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LA SURVIE DOUCE

Vivre en harmonie avec la nature

Vous avez choisi de vivre avec nous l’aventure d’une « survie douce ».
Cette expérience sera l’occasion de laisser derrière vous (pour quelque temps...) vos habitudes,
d’échapper aux contraintes de la routine citadine, de découvrir une relation profonde avec la
nature, de vivre aussi libres que possible le moment présent. Elle nous permettra de retrouver un
peu de nos racines – puissant facteur d’équilibre – et de créer des liens avec d’autres êtres,
humains et autres, dans un partage quotidien.
De ces moments d’harmonie que nous pourrons vivre ensemble, peut-être garderez-vous
quelque chose dans votre vie quotidienne. Nous nous serons en tous cas ouverts et découverts
un peu plus.
La « Sur-Vie », c’est découvrir notre relation avec la nature, avec les autres, avec nous-mêmes.

La survie douce

C’est partir en groupe dans la nature avec un minimum d’équipement et de nourriture pour
favoriser le contact avec ce qui nous entoure.
C’est explorer ensemble un territoire inconnu et, le soir, se rassembler autour du feu pour
préparer et partager notre repas, puis enfin dormir à la belle étoile ou sous un bivouac
improvisé si le temps menace...
C’est apprendre à utiliser les plantes sauvages pour se nourrir et se soigner, à se débrouiller
pour vivre au mieux avec le peu dont on dispose.
Le vent, la neige, la pluie, le froid ou les insectes peuvent faire percevoir la nature comme
hostile, mais on se rend vite compte qu’elle est avant tout notre mère nourricière et une source
de joies chaque jour renouvelées. Tout se passe beaucoup mieux si au lieu de se battre contre
elle on essaie de s’en faire une amie en apprenant à la connaître.

Il ne s'agit pas…

…de « survivalisme », de survie de type commando, basées sur le goût de l’effort et du risque,
voire sur la peur de la catastrophe. L’idée de nous battre et de conquérir ne nous intéresse pas
vraiment... La chasse non plus. Il serait d’ailleurs bien illusoire d’espérer apprendre à chasser en
quelques jours !
Ce n’est pas non plus une simple randonnée, où tout est programmé, prévu et minuté. Peut-être
nous faudra-t-il chercher ensemble le chemin à prendre, décider des lieux où bivouaquer, trouver
une eau parfois bien rare... L’aventure sera notre compagne.

La cueillette…

…sera l’une de nos activités au cours de cette aventure. Pas seulement parce qu’il est
nécessaire de se nourrir et que les plantes sont le plus sûr moyen d’y parvenir, mais aussi pour
la découverte de préparations et de saveurs nouvelles… que vous pourrez diversement
apprécier.
Mais attention: il ne s’agit pas d’un stage de botanique comme nous en organisons par
ailleurs et la confection des repas ne devra pas prendre plus de temps que nécessaire. Nous
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voulons avant tout vivre quelque chose de global. Les plantes seront bien sûr nos
« interlocuteurs privilégiés », mais nous ne pourrons pas consacrer à leur découverte autant de
temps que lors d’un stage de gastronomie sauvage. Par contre, vous n’oublierez plus les plantes
que vous aurez ramassées, préparées, mijotées et dégustées. Car ce sont elles qui vous auront
permis de vivre !
Suivant les lieux choisis et la saison, il pourra se faire que les plantes soient relativement peu
abondantes ou peu variées : comme nous recherchons des endroits forts et beaux, où la
civilisation ne se fasse pas trop sentir, nous sommes souvent en montagne. Et dans les Alpes du
Sud, l’été est généralement très sec.
Ici, l’expérience prime sur la connaissance.

Quoi d’autre ?

