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FEI, 3ème année ELT

Eléments de commande électrique

1. Introduction
L’automatisation ou la commande des systèmes industriels à base de circuits électriques est l’une des
approches de commande les plus utilisées. Le circuit électrique d’un système automatisé quelconque peut
être décomposé en deux parties ; un circuit de commande qui contient les appareils de commande et un
circuit de puissance qui contient les actionneurs électriques.

Les circuits électriques de commande permettent de gérer la mise en marche et l’arrêt des
actionneurs électriques, par l’intermédiaire des préactionneurs. Ces derniers agissent sur le passage des
courants électriques qui alimentent le circuit de puissance.

Les circuits de puissance assurent l’alimentation et la protection des actionneurs électriques. La


tension du circuit de puissance est généralement plus élevée que celle du circuit de commande.

Circuit de puissance

Energie électrique Alimentations

Conditionnement

Protection + Circuit de
Préactionneurs commande

Actionneurs Transformation

Energie utile Utilisation

Figure 1 : Structure générale d’un système électrique.

2. Eléments de base pour la commande électrique

2.1. Le tableau électrique

Le tableau électrique est l’emplacement qui regroupe tous les appareils de commande et de protection d’une
installation électrique basse tension. Il assure la répartition du courant électrique vers les appareils de
puissance via les câbles électriques. Il peut se présenter sous forme d’un coffret, une armoire ou tout un local
(appelé dans ce cas Tableau Général Basse Tension ou TGBT). Les appareils sont placés sur des rails
métalliques. Les rails les plus utilisés sont de type Omega.

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Figure 2 : Exemple d’un tableau électrique.

2.2. Les conducteurs électriques

Les conducteurs électriques servent à réaliser le raccordement électrique des équipements. Ils peuvent être
utilisés pour transmettre de l’énergie ou de l’information. Les conducteurs peuvent être soit des fils
cylindriques ou des barres conductrices. Les fils électriques sont regroupés dans des câbles et se distinguent
principalement par :

- La couleur : marron, noir, rouge et gris pour conducteur phase, bleu pour conducteur neutre et vert/jaune
pour conducteur de terre.
- La section (en mm2): 0.5, 0.75, 1, 1.5, 2.5, 4, 6 mm2, etc. Le choix de la section dépend de l’intensité du
courant transporté, la longueur du conducteur et du type de l’appareil de protection utilisé. Par exemple,
un conducteur de section 1.5 mm2 peut supporter un courant maximal de 16A, et celui de 2.5 mm2
jusqu’à 20A.
- La nature de l’âme : souple ou rigide, monobrin ou multibrins. Les fils rigides sont moins chers que les
fils souples mais ils sont plus difficiles à manipuler (surtout pour les grosses sections) et résistent moins
aux vibrations mécaniques.
- La tension nominale : c’est la tension maximale que peut supporter le conducteur.

Figure 3 : Exemples de conducteurs électriques.

Les fils électriques peuvent être raccordés entre eux à l’aide de borniers ou de barrettes de connexion ou
à travers des barres conductrices. Afin de faciliter le repérage des câbles et des fils dans une installation
électrique, ces derniers sont marqués à l’aide d’étiquettes qui peuvent comporter du texte ou des numéros
incrémentés.

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Figure 4 : Borniers et barrettes de connexion.

2.3. L’alimentation

L’alimentation électrique des circuits de commande et de puissance est assurée par des transformateurs ou
des transformateurs/redresseurs (alimentation continue) selon le type d’appareils utilisés dans ces circuits.
Généralement, le circuit de puissance est alimenté en tension alternative triphasée (220V, 380V, etc) tandis
que, pour des raisons de sécurité et d’économie, le circuit de commande est alimenté avec des tensions plus
basses de l’ordre de 220V, 110V, 48V, 24V et 12V.

Le transformateur est un appareil qui transforme l’énergie électrique d’un circuit à un autre par
l’intermédiaire de deux enroulements électriques reliés entre eux par un circuit magnétique. Le
transformateur utilisé pour alimenter le circuit de commande est appelé transformateur de commande. Ce
dernier assure également l’isolement et la stabilité de la tension d’alimentation du circuit de commande ainsi
que la limitation du courant d’appel lors de la mise sous tension.

Norme IEC Norme IEEE/ANSI

Figure 5 : Exemple d’un transformateur de commande.

La plupart des transformateurs de commande offrent entre autres la possibilité d’utiliser plusieurs
niveaux de tension, au primaire, et de récupérer plusieurs tensions au secondaire. Cette caractéristique rend
ce type de transformateurs plus pratiques et moins coûteux.

Figure 6 : Exemple d’une alimentation continue.

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L’énergie électrique est dangereuse pour l’homme. La protection des personnes contre les contacts
directs ou indirects (défaut d’isolement) est donc une nécessité dans les installations électriques et dépend
des schémas de liaisons à la terre. La source de tension électrique basse tension (inférieure à 1kV) est issue
du secondaire d’un transformateur triphasé et est composée de trois conducteurs de phase et un conducteur
neutre. La manière selon laquelle le neutre de l’alimentation et la masse des appareils récepteurs sont liés à la
terre définit trois schémas différents :

- Schéma TT : Le neutre de l’alimentation est relié à la terre (T) et toutes les masses des récepteurs sont
reliés à la même prise de terre (T). Ce schéma est simple à lettre en œuvre mais nécessite l’utilisation des
dispositifs de protection différentielle.
- Schéma TN : Le neutre de l’alimentation est relié à la terre (T) et les masses des récepteurs sont reliés à
au neutre (N). Ce schéma ne nécessite pas l’emploi des dispositifs de protection différentielle mais plutôt
des dispositifs de protection contre les surintensités (disjoncteurs ou fusibles). On distingue deux types
de schéma TN ; le schéma TN-C où le neutre et le conducteur de protection sont confondus, et le schéma
TN-S dans le cas où ils sont séparés.
- Schéma IT : Le neutre de l’alimentation est isolé ou impédant (relié à la terre par l’intermédiaire
d’impédances) et les masses des récepteurs sont reliés à la terre (T). Ce schéma assure la protection des
personnes sans coupure de l’alimentation (pour les premières occurrences de défauts) du fait que le
courant de défaut est très faible, toutefois il nécessite l’utilisation d’un dispositif de signalisation de
défauts et d’un contrôleur permanent d’isolement.

L1 L1
L2 L2
L3 L3
N PEN

TT PE
TN-C
Récepteur Récepteur

Terre Terre Terre

L1 L1
L2 L2
L3 L3
N N
PE

Z
TN-S IT PE
Récepteur Récepteur

Terre Terre Terre

Figure 7 : Schémas de liaison à la terre.

D’une façon générale, le transformateur de commande ou l’alimentation continue sont caractérisés par :

- Les tensions d’emploi au primaire et au secondaire.


- La puissance apparente nominale (en VA) : cette puissance dépend du circuit de commande à alimenter
(bobines, voyants, etc).
- La fréquence d’emploi (50 ou 60 Hz).
- Les calibres des appareils de protection en amont (contre les courts-circuits) et/ou en aval (contre les
surcharges et les courts-circuits).

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2.4. L’interrupteur

L’interrupteur électrique est un appareil qui permet d’établir ou d’interrompre le passage du courant dans un
circuit électrique (fonctionnement en charge). Il est utilisé principalement pour émettre des ordres de
commande. Les interrupteurs diffèrent par le nombre de contacts et de pôles qu’ils disposent, et également
par le nombre d’effets qu’ils produisent.

Bipolaire Unipolaire Unipolaire


simple-effet double-effet simple-effet

Figure 8 : Différents types d’interrupteurs.

L’interrupteur à un seul contact : c’est l’interrupteur le plus simple, il possède un seul contact dont le
changement d’état (fermé ou ouvert) peut être effectué au moyen de différents mécanismes tels que les
leviers, les basculeurs, les glissières, etc.

Figure 9 : Exemples d’interrupteurs simples.

L’inverseur (va-et-vient) : est un interrupteur qui permet de commander un récepteur à partir de deux
endroits différents. L’inverseur simple possède trois bornes avec deux positions différentes pour faire passer
le courant (interrupteur unipolaire à double-effet).

Figure 10: Exemples d’inverseurs.

Lampe

L1
Interrupteur 1 Interrupteur 2
N

Figure 11 : Circuit va-et-vient.

