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École Supérieure de Technologie – Fès


LP TEREE

Efficacité énergétique dans l’industrie

Gestion énergétique

• Efficacité énergétique
• Qualité de l’énergie électrique
• Norme de gestion énergétique ISO 50 001

Optimisation énergétique des systèmes industriels

• Optimisation énergétique
• Application aux systèmes électriques
• Application aux systèmes thermiques
• Cogénération

Audit énergétique dans l’industrie

• Le concept
• Procédure générale d’un audit énergétique
• Type de mesures d’économie - Temps de mise en œuvre
• Application : Moteurs électriques
• Loi marocain 47-09 d’Efficacité Énergétique

R. El Bachtiri

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Chapitre I : Gestion énergétique

1. Efficacité énergétique

1.1. Notion d’énergie

L'énergie est une mesure de la capacité d'un système à modifier un état, à produire un
travail entraînant un mouvement, un rayonnement électromagnétique ou de la chaleur.

Cette énergie est alors primaire, secondaire, finale ou utile.

L’énergie primaire est la première forme d'énergie que l'on peut retrouver directement dans
la nature (Épuisable : Énergies fossiles [charbon, pétrole, gaz], Uranium ; Renouvelables
[Hydraulique, Vent, Marine, Géothermie, Solaire Biomasse]).

Les énergies primaires sont transformées en énergies secondaires : produits pétroliers


raffinés et électricité avant le transport.

Cette transformation se fait avec une perte d’énergie. Le ratio entre l’énergie secondaire et
l’énergie primaire utilisée s’appelle le « rendement ».

L'énergie « finale » est celle qui est utilisée pour la satisfaction des besoins de l’Homme.
Elle peut être: directe, si cette énergie est consommée directement par l’homme (chauffage,
cuisine, eau chaude, véhicule…) ; ou indirecte si elle est utilisée dans la production de
biens ou de services.

L'énergie utile est l'énergie dont dispose effectivement l'utilisateur après la dernière
conversion par ses propres appareils.

Exemple : utilisation de l’énergie élecrique :

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1.2. Rendements et efficacité énergétique

Énergie Primaire × rendement de conversion = Énergie Secondaire


Énergie Secondaire × rendement de transport = Énergie Finale
Énergie Finale × rendement d’utilisation = Énergie Utile

Donc : Énergie utile = rendement de conversion × rendement de transport


× rendement d’utilisation × Énergie Primaire.

L’efficacité énergétique peut se définir comme le rapport entre le service délivré au sens
large (performance, produit, énergie, confort, service) et l’énergie qui y a été consacrée.

L’amélioration de l’efficacité énergétique consiste donc augmenter le niveau de service


rendu à consommation d’énergie constante et/ou économiser l’énergie à service rendu égal.
Elle est obtenue par l’augmentation du rendement des équipements et une bonne gestion de
l’énergie centrée sur le pilotage automatisé des énergies en fonction de leur usage.
L’efficacité énergétique thermique s’améliore par l’amélioration de l’isolation.

Les technologies de Smart Grid (systèmes de comptage évolué, systèmes de stockage, etc …)
sont également des outils qui viennent densifier la gamme de solutions dédiées à l’efficacité
énergétique.

2. Qualité de l’énergie électrique

2.1. Définition

La qualité de l’électricité recouvre les notions de continuité d’alimentation, de qualité de


l'onde de tension et de qualité de service :

La continuité d’alimentation recouvre les coupures, ou interruptions, subies par les


utilisateurs. Il existe un certain nombre de critères pour classer ces coupures, et il est
notamment fait distinction entre coupures programmées et coupures non programmées, et
entre coupures longues (supérieures à 3 minutes) et coupures brèves (entre 1 seconde et 3
minutes). Pour les coupures inférieures à une seconde, bien que les notions de coupure très
brève ou de microcoupure soient parfois utilisées, on parle généralement de creux de tension
(et cela relève alors plus de la qualité de l’onde de tension que de la continuité
d’alimentation).

La qualité de l'onde de tension recouvre les perturbations liées à la forme de l’onde de


tension délivrée par le réseau, susceptibles d’altérer le fonctionnement des appareils
électriques raccordés au réseau, voire de les endommager. Différents termes peuvent être
utilisés en fonction des caractéristiques de la perturbation : creux de tension, surtensions

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impulsionnelles, tensions hautes ou basses, variations de fréquence, papillotement, taux


d’harmoniques et d’inter-harmoniques, déséquilibre entre phases, etc.

La qualité de service caractérise la relation entre un utilisateur et son gestionnaire de réseau,


ainsi qu’éventuellement son fournisseur (délai de (re)mise en service, délai d’intervention
d’urgence, délai de raccordement, notification de coupure programmée, tenue des horaires de
rendez-vous, etc.).

2.2. Qualité de l'onde de tension

Le réseau électrique étant en courant alternatif, l’onde de tension délivrée par le système
électrique prend idéalement la forme d’une sinusoïde de fréquence constante et d’amplitude
constante. Mais, dans les faits, l’onde de tension n’est jamais parfaitement sinusoïdale, la
fréquence et l’amplitude de cette onde varient en permanence, et peuvent parfois s’écarter
significativement de leurs valeurs de référence. Si les « imperfections » de l’onde de tension
sont trop marquées, le fonctionnement de certains appareils électriques raccordés au réseau -
installations de production, appareils domestiques, machines industrielles, etc. - peut s’en
trouver perturbé. Dans les cas les plus extrêmes, cela peut provoquer l’arrêt de fonctionner
pendant la durée de la perturbation, causer des dommages matériels à long terme, voire des
dégâts matériels instantanés.

Le tableau suivant présente une classification possible des différents types de perturbations.
Précisons qu’en langage courant le terme « tension » fait le plus souvent référence à la valeur
efficace de l’onde de tension, et non à la valeur instantanée de la tension (qui oscille autour de
0 V avec une période de 20 ms).

