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Étude clinique de la carie


C. Badet

Une diminution de la prévalence de la carie est observée dans les pays industrialisés. Toutefois, il existe
encore de grandes variations entre les populations de niveaux socioéconomiques différents. La prise en
charge actuelle de la carie dentaire repose sur trois éléments, la prévention, le contrôle et le traitement.
Elle est basée sur un diagnostic exact de la maladie et la détection de changements pathologiques. Une
meilleure compréhension du processus carieux et donc une mise au point de techniques de prévention
plus efficaces, ainsi que l’avènement de nouveaux matériaux adhésifs ont rendu la classification de Black,
qui correspond à des préparations pour restaurations à l’amalgame, obsolète. Une nouvelle classification
a donc été mise au point : le concept SISTA (site, stade) qui englobe également les caries radiculaires.
L’évaluation du risque carieux permet de détecter les individus hautement susceptibles de développer des
lésions. Elle aboutit en outre à un diagnostic personnalisé permettant de déterminer quelles mesures
préventives seront efficaces, si les lésions peuvent être traitées de manière non invasive, et quels
matériaux utiliser pour la restauration. Les méthodes de diagnostic sont variées (examen visuel, sondage,
radiographie, radiovisiographie). Actuellement, plusieurs méthodes basées sur la fluorescence des dents
sont disponibles (quantitative light fluorescence, DELF), ainsi que des méthodes de transillumination
par fibre optique (fiber optic transillumination) pouvant être couplées à un système d’analyse d’image
(digital imaging fiber optic transillumination). Ces différents outils de diagnostic sont d’autant plus
efficaces qu’ils sont utilisés en association. D’autre part, il doit y avoir adaptation des techniques de
diagnostic aux différents types de lésions.
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Mots clés : Carie ; Diagnostic de la carie ; Classification des caries ; SISTA ; Risque carieux

Plan ¶ Méthodes de diagnostic 4


Examen visuel 4
¶ Introduction 1 Sondage 4
Radiographie 4
¶ Caries coronaires 2
« Quantitative light fluorescence » (QLF) 5
Classification de Black modifiée 2
« Dye-enhanced laser fluorescence » (DELF) 5
Atteintes de l’émail 2
Spectroscopie électrochimique de l’impédance (« electrical
Atteintes de la dentine 2
conductance measurements » [ECM]) 5
Dents temporaires et permanentes jeunes et maladie carieuse 2
Transillumination par fibre optique (« fiber optic
¶ Caries radiculaires 2 transillumination ») 5
¶ Concept SISTA 3 ¶ Adaptation des techniques de diagnostic aux différents types
Sites 3 de lésions 5
Stades évolutifs 3 Lésions de site 1 (puits et sillons) 5
Classification 3 Lésions de site 2 (faces proximales) 5
¶ Caries secondaires 3 Lésions de site 3 (zones cervicales) 5
¶ Évaluation du risque carieux 3 ¶ Indications thérapeutiques 6
Préexistence de lésions carieuses et restaurations 4 ¶ Conclusion 6
Facteur bactérien 4
Hygiène buccale 4
Exposition au fluor 4
.

Consommation de sucre et grignotage


Dents
4
4
■ Introduction
Débit salivaire 4
État de santé général 4 La maladie carieuse est un problème de santé buccodentaire
Facteurs socioéconomiques 4 dans la plupart des pays industrialisés, puisqu’elle touche 60 %
à 90 % des élèves et la grande majorité des adultes [1] . Sa
prévalence a diminué depuis les années 1970 mais, en France

Médecine buccale 1
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par exemple, en 1998, 60 % des enfants de 12 ans étaient Atteintes de l’émail


atteints par la carie, 80 % des lésions étant hébergées par 20 %
des sujets [2]. Lésion initiale
Le symptôme de cette pathologie infectieuse est la cavité de
carie qui apparaît après la succession, sur 4 à 48 mois, de phases Elle se forme au niveau de la subsurface et est recouverte
de déminéralisation et de reminéralisation au profit de la d’une couche d’émail apparemment intacte.
déminéralisation [3]. Ce processus aboutit, à plus ou moins long
terme, à une perte de substance irréversible. Carie de la surface de l’émail
Les acides organiques qui en sont responsables proviennent .

