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15/07/2023 10:25 06 mai 2022 - Cour d'appel, Pôle 04 ch.

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Cour d'appel de Rennes — 18 novembre 2015 — n° 14/05520

requalification de la relation contractuelle à temps complet – non respect du repos quotidien – travail à temps
partiel – accroissement temporaire d'activité – visite médicale d'embauche

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Cour d'appel de Metz — 30 octobre 2020 — n° 20/00407

terme précis – aide à domicile – activité normale et permanente de l'entreprise – salarié recruté en remplacement –
requalification de la relation de travail en contrat à durée indéterminée – répartition de la durée du travail –
répartition de la durée du travail – salarié à temps partiel – nullité de la rupture du contrat – cause réelle et
sérieuse de la rupture – rupture du contrat de travail à durée indéterminée

Similarité

Cour d'appel de Toulouse — 19 février 2021 — n° 18/03549

indemnité de requalification en contrat à durée indéterminée – nombre d heures complémentaires – présomption


de travail à temps complet – majoration des heures supplémentaires – présomption de travail à temps complet –
requalification à temps complet – non respect de l'obligation de sécurité de résultat – visite médicale de reprise –


travail dissimulé par dissimulation d'emploi salarié

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SUJETS ABORDÉS DANS LES MOTIFS

#1 heures de travail accomplies #2 décompte du temps de


travail #3 repos compensateurs #4 contrat de travail à durée
indéterminée #5 requalification du contrat à durée déterminée
en contrat à durée indéterminée #6 qualification des contrats
de travail à durée déterminée #7 rappel de salaire au titre des
périodes interstitielles #8 périodes interstitielles #9 travail à
temps partiel #10 requalification du contrat de travail à durée
déterminée #11 rupture du contrat de travail imputable à
l'employeur #12 remise tardive des documents de fin de contrat

TEXTE INTÉGRAL

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

Entête

COUR D'APPEL D'AIX EN PROVENCE

Chambre 4-2

ARRÊT AU FOND

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DU 06 MAI 2022

N° 2022/122

Rôle N° RG 18/11009 - N° Portalis DBVB V B7C BCWH5

BA

C/

SAS CLINEA

Copie exécutoire délivrée le : 06 mai 2022 à :

Me François MAIRIN, avocat au barreau de TARASCON

Me Cédric PORTERON, avocat au barreau de NICE

Décision déférée à la Cour :

Jugement du Conseil de Prud'hommes - Formation paritaire de


MARTIGUES en date du 14 Mai 2018 enregistré(e) au répertoire
général sous le n° F 17/00828.

APPELANTE

Madame B A (bénéficie d'une aide juridictionnelle Partielle


numéro 2018/10227 du 19/10/2018 accordée par le bureau
d'aide juridictionnelle de AIX EN PROVENCE), demeurant ...
représentée par Me François MAIRIN, avocat au barreau de
TARASCON

INTIMEE

SAS CLINEA Prise en son établissement secondaire la Clinique


«L'ESCALE » située ..., prise en la personne de son représentant 
légal en exercice domiciliée en es qualité audit siège.,
demeurant ... JAURES - CS 10032 - 92813 PUTEAUX CEDEX /

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FRANCE représentée par Me Cédric PORTERON, avocat au


barreau de NICE

*-*-*-*-*

COMPOSITION DE LA COUR

En application des dispositions des articles 804 et 805 du code


de procédure civile, l'affaire a été débattue le 07 Mars 2022, en
audience publique, les avocats ne s'y étant pas opposés, devant
Madame Véronique SOULIER, Présidente de chambre
suppléante, chargé du rapport, qui a fait un rapport oral à
l'audience, avant les plaidoiries.

Ce magistrat a rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de


la cour, composée de :

Madame Florence TREGUIER, Présidente de chambre

Madame Marie Noëlle ABBA, Présidente de chambre suppléante

Madame Véronique SOULIER, Présidente de chambre


suppléante

Greffier lors des débats : Mme Cyrielle GOUNAUD.

Les parties ont été avisées que le prononcé de la décision


aurait lieu par mise à disposition au greffe le 06 Mai 2022.

ARRÊT

Contradictoire,

Prononcé par mise à disposition au greffe le 06 Mai 2022

Signé par Madame Florence TREGUIER, Présidente de chambre


et Mme Cyrielle GOUNAUD, Greffier, auquel la minute de la

décision a été remise par le magistrat signataire.

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***

Exposé des faits

La Clinique l'Escale, établissement secondaire de la SAS


CLINEA, elle même appartenant au groupe ORPEA, est un
établissement privé spécialisé dans le traitement des maladies
psychiatriques de patients adultes et adolescents.

Elle applique à son personnel la convention collective de


l'hospitalisation privée à but lucratif du 18 avril 2002.

Madame B C a été recrutée en qualité d'aide soignante > par


contrat de travail à durée déterminée du 11 au 13 décembre
2013 afin d'assurer le remplacement de Mme D, absente en
raison d'un arrêt maladie.

Elle a signé 125 contrats à durée déterminée entre le 11


décembre 2013 et le 29 juin 2016.

Ayant vainement tenté à cinq reprises entre le 27/11/2014 et le


15/06/2016 d'être recrutée sur un < emploi > permanent et
ayant constaté que la clinique l'Escale avait brutalement cessé
de faire appel à ses services à compter du 28 juin 2016 alors
que, selon elle, en recourant à des contrats de travail à durée
déterminée elle avait pourvu un < emploi > permanent, elle a
saisi le 26 avril 2017 le conseil de prud'hommes de Martigues
d'une demande de requalification des contrats de travail à
durée déterminée en un contrat à durée indéterminée à
compter du 11 décembre 2013, de requalification de la rupture
de la relation de travail en un licenciement dépourvu de cause
réelle et sérieuse et de condamnation de la SAS Clinéa à lui
payer diverses sommes notamment à titre de rappel de salaire
au titre des périodes interstitielles, d'indemnités de
requalification, de préavis, de licenciement de dommages


intérêts.

