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Mise en garde
L'Association paritaire de santé et de sécurité du travail, secteur imprimerie
et activités connexes, a un important rôle à jouer en matière de prévention.
C'est dans cette optique que ce document voué à la prévention des lésions
musculo-squelettiques en imprimerie a été produit.
Ce guide a été conçu à partir de travaux réalisés dans le secteur de l'imprimerie,
notamment lors d'interventions ergonomiques dans des entreprises; ceux-ci
ont été appuyés par des recherches documentaires. L'Association ne peut
garantir l'exactitude absolue ou le caractère exhaustif de cette publication.
L'état des connaissances en ergonomie s'accroît presque de jour en jour.
Ce guide s'appuie toutefois sur ce qui est généralement reconnu en matière
d'ergonomie. Nous déclinons toute responsabilité quant aux erreurs ou
omissions qui pourraient s'y trouver et de l'application qui pourrait s'ensuivre.
Pour éviter d'alourdir le texte, nous avons utilisé le masculin avec une valeur
neutre. On comprendra que ce document s'adresse aux hommes et
aux femmes qui oeuvrent dans notre industrie.
Recherche et illustrations
Joanne Lagarde
Conception et rédaction
Joanne Lagarde
Marie Ménard
Mise en pages
Hélène Trudel
Remerciements
L'Association tient à souligner la contribution de tous les membres
de l'équipe à la réalisation de ce guide.
L'Association remercie les représentants des entreprises, employeurs
et travailleurs du secteur des arts graphiques qui, en nous donnant
l'occasion d'intervenir en ergonomie, nous ont permis d'accroître
nos connaissances des risques de blessures musculo-squelettiques
en imprimerie.
BLESSURES MUSCULOSQUELETTIQUES 6
L'anatomie 8
Les membres supérieurs 10
Le dos 14
OÙ AGIR? 33
L'organisation matérielle 34
L'organisation du travail 40
La formation 41
La prise en charge individuelle 42
COMMENT AGIR? 43
La démarche individuelle 44
La démarche collective 46
L’intervention ergonomique 47
CONCLUSION 51
RÉFÉRENCES 52
En imprimerie, les blessures musculo-squelettiques affectent principalement les os,
les articulations, les ligaments, les tendons et les muscles. Ces lésions se produisent
à la suite d’un événement accidentel ou surviennent après des sollicitations
répétées ou soutenues.
Les lésions par sollicitations répétées ou soutenues
Les lésions par sollicitations répétées ou soutenues se développent lentement
et ne peuvent être associées à un seul événement. Les causes de ces blessures
sont d'ailleurs plus difficiles à identifier. Ce type de lésion est surtout causé par
un travail répétitif, des efforts vigoureux, des postures ou des mouvements
contraignants qui, à la longue, usent le système musculo-squelettique.
Les lésions par sollicitations répétées ou soutenues découlent de mouvements
ou de postures habituellement inoffensifs dans la vie de tous les jours, mais
qui deviennent à risque en situation de travail lorsqu'ils sont continuellement
répétés ou soutenus, souvent avec effort. De petits troubles physiques
s'installent progressivement; ils sont souvent ignorés jusqu'à ce que la
lésion soit importante et permanente.
Les muscles
Les muscles sont composés de milliers de fibres
qui, grâce à leur capacité de contraction et
d'étirement, produisent les mouvements du corps.
Ils sont remplis de vaisseaux sanguins qui leur
fournissent l'oxygène et les nutriments nécessaires
et transportent les déchets libérés.
Les tendons
La plupart des muscles ne sont pas attachés
aux os directement. Ils se prolongent en un
muscle cordon fibreux dense, le tendon, par lequel
ils se rattachent aux os. Les tendons transfèrent
les forces et mouvements des muscles aux os.
Certains tendons comme ceux du poignet et
tendon
de la main sont munis d'une gaine contenant
un lubrifiant appelé liquide synovial.