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Le bouton-poussoir : c’est le type d’interrupteurs le plus utilisé dans les circuits de commande. Il existe
deux types de boutons-poussoirs, les boutons-poussoirs momentanés et les boutons-poussoirs à maintien. Le
premier type revient systématiquement à l’état de repos une fois relâché. Le deuxième type reste activé
même après relâchement, et se désactive par un deuxième appui. On peut trouver des boutons-poussoirs à
contacts normalement ouverts, normalement fermés ou une combinaison des deux.

Le bouton d’arrêt d’urgence, appelé aussi bouton coup de poing, est un type particulier de boutons-
poussoirs qui diffère des autres par sa couleur rouge et par sa forme particulière (tête de champignon) qui lui
permettent d’être facilement repéré et actionné par des personnes en cas d’urgence. Ce bouton, une fois
actionné doit être déverrouillé soit par tirette, rotation ou par clé.

Tableau 1 : Signification des couleurs des boutons-poussoirs.

Couleur Signification Utilisation


Actionnement dans des conditions sûres pour la mise en
Vert Normal
marche d’un système
Rouge Urgence, arrêt Actionnement en cas d’urgence ou arrêt normal
Actionnement nécessaire pour la poursuite d’un
Bleu Obligation
fonctionnement normal ou pour réarmement
Actionnement pour éliminer une anomalie ou remettre en
Jaune Anomalie
route un cycle interrompu
Sans signification Mise sous tension ou hors tension d’une installation,
Noir, blanc, gris
spécifique fonctions d’initialisation, etc

Bouton-poussoir Bouton-poussoir Bouton-poussoir AU Bouton-poussoir à Bouton-poussoir AU à Bouton-poussoir AU à


(contact NO) (contact NC) (contact NC) accrochage (contact NO) déverrouillage par rotation déverrouillage par clé

Figure 12: Exemples de boutons-poussoirs.

L’interrupteur rotatif (commutateur rotatif) : permet de commuter un ou plusieurs contacts entre


plusieurs positions à l’aide d’un mécanisme fixé sur un axe de rotation.

L’interrupteur différentiel : c’est un interrupteur qui permet d’établir et de couper un circuit électrique en
charge en ayant en plus la fonction de protection différentielle. Ce type d’appareil est appelé dispositif
différentiel à courant résiduel ou DDR.

La fonction de protection différentielle permet de protéger les personnes contre les contacts indirects
dûs aux défauts d’isolement qui induisent des fuites de courants (courants résiduels) vers la terre. La valeur
du courant de fuite maximale que peut tolérer l’interrupteur différentiel définit la sensibilité de ce dernier (30
mA pour la haute sensibilité). Il existe deux types principaux d’interrupteurs différentiels ; le type AC qui
permet de détecter les fuites de courant alternatif, et le type A qui détecte les fuites de courant alternatif et les
fuites de courant continu.

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Rotatif à manette Rotatif à clé Rotatif avec arrêt A pédale Différentiel

Figure 13 : Autres types d’interrupteurs.

L1 N L1 N

Interrupteur Ouverture de
différentiel l’interrupteur
fermé différentiel
I2= I1 I2≠ I1

I1 I1

Appareil Appareil
électrique électrique
Courant de Id
Mise à la
fuite
terre

Figure 14 : Principe de la protection différentielle.

Les interrupteurs sont caractérisés par leurs pouvoirs de coupure qui leur permettent de fonctionner en
charge, dans les conditions normales, sans risques de détérioration ni de danger pour l’entourage. Cette
caractéristique est donnée par :

- La tension d’emploi : c’est la tension maximale pour laquelle l’interrupteur peut être utilisé sans risques
d’endommagement.
- Le courant d’emploi : c’est l’intensité de courant maximale que peut supporter l’interrupteur. Cette
intensité dépend notamment de la tension d’emploi.

2.5. Le fusible

Un fusible, ou coupe-circuit à fusible, est un appareil de sécurité dont le rôle est d’ouvrir, par fusion, un
circuit électrique lorsque le courant électrique qui le parcourt dépasse une valeur limite (calibre du fusible)
pendant un temps spécifié par le constructeur.

Le fusible est utilisé pour la protection d'un circuit d'alimentation vis-à-vis des courts-circuits (fortes
augmentations de l’intensité jusqu’à 100 fois le courant nominal en un temps très bref) et des surcharges
(augmentations trop importantes de l’intensité jusqu’à 10 fois le courant nominal pendant un temps assez
long) causés par une défaillance de la charge alimentée. Les fusibles sont des appareils de protection simples
à installer, fiables et économiques.

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Coupe-circuit à
fusibles Cartouches fusibles Symboles

Figure 15: Exemples de fusibles.

Les deux types de fusibles les plus utilisés en électricité sont les types gG (à usage général) et aM
(accompagnement moteur). Le premier type offre une protection contre les faibles et fortes surcharges ainsi
que les courts-circuits. Le fusible aM est utilisé pour la protection contre les fortes surcharges uniquement
ainsi que les courts-circuits, et souvent associé à un autre élément protégeant contre les surcharges. Il est
utilisé dans l'industrie principalement pour des charges à fort courant d'appel telles que les moteurs
électriques, primaires de transformateurs, entre autres.

Un fusible est caractérisé principalement par :

- Son calibre : 10, 16, 20, 32 A, etc, c’est le courant nominal pouvant traverser la cartouche fusible sans
provoquer ni fusion, ni échauffement excessif.
- Son pouvoir de coupure (en kA) : c’est le courant de court-circuit maximum qui peut être interrompu par
la cartouche fusible en toute sécurité. Le pouvoir de coupure doit être supérieur ou égal au courant de
court-circuit présumé au point d’installation du fusible. Les fusibles sont caractérisés par un pouvoir de
coupure très important (>100kA).
- Sa tension d’emploi : c’est la tension maximale que peut supporter la cartouche fusible.
- Son type : gG, aM, ou autres.
- Les dimensions de la cartouche fusible.

Type gG Type aM

1 1.5 5 𝐼/𝐼

Figure 16 : Courbes de fusion des cartouches fusibles de type gG et aM.

2.6. Le sectionneur

Le sectionneur est un appareil qui sert à isoler et à condamner un circuit électrique en aval de son
branchement. La séparation du réseau électrique est impérative lors de toute intervention hors tension sur un
équipement électrique quelconque, on parle alors de sectionnement. Le sectionneur standard n’a pas de
pouvoir de coupure ni de fermeture. Il est donc impératif d'arrêter l'équipement en aval afin d’éviter une
ouverture en charge (création d’arcs électriques).

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Le sectionneur porte-fusibles est un sectionneur très répandu dans les installations industrielles, il est
muni de fusibles pour assurer entre autres la protection contre les courts-circuits et les surcharges. Ils
comportent de plus un ou deux contacts auxiliaires, de précoupure, permettant de couper la commande des
appareils de puissance afin d'éviter une manœuvre en charge. Néanmoins, il existe un autre type de
sectionneurs qui peut être manipulé en charge, c’est l’interrupteur-sectionneur, celui-ci peut être utilisé pour
l’isolement et les manœuvres en charge.

Les principales caractéristiques d’un sectionneur sont :

- Le nombre de pôles (contacts de puissance).


- La tension d’emploi : c’est la tension maximale pouvant être appliquée sur les pôles du sectionneur.
- Le calibre : c’est l’intensité de courant maximale que peut supporter le sectionneur.
- Le nombre de contacts auxiliaires ou de précoupure (généralement 1 ou 2).
- La nature de la commande : latérale, frontale, etc.

Sectionneur standard Sectionneur porte-fusibles Sectionneur-interrupteur

Figure 17 : Exemples de sectionneurs.

2.7. Le disjoncteur

Le disjoncteur est un dispositif de protection dont la fonction est d'interrompre le courant électrique en cas de
court-circuit et éventuellement en case de surcharge. Sa principale caractéristique par rapport au fusible est
qu'il est réarmable, c'est-à-dire qu’il peut être réenclenché une fois le circuit coupé. De plus, le disjoncteur (à
plusieurs pôles) peut couper plusieurs lignes en cas de court-circuit sur l’une d’entre elles.

Le disjoncteur magnétique : ce disjoncteur assure uniquement la fonction de protection contre les courts-
circuits. Il fonctionne d’une manière plus rapide qu’un fusible mais son pouvoir de coupure est généralement
plus faible.