Par jugement du 14 mai 2018, le conseil de prud'hommes de


Martigues a :

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- requalifié les différents contrats de travail à durée déterminée


en contrat de travail à durée indéterminée à compter du 11
décembre 2013,

- dit que la rupture de la relation de travail intervenue le 28


juin 2016 constitue un licenciement sans cause réelle et
sérieuse,

- condamné la société CLINEA prise en son établissement


secondaire de la clinique l'Escale au paiement des sommes
suivantes:

- 6.500 € de dommages intérêts pour licenciement sans cause


réelle et sérieuse,

- 1.033,98 € au titre de l'indemnité de requalification,

- 561,09 € au titre de l'indemnité de licenciement,

- 2.067,96 € au titre du préavis outre 206,79 € au titre des


congés payés sur préavis,

- 1.300 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile,

- ordonné l'exécution provisoire au titre des dispositions de


l'article 515 du code de procédure civile pour toutes les
sommes qui ne sont pas exécutoires de plein droit,

- ordonné la remise de l'attestation Pôle < Emploi > sous


astreinte de 50 € par jour de retard à compter du 30ème jour
après la notification du jugement et pendant une durée de 30
jours, le conseil se réservant le droit de liquider l'astreinte,

- ordonné la capitalisation des intérêts dans les conditions


prévues par l'article 1153-1 et 1154 du code civil,

- rappelé que les intérêts légaux courent sur les sommes à


caractère salarial à compter de la date de réception par
l'employeur de la convocation et à défaut de demande initiale à
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la date à laquelle ces sommes ont été réclamées et sur les


sommes à caractère indemnitaire à compter du jugement à
intervenir,

- débouté Madame C de ses demandes au titre de :

- rappel de salaire sur les périodes intermédiaires ainsi que les


congés payés y afférents,

- indemnité d'heures de < recherches > d' < emploi > ,

- indemnité sur l'intéressement et la participation,

- rappel des heures supplémentaires ainsi que des congés


payés afférents,

- rappel des repos compensateurs,

- dommages intérêts pour remise tardive d'attestation Pôle


< Emploi > ,

- dommages intérêts en réparation du préjudice subi pour


rupture de la relation de travail dans des conditions vexatoires
et perte de chance,

- débouté la société défenderesse de sa demande


reconventionnelle.

Madame C a relevé appel de ce jugement par déclaration


adressée au greffe par voie électronique en date du
02/07/2018.

Aux termes de ses conclusions récapitulatives d'appelante


transmises par voie électronique le 25 mars 2019 auxquelles il


convient de se reporter pour l'exposé détaillé des moyens
soutenus, Madame C a demandé à la cour de :

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Recevoir son appel comme étant régulier en la forme et juste


au fond,

Confirmer la requalification des contrats à durée déterminée en


contrat à durée indéterminée,

- dire que les différents contrats de travail à temps partiel sont


bien requalifiés en contrat de travail à temps plein,

Confirmer que la rupture de la relation de travail intervenue


constitue un licenciement et que celui ci est dépourvu de cause
réelle et sérieuse,

- dire que la date de rupture du contrat de travail est le 29 juin


2016,

Confirmer les condamnations qui en ont découlé mais infirmer


les montants retenus,

Statuant à nouveau:

Condamner la SAS Clinique l'Escale à payer à Madame C les


sommes suivantes:

- 5.000 € d'indemnité de requalification des contrats de travail,

- 11.855,67 € de rappels de salaire sur les périodes


interstitielles,

- 1.185,56 € de congés payés y afférents,

- 30.000 € de dommages intérêts pour licenciement sans cause


réelle et sérieuse,

- 836,79 € d'indemnité de licenciement,

- 2.933,24 € de préavis,

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- 293,32 € de congés payés sur préavis,

- 733,31 € d'indemnités heures de < recherche > d' < emploi > ,

- 5.586,84 € de rappel d'heures supplémentaires,

- 558,8 € de congés payés sur heures supplémentaires,

- 536,42 € de rappel de repos compensateurs,

- 500 € de dommages intérêts pour remise tardive d'attestation


Pôle < Emploi > non conformes;

Infirmer la décision du conseil de pud'hommes de Martigues en


retenant que la rupture de la relation de travail intervenue le
28 juin 2016 est intervenue dans des conditions vexatoires,

Condamner l'intimée à lui payer 2.000 € à titre de dommages


intérêts en réparation du préjudice subi,

Condamner l'employeur aux dépens et à lui payer la somme de


2.000 € au titre de l'indemnité fondée sur l'article 700 du code
de procédure civile ,

Confirmer les autres condamnations.

Par ordonnance du 26 novembre 2021, le conseiller de la mise


en état a :

- constaté l'interruption du délai de péremption,

- dit que l'instance n'est pas périmée,

- dit n'y avoir lieu à application de l'article 700 du code de


procédure civile au profit de l'une ou de l'autre partie,

- condamné la société Clinéa aux dépens.

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Par conclusions d'intimée n°3 contenant appel incident


transmises par voie électronique le 18 février 2022 auxquelles
il convient de se reporter pour l'exposé détaillé des moyens
soutenus, la société Clinéa a demandé à la cour de :

- juger recevable mais mal fondé l'appel formé par Madame C,

- juger recevable et bien fondé son appel incident,

- juger la régularité et la conformité aux règles de droit des


contrats de travail à durée déterminée, - juger que les contrats à
durée déterminée régularisés entre les parties n'avaient pas
pour objectif de pourvoir un < emploi > permanent,

- juger que les contrats à durée déterminée régularisés ne sont


pas de nature à caractériser une irrégularité emportant
requalification,

- juger irrecevable la demande de rupture du contrat de travail


au 29 juin 2016,

- juger irrecevable la demande de rappel d'heures


supplémentaires et de congés payés afférents,

En conséquence,

- réformer le jugement rendu le 14 mai 2018 par le conseil de


prud'hommes de Martigues en ce qu'il a :

- requalifié les différents contrats de travail à durée déterminée


en contrat de travail à durée indéterminée à compter du 11
décembre 2013,

- dit que la rupture de la relation de travail intervenue le 28


juin 2016 constitue un licenciement sans cause réelle et
sérieuse,

- condamné la société CLINEA prise en son établissement


secondaire de la clinique l'Escale au paiement des sommes
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suivantes:

- 6.500 € de dommages intérêts pour licenciement sans cause


réelle et sérieuse,

- 1.033,98 € au titre de l'indemnité de requalification,

- 561,09 € au titre de l'indemnité de licenciement,

- 2.067,96 € au titre du préavis outre 206,79 € au titre des


congés payés sur préavis,

- 1.300 € au titre de l'article 700 du code de procédure civile,

- ordonné l'exécution provisoire au titre des dispositions de


l'article 515 du code de procédure civile pour toutes les
sommes qui ne sont pas exécutoires de plein droit,

- ordonné la remise de l'attestation Pôle < Emploi > sous


astreinte de 50 € par jour de retard à compter du 30ème jour
après la notification du jugement et pendant une durée de 30
jours, le conseil se réservant le droit de liquider l'astreinte,

