Vous êtes sur la page 1sur 20

Production d’électricité et systèmes

photovoltaïques
Par Michel Villoz – PVsyst SA
michel.villoz@pvsyst.com

Page 1
Page 1

Table des matières

• Puissance installée
• Production PV
• Orientation et inclinaison du champ
• Efficacité du système PV
• Productibilité en fonction de la latitude
• Trackers
• Applications
• Système PV lié au réseau
• Centrales PV « en campagne »

Page 2
Page 2
Puissance installée

Deux définitions de puissance existent dans tous les systèmes photovoltaïques


liés au réseau :
• La puissance DC des panneaux aux conditions STC.
• La puissance AC maximale que peuvent fournir les onduleurs au réseau
local. Cette puissance sera encore définie par l’onde générée mono, tri-
phasée, de fréquence xxHz et par sa tension, BT pour les petits systèmes
et MT à partir de quelques centaines de kW.

Les opérateurs réseau vont encore imposer parfois un certain taux de tension
réactive qui sera programmée par la commande de l’onduleur.

Page 3
Page 3

Production PV
Un champ photovoltaïque produit une énergie électrique dépendant :
• Du lieu du système définit par :
– La latitude, paramètre principal.
– L’altitude qui influencera la température et le spectre reçu.
– Le climat influençant la proportion de direct et diffus.
• L’orientation et l’inclinaison du champ PV.
• Le type de montage du champ influençant principalement la température et
les ombrages possibles.
• Des pertes ohmiques à chaque étape de production :
– Liaison DC entre panneaux et boîtes de jonctions.
– Liaison DC entre boîtes de jonction et onduleurs.
– Liaison AC entre onduleurs et compteur ou transformateur plus compteur.
• De la qualité intrinsèque des modules choisis.
• Des caractéristiques de l’onduleur.

Page 4
Page 4
Production PV – orientation et inclinaison du champ

A Alger (latitude 36.7°), l’optimum d’inclinaison et orientation est pratiquement 30° sud
avec un gain de transposition de 1.12. Cet optimum n’est pas très pointu: on voit qu’un
gain > 1.05 est possible pour une inclinaison entre 10 et 50° ou une orientation variant de
0 à ± 50°.

Page 5
Page 5

Production PV – orientation et inclinaison du champ

A Stockholm (latitude 60°), l’optimum d’inclinaison et orientation augmente à 43° sud


avec un gain de transposition de 1.23. Cet optimum ici est plus serré et un gain > 1.20
est possible pour une inclinaison entre 30 et 55° et une orientation variant de 0 à ± 28°.

Page 6
Page 6
Production PV – orientation et inclinaison du champ

A Dakar (latitude 14.7°), l’optimum d’inclinaison et orientation descend à 15° sud avec un
gain de transposition de 1.03. Cet optimum ici est peu serré et un gain > 1.0 est possible
pour une inclinaison entre 0 et 28° et une orientation quelconque.

Page 7
Page 7

Production PV – orientation et inclinaison du champ

La table de transposition pour Alger permet un choix judicieux d’inclinaison


mois par mois.

Page 8
Page 8
Production PV – orientation et inclinaison du champ

Inclinaison Orientation Horiz. Glob Tilted Glob Tilt GF


(°) (°) kWh/m².jr kWh/m².jr
Janvier 50 0 5.30 8.18 1.542
Février 45 0 6.34 8.31 1.311
Mars 30 0 6.98 7.84 1.123
Avril 10 0 7.44 7.57 1.017
Mai 10 180 7.27 7.34 1.010
Juin 15 180 7.80 8.02 1.029
Juillet 10 180 7.61 7.76 1.020
Août 5 0 7.08 7.11 1.004
Septembre 20 0 6.43 6.86 1.066
Octobre 35 0 6.02 7.41 1.230
Novembre 50 0 4.92 7.15 1.452
Décembre 50 0 4.58 7.39 1.612
Année 6.48 7.58 1.169

Optimum d’orientation et inclinaison mensuelle à Tamanrasset (22.8 °N)

Page 9
Page 9

Production PV – orientation et inclinaison du champ

Trajectoires du soleil à Tamanrasset (22.8 °N)

