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Plan :
INTRODUCTION
1-RAPPELS
1-1-Anatomie de l’appareil manducateur
1-2-Physiologie de l’appareil manducateur
2-DEFINITIONS
3-CLASSIFICATION
4- ETIOPATHOGENIES
4-1-Les principaux modèles étiologiques
4-2-les étiologies des DAM selon le modèle de GOLA
4-2-1-les facteurs somatiques locaux
4-2-1-1-troubles de l’occlusion
4-2-1-2-anomalies posturales
4-2-1-3-traumatismes
4-2-1-4-dysfonction des fonctions oro-faciales
4-3-2-les facteurs somatiques généraux
4-3-3-les facteurs psychiques
5-SYMPTOMATOLOGIE DES DAM
6- DAM et POSTURE
6-1-Définitions
6-2-influence de la posture sur la mandibule
6-3-influence du déséquilibre mandibulaire sur la posture mandibulaire
7-L’EXAMEN CLINIQUE
7-1-Interrogatoire et anamnèse
7-2-Examen exo-buccal
7-3-Etude de l’appareil manducateur
7-4-Bilan dentaire
7-5-Bilan occlusal
7-6-Tests cliniques
7-6-1- tests de KROGH-POULSEN
7-6-1-1- test de morsure
7-6-1-2- test de provocation des bruxofacettes
7-6-1-3- test de morsure antérieur
7-6-2-test de résistance élastique (ouverture buccale forcée)
7-6-3-test de comparaison des mouvements actifs et passifs
7-6-4-test de mobilisation active de la mandibule
7-6-5-test de contre résistance
7-6-6-test de KUNDERT-GERBER
8-EXAMENS COMPLEMENTAIRES
8-1-Les examens radiologiques
8-2-examens biologiques
8-3-autres explorations
9-Synthèse diagnostique
10-LA PRISE EN CHARGE
11-PREVENTION
CONCLUSION
Introduction :
L’appareil manducateur comprend des éléments articulaires et musculaires dont les dysfonctions sont
le plus souvent liées à un trouble de l’occlusion dentaire ou à une parafonction.
Les signes cliniques habituels articulaires et/ou musculaires sont souvent associés à d’autres signes
(douleurs cervicales, signes otologiques ou ophtalmologiques) et majorés par le stress.
Tous les orthodontistes sont confrontés, à un moment ou à un autre, dans leur pratique quotidienne, à
un problème « ATM» chez un de leur patient. En général peu formés à gérer ces problèmes, les
praticiens préfèrent adresser à un «occlusodontiste» ; alors que la majorité des cas de «Troubles
Temporo-Mandibulaires» sont résolus par des techniques simples, «non invasives», à la portée de tout
orthodontiste.
Rappels :
1-1-Anatomie de l’appareil manducateur :
L’appareil manducateur est un système de pétrissage schématiquement constitué :
D’éléments passifs : Les dents et leur parodonte, les os maxillaires, mandibulaire et les ATMs
D’éléments moteurs : système musculaire
D’éléments de commande et de contrôle : système nerveux
D’éléments énergétiques : le système vasculaire
1-2-Physiologie de l’appareil manducateur :
L’appareil manducateur présente une polyvalence fonctionnelle, il assure avant tout la fonction
occlusale qui participe pour une large part à la déglutition, la respiration, la phonation, l’apparence
esthétique, et la gestion du stress.
Cet appareil, sous la dépendance d’un système neurosensoriel complexe, contribue également au
contrôle de la posture.
Les mouvements mandibulaires sont multiples :
Les mouvements élémentaires sont : rotation, translation. Ces deux mouvements peuvent être
combinés lors de la fermeture, l’ouverture, la propulsion, la rétropulsion et la diduction.
Ces mouvements combinés s’enchaînent lors des mouvements complexes : la mastication, déglutition
ou phonation (ou encore bâillement et respiration).
L’appareil manducateur comprend l’ATM avec les surfaces articulaires (surfaces temporales,
condyles mandibulaires et surfaces occlusales dentaires) et les muscles masticateurs. L’élément central
de l’appareil manducateur est constitué par le disque temporomandibulaire, tendon terminal du muscle
ptérygoïdien latéral. Ce muscle ptérygoïdien latéral forme, avec les muscles temporaux, masséter et
ptérygoïdien médial, l’appareil tenseur du disque qui coiffe la tête condylienne et forme ainsi le
complexe condylo-disco-musculaire
Dans la partie postérieure du disque se situe des plexus veineux rétro condyliens sensibles à la
compression et sécrétant de l’AMP cyclique responsable de spasmes musculaires réflexes.
2. Définitions :
Selon Gola en 2005, « le SADAM est le défaut d’adaptation de l’appareil manducateur à un trouble
de l’occlusion ou à une parafonction, majoré par le stress. Il se traduit cliniquement par des
symptômes articulaires (douleurs, claquements, craquements) et/ou musculaire (douleurs, trismus) et
anatomiquement par un déplacement de l’appareil discal avec modification des surfaces osseuses... ».
Selon Lekraya (2012), un DCM (Dysfonctions Crânio-Mandibulaires) correspond à une «
modification de l’intégrité anatomique et/ou physiologique des différentes structures constituant
l’ATM, caractérisée par des signes cliniques divers et variés résultant :
- D’une incoordination dans le fonctionnement habituellement solidaire et interdépendant des
différents groupes musculaires lors de la cinétique mandibulaire.
