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ÉDITORIAL

FR:. VIOREL DĂNACU 33º


GRAND MAÎTRE ,
GRANDE LOGE NATIONALE DE LA
ROUMANIE - LOGES DE RITUALISME COMPARÉ ET DE RECHERCHE MAÇONNIQUE
PRÉSIDENT CENTRE RÉGIONAL D'ETUDES FRANC-MAÇONNIQUES PARIS BUCAREST

LA GRANDE LOGE NATIONALE DE LA ROUMANIE- LOGES DE RITUALISME


COMPARÉ ET DE
RECHERCHE MAÇONNIQUE, EST LA SEULE OBÉDIENCE MAÇONNIQUE
PROPRE, QUI PEUT RÉGÉNÉRER LA FRANC-
MAÇONNERIE D'AUJOURD'HUI EN ROUMANIE, EN REDÉCOUVRANT TOUS LES
FRÈRES, POUR FAIRE UN FRONT COMMUN
CONTRE L'IGNORANCE, LE MENSONGE, LA TROMPERIE, LA CORRUPTION, LE
TRAFIC D'INFLUENCE, ETC. QUE TOUT LE MONDE
DIT AUJOURD'HUI : TUER

Loges de Ritualisme Comparé et de Recherche


Maçonnique, constitue la maturité de la pensée
maçonnique par l'approfondissement de ses sources et leur
convergence en une entité doctrinale
maçonnique philosophique constitutionnelle..

La franc-maçonnerie établie sur le territoire roumain a trouvé un arrière-plan fertile, archaïque


et
préchrétien ; d'où le caractère profondément religieux, le penchant pour la méditation et le
traditionalisme du peuple roumain.
Aujourd'hui, la franc-maçonnerie roumaine est devenue un club où des personnes de différentes
professions et de différents âges se rassemblent, se rencontrent, font des affaires, gagnent
beaucoup d'argent, exercent autant d'influence que possible, un lieu qui ressemble à un étal de
marché où l'on peut vendre et acheter n'importe quoi.
Ce qui est triste, c'est qu'ils se sont révélés publiquement à travers des vidéos maçonniques, avec
des rituels maçonniques, soit en tapant des mains, soit en chantant des chansons patriotiques,
comme à l'école, ou à travers des carnavals publics dans les rues, vêtus d'habits maçonniques, tout
cela en contradiction avec les règles maçonniques.
Un club où les gens sont désinformés, manipulés, trompés, tout cela en contradiction avec les
vertus, les règles et les coutumes maçonniques.
J'entends beaucoup parler de francs-maçons réguliers et irréguliers, en Roumanie depuis au
moins 30 ans, beaucoup parlent de réguliers-réguliers, comme on mâche un chewing-gum.
Je suis vraiment désolé pour le regretté artiste Florian Pitis, Grand Porte-parole de la Grande Loge
Nationale de Roumanie, qui a mâché ce chewing-gum régulier-irrégulier, sans que personne ne lui ait
expliqué ce que signifie régulier-irrégulier, ils l'ont pratiquement utilisé, manipulé dans le lancement
incessant de ce slogan, dont tous ceux qui en parlent tombent dans la dérision.
J'ai parlé à l'étranger aux Grands Maîtres, pour comprendre ce slogan, ils ont tous ri, me disant qu'il
n'était plus d'actualité, qu'ils connaissaient ce slogan il y a des décennies, mais qu'aujourd'hui il n'est
plus du tout utilisé.
L'exemple maçonnique digne d'être suivi par la Franc-maçonnerie dans le monde, qui construira
une unité maçonnique dans la diversité, une Franc-maçonnerie du futur, à travers un Pax
Maçonnique universel, est le modèle suivant de collaboration de la Franc-maçonnerie en France, à
savoir :

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

L'Association des Musées, Bibliothèques et Archives Maçonniques (A.M.M.L.A), dont le siège est à
Bruxelles, réunit chaque année au Congrès de l'A.M.M.L.A, les représentants-directeurs-
conservateurs de tous les musées, bibliothèques et archives maçonniques du monde, appartenant
aux Grandes Loges Nationales, Grandes Orientales, Grandes Loges Féminines, Centres d'études
maçonniques, ou ils présentent chacun le patrimoine maçonnique dont ils héritent. Pour être
membre de l'A.M.M.L.A., il faut posséder un musée, une bibliothèque ou des archives maçonniques.
De cette façon, les choses sont simplifiées, puisque seuls ceux qui ont une culture et une pensée
maçonniques y participent.
Le Congrès de l'A.M.M.L.A. des autres années, y compris 2023, est accueilli pour une journée ou une
demi-journée par les Obédiences maçonniques suivantes en France : Grand Orient de France, Grande
Loge de France (celle avec laquelle nous avons signé, en décembre 2002, le Traité d'amitié et de
reconnaissance mutuelle) et Grande Loge Nationale de France (lignée anglo-saxonne, branche
U.G.L.E.).
Chacune des trois Obédiences maçonniques possède des musées, des bibliothèques, des archives
maçonniques impressionnantes et très anciennes, se respectent et se reconnaissent en tant
qu'Obédiences individuelles, s'entraident, ne s'accusent pas, elles sont un modèle de cohabitation
fraternelle exemplaire.
Chacune des trois Obédiences accueillant la réunion de l'A.M.M.L.A. à la fin offre une Agape
fraternelle à tous les participants, et le Banquet maçonnique est offert par les trois Obédiences
maçonniques françaises, toutes payées par elles.
Voici un modèle de collaboration, unique au monde, que tous les francs-maçons du monde doivent
mettre en œuvre, sans discrimination, dans la fraternité et la paix.
Je me suis rendu en 2017 à l'U.G.L.E, la Grande Loge Mère du Monde, à Londres, à l'occasion du
tricentenaire de la franc-maçonnerie anglaise, au musée maçonnique de l'U.G.L.E qui accueillait la
réunion annuelle de l'A.M.M.L.A (Association des Musées, Bibliothèques et Archives maçonniques)
basée à Bruxelles.
J'ai assisté à la présentation de trois planches d'architectures dans le cadre des travaux
maçonniques de l'A.M.M.L.A par des représentants du musée U.G.L.E, dont deux concernaient des
femmes franc- maçonnes, ce qui est incroyable alors que la franc-maçonnerie anglaise est contre
l'initiation des femmes à la franc-maçonnerie.
Nous, les frères de la GRANDE LOGE NATIONALE DE LA ROUMANIE - Loge de Ritualisme Comparé et
de Recherche Maçonnique, continuons à travailler dans la Franc-maçonnerie régulière, en adhérant
strictement aux cinq grands principes maçonniques, universellement acceptés par toute la Franc-
maçonnerie régulière dans le monde, à savoir : croire au Grand Architecte de l'Univers et à
l'immortalité de l'âme ; sur l'autel des serments, avoir la Sainte BIBLE, ouverte à la vue, au Saint
Évangile de l'Apôtre Jean, le Compas et l'Echer, qui sont ensemble les trois grandes lumières de la
Franc-maçonnerie ; dans les tenues maçonniques, ne pas faire de politique ; dans les tenues
maçonniques, ne pas faire de religion ; ne pas accepter la mixité, c'est-à-dire ne pas accepter les
femmes à l'initiation.
Expliquons de maniere simple pour que tout le monde comprennent, ce que veut dire regulier et
irregulier, c'est comme conduire une voiture, tant que vous respectez le code de la route, vous
restez sur la route,vous etes dans les regles (regulier), mais si vous ne respectez pas le code de la
route et que vous sortez de la route, vous n'etes plus dans les regles (irregulier), c'est simple et clair.
Ne pas mélanger la "régularité" avec la "reconnaissance" maçonnique qui signifie autre chose, à
savoir : la régularité comme nous l'avons montré plus haut, signifie respecter les règles maçonniques
dans la tenue rituelle, ou si vous faites des carnavals porter un tablier maçonnique et un cordon
autour du cou, marcher dans les rues ou frapper des mains, quand le signe discret est différent ou
chanter en tenue maçonnique, où nous savons que vous n'êtes pas autorisé à parler à moins que vous
ne le demandiez et que l'on vous donne la parole étant l'ordre et non le chaos et beaucoup d'autres
irrégularités, comme la méthode de l'excitation de l'œil de Shiva, symbole de la connaissance sacrée
et de la sagesse, pratiquée en tenue rituelle, alors l'ensemble du travail maçonnique viole les règles
maçonniques et vous vous déclarez irrégulier, en droit et en fait.

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

La reconnaissance maçonnique est une reconnaissance mutuelle entre deux Grandes Loges
Nationales, qui commencent à faire les premiers pas pour se connaître, s'inspecter, voir si les règles
maçonniques, les coutumes maçonniques, la Constitution et les Règlements Maçonniques Généraux
sont respectés, dans quel Rite elles travaillent, etc.
Si les règles maçonniques sont respectées et qu'il y a compatibilité maçonnique du rite et du rituel
maçonniques, les deux Obédiences maçonniques peuvent proposer les étapes suivantes pour signer
un Traité d'Amitié et de Reconnaissance Mutuelle, qui permet aux frères des deux Obédiences
maçonniques de se rendre visite, de représenter l'image de l'Obédience maçonnique, de se faire
connaître, de nommer leurs soi-disant "Garants de l'Amitié", pour promouvoir une meilleure
connaissance de l'histoire des Obédiences maçonniques, organiser des activités maçonniques
communes entre les deux Obédiences maçonniques amies.
Les "Garants de l'Amitié" des deux Grandes Loges Maçonniques sont la seule forme de
représentation des deux Obédiences Maçonniques auprès des Grands Maîtres. Il est exclu
l'expression de "leaders informels sur les Balkans" telle que lancée par certains leaders
d'Obédiences maçonniques, ex-securistes et communistes, afin de cacher leur passé sous le masque
de l'honorabilité de l'Ordre maçonnique, expression qui traduite par n'importe qui, ne signifie qu'une
sorte d'espions de la Franc- maçonnerie, qui a malheureusement existé dans l'histoire de la Franc-
maçonnerie mondiale. Par exemple, comment avoir un garant de l'amitié à la Grande Loge de Grèce,
ce qui est correct, et nommer également un leader informel dans les Balkans, au-dessus des garants
de l'amitié de toutes les Grandes Loges dans les Balkans, comment ce chevauchement de leaders
serait-il interprété, avec des inquiétudes de quelle nature ? Il n'y a pas eu et il ne peut y avoir une
telle chose, désolé pour les dirigeants obsédés par le pouvoir.
Afin de clarifier les choses et de ne pas se faire mentir et tromper par les propagandistes des loges
maçonniques, je vous informe que la Grande Loge Unie d'Angleterre, la Grande Loge Mère du Monde,
U.G.L.E., n'a signé aucun Traité d'Amitié et de Reconnaissance Mutuelle avec aucune Grande Loge
Nationale sur le territoire de la Roumanie.
Donc, du point de vue de la reconnaissance maçonnique, jusqu'à aujourd'hui, en Roumanie, il n'y a
pas de document officiel, mais seulement un diplôme maçonnique, qui est un type de document
maçonnique, autre que le Traité d'Amitié et de Reconnaissance Mutuelle. Le Diplôme est une chose
et le Traité en est une autre, le Diplôme de Reconnaissance que l'U.G.L.E. a accordé à Eugen Ovidiu
Chirovici, est un signe de respect et de reconnaissance de l'existence de la Franc-maçonnerie
roumaine, il ne signifie pas la reconnaissance de sa régularité.
La franc-maçonnerie anglaise, et pas seulement, ne veut pas entendre parler de la franc-
maçonnerie roumaine, des irrégularités en son sein, après les scandales concernant la corruption
dans la franc- maçonnerie roumaine, les lettres maçonniques envoyées entre tous les francs-
maçons roumains et étrangers, par lesquelles nous nous sommes mis les mains sur la tête et nous
nous sommes retrouvés dans le fond vide et nous nous insultions comme des gitans à la porte de la
tente, les divisions maçonniques qui ont eu lieu récemment à la Grande Loge Nationale de Roumanie,
avec le départ de la plupart des frères les plus valeureux, au frère George Ivascu, Grand Maître,
ancien Ministre de la Culture, les brûlures entre les colonnes des dirigeants maçonniques, voir Costel
Iancu, leur propre Souverain Grand Commandeur depuis 27 ans, qui jusqu'à hier le vénérait et ensuite
ne l'estimait plus, Tout cela, et bien d'autres choses encore, montre que la franc-maçonnerie n'est
pas seulement irrégulière, mais qu'elle est immature et qu'elle est en train de devenir un terrain de
jeu pour les enfants.
Si nous prenons en compte un fait bien connu, à savoir la consécration de la Grande Loge Nationale
de Roumanie, le 24 janvier 1993/5993, à la Maison Vernescu, Salle des Miroirs, à Bucarest, où ceux qui
ont rallumé les lumières maçonniques, improprement dit rallumé les lumières, parce que la lumière
maçonnique a touché l'âme de chaque franc-maçon roumain, dans le pays ou en exil, de sorte que la
lumière ne s'est jamais éteinte, ont été les Frères du Grand Orient d'Italie.
Les Grands Orients ont publiquement reconnu leurs statut de franc-maçonnerie irrégulière, parce
qu'ils ne prêtent pas serment sur la Sainte Bible, qu'ils acceptent l'initiation d'athées, qu'ils font de la
politique et de la religion en tenue maçonnique, qu'ils acceptent l'initiation de femmes, et qu'ils
travaillent donc à l'encontre des règles maçonniques universelles acceptées.

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

L'Illustre Frère Nicu Filip, m'a parlé du 24 janvier 1993, jour qu'il a imposé comme celui où il a
accepté d'être installé comme Premier Grand Maître après 1989, considéré comme le Patriarche de
la Franc- maçonnerie roumaine, parce qu'il a cédé aux pressions des services, que le Grand Orient
d'Italie, irrégulier, allume les lumières, au lieu de la Grande Loge Nationale de Yougoslavie, comme le
réclamait l'Illustre Frère Nicu Filip et comme il était légitimement normal historiquement et en tant
que voisins qui étaient très unis.
Compte tenu de ces faux pas et de bien d'autres, il est temps que certains qui se sentent fiers
cessent d'être aussi hypocrites et de prétendre sans cesse que certains sont des réguliers et
d'autres des irréguliers, c'est une moquerie.
L'ensemble des travaux maçonniques est pratiqué sur la base des trois principes universels
reconnus et inscrits en lettres d'or sur le frontispice de tout temple maçonnique, à savoir Liberté,
Égalité, Fraternité, l'ouverture et la clôture des travaux rituels, comme l'ensemble des travaux
initiatiques, sont proclamés à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers, c'est à dire Dieu.
Personne n'a jamais vu Dieu descendre sur terre et dire : "Vous travaillez pour ma gloire, mais les
autres, y compris les gens de couleur, n'ont pas le droit de travailler pour ma gloire. C'est un grand
problème aux États-Unis d'Amérique, qui ne reconnaissent pas la franc-maçonnerie de couleur, eux
qui se déclarent précisément un État maçonnique, régulier et puissant, discriminant Blancs et Noirs,
incroyable.
Je demande à tous les frères et à tous les Roumains de ne pas se laisser tromper, mentir par ces
désinformations sécurito-communistes, de connaître les différentes opinions de ceux qui ont plus
de 30 ans d'expérience dans la franc-maçonnerie, avec le désir de connaître la Vérité, au service de
laquelle nous travaillons sans relâche dans les loges maçonniques. Tout cela pour la connaissance.
Tout au service de la vérité. Construisons une franc-maçonnerie aux fondements chrétiens
orthodoxes.
Tous ceux qui ont suivi les règles sont réguliers, je crois savoir qu'il y a aujourd'hui en Roumanie
plus de 70 Grandes Loges, Obédiences maçonniques.
Il est vrai que la plupart d'entre eux sont irréguliers dès le départ, s'inscrivant auprès des tribunaux
et devenant officiellement des O.N.G., mais d'un point de vue maçonnique, ils ne remplissent pas les
critères de consécration d'une Grande Loge, à savoir :

- Une Grande Loge maçonnique est nécessairement composée de trois loges maçonniques
fondatrices, elles-mêmes consacrées par une autre loge maçonnique régulière ;
- La consécration de la Grande Loge doit avoir lieu lors d'un congrès maçonnique convoqué par la
Grande Loge qui consacre la nouvelle obédience maçonnique ;
- Le ou les candidats à la dignité de Grand Maître doivent avoir un minimum de 5 ans dans la franc-
maçonnerie et avoir été au moins une fois Vénérable d'une Loge maçonnique, afin de convaincre
qu'il a l'exercice de la direction de la fraternité ;
- Respecter les 5 principes maçonniques réguliers universellement acceptés ;

De ce point de vue, de nombreuses Grandes Loges maçonniques ont été constituées comme des
associations de locataires dans une cage d'escalier, pour des intérêts mesquins et des avantages
personnels.
En conclusion, nous avons affaire à quelques Grandes Loges maçonniques régulières, je peux les
compter sur les doigts d'une main, et à beaucoup de Grandes Loges irrégulières, à mon avis, la
premiere erreure etait de la part de Horia Nestorescu Balcesti, qui, par désir de vendre ses livres
maçonniques et ses vêtements maçonniques (sorte de col, collier, bijoux maçonniques, gants) est
allé aux tenues maçonniques de toutes ces Grandes Loges, les élevant dans la gloire, sans se soucier
du prestige de la Franc-maçonnerie, de sorte qu'ils ont poussé de très grandes cornes, se croyant
quelqu'un, trompant ainsi le grand public.
En plus de se ridiculiser avec ces diversions, j'ai récemment entendu une autre version, à savoir,
m'a- t-on dit : En quoi est-il si difficile de venir demander la lumière au Grand Maître de la Grande
Loge Nationale de Roumanie, M. Minel ?
J'ai d'abord cru qu'il faisait une blague, puis je suis tombée des nues lorsqu'il a insisté et essayé de
me convaincre. J'ai dit que ce n'était pas vrai.
J'ai répondu, un peu méchamment, que nous prenons tous la lumière, à la résurrection, pendant les
jours saints de Pâques et tous les jours, du Soleil, le Soleil de justice.

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

Qui est Minel, Dieu, pour que nous venions chercher la lumière auprès de lui, qui est-il ? Est-il un
illuminé et nous ne le savons pas ? Ils sont vraiment devenus la risée du monde, avec ceci vous
mettez un point et STOP aux moqueries de la franc-maçonnerie roumaine.
Ce soi-disant Grand Maître a une telle haine injustifiée pour de nombreux francs-maçons, il a
même dressé une liste de plusieurs frères contre lesquels il a interdit aux frères de la Grande Loge
Nationale de Roumanie d'avoir des discussions, cette attitude est criminelle à l'époque actuelle,
alors que nous devrions parler de la Grande Chaine Maçonnique Universelle. Le père de Minel,
directeur de l'Institut d'oncologie de Bucarest, était membre de mon comité de doctorat, en tant
qu'évaluateur, et nous avons très bien collaboré. Un homme extraordinnaire.
A qui ressemble t'il , avec tant de haine, de vengeance, seulement s'il y avait un dialogue conflictuel
et même là, la fraternité ne vous permet pas, parce que la règle d'or dit, quand un frère est tombé,
vous tendez la main pour le ramasser, c'est ça la fraternité.
Parce qu'elle veut maintenir sa suprématie en tant que seule puissance maçonnique en Roumanie,
comme l'Angleterre, la Grande Loge Unie d'Angleterre, la Grande Loge Mère surmédiatisée du
monde, qui est le sujet de deshaccord dans toute la franc-maçonnerie du monde, qui a diffusé la
haine, et non l'unité des frères, ne reconnaît qu'une seule Grande Loge Nationale sur le territoire d'un
pays, c'est une discrimination. Anderson, un pasteur protestant a réécrit les Constitutions
maçonniques, en 1717, dans une tonalité protestante et a lancé une folie avec une seule Grande Loge,
dans un seul pays, et les Maçons de Minel, chrétiens orthodoxes, bavardent jusqu'à la folie, les écrits
du pasteur protestant Anderson, c'est un délire total.
C'est ce que Minel ne comprend pas : l'Europe, le monde entier luttent contre la discrimination,
défendent la liberté d'expression et les droits de l'homme fondamentaux et ne construisent pas
d'organisations totalitaires, extrémistes et irrégulières, parce que c'est ainsi qu'ils agissent. Ils ne
construisent pas, en tant que francs-maçons, des ponts entre les gens, les institutions, le dialogue et
la collaboration, comme le dit la Constitution maçonnique, ils lavent le cerveau de leurs membres
avec du régulier-irrégulier. Exactement, ils sont irréguliers, par la corruption et la violation du code
d'éthique maçonnique, en cultivant la haine entre les frères, ne se parlent plus entre eux, en se
menaçant les uns les autres, tous ces aspects constituent déjà un danger social, par l'éclatement de
conflits imprévus entre les francs-maçons, leurs organisations et la société profane.
Je pense que les institutions compétentes de l'Etat doivent immédiatement élever le statut de la
Grande Loge Nation de Roumanie au rang d'organisation d'utilité publique, parce qu'en faisant de la
discrimination, ils n'aident pas les Grandes Loges entre elles, mais augmentent les conflits entre
elles, ce qui, à l'heure actuelle, ne manque plus. Ils ont reçu de l'Etat roumain un terrain près de
Romexpo, à Bucarest, pour construire un temple maçonnique, pour lequel ils ont collecté de l'argent
pendant 30 ans, l'argent a été volé et le temple n'a jamais été construit.
S'ils n'ont pas de pouvoir, comme ils le prétendent, étant donné qu'ils sont la seule puissance
régulière en Roumanie, avec un statut de service public, c'est-à-dire qu'ils reçoivent du PIB de l'État,
de l'argent des contribuables roumains, un pourcentage de ?%, pourquoi personne ne prend des
mesures pour reprendre le terrain et y construire rapidement un hôpital moderne, une université
d'État moderne, comme nous en avons toujours besoin dans le système de santé et d'éducation de la
Roumanie. De quel genre de distractions securistes-communistes s'agit-il ?
Je condamne avec véhémence l'attitude de ces imposteurs infâmes, qui ont détruit les colonnes
du temple maçonnique, diluant le prestige que la franc-maçonnerie roumaine avait autrefois.
Nous, les frères de la GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE - Loge du Ritualisme Comparé et de la
Recherche Maçonnique, devons faire : Une franc-maçonnerie roumaine, une franc-maçonnerie pour
les Roumains, une franc-maçonnerie qui peut etre comprise par les Roumains, une franc-
maçonnerie régulière, rituelle, traditionnelle, morale et spirituelle.
Je crois en une franc-maçonnerie authentique, qui renaîtra de ses cendres comme l'oiseau Phéonix,
dans un avenir lointain, en rétablissant l'ordre, la paix, PAX MASONIC UNIVERSAL Reconstruire,
régénérer la franc-maçonnerie roumaine, pour les générations futures, afin que nous puissions être
fiers de nos actes, évoluer verticalement, spirituellement, briser la pierre rugueuse, Victor HUGA
disait : “ la est faite pour construire et non pour frapper”, construisons la fraternite en nous aimant
etroitement, en nous faisant confiance comme des freres, la confiance etant le lien qui nous unit
dans un fraternite forte, belle et utile a nos samblables.
Que le Grand Achitecte de l'Univers, c'est a dire Dieu, eclaire nos pensées, nos chemins, que nous
proclamions des vertus, des principes, des enseignement initiatiques, pendant de longes années, a
Sa Gloire.