Au cours de ces quelques jours dans la nature, nous pourrons aborder différents sujets, dont
quelques « techniques de vie primitive » :
 allumer un feu sans allumettes (silex, acier, marcassite, bois, etc.)
 construire un feu sûr et efficace
 fabriquer de la ficelle à l’aide de fibres végétales
 fabriquer des cuillères d’écorce
 apprendre quelques noeuds de base
 choisir un lieu de bivouac et monter un abri
 s’orienter avec carte et boussole
 observer les étoiles et apprendre leurs légendes
 écouter le chant des oiseaux – si nous savons nous montrer assez silencieux...
 observer les insectes qui pullulent ici (il n’y a jamais eu le moindre pesticide dans cette
région qui est de ce fait le paradis des entomologistes…)
 connaître les éléments d’une pharmacie et d’un kit de survie
Mais attention, il ne s’agira ici que d’en présenter quelques éléments, d’ouvrir des pistes. La
survie douce ne saurait en aucun cas remplacer les stages de Techniques de Vie Primitive
que nous organisons parfois et où, sédentaires, nous nous concentrons chaque jour sur
quelques-unes des techniques ci-dessus, qu’il serait illusoire d’espérer maîtriser sans un long
apprentissage.

La nourriture

Pour compléter notre cueillette, nous emporterons un peu de farine complète, d’huile d’olive
et de sel (fournis par nous : vous n’avez rien à apporter de votre côté) Cette base nous
permettra d’agrandir l’éventail des plats sauvages que nous pourrons préparer.
Pour les personnes sensibles au gluten, il est important de noter qu'au cours de cette semaine,
nous utilisons régulièrement de la farine de blé. Pour l’homogénéité du groupe, nous ne pouvons
pas faire de cas particulier.
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Le groupe…

…comprend généralement une vingtaine de participants, mais il pourra nous arriver d’accepter
davantage de personnes (vous pouvez nous contacter avant le départ pour en connaître le
nombre exact). Vous vivrez une relation de groupe enrichissante dans la mesure où vous
accepterez de vous y intégrer.
Le rythme du groupe sera déterminé par les plus faibles physiquement, que nous attendrons
régulièrement lors des marches Souvenez-vous, il ne s’agit pas de réaliser des performances - et
d’ailleurs, qui sera le plus faible dans ces circonstances inhabituelles ?
Chaque jour, nous formerons des cercles où chacun sera invité à prendre la parole. Cela vous
permettra de vous exprimer, et au groupe de s’harmoniser. Il est important de profiter de cette
opportunité pour dire sincèrement ce que vous pensez et ressentez, dans le respect des autres.
Il y aura peut-être des moments de solitude ou d’attente. Mettez-les à profit pour revoir les
plantes que nous aurons rencontrées, pour écouter la nature, pour partager entre vous, pour
vous retrouver avec vous- même... Voyez plus loin ce qui concerne les « temps morts »,
tellement déroutants et difficiles à vivre pour les Occidentaux que nous sommes...
Dans la mesure du possible, si les circonstances le permettent, nous passerons une demi-
journée en solitaire, vers la fin de la survie, pour que chacun ait l’occasion de faire le point de
sa relation personnelle avec la nature, avec les autres, avec lui- même.
Gardons à l’esprit que la relation à la nature et la relation au groupe sont inséparables et
requièrent de chacun une qualité de présence et d’ouverture qui participe à l’intérêt de cette
expérience.

L’animateur / l’animatrice…

…est un(e) professionnel(le) qui anime des survies douces depuis de nombreuses années.
C’est aussi un amoureux de la nature, qui vous fera partager sa passion.
Ce n’est pas un « chef » qui vous dirait tout ce qu’il faut faire, ni une « nounou » qui chercherait à
vous sécuriser et à vous éviter les embûches du chemin, car ce sont elles qui nous font grandir.
C’est avant tout un guide, qui vous aidera à découvrir les richesses de la vie au sein de la
nature en vous faisant partager ses connaissances, sans qu’il soit nécessairement spécialiste
de tous les domaines abordés. Avec l’accord de l’animateur, chaque participant pourra
également contribuer à ce partage de connaissances afin que le groupe évolue dans une
ambiance collégiale plus que doctorale.
Plutôt que de diriger, il suggérera, afin que le groupe arrive à un accord, à une décision. Ce
processus pourra sembler lourd à certains qui y verront une perte de temps. La porte est ouverte
aux initiatives, mais il va de soi que si elles sont malheureuses (couper du bois vert, construire
un énorme foyer, cueillir des plantes rares, etc.), vous risquerez de vous attirer quelques
remarques... Essayez de ne pas en prendre ombrage!

