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Les titres des conférences du dimanche

Peter Danov
1914 - 1944
 Les titres des conférences du dimanche

Ce livre reprend les textes du livre "Force et Vie Vol 1", à présent en rupture
d'édition. Le premier volume est une suite des premières conférences dominicales
données par le Maître Peter Deunov à partir des années 1914. Il m'a semblé logique
de continuer la série sous le même titre puisque celui-ci suggère qu'il y a eu au
moins un second Volume. Les textes de ces conférences proviennent du site :

https://fr.beinsaduno.net/

Avec toute notre reconnaissance pour leurs créateurs, traducteurs et participants


qui ont fait un travail remarquable ! Bénis soient-ils !
https://fr.beinsaduno.net/

    
Par hristo,
7 avril 2017 dans 1914 - 1944

hristoAdvanced Member
hristo
Posté(e) 7 avril 2017

Les titres des conférences du dimanche :

1914_03_16 Voici l homme


1914_03_23 Le grain de blé
1914_04_06 Les quatre éléments fondamentaux
1914_04_13 Vous connaitrez la vérité et la vérité vous rendra libres
1914_04_20 Manifestation de l’Esprit
1914_04_27 Les talents
1914_07_06 L'Amour
1914_07_20 Les songes de Joseph
1914_07_27 La loi du service
1914_08_03 L'importance des petites choses
1914_09_11 La paix soit avec vous
1914_09_21 La nécessité de connaitre Dieu
1914_09_28 Un homme vaut tellement plus qu'une brebis!
1914_10_05 Le pharisien et le publicain
1914_10_12 Les conditions de la vie éternelle
1914_10_19 La peur
1914_11_02 L'esprit et la chair
1914_11_08 Au commencement était
1914_11_16 Le lait de la Parole
1914_12_07 Les maitres
1915_01_11 Si vous m'aimez, gardez mes commandements
1915_01_25 Huit-mille ans
1915_03_22 Pâques
1915_04_19 La perle de grande valeur
1915_05_10 La nouvelle pierre de fondation
1915_05_24 La Providence Divine
1915_06_20 Le tentation
1915_06_27 L'enfant prodigue
1915_07_04 La prière
1915_07_11 Le bon Samaritain
1915_07_12 Les vieilles outres et les outres neuves
1915_08_23 La liberté de l'Esprit
1915_12_25 La naissance
1916_01_24 La Vérité
1916_09_17 La charité
1916_10_01 C'est toi qui le sais
1916_10_08 Tout heureuse
1916_10_15 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
1916_10_22 Vais-je refuser de la boire?
1916_10_29 La sagesse
1916_11_05 Afin de gagner un seul avantage, le Christ
1916_11_16 Les cinq jeunes filles prévoyantes
1916_11_19 Observez comment poussent les lis dans les champs
1916_11_26 Zachée
1916_12_03 Je vous élèverai
1916_12_17 Sauve-nous
1916_12_24 Ils seront instruits
1916_12_31 Rendez à Dieu ce qui est à Dieu
1917_01_07 Continuez à grandir dans la grâce!
1917_01_14 Marthe et Marie
1917_01_21 Les deux maitres
1917_01_28 Toute l'Écriture
1917_02_04 Les heureux
1917_02_11 Les enfants
1917_02_18 Connaissance. Sacrifice de soi/ Tout m'a été remis
1917_02_25 Le salut
1917_03_22 La croix
1917_03_25 Le sel
1917_04_01 La lumière
1917_04_08 Jacob et Ésaü
1917_04_15 Je vous salue
1917_04_22 La volonté de Dieu
1917_04_29 Les cœurs purs
1917_05_06 Prendre et donner
1917_05_13 Ce que Dieu a uni
1917_05_20 Le bon trésor
1917_05_27 Demeurez dans mon amour
1917_06_03 Dieu est esprit
1917_06_10 Peut-il
1918_06_30 Amenez-le
1918_07_07 Les trois états
1918_07_14 À cette heure-là
1918_07_21 Ayez la joie et tenez bon
1918_07_23 La mère des fils de Zébédée
1918_07_28 Défaire et revêtir
1918_08_04 Le bon vin
1918_08_11 Les deux femmes
1918_08_18 Le Seigneur posa son regard sur Pierre
1918_08_25 Le levain enfoui
1918_09_01 À la maison
1918_09_08 Les gens sortirent à sa rencontre
1918_09_15 Une ville située sur une montagne ne peut être cachée
1918_09_22 Les deux frères
1918_09_29 En mon nom
1918_10_06 Naitre
1918_10_13 Les deux pôles
1918_10_20 L'Esprit du Seigneur
1918_10_27 Les deux commandements
1918_11_03 Les invités
1918_11_10 Embaucher des ouvriers
1918_11_17 Étonnés de ce qu'ils entendaient
1918_12_01 La vie en abondance
1918_12_05 Une Petite Analyse/Lemouël
1918_12_08 Le royaume divisé
1918_12_15 Mais le père dit
1918_12_29 L'inconnue
1919_01_12 Les grandes conditions de la vie
1919_01_19 La grande foi
1919_01_26 La vigne et les sarments
1919_02_02 Comme toi-même
1919_02_06 La contradiction dans la consonance
1919_03_02 Si je n'étais pas venu
1919_03_09 Mon joug
1919_03_22 Prendre avec amour
1919_03_30 L'enfant grandissait
1919_04_06 Le Seigneur lui dit
1919_04_13 Ni sac
1919_04_20 Pierre, voyant donc ce disciple
1919_04_27 Quand tu pries
1919_05_04 Le soleil qui se lève
1919_05_11 La lampe du corps
1919_05_18 La poutre
1919_05_25 La table du Nouveau Testament
1919_06_01 La pierre rejetée
1919_06_08 La femme infirme
1919_06_15 Maitre et Seigneur
1919_06_19 Jésus avait été invité (L’ Invitation De Jesus) (заглавието не съвпада с
това на въведената в сайта беседа -9.04.17)
1919_06_22 Le petit commandement
1919_06_29 Le vieux scribe
1919_09_28 Je suis l'homme
1919_11_09 Dieu a parlé
1919_11_16 Les deux témoins
1919_11_30 Il alla s'engager
1919_12_07 Il vivra
1919_12_14 Va travailler aujourd'hui à la vigne
1919_12_21 Le jour du bien
1920_01_08 Elles quittèrent le tombeau et coururent
1920_01_18 Le bon pasteur
1920_02_01 De la terre et du ciel
1920_02_08 La prière
1920_02_22 Je suis le Vivant
1920_02_29 Ce que l'Esprit dit
1920_03_07 Celui qui sera le berger de toutes les nations
1920_03_28 La Loi et les Prophètes
1920_04_04 Ils furent tous étonnés
1920_04_11 L'homme le suivit
1920_04_18 J'ai prié
1920_04_25 Ami et serviteur
1920_05_02 La tradition
1920_05_09 Allumer une lampe
1920_06_13 Chemin de droite et chemin de gauche
1920_06_27 Ce sera à mes frais
1920_10_10 Lorsque vous accueillez
1920_10_17 Ce qui change sans être modifié
1920_10_24 Celui qui a la paix
1920_10_30 Deux petites pièces de monnaie
1920_11_07 Point, droite, surface, cube
1921_02_27 L'amour
1921_03_06 La foi
1921_03_13 L'homme nouveau
1921_03_20 Pharisien et sadducéen
1921_03_27 Le semeur
1921_04_03 Bien manger est une condition à la vie éternelle
1921_04_10 L'amour porteuse de vie
1921_04_17 La fournaise de feu ardent
1921_04_24 Dans la fosse aux lions
1921_05_01 La résurrection de l'Amour
1921_05_15 Explique-nous cette parabole
1921_05_22 L'Énergie vivante
1921_05_29 Pour le mettre à l'épreuve
1921_06_05 L'ange prit la parole
1921_06_12 Les deux femmes
1921_06_19 Suis-moi
1921_06_26 Dans la justice, la sainteté et la vérité
1921_10_02 Le salut de l'Amour
1921_10_19 Frères et sœurs du Christ
1921_10_23 Alors ils resplendiront!
1921_10_30 Le fils de Dieu
1921_11_06 Les lois non écrites
1921_11_13 En Égypte
1921_11_16 Pleurer
1921_11_20 Ananie et Saphira
1921_11_27 Je le ressusciterai!
1921_12_04 Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu
1921_12_11 Lève-toi et mets ta ceinture!
1921_12_18 Pierre était en train de se chauffer
1921_12_25 Tout ce que vous aurez lié sur la terre
1922_01_01 Les âmes sœurs
1922_01_08 Tu ne m'as pas embrassé
1922_01_15 Pourquoi tes disciples mangent et boivent?
1922_01_22 L'ivraie et le blé
1922_01_29 Je vous reverrai
1922_02_05 Qu'est-ce qu'on doit demander?
1922_02_12 Les gens mangèrent et furent rassasiés
1922_02_19 Demandez, cherchez, frappez!
1922_02_26 Le royaume de Dieu
1922_03_05 Dans la maison de mon Père
1922_03_12 Écoutez-le!
1922_03_19 Ta parole
1922_03_26 Qui vous accueille
1922_04_02 Rendez droits ses sentiers!
1922_04_09 La volonté du Père
1922_04_16 Cesse d'être incrédule, sois croyant!
1922_04_23 Jésus Christ crucifié
1922_04_30 Tout cela est en voie de dissolution
1922_05_07 Le disciple n'est pas au-dessus de son maitre
1922_05_14 Fille de Sion
1922_05_21 Beaucoup de fruit
1922_05_28 Son commandement
1922_06_04 Ne faites violence à personne, n'accusez personne à tort!
1922_06_11 Comme lui-même est pur
1922_06_18 Si vous demeurez en moi
1922_06_25 Ceux qui ont faim et soif
1922_07_30 Pierre, le prenant à part
1922_09_24 Il vous enseignera/L'Esprit Saint vous enseignera
1922_10_01 Le Dieu vivant
1922_10_08 Bien-aimé et cher
1922_10_15 L'ange du Seigneur adressa la parole à Philippe
1922_10_22 Il l'aima
1922_10_29 Levez-vous, partons d'ici
1922_11_05 Sodome sera mieux traitée
1922_11_12 Vous ne savez pas ce que vous demandez
1922_11_19 Avoir en héritage
1922_11_26 Lema sabactani
1922_12_03 Venu pour servir
1922_12_10 Il vous enseignera
1922_12_17 La bonne terre
1922_12_24 Pourquoi nous n'avons pas réussi?
1922_12_31 Étends la main!
1923_01_07 Alors, ouvrant la bouche, il les enseignait/Il les enseignait
1923_01_14 Que votre parole soit « oui », si c'est « oui », « non », si c'est « non »
1923_01_21 Tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel/ Sur la terre
et dans le ciel
1923_02_04 Voilà un enseignement nouveau
1923_02_11 Si le Fils vous rend libres, vous serez libres
1923_02_11 La règle sacrée
1923_02_18 Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir
1923_02_25 Seigneur, que nos yeux s'ouvrent!
1923_03_11 Nous avons vu le Seigneur
1923_03_25 L'éveil de l'âme humaine
1923_04_08 Tout tristes
1923_04_15 Cette effigie, de qui est-elle?
1923_04_22 Les cinq frères
1923_04_29 Vie éternelle
1923_05_13 Confiance, c"est moi
1923_05_20 Pour mon nom/Je lui montrerai tout ce qu'il lui faudra souffrir pour mon nom
1923_06_03 C'est en vain qu'ils me rendent un culte
1923_06_10 Vous cherchez Jésus le Crucifié/Je sais que vous cherchez Jésus le Crucifié
1923_06_17 Un homme avait deux fils
1923_06_24 Trois jours après
1923_07_01 Nous viendrons vers lui
1923_07_08 Dis seulement une parole
1923_07_15 Celui qui vous écoute m'écoute
1923_09_09 Les deux méthodes de la nature
1923_09_16 Soyez prudents!
1923_09_23 Les scandales
1923_10_01 Moi, je suis la vraie vigne, et mon Père est le vigneron
1923_10_21 Elle vous rendra libres/La vérité
1923_10_28 Mettez à l'épreuve les Saintes Écritures!
1923_11_04 Il ouvrit leur intelligence
1923_11_11 Celui qui a des oreilles
1923_11_18 Le Dieu des vivants
1923_11_25 Je vais jeter les filets
1923_12_02 Si quelqu'un m'aime
1923_12_09 Ce que j'ai entendu
1923_12_16 Il les a mis à l'épreuve
1923_12_23 Peine et joie
1923_12_30 Nos débiteurs
1924_01_06 Une seule chose te fait encore défaut
1924_01_13 Ils furent sauvés
1924_01_20 Le charbon brûlant
1924_01_27 Combien de fois devons-nous pardonner?
1924_02_03 Les fruits de l'Esprit
1924_02_10 Veux-tu être guéri?
1924_02_17 Le royaume de Dieu est annoncé
1924_02_24 Que veut-il nous dire?
1924_03_02 Nés de nouveau
1924_03_09 Seigneur, que je retrouve la vue
1924_03_16 Celui qui vient à moi
1924_03_23 Ton frère est arrivé
1924_03_30 Rembourse ta dette
1924_04_06 Dis seulement une parole
1924_04_13 Encore un peu de temps
1924_04_20 Demandez, cherchez, frappez!
1924_04_27 Je vais aller moi-même le guérir
1924_05_04 Ce que vous demanderez
1924_05_11 C'est en vain qu'ils me rendent un culte
1924_05_18 Tu aimeras le Seigneur
1924_05_25 Ces jours-là seront abrégés
1924_06_01 La pluie est tombée
1924_07_20 Je te suivrai
1924_10_19 Le règne de Dieu est venu
1924_10_26 Vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres
1924_11_02 Ils sont nés
1924_11_09 Heureux ce serviteur
1924_11_16 Les villes de Sodome et Gomorrhe
1924_11_23 Pour contenter la foule
1924_11_30 Celui qui reçoit l'enseignement
1924_12_07 Tu es le Christ
1924_12_14 Ils sortirent à sa rencontre
1924_12_21 Les artisans de paix
1924_12_28 Ceux qui ont faim
1925_01_04 Mon commandement
1925_01_11 Le chemin étroit
1925_01_18 La mèche qui faiblit
1925_01_25 Il cherche la gloire
1925_02_01 Je t'ai connu
1925_02_08 Nous avons vu son étoile
1925_02_15 La dernière place
1925_02_22 Il écrivait sur la terre
1925_03_01 Maintenant vous êtes dans la peine
1925_03_08 Ma royauté
1925_03_15 Il fait lever son soleil
1925_03_22 Que votre cœur ne soit pas bouleversé
1925_03_29 Dans toute ville où vous entrerez
1925_04_05 La main, une occasion de chute
1925_04_12 Dans l'Esprit et le feu
1925_06_14 La vraie vigne
1925_06_21 Sa fille fût guérie
1925_06_28 Le fruit de l'Esprit
1925_07_19 Ce que vous voyez
1925_07_25 Donner la vie - la peine et la joie
1925_10_11 La Loi Suprême
1925_11_01 Il disait que Dieu était son propre Père
1925_11_15 On emmène Jésus
1925_11_22 Trente-huit ans
1925_11_29 Il savait bien
1925_12_06 Le voyant devenu si triste
1925_12_13 D'où je suis venu
1925_12_20 La bonne terre
1925_12_27 Il leur montra ses mains
1926_01_03 Jusqu'à la fin du monde
1926_01_10 Je vous ai donné le pouvoir
1926_01_17 Bon
1926_01_24 Marie a choisi
1926_01_31 Son témoignage
1926_02_07 Connu de lui
1926_02_14 J'ai appelé mon fils
1926_02_21 Vous serez parfaits
1926_02_28 J'ai reçu de mon Père
1926_03_07 Propriétaire d'un domaine
1926_03_14 Sabaoth-Amon-Rê
1926_03_21 La loi de la juxtaposition
1926_03_28 Les cinq prévoyantes
1926_04_04 Il porte beaucoup de fruit
1926_04_11 La connaissance remplira le pays
1926_04_18 L'aube
1926_04_25 J'étais seul à fouler
1926_05_02 L'âme délivrée
1926_05_09 Il vivra
1926_05_16 Tu m'apprends
1926_05_23 Le trésor caché
1926_05_30 Qui fait vivre
1926_06_06 Ils seront rassasiés
1926_06_13 Le Verbe s'est fait chair
1926_06_20 Dans la moindre chose
1926_06_27 Chez lui
1926_07_04 La lampe allumée
1926_07_11 Pour la Gloire de Dieu
1926_10_10 Je suis né pour ceci
1926_10_17 Donne-le aux pauvres
1926_10_24 J'aurais beau parler
1926_10_31 Son commandement
1926_11_07 Moïse et Jésus-Christ
1926_11_14 Un prophète n'est méprisé que dans son pays
1926_11_21 Comment tes yeux se sont-ils ouverts?
1926_11_28 Les siens de l'ont pas reçu
1926_12_05 Leur intelligence
1926_12_12 Voix dans le désert
1926_12_19 Ce qui me rend témoignage
1926_12_26 Cette parabole
1927_01_02 Entrer
1927_01_09 Par ma raison
1927_01_23 Un seul troupeau
1927_01_30 Une action parfaite
1927_02_06 Leur manque de foi
1927_02_13 La terre nouvelle
1927_02_20 Le juste
1927_02_27 Ton soleil ne se couchera plus
1927_03_06 Va, appelle ton mari
1927_03_13 Rien n'est caché
1927_03_20 Les doux
1927_03_27 Les sarments de vigne
1927_04_03 Le monde ancien s'en est allé
1927_04_10 Deux fils
1927_04_17 Esclave et fils
1927_04_24 Les morceaux en surplus
1927_05_08 Cent pièces d'argent
1927_05_15 L'on vous donnera
1927_05_22 Que préférez-vous?
1927_05_29 Facile à porter et léger
1927_06_05 Deux mots
1927_06_12 Il rentra en lui-même
1927_06_19 Il sera sauvé
1927_09_04 Beaucoup d'entre eux disaient
1927_09_11 Le jour du Seigneur
1927_09_18 Les disciples furent remplis de joie
1927_09_25 Tristes
1927_10_09 Une réponse paisible
1927_10_16 Fais venir Simon
1927_10_23 Un peu au-dessous des anges
1927_10_30 Au milieu d'eux
1927_11_06 Dieu dit
1927_11_13 L'Écriture dit
1927_11_20 Ni la femme, ni l'homme
1927_11_27 Mon serviteur sera guéri
1927_12_04 Sept corbeilles
1927_12_11 Pour ceux qu'on aime
1927_12_18 La nourriture solide
1927_12_25 Voici venir des jours
1928_01_01 Ayant la condition de Dieu
1928_01_08 La cuve
1928_01_15 L'allliance
1928_01_22 Nicodème
1928_01_29 Enfants de la résurrection
1928_02_02 Confiance, ma fille!
1928_02_12 Jusqu'à la fin
1928_02_26 Les douze tribus
1928_03_04 De nouveau
1928_03_11 Ton père et ta mère
1928_03_18 Le Seigneur m'a consacré par l'onction
1928_03_25 Reste avec nous
1928_04_01 La gloire qui vient des hommes
1928_04_08 Je vais jeter les filets
1928_04_15 La vie vaut plus
1928_04_22 Je suis venu pour rendre un jugement
1928_04_29 Celui qui me rejette
1928_05_06 Une voix de la ville
1928_05_13 L'ouvrier et sa nourriture
1928_05_20 Il alla trouver Pilate
1928_05_27 Dieu est esprit
1928_06_03 L'allégresse éternelle
1928_06_10 La femme qui enfante
1929_02_03 Bon maitre
1929_02_10 Du Dieu vivant
1929_02_17 Sur cette pierre
1929_02_24 Lui qui fait changer les temps
1929_03_03 Elle donna du fruit
1929_03_10 Lazare, viens dehors!
1929_03_17 Celui à qui l'épouse appartient
1929_03_24 Le Père lui-même
1929_03_31 Lié et délié
1929_04_07 Celui que désignait la parole
1929_04_14 Il s'irrita en son cœur
1929_04_21 Ils avaient fait un feu de braise
1929_04_28 Mon serviteur
1929_05_05 Suis-moi
1929_05_12 Ton Père te le rendra
1929_05_19 Le grand bien
1929_05_26 Un autre jour de Sabbat
1929_06_02 Apporter un feu
1929_06_09 Digne
1929_06_16 Accomplir
1929_06_23 Les doux prévoyants/Heureux les doux
1929_07_21 Élie est déjà venu
1929_07_28 Ce qu'il faudra dire
1929_08_04 Celui qui entend les paroles que je dis
1929_08_11 Mes brebis écoutent ma voix
1929_09_01 Le voleur et le pasteur
1929_09_08 Le centurion
1929_09_15 Processus ordinaires et extraordinaires/Trente-huit ans
1929_09_29 L'Esprit du Seigneur
1929_10_06 Nous l'en avons empêché
1929_10_13 Un évangile éternel à proclamer
1929_10_20 Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres
1929_10_27 Heureux vos yeux et vos oreilles
1929_11_03 La grande foule apprit que Jésus arrivait
1929_11_10 Faites asseoir
1929_11_17 Tu mettais ta ceinture toi-même
1929_11_24 Ils furent montés dans la barque
1929_12_01 La Pâque en l'honneur du Seigneur
1929_12_08 Je vais aller le tirer de ce sommeil
1929_12_15 Il vous le donnera
1929_12_22 J'ai le pouvoir
1929_12_29 Vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi
1930_01_05 Du cœur proviennent les pensées mauvaises
1930_01_12 Le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur
1930_01_19 Deux petites pièces de monnaie
1930_01_26 Vous êtes des dieux
1930_02_02 C'est moi, n'ayez plus peur
1930_02_09 Sois vainqueur du mal
1930_02_16 Cherche bien, et tu verras
1930_02_23 Les œuvres de Dieu
1930_03_02 À la manière du monde
1930_03_09 Invitez-les à la noce
1930_03_16 De grâce et de vérité
1930_03_23 Des fils de lumière
1930_03_30 Avec puissance
1930_04_06 Et Jésus dit
1930_04_13 Maitre du sabbat
1930_04_20 Le Père et moi, nous sommes un
1930_04_27 Amenez-le-moi
1930_05_04 En pleine lumière
1930_05_11 Que tu entres
1930_05_18 Festoyer
1930_05_25 Vous valez plus qu'eux
1930_06_01 Salé au feu
1930_06_08 Celui qui entre
1930_06_15 Avant qu'Abraham fût
1930_06_22 Pour la nourriture
1930_06_29 L'été est proche
1930_07_06 Dans la maison de Simon
1930_08_31 Les conditions de croissance
1930_09_07 J'ai de quoi manger
1930_09_14 Demandez, cherchez et frappez
1930_09_21 D'Égypte
1930_09_28 Tous ne comprennent pas
1930_10_05 Jésus arrive
1930_10_12 Le Verbe raisonnable
1930_10_19 Le Père aime le Fils
1930_10_26 Le pain vivant
1930_11_02 Recevoir la Bonne Nouvelle
1930_11_09 Jésus, le voyant couché là
1930_11_16 Vous me reverrez
1930_11_23 Deux ou trois
1930_11_30 Enlevez la pierre
1930_12_07 À dire (Jean 8:26)
1930_12_14 Les mains et la tête (Jean 13:9)
1930_12_21 Les disciples s'approchèrent de Jésus (Matthieu 17:19)
1930_12_28 Je suis la vraie vigne (Jean 15:1)
1931_01_04 Vos noms (Luc 10:20)
1931_01_11 Sois purifié (Luc 5:13)
1931_01_18 Quand il virent l'étoile (Matthieu 2:10)
1931_01_25 Pourquoi tu ne penses pas à Dieu
1931_02_01 Honore ton père et ta mère (Exode 20:12)
1931_02_08 Le pain de la vie (Jean 6:35)
1931_02_15 La Loi des prophètes
1931_02_22 Gagner le monde entier (Matthieu 16:26)
1931_03_01 Heureux ceux qui pleurent (Matthieu 5:4)
1931_03_08 Il a habité parmi nous (Jean 1:14)
1931_03_15 Donne-moi à boire (Jean 4:7)
1931_03_22 Il célébra les noces de son fils (Matthieu 22:2)
1931_03_29 Je ne suis pas digne (Matthieu 8:8)
1931_04_05 Ils ont brûlé et, faute de racines, ils ont séché (Matthieu 13:6, Marc 4:6)
1931_04_12 Le Vivant parmi les morts (Luc 24:5)
1931_04_19 Va, appelle ton mari (Jean 4:16)
1931_04_26 La compréhension des Écritures (Luc 24:45)
1931_05_03 L'alpha et l'oméga (Apocalypse 22:13)
1931_05_10 Il cracha à terre (Jean 9:6)
1931_05_17 L'une sera prise, l'autre laissée (Matthieu 24:41)
1931_05_24 Veillez (Matthieu 26:41)
1931_06_07 Accomplir (Matthieu 5:17)
1931_06_14 Simon-Pierre répondit (Matthieu 16:16)
1931_06_21 Rabbouni, que je retrouve la vue!
1931_09_27 Mon âme est dégoutée de la vie
1931_10_04 Revêtez-vous de l'homme nouveau
1931_10_11 Donnez-nous de votre huile
1931_10_18 Le rapport entre deux lois
1931_10_25 En ces jours-là
1931_11_01 De nouveau
1931_11_08 Le Fils de l'homme s'en va
1931_11_15 Il n'éteindra pas
1931_11_22 Pour vous, qui suis-je?
1931_12_06 Je suis saisi de compassion pour cette foule
1931_12_13 Devant tout le peuple
1931_12_20 Selon ses œuvres
1931_12_27 Je garde sa parole
1932_01_03 De la mort à la vie
1932_01_10 Prends l'enfant
1932_01_17 Sauvés
1932_01_24 Amenez-le-moi
1932_01_31 Manifestation de la lumière vivante
1932_02_07 Ces petits
1932_02_14 Porter la nouvelle à ses disciples
1932_02_21 Mon amour ne passera pas
1932_02_28 Après cela
1932_03_06 Au temps de la fin
1932_03_13 Joindre à votre foi la vertu
1932_03_20 Que dois-je faire
1932_03_27 Digne de confiance dans la moindre chose
1932_04_03 Ils avaient fait un feu de braise
1932_04_10 Vie, lumière et liberté
1932_04_17 L'amour couvre et redresse
1932_04_24 Le livre scellé
1932_05_01 Quand tu étais jeune
1932_05_22 Gagner le monde entier
1932_05_29 L'ordre éternel
1932_06_05 Le bon grain
1932_06_12 Là il vit un homme
1932_06_19 Menez une vie raisonnable
1932_06_26 Peu sont élus
1932_07_03 Mettez la Parole en pratique
1932_07_10 Il le reçut avec joie
1932_09_04 Des idées précieuses
1932_09_18 La vraie vigne
1932_09_25 Transformation des nombres
1932_10_02 La brebis retrouvée
1932_10_09 Jésus fut conduit
1932_10_16 Entends-tu
1932_10_23 À la manière d'un enfant
1932_10_30 Résurrection
1932_11_06 Voici mon serviteur
1932_11_13 Aveugle de naissance
1932_11_20 Es-tu
1932_11_27 Il y avait un homme
1932_12_04 Il leur apparut
1932_12_11 Paroles de Vérité
1932_12_18 Le pain vivant
1932_12_25 L'esprit entrera
1933_01_01 Deux maitres
1933_01_08 C'est l'Esprit qui fait vivre
1933_01_15 Et elles se mirent à préparer leur lampe
1933_01_29 Car il est ressuscité
1933_02_05 La première place
1933_02_12 Il les envoya
1933_02_19 Il en tomba enfin dans la bonne terre
1933_02_26 Le bien et l'humanité
1933_03_05 Paix à cette maison
1933_03_12 Dans son amour
1933_03_19 Digne de confiance dans la moindre chose
1933_03_26 Ce qui vous revient, qui vous le donnera?
1933_04_02 La joie
1933_04_09 La connaissance de la vérité
1933_04_16 La vie éternelle
1933_04_23 Le gérant
1933_04_30 Les cinq pains d'orge
1933_05_07 Les bergers
1933_05_14 La femme vertueuse
1933_05_21 Dans la justice et dans le destin
1933_05_28 On ne dit pas
1933_06_11 Ton espérance
1933_06_25 Les dons les plus grands
1933_07_02 Le juste marche droit
1933_07_09 La Sagesse a bâti
1933_07_16 Venez manger
1933_07_23 Rien ne l'égale
1933_07_30 Lui qui a fait le ciel et la terre
1933_10_01 Ce qui est réalisable
1933_10_08 Les réalisations fondamentales
1933_10_15 Mon âme exulte
1933_10_22 Ne nous lassons pas de faire le bien (La voie du bien)
1933_10_29 Annoncer la bonne nouvelle
1933_11_05 Là aussi sera mon serviteur
1933_11_12 Travail et repos. Amour et Sagesse
1933_11_19 Origine et signification de la lampe
1933_11_26 Belle autant que la lune, brillante comme le soleil
1933_12_03 Debout et mange!
1933_12_10 La terre des vivants
1933_12_17 Le prisonnier libéré
1933_12_24 Que n'es-tu pour moi un frère
1933_12_31 Que mon âme vive
1934_01_14 Écoute, mon fils!
1934_01_21 Aime-la!
1934_01_28 La fournaise de feu ardent
1934_02_04 Ceux qui ont l'intelligence comprendront
1934_02_11 Écoutez-moi
1934_02_18 Des temps difficiles
1934_02_25 Si vous m'aimez
1934_03_04 Les préparations du cœur sont à l'homme
1934_03_11 Le Verbe
1934_03_18 Te voilà guéri
1934_03_25 Quel signe peux-tu nous donner?
1934_04_01 Les yeux du sage
1934_04_08 Voici ce que je pense
1934_04_15 Publiquement
1934_04_22 Trois concepts
1934_04_29 Le charbon brûlant
1934_05_06 Pour que les brebis aient la vie
1934_05_13 Le nombre 153
1934_05_20 Que votre cœur ne soit pas bouleversé
1934_05_27 Il y a un moment pour out
1934_06_03 Ce que tu as promis, tiens-le
1934_06_10 Un gamin sage
1934_06_17 Trois facteurs
1934_06_24 Je n'ai plus ma vie centrée sur moi-même
1934_07_08 Recevez l'Esprit Saint
1934_07_15 Naitre de nouveau
1934_07_22 Jette ton pain
1934_07_29 L'homme intérieur
1934_08_26 Celui qui fait la vérité
1934_09_02 Le bon grain
1934_09_09 Le glaive de l'Esprit
1934_09_23 Jésus fut aussi invité
1934_10_07 Avec quelle sorte de corps?
1934_10_14 Qu'ils sont beaux les pieds
1934_10_21 Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson
1934_10_28 Rassurez-vous
1934_11_04 Tout est possible
1934_11_11 Le royaume du Christ et de Dieu
1934_11_18 La vie vaut plus
1934_11_25 Le semeur et le moissonneur
1934_12_02 Souviens-toi de ton Créateur
1934_12_09 Les bonnes nouvelles
1934_12_16 Qu'il avait ressuscité
1935_01_06 Ils ramèneront tous vos frères
1935_01_13 L'enseignement de la seine doctrine
1935_01_20 Du fruit au centuple
1935_01_27 Ne vous inquiétez pas pour votre vie
1935_02_03 L'économe prudent
1935_02_10 Voici le pain vivant
1935_02_17 Soyez donc prodents
1935_02_24 J'ai regardé encore et j'ai vu
1935_03_03 Celui qui entend les paroles que je dis
1935_03_10 Il alla se mettre au service
1935_03_17 Une année favorable accordée par le Seigneur
1935_03_24 Tout ce que vous aurez lié sur la terre
1935_03_31 Celui qui reçoit l'enseignement de la Parole
1935_04_07 Aimer et être aimé
1935_04_14 Qu'elles sont belles, tes amours
1935_04_21 Si vous ne mangez pas
1935_04_28 L'un des Douze
1935_05_05 Jésus se manifesta encore
1935_05_12 Tes villes saintes
1935_06_16 Il m'a dit tout
1935_06_23 La femme infirme
1935_06_30 Devenir comme les enfants
1935_07_07 Le lendemain
1935_07_14 Il sera lié dans le ciel
1935_07_21 Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu
1935_09_08 C'est par lui que tout est venu à l'existance
1935_09_15 Quand tu étais jeune
1935_09_22 Pourquoi leur parles-tu en paraboles?
1935_09_29 Explique-nous cette parabole
1935_10_13 Je vais jeter les filets
1935_10_20 Ce qui est oublié
1935_10_27 Je me suis lavé et je vois
1935_11_03 Heureux les doux, car ils recevront la terre en héritage. Mouvement,
application et réalisation
1935_11_10 Ce qui est né de la chair
1935_11_17 L'ivraie
1935_11_24 Zachée, descends vite
1935_12_01 Va, appelle ton mari
1935_12_08 La douzième heure
1935_12_15 Pour que rien ne se perde
1935_12_22 Pour que les brebis aient la vie
1935_12_29 Je vous appelle mes amis
1936_01_05 C'est l'Esprit qui fait vivre
1936_01_12 Ne jugez pas d'après l'apparence
1936_01_19 Tout ce que j'ai entendu
1936_01_26 Qui es-tu?
1936_02_16 Ce qu'on connait et ce qu'on ne connait pas
1936_02_23 Afin d'être vraiment les fils
1936_03_01 Voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père
1936_03_08 Voici l'époux
1936_03_15 Ils recevront la terre en héritage
1936_03_22 Le Père m'aime
1936_03_29 Naitre de nouveau
1936_04_05 Parce que je vous dis cela
1936_04_12 Ils l'emmenèrent
1936_04_19 La lampe de ton corps
1936_04_26 Ce que l'on sème
1936_05_03 Il est donc permis de faire le bien
1936_07_05 Allez en Galilée
1936_09_27 Le plus grand dans le royaume des Cieux
1936_10_04 On manqua de vin
1936_10_11 Alléluia
1936_10_18 Alors, j'ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle
1937_01_03 Invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles
1937_01_10 Le monde de l'esprit, de l'âme, de la raison et du cœur
1937_01_17 Le royaume des Cieux
1937_01_24 Ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé
1937_01_31 Faire
1937_02_07 L'homme prévoyant
1937_02_14 Au commencement était le Verbe
1937_02_21 Pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu?
1937_02_28 Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant
1937_03_07 Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre
1937_03_14 Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance
1937_03_21 La femme de Loth
1937_03_28 L'économie de la nature
1937_04_04 L'enseignement de la seine doctrine
1937_04_11 La lumière et les ténèbres
1937_04_18 Une graine de moutarde
1937_04_25 Allons jusqu'à Bethléem
1937_05_02 Il disparut à leurs regards
1937_05_09 Un cœur nouveau
1937_05_16 Servitude et amitié
1937_05_30 Venez, et discutons
1937_06_06 S'enfuir à Tarsis
1937_06_13 Allumer une lampe
1937_06_20 La grandeur des petites choses et des grandes choses
1937_06_27 Aimez le Seigneur
1937_07_04 Pensez à la Lumière
1937_07_11 J'irai
1937_08_29 Celui que je regarde
1937_09_05 Celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère
1937_09_12 Bonté et équité
1937_09_19 Allez vers les sources pures
1937_09_26 À notre image, selon notre ressemblance
1937_10_03 Bal masqué
1937_10_10 Semblable à un filet
1937_10_17 La diversité dans la vie
1937_10_31 Ton frère était mort, et il est revenu à la vie
1937_11_07 La parole raisonnable
1937_11_14 Et ils furent incapables de trouver une réponse
1937_11_21 La lumière brille
1937_11_28 Les petits commandements
1937_12_05 Force, noblesse, lumière et bonté
1937_12_12 Amour matériel, réel et idéal
1937_12_19 La loi de la maitrise de soi
1937_12_26 Il y avait un homme
1938_01_02 Celui qui reçoit son témoignage
1938_01_09 Il se baissa de nouveau
1938_01_17 Le pain vivant
1938_01_23 Rien de nouveau sous le soleil
1938_01_30 L'amour nouveau
1938_02_06 Je vous l'ai fait connaître
1938_02_13 Reveillez-vous, vous qui dormez!
1938_02_20 Être mon disciple
1938_02_27 L'Esprit me souleva
1938_03_06 Réjouissez-vous plutôt et soyez à toujours dans l'allégresse
1938_03_13 Levant les mains, ils les bénit
1938_03_20 Au nom de Dieu
1938_03_27 Le bon poirier
1938_04_03 Il n'aura plus soif
1938_04_24 Toutes les nations
1938_05_01 Un centurion
1938_05_08 Celui qui ne prend pas sa croix
1938_05_15 Dis seulement une parole
1938_05_22 Que votre parole soit « oui », si c'est « oui », « non », si c'est « non »
1938_05_29 Tout est possible
1938_06_19 Les trois phases
1938_06_26 Et elle glorifia Dieu
1938_07_03 Heureux êtes-vous, si vous aimez Dieu!
1938_09_04 Demandez, cherchez, frappez
1938_09_11 Explique-nous cette parabole
1938_09_18 Le servir sans crainte
1938_09_25 Ce qu'il y a dans l'homme
1938_10_02 L'amour donne la vie
1938_10_16 Je suis allé cacher ton talent
1938_10_23 Deux maitres
1938_10_30 Le chemin incontournable
1938_11_06 Au nom de Dieu
1938_11_13 Nous viendrons
1938_12_04 Chez personne en Israël
1938_12_11 La loi de la foi
1938_12_18 Amour, bonté et justice
1938_12_25 Va en paix!
1939_01_08 Heureux seras-tu
1939_01_15 Je le placerai plus haut que tous mes biens
1939_01_22 Nul serviteur ne peut servir deux maitres
1939_01_29 Les deux servantes
1939_02_01 Que vos actes soit parfaits!
1939_02_05 Une religion juste
1939_02_12 Une femme de Samarie
1939_02_19 Être aimé
1939_03_05 Voir le royaume de Dieu
1939_03_12 Le rêve caché
1939_03_19 Aimer et croire en Dieu, croire en soi
1939_03_26 Je suis venu dans le monde
1939_04_02 À chaque jour suffit sa peine
1939_04_09 Se lever, revenir à la vie, ressusciter
1939_04_16 Ramasser et donner, asservissement et libération
1939_04_23 Ce qui est nouveau dans la vie
1939_04_30 L'amour en tant que milieu,en tant que force et en tant que possibilité
1939_05_07 Le droit divin
1939_05_14 La bénédiction de Dieu
1939_05_21 Celui qui sait et celui qui ne sait pas
1939_06_04 Le vrai homme
1939_06_11 Le jour du Seigneur
1939_06_18 Les nouvelles formes de l'Amour
1939_06_25 Toutes les langues des hommes et des anges
1939_07_02 Je dispose du Royaume en votre faveur
1939_07_09 Les contradictions artificielles
1939_09_03 La loi de l'homme contemporain
1939_09_10 Les forces et les temperaments chez l'homme
1939_09_24 La route des justes est lumière d'aurore
1939_10_01 Deux maitres
1939_10_08 Les forces puissantes dans la nature
1939_10_15 Louez le Seigneur
1939_11_05 Jésus appela ses douze disciples
1939_11_12 Les doux, les artisans de paix
1939_11_19 La femme qui enfante
1939_11_26 Il y avait là un homme
1939_12_03 Ce que nous connaissons
1939_12_10 Amour juste et fidèle
1939_12_17 Allez en Galilée
1939_12_24 Akasha et prana
1939_12_31 La place de la Vérité, de l'Amour et de la Justice chez l'homme
1940_01_07 Connaissance du sublime
1940_01_14 État des choses réel et idéal
1940_01_21 Si vous avez la foi
1940_01_28 Tu vas concevoir et enfanter un fils
1940_02_04 La lumière de l'Amour
1940_02_11 Gloire à Dieu au plus haut des cieux
1940_02_18 Le Verbe était Dieu
1940_02_25 Ce qui est vrai
1940_03_03 La vérité se fait jour
1940_03_10 Le plus sublime
1940_03_24 Liez et déliez!
1940_03_31 Pierre était avec eux, en train de se chauffer
1940_04_07 Près de la piscine
1940_04_14 L'arbre de la vie
1940_04_21 Quand vous me demanderez quelque chose
1940_04_28 Ce que mon Père a promis
1940_05_05 Perspective mathématique et état géométrique
1940_05_12 Le vieil homme et le nouvel homme
1940_05_19 Celui qui vient
1940_05_26 Les Juifs se divisèrent à cause de ces paroles
1940_06_02 Dieu est vrai
1940_06_09 La vie
1940_06_16 Le point de vue de la vie
1940_06_23 La nouvelle loi
1940_06_30 Heureux plutôt
1940_07_07 Lumière, chaleur et force
1940_07_14 Fidèle et véritable
1940_07_21 Ni sac ni bâton
1940_09_29 Le nouvel homme
1940_10_06 Quand l'enfant est né
1940_10_27 Le Verbe s'est fait chair
1940_11_03 À notre image, selon notre ressemblance
1940_11_10 Les cheveux comptés
1940_11_24 Le nouveau siècle
1940_12_01 Le vieux et le nouveau
1940_12_08 Le soir et le matin
1940_12_15 Une seule chose vous fait encore défaut
1940_12_22 Mise en pratique et travail
1940_12_29 Les nations mettront en son som leur espérance
1941_01_05 La Vierge concevra
1941_01_12 Une bonne nouvelle
1941_01_19 La nouveauté dans la vie
1941_01_26 Le plus jeune fils
1941_02_02 Amour et désamour
1941_02_09 Béni
1941_02_16 Afin que ta foi ne défaille pas
1941_02_23 Deux fils
1941_03_02 La paix soit avec vous!
1941_03_09 Ils seront rassasiés
1941_03_16 Ce qui sort de la bouche
1941_03_23 L'éducation
1941_03_30 Le royaume des Cieux est venu
1941_04_06 Ce sera délié
1941_04_13 La nouvelle révélation
1941_04_20 il vous donnera le Royaume
1941_04_27 Au commencement était le Verbe
1941_05_04 En lui était la vie
1941_05_11 Une seule chose te fait encore défaut
1941_05_18 Un mot
1941_05_25 Le trésor de l'homme
1941_06_01 Le Verbe s'est fait chair
1941_06_08 Sortir à la rencontre de l'Amour
1941_06_15 L'unique louange
1941_06_22 C'est l'Esprit qui fait vivre
1941_06_29 Jésus leur dit
1941_07_06 Trois points de vue
1941_07_13 Le vieil ordre et le nouvel ordre
1941_09_07 Le nœud
1941_09_28 Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende!
1941_10_05 Béni
1941_10_12 La vraie vigne
1941_10_19 L'un de Ses disciples
1941_10_26 Au commencement était le Verbe
1941_11_02 Travail extérieur et intérieur
1941_11_09 Me purifier
1941_11_16 Une petite expérience
1941_11_23 Heureux les doux
1941_11_30 Celui qui est né
1941_12_07 Beaucoup sont appelés
1941_12_14 Qui roulera la pierre
1941_12_21 Sages et désobéissants
1941_12_28 Il est au seuil de la porte!
1942_01_04 Celui qui fait la volonté de Dieu
1942_01_11 Le Verbe était Dieu
1942_01_18 Que votre cœur ne soit pas bouleversé
1942_01_25 Ne jugez pas, mais plantez
1942_02_01 Prends ton brancard
1942_02_08 Il écrivait
1942_02_15 Il fait vivre
1942_02_22 L'âme humaine
1942_03_01 Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu
1942_03_08 La vie, le chemin, la vérité
1942_03_22 Ils viennent auprès de Jésus
1942_03_29 Ayons une confession!
1942_04_05 Sois fidèle!
1942_04_12 Les enfants et le royaume de Dieu
1942_04_19 Le jour est venu
1942_04_26 La mauvaise compréhension des choses
1942_05_03 Arriver au monde
1942_05_10 La porte de l'Amour
1942_05_17 Ceux qui ont faim et soif
1942_05_24 La lumière brille
1942_06_07 Il a habité parmi nous
1942_06_14 Prudents et candides
1942_07_05 L'indivisible
1942_07_12 Nouvelle naissance
1942_07_19 Le chemin du bien - chemin de l'Amour
1942_07_26 Il te le rendra
1942_09_27 Manifestation
1942_10_04 L'harmonie et la disharmonie
1942_10_11 Principes mesurés et faits explicites
1942_10_18 Cherchez le Seigneur
1942_10_25 Bien-aimés
1942_11_01 Soyez parfaits
1942_11_08 je me ferai connaitre à lui
1942_11_15 La vie ne vaut-elle pas plus
1942_11_29 Lier et délier
1942_12_06 Les quatre choses
1942_12_13 Au commencement était l'Amour
1942_12_20 Cherchez le royaume de Dieu
1942_12_27 Demandez, cherchez, frappez
1943_01_03 La route des hommes droits
1943_01_24 De grâce et de vérité
1943_01_31 Dieu est lumière
1943_02_07 Ils seront tous instruits
1943_02_14 Lavés dans l'Amour
1943_02_21 Agréables à Dieu
1943_02_28 La Sagesse a bâti
1943_03_07 Les trois appels
1943_03_14 À temps et à contretemps
1943_03_21 Faites-vous des trésors
1943_03_28 La bonne école
1943_04_04 Les deux principes
1943_04_11 La Parole de Dieu
1943_04_25 Mouvement, études et travail
1943_05_02 Mouvement dans la nature
1943_05_09 Les quatre lois
1943_05_16 Bon serviteur et bon maitre
1943_05_23 Dans son Règne
1943_05_30 Le Père arrive
1943_06_06 Vrai, noble et juste
1943_06_13 Naitre de nouveau
1943_06_20 Dieu créa le ciel et la terre
1943_07_04 Revenir à la vie
1943_07_11 Illuminés par l'Amour
1943_07_18 La 2e année du primaire
1943_07_25 La loi et la liberté
1943_08_01 L'important dans la vie
1943_08_08 Talentueux
1943_10_10 La régénération perpétuelle
1943_10_17 Les trois chemins
1943_10_24 Être guéri
1943_10_31 Des choses de valeur
1943_11_14 En Son nom
1943_11_28 Trois choses importantes

hristoAdvanced Member
hristo
Posté(e) 7 avril 2017
Appel à mon peuple

1914 - 1944
1898_10_08 Appel à mon peuple – fils bulgares de la famille slave
appel.peuple.bulgare.slave.
    
Par mayakitanova,
3 août 2015 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 3 août 2015
Appel à mon peuple – 

https://fr.beinsaduno.net/

fils bulgares de la famille slave

Écoutez les paroles du Ciel : 

Frères et sœurs de la maison slave, famille de souffrance, tribu de discorde, âme et cœur
de l’avenir, vie et salut du présent, porteurs et protecteurs de la paix, fils du Royaume de
Dieu, écoutez la Parole: 

Le Ciel vous réserve une mission sacrée au Royaume de la Paix qui arrive et approche
avec son pouvoir de marquer un grand évènement dans la vie de ce monde; et, si vous
vous montrez fidèles dès maintenant à cette œuvre noble et sacrée qui vous attend,
alors, croyez-moi, l’Éternel des armées lui-même vous couronnera de la gloire et de la
grandeur de sa vie et inscrira vos noms dans les livres Suprêmes des mondes supérieurs
qui contribuent à l’œuvre suprême et sacrée du grand salut. Un avenir glorieux vous
attend; un avenir qui vient non pas pour détruire la vie mais pour la ressusciter dans sa
parfaite plénitude. Dans cette vie, tous les humains et les peuples choisis qui sont la
crème des nouvelles générations de la famille humaine sont appelés à y prendre part.
Votre temps approche, votre épreuve s’achève, l’heure de votre mission sonne et c’est le
moment pour ouvrir les yeux et entrer dans la vie douce qui arrive sur la terre souffrante. 

 
Je viens du Ciel, sous les ordres suprêmes de Dieu - votre Père céleste - qui m’envoie
avec la mission sacrée de vous mettre en garde contre le mauvais chemin et de vous
révéler la Vérité de la vie qui descend de sa demeure céleste de lumière éternelle pour
éclairer la raison, pour renouveler chaque cœur et pour soulever et renouveler tous les
esprits – les enfants de la vérité choisis et destinés à devenir le germe de l’humanité
Nouvelle dont la famille slave – la tribu de Juda – en sera le foyer. 

Le Seigneur du salut, l’Oint de Sion, le Roi Divin, le frère des souffrants arrivera dans toute
sa puissance et sa plénitude spirituelle et changera le visage de ce monde. Le temps
approche pour vous de prendre une place supérieure dans l’ordre des mondes supérieurs
sauvés, qui montent graduellement et sans détournement l’un après l’autre dans une
nouvelle région des mondes suprêmes supérieurs, dans les Cieux des ordonnances
divines où votre monde fera un pas en avant pour prendre la place qui lui est réservée
parmi d’autres par l’Évêque Suprême. Votre entrée dans ces nouveaux horizons infinis du
Nouveau Royaume des mondes éternels sera solennellement marquée par le signe que
fera le Maitre Suprême - Seigneur et Roi de tout. Il ira à votre rencontre accompagné de
tous les êtres angéliques, qui viendront vous accueillir avec joie et gaieté à titre de
concitoyens du Royaume Éternel dont la force et la gloire sont infinies. 

Ne décevez pas Dieu par votre comportement, ne doutez pas de Sa Vérité qu’il vous
apporte de la Demeure céleste en signe de Sa fidélité et de Son amour envers vous.
Éduquez-vous, revenez à la raison, soyez conscients de la vérité de la vie. Celui qui vous a
donné naissance veille sur vous. Son nom, vous le connaissez. Ne soyez pas indécis,
n’hésitez pas, mais rejetez derrière vous votre couardise et votre manque de foi et venez
vers la lumière éternelle de la vie pour comprendre le chemin éternel de Dieu Qui vous a
relevés des cendres du néant vers la gloire et la grandeur de l’immortalité. Ne vous
trompez pas, mais faites de la place pour Celui Qui vous insuffle la vie. Devant Lui, les
familles, les générations, les peuples ne périssent pas, mais se renouvèlent et renaissent
de ce même Esprit Éternel Qui ramène à l’ordre tout dans ce vaste univers Divin. Le
renouvèlement est un bonheur sublime grâce auquel vous êtes honorés à entrer dans le
chemin de la lumière où la paix et l’amour se trouvent à chaque pas. Il est le moteur
puissant et éternel de la vie qui soulève les esprits défaillants. Il est le chemin du salut
sur lequel entre l’humanité infortunée, appelée par le Ciel à un autre grand exploit par
lequel on achève ce qui est destiné d’arriver. 

Le chemin sur lequel je viens vous guider pour vous élever dans le Royaume de Dieu est
un chemin éternel ; c’est un chemin rempli de tous les bonheurs de la vie ; c’est le chemin
de l’ascension de tous les fils et êtres célestes avant la conception de cette éternité qui
n’a ni commencement ni fin. Parmi vous et le chemin des êtres Divins il y a un interstice
immense qui ne se mesure par aucune force puissante, mais il existe quand même un
lien invisible qui relie tout dans une fraternité inséparable. Ce lien est l’amour de l’Éternel
et invisible Dieu – la Source de la vie. 

Cet amour irrésistible de Celui qui vous aime et prend soin de vous, m’a appelé d’en haut
pour venir à votre aide pendant ces temps intenses, qui arrivent pour la dernière fois dans
ce monde. 

Il y a devant vous un grand danger qui s’apprête à détruire toute chose sacrée et plantée
par la main de votre Père Céleste. C’est pour cela que je suis venu dans ce monde pour
vous guider en personne pendant cette minute la plus dangereuse de la vie. Soyez des
hommes fermes et inflexibles, fidèles à votre mission, prêts pour la bataille. Chacun
d’entre vous doit faire les sacrifices nécessaires pour que la vérité règne. C’est un
moment propice pour montrer que vous êtes une tribu choisie, une graine Royale, un
peuple guidé par l’Éternel des armées. 

Je viens à l’aide de la tribu slave qui règnera sur tous ses ennemis et adversaires qui
l’empêchent d’avancer sur son chemin du savoir noble qu’elle s’efforce d’atteindre et
dans la tâche qui lui est assignée par la Providence Suprême. Le temps est proche et à la
porte de ce monde. La vérité triomphera et règnera dans sa pleine beauté et grâce qui
illuminera le visage de ce monde d’une aurore céleste. Voici le jour de la Vérité qui vous a
donné naissance pour Sa gloire. Écoutez Sa Voix, Il vient du Ciel, levez les yeux et
regardez ce qui vous attend ; ouvrez les oreilles et écoutez les chansons douces, les
hymnes plaisants, les anthems majestueux, les chansons des êtres angéliques qui se
préparent pour cette journée glorieuse. 

Écoutez, la fidélité est le premier pas lorsqu’on entre dans la nouvelle vie, elle est la
première condition à la porte étroite de l’accueil, elle est le premier fruit de l’Amour que
vous devrez offrir devant le Foyer de l’autel du Père. Il ne reste plus de temps à perdre
dans de vaines discordes du passé qui ne vous sera profitable que si vous prenez
l’exemple de ses erreurs pour corriger les erreurs d’aujourd’hui. Votre renaissance a grand
besoin de vertus pures qui manquent. À présent, elle est superficielle, temporaire et vaine,
car elle ne peut pas porter les bons fruits qu’on attend d’elle. Ce peuple a un besoin criant
d’être géré et gouverné par des principes sacrés et pieux, nécessaires à sa réussite. Ces
principes ont été posés il y a très longtemps par Dieu Qui veille à l’amélioration de toutes
ses familles ; et ces principes sont semés dans votre âme. À la renaissance des peuples,
la raison et le cœur doivent évoluer en parallèle, l’amour et la vertu – ensemble, la force et
la raison gouvernent et guident de concert le chemin de leurs bonnes aspirations. En
dehors de ces conditions, tout est perdu à jamais pour eux. C’est pour cela qu’il faut
s’arrêter et réfléchir à la situation dans laquelle vous vous trouvez, pour éviter la
destruction totale qui vous menace déjà de tout près. 

J’arrive dans ce monde corrompu et dans cette minute importante pour exercer
l’influence nécessaire, pour vous détourner du chemin de la perdition, sur lequel les
peuples de la terre se ruent à la légère. Sachez que, si vous rejetez mes conseils
bienveillants et si vous vous opposez à mes prescriptions Divines que je vous donne, car
vous êtes près de Mon cœur, j’utiliserai alors d’autres mesures beaucoup plus méchantes
que je suis mandaté d’appliquer en réponse à votre désobéissance aux commandements
sacrés de Dieu. Vous êtes sous ma tutelle et je dois vous gouverner et vous éduquer
dans la Parole de la Vérité. Je suis votre gardien et guide suprême parmi les êtres
Célestes. Lorsque j’ai accepté la tâche d’être votre protecteur, je prévoyais tous les
obstacles que le temps allait produire avant que je ne vous amène en lieu sûr. Je
connaissais les obstacles et les échecs que j’allais rencontrer avec vous dans ce grand
combat, mais Mon esprit n’a pas renoncé à la mission. Mon amour pour vous m’a
ordonné une responsabilité sacrée et j’ai accepté de vous prendre sous ma protection
sacrée. Dans le passé lointain, votre esprit ne possédait aucune beauté qui pouvait attirer
mon affection. Vous possédiez une allure répugnante et ceux qui posaient leurs yeux sur
vous étaient repoussés par votre cœur grossier. Pour cette mauvaise imperfection Je ne
vous ai pas rejetés, ni ne vous ai détestés pour l’allure grossière qui habillait votre âme,
mais je vous ai aimés de tout mon esprit bienveillant qui a pénétré votre âme et
commencé à chercher une vertu Divine quelconque, un trait noble, pour qu’il puisse le
cultiver et le fructifier afin qu’il porte fruit en abondance et créé en vous un
comportement pur, sacré et noble, pour vous rendre dignes d’entrer dans la famille des
premiers peuples que l’Éternel des armées a choisis pour faire sa volonté éternelle et
sainte. Aujourd’hui, il est temps de décider du sort de ce monde corrompu dans lequel le
Ciel vient apporter un changement radical et majestueux et cela arrivera bientôt, dans le
Nouveau siècle qui approche pour écrire de nouvelles pages sur le visage de la terre.
C’est pour cela que je souhaite vous préparer, car vous êtes en arrière à cause de vos
crimes actuels et des anciens péchés de votre peuple, pour lesquels d’innombrables
victimes et souffrances ont été nécessaires pour laver et épurer votre répugnance
dégoutante, avec laquelle vous avez mis Dieu en colère, et il vous a tourné le dos et vous
a laissés à l’épreuve pénible qui a duré des siècles, pour que vous reconnaissiez vos
péchés et vous repentiez pour avoir brisé les liens de Son amour. Mais la Colère de Dieu
n’est pas éternelle ; Sa miséricorde est dans les familles, sa grâce est éternelle pour ceux
qui l’aiment et sa bienveillance ne se retire pas. Il vous guide dans ces temps sombres
d’une main ferme et son œil a veillé sur vous pendant que vous traversiez les chemins
périlleux de ce monde. Dans cette tâche, Moi, votre Protecteur Suprême, j’ai eu à faire de
grands efforts et sacrifices pour redresser votre passé, pour vous éduquer et vous
habiller dans la beauté de l’éternel qui vous est destiné. Pour cela, j’ai eu la bonne volonté
de faire venir de loin, de l’autre bout des cieux, les deux frères, lumière de la famille slave,
et de leur donner la Parole de la Vérité et la Parole de la Vie, pour vous l’apporter et vous
apprendre mon chemin qui vous mènera vers la Lumière Éternelle que j’habite ; la même
lumière de la vie que je vous ai offerte pour que vous passiez à la postérité, et que le
monde n’a pas acceptée, mais a rejetée et a livré mon oint du testament, Jésus, aux
insultes et à la mort, car les actions de cette famille étaient mauvaises. Cependant, ceux
qui ne respectaient pas Mon testament ont eu leur récompense pour leurs violations et, à
partir de maintenant, tout s’achève. La justice est invariable, mon Père est Éternel, son
travail presse, vous êtes Mon peuple. Dieu a cherché une demeure pour Soi-même et Son
choix est tombé sur la famille slave, que le Ciel a aimée pour sa vertu Divine. C’est pour
cela que je vous ai envoyé Mes deux serviteurs, pour vous apporter l’heureuse nouvelle
de quitter l’obscurité des dieux païens. Et il y eut une grande joie dans les mondes de la
lumière, lorsque Dieu a apposé son sceau sur vous et a posé Son Esprit dans votre cœur
en signe de testament éternel. Et je suis apparu à votre Gouverneur qui était alors au
pouvoir et je lui ai annoncé la Volonté du Ciel d’accepter Mes Messagers du Nouveau
testament et il a écouté ma voix et il a eu l’honneur devant Moi de devenir le père de votre
renaissance spirituelle. Et je vous dis que, dans la famille slave, il n’y a pas eu de plus
humble et de plus sincère Gouverneur que lui, qui a accepté la promesse donnée avec
une foi inébranlable et, tout comme Abraham qui n’a pas épargné son fils, mais l’a sacrifié
vivant au nom de Dieu, votre Gouverneur et père de la famille slave s’est montré aussi
pieux en sacrifiant les yeux de son ainé, une offrande spéciale pour Dieu, en signe de sa
fidélité éternelle envers Lui. Et à partir de ce jour s’est réalisée votre mission de l’Éternel
des armées qui, dans Sa sagesse infinie, a bien voulu glorifier avec vous toute la famille
slave, dans laquelle Dieu Tout-Puissant vit pour toujours et à laquelle il accorde la
première place dans Son Royaume, qui arrive déjà dans ce monde souffrant. Comprenez
la vérité éternelle que l’élévation de la famille slave est une élévation nécessaire pour
tous, que Dieu fait lui-même pour son Élu, le Seigneur du Salut, Qui apparaitra dans sa
pleine Gloire et Force pour rétablir le Royaume éternel de la Paix - le Royaume de Dieu sur
la terre. Et celui qui conteste votre primauté maintenant, Dieu le dit lui-même, conteste la
Mienne, car j’ai le pouvoir de donner la Mienne à qui je veux et, si j’offre Ma bonne
volonté, qui daigne s’opposer à Moi et Me dire quoi faire ? Celui qui daigne, qu’il vienne ici
pour essayer sa force et il verra. Je suis Un et Ma parole est éternelle et je suis fidèle
dans toutes Mes voies. Ma Parole est irréfutable. Dieu est votre gouverneur. Il est votre
époux qui vous envoie Ses offrandes, qui éprouve de la joie pour vous, comme un marié,
pour l’amour que vous avez accepté avec sincérité de Lui, Qui est le Roi des rois et le
Seigneur des seigneurs. Voilà pourquoi je viens des endroits qui précèdent l’éternité pour
vous inciter à mener une vie saine et pieuse, pour vous mettre en garde contre le péché
que vous pourriez commettre encore une fois malgré la volonté suprême du Ciel qui vous
rejetterait comme dans le passé, quand vos crimes ont irrité Dieu et qu’Il vous a laissé
tomber sous les pieds de vos ennemis, qui sont venus de loin pour vous punir pour vos
crimes et pour faire la volonté du Juge suprême sur vous. Mais dans votre déchéance
d’autrefois, Mon Amour est venu à votre aide, car vous n’étiez pas complètement rejetés
du visage de Celui qui vous avait choisis. À l’époque du joug qui a duré des siècles, je
vous guidais sans relâche dans la voie de la patience et de l’humilité et je vous apprenais
à corriger votre vie, à comprendre vos pêchés, à vous repentir et à vous tourner vers votre
Seigneur Dieu de tout votre cœur, avec qui vous lient les liens de mariage d’une vie pure
et chaste. Dans toutes vos souffrances et épreuves, je vous appuyais de Ma main et je
donnais de la force et de la puissance à votre esprit pour ne pas vous décourager
complètement et vous noyer dans la vase du désespoir. De toutes mes forces, je me suis
mis à créer en vous une âme pure et chaste, d’un comportement Divin. À la fin de votre
longue épreuve, lorsque le Ciel a décidé, selon la providence de Dieu, de vous libérer du
joug pénible, j’ai été le premier à avoir insisté de vous libérer, car je croyais que vous
voudriez profiter de la grâce accordée pour corriger le passé ; cependant vous avez
abusé des cadeaux de la liberté. Malgré cela, j’ai commencé votre libération en mettant à
l’œuvre toutes mes forces puissantes à travailler partout pour l’atteinte et la réalisation
de la grande pensée que je dois achever dans les plus brefs délais dans le temps qui
attend mes ordres suprêmes, mais vos discordes, votre mode de vie nouvellement
débauché empêchent l’idée sainte qui me tient à cœur pour votre bien et pour le bien de
toute la famille humaine ; mais tout a ses limites, cela vous devez le savoir. Pendant les
dernières années de votre nouvelle vie, je vous ai guidés en sécurité jusqu’à cet instant et
j’ai fait les plus grands efforts pour vous protéger de dangers périlleux. Remerciez Dieu
de ce que je ne peux pas être vaincu. Le temps approche, et c’est maintenant que vous
essaierez Ma Force, et vous verrez que Je suis Dieu qui ne se trompe pas, mais vous êtes
un peuple intraitable qui ne sait pas où est son bien. 

La faiblesse de votre âme est la désunion totale et le désaccord, ce qui empêche l’œuvre
sacrée de la famille slave, mais je suis fidèle dans mon œuvre à Celui Qui M’envoie. Pour
Lui, les obstacles et les difficultés n’existent pas, Sa volonté est éternelle et inflexible, et
tout ce qu’il a dit arrivera, mais pas de vos jours, et si vous retournez en arrière, comme le
peuple d’Israël dans le désert, vous laisserez vos ossements, tout comme eux, à cause
de votre couardise et manque de foi total. Mais la nouvelle génération, que l’Éternel des
Forces soulèvera lui-même, accomplira Ses intentions, destinées à se réaliser. Vous
pouvez entraver le progrès de votre travail, si vous vous adonnez à la vie dissipée des
peuples dépravés, et cela me fait veiller davantage sur vous, pour vous garder de ne pas
revenir en arrière sur vos pas et tomber dans les rets du malin, ce qui vous couterait la
vie. Cela m’a fait descendre parmi vous, pour effacer et éliminer la haine infernale entre
vous et vos frères qui ont sacrifié pour vous des vies humaines innombrables ; c’est la
sainte Russie, à laquelle Dieu a réservé un grand avenir pour qu’elle fasse Sa volonté au
nom de votre gloire et la gloire de Son Royaume. Elle vous rendra hommage comme
Abraham à Melchisédech qui l’a béni. Elle vous doit sa force et sa gloire et telles sont les
ordonnances Divines : l’un sème, l’autre récolte et, à la fin, ils prennent tous part à la
grâce Divine. Aujourd’hui, la haine infernale est en train d’être éliminée, le cours des
évènements change, les forces infernales battent en retraite devant les premières forces
sur le champ de bataille, les violateurs de la paix de Dieu seront punis partout et Sa
justice sera rétablie sur la terre. Le Royaume que je viens rétablir n’est pas celui de la
haine, mais de l’amour ; levez les yeux et comprenez que c’est le temps de la moisson.
Bientôt, je ratifierai la vérité de mes paroles Divines. Encore un grand exploit et tous les
cœurs trembleront et les spéculations du monde finiront une fois pour toutes. Le Ciel, en
signe de sa bienveillance, vous a donné une grande miséricorde et son amour en gage
sacré qui est gardé parmi vous. À partir de ce jour, où la réponse est donnée, commence
votre rédemption et je vous préviens de préserver ce que je suis en train de bâtir, et de ne
pas le démolir, car c’est sacré, et si vous essayez de commettre des sacrilèges, je
laisserai trois malheurs sur vous : famine, épidémies et ruine, et je ne vous épargnerai
pas, mais je vous jugerai et vous vous souviendrez toujours que c’est Dieu qui a parlé.
Gardez Ma parole. En ce gage, que je vous ai confié, repose votre avenir, c’est le
fondement sacré de votre maison, l’espoir et la vie de votre famille. Écoute-moi, famille
slave, et sois témoin de ma parole. 
 

Je m’adresse à vous - mes serviteurs, chefs, enseignants, et à vous - érudits, pharisiens et


hypocrites, et je vous ordonne de ne pas corrompre mon peuple que je vous ai confié.
N’allez pas sur les mauvais chemins, il est temps de repenser votre vie, menez mon
peuple sur le chemin de la vérité et ne le trompez pas, aidez les faibles dans leurs
difficultés et n’insultez pas les pauvres. Laissez les crimes, rejetez l’injustice, laissez la
débauche, car Dieu ne peut pas supporter ces actes répugnants qui ont lieu partout
devant Lui. Sa patience a dépassé ses limites et je suis appelé à mettre fin à ce mal
inguérissable. Pensez-y, tant que vous en avez encore le temps, car l’heure approche et,
bientôt, ce sera trop tard pour me trouver. Pensez au manque de foi que vous éprouvez
délibérément et qui ne vous apportera aucun bien. Voilà que je descends pour la
deuxième fois depuis que vous êtes devenus mon peuple, pour voir de mes yeux
comment vous êtes, comment vous vivez, et mon esprit est ému par l’image triste que je
vois. Vous êtes à plaindre, car j’ai sacrifié pour vous tout ce que j’avais acquis : vie, gloire
et honneur, pourtant vous avez abusé de Ma bonté et de Mon amour. 

Devant moi, il y a beaucoup de vos frères et sœurs, violés et grugés par vous-mêmes.
Allez vers eux, confessez-leur vos pêchés et faites la paix chacun d’entre vous avec son
prochain. Le jour, quand je viens me révéler dans Ma pleine gloire, je veux que ce soit un
jour de joie et non un jour de peine, un jour consacré à Mon Dieu. 

Je suis Elohil, 

l’ange du testament de Dieu. 

Transmis le 8 octobre 1898. 

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Le grain de blé 

1914 - 1944
1914_03_23 Le grain de blé
    
Par mayakitanova,
21 avril 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 21 avril 2017
Le grain de blé

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Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ;

Mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit

(Jean 12, 24)

Le grain de blé est le symbole de l’âme humaine. Il représente un élément essentiel de


l’histoire du développement de la nature. Suivre la trace de son histoire vous fera
comprendre l’histoire de l’âme humaine… Il tombe en terre et meurt, il germe, croît et
donne des graines, à l’image des processus qui se déroulent dans l’âme humaine. Pour
vous, le grain de blé est probablement quelque chose de très insignifiant, sans valeur :
seize millièmes de kilogramme ! Comment évaluer son prix sachant qu’un kilogramme
coûte un sou ? Mais il contient de telles forces potentielles et un tel esprit d’abnégation
qu’il nourrit ainsi les autres et lui-même. Quand vous êtes à table, vous ne pensez pas au
grain de blé : quelle joie il insuffle en vous, quelles pensées il nourrit, quelle est son
origine ? Ni les hommes, ni mêmes les poules ne l’apprécient, personne ne l’estime, et
pourtant il fait partie des plus grandes énigmes au monde.

Que se cache-t-il dans le grain de blé ? C’est le symbole de la vie. Prenons la lettre
cyrillique Ж (J) par laquelle commence ce mot[1], elle représente parfaitement ce grain
de blé : en bas, deux pédoncules, les racines ; en haut, deux branches. Lorsqu’il est semé,
il nous indique vers où nous devons tendre. Le grain de blé nous dit d’aller vers celui qui
nous a créés : le Seigneur ; et, pour aller vers Lui, il faut nous développer, éclore, donner
des fruits pour le reste du monde, « aider et se sacrifier pour ses proches, comme moi je
le fais ». C’est pourquoi Jésus dit aussi : « Je suis le pain vivant qui descend du Ciel. »
(Jean 6, 51) Ce même pain qui provient d’un grain de blé.

Les hommes aujourd’hui disent que leur vie est misérable, tous sont mécontents, les rois
et les serviteurs. Du plus haut placé jusqu’à celui qui se trouve tout en bas, tous veulent
quelque chose et même s’ils l’obtiennent, ils sont toujours mécontents et veulent encore
autre chose. Demandez-leur pourquoi ils sont mécontents : ils sont à la recherche de
quelque chose de plus.

Mais revenons à l’histoire du grain de blé. Que diriez-vous à sa place, une fois semé en
terre ? Vous diriez : « C’en est fini de moi, ma vie est terminée ! » Mais le grain de blé a
plus de foi que nous. Enterré dans la terre, il se décompose, mais il saisit le langage du
soleil et lorsque ses premiers rayons le touchent, il se dit : « Je ne mourrai pas, je
ressusciterai et je produirai des fruits pour les autres. » Et grâce à l’énergie qui naît en lui,
il se tourne vers le soleil, s’ouvre, mûrit. Mais les hommes ne le laissent pas en paix : ils le
coupent à la faucille, et ce n’est pas la fin de ses souffrances ! Après la moisson, il est lié
en botte qui, à son tour, est transpercée par une fourche et jetée dans une carriole.
Apporté au moulin, il est écrasé entre d’énormes pierres, et battu par des machines tirées
par des chevaux. Que penseriez-vous si vous étiez à sa place ? La vie humaine se déroule
de manière semblable.

Vous vous demandez pourquoi il est nécessaire de passer par tout cela. On doit
comprendre le sens de l’exemple du grain de blé : les machines et les sabots des chevaux
l’écrasent, puis il termine dans un silo, mais ses souffrances ne sont pas terminées : il est
passé au tamis, l’ivraie tombe en bas, le bon grain reste en haut ; il est chargé dans des
sacs puis envoyé au moulin pour être écrasé en poudre sous les pierres.

À sa place, vous diriez : « Ce n’est pas une vie, ce n’est pas une création divine ! » Mais le
grain de blé a une grande patience, il dit : « Vous allez voir quel est mon destin ». Moulu
en farine, il est emporté à la maison, mais sans être laissé en paix, le voici de nouveau
passé au tamis dans la cuisine, une partie est jetée à la poubelle, une autre sert à
préparer la pâte. À la place du grain de blé, vous diriez : « Nos souffrances sont enfin
finies ». Mais lorsque la pâte lève, elle va au four pour en ressortir transformée en pain
savoureux. De nouveau, vous diriez alors : « Notre peine est finie pour de bon », mais un
peu de temps passe et on rompt le pain pour le manger. Ainsi le grain arrive dans
l’estomac, se diffuse dans le sang, touche notre esprit et que nous arrive-t-il ? Dans notre
cerveau naissent des pensées grandioses, dans notre cœur, un désir nouveau. Le grain
porte l’habit qui revêt nos émotions, il se déverse dans la plume des écrivains et des
poètes, dans l’archet du violoniste.

Voici ce qu’apporte le grain de blé, et s’il n’avait pas enduré ce cycle de transformation,
nous n’aurions jamais goûté ces belles créations de la nature. Pourquoi ? Parce que le
grain de blé nous donne la force d’observer et de voir. C’est pourquoi Jésus a dit : « Je
suis le pain vivant ». Pour être vivant, l’homme doit être en interaction avec son
environnement, s’enraciner en lui, aider et se faire aider. Comme le grain de blé, nous
devons aussi traverser ce cycle, nous sacrifier de la même manière ; et ce sacrifice n’est
pas si insurmontable !

Examinons maintenant l’histoire du Christ et celle du peuple juif. Comment expliquer


cette contradiction : un pays attend des milliers d’années son Messie, son Roi, censé
venir le délivrer, et lorsqu’il se manifeste, les pharisiens et les élites juives sont les
premiers à se plaindre de lui ! Vous direz que si le Christ venait à notre époque, vous le
recevriez mieux. J’en doute et je vous en donne une preuve : regardez comment l’homme
agit envers sa femme et elle avec lui, pour savoir comment vous agiriez face au Christ.
Quand la vérité se manifeste dans le monde, elle n’est pas revêtue d’une tenue de fête,
mais du vêtement le plus modeste, c’est pourquoi le Christ est apparu au peuple juif sous
cette forme simple. C’est la raison pour laquelle les hommes ne peuvent pas voir la vérité,
ce sont les lois de ce monde.

Mais il existe une autre loi qui se manifeste dans la lumière du soleil. Lorsqu’il éclaire
toutes les créatures sur la terre, la lumière qui engendre la joie et la gaîté chez un homme,
crée de la haine et de la rancœur chez d’autres ; elle incite les uns à la bienveillance et les
autres à la férocité. Quant au loup, la lumière et la chaleur l’incitent à épier les brebis pour
les dévorer ; sur un voleur, leur effet le pousse à chercher à dérober votre argent ; sur
quelqu’un qui veut faire le bien, elles le poussent à trouver un malheureux pour l’aider.
Donnez un grain de blé à une poule, elle fera un beau plumage ; donnez-le au cochon, il
soignera son poil ; donnez-le au loup, il aiguisera ses dents et ses griffes ; donnez-le au
poisson, il fera de belles écailles. Les physiologistes ne peuvent pas expliquer ce
processus. Chaque être assimile la nourriture, la chaleur et la lumière selon son
développement et son discernement. Vous comprendrez cette loi si vous expérimentez
ces deux mondes opposés. On ne peut pas vous expliquer pourquoi le mal existe en
l’homme, pourquoi il préfère la haine à l’amour, le mensonge à la vérité, cela ne peut être
expliqué ; beaucoup de « pourquoi ? » resteront inexpliqués. Le mot bulgare « pourquoi »
(защо) est un point d’interrogation qui sous-entend « je veux ». Pourquoi vouloir ? À
cause de cette loi qui nous pousse à nous développer, à avancer.

 
Jésus dit que si le grain de blé, tombé en terre ne meurt pas, alors il demeure seul.
Qu’est-ce que la solitude ? C’est la pire souffrance qui peut accabler l’homme. Le sens de
la vie, c’est de se multiplier. Toutes les souffrances au monde sont engendrées par le fait
que les hommes désirent vivre uniquement pour eux. Le mal naît toujours du désir de
rester seul et d’être le centre du monde, ce qui est contraire aux lois divines. Nos pensées
et nos aspirations n’aboutissent pas, car elles sont bâties sur du sable. Nous pouvons
être heureux dans ce monde justement si nous vivons pour le Seigneur ; et nous devons
vivre pour Lui. L’explication se trouve dans la nature : quand le soleil se lève, il éclaire tout
le monde car il aime tout le monde ; il est attentif à toutes les créatures, des moins
évoluées aux plus évoluées, c’est pourquoi tous se tournent vers lui. Cette énergie qui
vous anime et vous élève vient de lui, mais le Soleil nous dit-il que nous devons entrer en
lui ? Il nous enseigne au contraire à bénéficier de ce qu’il nous donne, et à propager la
lumière sur ceux qui nous entourent, comme lui-même illumine le monde.

Certaines idées trompeuses s’accrochent à nous, confortées par notre individualisme. Si


par exemple vous pénétrez dans une pièce qui a une seule fenêtre, mais dans laquelle se
trouvent vingt ou trente invités, vous leur direz : « Vous n’avez pas le droit de rester devant
la fenêtre, il n’y a que moi qui peux regarder », et en regardant le soleil, vous privez tous
les autres de sa lumière. Alors que vous devez au contraire les appeler pour le
contempler, leur montrer le chemin pour sortir de cette maison et voir la lumière. Il n’est
pas conseillé de retenir beaucoup de personnes chez soi, car elles ne peuvent pas toutes
en même temps profiter de la lumière et de la chaleur ; il faut les emmener dehors. C’est
pourquoi Jésus dit : « Celui qui s’adore lui-même, doit sortir dehors » et à un autre endroit
: « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi » (Matthieu 10, 37).
Par conséquent, si quelqu’un est trop près de la fenêtre, il masquera tout l’horizon aux
autres ; tenez-vous vingt à trente pas en arrière. C’est ainsi ! Par ces mots, Jésus
enseigne que la vie ne se limite pas aux biens matériels : ils sont un simple moyen, tout
comme les manuels, les cahiers, les stylos sont un outil, une aide pour les élèves. N’allez
pas penser que le Seigneur vous destine uniquement ces outils insignifiants. Il vous a
préparé des moyens grandioses. Demandez à une grenouille quelle est sa conception de
la vie, elle dira : « J’aimerais voir voler plus de mouches au-dessus de ma mare et plus
près de moi pour pouvoir les attraper ». Et si vous la voyez patienter en silence, sachez
qu’elle observe les mouches, pour attraper celles qui s’approchent suffisamment près :
c’est sa conception de la vie.

Sur les degrés de cette échelle, ne nous considérons pas au sommet de notre
développement ; sur cette échelle de développement, entre nous et le but à atteindre, il y
a encore beaucoup de chemin à parcourir. La distance entre les hommes et les anges est
grande et de ce point de vue, elle est aussi grande que la distance entre un têtard et
l’homme. Du point de vue des anges, nous sommes encore de petites grenouilles !

 
Certains rétorquent : « Mais les hommes, ne sont-ils pas créés à l’image de Dieu ? » Oui !
Mais ils n’ont pas encore atteint cette ressemblance. Voyez comment nous agissons.
Pour pouvoir affirmer : « Nous sommes faits à l’image de Dieu », nous devons incarner les
vertus divines : bonté, amour, sagesse, vérité. La bonté exclut la malveillance, l’amour
exclut la haine, la sagesse exclut la folie, la vérité exclut le mensonge. Si ces défauts
nous sont étrangers, nous sommes à l’image de Dieu, sinon, nous sommes encore de
petites grenouilles. Je n’ai rien contre cette petite grenouille, elle a pour objectif de
manger des mouches. Et pourquoi ? Parce que, comme la mouche, elle aspire à voler
dans les airs et désire assimiler les vibrations de la mouche, pour les développer et
s’envoler. Pourquoi le loup mange-t-il des brebis ? Il doit les manger pour devenir doux ;
en mangeant de bonnes choses, nous devenons bons également. Pour jouer un rôle
d’amour parfait, des acteurs ont expérimenté de se nourrir longtemps de viande de
mouton, car cette viande prédispose à cette sensation. Donc, le loup a le droit de manger
des brebis s’il veut devenir plus doux ; et cela se réalise car maintenant le loup est
beaucoup plus doux qu’autrefois. Et quant à ceux qui mangent du mouton et de la
volaille, je vous dirai que, par la viande de mouton, ils veulent devenir plus beaux et par la
viande de volaille, ils veulent devenir ailés comme les anges. Vous avez le droit de vous
en nourrir, le mal n’est pas dans cette nourriture. L’interdiction de toucher certains types
de nourriture est motivée par l’intention de ne pas faire souffrir la créature que l’on
mange. Je vous dis que vous pouvez en manger, mais à quelle condition ? Dans le
poulailler, si la poule que vous attrapez ne crie pas, alors vous pouvez la manger ; si elle
crie, laissez la tranquille. Il en est de même avec la brebis : si elle crie, laissez-la, elle veut
vivre ! Donc, vous devez leur poser la question, demander quelle brebis, quelle poule veut
vivre en vous.

Le Christ dit : « Je suis le pain vivant qui descend du ciel. Celui qui mangera de ce pain
vivra pour l’éternité. » (Jean 6, 51) Pour comprendre les paroles du Christ, nous devons
nous purifier, purifier notre regard et notre intellect. Notre intellect est une arme
formidable s’il est bien utilisé, mais il devient une arme très dangereuse si on ne sait pas
l’employer. Si vous retournez la terre d’un champ qui n’est pas semé, c’est votre droit ;
vous suivez une loi naturelle. Mais si vous retournez la terre d’un champ déjà semé, vous
faites une faute. Certains diront : « Nous devons raisonner et avoir un esprit critique, car il
n’y pas de science sans esprit critique. » Exercer son esprit critique, oui, mais comment ?
Comme un chirurgien : pour opérer un organe malade je comprends qu’il est utile, mais
pour opérer un organe sain, je ne le comprends pas. Être un tel chirurgien n’est pas
difficile, n’importe qui peut découper une jambe avec une scie, mais peu savent réaliser
cet acte comme une vraie opération chirurgicale. Pour le réussir, il faut s’imprégner de la
loi de la bonté et de l’amour.

Quand je vous parle d’amour, ne pensez pas que je prêche un enseignement paisible et
tranquille ; celui qui veut aimer doit passer par les plus grandes souffrances du monde ;
celui qui n’a pas souffert ne peut pas vivre ce principe divin de l’amour. Pour aimer Dieu,
nous devons être prêts à nous sacrifier comme Dieu se sacrifie pour nous. Pour Le
connaître, vous dites : « Seigneur, donne-nous ce qu’il nous faut ! », « Donne-nous, donne-
nous, donne-nous ! » On n’entend que cet appel d’un bout à l’autre de la terre. Jamais
l’argent n’a été aussi bon marché que maintenant ; chacun de nous gagne trois, quatre
fois plus que les gens d’autrefois, mais cela ne nous suffit toujours pas. L’argent est
déprécié, car le prix des choses n’a plus aucun rapport avec lui, sinon il aurait suffi de
demander du blé, du mais, des poires, des pommes. Vous dites : « Seigneur, je veux être
beau, riche. » Vous voulez posséder beaucoup de choses sans voir les tourments qu’elles
vous apporteront : une fois riches, des envieux projetteront des actions malveillantes à
votre égard, et pour vous protéger il vous faudra, comme les riches américains, avoir trois
ou quatre gardes du corps. On a besoin de certaines choses essentielles qui améliorent
la vie, au lieu de ces richesses.

On a délaissé à tort le développement du cœur. Il faut revenir à ce principe fondamental :


le développement et l’anoblissement de notre cœur. Le mal ne se tapit pas dans
l’intellect, mais dans le cœur. Chacun de nous doit demander à son cœur ce qu’il
souhaite. Notre cœur est perverti par notre faute ; nous l’avons souvent obligé, comme
nos serviteurs, à mentir, tromper, nuire, etc. Le Seigneur dit dans la Bible : « Mon fils,
donne-moi ton cœur. » (Proverbes 23, 26) Il connaît et voit les erreurs des hommes et
attend uniquement qu’on Lui ouvre notre cœur pour qu’Il entre en nous. Vous direz : «
Mais comment ? – De la même manière qu’on ouvre la fenêtre pour laisser entrer la
lumière. » Il est dit : « Dans une pièce où la lumière pénètre, aucun médecin ne rentre,
aucune maladie ne règne », et aussi : « L’endroit où la lumière n’entre pas, le médecin ne le
quitte pas ». Ainsi, le diable n’entre pas dans le cœur humain où Dieu demeure déjà. Dieu,
en ce sens est un médecin. Lorsqu’il vient, il dit : « Tu devrais manger plus, boire plus,
faire ceci ou cela pour aller mieux » ; mais nous subissons, nous subissons jusqu’à ce
que notre dos se brise.

Nous ressemblons parfois à ce chamelier qui, traversant le désert avec un chameau


surchargé, trouve une peau de renard et la jette sur le chameau. Mais son dos se brise
sous le poids. Il ne peut pas supporter une charge au-delà d’un certain poids. Nous
sommes ce chameau, en pleine traversée du désert, et si nous endossons plus de charge
que nous ne pouvons supporter, nous finissons par entraver notre développement. Cela
n’est pas une incitation à la pauvreté ; je vous souhaite d’acquérir des richesses sur trois
plans : physique, mental mais aussi spirituel. Le Ciel veut des riches comme ça, car ils
savent se montrer généreux. Et quand le Christ dit : « Amassez des trésors », Il parle de
ces trésors-là. Investissez vos capitaux sur le plan céleste, pour que Dieu puisse, avec les
intérêts générés, nourrir les pauvres sur terre. Ce ne sont pas les anges, mais nous-
mêmes qui bâtissons notre libération et avons tous les moyens pour y parvenir. La loi ne
nous veut pas tous instruits de la même manière. Chacun doit savoir autant qu’il lui est
nécessaire. Quelqu’un dit : « Mon cerveau est petit », je lui réponds : si tu ne peux pas
élever un petit cheval, comment pourrais-tu t’occuper d’un plus grand ; si tu as un petit
cœur que tu ne peux pas maîtriser, comment pourrais-tu alors contrôler un cœur plus
grand avec des désirs plus puissants ?
 

Que devons-nous faire ? Ne pas penser à l’avenir, mais profiter de tous les bienfaits du
présent pour notre bien ; le présent nous apporte tous les bienfaits pour demain. La loi dit
que Dieu qui nous donne de bonnes conditions de vie aujourd’hui, les assurera également
demain ; il ne faut pas se soucier de notre avenir, mais être sereins. Il existe des lois qui
régulent les relations entre les hommes. Un malheur causé par quelqu’un ne survient pas
par hasard, mais se déroule selon une loi précise ; chaque obstacle vous apportera une
bénédiction, chaque épreuve vous ouvrira un nouvel horizon. Cela se vérifie toujours et
vous n’avez pas à craindre les malheurs qui peuvent vous arriver.

Certains me questionnent sur l’avenir politique de la Bulgarie : « Que deviendra ce pays ?


» Drôle de préoccupation, comme si quelque chose d’extraordinaire se passait
maintenant. La Bulgarie subit une petite fièvre, c’est tout ; on lui a enlevé un peu de poids
à porter et on lui a donné une nouvelle tâche à résoudre. Au lieu de réfléchir posément
sur les lois qui régissent nos vies, nous cherchons des fautifs. Qui est le fautif, dites-moi
? Vous ne le trouverez pas. Le fautif est l’individualisme de l’homme. Lorsque l’homme
veut devenir roi, il est fautif ; mais celui qui veut détrôner le roi est tout aussi fautif. Peu
importe qui sera roi, celui-ci ou celui-là, tous suivent le même chemin. Je ne dis pas que
nous ne devons pas souhaiter devenir rois ou reines, oui, mais pour gouverner qui ? Pour
nous gouverner nous-mêmes : notre intellect, notre cœur, notre volonté. Comment se
comportent vos serviteurs, c’est-à-dire vos pensées, vos désirs, vos sentiments ? Sont-ils
obéissants ? Avez-vous mis de l’ordre en vous ? Soyez un modèle pour les autres. Quel
prêcheur je serais si je disais aux hommes « Soyez généreux ! » alors que je suis avare, «
Ne dérobez pas ! » alors que je vole, « Ne trompez pas ! » alors que je suis fourbe ? Un
maître qui enseigne aux hommes doit être un modèle et donner l’exemple. Jésus, en
venant enseigner aux hommes, leur a donné un modèle, et si nous comprenions son
enseignement, le monde se transformerait.

Il y a en nous une force dynamique que nous ne savons pas manier, car nous ignorons
comment travailler. Un jour une plante épineuse a poussé sur un chemin, empêchant les
hommes de passer. Tous les voyageurs la tapaient avec des bâtons, mais plus le temps
passait, plus elle devenait grande jusqu’à faire basculer les voitures. Tout le monde
restait impuissant, mais quelqu’un avec une bêche est apparu en disant : « Je vous
montrerai de quoi je suis capable ! » Et il se mit à creuser autour des racines de la plante.
Au début elle a ricané en pensant : « Personne n’a réussi à me faire bouger, ce n’est pas
toi avec ta bêche qui me feras peur ! » Mais l’homme continua de creuser jusqu’à ce
qu’elle se dise : « Celui-ci a trouvé mon point faible ! » Tant qu’une bêche en vous ne
creuse pas pour déraciner les plantes épineuses, elles rient : « Nous allons pousser
encore plus ! » C’est une métaphore à saisir : quelle est cette bêche ? Réfléchissez et
trouvez-là !
 

Nous devons toujours nous mettre à la place du juge. Lors de la guerre de sécession aux
Etats-Unis, deux criminels ont été attrapés : l’un aveugle, l’autre cul-de-jatte. Leur crime
était le vol de pommes dans un verger. L’aveugle a dit : « Je ne vois pas, je n’ai pas volé de
pommes, j’ai juste étendu les mains par terre et j’en ai ramassé quelques-unes. Le cul-de-
jatte s’est écrié : « Je ne peux pas marcher, encore moins aller voler ». Après avoir réfléchi
le juge a dit : « Mettez le cul-de-jatte sur le dos de l’aveugle. Celui qui a des yeux a trouvé
les pommes et celui qui a des mains, les a cueillies. Et ainsi, ils ont été confondus.

Telle est la nature de l’homme : le mélange de deux entités : l’une aveugle, l’autre, sans
jambes. Lorsque le Seigneur les attrape sur le lieu du crime, chacune d’elles se défend : «
Je n’ai pas amassé, je n’ai pas touché, je n’ai pas foulé avec mon pied », mais le Seigneur
dit : « Mettez l’un sur le dos de l’autre » et c’est après qu’il les juge. L’instinct humain est
aveugle, l’intellect humain n’a pas de jambes. Les deux se disent : « Allons voler » et ils
vont dérober des pommes. Et si on les attrape, l’un proteste « Pourquoi me battez-vous ?
», et l’autre aussi, mais en réalité les deux sont fautifs.

Nous devons évoluer. De grands bienfaits nous attendent, à condition de devenir plus
intelligents, plus bienveillants, plus grands pour recevoir cet héritage. Ces trois choses
que j’ai énumérées : bonté, vérité, sagesse, sont de grandes richesses, et vous serez
heureux et bien portants si vous les possédez.

Vous me direz : « Comment appliquer cet Enseignement dans le monde ? » On ne nous


demande pas d’arranger le destin du monde, il est déjà en ordre, rien en lui n’est anormal,
tout se déroule selon des principes prédéfinis ; les évènements, naturels ou politiques,
ont des causes logiques, on n’a pas à contester ce déroulement. Ce qui est nécessaire,
c’est l’amélioration individuelle des personnes, hommes ou femmes. Quand chacun
progressera, alors sa descendance, filles et fils s’élèveront également, et avec eux, leurs
proches aussi et le monde entier. Le contenant sera identique au contenu, c’est le
principe que le Christ a énoncé. Et il travaille pour sa réalisation. Comme un cocon se
développe, le monde se développe aussi pour évoluer vers un mieux. Dans ce monde il y
a une grande inquiétude de tous ceux qui n’arrivent pas à créer un cocon, et craignent
l’hiver qui approche.

Par conséquent, cette transformation doit toucher notre intellect, notre cœur, notre
volonté, et elle nous fera ressentir une vraie force intérieure. Alors, nous rentrerons en
contact avec les êtres supérieurs très évolués que nous appelons saints. Une fois en
contact avec eux, notre intelligence s’éclairera comme les maîtres éclairent leurs
disciples. Les saints sont les maîtres de l’humanité ; tous doivent se laisser guider par
eux car ils apprennent au monde comment vivre. Vous direz : « Où sont ces maîtres, où
les trouver ? Nous ne voyons que leur image dans les églises ! » Chaque objet projette
une ombre qui nous permet de le retrouver. Vos désirs dans le monde sont une ombre,
vos aspirations également.

Vous souhaitez saisir le sens profond des choses. Il faut suivre la loi : en partant du cœur
vers le haut, vers votre intelligence, en pensant à Dieu. Comment imaginer Dieu ? Nous
pouvons L’imaginer comme un homme bon et parfait, dépourvu de toute rancœur, sans
haine, aimant les hommes comme un père aime ses enfants : c’est l’attitude de Dieu
envers nous. Vous vous demandez : Nous écoute-il maintenant ou non ? Il pénètre et
travaille dans nos esprits. Nous Lui devons nos aspirations quotidiennes. Comme le
soleil nous influence lorsqu’il se lève, tous les moments heureux de notre vie dépendent
de ce soleil intérieur qui nous éclaire. Dans la vie spirituelle il y a aussi un lever et un
coucher. À l’âge mur, le soleil s’élève au zénith ; à la vieillesse, vous déclinez pour vous
lever de nouveau. Le Seigneur animera les cœurs et les esprits de certains, mais il ne
viendra pas pour d’autres. Ceux qui verront son avènement en eux, sentiront joie et gaîté,
mais les autres diront : « Notre vie n’est qu’affliction, tristesse et souffrance », et ils
devront patienter. Pourquoi ? Parce qu’il n’y pas en eux de conditions pour qu’Il se
manifeste et s’Il se manifestait avant l’heure, cela les ferait souffrir ; il vaut mieux qu’ils se
reposent encore. Je ne dis pas qu’ils mourront, pas du tout, je ne fais que citer une loi.

Évoquer le coucher du soleil ramène à l’idée de la mort. Qu’est-ce que la mort ? C’est une
conjecture. On devrait avoir connu déjà la mort pour la raconter, alors que pour le
moment on se perd en suppositions. Léon Tolstoï décrit dans l’une de ses œuvres sa
rencontre avec un moine russe de 85 ans. A la question : « Pourquoi es-tu devenu moine
? » Ce dernier lui a raconté brièvement son histoire.

« Je suis d’une famille princière. Entre mes 21 et mes 25 ans, mes parents voulurent me
marier avec une comtesse. Un jour, je suis tombé dans un coma profond. Les médecins,
venus à mon chevet ont vérifié mon pouls et ont déclaré que j’étais mort, puis, ils ont
voulu m’enterrer. Je me suis dit : « C’est donc cela la mort ? » Je ne pouvais donner aucun
signe prouvant que j’étais vivant. Ma fiancée et son père sont venus et j’ai entendu qu’il
lui demandait de se mettre en pleurs pour que les gens constatent son chagrin d’amour. «
Je ne l’ai jamais aimé, a-t-elle répondu, je n’ai aimé que ses richesses. » Et moi, je me suis
dit : « Si le Seigneur me ramène à la vie, je me consacrerai à une toute autre existence ».

Comme c’est éprouvant d’être en vie et de ne pas pouvoir le faire sentir ; voir qu’autour de
nous les gens pleurent et de ne pas pouvoir dire qu’on est en vie ! Combien d’âmes sont
enterrées ainsi. Être enterré vivant, c’est ce qui peut arriver de pire. Le plus grand malheur,
c’est de rester enfermé des jours et des mois dans la terre sans pouvoir se libérer de son
corps ; c’est la pire prison : l’enfer. Si nous étions purs, nous verrions l’instant où l’âme
quitte le corps et nous ne subirions pas de telles souffrances. Quand le médecin déclare
que le malade est décédé, tout de suite on ordonne : « Emportez-le ! » On lui fabrique un
beau cercueil pour l’ensevelir avec de la musique et des chants. Où est passé l’amour ?
C’est cela l’amour des proches et de la société. Quelqu’un vous déclare : « Je vous aime
». Comment ? Comme le chat aime la souris et le loup, la brebis ? C’est aussi de l’amour,
mais le monde entier en souffre. L’amour dont le monde a besoin est celui qui nous fait
aimer les autres et les aider à être heureux comme nous sommes heureux. C’est
pourquoi Jésus a dit : « Celui qui a la foi en moi, accomplira ce que j’accomplis et celui
qui m’aime, mon Père l’aimera aussi et viendra en lui pour y construire sa demeure. »

Vous demandez : « Que deviendra la Bulgarie ? » Moi, je vous demande ce qu’il adviendra
de vous. Vous ne soupçonnez pas que le diable a entièrement pris possession de vous,
qu’il a vendu même votre peau, mais vous vous inquiétez de ce qui se passera en
Bulgarie ! La Bulgarie, c’est vous. Vous devez prier le Seigneur de vous aider à vous
débarrasser de cet hôte indésirable, de protéger votre propriété : votre intelligence, votre
cœur. Le diable est la cause de ces souffrances. Mais il ne faut pas le blâmer. Je lui
reconnais une seule vertu : son assiduité et sa ténacité ! Si vous le chassez par une porte,
il rentre par une autre ; s’il ne réussit pas par tel moyen, il en cherche un autre, un
troisième, un quatrième ; voici un de ses traits caractéristiques. Et le Seigneur dit : «
Prenez exemple sur lui ». Il éduque les hommes et finira par tout leur apprendre ! Il vous
trompe sans cesse, mais un jour enfin vous direz : « On a tiré les leçons de tes fourberies
et tu ne pourras plus jamais nous tromper ! »

Quelqu’un dit à son ami : « Tu ne pourras pas te montrer plus malin que mon singe ».
Celui-ci va voir le singe et fait semblant de s’endormir ; le singe ferme aussi les yeux et
l’homme en profite pour dérober l’argent de la maison. Lorsque son maître rentre, il
corrige le singe. La fois suivante, le singe fait bien attention et ouvre bien les yeux, car il
craint la punition. Ainsi, avec l’expérience acquise dans la souffrance, lorsque le diable
réapparait, nous lui disons : « J’ai les yeux bien ouverts ».

Lorsque vous souffrez, dites-vous : « Je n’ai pas encore traversé tout le processus du
grain de blé ». Et lorsque vos pensées et votre cœur se transformeront et deviendront
magnifiques, vous serez à l’image de Dieu, et alors Dieu vous ressuscitera comme le
soleil ressuscite le grain de blé qui a été semé.

Sofia, 5 avril 1914


 

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[1] Житно (adjectif « de blé »)

Traduit par Bojidar Borissov

3 weeks later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Le Grain De Blé

Conférence tenue par le Maître le 23 mars (calendrier julien) 1914 à Sofia

Si le grain de blé, qui tombe en la terre, ne meurt pas, il reste seul; si au contraire il meurt,
il porte du fruit en abondance.Evangile selon Jean : 12; 24.

Le grain de blé c'est l'emblème de l'âme humaine. Il représente une grande histoire dans
l'évolution de la Nature. Si vous pouviez disséquer l'enveloppe du grain de blé, de suivre
son histoire, vous auriez complètement compris l'histoire de l'âme humaine. Comme le
grain de blé tombe dans la terre et meurt, comme il germe, pousse et donne semence,
c'est la même chose pour l'âme humaine. Pour vous, peut-être, le grain de blé représente
quelque chose de très modeste, quelque chose qui n'a aucun prix – un seize millième du
kilogramme. Quel serait, d'après vous, son prix, lorsqu'un kilogramme coûte un groche? Et
pourtant dans le grain de blé il y a une force, un potentiel, un esprit d'abnégation et c'est
de cette force qu'il se nourrit et qu'il nourrit les autres. Et lorsque vous vous mettez à
table, vous ne pensez point au grain de blé, vous ne savez pas quelle joie il vous apporte,
quelles pensées il porte. Vous ne connaissez pas son origine. Les hommes ne
l'apprécient pas, les poules non plus, personne ne l'apprécie. Mais il est une grande
énigme dans le monde.

Maintenant, qu'est-ce que ce qui se cache dans ce grain de blé ? – Il est l'emblème de la
Vie. Et si on prend la lettre bulgare Ж, qui est la lettre initiale de ce mot, elle est l'image
même du grain de blé : en bas – petits pieds, des racines; en haut – deux rameaux.
Lorsque nous le semons, il nous montre vers quoi nous devons tendre. Le grain de blé
nous dit que nous devons tendre vers Celui Duquel nous sommes sortis – vers Dieu; que
pour tendre vers Dieu, nous devons nous ramifier, former des rameaux, des fleurs, des
fruits pour la nourriture du monde, c'est-à-dire «aider et vous sacrifier pour vos prochains
comme Je le fais ». Et voilà pourquoi le Christ dit ailleurs : « Je suis un pain vivant, Qui
suis descendu du Ciel. » Et le pain est fait à partir de quoi ?

- A partir du grain de blé.

Les gens contemporains disent que leur vie est malheureuse, tout le monde est
mécontent – les rois ainsi que les princes. Si vous commencez par le plus haut placé
jusqu'au plus bas, ils veulent toujours quelque chose et quand on le leur donne, ils sont
toujours mécontents et ils veulent encore. Mais demandez-leur pourquoi ils sont
mécontents. Ils cherchent quelque chose de plus. Et bien, tournons-nous vers l'histoire du
grain de blé. Lorsqu'on le sème dans la terre, que diriez-vous si vous étiez à sa place ?
Vous diriez : « C'est fini avec nous, elle a disparu, notre vie, elle a pourri ! » Mais dans le
grain de blé il y a plus de foi qu'en nous. Lorsqu'il est enterré dans le sol, il pourrit et se
décompose, mais il saisit tout à coup le langage du Soleil et aussitôt que les premiers
rayons apparaissent, il se dit : « Je ne mourrai pas, je serai ressuscité et je formerai des
fruits pour d'autres. » Et une énergie vitale surgit en lui et il commence à tendre vers le
Soleil. Il noue, il mыrit. Mais les hommes ne le laissent pas en paix: ils prennent une
faucille et le coupent. Ses souffrances ne se terminent pas là : après l'avoir moissonné,
ils le lient en gerbes, puis ils le piquent avec des fourches et ils le jettent dans la
charrette, ils le portent sur l'aire et ils l'entassent en meules, grandes comme des
montagnes. Puis ils font passer sur lui des chevaux et des traîneaux de battage.
Qu'auriez vous pensé si vous étiez à sa place ?

La vie humaine passe, elle-aussi par le même processus. Vous demanderez : « Pourquoi
devons- nous passer par tout ce processus ? » – L'homme doit tirer une leçon de cet
exemple du grain de blé. Le traîneau de battage et les sabots du cheval passent sur le
grain de blé, on le sépare de son épi et on le dépose dans le grenier. Mais ses peines ne
prennent pas fin ici : on le passe au tamis, les mauvais grains tombent en bas, les bons
restent au-dessus, on le met dans des sacs et allez, au moulin, sous ces deux pierres
lourdes pour le frotter et l'ecraser à point. Si vous étiez à la place du grain de blé, qu'est-
ce que vous auriez dit ? – «En voilà une vie et le monde que le Bon Dieu a créés ! » Mais le
grain de blé a une grande patience, il dit : « Vous verrez encore quelle est mon histoire. »
Du moulin on le sort en farine, on l'emporte à la maison, mais là encore on ne le laisse
pas en paix. La femme à son tour se met au travail avec son tamis, elle tamise la farine,
elle jette les criblures, le reste s'émiette dans le pétrin, elle met du levain et pétrit la pâte.
Et vous, à la place du grain de blé, vous diriez : « Nos souffrances ont déjà pris fin ! » Non
! Quand la pâte se lève, on la met au four et en la sortant, nous voyons ces bons pains
dorés. Si vous êtes à la place du grain de blé, vous direz : « Enfin nos souffrances sont
terminées ! » Mais dans peu de temps on commence à rompre ces bons pains et à les
manger. De cette manière le grain de blé entre dans l'estomac, où se forment des sucs
qui nourrissent notre intellect. Et qu'est-ce qui se passe ?

De nobles pensées sont formées dans notre cerveau, des désirs nouveaux – dans notre
coeur.

Le grain de blé porte l'habit qui revêt nos sentiments. Il se déverse dans la plume des
ecrivains et des poètes, il se déverse dans l'archet du violoniste. Voilà ce que le grain de
blé donne.

Et si ce grain n'avait pas subi ce processus d'évolution, nous n'aurions jamais vu ces
belles choses dans la Nature. Pourquoi ? – Parce que le grain de blé nous donne de la
force de regarder et de voir. Voilà pourquoi le Christ dit : « Je suis le pain vivant. » Et pour
que l'homme soit vivant, il doit être en communion avec son milieu, s'y engager, aider et
être aidé. Comme le grain de blé a passé par ce processus, ainsi de nous qui devons
nous sacrifier à son exemple. Et le sacrifice de soi n'est pas si lourd.

Maintenant, tournons-nous vers l'histoire de la vie du Christ, vers l'histoire du peuple


hébreu. Comment vous expliquez-vous cette contradiction : au cours de milliers d'années
un peuple attend l'arrivée de son Messie, de son Roi pour qu'Il lui accorde la liberté et au
moment où'Il apparaît, ce sont les grands prêtres et les princes hébreux eux-mêmes qui
portent plainte contre

Lui ? Vous diriez que si l'avènement du Christ avait eu lieu à l'époque actuelle, vous auriez
fait mieux. J'en doute. Et je vous donne un sujet à réfléchir : voyez comment l'homme
traîte sa femme et vice-versa et vous saurez quelle serait votre attitude envers le Christ.
Lorsque la Vérité se manifeste dans le monde, elle ne se revêt pas d'habits de fête, mais
d'un habit des plus humbles. Voilà pourquoi le Christ est apparu parmi le peuple hébreu
dans cette forme simple. C'est pour cette raison que les hommes ne peuvent saisir la
Vérité. Telles sont les lois de ce monde. Mais il y a une autre loi dans le monde qui se
manifeste par la lumière solaire, quand le Soleil commence à briller sur tous les germes
et créatures sur la terre. Cette lumière qui produit de la joie et de l'allégresse en l'être
humain, déclenche la haine et la malice chez d'autres. La lumière qui met les uns en
bonne disposition, rend féroces les autres ! La lumière et la chaleur font penser au loup
où il peut trouver des brebis pour les manger. Quand elles tombent sur un voleur, il
commence à penser comment vous voler de l'argent. Si elles tombent sur un homme qui
aspire à faire du bien, il pensera trouver un homme pauvre pour l'aider. Donnez un grain
de blé à la poule, elle formera de belles plumes; donnez-le au cochon, il formera de belles
soies; donnez-le au loup, il formera de belles dents et griffes; donnez-le au poisson, il
formera de belles écailles. Les physiologues ne peuvent pas expliquer ce processus.
Chaque être utilise la nourriture, la chaleur conformément à son évolution et son intellect.
Cette loi vous pouvez la comprendre en faisant des expériences dans ces deux mondes
opposés.

Il n'est pas possible de vous expliquer pourquoi le mal existe dans les êtres humains,
pourquoi ils préfèrent la haine à l'amour, le mensonge à la vérité. Cela nous ne pouvons
pas l'expliquer; beaucoup de « pourquoi » resteront sans explications. Le mot bulgare «
защо » est une interrogation qui sous entend : « Аз искам ». Pourquoi faut-il vouloir ? – Il
y a une loi qui dit que nous devons tendre vers l'évolution.

Le Christ dit que si le grain de blé, tombé en terre, ne meurt pas, il reste tout seul dans ce
monde. Qu'est-ce que la solitude dans la vie ? La solitude est la souffrance la plus lourde
que l'être humain peut éprouver. Se reproduire, c'est le sens de la Vie. Toutes les
souffrances dans le monde tiennent leur origine de la volonté des hommes de vivre pour
eux seuls. Le mal provient toujours de ce désir d'être tout seul et de devenir le centre du
monde. Ce qui est impensable dans les Lois Divines. Nos pensées et nos désirs sont
voués à l'échec car nous les bâtissons sur du sable. Dans le monde nous ne pouvons être
heureux qu'en vivant pour Dieu. Et nous devons vivre pour Lui. C'est dans la Nature même
que nous en trouvons l'explication. Quand le Soleil se lève le matin, il se lève pour tout le
monde, car il aime tout le monde. Il est attentif envers toutes les créatures – des
inférieures jusqu'aux supérieures – et voilà pourquoi tous les regards sont tournés vers
lui. Il est la source de cette énergie vitale par laquelle vous serez ressuscités et élevés.
Mais est-ce que le Soleil nous dit que nous devons y entrer ? Il nous dit uniquement de
profiter des biens qu'il nous donne et comme il éclaire le monde, nous devons répandre
de la lumière, éclairer ceux qui nous entourent.

Dans notre esprit il y a des notions erronées, qui tirent leur origine de notre vie
individuelle. Par exemple, si vous entrez dans une maison à une seule fenêtre, mais
peuplée d'une vingtaine ou d'une trentaine de personnes, vous leur direz : « Vous n'avez
pas le droit, j'ai envie moi seul de regarder ! » Et quand vous regardez le Soleil, tous les
autres seront privés de sa lumière. Et pourtant vous devez les appeler à venir le voir, eux
aussi, à leur montrer la Voie, à sortir de cette maison et à voir la Lumière. C'est pourquoi
ce n'est pas bien pour l'homme d'être trop entouré car il n'est jamais possible que tout le
monde profite à la fois de la lumière et de la chaleur solaire. Il faut leur dire de sortir.
Voilà pourquoi Jésus dit : « Celui qui a de l'amour pour soi-même, doit sortir dehors. »; et
ailleurs : « Celui qui aime son père et sa mère plus que Moi, n'est pas digne de Moi ». Or,
si un être se rapproche trop de la fenêtre, il va obstruer l'horizon entier pour les

autres. Tenez-vous à vingt-trente pas plus loin. Ce sont les conditions physiques. Ainsi
Jésus veut dire que la Vie ne consiste pas dans les biens matériels. Ils ne sont qu'un
simple matériel, comme les manuels, les ardoises, les stylos sont du matériel pour les
écoliers....Ne pensez pas que Dieu n'avait préparé pour vous que ces choses
insignifiantes ? Il a préparé aussi pour vous de plus grandes choses. Demandez à une
grenouille quelles sont ses conceptions sur la vie; elle dira : « Je voudrais qu'au-dessus
de l'étang où j'habite volent plus de moucherons qu'ils soient plus près pour que je les
attrape. » Et si vous la voyez pensive comme un philosophe, sachez qu'elle observe les
mouches avec l'intention de les attraper si elles s'approchent. Voilà sa conception de la
Vie. Si nous escaladons cet escalier, ne pensons pas que nous avons atteint le sommet
de notre évolution. Sur cet escalier de l'évolution, entre nous et la Voie vers laquelle nous
tendons, il y a un long chemin à parcourir. La distance entre les êtres humains et les
anges est aussi grande que le rapport entre un têtard d'où provient la grenouille et
l'homme. De point de vue des anges, nous sommes des petites grenouilles. Certains
disent : « Mais les êtres humains sont faits à l'image et à la ressemblance de Dieu, n'est-
ce pas ? » Mais ils n'ont pas encore acquis cette image et ressemblance. Vous voyez ce
que nous faisons. Pour dire «nous sommes faits à l'image et à la ressemblance de Dieu »,
nous devons posséder les traits caractéristiques de Dieu. Quels sont Ses traits ? – Ce
sont la Vertu, l'Amour, la Sagesse et la Vérité. La Vertu exclut le mal, l'Amour – la haine, la
Sagesse – la folie, la Vérité – le mensonge. Si nous ne possédons pas ces défauts, nous
sommes à l'image de Dieu; sinon, nous sommes encore au stade des petites grenouilles.

Je n'ai rien contre cette grenouille, elle doit manger des mouches. Et pourquoi devrait-elle
en manger ? – Je vous le dirai. Comme la mouche est ailée, elle est à un niveau plus
élevé, alors la grenouille, qui a envie, elle aussi de voler dans l'air, elle veut recevoir les
vibrations de la mouche, les développer et se mettre à voler. Pourquoi le loup mange-t-il
des brebis ? – Il doit manger des brebis pour devenir doux, parce que la bonne nourriture
nous rend bons. Quand les acteurs voulaient incarner le rôle de l'amour idéal, ils ont fait
l'expérience de se nourrir longtemps avec du mouton, parce que cette viande prédispose
à ces sentiments. Par conséquent le loup a raison de manger des moutons s'il veut
devenir doux. Et il le deviendra sans doute parce qu'il est beaucoup plus doux
qu'autrefois. Et pourquoi les gens mangent des brebis et des poules. Ils mangent des
brebis pour devenir beaux; ils mangent des poules parce qu'ils veulent devenir ailés
comme les anges. Et vous avez raison de les manger. Le mal ne consiste pas dans la
nourriture. On défend certaines nourritures dans le souci de ne pas causer des
souffrances à l'être qui compose cette nourriture. Je vous dis que vous pouvez manger
des poules. Vous irez dans la basse cour, vous attraperez la poule et si elle ne criaille pas
vous pouvez l'égorger et la manger. Si elle criaille, laissez-la. De même pour la brebis – si
elle se met à bêler, laissez-la, elle veut vivre. Donc, vous devez demander lesquels des
moutons et des poules veulent vivre en vous.

Le Christ dit : « Je suis le pain vivant et celui qui mange Ma chair aura la vie éternelle. »
Pour que nous puissions comprendre les mots du Christ, nous devons nous purifier :
purifier notre vue, notre esprit. Notre esprit est une arme magnifique quand nous savons
comment l'utiliser mais c'est aussi une arme très dangereuse, quand nous ne savons pas
nous en servir. Quand vous labourez avec un araire un champ qui n'est pas ensemencé,
vous avez le droit de l'ensemencer, vous suivez une loi naturelle. Mais quand vous
labourez un champ ensemencé, vous faites une bêtise. Certains disent : " Nous devons
raisonner et critiquer" parce que la science ne peut pas exister sans critique. Critiquer
mais comment ? La critique est comme la chirurgie – enlever la partie malade du corps –
je comprends bien qu'elle est utile, mais enlever la partie saine, cela je ne le comprends
pas. Etre un chirurgien de ce genre n'est pas difficile : chacun est capable de meurtrir la
jambe de l'autre avec une scie. Mais peu nombreux sont ceux qui savent faire

correctement une intervention chirurgicale. Pour apprendre, nous devons à tout prix
maîtriser la loi de la Vertu et de l'Amour.

Quand je vous parle de l'Amour, ne pensez pas que je prêche un enseignement de paix et
de calme. Celui qui veut aimer, il doit éprouver les plus grandes souffrances du monde.
Celui qui n'a pas souffert, il ne peut pas éprouver le grand principe Divin de l'amour. Pour
aimer Dieu, nous devons être prêts à nous sacrifier comme Dieu se sacrifie pour nous.
Pour Le connaître, vous dites : « Dieu, donne-nous ce qu'il nous faut ! » Donne, donne,
donne ! – voilà l'appel qu'on entend des quatre coins du monde. Et l'argent n'a jamais été
aussi bon marché qu'aujourd'hui. Peut-être, aujourd'hui, chacun de nous touche un salaire
trois ou quatre fois plus grand que celui des gens d'autrefois et malgré cela, nous n'avons
pas assez d'argent. L'argent a perdu sa valeur, parce qu'il n'a pas d'équivalent. Il fallait
demander du blé, du maïs, des poires, des pommes. Vous dites : « Mon Dieu, je veux être
joli, je veux être riche ! » Vous voulez vous emparer de beaucoup de choses mais est-ce
que vous vous rendez compte que si vous devenez riches, le malheur surviendra parce
que chacun cherchera à vous faire du mal. Et pour vous préserver, vous aurez besoin de
gardes du corps comme les riches américains qui sont entourés de trois ou quatre
gardes du corps, parce qu'on essaie d'extorquer leur argent à chaque pas. En fait, nous
n'avons pas besoin de richesses mais de ces choses essentielles qui rendent la Vie
meilleure.

Nous avons négligé le développement de notre cœur et par conséquent nous devons
revenir sur ce principe primordial – développer et ennoblir notre cœur.

Le mal ne réside pas dans l'esprit mais dans le cœur. Chacun de nous doit demander à
son cœur ce qu'il désire. C'est de notre faute si notre cœur a été corrompu : c'est nous qui
lui avons appris à mentir comme les servantes, à nourrir de la haine etc. Dieu dit dans les
Ecritures : « Mon fils, donne-moi ton cœur». Il connaît et voit les erreurs des gens et ce
qu'il veut de nous c'est lui ouvrir notre cœur pour qu'Il y entre. Vous direz «comment » –
De la manière dont nous ouvrons la fenêtre pour que la lumière entre dans notre pièce.
On a dit : « Une pièce dans laquelle la lumière entre, le médecin n'entre pas, la maladie ne
règne pas » ou «là où la lumière n'entre pas, le médecin n'en sort pas ». Tout comme dans
le cœur humain où est entré Dieu, le diable n'entre pas. Dans ce sens c'est Dieu qui est le
médecin. Quand le médecin arrive, il dit : « Tu dois manger plus, tu dois boire plus, tu dois
faire ceci, faire cela », et nous supportons, supportons jusqu'à ce que notre épine dorsale
se brise.
Nous ressemblons souvent à ce chamelier qui avait voyagé dans le désert et dont le
chameau portait avec peine son fardeau. Le chamelier a trouvé une peau de renard sur
son chemin et il l'a jetée sur le dos du chameau mais l'épine du chameau s'est brisée et
alors le fardeau est resté dans le désert. Le dos du chameau ne peut porter qu'une
certaine quantité de poids. Le chameau, c'est nous qui voyageons et si nous mettons sur
notre dos plus de poids que nous pouvons porter, un jour nous empêcherons notre
évolution. Cela ne veut pas dire que je vous recommande la pauvreté. Je vous
recommande des richesses dans les trois mondes : non seulement dans le monde
physique mais aussi intellectuel et spirituel. Le Ciel demande des gens riches parce qu'ils
peuvent être généreux. Et quand le Christ dit «ramasser les trésors » Il a en vue ce genre
de trésors. Mettez ce capital au Ciel pour que Dieu puisse nourrir les pauvres de la Terre
avec les intérêts. Ce ne sont pas les anges qui effectuent notre salut, ce sont nous qui
devons le faire. Et nous en avons toutes les conditions. La loi ne stipule pas que nous
devons tous avoir les mêmes connaissances; chacun doit savoir ce dont il a besoin.
Quelqu'un dit : « mon cerveau est petit »; je lui réponds : "Si tu ne peux pas prendre soin
d'un petit cheval, comment pourrais-tu prendre soin d'un cheval plus grand ? Si tu
possèdes un petit cœur et que tu ne puisses pas le gouverner, comment pourras-tu
gouverner un cœur plus grand, un cœur qui aura de plus grands désirs ? »

Qu'est-ce que nous devons faire ? – Nous ne devons pas penser à l'avenir mais nous
devons utiliser tous les biens que nous procure la journée présente, pour le bien. Cette
journée nous apporte tous les biens futurs. La loi dit que Dieu qui nous a donné des
conditions bénéfiques pour cette journée, il nous les donnera pour les autres journées
aussi. Nous n'avons pas à nous préoccuper de l'avenir mais nous devons être tranquilles
à ce sujet. Il y a certaines lois qui régularisent les rapports des gens entre eux. Si
quelqu'un cause un dommage à autrui, il ne le fait pas fortuitement, il le fait selon la Loi
même. Chaque malheur pourtant vous apportera de la bénédiction; chaque difficulté
découvrira un nouvel horizon devant vous. Vous pouvez toujours vérifier ces faits et voilà
pourquoi vous ne devez pas vous tourmenter des malheurs qui peuvent vous arriver.

On me demande à propos de la vie politique de la Bulgarie, ce qu'elle deviendra.

Ça alors ! Mais qu'est ce qui s'est passé maintenant ? On fait une petite friction à la
Bulgarie et c'est tout. On a enlevé une partie de son poids; on lui a procuré une nouvelle
expérience et un problème à résoudre. Nous ne nous mettons pas à réfléchir
raisonnablement sur les lois qui régissent la Vie mais nous cherchons les coupables.
Dites, qui est le coupable ? Vous ne trouverez pas les coupables en ce moment. C'est la
vie individuelle de l'homme qui est coupable. Celui qui veut devenir roi, il est coupable. Et
aussi celui qui a envie de détrôner le roi, c'est lui qui est le coupable. Il nous importe peu
qui est le roi – l'un ou l'autre, un troisième ou un quatrième : tous marchent sur le même
chemin. Je ne dis pas que l'on ne doit pas désirer devenir roi ou reine. Mais de qui ? -De
soi-même, de son esprit, de son cœur, de sa volonté. Comment sont vos sujets ? Est-ce
que vous avez subjugué vos pensées, vos sentiments et vos désirs, avez- vous mis de
l'ordre en vous-même ? Il appartient à vous les premiers de donner l'exemple au monde.
Quel prêcheur serais-je si, m'adressant aux hommes, je leur disais : « Soyez généreux »,
mais moi je suis avare; je dis « ne volez pas », mais moi je vole; « ne mentez pas » et moi
je mens ? Un maî-tre qui enseigne, doit être un modèle, il doit donner l'exemple aux
autres. Lorsque Jésus est descendu sur la terre pour enseigner aux hommes, il leur a
donné le premier le modèle et si nous acquérons Son Enseignement, le monde changera
tout de suite. En nous, réside une force dynamique cachée, que nous ne savons pas
utiliser parce que nous ne savons pas comment travailler.

Un arbrisseau épineux s'élevait sur la chaussée et avait obstrué le chemin des gens; des
voyageurs passaient, le frappaient avec leurs bâtons mais plus ils le frappaient, plus il
grandissait et il a fini par faire renverser les charrettes. Les gens ne savaient plus
comment s'y prendre. Et voilà une pioche qui est venue et elle a dit : « Moi aussi, je vous
ferai voir mon art ! ». Et elle a commencé de loin à creuser en dessous des racines. Au
début l'épine s'est mise à rire et à se dire : « Tant de gens n'ont rien pu me faire, et toi tu
t'imagines me faire peur ? » Mais la pioche creusait plus profondément et à un moment
donné l'épine a dit : « Ce garnement a trouvé mon côté faible. » Jusqu'au moment où
vous ferez travailler la pioche en vous, l'épine va se moquer de vous et vous dira : « Je
grandirai encore plus. » C'est une allégorie que vous devez comprendre. Que symbolise la
pioche ? Réfléchissez et vous trouverez !

Nous devons nous mettre toujours à la place du juge. Par exemple, pendant la guerre
américaine, on a amené deux criminels : l'un était aveugle, l'autre – sans jambes. Le
crime qu'ils avaient commis était le suivant : ils sont allés voler des pommes. Le jardinier
les a attrapés et les a amenés auprès du juge, mais l'aveugle a dit : « Je suis aveugle, je
n'ai pas volé de pommes mais j'ai étendu les mains et j'ai ramassé quelques pommes qui
étaient tombées par terre ». Et celui qui n'avait pas de jambes, s'est mis à crier : « Je n'ai
pas de jambes et je ne peux pas marcher pour aller voler ». Le juge, après avoir réfléchi, a
dit : « Mettez le boiteux sur le dos de l'aveugle ! » et il
a ajouté : « Celui qui a des yeux, il a trouvé le pommier, et celui, qui n'a pas de jambes,
mais a des mains, a cueilli les pommes. ». Et en réalité, ils les avaient attrapés dans cette
posture.

L'homme est pareil – chacun est composé de deux êtres : l'un est aveugle, l'autre – sans
jambes. Quand Dieu les prend au flagrant délit, chacun d'eux dit : « Je n'ai pas cueilli, je n'y
ai pas touché, je n'y ai pas mis le pied ». Mais Dieu dit : « Mettez l'un sur l'autre ! » et c'est
ainsi qu'il les juge. Qui est celui qui n'a pas d'yeux.- L'instinct humain. Et celui sans jambes
? – L'intellect humain. Tous les deux, ils disent «allons voler un peu », ils grimpent et se
mettent à voler des pommes. Et quand on les attrape, l'un dit «pourquoi me battez-vous »
et l'autre dit aussi «pourquoi me battez-vous », mais ils sont coupables, tous les deux.

L'évolution est nécessaire pour nous. De grands biens nous attendent mais nous devons
devenir assez intelligents, assez bons, devenir forts pour qu'on nous confie cet héritage.
Ces trois qualités que j'ai énumérées – Vertu, Justice, Sagesse, sont de grandes
richesses et quand vous les possédez, vous serez sains et heureux. Mais vous direz : «
Comment pouvons-nous appliquer cet Enseignement dans le Monde ? » Il n'est pas exigé
de nous de transformer le monde. Le monde est en ordre, dans le monde il n'y a pas de
choses anormales, tout suit un ordre déterminé. Les causes des événements naturels ou
politiques qui surviennent, sont connues. Il n'est pas nécessaire de détourner ce courant.
Mais une chose est indispensable : l'éducation individuelle de la personne dans le monde,
de l'homme comme de la femme. Si la personne a corrigé son comportement, ses
enfants se redresseront aussi – les fils et les filles et quand leurs prochains se seront
transformés, le monde entier se transformera par lui-même. Tel le levain, telle la pâte.
C'est le principe que le Christ a déposé. Et le Christ agit pour que ce principe se réalise. Et
comme la chrysalide évolue et se transforme progressivement, le monde évoluera et se
transformera vers le mieux. Une grande inquiétude règne dans ce monde, parce que tous
ceux qui ne peuvent pas fabriquer un cocon, ils ont peur de l'hiver qui approche. Donc, la
transformation doit avoir lieu dans notre intellect, notre cœur, notre volonté et, quand
cette transformation se sera effectuée, nous sentirons en nous une force intérieure.

Alors nous parviendrons à prendre contact avec ces êtres plus évolués que nous, appelés
Saints. Quand nous serons en relations avec eux, notre esprit sera éclairé, comme les
écoliers sont instruits par leurs professeurs. Les Saints sont les Maîtres de l'humanité et
nous tous, nous devons suivre leur exemple. Ils apprennent au monde comment il faut
vivre. Mais vous direz : « Où sont ces Maîtres, à quel endroit ? Nous ne voyons pas leurs
images à l'église. »- Toute chose a son ombre et, par elle, nous pouvons trouver l'objet.
Vos désirs, vos tendances dans le monde, sont une ombre. Pour comprendre l'essentiel,
vous devez obéir à la loi : du cœur – vers le haut, vers votre esprit, vous devez penser à
Dieu.

Comment se représenter Dieu ? – Nous pouvons nous Le représenter comme

L'Homme parfait, le meilleur Homme qui ne nourrit aucune malice, aucune haine, qui aime
les gens, comme un vrai père aime ses enfants. Telle est l'attitude de Dieu envers nous.
Qu'est-ce que vous pensez ? Nous écoute-t-Il en ce moment ou non ? – Il écoute et Il
travaille dans nos esprits. La bonne disposition que nous avons chaque jour, c'est à Lui
que nous la devons. Les heureuses minutes de notre Vie sont dues à ce Soleil intérieur
qui nous a illuminés tout comme le Soleil nous met chaque jour en bonne disposition dès
notre réveil, par ses rayons.

Dans la vie Spirituelle, il y a aussi le lever et le coucher. A l'âge mûr, votre Soleil est au
Zénith, vous êtes à midi; au temps de votre vieillesse, vous vous couchez, pour vous lever
de nouveau. Dieu va se lever dans les cœurs et les esprits de la plupart de vous mais
aussi Il ne se lèvera pas pour une grande partie de vous. Ceux qui verront le lever de Dieu
en eux, sentiront de la joie et de l'allégresse, et ceux pour lesquels Il ne se lèvera pas,
diront : « La vie pour nous est un malheur, de la tristesse, de la souffrance. » Ils devront
attendre. Pourquoi ? – Parce qu'ils n'ont
pas les conditions indispensables pour qu'Il se lève. Parce que s'Il se lève
prématurément, ils se sentiront malheureux, il vaut mieux, qu'ils se reposent pour
l'instant. Je ne dis pas qu'ils mourront; loin de là. Je vous cite une loi. En parlant du
coucher, chacun pense à la mort. Qu'est- ce que la mort ? – c'est une supposition.
Chacun de vous doit être passé par la mort pour pouvoir raconter ce qu'elle représente;
sinon, il ne fait que s'imaginer.

Dans un de ses contes, voilà ce que Tolstoï raconte : il rencontre un moine russe de 85
ans, à la barbe blanche et il lui demande : "Quelles sont les causes qui t'ont fait devenir
moine ?" Et le moine lui a raconté en bref son histoire ainsi :

"Je suis originaire d'une famille princière. A l'âge de 21-25 ans, mon père et ma mère ont
voulu me marier avec une princesse. En ce moment, je suis tombé dans un sommeil
léthargique, des médecins sont venus, ils ont tâté mon pouls : « Le cœur a cessé de
battre, il est mort » ont-ils remarqué et ils ont décidé de m'enterrer. Je me suis dis à moi-
même : « C'est ça la mort ? » Je ne pouvais leur faire signe que j'étais vivant. Arrive alors
la fiancée suivie de son père qui lui conseille de verser quelques larmes : « Afin que les
gens pensent que tu l'aimais » ? « Je ne l'ai jamais aimé, mais j'aimais seulement ses
richesses » a-t-elle proféré. Alors, je me suis dit : « Si Dieu me rend à la vie, je
recommencerai une autre vie ! »

Qu'il est pénible d'être vivant et de ne pouvoir le dire; de voir que les autres pleurent et de
ne pas pouvoir leur dire que tu es vivant ! Combien de gens sont enterrés ainsi ! Il n'y a
rien de plus pénible que d'être enterré vivant. Le plus grand malheur, c'est de rester des
jours et des mois dans la terre sans pouvoir se libérer de son corps. C'est la plus
effroyable des prisons, c'est l'enfer ! Si nous étions purs, nous saurions à quel moment
l'âme est sortie du corps et ne subirions jamais de pareilles souffrances. Dès que le
médecin déclare que le malade a cessé de vivre, les gens disent : « Enlevez-le ! » On lui
fera un beau cercueil et on l'emportera avec des chants et de la musique. Où est resté
leur amour ? C'est l'amour des prochains et de la société ! Quelqu'un dit : "Je vous aime".
De quelle manière ? Comme le chat aime la souris ou encore comme le loup aime la
brebis ? C'est aussi une manifestation d'un certain amour. Cependant, c'est de cet amour
que souffre le monde. Et l'Amour qui est indispensable au monde c'est quand nous
aimons les autres et nous les rendons heureux, tout comme nous sommes heureux. C'est
pour cette raison que le Christ a dit : "Celui qui croit en Moi, fera ce que Je fais et celui qui
M'aime, mon Père l'aimera et viendra faire sa demeure en lui".

Vous dites : "Que va devenir la Bulgarie» ? Je dis alors : "Que deviendrez-vous ? – Vous ne
savez pas que le diable s'est emparé de ce que vous possédez, qu'il a vendu jusqu'à votre
peau et vous me demandez: ce que deviendra la Bulgarie.
La Bulgarie, c'est vous. Vous devez prier pour que Dieu vous aide à chasser

ce visiteur importun hors de vous, à garder ce que vous possédez, garder votre esprit et
votre cœur. C'est le Diable qui est coupable pour toutes ces souffrances. Vous ne devez
pas lui en vouloir. Je lui fais des louanges seulement pour une chose : qu'il est laborieux,
qu'il ne se décourage pas. Si vous le chassez par une porte, il entre à nouveau par une
autre; s'il ne parvient pas à ses fins d'une manière, il en cherche une autre, une troisième,
une quatrième. Voilà un trait caractéristique parfait et exemplaire. Et Dieu dit : « Suivez
son exemple, c'est le maître des humains, il leur enseigne et apprendra à tout le monde
des choses. » A force de vous mentir, enfin vous vous direz : « Nous avons appris tes
mensonges, nous ne nous tromperons plus. »

Un homme a dit à son ami : « Tu ne peux pas tromper mon singe ». L'ami se rend auprès
du singe et fait semblant de dormir. Le singe ferme aussi les yeux et l'ami emporte
l'argent. Revient le patron du singe qui constate le vol et lui donne une rossée. Une autre
fois, le singe ouvre bien ses yeux, car il sait qu'il aura du bâton. Ainsi, avec l'expérience
que nous aurons acquise dans le monde par nos souffrances, quand viendra le diable,
nous lui dirons: « Mes yeux sont ouverts. »

Lorsque vous commencez à souffrir, vous dites: « Je n'ai pas encore passé par tout le
processus du grain de blé ». Et quand vos pensées et votre cœur se seront transformés
et qu'ils deviendront magnifiques, vous vous transformerez à l'image de Dieu. C'est en ce
moment que Dieu vous ressuscitera de la même façon que le Soleil ranime le grain de blé
semé.

Traduction par Tania Dimitrova et Rossitza Vassileva Revue par Roland Egloff, France

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Voici l'Homme

1914 - 1944
1914_03_29 Voici l'homme
    
Par hristo,
4 avril 2017 dans 1914 - 1944

hristoAdvanced Member
hristo
Posté(e) 4 avril 2017
http://petardanov.info/Knigi/Voici_l_homme_29_03_1914.pdf

 
https://fr.beinsaduno.net/

Voici l’homme

Conférence donnée

par Le Maitre Peter Deunov

Sofia, le 29 mars 1914

Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur
dit « Voici l’homme ».

Jean 19:5

Le mot « chovek » ou « chelovek », sous-entend en langue bulgare un homme qui peut


vivre un siècle entier. La fin du mot bulgare, « vek », signifie siècle. Mais dans la langue
originelle, dans laquelle cette phrase a été écrite, le mot « chelovek » prend une autre
signification et veut dire Jésus, L’Homme qui vient sur la Terre, le frère de ceux qui
souffrent. Comment doit-on comprendre ces mots ? Quand on se présente devant les
autres, est-ce que l’on dira de nous « Voici l’homme » ? Pour que quelqu’un mérite de
porter ce nom, il faut qu’il porte en lui quatre qualités : être riche, être fort, avoir des
connaissances, avoir des vertus. Vous direz : « Que vient faire la richesse ici » ? La
richesse, c’est la base, les conditions qui permettent àl’homme de se développer, c’est le
terreau sur lequel se développe la Force, et la Force apporte la Chaleur et la Lumière qui
sont à l’origine de la vie. Lorsqu’on arrive au Savoir, il est la méthode par laquelle on arrive
à la compréhension et à la maitrise de notre vie. La Vertu, enfin, c’est l’objectif que l’on
doit atteindre.

Les gens demandent souvent : « Que devons-nous faire? » Semez un grain de blé et il
vous montrera ce que vous devez faire. Vous direz, mais comment ? Arrosez-le et les
rayons du soleil se chargeront de diriger le grain de blé vers le Soleil, la source de la Vie.
Et nous devons croitre comme le grain de blé : tendre vers le Seigneur. Quelqu’un
demandera : « en grandissant, le grain de blé atteindra-t-il le soleil ? Moi, je veux trouver le
Seigneur ». Pour toi, il n’est pas nécessaire de savoir où se trouve le Seigneur, il faut
seulement que tu souhaites t’en approcher. Le grain de blé a compris ce que représentait
le Soleil, et a reçu ce qu’il cherchait ; la même loi est valable également pour nous - nous
devons aussi arriver au même résultat. Nous devons être semés. Dans notre vie, nous
rencontrons des difficultés qui représentent ces petits et nécessaires obstacles que vit le
grain de blé. Une certaine pression est nécessaire avant le processus de la croissance, le
Savoir. Quand nous donnerons un fruit, nous serons déjà au stade de la vertu.

Par conséquent, nous devons être semés, il faut que nous soyons recouverts d’un peu de
terre pour avoir un peu de pression, après nous croitrons et nous pourrons acquérir des
connaissances. Quand cette connaissance atteindra un certain degré, elle correspondra
au stade de l’épi de blé. Ensuite, le seigneur demandera que le blé soit fauché et il
opèrera un tri entre le bon et le mauvais et séparera les grains de la paille. Nous venons
au monde, ce qui correspond au grain qui germe, on croit, on se développe, on meurt et
on est enterré. C’est ça la moisson. Ensuitele Seigneur viendra prendre ce qui Lui est
nécessaire : la paille ira à la grange et le grain ira au moulin.

Je vous ai lu le chapitre 19 de l’Évangile de Jean, pour vous montrer que le Christ


présentait ces quatre qualités sur la croix, ces quatre qualités que nous devons aussi
apprendre : la Vertu sur la tête, qui n’était pas clouée, le Savoir, côté gauche, la Force, côté
droit, et la richesse en bas, au niveau des pieds. Et voilà, l’homme crucifié. Ainsi, quand
nous clouerons la richesse, la Force et la Connaissance, leurs sèves monteront vers la
tête, vers la Vertu.

Quand le Seigneur veut qu’un homme devienne bon, il le cloue sur la croix, y cloue ses
richesses, sa force et son savoir. Et que veut dire « clouer » ? On isole l’homme dans une
caisse pour que personne ne puisse le prendre, pour que personne ne puisse disposer de
lui. Ainsi, seul le Seigneur disposera de lui. II lui dit : « Quand Je travaille, tu resteras
tranquille ». Et si l’homme ne veut pas se tenir tranquille, le Seigneur dit : « Clouez-le, pour
que je puisse travailler au calme ». Et quand nous sommes sur la croix, nous ne devons
pas pleurer, car le Seigneur travaille pour nous. Malheureux celui qui n’est pas cloué sur la
croix. Celui qui souhaite que le Seigneur s’occupe de lui doit passer par ce processus de
développement. Je vous parle ainsi en utilisant des allégories.

Avant ce processus de développement, nous devons avoir nécessairement la Foi, la Foi


inébranlable, dans le Plan cosmique divin qui englobe toutes les créatures que Dieu a
créées. II ne faut pas douter de Dieu, parce qu’il est Parfait, Tout-Puissant. N’est-ce pas
Jésus qui disait : « Cequi est impossible aux hommes est possible à Dieu ». Les voies de
Dieu sont impénétrables, il ne faut même pas accepter l’idée qu’elles puissent être
changées ou dénaturées. Et lorsque nous sommes invités et que nous nous engageons
sur la voie divine, il faut que nous ayons la même confiance qu’ont les enfants. Et nous
devons éviter les erreurs décrites dans l’histoire qui suit.

En Angleterre, un célèbre peintre voulait peindre un tableau qui représenterait l’extrême


pauvreté. Il se promena à Londres pendant des jours et des mois durant, pour trouver un
sujet qui correspondrait à son idée. Il finit par trouver un enfant vêtu de lambeaux qui
toucha son coeur et se dit : « Voilà la personne qu’il me faut pour la création de ce
tableau ». Il s’approcha de lui, lui donna sa carte de visite et lui dit : « Venez dans quatre
jours, je dois vous entretenir de quelque chose ». Et cet enfant, en voyant ce monsieur si
bien habillé, s’est dit : « Comment je pourrais me rendre à ce rendez-vous, avec mes
vêtements déchirés ». Il s’est rendu chez une famille qu’il connaissait pour se préparer et
s’apprêter comme s’il avait un rendez-vous avec le roi : il a trouvé des vêtements, se
changea et au jour convenu, s’est rendu chez le peintre.

- « Qui êtes-vous » ? — demanda le peintre.

- « Je suis celui que vous avez invité ».

- « Maintenant, allez-vous-en ! Des personnes habillées comme vous, il y en a des milliers,


il fallait rester comme je vous avais vu l’autre jour ».

Et nous aussi, quand le Ciel nous invite au travail, nous voulons nous habiller, alors que
notre force n’est pasdans nos vêtements, nos chapeaux, nos gants, nos chaussures ni
dans les cols, les cravates et les montres... : ils n’ont pas d’importance. La force est dans
notre intellect, dans notre coeur, dans les nobles aspirations de faire le bien. Quand nous
avons ces qualités, les autres choses viendront à nous d’elles-mêmes, en temps voulu.
Quand nous partons au Ciel, prenons-nous nos vêtements ? Le Seigneur, quand il nous
appelle au Ciel, il nous déshabille. II ne veut pas de nos vêtements, et dit : « amenez-le-
Moi comme il est ». Quand quelqu’un meurt, tout le monde se détourne de lui, même ceux
qui l’ont aimé. Ils disent : « Enlevez-le au plus vite ». Où est alors leur amour ? Mais le
Seigneur ne se détourne pas de lui et dit : « Amenez-le, il me le faut tel qu’il est ». Et
lorsqu’on nous met dans le tombeau, que fait le Seigneur ? Il commence à parler avec
nous, et ce n’est pas, comme certains le pensent, la fin. Il nous demande : « Et alors, as-tu
compris la vie, as-tu compris le sens de la vie que Je t’ai donnée ? » Et c’est précisément
dans cette conversation que le Seigneur peint Son grand tableau. C’est à ce moment que
prend naissance ce processus : les hommes aussi, une fois que quelqu’un les a quittés,
commencent à pleurer et àénumérer toutes ses qualités : ils voient le tableau Divin qui
est représenté devant eux.

Nous devons surmonter les souffrances qui nous sont envoyées et en tirer un
enseignement. Jésus qui a enduré des souffrances terrestres nous sert d’exemple. Il faut
se soumettre à ce processus Divin. Jésus dit à un endroit : « Penses-tu que je ne puisse
pas faire appel à mon Pèrequi me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? Si
Je n’accomplis pas ce pourquoi Je suis venu, comment les hommes pourraient-ils
s’élever ? » Lui aussi voulait s’élever. Vous êtes sur la Terre, un jour, vous connaitrez aussi
des orages, des difficultés et peut-être le même destin, mais quand cette heure viendra,
en aucun cas, vous ne devez la considérer comme un malheur. Parce que là où il n’y a
pas de souffrances, il ne peut y avoir d’enrichissement. Là, où il y a des peines, il y a des
joies aussi ; s’il y a la mort, il y a résurrection. Et celui qui ne veut pas participer aux
souffrances de l’humanité ne gagnera rien. Que sont les souffrances ? Les conséquences
des erreurs, commises un jour par notre ignorance, et la souffrance va corriger
précisément ces erreurs. Ce processus de souffrance est une méthode pour que nous
puissions nous préparer et atteindre les vibrations sublimes et ascendantes qui nous
attendent au Ciel. Il faut endurer 100 peines pour attendre une Joie Divine et c’est alors
que nous apprécierons cette joie et nous la garderons. Le Seigneur commence par les
souffrances pour nous aguerrir, comme le forgeron transforme le métal, pour qu’on
puisse recevoir la Joie qui viendra après. Chacun d’entre nous est nécessaire,
indispensable au Seigneur. Il se peut que pour le monde vous ne représentiez rien, zéro,
mais pour le Seigneur, vous êtes un être important. Seul le Seigneur, qui vous a envoyé au
monde apprécie vos souffrances et, par conséquent, vous ne devez pas vous soucier de
ce que le monde pense de vous. Celui qui vous a envoyé, pense à vous et vous apprécie.
Pour vous, il est important d’avoir l’approbation de Dieu. Si Dieu est avec vous, vous
serezbeaux, et le monde aime la beauté. S’Il est avec vous, vous serez forts, riches et
bons ; la bonté est toujours appréciée et estimée.