Perturbation Définition Conséquences possibles


Creux de tension Effondrement bref de la valeur Micro-coupures, altération du
efficace de la tension - de fonctionnement de certains appareils
quelques dizaines de électriques
millisecondes à quelques
seconde(s) -
Surtension Pic bref ou très bref de la Altération du fonctionnement de
impulsionnelle valeur efficace de la tension, certains appareils électriques,
ou de la valeur instantanée de dommages potentiels à long terme,
la tension dégâts matériels instantanés dans
certains cas extrêmes
Papillotement Fluctuation de tension causée Variations de l’intensité de
(flicker en anglais) par des perturbations l’éclairage, gêne visuelle, inconfort
électromagnétiques ou par des physiologique
variations de puissance

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Tension basse Valeur efficace de la tension Altération du fonctionnement de


durablement inférieure au seuil certains appareils électriques
admis - typiquement 90 % de
la tension nominale -
Tension haute Valeur efficace de la tension Altération du fonctionnement de
durablement supérieure au certains appareils électriques,
seuil admis - typiquement 110 dommages potentiels à long terme
% de la tension nominale -
Fluctuation de Écart de la fréquence par Peu d'impact sur les installations tant
la fréquence rapport à sa valeur de référence que les variations de la fréquence
restent limitées
Harmoniques et Signaux parasites de fréquence Altération du fonctionnement de
inter-harmoniques multiple de 50 Hz certains appareils électriques,
(harmoniques) ou de fréquence perturbation de signaux,
quelconque (inter- notamment tarifaires
harmoniques)
Déséquilibre Différences entre les valeurs Altération du fonctionnement de
efficaces des trois phases certains appareils électriques
triphasés

2.3. Harmoniques

Soit x une fonction du temps périodique de période T , on a alors x(t+T) = x(t) , sa


fréquence est f = 1/T et sa pulsation est  = 2f .

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La décomposition en série de Fourier permet d’écrire :


∞ ∞

𝑥(𝑡) = 𝑋0 + ∑ 𝐶𝑛 𝑠𝑖𝑛( 𝑛𝜔𝑡 + 𝜑𝑛 ) = 𝑋0 + ∑ 𝐴𝑛 𝑐𝑜𝑠( 𝑛𝜔𝑡) + 𝐵𝑛 𝑠𝑖𝑛( 𝑛𝜔𝑡)


𝑛=1 𝑛=1
1 𝑇
Avec 𝑋0 = ∫ 𝑥(𝑡)𝑑𝑡 : Valeur moyenne ;
𝑇 0
2 𝑇 2 𝑇
𝐴𝑛 = 𝑇 ∫0 𝑥(𝑡) 𝑐𝑜𝑠( 𝑛𝜔𝑡)𝑑𝑡 , 𝐵𝑛 = 𝑇 ∫0 𝑥(𝑡) 𝑠𝑖𝑛( 𝑛𝜔𝑡)𝑑𝑡, et 𝐶𝑛2 = 𝐴2𝑛 + 𝐵𝑛2 ;
𝐴 𝐵
𝜑𝑛 = 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑔 𝐵𝑛 avec 𝑐𝑜𝑠 𝜙𝑛 = 𝐶𝑛
𝑛 𝑛
𝐶𝑛 𝑠𝑖𝑛( 𝑛𝜔𝑡 + 𝜑𝑛 ) : Harmonique d'ordre n .
𝐶1 𝑠𝑖𝑛( 𝜔𝑡 + 𝜑1 ) : Fondamental de valeur efficace 𝐶1 /√2
1 𝑇 1
Valeur efficace : 𝑋𝑒 = √𝑇 ∫0 𝑥 2 (𝑡)𝑑𝑡 𝑋𝑒2 = 𝑋02 + 2 ∑∞ 2
1 𝐶𝑛

Les courants harmoniques sont dus à la présence de charges électriques non linéaires dans un
réseau électrique. Du fait des impédances du réseau, ces courants harmoniques sont la cause
de l'apparition d'harmoniques de tensions qui affectent alors les autres clients du réseau de
distribution.
La présence d'harmoniques va en fait augmenter la valeur efficace totale I du courant par
rapport au signal sinusoïdal pur I1 (fondamental) :

𝐼 = √𝐼12 + 𝐼22 + 𝐼32 + ⋯


Le taux de distorsion harmonique (abrégé THD, total harmonic distortion en anglais) est :
√𝐼22 + 𝐼32 + 𝐼42 + ⋯
𝑇𝐻𝐷 =
𝐼
Effets des courants harmoniques :

2.4. Puissances

iD D Instantanée : p(t) = v(t) i(t) [W]


1 𝑇
A B Moyenne : 𝑃 = 𝑇 ∫0 𝑣(𝑡)𝑖(𝑡)𝑑𝑡 [W] (Puissance active).
vD
En continu : VI et en monophasé : VI cos  .
𝑃 = 𝑉0 𝐼0 + , 𝑃𝑛 = 𝑉𝑛 𝐼𝑛 𝑐𝑜𝑠 𝑛 (n = vn - in) : puissance de l'harmonique n .
∑∞
1 𝑃𝑛
Apparente : S = Ve Ie [VA] (Puissance de dimensionnement).
Facteur de puissance : Fp = P/S
Réactive : 𝑄 = ∑∞1 𝑄𝑛 [Var] , 𝑄𝑛 = 𝑉𝑛 𝐼𝑛 𝑠𝑖𝑛 𝑛 : puissance réactive de l'harmonique n .

Déformante : 𝐷 = √𝑆 2 − (𝑃2 + 𝑄 2 ) [Vad]. (Puissance de distorsion).


