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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

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ECOLE SUPERIEUR POLYTECHNIQUE

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DEPARTEMENT ELECTRONIQUE

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Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur

Spécialité : Electronique

Option : Electronique automatique

CONVERSION DE L’ENERGIE VIBRATOIRE EN ENERGIE


ELECTRIQUE

Présenté par :

RAZAFINDRABEKOTO Todisoa Michel

N° d’ordre : 07/EN/EA/2011 Année universitaire 2010-


2011
Année universitaire 2010-2012

CONVERSION DE L’ENERGIE VIBRATOIRE EN ENERGIE ELECTRIQUE

Mémoire de fin d’études en vue de l’obtention du diplôme d’Ingénieur

Spécialité : Electronique

Option : Electronique automatique

Présenté par :
RAZAFINDRABEKOTO Todisoa Michel

Le 20 Août 2012

Devant le Jury :

- Monsieur RATSIMBA Mamy Nirina, Président


- Monsieur ANDRIAMANANTSOA GUY Danielson, examinateur
- Monsieur RATSIMBAZAFY Guy Prédon, examinateur
- Monsieur RANDRIAMAROSON Rivo Mahandrisoa, examinateur

Rapporteur :

Monsieur RASTEFANO Elisée


Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Introduction

Depuis ces dernières années, l’Electronique n’a pas fini de progresser afin d’améliorer
nos quotidiens. Nos besoins sans cesse en matière d’énergie ont poussé les électroniciens à
s’élargir et étudier des phénomènes qui étaient auparavant inexploités mais qui font pourtant
partie de notre vie quotidienne. Les recherches dans le domaine de la récupération de
l’énergie ambiante connaissent ces dernières années un intérêt croissant. Comme énergies
perdues, on peut citer les vibrations mécaniques sur les ponts, les bâtiments, les chaleurs
générées par les réchauds, les échappements des voitures, etc. Concernant la vibration, elle
est parmi les phénomènes de la Nature les plus observés. En effet, nous sommes, à chaque
moment, entourés de vibrations. Selon leurs caractéristiques (amplitude, fréquence de
résonance), elles peuvent être très dangereuses pour les environnements de l’Humanité
(vibrations des machines industrielles,..), voire fatales pour l’Homme (séismes). Néanmoins,
les vibrations peuvent aussi nous être très utiles si elles sont bien exploitées car elles
contiennent de l’Energie (exemple, vibration des infrastructures). Toutes ces énergies
peuvent être transformées en énergies électriques.
Les systèmes électriques actuels nécessitent une source d'énergie pour fonctionner.
Le recours à des batteries ou à des générateurs ne permet pas de leur assurer un
fonctionnement autonome et soulève le problème du remplacement de ces sources et de
l'intégration de ces systèmes dans un environnement plus large. Dès lors, l'autonomie de tels
systèmes (de plus en plus sans fil) devient une nécessité. C'est pourquoi la récupération
d'énergie est une thématique connaissant un intérêt grandissant. Les vibrations étant
omniprésentes dans l'environnement, le concept de récupération d'énergie de vibration
ambiante pour de tels systèmes apparaît très prometteur.
C’est pourquoi nous nous sommes orientés sur ce thème pour notre travail
Ce mémoire de fin d’étude qui s’intitule: « Conversion de l’énergie vibratoire en
énergie électrique » a pour objectif d’étudier la manière dont les signaux vibratoires obtenus
à partir d’un capteur piézoélectrique seront traités puis convertit en énergie électrique.
Ce mémoire est divisé en quatre parties. En premier, le chapitre intitulé les vibrations,
explique le principe des phénomènes vibratoires ainsi qu’une explication globale en ce qui

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

concerne sa mesure. En second chapitre, le Conditionnement du signal d’un capteur


piézoélectrique, qui explique les différents étages qui interviennent dans les traitements des
signaux du capteur. En troisième chapitre, le cas Pratique, évoque des notions sur les capteurs
réels ainsi que les différentes méthodes d’installation. La Simulation sera traitée dans la
quatrième partie. Ce chapitre simule le fonctionnement du conditionneur en montrant des
résultats temporels et fréquentiels grâce au logiciel PSPICE. Et enfin, la conclusion des
recherches est donnée, ainsi les perspectives de la continuation du travail.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Chapitre I : Les vibrations

1. PRINCIPE
On dit qu’un objet vibre quand il y a déformation et oscillation de celui-ci autour de sa position
de référence : position d’équilibre. Il y a relation entre déplacement, vitesse de déplacement et
l’accélération.

Les vibrations peuvent être caractérisées par :

- Leur fréquence (exprimée en Hertz)


- Leur amplitude, caractérisée soit : par l’amplitude du déplacement, (en mètres), par
l’amplitude de la vitesse à laquelle s’effectue le mouvement (m/s) qui est proportionnelle au
déplacement et à la fréquence, ou par l’amplitude de l’accélération, proportionnelle au
déplacement et au carré de la fréquence (m/𝑠 2 ou en g. 1g = 9,81 m/𝑠 2 )

Déplacement et accélération sont les variables les plus utilisées pour qualifier l’amplitude de la
vibration. On utilise le plus souvent la valeur efficace (RMS) de l’accélération. Elle est égale à la racine
carrée de la moyenne, sur le temps d’observation, du carrée de la valeur instantanée.

Lors d’une excitation, un corps vibre à une fréquence particulière qui est sa fréquence propre
(par exemple.

Une vibration peut se propager d’un corps à un autre, ce second corps pouvant vibrer avec une
amplitude différente. On parle ainsi d’amplification, ou d’atténuation de la vibration. Quand
l’amplitude est maximale, pour un corps donne, on dit qu’il y a résonance. Ce phénomène se produit
pour une fréquence donnée, caractéristique de l’élément considéré : la fréquence de résonance.

2. LA MESURE DES VIBRATIONS


La chaine de mesure comporte : des capteurs (par exemple les capteurs piézoélectriques [7]), des
amplificateurs conditionneurs, (permettent l’alimentation électrique du capteur et l’adaptation de sa
sensibilité de façon à fournir les résultats en unité cohérente) et des enregistreurs (graphiques,
photographiques ou magnétiques).