Maintenant, je vais vous parler de Dieu, non pas comme un être, comme l’écrivent les
philosophes, un être lointain, dans l’espace, sans pouvoir le situer, mais pour ce Seigneur
pour Qui je prêche, Qui pense à nous, Qui observe nos actes, nous corrige, nous punit,
nous vêtis, nous dévêtis, nous fait naitre et mourir. Que signifie mourir ? Le Seigneur fait
une opération : il voit que vous allez perdre beaucoup et raccourcit le processus de votre
vie : « Pour qu’il ne fasse pas plus de dettes, prenez-lui le capital que Je lui ai donné. Le
temps aujourd’hui n’est pas favorable, laissez-le pour une autre époque, amenez-le chez
Moi ». Et dans ce processus, nous croyons que le monde nous a oubliés, mais si le
monde nous a oubliés, le Seigneur, Lui, pense à nous. Et le monde doit obligatoirement
nous oublier. Une jeune fille ne pourra jamais se marier, si elle aime tous les jeunes
hommes, elle doit en choisir un et dire : « C’est lui ». Et dans la vie, c’est pareil, vous devez
avoir un seul Dieu. II y a beaucoup de Dieux dans le monde qui voudraient vous prendre,
mais vous devez trouver votre Dieu, avec Lequel vous allez vivre, vous développer, vous
enrichir.

Les Écritures disent : « Dieu n’est pas seulement au Ciel, II vit dans les coeurs des
humbles ». Par conséquent, la premièrequalité que vous devez acquérir, pour qu’Il puisse
venir en vous, c’est l’humilité. Mais cette humilité n’est pas l’humilité d’une brebis : si l’on
vous bat ou on vous casse les jambes, se contenter de dire : « on n’y peut rien ». Ce n’est
pas de l’humilité de dire, quand on vous prend toute la richesse : « Nous sommes
humbles ». L’humilité, c’est quand vous avez toutes les richesses, la force, les
connaissances, le bien, de dire, en conscience : « Seigneur, Tu peux disposer de tout ce
que je possède ! ». Maintenant, tous prêchent l’Évangile et se préoccupent des autres,
mais dès que le Seigneur touche à leurs portefeuilles, qui sont archipleins, ils crient : « Ah,
là, non ! La moitié, peut-être, on peut la donner, mais tout, non ! ». S’agissant de la force,
ils disent « Tu ne peux pas disposer de toutes mes forces ». Mais lorsqu’on est en
difficulté, nous Lui demandons denous guider et de nous aider. Cette compréhension
humaine prédomine chez tous les philosophes depuis mille ans. Et nos malheurs
viennent justement de là. Jésus à travers sa vie vient nous montrer le Chemin.

Beaucoup de chrétiens pensent que lorsqu’on devient chrétien, on doit quitter le monde.
Mais, vous pouvez renoncer à vos maisons, à la richesse, aux femmes, aux enfants et, en
même temps, penser à eux. Vous pouvez vous rendre dans un monastère très éloigné et
encore penser : « Quedeviennent ma femme, mes enfants, ma maison », ce qui signifierait
que vous n’avez pas renoncé à eux, que vous n’êtes pas libres. Renoncer aux choses, ne
veut pas dire les oublier, mais laisser les gens libres, laisser la femme agir comme elle
lesait, laisserlefils agir comme il lesait. Renoncer au monde signifie le laisser, le quitter
pourne pas déranger, qu’il suive son chemin. Peut-on arrêter la rivière ? II faut la laisser
suivre son cours. Nous nepouvons faire qu’une chose : l’utiliser. De la mêmefaçon, on ne
peut pas arrêter la Vie, mais il faut l’utiliser. Et Jésus dit clairement : « Si vous m’aimez,
respectez mes commandements ». « Si vous m’aimez... », et nous devons L’aimer, II ne dit
pas : « Gare à vous si nous ne m’aimez pas ». Non, le Seigneur ne nous forcera jamais et
II ne vous demandera pas de vous sacrifier.

Les hommes demandent : « Pourquoi le Seigneur, qui est tout puissant, ne règle-t-il pas
les problèmes de tout le monde ? » Comment doit-il faire ? « À celui qui ment, que sa
langue se dessèche, à celui qui vole, que sa main se dessèche ». Mais alors nous vivrions
un monde d’aveugles et d’estropiés ! Qu’en dites-vous, est-ce que cela serait agréable de
vivre dans un tel monde? Le Seigneur donne une direction diamétralementopposée,
propose un chemin inverse et dit que celui qui veut être seigneur doit être serviteur. Ce
processus est le suivant : les hommes forts veulent toujours que toutes les rivières se
déversent dans leur rivière, mais s’agissant du Bien, le processus est inverse. C’est le
Seigneur qui se déverse dans différents petits ruisseaux, mais au lieu de les diriger, II les
laisse couler librement. Vous pouvez tenter une petite expérience chez vous : émettez
une pensée et dirigez-la. Mettez dans votre esprit l’idée de devenir serviteur, de devenir
serviteur au nom du Seigneur, et c’est alors que vous arriverez chez le Seigneur. Vous
cherchez le Seigneur au Ciel, mais II n’est pas là. Quand vous souffrez et soupirez, II est
en vous. Et dans ce que les gens appellent progression et évolution, c’est dans ce
processus que le Seigneur oeuvre, II est le meilleur ouvrier.

Certains se plaignent : « Pourquoi Dieu ne voit-Il pas nos souffrances ? » II dit : « Je n’ai
pas le temps, Je suis tellement occupé avec vos affaires, Je suis occupé avec
d’importantes affaires qui vous concernent et qui vous dépassent. Quand J’aurai le
temps, Je m’occuperai de vos petits malentendus insignifiants ». Ceci n’est pas une
allégorie, c’est la réalité. II y a un passage des Saintes Écritures qui dit : « Venez à moi,
vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et Je vous apporterai le repos ».
Les souffrances que l’on endure sur la terre, ce sont les souffrances de Dieu. II pleure et
souffre en nous. Quelqu’un dit : « je souffre, mon âme est triste », mais s’il disait : «
Seigneur, pardonne-moi, je T’ai causé tant de déceptions par mes pensées et mes actes
impurs ». C’est alors que nous nous emprunterons le vrai chemin qui nous délivrera de
nos maux de tous les jours. Nous devons enfin laisser le Seigneur se renforcer en nous.
Nous L’avons attaché avec des cordes et nous L’avons cloué, alors qu’il faudrait Le poser
et Le laisser tranquille dans la tombe. C’est à ce moment qu’il ressuscitera et nous
libèrera. Soyez surs d’une chose : ceux qui Le retardent de son chemin, c’est nous, les
humains. Le mal n’arrête pas le chemin Divin. II a déposé la loi de la Liberté et II ne peut
pas et ne veut pas changer cette loi. Tant que nous ne parvenons à cet état de
conscience, de se soumette de notre plein gré, II ne nous délivrera pas. II faut que cette
conscience pénètre profondément en nous, celle d’être semblables à Lui. C’est alors que
nous pourrons utiliser nos richesses, nos forces et nos vertus pour évoluer. Qui doit
évoluer ? Nos frères, nos proches. Chacun d’entre nous ne doit pas se limiter à aimerle
corps physique de nos proches, mais doit rechercher et aimer leurs âmes.

Je peux vous dire que Jésus, qui est venu sur la Terre, ne l’a toujours pas quittée. II vit
parmi les hommes, travaille parmi eux et il est temps qu’Il ressuscite en nous. Ayons la
Foi, mais non pas cette foi et cette peur qu’avaient les juifs : « Nous n’avons pas d’autre
roi que l’empereur ». Mais lorsque celui-ci a détruit, quelques années plus tard, Jérusalem
et leur église, ils ont renoncé à lui. Aujourd’hui si nous décidons de n’obéir qu’à
l’empereur, les conséquences seront les mêmes.

Revenons un peu sur ce que je disais tout à l’heure : nous devons vivre dans ce monde,
pour nous préparer. Nous ne pouvons pas vivre au Ciel, parce là-bas la Chaleur et la
Lumière sont trop fortes. Ainsi que le jardinier qui veut cultiver des pins provenant des
hautes altitudes doit réaliser plusieurs greffes pour acclimater la plante, de même, notre
PèreCéleste ne peut pas nous prendre et nous planter immédiatement dans le Jardin du
Paradis. Même notre systèmeéducatif est fondé sur cette règle : d’abord, on commence
par la première classe, ensuite, la deuxième, plus tard, puis toutes les autres, l’université,
et enfin on entre dans le monde du travail. Ce se sont des organisations sociétales
auxquelles l’homme doit se conformer. Un chrétien, d’après moi, ne doit pas être stupide
et dire : « Je me contente de ce que Dieu m’a donné ». Quand vous labourez votre champ,
vous semez du blé, parce que si vous ne semez rien, que vous donnera le Seigneur ? De
la broussaille et des mauvaises herbes. Travaillez la terre,plantez vos vignes et elles
donneront des fruits. Si vous avez planté de mauvais ceps de vigne, le raisin sera acide.
Le Seigneur a donné un bon intellect à votre enfant, mais vous, qu’avez-vous planté en lui
: de bonnes semences, qui donneront des fruits ?

Nous voulons être vertueux, être forts, être riches. Nous pouvons avoir La Vertu, la Force
et la richesse, et il est nécessaire de les avoir. Pour qu’ils puissent croitre et se
développer en nous, voici les conditions requises : le germe Divin, la loi Divine et
l’équilibre Divin. L’équilibre, c’est la Vertu, la loi, c’est le Savoir, les conditions, c’est la
Force, le germe, c’est la richesse. Vous allez dire : « Mais comment trouver le Seigneur ? »
C’est facile.

Quelqu’un voulait faire une blague à son ami et s’est écrié : « Nous sommes dans un
jardin avec de très beaux pommiers ». Son ami réponditaprès avoir fermé les yeux : «
mais je ne vois rien ». II reçut alors une gifle de son ami et s’exclama : « je le vois » ! De
même quand le Seigneur veut que l’on commence à voir, II nous donne une gifle. Et nous
commençons à voir. Si vous avez les yeux fermés, demandez que l’on vous les ouvre. Les
hommes demandent : « Où est le Seigneur ? II est dans les arbres, dans les pierres, dans
la terre. Mais quand le malheur arrive, tout le monde se tourne vers le ciel et crie : «
Seigneur ! » Voilà la gifle que le Seigneur leur a donnée. Je vous ai créés pour que vous
ayez les yeux ouverts. Pour nous élever, il faut être comme des enfants, curieux et
réceptifs.

Maintenant je vous dirais encore quelque chose. Avec quelle méthode devons-nous
travailler ? Dorénavant,nous devons être liés à tous les hommes de la Terre par le coeur
et par la raison parce que le salut viendra grâce à nos prières communes. « L’union fait la
force ». Et quand la raison et l’amour des humains s’uniront, le Royaume de Dieu viendra
sur la terre. Par exemple, si vous avez un ami et si vous l’aimez vraiment, vous ne devez
jamais douter de lui ni chercher ses défauts. II en a comme tout le monde. Les défauts
correspondent au vêtement qui habille l’homme, mais l’âme humaine est pure, elle ne
peut pas êtreabimée ni être détruite. Personne ne peut, en effet, abimer votre âme divine,
elle peut être salie extérieurement, mais jamais intérieurement ; car Dieu habite dans
cette âme. II est impensable de détériorer l’âme que Dieu protège. Nous ne pouvons pas
nous soumettre au monde extérieur. Ponce Pilate a dit à Jésus : « Ne sais-tu pas que j’ai
le pouvoir de te relâcher et que j’ai le pouvoir de te crucifier ». Jésus répondit : « Tu
n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’avait été donné d’en haut. J’obéis à celui qui t’a
donné le pouvoir, mais mon Âme reste libre ». Nous sommes soumis à des souffrances
temporaires que l’on ne peut pas comprendre maintenant. Après notre mort et notre
résurrection, on comprendra leur signification.

Les hommes sont sujets à des peurs, mais la vie n’est pas là. La vraie vie est quand
l’homme est rempli de nobles sentiments. Heureux celui qui fait du bien sans attendre de
retour. Vous avez été offensé par quelqu’un, vous tentez de ne plus le saluer, de ne plus
lui serrer la main. II est cependant possible de le saluer, de retirer son chapeau, de lui
serrer lamain sans y manifester de l’estime. Habituellement, on retire son chapeau devant
quelqu’un d’important et par ce geste, on semble lui dire : peux-tu m’augmenter ? II y a un
poisson diabolique dans la mer qui salue tous les poissons qu’il rencontre. Quand un
homme serre la main, ses doigts parlent. L’auriculaire dit : « peux-tu m’aider, j’ai un
commerce qui ne marche pas bien ». L’annuaire dit : « je souhaiterais avoir des dons
artistiques et des connaissances ». Le majeur dit : « je veux des droits et des privilèges ».
L’index dit : « je veux être respecté et estimé ». Le pouce dit : « Je veux de la force et de la
maitrise ». Celui qui est salué peut satisfaire de telles demandes s’il le veut. Mais même
en agissant ainsi, les hommes n’obtiennent toujours pas ce qu’ils veulent.

Enfin, quand Jésus est venu et a dit : « Ce que vous cherchez : la richesse, la force, le
savoir, la bonté, Je peux vous les donner. Et toute personne qui aurait quitté à cause de
moi ses maisons ou ses frères, ses soeurs, son père, sa mère, sa femme, ses enfants et
ses terres, recevra le centuple et héritera de la vie éternelle ». Voici l’Homme qui peut
vous serrer la main et qui peut vous donner la force, la richesse, la bonté et les
connaissances. Mais les hommes ont dit : « Arrêtez-le ! Crucifiez-le ! » Et Pilate leur
répondit : « Mais vous allez le perdre ! » Jésus est toujours parmi vous, aujourd’hui. Je
vous dis : « voici l’Homme que vous cherchez, le Seul qui peut vous apaiser, vous
apporter l’intelligence, vous donner la santé, vous procurer une place dans la société,
vous élever, vous montrer la voie pour que votre intellect s’éclaire ». La encore vous
doutez et dites : « Montrez-Le nous pour que nous le voyions ».

Je vous donnerai une image. Le soir, un homme arrive avec une bougie. Voici l’homme
qui vous amène la lumière. Vous voyez la bougie et vous ne voyez pas l’homme. Vous ne
le verrez que lorsque le soleil se lèvera. Cherchez par vous-même cette lumière que porte
cet Homme. Elle vous aidera à trouver le chemin que vous devez suivre. C’est ainsi que
vous devez comprendre cette histoire. Je vous donnerai encore une autre image.
Imaginez que je vous invite dans une salle imposante et luxueuse en vous disant : « cette
pièce est magnifiquement décorée, à cet endroit, vous avez telle chose et dans tel autre
endroit, telle chose ». Mais vous vous exclamez : « Peut-être, mais je ne vois rien ! » Mais
si j’amène une bougie, les contours des objets les plus proches se dessinent et avec
plusieurs bougies, on voit de mieux en mieux. Avec une petite lumière, on distingue
encore mieux et avec la lumière du jour, on voit alors tout. Le monde est comme cette
pièce et chacun d’entre nous doit porter une bougie. En assemblant toutes les bougies
que vous apportez, on verra beaucoup de choses. Vos esprits sont des bougies. Je
n’aime pas les personnes qui portent des cierges éteints, mais seulement ceux qui
apportent des bougies allumées comme lors de la fête de Pâques. Chacun d’entre nous
doit être une bougie allumée. Chaque personne qui est fidèle, dévouée, aimante et bonne
est une bougie allumée. C’est une grande erreur de venir avec une bougie éteinte.

Vous demandez : « Que devons-nous faire ? » II faut prier les uns pour les autres, il faut
que vous envoyiez de bonnes pensées à vos amis, que vous priiez pour eux et que vous
souhaitiez qu’ils soient bénis, et le Seigneur, en les bénissant,vous bénira aussi. Et
pourquoi devons-nous prier ? Lors de l’été 1899, une grande sècheresse a sévi dans la
région de Novi Pazar. Les Turcs des 39 villages voisins se sont réunis et ont prié pour que
la pluie vienne, et la pluie est venue. Les Bulgares se sont dit : « Dieu leur a envoyé la
pluie, II nous l’enverra aussi ». Mais elle n’est pas tombée sur leurs villages et leurs
troupeaux étaientépuisés par la faim. Quand les gens prient, prie toi aussi, tu dois aussi
déposer ta demande. Le Seigneur ne va pas te retenir dans Sa liste si tu ne pries pas. La
prière a une force extraordinaire et aujourd’hui les êtres humains doivent être des êtres
de prière - c’est par la prière que nous préparons notre intellect et notre coeur. Et nous ne
devons prier que pour nous, ce serait de l’égoïsme.

Je ne veux pas m’occuper de l’intellect des gens, mon intention est de m’occuper de leurs
coeurs, parce que tout le mal est enfoui profondément dans le coeur. Et Dieu lui-même dit
: « Mon Fils, donne-moi Ton coeur ! »

Nous devons dès maintenant commencer un nettoyage, comme àPâques, ouvrons les
fenêtres et faisons le ménage. Tous les hommes et les femmes ploient sous le
mêmefardeau. La dysharmonie est partout. L’homme et la femme ne se mettent d’accord
sur rien, sur le partage de la maison, de l’argent. La femme est mécontente parce que
l’homme veut détenir l’argent. Ceci n’a pas d’importance, arrangez-vous pour décider qui
tiendra les comptes. L’homme et la femme se querellent pour savoir qui règne à la
maison, qui chante, le coq ou la poule. Quel coq, quelle poule, cela n’a aucune importance
dans la vie. J’ai dit : c’est une autrechose qui est importante. Jésus est déjà là et II
travaille. Quand la Lumière vient, elle vient doucement et sans bruit. II ne viendra pas,
comme certains l’attendent, dans un tonnerre de bruit. Le tonnerre peut se produire, mais
Jésus ne sera pas là. Lorsque le prophèteÉlie s’est rendu dans le désert pour jeuner et
prier et que la tempête et le feu se sont abattus, II a mis ses mains devant les yeux. Le
Seigneur n’était pas dans la tempête, mais dans la douce voix qui parlait. Le Seigneur
n’est pas dans vos souffrances, ni dans votre force, ni dans vos connaissances. II est
dans l’Amour. Si vous aimez, II est en vous. Si vous n’aimez pas, II n’est pas présent. Et
vous aussi vous devez aimer, telle est la Loi. Nous n’aimons pas et attendons seulement
d’être aimés. C’est comme si nous étions assis devant le poêleen attendant que l’on nous
amène du bois pour nous réchauffer. Nous-mêmes, nous devons chercher du bois qui
pourra également servir aux autres.

Nous qui suivons le Christ qui nous a donnésuffisamment de force, nous devons enfin Le
laisser entrer en nous. Maintenant je vous laisse cet Homme. Allez-vous L’accepter ou
allez-vous Le crucifier ? Est-ce que vous Le laisserez pénétrer en vous ou vous direz : « On
ne Le veut pas » ? C’est le problème que vous devez résoudre. Si vous dites : « Laissez-Le,
c’est notre Seigneur », vous avez résolu la question et la bénédiction viendra. Les Paroles
de la Bible s’accompliront alors : « Moi et Mon Père viendrons et bâtirons Notre demeure
en vous ».

La Lumière sera en nous et nous deviendrons humbles.

Conférence donnée le 29 mars 1914 à Sofia

2 weeks later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 19 avril 2017
VOICI L’HOMME

Jésus sortit donc, portant la couronne

d’épines et un manteau de couleur pourpre.

Ponce Pilate leur dit « Voici l’Homme. »

(Jean 19, 5)

Le mot chovek ou chelovek, sous-entend en bulgare un homme qui peut vivre un siècle
entier. La particule, «vek», signifie siècle. Mais dans la langue originelle, dans laquelle
cette phrase a été écrite, le mot chelovek prend une autre signification et veut dire que
Jésus est l’Homme qui vient sur la terre, le frère de ceux qui souffrent. Comment doit-on
comprendre ces mots ? Quand nous nous présentons devant les autres, est-ce que l’on
dira de nous « Voici l’homme ? » Pour que quelqu’un mérite de porter ce nom, il faut qu’il
porte en lui quatre qualités : être riche et fort, avoir des connaissances et des vertus.
Vous direz : « Que vient faire la richesse ici » ? La richesse, c’est la base, elle donne les
conditions qui permettent à l’homme de se développer, c’est le terreau sur lequel se
développe la force, et la force apporte la chaleur et la lumière qui sont à l’origine de la vie.
Puis vient le savoir qui est la méthode par laquelle on arrive à la compréhension et à la
maîtrise de notre vie. Enfin la vertu, c’est l’objectif que l’on doit atteindre.

Les gens demandent souvent : « Que devons-nous faire ? » Semez un grain de blé et il
vous montrera ce que vous devez faire. Vous direz : « Mais comment ? – Arrosez-le et les
rayons du soleil se chargeront de diriger le grain de blé vers le soleil, la source de la vie. »
Et, comme le grain de blé nous devons aussi croître, tendre vers le Seigneur. Quelqu’un
demandera : « En grandissant, le grain de blé atteindra-t-il le soleil ? Moi, je veux trouver le
Seigneur ! – Pour toi, il n’est pas nécessaire de savoir où se trouve le Seigneur, il faut
seulement que tu souhaites t’en approcher. » Le grain de blé a compris ce que représente
le soleil, et il a reçu ce qu’il cherchait. La même loi est valable également pour nous :
nous devons nous aussi arriver au même résultat. Nous devons être semés. Dans notre
vie, nous rencontrons des difficultés qui représentent ces petits et nécessaires obstacles
que vit le grain de blé. Une certaine pression est nécessaire avant le processus de la
croissance, l’acquisition du savoir. Quand nous donnerons un fruit, nous serons déjà au
stade de la vertu.

Par conséquent, nous devons être semés, il faut que nous soyons recouverts d’un peu de
terre pour subir un peu de pression ; après nous croîtrons et nous pourrons acquérir des
connaissances. Quand cette connaissance atteindra un certain degré, elle correspondra
au stade de l’épi de blé. Ensuite, le Seigneur demandera que le blé soit fauché et il
opérera un tri entre le bon et le mauvais, il séparera les grains de la paille. Nous venons
au monde, ce qui correspond au grain qui germe, nous grandissons, nous nous
développons, nous mourons et nous sommes enterrés. C’est cela la moisson. Ensuite le
Seigneur viendra prendre ce qui Lui est nécessaire : la paille ira à la grange et le grain ira
au moulin.

Je vous ai lu le chapitre 19 de l’Évangile de saint Jean, pour vous montrer que le Christ
sur la croix exprimait ces quatre qualités que nous devons aussi obtenir : la vertu sur la
tête, qui n’était pas clouée, le savoir, au côté gauche, la force, au côté droit, et la richesse
en bas, au niveau des pieds. Et voilà l’homme crucifié. Ainsi, quand nous clouerons la
richesse, la force et la connaissance, leurs sèves monteront vers la tête, vers la vertu.

Quand le Seigneur veut qu’un homme devienne bon, il le cloue sur la croix, Il y cloue ses
richesses, sa force et son savoir. Et que veut dire clouer ? On isole l’homme dans une
caisse pour que personne ne puisse le prendre, pour que personne ne puisse disposer de
lui. Ainsi, seul le Seigneur disposera de lui. Il lui dit : « Quand Je travaille, tu resteras
tranquille ». Et si l’homme ne veut pas se tenir tranquille, le Seigneur dit : « Clouez-le, pour
que je puisse travailler au calme ». Alors, quand nous sommes sur la croix nous ne
devons pas pleurer, car le Seigneur travaille pour nous. Il est malheureux celui qui n’est
pas cloué sur la croix ! Celui qui souhaite que le Seigneur s’occupe de lui doit passer par
ce processus de développement. Je vous parle ainsi en utilisant des allégories.

            Avant ce processus de développement, nous devons nécessairement avoir la foi,


la foi inébranlable dans le plan cosmique divin qui englobe toutes les créatures que Dieu
a créées. Il ne faut pas douter de Dieu, parce qu’il est parfait, Tout-Puissant. N’est-ce pas
Jésus qui disait : « Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. » Les voies de
Dieu sont impénétrables, il ne faut même pas accepter l’idée qu’elles puissent être
changées ou dénaturées. Et lorsque nous sommes invités et que nous nous engageons
sur la voie divine, il faut que nous ayons la même confiance que les enfants. Nous
devons aussi éviter les erreurs décrites dans l’histoire suivante.

En Angleterre, un célèbre peintre voulait peindre un tableau représentant l’extrême


pauvreté. Il se promena dans Londres des jours et des mois durant, pour trouver un sujet
qui correspondrait à son idée. Il finit par trouver un enfant vêtu de lambeaux, ce qui
toucha son cœur et il se dit : « Voilà la personne qu’il me faut pour la création de ce
tableau ». Il s’approcha de lui, lui donna sa carte de visite et lui dit : « Venez dans quatre
jours, je dois vous entretenir de quelque chose. » Mais cet enfant, voyant ce monsieur si
bien habillé, s’est dit : « Comment pourrais-je me rendre à ce rendez-vous avec mes
vêtements déchirés… » Il s’est rendu dans une famille qu’il connaissait pour se préparer
et s’apprêter comme s’il avait un rendez-vous avec le roi : il a trouvé des vêtements, s’est
changé et au jour convenu, il s’est rendu chez le peintre. « Qui êtes-vous ? demanda le
peintre. – Je suis celui que vous avez invité. – Allez-vous-en immédiatement ! Des
personnes habillées comme vous, il y en a des milliers ; il fallait rester comme je vous
avais vu l’autre jour. »

  Et nous aussi, quand le Ciel nous invite à faire un travail, nous voulons nous habiller,
alors que notre force n’est pas dans nos vêtements, nos chapeaux, nos gants, nos
chaussures, ni dans les cols, les cravates et les montres… ceux-ci n’ont pas d’importance.
La force est dans notre intellect, dans notre cœur, dans nos nobles aspirations à faire le
bien. Quand nous avons ces qualités, les autres choses viendront à nous d’elles-mêmes,
en temps voulu. Quand nous partons au Ciel, prenons-nous nos vêtements ? Quand le
Seigneur nous appelle au Ciel, il nous déshabille. Il ne veut pas de nos vêtements et Il dit :
« Amenez-le-moi comme il est ». Quand quelqu’un meurt, tout le monde se détourne de
lui, même ceux qui l’ont aimé. Ils disent : « Enlevez-le au plus vite. » Où est alors leur
amour ? Mais le Seigneur ne se détourne pas de lui et dit : « Amenez-le, il me le faut tel
qu’il est ». Et lorsqu’on nous met dans le tombeau, que fait le Seigneur ? Il commence à
parler avec nous, et ce n’est pas, comme certains le pensent, la fin. Il nous demande : « Et
alors, as-tu compris la vie, as-tu compris le sens de la vie que Je t’ai donnée ? » Et c’est
précisément dans cette conversation que le Seigneur crée Son grand dessein. C’est à ce
moment-là que prend naissance ce processus : les hommes aussi, une fois que
quelqu’un les a quittés, commencent à pleurer et à énumérer toutes ses qualités : ils
voient alors le tableau Divin qui est représenté devant eux.

Nous devons surmonter les souffrances qui nous sont envoyées et en tirer un
enseignement. Jésus qui a enduré les souffrances terrestres nous sert d’exemple. Il faut
se soumettre à ce processus divin. Jésus dit à un endroit : « Me penses-tu incapable de
faire appel à mon Père qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? Si je
n’accomplissais pas ce pourquoi je suis venu, comment les hommes pourraient-ils
s’élever ? »[1] Lui aussi voulait s’élever. Vous êtes sur la terre, et un jour vous connaîtrez
aussi des orages, des difficultés et peut-être le même destin, mais, quand cette heure
viendra, en aucun cas vous ne devez la considérer comme un malheur. Parce que là où il
n’y a pas de souffrances, il ne peut pas y avoir d’enrichissement. Là, où il y a des peines, il
y des joies aussi ; s’il y a la mort, il y a résurrection. Et celui qui ne veut pas participer aux
souffrances de l’humanité ne gagnera rien. Que sont les souffrances ? Les conséquences
des erreurs commises un jour par notre ignorance ; c’est précisément la souffrance qui
corrigera ces erreurs. Ce processus de la souffrance est un moyen de nous préparer et
d’atteindre les vibrations sublimes et ascensionnelles qui nous attendent au Ciel. Il faut
endurer 100 peines pour atteindre une joie divine, et c’est alors que nous apprécierons
cette joie et la garderons. Le Seigneur commence par les souffrances pour nous aguerrir,
comme un forgeron qui transforme le métal, pour que nous puissions recevoir la joie qui
viendra après. Chacun d’entre nous est nécessaire, indispensable au Seigneur. Il se peut
que pour le monde vous ne représentiez rien, zéro, mais pour le Seigneur, vous êtes un
être important. Seul le Seigneur qui vous a envoyé au monde apprécie vos souffrances et,
par conséquent, vous ne devez pas vous soucier de ce que le monde pense de vous.
Celui qui vous a envoyé pense à vous et vous apprécie. Pour vous, il est important d’avoir
l’approbation de Dieu. Si Dieu est avec vous, vous serez beaux, et le monde aime la
beauté. S’Il est avec vous, vous serez fort, riche et bon ; la bonté est toujours appréciée et
estimée.

Maintenant, je vais vous parler de Dieu, non pas comme le décrivent les philosophes : un
être lointain, un être dans l’espace sans pouvoir le situer, mais comme ce Seigneur dont
je vous parle, qui pense à nous, qui observe nos actes, nous corrige, nous punit, nous
habille, nous déshabille, nous fait naître et mourir. Que signifie mourir ? Le Seigneur fait
une opération : Il voit que vous allez perdre beaucoup et Il raccourcit le processus de
votre vie : « Pour qu’il ne fasse pas plus de dettes, prenez-lui le capital que Je lui ai donné.
Aujourd’hui, le temps n’est pas favorable, laissez-le pour une autre époque, amenez-le-
Moi. » Et, dans ce processus, nous croyons que le monde nous a oubliés, mais si le
monde nous a oubliés, le Seigneur, Lui, pense à nous. Et le monde doit obligatoirement
nous oublier. Une jeune fille ne pourra jamais se marier si elle aime tous les jeunes gens,
elle doit en choisir un et dire : « C’est lui ». Et dans la vie, c’est pareil, vous devez avoir un
seul Dieu. Il y a beaucoup de dieux dans le monde qui voudraient vous avoir, mais vous
devez trouver votre Dieu, celui avec lequel vous allez vivre, vous développer, vous enrichir.

Les Écritures disent : « Dieu n’est pas seulement au Ciel, Il vit aussi dans le cœur des
gens humbles ». Par conséquent, la première qualité que vous devez acquérir, pour qu’Il
puisse venir en vous, c’est l’humilité. Mais cette humilité n’est pas l’humilité de la brebis :
si on vous bat ou si on vous casse les jambes, ne vous contentez pas de dire : « je n’y
peux rien ! » Quand on vous prend toute votre richesse, ce n’est pas de l’humilité de dire :
« Nous sommes humbles. » L’humilité, c’est quand vous avez toutes les richesses, la
force, les connaissances, les biens, de dire consciemment : « Seigneur, Tu peux disposer
de tout ce que je possède ! ». Maintenant, tous prêchent l’Évangile et se préoccupent des
autres, mais dès que le Seigneur touche à leurs portefeuilles, bien garnis, ils crient : « Ah,
là non ! La moitié, peut-être, nous pouvons la donner, mais tout, non ! ». S’agissant de la
force, ils disent : « Tu ne peux pas disposer de toutes mes forces. » Mais lorsque nous
sommes en difficulté, nous Lui demandons de nous guider et de nous aider. Cette
compréhension humaine prédomine chez tous les philosophes depuis mille ans. Et nos
malheurs viennent justement de là. Jésus, à travers sa vie, vient nous montrer le chemin.

Beaucoup de chrétiens pensent que lorsqu’on devient chrétien, on doit quitter le monde.
Mais vous pouvez renoncer à vos maisons, à la richesse, aux femmes, aux enfants et, en
même temps, penser à eux. Vous pouvez vous rendre dans un monastère très éloigné et
encore penser « Que deviennent ma femme, mes enfants, ma maison ? », ce qui
signifierait que vous n’avez pas renoncé à eux, que vous n’êtes pas libres. Renoncer aux
choses ne veut pas dire les oublier, mais laisser les gens libres, laisser la femme agir à sa
guise, laisser le fils agir à sa guise. Renoncer au monde signifie le laisser, le quitter pour
ne pas le déranger, mais qu’il suive son chemin. Peut-on arrêter la rivière ? Il faut la
laisser suivre son cours. Nous ne pouvons faire qu’une chose : l’utiliser. De la même
façon, on ne peut pas arrêter la vie, mais il faut l’utiliser. Et Jésus dit clairement : « Si vous
m’aimez, respectez mes commandements ». « Si vous m’aimez… » Oui, nous devons
l’aimer. Il ne dit pas : « Gare à vous si vous ne m’aimez pas !...» Non, le Seigneur ne vous
forcera jamais et Il ne vous demandera pas de vous sacrifier.

Les hommes demandent : « Pourquoi le Seigneur qui est tout-puissant ne règle-t-il pas les
problèmes de tout le monde ? – Comment doit-Il faire ? – À celui qui ment, que sa langue
se dessèche, à celui qui vole, que sa main se dessèche ! – Mais alors nous vivrions dans
un monde d’aveugles et d’estropiés ! Qu’en dites-vous, est-ce que cela serait agréable de
vivre dans un tel monde ? » Le Seigneur donne une direction diamétralement opposée, Il
propose un chemin inverse : Il dit que celui qui veut être seigneur, doit être serviteur. Ce
processus est le suivant : les hommes puissants veulent toujours que toutes les rivières
se déversent dans leur rivière, mais, lorsqu’il s’agit du bien, le processus est précisément
inverse. C’est le Seigneur qui se déverse dans différents petits ruisseaux, et, au lieu de les
diriger, Il les laisse couler librement. Vous pouvez tenter une petite expérience chez vous :
émettez une pensée et dirigez-là. Mettez dans votre esprit l’idée de devenir serviteur,
serviteur au nom du Seigneur : c’est alors que vous arriverez chez le Seigneur. Vous
cherchez le Seigneur au Ciel, mais Il n’est pas là. Quand vous souffrez et soupirez, Il est
en vous. Et, dans ce processus que les gens appellent progrès, évolution, c’est le
Seigneur qui est à l’œuvre : Il est le meilleur ouvrier !

Certains se plaignent : « Pourquoi Dieu ne voit-Il pas nos souffrances ? » Il dit : « Je n’ai
pas le temps, Je suis tellement occupé avec vos affaires, Je suis occupé avec
d’importantes affaires qui vous concernent et qui vous dépassent. Quand J’aurais le
temps, Je m’occuperai de vos petits malentendus insignifiants. » Ceci n’est pas une
allégorie, c’est la réalité. Il y a un passage des saintes Écritures qui dit : « Venez à moi,
vous tous qui êtes fatigués et courbés sous un fardeau, et je vous apporterai le repos.
»[2] Les souffrances que l’on endure sur la terre, ce sont les souffrances de Dieu : Il pleure
et souffre en nous. Quelqu’un dit : « Je souffre, mon âme est triste », mais il devrait dire :
« Seigneur, pardonne-moi, je t’ai causé tant de déceptions par mes pensées et mes actes
impurs. » C’est alors que nous emprunterons le vrai chemin qui nous délivrera de nos
maux de tous les jours. Nous devons enfin laisser le Seigneur se renforcer en nous. Nous
L’avons attaché avec des cordes et nous L’avons cloué, alors qu’il faudrait Le déposer et
Le laisser tranquille dans le tombeau. C’est à ce moment-là qu’Il ressuscitera et nous
libérera. Soyez sûrs d’une chose : ceux qui Le retardent sur son chemin, c’est nous, les
humains. Le mal n’entrave pas le chemin divin. Il a établi la loi de la liberté et Il ne peut
pas et ne veut pas changer cette loi. Tant que nous ne parviendrons pas à cet état de
conscience et ne nous soumettrons pas de notre plein gré, Il ne nous délivrera pas. Il faut
que cette conscience pénètre profondément en nous, celle de devenir semblables à Lui.
C’est alors que nous pourrons utiliser nos richesses, nos forces et nos vertus pour
évoluer. Qui doit évoluer ? Nos frères et nos proches également. Chacun d’entre nous ne
doit pas se limiter à aimer le corps physique de ses proches, mais doit rechercher et
aimer leur âme.

Je peux vous dire que Jésus, qui est venu sur la terre, ne l’a toujours pas quittée. Il vit
parmi les hommes, travaille parmi eux et le temps est venu pour qu’il ressuscite en nous.
Ayons la foi, mais non pas cette foi et cette peur qu’avaient les juifs disant : « Nous
n’avons pas d’autre roi que César. »[3] Mais, lorsque quelques années plus tard, celui-ci a
détruit, Jérusalem et leur Temple, ils ont renoncé à lui. Aujourd’hui, si nous décidons de
n’obéir qu’à César, les conséquences seront les mêmes.

Revenons un peu sur ce que je disais tout à l’heure : nous devons vivre dans ce monde,
pour nous préparer. Nous ne pouvons pas vivre au Ciel, parce que là-bas la chaleur et la
lumière sont trop fortes. De même que le jardinier qui veut cultiver des pins provenant
des hautes altitudes doit réaliser plusieurs greffes pour acclimater la plante, de même,
notre Père Céleste ne peut pas nous prendre et nous planter directement dans le jardin
du paradis. Même notre système éducatif est fondé sur cette règle : on commence
d’abord par la première classe, ensuite, la deuxième, puis toutes les autres, après vient
l’université, et enfin on entre dans le monde du travail. Ce sont des organisations sociales
auxquelles l’homme doit se conformer. D’après moi, un chrétien ne doit pas être stupide
et clamer : « Je me contente de ce que Dieu m’a donné. » Quand vous labourez votre
champ, vous semez du blé, parce que si vous ne semez rien, que vous donnera le
Seigneur ? De la broussaille et des mauvaises herbes ! Travaillez la terre, plantez vos
vignes et elles donneront des fruits. Si vous avez planté de mauvais ceps de vigne, le
raisin sera acide. Le Seigneur a donné un bon intellect à votre enfant, mais vous, qu’avez-
vous planté en lui : de bonnes semences qui donneront des fruits ?

Nous voulons être vertueux, forts, riches. Nous pouvons avoir la vertu, la force et la
richesse, et il est nécessaire de les avoir. Pour qu’elles puissent croître et se développer
en nous, voici les conditions requises : le germe divin, la loi divine et l’équilibre divin.
L’équilibre, c’est la vertu, la loi, c’est le savoir, les conditions, c’est la force, le germe, c’est
la richesse. Vous allez dire : « Mais comment trouver le Seigneur ? – C’est facile ! » 

Quelqu’un voulait faire une blague à son ami et s’est écrié : « Nous sommes dans un
jardin avec de très beaux pommiers ». L’ami, ayant fermé les yeux répondit : « Mais je ne
vois rien ! » Il reçut alors une gifle de son ami et s’exclama : « Je les vois ! » De même,
quand le Seigneur veut que nous commencions à voir, Il nous donne une gifle. Et nous
commençons à voir. Si vous avez les yeux fermés, demandez que l’on vous les ouvre. Les
hommes demandent : « Où est le Seigneur ? Dans les arbres, dans les pierres, dans la
terre ! » Mais quand le malheur arrive, tout le monde se tourne vers le Ciel et s’écrie : «
Seigneur ! » Voilà la gifle que le Seigneur leur a donnée : « Je vous ai créés pour que vous
ayez les yeux ouverts ! » Pour nous élever, il faut être comme des enfants, curieux et
réceptifs.

Maintenant, je vous dirais encore quelque chose. Avec quelle méthode devons-nous
travailler ? Dorénavant, nous devons être liés à tous les hommes de la terre, par le cœur
et par la raison, parce que le salut viendra grâce à nos prières communes. « L’union fait la
force ». Et quand la raison et l’amour des humains s’uniront, le Royaume de Dieu viendra
sur la terre. Par exemple, si vous avez un ami et si vous l’aimez vraiment, vous ne devez
jamais douter de lui ni chercher ses défauts. Il en a comme tout le monde, les défauts
correspondant au vêtement qui habille l’homme, mais l’âme humaine est pure, elle ne
peut être ni abîmée ni détruite. Personne, en effet, ne peut abîmer votre âme divine. Elle
peut être salie extérieurement, mais jamais intérieurement, car Dieu habite dans cette
âme. Il est impensable de détériorer l’âme que Dieu protège. Nous ne pouvons pas être
asservis par le monde extérieur. Ponce Pilate a dit à Jésus : « Ne sais-tu pas que j’ai le
pouvoir de te relâcher et que j’ai le pouvoir de te crucifier ». Jésus répondit : « Tu n’aurais
aucun pouvoir sur moi s’il ne t’avait pas été donné d’en haut. J’obéis à celui qui t’a donné
le pouvoir, mais mon âme reste libre. »[4] Nous sommes soumis à des souffrances
temporaires que nous ne pouvons pas comprendre maintenant. Après notre mort et notre
résurrection, nous comprendrons leur signification.

Les hommes sont sujets à des peurs, mais la vie n’est pas là. La vraie vie, c’est quand
l’homme est rempli de nobles sentiments. Heureux celui qui fait du bien sans attendre de
retour. Vous avez été offensé par quelqu’un et vous décidez de ne plus le saluer, de ne
plus lui serrer la main ! Il est cependant possible de le saluer, de retirer son chapeau, de
lui serrer la main sans lui témoigner d’estime. Habituellement, on retire son chapeau
devant quelqu’un d’important et, par ce geste, on semble lui dire : peux-tu m’augmenter ?
Il y a un poisson diabolique dans la mer qui salue tous les poissons qu’il rencontre !
Quand un homme serre la main d’un autre, ses doigts parlent. L’auriculaire dit : « peux-tu
m’aider, j’ai un commerce qui ne marche pas bien. » L’annulaire dit : « je souhaiterais avoir
des dons artistiques et des connaissances. » Le majeur dit : « je veux des droits et des
privilèges. » L’index dit : « je veux être respecté et estimé. » Le pouce dit : « Je veux de la
force et de la maîtrise. » Celui qui est salué peut satisfaire de telles demandes s’il le veut.
Mais, même en agissant ainsi, les hommes n’obtiennent toujours pas ce qu’ils cherchent.

Enfin, quand Jésus est venu et a dit : « Ce que vous cherchez : la richesse, la force, le
savoir, la bonté, je peux vous les donner. Et toute personne qui aurait quitté à cause de
moi ses maisons ou ses frères, ses sœurs, son père, sa mère, sa femme, ses enfants et
ses terres, recevra le centuple et héritera de la vie éternelle »[5], voici l’Homme qui peut
vous serrer la main et qui peut vous donner la force, la richesse, la bonté et les
connaissances. Mais les hommes ont dit : « Arrêtez-le ! Crucifiez-le ! » Et Pilate leur a
répondu : « Mais vous allez le perdre ! ». Aujourd’hui, Jésus est toujours parmi vous, et je
vous dis : « Voici l’Homme que vous cherchez, le seul qui peut vous apaiser, vous
apporter l’intelligence, vous donner la santé, vous procurer une place dans la société,
vous élever, vous montrer la voie pour que votre intellect s’éclaire ». Là encore vous
doutez et vous dites: « Montrez-Le-nous pour que nous le voyions ! »

Je vous donnerai une image. Le soir, un homme arrive avec une bougie. Voici l’homme
qui vous amène la lumière. Vous voyez la bougie et vous ne voyez pas l’homme. Vous ne
le verrez que lorsque le soleil se lèvera. Cherchez par vous-même cette lumière que porte
cet homme. Elle vous aidera à trouver le chemin que vous devez suivre. C’est ainsi que
vous devez comprendre cette histoire. Je vous donnerai encore une autre image.
Imaginez que je vous invite dans une salle imposante et luxueuse en vous disant : « Cette
pièce est magnifiquement décorée, à cet endroit, vous avez telle chose et dans tel autre
endroit, telle chose… » Mais vous vous exclamez : « Peut-être, pourtant je ne vois rien ! ».
Mais, si j’amène une bougie les contours des objets les plus proches se dessineront et,
avec plusieurs bougies, on verra de mieux en mieux. Avec une petite lampe, on
distinguera encore mieux et avec la lumière du jour, on verra alors tout. Le monde est
comme cette pièce et chacun d’entre nous doit porter une bougie. En rassemblant toutes
les bougies que vous apportez, on verra beaucoup de choses. Vos esprits sont des
bougies. Je n’aime pas les personnes qui portent des cierges éteints, mais seulement
ceux qui portent des bougies allumées comme lors de la fête de Pâques. Chacun d’entre
nous doit être une bougie allumée. Chaque personne qui est fidèle, dévouée, aimante et
bonne est une bougie allumée. C’est une grande erreur de venir avec une bougie éteinte.

Vous demandez : « Que devons-nous faire ? » Il faut prier les uns pour les autres, il faut
que vous envoyiez des bonnes pensées à vos amis, que vous priiez pour eux et que vous
souhaitiez qu’ils soient bénis, et le Seigneur, en les bénissant, vous bénira aussi. Et
pourquoi devons-nous prier ? Lors de l’été 1899, une grande sécheresse a sévi dans la
région de Novi Pazar. Les turcs des 39 villages voisins se sont réunis et ont prié pour que
la pluie vienne, et la pluie est venue. Les bulgares se sont dit : « Dieu leur a envoyé la
pluie, Il nous l’enverra aussi. » Mais elle n’est pas tombée sur leurs villages et leurs
troupeaux étaient épuisés par la faim. Quand les gens prient, prie toi-aussi, tu dois
également déposer ta demande. Le Seigneur ne va pas te retenir dans Sa liste si tu ne
pries pas. La prière a une force extraordinaire et aujourd’hui les êtres humains doivent
être des êtres de prière ; c’est par la prière que nous préparons notre intellect et notre
cœur. Et nous ne devons pas prier exclusivement pour nous, ce serait de l’égoïsme.

Je ne veux pas m’occuper de l’intellect des gens, mon intention est de m’occuper de leurs
cœurs, parce que tout le mal est enfoui profondément dans le cœur. Et Dieu lui-même dit
: « Mon fils, donne-moi ton cœur ! »

Nous devons dès maintenant commencer un nettoyage, comme à Pâques : ouvrons les
fenêtres et faisons le ménage. Tous les hommes et toutes les femmes ploient sous le
même fardeau. La dysharmonie est partout. L’homme et la femme ne se mettent
d’accord sur rien, ni sur le partage de la maison, ni sur le partage de l’argent. La femme
est mécontente parce que l’homme veut détenir l’argent. Ceci n’a pas d’importance,
arrangez-vous pour décider qui tiendra les comptes. L’homme et la femme se querellent
pour savoir qui règne à la maison. Qui chante le coq ou la poule ? Quel coq, quelle poule,
cela n’a aucune importance dans la vie ; c’est autre chose qui est important. Jésus est
déjà là et il travaille. Quand la lumière vient, elle vient doucement et sans bruit. Il ne
viendra pas, comme certains l’attendent, dans un bruit de tonnerre. Le tonnerre peut se
produire, mais Jésus ne sera pas là. Lorsque le prophète Elie s’est rendu dans le désert
pour jeûner et prier et que la tempête et le feu se sont abattus, il a mis ses mains devant
ses yeux. Le Seigneur n’était pas dans la tempête, mais dans la douce voix qui parlait. Le
Seigneur n’est pas dans vos souffrances, ni dans votre force, ni dans vos connaissances.
Il est dans l’amour. Si vous aimez, Il est en vous. Si vous n’aimez pas, Il n’est pas présent.
Et vous aussi vous devez aimer, telle est la Loi. Nous n’aimons pas et attendons
seulement d’être aimés. C’est comme si vous étiez assis devant le poêle et que vous
attendiez que l’on vous amène du bois pour vous réchauffer. Nous devons, nous-mêmes,
chercher le bois qui pourra également servir aux autres.
Nous qui suivons le Christ qui nous a donné suffisamment de force, nous devons enfin Le
laisser entrer en nous. Maintenant je vous laisse cet Homme. Allez-vous l’accepter ou
allez-vous le crucifier ? Est-ce que vous le laisserez pénétrer en vous ou bien direz-vous :
« On ne le veut pas » ? C’est le problème que vous devez résoudre. Si vous dites : «
Laissez-Le, c’est notre Seigneur », vous avez résolu la question et la bénédiction viendra.
Les paroles de la Bible s’accompliront alors : « Moi et mon Père viendrons et bâtirons
notre demeure en vous ».[6]

La Lumière sera en nous et nous deviendrons humbles.

Conférence donnée par le Maître Peter Deunov à Sofia, le 29 mars 1914.

[1]« Penses-tu que je ne puisse faire appel à mon Père, qui mettrait aussitôt à ma
disposition plus de douze légions d’anges ? Comment s'accompliraient alors les
Ecritures, selon lesquelles il faut qu’il en soit ainsi ?» (Mt 26,53-54)

[2] Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous donnerai le
repos. (Mt 11, 28)

[3]Les grands prêtres répondirent : ‘Nous n'avons pas d’autre roi que César.’ (Jn 19, 15)

[4]Pilate lui dit alors : "C'est à moi que tu refuses de parler ! Ne sais-tu pas que j'ai le
pouvoir de te relâcher comme j’ai le pouvoir de te faire crucifier ? " Mais Jésus lui
répondit : " Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir, s'il ne t'avait été donné d'en haut. (Jean
19,10-11)

[5]Et quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à
cause de mon nom, recevra beaucoup plus et, en partage, la vie éternelle. (Mt 19,29)

[6]« Jésus lui répondit : "Si quelqu'un m'aime, il observera ma parole, et mon Père l'aimera
; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure. (Jn 14, 23)

Traduit par Bojidar Borissov

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Les quatre éléments fondamentaux 

1914 - 1944
1914_04_19 Les quatre éléments fondamentaux
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Les quatre éléments fondamentaux

 
https://fr.beinsaduno.net/

Quatre éléments sont les piliers d’une vie spirituelle : l’amour divin, la vie divine, la pensée
divine et la volonté divine.

Les enfants apprennent l’arithmétique à partir de quatre opérations de base. Celui qui
étudie la chimie manipule aussi quatre éléments. Lorsque l’amour divin se concentre, il
manifeste la vie divine, et de cette vie divine naît la pensée divine, et de la pensée divine
naît la volonté divine et, de cette volonté divine, notre propre vie !

Si la vie divine ne se manifeste pas en nous, nous ne pourrons pas discerner les choses.
Si nous désirons que le Seigneur réside en nous, nous devrons créer son amour, nous
devrons L’aimer, sinon Il ne demeurera pas en nous. Pour pouvoir disposer de ces quatre
éléments, six autres principes sont encore nécessaires à connaître.

Il existe trois choses qui nous trompent : d’abord le goût qui éprouve l’estomac et ses
besoins ; un plat peut être préparé avec une viande avariée, mais agrémentée d’épices
pour leurrer le goût ; cependant, une fois arrivée dans l’estomac, ce dernier la rejette.
Ensuite, notre cœur : il nous dupe et c’est pourquoi nous devons écouter notre âme qui,
elle, ne trompe jamais ; le cœur accepte les caresses alors que l’âme les rejette.
Troisièmement l’intellect. Le rapport entre le cœur et l’âme est identique au rapport entre
l’intellect et le discernement ; ils sont contrôlés par l’Esprit. Pour éduquer le goût, le cœur
et l’intellect, nous devons écouter les conseils de l’estomac, de l’âme et du discernement,
mais pour cela nous devons apprendre à nourrir notre estomac, notre âme et notre
discernement. Cette connaissance nous apportera la santé. Où se trouve cette nourriture
indispensable ? Les poumons ne cherchent pas l’air, il les pénètre dès que nous ouvrons
la bouche. De même la nourriture pour notre intellect est directement assimilée par nos
yeux et nos oreilles à travers les milliers d’objets qui nous entourent.

Comment mettre en œuvre ces quatre éléments fondamentaux ? Grâce à l’amour. Les
gens souffrent car ils sont en quête d’amour. Mais qu’est-ce que l’amour ? C’est l’aptitude
à se sacrifier pour les autres. Nous aimons beaucoup ceux qui nous donnent. Nous
aimons le Christ car il nous nourrit et se sacrifie pour nous à travers le grain de blé que
nous mangeons. C’est pourquoi il est dit : « Mangez ma chair et buvez mon sang ». Si
vous voulez être aimé, il faut être prêt au sacrifice ; aimer signifie se sacrifier, c’est-à-dire
semer : nous devons semer l’amour pour récolter l’amour. La vie a de la valeur
uniquement dans la mesure où elle est utile à autrui. La vie est une force donnée par Dieu
; elle peut nous être reprise comme elle nous a été donnée.

Nous sommes sans vie : nous nous lamentons, nous nous couchons et nous nous
retournons dans le lit sans cesse, etc. Trois choses sont exigées de l’homme pour avoir
la vie : la paix profonde, la stabilité et le sacrifice pour le Seigneur. Le Christ nous a déjà
indiqué le chemin de la vie. Le sacrifice est la première chose : il s’agit de sacrifier son
intellect, son cœur et ses richesses pour autrui. Le Christ a mis sa vie là où elle peut
grandir. La condition préalable pour notre vie est de renoncer à la plupart de nos désirs et
de nos impuretés. […] Nous ne devons pas revenir vers nos désirs impurs et malsains.

Laissons nos péchés de côté et ne répétons plus : « Dieu s’en servira comme terreau pour
semer du blé ». Le soleil brille jour après jour, le Seigneur est tous les jours à nos côtés.
Dieu est au-dessus de nous comme le soleil est au-dessus de la terre, répandant sur
nous sa chaleur et sa lumière, pour nous faire grandir et pour éliminer le froid qui règne
dans l’univers, interdisant tout développement. De même, Dieu, par l’intermédiaire de Ses
esprits, nous éclaire, nous réchauffe et nous élève. Lorsque nous sommes en bonne
santé, intelligents et éveillés, l’Esprit est en nous et le Seigneur est en nous. Pour cette vie
et ce monde aucun programme particulier n’est nécessaire, il suffit d’accomplir le plan
divin originel pour être riches. Nous souffrons parce que nous altérons le plan divin. Nous
devons nous affranchir de tous les concepts mensongers et des influences extérieures
pour interroger Dieu qui est en nous ; écoutons notre voix intérieure, notre âme.

Dieu réside dans l’âme : je peux ; et le diable est dans l’âme : je ne peux pas ; autrement
dit, à chaque acte divin nous devons répondre : « je peux », mais à chaque acte non divin
il est sage de répondre : « je ne peux pas ». Lorsque nous déclarons « je peux », Dieu
viendra nous aider dans les entreprises les plus pénibles ; si nous disons « je peux », nous
y arriverons à coup sûr. Le diable est puissant, car nous lui déclarons « je peux » lorsqu’il
nous incite à tromper, etc. L’épouse se trompe lorsqu’elle se dit : « Je ne peux pas
contenter mon mari » ou la mère qui dit : « Je ne peux pas éduquer mes enfants ». Le
Christ nous demande d’utiliser ces deux mots : je peux et je ne peux pas : je peux aimer,
je ne peux pas détester ; je peux dire la vérité, je ne peux pas mentir, etc. C’est ainsi que
les deux esprits sont présents à nos côtés : le bon nous suggère quelque chose et nous
le rejetons, mais nous ne sommes pas libres pour autant, car l’esprit du mal nous guette.
Le Christ vient nous enseigner à savoir dire « je peux » lorsque le bien se présente et à
savoir dire « je ne peux pas » lorsque le mal se présente. Un terrain ne peut pas
appartenir à deux propriétaires différents : il appartient soit au bien, soit au mal. Il en va
ainsi pour l’homme. Le Seigneur nous enseigne tout ce qui est bien. Soyez fidèles à Dieu
qui demeure en vous.

Nous devons avoir les quatre éléments fondamentaux : l’amour divin, la vie divine, la
pensée divine et la volonté divine pour semer en nous le goût, le cœur, l’intellect et le
discernement, et développer notre cœur, notre âme et notre esprit. Et nous ne devons pas
dire: « Je n’ai pas compris », mais uniquement « j’ai compris ». À ce moment-là, le
Seigneur nous offrira l’omniscience.

Soyons fidèles au Seigneur, au Christ, le Christ qui est la vie, l’amour, les pensées vivantes
qui invitent les peuples à s’aimer. C’est la communauté des Esprits supérieurs qui
enseigne aux peuples comment vivre et qui leur donne les lois pour se gouverner. Le
Christ nous libère de cette chaîne dans laquelle nous nous asservissons de notre plein
gré. Si nous ne Le voyons pas maintenant, Il apparaîtra de nouveau un jour pour exiger dix
fois plus. C’est notre plus ancien frère. Le jour de Son avènement est proche. Il est trop
tard pour celui qui ne L’a pas encore cherché. La lumière éclaire déjà tout, la manière de
vivre est en train de changer.

Soyons fidèles à notre Seigneur, à notre Christ que nous avons déjà reconnu. Il nous a
donné la vie et la santé, et pour toujours Il demeurera avec nous et en nous.

Burgas, 19 avril 1914

Traduit par Bojidar Borissov


La manifestation de l'Esprit

1914 - 1944
1914_04_20 La Manifestation de l'Esprit
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
Manifestation de l’Esprit

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La manifestation de l’Esprit

 
https://fr.beinsaduno.net/

Or, à chacun la manifestation de l'Esprit

est donnée pour l'utilité commune.

(1 Corinthiens 12, 7)

Il y a énormément de questions qui occupent l’esprit humain, ces questions ont occupé
toute l’humanité par le passé, et les mêmes se poseront aussi à l’avenir. Je vous donnerai
une brève définition de la notion d’Esprit. Beaucoup ont une trop vague idée de ce qu’est
l’Esprit. Parfois, même pour de nombreux érudits, cette notion reste floue. Vous vous
demandez comment un homme érudit peut avoir une idée floue de ce qu’est l’Esprit. Je
réponds : c’est très simple, si vous étiez privé de la vue, face à un tableau, vous en auriez
une idée très floue. Par conséquent, même un homme très instruit peut avoir une idée
très vague de ce qu’est l’Esprit. Pour examiner cette question, nous devons savoir si nous
avons la sensibilité et la capacité adéquates pour sentir la réalité des choses. En effet,
nous pouvons avoir une idée directe ou indirecte du monde et de ses principes, mais ces
idées varieront dans un cas ou dans un autre.
 

Je vous donnerai une courte interprétation du mot Esprit « духъ » (douh). En bulgare ce
mot est formé de quatre lettres. Si nous prenons la lettre « д » (d) elle forme trois angles
et puis en bas la lettre « n » ; les trois angles représentent la trinité divine, les trois forces
qui se manifestent. La lettre « y » (ou) représente les deux doigts, le pouce et le majeur
tournés vers le haut qui symbolisent la main de l’homme en train de travailler sur quelque
chose. La lettre « x » (h), la croix, est la manifestation de cette force qui agit dans quatre
directions : une ligne droite qui monte et une autre qui la croise, symbolisant la
manifestation de l’homme, c’est-à-dire les deux forces qui se contredisent et s’affrontent.
Lorsque nous pointons un doigt en haut, nous montrons Dieu ; et lorsque l’homme vient
la croiser, c’est l’autre ligne de la croix, alors l’Esprit descend et détermine cette
contradiction entre Dieu et ses enfants. La lettre « ъ » signifie l’équilibre du discernement
humain qui incite les hommes à appréhender les lois essentielles. Je déduis cette
interprétation des lettres même de ce mot.

Maintenant, une autre interprétation de l’Esprit est la manifestation de sa réalité. Prenez


par exemple la lumière qui descend d’en haut : c’est l’Esprit. Quant au soleil, nous ne
savons pas vraiment ce qu’il est. Les scientifiques nous disent qu’il se trouve à 92
millions[1] de kilomètres de la terre ; cela se peut, nous n’avons pas de certitudes ; il se
peut aussi qu’il y ait quelques millions de kilomètres d’écart dans ce calcul. Si nous
décidons de vérifier, la question est de savoir s’il sera localisé exactement à l’endroit
prévu par les scientifiques. Et quel est l’état interne du soleil ? C’est une discussion très
animée. Certains le prétendent liquide, d’autres solide. Peut-être les deux affirmations
sont-elles exactes. Par contre la lumière qui descend, nous en avons une idée très
précise, car nous constatons par nos yeux ce qui vient du soleil et éclaire toute la terre et
les objets alentour. La lumière est un Esprit qui descend du Soleil : il a un lien direct et
palpable avec notre vie. On peut comparer ce Soleil à l’Esprit. Il ne peut descendre
autrement, sinon il ferait fondre, comme le Soleil, tout ce qui nous entoure et le
transformerait en cendres, poussières ou bien en substances gazeuses. C’est pourquoi
Dieu annonce : « Je ne descendrai pas, mais je conduirai Mon Esprit à travers l’espace
pour qu’il apporte aux hommes Ma bénédiction ». Voilà pourquoi Dieu ne souhaite pas
descendre auprès des hommes, mais nous envoie Son Esprit : la lumière. Cet Esprit, cette
puissance créatrice est justement celle qui bâtit en nous tout ce que nous possédons.
Cette puissance omnisciente qui se manifeste à partir de Dieu, est répertoriée par les
savants en lois, forces, caractéristiques des éléments, etc. ; ils lui donnent des noms
divers, mais il s’agit d’une réalité intelligente qui travaille : un Esprit qui crée des lois.

L’Esprit a une emprise directe sur notre âme. C’est justement par l’évolution de notre
équilibre spirituel que nous finissons par avoir une idée de Son origine. Sans l’âme, nous
n’aurions aucune notion de l’Esprit. Car s’il y a quelque chose de divin en nous, c’est bien
l’âme lumineuse qui pense. Voilà pourquoi, s’agissant de l’homme, nous devons avoir
cette âme en tête. Séparez l’homme de son âme intelligente, il deviendra ni plus, ni moins
un animal quadrupède dont il ne se distinguera en rien : il dort, il mange, affublé de tous
les besoins et faiblesses de l’animal. L’Esprit se manifeste dans l’âme humaine. C’est
pour cette raison, qu’à la différence des autres créatures vivantes, l’homme se déplace
debout. Pourquoi les autres animaux ne se déplacent-ils pas debout ? Parce qu’ils sont
en désaccord avec le Seigneur. Leur quadrupédie montre que leur volonté s’oppose à la
manifestation de Dieu. Il se passera peut être des milliers d’années jusqu’au moment où,
à l’exemple de l’homme, ils se mettront debout. Nous nous sommes déjà relativement
élevés et nous aspirons à nous élever davantage avec le désir de nous approcher de Dieu
et d’être en accord avec Lui, car nous souhaitons marcher sur le chemin divin. Et si nous
commettons des erreurs, ce n’est pas par mauvaise volonté, mais pour d’autres raisons
enracinées dans notre passé.

Maintenant, il est dit que cet Esprit est donné à chacun pour l’utilité commune. En quoi
consiste cette utilité ? En lui-même, le mot utilité a un sens particulier, car tous travaillent
par intérêt. L’ouvrier agricole retourne la terre dans les vignes, mais attend d’être payé
deux ou trois levas ; la femme travaille pour l’homme, mais attend de lui un cadeau pour
Pâques, pour Noël, pour la belle saison ! Chacun travaille pour un profit. Certains
considèrent que la vie est idéale, mais qu’entendent-ils par vie idéale ? Je comprends la
vie idéale ainsi : l’instauration de l’harmonie et de la bonne entente dans toutes nos
relations. Certains veulent habiter au Ciel, mais où est le Ciel ? Je comprends le terme
Ciel comme cet état où existe un ordre parfait et où les hommes respectent leurs droits
et leurs devoirs les uns envers les autres. Quelqu’un veut progresser, mais tu l’en
empêches, tu le retiens dans son avancement en lui imposant tes droits, alors que tu as
au contraire des devoirs envers lui !

Le chapitre des Évangiles que je viens de lire montre ce que doivent être nos relations. «
Mais il y des passages incompréhensibles là-dedans », me direz-vous. Un proverbe russe
dit : « Même dans le désordre, il y a un ordre ». Je vous donnerai une métaphore pour
vous faire comprendre d’où provient la mauvaise compréhension des choses. Par
exemple, je donne une noix à quelqu’un et je lui demande de l’analyser. Il peut d’abord la
goûter : il testera le brou, mordra dedans et la jettera. Je donne la noix à quelqu’un d’autre
; très sagement il va d’abord enlever le brou, mais lorsqu’il mordra dedans, il se cassera
les dents sur la coquille et jettera la noix. Je donne alors la noix à une troisième personne
qui va d’abord enlever le brou, puis casser la coquille à l’aide d’une pierre, puis sortir le
fruit et le manger. Si nous demandons à tous trois ce qu’est la noix, le premier dira qu’elle
est un fruit amer, immangeable ; le second dira que c’est un fruit très dur qui casse les
dents des gens et le troisième dira que c’est quelque chose de savoureux et d’agréable.
Cette métaphore peut également symboliser nos mauvais jugements : toute chose dans
le monde est enveloppée de plusieurs couches, et si nous n’avons pas suffisamment de
savoir nous ne trouverons pas la réalité des choses.

 
La nourriture est nécessaire pour le corps, mais il faut une nourriture pour le corps et
pour l’âme ; ce qui signifie que nous devons nous nourrir de deux façons. Et en disant que
l’homme ne doit pas manger trop, nous entendons qu’il faut nourrir également le corps,
l’intelligence et l’âme. C’est un triple cercle qui constitue l’homme. Voilà pourquoi les trois
personnes de tout à l’heure qui se sont prononcées sur le goût de la noix ne sont pas
assez intelligentes. Celui qui a finalement mangé la noix se considère comme le plus
intelligent. Non ! Je donne la noix à une quatrième personne qui, au lieu de la manger, la
plante et, dix ou quinze ans plus tard, cette simple noix donne mille autres noix. Nous
avons donc quatre catégories de personnes dans le monde qui raisonnent. Les unes
disent : « Le monde est mauvais, perverti et la vie ne mérite pas d’être vécue » ; d’autres
disent : « Il n’y a pas pire que ce monde où règne l’égoïsme» ; d’autres encore : « Le
monde est beau et agréable » ; ceux-là sont déjà plus près de la vérité. Et les derniers, qui
sont-ils ? Ce sont ceux qui sont déjà rentrés dans l’école divine et qui ont commencé à
apprendre, c’est-à-dire à semer les bonnes choses. L’idée la plus juste pour l’homme est
de considérer la terre comme une école divine où il est placé pour apprendre, apprendre à
enlever l’enveloppe supérieure et inférieure de la noix, le brou et la coquille, et à ne pas
manger la noix, mais à la planter. Et lorsqu’il apprendra les propriétés de toute chose, il
comprendra le vrai sens de la vie terrestre.

De même que le maître envoie ses serviteurs dans les champs en leur donnant du pain et
des outils pour le travail, ainsi Dieu a doté l’homme d’un cerveau comme outil de travail.
Pourquoi a-t-il donné ce cerveau ? Pour casser des pierres ou pour goûter le brou amer
de la noix ? Non ! Pour apprendre à semer la noix. Certains s’étonneront : « Parce que je
suis censé me sentir mieux si je ne fais que semer la noix ? Je ne me sentirai pas mieux !
» Lorsqu’on parle de noix, on devrait comprendre les bonnes pensées, les bons désirs et
les bonnes actions que nous pouvons semer chez les autres. Ce travail vous donnera la
plénitude. Si vous peinez à atteindre le but, ne désespérez pas et n’abandonnez pas. Dieu
a revêtu une même pensée de trois ou quatre vêtements ; l’un peut se présenter
défavorablement, l’autre favorablement. Si vous enlevez le mauvais vêtement et semez
vos pensées dans un bon terreau, elles vont invariablement donner de bons fruits ; c’est
ma vision du monde. Le mal est apparent, il est dans les enveloppes extérieures des
choses. Et les humains sont mauvais uniquement en apparence ; s’ils sont réellement
méchants en surface, ils ne le sont pas dans la profondeur de leur être, car rien de mal ne
peut provenir de Dieu. Le mal est le fruit de certaines de nos relations dans le monde.

Deux familles vivent dans une maison où il y a quatre chambres; l’une des familles a un
peu plus d’enfants, l’autre un peu moins. Des discussions animées s’engagent à propos
des chambres : à qui revient le plus grand nombre de chambres, et voilà qu’une dispute
finit par éclater. Je demande : « À quoi bon cette dispute pour des chambres ? C’est un
motif si insignifiant ! » Et voilà que la première famille commence à dénigrer la seconde :
« Ce sont des personnes incorrectes », et la seconde, à son tour, dit la même chose de la
première. En réalité, ni l’une ni l’autre ne sont sensées, car quelqu’un de sensé ne se
dispute jamais. Ce mot « se disputer » (kapa) a une racine sanscrite : se disputer signifie
être dans les ténèbres. Ceux qui sont dans la lumière ne se disputent pas ; un manque
d’éclairage dans notre cerveau assombrit nos pensées et engendre de mauvais désirs.
Lorsque nous cultivons des pensées lumineuses, nous sommes prêts à vivre en paix et
en bonne entente ; les ténèbres par contre nous incitent à altérer nos relations. Ainsi le
mal est engendré par l’obscurcissement du discernement de l’homme.

Le Seigneur sait que la terre est obscurcie en ce moment et ceci cause des nuisances –
l’obscurité est toujours nuisible. Si nous vivions dans une obscurité permanente, nos
sens, les yeux, les oreilles, etc. seraient définitivement atrophiés, comme certains
poissons qui vivent des années dans des grottes sous-marines et ont perdu la vue – Il a
envoyé justement cet Esprit pour agir sur nous, sur nos pensées et nos sentiments, sur
nos corps, afin que nous apprécions correctement les choses et nous en fassions une
idée juste. Premièrement, nous devons nous faire une idée juste de nous-mêmes, de ce
que doit être notre rapport à Dieu. Selon ma compréhension, la terre est une école
destinée exclusivement à l’âme humaine individuelle. S’il y a une chose réelle en ce
monde, c’est bien l’âme humaine. Certains s’interrogent : « Qui suis- je ? » Je suis ce qui
pense, ce qui ressent et qui désire. Chaque pensée, chaque sentiment et chaque désir a
sa forme. Si vous fabriquez un canon pour tuer des gens, comment le concevrez-vous?
Vous prendrez en compte certains détails pratiques, par exemple, qu’il ait un tube allongé
pour pouvoir détruire. Si vous fabriquez un ballon pour les jeux d’enfants, le faites-vous
pointu ? Non, vous le fabriquez rond et lisse pour ne pas blesser l’enfant, car toutes les
choses pointues présentent des risques. On qualifie quelqu’un d’esprit aigu : oui, s’il doit
combattre, alors il doit avoir une intelligence très aiguisée et une puissance explosive ; là
où il frappe, il doit anéantir. Mais lorsque l’homme vit dans une société pacifique, quel
profit peut-il tirer d’une intelligence aussi affutée ? De la même manière, en temps de
guerre, un homme obtus à la tête d’une armée n’est pas non plus à sa place. Nous avons
inversé les choses : nous avons mis les choses pointues et aiguisées à la place des
choses arrondies, et vice versa. Je ne dis pas qu’il ne faut pas combattre sur terre. La
lutte dans la nature repose sur deux principes ; l’un qui détruit et l’autre qui bâtit. Mais l’un
et l’autre sont une source permanente d’épuisement. Non seulement lorsque nous
aimons, mais aussi lorsque nous haïssons, nous nous épuisons, car celui qui hait, casse
des pierres et quel sens a la vie de celui qui s’épuise à casser des milliers de tonnes de
pierres ? Lorsque nous pensons le mal, nous cassons des pierres. Cela dit, même ce
travail le Seigneur le rend utile : Il utilisera nos efforts pour faire des routes droites et les
autres nous remercieront indirectement d’avoir cassé les pierres qui ont servi à leur
construire des routes. Quoi que nous fassions dans le monde, notre travail sera utile…
aux autres, si ce n’est pas à nous ! Dans un cas, si nous aimons nous faisons un travail
conscient, dans l’autre cas, un travail inconscient, et par conséquent, la rétribution ne
peut pas être identique dans les deux cas.

Par ailleurs, si vous voulez que l’Amour divin se manifeste, l’Esprit doit résider en vous,
vous devez Lui laisser la place pour qu’il se manifeste. Mais l’Esprit est une entité très
délicate ; n’imaginez pas qu’il viendra toquer fort à votre porte. Non, Il va frapper très
doucement à l’entrée de votre cœur, et si vous lui ouvrez, il changera votre vie de fond en
comble, il vous montrera comment vivre ; s’il frappe à l’entrée de votre volonté, il vous dira
ce qu’il faut entreprendre et comment le faire consciemment. Si vous n’ouvrez pas, vous
comprendrez bientôt ce que vous avez perdu. Si vous rencontrez un idiot, sachez que par
le passé, lorsque l’Esprit a frappé à sa porte, il ne Lui a pas ouvert. Vous traitez quelqu’un
d’imbécile, pourquoi ? Parce qu’il a rejeté l’Esprit le jour où Il a frappé à sa porte. Celui qui
est cruel, n’a pas accepté l’Esprit qui a frappé à l’entrée de son cœur. La cruauté est
comme un cristal sans douceur. Mais ne pensez pas que les gens cruels ne sont pas
parfois bons au fond d’eux-mêmes ; mais en principe ils ne sont pas adaptés à une
société civilisée et organisée. Ainsi, nous devons toujours être prêts pour laisser l’Esprit
pénétrer et se manifester en chacun de nous.

Certains proclament : « Nous souhaitons voir l’Esprit ! » alors que, de toute façon, la seule
chose que l’on voit partout, c’est l’Esprit. Il vous parle, mais comme vos oreilles sont
bouchées, vous n’entendez pas, comme les sourds qui n’entendent pas. Vous souhaitez
entendre ? Eh bien, accordez votre oreille pour saisir ce que l’Esprit lui dit. « Je souhaite
voir l’Esprit. » Très bien, mais comment Le voir si votre regard est trouble ? La seule
chose visible partout dans le monde, je le répète, c’est l’Esprit. Par exemple, cette fleur
que j’ai dans la main, c’est un esprit, et si vous pouviez le voir, vous distingueriez une
figure humaine. Pourquoi ne le voyez vous pas ? Parce que votre vue est limitée, vous
voyez uniquement les couches denses, mais pas les couches subtiles. Certaines choses
vous paraissent arrondies comme la noix. Mais si vous la plantez, est-ce que le tronc qui
poussera sera arrondi ? Elle manifestera tout de suite ce qu’elle est. Pour reconnaître les
choses, vous devez les semer dans leur terreau. Et si vous pouviez semer cette fleur
ainsi, vous verriez que c’est une créature intelligente. Et que vous dit cette fleur,
qu’exprime sa parure ? Que la vie n’a pas de sens sans amour. Pendant des milliers
d’années elle a enseigné aux hommes comment agir, comment aimer et comment
cultiver une intelligence ni trop aiguë, ni trop obtuse. Dans certains cas, celle-ci peut être
fine et pointue, mais si vous êtes avec des personnes intelligentes, faire preuve d’un
esprit acéré n’est pas nécessaire. Entouré d’adversaires, votre cœur doit être dur, mais
doux parmi des amis. Il faut savoir comment aimer. Si vous prenez une rose pour la
sentir, deux choses se manifestent : un parfum subtil d’une part, mais aussi des épines
d’autre part. Tout homme a ses épines, mais elles ne sont pas l’homme lui-même. Les
épines sont pour les épisodes de la vie où il doit lutter, se défendre et ne pas se montrer
doux. Ne donnez pas de rendez-vous aux démons ; armez-vous d’épées contre eux. Mais
avec les amis votre explosif doit être humide. Selon les circonstances, il doit être soit sec,
soit humide. Que fera l’homme si l’explosif est sec et que sa femme le provoque chaque
jour ? En se mariant ils doivent tous les deux humidifier les explosifs. En apparence,
devant le reste du monde, cet explosif doit rester sec au cas où… C’est une allégorie que
je donne pour vous enseigner toutes ces relations qui régissent le monde.

Vous dites bien connaître vos amis, mais tant que vous ne connaissez pas leur coté
lumineux et leur côté obscur, vous ne les connaissez pas encore très bien. Vous voulez
être bon tout le temps ! Il vous faut être bon dans certaines circonstances et dur dans
d’autres. Si vous mettez votre ami en colère, vous devez vous défendre, et se défendre
signifie combattre. Si vous combattez un ennemi, vous faites votre devoir ; si vous
combattez des civils non armés, vous agissez stupidement. On dit : « La vie est une lutte
incessante ». Et l’homme qui se marie, dit : « La vie est un combat ». Et qui combat-il ? Sa
femme ! Et sa femme elle aussi le combat. Des enfants viennent agrandir la famille et ils
lisent également cette maxime « La vie est un combat » et ils s’interrogent : « Et nous,
contre qui combattrons-nous ? – Les frères contre les sœurs ! » Et la bagarre éclate, ils
s’arrachent les cheveux, et lorsqu’ils finissent en pleurs, ils courent se faire consoler par
leurs parents. Les hommes ont donc des devises ! Et s’ils n’ont pas de réels adversaires,
ils se les créent : époux contre épouse, frère contre sœur, curé contre fidèles, professeur
contre élèves. Voilà des gens qui ne comprennent pas la vie. La lutte doit exister, mais
contre cette nature humaine que nous devons soumettre. Lorsque nous nous apprêtons
à faire exploser la roche pour creuser un tunnel dans la montagne, je comprends que l’on
puisse agir ainsi, mais utiliser ces moyens dans la société, je ne le comprends pas. Cela
montre que les hommes ne comprennent pas le lien qui existe entre eux et leur esprit, les
tâches que ce dernier leur confie.

L’apôtre Paul décrit, dans le chapitre qu’on vient de lire, la nature de ce lien. Vous me
demanderez : « Mais il existe dans le monde des milliers de liens, n’est-ce pas ? » Oui,
mais nous devons choisir uniquement ceux qui nous sont favorables. Nous devons par
exemple connaître l’impact de l’eau sur nous : si nous la mettons dans notre estomac, les
conséquences seront bonnes, mais si nous la mettons dans nos poumons, les
conséquences seront tout autres. Si nous laissons entrer de l’air dans nos poumons, ce
sera bénéfique, mais si nous laissons entrer l’air dans notre estomac, cela conduira à un
tout autre résultat, et ainsi de suite. Les choses ont un rapport précis les unes avec les
autres : nous devons connaître la juste place de l’eau, de l’air, de la lumière, du son et du
parfum. Vous direz : « Mais nous savons déjà tout cela : comment la lumière est utile
pour l’œil et le son pour l’oreille. » D’accord, mais comprenez-vous le sens originel de
cette lumière ? Le matin, lorsque le soleil se lève, que vous dites-vous ? – Ha, le soleil
s’est levé ! » Mais si quelqu’un annonce : « Le maître arrive ! » Que comprennent les
élèves ? Ils se remuent tous, prennent leurs livres et s’installent sur les bancs. Lorsque le
soleil se lève, chacun de nous doit prendre son livre et dire : « Le Maître-Esprit arrive ! »,
puis s’installer sur son banc et demander ce qu’il doit faire. Le soleil dit : « Je vous
interrogerai et vous me répondrez ; je vous enseignerai et vous m’enseignerez en retour.
Voici ce que signifie le lever du soleil. Si chaque jour nous pouvions étudier le programme
que nous a préparé notre esprit, la vie se déroulerait bien plus favorablement. « Mais,
direz-vous, le soleil d’aujourd’hui ressemble à celui d’hier à s’y méprendre ; il se lève
toujours de la même façon. » Non, pour ma part, je n’ai jamais vu deux jours qui se
ressemblent ni deux levers de soleil identiques ; chaque jour est différent du précédent et
comporte son propre programme. Et la lumière qui nous arrive n’est pas la même que
celle des jours précédents. C’est en cela que réside la grandeur de l’Esprit divin qui
apporte des richesses incalculables venant des mondes invisibles et révèle ce qu’est
Dieu en Lui-même. Il est quelque chose de grandiose.
 

Vous posez la question à un ami : « Comment jugez-vous Ivan ? – Il mesure 1m50 ou


1m65, il a des sourcils épais, des lèvres charnues et aime manger et boire ». Mais cela n’a
aucune importance, car un jour vient où vous l’aimez et à vos yeux disparaissent ses
lèvres charnues, ses défauts extérieurs, visibles : vous commencez à voir en lui quelque
chose d’autre. Ainsi, vous enlevez la première enveloppe de la noix, et vous voyez son
intelligence. Si vous le semez, la moitié des noix qu’il donnera seront pour vous et l’autre
moitié pour lui. Si, au lieu de cela, vous mangez la noix, quel sera votre bénéfice ? Vous
n’en profiterez guère et Ivan non plus. C’est parce que l’Esprit qui descend vous enseigne
à semer, jour après jour, de meilleures pensées, de meilleurs sentiments. Vous rencontrez
un de vos amis et parfois vous vous dites : « Je ne sais pas de quoi parler. » Vous
constatez que tout le monde bavarde beaucoup, mais vous ne savez pas quoi dire, ou
bien vous abordez plusieurs sujets mais pas ceux qu’il vous faut. Il faut d’abord semer la
noix, et une fois que c’est fait, vous pouvez alors parler autant que vous le souhaitez !
Avant de la semer, ne dites rien. Après le travail, celui qui rentre à la maison raconte : «
J’ai travaillé, je suis fatigué, j’ai faim ». Parler exprime certains rapports existants entre
nous et nos actes.

La première chose à faire chaque jour est de vous poser cette question : « Quel fruit dois-
je planter aujourd’hui ? » Si vous plantez une noix, quelque temps après elle vous
apportera richesses et abondance. Cette métaphore peut être comprise seulement à
votre retour dans ce monde d’où vous êtes venus ; alors vous constaterez le bénéfice
pour vous des bonnes pensées et des bons sentiments que vous avez semés, le bien que
vous avez fait à vos proches, amis, conjoints, enfants. Ces aspects-là restent pour
l’instant obscurs à vos yeux. Voici un autre exemple : vous vous dites : « Mon enfant que
je nourris maintenant, prendra-t-il soin de moi un jour ? Je l’éduque pour qu’il s’occupe de
moi quand je serai vieux. » N’attendez pas qu’il s’occupe de vous quand vous serez vieux ;
il se peut que vous ne viviez pas vieux et que vous partiez sans qu’il soit nécessaire qu’il
s’occupe de vous. La mère dit : « Ah, si j’avais une fille, elle prendrait soin de moi quand je
serai vieille ». C’est une vision très déformée de la vie. Éduquez vos enfants et n’attendez
rien en retour. Si vous avez semé la bonne noix en eux, non seulement ils vont veiller sur
vous, mais ils vous aimeront également. Lorsqu’une mère n’est pas aimée par ses
enfants, cela indique qu’elle n’a pas réussi à les éduquer. La première condition pour être
aimé par ses enfants, c’est d’être guidé par cet esprit qui vous aide à apprendre à vos
enfants à vous aimer.

Je terminerai cette conférence par une analogie : il y a trois aspects que nous devons
observer dans ce monde : Dieu existe, nous existons également, tout comme existe une
société humaine. Certains se placent en premier, disant : « Moi d’abord, ensuite la société
et enfin le Seigneur. » C’est une approche très erronée. D’autres disent : « D’abord la
société, car je vis pour le peuple, pour la société, ensuite moi, et tout à la fin le Seigneur. »
Mais c’est également un mauvais raisonnement. D’autres encore disent : « D’abord Dieu,
le Seigneur, mon esprit, ensuite mon moi supérieur, l’âme éveillée qui doit Le servir,
ensuite la société et tout à la fin ma personne ». Voici la bonne approche. Toute autre
manière de considérer les choses n’est pas juste. Toutes les erreurs sont engendrées par
cela : nous voulons savoir si la société dirige ou bien nous. Si nous affublons un corps de
trois têtes, il ne fera rien ; elles ne seront jamais d’accord sur la direction à prendre.
Parfois vous êtes en proie à une lutte intérieure pour décider, ce qui indique que vous
avez trois têtes : éliminez-en deux et laissez le Seigneur seul vous guider. Chaque chose
doit être à sa place.

À présent, posez-vous la question : qui est votre tête ? Si vous répondiez que c’est le
Seigneur, je serais heureux. Placez le Seigneur en tête. Et savez-vous comment vous vous
sentirez alors ? Vous ne serez pas en proie à l’hésitation, à l’angoisse, à la fébrilité, mais
vous serez volontaires, courageux, décidés, intelligents et bons. Vous serez riches dans
tous les sens du terme et vous transformerez en or tout ce que vous toucherez. Certains
appréhendent de manquer d’argent : seuls les imbéciles ont peur ! Pourquoi ? Parce qu’ils
sont faibles spirituellement. Vous connaissez l’histoire de Jehova le juste ? Il avait des
vers de terre qu’il donnait aux mendiants et ces vers de terre se transformaient alors en
pièces d’or. Si vous êtes comme Jehova, le ver de terre que vous offrirez se transformera
en or. Vous méprisez les vers de terre, mais ils font un travail précieux dans le monde ; le
monde moderne leur doit énormément. Quand le Seigneur les attrape avec la main pour
vous les donner, ils se changent en pièces d’or. Quel est cet or, cette pièce d’or que le
Seigneur vous donne ? C’est l’acquisition du savoir et de l’expérience. Si une femme
intelligente trouve de la laine sale, crasseuse, qu’en fait-elle ? Elle la met à la lessive, la
nettoie pour la filer et la tisser ; une femme bête au contraire, en la voyant aussi
dégoûtante, la jette. Combien de fois le Seigneur vous a envoyé l’Esprit et vous L’avez
rejeté !

Que dit l’Esprit ? « En rentrant le soir du travail vous devez enlever votre sac à dos et le
laisser à l’entrée ; laissez tous vos comptes à régler à l’entrée, entrez libres dans la pièce
comme si aucun souci ne vous préoccupait et dites : je remercie le Seigneur pour ce qu’il
m’a donné. » Prenez alors votre repas, remerciez-Le de nouveau. Et le matin, en vous
levant, reprenez votre sac à dos ou bien vos cahiers de comptes, et partez travailler. Que
faisons-nous au lieu de cela ? Nous rentrons nous coucher le soir avec un sac à dos plein
et ne trouvons pas le sommeil de toute la nuit. L’Esprit nous dit : « Enlevez ce sac à dos,
sa place n’est pas ici. » Nous nous mettons à table, toujours encombrés par ce sac qui
nous écrase. Il faut s’en débarrasser et se nourrir ; c’est le message de l’Esprit. Certains
ont mal agi envers vous ; laissez cette polémique dehors, à l’entrée. Le Seigneur ignore-t-
il que certains se comportent mal, est-ce à nous d’arranger tout cela ? D’autres se
chargeront de ce travail. Le soir, en rentrant, nous devons remercier Dieu de nous avoir
envoyé au milieu de ces pêcheurs qui nous donnent de bonnes leçons. Si nous en
rencontrons un, il faut le saluer : « Tu portes très bien ton sac à dos. » Il est pécheur et
peut être considéré comme quelqu’un qui porte un sac à dos. Un jour ce sac quittera son
dos. Quelqu’un se montre brutal, aigri ; pourquoi ? Parce qu’il n’a pas débarrassé son
cœur du sac à dos. Un autre est incapable de réfléchir ; pourquoi ? Il suffirait qu’il enlève
le sac à dos de son intellect et il raisonnerait avec lucidité.

Je vous donnerai encore un exemple avant de conclure. Il y a deux extrémités, deux


opposés dans la vie réelle dont nous devons tenir compte : ce sont le bien et le mal : deux
pôles, les points extrêmes de la vie humaine terrestre. Autrefois, un roi avait deux filles ;
la grande était élancée et belle, mais elle avait la langue bien pendue ; la petite était plutôt
gentille et bienveillante mais avec un visage très disgracieux. À cause de ces défauts,
aucun prétendant ne se manifestait pour elles. Leur père, préoccupé pour sa
descendance et pour l’avenir des deux princesses, a décidé de rassembler les plus
grands sages du royaume pour l’aider à sortir de cette impasse. Après beaucoup de bons
conseils prodigués, le plus vieux et le plus sage parmi eux tous s’est adressé au roi : « Tu
vas faire ouvrir une auberge accessible à tous les voyageurs et les deux jeunes hommes
à se présenter en premier seront les deux gendres que le destin t’envoie ». Le père a cru
alors qu’enfin le destin allait peut être se montrer bienveillant envers ses cheveux blancs
et lui envoyer de riches héritiers des royaumes voisins. Lorsque l’auberge a été construite
et ouverte, les deux premiers hôtes ont été en effet deux jeunes hommes. Mais au grand
étonnement du roi, l’un était sourd et l’autre aveugle. Surpris, il a rappelé le vieux sage : «
C’est quoi cette histoire ? On a un sourd et un aveugle ! Je ne vois pas comment nous
pouvons arranger cela ! – Je vous demande, a répondu le sage, de marier le sourd à la
plus belle de vos deux filles et l’aveugle à la plus laide. » Le roi a obéi et, en effet, les deux
mariages ont été très heureux, les filles ont été comblées. Mais avec le temps, les
gendres ont commencé à être gênés de leur infirmité. Le sourd, pendant que son épouse
l’insultait et le traitait de tous les noms, haussait les épaules résigné : « C’est comme ça
lorsqu’on est privé d’un sens. Je suis convaincu qu’elle m’entretient d’affaires divines,
mais pour mon malheur, je ne peux rien entendre. Je donnerais tout pour entendre une
seule de ses douces paroles. » L’aveugle de son coté, lorsqu’il écoutait la voix douce et
intelligente de son épouse se disait : « Quelle créature magnifique, comme sa beauté doit
être remarquable ! Mais je suis aveugle, et c’est mon plus grand malheur. J’aurais tout
donné ne serait-ce que pour apercevoir le visage de ce trésor divin. » Apprenant leurs
états d’âme, le roi a convoqué à nouveau le vieux sage pour lui demander de changer le
destin de ses deux gendres et de les guérir de leurs infirmités. « Oui, c’est possible, a
répondu le sage, mais cela détruirait leur félicité sur terre. »

Si Dieu t’a uni avec la belle princesse, mais t’a privé de l’ouïe, ne te lamente pas de ne pas
entendre sa voix. Contemple-la et sois reconnaissant ; ne cherche pas à entendre ses
paroles pour ne pas t’attrister et tomber en contradiction avec toi-même : deux biens sur
terre ne peuvent pas se rassembler au même endroit. Si le Seigneur t’a uni avec la
princesse disgracieuse et t’a privé de la vue et des illusions futiles de la vie terrestre,
remercie de la même manière : délecte-toi de sa belle voix mélodieuse, mais n’insiste pas
pour voir son visage, car tu perdras ce que tu as. Le bien n’est pas toujours recouvert d’un
manteau royal. Le bien et la beauté ne cohabitent qu’au Ciel. Ici, sur terre, c’est ainsi : bien
et mal se succèdent dans la vie humaine. Si, dans une vie, Dieu te lie avec le mal
remercie-Le et ne sois pas affligé ; tu n’en connais pas les raisons profondes. Sache que
la finalité est pour ton bien ; avec le temps tu comprendras le grand amour du Ciel. Si,
dans une autre vie, il te lie au bien remercie-Le et n’aspire pas à te parer d’un manteau
royal pour être en admiration devant toi-même. Ne cherche pas à concilier le bien et le
mal en toi, c’est impossible. Cela t’arrive pour t’enseigner les voies profondes de la vie de
l’Esprit. Tes infirmités s’effaceront lorsque ton cœur s’ouvrira, lorsque l’Esprit viendra et
lorsque ton âme s’unira à Lui.

Sofia, 3 mai 1914

__________________________________

[1]Dernière mesure connue en 2016 = 149,6 millions km

Traduit par Bojidar Borissov

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La vérité vous affranchira

1914 - 1944
1914_04_26 La vérité vous affranchira
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La vérité vous affranchira

 
https://fr.beinsaduno.net/

Vous connaîtrez la vérité

et la vérité vous affranchira

(Jean 8, 32)

Dans le monde, tous aspirent à la liberté. Cette liberté-là s’entend comme licence dans
les actes, dissimulation en nous de pensées, de désirs, et suppression de toutes les
conditions qui les contraignent. La liberté est un attribut de l’esprit. La perte de la liberté
est une chute. La perte des conditions de développement limite la liberté. Par exemple la
perte d’un bras, d’une jambe signifie la diminution de la liberté ; la perte du discernement,
de la pensée, de la vue, de l’ouïe et de tous les sens en général est une limitation
complète de la liberté.

La vérité est une condition pour retrouver la liberté de l’esprit. La liberté sous-entend trois
conditions préalables : d’abord la liberté du corps, ensuite la liberté de la volonté et enfin
la liberté du cœur pour la manifestation des sentiments et des pensées. Le Christ dit : «
La vérité vous affranchira ». La vérité nous indique le chemin de la liberté. Tout sentiment,
toute pensée, tout acte ne sont pas nécessairement porteurs de liberté. Chaque parole
est une bombe désamorcée, chaque parole est un mélange de pensées. Une seule
mauvaise pensée ou parole peut nous priver de liberté. La parole offensante, une fois
prononcée, produit son effet. Il nous faut une mesure pour vérifier, peser nos pensées et
nos désirs. Cette mesure, cette unité de comparaison, c’est le Christ. Il doit toujours être
devant nous et dans nos esprits. Lorsque nous sommes liés au Christ, des pensées, des
désirs et des aspirations au travail naissent en abondance en nous, ce qui est bon signe.
Mais ils ne sont pas tous d’égale qualité et nous devons savoir les trier. Les pensées et
les sentiments sont les pierres d’une carrière qui bâtissent le futur corps de l’homme, son
corps spirituel. Ces pensées et ces sentiments ont différentes origines et nous devons
sélectionner ceux qui sont nécessaires pour la construction. L’édification de la maison
nécessite du fer, du bois et d’autres matériaux en plus des pierres. Une multitude
d’esprits nous vendent ces matériaux, cher ou bon marché ; lorsqu’ils nous les vendent
cher, ils nous trompent sur leur prix !

Le Christ aspire à nous rendre libres. Nous avons une multitude d’obligations, d’abord
envers nos parents, ensuite envers nos frères et sœurs, ensuite dans le mariage, envers
notre conjoint et nos enfants, et enfin, envers toute la société, et ainsi de suite. Ce qui est
délicat, c’est de savoir comment nous comporter dans chaque cas. La liberté implique
des droits et des devoirs. Une société basée uniquement sur des droits ou uniquement
sur des devoirs ne peut prospérer, les deux sont nécessaires de manière à se développer
côte à côte. Les droits trouvent leurs limites dans nos besoins. Si nous exigeons trop,
une réaction se manifestera. Là où le miel est en abondance se rassemblent plus
d’abeilles pour le manger. Là où se trouve la richesse, là viendront tous les mauvais
esprits. La richesse est nécessaire à la liberté, mais au-delà des douceurs, elle peut
apporter le mal, et rendre l’homme paresseux, vaniteux, etc.

Dans l’enseignement du Christ, la valeur de l’âme humaine dépend de ses qualités


intérieures, de notre attachement au Seigneur, c’est-à-dire de notre habit de vérité qui est
aussi notre habit d’amour. Nous reconnaissons le soleil à sa chaleur et à sa lumière ; et
nous reconnaissons le Seigneur à la vérité et à l’amour. Lorsque la vérité pénètre notre
discernement, nous pensons, et lorsque l’amour nous saisit, nous agissons. La vérité est
l’amplificateur interne de l’âme. Si elle est en nous, nous ressentirons toujours une
dilatation : il n’y aura plus de vieillesse, mais uniquement de la jeunesse, et nous serons
éveillés et alertes. Les difficultés sont une bénédiction, une opportunité pour nous élever,
car nous ferons des efforts pour les surmonter et en récolter les bienfaits.

Tous nos organes et toutes les parties du corps nous aident, et ce faisant, ils nous
limitent en même temps. Il faut connaître leurs fonctions pour qu’ils travaillent
harmonieusement. À présent, la création du corps de l’esprit se réalisera en nous. Il nous
quitte et nous nous séparons de lui. Nous devons renaître avec tous les esprits qui
construisent notre corps, agissent en lui et nous assistent. Ce qui signifie, dit le Christ,
qu’il faut renaître au ciel et cette renaissance est un impératif. Le Christ s’est lié avec tous
les esprits. Il ne s’est pas simplement sacrifié sur la croix : tout ce qui fonde notre
existence s’appuie sur Lui, et c’est pour cela que nous L’aimons. Il nous a légué cette
richesse pour que nous l’utilisions et non pas pour que nous l’adorions. Il nous a légué
cette richesse pour l’utiliser, et non pour s’en accaparer et la gaspiller. C’est une richesse
pour laquelle le Christ s’est sacrifié ; si nous ne l’utilisons pas, Il nous la reprendra. Il nous
l’a léguée pour notre développement spirituel et pour nous préparer à la vie des anges,
car après ce monde, nous devrons rejoindre un autre monde, celui des anges.

Le Christ veut que nous utilisions la mesure, et c’est notre âme divine. Lorsque nous la
trouverons, nous serons libres. Dans le monde, le Christ a enseigné aux hommes
comment retrouver leur âme cachée, la richesse enfouie. Les âmes de beaucoup parmi
nous, sont des otages et il faut les retrouver. En descendant du Ciel sur la terre, l’homme
a donné son âme en gage et maintenant il doit la racheter. Tous les hommes avant nous
ont travaillé la terre, ils ont accumulé le terreau, et nous-mêmes devons travailler avec
notre âme sur ce terreau. C’est pourquoi il faut les conditions pour la mesure : la
conversion, le repentir, etc. Ainsi se déclenche le processus de renaissance. Pour
acquérir la mesure, nous devons nous libérer et pour devenir libres nous devons
remercier pour tout ce qui nous arrive, bon ou mauvais. Et c’est cela le Christ qui demeure
en nous. Et c’est pourquoi toutes les tâches à accomplir sont d’égale importance. On ne
nous confiera pas de grande tâche si la plus petite n’est pas correctement exécutée. Dieu
envoie même les anges servir une âme pécheresse pour l’assister. Il faut toujours aller
des petites choses vers les grandes choses et ne pas considérer que, puisque nous
sommes libres, nous sommes exemptés de telle ou telle petite tâche. Le Seigneur a créé
la terre et lorsqu’elle aura accompli toutes ses missions, ses particules se dilateront et
elle disparaîtra.

Tous nos actes dans ce monde sont collectifs parce que nous sommes liés avec
beaucoup d’esprits. Chacune de nos pensées est une obligation, un contrat, et l’esprit qui
nous fait signer ce contrat nous tient entre ses mains. C’est pourquoi il ne faut pas
souhaiter de grandes choses, car nos souhaits seront exaucés, mais à la fin l’esprit dira :
« Maintenant, rembourse-moi ! » Et si nous n’avons pas de quoi honorer notre dette,
viennent alors les épreuves, les privations, les maladies, etc.

Chaque homme en colère est pillé, car il est sorti hors de son corps et les esprits le
dévalisent. C’est pourquoi chacun doit rester dans « sa maison » c’est-à-dire dans son
corps : c’est cela la liberté. Si nous sommes dans une maison étrangère, nous ne
sommes pas libres, car on pourra à tout moment nous en chasser.

À présent, la première chose importante est de connaître la qualité de nos désirs et de


nos pensées, et de souhaiter que se réalisent, parmi eux, ceux qui sont bénéfiques pour
nous. On dit alors que le Seigneur nous les avait assignés.
 

Burgas, 26 avril 1914

Traduit par Bojidar Borissov

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Les talents 

1914 - 1944
1914_04_27 Les talents
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
Les talents

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Les talents

 
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Et il donna à l'un cinq talents, et à l'autre deux,

et à un autre un ; à chacun selon sa portée.

(Matthieu 25 :15)

            Je vous parlerai du verset 15 du chapitre 25 de l’Évangile de Matthieu. Sans doute,


avez-vous souvent lu ce chapitre et réfléchi aux talents ; peut-être avez-vous tiré quelques
conclusions, certaines plus près de la vérité, d’autres, moins. Je prendrai ce verset au
sens propre.

            Lorsque Jésus a énoncé quelque chose ou a raconté une parabole, il visait la


pensée divine originelle, la loi divine, c’est-à-dire qu’il n’a pas parlé parce qu’il y avait une
occasion de s’exprimer, mais parce qu’il énonçait certaines vérités. Nous pouvons
maintenant nous demander pourquoi le personnage de la fable a donné cinq talents à
l’un, deux à un autre et un seul au dernier. Est-ce un hasard ou est-ce volontaire ? Dans la
nature Dieu n’a rien créé au hasard ; le hasard n’existe pas. Nous attribuons nombre de
phénomènes « au hasard » lorsque nous ne savons pas les expliquer. Nous croisons une
personne et nous attribuons cela au hasard. Or, une des lois de la vie stipule que notre
rencontre est subordonnée à certaines causes en amont qui nous ont amené à la
rencontrer ; si nous ne connaissons pas la loi, nous disons que la rencontre est due au
hasard, sans raison, mais ce n’est pas le cas. Que devons-nous entendre par les mots
cinq talents, deux talents, un talent ?  

           Il y a trois sortes d’hommes : les uns correspondent aux cinq talents, d’autres aux
deux talents, d’autres encore à un talent. Maintenant, qui sont ceux qui correspondent à
un seul talent ? Ce sont ceux qui ne vivent que pour eux-mêmes : « Mangeons trois fois
par jour, arrosons les repas, reposons-nous pour nous engraisser et nous habiller
confortablement ; c’est pour cela, clament-ils, que nous sommes venus dans ce monde. »
Ce sont des gens égocentriques, inféconds, stériles : des gens qui ont un seul talent. Qui
sont ceux qui ont deux talents ? L’homme qui se marie a un talent, son épouse en a un
second ; ils se réunissent et gagnent encore deux talents car deux enfants leur naissent ;
ils sont quatre et se disent : « Seigneur, nous avons mis à profit les deux talents, nous
avons élevé nos enfants et nous en avons gagné encore deux. » C’est ainsi au sens
propre. Au sens figuré, il s’agit des gens qui se consacrent à leur foyer, à la société, à la
patrie. Ceux qui ont cinq talents possèdent encore quelque chose de plus : les cinq
talents sont nos cinq sens ; ce sont donc des personnes dont tous les sens, la vue, l’ouïe,
l’odorat, le goût et le toucher sont à leur place. Ils ont un raisonnement et un jugement
juste sur tout ce que Dieu a créé, ils comprennent la nature, les choses, les causes et les
effets ; ce sont des maîtres qui vivent pour toute l’humanité.

            Faisons maintenant un calcul rapide des talents distribués : nous avons 1+2+5=8
talents. Ce chiffre 8 est-il le fruit du hasard ? Non, c’est le chiffre du labeur. Les Écritures
disent que le Seigneur a fait le monde en six jours et s’est reposé le septième jour. À
chaque jour de repos succède un nouveau jour de labeur. Nous sommes dans le huitième
jour. Le Seigneur a dit aux hommes : « Voilà, J’ai créé le monde, à présent débute votre
jour, mettez-vous au travail et Je viendrai un jour inspecter ce qui a été fait. » Au huitième
jour nous ne savons pas comment travailler, nous faisons des erreurs, mais le Seigneur
dit : « Travaillez, marchez, avancez ; des erreurs, vous en ferez bien entendu. » Quel maître
d’école ne s’attend pas à ce que les élèves déchirent les manuels ou abîment la classe ;
quelle femme qui fait le ménage n’abîme pas parfois la maison ; quel artisan peintre ne
tâche pas autour de lui pendant qu’il travaille ; qui ne salit pas ses vêtements et ne les
abîme pas au travail ? Tout au long de notre développement nous ne devons pas exiger
l’impossible, nous devons continuellement nous attendre au changement et à l’usure.
Vous craignez la mort, mais qu’est-ce que la mort ? La mort est une usure, le
vieillissement de notre habit. C’est la loi, le corps change peu à peu. Les Écritures disent :
« Le Seigneur a fait l’homme à son image et à sa ressemblance. » Oui, tel est le plan divin,
mais puisque c’est à nous de le réaliser en travaillant, il n’y a pas de mal à éclabousser un
peu tout autour, en accomplissant ce plan divin. Lorsqu’une maison se construit, des
matériaux divers, briques, pierres, sable jonchent le chantier, pourtant une fois la maison
bâtie, on nettoie le chantier et les propriétaires s’installent pour y vivre. Par conséquent
nous sommes dans la période du huitième jour et nous bâtissons. Et trois catégories
d’hommes œuvrent sur ce chantier : ceux qui ont un talent, ceux qui en ont deux et ceux
qui en ont cinq.

            Additionnons maintenant ces talents : celui qui en a gagné cinq de plus avec les
cinq de départ en a obtenu dix ; celui qui en a gagné deux, avec les deux de départ, cela
fait quatre, donc quatorze au total et un dernier, enfoui dans le sol, quinze. Bien ! Et si
nous soustrayons de ce chiffre les huit de départ, combien ont été gagnés ? Sept. Que
signifie le chiffre sept ? Nous l’avons dit : le repos. Maintenant nous comprenons la loi,
l’idée que le Christ a mise ici, perceptible uniquement par celui qui connaît les Écritures :
elle dit que celui qui aspire au repos, doit avoir travaillé, et que celui qui n’a pas travaillé,
ne doit pas se reposer puisque le Seigneur a travaillé six jours avant de se reposer le
septième jour. Nous disons souvent : « Si je pouvais me reposer ! » Quel repos cherches-
tu alors que tu n’as pas encore travaillé ? Tu as à peine mis la houe à l’épaule et tu
demandes du repos ; lorsque tu auras labouré tout le champ tu pourras demander le
repos. Nous devons assimiler la loi divine fondamentale : le repos est le résultat du
travail. Seuls les travailleurs seront gais et joyeux ; et ailleurs, le Christ le dit aussi : « Ceux
qui ont travaillé, demeureront dans la joie du Seigneur ; tous Mes biens, ils les auront
aussi. »[1] Et qu’a-t-Il dit à celui qui n’a pas travaillé, mais a caché le talent dans la terre ? «
Otez-lui son talent et donnez-le à celui qui en a cinq ; puis jetez-le dans les ténèbres du
dehors pour qu’il apprenne à travailler. » Quels sont ces ténèbres du dehors ? Les vers qui
travaillent dans le sol ! Si vous n’apprenez pas à travailler, le Seigneur vous transformera
en vers et vous mettra en terre dans l’obscurité tant que vous n’apprendrez pas à
travailler. Tous ceux qui veulent discuter la loi divine vont vérifier si ces paroles sont
justes ou non. Je vous parle ce matin de cette loi fondamentale : il faut travailler ! Seul le
travail pour Dieu est un travail ; lorsque nous travaillons pour nous-mêmes, c’est du
labeur.

            Le travail sous-entend la Connaissance. Celui qui a pris cinq talents, a cinq sens ;
le Seigneur lui a donné toutes les aptitudes et le savoir nécessaire ; celui qui a deux
talents, possède aussi des capacités selon ses connaissances. Je ferai la comparaison
suivante : celui qui a un talent est un homme, tel un minéral, incapable de se multiplier, il
reste toujours un. Il peut réfracter merveilleusement la lumière solaire, mais ne peut pas
devenir un être doué de raison. Lorsque votre cœur durcit comme un minéral, vous êtes
un homme avec un seul talent. C’est là qu’est le danger, comme le disent les Écritures : «
J’enlèverai votre cœur de pierre »[2] Cet unique talent doit s’éveiller et se mettre à
enfanter et se développer. On devine facilement le sens des autres talents : le grain de
blé, c’est le règne végétal qui est au-dessus de celui des minéraux car il se multiplie et se
développe. Que nous apporteraient les jolis minéraux dans la vie ; nous serions tous
morts s’il fallait s’en remettre uniquement à eux pour notre survie. Grâce au grain de blé
qui porte deux talents, grâce à l’amour du travail et grâce aux cinq autres talents (nos
aptitudes pour une meilleure vie spirituelle qui nous aident à faire fructifier les biens que
Dieu nous donne), nous pouvons échapper à beaucoup de tourments dans ce monde.

            Nous devons nous interroger sur ce que signifie « à chacun selon ses capacités » ;
cela signifie que chacun de nous doit connaître ses possibilités. Souvent les gens disent :
« J’aimerais avoir un meilleur potentiel. » Bien, mais étant donné que tu n’as pas su
développer le potentiel qui est déjà en toi, qui t’en donnera encore plus ? Chacun de nous
a le potentiel suffisant qui, s’il était bien exploité, permettrait d’obtenir cinq talents. Mais
peu nombreux sont ceux qui les ont. Je crois que la majorité d’entre vous qui m’écoutez
ce matin, possédez deux talents ; je peux même affirmer que vous tous ci-présents avez
deux talents. Mais si vous transformez ces deux talents en quatre, cela changera tout.
Que signifie le chiffre 4 ? Que vous devez découvrir le processus de purification de votre
vie. Vous avez besoin d’eau, mais elle est trouble ; il faut la filtrer car si vous la buviez
avec les impuretés, elle serait toxique. Donc, le chiffre 4 est le processus divin qui filtre
nos désirs et nos pensées dans ce monde. Celui qui a deux talents doit travailler jusqu’à
élaborer ce filtre. Et combien coûte-t-il ? Demandez-le à un laitier. Allez dans une laiterie
et demandez à ceux qui font le fromage ce qui reste dans le filtre. Seul le petit lait peut
franchir le filtre. Ce filtre est votre esprit critique face aux choses de la vie. Lorsque vous
dites de quelqu’un qu’il est critique, cela sous-entend qu’il a un filtre qui retient ce qui est
précieux et laisse passer ce qui est inutile. Cela dépend de ce que vous filtrez : si c’est du
fromage, alors il reste dans le filtre, mais si vous filtrez l’eau, l’eau pure et limpide sortira
du filtre alors que les impuretés seront captées. Le filtre doit avoir deux caractéristiques,
c’est-à-dire deux talents : si vous utilisez le premier talent, le précieux doit rester dans le
filtre ; si vous utilisez le second talent, le précieux doit sortir du filtre. Je ferai une autre
comparaison : le filtre avec le fromage, c’est votre grenier à blé ; l’eau en dehors du filtre,
c’est votre blé, semé dehors, dans les champs, dans la vie. Le premier talent doit profiter
des bienfaits que Dieu vous a donnés et le second talent doit être semé pour travailler
avec Lui. Dans le monde vous avez diverses prédestinations : parfois vous réussissez
dans vos entreprises, parfois non ; ceci ne doit nullement vous décourager, car la
personne qui a peu de talents et qui souhaite les multiplier, doit travailler davantage ;
c’est la loi. Celui qui a un talent et n’a jamais travaillé avec lui court un grand danger. La
première chose que l’on exige de nous est de savoir travailler.

            Je vous ai dit que vous aviez deux talents ; vous demanderez lesquels. Votre
intelligence et votre cœur, ce sont deux talents. Mais vous répliquerez : « Á quoi puis-je
atteler mon intelligence ? » La voiture de quelqu’un est tombée en panne ; vous passez
par là, vous avez des connaissances, alors réparez sa voiture ; il vous sera reconnaissant
et plus tard à son tour, il vous aidera ; dans ce cas vous êtes aussi gagnant. Le second
talent, c’est votre cœur. Quelqu’un est malade ; votre cœur doit vous pousser à aller le
voir et le secourir. Notre vie repose sur ces deux talents : le cœur représente les racines
de notre vie ; l’intelligence, c’est le feuillage et les branches. Vous savez que dans la
nature il y a une corrélation entre les racines et les branches : chaque branche a son
pendant de racines sous terre, et si une racine se dessèche, alors la branche qui lui est
reliée en haut meurt également. La loi à laquelle on doit se conformer est celle-ci : savoir
que si un désir se fane en vous, alors une pensée va se faner également ; si deux désirs
flétrissent, alors deux pensées flétriront également ; si trois désirs flétrissent, alors trois
pensées flétriront également et, lorsqu’un jour tous vos sentiments seront parfaitement
atrophiées, alors toutes les petites branches se dessécheront et vous deviendrez des
hommes avec un seul talent.

            Prenons quelqu’un avec ses cinq sens : vue, ouïe, odorat, goût et toucher. Quel est
le rôle de ces sens dans notre vie ? Ce sont les cinq portes par lesquelles l’homme
accède à ce monde et qui lui servent à connaître la nature ; ce sont cinq régions dont
nous pouvons puiser les richesses. L’homme privé d’ouïe, au sens symbolique du terme
est un imbécile ; être psychologiquement privé de la vue signifie être privé de la
possibilité de voir la vérité ; être privé d’odorat indique qu’on est privé d’intelligence ; être
privé de goût, c’est être privé d’amour, etc. On peut énumérer une quantité de choses
dans ce registre. Chacun de nos sens correspond à une grande vertu divine et chacun de
nous doit observer si ses sentiments sont en harmonie avec son cœur, avec la vérité. Si
nous regardions de plus près ce monde, nous verrions qu’il est un habit de la vérité ; le
monde visible est une expression de la vérité : chaque feuille, caillou, source, rocher
recèle de grandes leçons, cache un grand savoir. Quelles vérités la nature peut nous
révéler ! Nous prenons un caillou pour le frotter et le jeter plus loin en disant qu’il ne vaut
rien : nous n’avons pas compris son sens. Ou bien nous prenons une fleur pour arracher
ses feuilles et la jeter : nous n’avons pas compris le sens de cette fleur. Venons-en
maintenant à notre ouïe : nous entendons le mot amour ; ce mot est une fleur ; avons-
nous compris le sens de ce mot et ce qu’il désigne ? Non. « Qu’est-ce que ça peut être,
nous interrogeons-nous : rien ! », et nous le jetons. Dès que nous entendons le mot vérité,
nous disons : « C’est un mot creux. » Qu’est-ce qui n’est pas creux alors ? « Manger à sa
faim et puis vider un verre de vin » disent certains. S’il s’agit de contenter son goût, oui
c’est vrai, mais tout ne se résume pas à la nourriture. L’homme doit se nourrir, c’est
entendu, mais la loi des cinq talents lui indique qu’il doit se nourrir avec cinq types de
nourriture : chaque sens se nourrit de sa propre nourriture ; s’il n’est pas nourri ainsi, il
s’atrophie.

            Vous voyez que le christianisme est une science et non pas un amusement. Et
savez-vous de quelle sorte de science il s’agit ? C’est une grande École avec ses cours,
ses classes, ses facultés, ses doctorats et chacun, quand il vient étudier doit comprendre
ce qu’il entend. Je ne veux pas de gens avec un seul talent enfoui dans le sol. Dans
l’école où j’enseigne, je veux des gens avec deux talents. Pourquoi ? Parce que je ne veux
pas perdre mon temps à travailler sans résultat. Aimeriez-vous élever des puces ou des
poux ? Ce sont les créatures qui ont un seul talent. Tous les parasites sont des gens avec
un talent : oisifs et fainéants, ils vivent sur le dos des autres et sont menacés d’une
grande punition. Éprouvez les esprits. Lorsqu’un esprit vient, prenez le d’abord et étudiez-
le : s’il a deux talents, accueillez-le et donnez-lui à manger ; s’il a un seul talent caché
dans la terre, ne l’accueillez pas ! S’il n’a qu’un talent : dehors ! C’est un pou, une puce, un
loup que vous ne pouvez pas anoblir. Certains rétorquent : « Cet homme peut s’anoblir. »
Je dis qu’il peut seulement multiplier les poux. Comment a agi le maître de celui qui avait
un seul talent ? Il l’a chassé pour lui apprendre à travailler. Nous ne devons pas
réconforter l’homme avec un seul talent caché dans la terre, mais lui dire : « Toi, mon ami,
un très grand danger t’attend dans la vie. » Il ne faut pas lui mentir, mais lui dire la vérité.
Nous disons souvent : « Ce n’est rien ! » Tu as un enfant : si tu vois qu’il a un seul talent,
chasse-le ! Qu’il aille errer de par le monde. Vous direz : « N’est-ce pas cruel ? » Prenez-lui
son talent car il n’a pas su le mettre à profit. Vous avez un fils avec un talent et vous
l’envoyez étudier à l’étranger dans une faculté de philosophie ou de médecine ou dans
l’art ; il vous écrit : « Papa, envoie-moi quatre ou cinq mille leva, car j’en ai besoin pour
ceci et cela », alors qu’en réalité il dépense son argent dans les cabarets. Deux, trois,
sept, dix ans après, son fils n’a toujours pas obtenu de diplôme ! Son père se dit : « Oh,
c’est une science très complexe », et débourse vingt, trente mille leva et nourrit de grands
espoirs. Sept ou dix ans plus tard le fils revient, non seulement sans être instruit, non
seulement en ayant dépensé ces sommes colossales, mais en plus, en étant dix pieds
plus bas, complètement ramolli, perverti dans ses pensées et ses désirs. Alors le père dit
: « Seigneur, pourquoi me l’as- tu donné ? » Est-ce le Seigneur qui te l’a donné ou bien est-
ce toi qui l’as pris tout seul ? Lorsqu’un voleur a volé de l’argent, est-ce que celui qui les
avait est le coupable ? Non, le coupable est le voleur qui les a dérobés. Souvent, celui qui
vole le Seigneur, dérobe ce qui n’a aucune valeur.

            Bien sûr, je ne veux pas vous effrayer avec cette causerie, ce n’est pas mon
objectif. Lorsqu’un élève est en cours, et pénètre dans un laboratoire pour faire des
travaux pratiques, le professeur doit lui expliquer les propriétés des choses et le prévenir
que la moindre inattention peut lui coûter très cher. Car nombreux sont ceux qui par
négligence ont perdu la vue ou d’autres organes sensoriels.

            Appliquons les règles chrétiennes dans la vie sociale. On me demande souvent


pourquoi la Bulgarie souffre. Mais vous avez mis à la tête du pays un premier ministre
avec un seul talent et vous vous attendez à ce qu’il redresse le pays ! Comment le
pourrait-il ? Cet homme, comme dit le Christ, doit être destitué et chassé dehors. Le poste
de premier ministre exige quelqu’un avec cinq talents, même pas avec deux ; les gens
avec deux talents doivent être militaires, policiers. Les officiers et les généraux doivent
arborer quatre talents, les généraux et les ministres, cinq et les rois qui occupent les plus
hauts rangs du pays doivent avoir dix talents. La Bulgarie souffre car le pouvoir n’est pas
donné à des gens qui ont cinq talents ; on couronne des personnes qui ont un seul talent
et ensuite on les convoque et on les juge ; vous êtes témoins que même en ce moment
on les juge. Ceux qui ont volé sont bêtes, mais ceux qui les ont portés au pouvoir sont
encore plus bêtes. Quelqu’un embauche un domestique inapte au travail et attend un bon
résultat ; il s’étonne ensuite que le travail ne soit pas fait. Il faut plutôt s’interroger sur le
maître. Maintenant en Bulgarie nous avons besoin de personnes ayant deux, quatre, cinq,
dix talents. Si nous les avions, nous serions le peuple élu parmi tous et nous n’aurions
aucune difficulté, ni entrave devant nous, même si tous les états se dressaient contre le
peuple bulgare, rien n’y ferait. Aucun malheur ne pourrait alors nous atteindre, je vous
l’assure. Alors priez que ces gens viennent. Ils viendront. Mettons ces talents : deux,
quatre, cinq, dix au travail.

            Et pour terminer, je demande à quoi sert cette intelligence que le Seigneur nous a
donnée ? C’est d’abord un filtre. Avez-vous filtré le lait avec elle, savez-vous le faire
fermenter ? Appliquons cette loi du filtrage dans la vie. Souvent on se plaint : « Je n’ai pas
d’amis dans le monde. » Pourquoi n’avez-vous pas d’amis ? Lorsque vous me dites : « Je
n’ai aucun ami », je me mets à croire que vous avez un seul talent. Si vous dites : «
Personne ne m’aime », je conclus que vous êtes quelqu’un qui a un seul talent, qui a
caché dans la terre tout ce qui est divin, un homme égoïste qui ne vit que pour lui et
mérite de rester sans amis, d’être dehors dans les ténèbres. Voilà ce que prône le Christ
au sujet des talents.

            Vous demanderez : « Bien, quel est ce ferment avec lequel nous devons travailler ?
» Vous l’avez, mais il faut savoir l’utiliser pour faire cailler le lait et en faire du fromage. Si
le lait est trop froid, peut-il cailler ? Non. S’il est trop chaud, peut-il cailler ? Non. Il faut
respecter une loi essentielle lors de la coagulation : il faut avoir de bons sentiments, de
bons désirs, et utiliser le bon ferment pour ne pas s’aigrir, il faut utiliser le ferment de la
vérité. Si vous travaillez avec la vérité, vous avez deux talents, et vous en obtiendrez
quatre. Et si vous avez quatre talents, vous êtes sauvés car vous êtes passés par la loi de
Jésus, par le processus de la perfection de soi, par la purification des mauvais désirs. Ce
sont les deux talents que vous devez appliquer dans votre vie.

            Il se peut que vous ayez entendu d’autres prêches sur les talents où ils
symbolisent l’argent, les aptitudes, la puissance : quelque chose d’objectif et non pas de
subjectif. Le talent est toujours une force, implantée du dehors, qui peut nous être
donnée et ôtée de nouveau. Les talents ne peuvent pas être la possession de l’homme, ils
ont appartenu et appartiennent uniquement à Dieu, et Il donne et reprend selon nos
agissements. Vous naissez sur terre, on vous donne deux talents et on vous dit : «
Travaille ! Si tu en gagnes encore deux, je t’en donnerai cinq et tu entreras dans ma joie. »
Et d’ailleurs, même s’Il vous a octroyé un seul talent, vous avez aussi votre place : si un tel
homme se dit qu’il veut gagner encore un talent, il sera délivré. Et lorsque nous voyons
qu’un tel homme fait des efforts et souffre, cela montre qu’il cherche à gagner encore un
talent car, lorsqu’un homme souffre, souffre en lui cette créature originelle et pécheresse
qui possède un seul talent. Un tel homme doit passer de son individualisme, de son
égoïsme, à l’amour divin et à l’abnégation ; celui qui a un seul talent, doit se sacrifier pour
en gagner deux. Travailler sur son cœur et son intelligence, cela signifie avoir deux
talents ; cinq talents, c’est développer tous vos sens à la perfection. Savez-vous ce que
représentent tous ces sens ? Beaucoup regardent, mais ne voient pas ; ils écoutent, mais
n’entendent pas ; ils goûtent, mais n’en comprennent pas le bienfait. Par exemple,
lorsqu’un homme goûte du pain, dit-il parfois : « Seigneur, je Te remercie pour le pain que
Tu m’as donné, je Te remercie pour la vie que tu insuffles en moi par ce pain ! » Si vous ne
remerciez pas, cela montre non seulement que vous n’avez pas compris ce qu’est le goût,
mais aussi à quoi sert la bouche. Elle sert à accueillir d’abord la vie de l’Amour qui est la
base de tout.[3]

            Retenez ces pensées en vous : si le Seigneur vous a donné un talent, priez-Le


d’être avec vous et de vous en donner deux : c’est la délivrance. Le Christ est venu sauver
le monde, sauver ceux qui n’ont qu’un seul talent. Mais savez-vous combien de tourments
lui ont coûté ces oisifs ? Énormément ! Si quelqu’un a un seul talent, laissez-le pour le
Seigneur. Je vous le dis : chassez-le ! Pourquoi ? Seul le Seigneur peut le soigner, le
délivrer, vous ne le pouvez pas. Lorsque je vous dis : « Chassez-le ! », je veux que vous lui
rendiez ce service pour qu’il retrouve le Seigneur. Car s’il s’agrippe à vous, il ne travaillera
jamais ; livré à lui-même, il se tournera vers le Seigneur et il sera secouru. Ne lui donnez
pas à manger, qu’il reste affamé deux, trois, cinq jours, quel mal y a-t-il à cela ! Prenez un
enfant : combien de fois pleure-t-il en une seule journée ? S’il ne pleurait pas, sa mère ne
le nourrirait pas !

           Les gens avec un seul talent n’ont aucune vie en eux ; un homme avec un seul
talent peut travailler autant qu’un cadavre ; un homme avec un seul talent peut aider
autant qu’un avare peut donner. Je vous dis à tous ici qui avez deux talents : si vous
finissiez par lui ressembler et n’obteniez qu’un seul talent, vous seriez coupables d’un
grand crime. Vous êtes des gens qui pouvez avoir quatre talents. Et lorsque le Seigneur
vous trouvera, attelés au travail, vous Lui direz : « Avec les deux talents que Tu m’as
donnés, Seigneur, j’en ai gagné encore deux de plus. » Alors Il dira : « Mon fidèle serviteur,
entre dans ma joie ! »

Sofia, 10 mai 1914

_______________________________

[1] " C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de choses, sur beaucoup
t’établirai ; viens te réjouir avec ton maître. " (Mt 25, 21)

[2] Je leur donnerai un cœur loyal ; je mettrai en vous un esprit neuf ; je leur enlèverai du
corps leur cœur de pierre, et je leur donnerai un cœur de chair (Ez 11, 19)

[3] Le Maître Peter Deunov a donné une prière à prononcer avant et après chaque repas :
« L’amour de Dieu apporte la plénitude de la vie »
 

Traduit par Bojidar Borissov

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L'Amour

1914 - 1944
1914_07_06 L'Amour
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
L'Amour

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
L’Amour

 
https://fr.beinsaduno.net/

Si je parle les langues des hommes et des anges,

mais que je n'aie pas l'amour, je suis comme un airain

qui résonne ou comme une cymbale retentissante.

1 Corinthiens 13:1

L’Amour est un mot tellement galvaudé dans la bouche des gens qu’il a perdu tout son
sens. Lorsqu’un mot perd son sens, il manque de sel et ce qui manque de sel, manque de
forces vitales et tombe en déchéance. Dans le monde organique, si de la nourriture
remplit l’estomac sans agir correctement sur lui, cela induit ce que les médecins
appellent une « mauvaise digestion » qui cause un vrai inconfort pour le corps. Cette loi
s’applique non seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan mental : si une
pensée nous touche sans agir sur notre cerveau et que notre discernement ne peut
l’appréhender, nous éprouvons le même inconfort. Et de même avec le cœur humain, si
un désir le pénètre, mais sans pouvoir réagir sur lui et que, de ce fait, le cœur n’arrive pas
à l’appréhender, alors le même inconfort s’installe.
 

La nature humaine a trois approches pour appréhender les choses. Prenez un fruit : une
belle pomme rouge. C’est d’abord sa forme qui attire le regard ; vous la retournez d’un
côté, puis de l’autre pour ainsi, visuellement, vous faire une idée précise de sa forme
extérieure et de sa couleur. Lorsque vos yeux ont achevé ce processus, vous la
rapprochez de votre nez pour deviner son arome et laisser votre odorat apprécier la
qualité de cet arôme. Lorsque l’odorat achève son travail, c’est votre langue et vos dents
qui se chargent d’en finir avec cette pauvre pomme en altérant sa jolie parure dont rien ne
subsistera et la langue conclura : « Cette pomme est savoureuse ! »

De la même façon, l’Amour se manifeste auprès des humains sur trois dimensions, et la
mauvaise compréhension des relations entre ces trois dimensions engendre une vision
très déformée de cet Amour, une vision erronée qui perdure chez tous. Certains le
qualifient de sentiment, d’autres de force, d’autres encore d’illusion, et ainsi de suite…
L’existence de l’homme est dictée par sa conscience comme on dit ; c’est sa conscience
qui dictera sa conception de l’Amour. Pour savoir comment quelqu’un comprend un sujet,
intéressez-vous à ce qu’il dit et écrit dessus ; pour connaître une femme, visitez son foyer
pour voir comment il est tenu ; pour reconnaître une cuisinière, entrez dans sa cuisine
pour voir ce qu’elle prépare et comment elle le prépare ; pour connaître un soldat,
envoyez-le sur le front ; pour connaître un professeur, allez le voir dans sa salle de classe ;
un prêtre, à l’église, etc. Tout sujet doit être éprouvé sur son lieu de prédilection.

Par conséquent, si nous venions à parler de la signification de l’Amour, dans un sens


large bien entendu, certains parmi vous ne seraient pas prêts à comprendre ce que je
peux vous dire, et pour vous transmettre ma pensée, je dois l’habiller simplement. Je
peux employer un langage incompréhensible pour vous, non parce que je souhaite rester
incompris, mais parce qu’il y a des raisons qui peuvent rendre mon langage
incompréhensible. Lorsqu’un enfant nait, sa mère le nourrit d’abord de lait, puis, dès qu’il
grandit un peu, elle lui prépare de la nourriture en purée et lui à son tour, lorsqu’il ingurgite
d’abord le lait, se montre très content ; par contre pour avoir des aliments solides, il lui
faut avoir des dents, sinon son estomac sera douloureux. Mais la poussée dentaire
s’accompagne d’autres processus : l’enfant tombe malade et la mère se dit : « Mon
enfant a un accès de fièvre, n’est-il pas en train de mourir, j’appelle le médecin ». Mais
lorsque les dents apparaissent, son état s’améliore. La vie humaine connaît le même
processus : lorsqu’elle rencontre de la nourriture solide – l’Amour – elle traverse des
souffrances. Par conséquent, lorsque nous disons « les souffrances sont nécessaires »,
nous sous-entendons qu’il faut passer par là pour que les dents poussent, pour nous
permettre de nous nourrir de ces aliments solides. Qu’y a-t-il derrière l’image des dents ?
Je l’interpréterai ensuite, mais pour le moment je vous dis juste que le début de vos
souffrances dans ce monde annonce la poussée dentaire. Lorsque ce processus
s’achèvera, vous serez formés, en possession de trente-deux dents et vous aurez l’âge du
Christ : 32 ans.

Maintenant, je vais vous livrer une analyse sur la façon dont l’apôtre Paul concevait
l’Amour. Pour comprendre l’Amour, il faut le comparer à ses opposés. Lorsqu’on décrit un
objet, on recherche ses signes distinctifs. Pour la description d’un cheval par exemple, ou
d’une vache, d’un mouton, d’un loup, etc., il suffit de trouver les caractéristiques qui
distinguent ces animaux les uns des autres. La description s’appuie en général sur les
caractéristiques externes mais on peut aussi mentionner des particularités internes pour
mettre en évidence les différences entre les objets comparés.

Dans le monde contemporain tous aspirent à être de bons orateurs car chacun sait qu’un
orateur peut influencer une foule entière avec sa parole. Mais l’apôtre Paul dit : « J'aurais
beau parler toutes les langues de la terre et du ciel, si je n'ai pas la charité, s'il me manque
l'amour, je ne suis qu'un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante ». Le résultat sera
exactement le même si on se contente de scruter une pomme de l’extérieur !

Chez nous, maintenant, chacun se demande quel sera son destin et celui de la Bulgarie.
Si vous pouviez prédire les choses, tous viendraient à vous pour vous questionner et vous
honorer si vos prédictions se réalisent. Mais l’apôtre Paul dit aussi : « J'aurais beau être
prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la
foi jusqu'à transporter les montagnes, s'il me manque l'amour, je ne suis rien. ». Ces
choses qui se déroulent aujourd’hui ne font pas la Vie. On peut déplacer des montagnes
et des villes, reformer des royaumes entiers, mais cela ne touche que le côté extérieur de
la Vie. Plus loin, l’apôtre Paul dit encore : « J'aurais beau distribuer tous mes biens pour la
nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, s'il me
manque l'amour, cela ne me sert à rien ». Donc, même si nous possédons tous les dons
que l’apôtre Paul énonce, mais que nous sommes privés d’Amour, alors nous sommes
privés de l’essentiel. Non pas que toutes ces choses soient sans valeur, mais elles sont
seulement le côté extérieur de l’homme et ne touchent pas son âme.

L’apôtre s’attache ensuite à décrire les côtés positifs de l’Amour. Sa qualité première est
la patience. Connaissez-vous le sens de la patience ? C’est le mur porteur de la Vie. Si
vous avez la patience, vous réussirez tout ; si vous ne l’avez pas, vous n’atteindrez rien
dans la Vie. L’homme armé de patience est comme un bateau ancré ; l’homme dépourvu
de patience est comme un bateau sans gouvernail. C’est cela le signe distinctif de
l’Amour. « Dieu est Amour » signifie qu’Il est patient. Cette patience est la preuve du
Grand Amour que Dieu nourrit envers nous. S’Il n’avait pas cet Amour, il ne nous aurait
pas toléré jusqu’à maintenant, Il n’aurait toléré ni notre ignorance, ni nos lâchetés et aurait
nettoyé le monde de notre présence depuis for-longtemps. Quel que soit le travail
entrepris, quels que soient les bénéfices attendus de la Vie, la patience est absolument
nécessaire. Beaucoup disent : « La patience, c’est inutile. » Non, la patience est une
grande qualité, il n’y a pas de vertu plus noble dans le caractère humain. La patience n’est
pas innée, mais elle s’acquiert ; l’Amour peut être un don inné, mais la patience est
nécessairement une acquisition. Et la souffrance est le processus d’acquisition de la
patience, la méthode de son obtention.

Pour être patient, il faut bénéficier des trois qualités suivantes : la Sagesse, la Vérité et la
Vertu. Pourquoi la mère tolère-t-elle les maladresses de son enfant et tente-t-elle de
l’éduquer ? Elle prévoit que malgré ses faiblesses du moment, il sera un grand homme
dans l’avenir, un homme dévoué à son foyer, à sa patrie. Pour cela elle se dit : « Pour cet
enfant, je m’exposerai à toutes les épreuves, j’encaisserai toutes ses déficiences » et elle
agit avec sagesse. Celui qui est patient agit intelligemment et prévoit l’avenir. Prenez une
jeune fille : lorsqu’elle n’est pas encore fiancée, elle entretient ses mains très propres et
ne les expose même pas à l’eau, mais les soigne avec des pommades. Pourtant, une fois
mariée, elle n’hésite plus à les salir avec les produits pour son bébé et même trouve cela
agréable. Que trouve-t-elle dans cet enfant pour s’y attacher autant, lui qui, si on le pèse,
ne fait guère que quelques kilos ! Il y a en lui une âme Divine qui attire l’amour de sa mère
au point qu’elle est prête à satisfaire tous ses besoins, armée d’une patience infinie. Si
l’homme devait s’occuper de cet enfant, il le délaisserait en disant : « Ce n’est pas un
travail pour moi ». Par conséquent, tout travail s’accomplit en ce monde uniquement si
nous avons de l’Amour ; c’est un facteur essentiel dans le cœur de ceux qui le possèdent.

Je vous parle de l’Amour dans un sens très large, je n’aborde pas sa nature. Certains
considèrent l’Amour comme une sensation, une agréable disposition du cœur. Ce n’est
pas de l’Amour, car boire un demi-litre de vin, met aussi du baume sur le cœur ; pour
certaines douleurs, il suffit d’appliquer quelques remèdes pour les apaiser, mais ce n’est
pas cet apaisement-là qu’apporte l’Amour. Lorsque quelqu’un vous aime, il peut aussi
parfois vous faire mal ; l’Amour engendre de la souffrance et de la joie en même temps,
c’est l’une de ses caractéristiques. C’est une force à double tranchant : elle cajole autant
qu’elle punit. Comment l’Amour vous punit-il ? S’il s’éloigne, cela vous plonge dans la
tristesse et vous vous proclamez malheureux. « Pourquoi es-tu malheureux ? – À cause
du manque de l’Amour. – Je suis heureux ! - Pourquoi ? – Car l’Amour est en moi. » Mais
l’Amour enseigne aussi autre chose. La patience est le chemin qui le conduit vers le cœur
de l’homme ; la patience crée les conditions de manifestation de l’Amour. Sans patience
l’Amour ne peut venir en nous, c’est la première qualité de base, le prérequis de sa
manifestation. Lorsque vous vous approprierez cette patience, vous verrez qu’il s’agit
d’une grande force dans les mains d’un homme courageux et décidé ; un tel homme a un
grand avenir devant lui.

 
Maintenant je prends le mot bienveillance qui représente le côté positif, actif de l’Amour
alors que la patience est le côté passif, protecteur qui permet de résister à une certaine
pression. La bienveillance, c’est l’Amour prêt à bâtir, à servir quelqu’un, quel qu’il soit. Si
vous rencontrez un misérable qui vous demande un service, rendez-le-lui. L’un de vos
amis d’allure noble, vous demande aussi un service, rendez-le-lui, même s’il ne partage
pas vos croyances et vos convictions. Nous réclamons aux autres de l’amour et de
l’amabilité mais souvent, nous-mêmes, nous ne respectons pas cette règle, et, au-delà du
manque de patience, nous ne témoignons même pas la bienveillance la plus basique.
Certains proclament qu’ils aiment quelqu’un mais ils disent du mal de lui devant d’autres ;
l’écho de ces médisances sera audible un jour, car on récolte ce qu’on sème ; si on sème
des pommiers, on récoltera des pommes ; si on sème des buissons épineux, on récoltera
des épines. Je ne parle pas de mes relations envers vous, je me préoccupe toujours et
uniquement de mon rapport à Dieu, à l’Amour, donc de ce que je dois faire envers mes
frères. Comment je juge mes actes, c’est secondaire ; l’important pour moi, c’est de
savoir si je suis prêt à réaliser cette loi fondamentale que l’Amour m’impose : est-ce que
je suis patient comme il le veut, est-ce que je peux être bienveillant comme il l’entend.
C’est nécessaire pour tous, tous ceux qui ont réellement un cœur. Ceux qui ne
comprennent pas ce point, je les laisserai.

Certains s’interrogent sur ce qu’il adviendra des hommes mauvais et pêcheurs. Il leur
arrivera la même chose qu’aux pierres, aux fourmis, aux petites bêtes. Pensez-vous que
la situation des fourmis est moins enviable que la vôtre ? Elles sont mille fois plus
heureuses que vous ! Elles ne ressentent pas les souffrances qui vous agitent. Ayons
pitié uniquement de ceux en qui s’éveille la conscience Divine, qui comprennent l’Amour,
le bien et le mal, qui en souffrent et se tourmentent. Certains disent : « Je n’ai pas de
chance dans ma vie, je suis un pauvre malheureux. » Je lui réponds : « C’est parce que
l’Amour n’est pas venu en toi que tu es malheureux. – Et pourquoi ne vient-il pas ? –
Parce que tu es impatient. – Mais j’essaie d’être patient ! – C’est bien, tu as entamé ce
qu’il faut. – Mais rien ne va. – Parce que tu n’es pas bienveillant. »

Vous direz : « Ces choses-là sont très bien et faciles à accomplir, nous les ferons ». Mais
vous ne les faites pas. Je vous parle comme un médecin : vous êtes tous malades, car je
n’ai jamais encore rencontré quelqu’un en bonne santé dans le vrai sens du terme ; seuls
les Saints et les Anges au ciel sont en pleine santé ; les humains sont malades, mais bien
sûr pas tous au même degré. Un médecin, s’il rentre dans votre maison, vous dira : «
Votre maison n’est pas saine car elle est exposée au nord ; sortez de cette chambre pour
vous installer dans une autre qui donne sur le sud ; aérez souvent pour faire rentrer la
lumière et l’air ; changez votre literie ; soyez attentifs à ce que vous mangez » et ainsi de
suite… L’Amour dit la même chose : « Votre chambre donne sur le nord, elle n’est pas
saine, allez dans une pièce qui donne sur le sud pour que le Soleil vous éclaire. » Ce qui
signifie : « Soyez patients et bienveillants. » L’Amour dit : « La patience et la bienveillance
sont mes deux mains, elles me servent pour tout travail : ce sont les mains de l’Amour. »
Savez-vous la valeur de ces deux mains ? Elles valent des fortunes. Avec ces deux mains,
vous pouvez tout réaliser.

Je répète : « Pour que vos mains spirituelles se développent, il vous faut de la patience et
de la bienveillance. Si vous tournez le dos à ces deux qualités, ni vos organes externes, ni
vos organes internes ne pourront se développer et cultiver des vertus. – Mais pourquoi
faut-il tâcher d’être vertueux ? – Parce que les vertus vous apportent le matériel pour
bâtir votre maison, elles vous donnent la sève nécessaire pour votre développement. La
vertu n’est pas quelque chose d’abstrait mais elle est réelle, animée d’une dynamique de
construction permanente. »

C’est pourquoi, ceux qui parmi vous peuvent comprendre doivent saisir le sens profond
du mot patience. Non pas la patience pour tolérer les vexations ; ce n’est pas encore tout
à fait de la patience. Le secret de la patience, c’est de considérer le côté positif de
chaque offense et le mettre à profit. L’offense, c’est une noix très dure jetée sur vous par
quelqu’un ; à vous de la briser, d’en extraire le fruit pour le manger. Si vous réussissez à
vous nourrir de la sorte, vous vous forgerez une santé de fer. Ceux qui médisent de vous,
lorsqu’ils disent du mal, vous donnent de la nourriture et si vous savez l’utiliser, vous en
tirerez le plus grand bénéfice. Les gens vous jettent des pierres ? À vous de les réduire en
miettes pour vous accaparer des trésors que vous trouverez à l’intérieur.

Lorsque vous serez de retour chez vous, commencez à méditer et à prier le Seigneur pour
comprendre ce qu’est la patience. Pour le moment, beaucoup s’occupent de choses
vaines, beaucoup de chrétiens veulent être célèbres, reconnus, accumuler des
connaissances. Certes, les connaissances viendront par elles-mêmes, il suffit de rester
humains et de savoir se les approprier et les utiliser. Elles peuvent être aussi une force
capable de vous anoblir vous et vos proches si vous les utilisez correctement ; mais elles
peuvent aussi être un fardeau sur vos épaules.

L’apôtre dit ensuite : « L’Amour n’est pas envieux. » Ainsi faut-il vous interroger pour savoir
si vous enviez les autres, si vous éprouvez le vrai Amour. Si vous êtes envieux, vous
n’avez pas d’Amour. L’Amour doit être toujours présent dans nos occupations ; il est
indispensable dans cette vie et dans la suivante, et celle d’après ; et plus haut nous
allons, plus nous saisissons son sens profond. Il faut suivre ce chemin sans tarder, c’est
le seul qui nous rapproche du Ciel. Vous direz : « Ce chemin est difficile, ne peut-on pas
s’en passer ? » Non, on ne le peut pas. En dehors de ce chemin, on peut atteindre toute
autre destination, sauf le Royaume de Dieu.

 
L’Amour n’est pas envieux, il ne répond pas à l’injustice par l’injustice, au mal par le mal,
mais il sait tout surmonter. Bien sûr, je ne dis pas que l’envie, l’orgueil ne visiteront jamais
votre cœur. Parfois ils viendront comme convives, mais sans que cela soit condamnable ;
l’important est de ne pas nouer d’amitié avec eux. Mais quelquefois, main dans la main
avec l’envie, nous disons de quelqu’un : « Il est mauvais, méfiez-vous de lui », et nous
rendons sa vie misérable. L’envie n’est pas un concept abstrait : vous voyez des êtres qui
ont acquis de tels vices ; il y a même sur Terre des personnes qui sont l’incarnation
vivante de l’envie.