Complexe (en sinusoïdal) : 𝑆 = 𝑃 + 𝑗𝑄
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2.5. Causes de la dégradation de la qualité de l’énergie électrique

• La variation ou la fluctuation de tension a pour origine la variation importante de


charges électriques, par exemple par l’usage d’appareils à forte charge comme une
soudeuse électrique, une lampe à arc, etc. Une fluctuation de tension se signale par un
papillotement de la luminosité de l’éclairage.
• Le creux de tension est causé par un court-circuit ou la commutation de charges
importantes comme le démarrage d’un moteur.
• Les coupures peuvent être causées par des courts-circuits ou des surcharges, un
déclenchement accidentel ou rendu nécessaire par la maintenance. Comme pour le creux
de tension, les conséquences sont nombreuses et dépendent du temps de coupure : pertes
ou altération de données informatique, décrochage de moteurs de machines, ouverture de
contacteurs, etc.
• Les courants harmoniques ont pour origine des charges non-linéaires ou fluctuantes,
comme les variateurs de vitesse, les machines à souder, les lampes à décharge ou les tubes
fluorescents. Elles ont pour conséquence des surcharges, des déclenchements intempestifs,
une dégradation de la performance énergétique…
• Les inter-harmoniques, de même origine, occasionnent notamment le papillotement de
l’éclairage.
• Les surtensions transitoires peuvent être causées par la mauvaise manœuvre de
certains équipements et par la foudre. Elles causent des déclenchements intempestifs et
peuvent générer des incendies, la destruction des équipements, etc.
• Les déséquilibres de tension sont causés par des charges elles-mêmes déséquilibrées.
Elles peuvent causer de graves dysfonctionnements de moteurs et de machines.

2.6. Quelques solutions possibles

2.6.1. Généralités

Chaque perturbation électrique peut être évitée en appliquant des solutions éprouvées. Les
problèmes de fluctuation et de sous-tension peuvent être corrigés par l’installation de
compensateurs. Les coupures peuvent être évitées grâce à des dispositifs de permutation des
sources ou un disjoncteur shunt. Les harmoniques sont réduites par l’utilisation de filtres. La
protection contre les surtensions transitoires peut être obtenue par l’installation d’un
parafoudre, d’un parasurtenseur ou d’un compensateur. Les déséquilibres de tensions sont
évités en rééquilibrant les charges, en installant un compensateur ou un régulateur.

2.6.2. Protection contre les creux de tension et les coupures

Dans le cas des courts-circuits, il est impossible de les éliminer complètement, mais on peut
essayer de réduire leur nombre, leur profondeur et leur durée au maximum.

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En ce qui concerne les perturbations provoquées par les courants absorbés par les charges de
fortes puissances lors de leur mise sous tension, on peut essayer d’éviter l’injection de ces
courants perturbateurs dans le réseau en modifiant les caractéristiques du courant absorbé ou
en compensant la composante perturbatrice de ce courant.

2.6.3. Protection contre les perturbations harmoniques

Filtre Principe Caractéristiques


Dérivation par un circuit LC accordé la ◼ Pas de limites en courant
fréquence de l’harmonique à éliminer. harmonique.
◼ Compensation d’énergie
réactive assurée.
◼ Élimination d’un ou plusieurs rangs
harmoniques (habituellement :
5, 7, 11).
Passif ◼ Risque d’amplification des
harmoniques en cas de
modification du réseau.

Génération d’un courant annulant tous les ◼ Solution bien adaptée au


harmoniques créés par la charge polluantes. filtrage local
◼ Filtrage sur une large bande
de fréquence.
◼ Auto-adaptatif :
 modification du réseau sans influence,
Actif  s’adapte à toutes variations
de charge et de spectre
harmonique,

Cumule les avantages des solutions filtrage ◼ Couvre un large domaine de puissance
passif et actif. et de performances :
 Filtrage sur une large bande de
fréquences.
 Compensation d’énergie
réactive.
Hybride  Grande capacité de filtrage
en courant.
 Bonne solution technico-économique
pour un filtrage « réseau ».

Principes et caractéristiques du filtrage passif, actif, hybride.

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2.7. Qualité de l’énergie électrique : récapitulatif

2.8. Normes relatives à la qualité de l’énergie électrique

Avec la libéralisation du secteur de l’énergie électrique, des autorités de régulation sont mises
en place. Elles sont investies d’une mission de supervision des obligations des gestionnaires
de réseaux publics, y compris sur la sécurité, la sûreté et l’efficacité des réseaux. Parmi ces
obligations, « chaque gestionnaire de réseau public de distribution d’électricité veille, à tout
instant, à l’équilibre des flux d'électricité, à l’efficacité, à la sécurité et à la sûreté du réseau
qu’il exploite, compte tenu des contraintes techniques pesant sur ce dernier ». Toutefois, cela
ne concerne pas la distribution. Au Maroc, le cadre réglementaire est en cours d’élaboration.

3. Norme de gestion énergétique ISO 50 001

3.1. ISO 50 001 : Définition

Publiée par l’Organisation internationale de normalisation (ISO : International Organization


for Standardization) en 2011, la norme ISO 50001 propose aux organismes et entreprises du
monde entier un cadre précis pour mettre en place un système de management de l’énergie
(SMÉ) opérationnel et pérenne. Sur la base d’un diagnostic énergétique préalable, ISO 50 001
offre les conditions et modalités d’une stratégie d’économie et de rationalisation conforme
aux exigences du développement durable.

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Cette Norme internationale se fonde sur les éléments communs à toutes les normes ISO sur
les systèmes de management, ce qui garantit un niveau élevé de compatibilité, notamment
avec l'ISO 9 001 (management de la qualité) et l'ISO 14 001 (management environnemental).

3.2. ISO 50 001 : Objectifs

L’objectif de la Norme ISO 50 001 est de permettre aux organisations d’appliquer les
processus nécessaires pour améliorer la performance énergétique des installations, avec
l’intention de réduire les émissions à effet de serre et les coûts énergétiques d’exploitation.
Elle peut être mise en œuvre pour :
• optimiser l’utilisation des ressources consommatrices d’énergie
• favoriser la communication et la transparence en matière de management énergie
• orienter la production et/ou l’exploitation vers des choix technologiques de haute
performance énergétique
• intégrer les critères d’efficacité énergétique en amont et en aval de la
production/exploitation
• inscrire la politique managériale énergie dans un cadre plus global porteur de sens
(préservation des ressources, lutte contre le réchauffement climatique…)
• intégrer le management de l’énergie et d’autres procédures normatives (management
qualité, sécurité, environnement…)

3.3. ISO 50001 : Méthodologie

Au même titre que les normes ISO 9 001 et 14 001 – ce qui facilite leur intégration pour un
management global cohérent – ISO 50 001 adopte la méthode cyclique de la roue de Deming,
dite également PDCA (Plan, Do, Check, Act – que l’on peut traduire par : Planifier, Dérouler,
Contrôler, Améliorer).

