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Cours de Chimie
Filière MP
M.A. KINANI
1 Grandeurs de réaction 1
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Écriture conventionnelle de l’équation bilan d’une réaction chimique . . . . . . . 1
1.3 Modèle de transformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3.1 Réaction monobare . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.4 Grandeurs de réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4.1 Les variables d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4.2 Les fonctions d’état . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4.3 Grandeurs extensives et intensives . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4.4 Grandeurs de réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4.4.1 État standard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4.4.2 Grandeurs molaires standard d’un constituant pur . . . . . . . . 4
1.4.4.3 Grandeurs standard d’une réaction chimique . . . . . . . . . . . 4
1.4.4.4 Enthalpie standard de réaction ∆r H ◦ (T ) . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4.4.5 Entropie standard de réaction ∆r S ◦ (T ) . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5 Effet thermique en réacteur monobare . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5.1 Transfert thermique Qp cause par la transformation chimique en réacteur
monobare monotherme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.5.2 Variation de température en réacteur adiabatique isobare . . . . . . . . . 6
1.6 Calcul d’enthalpie de réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6.1 État standard de référence d’un élément chimique . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6.2 Grandeurs standard de formation d’un corps . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.6.3 Loi de Hess . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.6.4 Variation de ∆r H ◦ (T ) et ∆r S ◦ (T ) avec la température en l’absence de
changement d’état : relation de Kirchhoff . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
◦ ◦
1.6.5 Discontinuité de ∆r H (T ) et ∆r S (T ) lors d’un changement d’état d’un
constituant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.6.6 Enthalpie standard de dissociation de liaison . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2 Potentiel chimique 12
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Enthalpie libre G d’un système - Potentiel thermodynamique . . . . . . . . . . . . 12
2.2.1 Critère d’évolution d’un système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.2.2 Identités thermodynamiques pour un système monophasé de composition
variable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Potentiel chimique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.2 Expression de G en fonction des potentiels chimiques des constituants du
système . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.3 Relation de Gibbs - Duhem . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.3.4 Expression du potentiel chimique dans différents cas . . . . . . . . . . . . 14
2.3.5 Définition du potentiel chimique standard µ◦ . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4 Enthalpie libre standard de réaction ∆r G◦ (T ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.4.1 Expression de ∆r G◦ (T ) en fonction des potentiels chimiques standard . . 15
2.4.2 Expression de ∆r G◦ (T ) en fonction de ∆r H ◦ (T ) et ∆r S ◦ (T ) . . . . . . . . 15
2.4.3 Influence de la température sur ∆r G◦ (T ) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.5 Changement d’état du corps pur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.5.1 Équilibre d’un corps pur sous plusieurs phases . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.5.2 Variance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
ii
4.2.5 Influence de l’introduction d’un constituant actif et d’un constituant inactif
à (T, P ) constants et à (T, V ) constants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.2.5.1 Influence de l’introduction d’un constituant inactif à (T, P ) constants
et à (T, V ) constants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.2.5.2 Influence de l’introduction d’un constituant actif à (T, P ) constants
et à (T, V ) constants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
4.3 Diagrammes d’Ellingham . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.3.1 Approximation d’Ellingham . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.3.2 Diagrammes d’Ellingham . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.3.3 Prévision des réactions d’oxydo-réduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
iii
CHAPITRE 1
Grandeurs de réaction
Sommaire
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.2 Écriture conventionnelle de l’équation bilan d’une réaction chimique . . . . 1
1.3 Modèle de transformation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.4 Grandeurs de réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.5 Effet thermique en réacteur monobare . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.6 Calcul d’enthalpie de réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1 Introduction
Les exemples de réactions chimiques s’accompagnant de manifestation thermique et/ou
énergétique sont très nombreux : réactions de combustion, piles électrochimiques, dissolutions
exo ou endothermiques, etc .....
On va s’intéresser dans ce chapitre à l’application du 1er principe de la thermodynamique à
de tels systèmes chimiques (supposés fermés) en réaction.
|ν1 |B1 + |ν2 |B2 + .... + |νk |Bk = νk+1 Bk+1 + νk+2 Bk+2 + ....νN BN
1
où les νi sont les coefficients stoechiométriques algébriques : νi < 0 pour un réactif et νi > 0
pour un produit. L’équation-bilan peut encore s’écrire de façon plus compact sous la forme :
N
X
νi Bi = 0
i=1
Dans le cas où le système étudié est fermé, les quantités de matière ne varient qu’à cause de la
réaction. On introduit alors l’avancement ξ.
Définition : À l’instant t l’avancement ξ(t) de la réaction s’écrit en choisissant ξ(0) = 0 :
ni (t) − ni (0)
ξ(t) =
νi
UF − UI = QP + W
Or Z VF Z VF
W =− Pext dV = −Patm dV = −Patm VF + Patm VI = −PF VF + PI VI
VI VI
2
alors :
(UF + PF VF ) − (UI + PI VI ) = QP
Donc
∆H = QP
Intérêt pour les systèmes chimiques : la pression étant très souvent fixée à la pression atmo-
sphérique lors de transformations chimiques, la fonction enthalpie constitue la fonction d’intérêt
pour l’étude des échanges de chaleur entre un système chimique et l’extérieur.
3
• L’état s’il était pur à P = P ◦ = 1 bar pour un solvant dans le cas d’une solution.
• L’état à la concentration Ci = C ◦ = 1 mol.L−1 et à la pression P = P ◦ = 1 bar pour un
soluté dans le cas d’une solution.
