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Contraintes Thermiques
Contraintes Thermiques
Guide de formation
Dans cet ouvrage, les génériques masculins sont utilisés sans discrimination et uniquement pour alléger le texte.
© Préventex
05-2002
Table des matières
INTRODUCTION ..................................................................................................................................... 5
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................... 49
Contraintes thermiques 3
Introduction
Mais, au travail, si vous êtes dans un environnement très chaud, le travail effectué peut
devenir pénible et vous affecter à la fois physiquement et mentalement. À la limite, il peut
comporter des risques pour votre santé et votre sécurité.
de quelle façon une ambiance thermique chaude peut affecter les personnes
exposées;
les normes à respecter face à la contrainte thermique et leurs limites;
les mesures préventives à appliquer.
Contraintes thermiques 5
1
Effets de la chaleur
Contraintes thermiques 7
1.1.1 Production de chaleur métabolique
Notre organisme produit de la chaleur par le
simple fait de nous maintenir en vie. Plus une acti-
vité physique est intense, plus la chaleur que nous
produisons est importante. Cette chaleur produite
(chaleur métabolique) représente un gain de
chaleur pour notre organisme.
la température de la peau,
la température de l'air,
la vitesse de l'air au niveau de la peau,
les vêtements.
Lorsque la température de l'air est plus basse que celle de la peau qui est
d'environ 35 0C, la peau transmet sa chaleur à l'air. L'air ainsi chauffé
s'élève pour laisser la place à de l'air non chauffé qui va à son tour refroidir
la peau, et ainsi de suite. Si au contraire l'air ambiant
est plus chaud que la peau, c'est la peau qui va recevoir
de la chaleur de l'air. Plus la vitesse de l'air est grande,
plus les échanges de chaleur seront importants.
Rappelez-vous comment l'effet d'un ventilateur peut être
agréable quand il fait chaud. Les vêtements, en
agissant comme une barrière, peuvent limiter les
échanges entre la peau et l'environnement.
la température de la peau,
la température de rayonnement,
les vêtements.
8
Par exemple, si vous êtes assis devant un feu de camp, seule la
partie de votre corps qui fait face au feu se réchauffera. L'air ne se
réchauffe pas tellement par rapport au gain de chaleur de votre
corps qui fait face au feu : c'est un gain par rayonnement. Près d'un
séchoir, votre organisme capte donc de la chaleur
par rayonnement. De la même façon, si vous
vous tenez près d'une grande fenêtre par une
froide journée d'hiver, vous perdrez de la chaleur
par rayonnement. Ici encore, les vêtements peu-
vent limiter les échanges entre la peau et l'en-
vironnement.
1.2 Thermorégulation
Lorsqu'il se produit une augmentation de la température interne du corps, soit par une
activité physique (chaleur métabolique) et/ou par convection et/ou par rayonnement,
l'organisme met en branle ses mécanismes de thermorégulation.
Contraintes thermiques 9
La fréquence cardiaque augmente et le débit sanguin vers les organes internes
diminue pour envoyer plus de sang vers la peau. Le sang, qui transporte de la
chaleur, peut favoriser le transfert de chaleur du corps vers
l'environnement, par convection ou par rayonnement, ou
limiter l'apport de chaleur par un de ces modes. De plus, le
sang permettant ainsi d'augmenter la température cutanée,
la sueur s'évapore plus facilement.
10
2
Acclimatement
Si vous partez en vacances dans les îles du sud en hiver, les premières journées vous aurez
peut-être plus de difficulté à supporter la chaleur. Mais, après quelques jours, vous vous
sentirez mieux puisque votre tolérance à la chaleur aura augmentée. En fait ce changement
est le résultat d'un processus physiologique d'adaptation appelé acclimatement. Une
personne acclimatée présente les caractéristiques suivantes :
sa fréquence cardiaque a diminué, son cœur est devenu plus efficace, il fournit
moins d'efforts pour envoyer le sang vers la peau;
elle transpire plus, plus rapidement, ce qui régularise mieux sa température interne;
sa sueur contient moins de sels;
la température de son corps est plus près de la normale et même en présence
d'une contrainte, elle souffre moins de la chaleur.
Tous ces facteurs font en sorte qu'une personne acclimatée évacue plus facilement la
chaleur accumulée par son organisme et devient, pas le fait même, plus tolérante à la cha-
leur.
