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La qualité de l’électricité est devenue un sujet stratégique pour les compagnies d’électricité, les
personnels d’exploitation, de maintenance ou de gestion de sites tertiaires ou industriels, et les construc-
teurs d’équipements, essentiellement pour les raisons suivantes:
Dans la pratique, l’énergie électrique distribuée se présente sous la forme d’un ensemble de ten-
sions constituant un système alternatif triphasé, qui possède quatre caractéristiques principales : ampli-
tude, fréquence, forme d’onde et symétrie.
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1.1.2 Amplitude
L’amplitude de la tension est un facteur crucial pour la qualité de l’électricité. Elle constitue en
general le premier engagement contractuel du distributeur d’énergie. Habituellement, l’amplitude de la
tension doit être maintenue dans un intervalle de ±10% autour de la valeur nominale. Dans le cas idéal,
les trois tensions ont la même amplitude, qui est une constante. Cependant, plusieurs phénomènes pertur-
bateurs peuvent affecter l’amplitude des tensions. En fonction de la variation de l’amplitude on distingue
deux grandes familles de perturbations :
− Les creux de tension, coupures et surtensions. Ces perturbations se caractérisent par des variations
importantes de l’amplitude. Elles ont pour principale origine des courts-circuits, et peuvent avoir des
conséquences importantes pour les équipements électriques.
− Les variations de tension. Ces perturbations se caractérisent par des variations de l’amplitude de la
tension inférieure à 10% de sa valeur nominale. Elles sont généralement dues à des charges fluc-
tuantes ou des modifications de la configuration du réseau.
1.1.3 Fréquence
Dans le cas idéal, les trois tensions sont alternatives et sinusoïdales d’une fréquence constante
de 50 ou 60 Hz selon le pays. Des variations de fréquence peuvent être provoquées par des pertes impor-
tantes de production, de l’îlotage d’un groupe sur ses auxiliaires ou son passage en réseau séparé, ou d’un
défaut dont la chute de tension résultante entraîne une réduction de la charge [Bor-93]. Cependant, ces
variations sont en général très faibles (moins de 1%) et ne nuisent pas au bon fonctionnement des équi-
pements électriques ou électroniques. Pour les pays européens dont les réseaux sont interconnectés, la
norme EN 50160 précise que la fréquence fondamentale mesurée sur 10s doit se trouver dans l’intervalle
50HZ ±1% pendant 99,5% de l’année, et − 6%÷ 4% durant 100% du temps. Il faut également remarquer
que les variations de fréquence peuvent être bien plus importantes pour les réseaux autonomes.
La forme d’onde des trois tensions formant un système triphasé doit être la plus proche possible
d’unesinusoïde. En cas de perturbations au niveau de la forme d’onde, la tension n’est plus sinusoïdale et
peut en général être considérée comme une onde fondamentale à 50Hz associée à des ondes de fréquences
supérieures ou inférieures à 50 Hz appelées également harmoniques. Les tensions peuvent également
contenir des signaux permanents mais non-périodiques, alors dénommés bruits.
1.1.5 Symétrie
La symétrie d’un système triphasé se caractérise par l’égalité des modules des trois tensions et
celle de leurs déphasages relatifs. La dissymétrie de tels systèmes est communément appelé déséquilibre
La qualité du courant est relative à une dérive des courants de leur forme idéale, et se caractérise
de lamême manière que pour les tensions par quatre paramètres : amplitude, fréquence, forme d’onde et
symétrie. Dans le cas idéal, les trois courants sont d’amplitude et de fréquence constantes, déphasés de
2π/3 radians entre eux, et de forme purement sinusoïdale. Le terme « qualité du courant » est rarement
utilisé, car la qualité du courant est étroitement lié à la qualité de la tension et la nature des charges. Pour
cette raison, « la qualité de l’énergie électrique » est souvent réduite à « la qualité de la tension ». C’est
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l’hypothèse que nous ferons dans la suite de ce document, où le terme de « qualité de l’énergie »
s’applique uniquement à celle de la tension
Un autre type de classification des perturbations électriques peut également être élaboré en se
basant sur leur durée [Hey-98] :
− les perturbations transitoires,
− les perturbations de courte durée,
− les perturbations permanentes.