Il existe un état standard pour chaque température T !
On considère un corps pur et X une grandeur extensive qui le caractérise (le volume ou
l’énergie interne par exemple). La traduction mathématique de l’extensivité de X est :
Xm (T, P ) est appelée grandeur molaire de X et représente la valeur de X pour une mole du
corps pur à la température T et sous la pression P. Sous forme mathématique, on écrit :
!
∂X
Xm =
∂n T,P
Une grandeur molaire d’un corps pur ne dépend pas de la quantité de matière n !
Une grandeur molaire standard est une grandeur molaire pour un constituant pur sous la
pression standard P ◦ . Elle ne dépend que de la température et est notée Xm
◦
(T ).
Pour un système fermé homogène à l’équilibre, l’état du système est entièrement défini par
les variables (P, T, n1 , n2 , . . . . . . , nk ), avec k constituants, chaque constituant ayant ni moles. Cet
ensemble de variables constitue la notation de Gibbs.
Soit X = X(P, T, n1 , n2 , . . . . . . , nk ) une grandeur extensive d’un système chimique :
k
! ! !
∂X ∂X X ∂X
dX = dT + dP + dni
∂T P,ni
∂P T,ni i=1 ∂ni T,P,nj6=i
!
∂X
On note Xm,i = : grandeurs molaire partielle du constituant i dans le mélange.
∂ni T,P,nj6=i
k
! !
∂X ∂X X
⇒ dX = dT + dP + Xm,i dni
∂T P,ni
∂P T,ni i=1
!
k
∂X ∂X
Or dni = νi dξ ⇒ dX =
P
∂T P,ni
dT + ∂P T,ni
dP + νi Xm,i dξ
i=1
!
k ∂X
.
P
∆r X = νi Xm,i =
i=1 ∂ξ T,P
4
!
∂
• ∆r = est appelé l’opérateur de Lewis.
∂ξ T,P
• À T et P fixées, pour un avancement élémentaire de la réaction de dξ, la variation élé-
mentaire de la fonction X s’écrit : dX = ∆r Xdξ .
• Une grandeur standard de réaction s’écrit :
!
∂X k
∆r X ◦ (T ) = ◦
.
P
= νi Xm,i
∂ξ T,P ◦ i=1
5
• Pour une réaction isobare isotherme, on a : dH = ∆r H ◦ (T )dξ ⇒ Qp = ∆H = ξ.∆r H ◦ (T ) .
• Une réaction est exothermique dans le sens direct si Qp < 0 ⇒ ∆r H ◦ (T ) < 0.
• Une réaction est exothermique dans le sens direct si Qp > 0 ⇒ ∆r H ◦ (T ) > 0.
6
dans leur état standard de référence à la température T .
• L’enthalpie de réaction qui lui est associée est appelée enthalpie standard de formation
de l’espèce A, notée ∆f H ◦ (A).
• Les enthalpies standard de formation des espèces chimiques sont tabulées à 298k.
• Remarque :
l’enthalpie standard de formation d’un corps simple pris dans son état de standard réfé-
rence est nulle.
Exemple : O2(g) → O2(g) : ∆f H ◦ O2(g) = Hm
◦ ◦
O2(g) − Hm O2(g) = 0
∆r H ◦ (T ) = νi ∆f Hi◦ (T )
X
i=1
7
En permutant les dérivées partielles à condition qu’il n’y ait pas de changement d’état, on a :
! ! !
∂ ∂H ∂ ∂H ∂Hm,i
= = = Cpm,i
∂ni ∂T P,ni T,P,n
∂T ∂ni T,P,nj6=i P,n
∂T P,ni
j6=i i
◦
!
dHm,i
donc on en déduit = Cp◦m,i
dT ni
En multipliant par le coefficient stœchiométrique algébrique νi puis en sommant sur l’en-
semble des constituants physico-chimiques intervenant dans la réaction, on trouve
k k
!
d ◦
νi Cp◦m,i
X X
νi Hm,i =
dT i=1 i=1
soit
d∆r H ◦ (T )
= ∆r Cp◦ (T )
dT
Remarque : On aurait pu retrouver
ce résultat en dérivant par rapport à l’avancement ξ de
! !
∂ ∂H ∂Cp
la réaction à T et P constantes : = = ∆r Cp
∂ξ ∂T P,ξ ∂ξ T,P
T,P
En permutant les dérivées partielles (en l’absence de transition de phase) :
!
∂ ∂H
= ∆r Cp
∂T ∂ξ T,P P,ξ
soit !
∂∆r H
= ∆r Cp
∂T P,ξ
d∆r H ◦ (T )
et dans les conditions standard : = ∆r Cp◦ (T )
dT !
Cp ∂S
La capacité calorifique isobare et l’entropie du système sont reliées par Cp : =
T ∂T P,ni
En dérivant cette relation par rapport aux quantités de matière
nides différentes espèces
C p
∂
!
∂ ∂S T
Cp
présentes dans le système, on trouve = = m,i
∂ni ∂T P,ni ∂ni T
T,P,nj6=i
T,P,nj6=i
En permutant les dérivées partielles à condition qu’il n’y ait pas de changement d’état, on a :
! ! !
