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Lycée Janson de Sailly, Paris, 2020–2021 cours 1.2.a Application du premier principe V. Prévost, PC*2
En physique-chimie, on admettra
Exercice d’application Le comportement d’un gaz parfait en quantité de matière n fixée,
que toutes les fonctions utilisées
sont dérivables autant de fois que dont les paramètres d’état sont (T, p, V ) est analysé.
nécessaire… • Déterminer l’expression de la variation élémentaire de volume dV de ce système lorsque
la pression p varie de dp et que la température T varie de dT en fonction des seuls paramètres
d’état T , p et V et de leurs variations élémentaires.
dV
• Donner une expression simple de .
V
déf ∂V ∂V
dV = dT + dp
∂T p ∂p T
nR nRT
= dT − 2 dp
p p
V V
= dT − dp
T p
dV dT dp
= −
V T p
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V. Prévost, PC*2 cours 1.2.a Application du premier principe Lycée Janson de Sailly, Paris, 2020–2021
Exercice d’application Il est possible de montrer que les variables canoniques de l’énergie
interne U d’un liquide compressible en quantité de matière n, sont T et V .
• Écrire l’expression de la variation élémentaire dU de l’énergie interne de ce système
lorsque sa température et son volume varient de manière élémentaire.
• Préciser si un des termes de cette expression vous est familier.
Réponse
∂(ax + by) ∂(ax + by)
d(ax + by) = dx + dy
∂x y ∂y x
= a dx + b dy
∂(xy) ∂(xy)
d(xy) = dx + dy
∂x y ∂y x
= y dx + x dy
D’autres propriétés des fonctions de plusieurs variables seront rappelées suivant les be-
soins.
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Lycée Janson de Sailly, Paris, 2020–2021 cours 1.2.a Application du premier principe V. Prévost, PC*2
U fonction d’état
Pour tout système thermodynamique, il existe une fonction d’état extensive, homo-
gène à une énergie, appelée énergie interne U .
A priori CV,m dépend des paramètres d’état du système car Um dépend aussi des para-
mètres d’état du système.
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V. Prévost, PC*2 cours 1.2.a Application du premier principe Lycée Janson de Sailly, Paris, 2020–2021
Tableau 1 – Dépendance de l’énergie interne molaire d’une espèce physico-chimique avec les
paramètres d’état
Avec une bonne approximation, CV,m ne dépend que de la température. Pour des
calculs avec une précision raisonnable, on peut même considérer que CV,m est une
constante.
Pour des calculs plus précis, des formules empiriques sont proposées. Par exemple,
1
CV,m (Ag(s))/J·K−1 ·mol−1 = 21, 30 + 8,54×103 × T + 1,51×10−5 ×
T
pour T exprimé en kelvin dans le domaine de température de [298 K; 1 235 K].
∆U + ∆Ec,G = Q + W + W 0
Les systèmes chimiques considérés sont généralement macroscopiquement au repos :
leur énergie cinétique Ec,G du centre de masse G affecté de la masse m du système
est donc constante. Ainsi :
∆U = Q + W + W 0
où
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W'
W Q
Transformation élémentaire
dU = δQ + δW + δW 0
où
ä dU est la variation élémentaire d’énergie interne du système ;
ä δQ est le transfert thermique élémentaire reçu par le système de la part de
l’extérieur ;
ä δW est le transfert mécanique élémentaire (travail élémentaire des forces de
pression) reçu par le système de la part de l’extérieur ;
ä δW est le travail élémentaire des autres forces extérieures s’appliquant sur
0
le système.
« δ » est le symbole d’une forme différentielle et « d » est le symbole d’une diffé-
rentielle, deux objets mathématiques ayant des propriétés différentes.
Dans la première partie de l’année, nous considérerons que seules les forces de pression
s’exercent sur le système. On a donc δW 0 = 0 et W 0 = 0.