Les difficultés

Nous ne les recherchons pas, mais par le fait même de vivre une telle expérience dans un
contexte totalement différent de celui de notre vie quotidienne, elles viennent à nous. Nous ne les
refuserons pas : c’est en les surmontant que nous apprenons à nous connaître et que nous
avançons sur le chemin de la vie.
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Le changement de nourriture…
…sera très probablement la première difficulté. Ce que vous mangerez sera très différent de
votre alimentation habituelle et peut-être votre organisme y réagira-t-il, car les plantes sauvages
sont souvent fortes.
Vous aurez sans doute faim. La quantité sera très nettement moindre que dans votre vie de
tous les jours, mais vous savez bien que, généralement, vous mangez trop car l’habitude (« il est
midi… »), les obligations sociales et les compensations affectives viennent se mêler à vos
besoins réels. En fait, il est très important de faire l’expérience d’une faim véritable : c’est là que
risque de se manifester la peur de manquer qui est à l’origine de bon nombre de nos
comportements morbides dans notre vie quotidienne. Réussir à identifier cette peur primordiale
et à la dépasser est l’une des fonctions de la « survie douce ». Attendez-vous donc à sauter
petit déjeuner, déjeuner ou dîner – parfois deux, parfois les trois... –, car nos repas dépendront
de notre cueillette, de notre rythme, des activités, du temps, etc.
Évitez de tomber dans le « trip bouffe » qui consiste à vouloir à tout prix cuisiner dès que l’on
s’arrête et tant que les ingrédients que nous avons emportés ne sont pas épuisés. Ce n’est pas
le but de la survie : profitez plutôt de ce qui se passe en et autour de vous.
En revanche, pensez toujours à bien boire, nous trouverons toujours de l’eau. Et n’ayez crainte :
vous survivrez !
Il est possible que vous ressentiez de la faiblesse, voire une hypoglycémie, ce qui est sans
danger pour une personne en bonne santé. Rappelez-vous que vous devez l’être pour venir avec
nous (avez-vous renvoyé la feuille de décharge jointe à la lettre d’inscription ?).
Il vous faudra sans doute un certain temps pour vous habituer à cette nouvelle alimentation, et
passer à travers quelques jours de fatigue, mais vous ne tarderez pas à vous rendre compte que
de petites quantités suffisent à vous procurer l’énergie nécessaire, surtout si vous mâchez
longuement chaque bouchée, avec conscience. Les plantes sauvages sont remarquablement
nutritives, vous le vérifierez. Et l’on ne se nourrit pas que de substances physiques... Tout en
vous rapprochant de vos besoins réels, vous découvrirez un sentiment de légèreté, qui permet
de s’accorder aux fines vibrations de la nature.
Pour la plupart des personnes, une transition de 2 ou 3 jours s’avère nécessaire, plus ou moins
difficile suivant l’état de l’organisme et son adaptabilité aux changements. Attendez- vous à
perdre du poids !

Le manque de sommeil…
…se fera peut-être sentir, à cause du confort précaire, de l’environnement inhabituel, du froid, de
l’inquiétude... C’est une question d’équipement et d’entraînement, alors pensez-y auparavant. Il
est possible que vous dormiez mal, mais ce sera aussi quelque chose à vivre, une difficulté à
surmonter.
Sachez aussi que la notion classique des « huit heures de bon sommeil réparateur d’une seule
traite » est controversée : en fait même un sommeil de quelques heures au cours desquelles
vous aurez l’impression de vous réveiller fréquemment vous permettra de récupérer
parfaitement.

Les conditions atmosphériques…


…peuvent être défavorables. Le froid et la pluie, les orages fréquents en été, en plus de leur effet
physique peu agréable, peuvent saper le moral ! Un bon équipement est indispensable, et une
habitude de ces difficultés permet de les supporter plus facilement.
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Souvenez-vous que dans notre recherche de lieux beaux et sauvages, où la nature s’exprime
encore avec force, nous serons souvent en montagne, où le climat, même en plein été, peut être
rude et changeant.