Acclimatement Réacclimatement
Journée Pourcentage du Journée Pourcentage du
d'exposition travail à la chaleur d'exposition travail à la chaleur
J1 50 % J1 50 %
J2 60 % J2 70 %
J3 70 % J3 90 %
J4 80 % J4 100 %
J5 90 %
J6 100 %
Contraintes thermiques 11
3
Risques à la santé
En condition de contrainte thermique, l'organisme réagit physiologiquement pour essayer de
surmonter la contrainte imposée. Cette réaction peut être très exigeante. Les personnes
exposées à une chaleur ambiante excessive sont donc potentiellement sujettes à des pro-
blèmes de santé de plusieurs types, tels que :
l'épuisement,
les crampes de chaleur,
les éruptions cutanées,
la syncope,
les coups de chaleur.
Il est important de reconnaître les symptômes associés à ces réactions afin d'en déceler les
premiers signes et prendre les mesures qui s'imposent avant que la situation ne devienne
dramatique.
3.1 Épuisement
Si le mécanisme de transpiration est très sollicité et que l'eau et les sels ainsi perdus
ne sont pas remplacés, les symptômes suivants peuvent être ressentis :
soif,
faiblesse,
étourdissements,
maux de tête,
fatigue extrême,
nausées,
vomissements.
Il faut alors que la personne se repose dans un endroit frais et qu'elle boive.
L'acclimatement à la chaleur peut souvent prévenir une telle situation.
Contraintes thermiques 13
3.3 Éruptions cutanées
L'exposition à la chaleur peut provoquer des éruptions cutanées (boutons et rougeurs)
accompagnées d'une sensation de picotement ou de fourmillement. Ces effets
surviennent surtout lorsque la peau a été mouillée par la sueur de façon prolongée.
3.4 Syncope
Lorsque, en réponse à l'augmentation de la chaleur, l'organisme amène un trop
grand apport sanguin vers la peau, plus particulièrement aux membres inférieurs,
cela peut provoquer une baisse de la pression artérielle et un apport insuffisant de
sang au cerveau. Un mécanisme de sécurité s'enclenche alors : pâleur, étour-
dissements et vertiges pouvant mener à l'évanouissement : c'est la syncope. Cette
situation s'observe surtout lors d'un travail statique
debout et chez les sujets non acclimatés. Il faut
alors faire reposer la personne dans une atmos-
phère fraîche, en position couchée. Si elle est
inconsciente, on doit préférablement lui surélever
les jambes.
La personne victime d'un coup de chaleur doit immédiatement être retirée du milieu
chaud et refroidie rapidement, sous surveillance médicale. Le coup de chaleur est
plutôt rare et le risque est plus grand chez les sujets non acclimatés. Il est également
plus élevé chez les obèses et les personnes âgées.
14
4
Évaluation de la contrainte thermique
4.1 Environnement
Pour savoir si l'environnement de travail est contraignant pour le travailleur, il ne s'agit
pas simplement de lire la température sur un thermomètre traditionnel. Par exemple,
0
une température de 30 C dans un milieu sec est beaucoup moins exigeante que dans
un milieu humide. Plusieurs facteurs doivent donc être pris en considération pour
évaluer la contrainte venant du milieu :
la température de l'air,
le rayonnement,
l'humidité,
la vitesse de l'air.
NOTE : La température au thermomètre à globe à bulbe humide ou le WBGT (Wet Bulb Globe
Temperature) est l'indice utilisé dans le Règlement sur la santé et la sécurité du travail
(S-2.1, r.19.01). Il tient compte de tous ces facteurs dans l'évaluation de l'environne-
ment.
Contraintes thermiques 15
c) GT (globe temperature) température du globe noir.
Température mesurée par un capteur de température introduit au centre d'un
globe noir. Cette mesure tient compte de :
la température de rayonnement,
la température sèche de l'air,
la vitesse de l'air.
1
Voir annexe 1 pour les articles 121 à 124 et l'annexe V du Règlement en référence aux contraintes
thermiques
16
Une fois le montage installé, on doit attendre 30 minutes avant de prendre une mesu-
re. Ce sont les valeurs obtenues sur ces thermomètres qui sont utilisées dans la for-
mule citée précédemment pour trouver le WBGT.
