
Tableau 3-4: Echantillons d’erreurs de compensation ............................................................. 80
Tableau 4-1: Entrées / sorties de l’automate ............................................................................ 81
Tableau 4-2 : Table de vérité de l’automate de contrôle logique ............................................. 84
xi

Liste des sigles et abréviations

FACTS : Flexible Alternative Current For Transmission System

RPI : Régulateur de puissance interphase

ABB : ASEA Brown Boveri

RLC : Reactance Limited Current

SFCL : Superconducting Fault Current Limeter

EPRI : Electric Power Research Institute

CIGRE : Conférence internationale des grands réseaux électriques

IEEE : Institute of Electrical and Electronic Engineers

SVC : Static Var Compensator

STATCOM : Static Synchronous Compensator

SSSC : Static Synchronous Series Compensator

UPFC : United Power Flow Controller

PST : Phase shift transformer

HV DC : High voltage DC Link

ENEO SA : Energy of Cameroon SocietéAnonyme

ACL : Automatisme de Commande Logique

TLCD : Transformateur Limiteur De Courant De Défaut

LD : Lien découplant
xii

Table des matières


Page

Dédicace ..................................................................................................................................... ii
Remerciements .......................................................................................................................... iii
Résumé ...................................................................................................................................... iv
Abstract ..................................................................................................................................... vi
Liste des figures ...................................................................................................................... viii
Liste des tableaux ...................................................................................................................... ix
Liste des sigles et abréviations .................................................................................................. xi
Table des matières .................................................................................................................... xii

Introduction générale
1. Contexte scientifique de la thèse .......................................................................................... 1
1.1. Contexte scientifique international..................................................................................... 1
1.2. Contexte scientifique national .......................................................................................... 2
2. Problématique........................................................................................................................ 3
3. Objectif de la thèse ................................................................................................................ 4
4. Méthodologie et outils de recherche ................................................................................... 5
5. Organisation de la thèse ........................................................................................................ 5

Chapitre 1
Revue de la littérature sur les topologies de gestion des
contingences dans les réseaux d'énergie électrique

Introduction ................................................................................................................................ 7
1.1. Généralités sur les réseaux de transport d’énergie électrique ............................................. 7
1.1.1. Gestion d’un réseau électrique de transport ..................................................................... 7
1.1.2. Systèmes de supervision des réseaux .............................................................................. 9
1.1.3. Problèmes des réseaux électriques ................................................................................... 9
1.1.4. Réseaux intelligents à venir........................................................................................... 10
1.2. Topologies de limitation de courant de défaut ................................................................. 10
1.2.1. Dispositifs conventionnels ............................................................................................. 11
xiii

1.2.1.1. Réactance de limitation de courant ............................................................................. 11


1.2.1.2. Limiteur d’intensité Is ................................................................................................. 11
1.2.1.3. Super conducteur limitateur de courant de défaut (SFCL) ......................................... 12
1.2.1.4. Fractionnement du réseau............................................................................................ 13
1.2.1.5. Usage de phase de réserve ........................................................................................... 13
1.2.1.6. Insertion de réactance de réserve série ....................................................................... 14
1.2.1.7. Filtrage des systèmes ................................................................................................... 15
1.2.2. Dispositifs FACTS ......................................................................................................... 16
1.2.2.1. Bref historique ............................................................................................................ 16
1.2.2.2. Catégories de FACTS................................................................................................ 16
1.2.2.3. Fonction, aptitude et limites des dispositifs FACTS ................................................... 16
1.2.3. Gestion des contingences au moyen des dispositifs FACTS ........................................ 17
1.2.3.1. Limitation de courant de défaut au moyen de l'UPFC ............................................... 17
1.2.3.1.1. Principe de fonctionnement de l'UPFC ................................................................... 17
1.2.3.1.2. Usage de l'UPFC pour la limitation de courant de défaut ....................................... 18
1.2.3.2 Le Régulateur de puissance interphase ....................................................................... 19
1.2.3.2.1 Généralités sur les RPI .............................................................................................. 19
1.2.3.2.2 RPI synchrone ........................................................................................................ 20
1.2.3.2.3. Principales applications des RPI synchrones .......................................................... 23
1.2.3.3. Limitation de courant de défaut au moyen de RPI 240 à deux branches .................... 25
1.2.3.3.1. Organisation ............................................................................................................ 25
1.2.3.3.2. Fonctions dédiées au RPI 240 à deux branches ....................................................... 26
1.3. Exploitation symétrique / asymétrique des lignes ............................................................. 27
1.3.1. Définitions des systèmes symétrique et asymétrique ..................................................... 27
1.3.2. Exploitation symétrique des lignes ................................................................................ 28
1.3.3. Exploitation asymétrique des lignes ............................................................................... 28
1.3.3.1. Principe de l'exploitation asymétrique ........................................................................ 28
1.3.3.2. Avantages de l'exploitation asymétrique ..................................................................... 29
1.3.3.2.1. Statistiques des pannes des lignes de transport ....................................................... 29
1.3.3.2.2. Analyse de fiabilité.................................................................................................. 29
1.3.3.2.3. Implantation de la compensation asymétrique ......................................................... 31
1.4. Technologie de protection intelligente .............................................................................. 31
1.4.1. Origine des court-circuits ............................................................................................... 31
1.4.2. Définition d’un équipement de protection ..................................................................... 32
xiv

1.4.3. Réenclenchement automatique ....................................................................................... 32


1.4.3.1. Genèse du réenclenchement automatique ................................................................... 32
1.4.3.2. Type d’enclenchement / ré enclenchement automatique ............................................ 33
1.4.4. Technologie de réalisation des protections .................................................................... 33
Conclusion ................................................................................................................................ 34

Chapitre 2
Fondement et enjeux du RPI 240 à trois branches

Introduction .............................................................................................................................. 35
2.1. Conception du RPI 240 à trois branches ........................................................................... 35
2.1.1. Hypothèses ..................................................................................................................... 35
2.1.2. Grandeurs mises en jeu dans une ligne de transport ...................................................... 35
2.1.3. Niveau de courant de phase et de système en pré et post contingence .......................... 37
2.1.4. Analyse constitutive du compensateur du séquence inverse .......................................... 38
2.1.5. Modélisation du RPI 240 à trois branches ..................................................................... 40
2.1.6. Dimensionnement des réactances du compensateur du système inverse ....................... 42
2.1.7. Approche de la compensation des courants du système direct ..................................... 44
2.2. Analyse mathématique dans un RPI 240 à trois branches ................................................ 46
2.2.1. Dépendance entre les réactances du RPI 240 à trois branches ...................................... 46
2.2.2. Relation entre courant de phase dans le RPI 240 à trois branches ................................. 50
2.2.3. Paramètres de système directe, inverse et homopolaire ................................................. 51
2.2.4. Puissances dans le RPI 240 à trois branches .................................................................. 53
2.3. Nécessité de la compensation du système homopolaire................................................... 55
2.4. Enjeux du RPI 240 à trois branches .................................................................................. 57
Conclusion ................................................................................................................................ 57

Chapitre 3
Modélisation et simulation d’une ligne de transport d’énergie
équipée de RPI 240 duaux à trois branches

Introduction .............................................................................................................................. 59
xv

3.1. Bases de la modélisation ................................................................................................... 59


3.1.1. Objectifs de la compensation asymétrique ..................................................................... 59
3.1.2. Stratégie de protection utilisée dans la compensation asymétrique .............................. 59
3.1.3. Hypothèses .................................................................................................................... 59
3.2. Structures du sous-réseau .................................................................................................. 60
3.2.1. Organisation des structures de fonctionnement ............................................................. 60
3.2.2. Structure nouvelle à un seul RPI .................................................................................... 60
3.2.3. Structure nouvelle étendue à deux RPI .......................................................................... 61
3.3. Ligne de transport en compensation asymétrique par RPI 240 duaux à trois branches .... 62
3.3.1. Topologie d’une ligne de transport équipée de RPI 240 duaux ..................................... 62
3.3.2. Chronologie du fonctionnement du sous-réseau ............................................................ 62
3.4. Plate-forme de simulation de compensation asymétrique ................................................. 64
3.4.1. Contexte technique et données ....................................................................................... 64
3.4.2. Calculs des éléments des RPIs ....................................................................................... 66
3.4.2.1. Calcul des éléments du système inverse ..................................................................... 66
3.4.2.2. Calcul des éléments de système direct ........................................................................ 67
3.5. Modèle de simulation virtuelle .......................................................................................... 68
3.5.1. Schémas de simulation virtuelle ..................................................................................... 68
3.5.2. Résultats de simulation obtenus en pré-contingence...................................................... 73
3.5.3. Résultats de simulation obtenus en contingence ............................................................ 74
3.5.3.1. Echantillons de résultats .............................................................................................. 74
a) Echantillons de tension ........................................................................................................ 74
b) Echantillons des intensités ................................................................................................... 75
3.5.3.2. Compte rendu des résultats de simulation .................................................................. 78
3.5.4. Tableau récapitulatif des résultats ................................................................................. 78
3.6. Analyse des erreurs de compensation .............................................................................. 79
Conclusion ................................................................................................................................ 80

Chapitre 4
Automatisation de la compensation asymétrique de puissance
interphase

Introduction .............................................................................................................................. 81
xvi

4.1. Topologie d’une ligne de transport compensée par RPI 240 duaux en fonctionnement
automatique .............................................................................................................................. 81
4.2. Conception de l’automate de commande logique ............................................................. 83
4.2.1. Table de logique combinatoire ....................................................................................... 83
4.2.2. Relations de fonctionnement de l’automate de commande logique ............................... 85
4.2.3. Schema de l’automae de commande logique ................................................................. 86
4.3. Simulations ........................................................................................................................ 87
Conclusion ................................................................................................................................ 91

Conclusion générale .................................................................................................... 92


1. Synthèse des contributions scientifique de la thèse .......................................................... 92
2. Limites des solutions proposées ......................................................................................... 94
3. Perspectives ......................................................................................................................... 94
4. Productions scientifiques.................................................................................................... 95

Références bibliographiques ................................................................................. 96

Articles publiés
1er Article ................................................................................................................................ 102
2ème Article ............................................................................................................................. 113

Annexes
Annexe 1 : Tableau comparatif des réseaux de transport d’énergie électrique AC et DC ... 126
Annexe 2 : Topologie des lignes de transport du RIS ............................................................ 126
Annexe 3 : Caractéristiques des lignes de transport du RIS ................................................. 128
Annexe 4 : Illustration de variation des puissances sur une ligne de transport .................... 133
Annexe 5 : Paramètres de la ligne en pré contingence ......................................................... 136
Annexe 6 : Valeurs d’inductances et capacités pour δ Є [1° - 30°] ...................................... 138
1

Introduction générale

1. Contexte scientifique de la thèse


1.1. Contexte scientifique international

Le système électrique a évolué de façon permanente depuis son apparition à la fin du


XIX ème siècle. A cette époque, des mini réseaux à courant continu se sont multipliés pour
alimenter les charges près des centres de consommation selon le système Edison. Ces
premiers systèmes à courant continu ont progressivement cédé la place aux sytèmes à courant
alternatif avec transformateurs, connus sous le nom de Tesla-Westinghouse. Puis d'autres
innovations ont suivi de manière chronologique, à savoir : l'interconnexion des systèmes à
courant alternatif et l'uniformisation des vitesses des machines pour établir une fréquence
commune de fonctionnement[1-5]. Depuis lors, les avantages et inconvénients des réseaux de
transport AC et DC donnés en annexe 1 [6-9], guident les constructeurs desdits corridors.
Ainsi, l'électricité est devenue un vecteur énergétique d'une importance stratégique pour
l'organisation et le fonctionnement des sociétés au sein desquelles nous vivons. Les réseaux
de transport chargés d’acheminer l’énergie électrique des centres de production vers les
charges, en transitant par les postes d’interconnexion, sont conçus et exploités pour garantir
un niveau optimal de qualité, de sécurité et de coût.
Toutefois, l’exploitation des réseaux s’est avérée de plus en plus complexe du fait de
l'augmentation croissante de la demande d'énergie, des contraintes également croissantes de la
préservation de l'environnement, des difficultés d'obtention des droits de bâtir, ainsi que les
coûts importants de construction de nouvelles lignes et centrales par les exploitants des
réseaux électriques [10,11].Le retour en force du transport de l’énergie en courant continu et
le développement accru des sources d’énergie dites renouvelables, ont permis certes de
relever le niveau de l’offre, et de diminuer dans une certaine mesure le coût global de
l’électricité.Cependant, de nombreux défis relatifs à la continuité de service, restent à relever
entre les centres de production et de consommation de l’énergie électrique.
Pendant le fonctionnement des réseaux électriques, les incidents surviennent
regulièrement et inévitablement, causant ainsi des dégâts importants sur les équipements des
lignes et des installation électriques, l'arrêt des activités, ainsi que la perte de confiance des
utilisateurs d’énergie, etc.En 1985, HINGORANI [12] a proposé le concept FACTS (Flexible
AlternativeCurrent for Transmission System), c’est-à-dire ‘‘Système Flexible de Transport en
2

Courant Alternatif’’ en français. Ce concept de FACTS, met en relief de nouvelles possibilités


de l'électronique de puissance, dans la commande et le contrôle du transport de l'énergie
électrique en courant alternatif (AC). Le terme flexible fait référence à la capacité du réseau
de s'ajuster automatiquement en fonction des conditions d'exploitation pour garder une bonne
marge de sécurité statique et dynamique, et tenter d'atteindre les limites thermiques des lignes
de transport. Depuis, cette innovation a entraîné des recherches intensives à travers EPRI
(Electric Power Research Institute), qui ont permis de découvrir d’autres types de contrôleurs
FACTS. Cette nouvelle technologie permet à l'opérateur de disposer certes d’une solution
souple avec un investissement minimum en termes d’infrastructures, de faible impact
environnemental et de mise en œuvre rapide. C'est donc une option à court terme face à celle
relative à la construction d'une nouvelle ligne qui se heurte très souvent à la difficulté
d'obtenir de nouveaux couloirs.
Néanmoins, ces FACTS sont potentiellement sources d'harmoniques, et ne contribuent
qu'à une faible augmentation de la capacité des lignes de transport [13, 14,15]. Bien plus, face
au problème de perte de conducteurs suite à une contingence provoquant des interruptions et
délestages, les FACTS sont inadéquats et ne représentent pas une alternative optimale face
aux fractionnements des réseaux visant à circonscrire le défaut [14].

1.2.Contexte scientifique national

L’énergie électrique est produite au Cameroun principalement à partir des centrales


hydroélectriques de LAGDO, SONGLOULOU et EDEA (soit 95% avant l’entrée en
exploitation de la centrale thermique de Kribi), auxquelles s’ajoutent des centrales thermiques
à gasoil, fuel et gaz. Parmi ces unités thermiques, quatorze sont couplées auRIS (Réseau
Interconnecté Sud), alors que trente une sont isolées dudit réseau.La production de l’énergie
électrique à l’aide d’autres sources d’énergie renouvelable telle que le soleil, le vent, la
biomasse resteactuellement faible et limitée.
Le réseau de transport d’énergie électrique permet de desservir une vingtaine de postes
sources, qui à leur tour alimentent les réseaux de distribution aux abonnés. Les lignes de
transport à 225 KV du RIS que sont :Songloulou-Logbaba, Mangombe-Logbaba, Songloulou-
Mangombe, Mangombe-Oyomabang, Logbaba-Bekoko, Kribi-Mangombe et Bekoko-
Nkongsamba ( dans l’annexe 2), se répartissent la charge dans la partie sud du pays dont la
croissance moyenne annuelle tourne autour de 6 % [10].En régime normal d’exploitation, on
enregistre des contraintes dues à la surcharge de certains ouvrages et aux chutes de tensions à
3

différents nœuds. Dans le cas de perte d’un ouvrage de transport, la situation s’aggrave
davantage. Finalement en l’état actuel, l’offre de transport du RIS est insuffisante avec pour
conséquence :
 Un niveau de qualité de service insuffisant ;
 Un coût de fonctionnement élevé, du fait du recours à la production thermique et au
délestage fréquent de la charge en cas d’incident.
Dans cette thèse, la ligne de transport d’énergie électrique Songloulou-Logbabadu
RIS, est considérée comme première plateforme cible, d’application en vue de la validation,
de notre nouvelle topologie de compensation asymétrique de puissance électrique par RPI 240
duaux à trois branches. Ainsi, la thématique de cette thèse s’inscrit dans le contexte, de
recherche de nouvelles solutions d’optimisation de la qualité et de la continuité de service de
l’énergie électrique livrée à la population et aux entreprises camerounaises.

2. Problématique

La grande partie des ouvrages des réseaux électriques (source de production, poste de
transformation, charge etc.), ainsi que les dispositifs FACTS actuels sont conçus pour un
fonctionnement symétrique. Ainsi, dans le cadre de leur exploitation, un défaut permanent sur
une seule phase entraîne systématiquement l'ouverture des deux autres phases. En effet selon
les statistiques, la plupart des défauts des lignes de transport sont monophasés soit 60 à 97%
alors que le défaut triphasé présente une occurrence de 1% [16,17]. L’exigence d'ouverture
des 3 phases en cas de défaut monophasé ou biphasé présente deux avantages majeurs:
 Isolation du défaut;
 Elimination des composantes élevées de courant de système inverse et homopolaire.
Cependant ce principe de fonctionnement est sujet d’inconvénients drastiques dont les
principaux sont:
 Surcharge des autres lignes et équipements due à la réorientation des flux de
puissance;
 Réduction de la stabilité du réseau à cause de sa modification topologique;
 Réduction de l'efficacité des appareils de protection.
La solution de mitigation du défaut ne rencontre pas le besoin d’optimisation des
réseaux de transport d’énergie, surtout en ce qui concerne la continuité de service à rendre aux
usagers. La littérature récente montre qu'une exploitation des réseaux en mode asymétrique,
permet d'éviter les inconvénients du fonctionnement symétrique et de garantir en partie les
4

avantages du mode d'exploitation symétrique [3,16]. Cette approche est d'autant plus
pertinente que les défauts monophasés constituent la grande majorité des défauts non fugitifs
en haute tension classe B (HTB). L'exploitation en mode asymétrique requiert alors
l'ouverture de la seule phase en défaut, laquelle procédure de fonctionnement monophasé
phase par phase est intégrée à des ré-enclencheurs de certaines protections des réseaux HTB
[18, 19, 20]. Ainsi, selon des études, si l'on arrive par un moyen ou un autre, à assurer le
fonctionnement d'une ligne malgré la perte d'une phase, on éviterait dans près de 50% des cas,
la perte totale de la capacité de transit de ladite ligne, le bilan énergétique et l'efficience du
réseau augmenteront [3].
Compte tenu des exigences de la qualité et de la continuité de service à rendre aux
usagers, des pressions environnementalistes opposées à la construction des nouvelles lignes,
mais aussi de l’optimisation de l’utilisation de l’énergie issue des sources renouvelables, alors
l'exploitation asymétrique des réseaux électriques devient une grande opportunité.

3. Objectif de la thèse

Cette thèse a pour objectif général de contribuer au développement d’une nouvelle


topologie de compensation asymétrique de lignes de transport d’énergie électrique, fondée
sur le nouveau système compositeà base de RPI 240 duaux à 3 branches. En pratique, cette
nouvelle topologie de compensation de puissance électrique en période de contingences,
pourrait devenir une solution technico-économique optimale, d’interconnexion de longues
distances des sources classiques ou renouvelables, de production et de consommation
d’énergie électrique fiable, même dans les conditions de fortes contingences imprévisibles
survenues dans l’environnement de transport. Dans le cadre de cette nouvelle vision
topologique de compensation de puissance électrique, les aspects préoccupants suivants sont
développés dans cette thèse:
 Modélisation d’une ligne équipé d’un RPI 240 à trois branches: il faut concevoir
le modèle de RPI capable de remplir les fonctions précédentes et celle liée à la dualité.
 Compensation des systèmes: il s'agit du problème crucial, notamment pour les lignes
fortement déséquilibrées ou siège d'incident tel que le court-circuit. Il est impératif
d'éliminer les courants de système inverse qui y résultent et relever le courant de
système direct. Enfin, un chemin vers la terre pour les courants homopolaires va être
crée.
5

 Automatisation de RPI duaux à trois branches : les réactances des RPIsduaux ainsi
que les interrupteurs doivent être réglées automatiquement.Il convient donc d’explorer
et d’analyser des combinaisonsrequises pour la conceptiond’un automate de
commande logique des branches de chaque RPI 240 à trois branches.