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

L'APPARTENANCE À LA
FRATERNITÉ UNIVERSELLE
OR.: BRASOV
FR.: DANIEL TODOR

Je souhaite commencer cette allocution en citant quelques mots du message adressé par le pape
Jean-Paul II à l'occasion de la Journée mondiale de la paix en 2001 : "Au début d'un nouveau
millénaire, l'espoir que les relations entre les êtres humains soient de plus en plus inspirées par l'idéal
de fraternité véritablement universelle est plus vivant que jamais. Si cet idéal n'est pas partagé, la
paix durable ne pourra être assurée. De nombreux indices nous amènent à penser que cette
conviction est ressentie de manière plus forte dans la conscience de l'humanité. La valeur de la
fraternité est proclamée par les grandes "chartes" des droits de l'homme ; elle a été concrètement
manifestée par les institutions internationales importantes, notamment par les Nations Unies ; et elle
est aujourd'hui plus que jamais exigée par le processus de mondialisation, qui rassemble de manière
de plus en plus évidente les destins de l'économie, de la culture et de la société. La même réflexion
des croyants de différentes religions tend à souligner la manière dont la relation avec le Dieu unique,
le Père commun de tous les hommes, nous aide à nous sentir et à vivre comme des frères.
En révélant Dieu en Christ, ce principe est exprimé de manière extrêmement radicale : "Celui qui
n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour." Ou bien, je pourrais énoncer ici le premier article
de la Déclaration universelle des droits de l'homme, comme un idéal commun vers lequel les peuples
et les nations du monde devraient tendre : "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en
dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres
dans un esprit de fraternité." De nombreux profanes ou initiés ont tenté de définir la franc-
maçonnerie de différentes manières. En réalité, elle ne peut pas être définie en quelques phrases,
mais on dit le plus souvent qu'elle est un système allégorique de moralité, illustré par des symboles.
Cependant, c'est bien plus que cela. Nous pouvons en parler comme d'un cours sur la moralité qui
fait appel à l'allégorie et au symbole, mais en plus de cette signification, la franc-maçonnerie est
aussi une société organisée, une fraternité au sens véritable du terme. En cette époque troublée où il
semble que des valeurs essentielles se soient éteintes, la franc-maçonnerie, visant à la perfection de
l'homme, compatible avec toute foi ou conviction sincère, n'est ni une religion ni un substitut à la
religion, mais une alliance universelle qui construit de manière symbolique l'édifice universel de la
fraternité, rassemblant des personnes soucieuses de la perfection morale de l'humanité et
appliquant l'idéal de paix, de tolérance et de fraternité entre les individus. Ainsi, la fraternité est à la
base de l'ordre et s'exprime à travers la symbolique imposée à tous les membres, qui apprennent à
se connaître eux-mêmes, à s'entraider et à respecter leurs semblables. Ce n'est donc pas une
religion, mais elle oriente l'individu vers l'accomplissement de bonnes actions et l'encourage à se
perfectionner continuellement ; on peut dire de manière imagée et simpliste qu'il s'agit d'une
fraternité luttant contre le mal.
La Fraternité est avant tout un concept philosophique lié aux idées de Liberté et d'Égalité, formant
la célèbre devise de la Révolution française. La franc-maçonnerie spéculative, dans la tradition de
celle opérative, a compris l'importance de la Fraternité en assumant la désignation et la stimulation
de tous ses membres, comme le montrent également les Constitutions d'Anderson. Il est nécessaire
de comprendre que la fraternité est une transformation qui se produit d'abord en chacun de nous,
une transformation qui ne se réalise pas immédiatement, mais qui dure tout au long de la vie. C'est
pourquoi la Fraternité doit être comprise comme un processus de longue durée, comme un
cheminement intérieur qui mène à une vision, qui doit être construite par tous ceux qui sont
fermement convaincus que c'est le bon chemin, ainsi que par ceux qui attirent les autres vers celui-
ci, transformant tout en connaissance, en savoir-faire et surtout en savoir-être.
Aimer est un sentiment humain bien défini qui émane du cœur et qui, plein d'énergie, se répand
pour contagier les autres. Le maçon a pour devoir de comprendre que la solution de tous les
problèmes de l'Humanité dépend de l'amour fraternel.

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

Depuis ses débuts, la Franc-maçonnerie a suivi et continue de suivre avec cohérence les Trois
Grands Principes, à savoir : L'AMOUR FRATERNEL - chaque membre manifestera de la tolérance et du
respect envers les opinions de ses semblables et se comportera en toute circonstance avec bonté et
compréhension envers tout être humain ; L'ENTRAIDE - tous les frères sont enseignés à pratiquer
cette vertu, non seulement envers les membres de leur famille, mais aussi envers les membres de la
société dans laquelle ils vivent, principe qui doit être suivi par des efforts individuels ; LA VÉRITÉ - qui
constitue la pierre de touche de notre instruction.
Je crois fermement que la mise en pratique de ces trois principes est la seule voie pour atteindre
les normes comportementales les plus élevées de la vie de chaque être humain. Il existe donc une
éthique maçonnique perçue comme un code de lois éternelles, qui constitue en réalité la colonne
vertébrale de notre Ordre. Parmi elles, la loi de la fraternité universelle, de l'amour fraternel et de
l'entraide fraternelle occupe une place fondamentale. La loi de la fraternité est l'étoile polaire de la
Franc-maçonnerie, car c'est d'après elle que nous nous orientons sur tous les chemins de la vie.
L'esprit fraternel est le vecteur principal d'un comportement profondément humain. La fraternité de
sang nous est donnée par Dieu, mais la fraternité spirituelle doit être recherchée individuellement,
comme un idéal sublime qui éclaire et guide les pas des profanes vers le Temple. L'amour fraternel
confère à l'Art royal une dimension spirituelle universelle, et il ne naît que sur le sol fertile de l'amitié,
illuminant notre Œuvre comme un ange gardien, car sans lui, nous errerions vainement sur le chemin
de l'accomplissement. Cet amour crée des ponts de liaison entre des individus peut-être très
différents, grâce au langage universel de compréhension et de coopération au bénéfice de
l'humanité. Comme nous le savons probablement tous, aimer nos frères n'est pas facile du tout, car
cela implique avant tout l'esprit de sacrifice, et sur le long chemin de la vie, nous sommes peut-être
tentés d'abandonner notre prochain, car la haine et l'égoïsme nous attirent pour devenir la proie de
nos propres frustrations.
Aimer est la loi même de la vie... Dieu est amour. Lorsque nous faisons place à l'amour dans notre
cœur, nous faisons en réalité place à Dieu lui-même, et pour que l'amour puisse entrer en nous, l'ego
doit partir. L'ego et l'amour s'excluent mutuellement, tout comme l'obscurité ne peut être là où il y a
la lumière. En nous appelant Frères, nous ne sommes plus séparés par les frontières, nous ne sommes
plus divisés par la religion, la langue, la politique, l'idéologie ou la culture. La mondialisation n'est pas
seulement une expression des temps actuels, mais une nécessité vitale pour la survie de l'espèce
humaine. Nous nous reconnaissons mutuellement, où que nous soyons, en parlant pratiquement la
même langue, celle de l'amour fraternel, de l'amour inconditionnel envers notre prochain. Nous
sommes comme une immense famille caractérisée par tous les attributs nécessaires : amour,
compréhension, tolérance, respect des opinions des autres, altruisme et bonté. On ne peut jamais
accéder aux secrets de l'Art royal si l'amour ne devient pas une croyance profondément enracinée
en nous-mêmes. Puisque nous sommes tous Frères, il est de notre devoir de nous aider
mutuellement, en passant de l'idée à l'action concrète. Cette aide n'a pas de frontières, car la Chaîne
maçonnique doit s'étendre à travers le monde, comme un fondement sur lequel se développe toute
notre personnalité complexe et entière.
Il doit être offert en permanence, dans toutes les circonstances de la vie, non seulement dans les
moments difficiles, mais surtout lorsque cela n'est pas sollicité, car il ne doit pas venir de la pitié, en
affectant la dignité, mais de l'amour. Cependant, cela suppose que nous nous connaissions mieux les
uns les autres afin de pouvoir nous soutenir mutuellement, avec le respect et la discrétion
appropriés. L'aide fraternelle n'a pas de limites concrètes, mais elle doit venir du cœur, être
généreuse et surtout désintéressée, ne pas être un motif de louange, car c'est ainsi seulement que
nous pouvons réellement devenir meilleurs.
De même que nous prenons soin de notre propre vie, prenons soin aussi de la vie des autres, et
alors notre vie acquerra une dimension sublime. Beaucoup conviennent que l'amour est un
sentiment merveilleux et se demandent comment y parvenir sans savoir qu'il est déjà en nous-
mêmes. Le don de soi, le sacrifice total et la Grâce divine nous conduiront certainement là où nous le
souhaitons, si tel est réellement notre désir. La fraternité est une étape importante pour conquérir la
paix, le ciment indispensable à l'édification de nos temples intérieurs, et certains d'entre nous ont
une âme suffisamment forte pour faire preuve d'un dévouement particulier, dont la seule
récompense réside dans la certitude vertueuse d'avoir rendu d'autres êtres heureux. Cependant,
laissons à chacun la liberté d'interpréter ces choses selon sa propre croyance ou philosophie
personnelle.

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

GIUSEPPE GARIBALDI - SUR L'AMITIE, LA


FRATERNITE ET LES CAMPAGNES MILITAIRES

FR:. GEORGE ȘT. SAVU 30º


GRAND TRÉSORIER - GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
LOGE DE RITUALISTIQUE COMPARÉE ET DE RECHERCHES
MAÇONNIQUES

Giuseppe Garibaldi était un leader politique et militaire italien, connu principalement pour son rôle
dans le mouvement d'unification de l'Italie au XIXe siècle, connu sous le nom de Risorgimento. Tout
au long de sa vie, Garibaldi a été impliqué dans plusieurs organisations et mouvements politiques, y
compris la franc-maçonnerie, en tant que partisan du républicanisme et de l'égalité sociale.
Il a entamé sa carrière en tant que marin, participant à plusieurs expéditions à travers le monde.
En 1833, il a rejoint le mouvement pour l'indépendance du Brésil et a joué un rôle important dans la
création de l'État de Rio Grande do Sul. En 1848, il est retourné en Italie et s'est engagé dans la lutte
pour l'unification de l'Italie.
Pendant le Risorgimento, Garibaldi était connu pour ses campagnes militaires contre les forces
autrichiennes qui occupaient une grande partie du nord de l'Italie. En 1860, il a dirigé une expédition
militaire en Sicile et a conquis l'île avec le soutien populaire. Tout au long de sa vie, il a été un fervent
défenseur du républicanisme et de l'égalité sociale. Il a été critiqué par certains pour son style de vie
simple et sa façon de s'habiller, incluant un pantalon bleu court et une chemise rouge, connu sous le
nom de "costume Garibaldi". Il était également un défenseur des droits des femmes et de l'éducation
gratuite et obligatoire.

ALEXANDRE DUMAS ET L'EXPÉDITION DES "MILLE" MENÉE


PAR GARIBALDI EN SICILE

Alexandre Dumas était un écrivain français connu pour ses écrits historiques et d'aventure, tels
que ses célèbres romans "Le Comte de Monte-Cristo" et "Les Trois Mousquetaires", ainsi que bien
d'autres. Il était également un fervent partisan de la cause de Garibaldi et a soutenu le mouvement
garibaldien au XIXe siècle, devenant ami pendant la campagne en Italie, où Dumas a aidé à organiser
les volontaires italiens qui se sont joints à Garibaldi. Dumas a également écrit un livre sur l'expédition
garibaldienne en Sicile, intitulé "Mémoires de Garibaldi en Sicile", publié en 1860.
Le 9 mai 1860, Dumas a débarqué dans le port de Gênes, désireux de participer à l'expédition en
Sicile. Alors que l'écrivain français se dirigeait vers l'Orient, il a appris que Garibaldi, avec une
poignée de volontaires, environ mille hommes, se dirigeait vers la Sicile pour combattre les Bourbons
et entamer le processus de "libération" de la présence étrangère. Alors, l'écrivain a décidé de
changer immédiatement de cap, mais une fois arrivé à Gênes, il a appris que les soldats de Garibaldi
étaient déjà partis de Quarto dans la nuit du 5 au 6 mai 1860. Têtu, Dumas a décidé de se joindre
quand même aux chemises rouges, fasciné par l'idée de pouvoir être directement impliqué dans le
processus de dissolution du pouvoir des Bourbons qu'il considérait comme synonyme de tyrannie et
de sous-développement.
Le livre décrit les événements qui ont eu lieu lors de l'expédition des "Mille" dirigée par Garibaldi
en Sicile en 1860, où Dumas présente l'histoire d'un groupe de volontaires italiens rejoignant les
forces de Garibaldi dans la lutte pour l'unification de l'Italie, et raconte en détail les combats
sanglants entre les forces de Garibaldi et les forces royales bourboniennes qui contrôlaient la Sicile.

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

Dumas met en avant l'héroïsme et le sacrifice des volontaires


italiens et souligne l'importance de la campagne de Garibaldi. Ces
volontaires sont décrits comme courageux et déterminés à se
battre pour la liberté de l'Italie. Ils sont guidés par un personnage
fictif nommé Salvator, qui les inspire à lutter contre l'oppression et à
se battre pour un avenir meilleur pour leur pays. Le livre de Dumas
joue un rôle important dans la popularisation de cette cause en
France et dans d'autres parties du monde. Des personnes de
diverses régions d'Europe ont également décidé de partir et de
combattre dans le sud de l'Italie pour soutenir l'une ou l'autre des
parties. Cependant, à cette époque, les mobilisations
internationales étaient généralement assez limitées, en fait, la
grande majorité des observateurs européens devaient se contenter
des nouvelles circulant dans les journaux pour se faire une idée de
ce qui se passait en Sicile et de l'avancée de la campagne de
Garibaldi.
Pendant l'expédition, Garibaldi a reçu le soutien de la population sicilienne, qui était fatiguée de
l'oppression des Bourbons et désirait la liberté et l'indépendance. La population a offert aux
volontaires de la nourriture et un abri, et certains ont même combattu aux côtés des forces de
Garibaldi.
Il est bien connu qu'Alexandre Dumas a eu une activité prestigieuse en publiant de nombreux
articles de presse, des reportages et des interviews avec certains participants à l'expédition des
"Mille", ce qui en a fait un événement éminemment journalistique, largement médiatisé à travers le
monde. En juin 1860, les "Mémoires de Garibaldi" ont été rendues publiques par une maison d'édition
bien connue, et au fil du temps, elles ont été considérées comme une source d'inspiration pour de
nombreux lecteurs, compte tenu du mythe créé autour de lui en tant que héros, homme courageux
et personnage légendaire. Dumas a étudié en détail le manuscrit original qui lui avait été confié par
Garibaldi, l'intégrant et y apportant des révisions personnelles, des réflexions et des événements
non présents dans le manuscrit, reconstitués à la fois à partir de divers documents et grâce aux
témoignages directs du général, dont Dumas semblait assez enthousiasmé de s'approprier un rôle
actif dans la construction de son propre mythe.
Le célèbre journal Times a consacré un article détaillé aux actions
de Garibaldi. Dumas n'était pas le seul reporter à suivre et à écrire sur
l'expédition garibaldienne dans les journaux européens et
internationaux. Parmi les autres journalistes, citons par exemple le
journaliste français Edmond Texier, Ernest Alfred Vizetelly, qui
travaillait pour le journal anglais Illustrated London News, Devaux et
De Fonvielle pour le parisien L'Illustration, et Nast, un collaborateur
germano-américain du magazine américain Harper's Weekly. En ce
qui concerne ces reportages, il convient de souligner qu'à travers les
nouvelles, les photographies et les interviews, ils ont contribué à
construire un récit de la Sicile comme un Vésuve de l'Europe, une
image qui circulerait sur le Vieux Continent, associée à la figure
idéalisée de Garibaldi. Tout cela stimulera un débat mondial sur la
forme de l'État, la gouvernance et la légitimité de l'action
révolutionnaire mise en œuvre, impliquant des discussions entre
politiciens, intellectuels, artistes, citoyens ordinaires et lecteurs
intéressés par ce type de débat.
En fin de compte, Garibaldi et ses forces ont réussi à libérer la Sicile du contrôle des Bourbons,
contribuant ainsi à l'unification de l'Italie. Son expédition en Sicile a été un moment important dans
l'histoire de l'Italie et a inspiré de nombreux autres mouvements nationaux à travers le monde.
Ainsi, la relation entre Alexandre Dumas et Giuseppe Garibaldi a été forte et a démontré leur
engagement commun envers la libération de l'Italie, ainsi que pour la liberté et l'indépendance
nationale. En reconnaissance, Garibaldi l'a nommé directeur du musée de Naples, où Dumas est
resté pendant quatre ans.
De plus, Garibaldi était présent aux funérailles de Dumas en 1870 et a déclaré : "J'ai perdu un ami,
mais l'Italie a perdu un étranger qui a combattu pour sa liberté".

PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

GIUSEPPE GARIBALDI ET LA FRANC-MAÇONNERIE

Giuseppe Garibaldi a été initié à la Loge maçonnique "L'Asil de la Vertu" à Montevideo, en Uruguay,
en 1844, lorsqu'il était en exil. Vingt ans plus tard, il deviendra le Grand Maître du Grand Orient
d'Italie.
En 1861, il se voit décerner le titre honorifique de Premier Maçon d'Italie par le Grand Orient d'Italie
à Turin, car "…Plus que tout autre Italien, sans aucun doute, il était le porteur des principes
fondamentaux de la Franc-maçonnerie : la liberté d'expression, l'égalité de tous devant la loi, la
fraternité, en particulier en faveur des faibles, des nécessiteux et des opprimés, la justice, le sens
de l'intérêt général et la tolérance !".
En 1862, il fut élu Grand Maître du Conseil Suprême Écossais de Palerme, titulaire du 33e degré du
Rite Écossais Ancien et Accepté, ce qui lui apporte la reconnaissance officielle et le soutien de la
franc-maçonnerie américaine.
En 1864, il occupe la plus haute dignité de l'ordre, celle de Grand Maître du Grand Orient d'Italie.
En 1872, Garibaldi est nommé membre honoraire du "Sanctuaire Souverain du Rite Ancien et
Primitif" pour la Grande-Bretagne et l'Irlande.
En 1876, le Grand Orient national d'Égypte, de langue italienne, le nomme Grand Maître Honoraire.
En 1881, l'unification des Rites Maçonniques Égyptiens est placée sous son égide, lui conférant le
titre de Grand Hiérophante.

Bien que l'influence de la franc-maçonnerie sur la pensée et


les actions de Garibaldi ne soit pas connue avec précision, il est
possible qu'elle ait eu un certain impact sur sa vision politique et
ses idées de liberté, d'égalité et d'indépendance. Certains
historiens ont suggéré que Garibaldi adoptait une approche
pragmatique en ce qui concerne la franc-maçonnerie et
d'autres organisations politiques et sociales auxquelles il a
participé, se concentrant davantage sur les objectifs pratiques
que sur la théorie idéologique. Quoi qu'il en soit, l'influence de la
franc-maçonnerie sur Garibaldi peut être comprise comme
faisant partie d'un mouvement plus large de pensée et d'action
politique qui cherchait à promouvoir les valeurs de liberté et
d'indépendance en Europe et dans le monde au XIXe siècle.
Cependant, il est important de se souvenir que le rôle de la
franc-maçonnerie dans la pensée et les actions de Garibaldi ne
peut pas être déterminé avec certitude et qu'il s'inscrit
simplement dans l'histoire et le contexte plus large dans
lesquels il a vécu et agi.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

MAÎTRES MAÇONS
SORIN GĂDĂLEAN

Dans des temps peut-être immémoriaux, il existait une équipe de constructeurs qui avaient
développé leur art à un tel point que certains contemporains disaient d'eux qu'ils avaient atteint
l'absolu. Ils érigeaient de grands édifices pour les rois, mais aussi des maisons modestes pour les
nécessiteux. Tous les estimaient, les louaient et les honoraient. Et par-dessus tout, les autres maçons
leur demandaient presque continuellement conseil et sollicitaient leur aide lorsqu'ils rencontraient
des difficultés.
Un jour, appelés à remplacer une porte de forteresse brisée à la suite d'un siège terrible, les
maçons ont accompli leur tâche de manière solide et rapide. Ils ont ensuite été interrogés par
l'autocrate de la forteresse s'ils ne voudraient pas accepter, en échange de l'argent qui leur était dû,
le bélier avec lequel la porte avait été enfoncée, car ils étaient devenus pauvres à cause du siège et
n'avaient réussi à prendre que cela comme butin de guerre à l'ennemi.
Ils ont accepté avec un cœur généreux cette étrange récompense et ont pris le bélier avec eux.
"Que ferons-nous avec lui ?" se demandaient-ils. "Donnons-le aux nécessiteux", mais ils se sont posé
la question : que feraient ces derniers avec un tel outil ? "Il vaut mieux que nous abattions avec lui les
édifices que nous allons construire et qui ne sortiront pas parfaits, afin de les reconstruire ensuite
jusqu'à la perfection." L'enthousiasme était général. Mais bientôt, ils se rendirent compte qu'ils
n'avaient pas grand-chose à démolir. Ce qu'ils faisaient était impeccable.
Après un certain temps, ils furent appelés pour l'inauguration d'un temple construit par un confrère.
Arrivés là-bas, ils furent frappés par l'imperfection des colonnes à l'entrée. "Détruisons-les ! Ainsi,
nous l'aiderons à en construire de meilleures", dirent-ils. En vain, celui qui avait construit le temple
les supplia de l'aider à polir les colonnes, en vain il les implora de construire d'abord d'autres
colonnes pour éviter que l'entrée ne s'effondre, ils restèrent inflexibles.
En peu de temps, ils entrèrent comme dans une transe, cherchant à la lumière des chandelles tout
ce qui n'était pas parfait et le démolissant : l'un de leurs confrères avait fait des grilles en fer forgé
aux fenêtres d'un temple. "On dirait des biscuits", dit l'un d'eux en se moquant, "enlevons-les". Les
supplications du confrère, qui leur disait que des voleurs pourraient entrer la nuit, furent vaines.
Dans une frénésie folle, ils démolirent tout : les chaises sculptées avec peine par un confrère "n'ont
pas la bonne couleur", les arcs d'un autre "sont trop petits", la fresque d'un autre "qu'est-ce que
cette horreur ?", les stucs d'un autre "sont trop bas", une statue "est trop arrogante", une porte
"s'ouvre du mauvais côté" !
Ils n'avaient plus le temps de refaire, de construire - il y avait trop de choses à démolir. Ils
perfectionnèrent leur bélier, le munirent de cibles en bronze et en cuivre pour le rendre plus
efficace, même les œuvres de leurs propres apprentis étaient démolies avant d'être polies. Les gens
ne les appelaient plus nulle part, ils les évitaient, mais eux continuaient à chercher les imperfections
afin de les démolir.
Et ainsi les années passèrent. Un jour, nos maçons rencontrèrent un jeune confrère qui ne les salua
pas et s'apprêtait à passer son chemin. Ils l'arrêtèrent consternés et lui demandèrent pourquoi il ne
leur rendait pas honneur. "Mais qui êtes-vous ?", demanda-t-il. "Comment ne pas nous reconnaître ?
Nous sommes les maçons absolus." "Je ne vous crois pas ! Si c'était le cas, vous pourriez achever
cette clé de voûte sur laquelle je travaille depuis six mois", répondit-il. "Un jeu d'enfant", répondirent
nos héros.
Mais quand ils se mirent au travail, ils se rendirent compte que dans leur folie, ils avaient jeté tout ce
qui leur semblait superflu : le ciseau, le marteau, le compas, l'équerre, la truelle, le fil à plomb, le
niveau, le fil à plomb, absolument tout. Il ne leur restait plus que le bélier, poli et perfectionné,
soigneusement enveloppé dans leurs tabliers orgueilleux.
Cela s'est passé dans des temps immémoriaux, ou peut-être, dans sa grande puissance, le Grand
Architecte de l'Univers a créé une boucle temporelle.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

LA PREMIÈRE UTILISATION DU
TRICOLORE ROUMAIN ET LE SYMBOLISME
DU DRAPEAU DE TUDOR VLADIMIRESCU
FR BOGDAN TĂNASE °33 ∴
GRAND SECRETAIRE - GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
LOGE DE RITUALISTIQUE COMPARÉE ET DE RECHERCHES MAÇONNIQUES

"La première preuve du tricolore roumain nous la trouvons grâce à Tudor Vladimirescu (1821)" -
Stelian Metzulescu 1962
L'étendard révolutionnaire de Tudor Vladimirescu a été conçu par Petrache Poenaru, créé par le
moine David du monastère d'Antim à Bucarest, selon les indications de Tudor Vladimirescu et de son
conseiller, l'évêque Ilarion d'Argeș, afin d'être utilisé le 23 janvier 1821 par l'armée lors de la
Proclamation de Padeș. Cet étendard était le vecteur de communication de l'assemblée de l'armée
en vue de la Révolution de 1821, un vecteur symbolique, mystérieux, non accompagné d'un appel
verbal ou écrit aux armes.
Le texte inscrit en langue roumaine en caractères cyrilliques dit : "Tout le peuple roumain / Je te
glorifie / La Croix d'une seule essence / Envoie-moi ton secours / Avec ta grande puissance / Et ton
bras fort / Espoir de justice / Maintenant que j'en aie aussi part GEN 1821" (GHENARIE / JANVIER 1821)
et représente une prière adressée à Dieu, de la part du peuple tout entier, pour une JUSTICE divine.
La prière non écrite pour l'UNION est illustrée par la présence de Saint Martyr Théodore le Tiron
(extérieur gauche) et de Saint Grand Martyr Georges (extérieur droit) qui encadrent la Sainte
Trinité, Dieu le Père (centre gauche), Dieu le Fils (centre droit), le Saint-Esprit (centre haut) sous la
forme de la colombe blanche et des Armoiries du Pays (centre bas) sous la forme de l'aigle avec la
Croix sur la poitrine entouré de la couronne de lauriers.
L'interprétation de l'image conduit à l'Union par la chromaticité utilisée pour les manteaux des
Saints - le rouge du sang de la Fraternité, de gauche à droite de l'image, de l'Ouest à l'Est, de
l'Occident à l'Orient entre le Nord - la Colombe (Saint-Esprit) et le Sud - l'Aigle avec la Croix sur la
poitrine (Armoiries du pays), ainsi qu'une Union entre tous les points cardinaux.
Le manteau de couleur rouge enveloppe à la fois Dieu le Père et Dieu le Fils, la différence étant
faite par les couleurs des robes. Dieu le Père porte une robe de couleur dorée, couleur de la Divinité,
tandis que Dieu le Fils porte une robe de couleur bleue, celle du ciel qui symbolise la nature duale de
l'incarnation de la divinité (le rouge du sang - humain et le bleu du ciel - divin), mais aussi la Liberté.

