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LA PRATIQUE
DU BÉTON ARMÉ
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RENÉ CORTÉ
INGÉNIEUR DES ARTS ET MÉTIERS
MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ DES INGÉNIEURS CIVILS DE FRANCE

LA PRATIQUE
DU BÉTON ARMÉ
AVEC NOTIONS DE RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX
ET NOMBREUX EXEMPLES DE CALCULS NUMÉRIQUES
OUVRAGEILLUSTRÉ DE 106 FIGURES

PARIS
ÉDITIONS GARNIER FRÈRES
6, RUE DES SAINTS-PÈRES, 6
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AVANT-PROPOS

Leprésent traité ne cherche pas à ajouter aux nombreuxouvrages


qui ont été publiés à ce jour sur ce sujet et qui sont plus spéciale-
ment destinés aux ingénieurs spécialisés dans l'étude des construc-
tions en béton armé.
Nous avons voulu donner à tous les praticiens, qui journelle-
ment mettent en œuvre ce matériau moderne, le moyen de mieux
comprendre les raisons des dispositions qui leur sont indiquées
dans les dessins d'exécution et, au besoin, de réaliser eux-mêmes
les ouvrages les plus courants.
Ce livre s'adresse donc aux chefs de chantier, aux compagnons
désireux de mieux connaître leur métier, aux artisans qui souvent
n'ont pas la possibilité de faire appel rapidement au concours
d'un bureau d'études, ainsi qu'aux élèves des cours professionnels
qui cherchent un guide sérieux et pratique dans la voie qu'ils ont
choisie.
Il sera également d'une grande utilité aux architectes et aux
ingénieurs débutants car il indique les dispositions à adopter dans
les différents ouvrages et le. moyen d'en calculer les éléments.
Nous avons réuni en un seul volume, d'un format pralique,
avec les renseignements les plus récents sur la constitution el la
réalisation du béton armé, les notions indispensables de résistance
des matériaux permettant de comprendre la répartition des efforls
dans les différents éléments de la construction en béton armé et la
façon simple et correcte de les évaluer.
Enfin, grâce aux exemples numériques dont ce livre est abon-
damment pourvu, nous pensons que tous ceux qui voudront bien
les suivre, seront à mêmedecalculer d'une façon précise des ouvrages
similaires, qui sont ceux qui leur seront le plus souvent demandés.
Il va sans dire que dans les cas complexes dont l'exposition
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sortirait du cadre de cet ouvrage, ils devront faire appel au bureau


d'études ou à l'ingénieur spécialisé; mais, alors même, l'élude
de ce livre leur permettra de mieux comprendre et de mieux inter-
préter les indications autorisées qui leur seront données.
De toute façon, nous serons heureux si, en celle période de recons-
fruction à l'échelle de la France entière, cet ouvrage, fruit d'une
expérience déjà longue, donne à tous les réalisateurs, qui voudront
bien le consulter, le désir et la possibilité de mieux pratiquer le
beau métier de « bâtisseur ».
R. C.
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INTRODUCTION

Le béton armé est l'un des matériaux les plus allraclifs des
temps présents et sa connaissance, voire même son emploi, néces-
sitent de ses manipulateurs une technique aussi précise que scien-
tifique.
Le calcul des constructions en béton armé, surtout pour les
grandes réalisations et les ouvrages d'art, demande des connaissances
mathématiques assez étendues, et, par suite, est l'affaire d'ingénieurs
et de bureaux d'études spécialisés.
Il existe d'ailleurs un assez grand nombre d'ouvrages traitant
celle matière et pouvant servir de guide aux lecleurs qui possèdent
une formation mathématique assez poussée, mais il manquait un
livre pratique donnant l'essentiel de la théorie du béton armé et
indiquant dans ses moindres détails le calcul complet des éléments
des constructions les plus courantes, ce que recherchent les débutants
et les praticiens.
L'auteur de cet ouvrage, M. René CORTÉ a voulu, dans un
exposé limpide et condensé, dépouillé intentionnellement de dévelop-
pements mathématiques trop ardus, mellre à la disposition de tous
ceux qui ont à résoudre les problèmes courants de béton armé, les
fruits de sa longue expérience d'ingénieur spécialiste. J'ose dire
qu'il y a réussi.
Au lendemain du Congrès qui vient de rassembler à Paris les
techniciens du monde entier qui sont venus y fêter le centenaire
de ce matériau prodigieux, tant par sa technique que par son
emploi, il importe de rappeler que c'est au Français François
COIGNET que l'on dut en 1847 la construction du premier immeuble
en béton coulé dans des coffrages et que le premier brevet pour des
caisses et des bassins mobiles en fer et ciment fut pris en 1867 par
Joseph MaNIER.
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De la première dalle armée de fers ronds conçue par François


