Vous êtes sur la page 1sur 32

I.1.

Définitions

wDanger: situation, une condition ou une pratique qui comporte un potentiel à causer des 
dommages :
 aux personnes
 aux biens
 ou à l’environnement.

wRisque : la possibilité de survenance d’un dommage résultant d’une exposition au danger.


La composante de deux paramètres : gravité et probabilité.

Risque = Exposition  Danger


Exemples:
 Le bruit est une nuisance sonore et engendre le risque de surdité.
 Le courant électrique, peu engendré un risque d’électrisation ou d’électrocution.
 La circulation automobile engendre un risque de pollution par suite de dégagement de
gaz et fumées toxiques (oxyde de carbone, dérivés de plomb) qui sont des nuisances
chimiques et polluent l’atmosphère.

I.2. Types de risques


Les différents types de risques sont regroupés en 3 grandes familles :
 Les risques industriels à l’origine d’accidents majeurs, ceux qui existent dans les
entreprises, se traduisent par des accidents graves susceptibles de faire beaucoup de victimes,
des dégâts matériels considérables et une importante pollution de l’environnement ;
 Les risques professionnels donnent naissance à des accidents du travail et aux maladies
professionnelles. Il s’agit de risques de faible importance et les conséquences sont limitées
aux locaux de travail, ateliers, laboratoires, bureaux ainsi qu’aux salariés et travailleurs
exposés ;
 Les risques de la vie courante tels que les risques domestiques, les risques dus aux
travaux de bricolage, aux loisirs, etc.

1
Classification, Emballage et Etiquetage des Substances et Préparations
Chimiques Dangereuses
II.1. Définitions
 On entend par substances les produits purs, constitués de molécules identiques.
 On entend par préparation, les mélanges ou solutions composés de deux substances ou
plus.
 Qu’est qu’un produit dangereux ? C’est un produit susceptible de provoquer des
intoxications, lésions, brûlures, incendies, explosions et même parfois la mort.
Votre santé est en danger si un produit dangereux pénètre à l’intérieur de votre corps :
 par le nez et les poumons, c’est-à-dire par inhalation, lorsque vous respirez de l’air
pollué ;
 par la bouche, c’est-à-dire par ingestion, lorsque vous portez vos mains à la bouche après
avoir manipulé des produits dangereux ;
 par contact avec la peau, même si elle est saine et sans blessure ; certains produits
détruisent la barrière protectrice de la peau, la traversent pour aller se disperser dans tout le
corps.
 L’existence de risques chimiques est signalée, au niveau des produits manipulés, par
l’étiquetage et les fiches de données de sécurité.

II.2. L’étiquette
L’étiquette constitue une première information de sécurité.
L’étiquette permet d’identifier la nature des dangers que présente le produit et les précautions
à prendre pour le manipuler, le stocker, intervenir en cas d’accident, l’éliminer en toute
sécurité. L’étiquette figure sur le récipient d’origine. Elle doit être reproduite sur les
nouveaux emballages en cas de transvasement ou de reconditionnement de produit.

Remarque :

 Ne manipulez pas un produit sans avoir lu l’étiquette !!!

 Attention ! Absence d’étiquette ne signifie pas absence de risques.

Elle doit comporter en caractères très apparents et indélébiles :


 Le nom de la substance (en utilisant une nomenclature internationale reconnue)
 Le nom et l’adresse du fabricant, du distributeur ou de l’importateur
 Le cas échéant, le ou les symboles et les indications de dangers
2
 Les phrases types indiquant les risques particuliers résultant des dangers de la substance
(phrases R)
 Les phrases types indiquant les conseils de prudence concernant l’emploi de la substance
(phrases S)
La figure II.1 illustre l’ancienne étiquette :

Symbole Nom Pictogramme


Téléphone et adresse
du fabricant, distributeur
ou importateur

Nom du produit
Chimique

Phrases R
Phrases S
N° CE Etiquetage CE

Figure II.1 : Etiquette

3
La figure II.2 représente un exemple d’étiquette d’une substance dangereuse :

Figure II.2 : Exemple d’étiquette d’une substance dangereuse

Les produits chimiques dangereux sont identifiés par leur étiquetage, qui comporte des
symboles noirs sur fond orange et des informations écrites. On trouve cet étiquetage sur les
fûts, les bidons, les flacons, etc.