Le disjoncteur magnéto-thermique : il sert à protéger les installations électriques contre les courts-circuits
et les surcharges. La fonction thermique assure la protection contre les surcharges tandis que la fonction
magnétique assure la protection contre les courts-circuits. Dans le seuil de déclenchement thermique
correspond au calibre du disjoncteur.

Le disjoncteur différentiel : c’est un disjoncteur possédant en plus la fonction différentielle qui permet de
détecter les courants de défauts et de protéger ainsi les personnes contre les contacts indirects (fuites de
courant à la terre). L'intensité maximale du courant de fuite à laquelle réagit un disjoncteur définit
sa sensibilité différentielle (généralement égale à 30 mA).

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I> I> I>

Magnétique Magnéto-thermique Différentiel Disjoncteur moteur

Figure 18 : Différents types de disjoncteurs.

Le disjoncteur-moteur : ce disjoncteur est destiné à protéger les moteurs électriques contre les courts-
circuits et les surcharges. Il peut de ce fait remplacer un disjoncteur magnétique et un relais de surcharge. Le
déclencheur magnétique a un seuil de déclenchement fixe de l'ordre de 12 fois l'intensité maximale de
réglage du déclencheur thermique. Ce dernier doit être réglé à la valeur du courant nominal du moteur à
protéger. De plus, la plupart de ces appareils assurent également le sectionnement.

Certains auxiliaires électriques peuvent être montés sur un disjoncteur (montage frontal ou latéral),
tels que les contacts auxiliaires, les déclencheurs à émission de courant et à minimum de tension, et les
réenclencheurs à distance et automatiques . Les contacts auxiliaires peuvent être utilisés pour signaler l’état
du disjoncteur (ouvert ou fermé). Le déclencheur à émission de courant est utilisé pour déclencher à distance
le disjoncteur lorsqu’une tension est appliquée à ses bornes. Ce déclencheur est souvent utilisé dans les
circuits de sécurité (bouton d’arrêt d’urgence, détecteur de fumée, etc). Par ailleurs, le déclencheur à
minimum de tension permet de déclencher le disjoncteur en cas d’une coupure ou d’une diminution de la
tension d’alimentation au dessous d’un certain seuil.

U<
>

I> I>

Figure 19 : Exemple d’accessoires pour un disjoncteur ; contact auxiliaire (gauche), déclencheur à minimum
de tension (droite).

Les courbes de déclenchements permettent de caractériser les disjoncteurs selon le type de récepteurs
qu’ils alimentent. Ces courbes donnent le temps de déclenchement du disjoncteur en fonction de l’intensité

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du défaut. Les courants 𝐼 et 𝐼 représentent les seuils de déclenchement thermiques et magnétiques,


respectivement. On distingue alors trois courbes principales :

- La courbe B : définit le type de disjoncteurs avec un seuil de déclenchement magnétique entre 3 et 5 fois
le courant nominal du disjoncteur.
- La courbe C : regroupe les disjoncteurs ayant un seuil de déclenchement magnétique entre 5 et 10 fois le
courant nominal, ce sont les disjoncteurs les plus utilisés, notamment dans les installations domestiques.
- La courbe D : détermine le type de disjoncteurs utilisés pour la protection des appareils qui provoquent
de forts courants d’appel au démarrage, notamment les moteurs et les transformateurs. Le seuil de
déclenchement magnétique se situe entre 10 et 14 fois le courant nominal.

Ir : intensité de réglage du
Protection déclencheur thermique
thermique
Im : intensité de réglage du
déclencheur magnétique
0.5 à 5s

Protection
magnétique
10 à 25ms

𝐼 𝐼 𝐼

Figure 20 : Courbe de déclenchement d’un disjoncteur magnéto-thermique.

D’une façon générale, les disjoncteurs sont caractérisés par :

- La tension nominale : c’est la tension maximale d’utilisation.


- Le courant nominal (calibre) : 10, 16, 20, 25, 32 A, etc, c’est l’intensité maximale du courant électrique
que peut supporter le disjoncteur sans anomalies.
- Le pouvoir de coupure (en kA).
- La courbe de déclenchement.

2.8. Le relais

Les relais sont des appareils destinés à commuter des contacts électriques par l’intermédiaire d’une bobine
appelé organe de commande. Le système de commutation est généralement composé d'un ou plusieurs
contacts simple-effet (contact NO ou NC) et d'un ou plusieurs inverseurs (contact double-effet). Ces
commutateurs sont adaptés aux courants et à la gamme de tensions à transmettre. Leur utilisation reste
toutefois limitée aux applications à faibles intensité de courant. De ce fait, les relais sont très utilisés dans les
circuits de commande.

Commande

Contact

Figure 21 : Principe de fonctionnement d’un relais.

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Figure 22 : Exemples de relais de commande.

Les relais peuvent être de type monostable ou bistable. Dans le fonctionnement monostable, les
contacts commutent quand la bobine est excitée et le retour à l'état de repos se fait quand la bobine est
désexcitée. Dans les relais bistables, les contacts peuvent être commutés et restent dans cette position même
si la bobine du relais n’est plus alimentée. Dans le cas d’un relais bistable à une seule bobine, le retour à
l’état de repos se fait en excitant une deuxième fois la même bobine, et dans le cas où le relais possède deux
bobines, le retour se fait en excitant la deuxième bobine. Ce type de relais présente deux avantages
principaux : celui de ne consommer que lors des commutations, et celui de mémoriser sa position même en
cas de coupure d'alimentation. Ce type de relais est très utilisé dans les automatismes industriels.

Bobine Bobine

Contact Contact

Figure 23 : Fonctionnement d’un relais monostable (gauche) et d’un relais bistable (droite).

Les caractéristiques principales d’un relais sont :

- La tension d’emploi : c’est la tension maximale qui peut être appliquée sur les contacts du relais.
- Le courant d’emploi : c’est l’intensité de courant maximale que peuvent supporter les contacts du relais.
- La tension de commande : c’est la tension d’alimentation de la bobine du relais.
- Le nombre de pôles et de contacts du relais.

2.9. Le contacteur

Le contacteur est un appareil destiné à commander des actionneurs électriques. Il est composé de plusieurs
contacts de puissance, appelés pôles, dont l’état (ouvert ou fermé) est commandé par une bobine (organe de
commande). Lorsque la bobine du contacteur est alimentée, les contacts se ferment et lorsque la bobine est
désexcitée les contacts s’ouvrent. Les pôles du contacteur peuvent établir, supporter et interrompre des
courants de forte intensité dans les conditions normales et de surcharge du circuit. Le contacteur comporte
souvent un contact auxiliaire, à ouverture ou à fermeture, dédié aux fonctions de commande. La bobine du
contacteur est généralement alimentée avec des tensions plus faibles que celles des pôles. De ce fait, la
bobine peut être excitée à distance ou d’une manière automatique, et par moyen d’un conducteur plus léger
que ceux des pôles. Les contacteurs offrent donc un moyen plus économique et plus sûr pour la commande
des actionneurs électriques.
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Figure 24 : Exemples d’un contacteur et de ses accessoires (gauche) et d’un bloc de contacts temporisés au
travail (droite).

Un contacteur peut être équipé d’accessoires qui se montent sur sa face ou sur son coté et se
verrouillent à l’aide d’une glissière. Les accessoires les plus utilisés sont les blocs de contacts auxiliaires et
les blocs de contacts temporisés. Les contacts auxiliaires peuvent servir comme des contacts supplémentaires
pour le circuit de commande ou de signalisation. Les contacts temporisés sont utilisés pour actionner ou
ouvrir des contacts pendant un certain temps (réglable) après l’enclenchement (au travail) ou le
déclenchement (au repos) du contacteur.

T
T
Bobine Bobine

Contact Contact
temporisé temporisé

Figure 25 : Commutation des contacts temporisés au travail (gauche) et au repos (droite).

Le contacteur est caractérisé par :

- La tension d’emploi : c’est la tension maximale qui peut être appliquée sur les pôles du contacteur.
- La catégorie d’emploi : elle détermine les valeurs du courant que le contacteur doit établir ou couper
selon la nature du récepteur et les conditions de fonctionnement de ce celui-ci. Par exemple, la catégorie
AC3 concerne les moteurs à cage dont la coupure s'effectue moteur lancé, et la catégorie DC5 les
applications de démarrage, de freinage en contre-courant ainsi que la marche par “à-coups” des moteurs
à courant continu de type série.
- Le courant d’emploi : c’est l’intensité de courant maximale que peuvent supporter les pôles du
contacteur d’une façon continue. Cette intensité dépend de la catégorie d’emploi du contacteur.
- La tension d’alimentation de la bobine de commande.
- La durée de vie électrique : C'est le nombre moyen de manœuvres (ouverture-fermeture) en charge que
les pôles du contacteur peuvent effectuer sans remplacement.

