Introduction Espaces de fonctions et produits scalaires Propriétés des valeurs et vecteurs propres

Chap. 6 : Problèmes de Sturm-Liouville

Jean-Philippe Lessard

Dépt. de mathématiques et de statistique

Université Laval, Québec, Canada

4 novembre 2014
Introduction Espaces de fonctions et produits scalaires Propriétés des valeurs et vecteurs propres

Introduction

Espaces de fonctions et produits scalaires

Propriétés des valeurs et vecteurs propres

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Équations à résoudre
Équation de la chaleur généralisée (parabolique)

m(t)r (x)ut − [(p(x)ux )x + q(x)u] = 0, a < x < b, t > 0

def
Ba (u) = αu(a, t) + βux (a, t) = 0, t>0
def
Bb (u) = γu(b, t) + ηux (b, t) = 0, t>0

Équation des ondes généralisée (hyperbolique)

m(t)r (x)utt − [(p(x)ux )x + q(x)u] = 0, a < x < b, t > 0

Ba (u) = 0, t>0
Bb (u) = 0, t>0
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Hypothèses
p ∈ C 1 ([a, b]), q, r ∈ C ([a, b]), p(x), r (x) > 0, ∀x ∈ [a, b]
|α| + |β| > 0, |γ| + |η| > 0 (hypothèses de régularité)

Méthode (séparation des variables):

u(x, t) = T (t)X (x)

T0 T 00
 
(p(x)Xx )x + q(x)X
m(t) ou m(t) = = −λ
T T r (x)X

Problème aux valeurs propres de Sturm-Liouville régulier:

(p(x)Xx (x))x + q(x)X (x) + λ r (x)X (x) = 0, a<x <b

Ba (X ) = Bb (X ) = 0
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Opérateur de Sturm-Liouville:

L(v ) ≡ (p(x)v 0 )0 + q(x)v , a<x <b

Ceci est un opérateur différentiel linéaire d’ordre 2.

Problème aux valeurs propres de Sturm-Liouville régulier:

L(v ) + λ rv = 0, a<x <b

Ba (v ) = Bb (v ) = 0

Couple vecteur propre - valeur propre:

(λ, v ) est un couple valeur propre - vecteur propre si c’est une
solution du problème aux valeurs propres de Sturm-Liouville.
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Espace vectoriel V de fonctions considéré :

• E (a, b) = {v : [a, b] −→ R, continue par morceaux}

Définition : Un produit scalaire (., .) sur V est une application

bilinéaire telle que
• (u, v ) = (v , u)
• (v , v ) ≥ 0
• (v , v ) = 0 =⇒ v = 0
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Définition : La norme induite k.k est définie par kuk = (u, u)1/2

Exemple : Pour r ∈ C ([a, b]) une fonction positive, soit

Z b
(u, v )r = r (x)u(x)v (x)dx
a
Z b
2
kuk = r (x)u 2 (x)dx
a

Propriétés :
• kλuk = |λ|kuk
• ku + v k ≤ kuk + kv k (Inégalité du triangle)
• kv k = 0 ⇐⇒ v = 0
• |(u, v )| ≤ kukkv k (Inégalité de Cauchy-Schwarz)
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Définitions :
• u et v sont orthogonaux si (u, v ) = 0
• Une famille {vn } ⊂ V orthogonale: (vn , vm ) = 0 pour n 6= m
• Elle est orthonormale si, de plus, kvn k = 1, ∀n
• Une suite {vn }∞
n=1 ⊂ V converge vers v ∈ V en norme si
kvn − v k −→ 0 lorsque n −→ ∞
Exemple :
Z L
(u, v ) = u(x)v (x)dx
0
vn (x) = sin(nπx/L), n≥1
L
(vn , vm ) = 0 si m 6= n et (vn , vn ) = 2 (⇒ {vn } est orthogonale).
r
2
ven (x) = sin(nπx/L), n≥1
L
vn , vem ) = 0 si m 6= n et (e
(e vn , ven ) = 1 (⇒ {ṽn } est orthonormale).
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Théorème : Soit {vn }N n=1 ⊂ V une famille orthonormale de

vecteurs et VN = hv1 , ..., vN i. Pour v ∈ V , on définit
N
X
u= (v , vn )vn .
n=1

Alors
v
u
u N
X
2
kv − uk = min kv − w k = kv k −
t (v , vn )2
w ∈VN
n=1

i.e. u est la projection orthogonale de v sur VN .

Théorème : Soit {vn }N n=1 ⊂ V une famille orthonormale de
vecteurs (N fini ou infini) et v ∈ V . Alors,
N
X
(v , vn )2 ≤ kv k2 (Inégalité de Bessel)
n=1

lim (v , vn ) = 0 (Lemme de Riemann-Lebesgue)

n→∞
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Définition : Une famille orthonormale de vecteurs {vn }N

n=1 ⊂ V
(N ≤ ∞) est dite complète dans V si
N
X
(v , vn )2 = kv k2 , ∀v ∈ V (Égalité de Parseval)
n=1

Théorème : Soit {vn }∞ n=1 ⊂ V une famille orthonormale. Alors les

propositions suivantes sont équivalentes:
1. {vn }∞
n=1 est complète
N
X
2. lim kv − (v , vn )vn k = 0
N→∞
n=1

