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Mieux connaître son boîtier numérique

VII

7. Objectifs et accessoires
7.1. Objectifs :

Le choix d’un boîtier ne saurait avoir été fait sans la perspective de pouvoir lui adjoindre
un jour des optiques complémentaires; les marques proposent des gammes plus ou
moins fournies et il faut en tenir compte lors de ce choix.
Le choix d’une optique est un choix difficile (et souvent douloureux) mais peut
radicalement ouvrir des perspectives jusqu’alors insoupçonnées de votre créativité.

La taille du capteur du boîtier est à prendre en compte dans le choix d’une optique car les
« petits » capteurs permettent une multiplication de la longueur focale par 1.5 ou 1.6 le
plus souvent. Ceci pourra être un avantage pour les longues focales, un désavantage
pour les grands angulaires.

7.2. Choisir ses optiques :

La longueur focale et la construction de l’objectif ont une influence énorme sur la façon de
photographier.
L’optique correcte et adaptée procurera énormément de satisfaction ; à l’inverse, une
optique inadaptée ou de piètre qualité tendra à laisser l’APN dans son sac.
Une approche (qui en vaut une autre) pour le choix d’une optique est de se demander si
l’on est un peu (ou beaucoup) frustré d’utiliser son (ses) optique actuelle….
Si en permanence on voudrait voir davantage de chose dans le viseur, il faut considérer
l’achat d’un plus grand angle….Inversement si on trouve souvent les sujets trop petits,
considérer alors un télé.

Certains sujets demandent naturellement des focales spécifiques :

- Scènes de sport et photo animalière : télés de 300mm ou plus ; un 200mm donne de


bons résultats également à conditions d’être un peu plus près du sujet.

- Portraits : 80 à 150mm avec une grande ouverture de préférence

- Intérieurs : 20/24mm

- Paysages : Divers…de 10mm à …..

- Gros plans/macro : 100/150 mm macro de préférence.


7.3. Zooms ou focales fixes ?

Lorsque les premiers zooms arrivèrent sur le marché, ils n’avaient ni le piqué, ni le rendu
des couleurs, ni le contraste des optiques à focale fixe.
Ce n’est plus vrai aujourd’hui et certains zooms font (presque) aussi bien que des focales
fixes.
Il y a malgré tout des différences importantes entre ces deux types et la plus significative
est l’ouverture maximale.

Les zooms sont rarement aussi rapides (n’ouvrent pas autant) que les focales fixes. Par
exemple, on trouvera un 24-85mm avec f/4 à 85mm alors que les focales fixes peuvent
afficher f/2, voire f/1.8 à 85mm.
Lorsque les zooms arrivent à concurrencer les focales fixes, ils deviennent souvent très
encombrants et plus coûteux qu’une focale fixe..
Bien évidemment ils offrent une large gamme de focales qui les rendent
incontestablement très universels et très pratiques.
Parfois paresseux.. !

7.4. Mécanique de mise au point :

7.4.1. Mécanique « interne » à l’objectif

On entend par là aucune pièce mobile apparente en mouvement durant la MAP


Ces optiques disposent de micro-moteurs internes capables de mouvoir les éléments
internes extrêmement rapidement et de trouver la MAP quasi instantanément et sans
bruit.
Chez CANON, ce type est appelé USM (Ultra Sonic Motorized), SWM (Silent Wave
Motor) chez NIKON.
Ces optiques sont généralement plus coûteuses que les modèles conventionnels.

7.4.2. Mécanique externe :

Plus lentes, plus bruyantes et souvent plus fragiles (les pièces en mouvement peuvent
être forcées par inadvertance), ces optiques sont souvent moins coûteuses que les
précédentes et généralement fournis par les constructeurs « compatibles ».

Comme la partie avant de l’optique tourne durant la MAP, l’emploi d’un filtre polarisant
circulaire est plus délicate qu’avec un objectif USM ou SWM.

Certains objectifs bon marché peuvent inclure une mécanique interne sans pour
autant appartenir aux catégories USM ou SWM.
Dans ce cas, la MAP est plus lente et souvent plus bruyante.