∂ ∂S ∂ ∂S ∂Sm,i Cpm,i
= = =
∂ni ∂T P,ni T,P,n
∂T ∂ni T,P,nj6=i P,n
∂T P,ni
T
j6=i i
dS ◦ Cp◦m,i
!
m,i
donc on en déduit =
dT ni T
En multipliant par le coefficient stoechiométrique algébrique νi puis en sommant sur l’en-
semble des constituants physico-chimiques intervenant dans la réaction, on trouve
k kCp◦m,i
!
d X
◦
X
νi Sm,i = νi
dT i=1 i=1 T
8
soit
d∆r S ◦ (T ) ∆r Cp◦ (T )
=
dT T
Remarque :
On aurait pu retrouver ce résultat en dérivant par rapport à l’avancement ξ de la réaction à
T et P constantes :
Cp
∂
!
∂ ∂S T ∆ r Cp
= =
∂ξ ∂T P,ξ T,P
∂ξ T
T,P
soit !
∂∆r S ∆r Cp
=
∂T P,ξ
T
d∆r S ◦ (T ) ∆r Cp◦ (T )
et dans les conditions standard : =
dT T
Conclusion :
d∆r H ◦ (T )
∗ = ∆r Cp◦ (T ) : 1er loi de Kirchhoff
dT
d∆r S ◦ (T ) ∆r Cp◦ (T ) ème
∗ = :2 loi de Kirchhoff
dT T
9
2M g(s) + O2(g) 2M gO(s) ∆r H1◦ (922K) , ∆r S1◦ (922K) (1)
2M g(l) + O2(g) 2M gO(s) ∆r H2◦ (922K) , ∆r S2◦ (922K) (2)
On cherche à relier ∆r H1◦ (922K) et ∆r H2◦ (922K) d’une part, et ∆r S1◦ (922K) et ∆r S2◦ (922K)
d’autre part.
L’équation (2) est la somme de l’équation (1) et de M g(l) M g(s) :
2M g(s) + O2(g) 2M gO(s) ∆r H1◦ , ∆r S1◦
2M g(l) 2M g(s) −2∆f us H ◦ (M g) , −2∆f us S ◦ (M g)
2M g(l) + O2(g) 2M gO(s) ∆r H2◦ , ∆r S2◦
On en déduit ∆r H2◦ = ∆r H1◦ − 2∆f us H ◦ (M g)
∆f us H ◦ (M g)
∆r S2◦ = ∆r S1◦ − 2∆f us S ◦ (M g) = ∆r S1◦ − 2 tf us
soit, en introduisant le nombre stoechiométrique algébrique de M g, ν(M g) :
∆r H2◦ = ∆r H1◦ + ν(M g)∆f us H ◦ (M g)
∆f us H ◦ (M g)
∆r S2◦ = ∆r S1◦ + ν(M g)∆f us S ◦ (M g) = ∆r S1◦ − 2 tf us
• Propriété :
k
Soit une réaction de la forme νi Ai = 0. Dans les conditions standard, au cours du
P
i=1
changement de l’espèce Aj , de l’état 1 à l’état 2 à la température T1→2 :
∗ l’enthalpie standard de réaction est discontinue :
+ −
∆r H ◦ (T1→2 ) = ∆r H ◦ (T1→2 ) + ν(Aj )∆1→2 H ◦ (Aj )
∗ l’entropie standard de réaction est discontinue :
+ − ∆1→2 H ◦ (Aj )
∆r S ◦ (T1→2 ) = ∆r S ◦ (T1→2 ) + ν(Aj )
T1→2
10
⇒ ∆f H ◦ (N H3(g) ) = 1
∆ H ◦ (N
2 dis
≡ N ) + 32 ∆dis H ◦ (H − H) − 3∆dis H ◦ (N − H) =
−38Kj.mol−1
11
CHAPITRE 2
Potentiel chimique
2.1 Introduction
Le potentiel chimique est une grandeur intensive qui caractérise le comportement chimique
des espèces. Elle prend une grande part dans l’évolution des systèmes chimiques et leurs équi-
libres éventuels.
12
2.2.2 Identités thermodynamiques pour un système monophasé de com-
position variable
• Soit un système chimique fermé constitué par des constituants Ai (de quantité de matière
ni ) susceptible de réagir entre eux. Ce système est supposé homogène.
• On peut donc écrire l’expression différentielle de :
∗ U (S, V, ni ) :
P ∂U
∂U
∂U
P ∂U
dU = T dS − P dV + i ∂ni S,V,nj 6=ni
dni = ∂S
dS + ∂V
dV + i ∂ni S,V,nj 6=ni
dni
V,ni S,ni
∗ H(S, P, ni ) :
P ∂H
∂H
∂H
P ∂H
dH = T dS + V dP + i ∂ni S,P,nj 6=ni
dni = ∂S P,ni
dS + ∂P S,ni
dP + i ∂ni S,P,nj 6=ni
dni
∗ G(T, P, ni ) :
P ∂G
∂G
∂G
P ∂G
dG = −SdT + V dP + i ∂ni T,P,nj 6=ni
dni = ∂S P,ni
dT + ∂P T,ni
dP + i ∂ni T,P,nj 6=ni
dni
2.3.1 Définitions
• D’après l’expression différentielle de l’enthalpie libre G(T, P, ni ), le potentiel chimique est
∂G
défini comme étant l’enthalpie libre molaire partielle Gi d’un constituant Ai : µi = ∂ni T,P,nj 6=ni
.
• Le potentiel chimique µi est une grandeur molaire partielle associée à la fonction G.
• On peut écrire l’expression différentielle de G(T, P, ni ) sous la forme :
dG = −SdT + V dP + µi dni .