Il existe sur le marché des appareils électroniques équipés des trois thermomètres
(WB, DB et GT) indiquant les températures correspondantes, en plus de donner direc-
tement la valeur du WBGT : plus besoin de le calculer! Ce type d'appareil requiert un
temps de stabilisation beaucoup moins long : 5 minutes au lieu de 30. Le Wibget
(ancien modèle) ou le Reuter Stoke (plus récent) en sont des exemples.
a) Botsball
2
L'étude a été menée par Pierre Dessureault, Jamal Lyagoubi et André Couture, département de génie
industriel, UQTR
Contraintes thermiques 17
L'appareil consiste en un seul thermomètre inséré au centre d'un globe de
cuivre de 6 cm de diamètre entouré d'un tissu maintenu mouillé avec de l'eau
distillée.
Les deux valeurs obtenues sont ensuite reportées sur un tableau (Annexe 2)
qui permet de lire directement le WBGT correspondant, en tenant compte des
caractéristiques du milieu prédéterminées (rayonnement et humidité relative).
Dans un premier temps, une personne qualifiée devra prendre des mesures
avec un équipement standard comme le Wibget par exemple, afin d'estimer
l'écart entre la température de l'air (DB) et la température de rayonnement
(GT) à chaque endroit. Cette valeur sera par la suite automatiquement
rajoutée à la lecture obtenue sur le thermomètre au mercure, qui pourra de
cette façon devenir un estimé de la température globe de rayonnement (GT).
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Dans un deuxième temps, la température humide naturelle (WB) devra être
mesurée. Pour ce faire, on peut
utiliser le thermomètre tel que
décrit dans le montage qui répond
aux exigences du Règlement.
EXEMPLE
Cette valeur de WBGT peut être lue sur une charte construite à partir des données
initiales.
14 19,7 20,3 20,9 21,5 22,1 22,7 23,3 23,9 24,5 25,1
16 21,1 21,7 22,3 22,9 23,5 24,1 24,7 25,3 25,9 26,5
18 22,5 23,1 23,7 24,3 24,9 25,5 26,1 26,7 27,3 27,9
20 23,9 24,5 25,1 25,7 26,3 26,9 27,5 28,1 28,7 29,3
22 25,3 25,9 26,5 27,1 27,7 28,3 28,9 29,5 30,1 30,7
24 26,7 27,3 27,9 28,5 29,1 29,7 30,3 30,9 31,5 32,1
26 28,1 28,7 29,3 29,9 30,5 31,1 31,7 32,3 32,9 33,5
28 29,5 30,1 30,7 31,3 31,9 32,5 33,1 33,7 34,3 34,9
30 30,9 31,5 32,1 32,7 33,3 33,9 34,5 35,1 35,7 36,3
32 32,3 32,9 33,5 34,1 34,7 35,3 35,9 36,5 37,1 37,7
34 33,7 34,3 34,9 35,5 36,1 36,7 37,3 37,9 38,5 39,1
36 35,1 35,7 36,3 36,9 37,5 38,1 38,7 39,3 39,9 40,5
38 36,5 37,1 37,7 38,3 38,9 39,5 40,1 40,7 41,3 41,9
Contraintes thermiques 19
4.2 Charge de travail
Puisqu'avec l'indice WBGT, on connaît maintenant la contrainte imposée par
l'environnement de travail, il reste à déterminer la charge de travail, appelée aussi
métabolisme de travail. Cette donnée permet de tenir compte de la chaleur que pro-
duit le travailleur à l'intérieur de son corps suite aux activités physiques qu'il accomplit.
L'unité de mesure utilisée est habituellement la calorie (cal) ou le kilocalorie (kcal).
la consommation d'oxygène,
la fréquence cardiaque,
la méthode par analogie,
la décomposition de la tâche.
20
Avec la méthode par analogie, on pourrait simplement se fier aux exemples
indiqués plus haut afin de déterminer la catégorie de charge de travail à
laquelle correspond le travail effectué. La méthode par analogie est par
contre très approximative.
Contraintes thermiques 21
Tableau II
ÉVALUATION DE LA CHARGE DE TRAVAIL VALEURS MOYENNES DE
MÉTABOLISME POUR DIFFÉRENTES ACTIVITÉS
Exemple de calcul: utilisation d'un outil portable lourd sur une chaîne de montage
A. Déplacement 120 kcal/h
22
Cette méthode tient compte de trois éléments :
EXEMPLE
Contraintes thermiques 23
Malgré tout, indépendamment de leurs lacunes, les méthodes par analogie
et par décomposition de la tâche sont les plus pratiques en milieu de travail.
Elles suffisent habituellement à estimer la charge de travail. Cependant,
dans certains cas, il peut s'avérer nécessaire d'avoir recours à des méthodes
d'évaluation plus précises pour trancher entre deux catégories.