F+ F O
Extrêmement inflammable Facilement inflammable Comburant

4
E T+ T
Explosive Très toxique Toxique

Xn Xi C
Nocif Irritant Corrosif

N
Dangereux pour l’environnement

II.3. Nouvel étiquetage des produits chimiques


Le SGH est le Système Général Harmonisé de classification et d’étiquetage des
produits chimiques, aussi connu sous le nom GHS (Globally Harmonized System). Il s’agit
d’un ensemble de recommandations élaborées au niveau international qui harmonisent :
 Les critères de classification qui permettent d’identifier les dangers des produits chimiques
 Les éléments de communication sur ces dangers (contenu de l’étiquette et de la fiche de
données de sécurité).

5
Les avantages du SGH sont :
 Réduire la nécessité d’effectuer des essais et des évaluations des produits chimiques ;
 Améliorer la protection de la santé humaine et de l’environnement grâce à un système de
communication des dangers facile à comprendre à l’échelle international ;
 Fournir un cadre reconnu aux pays qui n’ont pas de système ;
 Faciliter le commerce international des produits chimiques dont les dangers ont été
correctement évalués et identifiés à l’échelle internationale.
En Europe, le règlement « CLP » (Classification, Labelling and Packaging) prend en compte
les recommandations du SGH. Il établit de nouvelles règles de classification, d’étiquetage et
d’emballage des produits chimiques.

Les informations requises pour le nouvel étiquetage sont les suivantes :


 Identité du fournisseur : le nom, l’adresse et le numéro de téléphone du ou des
responsables de la mise sur le marché du produit
 Identificateurs du produit : l’identificateur est un nom chimique et dans certains cas, un
numéro d’identification.
 Pictogrammes de danger (9): ils comportent « un symbole en noir sur fond blanc dans un
cadre rouge suffisamment épais pour être clairement visible ». Chaque pictogramme possède
un code composé de la façon suivante : « SGH » + « 0 » + 1 chiffre.
 Mentions d’avertissement : on distingue 2 mentions d’avertissement : « DANGER »
(utilisée pour les catégories de danger les plus sévères) et « ATTENTION ».
 Mentions de danger : une mention de danger « est une phrase qui, attribuée à une classe
de danger ou à une catégorie de danger, décrit la nature du danger que constitue un produit
chimique et, lorsqu’il y a lieu, le degré de ce danger ». Un code alphanumérique unique
constitué de la lettre « H » et de 3 chiffres est affecté à chaque mention de danger.
Exemple: H350 : Peut provoquer le cancer

 conseils de prudence : Ils informent sur le stockage, la manipulation, l’élimination et les


mesures à mettre en œuvre en cas d’accident. Ils se voient attribuer un code alphanumérique
unique constitué de la lettre « P » et de 3 chiffres.
Exemple : P262 : éviter tout contact avec les yeux, la peau ou les vêtements.

6
La figure II.3 illustre la nouvelle étiquette :

Nom, Téléphone et adresse


du fabricant, distributeur
ou importateur

Nom du produit
Symbole chimique
Pictogramme

Une mention
d’avertissement

Mentions de danger H

Conseils de prudence P

Figure II.3 : Nouvelle étiquette

La figure II.4 représente un exemple d’étiquette d’une substance dangereuse :  

Figure II.4 : Exemple d’étiquette d’une substance dangereuse

7
Les nouveaux pictogrammes sont représentés sur le tableau II.1:

Tableau II.1 : Les nouveaux pictogrammes

Produits pouvant exploser au contact d’une flamme,


d’une étincelle, d’un choc, sous l’effet de la chaleur,
d’électricité …

SGH01
Danger d’explosion

Produits pouvant s’enflammer selon le cas au contact


d’une flamme, sous l’effet de la chaleur, au contact de
l’air, au contact de l’eau…

SGH02
Danger d’incendie

Produits pouvant provoquer ou aggraver un incendie, ou


même provoquer une explosion s’ils sont en présence de
produits inflammables.

