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A. SEKOU TOURE

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Introduction

Jeune d'Afrique.
Ce manuel t’est principalement destiné.
Son but est de contribuer à ta formation générale que
Nous voulons de qualité, afin que tu puisses, au champ
comme au bureau, à l'atelier comme sur le chantier et surtout
au sein de ton Parti populaire comme au sein de ta famille,
comprendre utilement les nombreux problèmes qui condition
nent l'efficacité de ton action et l'accroissement de ta « créa
tivité » .
La génération de l'indépendance, à laquelle tu succèdes,
n'a cessé, tout au long de la difficile bataille qu'elle engageait
pour que te soient restituées la liberté dont elle était privée et
la dignité qui lui était contestée, de porter les multiples
blessures du règne de l'asservissement, du mépris et de l'in
justice.
Cette génération dont tu hérites n'a cependant jamais cessé
d'espérer et de combattre ; ses victoires sont à la mesure de la foi
qui l'a animée et de sa volonté invincible d'accumuler les
matériaux nécessaires à ton bonheur.
Animée par une conscience claire de ses devoirs elle a voulu
créer, pour toi, les conditions qui te permettront d'égaler les
meilleurs afin que, par ton exemple, soient définitivement
brisées toute forme de discrimination et toute tentative de dis
qualification humaine .
En définitive tu dois considérer ce manuel comme un des
principaux instruments de ta transformation révolutionnaire
pour l'édification, à travers ton action résolue, d'une société
africaine digne et heureuse, totalement libérée et fraternelle
ment associée à toutes les forces de progrès en Afrique et dans
le monde.
Culture et Civilisation

LE DYNAMISME CULTUREL

L'Homme, cet être essentiellement social composé


de connu et d'inconnu est une entité totale indivisible
et un élément dialectiquement intégré dans un proces
sus socio-historique indépendant de sa volonté propre .
Ainsi sont à la fois forcément différents et sem
blables les hommes entre eux . Il en est de même de
l'histoire des peuples dans son double caractère de
spécificité et d'identité. Sans vie sociale , l'Homme ne
peut atteindre aucun progrès .
Et comme tout corps placé dans le vide, l'Homme ,
en dehors de la société, perd, avec ses qualités humai
nes , toute utilité, toute signification et tout rayonne
ment .
Dans la recherche de son efficacité pratique et de
son utilité sociale, l'homme parcourt nécessairement un
chemin qui reste continu , bien que subdivisé en phases
qualitativement et progressivement supérieures les unes
aux autres .
Le moteur essentiel de son évolution est ce sens
supérieur qui s'appelle la conscience, lequel exprime le
degré de perfectionnement de toutes ses facultés et de
toutes les capacités de compréhension et d'expression
de sa volonté et de ses aspirations d'homme qui est à
la fois tout et partie, objet et sujet .
Pour penser et agir avec justesse, résister et en
trainer, rajeunir son esprit tout en vieillissant physique
ment, l'homme, cet être essentiellement hétérogène et
3
en transformation continuelle , doit apprendre pour
savoir, comprendre pour pouvoir, en un mot agir pour
vivre toujours plus consciemment son existence et celle
de la société .
1

1
Ainsi , tout progrès dans la voie du dépassement
continu , tout équilibre et tout accroissement du bon
heur humain impliquent nécessairement que le génie
créateur de l'homme s'exprime dans une liberté parfai
tement adaptée aux exigences d'une évolution harmo
nieuse et positive .
Pour que l'homme puisse élever constamment le
niveau de sa conscience, il doit accroître et perfection
ner sans cesse ses connaissances théoriques et pratiques ,
accumuler et développer ses expériences, savoir analy
ser et choisir, pouvoir agir concrètement et exprimer
ce qu'il sent ou connaît, aimer et se faire aimer.
Nous savons que tout homme est perfectible à
1

l'infini , que toute intelligence peut servir dans des


directions aussi nombreuses que contradictoires si la
vie qui la sous-tend n'est pas organisée et tournée
volontairement vers des buts et des fins librement choi
sis , que les conditions d'une évolution marquent favo
rablement ou défavorablement l'être qui les subit.
C'est pour ces raisons que la Révolution Nationale
pour pouvoir atteindre nos objectifs de bonheur col
lectif et individuel exige que chaque homme conscient
ou doué apporte une contribution de qualité à la for
mation et à l'éducation des jeunes générations qui cons
tituent les forces montantes appelées, si les conditions
et les moyens du progrès sont créés, à perpétuer notre
peuple, à valoriser toutes ses richesses matérielles et 1

culturelles, à perfectionner les sciences et les techniques,


à réhabiliter notre civilisation en lui conférant un rayon
nement aussi profond que large dans le monde .
4
Mon enfance et celle des hommes de ma généra
tion ont été rendues difficiles et même malheureuses
par l'existence du fait colonial et par les pratiques féo
dales .
Licencié de l'école avec le simple certificat d'études
primaires, privé de parents directs et lancé dans le com
bat de la vie à un âge mineur, j'ai connu comme bien
d'autres frères et amis les privations, l'inquiétude et l'in
sécurité sans oublier le handicap important du manque
de toute formation intellectuelle et professionnelle
sérieuse .

J'ai dû , au sein du peuple, comme au contact


d'autres hommes et par la légitime ambition de vouloir
toujours me rendre meilleur, supérieur à ce que j'étais ,
par la volonté de devenir l'être qui concrétise toutes ses
virtualités, me former, m'éduquer, apprendre, toujours
apprendre quelque chose d'utile, au prix d'efforts cons
tants et continuellement renouvelés .
Ainsi, ai-je fini par savoir que dans la lutte pour le
progrès, l'homme est placé entre le conscient et l'incons
cient, l'un limitant l'autre, l'un doté d'une puissance
inversement proportionnelle à celle de l'autre .
Plus la conscience élargit son champ d'action , plus
l'homme s'humanise en s'éloignant de la bête .
Plus il s'instruit et s'éduque, plus sa vie s'intensifie
et plus il s'universalise .
A chaque progrès qu'il fait dans le domaine des
connaissances théoriques et pratiques, l'homme découvre
en lui -même son ignorance relative par rapport à ce
qu'il lui reste à connaître et à savoir.
Autrement dit, nous devons nous cultiver pour être
plus « cultivables » , nous devons nous élever pour pou
voir connaître l'atome, car l'infini positif et l'infini néga
5
tif semblent se rejoindre directement comme le point de
départ et le point d'arrivée d'une ligne circulaire .
Un peuple a besoin de culture et de connaissances
utiles pour pouvoir pénétrer la grande complexité et
saisir la grande harmonie qui caractérisent l'existence
de l'univers ainsi que pour dominer et diriger efficace
ment son destin qui dépend, dans une large mesure, de
ses capacités matérielles et morales .
Nous voulons que l'Afrique « s'africanise » , que
la Nation Guinéenne se construise un idéal conforme à
ses hautes aspirations et s'harmonise intimement avec
les autres parties de l'Afrique et du monde, par un même
processus historique, devant libérer l'humanité de ce
qui entrave son essor .
Des savants se posent la question de savoir lequel
de l'oeuf ou de la poule est antérieur à l'autre . 1

Si c'est l'oeuf l'on se demandera comment il a été


pondu et si c'est la poule, l'on s'interrogera pour savoir
comment elle a été conçue si elle n'est pas passée par
la phase de l'oeuf.
L'on tournera ainsi en rond tel cet homme qui
cherchera à connaître le début et la fin de la sphère .
Pour qu'un peuple ne tourne pas en rond , il faut
qu'il vive le présent de manière consciente, c'est-à-dire
que son présent soit la juxtaposition de son passé et de
l'avenir qu'il se veut .
C'est là que nous situons la nécessité d'accorder à
la formation complète de notre jeunesse une attention
particulièrement soutenue et constamment ravivée .
Chaque adulte doit passer à la jeunesse son héri
tage culturel afin que l'arbre de la science et du savoir
s'enrichisse, chaque nouveau jour, de nouvelles branches
qui favoriseront à leur tour l'abondance de fruits de plus
6

1
en plus nourriciers, alors que ses racines s'ancreront
au plus profond du fait humain .

A CHAQUE PEUPLE SA CULTURE

Une culture prend racine dans la supériorité et le


pouvoir de domination de l'homme sur les forces de
la nature , les capacités d'utilisation à son profit des
ressources de la flore et de la faune, bref, le pouvoir
supérieur de l'homme résultant de son intelligence et
de sa conscience, toutes facultés qu'il est seul à pos
séder .

Le perfectionnement constant des capacités créa


trices de l'homme, son ingéniosité et sa volonté cons
ciente déterminent son pouvoir tout à la fois sur la
nature environnante et sur la société qu'il constitue
avec d'autres hommes .
Toute société, tout peuple, à travers et par ses
activités multiformes, liées à ses exigences vitales ,
transforme son milieu et se transforme lui-même quan
titativement et qualitativement.
En adoptant des pratiques économiques, sociales
et culturelles, qui sont forcément en rapport étroit avec
le degré de son évolution technico -économique et le
niveau de sa conscience politique et humaine, chaque
peuple élabore une politique qui lui est propre , une
philosophie qui donne à ses activités humaines une
qualité singulière.
Ainsi, il n'y a pas et il ne peut y avoir de peuple
sans culture et sans civilisation , par le fait qu'il n'existe
pas de peuple dépourvu de vie organisée.
La Culture, qui est l'expression de la vie collective
en société, définit en même temps la nature de son
organisation et le sens de celle-ci . La culture africaine,

7
la civilisation africaine sont donc la synthèse de l'en
semble des systèmes, des principes et des formes de
penser et d'agir créés par le génie intellectuel des
peuples africains . Elles sont, bien sûr, une part cons
titutive de la civilisation et de la culture universelles
auxquelles elles font un apport singulier tout en s'en
richissant continuellement , auprès d'elles, d'acquis
adaptables aux conditions spécifiques de la vie afri
caine .
Face à la diversité des modes d'expression cultu
rels, face aux civilisations et aux régimes politiques
plus ou moins favorables aux transformations heureuses
des conditions de vie des peuples, il est temps d'affir
mer que nous apprécions ces diverses valeurs en fonc
tion de leur influence sur les sentiments de sociabilité
des peuples et des hommes, en fonction du niveau de
conscience humaine et du degré d'utilité sociale qui
les caractérisent les uns et les autres .
Pour sa part, l'Afrique est dotée d'une culture
propre, d'une civilisation propre, dont les valeurs hu
maines ne sont plus désormais contestées , même par
les esprits les plus réactionnaires et les plus rétro
grades .
Le respect de la personne humaine , la pratique de
la solidarité sociale, doublés d'un sens aigu de la fra
ternité, de la justice et de la coopération entre les
hommes, constituent les fondements originaux de l'or
ganisation communaucratique de la société africaine .
Garder confiance en soi , prendre conscience de
soi , de sa personnalité, de son universalité, chercher
à élever son degré d'utilité sociale pour devenir chaque
jour plus humain, que voilà les conditions ou les qua
lités d'une culture valable, appelée à se développer
8
continuellement, à se dépasser en s'enrichissant, aug
mentant par là même les capacités de l'homme , la
somme de bien-être du peuple !
L'élite intellectuelle de l'Afrique doit, sinon écrire
et parler en africain, du moins penser en africain . Elle
doit incarner les valeurs et les vertus de nos peuples
et contribuer, par là, au développement des richesses
culturelles de l'Afrique dont la réhabilitation exige que
soit définitivement abandonnée la voie de la déper
sonnalisation et du renoncement à soi et aux siens,
ouverte par la volonté mystificatrice et assimilatrice
des puissances européennes qui ont tenté de lier
l'Afrique à leur propre destin .
Jusqu'à ce que cette totale reconversion des in
tellectuels africains, vers et pour l'Afrique, soit réa
lisée, la culture africaine menacée dans ses fondements
humains au niveau des villes, ne connaîtra son épa
nouissement réel que dans les villages, au sein des
masses populaires dont la mentalité, le comportement
social, constituent l'authentique fondement de l'huma
nisme africain .
Face aux autres cultures , l'Afrique doit résolument
se défaire de tous ses complexes, y compris celui de
la « négritude » . Elle doit être fière d'elle même et de
ses richesses culturelles et morales, elle doit avoir l'or
gueil de son pouvoir de transformation et être résolue
à s'acheminer, dans l'indépendance de ses propres ef
forts, vers le progrès général dans la justice, la démo
cratie et la liberté .
Il n'existe pas de peuple supérieur, ni de culture
supérieure ; il n'y a que des consciences et des cul
tures plus ou moins humaines selon qu'elles consi
dèrent l'homme comme une « fin » ou comme un vul
gaire « moyen » .

9
Notre volonté d'être parmi les meilleurs de ce
monde doit se traduire, dans le cadre des valeurs et
des vertus culturelles de l'Afrique, par un enrichis
sement et une élevation continue de notre conscience
afin que s'affirme et rayonne l'humanisme que chaque
Africain authentique a hérité de notre commune Patrie .

REHABILITER LA CULTURE AFRICAINE

Le processus de la participation de l'homme


d'Afrique aux oeuvres universelles part d'abord de la
personnalité africaine, qui ne saurait être valablement
reconstituée par l'entremise de volontés ou de forces
extérieures à l'Afrique ni en dehors des facteurs d'indé
pendance et d'unité sur lesquels reposent le destin du
monde noir .
Les compromis culturels, que la domination a éta
blis par voie de contacts et par voie de contrainte,
imposent à l'homme d'Afrique une complète reconver
sion afin que réapparaissent son authentique person
nalité, les possibilités entières de ses valeurs singu
lières et les moyens d'emploi de ses ressources hu
maines .

Nous savons les efforts que requiert cette réhabi


litation intellectuelle de l'homme africain dans un monde
accroché à ses vieilles erreurs, à ses criminels privi
lèges, à ses égoïsmes de groupe et à ses inhumaines
prétentions de domination . Or, l'homme africain, trahi
dans son destin par la plus dégradante entreprise de
conquête que l'histoire ait enregistrée, entend réin
tégrer la société universelle par des voies qui canali
sent toutes ses énergies et toutes ses capacités vers
des objectifs supérieurs, mais communs à l'ensemble
des peuples conscients de la nécessité d'une harmoni
sation des conditions sociales des nations, afin , d'ac

10
céder rapidement, par la liquidation de tous les fac
teurs de guerre, à une ére de véritable progrès au ser
vice de l'homme, à une réelle liberté et à une solida
rité profonde procédant autant de la communauté, des
intérêts humains de la société universelle que de l'é
panouissement des valeurs morales de l'humanité.
Les hommes éminents qui se sont engagés à réha
biliter la personnalité intellectuelle de l'Afrique ont
d'autant plus droit à notre estime, qu'ils ont dû opérer,
en eux-mêmes et par eux-mêmes, une reconversion fon
damentale de l'ensemble de leurs connaissances , em
preintes de toutes les caractéristiques de la domination
coloniale, qui aboutissaient délibérément à la négation
de toute personnalité intellectuelle et morale des peu
ples africains .
Cette reconversion était d'autant plus difficile
qu'elle nécessitait un rejet total de certaines habitudes
et valeurs acquises, une recherche patiente et objec
tive de la table des valeurs qui caractérisent la person
nalité africaine . Par ailleurs ces hommes durent s'im
poser par ailleurs une action militante et intellectuelle
de tous les instants contre laquelle, bien souvent, réa
gissent les habitudes de la raison , et la raison des habi
tudes .
A travers le doute, la confusion , les renoncements,
les équivoques de conception ou de compréhension , les
diverses tentations intellectuelles, les représentants les
plus authentiques de la culture africaine ont forcé la
porte de la cellule dans laquelle avaient été histori
quement emprisonnés, et le corps physique, et la per
sonnalité spirituelle de l'homme africain .
Une telle victoire, inscrite dans la lutte générale
que mène l'ensemble des peuples africains, concourt à
assurer, à travers l'action menée pour le triomphe de
11
la cause africaine, une plus juste définition des rap
ports internationaux , un renforcement des liens qui se
tissent entre les sociétés humaines, un développement
de la culture universelle et une évolution qualitative
des connaissances et facultés intellectuelles de l'homme .
Mais, tout en rendant un hommage solennel aux
authentiques représentants de notre culture, nous de
vons réaffirmer avec force que la lutte méritoire qu'ils
mènent dans le domaine des activités intellectuelles
doit s'intégrer, jusqu'à se fondre ou à se confondre, à
l'ensemble des actions que les populations engagent
pour dominer et diriger un destin qui leur est commun .
Il ne saurait donc être question d'aborder la person
nalité intellectuelle de l'homme africain sous l'optique
d'une transcendance qui réduirait à des valeurs infé
rieures tous les autres aspects de sa personnalité glo 1

bale .
En réalité, il s'agit moins de se consacrer à une
savante métaphysique que de restituer à l'homme afri
cain ses propres conditions de développement social et
d'épanouissement humain . 1
1

Ce qui nous intéresse, nous devons hautement l'af


firmer, c'est l'homme, auquel nous entendons assurer
les conditions les plus favorables à son entière éman
cipation . Or la création de ces conditions optima im
plique une prise de conscience rigoureuse de l'ensemble
des réalités qui caractérisent le milieu vital des peuples
africains.
Toute méconnaissance de ces réalités conduit iné
vitablement à des conceptions marginales qui dénatu
1
rent la recherche et faussent l'appréciation .
Il ne servirait à rien de favoriser la représentation
théorique de la personnalité africaine si cette représen
tation n'était pas un élément participant, un objectif
12

!
actif de la lutte entreprise par l'homme d'Afrique pour
reconquérir la totalité de l'exercice de ses droits, son
entière liberté de pensée, d'expression et d'action .
Les valeurs morales, les capacités intellectuelles,
les caractéristiques culturelles ne se définissent pas
par la rhétorique . Elles s'affirment par les actes et se
manifestent dans l'action .

Nous devons renoncer avec courage à toute repré


sentation irrationnelle, et à toute speculation de l'esprit
qui ne serait qu'esthétique car, loin de servir la cause
singulière des peuples d'Afrique, elles perpétuent, sous
des formes de même nature, les grossières défigura
tions de la personnalité africaine auxquelles s'est livré
le régime colonial . Les responsabilités des représen
tants de l'Afrique culturelle sont extrêmement lourdes
et difficiles par le fait qu'elles doivent continuellement
répondre à des exigences humaines majeures qu'une
analyse objective rend parfaitement perceptibles mais
qui doivent ouvrir leurs propres voies de réalisation à
partir d'un contexte historique qui se modifie conti
nuellement selon de multiples interventions et des at
titudes contradictoires qui règlent, aux différents ni
veaux des sociétés, le contenu et la nature des activités
humaines .

Il apparait dès lors clairement que la personna


lité africaine ne saurait servir de masque à tout ce qui
porte directement ou indirectement atteinte aux inté
rets humains des peuples d'Afrique, dangereusement
menacés par la division, les fractionnements , les op
positions et toutes distinctions de fait imposées par la
domination étrangère ou créées pour des besoins qui
sont en contradiction flagrante avec les réelles aspira
tions des peuples d'Afrique .

13
C'est ainsi que la personnalité africaine , puisque
c'est d'elle qu'il s'agit essentiellement, ne relève pas
des interprétations plus ou moins fantaisistes qui en
sont faites suivant des intérêts parcellaires et des op
portunités qui nous sont étrangères , mais elle relève di
rectement de l'homme Africain tel qu'il vit, pense et agit
à Odienné et à Rabat, à Thiès et à Sharpeville, à Aga
dir et à Lagos .
Si, par un phénomène constant propre à la re
cherche, celle-ci se poursuit selon un mouvement égo
centrique, à partir des traits caractériels de la person
nalité africaine, cette personnalité non seulement se
substituera finalement à l'homme d'Afrique mais elle
cherchera de plus en plus à l'absorber. Or l'homme
d'Afrique se révèle à nous entièrement engagé, il est
tout à la fois pensée et acte, et rien, pour l'heure, n'est
plus éloigné de lui que l'abstraction et la gratuité . Pour
les exigences d'une éthique, dont il reste à prouver le
bien-fondé, nul n'a donc le droit d'entraîner à la démo
bilisation intellectuelle et physique l'homme africain
qui , d'Alger à Johannesburg, assigne à l'ensemble de
ses activités un but unique de libération humaine .
A travers ce mouvement irréversible, qui modifie
profondément les conditions historiques du monde et
les rapports internationaux qui en découlent , ce sont les
caractéristiques fondamentales de la personnalité afri
caine qui se manifestent le plus clairement, et l'on doit
se demander s'il est opportun de se retirer du champ
des réalités dominantes du moment au profit d'une
« métagénèse » nécessairement ignorante du phénomène
évolutif .
Nous devons au contraire nous élever avec force
contre tout ce qui engendre confusion , dénaturation et
doute sur l'objet historique des luttes que se sont assi
14
gnées les peuples d'Afrique. Nous devons dénoncer
avec la même rigueur tout ce qui aboutit à introduire
des divergences dans l'action que conduit l'homme
d'Afrique, car cette action est tout à la fois manifesta
tion et affirmation de sa personnalité, elle unit dans un
même faisceau la conception et l'acte, les aspirations et
la réalisation , la cause et le fait ; elle est présence active
et unité motrice, instrument conscient d'un destin en
transformation qualitative .
Pour les sociétés, il n'est pas d'autre voie ouverte
à leur personnalité humaine que la voie de l'histoire .
C'est par elle que s'affirme et se manifeste cette per
sonnalité, c'est en elle qu'elle se développe et pro
gresse . C'est elle qui unissait naguère le Tékrour, le
Manding et le Sonraï; c'est elle qui établit cette glo
rieuse filiation entre Fodé Kaba et Baram Bakié, Ba
Bemba et Samory, Béhanzin et Bandiougou Diara que
viennent aujourd'hui rejoindre nos illustres martyrs
de la lutte de libération Africaine .

Il faut le dire avec courage et clarté, la foi qui


anime l'homme d'Afrique déborde le cadre métaphy
sique , sa personnalité recouvre églises et chapelles,
elle enrichit la théologie de tout ce qui permet à
l'homme d'accèder aux promesses terrestres des Ecri
tures, son autel est aux dimensions d'un continent qui
émerge à la vie universelle pour la consécration d'une
vie meilleure par la justice, la fraternité et la paix ..
Notre souhait et notre espérance sont que tous
ceux qui, à travers des cheminements divers, ont ap
proché et favorisé l'épanouissement authentique de la
personnalité africaine, se confondent de plus en plus
avec elle afin d'acquérir ou de fortifier cette foi créa
trice qui conduit l'homme d'Afrique vers la lumière de

15
son ciel , la richesse de son sol et la maîtrise de son
destin .

Nous avons la conviction profonde que la route


africaine, si durement ouverte par les successives géné
rations de nos peuples, est proche de déboucher au
carrefour du monde, rendez -vous de toutes les person
nalités humaines et lieu de rencontre des intérêts supé
rieurs de la société universelle .

Ahmed Sékou TOURE

16
Re Parti Démocratique de Guinée

LE CHEMIN DU P. D. G.

7 Septembre 1946 :
Face aux activités réactionnaires des colonialistes
français est lancé le manifeste du Rassemblement
Démocratique Africain appelant tous les Repré
sentants élus et toutes les organisations politi
ques, syndicales, culturelles d'Afrique Occiden
tale et Equatoriale sous domination française à réa
liser concrètement, leur unité d'action en vue de
promouvoir le progrès Africain .
19-22 Octobre 1946 :
Création à Bamako du Rassemblement Démocra
tique Africain , mouvement politique d'union
( R.D.A. ) .

25 Octobre 1946 :

Décret portant création d'Assemblées Représenta


tives territoriales en A.O.F.
10 Novembre 1946 :

Première bataille électorale du R.D.A. qui rem


porte Il sièges à l'Assemblée Nationale Française,
7 au Conseil de la République et 5 au Conseil de
l'Union Française . Après cette consultation élec
torale le R.D.A. représente 9 Territoires sur les 13
qui constituent l'A.O.F. et l'A.E.F.

17
17 Juin 1947 :

A Conakry, Congrès Constitutif du Parti Démocra


tique de Guinée ( P.D.G. ) , section guinéenne du
R.D.A. qui groupera en son sein plusieurs mou
vements et associations régionales ou ethniques
dont : le Comité de la Basse Guinée, l'Union du
Mandé, l'Union Forestière, l'Amicale Gilbert Vieil
lard et l'Union des Métis .
2 Octobre 1948 :
Réunion à Dakar du Comité de Coordination du
R.D.A.

7 Juin 1950 :

Emprisonnement d'Ah . Sékou TOURE et de certairis


Syndicalistes pour fait de grève .
15-18 Octobre 1950 :
2° Congrès du P.D.G. à Conakry ( Boulbinet ) .
2 Août 1953 :
Le P.D.G. obtient 1 élu à l'Assemblée Territo
riale en la personne du Président Sékou TOURE,
candidat dans le cercle de Beyla.

21 Septembre - 25 Novembre 1953 :


Sous la direction du Président Ahmed Sékou Touré
l'Union Syndicale mène une grève de 66 jours
activement soutenue par l'ensemble des popula
tions guinéennes ( pour l'application du Code du
Travail ) .
9 Février 1955 :
Assassinat de Camara M'Balia, responsable fémi
nine du P.D.G. du village de Tondon ( Région de
Dubréka ) .

18
8-11 Juillet 1955 :

Réunion à Conakry à l'Hôtel Camayenne du Co


mité de Coordination du R.D.A. au cours duquel
le Président Sékou TOURE présente un rapport
tendant à la création d'une centrale syndicale afri
caine, indépendante des centrales syndicales des
pays Européens ( ex m- étropoles ).
2 Janvier 1956 :

Première victoire du P.D.G. aux élections légis


latives , car sur les trois candidats du P.D.G. —
1 ° Sékou TOURE 2° DIALLO Saifoulaye
3 ° BEAVOGUI Lansana, les deux premiers sont
élus Députés à l'Assemblée Nationale Française .
23 Juin 1956 :

Adoption par le Parlement Français de la loi


dite « Loi -Cadre » qui consacre la balkanisation des
anciennes fédérations d'A.O.F . et d'A.E.F. et con
fère aux territoires un régime de semi -autonomie .
17 Janvier 1957 :
Réunion à Cotonou d'une conférence inter-syndi
cale qui aboutit à la création de l'Union Cénérale
des Travailleurs d'Afrique Noire ( U.G.T.A.N. )
26 Avril 1957 :

Renouvellement de l'Assemblée Territoriale qui


consacre la victoire du P.D.G. ( 57 sièges sur 60 )
et porte à la Présidence de cette assemblée le
camarade El - Hadj DIALLO Saïfoulaye .
14 Mai 1957 :
Constitution du 1 " Gouvernement semi-autonome
de la Guinée présidé par le Secrétaire Général
du P.D.G. le Président Ahmed Sékou TOURE .

19
17 Mai 1957 :

Au cours d'un grand Meeting à Conakry le Pré


sident Ahmed Sékou TOURE lance un éper
vier symbolisant la volonté d'indépendance Na
tionale du peuple Guinéen .
31 Décembre 1957 :

Suppression de la chefferie et institution des con


seils villageois et de circonscriptions, élus démo
cratiquement .
23-26 Janvier 1958 :

Réunion à Conakry ( marché M'Balia ) du 3


Congrès du P.D.G.
Election d'un B.P.N. comptant 17 membres .
9 Avril 1958 :

Décès du camarade DRAME Oumar, Membre de


la Direction Nationale du P.D.G. ( B.P.N. ) .
Mai 1958 :

Réunion à Conakry du Congrès Constitutif de


l'Union Syndicale des Travailleurs de Guinée 1

( U.S.T.G. ) devenue ultérieurement la Confédéra


tion Nationale des Travailleurs de Guinée
( C.N.T.G. ) .
5-8 Juin 1958 :

Réunion à Conakry ( Boulbinet ) du 4' Congrès


du P.D.G. pour la reconversion des structures et
des mentalités et le lancement du mouvement 1

populaire appelé « investissement humain » .


25 Août 1958 :
Visite du Général de GAULLE à Conakry pour
demander à la Guinée de voter « Oui » au Réfé.

20

!
rendum du 28 Septembre 1958 relatif à la créa
tion d'une communauté Française groupant la
France et ses colonies d'Outre-Mer .

14 Septembre 1958 :
Conférence des cadres politiques du P.D.G. C'est
à cette rencontre désormais historique qu'il a été
décidé de voter « NON » au Référendum du
28 Septembre 1958 .
28 Septembre 1958 :
Référendum . La Guinée vote massivement le rejet
de la nouvelle constitution de la communauté
française proposée par de GAULLE.
Au cours de ce vote :
1.119.568 voix se sont prononcées pour le NON
et 57.134 pour le OUI .
2 Octobre 1958 :

La République de Guinée est proclamée .


1" Novembre 1958 :
Création de l'Armée Guinéenne qui remplace
toutes les forces militaires françaises ayant évacué
le pays .

24 Novembre 1958 :
Signature à ACCRA d'une déclaration commune
de la GUINEE et du GHANA qui constituera le
premier pas de l'Union des Etats Indépendants
d'Afrique .
12 Décembre 1958 :

La République de Guinée est admise aux Nations


Unies comme 82' membre .

21
15 Janvier 1959 :

Se tient à Conakry le 1a Congrès de l'Union Géné


rale des Travailleurs d'Afrique Noire ( U.G.
T.A.N. ) qui définit le mouvement syndical en
tant que facteur déterminant de libération natio
nale dans un cadre où l'action politique prédo
mine et détermine l'action syndicale . Le Président
Sékou TOURE est élu à la direction de cette grande
centrale AFRICAINE .

26 Mars 1959 :
1 * Congrès de la Jeunesse de la Révolution Dé
mocratique Africaine ( J.R.D.A ) définissant le rôle
de la jeunesse dans le cadre d'une organisation
unique dont l'action s'insère intimement dans
celle des masses organisées au sein du P.D.G.
14 Septembre 1959 :
Se tient à Conakry le 5° Congrès du P.D.G. qui
réaffirme la suprématie du Parti , la décolonisa
tion de toutes les structures du pays, l'égalité
entre l'homme et la femme, la liberté du mariage
et la planification de l'économie nationale .
1 " Mars 1960 :
Création de la monnaie guinéenne .
Avril 1960 :

Complot armé anti -guinéen organisé par les colons


et leurs alliés pour provoquer la guerre civile et
renverser le Régime .
2 Avril 1960 :
Conférence Nationale du P.D.G. à Kankan autour
du 1e Plan de développement économique.
22
1 “ Juillet 1960 :
Lancement du 1 " Plan Triennal .
20-23 Novembre 1960 :

Conférence Nationale du P.D.G. à Kissidougou sur


la reconversion des méthodes de travail et de
gestion, l'organisation du commerce intérieur et
extérieur et le rôle de la Banque de la Répu
blique de Guinée.
15 Janvier 1961 :

Premières élections présidentielles . Le Président


Ahmed Sékou TOURE , candidat du P.D.G. est
élu avec 1.576.580 voix sur 1.576.747 votants,
premier Président de la République de Guinée .
14 Août 1961 :

Conférence Nationale du P.D.G. ( Conakry ) autour


de la réforme bancaire ( décentralisation ) , de la
création de sociétés et d'entreprises d'Etat, de
la décentralisation administrative, de la rationa
lisation du travail , des conseils de gestion et de
perfectionnement et des comités d'entreprise, de
la réforme de l'enseignement et de la nationalisa
tion des écoles privées .
23 Novembre 1961 :

Conférence Nationale de la C.N.T.G.

24 Novembre 1961 :
Découverte d'un nouveau complot au cours de la
Conférence Nationale de la C.N.T.G. Les ennemis
du peuple , ayant choisi la plate-forme du syndi
calisme et de la corruption de la jeunesse, ten
tent de briser l'unité nationale .

23
24 Décembre 1961
Conférence Nationale du P.D.G. ( Labé ) sur le
complot anti-national et la décentralisation poli
tique et administrative .
19-23 Décembre 1962 :

Séminaire des Cadres du P.D.G. à Foulaya ( pié.


paration politique du 6* Congrès ) .
27-31 Décembre 1962 :
6* Congrès du P.D.G. tenu à Conakry.
15-18 Août 1963 :

7° Congrès du P.D.G. tenu à Kankan Réforme


des Statuts du P.D.G. et création du Conseil Natio
nal de la Révolution qui groupe le B.P.N. et deux
délégués de chaque Fédération . .
24-27 Février 1964 :
Session C.N.R. à Kankan Réforme de l'ensei

gnement, baptême de l'Ecole Normale Supérieure


JULIUS NYERERE .

3* Congrès de la J.R.D.A. à Kankan .


16-20 Avril 1964 :

Session du Conseil National de la Révolution , à


Guéckédou, consacrée à l'élaboration du 2 plan
de développement économique et social ( Plan
Septennal).
15 Mai 1964 :

Conférence sur le café et le palmiste à Macenta


( fixation des normes de production ) .

24
29-30-31 Mai :

Conférence sur les fruits et agrumes à Foulaya


4
( Kindia ) fixation des normes de production .

3-4 Juillet 1964 :

Conférence sur l'élevage et les cultures marai


chères à Labé ( fixation des normes de pro
duction ) et la commercialisation des boeufs de
boucherie .

15 Août 1964 :

Conférence sur l'agriculture, productions vivrières


et industrielles à Kankan ( fixation des normes
de production ) .

14-17 Septembre 1964 :


Session du C.N.R. à Conakry portant sur la produc
tion, la réforme de l'Enseignement et de la cul
ture sur le thème de la liaison de l'Ecole à la Vie .

8 Novembre 1964 :

Proclamation de la loi cadre de la Révolution vi


sant notamment au renforcement des bases éco
nomiques de la Révolution réforme du Com
merce .

19 Novembre 1964 :

Session commune du C.N.R. et de l'Assemblée


Nationale érigée en Assemblée Nationale Popu
laire Vote de lois économiques et réforme des
Statuts du P.D.G.

25
Le Parti Démocratique de Guinée né de la vo
lonté de progrès des éléments conscients du
pays, s'est attaqué dès son origine à la féodalité,
au colonialisme et à toutes les pratiques injustes
qu'ils imposaient à notre peuple alors totalement
privé de tout droit à déterminer son sort et à
construire son avenir .
Ce parti est depuis 1954 le parti majoritaire en
Guinée pour devenir en 1958 le parti National
Unique. Il compte plus de 8.000 comités de vil
lage, 180 sections et 29 Fédérations. Les Fédé
rations coordonnent les activités des sections au
niveau des régions administratives suivantes :
Beyla - Boffa - Boké - Conakry - Dabola - Dalaba
Dinguiraye - Dubréka - Faranah - Forecariah - Fria
Gaoual - Gueckédou - Kankan - Kérouané - Kindia
Kissidougou - Koundara - Kouroussa - Labé - Macen
ta - Mali - Mamou - N'Zérékoré - Pita - Siguiri - Téli
mélé - Tougué - Yomou .

26
Re Parti, l'Etat, la Nation

PRINCIPES ET DEFINITIONS

Question :

Expliquez la formule : « si la vie de l'homme va


de zéro à cent , la vie d'un peuple est infinie » .
Réponse :
La vie de l'homme est limitée dans le temps puis
que l'homme naît, vit et meurt, alors que l'ensem
ble des hommes qui constituent le peuple est sans
fin, chaque génération succède à la précédente
et donne naissance à la génération qui lui succè
dera . Cette formule est destinée à faire parfaite
ment comprendre que les activités d'un homme ne
peuvent pas se limiter à sa propre vie, qui trouve
nécessairement son terme dans la mort, mais
qu'elles doivent être consacrées à la vie du peuple,
c'est-à-dire que l'homme doit orienter ses activités
de façon à toujours améliorer les conditions de vie
du peuple, de telle manière que chaque géné
ration laisse à la génération suivante un héritage
supérieur à celui qu'elle avait elle-même reçu de
la génération qui l'a précédée.
Question :

Qu'est-ce que la mobilisation populaire et sur


quoi repose-t-elle ?
Réponse :
C'est la mise en mouvement de toutes les énergies
et de toutes les capacités d'un peuple, déployées
27
pour des objectifs et des buts qui ont été préala
blement arrêtés.
La mobilisation populaire repose sur la qualité
et le degré de la prise de conscience du peuple.
Aussi faut-il que les objectifs et les buts de la
mobilisation répondent aux aspirations du peuple .
Question :

Qu'est -ce que la J.R.D.A. ?


Réponse :
La J.R.D.A., sigle de la Jeunesse de la Révolution
Démocratique Africaine, est l'organisation natio
nale de la jeunesse guinéenne, qui groupe tous
les jeunes jusqu'à 25 ans révolus, sans distinction
d'origine, de religion ou de sexe .
Question :
Quelle est sa structure ?

Réponse :
Il y a un comité spécial de la J.R.D.A. au niveau
de chaque quartier ou village dirigé par un bu
reau de 10 membres.

Les activités des différents comités de village ou


de quartier sont coordonnées par un comité de
Section de 10 membres .

Au niveau de chaque région il existe un comité


régional de la J.R.D.A. composé de 10 membres .
Le Conseil National de la J.R.D.A. comprend
4 délégués par comité régional . Il se réunit une
fois par an . Un congrès national de la J.R.D.A.
réunissant l'ensemble des comités régionaux , se
tient tous les deux ans .

28
Le conseil national , comme le congrès, sont placés
sous l'autorité du Bureau Politique National du
P.D.G.
Question :
Pourquoi dit-on que la jeunesse est l'avenir d'un
peuple ?
Réponse :
La jeunesse est l'avenir d'un peuple car elle
détient les moyens d'améliorer les conditions du
présent en conditions de qualité supérieure, c'est
à -dire qu'elle peut et se doit d'accélérer l'évo
lution progressiste d'un peuple. L'avenir d'un
peuple sera ce qu'en feront les jeunes d'aujour
d'hui et ce processus est irréversible .
Question :
Définissez les deux expressions : « évolution hori
zontale » et « évolution verticale »

Réponse :
L'évolution horizontale est celle qui embrasse
chacun des éléments et l'ensemble des éléments
d'un même phénomène, d'une même société,
d'une même personne et leur imprime le même
mouvement ou la même transformation, sur un
même niveau et à un degré égal .
L'évolution verticale est celle qui , partant de la
base la plus large, va , en se rétrécissant progressi
vement jusqu'à placer au sommet un seul des
éléments de l'ensemble . Ainsi dans l'évolution
verticale chaque élément ne subit pas la même
transformation ou n'est pas soumis au même
rythme du mouvement global .
29
Question :

Qu'entend -on par « évolution harmonieuse » ?


Réponse :
L'évolution harmonieuse est une évolution globale
dans laquelle chaque élément reçoit une transfor
mation et une modification de même nature et
de qualité égales , de sorte que tous les éléments
de l'ensemble se développent en même temps
sur la base d'un constant équilibre .
Question :

Qu'est-ce qu'une contradiction et comment défi


nissez-vous les contradictions sociales ?

Réponse :

Une contradiction est la rencontre, dans un phé


nomène ou dans un processus, de deux ou plu
sieurs éléments ou aspects opposés, s'excluant
ou s'affrontant du fait de leur opposition , mais en
même temps se supposant l'un l'autre et insépara
bles dans le phénomène ou le processus donné.
Les contradictions sociales résultent du heurt de
certains intérêts, particuliers ou de groupes, anta
gonistes et qui s'opposent avec plus ou moins de
violence ou de force.

En résumé, les contradictions sont des forces


opposées et inconciliables en même temps qu'in
terdépendantes.
Question :

D'après vous, qu'est-ce qui engendre les contra


dictions sociales ?

30

1
Réponse :
Les principales causes des contradictions sociales
sont l'inégalité, les différences injustes dans les
conditions de vie, les différences de conception en
ce qui concerne la nature et l'orientation des acti
vités de la société, l'inégale répartition des
richesses produites par les activités sociales et
l'existence de rapports économiques antagonistes
au sein de la société.

L'HOMME ET LA SOCIETE
Question :

Qu'est-ce que l'action collective et à quoi tend


elle ?

Réponse :
L'action collective utilise la somme des énergies ,
des capacités et des facultés d'un groupe ou d'une
société donnée, en vue de réaliser concrètement
un objectif. Elle tend principalement à augmenter
les capacités du groupe ou de la société pour résou
dre, tant les problèmes qui se posent à l'ensemble
du groupe ou de la société, que ceux qui affectent
en particulier chaque individu ou chaque catégorie
d'individus de ce groupe ou de cette société .
Question :

Pourquoi affirme- t-on qu'un homme ne saurait


vivre sans société ?

Réponse :
L'homme, hors de la société, est incapable, dans les
conditions actuelles de ses besoins et en fonction
même de la limitation de ses capacités, d'assurer
31
seul sa subsistance, son abri, son éducation , en un
mot de satisfaire à l'ensemble de ses besoins
vitaux .

Question :

Les membres d'une famille, hommes et femmes,


jeunes et vieux, sont tous des artisans tisserands .
Ce sont là leurs seules connaissances, leurs seules
capacités . Est-ce que cette famille constitue une
société viable et pourquoi ?
Réponse :
Cette famille ne constitue pas une société viable,
car aucun de ses membres ne pourrait satisfaire
l'ensemble de ses besoins propres, ni satisfaire une
part ou l'ensemble des besoins de toute la famille :
en effet les besoins de chacun et de l'ensemble de
la famille dépassent largement leurs possibilités .
Question :
Qu'est-ce que l'on entend par « les capacités créa
trices d'un peuple » ?
Réponse :
« Les capacités créatrices d'un peuple » sont l'en
semble de ses pouvoirs physiques et intellectuels
engagés dans la création collective . Ces capacités
ne sont pas statiques, mais sont continuellement
appelées à s'accroître et à s'améliorer.
Question :

La Guinée est un pays qui compte 90 % de pay


sans. Dans l'état actuel de son développement
économique, la Guinée pourrait-elle vivre sans
le travail des paysans ?

32
Réponse :
Non , car c'est essentiellement le travail des pay
sans qui apporte au pays les biens dont il a besoin,
soit pour se nourrir, soit pour échanger, par l'in
termédiaire du commerce, les biens qu'il produit
contre des biens d'autre nature , indispensables à
l'existence de tous.

Question :
Quelles sont les principales richesses : 1 ° du
peuple de Guinée ; 2 ° de la nation guinéenne ?
Réponse :
Les principales richesses du peuple de Guinée sont
d'abord son bien naturel : la terre , l'air, l'eau , la
lumière, la chaleur et sa force de travail qui lui
permet d'utiliser ces biens dans la production .
La principale richesse de la Nation guinéenne c'est
son unité et l'unité de son peuple .
Question :

Expliquez cette définition : « Tout part du peuple


et revient au peuple ».
Réponse :
Cette assertion exprime que toutes les activités,
tous les moyens, toutes les possibilités de la nation
sont employés dans l'intérêt exclusif des popula
tions ; qu'il s'agisse de la définition ou de la mise
en application de l'action nationale, celle -ci est
déterminée par le peuple lui-même et à son seul
profit.
Toute action entreprise doit traduire les aspirations
profondes du peuple et aboutir à la satisfaction de
ses besoins.

33
Question :

Développez cette expression : « Le peuple est le


moteur de l'histoire » .
Réponse :
C'est essentiellement le peuple qui est la force de
création d'une nation et c'est donc lui qui , par ses
facultés intellectuelles et ses capacités créatrices,
trace sa voie et fait son histoire en imprimant aux
phénomènes les transformations utiles à la satis
faction de ses aspirations .

L'ACTION MILITANTE
Question :
Pourquoi dit-on que le P.D.G. incarne la volonté
du peuple de Guinée ?
Réponse :
Le P.D.G. est, sur la base du fonctionnement
démocratique de ses organisations, l'émanation
directe du peuple de Guinée, puisque toutes les
instances du P.D.G., à quelque niveau que ce soit,
sont élues directement par les populations .
Question :
Qu'est-ce qu'un militant conscient ?
Réponse :
C'est celui qui est entièrement intégré à la pensée
et aux activités de son Parti dont il comprend par
faitement la philosophie et l'action . En réalité il est
en tout lieu et à tout moment l'incarnation fidèle
de son parti .
Question :

Le militant a-t-il des droits ? Si oui , lesquels ? Si


non pourquoi ?
34
Réponse :
Non , le militant n'a aucun droit puisqu'il s'est
engagé dans une action qui dépasse infiniment sa
personne et ses intérêts. Il doit tout assujettir aux
objectifs définis par le parti . Le militant qui se
réclame de sa qualité militante pour obtenir des
avantages ou des privilèges, ne saurait avoir ni la
confiance de ses camarades, ni la confiance de son
Parti , car il se sert alors du Parti pour ses intérêts
égoïstes.
Question :
La J.R.D.A. définit-elle sa propre doctrine poli
tique et pourquoi ?
Réponse :
Non, parce que la J.R.D.A. est l'organisation
nationale de la jeunesse du P.D.G. Si la jeunesse
constitue au sein de la société une couche sociale ,
caractérisée par l'âge, cette couche ne saurait en
aucun cas avoir des intérêts qui soient contraires
aux intérêts de l'ensemble de la société. Elle a
des problèmes particuliers qui se rapportent aux
conditions particulières de sa catégorie et c'est
pourquoi le P.D.G. l'a constituée au sein d'une
organisation particulière ; mais en aucun cas ceci
ne l'autorise à agir dans un sens contraire aux
intérêts de l'ensemble du peuple regroupé au
sein du Parti .

Question :
Qu'est-ce qu'un comité scolaire de la J.R.D.A. ?
Réponse :
Le comité scolaire de la J.R.D.A. est l'organisation
de base des élèves et des étudiants guinéens . Au

35
même titre que les comités J.R.D.A. des quartiers
et des villages, les comités scolaires de la J.R.D.A.
sont soumis aux mêmes principes d'organisation
et de fonctionnement, mais leur activité est plus
particulièrement marquée par la situation d'élèves
ou d'étudiants de ses membres ..

LA NATURE DE L'ACTION

Question :

Pourquoi l'éducation politique du peuple, la for


mation des travailleurs, l'émulation dans l'action
positive auront-elles plus de résultats qualitatifs
que l'emploi de la force et de la contrainte ?
Réponse :
La compréhension , les capacités professionnelles,
la compétition loyale, sont des forces d'entraîne
ment créatrices qui éveillent le sens des responsa
bilités ; alors que l'emploi de la force et de la con
trainte sont des procédés coercitifs qui conduisent
à la passivité et à l'irresponsabilité, car l'adhésion
apparente qui est obtenue est une adhésion feinte.
Question :

Qu'entend-on par « juger la moralité des actes » ?


Réponse :
C'est la faculté de ne pas juger l'acte ou les actes
dans leur forme, mais de les juger dans leur na
ture, dans leur finalité . Ce qui revient à dire que
pour que le peuple ait un jugement constamment
sain, il faut que celui-ci soit fondé sur une parfaite
connaissance des causes, des conditions et des ob
jectifs qui déterminent l'acte ou l'action .

36
Question :
Définissez cette formule « l'autoritarisme est la
règle de conduite des faibles » .
Réponse :
La faiblesse dont il est ici fait allusion est la fai
blesse de caractère qui se réfugie derrière les
moyens de coercition pour se faire écouter. Le fai
ble est incapable d'expliquer et de justifier son
action ou les actions que ses responsabilités lui
font prescrire ou de défendre un point de vue :
alors il l'impose en ayant recours à l'autoritarisme .
Question :

Qu'entend-on par démocratiser les conditions de


décision et d'exécution des travaux d'investisse
ment humain ?
Réponse :
C'est faire participer à l'élaboration des plans d'in
vestissement humain comme à la direction des tra
vaux qui s'ensuivent, l'ensemble de ceux qui y
participent d'une manière pratique et qui sont
intéressés par la réalisation poursuivie .
Question :
Pourquoi dit-on que le progrès est mouvement ?
Réponse :
Le progrès est mouvement parce qu'il est infini et
il est infini parce qu'il représente la somme des
qualités créatrices de l'ensemble de l'humanité
qui s'additionnent et se multiplient indéfiniment .
Question :

Expliquez cette expression « aller toujours dans


le sens du progrès » .

37
Réponse :
C'est diriger ses activités vers une constante amé
lioration des conditions de vie de l'homme, non
pas dans un sens égoïste, mais selon les aspira
tions communes aux hommes d'une même société .
Question :

Pourquoi dit -on que c'est l'action qui éduque ?


Réponse :
Parce que l'action est une activité concrète . C'est
elle qui justifie la théorie ou la modifie en fonc
tion des réalités de la pratique . Elle permet donc
d'acquérir un nouveau jugement et de nouvelles
qualités .
Question :

Qu'entend-on par : « développement rationnel


de l'investissement humain » ?
Réponse :
C'est la juste utilisation des forces physiques, des
possibilités matérielles et de la volonté de ceux
qui l'exécutent dans le cadre de l'intérêt de la col
lectivité. Si l'investissement humain n'est pas con
duit rationnellement, il aboutit à un gaspillage des
bonnes volontés, des forces physiques, voire des
matériaux et des ressources financières, ce qui
aboutit à le discréditer.
Question :

Qu'entend-on par : « tirer les leçons des erreurs


commises » ?

Réponse :
C'est analyser, non seulement l'erreur en soi , mais
ses causes et ses conséquences. Les enseignements
38
d'une telle analyse permettent, dans des condi
tions semblables ou similaires, de ne pas les ré
éditer et d'adopter des formes et des méthodes
d'action supérieures . A défaut de cette analyse,
l'erreur risque de subsister et en subsistant elle
s'aggrave, ou alors elle risque de se renouveler .
Question :

Qu'entend-on par : « procédé comminatoire » ?


Réponse :
C'est un procédé qui contient une menace, donc
qui se traduit par des méthodes d'autorité arbi
traire et de contrainte .
Question :
Pourquoi dit-on que la médaille doit sanctionner
le degré de mobilisation militante des popula
tions ?

Réponse :
Parce que la médaille ne doit pas seulement sanc
tionner les résultats importants obtenus par la sec
tion qui la reçoit, mais doit, en même temps, met
tre en valeur le degré de conscience des popula
tions de la section , leur adhésion aux mots d'ordre
du Parti, leur détermination à poursuivre, par delà
l'obtention de la médaille, aussi loin que possible,
l'action révolutionnaire du Parti .

Question :
Qu'entend-on par production quantitative ?
Réponse :
La production quantitative exprime le volume des
biens produits : elle s'attache à l'augmentation
de la quantité des biens produits.
39
Question :
Définissez cette phrase renforcer continuel
lement le potentiel des forces révolutionnaires que
recèle notre peuple » et indiquez quels sont les
moyens de ce renforcement ?
Réponse :
Cette phrase signifie qu'il faut accroître les possi
bilités de lutte, les capacités politiques, le degré
de conscience militante des populations . C'est par
l'éducation politique et professionnelle, une amé
lioration des pratiques démocratiques et une cons
tante information des masses, qu'on obtient ce
renforcement.
Question :

Qu'entend -on par la compréhension des objectifs ,


des méthodes et des moyens d'action pour attein
dre ceux -ci ?

Réponse :
On entend par là que responsables et militants
doivent avoir une connaissance précise des buts
assignés à l'action, des conditions dans lesquelles
elle doit être menée, et des possibilités matérielles
qui existent pour la conduire à son terme . Il est
essentiel que ces connaissances recueillent l'adhé
sion de ceux qui doivent mener, diriger et contrô
ler l'action .

THÉORIE ET PRATIQUE
Question :
Expliquez ce passage : « La véritable valeur intel
lectuelle n'est pas celle qui se manifeste par une
énergie verbale stérile, c'est celle qui permet à
40
un individu, en partant des réalités objectives ,
d'émettre une pensée juste, que l'expérience
pourra légitimer ou prouver. »
gue
Hes Réponse :
La pensée qui n'est pas suivie d'action pratique
est stérile . On peut admettre que si les plus grands
ci savants n'avaient fait qu'émettre le fruit de leurs
é spéculations sans les soumettre à l'expérience ou
sans se livrer à de longs et fastidieux problèmes
de vérification , jamais la science n'aurait pro
gressé . Le fait d'exprimer résolument une idée,
de la développer, de la discuter, n'apporte rien
si cette idée reste inapplicable soit par suite des
impossibilités matérielles qu'elle rencontre, soit
par suite de son inadaptation au milieu humain
ou aux conditions sociales existantes .
Question :

Développez cette définition : « La pensée est un


phénomène humain, lié au travail , sur la base du
développement social ; la pensée part de l'action
pratique et y revient . »
Réponse :
L'action , tant par ses résultats que par les diverses
formes d'activités qu'elle engendre, enrichit la
pensée de nouvelles connaissances, voire de nou
velles conceptions qui sont utilisées ultérieure
ment dans une nouvelle action . Prenons un exem
ple simple : un enfant dispose de deux planches,
d'une poignée de clous et d'un marteau . Ce n'est
qu'en essayant de clouer ensemble ces deux plan
ches qu'il parviendra à trouver la meilleure
méthode de planter ses clous, de tenir son marteau
et de poser ses planches .
41
La pensée se développe donc par l'action de l'hom
me qui , par un besoin de développement social,
enrichit constamment la pensée .
Question :

Donnez un exemple simple de liaison entre la


théorie révolutionnaire et l'action révolutionnaire .
Réponse :
Exemple de la théorie sur l'accroissement de la
production, la réforme de l'enseignement, la pla
nification économique , la rationalisation du tra
vail , la gestion collective, etc.
Toutes ces théories doivent être constamment con
frontées aux réalités et modifiées ou enrichies par
la pratique révolutionnaire .
Question :
Qu'entend-on par conditions objectives ?
Réponse :
Ce sont les conditions matérielles concrètes, indé
pendantes de la volonté ou des désirs d'un indi
vidu .
Question :

Qu'entend-on par conditions subjectives ?


Réponse :
Ce sont les conditions morales, intellectuelles et
spirituelles, qui sont liées à l'individu ou à un
groupe .
Question :

Expliquez cette remarque : « Il n'y a pas de déci


sion relevant de l'intérêt du peuple que le peuple
ne puisse comprendre s'il en a une nette cons
cience » .

42
Réponse :
Les aspirations principales d'un homme, d'un
groupe d'hommes, sont d'améliorer continuelle
ment ses conditions de vie, de modifier qualitati
vement son état social. Ainsi , s'il a une nette cons
cience des éléments qui conditionnent son progrès,
le peuple est capable à tout moment de prendre les
décisions conformes à ses intérêts. L'intérêt d'un
peuple ne saurait se définir dans le temps pré
sent, mais il est une continuelle projection de ses
aspirations , ce qui fait de tous les peuples une
force de progrès . C'est la conscience qu'a un peu
ple de ses intérêts progressistes, qui marquent
le dégré des ses capacités évolutives .
Question :

Quelles sont les qualités d'un bon dirigeant de


mouvement de masse ?

Réponse :
C'est d'être continuellement le représentant fidèle
des besoins, des possibilités, des aspirations et des
réalités objectives du groupe à la tête duquel il est
placé.
Question :

Qu'entend -on par l'expression « les arguments


de la force » ?

Réponse :
Ce sont des méthodes d'autorité basées unique
ment sur la contrainte, l'autorité arbitraire, qui
n'ont d'autre justification que la supériorité théo
rique d'une fonction , d'un grade ou d'une respon
sabilité .

43
Les arguments de la force ne sont pas en réalité
des arguments , puisqu'ils ne justifient et n'expli
quent rien .
Question :

Expliquez cette pensée « la peur et la mystification


ne peuvent s'installer que dans les esprits non
éclairés par une conscience politique avertie ».
Réponse :
L'homme qui a une juste compréhension des pro
blèmes qui se posent à la société, qui connaît le
bien fondé de l'action entreprise pour résoudre ces
problèmes, ne saurait rien craindre ni pour lui
même, ni pour la société, de l'action entreprise .
La mystification qui tend à tromper les popula
tions engagées , ne peut avoir prise sur les
esprits ayant une juste compréhension des pro
blèmes qui se posent à la société .
Question :

En Guinée , les rapports de force entre les cou


ches progressistes et les couches réactionnaires
se sont modifiés, les éléments progressistes sont
plus nombreux et plus puissants . A quoi attri
buez - vous cette modification qualitative ?
Réponse :
Au fait que les populations, qui militent toutes au
sein du P.D.G., sont informées avec précision de
toutes les réalités du pays et éduquées politique
ment, ce qui leur donne une conscience politique
plus élevée qui ne peut aller que dans le sens du
progrès.

44
CRITIQUE ET AUTO - CRITIQUE
Question :

Qu'est-ce que la critique ?


Réponse :
La critique est l'analyse objective des faits, des
conditions et des circonstances qui permettent de
déceler les erreurs, les fautes ou les faiblesses
d'une action donnée ou d'un ensemble d'actions .
Question :

Qu'est -ce que l'auto -critique ?


Réponse :
C'est la critique de sa propre action et de ses pro
pres activités.
Question :

Donnez un exemple simple de critique négative.