Il faut être soigneux sur les symboles et leurs signification :
ä ∆U désigne la variation macroscopique d’énergie interne lors d’une transformation
complète du système entre deux états d’équilibre. Elle est mesurable ;
ä dU désigne la variation élémentaire (infiniment petite) d’énergie interne lors
d’une transformation élémentaire du système, c’est-à-dire entre deux états d’équi-
libre infiniment proches (dans l’hypothèse du proche équilibre constamment réa-
lisé). Elle n’est pas mesurable. C’est un outil mathématique intermédiaire.
Q = ∆U − W
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V. Prévost, PC*2 cours 1.2.a Application du premier principe Lycée Janson de Sailly, Paris, 2020–2021
Transformation isochore
∆UV = QV
L’indice V est écrit de manière à rappeler que cette relation s’applique pour une
transformation maintenant le volume V du système constant.
Cette relation permet de mettre en évidence qu’un des intérêts majeur de l’énergie
interne U est d’évaluer le transfert thermique des transformations isochores.
Pour des transformations chimiques où toutes les espèces sont gazeuses, il est facile
de maintenir le volume du système constant. Par contre, pour des espèces en phase
condensée, cela se complique très nettement. Par exemple, lors de la transformation
physico-chimique H2 O(`) −→ H2 O(s), le volume du système varie de presque 10 %, ce
qui est loin d’être négligeable.
L’objet des paragraphes suivant est de trouver une parade à ce problème.
déf
H = U + pV
H = n × Hm = m × h
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A priori Cp,m dépend des paramètres d’état du système car Hm dépend aussi des para-
mètres d’état du système.
A priori, Hm dépend des paramètres T , p et V . Cette dépendance est aussi très différente
suivant la nature de la phase de l’espèce physico-chimique étudiée. Les résultats sont
répertoriés dans le tableau 2.
Tableau 2 – Dépendance de l’enthalpie molaire d’une espèce physico-chimique avec les paramètres
d’état
Avec une bonne approximation, Hm apparaît donc comme une fonction de la seule va-
riable température. On peut donc simplifier la définition de la capacité thermique molaire
à pression constante :
dHm
Cp,m ≈ .
dT
Avec une bonne approximation, Cp,m ne dépend que de la température. Pour des
calculs avec une précision raisonnable, on peut même considérer que Cp,m est une
constante.
Rappel Vous avez vu en Pour des calculs plus précis, des formules empiriques donnant la dépendance en tempé-
première année la relation de rature peuvent être trouvées dans les tables de données thermodynamiques.
MAYER pour les gaz parfaits :
Propriété – Cas des phases condensées
Cp;m,GP CV;m,GP = R
Avec une bonne approximation, les capacités thermiques à volume constant ou à
pression constante des phases condensées sont très voisines. On les note donc plus
simplement Cm :
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V. Prévost, PC*2 cours 1.2.a Application du premier principe Lycée Janson de Sailly, Paris, 2020–2021
déf
∆H = Hii − Hi = (Uii + pii Vii ) − (Ui + pi Vi )
= (Uii − Ui ) + p(Vii − Vi )
= Q + W + p(Vii − Vi )
= Q − pext (Vii − Vi ) + p(Vii − Vi )
∆Hp = Qp
L’indice p est écrit de manière à rappeler que cette relation s’applique pour une
transformation maintenant la pression p du système constante.
Cette relation permet de mettre en évidence qu’un des intérêts majeur de l’enthalpie
H est d’évaluer le transfert thermique des transformations monobares.
Pour une transformation élémentaire monobare,
dHp = δQp
Quelle que soit la nature (solide, liquide ou gazeuse) d’un système chimique, il est re-
lativement aisée de réaliser des transformations monobares mécaniquement réversibles :
il suffit de laisser la transformation chimique se dérouler dans un récipient déformable
(ou tout simplement avec une surface libre) en contact avec l’atmosphère extérieure de
pression constante.
Cas du chimiste
La fonction d’état enthalpie est bien plus intéressant pour les chimiste que l’énergie
interne.
2 Le système chimique
À partir du moment où une transformation chimique se produit, le système n’est pas
constitué d’une seule espèce physico-chimique. Faire de la thermodynamique chimique,
c’est étudier l’effet d’un mélange sur un système.