SGH03
Produits comburants

Gaz sous pression contenus dans un récipient. Certains


peuvent exploser sous l’effet de la chaleur. Les gaz
liquéfiés réfrigérés peuvent être responsables de blessures
liées au froid.
SGH04
Gaz sous pression

Produits corrosifs pouvant, selon le cas, attaquer ou


détruire les métaux, ronger la peau et/ou les yeux par
contact.

SGH05
Danger de corrosion

8
Produits empoisonnant rapidement, même à faible dose.
Ils peuvent provoquer divers effets : nausées, maux de
têtes, perte de connaissance ou autres troubles plus
importants entraînant la mort. Ces produits peuvent
exercer leur toxicité par voie orale, par inhalation ou par
SGH06
Danger de toxicité aigue voie cutanée
Produits pouvant, selon le cas, entraîner les effets
suivants : empoisonnement, irritation, allergies cutanées,
somnolence, vertige.

SGH07
Dangers sur la santé
Produits pouvant, selon le cas, provoquer des cancers,
des mutations génétiques, être toxiques, modifier le
fonctionnement de certains organes, provoquer des
allergies respiratoires voir être mortels s’ils pénètrent
SGH08 dans les voies respiratoires.
Dangers pour la santé

Produits provoquant des effets néfastes sur les


organismes du milieu aquatique.

SGH09
Dangers pour l’environnement

II.4. La fiche de données de sécurité (FDS)


La fiche de données de sécurité (FDS) est un document qui fournit, pour un produit
commercial chimique donné, un nombre important d’informations complémentaires de base
concernant la sécurité, la sauvegarde de la santé et celle de l’environnement et qui indique des
moyens de protection ainsi que des mesures à prendre en cas d’urgence. C’est donc un moyen
mis à la disposition du destinataire pour transmettre les informations essentielles portant sur les
dangers présentés par le produit chimique concerné.

9
Les informations qui figurent sur ces fiches de sécurité, sont groupées en 16 rubriques :

1. Identification du produit chimique (appellation commerciale, n° de la déclaration,


classification, nature de l’emballage) et l’identification de la personne physique ou morale
responsable de sa mise sur le marché.

2. Informations sur les composants (composition du produit en soulignant notamment la


présence des produits dangereux et leurs caractéristiques).

3. Identification des dangers (pour les travailleurs et l’environnement).

4. Description des premiers secours apportés en cas d’urgence (à la suite d’un accident ou d’un
incident).

5. Mesures de lutte contre l’incendie (règles de lutte, extincteurs, formation de gaz toxiques).

6. Mesures à prendre en cas de dispersion accidentelle (fuites, projections, émissions de gaz et


de vapeurs, protection de l’environnement, nettoyage des lieux après l’accident).

7. Précautions de stockage, d’emploi et de manipulation.

8. Procédures de contrôle de l’exposition des travailleurs et caractéristiques des équipements de


protection individuelle (procédure de surveillance, protection individuelle).

9. Propriétés physico-chimiques (aspect, odeur, pH, densité, solubilité, etc.).

10. Stabilité du produit et réactivité (réactions à chaud, avec l’eau, etc.).

11. Informations toxicologiques (effets dangereux sur la santé et les symptômes éventuels,
effets immédiats ou chroniques).

12. Informations écotoxicologiques (dégradabilité, bioaccumulation, effets sur la faune et la


flore).

13. Informations sur les possibilités d’élimination des déchets (incinération, recyclage, mise en
décharge).

14. Informations relatives au transport.

15. Informations réglementaires : Indique si une évaluation de la sécurité chimique a été


effectuée pour la substance. Donne les informations relatives à la santé, à la sécurité et à la
protection de l'environnement figurant sur l'étiquette conformément aux directives

10
16. Autres informations : Indique tout autre renseignement que le fournisseur juge important
pour la sécurité et la santé de l'utilisateur et la protection de l'environnement.