24
5
Application de la norme
Pour chaque heure (exposition continue) ou chaque période de deux heures (exposi-
tion intermittente), il faut calculer :
la valeur moyenne du métabolisme Mmoyen = (M1) x (t1) + (M2) x (t2) + ... (Mn) x (tn)
(t1) + (t2) + ... (tn)
la valeur moyenne du WBGT WBGTmoyen = (WBGT1) x (t1) + (WBGT2) x (t2) +...(WBGTn) x (tn)
(t1) + (t2 + ... (tn)
Contraintes thermiques 25
EXEMPLE
205 kcal/h
29,8 °C
26
Cependant, l'estimation précise de la charge de travail étant difficile, on privilégie plu-
tôt l'utilisation du tableau 1 du Règlement, où la charge de travail est divisée en trois
grandes catégories, soit :
Tableau I
VALEURS LIMITÉES ADMISSIBLES
D'EXPOSITION À LA CHALEUR EN °C (WBGT)
Dans ce tableau, pour chaque catégorie, seules les valeurs limites WBGT les plus
restrictives sont conservées. De cette façon, le travailleur est mieux protégé d'une
exposition pouvant excéder la limite WBGT admissible.
EXEMPLE
Sur le tableau I, on peut lire que pour une charge de travail classée travail moyen,
le WBGT admissible est de 26,7 0C. Avec un WBGTmoyen mesuré de 27,8 0C on
dépasserait donc les limites permises.
Contraintes thermiques 27
Lorsque la limite admissible est dépassée pour le travail continu, on peut référer aux
régimes d'alternance travail / repos afin de déterminer combien de temps par heure le
travailleur doit se reposer pour que son exposition respecte la norme. Ces régimes
ont été conçus en partant de l'hypothèse que la valeur WBGT de l'endroit de repos est
la même que celle du poste de travail. Dans ce cas, le WBGT limite applicable se
trouve en considérant le métabolisme moyen au travail sans tenir compte du métabo-
lisme au repos.
EXEMPLE
Le travailleur doit faire une semaine normale de travail, cinq jours par semaine,
huit heures par jour, avec interruption de l'ordre d'une demi-heure pour le
repas;
28
Il doit être physiquement apte pour le travail considéré. Dans certains cas
exceptionnels, il faut avoir recours à un avis médical pour être en mesure de
déterminer si le travailleur est physiquement apte à exécuter un travail donné,
notamment dans le cas d'un travailleur souffrant de problèmes cardiaques ou
d'obésité;
Correction
Type de vêtement
WBGT
Vêtement de travail léger 0
Survêtement de coton -2
Vêtement d'hiver -4
Vêtement imperméable -6
On comprendra également que, comme la norme vise à prévenir les risques d'atteinte
grave à la santé des travailleurs en empêchant une augmentation de la température
interne du corps de plus de 1 0C, elle ne tient pas compte de la notion de confort. À
titre indicatif, une augmentation de plus de 0,5 0C de la température interne peut
causer de l'inconfort. Donc, même si la norme est respectée, les travailleurs peuvent
ressentir de l'inconfort.
3
L'apport en sel est maintenant une notion réfutée par les spécialistes – Voir chapitre 6
4
ACGIH : American Conference of Governmental Industrial Hygienists
Contraintes thermiques 29
6
Mesures de prévention
L'article 124 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail stipule que lorsque l'indice de
contrainte thermique dépasse la courbe de travail continue indiquée au graphique de l'annexe
D, il faut, par ordre de priorité :
De plus, l'article 39 mentionne qu'il faut assurer une surveillance médicale des travailleurs
surexposés, mettre à leur disposition eau et sel, ainsi qu'une douche par 15 travailleurs
exposés.
Bien que la réglementation exige ces mesures de contrôle lorsque l'indice de contrainte
thermique est excédé, dans un objectif de prévention, plusieurs mesures peuvent être prises
pour éviter de se rapprocher des limites permises.
Voyons ce qui peut être fait pour contrôler l'exposition à la chaleur ou à tout le moins à en
limiter les effets.
Contraintes thermiques 31
6.1.1 Rayonnement
L'apport de chaleur par rayonnement peut être réduit de deux façons :
6.1.4 Humidité
Il faut chercher à évacuer la vapeur produite. La ventilation locale permet de
capter les vapeurs avant qu'elles ne se dispersent dans le milieu de travail.