4. Méthodologie et outils de recherche

Le développement de cette thèse consiste à faire une étude des techniques


d’exploitation et problèmes des réseaux,puis une étude bibliographique des dispositifs
conventionnels et FACTS de limitation de courant de défaut.Ensuite, à nous équiper d’outils
permettant de developper et de valider la nouvelle topologie envisagée pour la compensation
asymétrique de lignes de transport d’énergie électrique par RPI 240 duaux à 3 branches.
Ainsi, nous avons eu recours aux méthodes et outils ci-après:
 Méthode analytique:
– la méthode à transformation de Fortescue, en vuede la modélisation du
nouveau modèle de RPI 240 à trois branches ;
– la méthode de Boucherot, en vue du calcul des éléments de compensation de
système direct.
 Méthode de modélisation virtuelle assistée par Matlab/Simulink,qui a permis de
construire et de simuler :
– le schémaélectrique virtuel d’une ligne de transport d’énergie, équipée du
nouveau système composite à base de RPI 240 duaux à trois branches.
– le schéma électronique virtuel de l’automate de contrôle des réactances des
RPI 240 duaux.
 Méthode numérique, qui a permis de calculer l’écart type et l’erreur relative de
compensation de puissance.
 Méthode algorithmique, ayant permis de synthétiser le schéma électronique de
l’automate de contrôle, des réactances des RPI 240 duauxà reconfigurer
automatiquement en fonction du type de contingence.

5. Organisation de la thèse

La présente thèse est organisée en 4 chapitres.


6

Le premier chapitre porte sur une revue de littérature des dispositifs actuels de
limitation de courant de défaut. Une analyse comparative des modes d’exploitation
symétrique et asymétrique est effectuée, puis les techniques de déclenchement/enclenchement
des disjoncteurs y sont présentées avec un accent particulier sur les dispositifs numériques à
déclenchement monophasé.
Le deuxième chapitre porte sur l’étude détaillée et les enjeux du modèle de RPI 240 à
trois branches,proposé dans cette thèse.
Le troisième chapitre,porte sur la modélisationet simulation virtuelle assistée par
Matlab/Simulink, d’une ligne de transport d’énergie à compensation asymétrique par RPI
240 duaux à trois.
Le quatrième chapitre, s’intéresse à la conception et à la simulation virtuelle d’un
automate de commande logique, des réactances de RPI 240 duauxà trois branches,
reconfigurables automatiquement en fonction des phases A, B ou C en contingence.
7

Chapitre
Revue de lalittérature sur les topologies
1 de gestion des contingences dans les
réseaux d'énergie électrique

Introduction

L'augmentation sans cesse croissante de la demande en énergie, l'intégration des


producteurs indépendants d’énergie renouvelable et non renouvelable, et le besoin de fournir
une énergie de qualité en continu sont autant de facteurs qui accentuent l'interconnexion des
réseaux de transport. Mais le maillage des lignes, unités de production, disjoncteurs et
transformateurs induit des contingences encore plus élevées. Dans cette revue de littérature,
nous aborderons d’abord les préoccupations auxquelles font face les opérateurs dans la
gestion du réseau.Ensuite nous présenterons les problèmes des réseaux électriques actuels, et
analyserons des dispositifs de limitation de défaut parmi lesquels le RPI 240 à deux branches.
Par ailleurs, nous ferons une étude comparative des modes d’exploitation symétrique et
asymétrique des réseaux de transport, en vue de dégager le bénéfice du mode d’exploitation
asymétrique. Enfin, le chapitre va s’achever par une revue de la littérature sur les techniques
numériques de déclenchement des disjoncteurs de protection de lignes de transport.

1.1. Généralités sur les réseaux de transport d’énergie électrique


1.1.1. Gestion d’un réseau électrique de transport

La gestion d’un réseau électrique de transport est guidée par trois préoccupations :
 Conduite du réseau
La conduite d’un réseau électrique de transport consiste à maintenir, en permanence,
l’équilibre entre l’offre disponible et la demande potentielle et assurer le transit de l’énergie
depuis les unités de production jusqu’aux sites de consommation, tout en respectant les plages
contractuelles de tension et de fréquence et des limites constructives des équipements du
réseau. Pour y arriver, un plan de production est mis en œuvre par les gestionnaires des
réseaux qui prend en compte:
 la prévision de la demande : journée normale, de fête, fériée et week-end.
 des impositions des groupes de production qui devront fournir davantage de puissance
pour résoudre des contraintes de transit dans une ligne ou un transformateur.
8

 le plafonnement de la puissance produite par un groupe.


Sur la base de ces éléments, un programme quotidien de production recherchant un gain
économique est établi et le réseau conduit en tout instant par la vérification:
 de l’écart sur le courant, la fréquence et la tension et l’application des mesures
correctrices ;
 des perturbations[21,22].

 Réglage de fréquence et tension


Le réglage de la fréquence est global et lié à la puissance active dont le comportement est
aléatoire. Aussi, face à une augmentation de la puissance appelée, il faut maintenir les
caractéristiques de la tension et de la fréquence dans les plages contractuelles:
 Chaque groupe de production dispose d’une régulation rapide de vitesse qui permettra
de maintenir la fréquence proche de celle de référence ;
 En cas de surcharge des groupes, la production est ajustée par la mise en marche des
centrales de secours.
Le réglage de la tension est local (la valeur de la tension de consigne peut être légèrement
différente selon les nœuds d’un réseau exploité à un même niveau de tension) et étroitement
lié à la gestion de la puissance réactive. Pour le transport, l’exploitant s’efforce de maintenir
la tension dans la limite de stabilité et de contrainte diélectriques, par l’usage des systèmes de
compensation de puissance réactive.
 Vmin≤ V ≤ Vmax avec une tolérance ± 5% pour le transport ;
 Vmin≤ V ≤ Vmax avec une tolérance ± 10% pour la distribution [16].
De même, l’intensité en ligne doit être ainsi maintenue :
 Imin≤ I ≤ Imax avec une tolérance ± 5% pour le transport ;
 Imin≤ I ≤ Imax avec une tolérance ± 10% pour la distribution [16].
 Stabilité du réseau
Cette propriété permet detenir compte du fort couplage dynamique entre production et
consommation par l’intermédiaire du réseau,lequel doit assurer plusieurs types de stabilité :
 Stabilité en tension : être capable de maintenir la tension de fonctionnement normal
dans les limites admissibles à tous les nœuds après avoir été soumis à une
perturbation ;
 stabilité de fréquence : maintenir la fréquence dans les limites admissibles suite à une
perturbation grave du réseau résultant d’une inadéquation significative entre la
production et la consommation ;
9

 stabilité angulaire : suite à une perturbation du réseau entraînant l’accélération et la


décélération du rotor des machines, il s’agit de rétablir l’équilibre à défaut de mettre
cette machine hors service par la protection de survitesse ou de perte de synchronisme
[23,24].

1.1.2. Systèmes de supervision des réseaux

L’automatisation du fonctionnement des réseaux électriques actuels est réalisée par


des systèmes de supervision comme le SCADA (Supervisory control and data acquisition),
EMS (Energy Management System) ou GMS (Generation Management System). La
contexture de ces dispositifs leur permet de contrôler toutes les ressources du réseau et
d’appliquer le plan de conduite [25, 26]. En plus de leurs fonctions, il est possible d’associer
à ces systèmes un module de gestion automatique des réactances de chaque RPI. Le réseau
interconnecté sud (RIS) du Cameroun utilise le système SCADA pour la gestion de son parc
de production et de transport [10].

1.1.3. Problèmes des réseaux électriques

Problèmes externes
On recense particulièrement les impulsions électromagnétiques, les orages
électromagnétiques et les coups de foudre. De manière générale au Cameroun, en plus des
orages électromagnétiques, les réseaux de transport sont victimes des chutes d’arbre et
d’éboulement de terrain.

Problèmes d'origine interne


Ceux-ci occasionnent une variation anormale des données du réseau. On distingue
spécifiquement le délestage brusque des fortes charges, le changement busque de la topologie
du réseau, les manœuvres sur les équipements du réseau, l'impact des charges non linéaires et
l'éventualité d'un court-circuit.

Autres problèmes
Ils résultent des changements sociaux, politiques et économiques qui ne militent pas
toujours pour l'extension des réseaux électriques. Ainsi, des pressions sont parfois exercées
contre la construction des nouvelles lignes de transport et l’augmentation du coût de
l'électricité ou pour la relocalisation des centrales thermiques à cause des effets sur
10

l'environnement de leur source d'énergie primaire. La variation du prix du pétrole sur le


marché mondial est une donnée énigmatique dans la planification des investissements et
dépenses.

1.1.4. Réseaux intelligents à venir

Alors que les réseaux actuels sont de moins en moins adaptés aux nouvelles
problématiques énergétiques, la gestion de l’énergie doit être repensée en profondeur, avec
des réseaux électriques plus intelligents. Ces réseaux du futur devront ainsi être capables
d’adapter le plus finement possible la production à la consommation, en prenant en compte de
nouveaux paramètres, comme les énergies renouvelables [27].
Les « smart grids » ou réseau électrique intelligent constituent un écosystème
complexe décrit comme une combinaison de 3 systèmes modifiant le système actuel des
réseaux qui repose sur une gestion unidirectionnelle de l’amont vers l’aval. Les trois systèmes
qui vont s’intégrer sont les suivants:
 Les systèmes de production d’énergies conventionnelles et renouvelables, qui
regroupent l’ensemble des capacités de production du vecteur électrique.
 Le système local qui correspond à une activation de l’intelligence énergétique dans
l’industrie et les bâtiments résidentiels et l’intégration des systèmes de stockage et des
véhicules électriques.
 Le système transversal qui est constitué des réseaux de distribution et de transport
actifs, pilotés et ajustés en temps réels entre l’offre d’énergies conventionnelles et
renouvelables, et la demande du système local.
Alors que la mise en œuvre des « smart grids » nécessite d’importants moyens, l’on continue
à rechercher des solutions tendant à optimiser l’exploitation des réseaux électriques de
transport existant, parmi celles-ci, l’exploitation en mode asymétrique[28, 29, 30].

1.2. Topologies de limitation de courant de défaut

L’objectif de cette thèse étant la conception d’un nouveau dispositif de compensation


de lignes de transport d’énergie électrique sujettes de contingences, cette partie recense les
topologies utilisées par les opérateurs des réseaux de transport dans le monde pour conjuguer
ces aléas.
11

1.2.1. Dispositifs conventionnels

Un niveau élevé de courant de défaut est un indicateur de la robustesse du réseau


suggérant une proximité d’unités de production ou un très grand réseau interconnecté. Un
niveau de courant de défaut élevé implique aussi une faible impédance entre source et charge,
d’où il est associé à un réseau à profil de tension acceptable. Plusieurs méthodes sont utilisées
pour réduire le niveau du courant de défaut dans les réseaux électriques.

1.2.1.1. Réactance de limitation de courant

Dans certains lignes de transport, on a recourt à des réactances de limitation de


courant (RLC) comme présenté sur la figure 1-1. C’est une réactance série connectée entre
deux barres pour limiter le courant de défaut.

Figure 1-1: RLC entre deux barres et entre un générateur connecté au jeu de barre

Ce dispositif introduit une impédance supplémentaire dans la ligne, élevant ainsi son
impédance globale pendant un défaut et réduisant l’intensité de courant de défaut. Cependant,
le profil de tension durant les fonctionnements normaux est dégradé. Finalement, cela peut
être une solution effective coûteuse comparée au besoin de moderniser les dispositifs de
protection dans la ligne[31].

1.2.1.2. Limiteur d’intensité Is

Le limiteur d’intensité Is présenté dans la figure 1-2 est un limiteur de courant de


défaut développé et fourni par ABB (ASEA Brown Boveri).
12

Figure 1-2: Schéma d’un limiteur d’intensité Is

Ce dispositif consiste en deux conducteurs parallèles : un conducteur principal et un


fusible parallèle. Sous des opérations normales, le courant de charge s’écoule à travers le
conducteur principal. Durant un défaut entraînant l’élévation de l’intensité du courant, un
dispositif de mesure déconnecte le conducteur principal, transférant le courant de défaut sur le
fusible parallèle avec une capacité d’interruption élevée qui limite le défaut pendant la
première élévation (moins de 1 ms)[31].

1.2.1.3. Super conducteur limitateur de courant de défaut (SFCL)

Le SFCL (SuperconductingFaultCurrent Limiter) est une protection à quatre éléments


superconducteurs en parallèle par phase et une résistance shunt de 0,5 ohms. Il permet de
limiter le courant de défaut sans ajouter d'impédance dans le circuit pendant les
fonctionnements normaux comme le RLC. Il peut fonctionner pour trois fonctionnements
consécutifs d’enclenchement avant le blocage. Bien plus, le bénéfice financier peut être
réalisé en installant le SFCL contre des investissements pour moderniser les disjoncteurs et
fusibles. Autre bénéfice de l'installation du SFCL, la sécurité, la fiabilité et la qualité de
puissance.
Lorsque le modèle du SFCL est appliqué à un réseau de distribution pour étudier la
limitation du courant de défaut et des transitoires associés avec les commutations entre
éléments variés, son efficacité est démontrée, avec une réduction de courant de défaut de 50%
en moyenne.Cependant, les réactances de limitation de courant causent des chutes de tension
sous des conditions normales de fonctionnement. Par ailleurs, l'interaction avec d'autres
composants du système peut causer des surtensions transitoires[31, 32].
13

1.2.1.4. Fractionnement du réseau

En pratique, l’approche la plus commode et la moins coûteuse de limitation de courant


de défaut est le fractionnement du réseau, comme le montre la figure 1-3. Pour cette figure, ce
plan utilise le disjoncteur D7 (ouvert) entre les deux barres 11 kV pour un cas de
fractionnement de la barre de source suite à un défaut sur la ligne alimentant le transformateur
T2. En fractionnant le réseau dans ce sens, l’impédance entre les systèmes à 33 kV et 11 kV
augmente de 5% à 10 %, réduisant significativement le courant de défaut provenant du réseau
infini. Cette option réduit le problème du défaut de la sous station certes, mais la flexibilité
des opérations et leur fiabilité décroissent car il se produit instantanément un report de charge
sur l’ouvrage restant en service.

Figure 1-3: Méthode alternative de fractionnement de réseau

En effet, le disjoncteur D4 et D2 sont par suite ouverts et l'énergie circule par le disjoncteur
D7 fermé. Bien plus, ce plan va réduire la flexibilité du générateur G au point où, quand le jeu
de barre 2 a besoin de maintenance, ce générateur a besoin d’être déconnecté du réseau[33].

1.2.1.5. Usage de phase de réserve

Certaines lignes de transport sont équipées de conducteur de réserve tel qu'en cas de
contingence sur une phase et le déclenchement de ses protections, ce conducteur puisse être
suppléépar celui de la phase infectée mise hors service par ses disjoncteurs. La figure 1-4
représente une ligne de transport monoterne à conducteur de réserve (R) hors et en service.
14

a) Défaut phase C-terre


b) Commutation sur la phase de réserve
Figure 1-4: Corridor avec phase de réserve (R)

Sur le plan technique, cette solution ne semble pas être très difficile à mettre en œuvre pour
les lignes monoternes où l’on hésite, soit à renforcer la structure existante ou modifier
seulement le design des fils de garde. Cependant le coût relatif à une telle stratégie par
rapport à la construction d'une nouvelle ligne sans phase de réserve se pose, bien que cette
nouvelle ligne nécessite de l’espace géographique supplémentaire, plus de matière et de
ressources pour la construction. Toutefois pour un corridor à trois lignes avec une phase de
remplacement par ligne, il n’y a plus de perte nette de ligne pour le défaut tripolaire-terre[3].

1.2.1.6. Insertion de réactance de réserve série

La figure 1-5 illustre un corridor à trois lignes à réactance de réserve. Pour les
corridors ayant plus d’une ligne, la perte d’une phase dans une ligne résulte en l’augmentation
de l’impédance globale de la phase en question. L’insertion d’un condensateur série dans la
phase homologue d’une ou de plusieurs des lignes saines permet une compensation
dynamique de l’impédance globale et un transfert adéquat de puissance. Par exemple pour le
circuit de la figure 1-5 représentant un corridor à N lignes et pour un défaut phase-terre, la
phase C1, la stratégie consiste à :
 Couper la phase C1 de la ligne 1 ;
 Insérer un condensateur série dans la phase homologue C2 de la ligne 2 ou toutes les
autres phases homologues (C3 à Cn), en vue de compenser l’impédance de cette phase
et de maintenir le transit de puissance.
15

Figure 1-5: Corridor à trois lignes à réactance de réserve

Cependant une difficulté se pose, comment évaluer la puissance réactive des


condensateurs de réserve requise par ligne au moment de l’insertion? D’où cette technique
d’ajout de réactance série sur la phase homologue à celle infectée dans les lignes de transport
ne peut complètement éliminer la contribution du courant de défaut ou efficacement réduire
les contraintes de transmission [3].

1.2.1.7. Filtrage des systèmes

Le filtrage des systèmes s’apparente à la stratégie système, mais n’est appliquée que
pour un corridor avec une seule ligne quand celle-ci est soumise à un défaut phase-terre suivi
de l’ouverture de cette phase (phase c à la figure 1-6). Cette technique utilise des filtres de
système inverse et homopolaire installés de part et d'autres des circuits terminaux pour
empêcher ces courants d’atteindre la charge et la source.

Figure 1-6: Ligne de transport à filtres de système

Cependant le problème de la quantification de la puissance réactive de réserve requise par


ligne et la régulation de tension surtout en pleine charge restent à résoudre[3].
16

1.2.2. Dispositifs FACTS


1.2.2.1. Bref historique

Bien des années avant, l'électronique de puissance était déjà utilisée dans les réseaux
de transport. Le concept FACTS comme une philosophie de contrôle total d'un réseau
électrique a été introduit en 1985 par N.G. Hingorani [34] de EPRI (Electric Power Research
Institute). CIGRE (Conférence Internationale des Grands Réseaux Electriques) et IEEE
(Institute of Electrical and ElectronicEngineers) définissent les systèmes FACTS comme
« Les systèmes de transport de courant alternatif incorporé d’électronique de puissance, basé
sur les contrôleurs statiques pour rehausser la contrôlabilité et augmenter les capacités de
transfert de puissance ». Ces systèmes FACTS s'énoncent comme étant une avenue
prometteuse vue leur encombrement réduit et leur souplesse.

1.2.2.2. Catégories de FACTS

Au regard de leurs topologies, quatre catégories de FACTS nous intéressent:


 Les FACTS symétriques: SVC (Static Var Compensator), SVS (Static Var System),
TCSC (Thyristor Controlled Series Capacitor) et le TCSR (Thyristor Controlled
Series Reactor);
 Les FACTS à élementcompensateuren courant: STATCOM (Static Synchronous
Compensator), SSSC (Static Synchronous Series Compensator) et l'UPFC (United
Power Flow Controller);
 Les FACTS asymétriques: RPI 240 (Régulateur de Puissance Interphase), RPI 180,
RPI 30, RPI 20 et le TCPST ;
 Le lien à courant continu: HVDC (High Voltage Direct Link).

1.2.2.3. Fonction, aptitude et limites des dispositifs FACTS

Fonction des dispositifs FACTS


Ce sont des systèmes intelligents de puissance à base d’électronique capable d’agir sur
les quantités ci-après d'un réseau électrique :
 Amplitude de la tension et du courant;
 Angle de phase tension et courant;
 Impédance ou admittance de la ligne.
17

Aptitudes de FACTS
Les aptitudes de ces dispositifs sont multiples :
 Le réglage de l'écoulement de puissance;
 L'augmentation de la capacité de transit des lignes jusqu'à leur limite thermique;
 La réduction des flux de puissance réactive et donc l’élévation de tension à travers les
lignes;
 La réduction des courants réactifs et des pertes en ligne;
 L'augmentation de la production d’électricité à moindre coût.

Limites des FACTS


Les dispositifs FACTS présentent cependant quelques limites:
 La production d'harmonique qui occasionne des pertes additionnelles ;
 Le traitement de l'énergie au moyen des dispositifs FACTS reste essentiellement un
problème local et très limité, incapable de fournir une puissance ultérieure suffisante.
 Leur algorithme de commande et de réglage de fiabilité des structures de
communication sont si important que la moindre défaillance nuit à la flexibilité.

1.2.3. Gestion des contingences au moyen des dispositifs FACTS

A ce stade de la recherche seuls les dispositifs FACTS UPFC et RPI sont aussi
exploités pour limiter les courants de défaut.

1.2.3.1. Limitation de courant de défaut au moyen de l'UPFC

L'UPFCproposé par L. Gyugyi en 1990 est lecontrôleur FACTS à élément


compensateur en courant continu le plus polyvalent pour la régulation de tension et le contrôle
de l'écoulement de puissance des lignes de transport. Bien plus, il peut se configurer comme
un dispositif de limitation de courant de défaut.