Les vibrations mécaniques sont détectées par un capteur de vibrations, qui convertit le signal
mécanique en un signal électrique qui sera acheminé à un mesureur de vibrations

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Chapitre II : Conditionnement d’un signal vibratoire issue d’un


capteur

1. Principe :
L’étage du conditionnement du signal des capteurs à un rôle très important. Il converti en
tension la grandeur de sortie du capteur, adapte l’impédance pour le capteur et limite
l’amplification en mode commun. Il doit être optimisé pour éliminer les bruits
électromagnétiques. Le schéma synoptique de l’étage d’acquisition et celui du
conditionnement est le suivant :

Vibration

Capteur piézo-électrique
Phase d’acquisition
q

Convertisseur charge - tension

ve
Phase de
Amplificateur conditionnement

vs

Exploitation

Figure 2.1 : Schéma synoptique de la chaine de mesure

La phase de conditionnement est divisée en deux parties :

- La conversion de la charge q délivrée par le capteur en tension 𝐯𝐞


- L’amplification de la tension à la sortie du convertisseur (de quelques µV) en une
tension 𝐯𝐬 (V) exploitable

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

2. Conversion charge – tension :

2.1. Constituants :
Un convertisseur charge – tension est constitué en général d’un Amplificateur
Opérationnel intégrateur [13].

𝑖(𝑡) 𝑖𝑐 (𝑡)

Figure 2.2: schéma d’un intégrateur

𝑉𝑒 (𝑡)
Le signal d’entrée est Ve(t). Dans le modèle idéal, vA = 0 ; 𝑖(𝑡) = .
𝑅

Le courant dans le condensateur est :

𝑑 v𝐬 𝑑 v𝐬 1
𝑖𝑐 (𝑡) = −𝐶 => =− v
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑅𝐶 e

Et par intégration, on tire :


1
v𝐬 = − ∫ ve 𝑑𝑡
𝑅𝐶

2.2. Fonctionnement :
En posant :
𝑑𝑞 ve 1
𝑖(𝑡) = = => 𝑞 = ∫ ve 𝑑𝑡
𝑑𝑡 𝑅 𝑅
On a finalement,
𝑞
v𝐬 = −
𝐶

L’influence de l’impédance en parallèle du générateur de courant est rendue


négligeable par un Amplificateur Opérationnel (AO) imposant une tension quasi nulle sur son
entrée. Les charges délivrées par le capteur apparaissant sous forme de courant i sont

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

transférées dans la capacité C de la contre réaction de l’AO. La résistance R en parallèle avec


C sert à écouler les charges emmagasinées dans la capacité lorsque celle – ci se décharge
permettant ainsi la circulation des courants.

On obtient donc la figure suivante :

Capteur Câble Convertisseur

Figure 2.3 : Schéma d’un convertisseur charge – tension

3. Amplification :
L’étage qui suit la conversion est l’amplification. En effet, Les signaux électriques issus
de capteurs (thermocouple, ponts de mesure) sont généralement de faible niveau. Si l’on
souhaite travailler avec une bonne précision, il est nécessaire de les amplifier. Mais cette
amplification ne doit concerner que le signal utile. Or ce dernier côtoie bien souvent une
tension parasite (souvent du même ordre de grandeur que le signal utile) ainsi qu’une tension
de mode commun due au conditionneur associé au capteur.
La tension qui se superpose peut avoir plusieurs origines :
• quand les câbles de liaison entre le capteur et l’amplificateur sont placés à
proximité d’un fil secteur, un couplage capacitif génère cette tension supplémentaire
Fig2.4 (a)
• quand le câble de liaison est sujet à des parasites d’origine magnétique Fig2.4 (b)

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Convertisseur Convertisseur

(a) : couplage capacitif (b) : couplage inductif

Figure 2.4 : Origine de la superposition de la tension

Il faut donc faire une amplification « sélective » qui élimine ou atténue fortement tout
signal ne contenant pas d’information pour ne garder que le signal issu du convertisseur.
Pour cela, on utilise les amplificateurs d’instrumentation [1] qui sont des amplificateurs
différentiels [2] à forts taux de rejection de mode commun.

3.1. Quelques rappels sur les amplificateurs différentiels

a) Notion de tension en mode commun :


La tension de mesure issue du convertisseur est une tension différentielle entre deux
conducteurs (𝐯𝟏 et 𝐯𝟐 ) :

𝐯𝐝 = 𝐯𝟏 − 𝐯𝟐 (2.1)

On définit la tension en mode commun 𝐯𝐜𝐦 comme étant la tension commune à 𝐯𝟏 et


𝐯𝟐 et qui ne contient pas d’information. La tension en mode commun s’exprime par :

𝐯𝟏 + 𝐯𝟐
𝐯𝐜𝐦 = (2.2)
𝟐

On obtient ainsi les tensions :

𝐯𝐝 𝐯𝐝
𝐯𝟏 = 𝐯𝐜𝐦 + et 𝐯𝟐 = 𝐯𝐜𝐦 −
𝟐 𝟐

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Un amplificateur différentiel est caractérisé par le taux de réjection du mode commun


𝑪𝑴𝑹𝑹 qui qualifie l’amplification du mode différentiel par rapport au mode commun [2].
L’amplification du mode différentiel doit être la plus élevée possible tandis que l’amplification
de mode commun la plus faible possible.

b) Amplificateur de différence :
L’utilisation d’un amplificateur de différence est souvent rendue nécessaire lors de la
présence d’une tension de mode commun. Son rôle est de fournir en sortie, une tension
proportionnelle à la différence des deux tensions d’entrée [2].

i) Cas idéal :

Le montage est le suivant :

°°
°
°

Figure 2.5: Amplificateur de différence

Dans le cas où l’on considère l’AO comme parfait, nous pouvons écrire, au niveau des
tensions d’entrée de l’AO (en posant 𝐯+ et 𝐯− les tensions d’entrée respectivement non
inverseuse et inverseuse) [13 – E201 : base de l’electronique]:

