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Les annulatifs de l’islam (avec annotations)

Sheikh Mohammed ibn ‘Abdilwahab


 

Au nom d’Allah le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

Nous avons le plaisir de présenter à nos lecteurs la traduction de l’épître “Les annulatifs de


l’islam” du Sheikh Al Islam Muhammed ibn ‘Abdilwahab ‫ رحمه هللا‬accompagnée de certaines notes
explicatives qui permettront au lecteur une meilleure compréhension du texte. Ces notes sont tirées de
différentes explications de nos savants salafis tels que Sheikh Saleh Al Fawzan ou encore Sheikh
Muhammed ibn Sa’id Raslan ‫حفظهما هللا‬.
Nous attirons l’attention du lecteur sur le fait que ces notes ne le dispensent pas de revenir aux
explications complètes qu’il existe de cette épître. Nous demandons à Allah ‫ عز وجل‬de nous accorder la
sincérité dans nos œuvres ainsi que ce travail nous soit profitable à nous ainsi qu’aux musulmans.
La perfection n’appartenant qu’à Allah, si vous trouvez qu’une erreur s’est glissée dans ce texte, nous
vous remercions de nous en faire part en nous contactant via le formulaire de contact de notre
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⇒ Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une bonne lecture et n’hésitez pas à partager ce
travail autour de vous. Qu’Allah vous récompense et nous accorde à tous une science utile.
L’équipe Salafislam.fr
 

Le Sheikh, l’Imam Mohammed ibn ‘Abdilwahab ‫ رحمه هللا تعالى‬a dit :


Sache que les annulatifs de l’islam sont au nombre de dix (1)
(1) Ndt :  le Sheikh ‫ رحمه هللا‬n’a pas cité le nombre de dix à des fins restrictives, les annulatifs de l’islam
peuvent être commis par le cœur, la langue ou les actes et certains savants en ont mentionné plus de
400.
♦ Le premier :
Le fait d’associer quelque chose ou quelqu’un à Allah ‫ تعالى‬dans son adoration.

Allah ‫ تعالى‬dit (dans la traduction des sens du verset) :

“Certes Allah ne pardonne pas qu’on lui associe qui que ce soit et il pardonne en deça de cela à
qui il veut.” [sourate An Nissa, v.116 ]
Il ‫ تعالى‬a dit également :

“Certes celui qui associe à Allah, alors Allah lui interdit l’entrée au paradis et son refuge sera le
feu de la géhenne. Il n’y a point de secoureur pour les gens injustes.” [sourate Al Ma’ida, v.72]
Et parmi les actes de polythéisme on compte par exemple le fait de sacrifier pour autre qu’Allah comme
celui qui égorge en sacrifice en faveur d’un djin ou de l’occupant d’une tombe.

♦ Le second :
Celui qui place entre lui et Allah des intermédiaires qu’il invoque, à qui il demande (ndt : de lui accorder le
bien, le prémunir du mal, et toute sorte de choses dont seul Allah est capable), en qui il place sa
confiance et s’en remet, alors il mécroit et ce à l’unanimité.

♦ Le troisième :
Celui qui ne juge pas mécréant les associateurs, ou bien doute au sujet de leur mécréance, ou rend
authentique la voie sur laquelle ils sont alors il est mécréant.

♦ Le quatrième :
Celui qui a la conviction qu’une autre voie que celle de Muhammed ‫ صلى هللا عليه وسلم‬est plus parfaite que sa
guidée, ou bien que le jugement d’autrui est meilleur que son jugement, à l’instar de celui qui préfère le
jugement des tawagith (2) à son jugement, alors celui ci est mécréant.
(2) Ndt :  le mot “tawagith” désigne ici l’une des catégories de tawagith et qui sont ceux qui ne jugent pas
d’après ce qu’Allah a révélé.
Ceci dit il y a des cas où celui qui agit de la sorte commet un acte de grande mécréance et des cas où il
ne s’agit “que” d’une mécréance mineure qui ne fait pas sortir son auteur de la religion.
Pour les cas qui relèvent de la grande mécréance il y a :
– celui qui renie totalement les lois d’Allah et de son messager.
– celui qui rend légal le fait de juger par autre chose que ce qu’Allah a révélé.
– celui qui fait prévaloir le jugement d’un autre sur celui d’Allah.
– celui qui met sur un pied d’égalité le jugement d’Allah et le jugement d’autrui.
– celui qui juge avec autre que les lois d’Allah en affirmant que son jugement est le jugement d’Allah.
A noter également qu’il n’appartient pas à la personne de la masse de se prononcer sur la mécréance
d’un individu précis mais que cela revient aux savants car le takfir est une affaire délicate qui doit remplir
des conditions et qui a des obstacles qui doivent être levés.
Les cas qui ne relève pas de la mécréance majeure mais dont l’auteur est considéré comme fassiq
(pervers) ou dhalim (injuste) :
– celui qui juge par autre que ce qu’Allah a révélé par passion tout en sachant que la législation d’Allah
est meilleure et qu’il fait un péché mais ses passions l’emportent dans son jugement celui ci est pervers.
– celui qui juge par autre que ce qu’Allah a révélé pour nuire et causer du tort à celui qu’il juge tout en
sachant qu’il lui est obligatoire de juger par ce qu’Allah a révélé et qu’il commet un péché, celui ci est
injuste.
♦ Le cinquième :
Celui qui a une répulsion au sujet d’une chose que le messager ‫ صلى هللا عليه وسلم‬a apporté est mécréant
même s’il pratique la chose en question.