1.2.3.1.1. Principe de fonctionnement de l'UPFC

L'UPFC consiste en deux convertisseurs de source de tension: un connecté en shunt et


l'autre connecté en série comme le montre la figure 1-7. Les capacités en DC (Direct current)
des deux convertisseurs sont connectées en parallèle.
18

VSI: Voltage source inverter (onduleur de tension de source)

Figure 1-7 : Schéma de principe d'un UPFC

L'UPFC est capable de contrôler simultanément et indépendamment, la puissance active et


réactive d'une ligne de transport en surveillant les quantités électriques suivantes:
 Le réglage de la tension: si la tension insérée est en phase avec celle du côté shunt ;
 Le contrôle de l'impédance de ligne: la tension injectée est en quadrature avec le
courant de ligne ;
 Le contrôle de phase: l'amplitude et la phase de la tension injectée sont calculées de
manière à obtenir le même module de la tension.
Ainsi, si les interrupteurs I1 et I2 sont ouverts, les deux convertisseurs travaillent comme le
STATCOM et le SSSC contrôlant le courant réactif et tension réactive injectée
respectivement en shunt et série sur la ligne.La fermeture des interrupteurs I1 et I2 permet aux
deux convertisseurs d'échanger la puissance réelle écoulée entre les deux convertisseurs. La
puissance active peut être absorbée ou produite par le convertisseur série connecté. La
disponibilité d'une source de puissance contrôlable côté DC du convertisseur série connecté,
résulte du contrôle de la puissance réelle et réactive s'écoulant sur la ligne. Le convertisseur
shunt connecté ne produit pas seulement la puissance requise, mais aussi le courant réactif
injecté sur la barre du convertisseur. Ainsi donc, un UPFC a 3 degrés de liberté différent des
autres contrôleurs FACTS qui ont seulement un degré de liberté [34].

1.2.3.1.2. Usage de l'UPFC pour la limitation de courant de défaut

L'UPFC présente une configuration de base pour limiter les courants de court-circuit.
L'amplitude des tensions séries joue un rôle important et l'usage éventuel des valeurs plus
élevées que celle en état stable, pendant la courte période, peut réduire les effets indésirables
de court-circuit. Si le mode capacitif de la compensation est exploité avec la tension en
19

avance sur le courant, le courant de défaut en ligne va augmenter, par contre si le mode
inductif est introduit avec tension en arrière sur le courant, l'effet du défaut peut être
substantiellement limité. Ainsi, en introduisant des tensions séries à travers les
transformateurs séries couplés, leur réactance de fuite contribue à la limitation du défaut,
réduisant ainsi le courant de limitation des disjoncteurs des postes. Cette stratégie de
limitation doit cependant prendre en compte le circuit magnétique du transformateur série
couplé de telle manière à éviter la saturation et admette la meilleure relation de tension des
enroulements[35].

1.2.3.2 Le Régulateur de puissance interphase


1.2.3.2.1 Généralités sur les RPI

Le RPI est une technologie dont le concept est né en 1974. Longtemps abandonnée, le
developpement de cette technique fut plus tard principalement motivé par la nécessité de créer
de nouveaux contrôleurs d’écoulement de puissance afin de surmonter les limitations
d’exploitation des réseaux causés par des niveaux de court-circuit trop élevés. En fait, les
niveaux de court-circuit trop élevé sont un problème très repandu qui n’a pratiquement pas été
pris en compte dans le developpement des systèmes FACTS.
Le RPI revêt une application en fonction du contexte d'exploitation. Son modèle de
base est donné par la figure 1-8 et sa composition repose essentiellement sur des
condensateurs, des inductances et des transformateurs déphaseurs.

Vs_X : Tension de source de phase X Є {A, B, C}


Vr_A : Tension côté réception de phase A
ψ1 = - 120° : Déphasage de la phase C à la phase A
ψ2 = 120° : Déphasage de la phase B à la phase A
B1 = - B2 (Susceptances conjuguées)
Figure 1-8: Schéma générique d’un RPI [36]

Le RPI est donc un appareil robuste, n'intégrant pas d'interrupteurs électronique, il ne peut
être sujet à quelques pertes de commutation, ni produire d'harmonique. En outre, il requiert
une maintenance minimale et est fiable [36].De nos jours, cette technologie qui est classée
20

parmi les dispositifs FACTS, s'est diversifiée vers des applicationsasynchrones et synchrones
qui vont faire l’objet d’étude plus profonde.

1.2.3.2.2 RPI synchrone

Plusieurs RPI de type synchrone existent et sont caractérisés par trois stratégies
d’implémentation du déphasage: il s'agit de connexion interphase, transformation et injection.
Une seule ou une combinaison de ces 3 stratégies peuvent coexister dans le même RPI.
 Connexion interphase
Le RPI 240 comme le montre la figure 1-8 implémente des connexions interphases par
connexion directe du côté récepteur phase A vers le côté source, phase B et C, etc.
 Transformation
On peut réaliser différentes connexions des transformateurs pour obtenir un déphasage
fixe. Les réglages des branches sont modifiés par variation soit de la susceptance ou
du rapport de transformation.
 Injection
Ces RPIs utilisent les transformateurs déphaseurs pour l’injection du déphasage en
série avec les branches individuelles. La tension injectée au moyen des enroulements
séries est ajoutée au côté tension source.En ce qui concerne le contrôle, trois stratégies
différentes de contrôle peuvent être utilisées pour ajuster le point d’opération d’un
RPI.
 Contrôle de la susceptance
Dans le cas présent chaque susceptance d’un RPI est composée de plusieurs sous
éléments réactifs parallèles. La susceptance d’une branche d’un RPI peut être
modifiée au moyen des interrupteurs électroniques. Cette stratégie a des
inconvénients majeurs : un grand nombre de sous éléments et d’interrupteurs
augmentent la taille, le coût du RPI et les pertes de commutation.
 Contrôle du déphasage
Cette stratégie est adaptée pour les opérations à haute tension et procure une taille et
un coût minimum.
 Contrôle du rapport de transformation
L’action combinée de deux changeurs de prise modifie l’amplitude et l’angle de la
tension injectée en série résultant des variables ψ2, des paramètres ns1 et ns2 (nombre
21

de spires primaire et secondaire). Le tableau 1-1 résume les stratégies


d'implémentation et de contrôle des RPI synchrones.

Tableau 1-1: Caractéristiques des topologies des RPI synchrones d’après [36]

Nature de
Topologie Nombre de chaque Méthode de Angle Stratégiesde
branches branche déphasage γ21(°) contrôle
RPI240 Connexion 240
RPI180 Inductance 180
RPI120 unique Transformation 120 Susceptance
Synchrone

RPI30M15 30
RPI30P15 ou 0 à 60 Déphasage
RPI60 avec 2
injection de 90° Capacité Injection Déphasage et
RPI20 avec unique 0 à 20 rapport de
angle ’injection transformation
variable

RPI 60
Le RPI 60 utilise un transformateur déphaseur pour l’injection de déphasage en série
avec les branches individuelles (figure1-9). La tension injectée au moyen des enroulements
série est ajoutée à celle du côté source dans l’objectif d’introduire un déphasage entre les
tensionsVS1 et VS2appliquée aux éléments réactifs.

Figure1-9 : Modèle du RPI 60 [36]


22

Ce RPI-TD (Régulateur de puissance interphase à transformateur déphaseur) est utilisé pour


le contrôle de la puissance transitée par plusieurs lignes de transport.

RPI 30
Le RPI 30 présenté à la figure 1-10 montre différentes connections de transformateurs
pour l’obtention d’un déphasage fixe variant de -15 à 15°. Les réglages des branches sont
modifiés par variation directe de susceptance ou du rapport de transformation.

Vs_x : Tension de phase x Є {A, B, C} au secondaire du transformateur


Pr : puissance côté réception ; δsr : Angle de charge
d1, d11 : Position du changeur de prise

Figure1-10 : Modèle du RPI 30 [36]

RPI 120
Il présente le même principe de fonctionnement que le RPI 30, cependant la
caractéristique de déphasage est de 120°entre les tensions de phase côté source des éléments
réactifs. La figure 1-11 est un schéma unifilaire des connexions dans ce RPI vers la phase A
côté réception.

Figure 1-11: Modèle du RPI 120 [36]


23

Le transformateur présent dans ce RPI comme dans celui du RPI 30 empêche le renvoi des
effets transitoires tels que les surtensions vers la source d’énergie.

RPI 180
Exception parmi les RPI qui emploient les déphasages des composants requérant des
tensions polyphasées à leurs bornes, le RPI 180 (figure 1-12)peut être implémentésur un
dispositif monophasé ou triphasé.

Figure 1-12 : Modèle du RPI 180 monophasé [36]

La variation des réactances inductives et capacitives permet de moduler les puissances active
et réactive à la réception.

1.2.3.2.3. Principales applications des RPI synchrones

Le lien découplant
Le lien découplant prend son principe du schéma de la figure 1-8. Ici, les impédances
forment un circuit parallèle réglé sur la fréquence fondamentale du réseau. Chaque branche du
dispositif se comporte comme une source de courant commandée. L’angle δsr entre les
extrémités d’un lien découplant impose un angle entre la tension et le courant de phase de
chaque côté. D’où, quand δsr varie, la puissance réelle varie avec le cosinus de cet angle. De
même la puissance réactive de chaque côté d’un lien découplant varie avec le sinus de δsr .
Finalement ces branches sont simultanément soit générateur soit récepteur. Aussi longtemps
que δsr est borné à (ψ2 + ψ1) / 2, il est possible de bloquer l’écoulement de puissance réactive
dans le réseau de manière passive. En service normal le lien découplant assure la commande
bidirectionnelle de l’écoulement de puissance et le support de tensions en produisant ou en
absorbant la puissance réactive. Les niveaux d’exploitation souhaités sont obtenus en réglant
le déphasage, par manœuvre de changeurs de prise ou d’interrupteurs. A l'avènement d'un
défaut sur le réseau et l’effondrement de la tension aux bords d’un des liens découplant, le
24

courant sur le côté sans défaut baisse à zéro alors que la contribution du courant de défaut du
lien découplant demeure essentiellement égale à sa valeur pré contingence. Pareil
comportement est attractif dans les applications d’interconnexion où le découplage du réseau
est important durant les perturbations majeures[37].

Le transformateur limiteur de courant de défaut


Ce RPI est utilisé dans les postes de transformation comportant plusieurs
transformateurs en parallèle. La branche inductive peut être supprimée, car elle est court-
circuitée par l'impédance plus faible des transformateurs en parallèle. Le transformateur
limiteur de courant de défaut optimisé est ainsi composé d'un transformateur classique
raccordé en série avec une batterie de condensateurs et un petit transformateur déphaseur.
Cette solution ne permet donc pas d'augmenter le niveau de court-circuit.Le transformateur
limiteur de courant de défaut optimisé est ainsi composé d’un transformateur classique
raccordé en série avec une batterie de condensateurs et un petit transformateur déphaseur.
Comme application :
 Le transformateur limiteur de courant de défaut est conçu pour accroître la capacité
totale des postes de transformation où le niveau de court-circuit est déjà proche des
valeurs nominales des disjoncteurs et autres appareils. En termes économiques, son
choix se justifie sur la base du coût de remplacement de ces mêmes appareils.
 Un, parmi les transformateurs d’un poste, peut être converti en transformateur
limiteur pour diminuer la contribution totale de courant de défaut.
Ces transformateurs présentent plusieurs avantages: Flexibilité de fonctionnement, pertes
actives et réactives faibles, impédance de source minimale[37].

Le transformateur déphaseur assisté


Quand il est utilisé comme assistant du déphaseur, les RPI désaccordés servent
premièrement à compenser les différences d’angle inapproprié aux extrémités de la ligne du
réseau de transport. Ici la nature de l’élément de puissance réactive en parallèle avec le
transformateur déphaseur change par rapport au quadrant où le transformateur déphaseur est
sûr de travailler.La configuration la plus simple est une impédance réactive raccordée en
parallèle avec un transformateur déphaseur traditionnel. La nature de l’impédance dépend du
quadrant de fonctionnement de ce dernier : des condensateurs lorsque le transformateur
déphaseur sert à augmenter l’écoulement de puissance et les bobines d’inductance lorsqu’il
25

travaille à le réduire. Comme dans le cas du transformateur déphaseur, ils doivent assurer un
bon couplage entre leur connexion aux barres pour contribuer à la stabilité du système.
Deux observations peuvent être formulées par rapport au comportement de ces
transformateurs déphaseurs assistés dans ces fpnctionnements[38] :
 Les deux branches fonctionnent en unisson, habilitant le transformateur déphaseur
assisté à forcer une grande puissance à transférer par rapport à celle obtenue par le
transformateur déphaseur.
 La susceptance des éléments de puissance réactive est plusieurs fois plus petite que
cette du transformateur déphaseur ; d’où le comportement d’un transformateur
déphaseur assisté est principalement dicté par celui d’un transformateur déphaseur.

1.2.3.3. Limitation de courant de défaut au moyen de RPI 240 à deux branches

Le RPI à deux branches est une solution innovatrice pour les environnements à
niveaux de court-circuit élevés [36].

1.2.3.3.1. Organisation

Le RPI 240 à deux branches dont la structure découle du modèle générique donné à la
figure 1.8, est un dispositif synchrone à connexion interphase par l’intermédiaire des éléments
réactifs (inductance et condensateur) ou du transformateur déphaseur. La figure 1-13 présente
son schéma de principe.

a) Schéma unifilaire de RPI 240 à deux branches


B1, B2: susceptance interphase b) Diagramme de phase d’un RPI 240
ψ1 = - 120° : Déphasage de la phase C à la phase A
ψ2 = 120° : Déphasage de la phase B à la phase A
γ21 = ψ2 – ψ1 = 240 ° : Angle caractéristique de ce RPI
δsr : Angle de charge

Figure 1-13 : Schéma de principe du RPI 240 à deux branches à éléments réactifs [36]
26

Ce RPI est caractérisé par son angle γ21 qui est un paramètre topologique indicatif de
la puissance requise dans un RPI à deux branches. Comme montre le diagramme de phase de
la figure 1-13b, γ21 représente la différence d’angle entre le côté tension de source appliqué
aux éléments réactifs. On peut observer sur ce diagramme que les tensions VB1 et VB2 aux
bornes d’éléments réactifs (ici lié à la phase A) augmentent avec γ21 causant à leur tour,
l’augmentation des intensités IB1 et IB2 pour une valeur donnée de courant de charge.

1.2.3.3.2. Fonctions dédiées au RPI 240 à deux branches

Fonction de contrôle de puissance


Le contrôle stable des puissances (P et Q) d’une ligne de transport d’énergie électrique
peut être donc obtenu en ajustant les paramètres du RPI 240 à deux branches :
 La variation du déphasage ψappliqué aux différentes branches de ce RPI permet de
modifier les puissances active et réactive en ligne.
 La variation des susceptances interphases (B1 et B2) influence aussi l’écoulement de
puissance.

Fonction de mitigation de court-circuit


De l’étude des équations du RPI à deux branches, il apparaît que les éléments réactifs
de ce RPI peuvent pendant un défaut de type court-circuit phase-terre (ou tout autre
contingence provocant l’élévation du courant), présenter une impédance élevée, réduisant
ainsi le courant de court-circuit. La figure 1-14 montre l’évolution des tensions et intensités
dans le RPI 240 à deux branches avant, pendant et après une contingence de type court-circuit
monophasé [36, 37-49].L’exploitation de cette propriété pendant la contingence court-circuit
sur une ligne de transport a pour conséquence de minimiser l’intensité de court-circuit
soulageant ainsi les disjoncteurs. Cette technologie de limitation de courant de défaut au
moyen de RPI bien que récente, est de plus en plus prospectée.
Ainsi, installé entre deux postes d’interconnexion, le RPI 240 à deux branches
présente des options attractives :
 Bloque le courant de défaut au point où il est appliqué ;
 Apporte une flexibilité de fonctionnement à travers ses éléments réactifs au niveau du
contrôle des puissances;
 Suite à un défaut, il y a baisse drastique de tension du côté charge et baisse de courant
du côté source pendant la contingence.
27

Vs, Vc : Tension côté source et charge du RPI respectivement


Is, Ic : Intensité du courant côté source et charge du RPI respectivement

Figure1-14 : Chronogrammes des tensions aux bords du RPI à deux branches [36]

Cependant, ce dispositif limité dans l’exploitation par l’impossibilité d’assurer la continuité


de service pour les défauts monophasés non fugitifs à cause de sa construction symétrique.

1.3. Exploitation symétrique / asymétrique des lignes


1.3.1. Définitions des systèmes symétrique et asymétrique

Selon C.P.Steinmetz [1],« Si le système polyphasé est constitué de « n »f.é.m égales et


déphasées l’une de l‘autre de 1/n d’une période, ce système est dit symétrique autrement ce
système est dit asymétrique ».Concernant les lignes, une ligne symétrique est celle ligne dont
les conducteurs sont identiques, longueur, section, impédance homopolaire (Z0) ; impédance
inverse (Zi) et impédance directe (Zd) peuvent être différentes si la rotation de phase non
réalisée. Dans le cas où une des conditions précédentes n’est pas remplie, la ligne est
asymétrique.
28

1.3.2. Exploitation symétrique des lignes


Les systèmes de transport alternatif existant fonctionnent avec trois systèmes
physiquement distincts de conducteurs identifiés comme phases où, tension et intensité
sinusoïdaux dans chaque phase respectent l'invention de Nicolas Tesla sur les générateurs et
moteurs triphasé de courant alternatif sinusoïdal. La caractéristique clé est qu'ils fonctionnent
symétriquement: si une contingence se développe sur une ou deux phases d'une ligne de
transport, il y a déclenchement des disjoncteurs qui ouvrent les trois phases jusqu'à ce qu'une
intervention efface ledit défaut. Cette réponse du réseau présente des inconvénients:
 l'exploitation des trois phases comme un unique organe accroit la probabilité des
pertes de transport: chaque phase affecte le fonctionnement des deux autres.
 un tel évènement pour 33% des lignes triphasées résulte de la perte de 100% de leur
capacité [16].
 après l'effacement du défaut, les opérateurs du réseau doivent appliquer des mesures
correctives telles que la modulation de la production pour réorienter les flux de
puissance afin que le système endure des futures contingences : ceci expose l'opération
à une erreur humaine car ces manœuvres ne sont pas prévues et un gros risque
d'effondrement du réseau à cause de la stabilité.
Finalement, la technique qui recourt au mode d'exploitation symétrique présente des limites
pour des défauts non fugitifs entraînant l'ouverture de la ligne suite au déclenchement de ses
disjoncteurs. En effet, dans ce dernier cas, la continuité de service n'est plus assurée. Ainsi, les
topologies de gestion de contingences vues en 1.2, à cause de leur fondement symétrique
d'organes constitutifs, présentent des fonctions restreintes.

1.3.3. Exploitation asymétrique des lignes


1.3.3.1. Principe de l'exploitation asymétrique

Un fonctionnement asymétrique est défini comme celui d'une ligne de transport


triphasée vue comme trois entités indépendantes [3]. Quand les conditions de défaut
surviennent, une telle ligne triphasée fonctionne avec une ou deux phases en service pour les
corridors à une ligne, ou avec une, deux ou trois phases hors service dans le cas de corridors à
plusieurs lignes. Ainsi, on obtient un gain en puissance et en sécurité. Toutefois, faire ceci
requiert d'atteindre trois objectifs fonctionnels:
 le corridor infecté va fonctionner symétriquement à ses deux extrémités.
29

 le corridor infecté retourne à son état électrique pré contingence (impédance, tension,
intensité et puissance transférée).
 tension et intensité indésirables sont contenues dans le corridor infecté.
Tant que le système post contingence est électriquement identique à son état pré contingence,
il n'est pas nécessaire d’appliquer de mesures immédiates curatives post défaut: ils sont ancrés
dans leurs stratégies. Pour que ceci survienne, les équipements de compensation doivent être
introduits quand la (les) phase (s) infectée (s) est (sont) ouverte (s) au moyen des
disjoncteurs. De tels équipements peuvent être conventionnels, des dispositifs passifs comme
les inductances et capacités, ou plus complexes, rapides et des dispositifs d'électronique de
puissance tels que les FACTS (Flexible Alternative Current For Transmission System).
Chaque approche a ses forces et faiblesses et le choix d'une stratégie se fait en fonction des
contraintes [16].

1.3.3.2. Avantages de l'exploitation asymétrique


1.3.3.2.1. Statistiques des pannes des lignes de transport

La plupart des défauts des lignes de transport sont monophasés (variant entre 60% à 97
% avec élévation du niveau de tension), alors que le défaut triphasé présente une occurrence
de 1% [16]. Clairement, le critère du défaut triphasé est limité en termes de signification
physique, et l'on peut arguer qu'une réponse triphasée symétrique est inappropriée au-delà de
97% du temps. Néanmoins, les fonctionnements asymétriques permettent aux systèmes de
puissance de répondre chirurgicalement aux contingences pendant qu'elles maintiennent des
capacités symétriques lorsque requises.

1.3.3.2.2. Analyse de fiabilité

L'indice de fiabilité le plus fréquemment utilisé dans la planification du transport est la


probabilité de la perte de charge, qui est l'énergie non délivrée due à la défaillance des
composants du réseau [16]. Ici, cet indice est utilisé pour comparer le risque d'exploitation
d'un corridor à une ou multiple lignes de transport symétriquement tel que le montre la figure
1-15 ou asymétriquement sur la figure 1-16.

Figure 1-15 : Circuit logique d'analyse de fiabilité d'une ligne de transport symétrique [16]
30

Soit I cet indice, considérons un corridor à N lignes triphasées transmettant une puissance
total T, où la probabilité d'un transport réussi de chaque phase est p.