Celle-ci facilite le déplacement des tendons
et les protège des structures osseuses
ligament qui pourraient les endommager.
gaines synoviales
tendons
Les ligaments
Les ligaments sont des bandes de tissu fibreux
ligament qui unissent les os ensemble, aident au maintien
de l'articulation et limitent, au niveau de
l'articulation, la portée des mouvements.
Les ligaments n'ont pas la possibilité
de se contracter comme les muscles.
Les blessures aux membres supérieurs se produisent lorsque les forces ou les tensions exercées
sur les structures (ex. muscles, tendons, ligaments, os, bourses) dépassent leur degré de résistance.
Ces blessures résultent de sollicitations répétées ou soutenues, lesquelles entraînent, à la longue,
irritation ou inflammation des structures musculo-squelettiques, les fameuses lésions en ite.
tension musculaire
tendinite et bursite cervicale
de l’épaule
épicondylite
épitrochléite
tendinite tendinite
des fléchisseurs ténosynovite des fléchisseurs des extenseurs
du poignet du poignet et des doigts du poignet et
et des doigts maladie de Quervain des doigts
syndrome du
canal carpien
Tendinite de l'épaule
L'inflammation du tendon au niveau de l'épaule est une lésion d'usure
particulièrement fréquente en reliure et finition. Les risques de tendinite
à l'épaule augmentent considérablement avec le travail exécuté au niveau
ou au-dessus des épaules. L'élévation des bras produit une compression
des tendons et bloque la circulation sanguine. L'insuffisance de la circulation
sanguine, responsable de l'apport des éléments nutritifs nécessaires aux
tendons, accélère leur dégénérescence et peut occasionner une tendinite
de l'épaule. À la suite des changements dégénératifs au niveau des tendons,
les muscles deviennent moins aptes à assurer leur fonction.
Bursite de l'épaule
Dans les régions exposées à des pressions ou
bourse
des frictions possibles entre différentes structures
(tendons, os ou ligaments), on retrouve un petit
sac rempli d'un liquide qu'on appelle bourse
séreuse. Son principal rôle est d'assurer un
glissement adéquat entre les muscles.
Épicondylite (coude)
L'épicondylite (tennis elbow) est une inflammation
au niveau du coude. Cette lésion est localisée à la
face externe de l'articulation du coude (l'épicondyle),
où les muscles responsables de l'extension des
doigts et des poignets s'insèrent.
Les épicondylites sont souvent associées aux tâches
forçantes ou répétitives qui requièrent des
mouvements de rotation externe des avant-bras
et d'extension des poignets. Elles représentent
l'affection la plus fréquente du coude.
rotation externe
de l’avantbras
Épitrochléite (coude)
rotation interne
L'épitrochléite est une inflammation de l'insertion de l’avantbras
des tendons des fléchisseurs des doigts et des
poignets, à la face interne du coude.
Les épitrochléites sont souvent associées aux tâches
forçantes et répétitives qui requièrent des
mouvements de rotation interne de l'avant-bras
et de flexion des poignets. extension
du poignet flexion
Tendinite (poignets) du poignet
Ténosynovite (poignet-main)
Une ténosynovite est une inflammation qui se situe
au niveau du tendon et de la gaine synoviale qui
l'entoure. Lorsque les tendons sont extrêmement
sollicités, la gaine est sur-stimulée et produit une
quantité excessive de liquide synovial; elle devient
alors enflée et douloureuse. Cette blessure atteint
souvent les tendons (situés au niveau des poignets)
des muscles du pouce (maladie de Quervain) et
des doigts.
sacrum
vertèbre
noyau pulpeux
disque intervertébral
vertèbre
De nombreux muscles dorsaux permettent
d'effectuer différents mouvements de la colonne.