Plan Do Check Act


Planifier Faire Vérifier Agir
Réaliser la révision Mettre en œuvre le Surveiller et mesurer Mener à bien des
énergétique, établir plan d’action de les processus et leurs actions pour
la consommation de management de caractéristiques améliorer en
référence, les l’énergie opérationnelles qui permanence la
indicateurs de permettent de les performance
performance comparer avec la énergétique et le
énergétique, les politique et les SMÉ
objectifs, les cibles objectifs, et informer
énergétiques et plans des résultats
d’action

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En matière de management de l’énergie, cette méthode se caractérise par les actions


suivantes :
• Définir une politique énergétique plus efficace
• Sélectionner les cibles appropriées pour une application optimale de cette politique
• Collecter et analyser les données pertinentes nécessaires à l’objectivation des prises de
décision
• Évaluer concrètement les résultats obtenus
• Infléchir la politique menée pour une efficience croissante du management de
l’énergie

3.4. ISO 50 001 : Mesure et management de l’énergie

3.4.1. Équipements de mesure :

Une fois définis les points de mesure nécessaires, les équipements seront choisis en fonction
des nécessités de chacune des zones. Entre les équipements, il faut signaler :
• Analyseurs de réseaux ; équipements permettant la mesure de l’énergie, des puissances
et des variables électriques tels que la tension, le courant, les harmoniques, etc.
• Compteurs d’énergie ; équipements de mesure pour la mesure d’énergie active et
réactive.
• Télégestionnaires énergétiques ; concentrateurs de consommations et variables
énergétiques pensés pour des entreprises avec des succursales distribuées.

3.4.2. Logiciel énergétique

Pour la surveillance et l’analyse, l’utilisation d’un logiciel énergétique permet d’obtenir les
points essentiels demandés par la norme : historiques des consommations énergétiques et des
variables énergétiques, suivi du plan d’action, affichage de paramètres techniques en temps
réel, contrôle des coûts énergétiques …

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3.4.3. Système de management d’énergie pour une installation

Le schéma suivant montre le management d’énergie qui peut être réalisée dans une entreprise,
sous les concepts marqués par la Norme ISO 50 001 . On y observe différents types
d’équipements de mesure qui permettent de connaître les consommations par zones,
consommations par usages d’énergie, variables énergétiques, ainsi que les sources d’énergie
fournie aux installations. Le management énergétique est centralisé dans le même centre où
l’activité est réalisée :

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Chapitre II : Optimisation énergétique des systèmes


industriels

1. Optimisation énergétique

Les industries consomment beaucoup d’énergie, souvent de manière inefficace, et sont l’une
des principales responsables des émissions de gaz carbonique.

L’optimisation énergétique peut être définie comme un concept visant à utiliser (ou ne pas
utiliser) l’énergie dans un environnement bâti, dans le but de maximiser les avantages pour
l’entreprise et pour l’environnement. L’optimisation énergétique industrielle peut être réalisée
par des actions simples d’amélioration rapide (moins de 6 mois) en améliorant les processus
et les équipements industriels, spécialement sur les postes énergivores (motorisation
électrique, chauffage des locaux, chaufferies, ventilation, air comprimé, pompage, réseaux,
éclairage, transformateurs, froid).

Une collecte en temps réel des données permet d’effectuer une analyse des
dysfonctionnements et de repérer les surconsommations afin de détecter les fuites.

L’optimisation énergétique industrielle peut être réalisée dans de nombreux domaines :


• Les équipements : technologie, régulation, réglage, dysfonctionnement
• Les canalisations : isolation, purgeurs, calibrage
• Les process : récupération, mutualisation, régulation, optimisation
• Les bâtiments : lumière naturelle, réduction des besoins en chauffage, froid
• Les usages : organisation des cycles, automatisation, confort.

Après avoir posé le diagnostic, de nombreuses solutions s’offrent pour optimiser les dépenses
énergétiques : mesures et contrôles des consommations, gestion intelligente de l’énergie et
minimisation des pertes, pilotage énergétique en temps réel …

L’optimisation énergétique industrielle, correctement mise en place, peut permettre de réaliser


des économies allant de 5 à 15 % à court terme (moins d’un an) et de 10 à 20 %
supplémentaire après 1 à 3 ans. Enfin, des économies très substantielles peuvent être
effectuées par des actions ayant une incidence à long terme.

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2. Application aux systèmes électriques

2.1. Réduction de la consommation d’énergie

La réduction de la consommation d’énergie constitue la partie la plus simple d’un plan de


réduction des coûts d’électricité. Tout d’abord, appliquez toutes les méthodes habituelles
d’économie des coûts, par exemple :
• Optimisation de l’éclairage
• Mettre hors tension les pièces d’équipement non nécessaires.
• Remplacer les systèmes d’entraînement entre les moteurs et les pièces d’équipement qu’ils
actionnent par des systèmes à vitesse variable plus écoénergétiques.
• Remplacer les vieux moteurs électriques par de nouveaux moteurs à haut rendement.

En général, quatre types de possibilités s’offrent pour réduire les coûts d’électricité :
• Réduire la puissance souscrite (en kVA),
• Améliorer le facteur de puissance,
• Consommer l’énergie au moment où les coûts sont moins élevés,
• Réduire la consommation d’énergie totale (en kWh).

2.1.1. Éclairage

Les progrès technologiques en matière d’éclairage ont récemment donné lieu à quantité de
possibilités de réduire la consommation d’énergie. Les fabricants d’appareils d’éclairage ont
lancé sur le marché des produits plus efficaces. Toutefois, il reste beaucoup de possibilités de
réduire les coûts d’électricité attribuables au système d’éclairage de la plupart des
établissements :
• Demander au personnel d’éteindre les lumières inutiles.
• Envisager de mettre en place des minuteries ou des détecteurs de présence qui
éteignent les lumières automatiquement.
• Envisager de mettre en place un système de gestion de l’éclairage.
• Laver les lampes, les lentilles et les surfaces réfléchissantes pour enlever la poussière
et la graisse accumulées.
• Adapter au moyen d’un photomètre l’éclairement aux tâches à accomplir.
• Si certaines aires sont éclairées au moyen de lampes énergivore, envisager de les
remplacer par des lampes écoénergétiques

2.1.2. Transformateurs

Les pertes des transformateurs comprennent principalement deux types de pertes :


• Les pertes à vide (P0), appelées aussi pertes fer ; ces pertes se produisent dès que le
transformateur est sous-tension et sont liées à la tension du réseau d’alimentation qui
crée un flux dans le circuit magnétique du transformateur. Elles dépendent de la
fréquence et de la tension et sont appelées aussi pertes constantes.