2.10. Le relais thermique

Le relais thermique est un appareil de protection contre les surcharges électriques. Il est généralement utilisé
conjointement avec un contacteur et des fusibles de type aM pour la protection des moteurs électriques. Il est
constitué d’un bilame métallique composé de deux lames à coefficients de dilatation différents. Si le courant
qui traverse ce bilame devient supérieur à la valeur de réglage du relais, le bilame s’échauffe et se déforme.

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Un contact électrique, normalement fermé, associé à ce bilame, coupe alors le circuit de commande qui
alimente la bobine du contacteur auquel est relié le relais. Ce sont donc les pôles du contacteur qui coupent le
circuit de puissance et non pas ceux du relais. Le réarmement du relais thermique peut se faire d’une manière
automatique ou manuelle.

Figure 26 : Exemple d’un relais thermique.

Les relais thermiques peuvent comporter de plus un dispositif différentiel qui leur permet de se
déclencher en cas de coupure de phase ou de déséquilibre sur les trois phases d’alimentation d’un moteur. Un
système de compensation en température peut également être incorporé dans un relais afin d’éviter un
déclenchement intempestif dû aux variations de la température ambiante. Le courant de réglage du relais est
toujours choisi égal à la valeur nominale du courant absorbé par le récepteur qu’il protège. Toutefois,
l’intensité minimale réelle de déclenchement est égale, en général, à 1.15 fois l’intensité de réglage.

Classe 30 (9 − 30 sec)

Classe 20 (6 − 20 sec)
Classe 10 (4 − 10 sec)

1.15 7.2 𝐼/𝐼

Figure 27 : Courbes de déclenchement des relais thermiques.

Les courbes de déclenchement des relais thermiques donnent le temps de déclenchement de ces
derniers en fonction du courant de surcharge. Quatre classes normalisées de relais thermiques sont alors
définies. Ces classes sont fonctions du temps de déclenchement à partir de l’état froid (pas de passage
préalable de courant).

Tableau 2 : Classes de déclenchement des relais thermiques.

Classe du relais 1.05𝐼 1.2𝐼 1.5𝐼 7.2𝐼


thermique Temps de déclenchement à partir de l’état froid
10A >2h <2h < 2 min 2 − 10 sec
10 >2h <2h < 4 min 4 − 10 sec
20 >2h <2h < 8 min 6 − 20 sec
30 >2h <2h < 12 min 9 − 30 sec

Un relai thermique est caractérisé par :

- La classe de déclenchement.
- La référence des contacteurs avec lesquels le relais peut être utilisé.

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- Le type, le calibre et le nombre de fusibles à associer.

2.11. Autres types de relais

Le relais temporisé : c’est un type de relais qui est très employé dans les circuits de commande électrique. Il
permet de temporiser le changement d’état d’un ou de plusieurs contact (généralement des inverseurs)
suivant un réglage prédéterminé. Ce type de relais est utilisé notamment pour le démarrage des moteurs
triphasés.

Le télérupteur : c’est un relais bistable commandé par des impulsions. Il est utilisé généralement dans les
circuits d’éclairage pour réaliser une commande à plusieurs endroits via des boutons-poussoirs.

Le relais statique (relais à état solide) : ce type de relais est basé sur des circuits électroniques évitant ainsi
toute manœuvre mécanique de contacts électriques. Ce relais, bien qu’il soit plus cher, possède plusieurs
avantages par rapport aux relais électromécaniques tels que ; une durée de vie plus longue, un
fonctionnement silencieux, une commutation rapide et une faible consommation pour la commande.

Les relais de contrôle : dits aussi relais de surveillance, ils sont utilisés pour la surveillance et à la détection
d'anomalie de fonctionnement d’une grandeur électrique (tension, courant, fréquence, etc), ou physique
(niveau, température, vitesse, etc). Par exemple, pour le contrôle d’une tension ces relais surveillent les
surtensions, les chutes de tensions, l’absence de phase ou de neutre, et le déséquilibre de phases en triphasé
(asymétrie). Pour la surveillance d’une température, les relais surveillent par exemple la variation de la
température par rapport à une plage prédéfinie. En sortie, un ou plusieurs contacts électriques sont commutés
selon l’anomalie détectée.

Umax
Umax-H

Umin+H
Umin

T T
Contact

Figure 28 : Exemple du fonctionnement d’un relais de contrôle de tension.

Relais temporisé Télérupteur Relais statique Relais de tension

Figure 29 : Autres exemples de relais.

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2.12. L’horloge programmable

Les horloges programmables, ou interrupteurs horaires, sont des appareils qui permettent de contrôler l’état
d’un ou de plusieurs contacts par périodes de temps programmables. Ils peuvent être de type horaire,
journalier, hebdomadaire ou annuel, et de nature mécanique ou électronique.

Mécanique Electronique Symbole

Figure 30 : Exemples d’horloges programmables.

2.13. Le compteur d’impulsions

Le compteur (décompteur) d’impulsions, électronique ou électromécanique, permet de compter et d’afficher


le nombre d’impulsions issues d’une ou plusieurs entrées, et éventuellement de commander un ou plusieurs
contacts de sortie selon l’état du comptage. La remis à zéro peut être effectuée d’une façon manuelle ou
électrique.

Figure 31 : Exemple d’un compteur d’impulsion électromécanique.

2.14. Le démarreur progressif et le variateur de vitesse

Le démarrage direct des moteurs électriques asynchrones est le schéma le plus simple et le plus utilisé dans
les l’industrie. Cependant, il présente quelques inconvénients tels que le courant de démarrage élevé qui peut
perturber d’autres appareils connectés au même réseau, les à-coups mécaniques lors des démarrages et
l’impossibilité de faire varier la vitesse. Une solution fiable et économique pour ces problèmes consiste à
utiliser des démarreurs progressifs ou des variateurs de vitesse.

Les démarreurs progressifs sont utilisés pour effectuer des démarrages et des arrêts en douceur des
moteurs asynchrones avec limitation des courants d’appel lors des démarrages. Le paramétrage de ces
appareils comporte principalement le réglage des temps de démarrage et de ralentissement ainsi que le seuil
de la tension de démarrage. Ces démarreurs remplacent de plus en plus les démarreurs électromécaniques
(étoile-triangle, par élimination de résistances statoriques, par autotransformateur, etc).

16
FEI, 3ème année ELT

Le variateur de vitesse, appelé aussi variateur de fréquence ou convertisseur de fréquence, est un


appareil électronique qui permet de contrôler la vitesse et le sens de rotation des moteurs à courant alternatif
ainsi que les couples et les puissances qu’ils développent. Les grandeurs sur lesquelles agissent les variateurs
sont la fréquence et la tension d’alimentation des moteurs. L’utilisation des variateurs de vitesse permet aussi
de limiter le courant de démarrage, de réduire la consommation de l’énergie électrique et de réaliser des
démarrages et des arrêts en douceur (en rampe linéaire ou en S). Les variateurs modernes assurent également
la protection thermique des moteurs.

Figure 32 : Exemples d’un démarreur progressif (gauche) et d’un variateur de vitesse (droite).

Les variateurs de vitesse peuvent être configurés, ajustés et commandés soit directement à partir de
leurs pupitres de commande, soit à partir d’un terminal de programmation à travers un port de
communication. Les principales variables à contrôler sont la vitesse et le sens de rotation du moteur, les
temps d’accélération et de décélération, le temps de freinage et les différents paramètres de protection tels
que le courant nominal du moteur.

Un variateur possède des entrées/sorties de puissance et de commande. La figure ci-dessous montre,


par exemple, les bornes de raccordement du variateur de vitesse ACS150 de ABB. Ce variateur peut
commander des moteurs d’une puissance de 0.37 kW à 4 kW. Le variateur peut être commandé localement à
l’aide d’un clavier et d’un potentiomètre intégrés, ou à distance par l’intermédiaire des entrées/sorties de
commande. Dans ce dernier cas, la vitesse de rotation du moteur peut être variée soit par l’intermédiaire
d’une entrée analogique configurée en courant (0…20 mA) ou en tension (0…10 V), soit avec le
paramétrage des entrées logiques. Par exemple, en mode standard le variateur fonctionne comme suit :

Réseau triphasé Sortie relais


NC

NO
COM

U1 V1 W1
(L1) (N) ACS150
+24 V
+10 V

COM
GND

GND

DI1

DI2

DI3

DI4

DI5
AI

U2 V2 W2

Vers moteur Entrée Sortie Entrées logiques


analogique auxiliaire paramétrables

Figure 33 : Bornes de raccordement du variateur ACS150.