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système chimique
o
o
+ + o
+ o : B1(ϕ1)
+ o + o
+ + x o + : B2(ϕ2)
+
x x x : B3(ϕ3)
o +
x
Variables de GIBBS
H = H(T, p, n1 , . . . , nN )
N
X ∂H
H(T, p, n1 , . . . , nN ) = × ni
i=1
∂ni T,p,nj ,j6=i
∂H
La grandeur mérite toute notre attention. Elle est homogène à une
∂ni T,p,nj ,j6=i
enthalpie divisée par une quantité de matière. Elle s’apparente donc à une grandeur
molaire. Elle s’appelle l’enthalpie molaire partielle de l’espèce Bi (ϕi ).
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N
X
H(T, p, n1 , . . . , nN ) = ni × H i
i=1
Résultat admis
H i ≈ Hm,i
Dans ces conditions, l’enthalpie d’un système chimique en mélange s’exprime faci-
lement en fonction des enthalpies molaires de chaque espèce considérée pure :
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N
X
H(T, p, n1 , . . . , nN ) ≈ Hm,i × ni
i=1
Cette dernière relation peut sembler très intuitive (figure 3), mais il faut considérer
qu’il s’agit d’une approximation, et nous verrons dans un prochain cours que toutes les
grandeurs intensives n’ont pas ce comportement !
H1 = Hm,1 x n1 H2 = Hm,2 x n2
mélange à T et p constantes
+
+ o + o + o
+ +
+ o o + o
T,p +
H H1 + H2 = Hm,1 x n1 + Hm,2 x n2
N
νi Bi (ϕi )
X
0=
i=1
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ä νNH3 = +2 ;
Le tableau d’avancement d’une transformation s’écrit :
Résultat admis
N
νi Bi (ϕi )
X
0=
i=1
ni = ni,0 + νi × ξ
déf
dni = νi dξ
Remarque Il est d’usage courant de choisir l’avancement nul pour un état appelé « état
initial » du système. Ceci n’est en rien une obligation. Les seules contraintes à respecter sont la
détermination d’un avancement maximal (celui pour lequel le réactif limitant est entièrement
consommé) et un avancement minimal (celui pour lequel un des produits au moins est en
quantité de matière nulle, les autres étant en quantité de matière positive).
Cette relation signifie essentiellement que les quantités des espèces intervenant dans
l’équation de la réaction ne varient pas de manière indépendante les unes des autres :
dni dnj
∀ (i, j), =
νi νj
H = H(T, p, n1 , . . . , nN )
@H
La différentielle de cette fonction H s’écrit donc : La notation est une
@T j
p;n
N
notation
allégée pour
@H
∂H ∂H ∂H
dH = dT + dp + dni .
X
∂T ∂p ∂ni @T p;n1 ;:::;nN
p,nj T,nj i=1 T,p,nj ,j6=i
avec j ∈ {1, . . . , N }.
Les hypothèses de transformation
Nous allons étudier les variations de H dues aux seules variations de quantités de matière isobare et isotherme sont
en raison de la transformation. La transformation étudiée est donc isotherme (il suffit importantes pour cette
de la mener avec le réacteur en contact avec un thermostat) et isobare (il suffit de la démonstration.
mener par exemple dans un récipient déformable en contact avec l’atmosphère). On a
donc dT = 0 et dp = 0.
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N
dH = H i dni
X
i=1
Or les variations élémentaires de quantité de matière sont liées avec la variation élémen-
taire d’avancement de la réaction : dni = νi dξ. Ainsi, après factorisation :
N
dH H i × νi dξ
X
=
i=1
N
!
dξ
X
= H i × νi
i=1
i=1
par la relation :
N
déf
X
∆r H = νi × H i
i=1
ä ∆r H est homogène à H i , donc à une énergie par quantité de matière. Son unité
dans le système international est donc le J·mol−1 , mais les grandeurs usuelles sont
plutôt de l’ordre de quelques dizaines ou centaines de kJ·mol−1 ;
ä H i dépend a priori des variables de Gibbs (T, p, n1 , . . . , nN ) ; donc ∆r H dépend
a priori des variables de Gibbs.