Réponse :
Une critique négative est, par exemple , une accu
sation ou une dénonciation quelconque sans ana
lyse objective .
La critique négative cherche moins à déceler les
causes objectives de l'erreur qu'à imputer à un in
dividu cette erreur en le chargeant subjectivement
de tous les défauts .

Question :

A quoi tend la critique positive ?


Réponse :
Elle tend à améliorer constamment la qualité de
l'action, la rigueur de la pensée et le degré de
conscience..

45
Question :
Quelle différence existe-t-il entre une critique po
sitive et une accusation ?
Réponse :
Une critique positive fondée sur des faits et qui
respecte la dignité de celui qui en est l'objet, est
une analyse claire de ses activités .
L'accusation , bien souvent formulée d'une manière
subjective, attente à la dignité de celui qui en est
l'objet ; alors que la critique positive préserve
la qualité des rapports sociaux qui existent dans
un même groupe d'hommes, l'accusation dété
riore ces rapports.
Question :
Expliquez pourquoi une critique saine doit rallier
l'adhésion constante et lucide de celui qui en est
l'objet ?
Réponse :
C'est le bien-fondé et la justesse des arguments
sur lesquels repose la critique qui éclairent la cons
cience de celui qui en est l'objet et ne peuvent
qu'entraîner son approbation .
Question :

Pourquoi est-il dit que la critique positive renforce,


consolide l'égalité des rapports qui existent au
sein du Parti ?

Réponse :
Parce que la critique positive, étant le droit de
chacun, supprime les caractéristiques arbitraires de
supériorité qui peuvent exister à l'intérieur d'un
même groupe d'hommes . Elle met tous les hom

46
mes sur un même pied d'égalité, leur reconnait
les mêmes droits de discussion , la même capacité
d'analyse et ainsi la critique est un des éléments
de la pratique démocratique, laquelle enrichit
continuellement la qualité des rapports sociaux,
et ceux des militants d'un même parti .
Question :

Pourquoi dit-on que les accusations passionnelles


et les critiques négatives créent des courants de
sympathie et d'antipathie antagonistes ?
Réponse :

C'est parce que ces accusations et critiques, qui


reposent essentiellement sur le subjectivisme et ne
résultent pas d'une analyse sincère et objective,
éveillent, en fonction de rapports d'amitié déjà
établis au sein du groupe, des mouvements de
contestation et d'approbation souvent non-formu
lées qui se transforment en opposition irréfléchie,
réalisant au sein du groupe deux courants con
traires en continuel affrontement.

DE LA REVOLUTION

Question :
Qu'est-ce que la Révolution ?
Réponse :
La Révolution est l'action concertée d'un groupe ou
d'un peuple en vue de transformer d'une manière
fondamentale, ses conditions d'existence en nou
velles conditions préalablement déterminées .
La Révolution appartient au processus classique de
l'évolution mais s'en distingue par le fait qu'elle
47
emprunte des voies et des moyens qui revêtent
généralement un caractère exceptionnel de muta
tion brusque et parfois violente.
Question :

Il est fait fréquemment référence à « la pensée


révolutionnaire » et à « l'action révolutionnaire » .
Pourquoi cette distinction ?
Réponse :
La « pensée révolutionnaire » détermine théorique
ment les principes de la révolution, les moyens à
y consacrer, les buts à atteindre, ainsi que les di
verses répercussions qui peuvent résulter de la
révolution .

« L'action révolutionnaire » est la mise en pratique


de la théorie révolutionnaire . Il est évident que la
pensée révolutionnaire ne fait pas la révolution ;
elle lui ouvre la voie , en préparant par une étude
scientifique, les conditions de son succès .
Question :

Est-il vrai qu'un homme qui crée est supérieur à


dix hommes qui pensent et pourquoi ?
Réponse :
La vie de l'homme et plus particulièrement l'amé
lioration de ses conditions d'existence sont liées
à la quantité et à la qualité des biens qui lui sont
nécessaires pour satisfaire de plus en plus ses
besoins. La pensée ne peut que fixer les moyens
d'améliorer les conditions d'existence de l'homme
ou de la société, mais elle est incapable de lui pro
curer les biens matériels dont il a besoin . Seule
l'action lui permettra d'atteindre ou non ces

48
biens, d'où un homme qui crée ces biens rendra
plus de service que tous ceux qui ne font que les
concevoir .
Question :

Qu'est -ce qu'un « comportement militant » ?


Réponse :
Le « comportement militant » est le comportement
qui subordonne toutes les activités de l'individu
aux intérêts, aux besoins et aux objectifs propres
à l'action dans laquelle il s'est engagé .
Question :

Qu'entend -on par l'expression « dominer son


destin » ?

Réponse :
C'est se rendre maître des forces matérielles et des
entrainements divers qui assujettissent un individu ,
une société ou un peuple aux phénomènes de la
vie . Pour pouvoir dominer son destin, il faut pou
voir en contrôler tous les éléments afin de leur
donner une direction qui soit conforme aux objec
tifs poursuivis par un individu , une société ou un
peuple .
Question :

Expliquez ce proverbe africain : « La vie repose


sur trois piliers : le passé, le présent et l'avenir » .
Réponse :
Ces trois termes de l'existence d'un peuple consti
tuent l'unité théorique de son histoire. En effet, le
présent d'un peuple résulte de son passé et son
avenir est tributaire de son présent. Il n'y a pas en
effet de rupture historique entre ces trois éléments
49
de la vie d'un peuple, qui sont interdépendants et
conditionnés les uns par les autres.
Question :
Qu'est -ce que l'investissement humain ?
Réponse :
C'est l'utilisation des capacités et des ressources
physiques et intellectuelles d'un groupe d'hommes
en vue d'une action se traduisant par une rentabi
lité ou un profit matériel, sans aucun recours à des
moyens financiers.
Question :

Qu'est -ce qu'une doctrine politique ?


Réponse :

Une doctrine politique est un ensemble de prin


cipes et de conceptions élaborés en vue d'atteindre
des objectifs fixés à l'action politique.
Question :
Donnez un exemple simple d'accroissement de
production.
Réponse :
Il y a plusieurs sortes d'accroissement de produc
tion . Ily a l'accroissement de production découlant
d'une augmentation du travail fourni; celle décou
lant d'une meilleure adaptation des moyens de
production. C'est ainsi qu'un briquetier, qui a une
capacité de production de 150 briques par jour,
peut, soit en augmentant sa journée de travail , soit
en améliorant ses conditions de travail , soit encore
en employant mieux ses instruments de travail ,
fournir 175 briques par jour.

50
Question :
Quels sont les principes de base du Parti Démo
cratique de Guinée ?
Réponse :
Le principe fondamental du P.D.G. est l'applica
tion de la démocratie par le peuple et pour le peu
ple. De ce principe de base découlent les principes
de l'égalité entre les êtres, de la justice pour tous
et de rapports sociaux établis dans la solidarité et
la coopération .
Le P.D.G. est un Parti anti-colonialiste et anti-impé
rialiste qui conduit nécessairement à la liquidation
de toute manifestation raciste . La conception démo
cratique du P.D.G. pose comme principe constant
la prééminence des intérêts de la société sur les
intérêts de l'individu .
Question :

Quels sont les facteurs essentiels de l'action révo


lutionnaire ?

Réponse :
C'est d'abord la volonté révolutionnaire qui se tra
duit par une volonté déterminée d'éléver le
niveau de vie des masses, de diriger effective
ment le destin historique de la Nation et de par
ticiper d'une façon consciente et conséquente à
l'édification d'une humanité harmonieuse et soli
daire . Le second facteur est la prise de conscience
politique qui définit, à la volonté d'amélioration
des conditions de vie, une ligne d'action lui per
mettant de se manifester et de trouver les meil

51
leures voies pour satisfaire les aspirations des
masses . Le troisième facteur, c'est l'organisation
révolutionnaire pour conduire l'action elle-même ,
c'est-à-dire transposer dans les actes la conception
révolutionnaire .

Question :

En République de Guinée, qu'est-ce qui mène et


dirige l'action révolutionnaire ?
Réponse :
C'est le Parti Démocratique de Guinée .
Question :

Quest-ce qui représente la force de la révolution ?


Réponse :
C'est la force du peuple guinéen , le degré de sa
détermination et la puissance de son unité .
Question :

Les conditions de la vie d'un peuple sont-elles


statiques ? Pourquoi ?
Réponse :
Les conditions de la vie d'un peuple ne sont pas
statiques, car la vie est en perpétuel mouvement
et ses conditions sont modifiées par l'action . Elles
se modifient continuellement en fonction des
résultats des activités du peuple ; c'est ainsi
qu'elles peuvent se détériorer ou s'améliorer .
Question :

A quoi tend la contre- révolution ?

52
Réponse :
La contre- révolution tend à arrêter l'action révolu
tionnaire ou à dénaturer les activités de la révo
lution .

Question :

Est-ce que l'action révolutionnaire a un caractère


continuellement positif et pourquoi ?

Réponse :
Non, l'action révolutionnaire a à la fois un carac
tère positif en ce sens qu'elle tend à créer, et un
caractère négatif en ce sens que toute création
exige une destruction . C'est ainsi que si nous
avons choisi la liberté ( aspect positif ) c'est contre
l'esclavage ( aspect négatif ) . Il n'y a pas un aspect
de la vie sociale ou économique d'un peuple qui
ne revête ces deux caractéristiques, positive et
négative .
Question :

Est-ce que la révolution peut satisfaire toutes les


couches sociales et pourquoi ?
Réponse :
Non, la révolution ne peut pas satisfaire toutes les
couches sociales parce qu'elle répond à un besoin
de transformation sociale qui atteindra forcément
une certaine catégorie d'hommes dans leurs privi
lèges ou leurs intérêts .
Question :

Quel est l'objectif suprême de la révolution gui


néenne ?

53
Réponse :
C'est le bonheur pour tous par la liquidation de
toutes les pratiques d'exploitation de l'homme par
l'homme .
Question :

Quelle est la nature de la démocratie exercée en


République de Guinée ?
Réponse :
La nature de la démocratie exercée en République
de Guinée est populaire.
Question :

Qu'est-ce que l'ennemi de la fermeté révolution


naire ? Et pourquoi ?

Réponse :
C'est le libéralisme qui, de compromis en compro
mis, conduit à la compromission . Le libéralisme
subordonne les intérêts supérieurs du peuple, en
tout ou en partie à des intérêts égoïstes de groupe
ou d'individus . De ce fait, il ne fait que maintenir
les iniquités, amplifier les antagonismes . Il entre
tient la confusion et l'équivoque , suscite le doute ,
la méfiance et le découragement .
Question :

Qui doit exercer la fermeté révolutionnaire dans


un régime populaire ?
Réponse :
C'est le peuple lui-même, dans les différents orga
nismes dont il s'est doté.

54
Question :
Une assemblée de comités de quartier ou de vil
lage a-t-elle le droit de destituer l'un des membres
de son bureau ?

Réponse :
Oui , à tout moment une assemblée générale de
comité peut, non seulement destituer un des mem
bres de son bureau, mais encore elle peut procé
der à l'élection d'un nouveau bureau .
Question :
Quel doit être le souci constant des responsables
politiques dans un régime populaire ?
Réponse :
C'est de favoriser l'exercice de la dictature démo
cratique, de faire triompher la prééminence du
Parti et de rechercher constamment les moyens de
lier l'ensemble des militants aux responsabilités
politiques.
LE PARTI ET LA NATION
Question :

Qu'est-ce que le P.D.G. ?


Réponse :
Le P.D.G. est un parti démocratique, populaire
et progressiste qui a été créé le 17/5/1947 et
dont le programme et les principes se réclament
d'une conception révolutionnaire de l'histoire .
Question :

Qu'est-ce que la Nation ?

55
Réponse :
La Nation est l'ensemble des personnes vivant
généralement dans un même pays, ayant conser
vé des intérêts communs, une communauté d'ori
gine et de sentiments, en un mot ayant une histoire
et un avenir communs, une communauté de vie
économique, de formation psychique et de cul
ture . Elle est une sorte de cristallisation conjuguée
et dialectique des pensées, des volontés et des inté
rêts collectifs et historiques .
Question :

Qu'est-ce que l'Etat?


Réponse :
C'est l'ensemble des institutions qui incarnent la
Nation et règlent sa vie sociale, économique et
culturelle, au moyen de lois ou de toute autre
procédure législative applicables à tous ceux qui
vivent dans le cadre de la Nation : C'est la Nation
organisée en services d'intérêt collectif et public
dans divers domaines .
Question :

Qu'entend-on par souveraineté nationale ?


Réponse :
C'est le droit inaliénable de chaque Nation d'or
ganiser son existence selon ses propres intérêts et
de disposer librement d'elle-même. Concrètement,
c'est l'ensemble des moyens d'autorité et des
droits dont un peuple dispose pour organiser sa
vie et établir des contacts et des relations avec les
autres pays . Les pouvoirs de souveraineté incar
nent et symbolisent l'existence de la Nation .

56
Question :

Quels sont les principaux attributs de la souve


raineté nationale ?

Réponse :
Si le drapeau, l'emblème, la devise, l'hymne
national d'un Etat sont l'expression de sa souve
raineté, les véritables attributs de la souveraineté
sont les moyens que détient la Nation d'assurer
par elle-même la liberté de son destin historique,
la permanence de son existence . Parmi ces moyens
citons : la diplomatie, l'armée, la Constitution, la
justice, l'économie , l'éducation et la culture .
Question :

Quelles sont, pour un peuple, les principales con


ditions de son indépendance ?
Réponse :
C'est d'avoir sa liberté politique, sa liberté écono
mique, sa liberté sociale et sa liberté culturelle .
Question :

Qu'entend-on par « forces de progrès » et « for


ces de régression » ?
Réponse :
Les forces de progrès sont celles qui favorisent,
voire qui impulsent le développement et l'évolu
tion des sociétés humaines, tandis que les forces
de régression sont celles qui tentent de revenir
à des conditions historiques déjà dépassées dans
les faits . Entre ces deux forces, se situent les con
servateurs qui cherchent à immobiliser la vie d'un

57
peuple, d'une Nation ou d'une société dans ses
conditions présentes.
Question :
Donnez une définition claire et concise de l'ex
pression « la conscience d'un peuple » ?
Réponse :
C'est la faculté que détient le peuple d'apprécier
ses conditions d'existence, d'exprimer ses besoins ,
de définir sa volonté en fonction des moyens qu'il
détient et des lois de l'évolution historique des
sociétés.
Question :

Qu'est-ce que l'on entend par « structures admi


nistratives » , « structures économiques » , « struc
tures sociales » ?

Réponse :
Les structures administratives , économiques et
sociales, sont la manière dont les différents roua
ges de l'appareil administratif, économique et
social sont liés entre eux et agencés . C'est ainsi
que selon la nature des structures on peut définir
la nature de l'appareil administratif, économique
et social. Par exemple : des structures peuvent fa
voriser ou empêcher le développement des appa
reils administratifs, économiques et sociaux, com
me elles peuvent être, soit à la disposition d'un
régime, soit encore à la disposition des popula
tions .

Question :
Définissez les mots suivants : évolution , déve
loppement, émancipation .

58
Réponse :
L'évolution est une série de modifications succes
sives de caractère progressiste , qui interviennent
dans la situation d'une chose, d'un être ou d'un
peuple .
Le développement c'est l'extension, la croissance
progressive d'une chose, d'un être ou d'un peuple .
Il ressort néanmoins que, dans les domaines poli
tique, économique, social et culturel, il y a des
développements anarchiques et désordonnés,
c'est -à -dire des développements spontanés et for
tuits, et il y a des développements dirigés et con
trôlés en fonction de certains buts préalablement
fixés .
L'émancipation, c'est le fait, pour une chose, un
être ou un peuple, d'être affranchi de toute tutelle
ou entrave . Politiquement c'est, pour un peuple,
le fait d'atteindre un degré de liberté tel qu'il ne
dépende plus que de ses seules initiatives et de
ses seules forces, sans que des éléments étrangers
aient à intervenir ou à influer sur son état ou son
destin .
Question :

Quelle différence y a -t -il entre le sous-dévelop


pement et le non -développement?
Réponse :
Le sous-développement indique un développe
ment ou insuffisant ou incomplet .
Le non-développement indique l'absence de tout
développement.
Ces termes sont surtout utilisés en économie
politique pour désigner les pays qui sont ou ont
été sous domination coloniale .

59
Dans ce sens , le sous-développement traduit
l'absence de toute industrialisation véritable dans
les pays colonisés, la puissance coloniale s'étant
contentée d'y créer, tout au plus, de petites indus
tries de transformation complémentaires de son
économie, alors que le non -développement traduit
l'idée que la puissance coloniale, considérant ses
colonies comme un réservoir de matières pre
mières, s'est abstenue d'y créer la moindre indus
trie, se contentant de draîner les produits de
l'économie de traite .

Question :

Qu'entend-on par « Parti d'avant-garde » ?


Réponse :
Un parti d'avant-garde est un parti qui se place
au -devant des aspirations d'un peuple et agit afin
d'accélérer la satisfaction de ces aspirations .
C'est un parti apte à déceler à l'avance les aspi
rations populaires et qui se place à la pointe du
combat pour créer les conditions de leur satisfac
tion .

Question :
Indiquez quelle est la structure du Parti Démo
cratique de Guinée .
Réponse :
C'est une structure populaire qui repose sur les
masses et dont les responsables sont élus par les
militants. Elle se compose de comités de village
ou de quartier, qui sont regroupés, au niveau des
régions, à l'intérieur des sections. Il existe un
comité par village ou quartier et depuis la Confé
60
rence de Labé, une section au niveau de chaque
chef- lieu régional et de chaque poste administra
tif. L'instance supérieure du P.D.G. est constituée
par le Conseil National de la Révolution et les
congrès. Le congrès, auquel participe l'ensemble
des responsables des Fédérations, élit, tous les
quatre ans, le Bureau Politique National chargé
d'appliquer les résolutions du congrès et des C.N.R.
Entre les congrés et les C.N,R ., le B.P.N. est l'ins
tance supérieure du Parti.
Question :

La Constitution guinéenne définit le régime de


l'Etat .
Quel est ce régime et quelles sont ses caractéris
tiques ?
Réponse :
La Guinée est une République ayant un régime
démocratique, laïc et social. La caractéristique
essentielle du régime est que tout part du peuple
et revient au peuple. C'est un régime progressiste
et révolutionnaire. Ce régime est conditionné,
dans ses activités, par la volonté des populations
qui exercent leur souveraineté par l'intermédiaire
de leurs représentants élus au suffrage universel
direct et secret .

Question :
Quelle est la devise de l'Etat ?

Réponse :
Travail , Justice, Solidarité.
Question :

Quelle est la composition de l'Assemblée natio


nale et quel est son rôle ?
61
Réponse :
L'Assemblée nationale est composée de représen
tants du peuple, élus tous les 5 ans au suffrage
universel , direct et secret, sur une liste nationale .
Les élus du peuple, au nombre de 75, portent le
titre de députés . L'Assemblée Nationale élit un
bureau au début de chaque législature, composé
de membres pris dans son sein . L'Assemblée
Nationale vote les lois conformément à la Consti
tution guinéenne .

COOPERATION ET SOLIDARITE

Question :

La coopération est-elle nécessaire à l'action col


lective et pourquoi ?

Réponse :
Oui . En réalité la coopération est le fondement de
l'action collective, du fait que chacun participe à
une même activité commune qui doit avoir pour
résultat un intérêt général et collectif. Cette co
opération permet à chaque élément de l'action col
lective d'aider le travail des autres membres de la
collectivité et de recevoir d'eux une aide . Il s'éta
blit donc nécessairement des rapports de coopéra
tion , sans lesquels l'action collective ne pourrait
aboutir .
Question :

A quel niveau doit se situer la coopération dans


l'action politique du P.D.G. ?
62
Réponse :
Etablie à la base même de l'action collective, elle
doit s'étendre jusqu'au niveau le plus élevé, c'est
à-dire jusqu'au niveau national . Il est clair qu'un
paysan conscient coopère à l'enrichissement de la
Nation en augmentant sa production .
C'est donc à tous les échelons de la hiérarchie du
Parti que doivent s'établir des rapports de coopé
ration entre les militants du P.D.G.

Question :
Qu'entend-on par « maturité politique » ?
Réponse :
On dit d'un militant ou d'un Responsable qu'il a
de la maturité politique lorsqu'il a atteint un degré
de conscience politique qui lui permet, à tout
moment et en toutes circonstances, de trouver la
juste solution politique aux problèmes qu'il est
appelé à affronter, dans les domaines de l'activité
nationale .

Question :

Pourquoi est-il recommandé de procéder de telle


sorte que l'élan révolutionnaire reçoive son impul
sion principale des populations ?
Réponse :
C'est parce que le peuple est le véritable moteur
de l'histoire . En effet, s'il est possible de con
traindre et de forcer le peuple à agir dans un sens
contraire à ses intérêts, il finira nécessairement
par briser cette contrainte et redonner à ses acti
vités un caractère conforme à ses intérêts . C'est
cette action qui fait progresser historiquement la

63
société, et c'est pourquoi il convient, dès le départ,
de placer toute action au centre des intérêts popu
laires.
Question :

Expliquez pourquoi un défaut de coopération en


gendre la dispersion des efforts, un abandon gra
duel des directives du Parti et une sous-estimation
des exigences de développement harmonieux et
équilibré de la Nation .
Réponse :

Pour que les efforts de tous soient compris, con


duits et réalisés dans un esprit global et un souci
de développement harmonieux de la Nation, il
faut que les différents groupes sociaux de la
Nation se prêtent, dans leurs diverses activités , un
concours réciproque et mutuel . A défaut de cette
coopération, chaque groupe perd peu à peu cons
cience des objectifs supérieurs vers lesquels tend
son action propre et il particularise celle -ci au seul
niveau de son groupe ; le paysan cultive pour ses
besoins vitaux, le fonctionnaire ne s'emploie qu'à
l'accomplissement strict de sa tâche, le Gouver
neur de région ne se préoccupe que de sa région ,
etc. Les actions prescrites par le parti , dont une
part revient dans l'exécution à chaque groupe
social , sont des actions qui se situent dans une
conception globale des besoins et du développe
ment de la Nation . Elles ne pourront donc être
conduites heureusement à leur terme que si
chaque élément y prend part, coordonne ses acii
vités avec celles des autres éléments engagés dans
l'action .

64
Question :

Qu'est-ce qu'une coopérative ?


Réponse :
C'est une organisation qui groupe un certain nom
bre de membres qui mettent en commun leurs ca
pacités, leurs moyens de production, leurs biens,
pour un travail commun et un profit commun . ||
existe plusieurs formes de coopéatives : la forme
initiale est la coopérative simple du travail dont
les membres mettent en commun leurs capacités
de travail et leurs instruments de production . Les
autres formes de la coopérative sont plus élabo
rées et constituent des entreprises parfaitement
organisées et administrées par les travailleurs
eux-mêmes . La coopérative repose sur une coopé
ration étroite de tous ses membres .

Question :

Définissez cette expression « la coopérative doit


devenir de plus en plus un réflexe politique » .
Réponse :
La formation des militants et des responsables du
Parti doit aboutir à ce que la coopération soit de
leur part un acte spontané, engagé sans le recours
à la réflexion, comme une sorte de nécessité vitale .
Question :

Expliquez cette pensée « si la coopération est


l'école de la solidarité, l'émulation est celle du
progrès » .
Réponse :
La coopération est basée sur une prise de cons
cience très précise de l'intérêt solidaire des diffé
65
rentes couches sociales du peuple . Elle aboutit
donc à un comportement dans lequel les intérêts
collectifs prennent le pas sur les intérêts indivi
duels ou de groupe : c'est le propre de la solida
rité. L'émulation, qui est une compétition frater
nelle, engendre nécessairement de continuelles
améliorations, soit dans l'action pratique, soit dans
les méthodes d'action . Il en résulte une améliora
tion qualitative continuelle du travail , d'où le pro
grès .
Question :

Pourquoi dit-on que la concurrence aboutit à


l'anarchie ?

Réponse :
C'est parce qu'elle s'établit, soit entre deux indi
vidus, soit entre deux groupes d'individus, soit
encore entre différents groupes d'individus, dont
l'activité n'est réglée qu'en fonction de leur
volonté de dépasser les autres afin d'être supé
rieurs à eux et de les dominer. Leur objectif est la
supériorité et ne s'intègre pas dans une conception
générale de progrès . La concurrence est beau
coup plus une lutte qu'une action progressiste. La
concurrence répond à une volonté de puissance et
non à une volonté d'amélioration , de ce fait celui
qui réussit à réunir le plus de moyens se dévelop
pera au détriment de l'autre : sur le plan du déve
loppement national cela se traduit par l'anarchie,
certains secteurs se développent sans justification
sociale au détriment d'autres secteurs .

Question :
Qu'entend -on par section pilote ?

66
Réponse :
C'est la section dont l'action est la mieux conforme
non seulement aux directives du Parti , mais aussi
à la ligne générale prescrite par le parti . C'est celle
qui , de l'ensemble des sections, a le mieux réa
lisé, de façon pratique, le programme du Parti et
satisfait ainsi aux aspirations des masses .

LE PEUPLE ET LA DEMOCRATIE
Question :
Quelle est la nature de la démocratie qui carac
térise le régime guinéen ?
Réponse :
C'est une démocratie totale ou autrement dit po
pulaire .
Question :

Définissez ce que l'on entend par « bases démo


cratiques » ?
Réponse :
Les bases démocratiques sont les éléments sur
lesquels repose la démocratie . Dans un régime
bourgeois, la démocratie repose sur la bourgeoi
sie ; dans un régime parlementaire, la démocratie
repose sur les parlementaires ; dans un régime
démocrate-chrétien , la démocratie repose sur

l'Eglise ; dans un régime de démocratie totale, la


démocratie repose sur le peuple .
C'est pour cette raison que l'on définit cette forme
de démocratie de « Démocratie Nationale » .
Question :

La théorie est-elle supérieure à la pratique ? Pour


quoi ?

67
Réponse :
Non , car la théorie a besoin d'être soumise aux
tests de la pratique pour savoir si elle est juste ou
fausse, bonne ou mauvaise .
Question :
Expliquez cette pensée « La pratique est le cri
tère de la vérité » .

Réponse :
Quelle que soit une idée, quelle que soit la valeur
d'une théorie, ce ne sont là que des éléments abs
traits que leur mise en pratique peut seule concré
tiser. La pratique a seule le pouvoir de justifier ou
de modifier éventuellement une pensée ou une
théorie, car seule l'action pratique peut vérifier la
justesse ou la fausseté d'une pensée ou d'une
théorie .

Question :

L'action individuelle est-elle supérieure à l'action


collective ?

Réponse :
Non . Dans un groupe d'hommes, il y a infiniment
plus d'intelligence, plus de capacités créatrices,
plus de forces intellectuelles et morales que dans
un seul individu . En effet, l'action collective
bénéficie de l'apport de l'ensemble des capacités
de tous alors que l'action individuelle est néces
sairement limitée aux seules capacités de l'indi
vidu .
Question :
La pratique de l'étude, de la définition et de l'ac
tion collective est-elle démocratique ? Pourquoi ?

68
Réponse :
Elle est essentiellement démocratique parce
qu'elle récolte non seulement les avis de chacun ,
mais encore elle s'enrichit d'elle-même au cours
de la discussion en diminuant les risques d'erreur
et d'appréciations subjectives ; enfin parce qu'elle
est la plus conforme aux intérêts populaires car
elle permet de dégager un intérêt général qui
s'impose aux intérêts individuels .
Question :

Une révolution peut-elle être menée par un seul


homme ?

Réponse :
Non, car les capacités d'un seulhomme, si grandes
soient-elles, si exceptionnelles soient-elles, sont in
finiment plus limitées que celles de l'ensemble du
peuple ; de même ses capacités de création ne
sauraient satisfaire aux exigences de l'éducation
révolutionnaire, car la Révolution est essentielle
ment une action collective de transformation et
d'éducation sociales.

Question :

Qu'est-ce que l'on entend par « appliquer la démo


cratie par substitution » ?

Réponse :
C'est mettre en application un programme selon
sa conception propre ou la conception de quelques
hommes, sans tenir aucun compte de l'avis et des
réalités des populations, et vouloir faire passer ce
programme comme étant la volonté populaire.
69
Question :
Donnez un exemple de régime qui applique la
démocratie par substitution .
Réponse :
Le régime parlementaire applique la démocratie
par substitution, puisque le parlementaire a con
fisqué aux populations le droit de décision , de dis
cussion et de contrôle : en effet, une fois élus, les
parlementaires , dans ce régime, échappent entiè
rement au contrôle du peuple durant tout leur
mandat et peuvent appliquer une politique en
tièrement opposée aux intérêts du peuple .
Question :

Quels sont les principaux résultats de la pratique


démocratique ?
Réponse :
Un continuel enrichissement du peuple qui y ac
quiert un niveau de compréhension extrêmement
élevé et un degré de conscience en continuelle
progression, en même temps qu'une amélioration
des qualités de chaque individu .
Question :

Développer cette pensée : « Le peuple est la


grande école de la vie » .
Réponse :
Vivre parmi le peuple aboutit à un continuel ensei
gnement, donc à une accumulation des capacités
de compréhension. En effet c'est en vivant parmi
le peuple qu'on apprend à connaître ses besoins ,
à comprendre ses aspirations, à reconnaître ses
70
qualités, et c'est ainsi seulement qu'on devient un
citoyen conscient, un militant dévoué capable d'in
sérer son action dans l'action populaire, c'est-à
dire capable d'avoir une utilité sociale et même
de diriger l'action révolutionnaire. Par ailleurs,
au contact du peuple, on s'imprègne des vertus
populaires : courage au travail , honnêteté , soli
darité, sens de la justice, etc.
Question :

Pourquoi dit-on que c'est le peuple qui concrète


ment pose ses problèmes et leur trouve les meil
leures solutions ?

Réponse :
C'est qu'il est seul à connaître parfaitement ses
propres réalités, la limite de ses capacités et la
nature exacte de la solution qu'il doit trouver.
Question :

Qu'entend -on par l'expression : « Les réalités

d'un peuple » et que comprennent-elles ?


Réponse :
C'est l'ensemble des éléments matériels , moraux
et spirituels qui forment sa vie quotidienne .
Question :

La démocratie engage-t-elle la responsabilité ?


Réponse :
Oui, elle engage la responsabilité de chaque indi
vidu, non pas vis-à-vis de lui -même, mais vis-à-vis
du groupe ou de la collectivité dans laquelle il se
trouve placé .
71
Question :

La décentralisation administrative et politique


est-elle démocratique ? Pourquoi ?
Réponse :
Oui . La décentralisation administrative et politique
a pour objet de ramener vers les organismes de
base l'essentiel des responsabilités qu'assument
et l'Administration et le Parti et d'y faire partici
per de plus en plus étroitement les populations .
Question :

Qu'est-ce que la démocratie ?


Réponse :
C'est un régime de gouvernement où la souverai
neté appartient au peuple .
La démocratie est donc l'exercice par le peuple
des pouvoirs du Gouvernement. Cette définition
est illustrée dans la Constitution de la République
de Guinée, par la formule « Gouvernement du
peuple, par le peuple et pour le peuple » .
Question :

Qu'entend-on par démocratie formelle ?


Réponse :
C'est une méthode de gouvernement qui , tout en
revêtant les formes de la démocratie, enlève en
fait au peuple ses droits de conception, de direc
tion dans les affaires de gouvernement . Par exem
ple, dans les pays de démocratie bourgeoise, il y
a bien démocratie formelle, puisqu'on procède
régulièrement aux élections, que les gouverne
ments rendent compte aux Parlements et que la
Constitution garantit les droits des travailleurs .

72
Mais en fait, par le jeu du « parlementarisme », les
gouvernements peuvent appliquer une politique
contraire aux intérêts du peuple, sans que celui-ci
puisse les en empêcher .
Question :

Donnez un exemple de démocratie formelle ?


Réponse :
La démocratie parlementaire, laquelle substitue au
peuple, des élus, sur lesquels le peuple n'a aucun
pouvoir de contrôle ou d'autorité durant leur
législature .
Question :

Qu'entend-on par « démocratie nationale » ?


Réponse :
C'est une démocratie où la souveraineté populaire
définit l'intérêt général , sans exclusive d'aucune
couche sociale ; de ce fait, cet intérêt devient natio
nal . Elle est donc une démocratie qui , dans son
exercice, s'applique à tous les secteurs d'activité
de la Nation . Ceci aboutit nécessairement à don
ner la prépondérance à l'action politique, non seu
lement sur l'ensemble des activités de la Nation ,
mais également dans chaque secteur de ces
activités .
Question :
Qu'est-ce qu'une décision démocratique ?
Réponse :
C'est une décision qui a été discutée, prise et ar
rêtée, conformément à la volonté et aux intérêts
du peuple, par ses représentants qualifiés ou ses
assemblées élues .

73
Question :

Définissez ce qu'est le centralisme démocratique ?


Réponse :
Le centralisme démocratique signifie que, les inté
rêts du peuple ne pouvant être défendus que par
une seule lutte commune, une volonté unique, il
faut une direction centralisée du Parti mais que la
définition de cette volonté commune ne peut être
dégagée que démocratiquement c'est-à-dire par la
confrontation en commun des opinions et des
idées, par la discussion collective, par les masses
populaires, de la définition de la ligne politique
et des objectifs de la lutte .
Le centralisme démocratique c'est l'application
rigoureuse de toute décision prise démocratique
ment et à laquelle tous doivent se soumettre . Le
centralisme démocratique est l'application stricte
de l'expression de la volonté démocratique .
Question :

Quelles sont les caractéristiques d'un régime


démocratique ?
Réponse :
C'est un régime au sein duquel il ne peut y avoir
d'intérêts antagonistes, puisque le seul intérêt qui
anime l'action démocratique est l'intérêt du peu
ple, et où chacun peut défendre, au moment de la
conception de l'intérêt populaire, toutes ses idées
mais doit, dès que la ligne est tracée, se sou
mettre à la volonté générale.
Question :
La démocratie est-elle une fin en soi ou un moyen ?

74
Réponse :
La démocratie est un moyen , moyen de conduire
et de diriger l'évolution progressiste d'un peuple
et d'assurer le développement d'une nation .
Question :
Quelles sont les diverses modifications de struc
tures qui sont intervenues en République de Gui
née depuis l'indépendance ?
Réponse :
L'ensemble des structures qui existaient au mo
ment de l'indépendance ont été modifiées : Santé
Justice, Administration , Police, Armée, Enseigne
ment, Commerce, etc. Toutes ces modifications ont
eu pour caractéristiques communes : la décoloni
sation des structures et leur adaptation aux aspi
rations et besoins populaires .
Question :
Quel est le caractère de ces modifications ?

Réponse :
C'est un caractère national qui doit concourir à la
satisfaction des aspirations et des besoins du
peuple.
Question :

Définissez ce qu'on entend par « rapports


sociaux » ?

Réponse :
On appelle rapports sociaux la nature des contacts
économiques, culturels, psychologiques qui s'éta
blissent entre l'individu et la société dans laquelle
il vit .

75
Question :

Dans un régime démocratique, quelle doit être la


principale qualité des rapports sociaux ?
Réponse :
Rapports d'égalité fondés sur la solidarité .
Question :

Le contenu de la démocratie est-il statique ou


évolue-t-il ? Si oui , en fonction de quoi ?
Réponse :
Le contenu de la démocratie évolue en fonction
de l'évolution de la société ; qu'il s'agisse de ses
besoins, qu'il s'agisse de ses aspirations , qu'il
s'agisse de son degré d'organisation, la démocra
tie ne doit jamais s'éloigner des réalités popu
laires .

Question :

Quelle est la source des aspirations d'un peuple ?


Réponse :
C'est avant tout l'ensemble de ses besoins maté
riels, de ses besoins culturels et moraux .
Question :

Quelles sont les responsabilités historiques d'un


peuple ?
Réponse :
C'est d'intégrer son action aux forces de progrès
universel , afin de participer le plus étroitement
possible à l'évolution universelle de la société hu
maine et à l'avènement d'une humanité fondée
sur l'égalité, la justice et la solidarité dans la paix.
76
LE PEUPLE ET LE PARTI

Question :

Est- ce que l'instruction et l'intelligence sont syno


nymes et pourquoi ?
Réponse :
Non, l'instruction qui relève plus particulièrement
de l'accumulation des connaissances de la mémoire
et de l'éducation ne saurait être confondue avec
l'intelligence qui est la faculté de compréhension
et d'action de l'homme. Il peut y avoir des gens
instruits qui ne soient pas intelligents, de même
qu'il est fréquent de rencontrer des gens intelli
gents qui ne sont pas instruits . C'est pourquoi le
Parti a préconisé l'instruction des masses, laquelle
tend à enrichir et à accroître les connaissances de
tous .

Question :

Expliquez en quoi a consisté le déclassement hu


main dont furent victimes les peuples africains ?
Réponse :
Le déclassement, qui reposait essentiellement sur
une conception raciste du monde, considérait les
peuples africains comme appartenant à une race
inférieure et une telle attitude a contribué à em
pêcher l'évolution de ces peuples par leur mise
sous tutelle, leur exploitation, leur oppression et
leur dépersonnalisation .
Question :

En quoi consiste la prééminence du Parti et com


ment s'exerce -t-elle ?

77
Réponse :
La prééminence du Parti consiste à reconnaître au
seul Parti le pouvoir de conception et de contrôle
sur l'ensemble des activités nationales . Elle
s'exerce par la subordination de tous les appareils
de l'Etat et de toutes les activités de la Nation au
Parti , qui est représenté, entre les Congrès et les
Conseils Nationaux de la Révolution , par le Bureau
Politique National du P.D.G.
Question :

Qu'est-ce qu'un responsable politique ?


Réponse :
Un responsable politique c'est un homme qui , élu
par les populations, a leur pleine et entière con
fiance ainsi qu'il a la confiance des instances supé
rieures du Parti . Cette confiance découle de la
capacité qu'a le responsable élu de toujours s'iden
tifier aux populations qui l'ont mandaté et d'in
carner à tout instant le Parti qu'il représente .
Question :

Quelles sont les qualités majeures requises pour


être un bon responsable politique ?
Réponse :
Première qualité entre toutes, c'est sa fidélité au
Parti qui est en même temps, pour un militant du
P.D.G., sa fidélité aux intérêts des populations.
Cette fidélité requiert d'autres qualités : un total
désintéressement, une parfaite loyauté, une en
tière honnêteté intellectuelle et un sens illimité
du sacrifice .

78
Question :
Qu'est-ce que la dictature du peuple et comment
s'exerce -t-elle en Guinée ?

Réponse :
La dictature du peuple est l'application de la vo
lonté du peuple qui est exercée en Guinée par le
P.D.G., en assurant la prééminence du Parti sur
tous les autres organismes de la Nation . La dicta
ture c'est la concentration de tous les pouvoirs qui ,
en régime populaire et démocratique, sont entre
les mains du peuple. Elle signifie donc que la
volonté de l'ensemble du peuple, exprimée par
le Parti , doit s'imposer à tous jusqu'à la victoire
c'est-à-dire jusqu'à la création d'un ordre social
nouveau répondant aux aspirations du peuple .
Question :

Qu'entend -on par « application concrète » de la


ligne du Parti ?
Réponse :
L'application concrète est la mise en pratique,
c'est-à-dire la traduction dans la réalité, des mots
d'ordre et des principes du P.D.G.
Question :

Qu'est-ce qu'une différenciation sociale ? Donnez


quelques exemples de différenciations sociales
justes et injustes .
Réponse :
Les différenciations sociales sont les différences
de conditions matérielles d'existence qui distin
guent, dans une même société, certains individus

79
des autres . Si nous partons du fait que dans une
société les individus n'ont pas les mêmes capa
cités, les mêmes facultés, les mêmes connaissances
et que nécessairement, l'utilité sociale de chacun
d'eux n'est pas la même, il s'établit obligatoire
ment, soit par le métier exercé, soit par la fonction
tenue, soit par les charges supportées, soit par les
droits acquis, des différences réelles . Certaines
d'entre elles sont justes, d'autres sont injustes . Les
différences sociales justes sont celles qui répon
dent au critère « à chacun selon ses capacités » .
C'est ainsi qu'il est normal que ceux qui assument
un rôle social aient des conditions matérielles
supérieures à ceux qui n'assument aucun rôle social
ou dont les répercussions sociales sont indirectes
et faibles . C'est ainsi que les différenciations dans
les conditions sociales qui existent entre un méde
cin et un commis aux écritures , sont des différen
ciations justes dans leur nature. Par contre les com
merçants dont le volume des biens matériels est
supérieur aux services qu'ils rendent à la société,
sont injustement des privilégiés de la société, l'ac
quisition de leurs biens matériels d'existence
n'ayant pu se faire qu'au détriment des consom
mateurs qui constituent l'élément social principal .
Question :

Qu'est -ce qui dirige la révolution guinéenne et


au profit de qui ?
Réponse :
C'est le peuple de Guinée qui, à travers le P.D.G. ,
dirige la Révolution guinéenne et à son seul profit,
car la Révolution doit aboutir à la satisfaction de
tous ses besoins.

80
Question :
Qu'est-ce qu'une cotisation ?
Réponse :
La cotisation est la participation périodique des
militants, militantes et responsables aux frais de
fonctionnement et d'organisation de leurs parti ,
syndicat, coopérative , etc.
Question :

Quelle différence y a-t-il entre une cotisation et


une souscription ?
Réponse :
Alors que la cotisation est une contribution à taux
et à périodicité fixes, la souscription est un effort
financier supplémentaire demandé aux militants
et militantes et dont le montant est laissé à leur
discrétion en vue de faire face à des besoins finan
ciers exceptionnels , soit du comité, soit de la sec
tion .

Question

Donnez un exemple d'utilisation d'une souscrip


tion .

Réponse :
Une Section décide de construire une permanence
en dur ; l'ensemble des militants et des militantes
est d'accord pour contribuer pleinement à l'édifi
cation de cette permanence par investissement hu
main ; il reste néanmoins à procéder à des achats
divers, tels que ciment, boiserie, tôles, meubles et
matériel de bureau, etc. Pour faire face à ces frais,

81
la section décide, si ses moyens de trésorerie ne
lui permettent pas de faire ces achats, de recourir
à une contribution exceptionnelle et spontanée des
militants et militantes , chacun selon ses moyens .
Question :

Par quoi sont alimentées les trésoreries du Parti ?


Réponse :
Elles sont essentiellement alimentées par les coti
sations . Accessoirement, ces trésoreries peuvent
être alimentées par différentes autres sources,
telles que produit de la vente des cultures collec
tives au profit de la section, produit du ramassage
des palmistes, produit des fêtes du Parti, etc. 11
faut noter toutefois que les moyens financiers qui
sont obtenus par le travail productif des sections
doivent être utilisés en priorité à l'amélioration des
conditions de vie des villes et des villages .
Question :
L'acquittement de la cotisation revêt-il pour le res
ponsable et le militant un caractère politique et
pourquoi ?
Réponse :
Le paiement de la cotisation est avant tout un acte
politique qui traduit le degré d'engagement du
militant et du responsable, sa prise de conscience
des nécessités de fonctionnement et d'organisa
tion du Parti, son degré de confiance dans les capa
cités politiques du Parti, dont il a pour souci de
continuellement améliorer les moyens matériels
de fonctionnement et d'organisation .

82
Question :
Le paiement des cotisations est-il obligatoire et
pourquoi ?
Réponse :
Non , le paiement des cotisations n'est pas obliga
toire ; s'il l'était, cela fausserait la signification
politique de la participation financière des mili
tants aux frais de fonctionnement et d'organisa
tion du Parti . Il faut au contraire que chaque mili
tant sente le besoin constant de voir s'améliorer
les méthodes d'administration et d'organisation du
Parti . Toutefois un militant qui ne paie pas ses coti
sations se met lui-même en faute devant le Parti .

Question :

Quelles sont les caractéristiques qui doivent s'at


tacher à une gestion démocratique des fonds du
Parti ?

Réponse :
Une gestion démocratique signifie en premier lieu
que tous ceux qui sont chargés de gérer les fonds
du Parti doivent périodiquement rendre compte
aux militants et militantes de l'emploi des fonds .
Ils doivent également soumettre à l'approbation
des militants et militantes les diverses dépenses
qu'ils entendent engager pour le bon fonctionne
ment de leur organisation . Enfin , ilfaut qu'ils puis
sent, à tout moment, présenter une comptabilité
parfaitement à jour, qui ne laisse aucune suspicion
sur l'utilisation loyale et honnête des fonds qui ont
été confiés par les militants aux responsables des
comités de base et des comités directeurs des sec
tions .

83
Question :
Quel est l'aboutissement d'une gestion non démo
cratique des fonds du Parti ?
Réponse :
Une gestion non démocratique suscite avant tout
la méfiance, qui s'établit entre les militants et les
responsables , une méfiance qui ouvre la voie à
toutes les suspicions et également à toutes les
calomnies . Ces conséquences influent donc direc
tement sur la qualité des rapports qui doivent
exister entre les membres des comités et leur bu
reau ,

Question :

A qui appartiennent les fonds du Comité ?


Réponse :
S'ils sont confiés au bureau du comité, en réalité
ils appartiennent collectivement aux militants du
comité .
Question :
Expliquez cette locution : « La confiance n'exclut
pas le contrôle » .
Réponse :
Loin de diminuer la confiance qui doit exister entre
militants et responsables, le contrôle, s'il est assuré
dans des conditions démocratiques , ne peut que
la renforcer car, c'est au cours des contrôles que
les militants sont en droit d'exercer sur leur appa
reil de direction , qu'apparaissent ou non la loyauté
et la bonne foi de ceux qui sont soumis à ce con
trôle . Par ailleurs, la confiance est un sentiment

84
qui peut naître subjectivement ; le contrôle dans
ces conditions, permet de transformer ce sentiment
subjectif, en attitude objective .
Un responsable conscient, loin de fuir le contrôle,
doit au contraire le rechercher constamment, afin
de s'assurer que ses actes sont conformes à la
volonté de ceux qui l'ont placé à un poste de res
ponsabilité .
Question :

Est-ce que l'acquittement collectif des cotisations,


grâce au produit d'un travail en commun par l'in
vestissement humain, est souhaitable ?
Réponse :
Non, parce qu'il supprime le caractère militant de
la cotisation et finit par lui enlever toute significa
tion politique ; la cotisation apparaîtra à la longue
comme une redevance ou une taxe annuelle .
Question :
Expliquez ce passage « Le Parti c'est non seule
ment chacun de nous, mais c'est également un
continuel devenir, une oeuvre qui nous dépasse
et qui est bien supérieure à tout ce que nous pou
vons posséder, vouloir et espérer » .
Réponse :
Le Parti est chacun de nous parce que c'est chacun
de nous qui le compose, qui agit en son nom
qui lui désigne ses objectifs et lui donne sa struc
ture. Mais si l'homme n'a qu'une durée temporaire,
c'est-à-dire une durée limitée dans le temps, la
société à laquelle il appartient a une durée infinie .
Le Parti existe, non pas en fonction de l'homme,
mais en fonction de la société qu'il entend trans
85
former de manière à ce que chaque homme y trou
ve plus de bonheur. Le Parti ne peut donc pas se
situer dans le cadre limité de la vie des individus ,
mais il situe son action sur la ligne de développe
ment continu et historique du peuple. C'est en
cela qu'il dépasse chacun de nous et est bien
supérieur à tout ce que nous pouvons posséder,
vouloir et espérer car c'est lui qui améliorera les
conditions de vie de la société, précisera sa
volonté et comblera ses espérances.
Question :

Qu'est-ce que la carte du Parti ?


Réponse :
La carte du Parti c'est d'abord la preuve que le
militant appartient bien au Parti et qu'il a acquitté
sa cotisation annuelle. C'est ensuite le symbole de
toutes les valeurs incarnées par le parti, de tous
les principes poursuivis et de tous les espoirs sus
cités par lui .
Question :

Qui doit détenir et placer les cartes du Parti ?


Réponse :
Ce sont les responsables des comités , bureaux de
comités et comités directeurs des sections qui , de
par leurs responsabilités financières, doivent assu
rer, avec le placement, le contrôle des cartes . La
carte du Parti n'est pas une marchandise que l'on
cherche à vendre ; son placement est aussi une
action militante à laquelle les responsables, qui en
sont chargés, doivent apporter tout leur soin et
toute leur conscience . Le placement des cartes revêt
86
un caractère mobilisateur des masses, qui peut
s'affaiblir si ce placement est effectué sans cons
cience politique.
Question :

Comment pensez -vous qu'ont été déterminés les


montants des ristournes de la cotisation ?

Réponse :
Les montants des ristournes des cotisations ont été
déterminés en fonction des besoins matériels de
fonctionnement de chaque organisme. C'est pour
quoi c'est à la section, qui a en charge le plus grand
nombre d'organismes de base, que revient la moi
tié de la cotisation . Il est clair que sur ces bases, la
section doit continuellement aider à l'organisation
matérielle et au fonctionnement des comités . Il
serait en effet injuste que la section considère les
fonds qu'elle reçoit, sur la base des ristournes qui
lui sont accordées, comme un bien propre, devant
uniquement servir à l'organisation de son adminis
tration .
Question :

Indiquez la manière la plus simple de tenir la


comptabilité de la trésorerie du comité ou de la
section .

Réponse :
C'est d'inscrire sur un registre spécial sur 2 colon
nes séparées, toutes les recettes et toutes les
dépenses, chaque fois qu'il y a recette ou qu'il y a
dépense . Il faut noter que toute dépense doit être
accompagnée d'une pièce justificative : facture ,
reçu, etc.

87
Question :

Comment s'opère le choix des dirigeants poli


tiques ?
Réponse :
Il s'opère par voie d'élection directe au niveau
des organismes de base .
Question :
Comment est élu le bureau du comité de village ou
de quartier ?
Réponse :
Il est élu par tous les militants et militantes déten
teurs de la carte du Parti . Deux méthodes d'élec
tion peuvent se présenter : la première c'est lors
que l'ensemble des militants et militantes sont
d'accord pour présenter une liste de noms devant
constituer le nouveau bureau ; c'est la méthode
qui est employée partout où il y a unanimité par
faite au sein du comité . Lorsque cette unanimité ne
se présente pas il faut recourir à une seconde
méthode qui consiste à désigner les membres du
bureau individuellement ; ce sont, dans ce cas,
ceux qui ont recueilli la majorité des suffrages qui
sont élus . La conscience des militants doit aboutir
à ce que chacun accepte avec le même enthou
siasme et la même confiance tout responsable qui
a été élu , même si ce n'est pas celui qu'il aurait
choisi .

Question :
Expliquez cette formule : « dans l'histoire hu
maine, les forces de progrès, de liberté et de
paix sont les forces populaires . »
88
Réponse :
Les forces populaires sont essentiellement consti
tuées par les masses laborieuses et ce sont juste
ment ces masses, créatrices de biens et de
richesses, qui bénéficient le moins des biens et des
richesses résultant de leurs activités . Leurs aspira
tions constantes est de pouvoir, par une meilleure
organisation de la société, améliorer leurs condi
tions d'existence . Elles sont également les forces
de liberté, car d'une façon plus ou moins sensible,
elles sont soumises à l'exploitation qui résulte des
différenciations sociales. Enfin ce sont des forces
de paix, car elles ne peuvent aspirer au progrès
et à la liberté que dans la paix.
Question :

Quelle est la source principale des succès et des


victoires de l'action de reconstruction nationale du
P.D.G. ?

Réponse :
C'est essentiellement l'unité nationale qui s'est
réalisée au sein du P.D.G. en faveur de son pro
gramme politique de développement et d'éman
cipation humaine .
Question :

Quelles sont les principales vertus d'un mouve


ment politique unique ?
Réponse :
C'est la vigilance constante des militants et des mi
litantes. Cette vigilance doit assurer un contrôle
permanent sur les responsables, afin de déceler

89
tous ceux qui, pour des buts égoïstes, desservi
raient, pour leur seul profit, les intérêts des popu
lations.
Question :

Qu'est-ce qui doit empêcher les opportunistes de


s'emparer des directions du Parti à leur profit ?
Réponse :
C'est la vigilance des militants et des militantes .

LE PEUPLE ET L'ETAT

Question :

Qu'est-ce que l'équilibre interne d'un peuple ?


Réponse :
L'équilibre interne d'un peuple résulte du carac
tère équitable et de la manière juste dont sont
comblés et satisfaits ses divers besoins et ses di
verses aspirations. Un peuple pourrait être comblé
sur le plan de ses besoins économiques, sans
atteindre son équilibre interne si ses aspirations
sociales, ses aspirations culturelles, politiques et
morales n'étaient pas satisfaites.
Question :

Qu'est-ce que le budget de la Nation , quelle est


son utilité , comment est-il alimenté ?

Réponse :
Le budget d'une Nation est l'ensemble des moyens
financiers nécessaires à celle -ci pour assurer ses
diverses obligations ainsi que les charges de fonc
tionnement de l'Etat et de l'équipement national .
Le budget a d'abord une utilité sociale qui doit
90
aboutir à améliorer continuellement les conditions
d'existence des populations . Il est alimenté par
divers moyens, soit par la contribution populaire
représentée par les impôts et que l'on nomme dans
ce cas « impôt direct » , soit par des impositions
faites sur le prix des marchandises et biens de
toute nature, entrant dans la Nation et en sortant,
ce sont les « taxes douanières » ; c'est là une

forme indirecte d'imposition.


Il existe également des sources moins impor
tantes telles que les amendes et les pénalités finan
cières diverses .
Question :

Qu'entend-on par « charges sociales » d'un Etat ?


Réponse :
Ce sont les obligations financières dévolues à
l'Etat pour assurer la vie sociale de la Nation . Les
principales charges sociales d'un Etat sont : la
Santé, l'Education, la Justice, la Sécurité, la Police
et l'Information .
En régime populaire l'ensemble des activités de
l'Etat a un caractère social , puisque le rôle que le
peuple assigne à l'Etat est d'améliorer tous les
aspects de sa condition sociale .
Question :

Donnez quelques exemples de « charges de sou


veraineté de l'Etat guinéen » .

Réponse :
Les principales charges de souveraineté de l'Etat
de Guinée sont l'Armée, qui lui permet de défen
dre la Nation, et la diplomatie, avec ses divers pro
91
longements internes et externes qui lui permet
d'élargir le rayonnement de la Nation et d'entre
tenir des rapports avec les gouvernements des
autres pays .

LE PARTI ET L'ETAT

Question :
Donnez une définition claire de l'Administration .

Réponse :
C'est l'ensemble des services de l'Etat chargés de
diriger les affaires publiques ou privées . Il y a
l'administration publique et l'administration pri
vée . L'administration privée est représentée par
l'ensemble des personnes chargées de faire ob
server les statuts d'une société industrielle ou com
merciale dont elles font partie .
Question :

Qu'est-ce qui dirige l'Administration ?


Réponse :
Ce sont, pour chaque service administratif, les dé
partements ministériels correspondants. On peut
dire alors que c'est l'ensemble du Gouvernement
qui dirige l'administration .
En République de Guinée il y a lieu de souligner
que les activités de l'administration sont soumises
au contrôle et à l'impulsion du P.D.G., puisque le
Gouvernement n'est qu'un organe d'exécution de
la ligne définie par le parti , en matière d'admi
nistration .

92
Question :

Qu'entend-on par « décentralisation administra


tive » ? Donnez un exemple simple de décentra
lisation de l'Administration des Travaux Publics .

Réponse :
La décentralisation administrative est la démocra
tisation de l'administration dont les organismes
supérieurs se dessaisissent d'une partie de leur
autorité et de leurs responsabilités au profit des
organismes subalternes qui reçoivent une certaine
autonomie . Si , au niveau de la direction des Tra
vaux publics, il existe une Subdivision des Routes
qui , initialement, était responsable de l'ensemble
du réseau routier de la Nation, la décentralisation
aboutira à créer, au niveau de chaque région , une
subdivision des routes qui deviendra responsable
de l'infrastructure et du réseau routier de la
région .
La décentralisation administrative a pour objet
d'accroître le caractère social de l'administration .
Question :

Qu'est-ce que la Région ?


Réponse :
La Région est une grande étendue géographique
qui englobe un ensemble de villages d'une même
contrée et généralement de même ethnie . Du point
de vue administratif, c'est une circonscription ter
ritoriale subdivisée en arrondissements lesquels
sont composés de villages, et placés sous l'autorité
d'un représentant du pouvoir central : le Gouver
neur de la Région administrative . Dans chaque
93
région, il y a un Conseil général et plusieurs sec
tions du P.D.G. Il y a 29 Régions administratives
en République de Guinée .
Question :

Y a-t-il un organisme de gestion régionale autre


que les services administratifs ?
Réponse :
Non . Chacun des départements ministériels est
représenté au niveau de la région , par un service
administratif et c'est l'ensemble des services admi
nistratifs régionaux qui constitue l'organisme de
gestion de la région .
Question :

Quel est le rôle de l'Administration régionale ?

