Indice relatif à l’économie et à la société numériques

(DESI) 2022

France
Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 2
France

À propos du DESI
Depuis 2014, les rapports publiés chaque année sur l’indice relatif à l’économie et à la société
numériques (DESI) permettent à la Commission européenne de suivre les progrès réalisés par les États
membres dans le domaine numérique. Chaque année, les rapports contiennent des profils par pays,
qui aident les États membres à recenser les domaines d’action prioritaires, ainsi que des chapitres
thématiques fournissant une analyse à l’échelle de l’UE dans les principaux domaines de la politique
numérique. Le DESI classe les États membres en fonction de leur niveau de numérisation et analyse les
progrès relatifs qu’ils ont réalisés au cours des cinq dernières années, au regard de leur point de départ.
La Commission a adapté le DESI afin de l’aligner sur les quatre axes principaux exposés dans la
proposition de décision de la Commission intitulée «Programme d’action “La voie à suivre pour la
décennie numérique”», qui est en cours de négociation par le Parlement européen et le Conseil. La
proposition fixe des objectifs à atteindre à l’échelle de l’UE d’ici à 2030 pour parvenir à une
transformation numérique globale et durable dans tous les secteurs de l’économie. Pour 2022, 11 des
indicateurs du DESI mesurent des objectifs fixés dans le cadre de la décennie numérique. À l’avenir, un
alignement encore plus étroit du DESI sur la décennie numérique permettra de faire en sorte que tous
les objectifs soient examinés dans les rapports.
À ce jour, la numérisation est inégale dans l’UE, bien qu’il existe des signes de convergence. Si les
pionniers en la matière sont toujours les mêmes, un groupe important d’États membres se rassemble
autour de la moyenne de l’UE. Il est important de noter que la majorité des États membres dont le
niveau de numérisation était inférieur il y a cinq ans progressent à un rythme plus rapide que les autres
États, ce qui indique une convergence globale du numérique dans l’UE.
La concrétisation des objectifs de la décennie numérique dépend d’un effort collectif de la part de tous.
Chaque État membre contribuera à la réalisation de cet objectif ambitieux en partant d’un point de
départ différent, déterminé par les ressources, les avantages comparatifs et d’autres facteurs
pertinents tels que la taille de la population, l’ampleur de l’économie et les domaines de spécialisation.
Par exemple, les États membres dont l’économie ou la population est importante devront obtenir de
bons résultats pour permettre à l’Europe dans son ensemble d’atteindre les objectifs d’ici à 2030. Les
pionniers du numérique devront continuer à progresser pour jouer un rôle de premier plan dans le
domaine de la numérisation à l’échelle mondiale, tandis que tous les efforts déployés par les États
membres en matière de numérisation seront motivés par leurs besoins économiques et sociétaux.
Les scores et classements DESI des années précédentes sont recalculés pour tous les États membres
afin de tenir compte des changements dans les données sur lesquelles ils se fondent. Pour de plus
amples informations, voir le site web du DESI.
3 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022
France

Aperçu général

France UE
classement score score
DESI 2022 12 53,3 52,3

La France occupe la 12e place de l’indice 2022 relatif à l’économie et à la société numériques (DESI),
qui porte sur les 27 États membres de l’UE.
Grâce à un effort soutenu en faveur de la numérisation, la France a enregistré ces dernières années
des résultats supérieurs aux prévisions, comme le montre la section 1.3 du chapitre horizontal du
DESI 2022. Le pays ne figure toutefois pas encore parmi les pionniers du numérique. Au cours des
prochaines années, les progrès de la France sur la voie de la transformation numérique seront
essentiels pour atteindre les objectifs de la décennie numérique. La transformation numérique de
l’économie et de la société françaises est soutenue par le plan de relance, qui bénéficie d’une
contribution au titre de la facilité pour la reprise et la résilience (FRR) d’environ 40 milliards d’euros,
et par France 2030, un plan stratégique visant à renforcer la souveraineté technologique, à garantir
l’écologisation de l’économie et à stimuler l’innovation. Des initiatives sont actuellement menées dans
plusieurs domaines.
Tout d’abord, une transformation des systèmes d’éducation et de formation est en cours en vue de
répondre aux besoins de la transformation numérique économique et sociale. En particulier, des
infrastructures et des outils numériques sont actuellement installés dans les établissements
d’enseignement et de formation, et de nouvelles plateformes numériques sont en cours de
développement pour faciliter l’apprentissage en ligne et des mesures d’inclusion numérique sont
mises en œuvre au profit des personnes les plus vulnérables en France. Ces mesures sont essentielles
pour accroître les niveaux de compétences numériques: elles contribuent à ce que la France atteigne
l’objectif de la décennie numérique consistant à ce que 80 % des personnes possèdent au moins des
compétences numériques élémentaires d’ici à 2030. L’efficacité des mesures visant à renforcer les
compétences numériques des enseignants et à améliorer l’enseignement des matières numériques
pourrait encore être améliorée, de même que celle des mesures en faveur du perfectionnement et de
la reconversion numériques des adultes.
Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 4
France

La connectivité numérique s’est améliorée en France, notamment par de nombreuses mises à niveau
des réseaux fixes du pays et par la poursuite de la mise en œuvre du Plan “France très haut débit”,
avec une adoption remarquable de 1 Gbps dans l’ensemble du pays et une très large disponibilité du
haut débit mobile (couverture 4G de 99 % des ménages). Toutefois, le rythme du déploiement de la
fibre jusqu’au foyer (FTTH) s’est ralenti dans certaines régions, y compris dans les zones très
densément peuplées. La France s’est fixé des objectifs ambitieux en vue de rendre le très haut débit
accessible dans tous les ménages d’ici 2022 et d’étendre la fibre pour tous d’ici 2025, conformément
aux objectifs de la décennie numérique1.
La France accorde une attention particulière au développement des technologies numériques clés afin
de renforcer son autonomie stratégique. En 2021, des stratégies d’accélération de la recherche ont
été lancées pour l’intelligence artificielle (IA), l’informatique en nuage, la cybersécurité, le quantique
et la 5G, pour ne citer que quelques domaines. Les stratégies actuellement mises en œuvre visent à
développer ces technologies tout en assurant un déploiement généralisé de solutions numériques
dans l’ensemble de l’économie. À cette fin, la France a également consacré des investissements
importants au renforcement de compétences numériques avancées afin de garantir l’adéquation de
l’offre de spécialistes dont l’économie fait actuellement défaut. Dans le même temps, les entreprises
françaises commencent à utiliser de plus en plus des outils et des solutions numériques: en 2021, 22 %
des entreprises utilisaient les mégadonnées (soit 6 points de pourcentage de plus que la moyenne de
l’UE). Toutefois, l’adoption d’autres solutions numériques (par exemple, l’IA, l’informatique en nuage
ou simplement les médias sociaux) pourrait être supérieure. Les petites et moyennes entreprises
(PME) éprouvent également plus de difficultés à exploiter le potentiel des solutions numériques pour
leur entreprise, 47 % d’entre elles ayant au moins un niveau élémentaire d’intensité numérique,
contre 55 % en moyenne dans l’UE. La France est donc bien loin d’atteindre l’objectif de 90 % fixé dans
la décennie numérique.
La France progresse vers la conception et la fourniture de services numériques pour les citoyens et les
entreprises et vers la numérisation des soins de santé. Elle accroît la production et l’utilisation de
cartes d’identité numériques en rendant les procédures les plus fréquemment utilisées disponibles en
ligne sur la plateforme demarches-simplifiees.fr et en faisant un meilleur usage de l’IA et de
l’informatique en nuage pour les services publics. La France doit poursuivre ces efforts si elle veut
atteindre l’objectif fixé dans la décennie numérique consistant à ce que 100 % des services publics
essentiels soient fournis en ligne aux citoyens et aux entreprises de l’Union. La France utilise
également des dossiers médicaux électroniques, disponibles pour tous les citoyens depuis le début de
l’année 2022.