L’effort…
…pourra être ressenti comme intense : marche, montées et descentes, port du sac à dos, etc.
Un bon entraînement est nécessaire, ne l’oubliez pas. Au contraire, si vous êtes sportif et habitué
des raids ou des randonnées en montagne, l’effort pourra vous paraître trop faible. En un sens,
tant mieux pour vous…
Nous marcherons parfois en pleine chaleur, sous le soleil de midi ou sous la pluie battante : c’est
quelquefois inévitable... et c’est ça aussi la survie : aller plus loin que ses habitudes, que son
confort.

La vie en groupe…
…avec son rythme trop lent, ponctué de temps morts, peut être difficile à supporter pour certains.
Souvenez-vous que pour d’autres, ce même rythme représente déjà un effort !
Les « temps morts » sont des moments particulièrement importants pour apprendre à se
découvrir : toujours être en train de faire quelque chose sert souvent à cacher son vide intérieur.
La survie est l’occasion d’arrêter parfois ce processus pour enfin simplement être. Asseyez-vous
et écoutez, ressentez la nature, méditez... Si ce n’est pas possible, décidez de faire quelque
chose mais ne vous attendez pas à être pris en charge : une survie n’est pas une randonnée
programmée ni un camp de vacances. Ce que vous apprendrez ainsi aura bien plus de valeur
que toutes les techniques que je pourrais vous enseigner, que toutes les informations que je
pourrais vous donner. C’est de vous-même qu’il s’agit !
Ces « temps morts » font partie des règles du jeu, alors soyez prêt à y faire face en exerçant
votre patience et votre positivité. C’est à chacun de nous de faire marcher les choses.
N’attendez pas que l’on vienne vous chercher, proposez ! L’apport de votre dynamisme est
indispensable, et soyez attentifs à celui des autres.
Et puis, soyez bien conscients que pendant ces quelques jours, vous allez vivre toute la jour-
née avec d’autres personnes. Ce sera l’occasion de faire de belles rencontres, mais cela peut
aussi paraître pesant, car nous sommes habitués à vivre en individualistes ou en couple. Bien
sûr, vous pourrez aussi avoir votre intimité et vous retrouver seul(e) à divers moments. Mais
souvenez-vous qu’une survie est avant tout une aventure de groupe.

L’environnement différent…
…de votre cadre de vie habituel risque de vous désécuriser. On se sent souvent tout petit
devant la nature, et l’inconnu fait peur...
Soyez prêt à vivre l’imprévu car tout ne sera pas programmé, repéré à l’avance. Tâchez de
devenir conscient de cet éventuel sentiment d’insécurité et d’en découvrir les causes, ce qui
aidera à renverser le processus.
L’insécurité est un des mots-clés de la survie : cette expérience est un révélateur de nos peurs
intérieures, des angoisses que nous avons devant l’inconnu. C’est l’occasion de les voir en face,
de les identifier au lieu de les fuir comme dans la vie civilisée, et de les dépasser en se rendant
compte tout simplement que la plupart d’entre elles ne sont pas fondées. Quel soulagement -
après-coup !
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Le manque de stimulations…
…sera peut-être un problème. Dans la vie actuelle, nous sommes habitués à toujours être en
train de « faire » quelque chose, dans un monde où tout doit aller vite, où des informations nous
assaillent de toutes parts... Le calme crée un vide inquiétant – que nous pouvons remplir de
façon créative. À chacun de jouer !

L’agressivité…
La faiblesse due à la faim, au manque de sommeil, le sentiment d’insécurité et les autres
difficultés évoquées plus haut peuvent provoquer de la mauvaise humeur, voire de
l’agressivité, qui se retourneraient facilement contre l’animateur... Il ne s’agit pas de réprimer
ces sentiments, jugés négatifs. S’ils se manifestent, c’est qu’il y a une raison. Mais il est
important de les remettre dans une juste perspective en cherchant à voir d’où ils proviennent et
ce qu’ils impliquent. Et il faut les exprimer en venant voir directement la personne concernée
sans laisser les choses enfler, mais dégonfler immédiatement l’abcès.
Les difficultés font partie intégrante de l’aventure. N’en rejetons pas systématiquement la
faute sur les circonstances, ni sur l’« autre » car nous y avons également notre part de
responsabilités. L’agressivité que nous ressentons ne provient que de nous : le groupe,
l’animateur ne sont en fait que notre miroir... L’admettre, le comprendre, puis dépasser ces
difficultés, c'est cela aussi qui nous aide à grandir.