Les perturbations électriques transitoires ont une durée de moins d’une demi période fondamen-
tale.Elles ont pour principale origine les manoeuvres d’ouverture et de fermeture sur le réseau de trans-
port et de distribution, mais également des phénomènes naturels tels que la foudre. Les perturbations de
courte durée sont les creux de tension, les coupures brèves et les surtensions, qui sont généralement pro-
voquées par la présence de courts-circuits. Elles se caractérisent par des variations importantes de
l’amplitude de la tension, et peuvent avoir des conséquences néfastes et coûteuses sur les équipements
électriques. Dans la catégorie « perturbations permanentes » on retrouve les harmoniques, le bruit, le dé-
séquilibre et les variations de tension et de fréquence. Elles sont généralement provoquées par la présence
de charges non linéaires et fluctuantes au sein du réseau électrique. Elles se caractérisent par de faibles
variations de l’amplitude, et sont à l’origine d’échauffement, de pertes supplémentaires, de vieillissement
prématuré des équipements électriques et de dysfonctionnements sur certains appareillages de contrôle-
commande. On peut également remarquer que les origines des perturbations électriques peuvent être clas-
sées en deux grandes catégories :
Enfin, les effets des perturbations électriques peuvent eux aussi être divisés en deux grandes
familles :
− les effets à court terme (déclenchement des appareils, dégâts matériels, …),
− les effets à long terme (pertes supplémentaires, échauffements, vieillissements).
Le tableau 1.1 récapitule les remarques précédentes en présentant les principales perturbations,
leurs origines ainsi que leurs conséquences. L’amplitude de la tension est également indiquée en pu (pe-
runits) pour les perturbations importantes au niveau de l’amplitude et en % pour les variations faibles
d’amplitude.
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Type de
Durée Amplitude Origine Conséquences
perturbations
Déclenchement des
Transitoires
appareils, enclenchement Dysfonctionnements
(impulsions et
<10ms
Courts-circuits, démarrage
Arrêts d’équipements,
Creux de tension 0.1 – 0.9 de gros moteurs, saturation
pertes de production
pu des transformateurs
Arrêts d’équipements,
Coupures brèves <0.1 pu Courts-circuits
pertes de production
10ms – 1min
Déclenchements, dangers
Courts-circuits,
1.1 – 1.8 pour les personnes et
Surtensions débranchement des charges
pu pour
importantes
les matériel
Echauffements des
Charges asymétriques ou
Déséquilibre machines tournantes,
monophasées
vibrations
Echauffements,
Charges non linéaires
vieillissements, pertes
Harmoniques 0 – 20% (structures d’électronique de
supplémentaires, troubles
puissance, arcs électriques
fonctionnels
Déséquilibre entre la
Variations de la Dysfonctionnements des
production et la
fréquence équipements électriques
consommation
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1.3 Les perturbations et la qualité de l’electricité
Depuis toujours, le fonctionnement - voire l’intégrité - de certains équipements électriques et
électroniques est affectée par des “perturbations”. Ces perturbations peuvent pénétrer dans les équipe-
ments sensibles par diverses voies :
La plage de variation nominale de la tension réseau est généralement fixée par le distributeur
d’énergie à +/– 10 % de la tension composée, conformément à la norme EN 50160. Toute variation de la
tension au-delà du seuil haut ou bas de la plage nominale de la tension, génère une perturbation de la qua-
lité de l’électricité distribuée. [1].