Par ailleurs, les muscles abdominaux et fessiers
Courbure de la colonne
agissent aussi sur la colonne. La contraction des
muscles relâchés vs muscles contractés
abdominaux et des fessiers permet de basculer
le bassin vers l'arrière et de redresser la courbure
lombaire (le bas du dos). Elle soulage ainsi les
pressions exercées sur les disques intervertébraux
de la région lombaire.
muscles dorsaux
muscles abdominaux
muscles fessiers
Lombalgie
La lombalgie est une douleur plus ou moins aiguë, localisée
dans la région lombaire (bas du dos). La cause de cette
douleur est parfois difficile à établir. Elle peut, entre autres,
provenir d'un spasme musculaire.
Hernie discale
Le disque est constitué d'un anneau fibreux et d'un noyau
formé d'une masse gélatineuse. À la suite d’application
répétée de forces, le disque peut dégénérer et de petites
fissures apparaître dans l'anneau. Par exemple,
hernie discale
après un effort en flexion du tronc vers l'avant,
le noyau gélatineux peut se déplacer vers l'arrière disque intervertébral
et être repoussé vers l'extérieur. Si le
fragment de la masse gélatineuse sort
noyau
du disque, il y a hernie discale.
Les facteurs de risque désignent les facteurs au travail qui risquent de déclencher
des blessures ou de créer des conditions qui en favorisent l'apparition.
Les facteurs de risque peuvent générer de la fatigue, des douleurs ou
des blessures chez les personnes qui y sont exposées.
La posture correspond à la position qu’on doit adopter pour exécuter son travail.
Certaines postures sont plus exigeantes que d’autres parce qu’elles engendrent une surcharge
sur le système musculo-squelettique. Elles augmentent le risque de fatigue, de douleur et
de lésion musculo-squelettique au dos, à l'épaule et au bras. Certaines postures contraignantes
ou inconfortables peuvent aussi occasionner des blessures accidentelles comme un étirement
musculaire. Voici quelques postures contraignantes observées en imprimerie.
Pression dans le muscle, Lorsque le bras est élevé (en abduction ou en
selon le degré d’élévation du bras1 flexion), les tendons des épaules sont comprimés;
la circulation sanguine risque alors de devenir
insuffisante. Le manque de nutrition sanguine
peut accélérer la dégénérescence des tendons,
Pression sanguine dans le muscle
ce qui peut conduire à une tendinite à l'épaule.
Des études 2 ont montré qu'à partir de 30 degrés
(mm Hg)
La largeur de prise
La largeur de prise est un facteur qui influence
grandement la capacité maximale de la force de
préhension. Celle-ci diminue considérablement
lorsque la prise est très large.
Amplitude de l’écartement
poucedoigts
La flexion du tronc vers l’avant
En imprimerie, les soulèvements et dépôts en
flexion du tronc vers l'avant sont très fréquents,
les charges souvent lourdes. Les flexions du tronc
vers l'avant sont particulièrement observées
lorsque les travailleurs déchargent ou chargent
des palettes au niveau du sol.
La flexion du tronc vers l’avant
avec étirement
En plus de se pencher souvent, il arrive aussi
fréquemment que les travailleurs s'étirent lorsque
la surface de dépôt est loin de leur portée
horizontale. Ils choisissent souvent de s'étirer
au-dessus de la palette plutôt que de se déplacer
de l'autre côté. Ce choix peut être justifié par la
vitesse de sortie des imprimés. Plus elle est élevée,
moins les travailleurs disposent de temps pour
se déplacer de l'autre côté de la palette pour
y déposer leurs piles.
La combinaison flexiontorsion
La torsion accompagnée d'une flexion du tronc
est observée lorsque des travailleurs doivent
empiler sur une surface basse (ex. palette au sol)
et derrière eux.
La force appliquée correspond à la force que doit déployer une personne pour exécuter son travail
(ex. soulever un paquet, un cylindre, un bâton de section). Plus la force est grande, plus la charge
sur le système musculo-squelettique est importante.
Le poids manipulé
Les travailleurs aux presses manipulent de lourdes
charges, plusieurs fois par quart de travail. Le poids
de ces charges (ex. cylindres, bâtons de sections)
peut s'élever jusqu'à 75 lbs chaque fois.