♦ Le sixième :
Celui qui se moque, se raille d’une chose faisant partie de la religion du messager ‫ صلى هللا عليه وسلم‬, de la
récompense d’Allah ou son châtiment est un mécréant et la preuve est la parole d’Allah ‫ تعالى‬:

“Est-ce d’Allah, de ses versets et de son messager que vous vous moquiez ? Ne vous excusez
point vous avez bel et bien mécru après avoir eu la foi.” [sourate At Tawba v. 65/66]
♦ Le septième :
La sorcellerie et parmi ce qui en fait partie : as sarf (3) et al ‘atf (4).
Celui qui la pratique ou bien l’agrée a mécru.
Et la preuve à ce sujet est la parole d’Allah ‫ تعالى‬:

“et ils ne l’enseignent à quiconque sans l’avoir au préalable prévenu : “nous ne sommes rien
d’autre qu’une tentation ne sois donc pas du nombre de ceux qui mécroient.”” [sourate Al Baqara,
v.102]
(3) Ndt : as Sarf est un type de sorcellerie employé pour repousser l’ensorcelé(e) des actes d’obéissance
et des bonnes œuvres ou/et l’éloigner de son conjoint ou sa conjointe.
(4) Ndt : al ‘Atf est un type de sorcellerie employé pour attirer l’ensorcelé(e) vers les actes de
désobéissances et les turpitudes, ou crée une attraction envers les femmes ou les hommes étrangères
ou étrangers ou bien de crée une attraction du mari vers son épouse afin que celui ci obéisse au doigt et
à l’œil de celle ci comme s’il était son esclave.
♦ Le huitième :
Apporter son soutien aux associateurs et leur venir en aide contre les musulmans et la preuve de cela est
la parole d’Allah ‫ تعالى‬:

“Quant à celui qui les prend pour alliés parmi vous, alors il est des leur. Certes Allah ne guide pas
les gens injustes.” [sourate Al Ma’ida, v.51]
♦ Le neuvième :
Celui qui a la conviction qu’il soit possible et permis à certaines personnes de se soustraire à la
législation de Muhammed ‫ صلى هللا عليه وسلم‬, comme ce fut le cas pour Al Khadir avec la législation de
Moussa ‫ عليه السالم‬alors il est mécréant. (5)
(5) Ndt : c’est notamment une prétention des soufis égarés dont les gourous prétendent qui sont en lien
direct avec Allah et qu’ils n’ont pas besoin de la transmission de la révélation par l’intermédiaire des
messagers, qu’Allah fait directement descendre sur eux des révélations. Ces gourous soufis extrémistes
en sont même arrivés au point de ne plus pratiquer aucun acte d’adoration en donnant une interprétation
totalement égarée du verset où Allah dit : “et adore ton Seigneur jusqu’à ce que te vienne la
certitude”. Ils ont dit : “nous avons la certitude” et ont donc arrêté d’adorer Allah alors que ce qui est
voulu par la certitude dans ce verset c’est : la mort.
Leur argument par le fait qu’Al Khadir s’est soustrait à la législation de Moussa n’a aucune valeur et ce
pour plusieurs raisons :
– Moussa était un prophète envoyé seulement aux fils d’Israël comme ce fut le cas de tous les prophètes
avant Muhammed qui étaient envoyés uniquement à leur peuple. Et Al Khadir ne faisait pas partie des fils
d’Israël. Ajouté à cela que l’avis prépondérant au sujet d’Al Khadir dit qu’il était un prophète, il avait donc
sa propre chari’a.
– Muhammed ‫ صلى هللا عليه وسلم‬fut envoyé à l’ensemble des êtres humains et des djinns et ceci est l’une de
ses spécificités. Il est également le sceaux des prophètes et pour ces deux raisons il n’est permis a
personne après son avènement de se soustraire à sa législation. C’est ce que les textes du qur’an et de
la sounna indiquent et il nous a notamment été rapporté par lui de façon authentique que lorsque ‘Issa
descendra à la fin des temps, il brisera la croix et egorgera le porc et jugera selon la chari’a de
Muhammed ‫صلى هللا عليه وسلم‬. Dès lors, si même le prophète ‘Issa ‫ عليه السالم‬a l’ordre de juger avec la chari’a
de Muhammed ‫صلى هللا عليه وسلم‬, alors ceux dont le rang est moindre que celui de ‘Issa sont d’autant plus
concernés par cette obligation.
♦ Le dixième :
Le fait de se détourner de la religion d’Allah ‫ تعالى‬, de sorte à ce que l’individu ne l’apprend pas ni ne la
met en pratique.