C’est seulement après avoir acquis ces deux vertus : la patience et la bienveillance, que
nous apprendrons l’histoire de notre Vie, la raison de notre venue sur Terre. Je vous
renvoie de nouveau à l’exemple du grain de blé car, dans le monde, il n’y a pas de fruit
plus exemplaire que le grain de blé. Si vous souhaitez étudier le processus de la patience,
tournez-vous vers le grain de blé. Sans patience, la déception vous guette. Si beaucoup
ne vous croient pas, vous direz : « Personne ne me suit. » Pourquoi les gens devraient-ils
vous suivre ? Ce n’est pas pour vous suivre que les gens sont venus sur Terre. Ils
écouteront votre enseignement, mais vous suivre, jamais. Vous demandez souvent : « De
qui êtes-vous le disciple ? » Vous pouvez suivre une personne, c’est vrai, mais parfois
vous pouvez être leurrés ; alors que si vous suivez uniquement Dieu, vous ne serez jamais
trompés. Il y a un seul chemin et Jésus Christ le dit : « Je suis le Chemin ». Si les gens ne
vous suivent pas, c’est que vous ne suivez pas le Chemin. Quelqu’un peut proclamer : «
Je ne crois pas » et prendre un autre chemin ; mais un jour il se forgera la conviction que
c’était cela le Chemin ; c’est la vie qui le lui apprendra car elle est un grand maître. Mais
vous direz : « Convainc-moi d’abord pour que je te croie. – Je ne souhaite pas te
convaincre, je te le dis, le pain que je te donne te nourrira. – Alors dis-moi ce qu’il y a
dedans, de quoi est-il fait ? – Je n’ai pas de temps devant moi, veux-tu manger de ce pain
? – Non, je ne veux pas !» Je le range alors dans mon sac et je m’en vais. Vous
demanderez aussi à propos de l’Amour, de quels éléments il est fait. Si tu questionnes
trop, je le rangerai dans mon sac que je remettrai sur mon dos, pour continuer mon
chemin et je te dirai : « Je n’ai pas le temps de répondre à ces questions. » La vie est
quelque chose de positif : essayez, prenez, mangez ce pain et vous verrez.

L’Amour est de la nourriture pour la Vie ; sans lui on ne peut ni vivre, ni atteindre quelque
but que ce soit dans le monde. Certains ont une notion très vague de l’Amour, que ce soit
dans le commerce, dans les études ou en temps de guerre. Partout nous devons cultiver
l’Amour ; c’est une grande force. Cette force avec laquelle je soulève ce morceau de verre
aussi est de l’Amour. Cette force peut être mise dans un canon qui projette un boulet et
tue beaucoup de gens ; elle peut se manifester dans un tremblement de terre, elle peut
même détruire toute la Terre ou créer tout un monde. Cela dépend de son utilisation : on
la manie comme n’importe quelle autre force. L’Amour est une force que l’on peut
maîtriser grâce à une certaine régulation. Les gens sont narcissiques : si l’Amour se
présente, ils veulent l’enfermer en eux. Mais si on l’enfermait en nous, il démolirait nos
murs pour sortir dehors. Il ne peut demeurer dans l’espace où nous voulons le contenir, et
cela déclenche la mort. La mort est un processus d’élimination de toute pensée et désir
égoïstes ; Dieu s’en sert pour démolir toutes les clôtures habitées par de mauvais esprits.
Notre cœur et notre discernement doivent disposer de toutes les conditions pour
appréhender l’Amour. Il est doux, calme mais terrifiant par ce qu’il déclenche. Si nous
sommes en harmonie avec lui, le monde est félicité ; si nous ne sommes pas en
harmonie, il devient la force la plus dangereuse dans la Nature. C’est pour cela que dans
la vie courante les gens disent : « Qui aime beaucoup, hait beaucoup », car il a une force
positive comparable à sa force négative. Nous devons donc être très attentifs à lui : si
nous l’avons, nous ne devons pas agir de façon négative car il devient une force
destructrice et engendre des maladies, des afflictions, et le déclin de toute la civilisation.

Beaucoup prétendent que le Seigneur est Amour et qu’étant Amour, Il ne doit pas punir.
Le Seigneur tellement doux est en même temps très exigeant. S’Il nous voit mécontents,
Il dit : « Mettez-lui un poids d’un kilo sur le dos. » Nous demandons : « Pourquoi me
charge-t-on de ce poids ? » Mais au lieu de répondre, Il dit : « Mettez-lui un kilo de plus. –
Mais je n’arrive pas à le porter ! – Mettez-lui encore un kilo. » Une fois coincés de la sorte,
nous ne pouvons plus bouger et nous nous mettons à répéter : « Seigneur, pardonne-moi !
» Plus nous prions, plus le poids s’allège sur notre dos. Et lorsque tout le poids est enlevé,
le Seigneur nous questionne : « As-tu appris la leçon ? – Je l’ai bien apprise ! – Si tu ne
veux plus porter de poids, sois bienveillant et patient envers tous ceux qui t’entourent
comme ils doivent être bienveillants et patients envers toi ; tes plus petits frères peuvent
se tromper, mais toi tu dois rester patient comme Moi, Je patiente ; le jour même où tu
violeras la loi, je recommencerai à te charger. – Je ne peux plus porter. – Tu porteras ! »

Je vous ai dit comment se libérer de son poids. Chacun doit dire du fond du cœur au
Seigneur : « Je suis reconnaissant de tout mon cœur pour ce que Tu m’as donné. » Car
Dieu a légué à chacun de nous des milliers de biens mais nous ne savons pas les utiliser.
C’est comme « être les pieds dans l’eau mais rester assoiffé ! »

Beaucoup de commerçants vivent insatisfaits ; pourquoi ? Ils ont dix mille levas mais ne
trouvent pas cette somme suffisante. Si on leur en donne vingt mille, cela ne suffit pas
non plus ; même si on leur donne cinquante mille ou cent mille levas, ils sont toujours
mécontents. Savez-vous à quoi ressemble l’humanité actuelle ? Vous avez certainement
lu l’histoire de ce pêcheur qui a trouvé un joli œil ; on lui a demandé : « Combien veux-tu
pour cet œil ? – Autant qu’il pèse. – Bon, pesons-le. » On a mis dix grammes et l’œil est
resté insatisfait ; on a mis vingt grammes et l’œil n’était toujours pas content ; même cent
grammes ne l’ont pas infléchi ; on a mis un kilo, cent kilos, mille kilos, dix mille kilos, tout
l’or ! L’œil est resté toujours aussi mécontent. Que faire ? Se sont demandés les
acheteurs ; nous ne pouvons pas nous le payer ! Enfin, ils ont trouvé un vieux sage pour
lui demander comment faire. C’est très facile, leur a répondu le sage, saupoudrez l’œil
avec un peu de poussière. Dès que cela a été fait, la balance qui portait l’œil s’est
soulevée. De même, s’il nous voit insatisfaits, le Seigneur dit : « Mettez un peu de
poussière sur leurs yeux » et Il nous remplit de contentement. Tout comme nous aimons
saler et poivrer nos plats, le Seigneur aussi nous ajoute du sel et du poivre pour nous
rendre plus contents. Parce que la Vie ne réside pas dans la quantité que nous avons,
mais dans ce que nous pouvons utiliser à un moment donné et dans notre capacité de
nous montrer reconnaissants de ce que Dieu nous donne. A cette condition Dieu nous
donnera encore plus.

Ainsi, ce chapitre apostolique est à appliquer dans la vie de tous les jours : il faut nous
rendre utiles à nos frères autour de nous. Nous sommes dans une école où nous nous
instruisons, mais pas comme dans une pépinière. L’église est une vaste pépinière : on
peut y semer toutes sortes de choses ; l’école par contre est un jardin où il faut semer
uniquement ce qui est bénéfique et profitable. Dans les écoles nous devons apprendre à
semer et cultiver uniquement les choses qui sont belles et utiles. L’école incarne aussi un
principe qui lie le cœur au discernement et nous devons non seulement semer des
graines, mais aussi cultiver et travailler sur ces lois essentielles qui régissent le
développement de la Vie.

Vous dites : « Pourquoi Dieu ne m’a-t-Il pas donné plus de talents, plus de force, plus
d’argent ? » Je vois plusieurs raisons à cela. À chaque fois qu’il vous a envoyé travailler
dans les champs, vous, vos parents et vos ancêtres, au lieu de cultiver votre cœur, votre
intellect, vous vous êtes occupés uniquement à tester le goût de l’arbre interdit et à faire
toujours de nouvelles expériences qui ont fini par épuiser tout votre capital. À chaque fois
que vous êtes venus dans les champs, vous vous êtes échappés, et au lieu de travailler,
vous êtes revenus vers Lui en l’implorant de vous donner les choses sans contrepartie.
Vous ressemblez aux élèves que les parents veulent rendre érudits, mais qui s’échappent
de l’école au lieu de s’instruire. Beaucoup parmi vous ont fui cette Ecole Divine. Vous
vous dites : « On ne peut pas en venir à bout, il vaut mieux n’en faire qu’à notre tête !»
Plusieurs fois vous avez proclamé cela et vous pouvez persister dans cette attitude
encore aujourd’hui, mais ce ne serait pas très intelligent. Celui qui veut apprendre la Loi
Divine, recevoir un diplôme, s’élever vers la sphère des saints pour contempler la Vie avec
clarté, et que le Seigneur le considère avec bienveillance, celui-là doit impérativement
réussir son examen pour obtenir le diplôme de l’Ecole Divine sur Terre. C’est dans le
passage de cet examen que réside le bien pour chacun. Non préparés, vous allez dans ce
monde vous occuper du bétail, labourer, casser des pierres, faire des routes jusqu’à
apprendre ce que le bétail, la charrue, les rochers, les routes vous enseignent : à vous
préparer pour le Royaume du Christ ! Le Seigneur charge les enfants non sages des
tâches ingrates alors qu’il laisse les activités nobles à ceux qui sont studieux. Vous direz
: « Cet enseignement est pénible ! » Oui, c’est vrai, pour les paresseux je suis d’accord
qu’il est pénible, mais pour ceux qui sont travailleurs, humbles et appliqués, il recèle des
trésors.
 

Savez-vous pourquoi le ver est sous la terre, la grenouille dans l’eau, l’oiseau dans les airs
et l’homme au milieu d’eux ? Ce sont les quatre grands états de la Vie. Mais vous me
rétorquerez : « Ce sont des choses trop abstraites. » Elles ne le sont pas ! Ce sont quatre
vérités grandioses qui vous montrent le chemin étroit de la pensée Divine. Il est étroit,
c’est vrai, mais je ne peux pas vous en dévoiler maintenant les raisons profondes. Elles
résident en dehors des limites de ce monde.

Je reviens maintenant sur le mot amour que les hommes ont perverti, dont ils ont perdu
le sel ; dont ils ont piétiné la douceur, la beauté et abîmé l’harmonie mélodieuse jusqu’à
laisser uniquement des bruits rauques qui gênent l’oreille. Nous nous disons : « L’Amour,
ce sont des illusions sur la vie, des rêves vains de jeunes hommes et femmes
inexpérimentés qui poursuivent l’ombre insaisissable de la vie. » Oui, une ombre, mais qui
cache une Réalité d’où s’écoule la sève de la Vie, qui étanche la soif de l’âme comme un
voyageur harassé s’abreuve auprès d’une source de montagne. Quel trésor inestimable,
quels savoirs sont dissimulés dans ce simple mot ! Si les hommes savaient le prononcer
correctement, comme il a été prononcé à l’origine par la bouche Divine, tout leur sourirait
en écoutant avec émotion cette invocation céleste. Ils posséderaient le sceptre magique
des anciens sages, dont la force était vénérée par tous. Beaucoup diront : « Quelle
bénédiction serait la possession de ce sceptre ! » C’est vrai ! C’est le plus grand bonheur
qui peut s’accomplir sur Terre. Et il peut être atteint du moment que notre ardeur est
inébranlable.

Pour le moment je peux vous dire ceci : si vous êtes résolu à apprendre d’abord la
patience dans la Vie, à accepter toujours tout avec humilité et joie, alors vous trouverez la
Vérité. Avec votre impatience et vos mauvaises pensées vous créez une ambiance lourde
à la maison. L’épouse est mécontente car son mari gagne 150 levas ; elle veut ceci, cela,
et l’assaille sans cesse de nouvelles demandes. Mais qui doit travailler à votre place, qui
doit vous donner ces choses sinon vous-mêmes ? Par exemple, si tous veulent avoir des
silos remplis de blé sans travailler, comment y arriver ? Les biens s’obtiennent par l’effort,
par le labeur. Pour cela, nous devons être contents de ce que Dieu a accepté de nous
donner dans Sa Grande Sagesse.

Je ne vous conseille pas d’écouter les recommandations du monde. Vous pouvez en tirer
un certain profit mais chacun doit écouter surtout les recommandations que Dieu a
insufflées dans sa conscience. Voyez ce que les gens disent et, si c’est bien en accord
avec ce que Dieu vous dicte dans votre for intérieur, écoutez-les ; sinon, ne suivez pas les
conseils des autres. Si vous voulez rester libres de péchés, écoutez impérativement le
Seigneur. Tous ceux qui n’écoutent pas le Seigneur ne sont pas intelligents, mais
esclaves des influences extérieures, des humains, du monde entier.
 

Où cherchez-vous le Seigneur ? Il est en vous, dans votre discernement, dans votre cœur,
Il se manifeste par ces deux voies. Ecoutez bien votre raison et votre cœur, le Seigneur
vous parle à travers eux. « Oui, mais certains prêchent que la raison et le cœur sont
corrompus. – Ils ont tort ! Si notre raison et notre cœur étaient corrompus, comment
reconnaîtrions-nous le Seigneur ? Certaines choses en nous sont corrompus mais pas
toutes. » Et je vous demande : « Si vous ne croyez pas votre raison et votre cœur, qui
croirez-vous ? – Si votre raison, votre cœur sont abîmés comme les miens, alors,
pourquoi vous croirai-je vous ? – En quoi devons-nous croire ? Dans le Seigneur qui réside
en nous. » Et lorsque nous croyons en nous-mêmes, nous croyons aussi en notre frère.
Qui ne croit pas en Dieu, Celui qui réside en nous, ne peut pas croire en les autres ; et
celui qui n’est pas bienveillant envers ses proches ne plait pas à Dieu. C’est pour cela que
le Seigneur nous demande d’aimer nos proches alors que notre camarade est blessé,
crucifié. Votre Seigneur n’est pas au Ciel, vous L’avez crucifié. Lisez les Evangiles pour
vous en convaincre. Votre délivrance se fera seulement ainsi : par cette crucifixion, par la
voie de la patience et de la bienveillance. Alors vous serez libérés. Vous direz : « Quelle
affaire difficile et pénible. – Elle n’est pas pénible, n’ayez crainte, la crucifixion est
agréable, le Seigneur endure la crucifixion depuis des milliers d’années ! – N’aurons-nous
pas mal ? – Vous ne souffrirez pas. Ceux qui craignent les souffrances sont indésirables
dans notre Ecole. Vous devez remercier Dieu pour ces souffrances, elles sont envoyées
par Lui. »

Et vos souffrances actuelles, vous les méritez, vous êtes dignes d’elles. Si le Christ n’avait
pas porté la couronne d’épines, s’il n’avait pas été crucifié, comment aurait-il manifesté
cet Amour ? L’aimeriez-vous aujourd’hui s’il avait vécu comme un roi ? Vous L’aimez parce
qu’il a été crucifié pour notre délivrance. C’est pourquoi, à partir de maintenant, soyez des
héros, ne craignez pas les souffrances, mais proclamez au monde que vous êtes des
hommes prêts à porter non pas une, mais dix croix.

Quelqu’un s’est plaint un jour de porter une croix trop lourde. Le Seigneur a dit : « Prenez-
la-lui. » Puis Il l’a fait rentrer dans une grande salle en disant : « Dans cette salle il y a des
croix de toutes sortes, grandes et petites, en or et en argent, en fer, en pierre, choisis-en
une. » L’homme après quelques allers et retours a fini par choisir une petite croix en
disant : « C’est celle-ci que je veux. » « Mais c’est déjà celle que tu portais jusqu’à
maintenant, c’est elle que je t’avais donnée » a répondu le Seigneur.

Nous aussi, nous exagérons nos souffrances. Elles sont le chemin de notre élévation vers
Dieu. C’est pourquoi, si quelqu’un souffre, disons-nous : « C’est un pécheur en train de se
sauver. » Je l’envie et je lui dis : « Mon frère, tu es plus près du Ciel, j’aimerais être à ta
place. » Si quelqu’un dit : « Je n’ai pas encore éprouvé de souffrance », je lui réponds : «
Tu es encore inexpérimenté. » Le vert est agréable mais les souffrances surviennent
quand il murit.

Maintenant prenez cette pensée en vous, je vous la donne à méditer : si vous souffrez,
soyez joyeux et remerciez le Seigneur de vous aimer pour vous avoir envoyé cette
souffrance. Les souffrances sont la preuve de l’Amour Divin et nous devons tous porter
cette croix. C’est pour cela que Dieu a donné ces souffrances à tout le peuple bulgare,
afin qu’il s’approprie les deux vertus : la patience et la bienveillance. Vous direz : « Mais
les grecs et les serbes sont tels et tels. » Ce n’est pas grave, ne faites pas attention à
cela, concentrez-vous sur la leçon pour votre délivrance et laissez de côté comment ils
sont ; ils n’ont rien gagné. Le temps viendra pour eux aussi d’apprendre ces leçons pour
lesquelles vous devez être reconnaissants et non pas révoltés. « Nous avons été
crucifiés. » Le Seigneur répond : « Ce n’est rien, vous êtes plus près de Moi, les autres non
; ils sont encore loin mais leur tour viendra aussi. » Lorsque vous serez crucifiés, alors
vous rentrerez dans le Royaume de Dieu.

Soyons donc heureux d’avoir quelque chose de plus en ce monde. Soyons tous disciples
du Christ et portons dignement sur Terre ce nom de chrétiens. Laissons de côté ce qu’en
diront les autres. Soyons patients et bienveillants et accomplissons notre devoir envers
Dieu comme nous l’entendons dans nos pensées et nos désirs. Marchons droit sur ce
chemin grandiose, combattons avec courage et fermeté en encourageant tous ceux qui
luttent à nos côtés. C’est cela la force grâce à laquelle nous surmonterons les épreuves
actuelles.

19 juillet 1914, Sofia

Traduit par Bojidar Borissov

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Les songes de Joseph 

1914 - 1944
1914_07_20 Les songes de Joseph
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
Les songes de Joseph

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mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Les songes de Joseph

 
https://fr.beinsaduno.net/

« Joseph fit un rêve et le raconta à ses frères,

qui ne l'en détestèrent que davantage… »

(Genèse 37, 5-11)

Dans la vie, nous nous posons souvent la question de savoir pourquoi il nous arrive
parfois des malheurs. On considère en général que les hommes souffrent et paient
certains péchés du présent ou du passé, et on recherche la cause de ces souffrances ;
nous voyons comment elles se manifestent dans la vie de Joseph, à cause de deux
songes qu’il a racontés à ses frères. Ils ont manifestement interprété ses rêves en se
disant qu’il nourrissait des arrière-pensées et des desseins peu louables. Pour ne pas le
laisser prendre l’ascendant, ils ont eu l’idée de se débarrasser de lui. Et encore s’agit-il de
ses propres frères et non pas d’étrangers ! À la première occasion, ils l’attrapent et le
vendent à des Ismaélites, qui le revendent à un Égyptien : alors, commencent les
épreuves de Joseph - c’est Dieu qui éprouve ainsi son caractère.

 
            La vie n’est rien d’autre que des épreuves qui sont le moyen d’éprouver le caractère
de l’homme. Le plus précieux dans l’âme de l’homme, c’est son caractère, et il doit passer
par le feu, l’épreuve. Si, et seulement si l’homme passe par ce feu et résiste à toutes les
épreuves, son caractère peut être décrété précieux, invulnérable et inaltérable avec le
temps ; l’homme a ainsi une demeure éternelle où habiter. Le caractère, c’est la demeure
de l’homme.

            Nous sommes témoins des fléaux qui viennent s’acharner sur Joseph. Après ceux
qui sont annoncés dans les deux songes, surviennent d’autres fléaux, mentionnés
notamment dans le chapitre 39 de la Genèse : parce qu’il était bel homme, la femme de
son maître, tombée amoureuse de lui, veut coucher avec lui, mais il s’y refuse en disant :
« Mon maître ne me demande compte de rien dans la maison, il m'a confié tous ses
biens. Lui-même n'a pas plus d'autorité que moi ici, et il ne m'a rien interdit, excepté toi,
parce que tu es sa femme. Comment commettrais-je un acte aussi abominable et
pécherais-je contre Dieu ? ». Nous voyons que le Seigneur règne dans l’âme de ce jeune
homme : il mesure toutes ses actions selon qu’elles satisfont ou non le Seigneur. Il savait
les conséquences de son refus d’obtempérer à la volonté d’une telle femme, mais il a
préféré la souffrance plutôt que le péché. Après cette épreuve, il a vraiment fini en prison.
Mais le Seigneur l’aide ici aussi : si vous lisez le récit entier dans les chapitres suivants,
vous verrez que Dieu ne l’abandonne pas, mais le fait sortir de prison par l’interprétation
de deux autres rêves du pharaon Égyptien.

            Lorsque nous traversons des épreuves, nous ne connaissons pas l’objectif que
Dieu vise. Vous souhaitez monter au Ciel sans pouvoir dire précisément ce que vous
entendez par les termes Ciel et Paradis. Vous avez une idée du Ciel, mais aussi voilée
que l’ont été les deux songes dans l’esprit de Joseph. Et c’est vrai, quel rapport y a-t-il a
priori entre les rayons, le Soleil, la Lune et lui ? C’est qu’ils ont annoncé certains
évènements futurs : la tentation de cette femme, son séjour en prison, sa délivrance et sa
réhabilitation.

            Maintenant, que représentent ce royaume et cette femme ? L’Égypte, c’est le


royaume que nous habitons et la femme du maître qui nous séduit, c’est le monde. Vous
êtes des serviteurs, répudiés et vendus par vos propres frères, pour vous retrouver en
Egypte et la femme du maître cherche à vous corrompre ! C’est le monde qui vous
propose des plaisirs et vous invite à y succomber. Le plaisir n’est pas un mal, mais
certaines choses sont interdites. Lorsqu’Adam habitait au Paradis, le Seigneur l’a autorisé
à tout goûter sauf un fruit, et toutes ses souffrances ont découlé de cette désobéissance.
Dans ce monde certaines choses sont interdites et braver l’interdiction de goûter le fruit
défendu engendre nécessairement la souffrance. Combien sont tentés de s’accaparer
l’argent des autres ! Ils en ont besoin pour bâtir des maisons, pour des plaisirs, des
voyages à l’étranger. Mais ce n’était pas le point de vue de Joseph ; il pouvait obtenir les
faveurs de la femme de son maître, mais il raisonnait ainsi : « Je préfère plaire à Dieu
plutôt qu’à une femme qui m’est étrangère. » Le monde est une femme qui ne nous
appartient pas. Demain, son plaisir assouvi, elle peut nous délaisser. C’est votre beauté
extérieure qui l’attire. L’aveuglement actuel réside en cela : lorsque les gens nous
honorent en apparence, nous pensons à tort que c’est à cause de nos mérites. Prenons
un chanteur célèbre, il est encensé mais uniquement à cause de son talent de chanteur, à
cause de sa voix ; si son larynx lâchait, il serait rejeté et décrié ; toute sa gloire ne repose
que sur une petite excroissance dans sa gorge. Prenons aussi un violoniste connu : tous
le respectent tant qu’il peut manier l’archet, mais, si une paralysie de la main survenait,
plus personne ne voudrait entendre parler de lui. Vous pourriez être un orateur doué, mais
on vous écoutera tant que vous parlerez avec entrain ; lorsque votre voix sera rauque et
inaudible, on vous dira : « Nous ne voulons plus d’un prêcheur sans voix ». Une femme,
tant qu’elle est belle, est convoitée de tous ; si sa beauté se fane, on dira : « Qu’une autre
prenne sa place ! » Joseph était conscient de cette illusion et se préoccupait uniquement
de ce qui est intérieur, invulnérable, durable et qui apporte une paix à l’homme pour
obtenir la faveur de Dieu.

            Nous devons être vigilants sur les petites choses qui entraînent les souffrances. Si
Joseph n’avait pas raconté ses songes à ses frères, il aurait évité ce malheur. Une
question se pose : ce même malheur ne serait-il pas survenu à d’autres occasions ? Il y a
des épreuves qui ne peuvent pas être évitées. Je ne vous détaillerai pas ces lois
immanentes, mais je vous dirai que certaines choses sont strictement prévues par Dieu ;
si nous tentons d’éviter les petites, nous provoquerons les grandes. Pour neutraliser les
souffrances, il suffit de prendre exemple sur l’attitude de Joseph. Nous ne devons pas
nous imaginer que les lendemains ne peuvent pas nous apporter de malheurs imprévus,
même si aujourd’hui nous sommes bien. Le Destin ou la Providence détermine les
épreuves que doit traverser la vie humaine ; et ces épreuves sont nécessaires. Pourquoi ?
Je vous proposerai une comparaison : pour traverser une rivière profonde vous avez
besoin d’un bac ; pour traverser l’océan il vous faut un bateau ; ainsi pour vous conduire
d’un monde à un autre, il vous faut ce bateau qu’on appelle aussi la Foi. Ces malheurs et
ces afflictions sont nécessaires : c’est le combustible, c’est votre billet pour la traversée.
Celui qui veut détourner le chemin tracé par la loi est un sot. Celui qui proteste « Pourquoi
le Seigneur m’a envoyé ces souffrances ? » est un sot, au sens littéral du terme. Mais
celui qui, au contraire, dit : « Je veux comprendre leur sens », et qui remercie pour cela,
est quelqu’un d’intelligent.

            Notez que Joseph ne s’est pas révolté contre ces malheurs, mais les a accueillis
avec joie ; il a remercié Dieu et n’a pas succombé à la vanité lorsqu’il a réussi à s’élever à
une aussi haute situation dans la maison de son maître. Lorsque son maître lui a offert
de grandes faveurs, il n’a pas été tenté par celles que lui proposait sa femme, en se
disant : « Je dois respecter la loi, je ne dois pas pécher. » De ce point de vue le plaisir est
donc un péché.
 

            En quoi consiste le péché ? Toute chose qui n’engendre pas, qui ne porte pas en
soi de fruit ni de commencement, est péché. Une femme adultère qui n’enfante pas est
une pécheresse. La conception expie le péché. Toute action qui ne porte pas de Vie en
soi est un gaspillage criminel de l’énergie Divine. Si quelqu’un vous incite à pécher, il
souhaite vous voir gaspiller votre énergie Divine. Vous buvez un verre de vin, le mal de
tête vous terrasse le lendemain ; qu’avez-vous gagné ? Êtes-vous devenu plus noble ?
Non. Pourquoi désirons-nous et faisons-nous des choses qui n’apportent rien à notre
caractère ? Nous devons tous nous limiter aux plaisirs autorisés, légitimes, naturels.
Prenons l’exemple d’un garçon et d’une fille qui jouent aux petits chevaux, à la poupée,
cela leur procure non seulement du plaisir, mais contribue aussi à les éduquer, et les
prépare à l’avenir. Ainsi, les adultes peuvent également goûter certains plaisirs ; mais il y
en a d’autres qui engendrent toujours l’anéantissement des sentiments humains, des
forces humaines, de la délivrance humaine. La vie non naturelle, l’amour illégitime,
adultère, auquel s’adonnent certains hommes et certaines femmes, agissent de façon
destructrice sur leur cœur et sur leur discernement. Vous aimez quelqu’un ; demandez-
vous si cela plaît à Dieu, si cela est profitable à l’être aimé, si cela ne pervertit pas son
âme, son esprit. Joseph était jeune, sans tache ; une femme perverse a voulu le
corrompre, mais il a résisté à cette tentation pour préserver sa réputation dont rien
n’aurait subsisté s’il avait succombé. Remarquez que c’est d’abord la femme, Ève, qui
était mise à l’épreuve et n’a pas résisté, et ensuite l’homme ; alors que maintenant, c’est
au tour de l’homme. C’est ce serpent qui a tenté Ève dans le jardin : « Viens goûter les
fruits de cet arbre pour avoir la connaissance, la puissance de Dieu ! » Ève a succombé
en disant : « Je suis prête à le faire pour avoir la gloire. » Ce même serpent est apparu à
Joseph, sous la forme d’une femme, pour lui dire : « Viens à moi », mais il a répondu : «
Non ! » Cela a déclenché les souffrances, mais aussi l’ascension.

            L’homme et la femme représentent deux principes, deux forces grandioses et


intelligentes qui agissent : l’une est appelée active, l’autre, passive ; l’une est émissive,
l’autre réceptive ; ce sont deux processus dans la Nature qui se succèdent. Dieu ne donne
pas toujours, parfois Il prend ; d’un point de vue Il donne, de l’autre Il prend. D’un côté
l’océan envoie de l’humidité vers les terres, de l’autre, par les fleuves cette humidité
retourne vers l’océan. En ce sens, l’homme et la femme sont deux principes qui travaillent
: le premier principe créateur, est appelé homme, Dieu ; le second principe, passif, est
appelé femme ou Seigneur ; c’est la même chose. Par conséquent nous devons être
fidèles à ces principes dans les deux processus de la Vie. Si le monde exige de nous
d’acquérir des biens, nous les accumulerons, mais sans déroger à ce principe Divin
supérieur. Si vous restez fidèles à ce principe, tous les désirs et aspirations de votre cœur
et de votre intelligence se réaliseront. Vous les obtiendrez par un seul moyen : par Dieu.
Lui seul peut satisfaire vos pensées et vos désirs. La mère nourrit l’enfant, le maître
éduque l’élève ; comme l’enfant ne peut grandir sans sa mère, l’élève non plus ne peut
apprendre sans son maître. Joseph écoutait la voix de son Maître en lui, Dieu, qui lui
enseignait la grande loi de l’action dans la Vie.
 

            Toutes nos aspirations dans la Vie doivent tendre vers un seul objectif : développer
notre caractère. Comment ? Le caractère est l’ensemble des pensées et des sentiments,
des forces positives. Nous ne devons pas appréhender la Vie comme le font certains
actuellement, dans un cadre limité, en tant que scientifique, docteur ou philosophe. Non,
nous devons saisir la Vie comme Dieu l’a délimitée. Tous ne voient qu’une partie des
choses : la science moderne montre uniquement une partie des choses ; le génie d’un
musicien talentueux n’occupe qu’une partie de l’espace ; de même pour l’intelligence d’un
philosophe ; la force d’un homme sain aussi se limite uniquement à ses muscles. Mais
certains disent : « Il a une forte intelligence ». Quelqu’un est doté d’une forte intelligence
uniquement si sa force est reliée à toutes les lois Divines et s’il est en harmonie avec
toutes les créatures qui l’entourent, des plus inférieures aux plus élevées. Alors son
caractère puissant peut tout accomplir, car ces créatures l’aident. Lorsque nous sommes
en contradiction avec ces lois Divines, cette contradiction désarçonne notre intelligence
et explique nos mésaventures dans la Vie.

            Pourquoi sommes-nous parfois en situation d’échec ? Nous hésitons, en désirant


bien faire, sans nous rendre compte que ce que nous faisons n’est pas bien. Imaginant
faire quelque chose d’intelligent qui va se réaliser sans accroc, nous l’analysons sous
tous ses aspects, mais cela n’avance pas. Nous nous étonnons de ne pas progresser et
d’avoir une mémoire défaillante. C’est nous-mêmes qui désorganisons complètement
notre vie. On peut troubler l’eau lorsqu’on pêche, mais la troubler constamment, et une
fois que tout le poisson a été pris, n’est pas conseillé.

Souvent la femme se met en colère contre son mari. « Que veux-tu ? – Une robe ! – En
voilà une », lui dit son mari. Et l’eau du lac est de nouveau limpide. Demain la femme
partira de nouveau à la pêche, et troublera l’eau : elle veut désormais une robe en soie,
une montre, une promenade en ville. « En voilà une ! », lui répond son mari. Mais un jour
cet homme perd sa situation, se retrouve sans argent et que fait-il ? Il décide de s’enfuir.
Donc le lac s’assèche et le poisson disparait et même l’eau se perd. Alors, que peut
pêcher cette femme désormais ? Lorsque nous troublons l’eau de la Vie, lorsque nous
nous agitons, cela prouve notre méconnaissance de la Vie. Nous troublons l’eau, encore
et encore jusqu’à en périr.

« Avez-vous réfléchi sur ce qu’est la mort ? – Elle est représentée dans les tableaux
comme un squelette avec une faux dans la main. – Avez-vous vérifié si c’est exact ? –
Non, mais ma mère et ma grand-mère m’ont toujours raconté que c’était comme ça. –
C’est peut-être ainsi, mais avez-vous compris pourquoi la mort est représentée comme
un squelette dépourvu de muscles ? Vous devez être purs comme ces os blancs, cette
pureté étant le symbole de la vertu. Toute chose impure est rejetée ; seule la vertu ne sera
pas touchée. » Vous avez par conséquent une règle pour ne pas être inquiétés ; si vous
ne respectez pas la loi Divine, vous serez toujours inquiétés. La peur de la sanction doit
nous motiver avant et non pas après la transgression de la loi ; les pleurs ne nous
sauvent pas. Le salut réside dans la bonne mobilisation de notre intelligence, de notre
cœur, de notre corps ; c’est notre mission sur Terre.

            Nous en avons un excellent exemple dans la Bible : le caractère de Joseph.


Lorsque nous lisons ces chapitres de la Genèse, il nous faut bien étudier le caractère de
Joseph. Ne le prenons pas pour un sot ; il était très intelligent et c’est pour cela que son
père l’aimait autant : l’amour est toujours attiré par la sagesse. Mais Joseph avait aussi
un cœur noble. Son père en était conscient, alors que ses frères attribuaient l’amour de
leur père pour lui à des qualités extérieures et ils l’ont vendu pour cette raison. Mais,
quelles que soient ses conditions de vie, son caractère l’aurait aidé à s’élever comme il
s’est élevé. À cause de ses vertus, son maître l’a placé haut. Une autre épreuve l’a conduit
en prison, mais il a fini par s’élever, là aussi. Et enfin, le Seigneur l’a sorti de prison où il a
passé – avez-vous lu combien ? – deux ans ! Le temps prévu pour chaque épreuve. Et
votre prison, quelle est-elle ? Votre corps actuel. Un jour vous devez sortir de cette prison
crasseuse et insalubre. Vous ne savez pas ce que le vin symbolise : le boulanger devrait
être banni et le porteur de vin réhabilité dans son service. Le principe actif de la Vie doit
toujours se sacrifier et le vin doit venir rafraichir la Vie. Il a une grande force, mais parce
que les gens d’aujourd’hui n’y sont pas préparés, ils s’excitent en buvant, ils n’ont pas un
organisme qui puisse le supporter. Lorsque le vin rentre dans le flacon et commence à
fermenter, le flacon se brise.

            Mais revenons au caractère de Joseph. Nous voyons son intelligence sobre et


réfléchie qui a compris les lois fondamentales de la Vie. Avec son cœur noble, il a
souhaité plus que tout rester fidèle à sa promesse faite devant Dieu. « J’ai donné ma
parole d’honneur à mon maître et au Seigneur d’être à Son service et de ne pas Le trahir. »
Par conséquent, il n’était pas homme à suivre le courant de ses mauvais penchants et
désirs ; dans tous les cas, il avait des motivations nobles, un cœur et une intelligence
équilibrés. Pour que le Seigneur réside en nous, notre cœur et notre intelligence doivent
être en accord, en équilibre. Dès qu’il y a un désaccord entre eux, le Seigneur n’est plus en
nous. À certains endroits règne l’anarchie, en Serbie[1] et ailleurs, car l’intelligence et le
cœur des hommes ne sont pas en accord : ils veulent accaparer toujours plus, mais
personne ne veut donner. Chacun cherche à piller son prochain, ce qui crée des conflits ;
c’est une loi commune qui régit les petites et les grandes créatures.

            Beaucoup veulent vivre : certains sont encore chez leur père à raconter les rêves
qu’ils ont fait ; d’autres sont dans la deuxième catégorie, ils sont déjà vendus par leurs
frères en Egypte, dans la cour de ce haut dignitaire et exposés à la tentation de sa femme
; les troisièmes sont en prison. La meilleure situation, c’est de vous présenter devant le
Pharaon. Mais pour cela il faut avoir franchi trois étapes, qui sont trois écoles, trois
enseignements : le premier, chez le père, le deuxième, chez la femme du dignitaire qui
éprouve sa vertu. Et Joseph a réussi cette épreuve brillamment : il a laissé sa tunique
pour s’enfuir. Que signifie laisser sa tunique ? Cela signifie laisser l’enveloppe de son
âme, la chair. Le monde nous dit, comme cette femme : « Viens à moi, je suis si belle,
sinon tu iras en prison. » Elle nous séduit pour voir si nous succombons ou si nous
suivons la loi Divine. Mais il faut se priver de tous les biens alléchants, vaincre toutes les
tentations et suivre la loi Divine. Croyez en Dieu, ayez foi en Lui et un avenir grandiose
vous attend, comme Joseph. Il n’y a là-dessus aucun doute.

            Je vous montre ici comment un jeune homme, qui suit le chemin que Dieu lui
montre, s’élève de la condition de simple berger jusqu’à la position la plus haute en
Égypte, non pas grâce à des tromperies, des vols, des assassinats, mais grâce à son
abnégation face aux souffrances et à son respect de la loi Divine. Par conséquent, la
Sagesse et le Savoir que vous cultivez dans votre intelligence, la Bonté que vous avez
dans votre cœur, eux seuls peuvent vous aider. Ne vous laissez jamais leurrer par des
choses extérieures qui peuvent tenter votre regard, qu’elles soient brunes ou blondes !
Pour que vos mains ou votre visage soient tels ou tels, cela dépend de votre cœur ; vous
vous créez une demeure et des fenêtres selon votre intelligence et votre cœur. On peut
toujours améliorer sa position sociale grâce à son intelligence et à son cœur, de pauvre
devenir riche, mais c’est possible uniquement si on respecte les lois Divines.

            Si nous allons plus loin et regardons le second aspect du caractère de Joseph,


lorsque ses frères se présentent à lui, nous verrons qu’il ne se venge pas, mais pleure
avec eux et déverse sur eux tout son amour. Ainsi, dans la vie, si quelqu’un nous fait du
mal, nous ne devons pas lui répondre par les mêmes procédés. Penser à faire le mal, se
venger, médire, ce n’est pas avoir du caractère. Avoir du caractère, c’est pardonner ; c’est
le seul moyen de s’élever vers la noblesse. Le Christ nous montre cet exemple sur la croix
: outragé par tous, Il a dit : « Seigneur, pardonne-leur ! » Le temps viendra où on vous
demandera : « Avez-vous pardonné à ceux qui vous ont offensé, qui vous ont vendu ? ».

            Un père dit à son fils : « Tu ne deviendras jamais quelqu’un ». Le fils part faire ses
études à l’étranger, il revient, s’élève dans la société, devient directeur et sa première
réaction est d’envoyer des gendarmes chercher son père pour l’amener devant lui. Son
fils lui demande alors : « Qu’en penses-tu, est-ce que je serai un jour quelqu’un ? » Alors
son père lui répond : « Ce que tu as fait, est-ce raisonnable ? Fallait-il m’amener ici et
chercher à m’humilier ? Tu n’es pas raisonnable. Tu aurais dû affréter une calèche pour
venir me chercher ». C’est ainsi que nous procédons aussi : nous cherchons à intimider
les autres en disant : « Que le Seigneur m’octroie du pouvoir et je sais comment
gouverner, par la violence !» Depuis des millénaires les gens emploient toujours cette
méthode ; tous s’affrontent et chaque maison est un lieu de désolation. Mais en quoi le
monde est-il devenu meilleur ? En rien ! Seul l’Amour peut apporter des éléments nobles à
l’âme humaine. Et la sanction est efficace uniquement dans la mesure où elle est
imposée par l’Amour, pour arracher les mauvaises choses. Mais celui qui, par une
opération, ampute de la chair saine, n’est pas un chirurgien intelligent. Par conséquent,
dans la Vie, c’est ce que vous devez faire : respecter la Loi fondamentale ; instaurer
l’équilibre entre votre intelligence et votre cœur.

            Beaucoup doutent que Dieu existe. Certains parmi vous diront : « Nous croyons
qu’Il existe ». Mais, mis dans la situation de Joseph, vous diriez : « S’il y avait un Dieu, il ne
m’aurait pas mis en prison. M’arracher à mon père, à ma mère, me faire vendre par mes
propres frères, est-ce digne de Dieu ? Je ne crois pas ! » Vous devez accepter toutes les
souffrances de la main Divine et lorsqu’elles adviennent, réjouissez-vous ; les souffrances
sont les pierres avec lesquelles vous bâtirez les marches d’entrée de votre maison, elles
formeront votre caractère. Elles sont le fil qui unit l’homme à Dieu. C’est uniquement avec
leur aide que nous pouvons passer d’un monde à un autre, meilleur. Pour votre élévation,
il n’y a rien de mieux dans ce monde que les souffrances. En effet, les souffrances vous
font horreur, mais elles sont la plus grande bénédiction. Lorsqu’une âme a souffert
longtemps, ces souffrances donnent leur fruit et elle commence à se réjouir. Si les
racines des arbres ne puisaient pas leur sève de la terre, aurions-nous savouré leurs fruits
délicieux ? Si la mère ne souffrait pas, si elle ne portait pas l’enfant dans ses entrailles,
aurait-elle un petit bébé pour la réjouir ? Si le père ne faisait pas de sacrifices sur sa
propre vie, serait-il joyeux ? Un professeur qui ne fait pas d’effort, force-t-il le respect de
ses élèves ? Qui, en restant oisif, couché sur le dos, a fini par s’élever au Ciel ? D’un bout à
l’autre, la Vie est constituée de souffrances : elles sont le travail du sculpteur qui crée une
statue par ce moyen. Lorsque nous apprendrons le sens profond des souffrances, nous
comprendrons que c’est un processus qui forge notre caractère. Et lorsqu’avec le
marteau nous donnerons les derniers coups pour sculpter notre caractère, alors les
épreuves cesseront, et le tableau grandiose de notre Vie se manifestera. Nous nous
apprêtons à aller au Ciel. Qu’apporterons-nous là-haut ? Notre caractère, notre plus
grande richesse !

            Il vous plaît, en tant qu’homme ou femme, d’être beau, svelte, avec de la prestance,
mais, lorsque vous irez dans le monde, que diront les gens si vous manquez de noblesse
? Diront-ils que vous êtes quelqu’un de vertueux ? Si quelqu’un n’a pas une belle allure,
mais s’il a une intelligence saine et un bon cœur, les gens disent : « Voilà quelqu’un qui a
du caractère. » C’est la meilleure appréciation que le monde puisse nous renvoyer. Si
nous avons une telle intelligence, un tel cœur, le monde a besoin de nous. En Égypte, au
temps des pharaons, il y avait beaucoup d’Égyptiens réputés ; pourquoi le pharaon a-t-il
mis un étranger à la première place et non pas l’un d’entre eux ? À cause de sa belle
allure ? Non, mais pour son intelligence et pour sa bonté. Si nous sommes comme lui, le
monde nous réservera la même place ; si nous sommes bêtes, le monde nous rejettera.
Actuellement les gens comptent justement sur l’inverse ; ils proclament : « L’homme ne
doit pas être vertueux car la vertu c’est de la bêtise ». Ils ne comprennent pas ce qu’ils
disent. Les qualités extérieures et étrangères se perdent chaque jour ; le caractère, lui,
reste éternellement en vous ; c’est lui le trésor précieux.

            Aujourd’hui vous passez les mêmes épreuves. Vous êtes inquiets comme les
Égyptiens de l’époque de Joseph ; vous ne savez pas ce qui adviendra demain ; vous
n’avez pas de main mise sur le destin, ni le futur, vous ne pouvez pas anticiper la tournure
des évènements. Mais votre destin serait entre vos mains, si vous aviez la foi en Dieu
comme Joseph en a témoigné. Alors nécessairement vous changeriez votre destin, où
que vous soyiez, quelle que soit votre situation, vous surnageriez comme l’huile à la
surface de l’eau. La première chose, c’est de n’avoir ni peur ni angoisse. Il vous faut du
courage et de la détermination, et pas de peur ; la peur doit céder devant le bon sens.
Vous devez hésiter uniquement si, sur un sujet donné, vous ne savez pas ce qui est juste ;
mais lorsque vous l’avez décidé, alors il vous faut l’annoncer et vous y tenir. Joseph a fait
face à cette question devant la femme en disant : « Je ne peux pas faire de telles choses
avec toi. » C’est pour cela que les épreuves l’ont rattrapé : il a été mis en prison, mais Dieu
ne l’a pas abandonné.

            La patience est nécessaire pour forger son caractère ; elle est la base de toute
chose. Et nous voyons justement une grande patience dans le caractère de Joseph. Au
lieu d’être angoissé en prison, il a travaillé, étudié, en étant prêt à tout affronter. La
patience s’acquiert avec beaucoup d’efforts, ce n’est pas un trait inné chez l’homme.
Toutes les souffrances au monde ont pour unique objectif de nous apprendre la patience,
le sang-froid, d’avoir foi en l’avenir et de ne jamais nous décourager quels que soient les
déceptions et les échecs. Une jeune fille peut proclamer : « Mon rêve est de faire un
mariage idéal », et, une fois mariée, dire : « Ma vie est réduite à néant. » Non, elle est au
début de sa Vie. Certains disent : « J’ai perdu ma fortune. » Et alors ? Qu’importe ! Tu es
au commencement de ta Vie, tu n’as rien perdu. « Je n’ai plus ma bonne santé. » Tu es au
début de ta Vie, tu auras une nouvelle santé. Quelle que soit notre situation, nous devons
être patients et nous laisser entre les mains de Dieu jusqu’à la dernière minute. Cette Foi
profonde doit présider toutes nos initiatives.

            Certains veulent être bien entourés. Joseph, en tant qu’étranger, côtoyait des
inconnus, mais, avec son cœur et son intelligence, il a réussi à en faire de bons amis. «
Mais, rétorquent certains, les hommes sont des pécheurs. » Faites-vous des amis parmi
eux ; il y en a qui ont des âmes nobles. Le chrétien moderne dit : « Il n’est pas croyant, il
est encore vert ». Mais peut-il mûrir avant d’être vert ? Ce qui germe dans la terre est
d’abord vert et ne mûrit pas tout de suite : le vert est un processus qui consiste à puiser
la sève et, lorsqu’elle est montée, à commencer à mûrir. « Mais il me reproche d’être vert.
» C’est très bien que tu sois encore vert ; ce n’est pas un reproche ; si tu es noble, un jour,
grâce au travail, tu mûriras. Celui qui n’a pas été vert ne peut pas mûrir ; s’il n’est pas vert,
il sera desséché, et ce qui est sec ne subit aucun processus de développement. Si vous
êtes verts, je m’en réjouis pour vous ; c’est un trait noble d’être vert ; lorsque vous serez
mûrs, vous serez jaunes comme l’or. Tous aiment l’or, le mûrissement. Certains ne sont
pas encore mûrs. Savez-vous ce que symbolise l’or ? Etre mûr !

            La vie consiste en cette croissance progressive depuis le vert jusqu’au


mûrissement. Ce processus graduel est appelé par la science : évolution, développement.
Il est nécessaire pour que tous les hommes aillent jusqu’au bout du processus de
l’évolution et acquièrent tous les Savoirs et toute la Bonté du cœur. Lorsqu’ils
possèderont toute cette sève, le Seigneur enverra Sa Grâce et, en vous, mûriront les
fruits. Et le Seigneur se manifestera alors. Tant que vous êtes encore verts, Il vous
regarde de loin. Lorsque vous serez mûrs, Il viendra sans faute pour cueillir vos fruits
mûrs, car ils Lui sont nécessaires.

            Lorsque vous commencerez à comprendre, à trier les choses essentielles des


choses insignifiantes, les choses durables des choses éphémères, lorsque votre
caractère se forgera et se fortifiera, lorsque les fruits des arbres de votre jardin
commenceront à mûrir, alors vous serez libérés de la prison et amenés devant le Maître
de ce monde pour donner votre interprétation des deux rêves de la Vie. Et vous
apporterez la Vérité, non pas en tant que prisonniers, mais comme des êtres libres. Alors
la Vérité sera une auréole au-dessus de votre tête ; les épis dans les champs s’inclineront
devant vous ; le Soleil, la Lune et les onze étoiles du Ciel vous salueront. Et vous
comprendrez alors le sens profond de la vie sur Terre. Alors, le Seigneur se manifestera
pour instaurer le Royaume de Dieu sur la Terre.

Sofia, 2 août 1914.

_______________________________

[1] Nous sommes en août 1914, quelques semaines après l’assassinat de l’archiduc
François-Ferdinand à Sarajevo par le nationaliste serbe Gavrilo Princip ;

Traduit par Bojidar Borissov

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La Loi du service 

1914 - 1944
1914_07_27 La loi du service
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
La loi du service

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mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La loi du service

Si quelqu'un me sert, qu'il me suive ;

et où je serai, là aussi sera celui qui me sert ;

et si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera.

(Jean 12, 26)

Certainement, beaucoup se demandent quel est le sens caché des paroles : « Et si


quelqu’un me sert, mon Père l’honorera ». Le monde possède toutes sortes d’aspirations :
nos contemporains aspirent au savoir, aux richesses, aux acquisitions immobilières, à la
gloire, à la grandeur, à la puissance ; ils ont des aspirations très diverses. Jésus insiste
sur une seule chose : le service ! L’homme doit savoir comment servir. Serviteur, voilà un
terme prosaïque qui nous renvoie aux places les plus ingrates de la société. Mais il y a
des serviteurs dans tous les domaines : dans une brasserie, dans une auberge, dans une
cantine, au théâtre, à l’université, dans les ministères, etc. D’une certaine manière nous
sommes tous serviteurs, mais peu le reconnaissent. Ainsi, dans le monde, il y a deux
types de serviteurs : ceux qui comprennent leurs obligations et savent comment s’en
acquitter, et ceux qui ne savent pas comment servir. Nous les appelons communément
les dirigeants, les donneurs d’ordre qui restent passifs et attendent d’être servis par les
autres en leur donnant des indications sur la façon de travailler et de servir. Tout le
monde veut faire partie de cette catégorie des donneurs d’ordre. À l’inverse,
l’enseignement chrétien pose un principe diamétralement opposé : le principe de faire un
serviteur de celui qui désire devenir un donneur d’ordre ; il dit que le Fils de Dieu n’est pas
venu pour être servi, mais pour servir. La loi de la nécessité nous oblige à être serviteurs.
Quelqu’un dit : « Je suis un seigneur. » Non, il se trompe s’il se croit libre et non asservi.
Car il sert au moins son estomac qui l’oblige à faire des besognes pas toujours agréables
: cuisiner bien, mâcher la nourriture avec attention ; et s’il n’est pas bien servi, l’estomac
rendra la nourriture et le punira en lui disant : « Tu dois me servir bien, sinon je te mettrai
à la porte ! » Certains pensent que seul le maître chasse les serviteurs, mais l’estomac
aussi peut renvoyer son maître. Vous n’avez qu’à demander à un médecin ce que fait
l’estomac s’il n’est pas bien servi, pour comprendre comment l’estomac, au final, met son
maître à la porte !

Servir est une qualité. Combien de malheurs dans le monde ont pour cause notre
incapacité à servir ! Lorsque la mère apprendra à élever ses enfants, lorsque le maître
apprendra à instruire ses élèves, lorsque le pouvoir apprendra à servir la population, c’est-
à-dire à satisfaire ses aspirations, à créer des lois bénéfiques pour son développement,
alors le monde aura un visage différent de celui d’aujourd’hui. La civilisation
contemporaine est mise à l’épreuve en ce moment même : des millions de personnes
sont appelées à l’armée ; certains portent des brosses pour nettoyer, d’autres remplissent
les canons de poudre, d’autres sont artificiers, d’autres s’occupent des chevaux ; tout cela
constitue un service. Quel sort attend ces serviteurs ? Toutes ces têtes, ces jambes, ces
bras seront déchiquetés, broyés. C’est ce que les hommes appellent civilisation, culture !
Les peuples contemporains nous disent de la sorte : « Nous n’avons pas besoin du
Seigneur, c’est la science qui nous instruira. » Et voilà ce que la science nous enseigne : à
être sans cœur pour fabriquer des fusils et des grenades. Oui, la science nous a entraînés
vers cette épreuve, vers cette expérimentation dangereuse. Et maintenant, le Ciel nous
éprouve avec ce qui nous est imposé : le monde exige de ses serviteurs qu’ils le servent.
Et le Seigneur Lui aussi exige qu’on le serve ; le Christ le dit : « Et celui qui me sert, mon
Père l’honorera ».

Nous cherchons à arranger nos affaires sans relâche, mais elles restent continuellement
en désordre : nous tombons malades, appelons les docteurs à la rescousse, mais malgré
cela la mort nous surprend ; nous construisons une maison et mettons des gardes pour
ne pas nous faire dérober nos richesses, mais on finit par nous les voler. Le Christ dit : «
Pendant tant de milliers d’années vous avez agi selon ces principes qui sont les vôtres et
vous en mesurez maintenant les conséquences ; mais si vous me servez, vous
comprendrez le sens de votre vie ». Nous devons servir comme le Christ : il est venu pour
servir et non pour être servi. Les hommes doivent devenir serviteurs des plus faibles, des
plus démunis ; nous ne devons pas laisser de mauvaises personnes servir le monde.
Savez-vous pourquoi la société moderne est corrompue ? Les mères, au lieu d’éduquer
leurs enfants, les laissent entre les mains de servantes dépravées et ignorantes pour
pouvoir aller au théâtre, au bal, à la brasserie, s’adonner à toutes sortes de loisirs. Qu’est-
ce que ces servantes ignorantes et corrompues apprennent aux enfants? Ce qu’elles
connaissent ! De nos jours, les servantes éduquent les enfants, non seulement en
Bulgarie, mais aussi en France, en Allemagne, en Amérique, partout ! Je ne dis pas que
toutes les servantes sont dépravées, certaines le sont à cause de leurs maîtres. Si les
mères servaient leurs enfants – dans le vrai sens du terme – pour leur développement et
leur éducation, le monde aurait aujourd’hui un tout autre visage. Il en est de même si le
père avait été l’éducateur de ses fils. Dès que le père et la mère abandonnent leurs
obligations, laissant des servantes ignorantes des lois de la vie éduquer leurs enfants,
pour aller eux-mêmes s’adonner aux plaisirs, alors les résultats seront catastrophiques.
Une servante ne peut pas éduquer l’enfant parce que, d’une part ce n’est pas le sien et
d’autre part elle n’éprouve pas d’amour pour lui. Elle se dit : « Si ma maîtresse passe du
bon temps à la brasserie, pourquoi devrais- je moi élever ses enfants ? »

Je vous expliquerai en quoi consiste le service, quelles sont les vertus attendues d’un
serviteur : il doit avant tout avoir un cœur noble, être sensible, compatissant, humble et
souple, pour s’adapter à toutes les conditions ; il doit être travailleur et non pas
paresseux. La vie est exigeante et nous devons la servir en conséquence. Lorsqu’un
couturier se trompe aujourd’hui sur un vêtement et ne le fabrique pas comme il faut, on le
lui rend et il subit des pertes. Il en est de même pour la nature : elle nous donne un tissu
– la vie que nous avons est une sorte de tissu – et elle nous dit : « Faites-en un vêtement
» ; et si nous ne pouvons pas le fabriquer convenablement, elle nous punit. Si nous
souhaitons apprendre à servir, nous devons nous tourner vers le Christ pour qu’il nous
l’enseigne. Le serviteur doit être très intelligent, un sot ne peut pas servir
convenablement. Les professeurs, les prêtres sont également des serviteurs. Si le
professeur comprend bien sa vocation, il doit avant tout comprendre l’âme de l’enfant
pour savoir comment l’orienter vers l’apprentissage. Le prêtre doit comprendre l’âme de
ses fidèles pour donner la nourriture adéquate à leur cœur. Nous devons posséder une
autre qualité importante : une grande patience. Beaucoup traitent les gens patients de
bœufs : « Lui, c’est un bœuf. » Se montrer patient n’est pas être un bœuf ; la patience est
un acte d’intelligence ; pour traverser les épreuves de la vie extérieures, il nous faut cet
équilibre intérieur entre l’âme, le cœur et l’intelligence.

Je vous donnerai l’exemple d’un mathématicien des temps passés. Durant vingt années
de sa vie il avait travaillé sur des formules qu’il avait griffonnées sur des feuillets volants
dispersés un peu partout dans sa chambre ; mais il avait fait attention de bien fermer la
porte à clé à chaque fois qu’il s’absentait. Un jour, il a oublié de la fermer. Sa servante, en
rangeant la chambre dans la journée, ramassa tous les papiers qui étaient par terre et les
jeta dans le poêle à bois, puis elle nettoya entièrement la chambre. Lorsque le
mathématicien rentra, il demanda : « Où sont les feuillets avec mes notes ? – Je les ai
jeté dans le poêle à bois, regardez comme tout est bien propre et rangé à présent ! – Ne
fais plus cela une autre fois, a été alors la réponse du mathématicien. »

Nous servons comme cette femme : nous ramassons des feuillets : celui-ci ne vaut rien,
celui-là non plus, et nous les jetons au feu. Cet érudit, dont vingt ans de travail a été
détruit, n’a pas réagi comme nous l’aurions fait, mais il a montré une patience exemplaire
: il s’est contenté de lui demander : « Ne fais plus cela une autre fois. »

Vous vous trouvez à présent dans la même situation : votre maison est grande ouverte et
la servante est en train de ramasser tous les feuillets, et vous les verrez un jour brûler
dans le poêle. Et une fois votre maison rangée, selon les règles de votre servante, que lui
direz-vous ? Je sais qu’il y aura des pleurs : « Seigneur ! Suis-je un si grand pécheur, suis-
je le seul à mériter ce destin ? » Et cependant, nous nous considérons comme des
personnes qui comprennent la loi divine ! Nous devons agir comme ce philosophe : « S’il
te plaît, ne fais plus cela une nouvelle fois », et nous décider, par la même occasion, à
tenir nos affaires en l’ordre, et à ne pas laisser notre chambre ouverte à la merci des
serviteurs.

Maintenant, le Christ dit : « Et si quelqu'un me sert, mon Père l'honorera. » Vous pensez
tous au monde, à vos affaires passagères, aux moyens d’arranger vos affaires familiales,
tout en laissant de côté des questions très importantes : vos relations avec le Seigneur
qui un jour vous demandera des comptes. Et ce jour arrive. Savez-vous où vous serez
dans quelques années, savez-vous quelle tempête balayera l’Europe pendant cette
période et ce qu’il adviendra ensuite ? Vous n’en avez aucune idée ! Le monde
d’aujourd’hui sera purifié, il sera vacciné et se relèvera pour une vie nouvelle. Ceux qui
viennent soutenir la civilisation devront appliquer les principes du Christ et apprendre
comment servir. Et ceux qui ne savent pas servir comme l’enseigne le Christ n’ont aucune
chance d’évoluer. La théorie de Darwin postule que seuls les gens en bonne santé et les
plus aptes survivront. En effet, survivront uniquement ceux qui ont une santé morale et
spirituelle ; et ceux qui ont la santé physique survivront à condition d’avoir cette force
morale intérieure. Ne vous illusionnez pas : grossir du corps et du visage ne témoigne
pas d’une bonne santé ; avoir un menton plus épais, un ventre plus proéminent, être plus
gros, manger plus, non plus ! Si toute la vie ne se résumait qu’à manger et à boire, ne
s’agirait-il pas d’un état maladif ? Combien de kilos de nourriture est nécessaire à un
homme qui pèse 100 kilos ?

J’ai entendu parler d’une anglaise qui mangeait neuf kilos de pain ; et d’une autre encore
qui mangeait le pain et le café prévus pour soixante-douze enfants : il s’agit là d’un état
maladif. Je ne suis pas contre la nourriture, mais de nos jours les gens croient que tout
se résume à la nourriture. C’est vrai que manger occupe un tiers de notre vie, car du
matin au soir nous obéissons uniquement à la nécessité de manger : le matin, nous
pensons à ce qu’il faut boire, du thé ou du lait, si le lait doit être préparé avec du cacao à
l’allemande ou bien avec du café à la turque, doit-il être crémeux ou non ; puis à peine
sortis du petit-déjeuner, nous nous mettons à réfléchir : que mangerons-nous à midi, y
aura-t-il du bœuf ou du poulet, comment l’accompagner, avec des tomates ou des
courgettes, faut-il hacher la viande ou non, faut-il ajouter ceci ou cela ? Et le déjeuner
terminé, nous nous projetons vers le dîner. Certaines fois, nous sommes satisfaits,
d’autres, non ! Et nous varions sans cesse la nourriture. Il est vrai que l’alimentation est
devenue une véritable science culinaire dans laquelle les gens se spécialisent. C’est très
bien, mais ce n’est pas le but ultime de la vie. La force d’un aliment que notre estomac
peut absorber ne dépend pas de la manière de le préparer. Ne nous imaginons pas qu’en
mettant plus de sel, plus de poivre et d’huile, la nourriture sera plus saine ; cela n’a de
rapport qu’avec notre goût, notre bouche. Pour savoir si un aliment est bénéfique, nous
devons nous prononcer une fois que cet aliment est resté une demi-heure dans notre
estomac : si nous sentons un poids, une légère indisposition, c’est que l’estomac nous dit
: « Cet aliment ne correspond pas à votre santé, je ne peux pas secréter le suc
correspondant ». Le lendemain, nous disons parfois : « Je vais lui faire ingérer plus pour
renforcer son activité », jusqu’à ce que les médecins constatent une dilatation de
l’estomac ! De nos jours les gens ne vivent que pour contenter leur estomac, ce qui
explique l’attention excessive portée aux pensées et considérations à son sujet. Le
professeur enseigne à l’école et ne songe qu’à l’argent que cela lui rapportera : trois cents
ou quatre cents leva et il calcule combien il utilisera pour se nourrir et pour le reste. Tout
se rapporte à la nourriture, et nous sommes surpris ensuite de ne pas être capables de
nous élever en tant que professeurs ou prêtres. Nous tentons tous de conserver notre
corps dans l’état le plus sain possible, et nous nous préoccupons de l’alimentation à lui
réserver, de la demeure à lui construire. Nous travaillons tous sur l’aspect extérieur des
choses, mais personne ne s’arrête pour réfléchir à l’aspect intérieur de la vie humaine.
Tout comme notre habitation doit être rangée, notre mental aussi doit être ordonné ; si
une demeure saine est bénéfique pour notre corps, la même hygiène est à observer pour
notre cœur. Je ne tiens pas pour intelligent celui qui a une maison propre et rangée mais
un cœur insalubre. Ainsi, nous trouvons certains comportements exagérés, mais nous
restons asservis à divers facteurs extérieurs, alors qu’il faudrait veiller avant tout sur
notre intelligence, sur notre cœur et seulement après sur notre corps. Seule cette
manière de construire notre vie nous apportera la bénédiction divine.

Le Christ dit : « Si quelqu’un me sert, qu’il offre son cœur. » Le Christ est venu sur terre
pour travailler sur le cœur humain. En quoi consiste ce travail ? À ôter toutes les
mauvaises herbes, les infirmités de notre vie. Cela fait longtemps que vous êtes
chrétiens, vous suivez tous le Christ, mais s’il vous convoquait maintenant pour un
examen ? Combien réussiraient un examen sur la patience et l’humilité – s’il faut
résoudre cela en pratique et pas seulement en théorie – et sur toutes les vertus
humaines : la justice, l’amour, la vérité, la sagesse ? Ne pensez-vous pas que vous allez
être recalés à cet examen ? « Êtes-vous aimés des autres ? », est un concept que vous
comprenez facilement, mais « aimez-vous les autres ? », est une chose que vous n’avez
pas encore comprise. Puisque le Seigneur exige de nous que nous aimions les autres,
dans cet amour nous devons aller jusqu’à l’abnégation. Vous vous plaignez souvent : «
Ces gens-là m’ont tout pris, ils m’ont dépouillé ! » Mais n’avons-nous pas dépouillé le
Seigneur de toutes ces richesses que nous trouvons ici sur terre ? Le Seigneur est
descendu sur terre pour dire à tous ses serviteurs qui ont volé et trompé : « Cela suffit de
voler et de tromper, venez ici pour rendre des comptes ! » C’est cela la guerre actuelle en
Europe, le Seigneur qui proclame : « Venez rendre des comptes sur la façon d’utiliser tout
ce que je vous ai donné. » Beaucoup diront que la guerre est dictée par des motifs
économiques ; l’Allemagne, par exemple, combattrait pour gagner plus de territoires. Si
l’Allemagne a peu de territoires, est-ce que l’Angleterre et la Russie en ont peu aussi ?
Donc, ce n’est pas une question de territoire, quelque chose d’autre manque aux gens.
Chacun veut dominer, chaque race qui se développe veut être supérieure aux autres,
chaque peuple veut soumettre tous les autres peuples, et c’est pourquoi tous engendrent
des conflits. Si tous les hommes se laissaient gouverner par le principe du Christ qui est
de servir l’humanité, si chacun dans sa sphère de travail contribuait au bien-être de
l’humanité, il n’y aurait plus aucun désaccord.

A présent, tous s’arment et luttent pour la suprématie. Nous disons : « Comme ils sont
bêtes, ceux qui guerroient ! », mais ce dont vous êtes témoins aujourd’hui, c’est une
chose qui arrive tous les jours chez vous. Entrez dans n’importe quelle maison et vous
verrez ce qui s’y passe : deux jeunes gens se mettent ensemble, se marient et leur union
ravit tout le monde: « Voici un couple qui vivra en paix et en harmonie. » Mais, deux à trois
mois plus tard, tu retrouves la femme négligée, l’homme aussi, et tous deux se bagarrent
à la maison ; la femme veut commander, mais l’homme dit : « C’est moi le maître de la
maison ! » Cependant, tous deux se trompent, ni l’un ni l’autre ne domine, mais tous deux
sont des serviteurs. « Oui, mais il est dit : l’homme est le chef ! » Être chef ne signifie pas
être un seigneur, mais un serviteur intelligent et, en tant que personne plus expérimentée
que son épouse, un guide pour lui apprendre à servir. Alors tous deux diront : « Nous
sommes serviteurs de notre Seigneur, nous pouvons être châtiés tous les deux, mais je te
montrerai comment réaliser ce travail. » C’est une allégorie, mais c’est ce qui se passe
quotidiennement dans le monde.

Laissons maintenant l’homme et la femme de côté. Parfois nous sommes mécontents,


en colère contre nous-mêmes, pourquoi ? Nous disons : « Je n’ai pas de volonté, je ne
peux pas faire ceci ou cela. – Pour quelle raison manques-tu de volonté, n’es-tu pas ton
propre maître ? – Je manque d’intelligence. » Comment peut-on manquer d’intelligence,
pour quelle raison ? Il doit y avoir une cause très profonde à cet état, à cette dualité
intérieure chez l’homme. La cause de cette dualité, c’est que nous finissons par être en
contradiction avec le Seigneur, avec la grande Loi. Et à chaque fois que l’homme se
trouve en contradiction avec la loi divine, les tourments causés par cette dualité
l’envahissent : son discernement se trouble, il ne sait plus comment agir ; de mauvaises
pensées et de mauvais sentiments, étrangers à la vraie force divine s’emparent de lui, et
sa vie prend un autre tour. Les mauvaises pensées et les mauvais sentiments sont
comme un serpent qui sans cesse étouffe et épuise l’homme, jusqu’à ce que toute la
sève qui nourrit l’intelligence et le cœur s’assèche pour le conduire à la paralysie.

Savez-vous ce que font les montreurs d’ours ? Ils donnent un tout petit peu de nourriture
à l’ours et lui accrochent un anneau épais dans la gueule pour le rendre docile et
inoffensif. De la même façon, nous devons mettre un anneau avec une chaîne à notre «
ours », et lui octroyer peu de nourriture pour ne pas développer chez lui d’instincts
dangereux. Prenons par exemple toutes les personnes que l’avidité pour la richesse rend
fous : ils gagnent des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers, un
million, dix millions, sans trouver d’apaisement ! Ils amassent des richesses, mais à quoi
bon ? Cela n’a aucun sens pour la vie intérieure ! Pour s’enrichir, les gens ont commencé
maintenant à exploiter de nouvelles méthodes : influencer les autres par magnétisme ou
par hypnose afin d’orienter leurs pensées et leurs actes. Autrefois les brigands étaient
dans la forêt avec leurs fusils, maintenant on les trouve en pleine ville, armés
différemment, pour dévaliser les autres. On raconte qu’à New-York, trois hypnotiseurs
américains ont contraint par la pensée un banquier à leur signer un chèque de quinze
mille dollars. Les modes opératoires du vol ont changé, tous aspirent à les manier, à les
maîtriser, mais savez-vous seulement les malheurs que cela engendre ?

Je vous ai déjà donné cet exemple une fois : une ancienne fable raconte comment un
homme aspirait tellement à la richesse qu’il voulait transformer en or tout ce que ses
mains toucheraient ; il se disait : « Si j’acquerrais cette force, ce serait un bienfait pour le
monde entier. » Un ange l’a alors questionné : « Si ta demande est exaucée, seras-tu
toujours satisfait ? – Ce serait pour moi le comble du bonheur. – Qu’il en soit selon ton
désir ! »

Et lorsque cet homme est rentré chez lui, les tables, les livres, les verres, tout s’est
transformé en or ! À peine sorti dans le jardin, les pierres, les arbres, tout est devenu or. Il
s’est alors écrié : « Je ne serai plus jamais serviteur, mais maître. Femme, nous sommes
des gens heureux ! »

Lorsque sa femme a mis la table, le pain, la soupe, ils se sont assis avec les enfants pour
manger, et l’homme a pris la cuillère : elle s’est transformée en or ! Il l’a plongée dans la
soupe qui devint de l’or ; il prît le pain qui devint or, toucha la table qui devint elle aussi or ;
il effleura sa femme et elle devint or. Il finit par se prendre la tête entre les mains et pria le
Seigneur de le délivrer de ce grand malheur. Voilà où mènent l’avidité et l’absence de
discernement. Nous pouvons obtenir cette force, mais elle nous perdra.
 

La richesse est en nous et non pas à l’extérieur ; elle ne réside pas dans notre force
physique. La force de l’homme n’est pas dans ses muscles, mais dans ce sentiment
tendre et délicat qui peut développer toutes les autres forces. Et Dieu a fait le monde de
manière que la nature obéisse à une force en apparence des plus faibles qui soient :
l’amour. Il est si tendre et délicat, mais en réalité il gouverne tout. Lorsque l’amour rentre
en l’homme, il le lamine et le transforme. Prenez un homme qui a maltraité beaucoup de
serviteurs et de servantes et qui, tout d’un coup, s’adoucit et sacrifie tout pour faire le
bien. Quelle est cette force qui s’empare de cet homme ? C’est ce principe décrit par le
Christ : « Celui qui sert l’amour, me sert. » C’est cela que sous-entend le Christ : « Ce
serviteur aura tout ce que j’ai. » Les hommes cherchent la vérité, et le Christ met cette
vérité dans la vie, dans ce petit grain de blé. Si nous mettons ce levain, l’amour, dans nos
cœurs et dans les cœurs de nos proches, des chefs d’entreprise, des gouvernants, il
transformera le monde entier. Le non-respect de l’enseignement du Christ a engendré le
cataclysme actuel[1]. Dans ces affrontements et ces conflits le Seigneur a mis le lait et la
crème et les gens se battent tantôt en haut, tantôt en bas, jusqu’à ce que le beurre
remonte à la surface. Le beurre sera utilisé pour les repas, le reste constituera le babeurre
: les uns deviendront du beurre, d’autres du babeurre. L’un et l’autre seront utilisés par le
Seigneur pour ses nobles desseins. Maintenant, reste à savoir de quel côté chacun de
nous ira, mais le destin de tous est décidé : soit dans le beurre soit dans le babeurre.

Le Christ se tourne vers les judéens et leur demande d’être ses disciples. Parmi nous
certains disent : « Je suis croyant, je crois dans le Christ. » Ceux qui ne font que croire en
lui sont des auditeurs. Sa demande s’adresse en fait à ceux qui veulent appliquer sa loi.
Si vous pouvez vous arrêter pour méditer sur les paroles : « Je sers le Christ », si vous
essayez toute une année d’apprendre à servir le Christ, vous comprendrez le grand secret
de ces paroles qui ne peut être divulgué ici. Il est très simple, mais nécessite que vous
ayez la lumière. Le Christ vous donne cette lumière, les conditions pour qu’elle puisse se
développer ; lui seul peut vous la donner. Je peux vous donner des petites graines, mais
les conditions pour qu’elles germent sont données seulement par le Christ. Ce sentiment
d’amour ne dépend ni de nos forces ni de nos désirs, il dépend de notre contact avec le
Christ. Certains se demandent où est le Christ et attendent qu’il descende du Ciel. Le
Christ est déjà dans le monde et celui-ci l’attend encore ! Il se manifeste de deux
manières, il a deux visages ; l’un est doux : « La paix soit avec vous ! », mais l’autre est
assombri à cause du feu, des fusils, des canons. Maintenant il clame : « Amenez ceux qui
n’ont pas écouté mon enseignement pour qu’ils goûtent l’amertume de l’insoumission ; ils
ne souhaitaient pas me servir, alors qu’ils éprouvent les malheurs causés par leurs actes,
que chacun récolte ce qu’il a semé. » De même, nous ne pouvons pas pardonner à un
criminel qui a massacré une multitude d’enfants innocents, mais nous le punissons.

Le Christ se tourne vers nous pour nous dire : « Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive.
» Et vous répondez : « Il est facile de suivre ! » Nous pouvons le suivre et lui dire « Maître
», mais il peut nous rétorquer : « Ce n’est pas par désir de suivre mon enseignement que
vous m’appelez ainsi, mais parce que vous vous êtes nourris de pain et de poisson. » Il
vous demandera : « Avez-vous aidé un homme malade, l’avez-vous soigné ? » Servir le
Seigneur, ce n’est pas le chercher pour le servir Lui, mais pour servir ses plus petits
frères. Les hommes demandent à Dieu la santé pour leurs femmes et leurs enfants, la
fortune pour eux-mêmes, une bonne situation ; depuis deux mille ans, c’est ainsi qu’ils
comprennent le service du Seigneur ! Et maintenant le Seigneur questionne toute l’Europe
: « Qu’avez-vous fait pour Moi depuis tant d’années ? » Et si le Christ se manifeste, que Lui
direz-vous ? Réfléchissez à ce que vous Lui direz, à ce que vous avez fait pour Lui.

Nous pouvons être sereins face aux évènements qui menacent maintenant le monde
entier. Il est important pour nous de savoir dans quelle catégorie nous serons. Beaucoup
parmi vous veulent voir le Christ ; le jour approche où vous le verrez : certains de près,
d’autres de loin, d’autres encore seulement là-haut dans les nuages ! C’est pourquoi je
vous dis : « Les instants que vous traversez-là sont les plus difficiles pour vous. Si vous
espérez accomplir quoi que ce soit à partir de maintenant, vous vous faites des illusions !
» Je vous donne ce conseil : le peu de temps qu’il vous reste, apprenez à servir le
Seigneur pour être prêts. Ne pensez pas que vous avez du temps : il n’y a plus de temps
pour toute cette génération ! Les enfants, les adultes, les prêtres, les gouverneurs, les
tsars, tous doivent apprendre à servir le Seigneur, sinon ils deviendront du babeurre ; le
lait a déjà été tiré de la vache ! Comment me comprenez-vous ? Le lait est déjà sorti de la
chair et le Seigneur s’apprête à extraire le beurre. Cette vache, nous la connaissons tous,
la vache qui a été traite, c’est nous ! Si Dieu nous invite depuis tant de milliers d’années,
comment s’attend-il à nous trouver lorsqu’il reviendra ? Si le père rentre à la maison et
voit ses enfants se battre et s’arracher les cheveux, que pensera-t-il ? Que leur mère ne
les a pas bien éduqués. Tous ont des griefs contre les autres, les gens se font des procès
sans arrêt : citoyens, professeurs, prêtres, libéraux, conservateurs, socialistes ; procès
entre la religion, l’éducation et la science : la divergence des opinions règne partout !
Mais nous devons rejeter ce qui empoisonne maintenant notre quotidien et, au moins à
cet instant, nous apaiser et attendre avec humilité le grand évènement qui arrive. Jusque-
là les gens se demandaient s’il y avait un autre monde ou non ; le moment approche où le
Ciel dira s’il y a des esprits ou non, s’il y a des anges ou non. D’ici une année vous verrez
s’il y a un Seigneur ou non, vous verrez si le Seigneur peut remettre le monde en ordre ou
non. Si quelqu’un n’a pas la foi, qu’il patiente pour vérifier. Je ne vous exposerai pas
d’arguments maintenant ; ceux qui sont intelligents vont saisir ce que je dis. Celui qui ne
comprendra pas restera ici pour étudier de nouveau.

Et maintenant, le problème qui se pose à vous, c’est que le Christ veut que tous Le
servent. Que tous ceux qui veulent être Ses disciples Le servent dans un sens très large,
c’est à dire qu’ils servent ceux qui souffrent, qui sont troublés, affligés, pour les
encourager. À ceux qui sont désespérés et se demandent ce qu’il adviendra d’eux, vous
montrerez le vrai chemin.
 

Je vous donnerai un exemple et je terminerai là-dessus : un voyageur descend dans l’un


des plus grands hôtels de New York, et prend une chambre déjà occupée par un autre
voyageur. Celui-ci avait l’habitude de dormir très profondément. Pendant la nuit, le feu se
déclare dans l’hôtel ; le voyageur se précipite pour réveiller son compagnon : « Lève-toi,
l’hôtel brûle ! » Mais le second voyageur répond : « Laisse-moi dormir en paix. – Je te dis
de te lever car l’hôtel brûle – insiste le premier. » Alors, celui qui dormait se leva pour
chasser son voisin de la chambre, ferma la porte et se recoucha. L’hôtel s’est embrasé, et
les sauveteurs ont fini par le voir sur le toit, appelant à l’aide, mais plus personne ne
pouvait le secourir.

Et je vous dis la même chose : l’hôtel que vous habitez temporairement maintenant est
en train de brûler. Je vous donne ce conseil : sauvez-vous, car lorsque vous monterez sur
le toit pour demander de l’aide, il n’y aura plus personne pour vous aider. Lorsqu’on vous
prévient que l’hôtel prend feu, habillez-vous et sortez dehors.

Tout ce qui brûle s’effondrera ; toutes les choses qui freinent le progrès des êtres
humains vont péricliter et le Seigneur bâtira de bonnes fondations sur ces ruines. N’allez
pas imaginer que la vie s’arrêtera. Une époque approche, plus grandiose que celles qui
ont précédé, et nous pouvons attendre cet avenir lumineux avec joie. Nous ne devons pas
craindre du tout ces tempêtes qui viennent désinfecter, purifier le monde ; nous ne
devons pas avoir peur, mais remercier Dieu de leur avènement. Et il ne sert à rien
d’essayer de les prévenir car, de toute façon, nous ne pouvons plus les éviter : elles se
dérouleront et feront leur œuvre bénéfique. Simplement, nous devons être prêts lorsque
le Christ viendra – pour certains il est déjà là, pour d’autres il se manifestera bientôt – et
nous dira : « Celui qui Me sert, qu’il Me suive. » Que nous le suivions ! Le suivrez-vous ou
non ? C’est là que se trouve l’idéal de l’individu, de la famille, de la société, de la nation et
de toute l’humanité ; c’est le sens de la vie humaine ici sur la terre.

Sofia, 9 août 1914

____________________________

[1] Première guerre mondiale du 28 juillet 1914 au 11 novembre 1918

Traduit par Bojidar Borissov


L'importance des petites choses 

1914 - 1944
1914_08_03 L'importance des petites choses
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
L'importance des petites choses

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
L’importance des petites choses

 
https://fr.beinsaduno.net/

« Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits ;

car je vous dis que leurs anges dans les cieux

voient continuellement la face de mon Père

qui est dans les cieux. »

(Matthieu 18,10)

Les représentants des deux sexes ont en principe une aspiration à accomplir de grandes
choses, à se consacrer aux œuvres majestueuses. Tous sont enclins à mépriser les
petites choses. On vous donne une pièce de cinq centimes et vous dites : « Cela ne vaut
rien ; si c’était mille, dix milles, cent milles levas, je comprends, mais cinq centimes ! Je
ne suis pas un mendiant ! » On vous donne une noix : « Tu m’offenses ! Si tu me donnais
cinq ou dix kilos de noix, j’aurais pu accepter, mais une seule ! Tu te moques de moi ! »
Dans notre élan pour accomplir de grandes choses, nous essayons de tisser des
relations avec des personnes haut placées : tsars, premiers ministres, patrons,
scientifiques, philosophes ; tandis que nous traitons d’ignares, de ringardes, les
personnes qui se trouvent en bas de l’échelle sociale. Du début à la fin de notre vie, nous
cultivons le dédain pour les petites choses et nous recherchons de grandes réalisations.

Mais le Christ se tourne vers ses disciples et les met en garde contre le mépris des
petits. Pourquoi ? : « Ne les méprisez pas, car vous offensez leurs anges qui les servent
dans les cieux ; si vous méprisez les petits, vous méprisez les anges dont ces petits sont
les enfants. » Lorsqu’il faut fendre une bûche, on aiguise d’abord de petits merlins et
lorsqu’ils fendent le bois, ils créent de la place pour les grandes haches. Si les haches
sont grosses et épaisses comment pourraient-elles ouvrir une brèche ? Ce sont bien les
petites choses qui ouvrent la voie aux grandes. Dans le monde aussi, tout le processus
d’évolution s’enclenche au début avec ces petites choses que vous méprisez : elles sont
à l’origine de tout le progrès de l’univers. Nous pensons que la charrue nourrit le monde
entier et qu’une fois le champ labouré et semé, il donnera une récolte abondante. C’est
vrai, mais n’oublions pas le rôle des milliards de vers de terre qui labourent également les
champs. Comme nous sommes éduqués de telle sorte que nous déprécions les faibles,
même reçus au sein de la chrétienté, nous gardons des instincts de loup sous une peau
de mouton ; il n’y a donc rien d’étonnant si un jour nous montrons les griffes sous ce
costume d’innocence ; nous n’oublions rien de nos vieilles habitudes ! Si quelqu’un nous
prend une piécette, nous portons l’affaire en justice ; mais s’il nous vole cinq ou dix mille
levas, nous le félicitons. Pourtant celui qui vole, n’a pas pris cette habitude d’un seul coup
; il a d’abord pris cinq centimes à son père, puis dix, puis une pièce d’un franc, puis cinq,
dix et ainsi de suite. C’est une loi qui se vérifie toujours. Notre mépris pour les petites
choses génère de graves conséquences sur les grandes. Je peux affirmer que tous nos
malheurs individuels et collectifs sont dus à ce mépris pour les petites choses, et cela
depuis longtemps. C’est pourquoi le Christ s’adresse à ses disciples pour leur dire de ne
pas mépriser ces petits.

            Et maintenant, qui sont ces petits ? D’aucuns diront : « Ce sont nos enfants ». Il est
vrai que ce sont nos enfants, mais lorsque nous appliquerons totalement la loi du Christ,
nous verrons le nombre de choses qu’il ne faut pas mépriser. « Ne méprisez pas ces
petits ! » Je vous expliquerai le sens caché dans ces mots. Un Hindou donne une noix à
son fils et lui demande de l’examiner ; son fils casse la noix et la mange. « Que contient la
noix ? demande alors son père. – Rien de particulier : un peu de graines, savoureuses à
manger. » L’Hindou redemande à son fils : « N’as-tu rien trouvé d’autre dedans ? – Rien. –
Mon fils, cette noix recèle une grande force et si, au lieu de la manger, tu l’avais semée
dans la terre, tu aurais vu pousser un grand arbre et tu aurais été témoin de la grandeur
de cette petite chose qui porte le germe de quelque chose de grand. »

Le Seigneur vous envoie une pensée imperceptible, un pépin de pomme ! Vous vous dites
: « Ce n’est rien ! » Et vous le jetez. Mais le Seigneur dit : « Vérifiez quelle force est
contenue en lui : semez-le pour voir quel arbre poussera. » C’est justement ce dédain
pour les petites pensées qui nous conduit à affirmer que le monde est mauvais, et que
c’est nous qui sommes les plus intelligents !

            Le Christ enseigne : « Ne méprisez pas ces petites choses, n’aspirez pas aux
grandes, apprenez à reconnaître la force qui réside dans les petites choses et à l’utiliser ;
elle vous aidera à obtenir les grandes. » Votre maison aussi est construite avec de
minuscules, microscopiques particules agglomérées entre elles. Sur ces petites choses
comme le grain de blé, les fruits et d’autres détails repose notre quotidien. Il s’agit ici du
plan physique, corporel. Mais sur le plan mental aussi, les petites pensées et les petits
désirs causent la joie et la gaieté dans la vie. On se moque des enfants lorsqu’ils
s’attardent sur de toutes petites choses insignifiantes ; vous oubliez que ces graines qui
contribuent au développement des grandes choses sont infimes.

Mais pourquoi ne faut-il pas mépriser ces petits, pourquoi ne faut-il pas transgresser le
deuxième commandement divin : « Aimer son prochain » ? Aucune créature vivante en
rapport avec quelqu’un, ou bien utile à quelque chose, ne doit être méprisée. Pour chaque
créature, fut-elle un pigeon, une poule, un mouton, un bœuf, un cheval, un âne, il existe un
livre de compte où il est écrit : « Aujourd’hui vous avez chargé l’âne avec tant, le
lendemain avec tant » ; il y est inscrit le capital qu’il a accumulé et que vous devez lui
payer en retour au bout de cent ans (si on imagine qu’il vous a servi toute une vie) ; et en
comptant cinq levas par jour, un jour il s’avèrera que vous lui devez dix mille talents. Vous
direz : « Je ne me rappelle pas d’une telle somme », mais le Seigneur a noté sur le Livre
que vous lui devez autant. Nous tous aussi, nous sommes redevables à ces petits. Notre
stade de développement actuel, nos pensées, nos désirs, nous les devons à ces petits
dont parle le Christ. Et en tant que leurs débiteurs, nous devons avoir de l’amour pour eux
et retenir qu’ils ont travaillé pour nous et que nous devons à présent travailler pour eux.

            Et au passage, je mentionnerai une chose à propos d’une question : on m’a


souvent demandé pourquoi les anges se préoccupent des hommes, quel lien ils ont avec
eux. Jadis, lorsque les anges ont été dans notre situation : des hommes sur terre, nous
avons été des animaux à leur service ; ils nous doivent donc beaucoup et le Seigneur leur
demande de nous rétribuer en retour. Ainsi, les grands anges ne méprisent pas leurs plus
petits frères, parce que ces derniers ont travaillé pour eux. Vous pouvez vous retrouver
avec un domestique ignorant, mais sans savoir quel est son lien avec vous, ni pourquoi le
Seigneur l’a placé dans votre maison. Ce lien avec vous ne date pas d’hier : ce
domestique a été dans votre maison à plusieurs reprises dans le passé, vous ne le savez
pas, mais le Seigneur le sait ; ce domestique vous a probablement souvent sauvé la vie.
Vous devez par conséquent le traiter avec amour et miséricorde. Et alors, cette grande loi
divine s’explique : avoir de l’amour pour les plus petits. L’amour n’est pas pour les grands
hommes, les anges, les saints ; il est pour les petits frères pauvres, insignifiants et
déchus. Voilà pourquoi la mère développe un amour aussi fort pour son enfant : elle
l’aime par la force de cette loi divine qui lui dicte d’aimer. Elle l’aime ainsi, portée par un
feu intérieur, parce que le Seigneur est rentré incognito en lui. Vous voulez voir le
Seigneur, mais lorsqu’il se manifeste dans cet enfant, vous dites : « Seigneur, pourquoi
m’as-tu donné cet enfant ? » Chaque jour vous implorez le Seigneur et chaque jour vous
Le répudiez ; et vous passez pour des gens intelligents ! C’est non seulement votre
attitude, mais aussi celle du monde entier. Le Seigneur met quotidiennement votre
mental à l’épreuve pour voir combien vous L’aimez et combien vous dites la vérité.

            Jadis, lorsque le monde ne tournait plus rond, une rumeur a annoncé que le
Seigneur était revenu sur terre pour se rendre compte de la vie des gens, et ces derniers
se sont dit : « Puisqu’au Ciel il n’y a plus de Dieu à présent, il n’y a donc personne pour
nous surveiller, nous vivrons plus librement. » Le Seigneur voit à un endroit un vendeur
proposer un cheval infirme tout en disant à son acheteur : « Je jure sur Dieu qu’il n’est pas
infirme. – Puisque tu jures sur Dieu, je te crois. » Et il lui achète le cheval ! Le Seigneur
passe à côté d’une maison et voit un homme battre sa femme. « Au nom de Dieu, aie pitié
! » Et elle réussit à le raisonner. Et lorsque ces deux-là, le vendeur du cheval et le mari
violent, montent au Ciel, ils déclarent : « Mon Seigneur, sur terre nous avons agi en Ton
nom. »

Nos contemporains aussi invoquent le nom du Seigneur pour vendre des chevaux
infirmes ou pour justifier la violence sur leur épouse. Les prêtres disent : « Croyez dans le
Seigneur », mais que leur dira le Seigneur ? : « Je ne vous reconnais pas, car vous avez
utilisé mon Nom, non pas pour me glorifier, mais pour tromper les hommes, pour qu’ils
commettent certains crimes en les dissimulant ensuite. » Ce sont ces petites affaires qui
engendrent les malheurs. Vous avez un cheval infirme et vous voulez le vendre au nom
de Dieu, mais soyez attentifs à ce que vous êtes en train de commettre. Savez-vous qui
est ce cheval infirme ? C’est votre corps. Tous parlent contre lui et le punissent : tous le
considèrent fautif. Mais ce n’est pas le corps qui est fautif. Quelqu’un s’est enivré et
ordonne : « Ne donnez pas à manger au cheval » ; c’est lui qui a péché, mais il punit le
cheval. Ne méprisez pas le corps et ne faites pas d’amalgame entre la chair et vos désirs,
votre concupiscence. Ce sont eux qu’il faut renier et non pas votre chair, sinon cela
reviendrait à renoncer à toutes vos pensées et vos actions qui ne sont possibles que
grâce à la chair. Et ne tourmentez pas votre corps, ce temple que le Seigneur a créé. Par
conséquent, vous devez être miséricordieux envers votre corps car, tant qu’il est en
bonne santé, il vous permet de travailler.

Maintenant, le Christ, lorsqu’il parle de leurs anges, sous-entend ces créatures


intelligentes qui nous tiennent responsables de nos actes. Ce que nous appelons le for
intérieur, ce sont ces anges qui demeurent en nous et comptabilisent chacune de nos
actions, bonnes ou mauvaises et se prononcent : « Tu as bien agi » ou « Tu as mal agi ».
Quand tu offenses quelqu’un, son ange te dit : « Ton attitude n’est pas juste. » Tu
cherches alors à t’excuser : « Oui, mais pardonne moi, j’étais énervé, indisposé, les
circonstances étaient défavorables. » Que tu sois dans un tel état ne modifie en rien la
règle de ne pas mépriser ces petits sur lesquels reposent les lois divines. Ces petites
choses causent parfois de grands profits, mais parfois aussi de grandes pertes.

Un loup racontait qu’il était très fort et qu’il était roi parmi les animaux. Le renard l’a mis
en garde : « Ne te vante pas autant, car si un moustique pénètre dans tes narines et te
pique, tu seras impuissant à te défendre. – Il suffira que j’éternue pour le chasser, lui a
répondu le loup. » Un jour, un moustique est entré par ses narines, l’a piqué et cela a
introduit des germes infectieux qui ont fait périr le loup.

De même dans notre vie, les petites causes peuvent contribuer à notre développement,
mais aussi le freiner. Les causes qui nous rendent bons ou mauvais ne sont pas
mauvaises en soi, c’est leur utilisation qui est néfaste. Prenez par exemple l’air : si vous le
placez dans les poumons, il va purifier votre sang et vous allégera, mais si vous le placez
dans le ventre, il provoquera un mal de ventre aigu. La même chose produit des effets
contraires. Si vous placez dans votre estomac du charbon dilué, il produira un effet de
bien être, mais si vous le placez dans les poumons, il vous asphyxiera.

Par conséquent, ces petits à ne pas mépriser sont, dans les paroles du Christ, un
ensemble qui compose la vie humaine à laquelle ils sont étroitement liés. Si je vous
demandais par exemple de m’expliquer comment se sont formés vos corps, vos cœurs,
vos intelligences, que me diriez-vous ? À son apparition sur terre, l’homme n’était pas
grand, mais microscopique ! Pourtant, grâce à certaines conditions il s’est développé
jusqu’à devenir un homme, des millions de fois plus grand que ce qu’il était. Au début, sa
force était embryonnaire. De même, dans notre vie actuelle, la pensée contient une base
divine grandiose qui peut nous faire renaître si elle trouve un terreau fertile. Ce que nous
appelons renaissance existe en tant que loi de l’esprit. C’est un processus divin intérieur
qui élève et renouvelle le cœur humain, l’intellect humain, l’âme humaine, l’esprit humain.
C’est un processus d’élévation, et dans cette aspiration divine se produisent notre
ascension et notre salut. C’est pour cela que toutes les créatures, des plus petites aux
plus grandes aspirent à se renouveler, à s’élever. C’est dans cette impulsion que se cache
l’épanouissement de l’âme humaine.

Dire qu’il faut être miséricordieux envers les petits, revient à dire qu’il ne faut pas affliger
le Seigneur. Lorsque nous accablons quelqu’un, ce n’est pas lui que nous visons
réellement, mais le Seigneur qui est en lui. Et de même, si nous agissons de manière
juste, nous aidons le Seigneur. Si nous aidons quelqu’un, son ange qui est au Ciel nous
servira également. Par conséquent, si nous souhaitons avoir des amis au Ciel, nous
devons être les serviteurs des petits. Alors, leurs pères, les anges au Ciel, nous
accueilleront chez eux et nous inviteront à manger, et nous nous y sentirons comme chez
nous : service pour service, amour pour amour ! Ainsi fonctionne le monde.

Maintenant, savez-vous pourquoi le Christ s’est adressé par ces mots à ses disciples ? Le
mépris, voilà un sentiment que vous devez chasser de votre âme. Par exemple, vous
croisez un inconnu et le mépris pointe en vous du fait qu’il vous est, semble-t-il, inférieur.
Si vous constatez juste de l’ignorance et que vous l’aidez, c’est autre chose, mais si vous
le méprisez, vous véhiculez du poison. C’est du mépris qu’est née l’aristocratie moderne ;
certains sont nobles, d’autres non, certains sont riches, d’autres sont misérables. Si nous
comprenions les rapports entre les choses, la pauvreté ne nous ferait pas honte, car c’est
un service qu’il nous est demandé d’accomplir. Il nous faut être pauvre et petit pour
devenir riche : ce sont deux contraires qui délimitent l’évolution. Et le mouvement va
toujours des plus grands vers les plus petits, c’est-à-dire que le Seigneur tend toujours
vers les petits, Il ne s’occupe pas de choses grandioses. Il a créé le monde, mais le
gouverner ne lui plaît pas autant que de s’occuper de Ses enfants. Son travail, c’est
d’éduquer les humains quand il les voit faire des erreurs. Il nous montre ainsi comment
tolérer et éduquer les petits au lieu de les dédaigner ; c’est cela le service qui nous est
demandé. Lorsque le professeur s’occupe de ses élèves, cela lui fait plaisir et il fait des
éloges aux élèves qui s’instruisent. Les saints et les prêtres prennent soin des pécheurs
pour les tourner vers le Seigneur. Et notre tâche à nous, c’est de tourner notre regard vers
les petites choses. Si quelqu’un déclare : « Je ne peux pas trouver de repos », je
comprends qu’il s’occupe de grandes affaires, de grandes pensées. Comment se reposer
s’il porte un sac à dos avec dix, vingt, cinquante kilos d’or ? Lorsqu’il n’y laissera qu’un
seul louis d’or, il pourra se reposer.

Maintenant, le Seigneur vient nous dire : « À bas les sacs à dos ! Libérez-en le monde ! À
bas l’arsenal qui détruit votre discernement et votre cœur ! Vous devez tous redevenir des
enfants, et ne pas mépriser les petites choses que j’ai créées. » Le Seigneur souhaite
faire revenir les gens vers cet état pur, originel que nous appelons le retour à l’état
sauvage, mais qui en réalité n’en est pas un. Je souhaite que les gens redeviennent
sauvages dans ce sens. Sauvage signifie en sanscrit pur. Devenons purs et approchons-
nous de Dieu au lieu de devenir méchants et brutaux. Je souhaiterais que le monde entier
redevienne « sauvage » plus vite, c’est-à-dire plus pur, plus noble, pour ne pas mépriser
les petites choses que Dieu aime. Et qu’il mette l’Amour, la Justice, la Sagesse, la Vérité
et la Puissance très haut, à cette place qui est la leur. C’est là le salut.

Sofia, 16 août 1914 

 
Traduit par Bojidar Borissov

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La paix soit avec vous 

1914 - 1944
1914_09_11 La paix soit avec vous
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
La paix soit avec vous

https://fr.beinsaduno.net/

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La paix soit avec vous

Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine,

les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées,

à cause de la crainte qu'ils avaient des Juifs,

Jésus vint, se présenta au milieu d'eux,

et leur dit: La paix soit avec vous!...

(Jean 20, 19)

La vie éternelle, voilà l’aspiration de l’âme humaine, l’idéal vers lequel elle tend sans
relâche. L’âme humaine vit sur Terre pour trouver le chemin de la vie éternelle. Elle est
régie par une loi Divine suprême, une loi que l’on doit connaître et appliquer dans tous les
domaines de sa vie. Et en ce sens nous devons nous instruire continuellement pour
trouver les conditions dans lesquelles la vie éternelle peut se manifester. L’homme peut
être immortel et perdre son immortalité, il peut être mortel et devenir immortel. La mort
et la vie éternelle sont deux états. En termes scientifiques, l’immortalité est un équilibre
entre les choses, entre les forces qui régissent la Nature ; la mort est la perte de cet
équilibre. La vie éternelle embrasse l’unité, l’harmonie ; la mort, c’est la désunion, le
désaccord, la dysharmonie.

Les hommes qui souhaitent obtenir la vie éternelle doivent savoir ce que cela implique. Si
vous allez à un concert symphonique et que vous avez l’occasion d’observer, vous verrez
qu’en arrivant, les joueurs d’instruments à cordes les sortent de leurs boîtes et
commencent à accorder les violons ; ils ajustent les cordes, certaines plus tendues que
d’autres ; les accorder demande de respecter certains rapports. Une fois que les
instruments sont ainsi accordés, alors les musiciens prennent l’archet et jouent. Savez-
vous combien de temps il faut à un violoniste pour avoir la maîtrise de son instrument, de
son archet ? Au minimum douze ans d’étude approfondie. Chez nous, on donne
habituellement aux violonistes le sobriquet de « tziganes ». Mais cet instrument est un
symbole. On peut dire que le violon est l’instrument le plus parfait, car depuis trois cents
ans, depuis que le grand maître Stradivarius l’a amélioré, il n’a pas subi d’évolution, ayant
atteint une quasi perfection. Je peux comparer le violon à l’âme humaine : en elle aussi, il
y a quatre cordes et un archet. Le violon, c’est l’âme humaine ; les cordes, ce sont les
quatre types de tempéraments ; et la volonté de l’homme, c’est l’archet. Un violoniste, en
allant se procurer des cordes, dira : « Donnez-moi cette corde ou cette autre, mi, la, ré ou
sol. » Et une fois de retour chez lui, il sait où positionner chaque corde.

Dans le genre humain, il y a quatre tempéraments : colérique, flegmatique, sanguin et


mélancolique. Ces quatre états chez l’homme correspondent à l’âme humaine, à
l’intelligence, au cœur et à la vie. Ce sont quatre cordes principales que nous devons
savoir tendre et détendre. Lorsque nous accordons notre cœur et notre intelligence, nous
devons le faire sur le même ton. Sur le violon, les quatre cordes sont accordées sur
quatre tons différents et, entre chaque corde, il y a encore quatre tons différents, donc
chaque corde est tendue quatre tons au-dessus de celle qui la précède. Lorsque le violon
est entièrement accordé, vous avez quatre fois quatre, soit seize tons, seize degrés sur
lesquels les cordes sont ajustées. Lorsque le violoniste a fini de préparer son violon, il
prend l’archet et commence à jouer. Et le violon est d’ailleurs le seul instrument sur lequel
on joue en croix, l’instrument qui produit les plus belles mélodies et se rapproche le plus
de la voix humaine par ses tonalités. Par conséquent, lorsque vous accordez votre violon
et prenez votre archet, vous formez cette croix dont vous vous plaignez aujourd’hui en
disant : « Pourquoi, Seigneur, nous as-tu donné cette lourde croix à porter ! » Je vous dis
que le Seigneur vous a donné un instrument merveilleux, mais que vous ne savez pas
comment l’accorder, c’est pourquoi vous le portez comme un lourd fardeau sur le dos.
Enlevez-le et commencez à l’accorder. Et lorsque l’apôtre Paul dit : « Je me réjouirai de la
croix », qu’en déduisez-vous ? Je vois partout des gens porter leurs croix, dans les églises
et partout ailleurs, mais je n’ai jamais vu un homme jouer de la musique sur sa croix.
Allez dans une salle de concert pour voir le public applaudir ceux qui jouent sur leurs
croix, sans songer qu’il a lui aussi sa croix : ses souffrances, et qu’il joue lui aussi une
partition de musique.

Mais le plus important lorsqu’on fait de la musique, c’est de jouer avec le rythme donné
par la baguette du chef d’orchestre. Et si le mouvement des archets est aussi agréable
c’est qu’ils suivent un même rythme. Ainsi, si nous arrivions au sens profond de la vie et
accordions ses cordes : l’intelligence, le cœur, l’âme, la vie, en mettant l’archet au travail,
c’est-à-dire la volonté humaine, sous la baguette du chef d’orchestre, l’Esprit, nous
créerions la plus belle mélodie de notre vie. Notez que la croix est une grande
bénédiction avec laquelle le Seigneur nous visite sur Terre ; la musique la plus grandiose
en résulte, que nous appelons libération. La libération est dans cette mélodie. Lorsque le
Christ souffrait sur la croix, les Anges au Ciel ne pleuraient pas, mais chantaient ; tous les
prisonniers dans l’enfer se réjouissaient parce que leur Sauveur venait. De même, Sa
naissance sur Terre a été aussi proclamée par le chant des Anges. Donc, pendant que cet
instrument et ces cordes se créaient, ainsi que l’archet symbolisant notre foi, les Anges
étaient en train de chanter aux Cieux. Le chrétien d’aujourd’hui dit : « La Terre est une
vallée des larmes, la vie est un fardeau qui n’a aucun sens. » Pour les sots qui ne savent
pas et ne veulent pas jouer cette partition, qui ne savent pas accorder leur instrument et
n’écoutent pas le chef d’orchestre, pour ceux-là la vie n’a en effet aucun sens ; mais ceux
qui peuvent accorder leur violon et jouer de la musique y trouvent un sens profond. Et les
violonistes qui jouent avec talent reçoivent des salaires importants : quatre cents, cinq
cents, six cents, sept cents, mille levas par mois, seulement en frottant leur archet.

Le Christ se présente souvent à vous pour vous demander si vous savez jouer de la
musique. Lorsque je demande à un homme : « Sais-tu endurer la souffrance ? » je sous-
entends : « Sais-tu jouer de la musique ? » Tu ne veux pas souffrir, donc tu ne veux pas
jouer de la musique. Ceux-là sont ténébreux et je n’espère rien d’eux. On dit pourtant : «
Celui qui chante, qui joue de la musique, ne pense pas à mal ». Celui qui souffre, chante
et fait de la musique dans la vie ; il se libère. Un violoniste qui joue, ne mange-t-il pas à sa
faim ? Celui qui ne sait pas jouer finit par mendier ; celui qui sait s’installe quelque part
pour faire de la musique et reçoit de l’argent. Celui qui sait endurer la souffrance ne
restera jamais affamé. Notez d’ailleurs que les gens se précipitent toujours pour aider
celui qui souffre, de même qu’ils donnent de l’argent au violoniste. Lorsque je m’attarde à
écouter quelqu’un faire de la musique pendant que les autres regardent uniquement
bouger son archet, j’entends le timbre du violoniste, mais je perçois également s’il est
déjà expert ou bien s’il est encore en apprentissage. S’il est toujours en apprentissage, il
est inexpérimenté, il prend encore des cours, mais dans douze ans il sera dans un
orchestre symphonique et vous paierez cher le billet pour aller l’entendre…

 
Maintenant, lorsque nous apprenons cette grande loi, qui consiste à savoir chanter ou
jouer de la musique, selon le langage du monde, ou bien à savoir endurer la souffrance,
selon le langage chrétien – ces termes ont pour moi un seul et même sens –, par la
souffrance nous assimilons cette grande loi de l’immortalité. En elle est toute l’harmonie ;
en elle la dysharmonie n’existe pas. Le Christ qui vient sur Terre, le fait pour apprendre
aux humains à chanter et à faire de la musique. Il vous apprendra comment accorder les
cordes de votre âme. La corde de l’âme est le mi, c’est la plus haute ; celle de
l’intelligence, c’est le la ; celle du cœur, le ré ; celle de la vie, le sol. Voici la première leçon
que vous donnera le Christ. Les gens s’interrogent souvent : « Pourquoi le Seigneur m’a-t-
Il donné ce cœur défectueux ? » Est-ce le cœur qui est défectueux ou bien toi-même ! Ils
disent : « Pourquoi le Seigneur m’a-t-Il donné une intelligence limitée ? » C’est ton
intelligence qui est limitée ou bien toi-même ! – « Pourquoi le Seigneur a-t-Il instauré
cette vie dénuée de sens ? » Est-ce la vie qui est dénuée de sens ou bien toi qui ne sais
guère comment elle est ? Les souffrances, ce sont les lois par lesquelles le Seigneur agit
pour notre développement. Nous devons chanter et faire de la musique, ressentir et
penser. Penser, c’est faire de la musique, ressentir, c’est chanter.

Maintenant, si deux voisins accordaient leurs violons pour faire de la musique ensemble,
ce serait très agréable. Il y a un an de cela, j’ai visité une famille : le père, la mère, le fils, la
fille, tous faisaient de la musique. Le père avait choisi le violon, le fils, la basse, etc. ; ils
ont tous de quoi s’occuper. La majorité des gens d’aujourd’hui, l’homme, la femme, les
enfants, ne savent pas faire de musique ; et comme ils ne font rien d’autre, ils
commencent à se bagarrer. Pour eux bien entendu, la vie n’a aucun sens. Le Christ dit : «
Accordez vos violons, sortez vos archets, apprenez à faire de la musique. » Lorsque vous
vous retrouvez le soir, commencez à chanter ou à accompagner une première chanson,
puis une deuxième, une troisième, une quatrième ; prenez votre repas, puis recommencez
; allez vous coucher et, le lendemain, mettez-vous de nouveau au travail dans la vie.

Maintenant vous direz : « Quel est le rapport avec la résurrection du Christ ? » Le chrétien
d’aujourd’hui s’interroge sur la résurrection et déclare : « Lorsque j’irai au Ciel, j’apprendrai
tout. » Cela concerne l’autre monde, mais que faire dans ce monde, ici-bas ? Voilà
l’incohérence dans le raisonnement des gens. Pour ce monde nous sommes trop
intelligents, mais pour l’autre, pas assez. Si un jeune veut étudier à l’université, est-ce qu’il
y entrera directement ? Il lui faut d’abord passer par la maternelle, puis le primaire, le
collège et le lycée, pour se préparer à assimiler des études supérieures, et enfin là, il peut
entrer à l’université. Maintenant, pourquoi le Seigneur nous a-t-Il envoyé sur la Terre et
que symbolise-t-elle ? C’est une école primaire, des classes par lesquelles nous devons
passer. Si nous ne nous acquittons pas de ces cours, comment prétendre aux cours
supérieurs ? Si nous allons dans l’autre monde, croyez-vous que nous serons admis à
l’université ? Non, d’aucune manière. Le mot résurrection renferme une idée grandiose en
lui, il comporte des mystères divins. Renaître, c’est être maître de tous les éléments, de
toutes les forces, de toutes ses pensées, de tous ses désirs, de tous ses actes. Comment
un homme peut-il renaître s’il n’est pas le maître de tout cela ? Si une grenouille, un petit
serpent peut vous effrayer, comment pouvez-vous prétendre renaître ? Si sur Terre vous
n’êtes pas capable de supporter la moindre difficulté ni de servir Dieu, comment pouvez-
vous renaître ? Si un violoniste doit vivre douze ans de sa vie à travailler jusqu’à dix
heures par jour pour apprendre à faire de la musique, nous, les chrétiens, combien de
temps devons-nous travailler pour comprendre la résurrection du Christ ? L’une des
faiblesses de l’Église moderne est de considérer que tout peut s’obtenir sans effort. Le
Seigneur peut nous donner un violon, des cordes et un archet gratuitement ; Il peut même
nous payer des cours auprès d’un professeur qu’Il nous envoie, mais c’est à nous de
travailler dix heures par jour pour apprendre à faire de la musique ; c’est à nous de nous
exercer. Et celui qui ne peut pas s’exercer ainsi est paresseux, incapable, et n’est pas
digne du Royaume du Christ.

Lorsque le Christ dit à ses disciples : « La paix soit avec vous », pour interpréter cette
phrase dans un sens plus large, je donnerai comme image le mouvement du chef
d’orchestre : il prend sa baguette, entame la partition symphonique et d’un seul coup tous
le suivent et se mettent à jouer. Lorsque le Christ dit : « La paix soit avec vous », chacun
doit se tenir prêt avec son violon, son archet pour écouter cette Divine mesure qui se
propage sans cesse d’un bout à l’autre de ce monde. Tous chantent et font de la musique
devant le Seigneur et Il les écoute. Celui qui n’a pas appris à chanter, ne fait que grimacer.
Pleurer, c’est chanter faux. En riant nos lèvres se soulèvent un peu vers le haut, en
pleurant elles s’abaissent. Celui qui pleure est encore jeune et n’a pas appris à chanter.
Les pleurs sont une façon de chanter faux, ce qui est d’ailleurs une préparation pour
apprendre à bien chanter. Ce n’est pas un mal de pleurer, car ces pleurs se
transformeront avec le temps en une belle technique de chant. « Oui, mais c’est un
pauvre homme ! » Soyons compatissants, il apprendra à chanter.

Avec cette nouvelle énergie que le Christ a insufflée dans le monde par sa résurrection, Il
a montré le chemin de cet art Divin : la libération. C’est pour cela que vous devez étudier
méticuleusement les Evangiles. Vous dites : « Je ne comprends pas ceci, je ne
comprends pas cela, ceci est utile, cela est inutile, ceci est juste, cela est injuste. » Je
demande – qu’est-ce qui est juste ? Certains ne veulent pas souffrir, ne veulent pas
chanter, d’autres ne veulent pas travailler. Que veulent-ils alors ? Les pleurs sont un
exercice, c’est la voie vers le chant. La binette a aussi sa mesure ; travailler avec une
binette, la soulever, l’abaisser, c’est battre le tambour. Soulever et abaisser une hache,
c’est faire sonner des cloches. Et lorsqu’on manie la binette et qu’on travaille la terre, il
faut réfléchir et se dire : « Le Maître me regarde, je dois manier cette binette dans le bon
rythme. » Coupe du bois, mais fais-le dans les règles de l’art. Nous disons : « Ceci n’a pas
de sens, cela n’a pas de sens. » Mais alors, qu’est-ce qui a du sens dans la vie ? Les
choses les plus insignifiantes en apparence recèlent en elles le sens le plus profond.

 
La résurrection est un processus que l’Esprit Divin accomplit dans notre vie, un
processus grandiose grâce auquel Dieu restaure l’harmonie originelle. Un jour, lorsque
vos oreilles s’ouvriront et vous permettront d’entendre plus et plus loin que vous n’êtes
capables de le faire maintenant – pour le moment votre ouïe n’est pas développée, vous
n’avez pas de facultés musicales et vous ne saisissez que les tonalités les plus
grossières –, vous remarquerez qu’à travers tout l’univers se propagent des sons émis
par la nature : les sources, les arbres, les feuilles, et vous entendrez une musique
grandiose qui parcourt le monde d’un bout à l’autre, et vous comprendrez alors le sens
intime de la Vie. Par sa résurrection, le Christ souhaite vous faire entrer dans cette salle
de concert. Il paiera pour vous, vous donnera le ticket d’entrée, mais, en entrant dans
cette salle, en entendant ce concert, cette musique Divine, aurez-vous cette oreille
musicale pour la comprendre ? C’est le sens profond et intérieur de la résurrection du
Christ. C’est la vie qui se diffuse parmi les Anges, des moins haut placés aux plus haut
placés. Partout dans le monde on observe cette manifestation Divine, mais, parce que
nous ne trouvons pas de lien, nous considérons qu’entre tous les phénomènes il n’y a
aucun lien apparent.

Lorsque vous entendrez les mots « La paix soit avec vous », vous devrez être prêts à
accomplir ce que le chef d’orchestre vous dira : chanter ou pleurer. Lorsque le Seigneur
soulève sa baguette et dit « La paix soit avec vous », l’homme qui ne sait pas chanter, se
met à crier et sa façon de chanter ressemble à un combat. Il bat aussi le tambour, mais
de travers. La femme aussi bat parfois le tambour de travers. Le Seigneur dit : « Tu n’as
pas appris à battre le tambour, cette tonalité-là n’est pas juste, ta voix n’est pas
mélodieuse ; accorde-toi, resserre les cordes de ta vie, de ton âme. » Puis Il dit encore : «
La paix soit avec vous », et vous vous remettez à faire de la musique. « Attends, tu ne
positionnes pas correctement tes doigts sur le violon », et Il t’arrêtera encore. Tu diras
alors : « Cela m’exaspère ! »

Mais il faut comprendre que l’art s’acquiert avec beaucoup de patience et d’effort et que,
pour les paresseux, il n’y a pas de Ciel. C’est pour cette raison que le Seigneur dit : « Si
vous ne devenez pas réceptifs comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume
de Dieu. » Car les enfants aspirent à apprendre les choses, alors que les adultes disent : «
Ceci ne nous intéresse pas, cela ne nous intéresse pas non plus » ; et enfin, ils se
courbent vers le bas comme un point d’interrogation, la Terre les attire, et on les y enterre.
Le Seigneur dit : « Parce que ce violon n’est pas bien fabriqué, mettez-le en bas, pour le
refaire de nouveau. » On le fabriquera de nouveau pour le faire revenir dans le monde afin
qu’il se remette à étudier. Le Seigneur a décidé d’apprendre à chacun de nous à chanter
et à faire de la musique, Il ne veut pas au Ciel d’enfants qui ne veulent pas apprendre à
chanter et à faire de la musique. L’apôtre Paul dit qu’il a été transporté au troisième Ciel
et qu’il y a entendu quelque chose d’indicible, de la musique et des chants. Jean de
même dit qu’il a entendu cette musique, ces chants.

 
C’est cette idée que je veux vous transmettre. Savez-vous quelle est la tonalité principale
de votre âme, savez-vous accorder votre violon ? Apprenez à l’accorder. Tous les matins,
au réveil, accordez votre système nerveux. Vous êtes légèrement perturbés, anxieux ?
Cela montre que votre violon n’est pas accordé ; arrêtez-vous, accordez-le et alors, votre
anxiété disparaîtra. Comment accorder votre système nerveux ? En priant ! Prier, c’est
s’accorder. Certains demandent : « Pourquoi faut-il prier ? » Pour accorder votre violon.
Quand vous l’aurez fait, vous direz à Dieu : « Mon violon est accordé. » Et le Seigneur vous
dira : « Commencez votre travail du jour », et la paix entrera en vous, et votre travail sera
efficace. La femme aussi, certains jours, n’accorde pas correctement son violon et se
met à corriger un enfant, puis un autre ; bien entendu, ce jour-là la musique n’est pas
fluide et elle dit : « Pourquoi le Seigneur m’a-t-il envoyé ces enfants, ils sont
insupportables ! » Mais un autre jour, quand le violon est accordé, tout va bien, alors que
les enfants sont toujours les mêmes. C’est quelque chose qui a été correctement
accordé ! C’est pourquoi la première chose à faire le matin est la prière, pour accorder
notre intelligence, notre cœur, notre âme, notre vie, pour nous présenter devant Dieu à
notre travail. Nous nous montrerons reconnaissants et nous dirons : « Nous avons bien
appris notre leçon de chant et de musique aujourd’hui et notre Père à son retour sera
content de nous. »

Le Christ est venu voir comment nous chantons et faisons de la musique sur Terre. Il a
été cloué sur la croix et cinq cents millions de personnes aujourd’hui chantent et font de
la musique grâce à cette croix qui, depuis son avènement, a produit une civilisation
idéale. Ainsi, le christianisme est une musique Divine, un chant Divin. Apprenez à chanter
et à faire de la musique avec lui. Accordez bien vos violons, frottez correctement l’archet
et écoutez les directives du chef d’orchestre. Le monde entier suivra cette loi Divine et
vous serez prêts pour le monde nouveau, pour la nouvelle Vie qui vient.

Sofia, 27 septembre 1914.

Traduit par Bojidar Borissov

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La nécessité de connaître Dieu

1914 - 1944
1914_09_21 Necessite de connaitre Dieu
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
Necessite de connaitre Dieu

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La nécessité de connaître Dieu

 
https://fr.beinsaduno.net/

Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi,

le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ

(Jean 17, 3)

            La vie est l’élan le plus naturel et le plus intense de l’âme humaine, la richesse
qu’elle désire acquérir. Cette aspiration ne date pas d’aujourd’hui, mais remonte à des
milliers et des millions d’années. Et elle est ancrée non seulement en l’homme, mais
aussi chez les mammifères, les oiseaux, les poissons, même les végétaux, et ne diffère
pour ces créatures que dans les moyens d’acquisition de la vie.

            Revenons à l’aspiration humaine à la vie : elle nous concerne, elle est importante
pour notre développement. Vous entrez par exemple dans une école de musique, pas
seulement pour écouter, mais aussi pour apprendre : on vous donne un violon, un archet,
on vous apprend à l’accorder et on vous assigne un professeur pour vous enseigner les
règles de base de la musique ; et vous commencez à exercer votre attention, vos mains,
vos doigts. De cette façon, peu à peu, vous apprenez à devenir un violoniste virtuose. De
la même façon, le Seigneur souhaite nous enseigner la méthode, le moyen d’acquérir la
vie. L’homme a jadis possédé la vie éternelle, mais il l’a perdue. Il l’a perdue pour une
raison très simple, et il tente désormais de réparer son erreur. C’est cette erreur qui a
causé l’apparition de la mort, et c’est seulement en étant confronté à la destruction de
son âme, de son discernement, de son cœur, de son organisme et de tout ce qu’il a
construit, qu’il a compris ce qu’il avait perdu.

            Au premier chapitre de la Genèse il est dit que Dieu a placé l’homme dans le
Paradis en lui disant d’exploiter et de se servir de tout, mais en lui interdisant de toucher à
un arbre : l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Mais l’homme a été tenté de
désobéir et d’ailleurs, c’est plutôt la femme qui s’y est essayée la première. Il est dit dans
ce chapitre que le serpent, enroulé autour de l’arbre, a commencé à interroger Ève : «
Comment se fait-il que vous, les prétendus maîtres du paradis, qui disposez de tous les
arbres alentour, vous n’ayez pas l’autorisation de manger les fruits de l’arbre qui cache en
lui un grand secret ? » La femme a demandé alors : « Quel secret ? – Si vous goutez ses
fruits, vous aurez le même savoir que Dieu et vous saurez pourquoi vous vivez, vous
connaîtrez le bien et le mal et votre puissance sur terre sera égale à celle de Dieu. » Et la
femme, en proie à la vanité, s’est dit : « Devenir comme Dieu, c’est mon désir le plus
ardent ! » Elle cueille alors un fruit et le mange, puis s’en va et réussit à convaincre son
mari de le goûter aussi. Après cela, selon le Livre, tous deux ont pris conscience de leur
nudité : « Ils se sont vus nus. » Quand les hommes se voient-ils nus ? Un père de famille
riche meurt et lègue de l’argent, des propriétés, des forêts à son fils ; ce dernier, entraîné
par des connaissances diverses dans des sorties et des fêtes, finit par tout dépenser et
se met à nu, à cause de sa gloutonnerie, les beuveries, l’oisiveté. Cela suggère l’idée que
Adam et Ève ont longtemps mangé de cet arbre et lorsqu’ils ont commencé à
hypothéquer le Paradis, le Seigneur leur a dit : « Qu’est-ce que vous hypothéquez ? Est-ce
votre propriété ? Sortez d’ici ! À partir de maintenant, c'est à la sueur de votre visage que
vous mangerez du pain, pour assimiler cette grande leçon : apprécier la vie que je vous
donne. » Un millionnaire américain à qui son père avait légué une vingtaine de millions de
dollars en héritage, a eu un faible pour les plantes et il s’est mis à amasser des fleurs des
quatre coins de la planète ; il a même fait organiser des excursions spéciales pour
certains végétaux extrêmement rares ; il a tout dépensé en quelques dizaines d’années,
de manière si définitive, qu’à sa mort il a fallu l’enterrer aux frais de la municipalité.

            Mais vous demanderez : « Comment quelqu’un peut-il perdre sa vie ? » Je vous


répondrai ceci : vous avez un fils en bonne santé et en pleine possession de ses moyens,
avec un bon diplôme ; cependant, contaminé par l’idée de devenir célèbre et d’être décoré
d’une médaille, il part en déclarant : « J’irai combattre pour la gloire ! » Un projectile
l’atteint : il se couvre de gloire, mais perd sa vie. Adam et Ève ont souhaité obtenir une
telle croix de guerre, et le Seigneur les a envoyés sur le champ de bataille ; ils ont quitté le
Paradis pour conquérir le monde, mais ils ont perdu la vie éternelle.
 

            Revenons maintenant à la pensée du Christ. Dépenser notre argent, perdre notre


vie, c’est dans nos cordes, mais regagner la vie, nous n’y arrivons pas. Le Christ est venu
précisément pour nous enseigner comment regagner la vie perdue. C’est cette idée que
je développerai devant vous. Le Christ dit : « Je suis la vie ». En quoi la vie diffère-t-elle
des autres forces ? C’est une force qui bâtit, élève, unit, assemble, donne la joie et la gaîté
à l’âme humaine. Dans le dernier verset du chapitre que je vous ai lu, trois mots sont
importants : vie, connaissance et Dieu. La vie est l’objectif que nous visons, la
connaissance est la méthode pour y parvenir, alors que Dieu est le milieu ou les
conditions dans lesquels nous pouvons puiser cette vie. Cette question est double : je
peux vous détailler son aspect purement philosophique, son origine biologique, ses
manifestations physiologiques ou psychologiques etc., mais cela ne vous servira à rien,
comme il ne sert à rien d’expliquer à un homme affamé comment le pain se prépare, avec
quelle farine est faite la pâte, qui l’a pétrie, comment on l’a cuite, quels éléments contient
ce pain, comment les chimistes ont élaboré ces éléments en laboratoire, etc., car il dira :
« J’ai faim, nourris-moi de pain ; qu’il soit fait de farine ou de tel et tel élément, la seule
chose qui m’importe est de manger à ma faim et ensuite seulement je pourrai écouter tes
histoires. » Nous dirons de même au philosophe : « Nous ne voulons pas savoir de quels
éléments est constituée la vie, comment et de quoi elle est l’assemblage et quelle est son
origine ; nous voulons nous nourrir, goûter la vie éternelle et ensuite nous aurons tout le
loisir de débattre avec vous sur le reste ; mais pour le moment nous voulons surtout nous
affranchir de la mort. » Et je pense que c’est la bonne approche pour cette problématique.

            Comment pouvez-vous obtenir la vie éternelle ? Vous ne vivez pas encore. Vous
pensez vivre et vous dites : « Je vis » ; et vous avez réellement une vie mais elle n’est
qu’empruntée. Demain le créancier se présentera pour vous intimer l’ordre de payer votre
dette ; il vous mettra en prison, vous ôtera cette vie, alors vous serez mis en bière et le
prêtre ne fera que confirmer le jugement par son discours funéraire et prier le Seigneur de
vous accueillir dans Son Royaume, c’est-à-dire de se montrer indulgent envers vous. Et,
sur ces chants funéraires on vous enterrera ! Que symbolise l’enterrement ?
L’incarcération de l’homme qui doit s’acquitter de sa dette. Tous ceux qui partent
rechercher une médaille au lieu de rembourser leur dette, finissent enterrés afin de
s’acquitter de leur dette, afin d’apprendre à se réapproprier leur vie. Tous pleurent
lorsqu’un proche meurt, mais les pleurs n’aident pas. Celui qui a une créance sur nous ne
sera pas apitoyé par nos pleurs, mais dira simplement : « Rembourse ta dette. » Et la
mort dit, en se présentant à vous : « Je ne veux pas de vos larmes, mais je veux que vous
vous acquittiez de ce que vous me devez. »

            Maintenant, il nous faut assimiler la loi essentielle de la vie pour nous affranchir de
la mort. Voici un exemple pour l’illustrer : au temps du joug ottoman, à l’époque des
janissaires, un turc qui s’était fait brigand a conquis toute une région et a soumis la
population entière à des exactions arbitraires. Tous ceux qu’il attrapait étaient battus,
blessés, tués ; il se vantait partout de faire régner la terreur. Personne n’osait protester,
tous s’en remettaient à Dieu et le priaient de les délivrer de ce mal. Tous les hommes
portaient les traces des blessures du brigand sans qu’aucun n’ose relever la tête. Un jour,
un jeune berger bulgare, habillé et bien décidé, a traversé cet endroit, un bâton à la main.
Le brigand turc l’a intercepté au milieu de la forêt : « Étranger, arrête-toi ! Qui te permet de
passer par ici ? – Je suis berger, je fais passer mon troupeau. – Lâche ce bâton. – C’est
un cadeau, il est rempli d’or. Ma grand-mère dit que c’est mon grand-père qui l’a apporté
du Paradis. Il ne m’a jamais trahi et m’a toujours ouvert la route. – Regardez ce que
déblatère cet imbécile d’incroyant ! Tu vas voir de quel paradis vient ce bâton ! –
J’embrocherai ta tête dessus ! » Mais le berger intrépide brise en deux l’épée du brigand
dès le premier coup, puis il casse son bras droit avec le deuxième coup, et avec le
troisième, il coupe en deux sa jambe gauche, ce qui le fait s’écrouler par terre. « Je t’avais
dit que mon bâton dit toujours le vrai et vient du Paradis. Pour le moment, ces trois
paroles que tu as apprises te suffisent. Dieu rend la justice équitablement. Si je passe
une seconde fois, mon bâton me dit que tu apprendras encore trois autres paroles et je
t’écraserai la tête. – Je crois, répond le brigand turc, ce que dit ce bâton. J’appliquerai
désormais ses paroles. Comment puis-je tenir tête à un tel bâton qui sort du Paradis et
dit toujours la vérité ? Que la population chrétienne des infidèles soit libre désormais,
c’est la volonté d’Allah. »

            Je vous rapporte cette fable relatée sous une forme populaire, pour expliquer une
vérité. Ce turc, c’est la mort, et la population soumise, c’est nous, les humains. Y a-t-il un
seul endroit qu’elle n’a pas visité, y a-t-il une seule maison qu’elle a épargnée ? Que disent
les croix dans les cimetières ? Tous dans ce monde encensent ce personnage effroyable,
les pères et les mères transmettent les récits de ses exploits, il y a des volumes entiers
qui retracent son histoire, qui le glorifient, tous entament une même chanson : « Il est tout
puissant dans notre monde ce guerrier brigand. » Si quelqu’un ose prétendre qu’il est
possible de se libérer de lui, on riposte : « Tu es fou, tu as perdu tout discernement, c’est
impossible, nous ne croyons pas, ce sont des paroles insensées, des phrases stupides,
des rêveries de jeunesse. » Mais il suffit d’un seul jeune berger bulgare et de son bâton
sorti du Paradis, qui ne ment jamais, et de ses trois coups portés sur l’épée, sur le bras
droit et sur la jambe gauche du brigand turc, pour dénoncer la théorie mensongère de sa
toute puissance. Sauf qu’il faut de la hardiesse, de la volonté, pour un combat aussi
titanesque.

            Mais quelqu’un contestera : « Je ne vois pas quel sens profond recouvre cet
exemple simpliste. » Oui, il a raison de son point de vue puisqu’il ne se donne pas la peine
d’interpréter les choses. Mais, que diriez-vous alors, si dans cette formule résidait la
vérité suivante : si, précisément, ce jeune berger représentait l’homme pur et réfléchi ; si
sa grand-mère représentait l’amour divin qui nous enseigne sans cesse que la liberté est
un droit humain ; si le grand père représentait la sagesse divine qui apporte le bâton du
Paradis, c’est-à-dire les lois divines, pour le confier à cet être intelligent, pour protéger son
âme de la soumission. Et si l’épée représentait les forces de la nature opposées au
progrès de l’homme ; le bras droit, la volonté humaine pervertie ; la jambe gauche, le
cœur humain perverti ? Nous considérons que si nous agissons sur ces forces dans une
direction précise, alors nous pouvons neutraliser leurs effets destructeurs.

            C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la phrase : « Celui qui tiendra jusqu’à la
fin, celui-là sera sauvé » La victoire est un pré requis à l’acquisition de la vie. Et les
paroles du Christ : « Mais personne ne peut entrer dans la maison de l'homme fort et
piller ses biens, s’il n’a d’abord ligoté l'homme fort ; alors il pillera sa maison. », sous
entendent la même idée. C’est pourquoi il est nécessaire de faire l’apprentissage des lois
d’acquisition de la vie. Une femme qui veut tisser doit avant tout savoir laver et essorer la
laine ; préparer son métier à tisser, les fils de chaîne et les fils de trame, puis filer les fils
de chaîne sur l’ensouple et commencer la filature selon les règles. La navette se glisse à
la main dans la foule tantôt de droite, tantôt de gauche pour croiser le fil de trame et les
fils de chaîne et ainsi donner la forme souhaitée au tissu.

            Pour peindre un tableau de valeur, le peintre doit connaître les lois de cet art,
savoir combiner les couleurs et maîtriser son pinceau. Pour sculpter une statue hors du
commun, le sculpteur doit maîtriser son marteau. Le bâtisseur doit savoir comment
construire une maison jusqu’aux finitions. Le médecin doit connaître parfaitement les
ingrédients qui guérissent les malades s’il veut être utile et réputé. Un maître qui
enseigne et éduque doit connaître l’âme humaine, le discernement humain et agir en
connaissance de cause. Maintenant, le chrétien qui aspire à acquérir la vie éternelle doit
connaître l’essence de cette vie et appliquer les lois de son acquisition. La vie peut être
comparée à un tissu que nous préparons, puis que nous revêtons. C’est le premier
vêtement avec lequel l’esprit humain doit s’habiller. Si nous usons ce tissu, nous nous
mettons à nu ; ce dénudement se nomme décadence morale.

            Le Christ annonce clairement : « La vie éternelle est de connaître Dieu. » Le


connaître, voici le secret d’acquisition de la vie éternelle. Mais vous me direz : « Ne
connaissons-nous pas déjà Dieu ? » Non, si vous Le connaissiez au sens christique du
terme, vous ne mourriez pas. Mais vous m’objecterez : « Qui ne meurt pas ? » C’est bien
cela justement qui contredit la croyance populaire que l’on connait Dieu. Vous me direz
alors que le Christ aussi est mort. Non, Il n’est pas mort, mais Il a ressuscité et s’est
montré à ses bien aimés. Lorsque vous mourrez, est-ce que vous ressusciterez pour
apparaître devant les vôtres ? Voilà la question essentielle pour vous.

            Vous pouvez avoir une notion de Dieu d’après le dogme d’un philosophe, d’un
panthéiste, d’un matérialiste, d’un prêtre, mais cela ne déposera pas en vous la vie
éternelle, ce commencement immuable, ce bien être inaltérable que nous poursuivons,
qui est notre objectif. En dehors de cela, vous ressemblerez à quelqu’un de maladif, qui la
nuit se chauffe aux rayons de la lune, ou à quelqu’un d’affamé qui de loin fixe des pains
savoureux, ou à quelqu’un d’assoiffé qui de loin s’imagine s’abreuver d’eau claire en se
disant : « Je connais cet eau. » Je vous le dis : « Ce n’est pas une connaissance, mais
juste une idée des contours apparents des choses. Lorsque vous aurez la vraie
connaissance de Dieu, la vie éternelle se réalisera en vous. Alors, vous accueillerez la
mort comme ce jeune berger, et sur votre tombe il n’y aura pas d’écriteau du type : « Ici
repose un être jeune et inexpérimenté que la mort a fauché. »

            Mais je reviens à notre sujet pour le clarifier par une petite analogie. Toute créature
vivante a besoin d’un milieu et de conditions pour subsister : pour les végétaux il faut un
sol, de l’humidité, de la lumière ; pour les poissons il faut de l’eau, sans quoi ils ne
peuvent pas survivre ; pour les oiseaux, les mammifères et l’homme le milieu
indispensable est l’air. Cette analogie est vraie aussi pour nos cinq sens : le milieu de l’œil
est la lumière, celui de l’oreille est le son, celui du nez, les odeurs, les fleurs qui sans
cesse dégagent ces vibrations éthériques qui constituent la nourriture de ce sens ; le
milieu du goût est la nourriture, tous ses éléments organiques qui affluent et donnent la
vie. Si maintenant nous continuons plus haut sur cette échelle, nous verrons les autres
effets de cette grande loi. L’environnement de votre cœur, ce sont les désirs ;
l’environnement de vie et d’épanouissement de l’intelligence humaine, ce sont les
pensées. Sans pensée, elle s’atrophie, comme s’atrophie le cœur sans désir.
L’environnement de la volonté humaine est la force, l’activité, l’énergie de travailler : sans
travail la volonté s’atrophie. Sur cette même base de comparaison, Dieu est
l’environnement pour l’âme humaine. C’est pourquoi les Écritures disent : « En Lui nous
vivons, nous nous mouvons et nous avons notre existence. » Par Lui, l’âme peut regagner
sa vie d’antan et se vêtir d’immortalité. Par conséquent, Dieu est un environnement
intérieur, une condition intérieure, une force intérieure dans lesquels nous devons sans
cesse puiser. Comme nos yeux sont liés à la lumière, nos poumons, à l’air, notre estomac,
à la bouche pour s’alimenter, de même notre cœur et notre intellect sont deux moyens
par lesquels l’âme peut accueillir la vie. Ce sont des milieux d’apprentissage de
l’environnement divin, de la conscience divine omnisciente dans laquelle est plongée
notre âme. Il est vrai qu’à chaque fois qu’une créature perd le contact avec son
environnement de vie, elle s’expose à la mort, qu’elle soit un végétal, un poisson, un
oiseau, un mammifère ou un humain ; la loi agit toujours de la même façon. Le Christ qui
connaissait parfaitement cette loi, nous demande avec insistance de connaître Dieu, ou
bien, dit en jargon scientifique, de garder le contact avec notre milieu de vie.

            Mais vous direz : « Nous Le connaîtrons lorsque nous irons dans le monde
invisible. » Le monde invisible, c’est Dieu. Ceux qui croient pouvoir aller dans le monde
invisible à leur mort ressemblent à ce fils criminel qui se dit, après son incarcération : «
Je vais rendre visite à mon père. » C’est dans la prison que vous espérez voir votre père ?
Vous irez au purgatoire, et non pas auprès de votre Père Céleste. Pour vous y rendre, il
vous faut vaincre la mort, sortir de prison, être libre. C’est pourquoi le Christ dit dans le
chapitre de l’Évangile que nous avons lu : « Je suis la porte : si quelqu'un entre par moi, il
sera sauvé, il ira et viendra et trouvera de quoi se nourrir. » (Jean 10, 9). Dites-moi si vous
êtes déjà entrés par cette porte, si vous en êtes sortis et comment vous vous y êtes pris ?
Si je vous questionne sur la maison d’un de vos amis, vous direz : « La porte d’entrée de
sa maison donne sur l’ouest, celle de l’intérieur est plein nord ou plein sud » ; et vous
décrirez le volume qu’elle occupe, sa couleur et son mécanisme de fermeture. Tous les
prêtres disent : « le Christ est une porte. » Puisque le Christ est une porte, éclairez-nous
s’il vous plaît : « De quelle matière est-elle fabriquée : de bois, de fer, d’or ou d’argent, de
pierres précieuses ; comment est-elle accrochée et sur quelles bases repose-t-elle ? –
Mais, direz-vous, c’est au sens figuré ! - Bien, interprétez alors ces propos : qu’est-ce que
le Christ, en quel sens représente-t-il une porte ? » Vous direz : « Le Christ nous a délivré.
– Comment ? – Il s’est sacrifié pour nous. – Quelqu’un qui est mort, peut-il sauver ? –
Mais Il a ressuscité. – Comment ? Grâce à la vie éternelle ! »

            Donc, le Christ était uni à Dieu, il connaissait Dieu et par cette connaissance de
Dieu, il a vaincu la mort pour ressusciter et venir auprès de nos âmes : il est à présent
avec nous. D’abord enfermé pendant trente ans à nos côtés, pour nous apprendre
comment sortir de cette prison, comment vaincre la mort et le mal, le Christ est
désormais dehors, dans l’autre monde avec le Père de la lumière. Il vient visiter nos
intellects, nos cœurs et le monde le verra asséner ces trois coups-là : contre l’épée,
contre le bras et contre la jambe. Il abolira tous les enseignements mensongers. Quels
sont-ils ? Ce sont ces éléments – pensées, désirs, actes – qui détruisent le bonheur
humain, le discernement humain, le cœur humain, l’âme humaine, l’esprit humain, qui
répandent la mort, l’anarchie et l’asservissement partout et figent notre vie. Quel est
l’enseignement de la vie ? Celui qui apporte le bonheur, le bien être, qui éclaire et élève
l’esprit humain, le cœur humain et lui insuffle l’amour envers tout : c’est le Christ vivant. Et
c’est pour cela qu’il nous dit : « Pour avoir ces éléments essentiels qui vous donnent une
vie éternelle, il vous faut impérativement connaître Dieu. »

            Il faut faire la guerre dans le monde, mais contre qui ? Contre la mort ! Mais nous
devons appréhender cela correctement, sous peine de rester continuellement dans
l’erreur. Je vous dirai comment : une mère bulgare envoie son fils, en Allemagne je crois,
pour faire ses études. C’était une femme fortunée qui envoyait tous les mois quatre cents
à cinq cents leva à son fils qui trouvait cette somme insuffisante. Un jour, il écrit à sa
mère lui demandant mille leva, et il obtient cette réponse : « Je n’ai pas cet argent, tu
ferais mieux de te trouver un petit travail. » Mais son fils s’indigne : « Si tu n’envoies pas
cet argent, je me suicide ! » Et alors sa mère lui répond courroucée : « Suicide-toi, j’irai
cracher sur ta tombe ; je ne veux pas de fils qui soit peureux et oisif, et qui craint la lutte
quotidienne d’une vie de travail, préférant vivre comme une vieille femme ! » Les mots ne
sont pas forcément exacts, mais de cette teneur. Son fils se ressaisit, et aujourd’hui ce
télégramme est accroché dans un cadre. Aux questions des curieux, l’homme répond : «
Elle m’a sauvé. »
 

            Dans la vie, vous devez donc lutter contre les ingrédients de la mort. Et comment
réussir ? Uniquement grâce à la connaissance de Dieu, le commencement de la vie. Vous
me demanderez alors : « Comment atteindre ce commencement ? » C’est la chose la plus
facile. Prenons l’exemple, d’une crise d’étouffement ; que faites-vous ? Vous ouvrez la
bouche et vous respirez pour reprendre de l’air. Ainsi, pour avoir la vie, nous devons avoir
la connaissance et, pour avoir la connaissance, nous avons besoin d’un discernement
limpide qui assimile et agit. Et lorsque vous recevez constamment avec votre intellect
ces pensées élevées et vertueuses, tout comme vous respirez constamment par le nez,
vous êtes en train de trouver cette vie éternelle que vous recherchez. Si vous menez la
petite expérience de forger votre volonté et de chasser systématiquement les mauvaises
pensées et les mauvais désirs qui vous assaillent, ne gardant que les bons, en un an,
vous pourrez faire en vous des miracles. Aucun obstacle ne résistera à cette
détermination.

            Maintenant, bien entendu, celui qui veut obtenir l’immortalité doit avoir une volonté
forte au sens littéral du terme. Mais vous direz : « Je ne peux pas. » Celui qui ne peut pas,
ira là-bas en prison : c’est ce qui est écrit dans le livre divin. Quand vous déclarez : « Je ne
peux pas », Dieu dit : « Enfermez-le, Je lui apprendrai à y arriver. » Il n’y a pas d’autre issue,
c’est notre destin. Si nous souhaitons nous unir à Dieu, vivre avec Lui, acquérir la vie
éternelle, nous devons impérativement Le servir. Autrement, nous allons quand même
demeurer serviteurs, mais de qui ? Des démons, des puissants de ce monde qui nous
asserviront. Le diable nous forcera, une cravache à la main : « Allez ! » Et si tu ne veux pas
travailler pour le Seigneur, tu subiras les coups de fouet. Enfin, tu diras : « Il n’y a rien à
faire, il faut travailler ! » Bien entendu, cela sous l’effet du bâton et des coups ; et si on
s’arrête, le fouet assène de nouveaux coups. Ce sont les deux chemins. « Je ne veux pas
servir le Seigneur. – Si tu ne veux pas servir le Seigneur, tu auras un autre seigneur. – Je
veux rester libre – Vous vous leurrez, une telle liberté n’existe pas. La liberté est
uniquement pour celui qui est uni à Dieu ; celui qui vit de manière consciente, demeure
libre. » Parfois vous dites : « Je me suis mis en colère et je lui ai dit ceci et cela… » Et vous
pensez que vous avez agi intelligemment, que vous l’avez dominé. « Qui a dominé qui ? –
Je l’ai battu. – Qu’est-ce que cela vous a rapporté ? Rien ! Demain ce sera vous celui que
l’on battra. » Quelle est cette liberté ? Aujourd’hui tu bats quelqu’un, demain c’est toi qui
seras battu ; aujourd’hui tu étrangles, demain c’est toi qu’on étranglera ! Cela n’est pas la
liberté.

            Le Christ dit : « Vous devez apprendre le principe essentiel de la connaissance. »


Je veux que vous appliquiez ce que je vais vous dire. Vous allez à l’Église, vous vous
mettez debout, vous joignez les mains, vous fermez les yeux et vous vous élevez en
priant Dieu ; puis vous sortez et oubliez tout cela. Les gens dehors se prononcent : « Cet
homme va à l’Église, il est croyant ; mais il en sort et sa vie est toute autre. » Donc, vous
n’avez pas réellement trouvé le chemin de la délivrance. Pourtant, on soutient : « Le Christ
est venu et nous a sauvé. » Le Christ délivre les bons et les intelligents, il ne délivre
jamais les imbéciles et les méchants. Il délivre les bons et les intelligents qui écoutent et
suivent son enseignement. En premier lieu, le Christ nous enseigne comment travailler
pour nous-même. Il dit : « Je suis le chemin, la vérité et la vie. » Le chemin, c’est la
méthode ; la vérité, c’est le discernement qui nous permet d’apprécier les choses : celles
qui sont bonnes, celles qui sont mauvaises ; la vie, c’est un art qui nous apprend
comment fabriquer le tissu et nous habiller avec.