𝑹𝟐
𝐯+ = 𝐯 (2.3)
𝑹𝟐 +𝑹𝟏 𝟏

et
𝑹𝟒 𝐯𝟐 +𝑹𝟑 𝐯𝐬 𝑹𝟒 𝑹𝟑
𝐯− = = 𝐯𝟐 + 𝐯 (2.4)
𝑹𝟑 +𝑹𝟒 𝑹𝟑 +𝑹𝟒 𝑹𝟑 +𝑹𝟒 𝐬

Comme l’AO est en contre réaction négative (en régime non saturé) : 𝐯+ = 𝐯−

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Soit pour la tension de sortie :

𝟏 𝑹𝟑 + 𝑹𝟒
𝐯𝐬 = [( ) 𝑹𝟐 𝐯𝟏 − 𝑹𝟒 𝐯𝟐 ]
𝑹𝟑 𝑹𝟐 + 𝑹𝟏

Pour avoir la forme 𝐯𝐬 = 𝒂(𝐯𝟏 − 𝐯𝟐 )(caractéristique d’un amplificateur différentiel),


il faut que 𝑹𝟏 = 𝑹𝟑 et 𝑹𝟐 = 𝑹𝟒 .
On obtient donc:
𝑹𝟐
𝐯𝐬 = (𝐯𝟏 − 𝐯𝟐 ) (2.5)
𝑹𝟏

Soit un gain en tension en mode différentiel :

𝑹𝟐 (2.6)
𝑨 𝐯𝐝 =
𝑹𝟏

Mais il faut noter que le réglage du gain n’est pas possible directement car il nécessite
la modification de deux résistances qui doivent rester rigoureusement identiques.

ii) Cas réel :

Dans le cas réel, il faut tenir compte de la tension en mode commun.

v1
vs
v2

Figure 1.6: Schéma équivalent d’un amplificateur différentiel

La tension de sortie Vs est donnée par : 𝐯𝐬 = 𝑨𝟏 . 𝐯𝟏 − 𝑨𝟐 . 𝐯𝟐 (2.7)

Les tensions en mode différentielle et en mode commun sont données respectivement


𝐯𝟏 +𝐯𝟐
par : 𝐯𝐝 = 𝐯𝟏 − 𝐯𝟐 et 𝐯𝐜𝐦 =
𝟐

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

En utilisant les Eq. (2.1), (2.2) et en remplaçant (2.7), on obtient :

𝑨𝟏 + 𝑨𝟐
𝐯𝐬 = 𝐯𝐝 + (𝑨𝟏 − 𝑨𝟐 )𝐯𝐜𝐦 (2.8)
𝟐

𝑨𝟏 + 𝑨𝟐
Le gain en tension en mode différentiel est donc : 𝑨𝐯𝐝 = et celui en mode
𝟐

commun la différence des gains 𝑨𝐯𝐜𝐦 = 𝑨𝟏 − 𝑨𝟐 .

c) Définition du taux de réjection en mode commun ou


Common Mode Rejection Ration(CMRR):
Il caractérise le rapport entre l'amplification différentielle 𝑨𝐯𝐝 et l'amplification du
mode commun d'un amplificateur différentiel 𝑨𝐯𝐜𝐦 .
On définit le CMRR (en dB) par l'expression :
𝑨𝐯𝐝
𝐶𝑀𝑅𝑅 = 20log( )
𝑨𝐯𝐜𝐦
L'expression de la tension de sortie en (3.8) devient alors:

𝟏
𝐯𝐬 = 𝑨𝐯𝐝 (𝐯𝐝 + 𝐯𝐜𝐦 ) (2.9)
𝑪𝑴𝑹𝑹

𝟏
La quantité 𝑪𝑴𝑹𝑹
𝐯𝐜𝐦 est appelée tension de Mode Commun ramenée en entrée
différentielle. Cette tension introduit une erreur sur l'amplification différentielle.

i) Prise en compte du CMRR de l’AO :


D’après les Eq. (2.3) et (2.4) de la fig2.5, et en remplaçant ces deux dernières Eq. dans
l’expression de 𝐯𝐬 dans (2.9) et en faisant l’approximation que 𝑨𝐯𝐝 >> 𝑨𝐯𝐜𝐦 et 𝑨𝐯𝐝 >> 1,

𝐯𝐬 est donnée par l’expression :

𝑹𝟐 𝐯𝐜𝐦 𝟏
𝐯𝐬 = 𝐯𝐝 (𝟏 + )
𝑹𝟏 𝐯𝐝 𝑪𝑴𝑹𝑹

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

𝐯 𝟏
Le terme d’erreur est : 𝐯𝐜𝐦 𝑪𝑴𝑹𝑹 . La réduction du CMRR du montage dépend
𝐝

directement du CMRR de l’amplificateur.

ii) Prise en compte de la précision des résistances :


Pour voir l’influence de l’incertitude des résistances sur le CMRR du montage, on se
place dans le cas le plus défavorable vis à vis des résistances, (cas où les gains associés à
chaque entrée sont les plus éloignés).
Pour calculer l’influence sur la tension de mode commun, on va prendre comme
tension d’entrée V1=V2=V et en supposant que les résistances ne sont pas identiques.
𝑅1 = 𝑅1 (1 + 𝑥)
𝑅2 = 𝑅2 (1 − 𝑥)
𝑅3 = 𝑅1 (1 − 𝑥)
𝑅4 = 𝑅2 (1 + 𝑥)
Avec x : erreur due aux petites variations des résistances ou imprécision.