HENNEBIQUE en 1880, à la découverte de la vibration mécanique
el à son application aux hangars d'Orly par Eugène FREYSSINET,
et, enfin, aux théories audacieuses de la précontrainte, on a une
vue d'ensemble du chemin parcouru par une pléiade de techniciens
français et l'on entrevoit ce que l'on peut allendre de ce matériau qui,
consciencieusement conçu el honnêtement employé, peut fournir
l'armature, voire même l'essentiel, de réalisations, non seulement
les plus techniques, mais aussi les plus harmonieuses par leurs
formes apparentes.
Dépouillé de tout artifice décoratif ou sompluaire, c'est-à-dire
exclusivement livré à lui-même, le béton armé, par ses lignes et
ses formes équilibrées, présente une architecture positive et ossaturée
mettant en valeur ce matériau qui, ainsi, se suffit à lui-même pour
assurer sa prédominance.
Une légende prétend qu'en raison de la technique de son emploi
el de son caractère monolithique, le béton armé ne peut être ni
modifié, ni transformé, ni réparé. C'est là une profonde erreur el,
comme l'indique l'auteur, dans son texte, les destructions faites
par la guerre aux ouvrages en béton armé, qui ont du reste merveil-
leusement résisté, ont démontré qu'après une étude attentive, toutes
modifications el réparations pouvaient être réalisées sans nuire à
la solidité et à la solidarité d'un ouvrage.
Par contre, il faut indiquer que la démolition des ouvrages en
béton armé est difficile el qu'il faut prendre, notamment en cas de
désordres importants par incendies ayant déshydratés les bétons,
de très grandes précautions en étayant très sérieusement les parties
devanl être aballues.
Les accidenls dus à l'emploi du béton armé sont exceptionnels
et pratiquement toujours consécutifs à des erreurs grossières de
calcul ou d'exécution.
C'est pourquoi il importe que, non seulement les projets tech-
niques soient bien étudiés, que les plans d'emploi soient clairs,
mais encore que la mise en place des coffrages soit bien assurée
et qu'une surveillance attentive soit faite pour le dosage et la mise
en œuvre des matériaux.
Si ces conditions de bonne el loyale exécution sont remplies
el si le décoffrage est effectué dans les délais voulus, il est hors de
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doule que ce matériau donnera à son utilisateur toutes les satisfac-


tions qu'il en allend.
En offrant à tous ceux qui s'intéressent au béton armé, un
traité condensé mais contenant des données suffisantes et raisonnées
de ses composants, de sa technique et de son emploi, l'auteur fait
non seulement œuvre de technicien, mais encore, par les méthodes
simplifiées qu'il expose et qu'il illustre d'exemples concrets, il est
hors de doule qu'il vulgarise l'utilisation du béton armé auprès de
ceux qui pourront maintenant aborder avec beaucoup plus de facilité
les problèmes d'usage courant qu'ils trouveront analysés dans celle
publication.
Gaston APPERT,
Membre du Conseil d'Administration
de la Société Nationale
des Architectes de France,
Secrétaire général
de la Chambre des Ingénieurs-Conseils,
Membre de la Société
des Ingénieurs civils de France.

Paris, le 26 juin 1951.


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PREMIÈRE PARTIE

CONSTITUTION
et
MISE EN ŒUVRE DU BÉTON ARMÉ
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CHAPITRE PREMIER
GÉNÉRALITÉS
DÉFINITION ET HISTORIQUE DU BÉTON ARMÉ

Le béton armé, qu'on appelle encore ciment armé, et qu'il


serait plus logique d'appeler béton de ciment armé, est un
matériau de construction composéde béton de ciment dans lequel
on a disposé des armatures en acier aux endroits où ce béton doit,
du fait de son emploi, travailler à la traction.
Deplus, mêmedans les parties oùle béton ne travaille qu'à la
compression, les armatures servent à relier entre eux les diffé-
rents éléments constituant l'ouvrage et à donner à l'ensemble
un monolithisme et une résistance aux chocs et aux vibrations
que ne possède pas le béton de ciment non armé.
Il y a longtemps qu'on a pensé à renforcer certains ouvrages
de béton, tels que tuyaux, caisses et même dalles et poutres
par des barres ou des treillages en acier; mais ces armatures
étaient alors disposées sans calculs et leur situation dans la masse
du béton, ainsi que leur grosseur, ne résultaient que de l'intui-
tion et de l'expérience.
Ce n'est qu'un peu avant 1900 que les premières méthodes
de calcul firent leur apparition. Elles étaient dues soit à des cons-
tructeurs comme Hennebique et Coignet, soit à des théoriciens
comme de Tédesco.
Depuis, ces méthodes ont été développées et précisées par
de nombreux ingénieurs de haute valeur et codifiées par deux
circulaires ministérielles, la première en 1906 et la deuxième
encore en vigueur datant du 19 juillet 1934. Enfin, tout derniè-
rement, en décembre 1945, le Ministère de la Reconstruction
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et de l'Urbanisme a publié des Règles d'utilisation du béton


armé appelées «Règles B. A. 1945 ».
PROPRIÉTÉS DU BÉTON ARMÉ
Remarquons tout d'abord que c'est une coïncidence heureuse
qui a permis la naissance du béton armé.
En effet, le béton de ciment et l'acier ont sensiblement le
même coefficient de dilatation à la chaleur, qui est de 0,000012,
c'est-à-dire qu'une barre de béton et une barre d/acier s'allongent
ou se raccourcissent toutes les deux de 0 m. 000012 par mètre
pour une élévation ou un abaissement de température de 1°.
Ainsi, un élément de béton ou d'acier de 10m. 00 de longueur
s'allongera pour une élévation de température de 20° de :
0,000012 x 10,00 x 20 = 0m.0024soit 2mm.4.
Si les coefficients de dilation du béton et de l'acier avaient été
très différents l'un de l'autre, il eut été impossible de réaliser
des ouvrages en béton armé conçus comme ceux que nous cons-
truisons habituellement; car toute la théorie repose sur l'adhé-
rence parfaite du béton et de l'acier, et celle-ci serait détruite
par des variations de longueur différentes du béton et de l'acier,
dues à des modifications de la température ambiante, de sorte
que les ouvrages finiraient par se disloquer.
Du reste, les augmentations et les diminutions de longueur
causées par les différences de température sont loin d'être négli-
geables. Elles créent dans les ouvrages de grande importance,
tels que ponts, grandes poutres etc., des efforts dont il faut
tenir compte.
Dans les ouvrages de moyenne et de petite importance, la
marge de sécurité dans les taux de travail du béton et de l'acier
permet généralement de négliger ces efforts.
CONSERVATION DES OUVRAGES EN BÉTON ARMÉ
On a constaté que la résistance du béton augmente pendant
plusieurs années après sa mise en œuvre; de plus les armatures
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sont protégées par le béton contre l'action oxydante des agents