 L’entrée DI1 permet le démarrage (mise à 1) et l’arrêt du moteur (mise à 0), la vitesse peut être réglée à
l’aide de l’entrée analogique AI1.
 L’entrée DI2 permet l’inversion du sens de rotation du moteur (mise à 1).

17
FEI, 3ème année ELT

 Les entrées DI3 et DI4 permettent de sélectionner trois vitesses constantes prédéfinies (01, 10 et 11).
Dans le cas où elles sont toutes les deux mises à 0 la vitesse est réglée avec le potentiomètre.
 L’entrée DI5 permet de permuter entre deux temps d’accélération et de décélération.
 La sortie relais permet de signaler les défauts et d’arrêter le moteur.

2.15. Les détecteurs

Dans les systèmes automatisés, les détecteurs sont des capteurs de type TOR (tout ou rien) qui sont utilisés
pour la détection de présence ou de passage d’objets, des seuils de niveaux de liquides, de température, de
pression, etc. Les détecteurs délivrent une information binaire de type 0/1 ou on/off qui peut être exploitée
par les circuits de commande.

Les détecteurs mécaniques (interrupteurs de fin de course) : ce sont des capteurs qui détectent par
contact physique, direct, le passage ou la présence d’un objet en mouvement. Les détecteurs mécaniques sont
constitués d’un dispositif d’attaque, d’une tête de commande et d’un corps équipé de contacts électriques,
généralement un contact NO et un autre NC. Le mouvement engendré sur la tête de commande du capteur
provoque la fermeture ou l’ouverture des contacts électriques. Ces capteurs sont simples à utiliser et
possèdent une grande résistance aux ambiances industrielles.

Figure 34 : Exemples de fin de cours.

Les détecteurs photoélectriques : ils sont utilisés pour détecter des objets opaques (qui ne laissent pas
passer la lumière) ou réfléchissants. Ces capteurs sont constitués d’un émetteur de lumière à diode
électroluminescente et d’un récepteur de lumière à phototransistor qui convertit le signal lumineux en un
signal électrique. Il y a détection quand l’objet pénètre dans le faisceau lumineux émis par le détecteur et
modifie la lumière reçue par le récepteur pour provoquer un changement d'état de la sortie.

L’objet en mouvement peut alors soit bloquer le faisceau lumineux (type barrage ou reflex) ou bien
le renvoyer au récepteur (type proximité). La portée de ces détecteurs est de quelques centimètres pour le
type proximité, jusqu’à 15 m pour le type reflex et 100 m pour le type barrage.

Figure 35 : Exemples de photocellules.

18
FEI, 3ème année ELT

Les détecteurs inductifs : ces capteurs détectent, sans contact physique, tous les objets de matériaux
conducteurs. Ils génèrent un champ électromagnétique qui est modifié par la présence ou le passage d’une
pièce métallique à proximité de ce champ. Le détecteur transforme cette information en signal électrique de
sortie. La portée de ces détecteurs est faible para rapport aux détecteurs photoélectriques (jusqu’à 8 cm) mais
leurs prix est plus bas.

Les détecteurs capacitifs : ces capteurs peuvent détecter des objets de toute nature. Ils sont constitués
principalement d'un oscillateur. Lorsqu'un objet de nature quelconque se trouve devant la face sensible du
détecteur, il provoque une variation du couplage capacitif qui provoque le démarrage de l’oscillateur. Après
mise en forme, un signal de sortie est délivré. La porté de ces détecteurs est de l’ordre de 5 cm.

Les détecteurs de seuils : ce sont des capteurs qui informent la partie commande du franchissement d’un
seuil d’une certaine grandeur physique telle que le niveau d’un liquide et la température (thermostat) ou la
pression (pressostat) d’un fluide. Ils peuvent être de nature mécanique, inductive, résistive ou autre.

Détecteur inductif Détecteur de température Détecteur de niveau

Détecteur magnétique Détecteur à ultrasons

Figure 36 : Autres exemples de détecteur.

Contact de fin Contact de proximité Contact de niveau


de course

p p t t

Contact de pression Contact de température

Figure 37 : Symboles des contacts de sortie des détecteurs.

19
FEI, 3ème année ELT

Les détecteurs à ultrasons : leur principe se base sur l’émission et la réception d’ondes ultrasonores hautes
fréquences (supérieures à 20 kHz). Ils permettent de détecter tout types de pièce avec une porté pouvant aller
jusqu’à 20 m. Toutefois, leur prix est le plus élevé.

Les détecteurs magnétiques : appelés aussi interrupteurs à lame souple (ILS), ce sont des petits
interrupteurs formés de deux petites lames métalliques logées dans une petite ampoule de verre. Lorsqu’ils
sont soumis à un champ magnétique (généré par un aimant permanent), les deux lames se rapprochent (dans
le cas d'un contact NO) pour établir le contact. Ces détecteurs sont souvent utilisés comme des capteurs de
position des vérins.

Le raccordement des détecteurs électriques se fait selon le type des contacts de sortie. Si le détecteur
possède des contacts électromécaniques (généralement 1NO/1NC), le raccordement de la charge se fait en
série avec ces contacts. Ces derniers peuvent être utilisés pour plusieurs niveaux de tensions (inférieures à la
tension nominale de la charge) et ne sont pas polarisés.

Dans le cas des détecteurs dits à contacts statiques (à transistor), on distingue principalement les
détecteurs à 2 fils et les détecteurs à 3 fils. Si le détecteur est à 2 fils, le contact de sortie est branché de la
même manière qu’un contact électromécanique. Les détecteurs à 3 fils fonctionnent uniquement en courant
continu et peuvent être de type PNP ou NPN. Dans ce cas, deux fils sont utilisés pour la l’alimentation du
détecteur et le troisième fil pour la transmission du signal de sortie. Dans le cas d’un détecteur PNP, lorsqu’il
y a détection la charge est connectée avec le potentiel positif (logique positive), tandis que le détecteur NPN
connecte la charge avec le potentiel négatif (logique négative). Il est impératif que la charge soit de même
logique que le détecteur.

+ +
NPN Charge

PNP Charge

 

Figure 38 : Raccordement des détecteurs à 3 fils.

2.16. Les voyants lumineux

Les voyants lumineux sont des appareils de signalisation qui assurent les fonctions d’interfaçage homme-
machine. Ils donnent des informations générales sur l’état du système. Un code de couleur normalisé permet
de les identifier selon les informations qu’ils donnent.

Tableau 3 : Signification des couleurs des voyants.

Couleur Signification Utilisation


Vert Normalité Etat normal
Jaune Anomalie Etat normal entraînant une condition critique
Rouge Urgence Condition d’urgence
Bleu Obligation Etat nécessitant l’action d’un opérateur
Blanc Neutre Information générale

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FEI, 3ème année ELT

Figure 39 : Exemples de voyants lumineux.

3. Les moteurs électriques


Les moteurs électriques sont les actionneurs électriques les plus employés dans les systèmes automatismés
de production. Ils permettent de convertir l’énergie électrique en une énergie mécanique utile pour la
réalisation de tâches telles que la propulsion, le pompage, la ventilation, etc. Ils sont principalement
constitués d'un stator (partie fixe extérieure appelée inducteur) comportant des aimants permanents ou des
bobinages pour la création des champs magnétiques, et d'un rotor (partie tournante intérieure appelée induit)
au centre du stator se terminant par l'arbre de sortie du moteur.

Les moteurs électriques peuvent être classés selon leur type d’alimentation (continue ou alternative),
leur construction interne (à aimants permanents, à électro-aimants, à excitation séparée, etc), leurs domaines
d’application (industriel, traction électrique, électroménager, etc) ou alors selon le type de mouvement qu’ils
produisent (linaire ou rotatif).