Page 10
Page 10
Production PV – orientation et inclinaison du champ

Le tableau qui précède nous montre que l’optimum d’orientation en été est au nord pour
un système sub-tropical nord. Dans cet exemple de Tamanrasset, l’optimum annuel fixe
est de 25° sud produisant une moyenne de 7.04 kWh/m2.j.
En changeant l’inclinaison des panneaux 10 fois dans l’année entre 50 et -15° et en
laissant les panneaux fixes pendant les 3 mois d’hiver à 50°, on reçoit une moyenne de
7.58 kWh/m2.j, soit 7.6 % plus d’énergie que le système fixe à 25° sud.
Ce constat peut être facteur de choix pour un système monté dans le désert qui
nécessitera un entretien régulier pour nettoyer la poussière de sable. Peut-être que 10
changements ne sont pas nécessaires pour déjà sensiblement augmenter la production.
Un autre aspect intéressant est que le système à inclinaison « mensuelle » produit une
énergie très régulière variant de seulement ± 10% autour de la moyenne annuelle.
Les calculs successifs de simulation dans PVsyst permettent d’optimiser le productif
rapidement.

Page 11
Page 11

Facteur de performance (PR) - Productible


Le facteur de performance (PR = Performance Ratio) considère toutes les pertes d’un
systèmes PV et compare sa production avec celle d’un système recevant la même
énergie dans le plan incident mais fonctionnant aux conditions STC.
Le PR est souvent un paramètre minimal du cahier des charges d’un appel d’offres.
Le PR, même s’il représente une information intéressante, n’est pas suffisant pour
estimer les performances réelles d’une centrale PV. Tout au plus, permet-il de savoir si le
système a beaucoup de pertes ou non.

La donnée la plus intéressante est le Productible qui est le quotient entre production et
puissance installée STC. Cette valeur correspond à des « heures » de fonctionnement à
la puissance nominale. Lorsque on veut comparer les performances de 2 systèmes à la
même latitude, c’est le productible qui nous permet de déterminer le meilleur. Le
productible optimum n’est souvent pas le PR maximal qui s’intéresse à minimiser les
pertes.
Par exemple, les systèmes fonctionnant à faible latitude ont un PR plus faible en général
que ceux à grande latitude à cause des pertes thermiques. Par contre, le productible
augmente en général lorsque la latitude baisse.

Page 12
Page 12
Production PV en fonction de la latitude

Nous présentons dans le tableau suivant la production idéale d’une centrale


sans pertes d’ombrages et dimensionnée pour éviter les surcharges de
l’onduleur. Les composants sont chaque fois les mêmes ainsi que les
hypothèses de pertes typiques.
Les composants du système sont :
- Modules Renesola 260 W : 90 chaînes de 22 modules en série (1980
modules) 515 kWc STC.
- Onduleur ABB PVS-800-57-500 kW
- Les panneaux sont inclinés à l’angle produisant le meilleur rendement annuel

Page 13
Page 13

Production PV en fonction de la latitude

Energie
Lieu Latitude Altitude Inclinaison annuelle PR Productible
(°) (m) modules (°) MWh/an % kWh/kWc/an

Stockholm 59.3 10 43 559 89.9 1085

Munich 48.4 440 37 624 89.6 1212

Marseille 43.4 10 38 853 87.7 1657

Séville 37.4 10 33 891 85.9 1731

Alger 36.7 10 29 828 86.8 1609

Bechar 31.6 794 32 1071 85.1 2080

Tamanrasset 22.8 1381 25 1113 84.4 2161

Dakar 14.7 40 20 978 85.3 1901

Abidjan 5.3 20 10 807 83.7 1567

Page 14
Page 14
Production PV en fonction de la latitude

Le tableau précédent montre l’augmentation de production lorsque la latitude


décroit jusqu’au sommet de Tamanrasset où les conditions désertiques
produisent un maximum d’énergie avec un deuxième gain provenant de
l’altitude qui limite les températures extrêmes.
En continuant vers l’équateur, le rendement annuel baisse et à Abidjan,
l’énergie produite est plus faible qu’à Marseille. En zone tropicale, le climat
humide une partie de l’année limite la production alors que la température
ambiante reste élevée.
On remarque que le PR baisse lorsque la latitude diminue, les pertes
thermiques augmentant.

Page 15
Page 15

Suiveurs PV (Trackers)

Lorsque l’énergie solaire reçue est peu diffuse (pays du sud, déserts), un
suiveur produit une énergie maximale.
Pour illustrer cet effet, on a calculé le gain de transposition et l’énergie produite
d’un suiveur typique sous latitudes diverses.
Les composants du suiveur unique (sans ombrages) sont :
- Modules solaires REC 230PE : 2 chaînes de 18 panneaux, total 8.3 kWc
- Onduleur ABB PVS300-TL 8000W
- Pertes ohmiques DC 0.5 % STC (câblage très court)

Page 16
Page 16
Production d’un suiveur en fonction de la latitude

Energie
Lieu Latitude Energie annuelle PR Productible Gain suiveur

(°) directe (%) MWh/an % kWh/kWc/an (%)