extérieurs.
Le contact du béton sur l'acier finit même par faire dispa-
raître la rouille qui se trouvait sur les armatures au moment
de leur emploi, ainsi qu'on l'a constaté souvent au cours de la
démolition d'ouvrages construits depuis plusieurs années.
Pour toutes ces raisons, on peut dire que le béton armé est
un des matériaux donnant la plus grande sécurité au point de
vue de la conservation des ouvrages sans frais d'entretien.
Cependant, le béton n'est pas absolument imperméable à
l'eau et il est bon de protéger par des enduits en ciment les faces
des pièces en béton armé exposées aux intempéries.
A noter également que dans les usines où des vapeurs acides
se répandent dans l'atmosphère, on devra protéger les armatures
par un enrobement de béton plus important qu'à l'ordinaire.
RÉSISTANCE AUX INCENDIES
Les ouvrages en béton armé résistent assez bien à l'action du
feu, réchauffement des pièces du fait de leur masse est beaucoup
plus lent que pour une construction métallique et les déformations
sont bien moins importantes. Cependant si l'on désire spécia-
lement avoir une bonne résistance au feu, il faudra prévoir un
enrobement extérieur des aciers supérieur à 3 cm.
POSSIBILITÉS DE REPRISES ET DE RÉPARATIONS
Contrairement à ce que l'on pensait dans les débuts, l'adhé-
rence se réalise très bien entre des éléments de béton armé
construits à des époques différentes même éloignées de plusieurs
années. Il est alors nécessaire de repiquer et de bien nettoyer et
laver la partie ancienne, afin d'assurer la reprise avec la nouvelle
partie; il n'est pas utile (et ce serait plutôt nuisible) de badi-
geonner au lait de ciment les parties repiquées.
C'est pourquoi on peut, en vue de prolongements futurs
de la construction, laisser des aciers en amorce aux extrémités
des poutres et des poutrelles. Ces amorces viendront par la suite
se raccorder avec les armatures des éléments nouveaux. Il est
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prudent de protéger ces aciers en attente en les enrobant provi-


soirement dans du béton.
Dans les incendies qui ont été causés au cours de la guerre
1939-1944 par les bombardements aériens ou terrestres, il est
arrivé que des parties de béton armé ont subi un tel échauffement
qu'elles ont été déshydratées. Le béton avait alors une couleur
roussâtre, il était fissuré et avait perdu toute cohésion.
Il a été possible dans de nombreux cas de réparer ces pièces
sans démolir l'ensemble de la construction, en enlevant par
repiquage toutes les parties désorganisées par le feu et, tout en
conservant les armatures, de reconstituer les pièces avec du
béton frais. Des essais à pleine charge ont,montré que les pièces
réparées avaient la même résistance que des pièces neuves. On
a ainsi évité la reconstruction complète de bien des édifices.
LIAISON DE TOUTES LES PIÈCES
Dans une construction en béton armé, toutes les pièces sont
reliées entre elles et leurs assemblages constituent des encastre-
ments au moins partiels.
Si l'on a pris soin de disposer les armatures nécessaires à ces
encastrements, on aura réalisé un ensemble où la charge trop
grande sur un élément n'aura pas de conséquences graves,
car les encastrements de cet élément sur les pièces voisines
absorberont le supplément de charge, de sorte qu'une rupture
ou même une déformation importante seront évitées.
RETRAIT
Le seul inconvénient du béton armé qu'on ne soit pas encore
parvenu à corriger est son retrait.
Après sa prise et pendant plusieurs années, le béton diminue
légèrement de volume, le raccourcissement est d'environ 0 mm. 25
à 0 mm. 6 par mètre de longueur.
Si ce fait présente l'avantage de serrer le béton sur les arma-
tures et par suite d'augmenter l'adhérence, il présente le gros
ennui de créer des fissures dans les constructions de grande éten-
due.
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Ces fissures ne présentent en elles-mêmes aucun danger