            Faites un petit test : vous êtes malade, nerveux, indisposé, vos enfants ne vous
écoutent pas ; laissez-les tranquilles, ne vous en faites pas pour eux, concentrez-vous sur
vous-mêmes, sur votre nervosité, votre indisposition qui ont des racines profondes. Si
vous me dites : « J’ai soif », je vous dirai : « Désaltérez-vous. – J’ai faim. – Rassasiez-
vous. – Mais comment boire, il n’y a pas de tasse. – Agenouillez-vous à cette source de
montagne, c’est l’endroit où vous pouvez vous désaltérer. – Je ne veux pas m’agenouiller.
– Il le faut, sinon tu resteras assoiffé. – Mais je salirai mon pantalon tout neuf. – Si tu ne
veux pas salir ton pantalon, tu resteras assoiffé. Il vaut mieux s’agenouiller et se salir,
mais sentir le bienfait de l’eau de source. – Je suis affamé. – Viens avec moi. Je le
conduis dans une pièce : voici du pain, assieds-toi par terre pour te nourrir. – Je ne suis
pas habitué à manger sans fourchette, sans couteau, sans assiette. – Laisse de côté la
fourchette, le couteau et l’assiette, prends simplement le pain et romps-le avec les mains
pour manger. – Mais si quelqu’un me voit manger de la sorte, j’aurai honte. – Si tu as
honte, tu resteras affamé ; si tu as honte d’aller à l’école avec un abécédaire, tu resteras
ignorant. »

            De même, si un homme est appelé à suivre le Christ, il ne doit pas songer au «


qu’en dira-t-on » mais il devra s’approcher du Christ, appliquer son Enseignement et
devenir puissant. Le diable nous menace car nous sommes faibles. Je ne veux pas que
vous soyez faibles, mais que vous vous nourrissiez. Comment ? Nourrir votre
discernement, votre cœur, acquérir la vie éternelle, c’est savoir nourrir non seulement
votre corps, mais aussi votre cœur, votre discernement, votre âme et votre esprit. C’est la
méthode pour se nourrir selon l’enseignement christique profond. Et ce matin je mettrais
cet intitulé à ma conférence : « Comment apprendre à se nourrir ? » Vous avez appris
uniquement à mâcher et vous maîtrisez parfaitement ce procédé. Allons maintenant plus
loin : prenez la nourriture pour alimenter votre cœur, votre intellect, votre esprit. Et si vous
vous nourrissez de la sorte, je vous dirai que vous êtes très intelligents et que vous avez
assimilé l’enseignement du Christ et que vous allez acquérir une vie éternelle, car vous
savez vous unir avec Dieu.

            Je traite cette question sur la base d’une expérience réelle, j’aborde des choses
que je comprends et que j’ai moi-même expérimentées. La seule chose qui vous freine
est votre indécision, vos doutes sur ce sujet. Lorsqu’on aborde la vie pratique, il n’y a pas
de place pour la théorie. Vous avez fait appel à une femme pour apprendre à tisser : «
Mais je ne sais pas faire. – Tu sauras ! » D’abord cela ne se fera pas selon les règles de
l’art, mais peu à peu, jour après jour, une semaine après, un mois après, votre tissage sera
plus fluide. N’imaginez pas que tout ira pour le mieux dès le début, il y aura des obstacles,
mais si vous persévérez, vous apprendrez. Votre première expérience sera la suivante :
tâchez de garder votre esprit libre une ou deux minutes et ne pensez-plus aux choses
habituelles du quotidien. Vous dites : « J’ai cessé de penser, je ne pense à rien », mais
votre esprit est encore traversé par votre grand-mère, vos enfants, les poules, les vaches,
les arbres, les pierres, et vous pensez que vous êtes libres ! Dans votre esprit règne un tel
chaos : la grand-mère, la mère, les enfants, tous y sont sans exception. Dites-vous enfin :
« Je veux être libre, aujourd’hui je penserai au Seigneur, le grand amour de la vie ; tous les
autres, allez vous occuper dehors dans le jardin et laissez-moi libre, car j’ai un travail très
important ». Essayez cela une première fois, juste deux petites minutes. « Mais les
enfants vont débarquer, se chamailler, pleurer. – Qu’ils se chamaillent et qu’ils pleurent,
oubliez-les pendant deux minutes pour consacrer ce petit laps de temps au seigneur de
l’amour. Voici l’art le plus élémentaire. – Mais, direz-vous, c’est une chose très facile. –
Ce n’est peut-être pas si facile ! » Ensuite, expérimentez la même chose sur cinq minutes,
puis sur dix minutes…

            C’est pourquoi le Christ vous demande d’abord de chasser de votre cœur les
bœufs, les poules, les chevaux, les loups et les renards qui ont sali votre sanctuaire.
Savez-vous qui sont ces loups et ces renards ? Il y a en vous des loups et des renards, je
les vois avec de longues queues, un pelage roux, de grandes griffes et de grands crocs.
Votre haine, c’est un loup ; votre hypocrisie, c’est un renard. Pourquoi garder ce renard,
quel bénéfice en tirez-vous ? Aucun. Chassez les dehors et mettez de l’ordre en vous. Et
alors, vous appellerez votre prêtre intérieur : « Viens, serviteur du Dieu vivant, mets ta
robe, prends ton encensoir pour célébrer Dieu. » Vous appellerez aussi l’évêque de votre
vie ; et qui est cet évêque ? Votre esprit. Vous appellerez les chanteurs ; qui sont-ils ? Vos
bonnes pensées et vos bons sentiments ; vous direz : « Venez chanter et servir Dieu dans
ce nouveau temple. » Et alors, le Christ viendra dans ce lieu de rassemblement, libre des
marchands, et il dira : « Que la Paix soit avec vous, il est venu le jour de votre résurrection,
aujourd’hui vous serez avec Moi au Paradis. » Savez-vous le sens profond des paroles de
ce brigand, crucifié à droite de Jésus : « Seigneur, accueille-moi dans ton Royaume ! »
C’était quelqu’un qui avait chassé toutes les bêtes avec son fouet, et c’est pourquoi Jésus
lui a dit : « Tu es quelqu’un qui viendra aujourd’hui avec moi au Paradis. » Chassez hors
de vous toutes les bêtes : les porcs, les renards, les loups. L’autre brigand, crucifié à la
gauche du Christ, lui disait : « Si tu es vraiment le Fils de Dieu, descends et libère-nous. »
Comment le libérer s’il n’a pas chassé de lui toutes les bêtes, s’il est toujours esclave de
son égoïsme ?

            Je pense que vous me comprenez : je vous parle de façon claire. J’aimerais


m’adresser à vous comme personne avant ne l’a fait. La première chose, c’est
d’apprendre à aimer le Seigneur et cette affection vous liera à Lui. Vous avez mille
opportunités de vous lier à Lui et de vivre heureux. En vous liant à Lui et en entrant dans
la vie éternelle, tout en vous se transformera et se mettra à sa juste place. Ainsi, tâchez
tout d’abord pendant deux minutes, puis cinq minutes, de chasser les pensées étrangères
hors de vous. Et une fois détaché du reste, vous pouvez méditer dans une profonde
contemplation sur ce problème grandiose de la raison de votre existence sur terre, de vos
inquiétudes, de l’absence de pensées ou sentiments nobles, de l’absence de volonté pour
résoudre telle ou telle question. Et le Christ vous répondra. Il répondra sous cette forme :
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Donc vous chasserez tout en dehors de vous pour
m’accueillir en vous, et lorsque vous reconnaîtrez comme Dieu, mon Père qui vit en moi,
qui m’a donné la vie éternelle, Il vous en fera également le don. »

            Nous devons accueillir le Christ en nous pour nous lier à Dieu. Et la chrétienté n’a
de sens que lorsque nous savons vaincre cette vie ordinaire pour acquérir celle qui est
précieuse pour nous. Car elle apporte connaissance, puissance, noblesse des pensées et
des sentiments, et elle donne la force à l’esprit de tout surmonter. Faire cesser la peur de
la misère, c’est l’enseignement du Christ. Vous avez peur de la mort ; affrontez-la en
disant : « Nous la combattrons ! » Il se peut que vous finissiez en prison ; dites-vous : «
Nous combattrons celui qui est porteur de la mort par la puissance de celui qui vit en
nous, par le Dieu véritable et unique. » Le monde entier peut se dresser menaçant contre
vous, ne soyez pas craintifs. Le craintif ne peut devenir citoyen du Royaume divin.
Maintenant, vous combattez dans le monde et, en allant au Ciel, on vous donnera une
médaille, ce sera une croix vivante. Vous reviendrez et le Christ vous dira : « Viens, mon
serviteur accompli qui as lutté sur le champ de bataille. »

            L’homme a souffert pendant des milliers d’années, mais il ne souffrait pas pour
l’humanité, pour la justice ; il ne souffrait alors que pour lui-même, ses bœufs, ses
chevaux, etc. Le temps est venu de souffrir pour le Christ ; dans cette souffrance vous
trouverez la vraie vie. C’est pourquoi l’apôtre Paul dit : « Si nous nous identifions à Jésus-
Christ dans ses souffrances, nous nous identifions à lui aussi dans sa Résurrection. »
Parce que Dieu nous ressuscitera de la même façon qu’il a ressuscité le Christ, si nous
vivons pour Lui. Laissons s’incarner en nous l’Esprit christique pour connaître le Dieu
véritable et acquérir la vie éternelle. Alors, nous irons travailler pour nos plus jeunes
frères et sœurs et nous leur apprendrons l’art de s’enrichir de cette vie divine.

Sofia, 4 octobre 1914

Traduit par Bojidar Borissov


Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis
 

1914 - 1944
1914_09_28 Un homme vaut tellement plus qu'une brebis!
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
Combien un homme ne vaut-il pas plus qu'une brebis

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Combien vaut mieux un homme qu’une brebis

 
https://fr.beinsaduno.net/

Or, combien vaut mieux un homme qu’une brebis !

Il est donc permis de faire du bien les jours du sabbat

(Matthieu 12, 12)

Nous devons remercier les pharisiens d’avoir incité le Christ à prononcer une si grande
vérité sur laquelle il aurait, sinon, gardé le silence. Les pharisiens, hommes à filtrer le
moucheron, mais à avaler le chameau, spécialistes pour souligner et exagérer les torts
des autres, ne comprennent pas que l’on puisse se permettre de ne pas respecter le
sabbat. Selon eux, la loi de Moïse exige de consacrer le samedi au repos et à l’inactivité.
Les judéens comprenaient le repos à leur manière comme les bulgares comprennent par
exemple le dimanche. Le bulgare va rentrer le bétail dans l’étable, laisser la charrue sous
la grange, s’endimancher, mettre son chapeau et se rendre à l’auberge du coin pour
s’écrier à l’entrée : Donnez-moi un demi-litre de vin rouge, c’est dimanche aujourd’hui,
nous devons travailler dur six jours, mais boire et nous amuser le septième. Les judéens
avaient la même conception du sabbat. Et le Christ les condamne en utilisant cette
métaphore : « Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'une brebis et qu'elle tombe dans une fosse le
jour du sabbat, ne la saisira pour l'en retirer ?» (Mt 12, 11) Non pas par amour pour la
brebis, mais pour préserver vos intérêts ! Or, s’il faut faire du bien à autrui, vous vous
opposez à ce que l’on guérisse sa main un samedi ! Le Christ ajoute encore : « Combien
vaut mieux un homme qu’une brebis », pour dire combien une créature douée de raison
est au-dessus d’une autre qui n’en a pas. Si, pour contenter votre estomac, vous cuisinez
quatre à cinq heures par jour, car il vous sollicite sans cesse : « Nourrissons-le, ne le
tourmentons pas », pourquoi alors, s’agissant de la créature raisonnable, de l’homme, de
l’élévation de sa pensée, de son cœur, vous dites : « Le jour du sabbat cela ne se peut
pas, il faut attendre » ? Le Christ pose deux analogies lorsqu’il dit : « Comme vous prenez
soin de votre brebis, je prends aussi soin des créatures douées de raison en vertu de la
même loi ; comme vous saisissez et retirez votre brebis de la fosse, je suis également
venu pour libérer ces créatures raisonnables et les sortir de la fosse. »

Cet homme-là avait la main sèche. Savez-vous ce que cela symbolise ? C’est sa volonté
qui était paralysée, desséchée et le Christ dit : « Je veux rétablir sa volonté, lui permettre
d’agir librement, selon sa pensée, son sentiment car il est envoyé sur terre pour travailler.
Que ce soit un lundi, un mardi, un mercredi ou un samedi, j’accomplirai ma mission. » Ce
travail n’enfreint pas la loi divine et peut être fait par chacun, car le repos est destiné au
corps, mais pas à l’esprit. Sur terre seuls les oisifs se reposent, et ils se reposent tous les
jours, alors que les travailleurs se disent : « Lorsque le Christ reviendra parmi nous, alors
nous nous reposerons. » C’est ainsi que le vrai chrétien doit concevoir le sens du travail.

Il y a des lois que nous devons comprendre ; et non seulement les comprendre, mais
aussi les appliquer dans la vie. Tout enseignement, toute religion qui n’est pas appliquée
reste stérile. Il ne suffit pas à une plante de germer, pousser, se développer, fleurir et
former des fruits, il faut encore que ces fruits mûrissent ; c’est seulement lorsque le fruit
est mûr que l’objectif de la plante est atteint. Par conséquent, selon cette même loi,
l’homme peut naître, croître, se développer et former un fruit, mais si ce fruit ne mûrit pas,
sa vie reste inféconde. Le Christ a dénoué la main de l’homme, a rétabli sa volonté.

Si vous lisez ce chapitre, plus loin vous remarquerez que l’on a amené auprès de Jésus
un homme aveugle et muet, possédé par un démon, et qu’il l’a également guéri. Ces
choses sont liées. Qui sont ce possédé, cet aveugle et ce muet ? Vous pouvez rétorquer
qu’il s’agit d’anciens récits du temps du Christ, mais ils restent encore d’actualité. Je vous
donnerai un exemple pour vous préciser le sens que le Christ a mis dans ces paroles. Il y
a un récit sur le roi Salomon qui raconte comment il a fait appel à un prince, esprit
vantard, pour l’aider à construire le temple. Mais ce prince, non content de lui apprendre
comment bâtir le temple a voulu s’emparer de son trône. Lorsque Salomon a compris ses
intentions, il a enfermé l’esprit dans une bouteille qu’il a jetée à la mer. Au bout de dix ans
d’enfermement, l’esprit a promis à quiconque ouvrirait la bouteille de lui offrir la plus belle
femme au monde ; mais personne ne lui a ouvert. Cent ans ont passé et il a fait une autre
promesse : en plus de la plus belle femme, il donnerait aussi les meilleurs enfants ; mais
toujours personne ne s’est manifesté. Cent, deux cents, trois cents ans passent, suivis
d’une nouvelle promesse : celui qui le délivrera aura non seulement la plus belle femme et
les meilleurs enfants, mais il deviendra aussi le plus grand érudit ; mais pour cette
récompense non plus, personne ne s’est manifesté. Il fait une dernière promesse : si
quelqu’un le délivre, en plus de ce qu’il a énuméré plus tôt, il le fera roi de la terre ; mais là
encore personne ne vient. Cinq cents ans après, il finit par jurer : « Celui qui me délivrera
désormais, je le tuerai. » Quelque temps après, un pêcheur jette son filet, attrape la
bouteille et la remonte. Pensant qu’il a trouvé un grand trésor, il se dépêche de l’ouvrir et
au milieu d’une fumée noire, il aperçoit la figure du prince qui lui dit : « J’ai promis de tuer
celui qui me délivrerait ; j’avais d’abord promis des choses merveilleuses, mais personne
n’est venu ! Que veux-tu, tel est ton destin. » Le pêcheur a songé : « Quelle idée d’avoir
ouvert cette bouteille ! » Mais il s’est adressé aussitôt au prince : « Je ne crois pas que tu
aies pu sortir de cette bouteille : prouve-moi que tu étais bien dedans et ensuite, tu peux
me tuer ! – J’étais là-dedans ! –Tu n’y étais pas ! – J’étais là-dedans ! – Tu n’y étais pas !
– J’y étais ! – Prouve-le ! » L’esprit s’est glissé de nouveau dans la bouteille et lorsqu’il est
entré complètement, le pêcheur a tout de suite fermé la bouteille en disant : « Maintenant,
si tu reviens à tes premières promesses, je te libérerai. »

La vie est ainsi : vous venez dans ce monde, c’est une mer, vous jetez votre filet, vous
attrapez du poisson et vous gagnez. Lorsque les conditions pour attraper du poisson
sont favorables, vous n’êtes pas là pour en profiter ; mais lorsque des souffrances, des
afflictions surviennent, c’est alors que vous jetez votre filet pour remonter la bouteille
avec le mauvais esprit. Dans ce conte, vous noterez une opposition : il montre que
chaque vie a ses conditions favorables et défavorables. Nous devons comprendre les lois
pour utiliser les conditions bénéfiques. Si nous nous retrouvons comme le pêcheur dans
des circonstances défavorables, nous récolterons la mort.

Mais revenons aux paroles que le Christ a prononcées lorsqu’on a amené auprès de lui un
aveugle et muet, possédé par un démon. Le possédé, l’aveugle, le muet sont en vous. Ici,
vous êtes tous semblables à des anges, étant donné que vous êtes beaux et pieux, mais
si un démon rentre en vous, le jour même surgissent des pleurs et des grincements de
dents. L’époux, les enfants se sauvent : la mère est possédée ! Vous, les êtres doués de
raison, vous devez étendre la main pour guérir le possédé en lui disant : « Que la paix soit
avec toi. » Comme un seul mot du Christ a suffi pour sortir le démon de l’homme, un seul
mot de vous suffirait pour guérir ce malade. Lorsque vous nourrissez vos chevaux dans
l’écurie et qu’ils s’agitent dangereusement sans faire attention qu’aux alentours il y a des
enfants, que devez-vous faire ? Dire « Halte ! » et leur tirer sur la bride. La bride, c’est une
loi, toute créature non raisonnable doit en avoir une. La créature douée de raison a le
verbe pour s’exprimer. Par conséquent vous devez guérir en vous cet esprit
déraisonnable. Cette brebis a été atteinte de tournis, elle divague : il faut la guérir, elle est
aveugle. Les gens rétorquent : « Mais nous ne sommes pas aveugles ! » Je le crois, vous
ne l’êtes pas, mais beaucoup le sont. Une femme à qui on a demandé pourquoi elle ne
sait pas lire, a répondu : « Je suis aveugle, mon fils, je suis aveugle ! » Ne pouvez-vous
pas ouvrir les yeux de cette femme ? Ouvrez-les. Les professeurs sont ceux qui ouvrent
les yeux des aveugles, ils sont faiseurs de miracles. Envoyez votre fils chez eux et, dix ou
quinze ans après, il reviendra les yeux ouverts. Le sourd également doit avoir les oreilles
qui s’ouvrent pour entendre et comprendre. Pour l’homme, cela est facile car il est doué
de discernement. C’est pourquoi le Christ dit : « Combien vaut mieux un homme qu’une
brebis ! »

En quoi consiste l’existence de la brebis ? Paître pour se couvrir de laine, donner du lait et
bêler de temps à autre en face de vous. Vous vous demanderez ce qu’il y a de sensé dans
ce bêlement. Certains de nos contemporains sont comme les brebis, ils bêlent
constamment : le frère se plaint du frère, les serviteurs se plaignent des maîtres et les
maîtres des serviteurs ; trois cent soixante-cinq jours dans l’année ils entonnent la même
chanson. Une telle vie n’est-elle pas un bêlement constant ? Le Christ dit : « Combien vaut
mieux un homme qu’une brebis », car l’homme peut raisonner ; sa main doit être libérée,
le démon en lui doit être guéri, sa cécité doit disparaître et son ouïe se rétablir ; c’est le
sens des paroles du Christ. Il dit aux pharisiens : « Vous ne comprenez pas la loi divine
essentielle et je sais pourquoi : vous préférez des hommes avec des mains liées, parce
que c’est dans votre intérêt. Vous dites pour l’aveugle : « Il vaut mieux qu’il soit aveugle
pour ne pas voir nos crimes » ; pour le sourd : « C’est notre intérêt qu’il soit ignorant. » Et
si certains n’aiment pas l’éducation, c’est pour des raisons pratiques. Mais le Christ
affirme le contraire. Il dit que les invalides doivent être secourus, les possédés, les
aveugles, les muets doivent être guéris. Il veut des hommes raisonnables qui
comprennent et agissent selon la volonté divine.

Le mot bulgare ᴍъж (homme) a une signification profonde ; il tire son origine du mot
sanscrit manas qui désigne une créature qui raisonne ; c’est pour cela que l’on dit : « Sois
un homme », c’est-à-dire un être qui pense, qui discerne et qui a la force morale de faire
ce qui est bien ; voilà ce que c’est que d’être humain. Soyez assurés que l’homme ne peut
pas avoir de volonté s’il ne fait pas le bien, c’est une loi. Certains disent : « J’ai de la
volonté. » Si je lâche une roue en haut de Vitocha[1], elle dévalera la pente, mais elle ne
pourra pas monter vers le sommet ; du sommet de la montagne une rivière descend avec
grand fracas vers la plaine, mais elle ne peut pas se diriger vers le haut. De la même
manière les gens dévalent la pente et se dirigent vers le bas. Seul quelqu’un qui peut
monter sur la montagne a de la volonté car il peut vaincre et s’affranchir de certains
obstacles et résistances. Et le Christ s’adresse aux judéens pour leur dire : « Vous ne
devez pas être des brebis, des créatures qui ne savent que dévaler la pente vers le bas,
comme les rivières et les rochers, mais vous devez être des humains qui s’élèvent vers
Dieu et ainsi accomplir Sa volonté. » C’est cela qu’il souhaitait leur dire. Ils le
comprenaient. Dans la vie d’aujourd’hui les humains descendent constamment, ils
dévalent la pente montagneuse et se demandent pourquoi ils sont malheureux. Tous
ceux qui descendent vers le bas sont malheureux ; heureux celui qui commence à
remonter. Tant que l’on ne se met pas à penser et raisonner, on est malheureux ; mais dès
qu’on commence à penser et raisonner, on devient heureux et les choses jusque-là
impossibles à obtenir dans sa vie deviennent réalisables.

La pensée cachée que le Christ met dans ces paroles est pour nous d’une importance
capitale. Lorsque Dieu dit dans le chapitre 1 de la Genèse qu’Il a créé l’homme à son
image et selon sa ressemblance, Il a voulu que l’homme agisse et pense, comme Lui-
même pense et crée, qu’il ait de la volonté ; et agir selon sa ressemblance signifie faire la
différence entre le bien et le mal, et créer de l’harmonie. Penser et agir est un principe
divin que le Seigneur a mis en nous. Et celui qui ne pense ni n’agit comme Dieu le lui
ordonne, n’a pas d’image divine en lui, c’est une brebis. Nous ne disons pas que la brebis
est mauvaise, mais que sa mission est de paître et de fournir du lait et de la laine, tandis
que la mission de l’homme est toute autre : il est créé pour soumettre toutes les
créatures, réguler l’atmosphère, réguler tous les autres éléments, dominer la terre. Il doit
devenir un bon gestionnaire, et il le sera uniquement s’il comprend ce que Dieu a mis en
lui.

Maintenant, on demande fréquemment : « Es-tu chrétien ? – Qu’est-ce que tu entends par


cette question ? – Crois-tu en Jésus-Christ ? – Je crois que le Christ est venu. Je le crois
comme je crois que le tsar russe est venu autrefois en Bulgarie. – Et alors ? – Croyez-
vous que votre enfant a bien été à l’école aujourd’hui ? – Je le crois. » Mais cette
croyance doit aller un peu plus loin : je demanderai à l’écolier : « As-tu bien écouté ce que
le maître a dit aujourd’hui ? – Non. » Je lui dirai : « Moi, j’ai écouté sa leçon et je sais plus
de choses que toi. » Et alors vous direz : « Tu as compris l’idée. »

Les gens disent : « Nous croyons que le Christ est venu sauver le monde. – D’accord,
c’est ce que vous prêchez depuis deux mille ans, mais comment fera-t-il pour le sauver ?
– Il a fait couler son sang pour racheter les hommes. » Bon, alors, que fait un agriculteur
bulgare après avoir acheté une paire de bœufs au marché ? Il les attèle, prend la charrue
et l’aiguillon et se rend dans les champs. Tu crois en Jésus-Christ, mais si tu demeures
une brebis et ne te mets pas au travail, est-ce que tu sers le Christ ? Tu crois qu’Il est
venu, très bien, mais est-ce que tu l’écoutes ? Non ! Je te conseille d’aller écouter le Christ
lorsqu’il parle dans son école, comprendre son enseignement et l’appliquer dans ta vie.
Je ne veux pas du tout que les hommes se débarrassent de ce qu’ils ont déjà. La
difficulté que vous avez maintenant, c’est que vous êtes encore en maternelle ; durant
trente-quarante ans vous n’apprenez que l’abécédaire : il est très abîmé ! Laissez vos
abécédaires, prenez vos livres ! Je comprends quelqu’un qui s’attarde sur l’abécédaire un,
deux, trois ans, mais épeler pendant cent ans le contenu d’un abécédaire, je ne le
comprends pas. « Les manuels ! dit le Christ, c’est le tour des manuels maintenant ! » Et à
ceux qui ont fini les manuels il dit : « Laissez de côté les manuels, prenez la grammaire,
l’arithmétique, la physique, la chimie, la loi divine et allez de l’avant, assez de bêlements !
– Crois-tu que le Christ est venu ? – On attend de vous bien plus : écoutez ce que dit le
Christ et apprenez ce qu’il a apporté. » C’est alors seulement que vous comprendrez le
sens profond de cette vie.

Et si vous avez la capacité de penser, d’agir et de créer, vous êtes dotés de privilèges,
vous avez des richesses, des gisements que vous devez exploiter : votre intellect et votre
volonté. Je vous demande si vous avez travaillé sur votre intellect et votre volonté, ou si
vous avez juste bêlé sur votre abécédaire ? Si le Christ qui vient fait une révision
complète de vos maisons, il vérifiera de quoi vous vous êtes occupés. Je n’entends pas
les maisons ordinaires que vous avez construites, mais celles où vous habitez à présent
et avec lesquelles vous êtes ici. Le Christ verra si dans ces cellules, ces pièces habite une
pensée, une action humaine censée, ou si l’on y trouve au contraire des déjections de
mouton. Même ce type d’engrais est au fond bénéfique, mais c’est honteux que
quelqu’un, envoyé par son père à l’école avec toutes les conditions pour devenir un être
raisonnable, reste à bêler au-dehors. Et lorsque les anges viennent inspecter, que
rapportent-ils de retour au Ciel ? : « En bas, ils ne font encore que bêler. » Ce bêlement, un
jour ou l’autre deviendra parole !

Maintenant, le Christ qui veut rendre cette brebis intelligente, car les conditions sont
réunies, pose ces deux règles côte à côte : il ordonne que la laine de la brebis soit filée et
qu’on en fabrique un tissu. Tout le monde peut tondre une brebis, mais encore faut-il
travailler la laine. Et même la laine, si elle n’est pas tondue à temps, s’abîmera et tombera
comme les feuilles d’un arbre. Il faut récupérer la laine, la travailler et en faire un tissu :
nos désirs et nos pensées doivent s’incarner en actions, et alors les gens nus pourront se
vêtir. À quel moment exact l’homme s’est-il dénudé au Paradis? Lorsqu’il s’est abruti,
devenant une brebis qui bêle, lorsque sa main a séché, lorsque sa femme a succombé à
la tentation et a abandonné son existence chaste, séduite par l’éclat extérieur des objets,
et que lui-même a suivi cet exemple pour s’adonner à une vie dissolue. Ils se sont abêtis
et ont perdu la vue, le discernement. Le Christ dit à présent : « Je suis venu sur terre,
précisément pour cet homme créé à l’image de Dieu et selon sa ressemblance, pour lui
délier les mains, pour qu’il puisse se conformer à la loi divine. » Vous qui avez jusqu’à
présent nourri les porcs dans ce monde, qu’attendez-vous encore ? Le fameux chant : «
Seigneur, console l’âme de ton serviteur » ? Que le Seigneur vous console au milieu des
porcs ? Non ! Prenez votre bâton, votre sac et partez vers la maison familiale, vers l’école
que le Seigneur a préparée pour vous. Le Christ vous conseille de laisser de côté
l’abécédaire et de prendre la grammaire ; c’est une science utile qui nous apprend à parler
et lire correctement et à orthographier tous les mots du langage.

On exige de tous une pensée juste, un discernement juste, des sentiments justes et des
actes justes. C’est pour que notre vie soit belle et douce, sur la forme et sur le fond,
comme il a été dit il y a deux milles ans : « Soyez parfaits comme votre Père céleste est
parfait » (Mt 5, 48). C’est la devise de la nouvelle vie à laquelle nous devons aspirer. C’est
une loi divine et sur ce point nous sommes tenus à un plus grand effort. Et j’approuve les
milieux mondains sous un aspect : une dame qui s’apprête à sortir le soir, à un bal ou au
théâtre, regardez un peu les efforts qu’elle déploie pour s’habiller, scruter son visage, son
nez, ses mains, pour que tout soit irréprochable. Je la félicite pour cela, mais vous les
chrétiens, combien de fois vous êtes-vous arrêtés devant le miroir pour observer et
corriger votre caractère ? Vous dites : « Je ne peux pas me passer du miroir. » Oui, il vous
en faut un, prenez exemple sur cette dame. Je recommande le miroir, mais celui qui est
mental, affectif ; lorsque vous vous contemplez dedans et que tout est en ordre, à ce
moment-là seulement, présentez-vous au Seigneur. Ne pensez pas qu’Il vous recevra au
ciel comme vous êtes. Non. Les milieux mondains comprennent mieux cela, et d’ailleurs
le Christ dit : « Les fils de ce siècle sont plus intelligents. »[2]. Non seulement il ne faut
pas les juger, mais il faut les prendre pour modèle ; je recommande les mondains pour
tout, car ils donnent de parfaits exemples de discernement, d’énergie et d’élégance. Si
nous appliquions leur exemple dans le monde spirituel, nous serions bien plus hauts que
là où nous sommes maintenant. Vous dites : « Leurs affaires sont stupides, il ne nous
faut ni ceci, ni cela. – Que vous faut-il ? – Le Ciel ! » Mais le Ciel n’accepte pas les
imbéciles. Si vous ne pouvez pas bâtir une maison en pierre, comment pourriez-vous
bâtir un caractère qui demande bien plus d’efforts ? Vous n’avez même pas mille levas
pour construire une maison, mais vous voulez vous forger un caractère merveilleux. Et
lorsque le Seigneur vous enjoint de ne pas vous occuper des affaires mondaines, il veut
dire : « Si tu as déjà bâti une, deux, trois maisons, ça suffit, tu es devenu un spécialiste,
maintenant je te demande de construire ta maison affective ; et quand tu auras appris à
construire cette maison affective, bâtis ta maison de raison. » Cette même loi, par
analogie s’applique de bas en haut. C’est pourquoi le Christ dit : « Combien vaut mieux un
homme qui raisonne, qui développe son caractère, qu’une brebis qui ne fait que paître et
bêler. »

Le monde moderne ne fait que réclamer : « Du pain, du pain ! » Ce cri retentit partout. Et
aussi : « Des brebis car elles nous donnent la laine ! » Mais si la terre entière n’était
peuplée que de brebis, il n’y aurait aucune harmonie. Je veux dire, qu’en nous l’élément de
raison doit prendre le dessus, l’humain doit se substituer à l’animal. Partout on entend le
reproche : « Il se comporte comme un animal. » Ce n’est pas mal d’être un animal, mais il
existe des degrés supérieurs à la condition animale. C’est dans l’ordre des choses pour
une brebis d’être un animal, mais pas pour l’homme. Dans les Écritures il est dit une «
âme vivante » et un « esprit vivifiant »[3]. Qui veut instruire, anoblir, délivrer l’humanité et
ses disciples, est appelé à cette tâche par le Christ pour le seconder ; Il demande l’aide
des hommes intelligents, des êtres qui savent bâtir selon les lois de la science divine, des
êtres pour lesquels la réalisation du Royaume de Dieu est au premier plan. Ce sont ces
êtres qu’on réclame à présent, et qui ne sont pas tentés, ni éblouis par l’éclat extérieur
des choses. Je peux admettre que certains prêtres ne s’acquittent pas de leur mission
comme il se doit, mais je ne les juge pas : c’est leur compréhension qui les guide. Ma
tâche est de m’atteler à faire ce qui m’incombe. Si nous ne faisons que de les juger sans
bouger d’un iota tout en négligeant notre propre mission, quel est l’intérêt ? Aucun ! Ce
serait comme ce professeur qui veut punir ses élèves car il ne leur a pas donné son
cours.
 

Passons au stade de la vie raisonnable dont le but est l’amélioration de tous les peuples,
de toute l’humanité. Nous devons avoir en tête l’âme humaine, le foyer, la société, le
peuple, l’humanité. Le Christ englobe toutes ces catégories, tout cela constitue un
ensemble. Le foyer est plus large que l’individu, la société est plus large que le foyer, le
peuple encore plus grand que la société et l’humanité encore plus vaste que les peuples.
Voilà pourquoi nous nous efforçons d’aller des petites choses vers les grandes, c’est-à-
dire des manifestations animales vers la manifestation humaine. Le Christ qui vous
donne cette pensée : « Combien vaut mieux un homme qu'une brebis », considère que
l’homme est plus à même que la brebis de construire sa vie.

La première chose à entreprendre, à votre retour chez vous, c’est de commencer à


soigner le possédé ; deuxièmement, d’ouvrir les yeux de l’aveugle ; troisièmement, de
déboucher les oreilles du sourd ; quatrièmement, de délier la main de celui qui est
entravé, c’est-à-dire de mettre votre intellect en action. C’est une tâche très sérieuse ;
vous avez les règles, vous trouverez la solution. Bien sûr, cela peut prendre un jour, ou
deux, ou trois, mais si vous persévérez, vous la mènerez à bien. Ce sont les résultats qui
indiqueront comment il fallait procéder. Si c’est toujours le professeur qui résout le
problème de l’élève, ce dernier n’apprendra jamais à calculer. Le professeur donne un,
deux, trois, quatre, cinq problèmes et dit : « La prochaine fois vous me rendrez ces
problèmes avec leur solution. » Et le monde qui nous entoure est tout entier des
problèmes que le Seigneur nous soumet pour que nous les résolvions.

Dans le chapitre que j’ai lu, le Christ a posé beaucoup de problèmes. Je n’en ai détaillé
qu’un seul, les autres sont bien plus ardus, d’après la règle de trois. Je vous donne
seulement le problème avec les quatre opérations élémentaires : addition, soustraction,
multiplication, division. Si vous abordez la règle de trois, la tâche devient plus ardue, mais
vous pouvez la résoudre très bien avec les quatre opérations élémentaires. Certains
parmi vous diront : « Nous ne savons pas faire une addition. » Vous apprendrez : deux
pommes plus deux pommes font quatre. Vous ne savez pas avec qui vous assembler,
l’homme ne sait pas avec quelle femme s’unir. Ensuite vient la soustraction : l’homme se
marie avec une femme, puis elle ne lui plaît plus et il cherche à s’en séparer ; il ne sait pas
comment la soustraire. Ce n’est pas le moment de soustraire maintenant. Il lui vient
plusieurs enfants, il veut les chasser car ils ne sont pas intelligents ni capables ; c’est à
lui de leur apprendre. Quelle grande loi régit ces quatre opérations : savoir comment
additionner, soustraire et ainsi de suite ! C’est une science très vaste qui défie les
hommes depuis des millénaires. Nous n’avons assimilé que le côté mécanique du calcul.
Lorsque nous commencerons à nous unir aux saints, aux anges, à Dieu, c’est alors que
nous comprendrons la vraie addition. Un sou plus un sou font deux sous ; mais si dans
l’addition il y a un moins et un plus ? Quelqu’un dit : « Je peux additionner. – Comment ?
Avec un moins ou avec un plus ? – J’ai, dit-il, moins deux mille levas. – Combien de
temps te faut-il travailler pour les rembourser ? – J’ai plus deux mille levas. – Ah ! Dans
ce cas tu es riche, tu peux en disposer et faire du bien aux autres.

C’est le fondement des lois du Christ. Cette brebis, en l’additionnant, en la soustrayant,


elle vous fournira les éléments. N’importe quel berger auquel vous rendez visite vous
apprendra la loi essentielle de l’addition et de la soustraction : en faisant cailler le lait, il
additionne une part, puis enlève une autre. S’il sait écarter l’inutilisable, il aura des gains ;
s’il ne sait pas, il aura des pertes. Vous aussi, si vous savez faire cailler le lait, additionner,
soustraire, lorsque vous ferez vos comptes à la fin, vous direz : « Nous avons des gains. »
Si vous avez une perte, c’est la preuve que vous n’avez pas utilisé ce principe intelligent
du Christ, mais que vous êtes restés une brebis qui n’a fait que paître et bêler tout ce
temps.

La brebis, en voyant le loup, bat le sol du sabot pour lui signifier : « Va-t’en d’ici, ne vois-tu
pas que je suis en train de paître ? » Mais il se jette sur elle pour la manger. Voilà son
degré d’intelligence. Et vous, face au diable ne vous contentez pas de taper le sol du pied,
cela ne l’effraie pas ; il ne craint que les hommes avec un intellect, une volonté et les
mains déliées. C’est pourquoi le Christ est venu délier la main de l’homme et lui insuffler
la force d’affronter le loup, le diable. Les loups ont le droit d’aller partout, d’utiliser leurs
crocs, mais nous aussi nous avons le droit de leur opposer notre intellect et notre
volonté. Ils ont le droit de manger, mais nous avons le droit d’arracher leurs crocs ; ils ont
le droit d’user de leurs griffes, mais nous avons le droit de les limer. Arrachez les dents de
ce diable, arrachez ses griffes. Et si vous faites du diable une brebis et qu’il vous donne
de la laine et du lait, n’ayez crainte, demain vous pourrez peut être en faire un bœuf,
l’atteler et lui faire labourer la terre.

Le Christ dit, à propos d’une autre question posée, que l’esprit qui sort de l’homme est
très instable et que s’il revient en l’homme, celui-ci devient sept fois plus méchant
qu’avant. Tous ces hommes sans discernement deviennent aussi sept fois plus
méchants. Voilà pourquoi le Christ dit : « Je suis venu sauver l’homme de raison. » Non
pas les animaux, mais l’homme. Cet enseignement chrétien profond doit être mis en
pratique dans nos vies, pour que nous soyons un exemple par notre intellect, notre cœur,
et que notre demeure soit un jardin parfait : c’est la mission de notre vie. Commencez à y
travailler, et que chacun travaille sur son for intérieur.

Lorsque le bulgare accueille un ami, il lui fait visiter sa propriété et son ami se réjouit et le
complimente. Un jour le Seigneur viendra du ciel, que Lui ferez-vous visiter ? Le grenier à
foin, la grange sont en ruines, l’Église et l’école aussi ! S’Il trouve tout en ordre et bien
rangé, Il dira : « Voici un homme qui a travaillé intelligemment. » C’est cette pensée que le
Christ vous soumet ce matin : « Combien vaut mieux un homme qu’une brebis. »

Sofia, 11 octobre 1914

____________________________

[1] Vitocha – une montagne, près de Sofia

[2] C'est que les enfants de ce siècle sont plus avisés à l'égard de ceux de leur espèce
que les enfants de la lumière. (Luc 16 :8)

[3] Il en est ainsi pour la résurrection des morts : semé corruptible, on ressuscite
incorruptible ; semé méprisable, on ressuscite dans la gloire ; semé dans la faiblesse, on
ressuscite plein de force ; semé corps animal, on ressuscite corps spirituel. S'il y a un
corps animal, il y aussi un corps spirituel. C’est ainsi qu'il est écrit : Le premier homme
Adam fut un être animal (âme) doué de vie (vivante), le dernier Adam est un être spirituel
(esprit) donnant la vie (vivifiant). 46 Mais ce qui est premier, c'est l’être animal, ce n'est
pas l’être spirituel ; il vient ensuite. 47 Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre ; le
second homme, lui, vient du ciel. (1 Co 15, 42-47)

Traduit par Bojidar Borissov

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Le pharisien et le publicain

1914 - 1944
1914_10_05 Le pharisien et le publicain
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
Le pharisien et le publicain

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Pharisien et publicain

https://fr.beinsaduno.net/

Deux hommes montèrent

au temple pour prier ;

l'un était pharisien,

et l'autre publicain.

(Luc18:10)

Vous vous demandez peut être ce qu’il y a de singulier dans le fait que deux personnes,
l’une, un pharisien et l’autre, un publicain soient montées au temple. En réalité, il n’y a rien
d’étonnant pour ceux qui comprennent les choses. Tout a du sens pour ceux qui
comprennent, tout est illogique pour ceux qui ne comprennent pas.

            Je prendrai ces deux hommes, le pharisien et le publicain, comme sujets de ma


conférence d’aujourd’hui. Ils sont les dignes représentants d’une culture très ancienne.
Comparons leurs signes distinctifs pour vous éclairer sur leurs mœurs et leur caractère
spirituel.

            Le mot pharisien provient du terme judaïque параш (parach) qui signifie séparer.
Le mot arabe фарси (farsi) a aussi la même racine et indique ce qui est irréprochable
dans sa forme ; parler une langue farsi sous-entend la parler parfaitement bien. Le Christ
présente dans ce chapitre deux types d’hommes distincts. Si un peintre talentueux, bon
connaisseur de l’être humain, dessinait ces deux types avec leurs caractéristiques, ce
tableau mériterait d’être exposé dans chaque maison. Quels sont les traits les plus
frappants du pharisien d’une part et du publicain d’autre part ? Il ne suffit pas de dire « il
est pharisien » ou bien « il est publicain », mais il faut aussi connaître la morphologie de
leurs visages, de leurs mains, leur corpulence, la forme de leur crâne ; ensuite nous
devons enquêter sur leur for intérieur ; c’est le seul moyen d’élucider le sens du texte et
d’en tirer profit. Le Christ a été un grand peintre, il a donné deux traits distinctifs à ces
deux caractères, et je vous décrirai le pharisien et le publicain selon ses paroles. Mais
vous me direz : « Comment serez-vous capable de décrire quelqu’un uniquement à partir
de quelques mots recueillis sur lui ? » C’est une science, et elle peut être appliquée : des
érudits ont longtemps étudié l’anatomie comparée de façon si détaillée, qu’en leur
dévoilant une toute petite partie d’un animal préhistorique ils savent déduire sa taille, ses
os, remettre en place les muscles, les ligaments et reconstituer ainsi cette forme
disparue. En donnant une seule feuille à un expert en botanique, il saura vous décrire
l’arbre entier. Selon le même principe, je tâcherai de vous décrire le pharisien et le
publicain pour vous montrer qui ils sont. Mais vous rétorquerez : « Qu’est-ce qu’il y a de
commun entre ces deux personnes qui ont vécu il y a 2000 ans ? » Dans le monde, deux
types de personnes évoluent : les publicains et les pharisiens ; d’autres types en dérivent,
mais ils restent les modèles principaux. Vous pouvez correspondre à l’un ou à l’autre, que
vous soyez prêtre ou non, aristocrate ou pas, scientifique, philosophe, homme ou femme.
Ces deux caractères se rencontrent et se détachent dans la vie de tous les jours, et
restent les types distinctifs de l’histoire humaine. L’art du Christ consiste justement en ce
qu’Il a réussi à les décrire avec si peu de mots, mais tant de réalisme.

            L’aspect extérieur du pharisien est avenant au premier abord. C’est quelqu’un de


bienséant, robuste, svelte, de grande taille : 1m75 à 1m80, plus haut que la taille
moyenne. Mains et doigts allongés, le pouce oblong et symétrique – signe d’opinions
forgées – volontaire et intelligent ; l’index aussi grand que l’annulaire indique qu’il va au
bout de toute idée qui germe en lui. Son système digestif est en ordre, il est sobre et n’a
pas la faiblesse du glouton et du buveur, c’est un fin gourmet. Sa taille est élancée. Il a
déjà traversé en âge les quatre premières périodes et entame la cinquième, c’est-à-dire
qu’il a déjà 45 ans. Il a les épaules galbées, le visage allongé en forme de poire et un
système nerveux développé ; la mâchoire inférieure bien formée avec un menton fin et
pointu, signe d’une vive intelligence ; une bouche moyenne, les lèvres ni trop épaisses, ni
trop minces ; aux commissures relevées ; il a un sourire condescendant : « Les gens, c’est
une foule ! », mais ce mépris n’est jamais exprimé. Les yeux sont gris ; les sourcils en
forme d’arcs, légèrement inclinés comme les branches d’un vieil arbre ; un homme qui vit
longtemps et a une expérience de la vie. Le front beau, et saillant à sa base au-dessus du
nez : le signe d’un fort individualisme avec un discernement pragmatique et observateur.
Les tempes sont moyennement développées ; les oreilles normales et collées à la tête,
signe d’ordre sur le plan matériel. Les poils de la barbe, d’une nuance cuivrée sont
légèrement clairsemés, signe d’énergie et de persévérance. La tête, ronde, mesure 56 à
60 centimètres au-dessus des oreilles ; le sommet de la tête très développé est un indice
de sang-froid, de respect de soi, de fierté, d’exigence et de vanité. Il a certes un sentiment
religieux, mais unilatéral : la miséricorde n’est pratiquée qu’envers soi et ses proches. Le
visage est blanc, pâle, avec un nez de type gréco-romain. C’est un individu avec un goût
esthétique indéniable, mais sans poésie ni penchant envers la Nature, envers un idéal. Un
individu avec une foi inébranlable, mais uniquement dans son propre raisonnement ; avec
un grand espoir, mais uniquement dans sa propre force. Il a une religion, mais elle ne
vénère et ne reconnait que lui-même. Si nous entrons dans son temple, nous verrons non
pas l’image de Jésus Christ à la première place, mais son propre portrait ; non pas la
Vierge Marie, Jean Baptiste et les autres saints, mais ses propres aïeux qu’il glorifie et
encense dans ses prières : « Qu’elle est grande et glorieuse notre famille. » C’est un
individu intelligent, connaisseur de la Kabale juive et des principes de la civilisation de
cette époque. De nos jours, il serait un écrivain émérite, un philosophe, un peintre, un
homme d’état ou un guide religieux.

           Pourquoi le Christ met-il en lumière ce type d’homme, qu’y a-t-il de mauvais dans
sa prière ? Le pharisien cultive une philosophie rétrograde ; c’est un homme qui vit dans
le passé et auquel échappe le présent et le futur ; un homme qui tombe amoureux de sa
propre image et ne voit qu’elle, où qu’il aille. C’est extraordinaire de voir quelqu’un qui est
épris de sa propre image ! J’ai observé un jour un écrivain bulgare : il était assis en
évidence, une cigarette à la main devant un miroir ; il se retournait et se regardait dans le
miroir comme s’il se disait : « Je suis beau, je fais forte impression » ; puis il continuait de
fumer et de poser devant le miroir. Si un jour le miroir se brise, son bonheur serait
également brisé. Le pharisien ressemble à ce personnage, épris de lui-même. Et voyez
comme sont révélateurs les mots avec lesquels il s’adresse au Seigneur : « Mon Dieu, je
Te remercie de ne pas être comme les autres, mais bien plus qu’eux ! »[1] Et c’est
justement ici que sa philosophie est erronée, car Dieu a créé tous les humains. « Je ne
suis pas comme les autres ! » Mais tu es quoi alors ? Tu n’es pas un ange : tu es fait du
même mélange et le même sang coule dans tes veines. Il cherche à se mentir à lui-même
et au Seigneur, et c’est son premier mensonge. Et le Seigneur lui répond : « Tu ne dis pas
la vérité. » L’affirmation du pharisien est négative : il ne se compare pas à ceux qui sont
plus haut placés que lui, les anges, mais aux criminels, aux moins bien placés, pour se
dire qu’il n’est pas comme eux. Mettons que je me compare aux animaux en disant : « Je
te remercie, Seigneur, de ne pas être comme ces bœufs, ces ânes, ces chiens, ces
lézards, ces serpents. » Comment peut-on se comparer à eux ! Voici un défaut qui
caractérise tous les humains.

            Il y avait dans le passé une mode chez les lycéens et les étudiants qui consistait,
lorsqu’ils étudiaient leurs biographies, à s’approprier les traits négatifs des grands
écrivains à défaut de prétendre à leurs vertus, comme Shakespeare par exemple : « Tiens,
est-ce que je lui ressemble sur ce trait-là ? » Et s’ils se découvrent identiques, ils disent : «
Moi aussi je suis génial comme Shakespeare. » En analysant le caractère de Schiller, ils
cherchent s’ils n’ont pas un de ses cotés excentriques ; et s’ils le trouvent en eux ils
s’exclament : « Moi aussi je suis comme Schiller. » Et de la sorte, passant en revue
beaucoup de grands écrivains, ils se disent : « Nous sommes de grands hommes ! » Oui,
grands, mais dans un sens négatif : avec « moins un sou » en capital. Je préfère ceux qui
ont « zéro sou », car ils n’ont rien, mais au moins ils n’ont pas à rendre quelque chose. Le
pharisien aussi se compare en disant : « Je Te remercie, Seigneur, de ne pas être pillard
comme l’autre. » Le Seigneur lui répond : « Si je t’avais mis à sa place, que serais-tu ? »
Autrefois un ange, en regardant depuis le Ciel comment un homme péchait, s’est tourné
vers le Seigneur pour Lui dire : « Comment supportes-Tu cette créature ? À ta place, je
nettoierais la terre de sa présence. » Le Seigneur a envoyé cet ange s’incarner sur terre,
dans la même situation, et ce dernier a commis deux fois plus de péchés que l’homme
qu’il avait condamné. C’est pourquoi l’homme ne devrait pas juger les autres et leurs
actes, car il n’aurait pas mieux agi à leur place.

            Plusieurs personnes sont venues me voir en me disant : « Nous ne sommes pas


de mauvais bougres, nous sommes des gens bien éduqués parce que nous descendons
d’une famille de notables. » Je ne mets pas en doute vos propos, je crois profondément
ce que vous dites : nous sommes tous d’une famille de notables, je le pense aussi, mais
vos aïeux comme les miens n’ont pas été aussi nobles que nous voulons bien le croire ;
plusieurs parmi eux ont été des vauriens, des criminels, des malfrats et des vagabonds ;
le « diplôme » que le Seigneur leur a délivré, nous le portons sur nous. Les choses
peuvent avoir un certain aspect d’un point de vue extérieur, mais sans aucune cohérence
avec le contenu. Que nos ancêtres n’aient pas été aussi irréprochables que nous le
supposons, cela se voit aux mauvais penchants que nous avons hérités d’eux et que
nous manifestons au moins deux fois par jour. Si tes grands-parents, ton père, ta mère
avaient été purs et bons comme des anges, d’où viennent alors ces manifestations
négatives dans ta vie ? Si dans un liquide vous mettez un peu de poison, il sera décelé et
découvert ; on verra que le bon est mélangé à quelque chose de mauvais.

            Aussi, les gens qui prônent la philosophie de vie du pharisien peuvent-ils être
appelés conservateurs, du parti conservateur : des gens qui ont une haute opinion d’eux-
mêmes. Ce n’est pas mauvais d’avoir une haute opinion de soi, mais à condition qu’elle
soit juste et sans mélange. L’azote est le plus grand conservateur et régulateur dans la
nature : il empêche toute combustion et étouffe toute vie. L’azote est l’élément le plus
ancien et le plus équilibré, mais si la nature ne disposait que de lui, tout serait réduit à
néant. Alors même que le monde organique lui doit beaucoup…

            Le pharisien ne s’adresse pas à Dieu pour demander de l’aide afin de rectifier


certains défauts de son caractère ; il remercie uniquement de ne pas être médisant,
pilleur, assassin, adultère. Justement, en tant que philosophe et homme de lettres, il
devrait analyser les causes qui engendrent la médisance, les pillages, les assassinats,
l’adultère. L’enseignement du Christ nous demande de ne pas juger les personnes
placées plus bas que nous, mais de tirer la leçon de leur situation et de corriger en nous
ce que nous avons de commun avec eux. En effet, celui qui a édicté les grandes lois de la
vie dit : « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés. » Celui qui a compris le sens profond de
ces paroles a assimilé la grande loi de la plénitude humaine.

            Les zoologues étudient les animaux et produisent des analyses très précieuses,
mais personne encore n’a été capable d’examiner les raisons profondes de la nature
animale : pourquoi certains ont des cornes et d’autres non ; pourquoi certains rampent et
d’autres sont tétrapodes ; pourquoi certains sont carnivores et d’autres herbivores ;
pourquoi ils sont tous privés de l’intelligence humaine. Il y a des raisons profondes et
fondamentales à cela, et rien n’est arbitraire contrairement à ce qu’on peut penser. Quand
les humains comprendront ces raisons, ils bâtiront cette philosophie éclairée sur laquelle
reposera la nouvelle société : ce sera l’aube d’une nouvelle civilisation. Toute notre
civilisation contemporaine repose sur le point de vue du pharisien ; c’est une civilisation
pharisienne. Elle est née dans le passé lointain en Égypte, en Indes, à Babylone, en Chine,
en Perse, en Judée, en Grèce, à Rome : elle distingue les humains selon leur morphologie,
leur apparence, leur étiquette. Elle règne aujourd’hui aussi en Europe, drapée d’un beau
manteau chrétien. Je ne dis pas que ses bases sont mauvaises, mais que la forme doit
toujours avoir une certaine consistance ; sinon elle n’est qu’une coquille vide, habitée
uniquement par des parasites. On dit : « Il a de très beaux yeux. – Et alors ? – Ils sont très
beaux. – En quoi consiste leur beauté ? – Ils scintillent, ils sont fascinants. – En quoi
fascinent-ils ? » Le nez d’un tel serait beau, esthétique, mais en quoi consiste sa beauté ?
Sa bouche serait belle, bien dessinée, mais de quelle manière ? Il y a un ressenti pour
certaines choses que nous avons du mal à exprimer : en effet, dans les yeux noirs ou
bleus, ou gris, ou verts ou marrons, sont cachées des forces. Le regard des yeux noirs
déclenche une certaine sorte de pensée ; le regard des yeux marrons, une certaine
humeur, etc. Les yeux bleus sont tièdes, comme un ciel clair, mais froid : ces gens ne
sont pas pour la terre ; ils ont la foi, mais ils se sont incarnés prématurément. Ce sont
peut-être ceux qui vont commencer à s’incarner à partir de maintenant. Moi, je parle des
yeux bleus qui sont l’image du Ciel. La légende dit que le Christ avait ces yeux-là. On dit
de quelqu’un : « Sa bouche est belle comme une rose. » Qu’est-ce que la bouche ? Elle
représente le cœur de l’homme et indique si l’homme est doux ou dur, et jusqu’où il est
sincère et énergique. Ceux qui sont dotés d’un bon appétit ont les lèvres plus épaisses ;
c’est une loi physiologique : il y a un plus fort influx sanguin, ce qui les rend plus épaisses
et rouges. Lorsqu’ils goûtent, ils disent : « Ah ! C’est savoureux », et un sourire délicat, à
peine perceptible anime leur visage, signe que leur âme est sensible à cette disposition.
Si nous prenons un homme avec un beau nez, c’est l’expression de l’intelligence et du
discernement humain ; la forme du nez, droite ou crochue, son type, grec ou romain,
recèlent un sens très profond. Si nous examinons de près un visage humain, nous
constaterons le manque de symétrie, les sourcils ne sont pas identiques, et cette
asymétrie est signe de déséquilibre. Quand, vous aussi, vous tirerez une ligne droite, vous
verrez si votre nez est à sa place. Le nez est un baromètre, un thermomètre de l’état de
votre discernement. Lorsqu’un conducteur conduit un engin, un appareil l’aide à mesurer
la pression de la machine à vapeur, ce qui lui permet d’ajouter du charbon pour
augmenter la pression ou la réduire si elle est trop forte. Vous êtes-vous déjà donné la
peine un jour d’examiner l’état de votre machine à vapeur : votre cœur ? Pour cela le
Seigneur vous a donné le nez. Devant un miroir, posez la question à votre raison et elle
vous donnera l’état de votre cœur. Examinez vos yeux pour connaître l’état de votre âme.
Les yeux sont les seuls qui ne savent pas mentir ou dissimuler. Aussi, pour mentir, un
homme masque-t-il ses yeux ou se met-il à cligner des yeux. L’enfant sent que sa mère
verra dans son regard s’il lui ment, et il se cache les yeux avec la main.

            Lorsque le pharisien priait, le Christ le regardait et lui disait : « Ton âme est
troublée, tes ancêtres n’ont pas eu une vie exemplaire comme tu te l’imagines. Tu penses
que tu es supérieur aux autres, mais tu étais comme eux dans le passé et même
maintenant. » Quelle que soit notre interprétation de ces faits, que ce soit par la
réincarnation, prônée par les philosophies hindous ou par la transmigration des sages
d’Égypte ou par l’émanation et le perfectionnement de l’Esprit des occultistes et
kabbalistes, ou par l’enseignement moderne basé sur l’hérédité, cela revient au même.
Ces enseignements et théories ne sont que des moyens de rendre lisibles les
phénomènes de la vie humaine. Mais le principe fondateur de toutes choses reste
toujours le même, quelle que soit la façon d’interpréter ses manifestations, c’est la
grande loi des causes et des conséquences, des actes et des rétributions qui ne ment
jamais, mais proclame toujours la vérité absolue : si tu es bon, il est écrit dans le Livre de
la vie que tu es bon ; si tu es mauvais, il est écrit que tu es mauvais ; si tu dis la vérité,
dans le Livre de la vie il est écrit que tu dis la vérité, si tu mens, il est écrit que tu mens ; si
tu aides tes proches, si tu te sacrifies pour ton peuple et que tu travailles pour le bien de
l’humanité et que tu es serviteur du Dieu d’Amour, c’est ce qui est écrit dans le Livre de la
vie ; si tu violentes tes proches, si tu trahis ton peuple, si tu freines l’évolution de
l’humanité et que tu trompes Dieu, c’est cela qui est écrit dans ce Livre. Cette loi inscrit
sans pitié les actes de l’homme : sur le front, le nez, la bouche, le visage, la tête, les
mains, les doigts et toutes les autres parties du corps, chaque os est un témoin en notre
faveur ou en notre défaveur.

            Nous lisons tous les jours cette histoire de la vie humaine. Ses pages retracent la
vie de tous nos ancêtres : certains y sont décrits comme des criminels abjects, voleurs et
brigands. En les feuilletant et en suivant la filiation d’Abraham, Isaac, Jacob, David,
Salomon etc., nous trouvons leurs actes soigneusement retranscrits. À propos
d’Abraham, nous lisons qu’il a été un homme juste, très intelligent, avec un cœur
généreux, une grande foi, un esprit élevé, initié à la sagesse des commandements divins
pour l’avenir grandiose de l’humanité. À propos de Jacob, nous lisons qu’il a d’abord été
quelqu’un de fourbe, de rusé et d’égoïste qui a réussi, par la ruse, à déposséder son frère
du droit d’aînesse, avant de changer en bien vers sa trente troisième année, après avoir
servi son oncle Laban et ses deux filles durant quatorze ans. À propos de David, nous
lisons qu’il était quelqu’un de courageux, décidé, doté d’une intelligence poétique et
naturelle, mais avec un fort penchant pour les belles femmes ; ses épreuves
commencent lorsqu’il utilise la ruse pour s’approprier la femme d’Urie. Le courageux
prophète Nathan n’a pas hésité à dénoncer cet acte publiquement et lui en montrer les
conséquences néfastes, inscrites par la loi, dans le Livre, pour sa descendance à venir. Il
est dit pour Salomon qu’il avait une intelligence philosophique avec un cœur bienveillant,
mais dépravé à cause de sentiments excessifs, d’une grande vanité et d’une volonté
faible ; c’était un épicurien sans égal en matière de boisson et de femmes. Le Christ sait
comment ses ancêtres ont vécu et lorsqu’on lui dit : « Maître bien aimé », il répond : «
Pourquoi m’appelez-vous « bien aimé », seul Dieu est bien aimé. »[2] Il voulait dire par là :
« La famille dont je descends n’est pas si noble que vous le croyez, parce que la mesure
que Dieu applique vous échappe : il exige la pureté de tous les points de vue. Beaucoup
dans cette famille n’ont pas vécu comme Dieu le demandait, Dieu dont j’accomplis la
volonté. » C’est pourquoi il dit au pharisien : « Tu te mens à toi-même, aux hommes et à
Dieu : plusieurs parmi tes ancêtres ont commis des crimes et tu ne peux pas proclamer :
« Je ne suis pas comme eux ! » Le manque d’humilité dans ton âme empêche que ta
prière soit entendue et que tu sois réhabilité. Vous, les pharisiens, vous avez faussé la loi
divine en la dissimulant derrière votre hypocrisie. Arrêtez de vous faire passer pour ce
que vous n’êtes pas, car Dieu n’est pas comme un homme qui se laisse leurrer par
l’aspect extérieur. C’est votre cœur qu’il examine pour vous évaluer. »

           Maintenant, je me tourne vers le second type : le publicain. Nous avons un homme


de taille moyenne, un peu rond ; des jambes plutôt courtes, de gros bras, des doigts
épais, mais plus pointus aux extrémités ; un visage rond ; un système digestif
parfaitement développé : il aime manger et boire. « J’ai un long chemin devant moi, et je
dois me nourrir. » C’est ainsi qu’il raisonne. Alors, il devient percepteur des impôts : il
grappille de ci, de là, il vole un peu et remplit son sac : « Tu fais comme moi, de toute
façon, prends-le pour du vol, mais j’en ai besoin ; si tu ne me le laisse pas, je le prendrai
de force ou bien je le volerai. » J’ai mentionné que le publicain a un visage rond, des
sourcils épais, un menton large à la base ; il réussit ce qu’il entreprend. Il a 40-45 ans. Sa
barbe est noire, hirsute ; ses moustaches aussi, signe de grande chaleur ; le nez est
développé, retroussé, épais, large au niveau des narines, signe d’une bonne fonction
respiratoire. C’est quelqu’un de soumis aux sentiments, impulsif comme un enfant,
toujours prêt à exprimer sa joie. Après avoir bu un demi litre de vin, il est gai et dansant ;
une fois dégrisé, il se met à se lamenter que sa femme est alitée. Les tempes très
développées, les oreilles plutôt grandes, presque comme celles de Tolstoï, celles de
quelqu’un qui s’accapare les choses, les vole, mais distribue également : « Père et mère
volaient, allons, je vais donner, en espérant que le Seigneur nous pardonnera nos péchés.
» Des yeux marron, couleur de vin, signe de douceur et de bienveillance innée qui
attendent seulement le bon moment pour se manifester. Une tête développée et
homogène comme celle de Socrate. Ses attachements familiaux et sociaux sont forts et
évidents, le sentiment religieux aussi, il est miséricordieux et ouvert, avec un bon sens
dans la vie, une intelligence vive, non alourdie de sophistication, et une conscience alerte
qui l’aide à voir ses erreurs pour les confesser devant Dieu, les hommes et lui-même sans
aucune retenue. Il n’a pas d’opinion surfaite sur sa noblesse ; son sens religieux place
Dieu au centre et non lui-même ; il croit toujours que Dieu l’aidera à retrouver son chemin,
car il croit plus en Dieu qu’en lui-même. Sa philosophie est juste, il ne se compare pas aux
criminels et aux voleurs au-dessous de lui, mais il dit : « Seigneur, qu’est-ce que je suis
par rapport à Toi, aux anges, aux saints ? Je dois m’élever, devenir comme Toi. Je suis un
pécheur ; mes ancêtres tout comme moi, nous ne sommes pas devenus des hommes : je
mange, je bois et je suis devenu comme un cochon. Pardonne-moi de ne pas mettre à
profit les biens que Tu m’as donnés. » Et que dit le Christ ? Cet homme, conscient de ses
imperfections a un haut idéal ; un jour il dépassera le pharisien. Comment cela est-il
possible ? Les riches ne jurent que par leurs rentes et leurs revenus, et au lieu de
travailler, ils ne font que parler politique et faits divers ; d’autres se lèvent tôt tous les
matins, travaillent dix heures par jour et essuient des échecs à répétition dans ce qu’ils
entreprennent, mais ils persévèrent et, des années plus tard, ils finissent par acquérir le
savoir et deviennent des notables.

            Maintenant, vous m’excuserez, mais on croise parmi vous les deux types.
Cependant, puisque le Christ illustre les deux opposés, je vous dis : prenez ce qui est bien
dans l’un et dans l’autre, et créez le troisième caractère avec ce qui est noble chez l’un et
chez l’autre. Voilà mon idée. Vous dites : « Suis-je aussi fautif dans la vie ? Comment
puis-je être taxé de pharisien ? Cherches-tu à m’insulter ? » Je vous dirai cette vérité :
lorsqu’un malheur vous frappe, vous dites : « Pourquoi, Seigneur, ai-je mérité cela, alors
que d’autres sont de plus grands pécheurs que moi ! » N’est-ce pas la position du
pharisien : l’homme qui engage des controverses avec le Seigneur ? Le Seigneur vous
répondra : « Tu es très pieux, mais connais-tu seulement les infamies commises par tes
aïeux dont tu étais aussi l’associé ? Voici une dette à ton nom que tu as signée des
années auparavant, tu dois la payer. – Mais je ne me le rappelle pas ! – Cela ne justifie
rien, cette dette est bien marquée dans mon Livre, et il ne ment pas. » Lorsque le malheur
vous frappe, remerciez et dites : « Ce n’est pas cher payé. » Alors vous êtes à la place du
publicain et le Christ vous dira : « Vous irez dans la demeure de notre Père. » Vous jugez
quelque fois les pharisiens : « Ce ne sont pas des gens sincères », mais vous, leurs juges,
vous rendez-vous compte que vous êtes des pharisiens modernes ? Tirez la leçon du
caractère de ce pharisien et, s’ils sont en vous, déracinez ces penchants négatifs pour ne
pas suivre ce chemin néfaste. Ce qu’avaient vos grands-pères, vos grands-mères, votre
père, votre mère ne vous apporte rien. Vous connaissez l’histoire des oies que quelqu’un
emmenait à la ville. Les oies se sont plaintes à un passant : « Cette attitude envers nous
est un scandale ; si ce monsieur savait que nos ancêtres ont libéré Rome autrefois, il
nous ne traiterait pas comme de vulgaires volatiles. – Mais vous, qu’avez-vous accompli
? a demandé le passant. – Nous, rien. – Alors vous êtes bonnes pour la marmite. »

Votre grand-père, votre père ont été nobles, émérites, mais vous ? Vous n’avez- pas de
noblesse de caractère : acquérez-la ! Ton grand-père et ton père peuvent t’avoir laissé un
certain capital, mais tu peux l’avoir dilapidé.

D’un point de vue religieux on rencontre aussi des pharisiens : « Je suis orthodoxe », « je
suis évangéliste », « je suis catholique », « je suis libre penseur ». Je me félicite que tu
sois orthodoxe, évangéliste, catholique ou libre penseur, mais as-tu les vertus de Jésus ?
– Je ne les ai pas. – Tu n’es ni orthodoxe, ni évangéliste, ni catholique, ni libre penseur ;
acquiers-les pour le devenir. – Mais je suis un libre penseur. – As-tu les nobles qualités
des hommes honnêtes ? » Dans l’expression libre penseur, j’entends celui qui est ami de
la vérité ; si tu n’es pas comme ça, tu es un menteur de première classe ! Souvent les
gens disent : « Que tu es formidable ! » Les gens dans le monde d’aujourd’hui se
réunissent à quelques-uns et se complimentent les uns les autres : « Nous avons lu ton
article et nous sommes enthousiastes » ; il s’éloigne et les autres enchaînent : « C’est un
parfait idiot » ; le deuxième s’en va aussi, et ils médisent aussitôt dans son dos ; puis le
troisième : ils lui trouvent aussi de nombreux défauts ; et lorsqu’il reste un dernier à la fin,
bien entendu il ne dira rien de mal de lui-même. Ne vous fiez pas aux compliments en
votre présence car les gens peuvent dire beaucoup de mal sur vous, personne ne dit la
vérité. Vos ennemis diront : « Tu es un vagabond, un menteur, un vaurien. » Ce sont eux
qui disent la vérité plutôt que celui qui vous flatte : « Tu es noble. » Tu peux être bon, mais
pas formidable. Parfois tu marches très droit, tu agites tes bras et ta canne, comme si tu
avais résolu une grande énigme, et tu songes que personne n’est aussi remarquable que
toi ; si tu es publicain, tu te dis : « Je vais gouverner le monde. » Le Christ dit : « Écoute, il
y a des années tes ancêtres ont gouverné et je me rappelle que dans mon Livre leurs
crimes sont décrits ; tu peux aussi t’égarer sur ce chemin, ne sois pas présomptueux. »

 
Aussi, dans toutes les circonstances nous devons prendre pour idéal uniquement le
Seigneur. Nous devrons affronter dans cette vie des situations amères ; nous pouvons
croiser un ami qui nous aime et qui nous dira certaines vérités. Je ne dis pas de traiter
tout le monde de menteur, non, mais sur cent personnes qui vous flattent, seulement
trois vous disent la vérité, d’autres vous la diront trop grossièrement ou trop
mielleusement ; dans les deux cas ce sera exagéré. La vérité n’est pas là, mais dans le
juste équilibre, en prenant les bons côtés du pharisien : son intelligence, son
discernement et sa rigueur, et ceux du publicain : sa miséricorde, sa piété, son sens des
erreurs commises et le désir de les corriger et de tout sublimer. Dans les familles aussi
on les retrouve : l’homme, en tant que pharisien, la femme, en tant que publicain.
L’homme, d’origine noble, riche, svelte, brillant, un gentilhomme comme on dit, et la
femme, d’une famille simple, son père, son grand-père étaient des gens non instruits, des
rustres. D’un regard il lui dit : « Tu sais de quel milieu inculte je t’ai sorti ? » Et elle se fait
toute petite. Elle n’a rien d’autre à faire que de s’incliner et de faire le ménage ; chaque
reproche du pharisien sur sa mauvaise cuisine – je ne veux pas d’une femme aussi rustre
et mal élevée – la fait pleurer et s’exécuter : « Je ne veux plus de ce publicain à la maison
! » Ailleurs, c’est la femme qui est pharisien et l’homme publicain ; elle vient d’une famille
riche et son père a aidé le mari à trouver une situation : « Tu ne sais pas quelle faveur je
t’ai fait en te choisissant ; tu ne sais pas comment t’habiller, te mettre une cravate, te
moucher en public. » Ces pharisiens ne considèrent que la forme !

            Tous les deux, l’un comme l’autre, ont besoin de revenir dans le droit chemin. En
disant que le publicain agit mieux que le pharisien, le Christ veut montrer que malgré ses
imperfections, le publicain saisit mieux l’idée de la vie et de l’ordre divin que le pharisien.
Il veut nous dire qu’un jour le publicain sera placé bien plus haut que le pharisien. Si vous
ne voulez pas vous adoucir, le Seigneur vous y obligera, car Il rend humbles les vaniteux,
mais élève ceux qui sont humbles.[3] Vanité et humilité reviennent au même pour ces
deux types, pharisien et publicain. Vous ne savez pas ce qui peut vous arriver dans le
futur. Toutes vos nobles qualités et tous vos ancêtres pris ensemble ne vous
garantissent pas le salut.

            Il y a des années de cela en Angleterre, à Londres je pense, l’un des anglais les
plus riches et les plus célèbres est descendu dans sa cave pour contempler ses trésors
et il a, par inadvertance, refermé la porte derrière lui en laissant la clé à l’extérieur.
Lorsqu’il a eu passé en revue toutes ses richesses, il a voulu ressortir, en vain. Il est resté
ainsi, un jour, deux jours, trois jours, entouré de cet or, mais sans pouvoir sortir, ni appeler
au secours. Il a enfin rendu l’âme sur place en laissant ce message : « Si quelqu’un
m’avait donné un seul morceau de pain, je lui aurais cédé la moitié de mes trésors. » Si un
jour vous êtes enfermé comme lui dans les souterrains de vos ancêtres, un seul morceau
de pain peut vous sauver. C’est pourquoi le Christ dit : « Le pain peut vous sauver et non
pas ces choses pour lesquelles vous luttez. »[4] Et savez-vous combien de personnes
meurent ainsi, enfermées en elles-mêmes ? Les gens désespérés se suicident, et qui se
suicide ? Pas les publicains, mais toujours les pharisiens. Des poètes, des peintres, des
hommes d’état proclament : « Le monde ne nous a pas estimé à notre juste valeur, ni nos
créations, ni nos œuvres, ni nos tableaux », et ils se suicident. Ces pharisiens, ces nobles
penseurs, aux visages harmonieux, aux barbes rousses finissent par se suicider. En
Bulgarie, les pharisiens n’ont pas de barbes rousses, je vous parle des pharisiens judéens
; les nôtres, je les aurais décrits différemment. Ceux de Bulgarie leur ressemblent à
quelques différences près ; mais comme mon propos concerne les pharisiens judéens et
non les bulgares, réfléchissez vous-mêmes là-dessus et cherchez ces deux types.
Comment les chercher ? Ma conférence vise à vous faire appliquer cela de manière très
pratique dans la vie.

            Les gens d’aujourd’hui prônent que seule la volonté permet de réussir. La volonté a
trois formes : tout d’abord elle peut être arbitraire et aveugle, deuxièmement, elle peut
servir uniquement nos intérêts et ceux de notre peuple, et troisièmement, cette volonté
peut servir les intérêts de notre société, du peuple, de l’homme et de Dieu. Cette volonté
qui englobe tous nos devoirs envers le monde et qui résiste à toute force qui tend à nous
faire dévier de notre devoir, c’est la bonne forme de volonté. Elle sert à travailler pour
l’humanité et la gloire de Dieu, pour son peuple, sa maison et l’élévation de son caractère.
Certains disent : « Tu dois avoir une intelligence supérieure, une intelligence qui saisit le
rapport à Dieu, une intelligence qui applique les pensées supérieures dans la vie. Vous
avez tous ces germes. « Mais mon nez n’est pas comme je le veux. » Il se développera.
Regardez ces petits oisillons dans leur nid, sans plumes, qui attendent leur mère ; et
lorsqu’elle apparaît ils ouvrent leurs becs, piaillent doucement et la mère leur donne un
vermisseau. Et cela se répète vingt fois par jour ; plus ces oisillons sollicitent la mère,
plus les vermisseaux tombent dans leurs becs ; et leurs ailes poussent et ils finissent par
s’envoler. Par la même loi vous devez aussi marcher et ouvrir la bouche pour prier. Si
vous ne l’ouvrez pas, vous êtes pharisiens et le Christ vous dira : « Le monde n’est pas
pour vous, le Royaume de Dieu n’est pas pour vous, l’avenir n’est pas à vous. » Voici ce
que dit le Christ.

           Certains n’aiment pas ouvrir la bouche et se taisent constamment. Je comprends


le silence, mais quand ? Lorsque tu es sous l’empire de la colère et que tu veux vexer la
personne qui est en face de toi ou lorsque tu es envieux, tais-toi ! Mais lorsque tu es
joyeux et que tu veux consoler, alors exprime-toi. N’ouvrez-vous pas la bouche pour
éduquer vos enfants ? Voici une question importante. Vous les éduquez comme des
pharisiens : ne pas toucher les ustensiles, ne pas se salir, ne pas se mouiller les mains,
c’est la mère qui lavera tout ; leur père leur achètera de nouvelles chaussures, des
montres, des gourmettes. Le père doit devenir l’esclave de ces pharisiens. Lorsqu’il rentre
le soir, ils se fâchent « On veut ceci, on veut cela et plus vite que ça ! », et il s’incline.
Pourquoi le Christ a-t-il dit : « Pauvres de vous, pharisiens et hommes lettrés ? » Aussi
bien dans nos foyers que dans les Églises, nous manifestons ces traits des pharisiens en
nous demandant pourquoi le Royaume de Dieu ne vient pas, et nous faisons pleuvoir des
reproches : « Un monde pourri, une société pourri, les prêtres mauvais, les professeurs
aussi, comme les hommes d’état ! » Alors que le pharisien se prend pour un saint ! Mais
tu es le même que ceux que tu dénigres ! Renonce à cela puisque ta « mère » est à tes
côtés : si tu ouvres le bec en réclamant, tu recevras de la nourriture. Ces choses vous
semblent peut être risibles, mais ce sont de grandes vérités ; ce sont des petites choses,
mais nous devons en tirer une leçon. Par rapport à la vie céleste, nous sommes des va-
nu-pieds et le Seigneur nous envoie sans relâche cette « mère » avec les vermisseaux.
Remercie ta « mère » qui t’apporte la nourriture ; combien d’endroits elle a fouillé pour
trouver un vermisseau ! Comment remercier le Seigneur qui pense tous les jours à nous
et nous fournit la nourriture ! Tous les matins demandons cette nourriture : prions-Le.
Savez-vous ce que cela symbolise ? Cela a un sens profond. Si vous saviez ce que recèle
cette demande, vous sauriez quels mots utilise le Ciel : des mots courts mais riches en
contenu.

            Aujourd’hui, dans le temple, le Christ s’adresse à vous pour vous demander : «


Comment priez- vous, comme le pharisien ou comme le publicain ? Comment irez-vous
dans le monde et commencerez-vous le travail, comme le pharisien ou comme le
publicain ? Vous êtes faits du même matériau ; mais le Christ ne souhaite pas que nous
soyons des pharisiens. – J’ai mal à la tête à cause de ces pharisiens – Oui, mais celui-ci
a tels traits. – Je sais et alors ? – Je me nettoie d’abord avant de nettoyer les autres, je
me débarrasse de mes parasites et après je m’occupe de ceux des autres. Sinon celui qui
en a moins que moi et que je fréquente, en attrapera plus à cause de moi. – Mais nous
devons l’éduquer. – Attends d’abord que je m’éduque moi-même. – Mais vous devez
prêcher. – Si je commence à prêcher avant l’heure, je vais égarer les gens. – Montre-toi et
dis ceci ou cela. – Quoi dire, mentir aux gens ? – Lorsque tu te montres, tu dois dire la
grande vérité, avec tes mots et avec l’exemple de ta vie, voici ce que sous-entend le
Christ. » Lorsque nous nous instruisons, nous devons travailler en même temps avec les
paroles et avec notre vie. J’apprécie beaucoup certains professeurs contemporains qui,
lors des cours de physique ou de chimie, passent directement aux travaux pratiques :
comment isoler l’oxygène, comment fabriquer tel ou tel ingrédient. Dans une menuiserie,
l’instructeur enseigne la théorie et la pratique ; dans un atelier de tailleur, c’est pareil. Le
Christ dit aux chrétiens : « Entrez et prenez votre mètre et les ciseaux. » Certains doivent
d’abord manier l’aiguille et ensuite les ciseaux. Que symbolisent ces ciseaux ? C’est votre
langue. Lorsque vous commencez à mesurer et coudre, vous ne pouvez pas trouver de
meilleurs ciseaux que votre langue ; lorsque vous commencez à couper à gauche et à
droite, sans réfléchir, vos ciseaux ne sont pas à leur place. « Ne faut-il pas parler ? – Oui il
le faut, mais de manière juste ; si vous ne parlez pas à bon escient, vous coupez sans
réfléchir, et le tissu est gâché. »

            Je ne vous dis pas cela pour vous décourager, ni pour dire que vous êtes un
pharisien né, mais pour suggérer que vous avez ces prédispositions – comme tout le
monde – et d’ailleurs c’est bien de les avoir jusqu’à un certain point. Mais lorsque vous
vous mettez à dire : « Seigneur, je Te remercie de ne pas être comme les autres », le
pharisien est vivant en vous et vous pouvez difficilement vous en libérer. Il vit dans la
nuque, le haut du crâne, les oreilles, la tête, le nez, l’intérieur des yeux. Où trouverez-vous
ce pharisien ? Dans tous vos traits et manifestations.

            Et maintenant le Christ nous interroge sur la manière la plus directe d’adresser une
prière à Dieu. Il entend cette prière au sens large, c’est-à-dire au profit de la vie collective.
Pour certains la vraie prière n’est possible que dans une Église. Cette prière en Église a-t-
elle un lien avec la vie de famille, peut-elle l’aider ? Il faut trouver où se trouve cette Église-
là. Le professeur enseigne certains éléments aux élèves, les laisse résoudre le problème
tout seuls et trouver les rapports de certaines lois entre elles. Dans les Épitres, il est dit à
un endroit : « Vous êtes le temple de Dieu. »[5] Si nous sommes des temples de Dieu,
comment entrer dans la chambre secrète devant Dieu ? Si nous entrons en pharisiens, le
Christ nous dira : « Vous n’avez pas atteint votre but. » Si nous entrons en publicains pour
reconnaître nos erreurs et promettre de les corriger, nous réussirons et entendrons la
réponse du Christ : « Tu es acquitté, tu as un avenir. » Le professeur peut trouver dans le
cahier plusieurs erreurs, et l’élève ne doit pas penser : « Comme il est pointilleux, juste
pour trois petites erreurs ! » Il peut surligner ou barrer quatre ou cinq mots et l’élève dira :
« Il a sali mon cahier. » Oui, mais si tu veux être parfait, tu dois le remercier d’avoir attiré
ton attention sur ces trois erreurs qui peuvent sinon se multiplier. Corrige-les et ne les
ignore pas, car l’erreur est comme le pou : une seule délaissée peut en créer des milliers.
C’est trop pour une seule erreur d’être la cause du déshonneur d’un homme ; mais avec le
même raisonnement, c’est trop pour une seule vertu de vous élever au Ciel et de vous
placer parmi les anges. Créez les conditions, alors un acte injuste vous abaissera et un
acte vertueux vous élèvera. Par conséquent soyez attentifs à toute vertu comme à toute
erreur. Si un homme à l’existence dépravée a conservé une seule vertu, elle est cette
mince corde, jetée dans la mer déchaînée de la vie qui, lorsqu’elle est attrapée, lui permet
de retrouver la terre ferme. Par conséquent, la dernière erreur qui subsiste est très
mauvaise car elle peut perdre l’homme, comme l’ultime vertu qui subsiste est très forte
et peut le sauver : elles peuvent changer notre vie, c’est la loi.

            Aussi le Christ dit-il : « Ne soyez pas négligents. » Le pharisien avait des traits plus
nobles que le publicain ; il était supérieur sous beaucoup de rapports, mais il avait un
ultime défaut : la vanité qui a pu le jeter en enfer. Le publicain était un grand pécheur,
mais il avait conservé une ultime vertu, l’humilité et il a dit : « Je travaillerai pour ma
délivrance. » C’est pourquoi Dieu lui a donné sa bénédiction car il avait l’espoir de se
corriger à l’avenir.

            Ce matin je vous demande où vous êtes : dans votre ultime défaut ou dans votre
dernière vertu ? S’il vous reste un dernier défaut à combattre, je vous plains ; protégez-
vous, car vous êtes à un endroit très dangereux de votre vie. Si vous êtes dans votre
ultime vertu, vous êtes en lieu sûr et je vous respecte : vous êtes agrippé à un roc solide.
Accrochez-vous à cette ultime vertu qui subsiste et le Christ marchera à vos côtés.

Sofia, 18 octobre 1914

[1] O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, qui sont
voleurs, malfaisants, adultères, ou encore comme ce collecteur d’impôts. (Lc 18, 11)

[2] Jésus lui dit : " Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul. (Lc 18, 19)

[3] ... car "Dieu, résiste aux orgueilleux et donne sa grâce aux humbles. (1 P 5, 5b)

[4] Ils lui dirent donc : Seigneur, donnez-nous toujours de ce pain. Jésus leur répondit: "Je
suis le pain de vie : celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura
jamais soif. (Jean 6, 34-35)

[5] Ne savez-vous pas que vous êtes un temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en
vous ? (1 Co 3, 16)

 
Les conditions de la vie éternelle

1914 - 1944
1914_10_12 Les conditions de la vie éternelle
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
Les conditions de la vie eternelle

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Les conditions de la vie éternelle

 
https://fr.beinsaduno.net/

Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, Toi,

Le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ.

(Jean 17, 3)

            Lorsque le jeune bulgare, pur comme la rosée, rencontre pour la première fois son
idéal dans la vie, il s’arrête et dit : « Je l’ai trouvé, c’est lui ! Je peux à présent déterminer le
poids relatif des corps comme Archimède, dire avec précision la quantité d’argent, de
cuivre et d’or dans cette couronne royale ; je peux maintenant comme Newton expliquer
pourquoi les pommes mûrissent et tombent, pourquoi les rochers dévalent les pentes,
pourquoi les sources de montagne coulent de haut vers le bas, pourquoi les corps
célestes se déplacent dans l’espace et tournent autour de leur foyer central. Maintenant,
ma raison, mon cœur me dévoilent le grand secret du mouvement dans la vie ; je peux
vous dire en quoi consiste la vie éternelle ; je peux vous décrire ses caractéristiques, ses
qualités, ses pré requis et ses éléments : je les ai trouvés, j’ai trouvé la pierre
philosophale, j’ai acquis l’élixir précieux de la vie ; je peux être courageux comme le lion,
patient comme le bœuf, voler comme l’aigle, raisonner comme l’homme. » Et les propos
suivants sont justes : « Tu l’as révélé aux tout-petits »[1]. Ce jeune homme touche la
vérité, il a compris le langage originel que le Seigneur a employé. Ses conclusions et ses
opinions montrent qu’il comprend la source originelle d’où il puise son inspiration car il
parle, il pense, il ressent et il agit avec justesse, sur le plan grammatical, logique,
philosophique. Dans son âme il y a la paix et l’acceptation, sans controverse pour savoir
si le mot éternel doit précéder ou suivre le mot vie. « Ce n’est que l’enveloppe extérieure
des choses, se dit-il, l’important pour moi est qu’il irrigue ma raison, mon cœur, qu’il
pénètre profondément mon âme pour soutenir mon esprit avec son feu divin. »

            Sa réponse est juste. Dans le temps, il était d’usage que le cocher s’assoit sur le
devant de la calèche et le maître, derrière ; de nos jours la règle a changé : le maître se
tient devant et le cocher, derrière. Devant ou derrière, c’est pareil ; du moment que les
rênes sont entre les bonnes mains et que les chevaux sont robustes, la calèche bien
construite, le cocher vif, le maître bon et intelligent, la cible sera atteinte. Mais quelqu’un
s’interrogera : « Qu’entendez-vous par là ? – Rien de plus, simplement le cocher et le
maître doivent être chacun à leur place. – Mais encore ? – Pouvez-vous comme ce jeune
homme dire : « Je l’ai trouvée et je l’ai trouvé » ? Voilà la question essentielle ; y trouver
une réponse changera pour vous le monde et la vie.

            Lorsque le Christ a prononcé ces paroles sur la vie éternelle devant ses disciples, il
leur a révélé une grande loi de la vie qui permet de distinguer deux de ses éléments
importants qui concernent la vie temporaire et la vie éternelle, la vie consciente et la vie
supra-sensorielle. Maintenant, ceux qui ne comprennent pas la signification profonde du
langage originel peuvent faire une traduction ou une autre et intervertir les mots, mais il y
a des lois qui régulent la logique humaine et ne permettent pas d’inversion arbitraire. Tant
que l’homme n’apprend pas à raisonner avec justesse, il fera des erreurs qu’il rachètera
avec beaucoup de souffrances. Les choses écrites dans le Grand Livre de la vie sont pour
les hommes intelligents et non pour les créatures inférieures qui ne comprennent pas ces
lois.

            Maintenant, si quelqu’un lit éternelle vie ou vie éternelle, il demandera ce que nous
désignons par le mot éternel. Ce mot a une signification externe et interne. Par vie
éternelle, on entend chez nous une longue vie, sans limite, ni interruption. En anglais, on
dit eternal, mais la racine de ce mot est d’origine sanscrite et signifie terre et la terre en
sanscrit désigne l’être qui conçoit et engendre. On confond souvent la vie éternelle avec
l’existence de l’homme, pourtant l’homme peut exister sans vivre. Les métaphysiciens
débattent sur ce sujet, mais dans le domaine de la philosophie empirique nos
conclusions sur la vérification des lois divines doivent être basées sur la vérité et les
résultats doivent être justes.

 
            Dans la vie humaine il y a trois éléments de base qui ne changent jamais, trois
principes fondateurs sur lesquels est bâtie la vie. Ils sont visibles dans la grammaire, la
logique et les mathématiques. Par exemple, lorsque les enfants apprennent les phrases,
au début on leur explique qu’elles contiennent un sujet, un verbe et un complément. Il
peut y avoir des compléments directs ou indirects ou des adverbes, etc., mais la base est
dans ces trois termes qui traduisent la pensée. Si je vous demandais ce qu’est le sujet,
vous me diriez : « Le mot qui désigne l’objet de la phrase. – Et le verbe ? – Le mot qui
décrit ce que fait l’objet de la phrase. » Bien ! Si un professeur vous avait demandé de
décortiquer, grammaticalement parlant, le verset proposé, et de pointer les mots
importants, tous mettraient en avant les mots Dieu et Jésus-Christ. Mais ici le sujet
principal est vie éternelle et Jésus-Christ est complément à cette pensée. Dieu et Jésus-
Christ sont les deux commencements dont découle la vie éternelle ou encore les deux
piliers sur lesquels elle s’appuie. Logiquement parlant, Dieu est le grand prédicat[2],
Jésus Christ le petit prédicat et la vie éternelle, l’aboutissement. Soyons encore plus
précis : les mots vie éternelle sous entendent le mouvement raisonné des âmes ; le mot
Dieu, les embryons de l’Esprit, les conditions, les forces, les lois de la nature sur lesquels
repose cet ordre grandiose ; et Jésus Christ, le commencement raisonné qui a le Dieu
unique comme origine et qui guide et protège toutes les créatures vivantes.

            Maintenant, vous pouvez considérer qu’en disant vie éternelle vous comprenez et
connaissez ce qu’est en réalité la vie éternelle. Mais quel est l’élément essentiel de la
connaissance ? Nous connaissons seulement les choses que nous pouvons
expérimenter, faire. Toute chose que nous ne pouvons ni essayer, ni faire, nous ne la
connaissons pas, quelle que soit sa nature, nous n’en avons qu’une idée et ne pouvons
que la deviner. Si on vous donne un tissu, vous direz : « Je sais comment il a été fait »,
mais si on vous demande de le fabriquer, de tisser, d’utiliser le métier, vous direz : « Je ne
sais pas ».

            La science dit que pour vivre, toute créature vivante exige un milieu et des
conditions. Par exemple, l’eau est le milieu de vie du poisson. Comment comprendre le
mot milieu ? Milieu, base, terreau sont des notions qui ont des points communs ; en
bulgare et dans d’autres langues il n’y a pas de mot qui permette de distinguer ces trois
termes. Le premier élément de la vie éternelle est cet élément dans lequel l’âme est
immergée comme le poisson ; cet élément est appelé le milieu. Lorsque nous
commençons à bâtir une maison, nous appelons ce milieu la base, la fondation : sur la
fondation nous érigeons les murs et mettons un toit. Lorsque nous plantons un végétal,
nous appelons ce milieu le terreau : c’est dans le terreau que nous mettons les graines de
chaque plante. En toute chose nous devons d’abord distinguer son milieu : qu’est-ce que
le milieu de la vie éternelle ? C’est Dieu. Mais il y a deux éléments transitoires ou
conditions. Certains mélangent à tort les conditions et le milieu. Pour aller de Sofia à
Varna, un train a besoin de certaines conditions : les rails, le charbon, l’eau. Vu du point
de vue de l’homme, quelles sont les conditions pour sa vie ? Le milieu dans lequel
l’homme vit est l’air ; l’homme est immergé dans l’air. Mais l’air n’est pas le seul élément
indispensable à l’existence de l’homme, des poissons et des oiseaux ; il y en a un second,
la nourriture, mais nous n’y sommes pas immergés, cet élément est transitoire, d’origine
extérieure, il entre en nous et en sort produisant ses effets. Le troisième élément pour
l’homme, c’est l’eau, l’eau dans laquelle le poisson est immergé, le milieu pour le poisson,
mais seulement une condition pour l’homme. Si nous plongeons l’homme dans le même
milieu que le poisson, il mourra. Par conséquent, pour l’homme l’eau est une condition
vitale. Prenons l’air, c’est le milieu pour l’homme ; si nous l’en privons, l’homme en meurt ;
pour le poisson l’air est une condition vitale : lorsque l’air contenu dans l’eau passe par
ses branchies, il traverse son système respiratoire et nettoie le sang. Le milieu du
poisson est l’eau et le milieu de l’homme est l’air.

            Mais le milieu ne représente qu’un tiers de la vérité. Où naissent les idées


mensongères ? Lorsque nous faisons une analogie, il faut maîtriser la dose de vérité
qu’elle détient. Nous devons toujours être sincères et nos conclusions se doivent d’être
justes, mais aussi le grand et le petit prédicat. Si l’un d’eux seulement est juste, mais pas
le second, alors notre conclusion est erronée. Lorsque les mathématiciens et les
ingénieurs font certains calculs et constructions, ils prennent en compte absolument
tous les paramètres pour éviter la moindre erreur. Vous devez bâtir votre for intérieur de
la même manière, pour forger votre caractère, votre intellect, votre cœur. Vous devez
savoir comment les construire : savoir ce qui est le milieu, ou les conditions, ou les
principes constitutifs. Parce qu’il existe aussi ces principes constitutifs ; ils servent au
maintien de la vie, alors que les conditions servent à la subsistance de la vie. Les
champs, les jardins, les vignes et ainsi de suite sont par exemple des conditions
constituantes de la vie, dont découlent les éléments de la vie : le blé, les fruits et ainsi de
suite. La lumière est un élément, nécessaire à la vie, mais c’est le quatrième dans l’ordre ;
l’air, la nourriture et l’eau étant les trois premiers. Si l’homme voulait aussi vivre dans l’eau
comme le poisson qui y trouve toute la nourriture nécessaire, il serait en contradiction
avec les lois principales qui régulent sa vie, car il ne peut entrer dans l’eau et y vivre
comme un poisson. C’est de ce type de raisonnement inexact que découlent les erreurs
dans toutes les philosophies et religions contemporaines. Elles renferment beaucoup de
dogmes, partiellement exacts.

            Revenons au mot éternel. Il se rapporte au monde spirituel, et sous-entend le


maniement de matériaux dont on peut bâtir la vie immortelle. Le mot vie désigne la vie
organique dans la matière qui croît et se développe : elle ne peut être illimitée, éternelle,
sa forme peut muter, se métamorphoser et nous nommons cette métamorphose la mort.
Les idées sur la mort sont cependant diverses. La mort de l’homme ne signifie pas du
tout qu’il perd sa conscience, mais simplement qu’il perd les conditions dans lesquelles
la vie se manifeste. La conscience demeure comme demeurent les os de celui qui meurt.
La conscience, c’est la colonne vertébrale spirituelle de l’homme. C’est sur cette colonne
vertébrale que sont basés le système nerveux et le fonctionnement de tous les membres,
leurs sensations et leurs capacités. Lorsque nous arrivons auprès de Dieu, Il est la force
suprême, ou le milieu adapté, dans lequel l’homme est spirituellement immergé.

            Expliquons cette analogie : lorsque nous disons que la lumière est nécessaire à
l’œil humain, cela signifie que les cellules de l’œil sont plongées dans la lumière et qu’elle
est nécessaire à leur maintien. L’âme humaine aussi doit être immergée. Si ce n’est pas le
cas, c’est le signe que vous êtes hors de votre milieu, et vous subsistez comme les grains
de blé dans les pyramides d’Égypte durant cinq ou six mille ans, dans un endroit sec et
abrité, en attendant d’être semés et de germer dans des conditions plus bénéfiques. Des
grains de blé aussi anciens ont été semés dernièrement et ils ont donné d’excellentes
récoltes. De même, l’âme humaine, semblable à un grain de blé dans un grenier divin,
attend ces trois éléments régis par les conditions, les forces et les lois pour
recommencer sa vie. Nous devons, au sens chrétien du terme, trouver les conditions pour
nous immerger et vivre en Dieu. Tout homme conscient doit tendre vers cet objectif pour
retrouver cet état. Vous vivez, vous existez, mais cette vie et cette existence ne sont
qu’un état végétatif. Votre existence se limite à un seul élément, de par la nature divine
qui vous a créés comme des grains de blé et des pépins de fruits. Vous ne pouvez pas
annihiler votre existence, ni vous détruire : votre être est en dehors du temps et de
l’espace. L’âme humaine a subsisté des milliards d’années dans cet état au cœur de la
conscience divine, mais alors sa vie était d’une autre nature, elle n’était pas individualisée
et ne connaissait pas la vie autonome de l’esprit individuel ; elle vivait dans la félicité
divine contemplative, dans l’attente ! Mais à présent, éveillée, elle vient sur terre pour
apprendre le sens de cette vie, la vie individuelle, et acquérir seule sa propre vie
immortelle et devenir citoyenne du Ciel avec certains droits et devoirs. Cet élan intérieur
est une condition mise en elle par Dieu.

            Maintenant, certains veulent s’incarner et en même temps vivre comme Dieu. Mais
vouloir vivre comme Dieu, c’est un paradoxe, car pour ce faire il n’est pas utile de sortir de
Lui ! Quel besoin aurait cette conscience divine de s’isoler pour chercher une autre vie ?
Ceci montre que l’âme humaine a toujours existé en Dieu et son impulsion immuable est
de Le chercher dans toutes Ses manifestations et de L’imiter.

            Mais revenons à l’aspect scientifique du sujet et à la maîtrise de ces trois choses


essentielles : milieu, conditions et principes constitutifs, pour exister. Dans l’Église, cette
idée est exprimée par la Trinité de Dieu. Que signifie ce terme ? Trois êtres différents qui
ont une pensée, une volonté : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Ils correspondent, dans la
grammaire : au sujet, au verbe et au complément ; dans la logique : au grand prédicat, au
petit prédicat et à la conclusion. Le milieu de toutes les créatures et de notre âme est
Dieu ; l’élément qui porte la vie en lui est le Christ, et les conditions qui favorisent la
manifestation de la vie résident dans le Saint-Esprit.
 

            Lorsque vous changez l’ordre des choses, il vous faut aussi changer les lois qui
régulent leurs formes. Vous pouvez vous immerger dans l’eau, mais pour y vivre il vous
faut troquer la forme humaine pour une forme de poisson. Ce serait une régression de la
vie, car vous faites de la condition (dans ce cas l’eau) votre milieu, alors que l’élévation de
la vie consiste à faire de votre milieu une condition. Dans les deux cas la forme de la
créature change. Nous pouvons changer la forme d’un poisson uniquement en changeant
son milieu. Si, peu à peu, nous le sortons de l’eau pour l’introduire dans l’air, tout son
organisme se réorganisera nécessairement, il deviendra un volatile et s’adaptera à l’air.
Alors l’eau sera une condition pour son existence, comme sont des conditions pour lui la
nourriture et la lumière. Lorsque le Christ dit : « Or la vie éternelle, c’est qu’ils te
connaissent Toi, le seul vrai Dieu », qu’a-t-Il voulu dire par les mots : le seul vrai Dieu ?
Cette Force suprême qui sans cesse circule en nous, qui porte la vie en Soi, qui crée les
conditions grâce auxquelles nous pouvons la connaître. Un être, immergé dans un milieu,
ne peut connaître ce milieu ; ainsi, le poisson ne peut connaître l’eau qui l’entoure.
Certains veulent connaître Dieu ; si vous êtes immergés en Dieu, vous ne Le connaîtrez
pas car vous êtes en Lui, alors vous vivez simplement en Lui sans Le connaître. Si vous
voulez Le connaître, alors il faut sortir hors de Lui et le rendre condition de votre
existence.

            Mettons que vous parliez avec l’une de vos cellules : les cellules humaines sont
des créatures raisonnables avec une sorte d’intelligence propre, comme les oiseaux et
les poissons. Cela peut vous paraître extraordinaire, mais c’est comme ça. Vous pouvez
tenter de communiquer avec elles et vous faire comprendre. Et si vous adoptez leur
langage, elles peuvent accomplir leur mission à merveille ; et vous pouvez même leur
faire peur et elles vont s’incliner. Si maintenant une cellule proclame : « Je veux savoir ce
qu’est l’homme », ce serait la même chose que si l’homme disait : « Je veux savoir ce
qu’est Dieu », alors Dieu ne devrait plus être le milieu, l’homme devrait sortir de Lui. «
Mais est-ce possible ? – Oui, à condition de changer de forme. – Mais je ne le peux pas !
– Dans ce cas, attends ce changement ! » C’est le cœur de la question. Et la cellule, pour
connaître ce qu’est l’homme, doit traverser des milliards de conditions, circuler à travers
tous les tissus, passer par l’estomac, le cœur, les poumons, le cerveau, etc. ; et alors
seulement, elle finira par s’arrêter et dira : « J’ai forgé mon opinion sur l’homme, je sais
maintenant ce qu’il est. » Et nous aussi, les philosophes qui dans ce monde avons été
partout, nous nous arrêtons pour dire : « Viens entendre ce qu’est Dieu : Il est omniscient,
as-tu compris maintenant ? – J’ai compris. – Tu n’as rien compris ! » C’est seulement
lorsque tu sortiras hors de ce milieu pour passer par ce seuil appelé la mort, lorsque tu
mourras, c’est seulement là que tu connaîtras ce que Dieu est, et c’est cela la raison pour
laquelle les hommes meurent. Et lorsqu’en l’âme naît le désir de connaître Dieu, elle doit
mourir en se disant : « Je dois mourir pour connaître Dieu » ; c’est la plus juste définition
de la connaissance de Dieu.

 
            Ceux qui ont écrit les Évangiles étaient de grands sages. Certains considèrent que
les évangélistes étaient de simples pêcheurs sans instruction, et que Jésus Christ, lui
aussi, n’était pas instruit. Mais ce n’est pas du tout le cas ! Le Christ a étudié à l’École
céleste, et il n’a pas eu besoin de s’instruire sur terre. Je m’étonne de ces raisonnements
superficiels qui prétendent qu’un homme qui n’a jamais étudié ait pu bouleverser le
monde et guider les hommes auprès de Dieu. Les matérialistes, les panthéistes disent : «
Vous, les chrétiens, vous êtes des sots, sans aucune logique ; vous vous en remettez à un
homme non instruit pour atteindre Dieu. Alors que nous, nous réfléchissons, ajoutent-ils,
pour prendre en compte tous les éléments. » Une fois, quelqu’un a prêché à l’Église
l’épisode où le Christ a nourri cinq mille personnes avec cinq pains et deux poissons, et
pour rendre ce miracle intelligible pour les auditeurs, il a précisé : « Ne pensez pas que
ces pains étaient ordinaires, ils étaient grands comme des montagnes ! » Un berger en
entendant cela a sifflé d’étonnement et lui a répliqué : « Ne pense pas que je suis surpris
d’apprendre la taille des pains, je suis par contre curieux de voir la taille du four qui a servi
à les cuire. » Voici notre manque de logique, le niveau superficiel de nos réflexions.

            La première chose qu’un chrétien doit faire est de se libérer de tous les
raisonnements erronés, des idées superflues et des penchants mensongers. Et il peut y
arriver. Quelqu’un qui raisonne peut immédiatement s’en affranchir. Un écolier peut
facilement vérifier si le postulat suivant est correct : « L’homme est une créature bipède,
toute créature bipède est un homme, donc la poule qui est aussi bipède est un homme. »
La déduction est très juste, mais ce ne sont pas les deux pieds qui caractérisent le mieux
l’homme : il peut aussi marcher à quatre pattes ; et ses caractéristiques premières sont
son intellect, son cœur, son âme ; ce sont trois éléments. Les jambes ou les bras ne sont
qu’une conséquence ou bien un produit physique externe de l’activité humaine. Si
l’homme doit témoigner d’une activité, alors il doit avoir des jambes et des bras : les
conditions les créeront. Vous demanderez comment ils seront ? Ils seront adaptés au
milieu. Nous disons que certains organes ne peuvent évoluer tant que la créature vit dans
le même milieu. Prenons le cas du poisson dont les nageoires sont indispensables dans
l’eau et qui n’évoluent pas ; mais si le poisson sort de l’eau et décide de devenir un
homme, ses nageoires doivent d’abord se transformer en jambes et en bras. Ceux parmi
nous qui veulent aller vers le monde spirituel sont comme les poissons immergés dans
un milieu : l’eau. Si nous souhaitons connaître les conditions de vie des anges, ils vont
nous dire la même chose que nous disons au poisson qui souhaite sortir de l’eau et
entrer dans notre milieu, pour penser et agir : « Tu dois d’abord faire évoluer tes
branchies, former des poumons et apprendre à respirer. » Ce poisson qui apprendra à un
autre comment former des poumons sera le plus instruit parmi tous. Je vous
recommande maintenant cet enseignement : formez vos poumons pour l’autre monde,
car si vous ne les avez pas, vous n’y entrerez pas. Soyez préparés, ainsi votre vie
continuera toujours vers le haut après que vous aurez quitté la terre.

            Voyons maintenant le mot connaissance. Dans notre langue écrite, les mots
s’écrivent en lettres. Prenons pour exemple le mot bulgare connaissance (познаване) :
nous avons d’abord deux traits de haut en bas ; en leur mettant un trait supplémentaire,
cela forme la lettre п. Nous voulons faire le o : nous traçons un cercle et le mettons à
côté de п, nous obtenons пo. Pour la lettre з nous prenons les deux moitiés de la lettre o
et les disposons l’une au-dessus de l’autre. Pour la lettre н nous prenons aussi les traits
verticaux de п et mettons le trait horizontal au milieu. Pour écrire a : deux traits qui se
touchent en haut, reliés au milieu par un trait horizontal. Pour la lettre в nous prenons un
trait droit et nous y collons le signe de з, etc. Mais celui qui a formé ces signes avait une
idée en lui. Je réfléchis par analogie avec les plantes et les fleurs de la façon suivante : la
fleur qui croît, se tient comme un calice, ouvert vers le haut en attendant de recevoir
l’embryon ; lorsqu’il l’accepte, il commence à se tourner vers le bas et finit par pendre : il
forme alors la lettre п. Et j’en conclus : dans la connaissance, le calice est tourné vers
Dieu pour qu’Il lui verse quelque chose, et lorsqu’il le reçoit, il veut éprouver en lui ce que
c’est, et vivre l’expérience. Du point de vue organique, cette fleur a subi la nouaison et il
reste au fruit à mûrir. Par conséquent, vous ne pouvez pas avoir la connaissance tant que
vous n’avez pas conçu, et vous resterez une âme vide, tournée vers le haut. Lorsque l’âme
se tournera vers le bas, nous conclurons que le Seigneur a mis quelque chose en vous.
Ce fruit peut tomber prématurément, mais alors elle peut de nouveau répéter le
processus de développement et de maturité, car sans souffrance il n’y a pas de réussite.
Le zéro est considéré comme le néant, mais en mathématiques il a la force de majorer ou
minorer dix fois si nous le positionnons devant ou derrière un chiffre. Si après le 1 nous
mettons 0, nous obtenons un chiffre dix fois plus grand et mis devant le 1, nous obtenons
un chiffre dix fois plus petit. Donc le néant est aussi quelque chose. Comment ce qui ne
contient rien en soi, peut-il augmenter ou diminuer les choses ? Dans ma compréhension,
le temps et l’espace existent dans le néant comme deux éléments de notre
développement organique ; dans l’espace agissent la lumière et la chaleur. Donc, lorsque
nous mettons 0 derrière п, cela indique que la fleur a des conditions pour se développer.

            Mais nous descendons dans cet arbre, animé d’une vie duale : en haut, dans le
tronc et les branches, et en bas, dans les racines. Nous disons que le poisson est
immergé dans l’eau et l’homme, dans l’air ; ce n’est qu’à moitié vrai. Il y a d’autres
éléments dont l’absence interrompt la vie. Ainsi, les arbres fruitiers ont deux milieux : la
terre, pour les racines et l’atmosphère, pour les branches et les fleurs. Alors, la
connaissance sous-entend l’expérience de la terre comme milieu pour les racines, et
comme condition d’acquisition de la nourriture pour les branches, les feuilles et les fleurs.
Vous êtes, disons, en bas dans les racines lorsque vous circulez sur cet arbre : l’arbre de
la vie. Il y a là une vie duale : matérielle dans les racines et spirituelle dans les branches.
Elles sont comme le sujet et le verbe. Le monde des esprits, des anges, que certains
nomment le monde astral, est la liaison entre le monde des humains (physique, matériel)
et le monde divin, purement spirituel. Celui qui parle est Dieu ; Il représente le Verbe,
source de Connaissance, Force et Vie ; l’homme est le sujet, le terreau qui prépare la sève
de la vie, et l’auxiliaire « être », ce sont les esprits, les anges qui lient le monde physique
avec le monde spirituel et appliquent les lois d’interaction harmonieuse entre ces deux
mondes. Vous pouvez avoir le sujet, le verbe, mais sans le complément il n’y a pas de
phrase. Les anges insufflent justement en nous la connaissance de Dieu sans laquelle
aucune vie n’est possible en nous.
 

            Voici une comparaison : mettons que vous sortez dans une nuit d’hiver, en
grelottant, pour vous réchauffer à la lune. Quelqu’un vous interpelle : « Pourquoi restez-
vous là ? – Je me réchauffe. – Mais il n’y a pas de Soleil. – Tu es aveugle, tu te trompes,
ce Soleil me réchauffera petit à petit. »

            Lorsque vous n’avez aucune idée de ce qu’est Dieu, cela souligne le vide entre Dieu
et vous, cette barrière qui coupe le lien entre votre vie et la vie divine.

            Je m’aperçois maintenant que dans ce discours il y a probablement quelque chose


de confus pour votre esprit. Savez-vous pourquoi ? Lorsque, dans ce monde, je vous
explique les choses de l’autre monde, il reste un intervalle, une distance. Si je vous parlais
de la musique, je dirai que l’homme peut saisir avec son oreille, en une seconde, entre
trente-deux et quarante-six milles vibrations d’ondes sonores au maximum. Si on passe à
la lumière, elle apparait comme un rayon rouge qui fabrique dans notre œil quatre cent
vingt-huit milliards de vibrations en une seconde. Notre discours peut être logique
uniquement dans la limite étroite des concepts que nous pouvons saisir, c’est-à-dire
expérimenter et appréhender. En passant brusquement du son à la lumière, la logique
nous échappe parfois, car entre le son et la lumière il y a certaines vibrations qui ne sont
pas prises en compte. Nous passons du son à la lumière, mais en délaissant certains
domaines dont nous n’avons aucune idée. Nous partons d’un monde à trente-deux milles
vibrations pour arriver à quarante-six milles vibrations à la seconde, de ce monde
accessible à notre oreille, et nous disons : « Nous savons jusqu’ici », mais en continuant
plus loin nous restons dans le noir et nous disons : « Nous ne connaissons pas cela. » En
atteignant les rayons rouges, nous disons : « Dieu merci, nous avons traversé ce désert !
», et ce désert occupe un espace incommensurable entre deux frontières : de quarante-
six milles à quatre cent vingt-huit milliards de vibrations à la seconde. Tout ce que les
hommes n’appréhendent pas est pour eux un désert où rien ne pousse, rien n’existe.
Lorsque le Christ a parlé de la vie éternelle, Il a été très attentif, Il a rempli tous les
intervalles pour unir les mondes en un seul et indivisible : le monde spirituel, avec le
monde des anges ; le monde divin, avec le monde de la Trinité, et le monde physique,
avec le monde des humains, les âmes. C’est pour cela qu’Il dit : « Je suis le Chemin, la
Vérité et la Vie » ; je relie ces deux mondes et je conduis vers le monde des anges ainsi
que vers le monde divin, le monde de la Vérité. Par conséquent, celui qui me suit et
emprunte ce chemin que je lui montrerai, trouvera ce bien-être pour son âme : la paix
divine. C’est pour cela qu’il dit encore : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. »
La paix est enfant du Ciel, élevé dans la demeure de Dieu. De la conclusion ci-dessus il
ressort : « Le chemin, c’est le mouvement de l’esprit dans l’application raisonnable des
lois de la nature ; la vie, c’est l’organisation harmonieuse des éléments et le
développement des forces dans l’âme divine ; la vérité, c’est la manifestation du Dieu
unique créant les conditions qui permettent à l’esprit et à l’âme humaines de tendre vers
quelque chose de meilleur et de plus lumineux dans ce vaste monde.

            Prenons la vie éternelle comme une source qui s’écoule d’une cime, du divin, des
rochers : c’est l’eau, l’élément qui apporte la vie ; le lit de la rivière, c’est le chemin de cette
descente vers un monde inférieur. C’est pourquoi le Christ dit : « Je suis sorti de la Vérité,
de Dieu, pour descendre dans le monde matériel et aider les hommes, les abreuver de
cette source d’eau vive. » C’est pourquoi il dit à un autre endroit : « Je suis la source d’eau
vive. » Ces trois choses que j’aborde ici : La vie éternelle, Dieu ; Jésus Christ, le chemin ;
vérité et vie sont liées entre elles. Si l’eau ne jaillit pas du sommet de la montagne et si
elle ne s’écoule pas sur ce chemin qui est le lit de la rivière que le Christ mentionne, elle
ne peut pas apporter les bienfaits attendus. Et du point de vue purement chrétien, nous
devons rester près de cette source. Le Christ vivant est la source, seulement on doit
savoir comment se désaltérer à cette source. Je ne dis pas que vous ne savez pas boire,
mais vous le faites à cinq cents ou mille kilomètres de la source et vous maintenez que
vous savez qui est le Christ, mais sans savoir quels autres éléments sont rentrés dans
cette eau pour la troubler et pervertir sa saveur. Vous devez remonter le courant de la
rivière : le chemin est long, vous aurez des ampoules aux pieds, mais en arrivant à la
source, vous direz : « Voici le vrai goût de l’eau ! » Et ceux qui ne savent pas aller jusqu’à
la source boiront l’eau trouble, car être privé complètement d’eau, c’est encore pire. Je
vous dis : « Même si vos pieds se couvrent d’ampoules, allez à la source et buvez de son
eau cristalline. Lorsque vous en reviendrez, vous aurez l’intellect vif et limpide, un cœur
bon, un regard omniscient. Il faut beaucoup d’efforts, beaucoup de travail sur soi pour
appliquer l’enseignement du Christ et acquérir ces résultats encourageants qui vous
élèveront un jour au rang de citoyen du Ciel pour vivre entre les saints et les anges.

            Revenons à la question suivante : lorsque nous parlons de vie éternelle au sens


d’immortalité, tous diront que cette vie est impossible ici sur terre. Et en effet, peut-on
acquérir la vie éternelle alors qu’on meurt ? La conclusion est correcte, mais toutes les
conclusions correctes ne sont pas justes, car comment savons-nous que l’homme meurt
totalement ? Lorsqu’on n’a pas travaillé au printemps, en été et en automne, et que l’on dit
: « Je travaillerai l’hiver », je réponds : tu n’as pas de conditions pour travailler. Si tu ne t’es
pas enrichi au printemps, en été, en automne, comment t’enrichir l’hiver ; si tu n’as pas
travaillé en temps utile, comment acquérir la vie éternelle ? La vie éternelle est accessible
maintenant, aujourd’hui, pourvu que tu ais le courage de ce jeune berger Bulgare pour
porter adroitement ton bâton et savoir le manier, riposter. Riposter, du point de vue
scientifique, ce sont les conditions auxquelles il faut réagir face à une épreuve dans la
vie. Vous dites souvent : « C’est le Seigneur qui dispose », mais le Seigneur dit que ce
peureux sera dépossédé de ses moutons, il sera esclave et forcé comme les juifs en
Egypte à fabriquer des briques. Et c’est vrai, nous fabriquons des briques, nous faisons
des maisons ; nous bâtissons, nous bâtissons, nous construisons une maison, et le
Seigneur vient nous répudier ! Nous recommençons ! Cinq, dix, quinze, vingt ans, nous
économisons, et quelques années plus tard, Il nous la reprend de nouveau. Pourquoi tout
ce travail en vain ? Je ne veux pas suggérer qu’il ne faut pas travailler, mais il faut
travailler intelligemment et gagner quelque chose qui soit à nous.

            Lorsque je prêche ainsi, quelqu’un va rétorquer : « Tu nous enseignes de ne pas


travailler. » Je vous enseigne de travailler. L’usurier arrive, il vous confisque les biens
immobiliers et vos cœurs, il les revend, mais il n’a jamais vendu le discernement de
l’homme. Combien de cœurs, combien d’âmes sont mises aux enchères et vendues ? Et
les hommes se disent propriétaires ! Nous voyons tellement de gens qui ne savent pas
discerner, agir ; ils peuvent détester, mais ne peuvent pas aimer. Tous ces gens, avec
leurs esprits et leurs cœurs détériorés, génèrent un karma, et voyez comment, après
coup, l’ensemble de la population souffre et se plaint des lois que ses représentants ont
érigées. Demandez à vos députés, à votre parlement, quelles lois se préparent ! Une
assemblée dira : « Je fais des lois qui vont interdire dans le futur l’enseignement de la Loi
divine dans les écoles » ; une autre dira : « Dieu sera évincé, c’est quelque chose de
dépassé, pas la peine de fréquenter l’Église, d’autres idées seront érigées et celui qui ne
respectera pas cette loi, aura telle ou telle amende. » Vous dites : « Il n’y a rien à faire,
face à nos députés : nous les avons choisis, nous les écouterons. » Mais vous direz
encore : « Cette loi, qui a été promulguée, n’est pas juste ! » Vous devrez amener d’autres
députés pour vous représenter : ils vont démontrer votre droiture et vont créer une autre
loi. Ce qui se passe dans le monde, se passe aussi en vous. Le Christ dit que pour
acquérir la vie éternelle, l’homme doit apprendre à penser et agir de façon juste.

            Vous vous dites maintenant : « Nous avons compris : de retour à la maison, nous
commencerons à appliquer la loi correctement. » Qu’allez-vous appliquer ? Toujours la
vieille loi ! La première petite déconvenue vous fera sortir de vos gonds et vous oublierez
la vie éternelle. La domestique brûle le plat et vous vous mettez à crier et à discuter et
vous y perdez votre discernement et votre cœur. Vous savez à qui vous ressemblez ?
Souvent les sages ont créé des récits pour certaines situations : par exemple un chien
passe sur un pont et en voyant un autre chien dans l’eau avec un os, il lâche le sien et
plonge dans la rivière pour attraper celui de l’autre ; et au final il perd son os. Souvent
nous aussi, poursuivant un mirage, nous partons à la chasse et perdons notre place.
Laissez la domestique brûler le plat ; n’en soyez pas perturbés. En préparant la vie
éternelle pour vous, ayez le sang-froid et la patience de ce philosophe qui, après avoir
travaillé vingt ans sur certains problèmes mathématiques sur des feuillets volants, ne
s’est pas mis en colère contre sa servante qui, un jour, en rangeant sa chambre en son
absence, les a tous jetés dans le feu. Mais vous devez garder ces feuillets. Maintenant,
vous amassez ces feuillets que le Seigneur a écrit et vous dites : « C’est quoi ces chiffons
? », et vous les jetez au feu. Lorsque le Seigneur vient vous demander où sont vos
feuillets, que direz-vous ? – « Nous avons nettoyé la chambre ! – Ne faites plus ça de
nouveau ! » De la même manière, vous ne devez pas nettoyer ainsi votre chambre divine.
Ces feuillets sont les divers centres en l’homme où le Seigneur a écrit de nombreuses
choses très précieuses : tout cela doit être mis en ordre. Il y a beaucoup de choses
entreposées autour du bâtiment en cours de construction par le Seigneur : il y a des
briques, du sable, du gravier ; tous ces matériaux seront utilisés dans le chantier de votre
nouvelle demeure ; à vous de préparer ces matériaux. C’est pourquoi le Christ dit : «
Lorsque vous connaitrez en vous le seul et unique Dieu qui bâtit, qui est un milieu, une
condition, un élément pour vous, vous allez acquérir la vie éternelle. »

            Et je veux maintenant vous laisser trois choses sur lesquelles méditer : milieu,
conditions et éléments. Ceux qui ne peuvent pas méditer sur elles, qu’ils méditent
comme ils peuvent. Mais ceux qui réfléchissent, qu’ils se posent la question : sont-ils
immergés dans ce milieu nommé Dieu, ont-ils les conditions et les éléments, leur air est-il
pur, leurs fenêtres sont-elles ouvertes, leurs yeux, leur langue sont-ils à leur place ? La
langue n’est pas si petite qu’il y paraît ; cette petite langue qui crée et démolit dans le
monde, se montre si peu, elle est presque invisible, mais quelle gaillarde ! Elle brise les os
et incite les hommes à se bagarrer entre eux. Si la langue n’est pas à sa place, il faut lui
resserrer les vis et la remettre en état, car lorsque le Seigneur viendra, il verra si toutes les
vis de votre langue sont à leur place, si la langue fonctionne comme il faut. Si les vis sont
détériorées, elle fait des bavardages ; vite, ramenez des vis ! Combien j’ai vu de vis
perdues! Les vis, les écrous, toutes les parties de votre langue, de votre raison, de votre
cœur, vous les ramènerez pour que tout soit remis à sa place. C’est pour cela que le
Christ vient maintenant. Vous avez jeté l’écrou ; c’était une erreur. « Comment ça ? » Les
scientifiques disent que l’appendice n’est pas utile et doit être supprimé pour en
débarrasser l’homme dans l’éventualité où il serait source de douleur. Comment pouvez-
vous dire qu’il n’est pas à sa place ? Le temps viendra où il se remettra à fonctionner. Les
médecins disent : « Il y a une inflammation à l’appendice, amputons-le. » Mieux vaut
mourir que de s’en priver, car la maladie se manifestera de toute manière à un autre
endroit. Aucun organe ne doit être éliminé, car le Seigneur a mis des millions d’années
pour modeler l’appendice, et maintenant un médecin imbécile trouve qu’il est inutile et le
coupe pour en débarrasser l’homme. Souvent, l’appendice se révolte et nous dit : « Il ne
faut pas manger de viande, les animaux ne doivent pas être sacrifiés. » Les haricots, les
lentilles, les haricots blancs et les autres aliments semblables ne causent pas de
douleurs ; et nous, nous disons : « Dehors l’appendice, nous allons continuer à manger de
la viande ! » Mais il a des camarades dans le cœur et dans l’intellect, et si nous
l’amputons en bas, son camarade du cœur et de l’intellect en haut mourra également
avec lui.

            C’est pourquoi le Christ dit : « Ces trois éléments de la vie – conditions, forces et
lois – doivent être mis à leur place. » Voilà ce que le christianisme sous-entend et c’est ici
la science profonde de la vie. Je ne veux pas vous donner une philosophie vide, mais je
veux que vous vérifiiez et expérimentiez dans la vie ce que je dis. Comment le monde se
corrigera-t-il ? Il se corrigera lorsque toutes les vis seront mises en place, et la vie
commencera à fonctionner comme une horloge. Je vous donnerai un exemple : un
homme achète une montre qui arrête de fonctionner très vite. « J’ai donné tellement
d’argent, et elle s’arrête moins d’une semaine après », se dit-il. Il va chez l’horloger et lui
demande de faire remarcher la montre : « Combien cela coûtera-t-il ? Après avoir examiné
la montre, l’horloger lui dit : « Dix sous. – D’accord ! »

            L’horloger souffle dans le mécanisme de la montre pour en chasser un pou coincé


dedans et la montre remarche. « Tu me prendras dix sous uniquement pour avoir soufflé
sur la montre ? – C’est bien ça ! »

            Le Seigneur viendra ainsi, il soufflera et tout se remettra en marche, aussi


facilement ! Ces petites bêtes ne sont pas à leur place ici, elles ne doivent pas rester
dans la montre. Le christianisme est cette philosophie qui veut libérer l’âme humaine de
tous les parasites, resserrer les vis de la langue, de la raison et du cœur : c’est là le salut.
Et lorsque toutes les vis et tous les écrous seront à leur place, ainsi que la raison et le
cœur, les conditions de la vie éternelle adviendront. Alors la résurrection sera réalisable
et possible.

            Je sais que remettre les vis à leur place est un travail difficile et pénible. Mais
lorsqu’il sera achevé avec succès, l’humanité fêtera son jubilé sur la terre : les enfants
(fils et filles) chanteront le nouveau chant de la vie, parce que leurs parents ont trouvé et
remis en place les vis et qu’un futur lumineux s’annonce ; les peuples enthousiastes vont
bénir et glorifier le Bon Dieu, car leurs guides (prêtres, pasteurs, professeurs, princes et
ministres) ont trouvé et remis en place les vis et qu’un futur lumineux les attend sur terre,
dans leur vie. Tous chanteront un chant, mais un chant grandiose de la vie qui les
bouleversera jusqu’au fond de leurs cœurs et de leurs âmes. Dans ce chant tout le passé
sera conté, il s’y ajoutera tout le futur et il s’y exprimera l’esprit de la nouvelle vie. Mais
quelqu’un dira : « C’est quoi cette question de vis, que peuvent-elles faire ? » Dans ces vis
est tracé le chemin à suivre : elles réunissent, elles resserrent entre elles les parties
désunies de la vie. Et celui qui prêtera attention à leurs empreintes hélicoïdales et à la
main qui les resserre, comprendra le sens profond des grandes lois qui dirigent tout vers
un objectif déterminé. Ce sont des forces divines qui, selon la volonté divine, se
manifesteront bientôt dans la vie, pour remettre à la bonne place les éléments désunis,
pour diriger les quintessences divines vers l’âme humaine et l’immerger dans son vrai
milieu, créer les conditions les plus favorables à son développement et lui insuffler les
véritables éléments de la vie. Alors notre âme sera allaitée comme un enfant tête des
seins de sa mère du lait pur, frais, non mélangé. Alors apparaîtront les racines de la
conscience divine dans notre inconscient, le tronc s’élèvera sur elles, les branches se
déploieront, les feuilles se développeront dans notre conscience et sur les pousses se
formeront les boutons et les fleurs de la super conscience, ceux des anges.

 
            Lorsque cela se produira, ce sera le signe du printemps spirituel ; l’âme humaine
se trouvera dans la région de l’immortalité, hors des griffes de la mort, du péché et du
crime. Et nous, avec une foi positive, une connaissance positive, nous pourrons attendre
la richesse inestimable : le fruit de l’arbre de la vie éternelle, dont les feuilles servent à
guérir les infirmités humaines, et le fruit lui-même, à maintenir l’immortalité de l’âme
humaine et son union avec Dieu. Et cet évènement grandiose est au seuil de la vie
d’aujourd’hui.

Sofia, 25 octobre 1914

____________________________

[1] Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux
intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits. (Mt 11,25)

[2] Le prédicat est une propriété attribuée à un sujet - un complément d’attribution.

Traduit par Bojidar Borissov

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La peur

1914 - 1944
1914_10_19 La peur
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
La peur

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La peur

https://fr.beinsaduno.net/

Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer l'âme;

craignez bien plutôt celui qui peut faire périr âme et corps dans la géhenne

(Matthieu 10, 28)

            La peur est un sentiment qui pèse sur l’âme. Répandue chez les humains comme
chez les animaux, c’est un sentiment propre aux organismes vivants : elle est chargée
d’une certaine mission. La peur sous-entend que dans notre environnement ou dans nos
conditions d’existence, certains éléments sont néfastes et nuisibles pour notre vie. Ce
sentiment nous préserve de tout ce qui peut nous anéantir. Quand, à quelle époque la
peur est-elle apparue chez les humains ? Selon une idée généralement admise, elle est
apparue avec le péché originel ; avant cela elle était inconnue pour l’homme. En réalité, la
peur a une manifestation duale : exogène et endogène. Lorsqu’un enfant commet une
erreur pour la première fois, la peur envahit son âme. Qui a la conscience paisible et
sereine lorsqu’il commet la moindre faute ? Le sentiment de peur surgit tout de suite
dans son âme. Donc, l’âme voit entrer des éléments qui la menacent. Supposons que
vous ayez une maison avec un plancher en pin ; la peur qu’elle puisse prendre feu et
brûler vous gagne rapidement. Il y aurait ainsi dans votre plancher quelque chose, des
substances qui pourraient s’embraser et brûler en absorbant ces éléments, et toute votre
maison prendrait feu. Ce sentiment, à l’œuvre dans le monde organique depuis des
milliers d’années, a rendu les humains et les animaux esclaves de la peur. Mais celle-ci a
également un côté positif : elle a permis de développer la vigilance. Beaucoup d’animaux
ont pu développer leurs membres, qui sont devenus plus puissants, à cause de la peur ;
tout animal avec de longues jambes est peureux – prenez le comme un fait – les pattes
arrière du lièvre sont beaucoup plus longues que les pattes avant ; si les pattes avant
avaient été aussi longues, il aurait été encore davantage favorisé pour la course.

            Maintenant je ne vais pas me lancer dans une explication du rôle de la peur dans
l’histoire de l’évolution. Les scientifiques contemporains disent que la religion a été
engendrée par la peur. Cette idée est fausse, car la religion existait avant l’apparition de la
peur. Le Christ s’adresse ainsi à ses disciples, car il sait qu’ils font partie de cette
catégorie d’humains qui ont peur pour leur maison, pour leur corps, et il leur dit : « Ne
craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent pas tuer l’âme. » Pourquoi ? Si vous
avez un capital à la banque et si quelqu’un brûle votre maison, vous n’avez pas à vous
faire de souci, car vous en reconstruirez une nouvelle et plus belle. Donc, tant que votre
richesse est déposée dans votre âme, vous n’avez rien à craindre.

            Prenons maintenant la seconde partie du verset : qui devez-vous craindre ? «


Craignez celui qui peut faire périr le corps et l’âme. » Sur cette partie du texte, il y a eu des
débats acharnés ; qui est ce second que nous devons craindre ? Certains prétendent que
celui que nous devons craindre, c’est le diable. Je vous dirai que celui qui nous devons
craindre, c’est Dieu, dans le sens où nous devons éviter de L’affliger, ce qui nous oblige à
rester vertueux. Si j’interprétais la loi divine de la vie, je ne vous dirai pas qui craindre ou
ne pas craindre, mais je vous dirai comment respecter la loi divine. C’est la forme
négative de la peur, alors que la forme positive de la peur apparaît lorsque nous
commettons une faute. Celui qui accomplit la volonté divine n’a rien à craindre, mais celui
qui ne l’accomplit pas aura toujours le cœur serré par la peur et ne sera jamais libre et en
paix. Dans le verset que j’ai lu, le Christ veut indiquer à ses disciples qu’il y a dans le
monde certaines lois qui régulent la vie humaine : « Même tous les cheveux de votre tête
– dit-il à ses disciples – sont comptés ! » Pas un seul cheveu ne peut tomber par hasard.
Si j’accomplis la Loi de Dieu, je serai sous la protection de Dieu, tout comme les oiseaux.

            Chez les chrétiens modernes, il y a une conception erronée de nos rapports avec
Dieu, avec la religion, ce qui, par la suite, engendre beaucoup de souffrances dans l’âme
humaine. Certains considèrent que la religion, c’est aller simplement à l’église, allumer un
cierge, faire le signe de croix ; ils se disent qu’être religieux, c’est se contenter de ces
choses-là. Mais la religion est quelque chose de beaucoup plus profond. L’essence de la
religion, c’est le sentiment d’amour envers Dieu. Si cette loi essentielle était inscrite en
nous, nous serions prêts à accomplir des milliers d’autres choses pour le Seigneur. Mais
comment manifester son amour pour le Seigneur si nous ne Le voyons pas ? Le Christ dit
: « Votre Père est aux Cieux. » Je lève les yeux et je vois qu’Il n’est pas là et je me dis : «
Lorsque je sortirai de ce corps, j’irai là-bas. »

            Le Christ s’adresse à ses disciples et leur dit : « Ne craignez pas ceux qui sont sur
terre et qui tuent. » Qui sont-ils ? Si vous lisez le premier verset de ce chapitre[1], vous
verrez que le pouvoir de tuer les esprits impies est donné aux disciples ; ce pouvoir ne
s’étend pas sur les hommes vertueux, mais sur les méchants. Le chrétien moderne dit : «
Je veux tenir mes frères sous ma coupe. » Vous voyez que le Christ n’a pas donné aux
apôtres le pouvoir de commander aux hommes, mais aux esprits impies. Chacun de nous
doit les maîtriser. Les hommes ont différentes méthodes pour chasser ces esprits, mais
ceux-ci n’en ont pas peur : ils ne craignent ni le bâton ni les menaces ! Pour avoir le
pouvoir sur un esprit impie, tu ne dois pas avoir ses faiblesses ; si tu les as, même si tu
es ministre, philosophe, érudit, tu seras son esclave. Ils créent des intrigues, détrônent les
rois ; ils sont capables de tout. Si tu n’as pas leurs faiblesses, tu es leur maître. C’est
pourquoi le Christ pouvait commander aux esprits : il était pur et s’il leur disait : « Sortez !
», ils répondaient : « D’accord. » Ceux qui engendrent et ceux qui soignent les maladies
sont aussi les mauvais esprits. Vous direz : « C’est bizarre ! », n’est-ce pas ? C’est la loi. Si
vous empruntez de l’argent à quelqu’un, vous devez le lui rendre ; si vous blessez
quelqu’un vous devez payer pour son rétablissement. C’est le diable qui déclenche les
malheurs, mais vous appelez le Seigneur pour vous en délivrer. Le Seigneur saisit le
diable et lui dit : « Tu as détruit la maison de cet homme, va la réparer ! », et le diable
tâche de la réparer.

            Maintenant, pourquoi le Seigneur ne répond-t-il pas à vos prières ? Je dirai que


c’est votre faute car, lorsque ces ouvriers se présentent au travail, vous ne savez pas les
contrôler et ils s’échappent. Il faut, lorsque le Seigneur les envoie, avoir l’autorité sur eux
et les commander, les surveiller un fouet à la main car, laissés à eux-mêmes, ils vont tous
déguerpir et votre maison restera inachevée. Vous ne devez jamais avoir les faiblesses
que ces esprits ont. Certains disent : « Nous ne pouvons pas vivre sans faiblesses. » Si
vous ne pouvez pas, alors on vous humiliera, on s’emparera de votre corps, de votre
argent, on vous enfermera ; il n’y a pas d’autre issue. Le Christ vient maintenant et dit : «
Je vous dirai qui craindre. » Il dit : « N’enfreignez pas la loi divine. » La seconde partie de
cette interprétation sous-entend l’accomplissement de la loi divine pour libérer vos âmes
et vos corps.

            Chacun de nous doit faire une révision de son cœur et de son intellect, et recenser
les faiblesses qui s’y trouvent. Si vous aimez tricher, tous les esprits du mensonge sont
autour de vous, ils sont vos invités, vous les attirez. Si vous aimez vous réjouir du
malheur des autres, tous les esprits enclins à se réjouir des malheurs des humains vous
entourent et un clairvoyant verrait leurs hordes envahir vos maisons et ne faire que boire
et manger. Si vous haïssez les autres, tous les esprits de haine mangent et boivent à
votre compte. Voilà comment les gens dépérissent. Quand ces esprits vous envahissent
et s’attardent un jour ou deux, vous vous mettez bien sûr à vous lamenter : « J’ai mal à la
tête, j’ai mal aux yeux, j’ai mal aux bras, aux jambes, au ventre, au cœur, aux bronches,
etc. » Ces esprits malveillants puisent votre sève et troublent vos yeux, vous rendent
aveugle, sourd ; les bras, les jambes se détraquent et un jour on vous prend pour vous
emporter dans la tombe. Et quand vous vous présenterez devant le Seigneur, les habits
en haillons, Il vous demandera : « Mon fils, as-tu englouti tout ce que je t’avais donné ? –
Père, pardonne-moi, nous avons mangé, bu, joui, nous ne ferons plus tout ça désormais. »
Et, parce que Dieu est miséricordieux, Il dit : « Pourvu que vous ayez appris la leçon, je
vous créditerai de nouveau. »

            C’est pourquoi le Christ dit : « Je vous dirai qui craindre. » Cette appréhension,
cette crainte, c’est la précaution. Lorsque chez l’homme les sentiments négatif et positif
s’unissent, le sentiment de précaution et la capacité de discernement, alors naît en lui la
prudence. La peur est l’élément négatif de la prudence. Ainsi le Christ veut dire : « Ne
séparez pas ces deux éléments l’un de l’autre, car séparés – si vous séparez votre
discernement de la peur – ils ne se contrôlent plus, vous perdrez alors votre corps et
votre âme. » La géhenne, c’est quoi ? Vous verrez qu’elle consiste dans ces conditions
limitées de développement, dans cette vie de souffrances, pour ne conserver en vous
qu’une conscience épurée. Savez-vous dans quelle situation se trouve un homme qui
vient de mourir ? Un jour, vous éprouverez ce sentiment de façon plus palpable. Lorsque
la dépouille se transforme en squelette, son âme tourne autour de lui et dit : « Comme
ces os étaient beaux ! » et elle se lamente : « C’était ma seule richesse, tout le verni est
parti ! » Les briques et les fondations sont là et quelque temps après les os rétabliront le
temple d’antan. C’est pourquoi le Seigneur interroge le prophète Ezéchiel : « Fils de
l’homme, ces ossements pourront-ils revivre ? » Le prophète répond : « Seigneur Éternel,
tu le sais ! » Le Seigneur dit : « Prophétise sur ces ossements, et dis-leur: Ossements
desséchés, écoutez la parole de l'Eternel. »[2] Une fois, Edison a fait une petite farce à
quelques-uns de ses amis : il a fait en sorte de faire se mouvoir automatiquement deux
squelettes attachés l’un à l’autre par les jambes et les pieds avec du fil métallique ; ils
avaient deux gramophones dans les mains et des ampoules électriques dans les orbites
des yeux, et ces deux squelettes se sont mis à parler : « Nous étions jadis comme vous :
nous avons bu, nous avons mangé et festoyé, et voyez où nous en sommes à présent ! »
Les invités se sont tous sauvés terrifiés ! Edison a dû longtemps batailler pour les
convaincre qu’il ne s’agissait que d’une farce. Avec la façon anormale de vivre
aujourd’hui, chacun se trouvera dans un squelette, incapable de travailler, de penser,
d’agir.

            C’est pour cela que le Christ se tourne vers ses disciples et leur dit : « N’ayez pas
peur. » Pour canaliser ce sentiment, la peur, nous devons nous aligner complètement sur
la loi divine, sur notre conscience d’être liés à Dieu. En nous, parfois, apparait une pensée
: « Nous voulons apercevoir le Seigneur, nous voulons voir Jésus Christ. » Vous Le voyez
chaque jour : lorsque naît en vous ce sentiment d’amour, d’affection, Il est là et vous Le
sentez ; vous devez seulement ouvrir vos yeux spirituels pour Le voir. Vous voyez
maintenant le côté extérieur des choses, mais pas le côté réel. Chaque jour, chacun de
vous est en contact avec le Seigneur : lorsque vous souffrez et lorsque vous aimez.
Lorsque l’homme souffre et se trouve dans la situation d’un malade, le Seigneur le soigne
et panse ses plaies, ce qui provoque certaines douleurs et le malade geint. Le Seigneur
explique les causes de ces souffrances : « Tu souffres parce que tu as enfreint Mes lois,
mais sois patient, je te guérirai. – Mais ces douleurs sont insupportables ! – Oui, mais
lorsque je te disais de ne pas enfreindre la loi, tu n’as pas écouté. – Mais il faut beaucoup
de temps. – Tu apprendras. »

            A partir de maintenant vous devez, comme les anciens chrétiens, expérimenter


pour tenter de sortir hors de votre corps. Votre raison vous dit : « Ce serait une chose
fameuse d’en sortir. » Oui, c’est fameux, mais il faut avoir la connaissance. D’abord, il faut
te libérer de toutes les faiblesses des esprits qui t’entourent et, en sortant tu leur diras : «
Personne ne doit s’approcher de mon corps, sinon vous subirez le fouet. » Mais si les
esprits savent que tu as des faiblesses, lorsque tu quitteras ton corps ils viendront s’en
emparer. C’est pour cela que nos contemporains sont fortement rattachés à leur corps
physique par le Seigneur, car s’ils sortaient de leur corps, ce serait encore pire pour eux,
leur évolution s’arrêterait. Le Christ s’adresse ainsi à ses disciples parce qu’ils veulent le
suivre pour percer les secrets du Royaume de Dieu.

            Et je pense que la recette de la longévité se résume à ceci. Je vais vous donner un


exemple : prenez les gens qui souffrent et se tourmentent et traversent beaucoup de
tempêtes dans leur existence : celle-ci sera de courte durée. Ceux qui sont paisibles,
comme on dit, bien disposés, qui ne se tourmentent pas, ne se mettent pas en colère, ont
une longue vie. C’est pourquoi Herbert Spenser dit à un endroit : « Lorsque les forces
externes de la nature s’équilibreront avec les processus internes de l’organisme humain,
nous aurons la vie éternelle dans le monde physique. » Quelles sont ces forces externes ?
Ce sont ces éléments nocifs. Lorsque nous trouverons l’équilibre et que nous réussirons
à saisir ce que nous désirons, ce que nous souhaitons et saurons comment réagir face
aux éléments nocifs pour les dominer, nous pourrons vivre sur terre autant que nous
voudrons : cent, cinq cents, mille ans, et nous pourrons quitter cet endroit à notre guise,
cela dépendra de nous. Après avoir vécu quelques milliers d’années, nous dirons : « Nous
avons assez vécu et à présent nous souhaitons partir nous promener dans l’autre monde.
» Alors, entourés de nos proches et de nos amis, nous serons raccompagnés comme
avant de prendre un train. Ce sera un trajet, nous serons libres, nous prendrons un billet
pour partir et nos amis ne marcheront pas derrière nous pour dire : « Pauvre homme, la
mort l’a emporté. » Non, nous dirons : je vais me promener, visiter la demeure de mon
Père et un jour peut-être, je reviendrai. » Et ils nous souhaiteront bonne route.
 

            Le christianisme est une science qui prépare à ce voyage pour une longue
traversée. Ne pensez pas que l’endroit où vous vous rendez est très proche : il est tout
près et en même temps très loin. Près et loin sont des notions relatives : avec une vitesse
moyenne, il vous faut deux cent cinquante ans pour atteindre le Soleil, mais si vous allez
à la vitesse de la lumière, il vous faut huit à neuf minutes. En neuf minutes, on ne peut
même pas se rendre d’ici au jardin de Boris dans le centre-ville de Sofia ; il me faut au
moins vingt minutes pour y aller alors que la lumière du Soleil parcourt quatre-vingt-
douze à quatre-vingt-treize millions de miles en neuf minutes. Lorsque nous parlons de
l’espace, nous l’appréhendons selon la vitesse à laquelle nous allons. Savez-vous le
temps qu’il faut pour atteindre la plus proche étoile, alfa du centaure ? Trente-quatre
millions d’années en train, mais seulement trois ans à la vitesse de la lumière. Et si vous
décidez de viser la galaxie la plus proche de la nôtre, à la vitesse de la lumière, il vous
faudra quatre-vingt-dix millions d’années. Cela dépend donc où vous allez. Si vous allez
au Soleil à la vitesse d’un train, et si vos amis vous interrogent sur la date du retour, vous
direz : « Deux cent cinquante années aller, deux cent cinquante années retour, cela fait
cinq cents ans, et deux cent cinquante ans pour vivre un peu sur place, donc nous serons
de retour dans sept cent cinquante ans. » Si vous demandez à celui qui va sur alfa du
centaure dans combien de temps il reviendra, il vous dira : « Trente-quatre millions
d’années aller, trente-quatre millions d’années retour et autant d’années sur place, je serai
donc de retour dans cent millions d’années. » Ce sont des pensées philosophiques
abstraites, accessibles seulement aux anges ; vous ne pouvez pas appréhender ce qu’est
cet espace : trente-quatre millions d’années ; il vous faut une intelligence angélique pour
percevoir la grandeur de Dieu dans cette idée.