Exercée fréquemment, une force appliquée peut être exigeante pour le système
musculo-squelettique. Lorsqu’elle est conjuguée à une posture contraignante,
il s’ensuit une contrainte importante pour le système musculo-squelettique.
En effet, une personne qui doit adopter une posture contraignante pour faire
un travail doit déployer une plus grande force qu’une autre qui peut le faire
dans une posture confortable.
La largeur de prise
combinée aux forces appliquées
Pour saisir et tenir une pile de papier, les travailleurs
doivent presser fortement le papier avec les doigts
et le pouce pour ne pas risquer d'en perdre. Plus
la quantité est importante, plus il y a de forces
exercées sur les fléchisseurs des doigts et du pouce.
Il y a pression lorsqu’une partie du corps entre en contact avec un objet. Cette pression peut être
exercée par la personne elle-même (ex. un travailleur qui comprime une pile de papier) ou
provenir d’une source externe (ex. plancher). Des pressions importantes peuvent avoir des effets
sur le système musculo-squelettique (ex. vaisseaux sanguins, tendons, nerfs).
Le maintien prolongé d’une posture oblige une contraction soutenue,
ce qui nuit à la circulation sanguine, donc à l’oxigénation des tissus.
Il s’ensuivra des risques accrus de fatigue et de douleur musculaire.
La rigidité de la surface du plancher peut aussi
avoir un impact important sur la posture debout.
Ajoutée à la contrainte posturale du travail debout
pendant de longues heures, elle augmente, de façon
importante, les risques d'apparition d'inconfort et de
fatigue. La pression appliquée sur les tissus des
pieds est mieux distribuée sur une surface souple.
La cadence des machines impose souvent aux
travailleurs leur rythme de travail. En imprimerie,
on le constate surtout à la sortie des presses
rotatives et lors du chargement ou du
déchargement des diverses machines en reliure.
On observe alors un autre facteur de risque : les
mouvements répétitifs. Ceux-ci sont aussi présents
lors de certaines tâches à la finition, notamment
au cours de l'assemblage ou de l'encartage.
Plusieurs autres facteurs peuvent indirectement influencer le niveau de risque d'apparition
de blessures musculo-squelettiques. Parmi ceux-ci, notons l’environnement de travail,
le matériel et les équipements utilisés, les exigences de la tâche et de l’organisation
du travail ainsi que les caractéristiques individuelles.
L’environnement de travail
L’environnement de travail réfère tant à
l’aménagement des tables, convoyeurs ou
autres surfaces de travail qu’à l’environnement
en général (ex. voies de circulation, rangement,
éclairage). Un environnement de travail qui ne
fournit pas suffisamment d’espace pour le
déplacement des personnes ou qui oblige
l’adoption de postures contraignantes pour
atteindre la surface de travail (ex. pour la prise
ou le dépôt des produits) augmente le niveau
de risque. Le matériel et
les équipements utilisés
Les caractéristiques du matériel utilisé peuvent
contribuer à déterminer certains facteurs de risque
(ex. texture ou largeur du papier). Il en est de
même pour les outils et les équipements utilisés;
leur conception et leur état de fonctionnement
sont des éléments importants dans l'apparition
de facteurs de risque. Ils peuvent déterminer
les postures adoptées par les travailleurs ou
l'importance des efforts requis pour leur utilisation.
C’est pourquoi ils doivent être adaptés aux tâches
auxquelles ils sont destinés, faciles d’utilisation
(ex. ajustement) et bien entretenus.
Les exigences de la tâche
Les exigences de la tâche (ex. déplacements
fréquents, poids à manipuler) et de l’organisation
du travail (ex. vitesse d’exécution, absence de
zone tampon) peuvent influencer les méthodes
de travail et les risques d'apparition de blessures
musculo-squelettiques. La méthode utilisée pour
réaliser une tâche influence directement la posture
adoptée, les forces déployées et la fréquence
des mouvements exécutés. La conception ou
l'aménagement des postes de travail, les
équipements disponibles, les habitudes, la pression
au travail ou l'inexpérience sont autant de raisons
qui peuvent expliquer les façons de faire.