Figure 2.7: influence de la résistance sur le CMRR

Dans ce cas, la tension de sortie vaut :


𝟏 𝟒 𝑹𝟐 .𝒙.𝐯
𝐯𝐬 = ( )
(𝟏+𝒙) 𝑹 𝟏 (𝟏−𝒙) 𝑹𝟐 (𝟏+𝒙)

Pour x (petite) et en posant 𝐀′ le gain en tension (c’est – à - dire le gain dans le cas où
on tient compte que les résistances ne sont pas précises) :
𝑨′𝐯
𝐝
𝐯𝐬 = 𝟒𝒙 𝐯
𝟏+𝑨′𝐯
𝐝

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Nous obtenons donc un gain de mode commun non nul :


𝑨′𝐯𝐝
𝑨′𝐯𝐜𝐦 = 𝟒𝒙
𝟏 + 𝑨′𝐯𝐝
En considérant que les résistances n’influent pas sur le gain différentiel, nous obtenons
alors un CMRR :
𝟏+𝑨′𝐯
𝐝
𝑪𝑴𝑹𝑹 = 𝟒𝒙

Nous voyons donc que plus les résistances seront précises plus le CMRR sera
important.

iii) Influence de l’AO :


On considère l’AO de la fig6 comme non parfait en prenant en compte son taux de
réjection de mode commun. D’après (2.1), (2.2) et (2.8), la sortie de l’AO s’écrit :

𝐯𝟏 +𝐯𝟐
𝐯𝐬 = 𝑨𝐯𝐝 (𝐯𝟏 − 𝐯𝟐 ) + 𝑨𝐯 ( )
𝐜𝐦 𝟐

On obtient, après calcul, pour l’amplificateur de différence une tension de sortie :

𝑨𝐯𝐜𝐦 𝑨𝐯𝐜𝐦
𝑨𝐯 𝑲𝟐 𝑲𝟐 𝑲𝟐 𝐯𝟏 +𝐯𝟐
𝐝
𝐯𝐬 = 𝑨𝐯𝐜𝐦 (𝐯𝟏 − 𝐯𝟐 ) + 𝑨𝐯𝐜𝐦 ( )( )
𝟏+(𝑨𝐯 − )𝑲𝟏 𝟏+(𝑨𝐯 − )𝑲𝟏 𝟐 𝟐
𝐝 𝟐 𝐝 𝟐

Avec

𝑹𝟏 𝑹𝟐
𝑲𝟏 = 𝑹 et 𝑲𝟐 = 𝑹
𝟐 +𝑹𝟏 𝟐 +𝑹𝟏

En considérant que 𝐴𝑣𝑑 >> 𝐴𝑣𝑐𝑚 , on aboutit finalement à :

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

𝑨𝐯𝐜𝐦
𝐯𝐬 = 𝑨′𝐯𝐝 [(𝐯𝟏 − 𝐯𝟐 ) + (𝐯𝟏 + 𝐯𝟐 )]
𝟐𝑨𝐯𝐝

On obtient donc pour le montage différentiel un taux de réjection de mode commun :

𝟐𝑨𝐯𝐝
𝐶𝑀𝑅𝑅𝑑𝑖𝑓𝑓 = = 𝐶𝑀𝑅𝑅𝐴𝐷
𝑨𝐯𝐜𝐦
Les performances en terme de CMRR de ce type d’amplificateur de différence vis à
vis de l’AO sont identiques. Le défaut de l’AO se retrouve directement dans le montage, et
ceci quel que soit le gain A’d du montage [1].

iv) Impédance d’entrée :


Chaque voie d’entrée voit une impédance différente :
- Entrée non inverseuse : 𝒁𝐯+ = 𝑹𝟏 + 𝑹𝟐
- Entrée inverseuse : Z𝐯− = R1

L’impédance d’entrée n’est pas symétrique, de plus elle dépend de la valeur des
résistances employées, qui pour des limitations de bruit thermique et de réponse en
fréquence sont en général de valeurs bien inférieures au MΩ.

3.2. Amplificateur d’instrumentation


La particularité d’un amplificateur d’instrumentation est qu’il amplifie la tension en
mode différentiel sans (ou peu) amplifier la tension en mode commun [1]. Il consiste à utiliser
un montage amplificateur avec plusieurs AO qui optimise le rapport de l’amplification du
mode différentiel par rapport à l’amplification de mode commun.
Pour augmenter le 𝐶𝑀𝑅𝑅, il faut :
• présenter des entrées à impédance infinie pour éviter de délivrer des tensions
différentes sur les deux entrées
• symétriser les deux voies pour traiter identiquement l’amplification des deux
entrées.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

a) Caractéristiques idéales d’un amplificateur d’instrumentation :


Comme c’est un amplificateur à gain fixé avec une entrée à configuration AD, Il doit
réaliser la fonction :
𝐯𝐬 = 𝑨𝐯𝐝 (𝐯𝟐 − 𝐯𝟏 )
Avec comme caractéristique :
- Très haute impédance d’entrée : surtout si on utilise des AO à FET
- Une impédance de sortie nulle
- Un CMRR infini
- Un Gain différentiel 𝑨𝐯𝐝 réglable grâce à des boucles de réactions

La réalisation d’amplificateur d’instrumentation se base sur l’utilisation de


l’amplificateur opérationnel. Il existe différents montages mais le plus utilisé est
l’amplificateur d’instrumentation à trois étages.

i) L’amplificateur d’instrumentation à trois étages :


L’amplificateur d’instrumentation de la Fig2.8 est constitué par un amplificateur
différentiel AO3. AO1 et AO2 n’amplifient pas la tension de mode commun mais amplifient le
mode différentiel. En effet, pour une tension de mode commun présente sur les deux entrées
V1 et V2 (donc V1 = V2 = Vcm), le montage est représenté ci-dessous :

Figure 2.8: Amplificateur d’instrumentation à trois AO

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

En mode différentiel, le gain de AO1 et AO2 est:


𝑹
𝐯𝐀 − 𝐯𝐁 = (𝟏 + 𝟐 ) (𝐯𝟐 − 𝐯𝟏 )
𝑹𝒐
Cas parfait :
Il associe un amplificateur de différence (en général de gain 1) à un étage d’entrée
différentielle symétrique. En faisant une étude du circuit, on obtient :
𝑹 𝑹
𝐯𝑺 = (𝟏 + 𝟐 𝑅 ) (𝐯𝟏 − 𝐯𝟐 ) = − (𝟏 + 𝟐 𝑅 ) (𝐯𝟐 − 𝐯𝟏 )
𝒐 𝒐

Le gain peut être donc réglé en agissant sur la valeur de Ro.