3.1. Le moteur à courant continu

Les moteurs à courant continu sont conçus pour être alimentés en courant continu. Ils permettent de générer
un couple et une vitesse de rotation en sortie qui sont proportionnels au courant et à la tension d’alimentation
du moteur, respectivement. De ce fait, les moteurs à courant continus sont facilement réglables en vitesse, en
couple et en sens de rotation.

Les moteurs à balais : ces moteurs utilisent un ensemble collecteur/balais pour générer un courant oscillant
dans les enroulements du rotor à partir du courant continu fourni par l’alimentation du moteur et en présence
du champ magnétique crée par le stator. Les conducteurs du rotor seront donc soumis à des forces
électromagnétiques (forces de Laplace) qui entraînent la rotation du moteur. L’utilisation de l’ensemble
collecteur/balais provoque toutefois des problèmes de commutation au niveau du collecteur (échauffement,
arcs électriques, etc), ce qui augmente les coûts de la maintenance de ces moteurs. Le rendement de ce type
de moteurs varie entre 75% et 80%.

Selon leur type d’excitation, on distingue cinq types de moteurs à balais ; les moteurs à excitation
séparée, les moteurs série, les moteurs à excitation shunt, les moteurs à excitation compound et les moteurs à
aimants permanents (ou à excitation constante). Ces moteurs présentent des caractéristiques couple/vitesse
différentes.

Les moteurs sans balais (brushless motors) : dans ce type de moteur, le rotor est généralement à aimants
permanents et l’ensemble collecteur/balais est remplacé par un système électronique muni d’un capteur de
position pour commander la commutation du courant électrique dans les enroulements statoriques. Ce type
de moteurs élimine tous les inconvénients des moteurs à balais, à savoir une durée de vie plus longue, un
encombrement et un poids réduits, et un meilleur rendement qui peut atteindre 95%. Ces moteurs sont
utilisés surtout dans les servomécanismes et en robotique.

21
FEI, 3ème année ELT

Les moteurs à courant continu sont principalement caractérisés par :

- La puissance nominale : c’est la puissance mécanique utile délivrée par le moteur.


- La vitesse de rotation nominale du rotor (en tr/min).
- L’intensité et la tension d’excitation et/ou l’intensité et la tension du circuit d’induit.
- Le type de service : par exemple S1 (service continu), S2 (service temporaire), S3 (service intermittent
périodique), etc.
- La classe d’isolation : représentée par une des lettres A, E, B, F et H, elle indique la température
maximale admissible par le moteur. Cette caractéristique dépend notamment de la charge à entraîner et
influence grandement la durée de vie du moteur. La classe d’isolation la plus utilisée est la classe F qui
permet d’atteindre une température de 155°C.

3.2. Le moteur universel

Le moteur universel est un moteur à courant continu de type série, et qui peut également fonctionner en
courant alternatif. Ce type de moteur permet d’avoir un couple de démarrage important et des vitesses de
rotation variables et plus élevées que celles des moteurs à courant alternatif. De ce fait, ce moteur est très
employé dans les applications domestiques (électroménager, outillage électroportatif, etc). Toutefois, son
rendement en alternatif est très mauvais, généralement de l’ordre de 50% à 70%.

3.3. Le moteur à courant alternatif

Dans ce type de moteurs, le stator est alimenté par un courant alternatif polyphasé (généralement monophasé
ou triphasé) produisant un champ magnétique tournant dont la vitesse de rotation, appelée vitesse de
synchronisme, est proportionnelle à la fréquence des courants statoriques (alimentation). Une force
électromotrice est induite dans les conducteurs du rotor et un couple électromécanique est généré entraînant
ainsi la rotation du rotor. Les moteurs à courant alternatif présentent généralement un rendement qui est entre
80% et 90%.

Les moteurs asynchrones (moteurs à induction) : ce sont les moteurs les plus utilisés actuellement car ils
offrent le meilleur rapport qualité/prix, notamment pour des puissances supérieures à quelques kilowatts.
Leur construction est simple et nécessite peu d’entretien, ce qui fait de ces des moteurs l’un des types
d’appareils les plus fiables. L’appellation asynchrone vient du fait que la vitesse de rotation du rotor est
toujours inférieur à celle du synchronisme, la différence entre ces deux vitesse est appelée vitesse de
glissement (de l’ordre de 3%). Les moteurs asynchrones les plus répandus sont ceux qui possèdent des rotors
dits à cage d’écureuil, dont les conducteurs sont toujours mis en court-circuit.

Figure 40 : Le moteur asynchrone à cage.

22
FEI, 3ème année ELT

La plaque à bornes d’un moteur asynchrone triphasé standard comporte six bornes, celles-ci
permettent de relier les trois enroulements du moteur à la source d’alimentation. Les moteurs peuvent être
alimentés soit en couplage étoile soit en couplage triangle selon la tension de la source.

Couplage étoile Couplage triangle

U1 V1 W1 U1 V1 W1

W2 U2 V2 W2 U2 V2

Figure 41 : Couplages d’un moteur asynchrone triphasé.

Le couplage en triangle est utilisé lorsque la tension de fonctionnement nominale du moteur est égale
à la tension entre phases (tension composée) du réseau d’alimentation. Dans le cas où la tension nominale du
moteur est égale à la tension entre phase et neutre (tension simple) du réseau, le couplage en étoile est utilisé.
La Figure 41 montre la façon avec laquelle le moteur asynchrone est couplé en étoile et en triangle.

Figure 42 : Exemple d’une plaque signalétique d’un moteur asynchrone triphasé.

Lors du démarrage d’un moteur asynchrone, le courant absorbé peut atteindre 10 fois le courant
nominal (démarrage direct) ce qui peut provoquer des chutes de tensions indésirables pour les autres
appareils branchés sur le même réseau. Pour remédier à ce problème, on utilise d’autres schémas de
démarrage tels que les démarrages étoile-triangle, par autotransformateur, par élimination de résistances et
par démarreurs électroniques. Toutefois, le couple de démarrage doit rester supérieur à celui de la charge afin
que le moteur puisse accélérer. Le point de fonctionnement est donné par l’intersection des deux courbes
couple-vitesse du moteur et de la charge. Le moteur doit normalement fonctionner au voisinage de son point
de fonctionnement nominal.

La variation de la vitesse de rotation d’un moteur asynchrone peut être réalisée soit en utilisant des
réducteurs mécaniques (à engrenage, à courroies, etc), soit par variateurs de vitesse. Les réducteurs
mécaniques sont des dispositifs simples et pas chers. Ils permettent de réduire la vitesse de rotation d’un
moteur et d’augmenter en même temps son couple utile. Toutefois, le nombre de vitesses obtenues est limité
par le nombre de rapports de ces réducteurs. Le variateur de vitesse permet de faire varier la vitesse de
rotation du moteur de 0% à 200% de sa vitesse nominale. Généralement, la variation de la vitesse se fait en
variant la fréquence d’alimentation du moteur en maintenant le rapport V/f constant d’une manière à avoir un
couple maximal.

23
FEI, 3ème année ELT

Couple
Couple
Courant
maximal
absorbé

Point de
Moteur fonctionnement

Couple de
démarrage
Charge Vitesse de
synchronisme

Vitesse de rotation

Figure 43 : Caractéristique couple/vitesse d’un moteur asynchrone.

Le freinage du moteur asynchrone peut être effectué par différentes façons. La manière la plus
simple consiste à mettre le moteur hors tension (décélération naturelle). Le moteur peut également être freiné
d’une façon mécanique en utilisant un frein électromagnétique. D’autres façons plus rapides consistent à
utiliser un freinage électrique tel que le freinage par contre-courant (inversion de deux phases) et le freinage
par injection de courant continu (alimentation du stator en courant continu).

Couple Couple

U1 30Hz 40Hz 50Hz


U1 > U2 > U3
(U/f=cst)
(f=cst) U2

U3

Vitesse Vitesse

Figure 44 : Variation de la vitesse en fonction de la tension et de la fréquence.

Les moteurs synchrones : ce sont des moteurs qui tournent à la vitesse du synchronisme. Ces moteurs sont
semblables aux moteurs asynchrones sauf que leurs rotors sont généralement constitués d’aimants
permanents ou d’enroulements excités par une source externe de tension continue. Ce type de moteurs est
surtout utilisé pour des applications industrielles dont la vitesse de rotation doit rester constante et surtout
dans le domaine de la production de l’énergie électrique (dans ce cas le moteur synchrone fonctionne en
générateur et il est appelé alternateur).

