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la crise Covid
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par Jean-Dominique Michel
C’est une nouvelle présentation exceptionnelle que nous avons le plaisir de partager avec vous aujourd’hui.
Dans l’insensé de ce qui nous arrive depuis trois ans, deux problèmes majeurs auront en effet été d’une part
la corruption du langage et de la logique, et de l’autre le manque collectif de concepts et d’un vocabulaire
suffisamment précis pour faire cas des phénomènes.
Que l’on pense par exemple à l’indignation de certains politiciens face à l’usage par des esprits critiques
des mots « dictature » ou « tyrannie » sanitaires…
Pourtant, la dictature est bien depuis la Rome antique cette suspension (normalement temporaire) des droits
et libertés habituelles. Un état d’urgence ou d’exception qui court-circuite les processus habituels de la
démocratie et de l’état de droit est bien techniquement un régime de dictature.
Et piloter la soi-disant réponse à un phénomène (présenté de manière fallacieuse comme les présentations
précédentes l’ont montré) depuis un « Conseil défense » militaire, protégé par un secret n’ayant aucune
raison valable d’exister, relève bel et bien de la tyrannie. Là encore au sens précis du terme, qui décrit la
captation du pouvoir exécutif par une personne ou un petit groupe mettant en échec le fonctionnement
institutionnel normal.
Toutes ces réalités – déjà bien problématiques -, il fallait la connaissance et l’expertise d’une personne
comme Ariane Bilheran pour nous éclairer à leur sujet.
Normalienne, philosophe (avec une spécialisation en philosophie politique et morale), Ariane est de
surcroît docteur en psychopathologie. Ses thématiques de recherche dans cette discipline ont couvert (en
autres) la psychopathologie de l’autorité et de la paranoïa ainsi que les phénomènes de manipulation et
d’emprise, à petite comme à large échelle.
C’est dire si elle possédait en amont de ce qui nous est arrivé toutes les clés de lecture et de compréhension
nécessaires à porter une analyse précise et pertinente.
Elle l’a fait en publiant plusieurs séries d’articles (dont Chroniques du totalitarisme et Psychopathologie
du totalitarisme) et différents ouvrages qui feront date (dont bien sûr Le débat interdit, rédigé en tandem
avec Vincent Pavan) ainsi qu’en donnant de nombreuses interviews et conférences.
Car le problème ne s’arrête pas à une question de corruption du régime politique de la république. Nous
sommes en effet en outre embarqués dans une dérive de nature totalitaire. Le totalitarisme constitue quant à
lui un système, délirant (c’est-à-dire ayant perdu le sens de la réalité) et maltraitant, de nature paranoïaque,
visant à prendre le pouvoir sur la société et la population de manière absolue.
L’obsession d’imposer des règles arbitraires et abusives à la population, la marche forcée vers un
gouvernement mondial que personne ne souhaite avec des moyens de contrôle illimités, avec la mise en
place annoncée d’une identité et d’une monnaie numériques permettant l’imposition d’un système de crédit
social à la chinoise, ne doit nous laisser aucune illusion : il ne s’agit d’un aimable projet pour améliorer nos
conditions de vie en protégeant la planète !
Cette réalité intrinsèquement difficile à penser, nous avons besoin du bon vocabulaire, des bons concepts et
des bonnes compréhensions pour les penser. C’est cela qu’Ariane Bilheran nous offre sur un plateau avec
des contributions d’une limpidité et d’une lucidité qui forcent l’admiration, mais sont surtout d’une urgente
utilité publique !
***
L’histoire racontée aux peuples en mars 2020 fut la suivante : « Un ennemi visible ou invisible nous
persécute. Nous devons entrer en guerre contre cet ennemi ». Cette fausse justification a permis l’utilisation
du harcèlement de la population. Cela s’appelle un délire de persécution qui a pour effet de traumatiser les
individus, de les dissocier et de les faire entrer dans une psychose de masse qui les conduit à des
comportements nuisibles, haineux et dangereux qu’ils n’auraient pas commis en d’autres circonstances.
Dans le système totalitaire, le contenu du délire peut changer (l’ennemi désigné peut changer), mais sa
structure reste identique.
Pour obtenir un endoctrinement des masses, il faut utiliser un harcèlement constant afin d’entretenir un état
constant de peur chez l’individu.
Les pauses apparentes dans le harcèlement font partie de la manipulation, tout comme le bourreau qui
propose un verre d’eau et prononce une phrase amicale avant de recommencer.
Les séquestrations
Atteintes à la liberté de mouvement/à l’égalité devant la loi/aux droits inaliénables naturels en général.
En particulier, les citoyens à l’esprit critique sont considérés comme mauvais. Certains discours politiques
suscitant même des appels au meurtre à leur encontre jusqu’à rétablir les chambres à gaz.
Le conflit de loyauté
Qui consiste à obliger les individus à faire de faux choix (choix impossible). Exemple : entre le droit au
travail et le droit à l’intégrité corporelle.
La suggestion hypnotique
Matraquage d’informations mortifères par les médias.
Le support de l’idéologie est l’endoctrinement des masses (condition sine qua non).
Des hôpitaux ont reçu des primes pour déclarer des « cas » covid.
On assiste à une obéissance aveugle, une naïveté, une passivité, une crédulité et une honnêteté sans bornes
de tous les acteurs subalternes, qui ne reçoivent pas d’argent du système totalitaire mais qui sont prêts à
sacrifier père, mère et enfants au nom de l’idéologie dans laquelle ils sont endoctrinés. En cela consiste la
banalité du mal que décrit Hannah Arendt dans « Eichmann à Jérusalem en 1963).
Les peuples frondeurs où règne une corruption endémique, avec un respect tout relatif pour la loi, où l’on
pratique les dessous de table et les petits arrangements sont des peuples où l’air devient plus respirable
lorsqu’il y a dérive totalitaire. Ainsi, les peuples qui ont une culture de la corruption résistent beaucoup
mieux à la corruption totalitaire (exemple des pays d’Amérique du Sud).
Au contraire, il était impossible sous le nazisme de graisser la patte d’un fonctionnaire allemand, pays où le
respect de la loi se place au-dessus de tout même lorsque cette dernière est devenue déviante.
De la même manière pour le covid, le patron de restaurant qui s’applique avec zèle de contrôler le « pass
sanitaire » n’est nullement corrompu. Au contraire, son intérêt financier aurait consisté à ne pas appliquer
la loi.
Dans le même ordre d’idée, les millions de militants communistes, qui dans le monde soutenaient le
pouvoir stalinien n’étaient pas des corrompus mais des idéalistes parfaitement désintéressés.
Ce délire s’enracine dans des premiers principes qui sont faux ou erronés.
Il en résulte un discours d’apparence rationnel mais dont les hypothèses de départ prises pour
des vérités sont des erreurs logiques.
Or la majeure du raisonnement est fausse. Les juifs ne sont pas des parasites.
Si on admet la véracité de cette majeure, le délire paranoïaque commence et entraîne les masses dans des
passages à l’acte violents.
Les conditions de la raison ne sont pas aléatoires. Il existe des règles de langage, de langue et
de logique. La recherche de la vérité doit répondre à des principes rigoureux (« Le débat
interdit » d’Ariane Bilheran et Vincent Pavan).
La fraude mathématique
Dans la narration covid, tout a commencé par un dévoiement des mathématiques. La fraude mathématique
entrainant des décisions politiques désastreuses sur les peuples.
La fraude langagière
La fraude langagière dans les médias de masse. Le langage totalitaire utilise des euphémismes et des litotes.
Le but étant de rendre acceptable une moralité condamnable ou désagréable. Si après
tout isoler c’est protéger ; personne ne se formalisera d’abandonner les autres à leur sort ou de les envoyer
dans des camps de quarantaine si c’est pour le bien de la personne.
La langue totalitaire devient un outil de persécution de certains citoyens : Ils ont un mauvais comportement,
ils sont irresponsables…
Dans le même temps, des mots comme soigner, diagnostiquer, guérir, remède, traitements ont disparu.
D’autres mots comme écouvillon, traçage ont revêtu un sens inattendu.
Des expressions dénuées de sens sont utilisées : le porteur sain, le malade asymptomatique.
• On assiste à un ensauvagement des mots, comme le souligne Klemperer à propos de la langue du IIIème
Reich.
• Des amalgames entre porteurs du virus et testés positif ou négatif, entre malades contagieux et
assassins….
• La criminalisation de tout individu qui ne fait pas confiance aveuglément au pouvoir et de tout individu
comme potentiellement malade justifie et justifiera de fait une répression sur la base de sanctions
exemplaires, de camps d’internement…
• La langue comme outil de sidération en utilisant des paradoxes (France Info le 10.03.21 a titré
« confiner sans enfermer ».
• Les mots sont surinvestis (discours de Macron du 31.03.21 où il appelle les citoyens à « se mobiliser tout
en restant chez eux »). Or mobiliser vient du latin « movere » qui signifie se mouvoir. Il fallait donc « Se
mouvoir dans l’immobilité ».
• L’introduction de néologismes : covidiste, complotiste….
• Les mots savants méconnus du grand public : charge virale, variant, asymptomatique, agent infectieux,
cellule hôte….
• La langue n’est plus un outil de relations entre individus mais un outil de séparation et de confusion.
• Le vocabulaire devient volontairement mécaniste et hygiéniste.
• Et par effet de langage, chacun devient médecin de son voisin, épidémiologiste, contrôleur,
diagnostiqueur, policier – la santé c’est le contrôle !
• La langue reconstruite par l’idéologie permet d’accomplir la dimension organique et mécanique dans la
langue pour mécaniser le vivant (Klemperer). L’objectif est de déshumaniser l’être humain et à humaniser
ce qui ne l’est pas.
« En cas d’urgence caractérisée par l’apparition d’un variant susceptible de présenter un risque de
transmissibilité accru ou d’échappement immunitaire, le mécanisme de frein d’urgence sera activé et le
pays sera alors classé en liste rouge avec des mesures de rétorsion sur la population » (site du
gouvernement français de l’Intérieur sur les déplacements internationaux).
• La répétition de mantra : protégez-vous, protégez les autres ; protégez les jeunes en confinant les vieux ;
quand on aime ses proches on ne s’approche pas ; la responsabilité c’est la confiance nous a dit Macron le
31.03.21.
Le viol politique de la langue est sans doute la fraude la plus dangereuse car la langue trafiquée perd tout
une gamme d’émotions dans le but de manipuler, culpabiliser et terroriser.
Les mots qui ne veulent plus rien dire conduisent aux pires tragédies de l’Histoire. Staline avait appelé la
Constitution de 1936 la Constitution la plus démocratique du monde tout en procédant aux rafles arbitraires
et aux liquidations sauvages de ses généraux.
La fraude épistémologique
L’épistémologie consiste pour la philosophie à étudier les conditions d’exercice de la science.
• Les premiers principes ayant entrainés les décisions politiques sur les confinements et autres mesures
supprimant nos droits fondamentaux sont des mensonges qui subvertissent la science et trahissent la
logique en instrumentalisant les mathématiques.
• La science n’est plus un outil de discernement et de recherche mais devient un instrument politique de
contrôle au fonctionnement inquisitorial.
• La science n’est plus le lieu du doute et du débat mais le lieu de la certitude idéologique et du dogme
religieux. D’ordinaire la science avance par des hypothèses/paradigmes qui évoluent et que nous appelons
des révolutions scientifiques. Cela démontre notre impuissance dans la complexité du monde qui nous
entoure.
Le scientisme, quant à lui, se débarrasse de la complexité et proclame une vérité qui est un dogme et évacue
le débat de la controverse.