            Le Christ, lorsqu’il se tourne vers ses disciples, dit : « N’ayez pas peur. » Il lève les
yeux et ajoute : « Ne craignez pas pour vos petites maisons, ne vous tourmentez pas pour
ces petites choses, parce que votre Père a prévu de grandes tâches pour vous. » Veillez à
garder votre âme pure et lumineuse ; si vous avez ce capital, vous pourrez franchir ces
espaces. Un jour, en partant au Ciel, vous délaisserez votre corps et vous partirez avec
votre âme ; vous laisserez le corps sur terre car il est d’ici. C’est une carriole, fabriquée
d’éléments de la terre parce que vous êtes au royaume de ces quatre éléments de la
terre. Quand vous serez devant un sentier étroit et tortueux, vous laisserez la carriole
pour continuer à pied. Le Christ dit aussi : « Lorsque vous arriverez devant le sentier
étroit, pour ne pas perdre votre âme et stopper votre évolution, ne craignez pas ! »

            Vous voulez dominer. Ne dominez pas vos frères : c’est le plus grand crime pour
les hommes d’aujourd’hui, leur désir de gouverner les autres. Ne commandez pas aux
hommes ; aux esprits malveillants, oui, vous pouvez et vous devez les commander. – «
L’esprit malveillant, vous devez le commander, l’éduquer, mais je ne veux pas que vous
commandiez aux hommes. » Voilà ce que dit le Christ. Parfois vous tenez à savoir qui est
le plus grand, qui est le plus petit, qui est le plus vieux ou le plus jeune, et alors ! Le
Seigneur a pu vous mettre à la queue ou en tête, et alors ! Un jour le Seigneur te mettra à
la queue, un jour, en tête, un jour, vers le dos, un jour, dans les jambes, indifféremment ;
ces choses sont sans importance. La force est là : avoir le contrôle sur les mauvais
esprits, les faire obéir, les soumettre à notre volonté. « Je vais faire peur à ma femme en
lui donnant une correction. » Bien, aujourd’hui tu la corriges, demain tu la corriges, mais
elle finira par s’enfuir et tu iras l’implorer de revenir. La force de l’homme est en lui, c’est
là qu’il doit porter son attention. Chacun de nous doit apprendre à contrôler ces esprits.
Je sais que beaucoup sont tourmentés par les mauvais esprits ; beaucoup vont auprès
du Christ pour être secourus. Comment les aider sachant qu’Il attache ces esprits alors
qu’eux les détachent à nouveau. On ne peut pas venir en aide à ces personnes. Est-ce
que le Christ va s’occuper de vos renards, de vos loups ? Mettez-les au travail ! Cette idée
est un peu allégorique, mais je vous la donne comme une règle. Vous ne pourrez pas être
maître de votre vie tant que vous n’apprendrez pas à contrôler ces esprits.

            Il y a sept étapes à franchir pour soumettre les mauvais esprits à sa volonté. Ces
esprits impies ont peur de la lumière. La première chose à faire est de vous retourner
vers Dieu. Qu’est-ce que ce retournement ? Pour le moment, vous avez tourné le dos à
Dieu, votre monde est obscurité ; faites demi-tour, tournez votre visage vers le Seigneur ;
sans vous tourner vers Lui, rien n’est possible. Lorsque vous voulez dépoussiérer un
habit, ne le retournez- vous pas ? Vous allez donc retourner votre cœur et votre
intelligence pour les dépoussiérer de l’intérieur. Le mot retourner a un double sens : se
tourner face au Soleil et aussi retourner un habit pour en secouer la poussière.

            Le deuxième prérequis, c’est le repentir : la révision, l’épuration du compte. On met


un panneau devant la boutique : « J’arrête toute transaction, pas de vente, ni d’achat,
inventaire annuel en cours. » Tu vérifies les comptes, tu recomptes : tu as tant à prendre
et tant à donner, il te reste dix mille levas de dette ; tu dois aller implorer tes créanciers :
c’est le repentir. Tu sors tes livres de compte : « Mes amis, je suis un honnête homme, je
ne sais pas comment, mais j’ai perdu dix mille levas, pardonnez-moi, faites-moi encore un
peu crédit. » Si tu n’implores pas, tu seras emprisonné. Lorsque tes livres de compte
seront inspectés et ton honnêteté attestée, ils diront : « Nous avons par le passé eu du
donnant-donnant avec toi et nous te pardonnons, nous te ferons de nouveau crédit. »

            Le pardon et le salut sont deux choses liées. Ce que le christianisme appelle le


salut advient lorsque nous avons franchi les deux paliers du retournement vers le Christ
et du repentir. Il dit : « Je te donne un nouveau crédit et je t’envoie dans le monde pour
travailler. » Et tu ouvres de nouveau la boutique : « Le prénommé untel travaille de
nouveau, il vend et il achète. »

 
            Le quatrième pas est la régénération. J’expliquerai la régénération à l’aide d’un
autre processus issu de l’agriculture : un agriculteur a un jardin, il arrache toutes les
cultures, puis il les replante de nouveau ; et lorsque les nouvelles pommes apparaissent,
c’est une régénération ; il a l’espoir que le nouveau jardin lui donnera une récolte. Dans le
christianisme, après ce processus, la régénération s’opère en nous ; le nouveau a
commencé à germer vers le haut. La renaissance est un processus de floraison et de
nouaison[3].

            Il y a donc le retournement, le repentir, le salut, la régénération et la renaissance,


qui est le cinquième pas. Avec la renaissance l’homme se libère de la loi karmique des
causes et des conséquences ; vous devenez alors des citoyens libres, des seigneurs, et
personne ne peut vous dominer. C’est à partir de cette cinquième étape que vous pouvez
régner sur les mauvais esprits ; c’est seulement lorsque vous êtes à la place du Christ
que vous pouvez les commander. Vous serez alors un disciple du Christ, ce qui est une
très grande distinction. Il a donné à ses disciples le pouvoir sur les mauvais esprits et les
a envoyés guérir et ressusciter les gens. Comment donner ce pouvoir si l’homme s’est à
peine retourné et n’a pas encore audité ses livres de comptes ? Il n’est pas encore absout,
il n’est pas né de nouveau et il veut gouverner le monde ! Ce n’est pas possible. Vous
voulez commander aux mauvais esprits, ce n’est pas possible, vous devez d’abord
franchir ces quatre étapes et alors vous serez pleinement maîtres de la situation.

            Maintenant, vous réfléchissez, mais vous avez toujours en vous une peur de
manquer de cette vertu. Il y a deux attitudes extrêmes dans la chrétienté : certains se
montrent plus humbles qu’ils ne le sont en réalité, alors que d’autres se sentent plus
fautifs qu’ils ne le sont : ce sont des extrêmes. Dites-vous la vérité : « J’ai dix mille levas
dans la caisse » et ne dites pas « cinq mille. » Si on en a dix mille, c’est un mensonge. Tu
as dix mille levas, mais tu dis « quinze mille » : tu mens encore. Si tu as dix mille levas,
marque les dix mille, ni plus, ni moins. Nous devons toujours exprimer la vérité comme
nous la connaissons en notre for intérieur, nous devons parler clairement, entièrement,
positivement et alors nos relations extérieures avec les gens seront bonnes. Pourquoi ?
Parce que ces esprits qui vous gouvernent vivent au Ciel ; lorsque vous réglez vos
comptes avec votre esprit, il les réglera avec les autres esprits et ils ne pourront pas vous
détester. Ils peuvent dire : « Je te tuerai ! » Vous leur répondrez tranquillement : « Tu ne
peux pas, car tu es attaché. » Quelqu’un dit : « Je ferai ça ! – Impossible, essaie
seulement. » Un jour quelqu’un m’a dit : « Si je sors mon révolver, tu vas voir ! – Essaie de
le sortir. Et s’il reste dans l’air, collé dans ta main ? – Alors je sortirai un couteau ! –
Essaie donc ! Est-ce que tu as déjà sorti un couteau pour savoir ce que c’est ? Cela ne se
fait pas comme ça, il faut pour cela une permission d’en haut. »

            Si d’en haut on veut éprouver ta ténacité, ta patience, ton abnégation, tu seras mis
à l’épreuve et tu devras tout surmonter ; mais s’il n’y a pas de permission d’en haut, même
le monde entier peut se soulever, personne ne t’atteindra.

            Un anglais qui avait quarante chiens de la race des bouledogues se vantait en


disant : « Il n’y a pas de chiens plus féroces que les miens, personne ne peut les
approcher ! » Il parie quatre mille livres avec un autre anglais. Ce dernier prend le pari et
dessine un cercle autour de lui pendant que le premier lâche ses chiens sur lui ; mais ils
ont tourné le long du cercle sans le franchir ! À la fin le second anglais a fini par siffler
d’un drôle de façon et les chiens se sont dispersés en courant à travers la foule. Avec
quoi leur a-t-il fait peur ? Avec une certaine force qu’il avait en lui. Sans fusil, ni bâton, il
avait seulement employé une force pour les faire fuir. Je vous demande où est votre
force ? Un jour un esprit impie peut proclamer : « Je vais lâcher mes chiens ! – Lâche-les !
Je vais faire un cercle et lorsque je sifflerai ils fuiront aussitôt. » La force est dans ce
sifflet divin et celui qui l’a est toujours libre et puissant.

            Voilà, maintenant vous savez comment gouverner sur les mauvais esprits et ne
pas avoir leurs faiblesses. Si vous avez peur, tous les esprits de la peur seront autour de
vous. C’est pourquoi vous devez chasser ces faiblesses. Vous dites : « Mais je ne vais
plus faire ceci, je ne fumerai plus de tabac » et dès le lendemain vous refumez. Faites-le
sans l’annoncer. « J’ai décidé de planter ! » Mais tu n’as encore rien planté. Plante d’abord
et appelle ensuite tes amis pour leur dire : « Venez, mes amis, pour voir ce que j’ai fait ! »,
et ils vont se réjouir. Vous dites : « J’ai décidé d’être bon, venez voir mon plan : je ferai
ceci, je ferai cela ! » Tu ne feras rien, j’ai vu des millions de plans ; le purgatoire est rempli
de plans ! Si vous envisagez de faire quelque chose, n’en parlez pas, mais dites
seulement : « Seigneur, aide-moi ! » Et lorsque votre jardin se développera et donnera des
fruits, appelez vos amis et dites-leur : « Mangez, buvez et réjouissez-vous ! » Alors le
Seigneur vous bénira. Voilà ce qu’est le christianisme.

            Et lorsque le Christ vous dit : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps, mais ceux
qui font périr l’âme », il veut dire que ce qu’ils te prendront, peut être pris, comme dit le
proverbe : « Même à Pâques, le délai d’un jour à peine expiré, et vous serez dessaisis ! »
Tu es charretier : on te prendra ta charrette et tu diras : « On m’a chassé de ma maison. »
Et pourquoi pas ? Remercie plutôt qu’ils aient eu la bonté de te supporter de si longues
années. Les esprits gouvernent les éléments que vous avez sur terre, ce sont les leurs.
C’est pourquoi les Écritures disent que nous sommes des envahisseurs sur cette terre où
nous vivons, qu’elle n’est pas à nous : le Seigneur nous a envoyés pour nous en emparer
de force. Si vous voulez la conquérir et être des seigneurs, alors emparez-vous d’abord
des esprits, car chaque élément a son maître. Vous ne pouvez pas être seigneurs de l’eau
si vous n’arrivez pas à conquérir les esprits de l’eau ; vous ne pouvez pas être seigneurs
de l’air tant que vous ne conquérez les esprits de l’air ; comme vous ne pouvez pas être
les seigneurs du feu si vous ne vous emparez pas des esprits du feu etc… Par
conséquent, le Christ nous donne une loi que nous devons appliquer : d’abord être pur
pour nous retourner vers Lui.

            Maintenant, le Christ vient dans ce monde, comment vous trouvera-t-il ? Bien


entendu, il trouvera certains riches et d’autres pauvres. Il est dit : « Or, si quelqu'un bâtit
sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du
chaume, l'œuvre de chacun sera manifestée; car le jour la fera connaître, parce qu'elle se
révèlera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu'est l'œuvre de chacun. Si l'œuvre bâtie par
quelqu'un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense Si l'œuvre de quelqu'un
est consumée, il perdra sa récompense ; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers
du feu. »[4] Et celui qui ne cultive pas la pureté et n’a pas en lui la crainte du Seigneur, «
nous livrerons cet homme à Satan pour anéantir sa chair, pour que l’Esprit soit libéré le
jour du Seigneur Jésus. »[5] Si vous avez œuvré des milliers d’années, si vous avez
souffert, si vous avez tenu haut le drapeau de la vérité, sans craindre ceux qui font périr le
corps, en vous sacrifiant pour le triomphe de la justice et l’avènement du Royaume de
Dieu, le Seigneur vous élèvera de nouveau et vous ressuscitera.

            Et c’est pourquoi le Christ dit : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps. » S’ils
tuent votre corps, votre âme sera libre et c’est ce qui est précieux dans la vie. Tout autre
chemin qui vous éloigne de la vérité est mortifère pour le corps et pour l’âme. Car les
peureux, les poltrons ne seront pas admis au Royaume de Dieu. Dans l’œuvre juste du
Seigneur, dans l’œuvre juste de l’humanité, dans l’œuvre juste du peuple, dans l’œuvre
juste de la communauté, dans l’œuvre juste du foyer, dans l’œuvre juste de l’âme
individuelle, il ne faut avoir ni peur, ni appréhension, ni hésitation, ni couardise, ni reculade
face au grand commencement de la vie. Ce qui est juste, est toujours juste. Amour et
peur ne peuvent coexister dans l’esprit de l’homme, dans l’esprit de l’homme véritable. Là
où est l’amour, il n’y a pas de peur et là où est la peur, il n’y a pas d’amour. L’amour est le
signe de la plénitude, de l’unité entre toutes les forces, tous les sentiments et toutes les
capacités de l’esprit humain ; alors que la peur est le signe de l’absence et de la perte de
cette harmonie intérieure, de notre paix spirituelle.

            Par ces derniers mots j’entends le sublime, le noble, le bon chez l’homme. Je
n’entends pas cette insolence, cette brutalité, cette dureté de cœur, cette insensibilité,
souvent considérés comme témérité et courage. L’idéal de l’héroïsme est de pouvoir
supporter avec magnanimité toutes les souffrances, toute l’ignominie, tous les
avilissements, toutes les moqueries et toutes les accusations des autres, et même de la
part du monde entier, au nom de l’œuvre juste, pour pouvoir dire à sa Mère : « Pour Toi qui
m’a mis dans ce monde divin, je sacrifie tout. Dans Ton Amour, je trouve le suprême appui
pour mon âme. La peur du monde, la peur de ceux qui tuent mon corps n’est plus. Je n’ai
pas peur, car je Te connais. Que tu me donnes la mort ou la vie, je les accepterai avec une
égale gratitude. Avec Toi, il y a un sens dans la mort ; sans Toi, il n’y a pas de but dans la
vie. Dans la mort ou dans la vie, sois toujours une couronne de lumière pour mon esprit. »

Sofia, 1 novembre 1914

______________________________

[1] « Ayant fait venir ses douze disciples, Jésus leur donna autorité sur les esprits impurs,
pour qu’ils les chassent et qu’ils guérissent toute maladie et toute infirmité. » (Mt 10, 1)

[2] Il me dit : "Fils de l'homme, ces ossements peuvent-ils revivre ? " Je dis: "Seigneur
Dieu, c’est toi qui le sait." Il me dit: "Prononce un oracle contre ces ossements ; dis-leur :
Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur ! (Ez 37, 3-4)

[3] Nouaison (terme botanique) – En arboriculture ce terme désigne le stade du cycle


végétatif d'un arbre fruitier qui marque le début du développement du fruit après la
fécondation.

[4] Car personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé, savoir
Jésus-Christ. Si l'on bâtit sur ce fondement avec de l'or, de l'argent, des pierres
précieuses, du bois, du foin, du chaume, l'ouvrage de chacun sera manifesté; car le jour
du Seigneur le fera connaître, parce qu'il va se révéler dans le feu, et le feu même
éprouvera ce qu'est l'ouvrage de chacun. Si l'ouvrage que l'on aura bâti dessus subsiste,
on recevra une récompense ; si l'ouvrage de quelqu'un est consumé, il perdra sa
récompense ; lui pourtant sera sauvé, mais comme au travers du feu. (1 Co 3, 11-15)

[5] Qu’un tel homme soit livré à Satan pour la mort de la chair, afin que l'esprit soit sauvé
au jour du Seigneur Jésus. (1 Co 5,5)

Traduit par Bojidar Borissov

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L’esprit et la chair, flux et reflux dans la vie

1914 - 1944
1914_11_02 L’esprit et la chair, flux et reflux dans la vie
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

AniAdvanced Member
Ani
Posté(e) 20 juin 2015
L'esprit et la chair

1 year later...
mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
L’esprit et la chair, flux et reflux dans la vie

https://fr.beinsaduno.net/

Car la chair convoite contre l'Esprit,

et l'Esprit contre la chair;

et ces choses sont opposées l'une à l'autre…

Mais le fruit de l'Esprit est l’amour, la joie,

la paix, la patience, la bonté, la charité,

la foi, la douceur, la tempérance.

Galates 5, 17 ; 22

            En règle générale, les gens ont des notions très confuses sur ces lois profondes
qui régissent la Vie. Le monde où nous vivons est gouverné par des lois, des règles que
Dieu a promulguées il y a longtemps, lorsqu’Il organisait l’Univers. Et lorsqu’Il y a introduit
le premier homme – Les Ecritures laissent ce passage sous silence –, le Seigneur l’a
instruit abondamment et lui a enseigné le savoir céleste. Il lui a montré toutes les lois
fondatrices de cet édifice où Il l’a placé pour vivre, Il lui a montré les effets des plantes
qui guérissent, les propriétés des éléments et, quand Il l’a laissé gouverner sur tout, Il lui a
dit : « Si tu respectes les lois que J’ai énoncées, tu seras toujours bienheureux, joyeux,
serein et tu réussiras tout ce que tu entreprendras ; mais le jour où tu enfreindras Mes
commandements, tout se dressera contre toi. » Les deux arbres mentionnés par les
Écritures : l’Arbre de la Vie et l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, témoignent de
ce fait. Si je m’arrêtais pour expliquer ce que sont ces arbres, ce serait une trop longue
digression, je laisse cela de côté pour une autre conférence. Ces deux arbres au Paradis
étaient vivants, intelligents et détenaient en eux une force, des qualités. Et le Seigneur a
dit au premier homme : « Dans l’Arbre de la connaissance du bien et du mal se cache un
grand danger, et le jour où tu étendras la main sur lui, tu perdras tout, car les éléments
cachés dans cet arbre ne sont pas pour toi, tu n’es pas assez fort pour les maîtriser. À
l’avenir, tu pourras les étudier, mais pour le moment, tu tireras profit de tous les autres
arbres, de tout le reste dans la Vie, mais pas de l’Arbre de la connaissance du bien et du
mal. Je ne vais pas m’attarder maintenant sur les raisons profondes qui ont incité Adam
à enfreindre le commandement Divin.

            Certains prêchent qu’il faut avoir la foi. Bien entendu, la foi est utile ; qu’elle soit
positive ou négative, elle est la base de la Vie ; sans elle la Vie ne peut exister. Les
créatures, même les plus petites, des plus microscopiques aux plus élaborées, ont toutes
la foi. Mais quelle est leur foi ? Un athée dit : « Je ne crois pas en Dieu », mais cette
affirmation démontre précisément qu’il croit en quelque chose : il croit qu’il n’y a pas de
Dieu, donc, finalement, il a une croyance. J’aimerais voir comment l’homme pourrait se
retrouver sans aucune foi, même pas en lui-même. Puisqu’il croit en lui-même, il a donc la
foi, mais l’objet de sa foi n’est que son propre raisonnement. Si on dit de quelqu’un qu’il
est athée, ce n’est pas juste, ce n’est qu’une demi vérité ; il a abandonné sa foi en Dieu,
mais cultive une foi en lui-même. Ainsi la foi peut-elle être positive ou négative. Adam et
Eve ont fait preuve d’un manque de foi en Dieu lorsque Lucifer est rentré dans l’Eden,
parce qu’ils ont cru en lui, en se détournant de Dieu, ce qui a causé le péché originel. Et
l’apôtre Paul dit dans son épître aux romains : « Tu es donc esclave de celui à qui tu
obéis. » (Rm 6, 16)

            Ce matin, ma conférence portera sur les deux grandes lois que je formule ainsi :
«la loi des contraires et la loi de la ressemblance. Ces lois, nous pouvons les vérifier
chaque jour. Ce n’est pas de la philosophie abstraite comme la réincarnation ou la
transmigration des âmes, ce sont des choses que nous pouvons quotidiennement vérifier
en nous. Et les choses, en apparence obscures, se clarifieront à travers le prisme de ces
lois.

 
            Vous êtes par exemple au bord de la mer ; vous voyez une mer calme et immobile,
mais vous remarquez soudain qu’elle s’agite et déborde sur la côte : un courant que les
scientifiques nomment la marée montante, s’est formé. À certains endroits l’eau monte
de vingt mètres[1] au-dessus de son niveau habituel ; alors vous devez reculer le plus vite
possible ; c’est le seul moyen d’échapper, sinon les vagues vous engloutiront. Cette
marée, cette montée de l’eau dure douze heures ; douze heures plus tard vous verrez les
vagues se retirer vers le large. Ceci peut s’observer souvent, une fois par jour : en vingt-
quatre heures, il y a une marée montante, puis une marée descendante. Ce flux et ce
reflux se produisent aussi en vous. Où ? Bien sûr, non pas en haut, vers les cimes, vers les
hauteurs de la Vie, mais dans les profondeurs. Il vous est peut-être arrivé souvent de
descendre par temps calme au bord de la mer et d’entamer une belle chanson, puis, tout
à coup, une vague se lève et vous emporte vous et votre belle chanson, ou du moins vous
laisse entièrement trempés. Ou bien, vous montez dans une barque sur une mer calme,
mais une tempête survient, la retourne et vous projette dans la mer déchaînée. Certains
peuvent penser que c’est une exagération, mais, dans la vie, c’est une réalité. Combien de
fois des êtres disparaissent sans laisser de trace dans l’océan de la vie, avec leurs
chansons, leurs rêves et leurs idéaux, Vous dites : « Quelle malchance ! » Vous en
cherchez la raison sans connaître les lois de la Nature.

            Lorsque les philosophes de l’antiquité ont dit : « Connais-toi toi-même », ils


entendaient cette loi des mouvements rythmés : le flux et le reflux. Dans votre esprit, ces
deux mots sont confus, mais je tenterai de vous les expliquer. Cette manifestation du flux
et du reflux est appelée loi du mouvement rythmé dans la science moderne. Dans toute
chose, il y a un courant du centre vers la périphérie et de la périphérie vers le centre ; dans
toute chose, il y a un flux et un reflux, une élévation et une descente, une genèse et un
déclin. Dans la chimie, il y a une action et une réaction. L’action, c’est le flux, suivi de la
réaction qui est le reflux. Si vous observez votre montre, remarquez comment son tic-tac,
d’abord fort, s’affaiblit progressivement jusqu’à finir par s’arrêter presque, puis se
renforce de nouveau et baisse de nouveau. La même chose se produit pour votre cœur.
Si vous posez la main sur votre cœur, vous remarquerez que, quelque fois, il bat plus fort
et vous prenez peur ; le docteur dit : « Cet homme a une tension élevée. » C’est un flux
dans votre organisme qui agit aussi sur le cœur. Cette loi s’applique partout et lorsque les
médecins disent à quelqu’un qu’il a un bruit cardiaque, je réponds simplement qu’il a un
flux qui agit sur son mental, sur son cœur, sur son âme et que, douze heures après, ce
flux s’affaiblira et la tension artérielle tombera. Ces douze heures sont peut-être douze
secondes, douze minutes, douze heures, douze jours, douze ans, douze siècles, douze
millénaires, douze millions d’années etc., peu importe, le rapport entre les choses reste
inchangé. Ainsi agit cette loi.

            Dans ce verset, l’apôtre Paul parle de la loi de la chair, c’est la loi du reflux, et la loi
de l’Esprit, c’est la loi de l’afflux. La loi des opposés inclut la loi du reflux, alors que la loi
de la ressemblance inclut la loi du flux. À certains endroits du corps se forment des
miasmes ; ces relents peuvent répandre des microbes et, à ces endroits, apparaissent
des maladies. Cette loi agit dans notre cerveau, dans notre cœur, dans notre âme. Il reste
souvent des résidus dans l’organisme ; ils sont à l’origine de maladies que nous appelons
rhumatisme, dans les articulations, les jambes, la tête : nous ressentons des douleurs et
nous nous plaignons. Si nous sommes intelligents et comprenons la loi, là où se forme
un flux, nous pouvons bâtir une barrière, un grand mûr. Si nous sommes bêtes, nous
faisons les badauds au bord de la mer déchaînée. Les gens disent toujours : « Le monde
est mauvais. – Pourquoi serait-il mauvais ? – Mais à cause de cette guerre généralisée ! »
La guerre représente un flux de forces et dans ce flux il y a une collision, c’est pour cela
que tout le monde fuit en criant que la mer afflue. Et cette fuite est appelée guerre. Vous
vous demandez ce qu’il adviendra du monde. Je vous réponds : « Dans douze heures ou
douze semaines ou douze ans tout s’apaisera ; le sol gorgé de sang séchera et les
hommes se demanderont : « Qu’est-ce que c’était que cette tempête, pour quelle raison la
mer s’est-elle acharnée contre nous ? » La mer ne s’acharne pas, elle respire, et lorsqu’elle
remplit ses poumons, sa structure, sa poitrine monte de vingt mètres. Toutefois, lorsque
la mer prend son inspiration, tu dois être soixante kilomètres à l’intérieur des terres, sur
un sommet. Lorsqu’elle expire, tu peux aller sur la côte pour la contempler, mais si tu la
vois reprendre son inspiration, cours de nouveau en arrière vers un endroit très haut.

            Si nous savons les appréhender, ces deux lois des contraires et de la


ressemblance sont deux notions grandioses dans le monde. La première loi, celle de la
ressemblance, est la loi du Ciel, l’autre, la loi des contraires, est la loi de la Terre, du
monde organique, de la chair. Vous vous levez le matin mal disposé, tout vous contrarie,
vous n’avez aucune envie de travailler, votre raisonnement est troublé et vous dites : « Le
Seigneur n’a pas fait le monde comme il faut », tous les diables vous envahissent, et vous
êtes prêts à vous battre avec le monde entier, vous attendez seulement que quelqu’un
vous regarde de travers pour vous mettre en colère : voilà la loi des contraires. Ce jour-là,
lorsque l’épouse voit son mari dans cet état, si elle comprend la loi, elle doit fuir deux
kilomètres plus loin et se dire : « Mon mari aujourd’hui a un reflux de l’Esprit et un flux de
chair ! » N’en riez pas, car demain c’est l’épouse qui va se mettre dans cet état. C’est une
loi, tout le monde n’y succombe pas au même moment.

            Il y a dix ans, j’habitais dans une famille de sept personnes : le père, la mère, un fils
et quatre filles. Je faisais alors certaines observations pour vérifier cette loi et elle
fonctionnait comme une horloge. Tous les membres de la famille se suivaient à tour de
rôle : lundi, le père est mal disposé, le regard sombre, et tous disent : « Papa est de
mauvaise humeur, il est renfrogné, il crie, il gronde. » Ils se cachent tous, ils en cherchent
la raison. Mardi, le père est de bonne humeur, mais ils voient que la mère a le regard
hargneux ; le père sourit en disant : « Aujourd’hui c’est le tour de votre mère. » Il est
curieux de voir que mercredi c’est le tour du fils ; tous en rient, car ils sont prévenus.

 
            Je savais de qui ce serait le tour et quand ; ce programme fonctionnait sans faille !
C’est bien et même agréable, si l’un est indisposé et renfrogné, mais pas l’autre. C’est
facile. Mais lorsque les deux sont indisposés ou, dit de manière scientifique, lorsque les
deux ont un reflux, alors ça va mal!

            Voilà ce que dit l’Apôtre Paul dans le chapitre que nous avons lu : la chair s’oppose
à l’Esprit et vice versa. Nous ne pouvons pas concilier ces deux lois, c’est impensable du
fait de leur dynamique diamétralement opposée : l’une avance et l’autre recule. Sous la loi
des contraires, l’harmonie, le bonheur sont détruits, anéantis ; si elle s’installe en vous,
elle vous dépouille. Si vous tombez sous l’influence de cette loi des contraires, elle peut
s’emparer de votre raisonnement douze minutes, douze heures, douze ans.

            Certaines périodes de la vie influencent le caractère de l’homme, dès son origine.


Si un enfant est conçu et nait dans la période des contraires, il sera nécessairement un
criminel, le plus grand brigand, car il ne peut échapper aux conséquences que produisent
ces éléments qui poussent le cours de sa vie dans une autre direction. Si le père et la
mère sont sous l’influence de la loi de la ressemblance, il naîtra chez eux un fils ou une
fille noble et raisonnable. Ainsi agissent ces grandes lois que les premiers hommes,
avant le péché originel, comprenaient, mais qu’ils ont oubliées par la suite.

            Les gens veulent que le prêtre continue de prêcher après la messe, mais il est
soumis à la loi des contraires : ses vibrations, son humeur, son prêche de ce jour-là ne
peuvent pas apporter la grâce aux gens. Il se peut qu’il serve depuis longtemps, il y est
tenu, mais s’il était libre, il prendrait son chapeau et partirait ailleurs, sauf que les gens
veulent qu’il prêche ! Que peut-il prêcher ? Il va les sermonner : « Vous êtes ceci, vous
êtes cela, vous êtes de mauvais bougres », et il les enverra au purgatoire. Ce jour-là, il a
proféré un mensonge : c’est de lui-même qu’il a parlé et ce qu’il a dit s’est reflété en vous ;
vous avez été un miroir dans lequel il s’est regardé ; il était sous l’influence de la loi des
contraires.

            On raconte l’histoire d’un célèbre prédicateur américain de New York. Il avait


longtemps travaillé sous l’influence de la loi des contraires et racontait de telles horreurs
qu’il avait effrayé ses ouailles, comme si la fin du monde arrivait. Étant donné que la loi
des contraires laisse souvent des résidus dans l’estomac qui ne peut plus digérer, ni
secréter les sucs digestifs, et nuit ainsi à tout l’organisme, on a fini par le conduire à
l’hôpital pour le nettoyer de ces résidus. Avec une sonde dans la bouche, ils lui
administrent quatre à cinq litres d’eau chaude, nettoient une ou deux fois l’estomac et
éliminent les résidus. Deux semaines après, il réapparaît à l’église, prêchant le Royaume
de Dieu, l’avènement du Christ, l’Amour, et ainsi de suite… Les gens se disaient : « Tiens,
notre prédicateur s’est transformé. » Je vous dis aussi : lorsqu’un prédicateur ou un
orateur se présentent pour prêcher, dans une église ou au parlement, ils doivent d’abord
éliminer les résidus de leur estomac, de leur cœur, de leur raisonnement, avant de
s’adresser aux gens.  

            Vous vous levez le matin, disons un peu indisposé, mais vous ne vous en rendez
pas compte ; cinq à dix minutes s’écoulent et votre esprit s’éclaircit, alors vous dites : «
Dieu merci, j’y vois plus clair. » Il se passe un certain temps, et des pensées sombres
reviennent ; vous vous dites : « D’où ce diable est-il sorti ? » Les gens ne comprennent pas
qu’il s’agit d’une loi qui agit méthodiquement et périodiquement dans le monde : ce n’est
pas un diable qui les a piégés, c’est une loi Divine. Le Seigneur dit : « Je t’ai doté jadis de
discernement pour appréhender l’organisation du monde, mais tu l’as oublié et cette
même loi te l’apprendra à présent. » Lorsque les sociétés modernes réussiront à
comprendre le sens profond de ces deux lois, alors seulement le monde s’améliorera en
commençant par la base ; les tribunaux seront plus justes, etc.

            Certains demandent comment le monde peut s’arranger. Il le peut. Lorsque nous


agirons conformément à cette loi, le monde s’arrangera comme Dieu l’a initialement
organisé. Les mêmes causes engendrent les mêmes effets, et les causes contraires
engendrent des conséquences contraires. Les Hindous qui connaissent ces deux lois, les
expliquent par le mot karma : la loi des causes et des conséquences. Mais le karma peut
se manifester comme flux et reflux, c’est-à-dire être bon ou mauvais. Dans le langage du
commerce, cela revient à donner et prendre : si tu donnes, c’est un reflux, si tu prends
c’est un flux. Et celui à qui vous êtes redevable, viendra vous voir exactement à la date
d’échéance pour vous inviter à payer votre dette. L’échéance est la loi qui régule les
choses. Elle est conditionnée par le débiteur et le créancier. Donc, Dieu pose certaines
conditions lorsqu’Il nous établit dans le monde. Nous nous sommes engagés envers Lui
à faire ceci ou cela, mais ensuite nous Lui déclarons : « Nous ne te devons rien. – Ah bon
! Alors J’appliquerai la loi des contraires sur toi. Tu bats quelqu’un, il te battra en retour, tu
l’aimes, il t’aimera aussi, donc ce que tu feras aux autres, te sera rendu en retour. » Ces
deux lois gouvernent la Terre et agissent sur elle.

            Les semblables se repoussent : un coq se dresse sur le tas de fumier, un autre,


plus fort, va l’en déloger. Pourquoi les deux coqs ne peuvent-ils pas chanter ? La loi édicte
ceci : « Sur un tas de fumier, un coq et un seul doit chanter. » Dans le monde, il peut y
avoir le bien et le mal, mais deux maux ne peuvent cohabiter au même endroit et deux
biens non plus. Un saint et un autre saint ne peuvent cohabiter, ni un scientifique avec un
autre, ni deux médecins. Un proverbe turc dit à ce propos qu’un cotonnier n’obtient pas de
couleur d’un chien blanc. C’est parce qu’ici sur Terre agissent justement ces deux lois :
celle des contraires et celle de la ressemblance. Le Bien a une aspiration vers le mal et le
mal, vers le Bien. C’est pourquoi l’habitant de la Terre doit impérativement avoir pour
amis de mauvaises personnes, et les méchants aussi doivent avoir pour amis de bonnes
personnes. La loi du Ciel est différente, mais sur Terre il en est ainsi. Celui qui ne veut se
lier qu’avec de bonnes personnes, des personnes comme lui, aura des malheurs.
Pourquoi ? Parce qu’il faut un échange.

            Prenons un commerçant qui a des tissus qui coûtent des millions de levas ainsi
que son voisin; à qui les vendront-ils tous les deux ? Leurs intérêts ne coïncident pas. L’un
dira à l’autre : « Éloigne-toi, va à l’autre bout du monde, ici, c’est moi qui commerce. »
C’est la loi des contraires. C’est pourquoi, le Christ qui comprenait cette loi, disait : «
Faisons preuve d’abnégation et laissons d’autres vivre à cet endroit. » Lorsque l’homme
renonce à lui-même, il devient serviteur, et alors Dieu dit : « Je t’aime. » Mais si quelqu’un
dit : « Je veux aussi être seigneur », Dieu répond : « Il ne peut pas y avoir deux seigneurs,
l’un doit être seigneur, mais le second serviteur. » Le mal naît lorsque les deux veulent
être seigneurs. S’ils insistent sur ce point, Dieu dit : « Chez Moi il ne peut y avoir deux
seigneurs ; si vous insistez, allez à l’autre bout du monde ! » Et où se trouve l’autre bout
du monde ? Sur Terre. C’est pourquoi le Seigneur a envoyé les hommes sur Terre. En vous
tous, qui tentez de comprendre la loi de la ressemblance, c’est la loi des contraires qui
règne, et qui vous rend malheureux. Vous devez sortir de la loi des contraires et entrer
dans la loi de la ressemblance, et cette loi, c’est l’abnégation. Renoncer à soi-même ne
signifie pas perdre sa vie, pas du tout. Cela signifie simplement changer un service par un
autre. Supposons deux candidats qui veulent être directeurs dans un gymnase ; l’un, s’il
agit selon la loi de la ressemblance, dira à l’autre : « Sois directeur, et je serai professeur. »
Mais si les deux veulent coûte que coûte devenir directeurs, ils iront intriguer chez le
ministre ; chacun dira : « Je suis le plus méritant. » Qu’est-ce qui les gouverne ? La loi des
contraires !

            Et l’enseignement du Christ se rapporte à la loi de la ressemblance. Le Christ


descend sur Terre pour faire régner la loi de la ressemblance. Il dit : « Je ne veux pas
vous gouverner, mais je veux vous apprendre à être heureux. Si vous M’aimez et si vous
appliquez Ma loi, vous serez bénis. » Tu es mal disposé, tu hais, tu médis, tu es
malheureux : tu es dans la loi des contraires. Tu dois t’en affranchir ou, dit en termes
scientifiques, tu dois sortir de la loi des contraires et entrer dans la loi de la ressemblance
; autrement dit, tu dois changer les conditions et le milieu. Commence à aimer ! «
Comment aimerai-je ? » En effet, tu ne peux pas te mettre à aimer si tu ne te rends pas
dans le domaine de l’Amour. C’est comme si on t’avait enfermé dans une pièce plongée
dans le noir, en te disant : « Regarde ! » Comment regarder ? La pièce obscure n’est pas
du domaine de la ressemblance, il faut la quitter. Si tu as une bougie, tu peux l’allumer
avec un briquet. Et lorsque le Christ nous recommande de renoncer à nous-mêmes, il
veut dire qu’il faut sortir de la pièce obscure de notre égoïsme et entrer dans la loi de la
ressemblance, la loi de l’Amour. Voyez comme cela est sensé !

 
            Sortez et allez dans ces endroits où vous pouvez puiser des éléments nécessaires
à votre bonheur, à votre cœur. Vous ne pouvez pas le faire si vous êtes soumis à la loi des
contraires. Alors, pour un poste, pour une chaire professorale, vous serez nombreux à
vous battre. Une fois, en France, quinze mille personnes se sont portées candidates à un
poste pour occuper une chaire. Bon, combien de personnes peuvent l’occuper ? Un
candidat pour un poste. Dans ce monde naissent souvent certains désirs. Pourquoi ?
Vous êtes envieux : vous voulez ce poste dans cette chaire. Vous détestez quelqu’un et
vous vous efforcez de vous en débarrasser. Je peux vous dire avec certitude : je sais
pourquoi vous le détestez ; soit vous, soit lui, vous voulez cette chaire. Dans le monde, la
loi des contraires est implacable ; cette loi agit dans nos pensées, dans nos cœurs et
dans nos corps. Les cellules, les milliards de cellules qui nous composent, dans nos os,
dans notre système nerveux, dans l’estomac, dans les poumons, le cœur, le cerveau,
toutes les cellules de ces organes tombent sous l’influence de ces deux lois de la
ressemblance et des contraires, pour un certain laps de temps où agissent en eux un flux
et un reflux. L’homme est en colère, indisposé : c’est donc le reflux. Il faudra
nécessairement manifester le flux en lui. Comment ? Il se concentrera en dirigeant sa
raison en haut, vers Dieu, revient à montera pour s’entretenir avec Lui, et une fois le reflux
passé, il reviendra sur Terre.

            Je ne limite pas le terme flux au phénomène marin, mais je l’applique aussi à la


végétation, à la présence d’humidité dans l’air. Une fois mûre, toute chose se dessèche :
c’est la loi des contraires qui prépare l’humus pour l’année suivante. L’autre loi a donc
aussi sa place.

            La loi des contraires doit enlever les vieux habits. Vous vous déshabillez, c’est la
loi des contraires, vous vous habillez, c’est la loi de la ressemblance. Votre corps se salit,
c’est la loi des contraires, vous vous lavez, c’est la loi de la ressemblance. Tous les
matins, nous nous levons et nous nous lavons le visage. Pourquoi ? Par habitude.
Aujourd’hui, vous devez vous rendre devant le Seigneur parce qu’il y a un reflux en vous ;
vous vous lavez le visage et vous dites : « J’enlèverai ce fardeau de mon cœur, j’éliminerai
les résidus de mon mental et j’irai ainsi là-haut devant le Seigneur. » Se laver le visage en
frottant avec les mains de haut en bas montre cela. Mais vous, comme vous ne pouvez
pas l’interpréter, vous vous lavez, mais vous continuez à barboter toute la journée dans la
boue, et vos affaires n’avancent pas. Comment avanceraient-elles avec cette boue en
vous ? Vous devez être en quelque endroit haut perché dans la montagne.

            Nous devons appliquer cette loi dans les fruits de l’Esprit comme dit l’Apôtre Paul :
« Le fruit de l’Esprit est l’Amour, la Joie, la Paix, la patience, la bonté, la charité, la foi, la
douceur, la tempérance. » L’Amour c’est le Père, la Joie, la mère, la Paix, leur enfant ; ils
forment donc un triangle qui se rapporte aux choses Divines. Celui qui veut être
bienheureux, doit posséder ces choses, alors il est au Ciel. Ensuite, vient la seconde
catégorie qui est du domaine des Anges : la patience c’est le père, la bonté, la mère, la
charité, leur enfant. Dans la troisième catégorie : la foi c’est le père, la douceur, la mère, la
tempérance, leur enfant.

            Ainsi, je vous dis : « D’après la loi de la ressemblance, vous devez d’abord avoir un
père. Qui est votre père ? C’est la foi. – Mais je n’ai pas la foi. – Dans ce cas, j’ai une
mauvaise opinion de toi, camarade ; si tu n’as pas de père, tu n’as pas de parents
légitimes, ta mère ne t’a pas enfanté de manière Divine. » Voilà ce que j’entends lorsque
quelqu’un dit : « Je n’ai pas la foi ». Mais si tu dis « J’ai la foi », alors je t’admire, car tu as
un père très noble, de haute lignée, d’une famille royale. Si tu dis : « Je ne crois pas en ce
père », alors tu es le dernier des vauriens.

            Revenons au mot douceur. Nous avons dit que la douceur est une mère, et
d’ascendance princière. Tu crois en la douceur, tu as donc une mère. « Mais je ne veux
pas être doux. » Alors tu es sans mère. Un chrétien doit avoir un père et une mère : la foi
et la douceur, et lui-même incarne la tempérance. Lorsque nous disons tempérance, nous
devons penser à nous-mêmes : l’enfant de notre père, la foi, et de notre mère, la douceur.
Certains disent : « Je veux aller parmi les Anges. » Tu peux y aller, mais tu dois naître d’un
père, la patience, et être enfanté par ta mère, la bonté, être porté dans son sein. Et toi,
lorsque tu naîtras, que seras-tu ? La charité : un Ange, un saint. Si tu es charitable, tu es
un Ange, tu as en haut, parmi les Anges, un père patience et une mère bonté.

            C’est la loi qui régule la vie de l’homme. Elle est le fondement d’une philosophie
qui peut être vérifiée au quotidien ; ce n’est pas une théorie, elle peut être vérifiée par
chacun. Je ne mens pas tout comme je n’aime pas qu’on me mente. Mentir, c’est se
montrer bête comme être trompé, c’est aussi se montrer bête. Je supprime la loi des
contraires en moi. Si je suis en reflux, je me rends auprès de Dieu ; si je suis en flux, je me
mets au travail sur Terre. Et si je suis auprès de Dieu, qui me mentira ? C’est pourquoi j’ai
dit dans une conférence précédente : « Là où le Seigneur se rend, le diable ne peut
accéder. » Là où Dieu est absent, le diable est présent. Lorsque quelqu’un dit : « le diable
s’est emparé de moi », je comprends ce qu’il veut dire. Si le Seigneur est dans ton cœur, le
diable ne peut s’emparer de toi. Selon cette loi de la ressemblance, le mal ne peut se
transformer en Bien, ni le Bien en mal.

            Un vieux barbu est allé voir un saint qui, depuis vingt ans, vivait dans le désert : «
Je suis un grand pécheur. S’il te plaît, adresse des prières au Seigneur pour qu’il absolve
mes péchés. » Après son départ, le saint a commencé à prier Dieu pour lui. Un Ange est
apparu alors en lui disant : « Ta prière n’est pas audible pour Dieu parce que ce vieux,
c’est le diable ! Pour savoir s’il te dit la vérité, ordonne-lui ceci : « Je vais prier pour toi,
mais tu dois confesser tes péchés, puis aller en haut d’un rocher et proclamer : Seigneur,
sois miséricordieux envers moi qui suis un grand pécheur ! Et répète ces paroles une
année entière. » Quelque temps après, le vieux est revenu vers l’ermite, et ce dernier lui a
répété les paroles de l’Ange. « Comment donc, s’est écrié le diable, je ne peux pas faire ça
! Moi qui gouverne et commande le monde, je ne veux pas prier ! Toi, prie à ma place ! »
Alors l’ermite lui a dit : « La vieille hypocrisie ne peut pas être une nouvelle vertu. »

            Ceux qui prêchent l’Évangile doivent savoir que nous ne pouvons pas transformer
la loi des contraires en loi de la ressemblance, c’est-à-dire, nous ne pouvons pas tourner
vers Dieu un homme qui vit en permanence selon la loi des contraires. Nous ne pouvons
pas le rendre heureux, comme nous ne pouvons transformer une femme en homme. Une
femme veut que son mari la rende heureuse ; comment la rendrait-il heureuse alors
qu’elle ne l’aime pas ? Il lui achète des habits, elle se plaint ; il apporte de la viande, elle le
critique ; la maison n’est pas construite comme il faut, et ceci et cela… rien ne va !
Comment la satisfaire alors que dans son raisonnement, elle est dans la région des
contraires et qu’aucun effort de son mari ne peut nuancer son caractère ? Et la femme
non plus ne peut satisfaire son mari s’il a ce caractère : elle peut lui faire de bons petits
plats, ranger la maison, il sera toujours mécontent, car il vit selon la loi des contraires. Et
alors, certains viennent me voir et me disent : « Je ne sais pas quoi faire, mon mari est
devenu irascible comme une guêpe. » Je raisonne avec sang-froid et je dis : « Il se trouve
par malheur sous la loi des contraires, il est dans un moment de reflux. Faites-le monter
dans votre charrette, attelez le cheval et dites-lui : allons nous promener, mon cher. » Et
lorsqu’une femme veut emmener son mari à l’église, elle prend la calèche et dit : « Allons
auprès du Seigneur, tel prêtre célèbre la messe ; nous apprendrons quelque chose. »

            Maintenant nous disons : « Le monde doit s’arranger. » Comment peut-il s’arranger


? Un cochon a grogné des millions d’années sous un arbre ; après avoir mangé toutes les
poires, il se met à creuser autour des racines et à se demander : « Où sont passées les
poires ? » Comment l’arbre donnerait-il d’autres fruits ? Le cochon va l’abimer. Vous aussi,
n’ayant pas trouvé de poires en haut, vous vous mettez à creuser en bas en vous disant :
« L’argent que nous cherchons est enterré ici » Vous devenez ainsi des chercheurs de
trésors. Je vous dis : vous vous trouvez dans cette région de la loi des contraires. Il n’y a
pas de poires, ni de trésor, il faut arrêter de creuser à cet endroit, mais prendre vos
affaires, votre bâton de pèlerin et partir ailleurs. En effet, si le Maître vous voit creuser à
un seul endroit, il vous donnera une bonne correction. Voilà ce que le Seigneur fait
maintenant sur Terre : nous creusons pour chercher des poires et Il dit : « Donnez-leur à
chacun vingt-cinq coups de bâton pour les corriger ! »

            C’est pourquoi je vous dis : appliquez cette loi. La femme ne doit pas creuser
autour des racines de son mari : qu’elle patiente en l’absence de poires ; le mari non plus
ne doit pas creuser autour des racines de son épouse, ni les curés autour des racines de
la papauté, ni les élèves autour des racines de leurs professeurs. Appliquez tous cette loi
et vous arriverez à comprendre la Vie comme le Seigneur l’a créée. C’est une philosophie
à appliquer dans ce monde, si simple que chacun peut la mettre en œuvre. Si vous dites :
« Je ne peux pas faire cela », je vous dirai que vous êtes dans la mare, dans la boue des
contraires. Si vous dites « je peux », vous êtes dans la loi de la ressemblance, vous ferez
un pas en avant pour entrer sur le chemin du Salut. Certains disent : « Je ne peux pas
aimer ! – Je regrette, je ne peux pas vous aider, car vous êtes dans le domaine des
contraires et vous vous chargez de résidus et de boue. – Je peux aimer ! – Vous êtes
sous la loi de la ressemblance et le Seigneur sera avec vous. » Vous vous levez le matin,
mal disposé ; vous vous dites : « J’ai un reflux, je vais atteler le fiacre, attraper la bride du
cheval et voyager. » Ne restez pas sur place, autour de cet arbre, pour ramasser des
poires si ce n’est pas le moment ; vous les trouverez ailleurs, plus loin. Levez-vous, partez
et priez si vous savez comment prier. Vous deviendrez plus robustes par la force de la
prière.

            La prière est l’activité la plus noble et la plus élevée qui puisse être pratiquée dans
ce monde. C’est uniquement grâce à elle que le cœur de l’homme s’élève et s’ennoblit. Je
ne parle pas ici du côté apparent de la prière, des lèvres qui remuent, mais de cette prière
qui exprime l’élan conscient de l’âme vers Dieu, l’Amour supérieur. Mais tous ne sont pas
de cet avis. Certains disent : « Je ne peux pas prier. » D’autres rient et disent : « La prière
est une élucubration ; moi, un homme érudit, qui ai fait des études, moi, prier le Seigneur !
» Mais nos érudits sont incohérents, et cela pour la raison suivante : s’ils veulent obtenir
un poste, ils font une demande disant : « Parce que mon père est un tel et ma mère une
telle, parce que j’en ai besoin, je vous prie d’agréer ma demande et de daigner me
nommer à ce poste, ce sur quoi je m’engage à accomplir ma mission le plus
scrupuleusement et de la meilleure façon. » N’est-ce pas une prière ? Oui, c’en est une, et
bien caractérisée. Mais prier le Seigneur par contre serait une honte. Tant qu’il y a des
hommes qui ne prient pas le Seigneur, le bien suprême, mais qui prient les autres, ceux
qui les entourent, le monde restera tel qu’il est. Ils vivent dans la loi des contraires.        

            Comment être bons alors qu’à chaque pas le mensonge nous accompagne ? Nous
trompons nos proches, le Seigneur et nous-mêmes. Inconsciemment nous avons donné
droit de cité au mensonge. Nous agissons sous la contrainte de la peur. Libérons-nous de
la peur et promettons de dire la vérité, ne serait-ce que devant le Seigneur. Disons : «
Aujourd’hui, je ne dirai pas de mensonge devant le Seigneur. » Si nous nous trompons,
disons : « J’ai commis une faute », et non pas comme le pharisien : « Un autre est fautif,
je suis mieux placé que lui, aie une bonne opinion de moi. » Alors, nous sommes dans le
domaine de la loi des contraires, dans les ténèbres. Disons-nous la vérité : « J’ai fait cela.
» Parce que la confession nous aide à corriger nos erreurs. Si vous lisez la confession de
Tolstoï, vous en trouverez un bon exemple : il est devenu grand lorsqu’il a confessé ses
péchés. Il y a un ou deux exemples comme ça dans l’histoire. Etes-vous capables d’une
telle confession ?
 

            Si vous désirez être noble, un Ange, un saint, c’est très facile. Dix fois par jour vous
pouvez être ange ou diable. Certains ne croient pas en la réincarnation, mais vous pouvez
vous réincarner dix fois dans une journée : vous êtes un diable incarné lorsque vous
préméditez de tuer quelqu’un ; vous êtes alors dans le domaine des contraires et vous
êtes capable de commettre le plus grand mal. Si vous êtes sous la loi de la
ressemblance, vous êtes un Ange ; si vous êtes prêt à vous sacrifier ou à agir noblement,
vous êtes un saint. Mais vous ne pouvez pas garder le même état d’esprit durablement.
On dit que l’homme est fait à l’image et selon la ressemblance de Dieu ; je vais vous
préciser comment je comprends cela. Quelqu’un est promu général ou ministre. N’avait-il
pas existé avant cela ? Il a existé en tant que citoyen ordinaire. Lorsque le Seigneur dit : «
Faisons l’homme à l’image et selon la ressemblance de Dieu », Il veut alors promouvoir
l’homme au grade de général, l’habiller avec l’uniforme du général, le parer des épaulettes
du général. Mais l’homme qui n’a pas accompli la Volonté et les commandements Divins
a été dégradé par le Seigneur et a perdu son uniforme et ses épaulettes. Dieu a dit : «
Privez-le de son uniforme, car il n’accomplit pas la fonction de général convenablement. »
Si vous retournez vers Dieu, Il dit : « Aujourd’hui, tu es à l’image et à la ressemblance d’un
général, mettez-le au Paradis ! » Dix à quinze minutes plus tard, si vous enfreignez la loi, Il
dit : « Dégradez-le ! » Si vous êtes en colère, indisposé, vous êtes chassés du Paradis. Un
an ou deux après, vous vous repentez et le Seigneur dit : « Amenez-le, il sera de nouveau
promu général. » Le Seigneur peut plusieurs fois, chaque jour, chaque heure, vous
promouvoir général ou vous dégrader de nouveau. Aujourd’hui, vous agissez bien, vous
êtes un Ange au Ciel ; demain vous agissez mal, Il vous renvoie sur Terre. Si vous ne priez
pas et ne respectez pas la loi, vous serez un diable. Ces deux lois des contraires et de la
ressemblance régulent le monde.

            Les esprits qui vivent sous la loi des contraires n’ont pas la capacité de revenir
dans la loi de la ressemblance et le Seigneur ne peut pas les transporter d’une région
dans l’autre. La chose primordiale pour le chrétien, c’est la frontière qui existe entre ces
deux lois. Lorsque nous arrivons à la frontière, nous devons laisser tout notre bagage :
les pensées et les sentiments qui sont sous l’influence de la loi des contraires, pour
entrer, purifiés, dans la loi de la ressemblance. Alors, le Seigneur nous revêtira de Ses
habits, et nous serons promus au grade de général. Pour avoir enfreint le
commandement Divin de ne pas toucher le fruit interdit, l’homme s’est retrouvé nu. Le
Seigneur lui a enlevé l’uniforme de général et l’homme a été contraint de se faire des
habits de feuilles. Le Seigneur a dit : « Faites-lui vite des habits en peau » C’est pourquoi
vous êtes dans cette peau. Quand pourrez-vous vous débarrasser de cette peau ?
Lorsque vous entrerez dans la loi de la ressemblance, cette peau tombera, le Seigneur
vous donnera l’uniforme et les épaulettes de général qui seront de toutes les couleurs.
C’est cela la philosophie chrétienne, et vous pouvez l’appliquer dans la Vie. Ce n’est pas
une philosophie du passé, c’est une philosophie qui s’applique et se met en pratique.
Tous les jours vous vous réincarnez d’Anges en diables et inversement : voilà la
réincarnation. On débat aujourd’hui et on dit : « Celui qui croit en la réincarnation, sera
rejeté par l’Eglise. » Comment me rejeter alors que je crois à la loi des contraires et de la
ressemblance et que je vis en conformité avec elle ? Lorsque je vis conformément à la
loi, peu m’importe si vous me rejetez de l’Eglise ou non. Lorsque je vis auprès de Dieu,
que je ne déteste personne sur Terre et que je m’efforce d’aimer tout sincèrement, est-ce
que quelqu’un peut me rejeter ? Seul Dieu peut le faire. Voilà l’enseignement que je
prêche. Et je vous dis que c’est seulement le jour où vous commettez une faute, que vous
êtes rejeté de l’Eglise de Dieu, du Paradis.

            Que sont les Églises aujourd’hui ? Un simple reflet lointain de la grandeur du


passé. Savez-vous quels secrets se cachent dans ces Églises ? Si seulement je me
mettais à vous interpréter la signification de l’Église, des pierres de ses fondations, à
vous parler des habits des prêtres, des bougies qui sont allumées, tout cela recèle une
philosophie très profonde. Sur les vêtements des prêtres sont écrites toutes les lois
Divines. Ils s’en revêtent tous les jours, mais oublient de lire ce qui est écrit dessus.
Connaissez-vous le sens des vêtements portés par l’évêque, de la couronne, de la crosse
à volute dont l’extrémité se termine par ce qui ressemble à deux têtes de serpents, etc. ?
Et l’encensoir et l’encens ? Ils ont fermé le Livre en disant : « Ah, c’est un Livre saint qu’il
ne faut pas toucher ! » Alors que le Seigneur dit : « Faites attention de ne pas l’abîmer ou
le salir, mais ouvrez-le avec précaution, lisez-en chaque jour un peu, et notez ces choses
précieuses qu’il contient. » Ces choses : l’église, les vêtements de cérémonie, les icônes,
les bougies, l’encensoir, les livres, sont tous à une place bien précise.

            Nous devons conserver attentivement le contenu du Livre Sacré ; il nous enseigne


les lois des contraires et de la ressemblance. Et, lorsque vous les comprendrez et
porterez sur vos épaules la croix du Christ, prêts à être crucifiés, alors Dieu dira : « Celui-
ci sera avec Moi au Paradis. » Vous serez alors sauvés. Ce sera instantané. En un instant
je peux être en enfer : à l’instant même où je doute de Dieu et pense mal de Lui, je me
trouve en enfer. L’instant d’après, lorsque j’aime Dieu dans mon âme et que je dis : «
Pardonne-moi, Seigneur ! », je suis auprès de Lui et il tend Sa main droite pour
m’accueillir.

            Je vous raconterai maintenant une anecdote en guise de conclusion : dans le


passé quelqu’un est mort et s’est retrouvé en enfer. Il y est resté longtemps, a souffert
des siècles durant, et dans ses tourments il a longtemps prié le Seigneur de l’absoudre.
Le Seigneur a fini par dire : « Ouvrez le livre de la Vie et voyez s’il a fait au moins une
bonne action dans toute sa vie. » En ouvrant le livre, on a découvert qu’il avait donné une
fois une carotte à un pauvre homme. Alors le Seigneur a dit : « Cet homme peut être
relâché. » Il a ordonné à un Ange : « Tu lui tendras cette carotte pour qu’il l’attrape et se
sorte ainsi de l’enfer. » Mais les autres pécheurs aussi se sont rués sur lui et, tous
accrochés aux jambes les uns des autres, sont partis ainsi, portés par l’Ange vers le
Paradis. L’homme à la carotte a dit alors : « Cette carotte est à moi ! » Dès qu’il a
prononcé ces mots, la chaîne humaine s’est rompue et tous sont retombés en enfer.
 

            Que la carotte qui vous appartient serve au salut d’autres hommes ! Qu’ils puissent
ainsi s’élever vers le Ciel ! Sinon, si vous dites : « Cette carotte est à moi », vous tomberez
tout en bas. Que l’on s’accroche à vos vêtements, à vos pieds, taisez-vous, ne dites rien.
Le jour où vous dites : « Cette carotte est à moi », vous êtes loin du Seigneur. Le
désintéressement vit toujours sous la loi de la ressemblance. L’abnégation et le sacrifice
pour les autres, c’est cela être chrétien.

Sofia, 15 novembre 1914.

____________________________

[1] 60 pieds dans le texte original, ce qui équivaut à 20 mètres (1 pied = 0,3248 mètres)

Traduit par Bojidar Borissov

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Au commencement était le Verbe

1914 - 1944
1914_11_08 Au commencement était
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Au commencement était le Verbe

 
https://fr.beinsaduno.net/

Au commencement était le Verbe

Et le Verbe était en Dieu

Et le Verbe était Dieu

(Jean 1, 1)

C’est la phrase des Évangiles la plus difficile à interpréter et elle est l’objet des
interrogations philosophiques les plus ardues. Cet extrait a suscité des milliers de
discussions, car chaque penseur ou prêcheur l’interprète naturellement à sa manière.
L’Église orthodoxe a été aussi le terrain de controverses sur le Verbe ; on s’est même
battu en son nom, comme si cette question pouvait se résoudre par la guerre.

Comment comprendre le sens premier des mots « Au commencement était le Verbe »,


quel est ce commencement ? Quand ils souhaitent débattre d’une question de fond, les
philosophes contemporains partent de certains postulats, se basent sur une hypothèse,
pour expliquer quelque chose. Par exemple un prêcheur noir expliquait la création de
l’homme ainsi : « Dieu a œuvré une journée entière, Il a créé l’homme avec de la boue,
puis Il l’a laissé sécher encore trois jours durant sur une palissade. » Certains auditeurs
lui ont demandé : « Elle est faite en quoi cette palissade ? – Ce n’est pas votre affaire ! » a
rétorqué le prêcheur. Les philosophes modernes ont aussi une palissade sur laquelle ils
font sécher le Verbe et l’homme ; ils résolvent ainsi toutes les questions posées et
proclament : « L’homme est fait de boue et il est séché sur une palissade » et, à la
question sur l’origine de cette palissade, ils répondent : « Vous n’avez pas à vous en
préoccuper. » Mais comme cette palissade barre notre chemin, arrivés à elle, nous
butons dessus et tournons autour. De même, un prêcheur évangéliste disait à propos de
Jonas : « La baleine a éprouvé toutes les peines du monde pour engloutir Jonas ». C’est
ainsi que nous restons des heures entières à déchiffrer une question qui n’est jamais
résolue.

« Au commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu et Dieu était le Verbe. » Le


sujet principal ici est le Verbe. Comment comprendre le mot Verbe ? C’est un acte divin et
intelligent qui se manifeste par certaines vibrations, perceptibles par nous. Donc, lorsque
les choses deviennent visibles, perceptibles, accessibles pour la conscience humaine, ce
quelque chose compréhensible par nous est appelé Verbe. Par exemple vous dites un
mot : c’est le verbe. Le mot любовь (amour)(liubov) est fait de six lettres. Si vous
décomposez ces six éléments, vous verrez de quoi est constitué l’amour ramené au
niveau des hommes c’est-à-dire, non pas dans son sens premier, mais dans sa
manifestation. Si nous abordons l’essence même de ce qu’est le Verbe, de ce qu’est Dieu,
nous nous heurtons à une contradiction. On ne peut jamais définir ce qui n’a aucune
forme en soi. Dieu n’a pas de forme, par conséquent nous ne pouvons pas Le définir.
Qu’est-ce que Dieu, dites-le-moi ! Pour Le définir, vous devez Lui mettre des limites, des
formes, le rendre perceptible d’un point de vue humain. Ceux qui écrivent sur Dieu et le
Verbe pensent les expliquer comme les prêcheurs noirs ou évangélistes : par la palissade
ou par la baleine. Mais ce n’est pas une vraie explication.

Il est dit : « Au commencement… » Par ces mots est nommé cet acte intelligent, propre à
toutes les créatures de Dieu qui prennent conscience qu’Il crée, et qui commencent à
participer à son travail. Voici une analogie : admettons qu’une mère mette au monde un
enfant et dise : « Le commencement de mon enfant, c’est maintenant », mais ce n’est pas
le commencement de l’enfant intelligent. A quoi ressemble ce commencement ? Des cris
et des pleurs inintelligibles pour les parents. Le commencement mentionné dans
l’Évangile est intelligent. Quand l’enfant atteint l’âge de 21 ans et commence à raisonner,
c’est le vrai début de la vie consciente, et il y a un plein échange de réflexions entre la
mère et l’enfant. Par conséquent, « Au commencement était le Verbe… » signifie ce
premier moment où nous commençons à comprendre Dieu sans nous contenter de
gesticuler devant Lui. Durant des siècles, les hommes ont pleuré pour quémander ceci et
cela. Et pour l’expliquer de manière plus scientifique, je précise que cela correspond à
tous les stades de l’existence de l’enfant. Ce début a connu des millions de formes,
depuis les plus petites où l’enfant a continuellement pleuré, et où Dieu a dû lui façonner
de nouveaux vêtements : le transformer en oiseau ou en mammifère. Lorsque cet enfant
rébarbatif a pris conscience du commencement, cela signifie que le Verbe est entré en
lui. C’est pourquoi l’évangéliste dit que le commencement est marqué dans le Livre du
Ciel comme une forme intelligente d’ordre et d’organisation. Chaque homme débute dans
le désordre, avec de la boue séchée en haut d’une palissade, mais lorsque vous
descendez de là, debout sur vos jambes, dans le Ciel on écrit pour vous : « Au
commencement était le Verbe et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu », et ce
commencement est alors dans la tête de l’homme.

Je vous donnerai un autre exemple : imaginez que vous remontez le courant d’une rivière
vers sa source, vous l’atteignez et vous constatez qu’elle est à tel endroit, et vous vous
arrêtez là. Oui, c’est son commencement, aucun philosophe ne peut prétendre le
contraire. Mais c’est le commencement apparent ; il y a d’autres commencements que
nous ne voyons pas : transportée depuis l’océan, l’eau peut avoir traversé l’espace sous la
forme de vapeur, être tombée sous la forme d’une pluie, s’être infiltrée sous terre pour
atteindre la source. Par conséquent, nous disons que cette rivière commence dans son
premier sens. « Au commencement était le Verbe…» veut dire ce début conscient de toute
l’humanité, quand ce Verbe est apparu dans cette forme visible qui existe pour nous. Bien
sûr, à présent vous êtes loin de ce commencement, les millions d’années passées depuis
ont effacé ces souvenirs.

Je vous donnerai maintenant une autre comparaison. Si vous lisez la lettre de Paul aux
Galates, vous y verrez une mention aux fruits de l’amour. Prenons un fruit et admettons
qu’il y a en lui une seule graine. Si vous la plantez un jour, cela marquera le début de son
développement, et si vous demandez à l’arbre quel est son commencement, il vous dira :
« C’est le moment précis de la plantation de la graine ». Par conséquent, à la question : «
Qui étiez-vous dans le passé ? », vous pouvez répondre que vous étiez une graine, semée
par le Seigneur dans la terre pour pousser, vous ramifier, éclore et donner des fruits qui
vont mûrir. Notre vie consciente est un arbre : le commencement intelligent se trouve
dans la tête, alors que le corps montre combien de millions d’années se sont écoulées
vers le bas, sous l’action de l’aspiration vers la terre, depuis ce commencement de
l’homme. La tête est le symbole du commencement originel, lorsque l’homme a été
semé.

Je ne vais pas approfondir et vous en expliquer en détail les raisons profondes, ce qui
serait trop complexe pour beaucoup d’entre vous. Détailler l’état originel du monde et les
forces qui ont agi alors, ou expliquer l’intelligence primitive qui a travaillé, et ainsi de
suite, ce sont des concepts abstraits sur lesquels les plus grands philosophes se sont
tus. Lorsque le grand Maître Égyptien, Hermès, a été questionné sur ces sujets, il n’a pas
desserré les lèvres. Qu’a-t-il voulu montrer ? Que l’homme doit quitter son corps et aller
explorer les choses sur place. Et, si on rapporte que quelqu’un se tait, j’interprète son
silence ainsi : « Sors, va à cet endroit et explore-le ». Si par exemple quelqu’un me
demande où se trouvent les sources de la Maritza[1], j’aurai beau lui expliquer, il ne peut
pas comprendre : en fin de compte je lui dis de rester silencieux, alors il comprendra.
Voilà ce qu’a voulu dire Hermès.
 

Certains demanderont comment cela est possible. Demander cela signifie que vous
n’êtes pas à votre place. Vous êtes encore des enfants qui jouent avec des jouets et des
poupées. Il faut attendre plusieurs millions d’années pour s’élever et réfléchir sur cette
question. Ceux qui peuvent me comprendre vont se taire, et je leur dirai : « Venez, et
accompagnez-moi là-bas » ; de cette façon la question est déjà résolue. Quand je me tais,
c’est une résolution pratique de la question et non pas une réponse théorique. Et quand
les hommes me demandent quel est le commencement, comment était le Verbe dans le
passé lointain, je les appelle : « Venez m’accompagner là-bas ! – Nous ne pouvons pas ! –
Alors consacrez-vous à vos amusements sur terre : construire des maisons, célébrer des
mariages, vendre et acheter, faire la guerre… » C’est seulement lorsque vous aurez passé
tout ce processus de développement, lorsque vous aurez grandi et vous serez assagi en
disant : « Laissons de côté les jouets ! » Alors viendra un Maître qui, se taisant, vous dira :
« Venez avec moi ! »

Ceux qui aspirent à suivre la voie du Christ doivent avoir une idée particulière de la vérité :
ne pensez-pas qu’elle est facilement accessible, ne pensez pas que le chemin que vous
avez pris est facile ; non, il y a des difficultés. Je ne dis pas qu’elles sont insurmontables,
mais il y a de grandes épreuves et celui qui se décide à le suivre, doit être prêt. La nature
place toujours des obstacles devant nous, des obstacles que nous devons franchir sans
cesse pour nous préparer au grand voyage. La question n’est pas seulement de partir,
mais aussi d’arriver. Mais vous vous contentez de marcher un, deux ou trois jours, pour
ensuite rebrousser chemin, et à la question : « Quelles nouvelles rapportez-vous, vous
répondez : « Laisse tomber, c’est du vent ! » Cependant, si vous atteigniez cette source
éternelle d’où naît la vie des hommes et où se trouvait le Verbe au commencement, vous
comprendriez la forme de l’humanité d’alors, les Fils des Hommes. Ce que nous appelons
« ressemblance divine » pour les hommes sur terre est une caricature.

Quand les gens disent qu’ils sont faits à l’image et à la ressemblance divine, je ris de bon
cœur ! Car je vois devant moi des hommes-caricatures dont les pensées, l’intelligence et
le cœur sont altérés, l’image dont ils disent qu’elle est à la ressemblance divine est
abîmée, pas celle d’autrefois. Et quand le Verbe, qui est à l’origine de tout, a vu que les
choses faites à l’image et à la ressemblance de Dieu sont devenues des caricatures, il a
envoyé le Christ, du monde invisible vers le monde visible, pour dire aux gens égarés : «
Arrêtez de vous tromper ! Ce que vous êtes maintenant n’est pas l’image de Dieu, c’est
votre propre image ». Ils rétorquent : « Mais à l’origine je suis créé par Dieu, je suis né de
Lui ». « Comment es-tu né de Dieu ? » Ce commencement était pur et limpide, alors qu’en
vous, à présent, il y a un certain mélange.

 
Ainsi, pour comprendre le sens profond de l’Enseignement que le Christ a dispensé, nous
devons nous purifier. Le mot purification, dans un autre sens signifie allègement, qui est
un processus d’organisation, c’est-à-dire le processus conscient de notre construction.

La forme corporelle provient de la loi selon laquelle, dans la nature, il y a une


confrontation des forces. Il y a en nous une aspiration qui nous attire vers Dieu, mais en
même temps il existe un autre principe qui nous dirige vers la terre. Ainsi la tête est liée
au Ciel et nous tire vers le haut, mais le corps nous tire vers le bas, vers la terre. De cette
manière, nous sommes comme crucifiés ; et comment un homme crucifié peut-il
raisonner ? Après cette mort, un Nicodème doit venir enlever les clous, nous descendre
de la croix, nous envelopper dans le linceul et, devenus plus légers, nous nous élèverons :
c’est la Résurrection. La Résurrection est un acte qui nous permet d’aller voir les choses
à leur juste place, de revenir au Verbe, à Dieu.

À présent, vous souhaitez que je vous parle de Dieu. Que vous dire, alors que vous êtes
encore crucifiés, alourdis ? Vous dites : « Parlez-nous de l’amour ». Comment vous parler
de lui, quand vous êtes crucifiés, tordus de douleur ? La seule chose à dire à un homme
crucifié, c’est de patienter, de souffrir, et de se montrer héroïque dans l’épreuve. Je ne
peux lui donner que cette consolation. C’est la liberté donnée aux hommes : ils doivent
traverser toutes ces souffrances, en suivant l’exemple donné par le Christ.

Ainsi, le Christ a mis dans notre cerveau le commencement du Verbe. Le Verbe est la
manifestation de Dieu dans le monde spirituel, le Verbe comprend les anges, par
conséquent les anges sont mus initialement par Dieu et Il est en eux. Quand l’évangéliste
dit : « Et toutes choses ont été faites par lui et rien de ce qui a été fait, n’a été fait sans lui
», il entend que des anges, le Verbe descend, prend une autre forme et rentre en l’homme.
Quand nous parlons du Verbe qui, au commencement, était en Dieu et était Dieu, nous
parlons de toutes les créatures qui ont une évolution différente des hommes, qui sont
grandes. Fils de la pensée, de l’intelligence, voilà ce qu’elles sont. Cela ne veut pas dire
qu’elles ont la même forme que nous, mais qu’elles sont des êtres intelligents. Quand le
Christ s’est manifesté sur la terre, il est venu traduire ce Verbe en discours
compréhensible. Nos paroles sont une traduction du Verbe. J’ai déjà parlé à plusieurs
reprises de la véritable traduction des paroles. Si par exemple quelqu’un demande la
traduction du mot rivière, ou des mots source, lumière, chaleur, nous dirons que la
lumière est la traduction de la vérité et que la chaleur est traduction de l’amour, et
qu’entre ces mots il y a une corrélation : comme la vérité éclaire l’esprit humain de
l’intérieur, et comme la chaleur aide les plantes à pousser, ainsi l’amour qui entre en nous,
déclenche ces sentiments qui poussent l’homme à se lever et à grandir. C’est pourquoi,
celui qui veut connaître la forme originelle du Verbe doit trouver la juste traduction.

 
En bulgare, le mot Verbe (Слово)(Slovo) a une signification et en grec, langue dans
laquelle cette phrase évangélique a été écrite pour la première fois, il en a une autre. En
grec, ce mot commence par la lettre L (λ – Logos) et en bulgare, il commence par la lettre
C. Ceci illustre le fait que les peuples grec et bulgare ne se trouvent pas au même niveau,
au même endroit. Lorsque le mot Logos était écrit en grec, les Grecs aspiraient vers le
haut, vers les anges, alors que notre lettre C est le symbole du croissant, ce qui signifie
que nous nous trouvons à l’opposé, dans le monde astral, sans lumière ; c’est pourquoi
nous la voyons réfléchie par la lune.

Par conséquent nous pouvons dire que, d’après le mot Verbe, les slaves sont un peuple
qui descend, qui a atteint le plus grand fond jusqu’où il est possible de descendre, pour
commencer maintenant sa nouvelle évolution. C’est la raison pour laquelle je ne peux pas
vous expliquer et vous ne pouvez pas comprendre le Verbe, parce que dans vos cerveaux,
dans vos esprits, c’est encore la lune qui éclaire ; en vous, les images, les figures sont
floues ; mais lorsqu’apparaîtra la lumière du jour, ou quand le Christ viendra dans une
forme nouvelle, alors, tout sera clair et limpide pour vous.

Ainsi, par le mot Verbe j’entends ce commencement intelligent qui crée et engendre en
nous les pensées, les désirs, les actes. Nous devons maintenant revenir vers ce
commencement. Toutes les contradictions dans la vie individuelle et entre les peuples
disparaîtront uniquement si nous revenons vers lui, et la manière d’y revenir, c’est de
s’alléger. Si une rivière qui descend de sa source et va vers la mer me demande ce qu’elle
doit faire pour revenir à son commencement, je lui répondrai qu’elle doit s’évaporer pour
s’alléger, s’élever dans les airs, se laisser emporter par les vents vers la source, vers la
tête d’où elle a coulé. À vous, je vous dis d’appliquer la même loi. Cette loi, c’est
l’abnégation ; voilà pourquoi le Christ dit : « Si tu ne te renies pas et ne me suis pas, tu ne
seras pas sauvé [2]». Nous devons renoncer à la matière, aux maisons, aux enfants, à ces
choses qui nous ligotent avec mille cordes.

Vous dites que vous souhaitez aller auprès du Seigneur. Vous n’irez jamais jusqu’à Lui si
vous ne coupez pas les cordes qui vous ligotent. Des prêcheurs et des curés enseignent
comment aller au Ciel, mais tous sont entravés. Taisez-vous, vous trompez le monde,
vous vous instruisez auprès de la lune et vous voyez tout à travers son éclairage. Quand
le soleil se lèvera dans votre esprit, vous allez avoir une autre perception du monde et de
la vie, vous réaliserez combien votre vision a été erronée. Voilà pourquoi le mot
abnégation signifie allègement.

 
Certains diront qu’ils ne veulent pas se renier. Bien, mais ils descendent la pente vers
l’océan. Il n’existe pas d’autre chemin que l’élévation, ou la dégringolade. Mais pour nous
élever, pour nous alléger, le soleil doit nous éclairer. La lune ne peut pas nous faire
évaporer, au contraire, elle cause très souvent la condensation des vapeurs d’eau. Suivant
la même analogie du soleil et de la lune, il est dit, dans le premier chapitre de la Genèse,
que Dieu a créé ces deux principes et qu’en eux demeure toute la vérité : la lune est un
processus de descente vers la terre et le soleil est un processus d’élévation vers Dieu. Le
coucher du soleil incarne la descente et son lever symbolise le processus d’une nouvelle
évolution. C’est pourquoi la lune vous raconte, tous les vingt-huit jours, l’histoire de votre
chute. Si vous vous demandez pourquoi vous êtes tombés, pourquoi vous ne pouvez pas
raisonner, pourquoi vous ne pouvez pas vous maîtriser, la lune vous le dira : toutes ses
phases vous diront la raison de votre chute. Quelqu’un demandera : « Comment s’élever
et aller vers Dieu ? – Levez-vous tous les matins, et lorsque le soleil se lève, contemplez
Dieu et vous trouverez le chemin. » Certains pensent qu’ils doivent toujours penser à
Dieu. Non, vous pouvez abriter une pensée, mais il lui faut certaines conditions pour
commencer à agir. Les germes de votre rédemption sont là, mais vous vous élèverez
uniquement s’ils commencent à croître.

On dit que le Christ est venu sauver le monde. Le sauver dans quel sens ? Lorsqu’il est
venu, tous les germes qui, pendant de millions d’années sont restés congelés, sont alors
apparus sous cette écorce glaciale ; ils sont sortis de cette époque glaciaire. Je ne
voudrais pas commencer à vous expliquer que la terre a connu autrefois une époque
glaciaire. Dans la vie spirituelle, il peut y en avoir une également. Si la lune éclaire votre
esprit, je dirai que vous êtes dans l’époque glaciaire ; vos monstres préhistoriques ont
péri, la végétation est arrêtée, vous avez une vie minimale, celle que la lune vous permet
d’avoir. Si vous me demandez ce que vous devez faire, je vous dirai que le soleil doit vous
éclairer, que le Christ doit illuminer votre âme, se lever à votre horizon et vous transformer
avec ses rayons de vérité.

Vous pouvez me rétorquer que le Christ viendra. Oui, il viendra absolument, mais où
serez-vous à ce moment-là, à l’équateur ou au pôle Nord, en zone tempérée ou au pôle
Sud ? Vous devez mesurer votre position pour apprécier comment les rayons du Christ
descendront sur votre âme : verticalement ou obliquement. Nous devons tous venir à
l’endroit où Dieu doit nous rencontrer, c’est-à-dire sur la terre divine. Si vous étiez
clairvoyants, vous verriez l’existence d’une autre terre. Si je commençais à vous expliquer
la conception des occultistes sur la terre, le mouvement des sphères, vous me diriez qu’il
vaut mieux pour vous ne pas savoir tout cela, pour ne pas sombrer dans de grandes
contradictions. Je vous dirai pourquoi. Lorsque le radium a été découvert, les
scientifiques ont eu très peur que toutes les théories et postulats d’aujourd’hui soient
remis en cause et qu’il faille les repenser, c’est pourquoi ils n’ont pas voulu étudier
davantage cet élément. Ainsi, je vous le dis, lorsque le radium christique viendra, vous
devrez repenser complètement votre vie et vos points de vue.
 

Dans l’extrait cité, Jean se tourne vers ceux qui comprennent. C’est la question la plus
essentielle dans l’Evangile. Ceux pour qui cela a été écrit l’ont compris. Un jour, vous le
comprendrez aussi. Si vous dites que votre esprit est troublé, je vous console : c’est la
lune qui vous éclaire encore, lorsque ce sera au tour du soleil, cette question sera résolue,
du moment que vous êtes sincères et occupez vraiment la place où Dieu a voulu vous
mettre. Selon ces lois, les conditions pour votre développement viendront
nécessairement, il faut se montrer patient. Mais ceux pour qui Dieu est venu doivent se
renier, s’alléger, ne plus dégringoler ! Ou, dit d’un point de vue philosophique, leurs
pensées doivent avoir du contenu et aussi un objectif vers lequel aspirer.

Un chrétien qui veut s’acquitter de sa mission doit savoir pourquoi tout s’est passé ainsi.
Par exemple, pourquoi les enfants naissent ? Vous dites que c’est la volonté du Seigneur.
Savez-vous s’il l’a ordonné ? Les ivrognes peuvent aussi proclamer : « Le Seigneur a
donné le vin pour que nous buvions ». C’est Sa volonté ou bien notre fait ? Le Seigneur a
créé le raisin, mais le vin est notre création. De la même manière nous faisons du pain à
partir de la farine, mais est-ce Dieu qui l’a ordonné ainsi ? Non, c’est notre invention. Vous
posez deux pierres meulières pour écraser le grain, mais est-ce que Dieu a ordonné que
le blé soit moulu en farine ? Non, c’est notre propre volonté, car notre estomac ne peut
pas assimiler les grains de blé. Et lorsque les hommes d’aujourd’hui proclament que ceci
est une vérité, que cela est une autre vérité, demandez-leur : « C’est la vérité divine ou la
vôtre ? – Mais je prêche le Christ ! – Tu prêches ton Christ ! – Mais je prêche Dieu ! – Tu
prêches ton Dieu, ne me trompe pas ! » Je le dis : je ne me mens pas, je ne mens pas.
Chacun prêche son Christ, son Dieu. Quand une jeune fille tombe amoureuse d’un garçon,
il est un ange pour elle, elle meurt d’amour pour lui, mais lorsqu’ils se marient, elle
commence à penser qu’il est un diable et sa vie avec lui devient infernale. Qui alors a
raison ? Dans notre propre vie aussi nous disons que nous mourrons pour notre Christ,
mais lorsque nous nous marions au Seigneur et que nous nous rendons compte qu’il
n’est pas tel que nous le pensions, nous n’en voulons plus et nous affirmons qu’il est
mensonger !

Par conséquent, en disant : « Au commencement était le Verbe… », de quel verbe parlons-


nous ? De celui que nous comprenons ou bien du Verbe originel, fondement de tous les
hommes ? De ce commencement où tous, nous avons nos racines, liés à un organisme
unique, alimentés par le même fluide, ou bien de n’importe quel autre commencement
parasite ?

Chacun de vous doit d’abord répondre à la question de savoir à quel commencement il se


trouve. Vous direz : « Mais je le sais ». J’entends toujours cela : l’homme dit je, la femme
dit je, tous disent je, il n’y a personne d’autre comme moi, je suis grand, mais je ne vois
qu’une petite tige de cinq centimètres et d’autres ne sont même qu’une simple feuille.
Bientôt viendra l’automne, tu tomberas à terre, jusqu’aux racines de l’arbre, et tu
comprendras qu’il y a un autre commencement : l’un est en haut et l’autre en bas.

Et chacun de vous doit savoir où est ce commencement : dans les racines ou dans le
tronc, dans les grandes ou dans les petites branches, dans les feuilles, dans le fruit vert,
dans le fruit mûr ou dans la graine du fruit. Si vous pensez qu’il est dans la graine du fruit
mûr, je dis : tu es déjà quelqu’un qui doit partir rechercher le commencement originel
dont parle Jean. Si vous pensez être dans les feuilles, alors vous devrez attendre encore
des millions d’années. « Mais je suis dans le fruit vert ! – Il faut encore attendre de bien
mûrir. – Je suis déjà un fruit prêt. – Oui, mais un orage peut survenir et si tu ne résistes
pas, il faudra de nouveau passer par les racines, le tronc, t’élever et commencer une
nouvelle vie. » Si vous aviez du temps, je me serais attardé sur la question de la chute du
fruit. Plusieurs d’entre vous me demandent : « Décris-nous l’endroit où nous étions avant
». Je connais tout cela, mais en vous le dévoilant quelle sera votre réaction ? On dira : « Si
c’est vrai, c’est un terrible mensonge » et ceux de l’extérieur diront : « C’est un énorme
mensonge ». Mais le mensonge est l’ombre de la vérité. On peut mentir tant qu’on détient
la vérité ; pour tromper quelqu’un, il faut le faire vis-à-vis d’une certaine vérité. Le
mensonge est le compagnon de la vérité ; là où il y a la vérité, il y a le mensonge et vice
versa.

Mais revenons à cette question : comment faut-il comprendre ce principe intelligent en


nous ? On me dira que c’est une force qui agit. Comment entendez-vous l’expression
force qui agit ? Dans les têtes des scientifiques modernes, c’est si indéterminé. On dit
que c’est une force constructrice, mais comment construit-elle ? Par l’attraction dira-t-on,
mais de quelle manière ? Deux personnes se tiennent par les mains et s’attirent, de
même, l’aimant attire les particules métalliques. D’accord, mais l’attraction nécessite
certains rapports de force. C’est cette force intérieure qui doit attirer nos pensées et nos
sentiments vers le commencement intelligent. Pour sentir si nous sommes attirés par lui,
et libérés de la terre, nous devons guetter quand s’arrêtent les déchirements en nous ;
c’est le signe qu’on va vers le commencement. Tant qu’il y a une lutte, nous restons entre
deux principes et ressemblons au voyageur perdu qui, au lieu de partir vers l’est, part à
l’ouest et ne peut s’orienter qu’au lever du soleil.

On dira de quelqu’un : « Sa fin est proche ». De quelle fin parle-t-on ? Quand l’étudiant
quitte le lycée, est-ce qu’il meurt ? Non, c’est la fin de sa scolarité et le début de sa vie
dans le monde. Savez-vous ce que le mot fin désignait initialement ? Un homme viril,
intelligent et adroit qui savait travailler et qui pouvait tout porter. Et lorsque les gens
disent : « Sa fin est proche », cela signifie que le travail est terminé. Lorsque le tissu a fini
d’être tissé, on le met de côté pour prendre les mesures ; la fin du tissage est le début de
l’habillement. Une fois habillés, lorsqu’on vous complimentera pour le bel habit, ne vous
enorgueillissez pas, mais remerciez le tisserand qui a réussi à fabriquer ce vêtement.
Certains prennent pour eux les compliments sur leurs habits ; non, les félicitations sont
pour le tisserand, les autres sont juste sa publicité. Si le vêtement est mal cousu, on s’en
prendra tout de suite au tisserand. On dit par exemple à quelqu’un : « Vos pensées sont
nobles », il commence à s’imaginer qu’il est quelqu’un et il s’enorgueillit. Attends ! Ce ne
sont pas tes pensées ! Remercie celui qui te les a données sans te tromper.

Si un orage éclate dans votre tête, êtes-vous en mesure de vous mouvoir ? Non, vous n’en
êtes pas capables. Dans votre tête règnent à présent des idées obscures. Vous dites que
le Christ est un principe. Principe signifie commencement, tête, source ; lorsque vous
allez à cette source, vous pouvez boire de l’eau pure. Si nous buvons à la source
christique, si nous buvons de cette eau de la vie, nos pensées et nos désirs vont
nécessairement s’éclaircir. Il y aura une autre conséquence : la construction de notre
corps se fera de manière ordonnée, les souffrances et les douleurs disparaîtront, nous
aurons une vision des choses juste, nous parlerons bien aux hommes et nous
abreuverons les assoiffés. Le Christ a dit à ces femmes : « L’eau que je vous donnerai
sera une source qui coulera dans vos âmes ». Et vous venez tous les matins ici pour boire
de cette fontaine. C’est bien, mais moi qui aime dire la vérité et n’aime ni mentir ni me
mentir à moi-même, je veux que vous conduisiez un tuyau, de cette source abondante
d’où je puise, pour l’amener jusqu’à votre jardin et, quand le temps sera venu, vous
ouvrirez le robinet pour boire. Je parle à ceux d’entre vous qui veulent être disciples du
Christ : préparez un tuyau d’au moins un centimètre, et lorsque le monde sera assiégé et
les gens assoiffés, ce tuyau vous abreuvera et la soif ne vous tourmentera pas. La source
sera dans votre âme : c’est le commencement et c’est la fin. Et qu’est-ce que la fin ?
Lorsque depuis la source vous avez une fontaine à la maison, c’est la fin des choses.

Nous devons considérer les pensées, les sentiments que nous avons, comme s’ils nous
avaient été donnés ; nous n’avons qu’à les utiliser. Chaque pensée va et vient, vous ne
pouvez pas la retenir ; les désirs non plus. Non, de même que la nourriture passe à
travers nous, selon la même loi, passent les pensées. Ce sont des formes qui apportent
la sève de la vie. Utilisez cette sève cachée en elles et répandez cette manne dans
l’espace ; elle se renouvellera. Si vous la tenez longtemps enfermée en bouteille, la sève
s’altère et le Seigneur vous tiendra responsables de cela. Certains veulent être riches en
pensées mais ces dernières peuvent facilement être dérobées. Comme l’argent, les
pensées ne reconnaissent pas de maître, mais uniquement celui qui les possède.
Quelqu’un peut fouiller dans votre cœur pour dérober vos désirs. Par exemple, une jeune
fille perd son amour et commence à dépérir ; ou bien quelqu’un se voit voler ses pensées
et perd la tête. Pourquoi ? Parce qu’ils ne comprennent pas la loi fondamentale : toute
pensée et tout désir nous sont envoyés du monde invisible pour les utiliser et les laisser
ensuite parcourir le monde. Lorsqu’il y a ce mouvement, cet échange de pensées et de
désirs que nous renvoyons, nous recevons la sève de la Vie. C’est pourquoi le Christ dit : «
Je suis la vie ». L’essentiel pour nous, c’est la vie. Ainsi, nous devons atteler toutes nos
pensées, tous nos désirs pour acquérir la vie, et ensuite nous serons des citoyens libres
de nous diriger vers ce commencement, vers la source éternelle où nous pourrons
apaiser notre soif.

Quand quelqu’un meurt on dit : « Il est parti de l’autre côté ». Si la graine a mûri, elle ira de
l’autre côté, mais sinon, elle tombera à côté du tronc, près des racines, et n’ira pas
ailleurs. Quelqu’un peut proclamer qu’il est mûr ; si on est mûr, le Seigneur viendra
prendre le fruit et l’emmènera dans un endroit sûr. Par conséquent, chacun doit se
demander si sa graine mûrit.

Vous direz maintenant : « Je crois en Jésus. – D’accord. – Il me sauvera. – C’est bien


aussi, mais vous tomberez encore longtemps à côté du tronc de l’arbre, tant que la graine
ne mûrit pas en vous. » C’est seulement lorsqu’elle mûrira, que vous aurez la liberté
spirituelle. La seule richesse que l’homme emportera de la terre au Ciel, c’est cette petite
semence. Quand il sera au Ciel, il la sèmera pour une nouvelle vie, car là-bas, c’est la
même école, on y étudie aussi. Si on vous dispense une science supérieure, comment la
comprendrez-vous si vous n’avez pas les capacités, si, sur terre, vous n’avez pas appris à
maîtriser vos pensées et vos désirs ? Si vous voulez comprendre l’Enseignement du
Christ et être à la place du brigand, crucifié à sa droite, et auquel le Christ a dit : «
Aujourd’hui tu monteras avec moi au Paradis », vous devez travailler. Certains diront qu’ils
sont aussi crucifiés. Oui, mais de quel côté ? Si vous êtes à gauche, je vous plains, car
vos souffrances ne vous feront pas monter au Ciel. Si vous êtes crucifiés à droite, je me
réjouis, car votre délivrance est proche. Tous ceux qui sont crucifiés à droite : maîtres,
prêtres, philosophes, rois seront sauvés, mais si vous êtes crucifiés à gauche, vous
reviendrez travailler dans ce monde, c’est la loi divine.

Le commencement, c’est le côté droit, le Christ. Cela signifie de raisonner selon la loi
divine, de l’appliquer et de ne pas avoir deux points de vue sur les choses. Certains se
disent en m’écoutant : « Que dois-je croire, ce qui est dit par l’Église ou bien ce que cet
homme prêche ? ». Dans ce cas, mon ami, tu as deux têtes. Si l’Église et moi-même
prêchons la vérité divine, il ne peut y avoir aucune contradiction et les résultats seront
identiques. En d’autres termes, si nous agissons selon la loi divine, le pommier planté par
un prêtre se développera de la même manière que celui que je plante. Il faut regarder
uniquement les résultats de notre action. Pourquoi douter ? Vous avez un critère avec
lequel vérifier si nous disons la vérité.

On me demande si je suis noir ou blanc ? « Vous avez la lumière, vérifiez par vous-même !
– Mais je ne vois pas. – Alors, vous êtes plongé dans l’obscurité. – Je te connais et je
vois comment tu es : par exemple tu es évangéliste et tu dis que ta foi est unique. –
Pourquoi alors ne peux-tu pas reconnaître la vérité ? Mon ami, tu mens à toi-même et aux
autres. La vérité a un seul visage qui est harmonie et abnégation, bonté, sagesse, vérité. »
Quand vous aurez ce visage, vous aurez la paix, la tranquillité et la force. Même si le
monde est bouleversé, la mer agitée, vous serez calmes, silencieux et libres comme les
oiseaux portés par leurs ailes. Si vos ailes droite ou gauche sont cassées, vous vous
abîmerez sur la terre. La terre dit : « Celui qui a une seule aile reste avec moi ». Les
pêcheurs sont des oiseaux avec une seule aile. Les démons disent : « Il nous faut des
hommes avec une seule aile », et le Christ dit : « J’ai besoin d’hommes avec deux ailes ».
Nous avons deux mains, gauche et droite, et si nous maîtrisions les lois de dilution de la
matière, nous pourrions nous envoler, nous élever, être libres de quitter notre corps.
Craintifs face à la mort vous dites : « Les démons sont des esprits malveillants qui nous
en empêchent ». Que peuvent-ils puisqu’ils sont soumis à la même loi ? Si nous
maîtrisons nos deux ailes, et si le Christ est en nous, nous n’avons rien à craindre. La peur
qui est en nous prouve que nous ne sommes pas avec Dieu. Les Écritures disent : «
L’amour parfait chasse toutes les peurs » ; si tu as peur, l’amour n’est pas en toi.

Maintenant, vous vous demandez comment le Christ nous sauvera. Vous êtes de drôles
de personnes ! Puisque le grain de blé est semé, la délivrance est là, et vous ne
connaitrez pas la famine. Vous voulez être des anges. Comment l’être si vous n’êtes pas
encore semés ? Les anges volent comme des oiseaux et vous êtes encore des végétaux ;
comment voulez-vous vous transformer si vite ? Savez-vous par combien de formes vous
devrez passer ! Sous formes j’entends les forces que vous devez maîtriser. Pour modifier
une forme, vous devez connaître les lois des forces qui agissent en elle, parce qu’elles
vous contraignent. Vous êtes limités, vous devez manger trois fois par jour et si vous ne
mangez pas, vous êtes mal en point ; si vous ne buvez pas vous êtes aussi mal en point.
Quelqu’un dit : « Ah, mais je suis fort ! – Tu es fort seulement trois jours. – Je suis
patriote. – Si tu restes affamé trois jours ton point de vue changera et tu imploreras pour
un morceau de pain. Nous devons acquérir du pain vivant, pas uniquement celui que
nous prenons de la terre. Pour nous, la terre est un usurier. Tous les usuriers et esprits
malveillants sont désignés à ces postes pour dire : « Je te donnerai un peu de pain, mais
tu nous paieras ceci ou cela ! » Vous devez être raisonnables ; quand il y aura dix
personnes intelligentes, elles vont ligoter le diable et elles diront : « Ce blé n’est pas
envoyé de là-haut par notre Père ». Par conséquent, pour bien percevoir ce qui vous est
envoyé du Ciel, vous devez avoir un intellect et un cœur purs.

Au commencement était le Verbe et Dieu était le Verbe. Demandons-nous si ce


commencement est en nous, si nous sommes en Dieu et si Dieu est en nous. Je ne dis
pas que vous n’êtes pas en Dieu. J’affirme même que vous existez, vivez et agissez en
Dieu, mais Dieu n’est pas en vous tous. On peut être une racine desséchée et pourtant la
sève de l’arbre peut circuler, mais sans pénétrer dans cette racine. Si vous êtes une racine
sèche, comment le Christ vous utiliserait-il ? Non seulement nous devons être en Dieu
mais Dieu doit être dans notre esprit et dans notre cœur.

 
Maintenant qu’avez-vous retenu de la conférence d’aujourd’hui ? Rappelez-vous une
chose importante du point de vue pratique : vous devez faire passer dans votre jardin un
petit tuyau, à partir de cette source, et ne plus me solliciter ni moi, ni les prêtres. Vous
dites que nos prêtres ne prêchent pas suffisamment. Ils ne sont pas vos serviteurs,
fabriquez-vous une fontaine et buvez. Vous dites qu’ils sont mauvais, car ils ne donnent
pas d’eau. Amenez l’eau depuis la source jusque chez vous pour résoudre ce problème si
important. Alors toutes les controverses cesseront. L’érudit anglais Drummond[3] a dit
que notre survie est subordonnée à trois éléments incontournables : les deux premiers
sont l’air et l’eau que le Seigneur nous offre gracieusement, et le troisième est la
nourriture pour laquelle nous travaillons sans relâche. Si l’acquisition d’un seul de ces
trois éléments nous a rendu esclaves à ce point, dans quel état serions-nous s’il fallait
s’échiner autant pour l’acquisition des deux autres ? Notre situation serait trois fois plus
pénible. Un jour, quand nous serons plus évolués, le Seigneur nous offrira gratuitement
également ce troisième élément et nous serons des hommes libres. Pour le moment
nous sommes à la troisième étape de notre développement.

Le Christ résout la question et dit : « Je suis le pain vivant ». Lorsqu’il entre en nous
comme le pain vivant, nous nous libérons tous – hommes, femmes, enfants, prêtres et
instructeurs – et nous commençons à nous occuper d’affaires plus importantes, comme
Dieu l’a ordonné. Pour le moment nous discutons de politique : qui a plus, qui a moins.
Tout, y compris les guerres, repose sur le pain et, si quelqu’un a suffisamment de pain, il
veut en plus s’approprier celui des autres. Le Christ dit : « Je suis le pain vivant, je vais
résoudre ce problème, je serai un commencement ». Commencement de quoi ? De
liberté, de vie intelligente, d’exploit intelligent, de transformation du monde : c’est cela le
Commencement.

Par conséquent, si vous voulez travailler avec Jésus Christ, liez-vous à ce


commencement ; et lorsque vous vous unirez à lui, vous recevrez tous les bienfaits, la
force christique sera votre force et tous ceux qui sont du côté droit du Christ seront vos
alliés. Vous serez alors tous solidaires, et vous partirez avec une bougie pour chercher
vos frères, et le Seigneur vous donnera des conseils pour savoir comment agir avec vos
frères de gauche. Vous viendrez de nouveau sur terre pour les aider, jusqu’à ce que tous,
ceux de droite et ceux de gauche, nous retournions au Ciel pour être Un avec le Christ.
C’est le commencement, c’est le Verbe, c’est Dieu que je prêche ce matin. Et ce Verbe
vivant qui construit, élève et transforme le monde est en nous : c’est le Christ vivant.

Sofia, 8 novembre 1914

 
[1] Fleuve bulgare qui prend sa source dans le Rila et se jette dans la mer Egée

[2] « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même et prenne sa croix, et qu’il
me suive. » (Mc 8, 34)

[3] Drummond, Henry (1851-1897) écrivain et théologien écossais

_____________________

Traduit par Bojidar Borissov

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Le lait de la Parole 

1914 - 1944
1914_11_29 Le lait de la Parole
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Le lait spirituel

 
https://fr.beinsaduno.net/

« Désirez ardemment, comme des enfants nouvellement nés,

du lait spirituel et pur afin que vous croissiez par lui ;

si toutefois vous avez goûté combien le Seigneur est bon,

approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les hommes,

mais choisie et précieuse devant Dieu ; »

(Pierre 2 : 2-4)

           L’un des commandements de Moïse proclame : « Tu ne désireras pas », mais cet


épître de Pierre exhorte : « Désire. » Qui des deux a raison ? De leur point de vue, tous les
deux. Par contre Moïse aurait tort s’il était à la place de Pierre, et Pierre à la place de
Moïse aurait tort également. Que demande Moïse ? De ne pas désirer le pouvoir, les
richesses, les femmes. Et qu’est-ce que Pierre exhorte à désirer ? Le lait spirituel.
Pourquoi ? Parce qu’il est nécessaire pour la croissance spirituelle. La première chose
que recherche le nouveau-né, sorti du ventre de sa mère, c’est le lait de son sein car, en
tétant, il croît et se développe. Pierre préconise la même chose : trouver le sein qui peut
nous nourrir spirituellement car, sans cela, d’après la même loi, tel un enfant, nous ne
pourrons pas vivre. Trois-quatre ans après, lorsque l’enfant grandit un peu et les dents
poussent, ce qui indique que son organisme s’adapte pour la nourriture solide. Il en est
de même dans la vie spirituelle : il ne faut pas, dès le début, assimiler des enseignements
solides qui peuvent causer la mort.

           La question se pose de savoir si tous sur Terre se sont nourris de ce lait spirituel.
La réponse est non et c’est pourquoi ils dépérissent. La mère doit non seulement
enfanter et avoir du lait, mais ce lait ne doit pas être vicié. Combien de mères ont
intoxiqué leurs enfants avec du lait impropre ! Si la mère a des crises de colère plusieurs
fois par jour, elle finira par intoxiquer l’enfant avec son lait. Les prêtres aussi agissent
comme les mères lorsqu’ils prêchent devant leurs ouailles ; les professeurs de même,
lorsqu’ils enseignent, intoxiquent leurs élèves s’ils sont perturbés et anxieux. Les gens
d’aujourd’hui souffrent d’une grande ignorance : ils connaissent beaucoup de choses : la
géométrie, l’arithmétique, la grammaire, la botanique, la physique, les mouvements des
corps célestes, la création de l’homme par Dieu, son évolution ensuite, mais le savoir
essentiel, le lait spirituel indispensable, leur manque. Et savez-vous de quoi ils ont l’air ?

            Il y a une anecdote sur un vieux sage turc qui racontait partout qu’il savait tout ce
qui se passait au Ciel : à quelle heure se levait le Seigneur, ce qu’il faisait, ce que faisaient
les Anges. En racontant cela un jour au sultan, ce dernier a appelé un autre philosophe du
même acabit dans le but de les démasquer et il leur a dit : « Je souhaite m’entretenir avec
vous lors d’une balade en bateau. »

           Ils se sont mis en route. Des plats ont été servis accompagnés de pain et de lait.
Alors le sultan a demandé à ses compagnons de route d’émietter du pain dans le lait.
Ensuite il a mélangé les miettes en disant : « Que chacun à présent mange les miettes
qu’il a lui-même mises. » « Comment savoir lesquelles sont à qui ? » ont protesté les
philosophes. « Si vous ne savez pas départir les morceaux que vous avez vous-mêmes
mis dans le lait, comment sauriez-vous alors ce qui se passe au Ciel ? »

            Dans le verset cité, Pierre renvoie ses auditeurs vers la pierre vivante. Nous
connaissons l’existence des pierres mortes qui servent à construire les maisons, mais
vous voyez qu’il y a aussi des pierres vivantes. Si vous pouvez interpréter le mot pierre en
langage spirituel, vous verrez qu’il a une autre signification. Le mot pierre, dans un sens
spirituel, s’entend d’un caractère achevé, où toutes les forces sont équilibrées, où le
processus du développement se déroule harmonieusement, où le cerveau, les poumons,
l’estomac, le système nerveux sont en ordre et fonctionnent correctement. C’est pour
cela que le Christ nous exhorte : « Soyez une pierre qui peut croître et se développer » ; et
à un autre endroit : « Il faut bâtir une maison de Dieu », sous-entendu, avec cette pierre.

 
           Mais je reviens à l’expression lait spirituel. Certains disent souvent : « Nous voulons
être spirituels. » Qu’est-ce qu’ils entendent par-là ? S’enfermer en eux, être
imperturbables, pensifs et contemplatifs ? Cela ne les rend pas spirituels. Être spirituel
signifie communier avec les conditions environnantes, avec le milieu, avec le terreau où
tu vis et savoir interagir de manière juste avec ce terreau, ce milieu, ces conditions, avec
les éléments qui créent la vie. La plus haute position que l’homme peut occuper est celle
où le discernement, le cœur, l’âme, toutes ces forces (car ce sont des forces) sont au
zénith, à leur apogée. La pierre dans son état naturel ne peut contenir du liquide, mais si
elle est cuite dans un four à chaux, elle sert ensuite pour blanchir à la chaux. Et le
Seigneur, lorsqu’Il veut blanchir Sa demeure, cuit la pierre, met un peu d’eau pour
l’hydrater et la badigeonne en blanc, ce blanc qui se nomme spirituellement pureté et
bonté dans la vie. Si des souffrances surviennent, cela signifie que vous avez été mis
dans le four à chaux pour vous transformer en cette chaux spirituelle. Il y a certaines
pierres plus dures qui, une fois dans le four à chaux, ne cuisent pas. Elles sont
considérées comme impropres et mises au rebut.

           Maintenant, lorsque Pierre dit « désire », il veut désigner ce processus intérieur de


cuisson qui forme dans notre esprit ces entités supérieures qui, par le processus de la
dilution, pourront passer d’un monde à l’autre. Si vous avez deux pensées dans votre
esprit qui vous angoissent, prenez-en une sans la ménager et mettez-là dans le four à
chaux, puis faites un feu et cuisez-là. Et quand vous cuirez chaque pensée parmi les
milliers qui vous assaillent, cela reviendra à brûler des milliers de kilogrammes de chaux
que vous revendrez. Non seulement vous vous débarrasserez d’un grand fardeau, mais
vous obtiendrez un grand gain. Ce qui se passe dans le monde physique, se déroule
également dans le monde spirituel par analogie ; chaque processus dans le plan
physique est aussi un processus au ciel et vice versa. Si vous comprenez correctement
cela, vous saurez que lorsque vous souffrez sur terre, cela réjouit le ciel. Pendant que l’on
vous cuit dans le four à chaux, n’en comprenant pas les raisons profondes, vous vous
dites : « Ma vie est partie en fumée ! » alors qu’au ciel on proclame : « Comme nous nous
réjouissons que cette pierre se transforme en chaux ! » Lorsque vous pensez : « Les
anges en haut n’ont aucune compassion envers nous », ils répondent : « Si, si, nous
voyons que vous devenez blancs et purs comme nous. » Pour cela, nous devons désirer
non pas ce qui nous durcit, mais ce qui élargit nos âmes, notre esprit, nos forces et nos
capacités.

            Mais vous demanderez : « Comment mettre cela en pratique dans la vie ? J’ai des
élèves turbulents, des enfants espiègles ; comment puis-je agir sur eux ? » Ou bien : « Je
suis un prêtre, j’ai des ouailles incultes et incroyantes qui ne peuvent pas comprendre la
philosophie de la vie », ou bien : « Je suis commerçant, mes associés et mes clients
veulent me piller. » Vous vous plaignez tous ; pourquoi ? Parce que votre corde est mince
et lâche alors que vous voulez lever un poids de cent kilos ; bien sûr dans ce cas la corde
cassera et la charge tombera. Comment peut-on vivre selon l’Ancien Testament, mais
appliquer l’enseignement de Pierre ? Vous êtes amis avec Moïse, mais vous voulez aussi
être amis avec le Christ. Moïse dit : « Ne désire pas », mais ensuite il ne précise pas ce
qu’il faut faire. Il dit à un autre endroit : « Adorons Dieu », mais comment L’adorer si je ne
L’ai pas vu ? À un endroit il dit : « Aimez votre peuple », mais ne dit pas la même chose
pour les autres peuples. J’aborde la loi de Moïse de façon globale. Bien sûr, il a
promulgué sa loi dans des conditions différentes. Elle a servi à préparer l’humanité pour
l’enseignement du Christ. La loi de Moïse est le premier hémisphère terrestre,
l’enseignement du Christ, le second ; vous pouvez vivre en lui lorsqu’il est éclairé par les
rayons du Soleil, mais s’il est hors d’atteinte des rayons solaires, vous ne pouvez pas
subsister. Dans la vie moderne, en société, nos désirs sont le reflet de l’application de la
loi de Moïse. Les gens veulent être riches, instruits, mais en agissant conformément à
cette loi, ils ne peuvent pas tous devenir riches et instruits, d’où les conflits. Dans le
champ physique, il n’y a pas de conditions pour que tous soient riches ou instruits, par
contre tous peuvent être bons. Désirez la vertu qui n’appartient pas au monde physique.
En Inde, les gens comprennent et appliquent cette loi, même sur les animaux. Si vous
savez rentrer en contact avec un animal, même le plus féroce, vous serez adorés et aurez
un compagnon dévoué qui ne sera plus prédisposé à vous faire du mal et qui obéira à
tous vos souhaits. Lorsque le Christ a dit : « Aimez vos ennemis », Il comprenait cette loi.

            La première chose que le christianisme recommande pour purifier l’homme est la


souffrance. Les pierres dures doivent passer par le four à chaux pour pouvoir blanchir à
la chaux ; le pain cru doit être cuit pour être consommé. De même, l’homme ne peut
rentrer au Ciel qu’en tant que pain cuit, seulement alors vous serez servi à la table.
Pourquoi le Seigneur vous a-t-il donné un discernement, un cœur, et des yeux, des
oreilles, une langue ? Vous devez réfléchir à quoi ils vous servent. J’avance pêle-mêle ces
questions et je vous laisse méditer là-dessus. Vous dites : « Je veux servir Dieu », mais
vous ne savez pas comment servir. Je connais des gens qui comprennent soi-disant les
lois occultes, mais qui ne peuvent pas servir Dieu. S’ils connaissent ces lois, qu’ils les
appliquent au moins pour leur propre développement. Certains veulent que je leur révèle
beaucoup de choses d’ordre philosophique et occulte ; je peux vous les dire, mais je veux
poser des fondations saines et construire là-dessus, pour que chaque pierre que nous
posons soit bien taillée et posée à sa place : à l’angle. Une mission grandiose nous
attend : arranger ce monde. Je vois que l’édifice sur lequel se tient maintenant la vie se
délabre et qu’un jour le Seigneur nous appellera pour bâtir le nouveau. Mais saurons-nous
le construire lorsqu’il nous appellera, voici la question. Pour être prêts, nous devons dès
maintenant nous nourrir de ce lait dont je vous parlais ; être prêts pour ne pas salir les
nouveaux habits que Dieu nous donnera un jour.

            Les petits d’une corneille ont demandé à leur maman de les déplacer dans un
nouveau nid ; elle les a interrogés : « Mais prendrez-vous aussi vos petits derrières mal
nettoyés ? – Oui, nous les prendrons aussi. – Impossible alors, vous salirez aussi l’autre
nid ! » Certaines femmes irréfléchies disent : « Pourquoi le Seigneur m’a-t-il faite femme ?
» Voici pourquoi. En tant que femmes vous apprenez des choses qu’un homme n’apprend
pas : l’art de préparer le lait avec lequel nourrir vos enfants. Vous êtes simplement des
nourrices du Seigneur qui élèvent Ses enfants. Si vous n’assumez pas vos devoirs
maternels, le Seigneur vous demandera « Pourquoi vous ai- je confié cette mission
importante ? Il ne fallait pas donner ce lait vicié à vos enfants. – Oui, mais nous l’avons
déjà fait. – Encore une fois et je vous congédierai ! – Mais je veux être un homme. – Tu
ne seras pas un homme ; si tu continues de réclamer ce que tu ne mérites pas, si tu es
toujours aussi revêche, tu reviendras comme un veau la prochaine fois. »

            La philosophie des chrétiens modernes ne repose pas sur des fondations saines.
Chaque personne sectaire proclame : « Ce que je prêche est le véritable enseignement
chrétien, et le reste ne l’est pas », mais nul ne peut déterminer ce qu’est le véritable
enseignement chrétien. Nous disons que nous sommes la couronne de la création. Ne
nous mentons pas à nous-même et à Dieu ; nous ne sommes pas les meilleurs ; les
meilleurs, ce sont ceux qui ont achevé leur développement. Nous qui croassons dans la
marre ne sommes rien de plus que des grenouilles ; nous qui réclamons de l’argent et
des maisons et sommes prêts à vendre le Seigneur pour eux, nous ne sommes pas le
meilleur de la création, mais le pire de la chute, du purgatoire.

            Nous sommes à la croisée des chemins, et il faut se questionner pour savoir si on


peut marcher encore longtemps dans cette direction. Nous ne pouvons plus faire un pas
de plus : l’humanité d’aujourd’hui a atteint cette limite qui lui fera tout perdre si elle fait un
seul pas de plus. Mais un pas en arrière, un pas en avant, un pas vers le haut, et son
avenir sera grandiose. Nous devons donc réfléchir vers où nous nous dirigeons et
renoncer à ce qui est éphémère et qui nous entraîne vers la déchéance. Le Christ dit : «
Celui qui aime sa mère et son père doit les renier et Me suivre. » Et l’homme doit dire : «
Je ne veux plus le lait d’aujourd’hui, mieux vaut mourir sans lait que de boire celui-ci, car
la mort sans lait est préférable à la vie avec du lait vicié. » Nous devons renoncer à toutes
ces choses attrayantes qui corrompent nos pensées et nos désirs et nous empoisonnent
la vie, pour chercher et trouver la vérité divine. Mon intention n’est pas de vous effrayer
mais de vous tourner vers vous-mêmes. Regardez-vous, examinez votre visage : son teint
rouge indique un état d’excitation, un corps en mauvaise santé ; son teint trop pâle
indique une apathie face à la vie. Ni l’un, ni l’autre ne sont très chrétiens. Si vous utilisez
la nourriture du Christ dont parle l’apôtre Pierre, vous allez avoir de bonnes dispositions :
la joie, la gaîté, un élan de l’esprit, le courage et la persévérance dans la lutte. Si vous êtes
nourris de ce lait vivant, aucun microbe ne peut venir faire son nid en vous.

            Si j’avais plus de temps, je vous aurais expliqué comment doit être un chrétien
dans le vrai sens du terme. Vous avez certaines aspirations, vous désirez être bons,
aimer, mais ne le pouvez pas. Pourquoi ? Parce que vous ne savez pas comment vous y
prendre !
 

            Un médecin a été appelé par une riche demoiselle, malade d’ennui ; la première
chose qu’il lui a prescrite a été l’exercice.

           « Comment ça m’exercer ? – Si tu ne t’exerces pas, tu périras. – Alors je le ferai.


Donnez-moi vos instructions, s’il vous plaît. »

           C’est ce qu’il a fait et elle s’est mise à s’exercer, et l’ennui l’a quittée.

           Vous restez souvent les bras croisés ou bien vous vous tournez les pouces dans un
sens, puis dans l’autre. Il faut arrêter de se tourner les pouces et s’exercer, travailler.
Alors, le Seigneur vous bénira.

           Ce sont les femmes qui doivent travailler de ce point de vue, car le Seigneur leur a
transmis la clé du Paradis ; elles détiennent la clé du Royaume de Dieu. Pierre est un mot
féminin. Mais les femmes ont un caractère un peu moins forgé et abandonnent leur
mission. Une femme aime un homme, mais en voit un autre et se dit : « Je me marierai
avec lui, sinon ma vie est ratée. » Mais deux ou trois ans plus tard, elle l’oublie et se
montre prête à convoler avec un autre. Le Seigneur dit désormais aux femmes : « Vous
qui détenez la clé du Royaume de Dieu, si vous ne respectez pas Mes commandements,
je vous chasserai pour que, dehors, vous vous repentiez et vous purifiiez de vos péchés. »
Lorsque nous ne suivons pas les commandements du Christ, nous nous détournons de
Lui, nous Le renions, nous projetons du mal sur Lui, et nous Le livrons perpétuellement à
Pilate, c’est-à-dire à des souffrances, à une crucifixion quotidienne. Et vous vous
demandez pourquoi le monde ne s’arrange pas. Comment peut-il s’arranger alors que
nous tourmentons chaque jour notre Seigneur ? Arrêtons déjà d’enfoncer des clous dans
Sa chair : les clous que nous enfonçons en Lui nous atteignent nous-mêmes.

           Connaissez-vous l’histoire de ce pêcheur qui a voulu apporter à son roi comme


offrande un poisson très rare ? Le gardien n’a pas voulu le laisser passer et, pour
l’amadouer, le pêcheur lui a promis la moitié de sa récompense.

           Il est entré, mais lorsque le roi lui a demandé quelle récompense il souhaitait, il a
répondu : « Cinquante coups de bâton. – Comment ça ? dit le roi. – Oui, c’est la
récompense que je vous demande. »

           Après avoir reçu vingt-cinq coups de bâton, il a dit : « J’ai un associé, votre gardien.
S’il vous plaît, payez-lui les vingt-cinq coups de bâton restants. »

           Le Christ aussi, lorsque vous enfoncez des clous dans Sa chair, dit : « Appelez mon
associé et administrez lui les coups restants. » Ce qui nous arrive tous les jours n’est rien
d’autre que les coups de bâton restants, la moitié de la récompense que nous avons
exigée.

           « Comme je souffre, mon âme va éclater ! » Elle va éclater, car vous n’arrêtez pas
d’enfoncer des clous dans la chair du Seigneur ! Vous êtes malades ? Faites venir le
médecin, mais le vrai médecin, celui qui vous guérira, ne rentrera pas dans la maison tant
que vous continuez d’enfoncer les clous.

            Ce que je prêche, comme vous le voyez, est un enseignement très pratique que
chacun peut appliquer. Lorsqu’une mauvaise pensée vous assaille et que vous désirez
quelque chose de mauvais, mettez cette pierre très dure dans le four à chaux pour la
réduire en chaux avec laquelle vous blanchirez votre âme et la rendrez lumineuse. Si vous
vous exercez ainsi, vous verrez comment votre âme s’éclairera. C’est l’enseignement que
prêche l’apôtre Pierre. Vous le considérez comme un simple pécheur, mais c’est un
pécheur qui cuit le poisson au lieu de le manger cru. Dans quoi devez-vous le cuire ?
Dans le feu divin de l’amour. Si vous le cuisez ainsi, vous direz : « Regardez-moi ce
magnifique poisson ! »

            Si nous ne devenons pas les associés des habitants du ciel, quelle place pouvons-
nous espérer dans ce monde-là ? Lorsque le Seigneur dit de renoncer à nous-mêmes, de
perdre notre vie, Il entend ce renoncement, non pas au profit des cochons, mais au profit
de ceux qui sont placés plus haut que nous, alors seulement nous gagnerons. Vous direz
que cette loi est incompatible avec les lois de la nature. Elle est compatible : ceux qui se
nourriront de cette sève vont semer de nouvelles graines et un nouvel arbre poussera et
donnera des fruits. Donc, pour croître, nous devons nous mettre sur le chemin du
développement. Alors les anges prendront part à notre travail. Et pour les faire participer,
il faut leur payer quelque chose. Pour être semés un jour dans des conditions plus
propices, nous devons dès maintenant, pendant notre séjour sur terre, leur préparer une
gratification. Si nous nous nourrissons de lait spirituel, nous nous approcherons d’eux et,
en fin de compte, du Christ.
 

            Dans ce combat épique je veux voir disparaître la peur en vous. Celui qui veut
combattre avec le Christ, ne doit craindre aucun traitement. Cuisez vos for intérieurs
dans le feu divin comme le poisson que vous pêchez. Il y a deux possibilités : ou bien le
poisson doit être cuit ou bien il doit être salé, il n’y a pas de moyen terme. Lorsque le
Christ dit : « le sel ne doit pas perdre son goût.[1] » Il entend que si vous n’êtes pas salés,
vous serez jetés dehors, sinon vous serez mis dans le tonneau. Je préfèrerais
personnellement être cuit plutôt que salé : le sel est pour le monde et le feu est pour
nous. Le traitement par le feu est meilleur, car il est synonyme de croissance, de vie ; la
salaison est un traitement de conservation : conserver la graine pour ne pas l’abîmer. Ce
qui signifie que vous pouvez être dans deux états : ou bien en croissance dans le jardin
de Dieu ou bien une graine dans la grange de Dieu.

            Faites un essai sur vous-mêmes, mais en lien avec le verset que je vous ai lu ; il a
un sens très profond. Il pourrait y avoir des volumes entiers sur la façon de bâtir la vie,
d’éduquer les enfants, les hommes, les femmes, les élèves, la société et ainsi de suite.
Tout est dans ce verset. Mais il doit être semé correctement. Où ? Dans notre esprit.
Faites bouillir ce verset dans l’eau divine, cuisez-le dans le feu divin et ce verset épineux
se transformera en nourriture dont vous pourrez assimiler le jus. Si vous vous nourrissez
de ce lait spirituel dont parle Pierre, votre visage et votre position sociale changeront. Je
veux que vous adoptiez cette méthode divine et vous prépariez pour une autre vie, pour le
ciel.

            C’est ce que je veux de vous ce matin : désirez ! Jusque-là, vous n’avez pas désiré.
Je veux à présent que vous désiriez le lait spirituel pour entrer dans le côté positif de la
vie. Et alors le Seigneur vous donnera ce que vous demanderez.

Sofia, 29 novembre 1914

___________________________________

[1] « C’est une bonne chose que le sel. Mais si le sel perd son goût, avec quoi le lui
rendrez-vous ? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. »
(Mc 9, 50)

 
Traduit par Bojidar Borissov

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Les Maîtres 

1914 - 1944
1914_12_07 Les maitres
    
Par Ani,
20 juin 2015 dans 1914 - 1944

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Ani
Posté(e) 20 juin 2015
Les maitres

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mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Les Maîtres

 
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Pour vous, ne vous faites pas appeler « Maître »,

car vous n’avez qu'un seul Maître et vous êtes tous frères.

(Matthieu : 23 :8)

            Le Christ comprend ces paroles de Matthieu un peu différemment de la société


contemporaine. D’un point de vue purement matériel, le monde a plusieurs institutions
qui sont divines, par exemple le père et la mère, c'est-à-dire la famille. Ce sont les
premières institutions sur terre ; il n’y a pas plus noble et plus lumineux édifice que le
foyer comme il n’y a pas de titre plus haut que celui de père ou de mère. En vérité, il y a
beaucoup de pères et de mères sur terre, mais ce sont plutôt des marâtres et des
parâtres. Sur un plan génétique, le rôle du père et de la mère est primordial : par leur sang
ils font hériter des qualités de leurs âmes à leurs enfants. L’éducation des enfants est
conditionnée par les qualités que la mère dépose en lui dès qu’il se forme. Par le mot
sang, j’entends celui qui reste inchangé quels que soient les événements de la vie, et non
pas le sang ordinaire. Je ne vais pas m’attarder à expliquer cette dualité du sang ; je peux
dire une chose : je ne parle pas de ce sang changeant et transitoire, mais de celui qui,
semblable à l’essence de rose extraite de la fleur de rose, contient sa vraie valeur. Les
nobles essences embryonnaires que la mère dépose dans le sang de l’enfant sont
précieuses et leurs effluves se répandent autour de l’enfant qui grandit. Plus tard, rien ne
peut plus être déposé, ni semé dans l’homme ; ce que nos contemporains appellent
éducation, c’est simplement un dressage. Le processus de l’éducation maternelle est à la
base : c’est là qu’elle forme et organise l’intelligence et le cœur. Le dressage n’est qu’un
polissage extérieur. Vous pouvez dresser un singe ou un pigeon, mais retournés à leur
milieu naturel, ils reprennent leur vie d’avant. Aux États-Unis de grandes expériences ont
été menées : le gouvernement a alloué de très grosses sommes pour éduquer les
indigènes ; certains parmi eux ont pu obtenir des diplômes universitaires, mais une fois
de retour dans leur communauté ils ont oublié ce qu’ils ont étudié et sont redevenus
comme avant. C’est seulement s’ils se tournent vers la foi chrétienne et s’immergent
complètement en elle, qu’ils peuvent changer durablement.

            Sur un plan spirituel, le rôle du Maître est le même : être Maître signifie enfanter
quelqu’un. Le Christ ne dit pas : « N’éduque pas », mais : « Ne t’attribue pas le titre de
maître », le titre d’une mère ordinaire qui accouchera nécessairement d’un enfant infirme.
Si la mère a certaines faiblesses organiques, intellectuelles et spirituelles, l’enfant ne sera
pas différent d’elle. Est-ce qu’un professeur peut apprendre à ses élèves comment
interagissent l’oxygène et l’hydrogène si lui-même ne comprend pas les propriétés de ces
éléments ? Il peut faire des essais, mais les éléments ne lui obéissent pas car il n’est pas
encore leur maître. Un autre peut étudier le mouvement des corps célestes, mais
demandez-lui de déterminer la trajectoire de ces planètes autour du Soleil à un mètre
près, et non pas à quelques centaines de milliers de kilomètres, il ne saura pas vous le
dire. Je peux aussi me lancer dans ces calculs, mais ils ne seront pas justes ; un
décalage de quelques centimètres, pourquoi pas, mais un décalage de centaines de
kilomètres, cela n’est pas compréhensible : ce ne sont que des hypothèses, des
spéculations. Vous vous arrêtez souvent pour dire : « Pourquoi certains événements ne
se sont pas passés comme ceci ou comme cela ? », mais à qui la faute si vos calculs
sont erronés ; dans la vie tout le monde se trompe ! Si vous projetez de construire une
maison, vous appelez un architecte pour faire les plans et établir le cahier des charges
pour le matériel nécessaire : les parpaings, le bois, le fer, les clous, le sable, la chaux, etc.,
puis vous achètez ces matériaux, mais si les calculs n’étaient pas justes, votre
construction s’écroulera et vous vous retrouverez sous les décombres.

            Je vais illustrer ma pensée par une anecdote tirée de la vie. Cela s’est passé dans
les années quarante-cinquante[1] : un bulgare des régions du sud, vers Thessalonique,
faisait des travaux de maraîchage avec son père. Mais, à vingt ans, il n’avait encore rien
gagné. Lassé de manier la bêche, il a voulu trouver un autre métier plus attrayant et s’est
mis apprenti chez un tailleur en se disant : « Voici un métier facile ! Je resterai ici pour
faire de la couture. » Une semaine après, un pacha turc vint commander un pantalon d’un
tissu spécial, exigeant un travail irréprochable ; mais le tailleur, ne pouvant pas s’en
occuper à ce moment-là, envoya son apprenti : « Vas-y, toi, j’arrive tout à l’heure. »
L’apprenti accompagna le pacha chez lui et attendit son maître une heure, deux heures,
en vain ! Alors le pacha finit par lui proposer : « Je vois que tu es jeune et grand, tu dois
connaître le métier, sauras-tu me faire ce pantalon ? » L’apprenti répondit : « Oui, je saurai.
» Alors, le pacha sortit un grand rouleau de tissu. L’apprenti se mit à mesurer, il tailla de ci,
de là… mais le pacha vit bien que le résultat ne ressemblait pas vraiment à un pantalon et
lui dit : « Bon, laisse tomber le pantalon mais fais-moi au moins un gilet. » L’apprenti reprit
alors des mesures par ci, par là ; le turc se rendit vite compte que même un gilet ne
pourrait se faire. À la fin, il lui dit : « Fais-moi au moins une petite bourse pour le tabac, et
si tu n’y arrives pas je te corrigerai de mes deux mains ! »

            Nombreux sont ceux parmi vous qui, au bout d’une semaine d’apprentissage chez
un maître, prennent les ciseaux et le mètre comme ce jeune bulgare et sont prêts à tailler,
et à être maîtres. Le Christ dit : « Ne soyez pas de tels maîtres. » Un Maître doit avoir un
savoir positif, une approche sans égale des situations, et ce sans exception aucune. Si
vous employez un moyen pour guérir et en même temps pour tuer, ce n’est pas un signe
de savoir positif ; si vous utilisez un couteau pour amputer la chair gangrénée d’un
patient, mais qu’avec le même instrument vous lui coupez la gorge, vous ne pourrez pas
dire que vous avez utilisé le couteau à bon escient, car c’est un crime que vous
commettez. Mais certains diront : « Nous n’avons jamais commis de tels actes ! » Oh, je
connais tant de maîtres qui ont coupé la gorge de leurs élèves ; et combien de fois ils ont
coupé des jambes, des bras, des oreilles – sur un plan moral j’entends. Ce n’est pas le
Seigneur qui les a ordonnés maîtres, ce sont des imposteurs ! Dans chaque église on voit
de tels maîtres, comme ce jeune bulgare de l’anecdote : ils sont partis prêcher après à
peine une semaine d’apprentissage.

            Comment comprendre ce mot « Maître » à présent ? Il a un rapport avec le monde


purement spirituel. Apprendre aux gens à bâtir des églises, à planter des fleurs, des
légumes, cela n’est pas enseigner. L’enseignement sous-entend un acte de super
conscience, un processus purement spirituel ; entre le Maître et son élève il faut une
pleine conscience de la tâche à accomplir, il faut un échange comme celui qui existe
entre la mère et l’enfant qu’elle éduque : le Maître enseigne certaines vérités que l’élève
utilisera à bon escient.

            Je vous donnerai un autre exemple : on raconte l’histoire d’un anglais qui chassait
en Inde et qui, sur un sentier, a senti un coup terrible sur le bras gauche, asséné par une
tigresse qui s’est contentée de lui casser le bras pour l’empêcher de tirer avec le fusil
accroché à son épaule droite. Elle le traina ensuite dans sa tanière au milieu de ses petits
en lui maintenant la tête au sol : « Restes docile pendant que j’éduque mes petits ! » Puis
elle leur dit de venir l’égorger ; ils tournèrent autour de lui, mais eurent peur d’approcher.
Le chasseur essaya à un moment de se soulever pour voir ce qui se passait, mais la
tigresse lui plaqua de nouveau la tête au sol : « Je t’ai dit de rester docile : j’éduque mes
petits ! » Vous voyez bien qu’elle était aussi une maîtresse. Le chasseur, on ne sait
comment, a réussi à s’en sortir, mais par la suite il disait toujours que le plus difficile à
vivre avait été d’avoir la tête écrasée contre le sol en attendant que les petits l’égorgent.

            Démolir est à la portée de chacun, alors qu’enseigner demande qu’on apprenne à


développer son discernement et son cœur, qu’on comprenne le sens profond des
éléments qui peuvent nous renouveler, qu’on construise un nouvel édifice spirituel, le
corps spirituel avec lequel on ressuscitera un jour, selon les Écritures. Le Seigneur attend
que ce corps soit bâti.

            Comment mettre les enfants au monde ? Pour être viables, ils doivent naître au
neuvième mois de grossesse – dans certains cas ils peuvent naître à partir du septième
mois, mais jamais au hasard, ni selon le bon plaisir des parents – c’est la loi : il faut
attendre les neuf mois nécessaires pour former le corps. Dans quel ordre le corps se
forme-t-il ? D’abord les membres : jambes, bras, puis le cerveau, l’estomac et enfin les
poumons ; une fois ces derniers formés, la fonction respiratoire prend le relai et si
l’enfant tarde à naître ensuite, il peut mourir. Donc la nature ne forme pas les poumons
d’abord, mais les extrémités : les jambes et les bras.

Les organes supérieurs se forment selon un même processus : l’esprit de l’homme étudie
également dans le ventre de la mère ; il ne sommeille pas mais participe avec l’esprit de
la mère à la construction de son corps. Selon la même loi, l’élève et le Maître doivent
travailler ensemble à l’aide de l’Esprit.

            C’est pour cela que le Christ dit : « Un seul est votre Maître. » Pourquoi les
hommes aiment-ils le Christ ? Parce qu’il a donné quelque chose au monde. « J’ai donné
la vie à ceux qui ne l’ont pas pour qu’ils aient cette vie en abondance. »[2] Vous désirez
être des maîtres. Je vous demanderai ce que vous êtes prêts à donner à celui que vous
souhaitez instruire ? Si vous instruisez quelqu’un qui devient encore plus mauvais, j’en
déduis que vous ne lui avez rien appris. Chez les chrétiens modernes comme dans les
Églises, grande est la tentation d’enseigner. Cet élan n’est pas condamnable en soi, mais
il faut connaître les règles de l’enseignement. Les lois ordinaires exigent des professeurs
l’obtention d’une licence, un examen devant un jury et ensuite un décret d’entrée officielle
dans le poste. Il en est de même dans le monde spirituel : l’homme doit attendre que
l’Esprit divin le visite et le guide. Celui qui n’a pas été visité par l’Esprit divin n’a pas le
droit d’enseigner car il enfreindra la loi divine. Lorsque nous comprendrons le sens
profond de ces paroles du Christ, leur sens extérieur et intérieur (je veux parler de la
chrétienté intérieure en particulier, celle qui peut nous lier avec toutes les régions du
monde invisible), alors nous comprendrons le sens de l’enseignement du Christ. Si tu
veux être maître, alors je te demanderai où tu as étudié, quelle école tu as faite. « Mais j’ai
lu la Bible, je connais les Évangiles. – Ce n’est pas suffisant. – Mais je connais la foi
chrétienne. – Ce n’est pas suffisant. – Mais je suis de telle ou telle église. – As-tu étudié
au Ciel, dans cette université où s’instruisent les anges ? Connais-tu les lois intérieures
de la nature ? Connais-tu la structure de l’homme, sa raison, son cœur, le rapport de son
âme à son Esprit ? – J’ai lu sur ces choses-là. – Quoi ? – L’âme est ici une notion
abstraite, une idée de concordance. – La raison humaine serait une convergence
d’aptitudes, mais comment se coordonnent-elles ? » Il pense qu’il connait quelque chose !
Ce n’est pas ce type de concordance, mon ami, c’est une concordance en effet, mais non
pas de morceaux disparates.

            Et à cause de l’obscurité dans laquelle nous sommes plongés, nous nous


exprimons de façon également erronée sur la raison et le cœur, sans savoir où réside le
cœur. Il a trois localisations : la première, physique, vous la connaissez, mais où est le
cœur de vos sentiments, le cœur de votre raison ? Vous rencontrez quelqu’un et vous
dites qu’il est mauvais ; pourquoi serait-il mauvais ? Dans le passé en Amérique, un buffle
est devenu fou et a semé la panique parmi tous les gens des environs ; on a projeté de le
tuer, mais il s’est trouvé un garçon sachant lire dans la pensée des animaux ; il a mis une
main sur le front du buffle et a demandé : « Qu’est-ce que tu as ? – J’ai une épine dans
ma patte arrière, elle me fait souffrir. » On a sorti l’épine de sa patte et le buffle s’est
apaisé. Un jour, vous aussi vous devenez comme fou, et les gens alentour vous jettent
des seaux d’eau ; je dis : il y a une épine dans votre pied, sortez-la et l’affaire sera réglée ;
il n’y a pas besoin d’arrosage ! Des érudits, des professeurs, des docteurs, comme ils
sont risibles quand ils décrètent que la raison d’un homme est affaiblie et qu’ils dressent
leur diagnostic : « Il y a telle ou telle infection, il faut procéder à une intervention
chirurgicale. » Je ne vois rien de plus qu’une légère surchauffe du cerveau !

            Il y a quatre ou cinq mois, on est venu me dire que le fils d’un médecin a eu un
rhume qui a mal évolué et le médecin a diagnostiqué une suppuration du cerveau et il a
préconisé une intervention chirurgicale. J’ai dit : « Surtout ne faites aucune opération, il y
a quatre-vingt-dix-neuf pour cents de chances que l’enfant meure en cas d’opération,
sinon il guérira. » Ils l’ont opéré et le fils est mort ; bien entendu, l’opération a été jugée «
réussie » par les médecins. Je dis que les gens font aussi des opérations sur un plan
spirituel : ils amputent certaines parties d’eux-mêmes pour se guérir, mais ce n’est pas un
bon traitement.

            Les gens d’aujourd’hui considèrent que pour corriger quelqu’un, il faut le gronder :
« Tu es un vagabond, un voleur, etc. », et qu’il ne faut plus le frapper comme jadis ; mais
pensez-vous qu’avec le bruit infligé à ses oreilles vous le changerez ? Pas du tout ! La loi
est toute autre. Avant d’éduquer les autres, vous devez d’abord vous éduquer vous-
mêmes. Si tu es mauvais, tous autour de toi te paraitront mauvais. Je peux prédire le
caractère du nouveau-né, son destin et son avenir à toute mère qui, étant enceinte,
succombe à la colère et à la médisance. Cette mère coléreuse a tort de croire que
l’enfant à naître sera un saint et s’occupera d’elle quand elle sera vieille ; un jour il se
vengera en disant : « Il aurait mieux valu ne pas m’avoir mis au monde. » Et l’élève dira au
maître : « Il aurait mieux valu ne pas m’enseigner. » Le maître dans le sens littéral du
terme doit être pur comme de l’eau de roche, être un modèle, sans ombre d’hésitation, de
doute, d’incrédulité. Le Christ nous met en garde face au grand danger que nous courons
et à la grande responsabilité que nous prenons devant Lui si nous maltraitons certaines
âmes. Chaque mère, chaque professeur qui ne sait pas éduquer sera puni.

            Actuellement, la compréhension des gens modernes sur les lois divines, le Ciel, les
anges est confuse et erronée ; ils n’ont aucune idée de ces lois et du Ciel. Premièrement,
le Ciel est organisé de façon très intelligente et agit à bon escient ; ensuite, entre les
anges et les hommes il y a des rapports comme entre nous, les plantes et les animaux.
Comme nous ne savons pas l’éduquer, nous administrons quarante-cinquante coups de
bâton à l’animal de trait qui laboure le champ, et nous pensons nous acquitter ainsi de
notre devoir. Le Seigneur dit : « Je t’apprendrai un jour comment utiliser les animaux de
trait et labourer un champ. » Certains considèrent que le Seigneur ne peut pas dégrader
les gens, les faire revenir en arrière. S’Il a transformé certains anges en serpents et en
bêtes à cornes, il peut vous faire pousser des sabots ; Il peut vous transformer en anges
et en démons, il peut aussi changer votre forme. Parce que les formes sont importantes
dans le monde (elles régulent notre vie), nous devons nous intéresser à elles. Si je vous
construis une maison insalubre, sans aucune ouverture côté sud, mais uniquement du
côté nord, et que je la bâtisse en sous-sol, six ou sept ans après, savez-vous comment
vous vous sentirez ? Plusieurs médecins vous visiteront à tour de rôle. De même, les
maîtres qui préconisent de ne pas bâtir de fenêtres sur le monde spirituel sont de grands
menteurs. Là est le soleil de la vie. Je dirai même que vos toits doivent être transparents
pour que le soleil vous éclaire d’en haut. Avec de telles maisons lumineuses, vos formes
évolueront et vous deviendrez très beaux. Ce que je prêche peut être expérimenté par
moi-même, mais aussi par vous, et vous verrez des résultats en quatre à cinq ans. Je ne
vous enseigne pas de fuir la vie ; ce monde est à mon avis très bon et les hommes sont
très bien. Je trouve seulement qu’ils ont une épine au pied. C’est pour cela que l’apôtre
Paul le dit et prie Dieu de lui enlever cette épine du pied. Cette épine peut être partout,
mais elle est souvent dans le talon du pied car nous sommes chevillés à ce monde par
les pieds. Nous devons apprendre à faire sortir cette épine de façon scientifique, car
selon ma compréhension le christianisme est une grande science.

            Une jeune fille veut se marier avec un jeune homme : elle le voit beau, élégant et se
demande : « Peut-il m’entretenir ? – Il gagne quatre à cinq cents leva par mois. – Ah, il a
donc les moyens ; quel diplôme a-t-il obtenu ? – Tel diplôme ! – Formidable ! » Mais ces
choses ne sont pas si importantes ! Que cet homme soit renvoyé demain et ce revenu
disparaîtra. Si la femme est intelligente, elle doit se renseigner et observer son cœur et sa
raison, être clairvoyante, rentrer dans sa maison, faire le tour des chambres, de la
bibliothèque : comment sont rangés les livres, voir sa cuisine, son jardin, visiter le jardin
de son amour, de sa charité, de sa justice ; voir quelles fleurs il a plantées, faire un tour et
voir comment c’est rangé et, si tout est en bon état, elle peut dire : « Oui, je le prends pour
époux ». C’est le vrai mariage. Et l’homme doit agir de même. Beaucoup veulent échanger
leur place et débattent sur la question de savoir qui doit être homme et qui doit être
femme, et pourquoi Dieu a fait l’homme ainsi, et la femme autrement. Qu’est-ce qu’il y a
de mal là-dedans ? Jadis les femmes et les hommes ont enfanté, mais plus tard l’homme
a perdu cette capacité et la femme seule a continué d’accoucher. La Bible dit : « Abraham
engendra Isaac », mais ne dit pas que c’était l’œuvre de Sara. Lorsque l’homme enfantait,
le monde était en très bonne situation et lorsqu’il a cessé d’enfanter, le monde s’est
dégradé. L’homme doit enfanter et être un bon maître. La mère peut accoucher d’un
enfant, elle peut déposer dans son âme tous les traits nobles, mais si le maître ne sait
pas les cultiver, rien de bon n’en sortira. Donc, on a voulu que le Maître enfante.

