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Introduction

On a souvent tendance à associer le genre de la dystopie à la science. En effet, la plupart


des œuvres de ce genre mettent l’emphase sur la recherche scientifique et ses dérives,
notamment dans l’œuvre littéraire Hunger Games, qui est au passage mon œuvre littéraire
préférée. J’ai voulu l’associer avec mes deux spécialités, les SVT et l’anglais LLCER.
Hunger Games est une série littéraire de science-fiction écrite par Suzanne Collins et publiée
en 2008. Elle dépeint un monde construit sur les ruines des Etats-Unis, Panem, où règne un
régime totalitaire nommé le Capitole. Pour asservir le peuple, celui-ci organise chaque année
des jeux retranscrits à la télévision nommés les Hunger Games, les « jeux de la faim » en
anglais, où une partie de la population doit s’affronter afin d’être le seul survivant. L’histoire
se déroule dans le futur, ce qui amène l’œuvre à présenter des nouvelles avancées
scientifiques. Nous verrons en quoi celles-ci amplifient l’aspect dystopique de l’œuvre. Nous
verrons dans une première partie qu’elles étendent le pouvoir du Capitole, puis nous verrons
à quel point l’œuvre, comme beaucoup d’autres, peut rompre la barrière entre fiction et
réalité.
I/ Extension du pouvoir du Capitole
Tout d’abord, Hunger Games est ce que l’on appelle une dystopie, soit un genre littéraire et
cinématographique qui dépeint un monde, généralement futuriste, où nul individu ne peut
être heureux, la plupart du temps à cause d’une ou de plusieurs raisons telles qu’un régime
totalitaire ou une guerre ayant tout décimé. Dans Hunger Games, c’est le régime totalitaire
qui empêche les habitants de Panem de s’épanouir, mais pas seulement. En effet, les jeux
jouent également un grand rôle dans l’œuvre car ils font figure de propagande. Le Capitole
se sert des jeux pour montrer l’ampleur de son pouvoir. Ils leur servent également de
divertissement. Différentes technologies servent au Capitole, au sein et en dehors des jeux,
comme par exemple les geais bavards, une espèce d’oiseau capable de reproduire les sons
qu’il entend, de manière très distincte. Ces oiseaux sont dispersés dans l’ensemble de
Panem, afin d’espionner le peuple et de desceller de potentiels résistants. Au sein de
l’arène, ils sont utilisés dans le tome 2 afin de terroriser les joueurs, en reproduisant les cris
de leurs proches. Ces oiseaux créent un effet de terreur sur les joueurs, un moyen très
utilisé au sein des grandes œuvres de dystopie afin d’asservir les individus et de les torturer
psychologiquement.
Ces oiseaux ont été modifiés génétiquement par le Capitole. Le domaine de la science, qui
concerne la modification génétique, se nomme le génie génétique. Cette technologie a
récemment été conceptualisée en 2020 par deux chercheuses, l’une française et l’autre
américaine. Elle se nomme CRISPR Cas-9. C’est la combinaison d’un brin d’ARN cible, qui
cible la partie de l’ADN qui doit être coupée, et d’une nucléase, qui sert à couper l’ADN, d’où
son appellation de « ciseau moléculaire ». Pour rappel, notre ADN est le code de la vie. Il
définit tout ce qui nous constitue, mais pour définir ces choses, il doit les synthétiser en
protéine, et pour se faire, l’ARN messager doit transcrire les gènes concernés aux
synthétiseurs de protéines : les ribosomes. Autrement dit, l’ARNm fait « passer le message »
de l’ADN vers les ribosomes, d’où son appellation d’ARN « messager ». Comme expliqué
précédemment, CRISPR Cas-9 coupe les gènes à modifier, afin d’altérer les protéines
synthétisées. Autrement dit, si un seul de nos gènes est modifié, cela peut tout changer.
Pour en revenir à Hunger Games, une technologie de ce genre aurait pu être utilisé sur ces
oiseaux, afin qu’un ou plusieurs de leurs caractères soit modifiés et aillent dans le sens des
motivations du Capitole.
II/ Rapport entre fiction et réalité
Il est commun de savoir que la dystopie est un genre qui est censé nous terroriser, face aux
conditions de vie des personnages mais également face aux multiples liens que nous
pouvons faire entre la fiction et le réel. Aujourd’hui, il est possible de modifier son génome,
comme dans Hunger Games, ce qui peut nous amener à nous inquiéter de la potentielle
utilisation du génie génétique. En effet des individus qui ne s’y connaissent pas en
génétique pourraient jouer avec les lois de la nature. Autrement dit, là où cette technologie
pourrait servir à guérir des maladies génétiques telles que la mucoviscidose, elle peut
également être utilisée afin de donner des nouvelles particularités à des espèces, humains
inclus. Notre monde deviendrait alors une dystopie - si elle n’en est déjà pas une - dans la
mesure où l’on pourrait reproduire les schémas de l’œuvre, soit le fait de terroriser les gens,
voire de mettre leur vie en jeu avec des créations dangereuses.
Cette capacité qu’a la dystopie à anticiper des évènements futurs peut amplifier l’aspect
dystopique d’une œuvre, notamment Hunger Games, dans la mesure où ce qui est supposé
être de la fiction pourrait arriver dans la vraie vie. Nous lisons généralement pour nous
divertir, pour nous couper du monde réel. Mais si ce que nous lisons pourrait arriver dans
notre propre réalité, les œuvres de fictions ne seraient-elles pas des mises en garde ? Tout
cela peut nuire à l’expérience de lecture de certains, ou rendre une œuvre dystopique plus
effrayante qu’elle n’est censée l’être, ce qui peut contribuer à amplifier son aspect
dystopique. La barrière entre la fiction et la réalité n’existerait alors quasiment plus.
Conclusion
Pour synthétiser, la science sert au Capitole à étendre son pouvoir, en incluant de nouvelles
inventions telles que le génie génétique dans les jeux afin de terroriser les joueurs et de les
soumettre. Nous disons souvent que le progrès, notamment scientifique, est censé améliorer
nos conditions de vie. Pourtant, la plupart des œuvres dystopiques semblent aller dans un
autre sens, en dépeignant le progrès comme source de malheur. Nous pouvons alors nous
questionner sur l’intérêt des œuvres dystopiques. Sont-elles censées nous divertir ou nous
prévenir ?

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