du métabolisme bactérien. En effet, le milieu buccal est un Il en existe deux types :


écosystème riche et varié dans lequel s’établit une flore com- • à évolution rapide : tache blanchâtre à la surface de l’émail ;
plexe composée, entre autres, de plus de 500 espèces bactérien- . • à évolution lente : tache brune (pigmentée) colorée par des
nes. Un équilibre remarquable s’établit entre la masse substances d’origine salivaire ou bactérienne.
bactérienne, en constante multiplication et en constant apport, Ces lésions sont réversibles.
et les facteurs de contrôle de cette masse, qu’ils soient propres
au milieu buccal ou liés à la compétitivité entre micro- Carie avec cavitation
organismes. Cependant, dans certaines conditions, les mécanis-
mes de défense locaux peuvent être débordés, et une croissance Quand l’émail s’effondre, une cavité apparaît et les espérances
opportuniste de certaines espèces bactériennes être à l’origine de reminéralisation deviennent faibles.
des pathologies de la dent. C’est ainsi que la rupture de
l’homéostasie microbienne par un facteur environnemental Atteintes de la dentine
(augmentation de l’apport en hydrates de carbone fermentesci-
bles par exemple) va conduire à la prolifération, voire la La carie dentinaire se présente sous la forme d’un cône
prédominance de micro-organismes cariogènes [4, 5]. carieux (avant effondrement de l’émail) dont la base se situe au
Les micro-organismes impliqués dans le processus carieux niveau de la jonction émail-dentine.
appartiennent à trois genres bactériens : Trois zones sont décrites [15] :
• le groupe des Streptococcus mutans, impliqué dans l’initiation • dentine opaque : zone la plus superficielle ;
de la lésion carieuse [6-8] ; • dentine transparente : dentine sclérosée ;
• le genre Lactobacillus, impliqué dans la progression de la • dentine apparemment normale.
lésion carieuse [6, 9] ;
• le genre Actinomyces, impliqué plus particulièrement dans les
caries radiculaires [10-12].
Dents temporaires et permanentes jeunes
Si la carie dentaire ne peut pas être considérée comme une et maladie carieuse
maladie de la nutrition, elle résulte pourtant de l’effet d’un
déséquilibre dans l’apport journalier en hydrates de carbone Les particularités anatomiques et physiologiques des dents
fermentescibles. Ce n’est pas tant la quantité globale de sucres temporaires (émail mince et peu minéralisé, profondeur des
ingérés qui est primordiale mais bien la fréquence d’ingestion. puits et fissures) et permanentes jeunes (émail immature) les
Une diminution de la prévalence de la carie est observée dans rendent particulièrement sensibles à la carie et en conditionnent
les pays industrialisés. Toutefois, il existe encore de grandes les formes cliniques :
variations entre les populations de niveaux socioéconomiques • concernant la denture temporaire, du fait de la faible épais-
différents. La prise en charge actuelle de la carie dentaire repose seur d’émail, en particulier au niveau du tiers cervical des
sur trois éléments, la prévention, le contrôle et le traitement. faces proximales, les caries jumelles sont la forme carieuse la
Elle est basée sur un diagnostic exact de la maladie et la plus fréquente ;
détection de changements pathologiques (exemple : premier • concernant la denture permanente jeune, la situation posté-
stade de formation de la lésion). rieure de la première molaire au niveau de l’arcade, son
éruption précoce et son émail immature en font la dent la
plus fréquemment atteinte par le processus carieux.
Dans une enquête effectuée chez des enfants âgés de 12 ans,
■ Caries coronaires une atteinte de cette dent a été mise en évidence dans 35 % des
cas. Les premières molaires permanentes représentent 73 % de
Elles s’observent principalement chez l’enfant et l’adulte l’indice CAO (nombre moyen de dents cariées, absentes ou
jeune. obturées par enfant) des enfants de 12 ans [16].
Deux classifications principales existent à l’heure actuelle : la
. classification de Black [13], et le concept SISTA [14] qui englobe
également les caries radiculaires. Elles sont valables pour les
deux dentitions.
■ Caries radiculaires
.