- ordonné la capitalisation des intérêts dans les conditions


prévues par l'article 1153-1 et 1154 du code civil,

- rappelé que les intérêts légaux courent sur les sommes à


caractère salarial à compter de la date de réception par
l'employeur de la convocation et à défaut de demande initiale à
la date à laquelle ces sommes ont été réclamées et sur les
sommes à caractère indemnitaire à compter du jugement à
intervenir,

- confirmer le jugement entrepris en ce qu'il a :

- débouté Madame C de ses demandes au titre de: 


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- rappel de salaire sur les périodes intermédiaires ainsi que les


congés payés y afférents,

- indemnité d'heures de < recherches > d' < emploi > ,

- indemnité sur l'intéressement et la participation,

- rappel des heures supplémentaires ainsi que des congés


payés afférents,

- rappel des repos compensateurs,

- dommages intérêts pour remise tardive d'attestation Pôle


< Emploi > ,

- dommages intérêts en réparation du préjudice subi pour


rupture de la relation de travail dans des conditions vexatoires
et perte de chance,

En conséquence:

- débouter Madame C de ses demandes à savoir :

Confirmer la requalification des contrats à durée déterminée en


contrat à durée indéterminée,

- dire que les différents contrats de travail à temps partiel sont


bien requalifiés en contrat de travail à temps plein,

Confirmer que la rupture de la relation de travail intervenue


constitue un licenciement et que celui ci est dépourvu de cause
réelle et sérieuse,

- dire que la date de rupture du contrat de travail est le 29 juin


2016,

Confirmer les condamnations qui en ont découlé mais infirmer



les montants retenus,

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Statuant à nouveau:

Condamner la SAS Clinique l'Escale à payer à Madame C les


sommes suivantes:

- 5.000 € de requalification des contrats de travail,

- 11.855,67 € de rappels de salaire sur les périodes


interstitielles,

- 1.185,56 € de congés payés y afférents,

- 30.000 € de dommages intérêts pour licenciement sans cause


réelle et sérieuse,

- 836,79 € d'indemnité de licenciement,

- 2.933,24 € de préavis,

- 293,32 € de congés payés sur préavis,

- 733,31 € d'indemnités heures de < recherche > d' < emploi > ,

- 5.586,84 € de rappel d'heures supplémentaires,

- 558,8 € de congés payés sur heures supplémentaires,

- 536, € de rappel de repos compensateurs,

- 500 € de dommages intérêts pour remis tardive d'attestation


Pôle < Emploi > non conformes;

Infirmer la décision du conseil de pud'hommes de Martigues en


retenant que la rupture de la relation de travail intervenue le
28 juin 2016 est intervenue dans des conditions vexatoires,

Condamner l'intimée à lui payer 2.000 € à titre de dommages
inétrêts en réparation du préjudice subi,
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Condamner l'employeur aux dépens et à lui payer la somme de


2.000 € au titre de l'indemnité fondée sur l'article 700 du code
de procédure civile ,

Confirmer les autres condamnations.

Si par extraordinaire la cour entrait en voie de condamnation, il


y aura lieu de réduire à de plus justes proportions les sommes
sollicitées en prenant en compte un salaire moyen de 1.033,98
€,

- condamner Madame C au paiement de la somme de 2.000 €


sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile
outre les entiers dépens de l'instance.

La clôture de l'instruction a été ordonnée le 21 février 2022.

Motifs

SUR CE :

A titre liminaire la cour constate qu'elle n'est saisie d'aucune


critique à l'encontre des chefs du jugement entrepris ayant
rejeté la demande de Madame C au titre de la participation et
de l'intéressement.

Sur l'exécution de la relation de travail :

Sur les demandes de rappel de salaire au titre des heures


supplémentaires et des repos compensateurs :

L'article L. 3171-4 du code du travail, en cas de litige relatif à


l'existence ou au nombre d'heures de travail accomplies,
l'employeur fournit au juge les éléments de nature à justifier


les horaires effectivement réalisés par le salarié. Au vu de ces
éléments et de ceux fournis par le salarié à l'appui de sa
demande, le juge forme sa conviction après avoir ordonné, en
cas de besoin, toutes les mesures d'instruction qu'il estime
utiles. Si le décompte des heures de travail accomplies par
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chaque salarié est assuré par un système d'enregistrement


automatique, celui ci doit être fiable et infalsifiable.

#1 Il résulte de ces dispositions, qu'en cas de litige relatif à


l'existence ou au nombre d'heures de travail accomplies, il
appartient au salarié de présenter, à l'appui de sa demande, des
éléments suffisamment précis quant aux heures non
rémunérées qu'il prétend avoir accomplies afin de permettre à
l'employeur, qui assure le contrôle des heures de travail
effectuées, d'y répondre utilement en produisant ses propres
éléments. Le juge forme sa conviction en tenant compte de
l'ensemble de ces éléments au regard des exigences rappelées
aux dispositions légales et réglementaires précitées. Après
analyse des pièces produites par l'une et l'autre des parties,
dans l'hypothèse où il retient l'existence d'heures
supplémentaires, il évalue souverainement, sans être tenu de
préciser le détail de son calcul, l'importance de celles ci et fixe
les créances salariales s'y rapportant.

Par ailleurs, la charge de la preuve du respect des temps de


repos obligatoire incombe exclusivement à l'employeur.

Madame C prétend avoir réalisé de nombreuses heures


supplémentaires qui n'ont pas été comptabilisées par
l'employeur et qui ne lui ont pas été réglées et précise qu'en lui
remettant un bulletin de salaire par contrat, la société Clinéa a
multiplié le nombre de bulletins de salaire sur le même mois
sans décompter le temps de travail à la semaine, que de ce fait,
elle a travaillé plusieurs semaines au delà de 35 heures, en
2014, ainsi 42 heures durant la semaine 4, 50 heures durant la
semaine 5, en 2015, 42 heures la semaine du 22 au
27/02/2015, et en 2016, les semaines 4,5, 12, 13, 21 et 22 de
l'année 2016.

La société Clinéa répond que les heures supplémentaires sont


celles effectuées à la demande de l'employeur, que le décompte
présenté par la salariée n'est pas suffisamment étayé et précis
ne faisant pas clairement ressortir le nombre d'heures
supplémentaires qu'elle aurait effectuées ni les heures de
pause pris dans la journée, qu'elle n'a pas fourni davantage
https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 20/38
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d'éléments en cause d'appel qu'en première instance tout en


augmentant considérablement sa demande portée de 1.704,31
€ outre 170,43 € de congés payés afférents à la somme de
5.586,84 € et 558,80 € de congés payés afférents cette
demande devant être déclarée irrecevable.