1.5 Origines des perturbations de la qualité de l’énergie électrique Notion de charges linéai-
res et non linéaires
Les perturbations de la qualité de l’énergie électrique distribuée sont principalement provoquées
par les phénomènes suivants :
– Creux de tension et coupures
– Surtensions
– Variations rapides de la tension – Flicker
– Déséquilibre du système triphasé de tensions
– Harmoniques et inter-harmoniques
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1.5.1 Creux de tension et coupures
Un creux de tension est une chute brutale de l’amplitude de la tension en dessous du seuil
inférieur de la plage nominale comme l’illustre la figure 1.1. Ils sont provoqués par l’apparition de dé-
fauts sur le réseau électrique.La coupure brève est un cas particulier du creux de tension. Une coupure est
dite brève si elle n’excède pas trois minutes, sa profondeur est supérieure à 90 %. Audelà de trois mi-
nutes, la coupure est dite longue.Au cours d’une année :
– le nombre de creux de tensions peut aller de quelques dizaines à un millier.
– Le nombre de coupures brèves peut varier de quelques dizaines à plusieurs centaines, et n’excède pas
une durée d’une seconde (bien souvent, les coupures brèves sont provoquées lors de la manoeuvre des
automatismes liés aux réseaux de distribution).
Lorsque la variation de tension apparaît en tant que défaut sur le réseau électrique, il est difficile
de mesurer exactement la durée et l’amplitude de celle-ci. Particulièrement quand celle-ci intervient sur
les trois phases avec des durées et des amplitudes différentes.L’utilisation d’analyseurs de réseaux tripha-
sés s’avère indispensable afin d’analyser les trois phases simultanément (voir le chapitre 6 à ce sujet).
12
Figure 1.2 Surtensions..
La norme EN 50160 fixe les niveaux de surtensions selon le schéma de liaison à la terre de
l’installation :
– réseaux à neutre à la terre (raccordé directement ou avec une impédance) : la surtension ne devra pas
dépasser 1,7 Un ;
– réseaux à neutre isolé ou résonant : la surtension ne devra pas dépasser 2 Un.Les surtensions appa-
raissent selon deux modes :
– mode commun (entre conducteurs actifs et la masse ou la terre)
– mode différentiel (entre conducteurs actifs, phase – phase ou phase – neutre)
De telles variations de la tension sont en général causées par la propagation sur les lignes du ré-
seau d’appels de courants importants à la mise en service ou hors service d’appareils dont la puissance
absorbée varie de façon rapide : fours à arcs, machine à souder, moteurs à démarrages fréquents, impri-
mantes laser, micro-ondes, système d’air conditionné, etc. La figure 1.3 illustre une représentation de
variation rapide de tension.
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Figure 1.3 Variation rapide de tension.
Ces déséquilibres sont essentiellement dus à la circulation de courant non équilibré par les im-
pédances de réseau et ont pour conséquence des couples de freinage parasites et des échauffements qui
conduisent à une dégradation prématurée des équipements tels que des moteurs ou toute autre machine
asynchrone. La norme EN 50160 fixe le taux de déséquilibre inverse admissible à 2 % sur les valeurs
efficaces calculées sur dix minutes pour 95 % du temps d’une semaine. Il est généralement convenu
qu’un déséquilibre inférieur à 2 % ne suscite au problème. La quantification du phénomène fait appel à
une méthode dite des composantes symétriques directes, inverse ou homopolaires.
Les phénomènes de perturbations harmoniques sont décrits dans les trois premiers chapitres, et
les différentes techniques à mettre en oeuvre pour leur trouver des solutions sont décrites dans le chapitre
5.Pour résumer, les harmoniques sont des perturbations introduites dans le réseau par des charges non
linéaires provenant d’équipements intégrant des redresseurs et des électroniques de découpage. Ces con-
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figurations de réseau et la concentration de tels équipements pollueurs déforment les courants et créent
des variations de tension sur le réseau de distribution, comme illustré en figure 1.5. Les harmoniques con-
sistent donc en une superposition sur l’onde fondamentale de 50 Hz, d’ondes également sinusoïdales mais
de fréquences multiples de la fréquence fondamentale.