11
La prévention collective propose des solutions susceptibles de protéger non seulement les
opérateurs aux postes de travail, mais l’ensemble des personnes présentes dans les locaux, en
intervenant au niveau du risque lui-même. Elle tend à supprimer la cause même du risque.
La prévention collective procède selon quatre axes différents :
 limiter l’emploi des produits dangereux;
 remplacer le produit dangereux par un autre peu ou pas dangereux;
 isoler et confiner la source de pollution en emprisonnant le produit dangereux dans un
volume déterminé
 évacuer au fur et à mesure de sa production les produits dangereux formés. La ventilation
est la forme la plus courante de cette voie.

La protection individuelle consiste à protéger chaque individu des risques auxquels ils sont
exposés et ce, au moyen d’équipements appelés équipements de protection individuelle
(EPI).
Un équipement de protection individuelle est un dispositif ou un moyen destiné à être porté
ou être tenu par une personne en vue de la protéger contre un ou plusieurs risques susceptibles
de menacer sa santé ainsi que sa sécurité.
Ces équipements viennent uniquement en complément de la protection collective, lorsque
cette dernière s’avère peu efficace ou très coûteuse ou encore lorsque le risque n’est pas
permanent.
Les différents types d’équipement de protection individuelle sont:

Antichute : Protection de chute

12
Ecran facial : Protection du visage

Gants : Protection des mains

Tampon anti-bruit et Casques anti-bruit : Protection auditive

Chausseurs de sécurité: Protection des pieds

Casque : Protection de la tête

Masque respiratoire : Protection des voies respiratoires

13
Lunettes : Protection des yeux

Masque respiratoire : Protection des voies respiratoires

Blouse : Protection du corps

Combinaison : Protection du corps

14
IV. Transport des matières dangereuses
 Transport des matières dangereuses présente des risques illustrés par des accidents
majeurs.
 Une réglementation internationale sévère accompagne cette activité tant en ce qui
concerne le matériel utilisé que les conditions de transport.

 Mesures de prévention de base :


 Respect absolu des règles et mesures émanant des textes officiels, tant pour la
construction des véhicules et des citernes et autres réservoirs que pour les règles de transport
et de transvasements, quelle que soit la voie utilisée ;
 La formation et l’information de tous ceux qui interviennent, chauffeurs,
manutentionnaires et autres travailleurs sur les risques présentés par les produits transportés ;
ils doivent tous posséder les permis et autorisations requises ;
 L’adaptation des véhicules et réservoirs aux produits et aux quantités transportés. Le
choix des conteneurs à double enveloppe est conseillé, voire obligatoire dans certains cas
(transport de produits pétroliers) ;
 Le marquage des réservoirs et autres containers identifiant les produits transportés et les
risques au moyen de pictogrammes ;
 Le bon état et la révision des véhicules et réservoirs conformément aux règlements ;
 Des charges et marchandises correctement arrimées et bâchées ;
 Éviter la traversée ou la proximité des agglomérations dans la mesure du possible

Remarque:
Chaque mode de transport nécessite des mesures de prévention spécifiques, adaptées à ses
propres risques.

IV.1. Mesures spécifiques au transport routier


La législation internationale impose le marquage des véhicules, remorques, conteneurs et
caisses mobiles:
 Un panneau rectangulaire orange comportant des codes chiffrés indiquant les dangers et
le code produit donné par l’ONU
 L’étiquette de danger avec pictogrammes en forme de losange carré (Figure 1).

15
 Le tableau 1 montre les 13 codes dangers et classes et le tableau 2 donne les critères
d’identification des matières dangereuses dans le transport routier.
 Toute matière dangereuse transportée par la route doit comporter les indications
suivantes :
 Numéro d’identification ONU
 Dénomination (nom du produit)
 Classe de la matière
 Code de classification
 Groupe d’emballage
 Étiquette de danger (pictogramme dans un losange)

IV.1.2. Les panneaux de danger


Tous les produits transportés sont définis par la réglementation des matières
dangereuses et sont repérés sur le véhicule par des panneaux orange, à l'avant et à l'arrière,
avec le numéro d'identification du danger et le numéro ONU du produit transporté, ainsi que
des plaques étiquettes symbolisant le ou les risques du ou des produits transportés.