7.4.3. Stabilisateur d’image :

On rencontre deux types de stabilisation : soit une intégration dans l’optique (CANON,
NIKON…), soit une intégration dans le boîtier (PENTAX)…
Appelée IS (Image Stabilizer) chez CANON et VR (Vibration Reduction) chez Nikon, ces
systèmes permettent un gain substantiel vers les faibles vitesses (3 à 4) lorsque les
conditions de lumière sont déficientes.
Inconvénient : Souvent moins rapide que sans le stabilisateur

Les stabilisateurs d’images ne sont d’aucun secours sur des sujets en


mouvement…Ils agissent exclusivement sur les mouvement du boîtier.

Lors de l’utilisation d’un pied, penser à débrayer la stabilisateur si l’optique ne le fait


pas d’elle même.

7.4. CANON Série L

Ce sont des optiques utilisant des technologies spécifiques (verre à faible dispersion)
permettant d’obtenir des résultats de très haut niveau en terme de piqué, aberration
chromatique, vignettage…
Ces optiques sont dédiées initialement au format 24x36.

Aberration chromatique : Difficulté de l’optique de faire une MAP identique sur chaque
couleur d’un sujet.
Défaut généré : manque de piqué et de contraste.

Avantage : Qualité exceptionnelle


Inconvénient : Le prix et souvent le poids.

7.5. Constructeurs indépendants :

Initialement fabricants d’optiques « compatibles » avec les boîtiers des « deux grands »,
ils se sont mis pour certains à produire des boîtiers eux-mêmes (SIGMA).
On peut citer :

SIGMA : très large gamme compatible


TOKINA et TAMRON avec une offre plus réduite.

Comme pour les marques, on trouve différents niveaux de qualité et de finition… et de


prix.

7.6. Que choisir CANON 650/60D, 6D, 5DMKII, MKIII, NIKON D7000, D800…

7.6.1. Pour démarrer avec les kits ( ?)

Les kits boîtier/objectif(s) sont souvent fort attractifs et méritent examen.


En APS-C, l’objectif proposé est souvent un zoom « trans-standard » de focale 18-55mm
(eq 29-88mm) ouvrant de f/3.5 (18mm) à f/5.6 (55mm).
Chez CANON, cette optique est bon marché (<100€), de construction légère et offre des
résultats corrects dès l’instant que l’on diaphragme de 1 ou 2 stops (particulièrement en
grand angle).
Il ne faut pas cependant en demander de trop…

Souvent proposé avec le kit CANON, le 55-200mm (88-320mm) f/4.5 – 5.6 permet de
compléter le 18-55mm dans les longues focales.
Malgré une qualité optique décente, la construction mécanique est plus que légère et
les performances en contraste et piqué sont acceptables, plus restreintes aux longues
focales.

A noter que ce couple nécessite le changement d’optique pour couvrir « le range »


complet.

7.6.2. Pour démarrer (mieux) et faire de tout :

On va ici séparer l’achat du boîtier et celui de l’objectif.


Dans ce cas on se tournera vers un zoom de grande amplitude couvrant à la fois les
besoins en GA et en télé.
On trouve maintenant à bon prix (300-400€) les 18-200mm (Sigma, Tamron…) ouvrant de
f/3.5 à f/6.3 (équivalent 28/320mm)
Ces zooms présentent une excellente qualité optique (un peu moins bonne à 200mm)
pour un poids et un prix abordables car adaptés aux petits capteurs.
Ce type de zoom est idéal pour le voyage et même davantage.
Le seul point faible est l’ouverture maximale qui n’est pas énorme (f/3.5 à f/6.3).
Ils existent maintenant en version stabilisée ce qui aide bien en lumière faible (coût
supplémentaire assez important).

7.6.2. Pour compléter :

Il faudra « ressentir » personnellement les insuffisances de son optique en fonction des


différentes utilisations et expériences pour définir « le manque » pouvant entraîner
l’acquisition d’une ou plusieurs autres optiques.
Généralement, les faiblesses communes seront :

- Manque de piqué :

C’est un mal courant des optiques bon marché, particulièrement à pleine ouverture, aux
longues focales et sur les bords de l’image.

- Ouverture insuffisante :

Bien qu’il soit possible de monter en sensibilité si les conditions de luminosité se font
difficiles, un ou deux diaphragmes de plus seraient parfois les bienvenus.

- Lenteur de l’AF :

Ce peut être gênant pour les sujets à déplacement rapide (sport) pour lesquels l’AF est un
peu mou..

