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> Théorie
> Ces watts qui nous sont si chers...
Présentation
Vous pouvez le constater de vous même comme moi-même l'ai constaté,
certains fabricants et vendeurs de matériel audio n'hésitent pas à
employer des termes tordus pour exprimer la puissance de sortie d'un
amplificateur, aussi bien dans le domaine multimédia (petites enceintes
amplifiées), que dans le domaine de la hi-fi ou de la sono. On trouve
ainsi des Watts RMS, des Watts musicaux, des Watts maximum, des Watts
moyens, des Watts PMPO, des Watts DIN, et pourquoi pas, un jour ou
l'autre, des Watts MAELM-IPUMDW (Mon Ampli Est Le Meilleur, Il Pête
Un
Max De watts). Pendant longtemps, j'ai pensé (et cru) que le seul type
de Watts dont on devait tenir compte était le Watt RMS, également
connu
sous le terme de Watt efficace. Peut-être parce qu'en lisant le mot
"efficace", et surtout à cause de mon ignorance (relative) dans le
domaine, j'avais un peu le sentiment de ne pas avoir affaire à
n'importe quoi. Peut-être aussi parce que les fabricants de composants
de
puissance dédiés aux applications audio n'hésitent pas à employer ce
terme dans leurs documents techniques. Et puis un jour quelqu'un m'a
écrit pour me demander
quel type de puissance sortaient les amplis dont les schémas sont mis à
disposition sur mon site : "Watts RMS ou autre
?". Pour moi il était
évident qu'il s'agissait de Watts RMS, et j'allais répondre,
presque sûr de moi, quand tout à coup j'ai ressenti un instant de
faiblesse, je me suis comme qui dirait senti un peu perdu. Et
j'ai soudain senti pousser l'envie de profiter de cette
question
pour faire
un petit
papier résumant les différences principales existant entre ces
différentes types de puissances. Si pour moi la notion de RMS était
évidente, et si
pour moi la notion de Watt PMPO était une pure arnaque
commerciale, je voulais tout de même en savoir un peu plus. J'ai donc
pianoté un peu
sur internet, et je me suis rendu compte que la question
n'était pas si simple. Peut-être à l'époque déjà avais-je flairé le
danger (celui de ne rien
comprendre) et m'étais-je réfugié vers des
réponses limités, qui me convenaient. Quand j'ai fabriqué mes premiers
amplis de voiture (booster à
base de TDA2002 et TDA2003 montés en
pont), j'avais bien noté (avec mes seules oreilles comme instrument de
mesure) que leur puissance de
sortie était supérieure à celle de
l'autoradio que mes parents avaient à l'époque. Et cela me suffisait :
il y avait plus de puissance et le son n'était
pas (ne semblait pas)
moins bon. Je passe sous silence les premiers exemplaires d'ampli, qui
oscillaient et chauffaient méchament. La présente
page résume ce que
j'ai compris à ce jour (fin 2009). Ne la prenez pas comme argent
comptant, mais plutôt comme une base de réflexion. Je
fais des erreurs
depuis que je suis gosse (à croire que j'aime ça), et je serais bien
attristé d'apprendre que le texte qui suit puisse être pris
comme
référence. Ce n'en est pas une !
Remarques :
On appelle une résistance pure, une résistance dont les
composantes
parasites (composante
selfique et composante capacitive) sont nulles
ou négligées : le
courant qui circule dans la résistance est en phase avec la tension
appliquée à ses bornes, ce point est surtout important
quand
on travaille avec une
tension alternative;
La résistance est supposée supporter
une dissipation de puissance en rapport avec ce qu'elle
dissipe réellement,
ce qui lui évite de se
transformer en nuage de fumée sans passer par
l'état liquide;
Après quelques minutes de test, votre nez a humé
quelques effluves de chaleur, et vous avez eu le bon réflexe de ne pas
poser les doigts sur
le composant.
