Vous êtes sur la page 1sur 71

3ème année Automatique Actionneurs électriques

Actionneurs électriques

1. Introduction
L’automatisation ou la commande des systèmes industriels à base de circuits électriques est l’une des
approches de commande les plus utilisées. Le circuit électrique d’un système automatisé quelconque peut être
décomposé en deux parties ; un circuit de commande qui contient les appareils de commande et un circuit de
puissance qui contient les actionneurs électriques.

Les circuits électriques de commande permettent de gérer la mise en marche et l’arrêt des actionneurs
électriques, par l’intermédiaire des préactionneurs. Ces derniers agissent sur le passage des courants électriques
qui alimentent le circuit de puissance.

Les circuits de puissance assurent l’alimentation et la protection des actionneurs électriques. La tension
du circuit de puissance est généralement plus élevée que celle du circuit de commande.

Circuit de puissance

Energie électrique Alimentations

Conditionnement

Protection + Circuit de
Préactionneurs commande

Actionneurs Transformation

Energie utile Utilisation

Figure 1 : Structure générale d’un système électrique.

2. Eléments de base pour la commande électrique

2.1. Le tableau électrique


Le tableau électrique est l’emplacement qui regroupe tous les appareils de commande et de protection d’une
installation électrique basse tension. Il assure la répartition du courant électrique vers les appareils de puissance
via les câbles électriques. Il peut se présenter sous forme d’un coffret, une armoire ou tout un local (appelé
dans ce cas Tableau Général Basse Tension ou TGBT). Les appareils sont placés sur des rails métalliques. Les
rails les plus utilisés sont de type Omega.

1
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 2 : Exemple d’un tableau électrique.

2.2. Les conducteurs électriques


Les conducteurs électriques servent à réaliser le raccordement électrique des équipements. Ils peuvent être
utilisés pour transmettre de l’énergie ou de l’information. Les conducteurs peuvent être soit des fils
cylindriques ou des barres conductrices. Les fils électriques sont regroupés dans des câbles et se distinguent
principalement par :

- La couleur : marron, noir, rouge et gris pour conducteur phase, bleu pour conducteur neutre et vert/jaune
pour conducteur de terre.
- La section (en mm2): 0.5, 0.75, 1, 1.5, 2.5, 4, 6 mm2, etc. Le choix de la section dépend de l’intensité du
courant transporté, la longueur du conducteur et du type de l’appareil de protection utilisé. Par exemple,
un conducteur de section 1.5 mm2 peut supporter un courant maximal de 16A, et celui de 2.5 mm2 jusqu’à
20A.
- La nature de l’âme : souple ou rigide, monobrin ou multibrins. Les fils rigides sont moins chers que les
fils souples mais ils sont plus difficiles à manipuler (surtout pour les grosses sections) et résistent moins
aux vibrations mécaniques.
- La tension nominale : c’est la tension maximale que peut supporter le conducteur.

Figure 3 : Exemples de conducteurs électriques.

Les fils électriques peuvent être raccordés entre eux à l’aide de borniers ou de barrettes de connexion ou
à travers des barres conductrices. Afin de faciliter le repérage des câbles et des fils dans une installation
électrique, ces derniers sont marqués à l’aide d’étiquettes qui peuvent comporter du texte ou des numéros
incrémentés.

2
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 4 : Borniers et barrettes de connexion.

2.3. L’alimentation
L’alimentation électrique des circuits de commande et de puissance est assurée par des transformateurs ou des
transformateurs/redresseurs (alimentation continue) selon le type d’appareils utilisés dans ces circuits.
Généralement, le circuit de puissance est alimenté en tension alternative triphasée (220V, 380V, etc) tandis
que, pour des raisons de sécurité et d’économie, le circuit de commande est alimenté avec des tensions plus
basses de l’ordre de 220V, 110V, 48V, 24V et 12V.

L’alimentation électrique est fournie par réseau triphasé qui est composé de quatre conducteurs : trois
conducteurs de phase et un conducteur neutre. Les trois conducteurs de phase alimentent les circuits avec trois
tensions sinusoïdales de même fréquence et généralement de même amplitude qui sont déphasées entre elles
d’un tiers de période. La tension mesurée entre une phase et un neutre est appelée tension simple, et la tension
mesurée entre deux phases quelconques est dite tension composé. Par exemple, dans le cas d’un réseau 400V,
la tension simple est égale à 230V et la tension composée est 400V.

Phase 1
400V
Phase 2
400V
Phase 3
230V
Neutre

Réseau monophasé Réseau triphasé

Figure 5 : Alimentation triphasée et monophasée.

Le transformateur est un appareil qui transforme l’énergie électrique d’un circuit à un autre par
l’intermédiaire de deux enroulements électriques reliés entre eux par un circuit magnétique. Le transformateur
utilisé pour alimenter le circuit de commande est appelé transformateur de commande. Ce dernier assure
également l’isolement et la stabilité de la tension d’alimentation du circuit de commande ainsi que la limitation
du courant d’appel lors de la mise sous tension.

3
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Norme IEC Norme IEEE/ANSI

Figure 6 : Exemple d’un transformateur de commande.

La plupart des transformateurs de commande offrent entre autres la possibilité d’utiliser plusieurs
niveaux de tension, au primaire, et de récupérer plusieurs tensions au secondaire. Cette caractéristique rend ce
type de transformateurs plus pratiques et moins coûteux.

Figure 7 : Exemple d’une alimentation continue.

L’énergie électrique est dangereuse pour l’homme. La protection des personnes contre les contacts
directs ou indirects (défaut d’isolement) est donc une nécessité dans les installations électriques et dépend des
schémas de liaisons à la terre. La source de tension électrique basse tension (inférieure à 1kV) est issue du
secondaire d’un transformateur triphasé et est composée de trois conducteurs de phase et un conducteur neutre.
La manière selon laquelle le neutre de l’alimentation et la masse des appareils récepteurs sont liés à la terre
définit trois schémas différents :

- Schéma TT : Le neutre de l’alimentation est relié à la terre (T) et toutes les masses des récepteurs sont
reliés à la même prise de terre (T). Ce schéma est simple à mettre en œuvre mais nécessite l’utilisation des
dispositifs de protection différentielle.
- Schéma TN : Le neutre de l’alimentation est relié à la terre (T) et les masses des récepteurs sont reliés à
au neutre (N). Ce schéma ne nécessite pas l’emploi des dispositifs de protection différentielle mais plutôt
des dispositifs de protection contre les surintensités (disjoncteurs ou fusibles). On distingue deux types de
schéma TN ; le schéma TN-C où le neutre et le conducteur de protection sont confondus, et le schéma TN-
S dans le cas où ils sont séparés.
- Schéma IT : Le neutre de l’alimentation est isolé ou impédant (relié à la terre par l’intermédiaire
d’impédances) et les masses des récepteurs sont reliés à la terre (T). Ce schéma assure la protection des
personnes sans coupure de l’alimentation (pour les premières occurrences de défauts) du fait que le courant
de défaut est très faible, toutefois il nécessite l’utilisation d’un dispositif de signalisation de défauts et d’un
contrôleur permanent d’isolement.

4
3ème année Automatique Actionneurs électriques

L1 L1
L2 L2
L3 L3
N PEN

PE
TT TN-C
Récepteur Récepteur

Terre Terre Terre

L1 L1
L2 L2
L3 L3
N N
PE

Z
TN-S IT PE
Récepteur Récepteur

Terre Terre Terre

Figure 8 : Schémas de liaison à la terre.

D’une façon générale, le transformateur de commande ou l’alimentation continue sont caractérisés par :

- Les tensions d’emploi au primaire et au secondaire.


- La puissance apparente nominale (en VA) : cette puissance dépend du circuit de commande à alimenter
(bobines, voyants, etc).
- La fréquence d’emploi (50 ou 60 Hz).
- Les calibres des appareils de protection en amont (contre les courts-circuits) et/ou en aval (contre les
surcharges et les courts-circuits).

2.4. L’interrupteur
L’interrupteur électrique est un appareil qui permet d’établir ou d’interrompre le passage du courant dans un
circuit électrique (fonctionnement en charge). Il est utilisé principalement pour émettre des ordres de
commande. Les interrupteurs diffèrent par le nombre de contacts et de pôles qu’ils disposent, et également par
le nombre d’effets qu’ils produisent.

Bipolaire Unipolaire Unipolaire


simple-effet double-effet simple-effet

Figure 9 : Différents types d’interrupteurs.

L’interrupteur à un seul contact : c’est l’interrupteur le plus simple, il possède un seul contact dont le
changement d’état (fermé ou ouvert) peut être effectué au moyen de différents mécanismes tels que les leviers,
les basculeurs, les glissières, etc.

5
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 10: Exemples d’interrupteurs simples.

L’inverseur (va-et-vient) : est un interrupteur qui permet de commander un récepteur à partir de deux endroits
différents. L’inverseur simple possède trois bornes avec deux positions différentes pour faire passer le courant
(interrupteur unipolaire à double-effet).

Figure 11: Exemples d’inverseurs.

Lampe

L1
Interrupteur 1 Interrupteur 2
N

Figure 12 : Circuit va-et-vient.

Le bouton-poussoir : c’est le type d’interrupteurs le plus utilisé dans les circuits de commande. Il existe deux
types de boutons-poussoirs, les boutons-poussoirs momentanés et les boutons-poussoirs à maintien. Le premier
type revient systématiquement à l’état de repos une fois relâché. Le deuxième type reste activé même après
relâchement, et se désactive par un deuxième appui. On peut trouver des boutons-poussoirs à contacts
normalement ouverts, normalement fermés ou une combinaison des deux.

Le bouton d’arrêt d’urgence, appelé aussi bouton coup de poing, est un type particulier de boutons-
poussoirs qui diffère des autres par sa couleur rouge et par sa forme particulière (tête de champignon) qui lui
permettent d’être facilement repéré et actionné par des personnes en cas d’urgence. Ce bouton, une fois
actionné doit être déverrouillé soit par tirette, rotation ou par clé.

6
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Tableau 1 : Signification des couleurs des boutons-poussoirs.

Couleur Signification Utilisation


Actionnement dans des conditions sûres pour la mise en
Vert Normal
marche d’un système
Rouge Urgence, arrêt Actionnement en cas d’urgence ou arrêt normal
Actionnement nécessaire pour la poursuite d’un
Bleu Obligation
fonctionnement normal ou pour réarmement
Actionnement pour éliminer une anomalie ou remettre en
Jaune Anomalie
route un cycle interrompu
Sans signification Mise sous tension ou hors tension d’une installation,
Noir, blanc, gris
spécifique fonctions d’initialisation, etc

Bouton-poussoir Bouton-poussoir Bouton-poussoir AU Bouton-poussoir à Bouton-poussoir AU à Bouton-poussoir AU à


(contact NO) (contact NC) (contact NC) accrochage (contact NO) déverrouillage par rotation déverrouillage par clé

Figure 13: Exemples de boutons-poussoirs.

L’interrupteur rotatif (commutateur rotatif) : permet de commuter un ou plusieurs contacts entre plusieurs
positions à l’aide d’un mécanisme fixé sur un axe de rotation.

L’interrupteur différentiel : c’est un interrupteur qui permet d’établir et de couper un circuit électrique en
charge en ayant en plus la fonction de protection différentielle. Ce type d’appareil est appelé dispositif
différentiel à courant résiduel ou DDR.

La fonction de protection différentielle permet de protéger les personnes contre les contacts indirects
dûs aux défauts d’isolement qui induisent des fuites de courants (courants résiduels) vers la terre. La valeur du
courant de fuite maximale que peut tolérer l’interrupteur différentiel définit la sensibilité de ce dernier (30 mA
pour la haute sensibilité). Il existe deux types principaux d’interrupteurs différentiels ; le type AC qui permet
de détecter les fuites de courant alternatif, et le type A qui détecte les fuites de courant alternatif et les fuites
de courant continu.

7
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Rotatif à manette Rotatif à clé Rotatif avec arrêt A pédale Différentiel

Figure 14 : Autres types d’interrupteurs.

L1 N L1 N

Interrupteur Ouverture de
différentiel l’interrupteur
fermé différentiel
I2= I1 I2≠ I1

I1 I1

Appareil Appareil
électrique électrique
Courant de Id
Mise à la
fuite
terre

Figure 15 : Principe de la protection différentielle.

Les interrupteurs sont caractérisés par leurs pouvoirs de coupure qui leur permettent de fonctionner en
charge, dans les conditions normales, sans risques de détérioration ni de danger pour l’entourage. Cette
caractéristique est donnée par :

- La tension d’emploi : c’est la tension maximale pour laquelle l’interrupteur peut être utilisé sans risques
d’endommagement.
- Le courant d’emploi : c’est l’intensité de courant maximale que peut supporter l’interrupteur. Cette
intensité dépend notamment de la tension d’emploi.

2.5. Le fusible
Un fusible, ou coupe-circuit à fusible, est un appareil de sécurité dont le rôle est d’ouvrir, par fusion, un circuit
électrique lorsque le courant électrique qui le parcourt dépasse une valeur limite (calibre du fusible) pendant
un temps spécifié par le constructeur.

Le fusible est utilisé pour la protection d'un circuit d'alimentation vis-à-vis des courts-circuits (fortes
augmentations de l’intensité jusqu’à 100 fois le courant nominal en un temps très bref) et des surcharges
(augmentations trop importantes de l’intensité jusqu’à 10 fois le courant nominal pendant un temps assez long)
causés par une défaillance de la charge alimentée. Les fusibles sont des appareils de protection simples à
installer, fiables et économiques.

8
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Coupe-circuit à
fusibles Cartouches fusibles Symboles

Figure 16: Exemples de fusibles.

Les deux types de fusibles les plus utilisés en électricité sont les types gG (à usage général) et aM
(accompagnement moteur). Le premier type offre une protection contre les faibles et fortes surcharges ainsi
que les courts-circuits. Le fusible aM est utilisé pour la protection contre les fortes surcharges uniquement
ainsi que les courts-circuits, et souvent associé à un autre élément protégeant contre les surcharges. Il est utilisé
dans l'industrie principalement pour des charges à fort courant d'appel telles que les moteurs électriques,
primaires de transformateurs, entre autres.

Un fusible est caractérisé principalement par :

- Son calibre : 10, 16, 20, 32 A, etc, c’est le courant nominal pouvant traverser la cartouche fusible sans
provoquer ni fusion, ni échauffement excessif.
- Son pouvoir de coupure (en kA) : c’est le courant de court-circuit maximum qui peut être interrompu par
la cartouche fusible en toute sécurité. Le pouvoir de coupure doit être supérieur ou égal au courant de
court-circuit présumé au point d’installation du fusible. Les fusibles sont caractérisés par un pouvoir de
coupure très important (>100kA).
- Sa tension d’emploi : c’est la tension maximale que peut supporter la cartouche fusible.
- Son type : gG, aM, ou autres.
- Les dimensions de la cartouche fusible.

𝑡𝑓

Type gG Type aM

1 1.5 5 𝐼/𝐼𝑛

Figure 17 : Courbes de fusion des cartouches fusibles de type gG et aM.

2.6. Le sectionneur
Le sectionneur est un appareil qui sert à isoler et à condamner un circuit électrique en aval de son branchement.
La séparation du réseau électrique est impérative lors de toute intervention hors tension sur un équipement
électrique quelconque, on parle alors de sectionnement. Le sectionneur standard n’a pas de pouvoir de coupure
ni de fermeture. Il est donc impératif d'arrêter l'équipement en aval afin d’éviter une ouverture en charge
(création d’arcs électriques).

9
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Le sectionneur porte-fusibles est un sectionneur très répandu dans les installations industrielles, il est
muni de fusibles pour assurer entre autres la protection contre les courts-circuits et les surcharges. Ils
comportent de plus un ou deux contacts auxiliaires, de précoupure, permettant de couper la commande des
appareils de puissance afin d'éviter une manœuvre en charge. Néanmoins, il existe un autre type de
sectionneurs qui peut être manipulé en charge, c’est l’interrupteur-sectionneur, celui-ci peut être utilisé pour
l’isolement et les manœuvres en charge.

Les principales caractéristiques d’un sectionneur sont :

- Le nombre de pôles (contacts de puissance).


- La tension d’emploi : c’est la tension maximale pouvant être appliquée sur les pôles du sectionneur.
- Le calibre : c’est l’intensité de courant maximale que peut supporter le sectionneur.
- Le nombre de contacts auxiliaires ou de précoupure (généralement 1 ou 2).
- La nature de la commande : latérale, frontale, etc.

Sectionneur standard Sectionneur porte-fusibles Sectionneur-interrupteur

Figure 18 : Exemples de sectionneurs.

2.7. Le disjoncteur
Le disjoncteur est un dispositif de protection dont la fonction est d'interrompre le courant électrique en cas de
court-circuit et éventuellement en case de surcharge. Sa principale caractéristique par rapport au fusible est
qu'il est réarmable, c'est-à-dire qu’il peut être réenclenché une fois le circuit coupé. De plus, le disjoncteur (à
plusieurs pôles) peut couper plusieurs lignes en cas de court-circuit sur l’une d’entre elles.