Hier, la majorité des charges utilisées sur le réseau électrique étaient des charges dites linéaires.
Les charges linéaires appellent un courant de forme identique à la tension, c’est-à-dire quasi sinusoïdal,
comme les convecteurs électriques ou encore les lampes à incandescence (figure 2.1).
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Figure 1.6 Signaux relatifs à une charge linéaire.
Pour vous aider à déceler les charges susceptibles d’être génératrices d’harmoniques,nous allons
enrichir d’exemples à partir de différents types de charges dites non linéaires ainsi que par une liste
d’équipements identifiés en tant que pollueurs.
La valeur efficace d’un signal s’avère aujourd’hui insuffisante pour apprécier la déformation de
ce signal. Elle n’est, dans le cas d’un courant, que l’image des effets thermiques de celui-ci mais ne ren-
seigne pas sur la forme du signal qui est un critère d’appréciation indispensable actuellement pour une
analyse précise de la qualité de l’énergie électrique sur un réseau de distribution basse tension.On peut
citer, dès à présent, quelques exemples d’équipements responsables de la déformation des signaux :
− les convertisseurs de l’électronique de puissance,
− les machines à souder, fours à arc,
− la généralisation des alimentations à découpage dans l’informatique des secteurs tertiaire et industriel
aussi bien que dans les appareils électroménagers,
− tous les équipements comportant des dispositifs à semi-conducteurs.Les équipements pollueurs sont
nombreux dans le secteur industriel et répartis sur différents postes d’équipements électriques (figure
2.3).
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Figure 1.8 L’électronique intégrée au coeur d’une armoire d’équipement électrique.
Revenons à notre charge dite linéaire correspondant à un type de charge connue des utilisateurs
du domaine de la distribution électrique. Cette catégorie de charge se retrouve au travers des récepteurs
classiques tels que les convecteurs électriques, les lampes à incandescence ou encore tout simplement des
récepteurs comportant des éléments purement résistifs. Mais cela peut-être aussi une charge comprenant
des éléments inductifs ou capacitifs telle qu’un moteur électrique. Aussi, la charge linéaire, lorsqu’elle est
soumise à une tension sinusoïdale, absorbe un courant de même allure. Il y a ainsi, à tout instant, propor-
tionnalité entre tension et courant (figure 2.4).
Figure 1.9 Proportionnalité entre tension et courant pour une charge dite linéaire.
La puissance absorbée correspondante à ces deux grandeurs électriques, tension et courant, est
le simple produit de ces composantes pour une charge dite linéaire associant de simples éléments pure-
ment résistifs. Un déphasage existe lorsque l’on observe entre deux signaux sur un même circuit, un déca-
lage de l’un par rapport à l’autre dans le temps (figure 2.5).
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Chapitre 2 Dégradation de la qualité de l’énergie
2.1 Déformation de l’onde de tension et de courant
Les perturbations électromagnétiques susceptibles de perturber le bon fonctionnement des
équipements et des procédés industriels sont en général rangées en plusieurs classes appurtenant aux
perturbations conduites et rayonnées :
La tension de référence est généralement la tension nominale pour les réseaux BT et la tension
déclarée pour les réseaux MT et HT. Une tension de référence glissante, égale à la tension avant
perturbation, peut aussi être utilisée sur les réseaux MT et HT équipés de système de réglage (régleur en
charge) de la tension en fonction de la charge. Ceci permet d’étudier (à l’aide de mesures simultanées dans
chaque réseau) le transfert des creux entre les différents niveaux de tension. La méthode habituellement
utilisée pour détecter et caractériser un creux de tension est le calcul de
la valeur efficace « rms (1/2) » du signal sur une période du fondamental toutes les demi-périodes
(recouvrement d’une demi-période) .Les paramètres caractéristiques d’un creux de tension sont donc :
En fonction du contexte, les tensions mesurées peuvent être entre conducteurs actifs (entre phases
ou entre phase et neutre), entre conducteurs actifs et terre (Ph/terre ou neutre/ terre), ou encore entre
conducteurs actifs et conducteur de protection. Dans le cas d’un système triphasé, les caractéristiques ΔU et
ΔT sont en général différentes sur les trois phases. C’est la raison pour laquelle un creux de tension doit être
détecté et caractérise séparément sur chacune des phases. Un système triphasé est considéré comme subissant
un creux de tension si au moins une phase est affectée par cette perturbation.