33
1219
33
1219

Plaque orange avant/arrière

Figure IV.1 : La signalisation sur camion : panneaux de danger

 Les panneaux orange sans numéros : Ils sont destinés à toutes les unités de transport. Ils
ont pour objet d’attirer l’attention des différents intervenants.
 Les panneaux orange comportant des numéros : Ils sont destinés à signaler aux
différents intervenants :

16
 Le type de marchandise transporté (code matière)
 Les risques présentés par la marchandise (code de danger).

40 cm

Code danger
30 cm 1,5 cm

Code matière
Figure IV.2 : Panneau de danger

 Exigences
 Les panneaux oranges ne doit pas se détacher de sa fixation après un incendie d’une
durée de 15 minutes.
 Dimension des panneaux oranges: largeur 40 cm, hauteur 30 cm.

Tableau IV.1: Interprétation des numéros du code de danger


1° chiffre danger principal 2° ou 3° chiffre dangers subsidiaires
2 Gaz 0 Absence de danger secondaire
3 Liquide inflammable 2 Risque d’émanation de gaz
4 Solide inflammable 3 Inflammable
5 Comburant ou peroxyde 5 Comburant
6 Matière toxique 6 Toxique
7 Matière radioactive 8 corrosif
8 Matière corrosive 9 Danger de réaction violente spontanée
9 Dangers divers

Exemple :
 Code danger : 336  où 33 signifie très inflammable et 6 toxique
 1230 : méthanol (code de la matière transportée)

17
Danger secondaire
Danger principal Danger subsidiaire

336 Code Danger

1230 Code Matière ONU

Figure IV.3 : Exemple d’un panneau de danger

I.1.2. Les étiquettes de danger


Une plaque étiquette de danger en forme de losange informant, sous forme de
pictogramme, le type de danger prépondérant de la matière transportée. Ces losanges sont
fixés de chaque coté et à l’arrière du véhicule.

Etiquettes de danger (arrière/ latéral)

Figure IV.4 : Signalisation sur camion : étiquettes de danger

18
Les produits transportés sont référencés selon 13 classes élaborées en fonction du danger
potentiel :

Classe 1 Matières et objets explosibles

Classe 2 Gaz comprimés, liquéfiés ou dissous sous pression

Classe 3 Matières liquides inflammables

4.1 Matières solides inflammables

Classe 4 4.2 Matières spontanément inflammables

4.3 Matières dégageant au contact de l’eau des gaz inflammables

5.1 Matières comburantes


Classe 5
5.2 Peroxydes organiques

6.1 Matières toxiques


Classe 6
6.2 Matières infectieuses

Classe 7 Matières radioactives

Classe 8 Matières corrosives

Classe 9 Matières et objets dangereux divers

Les matières de toutes les classes autres que celles des classes 1, 2, 5.2, 6.2, et 7 et que les
matières auto réactives de la classe 4.1 ont été affectées à trois groupes d’emballage, selon le
degré de danger qu’elles présentent :
 Groupe d’emballage I : matières très dangereuses
 Groupe d’emballage II : matières dangereuses
 Groupe d’emballage III : matières faiblement dangereuses

19
IV.1.3 Mesures spécifiques au transport par canalisations souterraines
Transport réservé essentiellement au gaz naturel et aux carburants. Les mesures
préventives sont :
 Conception et construction correcte de la canalisation, notamment au niveau des
soudures qui nécessitent des contrôles avant utilisation ;
 Identification des canalisations enterrées tout au long du parcours par marquage au sol
ou par tout autre moyen visible ;
 Interdiction de travaux de bâtiment et travaux publics dont les creusements à proximité
des canalisations, sans avoir consulté son responsable qui doit détenir le plan du site.

20
V.1. Introduction
Le stockage des matières dangereuses présente des risques d’accidents majeurs. Les
raisons de ces accidents sont :
 L’air de stockage accessible à tous;
 Les produits soumis souvent aux intempéries;
 L’absence fréquente des équipements de sécurité.

