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Ce rituel en usage au XVIIIe siècle est la copie d'un rituel ancien transcrit en
français moderne par G.H Luquet. Il est précédé d'une introduction et accompagné
de notes manuscrites de G.H Luquet. L'original est détenu par le Grand Collège des
rites du Grand Orient de France . Il a été publié par le mensuel du Grand Orient
«Humanisme» N° 99 de Janvier 1974.
1- Introduction
Ce manuscrit faisait partie d'une riche collection (environ 500 pièces) des grades
maçonniques les plus variés. Par une double chance, j'en avais pris copie en 1938,
avant que les occupants et leurs collaborateurs n'eussent pillé la bibliothèque qui les
contenait, et la copie a échappé aux perquisitions faites à mon domicile.
Le manuscrit n'était pas daté, mais plusieurs indices permettent de tenir pour certain
qu'il a été écrit au plus tard en 1745, et, par suite, d'y reconnaître une des plus
anciennes rédactions françaises du Rituel de Compagnon, que ce soit la copie d'un
cahier préexistant ou plutôt -ce que je crois- la mise en écrit par un Frère de ce qu'il
avait vu en Loge. De toute façon, il échappe au soupçon, peut-être insuffisamment
justifié, de déformations, involontaires ou voulues, auquel donnent lieu les
«divulgations» imprimées à la même époque.
Bien que toute l'écriture fût de la même main, on peut y distinguer ce que
j'appellerai deux états, le second consistant en corrections ou additions d'une encre
différente. Ce second état, postérieur au premier, correspond, soit à une
modification des usages de la Loge dont l'auteur était membre, soit aux usages
d'une autre Loge qu'il avait visitée.
Or, d'après divers indices sur lesquels nous reviendrons dans les notes, (*), il est
extrêmement probable que les usages mentionnés dans le second état étaient en
vigueur en 1745. On ne risque donc guère de se tromper en estimant que les usages
décrits dans le premier état étaient en vigueur à cette date au plus tard, sinon même
auparavant.
G H. LUQUET
2- Rituel
Loge est tendue comme celle d'apprenti à l'égard du Trône et de la décoration. Dans
ce grade, le sol montre (corrigé de la seconde main : le tableau démontre) l'étoile
flamboyante, la seconde colonne du temple, la pierre cubique à pointe, les sept
marches du temple. On ne fait l'explication de ces choses qu'après la réception.
(Addition de la seconde main : «autour du tableau, cinq lumières placées en
équerre, deux à l'orient, deux au midi et une à l'occident).
Ouverture :
Le Vénérable demande au f. premier surveillant, après que la Loge est assemblée et
bien couverte :
R : Midi plein.
D : Puisqu'il est midi plein et que la Loge est bien couverte, annoncez aux f. (1) de
cette Respectable Loge que la Loge de Compn est ouverte (2).
R: Que les Surveillants font à chacune de leurs colonnes.
Réception :
Le f., préparateur va trouver le Candidat dans la chambre de préparation et le
dispose à recevoir le grade de Compagnon. Il lui fait défaire son col, mettre son
soulier gauche en pantoufle, et l'amène à la porte de la Loge où il frappe un coup.
On lui répond de même et, après les formalités ordinaires, le f. Couvreur (corrigé
de la seconde main en: « Terrible») ouvre, demande qui est là.
Le Vénérable dit : « Demandez-lui son nom comme maçon, son âge, et si ses
maîtres sont contents de lui » (addition de la seconde main : «et s'il a fait son
temps»).
Alors on le fait entrer entre les deux Surveillants, le visage tourné à (vers) l'autel au
bas du Temple. Le Vénérable lui demande: « Que demandez-vous ? »
- « Etes-vous Apprenti ?
- « Oui, je le suis.
On les donne.
-« Puisque vous désirez d'être reçu Compagnon, préparez-vous à en supporter
toutes les épreuves. F. premier Survt, faites voyager le f. cinq fois autour du
Temple ».
Chaque voyage qu'il fait, il frappe un coup (addition de la seconde main : «de
maillet») au bas des marches du Temple. Après, on lui fait marcher en Compagnon,
en portant le pied droit au Midi, en rapprochant le gauche en équerre derrière le
droit, le gauche au septentrion, en rapprochant le droit de même, et le droit à
l'orient, toujours en rapprochant le gauche derrière en équerre.
Après on lui fait monter les sept marches du Temple par 3.5.7. Et après on lui fait
faire un grand pas dans le sentier de la Vertu jusqu'au Trône, où on lui fait
renouveler son obligation en lui faisant promettre sous les mêmes peines de garder
les secrets du Compagnonnage qui vont lui être confiés. Et on lui donne le signe le
mot et l'attouchement.
Le signe se fait en portant la main droite sur le c¦ur en la retirant vivement (4)
comme celui d'Apprenti, la laissant tomber le long du corps en formant l'équerre.
Discours du grade :
«Salomon, après qu'il eut employé les ouvriers pour la construction de son Temple,
il les divisa par classes pour recevoir leur salaire et en donna le gouvernement à un
des plus anciens en qui il mit toute sa confiance.
«Vous étiez, mon f., il n'y a qu'un moment, un de ceux de la première classe et vous
étiez payé tel ; mais à présent votre zèle vous a fait mériter de parvenir à la
seconde. Ces figures qui ne vous sont point connues vous seront expliquées.
«Cette colonne qui porte la première lettre du mot qui vient de vous être confié est
celle où étaient payés les Compns et où ils renfermaient leurs outils. Cette pierre
cubique à pointe était celle sur laquelle ils les aiguisaient. Les sept marches que
vous avez montées sont pour vous faire connaître que vous êtes au nombre de ceux
qui travaillent au-dedans du temple.
3. Vivate (sic).
6. L'auteur de cette addition avait d'abord écrit «referme» et a raturé le préfixe «re».
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