- D’un positionnement incorrect des condyles et de leur disque dans leur fosse mandibulaire
respective. »
L’abandon du SADAM au profit du ADAM et DAM
Le terme SADAM est encore largement utilisé aujourd’hui bien que Rozencweig est modifié cette
appellation. En effet, le terme « syndrome » est par définition une réunion d’un groupe (ou ensemble)
de symptômes qui se produisent en même temps dans un certain nombre de maladies. Or les
symptômes qui caractérisent cette pathologie ne se produisent pas tous en même temps et peuvent
apparaître isolément ou non. C’est pour cette raison, que le terme d’ADAM a été proposé: Algies et
Dysfonctionnements de l’Appareil Manducateur.
Pour remplacer le terme de SADAM, certains auteurs ont opté pour la dénomination de Cranio
Mandibular Disorders que l’on peut traduire par Dysfonctions Crânio-Mandibulaires (DCM) ou
encore par Troubles Crânio-Mandibulaires (TCM). L’influence des auteurs anglophones a permis
au terme DCM d’être utilisé au même titre qu’ADAM.
A noter que le terme de DAM (Dysfonction de l’Appareil Manducateur) est également utilisé car le
phénomène algique n’est pas toujours présent.
3- CLASSIFICATION :
La multiplicité des éléments de diagnostic à prendre en considération rend nécessaire l’utilisation
d’une classification précise des dysfonctionnements de l’appareil manducateur, associant à chaque
type un ensemble de symptômes et de signes (cliniques ou paracliniques), et une suggestion
thérapeutique.
La nosographie proposée est celle de l’American Academy of Orofacial Pain (AAOP) en 1996.
Groupe I : Troubles musculaires
Non douloureux
Contracture
Douloureux
Courbature
Réflexe d’éclissage
Myospasme
Myosite
Douleur myofaciale
Avec ou sans hypo mobilité mandibulaire
Groupe II : Déplacements(luxations)du disque articulaire
Déplacement avec réduction
Déplacement sans réduction
o Avec hypomobilité mandibulaire
o Sans hypomobilité mandibulaire
Réflexe Rigidité réflexe Lors des Amplitude Rigidité Non Inflammation articulaire
d’éclissage d’un muscle mouvements limitée musculaire, suite à un traumatisme
sensibilité
Réflexe d’éclissage
Atteintes aiguës Courbature musculaire
Spasme
Subluxation (hypertranslation)
Luxation temporomandibulaire : blocage
bouche ouverte
Inflammation Capsulite/Synovite
Rétrodiscite
Secondaire
4- Etiologies
Il existe de multiples modèles étiopathogéniques divers et variés :
Vanderas (1988) avait proposé son modèle étiopathogénique des Dysfonctionnement de l’Appareil
Manducateur (DAM): Le modèle Hôte/Agent/Environnement.
Les différentes variables environnementales de Vanderas correspondent aux trois facteurs
étiologiques de Gola (1995), repris en trois dimensions étiopathogéniques par Orthlieb (2004) et
classés en facteurs prédisposants, déclenchants et entretenants des DAM.
Ces facteurs étiopathogéniques peuvent être classés en 3 catégories : prédisposants, déclenchants et
entretenants (ou aggravants)
ORTHLIEB : « L’apparition des signes ou symptômes de DAM correspond à un déficit d’adaptation
combinant dans les trois dimensions (mécanique, biologique et psycho-sociale) des facteurs
déclenchants, aggravants, entretenants.»
La dimension biologique (facteurs somatiques généraux ) : elle agit sur le domaine musculo-
articulaire par un déséquilibre de la santé générale : troubles métaboliques, endocriniens,
rhumatismaux, alimentation, âge, sexe etc…
La dimension mécanique ou structurelle (facteurs somatiques locaux) : elle correspond à
l’organisation musculo-squelettique, à l’ATM et à l’occlusion (troubles de la posture, de
l’occlusion et les traumatismes).
La dimension psycho-sociale (facteurs psychologiques) : le stress et l’anxiété influencent le
comportement de l’appareil manducateur.
Anomalies de la phonation
L'observation de la position de la langue au cours de la prononciation des phonèmes renseigne sur
une éventuelle anomalie fonctionnelle, qui peut intervenir dans le DAM
Ce sont les facteurs de risque, Ce sont les facteurs qui initient ou Ce sont les facteurs qui
c'est-à-dire les facteurs, naturels ou précipitent la maladie. pérennisent la pathologie et
acquis, qui créent le lit de la favorisent l’auto-aggravation par
maladie. Ces facteurs perturbent cercle vicieux (c'est-à-dire par des
brutalement l’homéostasie de modifications structurelles,
l’AM et provoquent l’apparition de fonctionnelles ou neuropsychiques
symptômes + signes cliniques. secondaires)
Orthlieb : L’apparition des signes et symptômes de Dam varie suivant le contexte global du sujet.
Il apparaît ainsi, que deux individus différents n’auront pas la même réaction face à des évènements
(local ou général) identiques (variation interindividuelle : l’un développera une pathologie, l’autre pas)
et qu’un même individu n’aura pas la même réaction dans le temps face à un évènement Identique
(agent), selon son exposition aux contraintes environnementales (variation intra- individuelle). Cela
souligne le phénomène d’adaptation de l’être humain face à un déséquilibre.