A B C
(1.1)
psym  p 3

Figure 1-16 : Circuit logique d'analyse de fiabilité d'une ligne de transport asymétrique [16]

A B C
(1.2)
pasym  1  1  p 
3

Dans l'approche symétrique, la perte d'une phase entraîne la perte de toutes les trois phases
alors que dans l'approche asymétrique, les trois phases fonctionnent indépendamment. En
accord avec [3,16], l'indice de fiabilité moyen attendu de non transmission de puissance sous
les fonctionnements symétriques Isym et l'indice de fiabilité moyen attendu de non
transmission de puissance sous les fonctionnements asymétriques Iasym sont:

I sym  Tf (1  p3 ) (1.3)

I asym  Tf (1  p)3 (1.4)

Où f est le facteur de charge qui prend en compte les moyennes des variations de charge

Une valeur arbitraire du facteur de charge compris entre 50 et 75 % est typiquement


acceptable [5]. La différence entre Isymet Iasym produit le bénéfice des fonctionnements
asymétriques qui peuvent être évaluées comme le coût de l'énergie perdue.

I sym  I asym  (1  p3 )  (1  p)3  Tf  3 p(1  p) fT (1.5)

L’équation (1.5) est seulement inférieur à 0 pour 0 < p < 1 :


Ceci signifie que le risque est seulement supérieur sous les fonctionnements symétriques.
31

1.3.3.2.3. Implantation de la compensation asymétrique

Deux cas sont à considérer pour l'implantation des fonctionnements asymétriques: un


corridor à plusieurs lignes et un corridor à une seule ligne. La solution pour les corridors à une
ligne requiert des filtres pour éliminer les courants indésirables de système inverse et
homopolaire résultant de la situation d'ouverture d'une ou de deux phases [3,16]. Comme le
défaut monophasé a la plus grande probabilité d'occurrence, la perte de deux phases n'est pas
considérée qu’à la partie automatisation.
 la compensation série des phases saines maintien la même portée d'angle et garanti
l'écoulement de la puissance pré contingence dans la limite des capacités des deux
conducteurs encore en service.
 les filtres de système homopolaire, à chaque extrémité pour fournir un chemin
d'impédance faible aux courants de système homopolaire.
 les filtres de systèmeinverse à chaque extrémité pour éliminer les courants de système
inverse.

1.4. Technologie de protection intelligente


1.4.1. Origine des court-circuits

L’origine des courants de court-circuit peut être multiple:


 Origine mécanique (rupture de conducteur, contact accidentel entre conducteur).
 Origine atmosphérique (la foudre provoque un contournement de chaîne d’isolateur
qui engendre un court-circuit phase-terre, la pollution ou l’humidité provoque un
contournement).
 Origine interne au réseau (une surtension provoque un claquage qui engendre un
court-circuit.
 Origine thermique (la chaleur dégrade un isolant qui provoque un dégagement).
Les conséquences sont un dommage à l’isolation, la fusion des brins de conducteur, la
création d’un incendie, des conséquences physiques à un être humain. En sus des efforts
électrodynamiques peuvent déformer des jeux de barres, provoquer de grands déplacements
de câbles qui peuvent déformer des jeux de barres, arracher des fixations, augmenter les
charges sur les pylônes, provoquer un second défaut par rapprochement des câbles de
structures, abîmer une isolation par les dégagements thermiques pendant le défaut,
etc…Enfin, il peut générer des chutes de tension, créer un black-out, une instabilité
dynamique du réseau et la perte de stabilité de synchronisme du réseau.
32

Des disjoncteurs intelligents permettent d’ouvrir uniquement un conducteur en cas de


défaut sur celui-ci. Leur exploitation dans une ligne de transport en vue d’une discrimination
dudit défaut est un atout dans le mode asymétrique [50-52].

1.4.2. Définition d’un équipement de protection

Un équipement de protection est un sytème de mesure qui surveille en permanence les


paramètres importants du réseau (tension, intensité, etc.) tel que si une au moins de ces
grandeurs de mesure surveillées dépasse une valeur de seuil préréglée ou sort d’une zone de
mesure considérée comme normale, l’équipement initialise une ou plusieurs actions telles
que :
 La réalisation d’une mésure supplémentaire ;
 Le lancement d’une temporisation ;
 L’émission d’une signalisation ou d’un ordre de déclenchement.
Il est nécessaire de ne déclencher que les ouvrages strictement essentiels à l’élimination
d’un défaut sous peine d’être confronté à des conditions de transit insupportables sur d’autres
ouvrages entraînants des déclenchements en cascade. Cette faculté est appelée la sélectivité,
propriété indispensable pour garantir la pérennité du fonctionnement d’un réseau.
Le temps de fonctionnement des disjoncteurs modernes (ouverture des pôles et coupure du
courant) étant de l’ordre de 30 à 50 ms, ces exigences sur les temps d’élimination des défauts
imposent aux protections les plus rapides de fonctionner en un temps de 20 à 30 ms [19,53].

1.4.3. Réenclenchement automatique


1.4.3.1. Genèse du réenclenchement automatique

L’idée de remettre en service automatiquement une ligne qui a été affectée d’un défaut
est très ancienne. Elle est venue du constat que la grande majorité des défauts sur les lignes
sont fugitifs. Grâce au réenclenchement automatique, le réseau retrouve rapidement, sans
intervention humaine, son intégrité et sa sécurité de fonctionnement, et les éventuelles
coupures de clientèle sont réduites [18,20].
Les modes de réenclenchement se distinguent :
 Le nombre de phases déclenchées et enclenchées ;
 Le délai au bout duquel le réenclenchement est ordonné
33

1.4.3.2. Type d’enclenchement / ré enclenchement automatique

Il se distingue par le nombre de phases déclenchées


 Réenclenchement triphasé
Les trois phases sont déclenchées et réenclenchées quelle que soit la forme du défaut. Ce
mode de réenclenchement à l’avantage de la simplicité mais présente l’inconvénient de
supprimer le lien électrique qu’assurait la ligne en défaut.
 Réenclenchement monophasé
Seule la phase en défaut est déclenchée et réenclenchée. Pendant le temps où cette phase
est mise hors tension, les phases saines continuent à assurer une certaine capacité de
transit et favorisent ainsi le maintien de la stabilité. Cet avantage très important fait que
certaines compagnies d’électricité n’utilisent que le réenclenchement monophasé à
proximité des groupes puissants.
 Réenclenchementmultiphases
C’est en quelque sorte une généralisation des modes précédents consistant à ne
déclencher et réenclencher que les phases en défaut de façon à conserver autant que
possible le lien électrique offert par les phases saines. Toutefois, cette pratique demande
aux protections et aux automates une intelligence de sélection de phase délicate à mettre
en œuvre [18,20].

1.4.4. Technologie de réalisation des protections

Trois technologies de réalisation se distinguent :


 La technologie électromécanique
Celle-ci tend à disparaître à l’heure actuelle en raison de son coût élevé de fabrication et
de ses performances insuffisantes. En outre cette technologie n’autorise que l’emploi de
fonctions élémentaires simples, en nombre limité et sans redondance, et la multiplication
de relais électromécaniques élémentaires de mesure.
 La technologie statique analogique
Elle est apparue vers 1970 et utilise des circuits intégrés analogiques et logiques à niveau
moyen d’intégration et representait en 1992 l’essentiel du marché des protections des
réseaux électrique. Elle est aujourd’hui concurrencée par la technologie semi-numérique
qui utilise des circuits intégrés analogiques traditionnels associés à un ou plusieurs
microprocesseurs pour assurer toutes les fonctions logiques de la protection.
34

De nouvelles protections entièrement numériques, qui convertissent les signaux


analogiques issus des transformateurs de mesure, dès l’entrée, en grandeur numérique au
moyen de microprocesseurs rapides, sont maintenant disponibles et font l’objet de larges
expérimentation en réseau dans les pays ayant des réseaux de transport important [18, 54].

Conclusion

Ce chapitre a présenté une revue de la littérature des topologies les plus avancées de
gestion de contingence utilisées par les exploitants des réseaux de transport. Il ressort que,
l'utilisation des méthodes conventionnelles face au défaut engendre en pratique d'autres
problèmes. Ces lacunes résultant des fondements de symétrie topologique et fonctionnelle
d'organes constitutifs de réseaux électriques, ont donc motivé la recherche de nouvelles
approches d'exploitation desdits réseaux en mode asymétrique, dont le cas le plus fréquent est
le mode de défauts non fugitifs monophasés. L'exploitation asymétrique d'une ligne
permettant d'utiliser deux des trois phases en cas de défaut sur une phase, présente un risque
de transmission de puissance supérieur à celui sous les fonctionnements symétriques
considérant le même défaut. Les qualités du RPI synchrone 240 à deux branches développées,
et en particulier celles liées à son pouvoir de limitation du courant de court-circuit font que
ce dispositif peut se prêter à une exploitation en mode asymétrique permettant d'assurer la
continuité d'énergie en présence d'aléas.
L’existence des systèmes de protections avancées numériques à réenclenchement
monophasé est salutaire.
35

Chapitre
Fondement et enjeux du RPI 240 à trois
2 branches

Introduction

Dans ce chapitre, il est question de présenter le fondement et les enjeux du nouveau


concept technique de RPI 240 à trois branches. Pour y arriver, nous allons donner les étapes
de conception de ce dispositif jusqu’à sa modélisation. Nous développerons ensuite les
relations mathématiques qui lient les éléments de ce système.

2.1. Conception du RPI 240 à trois branches

Les fonctions du RPI 240 à trois branches consistent à assurer la mitigation du court-
circuit tout en maintenant le service triphasé à la charge. Comme la dégradation des courants
de système résulte de cette contingence, la conception du régulateur de puissance à trois
branches dont le développement suit, peut être acquise aux moyens des compensateurs des
systèmes et en s’appuyant sur la structure du RPI 240 à deux branches.

2.1.1.Hypothèses

Dans le but de simplifier cette étude, certaines hypothèses sont cependant émises:
 Les tensions de phase à la source et à la charge sont indépendantes ;
 Les tensions à la source (S) et à la charge (R) en pré contingence constituent un
système triphasé de composantes inverse et homopolaire nulles;
 Les réactances sont pures et linéaires ;
 Le régime permanent est considéré dans cette étude.

2.1.2. Grandeurs mises en jeu dans une ligne de transport


Posons:
1 1 1
 
A   a2 a 1 (2.1)
a 2
1
 a

La matrice de Fortescue
36

 Vs A   Vr A 
   
Vs abc   Vs B  ;Vr abc   Vr B  (2.2)
 Vs   Vr 
 C   C 
Lesvecteurs tensions simple à la source (s) et à la charge (r) d’une ligne de transport
d’énergie.
 Vs A1   Vr A1 
   
Vs120   Vs A2  ;Vr120   Vr A2  (2.3)
 Vs   Vr 
  A0    A0 
Les vecteurs tensions de source et charge des systèmes directe (1) et inverse (2) d’une ligne
de transport. De même pour les intensités de courant:
 Is A   Ir A 
   
Is ABC   Is B  ; Ir ABC   Ir B  (2.4)
 Is   Ir 
 C   C 
Les vecteursintensités de courant de ligne à la source et à la charge sur une ligne de transport.
 Is A1   Ir A1 
   
Is120   Is A2  ; Ic120   Ir A2  (2.5)
 Is   Ir 
  A0    A0 
Les composantes symétriques de courants de source et de charge d’une ligne de
transport.Finalement,
Pour les tensions
Vs120  A1VS ABC
(2.6)
Vr120  A1Vr ABC
Pour les intensités
Is120  A1 Is ABC
(2.7)
Ir120  A1 Ir ABC

Pour les puissances de système d’une ligne de transport,


Côté source
Ss ABC  Ps ABC  j.Qs ABC
. s 120 )T  A. Is120  *
 VsT  ABC . I * s ABCc  ( AV
 VsT 120 .( AT A*).I * s120 (2.8)
 3.VsT 120. I * s120
 Ps120.  j.Qs120  Ss120
37

Côté charge
Sr ABC  Pr ABC  jQr ABC
. 120 )T  A. Ir120  *
 Vr T  ABC . I * r ABC  ( AVr
 Vr T 120. ( AT A*).I * r120 (2.9)
 3.Vr T 120. I * r120
 Ps120.  j.Qr120  Sr120
Les puissances de chaque phase d’une ligne de transport sont ainsi données :
Psr ABC   Psrk ;Psrk  Re(Vsrk . I * srk )
(2.10)
Qsr abc   Qsrk ;Qsrk  Im(Vsrk ,. I * srk )

Quant aux puissances des systèmes d’une ligne de transport, elles s’expriment :
Psr120  3 Psrk ,120 ; Psrk ,120  Re(Vsrk ,120. I * srk ,120 )
(2.11)
Qsr120  3 Qsrk ,120 ; Qsrk ,120  Im(Vsrk ,120 I * srk ,120 )
a=ej2π/3: opérateur vectoriel de rotation positive
1,2,0: système directe, inverse et homopolaire respectivement;
K=A, B,C; s,r = source et charge ; A= Phase A.

2.1.3. Niveau de courant de phase et de système en pré et post contingence

Le tableau 2-1 donne les niveaux de courant en pré et post contingence. Le RPI 240 à
trois branches objet de la présente recherche a pour fonction d’éliminer la composante inverse
et homopolaire puis de relever le courant du système direct, autant de circonstances que peut
présenter une ligne soumise à une contingence de type court-circuit phase-terre.

Tableau 2-1 : Niveau de courant de phase et de système avant et après la contingence


Valeur de l’intensité après la contingence sans
Valeur intensité avant compensation
la contingence Perte du conducteur A Perte des conducteurs
I
I’(*) A et B. I’’(**)
Conducteur phase A Is_A I's_A = 0 I''s_A = 0
Conducteur phase B Is_B= a2.Is_A 2
I's_B = Is_B = a .Is_A I''_BS = 0
Conducteur phase C Is_C= a.Is_A I's_C = Is_C = a.Is_A I''s_C= Is_C= a.Is_A
Is_A1= Is_A 2 1
I′s_A1 = . Is_A I′′s_A1 = . Is_A
3 3
Courant de Is_A2= 0 −1 a2
séquence I′s_A2 = . Is_A I′′s_A2 = . Is_A
3 3
Is_A0= 0 −1 a
I′s_A0 = . Is_A I′′s_A0 = . Is_A
3 3
(*) A partir de l’équation (2.7) pour Is_A= 0 ; (**) A partir de l’équation (2.7) pour Is_A= Is_B= 0
38

2.1.4. Analyse constitutive du compensateur du système inverse

La démarche s’appuie sur la technique de calcul de compensateur du système inverse


de L. GRYUGYI rappelée par OLIVIER Guy et al [56].Le compensateur du systèmeinverse
est un ensemble de trois éléments réactifs capable de transformer une charge déséquilibrée en
une charge équilibrée. La figure 2-1 représente une ligne de transport non compensée et
compensée.

Figure 2-1 : Topologie d’une ligne courte déséquilibrée

Soit Za, Zb et Zc les impédances de phase de ce compensateur, et I_A, I_B, I_C. les
intensités de courants de ligne.Développons les relations sur les réactances de ce
compensateur en fonction de la phase A (défaut sur cette phase) en remarquant que ce
compensateur est couplé en étoile sans neutre, et présente par conséquent des courants
homopolaires nuls (I_A0 = 0).
Pour les tensions de système aux bornes des éléments réactifs du compensateur
V A1  I A1Za0  I A2 Za2
V A2  I A1Za1  I A 2 Za0 (2.12)
V A0  I A1Za2  I A 2 Za1
39

Côté intensité, on peut exprimer les courants de ligne en fonction de l’intensité du courant du
compensateur I2.
I A  I A1  I  A2   I2
I B  a ² I A1  aI  A2  aI2 (2.13)
IC  aI A1  a ² I  A2  a ² I2
Les impédances de phase en fonction de celles du système s’expriment:
Za  Za1  Za2  Za0  Ra  jX a
Za  a ² Za1  aZa2  Za0  Rb  jX b (2.14)
Zc  aZa1  a ² Za2  Za0  Rc  jX c
Pendant le fonctionnement du compensateur du système,il ne doit s’y produire aucune
consommation de puissance réelle ou réactive au risque de modifier la composante de
séquence directe du courant ainsi que le bilan énergétique global (puissance réelle ni réactive
du système).Par conséquent il doit être sans perte et formé uniquement d’éléments réactifstel
que montre la figure 2-2, constitués de deux condensateurs et d’une inductance ou de deux
inductances et un condensateur.

Figure 2-2: Configurations des compensateurs du système inverse

Soit Sc sa puissance apparente :

Sc  ( Za  Zb  Zc) I2   ( Ra  Rb  Rc )  j ( X a  X b  X c ) I2  0
2 2

(2.15)
Ra  Rb  Rc  0.

Finalement pour avoir SC = 0 il suffit alors que :


Xa  Xb  Xc  0 (2.16)
Plus généralement la relation (2.16) peut être réécrite en fonction de la phase en contingence:
Xaa  Xba  Xca  0  phaseA
Xab  Xbb  Xcb  0  phaseB (2.17)
Xac  Xbc  Xcc  0  phaseC
On peut recourir au même processus de compensation des courants déséquilibrés dans
le cas d’un incident tel que le court-circuit. On retrouve alors, en fonction de la phase en
40

défaut et de l’angle de charge, l’arrangement des compensateurs donné par la figure 2-3 en
fonction de la phase en contingence:

Figure 2-3: Arrangement des compensateurs de séquence inverse sur phase A, B et C

2.1.5. Modélisation du RPI 240 à trois branches

A l’observation de la structure des trois compensateurs donnée à la figure 2-3, on peut


construire un dispositif qui s’apparente au RPI à deux branches mais qui va être équipé de
trois branches tel que le point « n » de chaque compensateur soit le point de convergence des
phases A, B et C respectivement.
Dans le double objectif, de limiter le courant de défaut et d’assurer la continuité de
service en mode asymétrique pendant cette contingence, la construction d’un RPI 240 à trois
branches tourne autour des fonctions suivantes afin de corriger les valeurs de courant altérées:
 Compensateurdu systèmeinverse ;
 Compensanteurdu systèmedirect ;
 Compensateur du systèmehomopolaire.
Du fait du déséquilibre important qui survient pendant cette contingence, la fonction
compensateurdu systèmeest prédominante. Au regard du développement effectué en 2.1.3
et 2.1.4, le modèle du RPI 240 à deux branches donné par la figure 1-13 peut être aménagé
pour réaliser un modèle à trois branches du RPI 240 comme illustré sur la figure 2-4.
41

Xaa , Xbb , Xcc : Réactance série


Xab , Xbc , Xca : Réactance mutuelle 1
Xba , Xcb , Xac : Réactance mutuelle 2
Is_X : Courant de source de phase X ϵ {A, B, C}
Ir_X : Courant côté charge de phase X ϵ {A, B, C}
Figure 2-4: Schéma de principe du RPI 240 à trois branches à éléments réactifs

La compensation du systèmeinverse est alors réalisée en fonction d’une seule phase


en contingence par la reconfiguration du RPI telle que l’illustre la figure 2-5:

Figure 2-5 : Reconfiguration du RPI 240 à trois pendant un défaut monophasé

Pendant un défaut monophasé, un neutre fictif peut être créé du côté de la phase en
contingence et le RPI 240 à trois branches se comporte comme un compensateur du
systèmeinverse pour permettre à la ligne de retrouver toujours les courants du système direct.
Les autres réactances non nécessaires à la compensation doivent être mises hors service.
42

2.1.6. Dimensionnement des réactances du compensateur de système inverse

Ce dimensionnement peut se faire en trois étapes :


Etape 1 : Calcul de la tension simple aux bornes des éléments du compensateur :
U AB  V A  V B
U BC  V B  VC  a 2U AB (2.18)
U CA  VC  V A  aU AB
En combinant ce système d’équations avec celui qui décrit les tensions simple en leurs
composantes symétriques, on obtient :

VAB   30
V A1   V AN
3 (2.19)
V A2 0
La tension du système direct V_A1 aux bornes des éléments du compensateur est égale à la
tension simple à la source V_AN, cependant, V_An0 demeure indéterminé.

Etape 2 : Calcul de l’intensité du courant du compensateur au regard de a relation (2.13)


I A1  0; I A2   I2 (2.20)
Etape 3 : Calcul des réactances du compensateur
On peut ré écrire l‘équation (2.12) compte tenu des équations (2.20) :
V A1   I2 Za2  V AN
V A2   I2 Za0  0 (2.21)
V A0   I2 Za1  ?
D’où
V AN
Za2   R2  jX 2 (2.22)
I2
R2 et X2 sont respectivement résistance et réactance du système inverse.