Approfondissant les symboles présents dans l'image, on remarque dans la


main de Saint Martyr Théodore Tiron une lance, et dans la main de Saint Grand
Martyr Georges se trouve la plante appelée Épée de Saint Georges ou Langue
de belle-mère. Cela signifie que l'Union qui est annoncée à la suite de la
Révolution de janvier 1821 allait être réalisée à la fois par la voie de la lutte - la
lance, mais aussi par la voie de la diplomatie - la langue de belle-mère.
L'étendard est complété par les symboles cosmiques de la Lune et du Soleil.
Saint Grand Martyr Georges tient dans sa main droite un bouclier décoré du
symbole Sélénar, l'épaule et la partie gauche de la poitrine dévoilées par le
manteau, révélant le symbole Solaire, renvoyant une fois de plus aux symboles
trouvés dans la Loge.
L'élément le plus important de l'étendard est aussi le plus petit, il est
accroché au sommet de la lance et est représenté par les trois houppes
tressées en soie.
La première houppette était en soie rouge avec du jaune, la deuxième en
soie jaune avec du bleu, et la troisième en soie bleue avec du rouge, donnant
ainsi naissance au tricolore roumain moderne.
La signification de ses couleurs est similaire à la devise "Liberté, Égalité,
Fraternité" de la Révolution française de 1789 ainsi qu'au rituel maçonnique.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

Le bleu du ciel symbolise la liberté, le jaune des champs de blé est un symbole de justice, et le
rouge, la couleur du sang, est le symbole de la fraternité.
Le drapeau roumain actuel a été officiellement adopté en 1844.
Ce n'est qu'avec le sacrifice, la volonté de fer, le patriotisme et la connaissance initiatique de nos
prédécesseurs que la Révolution de 1821 a pu avoir lieu, mettant ainsi en marche le mécanisme de la
fin des dominations phanariotes de l'Empire ottoman et finalement l'élection du colonel Alexandru
Ioan Cuza en tant que souverain de la Moldavie le 05/01/1859 et de la Valachie le 24/01/1859,
réunissant ainsi les deux États sous le nom de Principautés unies de Moldavie et de Valachie,
réalisant ainsi l'idéal d'union.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

LE TRENTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA MAÇONNERIE SUR


L'ENSEMBLE DU TERRITOIRE ROUMAIN
24 JANVIER 1993 - 24 JANVIER 2023 L'INSTALLATION DU
PREMIER GRAND MAÎTREDE LA MAÇONNERIE
ROUMAINE APRÈS 1989, LE FRÈRE ILLUSTRÉ NICU FILIP.

VIOREL DĂNACU 33
GRAND MAÎTRE ,
GRANDE LOGE NATIONALE DE LA
ROUMANIE - LOGES DE RITUALISME COMPARÉ ET DE RECHERCHE

La franc-maçonnerie roumaine après 1989 a été réveillée après 45 ans de sommeil imposé par les
communistes, une période pendant laquelle les francs-maçons ont été arrêtés, leurs biens
confisqués et leurs familles détruites, comme me l'a raconté Frère Nicu Filip, le premier Grand
Maître de la franc-maçonnerie roumaine après 1989.
L'entrée en sommeil a été initiée par le dernier Grand Maître de la franc-maçonnerie roumaine,
l'Illustre Frère Mihail Sadoveanu, un grand initié, qui n'a pas trahi la fraternité, contrairement à ce
que nos historiens, nombreux parmi les communistes et les agents de la Securitate, ont écrit pour
discréditer jusqu'au leader de ce mouvement.
Suite à des études et des recherches maçonniques, ainsi que des discussions avec ceux que j'ai
personnellement connus et qui ont connu Mihail Sadoveanu, notamment l'avocat et frère Nicu Filip,
la peintre et écrivaine Magda Ghinea, la fille du frère Romeo Ionescu, qui a été le dernier Grand
Secrétaire et Grand Historien de la franc-maçonnerie roumaine pendant le mandat de Mihail
Sadoveanu en tant que Grand Maître, j'ai entendu ces vérités sur le Grand Maître Mihail Sadoveanu,
qui voulait sauver la fraternité sans révéler aux communistes les noms des francs-maçons qu'ils
avaient commencé à persécuter et à arrêter. Il a préféré mettre la franc-maçonnerie en sommeil,
comme nous le disons en franc-maçonnerie, plutôt que de trahir la fraternité. Les documents
maçonniques du Grand Secrétariat, les sceaux maçonniques, ont été soigneusement conservés,
cachés aux communistes dans le grenier de Mme Magda Ghinea, jusqu'il y a quelques années, quand
elle me les a confiés pour les préserver, les étudier et les examiner.
Immédiatement après 1989, chez le frère Nicu Filip, à son domicile situé dans la rue Radu de la
Afumați, le Premier Temple Maçonnique Historique, les chauves, comme j'aime les appeler, Costică
Bărbulescu, Dinu Roco, Gheorghe Cercel, Nicu Filip, Edmond Nicolau et quelques autres, se sont
embrassés et ont commencé à pleurer comme des enfants, car ils ne croyaient plus qu'ils seraient
libres et qu'ils se retrouveraient dans une tenue maçonnique.
La mère, l'épouse du frère Nicu Filip, a pris un drap qu'elle a découpé en petits carrés, et à partir
du bord du drap, elle a fabriqué les premiers tabliers maçonniques, blancs, simples et symboliques,
marquant ainsi le début de la première tenue maçonnique après décembre 1989.
Plusieurs réunions ont eu lieu, d'autres frères qui avaient été initiés avant 1945 ont commencé à
venir, tous parlaient de la réorganisation des loges maçonniques et du développement de la franc-
maçonnerie dans tout le pays.
Ils étaient admirables, car tous faisaient preuve de bonté, de simplicité, de modestie et d'une
conduite morale extraordinaire, qui m'ont fasciné. Ils parlaient si simplement et clairement, en
faisant référence à de nombreux proverbes roumains, à des paraboles bibliques. Ils avaient une foi
extraordinaire, qu'ils évoquaient comme étant celle qui les avait sauvés pendant leur détention
dans les camps d'extermination de Zarca Aiud, etc.
Ils prononçaient rarement le mot "franc-maçonnerie", et quand ils le faisaient, ils regardaient
autour d'eux, effrayés à l'idée que quelqu'un puisse les entendre, mais aussi parce que lorsqu'ils le
prononçaient, ils le faisaient avec une grande humilité, avec un soin particulier, comme s'ils
prononçaient un mot saint, choisi, impressionnant.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

Je discutais de cet aspect avec la mère, l'épouse du frère Nicu Filip, et elle me disait que jusqu'en
1945, lorsque Nicu rencontrait les frères "À LA COUR", c'est-à-dire au Temple, elle savait seulement
qu'ils se rencontraient entre hommes et discutaient de leurs affaires, philosophant, etc. Elle n'avait
jamais entendu parler de la franc-maçonnerie, tant ces discussions étaient secrètes. Lors des
réunions après la révolution, chacun apportait quelque chose à manger ou à boire, que ce soit 200
grammes de parizer enveloppés dans du papier journal, du fromage, des petits croissants, une
petite bouteille de jus remplie de tuica. Nous mettions tout sur une table fabriquée à partir de 2
planches cachées dans le grenier du temple, posées sur 3 tabourets, et c'est ainsi que se déroulait
l'agape fraternelle.
Seigneur, quel plaisir ils avaient à goûter ce que chacun apportait de chez lui, à demander qui l'avait
préparé, comment ils le transmettaient à leurs épouses, appréciant combien c'était bon, etc. Un
plaisir tel que l'on se rassasiait rien qu'en les entendant, en les écoutant, puis tout cela était
accompagné de discussions de plus en plus sophistiquées, philosophiques, au point que l'aube nous
surprenait, et quand ils se séparaient, ils restaient debout devant la porte pendant de longues
minutes, parlant comme s'ils ne devaient jamais se quitter, regrettant de devoir rentrer chez eux.
Ainsi, trois ans se sont écoulés jusqu'au 24 janvier 1993, lorsque plusieurs frères ont été initiés et que
les trois loges maçonniques fondatrices de la Grande Loge Nationale de Roumanie ont été établies :
Concordia, România Unită et George Washington, qui comptaient un nombre considérable de frères
dans tout le pays.
Le 24 janvier 5993, ces trois loges fondatrices se sont réunies lors du premier convent depuis 1989,
qui consistait en l'installation de l'Illustre Frère Nicu Filip en tant que Premier Grand Maître de la
Grande Loge Nationale de Roumanie, à la Casa Vernescu, dans la Salle des Miroirs de Bucarest.
La cérémonie s'est déroulée en présence de francs-maçons éminents d'Italie, d'Amérique, de
Californie et de France, qui ont assisté à l'installation du Grand Maître, l'Illustre Frère Nicu Filip, par
le Grand Maître du Grand Orient d'Italie, l'Illustre Frère Giuliano di Bernardo.
Ce fut un moment historique et émouvant qui a marqué la fraternité roumaine de l'époque.
L'Illustre Frère Nicu Filip m'a dit que le choix de la date du 24 janvier lui avait été imposé, car le
convent maçonnique devait être présidé de droit par la Grande Loge Nationale de Yougoslavie de
l'époque, comme le souhaitait l'Illustre Frère Nicu Filip et conformément à ce qui était juste et
devait être fait, car nous étions historiquement beaucoup plus proches de la franc-maçonnerie
yougoslave. Cependant, en raison de l'influence extérieure italienne qui a prévalu sur les Serbes,
l'Illustre Frère Nicu Filip a imposé que son souhait soit réalisé et que le Grand Maître soit intronisé le
24 janvier, ce qui a été fait.
Ici, nous, ceux d'aujourd'hui, devons clarifier certains aspects car l'histoire de la régularité et de la
reconnaissance de la franc-maçonnerie roumaine est souvent discutée. Peu importe le Grand
Orient d'un pays, nous savons tous qu'ils n'ont pas la Sainte Bible sur l'Autel des Serments, qu'ils
acceptent des athées et des femmes, qu'ils font de la politique et discutent de religion lors des
tenues maçonniques, ce qui signifie qu'ils enfreignent pratiquement tous les critères assurant la
régularité d'une franc-maçonnerie nationale.
Mais puisque les choses ont été faites ainsi, elles l'ont été, cependant, il est bon de connaître et de
souligner toutes ces vérités pour éviter de revenir constamment sur ce sujet.
Des fonds ont été versés au tronc de la veuve, avec lesquels un appartement a été acheté au rez-de-
chaussée d'un immeuble de la rue Speranței à Bucarest.
Je tiens à mentionner qu'en 2003, nous avons organisé une cérémonie maçonnique solennelle à la
Casa Vernescu, qui est aujourd'hui le Casino Victoria. C'était la seule réunion qui a été organisée
depuis 1993 jusqu'à présent, à laquelle des frères de tout le pays ont été invités, plus de 200 frères. À
cette occasion, nous avons remis la Grande Croix Maçonnique de Saint-André en or, gravée de
symboles maçonniques, à l'Illustre Frère Nicu Filip. Il a été amené sur un chariot à roues, car il
approchait de 90 ans et se déplaçait très lentement.
Nous avons décerné trois brevets délivrés par la Grande Chancellerie des Ordres Maçonniques de
Roumanie pour des mérites exceptionnels. Il s'agit du brevet pour l'Ordre maçonnique roumain de
classe I avec lauriers, décerné aux frères Marcel Schapira, Souverain Grand Commandeur en exil à la
Grande Loge de France, qui a dirigé la franc-maçonnerie roumaine en exil pendant la période
communiste, à l'Illustre Frère Sever Frențiu, Grand Maître en fonction après l'Illustre Frère Nicu Filip,
et à l'Illustre Frère Mircea Alexandru Birț, qui a été Lieutenant Souverain Grand Commandeur du
Suprême Conseil Roumain du 33e degré et dernier pour la Roumanie.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

Le moment historique du 24 janvier, chaque année, doit rester la plus grande fête maçonnique
nationale pour tous les francs-maçons roumains. Nous, les frères des loges de Ritualistique
Comparée et de Recherche maçonnique dans toute la Roumanie, commémorons chaque année cet
événement anniversaire, rappelant à la mémoire des générations actuelles les vérités qui se sont
déroulées à cette époque.
Notre hommage rendu à ceux qui ont réalisé le renouveau de la franc-maçonnerie roumaine est un
geste de reconnaissance, de gratitude pour leur résistance, les souffrances endurées et leur
courage pour reconstruire la franc-maçonnerie qui a autrefois joué un rôle décisif dans la
réalisation de la Grande Union de 1918 et au-delà.
Il y a beaucoup à dire sur cet événement maçonnique, comme je l'ai déjà mentionné aux frères lors
des tenues maçonniques en loges, dans certains articles du magazine "Cuvânt Masonic", édité par le
Centre Régional d'Études Franc-maçonniques Paris Bucarest. Dans mon livre, le volume II, intitulé
"La Franc-maçonnerie telle qu'elle était", je présenterai en détail ces moments historiques, qui
couvrent tous les événements maçonniques de 1989 à nos jours.
Ce moment, le 24 janvier, doit rester une date de référence, à laquelle les Roumains, quel que soit
le temps, doivent se donner la main et s'unir dans une même entité nationale, une langue et une
croyance en Dieu, le Grand Architecte de l'Univers, le Grand Créateur.
J'espère la reconstruction et la régénération de la future franc-maçonnerie roumaine, que nous
avons commencé à réaliser depuis 2002, nous, les frères des Loges de Ritualistique Comparée et de
Recherches Maçonniques, dans toute la Roumanie.
Frères maçons de tout le pays, soyez meilleurs, plus utiles les uns aux autres, et ensemble, offrons
à la société dont nous faisons partie un rayon d'espoir, de lumière, de confiance en la Vérité et en la
Justice.

JOYEUX ANNIVERSAIRE ROUMANIE !


JOYEUX ANNIVERSAIRE À LA FRANC-MAÇONNERIE ROUMAINE !


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PAROLE MAÇONNIQUE
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L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ET LA
FRANC-MAÇONNERIE

FR BANCU CRISTIAN ∴
GRAND EXPERT - GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
LOGE DE RITUALISTIQUE COMPARÉE ET DE RECHERCHES MAÇONNIQUES

L'intelligence artificielle (IA/AI) fait référence à la capacité des machines et des ordinateurs à
simuler le comportement intelligent humain. En général, cela implique la programmation
d'algorithmes et de modèles mathématiques qui permettent aux ordinateurs d'apprendre à partir
de l'expérience et de prendre des décisions autonomes.
Il existe plusieurs branches de l'intelligence artificielle, parmi lesquelles les plus importantes sont
:
L'apprentissage automatique (machine learning) - une branche de l'intelligence artificielle qui
se concentre sur le développement d'algorithmes et de modèles mathématiques permettant
aux ordinateurs d'apprendre à partir de données d'entraînement et d'ajuster leur comportement
en conséquence.
Le traitement du langage naturel (natural language processing) - une branche de l'intelligence
artificielle qui se concentre sur le développement de technologies permettant aux ordinateurs
de comprendre et de générer un langage naturel, comme la parole ou le texte.
La vision artificielle (computer vision) - une branche de l'intelligence artificielle qui se concentre
sur le développement d'algorithmes et de modèles mathématiques permettant aux ordinateurs
de comprendre et d'interpréter des images et des vidéos.
La robotique intelligente - une branche de l'intelligence artificielle qui se concentre sur le
développement de robots autonomes capables d'interagir avec leur environnement et avec les
êtres humains.
Les systèmes experts (expert systems) - une branche de l'intelligence artificielle qui se
concentre sur le développement de systèmes capables de prendre des décisions autonomes
dans un domaine spécifique, en utilisant les connaissances d'un expert humain.
Ces branches de l'intelligence artificielle sont en constante évolution et sont utilisées dans une
variété de domaines tels que la technologie médicale, l'industrie automobile et financière,
l'apprentissage en ligne, les jeux vidéo, et bien d'autres encore.
Dans le monde moderne, l'intelligence artificielle est omniprésente et est considérée comme une
force puissante capable de transformer la société. Cependant, comme c'est le cas avec toutes les
choses de notre monde, elle peut être perçue de différentes manières en fonction de notre
perspective et de notre interprétation.
Au sein de la franc-maçonnerie, l'intelligence artificielle peut être perçue comme un symbole du
pouvoir intellectuel, utilisé pour améliorer les conditions humaines et réaliser nos aspirations les
plus élevées. Tout comme un architecte qui construit un bâtiment, un franc-maçon peut utiliser
l'intelligence artificielle pour construire une société plus équitable et prospère.
Bien qu'il y ait de nombreux avantages à l'intelligence artificielle, il existe également certains
dangers associés au développement de cette technologie :
Dans de nombreux cas, les algorithmes d'intelligence artificielle sont très complexes et difficiles
à comprendre, ce qui rend difficile l'évaluation de la manière dont ils prennent certaines
décisions. Cette opacité peut rendre les algorithmes injustes ou même discriminatoires.
Il est possible que de nombreuses personnes perdent leur emploi au profit de machines et de
robots, ce qui pourrait entraîner une augmentation du chômage et des inégalités économiques.
Avec la croissance de l'utilisation de l'intelligence artificielle, les gens pourraient devenir de plus
en plus dépendants de cette technologie, ce qui pourrait entraîner la perte de compétences et
de capacités humaines.
Si certains pays ou entreprises ont accès à des technologies d'intelligence artificielle plus
avancées que d'autres, cela pourrait entraîner une situation de suprématie technologique qui
pourrait être préjudiciable à d'autres nations et à l'équilibre mondial.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

Tout ce qui précède est en train de se produire. Ces technologies sont en expansion continue et
peuvent représenter un danger pour les personnes ordinaires.
Bien que l'IA puisse apporter de nombreux avantages, tels que l'automatisation des processus de
production, l'amélioration de la santé et de la qualité de vie, il existe également des risques associés
à celle-ci. En tant que francs-maçons, nous sommes préoccupés par notre responsabilité sociale et
la préservation des métiers traditionnels.
C'est pourquoi nous devons nous demander comment nous pouvons utiliser l'intelligence
artificielle de manière éthique et responsable, dans l'intérêt de la société dans son ensemble. Une
possibilité serait le développement de technologies d'intelligence artificielle qui soutiennent les
métiers traditionnels et facilitent l'accès aux ressources et aux informations pour ceux qui les
pratiquent. Par exemple, l'IA peut être utilisée dans le secteur agricole pour augmenter le
rendement des cultures et améliorer la productivité, tandis que dans l'industrie manufacturière,
elle peut réduire le temps et les coûts nécessaires à la production de biens. En ce qui concerne les
préoccupations liées à cette technologie, nous devons être conscients du fait que les personnes
pourraient être moins préparées à utiliser les technologies de l'IA à l'avenir.
À cet égard, il est nécessaire de veiller à ce que l'accès à l'information et à la formation à
l'utilisation des technologies de l'IA soit démocratique et ne soit pas réservé uniquement à ceux qui
disposent de ressources financières ou intellectuelles plus importantes. D'autre part, il existe
également le risque que l'utilisation massive des technologies de l'IA entraîne la disparition de
certains métiers traditionnels. À cet égard, il est nécessaire de trouver des moyens d'utiliser l'IA de
manière à soutenir et à préserver ces métiers, plutôt que de les remplacer par l'automatisation.

Pourquoi l'intelligence artificielle doit-elle être mesurée par la boussole en franc-


maçonnerie ?