• La confusion entre la matière morte et la matière vivante. Appliquer des mathématiques au vivant est une
fraude. On a oublié dans l’ensemble de l’analyse le paramètre du vivant. Cela conduit logiquement à traiter
les êtres vivants comme des matières mortes. Cette imposture intellectuelle est connue dans la philosophie
depuis l’Antiquité.
• La confusion entre les sciences opératives et les sciences spéculatives. Nous devons cette distinction au
philosophe Boèce au Vème siècle ap. J-C. En effet la médecine opère sur le réel, elle interagit avec le
patient et la réalité de son expérience. La médecine ne fonctionne pas comme les sciences spéculatives, qui
elles, restent dans le pur concept comme les mathématiques ou la philosophie.
La fraude a consisté à rester dans le pur concept pour parler de maladie et de santé. Plus généralement on
ne peut pas traiter l’humain selon des sciences dures. Ce réductionnisme est une imposture.
Appuyer la science spéculative au détriment de la science opérative a tout simplement permis de soumettre
le politique à la science ou la science à la politique.
Confondre la médecine avec une science spéculative a permis aussi de s’exonérer de toute boucle
rétroactive avec l’expérience, avec les faits.
Le philosophe italien Giorgio Agamben a rappelé que le dévoiement de la pratique médicale constitue le
principe par excellence du totalitarisme.
Les régimes totalitaires utilisent toujours le scientisme et en particulier la médecine qui permet un contrôle
sur les corps pour assoir une pseudo légitimité à leur existence et ils exigent une sorte de ferveur religieuse
envers ce scientisme.
• En résumé, il est impossible d’appliquer des concepts scientifiques issus des sciences dures, qui sont des
sciences de la matière morte, à l’expérience politique, morale et spirituelle humaine. La démarche
scientifique portée au-delà des limites qui sont les siennes est alors utilisée pour tenter de justifier des
démarches qui ne sont en réalité ni scientifiques, ni humaines.
• Ces fraudes réductionnistes en cascade ont conduit au réductionnisme de l’individu à un état viral, une
unité mathématique, un cas positif, un cas négatif, à un code barre. La définition de la santé s’est
insidieusement transformée en « absence de maladie potentielle » ce qui réduit le corps humain à une
nature inerte pure qui devrait se défendre contre des virus externes qui eux seraient impurs. Les virus ne
sont pas des menaces pour l’être humain dans la mesure où ils servent à renforcer les anticorps.
Le philosophe G. Canguilhem proposait une tout autre définition de la santé, qui, si elle avait été suivie
aurait changé l’orientation politique qui a été prise.
« La santé c’est le luxe de pouvoir tomber malade et de s’en relever. Toute maladie est au contraire la
réduction du pouvoir d’en surmonter d’autres. Vivre, pour l’animal déjà, et à plus forte raison pour
l’homme, ce n’est pas seulement végéter et se conserver, c’est affronter des risques et en triompher ».
La maladie n’est pas un ennemi à abattre en tant que guerre mais un déséquilibre interne qu’il convient de
comprendre pour pouvoir œuvrer à rétablir l’équilibre.
« Le totalitarisme peut être défini en ce sens comme l’instauration, par l’état d’exception, d’une guerre
civile légale qui permet l’élimination physique, non seulement des adversaires politiques, mais de
catégories entières de citoyens, qui, pour une raison ou une autre semble non intégrable dans le système
politique ».
Dès lors, la création volontaire d’une urgence permanente est devenue l’une des pratiques essentielles des
États contemporains. L’urgence sanitaire a justifié la mise en œuvre de cette situation politique
extraordinaire qui est l’état d’exception.
Qu’est-ce que c’est ? c’est le moment qui permet de suspendre l’ordre juridique et où le pouvoir est donné à
l’exécutif. Le parlement devient un instrument de l’exécutif qui ratifie les décrets promulgués par le
pouvoir exécutif. En clair, c’est la fin de la séparation des pouvoirs qui sont pourtant la règle absolue pour
éviter tout glissement vers l’arbitraire (cf Montesquieu).
Agamben précise qu’une situation où l’urgence est devenue la règle et où la distinction même entre la paix
et la guerre, entre paix extérieure et guerre civile mondiale devient impossible.
La nécessité qui a été invoquée dans la crise covid, en était-elle vraiment une ?
À en croire les études concernant la manipulation des chiffres, le danger a été largement exagéré. Donc
l’état de nécessité a été créé artificiellement pour justifier une suspension de l’ordre juridique. D’ordinaire,
la loi a une fonction symbolique, qui a travers le Code Pénal pose les bases d’une civilisation, en tant que
protection de l’intégrité des individus.
La fraude juridique a autorisé la suspension de l’ordre juridique pour lui en substituer un autre, soumis à
l’urgence, à l’état d’exception.
En résumé, la loi a été enfreinte pour violer les droits des individus au nom de la loi !
C’est un tour de passe-passe des systèmes totalitaires qui consiste à transgresser la loi pour en faire un
instrument de persécution et d’intimidation.
Faire valoir ses droits naturels est aujourd’hui une transgression de l’ordre juridique
totalitaire.
La fraude morale
Elle a consisté à faire admettre aux populations par la manipulation des esprits la légitimité de cet adage
politique : « La fin justifie les moyens ».
Les consciences ont été manipulées par des cabinets influenceurs au nom du bien commun. Au nom de ce
bien commun, il est dès lors devenu acceptable :
De créer la panique ;
D’arracher les nouveau-nés de leur mère, interdits d’allaitement, mis dans des box fermés au
sein de grandes salles déshumanisées.
Les discours politiques n’ont pas cessé de parler de sacrifice. E. Macron, dans un discours nous a expliqué :
« rien n’est obtenu, si rien n’est sacrifié ». Quelle étrange proposition. Est-il raisonnable d’y consentir ? les
considérations morales n’entrent plus en ligne de compte dans le discours sauf pour être utilisées en termes
de chantage et de manipulation.
Ce serait pour le bien du groupe que l’individu devrait se sacrifier. Avec cette logique sacrificielle les
individus ne comptent plus et peuvent servir d’objets d’expérimentation jusqu’au génocide.
par Jean-Dominique Michel
C’est une nouvelle présentation exceptionnelle que nous avons le plaisir de partager avec vous aujourd’hui.
Dans l’insensé de ce qui nous arrive depuis trois ans, deux problèmes majeurs auront en effet été d’une part
la corruption du langage et de la logique, et de l’autre le manque collectif de concepts et d’un vocabulaire
suffisamment précis pour faire cas des phénomènes.
Que l’on pense par exemple à l’indignation de certains politiciens face à l’usage par des esprits critiques
des mots « dictature » ou « tyrannie » sanitaires…
Pourtant, la dictature est bien depuis la Rome antique cette suspension (normalement temporaire) des droits
et libertés habituelles. Un état d’urgence ou d’exception qui court-circuite les processus habituels de la
démocratie et de l’état de droit est bien techniquement un régime de dictature.
Et piloter la soi-disant réponse à un phénomène (présenté de manière fallacieuse comme les présentations
précédentes l’ont montré) depuis un « Conseil défense » militaire, protégé par un secret n’ayant aucune
raison valable d’exister, relève bel et bien de la tyrannie. Là encore au sens précis du terme, qui décrit la
captation du pouvoir exécutif par une personne ou un petit groupe mettant en échec le fonctionnement
institutionnel normal.
Toutes ces réalités – déjà bien problématiques -, il fallait la connaissance et l’expertise d’une personne
comme Ariane Bilheran pour nous éclairer à leur sujet.
Normalienne, philosophe (avec une spécialisation en philosophie politique et morale), Ariane est de
surcroît docteur en psychopathologie. Ses thématiques de recherche dans cette discipline ont couvert (en
autres) la psychopathologie de l’autorité et de la paranoïa ainsi que les phénomènes de manipulation et
d’emprise, à petite comme à large échelle.
C’est dire si elle possédait en amont de ce qui nous est arrivé toutes les clés de lecture et de compréhension
nécessaires à porter une analyse précise et pertinente.
Elle l’a fait en publiant plusieurs séries d’articles (dont Chroniques du totalitarisme et Psychopathologie
du totalitarisme) et différents ouvrages qui feront date (dont bien sûr Le débat interdit, rédigé en tandem
avec Vincent Pavan) ainsi qu’en donnant de nombreuses interviews et conférences.
Car le problème ne s’arrête pas à une question de corruption du régime politique de la république. Nous
sommes en effet en outre embarqués dans une dérive de nature totalitaire. Le totalitarisme constitue quant à
lui un système, délirant (c’est-à-dire ayant perdu le sens de la réalité) et maltraitant, de nature paranoïaque,
visant à prendre le pouvoir sur la société et la population de manière absolue.
L’obsession d’imposer des règles arbitraires et abusives à la population, la marche forcée vers un
gouvernement mondial que personne ne souhaite avec des moyens de contrôle illimités, avec la mise en
place annoncée d’une identité et d’une monnaie numériques permettant l’imposition d’un système de crédit
social à la chinoise, ne doit nous laisser aucune illusion : il ne s’agit d’un aimable projet pour améliorer nos
conditions de vie en protégeant la planète !
Cette réalité intrinsèquement difficile à penser, nous avons besoin du bon vocabulaire, des bons concepts et
des bonnes compréhensions pour les penser. C’est cela qu’Ariane Bilheran nous offre sur un plateau avec
des contributions d’une limpidité et d’une lucidité qui forcent l’admiration, mais sont surtout d’une urgente
utilité publique !
***
L’histoire racontée aux peuples en mars 2020 fut la suivante : « Un ennemi visible ou invisible nous
persécute. Nous devons entrer en guerre contre cet ennemi ». Cette fausse justification a permis l’utilisation
du harcèlement de la population. Cela s’appelle un délire de persécution qui a pour effet de traumatiser les
individus, de les dissocier et de les faire entrer dans une psychose de masse qui les conduit à des
comportements nuisibles, haineux et dangereux qu’ils n’auraient pas commis en d’autres circonstances.
Dans le système totalitaire, le contenu du délire peut changer (l’ennemi désigné peut changer), mais sa
structure reste identique.
Pour obtenir un endoctrinement des masses, il faut utiliser un harcèlement constant afin d’entretenir un état
constant de peur chez l’individu.
Les pauses apparentes dans le harcèlement font partie de la manipulation, tout comme le bourreau qui
propose un verre d’eau et prononce une phrase amicale avant de recommencer.
Les séquestrations
Atteintes à la liberté de mouvement/à l’égalité devant la loi/aux droits inaliénables naturels en général.
En particulier, les citoyens à l’esprit critique sont considérés comme mauvais. Certains discours politiques
suscitant même des appels au meurtre à leur encontre jusqu’à rétablir les chambres à gaz.
Le conflit de loyauté
Qui consiste à obliger les individus à faire de faux choix (choix impossible). Exemple : entre le droit au
travail et le droit à l’intégrité corporelle.
La suggestion hypnotique
Matraquage d’informations mortifères par les médias.
Le support de l’idéologie est l’endoctrinement des masses (condition sine qua non).
Des hôpitaux ont reçu des primes pour déclarer des « cas » covid.
On assiste à une obéissance aveugle, une naïveté, une passivité, une crédulité et une honnêteté sans bornes
de tous les acteurs subalternes, qui ne reçoivent pas d’argent du système totalitaire mais qui sont prêts à
sacrifier père, mère et enfants au nom de l’idéologie dans laquelle ils sont endoctrinés. En cela consiste la
banalité du mal que décrit Hannah Arendt dans « Eichmann à Jérusalem en 1963).