Les conclusions de (2.14) et (2.15) permettent d’écrire :


Za  0  jX a  Za1  ( R2  jX 2 )
Zb  0  jX b  a 2 Za1  a( R2  jX 2 ) (2.23)
Zc  0  jX c  aZa1  a 2 ( R2  jX 2 )
√3 √3
Comme a = - 0.5 + j 2 ; a2 = - 0.5 - j 2 et compte tenu de (2.23) on obtient :

Za1   R2  jX 2 (2.24)
43

D’où :
Za  0  jX a   R2  jX 2  ( R2  jX 2 )
 Xa  2X2
3 3
Zb  0  jX b  (0.5  j )( R2  jX 2 )  (0.5  j )( R2  jX 2 )
2 2
(2.25)
 X b  3R2  X 2
3 3
Zc  0  jX c  (0.5  j )( R2  jX 2 )  (0.5  j )( R2  jX 2 )
2 2
 X c   3R2  X 2

Les mêmes développements peuvent être effectués si le défaut a lieu sur les phases
B et C. finalement les expressions des réactances de compensation du systèmeinverse sont
données dans le tableau 2-2 en fonction de la phase en contingence:

Tableau 2-2: Expression des réactances de compensateur

Phase de référence (en défaut) Expression


Xa = Xaa = 2 X2
Xb= Xba= √3R2 - X2
A
Xc=Xca = −√3R2 - X2
Xa= Xab= −√3R2 - X2
Xb=Xbb= 2 X2
B
Xc =Xcb= √3R2 - X2
Xa= Xac= √3R2 - X2
Xb=Xbc= −√3R2 - X2
C
Xc =Xcc = 2 X2

L’étude de l’évolution de ces réactances de compensateur du systèmeinverse (cas


de la phase A) en fonction de la puissance transitée par une ligne de transport donnée par
la figure 2-6a été effectuée moyennant les équations (2.20) à (2.25) pour les
caractéristiques suivantes :Tension de service de phase : Vs = 225 kV, Vr = 225 kV;
 Angle de charge δ Є [1° - 30°] pour une fréquence de courant de f = 50 Hz;
 Impédance de la ligne de transport courte :Zligne = 10.49 + j 40.9066.
44

4
x 10
1.5
s: réactance connectée à la source d'énergie
1.25
Réactance de séquence inverse (Ohms)
r: réactance d'un compensateur dual
1
Xbas Xaas Xcas
0.75

0.5

0.25

-0.25

-0.5

-0.75 Xaar Xcar Xbar

-1

-1.25

-1.5
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Angle de charge (°)

Figure 2-6: Variation de réactance de compensateur du système inverse

Il apparaît clairement que la variation de réactance du systèmeinverse est une fonction


exponentielle ou polynomiale dépendant de l’angle de charge. De plus, il est important
d’observer sur la figure 2-6 que pour les valeurs élevées d’angle de charge, les variations des
réactances sont quasi nulles tant elles sont asymptotiquement constantes. Cette qualité est un
atout pour la stabilité du RPI qui va être insérée dans une ligne à charge aléatoire.

2.1.7. Approche de la compensation des courants du système direct

La méthode développée par A. Sana et al [16] est le socle de la compensation


dusystème direct qui s’impose (comme deuxième fonction du RPI 240 à trois branches) face
à cette contingencequi entraîne la baisse du courant du systèmedirect comme mentionné dans
le tableau 2-1.
Soit une ligne soumise à des tensions du systèmeinverse et homopolaire nulle :
Vs A  Vs A S
Vr A  Vr A r
(2.26)
  S  r
Z  R  jX  Z 
45

Avant la contingence
 Du côté de la source d’énergie (SS)
*
 Vs  Vr A 
S S  S A  S B  SC  3Vs A   A 
 Z 
(2.27)
 Vs 2 Vs Vr 
 3   A    A  A    
 Z Z 
 

 Du côté de la charge (Sr)


*
 Vs  Vr A 
Sr  S A  S B  SC  3Vr A   A 
 Z 
(2.28)
 Vs A Vr A Vr A
2

 3      
 Z Z 
 
En fonctionnement post contingence suite perte d’un conducteur (ici le conducteur de phase
A) :
 Du côté de la source d’énergie (S’S)
*
2  Vs  Vr A 
S 'S  0  S B  SC  S S  2Vs A   A 
3  Z 
(2.29)
 Vs A 2 Vs Vr 
 2    A  A    
 Z Z 
 
 Du côté de la charge (S’r)
*
2  Vs  Vr A 
S 'r  0  S B  SC  S r  2Vr A   A 
3  Z 
(2.30)
 Vs A Vr A Vr A
2

 2      
 Z Z 
 
Il apparaît des expressions (2.27) à (2.30), qu’on peut relever efficacement la puissance
transmise à sa valeur pré contingence en agissant sur l’impédance de la ligne. Posons :
Z '  R ' jX '
(2.31)
R '  R; X '  X  X C
Z’, R’,X’ : respectivement impédance, résistance et réactance d’une phase compensée suite à
un défaut monophasé (ici perte du conducteur A) ;
XC : réactance de compensation du système direct.
46

Afin qu’en fonctionnement post contingence asymétrique, la puissance à la source soit égale à
celle en pré contingence,

2 Vs A  Vr A Vs A  Vr A


Is A1  
3 Z' Z
(2.32)
2
R ' jX '   R  jX 
3
En combinant (2.31) à (2.32) il vient :

4 X 2  5R 2
XC  X  (2.33)
3
La compensation du système direct consiste aucalcul de la nouvelle réactance série de
la ligne en contingence en fonction de XL et XCdes phases saines encore en service. La valeur
trouvée est légèrement modulée afin de rétablir le courant du systèmedirect de source et de
charge à sa valeur pré-contingence, réalisant ainsi la compensation du systèmedirect.
La troisième fonction ne peut être implémentée dans ce bloc car elle est destinée à
véhiculer les courants homopolaires vers la terre. Un dispositif annexe assurant cette
fonction va être étudié dans les prochaines lignes pour être couplé au RPI.

2.2. Analyse mathématique dans un RPI 240 à trois branches

L’analyse mathématique va commencer par l’établissement des relations qui doivent


exister entre ces réactances puis les relations de phase et du systèmeet enfin celles de
puissance dans ce RPI à trois branches.

2.2.1. Dépendance entre les réactances du RPI 240 à trois branches

Soit un système triphasé de source, ligne et de charge équilibrées (Hypothèse) donné


à la figure (2-7), les tensions de source sont appelées :
Vs A  Vs ;Vs B  Vs  120;VsC  Vs  120; (2.34)
Vs module de tension de phase côté source, δ angle de charge.
Alors que les tensions de charges sont appelées :
Vr A  Vr0;Vr B  Vr  120;VrC  Vr  120; (2.35)
Vr module de tension côté charge.
47

L’impédance de la ligne :
Z  R  jX  Z  (2.36)

Le schéma ci-dessous représente le sous-système.

Figure 2-7 : Topologie d’une ligne courte

Les intensités de courant côté source et charge de la ligne sont données par :
(Vs A  Vr A ) (Vs A  Vr A )
Is A  ; Ir A 
Z Z
(Vs B  Vr B ) (Vs B  Vr B )
Is B  ; Ir B  (2.37)
Z Z
(Vs C  Vr C ) (Vs C  Vr C )
Is C  ; Ir C 
Z Z
Dans le cas du raccordement du côté de la source d’énergie d’un RPI 240 à trois branches tel
que donné par la figure 2-4, l’on peut établir d’après la relation (2.17) et la figure 2-8 ci-après,
les relations entre les réactances Xab , Xbc , Xca Xba , Xcb , Xac du RPI 240.
Bien plus :
X aa  X bb  X cc  X 1 (2.38)

Figure 2-8: RPI à deux branches inséré sur une ligne courte
48

Vue par superposition, cette topologie nous donne les configurations ci-après par phase :
 Phase A source

Figure 2-9 : Reconfiguration du sous réseau à partir de la phase A de source

 Phase B source

Figure 2-10 : Reconfiguration du sous réseau à partir de la phase B de source

 Phase C source

Figure 2-11 : Reconfiguration du RPI à partir de la phase C de source


49

Des figures précédentes, avec ce RPI 240 inséré du côté source, il apparaît que :
(Vs A  Vr B ) (Vs A  VrC ) (Vs B  Vr A )
Z  jX ab  ; Z  jX ac  ; Z  jX ba 
Ir B IrC Ir A
(2.39)
(Vs B  VrC ) (VsC  Vr B ) (VsC  Vr A )
Z  jX bc  ; Z  jX cb  ; Z  jX ca 
IrC Ir B Ir A
Finalement on obtient les équations suivantes des réactances interphases :
1er Groupe de réactances interphases
Z (Vs B  Vr C ) Z (Vs.e j ( 120)  Vr.e j120 )
Z  jX bc  
(VsC  VrC ) (Vs.e j ( 120)  Vr.e j120 )
Z (VsC  Vr A ) Z (Vs.e j ( 120)  Vr )
Z  jX ca   (2.40)
(Vs A  Vr A ) (Vs.e j ( )  Vr )
Z (Vs A  Vr B ) Z (Vs.e j ( )  Vr.e j ( 120) )
Z  jX ab  
(Vs B  Vr B ) (Vs.e j ( 120)  Vr.e j ( 120) )
Montrons que Xbc= Xca = Xab
Vérifions d’abord que Xab = Xca
on a :
Z (Vs.e j ( )  Vr.e j ( 120) ) e j120 Vs.e j  Vr.e j ( 120)
Z  jX ab   . .Z
(Vs.e j ( 120)  Vr.e j ( 120) ) e j120 Vs.e j ( 120)  Vr.e j ( 120)
Vs.e j ( ) e j (120)  Vr.e j ( 120) e j120 ) Vs.e j ( 120)  Vr.e j (120120)
 .Z  .Z (2.41)
(Vs.e j ( 120) e j120  Vr.e j ( 120) e j120 ) Vs.e j ( 120120)  Vr.e j (120120)
Z (Vs.e j ( 120)  Vr )
  Z  jX ca
(Vs.e j ( )  Vr )
Donc Xab = Xca
Vérifions ensuite que Xab = Xbc
On a :
Z (Vs.e j ( 120)  Vr.e j120 ) e j120 Vs.e j ( 120)  Vr.e j120
Z  jX bc   . .Z
(Vs.e j ( 120)  Vr.e j120 ) e j120 Vs.e j ( 120)  Vr.e j120
Vs.e j ( 120) e j120  Vr.e j (120) e j120 ) Vs.e j  Vr.e j 240
 .Z  .Z
(Vs.e j ( 120) e j120  Vr.e j120e j120 ) Vs.e j (  240)  Vr.e j 240
Vs.e j  Vr.e j ( 120) Vs.e j  Vr.e j 240
 .Z  .Z (2.42)
(Vs.e j ( ) .e j ( 120)  Vr.e j ( 120) ) Vs.e j  j ( 120)  Vr.e j ( 120)
Vs.e j  Vr.e j ( 120)
 .Z  Z  jX ab
(Vs.e j ( 120)  Vr.e j ( 120) )

Donc Xbc = Xab


Montrons que Xbc = Xca
On a Xab = Xbc et Xab= Xca
50

Alors Xbc = Xca


ème
2 Groupe de réactances interphases
Z (Vs B  Vr A ) Z (Vs.e j ( 120)  Vr )
Z  jX ba  
(Vs A  Vr A ) (Vs.e j ( )  Vr )
Z (Vs C  Vr B ) Z (Vs.e j ( 120)  Vr.e  j (120) )
Z  jX cb   (2.43)
(Vs B  Vr B ) (Vs.e j ( 120)  Vr.e J  (120) )
Z (Vs A  VrC ) Z (Vs.e j ( )  Vr.e j (120) )
Z  jX ac  
(Vs C  Vr C ) (Vs.e j ( 120)  Vr.e(120) )
Montrons que Xba = Xac= Xcb
Vérifions d’abord que Xba= Xac
on a :
Z (Vs.e j ( 120)  Vr ) e j120 Vs.e j ( 120)  Vr
Z  jX ba   j120 . .Z
(Vs.e j ( )  Vr ) e Vs.e j ( )  Vr
e j120 Vs.e j ( 120)  Vr Vs.e j ( 120) .e j ( 120)  Vr.e j ( 120)
 . .Z  .Z
e j120 Vs.e j ( )  Vr Vs.e j ( ) .e j (120)  Vr.e j (120) (2.44)
Vs.e j ( )  Vr.e j (120 )
 .Z  Z  jX ac
(Vs.e j ( 120)  Vr.e j120 )

Donc Xba = Xac

On a Xba = Xac et Xac= Xcb, alorsXba = Xcb

Sur la base des égalités ainsi démontrées, nous allons rebaptiser ces réactances comme suit:
X ab  X ca  X bc  X 2
(2.45)
X cb  X ba  X ac  X 3
Les nouvelles dénominationsX2, X3 pour les réactances mutuelles et X1 pour les réactances
interphase (Xaa, Xbb, Xcc)feront l’objet d’exploitationdans l’analyse du RPI 240 à trois
branches.

2.2.2. Relation entre courant de phase dans le RPI 240 à trois branches

Côté source (s)


En analysant la figure 2-4, il apparaît que :
Vs A  Vr A Vs A  Vr B Vs A  Vr C
Is A   
X1 X2 X3
Vs  Vr B Vs B  Vr C Vs B  Vr A
Is B  B   (2.46)
X1 X2 X3
Vs C  Vr C Vs C  Vr A VsC  Vr B
IsC   
X1 X2 X3
51

Côté charge (r)


De même, côté charge, toujours en inspectant la figure 2-4, nous avons :
Vr A  Vs A Vr A  VsC Vr A  Vs B
Ir A   
X1 X2 X3
Vr  Vs B Vr B  Vs A Vr B  VsC
Ir B   B   (2.47)
X1 X2 X3
Vr  VsC VrC  Vs B Vr C  Vs A
IrC  C  
X1 X2 X3

2.2.3. Paramètres du système direct, inverse et homopolaire

Paramètres de séquence directe


Les grandeurs caractéristiques du RPI 240 à trois branches associées au système direct
sont données par les relations (2.48) – (2-52).
Intensité de courant de source IS_A1:
1
Is A1   Is A  aIs B  a 2 IsC 
3
(2.48)
 1 1 1   1 a2 a 
Is A1     Vs A1     Vr A1
 X1 X 2 X 3   X1 X 2 X 3 
Tension de source Vs_A1:

 1 a2 a 
1  
Vs A1  Is A1   X1  X 2  X 3  Vr (2.49)
1 1 1  1 1 1   A1
  
X1 X 2 X 3  X1 X2 X3 
Intensité de courant de charge Ir_A1:
1
Ir A1   Ir A  aIr B  a 2 IrC 
3
 1 a a2   1 1 1 
Ir A1      Vs A1      Vr A1 (2.50)
 X1 X 2 X 3   X1 X 2 X 3 
1 a a2 1 1 1
 
 X1  X 2  X 3 Is  3. X 1. X 2 X 1. X 3 X 2. X 3 Vr
1 1 1  A1 1 1 1  A1
 
X1 X2 X3 X1 X 2 X 3

Si le RPI est syntonisé:


1 1 1 1  1 1 
  0     (2.51)
X1 X 2 X 3 X1  X2 X3
52

Alors l’intensité de courant du système direct vaut :

 3 3 
 Is A1     60  240  Vr A1
 X 2 X3 
(2.52)
 3 3 
 Ir A1   60    240  Vs A1
 X 2 X3 
Les relations (2.52) laissent apparaître l'effet gyrateur du RPI 240 à trois branches.

Paramètres de système inverse


Dans le cas du système inverse on obtient les relations (2.53) - (2-56)
Courant de source IS_A2 :
1
Is A2   Is A  a 2 Is B  aIsC 
3
(2.53)
 1 1 1   1 a a2 
Is A2       A2 
Vs     Vr A2
 X1 X 2 X 3   X1 X 2 X 3 
Tension de source VS_A2 :

   1 a a2 
     
1 X1 X2 X 3 Vr
Vs A2   Is A2   (2.54)
 1  1  1   1 1 1   A2
  
 X1 X 2 X 3   X1 X2 X 3 
Courant côté chargeIr_A2 :
1
Ir A2   Ir A  a 2 Ir B  aIrC 
3
 1 a2 a   1 1 1 
    Vs A 2      Vr A 2 (2.55)
 X1 X 2 X 3   X1 X 2 X 3 
 1 a2 a   1 1 1 
     
 X1 X2 
X 3  Ir  3. X 1. X 2 X 1. X 3 X 2. X 3  Vr
1 1 1   A2  1 1 1   A2
      
 X 3 
 X1 X2  X1 X 2 X 3 
Si le RPI est syntonisé (2.51):
 3 3 
 Is A 2   240    60  Vr A 2
 X 2 X3 
(2.56)
 3 3 
 Ir A2     240    60  Vs A2
 X 2 X3 
Leséquations (2.56) montrent que le RPI 240 soumis à des tensions de système inverse (celles
dues à un fort déséquilibre ou à un court-circuit), en fonctionnement syntonisé ou non se
comporte commeson équivalent croisé de système direct (équations (2.52)). En d’autres
53

termes, si durant lesystème inverse les éléments du RPI sont croisés, on rétablit ainsi
lesystème direct.
Paramètres du système homopolaire
Le développement suivant donne le courant du système homopolaire que va digérer le
sous-réseau suite à un déséquilibre.
Intensité et tension homopolaire de source :
 1 1 1 
Is A0      Vs A0  Vr A0  (2.57)
 X1 X 2 X 3 
1
Vs A0  Is  Vr A0 (2.58)
1 1 1  A0
 
X1 X 2 X 3
Intensité de charge Ir_A0 :
 1 1 1 
Ir A0      . Vs A0  Vr A0  (2.59)
 X1 X 2 X 3 
En fonctionnement syntonisé :
Is A0  Ir A0  0 (2.60)
Le RPI syntonisé bloque la circulation des courants du système homopolaire.

2.2.4. Puissances dans le RPI 240 à trois branches

Pour établir les relations de puissance dans ce RPI, il est important de prendre appui
sur celles qui s’écoulent sur une ligne de transport. Le modèle en Π utilisé pour les lignes de
longueur moyenne et illustré sur la figure 2-12 représente l’ouvrage où transitent les
puissances complexes SS (côté source) et SR (côté charge).

SSZ , SRZ : Puissance complexe à l’entrée et en sortie associé à l’impédance série d’un conducteur
SSY , SRY : Puissance complexe à l’entrée et en sortie respectivement associé à l’impédance shunt
ISY, IRY : Intensité du courant dans l’admittance shunt côté source et charge respectivement
YS, YR : Impédance shunt de source et de charge respectivement
δSR : Angle de charge de la ligne

Figure 2-12: Modèle d’une ligne à deux nœuds équivalent en Π


54

Les puissances complexes d’une ligne de transport côté source et charge peuvent s’exprimer :
SS  VS . IS*  PS  jQS  S SZ  S SY
(2.61)
S R  VR . IR*  PR  jQR  S RZ  S RY
Avec SSZ et SRZ ainsi exprimés
1
S SZ  2
(VSVR ( R cos  SR  X sin  SR )  VR2 R) 
Z
j
2
(VSVR ( R sin  SR  X cos  SR )  VS2 X )
Z (2.62)
1
S RZ  2 (VSVR ( R cos  RS  X sin  RS )  VR2 R) 
Z
j
2
(VSVR ( R sin  RS  X cos  SR )  VS2 X )
Z
Quant aux puissances des éléments shunt de la ligne:
S SY  VS2 (GS  jBs )
(2.63)
S RY  VR2 (GR  jBR )
Comme δSR = - δRS , les valeurs de puissances des éléments série PS, PR, QS et QR,
formulées en fonction de conductance et susceptance de la ligne sont données par la matrice
suivante :
 VS2  VSVR cos  SR VSVR sin  SR   PS 
 2   
 VR  VSVR cos  SR VSVR sin  SR  G   PR 
.   (2.64)
 VSVR sin  SR VS2  VSVR cos  SR   B  QS 
   
 VSVR sin  SR VR2  VSVR cos  SR  QR 

En général l'angle de puissance et le profil de tension des circuits terminaux déterminent les
signes des puissances actives et réactives et par là le sens d'écoulement de puissance.
L’annexe 4 illustre les variations de puissance active et réactive d'une ligne de transport
d'énergie du réseau électrique camerounais obtenue à partir d’un simple programme Matlab.
Il apparaît sur la figure A4-1, que :
 Les puissances actives de source et de charge augmentent de manière identique quand
croit l’angle de charge. Leur différence renseigne sur les pertes actives subies lors du
transport d’énergie.
 La puissance réactive de la charge diminue avec l’augmentation de l’angle de charge
alors que la puissance réactive de source est négative pour les angles de charge
compris entre 10° et 20°.
55

 Ces puissances connaissent des variations brusques entre 9° et 11° pour les puissances
actives et entre 8° et 10° pour les puissances réactives. Entre 26 et 28°, on enregistre
simultanément des changements des trajectoires des courbes de variation des
puissances actives et réactives.
 Pour ces caractéristiques, l’angle de charge 10° est celui de convergence.
En définitive, ainsi se comporte une ligne de transport et les éléments à associer en vue d’une
probable compensation suite à une contingence doivent être dimensionné en fonction du
niveau de puissance en service. Quant à la figure A4-2, elle montre l’évolution journalière
réelle des puissances et tension sur la ligne Mangombe – Logbaba du réseau électrique de
transport sud du cameroun.
Les équations de puissance d’un RPI à 3 branches peuvent alors s’écrire en fonction de
(2.63) en intégrant les admittances série et interphases :

SS  VsVr e J  sr  i Yi *e  j i  Vs2  i Yi *
3 3

(2.65)
Sr  VsVr e J  sr  i Yi *e j i  Vr2  i Yi *
3 3

Ss, Sr : puissance apparente côté source et charge d’une phase de RPI ;


Vs, Vr : valeur efficace de tension côté source et charge d’une phase de RPI ;
δsr : angle de charge ; Ψi’ : déphasage entre phase ;
Y1= 1 / X1, Y2 = 1 / X2 et Y3 = 1 / X3 , admittance des éléments du RPI ;

L’équation (2.65) montre que chaque branche a trois paramètres qui peuvent être utilisés pour
influencer la puissance écoulée dans un RPI : 𝐺𝑖 , 𝐵𝑖 , 𝛹𝑖 .