            Le Maitre ne doit pas ressembler à ce curé qui, dans un état anormal lors d’un
baptême, après avoir tenu un enfant trop longtemps dans l’eau chaude au point que celui-
ci en est mort, a décrété sur le champ : « Passez-moi un autre enfant, celui-ci n’a pas pu
rentrer dans la vraie foi. » Pour baptiser comme des Maîtres, votre discernement doit être
à sa place : ce baptême requiert de faire descendre l’Esprit divin dans l’enfant que vous
instruisez. Le prêtre en tant que Maître doit connaître les lois divines. Vous dites : « Mais
c’est l’Église qui l’a stipulé ! » Verser de l’eau sur l’enfant n’est pas un baptême. Les curés
d’aujourd’hui, les professeurs, les juristes sont des mercenaires, ils travaillent pour
l’argent, pour trois cents à quatre cents leva de rémunération ; en Amérique ils sont
rémunérés encore davantage : trois mille dollars, c’est-à-dire quinze mille leva. Selon la
compréhension du véritable enseignement du Christ ils ne sont pas serviteurs de Dieu,
mais de simples ouvriers. La première chose que le maître spirituel doit faire est de
révéler le monde invisible au disciple comme la mère qui, devenue enceinte, dit à l’enfant
: « Patiente neuf mois, je t’introduirai dans un monde nouveau pour toi et je te ferai voir
ses merveilles ; mais pour le moment ne bouge pas et ne saute pas. » Neuf mois plus
tard, elle devient la première maîtresse du nouveau-né, puis d’autres professeurs
reprennent l’éducation de l’enfant à l’endroit où elle l’a laissé. Elle quitte sa fonction car
l’enfant pénètre dans une nouvelle région qui nécessite un nouveau maître, ce que
l’évangile nomme : « Naître une deuxième fois. »

            Ma conférence vise à vous inciter à réfléchir davantage sur vous, à ne pas nourrir
le désir d’être des maîtres car l’homme souffre d’une grande ignorance. Asseyez-vous
comme les commerçants et contrôlez le contenu de votre caisse intérieure : « Avez-vous
un proche au Ciel, lui avez-vous adressé une lettre ? – Nous croyons en le Christ. – Mais
Le connaissez-vous ? Connaissez-vous Paul, connaissez-vous Pierre ? – Mais l’Église dit
qu’il ne faut pas communiquer avec ce monde-là, que c’est un péché. – C’est une grande
ignorance : communiquer avec les esprits de l’enfer est autorisé, mais avec ceux du Ciel,
c’est interdit ! Envoyer des messages au diable, c’est convenable, mais communiquer
avec les saints et leur parler, ça les dérangerait ! Dans ce cas, pourquoi importuner le
diable, quelle est cette logique ? C’est un enseignement qui ne repose sur aucune loi. Ce
que je sais, c’est que les anciens chrétiens avaient des liens directs avec le Ciel, ils ont
communiqué avec Dieu, avec les saints et c’est pour cela qu’ils mouraient avec
abnégation. Ce n’est pas comme ceux d’aujourd’hui : « J’attends de mourir pour voir
comment c’est. » Tu ne verras rien du tout si ta maison te tombe dessus ; tu attendras
simplement d’être déterré et sorti des décombres.

            Le Christ décrit à ses élèves les faux maîtres qui ont prêché, vêtus de grandes
robes, auxquels Il reproche de tromper les prosélytes. C’est encore d’actualité à notre
époque : si le Christ venait maintenant, Il dirait la même chose, Il n’a pas changé d’avis. Le
Christ se tait, mais lorsqu’il parlera pour dire la Vérité, nous aurons très mal et toutes nos
illusions s’évanouiront.

            Je vous donnerai deux exemples tirés de l’histoire grecque : deux artistes ont
voulu se comparer pour savoir qui comprend mieux l’art et qui est le meilleur sculpteur.
Le premier a créé une grappe de raisin si ressemblante qu’il a trompé les oiseaux qui sont
venus la picorer ; le second a sculpté une belle femme qu’il a si habilement recouverte
d’un voile, que lorsque son acolyte est arrivé, il lui a dit : « Soulève le voile pour que je voie
la statue. » Donc le premier artiste a trompé les oiseaux et le second le maître des
oiseaux. Je vous demande : qui voulez-vous imiter, les oiseaux ou le maître ? Pour ma
part, je vous dirai le second. Vous voulez vous emparer du monde entier, mais comment y
parvenir sans la connaissance nécessaire ; cette connaissance doit reposer sur un
fondement spirituel. Les connaissances dans le monde spirituel sont comme une turbine
pleine de vapeur : elles sont puissantes ! Les connaissances dans le monde spirituel ont
les mêmes correspondances que les forces physiques. Vous voyagez à travers la ville de
Sofia, les tramways sillonnent les rues, mais sur leur toit il y a une caténaire, et le
tramway s’immobilise dès qu’il se décroche du fil électrique. Donc, il faut un contact à
travers lequel passe l’électricité pour mettre le véhicule en mouvement. Est-ce que vos
maîtres ont mis la caténaire sur le fil pour vous relier à l’électricité ? Le mécanisme du
véhicule de l’homme peut être parfaitement en ordre de marche, mais si la caténaire est
décrochée, cela interdit tout mouvement en avant. Les gens cherchent ailleurs la raison
de l’arrêt du mouvement, alors qu’il suffirait de réajuster la caténaire avec le fil de contact
; alors le conducteur va tourner la clé, l’électricité va revenir et le véhicule va démarrer.

            Pour que vos pensées agissent (car elles sont une force motrice), il faut vous unir
au monde spirituel. Par le mot capacité, j’entends la forme qui retient une certaine force
qui agit dans le monde spirituel ; lorsque la forme se disloque ou s’abîme, la force ne peut
plus se manifester. Dans notre cerveau central il y a des régions où sont déposées
certaines capacités ; elles sont reliées aux forces du monde spirituel et elles travaillent.
Si votre caténaire n’est pas bien accrochée, ces forces n’agissent pas ; d’autres
conditions sont également requises : des rails, un conducteur ; plusieurs facteurs se
combinent. Et vous, en tant que souverain d’un état, vous devez souvent le sillonner,
vérifier que tous les ouvriers sont à leur place et travaillent correctement.

            Vous accusez souvent ceux qui gouvernent de ne pas le faire convenablement ; et


chez vous, comment se fait cette gouvernance ? Vous dites que celui-ci ou celui-là n’est
pas assez intelligent ; et vous comment êtes-vous dans votre for intérieur ? Vos
réflexions seront justes si vous êtes intérieurement justes. Nous disons de quelqu’un qu’il
est bon, mais en quoi consiste sa bonté ? « C’est parce qu’il est aimable avec nous. »
Cela n’atteste nullement de la bonté ; demain, s’il se montre peu aimable, nous dirons
qu’il est mauvais. L’homme bon est toujours bon, le mauvais est toujours mauvais ; c’est
impensable qu’il soit un jour un saint et un autre jour le dernier des vagabonds. Vous
dites que l’homme mauvais peut se repentir ? Savez-vous combien de milliers d’années
cela demande ; un enfant naît-il avec le titre de professeur ? Il devra étudier au moins
douze ans durant et ses connaissances s’acquerront progressivement.

            Lorsque le monde intérieur sera développé, les lois du christianisme seront


assimilées. Il a pour but de réconcilier les familles, de créer l’harmonie entre le mari et la
femme, le frère et la sœur, le maître et le serviteur. Le monde moderne souffre, non pas
parce que l’homme souffre d’être serviteur, mais parce qu’il ne sait pas être un bon
maître. Le Docteur Mirkovich disait ainsi : « Je ne veux pas être riche une seconde fois,
mais devenir serviteur auprès d’un maître. » Vous voulez dominer, avoir des millions de
leva ; oh, alors vous serez les plus malheureux, tels des prisonniers emmurés dans votre
argent. Un million de leva sur le dos est un lourd fardeau ; vous enviez ces personnes et
voulez leur prendre ce fardeau pour l’avoir sur votre dos. Ce n’est pas un enseignement
bien compris ; allez-vous ressembler à cet âne chargé d’icônes : lorsque les passants se
sont inclinés devant les icônes, il a commencé à ruer pensant être lui l’objet des
révérences. Si les gens vous témoignent du respect et vous envient, c’est à cause des
croix et des icônes que vous portez. Quelles sont ces croix ? Les vertus. Remerciez Dieu
qu’Il les ait chargées sur votre dos.

            Le Christ se tourne vers ses élèves et leur dit : « Ne vous faites pas appeler
Maîtres. » Mais quelqu’un va rétorquer : « Je l’ai converti au Seigneur. » D’accord, si tu lui
as appris les choses correctement, le Seigneur te bénira ; mais si tu l’as enfanté infirme,
si tu as abîmé sa raison et son cœur, que dira le Seigneur ? Il y aura un jugement au Ciel,
et tu en répondras. Vous tous, combien de personnes avez-vous abîmées dans ce monde
! Elles apparaîtront dans l’autre monde, avec une jambe boiteuse ou un bras tordu : tous
vos descendants se rassembleront pour expliquer au Seigneur quels maîtres vous avez
été. Dans les faits, ce sera ainsi, et le Seigneur dira alors : donnez-leur une amende de dix
mille talents, et jetez-les en prison jusqu’à ce qu’ils payent leur amende. » Le Seigneur ne
plaisante jamais, il est miséricordieux, bon, juste, mais il est sévère aussi : il saisit ces
prétendus maîtres et leur inflige une amende de dix mille talents en disant : « Enfermez-le
en prison pour qu’il apprenne l’art d’enseigner. » Et lorsque vous paierez votre dette en
subissant toutes les souffrances, vous serez par la suite très instruits et de bons maîtres
! Et savez-vous combien de milliers d’années il faut pour cela ? C’est ainsi que
s’instruisent maintenant les anges déchus et les hommes.

            On dit, parait-il, que l’Église ne fonctionne pas bien en ce moment : montrons-lui le


bon exemple. Je veux que vous ayez la force de changer les choses. Regardez Moïse : il a
pris le bâton et celui-ci s’est transformé en serpent ; il a eu peur et le Seigneur lui a dit : «
Saisis sa queue » ; et lorsqu’il a pris le serpent par la queue, il est redevenu bâton. Vous
direz : « Oui, mais il s’agissait de Moïse ! » Peu importe, il a également eu besoin d’étudier
d’abord, auprès des plus grands Maîtres d’Égypte. Il n’était pas bête, car le Seigneur ne
choisit jamais des gens bêtes pour être guides de l’humanité ou d’un peuple. Il a étudié
longtemps pour faire ses preuves, et voyez les miracles qu’il a accompli devant le
pharaon. Il s’est d’abord dit : « Ce travail n’est pas pour moi », et il a vécu reclus (pendant
quarante ans en tant que berger pour racheter le péché de meurtre), et savez-vous
comment il s’occupait ? Il consacrait son temps à la méditation car il était initié à tous les
secrets d’Égypte. Pour un meurtre, il devait étudier quarante ans et pendant ce temps il a
reçu une seconde initiation. Je vous demande combien d’années vous avez fait paître les
moutons ? Être bergers, c’est une grande mission ; c’est cela être des Maîtres.

            Avez-vous reconnu votre Maître ? Vos père, mère, grand-père ont été des chrétiens
depuis deux mille ans, mais ont-ils reconnu le Christ ? Si vous l’avez reconnu, présentez le
laissez-passer qu’Il vous a délivré – comme dans l’armée pour vous laisser passer il faut
dire le mot de passe. Quel est votre mot de passe, votre serment ? Les gens instruits
doivent avoir une devise, et quelle doit être la nôtre ? Servir le Christ. Comment le servir ?
En nous instruisant. Comment s’instruire, êtes-vous admis dans l’école ? Tourner autour
de l’école, c’est une chose, être dans l’école, c’est autre chose. Où sont vos bulletins
scolaires, vos certificats ? Vous n’avez aucun certificat, mais vous désirez être des
maîtres. Il en est de même de certains prêtres ou évêques : ils n’en ont pas non plus. Et
tout en vivant dans le mensonge, nous espérons l’avènement du Royaume de Dieu ! Le
Royaume de Dieu arrive et met en lumière toutes les bassesses de l’humanité.
Maintenant les peuples ont décidé de défendre leurs intérêts par la guerre ; défendez le
Royaume de Dieu et sa justice ! Chaque peuple doit recevoir selon ses mérites ; et pour
chaque personne il en est de même.

            Posez-vous sérieusement la question : est-ce que vous connaissez le Christ ? Je


ne veux pas de réponse maintenant ; si vous répondiez dans un délai d’un an, ce serait
une bénédiction pour vous. Vous pourriez dire : « Nous avons vu le Christ. » Paul l’a vu. «
Saul, Saul, pourquoi me persécuter ? » Ayant entendu la voix du Seigneur, il a dit : « Qui es-
tu Seigneur ? » Avez-vous entendu votre Maître ? Lorsque vous fomentez la révolte dans
une communauté religieuse ou dans le temple de Dieu, ne persécutez-vous pas le Christ
comme le fit Saul ? Il vous dira aussi, comme il le lui a dit : « Saul, Saul pourquoi me
persécuter ?... Il n’est pas facile de riposter contre l’aiguillon. »[3] Paul a compris son
erreur et le Seigneur a dit : « Parce que tu as agi par ignorance, je t’enverrai chez les
païens pour recevoir une leçon. » Et ils l’ont battu trois fois de trente-neuf coups. Ainsi le
Seigneur fustige uniquement les adultes, il ne punit jamais les enfants.

Trente-trois ans, c’est l’âge du Christ... Lorsque vous subirez trente-neuf coups pour
chaque année, vous vous élèverez ; il est nécessaire d’endurer ces coups. Le forgeron qui
transforme le fer en couteau ou en un autre instrument, distribue aussi ces coups. Vous
êtes sur l’enclume, et le Seigneur vous forge ; Il ne vous bat pas mais Il dit : « De ce
matériau, je veux faire un couteau, une charrue ou un stylo. » Si vous faites partie des
méchants, il fera de vous un couteau, pour combattre les méchants ; si vous êtes bons, il
fera un stylo, pour qu’un écrivain vous tienne dans sa main. La plume qu’utilise l’écrivain a
une plus grande intelligence que la charrue qui laboure la terre. Vous direz qu’il n’y a
aucune intelligence dans la ferraille. Elle aussi se fatigue : prenez un rasoir, au bout d’un
moment il se fatigue, il s’émousse. Chaque chose se fatigue. Un anglais a fait des
expériences qui ont montré que les machines aussi se fatiguent ; une machine qui se
fatigue émet un nouveau son et le conducteur conclut : « La machine a besoin de repos. »
La même loi déclenche la même réaction en l’homme : s’il est fatigué, il aspire au repos.
Le grand Maître dit : « Dans ces cas, laissons reposer votre cerveau une semaine et il
reprendra son travail ensuite. » Chaque chose a son temps de travail et de repos.

            Observez le développement des plantes et la transformation des chenilles en


papillon, alors vous comprendrez la loi. Votre pensée peut avoir la forme de la chenille ou
celle du papillon. « Pour réussir dans la vie, l’homme doit avoir une seule idée ! » C’est vrai
et c’est faux. Il doit avoir plus d’une idée, mais toutes doivent être nobles. Les chevaux
ont des œillères pour regarder uniquement devant et ne pas s’effrayer d’influences
collatérales ; l’homme aussi ferait mieux d’avoir ces œillères, et rester tendu vers une
seule idée noble. Si tu ne peux pas avoir beaucoup d’idées nobles, garde en une pour
objectif, elle t’élèvera et te délivrera. Nous disons : « Le Christ nous a délivrés » et même
plus : « Il nous a rachetés. » Mais la rédemption a aussi son mauvais côté, car un homme
mauvais qui veut profiter des avantages donnés, peut alors tirer une conclusion erronée
de sa situation. La connaissance ne doit pas être mise entre des mains ignorantes. Je
parle de la réincarnation ; quel est le danger pour ceux qui l’interprètent mal ? Par
exemple, la chenille qui a des dizaines de pattes pour ramper sur les arbres, peut dire : «
Je n’ai besoin d’aucune philosophie, une feuille me suffit : lorsque je la trouve, je la mange
et c’est tout ! » Mais un jour, elle forme un cocon et se mue en papillon et dit alors : « Une
feuille ce n’est plus assez, j’ai besoin de fleurs pour en extraire le nectar et les arômes
avec ma trompe. » Pour entrer dans le monde spirituel il faut enlever ce cocon qui vous
enveloppe comme la chenille. Sans cela, dans le monde spirituel vous n’occuperez que
l’espace d’une feuille et comprendrez le monde spirituel autant qu’une chenille.

 
            Je veux que vous entriez dans le monde spirituel, mais je demande si vous avez
éclos. Une fois dans le monde spirituel vous comprendrez la signification du bœuf, de
l’âne, du loup, du pigeon, du renard, etc. Une idée grandiose préside à chaque forme qui
existe dans le monde physique, et celui qui saisit cette idée comprend le sens des
choses dans le monde. Le loup a des dents, mais cela ne veut rien dire ! Si le hérisson a
des piquants, c’est pour des considérations stratégiques, pour se défendre du serpent ou
de toute autre créature qui veut lui nuire : il attrape le serpent par la queue, commence à
l’avaler doucement et tant qu’il ne l’a pas gobé, il se protège avec ses piquants. Avec le
temps, ce hérisson changera aussi de forme. Comment peut-il changer, demanderez-
vous. Savez-vous quelle forme vous avez dans le monde spirituel ? Dans la bible il y a un
verset dans lequel le Seigneur appelle Jacob vermisseau ; mais vous direz que c’est au
sens figuré. Le Christ appelle ses disciples brebis ; savez-vous ce que cela signifie ? Les
brebis, ce sont ces âmes, habitées par les esprits et, comme les brebis dans ce monde
donnent le lait et la laine, de la même façon les âmes donnent à l’homme du « lait » et de
la « laine » qui sont précieux.

            Essayez cet enseignement. Pourquoi êtes-vous dans ce monde ? Mettez votre


intelligence au travail. La première chose à apprendre, c’est de faire disparaître le doute
pour être en communion avec le monde spirituel, et si vous pouvez le projeter, vos amis
vous aideront tout de suite. Comment est votre foyer intérieur ? S’il est très chaud, c’est-
à-dire si vous avez cette force, vous pourrez embraser n’importe quelle pensée. Si votre
cœur n’a pas la chaleur nécessaire, votre prière ne s’élèvera pas ; c’est du cœur que
dépend la façon de diriger votre prière. « J’ai prié ! » Mais moi, je vois cette prière stagner
à deux coudées au-dessus de votre tête. Vous prierez cinq, dix, cent fois du fond du cœur
jusqu’à réussir à envoyer votre demande au Seigneur ; et lorsqu’elle arrivera à Ses oreilles,
alors Il répondra. Comment répondrait-il à une demande qui ne Lui arrive pas ? Lorsque
vous priez, vous devez vous concentrer, oublier tout ce qui est autour de vous et vous
transporter jusqu’à ce que seule la prière occupe votre esprit. Je demande maintenant si
le foyer de votre cœur, de votre raison est assez chaud pour envoyer vos prières en haut ?
Ah, mais des enfants turbulents vous entourent ; le Seigneur les a envoyés sur terre pour
s’éduquer car ils n’étaient pas sages non plus au Ciel et Il les a rétrogradés. Le Seigneur
ne veut pas de ceux qui font du bruit au Ciel ; ils apprendront à labourer, à retourner la
terre, à faire des souliers et après un certain temps, lorsqu’ils auront appris la leçon, ils
pourront devenir des fils de roi. Avant d’entrer au Ciel vous passerez devant un jury
d’examen pour répondre à des questions : quels sont vos sentiments et vos pensées,
quelle est votre charité, votre amour envers autrui et envers Dieu, et beaucoup d’autres
questions encore. Le Christ vient et les livres de la vie seront ouverts pour juger si les
gens sont dignes ou non de passer en classe supérieure ou de monter au Ciel ; chacun
recevra sa juste rétribution.

            C’est pourquoi le Christ se tourne vers vous et vous dit : « Un seul est votre Maître :
le Christ. » Je veux que vous tous, vous vous souveniez de ce Maître venu il y a deux mille
ans pour vous racheter du péché, mais vous Le cherchez encore ! Est-ce que le Christ a
gravé au moins une fois son nom dans votre cœur, dans votre âme ? S’Il l’a fait, je vous
félicite ; sinon, tâchez de Le rencontrer et de Le prier de le faire. Et lorsqu’Il inscrira son
Nom, n’allez pas pavoiser et clamer partout : « Le Christ a inscrit son Nom dans mon
carnet. » Ce n’est pas utile ici, mais au Ciel ; une fois là-bas, les anges vous demanderont
: « Montrez-nous votre carnet » ; et si le Seigneur a signé dedans, ils vous diront : « Vous
pouvez rentrer. » Alors le Christ, les saints, vos grands et petits frères vous accueilleront
avec des lauriers et grande sera la joie de vous retrouver.

            Autrefois, dans l’école de Pythagore, on appliquait la règle suivante : chaque


disciple était soumis la première année à de terribles moqueries et humiliations et n’était
admis qu’à condition de les endurer sans broncher. Le Christ aussi a envoyé certains sur
terre pour vous railler. « Il veut être un saint, mais il a un grain, il est un peu dérangé, il
n’est pas bien dans sa tête, c’est un âne ! » C’était la méthode de Pythagore pour
sélectionner les vrais disciples. Si vous endurez ces railleries, sachez que vous avez
passé l’examen avec succès et vous serez admis. Si par contre vous vous échauffez face
à ces moqueries et dites : « C’est moi que tu traites ainsi ? Attends pour voir !», vous êtes
perdus. Vous dites : « Mon mari est méchant. » Comment savez-vous s’il n’est pas mis là
exprès par le juge pour vous éprouver ? Patientez un an pour avoir l’examen, et le
Seigneur dira alors au mari : « Tu ne railleras plus ta femme et tu ne lui nuiras pas. » Et
vous verrez comment il deviendra doux comme un agneau, mais seulement une fois
l’épreuve endurée, lorsque le Christ le lui dira. Gardez cet enseignement, je n’aborde que
son côté extérieur ; ce sont des pensées données dans le désordre, juste pour vous
permettre de discerner ce qui est noble de ce qui est trompeur.

            Lorsque vous entrez dans l’enseignement du Christ, il vous élève : vous connaîtrez
les gens, vous verrez leurs âmes. Souvent, deux personnes se croisent et s’interrogent : «
Je suis chrétien et toi, crois-tu dans le Christ ? » Si vous êtes chrétien, pourquoi poser la
question ? Cette question démontre qu’il n’y a aucune chrétienté en vous. Je ne
demanderai jamais quelle est telle ou telle fleur ; par l’arôme, je saurai si c’est une rose ou
un œillet : mon nez fonctionne bien. Si mon odorat est grossier ou hors de service, ou
bien si je suis aveugle et que je ne vois rien, je peux alors demander, mais si tous mes
sens sont éveillés, je pourrai par l’arôme ou la vue de la fleur deviner ce qu’elle est. Ainsi
chaque âme se manifeste par ses apparences extérieures, ses actions. Je vous vois
comme des œillets à l’intérieur - certains n’ont pas encore fleuri, d’autres ont des
bourgeons, d’autres encore portent la promesse de se développer plus tard. Je ne veux
pas seulement que vous fleurissiez, mais aussi que vous fructifiiez. Les anges viennent
comme des abeilles, pour féconder les fleurs dans nos âmes ; si vous fleurissez, vous
êtes en communion avec eux.

 
            Comme cette science est profonde, et combien de choses encore vous pourriez
apprendre ! Il faudrait vous donner encore dix conférences. Mais vous raconter tout cela
est très ennuyeux ! Vous me direz que ce n’est pas intéressant et vous vous endormirez.
Et vous avez raison car vous n’êtes pas prêts pour cela ; ce temps viendra. Si par exemple
vous mangez trop de miel, vous allez être saturés. Pourquoi ? Parce que vous serez
blasés. Vous êtes ami avec un homme bon, et vous puisez de lui sans cesse, mais vous
finissez par dire : « Qu’il aille ailleurs, je ne veux plus le voir ! » Il faut que vous mangiez du
miel ou que vous soyez ami avec cet homme, sans aller jusqu’à la saturation. Vous aussi,
ne donnez pas trop de votre miel ; il suffit d’une cuillerée et non pas d’un pot entier pour
ne pas saturer l’invité. Un proverbe bulgare dit : « Le trop grand saint n’est pas agréable
même aux yeux de Dieu. »

            Vous lisez, lisez et vous vous ratatinez. Ne prenez qu’un seul verset, arrêtez-vous
sur lui et réfléchissez. « Dieu est amour. » Méditez-en le sens : Il est amour, ressentez cet
Amour en vous. Ce ressenti ne doit pas être celui d’avoir mangé une pomme ou celui d’un
chat qui a mangé une souris. Aimer une personne, cela signifie entrer en elle ; m’aimer,
signifie entrer en moi. Lorsque vous avez la photo d’un ami, vous la mettez dans un
endroit visible. Le cœur représente le monde astral ; l’esprit, le monde purement spirituel.
Si votre raison peut s’élever à un certain niveau, voilà le monde spirituel ; ce qui se passe
dans le cerveau est un reflet du monde spirituel. Chaque pensée a une forme dans le
monde spirituel, je veux dire chaque noble pensée (les pensées aussi se distinguent par
la forme et le contenu). Chaque noble pensée génère joie et gaîté. Si vous élevez votre
raison et votre cœur vers le Christ, Il vous prendra par la main et vous introduira dans le
jardin de Dieu, vous amenant à la source de l’amour pour le goûter. Vous goûterez les
choses ; il n’y aura pas d’instant plus heureux pour vous. Et en y entrant, ne dites pas : « Il
faut que mon mari vienne aussi ! » Non, chacun doit entrer par lui-même, il ne faut pas
intercéder pour quelqu’un d’autre ; une envie profonde doit animer chacun pour y entrer.
S’il en est capable, vous l’aiderez pour entrer, mais les incapables, les infirmes doivent
rester dehors tant qu’ils ont besoin de soins dans ce monde qui est pour les gens
infirmes. Ceux qui doivent entrer dans l’école du Christ, doivent être purs : une pureté
dans les pensées et les sentiments. Un désintéressement total est aussi indispensable,
puis de l’abnégation ; c’est le degré ultime, c’est la réussite de l’examen.

            Maintenant, la première chose qu’on exige de vous, c’est la pureté dans les
pensées et les désirs, et la foi inébranlable qu’il adviendra ce que Dieu a ordonné.
Lorsque tu mets le Seigneur à la première place pour quelque travail que ce soit, il est
inutile de te demander si tu réussiras. Que tu sois professeur, juge, prêtre, agriculteur, si
tu accomplis ta mission, il n’y a pas de force au monde qui t’en empêchera. Vous aurez
des obstacles, des épreuves, des entraves, mais ils sont nécessaires à votre
développement ; les souffrances envoyées sont une bénédiction.

 
            Je vous laisse maintenant avec cette pensée : connaître votre Maître, le Christ. Si
vous connaissez votre vrai Père, alors les anges seront vos frères, non pas un ou deux,
mais des milliers. Des milliers d’années durant ils vous feront visiter leur demeure
céleste. Il y a là-bas des choses admirables : de longues promenades, des écoles
d’excellence, de nouveaux soleils, de nouvelles créatures et encore tellement de
merveilles ! Vous direz alors : « Nous comprenons maintenant le sens profond de la vie,
pourquoi elle doit être vécue. » Et cela arrivera lorsque vous aurez un seul Maître. Si vous
en avez plusieurs, vous n’apprendrez rien : un enfant ne peut pas avoir deux mères, un
homme non plus ne peut pas avoir plus d’un vrai Maître ; si vous me dites que vous en
avez deux, je vous dirai : « Vous me mentez à moi et à Dieu. » Il y a une seule mère sur le
plan physique, un seul Maître sur le plan Spirituel, un seul Père qui est le Seigneur sur le
plan Divin. Ils sont trois : un sur terre, le Maître parmi les anges, et Dieu parmi les
divinités. Lorsque vous passerez par ces trois plans, chacun de vous saisira le sens
profond, intérieur de la vie actuelle, et vous endurerez toutes les souffrances avec joie ; il
n’y aura aucune souffrance pour vous dans la vie, et les relations entre les hommes et les
femmes, les parents et les enfants et entre tous les peuples s’arrangeront.

            Alors on ne s’interrogera plus sur le devenir du peuple bulgare. Que tous les
Bulgares se tournent vers Dieu, alors je leur garantis que tout s’arrangera. Mais avec leur
mentalité d’aujourd’hui, ils vont recevoir trente-neuf coups de bâton, comme décrit dans
le livre divin. « Oui, mais la Russie agit de telle et telle façon. » La Russie aussi, si elle suit
le Seigneur, elle sera bénie ; sinon elle aura trente-neuf coups de bâton. De même pour
l’Allemagne, la France, l’Angleterre, pour tous : le Seigneur les corrigera tous sans
exception. Nous tous sur terre, nous devons accomplir la Volonté de notre Maître, de
notre Père ; je crois qu’il y a en vous ce grand désir de l’accomplir. Je vois que vous êtes
devant une nouvelle feuille blanche et vous dites comme le fils prodigue : « Notre père,
pardonne-nous, nous avons péché et nous avons bu et mangé ce que Tu nous as donné ;
nous ne ferons plus ces erreurs, reçois-nous comme serviteurs dans Ta demeure. »
Soyez certains que votre Père effacera tout, vous habillera et sacrifiera son veau le plus
gras pour vous rassasier. Et chez lui, on se réjouira parce que son fils prodigue est
revenu. Il lui mettra une nouvelle bague au doigt et lui dira : « Va à l’école mon fils, vas-y
pour t’instruire de nouveau ! »

Sofia, 20 décembre 1914

_____________________________

[1] 1840-1850

[2] Le voleur ne se présente que pour voler, pour tuer et pour perdre ; moi, je suis venu
pour que les hommes aient la vie, et qu'ils l’aient en abondance. (Jn 10, 10)
[3] Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il t'est dur de regimber contre l'aiguillon. (Ac
26, 14)

Traduit par Bojidar Borissov

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1914 - 1944
1915_01_24 Si vous m'aimez, gardez mes commandements
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

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mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Si vous m’aimez

 
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Si vous m'aimez, vous vous appliquerez

 à observer mes commandements

 (Jean 14, 15)

            L’enseignement du Christ est pour ce monde et non pour l’autre monde, comme la
plupart des gens l’affirment. Il y a le même rapport entre les mondes invisible et visible
qu’entre les racines et les branches des végétaux. Lorsque nous marchons sur les
chemins christiques, les saints et les êtres lumineux se réjouissent que nous
communiions avec eux et ils nous nourrissent. L’arbre se nourrit par les racines et par les
branches, par le bas et par le haut. Si nous respectons les commandements du Christ, il
nous donnera tout ce que nous demanderons en son nom ; si nous ne l’obtenons pas,
c’est que nous avons péché.

            La terre n’est pas un lieu de souffrances, mais une école ; sans elle nous ne
pouvons pas nous élever. Nous avons fait souffrir la terre maintes fois et lorsqu’elle se
fâche contre nous en retour, elle manifeste son désaccord par ses secousses : son poil
se hérisse à cause de nos mauvaises actions. Lorsque nous écouterons Ses
commandements, le Christ se manifestera en nous par des pensées et des sentiments
lumineux.
 

            L’amour divin se manifeste par la bénédiction. Qu’est-ce que la bénédiction ? Par


exemple, de petits bateaux naviguent sur la Tamise pour pêcher le poisson qui nourrit
tout Londres. À marée basse, ces bateaux restent immobilisés dans la boue ; à marée
haute, voilà la bénédiction : ils sont soulevés par l’eau et vont au large pour pêcher. La
bénédiction est un afflux. Nous devons chercher les manifestations de l’Esprit divin
pendant l’afflux ; si nous ratons cet instant, nous perdons la bénédiction et devons
attendre « douze heures », ce qui peut être douze semaines, douze mois, douze ans,
douze siècles ou plus !

            En premier lieu, nous devons mettre l’amour divin en pratique. C’est dans le cœur,
l’organe le plus important, qu’il travaille. Le cœur bat la mesure du pouls et lorsque le
cœur divin bat, nous nous vivifions, portés par l’afflux. Le jour où nous ne respectons pas
les commandements divins, une dysharmonie s’installe en nous et nous ne sommes plus
chrétiens : nous cherchons en nous ce qui est chrétien, mais nous ne sommes plus
chrétiens. Nous nous demandons souvent si, dans ce monde, nous avons perdu des
biens ou si nous en avons accumulé davantage. Nous pouvons faire des erreurs, mais le
Christ nous condamnera si nous ne les corrigeons pas ; il ne faut pas répéter les erreurs,
mais les corriger. Nous devons apprendre de nos erreurs, c’est-à-dire nous libérer de nos
mauvaises pensées, ce qui signifie ne pas discuter avec le diable pour éviter qu’il
s’installe en nous et finisse par nous dire : « Si tu n’es pas disposé à rester, sors d’ici, moi
je m’y sens bien. » C’est l’exemple du meunier et du chameau qui a voulu d’abord se
réchauffer seulement le museau, puis la tête, mais a fini par s’installer tout entier et a dit
au meunier de sortir s’il était à l’étroit, car lui, de son côté, s’y sentait à l’aise ! Les gens
sortent tous les jours d’eux-mêmes, car ils ont laissé la place au diable !

            Nous devons d’abord purifier notre cœur, puis notre intellect. La source, si nous ne
la troublons pas, purifiera toute seule notre cœur. « Je vous donnerai une source d’eau
vive »[1]. Il faut pour cela opposer une bonne pensée à toute pensée méchante, ce qui,
avec le temps, nous purifiera.

            L’amour consiste à respecter les commandements du Christ. Il faut pour cela les
étudier progressivement : le Maître nous en enseignera le moyen et l’ordre. L’amour n’est
pas seulement un sentiment, mais aussi un acte raisonné. Il sous-entend le sacrifice :
c’est un sac à dos que nous portons partout où nous allons. Chacun doit porter ce sac à
dos, fut-il lourd ! C’est grâce à lui que nous nous élèverons et apprendrons les
commandements du Christ. Lorsque nous traversons des épreuves, le Seigneur éprouve
notre amour, et si nous surmontons patiemment ces souffrances, cela prouve que nous
avons l’amour divin. Voici un exemple : à Paris, un homme riche a décidé de tester ses
proches en se faisant passer pour un grand nécessiteux ; il a fait ses héritiers de ceux qui
ont pris soin de lui et il a déshérité les autres malgré leurs protestations ! C’était leur juste
récompense.

            Le Christ dit que si vous l’aimez, vous garderez ses commandements. Ils
s’appliquent à nos frères, nos sœurs, nos professeurs, la société, etc. Ils règlent nos
rapports avec tous. Dans la vie, nous devons éviter les échanges belliqueux, comme il y
en a dans toutes les sectes chrétiennes. Elles prêchent le christianisme, mais elles ne
l’appliquent pas. Un chrétien montre sa force dans sa lutte avec le diable, ce grand
peureux ! Lorsqu’il lui montre son courage, ce dernier déguerpit ; il est le père du
mensonge et il fuit la vérité, la lumière.

            On a construit des bains dans une ville. Durant huit ans les habitants se sont
querellés entre eux pour décider si le parquet devait être ciré ou non et, pendant ce
temps, les bains sont restés inachevés faute d’accord. Les deux côtés ont donné leurs
arguments pour ou contre le parquet ciré, les avantages et les inconvénients, le côté
pratique ou fastidieux. Ils ont fini par demander à un architecte, sommité dans son
domaine, de trancher le débat et il a fait poser le parquet en mettant une latte cirée et une
latte non cirée, pour contenter les deux camps. Il faut agir de même avec les chrétiens
dogmatiques, défenseurs des apparences.

            Chaque matin on doit lire un chapitre des Évangiles, choisir un commandement et


l'appliquer ce jour-là dans sa vie. Alors le Christ prendra place en nous, il demeurera en
nous et nous comprendrons ainsi les profondes réalités divines. La vie est éternelle et le
Christ nous révèlera de très grandes choses, mais peu à peu, car nous ne sommes pas
encore prêts pour ces grands secrets. C’est comme cet homme qui voulait que le
Seigneur lui révèle au moins un de ses secrets ; le Seigneur a envoyé un ange pour
l’emmener en-haut, laissant en bas son corps, mais prenant son esprit avec son cœur
d’homme. Après avoir vu de nombreuses choses grandioses et sublimes, il a commencé
à prier qu’on le redescende, car il ne pouvait plus supporter cette vision des Cieux.
Lorsque nous gardons les commandements, nous nous préparons pour ce voyage et
nous ne demanderons pas de revenir en arrière. Il faut d’abord avoir la santé de l’esprit et
du cœur. Tous les matins nous devons faire des expériences. Si nous avons peur, c’est un
rhume de l’esprit. Il faut pour vaincre cela respirer profondément et rentrer en
communion avec les anges et les forces célestes.

            Les gens s’aigrissent tous les jours, mais ce n’est pas une bonne règle de conduite
pour la vie. D’aigres ils doivent devenir doux comme le fruit qui, à partir de la fleur s’est
transformé en fruit vert, puis a mûrit et s’est chargé en sucs. Le Seigneur dit : « Tout se
transformera en bien. » Plus nous sommes grands, plus grandes seront nos difficultés :
c’est ainsi pour les enfants, les hommes, les saints etc.

            Le Christ dit : « Jusqu’à quand vous supporterai-je ?[2] ». Nous le cherchons, nous
le trouvons et lorsqu’il entre en nous, nous le crucifions. Il ressuscitera et s’en ira, mais
quand reviendra-t-il de nouveau ? Dans dix, cent, mille ans et plus ? Le christianisme n’est
pas difficile à mettre en pratique, il est facile. Ceux qui sont morts pour le Christ sont
morts avec joie, et leurs noms sont inscrits en haut. Mieux vaut mourir en martyrs
chrétiens plutôt que comme des brigands. Pour ces derniers, Moïse, Élie, le prophète
Jean-Baptiste viendront les corriger avec un fouet. Le Christ dit : « Mon fardeau n’est pas
lourd. [3]» Le Seigneur qui nous parle nous enseignera et nous guidera. Plus grandes sont
nos souffrances, plus le Christ est proche de nous ; si nous n’avons pas de souffrances,
le Seigneur est loin de nous, ce qui est pire. Ainsi chacun doit-il appliquer l’enseignement
du Christ à la place qui est la sienne : en tant que chef, en tant qu’instituteur, en tant que
professeur, etc. C’est un commandement du Christ ; si nous l’appliquons, le Seigneur
nous aidera et, de petites gens, il nous élèvera au rang de grands hommes.

            Jean de Cronstadt[4] est devenu ce qu’il était à partir du moment où il a voué sa


vie au Seigneur, car c’était un imbécile auparavant. Lui consacrer notre vie ne signifie pas
aller vivre dans la forêt, mais appliquer Ses commandements dans notre vie : illuminer
notre intelligence, réchauffer notre cœur, faire renaître notre âme, vivifier et apaiser notre
esprit.

Burgas, 24 janvier 1915

__________________________

[1] Mais celui qui boira l'eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif : au contraire, l’eau
que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle. (Jn 4, 14)

[2] « Prenant la parole, Jésus dit : « Génération incrédule et pervertie, jusqu’à quand serai-
je avec vous ? Jusqu’à quand aurai-je à vous supporter ? Amenez-le-moi ici. » (Mt 17, 17)

[3] « Oui, mon joug est facile à porter et mon fardeau léger. » (Mt 11, 30)

[4] Saint Jean de Cronstadt, né en 1829 et mort en 1908, est un saint orthodoxe russe.
Archiprêtre et membre du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe, thaumaturge,
évangélisateur, il a été une figure majeure de l’orthodoxie russe à son époque et est
aujourd’hui l’un des saints les plus populaires de Russie
 

Traduit par Bojidar Borissov

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Huit mille ans 

1914 - 1944
1915_02_07 Huit-mille ans
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

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mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Huit mille ans

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8000 x 365 jours = 2 920 000 jours

8000 x 12 mois = 96 000 mois

96 000 x 4 semaines = 384 000 semaines

384 000 x 7 jours = 2 688 000 jours

2 688 000 x 24 heures = 64 512 000 heures

64 512 000 x 60 minutes = 3 870 720 000 minutes

3 870 720 000 x 60 secondes = 232 243 200 000 secondes

La plus longue période de la création de la terre est la première période. La descente de


l’homme du Ciel sur la terre est survenue après celle des mammifères, et les végétaux
ont été les premiers à descendre. Cette première période a duré 75 000 ans.

            Le nom Adam désigne l’homme blanc, l’homme spirituel, alors que l’Adam spirituel
vient après Jésus-Christ. Toutes les races antérieures savaient que la race blanche
viendrait et l’ont attendue comme le Messie. La plus vieille race dans le monde physique
est la race blanche ; toutes les autres races sont plus anciennes dans le monde spirituel,
mais plus jeunes dans le monde physique. Après la race blanche viendra la sixième race :
la race lumineuse, la race des Fils de Dieu. La nature et les conditions climatiques
évolueront pour elle. Actuellement, les pensées et les désirs ténébreux des hommes
forment une ceinture d’obscurité autour de la terre.

            Le Seigneur a plongé l’homme dans le monde astral (Genèse, chapitre 6).

            Jacob : voleur, menteur… Et le Seigneur lui a dit : « Tu ne t’appelleras plus Jacob,


mais Israël. » (Gn 32, 29)

            Le corps physique s’est formé durant un million d’années ; à présent, il est achevé.
Maintenant, c’est le corps astral qui se forme.

            Calcul : 8000 x 12 x 4 x 7 x 52 x 365 x 24 x 60 x 60 est égal au nombre d’années


depuis la création du monde. La durée de chaque période est visible dans les couches
terrestres, chaque nouvelle couche s’ajoutant aux précédentes.

            Si vous descendez en enfer, vous vous sentirez plus lourds de dizaines de milliers
de kilos. Seuls les héros descendent en enfer, comme cela est décrit dans la mythologie
grecque. Il y a aussi des choses précieuses dans l’enfer ; il y a une population qui habite
là, avec la conscience d’être chez elle. Quiconque y descend, doit prendre sa forme.
L’enfer est une immense déchèterie, accumulée vingt ans et plus, qui pourrit et se
dégrade ; celui qui apprécie les déchets en tirera profit, mais celui qui ne les apprécie pas
à leur juste valeur dira que c’est un dépotoir inutile.

            Le plus grand enfer se trouve au centre de la terre. Puis une ceinture solide,
habitée par une autre population, le surmonte cent kilomètres au-dessus ; encore cent
kilomètres plus haut se trouve une autre ceinture, et ainsi de suite. À cent kilomètres au-
dessus de notre terre se trouve une autre ceinture, lumineuse et solide, qui laisse passer
la lumière solaire, ainsi que d’autres sortes de lumières ; cette ceinture a sa population :
c’est le monde astral. Une autre ceinture l’entoure cent kilomètres plus haut et ainsi de
suite. Il y a sept ceintures extérieures autour de la terre, c’est-à-dire sept cieux, et sept
autres ceintures en son sein ; et le feu qui est au centre de la terre, c’est l’enfer.
 

            Les personnes décédées peuvent être dans le monde astral, mais elles vivent
aussi dans le monde physique et font des apparitions aux séances spirites, traitant de
leurs affaires privées : où est leur argent, où sont leurs papiers ; ils ébruitent leurs
querelles passées, etc. C’est à la mesure de leur conscience et de leur éveil spirituel.
Nous qui travaillons sur le champ spirituel et formons notre corps astral, nous entrerons
en conscience dans le monde astral.

            Celui qui fait naître dans les cœurs des hommes le désir de faire du bien, se
nomme le Seigneur. Ce Seigneur à travers Son Fils, Jésus-Christ, enseigne constamment
à tous les êtres des choses vertueuses et parfaites. Et celui qui L’écoute est bienheureux.

Burgas, 7 février 1915    

Traduit par Bojidar Borissov     

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Pâques 

1914 - 1944
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Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

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Allez, faites de toutes les nations des disciples,

les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,

et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit.

Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde.

(Mathieu 28 :19)

Dans toute la chrétienté aujourd’hui on célèbre la résurrection du Christ. Ne serait-ce


qu’aux Etats-Unis, on dénombre quatre-vingts, quatre-vingt-dix, cent mille prédicateurs et
en Bulgarie, trois mille trois cents prêtres qui prêchent tous la Résurrection ; il en est
question en tout lieu. Puisque tant de monde aborde ce thème, je veux moi aussi
m’exprimer là-dessus.

Bien entendu, beaucoup ne traitent que de la question de la vraisemblance de la


Résurrection d’un point de vue historique ou philosophique, et purement physiologique :
l’homme peut-il ressusciter ? Théologiens et théosophes écrivent et s’efforcent de
prouver que la Résurrection est plausible, sans y parvenir vraiment.
 

Je m’arrête sur ces mots : « Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. » L’étude du Père, du Fils et du Saint-Esprit est
très profonde. Quelle est cette science ? Vous prononcez souvent ces mots : Père, Fils et
Saint-Esprit, mais quel sens leur donnez-vous? Ils en auront un uniquement s’ils agissent
en vous. Vous n’éprouverez jamais la force d’une allumette si vous ne savez pas l’allumer
; c’est seulement en l’allumant que vous sentirez sa force. De même, la résurrection sera
une notion obscure pour vous si vous n’allumez pas ce mot, comme on allume un briquet,
pour faire la lumière dans votre intelligence et dans votre cœur, ou bien si vous ne le
semez pas comme une graine, pour le voir germer et contempler son fruit. Ce serait
beaucoup dans une vie d’homme si on pouvait assimiler correctement un de ces mots :
on deviendrait alors un génie ; si on comprenait deux de ces mots, on serait un saint ; et
si on comprenait les trois on serait un avec Jésus-Christ. Ainsi, dans chaque langue,
certains mots, s’ils sont compris, prennent pour nous un sens magique. Moïse, en
soulevant son bâton au bord de la mer Rouge, l’a séparée en deux. Et le Christ, devant la
tombe de Lazare a levé les yeux et a prononcé un seul mot : « Lazare, sors ! ». De même,
au tout début, Dieu a prononcé un seul mot et le monde a été créé.

Nous savons parler et écrire correctement selon les règles grammaticales, en respectant
les virgules et les points, les points d’interrogation et d’exclamation ; nous débattons
beaucoup de questions philosophiques, mais nous ne savons pas organiser notre propre
vie. Nous ressemblons au philosophe qui était sorti se promener en mer et demandait au
batelier : « Es-tu instruit, est-ce que tu t’y connais en astronomie ? » Et comme la réponse
a été : « Non », il lui a dit : « Tu as perdu un quart de ta vie. » Puis il l’a questionné de
nouveau : « Connais-tu quelque chose en géologie ? – Non. – Tu as perdu la moitié de ta
vie. Mais ne connais-tu pas les mathématiques ? – Non. – Tu as perdu trois quarts de ta
vie. » Une tempête s’est levée, menaçant de retourner le bateau ; c’est alors le batelier qui
a questionné le philosophe : « Sais-tu nager ? » Ce dernier a répondu : « Je ne sais pas. »
Et le batelier de conclure à son tour : « Tu as perdu alors quatre quarts de ta vie ! ».

Nous sommes comme ce philosophe à nous demander comment le Christ est né,
comment Il est venu sur terre, mais si une tempête menace notre vie avec son lot de
souffrances et d’épreuves, nous ne savons pas nager et nous risquons de sombrer. Alors
à quoi nous aident notre philosophie, nos mathématiques ? Les mathématiques sont en
réalité une science qui enseigne comment construire intelligemment notre vie ; la
biologie enseigne comment mettre nos cellules en ordre ; la géologie enseigne notre
rapport à la terre, et ainsi de suite.

 
Il y a trois phases importantes dans la vie du Christ, présentes aussi dans toute vie :
naissance, mort, résurrection. Notez qu’à la naissance du Christ, les anges se sont
manifestés au Ciel pour annoncer la paix entre les hommes ; le Christ est donc né d’une
manière glorieuse, mais ce Christ majestueux devait mourir de la mort la plus infâmante.
Mais on se demande pourquoi Il devait mourir ainsi. Les gens d’aujourd’hui meurent et on
me demande souvent pour quelle raison ; il y a des raisons à cela. Le Christ est mort
ignominieusement pour ensuite ressusciter.

Je ferai maintenant une comparaison : comment la mort est-elle apparue dans le monde
? Nous savons que lorsque Adam était au Paradis, Dieu a révélé la vie et la mort sous
forme de deux arbres fruitiers dont le premier a été appelé arbre de la vie et le second,
arbre de la connaissance du bien et du mal. Sur un plan strictement occulte et mystique,
on entend par arbre de la vie, toutes les aspirations de la nature vers le divin : l’élan dirigé
de bas en haut ; c’est l’afflux qui fait croître. L’arbre de la connaissance du bien et du mal
par contre est dirigé de haut en bas. Maintenant, comment a été engendrée la mort ? De
la façon la plus naturelle : si nous lançons deux trains face à face, que se produira-t-il ?
Un accident. Adam s’est retrouvé entre ces deux trains et comme il ne savait pas
comment éviter l’accident, il est mort. Et chacun de vous subira le même sort s’il touche
à l’arbre interdit ; le jour où il touchera à cet arbre, la même chose lui arrivera. Mais en se
produisant, elle l’entraînera dans ce courant puissant du haut vers le bas, vers la terre,
dont seule la force divine peut le délivrer. C’est pour cela précisément que le Christ est
venu sur terre, pour conduire les hommes dans le courant originel de la vie, le processus
inverse que nous nommons Résurrection.

Comprendre cet enseignement, c’est comprendre l’enseignement du Père et du Fils et du


Saint-Esprit. Dans Père, il faut entendre l’enseignement de la Sagesse divine ; dans Fils,
l’enseignement de l’Amour divin ; dans Saint-Esprit, l’enseignement de l’élévation, de
l’évolution de l’homme. Il est dit dans les Écritures : « Celui qui croit en cet enseignement,
sera sauvé. » Nous devons assimiler les lois de cet enseignement. Qu’est-ce qui vous est
demandé ? Vous êtes tous des pères, mais comprenez-vous la vocation du père ; chacun
a été fils, mais comprenez-vous quel doit être le rapport du fils à son père ? Vous n’avez
pas encore été Esprit, mais vous le serez ; vous êtes maintenant dans le processus d’être
Esprit, cet Esprit qui élève les gens et doit à présent établir le Christ en nous.

Pour comprendre véritablement l’enseignement du Christ il nous faut renoncer à certains


artifices du monde ; non pas renoncer au monde car ce serait mal juger les choses. Le
monde a deux visages : un visage pur, divin et un visage apparent, extérieur ; et lorsqu’il
est demandé de renoncer au monde, il faut comprendre renoncer à tous les éléments
passagers, trompeurs qui n’apportent rien de significatif à notre vie. Tout ce qui sert notre
élévation sur terre, doit par contre être conservé, car les Écritures disent à un autre
endroit : « Dieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique afin que quiconque
croit en lui, ne périsse point. »[1] Que le monde ait deux aspects, cela est visible dans un
autre verset de l’apôtre Paul qui dit : « L’image de ce monde est passagère et périssable
alors qu’il y a une image qui ne périt pas. »[2] L’homme nait, grandit, et pense qu’il va
dominer et conquérir le monde, mais arrivé à l’âge de quarante-cinq ou cinquante ans, il
remarque un certain affaiblissement, il sent ses forces l’abandonner et, devenant plus
intelligent, il fait travailler les jeunes pour lui : il devient plus doux, plus aimable car il est
faible et guidé par l’idée qu’il vieillit et peut mourir demain. Il n’y a pas en lui de pensées
qui le feraient ressusciter. Les gens d’aujourd’hui sont en principe dominés par l’idée que
l’on ne peut pas ressusciter, vivre de nouveau, et c’est là la plus grande illusion de la vie
actuelle. L’homme peut ressusciter comme il peut mourir : ce sont deux choses très
relatives. Si tu entres en contradiction avec les forces qui agissent dans la nature, ton
enveloppe sera détruite ; si tu ne comprends pas les lois, tu seras écrasé.

Nous devons enlever certains freins dont nous avons hérité. Je vous donnerai un
exemple pour expliquer une grande loi qui régule la vie : un groupe de marins anglais ont
quitté leur navire pour visiter une ville européenne. Après avoir fait le tour de la ville et des
bars et avoir copieusement bu, ils ont repris le chemin du retour, mais une fois montés
dans la chaloupe pour retourner sur le bateau, ils n’ont pas pensé à la détacher du quai.
Et ils se sont mis à ramer, à ramer toute la nuit croyant s’approcher du bateau, mais au
petit matin ils s’aperçoivent qu’ils sont toujours sur le quai. Pourquoi n’ont-ils pas rejoint
le bateau ? Par la faute de la petite corde qui attachait la chaloupe au poteau sur le quai.
Les gens ne peuvent pas ressusciter précisément pour cette raison : ils sont attachés à
un poteau. J’ai souvent vu des enfants attraper un oiseau, puis le laisser s’envoler en
l’attachant à une cordelette ; l’oiseau prend son envol, puis retombe au sol ; c’est ainsi
que tous les hommes sont attachés. Ils doivent avoir un idéal, mais lequel ? Un idéal qui
les tire vers le Ciel. « J’ai pris mon envol, mais j’ai chuté, je ne sais pas pourquoi. » Tu es
enchaîné, en proie au doute ; tu as des questions importantes non résolues : détache la
chaloupe, mets-toi à ramer et avance vers l’objectif.

Nous ne pouvons pas nous soustraire aux liens de cause à effet. Nous considérons que
nos pensées et nos sentiments n’exercent aucune influence, alors que toute pensée,
aussi faible soit-elle, exerce une influence. Moïse, je crois, dit dans les tables de la Loi
que Dieu rétribue pour les crimes jusqu’à la quatrième génération : un crime doit se
neutraliser en cent ans. Ceux qui ont étudié la loi ont remarqué quelque chose : si une
femme noire a une relation intime avec un homme blanc, l’enfant de première souche
peut être blanc, ceux de deuxième et troisième souche également, mais alors le
descendant de quatrième souche sera nécessairement noir ; s’il nait dès la première
génération, c’est bien, le lien karmique sera résorbé. La loi agit aussi inversement : si une
femme blanche a une relation intime avec un homme noir, un enfant noir peut naître tout
de suite et sinon, il naîtra nécessairement dans les cent ans à venir. Et les gens sont
sidérés : « Comment le Seigneur nous a-t-Il donné cet enfant noir ? » L’un de vos aïeux a
fréquenté jadis un homme noir. Cette loi agit dans nos sentiments et dans nos pensées :
vous êtes assis en plein jour et une mauvaise pensée vous assaille : pourquoi ? Il y a cent
ans votre âme a été intime avec un personnage noir que, symboliquement, nous
appelons le diable. Un désir impur est aussi un enfant à vous ; la loi du karma est stricte
et nous devons nous protéger, car il n’est pas possible d’enrayer ses conséquences. Il ne
faut jamais céder la place à une mauvaise pensée dans notre for intérieur car elle s’y
installera et dans un avenir proche ou lointain, elle nous barrera le chemin. La question
n’est pas ici la descendance de tels ou tels parents, la question est qu’il y a des vibrations
humaines qui sont différentes. Certains ont une aspiration vers la terre et non pas vers le
Ciel ; ce sont ceux qui sont issus de l’arbre dont votre première aïeule a mangé ; d’autres
sont les hommes de l’arbre de la vie. Par conséquent, nous serons façonnés à l’image de
l’arbre dont nous mangeons les fruits.

Et l’arbre de la vie, c’est le Christ. Lorsque cette grande idée du Christ va s’imprégner en
vous – non pas l’idée prosaïque d’un Christ à droite du Père, mais le Christ, la Force qui a
pénétré toute notre terre – et lorsque ce jaillissement va pénétrer toutes les créatures,
petites et grandes, alors adviendra la délivrance. Lorsque le Christ est mort, l’obscurité a
régné et les gens l’ont ressentie, et les Écritures disent que le Christ est alors descendu
en enfer pour y prêcher cet enseignement ; et tous ceux qui l’ont écouté sont sortis de
l’enfer pour venir sur terre. N’étiez-vous pas parmi ces gens pendant que le Christ
prêchait ? Vous y étiez, mais vous avez oublié. Que vous a dit le Christ lorsqu’il est
descendu là pour vous sortir des ténèbres ? – « Sortez et ne péchez plus. » Sinon, vous
enfanterez comme je vous l’ai dit à l’instant des enfants « noirs » : des souffrances
succéderont aux souffrances. Parce que le Christ est sur terre, Il a décidé de sauver
l’humanité et il le fera ! Nulle force au monde, aussi puissante soit-elle, ne peut
contrecarrer la puissance du Christ. Il dit : « Les brebis que mon Père m’a données,
personne ne peut me les dérober car personne n’est plus grand que mon Père. » Si le
doute s’infiltre en vous, c’est votre « père noir » : coupez tout lien avec lui ; l’âme pure ne
doit jamais communier avec une âme impure ! Si l’enfant d’une mère se salit, court-elle
l’embrasser ? Non, elle le corrige d’abord, puis le lave, le change et l’embrasse seulement
ensuite : c’est la philosophie la plus simple de la vie. Quelqu’un viendra vous dire : « Mais
tu ne m’aimes pas ! – Tes habits sont sales, camarade, tu es crasseuse, ma sœur ; viens,
je te paierai un bain, lave-toi, nettoie ton corps et ton cœur, et alors seulement tu
ressusciteras. »

Maintenant, savez-vous pourquoi le Christ souffre ? La croix désigne la maison de


l’homme : le cube déplié donne une croix et le Christ a été crucifié sur elle. Et Dieu dit à
présent : « Nettoie la maison, ouvre les fenêtres, purifie tout ! » Certains disent : «
Embrasse cette croix ! » Mais elle aussi doit être purifiée. La croix est à l’intérieur de notre
intelligence, de notre cœur ; cette croix ne peut pas être embrassée tant qu’elle n’est pas
nettoyée. Nous sommes tous des croix, des croix vivantes. Nous devons sublimer ces
croix divines dans nos cœurs et ainsi les inscrire dans un cercle qui symbolise l’éternité,
et faire de la croix une roue qui pourra tourner.

 
Par conséquent, le Christ veut démontrer avec son Enseignement les lois primordiales
grâce auxquelles changer l’ordre des choses. Et nous pouvons le faire. Nous devons
d’abord savoir comment y parvenir et, ensuite, avoir l’élan pour l’atteindre. Les gens
d’aujourd’hui ne peuvent pas l’atteindre pour la simple raison qu’un égoïsme implacable
les anime : chacun veut être devant les autres. Un peintre a très bien représenté cela
dans un tableau : on y distingue un haut sommet affublé d’une idole et des millions de
personnes, les yeux fixés sur elle ; et si quelqu’un décide d’escalader le sommet pour
attraper l’idole, les autres l’attrapent et ne le lâchent pas ; ainsi tout le monde se bat et
personne ne peut atteindre le sommet. Lors des courses olympiques dans la Grèce
antique, celui qui atteignait le but le premier, récupérait les lauriers. Par contre, la quête
du Christ est un exploit pour lequel chacun peut recevoir les lauriers du moment qu’il
s’efforce de respecter Son enseignement.

Ainsi, nous trouvons cette trinité dans l’enseignement du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
si nous pouvons donner à ces trois mots leur sens véritable : si nous prononçons Père,
que nous puissions sentir le pouls de cet Être qui anime le monde, le sentir comme une
mère sent le pouls de son enfant ; et ressentir la pensée divine revient à la comprendre et
à la connaître. « À ce moment-là, dit le Seigneur, avant même que vous demandiez
quelque chose, Je répondrai à vos désirs. » Nous devons tous avoir une relation filiale
parfaite avec Dieu, et nous acquitter de notre devoir auprès de notre Père. Il n’est pas
venu sur terre, mais Il a envoyé Son Fils. Nous aussi, nous devons nous sacrifier dans ce
monde. Beaucoup ont peur du sacrifice en disant que le sacrifice est contraire à la vie ; et
beaucoup sont déconcertés devant les paroles du Christ : « Celui qui mange ma chair et
boit mon sang a la vie éternelle. » Nous mangeons tous les jours pour vivre ; mais ces
grains de blé, ces herbes, ces jus que nous avalons, ne meurent-ils pas, ne se sacrifient-
ils pas pour nous ? Ils disent : « Nous mourrons, pourvu que vous deveniez de vrais
hommes. » Combien de milliards de créatures sont nos serviteurs et que faisons-nous
sur terre ? Nous débattons des questions scolastiques, comme ces théosophes du
moyen âge qui se disputaient pour savoir combien de diables peuvent danser sur la
pointe d’un couteau, voilà ce qui nous occupe à longueur de journée.

Je dis que l’enseignement du Christ contient en soi le sens de la vie. Dans les grandes
époques, il y a toujours un plus bas ; par exemple, notre cerveau a des creux et des
renflements ; la pensée humaine circule grâce à ces sillons ; la terre aussi a ces creux qui
véhiculent certains courants grâce auxquels nous pouvons vivre. Quelqu’un soutient : «
Je ne veux pas habiter en bas d’un vallon ! » Mais alors où veux-tu habiter, combien de
diables peuvent vivre au sommet d’une montagne ? Tous ne peuvent s’y loger; chacun est
dans les sillons de sa vie : une fois, dans un vallon, puis au sommet, puis encore dans un
vallon, et ensuite, encore au sommet. Il y a une montée et une descente jusqu’à ce qu’on
prenne conscience que l’évolution est un mouvement sur une ligne qui oscille. Mais
lorsque l’homme s’imprègnera de l’enseignement du Christ sur le mouvement circulaire
dans l’éternité, il entrera dans un autre cycle de l’évolution qui n’oscille plus, mais évolue
en cercle.

Par ailleurs, l’enseignement de l’Esprit qui est réel, est refusé par les gens d’aujourd’hui.
Lorsque l’Esprit divin œuvre en nous, Il sous-entend l’unité, mais aussi la pluralité. Le Père
a créé les choses ; l’Esprit représente les deux pôles, et le Christ représente la sève qui
circule constamment dans l’arbre de la vie. L’Esprit incarne les conditions dans lesquelles
nous vivons. Les astrologues contemporains disent que l’homme est en relation avec
tout l’univers, ce qui signifie que tous les êtres sont en rapport les uns avec les autres ; le
cœur, la raison, les oreilles, les yeux correspondent à certains êtres dans l’espace et en
cas de conflit entre eux, on ressent ces conflits dans la partie correspondante du corps,
les pieds ou la tête. Quelque fois tu as mal au bras ou ailleurs : c’est une influence
extérieure, venant comme on a coutume de dire de Jupiter, de Saturne ou de Mars.
Quelqu’un objectera: « Comment Mars peut-il influencer les hommes ? » Nous disons
bien que l’Angleterre exerce une influence : la terre d’Angleterre, le peuple qui y habite,
exerce cette influence par ses pensées. Par conséquent les êtres qui vivent sur Mars,
nous influencent aussi à travers l’espace par leurs pensées et, sous l’effet du courant
ainsi formé, nous devenons belliqueux à notre tour.

Tous les hommes sont à présent sous l’influence de Mars : ils se battront jusqu’à ce que
cette influence atteigne l’objectif qui lui est assigné. Ne pensez pas que l’enseignement
du Christ soit l’enseignement de la paix ; c’est celui de la paix, à moins que l’équilibre ne
se rompe, et dans ce cas une guerre est déclarée, car seule une guerre peut rétablir
l’équilibre perdu. Nous voyons cette loi au quotidien : la femme bat la crème pour faire le
beurre. La guerre s’arrêtera aussi dans le monde à la seule condition d’obtenir le beurre.
Pourquoi les hommes sont-ils en guerre maintenant ? Le Christ dit : « Je veux du beurre ;
grâce à lui, vous serez plus doux et malléables et pas aussi durs et aussi rustres que
maintenant. » Maintenant on bat la crème, et lorsque le Christ vous enduira de beurre
vous serez plus tendres. Cela est palpable aussi dans la parabole des vierges étourdies
qui ont oublié l’huile pour les lampes et sont restées dehors ; pour rentrer dans le
Royaume de Dieu, il faut avoir de l’huile avec soi.

C’est l’enseignement de l’Esprit. Je vous parle de façon allégorique, mais vous pouvez
comprendre les effets des forces qui adoucissent. Savez-vous pourquoi le Seigneur a
créé le monde contemporain ? Les esprits créés au début ont été des cristaux ; il a fallu
ensuite créer notre terre pour former de nouvelles cellules de forme circulaire et non pas
de forme cristalline, géométrique, en ligne brisée. Un cristal, un diamant doit devenir une
cellule vivante pour se développer, comme un végétal. Si vous comprenez bien cette idée,
vous verrez que même la plante la plus noble doit transformer ces cellules figées et
imprégnées de xylème en chair et en nerfs pour bouger et ressentir, comme bougent et
ressentent les animaux. Ainsi devons-nous tout investir pour former cette cellule qui crée
les saints. Nous sommes maintenant morts, et plantés au Ciel la tête en bas. Nous
devons nous sacrifier, devenir des cellules raisonnables, être unis au Christ, pénétrer son
corps, sa raison, son cœur, pour réussir à comprendre le sens profond de toute chose. Ce
sont, bien entendu, des aspects très abstraits et, pour le moment, se lancer dans leur
description ne vous aiderait en rien.

La première chose dans la vie est l’obéissance. Dans l’Antiquité, un disciple grec est parti
en Égypte pour étudier les sciences occultes dans l’école de la Fraternité Blanche. Le
grand prêtre du temple d’Isis l’a arrêté devant une statue en lui disant : « Voici la Vérité. –
Pourquoi ne pas être venu ici directement au lieu de me faire visiter le reste – a répliqué
le disciple. – Je ne pouvais pas, a dit le prêtre, en ajoutant : surtout ne lève pas le voile de
cette statue, ne touche pas le voile, mais examine la de l’extérieur. »

Tiraillé par le désir de regarder sous le voile, le disciple s’est dit : « Si je le soulève, je
trouverai la Vérité et en rentrant en Grèce, je jouirai d’une grande force. » Un soir, il s’est
glissé discrètement dans le temple pour lever le voile, mais le lendemain, on l’a retrouvé
mort gisant aux pieds de la statue. Qu’est-ce qu’il a appris ! Quelqu’un proclame : « Levez
le voile, je veux voir la Vérité. » Il est risqué de soulever le voile ; l’homme doit être prêt
pour ce moment. Le Christ est venu sur terre pour nous préparer à affronter ce moment
sans peur. D’abord, nous devons comprendre quelle vie nous mène vers la délivrance ;
nous devons ensuite passer par un autre processus pour lequel Il dit : « Si tu ne nais pas
en haut, tu ne verras pas le Royaume de Dieu. » Il a d’ailleurs dit à Nicodème que nul
n’entrera dans le Royaume de Dieu à moins de naître d’eau et d’esprit.[3]

Il y a donc deux naissances, mais pas de réincarnation. Car la réincarnation sous-entend


un processus par intermittence ; la réincarnation est la loi de la dysharmonie dans le
monde : se réincarner signifie commencer de nouveau le travail que tu as laissé à moitié
fait : on t’attrape et on t’enferme, et vingt ans plus tard tu t’évades alors qu’il te restait
encore quinze ans à purger ; alors on t’attrape de nouveau pour t’enfermer dix ans de
plus, ce qui fait vingt-cinq ans en tout à rester derrière les barreaux ; cinq ans plus tard tu
t’évades encore ; on t’attrape une troisième fois et on t’inflige une punition encore plus
sévère. C’est cela la réincarnation : un homme qui ne veut pas purger sa peine de prison ;
ou autrement dit, vous êtes envoyé sur terre et ne voulez pas vivre comme Dieu l’a
ordonné, mais vous préférez vous échapper ; alors, vous serez repris et mis en prison et
si vous vous évadez à chaque fois, votre peine de prison durera sans fin. La loi de la
nouvelle naissance implique l’accomplissement de la volonté divine. Et il n’est pas
difficile de l’accomplir, ce qui est difficile, c’est de surmonter les causes profondes qui
nous empêchent de bien comprendre la vie.

 
Nos contemporains ont toujours tendance à critiquer, chacun perçoit les erreurs des
autres : « Celui-ci ne vit pas convenablement. – Et toi, vis-tu selon les règles ? – Il ne
raisonne pas justement. – Et toi, raisonnes-tu justement ? – Il n’est pas bon. – Et toi, es-tu
bon ? » Avant tout l’homme doit se connaître lui-même, étudier sa structure. Avez-vous
compris pourquoi le Seigneur vous a mis un nez, deux yeux ; pourquoi les yeux de
certains sont noirs, et d’autres, bleus ou verts, et pourquoi les sourcils en haut forment un
huit ; que signifie ce chiffre ? C’est le chiffre du travail. Et le nez, c’est une charrue.
L’homme mis en position horizontale exprime la nécessité de labourer pour que
l’abondance divine descende et fasse croitre ce qu’il a semé. En quoi consiste la réflexion
? C’est concentrer ses pensées. Et en quoi consiste cette concentration ?

J’ai rencontré une fois à Varna un bulgare, non croyant, libre penseur qui s’est plaint : «
J’avais gagné huit mille leva, je les ai confiés à un commerçant qui a fait faillite et j’ai tout
perdu, mais le Seigneur est bon et j’en gagnerai de nouveau. » Je me suis dit : cet homme
a compris la loi, il n’est pas occultiste, mais il reconnaît une loi qui le fera gagner de
nouveau : le Seigneur donne, le Seigneur prend. Ces choses sont éphémères dans la vie :
le Seigneur nous éprouve ainsi comme la mère éprouve ses enfants. Vous pouvez tester
comment sera votre enfant. Les mères disent souvent : « Mon petit ange », mais testez
pour voir s’il deviendra un ange : donnez lui une pomme et demandez-la lui en retour ; s’il
vous la rend, il sera un ange ; sinon, il sera un diable. Le Seigneur vous couvre d’une
bénédiction et dit : « Donnez-là à d’autres aussi. – Je ne peux pas la donner ! » Voici une
inconnue non résolue. « Je ne crois pas en la vie. » Voici une autre inconnue, un autre x,
non résolu. Tu fuis la vie : voici un troisième x. Nous énonçons : x est égal à ceci ou cela,
mais sans savoir déterminer, mathématiquement parlant, une valeur. Ce x a un contenu
que nous trouverons en travaillant. Pour résoudre ce x, il faut atteler ses pensées, ses
sentiments. Souvent, l’homme qui ne sait pas résoudre les x de sa vie, se lamente, en
proie au malheur. Le monde est une école, pourquoi t’obliger à venir dans cette école si tu
ne veux pas étudier, te concentrer ; alors il vaudrait mieux entrer dans le végétal, ou le
minéral. Par la concentration assidue tu apprendras l’enseignement du Père et du Fils et
du Saint-Esprit, et tu chériras le Seigneur. On entend : « L’amour est une ineptie ! » C’est
juste un autre x, d’une certaine valeur. Et je peux résoudre l’énigme de l’amour grâce à cet
enseignement.

Maintenant, le Maître de cet enseignement vient chaque matin jeter dans nos âmes une
pensée et malgré cela nous nous appauvrissons. Pourquoi ? Parce que nous ne pouvons
pas apprécier cette pensée que le Christ nous donne. Vous dites : « Je veux la gloire, je
veux ceci, je veux cela ! » Les bienfaits que donne le Christ sont bien plus importants ; la
gloire de Dieu a une valeur bien plus grande que celle des hommes. Le Christ veut vous
mettre tous au pouvoir pour dominer la vie et la mort. Savez-vous qui crée la mort ? Ce
sont ces milliards d’esprits qui détruisent sans cesse. Tous les jours vous êtes en proie
au doute, à la jalousie et pourtant vous voulez être des hommes de progrès ; on rencontre
même des gens qui parlent d’occultisme alors que leur pensée n’est pas libre : ils ne
comprennent pas la vie. Le Christ a ressuscité, Il a montré le chemin à suivre, le
processus de la naissance. Savez-vous ce qu’est la naissance ? Tolstoï raconte l’un de
ses rêves : il a essayé d’enfanter toute une nuit, pris de telles douleurs que le matin à son
réveil il a demandé si réellement les femmes éprouvent des douleurs aussi intenses ; et
dans l’affirmative, il a dit : « Il est difficile d’être une femme. » Une pensée nait dans votre
esprit ; pour l’enfanter elle vous causera de grandes souffrances, mais ne pensez pas que
ces souffrances sont mauvais signe. Tout comme la mère, vous aussi, vous devez
donner vie et force à une pensée auguste, puis avoir le courage de déplacer la pierre, et
ne pas rester à controverser comme les philosophes modernes pour savoir si le Christ
peut ressusciter ou non. Il y a eu des gens sur place lorsque le Christ a ressuscité.
Quelqu’un dit : « Prouve-le ! » Je peux vous le prouver, mais vous discuterez ! La loi doit
être respectée : qu’est-ce qu’apporter une preuve ? C’est emmener l’homme sur le chemin
et lui montrer le moyen ; il essaiera seul et éprouvera la vérité.

C’est l’heure ultime, nous devons tous ressusciter et nous ressusciterons. Et la question à
se poser, c’est : est-ce que notre temps pour ressusciter est venu et non pas est-ce que le
Christ a réellement ressuscité ; voilà la véritable question. On se demande s’Il est resté
trois jours dans son tombeau ; depuis huit mille ans vous gisez dans ce tombeau, cela ne
suffit-il pas? Oui, cela suffit. Et cet ange d’en haut est un appel du Christ qui annonce que
le jugement dernier vient. Comment le Christ vous trouvera si la pierre tombale de votre
caveau est fermée ? Et comment dira-t-Il : « Lazare, sors !» ? Vos proches et vos amis
doivent vous rendre le service de déplacer la pierre, et alors le Christ dira : « Levez-vous !
», et vous ressusciterez.

Vous tous qui m’écoutez ce matin, j’enlève vos pierres tombales. Le Christ vient. Il se
tiendra devant vos tombeaux ouverts et dira : « Sortez ! »

Sofia, 4 avril 1915

____________________

[1] Dieu, en effet, a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils, son unique, pour que tout
homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle. (Jn 3, 16)

[2] Le premier homme, tiré de la terre, est terrestre. Le second homme, lui, vient du ciel...
Et de même que nous avons été à l'image de l’homme terrestre, nous serons aussi à
l'image de l’homme céleste. (1 Co 15, 47 ; 49)

[3] Jésus lui répondit : "En vérité, en vérité, je te le dis : à moins de naître de nouveau, nul
ne peut voir le royaume de Dieu... Jésus lui répondit : " En vérité, en vérité, je te le dis : nul,
s'il ne naît d'eau et d'Esprit, ne peut entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3, 3 ; 5)

Traduit par Bojidar Borissov

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La perle de grand prix

1914 - 1944
1915_05_02 La perle de grande valeur
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La perle de grand prix

https://fr.beinsaduno.net/

« Et qui, ayant trouvé une perle de grand prix, s'en est allé,

et a vendu tout ce qu'il avait, et l'a achetée. »

(Matthieu 13, 46)

Je vous parlerai ce matin du verset 46, en apparence le moins important du chapitre 13


de l’Evangile de Matthieu que nous avons lu, en lien avec une autre loi : la septième et la
plus importante loi de la Nature, celle du genre.

Toute chose a un genre, masculin ou féminin. Qui ne sait pas ce qu’est l’homme et la
femme ? On débat uniquement pour savoir qui est plus haut placé que l’autre. On dit : «
Au début Dieu créa l’homme » ; et les hommes, en défendant leur point de vue, font valoir
qu’ils sont au-dessus ; les femmes, en défendant leur propre cause, argumentent qu’elles
sont au contraire plus haut placées que les hommes. C’est devenu aussi une controverse
scientifique : les scientifiques ont longtemps mesuré le cerveau de l’homme et de la
femme et, supposant que sa qualité est fonction de son poids, ils ont décrété que le
cerveau de l’homme étant plus lourd, ce dernier est supérieur à la femme. Mais un
axiome dans la philosophie hermétique dit que chaque vérité ne l’est qu’à moitié comme
chaque mensonge n’est qu’un demi-mensonge, c’est-à-dire que chaque affirmation est à
moitié vraie et chaque négation de même. Par conséquent, celui qui plaide quelque
chose, doit baisser de cinquante pour cent ses affirmations s’il veut avoir raison. Vous
connaissez sans doute cette fable bulgare décrivant un homme apeuré annonçant à sa
femme :

- J’ai vu cent ours et j’ai détalé !

- Tu exagères – a répondu sa femme.

- Oui, peut-être pas autant mais au moins quatre-vingts pour sûr !

- Tu exagères encore.

- Au moins soixante.

- C’est bien trop, où veux-tu trouver soixante ours pour te pourchasser !

Et l’homme baissait ainsi le chiffre progressivement jusqu’à admettre au final qu’il y avait
tout au plus un seul ours.

- En tout cas, quelque chose a bougé dans les fourrés, ressemblant à un ours, mais était-
ce vraiment un ours, je ne sais pas.

Dans la philosophie contemporaine, beaucoup de choses sont ainsi exagérées ; et ceci


en partie à cause du jugement subjectif des gens. Le regard objectif sur les choses est le
côté masculin et le regard subjectif est le côté féminin. La conscience, c’est le côté
masculin, le subconscient, c’est le côté féminin. Ce sont des termes philosophiques : on
dit qu’un homme a un discernement objectif et un autre, subjectif ; chaque sujet doit être
discernable de ces deux points de vue pour avoir un juste jugement sur lui.
 

Vous direz maintenant : « Quel est le rapport entre le verset cité et l’homme et la femme ?
» Il y en a un. Voyez comment se forment les perles : quelquefois un grain de sable se
retrouve prisonnier dans l’huitre, et celle-ci secrète une substance pour l’isoler et ne pas
être dérangée par lui ; elle le sculpte comme un artiste et le rend lisse et précieux. Ce
grain de sable n’a aucune valeur sans l’action de l’huitre ; mais par ses aspérités, il la
dérange et la fait réfléchir : le rejeter ? Elle ne peut pas ; le mettre dehors à coups de
pieds ? Elle n’a pas de pieds ; lui dire « Sors d’ici ! » Elle n’a pas de langue. Alors elle songe
à le rendre précieux : « Tu es mon ennemi, mais je te chérirai et je te rendrai précieux. »
C’est l’enseignement du Christ qui dit : « Aimez vos ennemis. » Vous auriez expulsé ce
grain de sable alors que l’huitre en fait une perle qui se monnaie très cher ; et de plus le
Christ complimente l’huitre d’avoir fait un travail formidable. Je demande : « Si le Christ
venait, trouverait-Il votre travail aussi bien réalisé que celui de cette huitre, trouvera-t-Il
des perles ? » Vous dites que vous n’avez pas de bonnes conditions. Les femmes disent :
« Lorsque nous devons travailler, les hommes nous entravent, nous n’avons pas les
conditions nécessaires, nous n’avons pas de maison, pas ceci, ni cela, nous ne pouvons
pas travailler », alors que les hommes disent : « Nous ne pouvons pas travailler car les
femmes nous dérangent, il nous manque ceci et cela, la société nous freine », et ils
renoncent. Alors que cette huitre ne se plaint pas du manque de conditions : sans pieds,
sans mains, sans langue et sans cerveau, elle transforme un grain de sable en perle et le
Christ fait son éloge. Je vous demande si vous ne pouvez pas en faire autant ? Vous
pouvez même en faire plus !

Mais revenons à cette loi primordiale de la Nature, la loi du genre. Les formes externes
sont le résultat des différences internes entre l’homme et la femme. Chaque trait, chaque
reflet du visage humain est modelé par une raison intérieure, profonde, dans son âme.
Lorsque vous observez le sujet, il vous semble qu’il n’y a pas de différence entre l’homme
et la femme. Parfois la femme veut devenir homme alors que l’homme est réticent à être
femme. Si je vous demande comment vous voulez naître, vous voudriez tous être des
hommes. Quel progrès y aurait-il dans le monde si tous naissaient hommes ? Dieu a
d’abord créé l’homme ; mais ce dernier a dit : « Ce travail, je ne peux pas l’assurer tout
seul, comment cultiver un jardin aussi grand que le Paradis et m’occuper des arbres ici, et
des animaux qui ne peuvent même pas me comprendre. » Alors Dieu a dit : « Très bien, je
créerai une compagne comme toi pour t’aider. » Et ainsi est apparue cette grande loi, ce
processus qui fait tourner le monde ; aucun progrès, aucun développement, aucun
anoblissement n’est possible sans l’existence de cette loi. Vous ne voyez que le côté
extérieur des choses mais il y a en elles un sens beaucoup plus profond. La seule chose
que vous connaissez dans la Nature est du genre féminin, le genre masculin demeure
invisible. Le Soleil que vous contemplez est féminin, le Soleil masculin ne se voit pas ; et
ce Soleil puise son énergie du Soleil masculin. Et la science moderne confirme que
l’énergie se manifeste toujours dans le pôle négatif de l’électricité. Le mot négatif ou
passif est considéré par certains comme péjoratif – pour eux passif désigne ce qui est
faible, sans caractère et sans volonté – mais c’est une mauvaise compréhension des
choses ; pour cette raison on a remplacé le mot négatif par l’expression rayons
cathodiques : le pôle où apparait et d’où sort toute énergie.

A partir de ce postulat, je vais préciser beaucoup de choses. L’homme est doté d’un
cerveau mais vous vous dites quelquefois : « Il n’y a rien dans mon cerveau ». Pourquoi ?
Parce que vous êtes une femme inféconde qui n’enfante pas. Vous dites : « Je ne peux
pas aimer ». Vous êtes stérile. Celui qui ne peut ni penser, ni ressentir, qu’il soit homme
ou femme, ne peut pas engendrer et toute chose qui ne peut pas engendrer est proche de
la géhenne comme le disent les Ecritures. J’aimerais que chacun de vous puisse enfanter
; la plus grande bénédiction pour l’homme est de savoir créer et élever. Comment
l’homme peut-il ne pas engendrer, ne pas nourrir une bonne pensée, un bon sentiment en
son for intérieur ? C’est un principe créateur, digne des créatures raisonnables. Bien sûr,
je ne parle pas ici de ce principe créateur qui crée quelque chose à partir du néant – le
Créateur – mais de cette créature féminine ou masculine ; ce que nous appelons dans la
philosophie chrétienne le Christ-Fils de Dieu. Le principe que le Christ nomme « Le Père
qui demeure en Moi », personne ne l’a vu, personne n’a vu Dieu, le Père du monde. Nous
connaissons la Mère : Dieu se manifeste en nous comme une mère qui crée, qui nourrit et
éduque. Nous Le connaissons et il est dit dans les Ecritures : « Le Christ vient sur Terre
pour nous faire voir le Père. » Par la même loi, l’homme descendu du Ciel, a d’abord
ressemblé à ce petit grain de sable, informe et insignifiant dont l’Esprit Divin a fait une
perle après un travail méticuleux et acharné. Pour ce que vous avez en vous, remerciez
cette huitre dans laquelle vous êtes logés ; si vous avez une valeur aujourd’hui, remerciez
cette conscience Divine qui a travaillé si longtemps sur vous.

Selon cette logique, la valeur des choses réside parfois dans leur contenu, parfois dans
leur contenant. Prenez un marbre, sculpté par un grand artiste qui a mis une idée sublime
en lui. Où demeure cette idée ? Dans ces traits très fins que le sculpteur a gravés dans la
pierre. Si un imbécile vient détruire ces traits, il ne restera qu’une vulgaire pierre sans
aucune valeur. Tout ce qui vous donne de la valeur, ce sont vos pensées, vos sentiments
et les actions nobles qu’un Esprit Divin a gravés en vous. Seuls les traits que Dieu peut
mettre dans votre cerveau, sur votre cœur et sur votre âme peuvent vous donner de la
valeur. Et scientifiquement parlant, on énonce la même chose : les scientifiques
modernes affirment que plus votre cortex possède de scissures, plus il peut produire des
pensées. Qu’est-ce que les scissures ? Ce sont ces traits, visibles sur le cerveau – ces
sillons qui canalisent vos pensées. Certains veulent que leur visage soit lisse comme un
ballon, ils croient que l’homme est beau s’il est sans rides. Non, car alors le visage est un
masque ; il doit au contraire présenter certains traits qui montrent d’abord qu’il est bon,
puis qu’il est juste, et troisièmement qu’il y a en lui de l’Amour, qu’il est sage et qu’il aime
la Vérité. Ces caractéristiques doivent se manifester extérieurement. Par conséquent,
toute personne est un livre ouvert sur lequel se lisent ses qualités.

 
Certains me demandent : « As-tu entendu le Seigneur, L’as-tu écouté ? » Je réponds : non
seulement je L’écoute mais je Le vois, je Le vois lorsqu’Il me parle et j’entends et j’écoute
Ses paroles. Les mots des hommes peuvent seulement s’entendre mais ceux du
Seigneur peuvent se voir. Dieu qui est une gloire, s’est incarné dans le Christ et est
devenu visible. Et chacun de vous est la gloire de Dieu, prononcée, incarnée, visible. Et
vous me demandez si j’ai entendu et si j’ai parlé avec le Seigneur. Je L’entends depuis
deux mille ans. L’enseignement du Christ est une philosophie sublime, pas pour naviguer
dans l’obscurité, mais pour voir, toucher, sentir et goûter.

Une anecdote raconte qu’un scientifique européen, occultiste, désirant pénétrer les
grands secrets de la Nature, s’est retrouvé dans une communauté d’aveugles, aux yeux
rentrés dans les crânes. En discutant avec lui, ils ont dit : « Cet homme, au final, en quoi
est- il différent de nous ? » En l’examinant au toucher, ils ont remarqué comme seule
différence avec eux, ses yeux saillants ; ils se sont dit : « Enfonçons ces protubérances à
l’intérieur de son crâne afin qu’il nous ressemble. » Les philosophes modernes sont de ce
calibre – s’ils trouvent un homme aux yeux saillants, ils les rentrent vers l’intérieur et
disent : « Tu vas raisonner désormais comme nous et tu considéreras le monde, l’homme
et la femme, comme nous. » D’accord, mais cette philosophie a un lien direct avec la Vie,
avec cette réalité grandiose que nous devons vérifier chaque jour, chaque heure, chaque
minute, chaque seconde parce que nous devons travailler, édifier. Et nous nous étonnons
de tous ces malheurs. Vous avez à priori une philosophie positive, vous êtes érudits, vous
mesurez l’espace, le ciel, vous savez combien d’étoiles il y a dans le cosmos, vous savez
contrôler des réactions chimiques, vous savez ce qu’est l’oxygène, l’hydrogène, l’azote,
mais ne savez pas organiser votre foyer ; il y a donc des choses que vous ne savez pas.
Certains disent : « Il y a là des choses inatteignables », mais tout est relatif concernant
ces aspects-là et rien n’est vraiment inatteignable. Toute chose est possible mais il faut
du temps pour l’assimiler : un enfant commence par apprendre par bribes, puis un peu
plus et devenu adulte sa vision des choses change. Je vous pose maintenant cette
question : si vous venez dans mille ans sur Terre quel sera votre point de vue ? Comme
celui d’aujourd’hui plus quelque chose, un plus quelque chose.

Je reprends : pourquoi cette distinction ? Les gens ne doivent pas être pareils. La loi est
telle que les gens sont identiques par essence mais différents par degré : une différence
doit toujours subsister entre les gens, c’est une loi Divine. Si vous voulez que quelqu’un
vous aime, il faut une distinction entre vous deux mais une distinction harmonieuse
comme entre les tons de la musique ; c’est précisément l’accord harmonieux de ces
différences qui engendre l’harmonie que nous admirons. Explicitons cette harmonie qui
doit régner entre l’homme et la femme, appliquons ce principe Divin. La femme est
l’emblème de l’Amour ; l’Amour ne peut pas se manifester chez l’homme, cet homme
moustachu ! La femme aussi peut avoir des moustaches comme chez certains animaux
femelles mais certaines qualités lui sont propres et elles sont inaltérables. L’homme, lui,
détient cette autre force Divine qui se nomme Sagesse. Lorsque l’Amour et la Sagesse se
marient, nait la Vérité. Voulez-vous connaître la Vérité, il faut trouver votre père, la
Sagesse et votre mère, l’Amour et lorsqu’ils vous engendreront, ils vous montreront ce
qu’est la Vérité, et la Vérité se manifestera. La Vérité est d’une lignée paternelle, elle est
du genre masculin, le fils de ces deux parents. Le père et la mère, la Sagesse et l’Amour,
s’ils conçoivent de nouveau, enfantent la Vertu ; c’est votre sœur. Et la Vertu et la Vérité,
unies, forment la Justice ; voilà comment se pose cette question.

Si vous voulez créer cette perle, c’est à votre âme de la sculpter. Mais par quoi les gens
sont-ils tracassés ? Ils disent souvent : « Prêches-tu conformément à l’Église ? » Je
réponds : « Je prêche ce qui est conforme à la grande loi Divine, je ne mens pas devant
Dieu. Est-ce que mon enseignement correspond à votre conception des choses, cela
m’indiffère ; il m’importe surtout que ma vision soit en accord avec la grande loi ; ne pas
mentir devant Dieu, le Ciel, les Anges, les saints, voilà ce qui m’importe. Si tous
comprennent l’Enseignement ainsi, nous n’avons rien à craindre. » Certains disent : « Tu
vises à créer une secte. » Ceux qui créent des sectes sont mesquins. N’importe qui peut
former une secte : prends une hache, coupe le bois, tu feras une secte ; ou bien prends un
marteau pour cogner contre la pierre, tu feras une secte ; introduis-toi entre les hommes,
désunis-les, et tu feras une secte. Les sectes sont faciles à créer. Dans une église
américaine une polémique virulente a eu lieu pour savoir s’il faut lever le calice pour
célébrer l’eucharistie ; mais ceux qui se sont prononcés pour, ont oublié de le lever. Nous
aussi, nous oublions souvent ce que nous prêchons ainsi que ce principe qui nous unit.

Notre tâche est de faire régner le Royaume de Dieu sur la Terre. Je veux que nous
formions une secte mais laquelle ? Devenir conducteurs de la loi Divine pour qu’elle
s’empare de tous les esprits et de tous les cœurs, et que tous, hommes, femmes,
enfants, fils du Royaume de Dieu vivent sur Terre la vie qu’il convient. Et lorsque les gens
se plaignent auprès de moi comme maintenant : « De grands malheurs se sont abattus
sur nous », je leur dis : « Je me réjouis que vos prisons s’écroulent, que vos anciennes
convictions s’effondrent car on ne peut pas verser de l’eau pure dans une bouteille avant
d’en vider l’eau viciée.

Lorsque le Christ est venu, les juifs devaient se purifier de la même façon et commencer
une nouvelle existence, mais ils ont dit : « C’est Moïse que nous connaissons, Toi, nous
ne Te connaissons pas, Tu veux former une secte. » Mais Il n’a pas formé de secte
comme vous le voyez, bien qu’il fût hérétique de leur point de vue. Certains m’interrogent
: « As-tu la vraie foi ? » Je peux avoir la vraie foi devant Dieu et non devant l’Église. On
disait du Christ aussi : « Il veut anéantir notre peuple », mais deux mille ans après, nous
ne devons plus raisonner comme les juifs. Je demande, qu’ont-ils gagné en crucifiant le
Christ ? Rien ! Ils se sont éparpillés partout dans le monde. Crucifier un homme est la
chose la plus simple : quatre clous suffisent !

 
Je reviens à notre sujet. Je vous exhorte à réfléchir et à méditer profondément sur les
choses. Et je vous dirai encore une chose en lien avec ce principe de l’homme et de la
femme : d’abord, vous devez aimer le Seigneur de tout votre cœur, votre âme, votre
raison, votre force ; deuxièmement, aimer vos proches comme vous-mêmes ;
troisièmement, aimer vos ennemis. J’ai parlé tout à l’heure de vos ennemis : ce petit grain
de sable. Le Christ descendu sur Terre n’est pas venu sauver les nobles et les pieux, mais
ces grains de sables, pleins d’aspérités. C’est pour eux qu’Il est descendu en enfer, pour
les en sortir. Pour sortir les perles d’une huitre, il faut l’ouvrir. Suivant la même loi on
ouvre les gens montés au Ciel et si on trouve une perle à l’intérieur, on la récupère. Au
décès d’une personne, on se lamente : « L’huitre est morte » et on accompagne la
dépouille « Pauvre huitre qui est morte ! » Je dis qu’elle est montée au Ciel pour présenter
la perle qu’elle a créée et sculptée, car sans cette perle elle ne serait pas allée au Ciel et
elle n’aurait eu aucune valeur.

Je reviens sur les traits principaux de l’homme et de la femme. Ceux qui ont
minutieusement étudié la construction humaine disent que les traits externes de
l’homme sont le résultat de sa nature intérieure, c’est-à-dire que l’homme est
intérieurement comme il se présente à l’extérieur ; il n’y a aucun doute là-dessus. Ils
disent que les pieds chez l’homme et la femme normalement constitués doivent
représenter un sixième de sa taille ; le visage doit représenter un dixième de sa taille ; la
poitrine, un quart ; la longueur de la main, un dixième ; l’épaisseur du cou est équivalente
à deux fois celle du poignet. Bien sûr, individuellement, chaque personne présente
certains écarts : certains hommes et certaines femmes ont des visages plus oblongs ou
en forme de poire ou plutôt ronds ; à quoi cela est-il dû ? Les gens avec des visages
ronds ne sont pas très actifs mais plutôt conciliants, diplomates, qu’ils soient hommes
ou femmes ; les visages ronds sont plus caractéristiques des femmes, plus
représentatifs de leurs mères.

En vous décrivant cela, je veux donner un nouveau cap : vous faire comprendre le
christianisme dans sa profondeur, en tant que science de la Vie. C’est une science
positive qui doit nous apprendre comment vivre. Les gens se distinguent uniquement
dans l’application : il y a une application sur le plan physique, une autre, sur le plan
spirituel. Les hommes et les femmes ne peuvent pas être identiques, il faut une
différence entre eux. Si l’homme est actif et dynamique, réjouis-toi et ne dis pas : « Je ne
veux pas être un homme. » Dans chaque manifestation, il faut du dynamisme ; si ce n’est
sur le plan physique, alors sur le plan intellectuel ; si ce n’est dans l’intelligence alors dans
le cœur, mais l’homme doit toujours être actif. L’activité signifie le travail, une production
sur ces trois plans : physique, psychologique et spirituel. Tous ne peuvent pas travailler
en même temps, au même endroit, sur le même plan. Cette disparité entre vous peut
faire naître une dysharmonie ou une harmonie, cela ne tient qu’à vous. Lorsque les deux
sont irascibles, si l’un parle, l’autre doit l’écouter ; lorsque le premier joue de la musique, le
second doit écouter. Voilà la loi qui agit sur le plan physique. Si l’un se tait, l’autre
apprécie cette preuve de patience et le rétribuera sur un autre plan. Mais si la femme ne
se comporte pas ainsi, l’homme dira : « Il n’y a pas plus teigneuse que ma femme, elle a
une langue de vipère ; que le Seigneur nous délivre : moi d’elle ou bien elle de moi. » Ne
pensez pas que vous serez délivrés. Dans l’au-delà vous vous persécuterez encore si
c’était le cas ici-bas. Ce qui peut changer votre vie, c’est la compréhension de la loi Divine
et son application dans la Vie. Vous ferez beaucoup d’erreurs, des milliers même, le
Seigneur ne vous jugera pas pour cela, Il vous pardonnera, je vous assure qu’Il vous
pardonnera, mais à condition d’apprendre la loi Divine et de travailler. Si au bout de cent
erreurs vous n’avez appris aucune leçon, le Seigneur ne vous les pardonnera pas. Toute
chose dans le monde a son utilité. Si le poirier a des épines, si le rosier a des épines, c’est
l’ordre des choses ; elles ne sont pas placées là par hasard. Vous direz : « Oui mais, il y a
des épines ! » Celui qui grimpe dans le poirier doit avoir des habits adéquats pour ne pas
les lacérer ; j’ai vu beaucoup d’enfants rester coincé en haut d’un poirier et il faut amener
une échelle pour les faire descendre. Celui qui ne connait pas la loi, dit : « Ce poirier est
piquant, il faut l’abattre. » Oui, il est piquant mais il donne de bonnes poires !

Je vous donnerai un autre exemple, valable pour l’homme comme pour la femme, même
s’il concerne cette dernière. Une femme revêche et obstinée n’écoutait jamais son mari et
faisait toujours le contraire de ce qu’il lui demandait. Une fois, elle a voulu s’asseoir au
bord du puits. Il lui a dit :

- Ne t’assois pas là car tu vas tomber et je resterai sans femme.

Elle ne l’a pas écouté :

- J’irai m’asseoir.

Ce qu’elle a fait mais elle est tombée au fond du puits. Il s’est mis à se lamenter et à crier
:

- Je t’ai dit de ne pas t’asseoir ; si tu m’avais écouté, tu ne serais pas tombée.

Une heure plus tard, il voit un diable aux cheveux blanchis bondir du puits.
 

- Qu’est-ce qui t’arrive ? lui a demandé le mari.

- Mes cheveux ont blanchi en une heure à cause d’une femme ici.

Et il a fui en disant cela. L’homme s’est mis à réfléchir sur la manière de tirer profit de
cette situation. Il a eu l’idée de visiter des maisons hantées par des esprits malveillants
et, si aucune incantation ni exorcisme ne marchait pour les faire fuir, alors il finissait par
dire : « Fuyez car ma femme arrive ! » Et alors ils se sauvaient tous. Aussi, sa femme a-t-
elle été une grande bienfaitrice pour le monde car, en faisant fuir le diable du puits où elle
était tombée, elle a fait comprendre à son mari que le diable craint uniquement la femme
et pas l’homme, puisqu’à la seule invocation : « Fuyez ma femme arrive ! » il a chassé
tous les diables. De cette façon, le malheur d’un seul a libéré des milliers d’autres.

Voilà pourquoi les femmes ont la clé du Royaume de Dieu. Lorsque le Christ a dit à Pierre
: « Je te confie les clés du Royaume de Dieu », Il sous-entendait cette grande loi intérieure
de la différence qui doit toujours subsister entre l’homme et la femme ; et l’amour de
l’homme pour la femme se nourrit de cette différence. Le jour où la femme fait évoluer la
position dans laquelle Dieu l’a initialement placée, l’homme ne l’aimera plus, quels que
soient les diamants, bagues, colliers, robes de soie dont elle se pare, aucune force
extérieure ne lui fera l’aimer. L’homme est le Seigneur pour la femme : elle doit voir que le
Seigneur demeure en lui ; et pour être aimée par le Seigneur, elle doit mériter Son
affection en faisant un travail pour Lui. Comme Il ne peut pas descendre Lui-même sur
Terre pour travailler, Il nous donne la raison, le cœur, la force, tout, pour gouverner sur
Terre, mettre de l’ordre, et Il nous donne sa rétribution par toutes Ses Bontés.

Certains disent : « Le Seigneur viendra arranger le monde. » Il l’arrange aussi en ce


moment, et pas seul, mais grâce à d’autres : les allemands d’une part, les russes, les
français, les anglais d’autre part arrangent le monde avec leurs canons. Certains
demandent quand les batailles cesseront ; elles cesseront d’elles-mêmes lorsque le mur
qu’ils sont en train d’attaquer sera brisé. On peut par une formule mathématique calculer
le nombre de coups qu’une pierre supporte : une pierre peut résister à cent coups, une
autre, à deux cents, une troisième, à cinq cents ; de la même manière nous pouvons
deviner quand cessera la guerre d’elle-même : lorsque la quantité d’obus et de projectiles
nécessaire sera utilisée et lorsque la nouvelle conscience de leur prédestination sur la
terre pénétrera les esprits des hommes. Ils diront alors : « Nous avons fait un excellent
travail. »
 

Et le Christ, s’adressant à Ses disciples leur dit que l’homme qui cherchait la perle – le
sens de son âme – l’ayant trouvée, est allé vendre tout ce qu’il avait pour l’acheter. Si
vous n’êtes pas prêts à tout sacrifier dans ce monde, au moins sacrifiez une seule chose
pour gagner une perle, quelque chose de raisonnable ; car certains cèdent tous leurs
avoirs sans acquérir de perle, mais uniquement pour des beuveries, du billard, des jeux de
carte. Si je trouvais cette perle chez le pauvre dont parle le Christ, j’aurai vendu tous mes
avoirs. Il ne suffit pas de distribuer ses avoirs aux pauvres pour faire du Bien, car le Christ
demande que le Bien soit fait avec discernement. Il n’est pas raisonnable de donner un
agneau tous les jours à un loup ; dans le zoo, cela se fait, car les loups sont gardés pour
les donner en spectacle, mais en société cette loi est inapplicable ; nous ne pouvons pas
sacrifier les agneaux pour les loups ; pour les hommes, oui, cela a par contre du sens.

Voici un autre exemple : dans les temps immémoriaux existaient deux royaumes, séparés
par une montagne infranchissable. Des deux côtés, des savants se sont prononcés sur le
bienfait que la construction d’un passage dans cette montagne représenterait, mais
qu’elle n’était possible qu’à condition de creuser ce tunnel sans jamais se retourner en
arrière tant que le travail n’était pas achevé. Beaucoup se sont essayé mais, alors qu’ils
étaient en plein effort, ils se faisaient à chaque fois distraire par des passants et se
retournaient pour discuter avec eux, et alors le passage entamé se comblait. Un prince
s’est enfin attelé à ce travail, en gardant son attention pour lui sans s’intéresser aux
autres. Oui, mais un philosophe s’est rendu sur le chantier pour lui montrer un moyen plus
facile de percer la montagne ; il s’est alors laissé distraire, s’est retourné pour discuter et
à ce moment-là le trou creusé s’est de nouveau comblé de terre. Il s’est promis alors une
dernière fois de ne se retourner sous aucun prétexte. On a continué de venir l’interpeler
mais il est resté sourd aux sollicitations tant que le tunnel n’a pas été fini et les deux
royaumes réunis. Il s’est marié alors avec la fille du roi voisin et les deux peuples ont vécu
plus heureux qu’avant. Ce n’est pas une simple allégorie mais une grande vérité. La
grande montagne qui sépare ces deux royaumes, c’est le péché qui sépare la Terre du
Ciel. Si vous étiez clairvoyants, vous verriez entre la Terre et le Ciel cette muraille noire
avec canons et gardiens. C’est cette montagne que le Christ a creusée pour descendre.
Et lorsqu’il dit : « Un seul chemin mène au Royaume céleste », Il sous-entend ce passage
creusé, ce sentier étroit.

Cette route étroite est creusée depuis deux mille ans mais très peu sont ceux qui
l’empruntent. Il y a beaucoup de routes plus larges qui ne mènent pas là où mène le
chemin étroit. Beaucoup ne croient pas et disent : « Prouvez-le-moi. » Bien sûr on peut le
prouver, à condition de sortir de sa maison. Mais l’homme dit : « Je ne sors pas », et il
n’ira que jusqu’au mur pour rebrousser chemin ensuite. C’est pourquoi, sachant que vous
franchirez ce passage uniquement en suivant la loi du genre entre l’homme et la femme,
vous devez fonder un foyer.
 

Et lorsque nous parlons de Renaissance, de Repentir, nous sous-entendons qu’il faut


créer une harmonie entre nous et Dieu. Si le Seigneur ne vous aime pas, qui peut vous
aimer ? On dit : « Je n’ai pas d’amis, celui-ci ne m’aime pas, celui-là non plus, le Seigneur
non plus ». Ce n’est pas vrai, le Seigneur vous aime, apprenez, vous aussi, à l’aimer. Il n’est
pas invisible, vous pouvez Le voir partout. Ce Seigneur dont je vous parle, vous aborde au
moins dix fois par jour, Il vous rencontre, vous conseille, etc… Lorsque vous projetez de
faire quelque chose et rencontrez un ami dans la rue qui vous dit : «Ne le faites pas»,
c’est le Seigneur qui vous a parlé à travers celui qui vous a rencontré. Maintenant à
travers mes paroles, c’est encore Lui qui s’adresse à vous : les mots, l’emballage est de
moi, mais le contenu vient du Seigneur. Si vous recevez un cadeau, il faut enlever
l’emballage pour trouver le contenu.

Par conséquent vous, hommes et femmes sur Terre, vous devez vous comprendre. Vous
avez un certain empaquetage autour de vous : vous voulez être célèbres, riches, avoir des
maisons, de l’érudition, de la force, être aimés par tous, avoir tout de suite ce que vous
souhaitez. C’est bien, mais ça ne s’obtient pas comme ça ! Il faut apprendre la loi Divine
en commençant par vous, par votre intérieur. Si par exemple vous prenez ce verset sur la
perle et sur un an, voire sur un mois vous passez ne serait-ce que dix jours à méditer
dessus, savez-vous quels secrets vous allez en extraire ? Comme un scientifique qui
prend des verres en les superposant d’une certaine manière pour observer de petites
bêtes microscopiques qu’il ne peut pas distinguer sinon, vous aussi, si vous superposez
les verres de votre cerveau, vous verrez beaucoup de choses, invisibles à l’œil nu. Comme
le scientifique qui voit dans une goutte d’eau, examinée au microscope, un mouvement,
une animation, tout un monde vivant, dissimulé aux yeux du néophyte, de la même façon,
celui qui use de la Sagesse Divine peut voir tout ce que les autres ne savent pas voir.

Vous vous levez indisposé le matin, sans savoir pourquoi ; vous échouez dans votre
travail, il y a une raison à cela ; vous êtes souffrant, il y a une raison ; vous n’êtes pas
beau, il y a une raison. La beauté doit être un idéal pour l’homme et pour la femme car
tous les anges, les saints et Jésus Christ sont beaux. Lorsque la femme dit : « Mon mari
ne m’aime pas », j’en déduis qu’elle est laide. L’âme dans laquelle sont écrits Bonté,
Justice, Amour, Sagesse, Vérité, est grande et belle, chacun peut l’aimer. Si personne ne
vous aime, c’est que vous n’avez pas ces traits. Allez auprès du Seigneur pour lui dire : «
Seigneur, manie davantage Ton ciselet sur moi pour graver ces vertus. » Si le Seigneur ne
travaille pas avec Son marteau sur quelqu’un, alors il sera une simple pierre sans valeur.

Venons-en maintenant à l’application : comment l’homme et la femme doivent-ils


travailler ? Ils veulent avoir des enfants ; les enfants sont porteurs de la Vérité. Vous qui
voulez comprendre la Vérité, seuls vos enfants peuvent vous l’apprendre ; vous qui
souhaitez apprendre l’humilité, seuls les enfants vous apprendront ce qu’est l’humilité.
Une femme qui n’a jamais enfanté, ne peut être ni bonne, ni humble, elle sera toujours
fière. Il en est de même l’homme. Toutes les pensées, tous les désirs qui naissent sont
vivants, ils sont la demeure d’un Grand être, un ange qui sera un jour votre ami. Les
enfants que vous avez maintenant ont été autrefois seulement un rêve que vous avez
habillé. Cette petite perle dont le Christ parle est en vous, sauf que certains essaient de la
rejeter au lieu de l’anoblir. Vous dites : « Le Seigneur ne l’a pas bien faite » et vous la
martelez à coups de burin mais elle perd ainsi son sens. Ne martelez pas au burin les
traits que le Seigneur a mis dans l’âme humaine. Je suis contre ces philosophes qui
clament que le monde n’est pas fait avec justesse. Ils disent : « Attendez qu’on le réajuste
un peu. » La femme, par exemple, pour avoir une taille plus fine, met un corset. Pour ne
pas grossir, jeûnez ! Maintenant vous mangez trois fois par jour, essayez de manger une
ou deux fois par jour pour voir comment se développeront en vous des traits plus nobles.
Vous dites : « On ne peut pas vivre sans nourriture » ; savez-vous combien il suffit de
manger par jour ? Dans la vie, il y a certaines lois qui régulent la nourriture ; certains jours
vous manquez d’appétit, alors ne mangez pas, mais attendez qu’il revienne. Pourtant
l’homme dit : « Ma femme doit manger sinon elle va s’abîmer. » C’est au contraire
maintenant qu’elle est abîmée ; si elle ne mange pas, elle se rétablira. Les animaux aussi,
lorsqu’ils sont indisposés, ne mangent pas.

Je dis donc que la petite perle dont parle le Christ est en vous mais certains veulent
l’expulser, ce qui est un avortement. Et le plus grand fléau pour la femme moderne est
l’avortement. Les statistiques montrent qu’à New York, en 1905, il y a eu cent mille
avortements. Il n’est pas permis à un être humain d’expulser un enfant par un avortement,
ni de son esprit, ni de ses entrailles, ni de son cœur, s’il veut être chrétien. Si une bonne
pensée vous vient, vous dites : « Je vais l’expulser ». Tu l’expulseras, mais tu seras
malade ensuite. Quelqu’un dit : « J’ai mal pensé ». Ce n’est pas un péché d’avoir mal
pensé, le péché est dans l’avortement. Tout le monde fait des avortements et s’étonne
que le monde aille mal, mais vous avez déjà tous des enfants avortés à travers le monde :
les mauvaises pensées qui vous tourmentent, les démons, sont ces enfants, ces
pensées, ces désirs dont vous avez avorté jadis. Ils vous disent : « Tu es une mère
indigne » ; ils vous entravent dans toutes vos entreprises et vous rendent malheureux. Le
mieux pour vous, si vous aspirez à être heureux et dignes de rentrer au Royaume céleste,
c’est d’arrêter d’avorter et de prier le Seigneur de vous pardonner la mauvaise utilisation
de ces bonnes pensées et de ces bons désirs qui sont vos enfants, et que vous avez
expulsés, tués et dépouillés de leurs richesses. Voilà pourquoi nous devons à l’avenir
nourrir chaque noble pensée, chaque noble sentiment car ils vont s’inscrire sur nos nez,
nos sourcils, nos yeux… pour avoir la beauté d’Apollon ! Pour le moment, les hommes
sont des épouvantails, des laideurs ; s’ils se rendaient au Ciel pour voir les beaux anges,
ceux-ci s’enfuiraient.

 
Maintenant, nous devons prier le Seigneur de nous aider à être plus lumineux, ce qui n’est
pas compliqué. Si une huitre peut fabriquer une perle et être louée par le Christ, pour quoi
vous louera-t-Il lorsque vous irez au Ciel ? Quelqu’un dira : « J’ai été premier ministre en
Bulgarie », mais le Christ l’interrogera : « Qu’as-tu fait de bien pour le peuple bulgare ? » - «
Rien. » - « As-tu une perle ? » - « Non. » - « Dehors ! Redescends sur Terre tant que tu n’as
pas fabriqué de perle, car sans elle je ne t‘accueille pas au Royaume de Dieu. » Vient un
évêque : « Qu’as-tu fait, toi ? » L’interrogera le Christ. « J’enseignais le bien aux hommes,
je croyais en Toi. » - « As-tu fait une perle ? » - « Non. » - « Dehors ! » Mais, à celui qui a fait
une perle, il dira : « Je me réjouis, mon fils, que tu te sois montré digne. » Vous aussi,
hommes et femmes, quand vous irez au Ciel, vous y croiserez l’un de vos fils : votre perle
qui vous dira : « Merci maman de m’avoir accueilli dans tes entrailles, lorsque j’étais
encore un grand pécheur, pour faire de moi un homme. Maintenant, dans ce monde, je
serai ton serviteur de tout mon cœur. » Ce sera cela votre joie.

Voilà ce que le Christ veut dire par ces versets, et j’ai choisi le moins important qui
pourtant contient tant en lui. Les autres renferment des choses encore plus profondes
que vous apprendrez un jour : non pas ici sur Terre mais au Ciel, car il y aura alors en
vous une nouvelle compréhension, de nouveaux sentiments, de nouvelles dispositions.
Alors vous verrez d’autres images que vous saurez interpréter ; pour le moment on ne
peut vous donner plus. Si on vous donne plus, vous ne le supporterez pas ; c’est comme
gonfler une bulle de savon plus qu’elle ne peut supporter, elle explosera. Voilà pourquoi le
Christ dit : « Vous, les femmes, vous êtes l’emblème de l’Amour Divin, Dieu demeure en
vous », et les femmes doivent écouter humblement, en silence et se montrer dignes de le
porter. Vous dites : « Seigneur, sache que le monde n’est pas comme Tu l’as fait ». Nous
n’avons pas à Lui donner des leçons, lorsqu’Il parle, nous devons nous taire. Lorsqu’Il se
taira, nous commencerons notre apprentissage et nous dirons : « J’ai fait ceci ainsi et
cela autrement », et alors Il dira : « Tu as raison ici, mais là tu as tort. » Par conséquent,
Son Enseignement doit être écouté et appliqué dans la Vie.

Et lorsque le Christ dit à la femme : « Aime ton prochain comme toi-même », Il sous-
entend qu’elle aime son mari comme elle-même ; et de même en disant à l’homme
d’aimer autrui, cela sous-entend qu’il aime sa femme comme lui-même. Et si vous
donnez cet exemple, alors vos fils et vos filles les suivront. C’est cela la création de la
perle, la loi de l’alchimie appliquée dans le plan physique.

2 mai 1915, Sofia

Traduit par Bojidar Borissov


La nouvelle pierre de fondation

1914 - 1944
1915_05_23 La nouvelle pierre de fondation
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Le nouveau fondement

 
https://fr.beinsaduno.net/

Car personne ne peut poser d’autre fondement

que celui qui est posé, qui est Jésus-Christ »

(Corinthiens 3 :11)

« Moi, je suis le chemin, et la vérité, et la vie

(Jean 14 :6)

            Ces deux versets sont liés entre eux. Comment comprendre les paroles : «
Personne ne peut poser d’autre fondement ? » Je prendrai le verset au sens
communément répandu. Le fondement, c’est un mot prosaïque, utilisé partout et par
tous: on bâtit une maison et on dit : « Je pose des fondations » ; on fabrique un tissu et
on dit aussi : « Je pose des fondations » ; on déclenche une réaction chimique et on
cherche encore la base. En géométrie, c’est le point d’appui qu’on nomme fondement et
donc, la vie aussi nécessite cette base, ce point d’appui. En quoi consiste ce fondement ?
L’apôtre dit qu’on ne peut pas poser d’autre fondement, c’est-à-dire qu’on ne peut pas
changer le fondement de la vie ; nous ne pouvons pas changer la pensée humaine, les
sentiments humains, la volonté humaine, donc nous ne pouvons pas modifier leur nature.
Changer une pensée en autre chose ? On peut la rendre bonne, mauvaise ou neutre, mais
on ne peut pas la modifier autrement : seule son enveloppe extérieure peut changer, mais
jamais sa nature.
 

            Par conséquent je vous parle d’une loi capitale : personne ne peut poser un autre
fondement que celui que le Christ a posé : il implique que nous nous trouvons sous
l’influence d’une loi basée sur le bien et le mal. Nous demeurons sur un fondement qui
apporte en même temps la joie et la souffrance, la splendeur et la misère, la richesse et
la pauvreté, la santé et l’affliction. Le fondement posé par le Christ – c’est pour cela qu’Il
est descendu du ciel sur la terre – a deux points d’appui, c’est un principe de base. Un
pont qui enjambe une rivière est soutenu par deux piliers à chaque extrémité, supportant
tout son poids. Ainsi le ciel et la terre sont-ils les deux points d’appui sur lesquels est
fondée la vie humaine. La pensée la plus profonde qui nous traverse est le premier
fondement, le premier point d’appui ; les désirs, sont le second fondement, le second
point d’appui et ce que nous appelons volonté, c’est le processus d’édification. S’agissant
de la volonté humaine, il est entendu qu’il faut toujours deux points d’appui : notre volonté
se manifestera lorsque nous commencerons à bâtir sur eux. Par conséquent, ce principe
ne permet pas à la volonté humaine de se manifester si ces deux piliers sont absents.

            Nous devons comprendre le sens profond de l’enseignement du Christ, au lieu de


croire que nous le comprenons alors que ce n’est pas le cas. Une dame me racontait une
anecdote sur une fille de Sofia qui n’a pas appris à cuisiner avant son mariage, mais a
voulu, une fois mariée, préparer des haricots blancs à son mari, et ne sachant comment
faire, elle s’est rendue chez sa voisine : « Comment préparez-vous les haricots blancs ? –
sans dire qu’elle ne sait pas les préparer elle-même. – Nous les mettons à chauffer, nous
coupons de petits oignons, nous mettons un peu de beurre, dit la voisine. – Ah, voilà, dit-
elle alors, nous aussi, nous les faisons ainsi. »

            Une semaine plus tard, elle demande de nouveau à sa voisine: « Et la viande,


comment la préparez-vous ? – Voici comment… - Nous aussi, nous faisons ainsi. »

            Mais la voisine qui voulait vérifier si elle savait réellement cuisiner a songé à la
confondre. Lorsqu’une fois le mari de la jeune épouse inexpérimentée a apporté des
escargots à préparer, à la question comment les cuisiner, elle lui a conseillé : « Nous les
écrasons avec un pilon, puis ajoutons du riz et de l’eau et nous les mettons à cuire. –
Nous aussi, lui répondit l’autre, nous faisons comme ça. »

            Elle rentre à la maison et prépare les escargots de cette manière. En rentrant à


midi pour le déjeuner son mari s’est rendu compte à quel point sa femme savait cuisiner !
 

            Dans les croyances religieuses modernes on rencontre aussi des escargots


cuisinés de la sorte. Mais ce n’est pas ainsi qu’il faut les préparer, il faut une profonde
compréhension des choses. En quoi réside la pensée humaine ? Quelle est la loi créatrice
la plus fondamentale? Nous sommes avant tout des êtres pensants, puis des êtres
sensibles et troisièmement des êtres qui bâtissent et agissent ; vous ne pouvez pas
poser d’autres fondements en dehors de ceux-là. Si vous agissez différemment, vous
pouvez dégénérer, car seules deux directions sont possibles : en haut ou en bas, il n’y a
pas d’autre passage. Comme tout se meut, vous ne pouvez pas rester figé sur un seul
point d’appui : les deux points d’appui sont immobiles mais tout se déplace autour d’eux.

            Je vais vous dévoiler les illusions que nous nourrissons sur la vie avec un exemple
éclairé par la science contemporaine. Si nous faisons passer de l’électricité sous un tas
de particules ferreuses, la plus proche du courant s’aimantera et attirera les autres à elle ;
cette particule s’adressera aux autres leur disant : « Voyez comment je vous attire par la
force ; sans moi, vous ne seriez pas autour de moi. » Mais si nous déplaçons le courant,
une autre particule sera aimantée et regroupera les autres autour d’elle. Et lorsque vous
dites : « Je peux faire cela » ou bien : « J’attire les autres, j’ai de l’influence sur eux », cela
signifie que le courant agit à proximité de vous ; lorsqu’il se déplacera, vous irez à la
périphérie. Par conséquent vous devez savoir que le fondement n’est pas en vous ni dans
ce que vous pensez et ressentez à un moment donné. Comment reconnaitrez-vous que
vous avez trouvé votre fondement ? Dès l’instant où vous avez trouvé vos points d’appui,
vous éprouverez une paix profonde. De nombreux philosophes instruisent le monde alors
qu’eux-mêmes n’ont pas trouvé leur équilibre, leur paix intérieure.

            Lorsque le Christ dit : « Je suis le chemin et la vérité », Il a ainsi indiqué les deux
points d’appui, la vie étant un processus qui découle de ce chemin et de la vérité. Nous
ne pouvons bâtir que sur ce fondement. Par exemple, qu’est-ce que l’aspiration ?
L’aspiration d’un esprit dans l’espace est de s’incarner ; l’aspiration d’un enfant qui s’est
incarné est de croître ; cette croissance débute à partir d’un point, arrive à une certaine
hauteur, puis redescend en formant une courbe qui se termine sur le second point d’appui
; la jeunesse et la vieillesse sont les deux points d’appui de la vie. Lorsque vous passez
de l’enfance à la vieillesse, vous trouvez les deux points d’appui de votre vie ; puis en
revenant une deuxième fois, vous bâtirez sur ces piliers si vous ne les avez pas oubliés,
mais si vous les avez oubliés, vous recommencerez ! Certains ne font que traverser au
lieu de bâtir. Sur ces deux piliers il faut tracer une courbe, c’est la loi du mouvement. Ce
mouvement se manifeste dans la pensée humaine, c’est la loi de la mise en place, de
l’amoncèlement du matériel sur ces deux points ; il faut bâtir selon un plan pré établi.

 
            Pour donner un autre éclairage, prenons le corps humain : lorsque l’homme se
manifeste sur le plan physique, les membres se forment d’abord; puis tous les organes,
et les poumons en dernier. Une fois le système respiratoire abouti, l’enfant doit naître
dans la foulée. Les mains sont le produit de la volonté humaine ; le visage, le nez, la
bouche, les poumons, l’estomac, ce sont les désirs de l’homme, ils expriment ce que
nous voulons goûter ; le cerveau est l’organe de la pensée humaine, l’endroit où nous
pouvons l’exercer. Lorsque nous disons pensée, nous entendons le cerveau de l’homme,
mais l’activité de sa pensée est fonction de l’épaisseur de la substance grise : plus elle
présente de sillons importants, plus la pensée est intense. Certains prétendent que le
cerveau produit la pensée par lui-même, ce n’est pas exact ; le cerveau humain est
comparable à la terre qui ne crée pas par elle-même, car la force créatrice vient de
l’espace : c’est le soleil qui agit sur la surface de la terre et comme il trouve un
fondement, le soleil édifie, procrée, produit. L’esprit de l’homme est le soleil qui illumine le
cerveau humain et engendre ses pensées. Chaque créature pense ; vous considérez que
le bœuf ne pense pas, il raisonne aussi, mais comme un bœuf, de façon limitée ; le
serpent, le lézard, la mouche, chaque créature pense et modèle sa demeure ou son corps
selon sa pensée. Notre organisme actuel est le fruit de nos pensées : l’homme se
construit selon sa pensée. Vous pouvez modeler vos poumons plus larges, un mètre par
exemple ; si l’esprit humain faisait un effort, il pourrait élargir beaucoup plus sa tête, mais
la taille de la tête n’est pas importante en soi, ce qui importe est sa capacité à l’exploiter.
La terre est grande et lorsque le Seigneur a envoyé l’homme sur terre, Il lui a dit : « Va
conquérir la terre et les éléments », mais comme nous n’avons pas su la conquérir, le
Seigneur nous a donné une petite terre à l’intérieur de notre crâne : le cerveau. Si nous
savions comment dompter notre cerveau, nous trouverions la clé pour conquérir la terre ;
si vous ne savez pas maîtriser vos centres cérébraux, vos émotions, diriger votre volonté,
comment pourriez-vous dominer quelque chose à l’extérieur de vous ? Donc, nous ne
pouvons pas poser d’autre fondement ; une loi limite notre activité et la contient dans un
cadre où nous avons la possibilité de devenir tout-puissant. Et notre bien-être ou notre
infortune repose sur cette grande idée : dans quelle mesure nous agissons avec justesse.

            Avec cette conférence, je veux vous inciter à commencer à construire votre vie.
Voici un exemple pour éclaircir cela : un taureau sauvage a pris en chasse un explorateur
parti en Orient. Pour s’échapper il a trouvé un puits abandonné et s’y est introduit en se
tenant à un arbuste qui avait poussé dans le puits. Le taureau est resté au bord du puits.
L’explorateur a aperçu un serpent, tapi au fond du puits, alors il a songé qu’il ne pouvait
pas remonter en haut, ni se laisser tomber en bas ; il se tenait de toutes ses forces à une
branche de l’arbre. À un moment il a remarqué qu’il y avait un peu de miel dans un creux
de l’arbre ; oubliant le taureau, il l’a goûté en se réjouissant. Puis il a aperçu une souris
sortant du mur du puits et venant ronger l’écorce de l’arbre ; alors il s’est dit : «
Finalement ce miel ne me sauvera pas, un jour l’arbre sera rongé et je tomberai à côté du
serpent ! »

 
            Ce taureau est le destin qui pousse l’homme, alors que le serpent est la mort qui
l’attend. En réalité le taureau n’est que la naissance et le serpent la vieillesse ; ce ne sont
pas des choses dangereuses. Pourquoi le taureau vous pourchasse-t-il ? Pour que vous
travailliez ! Vous êtes paresseux et il veut vous faire courir. Qu’est-ce que toutes ces
souffrances dans le monde ? Elles sont ce taureau qui harcèle le monde : les tzars, les
généraux, les officiers, les juges, tous fuient mais prêchent la liberté aux hommes ; quand
on discute avec eux, ils font les philosophes éclairés et leur crédo est que le monde est
mal organisé. Mais comment pouvez-vous raisonner si vous n’avez pas de fondement ;
un homme qui fuit, peut-il raisonner ? Ce n’est pas un mal en soi d’être pourchassé par ce
taureau : si nous étions forts, nous saurions nous retourner, le prendre par les cornes et
l’arrêter. Dans l’histoire juive, il y a un héros, Samson, qui face à un lion dressé contre lui,
l’a bravé et lui a écartelé la gueule. La peur du taureau résulte de notre incapacité à
trouver nos deux points d’appui.

            « Personne ne peut poser un fondement autre que celui que le Christ a posé. »
Alors, quel fondement a posé le Christ, comment a-t-Il vécu sur terre ? À partir des neuf
bienfaits, Il a donné les neuf règles qui doivent régir la vie de l’homme ; Il a donné aussi
deux grandes lois : l’amour pour Dieu et l’amour pour autrui : ce sont les deux points
d’appui sur lesquels bâtir votre vie, mais aussi celle de la famille, de la société. Une
femme qui n’aime pas le Seigneur, qui n’aime pas son mari, ne peut pas tenir une maison ;
un homme qui n’aime pas autrui, qui n’aime pas sa femme, ne tient pas une maison. Bien
entendu, lorsque je dis un homme et une femme, je ne pense pas à vos corps, à vos
demeures corporelles qui, à les regarder de près sont somme toute plutôt modestes ;
j’entends ici l’âme humaine dans sa manifestation la plus élevée : l’âme qui pourra à
l’avenir construire une maison beaucoup plus belle que l’actuelle. Cette âme qui se
montre si ignorante aura un jour un savoir plus grand, sera plus instruite. Pour trouver les
deux points d’appui sur lesquelles bâtir votre vie, il faut tracer une courbe et commencer
à construire. Il ne faut pas errer comme les philosophes modernes.

Parmi ceux qui étudient le soleil, certains disent qu’il a une température de cinq millions
de degrés, d’autres, deux millions, d’autres encore, cent mille ; quelqu’un prétend qu’il est
à trente-deux degrés seulement, un autre, que sa température est au-dessous du zéro, un
autre, que le soleil est en fusion, ce qui explique qu’il peut envoyer de la chaleur. Mais on
trouve désormais d’autres scientifiques pour le démentir et dire : « Si c’était vrai, tout
l’espace serait plus chaud alors qu’en réalité, plus l’homme monte dans l’espace, plus il
subit un froid tel qu’il peut geler. » C’est pourquoi ces scientifiques disent que le soleil ne
fait qu’envoyer de l’énergie et que cette dernière se transforme ici sur terre. C’est la terre
qui produit la chaleur et la lumière car le firmament est plongé dans les ténèbres. Ces
gens débattent et même si les faits donnent raison à tous, il subsiste une méprise : si
vous êtes très sensibles à la chaleur, le soleil aura de la chaleur, mais si vous n’y êtes pas
sensibles du tout, il n’en aura pas : la chaleur est une chose relative. Certains mettent
cinq morceaux de sucre dans leur tasse, d’autres, un seul et ils trouvent le thé déjà
suffisamment sucré. C’est pour cela qu’il faut d’abord se débarrasser de l’illusion que l’on
sait tout, comme la ménagère qui croyait savoir préparer des escargots : il ne faut pas
cuisiner les vérités de cette façon ! Toute l’Europe cuisine maintenant les escargots de la
même façon ; à l’avenir, les peuples européens les cuisineront autrement.

            Mais revenons à l’idée principale : il faut créer. Certains parmi vous ce matin sont
malheureux, d’autres sont mécontents de la vie et d’autres nourrissent de grandes
ambitions, ayant une haute opinion d’eux-mêmes. Il y a quelques jours, un de mes amis
disait : « Avant d’étudier la chiromancie, j’avais une haute opinion de moi ; mais lorsque je
me suis mis à regarder les lignes de ma main, j’y ai trouvé uniquement de la vanité et j’ai
eu honte de moi-même. » Vous aussi, vous croyez savoir beaucoup, mais lorsque vous
vous engagez dans la vie, vous n’arrivez pas à vous en sortir. Une jeune fille rêvasse avant
son mariage : « Quand je serai mariée, voilà comment j’arrangerai ma maison, comment
je m’habillerai, comment je vivrai avec mon mari. » Elle prépare son projet comme on fait
un projet de loi ; mais une fois mariée, elle sort négligée dans la rue, donc le projet n’a pas
abouti. Les lois votées au parlement restent souvent inappliquées elles aussi, car
inappropriées à nos conditions de vie. Lorsqu’une de nos pensées ne se réalise pas en
actes, nous concluons : « Nous sommes malheureux et persécutés par le destin. » Ce
n’est pas le destin, mais votre bêtise qui s’acharne sur vous à chaque pas. Il faut
apprendre à raisonner avec justesse : lorsqu’un homme vient à vous, il faut se faire une
juste opinion de lui et le traiter comme vous voudriez être traités dans les mêmes
circonstances ; et il faut agir avec bonté, car ce que nous faisons nous sera retourné
ensuite.

            Il y a quarante-cinq ans à Varna, un homme diplômé en Europe est devenu


professeur de musique des enfants des notables de la ville. Mais un jour il s’est disputé
avec eux et ils l’ont renvoyé. Homme très fier, il a dépensé tout son argent ; il a dû jeûner
trois jours avant de rencontrer un prêtre qu’il connaissait et qui l’a invité chez lui ; en
entendant l’histoire de son invité, le prêtre lui a donné deux pièces d’argent : « Lorsque tu
les auras dépensé, viens de nouveau à la maison aussi longtemps que tu ne trouveras
pas de travail. » Un ou deux mois après, l’homme a retrouvé un travail de secrétaire chez
le juge turc local, car il maîtrisait parfaitement la langue turque. Un an après, le prêtre a
été accusé d’activité révolutionnaire contre le pouvoir turc : on lui confisqua une série de
papiers suspects et on les remit pour vérification à l’assistant du juge. Celui-ci mit de
côté tous les livres et lettres qui incriminaient le prêtre qui put ainsi obtenir un non-lieu. Il
fut surpris d’entendre l’assistant lui confier : « Les deux pièces d’argent que tu m’as donné
lorsque je n’avais pas mangé trois jours durant, t’ont sauvé. » Si cet homme avait su
comment agir, il n’aurait pas été renvoyé par les notables au début, mais si le prêtre ne
l’avait pas invité pour apaiser sa faim et lui donner deux pièces d’argent, il l’aurait laissé
se faire pendre une fois devenu assistant du juge. C’est pourquoi, dans la vie, il faut
savoir maîtriser chacune de nos pensées, chacun de nos agissements en nous
interrogeant sur les raisons de notre malheur si nous nous sentons malheureux, et sur les
raisons de notre vanité, cruauté, cupidité, etc.
 

            Nous devons donc commencer à penser : « Tu es cruel, mais ce n’est pas toi, c’est
un capital hérité probablement de quelqu’un d’autre. » Voici un exemple plus clair : il y a
des années un Arménien rend visite à Sofia à un Juif avec un échantillon de diamant,
prétendant avoir un sac entier de ces diamants et souhaitant les lui vendre très peu cher :
20 000 leva, car il a pu les rentrer sur le territoire sans être taxé. Très intéressé, le Juif lui
a donné rendez-vous à un endroit donné où il a compté les vingt mille leva contre un sac
qu’il pensait renfermer une fortune. Une fois à la maison, le Juif l’a ouvert pour se rendre
compte que dans le sac toutes les pierres ne sont que des morceaux de verre et que seul
l’échantillon était authentique et certifié. Vous aussi, vous pouvez porter ce sac en
pensant être riche, mais après examen du contenu, constater qu’il est rempli de simple
verroterie. Par la loi de l’hérédité nos aïeux nous lèguent des trésors qui sont les vertus,
alors que le reste n’est que verroterie : c’est le mal en nous.

            C’est ainsi que nous avons une fausse idée de la vie : nous pensons être bons
alors que nous ne le sommes pas, c’est-à-dire que nous croyons avoir un certain capital
alors que nous n’en avons aucun : le fondement de notre vie est erroné. L’apôtre Paul
s’adressant aux chrétiens du passé leur dit : « Personne ne peut poser d’autre fondement
que celui qui est posé, qui est Jésus-Christ », et le Christ dit : « Je n’accomplis pas Ma
volonté, mais celle de Dieu » ; c’est le premier point d’appui et ensuite : « Je ne suis pas
venu prendre la vie des gens, mais donner Ma vie pour eux », voici le second point
d’appui. Et le Christ est réellement venu pour nous donner la vie. Il a prêché et réalisé
l’amour pour autrui, car le christianisme est amour pour autrui. C’est une science de
l’amour et celui qui apprend cette science saura bâtir sur elle. Mais cette science n’est
pas basée sur les mots doux, les accolades et les embrassades, car je doute que celui
qui se met à couvrir quelqu’un de cadeaux lui veuille du bien !

            Voici un exemple : la mouche s’est arrêtée chez l’araignée qui s’est mise à la
complimenter : « Comme tu es belle, quels beaux yeux tu as, comme tes ailes sont
multicolores, je n’ai jamais vu plus belle que toi. – Est-ce que c’est vrai tout ça ? a
demandé la mouche. – Et comment ! lui a répondu l’araignée, tu es parmi les plus belles
créatures qui soient. J’ai un miroir, viens chez moi, je te l’offre pour que tu puisses te
regarder. »

            Et la mouche de rentrer pour avoir le miroir. Mais elle n’en est jamais ressortie ! Si
quelqu’un te dit : « Tu es très belle, viens, je ferai ceci ou cela pour toi », tu le rejoindras,
mais tu n’en ressortiras plus, comme la mouche. C’est cela les cadeaux : c’est la luxure.
Je ne dis pas qu’il ne faut pas donner ou accepter des cadeaux, mais dans le cadeau il
faut faire participer la bouche, la pensée, le cœur ; on doit y introduire la sagesse
humaine, la connaissance, l’amour. Je connais beaucoup de femmes qui ont été
débauchées par les hommes avec des cadeaux : une femme obtient une montre, une
bague, une parure, mais perd à jamais son honnêteté, sa probité. Je connais beaucoup
de personnes qui, ayant pris les rênes du pouvoir, se sont déshonorées et ont perdu leur
pureté. La société les adule : « C’est une personne illustre… » Oui, il est illustre, mais de
diamant il s’est transformé en boue.

            Nous ne pouvons donc pas mettre d’autre fondement. Si nous pouvons assumer
nos responsabilités dans la société comme l’exigent les lois que nous suivons, nous
avançons et nous nous développons, c’est bien. Si nous n’y arrivons pas, alors nous
échouons à assumer nos responsabilités. N’aspirez pas à exercer le pouvoir pour
gouverner les gens, si en le faisant vous vous déshonorez, vous vous vendez ; agissez
avec désintéressement comme le Christ. Quelqu’un dit : « Je ne le peux pas. » Comment,
tu ne le peux pas, alors que médire et haïr les autres, tu le peux ! Celui qui peut flatter,
peut aussi aimer. Si l’un est possible, l’autre l’est aussi. Qui ne peut pas haïr, ne peut pas
aimer non plus, mais qui peut haïr, peut aussi aimer, c’est la même loi. Tu as seulement
un point d’appui, trouve le second, et lorsque la haine et l’amour se réuniront, ils
donneront ce qui est nécessaire à la vie : une direction, un cap.

            Je ne vous recommande pas d’être des saints au sens ordinaire du terme ; le vrai
saint, c’est celui qui maîtrise les deux principes de la vie et les utilise pour son élévation.
Comme on peut neutraliser un lion, un serpent, on peut aussi neutraliser un diable ; on ne
peut pas le bonifier, mais on peut le rendre inoffensif. Commencez par vos pensées : une
pensée qui vous accable est un lion, un serpent ; n’essayez pas de la chasser ou de
l’anéantir, mais neutralisez-là. Ayez le courage des Noirs qui ont compris la psychologie
des lions et ne dévient pas de leur chemin s’ils en rencontrent un – car la moindre
hésitation incitera le lion à attaquer et à vous dévorer – mais au contraire, il marche vers
lui en disant : « Tu es un vaurien. » Et il lui crache dessus tout en avançant ; le lion,
lorsqu’il s’est approché à trois ou quatre pas, finit par céder. Faites de même : si vous
rencontrez un lion, ne vous enfuyez pas, ni en arrière, ni à gauche, ni à droite, mais
regardez-le droit dans les yeux et dites-lui : « Va-t’en d’ici crapule ! » et il décampera. Vous
direz : « Mais est-ce qu’une telle chose est possible ? » Celui qui est habile, en est capable
; le peureux, non. Une maison qui menace de s’effondrer peut nous ensevelir même si
nous nous mettons à courir. Si un jour la Terre est en perdition et si nous sommes des
hommes ayant la foi, nous nous élèverons pour aller au Ciel, l’autre point d’appui, à l’autre
extrémité du pont ; s’il y a un danger au premier pilier, nous irons sur le second pour
défendre nos positions. Voilà comment, grâce à ce pont, l’adversaire ne vous atteindra
pas, car vous serez assez forts pour lever ce pont et laisser entre vous et lui un précipice
qu’il ne pourra pas franchir. Cet adversaire doit connaître parfaitement les lois pour vous
attaquer sur cette position ; ainsi les hommes bons ne peuvent-ils pas être vaincus car ils
ont deux points d’appui, et s’ils sont en danger sur l’un, ils se réfugient sur l’autre pour se
défendre.

 
            Voici le fondement qu’il faut poser : Jésus et le Christ. Ces deux mots sont les
deux points d’appui. Jésus, c’est l’homme qui souffre sur terre, l’âme humaine qui
travaille pour son salut ; le Christ c’est l’Homme qui a vaincu, qui sert Dieu, qui est prêt à
se sacrifier. Vous aussi, vous devez être Jésus et le Christ. Quelqu’un rétorque : « Mais il
est Jésus. » Oui, mais tout le monde peut être Jésus s’il souffre et porte héroïquement
ses souffrances ; si vous le chargez d’une croix, il la portera sans protester. Il sera
comme Socrate qui, interrogé sur la raison qui l’a poussé à se marier avec la plus
méchante femme de Grèce, a dit : « Si je peux venir à bout de cette femme, alors aucune
autre difficulté ne peut m’effrayer ! » Par conséquent, si en tant qu’hommes et femmes
vous savez vous entendre les uns avec les autres, vous avez résolu l’une des tâches les
plus ardues ; dans le cas contraire, vous ne pourrez rien affronter dans le monde.
Certains demandent pourquoi les gens se marient ? Pour cette raison précisément : pour
savoir s’entendre l’un avec l’autre ; l’homme et la femme sont les deux points d’appui sur
lesquels est bâtie la vie. On ergote : « Pourquoi a-t- il fallut une femme à Adam pour lui
causer des soucis ? » Dieu ne lui a pas causé de soucis, mais lui a donné un travail. Ève
avait l’initiative et l’intelligence. C’était une femme intelligente, bien plus intelligente que
vous qui vous croyez érudits : le savoir et la culture contemporaine sont à son crédit. Elle
a péché, mais est revenue ensuite pour se racheter en disant à son homme : « Je t’ai
précipité en bas, maintenant je t’élèverai en haut, je te sauverai et je te donnerai
l’intelligence, car tu n’es pas intelligent, sinon tu n’aurais pas souhaité que je vienne sur
Terre ! » Si vous les femmes compreniez cette loi comme votre vieille mère, vous seriez
très intelligentes, mais vous ne faites que bouder au lieu d’essayer de comprendre. Je ne
vous donne pas raison, vous êtes de mauvaises filles. Votre mère est plus intelligente
que vous, elle travaille si adroitement depuis huit mille ans. Ne pensez pas qu’Ève ne
travaille pas, la civilisation actuelle est son œuvre. Adam ne faisait qu’obéir à ses ordres,
il savait seulement se battre, manier le couteau et en rentrant auprès de sa femme, elle
l’interrogeait : « As-tu fini ton travail ? » - « Oui, j’ai tout fini » - « C’est bien, tu as bien fait. »

            Nous devons ici poser un fondement : débarrassez-vous de l’illusion que l’on vous
instruira une fois au Ciel. Pour vous instruire au Ciel, il vous faut une monnaie d’échange ;
dites-moi ce que vous avez ? Je louerais un train pour vous emmener au Ciel, mais
combien de temps pourrez-vous y rester ? Parmi vous certains n’ont pas d’argent pour
rester plus de deux jours, d’autres pourront tenir dix jours, mais une fois leur argent
dépensé, ils diront : « Revenons sur Terre pour en gagner à nouveau. » Nous devons donc
poser un fondement en ayant compris la profondeur de la vie chrétienne.

            Je ne vous parlerai pas de Rédemption comme dans le passé. Il faut maintenant


une construction raisonnée sur le régime social actuel. Nous devons nous demander
comment éduquer les générations à venir, comment doivent être nos futurs juges,
professeurs, prêtres, pères, mères, filles, amis, commerçants, conducteurs, etc. « Le
temps, dit-on, les formera », mais le temps ne vous demande pas : « Que voulez-vous que
je crée pour vous ? » Comme jadis le serpent est apparu à Ève pour demander : «
Pourquoi ne mangez-vous pas des fruits de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal
? », c’est maintenant le Christ qui apparaît pour lui dire : « Pourquoi depuis tant de milliers
d’années ne mangez-vous pas les fruits de l’Arbre de la vie ? – Car cela nous est interdit,
dit Ève. – Pourquoi ? » Ève aimerait bien dissimuler la vérité, mais se reprend et dit : « Car
nous avons péché. – Oui, dit le Christ, lorsque vous aurez racheté votre péché et l’aurez
rejeté loin de vous, vous aurez l’autorisation de manger de cet Arbre de la vie. Et comme
vous avez senti la contagion du fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, de
même désormais le fruit de l’Arbre de la Vie vous emmènera vers une autre science, un
autre type de société, diamétralement opposé à l’actuelle. » Ces choses sont une fable
pour vous, mais une réalité pour moi : ces arbres sont dans notre cerveau. L’Arbre de la
connaissance du bien et du mal est à l’arrière, l’Arbre de la vie sur le devant. Les russes
disent : « Le russe vit selon son cerveau arrière » ; maintenant ils commencent à vivre
selon leur cerveau avant : ils ne s’adonnent plus à l’alcool ! En Russie personne ne pensait
que les gens pouvaient vivre à jeun ; maintenant la boisson a été interdite par un oukase
du tzar ; ainsi une loi causant un grand mal jusque-là, produit désormais un grand bien.

            Maintenant le Christ dit : « Êtes-vous prêts à penser, à ne plus vivre avec votre
cerveau arrière, à ne plus faire des expériences, mais penser et bâtir comme Je le dirai ?
» Mais vous rétorquez, comme les états neutres actuels[1] : « Quels gages avons-nous ? »
Tous veulent une caution : l’Italie, la Serbie, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie : « Sans
gages nous n’abandonnerons pas le statut de neutralité. » Nous parlons de même au
Christ : « Nous avons goûté l’Arbre de la connaissance du bien et du mal et avons vu quel
mal nous a frappé ; attendez qu’on évalue si le même mal ne nous frappera pas de
nouveau si nous goûtons de l’Arbre de la vie ». « Nous avons une politique de neutralité »,
nous dit un homme politique en vue,[2] mais la neutralité ne fera pas l’affaire. Ce n’est
qu’un des points d’appui ; il faut trouver le second pour commencer à tisser. Dans la vie
chrétienne aussi la neutralité s’observe un temps, mais ensuite il faut se battre : tu as une
mauvaise pensée, c’est un acte de guerre ; tu nais, tu meurs, c’est une guerre ; tu
t’enrichis, tu t’appauvris, c’est une guerre. La vie d’un bout à l’autre est une guerre, sauf
qu’elle doit être menée pour être gagnée et non perdue. L’Italie obtient des garanties de
l’Alliance ou de l’Entente, mais sommes-nous sûrs que leurs promesses seront tenues
jusqu’au bout ? Un loup s’est coincé un os dans la gorge en dévorant une brebis ; une
cigogne a volé à son secours, lui a sorti l’os et a demandé une récompense. « Tu peux me
remercier, a rétorqué le loup que je ne t’ai pas tranché le cou ! » Voici la garantie ! En
raisonnant suivant la même loi, nous posons aussi une grande question dans la vie : ce
n’est pas uniquement la Bulgarie qui décide de rentrer en guerre ou non, nous aussi nous
nous engageons par rapport au Ciel. Le Christ nous pose à tous la question : « Avec nous
ou contre nous ? » et nous devons décider d’être avec le Christ ou contre Lui. Il n’y a pas
de neutralité à présent, il y a une grande rivalité dans le monde ; tous font la guerre et
chacun doit choisir son camp pour trancher sur cette grande question. Ce qui se passe
dans le monde, se passe aussi dans notre for intérieur.

