Chapitre IIV :

Dimensionnement et intégration
des systèmes PV.
Installation et maintenance des systèmes PV :
Pour obtenir un rendement maximum d’un système PV, il faut prendre quelques
précautions de base :
Module PV : afin de récupérer le maximum d’énergie, il convient d’orienter les
modules PV vers l’équateur (vers le sud dans l’hémisphère nord) à l’inclinaison
désignée par le dimensionnement. Les systèmes sur châssis suivant le soleil doivent
être particulièrement bien positionnés afin que les modules puissent suivre plus
directement l’évolution du soleil ; Il faut s’assurer qu’aucune ombre n’atteint les
modules solaires quelque soit la période de l’année. C’est pour cela qu’il est essentiel
d’installer les diodes de protection à la sortie de chaque module, il faut aussi s’assurer
qu’il y a une libre circulation d’air sous les modules d’au moins 30 à 50 cm. Les
modules perdent de leur efficacité lorsque la température augmente.
Il faut veiller à une occupation optimum de terrain pour réduire les coûts (Terrain,
câblage, maintenance …)
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Pour les batteries, afin de réduire l’évaporation de l’électrolyte des accumulateurs
(surtout dans les pays chauds), Celles ci doivent être déposées dans un endroit
aussi frais que possible. Dans les pays froids les accumulateurs doivent être
protégés de gel, il faut s’assurer que le local des batteries est bien ventilé.
L’accumulation des gaz peut provoquer des explosions.
Pour les régulateurs, il faut s’assurer que les ponts de délestage (coupure) de la
charge soient bien ajustés. Il faut également vérifier que les alarmes du système
marchent.
Pour la maintenance de système PV : les systèmes PV sont construis pour une
durée (supérieure à 20 ans), mais cette longévité peut être radicalement diminuée,
si les composants du système ne sont pas entretenus. Il ne faut jamais attendre
que les systèmes soient hors de fonctionnement pour corriger les problèmes. Afin
d’assurer une meilleure longévité des systèmes PV et diminuer les problèmes
d’opérations, un bon programme de maintenance périodique (3 mois environ) est
nécessaire, il faut un cahier de maintenance indiquant les points à vérifier.
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Quelques recommandations extraites d’expériences vécues par les professionnels du milieu :
• Tenir à la simplicité de l’installation, plus l’installation est complexe plus le coût de
maintenance est élevé et plus les risques de pannes augmentent,
• Être minutieux, mais réaliste lors de l’estimation de la charge : une surestimation de 25%
peut induire un coût supplémentaire très important,
• Bien contrôler et croiser l’information sur les données météorologiques : une erreur dans
l’estimation de rayonnement solaire peut induire des résultats décevant sur les
performances du système PV.
• Bien connaître le prix et la durée de vie de différents composants,
• Visiter le site d’implantation avant de commencer le dessin de l’installation : éviter
l’ombrage, terrains très accidentés, zones inondables ….
• La sécurité doit être la première et la dernière préoccupation,
• Mettre en place un calendrier de maintenance commun,
• Comparer le coût d’installation PV a d’autres sources alternatives,
• Réfléchir à des solutions d’appoint.

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 Construction d’une installation PV.
La construction d’une installation PV requiert quelques précautions pour une
utilisation optimale. Signalons d’abord que L'environnement (bâtiments, végétation ...)
du générateur photovoltaïque peut diminuer la production nominale de l'installation
en l'ombrageant. Des calculs géométriques simples permettent de s'en assurer.
Orientation des panneaux : Un panneau solaire capte le maximum d’énergie
lumineuse quand il est perpendiculaire aux rayons du soleil, or l’angle d’incidence de
ces rayons varie au cours de la journée et au cours des saisons. Les dispositifs de
poursuite de la course du soleil dans le ciel seraient donc idéaux s'ils ne présentaient
pas quelques inconvénients : ils sont complexes, fragiles et coûteux, en plus que leur
usage ne peut se justifier qu'en cas d'absence de couverture nuageuse (nébulosité).
L’inclinaison optimale généralement décidée d'un panneau solaire est donc fixe. On la
choisit de manière à favoriser la production énergétique du mois le moins ensoleillé de
la période envisagée d’exploitation, face au sud dans l'hémisphère nord
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Le tableau suivant regroupe l’inclinaison en fonction de la latitude du lieu :