La sagesse de la franc-maçonnerie peut être enrichie et soutenue par l'utilisation de l'intelligence


artificielle dans nos processus et pratiques, tels que l'organisation et la coordination des
événements, la gestion des membres et des documents, et la communication entre les membres
des loges. Cependant, nous devons être conscients des risques associés à l'utilisation de cette
technologie en franc-maçonnerie.
L'un des risques pourrait être la perte du lien humain et de l'interaction directe entre les membres
des loges, qui sont essentiels à la construction d'une communauté solide. Les technologies de l'IA
peuvent être utiles dans la gestion des aspects administratifs, mais elles ne peuvent pas remplacer
les liens humains, la communication et la communauté construite par l'interaction directe entre les
membres des loges.
Si l'IA est utilisée de manière excessive en franc-maçonnerie, nous pourrions perdre les valeurs et
la signification de la connexion humaine et de l'interrelation. Un autre risque pourrait être une
dépendance croissante à la technologie et aux algorithmes d'intelligence artificielle, ce qui pourrait
affecter notre capacité à prendre des décisions indépendantes et à faire preuve de pensée critique.
La franc-maçonnerie repose sur l'idée d'être

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PAROLE MAÇONNIQUE
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LA CRISE ACTUELLE DE LA FRANC-


MAÇONNERIE

FR EMILIAN M. DOBRESCU
MEMBRE TITULAIRE DE L'ACADÉMIE DES HOMMES
DE SCIENCE DE ROUMANIE

La Franc-Maçonnerie Universelle traverse une crise majeure d'identité, bien qu'elle compte
actuellement plus de francs-maçons que jamais auparavant. De là, nous pouvons tirer une première
conclusion : la quantité ne suffit pas à engendrer la qualité. La Franc-Maçonnerie traverse
aujourd'hui une crise grave, principalement en raison du trop grand nombre de francs-maçons,
hommes ou femmes, qui ont reçu l'initiation et atteint certains grades d'initiation dans les
obédiences maçonniques auxquelles ils appartiennent, qu'elles soient masculines, féminines ou
mixtes. Nous estimons que les loges maçonniques de toutes les obédiences, à quelques exceptions
près, recrutent/initient depuis trop longtemps, trop de membres, ce qui contredit l'objectif de
cette institution clé de la société humaine qu'est la Franc-Maçonnerie ; elle ne peut rester fidèle à
son objectif initial, qui est de perfectionner ses adeptes, si elle se préoccupe uniquement de leur
augmentation numérique et non pas - avant tout - de leur perfectionnement moral et spirituel.
Depuis un certain temps, voire des décennies dans presque tous les cas, le seul critère par lequel
une organisation maçonnique évalue la bonne santé de l'obédience en question est, avant tout, le
nombre de ses membres. La Franc-Maçonnerie commet ici une grave erreur, dramatique,
entretenue malheureusement, même à l'intérieur du corps maçonnique lui-même : la prospérité, si
l'on peut appliquer ce terme à une institution comme la Franc-Maçonnerie, ne devrait jamais
découler de l'augmentation numérique de ses membres. La plupart des autres institutions
essentielles de la société civile - l'Armée, les Banques, les Partis politiques, l'École - ont passé, avec
l'entrée dans le XXIe siècle, dans une Nouvelle Ère où le règne de la quantité est largement remplacé
par le règne de la qualité et de l'amélioration permanente du fonctionnement de ces institutions. Je
n'ai pas mentionné précédemment l'Académie et l'Église, car malheureusement, même au sein de la
plupart des académies et des églises actuelles, le facteur quantitatif reste important. Seuls les
partis politiques - nombreux parmi eux - promeuvent encore l'augmentation du nombre de
membres, au détriment de la qualité de ces membres, et c'est pourquoi la société humaine en est
arrivée là où elle est, sous la domination du facteur politique, c'est-à-dire dans la plus grande
menace existentielle depuis la naissance de l'Humanité. La Franc-Maçonnerie, bien qu'elle ne fasse
ni politique ni ne soit une Église - étant parmi les land-marks essentiels, strictement respectés
depuis la naissance de la Franc-Maçonnerie spéculative entre les XVIe et XVIIIe siècles - est restée
plongée à tort dans l'ère du quantitativisme et de la croissance numérique, comme si c'était là son
objectif principal. Pour les Maçons qui se respectent et qui savent pourquoi ils ont frappé à la porte
du Temple maçonnique, le règne de la quantité n'existe pas. La transformation de la quantité en
qualité n'est qu'un précepte du matérialisme dialectique et historique du Communisme. Entre la
Franc-Maçonnerie, le Fascisme et le Communisme, qui ne s'appuient pas mutuellement, il y a eu une
opposition irréconciliable depuis le XXe siècle. Et nous vivons maintenant au XXIe siècle...
Les médias, qui ne comprennent généralement pas ce qu'est ou ce que devrait être la Franc-
Maçonnerie, sauf lorsque les problèmes sont présentés par certains initiés en Franc-Maçonnerie,
présentent la plupart du temps les problèmes maçonniques avec subjectivité ou démontrant une
méconnaissance flagrante de la spécificité et des traditions séculaires, voire millénaires, de cette
société secrète qui a été à l'origine de la plupart des changements essentiels que l'Humanité a
connus au fil du temps. Les médias sont largement aidés en cela par la Franc-Maçonnerie elle-
même, dont les adeptes considèrent encore qu'ils sont membres d'une société secrète, tout au plus
discrète, dans laquelle ils agissent sans rendre de comptes à quiconque sur leurs pensées et leurs
actions.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

La coutume maçonnique permet encore à l'initié - comme il y a des centaines d'années, lorsque le
fait d'être maçon impliquait d'être subversif, voire en contradiction avec l'État - de ne pas
reconnaître publiquement qu'il est initié, dans quelle obédience il a reçu l'initiation et quand, quels
grades il a reçus dans cette obédience...
C'est en réalité là que réside la grande crise de la Franc-Maçonnerie de notre époque : bien qu'elle
arbore parfois des symboles (insignes, décorations, certains vêtements, etc.), le Franc-Maçon
continue de dissimuler son identité de maçon dans la société civile, comme il le faisait il y a trois
siècles, sans réfléchir un instant aux conséquences que cela peut avoir sur ses semblables. Le fait
de dissimuler ou de ne pas révéler sa qualité de maçon le place dans un coin de la société civile où la
pensée critique des gens ne peut pas pénétrer, car la plupart des rituels maçonniques interdisent
aux profanes de connaître ce qui se passe lors des tenues maçonniques, et même aux initiés d'en
parler après avoir quitté les portes du temple maçonnique. Même l'Église est supérieure à la Franc-
Maçonnerie à cet égard, car elle n'interdit pas au fidèle de faire cela, au contraire, elle l'encourage
et lui explique comment agir dans la société.
Imaginez, si vous voulez essayer cet exercice, les conséquences positives que cela aurait dans le
temps, pas immédiatement car la société n'est pas prête à comprendre cette reconnaissance
individuelle automatique, le fait qu'un Maçon dise de lui-même qu'il est maçon et que les citoyens
qui l'entourent observent ses actions civiles, dont ils ont généralement connaissance et sur
lesquelles ils portent un regard critique, et désormais ils porteront également un regard critique sur
sa qualité de maçon... C'est pourquoi, dans les sociétés humaines des anciens régimes totalitaires,
on croit que la Franc-Maçonnerie et les services de sécurité ont fait le plus grand mal à leurs
semblables, par le biais de leurs adeptes, et les citoyens blâment encore les francs-maçons ainsi
que les anciens membres des services secrets de ces anciens États totalitaires (ceux d'Europe de
l'Est et du Centre), les mettant tous dans le même sac à cause de leur obsession du secret. Et plus
encore que l'exercice d'imagination que je vous ai proposé, combien d'entre vous, qui lisez ces
lignes, ont visité un temple maçonnique, un musée maçonnique - quand et où cela s'est-il produit,
qu'avez-vous découvert lors de cette visite ? - la réponse à cette question vous éclairera
pleinement sur votre situation en tant qu'initié ou profane par rapport à la crise actuelle de la Franc-
Maçonnerie...
Les obédiences maçonniques se surpassent les unes les autres, parfois même elles se battent en
justice et/ou étalent leur linge sale dans la société, pour une suprématie qui n'a pas de sens lorsque
l'on parle de l'amélioration spirituelle de leurs membres. J'ai entendu et vous avez entendu/lu/dit -
même au sein de la Grande Loge Nationale de Roumanie, l'obédience la plus nombreuse de notre
pays - des phrases du genre : "je suis là où il y a la régularité", "combien de reconnaissances avez-
vous ?" mais je n'ai jamais entendu de questions du genre : "combien, qui et d'où le Vénérable a-t-il
volé ? Le Grand Maître/Grand Commandeur Untel et son équipe de gestion ?" ou "dans quelle
mesure le frère Untel est-il juste vis-à-vis de son entreprise/sa famille", etc. Lorsque l'activité
maçonnique ne sera plus secrète/discrete comme elle l'est actuellement, alors l'obédience
maçonnique respective sera connue et appréciée pour ses actions par la société civile au sein de
laquelle elle existe et qui, comme vous le savez, est la première à la traduire en justice - par le
prononcé d'une décision judiciaire - pour reconnaître son fonctionnement en respectant les lois du
pays respectif.
Les maçons de tous grades, fonctions et obédiences oublient/méprisent/certains ne pensent
même pas que la première reconnaissance qu'ils reçoivent est celle de la société civile à laquelle ils
appartiennent en tant qu'individu ou institution. Lorsque les maçons et les obédiences auxquelles
ils appartiennent mettront cela en pratique, la crise actuelle de la Franc-Maçonnerie ne se
présentera plus sous sa forme actuelle et les gens sauront/comprendront/porteront un regard
critique sur les actions des Maçons et de la Franc-Maçonnerie à laquelle ils appartiennent !

La grande problématique de la Franc-Maçonnerie.


" Aujourd'hui, tout comme hier, il convient de distinguer l'Ordre maçonnique qui possède un
caractère universel des obédiences nationales dont l'histoire est liée à la religion, à la politique et
aux facteurs sociaux. Chaque obédience regroupe plusieurs loges ou ateliers, qui sont les cellules
de base de la Franc-Maçonnerie : sur le plan matériel, elles dépendent de quelques dignitaires qui
sont responsables de la situation matérielle de l'association. En revanche, sur le plan initiatique, les
loges disposent d'une certaine indépendance, à condition qu'elles respectent les règles générales
de la Franc-Maçonnerie telles que conçues par l'obédience à laquelle elles appartiennent."

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

Nous affirmons avec objectivité et courage que le grand problème de la Franc-Maçonnerie


actuelle réside dans l'aspiration de certains néophytes/non-initiés à faire partie d'une certaine élite
sociale pour laquelle le favoritisme dans les affaires est la seule véritable motivation ou le désir
d'adhérer à une société discrète/secrète de nos jours où leur seront révélés les grands mystères de
l'Univers. Toutes ces motivations sont plus dépassées et farfelues les unes que les autres et n'ont
aucun intérêt pour apprécier les qualités requises d'un futur membre.
Depuis quelques décennies, les médias mettent en lumière le lien étroit entre certaines affaires
et les membres de la Franc-Maçonnerie : ce ne sont pas les tribunaux maçonniques historiques,
reconnus et fonctionnels uniquement par la Constitution et le règlement d'une grande loge, mais
bien la justice civile elle-même qui juge et rend des décisions concernant les actes des hommes
d'affaires ou des politiciens maçons corrompus... La Franc-Maçonnerie, en tant qu'institution de la
société civile dans n'importe quel pays de la planète, est minée de l'intérieur parce qu'elle a oublié
d'appliquer les valeurs pour lesquelles elle a été fondée - si l'on se réfère seulement à "Liberté,
Égalité, Fraternité".
Le retour à ces valeurs passe par un examen critique de l'évolution de la Maçonnerie en tant
qu'institution - qui est tenue de respecter ses valeurs et ses repères, et pour l'évolution de chaque
Frère, nous estimons que les étapes de vérification, d'initiation et de pratique d'un rituel sont
décisives, conduisant à la construction d'un temple intérieur, d'une structure spirituelle qui marque
publiquement le développement spirituel individuel de chaque initié et à qui cela sert.
De plus, la question des hauts grades est toujours d'actualité, et l'avenir de la Franc-Maçonnerie
moderne dépendra en partie de l'attitude qu'elle adoptera à l'égard des hauts grades.
"Pouvons-nous ainsi affirmer qu'il existe une Franc-Maçonnerie véritable et une fausse ?[1] Nous
touchons ici à une question très délicate, car comme on peut l'imaginer, de nombreuses
organisations maçonniques indépendantes les unes des autres se disputent périodiquement pour
revendiquer leur qualité de seul représentant authentique de la Franc-Maçonnerie..., et la fameuse
régularité ne devrait concerner que les loges, la façon dont elles travaillent, et non l'obédience à
laquelle elles appartiennent...
Prenons un exemple : pour des raisons purement fortuites et historiques, la Grande Loge Unie
d'Angleterre s'est arrogé le droit de décider quelles obédiences sont régulières et lesquelles ne le
sont pas. Bien sûr, cette appréciation est justifiée par des critères prétendument objectifs
(l'obligation de croire en un principe supérieur désigné sous le nom de Grand Architecte de l'Univers
ou en sa volonté révélée), mais en réalité, au fil des siècles, ce principe s'est réduit à une situation
spécifique du Rite Écossais Ancien et Accepté et de certains rites affiliés, et non des loges
appartenant aux Grands Orients. En réalité, il existe des loges qui travaillent régulièrement - en
respectant les règles et les repères - dans de nombreuses obédiences, tandis que dans les loges qui
s'autoproclament régulières, les seuls liens qui unissent leurs membres sont au mieux affectifs, et
au pire, des liens d'affaires.
En résumé, nous pouvons affirmer que la régularité du travail accompli dans une loge
maçonnique suppose une référence explicite au Grand Architecte de l'Univers, la présence du
Vénérable Maître sur l'autel, l'importance accordée à la Loi Sacrée (Bible, Coran, Talmud) et la
pratique d'un rituel spécifique pour l'ouverture et la clôture des travaux de ladite loge. Par
conséquent, la régularité ne doit pas être appréciée uniquement au niveau d'une obédience, mais
au niveau de chaque loge au sein de cette obédience...
Trois grands courants semblent se dessiner au début du XXIe siècle dans la Franc-Maçonnerie
Universelle :
a) Une Franc-Maçonnerie véritablement moderne dans laquelle la dimension surnaturelle est
ignorée, voire niée, la fonction "ritualistique" éliminée, la fonction symbolique déformée, laissant
place exclusivement à une action de transformation du monde par le biais de réformes politiques,
économiques et sociales en faveur d'une plus grande "liberté, égalité, fraternité". Je ne parlerai pas
de ce courant car, à mon avis, il s'est exclu de ce que nous appelons communément la Franc-
Maçonnerie ;
b) Une Franc-Maçonnerie dite régulière, très imprégnée de la vision anglo-saxonne, c'est-à-dire
une Franc-Maçonnerie que je compare à une pseudo-religion et à propos de laquelle il convient de
savoir si elle est adaptée aux nouvelles exigences adoptées par les formes les plus récentes de
spiritualité ;
c) Entre ces deux extrêmes, il existe un courant qui se qualifie lui-même d'"humaniste" et dont le
but serait proche de celui véhiculé par les anciennes écoles des mystères de la Grèce antique, où
l'on cherchait à donner un sens à la présence de l'Homme sur Terre par le biais de la réflexion
intellectuelle basée sur une éthique rigoureuse.

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Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

En ce qui concerne le courant de la Franc-Maçonnerie appelé régulier, de type anglo-saxon,


qualifié de spiritualiste, le seul que je connaisse de l'intérieur, nous pouvons nous demander s'il est
adapté aux exigences des nouvelles formes de spiritualité de notre époque. Au vu de ce qu'elle est
devenue aujourd'hui, je suis très tenté de répondre positivement, craignant que cela ne la tue
définitivement dans sa prétention à se considérer comme l'héritière de l'ancienne Maçonnerie dite
opérative... C'est pourquoi il est nécessaire de redonner une grande autonomie aux loges, car elles
seules, en retrouvant leurs racines, sont en mesure de insuffler un nouvel élan... Dans un cadre
beaucoup plus restreint qui a dissimulé son autonomie, il devient possible de travailler à la
reconstruction d'une loge si tous les participants poursuivent le même objectif : retrouver l'état
d'esprit qui animait leurs lointains prédécesseurs et les outils dont ils disposaient. Sincèrement, je
crois que cela est possible !...
Au fil du temps, ces interprétations à la carte ont prédominé au détriment d'une vision globale
et unificatrice de la Franc-Maçonnerie "révisée" par René Guénon, que certains, en petit nombre,
ont essayé de promouvoir... Les Frères prennent conscience que rester les bras croisés en observant
les dérives aberrantes de la Franc-Maçonnerie, se contentant que cela passe, représente une
véritable trahison envers les prédécesseurs des siècles passés ! Pour passer aux actes, il est
nécessaire que la devise que nous découvrons dans la dernière étape de notre parcours individuel
dans le Rite Écossais Ancien et Accepté ne soit rien d'autre qu'une promesse pieuse : "Vouloir et
oser !"

"The Future of Freemasonry”

Il s'agit d'une étude sociologique publiée le 9 mars 2021 par une institution indépendante, non-
maçonnique, qui concerne la Franc-Maçonnerie et qui circule dans la société et les médias les
scénarios les plus fantaisistes[1] : le Social Issues Research Centre (SIRC) d'Oxford est une
organisation qui étudie les problèmes sociaux et de style de vie, les modes socio-culturels et les
relations sociales. Le rapport du SIRC sur la Franc-Maçonnerie démystifie quelques mythes sur
cette organisation, des mythes valables principalement au Royaume-Uni :
1. Contrairement à tout ce que nous savons, la Franc-Maçonnerie n'est pas un amas de secrets et
d'opacité, mais démontre une réelle ouverture et transparence ;
2. Bien qu'on dise que cette organisation n'a plus aucune pertinence aujourd'hui, le rapport du SIRC
la présente comme étant extrêmement impliquée dans la contemporanéité ;
3. La Franc-Maçonnerie mène une activité caritative intense et joue un rôle important dans les
communautés locales. Les membres de l'organisation cultivent des valeurs morales telles que la
bienveillance envers la communauté, l'attention portée aux autres, l'honnêteté dans les affaires,
la politesse et, enfin, la charité. Les maçons sont la plus grande institution philanthropique du
Royaume-Uni, après la Loterie nationale, et ont apporté une contribution majeure aux pays
touchés par des catastrophes naturelles, par exemple.
Les chercheurs ont également été intéressés par le besoin des personnes contemporaines de
rituels, ce qui explique la longévité de l'organisation. Voici les principales idées contenues dans le
rapport "The Future of Freemasonry" : Le Social Issues Research Centre (SIRC) a été ravi de recevoir
une approche du Grand Secrétaire de la Grande Loge unie d'Angleterre (UGLE) pour explorer le rôle
et la pertinence de la Franc-Maçonnerie dans la société d'aujourd'hui et dans le futur. Dans notre
recherche préliminaire, nous avons consulté plusieurs textes modernes sur la Franc-Maçonnerie,
ainsi que des ressources en ligne pour nous aider à identifier les thèmes centraux de la recherche.
Une chose qui est immédiatement apparue était que la notion de Franc-Maçonnerie en tant que
"société secrète" était clairement inadéquate. Par exemple, dans le livre de Tobias Churton, "The
Freemasonry: The Reality", nous avons trouvé à peu près tout ce que nous devons savoir sur les
principes fondamentaux du mouvement et les rituels qui lui sont associés. Nous avons également
été surpris par sa conclusion selon laquelle : "La Franc-Maçonnerie ne peut pas être éternellement
associée au syndrome de la société secrète. Ce n'est pas une société secrète, bien que lorsqu'elle a
été persécutée en tant que telle, elle ait cherché à devenir discrète. Mais une société saine
favorisera une plus grande ouverture et compréhension pour tous. Il n'est pas bon que la Franc-
Maçonnerie se cache ; elle n'a plus de secrets commerciaux à protéger".

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PAROLE MAÇONNIQUE
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Une série d'autres livres ont ouvert le monde de la franc-maçonnerie à l'inspection, y compris les
détails des cérémonies d'initiation. "The Craft" de John Hamill a offert un récit très utile sur les
origines et l'histoire de la franc-maçonnerie anglaise, dissipant un certain nombre de mythes dans
le processus, tandis que "Freemasonry: A Celebration of the Craft", édité par John Hamill et Robert
Gilbert, a illustré les "idéalurile" et les "vertus" de la franc-maçonnerie. En plus de ces lectures
essentielles, nous avons examiné le contenu du site Web de l'UGLE (http://www.ugle.org.uk), qui
abrite un certain nombre d'informations et d'articles d'opinion écrits par des francs-maçons
seniors. Une réponse aux problèmes posés par le Grand Secrétaire de l'UGLE a commencé à se
former. Nous avons entrepris d'examiner la pertinence de deux principes de la franc-maçonnerie au
Royaume-Uni au XXIe siècle - celui de "l'Iubire fraternă" et du "Relief" - traduits en termes plus
familiers des sciences sociales comme "afiliere" et "altruism" - et les problèmes connexes liés à la
charité. Nous avons également exploré s'il y avait un désir de pratiquer un rituel particulier dans
notre vie moderne. Nous avons parlé avec des membres de loges maçonniques à travers le pays, et
les discussions ont été orientées vers l'avenir - dans quelle mesure, selon eux, la franc-maçonnerie
devrait-elle évoluer au XXIe siècle ? Pour que ces discussions aient lieu, nous devions tester les
prétentions de la franc-maçonnerie en matière d'ouverture et de transparence. De plus, nous avons
examiné le lien entre la franc-maçonnerie et la communauté plus large, en organisant des groupes
de discussion avec des participants non-maçons. Lors de ces discussions, nous nous sommes
préoccupés des mêmes problèmes que dans les entretiens avec les francs-maçons. Nous avons
examiné, par exemple, la présence ou la nécessité d'un élément rituel dans notre vie, notre besoin
d'appartenance, les façons dont nous exprimons notre générosité envers les autres et la mesure
dans laquelle notre vie quotidienne implique des comportements rituels. Nous avons cherché à
savoir dans quelle mesure les francs-maçons diffèrent des autres personnes dans ces contextes.
Dans quelle mesure la franc-maçonnerie répond-elle à des besoins et des désirs intemporels que
nous partageons tous, à un certain degré ?
Le rapport SIRC auquel nous faisons référence est, selon nos connaissances, un compte rendu de
la première étude commandée par des francs-maçons à un organisme non-maçonnique. Aucun des
membres du SIRC impliqués dans le projet n'est franc-maçon, ce qui a suscité à la fois surprise et
accueil favorable de la part des membres des loges que nous avons rencontrés. "Beaucoup ont
considéré la franc-maçonnerie comme une opportunité de communiquer 'ce qu'est réellement le
métier' à un public plus large et ont fourni la preuve, si nécessaire, de l'ouverture prédominante qui
doit exister au sein de la fraternité maçonnique. En tant qu'étrangers, bien sûr, nous n'avons pas
expérimenté de première main ce que signifie réellement être franc-maçon dans la société
pluraliste d'aujourd'hui, qui est fondamentalement très différente de la société qui prévalait à la fin
du XVIIIe siècle, lorsque la franc-maçonnerie (spéculative - ndlr) a été formée pour la première fois ;
nous avons été confrontés au dilemme de l'anthropologue social qui, comme l'a dit un franc-maçon,
ne peut que "gratter la surface" des coutumes (normes et valeurs) au cœur de l'étude du SIRC."
Seules les idées mentionnées ci-dessus ont été commentées dans l'étude entreprise par le SIRC.
Nous les considérons comme incomplètes pour fournir une réponse, même partielle, à la question
formulée dans le titre de ce sous-chapitre, qui sonne si généreusement : "L'avenir de la franc-
maçonnerie", voici un thème universel qui nécessite une réponse globale, ainsi que des réponses
spécifiques pour les pays où des obédiences maçonniques actives existent.

Therefore, we quote the opinion of a prominent historian of Freemasonry, Christian Jacq: "It is
impossible to define the future of Freemasonry with certainty. It is certain that humanistic and
fraternal Freemasonry is predominant today, while initiatory tendencies gather only a few
followers. However, we have observed that throughout Masonic history, minorities often
questioned the destiny of the Order and were at the origin of major disturbances; it is sufficient to
recall the events of 1717."[1]
Freemason Pierre Mariel explains the eternal character of Freemasonry in the following terms:
"The symbol is the essence itself, the reason for Freemasonry's existence. What is visible is the
reflection of what is invisible. Now, if we, as Masons, express ourselves through symbols, it is not to
differentiate ourselves from other people, but solely as a result of an inherent necessity in any true
knowledge... The purpose of symbols is not to conceal. Their purpose is to select those that, by
integrating them, prove themselves worthy of Truth. The great secret of Freemasonry, which can be
betrayed by no one, is that of the profound meaning of its symbols.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

La Franc-maçonnerie a traversé les siècles sans perdre ses caractères initiatiques et fraternels ;
parallèlement aux fraternités maçonniques, les temps contemporains ont également créé d'autres
fraternités : des parlementaires, des artistes, des enseignants, etc. Tout cela préfigure un avenir
prometteur pour la Franc-maçonnerie, qui "devrait demeurer une société dédiée au bonheur de
l'Homme et s'efforcer de construire un monde jamais accompli - parmi les sociétés tentées par
l'introspection et la recherche d'une nouvelle éthique, la Franc-maçonnerie apparaît comme un
antidote sérieux à l'individualisme, à la désintégration et à l'immobilisme".

Nous considérons que la réponse à la question "Quel est l'avenir de la Franc-maçonnerie" est en
réalité la réponse que nous, les francs-maçons, apportons dans notre activité quotidienne en tant
que membres de la société/de l'État, mais aussi de l'obédience maçonnique à laquelle nous
appartenons, illustrée si magnifiquement par le proverbe roumain : "L'homme sanctifie le lieu".