Le disjoncteur magnétique : ce disjoncteur assure uniquement la fonction de protection contre les courts-
circuits. Il fonctionne d’une manière plus rapide qu’un fusible mais son pouvoir de coupure est généralement
plus faible.

Le disjoncteur magnéto-thermique : il sert à protéger les installations électriques contre les courts-circuits
et les surcharges. La fonction thermique assure la protection contre les surcharges tandis que la fonction
magnétique assure la protection contre les courts-circuits. Dans le seuil de déclenchement thermique
correspond au calibre du disjoncteur.

Le disjoncteur différentiel : c’est un disjoncteur possédant en plus la fonction différentielle qui permet de
détecter les courants de défauts et de protéger ainsi les personnes contre les contacts indirects (fuites de courant
à la terre). L'intensité maximale du courant de fuite à laquelle réagit un disjoncteur définit sa sensibilité
différentielle (généralement égale à 30 mA).

10
3ème année Automatique Actionneurs électriques

I> I> I>

Magnétique Magnéto-thermique Différentiel Disjoncteur moteur

Figure 19 : Différents types de disjoncteurs.

Le disjoncteur-moteur : ce disjoncteur est destiné à protéger les moteurs électriques contre les courts-circuits
et les surcharges. Il peut de ce fait remplacer un disjoncteur magnétique et un relais de surcharge. Le
déclencheur magnétique a un seuil de déclenchement fixe de l'ordre de 12 fois l'intensité maximale de réglage
du déclencheur thermique. Ce dernier doit être réglé à la valeur du courant nominal du moteur à protéger. De
plus, la plupart de ces appareils assurent également le sectionnement.

Certains auxiliaires électriques peuvent être montés sur un disjoncteur (montage frontal ou latéral),
tels que les contacts auxiliaires, les déclencheurs à émission de courant et à minimum de tension, et les
réenclencheurs à distance et automatiques. Les contacts auxiliaires peuvent être utilisés pour signaler l’état du
disjoncteur (ouvert ou fermé). Le déclencheur à émission de courant est utilisé pour déclencher à distance le
disjoncteur lorsqu’une tension est appliquée à ses bornes. Ce déclencheur est souvent utilisé dans les circuits
de sécurité (bouton d’arrêt d’urgence, détecteur de fumée, etc). Par ailleurs, le déclencheur à minimum de
tension permet de déclencher le disjoncteur en cas d’une coupure ou d’une diminution de la tension
d’alimentation au-dessous d’un certain seuil.

U<
>

I> I>

Figure 20 : Exemple d’accessoires pour un disjoncteur ; contact auxiliaire (gauche), déclencheur à minimum
de tension (droite).

Les courbes de déclenchements permettent de caractériser les disjoncteurs selon le type de récepteurs
qu’ils alimentent. Ces courbes donnent le temps de déclenchement du disjoncteur en fonction de l’intensité du

11
3ème année Automatique Actionneurs électriques

défaut. Les courants 𝐼𝑟 et 𝐼𝑚 représentent les seuils de déclenchement thermiques et magnétiques,


respectivement. On distingue alors trois courbes principales :

- La courbe B : définit le type de disjoncteurs avec un seuil de déclenchement magnétique entre 3 et 5 fois
le courant nominal du disjoncteur.
- La courbe C : regroupe les disjoncteurs ayant un seuil de déclenchement magnétique entre 5 et 10 fois le
courant nominal, ce sont les disjoncteurs les plus utilisés, notamment dans les installations domestiques.
- La courbe D : détermine le type de disjoncteurs utilisés pour la protection des appareils qui provoquent de
forts courants d’appel au démarrage, notamment les moteurs et les transformateurs. Le seuil de
déclenchement magnétique se situe entre 10 et 14 fois le courant nominal.

𝑡𝑒

Ir : intensité de réglage du
Protection déclencheur thermique
thermique
Im : intensité de réglage du
déclencheur magnétique
0.5 à 5s

Protection
magnétique
10 à 25ms

𝐼𝑟 𝐼𝑚 𝐼

Figure 21 : Courbe de déclenchement d’un disjoncteur magnéto-thermique.

D’une façon générale, les disjoncteurs sont caractérisés par :

- La tension nominale : c’est la tension maximale d’utilisation.


- Le courant nominal (calibre) : 10, 16, 20, 25, 32 A, etc, c’est l’intensité maximale du courant électrique
que peut supporter le disjoncteur sans anomalies.
- Le pouvoir de coupure (en kA).
- La courbe de déclenchement.

2.8. Le relais
Les relais sont des appareils destinés à commuter des contacts électriques par l’intermédiaire d’une bobine
appelé organe de commande. Le système de commutation est généralement composé d'un ou plusieurs contacts
simple-effet (contact NO ou NC) et d'un ou plusieurs inverseurs (contact double-effet). Ces commutateurs sont
adaptés aux courants et à la gamme de tensions à transmettre. Leur utilisation reste toutefois limitée aux
applications à faibles intensité de courant. De ce fait, les relais sont très utilisés dans les circuits de commande.

Commande

Contact

Figure 22 : Principe de fonctionnement d’un relais.

12
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 23 : Exemples de relais de commande.

Les relais peuvent être de type monostable ou bistable. Dans le fonctionnement monostable, les
contacts commutent quand la bobine est excitée et le retour à l'état de repos se fait quand la bobine est
désexcitée. Dans les relais bistables, les contacts peuvent être commutés et restent dans cette position même si
la bobine du relais n’est plus alimentée. Dans le cas d’un relais bistable à une seule bobine, le retour à l’état
de repos se fait en excitant une deuxième fois la même bobine, et dans le cas où le relais possède deux bobines,
le retour se fait en excitant la deuxième bobine. Ce type de relais présente deux avantages principaux : celui
de ne consommer que lors des commutations, et celui de mémoriser sa position même en cas de coupure
d'alimentation. Ce type de relais est très utilisé dans les automatismes industriels.

Bobine Bobine

Contact Contact

Figure 24 : Fonctionnement d’un relais monostable (gauche) et d’un relais bistable (droite).

Les caractéristiques principales d’un relais sont :

- La tension d’emploi : c’est la tension maximale qui peut être appliquée sur les contacts du relais.
- Le courant d’emploi : c’est l’intensité de courant maximale que peuvent supporter les contacts du relais.
- La tension de commande : c’est la tension d’alimentation de la bobine du relais.
- Le nombre de pôles et de contacts du relais.

2.9. Le contacteur
Le contacteur est un appareil destiné à commander des actionneurs électriques. Il est composé de plusieurs
contacts de puissance, appelés pôles, dont l’état (ouvert ou fermé) est commandé par une bobine (organe de
commande). Lorsque la bobine du contacteur est alimentée, les contacts se ferment et lorsque la bobine est
désexcitée les contacts s’ouvrent. Les pôles du contacteur peuvent établir, supporter et interrompre des
courants de forte intensité dans les conditions normales et de surcharge du circuit. Le contacteur comporte
souvent un contact auxiliaire, à ouverture ou à fermeture, dédié aux fonctions de commande. La bobine du
contacteur est généralement alimentée avec des tensions plus faibles que celles des pôles. De ce fait, la bobine
peut être excitée à distance ou d’une manière automatique, et par moyen d’un conducteur plus léger que ceux

13
3ème année Automatique Actionneurs électriques

des pôles. Les contacteurs offrent donc un moyen plus économique et plus sûr pour la commande des
actionneurs électriques.

Figure 25 : Exemples d’un contacteur et de ses accessoires (gauche) et d’un bloc de contacts temporisés au
travail (droite).

Un contacteur peut être équipé d’accessoires qui se montent sur sa face ou sur son coté et se verrouillent
à l’aide d’une glissière. Les accessoires les plus utilisés sont les blocs de contacts auxiliaires et les blocs de
contacts temporisés. Les contacts auxiliaires peuvent servir comme des contacts supplémentaires pour le circuit
de commande ou de signalisation. Les contacts temporisés sont utilisés pour actionner ou ouvrir des contacts
pendant un certain temps (réglable) après l’enclenchement (au travail) ou le déclenchement (au repos) du
contacteur.

T
T
Bobine Bobine

Contact Contact
temporisé temporisé

Figure 26 : Commutation des contacts temporisés au travail (gauche) et au repos (droite).

Le contacteur est caractérisé par :

- La tension d’emploi : c’est la tension maximale qui peut être appliquée sur les pôles du contacteur.
- La catégorie d’emploi : elle détermine les valeurs du courant que le contacteur doit établir ou couper selon
la nature du récepteur et les conditions de fonctionnement de ce celui-ci. Par exemple, la catégorie AC3
concerne les moteurs à cage dont la coupure s'effectue moteur lancé, et la catégorie DC5 les applications
de démarrage, de freinage en contre-courant ainsi que la marche par “à-coups” des moteurs à courant
continu de type série.
- Le courant d’emploi : c’est l’intensité de courant maximale que peuvent supporter les pôles du contacteur
d’une façon continue. Cette intensité dépend de la catégorie d’emploi du contacteur.
- La tension d’alimentation de la bobine de commande.
- La durée de vie électrique : C'est le nombre moyen de manœuvres (ouverture-fermeture) en charge que les
pôles du contacteur peuvent effectuer sans remplacement.

14
3ème année Automatique Actionneurs électriques

2.10. Le relais thermique


Le relais thermique est un appareil de protection contre les surcharges électriques. Il est généralement utilisé
conjointement avec un contacteur et des fusibles de type aM pour la protection des moteurs électriques. Il est
constitué d’un bilame métallique composé de deux lames à coefficients de dilatation différents. Si le courant
qui traverse ce bilame devient supérieur à la valeur de réglage du relais, le bilame s’échauffe et se déforme.
Un contact électrique, normalement fermé, associé à ce bilame, coupe alors le circuit de commande qui
alimente la bobine du contacteur auquel est relié le relais. Ce sont donc les pôles du contacteur qui coupent le
circuit de puissance et non pas ceux du relais. Le réarmement du relais thermique peut se faire d’une manière
automatique ou manuelle.

Figure 27 : Exemple d’un relais thermique.

Les relais thermiques peuvent comporter de plus un dispositif différentiel qui leur permet de se
déclencher en cas de coupure de phase ou de déséquilibre sur les trois phases d’alimentation d’un moteur. Un
système de compensation en température peut également être incorporé dans un relais afin d’éviter un
déclenchement intempestif dû aux variations de la température ambiante. Le courant de réglage du relais est
toujours choisi égal à la valeur nominale du courant absorbé par le récepteur qu’il protège. Toutefois, l’intensité
minimale réelle de déclenchement est égale, en général, à 1.15 fois l’intensité de réglage.

𝑡𝑑

Classe 30 (9 − 30 sec)

Classe 20 (6 − 20 sec)
Classe 10 (4 − 10 sec)

1.15 7.2 𝐼/𝐼𝑟

Figure 28 : Courbes de déclenchement des relais thermiques.

Les courbes de déclenchement des relais thermiques donnent le temps de déclenchement de ces
derniers en fonction du courant de surcharge. Quatre classes normalisées de relais thermiques sont alors
définies. Ces classes sont fonctions du temps de déclenchement à partir de l’état froid (pas de passage préalable
de courant).

15
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Tableau 2 : Classes de déclenchement des relais thermiques.

Classe du relais 1.05𝐼𝑟 1.2𝐼𝑟 1.5𝐼𝑟 7.2𝐼𝑟


thermique Temps de déclenchement à partir de l’état froid
10A >2h <2h < 2 min 2 − 10 sec
10 >2h <2h < 4 min 4 − 10 sec
20 >2h <2h < 8 min 6 − 20 sec
30 >2h <2h < 12 min 9 − 30 sec

Un relai thermique est caractérisé par :

- La classe de déclenchement.
- La référence des contacteurs avec lesquels le relais peut être utilisé.
- Le type, le calibre et le nombre de fusibles à associer.

2.11. Autres types de relais


Le relais temporisé : c’est un type de relais qui est très employé dans les circuits de commande électrique. Il
permet de temporiser le changement d’état d’un ou de plusieurs contact (généralement des inverseurs) suivant
un réglage prédéterminé. Ce type de relais est utilisé notamment pour le démarrage des moteurs triphasés.

Le télérupteur : c’est un relais bistable commandé par des impulsions. Il est utilisé généralement dans les
circuits d’éclairage pour réaliser une commande à plusieurs endroits via des boutons-poussoirs.

Le relais statique (relais à état solide) : ce type de relais est basé sur des circuits électroniques évitant ainsi
toute manœuvre mécanique de contacts électriques. Ce relais, bien qu’il soit plus cher, possède plusieurs
avantages par rapport aux relais électromécaniques tels que ; une durée de vie plus longue, un fonctionnement
silencieux, une commutation rapide et une faible consommation pour la commande.

Les relais de contrôle : dits aussi relais de surveillance, ils sont utilisés pour la surveillance et à la détection
d'anomalie de fonctionnement d’une grandeur électrique (tension, courant, fréquence, etc), ou physique
(niveau, température, vitesse, etc). Par exemple, pour le contrôle d’une tension ces relais surveillent les
surtensions, les chutes de tensions, l’absence de phase ou de neutre, et le déséquilibre de phases en triphasé
(asymétrie). Pour la surveillance d’une température, les relais surveillent par exemple la variation de la
température par rapport à une plage prédéfinie. En sortie, un ou plusieurs contacts électriques sont commutés
selon l’anomalie détectée.

Umax
Umax-H

Umin+H
Umin

T T
Contact

Figure 29 : Exemple du fonctionnement d’un relais de contrôle de tension.

16
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Relais temporisé Télérupteur Relais statique Relais de tension

Figure 30 : Autres exemples de relais.

2.12. L’horloge programmable


Les horloges programmables, ou interrupteurs horaires, sont des appareils qui permettent de contrôler l’état
d’un ou de plusieurs contacts par périodes de temps programmables. Ils peuvent être de type horaire, journalier,
hebdomadaire ou annuel, et de nature mécanique ou électronique.

Mécanique Electronique Symbole

Figure 31 : Exemples d’horloges programmables.

2.13. Le compteur d’impulsions


Le compteur (décompteur) d’impulsions, électronique ou électromécanique, permet de compter et d’afficher
le nombre d’impulsions issues d’une ou plusieurs entrées, et éventuellement de commander un ou plusieurs
contacts de sortie selon l’état du comptage. La remis à zéro peut être effectuée d’une façon manuelle ou
électrique.

Figure 32 : Exemple d’un compteur d’impulsion électromécanique.

17
3ème année Automatique Actionneurs électriques

2.14. Le démarreur progressif et le variateur de vitesse


Le démarrage direct des moteurs électriques asynchrones est le schéma le plus simple et le plus utilisé dans les
l’industrie. Cependant, il présente quelques inconvénients tels que le courant de démarrage élevé qui peut
perturber d’autres appareils connectés au même réseau, les à-coups mécaniques lors des démarrages et
l’impossibilité de faire varier la vitesse. Une solution fiable et économique pour ces problèmes consiste à
utiliser des démarreurs progressifs ou des variateurs de vitesse.

Les démarreurs progressifs sont utilisés pour effectuer des démarrages et des arrêts en douceur des
moteurs asynchrones avec limitation des courants d’appel lors des démarrages. Le paramétrage de ces appareils
comporte principalement le réglage des temps de démarrage et de ralentissement ainsi que le seuil de la tension
de démarrage. Ces démarreurs remplacent de plus en plus les démarreurs électromécaniques (étoile-triangle,
par élimination de résistances statoriques, par autotransformateur, etc).

Le variateur de vitesse, appelé aussi variateur de fréquence ou convertisseur de fréquence, est un


appareil électronique qui permet de contrôler la vitesse et le sens de rotation des moteurs à courant alternatif
ainsi que les couples et les puissances qu’ils développent. Les grandeurs sur lesquelles agissent les variateurs
sont la fréquence et la tension d’alimentation des moteurs. L’utilisation des variateurs de vitesse permet aussi
de limiter le courant de démarrage, de réduire la consommation de l’énergie électrique et de réaliser des
démarrages et des arrêts en douceur (en rampe linéaire ou en S). Les variateurs modernes assurent également
la protection thermique des moteurs.

Figure 33 : Exemples d’un démarreur progressif (gauche) et d’un variateur de vitesse (droite).

Les variateurs de vitesse peuvent être configurés, ajustés et commandés soit directement à partir de
leurs pupitres de commande, soit à partir d’un terminal de programmation à travers un port de communication.
Les principales variables à contrôler sont la vitesse et le sens de rotation du moteur, les temps d’accélération
et de décélération, le temps de freinage et les différents paramètres de protection tels que le courant nominal
du moteur.