P
i
13
soit −SdT + V dP = ni dµi : Relation de Gibbs - Duhem
P
i
solvant µ(T, P ) = µ◦ (T ) ai = 1
14
2.3.5 Définition du potentiel chimique standard µ◦
• Le potentiel chimique standard d’un constituant, dans l’état physique indiqué, le poten-
tiel à l’état standard c’est à dire sous pression de P ◦ = 1bar et ne dépend que de la
température T . Il est noté µ◦i (T ).
• On
a:
dH = V dP + T dS + P µ dn
i i i
dG = V dP − SdT +
P
i µi dni
∂H ∂G
car H = G + T S ⇒ ∂ni T,S,nj 6=ni
= ∂ni T,S,nj 6=ni
= µi
∂µi ∂ ∂G ∂ ∂G ∂S
d’où, ∂T P,ni
= ∂T ∂ni T,P,nj 6=ni
= ∂ni ∂T P,ni
=− ∂ni T,P,nj 6=ni
P,ni T,P,nj 6=ni
∂µi
⇒ ∂T P,ni
= −Sm,i avec Sm,i l’entropie molaire partielle du constituant i.
∂ µi ∂ 1 ∂H
De même, on a : ∂T T
= ∂T T ∂ni T,S,nj 6=ni
car H = G+T S et H(P, S, ni )
P,ni P,ni
∂ µi ∂ ∂ H ∂ H
⇒ ∂T T
= ∂ni ∂T T
=− ∂ni T2
P,ni P,ni T,S,nj 6=ni T,S,nj 6=ni
⇒ ∂
∂T
µi
T
= − hTm,i
2 avec hm,i l’enthalpie molaire partielle du constituant i.
P,ni
15
∂ ∂G ∂S ∂ ∂G
⇒ ∂ξ ∂T P,ξ
=− ∂ξ T,P
= ∂T ∂ξ T,P
T,P P,ξ
∂∆r G
⇒ ∂T
= −∆r S
P
d∆r G◦
Dans les conditions standard, on aura : dT
= −∆r S ◦
◦
• On a : ∆r G◦ (T ) = ∆r H ◦ (T ) − T ∆r S ◦ (T ) et d∆dTr G = −∆r S ◦
◦ ◦ ∆r G ◦ ◦
⇒ ∆rTG − d∆dTr G = −T dTd
T
= ∆rTH
∆r G ◦ ◦
d
soit : dT T
= − ∆Tr H2 .
2.5.2 Variance
• La variance v d’un système thermodynamique est le nombre de paramètres intensifs in-
dépendants qu’il faut fixer pour atteindre l’état d’équilibre du système.
16
• Pour calculer la variance, on utilise la formule de Gibbs : v = n − q − r + a − ϕ
avec :
∗ n : nombre de constituants ;
∗ q : nombre d’équilibre chimique ;
∗ r : nombre de relations supplémentaires indépendantes entre les variables intensives ;
∗ a : nombre de paramètre (T et P ) que l’on a le droit de modifier.
a = 0 si T et P sont fixées ;
a = 1 si l’un des deux est fixe ;
a = 2 si T et P varient librement.
∗ ϕ : nombre de phase.
• Exemples :
∗ N2(g) + 3H2(g) 2N H3(g) : v = 3 − 1 − 0 + 2 − 1 = 3 équilibre trivariant.
Si le mélange est initialement stœchiométrique, on a :
N2(g) + 3H2(g) 2N H3(g)
t=0 n0 3n0 0
t > 0 n0 − ξ 3n0 − 3ξ 2ξ
3(n0 −ξ)
⇒ PH 2 = ntot
= 3PN2
donc, r = 1 ⇒ v = 2.
∗ CaCo3(s) CaO(s) + CO2(g) : v = 3 − 1 − 0 + 2 − 3 = 1 équilibre monovariant.
17
CHAPITRE 3
Sommaire
3.1 Condition d’équilibre à T et P constantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2 Constante d’équilibre - Loi d’action de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.3 Composition du système à l’état final : équilibre chimique ou transforma-
tion totale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
18
3.2 Constante d’équilibre - Loi d’action de masse
substance Ai .
⇒ ∆r G = νi µ◦i + RT νi ln(ai ) ⇒ ∆r G = ∆r G◦ + RT ln ( aνi i )
P P Q
i i i
réaction.
• Á l’équilibre : ∆r Géq = 0 et Qéq = K ◦ (T )
⇒ K ◦ (T ) = aνi,éq la constante d’équilibre de la réaction qui ne dépend que de la tem-
Q i
i
pérature.
⇒ ∆r G◦ + RT ln K ◦ (T ) = 0
∆r G◦ (T )
soit : K ◦ (T ) = e− RT Loi d’action de masse ou relation de Guldberg et Waage.
19
• Établir la relation K ◦ = K ◦ (T ).
• Application numérique à T = 1100K.
• Calculer à T = 1100K, la composition du système à l’équilibre obtenu à partir d’un
mélange équimolaire de CO et H2 O.
Correction :
CO + H2 O CO2 + H2
E.I n n 0 0
E.F n − ξ n−ξ ξ ξ
√
PCO2 .PH2 ξ2 n2 τ 2 τ2 K◦
• La loi d’action : K ◦ = PCO .PH2 O
= (n−ξ)2
= n2 (1−τ )2
= (1−τ )2
soit τ = √
1+ K ◦
= 0, 43
• La composition du système est de 21, 58% de CO2 et H2 et de 28, 5% de CO et H2 O.