https://www.sonelec-musique.com/electronique_theorie_audio_puissances.html?fbclid=IwAR0mjnG5i3E6fhiEMIFb35LHeTxVMk0lfFMPIvxpbL4h8SUsPbwdCdbuL7E[13/01/2023 11:34:12]
Electronique - Theorie - Audio - Puissances
Alternatif vs Continu
Dans l'exemple précédent, on disposait d'une tension continue
et d'un courant continu,
qui ne variaient pas dans le temps. Imaginez que l'on
applique une
telle
tension et un tel courant à un transducteur de type haut-parleur :
qu'allez-vous entendre ? Rien de la part du HP, mais peut-
être pas mal
de gros mots de la bouche de son propriétaire. Car selon la puissance
admissible dudit HP, ce dernier se contentera de faire un
plop et un
déplacement violent de sa membrane (en avant ou en arrière selon le
sens de branchement), ou de chauffer et de fumer, ce qui
pourrait vous
laisser un goût amer, une sensation de "Ah, il me semble avoir fait une
connerie...". Gardons la même résistance de 10 ohms, mais
appliquons maintenant à ses bornes un signal alternatif de type
sinusoïdal, dont la
fréquence est de 1000 Hz (valeur largement utilisée pour les
mesures
audio) et dont l'amplitude est de 10 Vcac (cac = crête à crête en
français, pp =
peak to peak en anglais). L'amplitude du signal est
de 10
V comme pour l'expérience précédente avec une tension continue,
mais comme la tension varie maintenant sans arrêt entre le min et le
max
(augmentation, puis diminution, puis à nouveau augmentation, etc),
on se doute bien que la puissance moyenne dissipée par la résistance
sera
moindre (on n'a pas le maximum de tension - et donc le maximum de
courant - en permanence). Et c'est à partir de ce constat, que l'on
sent que
les choses vont se compliquer et qu'il va falloir jouer de la
formule...
Remarque
: on ne peut pas tirer d'autres données viables de la valeur
de la
puissance obtenue, si on ne connait pas la forme du signal utilisé
pour
la mesure. Un signal carré d'amplitude 10 Vcac injecté dans une
résistance de 10 ohms, ne produit pas le même effet qu'un signal
sinusoïdal de même amplitude (10 Vcac) injecté dans la même résistance.
La majorité des mesures (de puissance, mais aussi de distorsion ou
de
diaphonie) s'effectuent avec un signal de forme sinusoïdale.
Exemple pratique
Supposons
qu'un étage de sortie d'un amplificateur BF travaille sous une tension
continue symétrique de +/-20 V et que cet étage est chargé par
un HP
d'impédance 4 ohms. La tension crête à crête aux bornes du HP
peut
ainsi atteindre 40 V au maximum (excursion entre -20 V et +20
V,
on néglige les chutes de tension dans les transistors de
sortie). La tension efficace est égale à la tension max (20 V
en
valeur absolue) divisée
par 1,41 (racine de 2 ), soit :
Veff = Vmax / 1,41
Veff = 20 / 1,41 = 14,2 Veff
La puissance "efficace" serait donc de :
Peff = (U * U) / R
Peff = (14,2 * 14,2) / 4 = 50 Weff
Ce
calcul simple montre une chose étonnante : la tension d'alimentation
joue un rôle capital dans la puissance que l'amplificateur
peut
délivrer au
HP. Ah, tant qu'on y est, ne pas oublier
le
courant crête que l'alimentation doit pouvoir fournir. Avec 50 W sous 4
ohms, ça doit bien faire dans
les 3,5 A, ou un truc du genre. Hum...
donc pour un ampli stéréo de 2 x 50 W, il nous
faudrait 7 A.
Je vais y réfléchir...
