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Le Flicker

I.1 Introduction :

Dans tous les pays industriels, les distributeurs d'énergie, comme les exploitants
d'installation électrique, doivent respecter des tolérances de variations d'amplitude et de
fréquence sur leurs réseaux, sinon le bon fonctionnement des équipements n'est plus
garanti. À cet effet, depuis 50 ans le Flicker ou papillotement a fait l'objet de
ombreuses publications. C'est un phénomène maintenant bien défini, analysé, mesurable,
pour lequel il existe des éléments de prévision et des remèdes. Il est généralement
provoqué par des charges fluctuantes à cadence fixe (machines à souder par points par
exemple) ou erratique (cas des fours à arc notamment). Toutefois, le phénomène est dû
à la propagation sur les lignes du réseau d'appels de courants importants à la mise en
service ou hors service d'appareil dont la puissance absorbée varie de manière rapide et
répétitive

On outre, le Flicker de lumière est défini comme impression subjective de


fluctuation de la luminance. C'est un phénomène de gêne physiologique visuel qui
provoque une fatigue physique et psychique pour les usagers et les utilisateurs de lampes
alimentées par une source commune à l'éclairage et raccordée à proximité de la charge
perturbatrice. Ces variations périodiques ou erratiques permanentes ont une
décomposition spectrale dans une bande de 0,5 Hz à 25 Hz. La gêne correspondant au
scintillement se manifeste sur les lampes BT. Par contre, les charges perturbatrices
peuvent se trouver connectées à tout niveau de tension et affecter un grand nombre de
consommateurs alimentés par la même source. L'amplitude de la fluctuation dépend du
rapport entre l'impédance de l'appareil perturbateur et celle du réseau d'alimentation.

Figure 1 : Papillotement ( Flicker)

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I.2 Méthode d'évaluation du Flicker :

Depuis une dizaine d'années la norme CEl a standardisé la mesure et l'évaluation du


Flicker résultant avec les paramètres Pst (short time) et Pit (long time). Pst et Pit sont donc
les unités de mesure du Flicker ], grandeurs sans dimension physique, ils sont ici
dénommés paramètres. Alors que le Pst est déterminé à partir d'un algorithme multipoint
utilisant les 5 points PO.l, Pl, P3, PlO et P50 lus sur la FPC (Fonction de Probabilité
Cumulée), le Plt est calculé à partir de plusieurs valeurs de Pst. Ainsi, le Pst est calculé sur
une période de 1 0 minutes et le Pit à partir de 12 valeurs de Pst sur une période de 2
heures. Cette méthode de quantification du Flicker a l'avantage d'être universelle :
indépendante du type de fluctuation (périodique, à-coups, sinusoïdale ou autre forme,
etc.) et donc indépendante du type de perturbateur. Ces paramètres sont calculés et
stockés pendant toute la durée des mesures.

Figure 2 -Perturbation affectant la valeur efficace de la tension

I.3 Origine et source du Flicker :

Les principales sources de fluctuations de tension sont :

1. Des charges industrielles : machines à souder par résistance, laminoirs, moteurs de


puissance importante dont la charge varie (tunneliers), fours à arc, soudeuses à arc,
enclenchements de condensateurs, chaudières de forte puissance.
2. Des charges de forte puissance raccordées au réseau public basse tension chez des
artisans ou des clients de profession libérale : appareils à rayons X (radiologues),
lasers, grosses photocopieuses ou tireuses de plan (architectes), moteurs, par exemple

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pour des pompes à chaleur chez des clients domestiques ou pour des groupes
frigorifiques de chambres froides (boucheries).

Les à-coups de tension provoqués par l’enclenchement ou le déclenchement d’équipements


importants provoquent des effets similaires. Certains équipements électrodomestiques peuvent
également provoquer du papillotement si le réseau basse tension auquel ils sont raccordés est
particulièrement faible. Il est important de noter que ces fluctuations, produites par des
charges industrielles, peuvent affecter un grand nombre de consommateurs lorsqu’ils sont
alimentés par la même source.