Comment réagissez-vous quand quelque chose ne va pas?

Pour y réfléchir un peu, observez le dessin ci-contre :

Pour vous, la bouteille est-elle à moitié pleine ou à moitié vide?

Lorsqu’une difficulté surgit, quelle qu’elle soit, il est très important d’en parler, dès qu’elle est
perçue, à la personne concernée (si tel est le cas), ainsi qu’à l’animateur, qui est également là
pour vous aider à la surmonter – et d’autant plus si c’est de lui qu’il s’agit. Lorsque vous vous
sentirez en confiance dans le groupe, parlez-en aussi avec les autres. Mais il faut faire attention,
car il peut s’avérer néfaste de ne mettre dans la confidence de sa rancœur que quelques
personnes, car il pourrait se créer des sous-groupes, ce qui risquerait de pourrir l’ambiance
générale. Nous sommes là pour vivre ensemble cette aventure.
Chacun est responsable de ce qu’il vit, de sa façon d’agir et de communiquer pour modifier ce
qui ne va pas en cas de problème – dans sa vie comme dans cette survie. Je le répète donc : il
est nécessaire que les discussions délicates aient lieu devant l’ensemble du groupe ou avec
l’animateur, plutôt qu’en petit comité sans que les choses apparaissent au grand jour. Tentons de
nous comporter comme des adultes et non comme des enfants.
Voici une occasion d’en apprendre un peu plus de et sur la vie – riche, diverse, passionnante et
souvent pleine de surprises !

Et si, malgré tous vos efforts, les difficultés que vous rencontrez vous forcent à quitter le groupe
et à rentrer chez vous (c’est votre droit et votre responsabilité), faites-le sans arrière-pensée.
L’occasion de recommencer se présentera quand vous serez prêt.
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LA PRÉPARATION

Il n’y a pas de mystère: mieux vous serez préparés, plus vous profiterez de la survie, et plus
elle sera « douce ».
La préparation dépendra bien entendu de vos capacités physiques et de votre vie quotidienne.
Un sédentaire d’un certain âge devra sans doute se préparer plus longuement (attention, pas
plus intensément) qu’un jeune randonneur. Mais n’oubliez pas que la préparation doit avoir lieu
avant tout dans la tête.
Pensez aux points suivants:

Marcher
Il nous arrivera parfois de marcher 10 km ou plus au cours d’une journée, avec un sac sur le dos.
Profitez de vos week-ends pour aller randonner. Si vous le pouvez, évitez de prendre votre
voiture ou les transports en commun pour vous déplacer en ville: marchez ou circulez à vélo
(vous irez d’ailleurs peut-être plus vite ainsi...). Faites du jogging sans forcer : c’est l’endurance
qui compte. Ne prenez pas l’ascenseur, etc.
Pour s’assouplir, rien de tel que le yoga, école de détente et de relaxation. Mais n’omettez pas la
bonne vieille gymnastique sous ses diverses formes. La respiration lors de la marche, surtout
dans les montées, est particulièrement importante à travailler.

Porter le sac à dos


Chargez-le progressivement et augmentez la longueur de vos balades jusqu’à quelques
randonnées « grandeur nature ». Vérifiez avant le départ que la charge y est répartie de façon
équilibrée.

Chaussures
Faites-les à votre pied en les portant (chez vous, en ville, en week-end...) une demi-heure, une
heure puis progressivement toute la journée. Vous devriez y être « comme dans des
pantoufles ».

Soleil
Exposez-vous peu à peu, pas plus d’un quart d’heure par jour au départ, sans rester immobile.
Puis augmentez la durée, sans excès. Tout dépend bien sûr de votre type de peau. Et n’oubliez
pas : chapeau, pantalon et chemise à manches longues se montrent plus efficaces – et moins
nocifs pour la peau – que les crèmes solaires… Donc restez couverts ! En tout cas sur la tête :
un chapeau est indispensable pour randonner dans la nature.

