Vous êtes sur la page 1sur 2

UE 136 / UEL 218 - 2021-2022 – Fiche Vaccin

Vaccin conjugué dirigé contre les infections invasives à pneumocoque de sérotypes


vaccinaux - Prévenar® 13

1) Nom du pathogène concerné : Streptococcus pneumoniae

2) Pathologies associées :
Les vaccins conjugués ont été initialement développés pour lutter contre les méningites à
pneumocoque chez les enfants de moins de 2 ans. Les méningites à pneumocoque sont associées
à une mortalité d’environ 10% chez les enfants et environ 15% des enfants survivants présentent
des séquelles (auditives, cognitives, motrices).
Les méningites à pneumocoque font généralement suite à une bactériémie.
Pour ces deux types d’infections, le facteur de virulence principal du pneumocoque est la
capsule polyosidique, dont la composition, très variable, définit les sérotypes du
pneumocoque (une centaine de sérotypes ont été identifiés à ce jour). Les polyosides capsulaires
sont les antigènes utilisés dans les vaccins.
D’autres pathologies sont provoquées fréquemment par le pneumocoque : OMA, pneumonies
(bactériémiques ou non), sinusites...

3) Historique de la vaccination :
Le premier vaccin anti-pneumocoque commercialisé est un vaccin non conjugué (Pneumo23®,
Sanofi Pasteur, désormais commercialisé sous le nom de PneumoVax par MSD) qui présente
le double inconvénient de ne pas être efficace chez les enfants (car l’immunité induite par ce
vaccin est thymo-indépendante) et de ne pas induire d’immunité muqueuse (alors que le
principal réservoir du pneumocoque est le rhino-pharynx des enfants de moins de 5 ans). Ce
vaccin contient 23 types de polyosidiques capsulaires.
Pour permettre la protection des jeunes enfants (< 2 ans) vis-à-vis des infections à
pneumocoque, des vaccins conjugués ont été ensuite commercialisés, le Prevenar puis le
Prevenar® 13 qui l’a remplacé en France en 2010 (laboratoire MSD).

4) Type de vaccin :
Le Prevenar® 13 est un vaccin composé de 13 polyosides capsulaires (correspondant à 13
sérotypes de pneumocoque), conjugués à une protéine porteuse. Ce procédé permet aux
polyosides d’être plus immunogènes et d’induire une immunité thymo-dépendante. Ce vaccin
peut donc être utilisé chez les enfants de moins de 2 ans et induit une immunité muqueuse.
L’immunité induite est sérotype-dépendante.
 Composition
Les 13 sérotypes contenus dans ce vaccin sont les suivants : 1, 3, 4, 5, 7F, 6A, 6B, 9V, 14, 18C,
19A, 19F et 23F ; ils sont conjugués individuellement à l’anatoxine diphtérique ; le vaccin
contient 2,2μg de chaque sérotype, sauf pour le sérotype 6B (4,4μg). Le vaccin contient aussi
du phosphate d’aluminium comme adjuvant.
Les sérotypes inclus sont ceux qui circulaient le plus chez les enfants de moins de 2 ans à la fin
des années 2000 et qui étaient les principaux responsables des pathologies invasives dans cette
UE 136 / UEL 218 - 2021-2022 – Fiche Vaccin

population. De plus, plusieurs d’entre eux hébergent des souches résistantes aux antibiotiques
(PSDP notamment).
 Voie d’administration : voie intra-musculaire (suspension injectable)
 Population cible
La population ciblée était initialement les enfants de moins de 2 ans mais depuis quelques
années, ce vaccin est également recommandé chez les enfants de plus de 2 ans et les adultes à
risque de faire des infections sévères à pneumocoque. Les personnes « à risque » sont les
patients immunodéprimés (quelle que soit l’origine de l’immunodépression, par exemple :
patients hypo- ou aspléniques, patients infectés par le VIH, patients traités par
immunosuppresseurs, patients atteints de cancer...) et les patients non immunodéprimés
porteurs de certaines maladie sous-jacentes (par exemple : l’insuffisance respiratoire chronique,
les BPCO ou l’emphysème ; un asthme sévère ; un diabète non équilibré par le simple régime ;
une brèche ostéo-méningée... liste non exhaustive).

5) Recommandations des autorités françaises concernant ces vaccins :

La vaccination entraîne une protection individuelle vis à vis des souches de pneumocoque dont
le sérotype est inclus dans le vaccin pour chaque patient vacciné. De plus, comme elle induit
une immunité muqueuse, cela permet de diminuer le nombre d’enfants porteurs de
pneumocoque de sérotype vaccinal au niveau rhino-pharyngé avec pour conséquences une
diminution de la circulation de ces souches et une protection indirecte du reste de la population.
C’est le phénomène d’immunité de groupe.
 Les recommandations actuelles des autorités françaises dépendent de la population cible :
- Pour tous les enfants de moins de 2 ans : Prevenar® 13, primo-vaccination à 2 et 4 mois ;
rappel à 11 mois ; cette vaccination est obligatoire depuis le 1er janvier 2018.
- Pour les enfants de moins de 2 ans présentant des facteurs de risque d’infection invasive à
pneumocoque (IIP) : Prevenar® 13 avec une dose supplémentaire en primo-vaccination (à 3
mois) ;
- Pour les enfants de 2 à 5 ans présentant un risque d’IIP vaccinés par le Prevenar® 13 : une
dose de vaccin non conjugué 23-valent est recommandée à 24 mois (élargissement de la
protection aux 23 sérotypes du vaccin non conjugué) ;
- Pour les personnes âgées de 5 ans et plus, à risque élevé d’IIP, les recommandations dépendent
de l’historique de vaccination, mais globalement, il est recommandée une double vaccination
(Prevenar® 13 en primo-vaccination puis vaccin non conjugué, au minimum 8 semaines après ;
l’ordre des vaccins doit être respecté).

Vous aimerez peut-être aussi