Les caries radiculaires apparaissent lorsque le cément est mis


Classification de Black modifiée à nu à la suite de récessions gingivales. Elles sont plus fréquen-
. tes chez le sujet âgé. Aux États-Unis, elles affectent 22 % de la
• Classe I : caries des puits et fissures (dents antérieures et population [17].
postérieures). Une classification histopathologique proposée par West-
. • Classe II : caries proximales des dents postérieures. brook [18] permet de différencier les niveaux d’atteinte :
• Classe III : caries proximales des dents antérieures sans • atteinte du cément ;
atteinte du bord incisif. • atteinte dentinaire sans destruction de la dentine intercana-
. • Classe IV : caries proximales des dents antérieures avec liculaire ;
atteinte du bord incisif. • atteinte dentinaire avec destruction de la dentine intercana-
• Classe V : caries cervicales (antérieures et postérieures). liculaire ;
• Classe VI : caries des bords incisifs et du sommet des • atteinte pulpaire.
cuspides. Billings [19] a, plus récemment, proposé une classification
Cette classification indique la localisation de l’atteinte clinique dans laquelle il décrit quatre stades :
. carieuse, mais pas le niveau atteint par cette atteinte. Il faut • stade I : lésion initiale ;
donc distinguer, au sein des différentes classes, atteintes de • stade II : lésion superficielle ;
l’émail et atteintes de la dentine. • stade III : lésion cavitaire ;

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• stade IV : lésion avec atteinte pulpaire. Lésions proximales


Nyvad et Fejerskov [20] décrivent deux phases dans le déve-
loppement de la carie radiculaire : • SISTA 2.0 : absence de cavitation cliniquement décelable mais
• lésion active : couleur jaune ou marron clair. Au sondage, le présence d’une altération de translucidité de l’émail, détecta-
tissu est crayeux. Il peut y avoir ou non cavitation ; ble par transillumination. Présence de taches de déminérali-
• lésion arrêtée : couleur marron foncé à noire. Au sondage, la sation interproximales, si l’anatomie de l’embrasure autorise
surface est dure. leur visibilité.
Le diagnostic différentiel avec les mylolyses est basé essentiel- • SISTA 2.1 : opacité ou coloration de l’émail proximal, associée
lement sur la présence de dépôts de plaque dentaire abondants. à des microcavitations.
• SISTA 2.2 : cavitation décelable de l’émail proximal au niveau
de la surface de contact, et/ou coloration grisâtre accompa-
gnée ou non de fissure de la crête marginale.
■ Concept SISTA [14]
• SISTA 2.3 : cavitation franche de l’émail proximal si la crête
. est effondrée, ou présence d’un cerne grisâtre dû à l’extension
Une meilleure compréhension du processus carieux et donc de la dentine ramollie sous la crête marginale, avant l’effon-
une mise au point de techniques de prévention plus efficaces, drement de celle-ci.
ainsi que l’avènement de nouveaux matériaux adhésifs ont • SISTA 2.4 : cavitation franche avec effondrement de la crête
rendu la classification de Black, qui correspond à des prépara- marginale et destruction associée des cuspides.
tions pour restaurations à l’amalgame, obsolète. Une nouvelle
classification a donc été mise au point par Mount et Hume [21] Lésions cervicales
suivant les sites et les stades des lésions carieuses. Cette .