L'expérience que les travailleurs ont acquise
dans l'exercice de leurs fonctions leur permet
Les caractéristiques individuelles
de développer plusieurs habiletés dont celles
d'adopter des méthodes de travail plus Les caractéristiques individuelles, différentes
économiques, c'est-à-dire moins forçantes. d'un individu à l'autre, influencent l'organisme
humain. L'âge, le sexe, le type de tissu, la taille,
le poids, les habitudes de vie (ex. alcool, tabac,
qualité du sommeil et de l'alimentation),
la condition physique en sont des exemples.
Les blessures se développent quand les facteurs
de risque dépassent la capacité du système
musculo-squelettique de les tolérer. Le seuil
de tolérance diffère d'une personne à une autre.
Il est difficile d'évaluer les risques d'apparition
des blessures à partir des caractéristiques
individuelles. L'organisme humain est trop
complexe pour pouvoir prédire la vulnérabilité
aux blessures d'un travailleur par ses caractéristiques
individuelles. Il faut néanmoins les considérer
lorsqu'on évalue une situation de travail.
Il existe différents domaines d'intervention qui visent à réduire ou éliminer
les facteurs de risque. Les principaux sont :
l'organisation matérielle
l'organisation du travail
la formation
la prise en charge individuelle.
Cette section présente ces domaines d'intervention et quelques avenues
de solution. Les exemples proviennent d'entreprises du secteur de l'imprimerie
où des correctifs ont déjà été apportés, ou encore des suggestions
qui ont été proposées à la suite des interventions ergonomiques réalisées
par l'Association sectorielle.
L'ergonomie est, la plupart du temps, du cas par cas. Bien qu'il y ait des principes
généraux à respecter (ex. ajuster la hauteur de la surface de travail), chaque
situation doit être analysée dans son ensemble. Chaque poste de travail
ou chaque type de production a ses particularités. Ce qui a été fait dans une
entreprise n'est pas nécessairement indiqué pour une autre. Il faut toujours faire
tout le tour du problème avant de proposer des solutions.
Une meilleure organisation matérielle permet notamment d’améliorer l’aménagement des postes
de travail, ce qui a des incidences directes sur les facteurs de risque. Ainsi, la hauteur d’un poste
de travail comme l’ajout de certains équipements pour faciliter la manutention ou le transport de
charges aura un effet bénéfique sur les postures adoptées par les travailleurs et les efforts déployés.
Les équipements
L'installation, l'ajout ou la modification de certains
équipements peuvent améliorer les conditions de
réalisation du travail. Ce faisant, on peut contribuer
à résoudre certains malaises et blessures musculo-
squelettiques.
L'accessibilité
Pour assurer le maximum de confort, il faut aussi
retirer ou déplacer tout obstacle qui nuit à
l'accessibilité. Ceci a pour effet de favoriser
l'adoption de postures confortables.
Pour réduire les flexions du tronc
vers l'avant
Pour diminuer les flexions du tronc vers l'avant,
l'installation de tables ou plates-formes élévatrices
permet de maintenir la hauteur de la charge
manipulée à la portée verticale des travailleurs.
Munies d'un système de réglage, facile d'utilisation,
elles peuvent être ajustées au fur et à mesure
qu'on empile ou décharge.
Pour limiter les élévations des bras
Pour réduire ou éliminer les risques de blessure
occasionnés par des élévations répétées des bras,
il faut abaisser la hauteur des surfaces de travail.
La hauteur devrait permettre de garder l'angle
d'élévation des bras (au niveau des épaules)
à moins de 30 degrés.