5- SYMPTOMATOLOGIE DES DAM
Les principaux signes cliniques évocateurs des DAM sont regroupés dans la triade BAD (Carlier et
Laplanche 2010) :
-Bruits articulaires
-Algies musculaires et/ou articulaires, localisées ou diffuses
-Dyskinésies mandibulaires (Anomalies de la cinématique mandibulaire)
Ces principales caractéristiques peuvent se retrouver seules ou alors associées entre elles.
Bruits articulaires :
Les claquements articulaires correspondent le plus souvent au franchissement par le condyle
mandibulaire du bourrelet postérieur du disque, mais peuvent exister lors d’un frottement
ligamentaire ou du passage du condyle en avant de l’éminence temporale (subluxation).
Les crépitements, décrits par le patient comme un bruit de sable, sont le signe d’altérations des
surfaces articulaires.
Algies
Elles constituent le principal motif de consultation et ont des expressions très variables, selon l’état
psychologique du patient.
Elles peuvent être localisées, musculaires ou articulaires, ou référées et diffuses, aiguës ou chroniques
(présente depuis plus de 6 mois).
C’est leur évaluation sur une échelle visuelle Analogique (EVA) au cours du traitement qui sera le
signe le plus pertinent de l’évolution de la pathogénie.
Dyskinésies ou anomalies de la cinématique Mandibulaire:
La perturbation dans le plan frontal du trajet mandibulaire lors de l’ouverture buccale, décrite par
Farrar, caractéristique des DAM, peut être une simple déviation, plus ou moins tardive, illustrant
l’absence de synchronisation des condyles, ou une déflexion nette de la trajectoire, objectivant la
retenue d’un des deux condyles.
La limitation de l’amplitude d’ouverture est, le plus souvent, due à un obstacle intra-capsulaire,
discal ou osseux, ou à l’incapacité d’étirement musculaire d’origine inflammatoire (trismus).
A contrario, l’absence de limitation du mouvement de translation augmente l’amplitude d’ouverture,
lors d’hyperlaxité ligamentaire systémique ou d’étirements ligamentaires consécutifs à une anomalie
des fonctions occlusales.
Pendant l’enfance,
Une anomalie de la cinétique mandibulaire ne signe pas forcément la présence de troubles de
l’appareil manducateur mais peut simplement être une adaptation physiologique de l’enfant en
réponse à la croissance faciale ou aux modifications occlusales.
6- DAM et POSTURE
6-1-Définitions
La posture : Se définit par la position des différents segments corporels entre eux
d’une part, et par rapport à la verticale gravitaire d’autre part.
Posture équilibrée : Est une position érigée du corps, symétrique, permettant de
résister aux forces de gravité, en utilisant le minimum d’énergie musculaire pour
maintenir l’équilibre.
La posture peut être à la fois cause et victime du dysfonctionnement
temporomandibulaire.
La posture normale comporte des parallèles des ceintures pelvienne et scapulaire
perpendiculaires à la verticale du fil à plomb.
Tout déséquilibre d’une parallèle entraîne un déséquilibre des autres parallèles.
Posture déséquilibrée : position asymétrique érigée du corps, l’obligeant à résister aux forces de
gravité par une action musculaire plus ou moins intense selon l’importance du déséquilibre.
6-2-Influence de la posture sur la mandibule
La mandibule joue le rôle de compensateur antéro-postérieur postural.
-L'individu de classe I squelettique constitue un biotype adaptatif qui présente une verticalité
optimale (modèle thérapeutique recherché).
-Les individus de classe II ou III squelettiques constituent des biotypes compensatifs et présentent des
postures postérieure ou antérieure de compensation.
La posture antérieure est caractérisée par:
-Rétrognathie mandibulaire.
-Position de la langue haute.
-Etat de flexion crânienne/rotation externe des os temporaux.
-Spasmes des muscles masséters et temporaux.
-Tension pharyngée.
-Epaules en avant et en rotation interne.
La posture postérieure est caractérisée par:
-Prognathie mandibulaire.
-Langue antérieure et basse.
-Etat d’extension crânienne/ rotation interne des os temporaux.
-Spasme des muscles masticateurs.
-Epaule en arrière et en rotation externe.
-Tensions pharyngée.
6-3-Influence du déséquilibre mandibulaire sur la posture :
6- 3-1-Signes statiques du déséquilibre mandibulaire
Rotation et flexion latérale du rachis cervical supérieur (C1/C2 et C2/C3)
Cette position est due aux contractures des muscles qui relient la
mandibule et le rachis cervical.
Ascension de l'omoplate et de l'épaule
Elle est provoquée par la tension des trapèzes qui s'insèrent sur
l'occipital. Cette position explique les douleurs d'épaule et les
dorsalgies.
*Ascension d'une aile iliaque
Elle donne l'impression d'une jambe courte. La position anormale
du pelvis provoque les sciatiques, lombalgies et douleurs fessières
7-3-2-Articulation temporo-mandibulaire
La palpation extra-auriculaire : Palpation sur les téguments, le praticien place la pulpe de ses index
dans la région prétragienne pour une palpation bilatérale symétrique. On demandant au patient d'ouvrir
la bouche le plus largement possible.
Palpation intra-auriculaire : dans la même position, le praticien place ses auriculaires au niveau des
oreilles du malade.
L’auscultation : Elle se fait à l’aide d’un stéthoscope, permet de percevoir les différents types de
bruits crées par les mouvements mandibulaires.
7-4-Bilan dentaire
Permet d’apprécier le nombre et l’état des dents et l’environnement parodontal.