 
            Je veux maintenant vous éviter de vous leurrer : ne pensez pas que nous pouvons
vaincre sans souffrance. Le gain est toujours assujetti à une grande perte, la joie, à une
grande souffrance. Si la mère ne perdait pas sa beauté, elle n’aurait jamais d’enfants ; si
la jeune fille ne perdait pas sa virginité, elle ne serait jamais mère ; c’est une grande loi de
la nature. Il faut savoir comment assimiler nos pensées, comment raisonner : il vous
vient la pensée pernicieuse de commettre un crime, de dérober. Pour vous en
débarrasser, tournez votre esprit dans une autre direction, tournez le regard vers l’âme de
cet homme, aimez-le, dites-vous : « Si j’étais à sa place, aurais-je aimé être volé ainsi ? »
Dès que l’idée de nuire à quelqu’un vous traverse l’esprit, arrêtez-vous immédiatement et
songez : « Si j’étais à sa place, aurais-je aimé subir le même traitement de sa part ? ».

            Vous, hommes et femmes, comment traitez-vous ces questions ? Parfois vous


êtes en colère contre vos maris et de mauvaises pensées vous assaillent : qu’il décampe
pour laisser sa place à un autre avec qui vivre ; ou bien l’homme dit : « Que cette femme
parte, je serais mieux avec une autre. » Ce sera toujours une femme, toujours faite pareil.
C’est pourquoi, nous les hommes, nous ne devons pas nous laisser abuser par
l’apparence des femmes. Que l’homme et la femme, dans ces accès de colère, se posent
la question : « Si j’étais à la place de ma femme, comment j’aimerais être traité par mon
mari ? » et inversement ; et qu’ils agissent selon la réponse obtenue. Si la femme dit : «
Mon mari est mauvais, je ne peux pas le supporter », elle n’est pas une épouse, elle ne
raisonne pas avec justesse. Je connais des cas où un fils et une fille projettent de tuer
leur père car il est mauvais. Comment savent-ils qu’il est mauvais, c’est quoi être mauvais
? Quelqu’un est mauvais aujourd’hui, puis demain il peut devenir meilleur ; aujourd’hui la
femme déteste son mari, mais à peine deux jours plus tard, elle proclame : « Je l’aime ! »
Comment peut-on aimer quelqu’un qui n’est pas bon ? Ce n’est pas possible, il y a donc
une erreur de jugement. Il faut raisonner avec justesse. Ce fondement doit s’appliquer
dans la vie. Ce n’est pas compliqué : si une mauvaise pensée vous assaille, dites-vous : «
Je suis serviteur, ou fils de Dieu, Il m’a envoyé du Ciel sur Terre et en ce moment mon
Seigneur ou Père me regarde. » Alors, votre pensée changera, car vous ressentirez qu’Il
ne vous approuve pas. Que dirait le père s’il voyait sa fille torturer son mari ?

            Il y a un proverbe qui dit qu’il y a seulement trois types de femmes et d’hommes


dans ce monde, mais je vais le relater uniquement pour les femmes, car c’est pareil pour
les hommes. Une anecdote raconte que Noé avait une seule fille, mais avec trois
prétendants si amoureux d’elle qu’aucun ne voulait reculer face aux autres. Très
embarrassé, tentant de satisfaire tout le monde, Noé a eu l’idée de transformer son âne
et son chat en deux filles aussi jolies que la sienne, et il les a mariées ainsi toutes les
trois aux trois prétendants. Au bout d’un an, il leur a rendu visite : « Est-ce que ma fille te
plaît ? – Oui, elle est bien, mais elle griffe de temps en temps. – Eh oui – a dit Noé – c’est
sa nature ! »

 
            Il s’est rendu chez le second mari : « Est-ce que ma fille te plait ? – Oui, elle est
bien, mais elle donne des coups de pied de temps en temps. – C’est sa nature. »

            Il va chez le troisième gendre : « Est-ce que ma fille te plait ? – Oui, dit-il, c’est un
ange ! »

            Noé s’est dit : « Voici ma vraie fille. »

            Pour être la vraie fille, il ne faut donc ni donner des coups de pied, ni griffer, c’est
l’essence de l’enseignement du Christ : ni mordre, ni donner des coups de pieds, mais
raisonner comme un être humain et assumer ses responsabilités sur terre : où que tu
entres, apporter joie et gaîté, et si tu vois un homme attristé, le consoler, éclairer son
esprit. Pour cela, il nous faut des connaissances. Etudiez vos têtes, vos mains, c’est une
science ; en les examinant vous vous ferez une idée juste de votre développement, vous
verrez comment nombre de générations ont vécu avant vous et quel est votre degré de
développement, vous aurez une compréhension juste et vous pourrez vous orienter
correctement. La main ne trompe jamais. Par le toucher vous obtenez la meilleure idée
de l’homme ; en lui serrant la main, vous pouvez connaître son cœur, son caractère, ses
dispositions. On dit que quelqu’un est bête ; il est bête car il n’a pas beaucoup de nœuds
sensoriels, d’impressions sur la main – car il est admis que ces nœuds sont en nombre
réduit sur les mains des hommes bornés et méchants – pourquoi ? Parce qu’ils n’ont
besoin ni de ceci ni de cela, mais uniquement de boire et de manger.

            L’homme aspire à la culture et le Christ a posé le fondement de cette culture : « Je


suis le Chemin et la Vérité, et la Vie, ainsi que l’Amour pour Dieu et l’Amour pour autrui. »
Si vous savez appliquer ces deux lois : amour pour Dieu et amour pour autrui, il n’y aura
pas de force au monde pour vous contredire, de pensée pour vous désobéir et refuser de
servir votre idéal. La première loi de l’amour est posée à l’arrière du cerveau ; si tu
l’appliques, tu aimeras les hommes, mais si tu n’appliques pas la loi divine de la pensée,
la première loi te mêlera à de très mauvaises affaires. Seule la loi divine peut réguler et
anoblir l’amour de l’homme, car un amour intense peut épuiser l’être aimé, lui absorber
tous les sentiments, lui voler le cœur, l’éreinter. Ce n’est pas de l’amour, c’est de
l’ignorance, du parasitisme ; c’est ce que les pieuvres font lorsqu’elles attrapent leurs
proies : elles les vident de leur sang, par amour, jusqu’à ce qu’elles faiblissent,
s’immobilisent. Certains hommes traitent ainsi leurs femmes. Ce n’est pas l’apaiser que
de prendre sa force et d’affirmer : « Ma femme s’est assagie », ce n’est pas cela s’assagir,
aujourd’hui vous harassez une femme et demain une autre femme vous épuisera à son
tour. Le Christ dit : Je suis venu donner la vie et non pas prendre la vie des autres. Savez-
vous donner la vie à votre mari, c’est-à-dire l’inciter à penser seul et ne pas l’invectiver : «
Je veux te faire réfléchir ! » Vous pouvez façonner votre mari comme vous le souhaitez,
sauf qu’il ne faut pas le mettre entre l’enclume et le marteau, mais entre ces deux lois qui
le chaufferont jusqu’à ce qu’il change ; la beauté de l’homme dépend de cet
échauffement. Plus vous vous situez loin du centre de gravité de ces deux lois, plus vous
serez laids. Le fer est noir, mais il rougit à la chaleur – nous obtenons la race Rouge –
puis il jaunit et s’éclaircit de plus en plus et vous direz : « Le fer est devenu beau. » Oui, il
est beau, mais si vous supprimez la chaleur, il sera de nouveau laid ; par conséquent vous
pouvez être beau, intelligent, lumineux, dans la mesure où ces deux lois agissent sur
vous. Ce n’est pas une spéculation, faites marcher vos cerveaux arrière et avant
harmonieusement pour avoir un point d’appui et vous obtiendrez tout de suite ce que
vous désirez : les meilleurs enfants, des amis etc. Mais vous devez commencer à
travailler sur vous et appliquer concrètement la loi de Jésus Christ : Amour pour Dieu et
amour pour autrui.

            Lorsqu’il s’agit du bien, effacez les mots je ne peux pas et remplacez les par je
peux. Lorsque vous êtes sur le point de commettre une faute, dites je ne peux pas et si
c’est pour le bien, dites je peux. S’il vous vient une bonne pensée, dites je peux et si c’est
une mauvaise pensée, dites je ne peux pas. Que la femme qui tisse en passant la navette
d’une main à l’autre, tisse de la même manière ses pensées, ses sentiments, son
caractère, en se fixant au pôle négatif s’il lui vient une mauvaise pensée ou au pôle positif
s’il lui vient une bonne pensée. Et lorsqu’elle tissera ainsi son caractère, le Christ lui
enverra un tailleur qui lui fera un costume où tout sera à sa juste place et alors tous
l’aimeront. La même chose s’applique aux hommes.

            C’est le nouveau fondement que le Christ veut poser : savoir comment travailler.
Ne doutez pas du Seigneur. Certains disent : « Y a-t-il un Seigneur ? » Laissez de côté
cette question stupide ! L’unique preuve irréfutable de Dieu est : j’existe par conséquent
Dieu existe ; il n’y a pas de plus grande preuve que celle-ci. Je pense, donc Dieu aussi
pense ; ma pensée sous-entend la pensée de Dieu, mon action sous-entend l’action de
Dieu. Celui qui pense différemment n’a pas de logique et ne comprend pas les règles de
base de la logique. J’aime, donc le Seigneur aime. Dieu est un être parfait et sublime qui
anime et conduit tous les hommes, et celui qui doute de Dieu, doute déjà de lui-même et
d’autrui. Ne pensez pas que nous Le troublons avec nos doutes, cela Lui plaît quand nous
ne L’écoutons pas. Lorsque le diable a péché, le Seigneur l’a mis sur un feu brûlant jusqu’à
ce que ce dernier avoue qu’Il était son Seigneur. Aussi le Seigneur ordonne-t-il, pour celui
qui philosophe sur terre : « Amenez-le moi et mettez-le sur le feu » ; et lorsque cela
commence à chauffer Il lui demande : « Quelles forces agissent sur toi ? – J’ai mal. –
Non, réfléchis sur les causes de cette situation, que discernes-tu ? – C’est un enfer. –
Pourquoi un enfer, quelles sont les causes de cette situation ? » L’enfer est un endroit où
le Seigneur enseigne aux gens à réfléchir. Certains demandent : « Où est l’enfer ? » La
terre est la treizième sphère. Le Seigneur nous mettra sur ce feu, mais nous sortirons de
cet enfer sans brûler si nous sommes bons comme les trois oracles juifs[3] qui, jetés
dans la géhenne, allaient, chantaient et louaient le Seigneur au milieu des flammes. Oui,
si je vais en enfer, je chanterai là-bas ; certains tremblent à l’idée de l’enfer ; si je vais là-
bas, je chanterai la même chanson que vous. Il n’y a pas de mauvais endroit, tout est
relatif : si Dieu est avec toi, il n’y aura pas de difficulté, partout il y aura du bien, sinon, si tu
ne comprends pas Ses lois, le mal sera partout.

            Le premier fondement, le premier point d’appui c’est donc vous, le second c’est le
Christ. Unissez-vous comme l’homme s’unit à la femme, comme le frère s’unit à la sœur,
car la force est dans l’union, l’union induit le travail, la construction, les pensées, les
sentiments, les aspirations, la civilisation.

            C’est la pensée que je vous laisse : « Personne ne peut poser d’autre fondement. »
Ce fondement, c’est que la vie que vous vivez est la meilleure que le Seigneur nous offre
sur terre. Il ne peut, en aucune façon, nous en offrir de meilleure, elle est formidable et
pleine d’une telle abondance que nous pouvons faire des miracles. Vous ne soupçonnez
pas quelle richesse est mise en elle, quelles forces elle porte pour votre avenir : ce que
vous pouvez être, ce que vous pouvez accomplir. L’enfant dans le ventre de sa mère est
minuscule, mais il devient un organisme autonome au neuvième mois, et la mère
l’enfante, lui donne des conditions pour s’élever et pour croître ; vingt ans après, il devient
un homme et commence à discerner. Suivant la même loi, l’homme est maintenant une
créature minuscule auprès de Dieu, mais qui se développera un jour et naîtra de nouveau
pour s’élever plus haut et comprendre des choses sublimes. Mais pour s’élever il faut
changer la forme de sa tête, sa raison, son cœur, son caractère, et percevoir l’harmonie
grandiose de la vie dans son esprit. Et alors, nous passerons dans l’ordre des anges et
nous nous rapprocherons du Ciel. C’est cela le nouveau fondement de l’homme.

Sofia, 23 mai 1915

___________________________

[1] Paroles prononcées dans le contexte de la première guerre mondiale

[2]Vassil Radoslavov (1854 – 1929) – premier ministre bulgare sur la période 1913-1918

[3] « Et ils marchaient au milieu de la flamme, louant Dieu et bénissant le Seigneur. Mais
l'ange du Seigneur était descendu dans la fournaise avec Azarias et ses compagnons, et
il écartait de la fournaise la flamme de feu. … Et il rendit le milieu de la fournaise tel que si
un vent de rosée y avait soufflé : et le feu ne les toucha même pas, il ne les blessa point
et ne leur causa point le moindre mal. » (Daniel 3, 24 ; 50)
 

Traduit par Bojidar Borissov

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La Providence Divine 

1914 - 1944
1915_06_06 La Providence Divine
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Le dessein divin

https://fr.beinsaduno.net/

Tous les cheveux même de votre tête sont comptés ;

ne craignez donc point; vous valez mieux que beaucoup de passereaux.

(Luc 12, 7)

            Il faut convaincre nos contemporains, à force de persuasion, d’arguments, de faits


et de déductions logiques, qu’il y a un dessein divin qui gouverne la vie de l’homme.
Toutes les pensées, sentiments, actions se régulent suivant certaines lois. Parfois, on
donne à certains événements bizarres dans la vie, une fausse interprétation qui sert, à
travers les âges et les générations, à entériner cette philosophie curieuse que tout serait
arbitraire dans le monde, sans ordre, ni organisation et que le droit est du côté du plus
fort, du plus rusé, etc. Est-ce nécessaire de démontrer à quel point c’est un leurre ?

            En observant la vie du Christ, nous voyons qu’il a toujours porté une grande
attention aux petites choses. Il dit par exemple à ses disciples : « Ne craignez rien, votre
vie est assurée » et il donne l’exemple des cinq passereaux dont aucun ne tombe par
terre sans la volonté du Père.[1] Pourquoi le Christ ne prend-il pas pour exemple un seul
passereau, mais cinq ? Il y a ici une loi et celui qui est régi par cette loi du chiffre cinq, ne
tombera pas sans la volonté du Père. Par la comparaison suivante, le Christ nous dit : «
Vous êtes assurés, tous les cheveux de votre tête sont comptés », et il s’arrête là. On peut
se dire : « Quelle importance que nos cheveux soient comptés ? » C’est cela précisément
qui est important : pour que les cheveux soient comptés par le Seigneur, pour qu’Il en
tienne une comptabilité, c’est qu’ils doivent avoir une importance en soi. Connaissez-
vous leur nombre ? Beaucoup les ont comptés : certains en ont deux cent cinquante
mille, d’autres, trois cent vingt mille ; et le Seigneur les comptabilise tous comme un
jardinier ses arbres fruitiers : chaque arbre a son nombre. Nous pouvons arracher un
cheveu et le jeter, mais ce cheveu accomplissait une fonction très importante sur notre
tête.

            Si je me lançais à vous expliquer la signification des cheveux, je ferais une


digression. Mais je reviens à la comparaison avec les passereaux, qui laisse entendre que
notre vie spirituelle est protégée par le dessein divin, et à la comparaison avec les
cheveux sur la tête qui laisse entendre que la vie physique est également protégée par ce
même dessein divin. Il faut forger notre foi en ce dessein, car nous ne nous
développerons correctement que si nous croyons en lui. Chaque doute qui nous assaille
au sujet de l’existence du dessein divin, nous éloigne de la juste compréhension de l’ordre
des choses et nous fait créer un autre ordre et d’autres règles, propres à notre vision
personnelle du monde. Ainsi, l’homme et la femme qui se marient croient que le Seigneur
leur a donné du pouvoir ; l’homme dit : « Chez ta mère tu as vécu comme ça, mais sous
mon toit s’applique une nouvelle loi ; je suis un peu irascible, orgueilleux, un peu
susceptible, sois prudente car si tu me vexes, j’appliquerai strictement ma loi. » La
femme dit à son mari : « Je suis très sensible, délicate, peu habituée à l’effort, ne me fais
pas travailler durement ; si tu enfreins cette loi, les choses vont se gâter. » Vous le voyez,
tout le monde fabrique ses lois, mais en fin de compte, les deux se houspillent ! Pourquoi
? Parce que leur attitude est faussée à sa base : le vrai mariage n’est pas quelque chose
de fabriqué sur terre.

            Il y a trois types de mariages : ceux qui se font au Ciel, ceux qui se font sur terre et
les troisièmes, en enfer ; les uns, faits par Dieu, les autres, par les hommes et les
troisièmes, par le diable. Lorsque vous entrerez dans une union établie par Dieu, elle
apportera amour, paix et joie dans le foyer : l’homme et la femme seront toujours en
accord, aucun mauvais mot ne s’entendra, ils auront une vie bienheureuse. Lorsque les
hommes vous uniront, ce sera pour vous faire progresser ; il y aura du frottement entre
vous pour vous polir car deux meules acérées ne broient pas bien le grain. Ce mariage
n’est pas l’œuvre de Dieu, mais celle des hommes : le travail réalisé sera à la mesure de
votre discernement. Lorsque le Seigneur, dans son omniscience, fait quelque chose, il
prévoit tout parfaitement ; lorsque les hommes font quelque chose, il subsiste toujours
du frottement, nécessaire pour s’améliorer, polir son caractère. Lorsque c’est le diable qui
vous marie, alors les disputes, la dépravation régneront dans la maison. La vie assujettie
à ce mariage est toujours l’œuvre du diable. Ainsi, donnez à chaque type de mariage sa
juste définition et ne mélangez pas les actions divines avec celles des hommes, ni avec
celles du diable.
 

            Pour pouvoir raisonner avec justesse et logique, nous devons comprendre la


cause des événements. Il y a quelque chose de raisonnable dans les sciences modernes,
et c’est la découverte de certaines lois qui, dans le monde, régulent les rapports entre les
objets, les éléments, les corps : des lois physiques, chimiques, des lois de l’âme humaine
et personne ne peut les enfreindre sans en supporter les conséquences. Ainsi, il y a trois
types d’hommes : les uns comprennent les choses de façon divine, les autres, de façon
humaine, les troisièmes, de façon diabolique. La première attitude consiste à comprendre
les choses comme elles ont été ordonnées par le Seigneur ; la deuxième attitude est de
considérer que le Seigneur ne s’immisce pas toujours dans tout, et que l’homme doit lui-
même intervenir pour arranger certaines choses. Si le Seigneur fait quelque chose, nous
disons : « Le Seigneur n’a pas bien ficelé cela, réajustons-le un peu mieux ! » la troisième
attitude est de vouloir devenir Seigneur nous-mêmes. Les hommes avaient jadis une
vision divine des choses, mais ils l’ont perdue dans leur décadence. Vous aussi, si vous
êtes de bonne humeur, vous croyez en Dieu ; si les affaires vont bien, vous dites : « Dieu
soit loué, le Seigneur prend soin de nous ! » Mais un malheur survient et vous proclamez :
« Le Seigneur nous a oublié ! » Sur quelle base affirmez-vous que le Seigneur vous a
oubliés et qu’Il est la cause de vos souffrances ? Le Seigneur dit : « Parce que vous
m’oubliez, moi aussi Je vous oublierai ! » Si vous vous éloignez de Lui, Il s’éloignera de
vous. Certains considèrent que Dieu, immuable et omniprésent dans Son amour, doit les
suivre comme une mère suit son enfant et s’ils commencent à se détourner de Lui c’est à
Lui de les mettre en garde : « Attends, fiston, ne t’éloigne pas de Moi ! » Non, le Seigneur
reste à Sa place et lorsque vous dites : « Le Seigneur s’est éloigné de moi », je déduis que
c’est vous qui vous êtes détournés de Lui et non l’inverse. La trajectoire de certains
autour du Seigneur suit quelques variations insignifiantes : ils s’en éloignent un petit peu,
mais se rapprochent ensuite de nouveau, comme la terre quand elle tourne autour du
Soleil ; d’autres par contre ont une trajectoire de comète errante : parfois ils s’approchent
très près du Soleil, puis ils ne s’en approchent plus pendant des siècles. Vous aussi, en
vous détournant du Seigneur, vous dites : « Le Seigneur nous a oublié. » Je vous dis :
dans soixante-quinze ans, lorsque vous vous approcherez de Lui comme la comète de
Halley, le Seigneur Se souviendra de nouveau de vous ; selon la trajectoire que vous
empruntez autour du Seigneur, si elle vous rapproche de Lui, Il Se souviendra de nouveau
de vous.

            Vous suivez tous maintenant une certaine voie, mais vous ne pouvez pas me
comprendre de la même façon. Pourquoi ? Parce que vous n’empruntez pas la même
trajectoire. Je ne vous condamne pas, j’ai un regard très objectif, philosophique. Vous
allez rétorquer : « C’est notre chemin ! » La question est de savoir si le chemin est comme
ça ou bien si c’est vous qui l’avez façonné ainsi. Je vous dis que votre chemin n’est pas
comme ça : entre Sofia et Varna il y a une voie ferrée qui demande constamment des
réparations coûteuses : est-ce que c’est le Seigneur qui a construit cette voie ? S’Il l’avait
construite, elle aurait été faite plus intelligemment, mais étant l’œuvre des hommes, elle
est ce qu’elle est ! Si vous suivez les lois du dessein divin lors de la construction de la
voie ferrée, aucune péripétie n’adviendra. Pour autant, les ingénieurs ont une meilleure
idée des exigences sur les édifices, que les chrétiens croyants sur la vie. Ils disent : «
Nous devons calculer très précisément les virages et la pente de la voie que la motrice
doit emprunter, pour réguler la force de son déplacement, car sinon il se produira une
catastrophe », alors que les chrétiens se disent : « Le Seigneur est bon, Il veille sur nous,
peu importe la rudesse de la pente que nous suivons ! » Et lorsque la motrice se renverse,
ils disent : « Nos affaires vont mal ! » Bien sûr elles vont mal car vous agissez
stupidement : la catastrophe survient parce que vous n’avez pas mis en œuvre les lois du
dessein divin dans la conception des virages de la voie ferrée. Voilà pourquoi vous, les
hommes spirituels, vous devez prendre l’exemple des hommes du monde, être leurs
disciples ; il n’est pas honteux d’être le disciple de quelqu’un. De même, la sphère
spirituelle inconnue des gens du monde, les oblige à devenir à leur tour disciples. Vous
ne pouvez pas être maîtres partout : à certains moments vous serez maîtres, à d’autres,
disciples.

            Le dessein divin a strictement défini toutes les choses et tous les phénomènes,
rien n’est arbitraire. Tous les événements, quelle que soit leur nature, physique,
psychique, sociale sont guidés par un Être supérieur qui supervise leur devenir. Tout
comme le machiniste a pour mission de veiller sur la motrice du train, car la vie des
passagers en dépend, notre terre aussi, dans l’espace, a son machiniste qui parfois met
un peu plus de carburant dans le moteur, parfois un peu moins. La trajectoire de la terre
subit aussi quelques variations ; la terre se rapproche parfois d’une plus grande planète
qui agit sur elle ; ce sont des choses éloignées que vous étudierez et comprendrez à
l’avenir.

            Mais à propos du dessein divin qui est important pour vous, je vous donnerai un
exemple, une légende très ancienne où les événements relatés sont allégoriques.
Certains datent le récit du temps de Salomon, mais ce qui est évoqué concerne une
époque bien antérieure. On raconte qu’il y avait jadis un roi très instruit et très intelligent
qui comprenait le langage des animaux. Tous les ans, il réunissait les animaux pour les
instruire, leur donner des conseils et finissait toujours les réunions avec les mots : « Ce
que le Seigneur a fait, personne ne peut le défaire. » À l’un de ces rassemblements
assistaient deux grands aigles que l’on appelait roca ; l’un a dit : « Je peux défaire ce que
le Seigneur a fait. » Le roi a répondu : « Très bien, prouve-le ! » Puis il a clos le
rassemblement. La même année, la fille d’un autre roi se mariait ; après la noce, tandis
qu’ils revenaient du temple, l’aigle a fondu sur le jeune couple, il a attrapé la jeune mariée
et l’a emportée sur une île lointaine, dans son nid au sommet d’un très grand arbre.
L’époux, resté seul sans sa compagne, a sombré dans le désespoir et a décidé de partir
au loin. Au bout de quelques mois, alors qu’il était en mer, il a fait naufrage et s’est
retrouvé sur la même île que son épouse. Il a commencé à se lamenter auprès du
Seigneur : « Le malheur de perdre ma femme n’était-il pas assez grand pour en plus me
retrouver sur cette île déserte, il aurait mieux valu ne pas naître du tout ! » Sa femme, le
voyant pleurer au pied de l’arbre et reconnaissant son mari, l’a caché dans le nid. Lorsque
le temps du rassemblement suivant a approché, les deux aigles ont pris le nid avec la
mariée et l’ont transporté devant le roi. Lorsqu’il a conclu une fois de plus son discours
par les mots : « Ce que Dieu a fait, personne ne peut le défaire », l’aigle a pris la parole : «
J’ai défait une œuvre du Seigneur ! – Prouve-le ! », lui a demandé le roi. Lorsque l’aigle a
raconté l’histoire du mariage, le roi a voulu voir la mariée ; l’aigle l’a appelée, mais
lorsqu’elle est sortie du nid, son époux est sorti en même temps qu’elle. En voyant qu’il
n’a pas pu défaire ce que le Seigneur a fait, l’aigle a explosé de colère. Cet aigle est le
symbole de l’intellect humain. Nous pensons parfois que nous pouvons défaire ce que
Dieu a fait, changer le cours des choses, mais en fin de compte elles restent comme Dieu
les a ordonnées et nous explosons de colère comme l’aigle vaniteux.

            Les maîtres contemporains disent à chaque instant : « Soyez intelligents, le monde


ne fonctionne pas n’importe comment. » Je dis : « Remerciez les imbéciles, car le
Seigneur s’occupe du monde à cause d’eux. Il n’y a pas d’esprits plus intelligents que les
démons ! » Avez-vous une idée de la manière dont ils vivent dans leur royaume ? Vous
parlez d’intelligence humaine, mais si vous descendiez chez ces esprits déchus, vous
trouveriez des connaissances de physique, de chimie, de psychologie, des
connaissances pour tromper, berner, tout savoir faire, mais un savoir qui ne peut pas
organiser les choses, car il ne repose pas sur des éléments capables de cimenter la vie.
Les connaissances doivent être cimentées par l’amour divin. Par conséquent, lorsque
quelqu’un parle de connaissances et de faits, je demande : « As-tu du ciment pour
consolider cela ? » Si tu as ce ciment, tu as des connaissances divines, sinon les faits
seuls, sans ciment, ne peuvent pas servir. Je vous demande : si vous amassiez deux cent
mille ou même un million de fibres de laine, mais que vous ne sachiez pas comment les
agglomérer, quelle utilité auraient-elles ? C’est seulement si vous les tissez d’une certaine
manière que vous pourrez confectionner des vêtements et vous habiller. Suivant la même
loi, en cimentant en nous nos pensées et nos sentiments par ce ciment divin : le dessein
divin, nous pourrons nous tailler un vêtement pour habiller notre nudité intérieure. Ainsi le
dessein divin nous est-il indispensable pour vivre et nous développer.

            Le Christ dit : « Ne craignez point » et nous demande pourquoi cinq moineaux ne


tombent pas. Ce chiffre cinq se rencontre aussi ailleurs : cinq sens, cinq doigts, etc., c’est
le symbole de l’homme sur terre. Le chiffre 5 représente donc l’homme, le sage, l’érudit et
signifie que ce sage ne tombe pas tant qu’il ne commet pas de méfaits. Tant que vous
êtes intelligents et accomplissez la volonté divine, vous ne chutez pas ; par contre, le jour
où vous péchez, le Seigneur laisse l’un des passereaux tomber au sol, et quand il tombe,
les cheveux de votre tête commencent également à tomber, ce qui signifie que votre vie
se met à péricliter.

            Ayez toujours en tête que le dessein divin veille sur vous tant que vous suivez
invariablement ses lois ; mais si vous vous en détournez, votre vie commence à se
désagréger. Tournez-vous de nouveau vers le soleil de ce dessein divin pour que votre
développement recommence.

Sofia, 6 juin 1915

__________________________________

[1] Je vous le dis à vous, mes amis : Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après
cela, ne peuvent rien faire de plus… Est-ce que l’on ne vend pas cinq moineaux pour deux
sous ? Pourtant pas un d'entre eux n'est oublié de Dieu. (Luc 12, 4 ; 6)

Traduit par Bojidar Borissov

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La tentation 

1914 - 1944
1915_06_20 La tentation
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La tentation

 
https://fr.beinsaduno.net/

Le tentateur, s'étant approché, lui dit:

Si tu es Fils de Dieu, ordonne que

ces pierres deviennent des pains…

Alors le diable le laissa, et voilà,

les anges s'approchèrent, et le servirent.

(Mathieu 4, 3-11)[1]

            Je prendrai les versets 3 à 11 qui traitent de la tentation.

            Nombreux sont ceux parmi vous à avoir lu ce chapitre et réfléchi sur les trois
tentations. À première vue, les tentations que le diable propose sont très simples. En
réalité elles ont une triple interprétation, toutefois l’Évangile ne rapporte pas la conclusion
de la parabole. La grande vérité inscrite dans les trois tentations est une énigme :
pourquoi le diable devait-il demander au Christ de transformer les pierres en pains ? Ce
sont trois étapes psychologiques de la vie de l’homme. Tout ce que le Christ a vécu lors
des tentations, chacun de vous le traversera. Certains n’ont pas encore atteint ce stade,
mais ils l’atteindront un jour. C’est pourquoi il faut vous éclairer sur les épreuves que vous
affronterez alors.

            Ne pensez pas que l’immortalité soit facile à acquérir ; celui qui enseigne cela
ment, il n’enseigne pas la Vérité. Lorsque nous parlons de l’immortalité et de
l’accomplissement de la volonté divine, nous entendons autre chose. Par conséquent,
nous devons comprendre ces trois grandes chutes à l’intérieur de chaque âme.

            Le diable dit au Christ : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à ces pierres de devenir des
pains. » Le mot si suppose une condition : « Si tu es Fils de Dieu… » Mais quel mal y
aurait-il eu à transformer les pierres en farine ? Il y aurait eu quelque chose de très
séduisant, pour le diable, à observer le processus de transformation d’une pierre en
végétal par le Christ. Mais le Christ connaissait très bien les commandements divins et il
savait que chaque objet a sa prédestination, et les pierres également. Je ne vais pas
détailler le côté ésotérique ; un jour quand vous serez purs en esprit et en cœur, cette
Vérité vous sera révélée. Chacune de vos épreuves révèle votre degré de pureté…

            Savez-vous ce qu’il serait advenu du Christ s’il avait succombé à cette tentation ?
Le diable se manifeste à un moment où le Christ est impuissant et il lui dit : « Voici un cas
où, si tu es Fils de Dieu, tu peux appliquer ce savoir et ces lois. » Mais le Christ lui répond
: « L'homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de
Dieu. » Ces pierres sont les esprits des pécheurs qui ont chuté, et le diable se cache en
elles ; si le Christ avait essayé de transformer les pierres en pains, savez-vous ce que cela
aurait eu pour conséquence, de transformer un mauvais esprit en pain ? Le Christ dit : « Si
un homme accepte la Parole divine… ». Cela a une importance pratique, car chacun de
nous s’efforce de transformer les ‘pierres’ en pains. Certains disent : « Pourquoi le pain ne
pousse-t-il pas, pour éviter d’avoir à pétrir la pâte ? » En Allemagne et en Angleterre, on
essaie d’inventer une méthode pour modifier les substances non organiques en
substances organiques, mais si la science moderne tombait dans cet extrême, la plus
grande dépravation en résulterait. Ce qui sauve nos contemporains, c’est le travail et
l’effort ; or, si les pierres pouvaient devenir des pains, vous succomberiez tous à la
débauche. Je sais que souvent les hommes cherchent à transformer les pierres en pains
; par exemple, vous croisez un homme méchant dont le cœur et le discernement sont
pervertis, et vous dites : « Pourquoi ne pas pouvoir transformer cette pierre en pain ? »
Mais si vous le faites… Ce n’est pas ainsi que l’homme s’améliore. Certains disent : « Cet
homme corrompu, marions-le pour le rendre meilleur » : cela n’est pas autorisé. Le Christ
dit : « Vous êtes des pierres vivantes », mais il y a aussi des pierres mortes. Par
conséquent, une fille qui comprend les lois ne doit jamais se marier avec un pécheur, ni
une femme débauchée se trouver un époux vertueux. Que va-t-il en résulter ? Des
criminels vont peupler le monde. C’est le premier enseignement que le diable veut
inculquer au Christ : transformer ces pierres en pains, c’est-à-dire s’abandonner à la
dépravation. Le Christ dit que les hommes s’améliorent seulement lorsque leur cœur
accepte la Parole divine.

            Maintenant, certains me disent : « Tu viens améliorer le monde, tu auras donc de


tels disciples. » Oui, il y aura des disciples débauchés, mais le monde ne s’améliorera pas
de cette façon. Le monde s’améliorera avec chaque Parole qui sort de la bouche de Dieu.
Et lorsque l’âme de l’homme s’en imprègnera, elle deviendra vivante.

            Bien entendu, ce principe concerne d’autres domaines que celui de la nourriture


qui est, pour le moment, l’un des fondements les plus grossiers dans le monde ; c’est un
processus important de la vie. Et savez-vous quelles forces sont cachées dans les
pierres, dans ces petites ‘bouteilles’ ? Le Christ dit : « Ce qui sort de la bouche de Dieu,
peut ouvrir ces petites bouteilles. » Souvent j’entends les gens dire : « Pourquoi Dieu ne
m’a-t-il pas donné la force suffisante pour améliorer le monde ? » Cela ressemble à
l’histoire de la reine qui demande à son mari : « Laisse-moi gouverner trois jours pour
arranger tout dans le royaume. » Elle régna trois jours, et savez-vous ce qu’elle fit tout
d’abord ? Elle commença par faire pendre son mari ! Ceux qui interprètent les Écritures
disent qu’avec la première tentation le diable a voulu effrayer le Christ par la privation de
nourriture. Mais le Christ dit : « Cela m’est égal que les pierres deviennent des pains ou
non : j’ai une nourriture qui m’est toujours donnée d’en haut. »

            Ensuite le diable le transporta sur le faîte du Temple et lui dit : « Si tu es Fils de


Dieu, jette-toi en bas. » Au premier abord, c’est une tentation flagrante, mais il s’y cache
autre chose : ce temple symbolise l’homme qui est monté très haut dans son esprit, et
qui médite sur les choses divines et la façon dont elles sont ordonnées. Et le diable lui dit
: « Descends auprès de tes sujets, en bas, vis comme eux, bois comme ils boivent ;
comme tu as le savoir et la force, ne crains pas de chuter : car si tu le fais, ta vertu n’en
souffrira pas. » Le Christ lui répond : « Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu »… car je
n’ai pas besoin de connaître ces choses. Un père qui a conçu dix enfants a-t-il besoin de
les étudier ? Le père connait son fils, la mère connait sa fille lorsqu’ils empruntent le
même chemin. Cette tentation concerne les chrétiens d’aujourd’hui […]

            Êtes-vous toujours sur le faîte du Temple ? La deuxième tentation sous-entend que


vous tentez Dieu dans votre for intérieur. C’est le passage d’un état à l’autre, d’une Église
à l’autre, d’un enseignement à l’autre. Si tu descends, tu utiliseras tes propres forces. Le
principe de la deuxième tentation est la séduction de l’homme par le malin. Il ne vous est
pas permis de faire comme David : avant de le faire roi, le Seigneur lui a octroyé le
pouvoir, et comment David l’a-t-il utilisé ? Un jour, il était en haut du Temple, il a vu une
belle femme et il est descendu ; mais un prophète s’est manifesté pour lui dire : « Tu as
été la cause de la ruine de cet enseignement et il n’y aura plus d’ordre désormais. » C’est
ce qui s’est passé : son fils s’est débauché avec sa femme et avec ses sœurs. Oui, David
est descendu du haut du Temple pour montrer qu’il était Fils de Dieu, mais il a dû fuir par
la suite. Maintenant, beaucoup parmi vous peuvent descendre, mais ils feront comme
David : si vous êtes une femme, votre mari se dévergondera ; si vous êtes un homme,
votre femme se dévergondera ; c’est ce qui résultera de votre dégringolade du toit du
Temple. Ainsi le Christ dit : « Ne tente pas le Seigneur, ton Dieu… », car je possède tout et
je n’ai pas besoin de descendre. 

            Enfin vient la plus forte tentation, en rapport direct avec cet esprit malin. Le diable
emmène le Christ sur une montagne très élevée et lui montre tous les royaumes du
monde et leur gloire, et il lui dit : « je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et
m’adores. » Alors le Christ répond : « Retire-toi, Satan, dans tes royaumes ! », je ne peux
pas venir et je n’ai pas besoin de venir dans tes royaumes. 

            Quelle conséquence a la troisième tentation sur la vie en société ? Lorsqu’un


homme ou une femme auront surmonté la première et la deuxième tentation, un prince
viendra, il leur dira qu’ils sont purs et innocents et déclarera : « Si tu m’aimes, je te
donnerai toute ma richesse ». Alors toute la famille s’écriera : « C’est un prince fortuné,
avec une situation ! Vite faites venir le curé pour la noce ! », et elle s’inclinera devant lui.
Combien d’Américaines ont épousé de tels princes, mais ont ensuite déchanté : le diable
promet, mais ne donne pas, c’est un menteur. Le Christ dit : « Retire-toi dans ton royaume
avec ta richesse, je n’ai pas besoin de ton savoir ; j’ai en moi suffisamment avec ce que le
Seigneur m’a donné. » Certains jeunes d’aujourd’hui succombent à la troisième tentation :
un jeune homme se marie, mais en réalité il se vend pour l’argent que la jeune femme
possède à la banque. J’ai lu dernièrement un livre, intitulé « Pour l’amour, » écrit par un
colonel qui explique comment duper une femme fortunée pour l’épouser. Alors que le
Christ dit : « Retire-toi, il ne faut servir que le Seigneur, ton Dieu ! » Savez-vous ce que
signifie se prosterner ? C’est accepter quelque chose en soi, se limiter, se soumettre,
perdre sa liberté. Et lorsque vous faites allégeance à cet esprit, vous perdez votre liberté.
Le Christ lui dit : « Retire-toi ! »

            Dans les journaux, on publie maintenant que telle jeune femme a tant d’argent à la
banque, et vous vous demandez si, au final, ces mariages sont heureux… C’est de la
débauche dans la société contemporaine, de la débauche partout. Le monde entier s’est
soumis à la troisième tentation, il n’y a pas d’homme chez nous qui n’ait pas cédé. C’est
bien de vous incliner, mais avez-vous une idée des conséquences ? Lorsqu’une femme se
soumet à un tel mari, elle devient une marchandise ; elle se déshonore et pleurera sur son
sort sa vie durant. Aujourd’hui les pères et les mères vendent leurs enfants pour de
l’argent, et par-dessus tout on donne de l’argent à cette jeunesse débauchée ! Je dis : il
vaut mieux que votre fille reste célibataire plutôt que de la donner à un tel esprit. Vous
dites : « C’était il y a deux mille ans que le diable tentait énormément ! » Je voudrais bien
savoir ce que le diable fait aujourd’hui dans vos maisons, vos cœurs, vos âmes. Oui, vous
êtes devenus ses amis et vous le dissimulez ! Vous cherchez à vous racheter, mais vous
devez proclamer une fois pour toutes : « Va-t’en, laisse mon âme en paix ! »

            Ensuite il est dit que les anges de Dieu sont venus servir le Christ. Lorsque vous
aurez franchi les trois tentations, les anges vous préserveront de la quatrième. Lorsqu’un
homme offre la richesse, la gloire, la célébrité à une jeune femme, si elle se refuse à lui, il
décide de la tuer ; ainsi le diable a-t-il décidé de tuer le Christ. Vous vous exclamez à
propos de la jeune fille : « Mais il va la tuer ! » Qu’il le fasse, car il vaut mieux qu’elle meure
plutôt qu’elle se dévergonde. Dans ce cas la mort est un avantage : mourir pour une idée,
pour une pensée divine est un privilège. Mais, bien entendu, je ne cherche pas à vous
décourager.

            Donc, si quelqu’un ne veut pas rompre ces liens, alors nous lui dirons : « Retire-toi
dans ton royaume ! » C’est une loi divine : seuls ceux qui peuvent vivre une vie pure et
humble resteront auprès de Dieu. Nos contemporains disent : « Si nous vivions ainsi, à
quoi ressemblerait notre vie ? » Et à quoi ressemble-t-elle maintenant ? Est-ce que tous
ces hommes qui meurent dans la guerre, meurent au nom de l’enseignement du Christ ?
Là se trouve la philosophie erronée de la société actuelle. Si nous acceptions
l’enseignement du Christ, nous aurions des familles et une société cent mille fois
meilleures que celles d’aujourd’hui, nous créerions de la musique meilleure que la
musique actuelle, un ordre social des milliers de fois meilleur que le nôtre. Quelqu’un dira
: « Nous vivrons alors dans les forêts. » Les animaux vivent dans les forêts, car ils se sont
inclinés jadis devant le diable et si vous faites de même, vous serez aussi des
quadrupèdes. Et si un bœuf se repentait de ses péchés et n’écoutait plus l’enseignement
du diable, il pourrait, comme dans la théorie de Darwin, devenir un homme. Autrefois, au
paradis, l’homme était une belle créature, mais lorsqu’il a désobéi à Dieu, il a reçu de Lui
une peau d’ours.

            Maintenant, chez nos contemporains, il y a une part de responsabilité : en


devenant chrétiens, nous pensons que nous comprenons le christianisme, nous allons à
l’église pour écouter des prêches, mais sommes-nous pour autant de vrais chrétiens ?
Cela reste à voir. Il y a quelque chose de plus profond. L’un des disciples de Socrate,
ayant longtemps écouté combien l’humilité est souhaitable, finit par sortir en ville en
haillons, mais Socrate lui dit : « Ta vanité transparait même à travers tes haillons ! » J’ai
beaucoup plus honte des gens habillés de guenilles que de ceux qui portent un costume.
Habillez-vous bien, mais ce faisant, remerciez le Seigneur et vivez comme Il l’ordonne.
Regardez comme cet oiseau est vêtu ! Pour ses habits, le Seigneur a dépensé deux cent
mille levas ; si Dieu habille ainsi un oiseau, combien mieux vous habillera-t-Il à votre tour !
 

            Le diable a dit au Christ : « Si tu es Fils de Dieu, transforme les pierres en pains !


Jette-toi du Temple en bas ! » Il y a des années, une femme très croyante, pour démontrer
aux gens qu’il existe un Seigneur, est montée sur un toit, et après avoir dit : « Au nom du
Père, du Fils et du Saint-Esprit », elle s’est jetée en bas. Et en réalité, elle n’a rien eu, mais
a-t-elle convaincu les gens que le Seigneur existe ? On l’a déclarée folle ! Le diable se
manifeste pour vous dire : « Je te donnerai toutes ces choses ! », mais des années après,
vous revenez comme le fils prodigue, vêtu de haillons. Aujourd’hui, c’est une époque où
vous tous êtes moralement vêtus de guenilles. Quittez cet état, et revenez dans cette vie
que vous aviez avant en disant au Seigneur : « Nous ne sommes pas dignes de nous
nommer tes fils ou tes filles. » Voilà l’acte que chacun de vous doit accomplir.

            Sur le chemin du christianisme, il y a des dangers : la deuxième tentation se plante


comme un soc dans l’esprit des gens qui se mettent à croire qu’ils vont améliorer le
monde, apporter de nouvelles idées. Et avec la troisième tentation, l’homme commence à
marchander, il devient rusé ; le père dit à son fils : « Mon fils, tu dois te montrer intelligent
; regarde, un tel a volé et s’est construit une maison : fais comme lui toi aussi. » C’est la
troisième tentation à laquelle vous succombez.

            Voilà les trois grandes tentations qui viendront se présenter à vous. Certains parmi
vous sont dans la première tentation, d’autres, dans la deuxième, d’autres encore, dans la
troisième. Résistez-leur pour affronter la quatrième tentation, après quoi viendra la
résurrection, alors Dieu vous donnera la force. Lorsque vous sacrifierez votre vie pour la
Gloire de Dieu, Dieu vous ressuscitera. Voilà pourquoi nous devons aimer Dieu et nul
autre.

            Ne liez pas vos cœurs à des gens dépravés. Je connaissais une riche Américaine
qui s’était mariée avec un homme corrompu pour le transformer, mais elle n’a pas réussi.
N’essayez pas, un tel homme vous battra et vous tourmentera.

            Que Dieu vous bénisse avec de bons maris et de bonnes épouses, que Dieu vous
bénisse avec de bons fils et de bonnes filles ! Que Dieu vous protège des mauvais fils et
des mauvaises filles ! Honte aux mauvais hommes, aux mauvaises femmes, aux mauvais
fils, aux mauvaises filles ! Gloire aux bons fils, aux bonnes filles ! Voici la Parole divine
que nous devons proclamer.

 
Sofia, 20 juin 1915

____________________________

[1] « Mais il répliqua : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l'homme vivra,
mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » 5 Alors le diable l'emmène dans la
Ville Sainte, le place sur le faîte du temple, 6 et lui dit: " Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en
bas; car il est écrit : « Il donnera pour toi des ordres à ses anges, et ils te porteront sur
leurs mains pour t’éviter de heurter du pied quelque pierre. » 7 Jésus lui dit : « Il est aussi
écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » 8 Le diable l'emmène encore
sur une très haute montagne ; il lui montre tous les royaumes du monde, avec leur gloire
9 et il lui dit : « Tout cela je te le donnerai, si tu te prosternes et m’adores. » 10 Alors
Jésus lui dit: " Retire-toi, Satan ! Car il est écrit : « Le Seigneur ton Dieu tu adoreras, et
c’est à lui seul que tu rendras un culte. » (Mt 4, 3; 11)

Traduit par Bojidar Borissov

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Le fils prodigue 

1914 - 1944
1915_06_27 L'enfant prodigue
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Le fils prodigue

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Il dit encore

« Un homme avait deux fils »

(Luc 15 :11)

            Je prendrai uniquement le onzième verset du chapitre 15.

            Le Christ est inimitable dans ses exemples. Le fils prodigue est un excellent sujet
sur lequel de grands prédicateurs ont fait des sermons célèbres pour moraliser les
jeunes générations. À ma connaissance, tous les prêcheurs depuis l’époque du Christ se
sont limités au retour du fils prodigue dans sa famille, alors que le Christ y a mis un sens
beaucoup plus profond. Le péché du fils prodigue n’est qu’une conséquence, et il nous
faut comprendre la raison qui l’a incité à quitter son père. Tous disent qu’il était prodigue ;
sur terre un homme peut souffrir sans que les raisons en soient dévoilées. Voici une
anecdote analogue à celle des deux frères : un homme est venu se confesser chez un
célèbre prêtre Russe ; c’était un criminel, coupable de meurtre. Il a avoué son crime et le
confesseur lui a indiqué le moyen de se racheter. Comme vous le savez, certaines lois
interdisent à un confesseur de divulguer les secrets avoués en confession, mais c’est le
meurtrier ici qui est allé dire à un gendarme qu’il était l’auteur du crime perpétré. Avec
nos lois actuelles, on posera la question : « S’il a commis un crime, est-ce qu’il mérite
d’être gracié ? » Voilà comment raisonnent les gens qui comprennent le monde
superficiellement. Mais ceux qui comprennent profondément diront qui est le vrai
coupable.

            Alors, quelles sont les raisons de la souffrance du fils prodigue ? Je vois dans le
jeune fils un esprit chevaleresque car il a eu la bravoure de dire à son père : « Mon père, je
veux étudier et je laisse mon grand frère hériter de ta propriété. Et comme je ne suis pas
utile dans votre foyer, donne-moi la part de fortune qui me revient. Son attitude est pour
moi meilleure que celle de vos rejetons ; lorsque vous les envoyez à l’étranger, ils
dépensent quarante ou cinquante mille leva. Ce jeune homme était noble, car il a posé
ainsi la question à son père qui lui a d’ailleurs donné sa part de la propriété sans aucune
objection. Par la suite le fils l’a gaspillée dans une vie de débauche avec des femmes,
dans la boisson et les festins – Peut-il y avoir un crime commis, un mal fait, une intrigue,
sans qu’une femme y soit mêlée !

            Il est dit que lorsqu’il a tout dilapidé, le fils est allé voir un habitant du pays et lui a
proposé de travailler pour lui : « Je suis habitué à l’effort car je travaillais lorsque j’étais
chez mon père. » Cet homme l’a envoyé garder des cochons. Ce jeune homme a préféré
garder les cochons que de se suicider ; il a préféré garder les cochons que de marauder ;
il a préféré garder les cochons que de tromper les gens. Je demande combien sont ceux
qui dans la société moderne et même dans l’Église suivent l’exemple du fils prodigue ?
Voilà pourquoi le Christ esquisse dans sa parabole l’image de ce fils prodigue comme
quelqu’un de bien. Il est dit qu’après avoir gardé les cochons, il a réfléchi sur sa situation
et il est retourné chez son père ; ce dernier a compris la sincérité de la repentance de son
fils et il a tué un veau en son honneur. Le Christ sait que dans l’histoire juive, Isaac avait
deux fils : Jacob et Esaü ; à la différence de son frère, Jacob aimait mentir ; à cause d’un
mensonge et d’un potage de lentilles, il est parti à l’étranger et a servi quatorze ans pour
deux femmes. Lorsqu’on lui a donné la première femme, on l’a leurré. Par conséquent,
vous aussi, vous pouvez tenter de mentir, mais vous servirez quatorze ans ensuite, c’est-
à-dire vous rachèterez votre crime de diverses manières.

            Dans la parabole, le Christ dit que le grand frère s’est mis en colère à l’idée que son
père ait pu tuer un veau pour un fils prodigue. Il va voir son père et lui dit : « Tu ne m’as
jamais donné le moindre chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis ! »

            Ainsi, tous ces hommes qui ont péché dans le monde sont le plus jeune frère, tous
les publicains sont le plus jeune frère, et le grand frère symbolise les ministres, les
évêques, les dirigeants, les juges et les professeurs qui enseignent les gens en disant : «
Nous gouvernons toujours avec sagesse. » En réalité le jeune homme a quitté la maison
paternelle à cause du grand frère, car celui-ci était jaloux et irascible ; le jeune dit : « Je
crains que tu puisses me mentir comme Jacob a menti à son frère. » Le fait que la
dépravation est toujours causée par les grands hommes est une loi : si la femme pèche,
c’est l’homme qui est coupable ; si l’homme pèche, c’est la femme qui est coupable. Car
celui qui pèche est le plus petit ; ce sont toujours les enfants qui pèchent, alors que les
plus intelligents, les plus âgés, même s’ils pèchent, ils ne sont pas attrapés par la loi ; ils
peuvent voler, mais ils le font de sorte que la loi ne les attrape pas, alors que l’imbécile
qui vole est toujours confondu car il ne comprend pas cette loi «suprême» sur laquelle
repose la société contemporaine.

            Il est dit dans la parabole que lorsque le fils est revenu, le père s’est réjoui !
Pourquoi ? Parce que ce jeune homme a suscité un sentiment noble dans le foyer
paternel. Il est revenu avec humilité pour dire : « Mon père, j’ai péché contre le Ciel et
contre toi et je ne suis pas digne de ton foyer » ; il a montré un véritable amour. Et lorsque
le Christ dit qu’il faut devenir des serviteurs, Il veut dire que nous devons être humbles.

            Maintenant, vous n’avez jamais vécu dans la luxure, mais vous savez vous mettre
en colère. Oui, je connais beaucoup de prédicateurs et d’évêques qui sont des saints,
mais la haine s’emparera nécessairement de leurs cœurs, ils voudront que le veau soit
tué pour eux et ils diront : « C’est seulement nous, les saints hommes, qui pouvons
enseigner le monde. » Souvent la femme dit à son mari : « Tu me serviras ! » À son tour, le
mari dit à sa femme : « Tu me serviras ! » À un autre endroit l’homme dit : « Je te
commanderai et tu me serviras », mais la femme ne servira pas sans mot dire. Le trait
que le Christ souligne est cette profonde humilité que chaque âme doit posséder. Cela a
un sens encore plus profond, mais je ne veux pas l’aborder car c’est un sujet tendancieux.

            Maintenant, nous savons comment enfumer les gens avec du tabac : savez-vous à
quoi sert le tabac ? On enfume le diable avec du tabac, et tous ceux qui fument donnent
des coups d’encensoir au diable et il se laisse dompter. Ainsi, si ta femme est en colère,
donne-lui un coup d’encensoir au tabac. Une nuit, un prêtre est resté à court de tabac et
s’est mis en colère ; tout le monde s’est interrogé : « Que lui arrive-t-il ? » Alors ils l’ont
encensé et il s’est apaisé. De la même façon le plus jeune frère qui connaissait l’avarice
de son frère, lui a donné un peu de « tabac ». Disons que quelqu’un t’en veut ; enfume-le
un peu. Par exemple un curé t’en veut ; enfume-le, c'est-à-dire donne lui quelque chose ; si
tu lui mets dans la poche cinq, dix, vingt, cent leva, il va sourire ; les curés, les évêques,
encensez-les. Certains rechignent à donner de l’argent ; donnez pour vous en débarrasser
! De même, son père console le grand frère et lui dit : « Tout ce que j’ai est à toi », c’est-à-
dire il l’encense ! Et lorsqu’on me demande comment le monde s’arrangera, je réponds
que c’est de cette façon que cela se fera : deviens serviteur et dis à ton père de tout
donner à tes autres frères ; ainsi, plus tu apparaitras petit à leurs yeux, mieux ce sera pour
toi.
 

            Nos contemporains revendiquent l’accès à la culture. Je ne redoute pas la culture,


mais je remarque que le clergé s’en méfie car il prétend qu’elle débauche les gens. La
culture implique de cultiver : un champ, des fruits, des fraises, des cerises. Mais les
religieux pensent que si les gens gagnent en intelligence, le monde se détraquera ; ils
disent : « Maintenons-les dans l’ignorance pour leur laisser croire qu’ils n’ont pas de
droits. » Et le Christ, en venant sur terre, est allé voir son « plus grand frère » pour dire : «
Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir le monde. »[1] Mais on
ne l’a pas cru et on a objecté avec véhémence au Père : « Fais le partir ! S’Il entre, Il
détruira tout ! »

            Ainsi, quelle conclusion en tirer ? Nous aimons à la manière des fils et des filles
qui sont éduqués et demandent leur part d’héritage, promettant de nourrir leurs vieux
parents une fois diplômés. Mais lorsque le fils finit l’université, que fait-il à son père ? Il a
honte de dire qu’il est son fils et se tient loin de lui. La compréhension erronée du
christianisme est ici : ceux qui sont fortunés, sont tous justes sans exception – donnez
dix ou douze mille leva à un vagabond et il aimera aussi l’ordre. En conséquence, les
anarchistes qui veulent détruire le régime social établi représentent les grands frères,
mais le Christ donne en exemple le plus jeune frère. Parce que, quelle que soit la
réorganisation de la société moderne, si nous ne transformons pas nos propres pensées
et sentiments, le régime protégera toujours ceux qui possèdent et ils auront toujours le
pouvoir.

            Actuellement, le serviteur veut devenir le maître. La femme cherche un mari riche,


instruit, avec un don artistique ; c’est une aristocrate qui veut mener grand train et ne pas
être une servante. L’homme, c’est le grand frère : il cherche aussi une jeune femme riche
et dit qu’il n’est pas bienséant pour un homme de travailler dans le monde. Il quitte sa
femme pour en prendre une autre, mais le Christ nous donne un exemple à suivre :
accepter le plus jeune frère dans la famille. Par conséquent, nous pouvons accepter une
autre femme dans le foyer uniquement si elle dit comme ce jeune frère : « Mon père, j’ai
péché. » Le Christ dit que l’homme n’a pas le droit de répudier sa femme et si la femme
arrive à cette humilité au point d’accepter de le servir, il doit la garder ; il fera ainsi la
volonté divine. C’est l’enseignement du Christ. Et maintenant que faites-vous ? Un
homme pèche, sa femme se cherche un autre homme, plus juste ; elle en trouve un ; il
pèche aussi ; elle en cherche un troisième et ainsi de suite. Mais la femme mariée ne
peut pas avoir deux maris, ni un homme, deux femmes, même si les gens d’aujourd’hui se
le permettent…

 
            Dans la parabole, le Christ représente les relations telles qu’elles doivent être, Il
représente l’amour profond que le jeune frère avait envers son père ; et ce jeune frère
savait que son père le comprenait.

            On me demande souvent comment on sauve un homme. J’ai écouté des sermons


qui prônent que le sang du Christ sauve les gens. La médecine moderne décrit cette
réalité physiologique qui permet à un homme anémique de recevoir dans ses veines du
sang et de rétablir son organisme souffrant. Eh bien, si le sang du Christ est salvateur,
coule-t-il dans vos veines ? Êtes-vous prêts à le transfuser en vous ? Si quelqu’un est prêt
à recevoir ce sang, alors on peut l’aider. Si vous n’avez jamais donné votre sang, vous
n’avez sauvé personne. Depuis deux mille ans le Christ sauve : Il envoie ce sang par la
mère dans chaque enfant qui naît ; voilà pourquoi le Christ dit que si on ne naît pas de
nouveau, on n’entrera pas dans le Royaume de Dieu. Par conséquent, l’homme doit
recevoir ce sang. Je souhaiterais que tous les prédicateurs de toutes les églises soient
testés sur leur amour du monde ; si on les suspend par quatre clous, ils vont le maudire.
Oui, le christianisme est facile à prêcher pour deux mille, dix mille ou vingt mille leva !
C’est ainsi en Amérique : il y a des prédicateurs qui sont rémunérés cent mille leva ! Le
Christ dit : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon. » On ne peut pas prêcher la parole
divine pour de l’argent, les prêtres n’ont pas le droit de faire des sermons pour de l’argent.
Ceux parmi eux qui sont porteurs de la vérité, qu’ils prêchent gratuitement, que chacun ait
un métier pour se nourrir par son labeur. Alors qu’aujourd’hui, les prédicateurs protestent
en voyant les fils prodigues revenir. Si nous prenons le sang du Christ des sermonneurs
modernes pour l’examiner, nous verrons qu’il y a en lui des pensées et des sentiments
impurs. Je vais embrasser ceux dont le sang est pur. Et si nous nous vantons, on nous
prélèvera un peu de sang pour l’examiner. Avant d’être nommé évêque, chaque
sermonneur devrait donner un peu de sang à examiner pour qu’il lui soit confirmé : « Tu
portes le sang du Christ. » Et ce sang du Christ doit être dans nos veines à tous : lui seul
nous sauvera, lui seul fabriquera cet amour que le Christ prône.

            Je ne veux de mal à personne ; ce que j’ai, je le donne, mon but est de servir. Je ne
veux pas diriger les hommes, mais vous ne pouvez pas échapper à cette loi. Votre sang
produira des fruits intérieurs : lorsque vous l’acquerrez, votre sang fabriquera tous ces
fruits qui vous nourriront. Ce sang circule dans le Ciel, dans toutes les plantes fruitières
célestes ; nous envoyons donc la sève vers ces fruits et lorsque nous entrerons dans le
Royaume de Dieu, nous nous nourrirons avec eux. Ceux qui prêchent autre chose ne
comprennent pas l’Enseignement du Christ. Nous parlons de ce que nous avons
expérimenté.

            Et maintenant, est-ce que l’exemple du jeune fils qui revient chez son père vit en
nous ? Certains diront : « Comment est-il possible qu’un fils prodigue demeure en nous ?
» Oui, je souhaite que dix fils prodigues vivent en nous, je souhaite avoir cette grande
vertu de l’humilité. L’humilité est le terreau de la culture, l’homme humble favorise la
culture ; montrez-moi quelqu’un d’orgueilleux qui a fait de grandes choses. Les grands
frères ont créé la guerre, ils ont gouverné alors que tous ces petits frères vont hériter du
Royaume de Dieu parce qu’ils disent : « Nous donnerons tout. » Je vous dis que le fils qui
dira : « Mon père, donne-moi ma part », sera un homme. Vous direz qu’un tel fils peut
succomber au vice ; qu’il succombe, mais il reviendra, alors que le fils qui reste vous
tourmentera parce que vous ne lui aurez pas payé un chevreau ! Certains chrétiens sont
assis entre deux chaises.

            Maintenant dans l’Église certains ne sont pas d’accord avec moi. Qu’ils me
prouvent le contraire et je leur donnerai ma bénédiction. Non, ils doivent avoir le courage
d’aller dire aux prêtres : « Donnez-moi cela », donnez la liberté à cet homme
d’expérimenter ce monde divin. La femme ne veut pas vivre chez son mari, donne lui sa
part ; l’homme ne veut pas vivre avec sa femme, donne lui sa part, laisse la partir. Vous
me direz que ce n’est pas un prêche chrétien : si ta femme le veut, donne lui de la place, si
ton fils le veut, donne lui la part qui lui revient. L’enseignement que je prêche n’est pas
pour des gens de faible intelligence ; ceux parmi vous qui n’ont pas d’intelligence, qui ne
peuvent pas raisonner, qu’ils oublient ce que j’ai dit, mais vous qui pouvez penser,
méditez sur ce sujet. Ceux qui n’ont pas l’échine robuste, qu’ils ne mettent pas ce sac à
dos, c’est un enseignement lourd. Ta femme te renie et veut sa liberté, donne lui de l’air.
Mais vous allez m’objecter : « Si nous faisons ainsi, qu’est-ce qui se passera ? – comme
si votre attitude actuelle favorisait par ailleurs l’ordre social ! Messieurs, ce n’est pas un
ordre social, ce n’est pas un enseignement ! » Nous devons naître d’un seul père et d’une
seule mère. Eve a enfanté de deux hommes et a péché ; chaque femme qui enfante de
deux hommes pèche. C’est la signification des paroles du fils prodigue : « J’ai péché car il
y avait des raisons profondes dans la vie pour cela ; je ne m’adonnerai plus à la débauche,
fais de moi un serviteur et pour moi, le plus grand plaisir sera de te servir. »

            Maintenant, revenons à notre Père. Il est dans le monde. Certains disent que Dieu
est au Ciel ; selon ma compréhension Dieu est sur terre, dans vos foyers. Certains
prêchent que celui qui trépasse verra Dieu, c’est un mensonge ; c’est celui qui vit qui verra
Dieu. Je dis que les hommes ne meurent pas, je veux qu’ils ressuscitent. Maintenant les
gens disent : « Nous mourrons tous, mais attendons au moins d’avoir économisé de
l’argent, d’avoir acheté des chemises. – Vous qui préparez ainsi vos chemises ne verrez
pas Dieu, le fils prodigue n’est pas revenu de cette manière. Que faites-vous ? – Nous
nous apprêtons comme pour aller au bal et nous nous rendons auprès de Dieu. – Ce n’est
pas ainsi que vous irez auprès de Lui. Comment le Christ est-il revenu auprès de Dieu ? Le
Père l’a mis sur la croix et l’a baptisé, c’est la loi divine de l’amour. Et vous, en tant que
chrétiens, vous dites à présent : « Quel curé m’enterrera ? » Lorsque les curés
commenceront à vous ressusciter au lieu de vous enterrer, alors ils vous introduiront
dans le Royaume de Dieu, sinon quel curé refuserait de célébrer votre enterrement contre
rémunération ? Je n’envie pas le pécheur, mort et célébré de la sorte ! Par conséquent,
nous qui nous préparons, devons revivre ; ne vous mettez pas en tête d’être mis en terre
par les prêtres ; vous laisserez uniquement le corps car il est une demeure et vous direz :
« Je vous laisse mon corps en héritage, mettez-le en terre et moi, je pars auprès de mon
Père qui me recevra. » Je souhaite être célébré par les Anges de Dieu et le Seigneur me
consolera uniquement lorsque j’irai à mon Père pour dire : « Mon Père, j’ai péché. » Je
donnerai ainsi un exemple magnifique à toute la société ; alors le Christ dira : «
Aujourd’hui cet homme s’est montré humble, ce fils était mort et il a ressuscité. » Je vais
tuer un veau pour un tel fils et inviter tous mes amis pour manger en son honneur.

            Bien entendu, je ne donnerai pas un festin comme cet américain qui a reçu un
héritage de trente millions de dollars à la mort d’un parent éloigné ; il était vacher, et une
fois l’héritage en mains il a régalé les citoyens de la ville de San Francisco trois jours
durant. Qu’est-ce qu’il en a résulté ? Ils se sont roulés dans les rues. Puis, après avoir tout
dépensé il est revenu à son métier de vacher en se disant : « Être serviteur me convient
mieux. » Vous me direz : « Si j’ai trente millions de leva, j’achèterai une automobile, une
maison, un piano, je prendrai un professeur privé… » Et vous irez jusqu’à donner cent mille
leva pour qu’on parle de vous ! J’aimerais que le véritable bulgare revienne comme ce fils
pour dire à son père : « Mon Père, j’ai péché et je veux être ton serviteur. » Je voudrais voir
plus de prêtres comme ça et je me réjouirai pour eux comme jamais ! Alors qu’à présent
tous s’écrient : « Comme ce fils est insupportable ! » C’est que le Christ n’est pas encore
en nous. Qu’ils n’attisent pas la haine en eux, c’est une grande loi divine, c’est la loi du fils
prodigue.

            Maintenant, je vous demande si vous êtes prêts à laisser partir votre mari s’il veut
vous quitter ? Si je me lançais dans l’explication de la loi de l’hérédité, vous comprendriez
la façon de prêcher du Christ sur le sujet. Le Christ visait notre époque avec sa parabole
du fils prodigue qu’il nous adresse directement. Et dans la culture à venir nous devons
sculpter et ériger le buste du fils prodigue : voici notre opinion. Je vous demande qui est
habilité à interpréter les écritures divines ? Lorsque l’homme meurt, il ne devient pas
saint, il est saint lorsqu’il vit ; je ne crois pas que les morts sont devenus des saints ; celui
qui vit et qui ne meurt pas est un saint, alors que celui qui trépasse n’en est pas un.
J’aime le Christ parce qu’il a ressuscité ; et tous ceux qui sont comme Lui sont des
saints. Lorsque nous commencerons à comprendre les choses, nous serons des saints ;
vous devez vivre et alors vous serez des saints ; si vous êtes capables d’abnégation, vous
êtes saints. Lorsque le saint entre dans une société, il dispense la joie partout, c’est un
saint ! S’il est question de morts, alors la Bulgarie compte beaucoup de saints :
Stambolov[2] est un saint pour les stambolovistes, Karavelov[3] est un saint pour les
démocrates, etc… Bien entendu, ces gens ont aussi leurs raisons de penser ainsi…

            Ainsi, n’allez pas penser que si vous mourez, vous serez un saint ; non, vous
mourrez et vous souffrirez. Nous luttons contre le processus de la mort par le processus
de la résurrection : « Mon Père, j’ai péché. » Et ce fils a ressuscité : le père lui a donné une
bague, l’a habillé et il a ressuscité. Aussi le sacrifice du veau est-il un symbole : le veau
que l’on sacrifie, c’est le fils. Lorsqu’on envoie le fils dans le monde invisible, on tue un
veau et lorsque l’enfant revient, c’est le fils prodigue. C’est vrai sur le plan physique et sur
le plan spirituel : lorsqu’un homme naît, il est appelé à devenir une victime.

            Je veux maintenant que deux choses subsistent dans votre esprit. Premièrement,
vous convaincre qu’il ne faut pas rester assis entre deux chaises. Si vous êtes des
chrétiens croyants, clamez-le. « Quel chrétien es-tu ? – Je suis orthodoxe. – En quoi
crois-tu ? – Je crois que le sang du Christ est en toi, que l’Esprit du Christ est en toi. »
Deuxièmement, nous devons avoir l’humilité ; chacun de vous est tourmenté car il
manque d’humilité ; par exemple quelqu’un vous regarde de travers et vous vous vexez.
Sachez que vous êtes un serviteur et implorez la bienveillance de Dieu. Il faut avoir la
bravoure de ce monsieur à qui un ami a dit : « Tu es un vagabond et un voleur » et il l’a
remercié de ne pas avoir dit plus : voici le fils prodigue. Mais que font les gens
d’aujourd’hui ? Lorsque le diable nous achète, nous poursuivons les gens au tribunal au
lieu de poursuivre le diable au tribunal. C’est l’enseignement du Christ, nous devons
revenir auprès de nos pères et faire régner l’amour dans nos esprits, êtres sincères et
bienveillants. Ce qui est bien devant Dieu est bien pour l’humanité ; je crois uniquement
en le sang du Christ qui fait naître de bons fruits. Je crois en une Église qui a de tels
fruits, je crois en une Église qui fait naître des fruits du Christ : amour, humilité,
tempérance. Et en ceux qui n’ont pas ces fruits, je ne crois pas ! Disons que vous êtes
riches, vous avez mille leva ; vous devez devenir comme le fils prodigue et savoir que
vous n’avez rien à vous. Tous ceux qui prêchent la vérité sont pauvres et celui qui dit ne
pas connaître le Christ est un menteur. Le Christ a établi une Église d’amour. Nous
devons aimer nos prêtres à cause de Dieu car ils sont nos frères ; je sais qu’ils ont
certaines faiblesses, je prends cela en compte. Je voudrais qu’il y ait des héros dans
chaque Église, car alors nous serons un peuple chrétien qui vivons selon les rites
chrétiens.

            J’aimerais être à la place du fils prodigue. Je joue le rôle du plus jeune frère : je
suis parmi les pécheurs dans ce monde et je ne suis pas plus juste qu’eux. Oui, je peux
paraître juste devant vous, mais je ne le suis pas devant Dieu. Combien je dois encore
travailler pour devenir celui que Dieu attend que je sois. Je ne veux pas que vous pensiez
autre chose à mon sujet, mais je veux que vous essayiez tous, et dire ensuite : « Nous
avons essayé. » Si quelque chose n’est pas vrai, dites-le moi, mais ne parlez pas dans
mon dos ; nous devons prêcher un enseignement de l’expérience. Comme le plus jeune
fils, je veux incarner cette humilité. Ce n’est pas facile ; être tourmenté par sa femme est
difficile. Il n’y a pas plus grande lutte que celle d’atteindre l’humilité et la conscience
intérieure. C’est très difficile, c’est héroïque, seules les grandes âmes peuvent jouer ce
rôle, seuls les jeunes frères le peuvent. Et le Christ était l’un des petits frères ; Il était le
premier à servir les gens pour les libérer du péché, mais Dieu L’a élevé car en Lui coulait
du sang divin. Il disait : « Le Père demeure en Moi.»
 

            Nous devons tous avoir le sang du Christ, C’est alors seulement que ce sang
enfantera des prêtres, des professeurs, des hommes, des femmes ; C’est alors seulement
que vous aurez des enfants comme vous le souhaitez. Tâchez d’enseigner les jeunes,
seulement lorsque le sang du Christ coule en vous; si vous n’avez pas ce sang pur, ouvrez
vos artères pour le recueillir. Alors vous ressentirez une joie que personne ne pourra
effacer de votre âme. Vous serez alors liés au monde invisible et vous parlerez avec les
gens par la vue et non par le toucher.

            Je vous demande quel rôle vous voulez jouer. Certains diront que c’est très
difficile. Essayez, et Dieu vous bénira.

Sofia, 27 juin 1915

_____________________

[1]Car le Fils de l'homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie
en rançon pour beaucoup. (Mc 10, 45)

[2]Stambolov – homme politique du début du XXème siècle

[3] Karavelov – homme politique et écrivain du début du XXème siècle

Traduit par Bojidar Borissov

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La Prière 

1914 - 1944
1915_07_04 La prière
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017

La Prière

https://fr.beinsaduno.net/

Pour toi, quand tu veux prier,

entre dans ta chambre et, ayant fermé ta porte,

prie ton Père qui est présent dans le secret;

et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

(Matthieu : 6 : 6)

            Ma causerie de ce matin portera sur la prière. Les débats sont vifs sur la prière :
d’un point de vue strictement philosophique et scientifique, mais aussi dans l’Église ; là
on veut savoir comment l’homme doit prier. Les croyants débattent sur la forme et les
modes : faut-il prier debout ou à genoux ? Les scientifiques s’intéressent à la nécessité
de prier, ils veulent savoir si la prière est normale ou anormale dans la vie de l’homme. Je
dois vous expliquer cela du point de vue de la religion : la prière est un acte de l’âme, c’est
un état d’âme (je m’exprime ainsi car nous n’avons pas de meilleur terme), c’est un élan
qui conditionne la parole humaine. Parce qu’il faut une certaine forme pour exprimer la
prière, la parole a donc été créée pour que l’homme prie.

 
            Je prendrai maintenant le mot prière dans son sens large pour comprendre ce que
c’est. Il y a quatre types de prière : d’abord, la prière peut être purement physique,
deuxièmement, la prière peut venir du cœur, troisièmement, la prière peut être
simplement une expression de la raison, quatrièmement, la prière peut être un élan de
l’âme, un acte de l’Esprit. Par conséquent, cela dépend avec quoi vous priez. Par exemple
si la motivation est d’ordre personnel, la prière découle de l’aspiration de votre corps,
c’est-à-dire que votre corps prie pour le corps ; ce rapport existe lorsque le corps de
l’homme est malade : il y a un éveil et une aspiration à communiquer avec Dieu.

            L’embryologie nous apprend comment les organes de l’enfant se forment dans le


ventre de sa mère. Initialement l’enfant ne bouge pas ; ses membres se forment d’abord :
les bras, puis les jambes ; plus tard apparaissent les intestins, puis le cerveau et enfin les
poumons ; alors l’enfant commence à faire des mouvements et manifeste qu’il a besoin
d’actes plus élevés. Cet état est caractéristique aussi de l’âme humaine ; elle s’éveille
aussi, elle nait. Un homme peut être très érudit, très fort mais lorsque le temps de « sa
naissance » arrive, il éprouve une faiblesse et un besoin ; il éprouve le besoin de Dieu. Par
conséquent la prière est le signe que l’âme a besoin d’entrer dans le monde spirituel,
d’être dans les bras du divin : c’est cela la prière ! Ainsi, la prière découle de la conscience
de soi, et, avec l’Esprit, elle maintient la conscience de l’homme. L’âme humaine doit prier
longtemps pour atteindre cette source divine. Ainsi, pour avoir une âme pure, l’homme
doit prier. Vous demanderez pourquoi. Comme le système respiratoire permet à l’homme
de respirer et de produire l’énergie qui lui est nécessaire, de même la prière permet de
nourrir le corps spirituel. C’est pourquoi la puissance de la prière est d’autant plus grande
que l’homme prie consciemment.

            Il y a beaucoup de mauvaises approches de la prière du fait des compréhensions


erronées qui nous font déranger Dieu pour de petites affaires. Comme les enfants se
roulent par terre pour obtenir quelque chose de leur mère, nous aussi nous agissons de la
même façon envers Dieu. Lorsque l’âme nait et vit sur terre, Dieu ne comptabilise pas les
péchés ; mais lorsqu’il entre en contact avec l’Esprit, l’homme doit prier et l’âme ne peut
pas réclamer n’importe quoi. Lorsque les bienfaits seront là, l’homme devra uniquement
avoir un cœur pur et un esprit robuste. Par conséquent, il n’est pas question de savoir si
Dieu nous donnera assez de nourriture et de connaissances : puisque nous pouvons
prier, Dieu est prêt à nous donner tout ce dont nous avons besoin, Il ne nous refusera
aucun bienfait.

            Maintenant, la question de savoir si Dieu les entend tourmente souvent ceux qui se
mettent à prier. Pour qu’Il vous écoute, vous devez être un enfant de neuf mois ; si vous
êtes un grand enfant, Dieu ne vous accordera pas d’attention. Ainsi la prière n’est-elle pas
pour tout le monde. Certains naissent prématurément et s’abîment. Certains disent : «
Réveillons cet homme » ; bien, mais il va être abîmé ; pourquoi ? Parce qu’il entre en
contact avec certains éléments auxquels il ne peut pas résister. Les scientifiques le
savent et n’accablent jamais leurs enfants avec des problèmes insurmontables. Vous
devez évacuer le désir de devenir une créature ailée, mais préserver celui de rentrer en
communion avec Dieu. Tu dois être en relation avec ta mère pour obtenir de la nourriture ;
peu à peu, tu quitteras son étreinte et lorsque tu seras plus grand, elle t’introduira dans le
monde. Tous ceux qui deviennent chrétiens se demandent s’ils ne sont pas en retard ;
vous êtes en retard si votre mère vous a déjà mis au monde, mais si vous n’êtes pas né,
attendez alors au lieu de courir après le monde : chaque chose en son temps !

            La Bible nous fournit beaucoup d’exemples de prières. Diverses prières sont


contenues dans les psaumes : une prière pour les péchés, une prière pour demander de
l’aide, des prières de louange. Un exemple est décrit dans le Psaume 51, un autre dans le
chapitre 6 du Livre de Daniel lorsqu’il prie et confesse ses péchés ; un modèle se trouve
aussi chez Abraham, ainsi que chez tous les prophètes qui ont prié.

            Mais venons à la compréhension de la prière, car les prophètes et David savaient


parfaitement comment bien prier. Avant tout, la prière exige une espérance et une
confiance absolue en Dieu. L’esprit ne doit pas être distrait ; Dieu qui a prévu nos
difficultés dans le monde, nous crée des souffrances pour nous inciter à concentrer nos
pensées en nous-mêmes. Comme l’âme, en venant dans ce monde risque de se laisser
absorber par des illusions, les souffrances surgissent pour nous faire revenir auprès de
Dieu. La prière est une force dans la vie, l’homme ne peut pas se développer sans la
prière. Le Christ recommande la prière secrète : « Lorsque tu pries, tu dois être seul. »
Certains disent : « Réunissons-nous à plusieurs » ; le bénéfice de la prière à deux ou trois
personnes est un autre aspect, mais la prière qui sert à développer l’âme doit toujours
être solitaire : s’unir à Dieu, à celui qui est tout Amour, toute Vertu, toute Pureté, toute
Intelligence. C’est le seul Être qui connait les besoins de ton âme et qui agira plus
délicatement, plus doucement qu’aucun autre. C’est pourquoi justement celui qui s’éveille
avant terme, peut s’abîmer. Tournez-vous vers Dieu, vers le Christ ; le Christ, c’est Dieu !
Son attitude envers nous est paternelle. Lorsque vous recevrez le Christ en vous, vous
sentirez une Paix, une Joie qui vous rassérénera. Car, en entrant dans le monde spirituel
vous trouverez les mêmes difficultés que l’enfant qui naît dans ce monde. Quand tous
vos ennemis réunissent leurs efforts pour freiner votre développement, c’est l’épreuve
des saints, des hommes bons, de tous ceux qui commencent à prier, et c’est pourquoi
tous ceux qui entrent dans le monde spirituel doivent commencer par Dieu. Et s’ils
n’empruntent pas ce chemin, alors il y a une tension. Accroche-toi à Dieu, crois en Lui,
aime-Le, adore-Le de tout ton cœur ; quels que soient les obstacles, accroche-toi à Lui !
Comme l’enfant crie « Maman ! », nous aussi, en appelant Dieu par le nom que nous Lui
connaissons, nous obtenons toujours une réponse de Lui ; c’est la loi de tout
développement. Certains peuvent venir et vous expliquer que les choses sont ainsi ou
autrement et vous orienter vers divers enseignements ; ceux parmi vous qui disposent de
beaucoup de temps, peuvent expérimenter tous les enseignements, mais ceux qui n’en
disposent pas, qu’ils se tournent vers Dieu. Accroche ton âme à Dieu avec ferveur, crois
qu’Il est devant toi, crois qu’Il te tient dans Ses bras, qu’Il t’entoure de Ses forces.

            Maintenant, les philosophes ont certaines opinions sur Dieu et ils ont bien entendu
raison du point de vue de la logique. S’agissant de Dieu, tout dépend de la question posée
: lorsque nous approchons Dieu par le biais de la prière, nous avons en tête les paroles
des Écritures : « Appelle-Le un jour de détresse »[1] ; à un autre endroit il est dit de vous
débarrasser de vos péchés. Si vous allez auprès de Dieu avec des péchés cachés, vous
n’êtes pas nés ; avant tout, il faut vous confesser devant Dieu et s’Il vous appelle à vous
confesser aussi à vos frères, alors seulement vous le ferez devant celui que vous avez
offensé. C’est une confession aux hommes, c’est le chemin de celui qui veut devenir
chrétien. Maintenant, la question de savoir comment trouver un confesseur convenable
vous taraude ! Vous trouverez d’abord les âmes qui vivent au Ciel, c’est-à-dire, lorsque
vous trouverez Dieu, vous irez chez les esprits et vous confesserez là vos péchés ; et
alors leurs anges vous demanderont de vous confesser, si c’est nécessaire, sur le plan
physique également. Le développement se déroule normalement et avec justesse
uniquement par ce processus. Si nous nous unissons à Dieu de cette façon, si nous
sommes en accord avec toutes les âmes vertueuses, il n’y aura pas d’obstacles à nos
actions ; si vous avez aimé une âme, cette pensée se transmet aux esprits. Personne ne
peut acquérir de richesse, un véritable savoir et une véritable vertu s’il n’a pas confessé
ses péchés par la prière. Vous direz : « Lorsque nous serons plus puissants, nous
contraindrons Dieu ! » Vous ne pouvez pas L’obliger, Dieu ne vous écoutera pas. Je vous
parle de l’expérience de toutes les générations passées et actuelles. La prière est
adaptée à notre vie et, plus l’homme est développé, plus sa communion avec Dieu est
intense. La prière est une conversation avec Dieu qui nous permet d’agir sur le monde. Au
moment de la prière il ne faut nourrir aucune irritation, aucune vexation : il faut rejeter
tout cela. Et lorsque vous entrez dans cette pièce secrète, il faut vous sentir en relation
avec les anges. C’est pourquoi le Christ dit : « Dieu adoucira vos rapports avec les gens. »
Et lorsqu’Il vous bénira, la bénédiction matérielle s’ensuivra.

            Lorsque la respiration est correcte, le corps est sain, et lorsque le système


respiratoire n’est pas correctement développé, la respiration n’est pas régulière et les
enfants sont maladifs. La même loi s’applique à votre âme : il y a beaucoup d’âmes
souffreteuses car leur développement n’a pas été conforme. Et, de même que dans ce
monde nous avons besoin d’améliorer la respiration par des méthodes artificielles, dans
le monde spirituel aussi nous avons besoin de prier : c’est une loi. Par analogie, d’après
cette loi, les sentiments ne doivent rencontrer aucun obstacle dans notre cœur, et si nous
devons faire un effort pour aimer et penser, cela montre que dans notre âme il y a une
anomalie.

 
            Je vous parlerai maintenant de la force de la prière. Le Christ mentionne quelque
part que les mauvais esprits ne sont chassés que par le jeûne et la prière. Remarquez
que les représentants du peuple juif étaient invincibles tant qu’ils pratiquaient la prière ;
c’est vrai aussi pour les égyptiens : tant qu’ils priaient, ils avaient une culture formidable
et millénaire, mais l’avènement du matérialisme le plus brutal a fait s’abattre tous les
malheurs sur l’Egypte. C’est vrai aussi pour les nations modernes ; examinez comment la
décadence d’un État débute lorsque les gens arrêtent de prier. À notre époque aussi, des
disputes apparaissent dans les familles, dans la société, mais je dis : la seule raison à
cela, c’est que nous avons cessé d’être en union avec Dieu ou bien que nous n’avons plus
accompli la volonté divine. On dit que les anglais ont gagné la bataille de Waterloo parce
qu’il a plu, et que l’artillerie de Napoléon n’a pas pu entrer en action. Que ce soit ainsi ou
non, ceux parmi vous qui le souhaitent peuvent vérifier les faits historiques…

            Il y a de nombreux exemples de la force de la prière. En 1899 en Russie, à l’époque


de la grande famine qu’a décrite Tolstoï, une famille des faubourgs éloignés s’est trouvée
privée de nourriture trois ou quatre jours ; alors, l’un des enfants s’est mis à prier et a dit à
ses parents : « Nous aurons bientôt de quoi manger, mais ensuite, je partirai. » Il arriva
qu’un citadin de Saint Petersburg se perde dans cette région et, cherchant un abri, il
trouva cette maisonnée et la famille affamée depuis quatre jours. Il leur fournit de la
nourriture et de l’argent pour pallier à leurs besoins immédiats, mais peu après, comme il
l’avait prophétisé, l’enfant a quitté ce monde…

            Je vous donnerai aussi l’exemple du docteur Taylor[2], prédicateur en Chine. Il y a


trente-quarante ans, il a décidé d’aller prêcher en Chine en calculant qu’il aurait besoin de
vingt à trente mille leva ; lorsque ses amis ont entendu cela, ils ont cru qu’il avait perdu la
tête, mais il s’est mis à prier et a obtenu vingt mille leva. C’était le seul missionnaire à
vivre de la prière, jusqu’à entretenir six cent mille prédicateurs, autour de l’année 1870.
Mais soudainement, sa foi a été ébranlée et la puissance de sa prière a diminué ; alors
ses ouailles ont été elles-mêmes contraintes de prier Dieu. Et qu’en résulta-t-il ? Un
commerçant américain fortuné, émigré en Australie, a fait le serment que s’il gagnait telle
ou telle somme, il en donnerait une partie pour les affaires divines ; ses affaires ont
prospéré et il a rencontré le docteur Taylor et lui a donné cet argent pour qu’il soit utilisé à
bon escient…

            Mais il faut toujours que ce pour quoi vous priez soit nécessaire : si vous priez
Dieu pour un excédent, Il ne vous le donnera jamais ; vous pouvez prier et le Seigneur
peut vous entendre, mais si vous désirez quelque chose de superflu pour vous, il ne vous
le donnera pas. Priez pour le peuple Bulgare ! Lorsque les affaires de tous les Bulgares
prospèreront, les vôtres seront prospères aussi ! Nous devons prier pour tous, au sens
littéral, et lorsque Dieu bénit tout le monde, alors Il donne. Maintenant notre prière est : «
Seigneur, donne-moi un sou ! » Non ! Demandez deux cent mille sous et alors prenez-en
un seul. Ou bien vous priez ainsi : « Seigneur, donne-moi un peu ! » Alors le Seigneur dit : «
Va chez quelqu’un qui te le donnera. » Est-ce que vous songez vraiment à prier pour un
bout de pain ? Nous devons demander à Dieu ce que les gens ne peuvent pas nous
donner ; ainsi, ne vous contentez pas de quémander des sous mais demandez-Lui des
choses prodigieuses.

            Beaucoup se demandent maintenant pourquoi nos prêtres ne prient pas. On ne


prie pas sous la contrainte ! C’est à vous de prier, de vous tourner vers Dieu pour eux.
Nous les traitons de tous les noms, non, priez en secret pour eux. Le salut est dans la
prière collective. Pourquoi cela ? Imaginez que vous êtes général d’une armée de cent
mille personnes ; supposons que vous subissez un grand froid et vos soldats risquent de
périr ; je vous demande quelle importance a la taille de votre armée si chacun d’eux est
gelé. Suivant cette même loi, isolés nous sommes morts, alors que s’ils prient
collectivement les hommes constituent une puissance redoutable. Par conséquent le
chemin du salut n’est accessible à tous les cœurs que s’il passe par la prière. Ainsi, nos
conditions de vie actuelles nécessitent la pratique de la prière : sa puissance nous
permettra d’arranger nos maisons, d’éduquer nos enfants, de faire de grandes choses.

            Le Christ dit : « Ce que vous demandez en Mon nom vous sera donné et si deux ou
trois le demandent, cela vous sera donné. »[3] Que devons-nous faire dans ce moment
important de notre vie, de notre développement ; comment nous acquitter de nos devoirs
au milieu des troubles qui agitent le monde ? Nous devons tous être en communion avec
Dieu et L’appeler ; la seule délivrance est là. Et les prophètes disent : « Lorsque vous Me
rechercherez, vous Me trouverez. » Lorsque par la prière nous chercherons à faire que
Dieu se manifeste en nous et nous en Lui, notre délivrance viendra. Certains disent qu’ils
ont des dettes. Les dettes sont une assemblée de mauvais esprits qui débauchent notre
cœur et notre âme. Ainsi la communion avec Dieu doit-elle être individuelle. Si vous ne
rentrez pas dans ce chemin, des malheurs s’abattront sur vous ; celui qui a emprunté ce
chemin, avance selon la loi juste, mais celui qui ne comprend pas cette vie juste
connaîtra beaucoup de bouleversements. Le développement de l’individu se reflète sur la
société et l’Église, c’est-à-dire, l’élan et la direction de cet individu ont une influence sur
tous les hommes.

            Je vous donnerai un exemple de prière pris de la guerre actuelle entre Bulgares et


Grecs. Un soldat Bulgare, professeur de métier, se retrouve en territoire ennemi lors de la
retraite de Thessalonique et trouve refuge un temps dans une grotte (ce cas m’a été
rapporté par le docteur Dukov) ; affamé, le soldat a commencé à prier et a remarqué
qu’une tortue, apportant un morceau de pain, s’est approchée de lui, a laissé le morceau
et s’est retirée. Il a pris ce morceau pour tromper sa faim et en rentrant à la maison, il a
raconté : « Mes enfants, Dieu existe ! » Durant cette guerre beaucoup de Bulgares ont
forgé leur foi, car ils ont vu par leur expérience que Dieu existe.
 

            Et vous qui êtes là ce matin, si vous saviez comment demander, Dieu vous aiderait.
Quelqu’un dit : « Prie pour moi ! » Je te réponds : va auprès de Dieu, prie Le, ne cherche
aucun autre ; si Dieu ne t’entend pas, alors tu peux solliciter d’autres personnes. Et c’est
cela le grand frein. Lorsque ce Bulgare a prié, Dieu l’a aidé et vous êtes cette tortue. Dès
que vous vous tournez vers Dieu, Il comprend profondément les nécessités de votre âme
et vous répond. Et lorsque nous arrivons à cette qualité de vie, nous devons oublier nos
attachements à la terre et nous considérer comme fils de Dieu. Lorsque nous accueillons
la bénédiction divine, nous sommes des serviteurs sur terre, parmi les Bulgares ou les
Grecs ou n’importe quel autre peuple, c’est-à-dire, lorsque nous servons Dieu, nous
devenons membres d’une communauté. Chaque peuple a sa prédestination, sa mission.
Autrefois c’étaient les Égyptiens, les Romains, les Grecs, les Anglais, les Allemands, les
Américains et maintenant c’est au tour des Slaves. Tous les peuples doivent servir Dieu
et ils se tiennent devant Lui comme un seul individu. Lorsque nous parviendrons à prier
ainsi, alors viendra la nouvelle philosophie et cette nouvelle science éclairera le sens des
choses, et la nature comprendra notre langage.

            Autrefois, avant la chute originelle, lorsque l’homme passait sous un arbre fruitier,
celui-ci s’inclinait tout seul vers lui ; mais maintenant non seulement les arbres ne
s’inclinent pas vers les gens mais ils éloignent leurs branches d’eux. Lorsque nous
atteindrons cet état, nous verrons que les animaux que nous considérons dépourvus de
raison sont en fait intelligents. Faites une expérience avec votre chien : parfois vous
rentrez bien disposé et le chien vient vous accueillir, mais parfois vous rentrez agacé, et
le chien baisse la queue, déchiffrant votre état d’esprit. C’est pourquoi le Christ dit : «
Cherchez toujours le Royaume de Dieu et Sa justice[4] », c’est alors que vous aurez cette
connaissance. Je sais que vous êtes plusieurs à éprouver des difficultés ; de nombreux
visages témoignent de votre trouble, de vos besoins à combler, de l’épine nichée dans
votre pied : les personnes, les familles et la société ont une épine dans le pied, et nous
nous demandons comment nous en débarrasser. Nous devons aller auprès de Dieu : Il la
sortira ; nous devons revenir vers notre Père qui peut nous aimer, nous chérir. Alors nos
visages resplendiront, nos esprits s’éveilleront, nos cœurs s’égaieront. Donc, tournez-
vous vers Dieu. Faites un essai, en priant, de ressentir la présence de Dieu dans votre
âme. Lorsque Dieu est présent, Il vous donne aussi une preuve matérielle, car en venant à
vous il vous apporte la bénédiction.

            À l’origine, Jean de Cronstadt n’était pas si intelligent, mais il a prié une fois avec
une telle ferveur et sincérité que sa vie a changé et il est devenu Jean Cronstadt. Quand
Tolstoï est-il devenu Tolstoï ? Lorsqu’il projetait de se suicider et a fait sa confession ; il
priait alors : « Dieu, délivre-moi de ce mal. » C’est ce qui advient aussi avec vous.

 
            Tournez-vous vers Dieu, unissez-vous à Lui, consacrez-vous à Lui et Il vous
instruira. Sachez que tous ceux qui apportent le bien, prient secrètement. Gladstone a été
aussi un homme de prière. Tous les grands hommes depuis l’Antiquité ont secrètement
prié, alors que nous, les hommes d’aujourd’hui, nous restons dans un endroit aride en
nous plaignant d’être pauvres ! Retournez auprès de votre Dieu car Il vous appelle et veut
vous bénir. Il dit à tous : « Que mes enfants reviennent. » C’est pour cela qu’il y a tout ce
bruit maintenant dans le monde : les enfants ont commencé à se rassembler, nos âmes
commencent à se rassembler et nous allons nous entendre. Alors se répandra la parole
du Père, et lorsqu’il parlera nous entendrons aussi la nature parler au dehors. Lorsque
nous croisons quelqu’un maintenant, nous nous préoccupons de ce qu’il pense de nous
et cela nous effraie. Tournons-nous vers Dieu !

            Maintenant je vous dirai quelque chose : la vérité n’est pas dans un flot de paroles.
Si en dix mots je pouvais tout vous résumer, cela me conviendrait parfaitement, alors que
j’ai dû aujourd’hui employer des milliers de mots superflus. Les mots superflus sont
comme une friction : n’est-ce pas que l’on prodigue des frictions à celui qui est tombé
malade !

            Mais le Christ dit : « Lorsque vous priez, entrez dans la pièce secrète et Dieu vous
récompensera publiquement » (Matthieu 6, 6). Combien les paroles peuvent être
parfaites ! Ainsi, les hommes unis à Dieu sont une bénédiction pour le peuple. En un sens,
j’aimerais que les bulgares prient ainsi ; c’est seulement ainsi que ce peuple s’élèvera. Le
temps où les gens s’entendront viendra. Maintenant comme ce Bulgare dans la grotte,
demandez à Dieu de vous apporter du pain vivant d’en haut. Autrefois, alors qu’Élie le
priait, Dieu lui a envoyé un corbeau, comme il a envoyé une tortue à ce Bulgare ; cela
montre que Dieu prend soin de nous. Ayez la foi, priez que toutes les disputes cessent,
tout comme les mauvais raisonnements. Priez pour que Dieu nous éclaire pour devenir
serviteurs de ce peuple pour son bien, pour que toutes les personnes trouvent ce bien.

            C’est ma causerie de ce matin et je pense que vous ne me comprendrez pas de


travers, car j’exprime une loi : de toujours prier ! Priez individuellement et Dieu vous
bénira.

Sofia, 4 juillet 1915

_____________________________
[1] Puis appelle-moi au jour de la détresse, je te délivrerai, et tu me glorifieras. (Psaumes
50, 15)

[2] James Hudson Taylor (21 mai 1832 – 3 juin 1905) est un missionnaire protestant
anglais en Chine et fondateur de China Inland Mission. Taylor a travaillé 51 ans en Chine.
La société qu'il a commencée a amené plus de 800 missionnaires à travailler en Chine
qui ont fondé à leur tour plus de 125 écoles, conduisant à la conversion de 18 000
personnes au christianisme. Taylor fut connu pour son respect de la culture chinoise et
son zèle pour l’évangélisation. Il a adopté le port de l’habit chinois même si c’était rare à
cette époque parmi les missionnaires.

[3] Je vous le déclare encore, si deux d'entre vous, sur la terre, se mettent d'accord pour
demander quoique ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. Car, là
où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux. Mt 18, 19-20

[4] Cherchez d’abord le royaume et la justice de Dieu, et tout cela vous sera donné par
surcroît. (Mt 6, 33)

Traduit par Bojidar Borissov

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Le bon Samaritain 

1914 - 1944
1915_07_11 Le bon Samaritain
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Le bon samaritain

https://fr.beinsaduno.net/

Et il se tourna vers les disciples et leur dit en particulier :

" Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !

Car, je vous le déclare, beaucoup de prophètes, beaucoup de rois

ont voulu voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu,

entendre ce que vous entendez, et ne l'ont pas entendu…

Le légiste lui répondit : " C’est celui qui a fait preuve de bonté

envers lui. " Jésus lui dit : " Va et, toi aussi, fais de même. »

(Luc 10, 23-24 ; 36-37)[1]

            Ma causerie de ce matin portera sur le bon samaritain. Je choisis les versets 23 à


37. Ce bon samaritain est devenu quelqu’un de très ordinaire, car nous pensons bien le
comprendre. On peut dire qu’on comprend sa signification pratique, mais je vais
l’analyser un peu différemment.

 
            Ainsi, un docteur de la loi entame une discussion : c’est un érudit, un philosophe
pour son époque, il suit l’enseignement de Moïse ; il souhaite creuser un sujet important
et il s’adresse au Christ : « Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? » Le Christ
lui répond : « Qu’est-il écrit dans la Loi ? Comment lis-tu ? » Et il répond, et dit : « Tu
aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme, de toute ta force et de
toute ta pensée ; et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Mais on voit plus loin le
Christ qui tâche de lui expliquer qui est notre prochain. Ce conte est un drame dont un
des protagonistes est l’homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho ; vous avez lu
l’histoire. Ceux qui écrivent les drames veulent construire des personnages. Un autre
protagoniste de ce drame est le Samaritain. Avant lui passe un sacrificateur qui, étant
occupé, passe outre en disant : « Ce ne sont pas mes affaires ! » Le sacrificateur arrive de
droite et voyant l’homme à terre, il passe à gauche. Ensuite apparaît du côté gauche un
lévite, mais il passe outre également. Enfin arrive un Samaritain et il s’arrête.

            Nous avons ainsi les protagonistes suivants : le sacrificateur, le lévite et le


Samaritain avec sa mule (appelez-le un âne car la Palestine abonde en ces animaux !) Le
Samaritain s’arrête, soigne les plaies de l’homme en y versant de l'huile et du vin, puis il le
met sur sa propre monture, le conduit à Jéricho dans une hôtellerie, et lui donne deux
deniers le lendemain. Vous direz que tout cela est anodin, et que cela ne représente pas
grand-chose qu’un sacrificateur soit passé, et ensuite un lévite et ensuite un Samaritain
pour prendre soin d’un homme. Oui, mais en lisant un roman, vous étudiez les
personnages que l’écrivain a voulu mettre en relief. Le Christ nous présente quatre types
d’hommes : le premier est un voyageur qui va à Jéricho pour faire du commerce, mais la
chance se détourne de lui ; le deuxième est sacrificateur, le troisième, un lévite et enfin le
quatrième est le Samaritain. Le Christ dit : « Lequel donc de ces trois te semble avoir été
le prochain de l’homme attaqué par les brigands ? » Le Samaritain, bien entendu.

            Ayez en tête ces protagonistes, car vous pouvez jouer le rôle du sacrificateur, du
lévite ou du Samaritain : quatre rôles sont possibles dans le monde. Tous les jouent, car
le monde est une scène sur laquelle les gens sont des acteurs. Dans chaque nouvelle
que vous lisez, vous vous arrêtez sur le héros du conte et dans ce conte le héros est le
Samaritain. Il n’a même pas songé que son œuvre sera diffusée et sera un symbole pour
le monde entier. Certains interprètes disent qu’il s’agit d’une parabole, mais nous savons
que le Christ puisait ses exemples exclusivement dans la vie réelle. Le drame que le
Christ évoque se passe aussi bien au Ciel que sur terre. Jéricho, c’est le Ciel d’où le
voyageur est sorti, le monde supérieur d’où sortent les hommes ; Jérusalem, c’est la terre
; donc les hommes descendent d’en haut, du Ciel vers la terre. Mais il y a des brigands au
Ciel, d’ailleurs même l’apôtre Paul dit qu’il y a au-dessus de nous de mauvais esprits.
Mais laissons cette interprétation plus profonde de côté et revenons à la vie en société.

 
            Qui est ce Samaritain ? Le sacrificateur et le lévite, ce sont l’homme et la femme :
l’homme, c’est le lévite et le sacrificateur, c’est la femme ; le Samaritain, c’est l’enfant qui
a fait le bien. Mais vous allez me rétorquer qu’il n’est pas possible qu’un père ou une
mère se montrent aussi cruels envers leurs enfants ! Je connais une jeune fille à Varna
que son père a abandonnée ; elle est devenue une débauchée et s’est mariée avec un
Samaritain qui vit maintenant à Sofia. Lorsque vos filles sentent que leur vie est difficile,
elles disent : « Je veux quitter la maison. » Les parents sont des sacrificateurs et ne
peuvent pas se mettre à leur place. Chaque âme qui est descendue du monde invisible a
une douleur, une blessure ; par exemple, la nervosité de quelqu’un a toujours une cause
profonde. On dit de quelqu’un qu’il est irascible ; la nervosité n’est pas une maladie, mais
les nerfs symbolisent la vie mentale et lorsqu’ils n’agissent pas en harmonie, ils créent
des maladies.

            Dans la parabole, ces quatre types de personnes représentent les quatre corps de
l’homme. L’homme est enveloppé de ces quatre corps qu’il traverse durant son
développement : physique, vital, astral, spirituel. Il y a trois autres corps qui sont eux
invariables ; nous n’aborderons que les formes qui changent. Par le mot corps, nous
désignons un monde organisé, par conséquent en ce sens la raison est organisée, le
cœur humain est organisé, la vie est organisée.

            Maintenant, le Christ discute avec le docteur de la loi et lui dit : « Va et toi aussi,
fais de même », c’est-à-dire prends le rôle du Samaritain. Le Samaritain représente
toujours le progrès dans le monde : c’est la science, alors que le sacrificateur et le lévite
sont seulement des acteurs qui empochent de l’argent et ne font rien dans le monde. Et
lorsque les gens ont un surplus d’argent, ils disent : « Faisons un spectacle pour nous
divertir : nous avons du temps libre et nous pouvons faire une pièce de théâtre. » La vie
est un théâtre, une représentation ; les enfants peuvent la jouer, mais je dis que c’est juste
un moment de repos, car lorsqu’il s’agit de nous développer, ce n’est plus l’heure de jouer
et faire du théâtre.

            Dans cette parabole, il y a un drame et une représentation. Je demande : «


Pourquoi les deux premiers ne se sont-ils pas arrêtés pour aider cet homme. C’est parce
qu’entre eux et la victime des brigands il n’y avait pas d’affinité ; la loi est telle qu’on ne
peut pas aider quelqu’un que l’on n’aime pas et c’est la raison pour laquelle ils sont
passés outre. Alors que le Samaritain qui avait cet amour dans son âme, a sorti son vin et
son huile ; l’huile est l’âme et le vin est la force qui doivent être transmis ; le Samaritain
doit être considéré plus largement. Pensez-vous vraiment être peu nombreux à vous
trouver dans la même situation que la victime des brigands ? Vos blessures nécessitent
de l’huile et du vin et non pas des paroles et des raisonnements. Pour panser la blessure
du malade, il faut injecter un nouvel élan dans l’esprit de l’homme, dans son cœur. L’huile
et le vin dispensés sont le symbole du Samaritain. Je voudrais que tous les Bulgares
soient des Samaritains, nous souhaitons que tous les prêtres et les professeurs soient
des Samaritains, nous souhaitons que tous les avocats et les juges soient des
Samaritains ; ce sont des titres de gloire pour cette raison-là.

            Aux Etats-Unis on donne le degré honorifique D.D. (Doctoral Degree). Chez nous
cela signifie tout autre chose, mais en Amérique les docteurs doivent avoir ce titre D.D.
Ensuite on peut leur donner aussi le degré L.L.D.D – docteur en droit, docteur en
théosophie. Le sacrificateur et le lévite de la parabole étaient des docteurs en
théosophie, c’est-à-dire affublés du titre L.L.D.D., mais ils n’ont rien fait. Ensuite est arrivé
un Samaritain qui ne possédait pas de titre D.D., mais seulement un âne, de l’huile et du
vin. Il a dit : « Je ne sais pas ce que le titre D.D. signifie », mais il est descendu de son âne
et a demandé : « Comment t’es-tu retrouvé dans cette situation ? »

            Maintenant, le Christ donne cet exemple pour notre époque aussi, pour vous et
pour moi. En Bulgarie aussi il y a des Samaritains ; je me réjouis qu’il y ait en Bulgarie des
femmes Samaritaines. En un sens le Christ est le Samaritain qui est descendu d’en haut,
alors que la victime des brigands est la race humaine : les hommes, les femmes, les
enfants. Et le Christ est descendu d’en haut.

            Cette parabole a un sens propre et un sens figuré. Le Christ dit : « Toi aussi, fais de
même. » Vous devez avoir de bonnes dispositions d’esprit et du discernement ; votre
volonté aussi doit être bien disposée, comme ce Samaritain. Si votre esprit n’est pas
ouvert, mais seulement prêt à discerner, cela n’est pas une bonne disposition. Le
sacrificateur n’avait qu’une disposition pour raisonner et se disait : « J’ai des affaires
importantes et je n’ai pas le temps de m’occuper de ces choses » ; le lévite a raisonné de
la même façon. Mais nous sommes prédestinés à servir Dieu : le Christ dit : « Tu aimeras
le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta
force… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Marc 12, 30-31) Le prochain, c’est
un mot lourd de sens que nous connaissons dans ce monde ; vous implorez pour avoir
un prochain, mais lorsque votre prochain se manifeste, vous le regardez comme le
sacrificateur et le lévite et vous dites : « Ce n’est pas encore le moment. » Je connais
beaucoup de filles qui, lorsque leur prochain vient, se disent : « Il n’est pas pour moi, il ne
gagne que trois cents leva ! » Voici comment tous raisonnent. Mais à notre époque, et à
l’avenir nous devons appliquer la loi du Samaritain.

            Maintenant, certains aspirent à fréquenter des ministres ; ce n’est pas mal de


compter des ministres parmi ses connaissances, mais la motivation est intéressée : on
veut avoir des protecteurs. L’amitié est invariable, c’est une grande loi qui lie les hommes ;
si tu as un ami, il est toujours prêt à servir Dieu et s’il te rencontre alors que tu es tombé
dans la rue, il se sacrifiera pour toi. Par cette parabole le Christ décrit comment le monde
sera réparé. Certains disent : « Il faut choisir des députés, ordonner des prêtres. »
Actuellement, il y a des prêtres officiels et non officiels ; certains ne veulent pas porter de
bonnet de curé : les représentants du Christ sont ceux que Dieu a ordonnés ; je ne parle
pas des prêtres officiels. Tel fils, tel curé (lévite) ; telle mère, tel professeur ; professeur et
sacrificateur sont pour moi des synonymes. Lorsque le père accomplira sa mission, alors
les sacrificateurs feront la leur parce que ce sont leurs pères qui les ont engendrés. Nous
disons : « Les sacrificateurs sont mauvais, les lévites sont mauvais », pourquoi ? Parce
que leurs mères et leurs pères sont mauvais. Par conséquent, tous les gens
d’aujourd’hui[2] mourront et seront un terreau pour la terre. Et lorsque Dieu viendra avec
une nouvelle charrue, il mettra une nouvelle culture et plantera un nouveau verger qui
donnera des fruits magnifiques. C’est pour cette raison que nous ne devons pas
condamner les conséquences, mais les causes.

            Ainsi, le Samaritain est le père, et la victime des brigands est la mère ; l’homme a
trouvé sa femme et a pansé sa blessure. Il a retrouvé sa Dulcinée perdue, l’a mise sur son
âne, l’a emmenée à Jéricho et lui a donné deux deniers. Ces deux deniers sont les
symboles de deux lois divines. Certains disent : « Je te donne deux leva. » Si, ce faisant,
tu entends l’amour divin et l’amour du prochain, tu peux me les donner. Mais si tu veux
m’acheter avec ces deux leva, non merci ! À notre époque, combien sont les hommes qui
soutiennent ainsi leurs femmes ?

            À Londres, une statistique montre que sur vingt-six millions de familles, seules
trois cents seraient heureuses. En Bulgarie, il y a deux cents familles de la sorte : ce sont
les hommes et les femmes de Bulgarie, et que Dieu vienne en aide aux trois mille autres.
Ce sont ceux qui sont passés maîtres pour « dépouiller les sacs des autres » ; ils ne sont
pas coupables, c’est leur nature qui est ainsi.

            Dans une grange, tant de souris se sont multipliées, que le propriétaire a fini par
prendre un chat. Effrayées, les souris se sont dites : « On va y laisser la peau ! Que faire ?
» Alors, une souris a eu l’idée lumineuse d’accrocher une clochette au cou du chat pour
l’entendre ainsi de loin et se cacher. Toutes ont commencé à la féliciter pour cette idée,
cependant une vieille souris a demandé : « Mais qui lui accrochera cette clochette ? »

            C’est la vie moderne : une idée « lumineuse ». Le Christ aussi a mis une clochette
au chat, mais le monde ne s’est pas arrangé. Il faut de l’huile et du vin et les ânes aussi
doivent assumer leur mission. Lorsque la mère enfante un bébé qui est faible au début,
joue-t-elle le rôle du Samaritain ? Elle a honte du jugement du monde et se dit : « On va se
moquer de moi. » La philosophie de la femme contemporaine est d’enfanter un vieillard
de quatre-vingt-dix ans. Toutes les femmes qui enfantent sont jeunes et tant qu’il est
jeune, l’homme peut faire des bêtises. Le Christ dit, dans ce sens, que le Samaritain est
plus vieux que le sacrificateur et le lévite. Il représente le peuple du labeur qui existe, et
c’est l’essence des choses. Le Christ veut ainsi nous montrer que nous devons tous avoir
cet amour dans nos têtes, dans nos actes.

            Certains me demandent comment faire le bien. Je dis : achète une mule et va


chercher une source pure. Je croise tous les jours des gens malades dans leur tête et
dans leur cœur. Le Christ dit : « Va et toi aussi, fait de même, car c’est ce que tu dois faire
si tu veux obtenir la vie céleste. Sinon tu n’hériteras pas d’une vie céleste. » Le Christ
ordonnerait ce Samaritain prêtre ; moi aussi je l’ordonnerais prêtre car il a bien agi. Par
conséquent le monde futur sera légué à ce type de prêtres, tandis que Dieu ne veut pas
de gens comme nous. Vous direz que Monsieur Deunov prêche contre les prêtres ; je ne
parle pas d’eux mais des mères et des pères : ces mères et ces pères doivent connaître le
Samaritain. Et lorsqu’une mère enfante, elle doit enfanter avec joie ; la mère qui enfante
est toujours bénie et ce n’est pas considéré comme une infamie. La mère a enfanté, elle
enfantera à l’avenir ; jadis ce sont les pères qui ont engendré, mais de nos jours, c’est le
tour des femmes. Mais ces hommes doivent recommencer à enfanter à la place des
femmes. Les hommes d’aujourd’hui avortent ; je vois des hommes qui portent vingt ans
durant leurs rejetons, mais ces gens doivent apprendre à engendrer. Le Seigneur dit : «
Comme ils n’accomplissent pas Ma Loi, je leur donnerai l’âme des gens civilisés et ils
vont se tourmenter» ; c’est pourquoi nous sommes envoyés dans le monde pour boire et
manger. Lorsque notre désir de boire et manger sera assouvi, alors viendra la
bénédiction.

            Vous demanderez maintenant dans quelle catégorie vous êtes classés.


Demandez-vous si vous avez de l’huile, du vin et une monture. Car cet ânon est un
surcorps ; vous y chargerez la victime des brigands et, arrivant dans ce monde, vous
devez avoir les deux deniers. Il vous faut donc un âne et du vin.

            Maintenant je vous pose clairement la question : quel rôle voulez-vous jouer dans
ce drame ? Les acteurs au théâtre se disputent souvent le rôle principal. Le Christ a
inscrit le nom de ce Samaritain pour les siècles des siècles ; beaucoup de rois ont fait
des choses prodigieuses, mais il n’en reste aucune trace, alors que ce Samaritain a
accompli quelque chose de simple, vu de l’extérieur, mais son nom est resté gravé au
Ciel. Vous pouvez jouer les rôles du sacrificateur et du lévite, mais vous resterez des
personnages médiocres. L’homme tombé entre les mains des brigands a longtemps
supplié, les mains tendues vers le sacrificateur et le lévite, mais ils ont déclaré : « Je ne
peux pas ! » Seul ce Samaritain lui est venu en aide.

 
            Disons maintenant que vous avez une fille et que vous prenez soin de son
éducation ; un jour, elle demande à aller dans le monde, pour gagner sa vie. Vous
l’accompagnez au bal jusqu’au jour où on la retrouve dans la rue blessée, déshonorée et
en pleurs : « Aidez-moi ! » Elle est tombée entre les mains des brigands. Certaines
femmes sont de redoutables brigands. Les hommes et les femmes peuvent être les
meilleures personnes tout comme se montrer les gens les plus malfaisants ; les uns sont
appelés hommes de l’amour et les autres hommes de l’égoïsme. Je voudrais que vous
soyez tous représentants de l’amour divin et serviteurs de Dieu. Le monde entier est pour
vous. Pour peu que vous ayez un cœur et un discernement, tous vous féliciteront et diront
: « Nous avons vu ce que tu as fait. » Chacun peut faire une bonne œuvre et Dieu voit ces
bons frères. Par conséquent, je voudrais que vos noms à vous tous soient inscrits en
haut, au Ciel, pour être porteurs de cette nouvelle humanité et demeurer sereins et
joyeux. Laissez d’autres penser à votre nourriture : il y a de la richesse pour chacun, Dieu
a préparé beaucoup de nourriture. Certains disent avoir des ennemis, mais ils ont aussi
des amis. Le diable aussi a des ennemis ! L’apôtre Paul dit : « Mais là où le péché a
abondé, la grâce a surabondé » (Romains 5, 20) : là où grandit la haine, là grandit l’amour.
Nos acteurs auraient dû se rendre chez le diable, il peut jouer tous les rôles. Lorsque vous
étudiez ces philosophies, ne vous laissez pas leurrer par leur tromperie, ne mettez pas ce
masque sur votre visage ; ne vous présentez pas comme un saint. Présentez-vous
comme un pécheur plutôt que comme un juste, car il y a un danger à adopter un masque.
Je connais des gens, habillés dans de la soie, qui se nourrissent chez eux, mais si
quelqu’un rentre ils cachent leur assiette ! Je vous demande : « Avez-vous un habit
spirituel ? »

            Ainsi, pansez la blessure de la victime, qui qu’elle soit, et vous hériterez de la vie
éternelle.

Sofia, 11 juillet 1915

______________________________

[1]Et il se tourna vers les disciples et leur dit en particulier : " Heureux les yeux qui voient
ce que vous voyez ! Car, je vous le déclare, beaucoup de prophètes, beaucoup de rois ont
voulu voir ce que vous voyez, et ne l'ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l'ont
pas entendu. " Et voici qu'un légiste se leva, et lui dit pour le mettre à l’épreuve : " Maître,
que dois-je faire pour posséder en partage la vie éternelle ? " Jésus lui dit: " Dans la Loi
qu'est-il d'écrit ? Comment lis-tu ? " Il répondit : " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout
cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme
toi-même. " Jésus lui dit: " Tu as bien répondu : fais cela et tu auras la vie. " Mais lui,
voulant montrer sa justice, dit à Jésus: " Et qui est mon prochain ? " Jésus reprit : " Un
homme descendait de Jérusalem à Jéricho, il tomba sur des bandits qui, l'ayant dépouillé
et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à moitié mort. Il se trouva qu’un prêtre
descendait par ce chemin ; il le vit et passa à bonne distance. Un lévite de même arriva
en ce lieu ; il vit l’homme et passa à bonne distance. Mais un Samaritain qui était en
voyage arriva près de l’homme : il le vit et fut pris de pitié. Il s'approcha, banda ses plaies
en y versant de l'huile et du vin, le chargea sur sa propre monture, le conduisit à une
auberge et prit soin de lui. Le lendemain, tirant deux pièces d’argent, il les donna à
l’aubergiste et lui dit : " Prends soin de lui, et si tu dépense quelque chose de plus, c'est
moi qui te le rembourserai quand je repasserai. " Lequel de ces trois, à ton avis, s’est
montré le prochain de l'homme qui était tombé sur les bandits ? " Le légiste lui répondit : "
C’est celui qui a fait preuve de bonté envers lui. " Jésus lui dit: " Va et, toi aussi, fais de
même. (Lc 10, 23-37)

[2] Nous sommes pendant la première guerre mondiale (1914-1918)

Traduit par Bojidar Borissov

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Les vieilles outres et les outres neuves

1914 - 1944
1915_07_25 Les vieilles outres et les outres neuves
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Les outres vieilles et neuves

https://fr.beinsaduno.net/

Personne ne met du vin nouveau

dans de vieilles outres…

Mais le vin nouveau doit être mis

dans des outres neuves ;

et ainsi ils se conservent l'un et l'autre.[1]

(Luc 5 : 37-38)

            Cette courte parabole est classique dans la forme et dans le fond. Le Christ fait
une synthèse d’idées : il dit que personne ne doit verser de vin nouveau dans de vieilles
outres, car ces dernières vont éclater. Devons-nous prendre cela au sens propre ? Non,
c’est vrai au sens figuré : c’est une analogie entre d’une part, le nouvel enseignement et le
vin nouveau et d’autre part, les vieilles personnes et les vieilles outres. Le vieux vin qui a
fini de fermenter peut rester dans une vieille outre, mais le vin nouveau qui doit encore
fermenter, s’il est mis dans une vieille outre, la fera éclater. Cette parabole exprime une
idée cachée, une grande loi : les idées divines, introduites dans ce monde nécessitent des
outres neuves, plus souples, qui résistent à la fermentation, c’est-à-dire des hommes qui
ont une raison et un cœur réceptifs envers la nouvelle vérité. Lorsque l’esprit est occupé
par de vieilles idées, pensées, émotions, la nouveauté ne peut pas pénétrer en lui ; en
d’autres termes, dans les formes anciennes il ne peut pas y avoir d’impulsion pour
accomplir un exploit. De ce point de vue, les jeunes gens sont généreux alors que les
vieillards de quatre-vingt-dix ans doivent être sollicités quatre-vingt-dix fois avant de
donner un sou, car ils sont peureux, ils se sentent faibles et infirmes, privés de leurs
forces et de leurs moyens, contrairement aux jeunes. C’est pourquoi le Christ dit que le
vin nouveau se met dans les outres neuves.

            Lorsque le nouvel enseignement se déverse dans le monde, il fait réagir les vieux
qui le considèrent comme néfaste et source de dégradation. Pourtant aucun père ne
désire avoir un fils qui naisse avec de vieilles idées ; chacun rêve d’avoir une
descendance aux idées modernes, réceptive aux idées du siècle.

            Le vin représente par lui-même une force ; pour donner une impulsion à l’évolution
humaine, il faut de la force ; cette force n’est rien d’autre que l’esprit de l’homme au sens
large : une force intelligente qui travaille et construit suivant les lois divines. Le dessein
de Dieu est de faire que tout grandisse et se développe ; Dieu n’aime pas les vieilles
outres, Il les met au fond des caves comme les vignerons ; le temps viendra pour trouver
des gens qui boiront aussi de ce vieux vin. Lorsque vous acceptez le nouvel
enseignement, vous vous trompez en pensant qu’il ne fermentera pas en vous et que
vous resterez les mêmes, c’est impossible, c’est comme si un sculpteur pouvait travailler
le marbre sans faire d’éclats. Beaucoup de morceaux seront projetés à droite et à gauche
et les personnes âgées doivent se tenir à distance si elles ne veulent pas recevoir d’éclat
sur la tête ; ce n’est pas la faute du sculpteur, mais celle des vieilles personnes qui ne
s’écartent pas. « Je sculpte une statue pour les générations futures, dit-il, et chacun doit
se protéger. » L’artiste peut travailler avec un pinceau, un archet, un marteau, cela dépend
de sa manière de faire ; ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est de travailler en
accord avec l’ordre divin. Lorsque le travail déclenche des frictions, il ne faut pas s’écrier :
« Nous sommes dépassés ! » Le calme perpétuel n’existe qu’au cimetière. Celui qui aspire
à Dieu, qui veut avancer et grandir dans la vie divine, a besoin de travail et de combat. Cet
élan représente le bien qui réside dans l’individu, dans la société, dans l’humanité. Ceux
qui veulent se reposer et conserver l’ancienne compréhension de la vie, ne saisissent pas
l’intensité des idées nouvelles exprimées dans la parabole du vin nouveau. Savez-vous le
temps qu’il a fallu au pied de vigne pour amasser ce vin ? Savez-vous la force qu’il
renferme ? Il est d’abord sucré, puis âpre, puis devient si puissant, que si vous en buvez
trop vous perdez votre état normal.

            Ainsi, celui qui veut assimiler le nouvel enseignement doit se libérer des vieilles
outres. Si vous n’avez pas d’outres neuves, tenez-vous à distance ; d’autres viendront, des
gens nouveaux, et le nouvel enseignement sera déversé en eux. Vous aussi, vous pouvez
le recevoir, mais il faut d’abord vous débarrasser des vieilles outres, vous libérer des vices
et des penchants qui vous entravent dans l’assimilation du nouvel enseignement.

            Il y a en Inde des charmeurs de serpents célèbres : ils les domptent et les envoient
en Europe. Pour cela, ils enferment les serpents dans des paniers ; ils les attrapent, des
plus petits aux plus grands et des plus inoffensifs aux plus dangereux, et ils les
apprivoisent. Un soir malheureusement, ils n’ont pas fermé complètement un panier ;
dans la nuit tous les serpents s’en sont échappés et sont venus s’enrouler autour du
chasseur. Il se réveille le matin et, conscient de sa situation désespérée, il a la présence
d’esprit de rester immobile. Son serviteur arrive, étonné de ne pas voir son maître se lever
; il ouvre la porte et le découvre, enlacé par des serpents de toutes sortes. Avisé, le
serviteur prépare un très grand bol de lait bouillant et le pose au milieu de la pièce. Les
serpents, attirés par le lait, se détachent de son maître pour aller boire. Le charmeur de
serpent s’est dit : « Ce panier devra être mieux fermé la prochaine fois. » Vous aussi, vous
serez un jour dans la peau de ce charmeur de serpents et vous aurez alors besoin de
sang-froid et de lait : ce lait symbolise la vie intelligente.

            Le Christ dit : « Ne mettez pas de vin nouveau dans une vieille outre car il vous
troublera ». Si un religieux est troublé, c’est une vieille outre, incapable de supporter le vin
nouveau, le nouvel enseignement. Deux idées contradictoires ne peuvent pas se concilier
; la loi de Moïse dit : « Dent pour dent, œil pour œil »[2], mais la loi de l’enseignement du
Christ dit précisément le contraire : aimer nos ennemis ; si on nous frappe sur la joue
droite, tendons aussi la gauche. Comment concilier ce nouvel enseignement avec
l’ancien si on garde les deux ? La loi de Moïse est destinée aux vieilles outres, alors que
l’enseignement du Christ exige une outre neuve. Selon la loi de Moïse, les vieilles
personnes qui ne sont pas aptes à affronter le nouveau, veulent piéger l’adversaire et
l’aveugler pour l’empêcher de les voir et de les atteindre, alors que l’enseignement du
Christ dit : « Vous pouvez faire de vos adversaires vos amis, les désarmer et même les
mettre à votre service. »

            Maintenant venons-en au sens psychologique, intérieur, des paroles du Christ :


dans la vie, nous ne devons jamais penser que nous avons complètement compris la
vérité et que nous n’avons plus rien à apprendre ; nous serions de vieilles outres,
bloquées dans notre développement sur terre. « Nous sommes érudits ! – En quoi réside
ton érudition ? – Nous avons lu beaucoup d’écrivains. – Et alors ! » Il nous faut pénétrer
dans cette philosophie qui peut redresser notre vie et nous apporter ce bonheur que nous
recherchons. J’ai déjà expliqué une fois le mot bonheur – штастие– de quelles lettres
est-il constitué ? La lettre ш – trois pointes vers le haut – représente la main de l’homme
qui travaille ; la lettre т montre la directive ou la force qui suscite le travail ; ensuite vient
le а : c’est le nez de l’homme ; il faut travailler, mais il faut aussi avoir un discernement
pour savoir comment travailler. Si vous prenez la lettre c, vous aurez le cœur de l’homme
et si vous la retournez vers le haut, elle représentera un bateau : ce qui sera gagné par le
labeur, sera conservé ; la lettre и indique une descente et une ascension : du haut vers le
bas puis du bas vers le haut ; ces deux directions côte à côte forment le diamètre du
cercle, la roue qui entraîne la voiture en avant ; e montre le centre auquel vous devez
toujours vous accrocher. Par conséquent, il vous faut des bras, un discernement, un cœur
et un haut idéal.

            Je vais vous illustrer cela à travers une anecdote bulgare. Selon nos croyances, la
fièvre est une créature vivante. Un berger s’était arrêté sur un pont et avait entendu deux
fièvres se parler entre elles ; l’une disait qu’elle irait rattraper ce berger-là juste à son
retour dans la montagne ; à la question de la seconde pour savoir comment elle ferait
pour l’attraper, elle a répondu : « J’entrerai par la première cuillère de lait qu’il boira au
printemps. » Ayant compris qu’il était question de lui, le berger décida de prendre des
précautions. Ce jour-là, une de ses brebis est morte et il l’a dépecée pour faire une outre
de sa peau. Lorsqu’au printemps le jour prévu est arrivé, il a mis la première cuillérée de
lait dans l’outre puis il l’a ficelée. Alors, la fièvre a fait gonfler l’outre et la secouait
frénétiquement chaque jour à midi. À l’automne, le berger a ouvert l’outre et l’a laissée
partir. Les deux consœurs se sont de nouveau rassemblées sous le pont et l’une d’elle a
dit : « J’ai eu la mésaventure de me retrouver dans une outre vide ! »

            Vous aussi, vous ressembleriez à cette fièvre si vous vous serviez des vieilles
outres et vous diriez en vous en échappant: « Nous avons appris à secouer les outres. »
Ce sont les dogmatiques contemporains qui ne font que secouer des outres ! Ils disent : «
On est à l’étroit ». Non, ils sont à l’aise, mais ils n’ont pas de quoi se nourrir. La croyance
populaire que je viens de conter renferme toute une philosophie. Un nouveau destin doit
diriger le monde. Il faut déposer dans nos enfants le vin nouveau car il est la force. Les
mères qui veulent avoir de bons enfants doivent être bercées par les nouvelles idées ; si
vous êtes immergées dans les anciennes idées, je ne vous conseille pas d’enfanter.
Qu’allez-vous mettre au monde ? Des êtres inaptes à la vie comme il y en a des milliers.
Les Saintes Écritures disent : «Croissez et multipliez ! », elles ne disent pas d’enfanter des
avortons, mais des êtres à l’image et à la ressemblance de Dieu. C’est le nouvel
Enseignement que le Christ prône et qui transformera le monde s’il est bien compris. La
vigne et la sève sont en nous ; lorsqu’un jour notre vigne donnera du raisin, sa sève se
mettra à fermenter : c’est une loi implacable dans le monde, et quiconque songe à vivre
sans fermenter ne comprend pas la vie.

            Le Christ dit à un autre endroit : « Celui qui veut me suivre, qu’il porte sa croix »[3] ;
le vin nouveau, c’est la croix. La croix est une force pour celui qui la comprend. Dans le
monde, il y a plusieurs sortes de croix et les gens s’en plaignent, mais Paul dit à ce
propos : « Je vais m’enorgueillir dans la croix du Christ. »[4] Vous vous lamentez de vos
souffrances en proclamant qu’elles sont insoutenables, mais vous ressemblez à celui qui
se plaignait du poids de sa croix. Voici ce qui lui est arrivé : le Seigneur a dit : « Enlevez-lui
cette croix. » Puis Il l’a introduit dans une grande salle en disant : « Dans cette salle il y a
de grandes et de petites croix, des croix en or, en argent, en pierre et en fer, choisis-en
une. » En cherchant, l’homme a trouvé une petite croix et a dit : « Voici, c’est cette petite
croix que je veux. – Mais c’était celle-ci que tu portais jusqu’à maintenant. C’était elle la
croix que je t’avais donnée » a dit le Seigneur. 

            Nous exagérons souvent nos souffrances et nous implorons l’amélioration de


notre sort ; il est impossible de changer son destin, de nous débarrasser du poids que
nous devons porter. Vous dites : « Quand mes affaires s’arrangeront, ma femme et moi,
et même mes enfants, nous emprunterons le nouveau chemin et le vin nouveau pourra
fermenter. » Si vous pensez d’abord régler vos affaires courantes et ensuite suivre le
Seigneur, vous vous illusionnez. L’éducation est un processus qui se déroule en même
temps pour tous : le père, la mère et les enfants : lorsque les parents s’éduqueront, les
enfants en feront autant.

            Je vais illustrer cela par un autre exemple. On raconte que pendant les prêches du
prédicateur américain Moody, un enfant a questionné son père : « Papa, pourquoi tu ne
chantes pas ? – Je suis déjà confirmé dans la foi, c’est à vous de chanter maintenant ;
c’est pour vous tout cela, nous les anciens, nous avons déjà écouté et écouté tant de fois
» a-t-il répondu.

            Alors l’enfant s’est dit : « Très bien, j’ai un père qui a eu la confirmation. » Un jour,
son père attèle un cabriolet et part à travers la campagne, mais peu avant un sommet le
cheval s’arrête, ce qui fait dire à l’enfant : « Papa, le cheval a reçu la confirmation ! »

            Lorsque nous nous arrêtons, c’est que nous sommes « confirmés » : nous
sommes une vieille outre dans laquelle le vin nouveau ne peut pas fermenter. Et nous
croyons pourtant être prêts pour le Ciel, pour entrer au paradis, vivre une vie angélique,
comprendre les vérités divines ! Comment les comprendre si nous vivons dans les caves
des vieilles outres ? Ainsi le Christ vient-t-il nous dire : « Il faut des outres neuves. » Les
vieillards sont de vieilles outres et les jeunes sont des outres neuves ; les vieilles
personnes ne se sentent pas concernées, mais les jeunes leur disent : « Attendez qu’on
verse en vous aussi le vin nouveau. » Les vieux ne doivent pas recevoir de vin nouveau ;
ils ont achevé leur évolution. Le vin nouveau doit circuler dans les artères et les veines
des hommes nouveaux. Il y a en nous une lutte, un combat, un déchirement, car le vin
nouveau et le vin ancien s’affrontent. Le Christ veut dire : « Ne mettez pas le vin nouveau
en vous si vous n’êtes pas prêts », et il prône : « Purifiez-vous d’abord ! » Chaque
enseignement, chaque philosophie peut nous être utile si nous sommes purs. Une
progression souple et un essor spirituel, c’est cela le nouvel enseignement.

            Si nous pouvions observer la conscience de l’homme ancien du point de vue


occulte, nous verrions une bougie éclairant faiblement ; si nous regardions l’homme
nouveau, nous verrions sa bougie briller avec éclat. On peut assimiler l’homme ancien à
la terre éclairée par la lune, et l’homme nouveau, à la terre éclairée par le soleil. Un vin
nouveau est nécessaire pour le développement spirituel : interrogeons-nous pour savoir
si nous l’avons. Celui qui a bu le vieux vin et rien d’autre, dit : « Le vieux vin est meilleur »,
mais le vin, une fois fermenté, vieilli, ne peut plus évoluer davantage. Il ne peut qu’enivrer
les gens, les égayer un peu, mais les faire travailler, progresser, jamais ! Si nous sommes
malheureux, c’est parce que notre vie fermente, le vin tourne au vinaigre et n’est plus
aussi sucré qu’avant.

            J’ai observé les Bulgares sortant de la messe et allant à la taverne pour boire ; ils
se rassemblaient d’abord deux par deux : « Servez-nous un demi pichet de vieux vin : à
votre santé ! » Ils vident un ou deux verres, puis se rassemblent à trois, puis quatre et
continuent de boire ; les débats s’animent, toute la taverne prend part aux discussions ;
puis du bruit se produit : on est en train de battre quelqu’un. Pourquoi ? Il n’a pas clôturé
son champ. On le corrige dans la taverne pour l’obliger à clôturer son champ. Cela ne se
passe pas ainsi uniquement dans les tavernes. Visitez une place boursière où se
négocient les opérations commerciales : vous diriez que tous ces gens sont fous. C’est
ainsi qu’une femme qui a visité une place boursière a dit à son mari : « Pourquoi m’as- tu
amené dans cet endroit de fous ! À la bourse, je pensais être présentée à des gens
nobles. » Lorsqu’on commence à départager, à diviser et à se disputer à la maison, c’est
que le vin a commencé à fermenter : comme ils ne peuvent rien créer de neuf, ils veulent
s’emparer du bien des autres ; de même une mère qui ne peut pas enfanter prend l’enfant
des autres.

            Ainsi, le vin nouveau qui apportera la nouvelle vie et qui nous apprendra à vivre et
travailler, à créer des rapports sains entre nous, nécessite des outres neuves ; voilà
l’enseignement du Christ. On dit qu’il n’est pas applicable ! Si, il est applicable. Allez-y,
arrêtez-vous ne serait-ce que cinq minutes par jour et méditez là-dessus ; prenez cette
parabole, lisez-la, prenez cinq minutes tous les jours pour réfléchir sur le vin nouveau ;
vous verrez quels résultats vous obtiendrez. Arrêtez-vous cinq minutes pour penser à
Dieu, aux gens vertueux sur terre qui travaillent sans relâche, aux bonnes mères qui
élèvent leurs enfants avec patience, aux bons pères qui prennent soin de leurs familles ;
vous verrez le processus que ce vin nouveau produira. La femme dit : « Je me suis
mariée, mais mon mari est un vaurien. » Qui vous a forcé à choisir une vieille outre ?
Savez-vous qu’ainsi vous ressemblez à celui qui, au temps de l’occupation turque, a volé
un âne et s’est justifié auprès du juge en disant : « J’étais en haut d’un poirier, je suis
tombé droit sur l’âne qui m’a emporté avec lui ! » Dites-vous : « J’ai besoin de vin nouveau,
dans les idées, dans le cœur, dans le monde. » On atteint soixante, quatre-vingts ans et
on veut aller à la noce et avoir des enfants ; je comprends, il y a des exceptions comme
Abraham qui a enfanté très âgé, mais il avait des idées nouvelles, il n’avait pas vieilli. De
nos jours les hommes de quarante ans sont déjà vieux. « Que nos enfants aient la santé,
nous, nous sommes finis ! » Tu es donc une vieille outre, il faut te mettre dans la cave ; tu
es un oisif qui ne veut pas comprendre la volonté divine. Il faut dire : « Seigneur, je T’ai
compris, je veux maintenant travailler pour Toi comme travaillerait un jeune homme. » À
bas votre vieillesse, mettez vos vieilles outres de côté, jetez les loin : les gens avec de
vieilles outres et du vieux vin ne sont pas pour le Royaume de Dieu ! Je ne veux pas qu’ils
jettent leur vieux vin, mais je veux qu’ils mettent le vin nouveau dans des outres neuves.
Lorsqu’ils comprendront cette pensée divine, elle les sublimera par sa puissance.

            On cherche comment éduquer les gens ; la méthode est très facile : lorsque la
coque d’un navire en mer est percée, on bouche le trou, sinon le bateau coule. Vérifiez si
votre bateau n’est pas percé, bouchez le trou le cas échéant et vous serez hors de
danger. Un jour vous êtes mécontents : votre bateau est percé, l’outre est percée et rien
de bon ne vous attend si vous ne bouchez pas le trou. Dans certaines situations l’homme
doit obéir strictement, comme l’enfant de ce cheminot dont la maison était longée par la
voie ferrée. Alors que le train express approchait, l’enfant en train de jouer a entendu un
cri : « Couche-toi ! », ce qu’il a fait et ce qui lui a sauvé la vie. Parfois on vous dit : «
Couche-toi ! – Mais pourquoi ? » Couche-toi, et ne demande pas pourquoi ; lorsque le
train express sera passé, tu verras pourquoi. Face à certains dangers nous devons nous
agenouiller, et une fois qu’ils se sont éloignés, remercier Dieu.

            Mais quelqu’un proteste : « Je ne veux pas m’adapter aux conditions, je ne veux


pas être souple. » Tu dois t’adapter ! La pluie ne se soucie pas si tu es assez couvert ou
non ; le soleil non plus ne prend pas en considération ta capacité à supporter sa lumière,
c’est à toi de t’adapter à toutes les variations, et être prêt à les supporter. La pluie et le
soleil font très bien leur travail : que le soleil brille, que la mer s’agite, que les vieilles
outres se percent, cela ne doit pas vous déranger car le Seigneur a décidé de faire éclater
les vieilles outres et de verser du vin nouveau dans des outres neuves. Si les gens aux
vieilles idées et pensées pensent pouvoir vivre dans des conditions nouvelles, ils se
trompent terriblement ; c’est le destin, c’est la loi divine, le Seigneur vous veut rajeunis,
ressuscités. « Comment ressusciter ? », demandent certains ; une forme nouvelle
apparaîtra dans laquelle déposer votre vie : une forme réelle, pas une forme rêvée. Si
vous compreniez la loi que vous suivez à présent, vous pourriez vous rajeunir. Comment
cela ? En apprenant la loi, vous allez rénover intérieurement votre âme.

            Lorsque nous parlons de résurrection, j’entends ces formes avec lesquelles le


Seigneur travaille en nous. Il faut préparer les outres neuves, alors le Seigneur dira : «
Apportez-les pour mettre en eux du vin nouveau. » Certains demandent : « Comment agit
le Seigneur maintenant dans le monde ? » Il prépare des outres neuves, il crée du vin
nouveau, et c’est pourquoi le Christ dit : « Mon Père travaille jusqu’à maintenant et Je
travaille aussi pour vous. »[5] Et nous devons être prêts à ne pas détériorer ces outres, car
il est très facile d’altérer la raison et le cœur de l’homme, mais il est très difficile de les
réparer. Que le Seigneur voie que vous vous êtes mis au travail ! Vous vous demandez
pourquoi la vie est ainsi ? Je vois dans les yeux de certains parmi vous qu’ils ont bu trop
de vieux vin : ils doivent se dégriser ; la joie doit remplir vos cœurs car ce monde est créé
pour vous, avec toutes les conditions pour votre développement. « Mais c’est la guerre,
l’affliction. » ничего[6], comme disent les russes. « Mais le monde est en déperdition. »
ничего, rien ne se perd ! Des milliers de maisons seront détruites, comme de vieilles
outres, mais de nouvelles seront construites. Maintenant le Seigneur verse le vin nouveau
dans des outres neuves. Seuls les gens enivrés guerroient ; hommes ou femmes se
battent seulement s’ils sont enivrés. Le vin nouveau est synonyme de musique, de
chansons, de fraternité entre les gens : c’est l’enseignement du Christ. Lisez l’Évangile et
pénétrez-vous de cet enseignement, pensez cinq minutes par jour à la vie éternelle, à
Dieu, aux gens vertueux, pensez à quelque chose de noble qui vous élèvera. Alors vous
comprendrez les choses plus profondément. Oh ! Que de choses vous avez encore à
apprendre, mais vous devez déjà vous préparer à cette nouvelle compréhension.
Comment sera la vie future ? Merveilleuse, telle que vous ne l’avez pas rêvée, songée,
entendue. Comment l’homme peut-il voir les beautés du monde s’il dort ? Vos âmes
endormies doivent s’éveiller ; vous devez sortir le bol avec le lait pour faire rentrer toutes
les perfidies, comme les serpents dans le panier. Soyez porteur du vin nouveau, du nouvel
enseignement, prônez la joie, la gaîté dans le monde. Et lorsque vous souffrez, dites que
vous souffrez parce que vous n’accomplissez pas la loi divine.

            Nous disons souvent que les conditions créent la vie, mais l’homme aussi crée les
conditions. Je vous ai déjà raconté l’histoire du lord anglais, parti en voyage avec sa fille
et son serviteur et le naufrage qui a suivi. Ainsi, dans la vie, vous pouvez être maître et
serviteur : si vous avez la connaissance pour appliquer les lois divines, vous êtes maître ;
si vous ne savez pas les appliquer, vous êtes serviteur. Celui qui veut commander, doit se
pénétrer de ce nouvel enseignement : il apporte la compréhension de la vie. Ce lord, s’il
ne s’était pas retrouvé sur l’île déserte, n’aurait pas su comment cultiver la vie ; c’est là
qu’il a appris cet art. Dans la vie nous pouvons vivre une mésaventure, quelqu’un peut
nous commander ; apprenons à le servir et le Seigneur nous fera sortir de l’île déserte.
Remerciez la providence d’être tombés sur cette île pour apprendre à cultiver le blé, c’est-
à-dire la vie. Jusqu’à maintenant vous n’avez pas appris à cultiver votre raison et votre
cœur, ce qui suscite la faim et le mécontentement en vous. Vous mangez quatre, cinq
fois par jour, vous grossissez et vous vous lamentez : cet engraissement touche aussi
votre discernement. Cette graisse doit être transformée en énergie. Vous avez remarqué
que les gens qui font un travail mental intense et œuvrent sur le plan spirituel,
n’engraissent jamais. Si vous avez accumulé de la graisse, mettez-la dans le moteur de la
vie spirituelle et avancez vers la réalisation de vos rêves les plus nobles : c’est là votre
salut.
 

Sofia, 25 juillet 1915

_________________________

[1] Personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; sinon le vin nouveau fera
éclater les outres et le vin se répandra, et les outres seront perdues. Mais il faut mettre le
vin nouveau dans des outres neuves. (Lc 5, 37-38)

[2] Tu ne t’attendriras pas : vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied
pour pied. (Deutéronome 19, 21)

[3] Puis il dit à tous : Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même et prenne
sa croix chaque jour, et qu’il me suive. (Luc 9, 23)

[4] Pour moi, non, jamais d’autre fierté que la croix de Notre Seigneur Jésus-Christ...
(Galates 6, 14a)

[5] Mais Jésus leur répondit : "Mon Père jusqu'à présent est à l’œuvre, et moi aussi je suis
à l’œuvre. (Jean 5, 17) (Le jour du sabbat)

[6] « Cela ne fait rien »

Traduit par Bojidar Borissov

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La Liberté de l'Esprit 

1914 - 1944
1915_09_05 La liberté de l'Esprit
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La liberté de l’Еsprit

https://fr.beinsaduno.net/

Et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté.