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• Les pertes dues à la charge (Pcc), regroupent les pertes joule dus au courant de charges
et sont accentués par l’appel de la puissance réactive et par la présence d’ harmoniques de
courant.

2.1.3. Réseaux électriques

Les réseaux électriques industriels sont en permanence modifiés pour satisfaire les besoins
d’adaptation et de modernisation de l’équipement industriel. L’optimisation des procédés et
l’amélioration de leurs performances, cependant, entraînent souvent une surconsommation
énergétique car la conversion de l’énergie se fait dans un temps plus court. Dans les réseaux
internes des usines, des problèmes de pollution de l’énergie électrique apparaissent. Dans des
cas extrêmes, une électricité de mauvaise qualité peut endommager l’équipement industriel,
provoquant des arrêts de production beaucoup plus longs

2.2. Facture d’électricité

2.2.1. Tarification

La facturation est fonction de la demande de pointe (kW ou kVA) et de la consommation


(kWh). Elle prévoit des pénalités aux usines qui présentent un facteur de puissance peu élevé.

2.2.2. Amélioration du facteur de puissance

Le facteur de puissance d’une installation industrielle (exprimé en kW/kVA) représente la


puissance active divisée par la puissance apparente. Un faible facteur de puissance est
généralement attribuable à l’utilisation d’une charge inductive, par exemple, les
transformateurs, les ballasts d’éclairage et les moteurs à induction. En particulier les moteurs
sous chargés.
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3. Application aux systèmes thermiques

3.1. Fours et chaudières

Les fours ont une forte consommation énergétique. C’est l’appareillage de chaufferie qui
consomme le plus de combustible. Le programme de gestion de l’énergie se rapportant à cet
appareillage doit commencer par une évaluation de l’efficacité des chaudières en place. Il faut
ensuite vérifier régulièrement leur rendement pour évaluer l’effet des mesures d’économie
d’énergie adoptées et établir des objectifs d’amélioration.

La méthode de calcul direct de l’efficacité, soit la production de vapeur par rapport à la


consommation de combustible d’exploitation, constitue la façon la plus simple de faire le
calcul.

3.1.1. Méthode directe de calcul de l’efficacité des chaudières

• Mesurer le débit de vapeur (en kg) pendant une période déterminée (p. ex., une heure).
• Mesurer le débit de combustible pendant la même période en utilisant les relevés de
l’intégrateur de gaz naturel ou de mazout.
• Convertir les débits de vapeur et de combustible en la même unité de mesure de
l’énergie, p. ex.,MJ ou kJ.
• Calculer l’efficacité au moyen de l’équation suivante :
Efficacité = [énergie de la vapeur / énergie du combustible]

L’amélioration de l’efficacité de l’appareillage de chaufferie consiste à réduire les pertes de


chaleur, qui prennent diverses formes : gaz de combustion, surfaces de transfert de chaleur
encrassées, eau de purge chaude, condensat chaud …

3.1.2. Excès d’air

La quantité d’air comburant représente le volume d’air théoriquement nécessaire pour brûler
complètement une quantité de combustible donnée. Elle est requise pour convertir en dioxyde
de carbone et en eau la totalité du carbone et de l’hydrogène du combustible. L’air amené à la
chaudière en sus de ce volume théorique constitue ce qu’on appelle « l’excès d’air ». Dans la
pratique, il faut toujours un certain excès d’air pour assurer une combustion complète.
Toutefois, la plupart des brûleurs fonctionnent avec un excès d’air supérieur à leurs besoins.
L’excès d’air réduit l’efficacité de la chaudière en absorbant de la chaleur qui serait autrement
transférée à l’eau de chaudière, et en l’emportant dans la cheminée. C’est pourquoi il faut le
limiter. Il est tout aussi important de prévenir l’infiltration (admission) d’air indésirable dans
la chambre de combustion de la chaudière ou le conduit de fumée en colmatant les fuites et en
couvrant les fenêtres d’observation, les garnitures défectueuses et les autres ouvertures.

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Le déploiement d’une technologie de combustion moderne, notamment les commandes


électroniques, la régulation d’oxygène, les analyseurs et économiseurs de gaz de combustion,
permettra de réaliser d’importantes économies globales d’énergie.

3.2. Méthodes de récupération de chaleur

3.2.1. Efficacité maximale de combustion

En utilisant un équipement qui détourne l’énergie thermique des gaz de combustion vers les
autres éléments de l’appareillage de chaufferie, on peut réduire considérablement la perte de
chaleur par les gaz de combustion. Ainsi, les échangeurs de chaleur appelés « économiseurs »
transfèrent la chaleur de ces gaz à l’eau d’alimentation de la chaudière et les préchauffeurs
utilisent l’énergie des gaz de combustion chauds pour chauffer l’air comburant.

3.2.2. Surfaces d’échange de chaleur

L’accumulation de suie sur le côté feu de la surface d’échange de chaleur et de tartre sur le
côté eau nuisent au transfert de la chaleur vers l’eau de chaudière. Les surfaces d’échange de
chaleur encrassées font augmenter la température des gaz de combustion et accroissent la
perte de chaleur en direction de la cheminée. Pour conserver les surfaces d’échange de chaleur
exemptes de suie et de tartre, il faut prendre quelques mesures de précaution :
• Inspecter minutieusement les surfaces du côté feu et du côté eau chaque fois que l’on
arrête le fonctionnement de l’appareillage de chaufferie.
• Traiter au besoin l’eau d’alimentation de la chaudière de manière à réduire les dépôts.
• Utiliser au besoin des souffleurs de suie, des brosses ou des lances manuelles.

Une accumulation de 1 mm de tartre peut accroître de 2% la consommation de combustible.