7-5-Bilan occlusal
Le but de l’examen de l’occlusion est d’évaluer le besoin de traitement dentaire mais aussi
d’identifier les malocclusions pathogènes (anomalies de centrage, de calage ou de guidage) qui
peuvent constituer des facteurs déclenchant, prédisposant ou entretenant les DAM.
Dysfonctions occlusales
Correspond à la comparaison occlusion de relation centrée (ORC)–occlusion d'intercuspidie
maximale (OIM). La position mandibulaire au premier contact (prématurité occlusale) définit l'ORC.
La différence de position interarcades est ensuite évaluée lors du passage à l’OIM : On parle de
décentrage.
8-3-3-Thermographie
La thermographie permet de mettre en évidence des modifications de la température cutanée. Cet
examen permet de faire la différence entre un DAM et douleurs d’origine vasculaire
9-Synthèse diagnostique
• Si des signes ou symptômes de DAM sont présents, particulièrement des symptômes douloureux, un
diagnostic précis doit être réalisé. Ce doit être un diagnostic d’exclusion destiné à écarter toutes les
pathologies «non dam»:
• Douleurs d’origine dentaire, les tumeurs temporo-mandibulaires, algies crâniennes « migraines »,
névralgie faciale, algies d'origine sinusienne, otalgies, douleurs cervicales,algies salivaires,algies
d'origine psychiatrique, atteintes articulaires , osseuses et musculaires
• La seconde étape consiste à établir un diagnostic différentiel entre les dysfonctionnements d'origine
plutôt musculaire (non articulaire) et ceux d'origine
10-PRISE EN CHARGE
• La plupart des auteurs recommande une approche thérapeutique actuelle basée sur des méthodes non
invasives et non irréversibles (robin et carpentier 2006). Selon orthlieb et al. (2004), « les moyens non
invasifs sont prioritaires et ne doivent pas avoir d’effets irréversibles (sauf sur les symptômes) ».
• Compte tenu du caractère multifactoriel de la dysfonction, la prise en charge de chaque patient
nécessitera souvent la collaboration d’autres intervenants.
• Dans toute démarche thérapeutique on fragmente l’intervention temporellementen prise en charge
préventive, interceptive, curative et palliative. D’autre part, Simmons (2005) et Robin et Carpentier
(2006) reprennent la proposition de deux phases de prise en charge : la phase I de traitements
réversibles (modification comportementale, pharmacothérapie, thérapie physique, gouttières) et la
phase II de traitements irréversibles (équilibration occlusale, chirurgie). Cependant, Orthlieb (2004)
compartimente la phase I en une phase A et B et sa phase C correspond à la phase II.
• La proposition de classification thérapeutique Bonafe et Lachiche, retenue ici, nous semble également
intéressante :
• Dans toute démarche thérapeutique on fragmente l’intervention temporellementen prise en charge
préventive, interceptive, curative et palliative. D’autre part, Simmons (2005) et Robin et Carpentier
(2006) reprennent la proposition de deux phases de prise en charge: la phase I de traitements
réversibles (modification comportementale, pharmacothérapie, thérapie physique, gouttières) et la
phase II de traitements irréversibles (équilibration occlusale, chirurgie). Cependant, Orthlieb (2004)
compartimente la phase I en une phase A et B et sa phase C correspond à la phase II.
• La proposition de classification thérapeutique Bonafe et Lachiche, retenue ici, nous semble également
intéressante:
10-1-Classifications
10-1-1 Classification selon Bonafe et Lachiche
• Traitements réversibles :
- Gouttières d’urgence.
- Dispositifs de reconditionnement neuro-musculaire.
- Gouttières de repositionnement mandibulaire.
• Traitements irréversibles :
- Equilibration occlusale.
- Traitement orthodontique.
- Traitement prothétique.
• Traitements complémentaires :
- Pharmacologie : antalgiques, anti-inflammatoires, myorelaxants, anxiolytiques.
- Kinésithérapie maxillo-faciale.
- Prise en charge psychologique.
- Comportement diététique.
10-2-Les étapes de prise en charge
10-2-1-Éducation du patient et règles hygiénodiététiques
Il faut faire supprimer toutes les mauvaises habitudes prises par le patient et remettre une fiche
d’information notifiant l’importance de :
• Arrêter l’usage de chewing-gum et des mauvaises habitudes de morsures (onychophagie) ;
• Eviter les aliments durs ou ceux qui requièrent une ouverture buccale forcée.
• Limiter les ouvertures de bouche brutales, importantes et prolongées.
Il faut faire prendre conscience au patient de l’existence de moments de crispations des mâchoires
(lors d’un effort physique ou lors d’un effort de concentration intellectuelle) et lui expliquer les
moyens d’y remédier :
• faire des exercices d’automassage des muscles masticateurs avec une légère ouverture de bouche en
insistant sur le muscle masséter ;
• en mettant la mandibule en position de repos en évitant les contacts dentaires, en prononçant la lettre
« N » et en mettant la langue en arrière des incisives supérieures ;
• en interposant dans la bouche un objet comme un stylo.
13-2-2-Traitement d’urgence
Gestes d’urgence:
Manœuvre de FARRAR: dans le but de provoquer une réunion du complexe condylo-discale. Cette
manœuvre n’est indiquée que pour les DDR récents (quelques heures, voire quelques jours).
Le premier temps : Il s'agit d'obtenir l'abaissement de la mandibule. Le pouce du praticien vient
s'appuyer sur les dents mandibulaires, le plus postérieurement possible.
