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UNIVERSITE NOTRE DAME DU KASAYI


« U.KA. »
B.P. 70 KANANGA

FACULTE DE MEDECINE
TRAVAIL PRATIQYE DE PHYTOTHERAPIE ET MEDECINE TRADITIONNELLE

SUJET : les connaissances des plantes


médicinales utilisées contre la
drépanocytose chez les tetela

Présenté par :
1. BEYA MBUYI Héritier
2. KATANGA TSHINKENKE Olivier
3. KOMBAYI MUKANDI Neville
4. MASANKA KATANSI Patrick
5. MUAMBA ABUAYI Marcel
6. MUAMBA NZAMBI KALOMBO Emilie
7. MUJINGA KABAMBA Jina
8. NGALAMULUME NTAMBUE Joël
9. TEKA MUELA Marie

Promotion : Troisième Doctorat


Dirigé par : Msc Charlot MIKOBI
Chef de travaux

ANNEE ACADEMIQUE
2022-2023
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0. Introduction

La drépanocytose est une maladie héréditaire liée à une anomalie de

l’hémoglobine. C’est la maladie génétique la plus répandue dans la Région africaine

selon l’OMS. Dans bon nombre de pays, une proportion de 10 % à 40 % de la

population est porteuse d’un gène drépanocytaire, et l’on estime par conséquent à

au moins 2 % le taux de prévalence de la drépanocytose dans ces pays.(1) La

situation qui prévaut dans la Région montre que les politiques et plans nationaux

actuels sont inadaptés, que les installations appropriées et les personnels formés

sont rares, et que les outils de diagnostic et les traitements appropriés sont

insuffisants.(1)

Les décès dus aux complications de la drépanocytose sont enregistrés


essentiellement chez les enfants de moins de cinq ans, les adolescents et les
femmes enceintes. (1)

Plus de 66 % des 120 millions de personnes touchées par la drépanocytose dans


le monde vivent en Afrique. Chaque jour, un millier d’enfants y naissent avec
cette maladie, ce qui en fait la maladie génétique la plus répandue dans la Région.

Du fait de l’absence de programmes de dépistage et de surveillance des nouveau-


nés dans la Région, les données précises et fiables sur cette maladie font défaut.
En outre, la plupart des enquêtes nationales sur la population ne prévoient pas de
collecte des données sur la drépanocytose. Ces lacunes ont eu un impact négatif
sur la priorisation et l’allocation des ressources pour la maladie.(2) La RDC est
intéressée particulièrement car chaque année 50000 nouveau-nés sont touchés
par la forme sévère de la maladie et 6%des enfants hospitalisés en pédiatrie
sont drépanocytaires.(2)

Le pays a élaboré en 2006 un programme national de lutte contre cette


pathologie où il déploie avec l'aide crustiale de professeur TSHILOLO, directeur
du centre hospitalier de Munkole.

Le Kasa-central est parmi les provinces qui ont enregistrés les taux de
dépistage les plus élevés en RDC : Nord-Ubangi (27%), Ituri (19%), Lomami
(17%), Kasaï-Oriental (17%) et le Kasaï-Central (15%).(3)
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L´hydroxyurée est le seul produit dont l´efficacité a été prouvée pour prévenir
les complications de la drépanocytose et approuvé par la Food and Drug
Administration. Mais cette molécule est rare ici en Afrique. (3)

Les plantes médicinales utilisées aujourd'hui en Afrique sont multiples et


différent d'une région à une autre, dans notre contrée on peut citer:

 Le pommier de sodomie (calotropis procera)

 Fagara jaune (fagara zanthoxoïdes)

 Moringa oleifera, etc...(3)

Problématique

Vu l'ampleur du problème, la prévalence croissante et permanente de la maladie


sur le continent et les conséquences socioéconomiques désastreuses engendrées
par cette maladie ainsi que l'inaccessibilié aux services des soins médicaux
modernes contre cette pathologie, il s'avère nécessaire de connaître, de
protéger et de promouvoir les plantes médicinales et les moyens thérapeutiques
naturels utilisés par les tribus dans nos milieux pour remédier à cette situation.

D'où l'importance du présent travail consacré sur les plantes médicinales


utilisées pour traiter la drépanocytose chez les tetelas.

Ainsi le présent travail comprendra en déhors de l’introduction et de la


problématique les points suivants :

- Matériels et méthode ;
- Résultats,
- Discussion,
- Difficultés rencontrées,
- Conclusion,
- Annexes,
- Références Bibliographies.