20
CHAPITRE 4
Sommaire
4.1 Affinité chimique d’une réaction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4.2 Lois de déplacement des équilibres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.3 Diagrammes d’Ellingham . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
4.1.1 Définition
n
L’affinité chimique, notée A, d’une réaction chimique νi Ai = 0 par :
P
i=1
!
n ∂G
A (T, P, ξ) = −∆r G(T, P, ξ) = − νi µi = −
P
i=1 ∂ξ T,P
21
∗ A < 0 évolution dans le sens indirect →
2
−
∗ A = 0 équilibre chimique.
22
L’affinité chimique doit être nulle : 0 = A = A◦ − RT ln Q :
A◦ ∆r G◦ n2N H3 ntot 2 P ◦2 ∆r G◦
! ! !
Q = exp = exp − ⇒ = exp −
RT RT n3H2 nN2 P 2 RT
Analogie : GT,P est l’analogue d’une énergie potentielle ; on sait qu’un équilibre mécanique
stable correspond à un minimum d’énergie potentielle. Par analogie, on admettra qu’un équilibre
chimique à T et P constants correspond à un minimum d’enthalpie libre.
L’affinité chimique en chimie est donc l’analogue d’une force en mécanique
!
dGT,P dEp
A=− ↔ fx = −
dξ dx
.
4.2 Lois de déplacement des équilibres
23
de matière ayant changé (lorsque la varaince de système v ≥ 2).
• Rupture d’équilibre s’il ne correspond pas au même système physico-chimique : appa-
rition ou disparition d’une phase ou d’un constituant (lorsque la varaince de système
v ≤ 1).
Dans la suite, on supposera qu’il n’y a que des déplacements d’équilibre.
Évolution suite à une perturbation :
Etat (2)
État (1) après perturbation État (3)
Perturbation Réponse du système dξ
état d’équilibre avant évolution état d’équilibre
A1 = −∆r G1 = 0 état hors équilibre A3 = −∆r G3 = 0
A2 = −∆r G2 6= 0
K ◦ (T )
!
A(T, P, ξ) = RT ln
Q(P, ξ)
24
4.2.3 Influence de la température à pression et composition constantes :
loi de Van’t Hoff
Loi de modération de Van’t Hoff :
Une élévation de température, à pression constante et composition constantes, conduit à un
déplacement de l’équilibre chimique dans le sens endothermique.
Remarque :
∗ La loi de Van’t Hoff est une loi de modération. L’évolution du système chimique s’oppose
à la variation qui lui a donné naissance : si dT > 0, le système évolue de manière à
absorber la chaleur reçue (sens endothermique).
d ln K ◦ ∆r H ◦
∗ On peut également utiliser la relation de Van’t Hoff : dT
= RT 2
Si ∆r H ◦ > 0, K ◦ est une fonction croissante de T . Le passage de T1 à T2 > T1 impose
une modification des activités dans le sens de formation des produits (sens direct) pour
vérifier K ◦ (T2 ) > K ◦ (T1 ).
∗ Une réaction endothermique est favorisée par des températures élevées.
Par contre, une réaction exothermique est favorisée par de basses températures.
Remarques :
∗ Interprétation par la loi de modération : le système déplace l’équilibre pour diminuer la
pression en réduisant les constituants gazeux.
∗ Une réaction au cours de laquelle la quantité de gaz augmente ( νg > 0) est favorisée
P
25
Partant de l’équilibre, Qeq = K ◦ (T ), une augmentation de P : Peq → P 0 > P conduit à
une diminution du quotient réactionnel Qeq = K ◦ (T ) → Q0 < Qeq ,
K ◦ (T )
donc A = RT ln Q0
> 0 l’évolution s’effectue dans le sens direct.
a) Définition :
Un constituant inerte (ou inactif) est un constituant qui ne participe à aucune réaction
chimique. Dans le cas contraire, on parle de constituant actif.
• Généralement :
— L’ajout, à température et volume constantes, d’un constituant inerte (en phases conden-
sée ou gazeuse) ne modifie pas l’équilibre.
— L’ajout, à température et pression constantes, d’un constituant inerte :
∗ ne modifie pas l’équilibre si le constituant est en phase condensée ;
∗ déplace l’équilibre dans le sens d’une augmentation de la quantité de gaz, si le
constituant est en phase gazeuse.
b) Influence de l’introduction d’un constituant inactif :
Exemple : ajout de N2(g)
1
H2(g) + O2(g) = H2 O(g)
2
PV
∗ Quantitativement : ntot = nH2(g) + nO2(g) + nH2 O(g) + nN2(g) =
RT
1
1 1 1
xH2 O(g) (P ◦ ) 2 nH2 O(g) .ntot
2
(P ◦ ) 2 nH2 O(g) (P ◦ .V ) 2
Q= 1 . 1 = 1 . 1 = 1 . 1
xH2(g) .xO2 2(g) P2 nH2(g) .nO2 2(g) P 2 nH2(g) .nO2 2(g) (RT ) 2
a) Définition :
Un constituant actif est un constituant qui intervient, comme réactif ou comme produit,
dans l’équation de la réaction considérée.
• Généralement :
— L’ajout à température et pression ou volume constants, d’un constituant actif solide
ou liquide à un système en équilibre n’a aucun effet sur l’état d’équilibre.
26
— L’ajout, à (T, V ) constants, d’un gaz actif à un système gazeux parfait en équilibre pro-
voque un déplacement de l’équilibre dans le sens où l’espèce introduite est consom-
mée.