classification ne tient compte que des lésions avancées nécessi- • SISTA 3.0 : absence de cavitation, que la lésion soit coronaire
tant une intervention chirurgicale. C’est pourquoi Lasfargues [14] (émail) ou radiculaire (cément).
a proposé le concept SISTA, permettant de mettre en œuvre des • SISTA 3.1 : cavitation superficielle associée à des colorations
méthodes de prophylaxie. Ce concept inclut un stade 0 corres- . visibles sans séchage.
pondant à une lésion initiale pouvant être traitée par des • SISTA 3.2 : cavitation de l’émail ne concernant qu’une seule
méthodes non invasives (application de fluor). face (vestibulaire ou linguale).
Il est à noter que cette classification n’intéresse que les dents • SISTA 3.3 : cavitation franche mettant à nu la dentine cariée.
pouvant être conservées vivantes et ne prend pas en considéra- La lésion atteint l’émail et le cément, et au moins deux faces
tion l’état de santé pulpaire.
. sont concernées.
• SISTA 3.4 : carie étendue à tout le pourtour radiculaire avec
risque de fracture.
Sites
• Site 1 : lésions occlusales (lésions des puits, sillons, fosses, ■ Caries secondaires
fossettes de toutes les dents y compris le cingulum des dents
antérieures). Selon Baume [22], la carie secondaire est une « lésion carieuse
• Site 2 : lésions proximales (lésions concernant les faces se développant aux marges d’une restauration existante ». À
proximales de toutes les dents). l’heure actuelle, les termes de récidive carieuse ou de carie
• Site 3 : lésions cervicales (lésions carieuses débutant au niveau récurrente sont préférés à celui de carie secondaire.
cervical [émail ou cément] sur toutes les faces de toutes les Il s’agit, en fait, d’une lésion cliniquement et radiologique-
dents). ment similaire à une carie primaire apparaissant dans des zones
Les érosions et abrasions ne sont pas incluses dans cette de stagnation de plaque dentaire [23].
classification. Il existe deux indicateurs de récidive carieuse :
• un ramollissement des tissus au niveau des limites du
matériau, détectable à l’aide d’une sonde ;
Stades évolutifs • la présence d’un hiatus important (≥ 0,4 mm) au niveau des
limites du matériau d’obturation. Ce défaut d’étanchéité est
• Stade 0 : lésion initiale (pas de cavité visible). associé à un très fort degré de colonisation par des bactéries
• Stade 1 : microcavitations en surface atteignant le tiers cariogènes.
externe de la dentine. Un défaut d’étanchéité inférieur à 0,4 mm est le signe d’une
• Stade 2 : cavité de taille moyenne atteignant le tiers médian carie secondaire débutante ; en revanche, une simple décolora-
de la dentine sans affaiblir les cuspides. tion n’est pas suffisante pour poser un diagnostic de carie
• Stade 3 : cavité de taille importante atteignant le tiers secondaire [21].
profond de la dentine et pouvant fragiliser les cuspides. Des études histologiques ont décrit deux zones au niveau des
• Stade 4 : cavité atteignant la zone parapulpaire et ayant caries secondaires [24] :
détruit une partie des cuspides. • une lésion externe se formant à la surface de l’émail à
proximité d’une obturation ;
• une lésion apparaissant au niveau des murs de la cavité
Classification quand il y a une perte d’étanchéité.
Chez les adultes et les personnes âgées, la récidive fait partie
Lésions occlusales des pathologies carieuses dominantes [25] . Elle constitue la
raison principale de réfection ou de remplacement des
. • SISTA 1.0 : tache blanche opaque de déminéralisation (« leu- restaurations [26].
come »), au fond ou sur les berges des sillons, ne pouvant être
détectée qu’après un séchage correct de l’émail.
• SISTA 1.1 : opacité ou coloration de surface (visible sans ■ Évaluation du risque carieux
. séchage) associée à des microcavitations localisées.
• SISTA 1.2 : cavité de l’émail et/ou coloration grisâtre due à la Le développement des méthodes de traitement non invasives
présence de dentine ramollie sous-jacente. des caries débutantes, justifiant la classification SISTA, rend
• SISTA 1.3 : cavité franche de l’émail accompagnée de colora- indispensable l’évaluation du risque carieux individuel pour le
. tion grisâtre, sans perte de cuspide ou de crête marginale. choix de la méthode de traitement. Cependant, cette évaluation
• SISTA 1.4 : cavitation large, dentine ramollie exposée, des- n’a de sens que si l’on peut compter sur la collaboration du
truction de cuspides ou de crêtes marginales. patient.