1
https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/broadband-france.
5 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022
France

La politique numérique dans le Plan pour la Reprise et la Résilience (PRR) de la France

8,4 milliards d’euros, soit 21,3 % du plan français, sont consacrés à la transition numérique2. La
France soutiendra le développement et le déploiement de technologies numériques clés, telles
que la cybersécurité, le quantique et l’informatique en nuage, avec un budget estimé à
1,8 milliard d’euros. D’autres investissements essentiels concernent des aides aux entreprises,
qui leur permettent de tirer le meilleur parti des technologies numériques (pour un montant
prévu de 385 millions d’euros), la numérisation des écoles primaires et secondaires au moyen
d’équipements numériques (pour un montant prévu de 131 millions d’euros) et la poursuite de
la numérisation des services publics. La France vise également à rendre les réseaux à très haut
débit accessibles dans tous les foyers (100 % de fibre jusqu’au foyer) d’ici à 2025.
En novembre 2021, la France a présenté sa première demande de paiement, pour un montant
total de 8,5 milliards d’euros. Fin 2021, les six stratégies d’accélération pour les technologies
numériques clés (technologies quantiques, cybersécurité, éducation numérique, industries
culturelles et créatives, 5G, informatique en nuage) avaient toutes été validées et publiées sur le
site web du Secrétariat général pour l’investissement (SGPI). Des projets de soutien aux
écosystèmes d’enseignement, de recherche, de promotion et d’innovation ont été lancés et une
évaluation des projets a été réalisée au cours des premiers mois de 2022.
Parmi les autres réformes et investissements prévus pour atteindre les jalons et objectifs en 2022
figurent:
 des mesures visant à renforcer l’identité numérique ainsi que la production et la
circulation de nouvelles cartes d’identité;
 des mesures de perfectionnement et de reconversion de la main-d’œuvre, en particulier
un financement complémentaire pour la formation aux compétences numériques
disponibles pour les comptes de formation individuels;
 une mesure d’inclusion numérique, en particulier la formation de conseillers numériques
destinés à aider les personnes les plus vulnérables à acquérir des compétences
numériques élémentaires;
 le soutien à la numérisation des entreprises et à la facilitation des investissements
numériques;
 des mesures en faveur de la numérisation de l’éducation, en particulier l’installation
d’infrastructures et d’outils numériques dans les écoles;
 le raccordement de 1 700 000 bâtiments supplémentaires à la fibre.

2
Chaque Plan pour la Reprise et la Résilience doit consacrer au moins 20 % de son enveloppe totale à la
réalisation d’objectifs numériques. À cette fin, dans les plans, il a fallu préciser et justifier dans quelles
proportions chaque mesure contribue pleinement (100 %), partiellement (40 %) ou pas du tout (0 %) à la
réalisation des objectifs numériques, en utilisant l’annexe VII du règlement FRR. La combinaison des
coefficients avec les estimations de coûts de chaque mesure permet d’évaluer dans quelle mesure le plan
contribue à la réalisation des objectifs numériques et s’il atteint l’objectif de 20 %.
 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 6
France

1 Capital humain

France UE
1 Capital humain
classement note note
DESI 2022 12 49,9 45,7

France UE
DESI 2020 DESI 2021 DESI 2022 DESI 2022
1a1 Personnes ayant au moins des compétences
n.d. n.d. 62 % 54 %
numériques élémentaires
% de particuliers 2021 2021
1a2 Personnes ayant des compétences numériques plus
n.d. n.d. 31 % 26 %
avancées
% de particuliers 2021 2021
1a3 Personnes ayant au moins des compétences
numériques élémentaires en matière de création de n.d. n.d. 76 % 66 %
contenu3
% de particuliers 2021 2021
1b1 Spécialistes en TIC 4,2 % 4,5 % 4,5 % 4,5 %
% de personnes ayant un emploi âgées de 15 à 74 ans 2019 2020 2021 2021
1b2 Femmes spécialisées dans les TIC 20 % 20 % 21 % 19 %
% de spécialistes en TIC 2019 2020 2021 2021
1b3 Entreprises assurant une formation dans le domaine
21 % 15 % 15 % 20 %
des TIC
% des entreprises 2019 2020 2020 2020
1b4 Diplômés en TIC 3,5 % 3,6 % 3,6 % 3,9 %
% de diplômés 2018 2019 2020 2020

En ce qui concerne l’axe «Capital humain», la France se classe au 12e rang des 27 pays de l’UE.
Le pays obtient des résultats supérieurs à la moyenne de l’UE pour ce qui est des compétences
numériques élémentaires et plus avancées (62 % et 31 % de sa population, respectivement). Pour
atteindre l’objectif de la décennie numérique qui prévoit que 80 % des personnes possèdent au moins
des compétences numériques élémentaires, la France devrait augmenter ses performances de
18 points de pourcentage d’ici à 2030. La proportion de spécialistes en TIC, qui représente 4,5 % de
l’emploi total, est conforme à la moyenne de l’UE (4,5 %), et on observe une légère hausse du
pourcentage des femmes spécialisées dans les TIC (21 % en 2021). La France obtient de bons résultats
en ce qui concerne les compétences numériques en matière de création de contenu (76 % de sa
population, contre une moyenne de 66 % dans l’UE). Le nombre d’entreprises assurant une formation
dans le domaine des TIC (15 % du nombre total d’entreprises, contre 20 % en moyenne dans l’UE) a
diminué de 6 points de pourcentage entre 2019 et 2020. L’objectif de la décennie numérique de
l’Europe concernant les spécialistes en TIC est d’employer 20 millions de spécialistes en TIC dans
l’économie d’ici à 2030, ce qui représente environ 10 % de l’emploi total. Pour atteindre cet objectif,
la France devrait augmenter sa proportion de spécialistes en TIC.
La France transforme progressivement ses systèmes d’enseignement et de formation afin de répondre
aux besoins de l’économie et de la société numériques. Le pays investit ainsi dans des infrastructures