6.1.5 Climatisation
Bien souvent, pour les exigences de la production et de la qualité du produit,
on est tenu de contrôler la température et l'humidité de l'air par la climatisa-
tion. Ce moyen de contrôle pourrait avantageusement être utilisé pour
diminuer les contraintes thermiques auxquelles sont soumis les travailleurs.
32
6.2 Mesures administratives
EXEMPLE
6.2.2 Acclimatement
Un travailleur non acclimaté sera moins tolérant à la chaleur. On devra donc
prévoir des périodes de repos plus fréquents tant que l'acclimatement ne
sera pas complété.
6.2.4 Vêtements
Les vêtements vont toujours réduire les échanges de chaleur entre le corps
et l'environnement. Si l'environnement est tel que la température de l'air et la
température de rayonnement sont plus élevées que la température de la
peau, le port de vêtements va protéger le corps en limitant les gains de
chaleur par convection et par rayonnement puisque la peau est alors moins
exposée. Par contre, les vêtements vont également limiter la perte de cha-
leur du corps par évaporation, en retenant la sueur.
Contraintes thermiques 33
Donc, les vêtements devraient préférablement être :
Certains breuvages sont par contre à éviter : café, alcool, thé, cola. Ces
derniers sont diurétiques et font perdre de l'eau alors qu'on cherche plutôt à
la conserver. Il faut également éviter de boire des breuvages trop sucrés.
34
Annexes
Annexe 1
121. Mesure obligatoire: Dans tout établissement qui emploie 50 travailleurs ou plus et où
des travailleurs sont soumis à des conditions thermiques telles que l'indice de contrainte
thermique atteint ou dépasse la courbe de travail continu indiquée au graphique de
l'annexe V, un tel indice doit être mesuré deux fois par année, dont une fois pendant
l'été, à chaque poste de travail où il est atteint ou dépassé.
Les résultats des mesures effectuées conformément au premier alinéa doivent être
consignés par l'employeur dans un registre que celui-ci doit conserver pendant au moins
5 ans.
122. Méthode: Pour l'application du présent règlement, l'indice de contrainte thermique est
mesuré par l'indice de température au thermomètre à globe à boule humide (méthode
W.B.G.T.) tel qu'établi à l'annexe V.
123. Indice supérieur à la courbe de travail continu: Dans tout établissement où des
travailleurs sont soumis à des conditions thermiques telles que l'indice de contrainte
thermique dépasse la courbe de travail continu indiquée au graphique de l'annexe V,
une surveillance médicale des travailleurs ainsi exposés doit être assurée par
l'employeur et celui-ci doit mettre à leur disposition de l'eau dont la température est
comprise entre 10º C et 15º C, ainsi qu'une douche par 15 travailleurs exposés.
124. Mesures particulières: Dans tout établissement où des travailleurs sont soumis à des
conditions thermiques telles que l'indice de contrainte thermique dépasse la courbe de
travail continu indiquée au graphique de l'annexe V, les mesures suivantes doivent être
prises:
Contraintes thermiques 37
ANNEXE V
(a. 121, 122, 123 et 124)
L'indice de température au thermomètre à globe à boule humide (WBGT) est calculé au moyen
des équations suivantes:
où:
WB = température au thermomètre à boule humide naturelle
DB = température au thermomètre à boule sèche
GT = température au thermomètre à globe
Pour établir la valeur de WBGT, on doit utiliser un thermomètre à globe noir, un thermomètre à
boule humide naturelle (statique) et un thermomètre à boule sèche.
L'exposition à des températures supérieures à celles du tableau 1 est admissible aux conditions
suivantes: le travailleur doit faire l'objet d'une surveillance médicale et il doit être établi que sa
tolérance au travail à la chaleur est supérieure à celle de la moyenne.
TABLEAU 1
38
VALEURS LIMITES ADMISSIBLES D'EXPOSITION À LA CHALEUR
Contraintes thermiques 39
Méthode de mesure
4) On peut utiliser tout autre type de capteur de température qui donne, dans les mêmes
conditions, la même indication qu'un thermomètre à mercure.
5) L'emplacement des thermomètres doit être choisi de façon à obtenir des indications
représentatives des conditions dans lesquelles le travailleur travaille ou se repose.
Charge de travail
La charge thermique totale est la somme de la chaleur engendrée par le corps et de la chaleur
ambiante. De ce fait, si le travail est effectué en ambiance chaude, chaque activité doit être
classifiée en fonction du genre de travail visé et la limite d'exposition à la chaleur correspondant
à la catégorie de travail visé sera comparée à la norme en vigueur, de façon à protéger le
travailleur de toute exposition excédant la limite admissible.
