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Université Claude Bernard – Lyon 1 et École Normale Supérieure de Lyon

Année 2007/2008
Unité d’enseignement : algèbre approfondie
Examen de rattrapage du 20 juin 2008
Enseignant responsable : Bertrand RÉMY

Durée : 3 heures.
Appareils électroniques autorisés : aucun.
Documents autorisés : aucun.
La clarté et la pertinence des explications sont un élément d’appréciation significatif de la copie.

Dans ce qui suit, les anneaux sont supposés commutatifs et unitaires.

Exercice A. 1) Donner un exemple de corps parfait de caractéristique positive.


2) Énoncer les relations d’orthogonalité des caractères d’un groupe fini (en précisant le produit
scalaire utilisé), puis dresser la table des caractères du groupe S3 des permutations de {1; 2; 3}.
3) Soit
0 / M0 /M / M 00 /0

  
0 / N0 /N / N 00 /0

un homomorphisme de suites exactes de modules sur un anneau commutatif. Démontrer que si


les deux flèches verticales extérieures sont des isomorphismes, alors la flèche verticale centrale
en est un également.

Exercice B. Soit K un corps commutatif, de clôture algébrique K, et soit V un K-espace


vectoriel de dimension finie. On note EndK (V ) l’algèbre des endomorphismes de V , c’est-à-dire
des applications K-linéaires de V dans V .
1) On se donne u un endomorphisme de V et on note K[u] la sous-algèbre de EndK (V ) engendrée
par u. Donner une condition nécessaire et suffisante simple (relevant de la la théorie de la
réduction des endomorphismes) pour que K[u] soit étale sur K ; justifier sa réponse.
2) Dans ce cas, justifier que les valeurs propres de l’endomorphisme u appartiennent à la ferme-
ture séparable de K dans K.

Exercice C. Soit K un corps de caractéristique p > 0. On se donne K une clôture algébrique


de K et P un polynôme unitaire et irréductible dans K[X].
1) Démontrer que le polynôme P n’a qu’une racine dans K si, et seulement si, il existe r ∈ N et
r
a ∈ K tels que P = X p − a.

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Soit L une extension de K et soit x ∈ L. On dit que x est radiciel sur K s’il existe r ∈ N tel
r
que xp ∈ K. On dit que L est une extension purement inséparable (ou radicielle) de K si tout
élément x de L est radiciel sur K.
2) On suppose que L est une extension algébrique de K. Démontrer que L/K est purement
inséparable si, et seulement si, il n’existe qu’un homomorphisme de K-algèbres de L dans K.
3) Démontrer que toute extension algébrique L de K est une extension purement inséparable de
Ls = {x ∈ L : x est séparable sur K}.

Exercice D. Soit f : A → B un homomorphisme d’anneaux. On dit que f est un homo-


morphisme plat si pour tout homomorphisme injectif de A-modules u : M → N l’application
idB ⊗ u : B ⊗A M → B ⊗A N est un homomorphisme injectif de B-modules. On suppose
désormais que f est plat.
1) Démontrer que si 0 → M 0 → M → M 00 → 0 est une suite exacte de A-modules, alors la suite
de B-modules naturellement associée 0 → B ⊗A M 0 → B ⊗A M → B ⊗A M 00 → 0 est exacte.
2) Démontrer que si u : M → N est un homomorphisme de A-modules, alors on a l’égalité :
Ker(idB ⊗A u) = B ⊗A Ker(u).
On considère maintenant les assertions suivantes.
(i) Pour tout A-module M l’application ϕM : M → B ⊗A M définie par ϕM (m) = 1B ⊗ m, est
injective.
(ii) Pour tout A-module M , si B ⊗A M = {0} alors M = {0}.
(iii) Pour tout homomorphisme de A-modules u : M → N , si l’homomorphisme de B-modules
idB ⊗ u est injectif, alors u l’est aussi.
3) Démonter que les assertions (i), (ii) et (iii) sont équivalentes. Pour une des implications, on
pourra utiliser une application judicieuse de B ⊗A M vers B ⊗A (B ⊗A M ).
Quand un homomorphisme d’anneaux f : A → B est plat et satisfait l’une (c’est-à-dire cha-
cune) des conditions ci-dessus, on dit qu’il est fidèlement plat. On suppose désormais que f est
fidèlement plat.
4) Soit I un idéal de A ; démontrer qu’on a un isomorphisme de B-modules : (A/I)⊗A B ' B/BI,
puis que : I = A ∩ IB.
Soit M un A-module. On considère l’application ϕM définie ci-dessus et les applications γM , δM :
M → B ⊗A M définies par γM (b ⊗ m) = b ⊗ 1B ⊗ m et δM (b ⊗ m) = 1B ⊗ b ⊗ m. On veut
démontrer que Im(ϕM ) = Ker(γM − δM ). On a l’inclusion évidente Im(ϕM ) ⊆ Ker(γM − δM )
qui permet de voir Q = Ker(γM − δM )/Im(ϕM ) comme un A-module.
5) Justifier qu’il suffit de voir que B ⊗A Q = {0} et que B ⊗A Q est un B-module isomorphe au
quotient de B ⊗A Ker(γM − δM ) par B ⊗A Im(ϕM ).
6) Justifier que B ⊗A Ker(γM − δM ) s’identifie avec le noyau de idB ⊗ γM − idB ⊗ δM .
7) On considère l’application de contraction c : B ⊗A B ⊗A B ⊗A M → B ⊗A B ⊗A M définie
par c(d ⊗ c ⊗ b ⊗ m) = dc ⊗ b ⊗ m. Conclure en appliquant c ◦ (idB ⊗ γM − idB ⊗ δM ) à un
élément de B ⊗A Ker(γM − δM ).

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