3
Rupture de série pour les indicateurs 1a1, 1a2 et 1a3. Les chiffres ne sont pas comparables à ceux figurant
dans les rapports précédents sur le DESI.
7 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022
France

et outils numériques afin d’assurer la transition numérique de l’enseignement. Il a, en collaboration

avec les autorités locales, défini, conçu et développé un kit numérique de base destiné à fournir aux
établissements primaires et secondaires du matériel, une connectivité, des services et des ressources
essentielles4, tandis que les enseignants bénéficient d’une prime informatique annuelle pour l’achat
d’équipements techniques. La France met également en œuvre la stratégie Enseignement et
numérique, en vue de la transition numérique de l’enseignement, de la maternelle à l’université. Cette
stratégie soutiendra également le développement de technologies éducatives et d’écosystèmes
éducatifs numériques performants (350 millions d’euros).
Les programmes pédagogiques dans les établissements primaires et secondaires prévoient
l’enseignement de compétences numériques, attestées par la certification Pix (échange
d’informations sans papier) à la fin de la 6e ainsi qu’au collège et au lycée (en 2021, 500 000 élèves ont
été certifiés et 2 millions testés5). Un nouveau système de développement et de certification des
compétences numériques des enseignants, Pix+ Édu, a également été mis en place, grâce à un
financement du plan national de relance et de résilience (PNRR) de la France.
Depuis 2021, des projets pilotes ont été mis en place pour encourager l’utilisation des technologies
numériques dans le cadre de l’enseignement, tel qu’un programme consacré aux enfants ayant des
besoins particuliers ou aux enfants malades, qui fournit des ressources adaptées grâce à des solutions
technologiques éducatives.
Dans le cadre du plan d’investissement dans les compétences et avec le soutien du PNRR, la France
devrait investir 465 millions d’euros dans l’amélioration de l’offre de formation à distance des services
publics de l’emploi, en dotant les organismes de formation d’une plateforme numérique
interconnectée et en soutenant le développement de cours hybrides. Une mesure spécifique du PNRR
consacrée à l’éducation des adultes, qui vient compléter le compte personnel de formation pour
l’apprentissage des compétences numériques6, a permis de former 25 000 personnes début 2022. Le
fait de redoubler d’efforts pour soutenir le perfectionnement et la reconversion de la main-d’œuvre
actuelle en la dotant de compétences numériques pourrait contribuer à augmenter le nombre de
personnes ayant des compétences numériques plus avancées.
Dans le cadre du PNRR, des mesures visant à renforcer les établissements d’enseignement supérieur
ont été mises en place. Le projet Excellences sous toutes ses formes, notamment, vise à favoriser la
modernisation des établissements, en fonction de leur dynamique territoriale et de leurs besoins
spécifiques. Les quinze premiers projets ont été sélectionnés: beaucoup d’entre eux portent sur la
transformation numérique des établissements en question.
Dans le cadre du plan France 2030, annoncé en 2021, la France soutiendra le développement des
talents dans des domaines numériques clés et accélérera l’adaptation des programmes de formation
pour l’apprentissage tout au long de la vie afin de répondre à l’évolution rapide des besoins du marché
du travail. Un premier appel à manifestation d’intérêt a été lancé fin 2021 (voir encadré).
La nouvelle stratégie nationale pour l’intelligence artificielle (IA) consacrera également 800 millions
d’euros à la formation et à la conquête des meilleurs talents internationaux en matière d’IA, en

4
Le financement de la connectivité des établissements d’enseignement est abordé dans le cadre du plan
France Très Haut Débit.
5
Données communiquées par les autorités françaises dans le questionnaire DESI.
6
https://travail-emploi.gouv.fr/actualites/l-actualite-du-ministere/article/se-former-aux-metiers-du-
numerique-en-mobilisant-son-cpf-et-avec-l-aide-de-etat
Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 8
France

soutenant la création de centres d’enseignement et de formation de classe mondiale dans le domaine

de l’IA.
Pour attirer les meilleurs talents de l’étranger, la France a mis en place le visa French Tech. Il s’agit
d’un système simplifié et rapide permettant aux investisseurs, fondateurs et collaborateurs de start-
up non européens d’obtenir un permis de séjour en France. Plus de 1 000 demandes de visa ont été
faites sur la plateforme dédiée depuis mars 2019.
La France encourage la participation des parties prenantes aux activités de développement des
compétences. Les secteurs public et privé ont signé un certain nombre de partenariats7 portant sur la
transformation numérique et permettant aux partenaires de s’engager dans des actions prospectives
et anticipatives. Par exemple, un partenariat de prospective numérique 2025 a été lancé en
janvier 2022 avec des représentants des secteurs des services financiers et de conseil. L’objectif est
d’analyser les évolutions dans ces secteurs, de prévoir les besoins de compétences numériques et de
permettre aux travailleurs de s’adapter.
Ces partenariats ont débouché sur plusieurs types d’actions: le site internet pour l’évaluation du
niveau d’IA atteint dans les entreprises, développé par la Coalition française pour les compétences
numériques, et la mise en œuvre d’un soutien aux ressources humaines pour la transition numérique.
En 2021, la France a organisé environ 500 événements afin d’encourager les étudiants à coder, dans
le cadre de la semaine européenne du code.
Enfin, pour recueillir des informations actualisées concernant l’incidence des technologies
numériques sur le marché du travail, le ministère du travail, du plein emploi et de l’insertion collabore
avec l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique en vue de la création
de LaborIA, un laboratoire de recherche et d’expérimentation sur l’utilisation et les effets de l’IA dans
le milieu professionnel. L’objectif de ce partenariat est de réaliser, au cours des cinq prochaines
années, des projets d’analyse et d’anticipation des répercussions de l’IA sur l’organisation du travail,
les professions, les compétences, le dialogue social, les questions éthiques et la qualité de vie au
travail. Les résultats des différents projets menés dans le cadre de LaborIA apporteront un éclairage
utile aux décideurs publics et privés.
Les compétences numériques sont cruciales pour une transformation numérique réussie. Les mesures
mises en place en France permettent de remédier à des faiblesses structurelles. Si ces efforts se
poursuivent en vue de doter la main-d’œuvre actuelle et future de compétences numériques à tous
les niveaux, ils pourraient aider la France à atteindre les objectifs de la décennie numérique. Certains
défis subsistent toutefois en ce qui concerne les infrastructures numériques pour les établissements
d’enseignement et la formation adéquate des enseignants.