Les activités effectuées par un travailleur doivent être classées dans les catégories suivantes:
Le tableau 1 donne alors la valeur limite admissible d'exposition à la chaleur pour la charge de
travail visée.
40
L'affectation d'une activité à une catégorie donnée peut se faire soit par la mesure de
métabolisme de l'homme au travail, soit par l'estimation de celui-ci à l'aide du tableau 2 :
Contraintes thermiques 41
On peut également recourir aux tables proposées dans les publications énumérées ci-dessous :
a) Astrand P.O., Rodahl K., Textbook of Work Physiology, New York, San Francisco,
McGraw Hill Book Company, 1979;
c) Energy Requirements for Physical Work, Research Progress Report No 30, Purdue
Farm Cardiac Project, Agricultural Experiment Station, 1961;
d) Durnin, J.V.G.A., Passmore R., Energy, Work and Leisure, Londres, Heinemenn
Educational Books, 1967.
Les valeurs limites admissibles d'exposition du tableau 1 et du graphique ont été conçues en
partant de l'hypothèse que la valeur WBGT à l'emplacement réservé au repos est égale à la
valeur WBGT au poste de travail ou en est très voisine. Les limites applicables au travail en
continu correspondent aux conditions suivantes: semaine de 5 jours, journée de 8 heures avec
une brève interruption (de l'ordre de la demi-heure) pour le repas. Des limites d'exposition
supérieures sont admises si des repos complémentaires sont alloués. Toutes les interruptions, y
compris les pauses imprévues et les périodes d'attente au cours du travail tenant aux
nécessités de l'exploitation ou à des motifs d'ordre administratif, peuvent être comptabilisées
comme temps de repos lorsque de hautes températures ambiantes rendent nécessaires des
repos complémentaires.
Un travailleur qui règle lui-même sa cadence limite spontanément sa charge de travail horaire à
30-35 % de sa capacité de rendement physique maximal, soit en travaillant au rythme qui
convient à cette fin, soit en s'octroyant des pauses hors programme. De ce fait, il est rare que la
moyenne journalière du métabolisme dépasse 330 kcal/h. Cependant, sur une durée de travail
de 8 heures, le métabolisme moyen peut dépasser cette valeur au cours de certaines périodes.
Lorsque l'indice WBGT du poste de travail est différent de celui du poste de récupération, on
calcule une valeur moyenne pondérée autant pour la chaleur environnante que pour le taux
métabolique. En utilisant la valeur moyenne pondérée, on se réfère à la ligne continue sur le
graphique qui se trouve plus haut dans la présente annexe.
où M1, M2 et Mn sont des valeurs estimées du taux métabolique de chacun des postes de travail
du travailleur durant toute la période de travail et t1, t2 et tn sont les temps exprimés en minutes
passés à chacun des taux métaboliques correspondants.
42
Il en est de même pour l'indice WBGT.
où WBGT1, WBGT2, WBGTn représentent des valeurs calculées en WBGT pour des travaux
variables aux emplacements de repos et aux postes de travail occupés durant toutes les
périodes de temps et t1, t2, tn sont le temps en minutes passé à chacun des emplacements de
repos et aux postes de travail.
Lorsque l'exposition en ambiance chaude est continue durant plusieurs heures ou durant
l'entière période de travail, les valeurs moyennes pondérées doivent être calculées pour une
période d'une heure, c'est-à-dire t1 + t2 + ... tn = 60 minutes. Dans le cas d'exposition
intermittente, les valeurs moyennes pondérées doivent être calculées pour une période de 2
heures, c'est-à-dire t1 + t2 + ... tn = 120 minutes.
Application de la méthode
La méthode WBGT ne s'applique pas à des travailleurs non acclimatés, qui ne sont pas
physiquement aptes à effectuer un travail donné ou qui portent des vêtements de protection
contre la chaleur spécialement adaptés à certaines tâches dangereuses.
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Annexe 2
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Contraintes thermiques 47
Bibliographie
BEAUDET, Martine et al., Hygiène du travail, Les éditions Le Griffon d'argile Inc., 1985,
707 pages
Règlement sur la santé et la sécurité du travail, S-2.1, r.19.01 : à jour au 18 juillet 2001,
Québec, Éditeur officiel du Québec, 2001, 112 pages
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