Corrigé des exercices - Extrémums libres

INSAT - RT2 - M. SFAXI

Exercice 1. Notons que toutes les fonctions considérées sont de classe C 1 et

que les ensembles R2 et R × R?+ sont des ouverts. Leurs éventuels extrémums sont
donc atteints en des points critiques.
1. Les points critiques de f1 sont les solutions de ∇f1 (x, y) = 0, autrement dit, ils
sont solutions du système :
 2  4 
x −y =0 x =x x = 0 ou 1
=⇒ =⇒
y2 − x = 0 y = x2 y = x2

On en déduit que f1 admet deux points critiques : O(0, 0) et A(1, 1). f1 étant
de classe C 2 , on va utiliser la caractérisation des points critiques à l’aide de la
matrice hessienne.
 
0 −3
• Au point O : Hess f1 (O) = . Son déterminant vaut −9. Donc O est
−3 0
un point selle pour f1 .
 
6 −3
• Au point A : Hess f1 (A) = . Son déterminant vaut 27 et sa trace 12.
−3 6
Donc que A est un minimiseur local pour f1 . Ce point ne peut pas être un
minimiseur global. En effet, f1 (x, 0) = x3 tend vers −∞ si x tend vers −∞,
et donc la fonction n’est pas minorée. Par conséquent, elle n’admet pas de
minimum global.

2. On résout ∇f2 (x, y) = (0, 0). On trouve :

 3  9 
x −y =0 x =x x = 0 ou ± 1
=⇒ =⇒
y3 − x = 0 y = x3 y = x2

On en déduit que f2 admet trois points critiques : O(0, 0), A(1, 1) et B(−1, −1).
 
0 −4
• Au point O : Hess f2 (O) = . Son déterminant vaut −16. Donc O est
−4 0
un point selle pour f2 .
 
6 −3
• Au point A : Hess f2 (A) = . Son déterminant vaut 128 et sa trace
−3 6
vaut 24. Donc que A est un minimiseur local pour f2 .

• Au point B : Hess f2 (B) = Hess f2 (A), donc la même conclusion que pour le
point A s’impose.
Pour savoir si les points A et B sont des minimiseurs globaux, on étudie le
signe de la différence f2 (x, y) − f2 (1, 1) = x4 + y 4 − 4xy + 2. En réécrivant cette
dernière quantité sous la forme (x2 − 1)2 + (y 2 − 1)2 + 2(x − y)2 > 0, on conclut
que f2 admet un minimum global en A. Il en est de même en B.
 2 Extrémums libres

3. Les points critiques de f3 sont les solutions du système :

  
xy = 0 x=0 x=0
=⇒ =⇒
x2 + (ln y)2 + 2 ln y = 0 y>0 ln y(ln y + 2) = 0 y = 1 ou e−2

f3 admet donc deux points critiques : A(0, 1) et B(0, e−2 ).

 
2 0
Noter qu’il n’est pas
• Au point A : Hess f3 (A) = . Donc A est un minimiseur local pour f3 .
0 2
nécessaire de faire le
test de la hessienne C’est aussi un minimiseur global de f3 , puisque : f (x, y) > f (0, 1) = 0 pour
dans ce cas. tout (x, y) de R2 × R?+ .
 −2 
2e 0
• Au point B : Hess f3 (B) = . Son déterminant vaut −4. Donc B
0 −2e2
est un point selle pour f3 .

4. On résout ∇f4 (x, y) = 0. On trouve :

 
2x + y + 2 = 0 x = −2
=⇒
2y + x − 2 = 0 y=2
On en déduit que f4 admet un seul point critique : A(−2, 2). Le test de la matrice
hessienne nous informe que A est un minimiseur local pour f4 . On montre,
comme dans la question 2., qu’il s’agit d’un minimum global. Pour tout (x, y)
de R2 , on a :

f4 (x, y) − f4 (−2, 2) = x2 + y 2 + xy + 2x − 2y + 4 = 12 (x + 2)2 + 12 (y − 2)2 + 21 (x + y)2 > 0.

| {z }
=−4

Exercice 2. Commençons par résoudre l’équation ∇f (x, y) = 0 :

4x3 = 0
 
x=0
=⇒
3y 2 − 3 = 0 y = ±1
f admet donc deux points critiques : A(0, 1) et B(0, −1). Malheureusement, les
déterminants des matrices hessiennes en ces points sont nuls. On a donc affaire
à des points dégénérés. Pour s’en sortir, on doit raisonner autrement.
• Au point A : Plaçons-nous au voisinage de A et étudions le signe de la différence
f ((0, 1) + (h, k)) − f (0, 1), quand (h, k) est petit. On trouve :

f ((0, 1) + (h, k)) − f (0, 1) = f (h, 1 + k) + 4 = h4 + 3k 2 + k 3 > 3k 2 + k 3 .

| {z }
=−4

Pour k voisin de 0, le terme 3k 2 + k 3 est équivalent à 3k 2 , donc il est positif. Cela

f (0, y) −−−−−−→ −∞.
y→−∞
veut dire qu’il s’agit d’un minima local, mais pas global puisque f n’est pas
minorée.
• Au point B : On procède comme pour le point A. Pour (h, k) voisin de (0, 0) :

f ((0, −1) + (h, k)) − f (0, −1) = f (h, −1 + k) = h4 − 3k 2 + k 3 = ε(h, k).