Les peuples frondeurs où règne une corruption endémique, avec un respect tout relatif pour la loi, où l’on
pratique les dessous de table et les petits arrangements sont des peuples où l’air devient plus respirable
lorsqu’il y a dérive totalitaire. Ainsi, les peuples qui ont une culture de la corruption résistent beaucoup
mieux à la corruption totalitaire (exemple des pays d’Amérique du Sud).
Au contraire, il était impossible sous le nazisme de graisser la patte d’un fonctionnaire allemand, pays où le
respect de la loi se place au-dessus de tout même lorsque cette dernière est devenue déviante.
De la même manière pour le covid, le patron de restaurant qui s’applique avec zèle de contrôler le « pass
sanitaire » n’est nullement corrompu. Au contraire, son intérêt financier aurait consisté à ne pas appliquer
la loi.
Dans le même ordre d’idée, les millions de militants communistes, qui dans le monde soutenaient le
pouvoir stalinien n’étaient pas des corrompus mais des idéalistes parfaitement désintéressés.
Ce délire s’enracine dans des premiers principes qui sont faux ou erronés.
Il en résulte un discours d’apparence rationnel mais dont les hypothèses de départ prises pour
des vérités sont des erreurs logiques.
Or la majeure du raisonnement est fausse. Les juifs ne sont pas des parasites.
Si on admet la véracité de cette majeure, le délire paranoïaque commence et entraîne les masses dans des
passages à l’acte violents.
Les conditions de la raison ne sont pas aléatoires. Il existe des règles de langage, de langue et
de logique. La recherche de la vérité doit répondre à des principes rigoureux (« Le débat
interdit » d’Ariane Bilheran et Vincent Pavan).
La fraude mathématique
Dans la narration covid, tout a commencé par un dévoiement des mathématiques. La fraude mathématique
entrainant des décisions politiques désastreuses sur les peuples.
La fraude langagière
La fraude langagière dans les médias de masse. Le langage totalitaire utilise des euphémismes et des litotes.
Le but étant de rendre acceptable une moralité condamnable ou désagréable. Si après
tout isoler c’est protéger ; personne ne se formalisera d’abandonner les autres à leur sort ou de les envoyer
dans des camps de quarantaine si c’est pour le bien de la personne.
La langue totalitaire devient un outil de persécution de certains citoyens : Ils ont un mauvais comportement,
ils sont irresponsables…
Dans le même temps, des mots comme soigner, diagnostiquer, guérir, remède, traitements ont disparu.
D’autres mots comme écouvillon, traçage ont revêtu un sens inattendu.
Des expressions dénuées de sens sont utilisées : le porteur sain, le malade asymptomatique.
• On assiste à un ensauvagement des mots, comme le souligne Klemperer à propos de la langue du IIIème
Reich.
• Des amalgames entre porteurs du virus et testés positif ou négatif, entre malades contagieux et
assassins….
• La criminalisation de tout individu qui ne fait pas confiance aveuglément au pouvoir et de tout individu
comme potentiellement malade justifie et justifiera de fait une répression sur la base de sanctions
exemplaires, de camps d’internement…
• La langue comme outil de sidération en utilisant des paradoxes (France Info le 10.03.21 a titré
« confiner sans enfermer ».
• Les mots sont surinvestis (discours de Macron du 31.03.21 où il appelle les citoyens à « se mobiliser tout
en restant chez eux »). Or mobiliser vient du latin « movere » qui signifie se mouvoir. Il fallait donc « Se
mouvoir dans l’immobilité ».
• L’introduction de néologismes : covidiste, complotiste….
• Les mots savants méconnus du grand public : charge virale, variant, asymptomatique, agent infectieux,
cellule hôte….
• La langue n’est plus un outil de relations entre individus mais un outil de séparation et de confusion.
• Le vocabulaire devient volontairement mécaniste et hygiéniste.
• Et par effet de langage, chacun devient médecin de son voisin, épidémiologiste, contrôleur,
diagnostiqueur, policier – la santé c’est le contrôle !
• La langue reconstruite par l’idéologie permet d’accomplir la dimension organique et mécanique dans la
langue pour mécaniser le vivant (Klemperer). L’objectif est de déshumaniser l’être humain et à humaniser
ce qui ne l’est pas.
« En cas d’urgence caractérisée par l’apparition d’un variant susceptible de présenter un risque de
transmissibilité accru ou d’échappement immunitaire, le mécanisme de frein d’urgence sera activé et le
pays sera alors classé en liste rouge avec des mesures de rétorsion sur la population » (site du
gouvernement français de l’Intérieur sur les déplacements internationaux).
• La répétition de mantra : protégez-vous, protégez les autres ; protégez les jeunes en confinant les vieux ;
quand on aime ses proches on ne s’approche pas ; la responsabilité c’est la confiance nous a dit Macron le
31.03.21.
Le viol politique de la langue est sans doute la fraude la plus dangereuse car la langue trafiquée perd tout
une gamme d’émotions dans le but de manipuler, culpabiliser et terroriser.
Les mots qui ne veulent plus rien dire conduisent aux pires tragédies de l’Histoire. Staline avait appelé la
Constitution de 1936 la Constitution la plus démocratique du monde tout en procédant aux rafles arbitraires
et aux liquidations sauvages de ses généraux.
La fraude épistémologique
L’épistémologie consiste pour la philosophie à étudier les conditions d’exercice de la science.
• Les premiers principes ayant entrainés les décisions politiques sur les confinements et autres mesures
supprimant nos droits fondamentaux sont des mensonges qui subvertissent la science et trahissent la
logique en instrumentalisant les mathématiques.
• La science n’est plus un outil de discernement et de recherche mais devient un instrument politique de
contrôle au fonctionnement inquisitorial.
• La science n’est plus le lieu du doute et du débat mais le lieu de la certitude idéologique et du dogme
religieux. D’ordinaire la science avance par des hypothèses/paradigmes qui évoluent et que nous appelons
des révolutions scientifiques. Cela démontre notre impuissance dans la complexité du monde qui nous
entoure.
Le scientisme, quant à lui, se débarrasse de la complexité et proclame une vérité qui est un dogme et évacue
le débat de la controverse.
• La confusion entre la matière morte et la matière vivante. Appliquer des mathématiques au vivant est une
fraude. On a oublié dans l’ensemble de l’analyse le paramètre du vivant. Cela conduit logiquement à traiter
les êtres vivants comme des matières mortes. Cette imposture intellectuelle est connue dans la philosophie
depuis l’Antiquité.
• La confusion entre les sciences opératives et les sciences spéculatives. Nous devons cette distinction au
philosophe Boèce au Vème siècle ap. J-C. En effet la médecine opère sur le réel, elle interagit avec le
patient et la réalité de son expérience. La médecine ne fonctionne pas comme les sciences spéculatives, qui
elles, restent dans le pur concept comme les mathématiques ou la philosophie.
La fraude a consisté à rester dans le pur concept pour parler de maladie et de santé. Plus généralement on
ne peut pas traiter l’humain selon des sciences dures. Ce réductionnisme est une imposture.
Appuyer la science spéculative au détriment de la science opérative a tout simplement permis de soumettre
le politique à la science ou la science à la politique.
Confondre la médecine avec une science spéculative a permis aussi de s’exonérer de toute boucle
rétroactive avec l’expérience, avec les faits.
Le philosophe italien Giorgio Agamben a rappelé que le dévoiement de la pratique médicale constitue le
principe par excellence du totalitarisme.
Les régimes totalitaires utilisent toujours le scientisme et en particulier la médecine qui permet un contrôle
sur les corps pour assoir une pseudo légitimité à leur existence et ils exigent une sorte de ferveur religieuse
envers ce scientisme.
• En résumé, il est impossible d’appliquer des concepts scientifiques issus des sciences dures, qui sont des
sciences de la matière morte, à l’expérience politique, morale et spirituelle humaine. La démarche
scientifique portée au-delà des limites qui sont les siennes est alors utilisée pour tenter de justifier des
démarches qui ne sont en réalité ni scientifiques, ni humaines.
• Ces fraudes réductionnistes en cascade ont conduit au réductionnisme de l’individu à un état viral, une
unité mathématique, un cas positif, un cas négatif, à un code barre. La définition de la santé s’est
insidieusement transformée en « absence de maladie potentielle » ce qui réduit le corps humain à une
nature inerte pure qui devrait se défendre contre des virus externes qui eux seraient impurs. Les virus ne
sont pas des menaces pour l’être humain dans la mesure où ils servent à renforcer les anticorps.
Le philosophe G. Canguilhem proposait une tout autre définition de la santé, qui, si elle avait été suivie
aurait changé l’orientation politique qui a été prise.
« La santé c’est le luxe de pouvoir tomber malade et de s’en relever. Toute maladie est au contraire la
réduction du pouvoir d’en surmonter d’autres. Vivre, pour l’animal déjà, et à plus forte raison pour
l’homme, ce n’est pas seulement végéter et se conserver, c’est affronter des risques et en triompher ».
La maladie n’est pas un ennemi à abattre en tant que guerre mais un déséquilibre interne qu’il convient de
comprendre pour pouvoir œuvrer à rétablir l’équilibre.
« Le totalitarisme peut être défini en ce sens comme l’instauration, par l’état d’exception, d’une guerre
civile légale qui permet l’élimination physique, non seulement des adversaires politiques, mais de
catégories entières de citoyens, qui, pour une raison ou une autre semble non intégrable dans le système
politique ».
Dès lors, la création volontaire d’une urgence permanente est devenue l’une des pratiques essentielles des
États contemporains. L’urgence sanitaire a justifié la mise en œuvre de cette situation politique
extraordinaire qui est l’état d’exception.
Qu’est-ce que c’est ? c’est le moment qui permet de suspendre l’ordre juridique et où le pouvoir est donné à
l’exécutif. Le parlement devient un instrument de l’exécutif qui ratifie les décrets promulgués par le
pouvoir exécutif. En clair, c’est la fin de la séparation des pouvoirs qui sont pourtant la règle absolue pour
éviter tout glissement vers l’arbitraire (cf Montesquieu).
Agamben précise qu’une situation où l’urgence est devenue la règle et où la distinction même entre la paix
et la guerre, entre paix extérieure et guerre civile mondiale devient impossible.
La nécessité qui a été invoquée dans la crise covid, en était-elle vraiment une ?
À en croire les études concernant la manipulation des chiffres, le danger a été largement exagéré. Donc
l’état de nécessité a été créé artificiellement pour justifier une suspension de l’ordre juridique. D’ordinaire,
la loi a une fonction symbolique, qui a travers le Code Pénal pose les bases d’une civilisation, en tant que
protection de l’intégrité des individus.
La fraude juridique a autorisé la suspension de l’ordre juridique pour lui en substituer un autre, soumis à
l’urgence, à l’état d’exception.
En résumé, la loi a été enfreinte pour violer les droits des individus au nom de la loi !
C’est un tour de passe-passe des systèmes totalitaires qui consiste à transgresser la loi pour en faire un
instrument de persécution et d’intimidation.
Faire valoir ses droits naturels est aujourd’hui une transgression de l’ordre juridique
totalitaire.
La fraude morale
Elle a consisté à faire admettre aux populations par la manipulation des esprits la légitimité de cet adage
politique : « La fin justifie les moyens ».
Les consciences ont été manipulées par des cabinets influenceurs au nom du bien commun. Au nom de ce
bien commun, il est dès lors devenu acceptable :
De créer la panique ;
D’arracher les nouveau-nés de leur mère, interdits d’allaitement, mis dans des box fermés au
sein de grandes salles déshumanisées.