La demande de rappel de salaire sur heures supplémentaires a


été formée en première instance, la salariée ayant été déboutée
de celle ci de sorte que sa demande, même si le montant a été
augmenté n'étant pas une demande nouvelle est recevable en
cause d'appel.

Par ailleurs sur le fond, la salariée produit aux débats les 125
contrats de travail à durée déterminée ainsi que les bulletins
de salaire correspondants dont la lecture comparée permet de
constater par la seule addition des temps de travail y figurant
avant même l'examen du décompte particulièrement précis de
ses heures de travail (pièce n°503) établi par Madame C que
celle ci a travaillé à plusieurs reprises durant la relation de
travail au cours d'une seule semaine au delà de la durée légale
du travail ainsi pour exemples:

- sur la période du 08 septembre au 30 septembre 2014, la


semaine 2 de la période correspondait à 38 heures de travail,

- du 22 au 27 février 2015 : 42 heures,

- pièce n°496 : 4 nuits en avril 2016 (25,26,29,30) soit 48


heures, 4 nuits et un jour en mai 2016 entre le 20 et le 25 mai,
soit 56,5 heures.

#2 Alors que ces éléments permettaient à l'employeur qui a en


charge le décompte du temps de travail du salarié de produire
ses propres pièces, la société Clinéa n'en a rien fait se bornant à
critiquer les pièces de la salarié sans verser aux débats aucune
pièce.

Ce faisant, il convient par infirmation du jugement entrepris de



faire droit à la demande de Madame C et au regard de ces

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 21/38
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éléments de condamner la société Clinéa à lui payer une


somme de 1.704,31 € à titre de rappel de salaire sur heures
supplémentaires ainsi que 170,43 € de congés payés y afférents
correspondant au décompte établi par la salarié en première
instance, celle ci ne produisant en appel aucune pièce nouvelle
justifiant de porter les sommes réclamées respectivement à
5.586,84 € et à 558,80 €.

La convention collective applicable stipule en son article 53.3


qu'est considéré comme un travailleur de nuit, tout salarié qui
accomplit au moins 3 heures de son temps de travail quotidien
entre 21h et 06h00 ou au moins 24 heures entre 21h et 06h
sur une période mensuelle. Il a droit à un repos égal à 2,5% de
chaque < heure > travaillée entre 21 heures et 06 heures

Madame C indique avoir travaillé de nuit 2234 heures durant


ces 31 mois et sollicite en conséquence le paiement d'une
somme de 536,42 € à titre de repos compensateurs.

La société Clinéa considère que les explications fournies sont


insuffisantes, que le calcul n'est pas explicité et que la salariée
a été remplie de ses droits notamment par le paiement d'une
indemnité compensatrice, d'une indemnité de nuit et d'une
prime de sujétion.

Cependant, il est constant que la salariée a réalisé


systématiquement des temps de travail de nuit d'une durée de
12 heures et que par application des dispositions de l'article
L.3122-6 et suivants du code du travail, elle a droit pour
chacune de ces nuits à un repos compensateur rémunéré qui ne
se confond pas avec les indemnités de sujétion et de nuit.

Le décompte établi par la salariée produit en pièce n°505


récapitule les heures de nuit correspondantes aux éléments
contractuels produits et n'est pas utilement contredit par


l'employeur qui ne conteste pas l'application des dispositions
conventionnelles et qui ne verse aucun élément aux débats.

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 22/38
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#3 Dès lors, par infirmation des dispositions du jugement


entrepris, il y a lieu de condamner la société Clinéa à payer à
Madame C la somme de 536,42 € à titre de repos
compensateurs.

#4 Sur la requalification des contrats de travail à durée


déterminée en un contrat à durée indéterminée:

Madame C soutient qu'en la forme de nombreuses anomalies


affectent les 125 contrats de travail à durée indéterminée
qu'elle a contractés avec la SAS Clinéa entre le 11 décembre
2013 et le 29 juin 2016: défaut de rédaction notamment sur la
qualification des salariés remplacés, absence d'un contrat, non
remise des contrats dans les deux jours suivants l'embauche,
absence de justification par l'employeur de la réalité des motifs
de remplacement, concomittance des contrats de travail de
remplacement à temps partiel et à temps complet sur une
même période concernant différents salariés ce qui met en
évidence un mode de gestion de l'employeur répondant à des
besoins permanents de l'entreprise par des contrats précaires
qui doit entraîner la requalification de ces contrats en un
contrat de travail à durée indéterminée.

La société Clinéa s'oppose à cette demande en affirmant que la


loi n'impose nullement à l'employeur de préciser dans le
contrat de travail le coefficient, la filière ni la catégorie de la
personne remplacée et qu'en mentionnant dans la plupart de
contrats de travail que que la salariée remplacée occupait les
fonctions d'aide < soignante > diplômée, celle ci qui n'a subi
aucun préjudice, avait pleinement connaissance de l' < emploi >
pourvu dès son embauche le 11 décembre 2013.

#5 Elle sollicite ensuite l'indulgence de la cour à raison de


l'existence de certaines coquilles survenues dans quelques
contrats de travail à durée déterminée, indiquant qu'aucune


d'entre elle n'était cependant susceptible d'entraîner la
requalification sollicitée, que tel est le cas d'une erreur dans le
prénom d'une salariée remplacée, de la contractualisation à dix
reprises de nouvelles heures sur une même période de temps
afin de pourvoir au remplacement d'un même salarié ayant
https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 23/38
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donné lieu à tort à l'établissement d'un nouveau contrat de


travail alors qu'il s'agissait seulement d'un avenant tel étant
notamment le cas du contrat du 08 février 2014 qui est un
avenant du CDD signé le 4 février 2014, et souligne qu'il a été
recouru à autant de contrats de travail à durée déterminée
successifs que de salariés absents, la salariée ne travaillant que
durant quelques heures ou quelques jours durant les périodes
de remplacement et ayant librement accepté de travailler
durant ses journées de liberté, aucun 'chevauchement' ne
pouvant lui être reproché, qu'elle a justifié de la réalité des
motifs des absences de Madame Y remplacée par Madame C à
de nombreuses reprises, que la remise tardive de certains
contrats et fiche de paie à la salariée est imputable à cette
dernière à laquelle il appartenait de se rendre au service des
ressources humaines pour les obtenir alors que les contrats
visés ont été signés à bonne date par l'employeur et
tardivement par la salariée, qu'il n'y a eu aucune volonté de sa
part de pourvoir à un emploi permanent mais seulement de
pallier l'absence de personnel et aucune volonté d'intégrer
Madame C de manière permanente dans l'entreprise.