Hauteurs de travail suggérées
Réduire les charges statiques
engendrées par le travail debout
Garder une position statique pendant de longues
heures occasionne souvent de la fatigue et des
malaises; c'est pourquoi il faut privilégier l'alternance
entre les positions debout et assises. Changer de
posture permet de faire intervenir des muscles
différents pendant que d'autres se relâchent.
On facilite ainsi la récupération tout en prévenant
la fatigue, l'ankylose ou les enflures au niveau
des membres inférieurs.
La chaise élevée, comme le siège assis-debout, Attention! Pour qu'un poste de travail puisse
doit être ajustée afin que la surface de travail, être utilisé assis ou debout, il doit y avoir de
comme pour le travail debout, permette au l'espace pour les jambes sous la surface de travail;
travailleur de relâcher les épaules. sinon, on ne peut s'asseoir confortablement.
Pour réduire la manipulation
de lourdes charges
À l'entrée des presses rotatives, les travailleurs
manipulent, en flexion du tronc vers l'avant,
des arbres porte-bobine (shaft) dont le poids est
très élevé. Cette situation risque d'occasionner
des problèmes importants au dos. Pour réduire
ces risques, on peut intervenir à deux niveaux :
diminuer le poids de la charge manipulée
(celui des arbres porte-bobine) ou en limiter
la manutention.
La formation ne résout pas tous les problèmes;
elle constitue plutôt une approche complémentaire
aux autres types d'intervention.
La prise en charge individuelle correspond à
la possibilité de chaque personne d'avoir une
certaine influence sur les facteurs de risque
auxquels elle s'expose. Bien que plusieurs facteurs
soient hors du contrôle direct des personnes,
d'autres dépendent des choix individuels de
chacun. C'est le cas notamment des habitudes
de vie en général.
En imprimerie, nous utilisons l'ergonomie pour améliorer les conditions
de réalisation du travail. Notre but est de réduire les risques de blessures
musculo-squelettiques qui peuvent être présents dans le milieu de travail.
Les activités de travail, nous l'avons vu, comptent un certain nombre de facteurs
de risque qui peuvent favoriser l'apparition de douleurs, fatigue ou blessures.
Heureusement, il est possible d'agir en prévention. Comment?
De façon individuelle lorsqu'une personne décide d'analyser sa situation
de travail, ou collective lorsque plusieurs sont concernées et qu'il est possible
de miser sur des ressources internes de l'entreprise, ou lors de situations
plus complexes, en faisant appel à des spécialistes en ergonomie.
Lorsqu'une personne ressent des douleurs ou des malaises à effectuer son travail,
elle peut chercher à en identifier les causes afin de pouvoir apporter des mesures
correctives ou préventives. C'est ce que nous appelons une démarche individuelle.
À partir de l'identification d'un malaise, elle veut en comprendre les causes
pour ensuite agir en prévention.
Peut-être serez-vous tenté par cette démarche. Pour vous aider, nous vous proposons
quelques questions-clé. Nous vous invitons aussi à utiliser les informations
contenues dans ce guide; elles visent justement à vous permettre de participer
activement à l'amélioration des conditions ergonomiques de votre travail.
_____________ yeux
cou __________________
__________ g d épaule
haut du dos __________________
________ g d bras
milieu du dos __________________
________ g d coude
bas du dos __________________ _______ g d avantbras
hanche __________________
______ g d poignet
_____ g d main
___ g d pouce
cuisse g d _______________ ____ g d doigt
____________ g d genou
____________ g d jambe
____________ g d cheville
____________ g d pied
Après avoir localisé les endroits où je ressens des douleurs ou de la fatigue
je cherche à en comprendre les raisons
_________________________________________________________________________
Combien de temps (ex. %) est-ce que je consacre à ces étapes
ou éléments dans une journée de travail ordinaire? ____________________________
4. Est-ce qu'il y a des différences dans les produits que je manipule? Lesquelles?
_________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________
À quelle fréquence dois-je manipuler ces produits?
(ex. parfois, souvent, tout le temps)?