Comme les impédances des réseaux publics d’alimentation sont très différentes d’un lieu à
un autre, les fluctuations de tension produites par ces équipements perturbateurs varient
considérablement

I.4 Classification :

Les fluctuations de tension sont soit des variations cycliques de la valeur de la tension
efficace, soit des séries aléatoires d’à-coups de tension. Ces fluctuations se situent dans les
limites de variation normale de la tension, c’est-à-dire dans la tolérance de ± 10 % autour de
la tension nominale.
Il y a plusieurs types de fluctuations de tension. Elles sont classées
de la façon suivante:
- type a : à-coups de tension rectangulaires et périodiques d’amplitude constante (par exemple
commutation de charges résistives, machines à souder à résistances, certains cycles de
déclenchements/ réenclenchements automatiques) .
-type b : série d’à-coups de tension irréguliers. Leurs amplitudes peuvent être identiques ou
non, aussi bien en descendant qu’en montant .
- type c : variations de tension clairement séparées qui ne sont pas toutes des à-coups (par
exemple : commutation de charges non résistives, démarrage de moteurs) .
- type d : série de fluctuations aléatoires ou continues de tension (par exemple : charges
variant cycliquement ou aléatoirement,fours à arc typiquement).
Le type de fluctuation de tension peut être déduit des caractéristiques de l’appareil
générateur de celle-ci ou observé par un appareil de mesure adapté.Par la suite, nous prenons
en compte les variations répétitives et les à-coups isolés.

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Figure 3:les types de flicker (représentations pour une durée de quelques secondes)

I.5 Conséquences du Flicker :

Sensibilité des sources lumineuses :

La plupart des appareils ne sont toutefois pas perturbés par les fluctuations de tension
lorsque la variation étant inférieure aux limites contractuelles. Par contre, ces
fluctuations peuvent, pour différents types d'éclairage, provoquer un papillotement du
flux lumineux. Cette gêne visuelle est perceptible pour une variation de 1% de la tension

En effet, le papillotement traduit l'inconfort physiologique éprouvé au niveau de la


vision à la suite de changements répétitifs de luminosité de l'éclairage. Cependant, à
certaines fréquences, l'œil peut percevoir l'effet sur l'éclairage de très faibles variations de
tension.

I.7 Une gêne physiologique : le papillotement


Comme les variations de tension se situent dans les limites normales de variation de la
tension, les appareils ne sont généralement pas affectés par les fluctuations de tension.
Le principal effet des fluctuations de tension est la gêne produite par le papillotement
de l’éclairage (fluctuation de la luminosité des lampes). La gêne physiologique dépend de

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l’amplitude, de la cadence de répétition et de la durée des variations de tension, ainsi que de la
composition spectrale de la lumière.

À forte dose, le papillotement peut poser des problèmes aux personnes épileptiques. On
a ainsi reproché aux jeux vidéo de provoquer l’épilepsie chez les sujets à risque, à cause des
fréquences d’images utilisées qui étaient largement inférieures aux fréquences du cinéma.
L’armée utilise le papillotement « à forte dose » (éclairs à 10 Hz) pour détecter des maladies
nerveuses chez les futurs pilotes d’hélicoptère qui pourraient être sensibles à l’effet
stroboscopique des pales occultant périodiquement la lumière du soleil.
Les valeurs de papillotement que l’on rencontre sur le réseau électrique sont en général
beaucoup moins fortes. Elles n’en restent pas moins gênantes, notamment pour les deux
activités domestiques privilégiées que sont la lecture et la télévision.
La sensibilité de la perception visuelle aux variations de la lumière produite par une lampe
à incandescence donnée évolue avec la fréquence et présente un maximum de sensibilité entre
8 et 10 Hz ; la limite de perceptibilité à ce maximum de sensibilité est à 0,3 % de variation
relative de tension. Il existe une limite de perception à environ 35 Hz car les fréquences
supérieures ne sont pas vues à cause du filtrage passe-bas effectué par le système nerveux de
l’observateur et de l’inertie thermique du filament de la lampe

Le terme papillotement est traduit en anglais par flicker,


terme en pratique très usité en français.