Un variateur possède des entrées/sorties de puissance et de commande. La figure ci-dessous montre,


par exemple, les bornes de raccordement du variateur de vitesse ACS150 de ABB. Ce variateur peut
commander des moteurs d’une puissance de 0.37 kW à 4 kW. Le variateur peut être commandé localement à
l’aide d’un clavier et d’un potentiomètre intégrés, ou à distance par l’intermédiaire des entrées/sorties de
commande. Dans ce dernier cas, la vitesse de rotation du moteur peut être variée soit par l’intermédiaire d’une
entrée analogique configurée en courant (0…20 mA) ou en tension (0…10 V), soit avec le paramétrage des
entrées logiques. Par exemple, en mode standard le variateur fonctionne comme suit :

 L’entrée DI1 permet le démarrage (mise à 1) et l’arrêt du moteur (mise à 0), la vitesse peut être réglée à
l’aide de l’entrée analogique AI1.
 L’entrée DI2 permet l’inversion du sens de rotation du moteur (mise à 1).
 Les entrées DI3 et DI4 permettent de sélectionner trois vitesses constantes prédéfinies (01, 10 et 11).

18
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Réseau triphasé Sortie relais

NC

NO
COM
U1 V1 W1
(L1) (N) ACS150

+24 V
+10 V

COM
GND

GND

DI1

DI2

DI3

DI4

DI5
AI
U2 V2 W2
L1

Vers moteur Entrée Sortie Entrées logiques


analogique auxiliaire paramétrables

Figure 34 : Bornes de raccordement du variateur ACS150.

 Dans le cas où elles sont toutes les deux mises à 0 la vitesse est réglée avec le potentiomètre.
 L’entrée DI5 permet de permuter entre deux temps d’accélération et de décélération.
 La sortie relais permet de signaler les défauts et d’arrêter le moteur.

2.15. Les détecteurs


Dans les systèmes automatisés, les détecteurs sont des capteurs de type TOR (tout ou rien) qui sont utilisés
pour la détection de présence ou de passage d’objets, des seuils de niveaux de liquides, de température, de
pression, etc. Les détecteurs délivrent une information binaire de type 0/1 ou on/off qui peut être exploitée par
les circuits de commande.

Les détecteurs mécaniques (interrupteurs de fin de course) : ce sont des capteurs qui détectent par contact
physique, direct, le passage ou la présence d’un objet en mouvement. Les détecteurs mécaniques sont
constitués d’un dispositif d’attaque, d’une tête de commande et d’un corps équipé de contacts électriques,
généralement un contact NO et un autre NC. Le mouvement engendré sur la tête de commande du capteur
provoque la fermeture ou l’ouverture des contacts électriques. Ces capteurs sont simples à utiliser et possèdent
une grande résistance aux ambiances industrielles.

Figure 35 : Exemples de fin de cours.

Les détecteurs photoélectriques : ils sont utilisés pour détecter des objets opaques (qui ne laissent pas passer
la lumière) ou réfléchissants. Ces capteurs sont constitués d’un émetteur de lumière à diode
électroluminescente et d’un récepteur de lumière à phototransistor qui convertit le signal lumineux en un signal
électrique. Il y a détection quand l’objet pénètre dans le faisceau lumineux émis par le détecteur et modifie la
lumière reçue par le récepteur pour provoquer un changement d'état de la sortie.

19
3ème année Automatique Actionneurs électriques

L’objet en mouvement peut alors soit bloquer le faisceau lumineux (type barrage ou reflex) ou bien le
renvoyer au récepteur (type proximité). La portée de ces détecteurs est de quelques centimètres pour le type
proximité, jusqu’à 15 m pour le type reflex et 100 m pour le type barrage.

Figure 36 : Exemples de photocellules.

Les détecteurs inductifs : ces capteurs détectent, sans contact physique, tous les objets de matériaux
conducteurs. Ils génèrent un champ électromagnétique qui est modifié par la présence ou le passage d’une
pièce métallique à proximité de ce champ. Le détecteur transforme cette information en signal électrique de
sortie. La portée de ces détecteurs est faible par rapport aux détecteurs photoélectriques (jusqu’à 8 cm) mais
leurs prix sont plus bas.

Les détecteurs capacitifs : ces capteurs peuvent détecter des objets de toute nature. Ils sont constitués
principalement d'un oscillateur. Lorsqu'un objet de nature quelconque se trouve devant la face sensible du
détecteur, il provoque une variation du couplage capacitif qui provoque le démarrage de l’oscillateur. Après
mise en forme, un signal de sortie est délivré. La portée de ces détecteurs est de l’ordre de 5 cm.

Les détecteurs de seuils : ce sont des capteurs qui informent la partie commande du franchissement d’un seuil
d’une certaine grandeur physique telle que le niveau d’un liquide et la température (thermostat) ou la pression
(pressostat) d’un fluide. Ils peuvent être de nature mécanique, inductive, résistive ou autre.

Détecteur inductif Détecteur de température Détecteur de niveau

Détecteur magnétique Détecteur à ultrasons

Figure 37 : Autres exemples de détecteur.

20
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Contact de fin Contact de proximité Contact de niveau


de course

p p t t

Contact de pression Contact de température

Figure 38 : Symboles des contacts de sortie des détecteurs.

Les détecteurs à ultrasons : leur principe se base sur l’émission et la réception d’ondes ultrasonores hautes
fréquences (supérieures à 20 kHz). Ils permettent de détecter tous types de pièce avec une portée pouvant aller
jusqu’à 20 m. Toutefois, leur prix est le plus élevé.

Les détecteurs magnétiques : appelés aussi interrupteurs à lame souple (ILS), ce sont des petits interrupteurs
formés de deux petites lames métalliques logées dans une petite ampoule de verre. Lorsqu’ils sont soumis à
un champ magnétique (généré par un aimants permanents), les deux lames se rapprochent (dans le cas d'un
contact NO) pour établir le contact. Ces détecteurs sont souvent utilisés comme des capteurs de position des
vérins.

Le raccordement des détecteurs électriques se fait selon le type des contacts de sortie. Si le détecteur
possède des contacts électromécaniques (généralement 1NO/1NC), le raccordement de la charge se fait en
série avec ces contacts. Ces derniers peuvent être utilisés pour plusieurs niveaux de tensions (inférieures à la
tension nominale de la charge) et ne sont pas polarisés.

Dans le cas des détecteurs dits à contacts statiques (à transistor), on distingue principalement les
détecteurs à 2 fils et les détecteurs à 3 fils. Si le détecteur est à 2 fils, le contact de sortie est branché de la
même manière qu’un contact électromécanique. Les détecteurs à 3 fils fonctionnent uniquement en courant
continu et peuvent être de type PNP ou NPN. Dans ce cas, deux fils sont utilisés pour la l’alimentation du
détecteur et le troisième fil pour la transmission du signal de sortie. Dans le cas d’un détecteur PNP, lorsqu’il
y a détection la charge est connectée avec le potentiel positif (logique positive), tandis que le détecteur NPN
connecte la charge avec le potentiel négatif (logique négative). Il est impératif que la charge soit de même
logique que le détecteur.

+ +
NPN Charge

PNP Charge

 

Figure 39 : Raccordement des détecteurs à 3 fils.

21
3ème année Automatique Actionneurs électriques

2.16. Les voyants lumineux


Les voyants lumineux sont des appareils de signalisation qui assurent les fonctions d’interfaçage homme-
machine. Ils donnent des informations générales sur l’état du système. Un code de couleur normalisé permet
de les identifier selon les informations qu’ils donnent.

Tableau 3 : Signification des couleurs des voyants.

Couleur Signification Utilisation


Vert Normalité Etat normal
Jaune Anomalie Etat normal entraînant une condition critique
Rouge Urgence Condition d’urgence
Bleu Obligation Etat nécessitant l’action d’un opérateur
Blanc Neutre Information générale

Figure 40 : Exemples de voyants lumineux.

3. Les moteurs électriques


Les moteurs électriques sont les actionneurs électriques les plus employés dans les systèmes automatisés de
production. Ils permettent de convertir l’énergie électrique en une énergie mécanique utile pour la réalisation
des tâches telles que la propulsion, le pompage, la ventilation, etc. Ils sont principalement constitués d'un stator
(partie fixe extérieure appelée inducteur) comportant des aimants permanents ou des bobinages pour la création
des champs magnétiques, et d'un rotor (partie tournante intérieure appelée induit) au centre du stator se
terminant par l'arbre de sortie du moteur.

Champ magnétique
Rail


Force
+ Tige
Courant

Figure 41 : Forces de Laplace.

Le fonctionnement des moteurs électriques repose sur le principe de création des forces de Laplace.
Ce principe peut être illustré par l’expérience du rail de Laplace dans laquelle une tige métallique est utilisée

22
3ème année Automatique Actionneurs électriques

pour fermer un circuit électrique composé de deux rails métalliques et alimenté avec une tension continue.
Cette tige, placée dans un champ magnétique vertical uniforme, subit alors une force dite de Laplace qui
entraîne sa mise en mouvement. La force créée est proportionnelle à l’intensité du champ, du courant et à la
longueur de la tige.

Les moteurs électriques peuvent être classés selon leur type d’alimentation (continue ou alternative),
leur construction interne (à aimants permanents, à électro-aimants, à excitation séparée, etc), leurs domaines
d’application (industriel, traction électrique, électroménager, etc) ou alors selon le type de mouvement qu’ils
produisent (linaire ou rotatif).

3.1. Les moteurs à courant alternatif


Dans ce type de moteurs, le stator est alimenté par un courant alternatif polyphasé (généralement monophasé
ou triphasé) produisant un champ magnétique tournant dont la vitesse de rotation, appelée vitesse de
synchronisme, est proportionnelle à la fréquence des courants statoriques (alimentation). Une force
électromotrice est induite dans les conducteurs du rotor et un couple électromécanique est généré entraînant
ainsi la rotation du rotor. Les moteurs à courant alternatif présentent généralement un rendement qui est entre
80% et 90%.

3.1.1. Les moteurs asynchrones triphasés

Ce sont les moteurs les plus utilisés actuellement car ils offrent le meilleur rapport qualité/prix, notamment
pour des puissances supérieures à quelques kilowatts. Ils sont devenus plus avantagés que les moteurs à courant
continu surtout depuis l’apparition des variateurs de vitesse. Leur construction est simple et nécessite peu
d’entretien, ce qui fait de ces des moteurs l’un des types d’appareils les plus fiables. L’appellation asynchrone
vient du fait que la vitesse de rotation du rotor est toujours différente (inférieure) à celle du synchronisme, la
différence entre ces deux vitesses est appelée vitesse de glissement (de l’ordre de 3%). Les moteurs
asynchrones les plus répandus sont ceux qui possèdent des rotors dits à cage d’écureuil, dont les conducteurs
sont toujours mis en court-circuit.

3.1.1.1. Principe de fonctionnement


Le moteur asynchrone triphasé utilise l’énergie électrique fournie par un réseau triphasé composé de trois
tensions sinusoïdales de même fréquence et généralement de même amplitude qui sont déphasées entre elles
d’un tiers de période. Ces trois tensions sont appliquées aux enroulements du stator qui peut être assimilé à
trois bobines décalées dans l’espace de 120° comme illustré sur la figure ci-dessous.

Phase 1


𝐻
⃗1
𝐻
Phase 3 ⃗3
𝐻
⃗2
𝐻 Phase 2

Figure 42 : Création du champ tournant.

23
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Les courants qui parcourent les bobines du stator génèrent chacun un champ magnétique variable
(sinusoïdal) de même fréquence et dont l’amplitude est proportionnelle à l’intensité du courant et du nombre
de spires des bobines. Il en résulte au centre du stator un champ tournant de même amplitude que les trois
champs des bobines et dont la vitesse de rotation est proportionnelle à la fréquence des courants statoriques et
donnée par l’équation suivante :

f
ns  60 
p

où ns est donnée en tr/min, f est la fréquence des courants statoriques en Hz et p est le nombre de paires de
pôles (par bobine). Par exemple, pour une fréquence de 50Hz, la vitesse de synchronisme prend les valeurs
données dans le tableau suivant :
Tableau 4 : Vitesse de synchronisme en fonction du nombre de
paires de pôles.

p 1 2 3 4 8
ns (tr/mn) 3000 1500 1000 750 375

Stator à deux pôles Stator à quatre pôles

Figure 43 : Exemples d’enroulements statoriques.

Le nombre de pôles d’un moteur est déterminé par le nombre de pôles créés par un bobinage du stator.
Par exemple, dans un moteur à deux pôles (p = 1), chaque bobinage crée dans l’entrefer deux pôles (nord et
sud). Le champ tournant résultant est donc formé de deux pôles. Dans un moteur à quatre pôles (p = 2), chaque
bobinage crée quatre pôles (nord et sud alternés). Le champ tournant qui en résulte est formé dans ce cas de
quatre pôles.

Le rotor dit à cage d’écureuil est composé de plusieurs barres conductrices court-circuités avec des
couronnes (anneaux) à leurs extrémités. Ce type de rotor n’est relié à aucune source externe. Sous l’effet du
champ tournant, des forces électromotrices ou f.é.m. (des tensions) sont induites dans les conducteurs
rotoriques.

24
3ème année Automatique Actionneurs électriques

N S N S N S

Figure 44 : L’induction électromagnétique.

Les conducteurs rotoriques, soumis à des tensions, sont donc parcourus par des courants induits. Sous
l’effet de ces courants et du champs magnétique qui les traverse, des forces motrices, dites forces de Laplace,
sont alors créées et provoquent ainsi la rotation du rotor. Ces forces sont proportionnelles aux intensités du
champ, du courant ainsi qu’à la longueur des conducteurs.

La figure ci-dessus illustre la création des forces de Laplace responsables de la rotation du rotor à cage.
Le champ tournant étant à cet instant orienté vers le haut, les courants induits parcourent les conducteurs dans
des sens opposés par l’intermédiaire des anneaux de court-circuit et les forces créées entraîne ainsi la rotation
du rotor.

Champ
Conducteurs
Courant
Anneau de
court-circuit
Force

Champ
Force

Courant

Figure 45 : Création des forces de Laplace (rotor à cage).

Le rotor se met donc à tourner jusqu’à une vitesse légèrement inférieure à celle du champ tournant
statorique (vitesse de synchronisme) pour que le champ qui traverse les conducteurs rotoriques soit toujours
variable. Le glissement est défini comme étant la différence entre la vitesse du rotor et celle du champ tournant
et il est donné comme suit :

ns  n
g
ns

où n est la vitesse du rotor en tr/min.

25
3ème année Automatique Actionneurs électriques

3.1.1.2. Constitution
Le moteur asynchrone à cage est constitué d’un stator, d’un rotor, d’une carcasse métallique qui couvre le
moteur, de deux flasques qui protègent les enroulements du stator et dans lesquels sont fixés des paliers pour
supporter et guider l’arbre du rotor, et d’un ventilateur pour le refroidissement du moteur. Le contact entre
l’arbre du rotor et les paliers est assuré par des roulements. L’air situé entre le stator et le rotor est appelé
entrefer et doit être très petit (de l’ordre de 1mm) afin de réduire les pertes de flux.

Figure 46 : Le moteur asynchrone à cage.

Le stator est composé de trois enroulements décalés géométriquement de 120° et chaque enroulement
est constitué de plusieurs bobines. Le mode de couplage de ces bobines entre elles définit le nombre de paires
de pôles du moteur et donc la vitesse de rotation. Le stator est formé d’un noyau ferromagnétique qui est
constitué d'un empilement de plaques de tôles feuilletées et isolées entre elles afin de limiter les pertes par
courants de Foucault (courants crées dans une masse conductrice soumise à une variation de champ
magnétique). Les enroulements statoriques sont logés dans des encoches situées sur la périphérie intérieure du
stator.

Figure 47 : Exemples d’un stator et ses enroulements.

Le rotor dit à cage simple est constitué de conducteurs en court-circuit qui sont parcourus par des
courants induits par le champ magnétique créé par les courants statoriques. Ces conducteurs sont logés dans
encoches situées sur la périphérie d’un empilement de tôles ferromagnétiques qui servent à guider les lignes
de champ à l’intérieur de la cage. En général, les barres sont légèrement inclinées par rapport à l'axe du rotor
afin de diminuer les oscillations du couple.

26
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 48 : Exemple d’un rotor à cage.

3.1.1.3. Plaque à bornes et couplage


La plaque à bornes d’un moteur asynchrone triphasé standard comporte six bornes, celles-ci permettent de
relier les trois enroulements du moteur à la source d’alimentation. Les six bornes sont repérées par (U1, U2)
pour le premier enroulement, (V1, V2) pour le deuxième et (W1, W2) pour le troisième. Les moteurs peuvent
être alimentés soit en couplage étoile soit en couplage triangle selon la tension de la source.

Le couplage en triangle est utilisé lorsque la tension de fonctionnement nominale du moteur est égale
à la tension entre phases (tension composée) du réseau d’alimentation. Dans le cas où la tension nominale du
moteur est égale à la tension entre phase et neutre (tension simple) du réseau, le couplage en étoile est utilisé.
La Figure 49 montre la façon avec laquelle le moteur asynchrone est couplé en étoile et en triangle.