Au titre des mentions obligatoires que doit impérativement


contenir par application de l'article L.1242-12 du code du
travail le contrat à durée déterminée conclu pour remplacer un
salarié figurent le nom et la qualification professionnelle de la
personne remplacée.

Le défaut ou l'imprécision des mentions concernant le nom et


la qualification professionnelle de la personne remplacée qui
sont des mentions essentielles du contrat est sanctionné par la
requalification du contrat à durée déterminée en contrat à
durée indéterminée.

#6 La qualification professionnelle du salarié remplacé doit


être suffisamment précise pour permettre au salarié qui le


remplace de connaître l'emploi occupé mais également sa
classification, sa catégorie, son échelon ou son indice, une
mention générique ou la seule précision de l'emploi occupé
étant insuffisante à empêcher la requalification.

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 24/38
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Or, ainsi que l'ont exactement relevé les premiers juges dont les
motifs sont adoptés, la lecture de l'ensemble des contrats de
travail à durée déterminée et ce depuis le premier conclu le
11/12/2013 pour le remplacement de Madame B D permet de
constater que si la qualification de la salariée est bien précisée
(filière < soignante > , catégorie employé qualifiée, coefficient
190) tel n'est pas le cas de celle de la salariée remplacée
mentionnant uniquement l' < emploi > occupé 'aide
< soignante > diplômée' de sorte que sans avoir à suivre les
parties dans le détail de leur argumentation, la cour considère
également que l'insuffisance de cette mention essentielle suffit
à entraîner la requalification des contrats de travail à durée
déterminée en un contrat à durée indéterminée à compter de la
date du 11/12/2013.

Sur les conséquences de la requalification :

#7 La requalification d'un contrat de travail à durée déterminée


en contrat à durée indéterminée ne portant que sur le terme du
contrat et laissant inchangées les stipulations contractuelles
relatives à la durée du travail, il incombe au salarié, qui sollicite
un rappel de salaire au titre des périodes interstitielles, de
rapporter la preuve qu'il est resté à la disposition de
l'employeur durant les périodes séparant deux contrats à durée
déterminée.

Par application des dispositions de l'article L. 3123-6 du code


du travail, le contrat de travail à temps partiel doit être établi
par écrit et préciser la durée hebdomadaire ou mensuelle
prévue et la répartition de la durée du travail entre les jours de
la semaine ou les intervalles du mois.

Lorsque la durée du travail est conforme aux exigences du


contrat à temps partiel, les indemnités de requalification, de
rupture et le rappel de salaire pendant les périodes


interstitielles sont calculés sur la base du temps partiel
convenu.

Sur les demandes de requalification des contrats de travail à


temps partiel en contrat à temps complet et de rappel de
https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 25/38
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salaire à temps complet pour les périodes interstitielle :

Par application de l'article L.3123-9 du code du travail, les


heures complémentaires ne peuvent avoir pour effet de porter
la durée légale de travail accomplie par un salarié à temps
partiel au niveau de la durée légale du travail ou, si elle est
inférieure, au niveau de la durée de travail fixée
conventionnellement, la sanction encourue étant une
requalification de l'horaire de travail d'un temps partiel en un
temps complet.

Après avoir indiqué que la juridiction prud'homale a omis de


statuer sur sa demande de requalification des contrats à temps
partiel en contrats à temps complet, Madame C fait valoir en
substance que pour la même durée de travail, les contrats sont
soit à temps plein, soit à temps partiel (nuit de 12 heures) que
le remplacement d'un même salarié est qualifié de
remplacement à temps complet et à temps partiel, que les
durées de travail sont très variables (6 jours, 10 jours), qu'elle a
repris l'ensemble de ses calendriers de travail et des heures
portées sur le bulletin de salaire qui démontrent que son
temps de travail n'était pas celui d'un temps partiel.

Il résulte du décompte des heures complémentaires (pièce


n°503) étudié dans les paragraphes précédents que dès la
première semaine du mois de février 2014 (pièce n°10), la
durée du temps de travail hebdomadaire réalisée par la salariée
du 4 au 10 février 2014 a atteint 50 heures et ainsi dépassé la
durée légale du travail ce qui s'est reproduit en avril et
septembre 2014, en février, mars, avril, mai 2015, dans ce
dernier cas la salariée ayant même travaillé une journée suivie
de trois nuits d'affilée pour un total de 51 heures, et décembre
2015, de même que la semaine du 29 mars 2016 au 2 avril
2016, 1 journée et quatre jours d'affilée pour un total de 51
heures.

En conséquence, réparant l'omission de la juridiction


prud'homale, la cour requalifie les contrats de travail à temps

partiel en contrats à temps complet.

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 26/38
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#8 S'agissant du rappel de salaire à temps complet au titre des


périodes interstitielles, Madame C relève que le positionnement
des jours de l'année ainsi que le nombre d'heures effectuées au
profit de la Clinique l'Escale, soit 41 contrats en 2014 sur 12
mois représentant 1.137h/an et 51 contrats en 2015 sur 12
mois, soit 1.547h/an, alors que la durée légale annuelle du
travail est de 1.607 heures par mois mettent en évidence le fait
qu'il lui était matériellement impossible de travailler ailleurs
que dans cette clinique, les seules autres vacations réalisées
pendant ces 31 mois l'ayant été pour la Clinique des Grands
Pins à Marignane appartenant également au groupe Clinéa
(CDD du 2 au 3/08/2014 et du 08/08/2014), qu'elle se trouvait
ainsi à la disposition permanente de l'employeur ainsi que
l'illustre un sms adressé par M. X, responsable des soins
infirmiers lui demandant le 23 mai 2016 de travailler le
lendemain matin. Elle précise de pas avoir pris la précaution de
conserver tous les sms ou de noter tous les appels reçus mais
qu'il suffit de consulter les CDD, pour certains établis à
postériori pour couvrir des périodes de travail inopinées pour
faire droit à sa demande.