Les discours politiques n’ont pas cessé de parler de sacrifice. E. Macron, dans un discours nous a expliqué :
« rien n’est obtenu, si rien n’est sacrifié ». Quelle étrange proposition. Est-il raisonnable d’y consentir ? les
considérations morales n’entrent plus en ligne de compte dans le discours sauf pour être utilisées en termes
de chantage et de manipulation.
Ce serait pour le bien du groupe que l’individu devrait se sacrifier. Avec cette logique sacrificielle les
individus ne comptent plus et peuvent servir d’objets d’expérimentation jusqu’au génocide.
par Jean-Dominique Michel
C’est une nouvelle présentation exceptionnelle que nous avons le plaisir de partager avec vous aujourd’hui.
Dans l’insensé de ce qui nous arrive depuis trois ans, deux problèmes majeurs auront en effet été d’une part
la corruption du langage et de la logique, et de l’autre le manque collectif de concepts et d’un vocabulaire
suffisamment précis pour faire cas des phénomènes.
Que l’on pense par exemple à l’indignation de certains politiciens face à l’usage par des esprits critiques
des mots « dictature » ou « tyrannie » sanitaires…
Pourtant, la dictature est bien depuis la Rome antique cette suspension (normalement temporaire) des droits
et libertés habituelles. Un état d’urgence ou d’exception qui court-circuite les processus habituels de la
démocratie et de l’état de droit est bien techniquement un régime de dictature.
Et piloter la soi-disant réponse à un phénomène (présenté de manière fallacieuse comme les présentations
précédentes l’ont montré) depuis un « Conseil défense » militaire, protégé par un secret n’ayant aucune
raison valable d’exister, relève bel et bien de la tyrannie. Là encore au sens précis du terme, qui décrit la
captation du pouvoir exécutif par une personne ou un petit groupe mettant en échec le fonctionnement
institutionnel normal.
Toutes ces réalités – déjà bien problématiques -, il fallait la connaissance et l’expertise d’une personne
comme Ariane Bilheran pour nous éclairer à leur sujet.
Normalienne, philosophe (avec une spécialisation en philosophie politique et morale), Ariane est de
surcroît docteur en psychopathologie. Ses thématiques de recherche dans cette discipline ont couvert (en
autres) la psychopathologie de l’autorité et de la paranoïa ainsi que les phénomènes de manipulation et
d’emprise, à petite comme à large échelle.
C’est dire si elle possédait en amont de ce qui nous est arrivé toutes les clés de lecture et de compréhension
nécessaires à porter une analyse précise et pertinente.
Elle l’a fait en publiant plusieurs séries d’articles (dont Chroniques du totalitarisme et Psychopathologie
du totalitarisme) et différents ouvrages qui feront date (dont bien sûr Le débat interdit, rédigé en tandem
avec Vincent Pavan) ainsi qu’en donnant de nombreuses interviews et conférences.
Car le problème ne s’arrête pas à une question de corruption du régime politique de la république. Nous
sommes en effet en outre embarqués dans une dérive de nature totalitaire. Le totalitarisme constitue quant à
lui un système, délirant (c’est-à-dire ayant perdu le sens de la réalité) et maltraitant, de nature paranoïaque,
visant à prendre le pouvoir sur la société et la population de manière absolue.
L’obsession d’imposer des règles arbitraires et abusives à la population, la marche forcée vers un
gouvernement mondial que personne ne souhaite avec des moyens de contrôle illimités, avec la mise en
place annoncée d’une identité et d’une monnaie numériques permettant l’imposition d’un système de crédit
social à la chinoise, ne doit nous laisser aucune illusion : il ne s’agit d’un aimable projet pour améliorer nos
conditions de vie en protégeant la planète !
Cette réalité intrinsèquement difficile à penser, nous avons besoin du bon vocabulaire, des bons concepts et
des bonnes compréhensions pour les penser. C’est cela qu’Ariane Bilheran nous offre sur un plateau avec
des contributions d’une limpidité et d’une lucidité qui forcent l’admiration, mais sont surtout d’une urgente
utilité publique !
***
L’histoire racontée aux peuples en mars 2020 fut la suivante : « Un ennemi visible ou invisible nous
persécute. Nous devons entrer en guerre contre cet ennemi ». Cette fausse justification a permis l’utilisation
du harcèlement de la population. Cela s’appelle un délire de persécution qui a pour effet de traumatiser les
individus, de les dissocier et de les faire entrer dans une psychose de masse qui les conduit à des
comportements nuisibles, haineux et dangereux qu’ils n’auraient pas commis en d’autres circonstances.
Dans le système totalitaire, le contenu du délire peut changer (l’ennemi désigné peut changer), mais sa
structure reste identique.
Pour obtenir un endoctrinement des masses, il faut utiliser un harcèlement constant afin d’entretenir un état
constant de peur chez l’individu.
Les pauses apparentes dans le harcèlement font partie de la manipulation, tout comme le bourreau qui
propose un verre d’eau et prononce une phrase amicale avant de recommencer.
Les séquestrations
Atteintes à la liberté de mouvement/à l’égalité devant la loi/aux droits inaliénables naturels en général.
En particulier, les citoyens à l’esprit critique sont considérés comme mauvais. Certains discours politiques
suscitant même des appels au meurtre à leur encontre jusqu’à rétablir les chambres à gaz.
Le conflit de loyauté
Qui consiste à obliger les individus à faire de faux choix (choix impossible). Exemple : entre le droit au
travail et le droit à l’intégrité corporelle.
La suggestion hypnotique
Matraquage d’informations mortifères par les médias.
Le support de l’idéologie est l’endoctrinement des masses (condition sine qua non).
Des hôpitaux ont reçu des primes pour déclarer des « cas » covid.
On assiste à une obéissance aveugle, une naïveté, une passivité, une crédulité et une honnêteté sans bornes
de tous les acteurs subalternes, qui ne reçoivent pas d’argent du système totalitaire mais qui sont prêts à
sacrifier père, mère et enfants au nom de l’idéologie dans laquelle ils sont endoctrinés. En cela consiste la
banalité du mal que décrit Hannah Arendt dans « Eichmann à Jérusalem en 1963).
Les peuples frondeurs où règne une corruption endémique, avec un respect tout relatif pour la loi, où l’on
pratique les dessous de table et les petits arrangements sont des peuples où l’air devient plus respirable
lorsqu’il y a dérive totalitaire. Ainsi, les peuples qui ont une culture de la corruption résistent beaucoup
mieux à la corruption totalitaire (exemple des pays d’Amérique du Sud).
Au contraire, il était impossible sous le nazisme de graisser la patte d’un fonctionnaire allemand, pays où le
respect de la loi se place au-dessus de tout même lorsque cette dernière est devenue déviante.
De la même manière pour le covid, le patron de restaurant qui s’applique avec zèle de contrôler le « pass
sanitaire » n’est nullement corrompu. Au contraire, son intérêt financier aurait consisté à ne pas appliquer
la loi.
Dans le même ordre d’idée, les millions de militants communistes, qui dans le monde soutenaient le
pouvoir stalinien n’étaient pas des corrompus mais des idéalistes parfaitement désintéressés.
Ce délire s’enracine dans des premiers principes qui sont faux ou erronés.
Il en résulte un discours d’apparence rationnel mais dont les hypothèses de départ prises pour
des vérités sont des erreurs logiques.
Or la majeure du raisonnement est fausse. Les juifs ne sont pas des parasites.
Si on admet la véracité de cette majeure, le délire paranoïaque commence et entraîne les masses dans des
passages à l’acte violents.
Les conditions de la raison ne sont pas aléatoires. Il existe des règles de langage, de langue et
de logique. La recherche de la vérité doit répondre à des principes rigoureux (« Le débat
interdit » d’Ariane Bilheran et Vincent Pavan).
La fraude mathématique
Dans la narration covid, tout a commencé par un dévoiement des mathématiques. La fraude mathématique
entrainant des décisions politiques désastreuses sur les peuples.
La fraude langagière
La fraude langagière dans les médias de masse. Le langage totalitaire utilise des euphémismes et des litotes.
Le but étant de rendre acceptable une moralité condamnable ou désagréable. Si après
tout isoler c’est protéger ; personne ne se formalisera d’abandonner les autres à leur sort ou de les envoyer
dans des camps de quarantaine si c’est pour le bien de la personne.
La langue totalitaire devient un outil de persécution de certains citoyens : Ils ont un mauvais comportement,
ils sont irresponsables…
Dans le même temps, des mots comme soigner, diagnostiquer, guérir, remède, traitements ont disparu.
D’autres mots comme écouvillon, traçage ont revêtu un sens inattendu.
Des expressions dénuées de sens sont utilisées : le porteur sain, le malade asymptomatique.
• On assiste à un ensauvagement des mots, comme le souligne Klemperer à propos de la langue du IIIème
Reich.
• Des amalgames entre porteurs du virus et testés positif ou négatif, entre malades contagieux et
assassins….
• La criminalisation de tout individu qui ne fait pas confiance aveuglément au pouvoir et de tout individu
comme potentiellement malade justifie et justifiera de fait une répression sur la base de sanctions
exemplaires, de camps d’internement…
• La langue comme outil de sidération en utilisant des paradoxes (France Info le 10.03.21 a titré
« confiner sans enfermer ».
• Les mots sont surinvestis (discours de Macron du 31.03.21 où il appelle les citoyens à « se mobiliser tout
en restant chez eux »). Or mobiliser vient du latin « movere » qui signifie se mouvoir. Il fallait donc « Se
mouvoir dans l’immobilité ».
• L’introduction de néologismes : covidiste, complotiste….
• Les mots savants méconnus du grand public : charge virale, variant, asymptomatique, agent infectieux,
cellule hôte….
• La langue n’est plus un outil de relations entre individus mais un outil de séparation et de confusion.
• Le vocabulaire devient volontairement mécaniste et hygiéniste.
• Et par effet de langage, chacun devient médecin de son voisin, épidémiologiste, contrôleur,
diagnostiqueur, policier – la santé c’est le contrôle !
• La langue reconstruite par l’idéologie permet d’accomplir la dimension organique et mécanique dans la
langue pour mécaniser le vivant (Klemperer). L’objectif est de déshumaniser l’être humain et à humaniser
ce qui ne l’est pas.
« En cas d’urgence caractérisée par l’apparition d’un variant susceptible de présenter un risque de
transmissibilité accru ou d’échappement immunitaire, le mécanisme de frein d’urgence sera activé et le
pays sera alors classé en liste rouge avec des mesures de rétorsion sur la population » (site du
gouvernement français de l’Intérieur sur les déplacements internationaux).
• La répétition de mantra : protégez-vous, protégez les autres ; protégez les jeunes en confinant les vieux ;
quand on aime ses proches on ne s’approche pas ; la responsabilité c’est la confiance nous a dit Macron le
31.03.21.
Le viol politique de la langue est sans doute la fraude la plus dangereuse car la langue trafiquée perd tout
une gamme d’émotions dans le but de manipuler, culpabiliser et terroriser.
Les mots qui ne veulent plus rien dire conduisent aux pires tragédies de l’Histoire. Staline avait appelé la
Constitution de 1936 la Constitution la plus démocratique du monde tout en procédant aux rafles arbitraires
et aux liquidations sauvages de ses généraux.
La fraude épistémologique
L’épistémologie consiste pour la philosophie à étudier les conditions d’exercice de la science.
• Les premiers principes ayant entrainés les décisions politiques sur les confinements et autres mesures
supprimant nos droits fondamentaux sont des mensonges qui subvertissent la science et trahissent la
logique en instrumentalisant les mathématiques.