Le taux de réjection de mode commun d’un étage de ce type est augmenté par rapport
à un amplificateur différentiel à un seul étage puisque l’étage AO1, AO2 possède un gain égal
à 1 en mode commun et un gain supérieur à 1 en mode différentiel. Les performances en
matière de gain de mode commun dépendent de l’étage AO3. Dans le cas où toutes les
résistances ont la même valeur R (sauf Ro), le gain en mode commun de l’étage AO3 est :
𝑨𝐯𝐜𝐦 = 𝟐𝒙
On aura donc :
𝐑
𝑨𝐯𝐝 𝟏 + 𝟐𝑹
𝒐
𝑪𝑴𝑹𝑹 = 𝟐𝟎𝐥𝐨𝐠( ) = 𝟐𝟎 𝐥𝐨𝐠 ( )
𝑨𝐯𝐜𝐦 𝟐𝒙

Pour que des forts CMRR soient obtenus, toutes les résistances R doivent être très
précises (x faible). La précision de R et RO importe moins.
En final, en assemblant les modules de convertisseur et d’amplificateur, on obtient le
schéma suivant :

Figure 2.9 : Assemblage des modules de convertisseur et d’amplificateur

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Dans cette figure, R’ est joue un rôle important car elle permet de toujours avoir une
différence de tension à ses bornes et de faire circuler le courant venant du convertisseur (le
courant à l’entrée de AO2 étant presque nul).

4. Energie:
L'énergie électrique (E) consommée par un dipôle ou une charge dépend de la puissance
(P) reçue mais aussi du temps de fonctionnement [4]. Plus précisément L'énergie
électrique est proportionnelle à ces des grandeurs d'où la relation:

𝐸 = 𝑃∗ 𝑡
Avec
E : en joule
P : en watt
t : en seconde.

Dans la formule précédente on peut exprimer également P en watt et t en heure,


l'unité de l'énergie est alors le wattheure (Wh).De même si P est exprimé en kilowatt
et t en heure l'énergie est en kilowattheure (kWh).

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Chapitre III : CAS Pratique

1. Convertisseur charge – tension


Pour notre exemple, on va choisir le convertisseur QV/01 [4] de la marque DJB. C’est
un convertisseur miniature de charge/tension composé d’un circuit hybride (composition de
circuit intégré et composants), idéal pour la transmission à longues distances (plusieurs
centaines de mètre), avec un gain de 1 à 10mV/pC en option /Low (basse fréquence).

Figure 3.1 : convertisseur charge /tension [19]

Circuit d’alimentation :
La source d'alimentation du QV/01 est de type courant constant [4]. La valeur de ce
courant détermine la capacité de transmission. Ainsi avec une alimentation de 4 mA, 5 V crête,
et une bande passante voulue jusqu'à 5 kHz, 2,5 mA du courant vont servir à la transmission
(1,5 mA sert à l'alimentation propre du QV/01) soit la possibilité de transmettre sur une ligne
d'impédance 2 kΩ c'est à dire l'équivalent d'un câble coaxial de 160 mètres de long, de
capacité 100 pF/m.
La valeur du courant d'alimentation peut être de 15 mA maximum pour des
applications nécessitant une importante capacité de transmission.

2. L’amplificateur :
Comme la technologie FET donne de très faible courant d’entrée et de grande
impédance d’entrée, on va choisir un amplificateur d’instrumentation basique de chez Analog
Device le AD 620 [5]. Le gain de mode différentiel est choisi par une unique résistance
extérieure placée entre les bornes 1 et 8. Le gain est fixé par la résistance Ro

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

3. Mesure et analyse expérimentale des vibrations :


Pour procéder à des mesures des vibrations des bâtiments causées par la circulation
routière, il est indispensable de bien analyser les endroits et moments favorables pour l’étude.
Comme les vibrations induisent des ondes de fréquence variant entre 5 Hz et 25 Hz appelés
ondes de choc [6]. Ils peuvent être placés sur les fondations car c’est à cet endroit que les
effets de vibrations seront les plus ressenties.

L’installation des capteurs exigent beaucoup d’attentions. En effet, ils doivent être
parfaitement collés à la surface du milieu où on le place.

3.1. Montage par goujon :

Le montage par goujon [5] est d’évidence le plus fiable et réalisé pour assurer une liaison
quasi parfaite lors du montage. Pour améliorer le lien entre capteur et surface à mesurer,
l’ajout d’une fine couche de graisse de silicone améliore la liaison en éliminant les
imperfections de surface de montage.
Il existe plusieurs possibilités de montages par goujons, le plus populaire est celui avec un
goujon démontable comme le montre la fig3.2.

Figure 3.2 : coupe transversale de la base du capteur [5]


Si un goujon amovible (démontable) est utilisé, il est important de le visser d’abord dans
le capteur pour qu’il pénètre totalement au fond de son logement avant de monter l’ensemble
dans un trou taraudé.

3.2. Méthode d’installation :


Pour bien capter les vibrations à l’intérieur des bâtiments (aux différents étages), il faut
les fixer sur les surfaces qui ressentent le plus de vibrations (au plancher par exemples ou dans
les murs) .Si le plancher est en bois, il faut que le capteur soit fixé au milieu du plancher(les
mettre en série le long du plancher s’ils sont plusieurs). Pour cela, un trou doit être déjà fait
pour l’insertion du capteur afin de le bien fixer. Si la surface est en béton, il faut préalablement
pratiquer un trou pour bien fixer le capteur.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Remarque :
Il faut faire attention à ne pas exposer les fils de conducteurs car ils peuvent être rompus
par inadvertance de la part d’un passant. En effet, les petites quantités de charges provenant
des capteurs circulent à l’intérieur de ces conducteurs donc ils sont très fragiles. Si les capteurs
sont fixés au plancher, une solution pour les protéger consiste à assembler fils conducteurs en
les couvrant d’une barrière rigide.
Comme le but de ce travail est de convertir les énergies vibratoires en énergie électrique,
une assez grande quantité de charges électriques est nécessaire pour avoir une tension de
valeur exploitable. Pour cela, non seulement on a besoin d’associer plusieurs capteur sur le
lieu où l’on voudrait travailler mais il faut aussi considérer le moment où il y a plus de trafics
sur la route.