(2 Corinthiens 3, 17)

           Ainsi, la condition de la liberté, c’est l’Еsprit. Par le mot liberté on entend une vie
libre, le sens intérieur des choses et de leurs rapports : les rapports entre les pensées, les
sentiments et la volonté qui se manifestent dans le monde. L’action qui est une
prérogative de l’âme vivante, est le résultat de la volonté ; mais cette action peut aller
dans un sens donné ou dans plusieurs directions différentes. Le Nouveau Testament
indique : « Et où est l’esprit du Seigneur, là est la liberté » et à un autre endroit : « Le Fils
de Dieu vous délivrera. » (2 Th 4, 18) Le Fils et l’Esprit sont une même chose ; le Fils est la
manifestation du Père et de la Mère ; l’intelligence du Fils est l’expression de l’intelligence
du Père et de la Mère, comme la lumière solaire est l’expression de l’état intérieur du
Soleil : c’est grâce à elle que nous reconnaissons le soleil. Comment connaître l’homme ?
Par la lumière de ses pensées, ses désirs et ses actions.

            Je parle de la liberté de l’esprit, car il existe un danger chez les religieux : celui qui
devient pieux est deux fois plus méchant que les gens qui vivent dans le monde.
Quelquefois, je ne me réjouis pas que telle personne soit devenue croyante ; par le mot
croyant, j’entends un homme relié à quelque chose, comme les chevaux ou les vaches qui
sont rattachés à une corde ; être relié à son patrimoine immobilier, c’est aussi une religion
; être relié à un parti politique ou à un courant philosophique, c’est aussi une religion. Oui !
C’est un enseignement religieux, mais de quelle nature ? Un enseignement qui entrave la
liberté de l’homme ou de la société ! Si tu es rattaché à un enseignement qui te limite, qui
te prive de liberté, c’est alors une religion dépassée, une vieille outre ! Tous ceux qui
recherchent cette liberté – le sens de la vie, comme les philosophes modernes appellent
cette conscience supérieure, ou la citoyenneté, comme la nomment les hommes
politiques ; vous pouvez la nommer comme vous le souhaitez – ont cette intelligence en
eux. À quoi devineront ils que vous avez l’esprit ? À votre raisonnement et si, à travers vos
pensées, vos désirs et vos actions, vous vous distinguez par la puissance de votre liberté
et si vous apportez ce bienfait partout où vous allez.

            Dans la vie d’aujourd’hui le mot liberté est assimilé à la lumière. Lorsque vous
voyagez de nuit, vous n’êtes pas aussi libres que pendant le jour, pour la simple raison
que le chemin n’est pas éclairé. De même, tous les croyants qui s’égarent ont une vision
confuse des choses. Vous ne savez pas comment est Dieu, le Seigneur, alors que vous
connaissez les ministres et les souverains d’ici-bas, et vous croyez que Dieu punirait
comme eux punissent ! De cette conclusion hâtive découlent les conséquences que nous
voyons dans le monde. Alors qu’au contraire il faut nous libérer de ce joug mental, mais
comment ? Il faut un changement radical de l’organisation de notre cerveau ; vous n’avez
pas encore étudié cette organisation. Tous les matins vous priez et cherchez le Seigneur,
vous criez et protestez qu’Il ne vous entend pas toujours. Le Seigneur écoute seulement
ceux dont les oreilles sont ouvertes ; Il n’écoute pas les sourds et ne leur adresse pas la
parole. Vous devez avoir l’oreille fine et exercée pour saisir le peu que le Seigneur vous
dit. Il aime regarder et écouter les gens qui travaillent et qui ne s’occupent pas de choses
vaines, car Il ne s’occupe pas de ce qui est futile.

            Examinez les religions contemporaines et vous remarquerez leur degré


d’avancement ; chaque religion a certains égarements ; je vous dirai lesquels. Quand
nous désirons connaître une religion, nous sortons souvent d’une société pour entrer
dans une autre. Un jeune homme a voulu danser dans la ronde du village et a emprunté
les bottes de quelqu’un ; mais celui-ci en les lui donnant lui a dit au milieu des danseurs :
« Écoute, tape moins fort par terre, je ne te les ai pas données pour taper fort. » Un autre
s’est approché pour lui dire : « Celui-ci t’a fait honte, mais je te donnerai mes bottes » ; et
lorsqu’il s’est mis à danser, il l’a encouragé : « Tape, mon ami, tape aussi fort que tu peux,
si tu les abîmes, je t’en donnerai d’autres ! » Qu’on lui dise «tape » ou bien « ne tape pas »,
c’est pareil, cet homme n’est plus libre ; que tu ais tapé peu ou beaucoup n’a pas
d’importance : si on t’humilie, on te prive de liberté. Ainsi notre esprit doit être éclairé sur
la véritable liberté.

 
            Le Christ a donné une définition de la liberté : « Ce que tu ne veux pas subir des
autres, ne leur fais pas subir non plus. » Cette règle doit être notre loi intérieure. Nous
devons parler et faire ce qui donne la liberté aux autres.

            Il y a quelques jours, une dame est venue me voir : « Les gens d’aujourd’hui
m’étonnent ; leurs prières sont ferventes, mais dès qu’ils ont fini de prier, ils commencent
à médire : celle-ci a vu quelque chose, telle autre n’a pas vu grand-chose, une troisième a
vu quelque chose qui ne vient pas de Dieu mais du diable. L’un dit : ‘tu mens’, l’autre
répond : ‘non, c’est toi qui mens’ ; nous voyons qu’aucune n’a de liberté, ni ne donne de
liberté aux autres. Moi, je veux avoir la liberté, servir le Seigneur ; pas leur Seigneur bien
entendu ! » J’ai conseillé à cette dame de leur dire la même chose qu’à moi, lorsqu’elle se
retrouvera de nouveau avec elles. Si vous n’avez pas de tolérance envers les hommes,
vous ne leur donnez pas de liberté, vous ne comprenez pas l’enseignement du Christ,
mais vous avez une vision caricaturale. Débarrassez-vous de ces caricatures, ne vous
représentez pas Dieu de la sorte.

            Maintenant, qu’est-ce que la religion ? C’est une science des formes et en même
temps une science de l’amour divin. Si vous étudiez une forme extérieure, mais pas son
contenu intérieur, vous allez vous tromper et la dénaturer comme cette dame qui change
chaque jour de toilette. En vivant cinquante, soixante ans, elle peut avoir dix, vingt
vêtements de couleurs différentes, mettre de jolis rubans et de beaux boutons, mais ces
vêtements ne sont pas la dame elle-même ; la forme n’est pas encore la religion. Ces
formes sont nécessaires à la religion, comme les vêtements pour le corps, mais elles ne
constituent pas le corps de la dame. Un proche meurt et les gens se disent : « Je dois me
vêtir de noir et ne plus porter d’habit blanc ». Portez les vêtements que vous voulez : noirs
ou blancs, rouges, verts, bleus, colorés, de toutes les couleurs, ce n’est pas un péché.
Seulement, lorsque vous vous rendez dans la maison du défunt, ne portez pas de
vêtements blancs, comme vous ne mettriez pas de chaussures blanches si les rues sont
boueuses, mais celles que la saison exige. Les gens du monde sont très intelligents et
sont plus haut placés à mes yeux que les croyants ; le Seigneur a décidé d’arranger le
monde avec eux. Les hommes politiques et les socialistes vont arranger le monde car ils
veulent de la liberté. Mais quelqu’un dira : « Comment cela, mais ils détruisent ! » Lorsque
vous construisez une nouvelle maison, ne démolissez-vous pas l’ancienne ? Si vous ne
vous débarrassez pas d’un point de vue archaïque, aucune pensée nouvelle ne naîtra
dans votre esprit. Certains veulent donner aux gens une méthode pour réfléchir, une
méthode dogmatique : se taire et ne pas raisonner, un dogme qui recouvre ce qui est
écrit, et ce qui n’y est pas, vient du malin. D’autres prétendent que leur dogme descend de
Dieu, et le reste du malin ; c’est cela raisonner avec son « cerveau arrière. » Un
enseignement doit être jugé par ses résultats : s’il est applicable dans la société et s’il
donne de bons résultats, il est bon ; sinon il est mauvais. Nous devons appliquer la liberté
de l’esprit ; posez-vous cette question : êtes-vous libres, avez-vous cet esprit en vous ?
Lorsque l’esprit viendra, il produira de la lumière dans votre cœur, dans votre
discernement, voilà le signe de sa présence. Dès que vous commencez à entraver l’esprit
de l’homme, sa façon de penser, de sentir et d’agir, il vous délaissera aussitôt. C’est
comme le professeur qui vient en classe pour donner son cours : si les élèves sont
bruyants, il s’en va ; alors, bien sûr leurs parents ou leurs tuteurs viendront les corriger,
car ils n’ont pas écouté le professeur. Ainsi Moïse était-il un tuteur pour les juifs : il est
venu les corriger et leur demander : « Écoutez-vous votre professeur ? » Et maintenant, si
vous dites : « Pourquoi ce malheur s’abat-il sur nous ? », je vous réponds : parce que vous
n’avez pas écouté l’esprit, il fallait l’écouter !

            Expliquons le mot liberté : si vous trouvez un homme aux mains attachées et si


vous le consolez : « Le Seigneur est miséricordieux et te libèrera », alors que vous-
mêmes, vous pouvez le détacher, je vous demande : « Prêchez-vous un enseignement de
la liberté ? Non ! Sortez votre canif, coupez la cordelette et libérez-le. Et vous, que faites-
vous ? Vous l’attachez encore plus fort pour qu’il ne s’évade pas. Il faut détacher les liens
des gens ; et lorsque le Christ dit : « Allez et prêchez », il sous-entend justement cette
libération. Et cette liberté doit être purement intérieure. Tous les malentendus et les
conflits entre les gens naissent de l’absence de liberté. S’il était question de s’irriter,
combien le Seigneur qui a créé ce monde devrait s’irriter en voyant qu’il ne tourne pas
rond. Que le Seigneur soit en colère, d’accord, mais si je suis moi-même en colère, quelle
importance ? Aucune ! Mais cependant, le Seigneur se met-Il en colère ? Le Seigneur ne
se met pas en colère ! L’Ancien Testament parle bien de colère divine, mais cela doit
s’entendre dans un sens occulte. C’est d’ailleurs évident dans ces paroles du Christ : «
Pourquoi m’appelez-vous maître miséricordieux, seul Dieu est miséricordieux » (Marc 10,
18). Celui qui est miséricordieux ne peut pas se mettre en colère. Certains prophètes ont
parlé des colères du Seigneur, mais je conteste cela. Que quelqu’un me montre où le
Seigneur a dit Lui-même qu’il était en colère. Jérémie dit à un endroit : « Seigneur, tu m’as
trompé, je me suis laissé tromper. » Comment accepter cette contradiction ? C’est un
égarement, il ne faut pas s’égarer ainsi à propos du Seigneur ; nous pouvons seulement
avouer qu’il s’agit de notre propre point de vue. Ce qui est juste, c’est de dire : « Là où est
l’esprit du Seigneur, là est la liberté. » Voilà ce qu’a réellement dit Dieu.

            L’Amour ne peut pas s’éveiller sans la liberté. Tant que l’homme est aveugle, il ne
peut pas susciter l’amour ; personne n’aime celui qui tourmente autrui. Ce qui sème la
destruction ne peut pas apporter de liberté. Nous prions le Seigneur, et dans la prière
quelqu’un se trompe et son voisin le pousse du coude ! Cela n’est pas la liberté, c’est une
mise en scène : à bas ces masques ! S’aiguillonner pendant qu’on se tient devant le
Seigneur, ce n’est pas prier. Lorsque l’homme prie, il doit oublier le contexte extérieur,
s’isoler, entrer dans sa petite chambre secrète, dans son âme, et rien d’extérieur ne doit le
déranger. Vous tous qui m’écoutez, vous n’êtes pas libres : je vous vois attachés à un
piquet, d’autres, à deux, trois, dix piquets ; et je peux vous le démontrer dix fois, et non
seulement en théorie, mais aussi en pratique. Comme vous vous préparez à un monde de
liberté – le Royaume du Christ et le Royaume de Dieu est un royaume de la liberté – avec
ces vieilles formes, ces vieilles outres, vous ne pourrez pas y accéder, à peine pourriez-
vous vous approcher de son entrée. Je ne vous juge pas pour votre ignorance, je ne fais
que vous montrer le chemin de la liberté que vous recherchez. La raison de votre
asservissement n’est ni la femme, ni l’homme ; elle est bien connue, c’est la servitude née
de la pomme corrompue que tous deux ont mangée.

            Si nous souhaitons comprendre le Christ, notre esprit doit être libre. Il y a en


hébreu deux mots : ruah qui désigne la présence de Dieu en l’homme, alors que néfesh
désigne la manifestation inférieure de l’âme. Prenez un enfant, il n’est pas encore formé,
mais il se met à pleurer, à grimacer et il impose ainsi sa volonté à sa mère ; elle finit par
lui donner le sein et il lui dit : « C’est comme ça que tu dois m’écouter. » Et la mère
accomplit sans relâche la volonté de l’enfant. Pourquoi t’a-t-on envoyé cet enfant ? Pour
lui obéir ou pour que lui t’obéisse ? Si tu es un esprit libre, tu dois apprendre les rapports
entre les choses.

            Comment acquérir cette liberté intérieure ? Souvent dans les groupes de prière et
dans les assemblées il y a un bon et un mauvais côté. Quand deux personnes se
réunissent, elles doivent être sur un même plan pour s’échanger des forces magnétiques
; sinon des disputes naissent, car l’esprit de liberté prédomine chez tous les hommes,
mais ils n’ont pas la même vision des choses. C’est pourquoi le christianisme préconise
la purification avant de se recueillir auprès du Seigneur. La première chose, c’est de se
centrer en soi-même. Comment s’obtient cette concentration ? Avant de prier
collectivement, prie d’abord tout seul, car se mêler aux hommes nécessite une certaine
préparation ; il faut d’abord prier seul, puis à deux, puis à trois, etc. Vous devez tous aussi
pratiquer la contemplation ; l’esprit viendra simplement vous donner quelques conseils.
Lorsque l’esprit divin vient et entre dans deux âmes, il établit entre elles la paix et
l’entente ; ainsi, lorsque le premier s’exprimera, l’autre écoutera avec attention et aura
plaisir à suivre les paroles de son interlocuteur. Alors que si ce plaisir n’est pas partagé, il
dit : « Pourquoi écouter tes bêtises, que peux-tu m’apprendre ! » Quand l’esprit n’est plus
là, là est le diable. L’union et la prière ne se pratiquent pas par la force, mais par la
disposition d’esprit : si l’esprit veut, il va prier ; sinon, il va se taire. La première chose,
c’est de donner cette liberté et d’avoir la patience d’écouter celui qui s’exprime, comme si
le Seigneur s’exprimait. Si vous intégrez une société religieuse et devenez plus névrosé,
vous ne gagnez rien, au contraire ! Vous perdez. Beaucoup de médecins et d’autres
personnes aussi savent comment l’homme est fait, ils connaissent parfaitement la
physiologie et savent quels aliments sont utiles et lesquels sont nocifs pour les gens, et
pourtant ils se conduisent comme par le passé : ils disent que fumer est mauvais pour la
santé, mais ils fument ; ils disent que boire du vin est mauvais, mais ils en boivent ; que
manger de la viande est nocif, mais ils en mangent. Ils ont un savoir, mais lorsqu’il s’agit
de le mettre en pratique et de bâtir, ils ne font pas ce qu’ils enseignent ! Où est alors leur
liberté d’esprit ? Pourtant le Christ exige cette liberté.

 
            Certains veulent la liberté pour eux-mêmes uniquement, et commander aux autres
; si les autres obéissent par peur, il n’y a pas là d’amour. Je vais illustrer cela par une
anecdote : un tailleur bulgare a été appelé par une famille pour coudre un pantalon et une
veste à un futur marié ; il s’y est rendu, accompagné de son apprenti, avec ses ciseaux et
son dé. Comme il était midi, on lui a servi du poulet rôti pour le repas. Voulant le manger
en entier, le tailleur a dit que son apprenti ne mangeait pas de poulet, mais uniquement
des haricots. Ce dernier a juré de se venger et a trouvé le moment pour dire aux hôtes en
aparté : « Mon maître a parfois des accès de démence : si vous le voyez s’agiter sans
raison, sachez qu’il est en proie à un trouble psychotique.» Avant que le tailleur ne se
mette au travail, l’apprenti lui cache son dé ; il se met à le chercher en s’agitant dans tous
les sens ; voyant cela, les hôtes se jettent sur lui pour l’attacher et le maîtriser. En partant,
son apprenti s’est tourné vers lui et lui a dit : Alors comme ça, ton serviteur ne mange pas
de poulet, mais uniquement des haricots ! » Ne dites pas que votre serviteur ne mange
pas de poulet rôti, car un jour, quand vous serez en train de chercher votre dé, il vous fera
enfermer !

            La première chose dans nos rapports avec les autres, c’est le respect mutuel. J’ai
observé que certains veulent s’instruire et viennent au commencement avec une crainte
mêlée de respect, puis ils se relâchent : « Nous en savons plus que lui !». C’est comme
ces jeunes mariées qui se montrent d’abord humbles et timides, mais un mois après,
elles se mettent à parler et sèment le désordre dans le foyer. À l’Église, pendant la noce,
elles se tiennent très paisiblement, mais une fois mariées, elles montrent leur vrai visage ;
elles se marieront encore d’autres fois, mais leur premier époux ne se mariera jamais
plus ! Nous ne devons pas affliger Dieu en nous opposant à Son Esprit de liberté ou
lorsque quelqu’un nous provoque. Je vois comment les pensées s’enregistrent en moi et
en vous : ce sont des carnets entiers remplis de griffonnages, comme ceux des
télégrammes. Combien de télégrammes avez-vous ainsi écrits ! On y voit votre degré de
liberté. Un jour, lorsque vous irez de l’autre côté, on présentera ces télégrammes au
Seigneur. Tout s’enregistre, rien ne peut être dissimulé à l’Œil du Seigneur ; et je ne vous
le dis pas pour vous effrayer, non ! Dieu dans Son être est Esprit, Il veut toujours
enseigner et corriger et non pas châtier ou venger. Ce que nous observons dans le
monde en tant que souffrance et châtiment n’est qu’une apparence. Si, de ce point de
vue, Dieu nous réprimande souvent, c’est pour nous libérer de notre joug. Si vous décidiez
de délivrer un mouton de la gueule du loup, ne souffrirait-il pas pendant que vous le
sortez de là ? Liberté, paix intérieure, nous apporteront sérénité et joie, et élèveront notre
esprit très haut.

            Maintenant, revenons à la religion. Cette religion avec laquelle nous souhaitons


servir Dieu, en quoi consiste-t-elle ? Le Christ a dit : « Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez
point donné à manger ; j'ai eu soif et vous ne m'avez point donné à boire ; J'étais étranger,
et vous ne m'avez point recueilli ; j'ai été nu, et vous ne m'avez point vêtu ; j'ai été malade
et en prison, et vous ne m'avez point visité. » (Matthieu 25, 42-43) Voilà sur quoi le
Seigneur jugera le monde. Vous pouvez prier dix fois par jour dans les rues, comme les
pharisiens d’autrefois ; vous pouvez faire comme cette mère qui a commencé à prier
parce que son repas brûlait sur le feu ! Savez-vous ce qu’est l’ivresse psychique ? Ce n’est
pas une religion ! Une jeune fille qui aime fréquenter un jeune homme, ce n’est pas tant
parce qu’elle y gagne quelque chose, mais parce qu’elle ressent un agréable chatouillis, et
celui-ci n’est pas pour autant l’indication qu’elle est divinement disposée : elle dépense de
l’énergie en vain ! Lorsque Dieu s’approchera de nous, nous sentirons que Son action ne
dure pas un instant, mais se prolonge longtemps ; et nous sentirons cette disposition
secrètement dans l’âme. Lorsque certains se querellent, je vais auprès d’eux, mais je ne
leur dis pas de se taire, car c’est d’abord à moi de me taire – car si deux personnes se
disputent, même si je me joignais à elles, je ne pourrais pas les aider – Je ne leur fais pas
la morale, mais je m’arrête, afin de prier le Seigneur pour elles.

            Voilà trente ou quarante ans, il y avait à Varna un curé nommé Gancho ; il en


voulait à ceux qui l’avaient ordonné prêtre. Un jour, il voit un homme battre sa femme ; il
attrape un fouet pour lui donner des coups afin qu’il la relâche. Mais alors, tous les deux
se sont dressés contre lui, et la femme lui a dit : « De quel droit agresses-tu mon mari,
nous nous débrouillerons tout seuls pour régler notre différend. » Alors, le curé s’est dit : «
Pourquoi avoir cherché à délivrer cette femme de son mari ? » Vous aussi, comme ce
curé Gancho, il peut vous arriver de vous immiscer dans les affaires des gens ; ne le
faites pas, sauf si tous les deux, l’homme et la femme, vous appellent pour les départager
; montrez-leur alors la loi de la liberté, montrez leur comment améliorer leurs relations.

            Ainsi la religion doit-elle apporter liberté, paix et joie aux hommes. Si les
ostracismes d’antan se réactivent, le monde ne s’arrangera pas ; que de doutes
assailliront les gens sur les aspects extérieurs de la religion : ils se mettront à dire : « Ton
enseignement vient du Satan ! » – Et le tien alors, il provient du diable.» Un enseignement
qui ne vient pas de Satan doit servir l’humanité de façon désintéressée, par amour pour
elle, et même se sacrifier pour elle. Si vous cherchez une récompense ou une place
d’honneur pour avoir aidé le monde, vous n’accomplissez pas la loi de la liberté, l’esprit
n’est pas en vous. Vous devez être les derniers dans le monde pour être les premiers
devant Dieu. Si vous êtes premiers dans le monde, vous êtes derniers devant Dieu. Voilà
ce que je sais. Je ne veux pas la gloire des hommes, je préfère que Dieu pense du bien de
moi. Lorsque je prêche cela, certains parmi vous ne se reconnaissent pas et se disent : «
Je ne suis pas de ceux-là, mais tel autre est exactement comme ça ! » Cela vient du malin
; chacun doit laisser de côté comment sont les autres, et considérer qu’il est plus fautif
qu’eux : c’est cela qui est juste. Que vous soyez dans cette situation, je ne vous juge pas,
mais comme je veux que vous en sortiez, je vous montre une méthode pour le faire :
suivez l’esprit en vous, demandez la liberté, donnez-la aux autres ; si vous réclamez de
l’amour et de la justice, donnez-les aux autres. Les semblables s’attirent, c’est la loi. Si
vous aimez les gens sincèrement et sans jugement, ils vous aimeront aussi ; c’est
comme le reflet que vous renvoie votre miroir : si vous êtes beaux, il vous montrera
quelqu’un de beau. Et lorsque vous croisez quelqu’un ne lui dites plus : « Je t’aime », ne
parlez pas d’amour, car il peut être volatil, et en réalité vous ne l’aimez pas dans ce cas.
Celui qui parle le plus d’amour, c’est celui qui en a le moins ; celui qui parle le plus de la
liberté de l’esprit, c’est celui qui en a le moins et la donne le moins aux autres. Si mes
rapports avec vous ne sont pas ceux qu’ils doivent être, ce n’est pas le discours captivant,
semblable à une douce musique qui nous berce, qui les rendra meilleurs. Une musique
qui suscite de nobles élans est réellement bénéfique ; celle qui ne laisse que quelques
agréables frémissements en l’homme n’apporte aucun bénéfice.

            Alors, que cessent ces désaccords entre vous, entre « esprits ouverts » et « esprits
étriqués », entre « voilà l’esprit » et « l’esprit n’est pas là ! » Celui qui a l’esprit de liberté, «
je lui donnerai une pierre blanche avec mon nom écrit » (Apocalypse 2, 17)[1], et il verra
ce qui est écrit lorsque le Seigneur viendra. Quand je scrute vos yeux, je connais votre
esprit : lorsque l’esprit rentre en quelqu’un ses yeux ne sont pas très sombres, mais ne
sont pas très clairs non plus. Parfois les yeux brillent comme ceux d’un serpent, mais
c’est néfesh, le désir de dévorer, de manger quelqu’un. Vous savez comment brillent les
yeux d’un chat occupé à guetter les souris le soir ! Il y a une différence entre lumière et
lumière : il y a une lumière qui dépossède et tue, et une autre lumière qui vivifie. L’esprit
est sensible aux travers des gens, et il a la propriété d’entrer en ceux qui suivent le
Chemin.

            Lorsque vous vous rassemblerez de nouveau, on verra à travers vos «


télégrammes » s’il y a des désaccords entre vous ; le Seigneur ne veut pas de tels
rassemblements de prière. Je vous donne la méthode pour que les prières soient
exaucées par le Seigneur : si vous rencontrez une âme affligée et lassée de tout, priez
Dieu pour elle et avec elle ; si vous rencontrez un nécessiteux, aidez-le. Le Seigneur ne
veut pas assembler les riches avec les riches, mais les riches avec les pauvres, les
érudits avec les incultes. Il n’est pas toujours nécessaire de vous rassembler et de
chanter en chorale ; allez plutôt au concert en ville, ça vaudra mieux. Cette dame, dont je
vous parlais l’autre fois, m’avait encore dit qu’une demi-heure après son arrivée à la
réunion de prière, les femmes avaient commencé à se regarder et à chuchoter : « Celle-ci
nous observe ! » ; et quand elle a remarqué qu’elle les perturbait, elle s’est éloignée. Je ne
dis pas que s’est arrivé à Sofia !... Nous mettons en avant que les autres ne prient pas
convenablement à l’Église, mais nous non plus ! Chassez les vieux diables, donnez la
liberté et le respect aux autres, priez secrètement dans votre âme, nul parmi vous ne doit
commenter et médire des autres. Dès que deux ou trois femmes se réunissent, elles font
des commentaires sur quelqu’un ; quelqu’un qui médit des autres ne peut pas se
développer sur le plan psychologique. Celui qui a cette faiblesse, qu’il s’en débarrasse !
S’il vous vient à l’esprit de dénigrer quelqu’un, arrêtez-vous, ne laissez pas le diable entrer,
ne devenez pas son porte-parole, coupez le haut-parleur et ne propagez pas ses opinions.
Le diable ne dit jamais rien de bien, il dit des hommes : « C’est un vagabond, un voleur, un
pervers » ; il vous séduit pour se faire aider dans sa besogne ; et lorsque les souffrances
vous arrivent, le Seigneur vous dit par leur biais : « Une prochaine fois, n’écoutez pas le
diable ! » Colère, jalousie, haine, suspicion, mensonge, tout ce qui est négatif dans le
monde est le propre du diable ; jetez dehors cet ancien paternel et vous serez libres, vous
serez auprès du Seigneur qui est omniscient, bon, juste, attentif et aimant, qui pardonne
et qui aide les souffrants et les pauvres. Si vous commettez des fautes cent fois et vous
tournez vers Lui, Il vous pardonnera. Il punit seulement les démons. Il les a maudits et il a
créé pour eux un grand feu. Ainsi, celui qui ne veut pas être lié aux diables, doit être
miséricordieux et attentif.

            Commençons dès maintenant à appliquer l’enseignement du Christ ; ne montrons


pas au monde que nous sommes pieux – gardons notre piété, secrète en nous – mais
soyons, aux yeux du monde, comme ces belles dames qui sortent le visage couvert pour
ne pas le brûler au soleil ou le noircir de poussière. Cachez votre beauté en vous, ne
paradez pas avec elle, ne racontez pas combien vous êtes bons, généreux, enclins au
mécénat, que vous priez trois fois par jour, afin de ne pas vous ridiculiser aux yeux du
monde. Et le Christ dit : « Soyez donc intelligents comme les serpents et inoffensifs
comme les colombes » (Matthieu 10, 16). Les gens du monde ne sont pas bêtes, mais
intelligents ; par rapport à la vie supérieure, ils sont moins bien, mais par rapport à
l’intelligence ils sont meilleurs et nous sommes bêtes ! Soyez exemplaires pour faire le
bien et ils vous donneront de leur intelligence. On dit aussi maintenant qu’il faut être
intransigeant et non pas généreux ; comment espérer alors améliorer le monde ? Si
quelqu’un nous regarde de travers, nous nous mettons en colère ; mais combien de fois
nous-mêmes avons- nous regardé les autres de travers, nous n’en avons même pas idée.
Le Seigneur ne nous a pas créés avec des yeux de travers mais avec des yeux droits ; la
vie religieuse, c’est cela : posséder la liberté et la donner aux autres, pardonner leurs
fautes et toujours veiller à la cohésion spirituelle.

            Maintenant, décidons-nous à appliquer l’enseignement et à le transmettre aux


autres. Aucune médisance dorénavant, jurons de ne plus médire une année complète ;
prenez un carnet et écrivez : « Aujourd’hui, Dieu soit loué, je n’ai médit de personne », et
mettez une note de sept ; si vous médisez sur quelqu’un, mettez « un », et tenez ces
comptes toute l’année pour savoir combien de « sept » et de « un » vous avez mis, et
alors, vous déduirez dans quelle mesure vous avez pu vous retenir. J’observe souvent
ceci : quelqu’un a les lèvres qui le brûlent : « Je veux dire quelque chose moi-aussi ! – Moi
aussi, j’ai droit à la parole ! – Moi aussi, je sais quelque chose ! » Et il commence à parler,
entraîne d’autres avec lui et ils finissent par critiquer quelqu’un ; et le lendemain ils
recommencent. Lorsqu’un jeune homme s’apprête à se chercher une femme, beaucoup
de filles s’amourachent de lui, le complimentent et ne cessent de l’affubler de toutes les
qualités : son père, sa mère ont des origines nobles, leur famille ont des aïeux illustres;
mais dès qu’il a choisi une épouse, celles qui, la veille encore, l’ont loué, commencent à
dire : « C’est un sauvage, un abruti, un inculte », alors qu’elles devraient dire : « C’est très
bien qu’il ait choisi une fille parmi nous, réjouissons-nous ! » Savez-vous à quoi cela
ressemble ? Je vous l’ai déjà illustré dans le passé, avec l’histoire de la réception d’un
prince dans une ville européenne : sur les douze plus belles femmes invitées pour choisir
celle qui lui offrirait le bouquet de bienvenue, toutes ont voté pour elles-mêmes.
Maintenant, vous aussi, dans ce mouvement religieux, et parce que vous n’êtes pas
encore préparés, vous vous battez à qui donnera le bouquet au Christ ; chacun proclame :
« Moi ! » Ne votez pas pour vous-mêmes, car même sans voter le Christ sait qui mérite.
C’est l’enseignement du Christ : avoir l’esprit prompt et ne pas raconter sur les autres ce
que nous savons d’eux. Les occultistes disent : « Si tu veux être fort, ne fais pas de
commentaires sur les gens, car dès que tu commences à en parler, tu te lies avec leur
esprit et tu te contamines avec de mauvaises pensées. » Mieux vaut bien considérer les
gens que penser du mal d’eux, car sinon vous vous abîmez ; celui sur lequel vous
médisez en sort psychologiquement renforcé. C’est pourquoi le Seigneur dit : « Lorsque
tu es riche, partage ta fortune. Quels sont tes gains ? – Dix milles. – Donnes-en la moitié.
Lorsque nous disons du bien de quelqu’un, le Seigneur l’attrape et lui dit : « Combien as-tu
gagné ? – Vingt. – Donne la moitié à celui qui a dit du bien de toi. » Lorsque nous disons
du bien des autres, nous gagnons, mais lorsque nous disons du mal d’eux, ce sont eux
qui gagnent ; c’est la loi. Si vous faites cela en pleine conscience, de sorte qu’ils gagnent,
je me réjouis de cette abnégation, mais dans ce cas ne vous en plaignez pas, puisque
vous êtes de grands esprits ! Si une de vos sœurs a une faiblesse, priez dix fois pour
qu’elle s’en débarrasse, puis allez lui dire avec douceur : « Il y a en toi, chère sœur, un
défaut et ne sois pas fâchée de l’entendre… », alors vous serez bénis.

            Ainsi, chassez maintenant de vous ce démon : la médisance. Le Seigneur a décidé


de dompter les diables à présent et personne ne doit se fâcher de se retrouver dompté : il
sera mis au travail. Comme l’agriculteur a besoin de bœufs pour travailler la terre, de
même les diables sont nécessaires au travail ; c’est nous ou eux qui sommes attelés au
travail. Pour les atteler, il faut avoir l’esprit en soi, être forts et puissants.

            Je parlerai de nouveau sur cette question de liberté de l’esprit. Je ferai à présent


une petite expérience pour voir à quel point vous avez assimilé la causerie d’aujourd’hui.
La liberté religieuse doit être absolue, car Dieu est Dieu de l’amour et de la liberté. Alors,
chacun de vous trouvera sa place, et en retournant la terre, en bêchant ou en faisant
n’importe quel autre travail, il le fera avec gratitude. C’est ainsi que doit être la vie sur
terre selon la liberté de l’esprit, selon cette liberté qui distinguait aussi Socrate. C’était le
plus simple des hommes, mais nombre de rois ont été oubliés, alors que son nom est
resté. Un homme peut être très haut placé et ne pas être noble. L’esprit exige que soient
également libres les rois comme les gens du peuple.

            C’est l’enseignement du Christ que je prêche : avoir et donner la liberté, avoir et


donner la liberté et encore une fois avoir et donner la liberté ! La liberté intellectuelle,
affective, religieuse, citoyenne et familiale, la liberté partout !

Sofia, 5 septembre1915
 

__________________________

[1] Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que dit l'Esprit aux Eglises. Au vainqueur je
donnerai de la manne cachée, je lui donnerai une pierre blanche, et, gravé sur la pierre, un
nom nouveau, que personne ne connaît, sinon qui le reçoit. (Ap 2, 17)

Traduit par Bojidar Borissov

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La Naissance 

1914 - 1944
1916_01_09 La naissance
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La Naissance

https://fr.beinsaduno.net/

Il vous est né aujourd'hui,

dans la ville de David,

un Sauveur qui est le Christ Seigneur.

(Luc 2,11)

            Il est né. « Né », voici le mot qui donne le plus de courage dans la vie sur terre ; que
contient ce mot ? La naissance représente ce qui est supérieur, puissant, ce qui pousse
toute l’humanité vers la perfection. Souvent on demande : « Comment entrer dans le
Royaume de Dieu, comment se libérer des limitations des lois de la nature et comment
les maîtriser ? » Je réponds : en naissant. J’utilise le mot naissance et non pas le mot
réincarnation. L’homme s’est réincarné des milliers, des millions de fois : il a commencé
son existence comme un microbe, il s’est déployé, réorganisé, pour naître finalement
comme un homme au sens propre du terme. La réincarnation est un processus, et la
naissance un cycle entier et accompli de ce processus. Lorsqu’il est dit dans les
Évangiles : « Il vous est né aujourd’hui », cela signifie que celui qui a été conçu il y a des
millions d’années, est enfin né. Le mot naissance contient une idée grandiose que Dieu a
mis dans l’esprit, et lorsque chacun de vous ressentira qu’il est né, vous serez délivrés et
vous comprendrez le sens de la vie. Car vous êtes nombreux encore à ne pas être nés et
vous vous réincarnerez jusqu’à naître réellement un jour et faire dire aux anges : « Il est
né dans la ville de David… » Le Christ doit naître dans chaque cœur, dans chaque âme.
Nos contemporains disent : « Il est né à Jérusalem…» et ils vont là-bas en pèlerinage,
sans pour autant comprendre le sens de cette naissance, et ils n’ont pas l’élan de vivre
comme le Christ. Il est né parmi les juifs, le peuple élu, mais eux non plus n’ont pas
compris le sens profond de sa naissance, ce qu’il portait en lui pour toute l’humanité :
l’amour divin.

            Chaque naissance s’accompagne de souffrance et pour que le Christ naisse dans


l’âme humaine, il faut affronter cette souffrance. C’est la même chose qu’une mère qui
enfante : elle doit surmonter certaines souffrances, donner tous les soins à son enfant.
La même loi oblige chaque peuple, chaque humanité dans lesquels nait le Christ, à
prendre le plus grand soin de cet enfant pour son développement. Cette idée est peut-
être encore confuse pour vous, mais ne soyez pas inquiets ; ça dépend de la distance qui
nous sépare des choses et de la lumière avec laquelle nous les éclairons pour les
examiner ; chacun peut comprendre les choses selon l’éclairage qu’il leur apporte. Les
anges proclament : « Aujourd’hui, il vous est né un Sauveur », pour nommer la joie qu’Il
apporte à l’humanité, et la paix, la plus subtile manifestation de Dieu. Le Seigneur se
manifeste comme paix et la paix est une loi de l’harmonie, de l’unité, du discernement, du
caractère supérieur, de l’amour, de la sagesse, de la vérité, de la bonté, de la justice. Voilà
ce qu’est la paix. Seul celui qui apporte la paix peut naître. Vous ne pouvez pas naître
sans avoir compris ces grandes vérités, sans avoir acquis la paix en vous.

            Maintenant regardons le mot naissance du point de vue psychologique. Ce mot a


un rapport avec le mysticisme ; un chrétien qui veut devenir mystique, étudier la nature
divine et être digne de la dénomination d’homme, doit bien comprendre le mot naissance.
Vous avez lu dans la Genèse que Dieu a fait l’homme de terre, puis Il a insufflé en lui un
souffle de vie et il est devenu une âme vivante ; à cette époque régnait le processus de
l’insufflation et non pas le processus de la naissance comme aujourd’hui. Je pourrais
vous expliquer le mot insuffler, mais cette explication serait incompréhensible, car il y a
dans ce mot quelque chose d’insaisissable pour les gens d’aujourd’hui ; mais un jour
vous le comprendrez. Passons maintenant aux contraires, conditionnés par la loi de la
naissance qui est une loi de développement permanent : c’est par cette loi que le
Seigneur se manifeste à notre âme et c’est par elle que l’esprit travaille concrètement.
Toutes vos aspirations ardentes sont sous la loi de la naissance ; c’est par elle que se
manifeste et se perfectionne la conscience divine, supérieure, chez l’homme ; la
conscience humaine ordinaire est une notion peu connue. Il y a des idées différentes sur
la naissance. Si on vous interroge là-dessus vous direz : « La naissance signifie concevoir
et enfanter. » La naissance ne se définit pas par rapport au corps, mais par rapport à
l’âme humaine, c’est-à-dire par rapport à la conception de cet embryon divin dont je vous
ai parlé, et à sa naissance. Et lorsque nous disons : « Un homme est né », bien plus que le
processus de la ‘nouaison’[1] et de la croissance, nous entendons aussi le processus de
la connaissance et de la sagesse ; sans connaissance, l’homme ne peut pas prétendre
qu’il est né. Les animaux, les poissons, les microbes se réincarnent et tâchent d’achever
le cycle de la réincarnation ; dans la langue bulgare, le mot réincarnation sous-entend la
re-fabrication des choses : ruminer comme un bœuf n’est rien d’autre que re-fabriquer.
Nous aussi, sur terre, nous ne faisons rien de plus que ruminer une expérience que nous
avons acquise depuis des millions d’années.

            Certains se demandent d’où nous venons. Du grand océan. Vous pouvez


demander combien de temps nous sommes restés là et comment s’est produite notre
apparition ici. En vous chauffant des milliers d’années, le soleil de la vie vous a emportés
là-haut, et par la loi de refroidissement des corps vous êtes redescendus en bas ; donc
l’esprit vous a emporté, comme le soleil emporte les vapeurs d’eau de la mer, et vous a
envoyé sur terre. Ne pensez pas que c’est un grand malheur pour vous : c’est une grande
bénédiction ! Je vous dis qu’il n’y a pas au monde un plus grand savoir que celui de savoir
souffrir ; la plus grande manifestation de l’amour est la souffrance. Celui qui n’a pas
compris le sens de la souffrance est encore un animal, un microbe qui va beaucoup se
réincarner et, inversement, celui qui a compris le sens de la souffrance est né, il est
devenu un homme. La souffrance est propre à l’homme ; les animaux ne souffrent pas
comme l’homme ; pour eux, les coups ne sont qu’un massage : le chien craint le bâton
qui le tape sur le dos, mais, dès qu’il cesse d’agir, la souffrance cesse. Le sens profond de
la vie est dans la souffrance, cette tristesse universelle… Le secret de la vie est caché
dans la souffrance. Si vous voulez vous initier à la Sagesse divine et aux secrets de la
nature, je vous dis que la souffrance est le seul chemin. Lorsque l’homme demande à
Dieu de descendre sur terre, Dieu l’interroge : « Veux-tu passer par la loi de la souffrance ?
Si tu le veux, je t’y enverrai. » Si l’homme répond : « Je ne veux pas », Dieu lui dira : « Reste
ici dans le grand océan avec moi, car si tu en sortais, tu deviendrais un ouvrier qui doit
travailler et souffrir sur terre. » Et qu’est-ce que la terre ? C’est la Mère universelle, votre
mère qui enfante et élève les êtres ; une fois qu’elle vous aura reçu en elle, elle vous
gardera des millions années pour vous remodeler, pour vous faire ressortir, enfin prêts, et
dire : « Voici mon enfant, il est maintenant capable de vous parler des choses dans le
langage divin. »

            Je ferai une petite digression. La naissance révèle la grande force du mouvement ;


c’est la plus forte impulsion qui puisse être donnée à un homme. Si vous alliez sur le
soleil avec les yeux d’un clairvoyant, vous comprendriez par quelle puissante énergie il
distribue ses rayons. Vous dites qu’un canon est très puissant quand il propulse un
projectile à cent vingt kilomètres de distance, mais imaginez la puissance et la vitesse
des rayons solaires et le nombre de kilomètres parcourus avant qu’ils atteignent leur
destination ! Les physiciens parlent d’une vitesse de trois cent mille kilomètres par
seconde : pouvez-vous vous imaginer cette force ? L’intensité des rayons lumineux
diminue progressivement, car l’intensité de la lumière dépend de la force du mouvement ;
lorsque la limite de leur champ d’action est atteinte, ils s’arrêtent et la lumière se
transforme en ténèbres. Et savez-vous ce que sont les ténèbres ? Ils sont le processus
inverse de la lumière qui se propage de bas en haut, alors que les ténèbres se propagent
de haut en bas, c’est-à-dire de la périphérie vers le centre : c’est le mouvement le plus
faible. Ainsi les ténèbres sont en haut et la lumière en bas. Mais vous direz : « Nous
savons que le royaume des ténèbres, c’est l’enfer. » Qu’est-ce que l’enfer ? Certains
pensent que c’est un endroit de torture. Qu’est-ce qu’un endroit de torture ? Une femme
qui veut enfanter se torture ; la terre elle aussi a été fécondée et les millions et les
milliards de créatures qui se trouvent sur elle et au-dessus d’elle se tourmentent pour
enfanter : c’est l’enfer ! Certains ne veulent pas y rester et préfèrent être au Ciel en disant :
« Je ne veux pas vivre dans cet enfer. » Tant que vous ne passez pas par l’enfer, vous ne
deviendrez pas des hommes. C’est pour cela que la naissance évoque cet enfer et il n’est
pas si terrifiant. L’homme qui est né et qui a péché transgresse la loi, et il va chuter très
lourdement ; il sera de nouveau placé dans le canon du Soleil, catapulté pour voyager des
millions d’années dans l’espace, et s’arrêtera quelque part ; tout dépend de la force avec
laquelle il sera projeté par le Seigneur. S’il est éjecté pour voyager cent millions d’années,
il lui faudra autant d’années pour revenir. Plus vite il sera propulsé dans l’espace, moins
vite il reviendra en sens inverse vers Dieu ; et lorsqu’il s’approchera de Dieu, celui-ci
l’attirera avec une plus forte intensité. Ainsi, naître signifie pour l’âme d’atteindre la limite
jusqu’à laquelle elle a été projetée dans l’espace, et s’arrêter là pour reprendre de nouveau
notre évolution. Et lorsque l’homme achèvera ainsi ses réincarnations, il naîtra.

            L’humanité a perdu espoir après le péché originel d’Adam et Ève : ils ont eu deux
enfants, mais la mort s’est emparée d’eux, personne ne pouvait les consoler, eux qui, tels
des riches sans enfants se plaignaient : « Nous n’avons pas d’héritiers, tout cela passera
aux mains d’étrangers », et ils étaient découragés. L’humanité se trouvait dans cette
situation, mais Dieu lui a donné un enfant immortel pour la délivrer : c’est le Christ.

            Dans vos esprits naissent souvent de nouvelles pensées. J’ai entendu une fois un
prédicateur éminent dire : « J’ai tellement d’idées que je ne pourrai pas les exposer en dix
ou vingt ans », mais à peine dix sermons plus tard, il a avoué qu’il avait épuisé tout son
matériel. Lorsque vous pensez avoir un grand nombre d’idées, vous êtes sous la loi de la
réincarnation, selon laquelle ont d’abord été créés les organismes inférieurs : les
insectes, les moucherons, etc. Vos nombreuses pensées valent si peu qu’une fois
attelées, elles ne vous aident pas à améliorer votre existence. Mais lorsque viendra cette
pensée divine essentielle, elle sera vivante et unie à vous, et elle se développera comme
un nouveau-né. Ce que le christianisme appelle l’avènement de l’Esprit, c’est cette pensée
divine que certains appellent le subconscient, d’autres, la conscience, d’autres encore, la
superconscience ; les théosophes la nomment l’éveil du Soi supérieur, les occultistes, la
manifestation du sublime, etc. Lorsque cet état se réalisera en vous, vous sentirez une
paix, une joie permanente et immuable. Quelqu’un dira : « J’éprouve cette joie » mais à
peine une demi-heure plus tard on voit sa joie s’éteindre ; c’était une joie passagère,
contraire à la loi : comment se pourrait-il qu’une pierre précieuse disparaisse ? Tu te
trompes, ce n’est pas de la joie, mais un état éphémère qui s’évanouit et qui te fait
pleurer. Quelqu’un dit : « Je suis en paix, je suis serein », mais demain le trouble l’envahit
et il se met à froncer les sourcils ; où est alors cette paix ? Ce n’était pas une vraie paix. «
Je suis chrétien, depuis dix ans j’ai lu tous les écrivains : Spencer, Spurgeon, l’Apôtre Paul
…» Oui, ils disent de très belles choses, mais toi, que dis-tu ? Lorsque tu iras auprès du
Seigneur, Il ne te demandera pas ce qu’a dit l’Apôtre Paul ni ce qu’a fait Spencer, mais ce
que tu as fait toi ; tu n’emporteras là-bas ni Spencer, ni l’Apôtre Paul, ils se rendront tout
seuls auprès du Seigneur, mais toi avec qui iras-tu ?

            Voilà l’idée principale sur laquelle nous devons méditer aujourd’hui. Je sais que
certains parmi vous ont des notions erronées sur l’esprit : ils pensent que le Saint Esprit
et le mauvais esprit, c’est la même chose ! Non, le bon et le mauvais esprit sont
diamétralement opposés ; il n’y a pas de loi qui fasse se déverser de l’eau douce et de
l’eau amère d’une même source ; tout comme l’eau amère est toujours amère et l’eau
douce, toujours douce, ainsi le Bien est toujours Bien et le mal toujours mal. L’essence du
Bien et du mal est une question très ardue et vous vous leurrez si vous pensez pouvoir y
répondre en cinq, dix, cent ans d’étude ; il faut au moins mille ans d’enseignement du
Christ pour se faire à peu près une idée sur l’un et sur l’autre. Je ne cherche surtout pas à
vous décourager, mais seulement à vous apprendre les lois qui gouvernent notre vie, afin
de vous débarrasser de certaines illusions. Chaque jour, chaque heure de la vie a sa
prédestination ; nous devons au jour le jour achever le travail de fond dont dépend notre
progrès. Par ailleurs, vous n’avez pas à vous préoccuper de votre développement ; vous
allez vous développer, je vous le confirme. Certains demandent : « Est-ce que je me
développerai ? – Lorsque tu seras propulsé sur terre, non seulement tu te développeras,
mais tu passeras même de l’autre côté. – En combien de temps ? – En mille ans. – C’est
beaucoup ! » Mille est un chiffre humain, mais ce n’est pas un gros chiffre ; cent ans est
beaucoup plus grand que mille et dix ans entre plus, car dans ce processus tout est
inversé : mille ans est le plus petit chiffre, cent ans est le plus grand. Vous êtes troublés ?
Le chiffre 1000 a trois zéros qui représentent les trois conditions, les trois étapes par
lesquelles passer ; pendant ces mille ans il faut former trois corps : dans le zéro de fin
vous formerez votre corps physique ; dans le deuxième zéro vous formerez votre cœur et
dans le troisième zéro votre intelligence. En atteignant le « un », vous allez naître, vous
élever et dire au Seigneur : « Nous voici devant Toi, notre Père ; maintenant, nous aussi
nous pouvons travailler pour Toi. » Voilà la naissance. Une grande époque a démarré à la
naissance du Christ, l’avènement du Fils de Dieu ; c’est pourquoi nous devons tous la
célébrer.

            Les souffrances temporaires que vous éprouvez sont la plus grande bénédiction
pour vous ; il n’y a rien de mieux que la souffrance, car c’est par son seul biais que le
Seigneur peut vous bénir. Lorsque quelqu’un se plaint de ses difficultés, je lui dis : «
Donne-moi de tes souffrances, je te donnerai de ma joie », et j’ajoute : « Maintenant je
ressens l’agréable légèreté de la vie. » Il se dit : « Cet homme est très bon » et je me dis
pour ma part : « Merci, car tu m’as donné plus que tu ne m’as pris ; pour moi le chagrin est
plus précieux. » Le Seigneur aussi a préféré descendre souffrir sur terre et abandonner Sa
majesté et Sa gloire ; il y a des raisons à cela, à ce très grand amour que le Seigneur
manifeste. Lorsque nous commencerons à comprendre intérieurement la souffrance,
nous parviendrons au véritable processus que le christianisme appelle le salut : nous ne
pouvons pas être sauvés sans accepter que les souffrances sont une bénédiction. Arrête-
toi et dis : « Souffrance, tu m’es utile pour naître. » Si tu souffres plus, cela montre que tu
es plus près de Dieu. Lorsque la souffrance arrive à son paroxysme, naît immédiatement
la joie ; la mère éprouve les plus grandes souffrances lorsqu’elle enfante ; à cet ultime
instant tous s’échappent et s’enfuient, mais lorsque l’enfant naît, tous se félicitent. Oui,
pour qu’il y ait une naissance, tous doivent crier : l’homme comme la femme.

            On m’a raconté une histoire survenue à Nikolaevka[2] il y a cinquante ou soixante


ans : la femme d’un turc connu a eu une rage de dents ; il y avait au village un bulgare qui
savait arracher les dents. Le turc lui a amené sa femme qui est montée à l’étage tandis
qu’il restait en bas. À un moment, la femme s’est mise à s’égosiller, mais son mari en bas,
lui aussi s’est mis à crier en même temps qu’elle. L’arracheur de dent était très surpris : «
Pourquoi, lorsque j’arrache un dent à l’un, c’est l’autre que j’entends crier ? » Nous aussi,
nous sommes liés de la sorte : il arrive qu’on arrache une dent à un inconnu et nous
crions en même temps.

            Je vous parle ainsi parce que vous vivez à une époque de grandes souffrances[3].
Vous devez considérer les choses comme des mystiques et non pas comme des
spectateurs indifférents ; sachez que les souffrances sont la plus grande bénédiction que
le Seigneur nous envoie ; un jour vous le vérifierez. Des gens sont massacrés, la famine
et les épidémies règnent, des pères et des mères perdent leurs enfants, des sœurs sont
déshonorées, des familles sont souillées ; vous devez tirer profit de ces souffrances,
envoyer de la joie aux affligés et leur dire : « Donnez-nous de vos peines. » Mais, comme
des spectateurs, vous êtes assis et vous dites : « Heureusement que nous ne sommes
pas au front et que nous ne sommes pas affamés ! » Quelle expérience tirerez-vous de ça
? Au contraire, entrez dans la situation des âmes qui souffrent, allez les aider : vous serez
alors bénis. «Mais comment aider ? » C’est très facile ! Si vous ne pouvez pas aider
directement, vous pouvez les aider spirituellement. Chacun est tenu de prendre au moins
la moitié des chagrins de son camarade et lui donner de sa joie. Vous lui dites : « Que le
Seigneur te bénisse ! » Le Seigneur bénit les gens par votre intermédiaire. Mais vous dites
: « Qu’Il trouve quelqu’un d’autre, mais pas moi ! » L’électricité magnétise un bâton en fer
en le traversant ; de même, si le courant divin ne vous traverse pas, comment comptez-
vous vous élever ?

            Et maintenant vous êtes nombreux à considérer que vos idéaux sont détruits,
dévastés. Ils ne sont pas dévastés, mais des quantités de moucherons, d’insectes, de
poissons, d’oiseaux et de mammifères ont proliféré et vous ne gagnerez en intelligence
qu’à condition de vous en débarrasser. Lorsque, peu à peu, vous bâtirez votre temple, le
Seigneur viendra et naîtra en lui. Que Jésus Christ soit né il y a deux mille ans à
Jérusalem ne vous est d’aucun profit ; vous pouvez chanter cette chanson encore quatre
mille ans, elle ne vous aidera pas. Vous vous élèverez uniquement lorsque les anges
entreront dans votre âme et diront : « Aujourd’hui, dans la maison de David, il est né un
Sauveur. » Et lorsque le Christ naîtra, Hérode, Pilate et le grand prêtre Caïphe seront là
aussi ! Vous direz alors : « Mais cet enfant est une calamité, débarrassons-nous de lui ! »
Et vous le donnerez à Pilate pour le crucifier. Alors, il ira chez d’autres : comme le Christ a
quitté les juifs pour aller chez les païens, votre enfant aussi ira chez d’autres, chez ceux
qui lui donneront un abri. Et vous serez un peuple élu, mais abandonné ! Et si on vous
demande pourquoi vous souffrez, vous répondrez : « Parce que nous avons laissé notre
enfant à Hérode et à Pilate pour qu’il soit crucifié. » C’est pourquoi je vous dis qu’il faut
vous faire les défenseurs de votre Seigneur et dire : « Je vivrai avec le Seigneur : s’Il vit, je
vivrai ; s’Il meurt, je mourrai. » Et de même que le Christ a ressuscité après avoir souffert,
vous aussi vous ressusciterez et vous apprendrez la loi de l’immortalité. Certains sont
proches de la Résurrection. Les apôtres ont ressuscité et travaillent sur terre. Vous direz :
« Pourquoi ne les voyons-nous pas ? » Le ressuscité peut voir le ressuscité, comme le
musicien comprend le musicien, comme le médecin comprend le médecin etc. Vous
devez acquérir cette faculté de compréhension : c’est pour cette raison que vous êtes sur
terre.

            Ainsi le Christ s’est manifesté et maintenant Il vit, Il est parmi vous, Il travaille en
vous tous. Et ce que les gens nomment la Résurrection, c’est une naissance ; ce que les
chrétiens appellent la Résurrection c’est sortir de sa tombe. Pour moi vous êtes tous des
tombes : certaines plus grandes, d’autres plus petites ; je vois différentes inscriptions
funèbres sur vos pierres tombales : un certain Ivan a vécu tant d’années ; une certaine
Hélène a vécu tant d’années ; un autre en mourant a été enterré dans le même tombeau !
Combien de fois est morte cette Hélène qui porte les épitaphes de tous ses parents sur
la stèle mortuaire ? Vous demandez : « Quand ressusciterons-nous ? » Dès aujourd’hui
vous pouvez ressusciter, mais vos pierres tombales sont trop lourdes, un ange doit
descendre pour les enlever. Si, même pour le Christ, un ange a dû descendre et enlever la
pierre devant sa tombe, à plus forte raison pour vous ! En trente-trois ans, le Christ a vécu
un changement majeur qui, en sa fin, se nomme Résurrection ; dans ce mot résurrection,
je comprends la lutte et la victoire d’un enfant sur la mort. L’homme naît pour combattre
et vaincre la mort ; lorsque vous vaincrez la mort, viendra le jour de la Résurrection.

            Certains objectent : « Alors pourquoi, à la naissance du Christ, lorsque les anges


d’en haut ont annoncé la paix pour les hommes, les gens ne se sont-ils pas améliorés ? –
Parce qu’ils n’ont pas assimilé l’enseignement du Christ correctement. » Le Christ va
enseigner de nouveau dans le monde ; vous le verrez, je vous le dis avec certitude.
Certains parmi vous ne le verront pas. Pourquoi ? Simplement parce qu’ils sont aveugles ;
ils vont longtemps implorer le Seigneur, comme cet aveugle : « Fils de David, aie pitié de
moi, touche mes yeux de ta main ! » Lorsqu’il vous touchera les yeux, il vous demandera :
« Est-ce que vous voyez ? – Nous voyons, Seigneur, les gens comme des arbres. » Puis il
vous touchera de nouveau : « Maintenant que voyez-vous ? – Les gens bougent ! » (Mc 8,
22-25)[4] Qu’est-ce que cela signifie ? Que vos pensées et vos désirs sont d’abord
immobiles comme les arbres, puis, lorsque vous commencez à voir, les choses
deviennent vivantes comme les hommes. Alors, vous comprendrez ce qu’est la vertu.

            Le Christ est venu montrer qu’il faut combattre la mort, la vaincre et ressusciter :
voilà le sens de la naissance.

Sofia, 9 janvier 1916

______________________________

[1] Terme de botanique = Stade du cycle végétatif d'un arbre fruitier, qui marque le début
du développement du fruit après la fécondation

[2] Nikolaevka – le village natal du Maître Peter Deunov, près de Varna

[3] Première guerre mondiale etc.

[4] « Ils arrivent à Bethsaïda ; on lui amène un aveugle et on le supplie de le toucher.


Prenant l'aveugle par la main, il le conduisit hors du village. Il mit de la salive sur ses yeux,
lui imposa les mains et il lui demandait : « Vois-tu quelque chose ? Ayant ouvert les yeux,
il disait : « J’aperçois les gens, je les vois comme des arbres, mais ils marchent. » Puis,
Jésus lui posa de nouveau les mains sur les yeux et l’homme vit clair ; il était guéri et
voyait tout distinctement. » (Mc 8, 22-25)

Traduit par Bojidar Borissov

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La Vérité 

1914 - 1944
1916_05_07 La Vérité
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

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mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La Vérité

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La vérité vous affranchira.

(Jean 8, 32)

            Pilate a demandé au Christ : « Qu’est-ce que la vérité ? » Voici une question


philosophique ardue, facile à poser, mais difficile à expliciter. La vérité en soi est
concrète, réelle, immuable : lumière éternelle, sagesse éternelle, amour éternel, justice
éternelle, vie éternelle. Mais cette définition exige d’expliquer plus concrètement ce qu’est
la vérité. Je m’arrêterai à l’idée suivante : la vérité est ce qui donne la liberté. La liberté est
une aspiration de l’intelligence, du cœur, de l’âme humaine, de l’esprit ; la liberté, c’est la
vie et le but de la vie, c’est de chercher la vérité ; mais ne pas la chercher comme le
raconte Tolstoï dans son livre « Ma religion ».

            Il parle dans ce livre d’un songe qui illustrait son état d’esprit avant l’avènement de
l’esprit en lui. « Je me trouve, dit Tolstoï (je relate succinctement son récit), allongé sur un
lit, mal installé, mal à l’aise ; je me retourne pour voir comment est fait ce lit, en métal ou
en bois ; je remarque à un moment que les traverses du côté de ma tête et de mes
jambes commencent à se détacher et à tomber jusqu’à ce qu’il ne reste à la fin qu’une
seule traverse ; et à cet instant une voix m’ordonne : « Ne bouge plus, ni ta tête ni tes
pieds : garde l’équilibre ! » Et je vois, au-dessous, une grande colonne et un abîme sans
fond. »

            Souvent, certains philosophes sont allongés sur le dos et explorent le monde divin,
mais ils finissent soutenus par une simple traverse et le Seigneur leur dit : « Garde
l’équilibre ! » Et lorsque vous prononcez le mot équilibre, l’accident est évité. Lorsque
vous explorez la vérité, vous devez rester debout sur vos jambes et ne pas être allongé
sur le dos ; seuls les morts gisent comme cela. J’emploie le mot mort au sens figuré pour
désigner un homme limité qui ne raisonne pas. Vous devez être tourné à l’Est pour
accueillir le Christ lorsqu’Il viendra. Beaucoup agissent comme Tolstoï, mais le Christ leur
dit : « Attention à l’équilibre !»

            « La vérité vous affranchira. » La vérité est une chose réelle, elle est la vie véritable
; n’allez pas penser que c’est quelque chose d’imaginaire. Elle est un monde avec sa
beauté, ses couleurs, ses tons, sa musique, un monde qui a existé et qui existera
toujours. Le Christ dit : « Celui qui comprend ce monde, ses lois et ses puissances, sera
libre. » Il dit encore : « C’est pour cela que je suis né, pour rendre témoignage de la vérité.
» Alors Pilate l’a questionné : « Qu’est-ce que la vérité ? » Les gens d’aujourd’hui ont des
idées curieuses sur le Seigneur. Le Seigneur, c’est la vérité ! Lorsqu’un jour vous vous
sentez joyeux et réjouis et que vous vous mettez à chanter, voici que la vérité, le Seigneur
vivant est en vous. La vérité, c’est un mouvement, un élan, et lorsque le Christ dit : « Je
suis le chemin », on devine que l’homme doit agir et ne pas rester sur place comme un
animal attaché. Dans ce monde, les choses ont des relations mathématiques strictes,
rien n’est arbitraire, imprévu ; votre vie, vos souffrances, vos peines et vos tourments sont
tous calculés ; ils sont un plus ou un moins. Les quatre opérations de base rentrent dans
la vérité : l’addition et la soustraction, la multiplication et la division. Celui qui possède
beaucoup, additionne ; celui qui possède peu, additionne aussi mais de façon différente.
Vous avez deux mille leva, mais avec un plus ou un moins devant, vous devez donner ou
prendre ; c’est cela qui détermine l’opération ; si vous dites : « J’ai deux mille ans » et
mettez un moins, je conclus que dans le passé vous avez vécu deux mille ans de vie
impie ; si vous dites « J’ai deux mille ans » et mettez un plus, j’en conclus que vous avez
vécu une vie de plénitude et que vous êtes donc réellement très riche.

            Le Christ dit : « La vérité vous affranchira. » La liberté est une nécessité pour
l’homme et la femme ; tout l’ordre social repose sur elle. Chacun aspire à la liberté et il a
le droit de vivre librement. Mais cette liberté lui est donnée dans la mesure où il peut
utiliser les bienfaits de la vérité. Les calamités qui frappent un peuple lui sont
nécessaires collectivement comme individuellement. Les afflictions et les tourments
sont notre création. Si votre mari gagne disons cinquante leva qui suffisent à peine pour
joindre les deux bouts vous dites : « Mais Pâques approche, nous n’aurons pas assez
pour les brioches : le sucre et les œufs sont chers ! L’argent ne suffira pas pour acheter
des chaussures ; un chapeau coûte dans les cinquante à soixante-dix leva ; pourquoi
n’avons- nous pas plutôt cent cinquante à deux cents leva ? – Pour avoir la paix, laissez
de côté les brioches, tout ne se résume pas au repas de Pâques. – Non, j’en ai besoin
maintenant ! – Mais le Seigneur n’a donné que cinquante leva, contentez-vous de ce qu’il
y a, ne gâchez pas la fête de Pâques ! » De ce point de vue, la femme doit laisser la liberté
à son mari, et le mari, à sa femme : laissez tomber les brioches ! Voici la liberté, mais
aussi la vérité. C’est pourquoi les Écritures disent : « Remerciez pour chaque chose. » Ne
pensez pas que Dieu vous a privés de richesses ; il vous les a données, vous êtes tous
riches, mais vous devez découvrir ces richesses.

            Nous devons être imprégnés de liberté intérieure dans notre compréhension des
commandements divins, éviter les faux semblants. La vérité est indépendante de votre
point de vue, de mon point de vue ; penser d’une manière ou d’une autre, s’éloigner ou
s’approcher d’elle, ne changera rien, elle restera inaltérable dans ce monde qui a été créé
de façon très intelligente. La clarté que nous avons provient de la lumière de la vérité.
L’amour vient d’en haut, de la vérité, et lorsqu’il s’emparera du monde, il vous affranchira ;
l’amour aspire toujours à la vérité. La beauté est aussi une expression de la vérité : la
beauté est à l’homme ce qu’est la vérité au monde divin ; elle est l’un des visages de ce
monde divin, un monde d’harmonie, de beauté. Et lorsque vous demandez : « Pourquoi
sommes-nous misérables ? », la vérité vous répond : « Parce que vous êtes ignorants et
que vous transgressez la Loi. »

            Je sais qu’à une époque, à Varna, les femmes roumaines s’amourachaient des
bulgares et les recherchaient pour maris, car les Roumains avaient la réputation d’être
portés sur la boisson, alors que les Bulgares ressemblaient à des bourriquots, beaux et
dociles. Mais ce n’est pas une approche juste de la vérité ; la vérité est une science des
échanges mutuels et intelligents entre les hommes. Tant que l’homme ne met pas sa
raison et son cœur en accord avec la vérité, il ne peut pas se prétendre libre. Ce n’est
qu’ainsi qu’il peut s’unir au monde divin.

            Beaucoup se demandent si on peut vivre sans être malheureux. « Oui, on le peut. »


– Et sans souffrances, sans tourments ? – Oui, bien sûr, on le peut, mais les souffrances
sont nécessaires pour l’évolution de l’homme. » L’homme veut s’instruire dans le monde
et c’est pourquoi il souffre nécessairement, car la terre est un lieu de souffrances. Il dit : «
Oui, mais comment aurais-je pu le savoir ? » Pourquoi, avant de descendre ici, n’as-tu pas
questionné les créatures intelligentes là-haut ? Autrefois, un petit ange qui avait
beaucoup entendu parler des humains, a demandé à un ange : « J’ai très envie d’aller voir
ces hommes, emmène-moi sur terre pour les rencontrer » L’ange l’a emmené en bas. Le
petit ange a dit alors : « Je t’ai demandé d’aller chez les hommes, mais toi tu m’as envoyé
au purgatoire ! – Mais le purgatoire, ce sont les hommes ! » a répondu l’ange. Et en vérité,
le purgatoire, c’est bien nous. Dans ce mot on devine la fermentation, le bouillonnement,
la suffocation, le combat entre deux frères : pourquoi l’un a pris plus de l’héritage du père
et l’autre moins ; il faut une égalité. Ce frère est plus grand, qu’il prenne plus.

            Sur terre, nous avons précisément les relations qui témoignent des lois que Dieu a
décrétées ; et lorsque nous les appliquerons selon la vérité, la liberté en résultera. Celui
qui veut étudier la vérité, doit étudier la qualité de la liberté. Si vous me demandez ce
qu’est la musique, je ne peux pas vous le dire, mais je peux vous dire ce que la musique
fait naître : une harmonie, un accord de tons. Asseyez-vous au piano ou devant n’importe
quel autre instrument, jouez et vous verrez ce qu’est la musique. Pour la manifestation de
la musique, on a besoin de trois choses : d’abord, une idée dans notre tête pour une
chanson, puis un instrument, et troisièmement un artiste ; donc, il faut une aptitude
musicale en soi, une oreille sensible à la musique et enfin, un artiste pour jouer. Si vous
me demandez ce qu’est un Maître, je peux vous répondre ce que le Maître produit : il vous
donne un savoir, et si vous étudiez ce savoir, alors vous vous rapprochez du Maître. Vous
demandez ce qu’est la vertu ; demandez plutôt ce qu’elle fait naître. Avant de vous
instruire sur l’essence des choses, instruisez-vous sur les effets qu’elles produisent.

            Par quoi se distingue la liberté ? Par le très vaste champ d’action qu’elle offre. La
nécessité ne permet qu’un seul chemin ; vous y êtes attelés. L’attelage peut être en or,
très beau, mais vous devez suivre une seule direction : en avant ! Si vous vous arrêtez, le
fouet s’abat sur vous. Dans la liberté vous avez au contraire le choix. Vous avez le choix
d’escalader un sommet montagneux, d’y monter par n’importe quel côté, mais lorsque
vous descendez, vous ne suivez qu’une seule direction. Vous demandez : « Mais pourquoi
l’homme raisonne-t-il ainsi ? – Il est libre de penser ainsi. – Mais, c’est irréligieux. – C’est
un égarement temporaire. – Il est mauvais. – La conscience du Bien n’est pas encore
développée en lui. – C’est un pécheur ! – Sa volonté n’est pas forgée. » Vous dites : « Telle
femme a accouché en dehors de la loi. – Régulez les rapports entre les sexes. – Je
considère que les gens sont libres ! Seuls les craintifs ne sont pas libres et ce sont eux
qui commettent des crimes : ils n’ont pas le courage de prendre leurs responsabilités. –
Qui est fort dans ce monde ? Ceux qui sont libres et qui peuvent endurer les souffrances,
les afflictions, les humiliations et les médisances ; ce sont des épreuves et celui qui les
endure, agit héroïquement. » Les souffrances sont là pour éprouver qui est un héros et
qui est un poltron ; celui qui ne veut pas souffrir, mais qui veut être servi sans effort,
passe sur la liste des peureux ; si vous souffrez, vous êtes un héros. Désignez-moi ceux
que le peuple bulgare glorifie : les peureux qui ont trahi le pays pendant le joug ottoman
ou ceux qui se sont sacrifié pour lui ? Et combien plus encore seront glorifiés ceux qui
souffrent pour la vérité : c’est le même principe.

            C’est pourquoi la science de la vérité est une science de la vie sociale ; la vérité
rend toujours les hommes libres ; ceux qui se sacrifient pour les autres, les libèrent. Si
Étienne n’était pas mort, Paul ne serait pas né ; lorsqu’Étienne est mort, son esprit s’est
incarné en Paul et tous deux ont commencé à travailler ensemble pour le Seigneur.
Étienne a appris à Paul à souffrir et à endurer trois fois trente-neuf coups de bâton ; Paul
s’est rendu célèbre pour sa patience. Et savez-vous pourquoi il a reçu trente-neuf coups ?
Trois plus neuf, cela fait douze ; le chiffre douze correspond au cycle d’évolution de tous
les jours de la vie de l’homme. Et celui qui est battu ainsi sur terre, ne le sera plus de
l’autre côté. Si vous demandez pourquoi le Christ a été battu, il vous dira : « J’ai souffert
pour vous affranchir. » Lorsqu’ici sur terre quelqu’un te frappe, un fil qui te retient à ton
mauvais destin se coupe ; c’est pourquoi le Christ dit : « Si on te frappe sur une joue,
tends aussi l’autre. » Seul le fort peut frapper, et lorsqu’il le fait il vous fait une faveur.
Comment font les paysans ? Lorsqu’ils cherchent à rendre un champ plus fertile, ils
envoient les moutons le piétiner ; pour les champs ils appliquent bien cette loi, mais pas
pour eux-mêmes ! Ainsi laissez-vous piétiner par les troupeaux de moutons du monde.

            Le Christ dit : « C’est pour cette raison que je suis né. » La naissance s’entend ici
au sens spirituel : il naît dans chaque tête, dans chaque cœur, pour témoigner de cette
vérité. Lorsque la vérité commencera à naître en vous, vous ressentirez la liberté.
Lorsqu’une femme se marie, elle veut avoir des enfants, car elle s’imprègne de la vérité
qu’il s’agit du seul moyen de se conformer à la loi, d’hériter d’un patrimoine. C’est la
même chose dans le monde spirituel : sans la vérité, on ne peut pas hériter des richesses
divines. Donc, il faut faire naître la vérité en vous, alors vous serez riche et votre vie sera
plus légère.

            Il y a une légende au sujet de Moïse. Alors qu’il se rendait au Sinaï, il a vu un berger


tout joyeux et lui a demandé pourquoi il était si gai. Le berger lui a répondu : « Le Seigneur
me rendra visite ce soir, j’ai sacrifié un agneau pour le régaler. – Le Seigneur ne mange
pas d’agneaux, tu te leurres ! » a rétorqué Moïse, avant de s’en aller, laissant le berger très
peiné. En arrivant au mont Sinaï, Moïse a remarqué que le Seigneur était mécontent de lui
et de sa mauvaise action ; il est alors revenu sur ses pas pour annoncer au berger que le
Seigneur lui rendrait visite et goûterait de son agneau. Puis il s’est caché pour observer la
suite des évènements. À un moment le berger s’est tranquillement endormi, alors un
éclair est descendu du Ciel et a consumé l’agneau. Quand le berger s’est réveillé il a dit : «
Comme je me réjouis que le Seigneur soit venu et ait mangé l’agneau ! »

            Ainsi, lorsque la vérité descendra en vous, son feu, l’amour, fera un sacrifice
agréable à Dieu. C’est le monde réel de la vérité. Pour certains il est irréel, mais certains –
non pas un ou deux, ni une dizaine, mais quelques milliers de par le monde –
connaissent cette vérité qui doit être implantée encore longtemps. Voyez comment ces
fleurs devant vous sont jolies : jaunes, rouges, bleues, et vous les cueillez, mais avez-vous
compris leur signification ? Vous dites : « Cette fleur sent si bon. – Que traduit cet arôme
? Il montre la grande tristesse de la fleur, son chagrin qui produit le nectar prédestiné à
votre vie. » Certains disent du haut de leur opulence : « Le Seigneur n’existe pas. » Mais
lorsqu’ils perdent leurs richesses ou leur santé ou leur position sociale, parce que le
Seigneur les comprime, ils commencent à être parfumés comme les fleurs et ils disent : «
Il y a un Seigneur ! » La richesse avait aboli leur discernement et en la leur ôtant, le
Seigneur les aide à porter un juste regard sur les choses. Ce que vous voyez sur terre est
passager, irréel ; comme des jeunes filles fort belles, mais après un certain temps leurs
visages se fanent et elles deviennent de vieilles grands-mères ! Je demande où sont
passées ces belles jeunes filles que nous admirions avant ? De même avec les jeunes
hommes : où a disparu leur virilité ? Vous ne vous connaissez pas encore ; lorsque vous
apprendrez la loi de la vérité, elle vous donnera le pouvoir sur la matière, le savoir sur les
affinités entre les substances, pour perfectionner votre vie. C’est la loi du mouvement :
l’homme se transforme continuellement pour passer de l’éphémère à l’impérissable et
comprendre la nature immuable de la vérité.

            Les gens disent : « Le Christ est né et il a prêché la vérité. » Voyons de plus près
quelle est cette vérité. Le Christ veut rendre votre discernement plus sûr, vous donner un
élan vers une idée, vous lier au monde divin ; vous êtes tous continuellement liés à Dieu.
Dans le monde vous avez des amis et s’ils se montrent parfois insensibles, c’est à cause
de vos rapports régis par l’ignorance. Paul dit : « Dieu méprisait l’ignorance humaine et a
laissé les gens suivre leur chemin, mais maintenant Il les appelle pour que la loi
s’accomplisse. »[1] Que doit faire la mère appelée pour accomplir la loi ? D’abord elle doit
donner naissance à des enfants bons et raisonnables, c’est sa tâche. Certaines se
plaignent : « Pourquoi suis-je une femme ? » Qui alors devrait être à leur place, je vous le
demande. L’homme doit préparer le matériel en pensée, en volonté, en caractère et le
transmettre, alors que la femme doit enfanter.

            Dans le monde, les gens cherchent le confort, mais ils doivent comprendre cette
loi essentielle qui régit aussi la musique : la gamme mineure et la gamme majeure. Le
Seigneur a placé certains dans la tonalité mineure, Il les a marqués avec un bémol : le
chagrin, la tristesse, la profondeur des sentiments ; Il en a placé d’autres dans la tonalité
majeure, en dièse, en surface de la vie, car ils n’ont pas de profondeur dans les
sentiments. Que peut-on voir dans une danse, dans une marche ? Des figures de danse,
des pas de marche et … de la fatigue ! Sur un air triste vous ne bougez pas, mais vous
restez calmes et vous réfléchissez. Avec la tonalité mineure le Seigneur vous a créé pour
méditer sur l’autre monde et avec la tonalité majeure, sur ce monde ci ! Parfois vous
aspirez à un autre rôle : « Mais est-il permis aux religieux de danser ? – Oui, ils peuvent
danser, mais comment ? » David qui portait l’arche sautillait partout et sa femme lui disait
: « Regarde comment tu te déhanches devant tout le peuple d’Israël ! – Pourquoi ne pas
danser devant le Seigneur ? » lui a-t-il rétorqué[2]. Le Seigneur ne nous limite pas, Il nous
a donné la grande liberté de faire le Bien et le mal et le Bien peut, sous certains angles,
s’avérer un mal. Vous me direz : « Comment cela est-il possible ? » Voilà un mari et une
femme qui vivent très bien ; le Christ prône de distribuer ses richesses aux nécessiteux ;
l’homme dans son désir de suivre l’enseignement du Sauveur veut donner tous ses biens,
mais sa femme lui dit : « Tu es fou, tu veux que ta femme et tes enfants restent dans la
misère ? – Mais je veux accomplir la loi divine. – Moi, je ne veux pas de cette loi ! » Tu
n’as pas le droit de distribuer les biens de ta femme et de tes enfants, ce sont les leurs ;
tu as cent mille leva, partage les équitablement entre toi, ta femme et tes enfants et
utilise comme bon te semble ta part uniquement ; mais n’agit pas au nom du Seigneur
avec leur argent ; c’est cela la loi du Christ. « Mais j’en ai le droit ! » Non ! Qui t’a donné ce
droit ? D’où vient ta femme ? Non pas de tes pieds, mais de tes côtes : le Seigneur te l’a
donnée comme compagne et tu n’as pas le droit de la tourmenter.

            Bien entendu ces propos plaisent aux femmes qui se disent : « C’est bien dit ! » Ne
considérez jamais les questions de votre seul point de vue, mais du point de vue collectif.
La vie universelle est tissée d’une infinité de possibilités : dans cette vie vous êtes un
homme, mais dans une autre vie on peut vous faire femme et inversement. Si dans cette
vie vous proclamez : « Je n’octroie aucune liberté à la femme », dans la vie suivante, en
tant que femme, vous allez goûter le bien-fondé de ce type de prescription ! Vous direz
alors : « Cette loi n’est pas juste ! – Mais c’est toi qui l’as jadis promulguée. » Hommes,
édictez des lois justes, car la prochaine fois vous tomberez sous leur couperet. Bien
entendu, l’homme n’est pas le seul à promulguer des lois, la femme le fait aussi et ils se
créent mutuellement des limitations. Beaucoup de femmes ont inscrit de mauvaises lois
dans leurs filles et dans leurs fils, comme par exemple la détestation du père : « Votre
père est un vaurien, un vagabond ! » Ne décrétez pas de telles lois, car vous avez un seul
et unique Père ; cet homme – ou cette femme – est un support de l’Esprit divin, il incarne
une idée, et quand vous vous plaignez de lui, vous vous plaignez du Seigneur. Il ne faut
pas confondre les traits de base avec l’idée incarnée physiquement. Vous pouvez jouer
sur les ombres, leur donner plus ou moins d’importance, mais l’essentiel, ce qui doit
subsister, c’est l’idée divine.

Sofia, 7 mai 1916

_________________________

[1] Et voici que Dieu, sans tenir compte de ces temps d'ignorance, annonce maintenant
aux hommes que tous et partout ont à se convertir. (Ac 17, 30)

[2] David tournoyait de toute sa force devant le Seigneur – David était ceint d'un éphod de
lin. David et toute la maison d'Israël faisaient monter l'arche du Seigneur parmi les
ovations et au son du cor. Or, quand l'arche du Seigneur entra dans la cité de David, Mikal,
fille de Saül, se pencha à la fenêtre : elle vit le roi David qui sautait et tournoyait devant le
Seigneur et elle le méprisa dans son cœur. » (2 S 6, 14-16)

 
Traduit par Bojidar Borissov

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La Miséricorde 

1914 - 1944
1916_09_17 La charité
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
La miséricorde

https://fr.beinsaduno.net/

Un après-midi, vers trois heures, il eut une vision :

 il vit distinctement un ange de Dieu entrer chez lui

et lui dire : « Corneille ! » Il regarda l’ange

avec frayeur et lui dit : « Qu’y a-t-il, Seigneur ? »

L’ange lui répondit : « Dieu a prêté attention à

tes prières et à l’aide que tu as apportée aux pauvres,

et il ne t’oublie pas.

Les actes des Apôtres 10, 3-4

            Vous les érudits aux idées avancées, à l’esprit critique, vivant au XXème siècle et
prétendant maîtriser les forces de la nature, vous pourriez vous interroger sur le lien qui
existe entre Corneille et son songe ! Il faut toujours garder à l’esprit que nos théories et
notre vision de la vie ne sont pas représentatives du monde réel, tel qu’il est ; ce ne sont
que des considérations subjectives. Ce que le monde est réellement constitue une
énigme que nous aurons du mal à percer, même si nous vivions des millions d’années sur
terre.

            Le verset cité se rapporte à l’individualité. Sur terre, l’homme, dans sa phase de


développement actuel a trois missions : envers lui-même, envers ses proches et envers
Dieu. Lorsque nous parlons de l’homme, nous devons le situer soit dans sa vie
individuelle, soit dans sa vie de partage avec ses proches, soit dans la vie qui se
manifeste lorsqu’il est uni à Dieu. Parce que chacun de ces trois points de vue offre une
vision différente.

            Si nous cherchions à comprendre le point de vue de la science moderne sur la vie,


nous verrions la chose suivante : la vie personnelle ou individuelle ne peut pas se
prolonger après la mort ; la vie est hébergée par le corps et n’est que sa production ; la
pensée est une production du cerveau et par conséquent la destruction du corps entraîne
la disparition de la vie et de la pensée. Voilà ce que stipule la science officielle
d’aujourd’hui, voilà sa vision des choses. D’après elle, la pensée est un produit du
cerveau, mais, d’un point de vue purement philosophique, certains organes ne sont pas
destinés à produire de l’énergie. Si la vie provenait des cellules du corps et si la pensée
était réellement une production du cerveau comme l’affirme la science, alors ses
conclusions seraient exactes. Mais nous possédons trois types d’organes avec trois
types de fonctions : des organes qui produisent l’énergie, des organes qui libèrent
l’énergie et des organes qui transmettent l’énergie. Prenons un projectile dans un canon
moderne et le petit choc qui enflamme la substance explosive, et je vous demande : «
Est-ce le canon qui crée une énergie ? Non, il ne fait que laisser passer et canaliser cette
énergie. » Le canon ne crée pas l’explosif, son rôle se limite à la libération de cette
énergie qui, par un changement des molécules, dilate leur volume et déclenche ainsi
l’explosion. Il y a d’autres organes qui transmettent l’énergie. Imaginons un prisme qui,
exposé aux rayons du soleil, réfracte la lumière et projette des couleurs : « Est-ce le
prisme qui crée ces couleurs ? Non, il ne fait que réfracter les rayons, et même si le
prisme se brise, les couleurs existeront toujours. » Ainsi, l’énergie de la pensée humaine
existe toujours même après la disparition du cerveau. En ce sens nous pouvons affirmer
que le cerveau est un outil grâce auquel la pensée divine, l’énergie divine primordiale se
réfracte et se manifeste en tant que conscience et pensée. Par conséquent, le cerveau ne
fabrique pas les pensées, il n’est que l’organe de transmission de la pensée et la pensée
divine continue d’exister après la désagrégation de cet organe.

            Nous nous trouvons donc dans un monde divin où certains organes ne s’altèrent
jamais. Nous savons que dans le champ physique il y a certaines combinaisons qui
subissent des changements, mais dans les sphères supérieures ou bien dans les états
supérieurs primordiaux de la matière, il y a des combinaisons qui ne changent pas. Je les
appelle des combinaisons stables, des archétypes dont notre monde contemporain tire
son origine. Sa manifestation apparente est appelée monde physique, c’est-à-dire que ne
réside pas en lui ce niveau de conscience élevée qui se trouve dans le monde spirituel.
Par exemple, vos doigts n’ont pas la même sensibilité que votre cerveau ou bien vos
oreilles n’ont pas la sensibilité qu’ont vos yeux pour distinguer la lumière. A quoi est due
cette sensibilité des yeux ? Bien entendu, il y a diverses réponses à cette question, mais il
faut toujours démarrer sa réflexion par une première affirmation. Il y a un axiome en
mathématique qui énonce ceci : deux segments, égaux à un troisième, sont aussi égaux
entre eux ; en d’autres termes il faut toujours commencer par un étalon, une unité de
mesure, un point de départ. Cette sensibilité, ce point de départ dépend de l’âme
humaine.

            Je n’ai pas le temps maintenant de vous dire ce qu’est l’âme. L’âme humaine est
quelque chose de vaste, elle se manifeste individuellement en l’homme, mais aussi
collectivement. En réalité l’âme est une, la vie est une, mais les gens qui comprennent
mal cette idée philosophique ne voient pas ce que je désigne en parlant d’âme ou de
multitude d’âmes. Prenons l’exemple d’un gland : le gland est un, mais lorsque nous le
plantons, il forme d’abord une tige avec trois branches, puis encore trois se forment au-
dessus, et ainsi de suite jusqu’à produire des milliers de feuilles et de glands individuels.
Celui qui ignore la nature du gland et qui regarde l’arbre, considérera les feuilles comme
des individus distincts ; or, tous proviennent du gland, cette première graine. Cette graine,
c’est Dieu. Créez les conditions et semez cette graine en vous, et Il vous révélera tous les
dons, tous les secrets et toutes les merveilles. Cette graine peut s’amoindrir ou grandir et
se transformer en hêtre, en ours, en baleine, en homme, en ange. Cette semence est en
nous-mêmes, elle est une et plusieurs en même temps. Ainsi, les choses peuvent s’unir
ou s’éparpiller, cela dépend du point de vue : si nous regardons d’en haut, les choses sont
multiples, mais lorsque nous atteindrons les racines nous verrons que tout est fixé à elle.
C’est ainsi que nous devons considérer l’ensemble des créatures : certaines sont
semblables à des feuilles, d’autres à des branches, à des racines, à des graines, à des
fruits encore verts. Bien entendu, vous qui appartenez aux feuilles, vous ne pouvez pas
saisir ma philosophie, car votre vie est courte : une vie qui dure six mois ! Au printemps,
vous êtes beaux, splendides, mais à l’automne, aux premiers frimas, vous vous fanez et
vous dites : « C’en est fini de nous. » Un jour, l’orage va faire plier les branches de votre
arbre et finira par le terrasser complètement. Mais, même là, sur le sol, il restera un gland,
porteur de la vie, qui proclamera : « J’ai la force de vous ressusciter ! » Il tombera alors
par terre, se nourrira de sa sève et fera ressusciter tout le monde. Où est alors la fin des
choses ? Ce processus est permanent, inscrit dans l’éternité. Lorsque les feuilles
tombent sur le sol, ne pensez pas que la fin du monde est arrivée. Ne raisonnez pas
comme Nastradin Hodja[1] qui disait : « Si ma femme meurt, la moitié du monde périt et
si je meurs à mon tour, le monde entier meurt. » Ce monde ci peut périr, mais l’autre, le
monde divin, absolument pas. Pourquoi mourons – nous ? Pourquoi notre monde n’est-il
pas parfait ? Parce qu’arrivés à un stade, nous devons reformer un autre corps pour
donner un nouvel élan de travail à notre âme.

 
            Corneille n’était pas un simple d’esprit ; selon moi il devait être initié et très érudit,
car le Seigneur ne se manifeste pas aux imbéciles. Il serait incongru de voir un grand
musicien jouer devant un sourd et lui demander ce qu’il a retenu ; le sourd répondra : « Je
vois seulement que tu fais bouger tes doigts en avant et en arrière. » Le musicien lui dira :
« Tu es bête ! » Mais en réalité, les deux sont bêtes. Ou bien imaginez un peintre qui a
dessiné une belle toile et la montre à un aveugle en l’interrogeant: « Comment la trouves-
tu ? » L’aveugle répondra : « J’ai une toile devant moi, avec quelques aspérités à certains
endroits, tu l’as achetée quelque part ? » Le peintre lui dira : « Tu es un ignorant, tu ne
comprends rien ! » Tous les deux sont ignorants : la premier, parce qu’il ne voit pas, et le
peintre, parce qu’il ne perçoit pas que cet homme n’est pas en mesure de le comprendre.
De la même façon, lorsqu’un être supérieur vient auprès de nous, nous devons
comprendre le sens intrinsèque des choses. J’ai lu beaucoup d’ouvrages philosophiques,
je les feuillette chaque jour et parfois je ris aux larmes : certains philosophes
ressemblent à l’aveugle, ils travaillent en palpant des doigts et écrivent : « Ce monde est
une toile, parsemée d’aspérités, de quelques souffrances, et tous les hommes sont des
imbéciles. » Je leur dis : « Vous avez raison, mais ces conclusions vous appartiennent. Le
monde est plus qu’une toile, plus que des aspérités et des creux ; il faut de la lumière
dans les yeux, les oreilles, le cerveau, dans tous les centres cérébraux de l’homme,
éclairer ses aptitudes et ses forces, pour l’aider à comprendre les choses. » Pour
comprendre le monde, il faut avoir vécu longtemps, une vie ne suffit pas. Que pouvez-
vous saisir durant une vie de vingt, trente, cinquante, cent ans ? Dans les conditions
actuelles, quelle philosophie apprendrez-vous ? Vous passerez votre temps à lire dans les
journaux quelle armée est en train de vaincre, combien de soldats ont neutralisé les
Roumains, combien de captifs ont fait les Bulgares, quelles inventions militaires ont fait
les Allemands[2]. Par exemple les Allemands ont fabriqué des canons de 42 centimètres,
les Français, des canons de 52 centimètres, les Américains, des canons de 54
centimètres ; les Allemands ont telle flotte de zeppelins, les Français, tant d’aéronefs ; je
me demande quelle philosophie vous tirerez de tout cela.

            Il existe des lois qui régulent les choses. Les guerres qui éclatent ont des causes
précises. Pour quelle raison un orage éclate-t-il et des nuages de poussières s’élèvent-ils
dans les airs ? Les scientifiques expliquent que l’air s’est réchauffé plus ici, et un peu
moins là, ce qui a créé un courant d’air. Pourquoi l’air doit-il se réchauffer et se refroidir,
ne peut-on pas vivre sans cela ? Non, on ne le peut pas. Vous direz que c’est un mal, car
parfois les tempêtes détruisent des maisons. Oui, mais en même temps elles apportent
l’humidité, purifient l’air et sont plus bénéfiques que nocives pour le royaume végétal. À
quoi est due une guerre ? C’est un orage dans le monde spirituel qui doit rafraichir les
gens. Après cet orage, les peuples vont réfléchir, des écrivains feront leur apparition, tous
se mettront à penser avec justesse. Maintenant nous ne voyons que le mal, mais en
revenant dans cinquante ans nous en observerons les effets. Dans le monde divin, tous
les moyens sont utiles, rien ne se fait au hasard. Celui qui est tué sur le champ de
bataille, devait être tué ; celui dont la maison est brûlée, devait avoir la maison brûlée ;
celui qui a eu la jambe amputée, devait se la faire amputer. Les statistiques démontrent
la grande régularité des phénomènes ; il y a des lois qui régissent ces phénomènes dans
la vie et qui nous semblent être le fruit du hasard : par exemple le nombre de bateaux qui
doivent sombrer ou être construits en dix ans, la période du plus grand nombre de
naufrages et la période suivante avec le plus petit nombre de naufrages ; ou bien prenons
le cas des incendies : combien de maisons sont incendiées chaque année ; puis prenons
les naissances et les décès : combien de personnes par an doivent naître et mourir. J’ai
lu par exemple l’essai d’un mathématicien, qui est aussi astrologue : il a fait les calculs
suivants : dans dix villes anglaises, il a étudié le nombre de filles et de garçons nés en dix
ans, et il en a déduit la formule mathématique de calcul du nombre de garçons et de filles
à naître dans les dix ans à venir, avec une précision de quatre-vingt-dix-neuf pour cent.
Certains arrivent à faire des calculs encore plus avancés pour deviner par exemple les
numéros qui sortiront au loto dont il y a quatre tirages annuels. Il y a donc une loi qui
régule les choses. C’est une nouvelle science qui repose sur des bases profondes et
réfléchies.

            Maintenant, vous vous grattez la tête et ce geste semble n’avoir aucun sens
particulier, mais je sais pourquoi il se produit. Ou bien la personne s’est empêtrée dans
ses affaires et pose son index sur son front au-dessus des sourcils ; elle se dit par-là : «
Tu n’as pas bien calculé et c’est pour cela que tu t’es trompé ! » Il faut donc être attentif
dans ses calculs. Dans ce laboratoire, situé au-dessus des sourcils, il est stocké tout ce
dont vous avez besoin ; là est votre bibliothèque, c’est là où vous trouverez tel livre ou tel
article de loi pour vous éclairer. Certains ont l’habitude de se prendre la tête entre les
mains, mais ce geste n’ouvre pas les portes, il ne sert qu’à casser des noix. L’homme doit
avoir la clé pour ouvrir la porte de la connaissance.

            Ainsi, nous devons vivre raisonnablement. Beaucoup de livres ont été écrits sur ce
qu’est la vie raisonnable. C’est votre travail : vivre selon votre compréhension des choses,
car un disciple qui n’a pas sa propre conception du monde, ne comprendra jamais ce que
le maître lui enseigne.

            Nous nous trouvons à présent dans la contradiction suivante : une légende dit que
le Seigneur a d’abord créé deux personnes sur terre, mais elles n’ont pas réussi à
s’entendre et se sont tellement détestées qu’Il les a placées aux deux endroits les plus
éloignés de l’espace pour qu’elles ne se croisent pas. Mais elles se sont ennuyé l’une de
l’autre, elles ont éprouvé de l’amour et, pour s’unir, ces deux âmes ont fini par faire un
pont pour se rejoindre, et ce pont, c’est la voie lactée. Il y a donc un chemin qui mène à
l’entente entre les créatures : c’est la voie lactée de l’harmonie, de l’amour. C’est aussi par
ce chemin que le Christ est descendu.

            Certains demandent ce qu’est un ange, moi je demande ce qu’est un homme. Les


anciens Hindous ont défini l’homme comme une créature pensante ; et qu’est-ce que
l’ange ? Ange en sanscrit signifie serviteur, mais également feu brûlant et aussi amour. Si
tu aimes, tu es un ange ; si tu n’aimes pas, tu es un homme. Mais je dis à certains : « Tu
n’es pas un ange, mais l’une de ces âmes qui ne s’est pas entendu avec son prochain et
c’est pourquoi le Seigneur vous a enchaînés quelque part dans l’espace sans pont pour
vous rejoindre. »

            Petar[3] en sanscrit signifie esprit (Pitar). En réalité, on a dit à Corneille : « Va


auprès de l’Esprit, Il te révélera tout. » Petar signifie pierre en grec ancien. Il y a des
pierres vivantes et seul l’Esprit peut être une pierre vivante. Par le mot pierre, le Christ
désigne ce qui en l’homme est inaltérable, divin, intelligent.

            Corneille devait prier : voilà une tâche ! Beaucoup ne savent pas encore prier.
Certains demandent : « Qu’est-ce que je dois dire au Seigneur, Lui-même, ne le sait-Il pas
déjà ? » D’autres demandent comment ils doivent prier. Si vous interrogez un théosophe,
il vous dira : « Je suis Dieu, je n’ai personne d’autre à prier, mais j’ai à réfléchir par moi-
même », alors que le philosophe dira : « Je vais méditer. » Cependant, la prière est
nécessaire, c’est la respiration de l’âme humaine, c’est la communion entre Dieu et l’âme
humaine. Lorsque Dieu parlera, tu te tairas et tu écouteras comme un disciple ; et lorsqu’Il
s’arrêtera, Il te dira : « Je veux que tu répètes ce que Je t’ai dit. » Le mot prière signifie
monter et descendre. Certains parlent sans arrêt, ce sont des commères ! Même la nuit
en dormant, ils bavardent alors qu’ils devraient se taire. Qu’est-ce que le sommeil ? Je
vous le dirai : lorsque vous dormez, le Seigneur vous instruit : puisque vous êtes isolés du
monde environnant, de vos proches, de vos maisons, alors le Seigneur peut vous
enseigner. Lorsqu’on se réveillera, le Seigneur dira : « Répète ce que Je t’ai dit. » Que peut-
on répéter si on n’a pas bien entendu et compris les prescriptions divines ? On battra sa
femme, on corrigera les enfants et on sera indisposé toute la journée, parce qu’on n’aura
pas appris la leçon, pas compris le sens de la vie pour ce jour-ci.

            Lorsqu’un messager divin vient du Ciel auprès de nous, il veut nous dire que sans
pureté nous ne verrons jamais Dieu, sans sainteté nous ne Le comprendrons pas, sans
bonté, sans amour, sans miséricorde et sans justice nous ne Le ressentirons pas. Nous
devons comprendre ce qu’est l’amour. Certains disent : « Nous comprenons l’amour. »
Parmi vous certains le comprennent, je le crois, mais vous devez le comprendre
davantage. L’amour entraîne toujours la haine dans son sillage : si tu aimes le bien, tu
hais le mal ; si tu aimes le mal, tu hais le bien. Par conséquent l’amour seul ne peut pas
résoudre la question et délivrer les gens, s’il n’est pas accompagné d’un évitement
permanent de son contraire. Alors, qui sauvera le monde ? L’ange de l’amour,
accompagné de l’ange de la miséricorde. Seule la miséricorde n’a pas d’ombre, seule la
miséricorde divine n’a pas de duplicité : nous devons apprendre la loi de la miséricorde.
Voilà pourquoi l’ange est venu chez Corneille : pour lui apprendre la loi de la miséricorde.
Lorsque les hommes dans le monde apprendront la loi de la miséricorde et l’appliqueront
partout, alors ils trouveront tous la paix. La vérité rend l’homme libre, lui apprend à
discerner ce qui est bien et ce qui est mal, celui qui est ignorant et celui qui est sage,
mais elle n’a rien pour apaiser les gens ; l’amour seul ne peut pas non plus apaiser les
choses. La miséricorde divine est la clé qui concilie la justice avec l’injustice, la sagesse
avec l’ignorance, le bien avec le mal, pour qu’ils ne se bagarrent pas en vous. On dit de
quelqu’un : « Il est bon, je ne le supporte pas ; il est bête, je ne le supporte pas ; il est
mauvais, je ne le supporte pas. » Le monde n’est pas mauvais, c’est notre compréhension
des choses qui est mauvaise ; nous sommes mauvais en nous-même, alors que le
monde est très bien. L’âme que vous haïssez se tourmente, souffre, enchaînée quelque
part au Ciel.

            Maintenant, certains pensent : « Tu ne te sauveras jamais et tu resteras


éternellement en enfer. » Moi, je demande lequel de ces philosophes est proche
conseiller du Seigneur pour savoir ce qu’Il pense. Ils sont comme le sourd qui écoute le
grand musicien et comme l’aveugle qui effleure la toile du célèbre peintre. Est-ce que ce
sont eux qui nous montreront la voie de la délivrance, la voie de la nouvelle civilisation ?
Non ! C’est cet ange qui est descendu pour nous apprendre la miséricorde : le Christ ;
dans l’âme du Christ il y a de la miséricorde et de l’abnégation. Parfois vous dites : « Nous
sommes initiés, c’est pourquoi nous nous cacherons pour ne pas être pillés et
démagnétisés. » Au contraire, ouvrez vos tiroirs- caisses, vos cœurs, ouvrez tout ! Ne
vous recroquevillez pas comme l’escargot qui montre ses antennes et les cache ensuite ;
quittez vos coquilles ! Je ne m’adresse pas à des escargots ou à des huîtres, je m’adresse
à des gens qui s’interrogent : « Quel est le sens de ma vie, quelle est ma prédestination,
qu’est-ce que je dois faire ? » Je leur réponds : « Vous devez apprendre la miséricorde
divine. » Combien de fois j’ai parlé de la miséricorde et combien de fois on s’est mis en
colère face à moi, en me disant : « Tu nous veux du mal, tu ne nous comprends pas ! » Je
vous comprends, je comprends que vous aimez la vérité, la justice, mais je n’ai pas
encore rencontré un homme miséricordieux, alors que la délivrance se trouve dans la
miséricorde. C’est cela l’enseignement du Christ, c’est cela la nouvelle culture.

            La miséricorde viendra après cette guerre. Les infirmes qui se compteront par
millions créeront un nouveau courant avec leurs idées ; ils s’interrogeront : « À quoi bon
cette guerre si ce n’est pour corriger les anciennes erreurs ? » Les peuples en guerre
aujourd’hui ne sont pas des barbares, mais ils sont instruits et ils méditeront sur cette
question. Ils sont simplement irascibles comme le sont les hommes et les femmes. La
femme ne supporte plus son mari, parce qu’il ose regarder les autres femmes : «
Comment ose-t-il ? » Il devrait alors être aveugle pour ne pas les regarder ! L’homme de
son côté se dispute aussi avec sa femme si elle regarde un autre homme.

            Certains prétendent que le Christ viendra pour arranger le monde. Le Christ vient
en ce moment, comme il est venu chez Corneille, pour implanter le nouvel enseignement
de paix entre les gens, l’enseignement de la miséricorde envers tous sans exception. Et
lorsque nous commencerons à prier et à faire le bien, alors le Seigneur nous enverra chez
ce Pierre, chez l’Esprit. Et l’Esprit nous apportera joie et gaîté, Il nous révélera les grandes
tâches à accomplir. L’Esprit tracera la voie lactée dans notre âme et nous voyagerons de
soleil en soleil, de planète en planète et nous contemplerons la grandeur du Seigneur.
Nous irons d’abord sur l’étoile la plus proche, puis après avoir vécu là, nous irons sur
d’autres étoiles. Pour vous tous il y aura des bienfaits grandioses, un futur grandiose, à
condition d’embrasser la miséricorde. Qu’attendez-vous ? Que le Christ vienne vous
délivrer ? Je sais que le Christ vous a sauvé au moins cent fois par le passé : combien de
fois vous êtes-vous jetés à l’eau, et le Christ vous a toujours délivrés.

            Ce qui se produit actuellement dans le monde est très clair : c’est la main divine
qui travaille, le Seigneur modèle un monde nouveau. Que deviendra la Bulgarie ? La
situation de la Bulgarie, comme la situation de tous les peuples d’Europe sera largement
meilleure qu’avant. Lorsqu’un homme épais et ventru, qui pèse cent cinquante kilos,
attrape le typhus et mincit jusqu’à ne peser que cinquante kilos, on dit : « Pauvre homme !
» Pourtant, ce n’est que maintenant qu’il est réellement devenu un homme, ce qu’il n’était
pas avant. Cette guerre nous soigne d’une maladie identique : tous les peuples sont
malades et le Seigneur les guérit. Ceux qui meurent maintenant ressusciteront de
nouveau, comme les feuilles qui tombent et qu’une nouvelle graine ressuscitera et
appellera à la vie. Rien ne se perd dans le monde, la forme extérieure n’est pas le moteur
de la vie intérieure : tout comme le Seigneur vit, nous aussi nous vivrons avec Lui. Et dans
ce monde, nous devons tâcher d’être de bons serviteurs, de bons fils, des travailleurs
honnêtes pour que, une fois revenus à Ses côtés, Il puisse nous dire que nous avons
accompli Sa volonté.

            Maintenant, certains disent : « Je ne verrai pas le Seigneur ! » Chacun Le verra.


Lorsque nous irons vers Lui, Il nous dira : « Pourquoi t’es- tu avili, pourquoi as-tu
assassiné ton frère et déshonoré ta sœur ? Retourne de nouveau sur la terre. » Le
Seigneur ne vous parlera pas sur un ton tranchant. J’imagine bien ce qu’Il vous dira : Il
vous regardera avec gravité et dira doucement : « Je regrette beaucoup, mon fils, que tu
n’aies pas encore du tout compris Ma miséricorde. Maintenant, retourne de nouveau sur
terre pour apprendre la miséricorde, retourne pour montrer aux hommes celui que Je suis
: Je suis le Dieu de la miséricorde. Les hommes Me croient cruel et insensible, ils se
plaignent de Moi, ils me dévalorisent, ce qui n’est pas bien. » Et lorsque les hommes
verront une personne miséricordieuse, ils diront : « En voici un qui s’approche de Dieu. »
Alors qu’ils disent maintenant: « Les religieux aussi se querellent entre eux ! » C’est
pourquoi je ne te demande pas si tu es pieux, mais si tu es miséricordieux. On peut
qualifier quelqu’un d’instruit, mais il manque de miséricorde ; il se montre intelligent, mais
il dit à son prochain : « Tu es bête, je ne te supporte pas. » Pour un autre on dira qu’il est
bon, qu’il aime, mais qu’il manque lui aussi de miséricorde !

 
            Je veux que vous reteniez un seul mot ce matin : miséricorde.

            En 1875, à Chicago, pendant qu’un citadin était en train de traire sa vache à la


lumière d’une bougie, l’animal a rué et la flamme s’est propagée dans la paille, et une
grande partie de la ville a entièrement brûlé. Les pertes se sont élevées à des milliards de
dollars. Lorsque l’incendie a encerclé sa maison, un homme riche a dit à un passant : « Je
te donnerai deux cent mille dollars si tu sors mon coffre du feu. – Va au diable ! » lui a
crié l’autre, courant pour sauver sa peau. Ainsi, le riche américain a dû fuir sans sa
fortune. Maintenant quelqu’un dira : « Si j’avais été là, j’aurais pris ces deux cent mille
dollars, quelle aubaine c’était ! » Oui, mais le feu arrive sur vous. L’argent n’embellit pas la
vie. Et la ville de Chicago, qui a tant perdu par la faute de l’incendie, a retrouvé une
apparence encore plus magnifique. C’est exactement comme la guerre et sa désolation
sur laquelle sera bâtie une culture encore plus grandiose.

            Maintenant, si vous comprenez l’Esprit de miséricorde que le Seigneur vous


envoie, vous comprendrez Son enseignement.

Sofia, 17 septembre 1916

_________________________

[1] Nastradin Hodja – personnage turc satirique du folklore bulgare

[2] Nous sommes pendant la guerre de 1914-1918

[3] Petar – prénom bulgare courant, équivalent de Pierre

Traduit par Bojidar Borissov

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Tu le sais 

1914 - 1944
1916_10_01 C'est toi qui le sais
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
Tu le sais

https://fr.beinsaduno.net/

Il me dit : Fils de l'homme,

ces ossements pourront-ils revivre?

Je dis : "Seigneur Dieu, c’est toi qui le sais.

 (Ezéchiel 37, 3)

            « Ces os, pourront-ils revivre ?» Il se peut que vous vous demandiez quel secret
recèle cette phrase. Vous vous direz : « Nous connaissons ces os, combien de fois nous
les avons nettoyés, combien de fois nous les avons vu dans les cimetières ; ce ne sont
que des os ! » Mais les os dont il est question ici, vous n’en avez jamais vu. Ce que vous
pensez et voyez du monde est aussi réel que la situation où on rêve être riche pour
constater au réveil qu’il n’en est rien. Le Seigneur demande : « Ces os, pourront-ils revivre
? » Dans ce sens, les os représentent la vie figée, la vie en état de sommeil ; au sens
religieux du terme, les os morts signifient une vie sans mouvement ; au sens
métaphysique ils signifient une vie inconsciente. Chaque os a une vie individuelle et si
quelqu’un le prend et le place ailleurs, il se dira : « Dieu soit loué, il s’est trouvé quelqu’un
pour me faire bouger d’ici. » Les os représentent le peuple d’Israël, désuni par une vie
impie à cause du manque d’unité entre les personnalités. Les os représentent l’homme
après sa mort. C’est la seule chose qui reste inchangée. Selon les occultistes les os
renferment en eux la nouvelle vie et celui qui vient de nouveau sur terre, reprendra ce qui
est déposé en eux : voilà pourquoi nous conservons les os de nos proches. Certains
disent : « Ce que je deviens après la mort m’est égal ! » Mais en dehors de ses os,
l’homme n’est plus rien.

            Maintenant, l’homme doit apprendre à raisonner en philosophe, et considérer les


choses comme inéluctables, nécessaires, et non pas comme de simples hasards. La
géométrie par exemple nous apprend que la plus courte distance entre deux points est la
ligne droite qui représente un mouvement orienté ; elle est la somme de plusieurs points
c’est-à-dire de plusieurs mouvements qui la composent. Par conséquent notre pensée ne
peut avancer qu’en ligne droite. Si nous imaginions un instant vivre en un point, avec une
pensée qui avancerait en ligne droite, alors nous n’aurions aucune idée du monde ;
l’homme dirait alors que rien n’existe en dehors de cette ligne droite. C’est pourquoi
certaines créatures sur terre ne voient les choses que dans une dimension. Mais lorsque
le point se déplace et forme une ligne droite vivante, si un jour elle décide de s’orienter en
perpendiculaire, elle formera une surface plane qui est composée de millions de lignes
droites. Ainsi, il y a d’autres créatures qui considèrent que le monde ne se déplace pas
uniquement dans une seule direction, mais en longueur et aussi en largeur ; c’est la
perception de l’escargot par exemple qui n’appréhende que deux dimensions. Bien sûr, la
surface plane est aussi vivante, comme tout le reste dans la nature ; si elle se déplaçait,
elle serait confrontée à une autre dimension encore : la hauteur, pour former ainsi un
cube. Vous êtes des créatures évoluant dans trois dimensions et les philosophes
pensent que rien n’existe en dehors d’elles ; il y a cependant des créatures qui évoluent
dans un nombre de dimensions plus élevé. Si le cube évoluait dans une quatrième
direction, alors le monde entier se déplacerait et il se formerait un tesseract[1] ; cette
quatrième dimension se déplace dans une direction que nous ne pouvons pas imaginer.

            Par conséquent, avant de réussir à saisir les choses, l’homme est comme un os
mort, c’est-à-dire une créature à une seule dimension. Le Seigneur demande : « Ces
créatures peuvent-elles évoluer et se reformer en deux ou trois dimensions ? » Et le
Seigneur dit : « Prophétise sur ces os ! » (Ezéchiel 37 :4) C’est seulement lorsqu’il
commence à s’exprimer que l’homme amorce sa compréhension des choses. Le premier
homme n’avait pas d’os contrairement à aujourd’hui. Chaque homme est un os ; le terme
os désigne ce qui est structurel et invariable chez l’homme, l’ossature qui peut être
organisée et mise en action. Moïse a dit qu’au début le Seigneur a créé l’homme de
terre[2] ; il n’était alors capable de se mouvoir que sur une seule ligne ; lorsqu’il a été doté
d’ossature, il a pu se mouvoir dans trois dimensions, mais il était encore inanimé ; c’est
seulement lorsque Dieu a insufflé dans son nez, qu’il s’est mis à raisonner ; c’est pourquoi
aujourd’hui nous respirons par le nez et pouvons penser. Par exemple une femme
imagine que son mari ne l’aime pas, ce qui indique qu’elle se déplace en ligne droite ;
dans ce cas, elle doit s’arrêter et former une surface plane dans ses pensées : elle pourra
alors s’entendre avec son mari. Sinon l’homme et la femme iront en ligne droite et ne se
croiseront pas. Lorsque Moïse a voulu voir le Seigneur, Il lui a dit : « Tu ne peux pas voir
Mon visage, mais uniquement une partie de Mon habit, sinon tu brûleras », ce qui, en
termes philosophiques signifie que, puisque l’homme vit dans ce monde, il ne peut pas le
comprendre et c’est pourquoi il ne le voit qu’en partie.

            Ainsi, pour évoluer, les os doivent mourir. Ces os étaient morts, mais seul Dieu sait
s’ils peuvent se doter d’une nouvelle vie, plus évoluée. Si on leur parle, ils commencent à
se mobiliser, à former des muscles et des nerfs, mais ils ne peuvent pas encore penser ;
pour se mettre à penser, il faut l’avènement d’un esprit des quatre vents, des quatre côtés,
c’est-à-dire d’une quatrième dimension. Tant qu’il vit dans trois dimensions l’homme ne
peut pas comprendre ce que signifie la vie spirituelle ; les gens d’aujourd’hui considèrent
que le monde se termine avec la mort ; la grenouille, l’escargot, l’homme pensent de
même. Si je me rends au potager pour labourer la terre, si je travaille un ou deux jours et
si je finis mon travail, cela ne signifie pas que la vie s’achève là. Car dire que le monde se
termine, c’est dire que la vie s’achève ; voilà la philosophie d’un escargot, d’un os inerte, la
philosophie moderne ! Lorsqu’ils se mettent à bouger, ces os disent : « Notre travail est
terminé », c’est-à-dire, c’en est fini de notre existence en tant qu’os dans les champs ;
mais ensuite ils commencent à se mouvoir consciemment.

            Les gens modernes peuvent ressembler au héros de l’anecdote suivante : un


bulgare, nommé Stoyan est allé en ville vendre un âne ; la ville étant située loin, il s’est
arrêté pour se reposer sur le chemin, en attachant le licou de l’âne à sa main, puis il s’est
endormi. Quelques enfants espiègles, le voyant dormir, ont libéré la tête de l’âne du licou
et ont emmené l’animal. En se réveillant avec le licou à la main, et en constatant
l’absence de l’âne, ce bulgare s’est dit : « Si je suis Stoyan, j’ai perdu un âne ; si je ne suis
pas Stoyan, j’ai gagné un licou. » La vie est cet âne, mais si je n’existe pas, alors elle est
un licou. Le licou désigne l’homme qui vit avec une pensée sans aucune consistance
profonde.

            Le Seigneur dit : « Ces os revivront. » Lorsque le prophète parle, c’est l’Esprit du


Christ qui parle à travers lui. Parfois, vous aussi, vous pouvez avoir connu cet état de
sidération où l’homme pense, ressent, mais ne peut pas donner de signe de vie ; la
conscience peut exister en dehors du monde, mais se mouvoir signifie vivre. Lorsque
l’homme se réveille le matin, il bouge et vit, alors que s’il parle distraitement et sans se
mettre en mouvement, il est un os mort. C’est une analogie : si nos pensées sont
dispersées comme ces os et que nous nous lamentions, disant : « Quel sens a la vie ? »,
nous nous trouverions dans la situation du prophète dont les pensées sont des os morts.
Et le Seigneur dit : « Fils de l’homme, est-ce que tes pensées peuvent vivre dans les
champs ? » Alors l’homme commence à réfléchir sur le sens de la vie et répond : « Tu le
sais, Seigneur ! » Lorsque l’homme pense que le Seigneur sait, alors le Seigneur lui dit : «
Parle ! » Lorsque le Seigneur a envoyé Moïse chez le pharaon, il n’a pas voulu parler car il
bégayait ; alors le Seigneur s’est mis en colère et a convoqué son frère Aaron ; et pour
parler, Moïse a cédé sa place à Aaron. Chacun est Moïse et Aaron, c’est-à-dire âme et
esprit : c’est ainsi que l’homme se sauvera. Parfois l’âme se décourage : par exemple une
jeune fille, déçue par un jeune homme, se désespère, rejette tout, s’assombrit et proclame
: « C’en est fini de ma vie ! » Chacun de nous est une jeune fille ou un jeune homme
trompé : c’est le péché originel. Lorsque le diable est apparu, les hommes l’ont suivi, puis
ils ne sont restés ni avec le diable ni avec Dieu. Le Seigneur demande au prophète : « Est-
ce que ces os morts, ces pensées, ces actes peuvent revivre ? » Le prophète dit : « Tu le
sais, Seigneur. » Et lorsque l’Esprit s’est manifesté, ces os sont devenus une armée
puissante !

            Pour être qualifiées, les choses doivent avoir leurs caractéristiques intrinsèques.
Les physiciens modernes disent que l’électricité a deux vecteurs : par les airs et par la
terre ; un mouvement qui vient d’en haut induit nécessairement un mouvement venant
d’en bas. Donc, un homme sans ossature ne peut pas manifester la pensée divine.
Puisque cette force est la vie dans un état latent, ce mouvement doit se manifester hors
des os. La pensée humaine ne se rapporte pas au monde à trois dimensions ; les
sentiments appartiennent au monde à quatre dimensions, les pensées, au monde à cinq
dimensions, et la conscience, au monde à six dimensions. Un jour, lorsque nous serons
parmi les anges, ils nous enseigneront cela. Nous vivons dans un monde à trois
dimensions, alors que selon les kabbalistes il y a en tout dix mondes ; l’homme habite le
troisième monde et Dieu, le dixième ; c’est une grande pensée philosophique. Après avoir
déjà vécu des millions d’années, nous avons atteint à peine le troisième monde, c’est dire
le nombre d’années encore nécessaires pour atteindre le dixième monde !

            La splendeur du monde est dans son incommensurabilité et nous ne pourrons


jamais dire que nous savons déjà tout. De ce point de vue, tout possède une conscience ;
une pierre a par exemple une conscience de pierre ; la fleur, l’escargot, l’homme, l’ange,
tout vit avec sa conscience. L’homme comprend cela mais essayons de rentrer en
communion avec un arbre par exemple : pour nous ce n’est qu’un arbre, mais il a sa vie, il
est silencieux, il ne s’exprime pas, mais il sait tout car il l’a appris lorsqu’il était en haut,
au Ciel. C’est pourquoi les arbres se dressent vers le haut ; lorsque l’homme montera là-
haut, il apprendra tout. Les scientifiques contemporains analysent les ingrédients
chimiques qui composent la pomme, mais elle recèle quelque chose qu’ils ne peuvent
pas découvrir. La vie ne se limite pas uniquement à ces éléments, il y a quelque chose
d’autre qu’il faut étudier. Dans le passé, il était admis que l’électricité ne pouvait pas
circuler en dehors des fils métalliques, alors qu’aujourd’hui nous savons que c’est
possible.

            Il y a deux mondes : le monde physique et le monde spirituel ; l’homme est dans le


monde spirituel et dans le monde physique. Les gens vont de haut en bas. Aujourd’hui on
pense que la culture va de bas en haut, mais je conteste cette idée car le pommier se
nourrit plus du soleil que de la sève qu’il extrait du sol ; par exemple, en quelques années
un arbre peut gagner vingt kilos qu’il extrait d’en haut et non de la terre. Nous recevons
tout d’en haut c’est-à-dire de l’intérieur, d’un monde beaucoup plus vaste que le monde
extérieur. On peut l’assimiler à un cône retourné : le sommet est le monde extérieur et la
base, le monde intérieur ; si l’homme est placé au sommet, il dira que le monde intérieur
est plus petit alors qu’en réalité ce n’est pas le cas.

            Celui qui a décidé de porter un regard philosophique sur les questions religieuses
doit être très pondéré. À l’époque d’un des sultans turcs, les oisifs se sont multipliés ; un
jour il a décidé de voir qui était le plus paresseux parmi eux tous et il a ordonné
d’incendier le bâtiment où ils se trouvaient. Apeurés par les flammes, ils se sont tous
enfui sauf deux qui sont restés à l’intérieur. En voyant que l’incendie se faisait de plus en
plus menaçant, l’un des deux s’est tourné vers son camarade pour lui demander ce qu’ils
devaient faire ; l’autre lui a répondu : « Comment trouves-tu la force de parler ? »

            Lorsqu’il est écrit que quelqu’un doit mourir, il ne peut pas l’éviter. Par exemple, un
français très riche avait voulu soustraire son fils du front, et grâce à beaucoup d’argent il
avait réussi à le placer à l’arrière. Pourtant, même à l’abri des balles ennemies, son fils a
été tué par un obus, tombé à côté de lui ! Souvent les gens craignent les épidémies.
L’homme ne doit rien craindre car, sinon, il risque de succomber à la peur. Un jour, la peste
s’est dirigée vers Bagdad. Un passant lui a demandé où elle allait : « Je vais à Bagdad
prendre mille personnes. » Arrivée à Bagdad, la peste a pris vingt mille personnes. À son
retour, elle a croisé le même homme qui lui a demandé le nombre de personnes qu’elle
avait emportées. « Vingt milles », a-t-elle répondu. – Mais pourquoi ? Tu m’avais dit que tu
en prendrais seulement mille ! – Les dix-neuf mille restantes sont mortes de peur ! »

            L’homme doit être attentif dans la vie. Un voyageur avait acheté un billet pour
Gorna Oriahovitza[3], mais il lui a manqué trente deniers ; il a prié un avocat de lui prêter
la somme manquante, mais ce dernier a refusé de l’aider et l’a regardé partir à pied. Ce
même avocat est allé une fois à Londres, et en revenant il s’est rendu compte qu’il lui
manquait aussi trente deniers pour régler son billet : il a été rétribué de la même manière
! Ce qui montre qu’on reçoit la monnaie de sa pièce ! Dans ce cas, l’homme est un os
inerte et il doit ouvrir sa bourse pour aider tous ceux qui en ont besoin. Aujourd’hui, alors
que des gens sont massacrés, certains amassent des fortunes ; Dieu tient compte de
cette situation et dit que l’argent doit être vivifié. L’argent désigne tout ce qui peut aider :
un savoir, un sentiment, un désir. Il faut que les pensées et les sentiments revivent en
nous ; c’est pour cela que le Seigneur dit à chacun : « Parles-toi, parles à tes pensées, à
tes sentiments et à tes actions inertes ! » Ainsi, un mouvement prendra-t-il vie peu à peu
en eux. Y a-t-il une seule mère qui ne souffre pas pendant qu’elle porte un enfant ? Elle
souffre, mais en contrepartie une nouvelle vie se forme en son sein. Lorsque l’Esprit se
manifestera, alors l’homme comprendra pourquoi il est ici sur terre et verra comme il est
bon de vivre, de souffrir, de mourir, de sortir de ce monde pour aller dans un autre où tous
s’entendent entre eux. Nous, les gens d’aujourd’hui, nous sommes dans les trois
dimensions, car notre amour est périssable et non permanent. L’amour doit vivifier notre
âme, renforcer notre cœur, notre esprit. Ainsi parle le Christ : « Si je suis auprès du
Seigneur, je serai bien même en enfer, mais si je suis sans Lui au Paradis, à quoi bon ? »

            Que le Seigneur soit avec nous ! Il est en nous et avec nous. Lorsque le Seigneur
nous dit : « Parles ! » Nous devons parler. Nous voulons arranger le monde comme nous
arrangeons notre existence, mais seule la vie raisonnable redresse l’homme. Chaque
pensée, même bonne, si elle ne peut être utilisée avec discernement, est une mauvaise
pensée et vice versa. La science contemporaine relève beaucoup d’exemples similaires :
le dioxyde de carbone par exemple asphyxie les hommes, mais il est agréable et vital
pour les végétaux : ils leur donnent du carbone pour leur développement et eux libèrent
de l’oxygène. Ainsi quelque chose de nuisible pour nous est nécessaire à d’autres. Donne
tes péchés aux plantes et prends-leur leur pureté. Par conséquent, l’homme ne doit pas
se plaindre. Les Écritures disent ainsi: « Donne tes péchés au Seigneur. » Lorsque le
Seigneur prend nos péchés, Il demande : « Ces os peuvent-ils revivre ? »

            Ainsi chacun doit se dire : « Le Seigneur Éternel ordonne que toutes les pensées,
tous les sentiments et toutes les bourses soient ouverts pour aider autrui. »

Sofia, 1° octobre 1916

________________________

[1] Un hyper cube quadridimensionnel est appelé encore tesseract - tesseract, mot
anglais conçu et utilisé pour la première fois en 1888 par Charles Howard Hinton dans
son livre : Une nouvelle ère de la pensée. Vient du grec ancien tessereis aktines = quatre
rayons.

[2] Le Seigneur Dieu modela l'homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans
ses narines l’haleine de vie, et l'homme devint un être vivant. (Genèse 2, 7)

[3] Gorna Oriahovitza – petite ville de la région centrale en Bulgarie, important carrefour
ferroviaire

Traduit par Bojidar Borissov


À cause de la joie

1914 - 1944
1916_10_08 À cause de la joie
    
Par mayakitanova,
7 mai 2017 dans 1914 - 1944

mayakitanovaAdvanced Member
mayakitanova
Posté(e) 7 mai 2017
À cause de la joie

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La femme, lorsqu'elle enfante, éprouve de la tristesse,

parce que son heure est venue ; mais, lorsqu'elle

a donné le jour à l'enfant,

elle ne se souvient plus de la souffrance,

à cause de la joie qu'elle a de ce qu'un homme

est né dans le monde.

(Jean 16, 21)

            C’est l’un des versets les plus normaux, dont toutes les femmes ont peur, et cette
peur les pousse à désirer être des hommes. C’est comme le fils qui, voulant être payé par
son père, se compare au domestique en disant : « Pourquoi mon père ne paie-t-il que le
domestique, alors que moi je travaille aussi pour lui ? » C’est le mal dont souffre le monde
: cette incompréhension de sa propre situation. Il est répandu non seulement chez les
épouses et les fils, mais aussi chez les gens de tous métiers : le balayeur veut être
gendarme, le gendarme veut être assistant, l’assistant veut être chef, le chef, ministre, le
ministre, premier ministre et ainsi de suite ; c’est une aspiration perpétuelle. Ce n’est pas
un mal en soi. Le Christ utilise ce verset pour exprimer une grande idée. Il dit : « Une
femme qui accouche est dans la tristesse. » Pourquoi cette tristesse ? À cause de
l’homme qui est conçu dans cette femme : par cet être humain, conçu en elle, elle
deviendra aussi un être humain. Comme Adam a engendré une femme, ainsi la femme
engendre un homme ; de la côte d’Adam, le Seigneur a fait une femme, et d’un minuscule
embryon la femme aussi accouche d’un homme. La loi de la ressemblance existe : tu as
été engendré, tu engendreras. Il faut qu’en vous une grande idée se manifeste.

            Notre siècle est un siècle de babillages, de controverses, etc. Or, chaque chose
doit aller à sa place : lorsque l’enfant babille, il est à sa place, car il fait son
apprentissage. Si quelqu’un apprend à jouer du violon par exemple, il va longtemps faire
grincer les cordes, ce qui est un mal nécessaire, mais s’il se produit à un concert, on le
mettra dehors, car son apprentissage doit être fait quelque part, au-dehors, avant de
rentrer jouer ensuite dans la salle. Dans ce sens, la naissance peut être assimilée à une
musique, car la conception démarre par un tout petit embryon. Dans le monde actuel, il
est difficile d’aborder ces questions, car la vision des hommes est devenue caricaturale ;
nous avons perdu le sens originel des choses. Nos contemporains disent qu’une femme
qui accouche n’est pas différente d’une ânesse qui accoucherait. Le Christ, en rentrant à
Jérusalem, se tenait sur une ânesse. L’âne et le cochon sont devenus des symboles
caricaturaux ; pourquoi le cochon et l’âne sont-ils des figures aussi prosaïques ? L’âne est
parmi les animaux les plus humbles et les plus travailleurs, il est souvent battu et,
lorsqu’il donne de la voix, on dit : « Il brait comme un âne. » Il faut comprendre le sens
originel, intérieur, des choses que nous prétendons connaître. Par exemple, lorsqu’une
femme accouche, c’est d’un esprit de la vie, d’un principe ; lorsqu’elle accouche, la femme
se réjouit qu’un homme soit venu sur terre. Dans le monde divin, la femme est porteuse
des pensées divines et, de ce point de vue, chacun peut porter un enfant.

            Un bulgare me racontait comment s’était produite sa conversion : « Pendant la


guerre des Balkans, j’ai été un jour envahi d’une grande tristesse au point d’imploser de
l’intérieur. Je suis allé me promener. À un moment, j’entends chanter sous un chapiteau :
« Large est le chemin de la vie. » Une lumière soudaine a éclairé mon esprit et j’ai alors
compris le sens de la vie. » L’âme de ce jeune homme était enceinte ; elle a accouché
sous ce chapiteau et s’est immergée dans la joie.

            Le Christ dit à ses disciples : « Vous êtes affligés, car quelque chose est en
gestation en vous. » Même le Christ devait mourir. Dans le monde, il y a une naissance et
une mort ; lorsque l’homme descend du Ciel sur terre, il naît. Le processus de la
conception est intéressant : lorsqu’il est conçu, l’homme est dans les hautes sphères du
monde divin ; ensuite, son âme commence à descendre en traversant neuf cercles en
neuf mois, c’est-à-dire un cercle par mois. L’enfant a besoin de trente-six semaines, ce qui
fait neuf mois ou 362 880 minutes ou 21 772 800 secondes. Neuf montre la nécessité
pour l’homme de lutter lorsqu’il descend sur terre, il doit mener un combat, être dans
l’action ; 9 est le chiffre de Mars. Trente-six semaines est le nombre du progrès, de
l’évolution. Ces nombres montrent le temps qu’il fallait à l’homme dans le passé pour
concevoir. Il y avait un temps où vingt et un millions d’années étaient nécessaires à
l’homme pour naître, puis cette période a été raccourcie : la deuxième période a duré 962
880 ans, la troisième période, 6 048 ans, la quatrième période, 252 ans, la cinquième, 36
ans et la sixième, la période actuelle, dure neuf mois. Lorsqu’elle conçoit, la femme porte
en elle toutes ces périodes et si on l’observe, on peut comprendre quelle sorte d’âme est
son enfant, quelles périodes il a déjà traversées, quel type d’homme il a été dans sa vie
passée, etc. Certains demandent : « Comment est mon enfant ? » Si on observe, on peut
déterminer ce que sera son enfant ; on peut le deviner à travers la grossesse de la mère.
Certaines femmes enceintes veulent dérober quelque chose, se désespèrent, songent à
se suicider, et ainsi de suite… ces états montrent que leur enfant était comme ça.
Souvent la mère dit à son enfant : « Mon petit ange ! », mais ce n’est pas un ange. L’enfant
et la mère sont étroitement liés et comme, par le passé, elle l’a abîmé, il vient maintenant
auprès d’elle pour qu’elle répare ; il dit : « Je naîtrai de toi pour que tu me répares. »
Souvent les gens s’imaginent qu’ils se marient par amour, mais quand ils conçoivent un
enfant, la femme avorte, et alors leur chagrin est perpétuel. Lorsqu’une femme avorte, le
chagrin ne la quitte pas, alors que si elle accouche, son chagrin disparaît ; c’est une loi.
Tant qu’une pensée, un désir, un acte n’arrivent pas à leur accomplissement, on ne peut
pas se libérer de leurs conséquences ; donc, quelle que soit la pensée, quoi que l’on ait
conçu, cela doit se réaliser. On peut philosopher tant qu’on veut, c’est cette loi qui règne,
et c’est la loi de la liberté.

            Le Seigneur a donné à l’homme la liberté de faire tout ce qu’il souhaite, mais à la


condition d’en éprouver les conséquences. Si le Seigneur était faible, Il ne pourrait
permettre cela, mais, étant omniscient et tout-puissant, Il sait en fin de compte tout
réparer Lui-même. Certains demandent comment il va réparer. Il obligera les hommes à
enfanter ! Par exemple, quelqu’un ourdit un plan, puis il se met à se cacher ; cela montre
que c’est un être de l’enfer, du monde des souffrances. Quelqu’un dit : « J’appartiens à
telle ou telle Église, je crois dans le Christ. » Qu’est-ce que la foi ? Elle est symbole du
monde, source de la vie. Si elle coule sans être reliée à un moulin, elle n’apportera aucun
bénéfice. Si cette eau dévale les forêts et les collines, elle renverse et emporte tout, crée
des ravins, en un mot, elle apporte le terreau pour une nouvelle vie et peut être bénéfique
si elle est bien utilisée. L’âme passe d’abord par le règne minéral, puis par l’eau et les
vapeurs, puis par les embryons, et enfin le Seigneur l’autorise à semer toute seule. Il lui
donne d’abord des minéraux, des liquides, de la vapeur, des eaux et des semences ; puis
elle traverse la région du feu pour se purifier ; puis elle passe par l’air et l’eau, puis dans la
région des atomes et ensuite par la matière dense. Ainsi, l’âme traverse dix sphères et
c’est pourquoi l’enfant apporte à sa mère une grande richesse. En ce sens la mère est un
laboratoire qui accueille une grande fortune venue de l’autre monde.

 
            Je veux que vous ayez une réflexion philosophique sur les choses, que vous
raisonniez et compreniez le sens interne de la vie. Quelqu’un dit à propos d’un autre : «
J’ai mieux parlé que lui. » Par exemple un Bulgare s’est vanté de bien parler le turc. Un
jour, il a rencontré un Turc, s’est mis à discuter avec lui et à un moment, il lui a tapé
dessus. Lorsqu’on lui a demandé pourquoi il avait agi de la sorte, il a répondu : « J’ai
mieux parlé que lui ! » Lorsque l’enfant vient, nous devons comprendre la haute
signification de cette venue. Cependant, de quoi la mère se réjouit-elle ? Elle se réjouit
que son fils soit célèbre. La question est de savoir si la mère a accompli la volonté divine
pour accoucher de cet enfant, alors que son devenir est une préoccupation de second
rang. Le Christ dit : « Lorsque l’enfant sera conçu, la mère sera triste, mais lorsqu’il naîtra,
elle se réjouira, car le Seigneur l’élèvera. » La mère dit qu’elle a élevé son enfant, mais je
n’ai jamais vu une seule mère le faire. Par exemple la mère poule élève ses poussins et
les nourrit tant qu’ils ne sont pas autonomes, mais dès qu’ils grandissent, elle les
abandonne et même les chasse ! Il y avait donc dans cette poule un être qui l’obligeait à
s’occuper de ses poussins. Ce qui oblige une mère à prendre soin de son enfant, c’est le
Seigneur en elle. Un père avait dit à son fils : « Si tu n’étais pas mon fils, je t’aurais chassé
de la maison. » La vérité, c’est que Dieu aime les enfants et Il oblige leurs parents à
s’occuper d’eux. Dans ce verset, le Christ prend l’image d’une femme normale qui a conçu
et suit la loi divine, mais dans le chagrin. Et le Christ dit : « Je partirai et vous vous
réjouirez. »

            Je vous donnerai un exemple qui illustre les déviations qu’on observe dans le
monde. Une jeune fille s’est intéressée à un prédicateur allemand connu ; elle allait à tous
ses prêches et est devenue une disciple si dévouée à son enseignement, qu’il a fini par se
marier avec elle en disant : « J’ai trouvé une ouvrière qui va m’aider. » Mais une fois
mariés, elle lui a dit : « Jusqu’ici j’ai joué un rôle, et désormais c’est toi qui vas avoir un
nouveau rôle. » Ainsi, elle a commencé à chercher toutes sortes de plaisirs en oubliant
ses anciens centres d’intérêt. Le prédicateur s’est désespéré ; en fait, en se mariant, il a
conçu et s’est mis à souffrir. Il s’est tourné vers le Seigneur en implorant la délivrance,
jusqu’au jour où il a lu le verset suivant dans les Écritures : « Vous, les femmes, obéissez
à vos maris. » (Col 3, 18) Le prédicateur s’est réjoui, il s’est mis à admonester sa femme,
puis il l’a corrigée, et elle aussi s’est mise à le frapper. Après s’être mutuellement rossés,
tous deux ont enfanté.

            Nombreux sont ceux qui vont auprès du Christ pour se marier et Lui disent ensuite
: « Maintenant nous voulons de l’argent, des richesses, des maisons. » Alors, le Christ
ouvre l’autre porte et dit : « Vous, femmes, obéissez à Dieu, car Dieu gouverne l’homme et
la femme. » Maintenant, en vous observant, je vois que ce sont parfois les hommes qui
enfantent et parfois les femmes ; les uns se lamentent, les autres se réjouissent. Que
tous accouchent, mais en temps utile et non pas avant le terme ; que chaque chose
conçue, une fois enfantée, réalisée, apporte la joie. C’est pourquoi l’homme doit faire un
choix dans la vie religieuse.
 

            Certains pensent qu’en se tournant vers la religion, ils deviendront des saints. Un
jeune, prénommé Jean, est tombé amoureux d’une femme pieuse, mais un réformateur
anglais lui a déconseillé de l’épouser : « Elle est bonne avec le Christ, mais ne le sera pas
avec toi. » Le jeune l’a écouté et, peu de temps après, il s’est marié avec une autre femme
qui l’a tourmenté toute sa vie ; mais alors Jean a dit : « J’accomplirai la volonté divine,
même si cette femme doit me tirer cent fois par les cheveux à travers toute la maison. »
De la même manière, beaucoup parmi vous ont traîné le Christ par les cheveux à travers
la maison, et lorsque vous monterez au Ciel, le Christ dira : « Voici ma belle femme
exemplaire qui m’a tourmenté. » J’aimerais que le Christ ne soit pas juste une appellation,
et que vous le voyiez vraiment au Ciel. Où est le Ciel ? Au début Dieu a créé le Ciel et la
terre.

            « Une femme qui enfante est dans le chagrin. » C’est la loi de purification de l’âme
humaine. Le chagrin symbolise la terre et la joie symbolise le Ciel ; le chagrin apporte
toujours la joie derrière lui, et la joie apporte toujours du chagrin après elle : cette loi est
immuable, le chagrin est l’ombre de la joie. La grandeur du Christ au Ciel, c’est qu’il porte
sur lui les péchés de tous les hommes ; Il a pris les péchés de toute l’humanité, non
seulement en son temps, mais aujourd’hui encore, c’est Lui qui porte les souffrances
humaines. L’homme qui ne peut pas supporter les souffrances est une mouche, une
amibe, un microbe, alors que l’homme qui souffre consciemment a une grandeur, même
s’il n’est pas instruit. Celui qui souffre et supporte ses souffrances avec endurance est un
Christ sur terre ; qu’il soit homme ou femme, s’il souffre beaucoup, mais porte sa
souffrance avec légèreté, alors, c’est le Christ. Le Ciel et la terre sont dans notre
intelligence et dans notre cœur ; lorsque notre intelligence est abîmée, il n’y a ni terre, ni
Ciel. On dit que Dieu a créé le Ciel, mais que la terre était désorganisée et dévastée. Et
c’est pourquoi Dieu a bâti le monde sur six périodes pour créer cette grande terre : la
femme ! Combien de troubles a-t-elle causés, combien de flammes a-t-elle projetées
avant de s’apaiser ! L’homme doit naître et la naissance ne peut avoir lieu que dans un
monde divin organisé.

            « Une femme qui enfante est dans le chagrin », dit le Christ. Lorsqu’il est question
de naissance, il n’y a pas de distinction entre l’homme et la femme. Jadis, c’est l’homme
qui enfantait et aujourd’hui, justement après le Christ, c’est la femme qui enfante ; c’est
pourquoi elle doit bien s’acquitter de cette mission. La loi de la naissance stipule que
lorsque ce petit embryon s’enracine dans le sol, il commence à amasser des pensées et
des sentiments pour former de nombreux corps et des mondes dont l’homme assumera
la gouvernance. Lorsqu’elle conçoit, la mère doit étudier le travail de Dieu : la naissance
s’apparente au travail d’un grand peintre qui expose son tableau à la fin, pour montrer aux
gens son idée grandiose. Ainsi, chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque
seconde, l’homme doit assimiler de nouvelles idées, car si nous n’acceptons plus rien de
neuf, nous nous ennuyons. Donc, la mère avec son enfant traverse les mondes
supérieurs. Certaines mères sont joyeuses à la conception, car elles ressentent le lien
entre elles et l’enfant.

            Maintenant, les occultistes présentent différentes théories sur la naissance de


l’homme, mais nombreux sont ceux qui peuvent se tromper. Certains affirment que
lorsqu’une âme descend, une mère est immédiatement désignée pour elle ; ensuite, trois
de ses guides font le tour du monde, puis plongent l’âme de l’enfant dans l’eau de l’oubli
et enfin l’apportent à sa mère. Ce voyage dans le Ciel n’est pas si simple, chaque pas est
jalonné d’obstacles et c’est pourquoi l’homme doit trouver son chemin. Les trois guides
qui apportent l’enfant, restent auprès de la mère, et si elle le garde, ils lui révèlent des
secrets, lui apprennent beaucoup de choses. De la même manière, si l’homme conserve
sa pensée, il peut enfanter, après un temps, une grande âme. L’homme ne peut pas
concevoir plusieurs désirs à la fois, mais il doit déclencher un désir unique et unir les
autres désirs à celui-ci pour le servir. Il en est de même avec les idées : toutes les petites
pensées doivent s’unir et former une seule grande pensée. L’homme n’a besoin que d’une
pensée, mais qui soit vertueuse. Par exemple, au lieu d’élever plusieurs cochons, il
vaudrait mieux n’en avoir qu’un seul, mais bon. Le cochon est le symbole du désir ; s’il n’y
en a qu’un seul, il est noble et raisonnable. On dit de quelqu’un que c’est un cochon dans
le monde astral ; à la longue, il naîtra dans vos esprits et dans vos cœurs, vous le verrez
en vous et vous vous réjouirez, car il introduira en vous le Ciel et la terre. Entreront avec
lui des Anges, des Archanges, des Chérubins et d’autres grands Êtres.

            La loi de l’Église du Christ stipule que certains sont sur terre, d’autres, au Ciel.
Lorsque les fenêtres du Ciel sont ouvertes, on peut entendre sur terre ce qui s’y dit ; de
même on peut entendre du Ciel ce qui se dit sur terre. Votre chagrin, c’est que vous avez
conçu un enfant. Puisse ce chagrin se transformer en joie ! L’homme peut souffrir
intensément, et même désespérer, mais il doit se dire : « Pour cet enfant divin que je
porte en moi, je dois souffrir ! » Les Écritures disent : « Lorsque nous les morts
ressusciterons…», et moi je dis : « Lorsque nous les vivants enfanterons…», ce qui
demande de vivre avec ses désirs, ses pensées, ses idées. Chaque pensée qui vient est
un ange envoyé par Dieu. L’homme ne doit pas combattre la pensée et le sentiment qui
génèrent du chagrin, car ce chagrin va apporter la joie, et alors l’homme se dira : « La vie
a un sens. » Lorsque le Christ a enfanté, il a libéré son esprit et le monde a été plongé
dans l’obscurité : sa gloire était si grande, sa lumière si intense, que le monde s’est
assombri. Notre monde aussi va s’assombrir quand nous irons dans l’autre monde pour
voir réellement ce qu’il est. C’est seulement quand il vivra cela, que l’homme comprendra
le sens intérieur de la vie.

            Certains se demandent comment on les reconnaîtra au Ciel. L’homme doit avoir


certaines caractéristiques. La célèbre cantatrice Adelina Patti a eu le désagrément d’être
à court d’argent durant un séjour à New York, et un ami a dû lui transférer de l’argent dans
une banque de New York ; le directeur de la banque a demandé alors à la cantatrice
d’attester son identité. En l’absence de document officiel, elle s’est mise à chanter. En
entendant le timbre exceptionnel de sa voix, le directeur a immédiatement ordonné que la
somme transférée lui soit remise.

            Lorsqu’il se rend au Ciel, l’homme doit y emporter sa pensée divine.

Sofia, 8 octobre 1916

Traduit par Bojidar Borissov

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FIN

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