Latitude Inclinaison
0 à 15° 15°
15 à 22.5° Latitude + 5°
22.5 à 35° Latitude + 10°
35 à 50° Latitude + 15°
> 50° Latitude + 20°

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On peut orienter les panneaux suivant un angle moyen égal à la latitude du lieu.
Des écarts sont tolérés surtout lorsque les panneaux sont intégrés sur la toiture
inclinée d’une maison.
• Structure du support : Un support bien conçu simplifie les problèmes d’installation
et sa maintenance, économise les câbles de connexions…. Le support doit tenir
compte des points suivants :
Résistance aux vents de 100 à 190 Km/h,
Module élevé de quelques dizaines de cm à un mètre du sol,
Utilisation de matériaux résistants à la corrosion (acier galvanisé par exemple),
Installation reliée au sol,
Protection contre la foudre,
Les câbles doivent être protégés contre la corrosion. Les rangées de panneaux doivent
être séparés de manière à éviter l’ombrage entre elles.

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Installation de panneaux solaires. Noter la position par rapport au sol.
Lorsque plusieurs rangées sont nécessaires il faut veiller à éviter que l’ombre
d’une rangée ne soit pas porté sur l’autre. Le schéma suivant montre comment
doivent être disposées les rangées.

Il faut s’assurer que cette relation soit vérifiée ;

D sin 
 cos  
A tan 
où   90     Disposition des rangées de panneaux PV

φ est la latitude du lieu et δ la déclinaison du soleil.

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Figure : disposition des rangées de panneaux PV
 Intégration des installations PV :

Caractéristiques des modules PV fournies par les constructeurs obéissant à la norme

internationale IEC 61215:
• Les conditions STC (Standard Test Conditions), réalisées sous AM1.5 (1000 W/m2),
à T = 25°C. La puissance mesurée dans ces conditions est en Watt-Crête (Wc) ou Watt-
Peak (Wp en Anglais).
• Les conditions NO (nominal operating) définies pour un ensoleillement de 800 W/m2
type AM2.0 à T = 20°C et la vitesse du vent de 1 m/s. Dans ces conditions la
température de la cellule est appelée NOCT (CT pour cell-temperature).

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Le schéma suivant montre les différents compartiments qui rentrent en jeu lors d’une
opération d’intégration PV :
Ed (t)

Demande
Interface
Générateur - éclairage
-batterie : η1
- Chauffage
ES (t) Panneaux -régulateur : η2
- Électroménager
PV -onduleur : η3
- Communications
-…
…

Pour réussir une telle opération d’intégration, il faut associer des valeurs
numériques à chacune de ses composantes : puissance crête pour les modules,
capacité de stockage et profondeur de décharge pour les batteries, puissance
et rendement des régulateurs et convertisseurs, câblage,…tout en ayant
toujours à l’esprit le coût de l’installation. Il est aberrant de produire un KWh à
des prix prohibitifs sauf pour certaines applications spéciales.

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Une bonne estimation de l’énergie reçue par les capteurs et de la demande
énergétique (Charge) ainsi que de la gestion intermédiaire (interface entre
capteurs et charge) permettra de réaliser un dimensionnement optimal de
l’installation. Il faut noter que toutes les estimations sont une fonction du temps.
Soit Ed(t) la demande énergétique au niveau la charge et Es(t) l’énergie solaire
incidente. Les fluctuations de ces valeurs dans la journée et au cours de l’année
ajoutées aux comportements des différents composants de l’installation
(rendement, perte….) rendent les estimations délicates.