7
Engagements de développement de l’emploi et des compétences (EDEC).
9 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022
France

Faits marquants: France 2030 – Compétences et métiers d’avenir

Le plan France 2030, qui vise à renforcer l’innovation et les capacités numériques pour mener la
transition écologique et numérique, consacre 2,5 milliards d’euros de son enveloppe totale à la
constitution d’une réserve de futurs talents et à la reconversion de la main-d’œuvre actuelle, qui
constituent la clé du succès de ce plan. Ce plan permet de répondre au besoin en matière de
travailleurs plus nombreux et plus qualifiés dans le domaine du numérique, qui font actuellement
défaut en France et dans l’UE en général.
À cette fin, les premiers appels à manifestation d’intérêt «compétences et métiers d’avenir» ont
été lancés fin 2021. L’objectif est double: soutenir l’analyse prospective pour anticiper les besoins
en matière de compétences dans différents domaines prioritaires, conformément aux stratégies
clés visant à accélérer la transition numérique et, sur la base de ces analyses, concevoir une offre
innovante d’éducation et de formation ciblant les étudiants, les demandeurs d’emploi et les
travailleurs actifs.
Les candidats sont invités à s’organiser en consortiums associant des employeurs (ou leurs
représentants) et des établissements d’enseignement et de formation. Les projets doivent porter
sur les domaines prioritaires définis comme essentiels à une reprise économique fructueuse et à
l’autonomie stratégique. Les domaines prioritaires concernent notamment le cloud, la
microélectronique, les technologies quantiques, la cybersécurité, la 5G, ainsi que la décarbonation
de l’industrie ou encore l’alimentation durable et favorable à la santé.
Les premiers projets ont été soumis en février 2022 et un nouvel appel a été lancé en juin 2022.
Ces initiatives viendront compléter les mesures déjà en place pour renforcer l’apprentissage des
adultes, telles que les campus des métiers et des qualifications d’excellence et les partenariats en
matière de formation professionnelle.
 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 10
France

2 Connectivité

France UE
2 Connectivité
classement score score
DESI 2022 5 64,2 59,9

France UE
DESI 2020 DESI 2021 DESI 2022 DESI 2022
2a1 Adoption globale du haut débit fixe 71 % n.d. 80 % 78 %
% des ménages 2019 2020 2021 2021
2a2 Adoption du haut débit fixe d’au moins 100 Mbps 17 % n.d. 35 % 41 %
% des ménages 2019 2020 2021 2021
2a3 Pénétration des connexions d’au moins 1 Gbps n.d. n.d. 26,75 % 7,58 %
% des ménages 2019 2020 2021 2021
2b1 Couverture en haut débit rapide (NGA) 62 % 69 % 74 % 90 %
% des ménages 2019 2020 2021 2021
2b2 Couverture par réseau fixe à très haute capacité
44 % 53 % 63 % 70 %
(VHCN)
% des ménages 2019 2020 2021 2021
2b3 Couverture FTTP («fibre to the premises») 44 % 53 % 63 % 50 %
% des ménages 2019 2020 2021 2021
2c1 Spectre 5G 33 % 59 % 59 % 56 %
Pourcentage de radiofréquences attribuées sur le total du spectre 5G
harmonisé 04/2020 09/2021 04/2022 04/2022
2c2 Couverture 5G 8 n.d. 0% 74 % 66 %
% des zones habitées 2020 2021 2021
2c3 Adoption du haut débit mobile 82 % 82 % 88 % 87 %
% de particuliers 2018 2018 2021 2021
2d1 Indice de prix du haut débit 80 78 76 73
Note (de 0 à 100) 2019 2020 2021 2021

La France occupe la 5e place du classement des pays de l’UE en matière de connectivité.

Le marché fixe français dispose d’une faible couverture NGA (accès haut débit de nouvelle génération)
(74 % contre une moyenne de 90 % dans l’UE) et VHCN (réseau fixe à très haute capacité). La
couverture VHCN a augmenté de manière substantielle de 10 points de pourcentage, s’établissant à
63 % en 2021 (contre 70 % dans l’UE). L’expansion du réseau fixe en France est liée à la poursuite de
son plan national haut débit (plan «France très haut débit»9). Toutefois, le rythme du déploiement de

8
L’indicateur relatif à la couverture 5G ne mesure pas l’expérience des utilisateurs, qui peut être influencée par
toute une série de facteurs tels que le type de dispositif utilisé, les conditions environnementales, le nombre
d’utilisateurs simultanés et la capacité du réseau. La couverture 5G se rapporte au pourcentage de zones
habitées couvertes par au moins un opérateur, tel que déclaré par les opérateurs et les autorités nationales de
régulation.
9
Ce plan vise à accélérer le déploiement de réseaux de fibre optique et à connecter tous les ménages à des
réseaux ayant un débit d’au moins 30 Mbps d’ici à 2022. Le gouvernement français a décidé de fixer un nouvel
objectif pour le déploiement généralisé de nouveaux réseaux FTTH dans tout le pays d’ici à 2025. Pour ce faire,
l’État versera une aide supplémentaire qui devrait s’élever à 240 millions d’euros dans le cadre du plan national
de relance afin de déployer des réseaux gigabit dans les zones où le marché est défaillant. Cette somme
11 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022
France

la fibre jusqu’au foyer (FTTH) s’est ralenti dans certaines régions, y compris dans les villes très
densément peuplées10.
La couverture FTTP («Fibre to the premises») a enregistré une augmentation globale de 10 points de
pourcentage en glissement annuel, atteignant 63 %, soit environ 18 millions de ménages. La
couverture FTTP dans les zones rurales a connu une hausse de 12,1 points de pourcentage, pour
atteindre 30,5 %, soit 1 447 299 ménages. Il convient de noter que les investissements de la part des
acteurs du marché ont augmenté: en 2020, une hausse de 12,6 milliards d’euros a ainsi pu être
observée (soit une augmentation de 7,7 points de pourcentage)11.
L’adoption du 1 Gbps est remarquable en France: 26,75 % contre 7,58 % en moyenne dans l’UE. Ce
pourcentage peut s’expliquer par la disponibilité d’offres commerciales de plusieurs acteurs du
marché en corrélation avec le nombre croissant de ménages éligibles à la technologie FTTP, comme
indiqué ci-dessus.
La technologie du haut débit fixe est complétée par la disponibilité du haut débit mobile sur
l’ensemble du territoire français: le marché mobile dispose d’une couverture 4G totale (plus de 99 %
des ménages sont couverts). Cela est dû à la mise en œuvre concrète des engagements en matière de
déploiement 4G pris par les quatre principaux acteurs du marché (Orange, SFR, Bouygues Telecom,
Free Mobile) depuis 201812. L’adoption du haut débit mobile était tout aussi élevée, soit 88 % (contre
87 % pour l’UE). Ce pourcentage peut s’expliquer par le fait que les prix du haut débit en France sont
relativement intéressants, avec un indice de 76 par rapport à la moyenne de l’UE de 73.
En outre, en ce qui concerne la connectivité mobile, le marché français des télécommunications
dispose d’une couverture 5G relativement élevée, atteignant 74 % contre une moyenne de 66 % dans
l’UE. Ce pourcentage s’explique en partie par l’achèvement de la procédure d’attribution de
fréquences pour la bande 3,49-3,8 GHz au quatrième trimestre de 2020, permettant aux quatre
opérateurs de réseaux mobiles13, ainsi qu’à certains opérateurs de réseaux mobiles virtuels, d’offrir la
5G commerciale pour cette bande14. Néanmoins, l’indicateur relatif au spectre 5G de la France
pourrait être encore amélioré. Il s’élève à 59 %, faute d’attribution de fréquences pour la bande
26 GHz. En effet, en ce qui concerne les ressources du spectre, il convient de noter qu’au quatrième

