Gustave Flaubert est un écrivain français né à Rouen le 12
décembre 1821 et mort le 8 mai 1880. Il est contemporain de Zola, Baudelaire et Arthur Rimbaud. Dans son éducation sentimentale, il nous fait le récit de la vie de Frédéric Moreaux, qui est le héros romantique type par son physique, sa nature, sa sensibilité et son goût pour l’observation et la contemplation. Dans ce passage, l’auteur nous montre sa rencontre avec Mme Arnoux dont il tombe amoureux. Nous nous demanderons donc comment Flaubert rend son personnage risible ? Dans un premier temps, nous verrons le portrait élogieux de Mme Arnoux, ensuite nous nous pencherons sur la projection des désirs de Frédéric, enfin, nous étudierons le retour à la réalité qu’il subit. “Elle était assise, au milieu du banc, toute seule ; ou du moins il ne distingua personne, dans l’éblouissement que lui envoyèrent ses yeux”, système ternaire qui accentue de plus en plus la situation de Mme Arnoux, hyperbole qui montre le fait qu’il subisse un coup de foudre, il la déifie. “Ella avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent, derrière elle”, sorte de peinture, il, nous donne une description détaillée de la personne et du décor. “Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux”, continuation de cette peinture, métonymie ce n’est pas moins les bandeaux noirs que Frédéric qui veut presser amoureusement Mme Arnoux. “et son nez droit, son menton, toute sa personne sa découpait sur le fond de l’air bleu”, système ternaire-> gradation, continuité de la peinture “sur le fond de l’air bleu”. “Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts”, système ternaire, graduation inversée-> de plus en plus dans le détail. “Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire”, comparaison avec une chose d’incroyable comme si le simple fait que ce soit à elle rendre n’importe lequel des objets exceptionnels. “Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait”, énumération graduante qui prouve qu’il commence à penser à ses désirs, il souhaite tout connaître de cette personne, même des choses banales et à la fois très personnelle-> zeugma, il veut tout savoir d’elle. “le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites”, abstraction, il ressent également des désirs charnels, il est en plein fantasme. “Et Frédéric se réjouissait d’entendre ces choses, comme s’il eût fait une découverte, une acquisition”, nous sommes toujours dans le rêve éveillé de Frédéric, il considère déjà comme incroyable et acquis les personnes proches de Mme Arnoux. “ Elle avait dû, bien des fois, au milieu de la mer, durant les soirs humides, en envelopper sa taille, s’en couvrir les pieds, dormir dedans !”, il développe une sorte de fétichisme de ce châle, par le simple fait qu’il lui appartienne. “il glissait peu à peu, il allait tomber dans l’eau ; Frédéric fit un bond et le rattrapa”, il s’imagine en héros qui aurait sauvé le châle cependant, c’est seulement son rêve. “Ma femme, es-tu prête ? Cria le sieur Arnoux, apparaissant dans le capot de l’escalier.”, la chute “Ma femme”, réalité cruelle et triste pour Frédéric, en effet il fantasme sur une mère mariée donc un amour impossible qui rappelle le romantisme du 19e. Nous pouvons donc en conclure que Flaubert rend risible son personnage, dans un premier temps par le portrait élogieux qu’il fait d’une femme qu’il connaît à peine, ensuite, par les fantasmes que Frédéric nourrit vis-à-vis de cette même femme, enfin, par la cruelle chute de l’auteur qui nous montre qu’elle est déjà mariée et mère donc probablement plus vieille que Frédéric et qui prouve l’impossibilité de cet amour, sans même qu’elle soit au courant qu’il l’aime.