L1 L2 L3 L1 L2 L3

U1 V1 W1 U1 V1 W1

W2 U2 V2 W2 U2 V2

L1 L2 L3 L1 L2 L3

V1
U2 V1

U2 V2
U1 V2
W2
W2 W1
U1 W1

Couplage en étoile Couplage en triangle

Figure 49 : Couplage d’un moteur asynchrone triphasé.

27
3ème année Automatique Actionneurs électriques

3.1.1.4. Plaque signalétique


La plaque signalétique du moteur donne toutes les caractéristiques techniques qui concernent ce dernier, telles
que la référence du moteur, ses valeurs nominales et les données relatives à son exploitation. La figure suivante
donne un exemple d’une plaque signalétique d’un moteur asynchrone triphasé dont les données sont expliquées
par le tableau 5.

Figure 50 : Exemple d’une plaque signalétique d’un moteur asynchrone triphasé.

3.1.1.5. Caractéristiques électromécaniques


Le moteur est caractérisé par une relation mécanique entre son couple utile et sa vitesse de rotation. Cette
caractéristique, pour un moteur de conception standard, est illustrée sur la figure ci-dessous. On remarque que
le couple augmente aves la vitesse jusqu’à atteindre une valeur maximale, puis diminue jusqu’à ce qu’il
s’annule lorsque la vitesse de rotation devient égale à la vitesse de synchronisme.

Le couple de démarrage varie généralement entre 1.5 et 2 fois le couple nominal du moteur, tandis que
le couple maximal est généralement entre 2 et 3.5 fois le couple nominal. Le couple moteur doit rester supérieur
à celui de la charge afin que le moteur puisse accélérer. Le point de fonctionnement du moteur est déterminé
par l’intersection de sa courbe caractéristique couple/vitesse avec celle de la charge. Ce point est généralement
proche du point de fonctionnement nominal qui correspond à la vitesse nominale du moteur. Un moteur bien
dimensionné tourne à sa vitesse nominale.

Tableau 5 : Explication des données de la plaque signalétique.

Donnée Caractéristique Signification


Nom du
Leroy-Somer Identifie le constructeur
constructeur
MOT. 3
LS 80 L T Références du
Identifie le modèle et la série du moteur
N°734570 BJ moteur
002
9 kg Poids du moteur Indique le poids du moteur à vide
Caractérise le degré de protection physique du moteur. Il est composé de
deux chiffres, le 1er chiffre (0 à 6) donne l'indice de protection (IP)
contre les corps solides, et le deuxième (0 à 8) contre la pénétration
Indice de
IP 55 d'eau. Par exemple, l’indice IP 00 signifie que le moteur ne présente
protection aucune protection tandis que l’indice IP 68 signifie que le moteur est
étanche à la poussière et qu’il résiste aux effets de l’immersion
prolongée
Indique la température maximale que peuvent supporter les enroulements
Classe du moteur. Ces classes sont représentées par les lettres A (105°C), E
I cl.F
d’isolation (120°C), B (130°C), F (155°C) et H (180°C). La classe d’isolation la plus
rencontrée dans l’industrie est la classe F

28
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Température
40 °C Indique la température ambiante maximale d’utilisation
ambiante
Indique le mode de fonctionnement du moteur (service continu (S1),
S1 Type de service
service temporel (S2), service intermittent (S3), etc)
220/380 V Tensions Indique les tensions d’alimentation nominales en triangle et en étoile
Indique les intensités du courant nominales absorbées en triangle et en
3,3/1,9 A Courants
étoile
Indique la puissance mécanique nominale délivrée par le moteur (peut
0,75 kW Puissance
être exprimée en cv où 1cv=0.75kW)
2780 tr/min Vitesse Indique la vitesse de rotation nominale du moteur

50 Hz Fréquence Indique la fréquence du réseau d’alimentation


Facteur de
0,86 Permet de calculer l’énergie réactive consommée par le moteur
puissance

La zone dans laquelle le couple diminue pour s’annuler est la zone utile qui correspond au
fonctionnement normal du moteur. Dans cette zone, et pour une fréquence constante, la relation entre le couple
du moteur Tu et sa vitesse n peut être assimilée à une droite décroissante. Le couple peut également être
considéré comme proportionnel au carré de la tension d’alimentation :

Tu  a  n  b
ns  s
 k  g, g 
ns
 K U 2

où a, b, k et K sont des constantes qui dépendent du moteur. Les paramètres a et b peuvent être déterminés en
utilisant deux points de la caractéristiques couple/vitesse (le point qui correspond à la vitesse de synchronisme
et le point de fonctionnement nominal).

Couple

Courant Couple maximal


Courant de ou de décrochage
absorbé
démarrage

Point de
Couple fonctionnement
moteur
Couple de
démarrage

Couple Couple Point nominal


nominal d’accélération
Couple
résistant Vitesse de synchronisme

Vitesse
Vitesse
nominale

Figure 51 : Caractéristique couple/vitesse d’un moteur asynchrone.

29
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Le courant (par phase) absorbé par le moteur est très élevé au démarrage mais diminue quand la vitesse
augmente pour atteindre sa valeur nominale quand le moteur tourne à sa vitesse nominale. A vide (couple
résistant nul), le moteur tourne quasiment à la vitesse de synchronisme (le glissement est presque nul) mais
consomme un courant qui est non négligeable.

Un point de fonctionnement est dit stable si pour une perturbation donnée sur la vitesse, le moteur
revient au même point de fonctionnement précédent. Par exemple, dans l’exemple ci-dessous, le point de
fonctionnement du premier cas (à gauche) est stable car si la vitesse varie suite à une perturbation, le moteur
revient au même point de fonctionnement car a pente de la courbe du couple résistant est supérieure à la pente
de la courbe du couple moteur. Dans le deuxième cas (à droite), le point de fonctionnement change si la vitesse
du moteur varie.

Couple Couple

Point de
fonctionnement
stable

Point de
fonctionnement
instable

Vitesse Vitesse

Figure 52 : Exemples de points de fonctionnement stables et instables.

La différence entre le couple utile du moteur et le couple résistant de la charge est appelé couple
d’accélération. La relation entre ce dernier et l’accélération du moteur est donnée par l’équation suivante :

d
Ta  Tu  Tr  J
dt

où Ta est le couple d’accélération (en N.m), Tu et Tr sont les couples utile et est résistant, respectivement, J est
la somme des moments d’inertie du moteur et de la charge (en kg/m2), et Ω est la vitesse de rotation angulaire
(en rad/sec).

Le temps mis par le moteur pour atteindre la vitesse de régime depuis le démarrage est appelé temps
d’accélération et est donné par la relation suivante :

J 
ta 
Tu  Tr

où Tu et Tr sont les couples moyens du moteur et de la charge, respectivement, et Ω est la vitesse du moteur en
régime établi.

Les caractéristiques couple-vitesse varient selon la conception des moteurs. La norme NEMA
(National Electrical Manufacturers Association) classifie les moteurs à cage dont la puissance est inférieure à
200 hp en quatre types. Le tableau 6 explique la différence entre ces types de moteur.

30
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Tableau 6 : Classification des moteurs électriques à cage.

Couple de Couple de
démarrage décrochage
Courant
Type (en % du (en % du Glissement Application
de démarrage
couple couple
nominal) nominal)
Ventilateurs, pompes,
compresseurs centrifuges,
A 100-200 % 200-250 % Elevé 3-5 % etc., pour lesquels le couple
de démarrage est
relativement peu élevé.
Presque toutes les
B 100 - 200 % 200-250 % Normal 3-5 %
applications.
Convoyeurs, broyeurs,
agitateurs, pompes et
compresseurs à pistons, etc.,
C 200 - 250 % 200-250 % Normal 1-5 %
pour lesquels le démarrage en
charge est requis (couple de
démarrage élevé).
Charges de pointe élevées
comme poinçonneuses,
Relativement cisailles, monte-charges,
D 275 % 275 % 5-13 %
élevé extracteurs, treuils et palans,
pompes de puits de pétrole et
étireuses.

Les courbes qui caractérisent le rendement, le facteur de puissance et la vitesse en fonction de la


puissance mécanique développée par le moteur sont illustrées dans la figure ci-dessous. On remarque que le
rendement du moteur est maximal au voisinage de la puissance nominale. Le facteur de puissance est trop
faible (défavorable) pour des vitesses proches du synchronisme c’est-à-dire quand la charge diminue. Enfin,
la vitesse diminue légèrement quand la puissance augmente, c’est-à-dire quand la charge augmente.

Rendement

Vitesse de
synchronisme

Facteur de Vitesse
puissance

0.2

Pn Puissance utile

Figure 53 : Variations du rendement, du facteur de puissance et de la vitesse en fonction


de la puissance utile.

31
3ème année Automatique Actionneurs électriques

La caractéristique couple/vitesse d’un moteur dépend de plusieurs paramètres, notamment la tension


et la fréquence d’alimentation du moteur. En diminuant la tension d’alimentation du moteur, la vitesse de celui-
ci diminue mais en même que le couple, ce dernier étant proportionnel au carré de la tension. Si on diminue
trop la tension, le couple moteur peut devenir inférieur à celui de la charge et le moteur risque de décrocher
(décélération jusqu’à l’arrêt). Si on maintient la tension d’alimentation constante et on diminue la fréquence,
la vitesse du moteur va également diminuer mais le courant absorbé aura tendance à augmenter ce qui risque
d’induire un échauffement des enroulements statoriques du moteur.

Couple Couple
f3
f1 > f2 > f3
U1
f2 (U=cst)
U1 > U2 > U3

(f=cst) f1
U2

U3

V3 V2 V1
V3
V2 V1 Vitesse Vitesse

Figure 54 : Influence de la tension et de la fréquence sur la vitesse du moteur.

Le couple résistant varie d’une machine à une autre. La figure et le tableau suivants illustrent les
caractéristiques couple/vitesse des principaux exemples de machines (charges) à entraîner par les moteurs.

P, T P, T

P P

T T

n n

P, T P, T

T P

P T

n n

Figure 55 : Courbes caractéristiques des charges typiques.

32
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Tableau 7 : Exemples de charges.

Relation couple/vitesse Expression du couple Exemples


Le couple est inversement Enrouleuse, compresseur,
T  k /n
proportionnel à la vitesse essoreuse, tour
Levage, pompe à
Le couple est constant quel
T k engrenages, convoyeur à
que soit la vitesse
bande, broyeur
Le couple est proportionnel Pompe volumétrique,
T  k n
à la vitesse mélangeur
Le couple est proportionnel Ventilateur, pompe
T  k  n2
au carré de la vitesse centrifuge, agitateur

Le moteur asynchrone est réversible et peut fonctionner dans les quatre quadrants. Toutefois, il est
généralement utilisé comme moteur. Dans le cas où le produit algébrique du couple et de la vitesse est négatif,
le moteur fonctionne en générateur.

Couple

Générateur Moteur
marche arrière marche avant
2 1

3 4 Vitesse
Moteur Générateur
marche arrière marche avant

Figure 56 : Quadrants de fonctionnement du moteur.

3.1.1.6. Démarrage
Le démarrage d’un moteur consiste à le faire accélérer jusqu’à atteindre son point de fonctionnement. Il existe
plusieurs schémas de démarrage qui peuvent être employés pour le moteur asynchrone triphasé. Le choix d’un
schéma dépend principalement des caractéristiques mécaniques de la charge, de la puissance du moteur et du
coût de l’installation.

Démarrage direct : c’est le schéma le plus simple qui consiste à faire démarrer le moteur en l’alimentant
directement avec sa tension nominale. Au moment du démarrage, le couple moteur est en moyenne de 1,5 à 2
fois le couple nominal. Le démarrage est donc brutal et provoque des vibrations qui peuvent détériorer le
moteur. De plus, le courant absorbé au démarrage varie entre 4 et 10 fois le courant nominal ce qui peut
provoquer des chutes de tensions indésirables pour les autres appareils branchés sur le même réseau. Ce type
de démarrage est utilisé au moteurs de faibles puissances.

Démarrage étoile-triangle : ce schéma est très employé pour le démarrage des moteurs dont le couplage
nominal est en triangle. Il consiste à faire coupler le stator en étoile au démarrage, donc sous tension réduite
(tension nominale divisée par 3 ). Une fois le moteur lancé et en s’assurant que le couple moteur est toujours
supérieur au couple de la charge, le couplage est commuté en triangle. Ce schéma permet de diminuer le
courant absorbé au démarrage (3 fois plus faible qu’en triangle). Toutefois, le couple de démarrage est
également diminué (3 fois plus faible qu’en triangle) ce qui risque de ne pas être suffisant pour lancer certaines
charges de forte inertie. De plus, la transition entre les couplages étoile et triangle est forcément brutale.

33
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Couple Courant
Triangle
Triangle

Etoile
Etoile

Vitesse Vitesse

Figure 57 : Caractéristiques du moteur pour un démarrage étoile-triangle.

Démarrage statorique : ce type de démarrage présente des caractéristiques similaires à celles du démarrage
étoile-triangle. Il consiste à faire démarrer le moteur, dans un premier temps, sous tension réduite en insérant
des résistances en série avec l’alimentation du stator. Dans un deuxième temps, les résistances sont court-
circuitées et le moteur est alimenté avec sa tension nominale. D’autres variantes, à 3 ou 4 temps peuvent être
employées afin de diminuer encore les pointes de courant. Le courant de démarrage varie généralement entre
4 à 5 fois le courant nominal et le couple de démarrage est entre 0.6 et 0.85 fois le couple nominal.

Démarrage par autotransformateur : un autotransformateur est utilisé pour alimenter le moteur dans un
premier temps sous une tension réduite réglable afin de diminuer le courant de démarrage. Dans un deuxième
temps, le moteur est alimenté à pleine tension. Ce type de démarrage est surtout utilisé pour des moteurs de
fortes puissances (supérieures à 100kW). Il permet de réduire les pointes de courant et de couple lors des
transitions entre les deux temps, par contre son coût est plus élevé. Le courant de démarrage dépend du rapport
de transformation mais généralement varie entre 1.7 et 4 fois le courant nominal, et le couple de démarrage est
entre 0.5 et 0.85 fois le couple nominal.

Démarrage par dispositifs électroniques : les moteurs peuvent être démarrés en utilisant des démarreurs
progressifs ou des variateurs de vitesse. Ces dispositifs permettent de réaliser des démarrages en douceur où
l’accélération et la décélération sont contrôlées en rampe linéaire ou en S.

Courant

U/f = cst

U fixe, f variable,
puissance constante

Fréquence Vitesse
nominale

Figure 58 : Caractéristique du moteur avec un variateur de vitesse.

Les variateurs de vitesse permettent en plus de contrôler la vitesse des moteurs. Lors du démarrage, la
tension et la fréquence d’alimentation du moteur augmentent simultanément en maintenant le rapport U/f
constant.

34
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Tableau 8 : Comparatif des schémas de démarrage des moteurs asynchrones.

Type de Courant de Couple de Type


Avantages Inconvénients
démarrage démarrage démarrage d’application
Moteurs de faible Simple, coût bas, Pointe de courant
Direct 4-8 In 1.5-2 Tn puissance (≤5 couple de très importante.
kW) démarrage élevé démarrage brutal
Couple de
démarrage faible,
Moteurs de
Coût moyen, bon coupure
moyenne
Etoile-triangle 1.3-2.7 In 0.5-0.7 Tn rapport d’alimentation au
puissance (entre 5
couple/courant changement de
et 75 kW)
couplage, moteur
à 6 bornes
Faible réduction
Coût moyen, de la pointe de
possibilités de courant au
Machines à forte
Statorique 4-5 In 0.6-0.85 Tn réglage des démarrage,
inertie
valeurs au utilisation de
démarrage résistances
volumineuses
bon rapport
couple /courant,
Moteurs de forte Coût élevé, ,
Auto- possibilités de
1.7-4 In 0.5-0.85 Tn puissance (≥100 perturbation du
transformateur réglage des
kW) réseau
valeurs au
démarrage
Montée
Démarrage progressive en
Variateur de progressif avec vitesse, limitation
1-1.5 In 1.5-2 Tn Coût très élevé
vitesse variation de de l’appel de
vitesse courant au
démarrage

Vitesse Vitesse

Consigne Consigne

tacc Temps tacc Temps

Figure 59 : Accélération en rampe linéaire et en S.

3.1.1.7. Inversion du sens de marche

L’inversion du sens de rotation d’un moteur asynchrone triphasé s’effectue en permutant deux des trois phases
qui alimentent ce moteur, ce qui a pour effet d’inverser le sens de rotation du champ tournant.

L’inversion de ces phases pendant la marche d’un moteur dans un sens provoque le freinage de ce
dernier puis le démarrage dans l’autre sens de marche. Par convention, le sens de marche d’un moteur est

35
3ème année Automatique Actionneurs électriques

déterminé du côté de son arbre. Le sens de la marche avant est donc le sens horaire et le sens de la marche
arrière est le sens antihoraire.