N
X
∆r H(T ) ≈ νi × Hm,i (T )
i=1
Attention Il ne faut pas confondre cette relation avec l’enthalpie du système H(T ) ≈
N
ni × Hm,i (T ), ne serait-ce que par le fait que H et ∆r H n’ont pas la même dimension.
X
i=1
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dH = ∆r H dξ
dH
soit encore ∆r H = à T et p constantes. Notons au passage qu’en introduisant ξ,
dξ
on a réalisé une réduction du nombre de variables de H : H dépend de T , p et de ξ :
H = H(T, p, ξ).
Ceci amène à poser une définition équivalente de l’enthalpie de réaction.
3 État standard
3.1 Présentation
Nous avons établi dans les paragraphes précédents que la connaissance de l’enthalpie mo-
laire des espèces chimiques permet de connaître la variation d’enthalpie des systèmes en
transformation chimique. Il est nécessaire de construire des tables de données thermody-
namiques de ces enthalpies molaires. Toutefois, on ne peut pas raisonnablement le faire
pour toutes les températures, toutes les pressions et toutes les compositions possibles.
On choisit donc un état particulier, appelé état standard, pour référencer les données.
• Influence de la pression – Comme nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises l’en-
thalpie d’un système dépend peu de la pression. On tabule donc les données à une pression
particulière, appelée pression standard, notée p◦ , puis on affirme que l’enthalpie à une
pression quelconque est voisine de l’enthalpie à cette pression standard. Le choix qui a
été fait depuis 1982 est p◦ = 1 bar = 105 Pa.
• Influence de la température – Nous avons vu qu’on pouvait calculer la variation
d’enthalpie d’un système lorsque sa température varie en utilisant les capacités ther-
se prononce « p standard » et
miques à pression constante. Il n’a donc jamais été décidé de poser une température p
pas « p zéro ». De même pour
toutes les autres grandeurs
standard.
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Pour le cas de l’espèce dissoute, il s’agît de référencer un état « idéal » pour lequel il n’y
a pas d’interaction entre entités (comme pour le gaz parfait, qui réalise cet état quelle
que soit la pression). Pour cela, il faut que les entités soient infiniment éloignées les unes
des autres, donc pour une solution infiniment diluée (figure 4). Toutefois il faut pouvoir
donner une origine réelle à la concentration, ce qui n’a pas de sens pour la concentration
nulle (car alors il n’y a pas d’espèce). On fait donc le choix arbitraire d’une concentration
particulière, appelée concentration standard, choisie arbitrairement à 1 mol·L−1 .
solvant
Figure 4 – Comparaison schématique des interactions entre entités dans un gaz parfait ou entre
entités dans une solution infiniment diluée
Exercice d’application Décrire l’état standard des deux principales espèces d’une bou-
teille de vodka placée au congélateur (−18 ◦C), à la pression atmosphérique (donnée : tem-
pérature de fusion de l’éthanol θfus = −114 ◦C).
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Réponse
• Éthanol : l’état standard de l’éthanol de cette bouteille est
ä éthanol, liquide, pur,
ä −18 C, p .
◦ ◦
On constate en particulier que cet état standard de l’eau est fictif puisque l’eau pure à −18 ◦C
sous la pression de 1 bar est solide.
Il peut arriver que l’état standard soit un état fictif. Cela ne pose pas de difficulté particu-
lière ; ses constantes thermodynamiques sont extrapolées à partir des valeurs réellement
mesurées dans un état proche.