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3.2.3. Récupération des pertes thermiques dans un four

Le principe général de l’efficacité énergétique dans un four industriel est le préchauffage de


l’air de combustion par récupération sur les fumées et la diminution des volumes de fumées
de la combustion.

3.3. Tuyauterie

La tuyauterie surdimensionnée fait augmenter les coûts d’investissement et d’isolation. Elle


accuse de plus grandes pertes de chaleur de surface.

La tuyauterie sous-dimensionnée fait augmenter la pression nécessaire. Elle accuse de plus


grandes pertes attribuables aux fuites et exige plus d’énergie pour le pompage.

Les fuites de vapeur aux raccords des tuyaux, aux valves, aux robinets et aux purgeurs
peuvent entraîner des pertes d’énergie considérables.
Les tuyaux de vapeur à nu ou insuffisamment isolés entraînent un gaspillage constant
d’énergie car ils dégagent de la chaleur par rayonnement dans le milieu ambiant plutôt que de
l’acheminer à l’équipement qui consomme de la vapeur. Les pertes de chaleur réduisent la
pression de vapeur à l’équipement terminal. Cette situation accroît la charge de la chaudière,
car il faut de la vapeur supplémentaire pour compenser les pertes.

Si l’isolant n’est pas sec, repérer la source d’humidité et corriger le problème. Si l’isolant
n’est-il pas froid au toucher, envisager d’ajouter de l’isolant.

Exemple :
La présence de seulement 1 % d’air (par volume) dans la vapeur peut réduire l’efficacité du
transfert de chaleur jusqu’à 50%.

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L’isolation thermique de la tuyauterie est utile à plusieurs égards :


• Prévention des pertes de chaleur ; maintien d’une température de procédé constante ;
• Protection des employés contre les brûlures ;
• Prévention de la formation de condensation sur les surfaces froides de l’équipement ;
L’étape clé d’une analyse de l’isolation consiste à déterminer l’épaisseur d’isolant la plus
rentable à mettre en place.

Supposons que la température à la surface du tuyau soit TT , que le coefficient d’échange à la


surface de l’isolant soit h et que la température de l’air environnant soit TE .

On appelle rayon critique rc = k/h . Il permet de minimiser les pertes.

3.4. Échangeurs thermique

3.4.1. Définition – Principe de fonctionnement

Un échangeur de chaleur est un dispositif permettant de transférer de l'énergie thermique d'un


fluide vers un autre sans les mélanger. Le flux thermique y traverse la surface d'échange qui
sépare les fluides. Le matériau composant l'échangeur thermique doit être le plus conducteur
possible afin de limiter les pertes thermiques et favoriser l'échange.

Pour que l'échange soit possible, les deux fluides devront avoir une température différente.
En général, la chaleur est transférée d’un liquide caloporteur à l’eau.

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3.4.2. Coefficient global d’échange U


[ovrall heat transfer coefficient]

Trois résistances au transfert : Vue de coupe d’un échangeur


- Sur la paroi interne du tube ; hi .
- Dans l’épaisseur du tube ; k .
- Sur la paroi externe du tube ; ho .

𝑑𝑞1 = (2𝜋𝑟𝑖 𝑑𝑥)ℎ𝑖 (𝑇𝑖𝑛𝑡 − 𝑇𝑤𝑎𝑙𝑙,𝑖𝑛𝑡 )


𝑘
𝑑𝑞2 = (2𝜋𝑑𝑥) 𝑟 (𝑇𝑤𝑎𝑙𝑙,𝑖𝑛𝑡 − 𝑇𝑤𝑎𝑙𝑙,𝑒𝑥𝑡 )
𝑙𝑛 𝑟𝑜
𝑖
𝑑𝑞3 = (2𝜋𝑟𝑜 𝑑𝑥)ℎ𝑜 (𝑇𝑤𝑎𝑙𝑙,𝑒𝑥𝑡 − 𝑇𝑒𝑥𝑡 )

En régime permanent : dq1 = dq2 = dq3 = dq


𝑑𝑞 1
(𝑇𝑖𝑛𝑡 − 𝑇𝑤𝑎𝑙𝑙,𝑖𝑛𝑡 ) = ( )
𝑑𝑥 2𝜋𝑟𝑖 ℎ𝑖
𝑟𝑜
𝑑𝑞 𝑙𝑛 𝑟𝑖
(𝑇𝑤𝑎𝑙𝑙,𝑖𝑛𝑡 − 𝑇𝑤𝑎𝑙𝑙,𝑒𝑥𝑡 ) = ( )
𝑑𝑥 2𝜋𝑘
𝑑𝑞 1
(𝑇𝑤𝑎𝑙𝑙,𝑒𝑥𝑡 − 𝑇𝑒𝑥𝑡 ) = ( )
𝑑𝑥 2𝜋𝑟𝑜 ℎ𝑜

D’où :
𝑟
𝑑𝑞 1 1 𝑙𝑛 𝑟𝑜 1
𝑖
(𝑇𝑖𝑛𝑡 − −𝑇𝑒𝑥𝑡 ) = ( ) [ + + ]
𝑑𝑥 2𝜋 𝑟𝑖 ℎ𝑖 𝑘 𝑟𝑜 ℎ𝑜

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4. Cogénération

4.1. Principe

La cogénération consiste à produire en même temps et dans la même installation de l'énergie


thermique à flamme et de l'énergie mécanique.

La chaleur est utilisée pour le chauffage et la production d’eau chaude à l’aide d’un
échangeur. L’énergie mécanique est transformée en énergie électrique grâce à un alternateur.

Les installations fonctionnent au gaz, au fioul, avec toute forme d'énergie locale (géothermie,
biomasse…) ou liée à la valorisation des déchets (incinération des ordures ménagères…).
Elles ont un excellent rendement énergétique, mais elles doivent produire au plus près des
lieux de consommation en raison des pertes pendant le transport de chaleur.

La cogénération est adaptée aux zones d’habitat dense, ou industrielle, car l’étendue d’un
réseau de chaleur doit être géographiquement limitée.

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4.2. Production combinée électricité-chaleur

La cogénération est un procédé consistant à produire simultanément de l’énergie mécanique,


le plus souvent destinée à produire de l’électricité, et de la chaleur, à travers un seul processus
de production et à partir d’un seul combustible.