La société Clinéa fait valoir que la salariée reprend dans le


cadre de cette demande les mêmes développements afférents à
sa demande de requalification des contrats de travail à durée
déterminée en un contrat de travail à durée indéterminée et
souligne que tous les contrats et avenants à temps partiels
querellés signés par la salariée précisent la date, le jour et l'
< heure > du début et de la fin de la relation contractuelle, que
s'ils ont été parfois à tort qualifiés de temps partiel c'est par
suite d'une erreur matérielle en référence à l' < emploi > de la
personne remplacée. Elle ajoute que la salariée ne démontre
pas s'être trouvée contrainte de demeurer en permanence à sa
disposition.

#9 Il est constant que sur les 125 contrats de travail à durée


indéterminée signés par Madame C, 47 sont à temps partiel,
que si des erreurs affectent effectivement certains contrats de
travail à temps partiel, certaines nuits de 12 heures étant 
qualifiées de temps partiel et les mêmes de temps complet
(pièces n°38-39, pièces n°65 à 67), que pour la même salariée,

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 27/38
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Madame Z, il peut être indiqué que cette dernière est à temps


plein comme à temps partiel (pièces n°35-35), que la durée de
ces contrats est très variable (1 jour, 1 nuit à trois semaines) et
que si des contrats correspondant en réalité à des avenants ont
été effectivement proposés et signés par la salariée (pour
exemple les pièces n°75 à 77 - contrat initial à temps partiel du
3/07/2014 au 29/07/2014 correspondant à 7 nuits sur les
quatres semaines et les avenants correspondant à la nuit du 10
au 11/07/2015, celle du 13 au 14/07, 5 nuits du 16 au
30/07/2015) pour autant la lecture de chacun d'eux permet de
constater que sont systématiquement précisées la durée de
travail hebdomadaire ou mensuelle prévue, la répartition du
travail entre les jours et les nuits de la semaine ou du mois
concernés et que les plannings de travail de chaque semaine
sont produits.

Par ailleurs, la cour constate que la plupart des contrats à durée


déterminée ne sont pas des contrats successifs (pour exemples,
3 semaines séparent le contrat du 22/12/2013 de celui du
15/01/2014, 15 jours celui du 09/02 /2014 et celui du
24/02/2014, un mois entre celui du 10 au 14/03 et celui du 14
au 18/04, la période comportant un contrat d'une seule nuit le
31/03/2014, contrat d'une nuit le 09/09/2015 puis d'une nuit le
01/10/2015) que la salariée qui soutient avoir été contrainte de
se trouver durant 31 mois à la disposition permanente de
l'employeur ne le démontre pas n'ayant versé aux débats qu'un
seul SMS daté du 23 mai 2016 aux termes duquel le
responsable des soins lui demande 'est ce que tu peux venir en
renfort (demain) en 7 heures' (pièce n° 508) ainsi que deux CDD
de remplacement de 2 jours du 02 au 03/08/2014 et d'une
journée le 08/08/2014 (pièces n°509 à 510) dont la lecture
démontre surtout qu'ils ont été signés entre deux CDD de
remplacement de la salariée auprès de la société Clinéa ( n°27 :
1 nuit du 28 au 29/07/2014 et n°28 : un contrat du 15 au
22/08/2014).

Madame C ne démontrant pas que durant la relation


contractuelle, elle se soit tenue constamment à la disposition
de son employeur , il y a lieu de confirmer le jugement

entrepris ayant rejeté sa demande de condamnation de la

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société Clinéa à lui payer une somme de 11.855,67 € à titre de


rappels de salaire pour les périodes interstitielles outre
1.185,56 € de congés payés y afférents.

Sur l'indemnité de requalification :

Par application de l'article L.1245-2 du code du travail, le


salarié qui a obtenu la requalification de ses contrats de travail
à durée déterminée en un contrat à durée indéterminée a droit
à une indemnité à la charge de l'employeur qui ne peut être
inférieure à un mois de salaire.

L'indemnité de requalification est calculée, à l'exclusion de


l'indemnité de fin de contrat. Elle est au moins égale à la
dernière moyenne du salaire mensuel.

Madame C demande à la cour de lui allouer compte tenu des


circonstances particulières une somme de 5.000 € précisant
qu'en tout état de cause, l'indemnité ne saurait être inférieure
au salaire minimum conventionnel de référence, soit 1.466,62
€.

La société Clinéa indique que constitue le salaire de référence


tous les salaires à l'exclusion des indemnités de rupture de
sorte que si la demande de la salariée prospérait une somme
de 3.872,46 euros au titre de la prime de précarité devrait être
déduite et que l'indemnité spécifique de requalification ne
pourrait être supérieure à la somme de 1.033,98 €.

#10 Par infirmation des dispositions du jugement entrepris,


l'indemnité spéciale de requalification doit être fixée compte
tenu de la requalification du contrat de travail à durée
déterminée à temps partiel en contrat à durée à temps complet,
des accessoires du salaire (indemnité sujétion, indemnité nuit)
mais à l'exclusion de l'indemnité de rupture figurant dans les
quatre bulletins de paie du mois de juin (pièces n°464, n°467,
n°470, n°473) à la somme de 1.539,19 €. 
Sur la rupture de la relation de travail :

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A titre liminaire, la cour déclare irrecevable par application des


dispositions de l'article 910-4 du code de procédure civile, la
demande de Madame C de fixation de la date de la rupture du
contrat de travail au 29 juin 2016 au lieu de celle du 28 juin
2016 retenue par la juridiction prud'homale, demande figurant
dans ses conclusions récapitulatives mais non dans les
conclusions d'appel notifiées par voie électronique le 4
septembre 2018 dans le délai de l'article 908 du code de
procédure civile alors qu'il lui appartenait de présenter
l'ensemble de ses prétentions sur le fond dès celles ci, étant
d'ailleurs relevé que c'est elle même qui avait demandé en
première instance à fixer la date de la rupture de la relation de
travail au 28 juin 2016, dispositions dont elle sollicitait la
confirmation dans ses écritures initiales.

En cas de requalification en contrat de travail à durée


indéterminée, la seule échéance du terme ne justifie pas le
licenciement de sorte qu'il y a lieu d'approuver les premiers
juges qui ont jugé que la rupture de la relation de travail
intervenue le 28 juin 2016 constituait un licenciement sans
cause réelle et sérieuse.

Sur le fondement d'un salaire de référence de 1.466,62 €, il


convient de condamner la société Clinéa à payer à Madame C
une somme de 2.933,24 € à titre d'indemnité de préavis ainsi
que 293,32 € de congés payés y afférents.

Du fait de la requalification des contrats de travail à durée


déterminée en un contrat de travail à durée indéterminée à
temps complet, la salariée a acquis une ancienneté de 2 ans et
8 mois et a droit à une indemnité de licenciement d'un
montant de 781,97 €.