◦ ◦
Hm,i = Hm,i (T )
Compte tenu de tout ce qui précède, l’enthalpie molaire partielle d’une espèce chimique
dans un mélange, son enthalpie molaire lorsqu’elle est pure et son enthalpie molaire
standard sont donc voisines (mais tout cela sans changer la température) :
◦
H i (T, p, n1 , . . . , nN ) ≈ Hm,i (T, p) ≈ Hm,i (T )
i=1
N
déf
X
∆r H = νi H i
i=1
Lorsque les espèces physico-chimiques sont dans leur état standard, elles sont pures,
sans interaction avec les autres espèces (sauf éventuellement le solvant). Dans ce cas,
l’enthalpie molaire partielle H i de chaque espèce est égale à son enthalpie molaire Hm,i
◦
.
i=1
la grandeur définie par
N
déf
X
◦
∆r H ◦ (T ) = νi Hm,i
i=1
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Approximation fondamentale
∆r H ◦ (T ) ≈ ∆r H(T, p, ξ)
Ce sont les valeurs de ∆r H ◦ (T ) (le plus souvent à 25 ◦C) qui sont référencées dans les
tables de données thermodynamiques.
Lors d’une transformation chimique d’un système modélisé par une équation de
réaction
ä d’avancements initial et final notés ξini et ξfin ,
ä réalisée en conditions isotherme et isobare,
alors
∆H ≈ ∆r H ◦ × (ξfin − ξini )
∆H
• Par une analyse dimensionnelle élémentaire, ∆t = − .
P
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4 282 kJ
∆t =
5 kJ·s−1
= 856,4 s
= 14 min
(Ne pas oublier que le watt est équivalent au joule par seconde.)
H : enthalpie du système en
fonction de l'avancement ξ
Hini
réactifs en mélange ξ
ξini ξfin
Figure 5 – Analyse graphique de l’évolution de l’enthalpie d’un système chimique en fonction de son avancement, lors d’une
transformation isotherme et isobare
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piston mobile
pext
système chimique
Qp
Text
thermostat
∆H = Qp
∆H ≈ ∆r H ◦ × ∆ξ
• Ainsi le transfert thermique reçu par le système (de la part du thermostat) au cours
de la transformation est
Qp ≈ ∆r H ◦ × ∆ξ
En pratique, 0 signifie ici Vocabulaire
inférieur en valeur absolue à une
dizaine de kilojoules par mole, Une réaction est dite
pour une équation de réaction
écrite avec des nombres
• endothermique si ∆r H ◦ > 0,
stœchiométriques « raisonnables ». • exothermique si ∆r H ◦ < 0,
• athermique si ∆r H ◦ ≈ 0.
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piston mobile
pext
système chimique
ä Cp,m (Cl2 (g), 673 K) = 37,40 J·K ·mol−1 , noté plus simplement Cm,Cl ;
◦ −1
L’expression de « chemin »
Nous avons vu comment calculer ∆H quand seule la température T évolue, ou quand seul
différent est aussi parfois
l’avancement ξ évolue, mais pas les deux simultanément. Nous allons donc imaginer une rencontrée.
succession de deux transformations fictives mais partant du même état initial et arrivant
au même état final que pour la transformation réelle :
ä dans un premier temps on imagine la transformation chimique (ξ varie) en condi-
tion isotherme, à la température Ti ;
ä le système atteint ainsi un état intermédiaire fictif, composé uniquement des pro-
duits (dans le cas étudié ici) ;
ä enfin, on imagine le changement de température du système, la composition étant
fixée (la même que celle de l’état intermédiaire fictif).
Une représentation schématique de ce chemin fictif est présentée figure 8.
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pext = Cte
Cl2(g), 2n0
H2O(g), 2n
État
Transformation réelle
H varie de ∆H
HCl(g), 4n0
Transformation chimique Cl2(g), 2n0
O2(g), n0 H2O(g), 2n
ξ augmente, T = Ti = Cte
Ti = 700 K
H varie de ∆HT
État initial État interm
∆H = ∆HT + ∆Hξ
∆HT = ∆r H ◦ × ∆ξ avec ∆ξ = ξf − ξi = n0 − 0 = n0
Or ici, le système est constitué de dichlore en quantité 2n0 et d’eau en quantité 2n0 .