Voyons maintenant quelle puissance (théorique et maximale,
en négligeant les pertes dans les composants de puissance) on serait
capable de
débiter dans une charge de 4 ohms, avec différentes
valeurs de tension d'alimentation :
Avec alim simple +12 V (4,25 Veff) : Pmax = (4,25
* 4,25) / 4 = 4,5 W
Avec alim symétrique +/- 12 V (8,5 Veff)
: Pmax = (8,5 * 8,5) / 4 = 18 W
Avec alim symétrique +/- 18 V (12,7 Veff)
: Pmax = (12,7 * 12,7) / 4 = 40 W
Avec alim symétrique +/- 24 V (17 Veff) :
Pmax = (17 * 17) / 4 = 72 W
Avec alim symétrique +/- 36 V (25,5 Veff)
: Pmax = (25,5 * 25,5) / 4 = 160 W
Avec alim symétrique +/- 60 V (42,5 Veff)
: Pmax = (42,5 * 42,5) / 4 = 450 W
Bon,
au delà de +/-50 V, ça commence à faire et le choix des transistors de
sortie demande une attention particulière... De plus, à partir d'une
certaine puissance on a avantage à utiliser l'amplification numérique
(classe D) pour laquelle les méthodes de calcul diffèrent quelque peu.
https://www.sonelec-musique.com/electronique_theorie_audio_puissances.html?fbclid=IwAR0mjnG5i3E6fhiEMIFb35LHeTxVMk0lfFMPIvxpbL4h8SUsPbwdCdbuL7E[13/01/2023 11:34:12]
Electronique - Theorie - Audio - Puissances
Si on multiplie des
volts RMS par des ampères RMS, on obtient..... des watts moyens, c'est
ce qu'on a vu ci-avant. D'un point de vue
mathématique, pour obtenir
une puissance moyenne, il faut effectuer plusieurs mesures de tension
et de courant qui se suivent dans le temps
(valeurs instantanées),
faire la somme de l'ensemble des valeurs mesurées qui auront au
préalable été élevées au carré, puis enfin diviser
le
total obtenu par le nombre de mesures réalisées dans une période de
temps donnée. C'est ainsi que procèdent certains
wattmètres du
commerce (il existe d'autres méthodes). La puissance
moyenne est celle que peut fournir
l'amplificateur en régime "continu", tout du moins sur
une longue
période, sans trop s'essoufler et sans que les éventuelles protections
de sortie (notamment contre les surchauffes) n'entrent en
service :
plusieurs heures d'affilée à pleine puissance, ce qu'on ne trouvera
guère en pratique avec une vraie musique, mais au moins on
dispose
d'une données technique (physique) solide.
Bien entendu, il
est important de savoir quel taux de distorsion maximal on s'autorise,
car là encore, ça peut aller dans un rapport de 1 à 100 :
0,1 % de distorsion pour un ampli hi-fi
1 % de distorsion pour un ampli de sono
10 % de distorsion pour un ampli de voiture (pensez donc,
le bruit du
moteur cache la distorsion).
La puissance moyenne est celle qu'il faudrait systématiquement utiliser
pour
exprimer la puissance de sortie d'un amplificateur audio, même si
les
datasheet (documents techniques écrits par les fabricants de composants
électroniques) affichent tout de même toujours des puissances
RMS,
qu'un
technicien est malgré tout capable de "comprendre".
Watts PMPO
PMPO = Peak Music Power Output
Les
Watts PMPO sont sans doute les plus risibles de tous, tant ils ne
correspondent à rien de sérieux. La puissance PMPO est mise en avant
pour donner "du corps" à des amplificateurs ou à des petites enceintes
amplifiées qui ne délivrent que des petites puissances,
et correspond par
exemple à la puissance crête qu'une seule
voie
d'un amplificateur stéréo serait capable de fournir à un instant donné
et de façon très brève. La
valeur obtenue est en générale très
supérieure à la puissance moyenne, on trouve parfois des rapport
allant de 10 à 50, soit une puissance
annoncée de 50 W PMPO pour une
puissance efficace de 1 Watt ! C'est vraiment du n'importe quoi, mais
c'est un argument de vente imparable
pour celui qui n'y connait rien !
Watts DIN
La
puissance DIN est d'origine allemande, avec un rapport de 1,66 par
rapport à la puissance efficace ou RMS (vous savez, cette façon de
parler
de la puissance que l'on devrait mettre aux oubliettes). Ainsi,
une puissance de 6 W RMS (argh) peut aussi s'écrire 10 W DIN.