Réponse :
Le rôle de l'administration régionale est de coor
donner l'action des différents services publics se
lon les instructions du Gouvernement et en
fonction de l'intérêt des populations, d'assurer
l'exécution du budget régional et une application
concrète de la ligne politique du Parti en matière
de gestion administrative.
Question :

Expliquez pourquoi « le Parti a rejeté les prati


ques de l'autorité basée sur la force et la con
trainte » .

Réponse :
L'indépendance nationale a été acquise conformé.
ment à la volonté du peuple de Guinée qui , en
recouvrant sa liberté politique, entendait mettre
94
fin aux pratiques d'autorité, de force et de con
trainte employées par l'administration coloniale .
Il existe également d'autres facteurs qui con
damnent sans recours l'emploi d'une autorité
basée sur la force et la contrainte ; d'abord une
telle autorité est anti-démocratique. Par ailleurs,
la Révolution guinéenne, qui fait appel à toutes
les bonnes volontés, au haut degré de conscience
de ses populations, aux capacités de compréhen
sion de tous, requiert une adhésion constante et
conséquente à la révolution . Elle fait donc appel à
la persuasion , à l'explication, à l'adhésion libre .
Les pratiques basées sur la force et la contrainte,
sont, indépendamment de leur caractère inhu
main, contraires à une telle conception de l'action
révolutionnaire car elle ne peuvent aboutir qu'à
démobiliser les populations et les engager dans la
voie de l'opposition, en installant chez elles la
peur, née de la contrainte .

Question :

Qu'est -ce que l'autorité en République de Guinée


et de qui relève-t-elle ?
Réponse :
L'autorité étant essentiellement basée sur la res
ponsabilité qu'il s'agisse de l'autorité politique
ou de l'autorité administrative ne relève ni de
la fonction , ni du titre qui s'attache à la fonction,
mais essentiellement des capacités humaines des
responsables à assumer, par leur exemple et leur
haut niveau de conscience politique, la totalité des
responsabilités qui leur sont confiées, dans le sens
des intérêts des populations .
95
Elle relève, pour les responsables administratifs,
des fonctionnaires désignés aux postes de respon
sabilité sur proposition du Bureau Politique Natio
nal et, pour les cadres politiques, des organismes
de base qui les ont élus .
Question :

Quel est en Guinée le caractère prépondérant de


l'Administration ?

Réponse :
Son caractère prépondérant est son caractère
social . L'Administration guinéenne n'est pas un
corps étranger à la Nation, pas plus qu'elle n'est
un appareil d'autorité dans le sens étroit du mot,
mais c'est un ensemble de services mis en place
pour améliorer, au niveau de la Nation ou de la
région, les conditions sociales de vie des popu
lations .
Question :

En République de Guinée, quel est le rôle assigné


à l'Administration ?

Réponse :
Son rôle principal est de traduire, dans son
domaine particulier, les aspirations politiques,
économiques, sociales, culturelles du peuple de
Guinée . De ce fait le rôle de l'Administration doit
s'intégrer parfaitement à l'action révolutionnaire
du peuple de Guinée dans la gestion et le déve
loppement des biens publics.
Question :
Expliquez ce passage : « L'autorité ne se donne
pas ; ce n'est pas un attribut de la fonction ; l'au

96
torité résulte de l'ensemble des capacités, des
qualités et des compétences humaines mises au
service de la fonction que l'on occupe pour le ser
vice des populations » .

Réponse :
En République de Guinée, l'autorité ne résulte ni
du degré d'instruction, ni de la situation sociale
des fonctionnaires, dénommés à tort « fonctionnai
res d'autorité » . Elle résulte essentiellement des
capacités et des qualités du responsable à assumer,
dans l'intérêt des populations, les responsabilités
qui lui sont confiées. C'est donc par son militan
tisme, sa fidélité au Parti et aux intérêts du peuple ,
ses qualités morales et intellectuelles, que le mili
tant s'impose à l'attention des populations qui lui
confient une part de leur autorité .
Question :

Qu'entend-on par « les rapports de l'autorité poli


tique et de l'autorité administrative » ?
Réponse :
Ils résident dans la nature des nécessaires contacts
qui s'établissent entre responsables politiques et
responsables administratifs, contacts qui doivent
être extrêmement étroits pour obtenir une néces
saire unité d'action dans ces deux domaines .

Si la prééminence politique soumet l'autorité


administrative au contrôle de l'appareil politique,
il est indispensable d'établir des rapports entre
responsables administratifs et responsables poli
tiques, fondés sur la plus étroite coopération , sur
une parfaite loyauté et un même souci de com
préhension réciproque.
97
Question :

De ces deux autorités, politique et administrative,


y en a-t- il une qui est subordonnée à l'autre et en
vertu de quel principe ?
Réponse :
Oui , l'autorité administrative est subordonnée à
l'autorité politique qui est seule à assurer, dans
tous les domaines, l'ensemble des responsabilités
de conception et d'orientation . Cette subordina
tion découle du principe de la prééminence du
Parti sur l'ensemble des activités nationales .

Question :

Les obligations dont sont chargés les services ad


ministratifs leur confèrent-elles des droits sur les
populations? Pourquoi ?
Réponse :
Non . Quelles que soient les obligations que doi
vent assumer les services administratifs, ceci ne
saurait leur conférer des droits sur les populations .
S'il en était autrement, l'administration perdrait
son caractère principal d'utilité sociale, puisqu'elle
contraindrait des populations qu'elle est appelée
à servir.

Question :

L'activité des services administratifs peut-elle être


en contradiction avec l'intérêt des populations ?
Réponse :
Non , à aucun moment les activités des services
administratifs ne doivent être en contradiction

98
avec l'intérêt des populations . Il appartient aux
services administratifs d'adapter leurs activités
aux intérêts populaires, car la finalité de ces acti
vités est justement la sauvegarde et la satisfaction
des intérêts des populations.
Question :

Sur quoi peuvent être basés les rapports entre


l'autorité administrative et l'autorité politique ?
Réponse :
Sur une coopération étroite et un parfait loyalis
me, une pratique continuelle de la critique posi
tive et de l'autocritique, en un mot sur des rap
ports militants.
Question :

Expliquez pourquoi il est dit que la République de


Guinée s'est placée dans une position politique
d'avant-garde favorable à une action révolution
naire conséquente et juste .
Réponse :
C'est que la conception révolutionnaire du P.D.G. ,
basée sur les réalités internes de la Guinée et sur
les réalités historiques des pays africains se tra
duit dans l'action par une attitude constante de
courage et de vérité . C'est ainsi qu'à tout
moment il est possible à l'Etat guinéen d'affirmer
et de manifester sans aucune équivoque la signifi
cation réelle de ses activités politiques et le con
tenu de son action révolutionnaire . Aucun com
promis, aucune équivoque, de quelque nature que
ce soit, ne limitent le pouvoir d'expression et de
décision de notre Etat qui puise sa force dans
l'unité populaire réalisée au sein du P.D.G.
99
Question :

Qu'entend-on par personnalité africaine ?


Réponse :
La personnalité africaine est l'ensemble des réa
lités matérielles, morales et intellectuelles qui
distinguent les peuples d'Afrique des autres peu
ples. Les caractéristiques de cette personnalité
africaine résultent des diverses conditions histo
riques et économiques qui ont créé en Afrique des
conditions sociologiques particulières qui donnent
à l'homme d'Afrique une personnalité propre,
laquelle a ses aspects positifs et ses aspects néga
tifs. Mais sur le plan humain, sur le plan égale
ment de la nature des rapports sociaux qui lient
des individus les uns aux autres, la personnalité
africaine apparaît comme une personnalité de
qualité .
Question :

Donnez les principales caractéristiques de la per


sonnalité africaine .

Réponse :
Les caractéristiques dominantes sont incontestable
ment le sens de la solidarité, l'amour de la justice
et une conception communautaire de la société .
C'est cela qui distingue les sociétés africaines des
sociétés parvenues à un haut degré de dévelop
pement et dans lesquelles l'individualisme influe
sur la qualité des rapports sociaux existant entre
leurs membres .

100
Question :

Qu'est -ce qui favorise en République de Guinée le


recours aux attitudes de courage et à la vérité ?
Réponse :
C'est essentiellement la nature populaire des ins
titutions et le caractère de totale démocratisation
de notre organisation politique.
Question :

Le texte d'une constitution suffit-il à établir un état


démocratique et pourquoi ?
Réponse :
Non, la constitution à elle seule ne suffit pas à
établir un Etat démocratique . En effet, la consti
tution peut inscrire dans son texte l'égalité entre
les hommes . Ce n'est pas ce seul fait qui réalisera
l'égalité concrètement. La constitution représente
le cadre théorique assigné aux activités de la
Nation . Il en est de même pour l'exercice démo
cratique du pouvoir. Nous avons vu que la démo
cratie pouvait avoir plusieurs contenus et il ne
suffit donc pas d'avoir une constitution à caractère
démocratique pour que la démocratie soit effecti
vement établie dans la Nation . C'est donc par des
mesures concrètes et une pratique quotidienne
( élargissement des pouvoirs des comités de base,
égalité de tous les membres de ces comités, etc.)
que l'Etat sera véritablement démocratique .
Question :
Qu'entend -on par régime populaire ?
Réponse :
Le régime populaire est un régime dans lequel les
pouvoirs de souveraineté reviennent au peuple
101
qui assure, de la manière la plus effective possi
ble, l'orientation, l'exécution et le contrôle des
activités de la Nation .
Question :

Quelle est la caractéristique dominante d'un régime


populaire ?
Réponse :
La caractéristique dominante d'un régime popu
laire est que le centre des activités de la Nation
est essentiellement l'intérêt du peuple.
Question :

Un régime populaire est- il un régime progressiste


et pourquoi ?
Réponse :
Un régime populaire est un régime progressiste
parce que le peuple cherche constamment à amé
liorer ses conditions matérielles et morales d'exis
tence . On peut affirmer que si la route du bonheur
est infinie, seul le peuple a une conception juste
de cette recherche du bonheur et des conditions
qu'il y a lieu de créer pour que soit améliorée son
existence . Le peuple en effet ne saurait accepter
de voir se stabiliser ses conditions actuelles
d'existence ni souhaiter les voir se dégrader .
Question :
Pourquoi est-il dit que le sens du bonheur popu
laire de nos activités et le bonheur humain de
notre comportement doivent être chaque jour dé
veloppés ?
102
Réponse :
C'est pour rester en parfaite harmonie avec les
aspirations du peuple et ne pas se séparer du
combat populaire .
Question :

Quel doit être le régime politique d'un état social


et pourquoi ?
Réponse :
Un Etat ne peut être réellement social que s'il a
un régime populaire, c'est-à-dire un régime dont
les diverses institutions nationales, les formes de
leur fonctionnement et les qualités de son action
confèrent au but qu'il s'est fixé un caractère
humain constant.

Question :

Qu'est-ce qui doit caractériser le système économi


que d'un régime populaire ?
Réponse :
C'est l'intérêt accordé au peuple dans l'organisa
tion économique . C'est ainsi que les structures
doivent être parfaitement adaptées aux besoins et
aux intérêts du peuple et éliminer toute possibi
lité d'exploitation, d'oppression et de spoliation .
En régime populaire, les activités économiques
doivent revêtir un caractère social permanent .
Question :

Qu'entend-on par progrès social ?


Réponse :
Le progrès social est la continuelle amélioration
des conditions de vie des populations : conditions
103
matérielles, conditions morales, conditions cultu
relles, etc.
Question :

Expliquez ce passage : « Aucun esprit régiona


liste, aucun nationalisme étroit ne sauraient ar
rêter l'élan universaliste de la politique guinéenne,
politique qui veut déboucher directement au point
de rencontre des valeurs positives de l'humanité
pour la débarrasser des causes de l'injustice, de
l'exploitation et de l'oppression pour la réhabi
liter dans tous ses idéaux généreux et dans toutes
ses légitimes aspirations » .
Réponse :
Le caractère révolutionnaire et par conséquent
conscient et rationnel du programme et des acti
vités du P.D.G. n'autorise aucune référence à des
conceptions ou des actes subjectifs et irrationnels
tels que ceux fondés sur la race ou la religion .
Le Progrès démocratique et social que le P.D.G.
entend promouvoir reléve d'un humanisme uni
versaliste qui tend à assurer justice, sécurité et
équilibre au sein de la société internationale .
Question :

Pourquoi est-il dit que la solidarité du peuple de


Guinée est une réalité vivante qui peuvre chaque
jour en faveur de tous les peuples ?
Réponse :
C'est parce que la nature populaire de la politique
guinéenne est hautement associée aux aspirations
et aux intérêts de l'ensemble des peuples du
monde ,

104
Question :
Qu'est-ce qui caractérise à l'heure actuelle la na
ture des rapports qui existent entre les nations du
monde ?

Réponse :
C'est l'antagonisme, soit d'intérêt, soit idéologi
que .

Question :

Qu'est-ce qui caractérise la nature des rapports que


la République de Guinée a avec les différentes
parties du monde ?
Réponse :
C'est sa volonté d'établir des rapport de coopéra
tion, dans l'amitié et le respect de sa souveraineté .
Question :

La révolution guinéenne a -t-elle un caractère uni


que et pourquoi ?
Réponse :
Si la révolution tend à la transformation qualita
tive des conditions d'existence du peuple, elle
tend aussi à la transformation des rapports existant
entre les nations du monde et à l'amélioration
constante des conditions de la coexistence paci
fique. C'est en ce sens que la révolution a un dou
ble caractère, à la fois national et international .
Question :

Qu'est -ce qui est à la base de l'Etat guinéen ?


Réponse :
C'est le P.D.G. qui exprime authentiquement la
volonté des populations.

105
DE LA NATURE DES REGIMES
Question :
Qu'est-ce qu'un régime capitaliste, un régime
bourgeois, un régime populaire ?
Réponse :
Le régime capitaliste est un régime émanant direc
tement ou s'étant mis au service des forces capita
listes, c'est-à-dire d'une minorité qui possède la
propriété privée des moyens de production et
détient tous les capitaux , au détriment de la
grande masse laborieuse des populations qu'elle
exploite et qui produisent ces biens .
Le régime bourgeois est un régime qui est l'éma
nation ou au service de la classe bourgeoise qui
est la classe dominante de la société capitaliste ,
c'est- à-dire celle qui détient les principaux moyens
de production et tire sa subsistance de l'exploi
tation des masses laborieuses ( ouvriers , paysans,
artisans ) .
Un régime populaire est un régime qui émane
directement du peuple et est au service du peuple .
C'est un régime basé sur l'intérêt général des po
pulations et qui vise à empêcher ou à faire dispa
raître les inégalités sociales qui résultent de la
formation de classes antagonistes .
Question :

Qu'entend-on par « régime parlementaire » ?


Celui -ci est- il un mode de gouvernement ?
Réponse :
Le régime parlementaire est un régime qui , du
point de vue constitutionnel , donne tout le pouvoir
au Parlement : C'est le Parlement qui dicte sa
106
volonté au gouvernement. Ce Parlement peut être
composé d'une ou plusieurs chambres, mais un tel
régime reste basé sur les principes du « parlemen
tarisme » qui font que la politique devient une
profession principale ou secondaire . Cela est si
vrai, que la plupart des régimes parlementaires
réservent à leurs membres une retraite qui peut
être acquise après une période allant de 5 à 10
ans de mandat .

Le régime parlementaire est un mode de gouver


nement puisque c'est le Parlement qui définit la
politique que doit suivre l'Etat et qui lui impose
les moyens d'appliquer cette politique .
Question :

Qu'est-ce que le pouvoir et quelles sont, en ma


tière de gouvernement, les différentes formes de
pouvoir ?
Réponse :
Le pouvoir est l'exercice de la souveraineté natio
nale qui , en matière de gouvernement , peut être
assurée soit par une personne — c'est la forme
dictatoriale soit par un groupe de personnes
représentant un ou plusieurs partis politiques .

c'est le régime des partis - soit enfin par le


peuple c'est le régime populaire .
Alors que sous le régime dictatorial , tout le pou
voir est concentré de façon absolue entre les mains
d'un seul homme qui n'a de compte à rendre à
personne, dans le régime des partis, celui de la
démocratie parlementaire, le pouvoir est entre les
mains des tendances dominantes de l'opinion,
représentées par les partis, et dans le régime
107
populaire, tout le pouvoir appartient à l'ensemble
des populations qui le délègue à leurs représen
tants élus et au Chef du gouvernement également
élu .

Le pouvoir pourrait aussi bien être exercé par


des représentants religieux, des représentants de
l'armée que par des représentants de toute autre
catégorie sociale . Ce serait alors un régime reli
gieux , un régime militaire, etc. A titre d'exemple,
la Cité du Vatican, qui est reconnue en tant qu'Etat
indépendant et souverain , a un régime religieux .
Question :

Le colonialisme est-il une forme de gouvernement


ou la nature d'un régime ?
Réponse :
Le colonialisme est une forme de gouvernement
qui découle de la nature d'un régime : le régime
capitaliste.
En effet la concentration de la production et du
capital, dans le régime capitaliste, conduit à la
formation de monopoles qui dictent, chacun à son
Etat, une politique d'exportation de capitaux et de
partage du monde , d'où les conquêtes coloniales,
pour trouver des débouchés et des sources de
matières premières et d'investissement à grand
profit.
Dès lors le colonialisme prend le caractère d'une
forme de gouvernement basé sur l'exploitation
au profit des monopoles impérialistes, sur le ra
cisme, la disqualification et la dépersonnalisation
des colonisés, conditions de leur exploitation .
108
Question :
Pourquoi l'orientation de l'économie nationale
est-elle liée à notre orientation politique ?
Réponse :
C'est d'abord parce que notre politique économi
que ne vise qu'à régler des problèmes d'ordre
économique, selon des conditions politiques don
nées . Donc la nature et l'orientation de notre éco
nomie nationale devaient nécessairement découler
de celles de notre système politique. C'est pour
quoi l'économie guinéenne a suivi, dans le triple
domaine de la production , de la commercialisation
et de la distribution, la même voie et les mêmes
principes de notre politique de décolonisation,
d'affirmation de la personnalité africaine, de pro
grès démocratique et de justice sociale.
Question :

Donnez un exemple de la liaison de notre politique


économique et de notre régime politique.
Réponse :
Par exemple notre régime politique condamne le
vol, l'individualisme et l'exploitation. Par consé
quent notre politique économique doit tendre à
supprimer les causes sociales et économiques de
ces trois fléaux : par la planification on dévelop
pera les biens nécessaires et par la coopération et
une équitable répartition de ces biens, on dévelop
pera la solidarité et on créera un équilibre social
dans la Nation.

109
Question :

Quels sont l'historique et l'importance de la créa


tion de la monnaie nationale ?

Réponse :
C'est aux assises du 5° Congrès national du P.D.G.
que la question fut évoquée pour trouver la solu
tion lors de la conférence préparatoire de Dalaba
( 25-27 février 1960 ) . Le franc guinéen fit son
apparition officielle le 1 " mars 1960 .
L'importance de la création de la monnaie est
triple :
Elle complète notre indépendance politique
en brisant les liens de la dépendance financière,
qui pesait sur l'orientation de notre économie
depuis l'indépendance ;
Elle permet la solution de nombreux pro
blèmes économiques ( commercialisation et éva
cuation des produits, financement des campagnes
de commercialisation, etc.) conditionnant l'issue
de la bataille économique que nous avons enga
gée dans le cadre du Plan et que la Conférence
nationale économique de Kankan ( 2-5 avril
1960 ) allait établir .
Elle renforce notre révolution politique car
demeurer dans le statu quo de la zone franc nous
aurait fait réintégrer, par la petite porte, la
Communauté que nous avions rejetée par le vote
du 28 septembre 1958 .
Question :
Quelle est la différence fondamentale entre notre
planification et les plans du régime colonial ?
110
Réponse :
Alors que les plans du régime colonial reposaient
uniquement sur le côté technique et la rentabilité
des opérations sans souci du facteur humain , la
planification a pour centre d'intérêt le peuple pour
lequel elle a été conçue et pour lequel elle sera
réalisée : c'est là la garantie de son succès.
Question :

Quel est le principe de base de notre plan ?


Réponse :
La conférence préparatoire de Dalaba a posé le
principe d'une action double :
Equilibrer l'économie interne par une rationa
lisation et une auto -consommation de la produc
tion ;

Développer et revaloriser l'économie d'échan


ge grâce à l'introduction de moyens de production
plus modernes et à une transformation plus pous
sée de nos produits.
Question :
Définissez succintement l'économie.

Réponse :
Pour vivre les hommes ont besoin de se nourrir, de
se vêtir, de se loger, etc. Pour avoir ces biens maté
riels, ils doivent travailler afin de les produire, et
pour se développer la société doit augmenter sans
cesse la production de ces biens afin d'élever le
niveau de vie de ses membres et de favoriser l'é
volution et le développement de leurs facultés
humaines .

111
L'économie est donc constituée par l'ensemble des
pratiques et des règles qui déterminent la produc
tion d'une société et la répartition des biens maté
riels qui découlent de la production sociale . Elle
est de ce fait l'élément central de la vie sociale
d'un pays dont elle dirige l'évolution .

DES PRINCIPES POLITIQUES


Question :

Quels sont les principes fondamentaux de la poli


tique intérieure du Parti Démocratique de Guinée ?
Réponse :
On peut retenir 6 principes fondamentaux :
1 ° Une ligne politique définie à partir de l'étude
globale de tous les phénomènes doit s'imposer
à tous et dans tous les domaines ;
2° Une transformation de toutes les structures an
ciennes, dans tous les secteurs, doit être opérée
conformément aux nécessités de notre propre
évolution et à nos valeurs propres ;
3° Une démocratie totale doit établir une égalité
absolue entre hommes et femmes, jeunes et
vieux, et laisser l'exercice de la souveraineté
aux mains du peuple , sans substitution
d'aucune sorte ;
4° Une volonté farouche d'affirmation de la per
sonnalité africaine doit être opposée à toute vo
lonté d'assimilation étrangère et présider à
tous nos actes et pensées ;
5° Une recherche constante du progrès doit être
menée, mais dans le cadre de nos conditions
objectives grâce à notre propre détermination
112
de progresser, à notre unité et à notre cons
science politique ;
6° Une fidélité constante au bien populaire et un
dévouement illimité à la cause de la construc
tion nationale doivent nous permettre de créer
les conditions authentiques d'une nation pros
père et souveraine ayant son histoire, ses pro
pres valeurs, sa propre civilisation.
Question :

Quels sont les moyens d'appliquer cette politique


intérieure ?

Réponse :
On peut citer principalement :
-
Une analyse constante des méthodes et des
buts de notre action pour déceler à tout instant
les modifications intervenues dans les condi
tions de notre action en vue d'y adapter nos
moyens ;
Une vigilance révolutionnaire se traduisant par
un engagement politique de qualité de chaque
militant et une perfection de plus en plus
poussée des organisations du Parti ;
Un centralisme démocratique et une décentra
lisation politique aussi poussée que possible
pour déterminer une entière et libre adhésion
du peuple à l'action politique et un sens des
responsabilités plus aigu dans les masses
populaires .
Question :

Combien de formes de modification des conditions


de l'action peut-on déceler ?
113
Réponse :
Il peut y avoir deux formes de modification des
conditions de l'action :
C Une modification progressive , c'est-à-dire une
amélioration de la situation antérieure , dans
ce cas l'analyse doit consister à repenser l'uti
lisation des moyens et adapter les méthodes
de travail aux nouvelles conditions créées et
aux nouveaux objectifs ;
Une modification régressive, c'est -à -dire une
détérioration de la situation antérieure : dans
ce cas l'analyse va porter sur les causes objec
tives de cette détérioration afin de changer ,
selon les causes découvertes, soit les responsa
bles incapables, soit les méthodes défec
tueuses de l'action .

STRUCTURES ET FONCTIONNEMENT

Question :
Combien y a -t-il de comités des base au sein du
P.D.G. ?

Réponse :
Il a plus de 8.000 comités de base au sein du
P.D.G.

Question :
Quels sont les critères qui doivent déterminer le
choix des électeurs pour élire leurs représentants
au sein des organismes dirigeants du Parti ?

Réponse :
Ce sont avant tout la fidélité au Parti , le désin
téressement, l'honnêteté intellectuelle , les capa

114
cités du responsable à comprendre et à résoudre
les problèmes qui se posent aux populations et la
valeur de son passé militant .
Question :
Les élections des comités ont-elles une grande im
portance et pourquoi ?
Réponse :
Les élections des comités ont une très grande im
portance, d'abord parce qu'elles sont un des élé
ments déterminants de l'efficacité de la décentra
lisation politique et administrative, ensuite et sur
tout parce que l'impulsion révolutionnaire, les
réalisations concrètes de la révolution sont, dans
notre régime démocratique, le fait du peuple lui
même . L'importance qu'attachent les militants aux
élections des organismes de base influe directe
ment sur le développement de l'action révolution
naire du Parti .
Question :

Expliquez ce passage : « Les lois les plus pro


gressistes peuvent desservir la cause du peuple
si leur application est confiée à des ennemis du
bien-être démocratique » .
Réponse :
Ce n'est pas la loi qui réalise le bonheur ; en réa
lité c'est la qualité qui s'attache à son application .
Un ennemi du bien -être démocratique peut très
bien respecter la loi d'une manière formelle , mais
en détruire l'esprit dans son application .
Question :

Quelle est la périodicité de réunion des comités de


base ?

1:15
Réponse :
Les comités de quartier ou de village doivent tenir
obligatoirement une assemblée générale par se
maine .

Question :

En quoi consistent les assemblées des comités de


village ou de quartier ?
Réponse :
Sous la présidence du bureau élu du comité, les
militants et militantes discutent et décident de
toutes les questions intéressant la vie du village ou
du quartier. C'est à l'occasion de ces assemblées
que sont diffusées les informations reçues du
comité directeur de la section dont relèvent ces
comités de base, et c'est à l'issue de ces assem
blées que sont recueillis, le cas échéant, les avis
des militants et militantes sur les propositions
émanant du sommet .

Question :

Comment est composé le comité spécial de la


J.R.D.A. ?
Réponse :
Le comité spécial de la J.R.D.A. rassemble l'en
semble des jeunes militants des deux sexes âgés
de 7 à 25 ans et est dirigé par un bureau de 10
responsables élus.
Question :
De quoi est composé le bureau du comité de vil
lage ou de quartier ?

116
Réponse :
Le bureau du comité de village ou de quartier est
composé de 10 membres qui sont élus en assem
blée générale par tous les militants du comité,
à jour de leur cotisation .
Question :

Quelles sont les conditions que doivent remplir les


candidats pour être élus au bureau du comité de
village ou de quartier ?
Réponse :
Les candidats au bureau du comité de village ou
de quartier doivent être des membres du P.D.G.
comptant un minimum de trois années de vie mili
tante au sein du comité de base .
Question :

Quel doit être l'objet de la dernière assemblée du


comité avant le renouvellement de son bureau par
voie électorale ?

Réponse :
Cette assemblée doit être consacrée au compte
rendu moral et financier du comité durant l'exer
cice du mandat du bureau sortant. A l'issue de
cette assemblée, toutes les archives du comité, les
documents tels que les procès-verbaux de séance,
les circulaires , les brochures, les rapports et pièces
comptables, les biens matériels appartenant au
comité, doivent être confiés à un bureau provisoire
de 3 personnes, dont un homme, une femme et un
représentant de la J.R.D.A. qui les gèreront jus
qu'à l'entrée en fonction du nouveau bureau .
117
Question :

Le renouvellement des bureaux de quartier ou de


village entraîne -t -il le renouvellement des comités
directeurs des sections ?

Réponse :
Oui , le renouvellement de l'ensemble des bureaux
des comités de village ou de quartier entraîne le
renouvellement des comités directeurs de sections,
renouvellement qui doit succéder aux élections
des comités de base.
Question :

Tout membre du Parti peut-il faire acte de candi


dature au Comité directeur d'une Section ?
Réponse :
Non , les Gouverneurs de région , les secrétaires
généraux, les commandants d'arrondissement, les
agents de la Sécurité et les juges ne peuvent
faire acte de candidature en raison de l'incompa
tibilité décidée par le parti entre leurs fonctions
administratives et les fonctions politiques . Néan
moins, dans un souci d'harmonisation de l'action
politique et de l'action administrative, les gou
verneurs de région seront d'office membres non
élus du Bureau Fédéral fonctionnant au niveau de
leur région respective et les commandants d'ar
rondissement seront d'office membres non élus
du comité directeur de la section fonctionnant dans
le ressort de leur arrondissement .
Question :

Dans quelle catégorie de militants sont choisis les


responsables des comités directeurs des sections ?

118
Réponse :
Ils sont choisis parmi les responsables du comité
de base comptant au moins deux ans de rôle diri
geant et parmi les anciens responsables de sec
tion.

Question :

Quelle doit être la nature des rapports qui lient


entre eux les membres d'un comité directeur d'une
section ou d'un bureau de comité ?

Réponse :
Ce sont des rapports de confiance et de camara
derie .
Question :
Quelle est la méthode de travail que doivent ap
pliquer les comités directeurs des sections et les
bureaux de comités de quartier et de village ?
Réponse :
C'est la méthode collective ( travail et responsabi
lité collectifs ) dans une coopération étroite et
sincère .
Question :

A quoi aboutit le comportement individualiste au


sein des organismes responsables du Parti ?
Réponse :
Il aboutit à la jalousie, à la méfiance et à la mes
quinerie.
Question :

Quelles sont les conditions initiales indispensables


à la pratique démocratique ?
11 :9
Réponse :
Ce sont la liberté et l'égalité des hommes, la jus
tice dans la solidarité .
Question :
A quoi est subordonnée l'éducation des militants ?
Réponse :
L'éducation des militants est directement subordon
née aux capacités réelles des responsables qui ne
peuvent ni bien diriger, ni correctement éduquer
les militants, si eux-mêmes n'étudient pas sérieu
sement l'histoire, la doctrine du Parti et ne conti
nuent pas à s'éduquer sans cesse .
Question :

Y a-t-il au sein des comités et des organismes de


base du Parti des différences entre les membres ?
Réponse :
Non, il n'y a aucune différence ni entre militants
et dirigeants, ni entre dirigeants entre eux, ni en
tre militants entre eux . Le ministre, le chef de ser
vice, le directeur d'entreprise sont placés sur un
même pied d'égalité que leurs agents subalternes,
les ouvriers, les employés ou les manoeuvres.
Le père de famille, son épouse et ses enfants qui
adhèrent au P.D.G. deviennent tous en son sein
des militants égaux en droits et en devoirs .
Question :

Comment peut-on le mieux imposer concrètement


la fermeté révolutionnaire ?
Réponse :
C'est en l'appliquant d'abord en soi et sur soi que,
par son propre exemple, chacun pourra imposer
120
concrètement autour de lui la fermeté révolution
naire .
Question :

Quelle est l'importance des élections des orga


nismes dirigeants des sections et des comités ?
Réponse :
Elles sont d'une importance déterminante pour un
continuel perfectionnement de l'organisation et
du fonctionnement démocratique du Parti . Elles
doivent créer les conditions les meilleures à l'ac
tion dynamique du peuple, car ce sont elles qui
conditionnent largement les possibilités d'action
politique du P.D.G.

DU NEUTRALISME POSITIF

Question :

Sur quoi repose la politique extérieure de la Répu


blique de Guinée ?
Réponse :
La politique extérieure de la République de Gui
née repose sur le neutralisme positif, qui ne signi
fie pas indifférence à l'égard des problèmes con
cernant le colonialisme, le néo-colonialisme et la
paix du monde, mais qui exprime le désir de la
République de Guinée de coopérer loyalement
avec tous les pays qui respectent sa souveraineté
et ses intérêts ainsi que ceux de l'Afrique, et de
n'adhérer à aucun des blocs antagonistes.
Question :
Quels sont la signification et le contenu du neu
tralisme positif ?

121
Réponse :
Le neutralisme positif signifie que la République
de Guinée restera en dehors des antagonismes
idéologiques, économiques ou militaires des deux
grands blocs en présence et jugera chacun d'eux
en fonction de son attitude concrète vis-à-vis des
problèmes essentiels à l'Afrique, à savoir : la lutte
anti-colonialiste, l'indépendance et l'unité afri
caines, le développement économique de notre
continent, la paix et la liberté . De ce fait, les règles
de conduite qui se dégagent du neutralisme posi
tif sont :

Défense de la personnalité guinéenne et afri


caine ;
Egalité entre tous les peuples et tous les pays ;
Non ingérence dans les affaires intérieures
des autres pays ;

Coopération active avec tous les pays sur la


base de l'égalité, de la justice, de la solidarité,
de la réciprocité des avantages et du respect
de la dignité et de la personnalité nationales.
Question :

Qu'est-ce qui fait la justesse de notre politique


basée sur le neutralisme positif ?
Réponse :
C'est que le neutralisme positif témoigne de notre
volonté de ne rien sacrifier de l'avenir de l'Afri
que et permet, seul, d'observer une attitude farou
chement anti- colonialiste et anti-impérialiste, tout
en sauvegardant nos valeurs propres et en affir
mant notre personnalité africaine comme des
éléments décisifs de l'amélioration de la situation

122
internationale vers la liberté, la justice, le pro
grès et la paix .
Question :

Quelles sont, à votre avis, les idées-forces qui


dominent la politique étrangère guinéenne ?
Réponse :
Ces idées forces, étroitement liées entre -elles,
sont au nombre de trois . Ce sont :

Liberté totale et inconditionnelle de l'Afrique,


c'est-à -dire opposition à toute ingérence ou
domination étrangère en Afrique ;
Unité réelle et effective de l'Afrique, c'est-à
dire abolition de toutes les barrières artificiel
les dressées par la domination étrangère entre
les peuples d'Afrique, sur la base de l'indé
pendance totale ;
Participation active de l'Afrique à la vie uni
verselle, en tant que collectivité humaine indé
pendante ayant ses valeurs propres et ambi
tionnant d'apporter au monde sa part légitime
de contribution .
Question :

En quoi l'affirmation de notre personnalité conso


lide-t-elle nos relations extérieures ?

Réponse :
En ce que, plus nous affirmons notre personnalité,
plus nous ferons respecter notre souveraineté et
de ce fait nos relations avec les autres pays seront
fondées sur la base solide, saine, sincère du res
pect mutuel .

123
DE L'ÉCONOMIE POLITIQUE
Question :
Qu'est-ce que l'économie politique?
Réponse :
C'est une science sociale qui traite des fondements
de la vie des sociétés humaines, c'est-à-dire des
rapports économiques entre les hommes . Elle per
met de connaître les lois de la production et de la
répartition des biens matériels dans la société hu
maine aux différents stades de son développement .
C'est finalement l'utilisation des lois et des acti
vités économiques à des fins politiques .
Question :

Qu'appelle-t-on instruments de production ?


Réponse :
Pour produire des biens matériels, l'homme doit
travailler avec des moyens de travail qui compren
nent les machines, les outils et instruments, les
bâtiments, la terre, etc. Les instruments de produc
tion sont, de tous les moyens de travail , ceux qui
jouent un rôle décisif dans l'action de l'homme sur
la nature : par exemple les paysans de Guinée
utilisaient jusqu'ici comme instruments de pro
duction la daba , la houe ; désormais ils sont dotés
d'instruments de production plus puissants : char
rues, tracteurs, etc.
Question :

Qu'appelle -t-on forces productrices ?


Réponse :
A la base de toute production , il y a l'activité de
l'homme, sa force de travail qui est l'élément le
124
plus actif de la production ; ce sont donc les hom
mes, avec leurs habitudes de travail , leurs capaci
tés, leur habileté à se servir et à inventer des ins
truments de production qui constituent les forces
actives de travail dans la production.
On appelle forces productives l'association des
moyens de travail et des hommes ( avec leur force
de travail et leurs capacités intellectuelles ) , asso
ciation grâce à laquelle sont produits des biens
matériels .

Question :

Qu'appelle-t-on rapports de production ?


Réponse :
Un homme seul ne peut pas produire tous les biens
matériels nécessaires à sa vie. Aussi c'est en com
mun que les hommes agissent sur la nature pour
produire ces biens et par ce travail commun, ils se
lient entre eux, établissent des relations et des
contacts mutuels ; ce sont ces rapports qui nais
sent entre les hommes, dans le processus de pro
duction sociale, qu'on appelle rapports de produc
tion .

Question :

Qu'est-ce que la répartition de la production ?


Réponse :
C'est la manière dont sont distribués, sous forme
de biens de consommation, les biens matériels
créés par les forces productives. En ce sens la ré
partition est le rapport qui existe entre la produc
tion et la consommation .

125
Question :

Quels sont les éléments déterminants de l'écono


mie ?

Réponse :
De tous les éléments de l'économie production ,
répartition, échange, consommation – la produc
tion a le rôle le plus déterminant car c'est elle qui ,
à travers les forces productives, crée les biens ma
tériels . Toutefois, le rôle des rapports de produc
tion est le plus important car ce sont les formes et la
qualité de la répartition, de l'échange et de la cons
sommation, qui déterminent les réactions des for
ces productrices dans le développement de la pro
duction .

Par exemple du temps de la chefferie, les rapports


de production étaient dominés par la volonté des
chefs de canton qui détenaient tous les instru
ments de production et les forces productrices ;
les masses laborieuses n'avaient alors aucun inté
rêt à développer la production pour le seul profit
des chefs de canton .

Question :
Quels sont les différents modes de production
que vous connaissez ?
Reponse :
1°) Le mode de production de la communauté
primaire .
2° ) -
Le mode de production fondé sur l'es
clavage .
3 ° ) - Le mode de production féodal.
4° ) Le mode de production capitaliste.
126
5 ° ) — Le mode de production socialiste.
Ces différents modes caractérisent les différentes
phases de l'évolution de l'humanité depuis l'ap
parition de l'homme sur la terre jusqu'à nos jours .
Question :

Quels sont les principaux modes de production


existant dans les pays pleinement développés ?
Réponse :
Ce sont : le mode de production capitaliste et le
mode de production socialiste . Toutefois, ces
modes de production ne sont pas caractéristiques
seulement des pays développés puisque des pays
non développés peuvent également s'en réclamer
suivant qu'ils sont politiquement dominés par
l'impérialisme ou se sont engagés dans la voie
de la construction socialiste .
Question :

Qu'est-ce qu'un produit marchand ?


Réponse :
Un produit est dit marchand lorsqu'il n'est pas des
tiné à la consommation personnelle directe, mais
à l'échange : dans l'acte d'échange, il y a compa
raison entre le produit en question et un autre pro
duit et c'est cette comparaison, ce rapport, qui est
la valeur . Par exemple, un paysan qui produit du
riz en quantité supérieure à sa consommation fami
liale veut se procurer une daba ; il va trouver un
forgeron qui accepte de lui donner une daba con
tre une certaine quantité de riz ; ils conviennent
que pour avoir la daba, le paysan donnera 8 kilos
de riz. On dira que la valeur marchande de la daba
est de 8 kilos de riz.

127
Question :

Qu'entend-on par valeur d'usage d'une marchan


dise ?
Réponse :
La valeur d'usage d'une marchandise est repré
sentée par son degré d'utilité et les propriétés
qui lui permettent de satisfaire tel ou tel besoin
de l'homme .

Question :

Qu'est-ce qu'une valeur d'échange ?


Réponse :
La valeur d'échange est en premier lieu le rapport
quantitatif dans lequel les valeurs d'usage d'es
pèces différentes sont échangées l'une contre l'au
tre . En conséquence , cette valeur ne tient pas
compte des caractéristiques physiques des mar
chandises à échanger .
La valeur d'échange énonce des rapports de va
leur des biens entre eux, tandis que la valeur
d'usage énonce le rapport de valeur entre le désir
de l'homme et son objet .
Question :

Quel est le caractère commun à différentes mar


chandises ?

Réponse :
C'est celui d'être le produit d'un travail .
Question :
Quel est le rôle de la monnaie dans la production
marchande ?

128
Réponse :
La monnaie joue le rôle de marchandise d'équi
valence générale , c'est-à-dire qu'elle peut s'échan
ger indifféremment contre n'importe quelle autre
marchandise .

Question :
Quelle est la fonction de la monnaie ?

Réponse :
A mesure qu'une société se développe, les échan
ges entre les membres de cette société se diversi
fient, au point qu'il devient indispensable d'avoir
une valeur d'échange d'équivalence générale ;
c'est ce qu'on appelle la monnaie . La monnaie est
donc une marchandise qui sert à mesurer les
valeurs de toutes les autres marchandises et qui
est un moyen de circulation .
Question :

Quelles sont les autres fonctions de la monnaie ?

Réponse :
a ) Intermédiaire dans les échanges la monnaie est
un bien tiers qui évite les inconvients du troc ;
c'est une marchandise d'équivalence générale ;
b ) Commune mesure des valeurs , elle est de ce
fait un moyen de circulation servant à l'échange
des marchandises ;
c ) Lorsqu'elle est thésaurisée, c'est-à -dire lers
qu'elle cesse de circuler elle permet la formation,
la comptabilisation et la conservation de l'épar
gne . Elle devient alors un instrument de capitali
sation ;

129
d ) Lorsqu'une vente se fait à crédit, c'est-à -dire
lorsque les prestations de l'acheteur sont diffé
rées , la monnaie est un moyen de paiement .
Question :

Quel est le prix d'une marchandise ?


Réponse :
C'est la valeur de cette marchandise exprimée en
monnaie.
Question :

Qu'est-ce qu'une couverture or ?


Réponse :
Par suite de l'évolution de l'économie marchande
et du développement des échanges, on a fini par
choisir l'or à cause de ses qualités - homogénéité,
inaltérabilité, grande valeur pour des poids et
volumes faibles - comme étalon d'échange jouant
le rôle d'équivalent général . Puis, en se référant à
l'or et pour plus de facilité de circulation, on a
substitué la monnaie papier ( billets de banque :)
à l'or . On émet ainsi des billets de banque en fonc
tion de la disponibilité en or . La couverture or est
donc le stock, la réserve d'or d'une société qui
garantit la monnaie-papier ( billets de banque )
mis en circulation par les organismes financiers de
cette société .
Question :

Qu'entend-on par unité monétaire ?


Réponse :
L'unité monétaire est l'unité de mesure de la mon
naie . En Guinée, l'unité de mesure de la monnaie
est le Franc Guinéen .

130
Question :

L'unité monétaire peut-elle être divisée ?


Réponse :
L'unité monétaire peut être divisée . C'est ainsi que
le Franc Guinéen est divisé en décimes et en cen
times .

Question :

Qu'entend -on par circulation monétaire ?


Réponse :
On entend par cette expression la masse globale
de monnaie utilisée dans un pays pour servir à
l'échange des marchandises .
Question :

Qu'est -ce que la loi de la valeur ?


Réponse :
La loi de la valeur est la loi économique qui s'ap
plique à la production marchande .
Question :

Qu'est ce qui détermine la valeur en économie


mnarchande ?

Réponse :
C'est la loi économique de la concurrence et le
caractère anarchique de la production . En effet,
lorsque la production marchande est fondée sur la
propriété privée des moyens de production , c'est
l'intensité de la concurrence qui influe sur la va
leur des marchandises et sert de régulateur spon
tané de la production .

131
Question :

Qu'est-ce que le salaire ?


Réponse :
Le salaire est l'expression monétaire de la valeur
de la force de travail entrant dans la production
d'une marchandise .
Toutefois il n'est pas nécessairement égal à la
valeur de la force de travail car il arrivera que
l'entrepreneur achète la force de travail en des
sous de sa valeur .

Question :

Quelles sont les formes principales du salaire ?


Réponse :
Il y a deux formes principales de salaire :

1 ° le salaire au temps dont l'importance dépend


de la durée en heures, en jours ou en mois effec
tuée par l'ouvrier dans son travail ;
2 ° le salaire aux pièces dans lequel son impor
tance en est déterminée par la quantité d'articles
ou de pièces fabriquées en un temps donné ou en
un nombre d'opérations déterminées .
Question :

Dans le capital industriel , qu'entend -on par capi


tal fixe et capital circulant ?
Réponse :
Le capital fixe est la partie du capital productif qui
est utilisée exclusivement dans le processus de
production . Son importance varie avec l'évolution
même du circuit de production dans lequel est
132
transférée toute sa valeur . Il représente la partie
du capital dépensé pour la construction des bâti
ments et des installations ainsi que pour l'achat
des moyens de base .
Le capital circulant est la partie du capital produc
tif dépensé en salaires , en matières premières, en
fournitures et en matières consommables qui se
transfère en totalité aux produits marchands et
est restitué lors de la réalisation des marchandises.
Question :

Qu'est -ce qui distingue le capital fixe du capital


circulant ?
Réponse :
Ce qui distingue le capital fixe du capital circu
lant, c'est que le capital fixe n'accomplit qu'une
seule rotation, alors que le capital circulant en
accomplit plusieurs .
Question :
Qu'est-ce que l'amortissement ?
Réponse :
L'amortissement est la compensation progressive
réalisée sous forme d'argent de la valeur du capi
tal fixe . Il compense l'usure de l'outillage, des
moyens de base, etc.
Question :

Si en économie politique classique, il y a lieu de


différencier le capital fixe et le capital circulant ,
ces deux notions se retrouvent-elles en économie
politique socialiste ?
Réponse :
En Economie Politique Socialiste, on distingue le
capital constant qui représente les moyens de base,

133
les matières premières, les matières consomma
bles, les matériaux auxiliaires, etc. et un capital
variable qui représente les salaires .
Question :
Quelle est la raison de cette distinction ?
Réponse :
Elle sert à mieux faire ressortir le taux des formes
de travail et d'en assurer la rémunération .
Question :

Qu'entend-on par « plus-value » ?


Réponse :
C'est le profit qui résulte de l'accélération de la
rotation du capital circulant . La plus-value est en
régime capitaliste la base de l'exploitation de
l'homme par l'homme .
Il se traduit par la différence entre le total de
la valeur que le travailleur crée par son travail
et la valeur de ce qui lui est attribué pour entre
tenir et renouveler sa force de travail . En régime
capitaliste l'entrepreneur dispose de la plus-value ,
bien que sous les effets de la concurrence il soit
obligé d'en réinvestir tout ou partie . Mais même
dans ce cas, le capitaliste ne réinvestit pas néces
sairement dans un secteur utile à la société, mais
bien dans le genre d'entreprise où le taux de
profit est élevé.
Dans une économie socialiste, au contraire, la pro
priété collective des moyens de production en
traine comme conséquence que le surplus de va
leur créé par les travailleurs sera, soit réinvesti
suivant un plan, soit affecté à des dépenses
sociales qui profitent à tous .

134
Question :

Qu'est-ce que la division sociale du travail ?


Réponse :
La division sociale du travail est apparue en même
temps que l'économie marchande dont elle est la
caractéristique sociale. En effet, dès l'apparition
dans la société de la production marchande , il y
eut grâce aux progrès techniques réalisés une
spécialisation qui s'instaura au niveau des forces
productives ; cela fut constaté en premier lieu
dans l'artisanat. La division sociale du travail con
sista ainsi en une fragmentation par activité spé
cialisée du travail réalisé auparavant par un indi
vidu . Elle fut rendue possible seulement après
la disparition de la production de la communauté
primaire.
Question :

Qu'entend-on par revenu national ?


Réponse :
Le revenu national est la partie du produit social
total dans lequel est incarnée la valeur nouvel
lement créée . Il représente l'ensemble des objets
de consommation et la partie des moyens de pro
duction destinés à accroître la production .
Si le régime capitaliste se caractérise par la pro
priété privée des moyens de production , le régime
socialiste se caractérise par la propriété collective
des moyens de production.
Question :

Quel est à votre avis le régime le plus sociale.


ment juste ?

135
Et pourquoi ?
Réponse :
C'est le régime de la propriété socialiste . Car la
propriété collective des moyens de production
rend nécessaire et possible un développement har
monieux de l'économie nationale . En fait, le déve
loppement harmonieux progressif et équilibré de
l'économie nationale est une loi économique du
socialisme .

Question :

Que suppose la propriété collective des moyens


de production ?
Réponse :
La propriété collective des moyens de production
suppose une économie planifiée sans laquelle il
serait inconcevable d'envisager un développement
harmonieux et équilibré de l'économie natio
nale .

Question :
Qu'entend-on par travail social ?
Réponse :
C'est le travail ayant un caractère directement
social et qui est méthodiquement organisé à
l'échelle de l'Etat . Il confère à chaque producteur
une mentalité nouvelle qui le rend conscient des
exigences qu'impose le développement de l'en
semble de la production de la nation . Cette con
ception modifie les rapports sociaux établis en
fonction de la classification due à la division du
travail .

136
Question :
Qu'est-ce que l'auto-gestion ?
Réponse :
L'auto-gestion est la participation directe et effec
tive des ouvriers à la gestion d'une entreprise
mise sous le régime du travail social.
Question :

Comment s'opère et se réalise cette participation ?


Réponse :
A travers les délégués des ouvriers qui devien
nent membres de droit du Conseil d'Administra
tion de l'entreprise, lequel est constitué par la
Direction Administrative assistée des délégués des
ouvriers .
Question :

Quel est le rôle dans une entreprise auto-gérée


du Conseil d'Administration ?

Réponse :
Son rôle est de prendre toutes les décisions de
gestion qu'impose le fonctionnement de l'entre
prise et plus particulièrement de se prononcer
sur l'utilisation du produit monétaire net des
exercices financiers . C'est ainsi qu'il revient au
Conseil d'Administration des entreprises auto
gérées de se prononcer sur l'importance des affec
tations à réserver aux amortissements , réserves
diverses, fonds social , etc. , dans le cadre de la
législation en vigueur .
Question :

Sur quelle base la Conférence préparatoire de


Dalaba a -t-elle conçu notre action économique ?

137
Réponse :
La Conférence de Dalaba a préconisé une action
économique fondée, non pas sur le critère de pro
fits et bénéfices économiques, mais sur les rap
ports sociaux spécifiques, sur les structures sociales
de production découlant de notre stade de déve
loppement réel .
Le 5° Congrès a , à la suite de la conférence prépa
ratoire de Dalaba, défini deux formes de produc
tion répondant à la nécessité d'assurer un équilibre
économique interne et d'assainir les bases de notre
économie planifiée.
1 ° Une production de collectivité au niveau du
village et de l'ensemble des villages d'une région :
dans cette forme de production les forces produc
trices et instruments de production sont détenus et
gérés par la collectivité, d'où la nécessité des coo
pératives ;
2 ° Une production d'Etat au niveau national ,
chargée de procurer aux collectivités produc
trices des instruments de production plus renta
bles par une concentration des moyens de pro
duction et une organisation des échanges com
merciaux avec l'étranger .
Question :

Quels sont les rapports entre la valeur de pro


duction et les éléments de production ?
Réponse :
Plus les instruments de production sont perfection
nés plus est réduite la valeur de production, c'est
à -dire la quantité de travail physique et intellec
138
tuel nécessaire à la production, et plus la valeur
de production est réduite, plus est réduite la valeur
des biens d'équipement et de consommation .
Question :

Quel est l'intérêt social de l'économie planifiée ?


Réponse :
Alors que l'économie colonialiste ou capitaliste ,
basée sur la loi du profit maximum, crée des anta
gonismes entre les forces productrices, et des op
positions d'intérêts au sein d'une même société
qui entravent le développement et l'évolution de
la société, l'économie planifiée , en établissant des
objectifs sociaux précis intéressant l'ensemble de
la société, harmonise les différents éléments de
l'économie, transcende les oppositions d'intérêts,
utilise l'ensemble des forces productrices et des
instruments de production pour accélérer le déve
loppement social et rend ainsi possible une mobili
sation de l'ensemble de la société pour atteindre
les objectifs fixés .
Question :

Quels sont les deux éléments du plein emploi


des forces productrices ?
Réponse :
Ce sont l'élément force et l'élément temps . D'une
part, pour qu'il y ait plein emploi il faut qu'il y
ait utilisation rationnelle et efficace des forces de
travail , aussi bien les forces productrices (capa
cités physiques et intellectuelles des hommes ) que
les instruments de production. Mais d'autre part, il
faut compter avec l'élément temps, car si les for
ces productrices sont limitées en puissance, on
139
peut étaler leur action dans le temps et ainsi diver
sifier l'utilisation des forces . Par exemple, le pay
san qui a eu un dur labeur pendant 4 ou 5 mois
de culture, peut pendant le reste de l'année utiliser
ses forces de travail disponibles à d'autres acti
vités : tissage, tannage, construction , etc.
Question :

Comment peut- on réaliser l'économie des moyens ?


Réponse :
Dans les pays ayant connu l'exploitation coloniale ,
les besoins sont immenses et les moyens fort ré
duits . Dans un tel contexte, l'économie des
moyens devient un facteur important de l'accrois
sement des capacités productrices . On réalise cette
économie des moyens par la rationalisation de
l'emploi de ces moyens, par la recherche de la
rentabilité. Par exemple, il n'est pas rentable ni
économique de doter une petite collectivité culti
vant un champ de 4 à 5 hectares d'un tracteur. On
voit donc ainsi que la rentabilité est déterminée,
non pas en fonction d'un profit, mais selon les
objectifs du développement social .
Question :

Quel est le rôle de l'éducation et de l'information


dans l'action économique?
Réponse :
Les forces productrices, c'est- à -dire les masses
laborieuses et notamment les paysans en Guinée,
pour se mobiliser entièrement dans la bataille éco
nomique, doivent pouvoir apprécier les différents
éléments de l'action économique afin que, par là ,
140
leur action soit plus efficace dans les rapports de
production.
C'est pourquoi l'éducation et l'information sont
indispensables à la réussite de l'action économi
que ; il faut constamment repenser cette action ,
suivre son développement, suivre constamment
également les modifications de son contexte, afin
de déceler les éléments positifs et négatifs qu'elle
recèle ainsi que leurs inter-actions .
Tout cela exige la pratique sociale grâce à laquelle
pourra être créé l'enthousiasme populaire autour
du Plan économique ; une fois cet enthousiasme
créé, la vigilance populaire en découlera qui pré
servera la révolution économique de toutes les
manoeuvres de subversion .

DE LA PLANIFICATION

Question :

Définissez ce qu'est la planification en matière


économique ?
Réponse :
La planification est une politique appliquée au
secteur économique de la Nation et tendant à
assurer d'une manière rapide et continue un déve
loppement harmonieux et équilibré, par l'établis
sement de plans à termes, selon des objectifs préa
lablement définis .
Question :

Sur quoi repose la planification économique ?


Réponse :
La planification économique repose essentielle
ment sur le développement de la production .
141
Question :

Est-ce que tous les secteurs de l'économie revê


tent une même importance dans la planification et
pourquoi ?
Réponse :
Non , tous les secteurs de l'économie ne revêtent
pas une même importance, car il y a des secteurs
qui sont déterminants et dont le développement
entraîne celui d'autres secteurs considérés comme
secteurs secondaires .

Question :

Quel est le secteur principal de développement


du Plan en République de Guinée ?
Réponse :
C'est le secteur agricole qui , en fonction des con
ditions spécifiques de la Guinée, est le secteur
déterminant.

Question :

Quels sont les facteurs principaux de la planifica


tion ?

Réponse :
C'est :
1 ° Une réalité économique spécifique ;
2 ° Une volonté rationnelle et la stabilité arrêtée
en matière de développement planifié .
Question :

Quelles sont les conditions à créer sur le plan social


et psychologique pour la réussite d'une politique
de planification économique ?
142
Réponse :
Il faut créer les conditions de mobilisation popu
laire autour des objectifs du Plan .
Question :

Quelles sont les connaissances particulières qui


concourent à l'établissement du Plan de dévelop
pement économique ?
Réponse :
Ce sont :
La connaissance du développement statistique
de l'économie ;
La connaissance des bilans financiers et des
bilans matières ;
La connaissance des normes ;
La connaissance d'indices économico -techni
ques et quantitatifs ;
Le taux de rentabilité des opérations dans les 1

différents secteurs de l'économie ;


L'échelle de rendement ainsi que les moyens
financiers économiques dont peut disposer la
Nation .
Question :

A quoi a correspondu en terme de développement


le premier Plan triennal de la République de Gui
née ?

Réponse :
Il a correspondu à la phase d'établissement devant
fournir, à l'issue du plan, les diverses connais
sances pratiques et concrètes pour l'établissement
d'un nouveau plan .

143
Question :
Quelles sont les principales connaissances con
crètes qui résultent de l'achèvement du premier
Plan triennal ?

Réponse :
L'achèvement du Plan et les résultats obtenus ont
déterminé les réalités sous-jacentes qui se sont
manifestées au fur et à mesure de l'exécution du
Plan . Elles ont indiqué pour chaque secteur les
possibilités effectives d'application correcte du
Plan et mis en lumière les surestimations et les
Sous-estimations inévitables qui ont été faites lors
de l'élaboration théorique . Elles ont fourni des
indications sur la rentabilité, les coûts réels de
production, les normes pratiques, l'état de la ratio
nalisation , les capacités de la gestion collective,
le développement coopératif et ses incidences
sociales, le taux possible d'accumulation , les pos
sibilités d'animation et de diversification de l'éco
nomie .