2.1.1.2 Origine
Les creux de tension et les coupures brèves sont principalement causés par des phénomènes
conduisant à des courants élevés qui provoquent à travers les impédances des éléments du réseau une chute
de tension d’amplitude d’autant plus faible que le point d’observation est électriquement éloigné de la source
de la perturbation. Les creux de tension et les coupures brèves ont différentes causes :
des défauts sur le réseau de transport (HT) de distribution (BT et MT) ou sur l’installation elle même.
L’apparition des défauts provoque des creux de tension pour tous les utilisateurs. La durée d’un
creux est en général conditionnée par les temporisations de fonctionnement des organes de protection.
L’isolement des défauts par les dispositifs de protections (disjoncteurs, fusibles) provoquent des coupures
(brèves ou longues) pour les utilisateurs alimentés par la section en défaut du réseau. Bien que la source
d’alimentation ait disparu, la tension du réseau peut être entretenue par la tension résiduelle restituée par les
moteurs asynchrones ou synchrones en cours de ralentissement (pendant 0,3 à 1 s) ou la tension due
a b
Figure 2.1 : paramètres caractéristiques d’un creux de tension ; [a] forme d’onde, [b] rms (1/2).
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à la décharge des condensateurs branchés sur le réseau. Les coupures brèves sont souvent le résultat
du fonctionnement des automatismes de réseau tels que les réenclencheurs rapides et/ou lents, les
permutations de transformateurs ou de lignes. Les utilisateurs subissent une succession de creux de tension
et/ou de coupures brèves lors de défauts à arc intermittents, de cycles de déclenchement - réenclenchement
automatiques (sur réseau aérien ou mixte radial) permettant l’élimination des défauts fugitifs ou encore en
cas de renvois de tension permettant la localisation du défaut.
Les coupures longues sont le résultat de l’isolement définitif d’un défaut permanent par les dispositifs de
protection ou de l’ouverture volontaire ou intempestive d’un appareil.Les creux de tension ou coupures
se propagent vers les niveaux de tension inférieurs à travers les transformateurs. Le nombre de phases
affectées ainsi que la sévérité de ces creux de tension dépend du type de défaut et du couplage du
transformateur. Le nombre de creux de tension et de coupures est plus élevé dans les réseaux aériens
soumis aux intempéries que dans les réseaux souterrains. Mais un départ souterrain issu du même jeu de
barres que des départs aériens ou mixtes subira aussi des creux de tension dus aux défauts affectant les
lignes aériennes.
Les transitoires (ΔT < T/2) sont causés, par exemple, par la mise sous tension de condensateurs ou
l’isolement d’un défaut par un fusible ou par un disjoncteur rapide BT, ou encore par les encoches de
commutations de convertisseurs polyphasés.
Tout creux de tension peut causer l’arrêt imprévu d’équipements et, dans certains cas, entraîner des
dysfonctionnements, selon le type d’équipement et de procédé utilisés. L’impact financier est aussi fonction
du secteur d’activité en cause et du niveau de protection déjà en place
On doit d’abord mesurer et analyser ces perturbations ainsi que leur impact sur le coût
d’exploitation (perte de productivité). Cela permet d’évaluer le degré de vulnérabilité des équipements, pour
ensuite déterminer les mesures d’immunité appropriées :
18
Figure 2.2 : Les différents types de creux de tension.
Les expressions des tensions pour chaque cas sont les suivantes:
Les tensions avant la défaillance sont indiquées par les lettres E. Les tensions dans les phases en défaut ou
entre les phases sont indiquées par les lettres V .