Ainsi,
Il se déduit donc :
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◦
∆H = 0 =
n
0 ∆r H + 0 (2Cm,Cl + 2Cm,O ) × (Tf − Ti )
n
permettant d’extraire
∆r H ◦
Tf = Ti −
2Cm,Cl + 2Cm,O
Application numérique –
Attention à une erreur très (trop)
−118,7×103 J·mol−1 courante lors de l’application
Tf = 700 K − numérique : ne pas oublier
2 × 37,40 J·K ·mol−1 + 2 × 32,75 J·K−1 ·mol−1
−1
= 700 K + 846,044 K
d’exprimer ∆r H en J mol 1 et
non en kJ mol 1 car sinon les
= 1 546 K unités d’énergie ne sont pas
cohérentes entre le numérateur et
Remarques le dénominateur.
• On peut montrer (assez simplement) que dans les hypothèses faites dans
cet exemple, la température du système est une fonction hyperbolique de l’avancement. On
peut ainsi faire la représentation graphique présentée figure 9.
état final
Tf
lle
rée
a tion ∆H ξ ∆T
rm
n sfo ∆H
tra
état initial
état intermédaire
fictif
Ti ∆H T
∆ξ
n0 ξ
0
Interprétation du raisonnement
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Amélioration du modèle
système thermodynamique Σ
=
système
Σ1 U Σ2
chimique Σ1
parois internes du calorimètre Σ2
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Dans ces conditions, la relation ∆Hξ = CΣ × ∆T n’est plus valable. Il faut repartir de
Z Tf
l’intégrale ∆Hξ = CΣ (T ) dT , ce qui complique notablement le calcul.
Ti
• Les parois du calorimètre ne sont pas parfaitement athermanes
Dans ce cas, le calorimètre subit des pertes thermiques. Alors Qp 6= 0. Ces pertes peuvent
être caractérisées par la puissance de perte Pperte constante telle que :
Des modèles encore plus élaborés,
tiennent compte de la loi de
Qp = Pperte × ∆t NEWTON sur le flux thermique.
Dans ces conditions, la puissance
où ∆t est la durée entre la mesure de Ti et Tf . de perte n’est pas une constante
et la relation est plus compliquée :
tf
Pperte (t ) dt .
Z
Qp =
5 Détermination de l’enthalpie standard de réaction ti
∆r H ◦
5.1 Par calorimétrie
En pratique, il est relativement aisé de mesurer les températures du système dans l’état
initial et dans l’état final. Les capacités thermiques se trouvent facilement dans les tables
de données thermodynamiques. Il s’agit donc ici d’appliquer la méthode calorimétrique
du paragraphe 4.2, de mesurer les températures afin d’en déduite ∆r H ◦ .
∆r H1◦ ∆r H2◦
(R1 ) (R2 )
{ Espèces 3 }
Dans le cas présenté, la réaction (R) est obtenue comme la combinaison linéaire de (R1 )
et de (R2 ) :
∆r H ◦ = ∆r H1◦ + ∆r H2◦
Exemple
∆r H ◦
C(s) + O2 (g) CO2 (g)
∆r H1◦ ∆r H2◦
1
CO(g) + O2 (g)
2
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k
X
(R) ≡ ai (Ri )
i=1
alors
k
X
∆r H ◦ = ai × ∆r Hi◦
i=1
Exceptions
• Pour les éléments H, N, O, F, Cl, les états de référence sont toujours H2 (g),
N2 (g), O2 (g), F2 (g), Cl2 (g), à toutes températures, même si ces corps simples ne
sont pas les plus stables à la température considérée.
• Pour l’élément carbone C, l’état de référence est le carbone sous forme de
graphite, quelle que soit la température.
Iode à 25 ◦C I2 (s)
Brome à 25 C ◦
Br2 (`)
Brome à 100 C ◦
Br2 (g)
Sodium à 25 ◦C Na(s)
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Exercice d’application Écrire les équations des réactions de formation de l’éthanol li-
quide, puis de chlorure de sodium solide, à la température de 25 ◦C dans les deux cas.