La deuxième phase de la manœuvre, tout en maintenant la mandibule au niveau d’abaissement
obtenu précédemment, consiste à la déplacer antérieurement et contro-latéralement.
L’objectif est de faire glisser la tête condylienne sous le disque articulaire déplacé antérieurement.
Manœuvre de Nelaton:
Indiquée en cas de luxation temporo-mandibulaire: une vacuité de la zone articulaire à la palpation,
une béance occlusale irréductible, une élocution impossible et une incontinence salivaire. Lorsque la
luxation est unilatérale, le menton est dévié du côté opposé à la lésion.
Il suffit de placer les pouces dans la cavité buccale au niveau des cuspides molaires des deux hémi-
arcades inférieures, les autres doigts extra-buccaux empoignant les branches horizontales des
maxillaires.
Le premier temps est un mouvement d’abaissement qui aggrave la béance et qui permet de mettre la
tête condylienne à hauteur du tubercule zygomatique, le second mouvement est un mouvement de
rétropulsion en maintenant l’abaissement de la branche montante, pour replacer la tête du condyle
dans sa glène
Lorsque la manoeuvre échoue après plusieurs tentatives ou si le délai écoulé est très long, la
réduction se fera sous anesthésie générale.
Dans tous les cas, un bandage péricrânien (fronde mentonnière) est mis en place pendant plusieurs
jours afin de limiter les risques de récidive, au même titre qu’une alimentation semi-liquide.
Des traitements médicamenteux visant à limiter les phénomènes douloureux (Antalgiques ou AINS)
et à lutter contre l’installation d’une contracture musculaire (Myolastan®) sont prescrits. Des conseils
de limitation d’ouverture buccale pendant la période de consolidation ligamento-capsulaire (6
semaines minimum) sont donnés.
Gouttière occlusale d’urgence (Butée Occlusale Antérieure)
Elles peuvent être confectionnées et modelée directement en bouche (résine acrylique
autopolymérisable) sur le patient ou être préfabriquées.
Indication : En cas de spasme : pour obtenir rapidement une décontraction musculaire et la sédation
de la douleur et pour faciliter l’enregistrement de la relation centrée.
Elle facilite un reconditionnement neuromusculaire par relâchement des tensions musculaires.
Elle s’apparente à un plan rétro-incisif (un simple obstacle lisse) modelé sur les incisives maxillaires.
Lors de la fermeture, les incisives mandibulaires viennent « buter » dessus.
Port :
- Le port de la butée est continu en journée à l’exception des repas.
- Le port nocturne est proscrit pour éviter les risques d’inhalation ou de déglutition compte tenu de sa
petite taille et de sa rétention.
- Le port ne doit pas excéder quelques jours afin d’éviter de possibles déplacements dentaires localisés
(égression des dents en inocclusion, ingression des dents supports).
Equilibration occlusale d’urgence
Des anomalies occlusales peuvent être responsables de gênes fonctionnelles importantes et de douleurs
musculaires intenses. Les principales causes sont généralement une nouvelle prothèse mal adaptée ou
une obturation débordante en sur-occlusion.
Le praticien devra donc corriger ce défaut grossier d’adaptation occlusale par technique soustractive
(meulage).
10-2-3- Traitement occlusal
10-2-3-1- Traitement occlusal réversible
Gouttières occlusales
Ce sont des appareillages amovibles, interposés entre les arcades dentaires, utilisés transitoirement et
de façon réversible pour modifier ou rétablir les rapports dento-dentaires et destinés à soutenir ou à
corriger des dysfonctions occlusales ou des fonctions mandibulaires déficientes (mastication,
déglutition, ventilation).
Il existe donc deux grands types : ceux utilisés pour favoriser le remodelage articulaire ou rétablir
l’alignement du complexe condylo-discal, et ceux dont le but est de soulager les douleurs orofaciales
et d’obtenir le relâchement musculaire.
D’une manière générale, les gouttières lisses sont indiquées dans le traitement des dysfonctions
d’origine musculaire (reconditionnement des muscles masticateurs) alors que les gouttières indentées
sont plutôt préférées dans le cas de dysfonctions de type articulaire.
Dispositifs de thérapeutique musculaire
L’ensemble des dispositifs de thérapeutique musculaire est représenté par la grande famille des
Gouttières de Reconditionnement Musculaire (GRM).
Ce sont des dispositifs de désengrènement qui créent une déprogrammation musculaire en libérant
l’occlusion des habitudes nocives (Ré et Carlier 2009). En empêchant l’établissement de la position
d’intercuspidie existante.
Cette modification provoque la perte de la mémoire occlusale et aboutit progressivement à la
disparition des contractions musculaires.
1- Plaque de Hawley ou plan de morsure rétro-incisif
Ce plan est formé d’une plaque en résine acrylique, sans recouvrement occlusal, prenant appui sur la
muqueuse palatine et les faces palatines des dents maxillaires (prémolaires, molaires) et présente un
épaississement rétro-incisif (de canine à canine).
Cet épaississement permet un contact avec le bloc insicivo-canin mandibulaire empêchant l’occlusion
lors de la fermeture buccale.
Port : 1 semaine maximum en permanence et même la nuit.
2- Gouttière de libération occlusale de Ramfjord et Ash
C’est le dispositif le plus utilisé. Le terme « gouttière Michigan » est une autre appellation possible.