V.2. Mesures de prévention lors du stockage des produits chimiques


Un grand nombre d’accidents majeurs (Feyzin, Bhopal, AZF de Toulouse) se sont
produits lors du stockage de produits chimiques, pour soit à cause de :
 La mauvaise conception et réalisation des réservoirs et sites de stockage,
 L’absence d’entretien et de réparation se traduisant par des fuites de substances
dangereuses,
 L’absence de contrôles périodiques susceptibles de mettre en lumière les insuffisances,
 La négligence dans la gestion des stockages pour des raisons souvent économiques.

 Principales mesures:
 Les zones de stockage seront conçues après acquisition complète des connaissances
sur les produits et doivent faire l’objet de soins lors de la réalisation des infrastructures.
 L’implantation sera conçue de façon que la zone de stockage soit suffisamment
éloignée des ateliers de fabrication et soit facilement accessible aux véhicules transportant les
matières et aux sapeurs-pompiers.
 Tous les emballages et réservoirs seront identifiés par des marquages conformes aux
textes officiels et d’une façon visible. Le nom du produit contenu et le pictogramme du risque
figurent clairement.
 Les quantités de produits dangereux stockés seront limitées au maximum. En cas de
nécessité d’avoir des stocks importants, il y a lieu de prévoir un fractionnement du stockage,
avec plusieurs zones, suffisamment éloignées les unes des autres.
 Les stocks de produits incompatibles seront séparés, soit par éloignement, soit par des
obstacles matériels (murs) ou encore en intercalant des stocks de matières neutres comme
certaines charges minérales.

21
 Stockage interdit de produits dont les propriétés sont peu ou pas connues à coté ou
avec des matières dangereuses.
 L’accès de la zone de stockage sera interdit sauf à des personnes compétentes ayant
l’autorisation de la hiérarchie.

22
I.1. Risques dus aux travaux sous pression
 Définition
Travaux effectués dans des milieux où la pression de l’air est supérieure à la pression
atmosphérique normale (hyperbare).
 Effets
Ces risques sont à l’origine de différentes atteintes osseuses et articulaires, des atteintes
de l’oreille (otites, lésions oculaires).

 Mesure de prévention
Passage dans les caissons de décompression après les travaux en hyperbarie.

I.2. Risques dus aux travaux en atmosphère dépressurisée


 Définition
Travaux effectués dans des atmosphères où la pression de l’air est inférieure à la
pression atmosphérique.
Effets
Risques au niveau des oreilles (otites, lésions de l’oreille interne), surtout lorsque les
travailleurs sont soumis à des variations fréquentes de pression. C’est notamment le cas du
personnel navigant dans les aéronefs (avions) qui, lors des vols et des escales, est soumis à de
fréquentes variations de la pression. Ces salariés présentent fréquemment des otites
barotraumatiques douloureuses. Ces douleurs sont surtout observées auprès des personnes qui
travaillent (pilotes, stewards, hôtesses de l’air) sur des vols moyens et courts courriers, et
effectuent plusieurs vols et escales par jour.

23
Risques liés à la présence d’H2S

I. Risques liés à la présence d’H2S


 Origines
Métabolisation par les micro-organismes de composés organiques soufrés (égouts, station
d'épuration...) Constituant des gaz naturels, pétrole, charbon...

 Usages
Matières premières d'autres produits soufrés (soufre…) réactif chimique (précipitation
des métaux…), synthèse de colorants, pesticides, médicaments….

Voies de pénétration
Pénétration rapide et majoritaire par inhalation, absorption possible par la voie digestive
et absorption négligeable par la peau.

Toxicité chez l'Homme


 Toxicité aigue
Des concentrations de l'ordre de 500 ppm en H2S peuvent entraîner la mort.

 Effets observés
- Perte de connaissance avec détresse respiratoire (dyspnée et cyanose) avec atteintes
cardiaques (tachycardie, fibrillation) et hypotension; Des effets neurologiques (céphalées,
troubles du comportement, amnésie…), oculaires (conjonctivite) et métaboliques (acidose
intense) peuvent intervenir.
- La dose la plus faible entraînant un effet toxique est de 2,8 mg/ m 3 chez les
asthmatiques (population à risque).