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Electronique - Theorie - Audio - Puissances
poser la question de la
pertinence d'une unité telle que le Watt efficace ou moyenné, qui ne
rend pas
forcement compte de la capacité d'un
amplificateur à traiter
correctement un signal musical réel. Mais comme il faut bien disposer
de références permettant les comparaisons entre
différents appareils,
et que cette unité est facilement exploitable...
Et du côté du HP ?
Dans cet imbroglio de puissances aussi honnêtes que variées,
on est en droit de se demander
laquelle doit être prise en compte pour choisir les
HP qui vont bien.
Doit-on se focaliser sur la puissance efficace, qui représente une
"équivalence" à un régime sous tension continue, et dans ce
cas prendre
un HP de 50 W pour un ampli de 50 W RMS ? Ou au contraire doit-on
s'inquiéter de la puissance crête à crête, auquel cas il faudrait
doubler la puissance admissible du HP et choisir un HP de 100 W pour un
ampli de 50 W RMS ? Et qu'en est-il du rendement du HP ?
Puissance admissible
Dans la pratique, on voit un peu de tout, mais globalement, le sens de
la marge dépend de l'application :
En hi-fi, il est souvent préconisé de prendre un HP capable
de
supporter une puissance supérieure à la puissance que peut délivrer
l'amplificateur, par exemple HP de 50 W pour un ampli de 25 W RMS.
Surtout pour de la musique classique, avec une écoute qui se fait
généralement à volume faible ou moyen, avec de forte crêtes.
En
sono, c'est plutôt l'inverse, l'amplificateur peut délivrer une
puissance supérieure à celle que peut supporter le HP (par exemple
ampli de
150 W pour un HP de 100 W). On n'y passe pas beaucoup de
musique classique (sauf en séances rétro peut-être, avec des valses
jouées par
un orchestre symphonique) et on peut se trouver souvent en
limite de distorsion, point où les HP d'aigus ne se sentent pas trop à
l'aise et
courent plus le risque d'être détruits...
Il est intéressant de noter que très souvent, les HP qui
supportent une puissance très élevée (par exemple puissance admissible
de 500 W ou
1000 W) ont un rendement et une qualité de restitution très
moyens. Et que parfois même, un HP de 10 W peut délivrer plus
de
puissance
sonore qu'un HP de 100 W, pour une puissance identique en
sortie amplificateur (par exemple 5 W ou 10 W).
Rendement
La
puissance sonore perçue par nos oreilles dépend de la puissance
de sortie de l'amplificateur, mais aussi de la sensibilité des
haut-parleurs et
de leur rendement qui oscille entre 0,5%
et 5% (au moins 95% de la puissance électrique fournie par
l'amplificateur est perdue en chaleur dans
la bobine mobile du
transducteur/HP). La sensibilité d'un haut-parleur est exprimée en
décibel et renseigne sur la capacité à produire une
certaine pression
acoustique pour un niveau électrique donné et à une distance
donnée (par exemple 88 dB/1W/1m). Pour rappel, 10-12
W/m2
est le seuil de sensibilité de l'oreille humaine, et correspond au 0
dB. Un amplificateur de 50 W couplé à un HP dont la
sensibilité est de
97 dB,
produira globalement la même puissance sonore qu'un ampli de 13
W couplé à un HP dont la sensibilité est de 103 dB. Une autre
façon de
voir
la chose : plus la sensibilité d'un HP est faible, et
plus il faut
disposer d'un amplificateur puissant pour obtenir une même pression
accoustique
(même puissance sonore perçue par l'oreille). On a donc intérêt à
choisir des HP
possédant une sensibilité élevée pour pouvoir "se contenter"
d'un ampli
de
plus faible puissance, qui sera moins sollicité et proposera en général
une meilleur qualité sonore.
https://www.sonelec-musique.com/electronique_theorie_audio_puissances.html?fbclid=IwAR0mjnG5i3E6fhiEMIFb35LHeTxVMk0lfFMPIvxpbL4h8SUsPbwdCdbuL7E[13/01/2023 11:34:12]