Elle se présente sous la forme d’une plaque en résine acrylique, dure, recouvrant l’ensemble des faces
occlusales, ce qui lui donne une forme caractéristique en « U». Elle peut être maxillaire ou
mandibulaire mais le port au niveau maxillaire est préféré car permet un encombrement moins
important, une meilleure phonation et un aspect esthétique plus satisfaisant.
Port : se porte essentiellement la nuit. Son utilisation ne doit pas excéder quelques mois. Pour Ré
(2011), le port peut être diurne pendant une période ou une activité stressante. En cas de bruxisme,
cette gouttière occlusale se porte à vie.
3- Gouttière évolutive de Rozencweig
Rozencweig (1994) a proposé un modèle de gouttière dont le principe de fonctionnement repose à la
fois sur la gouttière de Ramfjord et Ash et sur le plan de morsure rétro-incisif.
En mixant les deux techniques : le plan de morsure permet à la mandibule d’adopter toutes les
positions, sans entraves, mais pour éviter l’égression des dents en inocclusion, une gouttière occlusale
est nécessaire.
Port : portée pendant le sommeil. Elle sera portée jusqu’à la réalisation de l’ajustement occlusal final
(avulsions, traitements prothétiques, ODF, meulage sélectif).
4- Gouttière hydrostatique
Actuellement, cette gouttière hydrostatique est commercialisée sous le nom d’Aqualizer®.
C’est un dispositif hydraulique de libération occlusale prêt à l’emploi. Elle est formée de deux
enveloppes de vinyle, lisses, planes et souples, qui sont remplies de liquide et liées entre elles par une
languette rigide.
Dispositifs de thérapeutique articulaire
Différents dispositifs de thérapeutique articulaire existent dont l’objectif principal est de placer la
mandibule dans une position thérapeutique précise afin de rétablir un bon équilibre musculo-
articulaire.
Ces orthèses peuvent être placées au maxillaire ou à la mandibule et présentent des indentations
profondes permettant un repositionnement précis de la mandibule dans le but de rechercher une bonne
coaptation du disque et des surfaces articulaires.
Gouttière de repositionnement
Elle est également appelée « gouttière de réduction » ou «de recaptation ».
Indiquée dans les déplacements discaux réductibles, elle a pour objectif de caler la mandibule dans
une position ou l’ouverture et la fermeture se réalise sans claquement ; la GO de réduction doit
empêcher le redéplacement du disque en avant de la tête condylienne se produisant au moment de
claquement de retour
Gouttière de repositionnement
Cette GO réalisée sur articulateur en occlusion en relation centrée thérapeutique (ORCT) : qui est la
position de réduction la plus proche du claquement de fermeture.
- Elle peut être enregistrée directement en bouche (mordu en cire) juste avant le claquement de
fermeture ;
- Ou sur articulateur semi-adaptable.
Le port : Elle doit être portée continuellement (24 h sur 24), même pendant les repas.
Gouttière de décompression
Cette démarche thérapeutique est préconisée dans le cas de luxation irréductible (le disque est confiné
en avant de la tête condylienne dans une position postérieure qui comprime la zone bilaminaire).
L’objectif est d’obtenir rapidement la sédation de la douleur par décompression articulaire.
La simple présence de gouttière en bouche permet une augmentation de l’espace intra articulaire par
augmentation de la dimension verticale. Des contacts postérieurs sont recherchés alors que les contacts
antérieurs sont à proscrire. La gouttière sera donc un peu plus épaisse au niveau des dernières molaires
afin de créer un axe de rotation postérieur.
Port : La gouttière doit être portée pendant 2 mois, ce port est permanent, même pendant les repas.
Gouttières de stabilisation
Orthlieb: la gouttière « trouve son indication après une réduction discale manuelle, une chirurgie de
stabilisation discale ou après le succès d’une gouttière de repositionnement ».
Cette GO répond à certaines exigences :
- Recouvrement total ;
- Une surface occlusale indentée ;
- Modelage d'un guide canin.
Elle doit être portée continuellement (24 h sur 24) pendant plusieurs mois.
Ces gouttières ne peuvent être portés trop longtemps, le praticien doit alors chercher à maintenir cette
nouvelle position spatiale mandibulaire à long terme par la création de nouveaux contacts dentaires.
Le praticien doit utiliser des moyens irréversibles afin de pérenniser la nouvelle position mandibulaire.
10-2-3-1-Traitement occlusal irréversible (Meulage d’équilibration)
On appelle « meulage sélectif » l’ensemble des corrections soustractives visant à obtenir une relation
inter arcade stable, un schéma occlusal adapté et à établir une relation maxillo-mandibulaire
physiologiquement acceptée ».
Il a pour but l’obtention d’une meilleure stabilité occlusale par l’élimination d’interférences ou de
prématurités lors des différents mouvements mandibulaires.
Il est limité à l’émail et ne peut traiter que les déséquilibres occlusaux modérés.
Technique :
On détecte donc, à l’aide de papier à articuler les points de contact prématurés.
On pratique le meulage avec des fraises diamantées à haute vitesse, avec refroidissement par spray
d’eau froide. La fraise est orientée de façon à aplanir les convexités cuspidiennes.
Il existe 3 classes de surfaces à meuler :
Classe I : le versant vestibulaire des cuspides d’appui mandibulaires.
Classe II : le versant palatin des cuspides d’appui maxillaires.
Classe III : les versants internes des cuspides d’appui maxillaires et mandibulaires.