Question :

Comment peut-on assurer le contrôle de l'exécu


tion du Plan ?
Réponse :
En établissant périodiquement des bilans provi
soires .
Question :

De quoi dépend la bonne exécution du Plan ?


Réponse :
Elle dépend des capacités de réalisation et de
l'efficacité des méthodes utilisées .

144
Question :

La planification peut-elle être considérée dans son


seul aspect économique et pourquoi ?
Réponse :
Non , la planification ne peut pas être considérée
dans son seul aspect économique ; elle doit être
considérée en fonction des facteurs politiques,
sociaux et psychologiques .
Question :

La planification se place-t-elle en marge de la


révolution et pourquoi ?
Réponse :
Non , la planification ne se place pas en marge de
la révolution ; elle est au contraire un moment de
la révolution par le fait qu'elle est la concrétisation
de la pensée politique du Parti et que la révolution
est, dans la pratique, la somme des différentes
transformations matérielles, morales et spirituelles
opérées dans la nation .
Question :
Sur quoi est fondée la pensée révolutionnaire du
Plan guinéen ?
Réponse :
Elle est fondée sur les besoins, les aspirations et
les capacités du peuple . C'est à partir de ces don
nées, que les moyens matériels propres ont été
soit dégagés, soit recherchés pour assurer l'exécu
tion pratique du Plan .
Question :

L'exécution de la planification a-t-elle des inci


dences sur le développement de l'action révolu
tionnaire et pourquoi ?

145
Réponse :
Oui, l'exécution du Plan a des incidences directes
sur le développement de l'action révolutionnaire
pour autant que l'action de planification se traduit
en modifications matérielles, sociales et psycholo
giques .
Question :

En tenant compte du fait que le plan de dévelop


pement économique et social de la République de
Guinée a limité les indices de production agricole
au niveau national , comment chaque région ou
chaque village doit-il établir son propre plan de
développement ?
Réponse :
Les indices de production agricole arrêtés par le
Plan fixent un taux d'accroissement que chaque
région et chaque village doivent s'efforcer non
seulement d'atteindre, mais de dépasser. C'est là
la base de la conception des plans régionaux et
des plans villageois . Par ailleurs, à partir de cette
conception, il y a une multitude de travaux à
entreprendre pour favoriser cet accroissement de
production . Exemple : construction de routes,
construction de ponts, défrichement, regroupe
ment des forces productrices par la coopération ,
construction de hangars à grains, travaux d'irri
gation , éventuellement fabrication de matériel
aratoire, etc.
Question :

Quelle est la meilleure méthode pour établir des


plans de développement régionaux et villageois ?

146
Réponse :
C'est, sous l'égide du Parti, de tenir une conférence
élargie au cours de laquelle seront discutés les mé
thodes et les moyens nécessaires à réaliser, voire
à dépasser, le taux d'accroissement qui relève des
indices de production arrêtés dans le plan national .
Question :

Dans la conduite du Plan , quel est le rôle des tech


niciens de la production, du commerce , etc. ?
Réponse :
Leur rôle est de mettre leur technicité à la dispo
sition des organismes responsables, pour la bonne
exécution du Plan arrêté par les instances du Parti .
Question :

Quelles sont les méthodes recommandées par le


Parti pour conduire l'exécution du Plan ?
Réponse :
Ce sont les méthodes démocratiques, afin que
l'exécution du plan recueille la participation
volontaire et enthousiaste des populations . La pra
tique démocratique a , en l'occurrence , les plus
heureuses répercussions sur la production et l'éco
nomie, puisque la juste compréhension des
problèmes qui se posent en matière de dévelop
pement économique , l'adhésion des masses labo
rieuses considérées comme forces productrices,
accélèrent les transformations économiques .
Question :

Quelles sont les deux qualités nécessaires à l'es


prit de la planification ?
147
Réponse :
C'est la rationalisation et le sens des responsabi
lités.
Question :

En quels termes se définissent les réalisations du


plan ?
Réponse :
Elles se définissent en termes de rendement, de
rentabilité , d'économie financière et de producti
vité.

Question :

Est-ce que les crédits de la planification sont assi


milables à des crédits budgétaires et pourquoi ?
Réponse :
Non . Les crédits du plan ne peuvent être assimilés
aux crédits budgétaires, ces derniers étant
donné l'insuffisance de nos moyens concernent
essentiellement les dépenses sociales et les dé
penses de fonctionnement , alors que les crédits
du plan doivent être considérés comme des in
vestissements à caractère rentable . Même lorsqu'il
s'agit d'opération de nature sociale , telle que cons
truction d'écoles , construction d'hôpitaux , in
frastructure routière . Bien qu'ayant un caractère
social réel , ils ont pour résultat de doter les masses
de meilleures conditions physiques et intellec
tuelles . A ce titre ils sont des investissements ren
tables à échéance .

Question :
Est-ce que la gestion collective doit favoriser le
développement du Plan et pourquoi ?
148
Réponse :
Oui, la gestion collective doit favoriser le déve
loppement du Plan puisqu'elle relève des prati
ques démocratiques préconisées par le Parti .
La gestion collective permet une prise de cons
cience élevée des responsables, des ouvriers et
employés qui ne peut que favoriser la bonne
marche de l'entreprise.
Question :

Par quoi est conditionné le succès du Plan de déve


loppement économique et social ?
Réponse :
Il est conditionné par la qualité de conscience avec
laquelle nous examinerons toutes les phases qui
résulteront de notre développement et par l'atti
tude réaliste avec laquelle nous prendrons les dé
cisions les plus conformes aux aspirations de nos
populations. 1

Question :

Qu'est -ce qui permettra d'éliminer les erreurs qui


pourront être commises en cours d'exécution du 11

Plan ?

Réponse :
C'est surtout l'analyse critique, honnête, faite
périodiquement de l'action économique menée
dans tous les secteurs et à tous les niveaux de la
Nation .
Question :

Vers quoi tend principalement la planification ?


Réponse :
La planification tend à donner au développement
économique un caractère d'harmonie qui réponde
149
aux besoins, aux aspirations et aux nécessités du
peuple.
Question :

Est -ce que l'action coopérative résulte de l'action


de planification et pourquoi ?
Réponse :
Oui , l'action coopérative résulte de l'action de la
planification par le fait qu'elle tend à rationaliser
et à normaliser la production en créant les condi
tions d'une plus grande concentration des forces de
travail et de permettre une mécanisation de la pro
duction .

Question :
Qu'est-ce qui caractérise la pensée des populations
par rapport au Plan ?
Réponse :
C'est que cette pensée est toujours en avance sur
le Plan lui-même et elle ne tient pas toujours
compte des limitations qui sont imposées à la pla
nification par suite de la faiblesse des moyens
financiers et techniques .
Question :

En quoi consiste le progrès ?


Réponse :
Le progrès consiste à assurer une amélioration
continue, grâce à des transformations quantita
tives et surtout qualitatives résultant de l'obtention
de moyens nouveaux permettant d'accroître le
bien-être du peuple.

150
Question :

Par quoi obtient-on le développement de la pro


duction ?

Réponse :
Il s'obtient par des méthodes d'accumulation et des
moyens modernes de création et de renforcement
des conditions de bien -être, par l'amélioration de
l'efficacité des conditions des bases objectives du
développement national .
Question :
L'artisanat doit-il être considéré selon une concep
tion nationale et pourquoi ?
Réponse :
Non, il n'est pas indispensable de considérer l'ar
tisanat dans sa conception nationale , car l'artisanat
est multiple dans ses formes et dans sa production .
Question :

Est-ce que la coopération suppose des connais


sances propres à l'activité coopérative ?
Réponse :
Oui , elle suppose la compréhension des lois orga
niques d'une société coopérative et la discipline du
groupe dans l'action collective basée sur l'éduca
tion des coopérateurs.
Question :
Si l'on devait laisser la coopérative se développer
selon la bonne volonté des villageois, est -ce que
les objectifs de la coopération ne seraient pas
faussés ?

151
Réponse :
Si , ils seraient faussés et on risquerait de voir s'ins
taller au niveau des coopératives des méthodes de
mercantilisme .
Question :

Comment s'établit la rentabilité des opérations ?


Réponse :
La rentabilité d'une opération économique s'établit
par la supériorité de l'apport de l'opération au coût
de sa réalisation .

Question :
Le Plan comporte-t- il des opérations non rentables
et éventuellement quelles sont-elles ?
Réponse :
Oui , le Plan comporte des opérations non renta
bles i ce sont les opérations à caractère social et à

caractère politique dans le domaine de la souve


raineté .

Question :

Est -ce que l'ensemble des opérations non rentables


du Plan peuvent être supérieures à l'ensemble des
opérations rentables ?
Réponse :
Non, car ce sont les opérations rentables qui ,
seules, permettent d'assurer une accumulation et
d'engager de nouvelles opérations dans les plans
ultérieurs tant de caractère social que de caractère
économique . Si les opérations non rentables étaient
supérieures aux opérations rentables , le Plan con
ditionnerait la faillite économique de la Nation .

152
Question :

Quels sont les éléments qui rentrent dans le coût


financier d'une opération ?
Réponse :
1 " élément : tout ce qui concourt à la réalisation
directe de l'opération et qui en fait partie inté
grante .
2° élément : l'ensemble des salaires, les frais
généraux, les dépenses de matériels divers .
3* élément : ce qui doit être chaque fois évalué
pour définir la part de l'investissement non consti
titutif nécessaire à la réalisation de l'opération
( amortissement des engins de travail , frais d'étu
des, etc. ) .
Question :

Quelles sont les règles principales pour la bonne


exécution des tâches du Plan ?
Réponse :
Le contrôle permanent qui permet la correc
tion de certains éléments et de suivre l'exécu
tion du Plan .
Une gestion correcte des crédits du Plan ;
La décentralisation des tâches atin que chaque
tâche dépende au moins d'un responsable qui
en assume personnellement l'exécution ;
La modernisation et l'amélioration des condi
tions de travail du paysan .
Rechercher constamment la rentabilité des opé
rations à caractère économique ;
.
Faire des opérations du Plan des unités écono
miques distinctes par une appréciation réaliste
de la valeur de tout ce qui doit contribuer à la
réalisation de chacune d'elles .

153
Ra Constitution

Question :

Qu'est-ce qu'une Constitution et qu'est-ce qui en


justifie la nécessité ?
Réponse :
De même qu'on appelle constitution la composition
et le mode physique d'exister d'un corps animal
ou végétal , de même, avec un sens analogue, on
nomme Constitution Juridique les règles de droit
donnant à une société son être et sa physionomie
distincts .

Dès qu'une agglomération d'hommes a une


assiette stable et une activité durable, dès qu'elle
possède une structure précise et définie, dès qu'elle
obéit à des règles susceptibles d'être sanctionnées,
ily a organisation juridique et, en conséquence ,
Constitution .

Ainsi donc, la Constitution apparaît comme une


charte, un contrat social .
Elle est un ensemble de règles et de principes juri
diques qui constituent la loi fondamentale d'une
Nation, c'est-à-dire la base juridique du droit
interne à laquelle doivent se référer toutes les
autres lois de cette Nation et qui s'impose à tous
ses ressortissants. Elle détermine les institutions
de la Nation .
La nécessité d'une Constitution vient de ce que
l'Etat, personnification d'une Nation, organisé pour
la vie en commun et la sauvegarde de l'intérêt

154
général , doit, pour avoir l'autorité nécessaire à l'or
ganisation de la Nation et à la sauvegarde de la
sécurité et de la liberté de chacun et de tous, être
lui-même soumis à une loi fondamentale qui déter
mine, en fonction de la volonté du peuple, les
limites des droits de souveraineté qu'il assume au
nom du peuple, les règles générales de son fonc
tionnement, la nature et le caractère de ses acti
vités .

On distingue des Constitutions coutumières et des


Constitutions écrites.

La République de Guinée possède une Constitution


écrite qui prévoit que seul un vote, à la majorité
des deux tiers, de l'Assemblée Nationale ou un
Référendum, peuvent entraîner une révision de la
Constitution ( article 49 ) et qu'en aucun cas la
forme républicaine de l'Etat ne peut être mise en
cause ( article 50 ) .
Question :

Quels sont les principes qui caractérisent la Cons


titution Guinéenne ?
Réponse :
Ce sont les principes qui visent au constant renfor
cement de l'unité nationale par la solidarité et à
une démocratisation aussi poussée que possible.
C'est ainsi que la Constitution donne au pouvoir
exécutif tout à la fois un caractère centralisateur
qui relève du régime présidentiel et un caractère
démocratique qui est concrétisé par un parlement
unique, issu directement de la volonté du peuple .
155
Question :
Pourquoi les constituants ont- ils fait du territoire
de la République une seule circonscription élec
torale ?

Réponse :
Les constituants ont fait du territoire de la Répu
blique une seule circonscription électorale pour
lutter contre le régionalisme et le tribalisme qui
étaient bien ancrés dans l'esprit des citoyens .
Avant l'indépendance, chacune des régions admi
nistratives actuelles ( appelées autrefois cercle
puis circonscription administrative, avant et pen
dant la loi cadre ) , formait une circonscription
électorale . Le représentant élu dans cette circons
cription, sur une base régionale, voire ethnique,
se présentait avant tout comme le défenseur des
intérêts exclusifs des électeurs de sa région et ne
se considérait nullement comme étant le représen
tant de l'ensemble du Peuple de Guinée .
C'est pour lutter contre cet état d'esprit consacré
officiellement par le mode électoral , que les
constituants de la République de Guinée ont fait
du Territoire de la République une seule circons
cription électorale. Désormais, chaque député
élu, non sur une base régionale mais sur une base
nationale, se considère être le représentant de
l'ensemble du peuple et non des habitants de sa
seule région .
Question :

Qu'est-ce qu'un référendum ?


156
Réponse :
C'est une consultation exceptionnelle et directe du
peuple auquel on se réfère pour une décision sur
une question importante d'intérêt général .
En ce sens, le référendum bien que présentant
l'inconvénient de n'être pas précédé d'une dis
cussion éclairée par les représentants élus du
peuple, apparaît comme une forme supérieure de
démocratie , puisque c'est tout le peuple qui est
appelé à se prononcer directement .
La forme supérieure de démocratie se définit par
la nature populaire du régime de l'Etat et non par
l'usage fait du référendum .
Question :
Faites l'historique de la Constitution de la Répu
blique de Guinée .
Réponse :
C'est le 2 octobre 1958 que l'ex-Assemblée Terri
toriale de la Guinée Française, réunie en séance
extraordinaire adopta , à 10 h . 30, la proclamation
de l'indépendance par laquelle, après avoir cons
taté le vote massif du peuple de Guinée pour
le rejet de la Constitution française, s'érigea
en Assemblée Nationale Constituante Souveraine
et proclama l'indépendance nationale de la Guinée
qui devint un Etat indépendant dénommé
REPUBLIQUE DE GUINEE .
Dans l'après-midi de cette même journée histori
que du 2 octobre 1958, l'Assemblée Nationale
nouvellement érigée vota les trois premières lois
de la République de Guinée, dont la dernière
fixait la liste des membres, ( tous de l'Assemblée

157
Nationale ) de la commission chargée d'élaborer le
projet de Constitution de la République de Guinée .
Quarante jours après, la Constitution était adoptée
par l'Assemblée Nationale ( le 10 novembre 1958 )
forme de loi constitutionnelle n ° 4 /AN du
10 novembre 1958. Elle fut promulguée par le
Chef de l'Etat conformément à son article 52 , par
l'Ordonnance n ° 15 PRG du 12 novembre 1958 .

Question :
Quelles ont été les conséquences immédiates de
la promulgation de la Constitution de la Répu
blique de Guinée ?
Réponse :
Ces conséquences ont été :
1 ° de concrétiser sur le plan du droit l'existence
de la République en tant qu'Etat indépendant
et souverain ;
2 ° de doter la Nation Guinéenne de la base juri
dique permettant à son Gouvernement d'ac
créditer la République de Guinée auprès des
autres nations et de l'Organisation des Nations
Unies ;
3 ° d'administrer et de gérer les intérêts nationaux
afin de prendre toute mesure utile compatible
avec ses intérêts et son nouveau statut d'Etat
indépendant et souverain ;
4 ° de pouvoir saisir immédiatement l'Organisation
des Nations Unies d'une demande d'admission
de la République de Guinée à cette Organisa
tion . Ainsi , l'admission de la République de
Guinée avait lieu deux mois après la procla
mation de l'Indépendance ( 10 décembre
1958 ) .

158
Question :

Quelle est la nature de la République de Guinée ?


Réponse :
La République de Guinée est démocratique, laïque
et sociale .

Question :

Quelle est la valeur du préambule de la Constitu


tution ?

Réponse :
Certains juristes se posent souvent la question de
savoir s'il faut accorder une valeur juridique au
préambule d'une Constitution . C'est là une que
relle établie entre le fond et la forme, ou mieux
entre l'esprit et la lettre . En réalité, le préambule
d'une Constitution est l'exposé succinct de l'esprit
de la Constitution .
Dans le cas de la Constitution Guinéenne, il ne fait
aucun doute que le préambule en fait partie inté
grante, car il pose des principes tels que celui
de l'Egalité, celui du Gouvernement du Peuple par
le Peuple et pour le peuple si importants .

que
nier une valeur juridique à ce préambule condui
rait à fausser l'esprit et la lettre des dispositions
de plusieurs titres . Par ailleurs, le préambule a été
publié en même temps et dans le même texte que
les autres articles et c'est l'ensemble que l'on
dénomme Constitution de la République de Guinée.
Question :

Quels sont, d'après la Constitution, les signes exté


rieurs de notre Souveraineté Nationale ?

159
Réponse :
Les signes extérieurs de notre souveraineté Natio
nale, qui sont en même temps les symboles de
notre République, sont définis par l'Article . Pre
mier de notre Constitution comme suit :
-l'emblême national : rouge jaune vert -

disposés verticalement et d'égales dimensions


l'hymne national : Liberté.
la devise de la République : Travail Justice
Solidarité .
Question :
Donnez la signification de l'emblême national .
Réponse :
L'emblême, comme on le sait, est un signe visible,
un ornement qui représente une idée, symbolise
une pensée, un but. Notre emblême est le drapeau
tricolore rouge, jaune, vert . Au moment où ces cou
leurs étaient choisies, elles l'ont été identiquement
avec celles du drapeau Ghanéen : ce choix tradui
sait donc la volonté de la République de Guinée
de lutter pour l'unité africaine dans la souveraineté
totale. Ce choix était en même temps un hommage
à la lutte des femmes de Guinée pour l'indépen
dance, car ces trois couleurs ont été souvent les
couleurs préférées des femmes des comités P.D.G.
lors des différentes manifestations politiques.
Mais chacune de ces trois couleurs a sa propre signi
fication :

- le ROUGE symbolise en même temps que le sang


versé par tous les martyrs du colonialisme pour
la cause africaine, la volonté inébranlable du
Peuple de Guinée d'aller jusqu'au sacrifice
160
suprême pour sauvegarder sa souveraineté
nationale et celle de l'Afrique, et enfin la vo
lonté de progrès de tous les fils de Guinée
décidés à fournir tous les efforts pour cons
truire le pays .
le JAUNE couleur de l'or de Guinée et du so
leil d'Afrique, symbolise à la fois la généro
sité de notre lutte, le caractère démocratique
de notre régime, ses principes d'égalité et de
justice ( car le soleil brille également pour tous ) .
le VERT couleur de la végétation guinéenne
symbolise en même temps la contribution déci
sive dans l'oeuvre de libération économique
des paysans de Guinée qui constituent 85 %
de la population , l'unité solidaire de la Guinée
dont toutes les régions sont parées de la même
couleur, la solidarité de toutes les couches
sociales, notamment en faveur des plus déshé
rités, nos frères paysans .
Question :

Donnez la définition de l'hymne national .


Réponse :
L'hymne national a pour nom « Liberté » et a été
tiré du chant populaire « Alpha Yaya » qui a été
chanté pour glorifier un des héros de la résistance
africaine à l'occupation étrangère . « Liberté »
symbolise, non seulement la lutte de nos ancêtres
et de nos aînés pour l'indépendance de l'Afrique,
mais encore la volonté commune de millions
d'africains de lutter pour la libération de la Patrie,
pour le progrès et le bonheur de nos peuples .

161
C'est aussi l'affirmation de la personnalité afri
caine, l'affirmation de nos valeurs propres dans le
domaine de la civilisation et de la culture . C'est
encore l'hommage à l'option historique de la Gui
née du 28 septembre, l'évocation de tous les mar
tyrs tombés pour la cause de l'Afrique, c'est l'hym
ne de la grandeur passée et de la grandeur future
de l'Afrique.
Question :

Donnez la signification de la devise de notre Répu


blique .
Réponse :
Une devise est un ensemble de mots caractéris
tiques exprimant d'une manière concise, une pen
sée, une ligne de conduite . Aussi notre devise
TRAVAIL - JUSTICE - SOLIDARITE est-elle l'expres
sion fidèle de la pensée politique de notre peuple,
de l'action politique de notre Etat et manifeste notre
volonté de conduire la Nation sur la base de ces
trois principes.
TRAVAIL d'abord parce qu'après l'indépen
dance politique , il nous faut créer un Etat pros
père, fort. Or, seul le travail peut nous permet
tre de créer cet Etat prospère où seront satis
faits les besoins de nos populations, notam
ment les plus déshéritées .
C'est déjà par le travail , c'est-à-dire la somme
des efforts et des sacrifices des masses popu
laires de Guinée que nous avons pu réaliser
notre indépendance politique. C'est par le tra
vail également que sera réalisée l'indépen
dance économique, culturelle et sociale de notre
peuple .
162
Ce travail , il va de soi , ne peut être dans notre
régime démocratique et social , un travail forcé
mais bien au contraire, il doit être la manifes
tation spontanée de la liberté et de la dignité
de chaque citoyen, une expression de sa cons
cience politique et morale qui affermit sa cons
cience professionnelle. Il faut que les conditions
de ce travail soient constamment imprégnées
des caractéristiques démocratiques et humaines
du programme et des méthodes de notre parti .
En un mot, le travail symbolise les sacrifices
consentis dans le passé et la détermination
d'en consentir encore, dans le cadre de la
démocratie et de la liberté, pour le développe
ment de notre Nation . En ce sens, le premier
mot de notre devise correspond parfaitement
au rouge de notre drapeau .
-
JUSTICE, le travail étant essentiellement créa
teur de biens aussi bien matériels , culturels
que moraux, il importe que ces biens profitent
également à tous ceux qui les ont produits.
C'est pourquoi « justice » est le second mot
de notre devise : justice entre les personnes
devant la loi , justice dans la production des
biens et leur répartition , justice entre les diffé
rentes couches de la société . C'est grâce à la
justice que seront réalisées l'égalité, la frater
nité, la démocratie entre tous les enfants de
Guinée . Voilà pourquoi le deuxième mot de
notre devise correspond au « jaune » de notre
drapeau .
SOLIDARITE, la justice appliquée dans sa stric
te rigueur, voudrait par exemple que seuls
ceux qui ont effectivement produit des biens

163
en bénéficient, or il y a les vieillards, les in
firmes, les enfants qui ne peuvent participer
au travail de production . C'est donc pour éviter
que le travail dans la justice stricte ne conduise
à l'égoïsme et à l'individualisme que le dernier
mot de notre devise est solidarité .
Le mot « solidarité » traduit ainsi la base socia
liste de notre Etat. Il signifie l'unité politique
de nos populations dans la lutte commune
et préfigure l'harmonie qui doit règner dans
le développement économique et social, entre
les différentes couches de la société, entre les
pays et les peuples africains et entre ceux -ci et
tous les peuples du monde dans la lutte pour
la paix et le progrès de l'Humanité.
En ce sens aussi , le troisième mot de notre
devise correspond au vert de notre drapeau .
Question :

Quelle est la structure administrative de la Répu


blique de Guinée ?
Réponse :
La République de Guinée est composée de collec
tivités territoriales qui sont :
le village, collectivité de base, ayant à sa tête
un Maire qui est également le président du
comité politique du village ;
-

l'Arrondissement, qui est un ensemble de vil


lages , ayant à sa tête un Commandant d'Ar
rondissement nommé par décret du Chef de
l'Etat ;

164
Il y a 29 Régions administratives qui sont :
1. BEYLA 16. KINDIA
2. BOFFA 17. KISSIDOUGOU
3. BOKE 18. KOUNDARA
4. CONAKRY 19. KOUROUSSA
5. DABOLA 20. LABE
6. DALABA 21. MACENTA
7. DINGUIRAYE
22. MALI
8. DUBREKA
23. MAMOU
9. FARANAH
24. N'ZEREKORE
10. FORECARIAH
25. PITA
11. FRIA
26. SIGUIRI
12. GAOUAL
13. GUECKEDOU 27. TELIMELE
14. KANKAN 28. TOUGUE
15. KEROUANE 29. YOMOU
la Région Administrative, qui est un ensemble
d'Arrondissements, ayant à sa tête un Gouver
neur de Région nommé par décret du Chef de
l'Etat .

Question :

Selon la Constitution, à qui appartient la souve


raineté nationale en République de Guinée ?
Réponse :
La souveraineté nationale appartient au peuple qui
l'exerce en toute matière par ses députés à l'As
semblée Nationale ou par voie de référendum .
Question :

Qu'est-ce que l'Assemblée Nationale?


Réponse :
Selon l'article 4 de la Constitution, le Parlement est
constitué par une assemblée nationale unique com

165
posée de 75 membres, élus pour cinq ans sur une
liste nationale et portant le titre de Députés .
Question :

Quelle est la composition de l'Assemblée Natio


nale ?

Réponse :
L'Assemblée Nationale comprend :
1 ° Un Bureau permanent élu au début de chaque
législature.
Ce Bureau est composé de :
- 1 Président ( le Président de l'Assemblée Natio
nale ) ;
des Vices -Présidents dont elle fixe le nombre ;
i Questeur ;
- 2 Secrétaires .
Асе Bureau est adjoint un Secrétaire Général
nommé par décret.
2 ° 6 Commissions de travail entre lesquelles sont
répartis les membres de l'Assemblée Nationale .

Commission des Finances ;


Commission des Affaires Economiques et du
Plan ;
Commission des Affaires Sociales ;
- Commission de la Fonction Publique ;
Commission des Travaux Publics, des Trans
ports et Communications ;
Commission des Affaires Administratives et
Judiciaires.

Ces commissions ne siègent que pendant les ses


sions.

166
En dehors des sessions, la Commission Perma
nente , composée des membres du Bureau de l'As
semblée et des présidents de la Commission des
Finances et des Affaires Economiques et du Plan ,
est chargée d'étudier les projets de loi qui , en
raison de leur urgence, ne peuvent attendre les
sessions plénières .
Les projets de loi, étudiés et adoptés par la Com
mission permanente , doivent être présentés et rati
fiés à l'occasion de la session plénière qui suit les
assises de cette commission .

Le Bureau et les commissions sont, selon l'article 8


de la Constitution modifié, élus pour la durée de
la législature.
Question :

Quel est le nombre de sessions tenues par l'As


semblée Nationale ?

Réponse :
L'Assemblée Nationale se réunit, de plein droit, en
deux sessions ordinaires annuelles . La durée d'une
session ne peut excéder deux mois . Elle peut se
réunir en session extraordinaire sur convocation de
son Président, à la demande du Gouvernement ou
des deux tiers de ses membres.
L'une des sessions ordinaires annuelles, appelée
session Budgétaire, est spécialement consacrée à
l'étude et au vote du Budget de l'Etat. Elle se tient
à la fin de l'année budgétaire .
Question :

Quelles sont les principales prérogatives et attri


butions de l'Assemblée Nationale ?

167
Réponse :
1 ° l'Assemblée Nationale vote seule la loi dont le
domaine est illimité .
2 elle détient, conjointement avec le Président
de la République, l'initiative des lois.
3° l'Assemblée Nationale est seule juge de l'éligi
bilité de ses membres et de la régularité de leur
élection et peut recevoir leur démission ( article 6 ) .
4 ° les membres de l'Assemblée Nationale béné
ficient de l'immunité parlementaire : ils ne
peuvent être poursuivis , recherchés , arrêtés ,
détenus ou jugés pour les opinions ou votes émis
par eux dans l'exercice de leurs fonctions ( ar
ticle 10 ) , ni être poursuivis en matière criminelle ,
sauf flagrant délit , sans l'autorisation de l'Assem
blée ( article 11 ) .
5 ° seule l'Assemblée Nationale est saisie du pro
jet de budget établi par le Gouvernement, qu'elle
vote sous forme de loi ( article 16 ) .
6° les députés de l'Assemblée Nationale possèdent
l'initiative des lois, mais ils ne peuvent déposer
de propositions de dépenses qu'en les assortissant
de propositions de recettes correspondantes
( article 17 ) .
7° c'est l'Assemblée Nationale qui règle les
comptes de la Nation et approuve , sous forme de
loi, les comptes définitifs de l'année précédente
( article 18 ) .
8 ° elle exerce le contrôle de l'action gouvernemen
tale par les moyens d'information suivants – la
question orale - la question écrite - l'interpel
lation l'audition par les commissions la
commission d'enquête ( article 19 ) .
168
Question :

Y a-t-il d'autres organes législatifs en dehors de


l'Assemblée Nationale ?
Réponse :
En dehors de l'Assemblée Nationale, il y a dans
chaque région administrative un organe législatif
appelé Conseil Général, dont les délibérations
s'imposent aux autorités régionales, tout comme
les lois votées par l'Assemblée Nationale s'im
posent au Gouvernement.
Question :

Comment est désigné le Président de la Répu


blique ?
Réponse :
Le Président de la République est élu pour 7 ans
au suffrage universel , à la majorité absolue au
premier tour, ou à la majorité relative au second
tour. Il est rééligible ( article 22 ) .
Question :
Qu'entend -on par :
a ) le suffrage universel ?
b ) la majorité absolue ?
c ) la majorité relative ?
Réponse :
a ) Le suffrage universel est le droit de vote qui,
sans aucune condition de rang, de fortune, de capa
cité, ou de naissance, permet à tout citoyen majeur
- la majorité étant déterminée par la loi selon les
circonstances particulières à chaque pays — de
s'exprimer librement, soit pour désigner ses repré
sentants à une assemblée politique, soit pour se

169
prononcer sur une question d'intérêt général (Réfé
rendum ) .
b ) on dit qu'une élection est faite à la majorité
absolue lorsque le candidat doit, pour être élu ,
obtenir au moins la moitié plus une des voix
exprimées.
c ) dans le vote à la majorité relative, le candidat
élu est celui qui a recueilli le plus grand nombre
de voix .
Admettons que trois listes se en pré
trouvent

sence : 1 liste recueille 104 voix , une autre 427


et la dernière 449 sur 1.000 voix . Aucune de ces
listes n'a obtenu la majorité absolue soit 501 voix
or si le vote a lieu à la majorité relative, la der
nière liste citée sera élue avec 449 voix .

Question :

Quelles sont les principales prérogatives du Prési


dent de la République ?
Réponse :
1. le Président de la République est le Chef de
l'Etat et le Chef des Armées ( article 20 ) .
2. il exerce le pouvoir du Gouvernement avec
l'assistance d'un Cabinet ( article 21 ) .
3. il nomme par décret les ministres qui consti
tuent son Cabinet ( article 23 ) .
4. il promulgue les lois et en assure l'exécution,
nomme à tous les emplois de l'administration
publique et à tous les emplois et fonctions militaires
( article 25 ) .
5. il est garant de l'indépendance de l'autorité
judiciaire et exerce le droit de grâce ( article 35 ) .

170
6. il a , concurremment avec l'Assemblée Natio
nale , l'initiative de la révision de la Constitution
( article 49 ) et des lois ( article 14 ) .
7. il négocie les traités, sous réserve de leur rati
fication par l'Assemblée Nationale ( articles 32
et 33 ) .
Question :
Quelles sont les raisons qui ont motivé l'article
34 de la Constitution ?

Réponse :
Cet article constitutionnalise le paragraphe du pré
ambule de la Constitution qui dit :
« 11 ( l'Etat de Guinée ) soutient sans réserve toute
« politique tendant à la création des Etats-Unis
« d'Afrique ... »
C'est en effet dans les perspectives d'une Afrique
totalement indépendante et réellement unifiée que
l'article 34 donne à l'Etat de Guinée la possibilité,
à travers des accords bi ou multilatéraux, d'aban
donner au profit d'un ensemble africain plus vaste,
une partie ou la totalité de ses droits de souve
raineté .
Question :

Y a-t-il en Guinée un pouvoir judiciaire ? Justifiez


la réponse.
Réponse :
Non , car constitutionnellement, il n'y a qu'un
pouvoir exécutif exercé par le Président de la
République qui en délègue une partie aux Minis
tres qu'il nomme dans son cabinet ; il y a donc une
autorité judiciaire nommée par le Président de la

171
République et non un pouvoir judiciaire indépen
dant de l'ensemble de l'exécutif. L'Indépendance
de l'autorité judiciaire est garantie , au sein du
pouvoir exécutif, par le Chef de l'Etat.
Question :

Quels sont les principaux droits et libertés indivi


duels reconnus par la Constitution ?
Réponse :
Tout le Titre Dix de la Constitution traite des droits
et libertés individuels reconnus aux citoyens et
dont les principaux sont :
1 ° le droit d'élection et d'éligibilité dans les con
ditions prévues par la loi ;
2° la liberté de parole, de presse, d'association ,
de réunion et de manifestation dans les conditions
fixées par la loi ;
3 ° la liberté de conscience et de culte ;
4 ° l'inviolabilité du domicile et de la correspon
dance privée ;

5 ° le droit au travail , au repos, à l'instruction et à


l'assistance sociale ;
6 ° le droit de grève et l'exercice des libertés
syndicales ;
7° le droit d'asile aux étrangers poursuivis en
raison de leur lutte pour une juste cause .
Question :
Enumérez les devoirs fondamentaux des citoyens .
Réponse :
Les citoyens de la République de Guinée ont le
devoir de se conformer à la Constitution et aux

172
autres lois de la République, de s'acquitter de leur
contribution fiscale, de remplir leurs obligations
sociales. Enfin, la défense de la patrie est le devoir
sacré de tout citoyen de la République de Guinée .
Question :
Expliquez l'immunité parlementaire .
Réponse :
L'immunité parlementaire est un privilège qui , à
travers le Parlementaire, garantit le libre exercice
du mandat en le protégeant contre les poursuites
judiciaires intentées, soit par le Gouvernement,
soit par les particuliers.
Dans sa conception classique, l'immunité recouvre
deux idées : l'irresponsabilité et l'inviolabilité .
L'IRRESPONSABILITE : le député n'est pas tenu
responsable pénalement ou civilement des actes
commis dans l'exercice de ses fonctions.
L'INVIOLABILITE : pendant la session parlemen
taire, le député ne peut être poursuivi sans l'auto
risation de l'Assemblée Nationale pour les délits
commis par lui hors de ses fonctions.
Donc pour poursuivre un député, il faut l'autori
sation préalable de l'Assemblée Nationale .
Il y a aussi l'immunité diplomatique qui soustrait
le représentant d'une nation à la juridiction des
tribunaux de la nation auprès de laquelle il est
accrédité .
En vertu de l'article 23 de la Constitution , aucun
membre du Gouvernement ne peut être arrêté ni
poursuivi sans autorisation du Président de la
République. Donc, l'immunité, reconnue par la

173
Constitution , protège non seulement les députés,
mais les membres du Gouvernement.
Question :

Qu'est -ce qu'un ministre ?


Réponse :
Un ministre est une personnalité choisie et nommée
par décret par le Chef de l'Etat pour assurer des
fonctions gouvernementales, soit à la tête d'un
département de l'Etat, soit pour assister le Chef
de l'Etat dans ses fonctions . Il est responsable
devant celui-ci de la marche des services qu'il
dirige et des obligations relevant de sa fonction .
Question :

Qu'est -ce qu'un secrétaire d'Etat ?


Réponse :
Un secrétaire d'Etat est une personnalité choisie
et nommée par décret par le Chef de l'Etat soit
pour assurer des fonctions gouvernementales au
niveau d'un département ministériel déterminé ,
soit pour assister un ministre dans la direction d'un
ministère . Dans le premier cas, la nomination d'un
secrétaire d'Etat doit faire mention des charges qui
lui reviennent au sein du ministère ( secrétaire
d'Etat au Ministère de la Santé chargé des Affaires
Sociales ) ; dans le second cas , il n'est fait mention
que du Ministère auprès duquel le secrétaire
d'Etat est nommé ( secrétaire d'Etat au Ministère
des Affaires Etrangères ) .
Question :
La structure du Conseil ministériel est - elle immua
ble et sur quoi est- elle fondée ?
174
Réponse :
La structure du Conseil ministériel , fondée sur
l'efficacité, peut être modifiée chaque fois que les
circonstances l'exigent.
C'est ainsi qu'en fonction des différentes pério
des de l'évolution se posent au pouvoir gouver
nemental des obligations spécifiques . Le Conseil
des Ministres doit être adapté à celles-ci afin
d'accroître l'efficacité des pouvoirs du Gouverne
ment par une meilleure coordination , une meil
leure centralisation ou au contraire une décentra
lisation plus poussée. Toutes les formules, dans la
composition du Conseil des ministres, sont en la
matière, possibles . C'est uniquement un problème
d'opportunité qui relève de l'appréciation du Chef
de l'Etat .
Question :

Qu'est-ce qu'un cabinet ministériel ?


Réponse :
C'est l'ensemble des fonctionnaires de l'Etat ou
agents de l'administration chargés d'assurer, sous
la direction du directeur de cabinet, les différentes
tâches d'administration , de gestion et de fonction
nement relevant de l'autorité directe du Ministre .

Question :

Qu'est-ce qu'un chef de cabinet ?


Réponse :
C'est un fonctionnaire de l'Etat ou un agent de
l'administration chargé sous le contrôle du direc
teur de cabinet d'assurer la direction d'un ou
de plusieurs services ou sections, relevant de l'au

175
torité directe du Ministre ( secrétariat, comptabilité,
archives, documentation , section du personnel ... )
Question :
Qu'est-ce qu'un attaché de cabinet ?
Réponse :
C'est un fonctionnaire de l'Etat ou un agent de
l'administration chargé, au sein du Cabinet du
Ministre, de fonctions particulières qui lui sont
directement attribuées par le Ministre . A cet égard,
les fonctions de l'attaché de cabinet peuvent avoir
un caractère permanent ( attaché commercial )
ou périodique et, dans ce dernier cas, ses attribu
tions sont polyvalentes.
Question :
Qu'est-ce qu'un chef de protocole ?
Réponse :
C'est un fonctionnaire de l'Etat ou un agent de
l'administration chargé, auprès du Chef de l'Etat,
ou d'un ministre de toutes les questions se rap
portant au cérémonial ou à l'étiquette et aux
préséances en usage dans la diplomatie et dans
la réception des chefs et hommes d'Etat.
Question :

Qu'est-ce qu'un aide de camp ?


Réponse :
L'aide de camp est un officier d'ordonnance atta
ché à la personne du Chef de l'Etat qu'il assiste
et dont il fait assurer la sécurité .
Question :

Qu'est -ce qu'un chef de service ?


176
Réponse :
C'est un fonctionnaire de l'Etat ou un agent de
l'administration chargé par le Ministre de la direc
tion d'un service relevant du Ministère .

Question :

Qu'est -ce qu'un ministre de tutelle ?


Réponse :
C'est un ministre qui a, outre la charge de son
ministère, la responsabilité de contrôler la bonne
marche d'un service ou d'une entreprise auto
nome de l'Etat .
Question :

Qu'est-ce que le secrétaire général du Gouver


nement ?

Réponse :
C'est un fonctionnaire de l'Etat ou un agent de
l'administration nommé par décret par le Chef de
l'Etat et chargé d'assurer le secrétariat du Gouver
nement ( établissement d'ordres du jour des Con
seils de Gouvernement, convocation des Ministres,
procès-verbaux de séances, introduction des
affaires auprès des Ministres ou membres du
Gouvernement, etc. ) .

177
Affaires étrangères

Question :

Qu'entend -on par bloc ?


Réponse :
On appelle « bloc » un groupe d'Etats alliés par
des intérêts politiques et économiques de même
nature, une conception politique sensiblement
iclentique et qui préconisent, à quelques variantes
près , ies mêmes solutions aux problèmes qui se
posent à eux .

Deux blocs principaux dominent la vie internatio


nale : le Bloc Occidental et le Bloc de l'Est, qui
s'opposent l'un à l'autre et ont engagé chacun à
son profit une lutte d'influence idéologique s'ex
primant principalement par la propagande et l'ac
tion psychologique. Chacun d'eux a constitué tout
un réseau d'alliances et de traités de nature mili
taire, économique et financière .
Question :
Quelles sont les caractéristiques de chacun de ces
deux blocs ?

Réponse :
1 ) le Bloc Occidental ou de l'Ouest qui s'intitule
« le monde libre » ou qui est encore désigné sous
l'appellation de bloc capitaliste, a pour chef de file
les Etats-Unis d'Amérique ( U.S.A. ) et se compose
principalement de l'Angleterre, de la France, de
l'Allemagne Fédérale, de la Belgique, de la Hol
178
lande, du Portugal, de l'Espagne, de l'Italie, de la
Grèce. Ce bloc tend à consolider et à étendre l'in
fluence du régime capitaliste . Son influence
s'exerce sur d'autres Etats soit à travers une aide
militaire, soit encore à travers une aide financière
ou économique . L'intervention de ce bloc s'est
ouvertement manifestée en Asie, en Afrique et en
Amérique Latine.
Sur le plan militaire, ce bloc a formé deux organi
sations : l'O.T.A.N . et l'O.T.A.S.E .

O.T.A.N. signifie : Organisation du Traité de l'A


tlantique Nord et couvre les deux rives de l'atlan
tique, du Nord au Sud, avec prolongement sur la
Mer du Nord, la Manche, la Méditerrannée et l'Eu
rope Occidentale.
O.T.A.S.E. signifie : Organisation du Traité de l'A
sie du Sud-Est et couvre le Japon, les Philip
pines, la Corée du Sud, le Sud Viet-Nam, l'Océan
Indien, le Pacifique.
Ces deux organisations ont militairement posé une
ceinture de bases tout autour du Bloc Oriental .
2 ) le Bloc Oriental ou de l'Est qui a pour chef de
file l'U.R.S.S. se compose de la Chine Populaire,
de la République Démocratique du Viet-Nam, de
la République Démocratique de Corée, de la Répu
blique Démocratique Allemande, de la Pologne,
de la Tshécoslovaquie , de la Hongrie, de la Bul
garie , de la Roumanie, de l'Albanie, de la Mon
golie . Il tend à consolider et à étendre l'influence
du régime socialiste. Ce bloc cherche lui aussi à
rayonner sur le monde . Il s'est également cons
titué militairement en un pacte multi-national ap
pelé Pacte de Varsovie .

179
Chacun de ces blocs pour sauvegarder ses inté
rêts matériels et idéologiques, cherche à imposer
au monde la domination de son système politique
et a engagé ainsi une compétition militaire et
économique dont les phases les plus aiguës se tra
duisent par des situations qui à tout instant mena
cent la paix du monde et qui a été qualifiée de
« guerre froide » . Parmi les crises qui caractérisent
la lutte d'intérêts entre ces deux blocs, les plus
marquantes sont celles qui résultent du problème
de Berlin , de la situation au Laos, de Cuba , etc. Ces
deux tendances se sont trouvées confrontées dans
une lutte militaire ouverte en Corée et au Viet
Nam . Il s'en est suivi la division de ces pays en
deux Etats, ayant des régimes politiques fonda
mentalement antagonistes .
Il est évident que les pays qui viennent d'accéder
à leur indépendance, principalement les Etats colo
nisés d'Afrique et d'Amérique, offrent à ces blocs
des champs d'affrontement particulièrement favo
rables . C'est pour se prémunir contre l'influence
des blocs qu'un certain nombre d'Etats ont constitué
un groupe intitulé le groupe des Etats « non
alignés » et qui pratiquent une politique de neutra
lisme positif. Ce groupe d'Etats a été établi à partir
de la Conférence de Bandoeng ( Mai 1955 ) qui , la
première, a posé le principe de l'indépendance
des Etats, du neutralisme et de la non-immixion
dans leurs affaires intérieures .
Sur l'initiative du groupe de Casablanca et de la
Yougoslavie , une conférence groupant tous les
pays ayant affirmé une politique internationale de
« non alignement » s'est réunie à Belgrade en fin
septembre 1961 et au Caire en Octobre 1964 don

180
nant ainsi à la politique de neutralisme positif une
résonance et un rayonnement dont l'importance
a influencé considérablement la situation interna
tionale .
Le neutralisme positif se caractérise par une volon
té d'action en faveur du progrès démocratique et
du maintien de la paix dans le monde . Il faut noter
à ce propos que nombre de pays dits « non -ali
gnés » mais qui subissent néanmoins des influences
extérieures, cherchent à donner au neutralisme un
contenu négatif en transformant leurs responsabi
lités internationales en neutralité favorable au
maintien du statu quo de la situation internatio
nale, sans modification de l'ordre universel actuel ,
autre que la liquidation définitive du régime co
lonial .
Question :

Qu'est -ce que le groupe « Afro -Asiatique » ?


Réponse :
Le groupe « Afro -Asiatique » émanation directe de
la Conférence de Bandoeng tenue en Indonésie en
1955 , rassemble tous les pays indépendants
d'Afrique et d'Asie .
Ces pays ont pour fond commun le fait que la plu
part d'entre eux ont été anciennement colonisés ;
ils sont donc tous farouchement opposés au colo
nialisme et à l'impérialisme. Le groupe afro-asia
tique fondé par ailleurs sur les principes posés par
la conférence afro -asiatique tenue à Bandoeng (In
donésie ) en 1955, principes connus également
sous le nom des cinq principes de la « coexistence
pacifique » , se révèle être à la fois une arme puis
sante contre le néo -colonialisme et l'impérialisme
181
et un puissant facteur de paix et d'équilibre entre
les deux grands blocs antagonistes .
Question :

Comment définissez-vous la coexistence pacifique ?


Réponse :
La coexistence pacifique est une théorie de poli
tique internationale élaborée à Bandoeng et qui ,
pour la sauvegarde de la paix universelle, pose les
différents principes devant permettre aux pays
ayant des systèmes politiques différents de coexis
ter sans affrontement militaire. Elle substitue donc
au recours à la force, le recours à la compréhension
et à la coopération pour une compétition loyale et
pacifique .
Question :
Qu'est-ce que la Ligue Arabe ?
Réponse :
La Ligue Arabe est un groupe qui réunit tous les
Etats indépendants arabes. Les fondements de cette
ligue sont assez divers : d'abord la reconstitution
de la grandeur passée des peuples arabes ; pour
cela il faut libérer tous les pays arabes occupés par
la colonisation étrangère, promouvoir l'unité arabe
dans le but de sauvegarder sa culture et de lui as
surer un grand rayonnement dans le monde.
Question :

Qu'est-ce que l'O.N.U . ?


Réponse :
C'est une Organisation formée par presque toutes
les Nations du monde.

182
O.N.U. veut dire : Organisation des Nation-Unies .
Elle s'est substituée, après la deuxième guerre mon
diale à la Société des Nations dont le siège était à
Genève, en Suisse .
Elle est issue de la Charte des Nations Unies élabo
rée à Yalta au cours de la seconde guerre mondiale
et principalement de celle signée à San Francisco
le 26 Juin 1945 .
Question :
Quels sont les buts de l'O.N.U . ?
Réponse :
1 ) maintenir la Paix et la Sécurité internationales .
2 ) développer entre les Nations des relations ami
cales.
3 ) promouvoir la coopération internationale .
En outre, être un centre où s'harmonisent les ef
forts des Nations vers ces buts .
Question :

Où est le siège de l'O.N.U . ?


Réponse :
A New York, aux U.S.A.
Question :
Quelles sont les sessions de l'O.N.U . ?
Réponse :
Il y a une session ordinaire annuelle ( générale
ment au dernier trimestre ) .
Et plusieurs sessions extraordinaires sur convoca
tion, chaque fois que cela est nécessaire.
Question :
Comment vote -t -on à l'O.N.U . ?

183
Réponse :
Les décisions de l'Assemblée Générale sur les ques
tions importantes sont prises à la majorité des deux
tiers des membres présents et votants. ( Paix, sécu
rité, tutelle, budget, admission de nouveaux mem
bres, etc ... ) .
Les décisions ordinaires sont prises à la majorité
simple des membres présents et votants.
Question :
Quelles sont les commissions de l'O.N.U . ?

Réponse :
L'Assemblée Générale accomplit sa tâche par l'in
termédiaire de 7 commissions qui élisent chaque
année leur bureau :

- la première commission ou commission politi


que ( Politique et de sécurité y compris la
réglementation des armements ) .
la commission de politique spéciale ( qui partage
les tâches de la première commission ) .
- la deuxième commission économique et finan
cière .
la troisième commission sociale, culturelle et
humanitaire .
-

la quatrième commission de tutelle y compris


les territoires non-autonomes .
la cinquième commission des questions admi
nistratives et budgétaires .
la sixième commission juridique .
Question :

Quelle est la structure de l'organisation des


Nations Unies ?

184
Réponse :
L'organisation des Nations-Unies comprend :

le Conseil de Sécurité ;
- le Conseil Economique et Social ;
- le Fonds des Nations Unies ;
l'Assistance Technique ;
- le Régime International de Tutelle ;
- la Cour Internationale de Justice ;
— le Secrétariat de l'O.N.U .
Question :

Quelles sont les institutions inter- gouvernementales


associées à l'O.N.U . ?

Réponse :
Ce sont :

l'Agence Internationale de l'Energie Atomique ;


l'Organisation Internationale du Travail ( OIT ) ;
l'Organisation des Nations-Unies pour l'Alimen
tation et l'Agriculture ( F.A.O. ) ;
l'Organisation des Nations- Unies pour l'Educa
tion , la Science et la Culture ( UNESCO ) ;
l'Organisation Mondiale de la Santé ( O.M.S. ) ;
- la Banque Internationale pour la Reconstruction
et le Développement ( BIRD ) ;
la Société Financière Internationale ( SFI ) ;
le Fonds Monétaire International ;
l'Organisation de l'Aviation civile Internatio
nale ;
l'Union Internationale des Télécommunications ;
I'Union Postale Universelle ;
l'Organisation Météorologique Mondiale. ;
185
.
l'Organisation inter-gouvernementale Consul
tative de la Navigation Maritime
l'Organisation Internationale du Commerce .
Question :

Quels sont la composition et le fonctionnement du


Conseil Economique et Social ?
Réponse :
a ) composition . Le Conseil Economique et Social
comprend dix-huit membres dont six sont élus
chaque année par l'Assemblée Générale pour une
période de trois ans. Les membres sortants sont
immédiatement rééligibles .
b ) fonction . Assurer sous l'autorité de l'Assemblée
Générale l'accomplissement des tâches d'ordre
économique et social qui incombent à l'Organisa
tion des Nations Unies. Faire ou provoquer des
études, des rapports et des recommandations sur
des questions internationales dans les domaines
économique, social, de la culture intellectuelle
et de l'éducation, de la santé publique et autres
domaines connexes . Faire des recommandations
afin d'assurer le respect effectif des droits de
l'homme et des libertés fondamentales pour tous .
Convoquer des conférences internationales et pré
parer sur les questions qui relèvent de sa compé
tence des projets de convention à soumettre à
l'Assemblée Générale. Conclure des accords avec
.
les institutions spécialisées fixant les conditions
dans lesquelles ces institutions sont reliées à l'Or
ganisation des Nations-Unies . Coordonner l'activité
des institutions spécialisées en les consultant, en
leur faisant des recommandations et en adressant

186
des recommandations à l'Assemblée Générale et
aux membres des Nations-Unies. Rendre, avec l'ap
probation de l'Assemblée Générale, les services
qui lui sont demandés par les membres de l'Orga
nisation des Nations-Unies ou par les institutions
spécialisées . Se concerter avec les organisations
non-gouvernementales intéressées aux questions
dont il s'occupe .
Question :

Qu'est-ce que le Fonds des Nations-Unies pour


l'Enfance ?

Réponse :
Le Fonds des Nations-Unies pour l'Enfance ( FISE )
a été créé le 11 décembre 1946 pour venir en aide
aux enfants victimes de la guerre et, d'une manière
générale, pour veiller à la santé de l'enfance. En
décembre 1953, l'Assemblée prolongea le mandat
du FISE pour lui permettre de satisfaire des deman
des d'aide à long terme en faveur de l'enfance,
particulièrement dans les pays sous-développés.
En octobre 1954, l'Assemblée prolongea le man
dat du FISE pour une durée indéfinie .
Le FISE est géré par un directeur administratif selon
les directives données par le Conseil d'administra
tion . Le Conseil d'administration est formé des
représentants de 30 gouvernements membres des
Nations-Unies ou des institutions spécialisées tous
désignés par le Conseil Economique et Social. Le
Conseil d'administration arrête les programmes et
répartit les ressources du Fonds . Les ressources du
FISE proviennent des contributions volontaires
gouvernementales ou privées. Dans certains pays,
187
des campagnes sont organisées par les comités
nationaux du FISE pour faire connaître l'oeuvre de
cette organisation et pour obtenir des contributions
en sa faveur .

Question :

L'Organisation des Nations-Unies a - t -elle des ser


vices qui se consacrent à l'assistance technique pour
les pays insuffisamment développés ?
Réponse :
Des services d'assistance technique ont été créés
au sein du Secrétariat de l'Organisation des Nations
Unies en vue d'aider les pays insuffisamment déve
loppés à profiter des connaissances modernes
nécessaires pour le développement de leur écono
mie et à améliorer leurs centres de formation pro
fessionnelle en matière d'administration publique
et de service social . En plus de programmes « ordi
naires » d'assistance technique, financés par son
budget ordinaire, l'Organisation des Nations-Unies
coopère avec les institutions spécialisées dans l'ap
plication d'un programme élargi d'assistance tech
inique, lequel est financé par des contributions vo
lontaires des gouvernements .
Question :

Quelle est la position de l'O.N.U . sur le problème


colonial ?

Réponse :
Une déclaration sur les territoires non-autonomes,
partie de la Charte, stipule que les membres des
Nations Unies qui ont ou qui assurent la respon
sabilité d'administrer des territoires , dont les po

188
pulations ne s'administrent pas encore complète
ment elles-mêmes , acceptent comme une mission
sacrée l'obligation de favoriser, dans toute la
mesure du possible, la prospérité et le progrès de
ces populations et de développer leur capacité à
s'administrer elles-mêmes ; d'assurer à ces popu
lations un traitement équitable et la protection
contre les abus ; d'affirmer la paix et la sécurité
internationales ; de favoriser les mesures de déve
loppement et d'encourager les travaux de recher
ches .

Les Etats qui administrent des territoires non


autonomes qui ne sont pas placés sous le régime
international de tutelle, se sont également engagés
à communiquer régulièrement au Secrétariat Géné
ral , à titre d'information, des renseignements
statistiques et autres de nature technique concer
nant ces territoires . Les renseignements transmis
sont examinés par un comité spécial qui , à son tour,
soumet des rapports à l'examen de l'Assemblée
Générale .

Question :
Qu'est-ce que le régime international de tutelle et
quels sont ses buts ?

Réponse :
Le régime international de tutelle est prévu par la
Charte des Nations Unies pour l'administration de
territoires placés sous la surveillance de l'Organi
sation en vertu d'accords particuliers de tutelle
( territoires sous tutelle ) .
Buts : Les buts du régime de tutelle sont les sui
vants :

189
affermir. la paix et la sécurité internationales ;
favoriser l'évolution progressive des popula
tions des territoires sous tutelle vers la capacité à
s'administrer elles-mêmes, ou l'indépendance ;
- encourager le respect des droits de l'homme et
développer le sentiment de l'indépendance des
peuples du monde ;
- assurer l'égalité de traitement dans le domaine
social, économique et commercial à tous les mem
bres de l'Organisation et à leurs ressortissants ;
assurer de même à ces derniers l'égalité dans l'ad
ministration de la justice .
Question :

Qu'est-ce que le Conseil de Tutelle ?


Réponse :
Le Conseil de Tutelle comprend d'office, d'une
part, les pays chargés d'administrer des territoires
sous tutelle et, d'autre part, les membres perma
nents du Conseil de Sécurité qui n'administrent
pas de territoires sous tutelle . En outre, d'autres
pays sont élus pour trois ans par l'Assemblée Géné
rale, de telle sorte que le Conseil comporte un
nombre égal de pays administrants et de pays
non administrants .

A l'expiration de leur mandat, les membres élus


du Conseil sont immédiatement rééligibles .
Question :

Qu'est-ce que la Cour Internationale de Justice ?