Et la preuve à ce sujet est la parole d’Allah ‫ تعالى‬:

“Et qui est plus injuste que celui à qui on rappelle les versets de son Seigneur puis qui s’en
détourne. Certes nous nous vengerons des criminels.” [sourate As Sajda, v.22]
⇒ Et il n’y a concernant l’ensemble de ces annulatifs aucune distinction entre celui qui tombe
dedans que ce soit par la plaisanterie, ou bien sérieusement ou encore celui qui y tombe par
crainte de quelque chose exception faite de l’individu contraint. (6)
Et tous ces annulatifs représentent à eux seuls un énorme danger, et font partie de ceux dans
lesquels les gens tombent le plus.
Il convient donc au musulman d’être en garde vis à vis d’eux et de craindre pour sa propre
personne de tomber dedans.
Nous implorons Allah de nous protéger contre ce qui provoque inévitablement sa colère ainsi que
contre son châtiment douloureux et que les éloges d’Allah soient sur la meilleure créature
Muhammed ainsi que sur sa famille et ses compagnons.
(6) Ndt : pour que la contrainte soit considérée comme telle et qu’elle constitue une excuse prise en
compte pour l’individu qui la subit il faut :
– que la personne soit réellement contrainte et non pas uniquement craintive.
– qu’elle ne commette pas d’interdit ou d’acte de mécréance par complaisance envers les mécréants.
– que le coeur de la personne qui commet une mécréance par contrainte demeure empli de foi et qu’elle
répugne en son for intérieur l’acte qu’on la contraint à accomplir.
– qu’en agissant sous la contrainte son intention soit de repousser la menace qui pèse sur elle et non de
satisfaire les mécréants.
– que la personne soit dans l’incapacité de se défendre elle même.
– que dans l’esprit de la personne contrainte ce qui prédomine est qu’elle sera touchée par de ce dont on
la menace si elle ne fait pas ce qu’on lui ordonne.
– et il faut pour que la contrainte constitue une excuse prise en compte qu’il s’agisse d’une contrainte
face à un réel danger dans ce qui attenterait à la vie de la personne contrainte et non pas de simples
menaces ne représentant pas un danger imminent pour la vie de la personne.
Enfin sur cette question, les gens de science ont divergé sur la question de savoir s’il est meilleur de faire
preuve de résolution face à la menace de celui qui nous contraint a faire un acte de mécréance quitte en
payer de sa vie ou bien si le mieux est de faire ce à quoi l’on nous contraint tout en remplissant les
différentes conditions.
La position médiane sur cette question est d’observer la situation selon la personne.
Si elle fait partie des savants et des personnes jouissant d’une notoriété et d’un rang au milieu de la
masse des gens, alors pour ce type de personne, il convient de faire face au pire et de faire preuve de
détermination et ne pas céder à la pression pour servir d’exemple aux gens de la masse et qu’ils voient
chez lui qu’il a patienté sur la vérité sans flancher pour ne pas affaiblir leur moral et la foi et risquer qu’ils
ne s’égarent.
Comme ce fut le cas par exemple de l’imam Ahmed ‫ رحمه هللا‬qui refusa jusqu’au bout de proclamer la
création du qur’an, qui endura pour cela la prison, le fouet et tout un tas de persécutions. S’il avait cédé,
alors cette innovation qui représente une mécréance majeure l’aurait emporté et tout le reste de la
communauté aurait cédé.
C’est d’ailleurs pour cette raison que l’imam Ahmed est surnommé l’imam des gens de la sounna et du
consensus, car par sa cause Allah préserva la croyance des salafs intacte à son époque et pour ceux
venus après lui.
Si par contre la personne contrainte fait partie des gens de la masse, alors c’est en fonction de ce qu’elle
peut supporter et aucun blâme ne saurait lui être fait si elle commet par contrainte ce qu’on lui ordonne
en remplissant toutefois les conditions sus mentionnées.
traduit par SalafIslam.fr

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