La production d’électricité dégage de la vapeur à haute température. Cette chaleur, si elle


n’est pas exploitée, se dissipe. 40 à 60% de l’énergie nécessaire à la production d’électricité
est perdue lors de la phase de production d’électricité.

La cogénération permet de limiter cette perte d’énergie primaire conséquente et d’augmenter


ainsi le rendement énergétique d’une centrale par rapport à la production séparée d’électricité
et de chaleur. Le rendement d’une centrale à cogénération se situe entre 80 et 90%.
La cogénération est compatible avec tous les types de centrales thermiques, au gaz
notamment, avec la biomasse, mais aussi avec les centrales nucléaires.

4.3. Techniques de cogénération

La cogénération est un procédé ancien, et il existe différentes techniques pour la mettre en


œuvre. Voici les deux principales :

4.3.1. Turbine à combustion

Une chaudière de récupération permet de récupérer l’énergie thermique de la vapeur dégagée


en sortie de la turbine d’une centrale thermique à gaz. Cette chaleur est ensuite transportée via
un fluide caloporteur, généralement de l’eau.

4.3.2. Une turbine à vapeur

Un combustible est brûlé et dégage de la chaleur. Dans une chaudière située à proximité du
foyer, cette chaleur est transformée en vapeur à haute pression qui permet d’entraîner une
turbine qui produit de l’électricité. Il s’agit d’un cycle, puisqu’une partie de la vapeur est
récupérée en sortie de turbine, condensée puis reconduite vers la chaudière. Cette technique
peut s’adapter aux centrales thermiques, mais aussi aux centrales biomasses et aux centrales
nucléaires, car la vapeur n’est pas en contact avec le foyer de combustion et n’importe quel
type de combustible peut donc être utilisé.

Elle ne doit pas être confondue avec la technologie du cycle combiné qui consiste à récupérer
de la chaleur pour produire d’avantage d’électricité, et non pas pour alimenter un réseau de
chaleur.

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Chapitre III : Audit énergétique dans l’industrie

1. Le concept

L’audit énergétique est un outil d’identification des possibilités d’optimisation des dépenses
énergétiques. Il a pour finalité d’améliorer l’efficacité énergétique à partir de l’analyse de
l’ensemble des flux énergétiques d’un système et permet de repérer les gisements
d’économies d’énergie.
L’audit énergétique est une procédure dont le but est de recueillir les informations sur tous les
modèles de consommation d’énergie des équipements et procédés industriels.
En fonction des informations obtenues lors de cette opération, on peut évaluer l’efficacité
énergétique du site industriel et déterminer les moyens de l’augmenter.

Les audits énergétiques permettent de mettre en œuvre des plans d’actions de réduction des
consommations énergétiques et ainsi maîtriser l’impact de l’activité sur l’environnement et les
charges de fonctionnement.

2. Procédure générale d’un audit énergétique

2.1. Phase I : Pré-audit

2.1.1. Étape 1 - Visite préliminaire rapide

Les objectifs de cette étape sont :


• Estimer le nombre de jours et le nombre d’auditeurs par jour à affecter pour réaliser
l’audit énergétique.
• Élaborer un planning d’intervention de l’audit.
• Prévoir et préparer les appareils de mesures nécessaires.
• Collecte des données : schémas d’installation, équipements avec leurs puissances,
factures énergétiques des trois dernières années (électricité, fioul, gaz, etc.) …

2.1.2. Étape 2 - Analyses des données préliminaires

Identifier les pics de consommation par type de combustible et déterminer le type de


combustible ayant une influence prépondérante sur la consommation d’énergie,
Déterminer si un combustible moins cher peut être substitué.
Évaluer si l’établissement est pénalisé pour un mauvais facteur de puissance ou par un
mauvais choix de puissance souscrite,

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2.1.3. Étape 3 : Planning d’intervention

La visite réalisée par le responsable du bureau d’études lui permet de préparer un planning
d’intervention pour la suite de la mission, à savoir :
• Planifier et organiser l’équipe choisie pour commencer l’audit énergétique.
• Appareils de mesures (types, quantités, étalonnage…)
• Prévoir des équipements de sécurité pour les auditeurs en cas d’une industrie
dangereuse comme les fonderies, industrie chimique (casque de protection, lunettes, etc.).

2.2. Phase II - phase d'audit

2.2.1. Étape 1 : Réunion de démarrage

Avant de procéder à la phase d'audit, l’équipe des auditeurs doit organiser une réunion de
démarrage, avec le directeur général et les chefs de services de l’établissement. L’objectif est
d’expliquer le but de la mission et de designer un comité interne de suivi afin :
• d’établir une communication avec les auditeurs experts,
• de faciliter l’accès aux services et aux machines pour effectuer des mesures etc.

2.2.2. Étape 2 : Diagnostics et mesures

Cette étape consiste à examiner les différents points de fonctionnement de l’installation


industrielle. Par l’utilisation d’un ensemble d’appareils de mesures (caméra thermique,
analyseurs de réseau, détecteur des fuites d’air comprimé, etc.), les auditeurs déterminent les
sources des pertes énergétiques et proposent un plan d’actions adéquates.

2.3. Phase III –Rapport d’audit et suivi

Dans cette étape, les auditeurs établissent un rapport d’audit énergétique approfondi
regroupant :
• Toutes les informations collectées, les investigations effectuées ainsi que les
recommandations et le plan des opérations proposé.
• Les actions d’efficacité énergétique préconisées doivent être regroupées en trois
types : action sans investissement, à temps de retour entre 1 an et 3 ans et celles avec un
temps de retour dépassant 3 ans.

Économies Émissions de CO2 Investissement Temps de


Projets
d'énergie (MWh) évitées (t) (kMAD) retour (ans)

……………. ……………. ……………. ……………. …………….

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3. Type de mesures d’économie - Temps de mise en œuvre

3.1. Immédiat (Psychologique, changement de tarification, …)

• Comportement du personnel
• Planification de la production
• Procédure de fabrication ...

3.2. Court terme : Maintenance

• Entretien : chaudières, échangeurs ...


• Pertes d’énergie à l’ambiance : fuites de vapeur, isolation thermique...
• Électricité.