pour la solidité du bâtiment, mais elles sont d'un aspect désa-
gréable et déterminent des cassures dans le revêtement des sols
(chapes ou carrelages); de plus, le retrait peut également faire
apparaître des lézardes dans les murs extérieurs ou intérieurs.
C'est pourquoi on est obligé de limiter à 30 ou 35 mètres
dans les deux sens horizontaux les dimensions continues des
ouvrages et, si ceux-ci ont une étendue plus grande, de les frac-
tionner en plusieurs parties séparées par un joint, qu'on appelle
joint de dilatation et qu'il serait plus exact d'appeler joint de
relrait.
Ce joint est constitué par la simple juxtaposition, sans aucune
liaison, des éléments voisins (poutres, poutrelles ou poteaux).
Il est bon de le prolonger dans les murs porteurs en maçonnerie,
s'il y a lieu, de façon à éviter la formation de lézardes dans
ceux-ci.
Par suite du retrait, ce joint s'ouvrira et cette coupure permet-
tra aux éléments de la construction de se dilater et de se rétracter
suivant les variations de température.
Ces joints seront masqués à l'intérieur de l'édifice par des
moulurations rapportées et à l'extérieur par des redents amé-
nagés dans les poteaux ou dans les murs.
FACILITÉ DE RÉALISER TOUTES LES FORMES
Le béton armé, étant mis en œuvre dans des coffrages auxquels
on peut donner toutes les formes possibles, a permis de réaliser
toutes les conceptions de l'architecte et de l'ingénieur.
C'est pourquoi son emploi s'est développé aussi rapidement,
d'autant plus que le prix de revient d'une construction en béton
armé est, dans bien des cas, moins élevé que celui de la même
construction réalisée avec d'autres matériaux.
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CHAPITRE II
MATÉRIAUX COMPOSANT
LE BÉTON ARMÉ
Le béton armé étant constitué par un béton de ciment ren-
forcé aux endroits voulus par une armature métallique, les
matériaux entrant dans sa composition seront donc les suivants :
1° Ciment;
2° Agrégats;
3° Acier.
1. CIMENT
D'une façon générale on appelle liants les composés se présen-
tant sous forme de poudre, qui, après malaxage avec une quantité
d'eau déterminée, forment une pâte ayant la propriété de durcir,
c'est-à-dire de faire prise.
Tous les liants employés à l'heure actuelle sont hydrauliques,
c'est-à-dire que leur prise s'effectue également sous l'eau.
Les principaux liants hydrauliques sont : la chaux hydrau-
lique, les ciments de toutes sortes, ainsi que certains liants tels
que les liants pouzzolaniques et les ciments de grappiers.
Ces liants, mélangés avec du sable et la quantité d'eau voulue,
forment un mortier qui sert à réunir entre elles les briques ou
les pierres d'un mur en maçonnerie.
Si au mortier on ajoute des cailloux ou du gravillon, on
obtient un béton.
La chaux grasse, qu'on employait jadis en construction et qui
était obtenue par extinction de la chaux vive dans l'eau, n'était
pas hydraulique. Elle n'est presque plus employée de nos jours.
Tandis que la chaux hydraulique est obtenue par la cuisson
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de pierres calcaires, composées de carbonate de chaux et de


silice, les ciments, de quelque manière qu'ils soient fabriqués,
sont formés de carbonate de chaux, de silice et d'alumine.
Au moment de la prise, après adjonction de l'eau à la poudre,
il se forme des silicates et des aluminates de chaux dont la
cristallisation de proche en proche réalise la dureté du composé.
DIFFÉRENTES SORTES DE CIMENTS
a) Ciments naturels. — Certains gisements de pierres
calcaires contiennent une certaine proportion d'alumine. La
cuisson et la mouture de ces pierres donnent ce qu'on appelle
un ciment naturel, qui est hydraulique et dont la dureté après
prise est supérieure à celle de la chaux hydraulique.
Bien entendu, les proportions de carbonate de chaux et
d'alumine peuvent être très variables; la résistance des mortiers
et bétons obtenues avec ces ciments variera donc également
dans de grandes proportions.
Le ciment romain, dont ontrouve la présence dans les vestiges
des constructions datant de l'époque romaine, n'était autre qu'un
ciment naturel d'une très bonne qualité, mais non supérieure
à celle des ciments actuels.
Les ciments naturels, dont la fabrication est peu courante,
ne peuvent pas être employés pour faire du béton armé; ils ne
seront employés que pour l'exécution de bétons de fondation
ou de maçonneries.
b) Ciments Portland artificiels. —C'est à Portland en
Angleterre qu'on a eu pour la première fois l'idée de fabriquer
le ciment, non plus en partant de pierres renfermant à la fois du
carbonate de chaux et de l'alumine, mais en prenant séparément
des pierres calcaires (carbonate de chaux et silice) et de l'argile
(alumine et silice) et en les mélangeant après broyage suivant une
proportion établie de façon à avoir pour le produit obtenu la
résistance maximum.
On a donc reproduit artificiellement le mélange de calcaire
et d'alumine que l'on trouve dans certaines pierres, mais avec
beaucoup plus de précision, de façon à avoir un mélange toujours
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le même, et c'est la raison pour laquelle on a appelé le ciment