— Le principe de modération ne s’applique pas dans le cas de l’ajout d’un constituant
actif à pression et température constantes. On déterminera donc l’influence de l’ajout
en comparant Q et K ◦ (T ) après modification.
b) Influence de l’introduction d’un constituant inactif :
Exemple :
1
H2(g) + O2(g) = H2 O(g)
2
PV
∗ Quantitativement : ntot = nH2(g) + nO2(g) + nH2 O(g) =
RT
1
1 1 1
xH2 O(g) (P ◦ ) 2 nH2 O(g) .ntot
2
(P ◦ ) 2 nH2 O(g) (P ◦ .V ) 2
Q= 1 . 1 = 1 . 1 = 1 . 1
xH2(g) .xO2 2(g) P2 nH2(g) .nO2 2(g) P 2 nH2(g) .nO2 2(g) (RT ) 2
27
• Prenons le cas de la réaction d’oxydation d’un métal M(s) en oxyde métallique Mx Oy(s)
2x 2
selon la réaction suivante : y
M(s) + O2(g) Mx Oy(s) .
y
On a : ∆r S ◦ = ◦ 2 ◦
∆r S (298K) = y Sm Mx Oy(s) − Sm ◦
O2(g) − 2x S◦
y m
M(s)
∗ dans le cas le la fusion de M(s) , ∆r S ◦ &− ⇒ pente %+ .
∗ dans le cas le la fusion de Mx Oy(s) , ∆r S ◦ %+ ⇒ pente &− .
◦
• L’affinité chimique d’une telle réaction : A = −∆r G = −∆r G − RT ln Q
vaut
P◦ P◦
avec ∆r G◦ = −RT ln K ◦ = −RT ln PO2 ,éq
et Q = PO2
P
P◦ PO2
O2
⇒ A = RT ln PO2 ,éq
+ RT ln P◦
= RT ln PO2 ,éq
∗ si PO2 ,éq < PO2 ⇒ A > 0 ⇒ évolution dans le sens direct : Mx Oy(s) est stable et M(s)
est instable.
∗ si PO2 ,éq > PO2 ⇒ A < 0 ⇒ évolution dans le sens indirect : Mx Oy(s) est instable et
M(s) est stable.
• Remarque :
Le tracé d’un diagramme d’Ellingham fait intervenir la grandeur de réaction ∆r G◦ (T ) qui
dépend du choix des coefficients stoechiométriques.
Exemple : 2M g + O2(g) 2M gO ∆r G◦1
4M g + 2O2(g) 4M gO ∆r G◦2 = 2∆r G◦1
Pour pourvoir comparer plusieurs réactions d’oxydation, il faut impérativement fixer une
convention sur les coefficients stoechiométriques et s’y tenir. Le choix le plus simple
correspond à des équilibres rapportées à 1 mole de dioxygène.
0
Mx Oy(s) et M(s) sont présents dans deux domaines disjoints, donc ils ne peuvent pas
0
coexister tous les deux : ils réagissent suivant la réaction : y2 Mx Oy(s) + 2α
β
M(s) 2x
y
M(s) +
28
2
β
Mα0 Oβ(s)
L’affinité chimique de cette réaction vaut : A = A◦ − RT ln Q = A◦ car Q = 1
⇒ A = −∆r G◦ = − (∆r G◦2 − ∆r G◦1 ) = ∆r G◦1 − ∆r G◦2 > 0
0
La réaction évolue dans le sens de la réduction de Mx Oy(s) par M(s) .
• 2ème cas :
0
∗ Si T < Ti alors Mx Oy(s) réagit avec M(s) : évolution dans le sens direct.
∗ Si T > Ti alors Mα0 Oβ(s) réagit avec M(s) :évolution dans le sens indirect.
∗ La température Ti est appelé température d’inversion c’est à dire ∆r G◦ (Ti ) = 0.
• Remarque :
∗ Plus la courbe d’Ellingham d’un couple oxyde/métal est basse dans le diagramme
d’Ellingham, plus le métal associé est réducteur.
∗ Plus la courbe d’Ellingham d’un couple oxyde/métal est haute dans le diagramme
d’Ellingham, plus l’oxyde associé est oxydant.
29
CHAPITRE 5
Sommaire
5.1 Piles électrochimiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5.2 Application : détermination du potentiel standard d’un couple rédox . . . . 32
5.1.1 Définition
• Une pile est un dispositif chimique permettant de fournir de l’énergie électrique à l’aide
de réaction chimique.
• Elle et constituée de deux cellules distinctes, la continuité électrique est réalisée par un
pont salin. Chaque cellule est appelée demi-pile et contient les deux espèces chimiques
d’un couple rédox.
• Chaque cellule comporte une électrode. L’électrode où à lieu l’oxydation est l’anode et
l’électrode où à lieu la réduction est la cathode.
30
• Interprétation :
∗ À l’électrode du cuivre, c-à-d au cathode, il y a réaction de réduction de Cu2+ selon :
Cu2+ + 2e− Cu(s)
∗ À l’électrode du zinc, c-à-d à l’anode, il y a réaction d’oxydation de Zn(s) selon :
Zn(s) Zn2+ + 2e−
∗ La réaction rédox, se produisant lorsque la pile est en marche, est : Cu2+ + Zn(s)
Cu(s) + Zn2+ .
Remarque :
∗ Sans pont salin, la pile ne fonctionne pas.