• La science n’est plus un outil de discernement et de recherche mais devient un instrument politique de
contrôle au fonctionnement inquisitorial.
• La science n’est plus le lieu du doute et du débat mais le lieu de la certitude idéologique et du dogme
religieux. D’ordinaire la science avance par des hypothèses/paradigmes qui évoluent et que nous appelons
des révolutions scientifiques. Cela démontre notre impuissance dans la complexité du monde qui nous
entoure.
Le scientisme, quant à lui, se débarrasse de la complexité et proclame une vérité qui est un dogme et évacue
le débat de la controverse.
• La confusion entre la matière morte et la matière vivante. Appliquer des mathématiques au vivant est une
fraude. On a oublié dans l’ensemble de l’analyse le paramètre du vivant. Cela conduit logiquement à traiter
les êtres vivants comme des matières mortes. Cette imposture intellectuelle est connue dans la philosophie
depuis l’Antiquité.
• La confusion entre les sciences opératives et les sciences spéculatives. Nous devons cette distinction au
philosophe Boèce au Vème siècle ap. J-C. En effet la médecine opère sur le réel, elle interagit avec le
patient et la réalité de son expérience. La médecine ne fonctionne pas comme les sciences spéculatives, qui
elles, restent dans le pur concept comme les mathématiques ou la philosophie.
La fraude a consisté à rester dans le pur concept pour parler de maladie et de santé. Plus généralement on
ne peut pas traiter l’humain selon des sciences dures. Ce réductionnisme est une imposture.
Appuyer la science spéculative au détriment de la science opérative a tout simplement permis de soumettre
le politique à la science ou la science à la politique.
Confondre la médecine avec une science spéculative a permis aussi de s’exonérer de toute boucle
rétroactive avec l’expérience, avec les faits.
Le philosophe italien Giorgio Agamben a rappelé que le dévoiement de la pratique médicale constitue le
principe par excellence du totalitarisme.
Les régimes totalitaires utilisent toujours le scientisme et en particulier la médecine qui permet un contrôle
sur les corps pour assoir une pseudo légitimité à leur existence et ils exigent une sorte de ferveur religieuse
envers ce scientisme.
• En résumé, il est impossible d’appliquer des concepts scientifiques issus des sciences dures, qui sont des
sciences de la matière morte, à l’expérience politique, morale et spirituelle humaine. La démarche
scientifique portée au-delà des limites qui sont les siennes est alors utilisée pour tenter de justifier des
démarches qui ne sont en réalité ni scientifiques, ni humaines.
• Ces fraudes réductionnistes en cascade ont conduit au réductionnisme de l’individu à un état viral, une
unité mathématique, un cas positif, un cas négatif, à un code barre. La définition de la santé s’est
insidieusement transformée en « absence de maladie potentielle » ce qui réduit le corps humain à une
nature inerte pure qui devrait se défendre contre des virus externes qui eux seraient impurs. Les virus ne
sont pas des menaces pour l’être humain dans la mesure où ils servent à renforcer les anticorps.
Le philosophe G. Canguilhem proposait une tout autre définition de la santé, qui, si elle avait été suivie
aurait changé l’orientation politique qui a été prise.
« La santé c’est le luxe de pouvoir tomber malade et de s’en relever. Toute maladie est au contraire la
réduction du pouvoir d’en surmonter d’autres. Vivre, pour l’animal déjà, et à plus forte raison pour
l’homme, ce n’est pas seulement végéter et se conserver, c’est affronter des risques et en triompher ».
La maladie n’est pas un ennemi à abattre en tant que guerre mais un déséquilibre interne qu’il convient de
comprendre pour pouvoir œuvrer à rétablir l’équilibre.
« Le totalitarisme peut être défini en ce sens comme l’instauration, par l’état d’exception, d’une guerre
civile légale qui permet l’élimination physique, non seulement des adversaires politiques, mais de
catégories entières de citoyens, qui, pour une raison ou une autre semble non intégrable dans le système
politique ».
Dès lors, la création volontaire d’une urgence permanente est devenue l’une des pratiques essentielles des
États contemporains. L’urgence sanitaire a justifié la mise en œuvre de cette situation politique
extraordinaire qui est l’état d’exception.
Qu’est-ce que c’est ? c’est le moment qui permet de suspendre l’ordre juridique et où le pouvoir est donné à
l’exécutif. Le parlement devient un instrument de l’exécutif qui ratifie les décrets promulgués par le
pouvoir exécutif. En clair, c’est la fin de la séparation des pouvoirs qui sont pourtant la règle absolue pour
éviter tout glissement vers l’arbitraire (cf Montesquieu).
Agamben précise qu’une situation où l’urgence est devenue la règle et où la distinction même entre la paix
et la guerre, entre paix extérieure et guerre civile mondiale devient impossible.
La nécessité qui a été invoquée dans la crise covid, en était-elle vraiment une ?
À en croire les études concernant la manipulation des chiffres, le danger a été largement exagéré. Donc
l’état de nécessité a été créé artificiellement pour justifier une suspension de l’ordre juridique. D’ordinaire,
la loi a une fonction symbolique, qui a travers le Code Pénal pose les bases d’une civilisation, en tant que
protection de l’intégrité des individus.
La fraude juridique a autorisé la suspension de l’ordre juridique pour lui en substituer un autre, soumis à
l’urgence, à l’état d’exception.
En résumé, la loi a été enfreinte pour violer les droits des individus au nom de la loi !
C’est un tour de passe-passe des systèmes totalitaires qui consiste à transgresser la loi pour en faire un
instrument de persécution et d’intimidation.
Faire valoir ses droits naturels est aujourd’hui une transgression de l’ordre juridique
totalitaire.
La fraude morale
Elle a consisté à faire admettre aux populations par la manipulation des esprits la légitimité de cet adage
politique : « La fin justifie les moyens ».
Les consciences ont été manipulées par des cabinets influenceurs au nom du bien commun. Au nom de ce
bien commun, il est dès lors devenu acceptable :
De créer la panique ;
D’arracher les nouveau-nés de leur mère, interdits d’allaitement, mis dans des box fermés au
sein de grandes salles déshumanisées.
Les discours politiques n’ont pas cessé de parler de sacrifice. E. Macron, dans un discours nous a expliqué :
« rien n’est obtenu, si rien n’est sacrifié ». Quelle étrange proposition. Est-il raisonnable d’y consentir ? les
considérations morales n’entrent plus en ligne de compte dans le discours sauf pour être utilisées en termes
de chantage et de manipulation.
Ce serait pour le bien du groupe que l’individu devrait se sacrifier. Avec cette logique sacrificielle les
individus ne comptent plus et peuvent servir d’objets d’expérimentation jusqu’au génocide.
Quelle que soit la concentration, la vitamine C ne nuit pas aux cellules saines.
Pourtant, grâce à un éventail de réactions enzymatiques et métaboliques, la vitamine
C a une capacité impressionnante de protéger et de traiter un large éventail de
maladies, dont le cancer. Quand quelque chose est aussi efficace pour traiter la
maladie, la FDA ne reculera devant rien pour empêcher l’accès du public.
Des apports en vitamine C supérieurs à l’ANR ont été associés à une augmentation
du bon cholestérol HDL, à une diminution de l’oxydation du cholestérol LDL, à une
baisse de la tension artérielle et à une diminution de la mortalité cardiovasculaire.
Les humains sont l’une des rares espèces d’animaux qui ne sont pas capables de
produire de la vitamine C. Nous comptons sur l’apport alimentaire pour maintenir
nos réserves. De nombreuses personnes ayant un faible apport alimentaire en fruits
et légumes ont des niveaux sous-optimaux de vitamine C. En fait, il est souvent
démontré que les patients atteints de cancer ont des niveaux très bas de vitamine C.
Les preuves démontrent que la vitamine C est l’un des meilleurs agents antiviraux
actuellement disponibles. La vitamine C peut neutraliser et éliminer un large éventail
de toxines. La vitamine C augmentera la résistance de l’hôte, augmentant
considérablement la capacité du système immunitaire à neutraliser les infections
bactériennes et fongiques.
Une étude publiée dans l’American Heart Journal a révélé que le risque d’insuffisance
cardiaque augmentait avec la diminution de la vitamine C plasmatique ; chaque
augmentation de 20 moles/L de la concentration plasmatique de vitamine C était
associée à une réduction relative de 9% du risque d’insuffisance cardiaque.
Le deuxième mécanisme d’action est en fait un effet pro-oxydant. Il est prouvé que
les doses supérieures à 15 grammes ont un effet “pro-oxydant” en générant du
peroxyde d’hydrogène, qui à son tour détruit sélectivement les cellules cancéreuses.
De fortes doses de vitamine C sont administrées de préférence dans les régions
entourant la tumeur parce que la molécule de vitamine ressemble à une molécule de
sucre et que les cellules cancéreuses ont une demande accrue de sucre pour
alimenter leur croissance non régulée.
Au-delà des effets pro- et antioxydants, il a été démontré que la vitamine C régularise
la division cellulaire via la protéine p53 (essentielle au traitement et à la prévention du
cancer), améliore la réponse immunitaire et réduit la gravité de la cachexie (perte de
poids due au cancer).
Une étude récente a également révélé que la vitamine C à forte dose réduisait les
taux de protéines C-réactives et les cytokines pro-inflammatoires chez les patients
cancéreux, ce qui a eu des effets positifs sur les marqueurs tumoraux.
Linus Pauling, Ph.D., et Ewan Cameron, M.D., ont publié un rapport de cas portant sur
une centaine de patients atteints d’un cancer en phase terminale qui avaient reçu des
doses élevées de vitamine C par voie IV et orale. Les patients ayant reçu ce traitement
ont survécu en moyenne 300 jours de plus qu’un groupe témoin de patients ayant un
état pathologique similaire, et 22 % de ceux-ci ont vécu au-delà de un an, contre
seulement 0,4 % dans le groupe témoin.
Pourquoi ? Parce que plutôt que d’utiliser la vitamine C par voie intraveineuse et
orale comme l’avaient fait les Drs Pauling et Cameron, le NCI a utilisé uniquement de
la vitamine C par voie orale. Bien sûr, l’étude a échoué – il est impossible d’atteindre
les niveaux sanguins requis avec des doses orales.
Mark Levine, M.D., chercheur aux National Institutes of Health, a fait beaucoup de
travail sur les mécanismes de la vitamine C dans le traitement du cancer. C’est
l’équipe du Dr Levine qui a découvert exactement comment la vitamine C tue le
cancer.
La vitamine C interagit avec le fer et d’autres métaux dans le fluide extracellulaire (par
opposition à l’intérieur des cellules) pour créer du peroxyde d’hydrogène. Le
peroxyde d’hydrogène joue un rôle vital de signalisation dans le système
immunitaire, en acheminant les globules blancs vers les sites de blessure ou de
maladie.
Les taux de vitamine C (et de peroxyde d’hydrogène) atteignent leur maximum dans
les 30 minutes suivant l’administration intraveineuse, puis reviennent à la normale
dans les 24 heures. Cela rend le traitement anticancéreux direct efficace pour une
courte période de temps seulement et donc des traitements fréquents sont
nécessaires.
L’avantage est que d’autres thérapies peuvent être utilisées peu de temps après la
prise de vitamine C, sans crainte d’interactions. La plupart des oncologues
intégrateurs recommandent des traitements IV une ou deux fois par semaine, avec
supplémentation orale tous les autres jours, pendant au moins 12 mois, avec des
tests de laboratoire réguliers pour évaluer les marqueurs tumoraux et leur
progression.