Froid
Évitez de vivre en hiver dans des locaux surchauffés, et de vous couvrir à l’excès lorsque vous
sortez. Mettez souvent à profit les bienfaits des douches froides.

Pluie
N’ayez pas peur de vous faire mouiller à l’occasion, dans la mesure où vous pourrez rapidement
vous sécher et changer de vêtements.
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Dormir dehors
Commencez par laisser vos fenêtres grandes ouvertes la nuit, quel que soit le temps... ou
presque! Entraînez-vous à dormir dans votre jardin ou dans celui d’un ami, puis à bivouaquer au
cours de vos week-ends.
Dormir à la belle étoile permet de vérifier la qualité du sac de couchage, l’importance du sac à
viande et du sursac…

Se nourrir différemment
Il s’agit d’un point très important, vu tout ce qui est lié à la nourriture sur les plans affectif,
culturel, psychologique, etc. Essayez de réduire progressivement la viande en consommant
davantage de légumes, des céréales complètes et des légumineuses de qualité biologique si
possible. Diminuez les aliments sucrés (attention aux sucres cachés). Supprimez de temps
en temps les produits laitiers et le vin et tâchez d’éliminer les stimulants, que vous savez
être néfastes : café, tabac et alcool. Pas forcément facile, mais vos papilles risquent de retrouver
une seconde jeunesse... et vous avec !
Diminuer la quantité de nourriture ne vous fera sûrement pas de mal. Et pourquoi ne pas faire
l’expérience d’un jeûne bien conduit (procédez par paliers). Attention en particulier à la reprise
alimentaire. Retrouvez le vrai goût d’un aliment – et pour cela, il faut avoir vraiment faim!

Être seul
Même si vous allez partir en groupe, il est bon de faire l’expérience de la solitude. Elle seule
nous permet vraiment d’observer ce qui nous entoure et de trouver le contact avec soi-même.
Vous apprendrez ainsi à voir en face certaines de vos peurs. C’est le premier pas pour vous en
affranchir. Les réprimer ou les juger ne sert à rien: vivez avec elles, discutez- en avec vos amis
et, lorsque vous serez prêts, elles auront disparu...
Vous n’arrivez pas à trouver le temps? Méditez cette parole : « Qui veut faire quelque chose
trouve un moyen, qui ne veut pas trouve un prétexte.. »
Il est facile de se prendre au jeu. Ce qui n’était qu’une simple préparation à des vacances hors
du commun peut fort bien devenir une habitude de vie. Pas si désagréable d’ailleurs que
certains voudraient le faire croire, confondant vie saine et ascèse : vivere parvo ne s’est jamais
traduit par « vivre triste ». C’est même plutôt tout le contraire !
Si vous aimez vraiment la vie en pleine nature, vous verrez qu’il est possible de retrouver un
peu - beaucoup! - de cet émerveillement et de ce bien- être dans votre vie quotidienne.

Vous avez tous les atouts pour découvrir que la « survie », c’est la vraie vie !
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L’ÉQUIPEMENT

Bien s’équiper est à la fois primordial et délicat. Etre sous-équipé peut transformer votre séjour
dans la nature en un cauchemar parfois dangereux. Etre sur-équipé implique un sac à dos trop
lourd pour être agréable et tend à empêcher un bon contact avec la nature. Il faut être équipé
pour pouvoir bien dormir, bien marcher, ne pas avoir froid et ne pas être mouillé. Le reste est
subsidiaire.
En remplissant votre sac, soupesez chaque objet et posez-vous la question : « en ai- je vraiment
besoin ? »... Pour vous en assurer, tentez cette expérience: en revenant de votre randonnée,
disposez votre matériel en trois tas suivant que vous vous en êtes servi (1) = tous les jours (2) =
occasionnellement ou (3) = pas du tout. Quand vous repartirez, vous saurez quoi prendre (le tas
1 et éventuellement le 2, plus de toute façon la trousse à pharmacie) et quoi laisser!
Une fois votre sac à dos rempli, pesez-le. Si le rapport de son poids au vôtre est de 1/5, il est
léger ; de 1/4, il convient encore ; de 1/3, il est trop lourd.

Souvenez-vous qu’on est (presque) toujours trop chargé!