2.3. Nécessité de la compensation du système homopolaire

La compensation homopolaire est bien présente dans la littérature et incorporé dans les
postes de transformation de puissance. Il s’agit d’offrir un chemin d’impédance nulle au
courant de neutre, ce que ne peuvent accomplir les éléments passifs. Cependant certaines
connexions triphasées de transformateurs (Dz0, Yd avec mise à la terre, zigzag mis à la terre,)
ou l’utilisation des transformateurs spéciaux permettent d’atteindre ce résultat [55]. La figure
2-13 illustre le type de couplage Yd.
56

Figure 2-13 :Transformateur triphasé en compensateur homopolaire

Le principe consiste à utiliser un transformateur triphasé dont le primaire ne manipule


que le courant du système homopolaire, les enroulements du secondaire n’ayant pas
d’importance de même que leur niveau de tension.
Pour notre étude, nous allons utiliser la connexion transformateur étoile -triangle.
Selon la loi de l’induction étendue aux circuits couplés :
VsA  Z A I A  j (2.66)
ZA : Impédance de l’enroulement A
Φ : Flux totalisé sur l’enroulement A, φA = n ΦA

   A  hA   Aa (2.67)

φσA : Flux de fuite de l’enroulement A


φhA : Flux propre de l’enroulement A
φAa : Flux mutuel entre A et a

De même pour ZB, ZC, ΨB et ΨC

Comme le transformateur offre une impédance nulle on peut écrire que ZA = 0


Chaque primaire force un flux magnétique sinusoïdal de même pulsation ω.
1 1 1
A  VsA ;  B  VsB ; C  VsC (2.68)
jn jn jn
n: nombre d’enroulement d’un transformateur

Les transformateurs étant couplés en étoile, le flux total Φt


1
   A   B  C  VsA  VsB  VsC  (2.69)
jn
En l’absence de défaut les 3 tensions phase- terre sont équilibrées.
t  0  I  A  I  B  I C  0  V0  0  I 0  0. (2.70)
57

En cas de déséquilibre :
Vs A  VsB  VsC  3V0  0
3 3 3
t  Vs A0  VsB 0  VsC 0 (2.71)
jn jn jn
I  A 0  I  B 0  I  C 0  3I 0
Lorsque l’équilibre entre les phases est rompu il apparaît des courants capacitifs phase- terre
I0 qui se referment par la terre. D’où l’importance de cette compensation pour créer un
chemin pour les courants résultants d’un déséquilibre.

2.4. Enjeux du RPI 240 à trois branches

Des développements précédents nous avons établi les relations ci-après :


 L’effet giratoire du RPI 240 à trois branches
Dans les relations (2.52) et (2.56) il apparaît que les angles de phase des courants
dusystème sont opposés de même amplitude.
 Pouvoir de compensateur du système inverse
Les relations (2.52) et (2.56) montrent que si le RPI 240 à trois branches est soumis à
des courants de séquence inverse (en particulier quand survient un court-circuit
monophasé), il peut se reconfigurer (figure 2-5) pour présenter à la ligne uniquement
les courants du système direct. Cependant, un seul côté de la ligne peut profiter de ce
service. Une telle propriété est très intéressante pour nos lignes de transport fortement
déséquilibrées.
 Comme relevé au tableau 2-1 à propos de la baisse du courant de système direct, ce
RPI va permettre à la ligne de retrouver sa capacité pré contingence en puissance au
moyen des deux conducteurs encore en service. Cependant on devrait faire attention à
la capacité maximale en puissance par conducteur.
 La compensation homopolaire est indispensable pour créer un chemin d’impédance
nulle au courant résultant du déséquilibre.

Conclusion

Ce chapitre a traité du fondement du RPI 240 à trois branches. Il apparaît


principalement deux fonctions exploitables de cet équipement : contrôle d’écoulement de
puissance et mitigation de courant de défaut en général et de court-circuit en particulier avec
58

continuité de fourniture d’énergie. Les propriétés établies poussent à conclure qu’il est apte à
un fonctionnement asymétrique lorsqu’il est placé dans une ligne de transport d’énergie.
Dans le chapitre qui va suivre, nous allons intégrer ce nouveau dispositif des deux côtés d’une
ligne de transport d’énergie électrique.
59

Chapitre
Modélisation et simulation d’une ligne de
3 transport d’énergie équipée de RPI 240
duaux à trois branches
Introduction

Le besoin de continuité de fourniture d’énergie électrique quel que soit les aléas est
l’un des objectifs que veulent atteindre les gestionnaires des réseaux en vue d’optimiser
l‘existant. Pour atteindre cet objectif, plusieurs dispositifs sont expérimentés dont le RPI. Le
RPI 240 à trois branches est une nouvelle technologie proposé et étudié dans cette thèse en
vue d’assurer la compensation asymétrique d’une ligne de transport siège de court-circuit.

3.1. Bases de la modélisation


3.1.1. Objectifs de la compensation asymétrique

Il s’agit de permettre le fonctionnement suivant pendant une contingence, du sous-


réseau à RPI en fonctionnement asymétrique compensé:
 A la source: des tensions et courants équilibrés à leurs valeurs pré contingence;
 A la charge: des tensions et courants équilibrés à leurs valeurs pré contingence;
 Dans la ligne: des tensions et courants inférieurs aux valeurs limites acceptables.

3.1.2. Stratégie de protection utilisée dans la compensation asymétrique

Le défaut ici étant le court-circuit monophasé, nous allons utiliser une protection
intelligente de sélection de phase. Les relais vont alors commander les disjoncteurs à
déclenchement/enclenchement monophasé, laquelle protection n’est pas différentielle.

3.1.3. Hypothèses

Dans le but de simplifier cette étude, certaines hypothèses sont cependant émises:
 Les sous réseaux à interconnecter entre lesquels est incorporé le RPI sont synchrones
triphasés à courant alternatif sinusoïdal;
 les tensions de phase à la source et à la charge sont indépendantes ;
60

 Les tensions à la source (S) et à la charge (R) en pré contingence constituent un


système triphasé de composantes inverse et homopolaire nulles;
 Les tensions d'alimentation sont constantes de fréquence fondamentale (composantes
harmonique considérées nulles);
 Le régime permanent est considéré dans cette étude ;
 Les réactances sont pures et linéaires.

3.2. Structures du sous-réseau


3.2.1. Organisation des structures de fonctionnement

Le nouvel équipement de compensation asymétrique peut être inséré sur une ligne
courte ou moyenne servant de lien entre deux sous-réseaux d’énergie électrique.
Le fonctionnement du sous-réseau à RPI fait intervenir deux topologies:
 La topologie de fonctionnement pré contingence: composée du RPI, de la ligne en
fonctionnement équilibrée et de l’automate de contrôle logique des réactances du RPI;
 La topologie de fonctionnement post contingence: composée du RPI, de la ligne
triphasée déséquilibrée par la perte d'un des trois conducteurs actifs et de l’automate
de contrôle logique des réactances du RPI.

3.2.2. Structure nouvelle à un seul RPI

La figure 3-1 montre l‘implantation d’un seul RPI en vue de compenser la source. En
absence de contingence, il peut contrôler la puissance transitée par la ligne comme établie en
(2.65). Cependant, la ligne est le siège d’évènements singuliers :

Figure 3-1 : Implantation d’un seul RPI dans une ligne de transport d’énergie
61

 L’angle de charge est modifié à cause des éléments réactifs du RPI et de l’inductance
de la ligne ;
 Les angles des intensités et tensions de courant ont été transformés ;
 La puissance réactive du sous-réseau a changé.
Quand un incident de type court-circuit monophasé intervient, la reconfiguration du sous-
réseau qui s’en suit (figure 2-5) permet d’offrir uniquement à la source des courants dusystème
direct tel que démontré en (2-52) et (2-56).
De même, pareil comportement se produit si le RPI est installé du côté de la charge, la
reconfiguration du sous-réseau va permettre d’offrir exclusivement des courants dusystème
direct pendant cet aléa.
Au vue de ce qui précède, il est clair que la présence d’un seul RPI ne permet pas de
compenser la source et la charge en présence d’un tel aléa.

3.2.3. Structure nouvelle étendue à deux RPI

Le besoin d’un deuxième RPI est essentiel pour éliminer les courants du système
inverse de source et de charge du sous-réseau comme l’illustre la figure 3-2.

Figure 3-2 : Implantation de deux RPI dans une ligne de transport d’énergie

En plus d’assurer la compensation totale de la ligne, le deuxième RPI doit respecter la


condition de dualité vis-à-vis du premier :
 Afin de restaurer le déphasage du courant créé par le premier RPI.
 Pour éviter de modifier le bilan en énergie réactive du sous-réseau.
62

3.3. Ligne de transport en compensation asymétrique par RPI 240 duaux à


trois branches

3.3.1. Topologie d’une ligne de transport équipée de RPI 240 duaux


La topologie d’une ligne de transport équipée de RPI duaux est présentée à la figure 3-3a
et 3-3b. Dans cette figure :
 N1 et N2 : nœuds de raccordement à la source d’énergie et à la charge.
 RPI-S, RPI-R : RPI raccordé à la source et à la charge respectivement.
 ACL : Automate de commande logique pour la synchronisation des deux RPI.
 D1 à D6 : Disjoncteur intelligent à déclenchement monophasé.
 Is_X : Intensité de courant d’entrée du RPI-S pour les phases X ϵ {A, B, C}.
 Ir_X : Intensité de courant vers la charge pour les phases X ϵ {A, B, C}.

Figure 3-3 : Topologie d’une ligne de transport d’énergie équipée de RPI duaux

3.3.2. Chronologie du fonctionnement du sous-réseau

Ainsi se présente l'ordre des évènements sur la nouvelle ligne de transport triphasée
équipée de RPI duaux présentée à la figure 3-3 :

 Fonctionnement symétrique de la ligne en pré contingence


63

Moment où la ligne transmet la puissance à la charge, période stable normale dans


l’ensemble, cependant des déséquilibres à palier négligeable peuvent survenir. Les
réactances des deux RPI qui respectent la condition de dualité varient en fonction de
l’angle de charge de la ligne de transport jusqu’à un seuil limite tel que le montre la
figure 2-6 à partir desquelles elles restent constantes. Pendant cette période, le
déphasage de l‘intensité et de la tension du courant introduit par le premier RPI est
rétabli par le deuxième RPI. De même l’élévation de la tension en ligne due au
premier RPI est ramenée à sa valeur nominale par le deuxième RPI.
 Avènement d'un court-circuit phase terre et fonctionnement asymétrique
Déclenchement des disjoncteurs de la phase infectée sur ordre du relais, et
reconfiguration du sous-réseau en fonction de la phase en contingence comme illustrée
à la figure 3-4. Ainsi, chaque fois qu’un défaut de cette nature survient, un neutre fictif
est réalisé du côté de la phase infectée, par l‘ouverture des réactances mutuelles non
nécessaires à la compensation, le dispositif réalise la compensation du système
inverse comme développé en (2.52) et (2.56).
La compensation du système direct qui s’en suit est obtenue au réglage des réactances séries
des phases non infectées en recherchant à retrouver l‘impédance de ligne de pré contingence
d’après les équations (2.31) et (2.32) tel que:

X bb  X c  X bb'  X
(3.1)
X cc  X c  X cc'  X
La compensation homopolaire est automatique via le compensateur homopolaire.
 Elimination du défaut
Lorsque par suite d’actions correctrices le défaut est effacé, le sous-réseau retourne à
son fonctionnement symétrique.
64

Figure 3-4 : Reconfiguration du sous-réseau après un court-circuit monophasé

3.4. Plate-forme de simulation de compensation asymétrique


3.4.1. Contexte technique et données

L’étude de cas de compensation asymétrique de puissance d’une ligne de transport,est


illustréepar la figure 3.5. Il s’agit en réalité de deux sous-réseaux interconnectés par la ligne
moyenne de transport d’énergie Songloulou-Logbaba du RIS. Nous allons déterminer et
calculer les éléments des RPIs 240 duaux à trois branches, requis pour assurer la
65

compensation asymétrique de cette ligne, suite à un court-circuit monophasé sur les phases A,
B et C. Par la suite, la théorie développée est validée au moyen de simulations virtuelles
assistées par Matlab/Simulink 7.11de Mathworks.

Figure 3-5 : Topologie du sous-réseau à étudier

Tableau 3-1 : Données du sous-réseau

Résistance de source (r) 0,0284 Ω


Réactance de source (x) 1,25 Ω
Angle à l‘origine 12°
225000 𝑉
Tension simple de source
√3
Angle à la charge 12°
225000 𝑉
Tension simple de charge
√3
Longueur de la ligne 107 km
Résistance de la ligne (r) 10,49 Ω
Réactance de la ligne (x) 40,88 Ω
Capacité de la ligne négligée
Intensité en ligne en pré-contingence 607 A
Puissance transitée 223 MW
66

3.4.2. Calculs des éléments des RPIs

Les calculs sont faits en considérant la perte du conducteur A pour les éléments de
compensation du système inverse et direct. Les mêmes éléments pour le cas de perte des
conducteurs B et C sont déduits de ces calculs.

3.4.2.1. Calcul des éléments de séquence inverse

 Intensité de courant de source pré contingence


225000 225000
12  0
Vs A  Vr A 3 3
Is A  
ZT 10,546  j 43, 418
225000 225000
(12  120)    120
Vs B  Vr B 3 3
Is B  
ZT 10,546  j 43, 418
225000 225000
(12  120)    120
Vs C  VrC 3 3
Is C  
ZT 10,546  j 43, 418
Is_A = 572,41+ j204,42A
Is_B = -109,17 - j597,93A
Is_C = -463,23+j393,51A

 Intensité de courant rentrant dans le compensateur du système inverse en accord avec


le tableau (2.1)
 Is A  Is B  IsC
Is A C  ; Is B C  ; IsC C 
3 3 3
Is_A_C = -190,80 -j68,138A
Is_B_C= 36,391+j199,31A
Is_C_C= 154,41 -j131,17A

 Détermination des éléments du compensateur inverse en accord avec (2.22)


 Vs A   Vs A 
R 2  réel   ; X 2  Im ag  
  Is A    Is A 
 C   C 
R2 = 635,4610 Ω ; X2 = -85,3807Ω
D’où, compte tenu de la relation (2.22)
Xa=2*X2 = 170,7615 Ω
67

Xb=√3 .R2 - X2 = 1186 Ω


Xc=-√3 .R2 - X2 = 1015,3 Ω

On peut alors renommer ces réactances en fonction de la phase en contingencepar rapport au


tableau 2.2.
Tableau 3-2 : Inductance / Capacité du RPI source par rapport à la phase en contingence
a) Contingence sur la phase A
Réactance de phase Inductance ou capacité équivalente
Xaa = 170,7785 Ω Ca = 18,639 F
Xba = 1,1861 kΩ Lb = 3,7754 H
Xca = 1,0153 kΩ Cc = 3,1351 F

b) Contingence sur la phase B


Réactance de phase Inductance ou capacité équivalente
Xaa = 1,0153 kΩ Ca = 3,1351 F
Xba = 170,7785 Ω Lb = 18,639 F
Xca = 1,1861 kΩ Cc =3,7754 H

c) Contingence sur la phase C


Réactance de phase Inductance ou capacité équivalente
Xaa = 1,1861 kΩ Ca = 3,7754 H
Xba = 1,0153 kΩ Lb =3,1351 F
Xca = 170,7785 Ω Cc = 18,639 F

3.4.2.2. Calcul des éléments du système direct

La relation (2.33) va permettre de déterminer le déficit nécessaire pour la


compensation de séquence directe.

4.  43, 418   5. 10,546 


2 2

X C  43, 418 
3
On obtient alors :
XC1 = 71,27 Ω ; XC2= 15,56 Ω
68

La valeur XC2 est retenue car elle permet après modulation avec les réactances séries Xbb ou
Xcc de retrouver l’impédance X de la ligne en pré contingence et donc de réaliser la
compensation du système direct.

3.5. Modèle de simulation virtuelle


3.5.1. Schémas de simulation virtuelle

Dans cette partie, la théorie développée est validée par les simulations. Power System
Blockset / Matlab-Simulink est utilisé pour réaliser ces simulations.Les valeurs à observer
sont les valeurs numériques des intensités de courant qui circulent dans le sous-réseau avant,
pendant et après contingence monophasé, exemple de la phase « A ». Les figures 3-6, 3-7, 3-
8 et 3-9 présentent un exemple de diagramme de simulation virtuelle, implémenté pour
simulation. La figure 3-6 représente la topologie de cette ligne en absence de contingence
alors que la figure 3-7 montre la nouvelle topologie associée à la reconfiguration du réseau en
compensation asymétrique lorsque la phase A est mise hors service suite à un court-circuit
initial. D’autre part les figures 3-8 et 3-9 présentent les reconfigurations du même réseau
après un défaut sur les phases B et C respectivement.
69

Figure 3-6 : Diagramme de simulation virtuelle en absence de contingence


70

Figure 3-7: Diagramme de simulation virtuelle en présence de contingence sur la phase A


71

Figure 3-8: Diagramme de simulation virtuelle en présence de contingence sur la phase B


72

Figure 3-9: Diagramme de simulation virtuelle en présence de contingence sur la phase C


73

3.5.2. Résultats de simulation obtenus en pré-contingence

En absence de contingence, les réactances des deux RPI varient pour s’adapter à
l’angle de charge, leurs valeurs sont données par l’annexe 6. Durant cette période, l’angle de
tension (cas de la phase A) varie tel que l’illustre la figure 3-10:

a) Altération de l’angle de la tension à l’entrée du 1 er RPI


b) Restitution de l’angle de la tension à la sortie du 2 ème RPI

Figure 3-10: Echantillons de l’évolution de la tension en pré-contingence

En absence d’incident, l’angle de tension de phase dans le sous-réseau :


 Entrée du 1er RPI : 11.66°→sortie 1er RPI : 97.84°
 Entrée 2ème RPI : 90.48°→charge: 0.32°.
La différence d’angle entre la sortie du 1er RPI et l’entrée du 2ème RPI est due à l’inductance
de la ligne alors que celle entre l’entrée du 1er RPI et la charge représente bien l’angle de
charge ainsi rétabli. Le même glissement est observé dans les deux RPI pour les intensités
comme l’illustre la figure 3-11 :
 Entrée du 1er RPI : 19.57°→sortie 1er RPI : 34.96°
 Entrée 2ème RPI : 34.96°→charge: 19.7°.
Il apparaît clairement que le deuxième RPI permet de rétablir l’angle de l’intensité de courant
de source.
74

a) Altération de l’angle de l’intensité du courant à l’entrée du 1er RPI


b) Restitution de l’angle de l’intensité du courant à la sortie du 2 ème RPI

Figure 3-11: Echantillons de l’évolution de l’intensitéen pré contingence

3.5.3. Résultats de simulation obtenus en contingence


3.5.3.1. Echantillons de résultats
a) Echantillons de tension

Pendant la contingence, les tensions du côté de la source d’énergie et de la charge sont


purement sinusoïdales telles que l’illustre la figure 3-12.

Figure 3-12: Echantillons de l’évolution de tension à la source (a) / charge (b) du sous-réseau
à RPI en contingence.
75

b) Echantillons des intensités

Figure 3-13 : Echantillons de résultats de simulation suite à une contingence sur la phase A
76

Figure 3-14 : Echantillons de résultats de simulation suite à une contingence sur la phase B
77

Figure 3-15 : Echantillons de résultats de simulation suite à une contingence sur la phase C
78

Pour chaque simulation virtuelle, les intensités de courant instantané se propageant à


travers les éléments en service des deux RPI sont affichées sur les écrans de simulation
virtuelle, suivis de la computation de leur valeur efficace.

3.5.3.2. Compte rendu des résultats de simulation

Les résultats obtenus en contingence sont présentés dans la figure 3-13 pour la
contingence sur la phase A, figure 3-14 pour la contingence sur la phase B et figure 3-15pour
la contingence sur la phase C.
S’agissant de la figure 3-13, 3-13a montre l’intensité de courant en ligne pendant la
contingence d’où après ouverture de la phase A par les disjoncteurs D1 et D4, l’intensité de
courant devient nulle. Puis les deux autres phases sont le siège de l’énergie transitée entre les
deux nœuds du réseau.
Après cette phase de compensation, et en accord avec la figure 3-13b et 3-13c, il
apparaît que les courants de source du RPI-S ont la même amplitude avec un léger glissement
sur la phase A, de l’autre côté la différence entre les amplitudes de courant de source et de
charge est visible.
Par la suite la figure 3-13d et la figure 3-13e montre que après la compensation totale
par les RPI 240, le courant de source de phase A est légèrement inférieur à celui des phases B
et C sur le RPI-R.
Sur la figure 3-13f, il apparaît que les courants homopolaires de source et de charge
ont la même amplitude. Les mêmes courants homopolaires de source sont en opposition de
phase comparativement à ceux homopolaires de charge.