Par application de l'article L 1235-3 du code du travail dans sa


version applicable au litige, tenant compte d'une ancienneté


supérieure à deux années dans une entreprise employant plus
de 11 salariés, de l'âge de Madame C (50 ans), de ce qu'elle a
connu une période de chômage dont elle justifie seulement
jusqu'au 30 avril 2017 (attestation pôle < emploi > du 13 mai
2017 en pièce n°501) mais également du fait qu'elle ne verse
https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 30/38
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aux débats aucune < recherche > d' < emplois > alors même
qu'elle affirme < rechercher > en priorité des postes d'aide
< soignante > en psychiatrie en raison des lombalgies qu'elle
présente depuis 2011 et ne produit aucun élément récent sur
sa situation professionnelle se bornant à indiquer retravailler
dans le Var depuis le mois d'avril 2018, il convient de
condamner la société Clinéa à lui payer une somme de
8.799,72 € à titre de dommages intérêts en réparation de la
rupture injustifiée de son contrat de travail.

Sur la demande de dommages intérêts pour préjudice moral lié


au caractère vexatoire de la rupture de la relation
professionnelle et de la perte d'une chance:

Madame C considère que les conditions de son éviction sont


particulièrement vexatoires, qu'il existe un lien direct entre la
réclamation qu'elle a adressée à son employeur en avril 2016
relative aux retards de paiement de ses salaires avec la fin de
sa relation de travail avec la Clinique l'Escale, qu'elle a travaillé
sans discontinuer jusqu'à un entretien du 18 juin 2016 à
l'occasion duquel ses interlocuteurs se seraient montrés
agressifs et menaçants, qu'elle a signé son avant dernier
contrat le même jour et qu'il n'a plus été fait appel à elle après
le 29 juin 2016, que l'entretien de recrutement réalisé le 27
juillet 2016 par le directeur de l'établissement l'a été de pure
forme et qu'il lui a été signifié par lettre recommandée avec
accusé de réception qu'il ne pouvait être donné une suite
favorable à sa demande en 'raison de la restructuration des
services au regard des nouveaux projets', alors qu'aucune
restructuration n'a cependant été réalisée, qu'ayant très mal
vécu cette situation, elle a adressé un courrier du Directeur de
la division psychiatrique le 21 novembre 2016 qui n'a pas
daigné lui répondre.

La société Clinéa sollicite le rejet de cette demande en


indiquant que l'établissement de l'Escale n'a jamais manqué de
respect à la salariée, que la relation contractuelle a pris fin à
l'issue du dernier contrat de travail, que la volonté de causer un
préjudice à la salariée ne peut se déduire du refus de
régulariser de nouveaux contrats de travail à durée déterminée

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 31/38
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et qu'il ne peut lui être reproché de ne pas avoir retenu la


candidature de la salariée sur un poste pérenne.

#11 Madame C justifie avoir adressé à cinq reprises la société


Clinéa à compter du 27/11/2014 et à trois reprises en février,
mai et le 15 juin 2016 (pièces n°491-492-493-493-2 et 494)
des candidatures spontanées sur un poste d'aide soignant en
contrat de travail à durée indéterminée, et avoir formé en avril
2016 une réclamation relative à l'irrégularité du paiement de
ses salaires ayant eu des conséquences financières dont elle
justifie, pour autant elle ne verse aux débats aucun élément
démontrant tant l'attitude agressive et menaçante de la
Direction de la clinique l'Escale à son égard que le caractère
mensonger de l'absence de restructuration alléguée en réponse
à sa dernière candidature ainsi que le caractère vexatoire de la
rupture alors qu'elle n'établit pas l'existence et l'étendue d'un
préjudice moral distinct.

Il y a lieu d'approuver la juridiction prud'homale qui a débouté


Madame C de cette demande.

Sur la demande d'indemnisation des heures de < recherche >


d' < emploi > :

Madame C sollicite la condamnation de l'employeur au


paiement d'une somme de 733,31 euros brut correspondant
aux heures de < recherche > d' < emploi > dont elle aurait
bénéficié si elle avait été licenciée.

En réponse la société Clinéa fait valoir que la salariée qui


prétend avoir effectué 70 heures de < recherches > d'
< emploi > n'étaye pas cette allégation alors qu'aucun accord
ne le prévoit au sein de la Clinique.

Cependant, l'article 46 de la convention collective de


l'hospitalisation privée à but lucratif du 18 avril 2002 stipule
que 'pendant la période de préavis et dans le cas de rupture du
contrat de travail imputable à l'employeur, le salarié

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 32/38
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bénéficiera, pour < recherche > d' < emploi > , d'un nombre
d'heures égal, par mois de préavis, à :

- la durée hebdomadaire de travail dans l'entreprise pour un


< emploi > à temps plein ;

- la durée hebdomadaire de travail contractuelle ou rapportée à


la semaine pour un travail à temps partiel (temps partiel
modulé).

Ces heures pourront être prises par demi journée ou journée


entière, selon les modalités fixées d'un commun accord entre
les parties.

Elles ne pourront donner lieu à réduction de rémunération.

Enfin, elles pourront être cumulées, en tout ou partie, en accord


entre les parties, en fin de préavis.'

La rupture de la relation de travail requalifiée en un contrat de


travail à durée indéterminée à temps complet ayant produit les
effets d'un licenciement sans cause réelle et sérieuse, il
incombe à l'employeur auquel est imputable l'impossibilité
pour le salarié d'utiliser ses heures de < recherche > d'
< emploi > durant son préavis de verser à ce dernier une
indemnité compensatrice correspondant par application des
dispositions conventionnelles à deux fois 35 heures soit la
somme de 733,31 € bruts, les dispositions contraires du
jugement entrepris étant infirmées.

#12 Sur la demande de dommages intérêts pour remise tardive


des documents de fin de contrat et la demande de remise de
documents rectifiés sous astreinte:

Madame C sollicite la condamnation de l'employeur à lui verser


une somme de 500 € à titre de dommages intérêts pour remise
à la fois tardive et erronée des documents de fin de contrat 
considérant que ces manquements lui cause nécessairement un
préjudice.

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La SAS Clinéa soutient que les attestations Pôle < Emploi > ont
été délivrées à la salariée de manière conforme et dans les
meilleurs délais.