Définition : Soit {vn }∞

n=1 complète. Les termes (v , vn ) sont les
∞
X
coefficients de Fourier et (v , vn )vn est la série de Fourier
n=1
généralisée de v .
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Exemples

Exemple 1
Rπ
V = E (0, π), (u, v ) = 0 u(x)v (x)dx,
p
vn (x) = 2/π sin nx, n = 1, 2, ...
Pour v (x) = x sin x, on obtient

4n (−1)n+1 − 1
 π 3/2

p
(v , v1 ) = , (v , vn ) = π/2 , n≥2
2 π(n + 1)2 (n − 1)2

Donc, la série de Fourier de v (x) = x sin x est donnée par

∞
4n (−1)n+1 − 1


π X
v (x) = sin x + sin nx.
2 π(n + 1)2 (n − 1)2
n=2
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Exemple 2
Rπ
V = E (0, π), (u, v ) = 0 u(x)v (x)dx, un (x) = cos nx, n ≥ 0

 0 n 6= m
π
(un , um ) = n = m 6= 0
 2
π n=m=0
q q
Donc {un }n=0 est orthogonale. En posant, v0 = π u0 = π1 et
∞ 1
q
vm = π2 um , m ≥ 1, on a que la famille {vn }∞ n=0 est orthonormale.
Pour v(x)=x, on obtient
p
π 3/2 2/π
(v , v0 ) = , (v , vn ) = ((−1)n − 1), n ≥ 1
2 n2
Donc, la série de Fourier généralisée de v (x) = x est donnée par
∞ ∞
X π X 2
v (x) = (v , vn )vn = + ((−1)n − 1) cos(nx)
2 πn2
n=0 n=1
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Propriétés des valeurs et vecteurs propres

Théorème : Soient uλ et vλ deux fonctions qui forment une base
du sous-espace des solutions de

L(v ) + λrv = 0, a<x <b

Alors λ est une valeur propre du problème de Sturm-Liouville ssi

 
 Ba (uλ ) Ba (vλ ) 
 Bb (uλ ) Bb (vλ )  = 0
 

Exemple : L(u) = u 00 , a = 0, b = L, √
Ba (u) = u(0), Bb (u)√= u 0 (L).
Pour λ > 0, par exemple
√ uλ√ (x) = sin λx et vλ (x) = cos λx, on
obtient l’équation − λ cos λL = 0. D’où
 2
(2n − 1)π
λ=
2L
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Propriété 1 : Symétrie. Pour toutes fonctions u, v ∈ C 2 ([a, b])

satisfaisant Ba (u) = Bb (u) = Ba (v ) = Bb (v ) = 0 on a :
Z b Z b
(L(u), v ) = vL(u) dx = uL(v ) dx = (u, L(v ))
a a

Preuve : On montre d’abord que uL(v ) − vL(u) = (p(uv 0 − vu 0 ))0

(identité de Lagrange) puis on intégre sur (a, b) en utilisant les
conditions aux limites.
Propriété 2 : Orthogonalité. Les vecteurs propres correspondant
à des valeurs propres différentes sont orthogonaux au sens du
produit scalaire
Z b
(u, v )r = r (x)u(x)v (x)dx
a

Preuve : ...
Remarque : On a pu le vérifier dans 2 exemples ...
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Propriété 3 : vap réelles. Les valeurs propres sont toutes réelles.

Preuve : Si λ, complexe, est une vap alors λ l’est aussi (et un vep
correspondant est le conjugué d’un vep associé à λ )...
Propriété 4 : vap simples. Les valeurs propres sont toutes
simples.
Preuve : Soient v1 , v2 deux vep associés à la vap λ. Alors
v2 L(v1 ) − v1 L(v2 ) = 0. Or,

0
v2 L(v1 ) − v1 L(v2 ) = p(v2 v10 − v1 v20 ) (identité de Lagrange)

Donc p(v2 v10 − v1 v20 ) est une constante. Or, elle s’annule en x = a
et x = b. Elle est donc nulle partout. Donc le Wronskien
v2 v10 − v1 v20 est nul. D’où v1 et v2 sont linéairement dépendantes.
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Propriété 5 : Comportement asymptotique des vap. Il existe

une infinité de vap

λ0 < λ1 < . . . < λn < . . .

et limn→∞ λn = +∞

Propriété 6 : Complétude des vep. Soit {vn }∞ n=1 une famille

orthonormée formée de tous les vep du problème de
Sturm-Liouville. Alors {vn }∞
n=1 est complète dans E (a, b) muni du
produit scalaire (., .)r .

Rappel: cela implique la convergence en norme k.kr (seulement) de

la série de Fourier.
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Propriété 7 : Convergence uniforme Soit {vn }∞ n=1 une famille

orthonormée formée de tous les vep du problème de
Sturm-Liouville. Alors:
• Si f est dérivable par morceaux sur [a, b] alors la série de
Fourier généralisée de f par rapport au système {vn }∞
n=1
converge vers (f (x + ) + f (x − ))/2.
• Si f est continue, dérivable par morceaux, et satisfait les
conditions aux limites du problème de Sturm-Liouville alors la
série de Fourier généralisée de f par rapport au système
{vn }∞
n=1 converge uniformément vers f sur [a, b].
Rappel: cela implique la convergence en norme k.kr (seulement) de
la série de Fourier.