En 1931, dans la préface de la huitième édition de son ouvrage fondamental sur la Franc-
maçonnerie, "Le Rituel de l'Apprenti", avec son génie prophétique, il a prononcé les paroles
suivantes qui restent valables aujourd'hui, près de 100 ans après leur rédaction : "Quand tout
concourt à épargner à nos contemporains la peine de penser, il est nécessaire d'avoir une
institution capable de faire revivre des traditions menacées d'oubli. Nous avons besoin de penseurs,
et notre enseignement universitaire ne peut pas les former ; un penseur n'est pas quelqu'un qui sait
beaucoup de choses. Sa mémoire n'est pas surchargée de détails inutiles. C'est un esprit libre qui ne
doit être ni catéchisé ni endoctriné. Le penseur se produit lui-même : il naît de son œuvre. La Franc-
maçonnerie sait cela et évite d'imposer des dogmes. Contrairement aux églises, la Franc-
maçonnerie ne prétend pas détenir la Vérité ; en maçonnerie, qui se contente de veiller contre
l'erreur, chacun est encouragé à rechercher la Vérité, la Justice et la Beauté. La Franc-maçonnerie
rejette avec dégoût les phrases et les formules par lesquelles les esprits étroits arborent les fanions
de la fausse connaissance. Pour obliger les adeptes à penser, elle enveloppe son enseignement dans
des allégories et des symboles, et encourage ainsi la réflexion dans le but de les habituer à
comprendre et à pénétrer. Efforcez-vous donc, bien-aimés frères, de devenir clairvoyants dans le
meilleur sens du terme. En maçonnerie, vous ne pourrez connaître que ce que vous aurez découvert
vous-mêmes. Il serait donc inutile de vous en parler plus en détail maintenant. Cependant, compte
tenu des inclinations si peu méditatives de l'époque actuelle, les francs-maçons expérimentés ont
jugé bon de répondre à la négligence déjà existante dans l'esprit de notre temps".

Nous ne savons pas actuellement si la Franc-maçonnerie de notre siècle retrouvera son identité
spécifique du Temps et des époques d'aujourd'hui, si elle résoudra sa crise identitaire à laquelle elle
est confrontée partout dans le monde... Si elle retrouve son identité, elle restera une institution
essentielle de la société humaine, et si elle ne résout pas sa crise identitaire, elle deviendra de
moins en moins comprise, recherchée et fréquentée par nous, les Frères...

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LA RÉVOLTE DE HOREA, CLOȘCA ET CRIȘAN

VIOREL DĂNACU 33
GRAND MAÎTRE ,
GRANDE LOGE NATIONALE DE LA
ROUMANIE - LOGES DE RITUALISME COMPARÉ ET DE RECHERCHE

Je vous écris quelques réflexions dont je suis le messager, après un long temps de discrétion et
de travail avec moi-même, pour connaître en profondeur les enseignements maçonniques qui ont
animé et marqué ma vie.
Je vous écris quelques réflexions dont je suis le messager, après un long temps de discrétion et
de travail avec moi-même, pour connaître en profondeur les enseignements maçonniques qui ont
animé et marqué ma vie.
Ces pensées, cependant, me donnent l'espoir de souvenirs, de lumières du temps d'il y a des
milliers d'années, pour rappeler à chaque génération, lorsque l'esprit ouvre grand la fenêtre à une
bouffée d'air frais, des lumières qui ont rendu possible l'évolution de l'humanité vers diverses
formes d'organisation et de coexistence.
Une grande lumière, à l'époque où l'humanité voulait se débarrasser des impôts, de l'esclavage,
de l'injustice, a été représentée par une série de rébellion faites au fil du temps, y compris la
rébellion de Horea, Closca et Crisan de 1784, rappelant année après année, les générations
d'aujourd'hui et commémorant l'héroïsme de Horia, Closcan et Crisan, les héros et les martyrs de la
nation roumaine.
Le l'émeute de 1784, ou "la rébellion de Horia, Closca et Crisan", est une révolte de la paysannerie
ubienne en Transylvanie contre le pouvoir féodal. Des serfs roumains, des Hongrois, des Saxons des
domaines des nobles et de l'État, des mineurs des Montagnes Apuseni et du Maramures, des
artisans, des prêtres, etc. y ont participé. Elle a éclaté le 2 novembre 1784 dans le village de
Curechiu, Hunedoara, et s'est terminée fin décembre 1784, lorsque Horea et Closca ont été capturés
par les autorités.

VASILE URSU NICOLA - D'APRÈS LE PORTRAIT DE L'ÉGLISE DE SON VILLAGE NATAL

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Les paysans étaient également soumis à une série de droits, dîmes sur les produits agricoles et
animaux, logement des fonctionnaires chargés de collecter les impôts, logement des soldats. La
noblesse avait le monopole de la chasse, de la meunerie et de la pêche, et s'était emparée des
forêts, des pâturages et d'une grande partie des terres agricoles, ce qui déplaisait aux paysans. Ils
étaient également soumis à des obligations relatives à l'exploitation minière, à la construction de
fours, au transport de bois et de minerais, ainsi qu'au paiement d'impôts. Les serfs ne pouvaient se
marier qu'avec l'accord des nobles.

L'impératrice Marie-Thérèse décrète la tolérance à l'égard des Roumains orthodoxes et non


orthodoxes de Transylvanie et leur permet de nommer un évêque orthodoxe. Son fils, Joseph II, est
venu pour la première fois en Transylvanie lorsqu'il était associé au trône en 1773. Au cours de son
voyage, il a recueilli quelque 19 000 pétitions. Le chef de la rébellion, Horea, se rend à Vienne à
quatre reprises pour exposer à l'empereur les injustices dont sont victimes les paysans roumains de
Transylvanie, la dernière audience ayant lieu en avril 1784.
DL'impératrice Marie-Thérèse décrète la tolérance à l'égard des Roumains orthodoxes et non
orthodoxes de Transylvanie et leur permet de nommer un évêque orthodoxe. Son fils, Joseph II, est
venu pour la première fois en Transylvanie lorsqu'il était associé au trône en 1773. Au cours de son
voyage, il a recueilli quelque 19 000 pétitions. Le chef de la rébellion, Horea, se rend à Vienne à
quatre reprises pour exposer à l'empereur les injustices dont sont victimes les paysans roumains de
Transylvanie, la dernière audience ayant lieu en avril 1784.
J'ai vu des articles dans la presse, de certains messieurs qui ont écrit sur l'appartenance de Horea
à la franc-maçonnerie, moi-même j'y ai cru cela à un moment donné, j'ai même encouragé les frères
de la respectable loge "Horia, Closca et Crisan" que j'ai consacrée à Alba Iulia, il y a de nombreuses
années, à construire un monument à la mémoire de Horea, ce qu'ils ont fait, le monument Candela,
représentant deux gigantesques mains de bronze, tenant un récipient en forme de cœur,
représentant le cœur de Horea, où l'on mettrait de l'huile avec une mèche, pour l'allumer et la brûler
comme le monument au héro inconnu dans le parc Carol à Bucarest.
Personnellement, j'ai demandé au conservateur du Musée, de la Bibliothèque et des Archives
maçonniques de Vienne, de me faire sortir de leurs archives maçonniques, si ils trouvent quelque
chose d'écrit sur Horea, appelé Vasile Ursu Nicola, parce que nous, en tant que loges maçonniques
de recherche et d'étude, sommes intéressés par cela, en nous rappelant que nous sommes tous
membres de l'Association des Musées, Bibliothèques, Bibliothèques et Archives maçonniques basée
à Bruxelles (A. M.M.L.A) et que nous nous rencontrons à toutes les réunions maçonniques de
l'A.M.M.L.A.
Ils n'ont rien trouvé jusqu'à présent, c'est pourquoi je suis sceptique quant à l'existence d'écrits
sur l'appartenance de Horea à la franc-maçonnerie. Peut-être ces écrits ont-ils existé et n'ont-ils
pas été conservés, bien que 239 ans se soient écoulés depuis.
Les rencontres de Horea avec l'empereur étaient purement informatives et stratégiques pour les
événements qui allaient se dérouler en Transylvanie, Horea étant considéré comme un représentant
des serfs en Roumanie.
Les loges maçonniques de l'époque étaient si secrètes que je ne pense pas qu'elles permettaient
à des frères d'autres pays d'en faire partie, étant donné la coutume maçonnique constitutionnelle
selon laquelle on ne peut être maçon que dans une seule loge, et c'est celle où le frère est domicilié.
Il est possible qu'à la cour de l'empereur, Horea ait connu des personnes qui, notamment, étaient
également membres de loges maçonniques, c'est une autre affaire.

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L'utilisation par Horea dans ses lettres, retrouvées aujourd'hui, des mots : chers frères, frères
bien-aimés, est une formule pour s'adresser à l'époque, frères de tourment, frères d'humiliation, de
souffrance, frères de foi, donc je ne pense pas qu'il faisait référence aux frères de loges, frères
maçons, frères que nous sommes encore aujourd'hui, dans la foi orthodoxe, frères d'un même être
national, frères et sœurs.
En conclusion, je demanderai à d'autres institutions à Vienne ; en outre, je demanderai à la franc-
maçonnerie d'identifier tout écrit concernant l'éventuelle appartenance de Horea à la franc-
maçonnerie à Vienne ou ailleurs dans d'autres pays.
Au cours de l'été 1784, l'empereur Joseph II ordonne la conscription militaire dans les régiments
frontaliers ; les personnes enrôlées doivent recevoir des armes et ne plus être soumises au servage,
et les terres et les maisons qu'elles utilisaient doivent leur appartenir. La conscription est annulée
par le gouverneur de Transylvanie, Samuel von Brukenthal, sous la pression des nobles hongrois,
amers de leurs privilèges de classe, ce qui mécontente d'autant plus les paysans.
A propos du gouverneur de Transylvanie, Samuel von Brulenthal, j'ai consacré une loge "Samuel
von Brukenthal" à Sibiu, dirigée par le directeur du musée national Samuel von Brukenthal, M. Sabin
Luca, un musée qui conserve toute la collection de décorations maçonniques, de vêtements
maçonniques, d'objets maçonniques et de documents de cette loge, je n'y ai trouvé aucune trace de
Horea, appelé Vasile Ursu Nicola.
En octobre 1784, lors de la foire hebdomadaire de Brad, Crisan vient annoncer que Horea avait
apporté de nouveaux ordres de l'empereur, qu'il communiquerait le dimanche suivant (31 octobre
1784), à l'église de Mesteacan, en exhortant les serfs à venir ce jour-là aussi nombreux que possible,
ou au moins 4-5 par village. Le dimanche, 500 à 600 serfs se sont rassemblés et Crisan leur a montré
une croix d'or, affirmant qu'elle avait été reçue par Horea de la part de l'empereur comme signe qu'il
était habilité à guider les serfs pour qu'ils décident eux-mêmes de rester serfs ou de rejoindre les
régiments de l'empereur.
Le 4 novembre 1784, des bandes de paysans brûlent le château du baron Anton Iosika de Branisca
dans la vallée de Mures, et dans les deux jours suivants, les paysans détruisent et brûlent toutes les
cours des nobles dans les communes de Sulighet, Bretea, Ilia, Gurasada, Tataresti, Lesnic, Dobra,
Roscani, Geoagiu de Jos, etc.
Le 11 novembre, Horea adresse un ultimatum à la noblesse réfugiée dans la ville, résumant les
idées politiques et sociales de la rébellion (bien que les historiens aient démontré que le document
n'a pas pu être rédigé par les chefs de la rébellion, qui n'étaient ni dans la région ni en mesure
d'écrire ; en outre, le document est identique à un acte rédigé à la cour impériale de Vienne, une
proposition du conseiller Borie, envoyée à Marie-Thérèse) :
"Que les nobles du comté, tous les seigneurs des domaines et toute leur tribu jurent sur la croix ;
qu'ils ne soient plus nobles, mais que chaque homme, s'il peut trouver un emploi, en vive. Que les
nobles maîtres des domaines quittent une fois pour toutes les domaines immérités. Et qu'ils paient
le tribut comme les gens du peuple. Si les comités et les nobles maîtres des domaines l'invoquent,
les paysans leur demanderont la paix, et en signe de paix ils hisseront sur la forteresse, sur les bords
de la ville, sur des batons des drapeaux blancs.
Afin d'attraper Horea, les nobles ont mis sur sa tête un prix de 300 jaunes. Le gouvernement de
Vienne intervient à Constantinople pour que les Turcs ne donnent pas asile aux rebelles
transylvaniens. Par traîtrise, le 27 décembre 1784, par le forestier Anton Mezler d'Abrud, Horea
Closcan et Crisan sont capturés dans la forêt de Scoruset, dans les montagnes de Gilau.
L'académicien David Prodan se souvient qu'au moment de la capture, "Horea a sorti quelques
papiers de sous vetement et les a jeté dans les flammes. Les paysans, occupés à les attacher, ne
purent les sauver". Il s'agit des paysans Stefan Trif et Nutu Maties, ainsi que de 5 autres paysans qui
ont participé à la capture de Horea. Les personnes arrêtées ont été déposées à Alba Iulia.
Une commission d'enquête, dirigée par le baron Anton Iankovic, a été mise en place pour enquêter
sur l'émeute et ses trois meneurs.
Crisan s'est pendu en prison, et Horea et Closca ont été soumis à la peine la plus lourde prévue par
la Constitutio Criminalis Theresiana, en étant écrasés par la roue.

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Le 28 février, à 9h00, la procession d'exécution a commencé. Horea et Closca sont transportés


dans des wagons séparés, avec le prêtre Ratiu de Maierii Balgradului à leurs côtés jusqu'à
l'exécution. Le cortège est conduit par un escadron de cavalerie toscane et environ 300 fantassins
et hussards. Sur la colline de Furcilor (aujourd'hui colline de Horea), autour du podium, 2500 à 3000
serfs roumains, trois jeunes et trois vieux, provenant de plus de 400 villages des quatre comtés
voisins, où se sont déroulés les principaux événements de la revolte, ont été amenés de force.
L'exécution par la trainée sur roue se déroulait selon un rituel préétabli. Closca est d'abord
exécuté et reçoit 20 coups, tandis que Horea se tient à l'écart. Horea a ensuite reçu 4 coups pour
écraser ses jambes, puis le bourreau, Grancea Rakoczi d'Alba Iulia, lui a écrasé la poitrine et après 8
à 9 autres coups, il a rendu l'âme. Selon la sentence, les organes internes ont été enterrés sur la
colline de Furcilor, et leurs corps ont été découpés en quatre parties et placés dans les localités les
plus importantes des comtés d'Alba et de Hunedoara afin d'intimider la population. Le corps de
Crisan a été traité de la même manière.
La récompense promise et accordée par l'empereur de Vienne à ceux qui ont participé à la
capture des chefs de la révolte a été immédiate. D'après le volume II de l'ouvrage universitaire de
David Prodan intitulé "Rascoala lui Horea", il apparaît que les sept paysans qui ont capturé Horea et
Closca ont reçu 600 jaunes (pièces d'or) et ont été libérés du servage, et que le forestier
responsable de la capture a reçu un plan de 100 jaunes. Les paysans roumains qui ont trahi Crisan
recevront également 30 pièces d'or, ainsi qu'une médaille d'or pour le protopope orthodoxe Iosif
Adamovici et 70 pièces d'or pour ceux qui ont participé à la capture de Crisan. Mais pour que cette
récompense atteigne son but au plus haut point, il faut savoir que la distribution des prix s'est faite
avec la solennité nécessaire, en présence de la foule qui se rassemble habituellement les jours de
foire, note David Prodan.
Conformément à l'ordre de l'empereur selon lequel "tous les Roumains qui ne sont pas connus
pour avoir commis des mauvais traitements doivent être expulsés avec leur bétail et leurs
ustensiles", des centaines d'habitants des montagnes Apuseni ont été déplacés vers le Banat et
Bucovina.

PREMIÈRE ÉDITION DU SUPPLEX


ILBELLUS VALACHORUM, PUBLIÉE À CLUJ
EN 1791

Les habitants des montagnes Apuseni obtiennent la liberté de pâturage, l'exemption du port,
l'abolition de la servitude personnelle et d'etre lié la terre natale(août 1785), les mariages sans le
consentement du noble et le droit à l'éducation.

La revolte a eu un large écho à l'étranger. De l'Autriche au Portugal, de l'Allemagne à l'Italie, des


brochures, des calendriers, des articles de presse, des rapports diplomatiques, des gravures des
leaders de la revolte sont publiés. Des savants et des philosophes défendent et expliquent l'action
des paysans. Horea s'est vu attribuer, surtout par la presse européenne, l'idée de reconstruire Dacia,
qui a même été appelée "Rex Dacia". Dans la lointaine Stockholm, la révolte des paysans menée par
Horea est suivie d'une correspondance fréquente avec Vienne, Sibiu et d'autres centres européens.
Des décennies plus tard, l'histoire des revoltants a été transposée dans une pièce de théâtre,
intitulée "Horia et Closca" ou "La bande des bandits d'Ardeal", jouée dans plusieurs villes suédoises.

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La conclusion est, que je ne sais pas à quel point Horea était cher à l'empereur, mais juste utilisé,
parce qu'il a mis des récompenses sur sa tête pour l'attraper, cela montre qu'il est loin de la vérité,
que Horea était éventuellement Maçon, est soit disant le motif pour lequel il a été reçu par
l'empereur, ne reste qu'une supposition. En ce qui concerne l'histoire des revoltants qui a été
transposée dans une pièce de théâtre, appelée Horea et Closca ou la Bande des Bandits d'Ardeal,
jouée dans plusieurs villes suédoises, les frères de la Grande Loge Nationale de la Roumanie - Loge
de Ritualisme Comparé et de Recherche Maçonnique et les frères et sœurs du Centre Régional
d'Études Maçonniques de Paris Bucarest, reproduiront ce spectacle et le présenteront au public en
Roumanie à l'avenir.
Cette année encore, nous allumerons le monument de Candela, comme toujours, le 28 février, en
commémoration des martyrs et des héros Horea, Closca et Crisan. Un frère déposera une gerbe au
nom des frères de la Grande Loge Nationale de la Roumanie - Loges de Ritualisme Comparé et de
Recherche Maçonnique et des frères et sœurs du Centre Régional d'Etudes Maçonniques de Paris
Bucarest. Lorsque nous avons dévoilé le monument Candela, placé devant le monument construit
par les enfants en mémoire de Horea, Closca et Crisan, nous avons fait un service funèbre officié
par l'héritier du prêtre Ratiu, celui qui a donné la dernière communication de Horea, 500 tasses avec
des symboles maçonniques et le monument Candela, et remplis de vin, ont été distribués aux plus
de 300-400 participants de toute la Transylvanie, des civils, des soldats montés sur des chevaux, ce
fut un événement très médiatisé, si bien que depuis lors et jusqu'à aujourd'hui et à l'avenir, le 28
février de chaque année, tous les fonctionnaires, les hommes politiques, les associations
culturelles, les écoles de toute la Transylvanie et de tout le pays viennent déposer des couronnes à
la mémoire des martyrs et des héros que sont Horea, Closca et Crisan.
Que le Grand Créateur de l'Univers nous donne la force, le pouvoir et la sagesse de connaître notre
passé, l'histoire de notre nation, en célébrant tous les grands événements qui ont commencé avec
Mihai Viteazu, il y a plus de 500 ans, et qui ont culminé avec la Grande Union de 1918, tous avec un
seul but, la libération des paysans de l'esclavage, l'octroi de droits et de libertés à tous les
Roumains.
Paix à tous les héros de la nation roumaine, que Dieu vous garde en paix et que vous restiez des
lumières vivantes dans notre mémoire collective, pour toujours et à jamais Amen !

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EMANCIPATION ET LIBÉRATION CULTURELLE DE LA


DOBROUDJA - ŒUVRE DE LA FRANC-MAÇONNERIE
ROUMAINE ET UNIVERSELLE

OANA DUGAN

Avec la guerre d'indépendance de 1877, la Dobroudja est réunie à la Patrie-mère. Pendant la guerre
russo-turque, la Dobroudja avait été occupée par les troupes tzaristes, d'avril 1877 à novembre 1878.
Dans une proclamation émise le 14 novembre 1878, à l'occasion de l'annexion de la Dobroudja, le
prince Carol I garantissait à tous les habitants de la province que la Roumanie les protégerait. En
effet, à de nombreuses occasions, le roi a exprimé son amour pour la nouvelle province et a promis
que la Dobroudja constituerait le point sur lequel le gouvernement concentrerait particulièrement
son attention.
"Désormais, vous êtes liés à un État où ce n'est pas la volonté arbitraire, mais seulement la loi
délibérée et approuvée par la nation qui décide et gouverne. Les biens les plus sacrés et les plus
précieux de l'humanité, la vie, l'honneur et la propriété, sont placés sous le bouclier d'une
constitution que de nombreuses nations étrangères nous envient. Votre religion, votre famille, le
seuil de votre maison seront protégés par nos lois, et personne ne pourra les violer sans recevoir
une punition légale."
Du point de vue juridique, la Roumanie a rompu ses relations diplomatiques avec l'Empire ottoman
le 10 avril 1877, tandis que la Russie a déclaré la guerre à la Porte le 12 avril, et les troupes russes ont
franchi la frontière roumaine et avancé vers le Danube. "En vertu de ces événements, les autorités
roumaines ont choisi la date du 11 avril 1877 pour marquer la fin de la domination ottomane en
Dobroudja et, rétrospectivement, comme le début de l'administration de l'État roumain dans la
province (et non la date du 14 novembre, qui marquait la prise de possession effective de la
Dobroudja)."
La date du 11 avril 1877 comme fin de la domination ottomane dans la province a été stipulée comme
telle dans la loi sur l'organisation de la Dobroudja de 1880 et dans la loi sur la propriété en Dobroudja
de 1882. Pendant la guerre russo-turque, la Roumanie était un pays co-belligérant qui avait acquis
son indépendance sur le champ de bataille, avant les dispositions et conditions ultérieurement
adoptées par le traité de Berlin. En choisissant cette date, les autorités roumaines souhaitaient
affirmer que dès le début de la guerre, la Dobroudja était passée sous administration roumaine.
Cependant, le début légal de l'administration roumaine en Dobroudja le 11 avril 1877 a suscité de
nombreuses controverses diplomatiques entre la Roumanie et l'Empire ottoman. "En 1882, après
l'adoption de la nouvelle loi sur la propriété en Dobroudja, la diplomatie ottomane a objecté que,
parce que sur le plan juridique, l'Empire avait perdu ses droits territoriaux sur la Dobroudja
seulement au moment de l'adoption du traité de Berlin (13 juillet 1878), la date du 11 avril 1877
adoptée par la législation roumaine pour marquer la fin de l'autorité ottomane dans la province
constituait une violation de la suzeraineté de l'État ottoman.
Par conséquent, l'État ottoman considérait comme valables en Dobroudja les actes qu'il avait
délivrés entre le 11 avril 1877 et le 13 juillet 1878. Cependant, ces objections ont été rejetées par la
Roumanie." (Iordachi, 2002). La population entre le Danube et la mer Noire avait été réduite par les
troubles militaires. "En raison de son importance stratégique, la Dobroudja a souvent été le théâtre
de confrontations militaires pendant les guerres russo-turques (1768-1878). Ces confrontations ont
souvent créé l'anarchie dans le système administratif local et ont entraîné d'importantes
fluctuations de la population, ce qui a affecté l'équilibre démographique et les relations
interethniques dans la province. Ainsi, entre 1770 et 1784, environ 200 000 Tatars de Crimée se sont
réfugiés en Dobroudja. À la suite de la dévastatrice guerre de 1828-1829, la population de la
Dobroudja est tombée à 40 000 habitants, puis a augmenté à 100 000 en 1850 grâce au retour des
personnes parties, mais aussi grâce à des colonisations massives. Après la guerre de Crimée (1853-
1856), la Dobroudja a été à nouveau peuplée de plus de 100 000 Tatars de Crimée et de Tcherkesses
du Kouban et du Caucase, à qui des tâches militaires ont été confiées et qui ont agi en tant que
catégorie privilégiée de troupes frontalières. Enfin, la guerre de 1877-1878 et le régime d'occupation
russe dans la province ont entraîné l'émigration d'un nombre significatif de musulmans de la région,
estimé à environ 90 000 personnes. À la fin de la guerre, des mesures urgentes de reconstruction
économique, de stabilisation de l'administration, de repeuplement de la province, ainsi que la
création de conditions d'intégration et de développement économique de celle-ci par rapport à son
potentiel étaient nécessaires.