Non seulement la FDA cherche à éradiquer l’utilisation de la vitamine C IV, mais elle
s’efforce également d’interdire le chlorure de magnésium injectable et le complexe
injectable de vitamine B 100. Ces substances sont utilisées pour fabriquer ce qu’on
appelle le ” cocktail Myers “, qui est utilisé pour des maladies comme le syndrome de
fatigue chronique, l’hépatite, le sida, la mononucléose et la grippe.
Sources :
sciencedaily.com
vitalitymagazine.com
whitakerwellness.com
mercola.com
smashcancer.com
drmortonwalker.com
ACTU Article Etats-Unis Europe Géorgie Russie Ukraine
Si une bonne partie de votre analyse sur les risques de dérapage du conflit ukrainien me
semble juste, je reviens sur la phrase: “Les renseignements fournis par les Américains ont été
décisifs pour contrer l’avancée russe dont l’armée s’est révélée incapable de s’adapter, en
raison de concepts militaires d’un autre âge.”
Ancien chef “Situation-Renseignement-Guerre électronique” de l’État-major Interarmées de
planification opérationnelle, je ne partage pas du tout cette partie d’analyse qui repose sur une
“appréciation de situation” inexacte qui est, en fait, la conclusion d’une prise de position
atlantiste biaisée, visant à faire croire aux ukrainiens que la Russie est faible, pour pousser
l’Ukraine à résister jusqu’au bout et lui laisser envisager, avec l’aide occidentale, une victoire.
Voici mon argumentation:
Jusqu’à preuve du contraire, la Russie n’a pas déclaré de mobilisation partielle et encore
moins générale de ses forces pour mener cette “opération spéciale”. Dans le cadre de
l’Opération Z, elle n’a utilisé, jusqu’à présent, que 12% de ses soldats (des professionnels ou
des volontaires), 10% de ses avions de chasse, 7% de ses chars, 5% de ses missiles et 4% de
son artillerie. Chacun observera que le comportement des élites dirigeantes occidentales est,
jusqu’à ce jour, beaucoup plus fébrile et hystérique, que le comportement de la gouvernance
russe, plus calme, plus placide, plus déterminée, plus sûre et maîtresse d’elle même, de son
action et de son discours. Ce sont des faits.
La Russie n’a donc pas fait jouer ses immenses réserves (réserves qui n’existent quasiment
plus en UE). Elle dispose de beaucoup plus d’une semaine de munitions ainsi qu’elle le
démontre chaque jour sur le terrain. Nous n’avons pas cette chance à l’Ouest où la pénurie de
munitions, l’obsolescence des matériels majeurs, leur maintenance insuffisante, leur faible
DTO (Disponibilité Opérationnelle Technique), l’absence de réserve, le manque
d’entrainement des personnels, le caractère échantillonnaire des matériels modernes et bien
d’autres éléments ne nous permettent pas d’envisager sérieusement, aujourd’hui, une victoire
militaire de l’OTAN face à la Russie. C’est bien la raison pour laquelle nous nous contentons
d’une guerre “économique” en espérant affaiblir l’ours russe.
Le 24 février, les Russes se sont lancés, dans l’urgence, dans une “opération spéciale”
préemptive, précédant de quelques jours un assaut des forces de Kiev contre le Donbass.
Cette opération était spéciale parce que l’essentiel des opérations au sol allaient se dérouler
dans un pays frère et dans des zones dans lesquelles une partie importante de la population
n’était pas hostile à la Russie (le Donbass). Il ne s’agissait donc pas d’une opération classique
de haute intensité face à un ennemi irréductible, il s’agissait d’une opération dans laquelle la
technique du rouleau compresseur russe, écrasant les forces, les infrastructures et les
populations adverses par l’artillerie (comme en Allemagne lors de la 2 guerre mondiale)
ème
était impossible à envisager. Cette opération était spéciale parce qu’il s’agissait davantage,
dans le Donbass, d’une opération de libération d’une population amie, otage des bataillons de
représailles ukro-nazis, et martyrisée depuis 8 ans, opération dans laquelle les populations et
l’infrastructure civiles devaient être épargnées autant qu’il était possible.
Cette opération était donc réellement spéciale et particulièrement difficile à conduire avec en
permanence à l’esprit les exigences contradictoires d’obtenir la victoire en avançant et en
occupant le terrain, tout en ménageant la population et l’infrastructure civile et la vie de ses
propres soldats.
En outre, cette opération a été menée, jusqu’à présent, en infériorité numérique (près de un
contre deux), alors que le rapport de force au sol requis en offensive est de 3 contre 1, et
même de 5 contre 1 en zone urbanisée. Les forces kiéviennes ont d’ailleurs parfaitement
compris l’intérêt de se retrancher dans les villes et de se servir des populations civiles
russophones et russophiles comme bouclier humain…
J’observe que, sur le terrain, les forces russes continuent d’avancer, jour après jour, lentement
mais sûrement face à une armée ukrainienne qui a réalisé sa mobilisation générale, qui est
aidée par l’occident, et qui est sensée se battre pour sa terre…
Mettre en cause la qualité du leadership russe, engagé dans une opération militaire très
complexe, menée en infériorité numérique, dans laquelle tout doit être fait pour éviter les
dégâts collatéraux excessifs . me paraît être une énorme erreur d’appréciation. On prête aussi
trop souvent aux russes, en occident, des intentions ou buts de guerre qu’ils n’ont jamais eu,
juste pour pouvoir dire que ces objectifs n’ont pas été atteints.
Il est vrai que l’OTAN ne s’est jamais embarrassée de scrupules pour écraser sous les bombes
les populations civiles des pays qu’elle agressait (souvent sous des prétextes mensongers),
pour contraindre ces pays à demander grâce. (Serbie, Irak, Afghanistan, Libye, etc.). Plus
d’un million de bombes otaniennes ont été larguées depuis 1990 sur la planète entrainant la
mort directe ou indirecte de plusieurs millions d’individus dans l’indifférence la plus totale
des opinions publiques occidentales.
Avant d’en arriver à l’examen du leadership occidental, pour comparaison avec le leadership
russe, notons que l’OTAN a mis 78 jours de bombardement et 38 000 sorties aériennes pour
contraindre la petite Serbie à demander l’armistice. Rappelons que la Serbie est 8 fois plus
petite que l’Ukraine et 6 fois moins peuplée, et qu’elle était agressée par l’OTAN, sans
mandat de l’ONU, dans un rapport de force de plus de dix contre un. Quelqu’un en occident
s’est-il interrogé alors sur la qualité du leadership de l’OTAN qui a mis 78 jours à vaincre son
adversaire serbe avec un tel rapport de force ? Quelqu’un s’est-il interrogé sur la légalité de
cette action lancée sous un prétexte mensonger (faux massacre de Racak) et sans mandat de
l’ONU ?
Je connais bien, pour l’avoir mesuré moi même aux USA pendant plusieurs années, la qualité
du leadership US, qui est aussi celui de l’OTAN et qui, disons le tout net, n’est pas bonne, à
quelques exceptions près. Pour tenter d’évaluer la qualité de leur leadership et les chances de
victoire dans un éventuel conflit, les USA utilisent deux méthodes:
1 – Pour la guerre de haute intensité, les évaluations se déroulent dans un grand camp
militaire situé dans le Nevada: Fort Irwin.
Toutes les brigades mécanisées ou blindées de l’Armée de Terre US effectuent des séjours
d’entraînement et de contrôle dans ce camp, à intervalles réguliers. J’ai eu le privilège
d’assister à nombre d’entre eux. Après trois semaines d’entraînement intensif dans ce camp,
avec tous les matériels majeurs, il y a un exercice en vraie grandeur pour conclure la période,
avant que la brigade ne rejoigne sa ville de garnison. La brigade est opposée à un petit
régiment équipé de matériels russes et appliquant la doctrine militaire russe. On l’appelle l’
OPFOR (Opposing Force).
Interrogé sur cette étrangeté, le commandant du camp nous déclarait toujours: “ce n’est pas
grave, le commandant de brigade apprend de ses erreurs et ne les renouvellera pas en situation
réelle”. On peut toujours rêver…
De mon point de vue d’observateur extérieur, les échecs des commandants de brigade US
étaient tout simplement liés à leur formation qui consiste à suivre des schémas et des
règlements à la lettre sans jamais en déroger, même si la situation se prête à la prise
d’initiatives et/ou à des actions d’opportunité, en marge des règlements. Le “principe de
précaution” ou “Zero defect philosophy” paralyse les leaders, retarde les prises de décision,
coupe l’élan, et conduit très souvent à la catastrophe dans le combat de haute intensité.
A Fort Irwin, cette catastrophe est observée dans 80% des cas au détriment des brigades US.
C’est un fait.
2 – Pour entrainer les États-majors, et tenter d’évaluer les chances de succès dans un éventuel
conflit, des exercices d’État-major de haut niveau (War games) sont organisés chaque année.
Ces wargames se veulent aussi, en fait, des répétitions d’actions militaires qui sont
envisagées. Il y a, en bout de chaîne, des unités des trois Armées pour matérialiser les
décisions prises par les États-majors US.
Il faut savoir que tous les wargames envisagés contre la Chine ont été perdus par le camp US,
ce qui explique peut être la prudence des USA dans leurs relations avec la Chine.
J’ai moi même participé au printemps 1998 à l’un de ces wargames qui n’était autre que la
répétition, avant l’heure, de la guerre d’Irak de 2003.
Il faut aussi souligner que des wargames contre l’Iran ont été perdus par la partie US et
notamment, en 2002, le wargame Millenium Challenge. Cette année là, le général du Marine
Corps Van Riper qui commandait l’OPFOR iranien a coulé l’ensemble d’un groupe porte
avions US (19 navires) et 20 000 hommes en quelques heures, avant que le leadership US ne
s’aperçoive de ce qui lui arrivait.
Je n’évoquerai pas ici les wargames contre les forces russes parce que je n’en connais pas les
résultats.
Si l’on rajoute à tout ce qui précède toutes les guerres perdues par les USA depuis la guerre
du Vietnam jusqu’au piteux retrait d’Afghanistan d’octobre 2021, on ne peut être que très
dubitatif sur la qualité du leadership US, donc Otanien.
En conclusion, je dirai qu’il faut être prudent avant d’évoquer les insuffisances du leadership
russe. Peut être conviendrait-il d’ôter la poutre qui obstrue les yeux du leadership occidental
avant d’évoquer la paille que l’on peut trouver dans l’œil du leadership russe. Si le leadership
russe a, aux yeux de certains, sous-estimé la capacité de résistance de l’Armée ukrainienne, le
leadership occidental a sous estimé la capacité de résistance russe aux sanctions économiques
occidentales et sa capacité à imaginer des contre-sanctions très efficaces qui vont mettre à mal
les économies de l’UE et les affaiblir toujours plus vis à vis des USA et dans leur compétition
avec la Chine.
Le leadership occidental a également sous estimé les soutiens sur lesquels pouvait compter la
Russie dans la guerre économique qui lui est faite (soutien de l’OCS, des BRICS, de très
nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine et même des pays du golfe,
producteurs de gaz et de pétrole). Tous ces pays qui refusent de sanctionner la Russie sont
souvent des pays exaspérés par l’hégémonisme du monde unipolaire occidental et par les
sanctions qui leur sont unilatéralement appliquées au moindre écart de conduite par rapport
aux règles fixées par les USA pour servir leurs intérêts.
Sur le plan militaire et dans la perspective d’une guerre nucléaire, les occidentaux gagneraient
enfin à ne pas sous estimer les performances des vecteurs et des technologies russes.