L1

L2 Moteur Direct

L3

L1

L2 Moteur Inverse

L3

Figure 60 : Inversion du sens de marche d’un moteur triphasé.

3.1.1.8. Variation de la vitesse


La variation de la vitesse de rotation d’un moteur asynchrone peut être réalisée soit en utilisant des réducteurs
mécaniques (à engrenage, à courroies, etc), soit par variateurs de vitesse électroniques. Les réducteurs
mécaniques sont des dispositifs simples et pas chers. Ils permettent de réduire la vitesse de rotation d’un moteur
et d’augmenter en même temps son couple utile. Toutefois, le nombre de vitesses obtenues est limité par le
nombre de rapports de ces réducteurs. L’ensemble formé du moteur et du réducteur est appelé moto-réducteur.

Les réducteurs à courroie sont composés d’une courroie, métallique ou souple, et de deux poulies ayant
des diamètres différents. La puissance mécanique transmise entre ces deux poulies est constante. Le rapport
entre le diamètre de la poulie motrice et celui de la poulie réceptrice définit ainsi le rapport de transmission :

Dm nr
R 
Dr nm

où Dm et nm sont le diamètre et la fréquence de rotation de la poulie motrice, respectivement, et Dr et nr sont le


diamètre et la fréquence de rotation de la poulie réceptrice, respectivement.

Courroie Poulie

nm nr
Rm
Rr

Figure 61 : Exemples de réducteur mécanique.

La puissance transmise vers la charge à travers un réducteur dépend notamment du rendement de ce


dernier. Si on considère que la vitesse de sortie dépend uniquement du rapport de transmission, le couple de

36
3ème année Automatique Actionneurs électriques

sortie (récepteur) sera donc fonction du rapport de transmission et du rendement du réducteur. Dans le cas d’un
réducteur à courroie, le couple de sortie est :


Tr   Tm
R

Le moment d’inertie de la charge ramené sur l’arbre du moteur est affecté par un coefficient qui est
égal au carré du rapport de transmission :

2
n 
J r  J r   r   J r  R 2
 nm 

Le variateur de vitesse, appelé aussi convertisseur de fréquence, permet de faire varier la vitesse de
rotation du moteur de 0% à 200% de sa vitesse nominale. Généralement, la variation de la vitesse se fait en
variant la fréquence d’alimentation du moteur en maintenant le rapport U/f constant d’une manière à avoir un
couple constant. En diminuant donc la fréquence d’alimentation du moteur, la courbe caractéristique
couple/vitesse se décale vers la gauche.

Couple

f3 f2 f1
f1 > f2 > f3

(U/f=cst)

Charge

V3 V2 V1 Vitesse

Figure 62 : Fonctionnement avec U/f constant.

Le variateur de vitesse est constitué principalement d’un redresseur, d’un filtre, d’un onduleur et d’un
circuit de commande.

Réseau
triphasé
Redresseur Filtre Onduleur Moteur

Commande

Figure 63 : Topologie d’un variateur de vitesse.

Le redresseur transforme la tension alternative sinusoïdale en tension redressée tandis que le filtre
permet de lisser la tension redressée et d’atténuer les phénomènes d'ondulation. L’onduleur transforme la
tension continue en une tension alternative de fréquence variable tout en maintenant le rapport U/f constant.
Le circuit de commande pilote le redresseur et l'onduleur et surveille l’état du moteur.

37
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Pour faire varier la fréquence des courants d’alimentation du moteur, on utilise généralement la
technique de modulation de largeur d’impulsion (MLI). Cette technique permet de générer une tension sous
forme d’un signal rectangulaire périodique dont la largeur des impulsions est variable. Pour ce faire, une
tension sinusoïdale de référence (U) de fréquence définie (fu) est comparée à un signal triangulaire (V) de
haute fréquence (fv de l’ordre de 100 fois fu). Le résultat de cette comparaison donne alors le signe de la
tension de sortie. Le courant qui en résulte a la même fréquence que la tension U, mais n’a pas une forme
sinusoïdale parfaite.

V
U

Tension de
sortie de
l’onduleur

Figure 64 : Principe de la modulation de largeur d’impulsion.

Il existe deux types de variateur de vitesse, les variateurs unidirectionnels et les variateurs
bidirectionnels. Les variateurs unidirectionnels permettent le passage de l'énergie électrique uniquement du
réseau vers le moteur. Les variateurs bidirectionnels permettent en plus le passage de l'énergie électrique du
moteur vers le réseau, lorsque la charge est entraînante par exemple lors d’un freinage.

Les variateurs de vitesse permettent de contrôler l’accélération, la décélération ainsi que la vitesse de
rotation du moteur. Ils permettent de diminuer les pertes mécaniques présentes dans les réducteurs mécaniques,
de limiter le courant de démarrage et d’économiser l’énergie électrique en réduisant les pointes de puissance
associées aux démarrages.

3.1.1.9. Freinage
Le freinage du moteur asynchrone peut être effectué d’une façon mécanique ou électrique. La manière la plus
simple consiste à mettre le moteur hors tension (décélération naturelle). Dans ce cas, le temps de décélération
dépend uniquement de l'inertie de la machine entraînée. Cependant, il est souvent nécessaire de réduire ce
temps afin de réaliser des arrêts plus rapides pour des raisons de sécurité ou pour optimiser la production.

Le freinage mécanique du moteur consiste à appliquer un couple résistant sur l’arbre du rotor au moyen
d’un disque de freinage qui est bloqué en rotation. Le freinage s’effectue par frottement mécanique par la mise
en contact du disque frein et d’un disque fixé sur le rotor. Cette action est réalisée à l’aide d’un électroaimant.
L’ensemble moteur et frein à disque est dit moteur frein.

38
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Electroaimant Disque frein

Moteur Moteur

Ressort

Moteur en marche Moteur freiné

Figure 65 : Freinage mécanique d’un moteur.

Il existe deux types de freinage mécanique, le freinage à manque de courant et le freinage à appel de
courant. Dans le premier type, le freinage est commandé par la mise hors tension de la bobine de commande
du frein. Donc, la bobine du frein est alimentée en même temps que celle du contacteur du moteur ce qui
provoque la séparation des deux disques du frein et du rotor. A l’arrêt, un ressort permet la remise en contact
de ces deux freins. Ce type de freinage est surtout utilisé dans les cas où la sécurité est exigée.

Le freinage à appel de courant est effectué en alimentant la bobine du frein. Dans ce cas, un contacteur
est utilisé pour la mise sous tension de l’électroaimant du frein une fois le moteur est arrêté. Ce type de freinage
permet de contrôler mieux le freinage.

Le moteur peut également être freiné d’une façon électrique, généralement par contre-courant ou par
injection de courant continu. Le freinage par contre-courant consiste à faire inverser le sens de rotation du
moteur en permutant deux des trois phases d’alimentation et au moment où la vitesse s’annule on arrête le
moteur. Des dispositifs tels qu’un capteur tachymétrique et un contact centrifuge peuvent être utilisés pour
détecter l’arrêt du moteur. Ce type de freinage est simple à réaliser mais entraîne une augmentation important
du courant absorbé lors du freinage (de l’ordre de 7 fois le courant nominal) ce qui entraîne l’échauffement
des enroulements statoriques. Pour limiter ceci, on insère des résistances en série avec les enroulements
statoriques.

Couple utile

Sens direct

Vitesse

Sens inverse

Figure 66 : Principe du freinage par contre-courant.

39
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Le freinage par injection de courant continu consiste à alimenter le stator en courant continu après
avoir coupé l’alimentation triphasée. De ce fait, le rotor sera soumis à un champ fixe et donc va être freiné. Ce
type de freinage permet de limiter le courant absorbé lors du freinage (1.5 fois le courant nominal) mais sa
réalisation est plus compliquée que celle du freinage par contre-courant. Ce type de freinage est utilisé dans la
plupart des variateurs de vitesses.

Le freinage hypersynchrone est un mode de fonctionnement du moteur en vitesse hypersynchrone,


c’est-à-dire quand la vitesse du moteur dépasse la vitesse de synchronisme à cause d’une charge entraînante.
Le moteur développe dans ce cas un couple de freinage où le couple maximal de freinage est de même valeur
que le couple moteur maximal. La vitesse du moteur va se stabiliser lorsqu’il y a équilibre entre le couple de
freinage du moteur et le couple entraînant de la charge. Dans ce type de fonctionnement, le glissement devient
négatif et l’énergie active est récupérée par le réseau mais le moteur consomme toujours de la puissance
réactive (génératrice hypersynchrone).

Couple utile
Couple
moteur
maximal

Vitesse de
synchronisme

Vitesse
Couple
résistan
t Point de
fonctionnement

Couple frein
maximal

Figure 67 : Freinage hypersynchrone.

3.1.1.10. Bilan des puissances


Le bilan des puissances permet de calculer les puissances consommées, fournies et perdues dans un moteur
électrique dans le but de déterminer son rendement pour une application donnée. Le tableau ci-dessus résume
les différents types de puissance impliquées dans le calcul du bilan. Le rendement du moteur est défini par la
relation suivante :

Pu Tu   Pabs  Pjs  Pfs  Pjr  Pm


  
Pabs 3  U  I  cos() Pabs

où Pu est la puissance mécanique utile développée par le moteur, Pabs est la puissance électrique absorbée par
le moteur, Pjs et Pfs sont les pertes joules et statoriques, respectivement, Pjr sont les pertes joules rotoriques et
Pm sont les pertes mécaniques. Les pertes joules au stator et au rotor sont dissipées sous forme de chaleur et
représentent environ 60% des pertes totales. Les pertes fer sont dues à l’apparition des courants de Foucault et
représentent environ 20 % des pertes totales, tandis que les pertes mécaniques sont dues aux frottements sur
l’arbre du moteur et éventuellement au couple résistant du ventilateur.

40
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Tableau 9 : Tableau récapitulatif des puissances dans un moteur.

Puissance Définition Expression

Pabs  3  U  I  cos() (en W)


Puissance électrique absorbée U : tension entre phases (en V)
Puissance absorbée
par le moteur I : courant de ligne (en A)
cos(φ) : facteur de puissance
 Les pertes fer Pfs sont fonction du flux
magnétique. Elles dépendent de la valeur
efficace de la tension aux bornes des
enroulements et de la fréquence du réseau
Pertes dans le stator : pertes
Pertes statoriques
fer et pertes joules  Les pertes joules sont fonction du courant
absorbé I et de la résistance statorique R
mesurée entre deux bornes :
Pjs  (3 / 2)  R  I 2 (en W)

Ptr  Pabs  Pjs  Pfs


Puissance transmise du stator
Puissance transmise au rotor sous forme  T  s
mécanique T : couple électromagnétique (en N.m)
Ωs : Vitesse de synchronisme (en rad/s)
 Les pertes fer sont négligeables
Pertes dans le rotor : pertes fer  Les pertes joules :
Pertes rotoriques
et pertes joules Pjr  g  Ptr

Puissance mécanique Pr  Ptr  Pjr  (1  g )  Ptr


Puissance
développée sur l’arbre du  T 
développée
rotor Ω : vitesse du rotor (en rad/s)
Pertes dues au mouvement du Elles sont fonction de la vitesse de rotation. Si
Pertes mécaniques ventilateur et aux frottement la vitesse ne varie pas, ces pertes sont
sur l’arbre du moteur considérées constantes
Puissance mécanique
Puissance utile Pu  Tu  
transmise à la charge

Pertes joules
Pertes joules
Pertes mécaniques

Puissance Puissance Puissance


absorbée transmise développée Puissance utile

Pertes fer

Figure 68 : Bilan des puissances pour un moteur asynchrone.

La somme des pertes fer statoriques et des pertes mécaniques sont dites pertes collectives et sont
considérées comme constantes quel que soit la charge. Les valeurs de ces pertes peuvent être déterminées à
41
3ème année Automatique Actionneurs électriques

travers un essai à vide du moteur. Dans ce cas, le couple utile est considéré nul ainsi que la puissance utile. Par
ailleurs, le moteur tournera presque à la vitesse de synchronisme, donc le glissement peut être également
considéré comme nul ainsi que les pertes joules rotoriques.

Pu 0  Pabs 0  P js 0  P fs  Pm  0

Pfs  Pm  Pabs 0  Pjs 0

3.1.1.11. Défauts et conséquences

Les défauts qui peuvent affecter un moteur peuvent être d’origine interne ou externe. Les défauts internes sont
généralement des courts-circuits, des sur-échauffements, des ruptures (cassures) de barres conductrices du
rotor et des problèmes liés aux roulements (mécaniques). Les défauts externes dépendent principalement des
sources d’alimentation et des modes d’exploitation du moteur. Le tableau suivant résume les principaux types
de défauts et leurs conséquences sur le moteur.
Tableau 10 : Origines et conséquences des défauts.

Défaut Origines Effets Conséquences


• Mise en contact entre phase et • Pointe de courant
• Destruction des
Court-circuit phase, phase et neutre, ou entre • Efforts électrodynamiques
enroulements
plusieurs spires sur les conducteurs
• Foudre • Claquage diélectrique au • Destruction des
Surtension
• Commutation des machines niveau des enroulements enroulements
• Coupure d'une phase
Déséquilibre de • Diminution du couple utile
• Charges monophasés réparties de • Sur-échauffement
tension • Augmentation des pertes
façon non équilibrée sur le réseau
• Diminution du couple utile
Baisse et manque de • Instabilité de la tension du réseau
et de la vitesse • Sur-échauffement
tension • Branchement de fortes charges
• Augmentation des pertes
• Utilisation excessive des • Diminution du couple utile
Harmoniques • Sur-échauffement
variateurs de vitesse, onduleurs, etc • Augmentation des pertes
• Couple résistant trop important • Augmentation du
Démarrage trop long • Sur-échauffement
• Baisse de tension temps de démarrage
• Augmentation du courant
Blocage • Problème mécanique • Sur-échauffement
consommé
• Augmentation du couple résistant • Augmentation du courant
Surcharge • Sur-échauffement
• Baisse de tension consommé

3.1.2. Les moteurs asynchrones monophasés

Les moteurs asynchrones monophasés sont des moteurs asynchrones alimentés avec une seule phase. Ce type
de moteur est utilisé généralement pour des applications à encombrement réduit et de faible puissance. Les
moteurs asynchrones monophasés possèdent un facteur de puissance plus élevé que celui des moteurs triphasés
mais pas contre leur rendement est plus faible (généralement entre 50 % et 70%). Ce type de moteur est
généralement utilisé pour des applications domestiques où la puissance ne dépasse pas quelques kilowatts.

3.1.2.1 Principe de fonctionnement

Comme pour les moteurs triphasés, les moteurs monophasés sont basés sur le principe de création d’un champ
magnétique tournant à partir des courants statoriques. La variation de ce champ à travers les conducteurs du
rotor crée des forces électromotrices qui entraînent la rotation du rotor. Le moteur asynchrone monophasé qui
ne possède qu'un seul enroulement ne pourra démarrer sans une aide extérieure. Cependant, une fois que le
moteur lancé, il continue de tourner sans aide extérieure.

42
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Pour éliminer le problème de démarrage, on utilise deux phases décalées dans l’espace de 90° et
parcourues par des courants déphasés. Pour créer ces deux phases à partir d’une seule phase d’alimentation,
on rajoute un deuxième enroulement, dit enroulement auxiliaire ou de démarrage, qui sera alimenté en parallèle
avec l’enroulement principal dit enroulement de marche. Une fois le moteur lancé (à 80 % de sa vitesse
nominale), l’enroulement auxiliaire peut être déconnecté à l’aide d’un contact centrifuge et le moteur
continuera à fonctionner uniquement avec l’enroulement principal.

Phase 1

Phase 2


𝐻
⃗1
𝐻

⃗2
𝐻

Figure 69 : Création d’un champ tournant à partir de deux phases.

Figure 70 : Exemple d’un moteur asynchrone monophasé à enroulement auxiliaire.

3.1.2.2 Types de moteur asynchrone monophasé

Il existe plusieurs façons avec lesquelles on peut obtenir des courants déphasés dans les deux
enroulements du stator. La façon la plus simple est d’augmenter la résistance de l’enroulement auxiliaire
(réduire la section de ses fils) et de diminuer son réactance (réduire le nombre de spires). Ce type de moteur
est dit à enroulement auxiliaire résistif. Sa construction est simple mais son couple de démarrage est faible
(typiquement de l’ordre de 1 à 1.75 fois le couple nominal) et ne convient pas pour des démarrages fréquents
à cause de l’échauffement de l’enroulement auxiliaire. Il est généralement utilisé pour des applications dont la
puissance varie jusqu’à 250 W.