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C'est le moment où la reconstruction de la Dobroudja revient comme l'opposé moral de la franc-


maçonnerie universelle, qui, à travers ses "tentacules" en Roumanie, voit les loges maçonniques
sous diverses obédiences partager comme objectif commun l'élévation de la Dobroudja du statut
de pachalik turc. Un rôle majeur dans le développement et la réromanisation de la Dobroudja
reviendra aux francs-maçons Mihail Kogălniceanu, en tant que ministre des Affaires étrangères,
puis de l'Intérieur, et homme doté de pleins pouvoirs administratifs pour faire progresser la nation
(et nous verrons immédiatement quelle a été son influence directe), et à Constantin Moroiu, officier
de cavalerie roumain, combattant dans la guerre d'indépendance, qui choisit de s'installer en
Dobroudja avec pour mission de l'organiser maçonniquement et de l'annexer à la Roumanie du point
de vue de la fondation de la première Grande Loge chez nous. On sait que Mihail Kogălniceanu a été
initié à la franc-maçonnerie, comme la plupart de ses contemporains, à Paris, dans la loge l'Athénée
des Etrangers, de 1845 à 1847, et que cette période française a constitué, selon ses propres
déclarations, une étape où : "Je ne suis pas venu à Paris seulement pour apprendre à parler français
comme les Français, mais aussi pour emprunter les idées et les choses nécessaires à une nation si
éclairée et libre" (Iorga, La Monarchie de juillet et les Roumains). D'ailleurs, son intérêt pour la
Dobroudja et non seulement pour elle, mais aussi pour les Roumains des deux rives du Danube, est
reflété dans sa presse depuis sa jeunesse. Ainsi, dans le discours inaugural prononcé en 1843 sur
l'histoire nationale à la nouvelle Académie Mihăileană d'Iași, un discours qui a fortement influencé
les étudiants roumains de l'Université de Paris, ainsi que la génération des révolutionnaires de 1848,
Kogălniceanu affirmait :
" ...mon pays est partout sur Terre où l'on parle roumain, et l'histoire nationale est l'histoire de toute
la Moldavie et de la Valachie, ainsi que celle des frères de Transylvanie."
Cependant, les liens de Kogălniceanu avec la franc-maçonnerie remontent à l'époque où il est
passé en Valachie. Vers 1843, Kogălniceanu était soupçonné par les autorités de Moldavie en raison
de son enthousiasme pour la réforme. En 1844, on lui a retiré le droit de donner des conférences sur
l'histoire. Alors qu'il voyageait à Vienne en tant que représentant secret de l'opposition politique
moldave (tentant de se rapprocher de Metternich et de discuter du renversement de Sturdza), son
passeport lui a été suspendu. Peu après son retour à Iași, il a été emprisonné pendant une courte
période, puis il est passé en Valachie et s'est impliqué dans la politique de la Valachie, aidant son
ami Ion Ghica : en février, lors d'une fête nationaliste, il s'est rendu à Bucarest, où il a rencontré les
membres de l'organisation secrète Frăția et ceux de son aile politique légale, la Société Littéraire
(parmi lesquels se trouvaient Ghica, Nicolae Bălcescu, August Treboniu Laurian, Alexandru G.
Golescu et C. A. Rosetti). Mais revenons à la Dobroudja après la guerre d'indépendance, la mission
de Kogălniceanu était de stabiliser le retour de la Dobroudja vers la mère patrie. Son discours du 9
mai 1877 devant le Parlement a montré que le gouvernement roumain considère que le pays a
renoncé à la suzeraineté ottomane. Le lendemain, le 10 mai 1877, le Parlement a voté la déclaration
d'indépendance, que le prince Carol a acceptée. Au cours de l'année suivante, Kogălniceanu a
déployé des efforts pour obtenir la reconnaissance de l'indépendance par tous les États européens
et a déclaré que les politiques de son gouvernement étaient axées sur "la transformation aussi
rapide que possible des agences diplomatiques et des consulats étrangers de Bucarest en
légations". À la fin de la guerre, lui et Brătianu ont dirigé la délégation de la Roumanie au Congrès de
Berlin. En cette qualité, ils ont protesté contre l'offre de la Russie de changer la Dobroudja du Nord
(qui faisait auparavant partie de l'Empire ottoman) avec la partie sud de la Bessarabie que la
Roumanie avait reçue par le traité de Paris en 1856. La décision finale de la conférence a été en
faveur de la proposition russe, soutenue par Gyula Andrássy, ministre des Affaires étrangères de
l'Autriche-Hongrie, et William Henry Waddington, ministre des Affaires étrangères de la France. Des
pressions supplémentaires sont venues d'Otto von Bismarck, chancelier de l'Empire allemand. Le
résultat a suscité la controverse en Roumanie, où l'échange a été considéré comme injuste,
certaines voix demandant même l'acceptation de la suzeraineté ottomane pour renverser la
situation. Parallèlement, la Russie a demandé à la Roumanie de lui accorder un droit de passage
illimité pour ses armées à travers la Dobroudja du Nord, mais la Roumanie et d'autres États
européens s'y sont opposés. À ce moment-là, suite à l'intervention de Waddington, la Roumanie a
accepté d'accorder la citoyenneté à tous les habitants du pays, quelle que soit leur religion. Dans ce
contexte, les interventions de Kogălniceanu ont également joué un rôle dans les politiques
ethniques concernant la Dobroudja du Nord, lui demandant aux bergers roumains de renoncer à leur
mode de vie traditionnel et à leurs établissements dans le Bugeac désormais russe, leur offrant
l'option d'acheter des terres en Dobroudja du Nord. C'est le moment décisif de la reroumanisation
de la Dobroudja.

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PAROLE MAÇONNIQUE
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L'intérêt personnel et l'implication directe dans l'organisation et l'administration roumaine de la


Dobroudja ont également été répliqués par ses domaines en Bessarabie, dans la nouvelle région
rattachée au pays. Ainsi, cet épisode nous est relaté par V. Moţoi dans ses mémoires. Il fut parmi les
premiers colons en Dobroudja après 1878, contribuant de manière significative au développement
du village de Chiorceşme et de la commune de Taşpunar dans cette région :

"À l'époque où la guerre de 1877 était en préparation, mon père, Vlad Moţoi, était le fermier du
domaine de Sărata près de Leova - le domaine du boyard Mihail Kogălniceanu. Évidemment, nous, ses
créanciers, moi et mon oncle Voicu, étions également impliqués. Après la paix conclue avec les Turcs,
le Boyard Mihalache, comme nous l'appelions, nous a appelés et nous a dit : 'Mes garçons, vous me
rapportez beaucoup d'or en fermage, mais je vais m'en passer - suivez-moi en Dobroudja et si vous ne
vous en sortez pas bien, je vous donne gratuitement mon domaine. Vous êtes intelligents, je veux vous
gratifier. Allez en Dobroudja, où la terre est bon marché, comme une aumône.' Mon père Vlad a
répondu : 'Cher Mihai, je suis un homme avec des habitudes anciennes, je me déplace lentement -
qu'ils y aillent, les jeunes, car ils ont la vie devant eux... Je retournerai dans la tanière ancestrale, à
Săcelele de ma lignée !... Qu'ils essaient, car il vaut mieux être sur une terre avec une souveraineté
roumaine qu'à l'étranger. J'ai subi le joug de deux peuples, quand j'étais à Săcele, les Hongrois nous ont
opprimés, quand j'ai traversé la Bessarabie, les Russes nous ont portés dans leurs bras. Qu'ils aillent
avec Dieu - et qu'ils vivent sous le ciel de la liberté, jusqu'à ce que le Très Saint ait pitié de notre
Transylvanie.' (...) Il nous était difficile de laisser partir le vieil homme, mais dans l'espoir d'avoir nous
aussi notre propre terre, nous ressentions une grande joie et une incitation qui nous a donné du répit.
Nous avons partagé les trois fermes ancestrales de Sărata et avons commencé à nous préparer à
partir. (...) Le Boyard Mihalache Kogălniceanu - que sa mémoire soit bénie ! - nous avait dit : 'Mes
jeunes, écoutez-moi : parcourez la Dobroudja aussi vaste qu'elle soit, installez-vous où vous le
souhaitez ! Votre génération ne connaîtra pas de tels temps. Achetez autant de terres que possible et
vous me bénirez !'"

Inutile de dire que les Mocans ardélains par le biais de la Bessarabie de Kogălniceanu ne sont pas
restés simplement fermiers. Ils ont jeté les bases de la petite noblesse locale, qui allait former les
noyaux administratifs du nouveau territoire réuni au pays. Ainsi, Iancu Moţoi, le petit-fils de Vlad
Moţoi, s'est installé en Dobroudja, devenant le maire de la commune de Taşpunar (Fântâna de
piatră), s'élevant socialement grâce aux réformes du ministre Kogălniceanu et en construisant un
village autour de lui, puis une commune comprenant plusieurs hameaux, devenant le chef des
Roumains de l'Ialomiţa, de Brăila et ensuite des Ardélains qui allaient s'installer en Dobroudja suite
aux plans des Grandes Puissances - via la Franc-maçonnerie - pour développer économiquement les
Principautés roumaines. Une fois la base socio-administrative établie, il était nécessaire de
structurer la modernisation et l'émancipation du territoire nouvellement intégré. C'est à ce
moment-là que Constantin Moroiu, officier de cavalerie roumain, entra en scène et s'installa lui
aussi en Dobroudja, sorte de Terre Promise que le ministre franc-maçon Kogălniceanu ne voyait pas
comme un territoire aride et désolé, mais comme un territoire fertile sur lequel "vous, les Mocans,
allez prospérer !", rendant heureux ceux qui étaient encore en mesure d'agir : "Heureux soyez-vous,
vous et vos enfants, car vous vivrez des jours glorieux de notre nation !"

Le plan de peuplement de la Dobroudja avec des éléments roumains de toutes les régions du pays,
mais surtout de Transylvanie, était une décision qui relevait encore de motifs occultes, "élaborée"
dans les mêmes "laboratoires" des loges maçonniques, étant donné le caractère des Ardélains,
façonné par des siècles de vie sous les pouvoirs de l'Europe centrale et non sous la domination
socio-religieuse et culturelle du Levant. Le travail acharné, l'accumulation de richesses, la bonne
organisation de l'élevage, dans lequel les Mocans ardélains étaient inégalables, ainsi que la bonne
gestion de l'argent et l'essor matériel du territoire ne pouvaient pas être réalisés avec des éléments
roumains "éduqués" depuis des siècles dans la négligence et la complaisance envers les "passions"
inculquées par la domination russo-turque propre à la Moldavie et à la Valachie. Au moment de la
réunification de la Dobroudja, celle-ci était "dépeuplée, avec des villages brûlés, des champs remplis
de vagabonds, des Tatars désespérés vivant dans des villages hideux sans le moindre brin de verdure."

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PAROLE MAÇONNIQUE
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Les liens entre Constantin Moroiu et Mihail


Kogălniceanu ne sont pas seulement hypothétiques
et limités à une fraternité maçonnique. Kogălniceanu
lui-même a décidé et tracé le rôle que Moroiu allait
jouer non seulement dans la franc-maçonnerie
roumaine, mais surtout dans l'administration de
cette organisation en Dobroudja. L'enjeu était majeur
et il était compréhensible que la franc-maçonnerie
donne le ton aux changements et à leur acceptation
au niveau social. Elle était garante du succès de la
modernisation et de l'émancipation du pays, et visait
en particulier la cohérence avec laquelle le nouvel
ordre socio-économique établi par les voies
administratives du pays était mis en œuvre à tous les
niveaux de la société. Elle était le moteur et le garant
de l'occidentalisation du territoire et de la Roumanie
indépendante. Ainsi, nous trouvons Constantin
Moroiu dans une relation très étroite et personnelle
avec Mihail Kogălniceanu, où le capitaine de
cavalerie, combattant dans la Guerre
d'Indépendance, avait un bon ami en Dobroudja et un
frère en maçonnerie.

Ainsi, de la même manière qu'il avait amené ses propres fermiers en Dobroudja et les avait dotés de
terres, Kogălniceanu avait acheté et vendu des terres, des maisons, encourageant l'établissement
d'éléments roumains dans la province nouvellement revenue au pays. Le 4 juin 1887, Mihail
Kogălniceanu acheta un immeuble à Constanţa auprès du capitaine Constantin Moroiu. Dans un
autre acte, Mihail Kogălniceanu apparaît en tant que propriétaire d'un domaine dans le comté de
Constanţa, acquérant auprès du même capitaine Moroiu, par l'intermédiaire de l'avocat P. A. Holban,
qui le "vend dans l'état où il est possédé et délimité par la commission de division des terres de
Dobroudja". Dans la même optique, étant, selon ses propres considérations :
"vieux et un peu amer" (il souffrait de problèmes rénaux, n.d.), il vendit une partie de ses biens à la
famille de son ancien aide, car Ioan Moţoiu nota :
"À partir de maintenant, pensions-nous, l'or que nous apportions à Kogălniceanu en tant que
fermage nous restera pour vivre ici comme des foyers transylvains, qui serviront d'exemple à ceux qui
nous suivront. (...) Notre désir et notre intérêt étaient d'avoir près de nous de beaux villages avec des
gens bien gérés. Nous leur avons vendu des moutons, nous avons amélioré la race des chevaux et
nous avons été là pour eux en cas de besoin. Nous les avons pris comme filleuls et parrains, les
baptisant et les mariant, afin de les rapprocher de nous. En fin de compte, afin de pouvoir m'imposer,
je suis allé voir le préfet de l'époque et je lui ai demandé de me nommer maire, afin de pouvoir faire du
bon travail par la force, là où je n'y parviens pas par le bien. Mon souci principal était d'empêcher qu'il y
ait des ivrognes, des intrigants, des mauvais éléments dans le village de Chiorceşme, qui faisaient
désormais partie de nos domaines, qui auraient pu être un mauvais exemple et une source d'envie
parmi les autres. Si je prouvais que quelqu'un était un voleur, un scélérat, je le chassais du village par la
force et je m'en débarrassais."
Le rôle de Constantin Moroiu dans l'organisation de la franc-maçonnerie en Dobroudja, mais aussi
au niveau national, par la création de la Grande Loge Nationale de Roumanie, a été écrasant. Le
choix de Moroiu n'était pas du tout fortuit. Ayant reçu une éducation soignée et ayant commencé en
tant que "louveteau" dès sa famille (étant le neveu de Costache Moroiu, l'un des premiers
professeurs du Collège Saint Sava, avec des études à l'étranger, d'où il est revenu en 1830, initié au
Grand Orient d'Italie), recevant l'initiation maçonnique à l'étranger et étant membre de nombreuses
loges étrangères, Moroiu était plus que providentiel et l'homme approprié au bon endroit, étant
donné la multiethnicité de la Dobroudja, mais surtout les difficultés de type hostile-irédentiste
auxquelles la nouvelle administration roumaine allait être confrontée. La population autochtone,
mélangée, du territoire qui faisait autrefois partie de l'Empire ottoman, en particulier celle d'origine
turco-tatare, ne voyait pas d'un bon œil la nouvelle administration, mais ne s'y opposait pas
davantage qu'un mépris interethnique manifesté pendant une courte période. Iancu Moţoiu note
dans ses mémoires :

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"Le chef tatare du village où ils ont établi leur campement nous a accueillis avec résignation et
pendant de nombreuses années, aussi longtemps que nous avons vécu, nous avons vécu en harmonie
avec tout le village. D'ailleurs, ils ont toujours dit qu'ils étaient plus satisfaits de l'administration
roumaine que de l'administration turque. Ils admettaient que les Roumains ne les considéraient pas
comme des ennemis - au contraire, ils les traitaient comme des colons établis autour d'eux. Certains
d'entre eux, les jeunes, avaient très bien appris le roumain et étaient très satisfaits du nouveau
pouvoir. Ils étaient par nature des gens diligents, têtus, mais soumis et honnêtes."
"De loin, l'élément ethnique bulgare a été le plus dangereux et le plus difficile à adapter,
revendiquant la Dobrogée dès avant les guerres balkaniques. Ils pillaient, tuaient, se livraient à des
actes répréhensibles et leur stabilisation ne pouvait être réalisée uniquement par l'application de la
loi, mais surtout par l'adaptation volontaire de la communauté aux nouvelles réalités
administratives. Dans ce domaine, la Franc-maçonnerie et Constantin Moroiu ont joué un rôle
dominant dans la formation sociale. Il a été initié en juin 1874 à Bucarest, dans la loge "Les Sages
d'Héliopolis" de l'obédience "Grand Orient de France", sous la direction spirituelle du Vénérable
Maître Dr. Carol Davilla. Il a été élevé au sublime grade de Maître maçon un an plus tard. À cette
époque, le Grand Orient de France était considéré comme une obédience régulière, la rupture avec
la "United Grand Lodge of England" (UGLE) n'intervenant qu'en 1877. "Les Sages d'Héliopolis" était un
atelier renommé, rassemblant des leaders libéraux et conservateurs, ainsi que les banquiers les plus
importants, impliqués dans le financement du développement économique de l'État naissant. La
loge représentait le noyau d'influence de la soi-disant "coalition monstrueuse" anti-Cuza. Pour
atteindre cet objectif, la loge a attiré des militaires, recrutés pour le plan d'éviction du souverain et
la formation d'un corps armé chargé de mettre en œuvre le coup d'État. Les officiers qui ont arrêté
Cuza, l'obligeant à démissionner le 11 février 1866, étaient des francs-maçons, membres de cette
loge. Nous parlons du Frère Constantin Pillat, du Frère Alexandru Lipoianu et, enfin, du Frère Anton
Costiescu. Cela parce que la loge avait demandé et obtenu le soutien du Grand Orient de France
pour intervenir auprès des grandes puissances afin d'installer une monarchie constitutionnelle en
Roumanie et ainsi imprimer une voie européenne définitive à ce jeune État indépendant. En 1879,
Moroiu démissionne des "Sages d'Héliopolis" et fonde la loge militaire "Steaua Dunării - Estrela del
Danubio" sous l'obédience du "Grande Oriente Lusitano Unido". Par la suite, il rassemble la plupart
des loges roumaines, jusqu'alors sous l'obédience étrangère : française, italienne, allemande,
portugaise, etc. Et le 8 septembre 1880, il fonde la Grande Loge nationale roumaine. C'est à ce
moment-là que la franc-maçonnerie roumaine passe du stade de fragmentation en obédiences
étrangères à celui de Grande Loge nationale. En 1881, Moroiu a fondé le "Suprême Conseil de
Roumanie du REAA" et jusqu'en 1911, il est Grand Maître et Souverain Grand Commandeur. La
recommandation internationale de séparer les deux pouvoirs administratifs n'est intervenue qu'à la
quatrième conférence du REAA en 1929 - Paris (où la Roumanie était représentée par Jean PANGAL
33), ainsi qu'en adoptant le point 5 des "Principes de régularité et de reconnaissance" de l'UGLE,
établis la même année. Avant la Première Guerre mondiale, notre Ordre maçonnique comptait
environ vingt-sept loges symboliques. Moroiu s'est distingué en établissant des liens solides entre la
Grande Loge nationale roumaine et de nombreuses loges maçonniques du monde, devenant même
membre d'honneur de certaines d'entre elles. Le rôle de Constantin Moroiu a été décisif, devenant à
juste titre le fondateur de la franc-maçonnerie roumaine moderne, en établissant et en
reconnaissant la Roumanie comme une Puissance maçonnique indépendante et souveraine. Parmi
ses principales attributions ayant un impact direct sur la société civile, on peut mentionner la
création d'imprimeries, dans le but évident de propager les nouvelles orientations socio-
administratives et économiques.
La première publication de toute la région reconquise est née à l'été 1879, à Tulcea, appelée à juste
titre Steaua Dobrogei, la feuille des intérêts locaux.

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PAROLE MAÇONNIQUE
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Un newspaper hebdomadaire, dont seuls les numéros du 27 novembre 1879 et du 3 septembre


1883 ont été conservés, bien qu'il ait eu une plus longue durée de vie. Le 10 mai 1880, le Farul
Constanţei, journal officiel du comté de Constanţa, était publié à Constanţa. À cette occasion, le
préfet Remus Opreanu a acquis la première imprimerie de la ville. Il est suivi par România Trans-
Dunăreană et Triunghiul, puis à partir de 1882 - Gazeta Constanţei, Ecoul Dobrogei et Mahmudia.
Triunghiul, sous-titré Le Journal de la Franc-maçonnerie en Roumanie, a une apparition
controversée : d'abord à Bucarest, en mai 1880, jusqu'en octobre 1882, puis à Mangalia, de novembre
1882 à septembre 1883, il revient à Bucarest et cesse probablement son activité en 1885. Il est publié
mensuellement, au format quarto, sans illustrations, avec un abonnement annuel de 8 lei. Rédigé
exclusivement par C. M. Moroiu. Le Grand Maître Constantin Moroiu (alors officier en garnison à
Mangalia en mai 1882) s'occupe de la création de la Loge "Steaua Sudului" à Mangalia et de la
publication mensuelle de Triunghiul.
Bien qu'il mène une vie austère, stationné dans une unité militaire frontalière, dans une ville à
peine renouvelée par la vie roumaine, il entretient une relation constante avec les loges de presque
toutes les régions du pays, ainsi qu'avec les frères d'Europe. Mangalia était seulement un petit
établissement d'environ mille habitants, un mélange ethnique où certains initiés avaient besoin de
traducteurs pour apprendre le rituel maçonnique. Ainsi, après l'arrivée de Constantin Moroiu à
Constanța et Mangalia, la ville portuaire de la côte ouest pontique connaîtra une période
d'émulation maçonnique. Là-bas, Moroiu a rempli à la fois les obligations imposées par sa fonction
militaire et celles de la franc-maçonnerie, en tant que grand maître de l'Ordre maçonnique roumain.
Moroiu a réalisé son œuvre maçonnique en s'appuyant sur un certain nombre d'officiers de l'armée
roumaine, que nous retrouverons dans de nombreuses loges, y compris celles situées entre le
Danube et la mer Noire. La fondation de la première loge à Constanța est liée au nom de Ștefan
Corvin (1844-1913), qui a exercé en tant que médecin après le 23 novembre 1878, à la fois à l'hôpital
militaire et à l'hôpital civil de la ville. D'après la publication mensuelle Triunghiul, en mai 1882, par
décision de Constantin Moroiu, Ștefan Corvin avait été autorisé à créer une loge portant le nom de
Pharul dans l'ancienne cité tomitane. Ainsi, lors de la réunion du 29 septembre 1882, les dignitaires
suivants ont été élus : le médecin Ștefan Corvin - vénérable, le capitaine R. Alexandrescu et le
lieutenant Ghiță Emanuel - surveillants, I. Iordănescu - orateur, le sous-lieutenant D. Vasiliu -
secrétaire, H. Hagi Artin - trésorier et hôtelier, P. Mihăilescu, gr. 32 - grand expert et maître de
cérémonie, N. Costescu - architecte, T. Mihăileanu - représentant de la Grande Loge Nationale de
Roumanie et Ioan Petroianu - représentant de la loge "Steaua Sudului" de Mangalia. Lors de la
réunion du 20 novembre 1882, aux côtés de ceux mentionnés, Constantin Moroiu et Oreste Cecchi
ont été élus vénérables d'honneur de la loge Farul, ce dernier étant déjà depuis le 7 mai 1882 le
représentant du Suprême Conseil de Grade 33 de Roumanie au Suprême Conseil de Grade 33
d'Italie. En février 1883, le Souverain Sanctuaire de Grade 33, sous les auspices de la loge Farul, l'a
constituée en loge capitulaire, acceptant le Rite Ancien et Primitif de Memphis. Au cours du même
mois, la loge "Propaganda de Memphis" de Bucarest a affilié I. A. Seni, membre de la première loge
de l'ancienne cité tomitane. Dans l'album holographique "Cronologia" établi par le colonel I. T. Ulic,
on apprend la création d'un chapitre et de neuf loges : le Chapitre "Cavalerii Dobrogei", "Valea
Tulcea", le 27 mars 1882, la Loge "Steaua Sudului" de Mangalia, le 7 mai 1882, la Loge "Pharul" de
Constanța, le 29 septembre 1882, la Loge "Gloria Română" de Babadag, le 5 mars 1883, la Loge
"Mircea cel Mare" de Medgidia, le 5 mars 1883, la Loge "Modestia din Tulcea", le 6 juillet 1883, la Loge
"România Nouă" d'Ostrov, le 26 juillet 1884, la Loge "Ovidiu" de Medgidia, le 3 août 1884, et la Loge
"Steaua Dobrogei" de Constanța, le 8 septembre 1892. En 1905, les loges suivantes étaient encore
actives : Steaua Sudului à Mangalia, România à Ostrov et Steaua României à Babadag, toutes sous
l'obédience de la Grande Loge Nationale de Roumanie.
Mais de loin, la décision la plus audacieuse de Constantin Moroiu, pour cette époque, a été celle
d'initier ses propres filles, Maria et Elena, à la Loge "Steaua Sudului" de Mangalia. Leur initiation
n'était pas fortuite, car leur ami Mihail Kogălniceanu avait des opinions fermes sur le statut de la
femme dans les Principautés roumaines et sur ce qu'elle devait devenir, se démarquant par une
attitude hautement raffinée et quelque peu émancipée envers les femmes, à propos desquelles il
allait écrire en 1841 :

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Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

"La femme, dans mon lexique, signifie une créature délicate, faible, adorable, belle, faite de fleurs,
d'harmonie et des rayons de l'arc-en-ciel, capricieuse, parfois méchante, souvent bonne, une créature
faite pour l'amour, destinée à enchaîner les héros les plus inflexibles, qui pour un sourire te ferait
vendre ta vie de ce monde et ta part de paradis dans l'autre monde, qui a une âme qui comprend tout
ce qui est beau, qui pleure parfois pour la moindre chose et est prête à sacrifier sa vie une autre fois,
qui est capable de grandes actions, qui est douce comme une tourterelle, furieuse comme une lionne,
cruelle puis miséricordieuse ; la femme est un mélange de grâce, de bonté, de méchanceté, d'esprit,
de coquetterie, de faiblesses et de force, dont toute la vie se limite à aimer et être aimée ; une femme,
en fin de compte, est quelque chose qui ne peut être ni décrit, ni nommé, ni déterminé
mathématiquement, quelque chose qui est la chose la plus rare en Moldavie" (...) (au moins en
Moldavie, N.N) "tu trouves assez de mères, d'épouses, de veuves, de filles, de coquettes, d'estropiées,
de courtisanes, de commerçantes, de sorcières et autres créatures de ce genre qui naissent,
grandissent, se marient, font des enfants et meurent. Mais des femmes, c'est un peu difficile" (aldine
dans l'original). Néanmoins, l'essayiste était d'avis, relativement atypique pour son époque, que "la
femme est faite pour quelque chose de plus élevé que de s'occuper uniquement des tâches
prosaïques du ménage ; je la considère comme une mission plus noble dans la société européenne.
C'est pourquoi, même si mon enthousiasme pour Napoléon l'emporte sur toute comparaison, je ne
peux pas lui pardonner la haine injuste qu'il avait pour Madame de Staël, simplement parce qu'elle
était une femme de génie."