Les caractéristiques principales des moteurs à courant alternatif sont les suivantes :

- La vitesse nominale de rotation (en tr/min).


- La puissance nominale (en kW) : c’est la puissance mécanique développée sur l’arbre du moteur à sa
vitesse nominale.
- Les courants nominaux absorbés pour les couplages étoile et triangle.
- Les tensions d’alimentation pour les couplages étoile et triangle.
- La fréquence du réseau d’alimentation (généralement 50Hz ou 60Hz).

24
FEI, 3ème année ELT

- Le facteur de puissance : permet de calculer la puissance réactive absorbée par le moteur.


- Le rendement : rapport entre la puissance mécanique utile et la puissance absorbée.
- Le type de service : service continu (S1), service temporel (S2), service intermittent (S3), etc.
- L’indice de protection (IP) : il caractérise le degré de protection physique du moteur. Il est composé de
deux chiffres, le 1er chiffre (0 à 6) donne l'indice de protection (IP) contre les corps solides, et le
deuxième (0 à 8) contre la pénétration d'eau. Par exemple, l’indice IP 00 signifie que le moteur ne
présente aucune protection tandis que l’indice IP 68 signifie que le moteur est étanche à la poussière et
qu’il résiste aux effets de l’immersion prolongée.
- La classe d’isolation : indique la température maximale que peuvent supporter les enroulements du
moteur. Ces classes sont représentées par les lettres A (105°C), E (120°C), B (130°C), F (155°C) et H
(180°C). la classe d’isolation la plus rencontrée dans l’industrie est la classe F.

3.4. Le moteur linéaire

Le moteur linéaire est un actionneur électrique qui produit un force linéaire directement à partir du champ
magnétique généré par le stator, sans passer par des adaptations mécaniques (vis-écrou, roue-crémaillère,
etc) telles que utilisés dans les vérins électriques. De ce fait, ce moteur est peu encombrant et offre plus
précision pour le réglage de la vitesse de déplacement et de la position.

3.5. Le moteur pas à pas

Le moteur pas à pas permet de générer des mouvements angulaires discrets par application d’impulsions
électriques aux électroaimants qui constituent son stator. La vitesse de rotation du rotor dépend de la
fréquence des impulsions appliquées au moteur, et le nombre de ces impulsions détermine l’angle de
rotation. Les moteurs pas à pas sont utilisés dans les applications qui nécessitent la commande en position
d’un moteur avec précision et sans boucle de régulation. Toutefois, le rendement de ce type de moteurs est
l’un des plus faibles, il est de l’ordre de 70%.

3.6. Le servomoteur

Le servomoteur est un moteur électrique équipé d’un capteur de position/vitesse/accélération et d’un


régulateur de type tout ou rien ou analogique. Il est utilisé pour commander généralement la position d’un
récepteur dans des applications telles que la robotique, les machines-outils, le pompage et le convoyage. Le
moteur électrique peut être de type à courant continu (applications de faibles puissances) ou alternatif
(applications industrielles).

M M M M
3

Moteur à courant Moteur à courant continu Moteur asynchrone Moteur pas à pas
continu à excitation série triphasé à cage

Figure 45 : Exemples de moteurs électriques.

25
FEI, 3ème année ELT

4. Autres actionneurs électriques


Les vérins électriques : ce sont des actionneurs qui permettent de produire un travail sous forme de
translation. Ils sont entraînés par des moteurs électriques à courant alternatif ou continu. Le mouvement de
rotation créé par le moteur est transformé à un mouvement linéaire grâce à un mécanisme vis-écrou.

Les pompes : ce sont des dispositifs permettant d'aspirer et de refouler un fluide. Le mouvement du fluide
résulte de la différence de pression qui existe entre l’entrée et la sortie de la pompe.

Les compresseurs : ce sont des appareils qui permettent d’augmenter la pression d’un gaz ou d’un liquide.
Ils sont surtout utilisés comme source d’énergie pour les actionneurs pneumatiques et hydrauliques.

Les électrovannes : ce sont des appareils qui permettent de contrôler le mouvement d’un fluide (gaz ou
liquide), par action mécanique, à l’aide d’une commande électrique. Il existe deux types d'électrovannes ; les
électrovannes tout ou rien et les électrovannes proportionnelles.

Les résistances chauffantes : une résistance chauffante est un matériau conducteur présentant une résistance
électrique au passage d'un courant qui la porte à une température donnée par effet joule. Les résistances
chauffantes sont utilisées beaucoup plus pour le chauffage électrique et le dégivrage.

Les lampes : elles produisent de la lumière à partir d’un courant électrique. Les lampes les plus utilisées sont
celles dites à incandescence, halogènes et les lampes fluo-compactes.

Les ventilateurs : ils permettent de procurer un mouvement à un gaz. Ils sont utilisés principalement pour
réaliser des tâches de ventilation, de refroidissement, de séchage et de transport pneumatique. Les deux types
de ventilateurs les plus répandus sont le type axial et le type radial ou centrifuge.

Les appareils sonores: ils permettent de convertir un signal électrique à un signal sonore afin de transmettre
une information (haut-parleurs, sonneries) ou un avertissement (sirènes, klaxon).

Vérin électrique Pompe Electrovanne Sirène

Lampes Ventilateur axial Ventilateur radial

Figure 46 : Exemples d’actionneurs électriques.

26
FEI, 3ème année ELT

5. Les schémas électriques


Un schéma électrique est une représentation graphique à l’aide de symboles, de traits, de repères et autres
outils, des différentes parties d’un réseau, d’une installation ou d’un équipement qui sont connectées et
reliées entre elles d’une manière fonctionnelle. Le schéma électrique est un moyen simple et efficace pour
l’assimilation, la réalisation et le dépannage des circuits électriques.

Les schémas électriques industriels sont composés de deux parties ; une partie consacrée au circuit
de puissance et une autre pour le circuit de commande. La partie puissance montre les connexions des
différents appareils qui contribuent à la commutation et à la protection des appareils de puissance tels que les
moteurs électriques.

La partie commande comporte les organes et les contacts utilisés pour la commande du circuit de
puissance ainsi que les appareils sur lesquels l’opérateur doit agir afin de commander le circuit de puissance.
Une troisième partie, consacrée à la signalisation, peut être distinguée des autres parties du circuit afin de
rendre le schéma global du circuit plus facile à comprendre et à réaliser.

5.1. Représentation développée des schémas électriques

Les schémas électriques sont représentés d’une manière développée lorsque les différents éléments d’un
même appareil sont disposés séparément sur le schéma, d’une manière à rendre le circuit plus facile à
comprendre et à exploiter. C’est la représentation la plus utilisée pour les schémas électriques industriels.

Trois conducteurs Un conducteur+Neutre Trois conducteurs +Terre

Figure 47 : Représentations unifilaires.

Selon le nombre de conducteurs représentés pour un appareil, les schémas électriques sont classifiés
en deux types ; les schémas unifilaires et les schémas multifilaires. Dans le premier type, deux conducteurs
ou plus sont représentés par un seul trait, et le nombre de conducteurs est indiqué sur ce trait. Dans les
schémas multifilaires, chaque trait reliant deux éléments représente un seul conducteur. Ce dernier type
montre d’une manière explicite les connexions des différents appareils d’un circuit électrique.

5.2. Repérage des appareils

Les éléments qui constituent un schéma électrique sont repérés par des notations alphanumériques formées
de lettres indiquant la sorte et la fonction de ces éléments, suivies par des chiffres pour leur numérotation
successive. Le Tableau 4 résume les principaux repères utilisés dans les schémas électriques développés.

5.3. Marquage des bornes

Les bornes des appareils qui composent un circuit électrique sont représentées sur les schémas par des
notations alphanumériques ou numériques composées de lettres majuscules et/ou de chiffres. Le repérage des
bornes permet d’effectuer le câblage du circuit d’une façon rapide et aisée et également de faciliter les
opérations de maintenance.

Eléments simples à deux bornes : les deux bornes sont numérotées par 1 et 2.

27
FEI, 3ème année ELT

Eléments composés de plusieurs éléments simples semblables : les bornes de chaque élément sont
repérées par une lettre qui le distingue des autres suivie par les chiffres 1 et 2.

Contacts principaux : les bornes sont repérées par un seul chiffre de 1 à 6 (tripolaire), de 1 à 8
(tétrapolaire).