Stockholm 59.3 52.0 13.04 91.8 1575 74.9

Cambridge 52.2 41.8 11.38 91.1 1374 53.2

Munich 48.4 51.6 13.72 91.0 1657 58.2

Marseille 43.4 64.4 19.39 88.8 2342 66.6

Séville 37.4 68.8 21.9 87.1 2645 61.1

Alger 36.7 56.0 17.91 88.1 2163 48.5

Bechar 31.6 74.4 24.4 85.9 2947 62.2

Tamanrasset 22.8 77.2 25.65 84.9 3098 54.3

Dakar 14.7 58.6 20.81 86.3 2513 35.7

Abidjan 5.3 55.6 17.02 84.7 2055 31.4

Page 17
Page 17

Production d’un suiveur en fonction de la latitude

Cette courbe de fonctionnement annuel pour Tamanrasset montre la distribution


de puissance avec une moyenne particulièrement élevée due au tracker

Page 18
Page 18
Production d’un suiveur en fonction de la latitude

Le tableau de production du suiveur montre que le climat joue un rôle


important:
• À Stockholm, le gain de suivi est très grand car la trajectoire du soleil est
particulièrement large avec une énergie directe majoritaire.
• À Cambridge, légèrement plus au sud, la part de diffus est majoritaire, ce
qui limite le gain du tracker.
• Comme pour le système fixe, la production de Tamanrasset dépassant
3000 heures crêtes est extraordinaire avec une proportion d’énergie directe
de plus de 77 % : on retrouve ici les effets de l’environnement désertique et
de l’altitude.

Page 19
Page 19

Applications

La conception des systèmes PV liés au réseau est fortement dépendante de


l’environnement « construit » des panneaux solaires.
Les choix technologiques ne sont pas les mêmes si le système est lié à un
bâtiment (toiture, terrasse…) ou s’il est monté sur un terrain aux dimensions
moins contraignantes.
Cependant dans les deux cas, il faudra étudier en parallèle avec la technique
l’impact financier des choix de composants, de leur montage et de leur
maintenance à long terme.
Les considérations pratiques du projet ne doivent pas être négligées : on serait
tenté par exemple dans le cas d’une centrale en site désertique de choisir un
montage avec suiveur pour le gain de production extraordinaire qu’il apporte
mais les tâches d’entretien et de maintenance sont peut-être trop extrêmes et
difficiles à assumer dans un tel environnement.

Page 20
Page 20
Système PV en toiture

L’utilisation des toitures industrielles comme supports de panneaux solaires est


un choix judicieux qui permet d’ajouter une fonction « utile » à une structure
existante sans consommer d’espace supplémentaire. D’autre part, un bâtiment
industriel a des besoins énergétiques plus importants dans la journée, ce qui
permet souvent d’utiliser localement l’énergie produite et ainsi limiter les pertes
de transport.
Pour un projet sur toiture industrielle, le premier choix est lié à la capacité
financière du propriétaire. Si elle est élevée, on essayera de produire un
maximum d’énergie avec des panneaux à haut rendement, sinon le rapport
coût / performance des modules sera privilégié.
Ici également, l’aspect pratique du montage mécanique des structures est
important : les fonctions d’étanchéité de la toiture ne doivent pas être
compromises par le système PV et le montage et le câblage des chaînes devra
être soigneusement conçu pour éviter les erreurs. Enfin la sécurité des
monteurs en toiture est la priorité dans ce type de projet.

Page 21
Page 21

Système PV en toiture

Toiture industrielle d’un producteur de fruits dans le sud de la France

Page 22
Page 22
Système PV en toiture

La toiture en exemple utilise un support intégré vertical entre les modules montés en
portrait. Les caractéristiques pratiques sont :
• Le rampant du toit permet de monter 7 panneaux (env. 11.5 m).
• La tension maximale admise avec les modules de 96 cellules (Solarwatt M230) permet
de câbler des chaînes de 13 panneaux.
• Pour réaliser un câblage régulier, on a monté 2 x 7 modules par chaînes avec un faux
module fenêtre. Le hangar est ainsi éclairé le jour et le risque d’erreurs de câblage
est minimisé.
• Les onduleurs choisis sont des Solarmax 35 S (modèle performant en 2008).
• Chaque onduleur est lié à 14 x 13 modules (182), soit une sur-puissance de
41.86 / 35 = 1.20
• La toiture totale fait 4 champs (728 modules).
• Des boîtes de connections informatisées permettent un contrôle des courants de
chaque chaîne. Le suivi du système est facilité.