Ainsi, l'initiation de ses filles à la franc-maçonnerie en 1883 n'a pas seulement ouvert la voie à la
franc-maçonnerie féminine ou mixte en Roumanie, bien avant l'Europe occidentale !, mais aussi,
parmi d'autres faits "maçonniques", dont nous pouvons citer : la fondation du Suprême Conseil pour
la Roumanie en 1882, ou la fondation du Grand Chapitre Royal Arch le 5 juillet 1882 et l'établissement
de liens avec les Suprêmes Conseils de Belgique et de France, puis devenir Membre d'Honneur de la
Loge "Fratellanza Universale" de Pise, en Italie, ou encore en 1883, devenir Grand Maître d'Honneur
du Suprême Grand Conseil Général de Misraim des États-Unis d'Amérique, Constantin Moroiu se
classe parmi les francs-maçons les plus éminents du pays. L'initiation de ses filles par le baptême
maçonnique est un fait unique dans l'histoire de la franc-maçonnerie roumaine et universelle,
comme l'apprécieront plus tard les analystes, suscitant des réactions contradictoires et entraînant
apparemment le retrait du titre des deux jeunes filles. Cependant, le fait était consommé et le
chemin vers la franc-maçonnerie féminine ou mixte était grand ouvert.
Le fait qu'en 1883 et 1905, il devienne le garant du Souverain Sanctuaire de la Grande-Bretagne et
de l'Irlande dans le Souverain Sanctuaire de Roumanie, et qu'en 1883 et 1905, il soit élu garant
d'amitié du Suprême Conseil de la Juridiction du Nord des États-Unis d'Amérique et du Suprême
Conseil pour le Mexique en Roumanie, ou qu'en 1886, il fonde la Loge "Constantin Moroiu" au Caire,
en Égypte, et qu'en janvier 1899, il promulgue la nouvelle Constitution maçonnique, font de PR Grand
Maître Constantin M. Moroiu le véritable artisan de l'émancipation de la Dobrogée et de la Roumanie
moderne. C. Moroiu se retirera de ses activités en 1911, à l'âge de 77 ans, "fatigué du travail et de la
vieillesse", comme il le motive dans son acte d'abdication, laissant comme successeur son gendre,
le Prince George-Valentin Bibescu 33. Ses liens avec la franc-maçonnerie européenne et mondiale,
ainsi que son activité inlassable visant à mettre la Roumanie indépendante sur la carte, tant du point
de vue maçonnique que du point de vue social et culturel, font de Constantin Moroiu non seulement
un ami et collaborateur de Mihail Kogălniceanu dans l'émancipation et la libération de la Roumanie
moderne du joug social et culturel levantin, mais surtout un véritable fondateur du nouvel État qui
continuera son évolution avec la réunification de 1918.

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PAROLE MAÇONNIQUE
Revue éditée par le CENTRE RÉGIONAL D'ÉTUDES FRANCMASONIQUES PARIS - BUCAREST

SYMBOLES ALCHIMIQUES IDENTIFIÉS DANS LE


RITUEL D'INITIATION

FR COLAC MARIUS ∴
GRAND SECOND SURVEILLANT - GRANDE LOGE NATIONALE DE ROUMANIE
LOGE DE RITUALISTIQUE COMPARÉE ET DE RECHERCHES MAÇONNIQUES

La franc-maçonnerie transforme un homme ignorant et grossier en un homme réfléchi et sage.


Cette transformation est obtenue par un travail soutenu, qui se déroule en trois phases : les
purifications que l'Apprenti traverse pour le conduire à voir la lumière, l'illumination propre au
véritable initié pour le Compagnon, et la transformation en un foyer lumineux pour celui investi de la
dignité de Maître. Ce travail de perfectionnement est représenté par la Grande Œuvre des
philosophes hermétiques, le maçon devant opérer sur lui-même une transmutation similaire à celle
des alchimistes.
La conception des anciens, largement inspirée du grec Anaximandre et d'Aristote, est que toute
matière est une combinaison de quatre éléments: le feu, l'air, l'eau opposée à la terre. Selon
Paracelse, l'eau et la terre forment le "corps élémentaire" (l'équerre) tandis que le feu et l'air
forment le "corps sidéral" (le compas). Ainsi, les quatre éléments peuvent définir symboliquement le
symbole fondamental de la franc-maçonnerie alchimique.
Le récipiendaire passe par trois épreuves (épreuves) dans le Temple lors du rituel d'initiation:
l'épreuve de l'Air, de l'Eau et du Feu. Mais sa première épreuve est celle dans la Chambre de
réflexion, qui représente l'épreuve de la Terre.
Dans la Chambre de méditation, c'est-à-dire sous la Terre, dans l'obscurité éclairée par la faible
lumière de la bougie, le récipiendaire voit et entre en contact avec plusieurs symboles assez
suggestifs: le sablier, le coq, le crâne, le vase avec le mercure, le soufre et le sel, ainsi que quelques
inscriptions, mentionnant seulement l'inscription alchimique, à savoir V.I.T.R.I.O.L.
La clepsidre, symbole du temps, est l'attribut de Saturn, la planète associée au plomb en alchimie.
Nous recherchons uniquement des explications du point de vue alchimique : quel rôle joue le plomb
? Le plomb était utilisé dans le processus appelé "cupellation", qui consiste à séparer l'argent de l'or
dans les minéraux extraits contenant ces deux métaux précieux, dans le but d'obtenir le Mercure
Philosophique, aux premières étapes du Grand Œuvre (la Grande Œuvre). Comme l'écrivait Robert
Amadou, "celui qui veut travailler à la Grande Œuvre doit visiter son âme, pénétrer aussi
profondément que possible en lui-même et y accomplir un labeur caché et mystérieux. Tout comme
le grain doit être enveloppé dans le sillon de la terre, celui qui entend l'appel de Dieu doit, en se
corrigeant et en se redressant, réaliser la sublime transmutation de l'osier natal, de la matière
infâme et noire, et faire du charbon un diamant resplendissant, du plomb sans valeur, de l'or pur. Il
trouvera ainsi la Pierre cachée qu'il abritait en lui." Ainsi, nous expliquons en quelques mots la
signification du candidat (la graine), de la Chambre de retenue (le sillon de la terre), du plomb et de
l'inscription V.I.T.R.I.O.L. "Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lappidem" (comme
il a été écrit ci-dessus, "celui qui veut travailler à la Grande Œuvre doit visiter son âme, pénétrer
aussi profondément que possible en lui-même et y accomplir un labeur caché et mystérieux"). Il a
été écrit beaucoup plus en détail sur cette formule herméutique, nous nous concentrons
maintenant sur la présence des autres symboles alchimiques.
La clepsidre, symbole du temps, est l'attribut de Saturn, la planète associée au plomb en alchimie.
Nous recherchons uniquement des explications du point de vue alchimique : quel rôle joue le plomb
? Le plomb était utilisé dans le processus appelé "cupellation", qui consiste à séparer l'argent de l'or
dans les minéraux extraits contenant ces deux métaux précieux, dans le but d'obtenir le Mercure
Philosophique, aux premières étapes du Grand Œuvre (la Grande Œuvre).

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Dans un sens plus large, le Mercure philosophal représente les propriétés


fusibles/métalliques/volatiles (ou l'argent, le féminin). Le Soufre philosophal représente les
propriétés chaudes/inflammables/stables (l'or, le masculin), tandis que le Sel philosophal
représente les propriétés non inflammables/stables (le principe unificateur). Les anciens
considéraient que la matière était composée des quatre éléments, comme je l'ai déjà mentionné: la
Terre, l'Eau, l'Air et le Feu. Tout comme les
Principes philosophiques, ils ne désignent pas des réalités concrètes des noms qu'ils portent,
mais sont des états, des modalités de la matière. Pour correspondre au Sel, on décrit un cinquième
élément, l'Éther ou l'Essence, une sorte de médiateur entre le corps et la force vitale qui le pénètre.
D'autre part, les alchimistes s'efforcent de relier la classification Soufre-Sel-Mercure à la théorie
des quatre éléments, ce qui donne le tableau suivant:

L'alchimie représente l'aspect expérimental de la philosophie hermétique, mais les relations entre
la théorie et la pratique qui déterminent l'Art hermétique ne sont pas les mêmes que les relations
modernes entre la science et la pratique. L'alchimie est à la fois un discours solennel, une pratique
en laboratoire et une vision du monde.

Selon le Cycle de Platon, tous les éléments peuvent être transmutés les uns en les autres à travers
des processus appropriés, une idée qui a stimulé l'imagination des alchimistes. Ainsi, nombreux
étaient ceux qui voyaient davantage l'aspect pratique de l'alchimie, la transmutation des métaux,
s'éloignant de la philosophie alchimique qui visait la transmutation spirituelle. Cette action répétée
et circulaire des Éléments peut être représentée de la manière suivante :

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En tenant compte du fait que les anciens associaient les Éléments aux points cardinaux, la Terre
(Occident), l'Eau (Nord), l'Air (Orient) et le Feu (Sud), nous observons que le Cycle de Platon
représente le sens même de la progression dans le Temple.
Les alchimistes distinguaient sept métaux, dont deux parfaits et immuables: l'or et l'argent,
symbolisés par le Soleil et la Lune. Selon eux, les métaux tendent activement vers la perfection
selon le cycle suivant : fer → cuivre → plomb → étain → mercure → argent → or; la transmutation
s'opère donc graduellement au fil des siècles dans les entrailles de la terre. Les alchimistes, utilisant
la Pierre philosophale qu'ils cherchaient à créer, voulaient transformer un métal ordinaire en or,
opération alchimique appelée Projection.
Une fois introduit dans le temple, les yeux couverts, le candidat passera par trois épreuves : celle
de l'Air, celle de l'Eau et celle du Feu, obtenant le droit de passage respectivement du deuxième
Surveillant, du premier Surveillant et du Vénérable Maître. Logiquement, en tenant compte de la
disposition des éléments aux points cardinaux, le candidat devrait suivre un autre ordre : celui de
l'Eau, celui de l'Air et enfin celui du Feu. Cependant, selon la position dans l'espace du Temple,
symbolisant l'univers, pour l'épreuve de l'Eau (au Nord), aucun des officiants principaux de la Loge
ne se trouve là, pour l'épreuve de l'Air (à l'Est), le Vénérable Maître accorderait le droit de passage,
et pour l'épreuve du Feu, le deuxième Surveillant serait présent tandis que le premier Surveillant
serait absent.
Ses sens, supposant qu'il ait déjà pris connaissance de l'orientation est-ouest du temple, lui
indiqueront qu'il entre par l'ouest (occident), que le nord est à sa gauche (nord-ouest), l'est se
trouve en face de lui (orient) et le sud est à sa droite (sud-est). S'il est familier avec les notions
élémentaires de l'alchimie (ce qui serait probable pour un homme du XVIIIe-XIXe siècle, ou
simplement bien informé pour une personne contemporaine), concernant l'association des Anciens
entre les Éléments et les points cardinaux, il sera intrigué de constater (si les émotions, la
désorientation causée par le bandeau sur les yeux et l'atmosphère du temple le permettent) que
l'épreuve de l'Eau se déroule au sud (ou au sud-ouest), là où elle devrait être au nord. L'explication
que nous trouvons est que le Candidat, les yeux bandés, pénètre dans un monde apparemment
nouveau. Celui-ci est tourné horizontalement vers la droite à 90 degrés (un angle droit, une
équerre) par rapport à l'axe est-ouest réel, et renversé verticalement vers la gauche à 180 degrés
(retourné, deux équerres). Le monde dans lequel il passe les épreuves est tourné vers la droite et
renversé la tête en bas. Ce n'est pas un nouveau monde, comme il le croit, mais plutôt le monde
plein d'obstacles dans lequel il vit, le monde des passions, de l'ignorance et de la superstition. Les
seuls éléments fixes dans cet univers sont les trois grandes lumières: le Vénérable Maître, le Premier
Surveillant et le Deuxième Surveillant.

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Lorsque le bandeau est retiré de ses yeux, le monde redevient normal. C'est en apparence le
même monde, mais ce n'est plus le même, car il a reçu la Lumière.
Le cordon avec ses 12 nœuds, les rubans d'amour remplis de symboles, représente également les
12 constellations du zodiaque par lesquelles le soleil passe dans son parcours céleste. Mais en
alchimie, ces 12 constellations du zodiaque correspondent aux 12 processus alchimiques:

Processus alchimiques généralement reconnus (certains auteurs peuvent les nommer différemment)

Je conclurai en citant un auteur français, Serge Hutin, qui paraphrase le grand alchimiste
Basile Valentin: Les phases de la Grande Œuvre correspondent d'ailleurs strictement à celles de
l'initiation. La Pierre philosophale, pour les initiés, est donc la sagesse, l'intuition, le processus
spirituel qui nous rapproche de Dieu. Trouver la Pierre philosophale signifie résoudre le
problème fondamental, découvrir le secret de la Nature grâce à une Connaissance parfaite
acquise par illumination. Le véritable alchimiste voit Dieu en toutes choses, transforme le mal
du monde en bien, se montre disposé à aider son prochain: "En bref, si tu veux chercher la
Pierre, sois sans péché, persévère dans la vertu, que ton esprit soit illuminé par l'amour de la
clarté et de la vérité. Décide, une fois que tu auras obtenu la grâce divine que tu désires, de
tendre la main aux pauvres égarés, de les aider et de soutenir ceux qui sont dans le malheur"
(Basile Valentin).

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L'ALCHIMIE - UNE FRANC-MAÇONNERIE


DIFFÉRENTE

FR.˙. OVIDIU V. D.
GRANDE LOGE NATIONALE DE LA
ROUMANIE - LOGES DE RITUALISME COMPARÉ ET DE RECHERCHE

"Toutes les sciences du monde, mon fils, sont comprises à travers la Sagesse cachée, et c'est par
cette sagesse et l'apprentissage de l'Art que se trouvent les merveilleux éléments cachés, que l'on
découvre et complète." - Hermès Trismégiste

Les grands mystères de l'humanité sont représentés par deux extrêmes, l'origine de la vie et son
but. Certainement, le décryptage de l'un conduira au déchiffrement de l'autre. Les découvertes
archéologiques et d'autres formes d'investigation confirment constamment l'existence dans le
passé de civilisations remarquables, possédant des connaissances et des enseignements
exceptionnels. Il semble qu'elles aient réussi à transcender le temps jusqu'à nos jours à travers des
collectifs et des manifestations initiatiques, occultes, ésotériques.

Parmi toute la gamme de telles études, un sujet fascinant, mystérieux et même redouté est
l'alchimie. Ce domaine a donné naissance à d'innombrables controverses et théories parfois
fabuleuses, de sorte que des chercheurs éminents affirment qu'il existe peu d'objets d'étude qui,
comme l'alchimie, génèrent autant d'incertitude lorsqu'il s'agit de le définir. Il existe cependant une
définition acceptée, considérée comme classique, qui présente l'alchimie comme une forme de
connaissance proto-scientifique, mais aussi comme un art occulte, dont les principaux objectifs
sont la transmutation des métaux en or et en argent, la création d'un homunculus (un être humain
artificiel) et l'obtention d'une substance magique (une liqueur ou une poudre appelée pierre
philosophale ou élixir de vie) permettant d'obtenir le panacée universel (une potion capable de
guérir toutes les maladies). Les écrits dans un langage hermétique, difficile à déchiffrer, ainsi que
les activités menées dans des conditions conspiratives, ont suscité des soupçons et ont suggéré des
liens entre l'alchimie et les sociétés secrètes, la magie, l'occultisme, la sorcellerie, mais aussi la
supercherie ou l'escroquerie. Maintenant, je me demande, l'alchimie était-elle destinée à être une
véritable science ou n'était-elle qu'une façade pour des pratiques frauduleuses ? Il existe des
témoignages selon lesquels les maîtres d'Égypte, aux siècles précédant et suivant la naissance de
Jésus-Christ, réalisaient des mélanges d'argent et de cuivre qui ressemblaient beaucoup à l'or, avec
une telle précision qu'un système complexe est apparu pour distinguer les différentes variétés d'or
sur le marché. Un papyrus écrit en grec vers l'an 300, découvert à Thèbes, décrit plusieurs procédés
de production d'or et d'argent à partir d'autres métaux et affirme que les résultats passeront tous
les tests de véracité. Ces méthodes mettent l'accent sur le changement de couleur du métal, le
rendant jaune ou blanc jusqu'à ce qu'il ressemble à l'or ou à l'argent naturel.

Ensuite, les papyrus de Leyda et de Stockholm donnent plusieurs recettes pour altérer les métaux
de manière imperceptible, de sorte que le métal affaibli reproduise l'apparence du métal noble, par
exemple : "prenez du cuivre de Chypre, enlevez sa rouille et placez-le au-dessus dans des
proportions égales : quatre drachmes de sel d'Ammon, quatre d'alun, ajoutez une quantité égale
d'argent et mélangez". D'autres travaux concernent la coloration et la manipulation des métaux
pour les aurifier. Pour cela, un mélange de composition de fer et de soufre, de sel et de vinaigre de
purification était requis, dans lequel l'or obtenu était plongé puis chauffé sur des charbons.
Cependant, ce sont les alchimistes qui prétendaient pouvoir obtenir de l'or pur, véritable, à partir de
n'importe quel métal de la Terre. Bien sûr, la science moderne pense que cela n'est pas réalisable, et
le rêve des alchimistes aurait été impossible. Cependant, il existe un récit qui prouve le contraire.

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Il est dit qu'un moine de l'ordre de Saint Augustin, nommé Wenzel Seiler, a découvert dans son
monastère une certaine quantité de poudre rouge (pierre philosophale). Avec son aide, en présence
de l'empereur Léopold d'Autriche (1640-1705) et de sa cour, Seiler a transformé une quantité d'étain
en or. En conséquence, l'empereur a décidé que certaines médailles seraient fabriquées à partir de
cet or produit artificiellement et les a distribuées aux nobles de sa cour. Une autre pièce, produite
de la même manière, peut être vue par quiconque visite Vienne ; il s'agit d'une médaille conservée
au musée dans la salle du trésor impérial. Elle a une forme ovale ; sa longueur est de 37 centimètres,
sa largeur de 40 centimètres et elle pèse 7200,4 grammes.

Pourtant, la transformation des métaux en or était-elle un objectif réel ou plutôt une métaphore
de la transformation de l'esprit ? Quelle signification avaient les complexes symboles utilisés à
cette fin ? La chimie et les autres sciences, la physique, la médecine, l'astronomie ont-elles appris
quelque chose de leur prédécesseur magique ? J'essaierai de présenter de manière très synthétique
quelques aspects de ce sujet, à la fois si opaque et si séduisant.

Le terme alchimie vient de l'arabe al-kimiya ou al-khimiya, qui est composé de l'article défini "al"
et du mot grec "khymeia", qui signifie fusionner, joindre. Certains auteurs considèrent également
que l'expression Al Kemi signifie "art égyptien", d'autant plus que les Égyptiens appelaient leur terre
Kemi, la considérant comme dotée de 3 pouvoirs magiques. Enfin, il est possible que l'étymologie se
résume au terme chinois "kim-iya", qui signifie "liquide pour faire de l'or".

L'origine de l'alchimie remonte à des milliers d'années et a été identifiée dans des textes
chaldéens et babyloniens. Elle représente peut-être l'une des enseignements ésotériques les plus
anciens et les plus universels. Dans le passé, le travail des métaux n'était pas accessible à tous et
était réalisé par des initiés selon un rituel spécial. C'est pourquoi une caste spécialisée s'est
développée, qui n'était ni sacerdotale ni technique. Les forgerons de l'époque opéraient
magiquement sur la fusion des métaux afin de pouvoir travailler ce que les dieux avaient créé. Selon
la pensée de l'époque, les métaux germaient dans les mines grâce à la Terre nourricière, puis, grâce
à l'haleine vapeur et humide de la terre, les minéraux étaient créés. Ainsi, pour donner naissance au
métal, il suffisait d'un embryon, d'un sol fertile, de temps et d'une température propice générée par
un feu doux et constant. Cependant, par des méthodes secrètes, les maîtres initiés parvenaient à
accélérer ce processus. Ainsi, l'alchimie est passée d'une science apparemment technologique à
une philosophie, une mystique, où les véritables alchimistes ne transformaient pas les métaux en or
pour s'enrichir, mais avant tout pour contempler le jeu des véritables lois qui déterminent la matière
pour l'esprit.
Ainsi, les alchimistes considèrent indirectement que la transformation des métaux bruts en or est
une métaphore suggérant le changement intérieur brut, du plomb de la personnalité à l'or de
l'esprit, où la transmutation se fait vers le cerveau dans le but de détruire les racines de l'ego,
d'éveiller avec le temps le feu sacré et d'apporter l'illumination. Dans ce contexte, les métaux sans
valeur symbolisent les désirs et les passions terrestres, tout ce qui entrave le développement de
l'authentique être humain, tandis que la pierre philosophale serait l'homme transformé par la
métamorphose spirituelle. Le passage du plomb à l'or représente l'élévation de l'individu vers le
Bien, la Vérité, la Beauté et l'accomplissement de la perfection.