ainsi obtenu ciment Porlland artificiel.
Comme presque tous les ciments employés maintenant sont
artificiels, on désigne les produits obtenus de la façon ci-dessus
sous le nom de ciments Portland.
Le ciment Portland est donc obtenu par mélange et cuisson
de pierres calcaires et d'argile.
Le mélange est fait suivant des proportions constantes et
souvent vérifiées, soit à sec, soit plus généralement par délayage
dans l'eau de façon à obtenir une pâte.
La cuisson de cette pâte est ensuite réalisée dans des fours
rotatifs de 80 m. 00 à 120 m. 00 de longueur. La pâte est intro-
duite à l'une des extrémités du four et se répartit sur la paroi
en avançant, tandis qu'à l'autre extrémité du four, un jet de
charbon pulvérulent enflammé donne la température nécessaire
à la cuisson de cette pâte (la cuisson dans les fours modernes est
de plus en plus obtenue par des brûleurs à mazout dont le réglage
et l'emploi sont beaucoup plus faciles).
Onobtient ainsi à la sortie du four une sorte de scorie de cou-
leur gris clair qu'on appelle clinker.
Ces clinkers, une fois refroidis, sont broyés dans des récipients
animés d'un mouvement de rotation renfermant les premiers, des
billes d'acier assez grosses, les suivants des billes plus petites et
les derniers des bâtonnets cylindriques de faible diamètre.
Le résultat de ces opérations est une poudre grise très fine
passant presqu'entièrement dans un tamis ayant 4.900 mailles au
cm2.C'est le cimentPortland, qu'on laisse séjournerquelquetemps
dans des silos et que l'on met ensuite en sacs pour la livraison.
Les ciments de Portland sont les plus couramment employés
pour les ouvrages en béton armé, les enduits, dallages et chapes.
c) Ciments à haute résistance initiale. —Ils sont obtenus
de la même façon que les ciments de Portland ordinaires, mais
la teneur en alumine est un peu plus élevée et la cuisson est faite
à plus haute température; on les appelle également super-ciments.
Les bétons faits avec ces ciments ont un durcissement plus
rapide que ceux exécutés avec le ciment Portland ordinaire;
le décoffrage des ouvrages peut donc être effectué dans un délai
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plus court (1 semaine au lieu de 3 semaines en moyenne). Cepen-


dant, ils sont plus sensibles au froid et il sera prudent de garder
le même délai pour décoffrer lorsque la température nocturne
descendra au-dessous de 5°.
d) Ciment fondu. —C'est un ciment ayant une très forte
proportion d'alumine, on l'appelle aussi ciment exlra-alunzineux.
Il est obtenu par cuisson au four électrique jusqu'à fusion
d'un mélange de bauxite et de carbonate de chaux.
Après sa prise, qui a lieu au bout de 3heures environ, comme
pour les ciments Portland, son durcissement est très rapide, et
les bétons faits avec ce ciment peuvent être décoffrés au bout
de 24 heures et mis en charge quelques jours après.
L'échauffement qui accompagne sa prise et son prix très
élevé ne le font employer en général que pour des pièces isolées
(linteaux, poteaux, etc.) qui doivent être mises en service dans
un délai très court.
On s'en sert également dans le cas où le béton doit résister à
l'action destructrice des eaux chargées de sulfate de chaux (eaux
séléniteuses) dans l'exécution de bétons de fondation ou de pieux.
e) Ciment de laitier. — Ils sont réalisés par mélange et
broyage de certains laitiers de hauts-fourneaux (qui renferment
de l'alumine) avec du carbonate de chaux.
Les bétons faits avec ce ciment ont une résistance moyenne,
mais leur durcissement est assez lent, ils prennent une couleur
verte assez foncée, de plus leur surface devient poudreuse à l'air.
Les ciments de laitier ne conviennent donc pas pour l'exécu-
tion du béton armé ni pour faire des enduits et des chapes, ils
sont surtout employés pour les bétons de fondation.
A noter qu'ils résistent assez bien à l'action des eaux sélé-
niteuses.
/) Ciments métallurgiques, ciments de fer et ciments
de hauts-fourneaux. — Ces ciments sont obtenus par un
mélange de laitiers de hauts-fourneaux et de clinkers de ciment
Portland broyés ensemble. Leur fabrication demande donc
moins de charbon ou de mazout que celle des ciments Portland,
et leur prix est moins élevé.
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Si la teneur en clinkers est de 50 %, ou les appelle ciments


métallurgiques; si cette teneur dépasse 50 %ils prennent le nom
de ciments de fer; si elle est inférieure à 50 %,ils sont dénommés
ciments de hauts-fourneaux.
Les ciments métallurgiques de bonne qualité peuvent être
employés pour l'exécution d'ouvrages en béton armé de faible
importance, à condition de ne pas dépasser 40 kg. par cm2 pour
le taux de travail du béton à la compression et d'augmenter
sensiblement les délais de décoffrage.
Par contre, les ciments de fer peuvent être employés pour le
béton armé au même titre que les ciments dePçrtland ordinaires.
Ni l'un ni l'autre de ces ciments ne convient pour faire des
enduits ou des chapes, car ils donnent à ceux-ci des taches vertes
de place en place.
g) Ciments sursulfatés. — Leur réaction chimique est
très différente de celle des ciments Portland et de laitier. Tandis
que ceux-ci ne doivent contenir que des traces de sulfate de
chaux, les ciments sursulfatés en contiennent une assez grande
proportion, ce qui les fait recommander pour des ouvrages en
contact avec des eaux séléniteuses.
Les meilleurs types de ciments sursulfatés sont les ciments
super-Lithor.
Ces ciments peuvent être employés pour l'exécution du béton
armé, mais leur prix plus élevé que celui du ciment Portland les
fait plutôt réserver aux travaux spéciaux ci-dessus.
REMARQUE.—Il est à noter qu'une même sorte de ciment
est souvent fabriquée par les usines dans plusieurs qualités.
On distingue ces différentes qualités par deux chiffres, le pre-
mier correspondant à la résistance à la compression d'une
éprouvette en pâte pure de ciment, après 7 jours, le deuxième
à la résistance d'une éprouvette semblable à 28 jours.
On dit ainsi : ciment de Portland, classe 250-315;
Ciment de Portland classe 160-250.
Nous donnons ci-après le tableau de la classification actuelle
des principaux ciments et l'emploi convenant le mieux à chaque
classe.
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2. AGRÉGATS
On appelle agrégats les sables, cailloux, graviers, gravillons
ou pierrailles dont l'agglomération par le ciment constituera le
béton.
Les dimensions et la qualité de ces matériaux jouent un
grand rôle dans la qualité du béton obtenu.
Dimensions des agrégats. —On emploira pour le béton
armé un mélange de sable et de gravier, gravillon ou petites
pierrailles.
On donne le nom de sable aux agrégats dont la grosseur des
grains varie de 0 mm. 5 à 5 mm., celui de gravier, gravillon et
petites pierrailles étant réservé aux agrégats dont la grosseur est
supérieure à 5 mm. et ne dépasse pas 20 à 25 mm. Au-dessus de
ces dimensions on aura des cailloux ou des grosses pierrailles
qu'il n'est pas possible d'employer dans l'exécution du béton
armé.
Si les carrières fournissent séparément du sable et du gravier
onadoptera le mélange suivant pour 1m3de béton :
0 m3400 de sable de 0mm. 5 à 5 mm.;
0 m3800 de gravier ou gravillon de 20 à 25 mm. (a)
Il arrive souvent, surtout dans la région parisienne, que les
carrières fournissent un sable gros dont les dimensions des
grains sont comprises entre 0 mm. 5 et 25 mIh. Dans ce cas on
pourra prendre les proportions ci-dessous :
0 m3600 de sable gros ;
0 m3 600 de gravier ou gravillon.
Il conviendra d'ailleurs de vérifier de temps en temps, en
tamisant le sable gros, que le mélange obtenu setient sensiblement
dans le rapport indiqué en (a).
L'appellation des agrégats varie d'ailleurs suivant les régions.
Quels que soient les noms qui leur sont donnés, c'est leur gros-
seur qui permettra de déterminer les proportions à adopter.
Anoter que les sables très fins sont à rejeter.
Qualité des agrégats. —Il est évident que de la dureté
des agrégats dépend la résistance du béton obtenu.
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Le sable doit être exempt de toute matière terreuse ou argi-