10-2-3-2-Traitement occlusal irréversible (Traitement orthodontique)
La prise en charge thérapeutique privilégie les techniques conservatrices, incluant la
pharmacothérapie, des conseils, les thérapies comportementales, la gymnothérapie, la kinésithérapie et
les gouttières occlusales.
Micheloti suggère d’adopter comme règle systématique la non intervention orthodontique en présence
de douleur.
En présence d’un DAM douloureux ou non, les références musculo-squelettiques perturbées
représentent un contexte délicat dans lequel la réhabilitation occlusale est difficile. Après rémission
des symptômes douloureux le traitement orthodontique doit être conduit.
L’orthodontie doit intervenir pour corriger les anomalies dento-alvéolaires à l’origine du DAM
(correction d’une occlusion croisée, d’une supraclusion…).
Elle ne doit pas altérer la position mandibulaire corrigée par les traitements initiaux de
repositionnement.
L 'implication possible du traitement orthodontique, et tout particulièrement de I'utilisation des
élastiques intermaxillaires, dans la genèse des dysfonctions des articulations temporo- mandibulaires,
est un des thèmes de débat classiques en orthodontie contemporaine.
Les élastiques intermaxillaires de classe III provoquent peu de tensions sur les articulations temporo-
mandibulaires. Au contraire, les élastiques de classe II entraînent des tensions plus importantes sur la
zone articulaire et pourraient ainsi avoir un rôle dans la genèse de certains désordres articulaires.
Parmi les effets indésirables des elastiques classe III. On peut constater le positionnement postérieur
du condyle dans la cavité glénoïde et l'augmentation de la dimension verticale.
Les élastiques de classe III sont ceux qui présentent la plus grande marge de sécurité : ils engendrent
des forces qui ont moins de retentissement sur l‘A.T.M. Contrairement aux TIM de classe II qui
engendrent plus de tension sur la zone articulaire qui pourraient être l’origine de certains désordres
articulaires
Les études montrent une association entre les dérangements intra-capsulaires et les signes
d’hyperdivergence : diminution de la hauteur du ramus, rotation postérieure de la mandibule.
10-2-3-3-Traitement occlusal irréversible (Traitement prothétique)
Elle a pour objectif de restaurer les dents absentes, elle représente la thérapeutique la moin invasive
du traitement occlusal
Elle a plusieurs rôles :
- Augmenter le coefficient masticatoire.
- Répartir les charges sur l’ensemble des dents.
- Rôle psycho-esthétique.
10-2-4-Traitement adjuvants
10-2-4-1-Traitement médicamenteux
Selon la prédominance des problèmes algiques, inflammatoires ou spasmatiques, diverses
thérapeutiques peuvent être prescrites.
-Antalgiques : Salicylés et Paracétamol sont utilisés seuls ou en association avec le
Dextropropoxyphène.
-Anti-inflammatoires non stéroïdiens : Ibuprofène, Naproxène… joignent à l’effet anti-
inflammatoire un effet antalgique non négligeable.
-Les antidépresseurs :
Les antidépresseurs administrés à faibles doses se sont avéré très efficaces dans les cas des arthroses
aiguës et des DDI. Ils soulageraient la composante psychologique du trouble temporo-mandibulaire.
- Les myorelaxants
Les myorelaxants sont des substances utilisées dans le traitement des contractures réflexes, en
particulier lorsque ces contractures sont douloureuses :
-Diazépam(valium : 5à20mg /j).
-Tétrazépam (Myolastan : 50à100mg/j)
-Chlormézanone (Trincopal : 600mg/j)
10-2-4-2-Physiothérapie
- Application de la chaleur sèche : elle se fait sur l’articulation et sur le muscle douloureux.
- Ultrasons : cette technique fait appel à des ondes acoustiques, les effets sont thermiques, mécaniques
et antalgiques, les séances d’une durée de 10 mn sont quotidiennes.
10-2-4-3-Infiltration
- Par des anesthésiques locaux : des anesthésiques locaux sans vasoconstricteur, peuvent être injectés
autour de l’articulation, dans l’articulation, ou dans les muscles (ptérygoïdien latéral)
- Par des corticoïdes : l’infiltration intra-articulaire, à base de corticoïdes d’action intermédiaire ou
retardée, est injectée essentiellement dans le compartiment supérieur.
*Autres produits
D’autres produits existent et peuvent être injectés au sein de l’articulation temporo-mandibulaire mais
leur recours est exceptionnel. On peut citer: le hyaluronate de sodium, des produits sclérosants
comme le psylliate de sodium ou le sotradecol, la superoxyde dismutase.
La toxine botulique
La toxine botulique A est indiquée en présence d’hyperfonction des muscles masticateurs (masséter et
temporaux) dans le cas de dysfonctionnement de type musculaire (bruxisme par exemple) ou de type
articulaire (luxation discale réductible ou non). Ex : Botox
La TbA est contre-indiquée en cas d’allaitement, de myasthénie, de traitements médicamenteux par
ciclosporine (greffe) et par aminosides à forte dose car ils ont un effet potentialisateur.
10-2-4-4-Gymnastique
Le but de la rééducation est d’améliorer la fonction articulaire et musculaire. Son indication dans le
cadre du traitement initial est fréquente.
10-2-4-5-Massage et Kinésithérapie
Ces thérapeutiques sont particulièrement bénéfiques dans le traitement des douleurs oro-faciales.