3.3. Moyen terme : Réseau de distribution et d’utilisation de la chaleur

• Achat et remplacement des équipements par d’autre de haut rendement.


• Contrôle automatique et optimisé des unités de production et d’utilisation.
• Récupération de chaleur.
• Changement du principe de fabrication.

4. Application : Moteurs électriques

4.1. Diagnostic

L’auditeur doit sélectionner les moteurs énergivores à traiter. Le diagnostic de ces moteurs
peut se faire en utilisant différents outils de mesure comme des analyseurs de réseau,
cosphimètre, caméra infrarouge, etc.

Parmi les paramètres à collecter et mesurer, on énumère :


• La tension d’alimentation, les puissances actives, réactives et apparentes.
• Le nombre d’arrêts et de démarrage par heure.
• Les taux de distorsion harmonique THDI et THDV (si le moteur est équipé d’un
variateur de vitesse) et le facteur de puissance.

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4.2. Classement énergétique

La norme CEI 60034-30 (2008) qui concerne le classement des moteurs, définit trois classes
énergétiques.

Classe Premium IE3 Très haut rendement


Classe Haut rendement IE2 haut rendement
Classe Standard IE1 Standars (les plus utilisés)

L’économie d’énergie annuelle calculée lors du remplacement d'un moteur existant standard
par un autre de haut rendement énergétique peut être estimée par :
100 100
É𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑖𝑒 𝑎𝑛𝑛𝑢𝑒𝑙𝑙𝑒 (𝑘𝑊ℎ) = 𝑃 𝑡 𝐹𝐶 ( − )
𝐸𝐹𝐹𝑆𝑇𝐷 𝐸𝐹𝐹𝐻𝑅

P : Puissance utile en kW.


t : Nombre d’heures d’utilisation par an
FC : Facteur de charge,
EFFSTD : Rendement du moteur standard (%)
EFFHR : Rendement du moteur haut rendement (%)
𝑃𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑚𝑒𝑠𝑢𝑟é𝑒
𝐹𝐶 =
𝑃𝑢𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙𝑒

4.3. Variateurs de vitesse

Un variateur de vitesse est un dispositif qui régule la vitesse de rotation du moteur. En


général, un variateur de vitesse est recommandé dans le cas où le moteur fonctionne à charge
variable (Ventilateurs, pompes, compresseurs …).

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Variateur
de Moteur
vitesse ~

L’utilisation d’un variateur de vitesse élimine certaines faiblesses du moteur asynchrone :


• Le courant de démarrage
• Le facteur de puissance (cos )
• L’influence des variations de tension sur le couple moteur
• Le courant absorbé à vide.

Un variateur de vitesse permet de réduire la consommation énergétique du moteur, de fait que


la puissance appelée par le moteur diminue quand le moteur tourne à une vitesse réduite.

4.4. Compensation d’énergie réactive des gros moteurs

Les moteurs sont des gros consommateurs d’énergie réactive et surtout à vide ou à faible
charge, d’où la nécessité de compenser cette puissance réactive et de corriger le facteur de
puissance par une batterie de condensateurs.
(Cette action est réservée seulement aux moteurs énergivores de l’industrie)

4.5. Dimensionnement correct

• Les moteurs électriques sont souvent surdimensionnés et fonctionnent rarement à


pleine charge.
• Le rendement des moteurs à induction est habituellement à son maximum vers 75% de
la pleine charge et reste relativement plat jusqu’à 100%

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4.6. Réparation ou remplacement des moteurs

Les réparations de mauvaise qualité réduisent en général le rendement du moteur de 0,5 à 1%,
et parfois jusqu’à 4% voire même plus pour de vieux moteurs. (Les mauvais rebobinage des
moteurs peuvent réduire le rendement de 1 à 4 %).

Le choix entre réparation et remplacement doit se faire en prenant en compte le coût de


l’électricité par kWh, la puissance du moteur, les facteurs de charge moyens et le nombre
d’heures de fonctionnement par an. Le remplacement d’un moteur en panne par l’achat d’un
nouveau moteur peut être un bon choix pour des moteurs ayant un grand nombre d’heures de
fonctionnement.

4.7. Maintenance du moteur

Les moteurs fonctionnent plus efficacement, durent plus longtemps et nécessitent moins
d’attention s’ils sont nettoyés, refroidis, séchés et lubrifiés correctement. Les moteurs installés
dans un environnement sévère et exposés à une grande humidité et à un lavage fréquent ont
une durée de vie largement au-dessous de la moyenne.

Le montage correct, la maintenance et l’entretien font prolonger la durée de vie du moteur et


maintiennent un rendement optimal. L’inspection du moteur et l’établissement d’un
programme d’entretien préventif sont importants pour aboutir à cette fin. La mesure
périodique de la tension et du courant du moteur est fortement recommandée.

Vérifier la tension des courroies des ventilateurs et des pompes et ajuster la tension des
courroies et aligner les raccords.

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5. Loi marocain 47-09 d’Efficacité Énergétique

Article 12:
Les établissements, les entreprises et les personnes physiques dont la
consommation d’énergie thermique et/ou électrique dépasse un seuil spécifique à
chaque secteur fixé par voie réglementaire sont soumises à un audit énergétique
obligatoire et périodique.
L’audit énergétique obligatoire s’applique également aux établissements et entreprises
de production, de transport et de distribution d’énergie.

Les organismes d’audit agréés par l’administration sont les seuls chargés de
réaliser l’audit énergétique obligatoire. (Article 14)
Soumission obligatoire à l’ administration , des rapports et résultats des audits
réalisés (Article 13)

Article 23 à 27 : Pénalités
► Non réalisation de l’audit : 30 000 à 300 000 Dhs
► Non-respect des performances énergétiques : 20 000 à 200 000 Dhs
Les amendes peuvent être doublées en cas de récidive

Références (janvier 2022) :

http://docs.circutor.com/docs/Cat_50001_FR_LR.pdf.

https://youmatter.world/fr/definition/definition-norme-iso50001-management-energie/.

https://dsa-technologies.com/optimisation-energetique-industrielle/.

https://www.factoryfuture.fr/optimisation-energetique-industrie/.

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