4. Cas pratique
Dans le cadre de notre étude, nous allons nous intéresser aux vibrations des bâtiments
causées lors des passages des voitures à proximité. Les vibrations dues à la circulation sont
surtout causées par les véhicules lourds comme les autobus et les camions. Au contraire, celles
causées par les voitures légères sont peu ressenties dans les bâtiments. Les fréquences
dominantes et l’amplitude de la vibration dépendent de bien de facteur : l’état de la chaussée,
le poids, la vitesse et la suspension du véhicule, le type et la stratification du sol, la distance
par rapport à la route, le type des bâtiments [11].
Comme la plupart des vibrations, celles causées par la circulation peuvent être caractérisées
par un scénario source-trajet-receveur [11] illustré dans la fig 3.1

Figure 3.1. Illustration de la transmission de la vibration [11]

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

La circulation routière produit généralement des vibrations dont les fréquences se situent

principalement dans la plage 5-25 Hz (oscillations par seconde) [11]. L’amplitude des
vibrations, mesurée en accélération, varie entre 0,005 et 2 m/s2 (0,0005 et 0,2 g); mesurée en
vitesse, elle est comprise entre 0,05 et 25 mm/s [11].
Pour évaluer l’effet des vibrations sur un bâtiment, il faudrait normalement réaliser les
mesures sur les fondations ou sur la partie du terrain située devant le bâtiment. Les capteurs
de vibrations devraient être installés de façon à mesurer exactement le mouvement effectif
du sol, ou des composants du bâtiment.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Chapitre IV : Simulation

1. Modélisation :
Notre étude est basée sur une simulation avec le logiciel PSPICE. Le capteur DJB A/800
est modélisé par un générateur de courant basé sur le principe de Norton, le convertisseur
DJB QV1 est représenté par un AO avec un condensateur en parallèle avec une résistance
placé en contre – réaction, l’amplificateur AD 620 est représenté par 3 AO avec des résistances
montés en tant qu’amplificateur d’instrumentation.

La figure 4.1 montre le circuit de conditionnement du signal piézoélectrique lors de la


simulation:

Figure 4.1 : Circuit du conditionneur

R2 et R3 fixent une tension sur l’entrée non inverseur de AO3 permettant ainsi de
toujours avoir deux tensions distinctes à l’entrée des AO2 et AO3. Leur différence sera ensuite
amplifiée.

2. Données :
2.1. Les valeurs des résistances et des condensateurs:

Les valeurs des composants ont été choisies afin de nous rapprocher aux conditions
réelles de fonctionnement

- R2,R5,R6,R7,R8,R9,R10 = 22 kΩ ; Cc, Cl = 70 pF ; C1 = 10 pF

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

- R1 = 80 kΩ ; R3 = 1k ; Rl,Rc = 50 Ω ;

2.2. Valeurs à l’entrée du conditionneur :

Supposant qu’on a un générateur de courant sinusoïdal Io

𝑰𝒐 = 𝑰𝒐𝒎𝒂𝒙 𝐬𝐢𝐧 𝒘𝒕.

Avec

- 𝑰𝒐𝒎𝒂𝒙 = 𝟏𝟎 𝒏𝑨
- Fréquence des vibrations des bâtiments : f = 5 Hz

3. Résultats :
La simulation a été faite en deux temps selon les valeurs choisie pour Ro. Ce qui a permis
d’avoir deux tensions d’amplitudes différentes pour

3.1. Ro = 50 Ω

Dans l’analyse temporelle, on obtient comme résultat en sortie montré sur la fig4.2 ci-
dessous :

Figure 4.2: Résultat de l’analyse temporelle pour Ro = 50 Ω

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

a) Valeurs de la tension à la sortie du conditionneur :


- Vsmax = 2 𝑉
Vsmax
- Vsrms = = 1,414 V
√2

b) Valeurs du courant à la sortie du conditionneur :


- Ismax = 1,434 µA
- Isrms = 1, 014 µA

Dans le domaine fréquentiel, ce résultat est confirmé à la fréquence 5Hz comme le


montre la fig4.3 ci-dessous :

Figure 4.3: Résultat de l’analyse fréquentielle

On constate que la tension en petit signaux est de l’ordre 41,936 µV à la fréquence 5 Hz


et va diminuer à 38 µV à environ 30 kHz (- 3dB)

3.2. Ro = 1 kΩ :

Le résultat dans le domaine temporel est illustré par la fig 4.4 :

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Figure 4.4 : Résultat de l’analyse temporelle pour Ro = 1 kΩ

a) Valeurs de la tension à la sortie du conditionneur :


- Vsmax = 99.179 mV
Vsmax
- Vsrms = = 70,130 mV
√2

b) Valeurs du courant à la sortie du conditionneur :


- Ismax = 73,82 nA
- Isrms = 52, 2 nA

Pour l’analyse fréquentielle :

Figure 4.5 : analyse fréquentielle


La tension en régime des petits signaux est égale à 2.147 µV entre 1 Hz et 10 Hz pour diminuer
1.918 µV à partir de 30 Hz

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Remarque :
- Différentes valeurs de la tension Vs peuvent être obtenues en agissant sur la résistance
Ro.
- Ces valeurs efficaces peuvent déjà être exploitées. Mais selon les besoins, on peut
toujours utiliser plusieurs capteurs de caractéristique identique et qui vont donc d’avoir une
tension de valeur efficace identique. Ensuite, on fait l’addition des tensions obtenues en sortie
notamment grâce à un additionneur afin d’obtenir une tension exploitable.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Conclusion

Les travaux présentés dans ce document s’inscrivent dans le cadre de la conversion


d’énergie vibratoire en énergie électrique notamment grâce à un conditionneur composé de
différents étages.
Le fonctionnement d’un convertisseur charge – tension à base d’un intégrateur a aussi
été énoncée et le convertisseur de la marque DJB QV1 a été choisi. Comme la tension obtenue
à la sortie du convertisseur n’est pas suffisante pour être exploitée, l’utilisation des
amplificateurs d’instrumentation est nécessaire car ils ont des caractéristiques intéressantes
pour augmenter uniquement les tensions utiles. Ainsi, leurs principes de fonctionnement ont
été aussi rappelés. Le gain en tensions peuvent être réglé avec une résistance généralement
à l’extérieur du circuit intégré.