Matériels et Méthodes

CADRE EXPERIMENTAL

Notre étude a été menée dans la ville de Kananga, Province du Kasaï central en
République Démocratique du Congo. Elle a intéressé toute les 5 communes de la
ville du lundi 10/04 au mardi 11/04/2023.
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DEROULEMENT DE L’ENQUETE

Il s'agit d'une enquête ethnobotanique menée transversalement au moyen d'une


interview libre face à face du lundi 10/04 au mardi 11/04/2023 sur base d’un
questionnaire-guide préétabli en langue vernaculaire chez les tradipraticiens et
guérisseurs et personnes originaires des tribus tetela vivant sur la ville de
Kananga. L’identification des plantes a été réalisée à l’aide des explications
fournies par les personnes consultées, le cours de phytothérapie et médecine
traditionnelle, les recherches sur internet ainsi que la descente en brousse

Nous avons contactés 32 personnes de la catégorie décrite ci-haut.

Traitement des données

Les données ont été analysées au moyen de logiciels word 10 et Epi-Info version
3,5

Résultats

Connaissance des plantes sur les 32 personnes contactées, 15 seulement ont


voulu collaborer, 17 se sont abstenues. Il y'a eu des gens qui nous ont donné les
mêmes plantes.

Nom des sexe âge profession Commune Nombre Mode de Mode de


enquêtés de de plante transmission préparation
résidence connu ou de
formule connaissanc
e
ONDA M 55 autre kananga 1 donation infusion
TSHIAKOYI
OLEKA M 60 autre kananga 2 donation infusion
FISTON
OMADJO F 27 autre kananga 1 donation infusion
JOYCE
MPUTSHIU G M 37 tradiprati kananga 5 achat infusion
cien
OLENGA M 40 autre kananga 1 achat infusion
FRANCI
OKUDI JEAN M 41 autre kananga 1 donation infusion
KOLELA M 52 autre kananga 1 donation infusion
CENDRE
OSHIBE F 55 Tradiprati Nganza 4 Donation Infusion
OLIVE cienne
ADIYO F 54 Tradiprati Nganza 4 Achat Infusion
MADELEINNE cienne
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DIKALA M 47 autre Nganza 1 Donation Infusion


COSTE
LOBADI M 41 autre Nganza 1 Donation Infusion
CHARLES
OKOKA F M 40 autre Lukonga 1 Achat Infusion
BOLINDA F M 31 autre Lukonga 1 Achat broyage
ADIYO MARIE F 30 autre Lukonga 2 Achat Infusion
ESUBI PIERRE M 26 autre Lukonga 2 Achat Infusion

I. REPARTITION DES PERSONNES ENQUETEES SELON LE SEXE

SEXE EFFECTIF % %CUMULE


M 10 66,7 66,7
F 5 33,3 100
TOTAL 15 100 100
Les hommes étaient plus nombreux que les femmes parmi les personnes
enquêtées avec 66,7%

II. REPARTITION DES PERSONNES ENQUETEES SOLON L’AGE

TRANCHE D’AGE EFFECTIF % % CUMULE


20 à 35 4 26,7 26,7
35 à 50 5 33,3 60
50 à 65 6 40 100
TOTAL 15 100 100
La tranche d’âge de 50 à 65 était la plus consultée avec
40% de toutes les personnes enquêtées

III. REPARTION DES PERSONNES ENQUETEES SOLON LEURS


PROFESSION

PROFESION EFFECTIF % %CUMULE


Tradipraticien 3 20 20
Autre 12 80 100
TOTAL 15 100 100
Les personnes ayant une profession autre que la médecine
traditionnelle étaient les plus consultées soit 80% de toute les personnes
enquêtées.

IV. REPARTITION DES PERSONNES ENQUETEES SELON LES


COMMUNES DE RESIDENCE
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COMMUNE EFFECTIF % %CUMULE


KANANGA 7 46,6 46,6
NDESHA 0 0 46,6
NGANZA 4 26,7 73,3
LUKONGA 4 26,7 100
KATOKA 0 0 100
TOTAL 15 100 100
Les ressortissants Tetela de la Commune de Kananga étaient le
plus consultées avec 46,6% de toutes les personnes enquêtées.

V. REPARTITIONS DES PERSONNES ENQUETEES SELON LE MODE


DE TRANSMISSION DE CONNAISSANCES SUR LES PLANTES
MEDECINALES

MODE EFFECTIF % %CUMULE


ACHAT 7 46,7 46,7
DONATION 8 53,3 100
AUTRES 0 0 100
TOTAL 15 100 100
La donation était le mode de transmission des connaissances le
plus usuel soit 53,3% chez toutes les personnes enquêtées.