 Toxicité à long terme


Troubles neurophysiologiques, respiratoires, oculaires… Des avortements spontanés ont
été observés chez des femmes exposées à H2S.

 Effets sur l’environnement

24
Extrêmement inflammable, très toxique par inhalation, très toxique pour les organismes
aquatiques, et forme des mélanges explosifs avec l'air.

 Prévention
 Informer impérativement les opérateurs des risques très grands liés à l'utilisation de
H2S, gaz très inflammable, explosif dans l'air et extrêmement toxique.
 Interdire l'accès aux zones où existe un risque d'exposition à H2S.
 Contrôler en continu, la teneur en H2S des atmosphères de travail produisant du H2S.
 Opérer dans une enceinte bien ventilée.
 Prévoir des vêtements de protection, des lunettes de protection et des gants adaptés.
 Prévoir des appareils de protection respiratoire autonomes.

 Gestion des déchets:


 Éviter le rejet de H2S dans l'environnement.
 Destruction de H2S par oxydation : hypochlorites en excès (NaOCl…), KMnO4 à 10%...

25
I.1. Choix des paramètres de l’opération
F Choisir les produits utilisés (produits moins dangereux, moins toxiques et explosibles,
compatibles entre eux et dont les caractéristiques sont bien connues).
F Choisir les processus réactionnels et le mode opératoire (le processus devra présenter le
moins de risque et ne devra pas tenir compte du critère économique ou financier).
F Choisir les installations et les équipements (bonne compatibilité des matériaux des
installations avec les produits entrant dans les réactions, résistance des matériaux aux
conditions opératoires, installation et équipements conformes aux normes).

I.2. La mise en fonctionnement de l’installation:


Une fois l’installation et les équipements mis en place, les opérations de fabrication
peuvent commencer, après avoir effectué les opérations suivantes :
Ü Formation et information des opérateurs;
Ü Derniers contrôles et vérifications avant le fonctionnement normal;
Ü Contrôle et vérifications des modes opératoires et des consignes ;
Ü Contrôle et vérification des mesures et des dispositifs de sécurité mis en place.

26
I. Analyse de la sécurité de fonctionnement
L’analyse des risques consiste à déterminer, à partir des propriétés et caractéristiques
dangereuses des composantes et opérations, les modes de défaillances du système et les
conséquences en matière de sécurité, autrement dit l’éventualité et l’importance des accidents
qui peuvent survenir.
Plusieurs méthodes d’analyse du risque existent, deux sont couramment utilisées lors de la
conception des installations industrielles:

I.1. La méthode HAZOP (Hazards and Operability)


Le principe repose sur une description complète des paramètres et la définition des
différentes défaillances possibles, puis sur le recensement des conséquences et la mise en
place des mesures de prévention.
Cette méthode est en rapport avec les techniques opératoires, elle est utile pour l’examen de
systèmes thermo-hydrauliques et nécessite l’examen de schémas et plans de circulation des
fluides pour étudier les causes possibles d’une dérive de procédé et déterminer ses
conséquences.
Elle commence par le recensement de mots et expressions clés tels que Débit, Température,
Pression, Niveau, Concentration, etc, paramètres importants pour la sécurité de l’installation
Etapes de l’analyse par l’HAZOP:
 Identification des risques et défaillances possibles;
† Identification des causes des risques;
† Identification des conséquences des risques;
† Détermination des mesures de prévention.

I.2. La méthode AMDEC


La méthode AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de leur
Criticité):
F Elle permet d’identifier les effets des défaillances des éléments du système.
F D’évaluer les effets et la séquence d’évènements provoqués par chaque mode de
défaillance,

27
F Déterminer l’importance de chaque mode de défaillance sur le fonctionnement normal du
système,
F Hiérarchiser les modes de défaillances.
Etapes de l’analyse par l’AMDEC:
Ü Analyse et identification des défaillances et risques ;
Ü Évaluation de la criticité et comparaison avec un seuil de criticité ;
Ü Proposition de solutions de prévention ;
Ü Mise en place des solutions décidées.