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L’évaluation du risque carieux permet de détecter les indivi- D’autre part, il existe des facteurs médicaux aggravants :
dus hautement susceptibles de développer des lésions carieuses. certaines pathologies comme l’anorexie, le syndrome de
Elle aboutit en outre à un diagnostic personnalisé permettant de Gougerot-Sjögren, le diabète [37], et certaines thérapeutiques
déterminer quelles mesures préventives seront efficaces, si les comme la prise de neuroleptiques ou une radiothérapie, peu-
lésions peuvent être traitées de manière non invasive, et quels vent augmenter le risque d’apparition de caries.
matériaux utiliser pour la restauration.
Les facteurs de risque carieux sont de plusieurs ordres [27].
Facteurs socioéconomiques
Préexistence de lésions carieuses Le statut socioéconomique peut avoir un effet indirect sur le
et restaurations risque carieux dans la mesure où il influe sur l’accès et les
recours aux soins ou aux contrôles et sur les comportements
Le concept qui associe la prévalence carieuse à l’incidence préventifs et diététiques [38].
carieuse est bien répandu dans les habitudes professionnelles.
Plus un individu présente de lésions carieuses, plus la probabi-
lité augmente de présenter de nouvelles lésions [28]. Mais la
« présence de lésions carieuses » n’est pas un critère suffisant, il
■ Méthodes de diagnostic
faut également évaluer l’« activité des lésions », notamment via
l’activité carieuse passée. Examen visuel
La spécificité de cet examen permet d’éviter un surtraitement,
Facteur bactérien principalement dans les populations à faible risque carieux. Plus
récemment, l’examen visuel a amélioré sa sensibilité grâce à la
La présence dans la cavité buccale de micro-organismes
méthode proposée par Ekstrand et al. [39].
potentiellement cariogènes est un critère important lors de
Avant d’entreprendre tout examen visuel, il convient de
l’évaluation du risque carieux [29].
nettoyer et de sécher correctement les surfaces dentaires. Le
Le taux de micro-organismes cariogènes (Streptococcus mutans
praticien doit s’attacher à mettre en évidence des changements
et Lactobacillus sp.) peut être évalué à l’aide de tests microbiens.
de teinte, de translucidité ou de structure des tissus dentaires ;
Il faut noter toutefois le manque de sensibilité et de spécificité
la notation se fait de 0 à 4 :
des tests actuellement disponibles.
• score 0 : pas ou très peu de changement au niveau de l’émail
après un séchage à l’air prolongé (10 s) ;
Hygiène buccale [30, 31] • score 1 : opacité ou décoloration difficilement visible sur
l’émail humide mais distinctement visible sur l’émail sec ;
Une hygiène de faible qualité constitue un facteur de risque • score 2 : opacité ou décoloration visible sur l’émail humide ;
évident. • score 3 : destruction localisée de l’émail entourée d’une zone
opaque ou décolorée et/ou décoloration grisâtre de la dentine
sous-jacente ;
Exposition au fluor [32] • score 4 : cavité au sein d’un émail opaque ou décoloré
Les apports fluorés systémiques et topiques protègent les exposant la dentine.
dents des déminéralisations. Les corrélations existant entre les Les lésions initiales sont les plus difficiles à évaluer. L’utilisa-
modalités d’exposition au fluor du patient et son risque carieux tion de la transillumination peut permettre un meilleur
ont fait l’objet de nombreuses études. diagnostic.