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Pour évaluer la réponse énergétique d’une installation, une méthode consiste à procéder
comme suit :
• Pour une demande énergétique Ed on peut faire une simulation de groupement de modules
nécessaires pour assurer cette demande,
• Faire une estimation de l’apport énergétique solaire soit par la mesure directe du rayonnement
soit par estimation à partir de mesures antérieures. Pour obtenir des résultats significatifs les
mesures doivent s’étaler sur des périodes assez longues.
La seconde étape consiste à l’intégration des composants de l’interface en tenant compte des
pertes et des rendements des différents composants. Cette intégration est elle-même
dépendante du type de l’installation (intégrée au réseau, autonome, pompage, …). L’une des
méthodes les plus utilisées pour le dimensionnement des systèmes PV est connue sous le nom
de la méthode des pires des mois ou celle du mois le plus défavorable. Cette méthode consiste
à calculer les dimensions des systèmes de façon qu’ils fonctionnent normalement durant le mois
au cours duquel la demande d’énergie est la plus grande en terme d’énergie solaire disponible.
C’est le mois le plus défavorable de l’année car il aura le plus grand rapport entre l’énergie
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demandé et l’énergie solaire disponible.
D’autre part, il faut prendre en compte la fiabilité de l’installation en fixant le nombre maximum
de jours que le système peut fonctionner sans recevoir de rayons solaires. Ceci est connu sous le
nom du nombre maximal des jours d’autonomie N, (les jours nuageux ou le panneau PV ne
reçoit aucune quantité d’énergie). Fixer N n’est pas une tache facile, il dépend de l’endroit et de
la climatologie et surtout du type d’applications. Le tableau suivant regroupe quelques valeurs
de N

Lumière du soleil Installation domestique Installation critique

Très nuageux 5 10
Variable 4 8
Ensoleillé 3 6

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La valeur de N influence directement la capacité de la batterie à choisir. Plus N est
grand plus la taille de la batterie augmente et plus le coût de l’installation augmente
aussi.
Signalons enfin qu’il existe sur le marché des logiciels qui permettent de dimensionner
les installations PV.
Concernant le régulateur, il faut déterminer sa tension nominale (suivant le voltage
souhaité) et le courant maximum qui peuvent être utilisés :

Imax reg =1,2 Ipmax .Npp

Où Npp est le nombre de modules en parallèle.

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Pour les convertisseurs, le paramètre le plus important est la puissance maximum,
celle-ci doit être supérieure à celle appelée par le récepteur (charge). Il faut noter
toutefois que certains récepteurs à courant continu appellent une puissance de 5 à
10 fois leur puissance nominale pendant le démarrage (0,1 s). Il faut donc tenir
compte de cette demande dont la valeur nominale du convertisseur.

Pour les câbles, suivant la valeur des caractéristiques des panneaux PV, les batteries et
les régulateurs, on choisi la longueur et le diamètre des câbles nécessaires pour
connecter ces différentes composantes entre eux et à la charge, en essayant de
réduire en minimum

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 La longueur des câbles pour réduire les pertes en puissance (effet joule) et le
coût.
Le diamètre est choisi sur la base de la longueur et du courant maximum qu’il doit
transporter, ainsi il est nécessaire de connaître:
• Le courant maximum (Imax), qui va circuler dans le câble, en général c’est le
courant maximum fourni par le panneau PV,
• La chute de tension considérée comme acceptable dans le câble.

Les valeurs maximums courantes sont les suivantes :

Composantes Chute de tension en %

Panneau - batteries 1
Batteries - convertisseur 1
Lignes d’éclairage. 3
Lignes d’équipements. 5

La section de câbles est déterminée en utilisant la loi :

R = ρ L/ S alors S= ρ l Imax / Va – Vb.
Si la chute de tension est a = (Va – Vb)/ Va, alors : S= ρ l Imax / a. Va
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L’une des difficultés de dimensionnement des systèmes PV est associée à une
estimation de l’énergie quotidienne fournie par les modules PV. En effet, les
performances d’un module PV fournies par les constructeurs sont obtenues dans des
conditions idéales, dites STC. Or, ces conditions ne sont pas satisfaites le long d’une
journée et durant les saisons. Pour estimer l’énergie fournie par un module PV, une
méthode consiste à évaluer le nombre d’heures d’une journée ou l’ensoleillement est
maximum : heure équivalant plein soleil. (Sun Peack Hour). Ce genre de données est
disponible dans les bases des services météorologiques.
Une installation PV est faite pour durer jusqu’à 25 ans. Sachant que la durée de la vie
d’un module PV au silicium est supérieure à 20 ans, et de 5 ans pour la batterie et le
régulateur, il faut prévoir de faire le remplacement des composants une fois qu’ils ont
atteints la fin de leur durée de vie utile.