Les moteurs monophasés les plus utilisés actuellement utilisent un condensateur et sont dits à
enroulement auxiliaire capacitif. Il existe trois types de ce moteur : le moteur à condensateur de démarrage, à
condensateur permanent et à double condensateur. Le moteur à condensateur de démarrage est un moteur
monophasé équipé d’un condensateur qui est placé en série avec l’enroulement auxiliaire afin de créer le

43
3ème année Automatique Actionneurs électriques

déphasage au démarrage. Ce moteur possède un couple de démarrage élevé et il est utilisé pour des puissances
qui peuvent atteindre 10 kW.

Condensateur
Enroulement
principal Contact
centrifuge

Enroulement
auxiliaire

Figure 71 : Moteur monophasé à condensateur de démarrage.

Le moteur à condensateur permanent est un moteur dans lequel le condensateur est alimenté en
permanence. Dans ce cas, l’interrupteur centrifuge n’est pas nécessaire ce qui permet de réduire le coût et
améliorer la fiabilité du moteur. De plus, le déphasage de courant est de 90° et les vibrations sont absentes. Ce
type de moteur possède un faible couple de démarrage (typiquement entre 0.3 et 1.5 fois le couple nominal) et
il est utilisé pour des applications à faible puissance.

Figure 72 : Exemple d’un moteur monophasé à condensateur permanent.

Le moteur à double condensateur possède deux condensateurs, un pour le démarrage et un autre pour
la marche permanente. Ce type de moteur combine les avantages des deux types précédents, ce qui permet de
diversifier ses applications. Toutefois, ce moteur est le plus coûteux.

Certains moteurs monophasés ne nécessitent pas un enroulement auxiliaire ni un condensateur de


démarrage. Ces moteurs utilisent des anneaux en cuivre placés sur les pôles du noyau du stator pour des créer
un champ déphasé par rapport au champ principal. Les deux champs créent un champ tournant qui permet de
faire démarrer le moteur. Ces moteurs sont simples et pas coûteux, mais leur couple de démarrage et leur

44
3ème année Automatique Actionneurs électriques

rendement sont très faibles et sont généralement utilisés pour des applications de petites puissance qui sont
inférieures à 200 W.

Figure 73 : Exemple d’un moteur à bagues de déphasage.

La courbe caractéristique couple/vitesse des moteurs asynchrones monophasés varie d’un type à un
autre. Dans le cas des moteurs à enroulement résistif, à condensateur de démarrage et à double condensateur,
la courbe du couple présente une variation brusque due à l’ouverture du contact centrifuge. Ces moteurs
possèdent les couples les plus élevés mais ils sont moins fiables que les autres à cause de l’utilisation du contact
centrifuge.

Tableau 11 : Comparatif des différents types de moteur monophasé.

Couple de
démarrage (en
Type Avantages Inconvénients Type d’application
% du couple
nominal)
Courant de
démarrage très élevé, Ventilateurs, soufflantes,
A enroulement Simple et risque petits outils, pompes
100-175 %
auxiliaire résistif économique d’échauffement, centrifuges et appareils
utilisation du contact électroménagers
centrifuge
Courant de Pompes, compresseurs,
Couple de
A condensateur de démarrage élevé, outils, convoyeurs,
200-400 % démarrage élevé,
démarrage utilisation du contact machines agricoles et
puissances élevées,
centrifuge ventilateurs industriels
Courant de
démarrage faible,
A condensateur silencieux, Couple de démarrage Ventilateurs, soufflantes,
30-150 %
permanent rendement et facteur faible portails
de puissance élevés,
fiable
Couple de
démarrage élevé,
A double Compresseurs, pompes,
300-500 % rendement et facteur Coût élevé
condensateur convoyeurs
de puissance élevés,
silencieux
Couple de démarrage Petits ventilateurs et
Simple et
A bagues 20-75 % très faible, rendement soufflantes, applications
économique
très faible domestiques

45
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Couple
(% Tn)
A : Double condensateur
B : Condensateur de démarrage
500 A
C : Enroulement résistif

400 B D : Condensateur permanent


E : Bagues de déphasage
300 C
D
200 E

100

Vitesse
Figure 74 : Courbes caractéristiques couple/vitesse des moteurs asynchrones monophasés.

3.1.2.3 Inversion du sens de marche

L’inversion du sens de marche d’un moteur asynchrone monophasé peut se faire en inversant les bornes d’un
des deux enroulements du moteur. Ceci n’est possible que si la plaque à bornes du moteur possède trois ou
quatre bornes.

3.1.2.4 Utilisation du moteur asynchrone triphasé en monophasé


Un moteur asynchrone triphasé peut être branché sur un réseau monophasé en ajoutant un condensateur
permanent. Toutefois, le couple de démarrage du moteur diminue et sa puissance perd environ 30 % de sa
valeur en triphasé. Le couplage le plus utilisé est le couplage en étoile.

L1 N L1 N

U1 V1 W1 U1 V1 W1

W2 U2 V2 W2 U2 V2

Sens direct Sens inverse

Figure 75 : Exemple de couplage du moteur asynchrone triphasé en monophasé.

46
3ème année Automatique Actionneurs électriques

3.1.3. Les moteurs synchrones

Les moteurs synchrones tournent à la vitesse du champ tournant, c’est-à-dire à la vitesse du synchronisme, et
ceci quelle que soit la charge entraînée. Ces moteurs sont semblables aux moteurs asynchrones sauf que leurs
rotors sont généralement constitués d’aimants permanents ou d’enroulements excités par une source externe
de tension continue. Ce type de moteurs est surtout utilisé pour des applications industrielles dont la vitesse de
rotation doit rester constante et surtout dans le domaine de la production de l’énergie électrique (dans ce cas
le moteur synchrone fonctionne en générateur et il est appelé alternateur).

3.1.3.1. Principe de fonctionnement

Le principe de fonctionnement du moteur synchrone est le même que celui du moteur asynchrone, à savoir la
création d’un champ tournant qui entraîne la rotation du rotor. Dans le cas d’un moteur synchrone à rotor
bobiné, les forces électromotrices sont créées dans le rotor sous l’effet du champ tournant et des courants
rotoriques fournis par une source externe. Dans un moteur à aimants permanents, les pôles du rotor permettent
de suivre le champ tournant à la même vitesse.

Lorsqu’ils sont directement alimentés du réseau, les moteurs synchrones ne peuvent pas démarrer
seuls. Par conséquent, on doit d’abord les entraîner à une vitesse de rotation proche de la vitesse nominale
avant de les coupler au réseau.

3.1.3.2. Constitution

Le moteur synchrone est composé, comme le moteur asynchrone, d’un stator et d’un rotor séparés par un
entrefer. Le stator est réalisé de la même façon que le moteur asynchrone, mais le rotor est différent. Ce dernier
peut être composé de plusieurs aimants permanents qui forment une ou plusieurs paires de pôles. La vitesse de
synchronisme dépend de la fréquence d’alimentation et du nombre de paires de pôles. Le nombre de paires de
pôles du rotor doit être le même que celui au stator.

Dans le cas d’un rotor bobiné, des conducteurs sont logés dans des encoches situés sur la périphérie
d’un cylindre ferromagnétique. Ces conducteurs sont reliés à une source d’alimentation externe par
l’intermédiaire d’un dispositif composé de bagues et de balais. Le rotor peut être à pôles lisses où la distance
entre le stator et le rotor est uniforme. Dans le cas contraire, le rotor est dit à pôles saillants. Les moteurs à
pôles lisses sont plus adaptés aux grandes vitesses (1500 tr/min ou 3000 tr/min), tandis que les moteurs à pôles
saillants sont utilisés pour des vitesses allant de 100 à 1500 tr/min.

×
+ ×
AC DC
 ×
×

Figure 76 : Moteur synchrone à rotor bobiné à pôles saillants (gauche) et à pôles lisses (droite).

Les moteurs synchrones sont utilisés principalement comme alternateurs dans les centrales électriques
pour produire de l’énergie électrique. Dans ce cas, l’énergie mécanique est fournie à l’alternateur ainsi que le
courant d’excitation du rotor, et on obtient aux bornes du stator une tension électrique. La puissance de ces
alternateurs est très élevée et peut atteindre 1500 MW.

47
3ème année Automatique Actionneurs électriques

La puissance mécanique est fournie généralement par l’intermédiaire d’une turbine hydraulique
(centrale hydraulique), à vapeur ou à gaz (centrale thermique). Dans le cas d’une centrale hydraulique, le rotor
est généralement à pôles saillants (14 à 16 pôles) et tourne à des vitesses relativement lentes. Dans le cas d’une
centrale thermique, le rotor est à pôles lisses et tourne généralement à des vitesses plus élevées, typiquement
1500 tr/min (4 pôles) ou 3000 tr/min (2 pôles).

La fréquence des tensions induites aux bornes du stator est déterminée par la vitesse de rotation du
rotor et elle est contrôlée à l’aide d’un gouverneur de vitesse. Par ailleurs, l’amplitude de ces tensions est
contrôlée par l’intermédiaire du circuit d’excitation à l’aide d’un régulateur de tension. Le circuit d’excitation
de l’alternateur sert à la fois à réguler la tension et à stabiliser la fréquence de sortie.

Vitesse de
rotation
Gouverneur
de vitesse
Turbine G Réseau

Régulateur
Tension
de tension

Excitation

Figure 77 : Principe d’utilisation d’un alternateur.

La caractéristique interne d’un alternateur donne la relation, à vide et à vitesse de rotation constante,
entre la tension induite aux bornes du stator et le courant d’excitation. Cette relation est linéaire pour des faibles
valeurs du courant et non linéaire (zone de saturation) lorsque le courant augmente. D’autre part, la
caractéristique externe de l’alternateur relie le courant de charge avec la tension induite à courant d’excitation
et à vitesse constants.

Tension Tension
induite induite
Charge
capacitive

Charge
Charge résistive
inductive

Courant Courant de
d’excitation charge

Figure 78 : Caractéristiques d’un alternateur.

48
3ème année Automatique Actionneurs électriques

3.2. Les moteurs à courant continu


Les moteurs à courant continu sont conçus pour être alimentés avec un courant continu. Ils permettent de
générer un couple et une vitesse de rotation qui sont proportionnels au courant et à la tension d’alimentation
du moteur, respectivement. De ce fait, les moteurs à courant continu sont faciles à commander en vitesse, en
couple et en sens de rotation. Toutefois, depuis l’apparition des variateurs de vitesse électroniques, ces moteurs
sont de plus en plus remplacés par des moteurs asynchrones à cause du rapport qualité/prix.

3.2.1. Les moteurs à balais


Ces moteurs utilisent un système collecteur/balais pour générer un courant oscillant dans les enroulements du
rotor à partir du courant continu fourni par l’alimentation du moteur et en présence du champ magnétique créé
par le stator.

Les conducteurs du rotor sont donc soumis à des forces électromagnétiques (forces de Laplace) qui
entraînent la rotation du moteur. L’utilisation du système collecteur/balais provoque toutefois des problèmes
de commutation au niveau du collecteur (échauffement, arcs électriques, etc), ce qui augmente les coûts de la
maintenance. Le rendement de ce type de moteurs varie généralement entre 75% et 80%.

3.2.1.1. Principe de fonctionnement

Le principe de fonctionnement des moteurs à courant continu ressemble à celui des moteurs à courant alternatif,
à savoir la création d’un champ magnétique par le stator et la création des forces électromagnétiques qui
provoquent la rotation du rotor.

Le champ magnétique créé par le stator, soit par un enroulement parcouru par un courant continu
(électroaimant), soit par des aimants permanents, possède un sens fixe. Dans le cas d’un électroaimant,
l’intensité de champ dépend de plusieurs paramètres, en particulier l’intensité du courant d’alimentation.

Pour comprendre le principe de fonctionnement d’un moteur à courant continu, on suppose que le rotor
est un conducteur sous forme d’une spire. Si ce conducteur est placé dans un champ magnétique et traversé
par un courant électrique, alors il va être soumis à des forces électromagnétiques (forces de Laplace). Ces
forces créent un couple qui tend à faire tourner le conducteur. Quand la spire fait un demi-tour, on inverse le
sens du courant qui la traverse au moyen du collecteur. Ce dernier assure la liaison électrique entre la partie
fixe (stator) et la partie mobile (rotor) par l’intermédiaire des balais. Le sens des forces s’inverse et un couple
de rotation est créé dans le même sens qu’avant.

Collecteur Balais

Figure 79 : Principe de fonctionnement du moteur à courant continu.

49
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 80 : Fonctionnement d’un moteur à courant continu à stator bobiné.

3.2.1.2. Constitution

Comme le moteur à courant alternatif, le moteur à courant continu est constitué d’un stator qui génère un
champ magnétique et d’un rotor qui subit les forces de Laplace. Le stator possède un seul enroulement qui
composé d’une ou plusieurs bobines. Le rotor possède un enroulement qui est alimenté par l’intermédiaire
d’un dispositif collecteur-balais.

Figure 81 : Constitution d’un moteur à courant continu.

Le stator, appelé inducteur, est constitué d’un électroaimant alimenté en courant continu qui génère un
champ magnétique longitudinal fixe. Cet enroulement est réalisé autour d’un noyau ferromagnétique et logé à
l’intérieur d’une carcasse métallique pour canaliser le flux magnétique vers le rotor à travers l’entrefer. Le
stator peut être également constitué d’aimants permanents.

50
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 82 : Exemples de stator d’un moteur à courant continu : électroaimant (gauche), à aimants
permanents (droite).

Le rotor, appelé induit, est constitué d’un cylindre formé de disques ferromagnétiques sur lequel est
monté un enroulement composé d'un grand nombre de spires et qui subissent les forces de Laplace. Cet
enroulement est alimenté en courant continu par l’intermédiaire du collecteur.

Figure 83 : Exemple d’un rotor d’un moteur à courant continu.

Le collecteur assure la connexion électrique entre le stator et rotor. Il est constitué d’un un anneau
conducteur (généralement en cuivre), sectionné en un nombre pair de lames isolées entre elles et fixées sur
l’arbre du moteur. La connexion électrique est réalisée entre les conducteurs du rotor et la partie fixée sur le
stator à l’aide d’une ou plusieurs paires de balais réalisés en carbone.

Figure 84 : Exemple d’un dispositif collecteur-balais.

51
3ème année Automatique Actionneurs électriques

3.2.1.3. Caractéristiques électromécaniques

Le moteur est caractérisé par des relations électriques et mécaniques. Dans le cas d’un stator à électroaimant,
le flux magnétique créé est proportionnel à l’intensité du courant d’alimentation (dit aussi courant
d’excitation). Dans le circuit du rotor, une tension est induite sous l’effet de la variation de ce flux à cause de
la rotation du rotor. Cette tension, appelée force électromotrice ou f.e.m s’oppose au courant de l’induit et a
pour expression :

E  k   

où Ω est la vitesse de rotation du rotor en rad/sec, Φ est le flux créé par le stator sous un pôle et k est une
constante qui dépend de la construction du moteur.

Le couple électromagnétique créé sous l’effet du flux magnétique qui traverse le rotor et du courant
qui alimente l’induit a pour expression :

Tem  k    I

où I est le courant absorbé par l’induit.

Le schéma équivalent de l’induit est un circuit électrique composé d’une source de tension qui
représente la tension d’alimentation de l’induit U, d’une f.e.m E et d’une résistance R qui représente la
résistance interne du bobinage de l’induit. L’équation caractéristique de ce circuit est :

U  E  RI

I
R

U
E

Figure 85 : Schéma équivalent de l’induit.

La vitesse de rotation du rotor est donnée par :

U  RI

k 

Par conséquent, si l’alimentation et le flux sont constants la vitesse dépend uniquement du courant
absorbé par l’induit. Ce dernier augmente avec le couple résistant de la charge, donc la vitesse diminue quand
la charge augmente. Toutefois, en pratique le produit R.I est très inférieur à U, ce qui veut dire que la vitesse
varie peu avec la charge.

Le couple électromagnétique développé par le moteur à flux et tension constants est assimilée à une
droite de pente négative au voisinage de la vitesse nominale. Le point de fonctionnement du moteur est donné
par l’intersection des courbes du couple utile et du couple résistant.

52
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Vitesse Point de Couple utile Point de


fonctionnement fonctionnement
nominal nominal
Vitesse Couple
nominale nominal

Courant Courant de Vitesse Vitesse


nominal nominale
l’induit

Figure 86 : Caractéristiques mécaniques du moteur à moteur continu à tension et flux constants.

3.2.1.4. Types de moteur à courant continu

Il existe plusieurs types de moteur à courant continu selon la manière avec laquelle l’inducteur et l’induit sont
reliés entre eux. Le premier type est le moteur à aimants permanents dans lequel le stator n’est pas alimenté et
le champ magnétique est généré par des aimants permanents. Les autres types concernent les moteurs dont le
stator est constitué d’électroaimant. On distingue alors les moteurs à excitation séparée (ou indépendante), à
excitation shunt, à excitation série et à excitation composée. Le tableau suivant résume les différentes
caractéristiques de chaque type.

i I I
i

M U M U
u

Excitation séparée Excitation shunt

I I

M U M U

Excitation Série Excitation composée

Figure 87 : Types de moteur à courant continu.