Il faut être prudent avant de prendre pour argent comptant et de relayer les déclarations
péremptoires et les analyses des services de renseignement occidentaux et garder à l’esprit la
superbe déclaration de Mike Pompéo, ex Secrétaire d’État américain:
J’ai été directeur de la CIA et nous avons menti, triché, volé. C’était comme si
nous avions eu des stages entiers de formation pour apprendre à le faire.
Pour ma part, je préfère partager/relayer le bel article du général Jacques Guillemain sur la
crise ukrainienne qui me paraît rappeler quelques vérités toujours bonnes à entendre.
Général (2S) Dominique Delawarde
ACTU Article Conflict Studies Etats-Unis Europe Guerre économique Russie Ukraine
Si une bonne partie de votre analyse sur les risques de dérapage du conflit ukrainien me
semble juste, je reviens sur la phrase: “Les renseignements fournis par les Américains ont été
décisifs pour contrer l’avancée russe dont l’armée s’est révélée incapable de s’adapter, en
raison de concepts militaires d’un autre âge.”
Ancien chef “Situation-Renseignement-Guerre électronique” de l’État-major Interarmées de
planification opérationnelle, je ne partage pas du tout cette partie d’analyse qui repose sur une
“appréciation de situation” inexacte qui est, en fait, la conclusion d’une prise de position
atlantiste biaisée, visant à faire croire aux ukrainiens que la Russie est faible, pour pousser
l’Ukraine à résister jusqu’au bout et lui laisser envisager, avec l’aide occidentale, une victoire.
Voici mon argumentation:
Jusqu’à preuve du contraire, la Russie n’a pas déclaré de mobilisation partielle et encore
moins générale de ses forces pour mener cette “opération spéciale”. Dans le cadre de
l’Opération Z, elle n’a utilisé, jusqu’à présent, que 12% de ses soldats (des professionnels ou
des volontaires), 10% de ses avions de chasse, 7% de ses chars, 5% de ses missiles et 4% de
son artillerie. Chacun observera que le comportement des élites dirigeantes occidentales est,
jusqu’à ce jour, beaucoup plus fébrile et hystérique, que le comportement de la gouvernance
russe, plus calme, plus placide, plus déterminée, plus sûre et maîtresse d’elle même, de son
action et de son discours. Ce sont des faits.
La Russie n’a donc pas fait jouer ses immenses réserves (réserves qui n’existent quasiment
plus en UE). Elle dispose de beaucoup plus d’une semaine de munitions ainsi qu’elle le
démontre chaque jour sur le terrain. Nous n’avons pas cette chance à l’Ouest où la pénurie de
munitions, l’obsolescence des matériels majeurs, leur maintenance insuffisante, leur faible
DTO (Disponibilité Opérationnelle Technique), l’absence de réserve, le manque
d’entrainement des personnels, le caractère échantillonnaire des matériels modernes et bien
d’autres éléments ne nous permettent pas d’envisager sérieusement, aujourd’hui, une victoire
militaire de l’OTAN face à la Russie. C’est bien la raison pour laquelle nous nous contentons
d’une guerre “économique” en espérant affaiblir l’ours russe.
Venons-en à la qualité du leadership militaire de la partie russe et comparons la à celle de la
“coalition occidentale”.
Le 24 février, les Russes se sont lancés, dans l’urgence, dans une “opération spéciale”
préemptive, précédant de quelques jours un assaut des forces de Kiev contre le Donbass.
Cette opération était spéciale parce que l’essentiel des opérations au sol allaient se dérouler
dans un pays frère et dans des zones dans lesquelles une partie importante de la population
n’était pas hostile à la Russie (le Donbass). Il ne s’agissait donc pas d’une opération classique
de haute intensité face à un ennemi irréductible, il s’agissait d’une opération dans laquelle la
technique du rouleau compresseur russe, écrasant les forces, les infrastructures et les
populations adverses par l’artillerie (comme en Allemagne lors de la 2 guerre mondiale)
ème
était impossible à envisager. Cette opération était spéciale parce qu’il s’agissait davantage,
dans le Donbass, d’une opération de libération d’une population amie, otage des bataillons de
représailles ukro-nazis, et martyrisée depuis 8 ans, opération dans laquelle les populations et
l’infrastructure civiles devaient être épargnées autant qu’il était possible.
Cette opération était donc réellement spéciale et particulièrement difficile à conduire avec en
permanence à l’esprit les exigences contradictoires d’obtenir la victoire en avançant et en
occupant le terrain, tout en ménageant la population et l’infrastructure civile et la vie de ses
propres soldats.
En outre, cette opération a été menée, jusqu’à présent, en infériorité numérique (près de un
contre deux), alors que le rapport de force au sol requis en offensive est de 3 contre 1, et
même de 5 contre 1 en zone urbanisée. Les forces kiéviennes ont d’ailleurs parfaitement
compris l’intérêt de se retrancher dans les villes et de se servir des populations civiles
russophones et russophiles comme bouclier humain…
J’observe que, sur le terrain, les forces russes continuent d’avancer, jour après jour, lentement
mais sûrement face à une armée ukrainienne qui a réalisé sa mobilisation générale, qui est
aidée par l’occident, et qui est sensée se battre pour sa terre…
Mettre en cause la qualité du leadership russe, engagé dans une opération militaire très
complexe, menée en infériorité numérique, dans laquelle tout doit être fait pour éviter les
dégâts collatéraux excessifs . me paraît être une énorme erreur d’appréciation. On prête aussi
trop souvent aux russes, en occident, des intentions ou buts de guerre qu’ils n’ont jamais eu,
juste pour pouvoir dire que ces objectifs n’ont pas été atteints.
Il est vrai que l’OTAN ne s’est jamais embarrassée de scrupules pour écraser sous les bombes
les populations civiles des pays qu’elle agressait (souvent sous des prétextes mensongers),
pour contraindre ces pays à demander grâce. (Serbie, Irak, Afghanistan, Libye, etc.). Plus
d’un million de bombes otaniennes ont été larguées depuis 1990 sur la planète entrainant la
mort directe ou indirecte de plusieurs millions d’individus dans l’indifférence la plus totale
des opinions publiques occidentales.
Avant d’en arriver à l’examen du leadership occidental, pour comparaison avec le leadership
russe, notons que l’OTAN a mis 78 jours de bombardement et 38 000 sorties aériennes pour
contraindre la petite Serbie à demander l’armistice. Rappelons que la Serbie est 8 fois plus
petite que l’Ukraine et 6 fois moins peuplée, et qu’elle était agressée par l’OTAN, sans
mandat de l’ONU, dans un rapport de force de plus de dix contre un. Quelqu’un en occident
s’est-il interrogé alors sur la qualité du leadership de l’OTAN qui a mis 78 jours à vaincre son
adversaire serbe avec un tel rapport de force ? Quelqu’un s’est-il interrogé sur la légalité de
cette action lancée sous un prétexte mensonger (faux massacre de Racak) et sans mandat de
l’ONU ?
Je connais bien, pour l’avoir mesuré moi même aux USA pendant plusieurs années, la qualité
du leadership US, qui est aussi celui de l’OTAN et qui, disons le tout net, n’est pas bonne, à
quelques exceptions près. Pour tenter d’évaluer la qualité de leur leadership et les chances de
victoire dans un éventuel conflit, les USA utilisent deux méthodes:
1 – Pour la guerre de haute intensité, les évaluations se déroulent dans un grand camp
militaire situé dans le Nevada: Fort Irwin.
Toutes les brigades mécanisées ou blindées de l’Armée de Terre US effectuent des séjours
d’entraînement et de contrôle dans ce camp, à intervalles réguliers. J’ai eu le privilège
d’assister à nombre d’entre eux. Après trois semaines d’entraînement intensif dans ce camp,
avec tous les matériels majeurs, il y a un exercice en vraie grandeur pour conclure la période,
avant que la brigade ne rejoigne sa ville de garnison. La brigade est opposée à un petit
régiment équipé de matériels russes et appliquant la doctrine militaire russe. On l’appelle l’
OPFOR (Opposing Force).
Interrogé sur cette étrangeté, le commandant du camp nous déclarait toujours: “ce n’est pas
grave, le commandant de brigade apprend de ses erreurs et ne les renouvellera pas en situation
réelle”. On peut toujours rêver…
De mon point de vue d’observateur extérieur, les échecs des commandants de brigade US
étaient tout simplement liés à leur formation qui consiste à suivre des schémas et des
règlements à la lettre sans jamais en déroger, même si la situation se prête à la prise
d’initiatives et/ou à des actions d’opportunité, en marge des règlements. Le “principe de
précaution” ou “Zero defect philosophy” paralyse les leaders, retarde les prises de décision,
coupe l’élan, et conduit très souvent à la catastrophe dans le combat de haute intensité.
A Fort Irwin, cette catastrophe est observée dans 80% des cas au détriment des brigades US.
C’est un fait.
2 – Pour entrainer les États-majors, et tenter d’évaluer les chances de succès dans un éventuel
conflit, des exercices d’État-major de haut niveau (War games) sont organisés chaque année.
Ces wargames se veulent aussi, en fait, des répétitions d’actions militaires qui sont
envisagées. Il y a, en bout de chaîne, des unités des trois Armées pour matérialiser les
décisions prises par les États-majors US.
Il faut savoir que tous les wargames envisagés contre la Chine ont été perdus par le camp US,
ce qui explique peut être la prudence des USA dans leurs relations avec la Chine.
J’ai moi même participé au printemps 1998 à l’un de ces wargames qui n’était autre que la
répétition, avant l’heure, de la guerre d’Irak de 2003.
Il faut aussi souligner que des wargames contre l’Iran ont été perdus par la partie US et
notamment, en 2002, le wargame Millenium Challenge. Cette année là, le général du Marine
Corps Van Riper qui commandait l’OPFOR iranien a coulé l’ensemble d’un groupe porte
avions US (19 navires) et 20 000 hommes en quelques heures, avant que le leadership US ne
s’aperçoive de ce qui lui arrivait.
Je n’évoquerai pas ici les wargames contre les forces russes parce que je n’en connais pas les
résultats.
Si l’on rajoute à tout ce qui précède toutes les guerres perdues par les USA depuis la guerre
du Vietnam jusqu’au piteux retrait d’Afghanistan d’octobre 2021, on ne peut être que très
dubitatif sur la qualité du leadership US, donc Otanien.
En conclusion, je dirai qu’il faut être prudent avant d’évoquer les insuffisances du leadership
russe. Peut être conviendrait-il d’ôter la poutre qui obstrue les yeux du leadership occidental
avant d’évoquer la paille que l’on peut trouver dans l’œil du leadership russe. Si le leadership
russe a, aux yeux de certains, sous-estimé la capacité de résistance de l’Armée ukrainienne, le
leadership occidental a sous estimé la capacité de résistance russe aux sanctions économiques
occidentales et sa capacité à imaginer des contre-sanctions très efficaces qui vont mettre à mal
les économies de l’UE et les affaiblir toujours plus vis à vis des USA et dans leur compétition
avec la Chine.
Le leadership occidental a également sous estimé les soutiens sur lesquels pouvait compter la
Russie dans la guerre économique qui lui est faite (soutien de l’OCS, des BRICS, de très
nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine et même des pays du golfe,
producteurs de gaz et de pétrole). Tous ces pays qui refusent de sanctionner la Russie sont
souvent des pays exaspérés par l’hégémonisme du monde unipolaire occidental et par les
sanctions qui leur sont unilatéralement appliquées au moindre écart de conduite par rapport
aux règles fixées par les USA pour servir leurs intérêts.