3.5.4.Tableau récapitulatif des résultats

Le tableau 3-3 résume les valeurs efficaces d’intensité de courant de phase et de


système obtenues pendant les conditions normales et pendant la contingence, pour les valeurs
analytiques prévues et calculées à partir du tableau (2-1). De même que celle obtenues sous
simulations virtuelles sous le diagramme visuel de simulink de la ligne de transport d’énergie
comme le montre à la figure 3-6.
Le point commun de ces résultats est que, pour chaque model, quand le conducteur
infecté (exemple de phase « A ») est mis hors service suite à la contingence, les courants de
source et de charge observés en état stable en post contingence sont assez proches.Toutefois,
comparé au courant initial avant la contingence, la quantité relative compensée en état stable
79

post contingence est inférieure 568,18 A efficace du côté de la source et 567,29 A efficace à
la charge, contre une valeur originale de 607,78 A efficace avant la contingence.

Tableau 3-3 : Intensité de courant de phase et de séquence

Intensité de courant efficace avant la contingence (A)


Côté Phase A Phase B Phase C
Source 607,78 A 19,65° 607,78 A -100,3° 607,78 A  139,6°
Charge 607,78 A 19,65° 607,78 A -100,3° 607,78 A  139,6°
Intensité de courant de phase après compensation de séquence inverse
(Figure 3-7b et Figure 3-7c)
Source 405,04 A 19,28° 419,1 A-100,7° 420,23 A 139,7°
Charge 398,3 A 14,33° 383,46 A-96,26° 454,38 A 142,5°
Intensité de courant de phase après compensation par les RPI 240
(Figure 3-7d et Figure 3-7e)
Source 476,63 A 27,18° 632,08 A -88,27° 606,49 A 136,96°
Charge 467,17 A 22,69° 605,97 A-85,81° 641,82 A 138,71°
Courant de séquence avant la contingence
(Equations 2-7 et 2-13)
Direct (I_A1) Inverse(I_A2) homopolaire (I_A0)
Source 607,78 A 19,65° 0 0
Charge 607,78 A 19,65° 0 0
Courant de séquence après compensation de séquence inverse
(Equations 2-7 et 2-13)
Source 414,78 A 19,42° 3,82 A -148,09° 6,01 A -158,89°
Charge 410,97 A 20,28° 42,16 A -81,80° 5,99 A -158,86°
Intensité de courant de phase après compensation par les RPI 240
(Equations 2-7 et 2-13)
Source 568,18 A 25,24° 93,14A -164,69° 0,078 A -143,76°
Charge 567,29 A 25,48° 103,14 A -141,77° 0,077 A -156,86°

3.6. Analyse des erreurs de compensation

Suivant les échantillons de résultats présentés sur le tableau 3-3, Is_A = Ir_A en pré
contingence pour tous les modèles simulés d’où, la présence des deux dispositifs RPI duaux
n’affecte pas les fonctionnements normaux de la ligne de transport d’énergie. Le tableau 3-4
présente l‘analyse d’échantillon d’erreur de compensation subies en post contingence.
80

Tableau 3-4: Echantillons d’erreurs de compensation

Type d’erreur de la phase infectée Erreur (%)


Cas de la phase A
Après compensation Après compensation Is_Prévu Ir_APrévu
de séquence inverse
1 0,09
414,78 A 410,97 A
Is_Asimulé Ir_Asimulé
2 1,66
405,04 A 398,3 A
Is_APrévu Is_ simulé A
3 2,35
414,78 A 405,04 A
Ir_APrévu Ir_Asimulé
4 3,08
410,97 A 398,3 A
Is_APrévu Ir_APrévu
1 0,15
568,18 A 567,29 A
par les RPI 240

Is_Asimulé Ir_Asimulé
2 1,9
476,63A 467,17A
Is_APrévu
3 6,5
Original Is_A 568,18A
607,78 A Ir_APrévu
4 6,6
567,29A

Les résultats présentés dans le tableau 3-4 indique que l‘erreur de compensation est
négligeable durant la compensation du système inverse. Cependant il est nécessaire de réduire
la limite d’erreur subie pendant la compensation du systèmedirect.

Conclusion

Dans cette partie, la faisabilité de compensation asymétrique d’une ligne de transport


aux moyens de deux RPI duaux à trois branches a été démontrée. L’on note que la
compensation du système inverse présente une erreur de compensation négligeable alors que
celle due àla compensation totale est visible.
Bien que les développements et résultats présentés dans ce chapitre ont fait l’objet de
la publication suivante « J. J. Mandeng, C. H. Kom and J. Mbihi, Modeling and Simulation of
an Electric Power Transmission Line Under Asymmetric Compensation by Dual Inter-phase
Power Controllers, International Journal of Energy Conversion, Juillet 2015 »,cetteétude
semble limitée à cause du principe d‘ouverture manuelle des réactances de chaque RPI non
nécessaires à la compensation. Dans la suite nous allons concevoir un automate de contrôle
des branches de chaque RPI.
81

Chapitre
Automatisation de la compensation asymétrique
4 de puissance interphase

Introduction

Dans ce chapitre nous concevons un dispositif de commande des réactances des RPI.
Dans un premier temps nous allons établir une table logique de combinaison de
fonctionnement entre les variables d’entrées et de sorties du sous-réseau à RPI, puis nous
établirons leurs relations d’interdépendance. Ceci va nous permettre de concevoir le schéma
de l’automate de commande logique (ACL) de la partie opérative représentée par la ligne de
transport d’énergie. Enfin des simulations permettant de confirmer les fonctions de l’ACL
face à plusieurs contingences.

4.1. Topologie d’une ligne de transport compensée par RPI 240 duaux en
fonctionnement automatique

Le schéma de la figure 4-1, permet d’identifier et de définir en première étape, les


variables d’entrée et de sortie à manager dans le sous-réseau à RPI duaux. Ces variables sont
résumées dans le tableau 4-1.

Tableau 4-1: Entrées / sorties de l’automate


Symbole Nature Description
a, b, c, a’…..c’ Entrées Données d’information d’angle de charge
Etat d’enclenchement/ déclenchement (1/0) des
d1, d2, d3 Entrées
disjoncteurs D1, D2 et D3 respectivement
Etat d’enclenchement/ déclenchement (1/0) des
d4, d5, d6 Entrées
disjoncteurs D1, D2 et D3 respectivement
Etat des interrupteurs S1, S2, ..., S9 respectivement
i1, ..., i9 Entrées
fermé/ouvert (1/0)
Etat des réactances en service / hors service (1/0)
s1, ..., s9 Sorties
associé au RPI-S
Etat des réactances en service / hors service (1/0)
s1’, ..., s9’ Sorties
associé au RPI-R

Il est aussi important de maîtriser les principales opérations à automatiser et de rappeler qu’en
absence de contingence, toutes les réactances sont en service.
82

Figure 4-1: Ligne de transport d’énergie équipée de RPI 240 duaux


83

4.2. Conception de l’automate de commande logique


4.2.1. Table de logique combinatoire

Les états de marche ou d’arrêt des interrupteurs, disjoncteurs ainsi que celui des
réactances sont donnés dans le tableau 4-2.
Comme le montre la figure 4-2 illustrant une contingence sur la phase « A », les
disjoncteurs D1 et D4 déclenchent automatiquement. Cette information est capturée par
l’Automate de Commande logique (ACL) à partir des variables d’état d1 et d4, dans l’objectif
de maintenir en service les réactances (Xaas, Xbas, Xcas, Xbbs, Xccs) et (Xaar, Xaar, Xbbr,
Xacr, Xccr) et de mettre hors service les autres réactances non nécessaires à cette
compensation asymétrique par RPI 240 dual. Un raisonnement analogue peut être développé
pour tout autre type de contingence monophasée ou biphasée.
84

Tableau 4-2 : Table de vérité de l’automate de commande logique

Combinaison de variables
d’entrée de l’état marginal de Variables de sorties et réactances à mettre en service / hors service
détection de contingence
Catégorie de contingence sur
d36= d25= d14= S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9
une ligne de transport
d3.d6 d2.d5 d1.d4 S1’ S2’ S3’ S4’ S5’ S6’ S7’ S8’ S9’
d’énergie
Xbbs Xcbs Xacs Xbcs Xccs
Xaas Xbas Xcas Xabs
Phase C Phase B Phase A
Xaar Xbar Xcar Xabr Xbbr Xcbr Xacr Xbcr Xccr

0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 Contingence triphasée

0 0 1 1 0 0 1 1 1 1 1 1 Contingence sur phase B et C

0 1 0 1 1 1 0 1 0 1 1 1 Contingence sur phase A et C

0 1 1 1 0 0 0 1 0 1 1 1 Contingence sur phase C

1 0 0 1 1 1 1 1 1 0 0 1 Contingence sur phase A et B

1 0 1 1 0 0 1 1 1 0 0 1 Contingence sur phase B

1 1 0 1 1 1 0 1 0 0 0 1 Contingence sur phase A

1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 Absence de contingence
85

Figure 4-2: Ligne de transport d’énergie en contingence équipée de RPI 240 duaux

4.2.2. Relations de fonctionnement de l’automate de commande logique

A partir du tableau 4-1, on peut définir chaque variable de sortie comme une pure
fonction de combinaisons de variables d’entrée.

Le jeu d’équations (4.1)-(4.9) représente le fonctionnement de l’ACL pour deux RPI duaux

insérés dans une ligne de transport d’énergie en compensation asymétrique.


S1  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d 36 .d 25 .d14 
(4.1)
d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14

S 2  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14 (4.2)

S 3  S 2  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14 (4.3)

S 4  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14 (4.4)

S 5  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14 
(4.5)
d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14
86

S 6  S 4  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14 (4.6)

S 7  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14 (4.7)

S 8  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14  d36 .d25 .d14 (4.8)

S 9  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14 
(4.9)
d36 .d 25 .d14  d36 .d 25 .d14

4.2.3. Schema de l’automae de commande logique

Le diagramme de l’automate de commande logiqueproposé et implanté dans


Matlab/Simulink framework, est présenté à la figure 4-3. Pour les besoins de simplification de
la simulation, les états logiques de l’écoulement de puissance d1, d2, d3, d4 et d6 dans la ligne
de transport sont générés au moyen de l’instrument virtuel de génération de signaux à 6 sorties.
En plus,les décisions de sortie automatique marquant S1 (S1’), S2 (S2’), ..., S9 (S9’) sont
visualisées au moyen d’un oscilloscope virtuel comportant 9 canaux.
Le noyau de l’architecture de l’ACL est bâti à l’aide des composants logiques simples de type
portes logique NAND/AND et OR comme le montre la figure 4-3. Ainsi, cette structure de
réseau logique peut être implantée aisément dans des applications à temps réel utilisant la
technologie FPGA (Field Programmable GateArray).
87

Figure 4-3: Schéma logique de l’ACL pour un système à RPI 240 dual.

4.3. Simulations

Les résultats obtenus en simulant le fonctionnement de l’ACL sous le mode virtuel


donné par a figure 4-4 sous quelques cas de contingences sont présentés dans la figure 4-5.
En 4-5a, la phase A est infectée d’une contingence de 4 à 7 unités de temps, et les
interrupteurs S4, S6, S7 et S8 illustrés sur la figure 4-5b, sont automatiquement mis hors
service par l’ACL comme prévu dans le tableau 4-2. Puis et les autres interrupteurs non
nécessaires à la compensation sont automatiquement mis hors service.
88

Figure 4-4: Schéma électrique de simulation virtuelle de l’ACL.


89

Figure 4-5 : Comportement de l’’ACL sous contingence simple

Quant à la figure 4-5c, une contingence biphasée affecte les phases A et B de 4 à 7


unités de temps. Comme résultat donné à la figure 4-5d, les interrupteurs S1, S2, S4, S4, S5 et
S6 sont automatiquement ouverts, alors que les interrupteurs S7, S8 et S9 restent en service.
Ce comportement est en accord avec les prédictions du tableau 4-2 et pour les deux cas, tous
les interrupteurs S1, S2, ..., S9 sont à 1 à partir de l’unité de temps 7 où l’état de tous les
indicateurs de contingence retourne à 1 ou après la post contingence.
Dans la figure 4-6, un évènement plus compliqué est simulé. Par exemple, la figure 4-
6a donne l’allure des modes d’opération séquentiel généré au-delà de dix unités de temps,
avecles bits comme données d’entrée d1, d2, d3, d4, d5 et d6. Il faut se rappeler que
lacombinaison des bits d’entrée donne l’état opérationnel de la phase A, B et
Crespectivement.
90

Figure 4-6 : Courbe de fonctionnement de l’ACL sous contingence sévère

De 0 à 2 unités de temps, le mode de puissance normale écoulée est actif tant que les
indicateurs d’état dj (j=1 à 6) sont égaux à zéro. De 2 à 7 unités de temps, la phase A est
infectée par une contingence dès que d14=0, puis de 7 à 8 unités de temps, la phase B est
aussi infectée par une seconde contingence, et toutes les contingences prennent fin après la fin
du temps de simulation.
L’état de sortie produit par l’ACL sous les séquences précédentes sont présentées dans
le tableau 4-5b. Pour chaque mode d’opération, le contrôle du signal des interrupteurs sied
parfaitement avec le comportement prédit dans le tableau 4-2 plus haut. Des tests additionnels
numériques ont été conduits avec succès dans le but de valider l’ACL pour la topologie de
RPI 240 dual proposé pour une ligne de transport d’énergie.
91

Par rapport aux différentes topologies présentes dans la littérature, c’est une nouveauté

que de maintenir une puissance triphasée équilibrée à la charge, quand bien même la ligne est

infectée suite à la perte d’un ou deux conducteurs.

Conclusion

Dans cette partie, un ACL pour un sous-réseau à RPI 240 dual a été modélisé et testé
positivement au moyen des résultats de simulation pour des cas de contingence monophasé,
biphasé puis des défauts simultanés.
Bien que les développements et résultats présentés dans ce chapitre ont fait l’objet
de la publication « J. J. Mandeng, J. Mbihi, and C. H. Kom,, Design of an Automated Dual
IPCs 240 System for Asymmetric Power Flow Compensation in an AC Electric Network,
Transactions Journal on Electrical Engineering vol 6, juin 2017 », l’ACL peut être utilisé
comme une nouvelle technologie programmable de compensation automatique des lignes
de transport d’énergie, avec possibilité de mise en œuvre aisée assisté par FPGA.
92

Conclusion générale
1. Synthèse des contributions scientifique de la thèse

Dans le contexte d’optimisation de l’exploitation des réseaux électrique de transport,


l’objectif de cette thèse était d’étudier un nouveau système de compensation asymétrique
d’un corridor sous contingence non fugitive, utilisant un système composite de RPI 240 duaux
à trois branches, avec application de la nouvelle topologie de compensation de puissance
proposée, à la ligne Songloulou-Logbaba du RIS du Cameroun. L’exploitation en l’état actuel
de cette ligne et d’autres du RIS est marquée par des contraintes dues à la surcharge, aux
chutes de tensions, et la situation s’aggrave davantage dans le cas de court-circuit. Les
conséquences sont caractérisées par un niveau de qualité de service insuffisant et un coût de
fonctionnement élevé, du fait du recours à la production thermique et au délestage de la
charge en cas d’incident.
Bien que des recherches poussées soient conduites pour créer de nouvelles sources
d’énergie classiques et renouvelables, on n’a pas fini de rehausser l’exploitation des réseaux
existants constitués des sources d’énergie non renouvelable et de plus en plus renouvelable.
Le nouveau dispositif étudié dans cette thèse, permet le maintien du service triphasé à la
charge durant une contingence tel que le court-circuit monophasé, dont la littérature présente
comme étant l’incident à occurrence le plus élevé dans les réseaux de transport d’énergie. Par
la mitigation du courant de défaut, ce nouveau système s’avère plus efficace face aux
problèmes épineux et récidivistes d’interruption de fourniture d’énergie aux usagers, et de
désagréments y afférents.
En effet, lorsqu’un défaut survient sur nos réseaux à construction symétrique, la ligne
infectée est hors service, puis le report de puissance s’en suit vers les autres lignes, jusqu’à
un probable effondrement du réseau. La topologie de compensation de puissance développée
dans cette thèse, permet d’éliminer les courants du système inverse qui résultent du défaut, de
rétablir le courant de systèmedirect et de créer un couloir vers la terre pour les courants du
système homopolaire. La conception de cette nouvelle topologie s’est donc faite en trois
grandes phases successives qui sont :
a) Synthèse topologique d’une ligne de transport d’énergie équipée d’un RPI 240 à
trois branches installé en amont, et d’un RPI dual au premier installé en aval.
Chaque RPI 240 à trois branches ne compense qu’un seul côté de la ligne (source
ou charge), tout en modifiant les angles des courants, l’angle de charge et le
93

bilan énergétique du sous-réseau. D’où la nécessité d’utiliser un RPI 240 à trois


branches du côté source, et d’un RPI dual au premier du côté charge, pour la
restauration des paramètres locaux altérés en vue de la sauvegarde de l’état
énergétique globale de la ligne.
b) Modélisation et simulation du prototype virtuel de la ligne de transport du sous-
réseau de transport d’énergie électrique Songloulou-LogbabaduRIS du Cameroun,
équipée de RPI 240 duaux à trois branches.
c) Synthèse et simulation virtuelle d’un automate de commande logique, capable de
gérer automatiquement les séquences d’état des branches des RPI 240 duaux à
trois branches, en fonction du type de contingence imprévisible survenu sur une ou
plusieurs phases de la ligne.
Les développements effectués et validés ensuite par prototypage et simulation virtuelle
ont montré que :
– pendant les périodes post et pré contingence (absence de contingence), les
réactances de chaque RPI pour les faibles angles de charge, s’adaptent à la
variation de cet angle. Ces mêmes réactances sont quasi constantes pour les
angles de charge élevés.
– pendant la période de contingence, les disjoncteurs de la phase infectée
déclenchent et chaque RPI se reconfigure en créant un neutre fictif du côté de
la phase en défaut et découplant les réactances mutuelles. Cet aménagement
pendant une contingence monophasée, correspond du côté RPI source à une
transformation électrique triphasée-biphasée, puis du côté RPI charge à une
transformation électrique biphasée-triphasée. Dans le cas d’une contingence
biphasée, il s’agit des transformations électriques successive triphasée-
monophasé, puis monophasée-triphasée. Dans chaque cas, l’automate de
commande logique conçu à la lecture du fonctionnement de chaque RPI et des
disjoncteurs intelligents, permet de mettre en service / hors service, pendant la
contingence, certaines ressources du sous-réseau non nécessaires à la
compensation.
La faisabilité et l’efficacité de la nouvelle technologie à RPI 240 duaux ont été mises en
valeur à partir d’un échantillon de résultats, obtenus en simulant le prototype de ligne de
transport Songloulou-Logbaba de tension de ligne 225 KV, associé à une charge de 223 MW.
L’automate de commande logique pour le système à RPIs 240 duaux a été testé par des
simulations, et les résultats sont identiques à ceux escomptés en théorie. Par rapport aux
94

différentes topologies présentes dans la littérature, c’est une innovation que de maintenir
automatiquement une puissance triphasée à la charge (la continuité de service énergétique
aux usagers), quand bien même la ligne est infectée suite à la perte d’un ou de deux
conducteurs.
En résumé, l’originalité de cette thèse repose sur les éléments justificatifs suivants :
 création d’un dispositif technologique RPI 240 à trois branches ;
 création d’un système composite RPI 240 duaux à trois branches, de compensation de
puissance électrique dans une ligne de transport sujette de contingences monophasées
ou biphasées.
 découverte des dispositifs brevetables, de transformation électrique triphasée/biphasée
et vice versa, et de transformation électrique triphasée/monophasé et vice versa;
 démonstration de la faisabilité des nouveaux dispositifs étudiés, dans le contexte du
sous-réseau Songloulou-Logbaba du RIS du Cameroun.

2. Limites des solutions proposées

Des difficultés ont apparu lors de cette étude, où quelques écarts ont été observés
entreles résultats prévus des développements théoriques, et ceux obtenus par
simulation virtuelle.
En effet, on a constaté que :
 la précision de compensation de puissance estimée à 6% est à améliorer ;
 la solution implémentée n’est rigoureuse que pour le cas des grands angles de
charge ;
 la recherche s’est limitée aux travaux de modélisation, de caractérisation et
d’analyse de faisabilité de la topologie proposée;
Par ailleurs, la topologie de compensation de puissance par RPI 240 duaux à trois
branches, n’est implantable qu’en présence d’un réseau d’énergie alternative. Néanmoins,
elle peut s’intégrer comme un sous-réseau dans un contexte global d’interconnections des
sources d’énergie classiques et renouvelables, via convertisseurs appropriés d’électronique de
puissance vers des corridors d’énergie électrique alternative triphasée.