I.8 Mesure du papillotement


La mesure du papillotement est spécifiée de manière à représenter aussi objectivement
que possible le « degré de gêne » provoqué par les fluctuations d’éclairage. La norme CEI
60868 indique comment fabriquer un flickermètre approprié (voir schéma ci-dessous), tandis
que la norme européenne EN 50160, qui concerne la qualité de la tension en général, fixe des
limites acceptables déduites de celles que l’on mesure à l’aide du flickermètre.
Le flickermètre comporte entre autres des filtres de pondération servant à simuler la
sensibilité de la chaîne lampe – oeil – cerveau.
Deux grandeurs de papillotement sont alors définies :
• Le papillotement de courte durée, Pst .
• Le papillotement de longue durée, Plt .

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- Papillotement de courte durée
Le Pst est calculé à partir de 2000 valeurs obtenues par le flickermètre toutes les 0,3 s sur une
période de 10 minutes.

- Papillotement de longue durée


Le Plt est alors évalué sur 2 heures, à partir de 12 valeurs de Pst,j (correspondant chacune une
tranche de 10 minutes).

I.9 Quelques solutions pour réduire l'effet du Flicker sur les sources
lumineuses :

Les solutions consistent à:

a. Changer le mode d'éclairage : en choisissant les lampes fluorescentes ayant une


sensibilité plus faible que les lampes à incandescence.

b. Installer des alimentations sans interruption : cette alternative peut être économique
lorsque les utilisateurs perturbés sont identifiés et regroupés.

c. Modifier le perturbateur : le changement du mode de démarrage de moteurs à


démarrages fréquents permet par exemple de réduire les surintensités.

d. Augmenter la puissance de court-circuit: en raccordant les circuits d'éclairage au plus


près du point de l'alimentation.

e. Éloigner électriquement la charge perturbatrice des circuits d'éclairage: en alimentant


la charge perturbatrice par un transformateur indépendant.

f. Utiliser un compensateur au filtre actif: cet équipement réalise une compensation en temps
réel phase par phase de la puissance réactive. Le Flicker peut être réduit de 25% à 75%.

I.10 Conclusion:

Un nouvel étalon primaire a été développé au LNE pour la  mesure de flicker non
main et représenter en laboratoire par un signal modulé qui résulte de la modélisation
d'amplitude d'une porteuse sinusoïdale par un signal modulant carré  ou  sinusoïdal .Pour
traiter c’est deux types de modulation;nous avons utilisé deux méthodes l’une basée sur

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l'étude temporelle du signal modulé, et l’'autre basée  sur son analyse spectrale. Il aurait été
possible n’utiliser qu’une seule de ces deux méthodes pour traiter l'ensemble des modulation.
Ttoutefois, la première méthode est plus facile à mettre en œuvre pour traiter la modulation
carré,alors que la deuxième méthode s’avère plus adapté pour le traitement du signal
sinusoïdal.

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Bibliographie

[1] Les réseaux électriques :du fonctionnement au comptage Ti302 - Réseaux électriques et
applications Réf. Internet : 42266 | 4e édition

[2] WEIRDA R flicker ou scintillement des sources lumineuses cahier téchnique schnider –electric 176

[3] le flicker sur les réseaux d’énergie électrique la revue 3EI 31; 13; 2002

[4] Qualité de l’énergie électrique et conditions de raccordement des parcs éoliens au réseau
électrique Dr SAHEB KOUSSA Djohra Maitre de recherche A Division Energie Eolienne – CDER ---

[5] Arc-Furnace Model for the Study of Flicker Compensation in Electrical Networks; G.C. Montanari,
M. Loggini, A. Cavallini, L. Pitti, D. Zaninelli; IEEE Trans. Power Delivery, Vol. 9, No. 4, October 1994,
Page(s):2026- 2036.

[6] Assessment of Light Flicker Mitigation using Shunt Compensators; S. Poudel, N.R. Watson; IEEE
Power System Technology, PowerCon 2004, Vol. 1, 21-24 Nov. 2004, Page(s):23- 28

[7] Flicker Study Using a Novel Arc Fumace Model; O. Ozgun, A. Abur; IEEE Trans. Power Delivery,
Vol. 17, No. 4, October 2002, Page(s):1158- 1163

[8] WRIGHT P.et CLARKSON P,”Methods for the calibration of Flickermeters”,rapport centre for
Electromagnetic Metrology,NPL.

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