_________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________
Lorsque des blessures, fatigues ou malaises
se manifestent pour plus d'une personne
(ex. tendinites chez plusieurs aide-relieurs
d'un département), il y a lieu de procéder à
une démarche collective. Un des moyens que
nous préconisons pour y arriver consiste à la
mise sur pied d'un comité, que nous appellerons
ergo-groupe.
Certains problèmes, plus complexes, requièrent
l'intervention de ressources spécialisées en
ergonomie. Ce sera le cas lorsque les interventions
individuelles ou collectives n'auront pas permis
d'identifier les problèmes ou d'apporter des
correctifs satisfaisants.
Diagnostic préliminaire
Le diagnostic préliminaire sert à identifier les
facteurs de risque potentiels et les éléments qui
peuvent en influencer l'importance. Il faut
documenter le problème en identifiant les postes
à risque, les activités de travail les plus pénibles,
les sources de difficulté et les zones de douleur ou
de fatigue ressenties par les travailleurs. Ces prises
d'informations se font à l'aide de questionnaires,
d'entretiens individuels et d'observations sur le
terrain d'une part et, d’autre part, par l'analyse des
accidents enregistrés et des informations concernant
la production (ex. volume de production).
Analyse des facteurs de risque
Chaque facteur de risque potentiel doit être
évalué pour en mesurer l'importance.
Les observations varient selon le
problème étudié (ex. posture, gestes,
déplacements, direction du regard ). Des
mesures peuvent être prises (ex. dimensions
du poste de travail, poids des charges manipulées,
éclairage, forces appliquées). L'ensemble des
résultats obtenus permettent de comprendre
l'activité globale du travail et ses répercussions
sur l'état de santé des travailleurs.
Recherche de solutions
Après avoir fait le lien entre les blessures, les
fatigues ou les malaises identifiés et l'activité
de travail, on peut identifier des facteurs
déterminants. Ceux-ci indiquent à quels
niveaux il faut agir en prévention.
Les étapes
Visites préliminaires
Identification CHOIX DU POSTE
des postes à risque Rapport d’accidents À ÉTUDIER
Plaintes
Identification
Entretiens individuels ÉLABORATION
• des activités les plus pénibles
• des zones de douleur Questionnaires D’UN DIAGNOSTIC
PRÉLIMINAIRE
ou de fatigue ressentie
• des facteurs de risque
Observations
Grilles d’observation
Mesure et analyse IDENTIFICATION
des facteurs de risque Mesures DES CAUSES
Traitement des données
Rencontres
Avenues
de solution Évaluation TRANSFORMATIONS
Suivi
Conclusion
En produisant ce document, notre objectif était de vous permettre
une meilleure compréhension des blessures musculo-squelettiques
en imprimerie, une connaissance des principaux facteurs de
risque identifiés et des mesures pour y remédier. Vous trouverez
la synthèse de nos informations dans le tableau publié sur la
couverture intérieure.
Références
TABLEAU SYNTHÈSE
Sites et blessures
Activités de travail
Facteurs de risque
Éléments à considérer
Domaine d’intervention
Sites et blessures Activités de travail Facteurs de risque
alimenter différentes machines élévation des bras vers l’avant
en reliure et finition au niveau des épaule
élévation des épaules
Épaules
répétitivité élevée
tendinite
bursite
empiler les grandes feuilles élévation des bras vers les côtés
à l’entrée des presses au niveau des épaules ou au-dessus
Cou
aérer les grandes feuilles efforts vigoureux (grandes forces appliquées)
tension musculaire
assembler, emballer, encarter postures statiques : épaules surélevées
Coude aérer et égaliser le papier (jogger) effort vigoureux (grandes forces appliquées)
épicondylite
épitrochléite
répétitivité élevée
type de matériau
dimension de l’arbre équipement
localisation du centre des rouleaux
organisation matérielle
organisation du travail
7450, boul. les Galeries d’Anjou, bureau 450
Anjou (Québec) H1M 3M3
Téléphone (514) 355-8282
Télécopieur (514) 355-6818