53
3ème année Automatique Actionneurs électriques

3.2.1.5. Inversion du sens de marche

L’inversion du sens de marche d’un moteur à courant continu dépend du type du moteur utilisé. Dans le cas
d’un moteur à aimants permanents, l’inversion s’effectue en inversant le sens du courant circulant dans l’induit.
Pour un moteur à stator bobiné, l’inversion s’effectue en inversant le sens du courant circulant dans l’induit ou
dans l’inducteur.

3.2.1.6. Variation de la vitesse

La variation de la vitesse de rotation d’un moteur à courant continu s’effectue généralement en variant la
tension d’alimentation de l’induit. Ceci peut être réalisé par plusieurs façons, par exemple en utilisant des
redresseurs commandés ou des hacheurs. Ces derniers sont des convertisseurs statiques qui permettent de
contrôler la valeur moyenne de la tension d’alimentation d’une charge en agissant sur un ou plusieurs
interrupteurs électroniques (thyristors, transistors, etc).

Le redresseur commandé, généralement à base de thyristors, permet de contrôler la valeur moyenne


de la tension redressée en agissant sur l’angle d’amorçage des thyristors. L'avantage du redresseur est qu'il
transforme directement la tension alternative en tension continue variable ce qui permet de diminuer le coût
global du variateur.

En utilisant un hacheur, on peut contrôler la valeur moyenne de la tension de sortie en variant le rapport
cyclique de la tension de sortie. Le hacheur permet de diminuer les pertes et de limiter les oscillations
mécaniques grâce à l’emploi des transistors à fréquence de commutation élevée.

Tableau 12 : Comparaison entre les types de moteur à courant continu.

Type Caractéristiques

 Le plus courant et le moins coûteux des moteurs à courant continu


 Utilisé pour des puissances inférieures à 1 kW
 Dimensions réduites
Excitation constante
(aimants permanents)  Couple élevé à basses vitesses
 Répond rapidement aux variations de la tension d’alimentation
 Avec le temps, les aimants perdent leurs propriétés de magnétisation
et les performances du moteur diminuent
 Couple stable à basses vitesses
 Vitesse de rotation facile à contrôler
Excitation shunt  Utilisé généralement dans l’industrie pour des puissances
supérieures à 5 kW
 Risque d’emballement élevé
 Nécessite deux sources d’alimentation
Excitation séparée  Possède les mêmes caractéristiques du type shunt
 Utilisation limitée
 Couple de démarrage élevé
 Le couple diminue rapidement avec la vitesse
 Convient pour des machines à forte inertie
Excitation série  Peut être alimenté en courant alternatif (moteur universel)
 Vitesse de rotation difficile à contrôler
 Mauvais rendement (entre 50% et 70%.)
 Risque d’emballement élevé (notamment à vide)
 Combine les avantages des moteurs à excitation série et shunt
Excitation composée  Risque d’emballement modéré
 Coût très élevé

54
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Umoteur Couple utile

th
Vcc

Umoy

Temps Vitesse
T
Figure 88 : Principe de la variation de la vitesse à l’aide d’un hacheur.

3.2.2. Les moteurs sans balais (brushless)

Les moteurs sans balais sont des moteurs alimentés en courant continu mais qui ne contiennent pas de
collecteur ni de balais. Dans ce type de moteur, le rotor est généralement à aimants permanents. L’ensemble
collecteur/balais est remplacé par un système électronique muni d’un capteur de position pour commander la
commutation du courant électrique dans les enroulements statoriques. Ils sont surtout utilisés dans les
applications à encombrement réduit telles que les équipements d’informatique, les drones et le modélisme.
Dans l’industrie, les moteurs brushless sont utilisés dans les servomécanismes, les machines-outils et en
robotique, où ils peuvent atteindre des puissances de quelques centaines de kilowatts.

Ce type de moteurs élimine tous les inconvénients du moteur à balais, c’est-à-dire les problèmes liés
à la commutation au niveau du collecteur et les pertes joules au niveau du rotor. Les moteurs brushless ont une
durée de vie supérieure à celle des moteurs classiques, des vitesses de rotation plus élevées, un encombrement
et un poids réduits et un meilleur rendement qui peut atteindre 98%, par contre ils sont plus chers que les
moteurs à balais.

3.2.2.1. Principe de fonctionnement

Dans un moteur brushless, le stator est constitué de plusieurs bobines alimentées en courant continu, et d’un
rotor constitué de plusieurs aimants permanents. Le bobinage du stator est généralement réparti en trois
groupes de bobines reliées entre elles, où chaque groupe constitue une phase. Ces phases sont connectées
généralement en étoile, donc l’alimentation du moteur est réalisée avec 3 fils.

N N
N N N S

S S N S
S S

Figure 89 : Exemple de commutation des phases d’un moteur brushless.

55
3ème année Automatique Actionneurs électriques

En alimentant une phase, les pôles du rotor sont attirés vers le champ magnétique créé par cette phase.
En alimentant successivement les trois phases du stator, on crée un champ magnétique tournant et le rotor se
met donc à tourner dans le même sens de ce champ. La vitesse de rotation du rotor dépend de la tension
d’alimentation des phases du stator. Le moteur brushless peut donc être vu comme un moteur synchrone
alimenté en courant continu.

L’alimentation des trois phases est assurée par un module électronique qui est soit directement intégré
au moteur pour les petites puissances ou intégré dans un boîtier fixé sur le moteur. Pour pouvoir alimenter les
phases du stator d’une façon synchronisée, il faut connaître à chaque instant la position angulaire du rotor.

Pour connaître les instants de commutation des phases, on utilise généralement trois capteurs à effet
hall. Ces derniers sont utilisés pour connaître à tout moment la position du rotor, et contrôler ainsi
l’alimentation des bobines du stator afin de maintenir la rotation du champ. Les capteurs délivrent une
information numérique au circuit de commande électronique qui va assurer la commutation des bobines.
L’utilisation de capteurs à effet hall dans les moteurs brushless permet de contrôler la vitesse du moteur d’une
façon précise. Cependant, l’ajout de ces composants augmente le coût global du moteur et l’encombrement de
celui-ci. L’emploi des capteurs à effet hall est la solution est la plus employée dans les moteurs brushless
utilisés dans l’industrie.

Figure 90 : Utilisation des capteurs à effet hall dans les moteurs brushless.

Pour éviter l’utilisation de capteurs à effet hall, certains circuits de commande de moteurs brushless
utilisent les bobines non alimentées à un instant donné pour mesurer la force contre électromotrice et en déduire
le moment pour déclencher la commutation. Cette solution permet d’éviter l’emploi de capteurs à effet hall, et
donc de réduire le coût du moteur brushless.

3.2.2.2. Types de moteur brushless

Il existe trois types principaux de moteur brushless ; les moteurs à rotor externe (outrunner), à rotor interne
(inrunner). Dans les moteurs outrunner, le rotor est placé autour du stator. Ce type de moteur développe un
couple élevé car les aimants sont disposés sur un diamètre important. De plus, cette disposition permet
d’augmenter le nombre de pôles au niveau du rotor (jusqu’à 32 pôles). Par contre, la vitesse de rotation est
relativement faible.

Les moteurs inrunner ont le rotor à l’intérieur du stator. Ils n’ont généralement qu’une seule paire de
pôles sur le rotor. L’inertie du rotor est beaucoup plus faible que pour un moteur outrunner, et les vitesses
atteintes par ce type de moteur sont beaucoup plus élevées. Par contre, le couple des moteurs inrunners est plus
faible car les aimants sont sur un diamètre plus petit. Ce type de moteur brushless est très utilisé dans l’industrie

56
3ème année Automatique Actionneurs électriques

car il se rapproche beaucoup d’un moteur à courant continu à balais et collecteur. Son rendement est
généralement meilleur que celui des moteurs outrunner.

Figure 91 : Exemple d’un moteur brushless à rotor externe.

3.3. Les moteurs pas à pas


Les moteurs pas à pas permettent de générer des mouvements (pas) angulaires discrets par application
d’impulsions électriques aux électroaimants qui constituent le stator. La vitesse de rotation du rotor dépend de
la fréquence des impulsions appliquées au moteur, et le nombre de ces impulsions détermine l’angle de
rotation. Les moteurs pas à pas sont utilisés pour des applications qui nécessitent la commande en position
d’un moteur avec précision et sans boucle de régulation. Toutefois, ils sont plus difficiles à commander et leur
rendement est faible (environ 70%).

3.2.1. Principe de fonctionnement

Dans les moteurs pas à pas, le rotor est positionné en modifiant la direction d'un champ magnétique créé par
les bobines du stator. Le moteur est alimenté avec plusieurs phases où chaque phase peut être constituée d’une
ou plusieurs bobines. Ces phases sont commandées avec des impulsions d’une façon séquentielle ou
simultanée afin de modifier la position angulaire du rotor d’un pas. Les moteurs pas à pas possèdent
généralement 12, 24, 36, 48, 60, 100, 200 ou 400 pas par tour. Le nombre de pas dépend du nombre de phases,
du nombre de pôles du rotor et du stator, et de la séquence des impulsions de commande.

Figure 92 : Exemples de moteur pas à pas.

57
3ème année Automatique Actionneurs électriques

3.2.2. Types de moteur pas à pas

Il existe trois types principaux de moteur pas à pas ; le moteur à réluctance variable, le moteur à aimants
permanents et le moteur hybride qui est une combinaison des deux premiers types.

3.2.3.1. Le moteur à reluctance variable

Le moteur à réluctance variable est constitué d’un stator qui est composé d’un certain nombre de dents
bobinées et d’un rotor en fer doux composé d’un nombre différent de dents. Dans l’exemple ci-dessous, le
stator est composé de 4 phases où chaque phase est constituée de deux bobines alimentées en série. Le rotor
possède 6 dents. Le pas est dans ce cas égal à 15° et le nombre de pas est de 24. Pour faire tourner le rotor, on
alimente séquentiellement les 8 bobines du stator, c’est-à-dire la phase 1, puis la phase 2, etc. A chaque fois,
le rotor s’aligne sur l’axe des deux dents du stator les plus proches.

Phase 1 Phase 1

Phase 2 Phase 2

Phase 3

Phase 4

(Phase 1 alimentée) (Phase 2 alimentée)

Figure 93 : Exemple d’un moteur pas à pas à réluctance variable à 4 phases.

3.2.3.2. Le moteur à aimants permanents

Le moteur à aimants permanents est le type de moteur pas à pas le plus utilisé. Le rotor est dans ce cas composé
d’aimants permanents. Le stator est composé généralement de deux, trois ou quatre bobines. Sous l’effet du
champ magnétique créé par une bobine, le rotor tourne de façon à s’aligner avec ce champ. Le fonctionnement
ressemble à celui du moteur à réluctance variable sauf qu’à l’arrêt le rotor reste freiné sous l’effet de ses
aimants permanents.

Le moteur à aimants permanents peut être de type bipolaire ou unipolaire. Le moteur bipolaire possède
des bobines dont l’alimentation est inversée lors du fonctionnement. Les enroulements du stator n’ont pas de
point milieu, donc chaque borne de chaque enroulement est alimentée par une polarité positive puis négative
(d’où le terme bipolaire).

Dans l’exemple ci-dessous, le rotor est composé d’un aimant permanent à deux pôles et d’un stator
qui possède deux bobines alimenté avec 4 fils (deux phases). Dans ce cas, le moteur tourne en 4 pas en
alimentant, à chaque fois, les deux bobines d’une façon séquentielle avec permutation du sens du courant. Le
fonctionnement est dit à pas complet.

58
3ème année Automatique Actionneurs électriques

S N

N S S N

N S

Pas n° 1 Pas n° 2 Pas n° 3 Pas n° 4

Figure 94 : Fonctionnement du moteur à aimant permanent bipolaire (pas complet).

En alimentant les deux bobines en même temps et en permutant à chaque fois l’alimentation d’une
seule bobine, on obtient un fonctionnement dit à couple maximal. Le nombre de pas est le même que celui en
pas complet. Dans ce cas, le rotor prend des positions intermédiaires et le couple est plus élevé.

Pas n° 1 Pas n° 2 Pas n° 3 Pas n° 4

Figure 95 : Fonctionnement du moteur à aimant permanent bipolaire (couple maximal).

En combinant les deux fonctionnements précédents, on obtient un fonctionnement à 8 pas. Dans ce


cas, les bobines sont alimentées une à la fois ou deux par deux selon la position du rotor. Ce type de
fonctionnement est dit à demi-pas et permet de combiner les avantages des deux types précédents, et
d’augmenter en plus la précision du mouvement.

Dans un moteur unipolaire, les enroulements sont à point milieu. Donc, les bornes sont toujours
alimentées par une polarité de même signe (d’où le terme unipolaire).

Dans l’exemple ci-dessous, les bobines sont dites à point milieu (formées chacune de deux demi-
bobines). Le moteur est alimenté donc avec 6 fils (4 phases). Dans ce cas, la commande du moteur est
simplifiée car le sens du courant n’est jamais inversé dans une bobine. En effet, pour faire tourner le rotor, il
suffit de permuter la borne positive de la tension d’alimentation de chaque bobine.

L'avantage que présente ce type de moteur pas à pas est que le sens du courant n’est jamais inversé,
donc la commande est plus simple. Toutefois, le nombre d'enroulements est doublé, donc le moteur est plus
coûteux et encombrant. De plus, les moteurs unipolaires ont des puissances et des couples relativement plus
faibles que les moteurs bipolaires.

Le sens de rotation des moteurs à aimants permanents dépend de l’ordre d’alimentation des bobines et
également du sens d’alimentation des courants.

59
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Les moteurs pas à pas à aimants permanents les plus utilisés sont des moteurs à 4 fils (bipolaires), à 5,
6 ou 8 fils (unipolaires). Les moteurs à 6 et 8 fils peuvent être câblés pour fonctionner comme un moteur
bipolaire ou unipolaire.

Pas n° 1 Pas n° 2 Pas n° 3 Pas n° 4

Pas n° 5 Pas n° 6 Pas n° 7 Pas n° 8

Figure 96 : Fonctionnement du moteur à aimant permanent bipolaire (demi-pas).

Pas n° 1 Pas n° 2 Pas n° 3 Pas n° 4

Figure 97 : Fonctionnement du moteur à aimant permanent unipolaire.

3.2.3.3. Le moteur hybride

Le moteur pas à pas hybride combine la technologie du moteur à aimant permanent et du moteur à réluctance
variable. Le rotor est formé de deux éléments cylindriques qui comportent plusieurs dents aimantées à l’aide
d’un aimant permanent qui est disposé autour de l’axe du rotor. Les deux éléments sont déphasées d’un demi
pas. De ce fait, ce type de moteur possède un nombre très élevé de pas. Par ailleurs, les pôles du stator possèdent
également des dents (généralement 4 ou 5) afin d’aligner avec précision les dents du rotor.

60
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 98 : Exemple de rotor d’un moteur hybride.

Comme pour le moteur à aimants permanents, le sens de rotation dépend de l’ordre d’alimentation des
bobines et du sens d’alimentation des courants. Par exemple, en mode pas entier, les bobines sont alimentées
une par une alternativement, dans un sens puis dans l’autre. L’exemple ci-dessous illustre le fonctionnement
d’un moteur hybride bipolaire, dont le stator est constitué de 4 pôles crées à l’aide de deux phases (A-A' et B-
B'), tandis que le rotor est constitué de 6 dents aimantées (3 pôles nord et 3 pôles sud).

A A

B B' B B'

A' A'

A A

B B' B B'

A' A'

Figure 99 : Exemple de fonctionnement d’un moteur hybride.

Un modèle classique de moteur hybride comporte un stator avec 8 pôles ayant chacun 5 dents et un
rotor avec 2 éléments de 50 dents ce qui donne 200 pas par tour en mode pas entier.

61
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Tableau 13 : Caractéristiques des trois types de moteur pas à pas.

Type Caractéristiques

 Jusqu’à 200 pas.


 Vitesse élevée.
 Facile à commander.
A réluctance variable  Construction simple.
 Faibles puissances.
 Couple faible (nul à l’arrêt).
 Le moins utilisé.
 Jusqu’à 48 pas.
 Le plus courant et le moins coûteux.
 Couple résiduel élevé.
A aimants permanents
 Construction plus élaborée.
 Puissance jusqu’à 10 W.
 Couple élevé.
 Jusqu’à 400 pas.
 Couple et vitesse élevés.
 Puissance jusqu’à 2 kW.
Hybride  Meilleur rendement.
 Meilleure précision.
 Plus volumineux.
 Le plus cher.

3.2.3. Commande des moteurs pas à pas

La commande d’un moteur pas à pas est réalisée à l’aide d’un circuit électrique qui est composé d’une unité
de commande et d’une unité de puissance. L’unité de commande, généralement à base de microcontrôleur,
détermine et génère, pour chaque pas, les signaux de commande (impulsions) pour les bobines du stator.
L’unité de puissance permet d’amplifier les signaux de commande afin d’alimenter les bobines avec leurs
tensions nominales.