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Etapes de pré-dimensionnement d’une installation PV :
•Faire une évaluation exacte de la demande énergétique journalière de la charge.
•Identifier le type d’installation : domestique ou critique.
•Identifier les composants nécessaires à la bonne marche de l’installation.
•Établir une évaluation de l’énergie solaire disponible au niveau de lieu d’installation.
•Évaluer la taille de la batterie.
•Identifier le type de régulateur à utiliser.
•Calculer la taille de générateurs PV : celle-ci doit se faire pour le pire des mois.
•Orienter et installer les différents composants de l’installation.
•Faire une analyse financière.
NB : Pour les installations connectées au réseau, il faut identifier l’onduleur approprié.

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I. Estimation de la demande : pour chaque instrument il faut multiplier la puissance par le
nombre d’heures de marche sans oublier de tenir compte de la consommation de certains
appareils en veille. Soit Ed cette valeur (Wh).
II. Pour les systèmes autonomes il faut calculer la taille de la batterie :
•Estimer le nombre de jours d’autonomie,
•Définir la profondeur de décharge de la batterie Pd,

•Evaluer la capacité de la batterie : Cb tel que : Cb = Ed.N/Vb.Pd.

On peut ainsi évaluer le courant max débité par la batterie à travers la relation suivante :

Imax = Pmax/Vb Où Pmax est la puissance consommée.

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•Evaluer la taille du générateur :
Soit Ep l’énergie produite par le générateur PV. Celle-ci doit être égale à l’énergie demandée à un
facteur près. Ce facteur ne doit pas être élevé pour ne pas augmenter le coût de l’installation.

Ep = Ed/K
Le coefficient k tient compte des facteurs suivants :
‐ l’incertitude météorologique ;
‐ l’inclinaison;
‐ le point de fonctionnement des modules, la perte de rendement des modules;
- le temps (vieillissement et poussières) ;
‐ le rendement des cycles de charge et de décharge de la batterie (90%) ;
‐ le rendement du chargeur et de l’onduleur (de 90 à 95%) ;
‐ les pertes dans les câbles de connexions.
Le coefficient k est en général compris entre 0,55 et 0,75. Une valeur approchée de 0,65 est
souvent utilisée dans les calculs des systèmes avec batterie.

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La puissance crête des panneaux à installer dépend de l’irradiation du lieu d’installation.
Puissance crête (Pc) = Production journalière (Ep)/ facteur d’ensoleillement (h).

Pc = Ep/h
Pc = Ep (Wh).(1KW.m-2 )/Es.h
Où Es est l’ensoleillement en KWh.m-2
h facteur d’ensoleillement (h/jour).
Le choix de la tension d’utilisation du générateur PV dépend de la puissance demandée :

Tableau : Tension nominale recommandé en fonction de la puissance du générateur PV.

Puissance du générateur PV 0 à 150 Wc 150 à 1 KWc Plus de 1KWc

Tension recommandée (Vch) 12 V 24 V 48 V

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Détermination du nombre de modules photovoltaïques :
Pour une installation fonctionnant sous Vch, Pc-ch la puissance crête nécessaire, Pc la puissance
crête d’un module de tension nominale Vn :
Le nombre de module total à installer est :
Nm=Pc-ch/Pc
Le nombre de modules connectés en série sera :
Ns=Vch/Vn
Le nombre de modules connectés en parallèle sera :
Np=Nm/Ns
Coût d’une installation PV : Aujourd’hui le prix du Wc au Maroc est de l’ordre de 15 dhs. Le prix
des cables est environ de 1.5 dhs le m pour s = 1.5 mm2, 2, 5 dhs pour s = 2 mm2 et de 5 dhs
pour 5 mm2. Pour les batteries, il faut compter 20 dhs par Ah.
Remarque : la durée de vie des batteries peut aller jusqu’à 5 ans. Lors de l’estimation des coûts il
faut tenir compte de l’achat de nouvelles batteries. En effet, l’installation PV est faite pour durer
plus de 20 ans. 25