Réponse :
Le siège de la Cour Internationale de Justice est à
La Haye ( Pays- Bas ) .
190
La Cour constitue l'organe judiciaire principal de
l'Organisation . Tous les pays, parties au statut de
la Cour, peuvent lui soumettre toute affaire qu'ils
désirent lui référer. Les autres Etats peuvent porter
devant elle des différends dans les conditions
établies par le Conseil de Sécurité. De plus, le Con
seil de Sécurité peut soumettre à la Cour tout
différend d'ordre juridique. L'Assemblée Générale
et le Conseil de Sécurité peuvent demander à la
Cour son avis consultatif sur toute question juri
dique . Les organes des Nations Unies, ainsi que les
institutions inter-gouvernementales, peuvent avec
l'autorisation de l'Assemblée Générale, demander
l'avis consultatif de la Cour sur des questions juri
diques qui se poseraient dans le cadre de leur acti
vité . L'Assemblée a donné cette autorisation au
Conseil Economique et Social, au Conseil de Tu
telle, à la Commission Intérimaire et à certaines
institutions spécialisées.

Compétences de la Cour. Sont parties au Statut de


la Cour tous les Etats membres des Nations Unies.
Un Etat qui n'est pas membre de l'Organisation
des Nations Unies peut également devenir partie
au Statut de la Cour, dans les conditions détermi
nées dans chaque cas par l'Assemblée Générale,
sur recommandation du Conseil de Sécurité .
La juridiction de la Cour s'étend à toutes les ques
tions qui lui sont soumises par les Etats et à tous les
cas prévus dans la Charte des Nations-Unies ou
dans les traités et conventions en vigueur. Les Etats
peuvent s'engager à l'avance à accepter la juridic
tion de la Cour dans des cas spéciaux , soit en
signant un traité ou une convention prévoyant l'in
191
tervention de la Cour, soit par une déclaration
spéciale à cet effet.
Dans la déclaration par laquelle ils acceptent la
juridiction obligatoire de la Cour, les Etats peuvent
faire des réserves et exclure certaines catégories
d'affaires .

Question :

Quelle est l'organisation du Secrétariat de l'O.N.U . ?


Réponse :
Le Secrétariat comprend un Secrétaire Général
nommé par l'Asemblée Générale sur recomman
dation du Conseil de Sécurité et le personnel que
peut exiger son fonctionnement .
Question :
Quelles sont les fonctions du Secrétaire Général de
I'O.N.U . ?

Réponse :
Les fonctions du Secrétaire Général, le plus haut
fonctionnaire de l'Organisation, sont les suivantes :
il coordonne l'activité des differents orga
nismes de l'O.N.U .
- il peut attirer l'attention du Conseil de Sécurité
sur toute affaire qui , à son avis, pourrait mettre en
danger le maintien de la paix et de la sécurité
internationales ;

il présente à l'Assemblée Générale un rapport


annuel sur l'activité de l'Organisation .
Question :

Qu'est-ce que l'Agence Internationale de l'Energie


Atomique et quels sont ses buts ?

192
Réponse :
Le statut de l'Agence Internationale de l'Energie
Atomique, approuvé le 26 octobre 1956, prévoyait
que l'Agence entrerait en activité lorsque les ins
truments de ratification auraient été déposés par
au moins dix-huit des Etats signataires, à condition
que parmi ceux -ci figurent au moins trois des Etats
suivants : Canada , Etats-Unis d'Amérique, France,
Royaume-Uni , U.R.S.S. Ces conditions se trouvaient
remplies le 29 juillet 1957 et l'Agence Internatio
nale fut créée à cette date . Un accord concernant
les relations de l'Agence avec l'Organisation des
Nations-Unies a été approuvé par l'Assemblée
Générale des Nations Unies et la Conférence Géné
rale de l'Agence. L'approbation de l'Assemblée
Générale a été donnée à l'unanimité le 14 novem
bre 1957 .
Buts . L'Agence s'efforce de hâter et d'accroître la
contribution de l'énergie atomique à la paix, la
santé et la prospérité dans le monde entier . Elle
s'assure, dans la mesure de ses moyens, que l'aide
fournie par elle-même ou à sa demande, ou sous sa
direction, ou sous son contrôle, n'est pas utilisée
pour servir à des fins militaires .

Question :

Quels sont les buts de l'Organisation Internatio


nale du Travail et quelle est sa structure ?
Réponse :
contribuer à l'établissement d'une paix durable
en favorisant la justice sociale ;
améliorer par une action internationale les
conditions de travail et le niveau de vie et favori

193
ser la stabilité économique et sociale. Pour attein
dre son but, l'O.I.T . réunit les représentants des
Gouvernements, des employeurs et des travailleurs
en une conférence qui formule des recommanda
tions relatives à l'adoption et à la surveillance de
l'application des normes sociales internationales,
rédige des conventions sur les sujets tels que les
salaires, les heures de travail , l'âge minimum d'ad
mission au travail , les conditions de travail de dif
férentes catégories d'ouvriers, la réparation des
accidents du travail , les méthodes de fixation des
salaires minima , les vacances payées, la sécurité
du travail , les services de l'emploi, l'inspection du
travail, la liberté d'association, etc.
En outre l'O.I.T. apporte aux gouvernements une
assistance importante. Elle publie des périodiques,
des études et des rapports sur les questions socia
les, industrielles et du travail .

Elle a été créée le 1 " avril 1919 , date à laquelle sa


constitution a été adoptée comme formant la partie
XIII du Traité de Versailles . Le budget de l'O.I.T.
en 1959 s'élevait approximativement à 8.500.000
dollars .

Structures. L'O.I.T. comprend la Conférence Inter


nationale du Travail , qui est la plus haute autorité
de l'O.I.T. Elle se réunit chaque année et se com
pose de délégations nationales comprenant deux
délégués gouvernementaux, un délégué des em
ployeurs et un délégué des travailleurs . La princi
pale fonction de la Conférence est de formuler des
normes sociales dans le domaine international sous
forme de conventions internationales.

194
Le Conseil d'Administration est composé de 40
membres : 20 représentants des gouvernements
( dont 10 représentent les grandes nations indus
trielles ) , 10 représentants des employeurs et 10 re
présentants des travailleurs . Le Conseil d'Adminis
tration exerce une surveillance générale sur l'acti
vité du Bureau International du Travail , ainsi que
des divers comités et commissions de l'Organisa
tion . Le Bureau International du Travail qui assure le
secrétariat de la Conférence et du Conseil
d'Administration, rassemble et diffuse les rensei
gnements, aide les gouvernements sur leur de
mande, à rédiger les textes législatifs fondés sur
les décisions de la Conférence, entreprend des
enquêtes spéciales, fournit les moyens nécessaires
pour aider à l'application efficace des conventions
et prépare des publications .
Question :

Quels sont les buts et les activités de l'O.N.U . pour


l'alimentation et l'agriculture ?

Réponse :
La F.A.O. a été créée dans l'espoir, exprimé dans
la Charte de l'Atlantique, de voir s'établir une paix
qui garantira à tous les hommes, dans tous les
pays, une existence affranchie du besoin .
Ses buts sont : relever le niveau de l'alimentation
et le niveau de vie ; obtenir un meilleur rendement
de la production et une meilleure répartition de
tous les produits alimentaires et agricoles ; amé
liorer la situation des populations rurales et par
ces moyens, contribuer à l'expansion de l'économie
mondiale .

195
Activité. Toute l'activité de la F.A.O. tend à orga
niser le développement mondial des ressources
que l'on peut tirer du sol et des eaux, à encourager
les Etats membres à prendre toutes mesures pour
assurer la stabilité du marché international des
produits agricoles . La F.A.O. permet notamment
l'échange international de semences améliorées , de
faire connaître toutes autres innovations de la tech
nique agricole . Elle s'attaque aux épizooties
comme la peste bovine . Elle apporte son assistance
technique aux États membres pour résoudre tous
les problèmes que posent la nutrition , l'organisa
tion de la politique alimentaire, les services natio
naux de statistique, la lutte contre l'érosion du sol ,
le reboisement, les travaux d'irrigation, la lutte
contre la pollution par les rats et les insectes de
denrées alimentaires emmagasinées et la produc
tion d'engrais .
Question :

Quels sont les buts de l'O.N.U . pour l'Education,


la Science et la Culture ( UNESCO ) ?
Réponse :
Contribuer au maintien de la paix et de la sécurité
en resserrant, par l'éducation, la science et la cul
ture, la collaboration entre nations afin d'assurer
le respect universel de la justice, de la loi , des
droits de l'homme et des libertés fondamentales
pour tous, sans distinction de race, de sexe, de
langue ou de religion que la Charte des Nations
Unies reconnaît à tous les peuples.
Pour atteindre son but, elle favorise la connais
sance et la compréhension mutuelle des nations en
prêtant son concours aux organes d'information à
196
grande diffusion ; elle imprime une impulsion
vigoureuse à l'éducation populaire et à la diffusion
de la culture ; elle aide au maintien , à l'avance
ment et à la diffusion du savoir . L'UNESCO doit
exercer une action constructive dans les domaines
de l'éducation , la science et la culture, en vue de
servir la paix et la compréhension mutuelle, de
déterminer les causes de malentendus qui séparent
les hommes et de proposer des mesures propres à
les supprimer . Parmi les travaux les plus impor
tants de l'UNESCO , on peut citer l'encouragement
donné à l'instruction de base, à l'enseignement
obligatoire, l'encouragement par l'instruction du
respect des droits de l'homme, le libre échange
des personnes et des informations en vue de déve
lopper la compréhension mutuelle, l'assistance
technique dans les domaines scientifiques et de
l'éducation .

Question :

Quels sont les buts de l'Organisation Mondiale de


la Santé ( O.M.S. ) ?
Réponse :

Amener tous les peuples au niveau de santé le plus


élevé possible.
Les activités de l'O.M.S. peuvent se grouper en ser
vices d'exécution et en services techniques . L'Or
ganisation s'occupe de l'application des connais
sances acquises et aide à former le personnel in
dispensable à la lutte contre les maladies véné
riennes, à l'amélioration de l'hygiène, de la nu
trition et de l'assainissement .

197
L'O.M.S . a adopté la conception des « zones de
démonstrations sanitaires » afin de montrer ce qui
peut être fait pendant un certain nombre d'années
grâce à des efforts soutenus pour appliquer les
techniques modernes qui permettent d'améliorer
l'état de santé en général ou de combattre cer
taines maladies particulières qui sont un obstacle à
la production agricole et au développement écono
mique de l'ensemble d'un pays donné. Dans la
catégorie des services techniques de l'O.M.S .
entrent certains services essentiels dont bénéficient
tous les pays, tels que la standardisation biolo
gique et l'unification des pharmacopées. L'O.M.S.
recueille et diffuse des renseignements épidémio
logiques . Elle se livre à des travaux de recherches
de caractère international et spécial portant sur un
certain nombre de maladies parasitaires et à virus.
Elle fait paraître une quinzaine de publications
techniques et des études scientifiques.
Question :

Quels sont les buts de la Banque Internationale


pour la Reconstruction et le Développement ?
Réponse :
Aider à la reconstruction et au développement
économique des territoires des pays membres en
facilitant le placement des capitaux à des fins pro
ductives ; encourager les investissements privés à
l'étranger et, lorsque les capitaux privés ne sont
pas immédiatement disponibles à des conditions
raisonnables, suppléer aux placements privés en
fournissant à des fins productives des moyens
financiers tirés de son propre capital , des fonds

198
qu'elle s'est procurés et de ses autres ressources ;
favoriser l'expansion harmonieuse du commerce
international et le maintien de l'équilibre dans les
balances des paiements en encourageant les inves
tissements internationaux consacrés à la mise en
valeur des ressources productives de ses membres .
Ainsi la Banque accorde ou garantit des prêts des
tinés à la reconstruction et au développement de
l'économie . Elle encourage le courant internatio
nal des capitaux et le dirige vers des investisse
ments productifs. Les prêts consentis par la Banque
sont affectés à des fins productives déterminées .
Les prêts ne sont accordés qu'aux pays membres,
à leurs subdivisions politiques ou à des entreprises
privées situées sur leurs territoires. L'assistance que
la Banque accorde à ses Etats membres ne se limite
pas à l'octroi ou à la garantie de prêts. Sur de
mande, elle envoie sur place des missions qui
remplissent des fonctions variées.
Question :

Quels sont les buts de la Société Financière Inter


nationale ( S.F.1 . ) ?
Réponse :
La Société Financière Internationale a pour objet
de faire progresser le développement économique
en encourageant l'essor d'entreprises privées pro
ductives dans les Etats membres, en particulier
dans les régions peu développées . Elle se mani
feste :
.

en investissant des fonds dans des entreprises


privées de caractère productif, en association avec
des capitalistes privés et sans garantie gouverne
199
mentale de remboursement, dans les cas où il est
impossible de réunir assez de capitaux privés à
des conditions raisonnables ;
en jouant le rôle d'organisme centralisateur
chargé de mettre en rapport ceux qui sollicitent des
investissements, les capitalistes privés ( nationaux
et étrangers ) et un personnel de direction quali
fié ;
- en s'efforçant de stimuler l'investissement pro
ductif de capitaux privés nationaux et étrangers .
La S.F.I. est autorisée à se procurer des fonds par
la vente de bons ou d'obligations, mais elle n'en
visage pas d'exercer cette faculté au début de ses
opérations . Les fonds qu'elle pourra , dans l'immé
diat, consacrer à des investissements se limiteront
donc au capital souscrit .
Le capital autorisé est de 100 millions de dollars
des Etats-Unis .

La S.F.I. est un organisme affilié à la Banque Inter


nationale , mais elle est juridiquement indépen
dante et ses capitaux sont entièrement séparés de
ceux de la Banque . La S.F.I. a été constituée en
juillet 1956 et a reçu le statut d'institution spécia
lisée en relation avec les Nations Unies, le 20 fé
vrier 1957 .

Question :
Quels sont les buts du Fonds Monétaire Internatio
nal ?

Réponse :
Favoriser la coopération internationale en matière
monétaire et l'expansion du commerce internatio
nal . — Favoriser la stabilité des changes, maintenir
200
entre ses membres des arrangements méthodiques
en matière de changes et éviter la dépréciation des
changes occasionnée par la concurrence . — Aider
l'établissement, entre ses membres, d'un système
plurilatéral de paiements en ce qui concerne les
transactions courantes et à l'élimination des restric
tions en matière de devises étrangères qui entra
vent l'expansion du commerce international.
A ces fins, le Fonds peut vendre des devises ou de
l'or à ses membres afin de les aider à faire face à
leurs difficultés de paiements à court terme et il
conseille les Gouvernements en ce qui concerne
leurs problèmes financiers . Par des recommanda
tions concernant les placements de capitaux et les
crédits bancaires, la politique fiscale et les dépen
ses gouvernementales, le Fonds a proposé des
mesures pour lutter contre l'inflation . Il a demandé
que soient prises des mesures fiscales et monétaires
pour amoindrir les restrictions des changes et, dans
certains cas où une amélioration très nette des
réserves monétaires a été constatée, le Fonds s'est
fait l'avocat d'un assouplissement du contrôle des
importations .
Question :

Quels sont les buts de l'Organisation de l'Avia


tion Civile Internationale ?

Réponse :
Etudier les questions relatives à l'aviation civile
internationale. Développer les principes et les tech
niques de la navigation aérienne civile.
Pour atteindre son but, l'Organisation favorise le
développement des mesures de sécurité, l'unifor

201
misation des règlements et la simplification des
formalités de frontières, l'utilisation de méthodes
techniques et d'équipements nouveaux .
Grâce à la coopération de ses membres, l'Organi
sation a pu développer un réseau de services
météorologiques, de services de contrôle de la cir
culation aérienne, de télécommunications, de radio
graphies et de radioalignements, de services de
recherches et de sauvetage et d'autres installations
et services nécessaires à la sécurité des vols inter
nationaux . Elle a pu obtenir de nombreuses simpli
fications dans les règlements internationaux de
douanes, d'immigration et de santé publique, ap
plicables au transport aérien international .
Question :
Quels sont les buts de l'Union Postale Universelle ?

Réponse :
Créer un territoire postal unique groupant tous les
pays membres de l'Union en vue de l'échange réci
proque de la correspondance afin d'assurer l'orga
nisation et l'amélioration des divers services pos
taux et de faciliter dans ce domaine le développe
ment de la collaboration internationale .
Ainsi , chaque Etat membre s'engage à transmettre
le courrier de tous les membres de l'Organisation
par les meilleurs moyens dont il dispose.
Question :
Quels sont les buts de l'Union Internationale des
Télécommunications ?

Réponse :
Assurer la réglementation internationale des ser

202
vices télégraphiques, téléphoniques et radio élec
triques, en vue d'accroître leur emploi et de géné
raliser leur utilisation par le public à des tarifs
aussi bas que possible.
L'UIT maintient et étend la coopération internatio
nale pour l'amélioration et l'emploi rationnel des
télécommunications. Elle favorise le développe
ment des moyens techniques et leur exploitation la
plus efficace. Elle harmonise les efforts des nations
vers ces fins communes . A cet effet, elle procéde à
l'attribution de fréquences du spectre et à l'enre
gistrement des assignations de fréquences. Elle pro
voque l'adoption de mesures permettant d'assurer
la sécurité de la vie humaine par les télécommuni
cations . Elle procède à des études, élabore des
recommandations, recueille et publie des informa
tions au bénéfice de tous ses membres .
Question :

Quels sont les buts de l'Organisation Météorolo


gique Mondiale ?
Réponse :
Faciliter la coopération mondiale en vue de l'éta
blissement de réseaux de stations effectuant des
observations météorologiques ou d'autres observa
tions géophysiques se rapportant à la météorologie,
et encourager l'établissement et le maintien de cen
tres météorologiques chargés de fournir des ser
vices météorologiques . Encourager l'établissement
et le maintien de systèmes pour l'échange rapide
de renseignements météorologiques . Encourager
la normalisation des observations météorologiques
et assurer la publication uniforme d'observations
203
et de statistiques. Encourager les applications de la
météorologie à l'aviation , à la navigation maritime ,
à l'agriculture et à d'autres activités humaines .
Encourager les recherches et l'enseignement en
météorologie et concourir à la coordination des as
pects internationaux de ces domaines .
Question :

Quels sont les buts de l'Organisation Intergouver


nementale Consultative de la Navigation Maritime ?
Réponse :
Instituer un système de collaboration entre les gou
vernements dans le domaine de la réglementation
et des usages gouvernementaux ayant trait aux
questions techniques, y compris la sécurité mari
time . Encourager l'abandon des mesures discrimi
natoires et des restrictions non indispensables ap
pliquées par les gouvernements . Examiner les ques
tions relatives aux pratiques restrictives déloyales
d'entreprises de navigation maritime . Examiner
toutes les questions relatives à la navigation mari
time dont elle pourra être saisie par tout organe ou
toute institution spécialisée de l'Organisation des
Nations Unies. Permettre l'échange de renseigne
ments entre Gouvernements sur les questions étu
diées par l'Organisation .
Question :

Qu'est -ce que l'Organisation Internationale du Com


merce ?

Réponse :
Alors qu'on préparait l'établissement des institu
tions spécialisées dans les questions économiques,
204
une attention particulière fut portée au domaine du
commerce international . On n'avait pas oublié les
pratiques restrictives du commerce adoptées dans
les années 1930. On comprenait la nécessité d'un
contrôle international pour empêcher un retour aux
pratiques désastreuses du passé . Une institution
spécialisée devait s'occuper des questions relatives
au commerce international , encourager son déve
loppement, favoriser l'amélioration des niveaux de
vie . Elle devait supprimer ou abaisser les barrières
douanières, élevées presque partout pendant la
guerre, telles que les restrictions quantitatives et
obtenir une réduction mondiale des tarifs doua
niers . De plus, l'organisation devait favoriser
l'adoption d'accords équitables sur les produits de
base et exercer un contrôle sur certaines pratiques
commerciales des cartels internationaux . A ces fins ,
une Charte de l'Organisation Internationale du
Commerce fut élaborée en 1948. Mais dans les
mois qui suivirent, il devint évident que les gran
des puissances commerciales n'étaient pas prêtes
à ratifier immédiatement la Charte de l'O.I.C .
Question :

Qu'entend-on par « les représentants diploma


tiques » ?
Réponse :
Les Chefs d'Etats ne pouvant traiter entre eux toutes
les questions intéressant les rapports internatio
naux, entretiennent des représentants chargés de
négocier en leur nom . Ce sont les Représentants
Diplomatiques qui sont d'ailleurs de plusieurs caté
gories .

205
Question :

Qu'est-ce qu'un ambassadeur ?


Réponse :
C'est le représentant légal du Chef de l'Etat d'en
voi auprès du Chef de l'Etat d'accueil .
Question :

Qu'est-ce qu'un ministre résident ?


Réponse :
C'est un ministre faisant fonction d'ambassadeur.
Question :
Que sont les hauts -commissaires ?

Réponse :
Ce sont les ambassadeurs échangés entre les pays
membres du Commonwealth comme le Ghana, le
Nigéria, l'Angleterre .
Question :

Qu'est-ce que le Nonce apostolique ?


Réponse :
C'est l'Ambassadeur qui est envoyé par le Pape
auprès d'un Etat étranger.
Question :

Qu'est -ce que le Chargé d'affaires avec Lettres ?


Réponse :
C'est un représentant diplomatique accrédité par
des lettres de cabinet émanant de son Ministère des
Affaires Etrangères et chargé de représenter son
Etat pendant la période où celui-ci n'a pas désigné
d'ambassadeur.

206
Question :

Qu'est-ce que le Chargé d'affaires ad-intérim ?


Réponse :
C'est l'agent diplomatique chargé d'assurer la di
rection de la mission diplomatique pendant l'ab
sence de son titulaire .
Question :

Qu'est-ce que la mission diplomatique ?


Réponse :
La mission diplomatique est l'ensemble du person
nel officiel qui entoure l'ambassadeur . Parmi ce
personnel on peut citer : le Conseiller d'ambas
sade, le Premier secrétaire, le Deuxième secrétaire,
l'Attaché commercial , l'Attaché culturel , l'Attaché
militaire, l'Attaché naval , l'Attaché agricole, etc...
qui sont des fonctionnaires spécialisés dans la bran
che d'activité de leur ressort.

On entend aussi par mission diplomatique la char


ge confiée à un agent diplomatique .
Question :

Qu'est -ce que le corps diplomatique ?


Réponse :
C'est l'ensemble des chefs de mission diplomatique
accrédités auprès d'un même Gouvernement . Ils
constituent une unité au point de vue de l'étiquette .
Question :

Qui est le doyen du Corps diplomatique ?


Réponse :
C'est le chef de mission de la catégorie la plus
élevée qui a remis des lettres de créance à la date
207
la plus ancienne. Ce n'est pas forcément le plus
âgé .
Question :
Qu'est -ce que la préséance ?
Réponse :
C'est le droit pour un représentant diplomatique
d'avoir une place plus honorifique qu'un autre.
Question :

Qu'appelle -t-on liste diplomatique ?


Réponse :
C'est une brochure dans laquelle figure la compo
sition de toutes les missions diplomatiques .
Question :

Qu'est-ce que le privilège et l'immunité diploma


tique ?
Réponse :
Pour permettre aux agents diplomatiques de soute
nir librement les intérêts de leurs Etats on leur
accorde un certain nombre de droits qui les sous
traient aux règles et lois des pays dans lesquels ils
assurent leurs fonctions. Ces droits peuvent toute
fois être limités lorsqu'ils constituent un danger
pour le pays d'accueil.
Question :

Quelles sont les relations des agents diplomatiques


avec le ministre des Affaires Etrangères et les ad
ministrations du pays ?

208
Réponse :
Les agents diplomatiques n'entretiennent des rela
tions officielles avec les administrations du pays
où ils servent que par l'intermédiaire du Ministère
des Affaires Etrangères . S'ils désirent traiter direc
tement une affaire avec une autre administration,
il convient qu'ils soient autorisés au préalable par
ce Ministère .

Question :

Qu'entend-on par lettre d'agrément ?


Réponse :
Lettre par laquelle le Gouvernement d'envoi
demande au Gouvernement d'accueil s'il accepte
la nomination de telle personne en qualité d'ambas
sadeur auprès de lui .
Question :

Qu'est-ce qu'une lettre de créance ?


Réponse :
Lettre par laquelle le Gouvernement d'envoi accré
dite telle personne en qualité d'ambassadeur
auprès du Gouvernement d'accueil .
Question :

Qu'appelle-t-on présentation des lettres de


créance ?

Réponse :
C'est la cérémonie de la remise des lettres de
créance par l'ambassadeur au Chef de l'Etat d'ac
cueil .

209
Question :

Qu'appelle-t-on lettre de rappel ?


Réponse :
C'est une lettre par laquelle l'Etat d'envoi rappelle
son ambassadeur.
Question :

Commencement et fin d'une mission diplomati


que ?
Réponse :
La mission diplomatique commence à partir de la
présentation des lettres de créance . Quand elle est
temporaire elle finit par la fin des lettres de créance
ou l'aboutissement des négociations .
Si elle est permanente, elle peut se terminer par
un changement intervenu dans la situation du chef
de mission ( modification du rang, du poste, muta
tion, mise à la retraite, décès ) .
Par un événement intéressant le Chef de l'Etat qui
l'avait accrédité ( décès ) .
Par un changement politique majeur dans l'un des
deux Etats ( changement du régime intérieur, fin
de l'indépendance ) .
Par un changement politique dans les relations des
deux Etats ( rupture, guerre ) .
Question :
Qu'est-ce que l'inviolabilité ?
Réponse :
C'est une immunité accordée à l'agent diploma
tique pour lui permettre de jouir de toute sa liberté
en vue d'exercer librement ses fonctions .

210
C'est ainsi qu'on ne doit pas porter atteinte à sa
personne.
Les autorités locales ne peuvent pénétrer dans son
domicile sans son autorisation expresse ( inviolabi
lité du domicile ) .
De même elles ne peuvent toucher aux archives
diplomatiques .
Toute personne réfugiée à l'Ambassade ne peut en
être extraite sans l'autorisation expresse de cette
dernière ( droit d'asile ) . Il est bien entendu que
l'ambassade n'abusera pas de ces privilèges pour
donner asile à des individus indésirables et recher
chés par la société pour délit ou crime .
Question :
Qu'est -ce que le Passeport ?
Réponse :
C'est l'équivalent de la carte d'identité dans les
relations internationales .

Question :

Qu'est -ce que le Passeport diplomatique ?


Réponse :
C'est un passeport qui donne droit à une considé
ration particulière de la part des autorités .
Question :

Qu'est-ce qu'un Passeport ordinaire ?


Réponse :
C'est le passeport délivré aux citoyens qui voyagent
à l'étranger à des fins personnelles, permettant de
211
constater leur identité sans aucun privilège parti
culier .
Question :

Qu'est-ce qu'un passeport de service ?


Réponse :
C'est un passeport intermédiaire entre le passe
port ordinaire et le passeport diplomatique et qui
est donné à certains fonctionnaires voyageant à
l'étranger et n'ayant pas droit au passeport diplo
matique.
Question :

Qu'est-ce que le Consul ?


Réponse :
C'est un agent établi sur un territoire étranger pour
y exercer l'autorité que l'Etat d'envoi conserve sur
ses nationaux .

Question :

Qu'est-ce que le Consul de carrière ?


Réponse :
C'est un fonctionnaire rétribué, nommé par le Chef
d'Etat. Il est soumis au statut de la fonction publi
que de son pays . Il lui est interdit par exemple de
se livrer à des opérations commerciales .
Question :
Q'est-ce qu'un Consul honoraire ?
Réponse :
Le consul honoraire n'est pas fonctionnaire et peut
exercer une fonction lucrative .

212
Question :
Qu'est-ce que l'Agent consulaire ?
Réponse :
Nommé par le Consul il dispose d'attributions res
treintes en vue principalement de la protection du
commerce et de la navigation .
Question :

Qu'est-ce qu'une Commission consulaire ?


Réponse :
C'est l'acte que l'Etat d'envoi remet à son consul et
qui détermine sommairement la circonscription
dans laquelle il a qualité pour exercer ses attribu
tions .
Question :

Qu'entend-on par Exequatur ?


Réponse :
C'est l'acte par lequel l'Etat d'accueil confère au
Consul le libre exercice des pouvoirs prévus par la
commission consulaire et la jouissance des immu
nités attachées à sa qualité .
Question :

Quelle différence y a-t-il entre l'Ambassadeur et


Je Consul ?
Réponse :
Contrairement à l'Ambassadeur, le Consul n'a pas
le caractère représentatif et il traite seulement avec
les nationaux de son pays résidant sur le territoire
de l'Etat où il est accrédité .
Question :

Qu'est-ce que la colonisation ?


213
Réponse :
C'est à la suite d'un acte de guerre par agression
la privation pour un pays de sa liberté, son occu
pation , sa dépersonnalisation et son exploilation
par une puissance étrangère .
Question :

Qu'est-ce qu'une colonie ?


Réponse :
C'est un pays occupé par la force d'une puissance
étrangère qui exerce, à son profit, domination et
exploitation .
Question :
Qu'est-ce que le Néo -Colonialisme ?
Réponse :
Néo-Colonialisme signifie nouveau colonialisme.
Le néo -colonialisme est en effet une nouvelle forme
de domination coloniale qui cherche, en dépit de
l'accession à l'indépendance des Etats ancienne
ment colonisés, à substituer à la domination directe
une domination indirecte en maintenant, dans les
différents domaines des activités nationales, les
pouvoirs, les intérêts et les privilèges coloniaux .
Inspiré des mêmes principes de domination et
d'exploitation que le colonialisme, le néo -colonia
lisme cherche par tous les moyens , à s'immiscer
dans les affaires intérieures des anciennes colonies
afin d'en diriger les activités dans un sens favora
ble aux seuls intérêts du colonialisme .

Le néo -colonialisme est, avec l'Impérialisme l'en


nemi principal des peuples africains et une cons
tante menace pour leurs droits souverains de libre
disposition.

214
Question :

Qu'est-ce qu'un Etat souverain ou indépendant ?


Réponse :
C'est un Etat qui, en disposant de tous les attributs
de la souveraineté, se gouverne librement suivant
le régime qu'il s'est choisi .
Question :

Quels sont les attributs majeurs de l'indépendance


d'un pays ?
Réponse :
La Constitution
Le Drapeau
L'Hymne national
La représentation diplomatique
L'Armée
La monnaie
La Magistrature .
Question :
Quels furent les différentes réunions, conférences
et regroupements qui précédèrent l'Etablissement
à ADDIS-ABEBA en mai 1963 de l'Organisation de
l'Unité Africaine ( O.U.A. ) , dite Charte d'Addis
Abeba ?
Réponse :
Ce sont :
1 ° La création de l'Union Ghana -Guinée le 23 no
vembre 1958 .
2 ° La Conférence des Peuples Africains réunie à
ACCRA le 13 décembre 1958 .

215
3 ° L'Adhésion du Mali à l'Union Ghana-Guinée le
23 décembre 1960 .
4 ° L'Etablissement en Janvier 1961 , de la Charte
de CASABLANCA .
5 ° La réunion en Mai 1961 de la Conférence de
MONROVIA qui devait donner naissance à
l'Union des Etats Africains et Malgache.
6 ° L'Etablissement, le 30 Janvier 1960, de la Charte
de LAGOS .

Question :

Qu'est-ce l'Organisation de l'Unité Africaine


( O.U.A. ) ?

Réponse :
Signée à ADDIS -ABEBA le 25 Mai 1963 par 31
Chefs des Etats ou des Gouvernements indépen
dants d'Afrique réunis dans la capitale Ethiopienne
depuis le 22 Mai, l'O.U.A. est l'Organisation com
mune Africaine qui a pour objectif :

1 ° de renforcer l'Unité et la Solidarité des Etats


africains et Malgache
de coordonner et d'intensifier leur coopération
et leurs efforts pour offrir les meilleures condi
tions d'existence aux peuples d'Afrique .
3 ° de défendre leur souveraineté, leur intégrité
territoriale et leur indépendance
4 ° d'éliminer d'Afrique le colonialisme sous toutes
ses formes

5 ° de favoriser la coopération internationale par


une étroite coordination et harmonisation de

216
leur politique internationale et leurs activités
diplomatiques selon les principes suivants dé
finis à l'article III de la Charte de l'O.U.A. :
Egalité souveraine de tous les Etats membres ;
Non -ingérence dans les affaires intérieures des
Etats ;

Respect de l'intégrité territoriale, de la souve


raineté et de l'indépendance des Etats ;
-

Règlement pacifique des différends;


Dévouement sans réserve à la cause de l'éman
cipation totale des territoires africains non encore
indépendants ;
Afin de parvenir aux buts qu'elle s'est assignée
d'atteindre, la Charte de l'O.U.A. a créé diverses
institutions et commissions qui sont :
1 ° La Conférence des Chefs d'Etat et de Gouver
nement qui se réunit au moins une fois par an
2 ° Le Conseil des Ministres qui réunit les Ministres
des Affaires Etrangères des pays membres ( ou
tous autres Ministres désignés par les Gouver
nements des Etats membres ) et qui se réunit au
moins 2 fois par an
3 ° Un secrétaire général chargé des tâches perma
nentes d'administration de l'organisation
4 ° une commission de médiation, de conciliation
et d'arbitrage
5 ° une commission économique et sociale
6 ° une commission de l'éducation et de la culture
7° une commission de la santé, de l'hygiène et de
la nutrition
8 ° une commission de la défense

217
9 ° une commission scientifique, technique et de la
recherche

10° Une commission juridique .


Il a été en outre, créé à l'issue de la signature de
la Charte un comité de coordination chargé d'har
moniser l'assistance des Etats africains aux forces
de libération des territoires encore sous domina
tion , appelé « comité de décolonisation » .
Question :
Comment est organisé le Ministère des Affaires
Etrangères ?
Réponse :
Le fonctionnement du Ministère des Affaires Etran
gères est assuré par un certain nombre de services
qui sont :
Le service du Protocole .

Ce service est chargé de toutes les questions rela


tives au cérémonial , à l'étiquette et aux préséances.
Pour les hôtes étrangers de la République de Gui
née, c'est ce service qui assure la réception, l'hé
bergement, le transport, les divers contacts et les
visites .
Le service de l'O.N.U .

Ce service est chargé de la liaison avec l'Organisa


tion des Nations-Unies par l'intermédiaire de la
mission permanente de la République de Guinée
auprès de cette Organisation .
Le service de Presse et de Documentation .

Ce service est chargé de la réception et du dépouil


lement de toute la presse étrangère entrant en
218
République de Guinée . Il doit préparer pour l'infor
mation des ambassades de la République de Gui
née toute documentation ayant trait à tous les
évènements qui ont lieu en Guinée.
Le service des Affaires Africaines.
Ce service est chargé de suivre et noter l'évolution
de la situation politique, économique et sociale des
Etats indépendants d'Afrique et aussi des terri
toires encore sous domination étrangère .
Le service des Affaires Economiques.
Ce service est chargé de toutes les questions
économiques et aussi de la garde des accords
intervenus entre la République de Guinée et
d'autres Etats . Il assure la liaison entre les départe
ments ministériels à caractère technique et les
organismes internationaux à activités similaires .
Le service des Affaires Culturelles.
Ce service est chargé de toutes les questions rela
tives aux étudiants et aux stagiaires guinéens à
l'Etranger et aussi des questions relatives aux
négociations et à la signature des accords culturels .

219
GEO -POLITIQUE AFRICAINE AU 1er MAI 1965

1. — Les pays indépendants


( par ordre d'accession à l'indépendance )
1 ' ETHIOPIE : Capitale ADDIS -ABEBA .
Empire dont l'existence historique remonte à plus
de 3.000 ans .

a ) Superficie : 1.170.000 Km2 ;


b ) Population : 23 millions d'habitants ;
c ) Economie : à prédominance agricole ( céréales, oléa
gineux, café, coton, canne à sucre ) et élevage
( l'importance du cheptel a permis d'envisager la
construction d'un ensemble de conserveries de
viande ) de grandes richesses minérales en potasse,
fer, amiante, or et platine existent ;
d ) Gouvernement : Monarchie constitutionnelle dotée
d'un Parlement à deux Chambres ;
e ) Chef de l'Etat : HAILE Sélassié 1 ", couronné Empe
reur d'Ethiopie le 2 novembre 1930 .
2 ° LIBERIA : Capitale MONROVIA .
République créée à l'initiative du Gouvernement
Américain le 26 juillet 1847 pour servir de terre
d'asile aux anciens esclaves libérés .
a ) Superficie : 111.400 km2 ;
b ) Population : 2.500.000 habitants ;
c ) Economie : 64,5 % des exportations proviennent du
caoutchouc dont les plantations furent créées par
Firestone, firme américaine qui contrôle encore
près de la moitié de la production .
20,1 % proviennent de l'exploitation du minerai
de fer du versant libérien du Mont-Nimba . Riches
gisements diamantifères ;

220
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à deux Chambres ;
e ) Chef de l'Etat : William V.S. TUBMAN , élu Président
de la République en 1943, réélu en 1951 – 1955
et 1960. - Réélu en 1964 .

3 ° REPUBLIQUE ARABE -UNIE :


Anciennement EGYPTE, érigée en royaume indé
pendant par la Grande-Bretagne le 24 février 1922. La
royauté a été renversée le 23 juillet 1952 et remplacée
par une République . Capitale : Le CAIRE .
a ) Superficie : 990.000 Km2 ;
b ) Population : plus de 26 millions d'habitants ;
c ) Economie : En édification industrielle, une agricul
ture diversifiée où domine la culture du coton lui
confère une grande autonomie.
Ressources minérales variées : houille, fer, cuivre ,
zinc, plomb, soufre ;
d ) Gouvernement : République à régime parlementaire
orientée vers l'édification d'une société socialiste
et dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Gamal Abdel NASSER, depuis
Avril 1955. Réélu Président de la République le
15 mars 1965 .
4º ROYAUME UNI DE LIBYE :
Déclaré indépendant le 24 Décembre 1951. Capi
tale : TRIPOLI .
a ) Superficie : 1.760.000 km2 ;
b ) Population : 1.200.000 habitants ;
c ) Economie : à prédominance agricole ( céréales, oléa
gineux, agrumes ) .

221
Le rapide développement de l'industrie légère,
ainsi que l'exploitation de riches gisements de pé
trole donne à l'économie libyenne une solide
assise de développement ;
d ) Gouvernement : Royauté Islamique héréditaire
dotée d'un Gouvernement fédéral et de deux
Chambres ;
e ) Chef de l'Etat : Idriss EL -SENOUSSI 16 proclamé roi
le 24 Décembre 1951 .
5 ° SOUDAN :
Erigé en Etat indépendant le 1e Janvier 1956 .
Capitale : KHARTOUM .
a ) Superficie : 2.456.000 Km2 ;
b ) Population : 10.300.000 habitants ;
c ) Economie : dominée par la culture du coton qui
représente 70 % des exportations ; d'importantes
richesses minérales restent à exploiter, alors que
l'or, le manganèse et la verniculite sont avec le sel
( 60.000 tonnes l'an ) des richesses en exploita
tion ; Le Soudan est le premier producteur de
gomme arabique du monde .
d ) Gouvernement : République placée sous l'autorité
d'un Conseil Suprême des Forces Armées qui cons
titue le Gouvernement et détient l'autorité consti
tutionnelle suprême ;
En octobre 1964 un soulèvement populaire ayant
à sa tête le Front d'Union Nationale renverse le
Régime militaire du Lieutenant Général IBRAHIM
ABOUD, Chef de l'Etat depuis 1956 et prend le
pouvoir .
e ) Chef de l'Etat : Sir El Khatim El Khalifa .
6 ° MAROC : Capitale RABAT.

222
Reconquiert son indépendance nationale le 2 Mars
1956 .

a ) Superficie : 461.000 Km2 ;


b ) Population : 12 millions d'habitants ;
c ) Economie : Agriculture, élevage, produits minéraux
principalement les phosphates et le ciment en
exploitation ; gisements de plomb, de zinc, de
cobalt et de manganèse . Une industrie de trans
formation déjà importante, constitue autant d'élé
ments favorables à un développement économique
important ;
d ) Gouvernement : Monarchie constitutionnelle dotée
d'un Parlement à deux Chambres et d'un Gouver
nement responsable devant le Roi ;
e ) Chef de l'Etat : HASSAN II, proclamé Roi le 28 fé
vrier 1961 à la mort de son père Mohamed V.
7° TUNISIE : Capitale TUNIS.
Reconquiert son indépendance le 20 mars 1956 .
a ) Superficie : 124.730 Km2 ;
b ) Population : 4 millions d'habitants ;
c ) Economie : à prédominance agricole ( céréales, fibres
végétales, oléagineux ) la petite industrie et l'in
dustrie chimique ( traitement des phosphates ) y
prend une place grandissante , importants gise
ments de zinc ; la pêche et la récolte des éponges
constituent un autre secteur d'activités .

d ) Gouvernement : République à régime présidentiel


dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Habib BOURGUIBA , élu Président de
la République en 1958. — Réélu en Mars 1965 .
223
8° GHANA : Capitale ACCRA .
Obtient son indépendance le 6 mars 1957 et s'érige
en République le 1 " Juillet 1960. Membre du Common
wealth .
a ) Superficie : 237.000 Km2 ;
b ) Population : 6.700.000 habitants ;
c ) Economie : Premier exportateur de cacao du monde ,
cette production essentielle de l'économie ghané
enne représente à elle seule 1/3 de la production
mondiale . Culture vivrière , élevage et pêche y
sont actifs .
Les richesses minières : or, diamant , manganèse
et bauxite représentent en valeur le quart des
exportations ;
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Kwamé N'KRUMAH , élu Président de
la République le 10 juillet 1960 .
9 ° GUINEE : Capitale CONAKRY .
Conquiert son indépendance le 2 octobre 1958 .
a ) Superficie : 245.000 Km2 ;
b ) Population : 4 millions d'habitants ;
c ) Economie : Agriculture diversifiée ( bananes , café ,
agrumes , oléagineux , riz, miel , maïs, caoutchouc ) ,
Important cheptel, pêche et richesses minières :
bauxites, fer, ciment , manganèse , diamants ,
ouvrent à l'économie guinéenne des perspectives
d'industrialisation rapide et d'un développement
indépendant ;
d ) Gouvernement : République Démocratique à régime
présidentiel dotée d'un Parlement à une Chambre ;

224
e ) Chef de l'Etat : Ahmed Sékou Touré, réélu Président
de la République le 17 janvier 1961 .
10° CAMEROUN : Capitale YAOUNDE .
Erigé en Etat indépendant le 14 janvier 1960 .
a ) Superficie : 268.000 Km2 ;
b ) Population : 4.907.000 habitants ;
c ) Economie : Principalement agricole et forestière . Une
importante usine de fabrication de l'aluminium à
partir de l'alumine fait néanmoins du Cameroun le
huitième producteur mondial d'aluminium , il est
en outre un important producteur d'uranium ;
d ) Gouvernement : République Fédérale depuis le
1 " octobre 1961 dotée d'un Parlement à une
Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Ahmadou AHIDJO, élu Président de
la République, le 5 mai 1960. — Réélu le 20
Mars 1965 .

11 ° TOGO : Capitale LOME .


Erigé en Etat indépendant, le 1 " avril 1960 .
a ) Superficie : 125.000 Km2 ;
b ) Population : 1.441.800 habitants ;
c ) Economie : Agriculture ( produits de subsistance et
culture d'exportation relativement diversifiée )
pêche et élevage .
Depuis 1961 , l'exploitation de riches gisements de
phosphate à très haute teneur ( 80 % de phos
phate tricalcique ) ouvre à l'économie togolaise de
nouvelles perspectives .
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre .

225
Après l'assassinat du Président Sylvanus OLYMPIO ,
une nouvelle Constitution s'est substituée à la Cons
titution initiale dont elle respecte néanmoins les
structures institutionnelles ;
e ) Chef de l'Etat : Nicolas GRUNITSKY, élu Président de
la République en mai 1963 .
12° CONGO ( Léopoldville ) :
Conquiert son indépendance le 30 juin 1960.
a ) Superficie : 2.320.000 Km2 ;
b ) Population : 15.000.000 d'habitants ;
c ) Economie : Les richesses agricoles sont de loin domi
nées par les richesses minières ( cuivre, zinc, co
balt, cadmium, argent, germanium, cassitérite,
wolfran, étain , uranium, or, diamant ) ;
d ) Gouvernement : République Fédérale dotée d'un
Parlement à deux Chambres ;
e ) Chef de l'Etat : Joseph KASAVUBU , élu en février
1961 après avoir dirigé le Gouvernement depuis
le 30 juin 1960 .

13 ° SOMALIE : Capitale MOGADISCIO.


S'érige en République indépendante le 1 " juil
let 1960 .

a ) Superficie : 701.200 Km2 ;


b ) Population : 2.300.000 habitants ;
c ) Economie : Agriculture, élevage, sylviculture sont la
base de l'économie somalienne dont les richesses
minières ( étain, gypse, bauxite, fer, sépiolite,
titanium, feldspath ) sont inexploitées ;
Gouvernement : République dotée d'un Gouver
nement à une Chambre .

226
e ) Chef de l'Etat : Abdullah OSMAN ;
f ) Chef du Gouvernement : Abdi Raschid SHERMARKE .

14° MADAGASCAR : Capitale TANANARIVE.


Reconnu comme Etat indépendant le 1 * Juillet 1960 .
a ) Superficie : 592.000 Km2 ;
b ) Population : 5.300.000 habitants ;
c ) Economie : Agriculture diversifiée et élevage renom
mé . Grandes richesses minières ( charbon , ura
nium, thorium, graphites, mica, pierres pré
cieuses ) .
Madagascar compte parmi les premiers exporta
teurs de graphite du monde ;
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à deux Chambres ;
e ) Chef de l'Etat : Philibert TSIRANANA en 1960 .
Réélu en 1965 .

15 ° DAHOMEY Capitale COTONOU .


Accède à l'indépendance le 1 ° août 1960 .
a ) Superficie : 113.400 Km2 ;
b ) Population : 1.720.000 habitants ;
c ) Economie : Essentiellement agricole, malgré d'im
portants gisements de minéraux parmi lesquels ne
sont exploités que l'or, la lignite, les phosphates ;
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dirigé par le Vice-Président de la République
Parlement à une Chambre.
La Constitution initiale a été modifiée sensiblement
à la suite de l'action commune de l'armée et des

227
populations ayant abouti au renversement du Gou
vernement du Président Hubert MAGA , le 28 Octo
bre 1963 .
e ) Chef de l'Etat : à la suite des élections générales
du 19 janvier 1964 est élu à la Présidence de la
2* République du Dahomey : SOUROU Mignan
Apithy et en qualité de Vice-Président, Chef du
Gouvernement : Justin AHOMADEGBE ( Tometin ) .
16 ° NIGER : Capitale NIAMEY.
Accède à l'indépendance le 3 août 1960 .
a ) Superficie : 1.054.400 km2 ;
b ) Population : 2.600.000 habitants ;
c ) Economie : Agriculture et élevage constituent l'es
sentiel des activités économiques malgré l'exis
tence de gisements d'étain et de tungstène exploi
tés sur une petite échelle ;
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Hamani DIORI depuis le 9 Novem
bre 1960 .

17° HAUTE-VOLTA : Capitale OUAGADOUGOU .


Accède à l'indépendance le 5 août 1960 .
a ) Superficie : 271.500 Km2 ;
b ) Population : 3.500.000 habitants ;
c ) Economie : Agriculture de subsistance et d'exporta
tion ont impulsé la création d'une industrie de
transformation concentrée à Bobo Dioulasso ;
Importants gisements miniers ( manganèse
bauxite ) non exploités ;
228
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Maurice YAMEOGO depuis le
9 Décembre 1959 .
18 ° COTE D'IVOIRE : Capitale ABIDJAN .
Accède à l'indépendance le 11 Août 1960.
a ) Superficie : 326.400 km2 ;
b ) Population : 3.200.000 habitants ;
c ) Economie : L'agriculture est essentiellement orientée
vers les grands produits d'exportation ( café, bana
ne, cacao, ananas, coton, coprah ). L'industrie inter
médiaire se développe rapidement alors que les
produits miniers sont activement exploités (dia
mants, manganèse, colombium, titane, chrome, bau
xite ) .
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre .
e ) Chef de l'Etat : Felix HOUPHOUET -BOIGNY.

19 ° TCHAD : Capitale FORT-LAMY.


Accède à l'indépendance le 11 Août 1960 .
a ) Superficie : 1.266.300 Km2 ;
b ) Population : 3 millions d'habitants ;
c ) Economie : L'agriculture est pour 50 % consacrée aux
produits de subsistance. La seule culture commer
ciale, le coton, constitue la moitié des activités
agricoles.
Le cheptel y est estimé à une valeur de 230 millions
de dollars .

En produits minéraux, existent des gisements de


tungstène non exploités et de natron ( carbonate
de sodium à l'état pur ) en exploitation .

229
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre .
e ) Chef de l'Etat : François TOMBALBAYE, élu Président
de la République en Novembre 1960 .
20 ° REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE : Capitale BANGUI .
Accède à l'indépendance le 13 Août 1960 .
a ) Superficie : 610.000 Km2 ;
b ) Population : 1.180.000 habitants ;
c ) Economie : basée sur l'agriculture ( coton, café, ara
chide ) les produits miniers exploités sont le dia
mant ( 100.000 carats l'an ) et l'or ;
d ) Gouvernement : République à régime présideniel
dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : David DACKO depuis le 15 Août
1960 . Réélu en 1965 .

21 ° CONGO ( Brazzaville ) : Capitale BRAZZAVILLE.


Accède à l'indépendance le 15 Août 1960 .
a ) Superficie : 351.840 km2 ;
b ) Population : 1.000.000 d'habitants ;
c ) Economie : produits de culture et de cueillette ( ara
chide, palmiste ), produits forestiers ( acajou
okoumé ) produits miniers (plomb étain or,
en exploitation , phosphates et diamants non ex
ploités ) ;
d ) Gouvernement : à la suite des 3 journées insurrec
tionnelles des 13, 14 et 15 Août 1963 le Chef de
l'Etat de la République du Congo L'Abbé YOULOU
Fulbert se démet de ses fonctions.
Le Gouvernement de la 2° République conserve
son régime Présidentiel , doté d'un Parlement à une
Chambre .

230
e ) Chef de l'Etat : MASSEMBA -Débat, investi à la suite
de l'élection présidentielle du 18 Septembre 1963 .

22 ° GABON : Capitale LIBREVILLE .


Accède à l'indépendance le 17 Août 1960 .
a ) Superficie 263.000 Km2 ;
b ) Population : 500.000 habitants ;
c ) Economie : Cultures d'exportation : cacao, café, riz,
arachide ; produits de cueillette : les palmistes ;
produits forestiers : l'okoumé ; chasse ( ivoire
1.200 K. l'an ) . Riches gisements miniers (manga
nèse, fer, uranium, potasse, naphte ) ;
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Léon M'BA, élu Président de la Répu
blique, le 12 juin 1961. — Réélu en 1965 .

23 ° SENEGAL : Capitale DAKAR .


Accède à l'indépendance le 20 Août 1960.
a ) Superficie : 197.000 Km2 ;
b ) Population : 2.260.000 habitants ;
c ) Economie : dominée par la culture de l'arachide et
l'extraction du phosphate d'alumine dont les réser
ves sont estimées à 100 millions de tonnes .
La pêche y est active et l'élevage en voie d'exten
sion ;

d ) Gouvernement : République à régime présidentiel


dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Léopold Sédar SENGHOR élu le 5 Sep
tembre 1960 pour 7 ans .

231
24 ° MALI : Capitale BAMAKO .
Accède à l'indépendance le 20 Août 1960.
a ) Superficie : 1.492.000 km2 ;
b ) Population : 4.300.000 habitants ;
c ) Economie : l'agriculture d'exportation et vivrière,
sont, avec l'élevage, les principales activités écono
miques. Les richesses du sous-sol non exploitées
( bauxite, fer, uranium , magnésium, phosphate )
et le sel gemme en exploitation constituent un im
portant potentiel économique ;
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Modibo KEITA depuis Septem
bre 1960 .

25 ° NIGERIA : Capitale LAGOS.


Accède à l'indépendance le 1 * Octobre 1960 .
a ) Superficie : 956.000 km2 ;
b ) Population : 42 millions d'habitants ;
c ) Economie : Les principaux produits de culture com
merciale sont les palmistes, le cacao, le coton et les
arachides . Elevage et produits forestiers constituent
un autre secteur important de l'Economie . Les prin
cipales richesses du Sous -sol en exploitation sont
la houille, l'étain, le colombium et le pétrole ;
d ) Gouvernement : République fédérale dotée d'un
Parlement à 2 Chambres.

e ) Chef de l'Etat : Ninendi AZIKIWE.

26° MAURITANIE : Capitale NOUAKCHOTT.


Accède à l'indépendance le 28 Novembre 1961 .
a ) Superficie : 1.072.000 km2 ;

232
b ) Population : 500.000 habitants ;
c ) Economie : culture de subsistance, les produits du
commerce sont fournis par l'élevage. Les gisements
de cuivre et de fer comptent parmi les plus impor
tants du monde .
Autres ressources : la pêche. Les eaux marines mau
ritaniennes connaissent une des plus grandes con
centrations de poisson du monde ;
d ) Gouvernement : République Islamique à régime
présidentiel dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Moktar OULD DADDAH depuis le
20 Août 1960 .

27° SIERRA -LEONE : Capitale FREETOWN .


Accède à l'indépendance le 27 Avril 1961 .
a ) Superficie : 71.500 km2 ;
b ) Population : 2.500.000 habitants ;
c ) Economie : Culture de subsistance et culture com
merciale ( cacao, café, arachide, gingembre ) ; éle
vage, pêche.
Parmi les richesses du sous-sol le diamant, le fer et
le chrome sont exploités ;
d ) Gouvernement : indépendant au sein du Common
wealth et présidé par un Premier Ministre, un Par
lement à une Chambre exerce le pouvoir législatif ;
e ) Chef du Gouvernement : Sir Albert MARGAI.

28° TANZANIE : Capitale DAR -ES -SALAM créée par la


fusion de la République du Tanganyika et de Zan
zibar le 25 Avril 1964, accède à l'indépendance le
9 Décembre 1961 .
a ) Superficie : 941.000 Km2 ;
233
b ) Population : 9.600.000 habitants ;
c ) Economie : Agriculture d'exportation très diversi
fiée ( sisal , café, coton, oléagineux, noix d'acajou ,
girofle, thé ) . Richesses minières remarquables dont
les seules exploitées sont le diamant, le plomb
et l'or ;
d ) Gouvernement : République ;
Le Tanganyika constitue avec la République Popu
laire et Démocratique de Zanzibar un Etat Fédéral .
e ) Chef de l'Etat : Julius K. NYERERE , Président de la
République Fédérale . Vice-Président Cheikh Abib
KARTUM.

29 ° BURUNDI : Capitale USUMBURA .


Accède à l'indépendance le 1e Juillet 1962 .
a ) Superficie : 27.500 km2 ;
b ) Population : 2.000.000 d'habitants ;
c ) Economie : Agriculture d'exportation ( café et coton )
produits de subsistance ( maïs, mannioc, patate
douce ) élevage important et produits miniers ( or,
cassitérite, tungstène, colombium, tantalite ) repré
sentent les activités économiques ;
d ) Gouvernement : Monarchie Constitutionnelle dotée
d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : MWAMBUSTA IV .
30 ° RUANDA : Capitale KIGALI .
Accède à l'indépendance le 1 ° Juillet 1962 .
a ) Superficie : 26.000 km2 ;
b ) Population : 2.500.000 habitants ;
c ) Economie : Agriculture essentiellement de consom
mation à l'exclusion du coton ; élevage important
mais imparfaitement exploité et extraction d'or, de
cassitérite et d'amblygemite;

234
d ) Gouvernement : République à régime présidentiel
dotée d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de l'Etat : Gregoire KAYIBANDA.
31 ° ALGERIE : Capitale ALGER.
Conquiert son indépendance après sept ans de lutte
armée le 27 Juillet 1962 .
a ) Superficie : 2.192.000 km2 ;
b ) Population : 11 millions d'habitants ;
c ) Economie : Agriculture très développée dans les
cultures d'exportation ( céréales, légumineuses,
agrumes, alfa , betterave, oléagineux ) . Industrie ::
production d'acier brut et laminé, de fonte, de fil
de cuivre, de feuilles d'étain, de produits chimi
ques, d'huile, de ciment etc. constituent une solide
base au développement économique de l'Algérie .
d ) Gouvernement : République Démocratique et Popu
laire dirigée par un Premier Ministre et dotée d'un
Parlement à une Chambre souveraine ;
e ) Chef de l'Etat :
Ahmed BEN BELLA , investi à la suite de l'élection
présidentielle du 15 Septembre 1963, a été déposé
lors de l'action militaire dirigée par le colonel
Boumédienne le 19 juin 1965 .
32 ° OUGANDA : Capitale ENTREBBE .
Accède à l'indépendance le 9 Octobre 1962 .
a ) Superficie : 146.500 km2 ;
b ) Population : 6.500.000 habitants ;
c ) Economie : Agriculture d'exportation ( café, coton,
canne à sucre , tabac, thé ) et exploitation minière
importante cuivre ( 14 tonnes l'an ) , wolfram,
étain, béryl, sel gemme constituent d'importantes
ressources économiques ;
235
d ) Gouvernement : Etat indépendant au sein du Com
monwealth, le gouvernement est constitué par un
premier Ministre et un Cabinet responsable de
l'Exécutif. Est doté d'un Parlement à une Chambre ;
e ) Chef de Gouvernement : Appolo MILTON OBOTE
premier ministre, élu le 9 octobre 1962 .