Pour ses adeptes, l'alchimie est une véritable philosophie hermétique, la mère de toutes les
sciences. Les notions de chimie, de métallurgie, de physique, de médecine se combinent avec celles
de l'astrologie, de la religion, du spiritualisme, du mysticisme, de la sémiotique et de l'art. Véritable
gnose insistant sur la complémentarité nécessaire entre le corps et l'esprit, l'alchimie est une
approche ésotérique complexe où se rencontrent une recherche opérative sur la matière et une
recherche spéculative sur le soi pour trouver la pierre philosophale.

Ainsi, l'extraction de l'or, le métal le plus noble, s'oppose aux forces obscures et chaotiques de la
nature et nécessite la maîtrise des tendances sombres et irrationnelles de l'âme. Comme l'œuvre
alchimique ne se limite pas aux opérations en laboratoire, l'initié alchimiste doit posséder certaines
vertus et qualités : être en bonne santé, patient, modeste, pur et avoir l'esprit en harmonie avec
l'œuvre. Il doit également renoncer aux vices, éviter les discussions inutiles, apaiser son esprit et
être en paix avec lui-même. En d'autres termes, le pratiquant doit tuer son propre ego et s'identifier
à l'ego suprême, l'esprit, la nature et Dieu.

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Ainsi, la grandeur de l'alchimie semble être l'Ars Magna (la Grande Art), également appelée l'Art
Royal. Voici la définition donnée par l'un des interprètes modernes, André Savoret : "La véritable
alchimie, l'alchimie traditionnelle, est la connaissance des lois de la vie humaine et de la nature,
ainsi que la restauration du processus par lequel cette vie, souillée ici par la chute adamique, a
perdu, mais peut retrouver sa pureté, sa splendeur, sa plénitude et ses prérogatives primordiales :
ce qui, chez l'homme moral, est appelé salut ou régénération, purification et perfection dans la
nature, enfin, dans le royaume minéral proprement dit, quintessence et transmutation."

Pour Mircea Eliade, l'alchimie représente un système de connaissance extrêmement complexe,


commun à toutes les cultures traditionnelles, dont l'origine se perd dans les brumes des siècles. Des
termes tels que soufre, mercure et sel désignent en réalité des réalités appartenant à la structure
de l'être humain, et les opérations auxquelles, dans le langage crypté des alchimistes, les métaux
sont soumis sont en fait des efforts auxquels l'alchimiste soumet sa propre être, dans le but du
développement spirituel.

Tout cela a en commun une référence subtile, à travers des analogies, des métaphores, des
paraboles, à une devenir de l'homme, à une métamorphose. Fondamentalement, le message
universel transmis est que lorsque l'homme comprend qui il est vraiment, il commence à se
demander de manière de plus en plus responsable quelle est sa mission. Et puis, un tel homme
éveillé du sommeil, réveillé, ressuscité des morts, apprend comment parcourir, littéralement, le
labyrinthe de la vie, devenir un être, le chemin de l'ego au soi.

Selon la légende, le fondateur de la doctrine de l'alchimie telle que nous la connaissons


aujourd'hui était Thot (également appelé Hermès-Thot). Par la suite, par fusion des cultures
grecque et égyptienne, il devient Hermès Trismégiste. Trismégiste signifie à trois têtes, celui qui
règne sur les trois mondes, céleste, terrestre et souterrain. Il est donc à la fois prêtre-philosophe,
roi et prophète-magicien. Il semble que le dieu ait écrit de nombreux travaux couvrant tous les
domaines de la connaissance, y compris l'alchimie. Son symbole était le caducée, qui devient l'un
des principaux symboles alchimistes. La Table d'émeraude, connue seulement par des traductions
grecques et arabes, est considérée comme la base de la philosophie et de la pratique alchimique.
Voici son contenu :

1. Je ne dis pas des choses inventées, mais cela est sûr et très vrai.
2. Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en
bas, afin d'accomplir le miracle d'une seule chose.
3. Et comme toutes les choses ont été créées par un seul mot de l'Un, de même toutes les choses
ont été créées à partir de cette seule chose, par adaptation.
4. Le soleil en est le père, la lune en est la mère, le vent l'a porté dans son ventre, et la terre est sa
nourrice.
5. Il est le père de toute perfection du monde.
6. Sa puissance est sans limite, car il transforme toute chose en terre.
7. Sépare la terre du feu, le subtil du grossier, avec soin et discernement.
8. Monte avec la plus grande prudence de la terre au ciel, puis redescends sur la terre et réunit les
puissances des choses supérieures et inférieures. Ainsi, tu obtiendras la gloire du monde entier,
et les ténèbres s'éloigneront de toi.
9. Cette chose possède plus de force que la force elle-même, car elle maîtrise tout ce qui est subtil
et peut pénétrer tout ce qui est solide.
10. Ainsi le monde a été créé.
11. C'est de là que proviennent les merveilles qui sont exposées ici.
12. Voilà pourquoi on m'appelle Hermès Trismégiste, ayant les trois parties de la philosophie du
monde entier.
13. Ce que j'ai à dire sur l'œuvre du soleil est complet.

On remarque dans le texte une prédilection pour les correspondances qui finissent par s'unifier,
mais le langage hermétique ne me permet que d'intuiter la signification de chaque passage.

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Il a été prouvé que l'alchimie est étroitement liée à l'art des nombres, c'est-à-dire à la
numérologie. Les chiffres 3, 4, 7, 12, 40, ayant des significations particulières, désignaient dans
différentes variantes le nombre d'éléments, d'opérations ou de la durée du processus alchimique.
Ensuite, la quintessence de l'alchimie, le chiffre cinq représente l'union du masculin et du féminin, le
résultat étant la pentagramme maçonnique. Ainsi, influencés par la mystique des nombres, la
plupart des alchimistes indiquaient sept ou douze opérations conduisant à l'obtention de la pierre
philosophale, des opérations effectuées sous le patronage des sept planètes ou des douze signes
du zodiaque.
Il y avait sept métaux, dont deux étaient parfaits, c'est-à-dire inaltérables : l'or, symbolisé par le
Soleil, et l'argent, par la Lune, et cinq étaient imparfaits, symbolisés par les planètes, comme suit : le
cuivre, par Vénus ; le fer, par Mars ; l'étain, par Jupiter ; le plomb, par Saturne, et le mercure, par
Mercure, cette classification établissant le lien entre l'alchimie et l'astrologie.
Toutes les allégories, les métaphores que nous déchiffrons aujourd'hui dans la franc-maçonnerie
bleue semblent également provenir des alchimistes. Ainsi, la chambre de réflexion regorge de
messages et de symboles alchimiques. Je ne remarque que V.I.T.R.I.O.L., une expression obtenue à
partir des premières lettres des mots de la célèbre phrase latine consacrée à l'alchimie : "Visita
Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem" (c'est-à-dire "Visite l'intérieur de la Terre
et en rectifiant, tu trouveras la Pierre Cachée", c'est-à-dire la pierre philosophale). Elle désigne
l'union entre le Haut et le Bas, car seule par une purification intérieure peut s'atteindre l'élévation.
Ensuite, la purification par les éléments (eau, air, terre et feu) est une conception typiquement
alchimique et accompagne les voyages du néophyte dans le rituel de l'initiation. De plus, des
rosicruciens, qui étaient des alchimistes convaincus, vient un fondement de la mentalité
maçonnique spéculative : la conviction que l'homme, ainsi que le monde dans son ensemble,
peuvent être améliorés par la connaissance, par les bonnes actions et par les efforts d'une
fraternité d'individus d'élite.
L'alchimie présente tous les caractères d'un art occulte, caché, secret. Elle est traditionnelle car
elle provient du passé, respecte des formes d'organisation, des règles et des rituels propres, et elle
est initiatique car la transmission des connaissances se fait par les maîtres par voie orale ou par des
écrits cryptés, ainsi que par une multitude de symboles occultes et anagrammes propres à la
doctrine. De plus, pour son travail, l'alchimiste devait posséder son propre laboratoire (la chambre
de réflexion) où il pouvait se retirer dans le calme et l'isolement pour travailler à la transformation
du plomb en or.
Au fil de l'histoire, la flamme alchimique a été portée par de grands savants de toutes les religions
et de toutes les origines. La liste est interminable, mais je remarque cependant quelques
personnalités : Geber, Avicenne (Ibn Sina), Albert le Grand, Roger Bacon, Théophraste Bombastus
von Hohenheim, dit Paracelse, Cornelius Agrippa, Arthur Dee, Jean Béguin, Michael Maier, Basile
Valentin et bien d'autres encore.
Au fil du temps, des personnalités douteuses sur le plan de la moralité ont tenté d'obtenir les
grandes richesses de l'alchimie. Certains étaient surtout intéressés par l'or et l'argent de l'art,
d'autres par l'élixir de vie, ici et là, quelques-uns pour des médicaments, tandis que d'autres
voulaient l'utiliser à des fins maléfiques pour manipuler ceux qui les entourent. C'est pour eux que le
secret de la science a été adopté, car entre de mauvaises mains, le pouvoir de la pierre philosophale
aurait conduit à sa dévalorisation par une utilisation égoïste uniquement pour augmenter les
richesses matérielles et implicitement le pouvoir.
En revanche, tous les alchimistes qui ont accompli la Grande Œuvre ont laissé en héritage à
l'humanité, à travers des écrits occultes, la méthode par laquelle ils ont réussi à atteindre la
perfection de Dieu dans cet Art de la Création. Voici quelques-uns de ces écrits :
"J'ai vu et touché la pierre philosophale à plusieurs reprises. Sa couleur ressemble à celle du safran
en poudre, mais elle était lourde et brillante comme du verre brisé. Une fois, j'ai utilisé un quart d'un
grain - j'appelle un grain cette partie multipliée par 600, ce qui donne une once. J'ai projeté ce quart
de grain sur huit onces de mercure chauffé dans un creuset. Le résultat était de huit onces, moins
onze grammes, d'or le plus pur." Ou encore, "Je contemple avec enthousiasme l'évolution des trois
couleurs différentes qui témoignent du Vrai Travail. C'est la période de Pâques ; j'ai projeté ma
Poussière divine sur le mercure et en moins d'une heure, elle s'est transformée en or pur. Seul Dieu
sait à quel point j'étais heureux et combien je lui suis reconnaissant pour Sa grande miséricorde et
Sa bienveillance, et je prie pour que l'Esprit Saint m'éclaire davantage afin que je puisse utiliser ce
que j'ai obtenu uniquement pour Sa gloire et Son honneur."

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Enfin, je réitère le fait que la Grande Œuvre alchimique vise à sublimer la matière et à libérer l'âme
des chaînes du corps physique ; le plomb deviendra de l'or, faisant de l'homme un Surhomme, un
Démiruge primordial. Avec une âme (soufre) devenue lucide, l'adepte se régénérera spirituellement
(mercure) et transformera la matière banale en formes sublimes (sel).

Le prêtre-dieu égyptien Thot l'Atlante nous parle de l'alchimie de l'homme dans l'un de ses écrits :
"Ô homme, ne sois pas fier de ta sagesse. Parle aussi bien avec l'ignorant qu'avec le sage. Si
quelqu'un instruit vient vers toi, écoute-le attentivement car la sagesse est tout. Ne reste pas
silencieux lorsque le mal est évoqué car la Vérité, telle les rayons du soleil, illumine tout. Celui qui ne
respecte pas la loi sera puni, car c'est seulement par la Loi que les hommes se libèrent. Ne crains pas
car la peur est ce qui attache l'homme à l'obscurité. Suis les conseils de ton cœur tout au long de ta
vie. Fais plus que ce qui est demandé. Lorsque tu as accumulé des richesses, suis les conseils de ton
cœur. Car toutes ces choses ne servent à rien si ton cœur est épuisé. Écoute ton cœur autant que
possible. Et l'âme se réjouira. Ceux qui sont guidés ne se perdent pas, mais ceux qui se sont perdus
ne peuvent plus trouver le bon chemin. Si tu vis parmi les hommes, fais en sorte que l'Amour soit
tout pour ton cœur."

Ainsi, nous avons compris que toutes les maladies de l'homme sont en réalité des maladies de
l'âme, et l'une des principales causes de leur déclenchement est l'orgueil. Par conséquent, l'homme
orgueilleux ne peut pas prendre conscience de sa place dans le Grand Tout, et en conséquence, il ne
peut pas recevoir correctement l'énergie et l'information divine dont il a tant besoin. C'est
pourquoi, selon la loi de semer, plus nous donnons de bien, plus nous récoltons de bien. Donc,
réjouissons-nous lorsque nous sommes en relation avec des personnes élevées spirituellement et
ouvrons grand notre cœur pour accueillir l'amour, la joie et la paix.

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HISTOIRE DE LA MAÇONNERIE EN TRANSYLVANIE


(DU DÉBUT À 1795)

EUGEN DIȚĂ, M:. V:. T:.

1749 - L'étudiant de Brașov, Martin Seuler, parvient à obtenir une patente d'une loge berlinoise,
avec laquelle il fonde à Brașov la loge symbolique "La Trei Coloane" (Zu Den Drei Saulen) et la loge
rituelle écossaise "La Patru Luni". Parmi les membres, tous des Saxons : Barberius Josef, Closius
Stefan Gottlieb, Josef Anton von Brauth, Marc Anton von Brauth, Ernst Christian, Eretscher Herman
(Ernst Friedrich, Hellwig Friedrich).
1765 - La Transylvanie devient le Grand-Duché de l'Empire des Habsbourg.
1767 - La loge "Sfântul Andrei la Trei Nuferi/Lotus" (St. Andreas zu den drei Seeblättern) est fondée
à Sibiu. Parmi les membres fondateurs : Fridrich Simon Bausnern (Vénérable Maître, titulaire du titre
de Maître écossais 12), Georg Eckhart (initié à Jena), Fridrich von Hermansfeld (initié à Erlangen),
Thomas Filtch, Johann Hammer, Christian Schmidt, Gottlieb Neustadter, Michael Linzing (initié à
Tübingen), Michael Ahlefeld (première initiation à Sibiu).
1769 - Le colonel Karol Fridrich Schmidburg (ultérieurement commandant de la garnison de
Făgăraș), préfet de l'Ordre maçonnique du Temple à Prague, arrive à Sibiu avec une patente pour la
création d'une loge en 7 degrés. Il n'a pas pu fonder une telle loge, mais est devenu Vénérable Maître
de la loge Sf. Andrei la Trei Nuferi.
1773 - La loge "Sfânta Sârguință" est fondée sur la base d'une patente délivrée par la loge "La Trei
Chei" de Regensburg, mais on ne sait pas exactement où la loge a travaillé. On suppose soit à Grosau
(Cristian de Sibiu), soit même à Sibiu.
1775 - Pour ne dépendre ni de la Grande Loge provinciale autrichienne ni de la Grande Loge
écossaise de Prague, quatre loges symboliques (celle de Zagreb/HR, Bratislava/SK, Pesta/HU,
Varazdin/HR, plus tard rejointe par celle de Glina/HR) décident de fonder une Grande Loge
provinciale du Royaume de Hongrie, dont le siège est à Brezovica/Slovénie. Les travaux de la Grande
Loge provinciale se déroulent en latin.
1776 - Les lumières de la loge "Sf. Andrei la Trei Nuferi" de Sibiu sont rallumées, et à cette occasion,
Alexandru Mavrocordat, beau-frère de Vodă Ipsilanti, est initié.
-La loge "La trei Crini Albi" de Timișoara est fondée sur la base d'une patente de la Grande Loge
provinciale du Royaume de Hongrie. La loge compte 37 membres, et le premier Vénérable Maître est
Jozef Sauvaigue. La devise de la loge était : "Vivat Concordia et Lux".
1777 - La loge Sf. Andrei la Trei Nuferi demande à la loge "La Trei Acvile" (Aigles) de Vienne de lui
délivrer une patente pour la création d'une loge templière. Contre la somme de 24 florins d'or, les
habitants de Sibiu reçoivent la patente et fondent le chapitre templier (4 florins = 2 bovins).
-La loge Sf. Andrei la Trei Nuferi compte 54 membres et possède une fortune de 1600 florins.
-Une nouvelle loge est fondée par les habitants de Sibiu, mais ayant son siège à Grosau (Cristian de
Sibiu), sous le nom de "La Trei Ancore", avec comme Vénérable Maître Lucas Friedrich von
Hermansfeld.
-Le premier Convent de la Grande Loge provinciale de Hongrie est organisé, jetant les bases d'un
système différent des autres Grandes Loges provinciales de l'Empire des Habsbourg (Sistema
Constitutiones Latomiae Libertatis Corona Hungariae in Provinciam redactae).
1778 - La loge "La Trei Crini Albi" de Timișoara demande également une patente à la loge "La Trei
Acvile" de Vienne pour la création d'une loge templière.
-Le chapitre templier de Sibiu reconnaît, moyennant la somme de 20 florins d'or, la loge "La Trei
Coloane" de Brașov, dont le Vénérable Maître est le capitaine de cavalerie Jozef Sulzer.
-Samuel Bruckenthal, membre de la loge "Sf. Andrei la Trei Nuferi", est nommé gouverneur général
de Transylvanie.
1779 - Étant donné que le colonel Ivan/Johan Draskovitch (Grand Maître de la Grande Loge
provinciale du Royaume de Hongrie) est nommé commandant des troupes frontalières en
Szeklerland - le 1er régiment avec garnison à Miercurea Ciuc, la loge "Adevărata Armonie" est
fondée à Miercurea Ciuc avec un Vénérable Maître et membre fondateur, Ivan Draskovitch. Il est
membre fondateur et Grand Maître de "l'Observance Draskovitch", franc-maçonnerie répandue en
Transylvanie, mais surtout dans les pays slaves d'Europe du Sud-Est.

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-Les loges de Sibiu reconnaissent l'obédience envers la Grande Loge provinciale de Hongrie, dont
Ivan Draskovitch était encore le Grand Maître.
-Les lumières de la loge "La Patru Luni" de Rite écossais, à Brașov, sont rallumées. 1780
-La loge "La Trei Crini Albi" de Timișoara travaille, tout comme la loge "Sfânta sârguință". Les
lumières d'une loge s'allument à Sighișoara, mais son nom est inconnu. 1781
-La Grande Loge de Berlin refuse de transformer la Grande Loge provinciale d'Autriche en Grande
Loge et lui révoque même ses droits de Grande Loge provinciale. -Les loges de Sibiu, Brașov et
Miercurea Ciuc posent les bases de la Grande Loge provinciale de Transylvanie, avec pour Grand
Maître Gyorgy Banffy, adjoint du Grand Maître Farkas Banffy, avec le baron Rall comme Premier
Surveillant et le secrétaire Hauenschield.
-Après le départ du colonel Ivan Draskovitch du commandement des troupes frontalières, la loge
"Sfânta Sârguință" entre en sommeil. Draskovitch déménage à Glina, près de Zagreb/HR, où il fonde
la loge "L'Amitie de Guerre", puis il déménage dans sa propriété de Brezovica/SLO, qui devient le
centre de la Grande Loge provinciale. -La loge "Sf. Andrei la Trei Nuferi" de Sibiu compte plus de 100
membres.
-Vincentius Kolowrat arrive à Sibiu avec une patente praguoise pour allumer les lumières d'une loge
de Rite écossais. Il parvient à diviser la loge "Sf. Andrei" en deux loges, une symbolique et une de
Rite écossais.
1782 - Le Convent de Wilhelmstadt. Les Grandes Loges provinciales d'Autriche, de Hongrie, de
Bohême et de Transylvanie demandent à se détacher de la Grande Loge berlinoise.
-Les lumières d'une loge s'allument à Cluj. Elle travaille si peu que son nom ne figure même pas dans
le registre matricule de 1784. -Les lumières de la loge "La Trei Crini Albi" de Timișoara sont rallumées.
-La loge "La Cele Trei Coloane" de Brașov initie Alexandru Ipsilanti.
-La loge "La Adevărata Armonie" de Miercurea Ciuc reconnaît l'obédience envers la Grande Loge
provinciale de Transylvanie (auparavant, elle était une loge militaire sous l'obédience de la Grande
Loge provinciale d'Autriche). Entre 1782 et 1784, la loge transfère ses travaux à Târgu Secuiesc (les
membres étant des militaires, ils déménagent avec la garnison).
1784 - Un décret impérial interdit l'exportation des cotisations de ces institutions transfrontalières
qui opèrent à l'intérieur de l'Empire (en mettant l'accent sur l'obédience envers Berlin des Grandes
Loges provinciales).
-La révolte de Horia, Cloșca et Crișan.
-La Grande Loge impériale est créée avec des Grandes Loges provinciales en Autriche, en Bohême,
en Hongrie et en Transylvanie. Le Grand Maître est Karoly Palffy (également Grand Maître de la
Provinciale de Hongrie), le Grand Surveillant en chef est Gyorgy Banffy (ancien Grand Maître de la
Provinciale transylvaine, chancelier de Transylvanie).
-La Grande Loge provinciale de Hongrie est fondée à Hatvan, avec un règlement comprenant trois
grades, mais elle accepte exceptionnellement l'initiation à des grades supérieurs !
-Les loges de Sibiu reconnaissent l'obédience envers la Grande Loge provinciale de Transylvanie et
décident de fonder un Musée géologique dans un but d'éducation publique.
-La loge "La Adevărata Armonie" de Târgu Secuiesc entre en sommeil, la plupart des membres étant
transférés à la loge "La Cele Trei Coloane" de Brașov.
1785 - Un décret impérial interdit l'activité maçonnique en dehors des villes soi-disant
gouvernementales (les villes où les autorités impériales sont en fonction). Même dans ces villes, les
loges sont tenues de remettre la liste des membres aux autorités et ont l'obligation de prévenir
préalablement les autorités (militaires) de la date et de la durée des Tenues (conséquence de la
révolte de l'année précédente).
-Jusqu'à ce que le décret soit clarifié, la loge "Sf. Andrei la Trei Nuferi" de Sibiu suspend ses
activités, même si elle compte plus de 150 membres. 1786
-La signification du décret impérial est clarifiée. En Transylvanie, seules les loges de Sibiu peuvent
fonctionner. -Les loges de Brașov entrent en sommeil. Une partie des membres se transfère aux
loges de Sibiu, mais la majorité entre en sommeil.
-La loge "La Trei Crini Albi" est dissoute par ordre des autorités.
-Les lumières d'une nouvelle loge s'allument à Sibiu. Son nom est inconnu, mais son siège était à la
Maison Bethlen.

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1787 - Clarification rituelle des loges symboliques et des loges de Rite écossais. Dernières travaux
communs des deux systèmes.
1788 - Les loges de Sibiu trouvent un modus vivendi pour se séparer en ce qui concerne les rituels à
suivre. Les loges travaillent néanmoins ensemble, mais les loges écossaises sont considérées
comme supérieures et le processus décisionnel est exclusivement transféré à ces loges.
-Les loges de Sibiu conviennent mutuellement de créer une bibliothèque scientifique.
-Relumière des loges de Brașov, sur la base d'un accord avec les loges de Sibiu qui les considèrent
comme des lieux de travail distincts (introduction de la notion de "sous" loge).
1789 - En raison des persécutions des autorités, les loges de Sibiu travaillent de manière
intermittente, bien que le Vénérable Maître de la loge "Sf. Andrei" soit le colonel Adolf Bucow. Les
travaux se déroulent à la Casa Hochmeister.
1794 - Un décret impérial interdit l'impression de tout texte maçonnique.
1795 - La "Société philosophique de la nation roumaine dans le Grand Principat de Transylvanie",
fondée en 1795 par le franc-maçon Ioan Molnar Piuariu, a regroupé des intellectuels roumains
éminents, des personnalités ecclésiastiques et politiques telles que Gheorghe Șincai, Petru Maior,
Samuel Micu, Gherasim Adamovici, Aron Budai, Radu Tempea et Enache Văcărescu. Certains
membres de cette société, animés par l'esprit national et les préceptes et idéaux de la Franc-
maçonnerie, ont élaboré le document politique national le plus important de la fin du XVIIIe siècle -
le "Supplex Libellus Valachorum" (1791).
1796 - Interdiction de la Franc-maçonnerie dans tout l'Empire des Habsbourg (autrichien).

Eugen Diță, M:. V:. T:.

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