Le choix sera généralement cornélien et souvent douloureux… ! La lecture des tests,


l’expérience des autres seront une aide précieuse à la décision.
Le budget sera souvent une forte contrainte et dépassera souvent le prix du boîtier (neuf),
le choix final sera un compromis performance/prix..

On aura compris que si les boîtiers sont démodés au bout de 6 à 12 mois, il n’en sera pas
de même de son parc optique.
L’achat de bonnes optiques est véritablement un investissement « photographiquement »
rentable pour un amateur car le prochain boîtier supportera sans problème les optiques
acquises.
Un choix « plein format » plutôt que « petit capteur » est également un pari sur l’avenir car
le parc existant est immense et la tendance au capteur 24x36 (CANON 5DIII, 6D, NIKON
D3, D600)

Chez CANON (et NIKON), on lorgnera sur :

24-70 f/2.8 L (PRO)


24-105 f/4 L IS
70-200 f4/ L (IS)
70-200 f/2.8 L (IS) (PRO)

Pour les amateurs de portraits, les focales fixes de 50 (APS-C), 85 (APS-C/FF) et 135mm
(FF) présentent des piqués remarquables et des ouvertures permettant les flous de fond.

Pour les fondus de grands angles :

CANON 10-22mm (APS-C)


CANON 16-35mm (FF) (PRO)
SIGMA 12-24mm (FF)

7.7. Filtres

Il est faux de croire que l’emploi de filtres en numérique est inutile sachant que l’on peut
retoucher les couleurs et la lumière en post-traitement.
Comme dit précédemment, il est plus judicieux et rentable en temps de travailler avant la
prise de vue qu’après.
Naturellement et une fois de plus, l’afficheur LCD sera de grand secours pour évaluer en
temps réel l’effet du filtre et rectifier les réglages si nécessaires.

Le montage des filtres dépend entièrement des objectifs sur lesquels ils sont montés.
Habituellement on trouve des filtres se vissant directement sur l’avant des optiques ou
encore des supports de filtres (Cokin) permettant l’utilisation du même filtre sur des
objectifs de diamètres différents.
Il existe également des bagues adaptatrices permettant la transformation des diamètres
pour éviter d’avoir une panoplie du même filtre.

7.7.1. Filtre UV :

C’est un des plus répandu dans le monde amateur bien que les professionnels l’utilisent
peu.
Son rôle est souvent de protéger la lentille frontale car son effet est très peu visible. Il peut
être utile dans des conditions de vent, de pluie ou de sable.
Le choix d’un tel filtre doit être fait avec le plus grand sérieux car il peut dramatiquement
dégrader la qualité de votre (chère) optique.
Un manque de piqué ou de contraste sont souvent ramenés par un filtre UV de piètre
qualité.

7.7.2 Filtre polarisant :

Devrait être dans tous les sacs photo… !


Ses effets sont difficilement reproductibles par le post traitement car il affecte la
perception du capteur à la lumière.
Le polarisant assombrit le ciel lorsque le soleil se trouve placé à 90° du sujet ( effet
variable), réduit l’éblouissement (ce qui souvent rend les couleurs plus vives), supprime
les reflets (vitrages, eaux…).
L’effet du polarisant est contrôlable par rotation du filtre dans sa monture (polarisant
circulaire) ; les polarisant linéaires rendent plus d’effets mais peuvent poser problème à la
mesure d’exposition ainsi que rendre la mise au point périlleuse.

7.7.3. Filtres gris neutre (ND) :

Ces filtres atténuent la quantité de lumière parvenant au capteur.


On les utilisera en présence de très forte lumière mais aussi et surtout pour réduire
volontairement la vitesse d’exposition.
L’effet est variable suivant la densité X2, X4, X8, X1000…..il est possible de les
superposer.

7.7.4. Filtre neutre dégradé :

Pas très connu dans le monde amateur ( ?) ce filtre est pourtant un outil essentiel.
Il présente une partie claire et une partie grise avec un dégradé au milieu.
Il permet d’assombrir la partie supérieure de la scène (ciel…) tout en conservant la
luminosité de la partie basse (sol…).
Il permet de ne pas brûler les hautes lumières à la prise de vue.