leuse; lorsqu'on en serre une poignée, il doit crisser et ne pas
tacher la main.
Les sables de rivière extraits sous l'eau sont ceux qui con-
viennent le mieux, le sable siliceux (Seine, Loire) étant préférable
au sable calcaire (Marne, Oise).
D'une façon générale, les sables extraits des carrières terrestres
ne conviennent pas à l'exécution du béton armé, car ils contien-
nent presque toujours des parties terreuses ou argileuses; si
on était cependant dans la nécessité de les employer, il faudrait
les débarrasser par lavage de toutes ces matières nuisibles, ce
qui est une opération onéreuse et il est souvent plus avantageux
et plus sûr de faire venir un sable convenable, même d'assez loin.
Les graviers, gravillons ou pierrailles seront choisis suivant
le cas parmi les matériaux de dragage (gravillon de Seine) ou
parmi ceux de concassage.
Il y a intérêt à avoir des pierres aussi dures que possible;
les gravillons siliceux et les concassés de granit conviennent
parfaitement, les calcaires durs peuvent être également employés,
mais on doit rejeter tous les calcaires tendres ainsi que les schistes.
La sable de mer ne doit pas être employé, car en plus du
sel marin (chlorure de sodium) qui n'est pas néfaste, il contient
des sels magnésiens et des matières organiques qui s'opposent à
la prise de ciment, les galets peuvent être employés à condition
de les choisir de grosseur convenable ou de les concasser.
3. ACIERS
Les aciers employés le plus souvent dans la construction en
béton armé sont les aciers doux Thomas dont la limite d'élasticité
est de 24 kg par mm2 et la charge de rupture d'environ 42 kg
par mm2 avec un allongement de 20 %.
On peut également se servir, le cas échéant, des aciers doux
Marlin qui ont à peu près les mêmes caractéristiques, mais
dont le prix est plus élevé sans donner aucun autre avantage.
Dans les constructions importantes et les grands ouvrages
d'art, où l'on cherche à réduire les dimensions des pièces de façon
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à avoir un poids propre aussi faible que possible, on a parfois


intérêt à se servir d'aciers mi-durs ou durs dont les limites d'élas-
ticité atteignent 40 kg. par MM2; mais il est alors nécessaire de
faire travailler le béton à des taux plus élevés que ceux admis
dans les ouvrages ordinaires; pour cela il faut soigner de façon
toute spéciale la composition granulométrique des agrégats
et procéder sur le chantier à des essais très suivis de la résistance
des bétons obtenus.
Les armatures sont le plus souvent, tout au moins en France,
constituées par des barres rondes; elles sont bien enrobées par le
béton et leur façonnage est facile.
Onpeut, si l'on n'a pas autre chose à sa disposition, se servir
de carrés, de plats ou même de petits profilés, mais alors il faut
mettre le béton en place par petites quantités et le remuer avec
des crochets en fer de façon à ce que toute la surface des aciers,
y compris les angles, soit bien en contact avec le béton et qu'il
n'y ait pas de vides dans la pièce.
Aux Etats-Unis, on emploie depuis longtemps des barres
rondes crénelées ou munies de saillies, qui assurent une meilleure
adhérence et permettent assez souvent dene pas faire des crochets
en bout des barres. On commence à les utiliser en France.
Les diamètres des barres sont déterminées par le calcul.
On emploie rarement des aciers de moins de 5 mm., et il est
recommandé, sauf pour les grands ouvrages, de ne pas dépasser
30 mm., de façon, à avoir toujours une bonne adhérence et un
façonnage à froid facile.
Enfin,il est bon de s'assurer que les aciers livrés sont de bonne
qualité.
Voici deux essais que l'on peut facilement faire au chantier
sur des échantillons d'acier doux Thomas ou Martin.
Le premier consiste à entailler à la tranche une barre de
20 à 30 mm. et à achever la rupture à la main; la cassure doit
être à grains brillants et serrés sans vides ni lamelles.
Le deuxième est un essai de pliage à froid. Il consiste à replier
sur elle-même une barre du diamètre ci-dessus jusqu'à ce que
les deux branches soient parallèles et aussi près l'une de l'autre
que possible; on ne doit constater à la pliure ni crique ni cassure.
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CHAPITRE III