s’ajoutera aux 3,3 milliards d’euros déjà affectés au plan France Très Haut Débit et aux 30 millions d’euros
alloués au niveau de l’État en 2020.
10
Des disparités notables dans le déploiement de la FTTH ont été observées entre les villes suivantes, où les
couvertures FTTH s’établissaient comme suit: Paris (96 %), Marseille (71 %), Lyon (95 %), Toulouse (86 %), Nice
(89 %), Nantes (82 %), Montpellier (82 %), Bordeaux (90 %), Strasbourg (74 %), Lille (58 %). Source: Arcep
11
Source: Arcep
12
Au quatrième trimestre de 2021, tous les sites 3G de ces opérateurs avaient été convertis en sites 4G,
entre 96,6 % et 99,8 % des corridors routiers étaient couverts par la 4G, et 89 % des zones rurales ciblées étaient
couvertes par la 4G.
13
Bouygues Telecom, Free mobile, Orange, SFR.
14
Au 30 septembre 2021, 22 636 stations de base étaient équipées de la 5G (utilisant des bandes de 700 MHz,
2 100 MHz et 3,4-3,8 GHz). Parmi celles-ci, 7 537 utilisaient la bande 3,4-3,8 GHz. Source:
https://www.arcep.fr/cartes-et-donnees/nos-cartes/deploiement-5g/observatoire-du-deploiement-5g-
decembre-2021.html En ce qui concerne la préparation à la 5G, il convient de noter qu’au 15 septembre 2021,
sur le marché B2C, environ 30 % des abonnements mobiles étaient compatibles avec la 5G. Sur le marché B2B,
au quatrième trimestre de 2021, environ deux tiers des abonnements mobiles des exploitants de réseau mobile
et de réseau mobile virtuel ayant accès à la 5G étaient compatibles avec celle-ci. Source: Arcep.
Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 12
France

trimestre de 2021, la France avait assigné l’intégralité de la bande 700 MHz15, 77,50 % de la bande
3,6 GHz et 0 % de la bande 26 GHz. Concernant la bande 26 GHz, 15 plateformes expérimentales sont
actuellement utilisées jusqu’au 30 septembre 202316.

Principales évolutions dans le domaine des marchés et de la réglementation

L’entreprise «Orange concessions» 17 a fait son entrée sur le marché fixe en novembre 2021. Elle
conçoit, crée et exploite des réseaux de fibre optique dans 24 zones réparties sur l’ensemble du
pays, qui font partie des réseaux d’initiative publique18. Elle propose également la fibre
commerciale aux opérateurs de vente au détail.
Le marché de la téléphonie mobile compte un grand nombre d’opérateurs de réseaux mobiles
virtuels (MVNO). En effet, environ 30 MVNO sont présents sur le marché. Cependant, en 2021,
leurs parts de marché dans les segments mobiles ont diminué de 25 % après l’acquisition par
l’opérateur Bouygues Telecom de l’un des principaux MVNO, Euro Information Telecom.
L’Autorité de régulation nationale (Arcep) a acquis de nouvelles compétences en matière
d’environnement19. Elle a désormais le pouvoir de collecter des données environnementales
auprès de différents acteurs du marché (opérateurs de télécommunications, fabricants
d’appareils ou centres de données) afin de mieux évaluer l’incidence de l’activité numérique sur
l’environnement. Cette collecte de données est conforme aux objectifs de la feuille de route
française sur les questions numériques et environnementales20 visant à lier plus étroitement les
aspects économiques et environnementaux.
En ce qui concerne les tendances des consommateurs, les utilisateurs finaux souscrivent de plus
en plus à des abonnements FTTH (avec une augmentation de 4,1 millions par rapport à l’année
précédente21). En ce qui concerne la 5G, 1,6 million de personnes auraient utilisé des
réseaux 5G22.
Concernant les plaintes des consommateurs, en 2021, l’Arcep a reçu 38 392 signalements par
l’intermédiaire de la fonction «J’alerte l’Arcep». Il s’agit d’une augmentation de 10,2 points de
pourcentage par rapport à l’année précédente. Cette hausse enregistrée peut être en partie liée

15
Conformément à la décision de l’Arcep datant du 8 décembre 2015.
16
Elles testent actuellement divers cas d’utilisation tels que les bornes d’accès sans fil à haut débit par exemple.
17
Orange concessions est détenue à 50 % par Orange et à 50 % par un consortium composé de La Banque des
territoires (Caisse des dépôts), CNP Assurances et EDF Invest.
18
Réseaux d’initiative publique: zones où les opérateurs privés ne se sont pas engagés à investir dans le
déploiement de la fibre.
19
À la suite de l’entrée en vigueur de la «Loi no 2021-1755 du 23 décembre 2021 visant à renforcer la
régulation environnementale du numérique par l’Autorité de régulation des communications électroniques,
des postes et de la distribution de la presse».
20
La «feuille de route numérique et environnement» a été publiée en février 2021. Elle comprend plusieurs
mesures spécifiques telles que la commande à l’Arcep, associée à l’Ademe, d’une étude en vue de mesurer
l’empreinte environnementale du numérique en France et de recenser les bonnes pratiques pour la réduire.
Cette étude devrait être achevée d’ici à la mi-2022. Entre-temps, un rapport a déjà été publié. Celui-ci indique
que les terminaux représentent 79 % de l’empreinte carbone, contre 16 % pour les centres de données et 5 %
pour les réseaux.
21
Les abonnements FTTH représentaient 43 % de l’ensemble des abonnements à l’internet en 2021. Source:
Arcep.
22
Au quatrième trimestre de 2021, source: Arcep.
13 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022
France

à la pandémie de COVID-19, qui a mis les opérateurs sous pression. En effet, la grande majorité
de ces signalements concernent la qualité du service (46 %) et les questions de développement
du réseau (20 %), suivies par les questions liées aux contrats et aux pratiques commerciales
(13 %). Dans l’ensemble, le nombre de signalements effectués par l’intermédiaire de la fonction
«J’alerte l’Arcep» portant sur des questions liées à la qualité du réseau FTTH a augmenté23.
La France a notifié la transposition complète de la directive établissant le code des
communications électroniques européen. Les services de la Commission procèdent actuellement
à l’examen des mesures notifiées.