7.8. Trépieds, Monopode et sac de riz :

Vites indispensables dès que la vitesse d’obturation devient insuffisante pour une PDV
sans flou de bougé ou lorsque le flash ne peut être utilisé (interdiction, grands volumes…)
Le trépied offre une assise parfaitement stable qui offre la possibilité de temps de pose
très longs facilitant l’obtention de la PDC désirée.
Le monopode, plus discret, permet une simple immobilisation dans le plan vertical ce qui
peut parfois suffire.

L’un et l’autre seront dimensionnés pour supporter le boîtier AVEC ses objectifs
(envisager l’avenir) sans risque pour le matériel tout en offrant une excellente rigidité pour
un poids minimum..
L’aluminium est très largement employé car ces pieds sont légers et économiques, la fibre
de carbone permet de réduire encore le poids mais son coût demeure élevé.

Astuce : Ne pas surdimensionner la taille et les capacités car le poids s’en ressentira
directement.

Trépied ou monopode recevront en partie haute une rotule ou une platine permettant le
positionnement du boîtier dans les 3 axes.

Astuce : préférer les systèmes de fixation rapides du boîtier sur la platine plutôt qu’une
simple vis.

Astuce : Le « pied ficelle » permet de se sortir d’une situation a priori difficile…

Le sac de riz (bean bag pour les Anglais) ne contient généralement ni riz, ni haricots mais
des billes de polystyrène pour limiter le poids.
Ce sac épouse facilement les formes non planes (toit de véhicule, rocher…) et cale le
boîtier sans difficulté.
Certains modèles évolués dispose même d’une vis centrale pour fixer le boîtier sur le sac.

Astuce : En cas d’urgence, un sac quelconque et un peu de sable ou encore un « vrai »


sac de riz peuvent rendre service.

7.9. Déclencheurs – Télécommandes :

Forts appréciés dans de multiples situations (macro, trépieds, reproduction, photos


animalières….)
De nombreux modèles existent dans la marque (très chers) et hors marque (souvent bon
marché)…
On trouve des modèles à fil ou sans fil de portées diverses.
Il est également possible dorénavant d’utiliser un Smartphone sous IOS ou Androïd pour
télécommander votre APN.

7.10. Stockage :

Répandus il y a quelques années, les systèmes de stockage nomade autonome ont été
progressivement abandonnés de part leur manque de fiabilité et leurs coûts.
On préféra un PC portable quand cela est possible ou encore se contenter de disposer
d’un nombre suffisant de cartes mémoire devenues bon marché.
Même pour la vidéo HD, les cartes mémoire « Classe 10 » seront largement suffisante
pour les usages les plus courants.

7.11. Le sac :

Souvent sous-dimensionné et peu pratique il est pourtant un des éléments majeur du


voyage.
A choisir avec soin en fonction de son matériel, des destinations et de son confort.

7.12. Flash :

La plupart des boîtiers modernes sont équipés d’un flash intégré. Bien que sa puissance
soit modeste, il suffira la plupart du temps pour déboucher un contre-jour.
Pour des besoins supérieurs, on aura recours à un ou plusieurs flash cobra qui non
seulement apporteront plus de puissance mais pourra avantageusement être déporté.
Le déport pourra s’effectuer via le boîtier si les flash sont de la même marque et
compatibles, soit par des modules radio qui permettent de couvrir des distances
importantes en relayant ou non le TTL.
Un flash d’appoint non TTL est bon marché et peut se commander très facilement a
distance

7.13. Réflecteur :

Souvent repliable, bi-face et de forme circulaire, ces réflecteurs permettent un apport de


lumière naturelle réfléchie vers le sujet.
Ceci permet d’équilibrer les sources lumineuses et d’adoucir les ombres.

7.14. Sangle :

Bien que la sangle d’origine permette de porter l’APN à l’épaule ou autour du cou, les
longues séances de prises de vue ou le transport de longue durée rendent pénible et
parfois dangereuse le port de l’APN dans ces conditions.
Les sangles Black Rapid (RS) peuvent être une solution.

7.15. Nettoyage :

Un « stylo-brosse » sera de première utilité pour nettoyer la lentille des objectifs en toute
sécurité.
Le nettoyage du capteur (si nécessaire) est une opération bien plus délicate et le recours
à un professionnel sera la solution la plus sage.

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