Les creux de tension A , B, C et E sont mesurés au niveau de tension où le défaut se produit. Ils se
propagent en aval du réseau en modifiant leur signature en fonction du type des transformateurs, donnant
naissance à d’autres types de creux de tension qui peuvent être de type: C , D, F et G . La figure.3 et le
Tableau 1 présentent la transformation des creux de tension A , B, C et E , lorsqu’ils se propagent en aval du
réseau, via les transformateurs les plus souvent utilisés: Dy .
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Table 2.1 Propagation des creux de tension
Les creux de tension sont principalement causés par les défauts du système. Chaque type de défaut
a un effet différent sur les tensions au point de défaut, qui a ensuite définie les types de creux de tension, [6].
a. Types des defaults L’existence de défauts multiples, en particulier les défauts monophasés, engendre des
phénomènes ou d’autres types de défaut en fonction de la localisation et du temps.
Défaut double: Ce sont deux défauts d’isolement phase terre simultanés entre deux phases différentes
d’un même réseau alimenté par un même transformateur HTB/HTA sur des terres différentes
éloignées géographiquement. Les deux défauts peuvent se trouver sur le même départ HTA ou sur
deux départs HTA différents. Les defaults doubles font circuler dans les terres, à l’endroit des deux
défauts, des courants élevés, provoquant par la même des montées en potentiel importantes, [6].
Défaut évolutif: C’est un défaut d’un type donné qui évolue vers un nouveau type dans un temps
variable de quelques millisecondes à plusieurs centaines de millisecondes. Les plus fréquents sont: -
Un défaut monophasé qui évolue en défaut polyphasé (bi ou triphasé), - Un défaut monophasé qui
évolue en défaut double.
Les différents types des défauts sont représentés par la figure 2.3.
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b. Caractéristiques des défauts
Défaut auto–extincteur: Un défaut auto-extincteur monophasé est un défaut qui s’élimine seul, sans
coupure de l’alimentation ou fermeture du disjoncteur shunt. Défaut réamorçant: Un défaut réamorçant est
un défaut monophasé auto-extincteur, qui réapparaît périodiquement (dans environ 90% de cas, le défaut
monophasé auto-extincteur est constitué d’un seul amorçage).Défaut en régime établi à 50 Hz: Un défaut en
régime établi 50 Hz comporte un courant ayant essentiellement une composante à 50 Hz après son
apparition.
Les courts-circuits sont la cause principale des creux de tension. Si on excepte les différentes
variants de courts-circuits entre phases et neutre, on distingue alors quatre types de courts-circuits [Met-05]
:monophasés, biphasés entre phase et terre, biphasés entre deux phases et triphasés (voir figure I.5)
(a) (b)
(c) (d)
Figure 2.5 : Types de courts-circuits : monophasé (a), biphasé entre phase et terre
(b), biphasé entre deux phases(c) et triphasé (d)
Les courts-circuits monophasés représentent 70% des courts-circuits selon [Lim-00] et sont donc
lesplus fréquents. Ils se caractérisent par une chute de tension sur une des trois phases à l’endroit du court-
circuit. En fonction du régime de neutre, les deux autres phases restent les mêmes ou se caractérisent par des
surtensions avec déphasages. Les creux de tension biphasés entre deux phases viennent en seconde position
puisqu’ils représentent 15% des courts-circuits. Ils se caractérisent par des chutes de tensions et déphasages
pour deux des phases à l’endroit du défaut. La phase non affectée par le défaut reste la même qu’avant le
défaut. Les creux de tension biphasés entre phase et terre représentent 10% des courts-circuits. Ils sont à
l’origine des chutes de tension sur deux phases à l’endroit du court-circuit avec ou sans déphasage
supplémentaire. En fonction du régime de neutre, la phase saine peut rester la même ou se caractériser par
une surtension.