Consommation de sucre et grignotage Sondage


La fréquence de la consommation de sucres est impliquée Le sondage est utilisé pour permettre d’évaluer la consistance
dans le processus carieux. Toutefois, un certains nombre des tissus dentaires.
d’autres facteurs influence le potentiel cariogène d’un aliment : Cette méthode est à utiliser avec prudence dans le cas de
sa nature physique, son pH, sa consistance, le temps de réten- lésions initiales car elle peut être iatrogène. Elle reste toutefois
tion en bouche [33], etc. utile pour détecter la perméabilité dentinaire dans des lésions
cavitaires. D’autre part, cette technique peut favoriser la
contamination de surfaces saines en transportant des bactéries
Dents d’un site à un autre [40].
La qualité de l’émail pourrait influencer la survenue de caries
et les dents présentant des anomalies de structure de l’émail Radiographie
seraient plus susceptibles [34], de même que les dents présentant
des sillons anfractueux [35]. Cet examen complémentaire est utilisé en particulier pour la
détection des lésions proximales, mais sa fiabilité reste faible
dans les cas où l’épaisseur de tissu minéralisé est importante et
Débit salivaire son interprétation doit se faire avec prudence. Une des erreurs
les plus fréquentes est d’assimiler une image radioclaire à une
Une diminution du débit salivaire (débit non stimulé infé-
cavité. En effet, la radiotranslucidité est liée à une déminérali-
rieur à 0,25 ml/min) est un facteur de risque certain.
sation qui ne s’accompagne pas obligatoirement d’une cavita-
tion. Une étude de Pitts et Rimmer [41] a mis en évidence que
État de santé général la majorité des images radioclaires sur des faces proximales
correspond à des lésions non cavitaires et sont donc susceptibles
L’état de santé peut avoir un effet indirect sur le risque d’être traitées chimiquement.
carieux : les patients handicapés, ayant des difficultés à assurer L’utilisation de cette méthode de diagnostic doit être limitée
une hygiène buccodentaire adéquate ainsi que les patients à la détection de cavités de petite taille [42].
prenant régulièrement des médicaments à base de sucre pour Les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) [43]
des pathologies chroniques ont généralement un risque carieux concernant l’utilisation de la radiographie dans un but diagnos-
élevé [36]. tique sont les suivantes.

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Lors d’une première visite Spectroscopie électrochimique