Globalement, la France a atteint une couverture 4G totale sur le marché mobile et a continué à
améliorer sa couverture haut débit fixe en déployant un réseau de fibre optique supplémentaire dans
tout le pays. Le marché fixe a également enregistré un taux d’adoption remarquable du 1 Gbps.
La couverture en haut débit rapide (NGA) a atteint 74 % du territoire. Toutefois, les zones rurales ne
sont pas encore suffisamment couvertes par la fibre pour garantir à tous un haut débit fixe et rapide.
La capacité du pays à atteindre les objectifs en matière de gigabit à l’horizon 202524 et les objectifs de
la décennie numérique à l’horizon 203025 dépendra de sa capacité à étendre davantage la couverture
des zones rurales par son réseau de fibre optique. En effet, la généralisation de la couverture par la
fibre optique pourrait permettre à la France d’offrir à l’ensemble des ménages une connectivité d’au
moins 100 Mbps, pouvant éventuellement être portée à 1 Gbps.
La capacité du pays à atteindre les objectifs liés à la 5G couverts par les objectifs en matière de gigabit
à l’horizon 2025 et les objectifs de la décennie numérique à l’horizon 2030 dépendra ensuite d’une
éventuelle amélioration concernant son indicateur relatif au spectre 5G, qui est influencé par
l’absence de procédure d’attribution de fréquences pour la bande 26 GHz26.

23
Pour répondre à ces problèmes, l’Arcep préside, depuis 2019, un groupe de travail qui réunit les opérateurs
de télécommunications toutes les six semaines afin de trouver des solutions opérationnelles. En ce qui concerne
les statistiques, il convient toutefois de noter que l’augmentation du nombre de problèmes signalés n’est pas
nécessairement corrélée à une multiplication des problèmes existants sur le terrain. En effet, elle peut
également s’expliquer par une meilleure information concernant la possibilité de signaler un problème par
l’intermédiaire de la plateforme prévue à cet effet.
24
Une connectivité gigabit pour tous les principaux moteurs socio-économiques, une couverture 5G
ininterrompue pour toutes les zones urbaines et les grands axes de transport terrestre; un accès à une
connectivité d’au moins 100 Mbps pour tous les ménages européens.
25
Que tous les ménages européens soient couverts par un réseau en gigabit ; que toutes les zones habitées
soient couvertes par la 5G.
26
Néanmoins, comme indiqué plus haut, il convient de noter que plusieurs plateformes d’expérimentation ont
été ouvertes dans la bande 26 GHz (dans des domaines tels que la mobilité connectée ou l’internet des objets,
par exemple), ce qui pourrait se concrétiser par des cas d’utilisation supplémentaires pour la 5G en cours de
commercialisation.
 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 14
France

3 Intégration des technologies numériques

3 Intégration des France UE

technologies
numériques classement score score
DESI 2022 20 31,9 36,1

France UE
DESI 2020 DESI 2021 DESI 2022 DESI 2022
3a1 PME présentant au moins un niveau élémentaire
n.d. n.d. 47 % 55 %
d’intensité numérique
% des PME 2021 2021
3b1 Échange électronique d’informations 48 % 48 % 45 % 38 %
% des entreprises 2019 2019 2021 2021
3b2 Réseaux sociaux 22 % 22 % 26 % 29 %
% des entreprises 2019 2019 2021 2021
3b3 Mégadonnées 16 % 22 % 22 % 14 %
% des entreprises 2018 2020 2020 2020
3b4 Informatique en nuage n.d. n.d. 25 % 34 %
% des entreprises 2021 2021
3b5 IA n.d. n.d. 7% 8%
% des entreprises 2021 2021
3b6 TIC pour la durabilité environnementale n.d. 55 % 55 % 66 %
% d’entreprises dont l’action en faveur de l’environnement présente une
intensité moyenne/élevée grâce aux TIC 2021 2021 2021
3b7 Factures électroniques 25 % 23 % 23 % 32 %
% des entreprises 2018 2020 2020 2020
3c1 PME vendant en ligne 15 % 13 % 12 % 18 %
% des PME 2019 2020 2021 2021
3c2 Chiffre d’affaires du commerce électronique 11 % 12 % 13 % 12 %
% du chiffre d’affaires des PME 2019 2020 2021 2021
3c3 Ventes en ligne à l’étranger 6% 6% 6% 9%
% des PME 2019 2019 2021 2021

En ce qui concerne l’intégration de la technologie numérique dans les activités des entreprises, la
France occupe le 20e rang du classement des pays de l’UE. Les entreprises françaises profitent des
possibilités offertes par les mégadonnées: 22 % d’entre elles y ont recours, contre 14 % dans l’UE.
L’informatique en nuage (utilisée par 25 % des entreprises françaises) et les solutions d’IA (utilisées
par 7 % des entreprises françaises) sont moins populaires par comparaison avec la moyenne de l’UE.
Les petites et moyennes entreprises (PME) françaises ne sont toujours pas au même niveau que le
reste de l’UE en ce qui concerne la vente en ligne: seules 12 % des PME vendent en ligne, contre une
moyenne de 18 % dans l’UE, et seulement la moitié le font à l’étranger. Il semble donc que, même
pendant la pandémie de COVID, les PME ne sont pas passées à la vente en ligne. La part des PME
présentant au moins un niveau élémentaire d’intensité numérique est de 47 %, contre une moyenne
de 55 % dans l’UE. La France est encore loin d’atteindre l’objectif de 90 % de la décennie numérique
à l’horizon 2030.
Les plans «France Relance» (en partie financé par la FRR) et «France 2030» consacrent tous deux une
grande attention au développement et au déploiement de technologies numériques clés. Lancées
en 2021, les stratégies d’accélération pour l’innovation sont désormais mises en œuvre dans les
15 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022
France

domaines de l’IA, de l’informatique en nuage, de la cybersécurité, des technologies quantiques et de