VI. REPARTITION SELON L’EXISTANCE D’UN OU DE PLUSIEURS


CAS DE DREPANOCYTOSE EN FAMILLE OU PAS

PRESENCE E CAS EFFECTIF % %CUMULE


OUI 2 13,3 13,3
NON 13 86,7 100
TOTAL 15 100 100
Les personnes n’ayant pas un ou plusieurs cas de drépanocytose
étaient les plus représentées avec 86,7%.

VII. REPARTITION SELON LES PARTIES DE PLANTES UTILISEES

PARTIES UTILISEES EFFECTIF % %CUMULE


GRAINES 1 12,5 12,5
RACINES 2 25 37,5
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ECORCES 2 25 62,5
RACINES +ECORCES 3 37,5 100
TOTAL 8 100 100
Les formules thérapeutiques utilisant la combinaison racines +
écorces étaient les plus nombreuses, soit 37,5% de toutes les plantes connues.

VIII. REPARTITION SELON LES MODES DE PREPARATION


MODE EFFECTIF % %CUMULE
INFUSION 7 87,5 87,5
BROYAGE 1 12,5 100
AUTRES 0 0 100
TOTAL 15 100 100
L’infusion est le mode de préparation le plus utilisé avec 87,5% de
toutes les préparations décrites.

IX. REPARTITION DES FORMULES THERAPETIQUE SELON LA


POSOLOGIE

NOMBRE DE PRISE EFFECTIF % %CUMULE


1/JOUR 3 37,5 37,5
2/JOURS 3 37,5 75
3/JOURS 2 25 100
TOTAL 8 100 100

La posologie de 1 à 2 fois par jours était la plus utilisée avec


37,5% pour chaque cas sur toutes les formules thérapeutiques décrites.

X. REPARTITION DES FORMULES THERAPETIQUESN SELON


MODE D’ADMINISTRATION

MODE EFFECTIF % %CUMULE


VOIE ORALE 7 87,5 87,5
APPLICATION CUTANEE 1 12,5 100
AUTRES 0 0 100
TOTAL 15 100 100

La voie orale était la plus utilisée comme mode d’administration,


soit 87,5% dans toutes les formules thérapeutiques.

Voici les principales plantes médicinales retrouvées :


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1. Lokongo ( Lukuanga en ciluba, scientifiquement appelé Hemophoria Cardia

2. Ngola (Kuakula en tshiluba, scientifiquement appelé sauge involucre),

3. Ekakate : ( avocatier en Français, scientifiquement appelé Persea americana)

4. Mamba selo: ( limné en français,  scientifiquement appelé linnaea borealis)

5. Nzawula : (spiriline en français scientifiquement appelé spirilina arthospira


platensi)

6. Ofumbo : (mutshi wa kapia en tshiluba)

7. Okundi: Muamba wa musenga

8. Ekomi: (Tshikaka en Tshiluba, ananas en Français, scientifiquement appelé


ananas comosus)

Détails sur la préparation et mode d'emploi

1. Hemophoria Cardia :

 On utilise les racines

 La préparation se fait par infusion

 Administration par voie orale

 Posologie : une tasse le matin, une autre le soir avant de dormir pendant 3
jours.

 Autres usages: utilisé contre les mauvais esprits, aide aussi à la fabrication
des braises.

 Localisation : dans les savanes.

2. sauge involucre

 On utilise la poudre de ses graines

 La préparation de fait par séchage et broyage pour avoir la poudre.

 Administration : application cutanée

 Posologie : appliquer sur tout le corps une fois par jour.

 Autres usages: dans d'autres formes d'anémie chez les enfants.

 Localisation : savanes, cultivable


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3. La préparation à base de la combinaison de Ngola + Nse ( anguille ou tushi en


ciluba) + okundi.

 Ici on utilise la prière des graines de Cramoisie, la poudre d'okundi on les


mélanges aux anguilles.

 La préparation se fait par cuisson

 L'administration de fait par voie orale

 Posologie : le malade doit consommer cela chaque jour pendant 5 jour.

4. Ekakate (avocatier)

 Les parties utilisées sont les racines et la noix

 Préparation par infusion pour les racines et le broyage pour la noix qu'on doit
mélanger aux racines pour avoir une solution.

 Administration par voie orale en cas de crise aiguë d'anémie

 Posologie : une tasse le matin, à midi et le soir pendant une semaine.

 Autres usages dans le diabète sucré et l'HTA

5. Mamba selo

 Les parties utilisées sont les écorces

 La préparation par infusion

 Administration par voie orale

 Posologie : une tasse le matin et la moitié de la tasse le soir pendant 5 jours.

 Autres usages dans certaines anémies de l'enfant.