28
Définition
Ü Toute installation ou unité qui se trouve dans une usine ou entreprise où se trouve des
substances dangereuses. Il existe trois types d’installations classées :
 Installations classées soumises à autorisation A :
Ce sont les installations qui présentent de graves dangers pour l’environnement (risques
d’incendie-explosion et d’émanation de produits toxiques d’une certaine importance).

‚ Installations soumises à autorisation donnant lieu à des servitudes d’utilité publique


AS ou S :
Ce sont les installations les plus dangereuses appelées installations Seveso (installations
pétrochimiques tel que raffineries, usines de fabrication, de stockage, des installations
pyrotechniques et de fabrication d’explosifs et de toutes les installations comportant des
stocks importants de produits dangereux, inflammables, explosifs ou toxiques.

ƒ Installations classées soumises à déclaration D :


Ce sont les installations qui présentent moins de risques graves, mais qui sont néanmoins
susceptibles de présenter des risques pour le voisinage et l’environnement

29
Sécurité des réacteurs chimiques et emballement thermique

I.1. Emballement thermique


L’emballement thermique est « la conséquence de la perte de contrôle de la température
d’une substance chimique, d’un mélange de réactifs ou d’un procédé dans une enceinte.
Cette augmentation non contrôlée de la température peut mener à des situations extrêmement
graves, comme l’explosion.

I.2. La prévention de l’emballement thermique


La prévention de l’emballement thermique nécessite donc :
Ä d’une part, la connaissance précise du comportement et de l’évolution des milieux
réactionnels  
Ä d’autre part, l’étude de la stabilité des milieux réactionnels aux niveaux de température
obtenus.
Solutions pour optimiser le fonctionnement et la sécurité des installations de production :
Ä soit adapter les modes opératoires de façon à obtenir un procédé intrinsèquement sûr, pour
lequel aucune déviation ne sera susceptible de conduire à l’emballement ;
Ä soit de concevoir des outils permettant la détection précoce des déviations des paramètres
importants pour la sécurité.

30
Aspects réglementaires

I.1. La catastrophe de Seveso


La catastrophe de Seveso près de Milan (Italie), s'est produite le 10 juillet 1976. Un nuage
contenant de la dioxine (herbicide) s'est échappé d'un réacteur de l'usine chimique. Cet
accident industriel est dû à la surchauffe d'un réacteur fabricant du 2,4,5-trichlorophénol2,4
qui a libéré un nuage toxique.

I.2. Directives européennes


Plusieurs accidents majeurs, ayant fait des dégâts humains et matériels considérables,
surtout l’accident de Seveso en 1976, ont conduit l’Union européenne à établir une directive
dite Seveso préconisant des mesures communes à mettre en place pour la prévention des
accidents industriels majeurs.
La directive Seveso, est une directive européenne qui impose aux États membres de l'Union
européenne d'identifier les sites industriels présentant des risques d'accidents.
Cette directive est nommée ainsi d'après la catastrophe de Seveso qui eut lieu en Italie en
1976 et qui a incité les États européens à se doter d'une politique commune en matière de
prévention des risques industriels.

I.3. Directive Seveso I


La première directive appelée Seveso I (82/501/CE) date du 24 juin 1982, elle distingue :
Ü les installations dangereuses habituelles pour lesquelles des mesures doivent être mises en
place,
Ü les installations les plus dangereuses à hauts risques appelées installations Seveso qui non
seulement doivent respecter certaines conditions imposées, mais également seront soumises à
des contrôles périodiques permanents.

I.4. Directive Seveso II


La directive 96/82/CE du 9 décembre 1996 dite directive Seveso II remplace la
précédente et reste en vigueur actuellement ; elle a été modifiée en partie par la directive
2003/105/CE du 16 décembre 2003, à la suite d’autres accidents majeurs dont celui d’AZF à
31
Toulouse en 2001. Cette directive se distingue de la précédente par une protection de
l’environnement plus importante et une meilleure gestion de la sécurité, du contrôle et de
l’information.

32

Vous aimerez peut-être aussi