∗ Le pont salin assure la neutralité des solutions.
Le potentiel d’une électrode est égal à la f.e.m d’une pile dans laquelle l’électrode de réfé-
rence est l’électrode standard à hydrogène (E.S.H).
Donc, le potentiel d’électrode, noté E, est : E = VE − VE.S.H .
On appelle potentiel standard d’une électrode , son potentiel par rapport à l’électrode stan-
dard à hydrogène lorsque toutes les concentrations (activités) valent 1mol.L−1 (1), les pressions
partielles des gaz valent 1 bar (conditions standards), on le note E ◦ .
31
avec E ◦ (ox/red) : potentiel standard du couple rédox (ou de l’électrode) ;
R : constante des gaz parafait ;
T : la température absolue de la solution ;
F : le Faraday ;
a(ox) : activité de l’oxydant et a(red) : activité du réducteur.
[ox] [red]
• Dans le cas des solutions aqueuses : a(ox) = ◦ et a(red) = avec C ◦ = 1mol.L−1 .
C C◦
• Dans le cas d’un solide : a(ox ou red) = 1
Pox Pred
• Dans le cas d’un gaz supposé parfait : a(ox) = ◦ et a(red) = ◦ avec P ◦ = 1bar.
P P
Pox pression partielle de l’oxydant et Pred pression partielle du réducteur.
RT 0, 059
• Remarque : À 25◦ C, on a : ln() peut être remplacé par log()
nF n
(a(ox))α
!
0, 059
⇒ E(ox/red) = E ◦ (ox/red) + log
n (a(red))β
(1) M nO4− + 4H + + 3e− M nO2 + 2H2 O ; E1◦ = 1, 69V ; ∆r G◦1 = −3F E1◦
(2) M nO4− + 8H + + 5e− M n2+ + 4H2 O ; E2◦ = 1, 51V ; ∆r G◦2 = −5F E2◦
(3) M nO2 + 4H + + 2e− M n2+ + 2H2 O ; E3◦ =?? ; ∆r G◦3 = −2F E3◦
32
On a : ∆r G◦3 = ∆r G◦2 − ∆r G◦1 car (3)=(2)-(1)
5E2◦ − 3E1◦
⇒ −2F E3◦ = −5F E2◦ + 3F E1◦ ⇒ E3◦ = = 1, 24V .
2
• Exemple 2 :
33
CHAPITRE 6
Sommaire
6.1 Aspect cinétique d’une réaction d’oxydo-réduction . . . . . . . . . . . . . . . 34
6.2 Courbe intensité-potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
6.3 Application des courbes intensité-potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
6.1.1 Définition
• Une réaction électrochimique est une réaction d’échange d’électron entre une électrode
et une espèce redox d’un électrolyte.
Exemple : F e3+ + e− F e2+ sur une électrode de platine.
• On appelle système électrochimique, l’ensemble constitué par une électrode et un couple
redox en contact avec l’électrode.
Schéma :
34
• La vitesse volumique de la réaction électrochimique est :
" ! ! #
1 d [ox] 1 d [ox] d [ox]
v=− =− +
α dt α dt 1
dt 2
6.2.1 Surtension
• On s’intéresse à une demi-pile correspond à une électrode plongée dans une solution
contenant l’oxydant ox et le réducteur red d’un couple ox/red. La demi-équation redox
du couple : α ox + ne− β red.
35
aα (ox)
!
0, 06
• Le potentiel d’électrode du couple ox/red est donné par : E = E ◦ + log β .
n a (red)
0, 06 aαéq (ox)
• Le potentiel à l’équilibre : Eéq = E ◦ + log β .
n aéq (red)
• On appelle surtension la grandeur η définit par : η = E − Eéq .
• Si E = Eéq , le système est en équilibre (n’évolue plus) : η = 0 ⇒ véq = 0 ⇒ iéq = 0.
• Si E > Eéq ⇒ η > 0 ⇒ i > 0 ⇒ vox > vred : la demi-pile est siège d’une réaction
d’oxydation. La surtension est appelée surtension anodique (noté ηa ).
• Si E < Eéq ⇒ η < 0 ⇒ i < 0 ⇒ vox < vred : la demi-pile est siège d’une réaction de
réduction. La surtension est appelée surtension cathodique (noté ηc ).
∗ L’électrode étudiée, appelée électrode de travail (E.T ), peut jouer, selon la tension
E appliquée le rôle de cathode ou d’anode.
∗ La contre électrode (C.E) (électrode indicatrice) en métal inerte (platine P t) est
présente pour assurer la circulation du courant électrique. On ne s’intéresse pas aux
réactions qui s’y déroulent.
∗ L’électrode de référence (E.réf) sert de référence de potentiel. Pour jouer ce rôle,
elle ne doit être parcourue par aucun courant, ceci est assuré par la présence du
voltmètre qui mesure E − Eréf , avec E le potentiel de l’électrode de travail.
∗ Le générateur de tension U réglable impose le passage d’un courant d’intensité i que
l’on mesure à l’aide de l’ampèremètre. On relève alors les différentes valeurs du couple
(i, E) par l’ampèremètre et le millivoltmètre.
36
la surface de l’électrode est alors beaucoup plus lente. La nature de l’électrode peut aussi
jouer un rôle important.
• Systèmes rapides :
Dès que E 6= Eéq , l’électrode est parcourue par un courant significatif. Ceci traduit la
rapidité des échanges électroniques du couple sur l’électrode.