Elle vise à faire disparaître les différentes composantes du DAM musculaire ou articulaire. Les
objectifs de ces thérapeutiques sont :
- Améliorer l’équilibre neuromusculaire ;
- Eliminer les étiologies primaire et secondaire en supprimant les habitudes para-fonctionnelles qui
surchargent les différentes composantes du système manducateur.
10-2-5-Traitement psychologique
Le facteur psychologique doit être pris en compte dans la thérapeutique du DAM, le traitement
dentaire isolé paraît en effet moins efficace que le traitement dentaire associé à des thérapies
psychologiques.
10-2-5-1-Traitements médicamenteux
Ces médicaments ne seront prescrits que par le médecin spécialiste ;
- Les tranquillisants ; permettent la relaxation et la sédation de l’anxiété ;
- Les hypnotiques ; rétablissent le cycle normal du sommeil ;
- Les antidépresseurs ; indiqués dans le cas d’un syndrome dépressif.
10-2-6-Traitement chirurgical
Ses indications sont posées avec beaucoup de réserve, dans des cas ou toutes les thérapeutiques
conservatrices ont échoué et la situation est handicapante pour le patient.
*Chirurgie discale :
- Déplacement discal : l’acte consiste à repositionner le disque ;
- Altération discale (des perforations, des mutilations partielles ou totales) : La récupération est
effectuée par une plastie discale.
*Chirurgie capsulo-ligamentaire : Elle s’adresse au ligament temporo- mandibulaire. Les techniques
sont diverses :
-Capsulotomie ;
-Capsuloraphie ;
-Capsuloplastie
*Chirurgie des surfaces osseuses :
-Chirurgie de la surface temporale
-Chirurgie de la surface condylienne
-Chirurgie extra-capsulaire (Condylotomie avec résection du col).
11- LA PREVENTION
11-1-Prévention chez le nourrisson
-Adopter chaque fois que possible l’allaitement maternel ; si le biberon doit être utilisé, choisir une
texture souple, courte, pour que la fonction musculaire se développe normalement au sein des lèvres et
de la langue ;
-Elimination précoce des habitudes nocives de succion du pouce ou d’un corps étranger.
11-2-Prévention chez l’enfant
Certaines positions de sommeil sont préjudiciables au développement équilibré des ATM ;
La dent de 06 ans « dent clé des relations occlusales » doit être surveillé attentivement.
Dès l’âge de 06 ans, éduquer l’enfant pour qu’il mette sa langue au contact de la papille rétro-
incisive, s’il y a pulsion de la langue ; la réeducation myofonctionnelle est indiquée.
11-3-Prévention chez l’adolescent
Traitement des malpositions et des dysharmonies ; mise en place orthodontico-chirurgicale des canines
incluses ; correction des habitudes parafonctionnelles.
Surveillance de l’état buccal par des contrôles semestriels ; remplacement de toute dent extraite.
11-4-Prévention Chez l’adulte
Traitement conservateurs;
-Prendre des précautions lors de la réalisation de toute prothèse;
-Traitement orthodontique.
Les traitements orthodontiques peuvent-ils générer des DAM ?
En 1997, Mac Namara a fait le point sur les recherches effectuées alors, et a très bien résumé les
résultats donnés à cette époque : « Les signes et symptômes de DAM apparaissent chez des individus
en bonne santé; les signes et symptômes augmentent avec l’âge, particulièrement à l’adolescence:
ainsi, les DAM qui apparaissent pendant le traitement ne sont pas dus aux traitements ; les traitements
réalisés pendant l’adolescence n’augmentent ni ne diminuent les chances de développer un DAM plus
tard au cours de la vie; les extractions de dents (faisant partie du plan de traitement) n’augmentent pas
le risque de développer un DAM ; il n’y a pas d’augmentation des risques associée à l’utilisation de tel
ou tel type d’appareil; aucune méthode de prévention des DAM n’a été démontrée ; une occlusion
stable est un objectif de traitement orthodontique raisonnable, ne pas avoir une occlusion
“gnathologique idéale” n’entraînera pas de DAM ; lorsqu’il y a de sévères signes de DAM, des
traitements simples peuvent les améliorer chez la plupart des patients ».
De nombreuses études sont régulièrement faites et vont toujours dans le même sens.
Les auteurs concluent qu’il n’y a pas de corrélation entre les traitements orthodontiques et les DAM.
L’orthodontie peut-elle prévenir les DAM ?
Une nouvelle fois, dans l’analyse de la littérature, la réponse est non. Pourquoi ? Parce que les causes
des DAM sont multiples, et que l’occlusion, largement incriminée, n’est qu’un facteur parmi d’autres.
Cependant, on peut raisonnablement penser que la correction d’une malocclusion chez l’enfant peut
aller dans le bon sens, surtout s’il s’agit d’une malocclusion pathogène
Conclusion
La majorité de nos traitements, bien conduits, ne créent, ni ne préviennent, ni ne traitent à eux seuls les
DAM. Mais un bon traitement contribuera à optimiser la structure dento- squelettique et la préparer à
supporter les surcharges qui pourraient la solliciter.
Pour le moment, par principe de précaution, le traitement orthodontique devra être conduit en accord
avec les règles qui recommandent d’obtenir un résultat idéal et stable.
En conséquence, à l’heure actuelle, le principe de précaution prévaut : chercher à optimiser les
fonctions occlusales (calage, centrage et guidage) avec les traitements les moins invasifs possibles.
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