33 ' KENYA : Capitale NAIROBI .


Accède à l'indépendance le 12 Décembre 1963 .
Erigé en République le 12 Décembre 1964 .
a ) Superficie : 580.000 Km2 ;
b ) Population : 6.450.000 habitants ;
c ) Economie : l'agriculture très diversifiée est entre les
mains des colons britanniques qui se sont appro
prié les meilleures terres ( coprah, maïs, sisal ,
canne à sucre, coton, noix d'acajou, blé, café, thé,
pyrétrhe etc. ) . La production forestière est repré
sentée par le cèdre . De riches ressources minérales
sont en exploitation : soude ( un million de livres
sterling annuellement ) , or, cuivre, graphite ,
kyanite, diatomite.

d ) Gouvernement : indépendant au sein du Common


wealth présidé par un Chef de Gouvernement, un
Parlement à une Chambre exerce le pouvoir légis
latif.
e ) Chef du Gouvernement : Jomo KENYATTA, Président
de la République.
34 ° MALAWIE : Capitale ZOMBA.
Indépendant depuis le 6 Juillet 1964. Membre du
Commonwealth .

a ) Superficie : 120.000 Km2 ;


b ) Population : 3.000.000 d'habitants ;
236
c ) Economie : Agriculture d'exportation importante,
thé, tabac, coton , maïs, arachide représentent
75 % de la valeur des exportations .
Ressources minières nombreuses mais encore en
prospection : uranium, ilménite, rutile, fer.
Chef du Gouvernement : Kamuzu H. BANDA,
1 * Ministre depuis le 6 Juillet 1964 .

35 ° ZAMBIE : Capitale LUZIKA .


A accédé à l'indépendance depuis le 24 Octo
bre 1964 en tant que République .
a ) Superficie : 740.000 Km2 ;
b ) Population : 2.340.000 habitants ;
c ) Economie : entre les mains des colons britanniques
et dont la principale richesse est le cuivre ; viennent
ensuite les produits agricoles ( tabac, maïs ) et
d'élevage ( produits laitiers ) . Les cultures vivrières
sont le riz, le maïs, le sorgho, le millet, l'arachide
et le manioc .
Chef du Gouvernement : Kenneth KOUNDA, Pré
sident de la République depuis le 24 Octobre 1964 .
36 ° GAMBIE : Capitale BATHURST.
Colonie britannique placée sous le régime de la
semi -autonomie depuis 1960. Indépendant depuis
le 18 Février 1965. Membre du Commonwealth .

a ) Superficie : 10.150 Km2 ;


b ) Population : 300.000 habitants ;
c ) Economie : culture d'exportation , l'arachide ; culture
de subsistance le riz, le sorgho, le millet, le
manioc, le maïs, les fèves, les oignons . La seule
activité minière, extraction de l'éminite ( minerai
ferreux ) a été abandonnée .
237
Chef du Gouvernement : David JAWARA , 10 Minis
tre .

II . — LES PAYS. SOUS DOMINATION ETRANGERE


( par ordre alphabétique )
1 ° AFRIQUE DU SUD : Capitale PRETORIA .
Sous domination d'européens apatrides qui y exer
cent une véritable dictature .
a ) Superficie : 1.209.300 km2 ;
b ) Population : 11 millions d'africains ;
c ) Economie : l'agriculture représente 46 % des expor
tations évaluées à 350 millions de livres sterling .
Les agriculteurs étrangers , au nombre de 100.000
détiennent 80 millions d'hectares .
Premier producteur du monde en or ( 50 % de la
production totale du monde occidental ) en diamant
2.600.000 carats, l'Afrique du Sud exploite de
riches gisements houille, uranium, cuivre, amiante,
chrome, platine et manganèse.
Colonie britannique en 1910, dotée d'un Gouver
nement exclusivement composé d'émigrants eu
ropéens.
2º SUD -OUEST AFRICAIN :
Annexé par le Gouvernement étranger d'Afrique
du Sud à la disparition de la Société des Nations
( 1939 ) le Gouvernement de l'Afrique du Sud s'op
pose à ce que ce territoire recouvre son indépen
dance nationale .
Capitale : WINDHOEK .
a ) Superficie : 815.000 km2 ;
b ) Population : 547.154 habitants ;
c ) Economie : Agriculture et élevage forment la base
de l'Economie .

238
Aucune prospection géologique n'a établi les res
sources minérales de l'Afrique du Sud-Ouest.
3 ° ANGOLA : Capitale LUANDA .
Sous domination portugaise depuis le Traité de Ber
lin ( 1885 ) .
a ) Superficie : 1.230.000 km2 ;
b ) Population : 4.200.000 habitants ;
c ) Economie : Agriculture très diversifiée (maïs, coton ,
café, riz, légumineuses, blé, tabac ) et produits fo
restiers importants ( 90.674 tonnes exportées en
1960 ) de riches gisements de cuivre, fer, manga
nèse, mica , diamant, or, sel, y sont en exploitation .
4 ° BASUTOLAND : Capitale MASERU .
Sous domination britannique depuis 1891 .
a ) Superficie : 30.000 km2 ;
b ) Population : 800.000 habitants ;
c ) Economie : Elevage important et agriculture diver
sifiée ( maïs, sorgho, blé, pois, fèves, orge et
avoine ) en partie exportés sur l'Afrique du Sud .
En dehors du diamant, aucune prospection géolo
gique n'a établi les richesses du Sous-sol .

5° BETCHUANALAND : Capitale MAFEKING .


Sous domination britannique depuis 1891 après 5
années de pseudo -protectorat.
a ) Superficie : 704.000 Km2 ;
b ) Population : 350.000 habitants ;
c ) Economie : principalement pastorale. Toutes les ter
res riches sont classées en tant que « terres réser
vées à la couronne britannique » . Riche sous-sol
comprenant des gisements exploités d'or, d'amiante
de manganèse et de kyanite et des gisements de
cuivre, de nickel et de houille non exploités .
239
6° COTE FRANÇAISE DES SOMALIES : Capitale
DJIBOUTI.

Sous domination française depuis 1884, d'abord


SOUS « régime » de protectorat puis par une an
nexion pure et simple.
a ) Superficie : 23.000 Km2 ;
b ) Population : 67.300 habitants ;
c ) Economie : le principal de l'activité économique est
centré sur le Port ( Djibouti ) . L'agriculture et les
marais salants ont été réduits à l'abandon .

8 ° GUINEE dite ESPAGNOLE : Capitale SANTA ISABEL .


Sous domination espagnole depuis 1778 à la suite
d'un traité d'échange entre le Portugal et l'Espagne .
a ) Superficie : 28.000 Km2 ;
b ) Population : 511.000 habitants ;
c ) Economie : culture d'exportation , café, cacao, tabac,
canne à sucre, vanille et produits forestiers consti
tuent l'essentiel des activités économiques .

9 ° GUINEE dite PORTUGAISE : Capitale BISSAO .


Territoire de traite des esclaves pour les portugais
depuis 1640 , est mis sous domination portugaise
à la suite d'un désaccord entre Britanniques et
Portugais, arbitré par les Etats-Unis en avril 1870,
puis, en partie échangé , avec la France, contre
l'actuelle Casamance, est depuis 1905 sous domi
nation Portugaise .
a ) Superficie : 35.700 km2 ;
b ) Population : 660.000 habitants ;
c ) Economie : exclusivement rurale ; les cultures prin
cipales sont le riz, le millet, les bananes, les oran
240
ges . Les peaux, la cire, les bois figurent parmi les
principales exportations . Aucune industrie ni
exploitation minière .
10° MOZAMBIQUE : Capitale LAURENCO MARQUES.
Sous domination Portugaise depuis 1750 .
a ) Superficie : 780.000 Km2 ;
b ) Population : 5.783.350 habitants ;
c ) Economie : l'agriculture d'exportation est entre les
mains des colons Portugais ( sisal , canne à sucre,
thé, riz, maïs, tabac, blé, tournesol , pomme de
terre ) . Il est interdit aux africains de se livrer à
des cultures commerciales . Gisements de minéraux
connus mais non exploités : or, cuivre, samartskite,
houille .

13 ° RHODESIE DU SUD : Capitale SALISBURY.


Sous domination britannique depuis 1889 –
cruelle répression coloniale en 1898 .
a ) Superficie : 385.000 Km2 ;
b ) Population : 3.125.000 habitants ;
c ) Economie : l'agriculture d'exportation est le mono
pole des colons britanniques ( tabac, riz, maïs,
arachides, céréales, agrumes ) . En exploitation :
des gisements d'or, d'amiante, de chrome . Indus
trie diversifiée .

14 ° SAHARA ESPAGNOL : Capitale VILLA CISNEROS.


Sous domination Espagnole depuis 1886 .
a ) Superficie : 269.850 Km2 ;
b ) Population : 50.000 habitants ;
241
c ) Economie : essentiellement de subsistance ( orge et
maïs ) pour une population nomade vouée à l'éle
vage. Les richesses du sous-sol n'ont fait l'objet
d'aucune prospection.
15 ° SWAZILAND : Capitale MBABANE .
Sous domination de l'Afrique du Sud de 1894 à
1906 date à laquelle la Grande Bretagne y assure
sa domination .

a ) Superficie : 17.150 km2 ;


b ) Population : 245.000 habitants ;
c ) Economie : sol de culture riche qui permet une agri
culture très diversifiée, maïs, blé, seigle, orge,
avoine, riz, légumes et fruits, coton , tabac, ananas.

242
Éducation Nationale

Question :
Quel est le rôle du Ministère de l'Education Na
tionale en République de Guinée ?
Réponse :
Le Ministère de l'Education Nationale, en Répu
blique de Guinée est chargé, d'une part, de pro
mouvoir un enseignement général scientifique et
professionnel de nature à préparer le jeune gui
néen à ses futures fonctions de citoyen et de mili
tant conscient en faisant de la connaissance un
instrument d'action et d'autre part, d'organiser
et d'orienter une large éducation culturelle, artis
tique et sportive démocratique liée aux nécessités
de l'Afrique et qui assure l'épanouissement intel
lectuel , physique et moral de la personne humaine .
Dans ce but, il devra rechercher tous les moyens
et méthodes propres à :
régler dans les délais les plus brefs, la scola
risation de tous les enfants d'âge scolaire en
favorisant les vocations et les aptitudes de
chacun ;
permettre à tous les citoyens guinéens, un égal
accès à une éducation parfaite et à une culture
scientifique poussée, adaptée aux techniques
qui répondent aux besoins des temps mo
dernes ;

rénover toutes les valeurs culturelles africaines ;


affirmer l'unité culturelle africaine par l'intro

243
duction de l'étude de l'anglais dès l'école élé
mentaire et de l'arabe dans le secondaire afin
de faciliter les rapports entre les peuples frères
des différentes parties de l'Afrique ;
moderniser et rationaliser l'enseignement par
a ) l'adoption de l'école de 12 ans
-

1 * cycle : 5 ans
2 cycle : 4 ans
3 cycle : 3 ans
Le troisième cycle débouchera sur l'Enseignement
- supérieur spécialisé .
b ) l'élévation du niveau des programmes et le
renforcement des disciplines scientifiques, base es
sentielle de la culture créatrice et productrice si
nécessaire à un pays en voie de développement ;
adapter l'enseignement aux réalités nationales
et africaines :
a ) par la primauté accordée à l'humanisme scien
tifique sur l'humanisme gréco -latin ;
b ) par la liaison de l'école à la vie, aux réalités
professionnelles, sociales, culturelles , politiques et
économiques .
Le rôle du Ministère de l'Education embrasse tous
les problèmes d'ordre technique et administratif
de l'enseignement dans le cadre de la souverai
neté nationale .

Question :
Quelle est la structure du Ministère de l'Education
Nationale ?

Réponse :
Le Département de l'Education Nationale com
prend :

244
Le Cabinet du Ministre ;
Un Directeur de Cabinet ;
Un Chef de Cabinet ;
des Conseillers ou Attachés ;
L'Inspection générale de l'Enseignement ;
Les Directions des Services spécialisés ;
La Direction des Services Centraux administra
tifs et comptables.
Question :

Quelle est, en République de Guinée, la compo


sition des Services Pédagogiques ?
Réponse :
Les Services Pédagogiques comprennent :
a ) une Inspection Générale de l'Enseignement ;
b ) une Direction de l'Enseignement des 2 et 3º
cycles ;
c ) une Direction de l'Enseignement du 1e cycle ;
d ) une Direction des Programmes et de la Réforme
de l'Enseignement .
Question :

Quelles sont les attributions des Directions Péda


gogiques ?
Réponse :
a ) L'Inspection Générale, responsable de l'Ensei
gnement de tous ordres et de tous les degrés, en
République de Guinée, est chargée de l'organisa
tion pédagogique, du contrôle professionnel des
professeurs et maîtres à tous les échelons, du con
trôle du travail et du progrès des élèves . Elle super
vise les autres directions techniques et traite tous

245
les problèmes de l'enseignement et de l'éducation
dans la République .
b ) La Direction de l'Enseignement des 2 et 3*
cycles contrôle la bonne marche de tous les éta
blissements de ces cycles. Elle assure l'affectation
des professeurs, le contrôle de leur enseignement,
le contrôle du travail des élèves, l'application cor
recte des instructions ministérielles . Elle veille à
l'application de la Réforme.
c ) La Direction de l'Enseignement du Premier cycle,
assure l'organisation pédagogique et administra
tive de ce cycle. Elle affecte le personnel , organise
les examens des maîtres, veille à l'application des
instructions ministérielles . Elle étudie tous les pro
blèmes techniques et administratifs concernant le
premier cycle dont elle assume la responsabilité
devant l'inspecteur général et le Ministre .
d ) La Direction des Programmes et de la Réforme
de l'Enseignement assure la recherche des docu
ments pédagogiques et leur mise à la disposition
des maîtres. Elle centralise les textes scolaires ré
digés en conformité avec la Réforme. Elle diffuse
le programme dans les Etablissements scolaires .
Elle assure la liaison du Département avec les cen
tres culturels extérieurs .
Question :

Quelle est la structure de l'enseignement dans la


République ?
Réponse :
Le système d'enseignement en République de
Guinée comprend :
l'Enseignement pré -universitaire ;
l'Enseignement universitaire .

246
L'Enseignement pré-universitaire se répartit en
3 cycles :
a ) Un premier cycle de 5 ans, appelé enseigne
ment de masse .
b ) Un deuxième cycle de 4 ans, appelé enseigne
ment secondaire moyen .
c ) Un troisième cycle de 3 ans, appelé enseigne
ment secondaire supérieur .

Question :

A quel âge recrute-t-on au premier cycle ?


Réponse :
Les élèves entrant dans la première année du pre
mier cycle, sont recrutés parmi les enfants âgés de
7 ans .

Question :

Quelles différences existe-t-il entre l'enseignement


général et l'enseignement technique ?
Réponse :
L'enseignement technique se distingue de l'ensei
gnement général en ce qu'il comporte, en plus des
disciplines générales enseignées dans l'enseigne
ment moderne, des disciplines professionnelles re
latives à l'option faite par l'élève .
Question :

A quel moment aborde -t- on l'enseignement tech


nique ?
Réponse :
On aborde l'enseignement technique au cours du
2 cycle dans les collèges techniques.
247
Question :

Quels sont les diplômes qui sanctionnent chaque


cycle d'enseignement ?
Réponse :
Le premier cycle est sanctionné par un certi
ficat de fin d'Etudes du premier Cycle Géné
ral .

- Le deuxième cycle est sanctionné par un Brevet


de fin d'Etudes du second Cycle Général.
Le troisième cycle est sanctionné par le Bacca
lauréat général ou technique .
Question :

Existe-t-il d'autres diplômes spécifiques de l'ensei


gnement technique ?
Réponse :
Oui , il en existe d'autres .
L'élève de l'enseignement technique qui a passé
avec succès le brevet de fin d'études du deuxième
cycle technique , a le choix entre le troisième cycle
( 3 ans ) qui mène au baccalauréat technique, et
le troisième cycle pratique ( 3 ans ) qui le conduit
au brevet de technicien qui lui ouvre une carrière
dans la production.
Question :
Existe-t-il d'autres établissements d'enseignement
qui ont des fonctions particulières .
Quelles sont les fonctions spécifiques dévolues à
ces établissements particuliers ?
Réponse :
a ) Les Ecoles Normales Primaires recrutent leurs
élèves parmi ceux qui sont admis en 9° et leur
248
donnent un enseignement spécial de 9 à 18 mois
comprenant les disciplines générales, la pédago
gie, l'agriculture . Ces élèves sortent comme insti
tuteurs adjoints et enseignent dans le premier
cycle .
b ) L'Ecole Normale d'instituteurs recrute ses élè
ves parmi ceux qui sont admis en classe de 10' .
Elle leur dispense un enseignement spécial de 3
ans . Ces élèves-maîtres sortent comme instituteurs
ordinaires devant enseigner dans le premier
cycle et éventuellement dans les petites classes du
second cycle.
c ) L'Ecole Normale Secondaire d'enseignement
technique recrute ses élèves parmi ceux qui sont
admis en classe de 10$ de l'enseignement tech
nique ou , pour la section Beaux-Arts les élèves
admis en 10 ° et ayant des aptitudes artistiques .
Elle leur donne un enseignement spécial de 3
ans . Ces élèves sortent comme professeurs tech
niques adjoints pour l'enseignement du 2 ° cycle .
d ) Les Ecoles Normales Supérieures recrutent leurs
élèves parmi les bacheliers ( 2° partie ) . Elles don
nent un enseignement spécial de 3 à 5 ans . Ces
élèves sortent comme professeurs du 3° cycle .
e ) L'Institut des Langues Vivantes recrute ses
élèves parmi ceux qui sont admis en 10° et grâce
à des laboratoires de langues, leur donne un en
seignement accéléré dans la langue choisie ( pour
le moment l'anglais et l'allemand sont étudiés ) .
Cet enseignement en laboratoire est complété par
un stage à l'étranger . Les élèves qui réussissent
à leur stage sont destinés soit au professorat de
la langue étudiée, soit à l'interprétariat, soit à la
traduction .

249
f ) L'Ecole Supérieure d'Administration Générale
recrute ses élèves parmi les titulaires du bacca
lauréat complet. Elle donne un enseignement supé
rieur de 4 ans et les élèves sortent comme cadres
administratifs destinés aux différentes branches
de l'Administration générale, de la justice, des
finances, de la douane, etc.
g ) L'Ecole Nationale de Secrétariat recrute ses
élèves parmi les titulaires du Brevet de fin
d'Etudes du 2 cycle d'enseignement général et
sur concours. Elle donne un enseignement spécial .
Les élèves en sortent en qualité de secrétaires de
bureau , de secrétaires comptables, de secrétaires
sténos, de secrétaires dactylos.
h ) L'Ecole de la Santé, recrute sur concours ses
élèves parmi les titulaires du Brevet de fin d'étu
des du 2 cycle d'enseignement général . Elle forme
des sages-femmes, des assistantes sociales et des
infirmiers d'Etat en 3 ans d'études .
Question :

Dans quels Etablissements est dispensé l'ensei


gnement supérieur en République de Guinée ?
Question :

L'enseignement supérieur spécial est donné à :

a ) l'Ecole Normale Supérieure Julius Nyéréré à


Kankan ;

b ) L'Institut Polytechnique de Conakry qui com


prend les facultés suivantes :
1. Faculté de mécanique et d'électro -technique
2. Faculté de Génie Civil
3. Faculté des Mines et de Géologie
4. Faculté d'Agronomie

250
5. Faculté d'Architecture
6. Ecole Normale de Mathématiques , de Phy
sique, de Chimie, des Sciences Naturelles et
des Sciences Sociales ( Institut Pédagogique
Supérieur ) .
c ) L'Ecole Supérieure d'Administration Générale .
Question :

Quelle est la progression de la scolarisation ?


Réponse :
La scolarisation a atteint un niveau élevé dans la
République de Guinée grâce aux efforts du Parti
et du Gouvernement.
En 1958 il y avait 42.500 élèves dans nos

écoles ;
En 1964 il y en a plus de 250.000 .
Question :
Comment s'effectue le recrutement des instituteurs
ordinaires ?

Réponse :
Leur recrutement s'effectue :
a ) A l'Ecole Normale des Instituteurs qui recrute
sur concours des élèves ayant terminé la classe de
9º. La durée de l'enseignement y est de 3 ans.
Cet enseignement comprend la formation générale
et des cours psycho-pédagogiques.
b ) Parmi les bacheliers ( 2 parties ) qui peuvent
être nommés instituteurs mais qui, pour être titu
larisés devront effectuer un stage minimum de 2
ans au terme duquel ils devront subir avec succés
les épreuves du certificat d'aptitudes pédago
giques ( C.A.P. ) .

251
c ) Pami les instituteurs-adjoints totalisant 5 ans
de service qui ont subi avec succès les épreuves
du certificat d'aptitudes pédagogiques ( C.A.P. ) .
Question :
Quels sont ceux qui assurent l'organisation géné
rale et le contrôle du fonctionnement de l'ensei
gnement dans les régions ?
Réponse :
Les instituteurs ordinaires délégués dans les fonc
tions d'inspecteurs primaires organisent l'ensei
gnement, contrôlent le travail des maîtres et des
élèves, organisent les examens scolaires et profes
sionnels, assurent l'administration des écoles et le
rôle de conseillers techniques dans les régions .
Question :
Par qui les inspecteurs sont- ils secondés dans leurs
tâches au niveau des arrondissements ?
Réponse :
Depuis l'érection des arrondissements en secteurs
scolaires, les inspecteurs sont secondés par les di
recteurs des secteurs scolaires ( D.S.S. ) qui ne sont
pas dégagés de tout enseignement, mais qui sont
déchargés des matières secondaires ( 9 heures de
cours par semaine ) , matières confiées à un sup
pléant .
Ils inspectent mensuellement chaque maître . Ils
tiennent chaque mois, sous la présidence de l'in
specteur primaire , une conférence pédagogique
d'arrondissement.
Ils rassemblent et classent les leçons modèles
faites par les différents maîtres au cours des
séances pédagogiques organisées par les Collectifs
des maîtres .

252
Ils assistent trimestriellement aux conférences
pédagogiques régionales et annuellement aux
conférences nationales pédagogiques . Ils gèrent
la bibliothèque du secteur scolaire .
Question :
Quel est le rôle du collectif des maîtres ?
Réponse :
Le collectif des maîtres a la responsabilité d'assu
rer :

a ) le bon fonctionnement de l'école


b ) la qualité de l'enseignement
c ) le rendement des maîtres dans chaque école
d ) le progrès des élèves
e ) chaque semaine, un membre du collectif des
maîtres fait devant le collectif une leçon qui est
critiquée et enrichie au triple point de vue de la
méthode , du contenu et de la conduite de la classe .
La leçon modèle « finie » est alors mise au net et
déposée à la direction de l'école qui l'achemine au
Directeur du secteur scolaire .
Le collectif des maîtres repose sur une méthode
rationnelle de travail par équipes, qui crée une
émulation au sein du corps enseignant et élève à
coup sûr le sens des responsabilités et le niveau
professionnel des maîtres .
Question :
A quelle nécessité a obéi la Réforme de l'Ensei
gnement en République de Guinée ?
Réponse :
L'Enseignement et l'Education visent , dans chaque
pays, à transmettre d'une façon systématique, de
253
génération en génération, l'outillage mental et
l'habileté gestuelle dont nous avons besoin pour
entretenir notre vie matérielle et culturelle, obéis
sant à une conception déterminée de l'esthétique
qui fonde l'art, et de l'éthique qui justifie les rap
ports sociaux .
La fonction de l'Enseignement et de l'Education est
loin de n'être que technique . L'Enseignement, par
le choix des disciplines à dispenser, par les pro
grammes établis, par la manière de communiquer
les connaissances, oriente dans un sens ou dans
un autre, l'enfant. L'Enseignement et l'Education
n'informent pas, ils forment et orientent, et si nous
retenons le mot « informer » ce serait dans son
sens de « donner forme ». C'est pourquoi l'Ensei
gnement caractérise toujours un type de système
politico -économique déterminé.
Chaque structure politico -sociale, tout régime poli
tico-économique, crée son système d'éducation qui
doit assurer la formation des hommes porteurs
propagateurs de ce régime s'il est dans sa phase
ascendante, ou porteurs-défenseurs s'il est dans sa
phase étale.
L'Enseignement est un fait
éminemment politique :
Il a existé ou existe un système d'enseignement
féodal , bourgeois, socialiste. Il y a aussi un sys
tème d'enseignement de justification de l'oppres
sion coloniale .
C'est parce que l'Enseignement est un fait d'abord
politique : « Tel Régime politique, tel Enseigne
ment », c'est parce que le P.D.G. n'a pas choisi de
poursuivre, en République de Guinée, pour le
254
compte des anciens et de nouveaux colonisateurs
( refugiés derrière la scène ) , le régime colonial
d'exploitation de l'homme par l'homme, qu'il
est logiquement contraint de briser radicalement
le système d'Enseignement colonial et de forger
le système d'Enseignement de la Révolution Démo
cratique Guinéenne .
Telle est la nécessité qui a motivé la Réforme de
l'Enseignement .
Question :

Parmi ces divers systèmes d'Enseignement énumé


rés : système féodal , système bourgeois, système
socialiste, système d'Enseignement colonial , sys
tème d'Enseignement de décolonisation , etc.
quelles sont les caractéristiques du système d'En
seignement féodal ?
Réponse :
Le système d'Enseignement féodal :
Il fonde la valeur et le mérite de l'homme sur la
prééminence du sang, l'appartenance à telle ou
telle famille. Il base toute sa méthodologie d'une
part, sur le caractère biologique, quasi-divin, d'une
prétendue inégalité naturelle entre les hommes,
d'autre part sur l'impossibilité pour l'homme de
comprendre et de dominer la nature sans l'assis
tance divine . Un autre caractère de cet enseigne
ment est d'être initiatique, sinon ésotérique, dans
sa méthodologie : le « Possesseur » de la connais
sance, le « Sage », garde jalousement son savoir
et ne le communique qu'à ceux de ses disciples
qui le mériteraient et dans les limites de leur doci
lité .

255
Question :
Et le système d'Enseignement bourgeois capitaliste ?
Réponse :
C'est un système d'Enseignement qui prétend don
ner une éducation de « large culture » littéraire
ou technique, mais toujours apolitique, prônant
un humanisme universaliste en même temps qu'un
individualisme servant de fondement éthique et
de justification à l'appropriation privée des moyens
de production . Cet enseignement « fabrique » ses
techniciens de la politique, comme elle en fabrique
pour les ponts et chaussées ou pour la sidérurgie .
La politique y cesse d'être l'une des activités qui
distinguent l'homme de la bête pour être la « char
ge » de quelques-uns . Fétichisant la division
sociale du travail , cet enseignement vise à former
un type d'homme incomplet, soit « intellectuel »,
soit « manuel » , en somme un type d'homme in
firme . Les tables de valeur d'un tel système sont
la croyance à des principes ou des vérités préten
dument absolues et l'exaltation de l'idéalisme
comme vocation de l'homme . C'est un Enseigne
ment de classe dans un Régime de classes .
Question :

En quoi le système d'Enseignement communiste


se distingue-t-il de ceux examinés jusqu'à présent?
Réponse :
Il faut noter tout d'abord qu'il y a lieu de distin
guer le communisme dans sa phase d'établisse
ment, de dictature du prolétariat, donc de lutte
contre une classe vaincue mais non éliminée de la
scène économico -sociale, du communisme complè
256
tement installé, c'est -à-dire d'un communisme que
nous ignorons encore, car encore non installé
nulle part .
Le système d'Enseignement en Régime de dicta
ture du prolétariat, outre qu'il s'appuie sur cette
loi que la nature existe indépendamment de nos
sens et de notre raison , qu'elle reste compréhensible
et que cette compréhension, résultat de nos acti
vités mentales et de notre habileté, est accessible
à chacun de nous, ce système d'Enseignement,
outre qu'il fonde sa méthodologie sur la nécessité
de lier la pratique ( la praxis ) à la théorie, tant
pour être plus efficace que pour ne pas mutiler
l'homme, possède les caractéristiques qu'exige sa
fonction actuelle de forger l'homme militant qui
doit éliminer définitivement de la scène sociale,
tous les tenants de la classe vivant de l'exploita
tion de l'homme par l'homme .
Actuellement, le système d'enseignement en
régime communiste forge le « citoyen-producteur»
propre à conduire à la victoire intégrale le « com
munisme de guerre » ; son profil varie d'un pays
communiste à un autre , tenant ainsi compte des
caractères et des problèmes propres à chacun de
ces pays .

Question :
En quoi consiste l'Enseignement de type colonial ?
Réponse :
C'est avant tout une adaptation aux colonies du
programme, de la pédagogie et de la méthodolo
gie de l'Enseignement de type bourgeois capita
liste .

257
Aux caractéristiques fondamentalement réaction
naires de cet Enseignement, il faut ajouter celles
qui dérivent de l'objectif complémentaire de l'Ecole
coloniale : la justification morale, politique et éco
nomique, de la domination coloniale .
L'Enseignement de type colonial falsifie l'Histoire
des pays colonisés antérieure à la colonisation afin
de démontrer qu'auparavant rien n'existait qui fût
digne de l'homme ; il falsifie l'Histoire de la Co
Ionisation afin de la faire passer pour une lutte
de la « Civilisation contre la « Barbarie » ; Il déna
ture l'Art et la Culture des Peuples colonisés afin
de démontrer qu'ils n'existaient pas ; enfin il con
clut à la nécessité pour le colonisé d'emprunter les
apparences du colonisateur pour atteindre à l'hu
main , de se convaincre, avec reconnaissance, de
la légitimité du « fardeau moral du blanc » au
nom d'une civilisation, apanage exclusif du colo
nisateur ; il légitime le Colonisateur en le faisant
passer pour l'homme par excellence, et le Colonisé
en le persuadant qu'il est d'abord un sous- homme
mais perfectible.
L'Enseignement de type colonial est essentiellement
un enseignement de déshumanisation , de barba
risation et d'aliénation psychologique et culturelle .
Ses séquelles, chez le colonisé « instruit » restent
longtemps vivaces.
La prétention du colonisateur d'avoir pour objectif
d'instruire le colonisé est une autre preuve de
cette falsification de l'Histoire coloniale dont nous
avons parlé plus haut . Le but du colonisateur
quand il ouvre des Ecoles dans ses colonies, c'est
de former des sous-agents de colonisation indigè
nes, dociles, imbus de la supériorité naturelle du
258
colonisateur, connaissant bien le terrain et devenant
une sorte de « cinquième colonne » destinée à as
seoir partout la colonisation et, en cas d'indépen
dance formelle de la colonie, à assurer la relève ap
parente du maître colonial mais à maintenir pour
l'essentiel l'exploitation coloniale . Le fait que ce
schéma n'ait pas réussi partout à l'ère de la recon
quête de l'Indépendance montre tout simplement
qu'il existe des consciences rebelles à la domesti
cation .

Question :
Comment la Réforme Guinéenne de l'Enseigne
ment a-t-elle détruit ce type d'Enseignement pour
élaborer un système conforme à la Révolution Dé
mocratique Guinéenne ?
Réponse :
A la place d'un Enseignement de falsification de
l'Histoire, la République de Guinée a institué un
Enseignement retablissant la vérité historique .
A la place d'un Enseignement niant la culture
Africaine en général et guinéenne en particulier la
République de Guinée a institué un enseignement
de réhabilitation de la Culture et de l'Art Africains
et Guinéens .
A la place d'un Enseignement dispensé au
faible nombre des sous-agents de la colonisation
que l'on formait, la République de Guinée a érigé
un Enseignement démocratique destiné à accueillir
tous les enfants en âge d'aller à l'Ecole sans aucune
distinction de sexe ou de rang social .
A la place d'un Enseignement fait pour le déve
loppement du mercantilisme colonial , la Républi
que de Guinée a conçu un Enseignement qui donne
259
à la Science et à la Technique leur place privilé
giée dans la formation de l'homme producteur
efficace et conscient.

Question :

Comment l'Enseignement Guinéen retablit-il la vé


rité historique ?
Réponse :
Tout au long de l'Histoire Universelle, l'Afrique,
par son apport dans l'organisation politique et so
ciale, dans les activités économiques, dans les in
ventions, a joué un rôle aussi décisif que celui joué
par les autres continents, rôle que l'on a essayé
de fausser par de nombreux artifices anti-scientifi
ques tels que la tentative de considérer l'Egypte
pharaonique comme ne faisant pas partie de l'Afri
que . Le subterfuge consistant à faire passer le
Sahara pour une muraille infranchissable séparant
deux continents distincts : une « certaine Afrique
du Nord » soudée au Monde Méditerranéen et une
« Certaine Afrique Noire » plongée dans les ténè
bres, assorti de l'assertion fallacieuse que tous
les foyers de Civilisation en Afrique ont eu des
origines extra-africaines . Le programme Guinéen
de l'Enseignement de l'Histoire a fait justice de
toutes ces duperies et restitue à la Guinée et à
l'Afrique la place de choix qui leur revient :
L'Afrique a joué un rôle de mère des civilisa
tions, nous le savons, et notre Programme n'a pas
peur de l'affirmer.
Le Moyen -Age du Soudan Occidental et Cen
tral avec le Ghana , l'Empire du Mali ( dont l'une
des Capitales, Niani est en Guinée ), l'Empire Son
ghoï de Gao, le Kanem - Bornou etc. a connu une

260
splendeur et une organisation qui n'ont rien à
envier au Moyen -Age Européen par exemple ;
nous le savons et n'avons par peur de le souligner
dans nos cours d'Histoire . .
Des héros Africains tel que Samory ont opposé
une résistance admirable à la barbarie de l'enva
hisseur Européen ; c'est une certitude, et cette cer
titude, nous la proclamons dans nos cours .
Tout au long de l'Histoire, de la traite des Noirs
à la fin de la colonisation, nous avons contribué à
enrichir l'Amérique et l'Europe. Cette vérité, nous
l'enseignons à nos écoliers.
Voilà quelques uns des nombreux points sur les
quels nous redressons l'Histoire .
Question :

Quelle place l'Enseignement Guinéen fait- il à la


civilisation, à la Culture et à l'Art Africains, singu
liérement Guinéens ?
Réponse :
Pour répondre à la question, il nous faut tout
d'abord préciser ce que recouvrent ces termes .
La civilisation, chez un Peuple, c'est l'ensemble des
caractéristiques régissant les rapports conscients
de l'Homme avec la Nature et avec ses semblables
c'est-à -dire des rapports de production et des rap
ports affectifs de l'homme à l'égard de son prochain
et à l'égard de la Société. La qualité de ces rapports
marque et caractérise cette civilisation .
Comme il n'existe pas de Peuple n'ayant aucun
rapport inconscient avec la Nature où chez qui il
n'y aurait aucun rapport non conscient entre les
hommes, il n'y a point de peuple sans civilisation
261
contrairement aux affirmations anti-scientifiques de
certains « savants » Américains et Européens.
La Culture, elle, apparaît comme l'ensemble des
richesses d'ordre scientifique, philosophique, lit
téraire et artistique accumulées par un peuple .
La Culture, c'est l'expression des acquis de ce
peuple, acquis spécifiques, mais relevant de l'uni
versalisme .

De même qu'il n'existe pas de Peuple sans Civili


sation , il n'y a pas de Peuple sans Culture, sans
Arts .

C'est en reconnaissance de ce fait , et compte-tenu


de la richesse de la Culture et de l'Art en Guinée
que les activités artistiques et culturelles sont éri
gées en institution nationale dans laquelle toutes
les Ecoles ont leur place et que des sujets puisés
dans ces manifestations sont proposés à la réflexion
et à la sagacité des élèves à tous les niveaux .
Question :

En quoi consiste la Nature Démocratique de l'En


seignement Guinéen ?
Réponse :
Comme nous avons dit plus haut l'Ecole Guinéenne,
à l'inverse de l'Ecole de l'époque coloniale, s'est
donnée pour vocation d'accueillir tous les enfants
en âge de fréquenter ses classes sans tenir compte
du milieu social . Le premier objectif consiste à
scolariser les quelques cinq cent mille enfants
âgés de 7 à 12 ans, en retenant dans le Secondaire
une notable fraction des enfants âgés de 13 à 20
ans . Cet objectif, en quelques années d'Indépen
dance, a été réalisé à cinquante pour cent et sera
262
complètement atteint avant la fin du Plan Septen
nal . Ainsi le caractère démocratique de l'Enseigne
ment n'est pas un simple slogan , mais une réa
lité concrète .

Question :
Pourquoi cette importance donnée aux sciences et
à la Technique dans l'Enseignement Guinéen ? Et
d'abord pourquoi cette place exagérée faite aux
mathématiques dans nos programmes ?
Réponse :
Cette valorisation est en réalité, celle de la pensée
agissante, pensée qui s'exprime à travers la Ma
thématique, instrument de son élaboration .
Pendant longtemps, l'on utilisa, mais sans le sa
voir, la Mathématique dans toutes les démarches
intellectuelles ( et il n'y a aucun acte conscient
qui ne soit précédé de quelque démarche intellec
tuelle ) , qu'il s'agisse du paysan , de l'Ingénieur,
de l'économiste, du sociologue, du politique , etc.
Le seul fait nouveau est, qu'aujourd'hui, on est
conscient que la Mathématique intervient, non
seulement dans la science et la technique de l'in
génieur, mais encore d'une façon permanente ,
«comme support de la pensée, comme langage,
comme outil , comme moyen de détermination , tant
quantitative que qualitative dans toutes les autres
activités pratiques et théoriques de la vie» : La
Mathématique sert de support indispensable à
toutes les disciplines des Sciences sociales (His
toire, Géographie Humaine, Sciences économiques
et politiques, sciences juridiques ) .
263
Question :

Mais alors qu'advient-il de ceux qui n'ont pas la


« bosse » des Mathématiques.
Réponse :
Nous devons souligner que puisque la Mathéma
tique entre dans toutes les démarches rationnelles
de l'homme pensant et qu'il n'existe point d'hom
mes non pensants, la Mathématique est accessible
à tout le monde. Il n'existe pas de « bosse » des
mathématiques ; ce qui est vrai , c'est que la rapi
dité d'assimilation des mathématiques varie d'un
individu à l'autre, ce qui ne signifie pas du reste
que l'individu le plus lent ne puisse pas dépasser,
à force de volonté, son camarade assimilant plus
rapidement.
Il convient aussi d'ajouter que la pédagogie et la
méthodologie de l'Enseignement des mathémati
ques ont fait si peu de progrès, eu égard à l'im
portance décisive de cette science que les jeunes
à y initier sont pris de panique en l'abordant .
Notre Réforme de l'Enseignement a pris le parti
d'exorciser la Mathématique, de montrer que de
toutes les sciences, c'est celle qui est immédiate
ment compréhensible, si on ne se laisse pas inti
mider en l'abordant. Elle exige de tous les maîtres
responsables de l'Enseignement des Mathémati
ques de faire l'effort nécessaire pour en améliorer
la pédagogie : d'aller toujours du concret et de
la pratique à l'abstrait, pour revenir à un concret
plus complexe d'où l'on repart pour aborder des
théories plus subtiles nécessaires au dévelope
ment de la Technique et de l'Economie .
264
Question :
Pourquoi la Réforme a -t -elle introduit dans l'en
seignement des Mathématiques des notions nou
velles telles que celles dites des « Ensembles » ,
des « Relations» , etc. ? Les Mathématiques ne sont
elles pas suffisamment compliquées déjà telles
qu'elles sont ?
Réponse :
Les Mathématiques dites « traditionnelles » gardent
leur valeur, mais il est nécessaire d'approfondir,
d'élargir, d'affiner et d'unifier les modes de penser
mathématiques : ayant pris conscience du vaste
domaine d'intervention de la Mathématique, nous
sommes obligés d'en améliorer l'instrument ; d'où
ces notions d'Ensembles, de Relations, de Situation
( Topologie ) recouvrent des démarches fort an
ciennes qui fondent complètement et prolongent
les notions plus habituelles d'arithmétique ou de
géométrie dans l'espace.
Les nouvelles notions doivent nous permettre de
comprendre en profondeur, de calculer mieux, de
situer les choses plus correctement et d'être da
vantage à l'aise dans tous les domaines de l'ap
plication des Mathématiques . Vous savez du reste
qu'il n'existe plus aujourd'hui de « Grand Pays »
qui n'ait point introduit dans son Programme
d'Enseignement secondaire, ces Mathématiques
dites Modernes. La différence est qu'ayant compris
la nécessité de leur introduction , nous avons agi
plus tôt que plusieurs autres pays .
Question :

Il n'y a pas que les Mathématiques qui soient déve


loppées dans les Programmes de l'Enseignement
265
Guinéen , les autres Sciences et la Technique le
sont également ; pourquoi ?
Réponse :
Pour développer notre Economie, il est nécessaire
que nous maîtrisions la technique nous permettant
de dominer la Nature pour la subordonner à la
satisfaction de nos besoins . Le développement de
notre Economie doit nous permettre de mieux
nous nourrir, mieux nous vêtir, mieux nous loger ;
il doit nous permettre de réduire le temps sociale
ment nécessaire à la production de nos biens de
consommation et ainsi nous donner le loisir de dé
velopper toutes nos virtualités . L'Enseignement ,
pour être effectivement au service du Peuple , doit
en conséquence avoir pour objectif, non la forma
tion de l'intellectuel pour l'intellectualisme, mais
celle du citoyen conscient, producteur efficacement
armé d'une technique de production sûre , techni
que basée sur les sciences fondamentales :
L'Enseignement sous la colonisation avait pour but
de former presque uniquement des commis
( Grands, moyens et petits ) et des agents de métier
subalternes.

L'Enseignement de décolonisation , l'Enseignement


pour la REVOLUTION DEMOCRATIQUE a pour mis
sion de former surtout des paysans modernes, de
solides techniciens pour l'Industrie, des Ingénieurs
avertis des meilleures techniques de production
adaptées à nos conditions locales, des chercheurs
scientifiques également engagés dans la bataille
de la production . C'est là le parti pris . ( parti pris
pour le peuple ) qui a déterminé l'importance
donnée dans nos programmes scolaires aux scien
266
ces et à la technique, que ce soit au 1 ", 2° ou
au 3 cycle ou dans l'Enseignement Supérieur .
Question :

Le Programme de l'Enseignement Guinéen com


porte une grande lacune ; elle ne fait aucune place
à la « Littérature Négro -Africaine » à l '« Art Négro
Négro -Africaine », bref à la « Négritude » . Pourquoi
cette démission ?

Réponse :
La « Négritude » est un mythe scientifiquement
aberrant, politiquement nocif et dangereux : Peu
avant la deuxième guerre Mondiale, certains In
tellectuels Noirs Africains et Américains, devant
l'arrogance de l'Impérialisme « Blanc » Européen
et Américain faisant passer la pigmentation de la
peau pour une damnation autorisant et justifiant
toutes les oppressions dont les Noirs étaient vic
times et déniant toute culture aux « colorés» , cer
tains intellectuels Noirs, disons-nous, décidèrent
« d'assumer leur Négritude » c'est-à-dire qu'ils
s'engagèrent dans un « racisme anti - raciste » .
Pour combattre l'ennemi , ils lui empruntèrent ses
armes et se placèrent ainsi sur le terrain par lui
choisi .
L'efficacité d'un tel mode de combat ne pouvait
avoir qu'une valeur tactique très limitée ; ce ne
pouvait jamais être une stratégie, car ces Intellec
tuels tournaient le dos et à l'Histoire et à l'Avenir .

a ) Et d'abord à l'Histoire :
A chaque moment du processus de déroulement
de l'Histoire Africaine, de la plus haute Antiquité
( y compris la Préhistoire ) à nos jours, que ce fût
267
dans l'Egypte pharaonique, tout au long du Nil ,
en Ethiopie, dans l'Afrique Méditerranéenne et
Sahariennne, ou dans le Soudan Occidental et Cen
tral , Noirs et Blancs, tous fils de l'Afrique, s'étaient
toujours mêlés pour combattre, produire et créer
ensemble , devenant ainsi les bâtisseurs d'une
même Civilisation adaptée çà et là aux réalités
locales .
La « Négritude » est historiquement fausse, envisa
gée dans une perspective évolutive . Elle a pu peut
être servir à donner le départ à la reconversion
de l'attitude autrefois servile des Intellectuels
noirs , marquant de la sorte l'engagement du com
bat pour la réhabilitation de l'Afrique, mais elle
ne saurait, sinon faussement, constituer une philo
sophie, un système ou une éthique.
b ) Ensuite au Présent et à l'Avenir

La « Négritude » est devenue aujourd'hui le cheval


de bataille des Néo -Colonialistes et de leurs agents
conscients ou non .

C'est qu'aujourd'hui cette notion ( scientifique


ment et historiquement erronée, nous l'avons vu ) ,
a pour objectif de diviser politiquement l'Afrique
en «Afrique Blanche » et «Afrique Noire » — Et
pourquoi ne parle-t-on pas d'Europe Blonde » ,
« d'Europe Châtaine » ou « d'Europe Brune » ?
L'Enseignement Guinéen , tournant le dos à l'irra
tionnel , et à tout ce qui risque de diviser l'Afrique,
ayant opté pour la Science, la vraie Culture et
pour l'Unité Africaine, a écarté tout concept nocif
de « Négritude» de ses Programmes. Cela ne signi
fie pas pour autant qu'elle ignore la littérature éla
borée contemporainement par les Africains.
268
Question :

Une dernière question et qui est des plus impor


tantes : Pourquoi et comment l'Ecole Guinéenne
est -elle liée à la vie ?

Réponse :

Nous avons déjà dit que la Mission de l'Enseigne


ment et de l'Education est la formation de pro
ducteurs conscients et organisés, c'est-à-dire des
agents actifs destinés à créer le bien être matériel
et culturel indispensable à notre vie . Pour que
cette mission avancée ne reste pas une formule
vide de contenu, il est nécessaire que l'Ecole soit
intimement liée à la vie, et ce, à tous les niveaux :
Il faut qu'elle soit liée aux activités créatrices
du Parti ,

Il faut qu'elle soit liée aux activités produc


tives,
Il faut qu'elle soit liée à la culture dont le
Peuple est le créateur et le support .
Dans ce domaine de liaison à la vie, son pro
gramme est tout tracé et appliqué :
1 ° ) Partout à l'Ecole, des cours de formation po
litique sont donnés et cette matière entre dans
tous les examens professionnels ou non .
2 ° ) Tous les élèves sont engagés dans la Produc
tion, d'abord pour concrétiser et mieux assimiler
l'enseignement théorique reçu , ensuite pour s'ini
tier à l'effort productif, enfin pour apporter leur
contribution à la lutte pour le Développement
Economique de la Nation . Ce dernier point est
particulièrement important. En effet quand la sco
larisation sera intégrale ( dans quelques années ) ,

269
il y aura quelques 600.000 élèves, âgés de 7 à 17
ans, dans l'Enseignement des ja et 2° cycles
Or, comme l'on sait, dès l'âge de 7, 8 ans, l'enfant
à la campagne apporte une aide certaine à ses
parents dans les
les travaux agro-pastoraux . Ne
pas demander à nos 600.000 élèves d'apporter
une certaine contribution à l'augmentation du re
venu national reviendrait à stériliser plus du cin
quième des forces vives de la Nation . Aucun pays
en voie de développement économique et techni
que ne peut se permettre une telle fantaisie :
Ou bien l'on opte pour la démocratisation de l'En
seignement et la scolarisation des 600.000 enfants
est associée à l'institution du travail productif
dans toutes les Ecoles . Ou bien l'on opte pour
l'Enseignement de classe ou de caste et l'on ne
scolarise que quelques 100.000 enfants de privi
légiés ( au lieu de 600.000 ) et alors on pourrait
s'offrir le luxe de les priver du travail productif
et en faire ainsi des hommes incomplets .
La République de Guinée, elle, a choisi la démo
cratie dans l'Enseignement et la formation com
plète des élèves .

3 ) Les activités culturelles ( théâtres, ballets,


choeurs, etc.) sont développées dans la plupart des
Ecoles et l'objectif est de les étendre à toutes les
Ecoles .

Question :

Pourquoi la Réforme de l'Enseignement donne-t


elle depuis la rentrée 1964-1965, dans ses pro
grammes, cette importance à l'Agriculture ? Et
dans quelle Administration va-t-on utiliser les agri
culteurs que l'on formera ainsi ?

270
Réponse :
Une erreur avait été antérieurement commise qu'il
faut reconnaître et corriger :
Dans les pays très industrialisés, l'Agriculture et
l'Elevage n'occupent qu'une petite fraction des
forces vives de la Nation , à peine le cinquième ;
or, dans presque tous les Pays d'Afrique, en par
ticulier en République de Guinée, quelques 90 %
de la population sont engagés dans la production
agro -pastorale sans pouvoir d'ailleurs nourrir toute
la population puisque nous sommes obligés d'im
porter des denrées alimentaires ..
Dans sa première phase, la Réforme Guinéenne
de l'Enseignement, imitant en cela les pays indus
trialisés , n'avait retenu que les techniques indus
trielles commerciales ou administratives , à l'excep
tion des techniques agricoles qui auraient dû être
privilégiées . C'était là une erreur.
Aujourd'hui les collèges d'Enseignement techni
que Industriel sont complétés par des Collèges
d'Enseignement technique agricole en plus grand
nombre, dotés ou en voie de dotation d'instru
ments aratoires appropriés . Des Ecoles Nationales
professionnelles Agricoles, homologues de nos
Ecoles Nationales professionnelles industrielles
sont en voie de création au sein de l'Education
Nationale.
Il ne s'agit cependant pas de former des fonction
naires . Toutes ces Ecoles visent à la formation de
paysans modernes et de fermiers efficients dont
le rendement sera nettement supérieur à celui des
paysans traditionnels.

271
Seule l'application correcte et la réussite de ce
programme pourra nous permettre d'obtenir en
même temps les résultats suivants :
a) mettre à la disposition de la population une
gamme plus riche et une quantité plus grande
de denrées alimentaires et ce, sans recourir à
l'importation .
b ) entreprendre des cultures industrielles néces
saires à notre industrie naissante .
c ) prélever les forces vives nécessaires à l'expan
sion de notre industrie sur les forces vives agricoles
actuelles sans diminuer les productions mention
nées en ( a ) et ( b ) .
Le Nouvel Enseignement Guinéen doit jouer un
rôle décisif dans la réussite de ce programme qui
se résume de la façon suivante :
Par l'intermédiaire des fils des Paysans, intro
duire la Révolution Technique à la Campagne afin
de réaliser rapidement et de façon homogène,
c'est-à-dire au niveau de toutes les couches sociales,
le développement économique et technique de
toute la Nation .

272
Justice

Question :

Qu'est-ce qu'un magistrat?


Réponse :
Un magistrat est un fonctionnaire investi d'une
manière permanente du pouvoir de rendre la
justice au nom du Peuple .
Question :
Qu'est-ce qu'un Procureur de la République ?
Réponse :
Un Procureur de la République est le magistrat
chargé de rechercher les crimes et délits et d'exer
cer l'action publique en ces matières .
Il est officier de police judiciaire . En cette qualité
il reçoit les plaintes, les dénonciations et les pro
cès-verbaux constatant les crimes et délits .

Le Procureur de la République en tant que repré


sentant du Ministère Public doit nécessairement
assister aux audiences civiles et correctionnelles .
Question :
Qu'est-ce qu'un Procureur Général ?
Réponse :
Le Procureur Général est le représentant du minis
tère public devant la Cour d'Appel . Il est chef du
Service Judiciaire . Il exerce la surveillance sur les
officiers de Police Judiciaire.

273
Question :

Qu'est -ce qu'un Conseiller ?


Réponse :
Le terme « Conseiller » désigne les magistrats qui
composent la Cour d'Appel et la Cour d'Assises
ils sont au nombre de trois dont un Président.
Les Cours importantes comprennent plusieurs
chambres dont chacune a un Président. Mais il y a
en outre, un premier Président qui est le Chef de
la Cour, qui peut siéger à n'importe quelle cham
bre et siège en principe à la première chambre .
Question :

Qu'est-ce qu'un Président du Tribunal ?


Réponse :
Le Président du Tribunal est le magistrat qui , à la
tête du Tribunal , est chargé de la direction générale,
de la surveillance de toutes les parties du Service
et de la répartition des affaires entre les chambres
lorsqu'il y en a plusieurs . Il a la direction des
débats à l'audience . C'est lui en principe qui rédige
les jugements .
Il rend les ordonnances sur requête et surtout les
ordonnances sur référé .
Le Président du Tribunal du Travail est le magistrat
qui , à la tête du Tribunal du Travail , connaît de tous
les conflits de travail .

Question :

Qu'est -ce qu'un substitut ?


Réponse :
Le Substitut est le magistrat qui assiste et éventuel
lement remplace le Procureur de la République,
274
sous la responsabilité de celui -ci ; il a les mêmes
attributions .
Question :

Qu'est-ce qu'un juge d'instruction ?


Réponse :
Le Juge d'Instruction est le magistrat chargé de
l'instruction des délits et des crimes et qui reçoit
en cette qualité les pouvoirs d'officier de Police
Judiciaire .

Question :

Qu'est -ce qu'un juge de paix ?


Réponse :
C'est le magistrat qui a la direction d'une justice
de Paix . Il connaît en premier ressort des affaires
civiles, commerciales et correctionnelles , et dans
les régions où il n'existe pas de tribunal de travail ,
des conflits de travail .
Dans son ressort ( la région ) il exerce les attribu
tions de Président, de Procureur de la République
et de Juge d'instruction sous le contrôle du Procu
reur de la République et de la Cour d'Appel .
Question :

Quelle différence y a-t- il entre le Procureur , le


Président et le juge d'Instruction ?
Réponse :
Le Procureur de la République a pour rôle de
rechercher et d'arrêter les délinquants, le Juge
d'instruction celui de rassembler les preuves et le
Président du Tribunal celui de juger conformément
à la loi .

275
Question :

Qu'est-ce qu'un assesseur ?


Réponse :
C'est un des magistrats qui assistent le Président
pour former une Cour.
En cas d'empêchement d'un assesseur le Président
peut faire appel à un officier ministériel pour le
remplacer.
Question :

Qu'est-ce qu'un juge ?


Réponse :
C'est tout magistrat chargé de rendre la justice . Les
juges qui siègent à la Cour d'Appel prennent le
nom de Conseiller .
Question :

Qu'est-ce qu'un greffier ?


Réponse :
Le Greffier est un fonctionnaire public chargé
d'assister le Juge ou le Tribunal dans toutes ses
opérations ainsi que d'écrire tous les actes du minis
tère des Juges , d'en garder minute et d'en délivrer
des expéditions .
Question :

Qu'est-ce qu'un huissier ?


Réponse :
Un Huissier est l'Officier Ministériel qui signifie les
actes et les exploits et qui exécute les décisions de
justice . Les Huissiers sont en outre chargés du ser
vice des Cours et Tribunaux .

276
Question :

Qu'est-ce qu'un avocat défenseur ?


Réponse :
L'Avocat-Défenseur est un Officier Ministériel qui
assiste les plaideurs et soutient leur défense par ses
conseils , ses paroles et ses écrits.
Question :

Qu'est -ce qu'un défendeur ?


Réponse :
Un défendeur est un plaideur qui défend sa cause
en justice.
Question :

Qu'est -ce qu'un expert auprès des tribunaux ?


Réponse :
Un expert assermenté auprès d'un Tribunal est un
homme de l'art auquel le Tribunal peut demander
de faire, en vue de la solution d'un procès, des
constatations exigeant des connaissances tech
niques et d'exposer au Juge le résultat de son
examen dans un rapport.
Question :

Qu'est-ce qu'un médecin légiste ?


Réponse :
Un Médecin Légiste est un expert en matière médi
cale. Il est un auxiliaire de la justice qui procède
à des constatations médicales de nature à éclairer
les magistrats .
Question :

Les magistrats sont-ils assermentés et pourquoi ?

277
2
Réponse :
La Loi exige qu'un Magistrat avant d'entrer en
fonction prête serment ; cette prestation de serment
est un des moyens destinés à garantir son impartia
lité , son intégrité et sa fidélité à la loi .
Question :

Qu'est-ce qu'un témoignage ?


Réponse :
Le témoignage est la déclaration d'un témoin .
Question :

Qu'est-ce qu'un témoin ?