• Chez un enfant en denture temporaire, un examen rétroco- de l’impédance (« electrical conductance
ronaire des régions distales si les surfaces proximales des measurements » [ECM])
dents ne sont ni visibles ni sondables.
• Chez un enfant en denture mixte, des clichés rétrocoronaires C’est une technique de diagnostic de carie potentiellement
postérieurs, accompagnés ou non de clichés occlusaux. très sensible (93 % à 96 % de sensibilité selon les examinateurs).
• En denture permanente, des clichés rétrocoronaires des Mais, en raison de la nature des mesures électriques qu’elle
régions distales. implique, elle est sujette aux erreurs de préparation des surfaces
des dents qui reçoivent les électrodes (sondes). Ainsi, les
Lors des visites suivantes variations de pH intrabuccal, la variation de composition
chimique salivaire ou les différents types de dents affectent les
En présence de caries cliniques ou d’un risque carieux élevé mesures de l’impédance et, en même temps, réduisent la
fiabilité de cette méthode. D’autre part, l’ECM n’est pas une
• Chez un enfant en denture temporaire ou mixte, un examen
méthode visuelle et donc son utilisation demande une grande
rétrocoronaire des régions distales tous les 6 mois, ou jusqu’à
expérience de la part du praticien.
disparition de toute lésion carieuse.
• Chez les adolescents, c’est-à-dire avant éruption des dents de
sagesse, des clichés rétrocoronaires des régions distales, tous Transillumination par fibre optique
les 6 à 12 mois, ou jusqu’à disparition de toute lésion (« fiber optic transillumination »)
carieuse.
• Chez les adultes, des clichés rétrocoronaires des régions Elle peut être couplée à un système d’analyse d’image (digital
distales tous les 12 à 18 mois, ou jusqu’à disparition de toute imaging fiber optic transillumination).
lésion carieuse. Ces systèmes permettent la détection des lésions carieuses
grâce à la diffusion et l’absorption de photons résultant d’une
En l’absence de carie clinique ou d’un risque carieux élevé diminution localisée de transillumination. Pour la détection de
• Chez un enfant en denture temporaire ou mixte, un examen caries interproximales, une lumière de haute intensité est placée
rétrocoronaire des régions distales tous les 12 à 24 mois si les sur la face vestibulaire, et la surface interproximale est observée
surfaces proximales des dents ne sont ni visibles ni sondables. par transillumination à travers la face occlusale. Les lésions
• Chez les adolescents, c’est-à-dire avant éruption des dents de énamélaires apparaissent gris pâle et les lésions dentinaires
sagesse, des clichés rétrocoronaires des régions distales tous apparaissent orange-brun ou bleuâtres.
les 18 à 36 mois.
• Chez les adultes, des clichés rétrocoronaires des régions
distales tous les 24 à 36 mois. ■ Adaptation des techniques
Les techniques de radiovisiographie peuvent également être
utilisées dans le diagnostic carieux. Cependant, certaines études de diagnostic aux différents types
ont mis en évidence une sensibilité moindre de ces techni- de lésions
ques [44, 45]. Ces différents outils de diagnostic sont d’autant
plus efficaces qu’ils sont utilisés en association. Toutefois, la
fiabilité de ces tests augmente lorsque l’on est en présence de Lésions de site 1 (puits et sillons)
cavitation. Or, les thérapeutiques non invasives ne peuvent être
mises en œuvre que si un diagnostic précoce est posé. L’examen visuel reste prépondérant dans le cas de cavitations
C’est pourquoi d’autres techniques de diagnostic sont franches. Il peut être amélioré grâce à l’utilisation d’une loupe
étudiées [46]. ou d’un microscope opératoire et ceci en particulier au niveau
Actuellement, plusieurs méthodes basées sur la fluorescence des sillons anfractueux.
des dents sont disponibles. Elles détectent une augmentation de Dans le cas des lésions initiales, l’utilisation de la sonde est
concentration de matière organique dans les lésions par aug- contre-indiquée et la radiographie insuffisante [40, 47]. Pour ce
mentation d’intensité de fluorescence des structures moléculai- type de lésions, les méthodes électriques (QLF, ECM) semblent
res basées sur des porphyrines présentes à forte concentration les plus appropriées [48] . La sensibilité et la spécificité de
dans les bactéries. détection des caries occlusales est de 80 % pour les atteintes
dentinaires et 70 % pour les atteintes de l’émail [49]. La radio-
graphie n’est une technique fiable que dans le cas de lésions
« Quantitative light fluorescence » (QLF) avancées.
Cette technique utilise des longueurs d’onde comprises entre
290 et 450 nm, et DIAGNOdent qui utilise une lumière infra- Lésions de site 2 (faces proximales)
rouge et a une longueur d’onde de 655 nm. Ces systèmes sont
employés principalement pour la détection des lésions carieuses L’examen radiographique est recommandé bien qu’insuffisant
sur des surfaces lisses des dents car la référence de fluorescence dans le cas de lésions initiales.
(intensité de fluorescence des tissus sains des dents) ne doit pas L’examen visuel est peu sensible et peu spécifique dans ce
être affectée par la forme topologique de la surface fluorescente. type de caries. Il peut être nettement amélioré par des techni-
ques de transillumination [50].
D’autre part, afin de rendre ces sites plus accessibles à
« Dye-enhanced laser fluorescence » (DELF) l’examen visuel, il est possible de réaliser un écartement des
C’est une méthode très sensible de détection des lésions dents à l’aide de coins interdentaires ou d’élastiques séparateurs
carieuses, mais qui nécessite un apport de molécules fluorescen- utilisés en orthodontie.
tes exogènes (colorants) sur les surfaces dentaires (une étude de Enfin, la présence d’une restauration proximale sur la dent
réaction allergique du patient est indispensable). D’autre part, la adjacente est un indicateur très fort de risque de lésion [48].
DELF ne permet pas de quantifier le degré de déminéralisation.
Des artefacts de détection, liés à des déviations morphologiques Lésions de site 3 (zones cervicales)
des dents et des concentrations des colorants dans des structures
biologiques qui ne sont pas liées à une carie, réduisent considé- Au niveau coronaire, un examen visuel permet de mettre en
rablement la possibilité d’application de la DELF dans le évidence ces lésions même au stade initial de la tache
diagnostic de carie. blanche [51].