EXÉCUTION DU BÉTON ARMÉ


COFFRAGES

Pour réaliser les constructions, le béton, avant durcissement


c'est-à-dire sous sa forme plastique, est mis en place dans des
moules ou coffrages ayant les formes que l'on désire obtenir et
dans lesquels on a au préalable disposé les armatures.
MATÉRIAUX EMPLOYÉS
Ces coffrages sont le plus souvent en bois. On les façonne
aisément, car le bois se travaille sans difficulté avec des outils
simples (scie à main, hachette) et les assemblages peuvent être
réalisés par clouage.
Le sapin est couramment employé. Son prix d'achat n'est
pas très élevé et il est suffisamment résistant au décoffrage pour
que les bois puissent être réutilisés un assez grand nombre de fois.
On emploie aussi le pin, qui coûte moins cher, mais sa texture
plus cassante donne plus de déchets après décoffrage.
On utilisera, bien entendu, le plus possible les dimensions
du commerce soit :
planches de 0,027 ou de 0,040 d'épaisseur;
bastings de 0,06 x 0,16;
madriers de 0,08 x 0,22;
chevrons de 0,06 x 0,08, 0,08 x 0,08 ou 0,08 x 0,11.
Pour les étais, on se servira de bastings ou plus simplement,
d'étais ronds de 0 m. 12 à 0 m. 15 de diamètre.
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Les coffrages métalliques en tôle d'acier, que l'on a tendance


à employer de plus en plus, ont l'avantage d'être pratiquement
inusables, mais ils se prêtent mal à des modifications de longueur
ou de forme et leur prix est très élevé. Ils ne sont donc indiqués
que pour les grands chantiers où les pièces de mêmes dimensions
sont répétées un grand nombre de fois; par contre, leur emploi
permet de réaliser un gain important sur la main-d'œuvre.
Certains constructeurs remplacent les étais en bois par des
échafaudages en tubes assemblés; ils peuvent servir presque indé-
finiment, mais comme ils coûtent fort cher, leur emploi n'est
justifié que pour des ouvrages importants et-de grande hauteur
(ponts, voûtes de grande portée).
EXÉCUTION DES COFFRAGES
Dans la plupart des cas, les coffrages seront exécutés à la
place même où doivent se trouver les éléments de béton armé
dans la construction terminée. Ils seront donc réalisés de telle
sorte que la mise en place du béton soit facile et qu'on puisse
les enlever aisément lorsque le béton aura acquis une dureté
suffisante.
Coffrage des poteaux (fig. 1). —Les poteaux [seront coulés
dans des coffrages formant 3 côtés constitués par des planches
de 0,027 ou de 0,040 assemblées par des taquets cloués.
Le 4e côté sera fermé par des bouts de planches de même
épaisseur cloués en travers du coffre ainsi formé et mis en place
au fur et à mesure du remplissage en béton.
L'ensemble du moule sera maintenu vertical par des contre-
fiches.
Pour tous les coffrages, il est préférable d'employer des
planches de 0,040 d'épaisseur plutôt que des planches de 0,027;
elles résistent beaucoup mieux aux efforts développés au cours
du décoffrage.
Coffrage des poutrelles et des poutres (fig. 2). —Le
coffrage de ces éléments sera constitué tout d'abord par un fond
de moule dont la largeur sera celle de la poutrelle ou de la poutre.
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Cette largeur correspondra à celle des bois du commerce, ainsi


pour une poutrelle de 0,08 de largeur, le fond de moule sera un
chevron 0,06 X 0,08;
pour une poutrelle de 0,11 de largeur ce sera
un chevron 0,08 x 0,11;
pour une poutrelle de 0,16 de largeur, un bas-
ting 0,06 x 0,16;
pour une poutre de 0,22 de largeur, un madrier
0,08 x 0,22;
pour une poutre de 0,30 de largeur, on placera
côte à côte un madrier de0,08 X0,22
et un chevron de 0,08 X0,08.
Pour les largeurs supérieures, il
sera nécessaire de recouper des ma-
driers de façon à obtenir la largeur
demandée.
Ces fonds de moules seront supportés par des
étais espacés de 1m. 00 à 1m. 20 et surmontés
d'une traverse en basting formant chapeau.
Les étais seront entretoisés dans les deux sens
par des planches de 0,027 ou des chutes de débits
de grumes.
Les jouées verlicales des poutrelles et des
poutres seront formées par des planches de 0,04
d'épaisseur de préférence, maintenues par des
taquets cloués sur les chapeaux; on emploiera des
planches de 0,16 à 0,22 de largeur, les planches
supérieures étant sciées à la dimension nécessaire
pour que le coffrage ait la hauteur voulue.
FIG. 1. Ces planches seront réunies entre elles par des
petits montants verticaux de 0,04 x 0,06 environ
cloues sur les jouées et l'ensemble du coffre sera tenu en place
par des contrefiches inclinées, clouées sur les chapeaux.
Coffrage des dalles (fig. 2). — Les dalles horizontales
seront coffrées par des planches jointives disposées parallèle-
ment aux poutrelles et s'appuyant sur des traverses fixées aux
jouées des poutrelles par un taquet cloué.
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Ces traverses seront en chevrons 0,06 X0,08 ou 0,08 X0,11


selon leur portée. Si l'espacement des poutrelles est assez grand,
il sera nécessaire de les soutenir par une ou plusieurs sablières,
elles-mêmes supportées par une rangée d'étais. L'espacement des
sablières ne devra pas dépasser 1 m. 50 environ.