Réponse :
Un témoin est tout individu requis pour faire la
relation de ce qu'il a vu , entendu ou fait .
Tout témoin régulièrement cité est légalement tenu
de comparaître sous peine de poursuite .
Question :

Qu'entend -on par instruire une affaire ?


Réponse :
Instruire une affaire c'est rechercher et rassembler
tous les éléments pouvant permettre au juge de
trancher cette affaire en toute connaissance de
cause .

Question :

Qu'est-ce que la mise en délibéré d'une affaire ?


Réponse :
La mise en délibéré d'une affaire est le fait de
renvoyer le prononcé du jugement à une date ulté
rieure .

278
Question :
Qui décide de la nature des peines ?
Réponse :
C'est le législateur qui décide de la nature des
peines .
Question :
De quoi est composée une cour de justice ?
Réponse :
La formation de la Cour de Justice varie selon les
dispositions de la loi et selon la nature de la Cour.
Question :

Qui prononce le jugement ?


Réponse :
Le jugement est prononcé par le Président de la
juridiction qui le rend .
Question :
Qu'est -ce qu'une sentence ?
Réponse :
Une sentence est un jugement rendu par des juges
ou par des arbitres .
Question :
Qu'est-ce que le Droit ?
Réponse :
Le droit est l'ensemble des règles juridiques appli
cables aux actes et aux faits accomplis par les
hommes .

Question :
Quelles sont les différentes natures de droit qui
relèvent du Ministère de la Justice ?

279
Q
Réponse :
Les différentes natures de droit qui relèvent de la
compétence du Ministère de la Justice sont le droit
pénal , le droit civil , le droit commercial et le droit
social .

Question :

Qu'est -ce que le code ?


Réponse :
Un code est un ensemble de dispositions législa
tives ou règlementaires régissant une même ma
tière .

Question :
Connaissez -vous plusieurs codes et pouvez -vous
en énumérer quelques uns ?
Réponse :
Les codes les plus connus sont : le code pénal , le
code d'instruction criminelle, le code civil , le code
du travail , le code de la route, le code de com
merce, le code maritime, le code militaire, le code
forestier .

Question :

Qu'est -ce qu'un tribunal ?


Réponse :
Le « Tribunal » recouvre trois notions :
a ) juridiction d'un ou plusieurs magistrats qui
jugent ensemble ;
b ) l'ensemble de ces magistrats ;
c ) le lieu où ils siègent .

280
Question :

En République de Guinée quelles sont les diffé


rentes sortes de juridictions ?
Réponse :
En République de Guinée les infractions de droit
commun relèvent des juridictions suivantes :
Tribunal populaire de Comité, de Section et de
Fédération, Justice de Paix à compétence Etendue,
Tribunal de Première Instance, Cour d'Appel , Cour
d'Assises, Tribunal Supérieur de Cassation .
Par contre les infractions politiques et les attentats
à la sûreté de l'Etat relèvent de la compétence du
Tribunal Révolutionnaire et de la Haute-Cour de
Justice .

Question :

La justice a-t-elle des pouvoirs indépendants des


pouvoirs de l'Etat ?
Réponse :
Non . Si certains régimes consacrent l'indépendance
du pouvoir judiciaire en République de Guinée la
justice est soumise à l'autorité de l'Etat et du Gou
vernement, ceci en fonction du principe que ce ne
sont pas les individus qui sont faits pour la loi ,
mais la loi qui est faite pour les individus ; à plus
forte raison dans un régime populaire qui assure
la gratuité de la justice, en prenant à sa charge la
défense des justiciables, le Droit doit être le cons
tant reflet des intérêts politiques, économiques et
sociaux du peuple . Or les intérêts évoluent en mê
me temps qu'évolue la société . Le code judiciaire
doit être en constante harmonie avec l'évolution
de la société et les impératifs inhérents à son évo
281
lution . On a vu par ailleurs dans maintes circons
tances que l'indépendance du pouvoir judiciaire
était loin de favoriser une justice sereine et équi
table ; à titre d'exemple, il n'est que de se référer
à la nature de la justice coloniale qui relevait
cependant d'un pouvoir judiciaire reconnu cons
titutionnellement indépendant .

Question :

Qu'entend-on par rendre la justice ?


Réponse :
Rendre la justice c'est statuer en droit sur les litiges
qui opposent des plaideurs .
Question :

Qu'est-ce qu'un palais de justice ?


Réponse :
Le palais de justice est le bâtiment où se trouvent
aménagés, non seulement les chambres et cour
mais qui abritent également les bureaux et cabi
nets des magistrats, greffiers et le personnel judi
ciaire .

Question :

Qu'est-ce qu'un délit ?


Réponse :
Un délit est une infraction punie de peine d'empri
sonnement correctionnel.

Question :

Qu'est-ce qu'une infraction ?


Réponse :
Une infraction est la violation d'une loi ou d'un
règlement .

282
Question :

Qu'est -ce qu'un flagrant délit ?


Réponse :
Un délit est dit flagrant, lorsqu'il se commet actuel
lement ou vient de se commettre .

Question :
Qu'est-ce qu'un délit de fuite ?
Réponse :
Le délit de fuite c'est le délit commis par tout con
ducteur qui , sachant que le véhicule qu'il conduit
vient de causer ou d'occasionner un accident, ne
s'est pas arrêté et a ainsi tenté d'échapper à la
responsabilité civile ou pénale qu'il peut avoir
encourue .
Question :

Qu'est-ce qu'une citation à comparaître ?


Réponse :
Une citation est un acte par lequel une personne
est invitée à se présenter devant une juridiction .
Question :

Qu'entend -on par « engager une poursuite judi


ciaire ?

Réponse :

Engager une poursuite judiciaire, c'est mettre en


mouvement l'action publique contre quelqu'un
qui a commis, ou qui est présumé avoir commis
une infraction pénale .
Question :

Qu'est-ce qu'une enquête judiciaire ?


283
Réponse :
Une enquête judiciaire est une voie d'instruction
destinée à recueillir les témoignages sur les faits
invoqués.
Question :

Qu'est-ce qu'une reconstitution ?


Réponse :
La reconstitution est le fait de déterminer par les
résultats d'une enquête les conditions dans
lesquelles un crime ou un délit a été commis .

Question :

Qu'est-ce qu'un huis clos ?


Réponse :
Le huis clos est le fait pour un tribunal d'ordonner
que la salle d'audience soit évacuée, que les portes
soient fermées afin que l'affaire soit jugée en pré
sence des seules personnes autorisées par la loi . Le
huis clos est généralement prononcé dans des af
faires de moeurs quand il s'agit d'un mineur et
dans tous les cas où l'ordre public l'exige.
Question :

Qu'est-ce qu'une perquisition ?


Réponse :
Une perquisition est une recherche effectuée au
domicile de l'auteur d'une infraction , ou d'un
complice, ou de tout individu présumé détenir
chez lui des objets relatifs au fait incriminé.
Question :

Qu'est-ce qu'une expertise ? Une contre-expertise ?


284
Réponse :
L'expertise est une mesure d'instruction qui con
siste à charger des personnes compétentes , appe
lées experts, de faire, en vue de la solution d'un
procès, des constatations exigeant des connaissan
ces techniques et d'exposer au juge le résultat de
leur examen dans un rapport .

La contre-expertise est une nouvelle expertise pour


vérifier si la première est exacte.
Question :

Qu'est -ce qu'un mandat d'arrêt ?


Réponse :
Un mandat d'arrêt se distingue des mandats de
comparution, d'amener et de dépôt.
Le mandat d'arrêt est l'acte par lequel un magis
trat ou une juridiction ordonne de rechercher et
d'arrêter un individu sous le coup d'une poursuite
pénale .
Question :

Qu'est-ce qu'une levée d'écrous ?


Réponse :
La levée d'écrous est l'ensemble des formalités
faites au greffe de la prison avant la libération
d'une personne incarcérée .
Question :

Qu'est-ce qu'un inventaire ?


Réponse :
L'inventaire est un état descriptif des effets, mobi
liers et immobiliers qui composent une masse de
285
biens tels qu'une succession , une communauté, une
faillite, etc.
On appelle aussi inventaire l'état de situation que
doit dresser annuellement le commerçant. C'est
pourquoi du reste parmi les livres dont la tenue
est obligatoire pour les commerçants, il existe un
livre d'inventaire .
Question :

Qu'est-ce qu'un constat ?


Réponse :
C'est l'acte par lequel un Officier de Justice cons
tate un fait susceptible d'avoir des conséquences
juridiques. Exemple la constatation des dégâts
occasionnés à une victime lors d'un accident .

Question :

Qu'est-ce qu'une saisie ?


Réponse :
On appelle saisie la procédure par laquelle un
créancier fait placer les biens de son débiteur sous
main de justice en vue de garantir le payement de
sa créance .
ul y a plusieurs sortes de saisies .
La saisie-arrêt par laquelle un créancier fait défense
à un tiers de se libérer entre les mains de son débi
teur. La saisie brandon qui permet de saisir les
fruits pendants par branches et par racines peu
de temps avant leur maturité ; la saisie conserva
toire qui a pour but d'empêcher le détournement
des biens du débiteur avant qu'il n'ait été statué au
fond sur les droits du créancier ; la saisie exécu

286
toire par laquelle ont fait vendre les biens de son
débiteur pour se payer sur les produits de la vente .
Question :

Qu'est -ce qu'une pose de scellés ?


Réponse :
On entend par pose de scellés les empreintes d'un
sceau propre à un fonctionnaire public apposées
par celui-ci sur une bande de papier ou de tissu
qu'il fixe à l'ouverture d'un meuble, d'une pièce
ou d'une maison . L'apposition de scellés est une
mesure de conservation destinée à empêcher, que
des objets, valeurs, documents ne puissent être
détournés .

Question :
Qu'est-ce qu'une liquidation judiciaire ?
Réponse :
La liquidation judiciaire est une procédure de
faveur réservée exclusivement au commerçant de
bonne foi en état de cessation de paiement qui en
demande le bénéfice dans les formes et délais
prévus par la loi . On peut dire que la liquidation
judiciare est la faillite d'un commerçant honnête .
Question :
Qu'est -ce qu'un justiciable ?
Réponse :
Un justiciable est tout citoyen qui doit répondre
devant une juridiction .
Question :

Qu'est-ce qu'un prévenu ?

287
Réponse :
Le prévenu est la personne contre qui il existe des
charges d'avoir commis une infraction . Devant un
Tribunal correctionnel , l'auteur de l'infraction est
appelé prévenu ; devant une cour d'assises, il est
appelé accusé.
Question :

Qu'entend-on par partie civile ?


Réponse :
La partie civile est celle qui a subi un dommage et
qui en demande la réparation en justice .
Question :
Qu'est -ce qu'une responsabilité civile ?
Réponse :
La responsabilté civile est la situation juridique où
se trouve quelqu'un qui a l'obligation de réparer
des dommages causés par son fait ou sa faute ou
par quelqu'un ou quelque chose qu'il a sous sa
garde .
Question :
Qu'entend-on par dommages et intérêts ?
Réponse :
Les dommages et intérêts sont les réparations en
nature ou en espèce accordées à la partie civile .
Question :

Qu'est-ce que la perte des droits civiques ?


Réponse :
La perte des droits civiques est la suppression de
l'exercice de tous les droits reconnus à un citoyen

288
( exemple : droit de vote, puissance paternelle
etc. ) .
Question :

Peut-on réviser un jugement et dans quelles circons


tances ?

Réponse :
La révision est une voie de recours ouverte à défaut
de tout autre moyen, et uniquement en matière
pénale, pour la réparation d'une erreur de fait
dans les cas limitativement prévus par la loi .
Question :

Qu'est-ce qu'un appel ?


Réponse :
L'appel est le recours à un tribunal supérieur contre
une décision rendue par un tribunal ou un juge
inférieur . On nomme « intimé » celui contre lequel
l'appel est interjeté .
Question :

Quand se réunit la cour de cassation ?

Réponse :
La cour de cassation se réunit après avis du Procu
reur Général sur ordonnance du Président de la
Cour d'appel . Elle est la juridiction qui se prononce
en dernier ressort sur toutes les affaires.

Question :

Qu'appelle-t-on cour d'assises ?


Réponse :
La Cour d'assises est une Juridiction Spéciale com
posée de deux éléments distincts, la Cour et le Jury.
289
La Cour comprend : un Président et deux asses
seurs qui sont des magistrats professionnels. Le
Jury se compose de quatre citoyens, hommes ou
femmes tirés au sort sur une liste de session établie
par décret.
Les crimes sont déférés à la Cour d'Assises à l'ex
ception des questions essentiellement politiques et
des attentats à la sûreté de l'Etat .

Question :

Quand se réunit la Cour d'Assises ?

Réponse :
Elle se réunit après avis du Procureur Général sur
ordonnance du Président de la Cour d'Appel .
Quand elle se réunit l'ensemble des audiences s'ap
pelle une session .
Question :

Qu'est -ce qu'un Tribunal Révolutionnaire ?


Réponse :
Le Tribunal Révolutionnaire est un tribunal politi
que restreint composé du Président de l'Assemblée
Nationale, du Ministre de la Justice, du Secrétaire
général à l'Intérieur et de trois Députés . Ce Tribu
nal est assisté d'un secrétaire . Il juge les attentats
à la sûreté intérieure ou extérieure de l'Etat . On
appelle ainsi des agissements qui ont pour but de
changer la forme du Gouvernement ou de nuire
à l'Etat en diminuant sa capacité de résistance ou
son rayonnement extérieur.

Question :

Qu'est-ce que la délinquance juvénile ?


290
Réponse :
C'est l'ensemble des crimes et délits commis par
les mineurs, considérés sur le plan social .
Question :

Qu'est-ce qu'une contravention ?


Réponse :
La contravention est l'infraction punie des peines
de simple police ( emprisonnement de 1 à 10 jours
amende de 1.000 à 24.000 francs ) .
Question :
Qu'est-ce qu'une condamnation par contumace ?
Réponse :
L'accusé défaillant est un contumax . La condamna
tion par contumace est prononcée uniquement en
matière de crime. Elle présente ceci de particulier,
c'est que le contumax est considéré comme hors
la loi et qu'il se trouve frappé avant tout jugement
de la suspension de l'exercice de ses droits de
citoyen , de la mise sous séquestre de ses biens et
de l'interdiction d'ester en justice . Etant donné la
gravité de la peine, du seul fait de la comparution
volontaire ou de l'arrestation du contumax, l'arrêt
qui a prononcé cette peine est annulé de plein
droit . En tout état de cause l'accusé qui ne se pré
sente pas dans les dix jours de la notification de
l'arrêt de renvoi devant la Cour d'Assises ou qui
s'étant présenté vient à s'évader pendant le cours
des débats avant la lecture du verdict, est consi
déré comme contumax .
Question :

Qu'est-ce qu'une condamnation par défaut ?


291
Réponse :
La condamnation par défaut est celle qui est pro
noncée contre une personne qui n'est pas présente .
Cette condamnation lui est notifiée ; il peut faire
opposition et le tribunal doit juger à nouveau .
Question :

Qu'est-ce qu'un sursis ?


Réponse :
Le sursis est une disposition de la loi qui permet à
un condamné de ne pas exécuter sa peine, à condi
tion ne pas encourir pendant une période de cinq
ans une poursuite suivie de condamnation à l'em
prisonnement ou à une peine plus grave pour crime
ou délit de droit commun .
Dans le cas contraire, si au cours de cette période
il est poursuivi , la première peine sera d'abord exé
cutée sans qu'elle puisse se confondre avec la
seconde .
Question :

Qu'est-ce que la peine de relégation ?


Réponse :
La relégation est une peine complémentaire qui
n'est subie qu'à l'expiration de la peine principale.
Elle consiste ou à maintenir un individu dans un
lieu donné, ou à l'interner dans un pénitencier s'il
n'a pas de ressources. C'est en quelque sorte une
interdiction de séjour généralisée .
Question :

Qu'est-ce que la peine capitale ?


Réponse :
On appelle peine capitale la peine de mort .
292
Question :
Qu'est -ce qu'une faillite" ?
Réponse :
La faillite est l'état d'un commerçant qui se trouve
en cessation de paiement ; autrement dit son pas
sif est supérieur à son actif.
Question :

Qu'est-ce qu'une banqueroute frauduleuse ?


Réponse :
C'est l'état d'un commerçant qui se trouve en ces
sation de paiement, mais qui a accompli des actes
frauduleux pour tenter de dissimuler ou de sous
traire ses biens à ses créanciers . Il s'analyse com
me un crime .

Question :
Qu'est-ce qu'un séquestre ?
Réponse :
Le séquestre est en général le dépôt d'une chose
litigieuse entre les mains d'un tiers appelé aussi
séquestre en attendant le règlement de la contes
tation . Le séquestre peut être conventionnel ou
judiciaire. Dans les deux cas les biens sont pla
cés sous séquestre dans un intérêt strictement privé .
Toutefois la mise sous séquestre peut encore avoir
lieu en vue d'un intérêt général . Ainsi lorsque des
biens appartenant à des personnes privées sont
placés sous séquestre, en conséquence d'une
mesure de sûreté générale ou d'un jugement, le
séquestre est confié à l'administration des
Domaines .

293
Question :

Qu'entend -on par entraver la marche de la justice ?


Réponse :
On entend par entraver la marche de la justice
toute action ayant pour objet d'empêcher la décou
verte de la vérité ou de dissimuler celle -ci aux en
quêteurs judiciaires.
Question :

Qu'est-ce qu'une diffamation ?


Réponse :
La diffamation est toute allégation ou imputation
d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la con
sidération d'une personne ou d'un corps auquel le
fait est imputé .
Question :

Qu'appelle-t-on circonstance atténuante ?


Réponse :
La circonstance atténuante est un fait qui diminue
la criminalité de l'infraction et influe par consé
quent sur la sanction à infliger .
Par argument contraire, la circonstance aggravante
est un fait accessoire qui augmente la criminalité
et influe également sur la pénalité .
Question :

Définissez la trahison .

Réponse :
La trahison est le fait pour un citoyen de porter les
armes contre son pays ; d'entretenir des intel
ligences avec une puissance étrangère en vue de
294
l'engager à entretenir des hostilités contre son
pays ou à lui en fournir les moyens ; de livrer à
une puissance étrangère ou à ses agents des terri
toires, ville ou frontières, ouvrages, munitions,
etc. appartenant à son pays ; de provoquer des
militaires en temps de guerre, à les pousser au
service d'une puissance étrangère ; de livrer à une
puissance étrangère ou à ses agents des secrets
de la défense nationale ; de détériorer ou détruire
un navire, avion, matériel de construction ou une
installation susceptible d'être employés pour la
défense nationale, ou à provoquer sciemment
avant ou après leur achèvement des malfaçons de
nature à empêcher ces engins de fonctionner ou à
provoquer un accident.
Question :
Qu'appelle-t-on atteinte à la sûreté de l'Etat ?
Réponse :
Il y a atteinte à la sûreté « extérieure » de l'Etat
et atteinte à la sûreté « intérieure » de l'Etat .
-- on appelle atteinte à la sûreté extérieure de
l'Etat les actes d'un citoyen qui aura exposé son
pays à une déclaration de guerre, ou exposé ses
concitoyens à subir des représailles d'un gouver
nement étranger, ou qui , en temps de paix enro
lera des soldats pour le compte d'une puissance
étrangère dans son pays. Qui en temps de guerre
entretiendra, sans autorisation du Gouvernement,
une correspondance ou des relations avec des
sujets ou agents d'une puissance ennemie . Qui
en temps de guerre, au mépris des prohibitions
édictées, fera directement ou par intermédiaire
des actes de commerce avec les sujets ou agents

295
d'une puissance ennemie . Qui aura entrepris par
quelques moyens que ce soient de soustraire à
l'autorité de celui- ci une partie du territoire sur
lequel l'autorité de son pays s'exerce, etc.
on appelle atteinte à la sûreté intérieure de
l'Etat tout attentat dont le but est soit de détruire
ou de changer un gouvernement, soit d'exciter les
citoyens ou habitants à s'insurger contre l'auto
rité .

Question :

La non assistance à personne en danger peut-elle


entraîner des poursuites judiciaires ?
Réponse :
Oui , la non assistance à personne en danger est un
délit qui peut entraîner des poursuites judiciaires
prévues par le code pénal .
Question :
Qu'est-ce qu'un régime pénitentiaire ?
Réponse :
Le régime pénitentiaire est celui que subit un
détenu .

Question :
Qu'est-ce qu'un casier judiciaire ?
Réponse :
Le casier judiciaire est un bulletin qui a pour objet
de constater la situation de chaque individu , au
point de vue des condamnations prononcées contre
lui .

Question :
Qu'est-ce qu'une amnistie ?
296
Réponse :
L'amnistie est une mesure générale faisant remise
à tous les inculpés d'une même catégorie de crime,
de délit ou de contravention , aussi bien des pour
suites à exercer que des condamnations pronon
cées . Elle peut être accordée par une loi ou par un
décret. L'amnistie enlève à une infraction son
caractère pénal . Toutefois , la partie civile pourra
poursuivre le paiement des dommages et intérêts
qu'elle réclame .
Il ne faut pas confondre l'amnistie avec la grâce .
Question :
Qu'est-ce qu'une réduction de peine ?
Réponse :
C'est une diminution de la peine . Elle peut être
accordée par une mesure de grâce .
Question :
Qu'est-ce qu'un interdit de séjour ?
Réponse :
Un interdit de séjour est un condamné contre qui
a été prononcée l'interdiction de demeurer dans
certains endroits déterminés . Exemple, on peut
interdire à un condamné le séjour à Conakry, à
Kindia et Kankan . S'il contrevient à cette interdic
tion, il peut être condamné .
Question :

Qu'est-ce qu'une libération conditionnelle ?


Réponse :
Une libération conditionnelle est une mesure de
grâce accordée au détenu qui s'est bien conduit
297
en cours d'exécution de sa peine . Elle ne peut inter
venir que si le condamné a accompli au moins la
moitié de sa peine.
Question :
Qu'appelle-t-on abus de confiance ?
Réponse :
L'abus de confiance est un acte qui consiste à dis
poser de mauvaise foi d'une chose reçue à titre
provisoire.
Question :
Qu'est-ce qu'une escroquerie ?
Réponse :
C'est le fait de se faire remettre des fonds , valeurs
ou objets quelconques en usant d'un faux nom ou
d'une fausse qualité ou en employant des mancu
vres frauduleuses dans les conditions prévues par
la loi .

Question :
Qu'est-ce que le viol ?
Réponse :
Le viol est l'acte par lequel un homme abuse par
la violence d'une fille ou d'une femme contre le
gré de celle -ci. Le viol sur mineure de moins de
14 ans est passible des travaux forcés à temps.
Question :

En droit qu'est-ce qui distingue le meurtre, les


coups mortels et l'assassinat ?
Réponse :
Les trois infractions sont caractérisées par la mort
violente d'un être humain .

298
La moralité de l'acte les distingue cependant ; en
effet, les coups mortels résultent d'une volonté de
frapper sans qu'il y ait l'intention de donner la
mort . En ce qui concerne le meurtre, il y a l'inten
tion de tuer . L'assassinat comporte, non seulement
la volonté de donner la mort, mais la prémédita
tion .
Question :

Qu'est-ce qu'un détournement de deniers publics ?


Réponse :
Le détournement de deniers pubics est le fait pour
un fonctionnaire ou un particulier de dissiper
Ou soustraire alors qu'il n'était qu'un simple déten
teur, des sommes, titres ou objets mobiliers
appartenant à l'Etat, à une Région Administrative,
à un village ou à toute collectivité publique ou
organisme à caractère social créé ou subventionné
par les autorités politiques ou administratives.
Question :

Qu'appelle-t-on vol qualifié ?


Réponse :
Un vol est dit qualifié quand il est commis dans des
circonstances qui le rendent plus grave : vol en
bande, vol avec effraction , vol de nuit, vol à main
armée etc. Ces vols sont sanctionnés par des
peines plus élevées .
Question :
Qu'appelle-t-on violation de domicile ?
Réponse :
La violation de domicile est le fait de s'introduire
dans le domicile de quelqu'un contre sa volonté et
hors des cas prévus par la loi .

299
Question :

Qu'appelle-t-on corruption passive ?


Réponse :
La corruption passive est le fait pour un fonction
naire d'accepter ou de solliciter des offres pour
faire ou s'abstenir de faire des actes de son Minis
tère .

Question :

Qu'appelle-t-on corruption active ?


Réponse :
La corruption active est le fait de faire des offres à
un fonctionnaire ayant pour but de l'amener à
faire ou, s'abstenir de faire des actes de son
Ministère .

Question :

Existe-t-il un délai limite pour les déclarations de


naissance ?

Réponse :
OUI .
Dans les centres urbains les naissances doivent être
déclarées à l'officier de l'Etat civil dans les sept
( 7 ) jours qui suivent les naissances ; ce délai est
porté à 30 jours dans les centres ruraux .
Question :

Comment établir les naissances ou décès quand le


délai légal est dépassé ?
Réponse :
Quand le délai légal est passé, pour établir une
naissance ou un décès, on s'adresse au Tribunal

300
populaire ou de droit commun compétent pour
obtenir un jugement supplétif.
Question :

A quel âge un homme peut- il se marier ?


Réponse :
L'homme, pour se marier doit avoir 18 ans accom
plis .
Question :
A partir de quel âge une fille est-elle autorisée
à se marier ?

Réponse :
Normalement une fille ne peut se marier qu'à
partir de 17 ans . Avec une dispense du Président
de la République elle peut se marier à 16 ans .
Question :

Le mariage religieux peut-il précéder le mariage


civil ?

Réponse :
Non, le mariage civil doit toujours précéder le
mariage religieux sous peine de sanctions pénales .
Question :
Existe-t-il des sanctions en cas de divorce ?

Réponse :
Il n'y a pas de sanction pénale en cas de divorce .
Mais un des époux peut être condamné à verser
à l'autre des dommages-intérêts . Dans ce cas ces
dommages-intérêts ont pour base une faute com
mise par l'époux condamné.
301
Question :

Une veuve ou une femme divorcée peuvent-elles


se remarier tout de suite ?
Réponse :
Non . Une veuve ou une femme divorcée doivent
observer un délai de 300 jours pour se remarier.
Ce délai de viduité a pour but de déterminer d'une
façon certaine la paternité de l'enfant conçu dans
cette période.
Question :
Quelle est la part de deux enfants déjà orphelins
de mère dans la succession de leur père, si l'un
est un garçon et l'autre une fille ?
Réponse :
En l'absence de grands parents paternels, chacun
d'entre eux reçoit une part égale soit la moitié de
la succession .
Question :

Les biens laissés par une femme à son décès sont


ils partagés de la même manière que ceux laissés
par un homme à son décès ?

Réponse :
Les mêmes principes régissent la liquidation d'une
succession, qu'elle soit celle d'un homme ou celle
d'une femme.
Question :
Quelles sont les formes et les conditions du
mariage des étrangers en Guinée ?
Réponse :
Les étrangers se marient en Guinée devant l'offi
cier de l'Etat civil . Les conditions de fond du

302
mariage, notamment celles relatives à l'âge sont
celles déterminées par les lois nationales de
chaque futur époux.
Si les futurs époux étrangers sont de la même
nationalité et si les lois de leur pays le prévoient,
ils peuvent se marier devant leur Consul ou leur
Ambassadeur.

Question :

Quelles sont les formes et les conditions du


mariage des Guinéens à l'étranger ?
Réponse :
Les Guinéens se marient à l'étranger suivant les
formes en vigueur dans le pays . Toutefois les con
ditions de fond sont celles prévues par les lois
guinéennes .
Les Guinéens peuvent aussi se marier à l'étranger
devant leur Consul ou leur Ambassadeur.
Question :

Pour quel motif peut-on demander le divorce ?


Réponse :
Le divorce peut-être demandé :
a ) pour adultère de la femme ou de l'homme ;
b ) pour entretien d'une concubine au domicile
conjugal;
c ) pour refus persistant d'accomplir les devoirs et
obligations résultant du mariage ;
d ) pour non paiement de la dot ;
e ) pour atteinte à la dignité du conjoint;
f ) sur la base d'un consentement mutuel maintenu
jusqu'au prononcé du divorce ;
g ) pour injures graves.
303
Question :

Peut -on donner à l'avance les biens qu'on laissera


à son décès ?
Réponse :
Oui , on peut donner de son vivant les biens qu'on
laissera à son décès . On appelle testament l'acte
qui constate de tels dons .
Question :
Comment se fait un testament ?
Réponse :

1 ° Le testament authentique est celui fait devant


un officier public ( notaire, greffier en chef, Gou
verneur ou Commandant d'arrondissement ) . Il est
écrit, daté et signé en présence de deux témoins .
Il est déposé entre les mains de l'officier public
qui l'a reçu et est conservé jusqu'à la mort du
testateur .

2 ° Un testament oral peut être fait lors de la der


nière maladie en présence de quatre parents dont au
moins un héritier présomptif.
3 ° Le testament olographe est écrit, signé et daté
de la main du testateur .
4° Dans les cas exceptionnels ( guerre, isolement
dans une île, épidémie ) le testament peut être oral
en présence d'au moins trois témoins . Il sera vala
ble pendant 6 mois après la cessation de l'évène
ment, puis devra être régularisé .
Question :

Qui exerce le droit de grâce ?


Réponse :
Le Chef de l'Etat seul .

304
Question :

Qu'est ce que le divorce ?


Réponse :
Le divorce est la dissolution du mariage .
Question :

Qu'est-ce que la conciliation ?


Réponse :
La conciliation est le fait pour deux parties en pré
sence de se mettre d'accord pour la solution d'un
litige qui les oppose .
Question :

Qu'est -ce qu'une pension alimentaire ?


Réponse :
La pension alimentaire est la somme fixée par une
décision judiciaire et qui doit être payée par une
personne pour assurer l'entretien soit de ses

parents ou alliés, soit de ses enfants ou de son con


joint .
Question :

Quels sont les différents contrats de mariage ?


Réponse :
!! y a essentiellement les contrats prévoyant le
régime de la communauté, le régime dotal et le
régime de la séparation des biens . En l'absence de
contrat de mariage c'est le régime de la commu
nauté légale qui joue .
Question :

Qu'est -ce que le régime du matriarcat ?

305
Réponse :
Le régime du matriarcat est celui qui reconnaît la
puissance familiale à la mère ou au frère de la
mère, en raison du fait que l'on peut toujours savoir
de quelle mère est né un enfant mais pas toujours
de quel père.
Question :

Qu'est -ce qu'une reconnaissance de paternité ?


Réponse :
La reconnaissance de paternité est l'acte par lequel
un homme se reconnaît l'auteur d'un enfant. La
recherche de la paternité est admise dans certains
cas . Elle se fait suivant une procédure prévue par
la loi .

Question :

Qu'est -ce que la déchéance de la puissance pater


nelle ?

Réponse :
La déchéance de la puissance paternelle est la perte
de la puissance paternelle sur un enfant déterminé .
Question :

Qu'est-ce que l'adoption ?


Réponse :
C'est un contrat solennel soumis à l'approbation
de la justice créant entre l'adoptant et l'adopté des
rapports fictifs de paternité et de filiation .
Question :

Qu'est-ce qu'un tuteur ?


306
Réponse :
Le tuteur est celui qui a la charge de gouverner la
personne et d'administrer les biens d'un individu
hors d'état de se diriger lui-même ( mineur ) .
Question :

Qu'est-ce qu'un subrogé tuteur ?


Réponse :
Le subrogé tuteur est celui qui surveille et contrôle
l'administration du tuteur dans tous ses actes.
Question :

Qu'entend-on par émancipation de mineur ?


Réponse :
L'émancipation de mineur est l'acte par lequel avant
majorité il est donné à un mineur la possibilité d'a
gir comme un adulte et d'être affranchi de la puis
sance paternelle. Autrement dit, il acquiert le droit
de se gouverner lui-même et d'administrer ses
biens.

Question :
Qu'entend-on par liquider une succession ?
Réponse :
Liquider une succession c'est déterminer l'actif et
le passif en vue de régler la situation .
Question :
Qu'entend-on par biens indivis ?
Réponse :
On entend par biens indivis tous biens qui sont
en co -propriété, par exemple une maison ou une
auto appartenant à plusieurs personnes.
307
Question :

Qu'est-ce que l'usufruit ?


Réponse :
C'est le droit pour une personne de récolter les
fruits d'un bien, à condition d'en prendre soin .
Par exemple l'usufruitier d'un manguier récolte
tous ses fruits , mais il doit en prendre soin pour le
conserver . L'usufruitier d'un immeuble touche le
loyer de celui-ci, mais il doit l'entretenir pour qu'il
soit rendu à son propriétaire en parfait état . Autre
ment dit il a le droit d'user mais pas d'abuser, c'est
à-dire de vendre .
Question :

Qu'est-ce qu'un droit d'usage ?


Réponse :
Le droit d'usage est un droit réel , temporaire ou
viager donnant à l'usager la faculté de se servir de
la chose d'autrui . L'usager peut recueillir les fruits,
mais il ne peut ni cèder, ni louer, ni hypothéquer
son droit ; il doit en jouir " en bon père de
famille " . Ce droit prend fin comme pour l'usu
fruit par la mort de l'usager, la disparition de la
chose ou l'expiration du temps prévu pour l'usage .
Question :

Qu'est-ce qu'une amende ?


Réponse :
L'amende est une condamnation au paiement
d'une somme d'argent pour une infraction . L'amen
de est prévue dans l'échelle des peines du code
pénal .
308
Question :
Une fausse déclaration en douane est- elle appa
rentée à une fraude fiscale ?

Réponse :
Oui .

Question :

Qu'est -ce qu'une transaction en matière de


douanes ?

Réponse :
C'est une convention entre le service des Douanes
et le délinquant fixant le montant d'une certaine
somme pour arrêter les poursuites.
Question

Qu'entend-on par outrage à magistrat ?


Réponse :
On entend par outrage à magistrat toute parole,
tout écrit, tout dessin, tout geste ou toute menace
envers un magistrat de nature à porter atteinte à
son honneur et à sa délicatesse.
Question :

Celui contre lequel une décision de justice a été


prononcée en son absence a-t-il un moyen de
défense ?

Réponse :
Oui , il a le droit de demander un nouvel examen
de l'affaire . C'est ce que l'on appelle faire opposi
tion . Le délai en est fixé par la loi .

309
Question :

Celui qui s'est présenté devant le tribunal et qui


a perdu son procès peut-il demander à un autre
tribunal d'examiner son affaire ?
Réponse :
Oui, la loi lui ouvre à cet effet deux recours :
-
l'appel ;
le pourvoi en cassation .
Question :
Quelles sont les différences et les ressemblances
qui existent entre l'appel et le pourvoi en cassa
tion ?

Réponse :
L'appel comme le pourvoi en cassation soumet l'af
faire à une nouvelle juridiction .
Toutefois l'exécution du premier jugement est sus
pendue dès que l'appel a été formé, sauf disposi
tion spéciale et contraire du jugement attaqué.
Tandis que le fait de former un pourvoi en cassa
tion ne peut arrêter l'exécution , sauf en matière de
divorce, dans les décisions concernant le Trésor
Public et les condamnations prononcées par la
Cour d'assises .
Question :
Qu'appelle-t-on saisie conservatoire ? Sur qui
peut-elle être faite ?
Réponse :
On appelle saisie conservatoire une mesure provi
soire motivée par l'urgence de la situation tendant
à empêcher un débiteur de vendre ses biens parce
qu'il a des dettes à payer.
310
Question :

Qu'appelle -t-on référé ?


Réponse :
On appelle référé une procédure sommaire dictée
par l'urgence et qui ne peut préjuger au fond .
Question :

Comment recouvrer les petites créances commer


ciales ?

Réponse :
Jusqu'à concurrence de 125.000 francs les petites
créances commerciales sont recouvrées à l'aide
d'une procédure simple aboutissant rapidement,
sauf dénégation de la part du débiteur, au visa de
la demande pour exécution .
Question :
Qu'appelle-t-on contrainte par corps ? Sur qui peut
elle être exercée ?

Réponse :
La contrainte par corps est le fait de retenir à la
prison le condamné qui n'a pas payé les dommages
intérêts, les amendes ou les sommes dues au Tré
sor Public
Un particulier ne peut pas l'exercer contre son con
joint, ses ascendants, descendants, frères et soeurs,
ou ses autres parents jusqu'au 5' degré . Dans le
cas où il peut le faire, il est tenu de nourrir son
débiteur en prison .
Question :

Comment se constituer partie civile ?

311
Réponse :
Le plaignant peut demander la réparation des pré
judices subis et fixer le montant de ces préjudices
soit devant le juge d'Instruction soit devant le Tri
bunal .
Question :

Quelles différences et quelles ressemblances y -a


t-il entre un arrêt, un jugement et une ordonnance ?
Réponse :
L'arrêt, le jugement et l'ordonnance sont des déci
sions rendues par des autorités judiciaires .
Toutefois l'arrêt est rendu soit par le Tribunal Supé
rieur de Cassation soit par la Cour d'Appel . Le
jugement est prononcé par un tribunal ou la justice
de Paix . L'ordonnance est rendue par un seul ma
gistrat, en qualité de Juge d'Instruction ou de Pré
sident du Tribunal .
Question :

Comment peut-on devenir citoyen guinéen ?


Réponse :
On peut devenir citoyen guinéen :
en naissant d'un père ou d'une mère qui est
déjà Guinéen ;
en naissant en Guinée, soit de parents incon
nus, soit d'un père ou d'une mère qui y est né lui
même ;

en vertu d'un décret qui sanctionne certaines


conditions ;
- par le mariage .

312
Question :

Un homme laisse à son décès des meubles et des


immeubles situés dans plusieurs pays . Quelle est
la loi applicable à cette succession ?
Réponse :
Les immeubles seront régis par loi du lieu de leur
situation, et les meubles par la loi du domicile du
défunt ou sa loi nationale .

Question :

Peut-on mettre en faillite un commerçant dont les


immeubles, voitures et biens ont une valeur supé
rieure à celle de ses dettes commerciales ?

Réponse :
Oui , parce que le commerçant est tenu de payer à
la date convenu : sinon ily a cessation de paiement
ou mieux suspension de paiement .
Question :

Qu'appelle-t-on syndic ?
Réponse :
Le syndic nommé par le tribunal est un mandataire
chargé de représenter les créanciers et le commer
çant en faillite . Il vérifie la situation du commer
çant, continue s'il y a lieu l'affaire, en administre
les biens, les vend si c'est nécessaire pour payer
proportionnellement chaque créancier, à charge
de rendre compte de toutes ses activités .

313
Santé

Question :

Qu'entend -on par Santé Publique ?

Réponse :
La Santé Publique est une institution scientifique
Gouvernementale d'action spécialisée et polyva
lente ayant pour tâches permanentes d'assurer à
toute la population et avec toute la population
sans discrimination :
la lutte contre les maladies et la mort ;
la lutte pour un bon développement physique,
mental , et social aussi parfait que possible,
aussi harmonieux que possible, en vue de la
Libération de la force de Travail des Citoyens
pour leur insertion rationnelle dans le circuit
de la production économique, pour la conquête
consciente, solidaire et active de leur bien
être social , culturel et leur plein épanouisse
ment humains . Certaines exigences de la santé
publique sont :
1 ) La Protection de la mère et de l'enfant ;
2 ) La formation professionnelle para-médico so
ciale ;
3 ) L'Assainissement du milieu et l'amélioration
des conditions de vie ;
4 ) La lutte contre les maladies transmissibles ;
5 ) La recherche scientifique ( y compris la Mé
decine et la thérapeutique traditionnelles,
314
l'alimentation, la nutrition et la standardi
sation ;
6 ) L'Education Sanitaire Populaire ;
7 ) Le traitement curatif des malades .
Question :

Qu'est-ce que la santé?


Réponse :

La bonne santé n'est pas seulement l'absence de


maladie.

Elle est équilibre et harmonie entre l'organisme


et son milieu, entre les organes et leur fonction .
C'est un état de bien-être complet à triple assise :
physique, mentale et sociale .
Question :

Qu'entend-on par santé physique ?


Réponse :
Celui qui ne ressent aucune douleur, n'accuse
aucune gêne, aucun trouble ni malaise ressenti
est en bonne santé physique .
Question :
Qu'entend-on par santé mentale ?
Réponse :
Celui qui est en parfait équilibre mental , psycho
somatique, qui sait concevoir, traduire et agir de
manière consciente .

Remarque :
On peut avoir la santé physique sans avoir la santé
mentale et vice-versa .

315
Question :

Qu'entend-on par santé sociale ?


Réponse :
Celui qui ment, vole, celui qui est oisif, paresseux,
usurier, parasite social , vivant en marge de la Socié
té reçoit tout de sa Société sans rien lui donner
n'est pas en bonne santé sociale .
Remarque : La santé sociale, individuelle et col
lective est une des conditions essentielles de l'équi
libre harmonieux des structures politico-sociales
d'une Nation .
Question :

Qu'est-ce donc que la bonne santé en définitive ?


Réponse :
C'est un équilibre, une harmonie entre le

physique, le mental et le social.


C'est en un mot ce qui conditionne chez l'homme
l'état de conscience, la volonté et la capacité de se
produire par un travail conscient, volontaire et
progressif, efficace pour sa Société donc pour
lui-même.
Question :

Comment conquérir la bonne santé ?


Réponse :
Les étapes de lutte sont diverses et se complètent .
1 ) L'étape symptomatique : vise à enrayer les
symptômes ressentis ( objectifs ) : vomissement,
convulsions, diarrhée ou ( subjectifs ) : douleur .
2 ) Etape étiologique ou causale vise à enrayer la
cause profonde du mal , du trouble, du désordre :
germes microbiens, champignons , virus, etc.

316
Remarque : Il ne sert à rien d'enrayer le symptome
en laissant de côté la cause ; donc l'étape étiolo
gique est une étape supérieure à la précédente
mais elle demande plus de temps , plus de moyens
etc.

3 ) Etape préventive : Elle vise à prévenir le mal


avant qu'il ne s'installe . Le principe de cette étape
repose sur la vaccination . Il existe plusieurs vac
cins contre de terribles maladies qui décimaient
les populations, et qui déciment encore les popu
lations qui ne pratiquent pas la vaccination .
Exemples : De nos jours on vaccine efficacement
contre : la Tuberculose, la Variole, la Coqueluche ,
la Diphtérie, le Tétanos, la Typhoïde, les Para
Typhoïde, le Choléra , la Fièvre Jaune, la Rou
geole , la Poliomyélite , etc.
C'est une très grande Victoire pour l'Humanité ,
de nos jours .

Rappel : Il y a 156 ans ( 1809 ) le premier Vaccin


( le Vaccin Anti Variolique ) n'était pas encore
adopté et soulevait de grandes controverses en
Europe .
En Afrique la pratique de cette Vaccination exis
tait déjà . Il y a ce qu'on appelait et appelle en
core « le mariage du Varioleux » de pratique très
ancienne et repose sur un principe biologique
très précis : protéger le sujet sain en lui inoculant
le sang ou le pus d'un varioleux .
4 ) L'étape éducative : Sans elle, toutes les pré
cédentes sont incomplètes et inefficaces .
Il y a des maladies , des fléaux contre lesquels, on
ne vaccine pas , pour l'instant et qui sont dûs à

317
l'ignorance, aux mauvaises pratiques et habi
tudes .
Pour conquérir la Santé à ce niveau il faut s'in
former et informer, il faut prouver, persuader,
démontrer, convaincre, modifier les mentalités,
créer la conscience en théorie et en pratique.
Tout ceci grâce à la mystique de l'explication .
L'étape éducative est la plus difficile mais la plus
économique, la plus efficace, la plus exaltante en
tous cas la plus conforme à nos principes et à no
tre Doctrine car elle fait appel à la Conscience, à
l'Action directe du Citoyen pour la Conquête, la
Conservation et l'Amélioration de sa Santé .

5 ) L'Etape de la santé économique : Elle est l'ob


jectif de tous les Etats conscients en voie de déve
loppement. La santé productive à partir de Ci
toyens conscients, sains, sachant lire, écrire et
produire.
Question :
Quels sont les problèmes de santé publique de
la République de Guinée par ordre d'importance
décroissante ?

Réponse :
Ce sont :
1 ) la Filariose ( onchocercose ) ;
2 ) le Paludisme ;
3 ) la Tuberculose ;
4 ) les maladies parasitaires et maladies infec
tieuses ( de l'enfance surtout ) ;
5 ) les maladies de l'Alimentation et de la Nu
trition et leurs séquelles ;
318
6 ) les maladies du Sang : la Drepanocytose ;
7 ) les maladies vénériennes et Tréponémiques
etc.

Information : Le Parti et le Gouvernement de la


République de Guinée ont tant consacré à la Pro
tection de la Sécurité et de la Santé du Peuple que
le Buget de ce Département a été porté de 1957
à 1965 : de 1 à 10 .
Ce fait de « gonflement du Budget » ne peut con
tinuer indéfiniment .
Il faut un effort conscient , solidaire, permanent,
cohérent et planifié de chacun et de tous pour
rendre la Protection Sanitaire plus efficace et
moins coûteuse ; d'où l'impératif d'une pratique
sanitaire constante à la fois symptomatique , cau
sale, préventive, éducative et économique au ni
veau de l'individu et de chaque collectivité so
ciale .

Question :

Quelle est l'organisation du Ministère de la Santé


Publique et des Affaires Sociales en République de
Guinée ?

Réponse :
Le Département de la Santé Publique est placé sous
l'autorité d'un Ministre. Celui-ci est assisté d'un
Secrétaire d'Etat aux Affaires Sociales, d'un Cabi
net, comprenant, en principe, un Directeur de Cabi
net , un Chef de Cabinet, des Attachés et Con
seillers Techniques.
Les principaux services du Département sont :
1 ° L'Inspection générale des services sanitaires et
médicaux .

31.9
2 La Direction des Affaires Sociales ;
3º La Direction de l'Hygiène Publique ;
4 ° La Direction du Service National des Grandes
Endemies ;

5 ° L'Inspection des Pharmacies ;


6 ° La Direction des Ecoles de Santé ;
7° La Direction des Instituts de Recherches ;
8 ° La Direction du Service National de Protec
tion Maternelle et Infantile ( P.M.I. ) .
Il existe également le Conseil de Santé, la Com
mission de Réforme et le Service des relations in
ternationales qui assure une liaison permanente
avec :

L'Organisation Mondiale de la Santé ( O.M.S. ) ;


- Les Fonds des Nations Unies pour l'Enfance
( U.N.I.C.E.F. ) ;
La Commission de Coopération Technique en
Afrique au Sud du Sahara ( C.C.T.A. ) ;
L'Organisation des Nations-Unies pour l'agri
culture et l'alimentation ( F.A.O. ) .
Question :
Quelles sont les attributions du Ministère de la
Santé Publique et des Affaires Sociales ?
Réponse :
Il doit protéger à tout moment la Santé du Peuple .
Ce Ministère qui est responsable de l'Assistance
médicale guinéenne a , dans ses attributions toutes
les questions se rattachant à la protection de la
Santé Publique et à l'hygiène sociale, notamment
la lutte contre les Epidémies, les Endémies, le con

320
trôle sanitaire aux frontières, le contrôle de l'ob
servation des règles d'hygiène . Il est chargé éga
lement de la protection sanitaire de la famille et
de l'enfance, de la lutte contre les fléaux sociaux
ainsi que de l'approvisionnement de la Nation
en produits médicamenteux. Le Ministère de la
Santé Publique exerce sa tutelle sur les professions
de Médecin , de Pharmacien, de Chirurgien , de
Masseur Kynesithérapeute, de Chirurgien -Dentiste,
de Sage-Femme, d'Infirmier, de Laborantin , sur
les formations sanitaires et hospitalières publiques
et privées.
Question :

Quelles sont les attributions de l'Inspection Géné


rale des Services Sanitaires et Médicaux ?

Réponse :
L'Inspection Générale des Services Sanitaires et
Médicaux est dirigée par un Médecin -Inspecteur
Général assisté d'un Chef des Services Admi
nistratifs, chargé de la gestion administrative de
l'Assistance Médicale Guinéenne . L'Inspection
Générale des Services Sanitaires et Médicaux est
chargée :
1 ) des problèmes relatifs à l'organisation hospi
talière et elle veille à l'application de la législa
tion et de la règlementation concernant les hôpitaux
publics .
2 ) de l'Organisation et du contrôle de la Protection
Maternelle et Infantille sur le territoire de la Répu
blique .

321
3 ) de la lutte contre les fléaux sociaux :
Tuberculose, paludisme, maladies vénériennes,
alcoolisme, maladies mentales, etc.
4 ) du contrôle de l'activité administrative et techni
que des établissements publics de Santé ( Dispen
saires, Maternités, Etablissements anti-tuberculeux,
etc. ) .
5 ) de l'Organisation d'une Banque de sang au
niveau national .
6 ) de l'Organisation du Conseil de Santé et de la
Commission des Réformes .
7 ) de la liaison du Ministère de la Santé Publique
et des Affaires Sociales avec les Services de Santé
de tous les pays .
Question :

Qu'est-ce qu'un hôpital ?


Réponse :
L'Hôpital est un établissement public assurant con
formément à la législation en vigueur le traite
ment des malades alités . C'est une institution so
ciale qui , outre sa fonction traditionnelle de soins,
a de nombreuses autres fonctions .
fonction de diagnostic et de traitement ;
fonction préventive et éducative ;
fonction de rééducation et réhabilitation ;
fonction d'enseignement, de recherches, de
documentation , d'information et de perfectionne
ment .

On distingue plusieurs genres d'établissements


hospitaliers suivant le caractère essentiel de leurs
activités médicales ;

322
l'Hôpital Général assure les soins généraux de
Médecine ;
l'Hôpital spécialisé dans le traitement de cer
taines maladies : Psychiatrie, Pédiatrie, Hypno
Léproserie.
- le Sanatorium , établissement où sont traitées
toutes les formes de tuberculose pulmonaire ou
extra pulmonaire .
Classification des hôpitaux
Les hôpitaux sont classés suivant leur capacité dans
les catégories suivantes :
hôpital 1a catégorie plus de 400 lits ;
hôpital 2° catégorie 200 à 400 lits ;
hôpital 3° catégorie 100 à 200 lits ;
hôpital secondaire moins de 100 lits,
assurant les soins de médecine générale, de chirur
gie, de spécialités médicales et chirurgicales et
ayant une pharmacie, un laboratoire .
Les hôpitaux de la catégorie sont dirigés par des
directeurs administratifs . Les autres hôpitaux sont
dirigés par un Médecin -Chef assisté d'un Econome
et d'un Secrétaire administratif.
Organisation et fonctionnement d'un hôpital
autonome. ( voir schéma )
Question :
Quelles sont les attributions du Conseil de Santé ?
Sa composition ?
Réponse :
Le Conseil de Santé est chargé des expertises médi
cales . Il comprend un Président et deux membres,
tous médecins .

323
ORGANISATION
STRUCTURE
HOPITAL
D'UN
ET
DIRECTION
SERVICES
ADMINISTRATIFS SERVICES
SANTE
DE
Pharmacie
Laboratoire
Service:
Médical
Servicat
es:: Hospitalisation médica
Distribution
généra
Econom ux Consultation
externe
ments
Comptabilité Cuisine Enseignement Examens-
Analyses Assistance
SECRETARIAT lin-
Buanderie
-
Bureau
des
En-
- per -
Enseignement
Médical
sonnel
Para- sociale
Médico
trées gerie COURRIER
Magasin. Entretien DIRECTEUR Chef-·
Pharmacien
Chef
Chururgien Assissante
ECONOME Infirmiers
majors
Chef--
Médecin Sociale
Médecins
assistants A.T.S.)( sociales
Aides.
Matériel
Chef
du Infirmier
Chef- Infirmiers
spécialistes
et
Internes
Externes
Dépensier Secrétaires Femmes)
Sages-(
Laboraptios
Commiset-
aides
comptables Dactylographes Infirmiers
majors- de.
Garçsalle
ons
Magasiniers
Chauffeurs
A.T.S.)(
lafir
Infir mierss
mière
Cuisiniers Garçsalle
de
ons
Aides-
cuisiniers Filles
de
salle
Blanchisseurs Matrones)(
Lingères
Couturières

324
Braocardiers
Ouvriers Elèves
infirmiers
infirmières
et
stage
en
Manoeuvres. Elèves
aides
sociales
en-,
stage
Question :

Quelles sont les attributions de la Commission de


Réforme ? Quelle est sa composition ?
Réponse :
La Commission de Réformes statue sur l'aptitude
générale à servir des agents de l'Etat et des entre
prises nationales. Elle est composée de 3 membres
médecins, dont un Président qui est le Ministre de
la Fonction publique .
Question :

Quelles sont les attributions du Service de Protec


tion Maternelle et Infantile ? Comment fonction
ne-t-il ?

Réponse :
Le Service de la Protection Maternelle et Infantile
est chargé de la protection médico -sociale de la
mère et de l'enfant. Protection assurée :
1 ° au moment du mariage : examens prénuptiaux
et de Stérilité .

2 ° pendant la grossesse : consultations prénatales.


3 ° après la naissance : soins à la mère et à l'en
fant : consultations aux nourrissons et aux enfants
en bas âge .
4 ° immunisation systématique contre certaines
maladies endémiques et épidémiques .
5 ° surveillance médico -sociale des enfants sains .
6 ° éducation nutritionnelle des mères plus particu
lièrement pour les périodes de sevrage.
325
7 ° éducation sanitaire populaire et en particulier
des mères de famille .
8 ° Perfectionnement du Personnel .
Le Service est dirigé par un Médecin-Spécialiste
assisté de médecins adjoints, de sages-femmes,
d'assistantes sociales, d'infirmières, de puéricul
trices, d'aides-sociales, d'auxiliaires de P.M.I. , de
garçons et filles de salle .
Question :
Quelles sont les attributions du Service National
des Grandes Endémies ?

Réponse :
Le Service National des Grandes Endémies est
chargé de l'organisation de la lutte :
contre les maladies endémiques : trypanoso
miase, pian , lèpre, onchocercose, paludisme, syphi
lis, etc.
- contre les épidémies : variole, méningite cé
rébro-spinale , grippe et fièvre jaune, etc.
Question :

Quelle est l'organisation du Service des Grandes


Endémies ?

Réponse :
Le Service des Grandes Endémies comprend :
une Direction confiée à un Médecin spécialiste
des Grandes Endémies . Le Directeur est assisté
d'un Service Administratif, technique et comptable.
— Quatre Inspections des Grandes Endemies, diri
gées chacune par un Médecin -Inspecteur des Gran
des Endémies .

326
28 secteurs spéciaux dirigés chacun par un
agent technique de Santé. Chaque secteur spécial
correspond aux limites d'une région administrative
où il assure les programmes de dépistage, de trai
tement .

Question :
Comment fonctionnent les secteurs spéciaux ?
Réponse :
Dans chaque secteur il existe :
.

1 centre hospitalier ou Hypnoserie-Lèproserie


Où sont soignées les formes graves et contagieuses
des principales endémies .
- 1 équipe de prospection de 7 personnes qui
visite les populations, assure le dépistage des
malades et pratique les vaccinations.
- 1 ou 2 circuits automobiles pour le traitement
des lèpreux .
1 ou plusieurs circuits vélo pour le traitement
des lèpreux .
- 1 ou plusieurs postes filtres qui , aux frontières,
surveillent les mouvements de populations, dépis
tent les malades et assurent les traitements stan
dard simples .
Question :

Qu'est-ce qu'un circuit de traitement anti - lèpreux ?


Réponse :
C'est un ensemble de villages convenablement
choisis où les lèpreux d'une contrée se rassemblent
une fois par semaine ou par quinzaine pour être
traités par l'infirmier qui se déplace, tantôt en auto ,
tantôt à bicyclette, tantôt en barque motorisée , de
village en village .
327
Question :

Quel est le rôle des postes filtres ?


Réponse :
Dans le cadre des rapports frontaliers avec les
Etats voisins, les postes filtres ont pour but d'ar
rêter, d'isoler et de traiter tous les cas de maladie
endémo-épidémiques dépistés chez les personnes
qui traversent les frontières de part et d'autres .
Ces postes filtres protègent contre les apports exté
rieurs des germes de maladies . Il y a des postes
filtres sur nos frontières avec la Sierra-Léone, le
Libéria , la Côte d'Ivoire, le Sénégal, la Guinée dite
Portugaise .
Question :
Qu'est -ce que le Centre fixe de traitement ?
Réponse :
C'est un Centre de traitement situé dans un village
éloigné hors des circuits auto et où un infirmier en
résidence habituelle reçoit, soigne et traite les
malades des environs .
Question :

Qu'est-ce que l'Hypnoserie-Lèproserie ?