21
Enfin, les creux de tension triphasés sont les creux de tension les plus sévères, mais ils ne sont pas
très fréquents et ne représentent que 5% des courts-circuits. Ils se caractérisent par des chutes de tension de
même amplitude sur les trois phases sans déphasages supplémentaires.
L’allure des creux de tension engendrés par les courts-circuits précédents dépend également du
regime de neutre du réseau électrique. On distingue en effet deux régimes de neutre principaux : neutre
isolé(ou fortement impédant) et neutre relié directement à la terre (ou par une faible impédance). Afin
d’illustrer ce point, considérons l’exemple simple d’un court-circuit monophasé.
(a) (b)
Le schéma simplifié d’un système avec neutre relié directement à la terre est présenté en figure
I.6a. La relation entre les courants des trois phases et le courant du conducteur de neutre est la suivante :
ia + ib + ic = in (2.1)
Supposons que la phase a soit affectée par un court-circuit. Le courant ia dans la ligne où le défaut
se produit augmente et entraîne une chute de la tension Va , car Va = ea − iaZa . Les changements dans le
courant de phase ia impliquent des modifications dans le courant du conducteur de neutre in , mais
n’entraînent pas de changements dans les autres courants de ligne i b et i c (voir Eq. 2.1). En conséquence, les
tensions des deux autres phases restent les mêmes, seule la tension de la phase a est modifiée par le court-
circuit (figure 2.7a).
Le schéma d’un système avec neutre isolé est présenté en figure I.6b. La relation entre les courants
de phase et le conducteur de neutre est donnée par :
ia + ib + ic = 0 (2.2)
Si la phase a est affectée par un court-circuit, le courant de ligne augmente et provoque une chute
de tension dans la phase où le défaut se produit. L’augmentation du courant ia entraîne une diminution des
deux autres courants ib et ic , qui à leur tour provoquent des surtensions dans les phases b et c (figure 2.7b).
Ce phénomène est d’autant plus accentué que les neutres côté charge et côté source ont des potentiels
éloignés.
22
(a) (b)
Figure 2.7 : Signatures des creux de tension dus à un défaut monophasé en régime de neutre relié
directement à la terre (a) et à distribution isolée (b)
Les variations de tension sont des variations de la valeur efficace ou de la valeur crête d’amplitude
inférieure à 10 % de la tension nominale. Les fluctuations de tension sont une suite de variations de tension
ou des variations cycliques ou aléatoires de l’enveloppe d’une tension dont les caractéristiques sont la
fréquence de la variation et l’amplitude.
Les variations lentes de tension sont causes par la variation lente des charges connectées au réseau.
Les fluctuations de tension sont principalement dues à des charges industrielles rapidement variables
comme les machines à souder, les fours à arc, les laminoirs.
Comme les fluctuations ont une amplitude qui n’excède pas •± 10 %, la plupart des appareils ne
sont pas perturbés. Le principal effet des fluctuations de tension est la fluctuation de la luminosité des lampes
(papillotement ou flicker) . La gêne physiologique (fatigue visuelle et nerveuse) dépend de l’amplitude des
fluctuations, de la cadence de répétition des variations, de la composition spectrale et de la durée de la
perturbation. Il existe toutefois un seuil de perceptibilité (amplitude en fonction de la fréquence de variation)
défini par la CEI en dessous duquel le flicker n’est pas visible.
23
Chapitre 3 La pollution harmonique
3.1 Harmoniques et inter-harmoniques
Les harmoniques sont des perturbations introduites dans le réseau par des charges non linéaires
provenant d’équipements intégrant des redresseurs et des électroniques de découpage. Ces configurations
de réseau et la concentration de tels équipements pollueurs déforment les courants et créent des variations
de tension sur le réseau de distribution, comme illustré en figure 1.5. Les harmoniques consistent donc en
une superposition sur l’onde fondamentale de 50 Hz, d’ondes également sinusoïdales mais de fréquences
multiples de la fréquence fondamentale.
les niveaux de tensions harmoniques jusqu’au 25e rang et indique que le taux global de dis-
torsion harmonique ne doit pas dépasser 8 %.