| {z }
=0

La dernière quantité n’est pas de signe constant. En effet : ε(h, 0) = h4 > 0, mais
ε(0, k) = −3k 2 + k 3 < 0 quand k est petit. Il s’agit donc d’un point selle.
Extrémums libres 3

Concernant la fonction g, on peut montrer qu’elle admet un seul point critique :

O(0, 0). Notons qu’en ce point, le déterminant de la hessienne est nul. Cependant,
pour (h, k) voisin de l’origine, la quantité

g((0, 0) + (h, k)) − g(0, 0) = g(h, k) = h3 + hk 2 − k 2 h − k 3

| {z }
=0

change de signe : considérer par exemple la réstriction k = 0. On peut donc affir-

mer qu’il s’agit d’un point selle pour g, et a fortiori g n’a aucun extrémum global.

Exercice 3. La fonction f étant de classe C 1 sur l’ouvert R2 . Ses extréma, en

cas d’existence, sont nécessairement atteints en des points annulateurs du gra-
dient. Après calculs, on s’aperçoit que le point (− 52 , − 15 ) ainsi que tous les points
des axes x = 0 et y = 0 (i.e. les (a, 0) et les (0, b), avec a, b de R) sont des points
critiques pour f .

• Analyse du point (− 25 , − 15 ) : On peut faire le test de la hessienne, puisque f est

de classe C 2 . Pour (x, y) ∈ R2 , on trouve :
 
6xy 2 + 4y 3 + 2y 2 6x2 y + 12xy 2 + 4xy
Hess f (x, y) =  
6x2 y + 12xy 2 + 4xy 3
2x + 12x y + 2x2 2

Cette matrice évaluée au point (− 52 , − 15 ) s’écrit :

 
−6 8
Hess f (− 25 , − 15 ) = 125
1  .
8 −24

Elle a un déterminant positif strict et une trace positive. Le point (− 52 , − 15 ) est

donc un minimiseur local pour f .

• Analyse des points du type (a, 0) : En ces points, le déterminant de la hessienne

correspondante est nul. On ne peut donc conclure directement. On raisonne
comme dans l’exercice 2 et on s’intéresse à la différence f ((a, 0) + (h, k)) − f (a, 0),
pour h et k petits. On trouve :

f ((a, 0) + (h, k)) − f (a, 0) = f (a + h, k) = (a + h)2 k 2 (1 + a + h + 2k).

| {z }
=0

On envisage trois cas :

◦ si 1 + a > 0 (i.e., si a > −1), alors la quantité 1 + a + h + 2k est positive quand
h et k sont petits. On a donc un minimiseur local pour f ,
◦ si 1 + a < 0 (i.e., si a < −1), alors la quantité 1 + a + h + 2k est négative quand
h et k sont petits. On a donc un maximiseur local pour f ,
◦ si 1 + a = 0 (i.e., si a = −1), alors la quantité 1 + a + h + 2k change de signe
quand h et k sont proches de 0. Il s’agit donc d’un point selle pour f .
 4 Extrémums libres

• Analyse des points du type (0, b) : Ce sont des points dégénérés. On s’intéresse
donc à la différence f ((0, b) + (h, k)) − f (0, b), pour h et k petits. On trouve :

f ((0, b) + (h, k)) − f (0, b) = f (h, b + k) = h2 (b + k)2 (1 + 2b + h + 2k).

| {z }
=0

L’étude est similaire au cas précédent. On conclut que :

◦ si b > − 21 , alors (0, b) est minimiseur local pour f ,
◦ si b < − 12 , alors (0, b) est maximiseur local pour f ,
◦ si b = − 12 , alors (0, b) est un point selle pour f .

Pour finir, la fonction f n’est ni majorée, ni minorée, elle ne peut donc admettre
d’extrémum global.

Exercice 4. La fonction Φ étant polynomiale, elle est donc de classe C 2 sur R2

et ses extréma sont nécessairement atteints en les points solutions de l’équation
∇Φ(x) = 0. En tout point x de Rn , on trouve :

∇Φ(x) = Ax − b et Hess Φ(x) = A.

Pour retrouver ces expressions, il suffit de développer Φ(x + h), pour tout h de Rn .
Toutes ses valeurs Comme A est symétrique et définie positive, elle est alors inversible. Le système
propres sont >0 Ax = b admet donc une solution et une seule, à savoir x0 = A−1 b : c’est l’unique
point critique de Φ. En outre, la hessienne de Φ en ce point, qui n’est rien d’autre
que la matrice A, nous permet de conclure qu’il s’agit d’un minimum local.

R EMARQUE . Cet exercice généralise les résultats des fonctions polynomiales du

type f (x) = 21 ax2 − bx, avec a > 0. On a bien f 0 (x) = ax − b, nulle en x0 = ab = a−1 b et
f 00 (x0 ) = a > 0.