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Les lésions évoluées sont mises en évidence par un change- [4] Van Houte J. Role of micro-organisms in caries etiology. J Dent Res
ment de couleur et/ou la présence de cavitation. 1994;73:672-81.
Au niveau radiculaire, l’examen par sondage et un examen [5] De Soet JJ, De Graaff J. Microbiology of carious lesions. Dent Update
visuel permettent une bonne détection (changement de couleur 1998;25:319-24.
et de consistance) [52, 53]. [6] Bowden GH. Which bacteria are cariogenic in humans? In:
Johnson NW, editor. Risk markers for oral diseases. Vol 1, Dental
Caries. Cambridge: Cambridge University Press; 1991. p. 266-86.
[7] Tanzer JM. On changing the cariogenic chemistry of coronal plaque.
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• stade 0 : ce stade correspond à la mise en œuvre de techni- [17] Winn DM, Brunelle JA, Selwitz RH, Kaste LM, Oldakowski RJ,
ques prophylactiques de reminéralisation (exemple : vernis KingmanA, et al. Coronal and root caries in the dentition of adults in the
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• stade 1 : il convient d’effectuer des cavités très conservatrices surface caries: a clinical, histopathologic and microradiographic inves-
et d’utiliser des matériaux d’obturation adhésifs injectés. Ceci tigations. Caries Res 1974;8:249-55.
doit s’accompagner d’un traitement prophylactique des [19] Billings RJ. Restoration of carious lesions of the root. Gerodontology
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[20] Nyvad B, Fejerskov O. Assessing the stage of caries lesion activity on
• stade 2 : la préparation d’une cavité en vue d’une obturation
the basis of clinical and microbiological examination. Community Dent
adhésive doit être relativement conservatrice ;
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• stade 3 : la préparation cavitaire doit préserver et renforcer les
[21] Mount GJ, Hume WR. A new cavity classification. Aust Dent J 1998;
structures dentaires résiduelles affaiblies ;
43:153-9.
• stade 4 : la préparation cavitaire est effectuée en vue d’une
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structures dentaires résiduelles. [23] Kidd EA, Beighton D. Prediction of secondary caries around tooth
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■ Conclusion [24] Hals E, Kvinnsland I. Structure of experimental in vitro and in vivo
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Le diagnostic clinique de l’atteinte carieuse doit être posé le 82:517-26.
plus précisément possible afin de pouvoir mettre en œuvre les [25] Lundgren M. On dental caries and related factors in old age. [thesis],
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C. Badet (cecile.badet@odonto.u-bordeaux2.fr).
Unité de formation et de recherche d’odontologie, 16-20, cours de la Marne, 33082 Bordeaux, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Badet C. Étude clinique de la carie. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Médecine buccale, 28-260-M-10,
2011.

Disponibles sur www.em-consulte.com


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