Les niveaux maxima rang par rang pour les réseaux basse tension.
Les niveaux maxima rang par rang pour les réseaux moyens tension.
29
3.2 Notion de charges linéaires et non linéaires
Une charge est dite "linéaire" si le courant qu'elle absorbe est sinusoïdal lorsqu'elle est alimen-
tée par une tension sinusoïdale. Ce type de récepteur ne génère pas d'harmonique.
Les charges non linéaires appellent du réseau un courant non purement sinusoïdal (Figure 3.3).
Seul le fondamental à 50 Hz de ce courant déformé contribue, avec la tension, à l’apport de la puissance
active consommée par l’équipement. Les charges non linéaires génèrent des harmoniques
Les harmoniques de courant n’apportent pas cette puissance (car leurs fréquences sont diffé-
rentes de 50 Hz) mais contribuent malheureusement à augmenter inutilement l’intensité efficace du cou-
rant véhiculée par les câbles d’alimentation
30
Figure 3.4 Signaux relatifs à une charge non linéaire.
(3-3)
De même (3-5)
et
31
3.4.3 Taux de distorsion harmonique
Les courants harmoniques circulant à travers les impédances du système électrique provoquent
des baisses de tension harmonique, observées sous forme de distorsion harmonique en tension. L’une des
solutions destinées à déceler la présence d’harmoniques est le calcul du THD, taux de distorsion harmo-
nique.
Remarque 1: Lorsque le THD est égal à zéro, on peut conclure qu’il n’y a pas d’harmoniques sur le ré-
seau.
Remarque 2: Il existe une autre définition du taux de distorsion se rapportant à la valeur efficace du signal
(3-6)
Q = V1 I1 sin 1 + (3-7)
32
S² ≠ P² + Q² (3-8)
S² = P² + Q² + D² (3-9)
(3-10)
3.6 Cas d’un dipôle non linéaire alimenté par une tension alternative sinusoïdale
(3-11)
(3-12)
Une tension alternative purement sinusoïdale se résume à son fondamental (harmonique de rang 1).
33
Donc V = V1 (Vn = 0 pour n 2)
Remarques:
Les harmoniques du courant (rang 2) ne jouent aucun rôle en ce qui concerne la puissance active
Les harmoniques du courant (rang 2) ne jouent aucun rôle en ce qui concerne la puissance réactive
La puissance déformante est directement liée à la présence des harmoniques de courant (rang 2).
(3-14)
(3-15)
Remarques:
Quand le taux de distorsion harmonique du courant (THDi) augmente, le facteur de puissance dimi-
nue.
Le terme cos 1 est aussi appelé facteur de déplacement (DPF : Displacement Power Factor).
On a : PF < DPF
34
3.7 Conséquences des harmoniquess
Les courants harmoniques, qui se propage dans les réseaux électriques, déforment l'allure du
courant de la source et polluent les consommateurs alimentés par les mêmes réseaux. On peut classer les
effets engendrés par les harmoniques en deux types [12] :
Echauffement des câbles et des équipement: ces effets peuvent être à moyen terme (de
quelques secondes à quelques heures) ou à long terme (de quelques heures à quelques années )
et concernent les câbles qui peuvent être , le siège du au sur échauffements du neutre et les
éléments bobinées (transformateurs ,moteur …..ect).
Echauffement des condensateurs : l'échauffement est causé par les pertes due au phénomène
d'hystérésis dans le diélectrique, les condensateurs sont donc sensibles aux surcharges, qu'elles
soient dues à une tension fondamentale trop élevée ou à la présence d'harmoniques .Ces
échauffements peuvent conduire au claquage.
Les harmoniques génèrent aussi des pertes supplémentaires dans les transformateurs, par effet
joule dans les enroulements, accentuées par l'effet de peau et des pertes par hystérésis et courant de Fou-
cault dans les circuits magnétiques.
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