Consigne Moteur
Unité de Unité de
commande puissance

Figure 100 : Commande d’un moteur pas à pas.

3.4. Le moteur linéaire


Le moteur linéaire est un moteur électrique dont le stator et le rotor sont déroulés à plat. Ce moteur produit
une force linéaire directement à partir du champ magnétique généré par le stator, sans passer par des
adaptateurs mécaniques (vis-écrou, roue-crémaillère, etc) comme ceux utilisés dans les vérins électriques. De
ce fait, ce moteur est peu encombrant et offre plus précision pour le réglage de la vitesse de déplacement et de
la position. Ce type de moteur est utilisé en particulier dans la traction électrique ferroviaire.

62
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Figure 101 : Exemple d’un moteur linéaire.

3.5. Comparatif des moteurs électriques


Les moteurs électriques diffèrent selon le type d’alimentation et la construction. Le choix d’un type de moteur
et ses caractéristiques dépend surtout de l’application à envisager. Le tableau suivant résume les avantages,
inconvénients et les domaines d’utilisation de chaque type.

Tableau 14 : Résumé des caractéristiques des différents types de moteur électrique.

Type Caractéristiques Utilisation

 Branchement sur réseau


 Faible coût  Industrie (représente
95 % des moteurs
 Robuste et fiable
utilisés)
 Entretien simple
Asynchrone triphasé  Traction électrique
 Emploi dans des milieux explosifs et pollués
 Manutention
 Coût élevé des variateurs de vitesse
 Production de
 Commande en position difficile l’énergie électrique
 Courant de démarrage élevé
 Branchement sur réseau
 Faible coût
 Robuste et fiable  Domestique (vitesse
Asynchrone monophasé  Entretien simple constante)
 A puissance égale, ils sont plus volumineux que  Industrie
les moteurs triphasés
 Puissance jusqu’à 10 kW
 Vitesse constante
 Production de
 Rendement élevé (pour les gros alternateurs)
l’énergie électrique
Synchrone triphasé  Démarrage direct sur réseau impossible
 Industrie (vitesse
 Nécessite une source de tension continue pour constante)
l’excitation du rotor

63
3ème année Automatique Actionneurs électriques

 Plus chers que les moteurs asynchrones


 Puissance jusqu’à 1500 MW (alternateur)

 Facile à commander  Industrie (en


 Couple de démarrage élevé (moteur série) diminution)
 Construction complexe  Production de
A courant continu
 Plus chers que les moteurs à courant alternatif l’énergie électrique
 Entretien compliqué  Domestique (moteur
 Sensible aux perturbations externes universel)
 Robotique
 Rendement très élevé
 Dimensions réduites  Servomoteurs
 Grandes vitesses de rotation  Traction électrique
 Fiable  Industrie
Brushless
 Entretien simple  Informatique
(ventilateur, disque
 Silencieux
dur, lecteur
 Nécessite un circuit de commande électronique CD/DVD)
 Coût très élevé  Modélisme
 Commande en boucle ouverte
 Couple élevé aux basses vitesses
 Informatique
 Très fiable
(imprimante,
 Nécessite un circuit de commande électronique
Pas à pas scanner)
 Mauvais rendement
 Robotique
 Bruit et problèmes de vibration à grandes
 Industrie
vitesses
 Puissance jusqu’à 2 kW

4. Autres actionneurs électriques

4.1. Les vérins électriques


Ce sont des actionneurs qui permettent de produire un travail sous forme de translation. Ils sont entraînés par
des moteurs électriques à courant alternatif ou continu. Le mouvement de rotation créé par le moteur est
transformé à un mouvement linéaire grâce à un mécanisme vis-écrou.

4.2. Les pompes


Ce sont des dispositifs permettant d'aspirer et de refouler un fluide. Le mouvement du fluide résulte de la
différence de pression qui existe entre l’entrée et la sortie de la pompe.

4.3. Les compresseurs


Ce sont des appareils qui permettent d’augmenter la pression d’un gaz ou d’un liquide. Ils sont surtout utilisés
comme source d’énergie pour les actionneurs pneumatiques et hydrauliques.

4.4. Les électrovannes


Ce sont des appareils qui permettent de contrôler le mouvement d’un fluide (gaz ou liquide), par action
mécanique, à l’aide d’une commande électrique. Il existe deux types d'électrovannes ; les électrovannes tout
ou rien et les électrovannes proportionnelles.
64
3ème année Automatique Actionneurs électriques

4.5. Les résistances chauffantes


Une résistance chauffante est un matériau conducteur présentant une résistance électrique au passage d'un
courant qui la porte à une température donnée par effet joule. Les résistances chauffantes sont utilisées
beaucoup plus pour le chauffage électrique et le dégivrage.

4.6. Les lampes


Elles produisent de la lumière à partir d’un courant électrique. Les lampes les plus utilisées sont celles dites à
incandescence, halogènes et les lampes fluo-compactes.

4.7. Les ventilateurs


Ils permettent de procurer un mouvement à un gaz. Ils sont utilisés principalement pour réaliser des tâches de
ventilation, de refroidissement, de séchage et de transport pneumatique. Les deux types de ventilateurs les plus
répandus sont le type axial et le type radial ou centrifuge.

4.8. Les appareils sonores


Ils permettent de convertir un signal électrique à un signal sonore afin de transmettre une information (haut-
parleurs, sonneries) ou un avertissement (sirènes, klaxon).

Vérin électrique Pompe Electrovanne Sirène

Lampes Ventilateur axial Ventilateur radial

Figure 102 : Exemples d’actionneurs électriques.

65
3ème année Automatique Actionneurs électriques

5. Les schémas électriques


Un schéma électrique est une représentation graphique à l’aide de symboles, de traits, de repères et autres
outils, des différentes parties d’un réseau, d’une installation ou d’un équipement qui sont connectées et reliées
entre elles d’une manière fonctionnelle. Le schéma électrique est un moyen simple et efficace pour
l’assimilation, la réalisation et le dépannage des circuits électriques.

Les schémas électriques industriels sont composés de deux parties ; une partie consacrée au circuit de
puissance et une autre pour le circuit de commande. La partie puissance montre les connexions des différents
appareils qui contribuent à la commutation et à la protection des appareils de puissance tels que les moteurs
électriques.

La partie commande comporte les organes et les contacts utilisés pour la commande du circuit de
puissance ainsi que les appareils sur lesquels l’opérateur doit agir afin de commander le circuit de puissance.
Une troisième partie, consacrée à la signalisation, peut être distinguée des autres parties du circuit afin de
rendre le schéma global du circuit plus facile à comprendre et à réaliser.

5.1. Représentation développée des schémas électriques


Les schémas électriques sont représentés d’une manière développée lorsque les différents éléments d’un même
appareil sont disposés séparément sur le schéma, d’une manière à rendre le circuit plus facile à comprendre et
à exploiter. C’est la représentation la plus utilisée pour les schémas électriques industriels.

Trois conducteurs Un conducteur+Neutre Trois conducteurs +Terre

Figure 103 : Représentations unifilaires.

Selon le nombre de conducteurs représentés pour un appareil, les schémas électriques sont classifiés
en deux types ; les schémas unifilaires et les schémas multifilaires. Dans le premier type, deux conducteurs ou
plus sont représentés par un seul trait, et le nombre de conducteurs est indiqué sur ce trait. Dans les schémas
multifilaires, chaque trait reliant deux éléments représente un seul conducteur. Ce dernier type montre d’une
manière explicite les connexions des différents appareils d’un circuit électrique.

5.2. Repérage des appareils


Les éléments qui constituent un schéma électrique sont repérés par des notations alphanumériques formées de
lettres indiquant la sorte et la fonction de ces éléments, suivies par des chiffres pour leur numérotation
successive. Le Tableau 15 résume les principaux repères utilisés dans les schémas électriques développés.

5.3. Marquage des bornes


Les bornes des appareils qui composent un circuit électrique sont représentées sur les schémas par des notations
alphanumériques ou numériques composées de lettres majuscules et/ou de chiffres. Le repérage des bornes
permet d’effectuer le câblage du circuit d’une façon rapide et aisée et également de faciliter les opérations de
maintenance.

Eléments simples à deux bornes : les deux bornes sont numérotées par 1 et 2.

66
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Eléments composés de plusieurs éléments simples semblables : les bornes de chaque élément sont repérées
par une lettre qui le distingue des autres suivie par les chiffres 1 et 2.

Contacts principaux : les bornes sont repérées par un seul chiffre de 1 à 6 (tripolaire), de 1 à 8 (tétrapolaire).

Contacts auxiliaires : les bornes sont repérées par un nombre composé de deux chiffres. Le chiffre des unités
indique la fonction du contact :

 1-2 : contact à ouverture


 3-4 : contact à fermeture
 5-6, 7-8 : contact à fonctionnement spécial (temporisation, protection, etc).

Le chiffre des dizaines indique le numéro d’ordre de chaque contact de l’appareil. Ce numéro est
indépendant de la position géographique des contacts sur le schéma. Le chiffre 9 (dizaine) est réservé aux
contacts auxiliaires des relais de protection contre les surcharges, suivi de la fonction 5 et 6 (contact NC), ou
7 et 8 (contact NO).

Tableau 15 : Repérage des appareils électriques dans un schéma développé.

Repère Désignation Repère Désignation


Appareils mécaniques de
Générateurs : connexion pour circuit de
- Génératrice
puissance :
G Q
- Alternateur - Sectionneur
- Batterie - Disjoncteur
- Interrupteur- sectionneur
Appareils mécaniques de
Relais et contacteurs auxiliaires :
connexion pour circuit de
commande : - Relais et contacteurs temporisés
S KA - Relais et contacteurs à
- Interrupteur accrochage
- Bouton-poussoir - Minuteries
- Commutateur - Télérupteurs
- Interrupteur de position
Transformateurs :
T - Monophasé KM Contacteurs de puissance
- Triphasé
Appareils mécaniques actionnés
Dispositifs de protection :
électriquement :
F - Coupe-circuit à fusible Y - Electro-aimant
- Relais thermique
- Embrayage
- Parafoudre
- Frein
Dispositifs de signalisation :
H - Lumineux M Moteurs
- Sonores
Résistances :
- Résistance
C Condensateurs R - Potentiomètre
- Thermistance
- Rhéostat
Matériels divers :
L Inductances E - Eclairage
- Chauffage

67
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Tableau 16 : Marquage des bornes des appareils électriques.

Disjoncteur Sectionneur

1 3 5
1 3 5 13 23

2 4 6
2 4 6 14 24

Contacteur Relais auxiliaire

1 3 5 13 13 23 33 41
A1 A1

A2 A2
2 4 6 14 14 24 34 42

Relais thermique Relais temporisé

1 3 5 95 97 18 16 18 16
A1

96 98
2 4 6 A2 15 17 15

Bloc additif : contacts auxiliaires Bloc additif : contacts temporisés

53 63 71 81 53 61 67 55 57 65

54 64 72 82 54 62 68 56 58 66

Interrupteur Fin de course

1 13 21 3 13 21

2 14 22 4 14 22

Conducteurs
1 X1 X1
L1 L2 L3 N PE L+ L–

2 X2 X2

Fusible Sonnerie Lampe Courant alternatif Courant continu

Moteur asynchrone triphasé Transformateur monophasé

U1 V1 W1
1 3
U V W
M
M 3
2 4
3 W2 U2 V2

68
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Organe de commande : les bornes sont repérées par A1 et A2. Dans le cas de deux enroulements (par exemple
un relais bistable à deux bobines) on utilise A1-A2 et B1-B2.

5.4. Exemple 1 : Commande manuelle d’un moteur asynchrone triphasé


Le procédé de démarrage direct des moteurs asynchrones est l’un des schémas de base de l’électricité
industrielle. Il est utilisé surtout pour des machines de moyenne et petite puissance. La Figure 104 montre le
schéma électrique d’une commande manuelle d’un moteur asynchrone avec schéma de démarrage direct semi-
automatique à l’aide d’un seul bouton-poussoir. Le circuit de puissance comporte un sectionneur porte-fusibles
Q1 pour l’isolement et la protection du circuit contre les courts-circuits et un contacteur KM1 pour la
commande du moteur. Le circuit de commande comporte un bouton-poussoir S1 pour mettre en marche et en
arrêt le moteur et un fusible F1 pour la protection contre les courts-circuits.

En appuyant sur le bouton S1, on alimente la bobine du contacteur KM1 ce qui entraîne la fermeture
des contacts principaux de ce dernier et le moteur sera donc connecté au réseau à travers le sectionneur. En
relâchant le bouton poussoir, la bobine sera désexcitée et les contacts principaux du contacteur commutent en
position ouverte, l’alimentation du moteur se voit donc coupée. Par ailleurs, les deux contacts auxiliaires du
sectionneur Q1 sont utilisés pour couper le circuit de commande en cas où le sectionneur est actionné. Cela va
permettre de couper le circuit de commande et par suite le circuit de puissance évitant ainsi une manœuvre en
charge du sectionneur.

5.5. Exemple 2 : Commande manuelle avec circuit d’auto-maintien d’un


moteur asynchrone triphasé
La Figure 105 illustre la commande manuelle d’un moteur asynchrone triphasé avec un circuit d’auto-maintien.
Le circuit de puissance comporte un sectionneur porte-fusibles pour l’isolement et la protection du circuit
contre les courts-circuits, un contacteur pour la commande du moteur et un relais thermique pour la protection
du moteur contre les surcharges.

L1 L2 L3 N L1

3
1 3 5 13 23
Q1
Q1 Q1
14 24
2 4 6
1
3
F1
1 3 5
2
KM1 KM1 13
2 4 6 S1

3 14

U V W A1
KM1
A2
M1
M M
M1
3 3

Schéma unifilaire Circuit de puissance Circuit de commande

Figure 104 : Commande manuelle d’un moteur asynchrone triphasé.

69
3ème année Automatique Actionneurs électriques

Le circuit de commande comporte deux boutons-poussoirs pour la mise en marche et à l’arrêt du


moteur et un contact auxiliaire pour l’auto-maintien du contacteur. Un contact auxiliaire du relais thermique
est également utilisé pour couper le circuit de commande en cas de surcharge. D’autre part, le circuit de
signalisation comporte un voyant lumineux qui permet de signaler le défaut de surcharge, ce voyant est
alimenté à travers le contact NO du relais thermique.

En actionnant le bouton-poussoir de marche S2, la bobine du contacteur KM1 est alimentée et ses
contacts principaux connectent le moteur au réseau d’alimentation. Le contact auxiliaire normalement ouvert
de KM1 permet de maintenir l’alimentation de sa bobine même après relâchement du bouton S2. En appuyant
sur le bouton poussoir d’arrêt S1, l’alimentation de la bobine est coupée et le moteur s’arrêtera par la suite. Par
ailleurs, le contact auxiliaire normalement fermé du relais thermique F1 permet, en cas de surcharge du moteur,
de couper le circuit de commande ce qui entraîne l’ouverture des contacts de puissance du contacteur et l’arrêt
du moteur. Le contact auxiliaire ouvert du relais thermique permet d’allumer un voyant lumineux en cas de
surcharge.

N L1 N L1
L1 L2 L3

13 23
3 1 3 5 Q1
14 24
Q1
95 97
2 4 6
F1 F1
1 3 5 96 98

KM1 21
2 4 6 S1
22
1 3 5
3
F1 13 13

2 4 6 S2 KM1
14 14
U V W
X1
A1

M1
M M1
M KM1 H1
3 3 A2 X2

Schéma fonctionnel Circuit de puissance Circuit de commande Circuit de signalisation

Figure 105 : Commande semi-automatique d’un moteur asynchrone triphasé.

5.6. Réalisation des folios


Les schémas électriques sont dessinés sur des feuilles appelées folios. Un folio peut faire partie d’un ensemble
de folios qui schématisent les différentes parties de toute une installation ou d’un projet électrique. Les schémas
électriques sont dessinés dans un cadre avec des marges généralement de 1cm. Les informations relatives à
chaque folio (titre du folio, n° du folio, nom du projet, nom du dessinateur, date du dessin, etc) sont regroupées
dans un cadre en bas de la page appelé cartouche du folio. Un exemple de cartouche est donné par la Figure
106.

On peut repérer n’importe quel élément dans un schéma électrique avec un repère composé
du numéro du folio dans lequel l’élément figure suivi par une lettre et/ou un numéro indiquant les
coordonnées de cet élément dans le folio. Par exemple, un élément repéré par 03-C8 signifie qu’il se
situe dans le folio N°3 à la ligne C et la colonne N°8.

70
3ème année Automatique Actionneurs électriques

1 2 3 4 5 6 7 8 9

D
C

Schéma électrique
B
A

Société Titre du folio Date du dessin N°


Folio
Nom du projet Commentaire Dessinateur

Figure 106 : Exemple d’un cartouche.

71

Vous aimerez peut-être aussi