 Localisation ; savanes, forêts primaires et secondaires

6. Nzawula (spiriline)

 La plante est utilisée dans son entièreté

 La préparation se fait par infusion

 La voie orale est la voie d'administration

 Posologie est faite d'une tasse par jour pendant 3 jours.


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 Autres usages dans la malnutrition

 Localisation dans des rivières.

7. Ofumbo ( mutshi wa kapia en ciluba)

 On utilise les écorces

 L'infusion reste le mode de préparation

 Administration par voie orale

 Posologie : 2 tasses/jour

 Autres usages dans les maladies mystiques et contre les mauvais sort

 Localisation dans les forêts secondaires.

8. La solution à base d'Ekomi et lokongo.

 Les parties utilisées pour le lokongo sont les racines et l'ananas c'est le jus

 La préparation se fait comme ceci : on prend six grandes racines de lokongo+


4 grandes ananas, puis on ajoute 10 tasses d'eau que l'on doit bouillir jusqu'à
obtenir une solution rougeâtre.

 La voie d'administration est orale

 3 tasses par jour est la posologie

 Autres usages : l'ananas est un fruit comestible utilisée contre les


constipations et la fièvre typhoïde aussi.

 Localisation : plantes cultivables mais il y a aussi une qualité sauvage.

NB; en cas d’intoxication à toutes ces formules thérapeutiques on utilise


l’huile, du lait, du miel comme remède
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DISCUSSIONS
 Selon le premier tableau les hommes s’intéressent plus à la médecine
traditionnelle que les femmes ; cela étant dû à la tendance qui est dans la
région faisant que les femmes s’occupent plus les travaux ménagers ;
 Selon le deuxième tableau la tranche d’âge comprise entre 50 et 65 ans
était la plus expérimentée ; cela étant dû au fait que la plus part d’entre
eux ont été au moins une fois dans leurs villages alors que les jeunes sont
emportés par la mondialisation et le modernisme ;
 Selon le tableau III, seuls 20% sur 15 personnes consultées étaient de
tradipraticiens ; cela parce qu’en ville il y a plus d’activités administratives
et commerciales,
 La commune de Kananga a plus de personnes ayant des connaissances sur
les plantes médicinales efficaces contre la drépanocytose que les autres
communes, cela s’explique par la forte concentration de la population
tetela dans cette commune.
 Selon le Vème tableau la plus part des gens, soit 53,3% ont acquis leurs
connaissances par donation ; cela parce qu’elles se transmettent de
générations en générations,
 Selon le tableau VI, 86,7% des personnes consultées n’avaient pas
d’antécédents de drépanocytose en famille ; cela parce qu’est une maladie
rare.
 Selon VIIème tableau, la combinaison racines + écorces était plus utilisée
dans beaucoup des formules thérapeutiques; cela sur base des
observations des leurs ancêtres.
 A la lumière du tableau VIII, l’infusion est le mode de préparation le plus
utilisé ; cela selon la transmission depuis leurs ancêtres.
 Selon le IXème tableau, la posologie de 2 ou 3 fois par jour était la plus
courante cela comme c’est le cas avec la plus part de produits
traditionnels,
 D’après le tableau X, la voie orale était le principal mode d’administration
des produits ; la raison est que beaucoup des produits traditionnels sont
administrés par cette voie, d’autres voies étant rares (IV, IM, etc…).

Difficultés rencontrées

Tout n'a pas été que rose sur la terre et même dans notre enquête ça a été aussi
le cas, voici certaines difficultés auxquelles nous avons fait face:
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 Tout le monde n'était pas disposé à échanger avec nous sur les connaissances
de plantes médicinales qu'il détenait.

 Difficultés de trouver d'autres plantes sur la ville de Kananga

 On a dépensé nos maigres sommes d'argent pour avoir accès à des solutions
thérapeutiques utilisées contre la drépanocytose chez les tetelas.

 Beaucoup des tetelas ne connaissaient pas les plantes médicinales car cette
pathologie s'avère rare dans leurs tribus d'origine.

Conclusion

Tout compte fait, la connaissance, la protection et la promotion des plantes


médicinales utilisées contre cette fameuse maladie dans nos milieux s'avèrent
importantes pour remédier à ce fléau et à toutes les difficultés liées à
l'inaccessibilité des soins médicaux modernes.

ANNEXES
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Sauge involucre

Mambaselo cramoisie

Chez un tradipraticien dans la Au tour d’une cramoisie dans la


commune de Kananga commune de Kananga
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BLIOGRAPHIE

1. ( https://apps.who.int/iris/handle/10665/1727)
2. Benoît Mbuta Mukinayi et all, janvier 2021)
3. (https://www.target-sarl.cd, consulté le 11/04/2023 à 12h15').

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