Réponse :
C'est une formation hospitalière des Grandes En
démies dans laquelle les malades sommeilleux et
les malades lèpreux graves et contagieux sont hos
pitalisés et traités dans des locaux séparés. L'hos
pitalisation est gratuite dans les hypno-lèproseries .
Question :
Quel est le déroulement périodique du travail
d'une équipe de prospection ?
328
Réponse :
Rassemblement et dénombrement des habi
tants présents .
Visite médicale succinte et triage des malades
et des suspects .
Vaccination générale et soins médicaux cou
rants .
Examens minutieux systématiques des suspects ;
Appel et contrôle des anciens recensés.
Traitement de masse des malades .
Evacuation des Malades graves sur les Hypno
Lèproseries et les Centres Médicaux de l'Assistance
Médicale Guinéenne ( A.M.G. ) .
Question :

Quels doivent être les rapports du Service des


Grandes Endémies avec les Etats voisins ?
Actuellement des Etats de l'Ouest Africain ont
groupé leurs services nationaux des Grandes En
démies dans une organisation de coordination et
de coopération de lutte contre les Grandes Endé
mies ( O.C.C.G.E. ) . Sa présidence est assurée par
le Ministère d'un des Etats membres et son con
seil d'Administration se réunit dans l'une ou l'au
tre des capitales de ces Etats . Son Secrétariat tech
nique et administratif siège à Bobo -Dioulasso .
Question :
Comment fonctionne le Service de Pharmacie ?

Réponse :
Le Service de Pharmacie est chargé de l'ensemble
des problèmes relatifs aux activités pharmaceu
tiques .

329
1 ° l'Inspection de pharmacie ;
contrôle de l'exercice de la profession de phar
macien i

réglementation et contrôle des stupéfiants ;


répression des fraudes i

agrément des visas ;


tarifs pharmaceutiques.
2 ° le Service Commercial ;
importation et exportation , vente des produits
pharmaceutiques ;
-
approvisionnement des officines privées , des
pharmacies d'Etat, des Hôpitaux et Formations sani
taires ;
production, fabrication et conditionnement des
produits pharmaceutiques.
Actuellement ce Service est entièrement assuré par
« Pharmaguinée », Entreprise Nationale de Pro
duits pharmaceutiques . Pharmaguinée est dirigée
par un pharmacien-inspecteur.
En livrant des médicaments en emballage collec
tif dit emballage hôpital , au lieu de l'emballage
dit de luxe, Pharmaguinée a réduit ainsi consi
dérablement le prix de revient des médicaments
en République de Guinée.
Question :
Quel est le statut administratif ou la position des
laboratoires dans le cadre de l'Administration de
la Santé Publique ?
Réponse :
A proprement parler, il n'y a pas de statut parti
culier pour les laboratoires, ni un service séparé
de laboratoires en République de Guinée . Chaque
laboratoire est partie intégrante de la formation
sanitaire ( hôpital , dispensaire, etc. ) desservie.
330
Question :

Quels sont le nombre et les catégories des labora


toires existants ?

Réponse :
1 ° Les laboratoires à peu près complets sont
ceux des deux hôpitaux : Ballay et Donka .
Ces deux laboratoires ont l'équipement nécessaire
pour effectuer les examens de chimie-biologie, de
bactériologie, de sérologie, de parasitologie, d'hé
matologie .
2 ° Un laboratoire de toxicologie et de détection
des fraudes alimentaires existe à la Pharmaguinée .
Il est prévu dans le même service un laboratoire
de pharmacie galénique .
3 ° Un laboratoire d'entomologie existe à l'Institut
National d'Hygiène .
4 ° Certaines formations sanitaires de chefs-lieux
de régions possèdent des petits laboratoires où un
ou deux infirmiers spécialistes font des examens
courants de parasitologie : ( recherches de para
sites sanguicoles, intestinaux ) et d'hématologie
( numération globulaire, formule sanguine ) , de
bactériologie ( coloration de Gram et de Ziehl ) ,
parfois de sérologie ( tests de floculation de la
syphillis ) .
Il y a possibilité à l'hôpital de Kankan , Labé, NʻZé
rékoré et Kissidougou de faire quelques examens
de chimie -biologie ( urée, glycémie, cholestérol ) .
Il est prévu la construction d'un grand laboratoire
de Recherches ayant vocation d'enseignement en
vue de la formation de laborantins et laborantines.

331
Question :

Quelles sont les attributions du Service d'Hygiène


Publique ?
Réponse :
Le Service National d'Hygiène Publique est chargé :
1 ° du contrôle de l'hygiène générale ;
2 ° de régler les questions épidémiologiques ;
3º de recueillir et diffuser la documentation sur
l'hygiène ;
4º de contrôler l'application des dispositions rela
tives aux vaccinations obligatoires et de prescrire
dans le domaine de la prophylaxie toutes les me
sures nécessaires .
5 ° d'assurer l'application de la législation et de la
réglementation relatives à la désinfection , à la
désinsectisation, à la dératisation , aux problèmes
d'assainissement, d'insalubrité, de surveillance et
de contrôle des eaux d'alimentation et de protec
tion des eaux potables.
6º de participer à la surveillance de l'hygiène, de
l'alimentation , de l'habitat et de l'hygiène indus
trielle.
7 ° de veiller à l'exécution des dispositions prévues
par les conventions internationales sur la Police
Sanitaire aux frontières terrestres, maritimes et aé
riennes .
8 ° de prescrire les mesures sanitaires relatives
à l'immigration .
Question :

Comment fonctionne le Service d'Hygiène Publi


que ?

332
Réponse :
Le Service National d'Hygiène Publique comprend :
l'une Direction Nationale confiée à un Médecin
spécialiste d'hygiène chargé de la coordination et
du contrôle des activités des services régionaux
d'hygiène .
2° un Institut National d'Hygiène à Conakry placé
Sous l'autorité directe du Directeur de l'Hygiène
Publique et installé dans les mêmes locaux que la
Direction Nationale du Service .
L'Institut National d'Hygiène est chargé en parti
culier des problèmes relatifs aux vaccinations obli
gatoires, à la recherche épidémiologique , à la lutte
contre la rage . Il effectue des travaux de labora
toire intéressant la protection de la Santé Publique,
étudie les conditions d'utilisation et les modalités
d'application pratiques des résultats de recherches
scientifiques, notamment par l'aménagement de
stations d'essai ( assainissement, de désinfection ,
etc. ) et par l'extension du champ d'application
de l'épidémiologie, de la prophylaxie générale des
maladies transmissibles , du problème de nutrition ,
confronte les résultats des enquêtes menées dans
diverses collectivités avec les investigations de
laboratoire ( nutrition et état sanitaire ). Il réunit et
tient à jour une documentation complète sur la
situation sanitaire du pays et sur l'hygiène géné
rale, dont il assure la diffusion et la vulgarisation .
a ) section d'Epidémiologie ;
b ) section d'hygiène sociale ;
c ) section de nutrition ;
d ) section des maladies sociales ( cancer, syphilis,
tuberculose et alcoolisme ) .
333
A chaque section sont rattachés des établissements
d'application et des laboratoires agréés par le
Ministère de la Santé Publique.
A l'Institut National d'Hygiène est rattachée une
Ecole Nationale de Formation d'assistants , agents
éducateurs sanitaires .
Le Directeur du Service d'Hygiène Publique est
assisté d'un personnel technique comprenant :
un ingénieur sanitaire ;
une dessinatrice i

des agents techniques de Santé et infirmiers


spécialistes d'hygiène et de moniteurs et gardes
d'hygiène .
3 ° un Service régional d'Hygiène dans chaque
région administrative rattaché à la région médicale .

DIFFERENTES CATEGORIES DE PERSONNEL


DU MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE
ET DES AFFAIRES SOCIALES

1 ° Personnel médical .
— Docteur en Médecine : formation Universitaire
selon les pays de 5 à 7 ans après le baccalauréat.
Au bout de ces années d'études, l'étudiant en
Médecine doit soutenir une thèse pour devenir
Docteur en Médecine . L'étudiant ayant réussi ses
examens cliniques peut, avant ou après sa thèse
de Doctorat, faire les spécialités suivantes :
Bactériologie 1 an ;

Laboratoire Biologie Parasitologie .. an;


1
Anatomie-Pathologique 3 ans ;
Gynécologie obstétrique 4 ans ;
Obstétrique 3 ans ;

334
Phtisiologie 3 ans ;
Hématologie .
3 ans ;
Cardiologie 3 ans ;
-

Dermato-syphiligraphie 3 ans ;
Neuro -psychiatrie 4 ans ;
Pédiatrie 4 ans ;
Chirurgie 5 ans ;
Gastro -entérologie 3 ans ;
Electroradiologie 3 ans ;
Pharmacien de 1 " classe : formation dans une
Faculté de Médecine et Pharmacie après le bacca
lauréat en 5 années d'études :
Chirurgien dentiste : formé en 5 ans d'études
après le baccalauréat .
Stomatologiste : 2 ans de spécialisation après le
Doctorat en Médecine, dans une école de Stomato
logie .
2 ° Personnel para-médical.
Sage -femme : formation dans une école de
sages- femmes ; recrutement par concours ( niveau
BAC. ) puis 3 ans d'études dans une Ecole de Sages
Femmes .
Infirmiers et Infirmières d'Etat. Diplôme supérieur
d'infirmier, formation à l'Ecole d'infirmier d'Etat
en 3 ans .
Puéricultrice : spécialisation pendant 1 an pour les
infirmières d'Etat et sages-femmes dans une école
de puériculture.
Assistante Sociale : formation médico - sociale
en 3 ans dans une école d'Assistante Sociale.
Recrutement sur concours ouvert au titulaire du B.E.
Infirmier : diplôme de capacité d'infirmier après
335
3 ans de formation à l'Ecole Nationale d'infir
miers et infirmières, recrutement sur concours :
Infirmier spécialiste : spécialisation de 18 mois,
par concours parmi les infirmiers et infirmières du
diplôme de capacité et ayant effectué au moins
4 ans de pratique .
Spécialités infirmières :
Médecine générale ;
Puériculture ;
Chirurgie anesthésie ;
Radio ;
Pédiatrie ;
.
Hygiène ;
Laboratoire - pharmacie, formation sanctionnée
par le Brevet d'Infirmier Spécialiste : 1 an de
cours théorique et pratique ; sélection par concours
parmi les infirmiers et infirmières nantis du diplô
me de capacité et ayant effectué au moins 4 ans
de pratique, aux infirmiers qui en remplissent les
conditions pour leur perfectionnement, et la réva
lorisation de leur fonction .
Personnel subalterne :
Garçons de salle ;
Filles de salle ;
Brancardiers .
Ingénieurs Sanitaires, Baccalauréat complet et
4 ans d'études ( ou )
- Ingénieurs du Génie Civil + spécialisation
2 ans dans une Ecole spéciale ;
Technicien Sanitaire = B.E. + concours ou 1 "
partie du Baccalauréat + 18 mois à 2 années
d'études .

336
Question :

Qu'est-ce qu'une maladie contagieuse ?


Réponse :
C'est une maladie qui se transmet d'un sujet mala
de à un sujet sain . Cette transmission porte le nom
de contagion .
Question :

Quels sont les modes de contagion ?


Réponse :
La contagion peut être :
a ) Immédiate : c'est-à-dire, sans intervention d'in
termédiaire : contagion directe de l'homme
malade à l'homme sain .
Exemple : La gale , la variole, la peste bovine,
etc.

b ) Médiate : c'est-à -dire indirecte , avec interven


tion nécessaire d'un agent intermédiaire.
Exemple : Les piroplasmoses, les trypanoso
miases, certaines filarioses, etc.
Question :

Quelles sont les principales voies de transmission


des maladies ?
Réponse :
Schématiquement, elles peuvent se réduire à 5 :
a ) La voie cutanée
b ) La voie muqueuse
c ) La voie respiratoire
d ) La voie lymphatico-sanguine ;
e ) la voie digestive.

337
Les effractions ou petites blessures parfois imper
ceptibles de la peau peuvent donner lieu à la pé
nétration de germes microbiens dans l'organisme .
Il en est de même des altérations des muqueuses
qui ne sont autre chose que des prolongements
de la peau tapissant l'intérieur de certains orga
nes : bouche, oeil , nez, intérieur du tube digestif,
etc.

Les germes microbiens peuvent également attein


dre la masse sanguine et être ensuite véhicules
par elle dans toutes les parties du corps .
Question :
Quels sont les principaux véhicules des germes
microbiens ou parasitaires ?
Réponse :
a) Eau ( peste bovine, choléra aviaire, pestes
aviaires, thyphoïde, dysentérie, poliomyélite ) ;
b ) - Air ( bacille tuberculeux , péripneumonie ,
peste , méningite cérébro -spinale épidémique ) ;
c) - Terre ( charbon bactérien , helminthes , téta
nos , etc ) ;
d) Vêtements ( gales, teigne ) ;
e) Instruments de travail non stérilisés ( serin
gues , thermomètres, ciseaux, blouses, etc. ) .
f) Les viandes ( toenia , trichine ) .
Question :
Qu'est-ce que la stérilisation en microbiologie ?
Réponse :
C'est l'opération qui consiste à détruire systéma
tiquement tout germe microbien ou parasitaire dans
un produit, sur un instrument ou dans un récipient.

338
Question :
Quels sont les moyens habituels de stérilisation ?

Réponse :
a) Chaleur : sèche : four pasteur, flambage ;
humide : autoclave, ébullition .
b) Les produits chimiques :
Permanganate de potassium ;
___
Formol ;
Alcool iodé ;
Crésyl , etc.
c) Agents physiques : ( Rayons ultra -violets et
rayons X, etc. ) .
Question :

Qu'est-ce que le microbe ?


Réponse :
C'est un organisme unicellulaire animal ou végétal
invisible à l'oeil nu, ayant souvent la propriété de
causer des troubles chez leurs hôtes . On les décèle
à l'aide du microscope.
Il existe cependant des microbes inoffensifs que
l'on appelle microbes banaux ou germes banaux .
ou saprophytes.
Question :

Qu'est-ce qu'un virus ?


Réponse :
C'est un organisme encore plus fin que les microbes
habituels qui est filtrable et invisible aux techniques
ordinaires de microscopie . Il a les mêmes propriétés
que les microbes . On reconnait sa présence par
ses effets ou à l'aide de l'ultramicroscopie .
339
La fièvre jaune, et la peste bovine sont dues à un
virus .
Question :

Qu'est-ce qu'une incubation ?


Réponse :
C'est la période silencieuse partant du moment de
la pénétration chez un individu d'un germe micro
bien ou parasitaire jusqu'à l'observation des pre
miers symptômes de la maladie . On dit en terme
courant que « la maladie couve » .
Question :

Qu'est-ce qu'une infection ?


Réponse :
C'est l'apport des germes microbiens dans un orga
nisme ou dans un produit.
Question :

Qu'est-ce qu'une infestation ?


Réponse :
Ce terme s'emploie surtout en parasitologie pour
désigner la généralisation des éléments parasi
taires .
Question :

Qu'est-ce qu'une immunisation ?


Réponse :
C'est l'action de rendre un homme ou un animal
immunisé. C'est - à -dire réfractaire à une maladie
donnée . La méthode courante d'immunisation est
la vaccination . Vaccins : BCG ( anti-tuberculeuse )
variole, coqueluche, rougeole, poliomyélite ,
diphtérie etc.

340
Sortes d'immunisation : il y a :
1 ° l'immunisation active : Vaccins morts : V.G.A.
Vaccins vivants : peste aviaire, péripneumonie
bovine, peste caprine : vaccin anti-variolique, anti
amaryle.
2 ° L'immunisation passive :
- Lait maternel dans la plupart des maladies con
tagieuses ;
Sérum : animaux guéris soit de maladie natu
relle, soit de maladie artificielle : sérums antive
nimeux, antitétanique, anti- gangreneux.
Question :

Qu'est-ce qu'une maladie enzootique ? ( ou endé


mique chez les hommes )
Réponse :
C'est une maladie sévissant de façon permanente
et de cause habituelle dans un pays donné .
Exemple : les charbons et les pasteurelloses du
bétail en Guinée .
La trypanosomiase et la lèpre chez les humains .
Question :

Qu'est-ce qu'une maladie épizootique ? ( ou épidé


mique chez les humains )
Réponse :
On désigne sous ce vocable les maladies conta
gieuses généralement très meurtrières qui frap
pent à la fois un nombre très important d'animaux
ou d'hommes et se propagent avec rapidité. Leur
cause est accidentelle et inopinée donc à prévenir
par l'hygiène permanente et généralisée et par la
vaccination à jour.

341
Question :

Qu'est-ce que la prémunition ?


Réponse :
C'est une résistance efficace qu'acquiert un orga
nisme réinfecté lorsqu'il l'a déjà été à optima,
ex : paludisme, tuberculose ( grâce au vaccin
BCG ) ;
C'est l'ensemble des mesures à prendre pour éviter
l'éclosion et la propagation des maladies .
La prémunition ne peut résister à des réinfections
massives ou répétées.
Question :

Qu'est-ce qu'une police sanitaire ?


Réponse :
C'est un ensemble de dispositions légales permet
tant l'application de la prophylaxie ( lois, decrets,
arrêtés ou tous textes règlementaires destinés à
cet effet ).

A. MALADIES HUMAINES

Question :

Qu'est-ce que le cancer ?


Réponse :
C'est une maladie d'organe consistant en une proli
fération anarchique des cellules immatures qui
envahissent l'organe et engendrent une tumeur
dite maligne qui si elle n'est radicalement et pré
cocement traitée évoluera inexorablement vers
l'étouffement de l'organe et l'envahissement de
tout le corps .

342
Traitement : exèrèse chirurgicale au début de la
maladie .

Question :

Qu'est-ce que la coqueluche ?


Réponse :
C'est une maladie infantile très contagieuse carac
térisée par des quintes de toux convulsives entre
coupées d'une forte inspiration ressemblant au
chant du coq . Elle est due à un virus et crée une
immunité du sujet . Il existe un vaccin qui protège
efficacement.
Question :

Qu'est-ce que le choléra ?


Réponse :
C'est une maladie très contagieuse épidémique due
à un bacille ( le vibrion cholérique ) et caractérisée
par une diarrhée profuse, des vomissements , une
déshydratation rapide avec crampes musculaires et
intoxication générale . Mortalité importante . Vac
cination efficace .

Question :
Qu'est -ce que le diabète ?
Réponse :
Il existe plusieurs sortes de diabète dont le diabète
sucré le plus fréquent et le plus frappant . Dans ce
dernier cas, le malade accuse dès le début les
symptômes suivants :
il mange beaucoup polyphagie;
il boit beaucoup polydipsie;
il urine beaucoup = polyurie ;
il a du sucre dans les urines = glycosurie .
343
Question :

Qu'est-ce que la dysenterie ?


Réponse :
C'est une maladie infectieuse de l'intestin ( bacille
= Dysenterie bacillaire i amibe = dysenterie
amibienne ) caractérisée par l'émission de selles
trop fréquentes, trop liquides souvent sanguinolen
tes et accompagnées de douleurs abdominales et
de douleurs à la défecation . Transmission par les
mains sales, les mouches, le manque de propreté .
Question :

Qu'est -ce que la diphtérie ?


Réponse :
C'est une maladie contagieuse due à un bacille,
le bacille de lofler caractérisée par sa localisation
au niveau de la gorge où on décèle l'angine diph
térique . Vaccination efficace.
Question :

Qu'est-ce qu'un eczéma ?


Réponse :
C'est une maladie de la peau caractérisée par une
éruption vésiculo -squameuse disgracieuse.
Question :

Qu'est -ce qu'une épilepsie?


Réponse :
C'est une maladie nerveuse caractérisée par la
perte brutale de la connaissance suivie de con
vulsions, morsure de la langue, bavures, urines .
Un cri perçant précède souvent la crise ( kéré kéré
ma zââ ) .

344
Question :

Qu'est-ce que la fièvre jaune ?


Réponse :
C'est une maladie infectieuse très meurtrière ca
ractérisée par la fièvre, l'ictère et le vomissement
noir « vomito -négro » suivis d'anémie et de signes
nerveux. Elle est transmise par la piqûre de mous
tique stégomyia , due à un virus. (Vaccination obli
gatoire ) .
Question :

Qu'est -ce que les fièvres typhoïde et parathyp


hoïde ?

Réponse :
Ce sont des maladies infectieuses caractérisées par
la fièvre, l'abattement, la stupeur, la diarrhée, le
vertige. Elles sont graves, endémo- épidémiques,
dues à des bacilles du genre salmonelle ( contami
nation par voie digestive ) .
Vaccination préventive. L'antibiothérapie a modifié
le pronostic de cette meurtrière maladie.
Question :

Qu'est-ce que la fièvre récurrente ?


Réponse :
C'est une maladie endémo-sporadique caractérisée
par la reprise de la fièvre après une période de
guérison apparente. Elle est due à des spiro
chètes et transmise par les tiques et les poux. La
récurrente à poux est d'allure épidémique : col
lectivités militaires, détenus prisonniers, etc.

345
Question :

Qu'est-ce qu'une filariose ?


Réponse :
C'est une infection de l'organisme par des vers
ronds, les filaires .
Question :

Quels sont les différents types de filarioses ?


Réponse :
4 types.
° - La filariose de Médine ( Dracunculose ) pro
voque des odèmes localisés aux membres
inférieurs où la femelle émet des embryons
à travers la peau ulcérée. Transmission par
usage de l'eau infectée de cyclops ( petits
crustacés ) parasitée par ces embryons .
2° La filariose de Brancoft : le ver vit dans
les vaisseaux lymphatiques et c'est la nuit
que les insectes piqueurs ( moustiques )
puisent dans le sang les microfilaires in
fectants : lymphangite, chylurie, éléphan
tiasis .

3° La filariose à Loa -Loa : siège dans le tissu


cellulaire sous -cutané et c'est le jour que
le chrysops puise dans le sang les micro
filaires infectants : oedème fugace, déman
geaison localisation sous la conjonctive .
3° L'onchocercose : transmise par de petits
moucherons ( simulies ) dont la vie larvaire
se passe dans l'eau courante des fleuves :
tumeurs enkystées et surtout cécité =
tout oncho-cerquien, non soigné finit par
être aveugle .

346
Question :

Qu'est -ce que la gale ?


Réponse :
C'est une affection de la peau caractérisée par de
petites vésicules et une vive démangeaison due à
la présence d'un arachnide ( le sarcopte de la gale )
qui se creuse des galeries sous l'épiderme. La
gale est une maladie des personnes malpropres.
Elle se transmet par contagion directe .
Question :
Qu'est-ce que la grippe ?
Réponse :
C'est une affection catarrhale endémo-épidémique
des voies respiratoires due à un virus filtrable .
Contagion directe et extension très rapide : rhume,
bronchite, douleurs musculaires et fatigue .
Question :

Qu'est-ce que la lèpre ?


Réponse :
C'est une maladie infectieuse due au bacille de
Hansen se manifestant par des taches insensibles
des nodules qui déforment le visage qui finit par
ressembler à celui du lion : facies léonien ; trou
bles nerveux avec ulcérations .
Question :

Qu'est-ce que la méningite cérébro-spinale ?


Réponse :
C'est une forme de localisation ( encéphalo -mé
ningée ) d'une infection générale endémo-épidé
mique par le méningocoque. Contagiosité par la
347
rhino-pharingite méningococcique : fièvre, rai
deur de la nuque, constipation . Prophylaxie : sul
famido -prévention .
Question :
Qu'est-ce que le paludisme ?
Réponse :
C'est une maladie endémique très répandue cau
sée par l'infestation du globule rouge du sang par
un protozoaire l'hématozoaire, transmis par la pi
qûre de moustique : fièvre, frisson , convulsions,
grosse râte , pâleur.
Traitement : Quinine et antimalariques de syn
thèses .

Question :

Qu'est-ce que la tuberculose ?


Réponse :
C'est une maladie sociale due au bacille de Koch
La forme pulmonaire est très contagieuse et meur
trière mais la tuberculose est curable . Il existe des
localisations digestives, osseuses, méningées, etc.
Vaccination B.C.G. des enfants ( bacille Calmette
et Guérin ) .
Question :

Qu'est-ce que la trypanosomiase ? ( ou maladie du


sommeil ) .
Réponse :
C'est une maladie caractérisée par la fièvre, l'excès
de sommeil , les ganglions, les troubles mentaux
et la mort par cachexie. L'évolution endémo-épi
démique est due à l'infestation du sang par le try
348
panosome transmis par une glossine, la mouche
tsé - tsé.
Morbidité amoindrie par campagnes menées par
le service national des grandes endémies .
Question :
Qu'est-ce que la parasitose intestinale ?
Réponse :
C'est une infestation de l'intestin de l'homme par
des helminthes : Pénétration par voie intestinale,
absorption par voie buccale ( toenia -ascaris ) par
voie cutanée ( ankylostome ) .
B. MALADIES ANIMALES

Question :

Quelles sont les principales maladies des animaux ?


Réponse :
Elles peuvent se classer en :
a ) Maladies microbiennes :
Le charbon bacteridien ou fièvre charbonneuse . -
Frappe presque tous les animaux et l'homme. Le
microbe vit jusqu'à 30 ans et plus dans la terre, à
l'emplacement des cadavres morts de la maladie,
ces lieux s'appellent des « champs maudits ». Les
animaux s'infectent en broutant les herbes de ces
lieux et les hommes en mangeant les viandes
charbonneuses ou en labourant la terre des champs
maudits ou en manipulant des peaux d'animaux
charbonneux . Le charbon est rapidement meurtrier
( 12 à 24 h . ) . Les éleveurs appellent la maladie
« D'hamol » ( grosse rate ) ou « Heindou » ( vent du
diable ) ou « Sogoro » . La maladie est justiciable de
349
la sérothérapie, de la vaccinothérapie et de la sul
famidothérapie .
Le charbon symptomatique ou charbon emphysé
mateux - ne frappe que le boeuf. Une tumeur
crépitante atteint souvent un membre ou une autre
partie du corps et l'animal meurt rapidement. On
pense souvent à une morsure de serpent ( vipère ) .
La tumeur sent le beurre rance .

La pasteurellose ou septicémie hémorragique des


bovidés. Les éleveurs l'appellent « hirowel» (ma
ladie du ronflement ) souvent la gorge est atteinte
de tuméfaction qui gène la respiration .
et l'ani
mal meurt asphyxié .
Vaccination préventive . Sulfamidothérapie cura
tive .

La tuberculose due au baccille de Koch qui atteint


tous les animaux et l'homme et revêt plusieurs
formes selon les localisations ( pulmonaire, di
gestive, osseuse, cutanée, méningée, etc. ) . La lo
calisation mammaire rend dangereuse la consom
mation de lait non stérilisé .
Le tétanos. Maladie caractérisée par la raideur des
muscles due à la toxine tétanique et la mort par
asphyxie. S'observe surtout chez le cheval et les
bovidés.

Vaccination préventive et parfois curative. Le mi


crobe ( spores ) vit dans la terre .
Le choléra des volailles. Maladie enzootique qui
cause de nombreuses pertes dans l'élevage des
volailles .
Vaccination préventive .

350
La pullorose et la typhose des volailles très
meurtrières chez les poussins. Vaccination pré
ventive .

La lymphangite épizootique du cheval. Spéciale au


cheval , difficile à traiter. Nombreux boutons en
chapelets suppurants ; due au cryptocoque de Ri
volta ( les éleveurs l'appellent « Borké» ) .
Le rouget du porc. Spécial à cette espèce.
La morve du cheval . Maladie grave, transmissible
à l'homme .
La gourme du cheval. Spéciale à cette espèce.
Les salmonelloses . Transmissibles à l'homme par
les produits animaux (boîtes de conserve etc. ) .
Les brucelloses du Bétail. Maladies de la reproduc
tion, également transmissibles à l'homme.
b ) Maladies a virus :
Le peste bovine. Maladie épizootique dont la mor
bidité et la mortalité peuvent atteindre 95 % dans
les troupeaux et cela en quelques jours.
Vaccination préventive. Pas de traitement curatif.
Les éleveurs l'appellent Tiârou ( Diarrhée ) Ouggan
( vent meurtrier ) . La peste nous vient souvent de
la Guinée dite Portugaise où il n'y a pas de me
sures de Police Sanitaire .
La rage . Maladie due à la morsure d'animaux ou
d'humains enragés -- toutes les espèces animales
y compris les volailles font la rage et sont alors dan
gereux pour l'homme par leur salive infectée.
Vaccinothérapie préventive. Pas de traitement cu
ratif. La vaccination des chiens devrait être rendue
obligatoire dans toute l'étendue du territoire pour
la protection efficace des hommes .

351
La maladie de carré ou maladie des jeunes chiens .
Elle est fréquente et meurtrière chez les chiens de
race jusqu'à un an . Localisation : respiratoire ou
digestive, nerveuse ou cutanée . Sulfamidothé
rapie .
La diphtéro -variole aviaire. Endézootique et par
fois très meurtrière chez les poulets.
La fièvre aphteuse. ( Citée pour mémoire ) grave
maladie du bétail à mortalité comparable à celle
de la peste et à trés grande contagiosité. Fréquente
en Europe. Rare sinon inexistante en Afrique pour
le moment .

c ) Maladies à germes intermédiaires :


La peripneumonie bovine. Maladie grave du boeuf
qui se localise aux poumons et cause lentement
mais sûrement de sérieuses pertes à l'élevage. Les
éleveurs l'appellent « Diofoba » ( malinké ) et
« Diopé » ( peulh ) ce qui identifie bien la maladie .
Sérothérapie préventive, nombreux traitements
curatifs peu sûrs. Les animaux guéris constituent
des porteurs de germes qui continuent à infecter
les troupeaux sains .
La péripneumonie nous vient souvent des zébus
du Nord ( Mali , Sénégal ).
d ) Maladies du sang :
Trypanosomiases. Dues chez les animaux à divers
trypanosomes transmissibles par piqûre de mou
ches ( glossines, tabanides, hématopota ). Seul le
trypanosome qui cause la dourine du cheval est,
transmis directement par rapport sexuel .
Le bovin n'dama de la République de Guinée est
le seul qui résiste à la trypanosomiase par pré
352
munition quel que soit le pays où on le transporte .
Pour cette raison il est importé en Côte d'Ivoire,
au Dahomey, au Togo, en Nigéria et aux deux
Congo .
Il est généralement admis que les trypanosomes
des animaux sont exceptionnellement transmissi
bles à l'homme .
Les piroplasmoses. Maladies du sang des bovides
et équins transmises par les tiques le boeuf
atteint de cette maladie a les urines rouges et
muqueuses jaunes.
Traitement curatif . Prémunition . Les piroplasmes
des animaux, comme les hématozoaires du palu
disme parasitent les globules rouges qu'ils désa
grègent.
Leishmaniose . Semblable à la piroplasmose : loca
lisation rate et moelle osseuse . Difficile à traiter
surtout chez le chien . Transmissible à l'homme
( Kala Azar ) .
Spirochétose. Maladie des volailles et des ron
geurs due à un spirochète ayant beaucoup de res
semblance avec le spirochète de la syphilis appelé
encore tréponème . Les spirochètes sont des mi
crobes ayant la forme d'un ressort à boudin .
Schistosomiase des animaux ou bilharziose des
hommes . Maladie parasitaire à localisation dans
les gros vaisseux sanguins de l'abdomen ou au
foie . Beaucoup plus fréquente chez l'homme en
Guinée que chez les animaux . Tenace au traite
ment .

e ) Maladies parasitaires :
La coccidiose. Fort meurtrière chez le lapin — l'ani
mal maigrit, le foie devient volumineux et la mort

353
s'en suit . Traitement curatif à la quinacrine et sul
famidothérapie à l'essai .
Les taenioses causent des gastro -entérites chez
la plupart des animaux. ( Toeniasis ).
La distomatose . Maladie due à l'infestation par la
douve du foie chez bovins et ovins.
Gastro-entérites à vers ronds ( strongles, ascaris,
ankylostome etc. ).
f ) Maladies de la peau et des poils :
Les gales dues aux microorganismes appelés
sarcoptes qui se logent dans des galeries qu'ils
creusent dans la peau .
Les dermatoses - dues aux poux et aux tiques .
Justiciables de la propreté et d'insecticides.
Les teignes — dues à un champignon qui s'attaque
généralement à la racine des poils traitement
facile .

C. PRINCIPALES ZOONOSES OU MALADIES

COMMUNES A L'HOMME ET AUX ANIMAUX

Question :
Quelles sont les principales zoonoses ?
Réponse :
Ce sont :
La tuberculose
-
Le charbon bactérien ( ou fièvre charbonneuse )
La rage
Les brucelloses
Les salmonelloses

354
Les psittacoses ( 1 ) et ornithoses ( 1 ) . Maladies
des perroquets d'où une sérieuse législation
pour l'importation et l'exportation de ces oi
seaux .

D. - LES PRINCIPALES MALADIES DES VEGETAUX


a ) Le Maïs
Question :

Qu'est-ce que la Rouille du Maïs ?


Réponse :
C'est une maladie due à des champignons qui se
développent sur les deux faces des feuilles sous
forme de taches arrondies, elliptiques, ovales, de
couleur roussâtre . La Rouille n'est pas trop dan
gereuse
Traitement par pulvérisation de bouillie borde
laise .

Question :

Qu'est-ce que le Charbon du Maïs ?


Réponse :
C'est une maladie due à des champignons qui s'at
taquent à toutes les positions de la plante sous
forme de tumeurs enveloppées d'une poussière
noirâtre. — Traitement: destruction par l'inciné
ration des plantes malades .
b ) Le mil
Question :

Qu'est-ce que l'aphis du Sorgho ?

( 0 ) Maladies des oiseaux dues à des virus dont certains


se sont progressivement adaptés à l'humain .

355
Réponse :
C'est une maladie due à des champignons qui s'at
taquent à toutes les parties de la plante provoquée
par des insectes parasites qui perforent la tige de
la plante et provoquent sa mort par perte de la
sève . — Traitement : arrachage des plantes attein
tes, insecticides sur le reste.
c ) L'arachide
Question :
Qu'est-ce que la Rosette de l'arachide ?
Réponse :
C'est une maladie à virus transmise par un puceron
qui provoque le rabougrissement de toute la plante
et la stérilité .
- Traitement : arracher avec précaution les plan
tes malades et traiter les autres avec un insecticide.
Question :

Qu'est-ce que la Chlorose de l'arachide ?


Réponse :
C'est une maladie caractérisée par la perte de la
chlorophylle ou matière verte . La plante jaunit, ne
donne pas de graines et meurt .
.
Traitement : éviter les terrains pauvres , durs
et lourds.

Question :

Qu'est-ce que la Cercosporiose de l'arachide ?


Réponse :
C'est une maladie à champignon caractérisée par
l'apparition sur les feuilles de nombreuses tâches
jaunes puis brunes.

356
Traitement : Choix des semences, éviter sols
contaminés détruire plantes malades par le feu .
Le bananier
Question :
Qu'est ce que la Cercosporiose du Bananier ?
Réponse :
C'est une maladie à champignon qui apparait sur
les feuilles du bananier sous forme de taches et de
traits brun foncé à contours jaune provoquant la
perte des feuilles et la stérilité de la plante. C'est
une maladie dangereuse qui affecte considérable
ment la production bananière.
-
Traitement : Pulvérisation d'huile minérale raf
finée ( par avion pour les grandes plantations ) .
Question :

Qu'est-ce que le parasitisme à anguillules du bana


nier ?

Réponse :
C'est une affection due à l'invasion des racines du
bananier par des anguillules ( vers) causant ainsi
la mort de la plante.
Traitement : injection de produits chimiques
spécifiques dans la terre autour de la plante .
Le cafeier
Question :

Qu'est-ce que la Trachéomycose du caféier ?


Réponse :
C'est une grave maladie du caféier due à un cham
pignon qui s'attaque au tronc et provoque le des
357
sèchement rapide de la plante . Très contagieuse,
elle affecte gravement les plantations .
-
Traitement : Destruction et incinération des
plantes malades, traitement aux anticryptogami
ques ( sulfate de cuivre, chaux ) des plantes saines
qui doivent être tenues propres . Eviter l'impor
tation de plants de régions malades .
Les Agrumes ( Oranges, Citronniers )
Question :

Qu'est-ce que la Gommose ?


Réponse :
C'est une maladie parasitaire qui attaque le tronc,
les branches et les fruits des arbres. Les lésions
se manifestent par l'écoulement de la sève dite
Gomme qui sort des fissures du bois. L'écorce pour
rit et laisse apparaître un chancre . Ce chancre
apparaît aussi sur le fruit en partie ou en totalité .
Les citrons sont particulièrement sensibles à la ma
ladie.
.
Traitement : Pulvérisation d'insecticide gref
fer sur Bigaradier dont l'écorce est réfractaire.
Question :
Qu'est -ce que les cochenilles ?
Réponse :
Ce sont des insectes qui , placés à la face inférieure
des feuilles des agrumes provoquent en suçant la
sève des feuilles, une mauvaise fonction de cel
les-ci. Ces insectes sont recouverts d'une gaine ci
reuse qui les protège.
Traitement : pulvérisation d'huile minérales .
358
E. VOCABULAIRE PHARMACEUTIQUE
Formes médicamenteuses
1 ° Formes médicamenteuses internes :
a ) Formes solides :
Question :

Qu'est -ce que les poudres ?


Réponse :
Les poudres sont des préparations de substances
végétales ou animales, ou chimiques, finement
écrasées à l'aide d'un mortier, pour faciliter leur
absorption .
Question :

Qu'est-ce que les Comprimés ?


Réponse :
Les Comprimés sont des quantités déterminées de
substance médicamenteuse, de consistance solide,
habituellement cylindriques, agglomérées par
compression à l'aide de machines spéciales. Leur
préparation exige souvent l'usage d'excipients di
vers. Ils sont absorbés par voie buccale ( per os ) .
Question :
Qu'est-ce que les Tablettes et Pastilles ?
Réponse :
Les Tablettes et pastilles sont des préparations de
consistance solide, mais qui contiennent en plus
du médicament, beaucoup de sucre et sont des
tinées à être sucées. ( Ex . Tyrothricine ) .
Question :

Qu'est-ce que les Granulés ?

359
Réponse :
Les Granulés sont des préparations solides, en
forme de grains, assez irréguliers, contenant du
sucre et un ou plusieurs médicaments. ( Ex . Gra
nulés de glycérophosphate ) .
Question :

Qu'est-ce que les Pâtes ?


Réponse :
Les pâtes sucrées semi -molles contiennent des
substances médicamenteuses mélangées à de la
gomme arabique et du sucre . ( Ex . Pâte de Gui
mauve, Pâte à l'eucalyptus ) .
Question :

Qu'est-ce que les Cachets ?


Réponse :
Les Cachets sont formés par deux capsules de
pain azyme ; on dépose la poudre médicamen
teuse dans l'une d'elle, l'autre sert de couvercle
après que ses bords aient été humectés pour les
faire adhérer.
Il existe aussi des cachets qui s'emboîtent l'un dans
l'autre . Les cachets doivent être absorbés avec un
peu d'eau .
Question :

Qu'est -ce que les Pilules ?


Réponse :
Les Pilules ont une forme sphérique et contien
nent, outre les médicaments, un excipient ( glycé
rine, miel , gomme, etc. ) qui leur donne une con
sistance ferme.

360
Question :
Qu'est -ce que les Granules ?
Réponse :
Les Granules sont de petites pilules ne dépassant
pas 0,05 g à 0,06 g . Elles contiennent tantôt un
milligramme ( blanche ) , tantôt 1/10 de milli
gramme ( rose ) , parfois 1/2 mg ( verte ) ou 1/4 de
mg ( jaune ) .
Question :

Qu'est-ce que les Capsules ?


Réponse :
Les capsules sont des globules creux en gélatine
( soluble dans l'estomac ) remplis de différents
remèdes. Ex . capsules de térébenthine, de fou
gère mâle, de créosote, etc.
Question :

Qu'est-ce que les Extraits ?


Réponse :
Les Extraits sont des préparations à partir de sub
stances végétales ou animales épuisées par un
solvant ( eau, alcool , ether ) et ensuite concentrées
à différents degrés : extraits secs, extraits fermes
( 15 % d'eau ) , extraits mous ( 20 % d'eau ) , ex
traits liquides ( ou fluides ) .
b . Forme liquides principales
Question :

Qu'est-ce que les Potions ?


Réponse :
Les Potions sont des préparations buvables où les
médicaments sont dissouts dans l'eau additionnée

361
d'un peu de sucre . Certaines potions prennent le
nom de JULEP ou de LOOCHS ( addition de muci
lage ) .
Question :
Qu'est-ce que les Sirops ?
Réponse :
Les Sirops sont des préparations buvables où les
médicaments sont dissouts dans de l'eau forte
ment sucrée ( 2/3 ) . Ex . Sirop de codéine, Sirop
de Chloral , etc.
Question :

Qu'est-ce que les Teintures Alcooliques ?


Réponse :
Les Teintures Alcooliques sont préparées à partir
de substances végétales ou animales grâce à l'ac
tion dissolvante de l'alcool . Ex . Teinture de Quin
quina , Teinture de Kola , etc. Elles s'altèrent faci
lement et doivent être conservées dans les flacons
bien bouchés, à l'abri de la lumière.
Question :
Qu'est-ce que les Tisanes ?
Réponse :
Les Tisanes sont des préparations de plantes médi
cinales obtenues soit par macération, soit par irifu
sion , soit par décoction, puis filtrées et édulcorées
avec du sucre ou du miel , ou du sirop. Elles ser
vent de boissons pour les malades ou bien de
véhicules pour certaines substances médicamen
teuses . Ex . Tisanes de Tilleul , de Stigmates, de
Maïs, de Kinkéliba , etc.
Les Vins médicaux ; Ex . Vin de Quinquina .

362
2 ° Formes médicamenteuses externes
Question :

Qu'est-ce que les Cataplasmes ?


Réponse :
Les Cataplasmes sont des bouillies épaisses de
fécule ou de farine de lin que l'on étale sur un
linge pour être appliquées chaudes sur la peau ,
dans le dessein de provoquer une révulsion.
Les Cataplasmes Cinapisés s'obstiennent en saupou
drant le précédent de farine de moutarde sur le
linge même avant de l'appliquer.
Question :
Qu'est -ce que les Collodions ?
Réponse :
Les Collodions sont formés de substances dis
soutes dans l'alcool-ether, qui adhèrent après éva
poration du solvant.
Question :
Qu'est -ce que les Collutoires ?
Réponse :
Les Collutoires sont composés d'un désinfectant et
de glycérine pour badigeonnage de la gorge ou
des gencives . Ex . Collutoire au bleu de méthylène,
collutoire iodé etc.
Question :

Qu'est-ce que les Collyres ?


Réponse :
Les Collyres sont des solutions ( eau ou huile )
médicamenteuses destinées au traitement des
yeux, par instillations.

363
Question :

Qu'est-ce que les Gargarismes ?


Réponse :
Les Gargarismes sont des préparations médica
menteuses dissoutes dans de l'eau , pour le lavage
de la bouche et de la gorge .

N. B. — Ils ne doivent pas être avalés .


Question :

Qu'est-ce que les Liniments ?


Réponse :
Les Liniments sont des préparations destinées à
oindre ou à frictionner la peau .
Question :

Qu'est-ce que les Ovules ?


Réponse :
Les Ovules, destinés aux pansements d'organes,
sont des préparations de consistance molle, for
mées d'un excipient fusible à la température du
corps ( glycérine solidifiée ) , contenant des sub
stances actives diverses : antiseptiques (iodo
forme ) , toniques (tanin ). Le poids moyen d'un
ovule est de 15 g .
Question :

Qu'est-ce que les pommades ?


Réponse :
Les pommades sont des préparations de consis
tance molle destinées aux soins de la peau ou des
muqueuses ( yeux ) . Elles comportent des subs
364
tances médicamenteuses diverses et un ou plusieurs
excipients .
Le choix des excipients n'est pas indifférent :
VASELINE, produit de distillation du pétrole, est
un simple isolant, destiné à protéger la peau ,
mais ne pénètre pas ;
LA LANOLINE, graisse de laine purifiée, pénè
tre à travers l'épiderme ;
L'AXONGE, graisse de porc purifiée, pénètre
également ;
Question :
Qu'est-ce que les sparadraps ?
Réponse :
Les Sparadraps sont des bandes de tissu enduites
de produits adhésifs, qu'on applique sur la peau .
Question :

Qu'est-ce que les Sinapismes ?


Réponse :
Les Sinapismes sont des bandes de papier enduites
de poudre de moutarde et qui ont une action révul
sive .

Question :

Qu'est -ce que les lavements ?


Réponse :
Les lavements sont des variétés de solution médica
menteuse destinées à être introduites dans le
rectum . Il existe des lavements évacuateurs ; il
existe des lavements médicamenteaux ; il existe
des lavements nutritifs pour rééquilibrer ceux qui
ne peuvent s'alimenter oralement .

365
Question :

Qu'est-ce que les Suppositoires ?


Réponse :
Les Suppositoires sont des préparations de consis
tance solide destinées à être introduites dans le
rectum . Ils ont la forme de cône et sont faits de
glycérine solidifiée ou de beurre de cacao, conte
nant un ou plusieurs produits actifs . Ils fondent à
la température du corps. Les médicaments sont ab
sorbés par la muqueuse rectale.
Question :

Qu'est -ce que les Crayons ?


Réponse :
Les Crayons sont de petits cylindres solides médi
camenteux . Exemple : Crayon au nitrate d'argent.

366
STRUCTURES POLITIQUE
ET ADMINISTRATIVE GUINÉENNES

ORGANISATION DES POUVOIRS DE LA REPUBLIQUE

Sous l'autorité du Chef de l'Etat, Président de


la République, l'Etat est dirigé par un Gouvernement
dont les membres sont choisis par le Président de
la République.
A. LE CHEF DE L'ETAT.

Le Chef de l'Etat est Chef des armées . Il désigne


les ministres, nomme les hauts fonctionnaires, pro
mulgue les lois, signe les traités, représente la Répu
blique dans ses activités nationales et internationales .
Assisté d'un conseil de cabinet, le Chef de l'Etat admi
nistre la Nation . Il peut déléguer tout ou partie de ses
pouvoirs à ses ministres . Il est responsable de la poli
tique de son Gouvernement devant l'Assemblée Natio
nale .
B. — LE GOUVERNEMENT .

Présidé par le Chef de l'Etat, il décide de l'orga


nisation de l'ensemble des départements et services de
l'Etat ; il prend toute mesure qu'il juge opportune pour
le bon fonctionnement de l'Administration et la gestion
des biens de l'Etat. A cet effet, il prépare et exécute le
budget, négocie tout accord international .
Il soumet à l'Assemblée Nationale tout acte de
législation qui relève de la compétence de celle -ci.
367
C. — L'ASSEMBLEE NATIONALE .
Elle est composée de 71 membres élus tous les 5
ans sur une liste unique au suffrage universel . L'As
semblée Nationale assure le respect des droits et de
voirs constitutionnels . A ce titre, elle se prononce sur
tout projet de loi , vote le budget, ratifie les accords
et traités internationaux.
L'Assemblée Nationale se réunit de plein droit en
session ordinaire deux fois par an . Elle peut se réunir
en session extraordinaire sur convocation de son Prési
dent, à l'initiative du Gouvernement ou à la demande
des 2/3 de ses membres .

..
ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET JUDICIAIRE

Le territoire de la République de Guinée compte


29 Régions Administratives, qui se subdivisent en 170
Arrondissements groupant villes et villages.

A LA REGION ET L'ARRONDISSEMENT.

Chaque REGION ADMINISTRATIVE a à sa tête un


GOUVERNEUR et chaque ARRONDISSEMENT, un

COMMANDANT D'ARRONDISSEMENT.
Un tribunal du 14 degré siège dans chaque Arron
dissement, alors qu'une Justice de Paix est installée au
chef- lieu de chaque Région . La Cour d'Assises est instal
lée à Conakry .
Les questions relevant de la sécurité de l'Etat sont
portées devant un Tribunal Révolutionnaire qui peut
tenir ses sessions partout où, en fonction des faits dont
il a à connaître, il le juge opportun .

368
Chaque Région Administrative est dotée d'un
Conseil Général de trente membres élus au suffrage
universel , qui vote le budget du ressort et connaît des
problèmes relevant de la compétence régionale.
B. — LE VILLAGE ET LE QUARTIER

Le village, où le quartier, est administré par le bu


reau du comité de village ou de quartier. Il est composé
de 10 membres élus .

Le Président du bureau est Maire du village et


Président du Tribunal Populaire, lequel procède à des
conciliations.

* * *

ORGANISATION POLITIQUE

Le Parti Démocratique de Guinée, dirigé par le


Bureau Polique National , est organisé en 170 Sections,
coiffées par 30 Fédérations. Chaque Section groupe
l'ensemble des Comités de Village et de Quartier
relevant d'un même arrondissement administratif.

A. - LE COMITE DE VILLAGE OU DE QUARTIER.

Est dirigé par un bureau élu composé de 10 mem


bres .
Il y a un comité P.D.G. au niveau de chaque
village et de chaque quartier soit plus de 8.000 comités
de base .
Les membres du bureau des comités de village et
de quartier sont élus chaque année en Assemblée géné
rale du Comité .

369
Les membres des comités se réunissent à jour fixe,
deux fois par mois . Au cours de ces réunions, le comité
prend les décisions d'intérêt local conforme aux mots
d'ordre du Parti , diffuse les informations émanant des
sections et discute de toutes les affaires relevant de la
compétence du village ou du quartier.
Au niveau de chaque comité il existe une orga
nisation spéciale des jeunes dirigée par un bureau de
10 membres dont 5 filles, élus pour 1 an par l'en
semble des jeunes.
Cette organisation spéciale se réunit en assemblée
générale une fois pas semaine et traite, dans le ressort
du quartier ou du village, toute question relative au
mouvement des jeunes . Les décisions de ses assem
blées sont soumises à la ratification de l'assemblée
générale du Comité .
B. LA SECTION .

Elle est dirigée par un Comité directeur élu com


posé de 10 membres .
Il y a une section au niveau de chaque arrondisse
ment à l'exception de Conakry et Dubréka . Chaque
section groupe les comités de quartier ou de village de
son ressort .

Les membres du Comité directeur de la Section sont


élus, tous les 2 ans, en Congrès de Section , lequel réunit
les dix membres du Bureau de chacun des comités de
village et de quartier relevant de la Section . Sont éligi
bles les membres du Congrès et ceux du Comité direc
teur sortant .

370
Le Comité directeur de la Section se réunit obliga
toirement en session ordinaire une fois par semaine . Il
peut se réunir en session extraordinaire sur convocation
du Secrétaire général du Comité directeur de la Section .
Le Comité directeur de la Section veille à l'applica
tion des décisions et recommandations des instances
supérieures et des Congrès et Conférences de la Section ;
il dirige et contrôle la vie de la Section sous tous ses
aspects : politique, économique, social et culturel .
La Section se réunit obligatoirement en Congrès
tous les 2 ans et en Conférence ordinaire obligatoire
ment une fois entre deux Congrès . Elle peut, à l'initiative
de son Comité directeur, se réunir en conférence extra
ordinaire . En dehors de l'élection du Comité directeur
de la Section, réservée au Congrès, les Congrès et
Conférences de Section traitent de toutes les questions
intéressant la vie de la Section .
Au niveau de chaque Section existe un bureau du
Comité J.R.D.A. de Section , comprenant 10 membres .
Le Bureau du Comité directeur de la J.R.D.A. réunit
obligatoirement tous les deux ans le Congrès J.R.D.A.
de Section . Entre deux Congrès J.R.D.A. de Section , le
Bureau réunit obligatoirement, en session ordinaire, une
Conférence J.R.D.A. de Section . Il peut également
provoquer la réunion d'une conférence extraordinaire
J.R.D.A. A l'exclusion de l'élection des membres du
Bureau , réservée au Congrès J.R.D.A. , les Conférences
et Congrès fixent les objectifs à atteindre par la Section
et tranchent sur toutes les questions se rapportant, au
niveau de la Section, à l'organisation de la jeunesse .
C. -LA FEDERATION .
Elle est dirigée par un Bureau Fédéral composé de
7 membres, dont 6 membres élus par les Comité direc
371
teurs de Section du ressort de la Fédération et choisis
parmi leurs membres, et le Gouverneur de la Région,
membre de droit du Bureau fédéral .

Il y a un Bureau fédéral au niveau de chaque


Région administrative, à l'exception de la Région de
Conakry qui compte 2 bureaux fédéraux.
Le Bureau de la Fédération se réunit périodique
ment . Il coordonne les activités des Sections de la
Région, dirige l'action générale et assure une coopéra
tion étroite entre l'appareil politique, qu'il représente,
et l'appareil administratif au niveau de la Région .
A ce titre, le Bureau fédéral réunit la Conférence
régionale, qui est la plus haute instance politique de la
Région . La Conférence régionale est réunie obligatoi
rement en session ordinaire tous les trois mois ; elle
peut se réunir en session extraordinaire. Dans l'un et
l'autre cas, elle groupe, outre le Bureau fédéral, 5 repré
sentants de chaque Comité directeur des sections du
ressort, comprenant le Secrétaire général , le Secrétaire
régional , 1 femme et les 2 responsables des jeunes,
ainsi que les membres du Conseil général , membres de
droit de la Conférence .
La Conférence régionale traite de toutes les ques
tions intéressant la Région et décide des activités à
mener en fonction des décisions prises par les instances
supérieures.
D. — LE BUREAU POLITIQUE NATIONAL.
Est l'organisation dirigeante du Parti Démocratique
de Guinée . Il est composé de 15 membres dont 2
femmes au moins, élus en Congrès National du P.D.G.

372
tous les 4 ans . Le premier responsable du Bureau Po
litique National prend le titre de Secrétaire général .
Le Bureau Politique National se réunit une fois
par mois . Il prend toutes décisions et arrête toutes me
sures conformes aux décisions prises en Congrès ou en
Conseil National de la Révolution . Il réunit le Congrès
national et le Conseil National de la Révolution qui cons
tituent les instances supérieures du Parti , le premier
tous les 3 ans, le second chaque année . Il peut réunir le
Congrès ou le Conseil National de la Révolution en ses
sion extraordinaire chaque fois qu'il le juge opportun .
Le Congrès National du P.D.G. comprend , outre les
membres du Bureau Politique National , les membres des
Bureaux des 30 Fédérations et ceux des Comités direc
teurs des 170 Sections.

Le Conseil National de la Révolution comprend, les


membres du Bureau Politique National et les membres
des Bureaux Fédéraux .
Nota . - A chacune des instances du Parti peut être invi
tée toute personne qui, par ses fonctions, sa technicité
ou son expérience peut être utile à la résolution des pro
blèmes dont cette instance a à débattre .

Leur qualité d'invité leur confère un droit consulta


tif laissé à la discrétion des membres du Bureau qui
préside aux débats de ces instances .

373
LES STRUCTURES POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

Si l'autorité politique va de la base au sommet,


l'autorité administrative va du sommet à la base, ce
qui confère à notre Etat son caractère populaire et
assure à notre parti la prééminence politique qui est,
dans les faits, la traduction rigoureuse de la volonté du
Peuple dans les activités de l'Etat.

REPUBLIQUE DE GUINEE
r广 7
Structure politique Structure administrative

Gouvernement composé de
Bureau Politique National , or membres nommés par le Chef
gane de direction du P. D. G. , de l'Etat qui en est le Prési
qui décide et agit conformé. dent . Assemblée Nationale com
ment au centralisme démocra portant 75 membres élus au
tique . suffrage universel , sur une

liste unique.

Régions Administratives au
Fédérations P.D.G. au nombre
de 30 , coordonnant les ac
nombre de 29, dirigées par
un Gouverneur et dotées d'un
tivités des Sections d'une même
Conseil Général élu qui déli
Région .
bère le Budget Régional .

Sections P. D. G. au nombre Arrondissements Administratifs


de 170 dirigées , chacune, par de la Région au nombre de
un Comité Directeur élu en 170, placé sous l'autorité d'un
Congrés . Commandant d'arrondissement.


tier au nombre de plus de 8.000
Plus de 8.000 communes vil.
dirigés , chacun, par un Bureau
élu . lagoises sont dirigées par les
bureaux des comités de base .
Comités de village ou de quar

374
Dable des Matières

Introduction 1

Culture et civilisation 3

Le Parti Démocratique de Guinée ....... 17

Le Parti , l'Etat, la Nation


Principes et Définitions 27

L'Homme et la Société .. . 31

L'action militante 34

La nature de l'action ... 36

Théorie et pratique .. 40

Critique et auto -critique 45

De la Révolution ... 47

Le Parti et la Nation . 55

Coopération et Solidarité .. 62

Le Peuple et la Démocratie . . 67

Le Peuple et le Parti ... 77

Le Peuple et l'Etat ... 90

Le Parti et l'Etat 92

375
STADSVER HESTHURRARIES
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De FEB 1 8 2008 124
De 141
La Cc
154
Les A
178
Gél
220
L'Educ 243
La Ju 273
La Sa
314
Struct
367

376
DATE DUE

GAYLORD 234 PRINTED IN U.S.A.


ФT593,8
T128
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