Page 23
Page 23

Système PV en toiture

Page 24
Page 24
Système PV en toiture

Page 25
Page 25

Centrale photovoltaïque en « campagne »

Plusieurs questions se posent lors de la pré-étude d’une centrale PV

• Existe-t-il une ligne de distribution d’électricité proche du site ?


• Comment peut-on accéder au site ?
• De quelle nature est le sol ?
• Y-a-t-il une faune locale ?
• Comment sera organisée la maintenance de la centrale ?

Page 26
Page 26
Centrale PV : Réseau de distribution présent

• Quelle est la distance de la plus proche ligne de distribution (MT) ?


• Quelle puissance maximale pourrait-elle absorber en milieu de
journée ?
• Quel est le coût typique d’une nouvelle ligne ?
• Le transport d’électricité sur ligne aérienne est-il autorisé ?

Page 27
Page 27

Centrale PV : Accès au site

• Comment sont les routes d’accès au site ?


• Quelle est la charge maximale autorisée ?
• Une station pré-câblée avec onduleur et transformateur de 1 MW pèse
environ 30 à 35 tonnes sous forme de container.
• Les panneaux correspondants (5000 x 20 kg) font 100 tonnes.
• Le cliché suivant montre le montage d’une poste onduleur dans une
grande centrale : le camion grue utilisé pèse beaucoup plus que le
container qu’il installe !

Page 28
Page 28
Centrale PV : Accès au site

Page 29
Page 29

Centrale PV : nature du terrain

Un terrain peu présenter d’importantes variations de nature durant l’année :


• La végétation peut fortement varier.
• L’état du sol en fonction des précipitations peu changer rapidement, ce
qui nécessitera des travaux de drainage supplémentaires et
influencera le choix des supports.
• La présence d’eau stagnante peut ralentir le montage et perturber le
fonctionnement futur.
• La nature du sol (plus ou moins rocailleux) est un critère de choix
important pour les supports.
• Un terrain en pente peut améliorer l’exposition au soleil mais devra
être stabilisé en cas de pluie.
• Une étude d’absorption des précipitation est nécessaire et elle doit
tenir compte du nouvel état du terrain.

Page 30
Page 30
Centrale PV : nature du terrain

Terrain rocailleux : support poids recommandé

Page 31
Page 31

Centrale PV : nature du terrain

Drainage préventif pour une centrale sur un ilot volcanique

Page 32
Page 32
Centrale PV : nature du terrain

Terrain boueux : montage difficile

Page 33
Page 33

Centrale PV : faune locale


• Une étude de la faune locale et des perturbation possibles par la centrale
est pratiquement toujours demandée dans les régions fortement peuplées.
• Les impacts dus aux grandes surfaces ombragées par les modules seront
importants sur la végétation mais également sur la faune locale.
• Pour garder une couverture herbeuse, on peut utiliser des moutons pour
l’entretien si les supports placent les modules à plus de 1 m de hauteur
minimale.
• Ce montage assez élevé sera d’autre part bénéfique à une bonne
ventilation des modules et augmentera le rendement de production.
• Y-a-t-il des animaux susceptibles de traverser le champ des panneaux ? On
placera une barrière suffisamment solide pour résister à la charge
d’animaux locaux. En Europe, les sangliers courent tout droit dans les
clairières et une barrière doit résister à leur impact.

Page 34
Page 34
Centrale PV : faune locale

Barrière résistant à la charge d’un sanglier (système au centre de la France).

Page 35
Page 35

Centrale PV : maintenance et durée de vie

• Comment sont prévus le contrôle et l’entretien de la centrale ?


• Y-a-t-il localement des travailleurs ayant assez de compétences techniques
pour assurer le suivi ?
• Comment le nettoyage et l’entretien seront-t-il organisés ?
• Hors régions désertiques, on estime les besoins annuels à 2000 – 4000
litres d’eau dé ionisée par MW installé. Dans le cas de suiveurs, le
nettoyage sera plus fréquent si on veut garder le rendement élevé.
• La sécurité des équipements doit être assurée – les équipements coûteux
sont très attractifs surtout s’ils sont faciles d’accès.

Page 36
Page 36
Centrale PV : maintenance et durée de vie

Poussière volcanique après quelques mois de fonctionnement

Page 37
Page 37

Centrale PV : maintenance et durée de vie

Pompe africaine jamais nettoyée

Page 38
Page 38
Centrale PV : maintenance et durée de vie

Sécurité : barrière infra rouge reliée à une centrale d’intervention

Page 39
Page 39

Vous aimerez peut-être aussi