Contacts auxiliaires : les bornes sont repérées par un nombre composé de deux chiffres. Le chiffre des
unités indique la fonction du contact :

 1-2 : contact à ouverture


 3-4 : contact à fermeture
 5-6, 7-8 : contact à fonctionnement spécial (temporisation, protection, etc).

Le chiffre des dizaines indique le numéro d’ordre de chaque contact de l’appareil. Ce numéro est
indépendant de la position géographique des contacts sur le schéma. Le chiffre 9 (dizaine) est réservé aux
contacts auxiliaires des relais de protection contre les surcharges, suivi de la fonction 5 et 6 (contact NC), ou
7 et 8 (contact NO).

Tableau 4 : Repérage des appareils électriques dans un schéma développé.

Repère Désignation Repère Désignation


Appareils mécaniques de
Générateurs : connexion pour circuit de
- Génératrice
puissance :
G Q
- Alternateur - Sectionneur
- Batterie - Disjoncteur
- Interrupteur- sectionneur
Appareils mécaniques de
Relais et contacteurs auxiliaires :
connexion pour circuit de
commande : - Relais et contacteurs temporisés
S KA - Relais et contacteurs à
- Interrupteur accrochage
- Bouton-poussoir - Minuteries
- Commutateur - Télérupteurs
- Interrupteur de position
Transformateurs :
T - Monophasé KM Contacteurs de puissance
- Triphasé
Appareils mécaniques actionnés
Dispositifs de protection :
électriquement :
F - Coupe-circuit à fusible Y - Electro-aimant
- Relais thermique
- Embrayage
- Parafoudre
- Frein
Dispositifs de signalisation :
H - Lumineux M Moteurs
- Sonores
Résistances :
- Résistance
C Condensateurs R - Potentiomètre
- Thermistance
- Rhéostat
Matériels divers :
L Inductances E - Eclairage
- Chauffage

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FEI, 3ème année ELT

Tableau 5 : Marquage des bornes des appareils électriques.

Disjoncteur Sectionneur

1 3 5
1 3 5 13 23

2 4 6
2 4 6 14 24

Contacteur Relais auxiliaire

1 3 5 13 13 23 33 41
A1 A1

A2 A2
2 4 6 14 14 24 34 42

Relais thermique Relais temporisé

1 3 5 95 97 18 16 18 16
A1

96 98
2 4 6 A2 15 17 15

Bloc additif : contacts auxiliaires Bloc additif : contacts temporisés

53 63 71 81 53 61 67 55 57 65

54 64 72 82 54 62 68 56 58 66

Interrupteur Fin de course

1 13 21 3 13 21

2 14 22 4 14 22

Conducteurs
1 X1 X1
L1 L2 L3 N PE L+ L–

2 X2 X2

Fusible Sonnerie Lampe Courant alternatif Courant continu

Moteur asynchrone triphasé Transformateur monophasé

U1 V1 W1
1 3
U V W
M
M 3
2 4
3 W2 U2 V2

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FEI, 3ème année ELT

Organe de commande : les bornes sont repérées par A1 et A2. Dans le cas de deux enroulements (par
exemple un relais bistable à deux bobines) on utilise A1-A2 et B1-B2.

5.4. Exemple 1 : Commande manuelle d’un moteur asynchrone triphasé

Le procédé de démarrage direct des moteurs asynchrones est l’un des schémas de base de l’électricité
industrielle. Il est utilisé surtout pour des machines de moyenne et petite puissance. La Figure 48 montre le
schéma électrique d’une commande manuelle d’un moteur asynchrone avec schéma de démarrage direct
semi-automatique à l’aide d’un seul bouton-poussoir. Le circuit de puissance comporte un sectionneur porte-
fusibles Q1 pour l’isolement et la protection du circuit contre les courts-circuits et un contacteur KM1 pour
la commande du moteur. Le circuit de commande comporte un bouton-poussoir S1 pour mettre en marche et
en arrêt le moteur et un fusible F1 pour la protection contre les courts-circuits.

En appuyant sur le bouton S1, on alimente la bobine du contacteur KM1 ce qui entraîne la fermeture
des contacts principaux de ce dernier et le moteur sera donc connecté au réseau à travers le sectionneur. En
relâchant le bouton poussoir, la bobine sera désexcitée et les contacts principaux du contacteur commutent en
position ouverte, l’alimentation du moteur se voit donc coupée. Par ailleurs, les deux contacts auxiliaires du
sectionneur Q1 sont utilisés pour couper le circuit de commande en cas où le sectionneur est actionné. Cela
va permettre de couper le circuit de commande et par suite le circuit de puissance évitant ainsi une
manœuvre en charge du sectionneur.

5.5. Exemple 2 : Commande manuelle avec circuit d’auto-maintien d’un moteur


asynchrone triphasé

La Figure 49 illustre la commande manuelle d’un moteur asynchrone triphasé avec un circuit d’auto-
maintien. Le circuit de puissance comporte un sectionneur porte-fusibles pour l’isolement et la protection du
circuit contre les courts-circuits, un contacteur pour la commande du moteur et un relais thermique pour la
protection du moteur contre les surcharges.

L1 L2 L3 N L1

3
1 3 5 13 23
Q1
Q1 Q1
14 24
2 4 6
1
3
F1
1 3 5
2
KM1 KM1 13
2 4 6 S1

3 14

U V W A1
KM1
A2
M1
M M
M1
3 3

Schéma unifilaire Circuit de puissance Circuit de commande

Figure 48 : Commande manuelle d’un moteur asynchrone triphasé.

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FEI, 3ème année ELT

Le circuit de commande comporte deux boutons-poussoirs pour la mise en marche et à l’arrêt du


moteur et un contact auxiliaire pour l’auto-maintien du contacteur. Un contact auxiliaire du relais thermique
est également utilisé pour couper le circuit de commande en cas de surcharge. D’autre part, le circuit de
signalisation comporte un voyant lumineux qui permet de signaler le défaut de surcharge, ce voyant est
alimenté à travers le contact NO du relais thermique.

En actionnant le bouton-poussoir de marche S2, la bobine du contacteur KM1 est alimentée et ses
contacts principaux connectent le moteur au réseau d’alimentation. Le contact auxiliaire normalement ouvert
de KM1 permet de maintenir l’alimentation de sa bobine même après relâchement du bouton S2. En
appuyant sur le bouton poussoir d’arrêt S1, l’alimentation de la bobine est coupée et le moteur s’arrêtera par
la suite. Par ailleurs, le contact auxiliaire normalement fermé du relais thermique F1 permet, en cas de
surcharge du moteur, de couper le circuit de commande ce qui entraîne l’ouverture des contacts de puissance
du contacteur et l’arrêt du moteur. Le contact auxiliaire ouvert du relais thermique permet d’allumer un
voyant lumineux en cas de surcharge.

N L1 N L1
L1 L2 L3

13 23
3 1 3 5 Q1
14 24
Q1
95 97
2 4 6
F1 F1
1 3 5 96 98

KM1 21
2 4 6 S1
22
1 3 5
3
F1 13 13

2 4 6 S2 KM1
14 14
U V W
X1
A1

M1
M M1
M KM1 H1
3 3 A2 X2

Schéma fonctionnel Circuit de puissance Circuit de commande Circuit de signalisation

Figure 49 : Commande semi-automatique d’un moteur asynchrone triphasé.

5.6. Réalisation des folios

Les schémas électriques sont dessinés sur des feuilles appelées folios. Un folio peut faire partie d’un
ensemble de folios qui schématisent les différentes parties de toute une installation ou d’un projet électrique.
Les schémas électriques sont dessinés dans un cadre avec des marges généralement de 1cm. Les
informations relatives à chaque folio (titre du folio, n° du folio, nom du projet, nom du dessinateur, date du
dessin, etc) sont regroupées dans un cadre en bas de la page appelé cartouche du folio. Un exemple de
cartouche est donné par la Figure 50.

On peut repérer n’importe quel élément dans un schéma électrique avec un repère composé
du numéro du folio dans lequel l’élément figure suivi par une lettre et/ou un numéro indiquant les
coordonnées de cet élément dans le folio. Par exemple, un élément repéré par 03-C8 signifie qu’il se
situe dans le folio N°3 à la ligne C et la colonne N°8.

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FEI, 3ème année ELT

1 2 3 4 5 6 7 8 9

D
C

Schéma électrique
B
A

Société Titre du folio Date du dessin N°


Folio
Nom du projet Commentaire Dessinateur

Figure 50 : Exemple d’un cartouche.

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