Réponse
1
• 2 C(gr.) + O2 (g) + 3 H2 (g) −→ C2 H5 OH(`)
2
1
• Na(s) + Cl2 (g) −→ NaCl(s)
2
Corollaire
Toute réaction peut se décomposer grâce aux réactions de formation des espèces physico-
chimiques constituant les réactifs et les produits.
∆r H ◦
{ Réactifs } { Produits }
∆r H1◦ ∆r H2◦
Réponse
∆r H ◦
CH4 (g) + 2 O2 (g) CO2 (g) + 2 H2 O(`)
∆r H1◦ ∆r H2◦
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N
X
◦
∆r H = νi × ∆f H ◦ (Bi (ϕi ))
i=1
Dissociation de liaison
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Exemples
• Pour la liaison H − OH de l’eau :
On constate au travers de cet exemple qu’il ne faut pas fournir la même enthalpie pour
rompre la première et la deuxième liaison O − H dans la molécule d’eau.
À partir de cette constatation, une grandeur moyenne a été construite pour englober
l’ensemble des molécules qui ont la liaison O − H. Pour cela on fait une moyenne des
énergies de dissociation de liaison sur un ensemble d’espèces chimiques courantes qui ont
cette liaison.
Énergie de liaison
On appelle énergie (ou enthalpie) de liaison une valeur moyenne des énergies de
dissociation sur des espèces « classiques » qui ont cette liaison (avec la même mul-
tiplicité simple, double ou triple). On la note alors souvent par le symbole DAB .
Cette grandeur étant une moyenne, elle permet des calculs approximatifs. Elle n’est
souvent donnée qu’avec trois chiffres significatifs.
Cette grandeur est toujours positive : il est coûteux en énergie de rompre une
liaison.
Exemples
ä DO−H = 463 kJ·mol−1 ;
ä DC−C = 345 kJ·mol−1 ;
ä DC=C = 615 kJ·mol−1 ;
ä DC≡C = 812 kJ·mol−1 .
À partir de ces données, pour une équation de réaction donnée, on peut imaginer un
chemin thermochimique simple (figure 10) pour calculer une estimation de l’enthalpie
standard de réaction :
Dréactifs −Dproduits
∆r H ◦ ≈ Dréactifs − Dproduits
où Dréactifs est la somme des énergie de toutes les liaisons de tous les réactifs (sans oublier
les nombres stœchiométriques) et Dproduits est la somme des énergie de toutes les liaisons
de tous les produits (sans oublier les nombres stœchiométriques.)
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• Enthalpie de fusion :
Remarques
ä On ne trouve pas dans les tables de données les enthalpies de solidification, de li-
quéfaction ou de condensation car ∆fus H ◦ (Tfus ) = −∆sol H ◦ (Tfus ) ; ∆vap H ◦ (Tvap ) =
−∆liq H ◦ (Tvap ) et ∆sub H ◦ (Tsub ) = −∆cond H ◦ (Tsub ) ;
ä si on considère que ces grandeurs ne dépendent que peu de la température (ce qui est
parfois douteux), on a ∆sub H ◦ ≈ ∆fus H ◦ + ∆vap H ◦ .
M(g) = M + (g) + e–
On lui fait correspondre l’enthalpie d’ionisation (ou de première ionisation) Ei1 = ∆ion H ◦ .
Exemple
Na(g) = Na+ (g) + e– ∆ion H ◦ (Na) = 492 kJ·mol−1
Remarque On peut aussi définir les énergies d’ionisation successives (deuxième, troisième,
etc.) Ei,n du processus M(n-1)+ (g) = M n+ (g) + e– .
M(g) + e– = M – (g)
On lui fait correspondre l’enthalpie standard d’attachement électronique ∆att H ◦ .
Exemple
Cl(g) + e– = Cl– (g) ∆att H ◦ (Cl) = −350 kJ·mol−1
Remarque On trouve aussi dans les tables la notion d’affinité électronique AE qui cor-
respond au processus dans le sens droite/gauche de l’attachement électronique.
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Exemple
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