• Systèmes lents :
Les échanges électroniques du couple sur l’électrode sont lents (c’est a priori le cas pour
des réactions impliquant une forte modification de structure). On observe un palier d’in-
tensité nulle. Il faut que E soit très sensiblement différent de Eéq pour que l’intensité
devienne significative.
37
6.2.5 Transfert de matière
L’approche de l’électrode par les réactifs peut s’effectuer par :
∗ convection : due à un mouvement macroscopique du solvant (phénomène absent au
voisinage immédiat de l’électrode),
∗ migration : dans la solution, les porteurs de charge sont les ions qui sont en mouvement
du fait d’un champ électrique. Ce phénomène est en général assuré par un électrolyte
indifférent également, appelé électrolyte support, et non par les réactifs.
∗ diffusion : due à un gradient de concentration entre la surface de l’électrode et la solu-
tion.
On étudie le couple F e3+ /F e2+ en présence d’une électrode de platine. Dans l’expé-
rience (b), la concentration en ions fer (II) est divisée par 2, le courant anodique
limite est réduit de moitié.
∗ Influence du nombre d’électrons échangés :
Pour les deux expériences, [Ag + ] = [Cu2+ ]. L’expérience (a) est associée au couple
Ag + /Ag sur électrode d’argent et l’expérience (b) au couple Cu2+ /Cu sur électrode
38
de cuivre.
L’intensité du courant cathodique est deux fois plus importante pour le couple du
cuivre dont la demi-équation est associée à l’échange de deux électrons.
Il n’y a pas de palier de diffusion pour les réactions d’oxydation car le réactif est
l’électrode elle-même, son oxydation ne nécessite pas de transfert de matière
• Mur du solvant :
On appelle mûr du solvant les deux branches correspondant à la réduction et à l’oxyda-
tion du solvant.
Entre ces deux branches, il n’y a pas de réduction et d’oxydation du solvant. C’est le
domaine d’électroactivité du solvant. Celui de l’eau s’étend sur 2V environ.
L’eau intervient comme oxydant du couple H + /H2(g) et réducteur du couple O2(g) /H2 O.
Pour une solution aqueuse, on est donc susceptible d’observer :
∗ Les systèmes considérés sont des systèmes lents quelle que soit l’électrode utilisée, en
39
particulier pour la surtension anodique de l’ordre de 0, 6V .
∗ Les systèmes ne présentent pas de palier de diffusion car, pour le solvant, le transfert
de matière n’intervient pas.
∗ Dans le domaine de méta-stabilité de l’eau, les autres réactions rédox se déroulent
sans intervention du solvant H2 O.
40
et on cherche le point de fonctionnement tel que Ea = Ec et ia = −ic . Plusieurs cas de
figures sont possibles :
∗ E2,thermo > E1,thermo : la thermodynamique prévoit que ox2 sera réduit et red1 sera
oxydé.
L’utilisation des courbes intensité-potentiel montre que le point de fonctionnement
du système permettant Ea = Ec et ia = −ic est tel que les intensités anodiques et
cathodiques sont importantes, la vitesse de la transformation sera grande.
La transformation est thermodynamiquement possible et rapide.
∗ E2,thermo > E1,thermo : la thermodynamique prévoit que ox2 sera réduit et red1 sera
oxydé.
L’utilisation des courbes intensité-potentiel montre que le point de fonctionnement
du système permettant Ea = Ec et ia = −ic est tel que les intensités anodiques et
cathodiques sont très faible, la vitesse de la transformation sera très petite.
La transformation est thermodynamiquement possible mais cinétiquement lente.
∗ E2,thermo > E1,thermo : la thermodynamique prévoit que ox2 sera réduit et red1 sera
oxydé.
L’utilisation des courbes intensité-potentiel montre que le point de fonctionnement
du système permettant Ea = Ec et ia = −ic est tel que les intensités anodiques et
cathodiques sont nulles, la vitesse de la transformation sera nulle.
La transformation est thermodynamiquement possible mais cinétiquement bloquée.
41
∗ E2,thermo < E1,thermo : la transformation est impossible thermodynamiquement.
6.3.2 Cémentation
• La cémentation est la réaction de réduction d’un cation métallique par un autre métal.
Cette réaction n’est possible que s’il existe un potentiel mixte c’est à dire pour un potentiel
où iox = |ired | (avec une valeur non nulle pour ces courants).
• Exemple : Considérons l’action d’une solution de nitrate d’argent sur le métal cuivre.
42
6.3.3 Action des acides sur les métaux
• L’oxydation d’un métal par H + s’interprète simplement. On regarde si la courbe intensité-
potentiel relative à l’oxydation du métal et celle relative à la réduction de H + sur ce métal
conduisent à une intensité d’oxydation (appelée ici intensité de corrosion icorr ) quasi-
nulle ou pas. Le potentiel mixte pris par le système est appelé potentiel de corrosion
Ecorr .
• Sur la figure ci-dessous, le métal M est corrodé alors que M 0 ne l’est pas.
• Exemple :
Considérons la réaction : 2H + +P b(s) P b2+ +H2(g) où E ◦ (H + /H2 ) = 0V et E ◦ (P b2+ /P b(s) ) =
−0, 13V
La transformation est thermodynamiquement possible. L’étude cinétique montre que la
réaction est favorable cinétiquement si on utilise une électrode de platine comme cathode
et qu’elle est défavorable cinétiquement dans le cas d’une électrode de Plomb.
43