Madame C verse aux débats:

- un courriel de M. E daté du 23 juin 2016 lui confirmant suite à


sa demande du 5 juin 2016 que 'nous vous avons fait parvenir
le mardi 14 juin 2016 les documents liés à la rupture de vos
contrats de travail (du 30 mai au 1er juin et du 04 au 06 juin
2016, à savoir : attestation pôle < emploi > , certificat de travail,
bulletin de salaire et chèques d'un montant total de 360,42 €',

- un courriel daté du 8 juin 2016 (pièce n°498) qu'elle a adressé


au Directeur de la Clinique lui adressant en pièce jointe un
tableau récapitulatif des contrats 'ayant un souci' répertoriés de
juillet 2015 à juin 2016 mentionnant une erreur dans l'
< emploi > occupé poste de secrétaire au lieu d'aide
< soignant > ,

- un courriel de réponse de M. E du 12 juillet 2016 prenant note


de ce tableau (pièce n°499)

Outre le fait que ces éléments n'établissent pas le caractère


tardif de la délivrance des documents de fin de contrat mais
uniquement l'existence d'erreurs portant sur l' < emploi > de
remplacement occupé, ils ne justifient pas de l'existence et de
l'étendue du préjudice dont Madame C sollicite la réparation de
sorte qu'il convient, par confirmation des dispositions de
jugement entrepris, de la débouter de cette demande.

Sur la remise de l'attestation pôle < emploi > sous astreinte :

La juridiction prud'homale a ordonné à la société Clinéa de


remettre à la salariée l'attestation Pôle < Emploi > sous
astreinte de 50 € par jour de retard à compter du 30 ème jour
après la notification du présent jugement et pendant une durée
de trente jours, le conseil se réservant le droit de liquider

l'astreinte.

https://www.dalloz.fr/documentation/Document?ctxt=0_YSR0MD1oZXVyZSAgcmVjaGVyY2hlIGVtcGxvaSBzb2lnbmFudMKneCRzZj1zaW1wb… 34/38
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La société Clinéa ne remettant pas en cause ces chefs de


jugement dont la salariée sollicite la confirmation, il y a lieu de
les confirmer.

Sur les intérêts légaux et leur capitalisation :

Il est rappelé que les créances de nature salariale allouées


portent intérêts à compter de la date de réception par
l'employeur de la convocation devant le bureau de conciliation
du conseil de prud'hommes et les créances indemnitaires à
partir de la décision qui les prononce ce qu'ont exactement
rappelé les premiers juges.

Par ailleurs, les dispositions du jugement entrepris ayant


ordonné la capitalisation des intérêts dans les conditions
prévues par l'article 1343-2 du code civil sont confirmées étant
précisé que ne sont concernés que les intérêts échus au moins
pour une année entière.

Sur les dépens et l'article 700 du code de procédure civile:

Les dispositions du jugement entrepris ayant condamné la


société Clinéa aux dépens et au paiement d'une indemnité sur
le fondement de l'article 700 du code de procédure civile sont
confirmées sauf à fixer à 1.800 € le montant de cette même
indemnité.

Dispositif

PAR CES MOTIFS:

La Cour:

Statuant publiquement, contradictoirement, en dernier ressort:

Déclare irrecevable la demande de Madame C de fixation de la


date de rupture du contrat de travail au 29 juin 2016.

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Déclare recevable la demande de Madame C de rappel d'heures


supplémentaires et de congés payés afférents.

Confirme le jugement entrepris en ce qu'il a :

- requalifié les différents contrats de travail à durée déterminée


en contrat de travail à durée indéterminée à compter du 11
décembre 2013,

- dit que la rupture de la relation de travail intervenue le 28


juin 2016 constitue un licenciement sans cause réelle et
sérieuse,

- condamné la société CLINEA prise en son établissement


secondaire de la clinique l'Escale au paiement de sommes à
titre d'indemnité de requalification, d'indemnité de
licenciement, d'indemnité de préavis et les congés payés
afférents, de dommages intérêts pour licenciement sans cause
réelle et sérieuse et au titre de l'article 700 du code de
procédure civile,

- débouté Madame C de ses demande de:

- rappel de salaire sur les périodes intermédiaires ainsi que les


congés payés afférents,

- dommages intérêts au titre du préjudice moral en raison de


conditions vexatoires et de perte de chance,

- dommages intérêts pour remise tardive de l'attestation pôle


< emploi > ,

- ordonné l'exécution provisoire au titre des dispositions de


l'article 515 du code de procédure civile pour toutes les


sommes qui ne sont pas exécutoires de plein droit,

- ordonné la remise de l'attestation Pôle < Emploi > sous


astreinte de 50 € par jour de retard à compter du 30ème jour

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après la notification du jugement et pendant une durée de 30


jours, le conseil se réservant le droit de liquider l'astreinte,

- ordonné la capitalisation des intérêts,

- rappelé que les intérêts légaux courent sur les sommes à


caractère salarial à compter de la date de réception par
l'employeur de la convocation et à défaut de demande initiale à
la date à laquelle ces sommes ont été réclamées et sur les
sommes à caractère indemnitaire à compter du jugement à
intervenir,

L'infirme pour le surplus,

Statuant à nouveau et y ajoutant :

Condamne la société Clinéa prise en son établissement


secondaire la clinique l'Escale à payer à Madame C :

- 1.704,31 € à titre de rappel de salaire sur heures


supplémentaires,

- 170,43 € de congés payés sur heures supplémentaires,

- 536,42 € de rappel de salaire sur repos compensateurs.

Requalifie les contrats de travail à temps partiel de Madame C


en un contrat de travail à temps complet.

Condamne la société Clinéa prise en son établissement


secondaire de la clinique l'Escale à payer à Madame C une
somme de 1.539,19 € à titre d'indemnité de requalification.

Fixe le salaire de référence à la somme de 1.466,62 €.

Condamne la SAS Clinique prise en la personne de son


établissement secondaire la Clinique l'Escale à payer à

Madame C les sommes suivantes:

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- 781,97 € d'indemnité de licenciement,

- 2.933,24 € de préavis,

- 293,32 € de congés payés sur préavis,

- 8.799,72 € à titre de dommages intérêts pour licenciement


sans cause réelle et sérieuse,

- 733,31 € d'indemnités heures de < recherche > d' < emploi ,

Condamne la société Clinéa prise en son établissement


secondaire de la clinique l'Escale aux dépens et à payer à
Madame C une somme de 1.800 € au titre de l'article 700 du
code de procédure civile.

Le greffier Le président

Composition de la juridiction : Véronique


SOULIER, Cyrielle GOUNAUD, François
MAIRIN, Me Cédric PORTERON
Décision attaquée : C. Prud. Martigues
Formation paritaire 2018-05-14


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