FiG. 2.

Nous avons indiqué la façon la plus classique de procéder au


coffrage d'un plancher. On peut en imaginer d'autres, suivant
les bois dont on dispose ; l'important est d'établir un ensemble
simple, rigide et facile à construire et à démonter.
Coffrage des corniches extérieures. —Il sera tout indi-
qué de réaliser des moules en bois rabotés pour obtenir après
coulage et décoffrage des surfaces lisses de béton qu'il suffira
de ragréer avec dumortier fin de ciment pour avoir des parements
finis.
Ces moules seront supportés par les chapeaux surmontant
les étais.
Coffrage de voûtes. — Ils seront en planches jointives
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posées sur des cintres en charpente en bois ayant la courbure


demandée et supportés par des étais.
Coffrage des surépaisseurs de béton sur le sol (fig. 3),
tels que jouées de massifs ou de semelles.

FIG. 3.

Ils seront constitués par une ou plusieurs planches verticales


maintenues par des équerre's en chevrons 0,06 X 0,06 ou 0,06
X 0,08 butées sur une fiche en chute de ronds de 10 à 12 mm.
et raidies en diagonale par un bout de planche cloué sur les
chevrons. :

FAÇONNAGE DES ARMATURES


Les aciers destinés à l'exécution des armatures sont le plus
souvent livrés en barres rondes de 10 à 12 m. ou 6 à 8 m. de
longueur.
Il y a intérêt à avoir des barres les plus longues possible ;
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le pourcentage de chutes inutilisables est ainsi réduit au


minimum.
La surface extérieure des barres devra être exempte de
matières grasses ou terreuses; la présence de rouille n'est pas
nuisible à condition que celle-ci ne se détache pas par plaques,
sinon il faudrait brosser soigneusement les barres à la brosse
métallique, et tenir compte de la réduction de la section.
Les opérations de façonnage des armatures ont pour but de
donner aux barres les formes indiquées par les dessins.

FIG. 4. — Coupeuse à main.


Établissements Sirugue et Cie.

Coupe des barres. —Les barres seront coupées aux longueurs


voulues, soit au moyen d'une cisaille à main pour les diamètres
de 5 à 10 mm., soit au moyen d'une coupeuse manœuvrée à la
main (fig. 4) ou par un moteur pour les grandes installations
(ng. 5).
Pliage des barres. — Les crochels d'exlrémilé et les pliages
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des barres seront exécutés à l'aide d'une machine à couder (fig. 6)


manœuvrée à la main ou par un moteur (fig. 7).

FIG. 5. — Coupeuse avec moteur.


Établissements Sirugue et Cie.
L'écartement des deux branches du crochet devra être au
moins de 4 fois le diamètre de la barre (fig. 8).
Dans le cas où il serait impossible, par suite de la disposition .
des barres, d'exécuter un crochet normal, on pourra se contenter
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FIG. 6. —Machine à couder. Etablissements Sirugue et Cie.

FIG. 7. —Machine à couder à moteur. Établissements Sirugue et Cle.


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d'un crochet à l'équerre (fig. 9), la branche retournée ayant alors


comme longueur 6 fois le diamètre de la barre. Cette disposition
est à retenir principalement dans le cas où l'on a plusieurs barres
superposées.
Le pliage des armatures devra être fait suivant un rayon l
égal au moins à 4 fois le diamètre de la barre (fig. 10).

FIG. 8. FIG. 9.

Les étriers, en ronds de 5 à 10 mm. seront exécutés, soit à


la main sur un établi entre deux broches, soit à l'aide d'une
machine à élriers (fig. 11 et 11 bis) manœuvrée par deux leviers.

FIG. 10. -

Assemblage des armatures. — Le montage des arma-


tures d'une même pièce (poteau, poutrelle ou poutre) sera
ensuite réalisé suivant le dessin en faisant en sorte qu'il soit
réservé au moins 2 cm. de béton à l'extérieur des barres, ou plus
si l'indication en est donnée.
Les cadres ou les étriers sont fixés aux barres par des liga-
tures en fil d'acier recuit de 1mm.de diamètre environ de façon
à obtenir un ensemble prêt à être utilisé (fig. 12).
Mise en place des armatures. —Ces ensembles seront,
une fois terminés, mis en place dans les coffrages et maintenus
en bonne position par de petites cales en bois posant sur le haut
du moule et qu'on enlèvera au cours du bétonnage (fig. 13).
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Les barres d'armature des dalles, généralement de petits

FIG. 11. — Machine à étriers.


Établissements Sirugue et Cle.
diamètres seront directement mises en place sur le coffrage.
Les barres perpendiculaires seront attachées à celles-ci de
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FIG. Il bis. — Nouvelle machine à étriers. Établissements Sirugue et c!le.


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