Les composants réels ont été ensuite modélisés pour la simulation sous PSPICE 9.0. Les
résultats dans le domaine temporel et fréquentiel ont été observés en tirant des petites
remarques. Deux tensions différentes ont été obtenues à la sortie du conditionneur suivant
les valeurs de la résistance Ro. L’une (en valeur efficace) Vsrms = 1,414 V et l’autre Vsrms =
99.179 mV respectivement pour Ro = 50 Ω et Ro = 1 kΩ. La première tension peut être déjà
exploitée tandis que la deuxième doit être augmentée en associant plusieurs capteurs et un
additionneur après les étages d’amplificateurs.

Dans la réalité, les systèmes électriques actuels nécessitent une source d'énergie pour
fonctionner. Le recours à des batteries ou à des générateurs ne permet pas de leur assurer un
fonctionnement autonome et soulève le problème du remplacement de ces sources et de
l'intégration de ces systèmes dans un environnement plus large. Dès lors, l'autonomie de tels
systèmes (de plus en plus sans fil) devient une nécessité. C'est pourquoi la récupération
d'énergie est une thématique connaissant un intérêt grandissant. Les vibrations étant
omniprésentes dans l'environnement, le concept de récupération d'énergie de vibration
ambiante pour de tels systèmes apparaît très prometteur.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Annexe A : Descriptions des vibrations

Décrire les vibrations, c'est donner les valeurs d'un certain nombre de paramètres
caractéristiques, amplitude, fréquence, etc. L'important domaine de valeurs que peuvent
prendre les grandeurs vibratoires justifie l'utilisation d'échelles et de grandeurs
logarithmiques. Ces grandeurs logarithmiques correspondent au logarithme du rapport des
valeurs de deux grandeurs de même espèce.

1. Logarithme

L'échelle logarithmique permet de compresser une gamme de valeurs souvent trop


large pour que ces valeurs soient discernées entre elles ; ainsi elles peuvent être assimilées à
une balance capable de peser avec la même échelle une mouche et un dinosaure ! Parmi les
propriétés de la fonction logarithme, on peut noter que :
 le logarithme d'une valeur positive peut être négatif.
 le logarithme de la somme n'est pas égal à la somme des logarithmes.
 La fonction logarithme transforme l'ECHELLE LINEAIRE en ECHELLE
LOGARITHMIQUE, souvent plus pratique.
 L’opérateur « logarithme » transforme une multiplication en addition et
permet de représenter sur un même graphe de très fortes valeurs et de très
faibles.

Un exemple de conversion à l’échelle logarithmique est exprimé à la figure A.1.

Figure A.1. Exemple de conversion à l’échelle logarithmique de la fonction y=x

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

2. Niveau en décibel (dB)

D’une manière générale, le niveau L en décibels (noté dB, dixième du Bel) d'une
vibration V, est par définition vingt fois le logarithme décimal du rapport de V à une valeur de
référence Vref :

𝑉
Lv = 20 log10
𝑉𝑟𝑒𝑓

Cette définition s'applique à toutes les grandeurs physiques proportionnelles à la


puissance. La notation L, le plus souvent utilisée pour désigner un niveau, provient de l'anglais
« level », traduction du mot « niveau ». Dans les Pays Francophone, on utilise aussi quelquefois
la notation N.

3. Niveau d’accélération

Comme on l’a vu au §1.1 du chapitre 2, une vibration peut être traduite sous formes
de déplacement, de vitesse, et d’accélération.

Le niveau d’accélération en décibel se définit par :

𝐴
𝐿𝐴 = 20 𝑙𝑜𝑔10
𝐴𝑟𝑒𝑓

Avec, Aref est une accélération de référence qui vaut 10-5 m/s2.

4. Niveau de vitesse

Le niveau de vibration en décibel se définit par :

𝑉
𝐿𝑉 = 20 𝑙𝑜𝑔10
𝑉𝑟𝑒𝑓

Avec, Vref est une vitesse de référence qui vaut 10-3 m/s.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

5. Niveau de déplacement

Le niveau de déplacement en décibel se définit par :

𝐷
𝐿𝐷 = 20 𝑙𝑜𝑔10
𝐷𝑟𝑒𝑓

Avec, Dref est un déplacement de référence qui vaut 1pm.

6. Calcul des niveaux

Une des propriétés de la fonction logarithme est la suivante :

log(𝑥 𝑛 ) = 𝑛𝑙𝑜𝑔(𝑥)

En présence de vibrations aléatoires, ce sont les énergies vibratoires qui s’ajoutent. On


n'a pas pour autant le droit d'additionner leurs niveaux en dB . En effet, le logarithme d'une
somme n'est pas égal à la somme des logarithmes (qui correspond au logarithme du produit
!). Soit les vibrations v1et v2.
En termes de niveaux énergétiques, on a par définition:
𝑉12 𝑉22
𝐿𝑉1 = 20 log 2 𝑒𝑡 𝐿𝑉1 = 20 log 2
𝑉𝑟𝑒𝑓 𝑉𝑟𝑒𝑓

Soit V2 la somme énergétique des vibrations : V2 = V12 + V22

𝑉2 (𝑉12 + 𝑉22 )
On a alors le niveau énergétique : 𝐿𝑉 = 20 log 2 = 20 log 2
𝑉𝑟𝑒𝑓 𝑉𝑟𝑒𝑓

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Annexe B : Analyse du marché et des coûts du capteur piézoélectrique

1) Principaux fabricant de capteur piézoélectrique

Il existe actuellement plusieurs industries qui se sont spécialisé dans la fabrication des
capteurs piézoélectriques. C’est un marché qui intéresse de plus en plus les industrielles, ceci
est due au développement des systèmes embarqués surtout des industries automobiles.
Parmi les principales industries fabricants les capteurs piézoélectriques qui dominent le
marché on peut citer :

- KISTLER : www.kistler.com
- DJB : www.DJB.com
- DYTRAN : www.dytran.eu
- iFm : www.iFm.com
- TENLEE : www.tenleechine.com
- Giacintech : www.giacintech.eu

2) Analyse des capteurs de vibration existant

Actuellement, il existe sur le marché une large gamme de capteur de vibration


piézoélectrique offrant des caractéristiques diverses. Les prix de ces capteurs varient
largement selon la technologie utilisé, la qualité du produit, ses caractéristiques, sa
fonctionnalité. Ces prix varient entre 280000 d’Ar et 1120000 d’Ar sur le marché.