Sur le plan militaire et dans la perspective d’une guerre nucléaire, les occidentaux gagneraient
enfin à ne pas sous estimer les performances des vecteurs et des technologies russes.
Il faut être prudent avant de prendre pour argent comptant et de relayer les déclarations
péremptoires et les analyses des services de renseignement occidentaux et garder à l’esprit la
superbe déclaration de Mike Pompéo, ex Secrétaire d’État américain:
J’ai été directeur de la CIA et nous avons menti, triché, volé. C’était comme si
nous avions eu des stages entiers de formation pour apprendre à le faire.
Pour ma part, je préfère partager/relayer le bel article du général Jacques Guillemain sur la
crise ukrainienne qui me paraît rappeler quelques vérités toujours bonnes à entendre.
Général (2S) Dominique Delawarde
Jusqu’à preuve du contraire, la Russie n’a pas déclaré de mobilisation partielle et encore
moins générale de ses forces pour mener cette “opération spéciale”. Dans le cadre de
l’Opération Z, elle n’a utilisé, jusqu’à présent, que 12% de ses soldats (des professionnels ou
des volontaires), 10% de ses avions de chasse, 7% de ses chars, 5% de ses missiles et 4% de
son artillerie. Chacun observera que le comportement des élites dirigeantes occidentales est,
jusqu’à ce jour, beaucoup plus fébrile et hystérique, que le comportement de la gouvernance
russe, plus calme, plus placide, plus déterminée, plus sûre et maîtresse d’elle même, de son
action et de son discours. Ce sont des faits.
La Russie n’a donc pas fait jouer ses immenses réserves (réserves qui n’existent quasiment
plus en UE). Elle dispose de beaucoup plus d’une semaine de munitions ainsi qu’elle le
démontre chaque jour sur le terrain. Nous n’avons pas cette chance à l’Ouest où la pénurie de
munitions, l’obsolescence des matériels majeurs, leur maintenance insuffisante, leur faible
DTO (Disponibilité Opérationnelle Technique), l’absence de réserve, le manque
d’entrainement des personnels, le caractère échantillonnaire des matériels modernes et bien
d’autres éléments ne nous permettent pas d’envisager sérieusement, aujourd’hui, une victoire
militaire de l’OTAN face à la Russie. C’est bien la raison pour laquelle nous nous contentons
d’une guerre “économique” en espérant affaiblir l’ours russe.
Le 24 février, les Russes se sont lancés, dans l’urgence, dans une “opération spéciale”
préemptive, précédant de quelques jours un assaut des forces de Kiev contre le Donbass.
Cette opération était spéciale parce que l’essentiel des opérations au sol allaient se dérouler
dans un pays frère et dans des zones dans lesquelles une partie importante de la population
n’était pas hostile à la Russie (le Donbass). Il ne s’agissait donc pas d’une opération classique
de haute intensité face à un ennemi irréductible, il s’agissait d’une opération dans laquelle la
technique du rouleau compresseur russe, écrasant les forces, les infrastructures et les
populations adverses par l’artillerie (comme en Allemagne lors de la 2 guerre mondiale)
ème
était impossible à envisager. Cette opération était spéciale parce qu’il s’agissait davantage,
dans le Donbass, d’une opération de libération d’une population amie, otage des bataillons de
représailles ukro-nazis, et martyrisée depuis 8 ans, opération dans laquelle les populations et
l’infrastructure civiles devaient être épargnées autant qu’il était possible.
Cette opération était donc réellement spéciale et particulièrement difficile à conduire avec en
permanence à l’esprit les exigences contradictoires d’obtenir la victoire en avançant et en
occupant le terrain, tout en ménageant la population et l’infrastructure civile et la vie de ses
propres soldats.
En outre, cette opération a été menée, jusqu’à présent, en infériorité numérique (près de un
contre deux), alors que le rapport de force au sol requis en offensive est de 3 contre 1, et
même de 5 contre 1 en zone urbanisée. Les forces kiéviennes ont d’ailleurs parfaitement
compris l’intérêt de se retrancher dans les villes et de se servir des populations civiles
russophones et russophiles comme bouclier humain…
J’observe que, sur le terrain, les forces russes continuent d’avancer, jour après jour, lentement
mais sûrement face à une armée ukrainienne qui a réalisé sa mobilisation générale, qui est
aidée par l’occident, et qui est sensée se battre pour sa terre…
Mettre en cause la qualité du leadership russe, engagé dans une opération militaire très
complexe, menée en infériorité numérique, dans laquelle tout doit être fait pour éviter les
dégâts collatéraux excessifs . me paraît être une énorme erreur d’appréciation. On prête aussi
trop souvent aux russes, en occident, des intentions ou buts de guerre qu’ils n’ont jamais eu,
juste pour pouvoir dire que ces objectifs n’ont pas été atteints.
Il est vrai que l’OTAN ne s’est jamais embarrassée de scrupules pour écraser sous les bombes
les populations civiles des pays qu’elle agressait (souvent sous des prétextes mensongers),
pour contraindre ces pays à demander grâce. (Serbie, Irak, Afghanistan, Libye, etc.). Plus
d’un million de bombes otaniennes ont été larguées depuis 1990 sur la planète entrainant la
mort directe ou indirecte de plusieurs millions d’individus dans l’indifférence la plus totale
des opinions publiques occidentales.
Avant d’en arriver à l’examen du leadership occidental, pour comparaison avec le leadership
russe, notons que l’OTAN a mis 78 jours de bombardement et 38 000 sorties aériennes pour
contraindre la petite Serbie à demander l’armistice. Rappelons que la Serbie est 8 fois plus
petite que l’Ukraine et 6 fois moins peuplée, et qu’elle était agressée par l’OTAN, sans
mandat de l’ONU, dans un rapport de force de plus de dix contre un. Quelqu’un en occident
s’est-il interrogé alors sur la qualité du leadership de l’OTAN qui a mis 78 jours à vaincre son
adversaire serbe avec un tel rapport de force ? Quelqu’un s’est-il interrogé sur la légalité de
cette action lancée sous un prétexte mensonger (faux massacre de Racak) et sans mandat de
l’ONU ?
Je connais bien, pour l’avoir mesuré moi même aux USA pendant plusieurs années, la qualité
du leadership US, qui est aussi celui de l’OTAN et qui, disons le tout net, n’est pas bonne, à
quelques exceptions près. Pour tenter d’évaluer la qualité de leur leadership et les chances de
victoire dans un éventuel conflit, les USA utilisent deux méthodes:
1 – Pour la guerre de haute intensité, les évaluations se déroulent dans un grand camp
militaire situé dans le Nevada: Fort Irwin.
Toutes les brigades mécanisées ou blindées de l’Armée de Terre US effectuent des séjours
d’entraînement et de contrôle dans ce camp, à intervalles réguliers. J’ai eu le privilège
d’assister à nombre d’entre eux. Après trois semaines d’entraînement intensif dans ce camp,
avec tous les matériels majeurs, il y a un exercice en vraie grandeur pour conclure la période,
avant que la brigade ne rejoigne sa ville de garnison. La brigade est opposée à un petit
régiment équipé de matériels russes et appliquant la doctrine militaire russe. On l’appelle l’
OPFOR (Opposing Force).
Interrogé sur cette étrangeté, le commandant du camp nous déclarait toujours: “ce n’est pas
grave, le commandant de brigade apprend de ses erreurs et ne les renouvellera pas en situation
réelle”. On peut toujours rêver…
De mon point de vue d’observateur extérieur, les échecs des commandants de brigade US
étaient tout simplement liés à leur formation qui consiste à suivre des schémas et des
règlements à la lettre sans jamais en déroger, même si la situation se prête à la prise
d’initiatives et/ou à des actions d’opportunité, en marge des règlements. Le “principe de
précaution” ou “Zero defect philosophy” paralyse les leaders, retarde les prises de décision,
coupe l’élan, et conduit très souvent à la catastrophe dans le combat de haute intensité.
A Fort Irwin, cette catastrophe est observée dans 80% des cas au détriment des brigades US.
C’est un fait.
2 – Pour entrainer les États-majors, et tenter d’évaluer les chances de succès dans un éventuel
conflit, des exercices d’État-major de haut niveau (War games) sont organisés chaque année.
Ces wargames se veulent aussi, en fait, des répétitions d’actions militaires qui sont
envisagées. Il y a, en bout de chaîne, des unités des trois Armées pour matérialiser les
décisions prises par les États-majors US.
Il faut savoir que tous les wargames envisagés contre la Chine ont été perdus par le camp US,
ce qui explique peut être la prudence des USA dans leurs relations avec la Chine.
J’ai moi même participé au printemps 1998 à l’un de ces wargames qui n’était autre que la
répétition, avant l’heure, de la guerre d’Irak de 2003.
Il faut aussi souligner que des wargames contre l’Iran ont été perdus par la partie US et
notamment, en 2002, le wargame Millenium Challenge. Cette année là, le général du Marine
Corps Van Riper qui commandait l’OPFOR iranien a coulé l’ensemble d’un groupe porte
avions US (19 navires) et 20 000 hommes en quelques heures, avant que le leadership US ne
s’aperçoive de ce qui lui arrivait.
Je n’évoquerai pas ici les wargames contre les forces russes parce que je n’en connais pas les
résultats.
Si l’on rajoute à tout ce qui précède toutes les guerres perdues par les USA depuis la guerre
du Vietnam jusqu’au piteux retrait d’Afghanistan d’octobre 2021, on ne peut être que très
dubitatif sur la qualité du leadership US, donc Otanien.
En conclusion, je dirai qu’il faut être prudent avant d’évoquer les insuffisances du leadership
russe. Peut être conviendrait-il d’ôter la poutre qui obstrue les yeux du leadership occidental
avant d’évoquer la paille que l’on peut trouver dans l’œil du leadership russe. Si le leadership
russe a, aux yeux de certains, sous-estimé la capacité de résistance de l’Armée ukrainienne, le
leadership occidental a sous estimé la capacité de résistance russe aux sanctions économiques
occidentales et sa capacité à imaginer des contre-sanctions très efficaces qui vont mettre à mal
les économies de l’UE et les affaiblir toujours plus vis à vis des USA et dans leur compétition
avec la Chine.
Le leadership occidental a également sous estimé les soutiens sur lesquels pouvait compter la
Russie dans la guerre économique qui lui est faite (soutien de l’OCS, des BRICS, de très
nombreux pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine et même des pays du golfe,
producteurs de gaz et de pétrole). Tous ces pays qui refusent de sanctionner la Russie sont
souvent des pays exaspérés par l’hégémonisme du monde unipolaire occidental et par les
sanctions qui leur sont unilatéralement appliquées au moindre écart de conduite par rapport
aux règles fixées par les USA pour servir leurs intérêts.
Sur le plan militaire et dans la perspective d’une guerre nucléaire, les occidentaux gagneraient
enfin à ne pas sous estimer les performances des vecteurs et des technologies russes.
Il faut être prudent avant de prendre pour argent comptant et de relayer les déclarations
péremptoires et les analyses des services de renseignement occidentaux et garder à l’esprit la
superbe déclaration de Mike Pompéo, ex Secrétaire d’État américain:
J’ai été directeur de la CIA et nous avons menti, triché, volé. C’était comme si
nous avions eu des stages entiers de formation pour apprendre à le faire.
Pour ma part, je préfère partager/relayer le bel article du général Jacques Guillemain sur la
crise ukrainienne qui me paraît rappeler quelques vérités toujours bonnes à entendre.
Général (2S) Dominique Delawarde