À porter sur vous :

- Une paire de bonnes chaussures de marche (type « randonnée ») imperméables et


respirantes (en Gore-tex ou équivalent, par exemple), à semelles agrippantes (type
Vibram), de préférence maintenant bien la cheville, faites à votre pied.
- Une paire de chaussettes montantes.
- S’il fait froid, un pantalon ; s’il fait chaud, un short ou un pantalon léger.

À emporter :

- Un sac à dos léger et logeable (type « randonnée-montagne » de 45 à 60 litres).


Prévoyez qu’il vous faudra également y prendre une partie du matériel commun (gamelle,
farine, huile d’olive, corde, etc.). Il est donc indispensable de laisser 5 à 10 litres
disponibles pour cela. N’ayez pas d’inquiétude, cela ne vous surchargera pas à l’excès.
- Un matelas en mousse, isolant, étanche et très léger (tapis de sol). Les matelas
autogonflants sont décommandés, car ils sont fragiles.
- Un sac de couchage en duvet de préférence, ou en synthétique. Choisissez-le bien
chaud (type « cloisonné », de forme « sarcophage ») car en montagne, il fait froid la nuit,
même en plein été ! Vérifiez la température minimale (prévoir 0°C) et celle de confort
(5°C) données par le fabriquant (méfiance, elles sont souvent surévaluées…). Le poids et
l’encombrement du sac de couchage sont également des éléments importants à prendre
en compte. Mais un bon sommeil est fondamental…
- Emballez-le une fois roulé dans de grands sacs poubelles pour éviter qu’il ne se mouille
s’il pleut pendant la marche.
- Un sursac en Gore-tex ou en un matériau équivalent (imperméable, mais évitant la
condensation due à la respiration du corps – attention aux sursacs en nylon, moins chers,
mais qui condensent et dans lesquels vous serez mouillé le matin) afin de protéger votre
sac de couchage de la pluie ou de la rosée. C’est un plus : il n’est pas indispensable, mais
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fait partie des éléments appréciables.
- Un sac à viande en coton extensible ou en soie pour le confort et le soin du sac de
couchage. Il permet aussi de gagner quelques degrés non négligeables…
- Une protection contre la pluie et le vent : les capes et les ponchos sont gênants pour la
marche mais parfois utiles au bivouac quand il pleut. Les « K-ways » sont efficaces
comme coupe-vents, mais ils ne résistent pas à l’orage et condensent la transpiration. Les
vestes Gore-tex (avec le pantalon) restent la meilleure protection, on leur reprochera leur
coût élevé et leur fragilité face aux épines acérées des prunelliers ou aux flammèches du
feu de camp !
- Un parapluie à la fois large et léger, en complément du vêtement de pluie. Ils peuvent
paraître déplacés dans la nature, mais forment une très bonne protection contre les
intempéries (sauf dans les ouragans...) et surtout, vous ne transpirerez pas !
- Une bâche de plastique (au minimum 2 x 3 m) pour servir d’abri lors des bivouacs en cas
de pluie. Mais si vous n’en avez pas, ce ne sera pas grava, car nous prendrons une
bâche commune.
- De la cordelette en quantité (d’environ 5 mm de diamètre) pour monter le bivouac.
- Une gourde en métal d’un litre et demi (ou au minimum d’un litre). Les gourdes sont
souvent mises en commun pour les besoins de cuisine. Évitez les poches à eau, mal
adaptées à la survie.
- Un couteau bien aiguisé et une pierre (nous pourrons vous proposer un excellent
couteau suédois, idéal pour la survie). Évitez les canifs pliables, trop fragiles pour
préparer, par exemple, votre matériel à feu.
- Un chapeau pour vous protéger du soleil.
- Des vêtements de rechange (sous-vêtements, chemise, pantalon léger, pull ou polaire,
mouchoirs, chaussettes) enveloppés dans des sacs en plastique. Il n’est pas conseillé de
prendre une tenue de rechange par jour…
- Prévoyez également des vêtements chauds, des gants, un bonnet de laine et une veste
de duvet ou polaire.
- Une lampe de poche.
- Des sacs en toile, en papier ou en plastique pour récolter les plantes.
- Une petite trousse à pharmacie avec pansements, bande de contention, désinfectants,
homéopathie, huiles essentielles.