la 5G, pour ne citer que quelques exemples:
 La deuxième phase de la stratégie nationale pour l’intelligence artificielle, lancée en
novembre 2021, sera soutenue par un investissement de 1,5 milliard d’euros jusqu’en 2025.
Plus de la moitié des ressources de la stratégie sont allouées à l’acquisition de talents (avec
un budget spécifique de 800 millions d’euros). Cette stratégie vise à former 3 700 étudiants
(au niveau de la licence, du master et du doctorat) et soutient l’adoption de solutions d’IA par
500 PME. Son objectif est d’obtenir 15 % du marché mondial de l’IA intégrée d’ici 2025.
 Dans le cadre de la stratégie d’accélération cybersécurité lancée en février 2021, un certain
nombre de projets ont été mis en place en 2021 et 2022, tels ceux en faveur de la recherche
innovante ainsi que la mise en place d’un observatoire des métiers et des qualifications de la
sécurité du numérique. Le portail cybermalveillance.gouv.fr a également été créé en 2021 afin
d’apporter un soutien aux personnes, entreprises, associations, autorités locales et
administrations en les informant des menaces numériques et de la manière de s’en protéger.
En février 2022, la France a donné le coup d’envoi du Campus Cyber, dans le cadre duquel des
entreprises privées, des organismes publics et des services publics uniront leurs forces pour
accroître la capacité et la résilience du pays en matière de cybersécurité.
 Dans le cadre de sa stratégie quantique, la France a créé la plateforme nationale
d’informatique quantique en 2022. Cette plateforme informatique hybride interconnectera
les systèmes TIC classiques avec les ordinateurs quantiques. Ces ressources seront mises à la
disposition d’une communauté internationale de laboratoires, de jeunes entreprises et de
représentants du secteur. L’objectif est de permettre à ces parties prenantes d’accéder plus
facilement aux possibilités offertes par l’informatique quantique, afin qu’elles puissent
recenser, développer et tester de nouveaux cas d’utilisation. Parallèlement, un certain
nombre de projets en cours d’exécution favorisent la recherche, encouragent la mise au point
d’accélérateurs quantiques de première génération et appuient le développement industriel
de technologies génériques.
 La stratégie nationale cloud a été publiée fin 2021. Elle comporte trois volets: favoriser
l’émergence d’un marché des services cloud de confiance grâce à la certification de
cybersécurité SecNumCloud, mettre en place une politique «Cloud au centre» pour les
organismes publics et définir une politique industrielle. Le volet «politique industrielle», qui
sera mis en œuvre dans le cadre du plan «France Relance», mobilisera 667 millions d’euros
sur quatre ans. Il soutiendra l’industrie de l’informatique en nuage en France en accélérant la
multiplication des acteurs français dans les technologies critiques très recherchées, en
développant des technologies de rupture à l’horizon 2025, comme l’informatique de
périphérie, et en soutenant des projets de recherche et développement. Ces projets de R&D
s’inscriront dans le cadre du projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) pour
l’informatique en nuage, que la France coordonne avec l’Allemagne. La France prend
également part aux initiatives liées à l’informatique en nuage de la stratégie européenne pour
les données, participe à la Cloud Alliance et soutient l’initiative Gaia-X.
Dans le cadre de France 2030, un plan d’investissement stratégique de 5 milliards d’euros a été mis
en place pour les semi-conducteurs, conformément aux ambitions du paquet législatif sur les semi-
conducteurs. Destiné à renforcer les capacités industrielles et technologiques en électronique, ce plan
contribuera à la mise en œuvre du PIIEC pour la microélectronique et les technologies de
communication.
Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 16
France

La France soutient également le développement de solutions basées sur la technologie des chaînes de
blocs et leur adoption dans l’économie, dans le cadre de la stratégie de la chaîne de blocs de 2019.
Pour ce faire, elle met à disposition un financement spécifique aux entreprises à fort contenu
technologique qui, au cours de la période 2019-2021, ont bénéficié d’un soutien de 30 millions d’euros
dans le cadre du plan Deeptech, à la fois directement et par l’intermédiaire de fonds partenaires.
En 2022, en collaboration avec les présidences tchèque et suédoise du Conseil de l’UE, la France
entend continuer à travailler sur la transformation du partenariat européen Blockchain en une
nouvelle entité juridique paneuropéenne (EDIC) et répondre à l’appel sur l’infrastructure européenne
de services de chaîne de blocs et l’identité dans le cadre de la stratégie numérique pour l’Europe.
La France aide les entreprises prometteuses à devenir des licornes grâce au programme French Tech
Next40/120, conçu pour les entreprises françaises en expansion susceptibles de devenir des chefs de
file technologiques de classe mondiale. Chaque année, 120 start-up et entreprises en expansion
françaises sont sélectionnées pour participer à ce programme. Cette sélection, fondée sur des critères
financiers comme la levée de fonds ou l’hyper-croissance des ventes, est ouverte à tous les modèles
de start-up (numériques, de haute technologie, industrielles) et à tous les secteurs d’activité. En
rejoignant le programme, les entreprises profitent pendant un an d’un système précisément conçu
pour les accompagner dans leur phase d’hyper-croissance. Elles bénéficient d’une visibilité renforcée,
ont accès à une gamme spécifique de services et obtiennent de l’aide pour recenser leurs besoins en
matière de réglementations et de politiques publiques. Début 2022, la France comptait 26 licornes,
dépassant ainsi son objectif de 25 à la fin de l’année.
En ce qui concerne les mesures de soutien à la transition numérique des entreprises et des PME plus
traditionnelles, la France a élargi l’aide France Num grâce à un financement au titre de la FRR. Sa mise
en œuvre est en bonne voie. Fin 2021, le chèque France Num de 500 euros avait été offert à plus de
112 000 entreprises de moins de 11 salariés. Il existe également une garantie de prêt pour faciliter
l’accès aux prêts pour les entreprises de moins de 50 salariés qui sont en activité depuis au moins
trois ans. Le montant maximal du prêt est de 50 000 euros et le taux garanti est de 80 %. Au
31 décembre 2021, France Num avait assuré près de 150 000 sessions d’accompagnement et posé
26 000 diagnostics personnalisés assortis de plans d’action, et plus de 2 000 entreprises avaient
bénéficié d’un soutien ciblé.
Les pôles européens d’innovation numérique (EDIH) permettront aux entreprises d’accéder à
l’expertise technique et à l’expérimentation. La sélection des pôles d’innovation numérique qui
participeront au réseau des EDIH est en cours. Dix propositions françaises d’EDIH ont été évaluées
positivement27, et cinq autres propositions devraient être retenues au cours de l’année à venir.
Les mesures prises par la France pour renforcer ses capacités numériques et soutenir l’intégration des
solutions numériques pourraient contribuer de manière significative à la transition numérique du
pays. Une attention particulière devra être accordée aux PME et aux microentreprises, afin de
s’assurer qu’elles puissent bénéficier pleinement de la transition numérique.