3. Perspectives

Dans les travaux de recherches futures, le défi sera de :


95

- trouver les valeurs optimales de réactances permettant d’annuler l’erreur due à la


compensation de séquence directe ;
- prévoir un module d’ajustage des réactances pour angles de charge faibles, dans
l’automate de commande logique des RPI 240 duaux à trois branches ;
- mettre en œuvre l’automate de contrôle des RPI 240 duaux à trois branches, à l’aide
de la technologie FPGA, en vue d’une application en temps réel dans la pratique de
l’écoulement de puissance.

Ces nombreux problèmes non résolus pourront faire l’objet des travaux de recherches
futures.

4. Productions scientifiques

J. J. Mandeng, C. H. Kom and J. Mbihi, (Juillet 2015), Modeling and Simulation of an


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J.J. Mandeng, J. Mbihi, and C. H. Kom, (juin 2017), Design of an Automated Dual IPCs 240
System for Asymmetric Power Flow Compensation in an AC Electric Network”, Transactions
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[68] J. J. MANDENG, J. MBIHI, and C. H. KOM, (6/ 2017), Design of an automated dual
IPCs 240 system for asymmetric power flow compensation in an AC Electric Network”,
Transactions Journal on Electrical Engineering vol 6, page 32-39.
101

Articles publiés

1) J. J. Mandeng, C. H. Kom and J. Mbihi, (July 2015), Modeling and Simulation of


an Electric Power Transmission Line Under Asymmetric Compensation by Dual
Inter-phase Power Controllers, International Journal of Energy Conversion, page
111-117.

2) J. J. Mandeng, J. Mbihi, and C. H. Kom, (6/ 2017), Design of an Automated Dual


IPCs 240 System for Asymmetric Power Flow Compensation in an AC Electric
Network”, Transactions Journal on Electrical Engineeringvol 6, page 32-39.
102

1er Article
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113

2èmeArticle
114
115
116
117
118
119
120
121
122
123

Annexes
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
124

Annexe 1
Tableau comparatif des réseaux de transport d’énergie
électrique AC et DC
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
125

Réseau électrique de transport à Réseau électrique de transport à


courant alternatif (AC) courant continu (DC)
 Possibilité d’obtenir plusieurs  Pas d’effets réactifs, le facteur de
niveaux de tension en ligne au puissance est unitaire.
moyen des postes de  L’interconnexion des réseaux est
transformation. facilitée, il suffit d’avoir la
 Faciliter de coupure des même tension.
courants par le passage naturel  Pas d’effet de peau à cause des
par zéro. conducteurs utilisés.
 Production directe par  L’absence de réactance entraîne
alternateur. une chute de tension négligeable
Avantages  La réparation et la maintenance par rapport au régime alternatif.
d’une ligne est plus aisée et Finalement, la régulation de
moins chère par rapport à la tension est meilleure que celle en
ligne DC. AC et il est aisé de contrôler la
 Le coût de construction d’une puissance active transitée.
ligne AC (de longueur  Le coût de construction d’une
inférieure à 700 Km) est ligne DC (de longueur supérieure
inférieur à celui d’une ligne DC à 700 Km) est inférieur à celui
à puissance égale. d’une ligne AC à puissance
égale.
 Présence de réactance et  Difficulté de couper les courants
déphasage qui causent de chute continus, d’où de dispositifs de
de tension et qui nécessitent coupure plus performants et plus
d’équiper la ligne en dispositif chers.
de stabilisation.  Impossible de moduler le niveau
 Difficulté d’interconnexion de de tension en ligne parce que le
plusieurs lignes (il faut garantir transformateur ne fonctionne pas
l’identité de la tension, de la en courant continu.
Inconvénients fréquence et de l’angle de  Poste terminal de transformation
phase. DC / AC très couteux.
 Implique l’effet « de peau »
d’où la nécessité de câbles
adaptés et donc plus chers.
 Dans une longue ligne de
transport, l’écoulement de la
puissance réactive va limiter la
puissance maximale à transiter.
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
126

Annexe 2
Topologie des lignes de transport du RIS
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING 127

RIS Février 2013 schéma unifilaire

10kV
BAFOUSSAM BAMENDA SONGLOULOU
90kV 90kV 8X57MVA

225kV
TFO 1 TFO 2
12,5 12,5
Mvar Mvar

30 kV
15 kV 30 kV

225kV OYOMABANG
225kV 225kV 225kV

Bafoussam BEKOKO
LFO 09 MW LOGBABA

MANGOMBE

90kV 90kV
90kV 90kV
366mm²/94MVA

228mm²/70MVA

DIBAMBA
25 25 HFO 75/86
Mvar Mvar 90kV MW OYO 1 HFO OYO 2 LFO
90kV 25 25 25 25 18 MW 9,6 MW
Mvar Mvar Mvar Mvar

LIMBE
Logbaba 1 Logbaba 2 MAKEPE 90kV KOUMASSI 90kV NJOCK-KONG
LFO 0 MW HFO 12 MW
90kV
mile 2 90kV
NGODI 90kV
BAKOKO. NGOUSSO
90 kV AHALA
NKONGSAMBA 90kV
30 kV
90kV 15kV

BASSA 15 kV 15 kV
90kV ALUCAM 15 kV
90kV 30 kV
15 kV 15 kV
BRGM
SONARA 90kV KONDENGUI
TFO 1 TFO 2 12,5 12,5 TFO 90kV
N°1
15 kV
Mvar Mvar
TFO
LIMBE HFO N°1 TFO
N°2
67 / 84 MW
NSIMALEN
15 kV 30 kV 90kV
BONABERI 10kV 15 kV 15 kV 15 kV 15 kV
15 kV 15 kV 90kV
90kV DEIDO MBALMAYO
90kV 90kV

15 kV
Légende : 15 kV 15 kV 15 kV 15 kV
EDEA 1
Bassa 2 Bassa 3
Disjoncteur déclenché LFO 3,5 MW LFO 4 MW
5X24,5 MVA 30 kV

Disjoncteur refermé 3X14,5 MVA


EDEA 3
Centrale ou groupe en réserve froide 10kV
Centrale ou groupe déclenché 6x24,5 MVA

Centrale ou groupe en service EDEA 2

Centrale ou groupe inexistant ou hors service


Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
128

Annexe 3
Caractéristiques des lignes de transport du RIS
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING 129

permanent emergency
maximum maximum
R1 X1 admitted permitted Phase
kV B1 R0 X0 B0 current overload conductorinternal Condustors
quip Name Line type État from bar to bar Level Length Unit [ohm] [ohm] [uS] [ohm] [ohm] [uS] [A] [A] radius per phase pylon structure

228mm²
Aluminium BAFOUSSAM BAFOUSSAM SINGLE-
SSAM15-CT LINE ON 15KV CT 15 15,000 1,843 [KM] 0,413 0,553 0.0000 1,235 1,659 0.0000 934,000 934,000 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium SINGLE-
M_BAMENDA LINE ON BAFOUSSAM BAMENDA 90,000 70,000 [KM] 10,500 27,300 198,310 21,700 90,300 144,823 500,000 600,000 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium SINGLE-
IMBE LINE ON LIMBE BEKOKO 90 KV 90,000 48,174 [KM] 7,226 18,788 136,477 14,934 62,144 99,667 500,000 600,000 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium SINGLE-
NKONGSAMBA LINE ON BEKOKO 90 KV NKONGSAMBA 90,000 113,627 [KM] 17,044 44,315 321,905 35,224 146,579 235,083 500,000 600,000 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium SINGLE-
_BEKOKO LINE ON BONABERI BEKOKO 90 KV 90,000 17,821 [KM] 1,746 7,378 48,878 3,602 13,600 39,185 500,000 600,000 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium SINGLE-
IDO LINE ON BASSA DEIDO 90,000 5,200 [KM] 0,780 2,028 14,732 1,612 6,708 10,758 500,000 600,000 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium SINGLE-
NABERI LINE ON DEIDO BONABERI 90,000 3,500 [KM] 0,525 1,365 9,916 1,085 4,515 7,241 500,000 600,000 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium- SINGLE-
OCK KONG steel LINE ON EDEA3 NJOCK-NKONG 90,000 88,700 [KM] 13,305 34,593 251,287 26,610 114,423 183,511 428,000 513,600 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
366mm²
Aluminium SINGLE-
O LINE ON LIMBE HFO-90 90,000 11,000 [KM] 1,078 4,554 30,170 2,223 8,394 24,187 540,000 600,000 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
225 KV
570 MM²
Aluminium LOGBABA 225 BEKOKO 225 SINGLE-
_BEKOKO LINE ON KV KV 225,000 41,500 [KM] 41,150 16,651 120,711 6,960 30,714 95,620 913,000 1095,600 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
173mm² LOGBABA 90 SINGLE-
_BASSA 2 Aluminium- ON KV BASSA 90,000 2,900 [KM] 0,580 1,247 8,120 1,015 3,799 6,211 385,000 481,000 0.67800 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING 130

steel LINE
90 KV
366mm²
Aluminium LOGBABA 90 SINGLE-
_BASSA 1 LINE ON KV BASSA 90,000 3,700 [KM] 0,363 1,532 10,148 0,748 2,823 8,136 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
366mm²
Aluminium LOGBABA 90 SINGLE-
_KOUMASSI LINE ON KOUMASSI KV 90,000 8,300 [KM] 0,813 3,436 22,764 1,678 6,334 18,250 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
366mm²
Aluminium MANGOMBE SINGLE-
BE_EDEA3,1 LINE ON 90 KV EDEA3 90,000 2,600 [KM] 0,255 1,076 7,131 0,526 1,984 5,717 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium MANGOMBE SINGLE-
BE_EDEA3,2 LINE ON 90 KV EDEA3 90,000 2,800 [KM] 0,420 1,092 7,932 0,868 3,612 5,793 500,000 600,000 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
225 KV
366mm²
Aluminium MANGOMBE LOGBABA 225 SINGLE-
BE_LOGBABA LINE ON 225 KV KV 225,000 107 [KM] 10,49 40,88 168,519 23,960 62,665 135,276 656,000 787,200 0,000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
173mm²
Aluminium- LOGBABA 90 MANGOMBE SINGLE-
BE_LOGBABA1 steel LINE ON KV 90 KV 90,000 65,000 [KM] 13,000 27,950 182,000 22,750 85,150 139,204 385,000 481,000 0,678 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium MANGOMBE LOGBABA 90 SINGLE-
BE_LOGBABA2 LINE ON 90 KV KV 90,000 62,500 [KM] 6,125 25,875 171,419 12,633 47,695 137,425 540,000 600,000 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
225 KV
366mm²
Aluminium MANGOMBE OYOMABANG SINGLE-
BE_OYOMABANG LINE ON 225 KV 225 KV 225,000 168,380 [KM] 16,838 65,668 461,866 65,668 171,748 370,756 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium- OYOMABANG SINGLE-
NG_OYOMABANG steel LINE ON NJOCK-NKONG 90 KV 90,000 76,700 [KM] 11,505 29,913 217,291 23,010 98,943 158,685 428,000 513,600 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium SINGLE-
MBA-BAFOUSSAM LINE ON NKONGSAMBA BAFOUSSAM 90,000 93,004 [KM] 13,951 36,272 263,480 28,831 119,975 192,416 500,000 600,000 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
366mm²
Aluminium SINGLE-
-MBALMAYO LINE ON NSIMALEN MBALMAYO 90,000 29,000 [KM] 2,842 12,006 79,538 5,861 22,130 63,765 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
228mm²
Aluminium- OYOMABANG SINGLE-
NG_BRGM2 steel LINE ON 90 KV BRGM 90,000 3,100 [KM] 0,465 1,209 8,782 0,930 3,999 6,414 428,000 513,600 0.76200 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING 131

90 KV
366mm²
Aluminium OYOMABANG SINGLE-
NG_BRGM1 LINE ON 90 KV BRGM 90,000 3,100 [KM] 0,304 1,283 8,502 0.62657 2,365 6,816 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
366mm²
Aluminium OYOMABANG SINGLE-
NG_NGOUSSO LINE ON NGOUSSO 90 KV 90,000 24,000 [KM] 2,352 9,936 65,825 4,851 18,315 52,771 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
90 KV
366mm²
Aluminium OYOMABANG SINGLE-
NG_NSIMALEN LINE ON 90 KV NSIMALEN 90,000 20,000 [KM] 1,960 8,280 54,854 4,042 15,262 43,976 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
225 KV
366mm²
Aluminium LOGBABA 225 SINGLE-
LOU_LOGBABA LINE ON KV SONGLOULOU 225,000 93,000 [KM] 9,300 36,270 255,099 36,270 94,860 204,777 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
225 KV
366mm²
Aluminium MANGOMBE SINGLE-
LOU_MANGOMBE1 LINE ON SONGLOULOU 225 KV 225,000 57,817 [KM] 5,782 22,549 158,592 22,549 58,973 127,307 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
225 KV
366mm²
Aluminium MANGOMBE SINGLE-
LOU_MANGOMBE2 LINE ON SONGLOULOU 225 KV 225,000 57,832 [KM] 5,783 22,554 158,633 22,554 58,989 127,340 656,000 787,200 0.00000 1 CIRCUIT_GENERIC_TYP
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
133

Annexe 4
Illustration de variation des puissances sur une ligne
de transport
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
134
Cas de la ligne de transport d’énergie ayant les caractéristiques :
 Impédance de ligne Z_ligne=10.49+ j 40.9066; Impédance shunt supposée négligeable
 Tensions de ligne en début et en fin de ligne supposée constantes: 225 KV
 Angle de charge variant de 1° à 30°
8
x 10
8

4
PS (W)
Puissances

PR (W)
QS (VARS)
2
QR (VARS)

-2

-4
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Angle de charge

Figure A4-1: Allure des puissances de source et de charge d’une ligne de transport

Cas de la journée du 22 mai 2014 sur le corridor 225 KV

Tableau A4-1 : Evolution des puissances sur la ligne de transport Mangombe-Logbaba [57]
Heures P(MW) Q(MVARS) S(MVA) Cos φ U(KV)
1h 98,1 20,6 101,4 0,967 228,4
2h 94,2 24,2 95,4 0,987 224,3
3h 84,7 17,9 85,1 0,995 223,4
4h 91,6 19,2 93,8 0,976 224,5
5h 93,8 21,3 95,1 0,986 219,3
6h 94,3 23,5 95,3 0,989 224,6
7h 95,4 18,4 97,8 0,975 223,7
8h 96,8 27,4 100,5 0,953 224,5,
9h 109,3 21,9, 110,8 0,984 225
10h 93,8 18,5 95,4 0,984 230
11h 101,3 25,3 103,9 0,973 224,6
12h 92,6 18,6 94,4 0,984 226,9
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
135

13h 90,4 16,4 92,1 0,988 228


14h 95,1 18,8 96,5 0,983 224,7
15h 91,5 15,2 92,5 0,990 229
16h 81,3 14,9 84,0 0,988 217,3
17h 86,6 26,7 90,8 0,959 224,3
18h 85,9 21,1 92,2 0,974 229,5
19h 109,7 12,1 110,6 0,995 223,6
20h 104,7 0,4 104,7 1,000 227
21h 101,7 13,6 103,2 0,993 224,4
22h 104,8 24,9 105,8 0,975 227,1
23h 96,7 21,4 98,5 0,976 228,0
24h 103,7 23,9 105,6 0,979 227,7

250

200 P (MW)
Q (MVARS)
S (MVA)
150 U (KV)
P, Q,S, U

100

50

0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Heure
Figure A4-2: Evolution de puissance et tension sur la ligne Mangombe-Logbaba
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
136

Annexe 5
Paramètres de la ligne en pré contingence
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
137
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
138

Annexe 6
Valeurs d’inductances et capacités pour δ Є [1° - 30°]
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
139
Valeurs d’inductances et capacités pour δ Є [1° - 30°]

1° 5° 9°
Xa = -3.4951e+003 Xa = -594.3753 Xa = -271.7449

Ca = 9.1073e-007 Ca = 5.3554e-006 Ca = 1.1714e-005

Xb = 1.4701e+004 Xb = 2.9082e+003 Xb = 1.5966e+003

Lb = 46.7945 Lb = 9.2571 Lb = 5.0821

Xc = -1.1206e+004 Xc = -2.3138e+003 Xc = -1.3248e+003

Cc = 2.8406e-007 Cc = 1.3757e-006 Cc = 2.4027e-006

2° 6° 10°

Xa = -1.6823e+003 Xa = -473.4350 Xa = -231.3700

Ca = 1.8921e-006 Ca = 6.7234e-006 Ca = 1.3758e-005

Xb = 7.3310e+003 Xb = 2.4165e+003 Xb = 1.4324e+003

Lb = 23.3354 Lb = 7.6921 Lb = 4.5596

Xc = -5.6488e+003 Xc = -1.9431e+003 Xc = -1.2011e+003

Cc = 5.6350e-007 Cc = 1.6382e-006 Cc = 2.6502e-006

3° 7° 11°

Xa = -1.0780e+003 Xa = -387.0227 Xa = -198.3192

Ca = 2.9529e-006 Ca = 8.2246e-006 Ca = 1.6050e-005

Xb = 4.8742e+003 Xb = 2.0652e+003 Xb = 1.2981e+003

Lb = 15.5149 Lb = 6.5738 Lb = 4.1319

Xc = -3.7962e+003 Xc = -1.6782e+003 Xc = -1.0997e+003

Cc = 8.3849e-007 Cc = 1.8967e-006 Cc = 2.8944e-006

4° 8° 12°

Xa = -775.7398 Xa = -322.1905 Xa = -170.7785

Ca = 4.1033e-006 Ca = 9.8796e-006 Ca = 1.8639e-005

Xb = 3.6455e+003 Xb = 1.8017e+003 Xb = 1.1861e+003

Lb = 11.6041 Lb = 5.7349 Lb = 3.7754


Xc = -2.8698e+003 Xc = -1.4795e+003 Xc = -1.0153e+003
Cc = 1.1092e-006 Cc = 2.1515e-006 Cc = 3.1351e-006
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
140

13° 17° 21°


Xa = -147.4292 Xa = -81.4408 Xa = -40.4494
Ca = 2.1591e-005 Ca = 3.9085e-005 Ca = 7.8693e-005
Xb = 1.0912e+003 Xb = 822.9040 Xb = 656.2560
Lb = 3.4733 Lb = 2.6194 Lb = 2.0889
Xc = -943.7464 Xc = -741.4632 Xc = -615.8066
Cc = 3.3728e-006 Cc = 4.2930e-006 Cc = 5.1690e-006

14° 18° 22°


Xa = -127.4168 Xa = -69.5005 Xa = -32.5094
Ca = 2.4982e-005 Ca = 4.5800e-005 Ca = 9.7913e-005
Xb = 1.0098e+003 Xb = 774.3614 Xb = 623.9765
Lb = 3.2143 Lb = 2.4649 Lb = 1.9862
Xc = -882.3998 Xc = -704.8609 Xc = -591.4671
Cc = 3.6073e-006 Cc = 4.5159e-006 Cc = 5.3817e-006

15° 19° 23°


Xa = -110.0605 Xa = -58.8072 Xa = -25.2517
Ca = 2.8921e-00 Ca = 5.4128e-005 Ca = 1.2605e-004
Xb = 939.2555 Xb = 730.8887 Xb = 594.4710
Lb = 2.9897 Lb = 2.3265 Lb = 1.8923
Xc = -829.1950 Xc = -672.0815 Xc = -569.2192
Cc = 3.8388e-006 Cc = 4.7362e-006 Cc = 5.5920e-006

16° 20° 24°


Xa = -94.8621 Xa = -49.1740 Xa = -18.5911
Ca = 3.3555e-005 Ca = 6.4731e-005 Ca = 1.7122e-004
Xb = 877.4673 Xb = 691.7255 Xb = 567.3925
Lb = 2.7931 Lb = 2.2018 Lb = 1.8061
Xc = -782.6053 Xc = -642.5515 Xc = -548.8014
Cc = 4.0673e-006 Cc = 4.9538e-006 Cc = 5.8001e-006
Transactionson ElectricalEngineering, Vol. , No. DON´T WRITE ANYTHING IN THE PAGE HEADING
141

25°
Xa = -12.4558
Ca = 2.5555e-004
Xb = 542.4499
Lb = 1.7267
Xc = -529.9941
Cc = 6.0059e-006

26°
Xa = -6.7852
Ca = 4.6912e-004
Xb = 519.3966
Lb = 1.6533
Xc = -512.6114
Cc = 6.2096e-006

27°
Xa = -1.5278
Ca = 0.0021
Xb = 498.0226
Lb = 1.5853
Xc = -496.4949
Cc = 6.4111e-006

28°
Xa = 3.3609
La = 0.0107
Xb = 478.1481
Lb = 1.5220
Xc = -481.5090
Cc = 6.6107e-006

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