Éventuellement :

- Un appareil photo.
- Une boussole.
- Un sifflet.
- Des lunettes de soleil.
- Des jumelles.
- Un cahier, un stylo et du scotch pour fixer les échantillons de plantes dans le cahier.
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- Une petite loupe de botaniste pour vous émerveiller devant le monde caché des plantes
(nous pouvons vous en proposer une qui grossit 45 fois !).
- Une trousse de survie (fil et aiguilles, épingles de sûreté, lames de rasoir, élastiques,
morceaux de bougie, allumettes, lacets de rechange...).
- Une couverture de survie (mais pas pour dormir dedans : on y transpire beaucoup trop).
- Un ouvrage sur les plantes.
- Une carte de la région au 1/25.000.

Mais surtout, ne vous chargez pas trop !

À ne pas prendre :

Différents objets risquent de nuire à votre expérience et de gêner les membres du groupe
aux sens plus aiguisés (la fréquentation de la nature et l’utilisation des plantes sauvages
développent fortement les sens).
Nous vous demandons donc instamment de bien vouloir laisser chez vous :
- Cigarettes, tabac, alcool, excitants.
- Produits de beauté, crèmes en tous genres, déodorants, parfums, etc. Si vous devez
utiliser des produits solaires, choisissez exclusivement une marque employant des
parfums naturels, par exemple Weleda ou Hauschka, faciles à trouver en pharmacie ou
en magasin bio.
- Savonnettes et dentifrices « chimiques ». Les savons et les dentifrices à base de
produits naturels sont préférables.
- Rasoir : goûtez au plaisir de la barbe…
- Mouchoirs en papier : c’est un gaspillage inutile et ce n’est pas joli quand on les jette !
Pourquoi pas des mouchoirs en tissu ?
- Papier de toilette : dans la nature, nous employons de l’eau, comme les 4/5 de
l’humanité. C’est beaucoup plus hygiénique... et ça laisse moins de traces !
- Tente, sardines, piquets : nous apprendrons à nous en passer.
- Gamelles, gobelets, ustensiles personnels : cela nous incitera à partager véritablement
nos repas avec les autres, plutôt que de manger chacun pour soi.
- Toutes provisions personnelles, même si vous comptez ne vous en servir qu’en cas
extrême. Cela risquerait de nuire à l’harmonie du groupe.
- Votre montre : le temps de vivre ne se mesure pas !
- Le téléphone portable : devenu indispensable pour la plupart des gens… Vous réussirez
à vous en passer une semaine. Pour cela, il suffit de prévenir votre entourage et autres
personnes que vous ne serez pas joignable pendant cette semaine. Vous pourrez le
laisser au centre avant de partir en nature et le récupérer dès votre retour. Même si vous
comptez ne l’utiliser que comme appareil photo, il restera au centre…

Nous nous permettons d’insister sur l’importance de ces points, que nous reverrons ensemble
avant le départ.
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Nous pensons vous avoir dit l’essentiel. N’hésitez pas à nous contacter si un point vous paraît
obscur, ou si vous avez des questions. En ce qui concerne l’équipement, ce qu’il faut prendre et
ne pas prendre, nous pourrons le vérifier ensemble avant le départ.

Quelques questions à vous poser après avoir lu ce document :


 Est-ce bien une « survie douce » que je veux faire (et non un stage de botanique
ou de techniques de vie primitive par exemple) ?
 Quelles sont mes motivations ?
 Suis-je bien préparé ?
 Suis-je bien équipé ?
 Suis-je prêt à vivre en groupe pendant une semaine ?
 Suis-je d’accord pour exprimer sans attendre ce qui ne va pas directement à
l’animateur si le cas devait se présenter ?
 Suis-je prêt à accepter tout ce qui pourra se manifester ?
 Ai-je rempli et signé la décharge valant accord et l’ai-je bien renvoyée ?

Vous trouverez de nombreuses informations sur les divers aspects de la « survie douce » dans
l’ouvrage de François Couplan Le Guide de la survie douce en pleine nature, disponible chez
l’auteur.

François Couplan
contact@couplan.com
www.couplan.com

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