27
C’est-à-dire que ces pôles ont été invités à préparer une convention de subvention (ce qui ne constitue pas
un engagement formel de financement).
17 Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022
France

4 Services publics numériques

4 Services publics France UE

numériques28 classement score score
DESI 2022 15 67,4 67,3

France UE
DESI 2020 DESI 2021 DESI 2022 DESI 2022
4a1 Utilisateurs de l’administration en ligne 82 % n.d. 87 % 65 %
% d’utilisateurs d’internet 2019 2020 2021 2021
4a2 Formulaires préremplis n.d. n.d. 47 64
Note (de 0 à 100) 2021 2021
4a3 Services publics numériques pour les particuliers n.d. n.d. 69 75
Note (de 0 à 100) 2021 2021
4a4 Services publics numériques pour les entreprises n.d. n.d. 80 82
Note (de 0 à 100) 2021 2021
4a5 Données ouvertes n.d. n.d. 98 % 81 %
% de la note maximale 2021 2021

La France se classe au 15e rang dans l’UE en ce qui concerne les services publics numériques. La France
figure parmi les pays les plus performants en matière d’utilisateurs de l’administration en ligne, avec
87 % d’utilisateurs d’internet qui ont recours aux services publics en ligne, contre une moyenne de
65 % dans l’UE. La France est également particulièrement bien placée dans le domaine des données
ouvertes, avec un score supérieur de 17 points de pourcentage à la moyenne de l’UE. Ses résultats
sont légèrement inférieurs à la moyenne de l’UE en ce qui concerne les services publics numériques
aux citoyens et aux entreprises (respectivement 6 et 2 points de pourcentage en dessous de la
moyenne de l’UE).
La mise en œuvre de la stratégie nationale pour la transformation numérique de l’administration
publique (tech.gouv, lancée en 2019) progresse. En 2022, 88 % des procédures les plus courantes sont
numérisées. En outre, pour accélérer la dématérialisation et le traitement des procédures
administratives courantes, qui représentent 80 % des procédures administratives, le gouvernement
français a créé et déployé une plateforme de dématérialisation open-source appelée «démarches-
simplifiées». Les résultats sont significatifs: la plateforme permet de réaliser environ
12 000 démarches en ligne, elle est utilisée par 72 000 agents de la fonction publique et elle a permis
le traitement de quatre millions de demandes en 2021, notamment dans le contexte de la crise de la
COVID-19.
En 2016, la France a lancé un dispositif permettant l’identification en ligne, intitulé «France Connect».
Celui-ci s’appuie sur des comptes préexistants largement utilisés par les citoyens français, tels que les
comptes de l’assurance maladie et de l’administration fiscale, entre autres. Aujourd’hui, six ans plus
tard, en 2022, 35 millions de personnes l’utilisent régulièrement et environ 1 000 services en ligne
publics et privés (principalement des services bancaires et d’assurance pour le secteur privé) y sont
connectés. En 2021, la France a mis en place le nœud eIDAS (identification électronique,
authentification et services de confiance), afin de permettre l’interopérabilité transfrontière des

28
Il y a rupture de série pour les indicateurs 4a2, 4a3, 4a4 et 4a5. Par conséquent, aucune comparaison des
résultats des indicateurs et des dimensions n’est possible dans la durée.
Indice relatif à l’économie et à la société numériques 2022 18
France

communications électroniques d’ici à la fin 2022. 40 millions de personnes utilisent au moins une
plateforme e-IDAS29. Toutes les procédures liées à la plateforme permettent d’appliquer le principe
de la transmission unique d’informations.
En mai 2021, la France a adopté une nouvelle politique pour les services d’informatique en nuage dans
l’administration publique, intitulée «Cloud au centre». Celle-ci fait de l’informatique en nuage le mode
d’hébergement et de production par défaut pour les services numériques de l’État et pour tous les
nouveaux produits numériques. Les services numériques nationaux français doivent être hébergés sur
l’un des deux nuages publics interministériels internes ou sur des solutions d’informatique en nuage
fournies par des entreprises privées, répondant à des critères de sécurité stricts. L’objectif de cette
politique est d’assurer la souveraineté de l’État, la continuité des services publics et la protection des
données. Une équipe spécifique a été mise en place au sein de la direction interministérielle du
numérique pour accompagner les administrations dans l’utilisation de l’informatique en nuage et pour
organiser une communauté d’acteurs publics autour de ce sujet. Cette équipe travaille en étroite
collaboration avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) afin de
garantir un environnement sécurisé pour l’utilisation par l’État de la technologie de l’informatique en
nuage.
L’utilisation de l’IA pour les services publics numériques a également augmenté grâce au Lab IA30, qui
soutient le développement de projets dans différents domaines et pour différentes administrations.
Depuis sa création en 2019, le Lab IA a contribué au développement de six projets en 2019 et de
15 autres en 2020-2021. Il en soutiendra cinq nouveaux en 2022. Un projet pilote est par exemple en
cours d’élaboration pour la Cour de cassation. Celui-ci est mené par une équipe de recherche
spécialisée dans le traitement du langage naturel, qui l’utilise pour détecter les divergences dans les
applications de la loi. Parallèlement, les services douaniers français mettent actuellement en œuvre
une solution d’IA pour lutter contre la fraude au tabac en ligne en utilisant des données rendues
publiques sur l’internet. Enfin, le ministère de la transition écologique met au point CarbureIA, une
solution d’IA qui veille à la durabilité des biocarburants mélangés aux combustibles fossiles en France,
en appliquant automatiquement des règles commerciales pour faire face au nombre croissant de
transactions énergétiques et aux difficultés liées au contrôle des informations. Les exemples qui
précèdent ne sont qu’un petit aperçu d’un nombre croissant de projets.
Dans le domaine des services de soins de santé numériques, un espace santé numérique personnel
(Mon Espace Santé) est accessible aux citoyens français depuis janvier 2022. Cet espace donne un
accès direct à un espace sécurisé où sont stockées des données de santé à caractère personnel, à un
système de messagerie sécurisé pour communiquer avec les professionnels de la santé, à un
calendrier médical permettant de gérer ses rendez-vous médicaux et à un magasin d’applications
santé qui propose une sélection d’applications dans ce domaine. Cet espace de santé personnalisé est
automatiquement proposé à tous les citoyens, qui sont libres de le refuser. Selon que le citoyen
acceptera ou non cette offre, il peut se révéler difficile pour la France d’atteindre l’objectif de 100 %
des citoyens ayant accès à leurs dossiers médicaux d’ici 2030.
La France obtient déjà de bons résultats en matière de prestation de services publics numériques. Ses
efforts doivent être soutenus pour assurer une plus grande efficacité des services aux citoyens et aux
entreprises et garantir leur utilisation la plus large possible.

29
FranceConnect+ et Identité numérique La Poste; impots.gouv.fr (impôts); Ameli et MSA (sécurité sociale)
30
DESI 2021 – Rapport par pays – France