Le tableau VIII donne quelques exemples de capteur de vibration piézoélectrique qu’on


peut trouver sur le marché .

3) Analyse du cout de production


a) Les coûts fixes

Les coûts fixes comprennent le prix de tous les matériels. Ceci est détaillé par le tableau BII.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Tableau BI. Capteur de vibration existant sur le marché

Caractéristiques
Etendue de mesure en g : 500
Sensibilité en mV/g : 1000
Masse en grammes : 28
AllianTech 3233A Réponse en fréquence : 0.4 – 3000 Hz (± 10%)
Isolement électrique : non
Type de montage : vis traversant

Fréquence de résonnance : 2500Hz


Sensibilité : 150 mV/g
Température de fonctionnement : -20 – 60 °C
HIR-3010 Poids : 3 grammes
Bande passante : 2 Hz à 10 kHz
Sensibilité : 100mV/g
Isolement électrique : oui
Température maximale : 150 °C
Poids : 8 grammes
DYTRAN 2006V2
Bande passante : 3 Hz à 25 kHz
Sensibilité : 150 mV/g
Température maximale : 95 °C
Etendue de mesure en g : 100
Isolement électrique : oui
KISTLER N2036

Tableau BII. Prix du matériel

Désignation Prix en Ar
PVDF 100000 Ar
Carénage (acier) 5000 Ar
Ressort 1000 Ar
Masse sismique (plomb) 20000 Ar
Autre matériel (colle, soudure, …) 20000 Ar

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

b) Les coûts liés au temps de travail

Les coûts liés au temps de travail, en revanche, sont plus difficiles à calculer. En
conséquence, ils sont fréquemment oubliés du coût total du système. L’automatisation
industrielle apporte des solutions afin de minimiser les coûts cachés liés au temps de travail
qui interviennent au cours de la production.

En se référant aux données fournies par la société DJB, on peut savoir comment les
ingénieurs et les scientifiques emploient leur temps et, de ce fait, comprennent mieux leurs
besoins. DJB a enquêté auprès des experts de différents secteurs industriels de différents pays
afin de déterminer la répartition des coûts de leur système mesure. Cette enquête a permis
de distinguer quatre types de coûts représentés dans la figure C.1 pour le développement d’un
instrument de mesure.

Le coût le plus important est le prix des matériels, qui représente 36% du total ;
autrement dit, c’est le coût fixe d’après ce que nous avons vu précédemment.

D’autres coût peuvent être regroupés pour former les coûts cachés liés au temps de
travail et représentent alors 64% du total. Ce coût se décompose en coût liés aux spécifications
du système qui représente 7 % du total. Les coûts liés à l’installation du matériel représentent
25% du coût total. Et enfin, il y a le coût lié à la validation du système et à l’étalonnage du
matérielle qui représente 4% du total.

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Coût
Coût des matériels : 36 %

Coût liés aux spécifications du


système : 7 %

Coûts liés à l'installation : 25 %

Coûts liés à la validation du


système et à l'étalonnage du
matériel : 4 %

Figure C.1. Graphique montrant les différents types de coûts

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Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Référence

[1]. http//fr.wikipédia.org/piézoélectricité.html, Décembre 2011

[2]. http//univliège.com/piézo.pdf, Février 2012

[3]. http//jonfry.com/TP4capteur.html, Février 2012

[4]. Norme ISO 2041, « Vibrations et chocs – Vocabulaire », Août 1990

[5]. E435 «Mesure des grandeurs physique et capteur », cours 4ème année, Département
électronique, ESP Antananarivo, 2010

[6]. http//brouchier.com/CND_capteur.pdf, Février 2012

[7]. http//seva-technologie.com/niosh/ipcsnfrn/home.html, Mars 2012

[8]. http//howstuffworks.com/airbag1.html, Février 2012

[9]. http//DJB.com/capteur.html, Juin 2012

[10]. « Circuit Electrique et Electronique », cours 1ère année, Département électronique,


ESP Antananarivo, 2007

[11]. http//univqueb.com/ctu09.html, Mars 2012

[12]. RASOAMANANA Radoniaina Andriantsiresy, « utilisation de l’effet piézoélectrique


pour l’exploitation de l’énergie vibratoire », Mémoire de fin d’études d’Ingéniorat,
Département Electronique, ESP Antananarivo, Aout 2012

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Titre : Conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique

Auteur : RAZAFINDRABEKOTO Todisoa Michel

Nombre de pages : 33

Nombre de figures : 18

Nombre de tableau : 2

Résumé :

Dans ce travail, on a étudié la conversion de l’énergie vibratoire en énergie électrique


en étudiant les différents étages qui interviennent dans les traitements des signaux
vibratoires. On a utilisé un capteur piézoélectrique à compression pour cette conversion. On
a pris comme exemple le capteur de référence A/800 de DJB, qui peut fournir une charge
variant de 0,00045 à 0,18 nC dans la plage de fréquence 5 à 25 Hz, pour des amplitudes
mesurées en accélération variant de 0,005 et 2 m/s2. On a simulé sur PSPICE les résultats
temporels et fréquentiels. Deux tensions différentes ont été obtenues à la sortie du
conditionneur suivant les valeurs d’une résistance Ro. L’une (en valeur efficace) égale à
1,414 V et l’autre égale à 99.179 mV respectivement pour Ro égale à 50 Ω et Ro égale à 1
kΩ.

Mot clés : capteur de vibration, amplificateur de différence, conditionnement

Directeur de mémoire : RASTEFANO Elisée

Adresse de l’auteur : Lot A 41 B S Ambohidroa

tel : 033 06 622 41 / 034 10 067 74

email : tody.rabekoto@yahoo.com

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